- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans le pot de yaourt. Avant de commencer cet épisode, je voulais tout simplement vous demander un petit coup de main. Comme vous vous en doutez, travailler sur ces épisodes prend du temps, parfois beaucoup de temps. Alors si vous avez quelques secondes devant vous pour liker le podcast sur les plateformes, le noter avec les petites étoiles, le commenter et aussi le partager, ça serait vraiment super chouette et ça pourrait être d'une aide précieuse. Sur ce... Bonne écoute ! Bienvenue dans le pot de yaourt, le premier podcast qui s'intéresse à toutes celles et ceux qui font le havre, à toutes celles et ceux qui sont le havre. Le plus souvent possible, je vais recevoir à ce micro des artistes, des sportifs, des entrepreneurs, des créateurs de contenu, des cuisiniers, des écrivains, bref... Tous ceux qui font briller notre chère et tendre ville et qui nous rendent chaque jour un peu plus fiers d'être à vrai. On parlera de leurs histoires et on verra en quoi le Havre a une place centrale et si particulière dans leur projet.
- Speaker #1
Au Paris, le Havre est devenu hype. C'est une ville où on voyage, le Havre c'est un bout du monde. Salut ! On n'est pas ma vie !
- Speaker #0
Je viens du Havre,
- Speaker #1
moi je viens de Coquillauville. Faire entendre à tout le monde que le Havre c'est une belle et grande ville.
- Speaker #0
Le Havre. Little Bob,
- Speaker #1
c'est The King. Un Havre de grâce. Je vais ramener la cage au Havre. Au Havre, les gens sont tous gentils.
- Speaker #0
Ici,
- Speaker #1
c'est le Havre. Normandie.
- Speaker #0
Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour un nouvel épisode dans le pot de yaourt. Je me trouve aujourd'hui dans le quartier de l'heure, et plus précisément au Hangar Zéro. Mais oui, vous le savez, ce laboratoire de transition écologique situé à la croisée des chemins entre le port et le centre-ville. C'est ici que mon invité a décidé d'installer sa ferme aquaponique nommée Symbiose, la toute première dans la région avraise. Alors si le terme ne vous dit rien, pas de panique, c'est justement le signe qu'il faut rester pour parler avec mon invité Arnaud Pigeon de son métier et de sa passion pour l'aquaponie. Salut Arnaud !
- Speaker #1
Salut, salut !
- Speaker #0
Merci beaucoup de m'accueillir ici chez toi du côté du Hangar Zéro. alors je le disais, le terme aquaponie, ce n'est pas forcément toujours très très connu du grand public. On te demande, j'imagine, très souvent ce que ça veut dire.
- Speaker #1
On me demande très souvent et j'ai souvent la même réponse. En fait, l'aquaponie, c'est la symbiose entre deux univers, entre l'aquaculture, donc le fait d'élever des poissons, et l'hydroponie, donc la culture de fruits et légumes dans de l'eau. Et donc, le principe de fonctionnement de l'aquaponie, il est simple, c'est que j'ai des poissons, je vais les nourrir, ça va créer des déjections qui vont passer par des bactéries. Ça va transformer tout ça en nutriments, donc c'est un peu le cœur du réacteur. Et en fait, ces nutriments vont être captés par les plantes, et donc l'eau va revenir filtrer jusqu'aux poissons. Donc il faut imaginer un cercle avec une composante poisson, une composante bactérie et plante. Et en fait, c'est vraiment l'eau qui circule entre ces trois compartiments et qui fait qu'on peut à la fois produire des poissons et des fruits et légumes de manière saine, écologique et locale.
- Speaker #0
Tu m'as parlé dans ta définition de faire pousser des fruits et légumes dans l'eau. C'est bien ça, donc hors sol, si je ne me trompe pas. Quel est l'intérêt de la production hors sol par rapport à une production, j'ai envie de dire classique ?
- Speaker #1
En fait, il y a plusieurs avantages. Déjà, on va dire que l'hydroponie, le fait que l'hydroponie, qui est une composante de l'aquaponie, on va dire sur la partie plante, on va considérer que c'est les mêmes choses. Eh bien, en fait, on peut faire ça où on veut, parce qu'on n'est pas directement connecté au sol. on peut prendre un bac Et donc, ce bac, il peut être mis en campagne, en milieu périurbain ou en milieu urbain. Donc, c'est vrai que le gros intérêt, c'est de pouvoir faire ça où on veut, en tout cas sur le papier. Donc, ça, c'est, on va dire, le gros avantage. Après, il y a d'autres plus petits avantages, mais qui sont quand même très intéressants. C'est le fait que, comme on a un volume d'eau, les nutriments sont présents partout constamment. Ça veut dire que les plantes, on peut les resserrer. Parce que normalement, en pleine terre, on va chercher à les égarter, à les espacer, pour pas qu'ils rentrent en compétition et que le développement de l'une freine le développement de l'autre. Sauf que là... En fait, c'est comme s'il y avait un sol avec des nutriments partout, vraiment hyper riche partout en nutriments. Donc en fait, on peut massifier la production, on peut la concentrer. Et en même temps, sur certaines variétés, notamment la laitue, on a des taux de croissance qui sont meilleurs. La littérature scientifique dit que, en gros, quand on prend une graine de laitue pour arriver jusqu'à la laitue finale prête à être commercialisée, on a 8-9 semaines, là où en hydroponie, aquaponie, on est aux alentours de 5-6 semaines.
- Speaker #0
Et comment on l'explique ça ?
- Speaker #1
En fait, c'est les nutriments. En fait, au lieu de dépenser l'énergie pour aller chercher d'autres nutriments, ils ont les nutriments, donc ils n'ont pas besoin de dépenser cette énergie pour aller chercher des nutriments, mais que pour grandir. Et donc, ça explique aussi cette croissance qui est plus rapide.
- Speaker #0
Ta façon de faire hors sol te permet aussi, comme on le voit derrière toi, d'empiler même les cultures. Raconte-nous un peu comment ça se passe ici chez toi.
- Speaker #1
Tu me coupes l'herbe sous le pied,
- Speaker #0
si tu veux dire. On est parti dans les jeux de mots directs.
- Speaker #1
Exactement, ça permet justement de jouer sur la verticalité. Ici en hangar 0, je réexpliquerai bien comment on en est arrivé là. Ne t'inquiète pas,
- Speaker #0
tu me coupes encore une fois l'herbe sous le pied,
- Speaker #1
parce que la question arrive forcément, ne t'inquiète pas. Super, et donc en fait ici on est en hangar 0, et on fait un maximum de réemploi, et en fait les cuves qu'on peut voir ici, C'est une idée que j'ai récupérée sur Pinterest durant un César. Ce qui appartient à César, c'était un projet hollandais à la base, où en fait, il y avait une cuve, la cuve du bas, c'était que des poissons, avec une pompe qui envoyait jusqu'à la cuve du haut, là où il y avait des plantes, ça retombait dans les plantes et ça revenait aux poissons. Donc en fait, une tour, c'était vraiment une tour aquaponique. Et en fait, moi, j'ai bien aimé ce côté vertical avec ce côté réemploi. je trouvais que c'était dans les valeurs du hangar zéro. Et donc, ça permet d'augmenter la surface que j'ai, parce que là, la serre fait 100 mètres carrés. Donc, ça permet d'aller chercher plus de surface cultivable tout en faisant du réemploi. Donc, ça rentrait, on va dire, dans la case valeur du regard zéro. Et donc, on va dire qu'il y a eu des problématiques, des contraintes ici. J'ai essayé d'optimiser un peu tout ce que je pouvais optimiser. Si demain, je vais refaire une plus grosse ferme, je ne pense pas que je ferai comme ça. Là, c'était pertinent parce que c'était ici. Si je vais faire un truc vraiment, moi, je ferai différemment. Mais voilà. Pour répondre à ta question.
- Speaker #0
Alors c'est très visuel ce qu'il y a à côté de toi. Pour ceux qui nous écoutent, je pense que vous pouvez aller voir ça sur ton Insta, Symbiose Aquaponie.
- Speaker #1
C'est Symbiose-Aquaponie.
- Speaker #0
Je vous invite vraiment à aller voir ça parce que c'est très impressionnant. Des caisses empilées les unes sur les autres avec la culture entre elles. Tu parlais de réemploi. Raconte-nous comment tu as construit tout ça. Ça vient d'où tous ces matériaux ?
