- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans le pot de yaourt. Avant de commencer cet épisode, je voulais tout simplement vous demander un petit coup de main. Comme vous vous en doutez, travailler sur ces épisodes prend du temps, parfois beaucoup de temps. Alors si vous avez quelques secondes devant vous pour liker le podcast sur les plateformes, le noter avec les petites étoiles, le commenter et aussi le partager, ça serait vraiment super chouette et ça pourrait être d'une aide précieuse. Sur ce... Bonne écoute ! Bienvenue dans le pot de yaourt, le premier podcast qui s'intéresse à toutes celles et ceux qui font le havre, à toutes celles et ceux qui sont le havre. Le plus souvent possible, je vais recevoir à ce micro des artistes, des sportifs, des entrepreneurs, des créateurs de contenu, des cuisiniers, des écrivains, bref... Tous ceux qui font briller notre chère et tendre ville et qui nous rendent chaque jour un peu plus fiers d'être à vrai. On parlera de leurs histoires et on verra en quoi le Havre a une place centrale et si particulière dans leur projet.
- Speaker #1
Pour Paris, le Havre est devenu hype. C'est une ville où on voyage, le Havre c'est un bout du monde. Ça nous,
- Speaker #0
on n'est pas d'avis. C'est un du Havre,
- Speaker #1
moi je viens de coqueriller aux villes.
- Speaker #0
Faire entendre à tout le monde que le Havre c'est une belle et grande ville. Le Havre. Little Bob, c'est The King. Un Havre de grâce. Je vais ramener la cage au Havre. Au Havre, les gens sont tous gentils. Ici, c'est le Havre. Normandie. Bonjour à tous et bienvenue dans le pot de yaourt. Mon invitée aujourd'hui aime les livres. Elle aime tellement qu'elle en a fait son métier. En 2022, alors âgée de 23 ans, elle crée sa propre maison d'édition consacrée à la BD et aux romans graphiques. Mais attention, le business model de cette maison d'édition est particulier puisqu'il est participatif. Trois ans après ses débuts, de nombreux auteurs à vrai ont pu faire appel à elle pour éditer les ouvrages. Alors il était tout naturel pour moi de la voir à ce micro. Mon invité aujourd'hui est Julie Pommier, la fondatrice d'Edifice Édition. Salut Julie !
- Speaker #1
Salut !
- Speaker #0
Merci d'être avec moi aujourd'hui à ce micro. Je le disais, Julie, ça fait trois ans maintenant que tu t'es lancée dans cette aventure d'édifice. édition, comment ça va ?
- Speaker #1
Bah écoute, ça va très bien je suis toujours très contente de faire ce que je fais d'avoir créé cette boîte et puis de voir que ça continue de fonctionner
- Speaker #0
Les livres, je le disais, c'est une passion, forcément, pour toi tu aimes particulièrement la BD, c'est ça ? Raconte-nous ton histoire d'amour avec la BD
- Speaker #1
Oui c'est ça, mon histoire d'amour avec la BD, je pense qu'elle commence un peu comme tout le monde quand j'étais petite Je lisais pas mal de BD un peu plus au format franco-belge, donc moins des romans graphiques. Je lisais beaucoup Lou quand j'étais petite, une BD qui parlera forcément aux jeunes filles de mon âge, je pense. Et puis, j'ai un peu abandonné la BD quand j'étais au lycée et au collège. Et puis, quand je suis entrée en études supérieures, j'ai redécouvert. la BD puisque c'était des livres qui se lisaient assez vite et pendant mes études j'étais assez accaparée par les autres lectures qui m'étaient imposées et donc c'était un peu une bouffée d'air frais que je pouvais m'accorder et le roman graphique c'est un genre que j'ai vraiment découvert, je le définis un peu parce que souvent on me demande ce que c'est
- Speaker #0
Je l'ai tout demandé parce que quand on lit tes descriptions ici ou là on voit que tu es plus axée effectivement sur la BD et sur les romans graphiques Merci. Donc, qu'est-ce qu'un roman graphique ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça, c'est la question de tout le monde. En fait, le roman graphique, c'est tout ce qui est en dehors du format classique franco-belge. Le format classique, c'est Tintin, par exemple, Boulez-Bille. C'est des formats qui sont souvent en A4 et qui ont 46 planches. C'est très formaté, en fait. Et le roman graphique, c'est quelque chose qui est un peu moins facile à définir, puisque c'est tout ce qui va englober... Ce qui n'est pas du franco-belge, en tout cas à mon sens, parce qu'il y a plein de définitions différentes.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous donner des exemples ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Moi, un de mes auteurs favoris en roman graphique, c'est Timothée Leboucher, qui a écrit et réalisé notamment « Ces jours qui disparaissent » . Ça a été un peu mon coup de foudre avec le roman graphique, cet ouvrage-là. Et en fait, dans le roman graphique, ce que je trouve vraiment chouette, c'est qu'on apporte un peu plus d'importance au dessin et à l'illustration. L'illustration, elle peut dire des choses, la narration passe aussi par l'illustration. Et c'est ça qui me plaît le plus.
- Speaker #0
C'est vraiment le dessin qui définit la différence du roman graphique et de la BD ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis en fait, on s'affranchit aussi de plein de codes. On peut faire des planches avec une seule case ou pas de case du tout.
- Speaker #0
C'est pour formater.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui te plaît, toi, dans cet univers de la BD, des romans graphiques ? Comment ça te prend ?
- Speaker #1
Moi, ça me prend surtout du côté éditorial. En fait, j'adore la création graphique autour d'une BD. Ce que je préfère, c'est la mise en page. Mon côté préféré de mon métier, c'est ça. Le moment où la BD prend vie, parce qu'on a réceptionné toutes les illustrations, et que là on met en page, on cale toutes les planches, on cale aussi le texte, et que la BD commence à ressembler vraiment à un livre, c'est ça mon côté préféré.
- Speaker #0
Avant de travailler vraiment dans cet univers-là, est-ce que la mise en page aussi, quand tu lisais des BD, c'était quelque chose qui était important pour toi ?
- Speaker #1
Oui, carrément, je me souviens rester quelques minutes sur une... Planche dans Psycho-Investigateur, qui est une BD qui est sortie aux éditions Petit à Petit, avec des planches complètement détruites, les casques qui partent dans tous les sens, parce que ça va avec l'histoire en fait, et la construction de la planche raconte des choses, et ça je trouve ça merveilleux.
- Speaker #0
On l'a compris, donc t'es grande amatrice de BD et de romans graphiques, comment on passe d'amateur de BD à... Créer sa maison d'édition, quel a été pour toi le déclic ?
- Speaker #1
Le déclic, je crois qu'il y en a eu plusieurs. Le premier, ça a été quand j'ai commencé les études d'édition, où je rêvais de grandes structures, j'avais envie d'aller travailler dans des grandes maisons. Toujours était ton truc ? Ouais, en fait, j'ai découvert l'édition quand j'ai commencé mes études supérieures.
- Speaker #0
Qu'est-ce que t'as fait derrière ?
- Speaker #1
J'ai fait une année de prépa. littéraire et ensuite je suis partie directement en spécialisation édition
- Speaker #0
D'accord, donc tu étais il y avait un projet ?
