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Dans La Coulisse De ... Lamericana Pattern

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42min |28/09/2023
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Description

En ce mois de septembre, nous allons à la rencontre de Elisabeth, la cheffe d'entreprise de la marque de patrons de couture Lamericana Pattern.  Vous saurez comment Elisabeth est devenue experte en patrons de pantalons. Pourvue de son expérience de modéliste pour des marques, elle a un oeil aiguisé sur différents tissus, la mode et les tendances. 

De plus, la créatrice dévoile comment elle est devenue styliste modéliste et comment sa famille influence l'univers de Lamericana Pattern.

Enfin, découvrez aussi ses appréhensions sur le futur des patrons de couture pour les particuliers passionnés.


Nous vous souhaitons un agréable moment d'écoute.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Dans la coulisse de, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille de athénaphrodite.com. Aujourd'hui, c'est la coulisse de l'Américaine à pattern et donc je reçois Élisabeth. Bonjour Élisabeth.

  • Speaker #1

    Bonjour Mireille.

  • Speaker #0

    Élisabeth, je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui dans ce podcast. Qu'est-ce qui a allumé cette flamme de la créativité en toi ?

  • Speaker #1

    La petite flamme que j'ai eue, ça a commencé vraiment très tôt. J'étais toute jeune, j'avais quoi, je pense à peu près 8 ans. Je voyais tout le temps ma maman qui faisait les vêtements pour toute la famille. J'avais 4 sœurs et 7 frères et ils la voyaient coudre tout le temps. Moi, je rêvais aussi de faire la même chose. Du coup, vers mes 8 ans, j'ai voulu apprendre à coudre. Elle me laissait juste coudre des petits points à la main. Moi, j'avais besoin de plus. Je voulais coudre à la machine, mais je n'avais pas le droit. Et une fois, j'ai cousu à la machine toute seule et je me suis cousue le doigt. Donc à partir de là, elle a décidé de m'apprendre à coudre à la machine. Donc voilà, j'ai commencé comme ça, à faire après des habits pour mes Barbies, pour ma sœur la plus jeune, celle que j'habillais, qui portait toutes mes créations avec fierté, malgré qu'elles n'étaient vraiment pas terribles. On imagine à 8 ans. Donc voilà, c'est comme ça qu'est venue la passion. Et j'ai toujours su que je voulais faire ça depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Oui, alors ta première expérience était quand même particulière avec la machine à coudre, ce coudre le doigt. D'ailleurs, tu as gardé des cicatrices de cette petite mésaventure ?

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas gardé de cicatrices. À 8 ans, on cicatrise très bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu es la fondatrice d'une marque, l'Americana Pattern. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est l'Americana Pattern et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    Alors l'Americana Pattern, c'est la société Sagaya. Je suis la société Sagaya et j'ai ma marque l'Americana Pattern. Donc la société Sagaïa, en fait, je travaille pour... J'ai deux casquettes. Chez la casquette, je travaille pour les professionnels. Donc je fais la partie modéliste pour les professionnels. Donc j'accompagne en fait les marques, la plupart du temps, moi, les nouvelles marques à se lancer. Donc elles ont un projet de vêtements, une marque de vêtements. Donc je les accompagne en faisant toute la partie prototype, gradation, fiches techniques. Je les accompagne jusqu'à la production. Et ensuite, voilà, elles vont toutes seules jusqu'au bout. Et à côté de ça, j'ai ouvert aussi l'americana pattern. Donc là, je fais des patrons de couture pour les particuliers. Donc là, je fais cette partie-là. Dans les patrons de couture pour particuliers, je fais des vêtements femmes. Et c'est beaucoup de vêtements femmes. Il y a bien 80% de vêtements femmes, un petit peu de vêtements enfants et un peu de vêtements hommes. Donc voilà ce que je fais en gros chez l'americana pattern.

  • Speaker #0

    Mais alors Elisabeth, est-ce que tu es américaine ou tu as choisi le nom de l'americana pattern par fantaisie ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas américaine et je ne parle pas très bien anglais, donc ce serait un petit peu bizarre. J'ai choisi ce nom, l'americana pattern, tout simplement parce que l'envie de la couture m'est venue de ma maman. Et mes parents, les deux, sont originaires de l'île de Madère. Et en fait, dans cette île, il y a plein de petits villages. C'est tellement petit, ce n'est pas plus grand que la Réunion, c'est vraiment une toute petite île. Tout le monde se connaît. Et les gens se connaissent et s'appellent par des surnoms. Donc il faut connaître parce qu'en fait les portugais la plupart du temps ils ont les mêmes noms de famille, les mêmes prénoms. C'est difficile de les différencier, surtout dans des petits villages. Donc on les différencie avec des surnoms en fait. Et ma mère, son surnom c'était l'américaine. Donc l'américaine. Et du coup tout ça, ça lui venait parce que son père était bien madérien, il n'y avait pas de soucis. Mais il travaillait au Brésil, donc il partait en bateau au Brésil pendant des mois. Et quand il revenait, on l'appelait l'Américain, parce qu'il partait en Amérique travailler. Donc voilà, au Brésil, c'était l'Amérique. Donc du coup, voilà, c'était l'Américaine. Donc elle, ça a été la fille de l'Américain. Et nous, du coup, on est devenus les filles de l'Américaine. Donc quand on est en vacances à Madère, on nous appelle la fille de l'Américaine. On nous appelle la fille de l'Américaine. Quand on nous croise, c'est comme ça qu'on nous connaît. Et du coup, voilà, c'est comme ça que j'ai pris ce surnom par rapport à celui de ma maman. Voilà, pour l'honorer, en fait, que c'est grâce à elle que j'ai eu cette passion. Donc, j'ai choisi de prendre son surnom, l'americana. Et pour la société Sagaya, c'est pareil, c'est le surnom de mon papa, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce sont des jolis clins d'œil à tes parents. Et donc, tu es aussi modéliste pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, je suis modéliste pour les professionnels. Ça va faire, en fait, c'est mon métier de base. Ça fait plus de 20 ans que je travaille comme modéliste.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que tu peux rappeler ce qu'est le métier de modéliste ? Parce que je pense que tout le monde ne sait pas exactement ce que c'est par rapport à styliste par exemple.

  • Speaker #1

    En fait, pour moi, une modéliste intervient après le styliste. En général, le styliste va être plutôt créatif dans ce qui est dessin, croquis. Donc, il va arriver avec des idées, un peu comme mes clients, c'est un peu les stylistes de la marque. Donc, ils arrivent avec leurs idées, soit sur croquis, photos, des idées que je vais mettre à plat en fonction de ce qu'ils ont dans la tête. Et en général, ils arrivent plutôt déjà avec leurs idées, ils savent déjà un peu où ils veulent aller. Donc, une fois que j'ai des croquis, moi, j'interviens à ce moment-là. C'est-à-dire, après les croquis, je vais créer le patronage de base qui va ressembler et monter le prototype pour donner vie à leur dessin. Une fois que j'ai donné vie à leur dessin avec un prototype, on fait les essayages. Une fois qu'on a fait les essayages, on regarde si tout est OK. Il y a toujours des modifications. Il y a toujours des modifications de position de poche, de largeur. Le volume, on le veut plus, on le veut moins. Ça peut être des modifications parce que je n'ai pas forcément bien compris. En général, c'est surtout des modifications parce que le client, une fois fini, il se rend compte. compte que en fait non il veut plus ça, il veut la taille plus haute ou plus basse, des manches plus longues donc ça va être plutôt voilà à ce moment là le client aussi va évoluer dans sa recherche et va avoir des modifications. Ensuite une fois que j'ai fait ce prototype qui est mis au point, seulement à ce moment là on intervient sur la gradation. Donc là je veux faire la gradation de la taille, ça dépend des clients, la plupart des clients ils vont du 34 au 46, il n'y en a pas beaucoup qui font des grandes tailles, en tout cas pas dans mes clients. Après ça, je fais un dossier technique qui va accompagner le patronage. Ce n'est pas un tutoriel comme je fais pour l'americana, ce serait vraiment trop long à faire. La fiche technique que je fais, c'est vraiment un croquis technique avec les indications de montage, si on veut des surpiqures, des aiguilles, des nervures. Le montage un peu basique, c'est une explication, plus un tableau de mesure, bien sûr. Un tableau de mesure que le confectionneur doit respecter, avec des tolérances. des tolérances de mesure. Et une fois que le confectionneur, en fait, une fois que ça part au confectionneur, moi, je n'interviens plus à ce moment-là, mais en tout cas, il a tout ce qu'il faut de ma part, le patronage informatique, plus le dossier technique pour pouvoir lancer la production.