- Speaker #1
Alors... Pour refaire un peu le chemin, en gros le projet initial du Hangar Zéro date de 2015-2016. La construction a démarré en 2019, sauf que dans le projet initial de base, ils avaient déjà l'envie de faire une ferme aquaponique au sein du tiers-lieu. Il y a un porteur de projet qui s'est positionné, mais finalement ça ne l'a pas fait. Plusieurs raisons, le Covid, vraiment des constructions du modèle économique qui n'étaient pas très bien ficelées on va dire. Et en fait, moi j'ai fait l'ISEL, je suis originaire du Havre. J'ai fait Lysel, j'ai commencé à bosser pour un prestataire logistique dans le sud de la France. Et en fait, le porteur de projet est parti. Moi, à ce moment-là, remise en question...
- Speaker #0
Je veux dire que le Havre te manquait.
- Speaker #1
Le Havre me manquait, la famille aussi, la famille qui a raison. Évidemment. Et donc en fait, tous mes projets étaient mis à l'arrêt pendant le Covid. Donc je suis remonté en Normandie. C'est à ce moment-là que j'ai découvert l'Aquaponie. J'ai trouvé tout de suite génial le fonctionnement que j'expliquais tout à l'heure, le côté innovant. et en même temps hyper terre à terre.
- Speaker #0
C'est à ce moment-là, quand tu reviens, que tu découvres cet univers ?
- Speaker #1
Ouais, ouais, donc c'était en 2020.
- Speaker #0
Mais comment ? Parce que tu recherches, tu tombes dessus, on t'en parle ?
- Speaker #1
Alors, souvent, quand on me pose la question, je réponds toujours à la même chose, je ne me souviens pas exactement du premier moment quand j'ai entendu parler de ça. Par exemple, ce que je me souviens, c'est de ma réaction par rapport à ça, où je me suis dit, c'est génial, et en fait, j'en ai parlé autour de moi, que ce soit des amis, de la famille, des connaissances, et personne ne connaissait. Je me suis dit, il y a un truc à faire. Et c'est vrai que pendant mes études, j'ai toujours eu l'envie d'entreprendre plutôt dans le domaine logistique parce que c'était mon cœur de métier, on va dire. Et donc, j'ai eu des idées avec des amis, mais ça n'a jamais été vraiment jusqu'au bout. Et donc là, on va dire que ce besoin, cette envie d'entreprendre s'est croisé avec une quête de sens et qui s'est aussi croisé avec le fait de vouloir apporter ma pierre à l'édifice par rapport au réchauffement climatique, etc. Et donc, en fait, l'aquaponie, ça m'a conjugué un peu tout ça. et donc en fait j'étais en normandie j'ai entendu parler d'aquaponie mais je me suis dit j'y connais rien d'aquaponie j'ai pas la mauvaise j'ai jamais fait de potager quoi que ce soit et en fait à l'avenir là tu pourras venir ici je suis avec plaisir et en fait j'ai découvert aquaponia qui est le premier centre de formation en aquaponie certifié par l'état français ouais depuis maintenant il y en a d'autres qui sont développés qui sont certifiés que c'est là Aujourd'hui,
- Speaker #0
en France, on forme les amateurs d'aquaponie.
- Speaker #1
les professionnels les professionnels en fait c'est un acteur de si tu veux les amateurs les amateurs en fait tu veux tu vas sur youtube il ya plein de gens qui font plein de choix est très bien si tu veux apprendre un petit peu et démerder un peu chez toi en vrai il ya largement ce qu'il faut en open source on va dire mais c'est vrai que si tu veux en faire une activité une activité qui tourne qui te fait vivre toi éventuellement des salariés ou ta famille etc il faut se former vraiment enfin toutes les personnes qui auraient envie d'entreprendre là dedans je les invite vraiment à investir sur eux. Parce que dans cette formation, j'ai appris la partie poisson, la partie plante, comment créer un système, comment le piloter, comment l'optimiser. Et en fait, toutes ces composantes, c'est quand même... Assez technique, il peut y avoir de la chimie de l'eau, il y a de la maintenance technique, il y a une notion de plomberie, d'évacuation. C'est assez complet. C'est assez complet, ce n'est pas forcément complexe, mais le fait que ce soit complet rend le sujet complexe. Ça veut dire qu'il y a plein de domaines différents et il faut savoir avoir des connaissances dans un peu tout. Ça ne sert à rien de pousser toutes les connaissances dans tous les domaines, mais avoir un bon niveau dans à peu près toutes ces composantes-là. Ça permet de s'y retrouver et d'optimiser, on va dire, ces chances de réussite. Et donc, justement, je reviens à ta question initiale. Je me souviens plus de ma façon d'y aller. C'était comment je suis arrivé au réemploi. Oui. Et en fait, j'étais au Havre. Je suis revenu dans le sud pour finir mes contrats. Mais en fait, dans ma tête, je savais que j'étais déjà parti et que je voulais entreprendre. Donc, je suis revenu dans le sud. Je suis allé jusqu'au bout de mon contrat. Je suis revenu en Normandie. Et c'est à ce moment-là que j'ai découvert Aquaponia. Donc, je me suis formé. C'est là où j'ai appris tout ce que je t'ai dit. Et donc après, une fois que j'ai fini la formation, je suis revenu au WAM. La formation était en Mayenne, à côté de Laval. Ça a été ? Ça a été super, six mois. OK. Six mois. Et c'est cool parce qu'en fait, c'était la première session de formation. On était une quinzaine. Six mois,
- Speaker #0
t'as dit ?
- Speaker #1
Six mois. Six mois où en fait, il y a des périodes de stage. C'était hyper complet. C'était grave cool. Et j'ai beaucoup appris. Et en fait... le ce qui était trop bien aussi avec cette formation c'est que c'était pas une formation va dire initial avec des dés sur table et c'est bien c'était vraiment tu arrives avec un projet et la note de la formation se décompose en trois parties la première c'était le savoir-être est ce que tu étais proactive dans la formation comment interagir avec les intervenants etc un dossier qu'on devait rendre sur le projet comporté qu'ils soient réels ou fictifs mais la plupart des projets étaient réels et Après, le dernier tiers était sur la soutenance devant un jury de professionnels de la filière. Et en fait, moi, j'ai présenté le projet du Hangar Zéro. Parce que là, 2021, juillet 2021, sortie de formation. J'ai rendu mon dossier en juin 2021. En septembre 2021, j'ai fait la soutenance. Et en fait, pendant 2021, pendant ma formation au mois de mars, je reçois un coup de fil de quelqu'un du Hangar qui me dit « Oui, il y a eu une mise en relation d'un tel... » On cherche un porteur de projet en aquaponie. Je leur ai dit, moi, je cherche un terrain au Havre. Visiblement, ils en avaient un. Donc, on va dire que nos besoins ont matché. Et à ce moment-là, à cette personne, je lui ai dit, là, je suis encore en formation. J'ai encore des trucs à apprendre, à développer. On en reparle cet été. Donc, je suis allé au bout de ma formation. Je suis venu au hangar zéro. Ils m'ont donné un petit peu les plans. J'ai commencé à dessiner, à concevoir quelques petits trucs. Et je leur ai présenté. Tout de suite, ils étaient emballés. Mais j'ai dû faire mes preuves quand même. Et donc, en fait, j'ai soutenu. j'ai fait un dossier sur la ferme que tu as sous les yeux Et après, je l'ai soutenu et en fait, j'ai réussi à finir majeur promo. Donc, ça fait plaisir. Bravo. Premier de la première formation, c'est toujours rigolo à dire. Mais en tout cas, au-delà de l'ego, on va dire, c'était surtout le fait qu'il y ait des personnes.
- Speaker #0
Tu ne l'as pas dit, tu étais seul dans cette promo.
- Speaker #1
J'étais seul. Ouais. Premier avec moi-même.
- Speaker #0
C'était déjà pas mal.
- Speaker #1
C'est très important. Mais en fait, c'était surtout, en fait, ça m'a vraiment conforté. Parce que moi, c'était la première fois que je sortais de ma zone de confort. et en fait ça m'a conforté dans le fait que mon projet avait du potentiel. et que des gens y croyaient. C'était la question que j'allais te poser.
- Speaker #0
Est-ce que le fantasme que tu avais avant d'aller à cette formation aquaponien, est-ce que le fantasme est devenu réalité ? Est-ce que ça a confirmé vraiment tout ce que tu attendais de cet univers de l'aquaponie ?