- Speaker #1
J'ai découvert l'édition et je me suis dit c'est bon c'est ça, c'est sûr et la première année où j'ai commencé à me spécialiser j'ai fait un stage en maison d'édition pour être sûre de ce que je voulais faire et ça m'a plu énormément et du coup si je reviens au déclic en fait quand j'ai commencé mes études supérieures moi je rêvais vraiment de grande maison ... Et j'ai déchanté dans le sens où j'ai découvert qu'il y avait des réalités qui n'allaient pas du tout avec les valeurs que je partage. La rémunération des auteurs qui est vraiment moindre. On est sur le maillon de la chaîne du livre qui est le moins bien payé.
- Speaker #0
Ça, tu l'as appris...
- Speaker #1
Pendant mes études. J'avais une prof qui était merveilleuse, qui travaillait aussi dans le secteur de l'édition et qui était directrice de collection. et qui, à côté de ça, était autrice aussi. Donc, elle avait les deux aspects du métier, enfin, du domaine. Et donc, elle nous avait dit, en fait, que la réalité, c'est que les auteurs sont payés 8% du prix du livre en droit d'auteur.
- Speaker #0
Donc, là, le message que tu veux nous faire passer, pour être blindée, il ne faut clairement pas être auteur.
- Speaker #1
Ah oui, non, pas du tout. Vraiment pas, à part Guillaume Musso, qui doit bien s'en sortir. Franchement, les auteurs, c'est compliqué. Et donc, ça, ça a été le premier déclic. Il y a eu aussi le déclic sur la surproduction. Et au fur et à mesure, je me disais, je n'ai plus trop envie de travailler dans les grosses structures. Je n'ai pas envie d'être complice de ce fonctionnement qui ne me ressemble pas. Et donc, j'ai commencé à chercher un peu les petites structures qui existaient. Il y en a plein. Il y en a vraiment plein qui essayent de faire en sorte que le monde du livre soit un peu plus vertueux. Et malheureusement, c'est des toutes petites structures qui n'embauchent pas. Et à ce moment-là, j'entrais en master. en master édition et communication on se refait pas de toute façon et puis je cherchais une petite structure et c'est au moment où je suis rentrée dans le master, qui est donc un master professionnel, on était tous en alternance il y avait des gens qui étaient en reconversion et qui avaient entrepris par le passé, qui avaient déjà créé des entreprises et je me suis dit mais en fait moi aussi je peux le faire Je pourrais carrément créer ma propre maison d'édition avec ma ligne éditoriale, ma façon de penser, et essayer de faire, comme les petites structures que je vois aussi et que je défends, une édition un peu plus vertueuse.
- Speaker #0
On va reparler tout à l'heure des grandes maisons d'édition. Et avant, tu as parlé de quelque chose qui m'a interpellé aussi, la surproduction des grandes maisons d'édition. Ça veut dire quoi ? Que les grandes maisons d'édition impriment trop de livres ?
- Speaker #1
Ah oui, carrément. Et malheureusement, c'est un peu... Je parlais d'un cercle vertueux, mais là, pour le coup, c'est vraiment un cercle vicieux. Les grosses structures sont en quelque sorte un peu obligées de surproduire si elles veulent que leurs livres soient bien achalandés dans les librairies. Et donc, elles attirent l'œil. Et puis, en fait, c'est la façon dont on surconsomme aujourd'hui qui fait qu'on est obligé de surproduire. C'est pour ça que c'est un cercle vicieux. Mais je pense quand même, et je suis persuadée au fond de moi, qu'on peut... tendre vers une autre façon de consommer. D'où l'idée du participatif.
- Speaker #0
Et est-ce que les maisons d'édition jettent beaucoup de livres ?
- Speaker #1
Oui, elles les jettent et elles les détruisent en fait. D'accord. On appelle ça le pilon, la mise au pilon. Quand on surproduit et que les livres ne sont pas vendus, les librairies renvoient les livres aux maisons d'édition et les maisons d'édition les pilonnent. Donc on détruit des livres tous les jours.
- Speaker #0
Et pas de pilon chez Edifice ?
- Speaker #1
Ah non, jamais.
- Speaker #0
Zéro pilon. Zéro pilon. Allez, pourquoi pas. Je le disais en intro, ta maison d'édition est participative. Qu'est-ce que ça veut dire, Julie, une maison d'édition participative ?
- Speaker #1
Alors, c'est une maison d'édition qui se base déjà sur le principe du financement participatif. Donc, si on connaît un peu les plateformes comme Ulule, KissKissBankBank, tout ça, ça fonctionne sur le même principe, juste que nous, c'est directement sur le site d'édifice, pour éviter d'être un peu perdu parmi toutes ces campagnes de financement. Donc, on lance des campagnes de financement. par projet BD, pour éviter cette surproduction et pour pouvoir mieux rémunérer les auteurs, avec un objectif à chaque fois de 250 précommandes.
- Speaker #0
Tu ne commences pas tant que tu n'as pas 250 précommandes ?
- Speaker #1
Non, c'est ça. Il y a plusieurs paliers. Il y a un palier à 60%, donc c'est à peu près 150-200 exemplaires, où là, on est sûr d'imprimer, mais on n'imprime vraiment que le nombre de précommandes. Et il n'y aura pas de suite après les auteurs récupèrent leurs droits. Par contre, si on dépasse les 250 précommandes, là, on imprime le double pour pouvoir ensuite quand même pouvoir être vendu en librairie, en salon du livre, faire de la vente en direct.
- Speaker #0
Concrètement, comment ça se passe ? Vraiment, prenons un cas concret. Je suis auteur, je suis très intéressé par éditer mon incroyable BD. Accessoirement, je ne sais pas dessiner. C'est pas grave,
- Speaker #1
il y a des gens qui le font.
- Speaker #0
Voilà, on fait semblant. Je viens vers toi et je te dis, voilà, j'ai un projet incroyable. À partir de ce moment-là, qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #1
Alors, déjà, il y a une présélection, évidemment. Je ne peux pas proposer tous les projets. Il y a une ligne éditoriale.
- Speaker #0
Le lien est vraiment cool.
- Speaker #1
Il faut qu'il corresponde à la ligne éditoriale. La ligne éditoriale d'édifice, c'est déjà quelque chose d'assez vaste volontairement, puisqu'on est sur du financement participatif. Je ne voulais pas qu'on soit uniquement sur du jeunesse. Parce que d'une campagne à l'autre, je voulais toucher des publics différents. Et par contre, on est sur une ligne engagée. On traite de sujets qui peuvent être considérés comme tabous. On a parlé de féminisme, on a parlé d'immigration, de santé mentale, d'orientation sexuelle. Il y a beaucoup de thèmes à aborder, le harcèlement scolaire aussi. En BD, c'est différent la façon dont on aborde des sujets comme ceux-là. Et je trouve que c'est un prisme vraiment hyper intéressant. Et donc, si ton projet, il correspond à la ligne éditoriale, on va le proposer en campagne de financement. Avant ça, on signe un contrat. Un contrat avec, ça c'est très important de le dire, avec une avance sur les droits d'auteur. C'est quelque chose qui n'est pas obligatoire en France, qui à mon sens devrait l'être. Mais bon, il y a plein de choses qui devraient l'être.