  • Speaker #0

    Donc, le client arrive avec une idée précise de ce qu'il souhaite pour son modèle. Toi, tu réalises le patronage, le dossier technique et les modifications qu'il faut pour la confection du modèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment est née l'Amerikanapattern ?

  • Speaker #1

    Alors l'Amerikanapattern est née en 2020, j'allais dire, enfin pas pour les gens, mais en tout cas moi de mon côté j'ai commencé en 2020 pour cette activité. Donc en fait je travaillais, avant cette activité je travaillais dans une entreprise qui était filière textile, on était négoce de tissus, donc je suis arrivée dans cette société pour, ils vendaient du tissu. Et la plupart des clients maintenant ne voulaient plus acheter le tissu, ils voulaient la confection jusqu'au bout. Donc du coup, j'ai intégré cette société pour m'occuper de cette partie-là, toute la partie fabrication, production. Donc voilà, j'ai mis en place toute cette partie-là. Et au bout de 10-12 ans, 10 ans, oui, je me suis rendu compte que j'avais envie de travailler à mon compte. Ça faisait longtemps, longtemps que ça me trottait dans la tête de faire des patrons de couture pour les particuliers. Ça fait longtemps que je voulais mettre à disposition mon savoir, aider les gens. à créer leurs vêtements de A à Z. Et surtout, moi, ce qui me tenait à cœur, vraiment, c'était la plupart des personnes que je voyais, elles me disaient, le pantalon, c'est trop difficile, la braguette, c'était insurmontable. Et du coup, j'avais vraiment à cœur de faire en sorte que le pantalon soit accessible à tout le monde, même aux débutants. Parce que pour moi, c'est juste des points techniques, il n'y a rien de compliqué. Donc, je voulais vraiment faire des tutoriels pour que ce soit accessible pour tout le monde, le pantalon. J'espère que le pari est réussi.

  • Speaker #0

    Je ne vois que de bonnes appréciations à propos de tes patrons de pantalon et qui ont donné envie à certaines personnes de se lancer alors qu'elles avaient peur. Donc franchement, je pense que le pari est tenu. Tu as quatre soeurs et sept frères, tu as dit je crois. Tu es la seule des enfants à coudre ou c'est une affaire de famille comme disait la chanson ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas la seule, mais on n'est pas beaucoup. on aurait pu être plus. Donc les garçons, personne ne s'est mis à la couture, personne, à part mon papa, lui qui cousait quand même ses boutons, ses bourrelets, il les faisait lui-même. Mais du coup, non, on était… Donc ma petite sœur a voulu, elle, faire aussi un CAP couture, mais alors ce n'était pas du tout pour elle, ça s'est arrêté après son CAP, ce n'était pas du tout pour elle la partie manuelle. Mais j'ai ma sœur aînée, elle qui est aussi dans la couture, qui aussi fait des vêtements, qui a travaillé… qui a travaillé en couture quand elle était jeune. Et après, elle a fait ça pendant 2-3 ans. Elle a eu son CAP et après, elle a travaillé comme vendeuse. Et seulement 20 ans, plus de 20 ans après, elle s'est remise à la couture. C'est remis à la couture pour son plaisir. Les autres sont plutôt réfractaires, j'allais dire. Elles ne savent pas coudre un bouton. Dès qu'il y a un bouton à faire ou un ourlet, c'est pour moi ou c'est pour ma grande sœur. Après, quand on n'aime pas ça, même un bouton, on ne sait pas faire.

  • Speaker #0

    Là, tu parlais de ta sœur qui a un CAP couture. Quel est ton parcours, toi ?

  • Speaker #1

    Mon parcours que j'ai eu pour devenir modéliste, je n'ai pas fait de CAP parce que j'ai commencé par une section générale quand j'étais jeune. En quatrième, je voulais déjà faire de la couture, mais c'était mal vu d'aller dans des projets professionnels. C'était assez mal vu. Comme j'avais des bonnes notes, on m'a dit qu'il fallait absolument continuer une section normale. J'allais dire, voilà, normale. Du coup, j'ai fait ma seconde. J'ai fait une première STT, donc c'était sciences techniques et tertiaires. Et en fait, là, je me suis dit non, j'en ai marre d'écouter ce que les gens me disent. Moi, je veux faire de la couture. Donc, du coup, j'ai laissé tomber ce bac et je suis partie en couture. Et du coup... J'ai pu intégrer directement, en ce temps-là, il y avait encore les BEP. Donc, je n'ai intégré pas le CAP, parce que j'avais déjà un niveau assez élevé, question des cours. Donc, j'ai intégré un BEP. Ensuite, à la fin de mon BEP, j'ai fait un bac pro. Et c'est vrai que moi, je voulais continuer absolument. Je ne voulais pas juste être couturière. Moi, j'avais vraiment envie de faire modéliste sur informatique. C'est vraiment ce qui m'intéressait. Et en bac pro, je me rappelle, quand on essaye de nous conseiller, on nous disait, après un bac pro, on doit travailler. Moi, je leur disais non, je veux continuer. Je veux être modéliste, on me disait, mais personne n'y arrive, les bacs pro c'est très compliqué, s'il y a une place, c'est pas plus. Puis je leur disais toujours, s'il y a une place, ce sera pour moi. Et j'irais jusqu'au bout. Et du coup, j'ai postulé pour être en BTS, donc j'ai été acceptée. Donc j'ai fait mon BTS pour vraiment être modéliste. Et ensuite, après le BTS, j'ai commencé à travailler dans une entreprise. Et après, j'ai repris des études pour faire une licence.

  • Speaker #0

    C'est un parcours très complet. Je découvre d'ailleurs une Elisabeth très persévérante. Tes parents te soutenaient justement dans ton envie de poursuivre dans la couture et plus précisément le modélisme ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était surtout ma maman qui s'occupait plus ou moins de nous pour la partie scolaire. Mon papa était quand même assez discret de ce côté-là, il nous laissait faire comme on avait envie. Et en fait, ma maman, étant d'une grande famille, on était 12 enfants. On n'avait pas forcément les moyens, mais ma maman me disait toujours « Les études que vous voulez faire, faites ce que vous voulez, je me débrouillerai pour trouver des solutions pour payer s'il faut. » Donc c'était vraiment son point de vue. Elle ne m'a jamais poussée à faire un métier plus qu'un autre, c'était vraiment faire ce que j'avais envie, que ce soit de la couture, que ce soit autre chose, il n'y avait pas de soucis pour elle. Après, pour dire le vrai, elle aurait aimé, comme elle avait 12 enfants, un plombier, une coiffeuse, une couturière, un doc. elle aurait aimé avoir tous les métiers mais bon ça s'est pas passé comme ça mais elle aurait bien aimé voilà que chacune ait un métier un peu en fait je crois qu'elle était plus du côté des métiers manuels puisque les autres métiers elle ne les connaissait pas forcément c'était trop abstrait pour elle donc voilà après c'était soit couturière ça lui convenait très bien si je voulais travailler à l'usine il n'y avait pas de souci enfin il y avait vraiment peu importe si on voulait faire des grandes études pour être professeur il n'y avait pas de souci elle nous soutenait J'ai une sœur qui a fait ça, des grandes études pour être professeure, donc il n'y a pas de souci, elle a soutenu tout le monde dans ce qu'on voulait faire.

  • Speaker #0

    Très important d'avoir le soutien de sa famille aussi dans ces moments-là. Comment tu fais pour rester à la pointe de la mode et de suivre les tendances ?