- Speaker #1
Oui, carrément. Franchement, je remercie encore Guillaume Beuchet, c'est le formateur principal d'Aquaponia. Il a vraiment fait en sorte de mettre le paquet sur la qualité de la formation. On a eu des intervenants vraiment experts dans leur domaine. On a eu un chef étoilé qui est venu. Et ça, c'est un exemple tout bête, mais qui est très révélateur de la qualité des intervenants. C'est que M. Goujon, il s'appelle, à Narbonne, il me semble, 3 étoiles, donc le mec très haut. Et le mec a pris le temps, en fonction de nos localisations, de lister tous les restaurants qui étaient étoilés, Goemio, tous les restaurants qui avaient des reconnaissances, qui pouvaient être potentiellement des clients pour nous. Cet intervenant a fait cet effort-là. on a eu le seul mec qui arrive à élever une espèce en particulier de poisson, le cendre en France. Il est venu. Il y a eu vraiment plein, plein, plein d'intervenants. Donc forcément, les intervenants, en fonction de leur savoir, plus ou moins cher. Et franchement, tous les intervenants qu'on a eus étaient top. Et vraiment, moi, j'écrivais tout, tout le temps. J'ai trois calepins remplis de cette période-là. Donc vraiment, ça m'a beaucoup apporté. Et je vais essayer de répondre à ta question.
- Speaker #0
On y va,
- Speaker #1
on y va. On digresse. Et justement, après la formation, je suis arrivé ici, j'ai fait des plans. Ils étaient ok, j'étais ok, c'est parti, on commence à bosser ensemble sur des plans, faire un budget pour financer tout ça. Entre la première version que j'aurais présentée et celle qu'on a sous les yeux, il y a eu six versions en tout différence. Et justement, pendant cette première réunion en Hangar Zero, moi je leur ai dit... Les valeurs du hangar zéro, donc zéro déchet, zéro carbone et zéro exclu, donc une grosse valeur écologique, une grosse valeur sociale, ça me parlait carrément. Je voulais que la ferme Symbiose s'intègre pleinement dans les valeurs du lieu et c'est pour ça que j'ai essayé d'intégrer au maximum du réemploi. Dès le début, je leur ai dit, sur les organes vitaux du système, il faudra mettre le paquet. Les bassins, les pompes à eau, les pompes à air, la filtration, tout ce qui est vital, ce qui va faire en sorte que le système va être robuste et durer dans le temps. Ça, on ne peut pas aller chercher du remploi dessus. Par contre, là, on pouvait, on l'a fait. Notamment, les 90 cuves IBC qu'on a sous les yeux, toute la zone de micropousse, pareil, c'est du bois de récup, des palettes de récup, on a fait des étagères comme ça. À l'intérieur du hangar, j'en reparlerai après, mais il y a 70% de tous les matériaux à l'intérieur du hangar, c'est du remploi. Je ne connais pas exactement le pourcentage, ni en valeur, ni en volume, ni en poids du matériau. Et donc la façade de la serre, la façade ouest, en fait, c'est des fenêtres qui viennent de l'école d'architectes de Rouen. L'école a été réhabilitée, donc ils ont viré toutes les fenêtres. Et en fait, nous, on les a récupérées, on les a poncées, lasurées, installées. Donc ça, c'était des week-ends à des dizaines de personnes, enfin plusieurs week-ends, plusieurs dizaines de personnes. Vraiment, c'est une masse de boulot énorme. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, c'est moi qui gère la ferme. C'est moi qui l'ai créée. Mais s'il n'y avait pas eu une montagne, si je puis dire, de bénévoles, que ce soit des gens du hangar, des gens qui gravitent autour du hangar, mes proches, ma famille, mes amis, s'ils n'étaient pas là, on ne serait pas là en train de discuter. Je pense que je serais encore en train de coller des bouts de tuyau. Donc vraiment, merci à eux, si je peux en profiter pour vous faire un petit...
- Speaker #0
Évidemment,
- Speaker #1
évidemment. Mais ouais, en fait, c'est vraiment une belle aventure collective. C'était vraiment en mode esprit d'équipe, où les gens sentaient que mon projet avait du potentiel. Du coup, en fait, ils avaient envie de m'aider. et moi le Enfin, ce qu'on dirait ressentant tout ce soutien, ça me donnait encore plus de force pour continuer. Donc vraiment, c'était hyper...
- Speaker #0
Combien de temps a duré cette phase d'installation ?
- Speaker #1
Alors, ça s'est fait en trois temps. Il y a eu d'abord la zone de micropousse. Donc c'était vraiment le tout premier truc. Il n'y avait encore rien du tout, pas de bassin. Et j'avais déjà ma zone de micropousse. Donc en fait, il y a eu un temps bureau d'études où je vais faire des plans, faire des budget, aller chercher des fournisseurs, etc. Ensuite, il y a eu un temps construction et un temps exploitation. Ça c'est les trois phases, sauf qu'en fait les trois phases se sont un peu mélangées dans le temps. C'est-à-dire qu'au début, j'avais ma zone de micropousses, donc j'étais encore en train de faire des plans pour le reste. On commençait à construire les bassins, et en même temps je commençais à les prospecter des restaurants pour commencer à vendre. Et donc une fois que j'avais commencé à vendre des micropousses, on a développé la partie bassin-poisson à l'intérieur du bâtiment. Donc j'ai pu commencer à lever les premiers filets, faire un peu de poisson. donc ça là on arrive fin 2021 début 2022 et après tout 2023 c'était vraiment l'aménagement de la serre c'était assez costaud parce que les 90 cuves il fallait les couper fallait ouvrir l'armature il fallait il fallait les nettoyer les remettre la pouzzolane c'est le support de plantes c'est aussi un support pour bactéries et en fait ça la pouzzolane faut imaginer que quand on transporte ça c'est comme Ici, on prend de sucre, on frotte, ça fait du sucre en poudre. Là, c'est pareil, sauf que quand on a 36 m3 de pouzzolane, c'est en gros, il y avait l'équivalent de, je pense, 4, 5 m3 de poussière de pouzzolane. Donc en fait, on a dû prendre des pelles, les mettre dans les cagettes, les cagettes, les tremper dans l'eau et ensuite les intégrer. Et donc il y avait 36 m3. Donc ça, c'est pareil, c'était un travail monstre.
- Speaker #0
Je voulais qu'on revienne un petit peu sur cette histoire de rencontre entre toi et le Hangar Zéro. Tu as employé, je crois tout à l'heure, le mot chance, étant donné que tu cherchais quelque chose au Havre et eux cherchaient quelqu'un pour faire quelque chose dans l'aquaponie. Raconte-nous justement cette chance, parce que si ce n'était pas ici, ça aurait été où ?
- Speaker #1
Très bonne question. J'avoue que je n'avais pas forcément de plan B. Tout ce qui est bien goupillé. Tout ce qui est hyper bien goupillé. En fait, il y a eu pour moi un aliment de planète. Il y a eu un aliment de planète parce que au moment où je décide d'aller dans l'aquaponie, premier centre de formation certifié par l'État français qui arrive. Avant, c'était des gars qui faisaient des vidéos sur YouTube, des petites formations à droite à gauche, mais ce n'était pas vraiment très concret. C'était une semaine de formation par-ci, trois jours par-là. Là, c'était la première fois qu'en France, il y avait six mois de formation pour professionnaliser la filière, pour rassembler tous ces intervenants de la filière et structurer tout ça. Donc déjà, ça, c'était le premier truc. Le deuxième truc, quand je suis arrivé au hangar, il y a eu les élections régionales. Hervé Morin, qui est président de la région Normandie, tout de suite, dès qu'il est arrivé, il a dit « On met le paquet sur l'aquaculture parce qu'on est une région aquacole, on a un savoir-faire, la région va aider cette filière-là. » Et donc en fait, ils ont fait une subvention pour développer l'aquaculture innovante avec un point d'honneur sur l'aquaponie.
- Speaker #0
Donc tu as eu le droit à cette subvention ?