- Speaker #0
On refera les lois.
- Speaker #1
Allez ! Carrément. Non mais en fait, c'est juste de rémunérer l'auteur pour le travail qu'il a fourni et qu'il va fournir. Donc ça me paraît la moindre des choses. En fait, tu fais ça ailleurs, t'es payé. Donc voilà, ça me paraît logique.
- Speaker #0
T'as bossé, t'es payé.
- Speaker #1
Ben voilà, c'est ça. Donc tu signes un contrat, ensuite on lance une campagne de financement. Le projet n'est pas forcément terminé, même en général jamais. On est à à peu près 50% de l'avancement quand même, pour éviter que les gens n'attendent pas. pro leur BD. On lance donc une campagne qui dure quelques semaines, environ 3-4 mois.
- Speaker #0
Il ne faut pas que ça dure trop longtemps non plus.
- Speaker #1
Les délais, c'est très compliqué. Et une fois que la campagne est terminée, si on a atteint les 250 exemplaires requis, on imprime. Et puis ensuite, les gens reçoivent leur livre et le livre continue à vivre en librairie et en salon.
- Speaker #0
Là, dans... ton business model, les lecteurs, je ne sais pas si on peut appeler ça tes clients aussi, quelque part, tes clients, tes lecteurs, font partie intégrante du processus d'édition du livre. C'était important pour toi que le lecteur se réapproprie aussi quelque part la façon d'organiser tout ça ?
- Speaker #1
Oui, carrément. Et en plus, tu as posé la question tout à l'heure sur le modèle participatif. J'ai parlé du financement, mais Évidemment, le côté le plus important, à mon sens, c'est la connexion avec les lecteurs, entre les auteurs et les lecteurs, entre l'éditeur et les lecteurs aussi. C'est quelque chose qui, pour moi, est hyper important parce que, je pense qu'on l'a compris, mais je suis hyper passionnée de BD et d'édition BD. Et j'avais envie que les gens comprennent comment ça se passe. Qu'est-ce que c'est l'édition ? C'est un métier de l'ombre, en fait. L'auteur aussi, finalement, puisqu'il travaille... dans l'ombre jusqu'à ce que son livre soit publié. Or, avec Edifice, on montre déjà avant que ce soit terminé. On montre les croquis, on montre la façon dont on colorise les planches. Et il y a un côté participatif qu'on met en avant. Ça, c'est vraiment les auteurs qui décident. Il n'y a aucune obligation. S'ils ont envie de faire participer les lecteurs, ils peuvent, via des votes, qui permettent de choisir des choses, des éléments graphiques de la BD. Ça peut être la tenue d'un personnage dans une des thèmes de la BD. Ça peut être un prénom. Dans celui-ci, dans Seuls les algues savent, on a fait voter la décoration d'une pièce. énormément de choses, même le visuel d'un bateau.
- Speaker #0
Et c'est quelque chose qui plaît aux auteurs aussi, de se soumettre à leur lecteur ?
- Speaker #1
Ça dépend vraiment des auteurs. Il y en a qui refusent, qui sont pas hyper à l'aise. C'est aussi en fonction des sujets qu'on aborde. Pour la santé mentale, c'était un témoignage d'une personne qui a été hospitalisée en clinique psychiatrique, elle était pas très à l'aise, qu'on choisisse sa tenue, ou qu'on... Voilà. Parce que c'est son histoire. Après... Après,
- Speaker #0
tu fais pas voter non plus des... Des choses clés de la BD,
- Speaker #1
où tu disais la tenue,
- Speaker #0
l'organisation d'une pièce. Et donc les auteurs sont parfois réceptifs à ce genre de choses ?
- Speaker #1
Complètement. Je donne le contre-exemple, mais en général c'est plutôt hyper bien reçu, parce que ça permet de casser un peu l'isolement des auteurs. Ils ont des retours immédiats de leurs lecteurs, et ça c'est quelque chose qu'on n'a pas du tout habituellement. Et donc, dans celui dont je parlais, Seuls les algues savent, on a fait voter plein de choses. Et à chaque fois, l'illustratrice avait des retours sur ce qu'elle était en train de créer. Donc, c'était vraiment un échange perpétuel.
- Speaker #0
On va reparler un petit peu des maisons d'édition, du monde de l'édition avec toi, Julie. On sait que c'est un monde hyper concurrentiel. C'est difficile, souvent, tu le disais aussi, pour les auteurs d'en vivre. quel est ton... sans forcément rentrer dans les détails, mais quel est ton regard depuis que tu travailles un peu là-dedans sur le monde global de l'édition ?
- Speaker #1
Sur l'édition, moi j'ai un regard très très positif sur l'édition indépendante. Depuis que j'ai créé Edifice, je suis dans une association des éditeurs indépendants normands qui s'appelle La Fabrique aux Livres où en fait je rencontre des éditeurs qui pensent comme moi et qui n'ont pas forcément le même business model, mais par contre qui ne pilonnent pas. qui payent leurs auteurs et qui ne surproduisent pas. Il y a vraiment un décalage entre l'édition indépendante et les gros éditeurs qui prennent le plus de place en librairie, malheureusement. C'est un côté vraiment très positif sur l'édition indépendante. De l'autre côté, je n'ai pas non plus que des a priori et que des avis négatifs sur les grosses maisons, puisque... C'est aussi elles qui font en sorte que les livres soient un peu plus abordables parce qu'elles impriment massivement, ce qui fait réduire les coûts. C'est elles aussi qui permettent à des auteurs totalement inconnus de rencontrer un public énorme d'un coup. Mais à côté de ça, il y a plein de choses qui ne vont pas. Et malheureusement, le négatif l'emporte un peu sur le positif.
- Speaker #0
Toi, avec ta maison d'édition Edifice, Comment tu arrives justement à trouver l'équilibre entre tes exigences, celles dont tu as parlé, ce cercle vertueux dont tu parles, et en même temps tes contraintes économiques ?
- Speaker #1
C'est difficile. C'est difficile, mais je crois que mes convictions sont vraiment très fortes et que jusqu'à aujourd'hui, ça a fonctionné. Edifice rencontre toujours son public quand on lance une campagne. Donc pour l'instant, la demande est au rendez-vous et les lecteurs sont hyper réceptifs. Donc j'en tire beaucoup de motivation, en fait.
- Speaker #0
Et les lecteurs sont réceptifs par rapport à ton idée de la maison d'édition et aussi aux ouvrages que tu proposes ? C'est un peu l'idée globale ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis ça dépend aussi des lecteurs. Il y en a qui sont là pour surtout soutenir un auteur qu'ils ont croisé ou un ouvrage qui les attire. Il y en a d'autres, par contre, c'est vraiment de l'engagement. Il y a des gens qui commandent toutes les campagnes, tous les projets d'édifice. Et pour le coup...
- Speaker #0
Tu as créé une communauté.
- Speaker #1
Oui, carrément. Une petite, mais... Une petite,
- Speaker #0
mais quand vous êtes deux, c'est une communauté. Voilà.