  • Speaker #1

    En fait, je travaille avec des professionnels, donc toujours avec des nouveaux clients, donc ils lancent leur marque. Donc quelque part, indirectement, je suis toujours à la pointe de la mode parce qu'eux, ils suivent la mode excessivement. Par rapport à leurs modèles, ça m'influence parce que les modèles me plaisent. Quand on est dans un projet, il n'y a pas que ça. Je regarde aussi beaucoup les défilés, je regarde aussi beaucoup ce qui se passe dans les magazines. J'achète des magazines de mode pour m'inspirer, pour regarder ce qui se fait en tendance, en couleur, en coupe. Il n'y a pas parlé d'Emma, qui fait partie de la société Sagaya. Il y a aussi une alternante sur un DNMAD. Il est sur trois ans. Et c'est vrai qu'elle est jeune, elle a 20 ans. Donc, du coup, elle a aussi des idées très jeunes. Donc, j'aime bien aussi prendre en compte ses idées. Donc, les dernières collections qu'on a faites, elle a pris les modèles l'americana et elle a regardé les matières à mettre en adéquation, les coloris. Et je m'inspire aussi beaucoup de ma fille qui est au collège parce qu'à ce stade-là, en fait, ils sont toujours à la pointe de la mode. En tout cas, ma fille, elle aime bien, voilà, elle suit énormément la mode. Donc, elle m'influence aussi beaucoup parce qu'elle regarde encore plus que moi tout ce qui est mode. Donc, elle m'influence énormément sur toutes les tendances actuelles. des choses que j'aime pas forcément, mais que des fois, au bout de quelques mois, on commence à voir de plus en plus, et on se rend compte qu'à force, si, on aime, parce qu'on en voit de plus en plus. Et voilà, dernièrement, ce qui est apparemment tendance, c'est les pantalons parachute. Alors ça, c'est quelque chose que je n'aime pas trop. Mais voilà, c'est quelque chose qui va sûrement venir de plus en plus. Et peut-être que je sortirai un pantalon parachute.

  • Speaker #0

    Justement, Elisabeth, quelles sont les tendances actuelles dans l'univers de la couture qui t'inspirent le plus dans la création de tes patrons ?

  • Speaker #1

    C'est surtout la partie de l'univers de l'île. C'est ce qui m'a toujours plu le plus. C'est ce que j'aime travailler, tous les vêtements techniques, j'allais dire. Un peu comme le jean, les chemises, tout ce qui est un peu technique, des produits bien techniques. Et là, ce qui m'impure le plus, c'est qu'en ce moment, on se rend compte que quand je regarde un peu les tendances, j'ai l'impression que le slim commence à s'endormir, mais il y en a toujours du slim. C'est vraiment quelque chose qui a été détrôné, il a détrôné tous les modèles. Il y en a toujours, mais j'ai l'impression qu'on commence quand même à aller plus vers du large, des pantalons plus droits, des pantalons larges, des pantalons avec des... poches, des pantalons cargo. Donc j'essaye vraiment de développer, de regarder par rapport à l'inspiration des coupes de jeans en fait. J'essaye de regarder plusieurs coupes de jeans. Donc là vraiment ce que je vais développer c'est essayer d'avoir le plus possible de coupes différentes de pantalon. Quand je dis jeans, après on peut les faire dans d'autres matières, mais en tout cas à la base c'est la coupe de jeans. J'ai voulu lancer des push-up parce que des pantalons, des patrons de pantalon on en voyait quand même, pas énormément, mais on en voyait quand même. Mais des push-up c'est vrai que j'en avais pas vu. Donc je me suis dit que c'est pour ça que j'ai commencé par des push-ups, parce que c'est quelque chose que je ne voyais pas du tout. On me dit qu'il faut regarder un peu plus ses concurrents. Je ne les regarde pas assez souvent et du coup, le risque c'est d'un moment sortir un modèle un peu similaire. C'est vrai qu'on n'a pas envie de se faire de longues fronces les unes aux autres, on a envie d'avoir des modèles un peu différents. On n'a pas envie de copier une autre. Des fois on sort des modèles, on se rend compte que si il y a quelqu'un qui a sorti un peu dans le même esprit, ce n'est pas qu'on a voulu copier, c'est qu'on a eu les mêmes idées au même temps. Une fois qu'on a développé ce modèle, on ne va pas ne pas le lancer parce que quelqu'un l'a déjà lancé. C'est vrai que c'est toujours un peu délicat. Après, je me dis que pour ne pas arriver à ça, il faut trouver des modèles qui sont vraiment différents, comme pour le push-up, qui sont vraiment différents. Mais après, à côté de ça, je me dis qu'il faut aussi des basiques, même s'il faut aussi des basiques, des petits tops basiques, des petites choses basiques, qu'on va peut-être retrouver chez plusieurs marques, mais il faut quand même des petits basiques pour les clients qui veulent faire un produit assez rapide, basique. Après, s'ils connaissent la marque, l'Americana ou une autre, ils vont choisir le top basique, ça va être peu importe. Quand on connaît une marque, on sait que les mensurations nous conviennent. Du coup, on va plus aller vers une marque. Parce qu'il y a des choses, des gens qui disent, des sweats, il y en a plein, des sweats, il y en a partout. Mais le problème, c'est qu'en fonction de la coupe, le croquis va ressembler à n'importe quel autre croquis, mais en fonction de la coupe, ça va être différent quand même.

  • Speaker #0

    Les tendances actuelles pour toi sont au niveau des pantalons. Tu as parlé du push-up que tu as développé. On peut parler par exemple des patrons des pantalons 12, 12 soeurs, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Exactement, 12, 12 soeurs qui ont un push-up avec une incrustation et le pantalon Praserès qui a un push-up sous forme de pince en fait et pas d'incrustation.

  • Speaker #0

    Puisqu'on est dans les noms de tes patrons, est-ce que tu peux nous dire comment tu choisis le nom de tes patrons et quel rôle il joue dans ton processus créatif ?

  • Speaker #1

    Mes patrons, en fait, j'essaie de leur donner des noms, je prends des thèmes à l'année. de mettre des thèmes à l'année, comme ça quand j'en prends des modèles, je saurai de quelle année en fait, quelle année j'ai créé ces modèles. Je trouve que c'est plus simple pour moi de faire comme ça. Donc la première année, on avait créé des modèles, donc ça s'appelait Belle, Douce, c'était tous les adjectifs en fait, les adjectifs qualificatifs un peu, donc voilà, des termes un petit peu, voilà, ces termes-là. Et la deuxième année, j'ai voulu donc mettre à l'honneur ma maman, du coup j'ai pris le nom de ville de son île, Grasse. Grasse, il y avait Praserès, Pras, voilà des noms un peu plus difficiles à prononcer, la plupart, Canissou. Et cette année, en fait, j'ai demandé à toute une petite équipe Alsace Couture, là, on se fait des petits défis de temps en temps, donc je leur ai demandé à elles quels thèmes, et elles m'ont proposé les gourmandises. Donc cette année, on est parti sur le thème des gourmandises, donc Tophie, Kibove, voilà, tous ces termes-là.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le thème de l'année, gourmandise. Et puis, petit message aux auditeurs, si vous avez des idées de thèmes pour les patrons de l'année 2024, écrivez-les-nous en commentaire sous le podcast. Elisabeth, ça pourrait être une idée d'ailleurs, un petit défi pour trouver le prochain nom de la collection de 2024 et peut-être remporter, je ne sais pas, tous les patrons de cette année-là.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas encore pensé au thème de l'année prochaine. Donc oui, pourquoi pas mettre un petit défi et gagner tous les patrons.

  • Speaker #0

    Parmi tes patrons de couture ? Tes patrons de pantalons sont très largement plébiscités. De nombreux couturiers et couturières ont réussi leur premier pantalon à braguette grâce à tes patrons. J'en suis la preuve ! Comment es-tu devenue une spécialiste de patrons de pantalons ?