- Speaker #1
pas directement parce qu'en fait il y avait déjà d'autres subventions mais en fait je me suis dit il ya je veux faire la copie il ya une formation qui sort il ya des subventions qui sortent il ya voilà il ya un lieu n'est plus là devant il ya un lieu qui m'attend et tout fin c'est incroyable vraiment les besoins ça a matché donc ouais alignement de planète après ce qui est cool c'est que ben en fait ceci j'ai mis du temps à m'en rendre compte il ya des allumants plan c'est vrai il ya une chance qu'il faut saisir mais justement il faut être capable de la saisir et c'est vrai que Je pense que j'ai toujours été déterminé depuis le moment que je sais que je veux entreprendre là-dedans. J'ai fait tout ce qu'il fallait pour. J'ai investi sur moi-même, etc. Et en fait, pour moi, j'ai un peu provoqué ma chance aussi. Évidemment. Mais il y a à chercher. Oui, oui, oui. Mais en tout cas, en guerre zéro, s'il n'y avait pas eu l'en guerre zéro, en plus, c'est vrai que quand je suis arrivé, c'était trop bien parce que là, on va parler un petit peu chiffres. L'investissement de la ferme, Donc vraiment... pas la serre, etc. Vraiment, le système en tant que tel, c'est 40 000 euros. Donc, le hangar zéro a mis 40 000 euros sur la table. Ça a été subventionné de moitié par la région Normandie, via d'autres dispositifs, mais c'est quand même la région Normandie. Donc, 20 000, 20 000. Donc, moi, en gros, je suis arrivé en tant que bureau d'études. C'est eux qui ont investi. Et une fois que c'était investi et construit, là, je suis arrivé en tant qu'exploitant agricole. Et en fait...
- Speaker #0
Tu as mis de l'argent de ta poche, toi ?
- Speaker #1
Je ne l'ai pas mis directement de l'argent de ma poche parce que, en fait, j'ai une subvention. qui s'appelle French Tech Tremplin, donc Startup Nation, tout ça on va dire. Et en gros, pour faire simple, je caricature, je préviens, je caricature, mais en gros, pour accéder à ces réseaux-là, French Tech, il faut avoir fait EDEC, HEC, être dans le réseau un peu parisien, avoir du réseau ou faire des belles écoles, etc.
- Speaker #0
On t'a fait 10 ailes.
- Speaker #1
Voilà, c'est une belle école, c'est une très belle école, je ne te trache pas dessus. Mais je n'étais pas dans ces réseaux-là. Et en fait, c'était la deuxième édition où ils ont fait ça, donc, hashtag tremplin, pour justement donner une chance à des personnes qui venaient du milieu QPV ou rural. Et en fait, comme ici, en Gare 0, on est en bordure de QPV, on va dire que le critère social, en gros, je rentrais dedans, donc j'ai pu postuler à cette formation. Et donc, sur plus de 800 startups, il y en a eu 250 de sélectionnés, dont 7 en Normandie, et Symbioz en faisait partie. Donc, ça m'a permis d'avoir 42 000 euros de subvention. Chouette. Pourquoi ? payer ouais carrément ça m'a sorti une belle épine du pied après coup je me dis c'est pareil si j'avais pas eu ça ça n'a pas été possible et donc ça m'a permis de payer mes premiers salaires déjà mais consommables mes équipements en fait ça a permis vraiment de lancer la la fine voilà donc en soit si j'avais pas eu ça peut-être que j'aurais dû faire un emprunt mais du coup ça aurait été plus risqué et c'est en tout cas moi mon credo quand j'ai démarré c'était je prends un risque parce que c'est toute ma vie et enfin tout ma vie oui là les prochaines années à venir qui se joue de ton ambition. Mon ambition ? Donc il y avait le Hangar Zéro qui met des billes, la région d'Ambardy qui met des billes, moi je mets des billes, il y a des subventions et en fait je voulais vraiment partager le risque financier. Et au final je pense avoir bien fait parce que après coup, donc là Symbiose a trois ans maintenant et c'est vrai que tout le chemin en trois ans que j'ai parcouru, en fait j'ai appris énormément parce que j'ai fait énormément d'erreurs. Et heureusement que j'ai fait des erreurs à petite échelle.
- Speaker #0
Ne me coupe pas l'herbe sous le pied, c'est mes prochaines questions. Mais évidemment on va parler de... de tes erreurs, on va parler de ce qu'il faut faire, de ce qu'il ne faut pas faire, de ton bilan de ces trois ans. Quand on parlait du facteur chance, évidemment que tu as eu, il y a eu un autre facteur chance, c'est que tu me disais tout à l'heure que tu voulais revenir chez toi, ici au Havre, et que le lieu qui te voulait, il était ici, au Havre. Donc ça aussi, c'est un autre facteur chance. Et c'était aussi important pour toi de faire ça, de pratiquer l'aquaponie ici, chez toi, au Havre ?
- Speaker #1
Oui, carrément. En fait, déjà, je suis originaire du Havre. Mes parents habitent à côté de Saint-Romain, de Colbosque. Donc, on va dire que je n'ai pas grandi au Havre, mais aux alentours. Et en fait, mes premières sorties, c'était au Havre. Donc, je me considérais à Havre. Maintenant, j'habite au Havre et j'ai mon entreprise ici. Donc, je suis pleinement à vrai. Mais donc, j'ai toujours grandi ici et je ne me voyais pas faire ça ailleurs. Parce que je me suis dit déjà qu'entreprendre, c'est difficile. D'autant plus dans le domaine agricole. D'autant plus quand c'est l'aquaponie et que personne ne sait ce que c'est. donc j'ai intérêt à venir ici de par le petit réseau que j'avais à l'époque on va dire et vraiment je me suis dit si je veux optimiser mes chances de réussite je dois faire savoir en plus il ya mes amis il ya ma famille donc pour j'étais conscient que l'entrepreneuriat c'est des hauts des bas et que des fois les périodes de down si tout est cité tout seul ça peut ça peut être un peu chaud et donc là j'ai toujours eu ma copine mes amis ma famille et tout qui était là derrière donc pour toutes ces raisons ouais en fait je me voyais pas faire ça hier et puis tu es surtout le premier à faire ça dans la région avait une opportunité aussi voilà c'est dans la région à vrai dans la région à vrai tu as raison de le préciser parce qu'il y en a quelques unes il y en a une entre 10 et perrois il y en a une à cherbourg il y en a d'autres là qui sortent de terre donc tu as fait parce qu'il y a quand même des premiers de la région ouais voilà en
- Speaker #0
tout cas vraiment le premier dans la dans la région à vrai ça aussi j'imagine qu'il y a un petit côté fierté quand même de dire, bon, ben voilà, je me lance, je suis tout seul et en plus, je suis le premier. Ouais.
- Speaker #1
En fait... aujourd'hui en france il ya des petites structures comme amiens il ya des moyennes structures il ya des plus grosses structures et en gros des grosses structures aujourd'hui en france dirait qu'il y en a 5,6 et en fait ces grosses structures comme tout marché qui démarre c'est un peu un océan bleu mais encore beaucoup de concurrents donc en fait les gens veulent grandir au monopole faire des filiales arroser tout le monde est en fait voilà avoir une hausse de monopole des grosses structures à grosses structures là aujourd'hui on est sur une exploitation qui fait 200 mètres carrés 0,02 hectares là il ya des fermes à copponi qui sortent de terre qui sont sortis de terre et qui sont en train encore de sortir terre de 4000 5000 8 mm² donc c'est pas du tout la même échelle de grandeur est en fait ce qu'ils ont fait c'est qu'ils ont un projet pilote et le match et il l'ont voilà c'est une équipe ils sont plusieurs projets pilotes on développe sur un gros un plus gros site et une fois que ça marche de gros sites et ben là on va aller voir les métropoles ailleurs et on va aller chercher du foncier et on va développer et en fait là où je veux en venir c'est que comme j'ai été le premier à parler d'aquaponie au havre quand une de ces grosses boîte est venu prospecter la métropole du havre pour trouver un foncier etc et ben comme j'ai été le premier à parler d'acquaponie en fait j'ai ils m'ont invité à cette réunion et en gros leur but c'était de trouver quelqu'un de local etc donc ils m'ont proposé sans vraiment proposer que s'ils construisaient quelque chose doivent ils avaient pensé à moi donc c'est en fait c'était cool parce que déjà en termes de reconnaissance le fait que je parle à quoi pogne ils ont pensé à moi et en plus le fait qu'ils se projettent à travers moi ça veut dire que j'ai potentiellement les épaules pour ça mais bon ça c'était il ya un un an et demi, deux ans maintenant. de l'eau a coulé sous les ponts mais en tout cas de l'eau partout c'est la base de tout exactement oui pardon je suis je suis adepte aussi malheureusement de ces blagues mais tu parlais des réunions auxquelles on t'a invité ouais c'est ça enfin voilà c'était juste pour parler du fait que j'étais un des premiers à parler à quoi pogne au havre donc quand il ya ce petit marc de reconnaissance ça fait toujours plaisir mais mais Alerte spoiler, en fait là...