- Speaker #1
Non, mais oui, carrément. En fait, je ne m'en rends pas tous les jours compte. Mais effectivement, il y a des gens qui...
- Speaker #0
Que tu ne connais pas et qui te soutiennent.
- Speaker #1
Pas que papa et maman.
- Speaker #0
Oui, c'est déjà pas mal. C'est difficile pour toi, pour toutes les maisons d'édition indépendantes, justement, d'exister sur la scène par rapport aux mastodontes dont on parlait ?
- Speaker #1
Oui, c'est difficile, surtout en librairie, parce qu'il y a un acteur qui existe dans le monde de l'édition, ce sont les diffuseurs, et c'est eux qui vont aller diffuser.
- Speaker #0
D'accord, leur job c'est d'aller en librairie pour proposer...
- Speaker #1
Ils représentent des maisons d'édition.
- Speaker #0
C'est des commerciaux ?
- Speaker #1
Oui, en gros c'est ça. Et donc ça c'est un métier qui est hyper important dans le secteur de l'édition, mais qui a un coût énorme. Et les petites structures, elles n'ont quasiment pas les moyens, enfin aucune, s'il y en a peut-être quelques-unes quand même, je dis un peu des bêtises là, mais il y en a peu qui arrivent à pouvoir se payer un diffuseur. Et en fait, quand on contracte avec un diffuseur, on a des obligations après de tirage et de deadline. Donc c'est deux choses qui me posent énormément de problèmes. Et donc, exister dans la scène éditoriale aujourd'hui, c'est surtout difficile en librairie. Puisqu'à la limite, en salon, tout le monde a sa place. Les organisateurs de manifestations littéraires, les plus petites, ils n'ont pas de souci à mettre en avant les éditeurs indépendants. Après, les plus grosses, c'est un peu plus compliqué. Je pense à Angoulême où ils mettent en avant l'édition indépendante, mais ça coûte très cher d'y aller.
- Speaker #0
C'est le célèbre festival de BD bien évidemment Le festival international de la bande dessinée
- Speaker #1
Ce serait génial d'y aller Mais effectivement c'est un investissement Donc en fait le plus compliqué c'est de réussir à avoir les fonds d'être présent
- Speaker #0
Déjà t'as déjà fait des salons ?
- Speaker #1
Oui j'en fais très régulièrement Ça se passe toujours très très bien Encore une fois les lecteurs sont... réceptifs, ils comprennent et ils sont clients en fait, donc c'est très chouette. Et après en librairie, c'est... Edifice est présent en librairie, mais c'est encore assez compliqué. C'est au congout les librairies.
- Speaker #0
C'est à toi de prendre ton téléphone et d'appeler toutes les librairies de France et de Navarre. Oui, tu fais un peu... Étant donné que tu es toute seule, tu fais vraiment un peu couteau suisse.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, je suis en autodiffusion et comme beaucoup d'autres structures, c'est compliqué d'être partout. Ce n'est pas possible d'appeler toutes les librairies dès qu'on sort un livre.
- Speaker #0
On a parlé de ta ligne éditoriale. Quand on a une maison d'édition à soi, on traite les sujets qu'on veut ?
- Speaker #1
Oui, en vrai, oui. J'avoue que sur ça, je ne me limite pas. Je suis très contente de pouvoir traiter des sujets qui me tiennent à cœur. et en fait, ça me paraîtrait... Pas logique du tout d'éditer des livres pour lesquels je ne me sens pas en accord ou que je ne me sens pas aussi investie que d'autres.
- Speaker #0
On parlait de cette contrainte parfois peut-être un peu économique où tu pourrais défendre un projet alors qu'il ne va pas forcément à l'encontre de tes convictions, mais quelque chose qui n'est pas totalement proche non plus. Ce serait possible ?
- Speaker #1
Pour l'instant, ça n'a pas été...
- Speaker #0
C'est pas présenté.
- Speaker #1
Non, ça ne s'est pas présenté. Je reçois des projets BD très régulièrement. Il y en a pour lesquels c'est un nom catégorique. C'est sûr que je ne pourrais pas défendre un livre qui traite d'un sujet en particulier. Par contre, je n'ai pas encore eu le cas où effectivement, je me dirais ça, c'est sûr que ça va fonctionner, même si je ne suis pas totalement d'accord. Je ne pense pas. Vu comment j'ai créé la maison, ça m'étonnerait que je dise oui à un projet comme ça.
- Speaker #0
Ce cas va arriver, peut-être. Un jour, on verra ce moment.
- Speaker #1
On verra.
- Speaker #0
Julie, tu sais, pendant ce podcast, on parle beaucoup forcément de mes invités, de ce qu'ils font, de leurs passions, mais aussi on parle beaucoup du Havre. Julie, tu es havraise.
- Speaker #1
Totalement.
- Speaker #0
Depuis toujours.
- Speaker #1
Depuis toujours.
- Speaker #0
Voilà, pour toi, monter ta maison d'édition au Havre, ça a tombé sous le sens.
- Speaker #1
Oui, carrément. En fait, je ne me suis même pas posé la question. Donc oui, ça a tombé sous le sens.
- Speaker #0
Tu parlais de ta passion pour la BD, pour les romans graphiques. J'ai vu quelques-uns de tes ouvrages, certains se passent même au Havre. Tu crois que le Havre est une ville propice au décor de BD ?
- Speaker #1
Ah oui, carrément. Déjà, juste quand on parle d'architecture, les illustrateurs sont ravis de pouvoir dessiner des plans comme la ville du Havre. Tout est... Tout est inspirant au niveau architectural. Alors évidemment, ça dépend des styles, mais on peut complètement... tourner la ville dans un sens. Enfin, il y a beaucoup de choses qui peuvent s'en dégager. Il y a une atmosphère, le côté ville et littoral. C'est quelque chose qui est assez rare. Donc, je sais que ça inspire beaucoup. Et d'ailleurs, pour la petite anecdote, les auteurs de Seuls les algues savent sont également architectes. Donc, évidemment...
- Speaker #0
Auteurs et architectes.
- Speaker #1
La ville du Havre les a suivies déjà pendant leurs études, puisque souvent en école d'architecture, on parle de la ville du Havre. Et puis après, ça se ressent aussi dans leurs illustrations.
- Speaker #0
Et au Havre, en termes d'auteurs, il y a des talents ? Oui,
- Speaker #1
carrément.
- Speaker #0
Parle-nous de ses talents.
- Speaker #1
Instinctivement, je pense à Jérôme, avec qui on a fait déjà un projet et même un deuxième. On a fait Pulp Fiction, qui est sorti aux éditions Edifice. Malheureusement, il est en rupture de stock.
- Speaker #0
C'est bon signe, ça.
- Speaker #1
Oui, c'est bon signe. Il devrait être republié en fin d'année. Et ça,
- Speaker #0
c'est encore meilleur signe, republié.
- Speaker #1
Carrément. Il faudrait être au rendez-vous.
- Speaker #0
Ça va partir vite.