  • Speaker #1

    Après mon BTS, j'ai commencé tout de suite à travailler, j'ai trouvé un métier tout de suite en tant que modéliste dans une entreprise pour vêtements enfants. Ça s'appelait SBR en ce temps-là, ça a duré trois ans, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé, comme beaucoup d'usines de textile. On fabriquait sur place, on faisait les prototypes, on faisait beaucoup de choses sur place. Et en fait, on m'a mis sur des vêtements pantalon, enfant, jeune fille, 13-14 ans. sur cette partie-là, sur plusieurs vêtements, et ils se sont rendus compte que la partie pantalon, ça leur condamnait vraiment, que j'arrivais vraiment à mettre en forme ce qu'ils avaient mis sur le croquis et tout ça. Et du coup, on m'a mis sur cette mission-là, pantalon, parce qu'ils voyaient que j'étais beaucoup plus douée sur la partie pantalon. En tout cas, il y avait deux autres modélistes qui étaient là avant moi, et apparemment, le pantalon, ce n'était pas ça. Et moi, je suis arrivée, et ils ont vu que j'avais quelque chose pour le pantalon. Donc, j'ai travaillé sur le pantalon pendant trois ans. Ensuite, après, j'ai eu mon licenciement. Je suis partie, c'est là que j'ai fait ma licence. Et après, j'ai repostulé à un poste, c'était des anciens responsables de chez Big Star, qui relançaient des pantalons des jeans, qui voulaient relancer leur marque de jeans. Du coup, ils m'ont pris pour faire toute cette partie-là. Je me suis occupée de tout, il n'y avait personne d'autre qu'un modéliste. Je me suis occupée de tout, il y avait juste un responsable qui était là et qui lui avait l'habitude de tout ce qui était pantalon, il travaillait avec les usines en Tunisie. Et lui en fait il m'a appris toutes les astuces sur le jean, il m'a vraiment appris toutes les astuces de couture, de valeur de couture, vraiment tout ce qui comportait le jean, comment monter les braguettes, la ceinture, toutes les astuces de production en fait. Donc j'ai appris avec lui beaucoup cette partie-là. Et après pareil, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé. Et j'ai trouvé après une entreprise, donc chez Filet à Textiles. J'étais censée travailler toute la partie soirée, des tissus de chez Phileas Textiles, les robes, les jupes, tout ce qui était soirée. Et en fait, j'ai réussi, je ne sais pas comment, mais en tout cas à plus diriger sur le pantalon, la société, en travaillant avec les tissus de chez Velcorex, qui sont plutôt velours, gabardis, donc toute la partie pantalon. Du coup, on a développé 90% de nos clients, ils venaient chez nous pour du pantalon. Du coup, j'ai développé vraiment cette partie-là et j'étais souvent en déplacement au Maroc, dans les usines, pour voir. Toutes les machines de production, j'ai vu vraiment en réel, les machines des ceintureuses, toutes les machines qui sont vraiment spécifiques aux jeans, toutes celles qui font les bar-taps, les poses de passants, toutes ces machines, les coutures rabattues, tout ça, c'est vrai que je l'ai vécu au quotidien, je me déplaçais souvent pour aller voir, dès que ça arrivait les productions, j'allais sur place pour suivre la production, pour être sûre qu'il n'y avait pas de problème en production, que tout était bien inspecté pour le client.

  • Speaker #0

    Au début, tu n'avais pas forcément une appétence pour le pantalon, mais c'est venu au fur et à mesure de tes expériences et tu t'es découverte une passion pour le patronage de ces pièces. Tu le disais tout à l'heure, en tant que modéliste, tu as travaillé avec différentes matières, notamment la gabardine et le velours chez Velcorex. Quel matériau conseilles-tu pour débuter en couture, notamment pour coudre des pièces comme des pantalons ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai travaillé avec ces gabardines chez Vectorex, c'est des tissus chez Pilea, très fluides en fait, c'est des viscoses très fluides, haut de gamme. Et c'est vrai que pour moi, la difficulté à apprendre à quelqu'un à coudre, ce n'est pas les techniques, pour moi les techniques, on suit des points les uns après les autres, des pas à pas, et ça va tout seul. En travaillant sur des gabardines et des velours, c'est des matières qui sont faciles à travailler, donc ça va tout seul. Mais par contre, travailler sur de la viscose, faire des robes, des tops en viscose... Donc là, on a beau expliquer aux gens les étapes, en fait, là, ça va tout se passer au toucher, en fait, la sensibilité avec la matière, pour pas qu'elle se déforme, pour pas que ça glisse, pour pas qu'elle se détende. Et toutes ces parties-là, pour moi, c'est avec l'expérience qu'on apprend. C'est un peu difficile à expliquer, voilà, en tutoriel papier. Moi, je dis toujours, une débutante, pour commencer, utiliser du wax. Avec le wax, ça va tout seul, ça se trouve tout seul, le wax. Je trouve que c'est vraiment une matière vraiment idéale pour les débutants. C'est quelque chose qui ne boucle pas, facile à travailler, facile à repasser. Vraiment, commencer avec du wax, je pense que c'est une très bonne idée, en tout cas pour apprendre toutes les parties techniques.

  • Speaker #0

    Durant tes expériences chez les pros, justement, est-ce qu'il y a des matières que tu as moins aimé travailler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a des matières que j'ai moins aimé travailler par rapport aux pros. Il y a des matières qui se donnent un super rendu, donc la soie. La soie, 100% soie, c'est vraiment magnifique, le rendu est magnifique. Mais la soie, il faut savoir qu'elle se travaille la plupart du temps dans le biais. C'est juste infernal quand on fait des longues robes évasées sur les côtés. Il y a toujours une partie, il faut toujours essayer de bien régler sa machine parce que ça va grigner, on va avoir un côté qui va être un peu plus long que l'autre. Donc pour moi, c'est toute cette partie-là, la mise au point d'un... d'un modèle en soi c'est vraiment compliqué surtout en sachant qu'un prototype on peut prendre son temps et encore c'est difficile à gérer, dès que c'est coupé dans le biais c'est assez difficile à gérer en tout cas d'avoir quelque chose de bien symétrique et après je me dis bon les prototypes c'est assez difficile mais c'est après en production les clients veulent toujours quelque chose de vraiment parfait, de nickel en fait et il y a des matières comme ça ou des choses qu'on trouve qu'on peut avoir vraiment quelque chose de parfait en tout cas en mesure ça se détend toujours un peu plus Donc c'est de faire passer aux clients qu'il faut des tolérances un peu plus hautes en fait, de ce qu'ils demandent à la base.

  • Speaker #0

    Peux-tu partager une anecdote ou un moment mémorable que tu as vécu en tant que modéliste ?

  • Speaker #1

    Pour le client de Vernois, on avait plus de 3000 pantalons à faire, et en fait on a fait les prototypes, ils ont validé les prototypes, les têtes de série, et on a lancé la production. Et ce qui s'est passé c'est que dans la gradation du positionnement de ma poche, je me suis trompée entre les plus et les moins. La poche, à la place d'être parallèle au sol, elle tombait vers le bas, ce n'était pas beau aux portées. Je me suis trompée dans l'évolution entre le plus et le moins. Du coup, l'usine a monté les pantalons, ça n'a rien choqué, ils ont tout monté et une fois que le client a reçu son pantalon, c'est le client qui a remarqué. Pour cette production, je ne suis pas allée sur place pour vérifier parce que c'était déjà une production, un modèle qu'on avait déjà lancé. plusieurs saisons, ce n'est pas la première saison qu'on faisait avec eux ce pantalon. Et du coup, le client, bien sûr, a refusé tous les pantalons, donc n'a pas compris. Et après, en fait, c'était comment faire pour rectifier le problème ? Parce que quelque part, bien sûr, on était en tort, mais d'un autre côté, il n'y avait rien dans le cahier d'écharpe qui nous indiquait ces mesures. Donc du coup, c'était trouver juste un compromis entre les deux. OK, on a fait une erreur, mais d'un autre côté, ils ne nous ont pas précisé ces mesures, donc ça aurait pu être mieux. correct que j'avais fait juste que visuellement ça ne leur plaisait pas donc voilà donc on a dû après je me sens que je peux trop de souvenirs comment ça s'est terminé mais il semble qu'on a dû reprendre tous les pantalons enlever les poches et on a dû recouper des poches un petit peu plus grand un petit peu plus grande de 1 cm pour pouvoir repositionner dessus repositionner dessus parce que les pantalons ont été c'était des pantalons qui passaient les verts en teinture donc ils reviennent de teinture reviennent donc quand on découille a toujours des petits problèmes en dessous Donc, on a cherché des solutions pour ajouter des bandes, pour ajouter des petites choses. Et il me semble qu'à la fin, on a rajouté une petite poche par-dessus. Je ne sais plus comment ça s'est terminé, mais le client a quand même accepté avec une modification. Ah oui,

  • Speaker #0

    j'imagine quand même le coup de stress. Comment tu parviens à maintenir un équilibre entre ton activité professionnelle en tant que modéliste et ta marque l'Americana ?

  • Speaker #1

    Je passe toujours les professionnels en priorité. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est eux qui me font vivre. Il n'y a pas d'autre... Voilà, ce n'est pas parce que je préfère travailler pour eux. S'il n'y avait pas cette partie professionnelle, l'americana, je ne pourrais pas en vivre. C'est vraiment très difficile. Je ne sais pas si je suis la seule dans cette situation, mais travailler ses patrons de couture, c'est vraiment très difficile d'en vivre. Il faudrait... Je pense qu'on en vit, il faut faire d'autres choses à côté, vendre du tissu, faire des ateliers de couture, mais que du patron de couture. Pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas viable. Mais en tout cas, voilà, clairement, c'est les professionnels. Donc... Mais après, les professionnels, ça me prend beaucoup moins de temps. J'allais dire, on va dire, c'est le pourcentage 20-80. Donc, les professionnels, ça me prend 20% de mon temps pour 80% de mon chiffre. Et l'americana, ça me prend 80% de mon temps pour 20% de mon chiffre. Donc, quelque part, si on écoute les financiers, il faut arrêter l'americana. Mais là, non. Parce que moi, c'est quelque chose que j'aime et c'est quelque chose que je veux vraiment développer. Et j'aimerais vraiment un jour pouvoir en vivre. En tout cas, tant que je peux continuer à le faire, je continuerai à le faire. J'espère vraiment que ça grandira de plus en plus et que je pourrai travailler un jour que pour l'americana et arrêter les professionnels.