- Speaker #0
c'est une petite ferme c'est mon projet pilote à moi ici et j'ai pour projet avec mon frère qui est vétérinaire de créer une plus grosse ferme dans la dira dans la région à vrais ont vraiment en bordure du havre que ce soit des communes autour du havre ou sur le port du havre en fait le but ce serait de récupérer un foncier défavoriser polluer enfin voilà un foncier dont personne ne veut parce que trop pollué où il ya des contraintes ou voilà et en fait la force de la copanie c'est que ces hors sols on peut faire ça où on veut et moi justement j'aimerais bien récupérer un terrain. pour pouvoir avoir une plus grosse production. Et là, me dire, ok, ce n'est pas une petite ferme où je fais un peu de production, un peu de micropousse, un peu de truite, un peu de maraîchage vite fait. Là, c'est vraiment une ferme productive sur 2, 3, 4 millimètres carrés où là, je pourrais vraiment avoir un impact sur la production.
- Speaker #1
Donc, tu vas quitter le Hangar Zéro ?
- Speaker #0
Je vais... En fait, j'aimerais bien mettre quelqu'un à ma place. Ouais. C'est vrai que ça m'embêterait un peu de lâcher le bébé parce que j'ai mis deux ans à construire où je ne gagnais pas grand-chose et puis j'étais en train de construire, construire, à énormément bosser. Donc je trouverais ça dommage de perdre ça. En fait, ça rassurait le Hangar Zéro que je reste derrière parce que j'ai été initiateur de ce projet qui est devenu une entreprise. Et même moi, ça m'embêterait de lâcher trop facilement comme ça. Et en gros, mon envie, c'est qu'aujourd'hui, Symbiose est une ferme pédagogique. On est très proche du centre-ville. C'est une petite ferme. Des écoles peuvent venir en prenant un tram plutôt qu'en prenant un bus à 400, 500 euros. Je ne sais pas combien ça coûte. Mais en tout cas, en venant, en fait, c'est facilement accessible en centre-ville. Donc, en fait, j'ai envie de garder Symbiose en tant que ferme pédagogique, vraiment pour aller parler de photosynthèse, de cycle de l'eau, de plein de messages liés à l'environnement, aux côtés nutrition, etc. auprès de publics jeunes, que ce soit des écoles, des assos ou même, pourquoi pas, des comités d'entreprise. Et donc, j'ai envie de garder ça ici, en centre-ville, accessible pour les gens et m'écarter un petit peu, avoir une deuxième ferme plus grosse, donc avoir plus de place pour faire plus de production. et cette fois-ci avoir un impact sur la production. Donc garder Petit Symbiose pour la pédagogie et Gros Symbiose pour la production.
- Speaker #1
Ça a déjà un nom, Gros Symbiose.
- Speaker #0
Gros Symbiose, non, ça c'est un abus de langage. Ça justement avec mon frère, on est en train de se poser la question sur le nom, parce qu'on a commencé à avoir un petit peu des institutions, des partenaires qui accompagnent et tout, et ils nous ont dit les gars, ils vous font un nom, ils vous font un nom, et pour le moment on appelle ça Symbiose V2, on est en train de réfléchir.
- Speaker #1
Ça c'est le nom du dossier. Voilà,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
Mais pas plus loin. Je voulais qu'on rentre dans le concret avec toi, cher Arnaud. Qu'est-ce que tu fais concrètement ici ? Raconte-nous un peu quelles sont tes journées, qu'est-ce que tu élèves, qu'est-ce que tu fais pousser ? Raconte-nous ce qui se passe chez Symbiose.
- Speaker #0
Chez Symbiose, il y a quatre activités principales. La première, c'est les produits aquatiques.
- Speaker #2
Ça veut dire que je prends des poissons,
- Speaker #0
à peu près 400-500 grammes. Ils vont rester cinq mois dans mes bassins. ils vont monter jusqu'à 1 kg quel poisson dès la truite arc-en-ciel truite arc-en-ciel parce qu'on a des sources d'approvisionnement ici les gens connaissent déjà la truite on a beaucoup de recul scientifique donc en fait pour toutes ces raisons je me suis dit je vais pas chercher à les prendre déjà que l'aquaponie c'est curieux fin c'est faut expliquer je me suis dit je vais pas prendre des poissons compliqués la truite ça parle ça se vend bien c'est cool et en même temps d'un point de vue zootechnique d'un point de vue élevage si tu as un problème up tu tapes une on dirait une... symptôme tu peux trouver rapidement parce qu'on connaît très bien ce poisson là donc pour toutes ces raisons j'ai choisi cette espèce là donc je vais les chercher à la pisciculture de l'épiné à colville à côté de fécamp donc il ya une trentaine de kilomètres d'ici avons passé plusieurs mois dans mes bassins pendant cela les plantes vont grandir et c'est avec les déjections et une fois qu'elles arrivent au bon poids donc à vers 1 kg à passe dans le labo de transpo et donc ici je vais faire une étape de valorisation en fait j'ai peu de production donc j'ai intérêt à valoriser du mieux possible le peu de production que j'ai Et donc en fait je vais les abattre, je vais les fileter, je vais lever des filets sur le squelette, je vais les rincer pour retirer le sang, ensuite je les sale, après je les mets au frais, je les fume, je les désarrête, je les pars, je les mets sous vide. Donc tout ça on va dire c'est tout un process qui est sur deux jours, donc c'est pas deux jours de travail effectif, il y a des temps morts par exemple pendant que c'est dans le sel, pendant trois heures moi je pars faire autre chose. Là justement c'est ce que j'ai fait aujourd'hui et demain. ça va fumer donc demain je vais venir un peu plus tôt pour lancer le fumoir et en fait pendant que ça fume pendant 6 heures, moi je peux partir faire autre chose et après le process continue. En fait là où je veux en venir c'est que tout ce process là ça permet de créer des truites fumées que je revends en AMAP, donc l'AMAP c'est l'association pour le maintien de l'agriculture paysanne j'en profite pour faire un peu de pub pour les AMAP parce que c'est vraiment un circuit de distribution que je trouve hyper intéressant qui est ultra méconnu en France. Et en fait, c'est né d'une zone grise dans la loi française, parce qu'à partir du moment où il n'y a pas d'échange entre un bien et de l'argent, ce n'est pas considéré comme une boutique, donc tu n'as pas toutes les notions d'enregistrement, de compta, etc. Et en fait, l'AMAP, c'est une association qui se positionne en intermédiaire sans marge. Ça veut dire que les gens vont s'abonner en donnant des chèques. pour chacun des producteurs la map récupère les chèques et ensuite va les distribuer au compte gouttes donc pas au moment où il ya les changes mais au compte gouttes et donc ça permet en fait d'avoir des produits locaux de saison et donc par exemple toi si tu veux devenir à mappien il y en a une dizaine quinzaine même au havre tu donnes un chèque par exemple pour des oeufs des fruits légumes du poisson de la viande et tu te fais livrer tu constitue vraiment ton panier est en fait chaque semaine ou toutes les deux semaines ça dépend des fréquences des produits tu viens à la map et tu viens récupérer des produits c'est C'est pas une livraison chez toi, mais tu viens récupérer. Mais en fait, des amaps, maintenant, ça commence à bien mailler le territoire à vrai.
- Speaker #2
Et donc,
- Speaker #0
il y en a forcément une parlant de chez toi.
- Speaker #1
Tes truites vont chez... Chez monsieur et madame tout le monde.
- Speaker #0
Monsieur et madame tout le monde, effectivement.
- Speaker #1
Vous boire des restos ?
- Speaker #0
Pas ce produit-là. Mais j'y reviendrai juste après. En gros, les truites... Et je fais aussi des rillettes. Des rillettes de truite. Exactement. C'est plutôt de la crème de truite, en fait. C'est un tartinable, mais... En fait, c'est trop bien parce que quand je lève des filets, il reste toujours un peu de chair sur la carcasse. En fait, je vais la faire bouillir. Ça permet de récolter 10 à 15 % du poids brut du poisson. Donc, ça permet de valoriser une certaine partie de déchet.
- Speaker #1
De la récup jusqu'au poisson.