- Speaker #1
Et donc Jérôme, c'est un bédéiste avrais qui s'inspire en décor uniquement de la ville du Havre. Ses BD, elles se passent toutes au Havre, que ce soit dans notre époque contemporaine ou dans une époque lointaine, plutôt dans le passé. Mais il parlera aussi du futur. C'est sûr qu'il explorera un peu toutes les époques. et Jérôme il... Il s'inspire de Dieu la ville du Havre et de ses amis pour faire des BD assez humoristiques, avec toujours un côté policier. Et donc, il a été aussi pris pour faire une partie de la BD Retour au Normandie, avec le théâtre du Normandie.
- Speaker #0
Avec Jessie Spajja, qui d'ailleurs, on a déjà passé derrière ce micro, qu'on embrasse. Évidemment, il ouvre son magnifique théâtre à la fin de l'année. On a forcément hâte d'y aller. Tu le disais, le Havre est potentiellement un décor de bande dessinée. Toi, quel est ton coin préféré, celui que tu aimerais voir ou que tu as déjà vu dans une BD ?
- Speaker #1
Mon coin préféré ?
- Speaker #0
Celui le plus, je ne sais pas comment on pourrait dire ça, mais le plus propice à un décor de bande dessinée pour toi.
- Speaker #1
Pour moi, je ne sais pas si c'est parce qu'on est juste à côté là, mais le Square Saint-Roch, je trouve que c'est... une petite bulle verte au milieu de la ville. Et je trouve que ça aurait vraiment sa place.
- Speaker #0
C'est drôle parce que tu penses en termes de planches, la petite bulle verte au milieu.
- Speaker #1
Carrément, oui. Et puis en plus, c'est un projet que j'ai déjà vu dans les cartons d'un artiste avrais qui s'appelle Arthur Gosse, qui a fait notamment La Lune, en score Saint-Roch. Et je sais que la ville du Havre, pour lui, c'est un décor heureux. Il le détourne totalement, mais c'est magnifique.
- Speaker #0
Moi, je ne suis pas un grand fan de BD, j'aime bien, mais ce n'est pas mon univers. Est-ce qu'Oua, il y a un terreau fertile pour les fans de BD ?
- Speaker #1
Je n'ai pas l'impression que ce soit vraiment une ville référente pour les fans de BD. Non, ce n'est pas Angoulême. Après, je pense quand même qu'il y a pas mal de... C'est sûr qu'il y a quand même des fans absolus de BD qui sont au Havre. Je ne saurais pas trop si c'est...
- Speaker #0
Il n'y a pas de festival, il n'y a pas de salon spécial pour la BD ?
- Speaker #1
Il y a un festival qui s'est créé, mais c'est encore un peu en construction. Il y avait eu un week-end à Bulay, avec une autrice qui s'appelle Lisa Mandel, qui était un peu la marraine du festival la première année. Et la bibliothèque de la ville a repris le projet pour en faire un automne à Bulay. Et la première édition, c'était l'année dernière.
- Speaker #0
C'est un truc qui va potentiellement grandir un jour ou l'autre.
- Speaker #1
Oui, et ce sera donc une fois tous les deux ans. Donc l'année dernière, on a participé avec Edifice, on a fait plein d'ateliers et de rencontres. Donc je suppose qu'en 2026, ce sera pareil.
- Speaker #0
Julie, je ne sais pas si tu as déjà écouté des épisodes de ce podcast, mais j'ai maintenant un petit jeu que je fais à tous mes... A tous mes invités, le but c'est d'essayer de répondre à des questions le plus rapidement possible, le plus spontanément. Ce sont des questions bien sûr sur le Havre, donc pas vraiment de piège. Tu réponds comme tu veux. Julie, donne-moi le quartier de ton enfance.
- Speaker #1
Sanvic.
- Speaker #0
Ton endroit préféré au Havre ?
- Speaker #1
La plage.
- Speaker #0
Celui que tu aimes beaucoup moins ?
- Speaker #1
Je sais pas. Franchement, je ne sais pas. Vers le stade Océane, ce n'est pas hyper beau.
- Speaker #0
Chaleureux. Ton resto préféré ?
- Speaker #1
Eugénie.
- Speaker #0
Ton bar préféré ? Euh... ça t'est dur. Tous ! C'est hyper dur ! Il y en a tellement.
- Speaker #1
Mon bar préféré ? Ah mais si, l'Eden. Eden of Persephone.
- Speaker #0
La chose que tu détestes entendre à propos du Havre ?
- Speaker #1
Que c'est tout gris.
- Speaker #0
L'événement de l'année que tu préfères au Havre ?
- Speaker #1
Bah... c'est pas un événement tout le long... Enfin, ça dure longtemps, un été au Havre.
- Speaker #0
C'est un événement. Ton artiste avrais préféré ?
- Speaker #1
Ça c'est dur aussi. Mon artiste avrais, mais j'aurais trop peur d'en blesser quoi, j'en connais plein.
- Speaker #0
Il faut en choisir un.
- Speaker #1
Aïe aïe aïe, je dirais Arthur alors, Arthur Gotz.
- Speaker #0
Si le havret était un animal ?
- Speaker #1
Bah, une salamandre.
- Speaker #0
Évidemment.
- Speaker #1
Je pense que je ne suis pas la seule à répondre ça.
- Speaker #0
Non, non, mais je crois que je vais la virer cette question, parce que tout le monde me répond la même chose, et ça tombe sous le sens, donc c'est plus très drôle. Silhouette était une musique, une chanson. Et Silhouette était un film. C'est pareil. Ça, c'est dur.
- Speaker #1
C'est horrible parce que, instinctivement, j'ai pensé à Disco, juste parce que ça a été tourné ici, mais c'est horrible. Ouais,
- Speaker #0
mais ça peut. Ouais, c'est vrai que c'est pas ouf, mais...
- Speaker #1
C'est pas la meilleure réponse.
- Speaker #0
Non. Mais effectivement, ça a été tourné ici. Il y a quand même de la belle photo, on va dire. Il y a des beaux endroits. Allez, vas-y, on te la corde. Disco. Merci. Voilà, la fin de ce petit jeu. On va revenir, bien évidemment, à ce que tu fais, à Edifice. On le disait, ça fait trois ans que tu travailles maintenant sur cette maison d'édition. Trois ans, quel est ton... bilan aujourd'hui ? Quel regard tu as sur ces trois années qui viennent de passer ?
- Speaker #1
C'est bien parce que j'ai fait mon bilan comptable il y a genre deux semaines.
- Speaker #0
Allez, on parle chiffres. La thune ?
- Speaker #1
La thune, milieu culturel, c'est pas...
- Speaker #0
Ça marche pas.
- Speaker #1
C'est pas ce que je recherchais à la base. Je ne suis pas surprise. Enfin, je m'y attendais. Par contre, niveau bilan plus humain et surtout entrepreneurial, J'en tire que du positif. Évidemment, des fois, il y a des moments un peu plus compliqués où je me dis, c'est trop dur. Je suis toute seule en plus. Donc, quand je doute, je suis toute seule à essayer de me remotiver.
- Speaker #0
Personne pour essayer de te rattraper.