  • Speaker #0

    L'americana, c'est quelque chose qui t'inspire et qui te galvanise, qui te donne envie de continuer aussi. Comment tu gères les conflits ou les difficultés éventuelles avec tes clients et comment tu y réponds ? Je parle de clients dans ta partie pro.

  • Speaker #1

    Pour les clients, pour la partie pro, pour les conflits, c'est vraiment une partie que je n'aime pas du tout. C'est la partie conflit, que ce soit... ou les clients, que ce soit dans ma vie personnelle, c'est vraiment quelque chose que j'ai vraiment du mal à gérer. J'évite, j'essaie d'éviter le plus possible les conflits. Pour moi, c'est très difficile. Il y a des gens qui te nourrissent des conflits. C'est quelque chose que j'ai vraiment du mal. Et c'est vrai qu'en général, quand j'ai un conflit avec un client, je ne réponds pas tout de suite, parce que autrement, je répondrais en colère la plupart du temps. Donc du coup, je laisse passer quelques jours avant de pouvoir gérer cette partie. Et bien sûr, j'ai l'appui de Pierre, mon mari, qui est là et qui m'aide vraiment à formuler tout ça. C'est lui qui va surtout appeler les clients pour en discuter parce que moi je suis trop dans les sentiments et ça ne va pas. J'ai du mal à faire passer le message correctement. Donc lui il est beaucoup plus calme, plus posé. Il est extérieur presque au problème. Donc il va mieux savoir gérer cette partie-là. que moi qui vais prendre trop à cœur en fonction des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est souvent des petits conflits, des petites choses, on n'est pas d'accord, on ne s'est pas mis d'accord dès le début, ou qu'en tout cas apparemment ce n'était pas assez clair, c'est des petites choses. Après, comme je travaille maintenant à mon compte, c'est plus comme quand j'étais dans la société, on avait un client qui nous embêtait, on était quand même obligé de travailler avec, il fallait qu'on fasse avec, on n'avait pas le choix, notre patron nous interdisait d'arrêter un client, donc il fallait toujours trouver une solution pour travailler avec. Maintenant, en travaillant mon compte, quand il y a un client avec qui ça ne va plus, j'arrête. Je termine le projet jusqu'au bout, je ne le laisse pas en plein milieu, jamais. Je vais jusqu'au bout du projet, mais après je ne reprends pas un projet derrière avec lui.

  • Speaker #1

    Comment tu concilies la créativité artistique avec les aspects administratifs et financiers de ton entreprise ? Tu nous as dit que c'est ton mari Pierre qui prenait beaucoup en charge certaines choses administratives. Mais je suis sûre que tu fais d'autres choses toi aussi en plus de la partie créative.

  • Speaker #0

    En fait je fais en effet d'autres choses en plus de la partie créative, modélisme. C'est la partie aussi, la partie, celle que je suis en train de faire avec toi, toute la partie j'allais dire un peu communication, marketing, Instagram, Facebook. Donc toute cette partie-là aussi pour moi c'est une partie assez lourde. Vraiment, je ne sais pas si on est toutes dans le même cadre, des personnes qui ne font pas trop de couture. mais vraiment c'est une partie qu'on doit gérer, on doit être très présent sur les réseaux si on veut en tout cas se faire connaître et grandir on doit être très présent sur les réseaux et je ne sais pas, je ne veux pas dire que c'est pas compatible, en général on aime bien créer, on aime bien travailler, faire avancer des choses mais cette partie là d'être toujours sur le réseau, montrer ce qu'on fait, expliquer c'est j'allais dire, c'est pas qu'on se force, enfin si quelque part on se force, on est en plein travail et tout d'un coup on se dit ah merde il faut que je m'arrête, il faut que je fasse une story, il faut que je montre ce que je fais En fait, ça nous coupe un peu dans ce qu'on fait et pour moi, c'est toujours difficile. L'idéal pour moi, ce serait d'avoir quelqu'un à côté de moi qui, pendant que je travaille, pense à se dire « tiens, je vais aller la filmer, je vais regarder ce qu'elle fait, je vais filmer, je vais alimenter les réseaux » . Mais je n'ai pas cette personne. Mais pour moi, il faudrait une personne en plus pour venir faire cette partie-là. Parce que moi, ce n'est pas une partie de mon ADN, du coup, ça me prend énormément de temps. Et je pense que si je prenais quelqu'un qui occupait des réseaux, toute la partie communication, marketing… Je pense que Bernadette Vierge serait plus fluide pour elle parce que c'est son métier, moi pas du tout. Et peut-être qu'on gagnerait en réactivité, en temps. Ça c'est une partie que j'ai réfléchi à sous-traiter en fait, cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une partie qui est très chronophage et qui te coupe dans ton élan créatif aussi. Donc on a parlé des réseaux sociaux. Comment décrirais-tu la communauté couture qui te soutient ?

  • Speaker #0

    Heureusement qu'elle est là, j'allais dire. C'est vrai que sans elle, je pense qu'on laisserait tomber. Quand je dis on, je pense que je ne suis pas la seule des créatrices en couture. Si on n'a pas une communauté couture derrière qui nous suit, parce que nous, en fait, ce qu'on fait, on le fait pour les autres. On ne le fait pas pour nous, en fait. Moi, je ne le fais pas pour moi. Je le fais pour les autres, pour aider les autres, pour qu'ils puissent coudre plus facilement. Quand je vois des fois comme les personnes galèrent sur certains points, sur certaines choses en couture, et j'ai tellement envie de les appeler et de leur dire, c'est facile, on fait comme ci, on fait comme ça. J'ai vraiment envie de transmettre cette partie-là. et les aider. C'est vrai que je fais des patrons de couture pour les gens, pour cette partie-là. Et du coup, c'est vrai que du coup, en passant par des testeuses, j'ai un beau réseau de testeuses, j'en ai pas mal, qui me soutiennent tout le temps, qui sont tout le temps là, elles sont là pour partager avec moi, pour me dire ce qui va, ce qui ne va pas, et en général, c'est toujours assez positif, il y a très peu de points négatifs, donc c'est vrai que ça me donne confiance en moi et je me rends compte que ce que je fais, ça tient la route et que... ça convient aux personnes. Et du coup, c'est vrai, heureusement qu'il y a toute cette communauté, comme la communauté Alsace Couture que je vois en réel, parce que la communauté testeuse, on ne les voit pas en réel. Mais la partie Alsace, j'allais dire grâce aux coutures de Tiffany, qui vraiment, elle, a fait le lien entre nous. Elle a fait un repas pour... on a appris à se connaître. Depuis maintenant, j'allais dire, on se quitte plus. Tous les deux, trois mois, on se voit pour faire nos petits shootings photos par rapport à nos défis. Et ça, c'est vrai, c'est pareil, c'est quelque chose aussi qui motive énormément. On partage notre passion avec d'autres personnes comme nous et ça c'est vraiment important.