- Speaker #0
Jusqu'au bout, exactement. Et en fait, après, je fais une petite recette en remettant un peu de truite fumée pour que ça apporte un goût de salé, un goût de fumée.
- Speaker #1
Mais cuistot en même temps, quoi.
- Speaker #0
Cuistot en même temps, poissonné, j'ai rien. Ouais. Et donc, après, avec un peu d'aneth, de cream cheese, enfin ça fait une petite recette et les gens adorent ça me permet de proposer fin d'élargir la gamme de produits et tout en valorisant des déchets donc c'est tout bénéfique pour tout le monde et donc ça ces deux produits la rillette slash crème de truite et filet de truite fumée ces deux produits là seront vendus en amap principalement je dirais aux trois quarts et après le dernier quart c'est pour des ventes ponctuelles ici pour des gens du hangar ou des
- Speaker #1
visites vraiment anodine donc effectivement si on a envie d'avoir la truite fumée ou des rillettes on peut venir ici ou en garde 0 tout à fait provisionné Donc ça c'est pour la partie poisson, la partie fruit.
- Speaker #0
Ça c'est pour la partie poisson, oui.
- Speaker #1
Il y a une autre partie très importante. Qu'est-ce que tu fais pousser ici, mon cher Arnaud ?
- Speaker #0
Justement, c'est la deuxième activité. La deuxième activité, c'est l'hydroponie, le maraîchage, le côté pépinière. En gros, pour expliquer rapidement, le maraîchage, c'est cultiver des végétaux dans le but de les manger. Une pépinière, c'est cultiver des végétaux dans le but que ça fasse joli. Donc c'est vraiment des plantes ornementales pour la pépinière et des plantes qui se mangent pour le côté maraîchage. Et donc justement par rapport à l'historique que je te disais tout à l'heure, là on est en 2025, ça va être ma vraie première saison. L'année dernière, la serre n'était pas encore finie et l'année d'avant, le système n'était pas encore prêt. Donc là, ça va être ma vraie première saison. Aujourd'hui, je suis en train de faire plein de tests sur des légumes feuilles. Donc quand on dit légumes feuilles, c'est quand on mange la feuille sur le végétal. Donc laitue, roquettes, mâches, cressons, etc. Légumes fruits, donc ça va être des haricots, des petits pois. des cucurbitacées, tout ce qui est cornichons, courgettes, etc. Et des tomates. Des aromatiques, donc menthe, basilic, ciboulette. Des fleurs comestibles, que je revends ça, que j'avais déjà vendu l'année dernière un petit peu à des restaurants. Donc ça peut être des fleurs de capucine, de mauve, et de souci. Là, je suis en train de tester d'autres fleurs. Donc là, en fait, pour répondre à ta question, je n'ai pas encore fait énormément de chiffre d'affaires sur la partie plantes. Parce qu'avant, on n'était pas prêt. Et là, je suis encore en phase de test. Et le but, c'est de garder ce qui marche, ce qui ne marche pas trop bien. On le squeeze et l'idée, c'est vraiment de développer au plus proche des besoins des gens pour que vraiment, ce soit une activité qui tourne.
- Speaker #1
Et tu as déjà une idée de ce qui peut marcher ?
- Speaker #0
Oui, globalement, les aromatiques. Parce que des produits frais, aromatiques, c'est bête. Ce n'est pas tout le temps le cas partout, mais dans la plupart, par exemple, des GMS, des grandes et moyennes surfaces, sans les citer, tu veux du persil, de la ciboulette ou de la menthe. Tu ouvres le frigo, tu as des petits sachets de 10 grammes, et en fait les gens souvent ne regardent pas le prix au kilo. Et quand tu regardes le prix au kilo, c'est vendu une somme astronomique, c'est vendu au minimum 100 euros, voire 200 euros du kilo, pour des produits qui peuvent venir du Kenya ou d'Ethiopie ou de Jeune-Sézou. Et en fait, c'est pour ça que créer des aromatiques fraîches, livrées le jour même, c'est vraiment, je pense, quelque chose qui intéresse les gens. Et il y a un vrai besoin là-dessus, que ce soit des particuliers ou même des restaurants, ou des grands et des moindres surfaces, des grossisses, etc. Donc là, pour Symbiose ici, je vais en vendre un petit peu aux particuliers, mais pour Symbiose plus gros, pourquoi pas vraiment arroser un peu plus tout ça.
- Speaker #1
Pour Symbiose V2.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Du coup, t'es rentré dans le concret de ce que tu fais ici au Hangar Zéro. On l'a compris, c'est un métier qui demande du temps, un métier intense. À quel point c'est intense ce métier ?
- Speaker #0
C'est très intense quand on veut le construire. Parce que, en gros, pour faire simple, la première année, j'étais au RSA et je bossais 70 heures semaine. C'est-à-dire qu'en fait, je travaillais énormément et j'avais zéro fruit de mon travail. parce que je n'avais pas encore mon outil de production. Donc la bascule s'est faite petit à petit parce que je commençais à générer du chiffre d'affaires. La subvention, ça m'a aidé quand même à pouvoir vivre aussi à ce moment-là. En fait, pendant la formation, c'était ARE, donc j'ai en gros chômage. Ensuite, RSA, subvention. Ensuite, RSA, début de mon chiffre d'affaires. Et ensuite, c'était pleinement mon chiffre d'affaires. En gros, quand je déclarais ce que je gagnais, en gros, je n'avais plus besoin d'être aidé. Donc ça a vraiment permis de faire une transition. Et j'ai oublié le sens final de ta question.
- Speaker #1
C'était à quel point ton activité est intense ? Combien de temps tu passes ici aujourd'hui par semaine ?
- Speaker #0
C'est ça que je voulais en venir. En gros, au début, c'était peut-être 60 heures, voire peut-être un peu plus, parce que vraiment, je passais beaucoup, beaucoup de temps. Je missais très tard. Et en fait, petit à petit, je travaillais de moins en moins parce que j'avais moins besoin de bricoler. Je pouvais vraiment me concentrer uniquement sur la production. Et comme je me concentrais sur ça, j'avais les fruits de mon travail. Et donc, au final, tout au long du projet d'installation et de symbiose, je travaillais moins pour plus de résultats. Aujourd'hui, il y a deux types de semaines type. Il y a une semaine type où je fais de la transfo poisson, donc tout le process que j'ai expliqué, ça rajoute 15 heures dans la semaine. Et une semaine où je n'ai pas de poisson, c'est faire les micro-pouces, entretenir le système, nourrir les poissons, vidanger les filtres. Il y a plein de petites tâches comme ça à la semaine, toutes les deux semaines au mois, mais globalement c'est plus un entretien régulier. Donc en gros, les semaines où il n'y a pas de poisson, je dirais que je suis à peu près à 30 heures. les semaines où je fais du poisson je suis à 45 donc en moyenne c'est un petit 40 heures par semaine pour pour gagner à peu près de 2000 euros je suis transparent là dessus et justement j'avais fait une vidéo qui avait sourd qui avait fait six mois qui avait fait sourire un petit peu parce que je disais qu'en payant 2000 euros par mois je fais partie des cinq agriculteurs les plus riches de france c'est en partie vrai en partie faux parce que on parle pas de notion de patrimoine aujourd'hui moi j'ai pas de patrimoine je parlais vraiment salaire Et en fait, il y a un énorme écart entre les agriculteurs très riches qui ont plusieurs hectares propriétaires, et des agriculteurs, par exemple, céréaliers qui, eux, sont en RSA et qui sont vraiment sous l'eau. Et en fait, moi, je voulais vraiment montrer qu'il y a une autre voie possible. C'est-à-dire qu'on ne doit pas forcément avoir 80 hectares et endommager l'environnement, ou alors être trop petit pour ne pas pouvoir avoir quelqu'un comme salaire, etc. Moi, je voulais vraiment montrer qu'en ville, sur une petite surface, tout seul, avec des modèles économiques différents, On peut en vivre. Et en fait, parce que j'ai réussi. Et moi, mon but, ce n'est pas forcément de dire « faites comme moi » . C'est « si je peux vous inspirer, planter une petite graine d'une chose que vous n'imaginez même pas avant » . Moi déjà, c'est carrément une réussite pour moi. Parce que quand il y a des petits qui viennent ou des jeunes en école d'ingé agronome qui voient différentes possibilités de faire l'agriculture, en fait, ils se disent « pourquoi pas ? Pourquoi pas moi ? » . Et c'est vrai que depuis des dizaines d'années, le nombre d'agriculteurs descend. les agriculteurs il y en a enfin la moitié qui part la traite dans dix ans il ya plein de suicides t'es mal payé par jamais en vacances vraiment toutes ces notions là fait que et toi du coup tu arrives à partir en vacances avoir du break à ne pas venir là le week-end va pas pendant les premiers les premières années justement en gros les deux premières années zéro vacances des week-ends par ci par là parce qu'il faut quand même vivre et avoir un équilibre entre la vie pro et la vie perso mais pas de vacances pendant les premières années 0 et justement balas cette année je me suis un peu plus fait plaisir Je suis parti avec ma copine, je suis parti pour le mariage d'un copain en Inde. Et en fait, ça, c'est possible parce que j'ai un service civique avec moi. Et en fait, la personne, j'ai réussi à la former. Il y avait d'autres tuteurs qui permettaient d'encadrer. Mais en fait, la personne, si on veut faire tourner la boutique Symbiose, le minimum, c'est 15 heures semaine. Donc en fait,
- Speaker #1
tu as besoin, quoi qu'il arrive.