- Speaker #1
En vrai, il y a quand même mon copain qui m'aide beaucoup à me remotiver. Mais quand je doute et quand je dois faire des choses vraiment pour la maison, je suis toute seule. Donc, évidemment, il y a des moments compliqués. à chaque fois quand je regarde ses livres. Et puis en fait, c'est un peu un aimant pour moi, c'est des soutiens de les voir, notamment quand je suis en interview comme ça. Parce que c'est exactement ce pourquoi je fais ce métier. Pour avoir des livres comme ça, des projets aussi beaux et aussi chargés de sens. Parce que chaque BD a du sens, chaque BD est défendue par des auteurs qui ont mis tout leur cœur à l'ouvrage. Et ça me passionne de pouvoir les donner au public, en fait, et que les lecteurs puissent les rencontrer.
- Speaker #0
C'est bien, on te sent presque émue.
- Speaker #1
Ouais, carrément. En fait, à chaque fois que je reçois les livres, je pleure.
- Speaker #0
C'était ma prochaine question. Quand t'as eu le premier, le tout premier en ce moment, c'était lequel ?
- Speaker #1
C'était lui, Seuls les algues savent, le tout premier.
- Speaker #0
Voilà, que tu l'as reçu, tu l'as déballé.
- Speaker #1
Je me suis pas arrêtée de pleurer pendant dix minutes, je pense. Et puis ensuite, quand j'ai reçu la première photo du livre en librairie, pareil, j'ai encore... pleuré, des torrents de larmes. Et en fait, je pensais que ça se calmait, que ça allait se calmer avec le temps. Mais au final, celui-ci, Corrupta Fungus, on l'a reçu en avril 2025, donc ça fait pas très longtemps. J'ai encore pleuré à chaud de larmes.
- Speaker #0
Qu'est-ce que cette expérience t'a apprise ?
- Speaker #1
Ça m'a appris beaucoup sur moi. Pourtant, je suis pas trop quelqu'un qui... se questionne soi-même. Je ne fais pas trop d'introspection, tout ça, mais c'est surtout en prenant du recul que je me suis rendu compte, par exemple, que je ne suis plus du tout timide. Avant, j'étais hyper timide. Je n'osais pas parler aux gens. Et maintenant, en fait, déjà, je suis obligée. Je suis obligée de parler de mon projet. Oui,
- Speaker #0
avec moi, c'est mieux. Si tu ne dis rien, ça va être compliqué. Oui,
- Speaker #1
carrément. Et en fait, je ne suis plus du tout timide. Je suis même... plutôt avenante avec les gens alors qu'avant je ne l'étais pas. Tu vois, quand tu es en salon et que tu dois vendre tes livres, évidemment que tu es obligé d'aller vers les gens, ils ne vont pas venir tout seul. Donc sur ça, ça m'a appris à me débrouiller toute seule. Ça m'a appris à gérer de la compta, même si j'aurais aimé ne pas avoir à le faire. Mon Dieu. C'est horrible.
- Speaker #0
Que je te comprends.
- Speaker #1
Heureusement, j'ai un comptable très sympa.
- Speaker #0
On l'embrasse.
- Speaker #1
On l'embrasse, Franck, si tu entends ça. Et puis, qu'est-ce que ça m'a appris d'autre aussi ? Je ne sais pas. La patience aussi. Ok,
- Speaker #0
la patience.
- Speaker #1
Créer un livre, ça prend beaucoup de temps. Donc, il faut être patient.
- Speaker #0
Je ne vais pas te faire l'offense de te demander de me dire quel est ton livre préféré.
- Speaker #1
Impossible.
- Speaker #0
Voilà. Je ne vais pas te poser cette question parce que tu m'as dit déjà qu'ils avaient tous du sens pour toi. Si tu les as édités, c'est qu'il y avait quelque chose qui t'a animé. Si tu pouvais brièvement nous les présenter et nous dire pourquoi tu as voulu les éditer.
- Speaker #1
Oui, carrément, ça, je peux. J'essaye de faire rapide par livre alors. Voilà,
- Speaker #0
tu as 15 secondes par livre.
- Speaker #1
J'ai pas tout pris en plus, donc il faut qu'ensuite je me souvienne. Le tout premier, c'était Seuls les algues savent. Pourquoi est-ce que je l'ai édité ? Déjà, c'était le premier projet auquel je croyais. Je me suis hyper bien entendue avec les auteurs, on s'entend toujours très bien. Et ce livre, il parle d'introspection, justement. Un truc que je fais pas très souvent, mais qui m'intéresse. Ariane, c'est le personnage principal et elle a vécu une rupture très compliquée. Et elle est dans un quotidien un peu morose. Et le soir, quand elle rentre chez elle, elle se met dans sa baignoire et elle plonge dans un océan hyper coloré qu'on a sur la couverture. Elle y va tous les soirs. Et un soir, elle rencontre une deuxième femme. Et je n'en dis pas plus.
- Speaker #0
D'accord, très bien.
- Speaker #1
Après, le deuxième, c'était Pool Fiction, que je n'ai pas avec moi, donc. Rupture de stock oblige. Alors, ce projet-là, c'est un projet 100% à vrai, avec Jérôme, dont j'ai parlé juste avant, qui est un auteur à vrai. Ça se passe au Havre. en 1913, donc avant la destruction de la ville. Donc si vous voulez voir des paysages que vous n'avez jamais vus du Havre, il faut aller voir. Donc c'est un policier. Il y a deux corps qui sont retrouvés sur la plage du Havre, complètement mutilés et la police commence à enquêter et dit qu'au final, c'est sûrement une attaque de requins. Sauf que des requins dans la plage du Havre... Très rare. Voilà, on a rarement vu ça. Et on a notre personnage principal qui s'appelle Volp, qui est un renard. qui est un journaliste reporter et qui décide d'investiguer à la place de la police. Et donc, je n'en dis pas plus non plus parce que je ne veux pas trop en dévoiler.
- Speaker #0
Il ne faut pas spoiler, tu as raison.
- Speaker #1
Et celui-là, il a été choisi surtout parce que Jérôme, ça a été un des premiers auteurs que j'ai rencontrés et que son projet me parlait carrément. Et je trouvais que ça avait du sens de créer un projet 100% à vrai. Après, le troisième, ceux-là, ils sont sortis presque en même temps. D'abord, le Gobestime, qui est un jeunesse. C'est une BD qui s'adresse plutôt aux enfants, donc à partir de 7 ans. C'est une BD qui aborde le harcèlement scolaire. Il y a Yvan Serra, l'auteur et le scénariste. Donc, il est...
- Speaker #0
Un sujet difficile.
- Speaker #1
Ouais. Et il est professeur des écoles. Donc, il sait très bien de quoi il parle. Et il avait envie d'offrir, déjà à ses élèves, à ses enfants, un projet comme celui-ci, qui pourrait leur parler. pour évoquer le harcèlement scolaire. Et donc on suit Nolan, qui est un petit garçon qui se fait harceler à l'école et qui en fait des cauchemars. Il en souffre énormément, il en fait des cauchemars dans lesquels il rêve du gobestime, qui est donc un mot valise, le gobestime.
- Speaker #0
Ok, wow,
- Speaker #1
je ne l'avais pas.
- Speaker #0
Je ne l'avais pas du tout.
- Speaker #1
Les gens d'ailleurs ont du mal à lire le titre. Ils disent gobestin.