  • Speaker #1

    Les rencontres en vrai avec d'autres couturières, ça doit donner un petit peu de boost au moral je pense. Est-ce que tu peux partager avec nous une expérience où tu as accompagné une marque naissante dans le lancement de leur première collection ? Et comment... Tu as ressenti des choses ? Si ça a été gratifiant pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je voulais partager une marque naissante qui me tient à cœur plus que les autres, ça s'appelle Asur. C'est une cliente qui est venue me voir pour ce projet, avec qui ça a vraiment matché. C'est pareil, je veux travailler avec des gens avec qui le feeling passe, avec qui je m'entends bien. Pour moi, c'est très important ce côté-là, puisqu'on se voit souvent, on discute des points qui vont ou qui ne vont pas. Il faut absolument qu'il y ait une bonne entente. Cette créatrice, cette marque, qui s'appelle Catherine Roth, a lancé son pantalon. C'est un pantalon bien spécifique. Elle partait du principe qu'elle voulait un pantalon qui était évolutif, j'allais dire, mais pas évolutif au niveau du ventre, parce qu'elle trouve que les femmes, à partir d'un certain âge, on a le ventre qui nous dérange un peu. C'est-à-dire, le matin, elle partait du principe qu'on se lève, on a le ventre plat. Le midi, on mange, on a le ventre qui gonfle un peu, ou en fonction du stress, on a le ventre qui gonfle un peu. Et quand on est debout, on est bien, mais quand on est assis, le pantalon va nous serrer à la taille, va nous serrer. On n'est pas bien dedans, on a envie de déboutonner, mais on ne peut pas. C'est toujours un peu délicat, donc je voulais que je lui trouve un système. Le but c'était de lui trouver un système de comment faire un pantalon évolutif à la taille, donc de réduire d'une taille et d'évoluer d'une taille en même temps, sans que ce soit un pantalon avec un élastique à trous dans le dos, un truc mémérisant, un truc féminin et joli en fait, une pièce à porter, un joli pantalon, pas quelque chose qu'on a l'impression d'avoir rafistolé pour l'élargir. Et du coup on a mis deux ans. pour sortir ce projet ensemble. On a passé deux ans ensemble avant qu'elle puisse lancer sa production. Donc là, elle a lancé sa marque enfin en ligne en septembre, je crois, en septembre ou octobre. Donc le pantalon est sorti. Et là, on est en train de développer d'autres coupes, mais toujours avec ce même système. Donc en fait, le système, elle a développé une boucle. Et du coup, c'est une boucle qui ressemble comme un escargot. Et en fait, on va mettre une patte qui va être intégrée dans la ceinture d'eau. Sur le côté du pantalon, vous pouvez aller voir sur le site Internet. as-ur.fr Donc il y a une petite pointe sur le côté des pantalons, une petite pointe en jersey, qui va donner en fait, quand on s'assoit, ça va un petit peu donner du confort aux pantalons. Et il y a cette petite patte qui passe dans la ceinture d'eau, très discrète, qui revient sur le devant et qu'on va venir bouger avec la boucle. On tourne la boucle à une main, on élargit d'une taille ou d'une demi-taille, on resserre d'une taille ou d'une demi-taille. Et ça fait, en fait, elle l'a prévue comme un bijou. Elle a choisi aussi des matières haut de gamme. avec une ceinture en satin, des poches passepoilées. On a aussi travaillé beaucoup sur la coupe, que ce soit une coupe très galbante, très féminine. On a travaillé sur un pantalon très habillé, qu'on a envie de porter tous les jours, et pas porter un jogging, mais élastiquer, quelque chose de confort, mais en même temps très élégant. Et maintenant qu'on a développé la base de la ceinture, on développe d'autres coupes, des coupes larges, une coupe flair qui va arriver, on développe d'autres choses. Vraiment, c'est quelqu'un avec qui j'aime travailler, et j'adore ce concept.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant Elisabeth, merci d'avoir partagé avec nous ce projet dont tu es fière. Je comprends que tu aies envie de nous en parler, parce que des vêtements dans lesquels on se sent bien, c'est hyper important. Et si on arrive à en faire quelque chose de joli aussi, d'élégant, c'est encore mieux. Quel message aimerais-tu adresser à la communauté couture Elisabeth ?

  • Speaker #0

    De toujours coudre pour le plaisir. Je dis que même quand on fait une retouche, il faut le faire avec plaisir. Donc soit on refuse. Mais autrement, on ne bâcle pas son travail. Même un ourlet, on doit le faire correctement et bien. S'il n'est pas bien fait, on sera jugé sur tout le travail qu'on a fait. Même si on a juste bâclé cet ourlet, peut-être qu'on est bon dans le modèle, on sera jugé de l'ourlet. Du coup, il faut toujours faire tout avec plaisir. On rend quand même quelqu'un heureux. Quand on fait des retouches, la personne est heureuse, elle a enfin un pantalon à sa taille. Et nous aussi, je me dis quelque part, on a aussi cette... Je suis aussi contente de voir la personne, enfin elle a un pantalon qui lui va bien et pas quelque chose qu'elle a replié, qui se défait tout le temps. Je participe aussi à son bien-être en fait. Donc voilà, de continuer ça et de continuer à me suivre et d'essayer aussi de faire toujours des choses en couture, j'allais dire qualitative. Essayer toujours d'aller vers des choses vraiment, des belles finitions, des belles choses. Quand on fait soi-même, de ne pas faire des vêtements qu'on trouve... On trouve dans des marques, j'ose même pas citer, même Fast Fashion, qui sont vraiment très très mal finies. Donc vraiment, si on fait les vêtements soi-même, de ne pas faire ça, de faire des choses vraiment haut de gamme.

  • Speaker #1

    Essayer de se challenger avec des finitions propres, tout en se faisant plaisir. Elisabeth, où est-ce qu'on peut te retrouver et où est-ce qu'on peut acheter tes patrons ?

  • Speaker #0

    Alors pour acheter mes patrons et me retrouver, on a plusieurs endroits. J'ai un site internet, on a plusieurs onglets et en fait, dans les onglets, on vous dirige... où acheter nos patrons. On ne pouvait pas acheter sur notre site internet, mais on dirige où acheter nos patrons. Donc on a une partie patrons de couture, donc vous allez voir tous les patrons de couture qu'on a et si vous cliquez dessus, vous allez vous retrouver sur Etsy. Donc Etsy ne nous appartient pas bien sûr. Etsy c'est comme Amazon, c'est une plateforme de vente pour les créateurs. Dans Etsy, on a notre marque l'Americana, donc on a notre boutique l'Americana et là on vend tous les patrons pochettes, les patrons numériques. et on vend aussi un peu de tissus. J'essaye aussi de vendre des tissus assez de qualité, que je prouve, que je teste avant. Et du coup, sur Etsy, il y a les patrons numériques. Et maintenant, je vous conseille, pour les patrons numériques, d'aller plutôt sur notre plateforme de formation. en ligne, donc c'est formations.lamericana.fr. Donc là vous avez toutes les formations en ligne. Alors quand je parle de formation, c'est ni plus ni moins que le patron de couture. Tous les patrons ont téléchargement, donc téléchargement à 4, à 0, visioprojection, plus le tutoriel et vous avez un pas à pas en fait dans la formation. Là dans la formation en ligne, donc je rajoute maintenant des petites vidéos très courtes, juste pour montrer comment poser le col, la braguette, l'ourlet. Bon il y a des petites étapes que je ne fais pas forcément, l'ourlet je n'ai pas forcément montré. Je rajoute des petites vidéos pour faciliter, pour les gens qui préfèrent voir plus visuellement les choses. Donc voilà, vous pouvez nous retrouver. Il y a aussi, pour ceux qui sont adeptes de Macairis, vous pouvez aussi nous retrouver sur Macairis. Mais Macairis, ce ne sera que du format numérique. En tout cas, si vous voulez du format pochette, c'est que sur Etsy. Pour l'instant, on commercialise que là-bas. On n'a pas d'autres moyens de vente, pas trop pochette. Vous pouvez nous suivre sur Instagram, à l'adresse d'Anna Paterne sur Instagram et sur Facebook aussi.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Elisabeth d'avoir été l'invité de mon émission Dans la coulisse 2. Je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À bientôt et merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Retrouvez Elisabeth sur l'americana.fr Pour acheter ses patrons, direction Etsy et makerist.fr Pour bénéficier de ses formations en plus des patrons, ça se passe sur formations.americana.fr Vous pouvez aussi échanger avec Elisabeth et Pierre sur Facebook sous le pseudonyme Elisabeth. L'americana espace pattern. Et pour Instagram, cherchez l'americana pattern. C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Pour échanger avec moi, rien de plus simple. Retrouvez-moi sur www.athenaphrodite.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

Description

En ce mois de septembre, nous allons à la rencontre de Elisabeth, la cheffe d'entreprise de la marque de patrons de couture Lamericana Pattern.  Vous saurez comment Elisabeth est devenue experte en patrons de pantalons. Pourvue de son expérience de modéliste pour des marques, elle a un oeil aiguisé sur différents tissus, la mode et les tendances. 

De plus, la créatrice dévoile comment elle est devenue styliste modéliste et comment sa famille influence l'univers de Lamericana Pattern.

Enfin, découvrez aussi ses appréhensions sur le futur des patrons de couture pour les particuliers passionnés.


Nous vous souhaitons un agréable moment d'écoute.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Dans la coulisse de, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille de athénaphrodite.com. Aujourd'hui, c'est la coulisse de l'Américaine à pattern et donc je reçois Élisabeth. Bonjour Élisabeth.

  • Speaker #1

    Bonjour Mireille.

  • Speaker #0

    Élisabeth, je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui dans ce podcast. Qu'est-ce qui a allumé cette flamme de la créativité en toi ?