- Speaker #0
Quoi qu'il arrive, c'est du vivant. Il faut être sur place. Les poissons, les bactéries, les plantes, c'est du vivant, c'est du non-stop. Il faut forcément qu'il y ait quelqu'un. et en fait je suis content parce que même moi ça m'a je me suis prouvé à moi même que je pouvais symbiose pouvait aussi vivre sans moi et juste en faisant le strict minimum donc faire les pouces entretenir le système est là où j'ai la chance c'est que comme je disais mes proches sont autour de moi et surtout mes parents par exemple quand je pars les livraisons des restaurateurs ou avoir c'est le mardi ma mère s'en occupe quand je suis pas là et mon père merci maman et mon père pareil en fait les commandes étaient prêtes il y mettait il est chargé en sa voiture et il allait livrer en fleurs et Donc... En fait, j'ai réparti la charge de boulot sur trois, quatre personnes parfois et ça m'a permis de partir l'esprit tranquille. Donc ouais, en vrai, en termes de travail, c'est dur au début. C'est même très dur parce qu'il faut s'accrocher. mais une fois que tu es installé que les process sont rodés que vraiment tu as ton organisation à la semaine toutes les deux semaines au mois et que ça roule et c'est franchement là c'est plus du plus de kiff on va dire puis même c'est hyper valorisant quand tu vois quand le fait que tu sois là et tu me dis tout ça ou que quand je fais des visites qui est des jeunes ou des moins jeunes qui viennent et qui me disent voir enfin tout ce que tu as fait c'est incroyable en plus en si peu de temps moi j'ai l'impression que ça a été beaucoup trop long pour moi j'aurais ça se fasse en six mois et et c'est toujours comme ça malheureusement mais tu vois même ça en en termes d'apprentissage. Je sais que j'étais hyper ambitieux, je le suis toujours aujourd'hui, mais je pense qu'avant j'étais ambitieux et un peu naïf. Aujourd'hui, je suis encore ambitieux. Je ne dis pas que je suis moins naïf, mais en tout cas, j'ai acquis une certaine expérience qui me fait dire que ouais, il faut des fois un travail que tu penses faire en deux heures. Bah non, tu comptes une demi journée, voire deux jours. Parce que voilà, c'est un truc un peu bête, mais c'est un truc qui requiert du temps.
- Speaker #1
Tout au long du process d'installation et même aujourd'hui, tu as eu tes moments de doute où tu t'es dit C'est trop quoi.
- Speaker #0
Ouais, en fait, c'est plus... En fait, les moments de doute, c'était est-ce que je vais dans la bonne direction ? Est-ce que je m'inflige pas un truc trop gros ? Est-ce que je veux pas créer un truc qui va être trop gros par rapport à ce que je peux accepter ?
- Speaker #2
Encore une fois,
- Speaker #0
je crache pas dans la soupe. J'ai plein de copains qui sont ingénieurs de l'ISEL, etc. Mais tu vois, j'ai... Si j'avais entre guillemets choisi la voie de la facilité, et encore une fois vraiment ce que je dis implique que moi, c'est mon point de vue, c'est un bon truc à moi, mais en fait si j'étais resté en bac plus 5, ISEL, ingénieur logistique, hop tu finis dans un grand groupe où la logistique il y en a partout, donc tu peux rapidement commencer avec un bon salaire, atteindre un bon salaire et puis avoir un train de vie qui est confortable, tu peux partir en vacances, avoir des projets etc. Moi je me suis refusé ça, parce que justement j'avais des valeurs écologiques, je voulais vraiment créer quelque chose de nouveau. et j'avais envie de créer un truc qui ait du sens, qui soit mon truc à moi. Donc en fait, je me suis dit, plutôt que d'avoir un gros salaire, des projets, des voyages, etc., moi je me suis dit, ok, je sacrifie une partie de ma vie pour pouvoir faire un truc qui me plaît au jour le jour. Donc comme ça, j'aurais moins besoin de partir en vacances parce qu'au final, mon quotidien, c'est cool. Après, c'est quand même important de faire des breaks, mais je veux dire, tu vois, j'ai pu assumer le fait de partir deux ans parce que j'étais full dans mon truc et je savais où j'allais. mais des fois c'était trop et du coup je me disais par là je suis avec des copains en soirée je pense à ça le soir à 2 heures du matin je regarde le plafond je pense à ça des fois en fait les gens me parlent je les écoute pas vraiment parce qu'en fait je suis en train de m'écouter moi même en train de penser à ça à écrire des trucs et vraiment j'étais tellement omnibus les parce que je voulais mettre en place qui en fait ça a commencé à empiéter sur ma vie perso et du coup bah comme comme j'étais pas forcément bien, parce que j'étais fatigué, et que voilà, je... J'avais un peu l'impression d'être seul parfois dans ma bulle à bosser sur mon truc. Ça empiétait aussi sur ma vie pro. Et on va dire que moi, mon gros cheval de bataille, en tout cas pendant les deux premières années, c'était pouvoir parler de tout ça, de cet équilibre entre vie pro et vie perso. Et j'ai eu la chance de pouvoir faire les déterminés. C'est une formation entrepreneuriale. J'ai fait la première session de formation au Havre. Il y a eu la troisième qui s'est terminée. Ils vont ouvrir une quatrième. plus de 100, là il y a plus de 100 promos, c'est national, il y en a dans toutes les plus grandes villes de France. Et en fait, ce qui est trop bien, c'est que même si je ne suis pas avec des gens qui font l'agriculture, et encore moins l'aquaponie, je suis avec des gens qui entreprennent et qui se posent ces mêmes questions que moi. Donc en fait, c'était en mode, il y avait des gens et c'était pour leur gamin, parce qu'ils voulaient... En fait, notre pourquoi était différent, mais la situation dans laquelle on était était similaire. Donc en fait, on se posait ces mêmes questions-là et le fait de pouvoir avoir comme ça des personnes qui vivent la même chose, c'était trop bien parce que... Même ma copine, même mes parents, même mes proches en fait ne pouvaient pas se mettre à ma place parce que eux ils ont leur vie, moi j'ai ma vie. Mais du coup ma vie, en tout cas mon envie d'entreprendre était proche de l'envie d'entreprendre des personnes avec qui j'étais en formation. Et donc ouais c'était vraiment, heureusement que c'était là pour ça parce que ça m'a vraiment permis d'apprendre sur moi-même je pense.
- Speaker #1
Il y a un dernier thème que j'aimerais évoquer avec toi Arnaud et tu as commencé à en parler, c'est le thème de la transmission. J'ai vu que sur ta porte d'entrée, qui était d'ailleurs ouverte, Il y a marqué entrée, voilà, n'hésitez pas. Tu m'as parlé des scolaires aussi que tu accueilles de temps en temps ici pour leur faire découvrir ce lieu qui est complètement incroyable. Ça veut dire que la transmission, c'est important pour toi ?