- Speaker #0
Non, je l'avais bien lu, mais je t'avoue que je n'avais pas eu le jeu de mots.
- Speaker #1
Voilà, c'est à ton service. Et donc... Toutes les nuits, il rêve du gobestime qui finit par l'avaler. Et un jour, il y a une petite nouvelle qui arrive dans la classe et qui, à son tour, va se faire harceler. Et lui, il n'a pas envie qu'elle subisse le même sort que lui. Voilà. Après, il y a eu Je ne suis pas folle. Donc, je l'ai un peu évoqué tout à l'heure. C'est un projet qui est une histoire vraie. C'est un témoignage de Titiane qui a été hospitalisée en clinique psychiatrique. Titiane, elle souffre d'un trouble anxio-généralisé. et elle a été non diagnostiquée pendant un moment, ce qui a fait qu'elle n'a pas eu d'autre solution que de se faire hospitaliser. Donc elle raconte comment ça s'est passé. Le sujet paraît hyper lourd comme ça, mais en fait Tiziane, elle a beaucoup d'humour. Donc elle a décidé de rendre ça assez léger sur pas mal d'aspects. Et donc il y a plein de choses qui sont un peu détournées, des préjugés qui sont totalement cassés. Elle parle notamment des parties de double avec des personnes et qui sont donc malades et qui, donc, les parties sont très drôles, en fait. Parce que tout le monde part dans tous les sens. C'est très drôle. Et il vaut mieux en rire. Après, entre-temps, il y a eu le Normandie, du coup. Là, le Normandie, Retour au Normandie. Le titre, déjà, normalement devrait parler. On est plutôt sur un retour vers le futur au Normandie. C'est un voyage un peu temporel dans les époques qu'a traversé le Normandie. Puisque le Normandie, il a été sous l'occupation.
- Speaker #0
Ça démarre là en plus. C'est la première époque où ils arrivent,
- Speaker #1
non ? C'est la première époque... Non, c'est pas la première époque où ils arrivent. Non, la première époque où ils arrivent, c'est le moment de l'inauguration.
- Speaker #0
Oui, il y a le centre.
- Speaker #1
Après, il y est encore.
- Speaker #0
Pardon, j'ai un peu ce Ausha. Excuse-moi,
- Speaker #1
Jessie. En fait, on suit les enfants de Jessie qui se baladent dans le théâtre encore en travaux et qui tombent sur un ticket, un ancien ticket qui est magique et qui les fait traverser des époques. Donc, leur but, évidemment, c'est de rentrer chez eux. Entre-temps, il y a eu Regarde ici et d'ailleurs, là, on est beaucoup moins sur de la BD. C'est vraiment du roman illustré. C'est un rejet.
- Speaker #0
La différence entre une BD et un...
- Speaker #1
Ouais, pour le coup, oui. On est sur un recueil de portraits de Françaises et Français qui viennent d'ailleurs. L'autrice, elle s'appelle Camille El Haraki, et elle est journaliste. Et elle a, vous l'avez un peu entendu dans son nom, elle a une double identité. Elle est franco-marocaine, et marocaine par son papa. Et quand elle était petite, son papa n'a pas voulu qu'elle apprenne l'arabe. Elle, ensuite, elle a essayé de l'apprendre, et elle n'a pas réussi. Et elle s'est retrouvée face à un blocage. Alors qu'elle a réussi à apprendre le polonais en quelques semaines. Donc il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et donc elle a commencé à se questionner un peu sur sa double identité. Sur le choc culturel que c'est entre la France et le Maroc. Et elle a interviewé son papa qui est sur la couverture. Qui s'appelle Rani. Et suite à cette interview, elle a décidé d'en faire plein d'autres. Et c'était son projet de fin d'études en fait. Et à la fin, elle en a fait... un roman graphique puisqu'elle a fait illustrer chaque portrait par une illustratrice différente pour que un portrait ait son identité graphique. Voilà pour celui-là. Désolée, je...
- Speaker #0
Non, non, non, mais c'est très bien. Ça te donne envie, en fait. Tu vois, là, je ne suis plus le premier à avoir envie de t'acheter tes livres. Donc, je t'écoute avec grande attention.
- Speaker #1
Parfait, Alain. Et celui-là, c'est le tout dernier. Il est tout frais. Il s'appelle Corrupta Fungus. C'est Evgenia de Fleury. D'ailleurs, je n'ai pas dit tous les noms des auteurs juste avant. Evgenia de Fleury, c'est sa toute première BD. Là, on est plus sur de la fantaisie. On est dans une sorte de Moyen-Âge, si on veut, où les sorcières existent, les personnages et les créatures magiques existent.
- Speaker #0
Parce que ça n'existe pas ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, je ne sais pas. Mystère. Et Glycine, notre personnage principal, elle est donc guérisseuse. C'est une sorcière de la forêt et elle est guérisseuse. Et dans ce livre, on parle de féminisme dans le sens où on est sur mon corps, mon choix, la maternité ou non. Glycine, elle, elle ne veut pas d'enfant et elle le revendique. Et elle aimerait qu'on arrête de lui dire, tu verras quand tu seras un peu plus vieille, t'en auras envie. Elle ne sait vraiment pas dans ses plans et elle n'en veut pas, elle le sait. Et en fait, elle va être appelée à essayer de guérir la comtesse du royaume, qui semble souffrir d'un mal totalement incurable. Et donc, toutes les créatures magiques sont appelées, tous les sorciers sont appelés, et elle va peut-être réussir à la sauver, la comtesse.
- Speaker #0
C'était un beau panel, ce que tu as déjà fait chez Edifice Édition. Et si vous ne voyez pas la vidéo, je vous invite aussi à... à venir voir les couvertures parce qu'elles sont toutes très jolies, très bien illustrées. Et à l'image, j'imagine, de la couleur que tu veux donner à ta maison d'édition. Carrément. On arrive bientôt à la fin de ce podcast. Julie, j'avais encore deux, trois questions à te poser, si tu as encore le temps. Oui, oui. Très bien. Est-ce qu'il y a un projet ? que tu rêverais un jour de réaliser ?
- Speaker #1
Oui, il y en a un. Alors, je suis désolée, mais le sujet n'est pas hyper fun.
- Speaker #0
C'est pas grave.
- Speaker #1
J'aimerais qu'on parle de deuil en bébé.
- Speaker #0
Ok, ok, ok.
- Speaker #1
Donc, bon, désolée.
- Speaker #0
Tu n'en trouves pas beaucoup ?
- Speaker #1
Je n'en trouve pas beaucoup. Ou alors, j'en trouve, mais plutôt dans la jeunesse. Et c'est souvent traité de manière un peu trop légère à mon goût. Quand on perd quelqu'un, même si on est enfant, c'est quelque chose d'horrible. On ne se rend pas forcément compte quand on est enfant, mais le deuil, ça peut durer des années, ça peut durer... J'aimerais qu'on en parle un peu plus et je trouve qu'en BD, on aurait une liberté totale avec l'illustration qui pourrait nous permettre de faire des choses vraiment sympas. Et je sais qu'il y a des auteurs qui ont des projets sur ce thème-là.