  • Speaker #1

    La petite flamme que j'ai eue, ça a commencé vraiment très tôt. J'étais toute jeune, j'avais quoi, je pense à peu près 8 ans. Je voyais tout le temps ma maman qui faisait les vêtements pour toute la famille. J'avais 4 sœurs et 7 frères et ils la voyaient coudre tout le temps. Moi, je rêvais aussi de faire la même chose. Du coup, vers mes 8 ans, j'ai voulu apprendre à coudre. Elle me laissait juste coudre des petits points à la main. Moi, j'avais besoin de plus. Je voulais coudre à la machine, mais je n'avais pas le droit. Et une fois, j'ai cousu à la machine toute seule et je me suis cousue le doigt. Donc à partir de là, elle a décidé de m'apprendre à coudre à la machine. Donc voilà, j'ai commencé comme ça, à faire après des habits pour mes Barbies, pour ma sœur la plus jeune, celle que j'habillais, qui portait toutes mes créations avec fierté, malgré qu'elles n'étaient vraiment pas terribles. On imagine à 8 ans. Donc voilà, c'est comme ça qu'est venue la passion. Et j'ai toujours su que je voulais faire ça depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Oui, alors ta première expérience était quand même particulière avec la machine à coudre, ce coudre le doigt. D'ailleurs, tu as gardé des cicatrices de cette petite mésaventure ?

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas gardé de cicatrices. À 8 ans, on cicatrise très bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu es la fondatrice d'une marque, l'Americana Pattern. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est l'Americana Pattern et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    Alors l'Americana Pattern, c'est la société Sagaya. Je suis la société Sagaya et j'ai ma marque l'Americana Pattern. Donc la société Sagaïa, en fait, je travaille pour... J'ai deux casquettes. Chez la casquette, je travaille pour les professionnels. Donc je fais la partie modéliste pour les professionnels. Donc j'accompagne en fait les marques, la plupart du temps, moi, les nouvelles marques à se lancer. Donc elles ont un projet de vêtements, une marque de vêtements. Donc je les accompagne en faisant toute la partie prototype, gradation, fiches techniques. Je les accompagne jusqu'à la production. Et ensuite, voilà, elles vont toutes seules jusqu'au bout. Et à côté de ça, j'ai ouvert aussi l'americana pattern. Donc là, je fais des patrons de couture pour les particuliers. Donc là, je fais cette partie-là. Dans les patrons de couture pour particuliers, je fais des vêtements femmes. Et c'est beaucoup de vêtements femmes. Il y a bien 80% de vêtements femmes, un petit peu de vêtements enfants et un peu de vêtements hommes. Donc voilà ce que je fais en gros chez l'americana pattern.

  • Speaker #0

    Mais alors Elisabeth, est-ce que tu es américaine ou tu as choisi le nom de l'americana pattern par fantaisie ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas américaine et je ne parle pas très bien anglais, donc ce serait un petit peu bizarre. J'ai choisi ce nom, l'americana pattern, tout simplement parce que l'envie de la couture m'est venue de ma maman. Et mes parents, les deux, sont originaires de l'île de Madère. Et en fait, dans cette île, il y a plein de petits villages. C'est tellement petit, ce n'est pas plus grand que la Réunion, c'est vraiment une toute petite île. Tout le monde se connaît. Et les gens se connaissent et s'appellent par des surnoms. Donc il faut connaître parce qu'en fait les portugais la plupart du temps ils ont les mêmes noms de famille, les mêmes prénoms. C'est difficile de les différencier, surtout dans des petits villages. Donc on les différencie avec des surnoms en fait. Et ma mère, son surnom c'était l'américaine. Donc l'américaine. Et du coup tout ça, ça lui venait parce que son père était bien madérien, il n'y avait pas de soucis. Mais il travaillait au Brésil, donc il partait en bateau au Brésil pendant des mois. Et quand il revenait, on l'appelait l'Américain, parce qu'il partait en Amérique travailler. Donc voilà, au Brésil, c'était l'Amérique. Donc du coup, voilà, c'était l'Américaine. Donc elle, ça a été la fille de l'Américain. Et nous, du coup, on est devenus les filles de l'Américaine. Donc quand on est en vacances à Madère, on nous appelle la fille de l'Américaine. On nous appelle la fille de l'Américaine. Quand on nous croise, c'est comme ça qu'on nous connaît. Et du coup, voilà, c'est comme ça que j'ai pris ce surnom par rapport à celui de ma maman. Voilà, pour l'honorer, en fait, que c'est grâce à elle que j'ai eu cette passion. Donc, j'ai choisi de prendre son surnom, l'americana. Et pour la société Sagaya, c'est pareil, c'est le surnom de mon papa, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce sont des jolis clins d'œil à tes parents. Et donc, tu es aussi modéliste pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, je suis modéliste pour les professionnels. Ça va faire, en fait, c'est mon métier de base. Ça fait plus de 20 ans que je travaille comme modéliste.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que tu peux rappeler ce qu'est le métier de modéliste ? Parce que je pense que tout le monde ne sait pas exactement ce que c'est par rapport à styliste par exemple.

  • Speaker #1

    En fait, pour moi, une modéliste intervient après le styliste. En général, le styliste va être plutôt créatif dans ce qui est dessin, croquis. Donc, il va arriver avec des idées, un peu comme mes clients, c'est un peu les stylistes de la marque. Donc, ils arrivent avec leurs idées, soit sur croquis, photos, des idées que je vais mettre à plat en fonction de ce qu'ils ont dans la tête. Et en général, ils arrivent plutôt déjà avec leurs idées, ils savent déjà un peu où ils veulent aller. Donc, une fois que j'ai des croquis, moi, j'interviens à ce moment-là. C'est-à-dire, après les croquis, je vais créer le patronage de base qui va ressembler et monter le prototype pour donner vie à leur dessin. Une fois que j'ai donné vie à leur dessin avec un prototype, on fait les essayages. Une fois qu'on a fait les essayages, on regarde si tout est OK. Il y a toujours des modifications. Il y a toujours des modifications de position de poche, de largeur. Le volume, on le veut plus, on le veut moins. Ça peut être des modifications parce que je n'ai pas forcément bien compris. En général, c'est surtout des modifications parce que le client, une fois fini, il se rend compte. compte que en fait non il veut plus ça, il veut la taille plus haute ou plus basse, des manches plus longues donc ça va être plutôt voilà à ce moment là le client aussi va évoluer dans sa recherche et va avoir des modifications. Ensuite une fois que j'ai fait ce prototype qui est mis au point, seulement à ce moment là on intervient sur la gradation. Donc là je veux faire la gradation de la taille, ça dépend des clients, la plupart des clients ils vont du 34 au 46, il n'y en a pas beaucoup qui font des grandes tailles, en tout cas pas dans mes clients. Après ça, je fais un dossier technique qui va accompagner le patronage. Ce n'est pas un tutoriel comme je fais pour l'americana, ce serait vraiment trop long à faire. La fiche technique que je fais, c'est vraiment un croquis technique avec les indications de montage, si on veut des surpiqures, des aiguilles, des nervures. Le montage un peu basique, c'est une explication, plus un tableau de mesure, bien sûr. Un tableau de mesure que le confectionneur doit respecter, avec des tolérances. des tolérances de mesure. Et une fois que le confectionneur, en fait, une fois que ça part au confectionneur, moi, je n'interviens plus à ce moment-là, mais en tout cas, il a tout ce qu'il faut de ma part, le patronage informatique, plus le dossier technique pour pouvoir lancer la production.

  • Speaker #0

    Donc, le client arrive avec une idée précise de ce qu'il souhaite pour son modèle. Toi, tu réalises le patronage, le dossier technique et les modifications qu'il faut pour la confection du modèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment est née l'Amerikanapattern ?

  • Speaker #1

    Alors l'Amerikanapattern est née en 2020, j'allais dire, enfin pas pour les gens, mais en tout cas moi de mon côté j'ai commencé en 2020 pour cette activité. Donc en fait je travaillais, avant cette activité je travaillais dans une entreprise qui était filière textile, on était négoce de tissus, donc je suis arrivée dans cette société pour, ils vendaient du tissu. Et la plupart des clients maintenant ne voulaient plus acheter le tissu, ils voulaient la confection jusqu'au bout. Donc du coup, j'ai intégré cette société pour m'occuper de cette partie-là, toute la partie fabrication, production. Donc voilà, j'ai mis en place toute cette partie-là. Et au bout de 10-12 ans, 10 ans, oui, je me suis rendu compte que j'avais envie de travailler à mon compte. Ça faisait longtemps, longtemps que ça me trottait dans la tête de faire des patrons de couture pour les particuliers. Ça fait longtemps que je voulais mettre à disposition mon savoir, aider les gens. à créer leurs vêtements de A à Z. Et surtout, moi, ce qui me tenait à cœur, vraiment, c'était la plupart des personnes que je voyais, elles me disaient, le pantalon, c'est trop difficile, la braguette, c'était insurmontable. Et du coup, j'avais vraiment à cœur de faire en sorte que le pantalon soit accessible à tout le monde, même aux débutants. Parce que pour moi, c'est juste des points techniques, il n'y a rien de compliqué. Donc, je voulais vraiment faire des tutoriels pour que ce soit accessible pour tout le monde, le pantalon. J'espère que le pari est réussi.