- Speaker #0
Oui, juste un petit lausse rapido avant de te répondre à ta question. Je parlais de la première activité, les poissons. Deuxième, les plantes. Troisième, c'est les micropousses, juste avant d'arriver sur la quatrième. En gros, les micropousses, en fait, c'est des petites barquettes où tu mets un litre terreau, un litre graine. J'ai une petite chambre où je peux en faire à peu près 300 barquettes par semaine. Et justement, petite dédicace à Lucie Guillot de la Bise qui est venue chez toi. Et justement, tu m'avais fait une invite pendant ce podcast et j'ai écouté. Et j'étais en mode, il va falloir que je vienne. Et donc voilà, c'est pour ça que je suis là aujourd'hui. Mais en gros, mon premier client... Ah, je vais faire des conneries. Mon premier client... Pour Symbio, c'était la bise. En fait, je mangeais au restaurant et à la fin, j'y suis allé au kilo pour aller payer l'addition. Je leur ai dit, moi, je fais les micro-pouces. J'ai vu que vous utilisez des produits similaires sur vos assiettes. Et tu fais bien le pareil. Et donc, la semaine qui a suivi, le chef à l'époque est venu, on s'est rencontrés. Et donc, c'est comme ça que c'est devenu mon premier client. Au début, je faisais beaucoup de prospection. Et maintenant, je bosse avec à peu près une vingtaine de restos gastronomiques. Au Havre, à Etre-Tard et à Honfleur. Au Havre, je bosse avec le bouche-à-oreille,
- Speaker #2
avec le grand large,
- Speaker #0
la bise, avec le grigno. mais en tout cas les micro pouces c'est vraiment une activité qui est très intéressante parce que ça permet vraiment de proposer des produits locaux sains je vais les livrer toutes les semaines donc en fait normalement ces produits là qui sont vendus dans des grossistes ils viennent des pays bas ou de loin et donc en fait c'est stocker réfrigérés transportés réfrigérés restocker réfrigérés donc quand les clients ouvrent le frigo et prennent leurs produits il ya la moitié qui est déjà fan et quoi et donc moi je me suis calé sur ses prix et justement le but c'est que je suis un un petit peu plus cher que ces... revendeur là mais par contre moi comme je lis toutes les semaines c'est ultra frais et donc ça permet vraiment de garder les produits plus facilement donc en fait il se retrouve carrément niveau économique et aussi niveau conservation niveau fraîcheur des produits et niveau petite histoire parce que voilà un petit gars qui fait la copie ni tout ça ferait je viens les l'air et on cherche à voir un storytelling et comme tu as comme tu parlais tout à l'heure de cercles vertueux là aussi on
- Speaker #1
est clairement dans un cercle virtuel avec du local et du frais La question sur cette transmission qui est vraiment importante pour toi, je le disais, cette porte d'entrée qui est toujours ouverte, où tu invites les passants à venir rentrer, les scolaires aussi à venir ici chez toi. Cette transmission, c'est important de transmettre ta passion.
- Speaker #0
Carrément. En fait déjà, ça permet de valoriser tout ce que je fais là, même si c'est à petite échelle, ça permet de montrer vraiment tout ce que je fais. Et j'ai une petite stat pour toi, c'est en 2024, j'ai fait une trentaine de visites 30 visites pour plus de 600 participants donc ça fait une moyenne de 20 participants par visite des fois il y avait moins des fois il y avait beaucoup plus mais en fait ce qui est moi ce que j'aime beaucoup je me reverrai pas je me verrai pas être prof mais j'aime beaucoup la pédagogie parce que pour moi si on veut pouvoir changer les choses il faut commencer par changer les mentalités ça veut dire que on va pas changer tous les problèmes qu'on peut énoncer par rapport au réchauffement climatique et comme ça du jour au lendemain ça Ça se fait sur une, deux, trois générations. Et en fait, je me dis, un des meilleurs moyens de pouvoir contribuer à ça, c'est aussi de, dès le plus jeune âge, parler de ça, qu'ils aient conscience de tous ces sujets-là. Tu vois, par exemple, il y a eu une visite où j'étais avec des collégiens, on parlait de la politique agricole commune, donc de la PAC, du tout le financement européen. Et en fait, on peut parler de ça avec des collégiens. à partir du moment où on le fait avec des mots assez simple ou enfin si je dis pas qu'ils sont bêtes c'est maintenant mais c'est pas c'est pas facile voilà parce qu'il est bien fait ils comprennent pas pourquoi pourquoi les agriculteurs ils sont en colère pourquoi tout ça donc en fait c'est des sujets d'actualité ils comprennent pas c'est un bon apport et de la viande voilà de la planète fois laisse pourquoi c'est entre guillemets mal de manger de la viande enfin pourquoi c'est moins bien que de fin que du poisson par exemple ou là et en fait tous ces à ce sujet là on peut les aborder de manière plus on va dire accessible Parce qu'on est dans un environnement qui est propice à ça. Et donc, vraiment, j'aime beaucoup faire la pédagogie pour cette raison-là.
- Speaker #2
Et puis,
- Speaker #0
j'aime bien parler. Donc, c'est cool.
- Speaker #1
Ouais. Bah, écoute, t'as très bien parlé, en tout cas, à ce micro. Merci. Merci, Arnaud. Il y a une dernière question que je pose, évidemment, à tous mes invités qui passent derrière ce micro. Arnaud, tu me fais la réponse que tu veux. Cette question, la voici. Le Havre, pour toi, ça représente quoi, cher Arnaud ?
- Speaker #0
je savais que tu posais la question et j'ai oublié de ta part avisée moche terrible qu'est ce que c'est pour moi le or qu'est ce que ça représente qu'est ce que ça représente pour moi déjà ça représente mon ancrage mon identité en fait je viens d'ici j'ai envie d'entreprendre ici je me vois ici plus tard après je me vois avoir d'autres projets ailleurs pourquoi pas mais je pense que c'est une finalité pour moi de revenir ici donc je dirais que ça fait partie de de mon identité. Et après, je pense que, bon, je ne vais pas faire une phrase bateau, mais la ville du Havre, tout le monde le sait, elle est en pleine mutation. C'est vrai que quand j'étais à Liselle, j'avais envie de partir du Havre parce que ça ne bougeait pas, parce que c'était gris, parce que l'industrie, ça ne me faisait pas envie. Et c'est vrai qu'il y a eu un renouveau. Il y a eu les 500 ans de la ville, il y a eu des événements. Là, ça bouge et quand il y a des gens, tu vois, j'ai des copains qui sont venus de Lille, de Paris, d'ailleurs, et qui ne connaissaient pas le Havre. c'est la première fois qu'il venait. On a fait un petit DJ set Apollo à la petite rade ou au Cap de l'Aèvre ou machin. Et en fait, vous avez la chance d'avoir tout ça. Et je pense qu'il y a plein de gens au Havre qui ne se rendent pas forcément compte de cette chance. Mais j'ai l'impression que de plus en plus, les gens prennent conscience de ça. Et puis, je ne sais pas, la ville est aérée, il y a plein d'espaces. Et il y a plein de gens qui sont passés avant moi derrière ce micro qui créent des choses. Il y a toujours plein de trucs. Je trouve qu'une ville où il fait bon vivre, où il y a des choses à faire, où tu peux passer du bon temps avec tes proches, c'est forcément une ville qui donne envie de venir. Pour que ce soit des Havrets ou pas des Havrets, venez au Havre. C'est une très belle ville.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Arnaud Pigeon, d'être passé derrière ce micro. Je le rappelle, Arnaud, fondateur. de Symbiose ici au Hangar Zéro, je le disais, la porte est toujours ouverte. Passez donc faire un coucou à Arnaud, il prendra évidemment quelques secondes pour vous expliquer son merveilleux métier. Et puis on peut te retrouver sur ton Insta, arnaud-
- Speaker #0
Symbiose, c'est un zéro à la place du O, pour rappeler le Hangar Zéro. Désolé, mais si vous tapez Symbi02, normalement ça tombe directement dans le résultat. Ou sinon, c'est symbiose.fr, mon site internet. Si jamais vous êtes intéressé pour faire des visites ou faire des ateliers pédagogiques parce que vous êtes un enseignant ou quoi, n'hésitez pas. Il y a toutes les infos sur le site. Et même, j'ai fait un petit partenariat, j'en parle rapidement, avec l'Office du tourisme, justement, pour pouvoir rassembler des particuliers sur des mêmes créneaux. Donc, il y a trois samedis cet été. Vous pouvez aller sur mon site ou sur le site de l'Office du tourisme. Vous pouvez réserver des créneaux et venir me rencontrer. Je vous expliquerai tout ça avec grand plaisir.
- Speaker #1
Et bien voilà, une nouvelle activité. à faire au Havre. Merci beaucoup Arnaud, merci de ta disponibilité, et quant à nous, on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode dans le Prodiéhourt. Ciao !