- Speaker #0
Est-ce que tu as déjà commencé à démarcher un peu sur ce sujet ?
- Speaker #1
J'ai pas commencé à démarcher, mais j'ai rencontré des auteurs qui m'en ont parlé spontanément. Donc bon, je sais que ça peut se faire un jour.
- Speaker #0
Ok, donc peut-être bientôt chez Edifice Édition, une BD sur le deuil. Julie, tu ne vis pas de Edifice Édition ? Non. Tu aimerais ?
- Speaker #1
J'aimerais évidemment. Après, je sais que dans l'entrepreneuriat déjà, très généralement, c'est assez compliqué de réussir à se payer et se payer convenablement, surtout. D'autant plus quand on est dans le secteur culturel, c'est encore plus compliqué. Souvent, je parle un peu en chiffres et donc quand on parle du secteur de l'entrepreneuriat, on dit souvent qu'avant trois ans, c'est compliqué. dans le secteur culturel on dit avant 5 ans et en maison d'édition souvent c'est 9 ans et donc ça se retarde de plus en plus t'as choisi le bon domaine ouais carrément qu'est-ce qu'il faudrait Julie pour que tu en vives de cette maison d'édition alors pour que j'en vive il faudrait que les comment dire les tirages soient un peu plus importants que les précommandes soient plus importantes que chaque projet euh... je ne sais pas, peut-être partent à 500 exemplaires d'abord.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça serait plus, évidemment, plus avantageux pour la maison et donc, possiblement, pour un salaire après. Et il faudrait surtout plus de campagnes par an. Mais encore une fois,
- Speaker #0
je suis toute seule.
- Speaker #1
Encore une fois, je suis toute seule et je suis très contente pour l'instant du rythme de publication qu'on a. On est sur à peu près quatre publications par an. C'est déjà beaucoup.
- Speaker #0
Et t'en donner quand une fois que ce n'est pas ça qui te fait vivre. Donc, tu as entre guillemets un vrai travail à côté qui te permet de payer ton loyer et de manger.
- Speaker #1
Tout à fait. Oui, oui. Oui, donc oui, en fait, c'est assez... Je m'impressionne un peu à faire quatre projets par an. Des fois, je me dis que c'est un peu trop. Mais à la fin, comme je te l'ai dit, je suis trop contente de pouvoir honorer des commandes et voir les lecteurs en vrai qui me disent qu'ils ont adoré les livres. Donc pour l'instant, oui, j'en vis pas. Je sais que je vais pas en vivre tout de suite. Peut-être même pas. Peut-être même jamais. Mais ça va au-delà. Vraiment, je suis ravie de le faire et j'arrive à le combiner avec un autre travail. Donc pour l'instant, c'est pas une obligation de pouvoir générer de l'argent. Déjà, si j'arrive à payer les auteurs et la maison qu'elle fonctionne toute seule, c'est déjà super.
- Speaker #0
C'est un projet du cœur.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Il y a une chose dont on n'a pas parlé et je ne sais même pas, je me demande comment j'ai fait pour ne pas préparer la question. En parlant de maison d'édition et du Havre, je vois ton logo.
- Speaker #1
Tu sais que je voulais l'ajouter. Je me disais que si tu allais me poser, est-ce que tu veux ajouter quelque chose à la fin ? Je me sais, mais évidemment.
- Speaker #0
Mais oui, ton petit logo.
- Speaker #1
Il est en grand là.
- Speaker #0
En grand, évidemment. Raconte-nous l'église Saint-Joseph et le volcan.
- Speaker #1
comme quoi on se rencontre bien allez hop deux ans d'un du coup il y a un livre l'église Saint-Joseph et puis le volcan il a été fait par un graphiste avrais qui s'appelle Léo en fait j'ai pas non plus abordé le côté création de la maison d'édition mais édifice je voulais vraiment que ce soit un projet commun avec d'autres personnes qui allaient ensuite devenir des lecteurs Et donc, quand j'ai commencé à créer le projet, j'ai parlé des coulisses. Je n'avais pas le nom, je n'avais pas de logo, je n'avais rien du tout. Et je parlais quand même du projet. J'avais un compte Insta, je commençais à faire des vidéos sur YouTube. N'allez pas les voir, elles sont vieilles.
- Speaker #0
Ok, donc évidemment, on va toutes aller les voir.
- Speaker #1
Mais en tout cas, j'expliquais comment est-ce que je débutais les démarches pour créer une maison d'édition, puisque je n'avais pas du tout trouvé ce genre de vidéos ou ce genre de comptes. sur les réseaux. J'ai demandé à cette petite communauté, qui à l'époque devait faire, je ne sais pas, entre 300 et 400 abonnés, de choisir un nom. Ils ont proposé des idées. Edifice a été l'une d'entre elles, qui a été votée à l'unanimité. Et ensuite, pour le logo, j'ai fait appel à trois graphistes différents, dont Léo. Et on a eu trois propositions de logos et ensuite ça a été un vote. Donc il y avait déjà ce côté participatif dès le début, c'était vraiment dans l'ADN.
- Speaker #0
Le côté participatif, évidemment les livres et le Havre, qui est au centre clairement de ce logo, puisque l'église Saint-Joseph et le volcan sont...
- Speaker #1
Dans les briefs des graphistes, puisqu'ils ont eu tous le même, il y avait vraiment l'identité havraise que je voulais retrouver. Je ne sais pas... pourquoi j'avais envie de... Je pensais juste parce que je suis hyper chauvine, mais je suis un poulet à vrai. Mais je ne pensais pas avoir l'église Saint-Joseph sur le logo. Enfin, c'est beaucoup, quoi. Mais finalement, je le trouve magnifique et je ne m'en lasse pas du tout, quoi.
- Speaker #0
Julie, on arrive à la fin de cet épisode. Si tu as eu le courage d'en écouter un jusqu'au bout, tu connais la question que je pose à tous mes invités et tu réponds comme tu veux. Tu peux me faire une dirame, tu peux être très courte sur ta réponse. La question, la voici Julie. Pour toi, le Havre, ça représente quoi ?
- Speaker #1
Pour moi, le Havre, ça représente la maison. Je viens d'ici et quand j'ai habité ailleurs, ça me manquait toujours. quelque chose qui me manquait, le côté air marin, déambuler dans les rues piétonnes, c'est quelque chose en fait c'est vraiment une ville chouchou pour moi, c'est chez moi, c'est là où il y a ma famille, mes amis, c'est là où je me sens le mieux et puis je pense que c'est là aussi où je suis la plus épanouie. Cocon. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Merci Julie Paumier d'avoir répondu à mes questions dans le pot de yaourt. Julie Paumier, on le rappelle, créatrice de cette magnifique maison d'édition, édifice, édition. Où est-ce qu'on peut retrouver tes livres ?
- Speaker #1
Sur internet déjà, sur les réseaux sociaux et puis si vous êtes du Havre à la Galerne vous pouvez les commander ou à la petite librairie, il faut aller soutenir.
- Speaker #0
Les petits libraires également, enfin les libraires indépendants. Merci encore une fois Julie, merci à vous de nous avoir écoutés et puis on se retrouve Très rapidement pour un nouvel épisode dans le pot de yaourt. Ciao !