  • Speaker #0

    Je ne vois que de bonnes appréciations à propos de tes patrons de pantalon et qui ont donné envie à certaines personnes de se lancer alors qu'elles avaient peur. Donc franchement, je pense que le pari est tenu. Tu as quatre soeurs et sept frères, tu as dit je crois. Tu es la seule des enfants à coudre ou c'est une affaire de famille comme disait la chanson ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas la seule, mais on n'est pas beaucoup. on aurait pu être plus. Donc les garçons, personne ne s'est mis à la couture, personne, à part mon papa, lui qui cousait quand même ses boutons, ses bourrelets, il les faisait lui-même. Mais du coup, non, on était… Donc ma petite sœur a voulu, elle, faire aussi un CAP couture, mais alors ce n'était pas du tout pour elle, ça s'est arrêté après son CAP, ce n'était pas du tout pour elle la partie manuelle. Mais j'ai ma sœur aînée, elle qui est aussi dans la couture, qui aussi fait des vêtements, qui a travaillé… qui a travaillé en couture quand elle était jeune. Et après, elle a fait ça pendant 2-3 ans. Elle a eu son CAP et après, elle a travaillé comme vendeuse. Et seulement 20 ans, plus de 20 ans après, elle s'est remise à la couture. C'est remis à la couture pour son plaisir. Les autres sont plutôt réfractaires, j'allais dire. Elles ne savent pas coudre un bouton. Dès qu'il y a un bouton à faire ou un ourlet, c'est pour moi ou c'est pour ma grande sœur. Après, quand on n'aime pas ça, même un bouton, on ne sait pas faire.

  • Speaker #0

    Là, tu parlais de ta sœur qui a un CAP couture. Quel est ton parcours, toi ?

  • Speaker #1

    Mon parcours que j'ai eu pour devenir modéliste, je n'ai pas fait de CAP parce que j'ai commencé par une section générale quand j'étais jeune. En quatrième, je voulais déjà faire de la couture, mais c'était mal vu d'aller dans des projets professionnels. C'était assez mal vu. Comme j'avais des bonnes notes, on m'a dit qu'il fallait absolument continuer une section normale. J'allais dire, voilà, normale. Du coup, j'ai fait ma seconde. J'ai fait une première STT, donc c'était sciences techniques et tertiaires. Et en fait, là, je me suis dit non, j'en ai marre d'écouter ce que les gens me disent. Moi, je veux faire de la couture. Donc, du coup, j'ai laissé tomber ce bac et je suis partie en couture. Et du coup... J'ai pu intégrer directement, en ce temps-là, il y avait encore les BEP. Donc, je n'ai intégré pas le CAP, parce que j'avais déjà un niveau assez élevé, question des cours. Donc, j'ai intégré un BEP. Ensuite, à la fin de mon BEP, j'ai fait un bac pro. Et c'est vrai que moi, je voulais continuer absolument. Je ne voulais pas juste être couturière. Moi, j'avais vraiment envie de faire modéliste sur informatique. C'est vraiment ce qui m'intéressait. Et en bac pro, je me rappelle, quand on essaye de nous conseiller, on nous disait, après un bac pro, on doit travailler. Moi, je leur disais non, je veux continuer. Je veux être modéliste, on me disait, mais personne n'y arrive, les bacs pro c'est très compliqué, s'il y a une place, c'est pas plus. Puis je leur disais toujours, s'il y a une place, ce sera pour moi. Et j'irais jusqu'au bout. Et du coup, j'ai postulé pour être en BTS, donc j'ai été acceptée. Donc j'ai fait mon BTS pour vraiment être modéliste. Et ensuite, après le BTS, j'ai commencé à travailler dans une entreprise. Et après, j'ai repris des études pour faire une licence.

  • Speaker #0

    C'est un parcours très complet. Je découvre d'ailleurs une Elisabeth très persévérante. Tes parents te soutenaient justement dans ton envie de poursuivre dans la couture et plus précisément le modélisme ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était surtout ma maman qui s'occupait plus ou moins de nous pour la partie scolaire. Mon papa était quand même assez discret de ce côté-là, il nous laissait faire comme on avait envie. Et en fait, ma maman, étant d'une grande famille, on était 12 enfants. On n'avait pas forcément les moyens, mais ma maman me disait toujours « Les études que vous voulez faire, faites ce que vous voulez, je me débrouillerai pour trouver des solutions pour payer s'il faut. » Donc c'était vraiment son point de vue. Elle ne m'a jamais poussée à faire un métier plus qu'un autre, c'était vraiment faire ce que j'avais envie, que ce soit de la couture, que ce soit autre chose, il n'y avait pas de soucis pour elle. Après, pour dire le vrai, elle aurait aimé, comme elle avait 12 enfants, un plombier, une coiffeuse, une couturière, un doc. elle aurait aimé avoir tous les métiers mais bon ça s'est pas passé comme ça mais elle aurait bien aimé voilà que chacune ait un métier un peu en fait je crois qu'elle était plus du côté des métiers manuels puisque les autres métiers elle ne les connaissait pas forcément c'était trop abstrait pour elle donc voilà après c'était soit couturière ça lui convenait très bien si je voulais travailler à l'usine il n'y avait pas de souci enfin il y avait vraiment peu importe si on voulait faire des grandes études pour être professeur il n'y avait pas de souci elle nous soutenait J'ai une sœur qui a fait ça, des grandes études pour être professeure, donc il n'y a pas de souci, elle a soutenu tout le monde dans ce qu'on voulait faire.

  • Speaker #0

    Très important d'avoir le soutien de sa famille aussi dans ces moments-là. Comment tu fais pour rester à la pointe de la mode et de suivre les tendances ?

  • Speaker #1

    En fait, je travaille avec des professionnels, donc toujours avec des nouveaux clients, donc ils lancent leur marque. Donc quelque part, indirectement, je suis toujours à la pointe de la mode parce qu'eux, ils suivent la mode excessivement. Par rapport à leurs modèles, ça m'influence parce que les modèles me plaisent. Quand on est dans un projet, il n'y a pas que ça. Je regarde aussi beaucoup les défilés, je regarde aussi beaucoup ce qui se passe dans les magazines. J'achète des magazines de mode pour m'inspirer, pour regarder ce qui se fait en tendance, en couleur, en coupe. Il n'y a pas parlé d'Emma, qui fait partie de la société Sagaya. Il y a aussi une alternante sur un DNMAD. Il est sur trois ans. Et c'est vrai qu'elle est jeune, elle a 20 ans. Donc, du coup, elle a aussi des idées très jeunes. Donc, j'aime bien aussi prendre en compte ses idées. Donc, les dernières collections qu'on a faites, elle a pris les modèles l'americana et elle a regardé les matières à mettre en adéquation, les coloris. Et je m'inspire aussi beaucoup de ma fille qui est au collège parce qu'à ce stade-là, en fait, ils sont toujours à la pointe de la mode. En tout cas, ma fille, elle aime bien, voilà, elle suit énormément la mode. Donc, elle m'influence aussi beaucoup parce qu'elle regarde encore plus que moi tout ce qui est mode. Donc, elle m'influence énormément sur toutes les tendances actuelles. des choses que j'aime pas forcément, mais que des fois, au bout de quelques mois, on commence à voir de plus en plus, et on se rend compte qu'à force, si, on aime, parce qu'on en voit de plus en plus. Et voilà, dernièrement, ce qui est apparemment tendance, c'est les pantalons parachute. Alors ça, c'est quelque chose que je n'aime pas trop. Mais voilà, c'est quelque chose qui va sûrement venir de plus en plus. Et peut-être que je sortirai un pantalon parachute.

  • Speaker #0

    Justement, Elisabeth, quelles sont les tendances actuelles dans l'univers de la couture qui t'inspirent le plus dans la création de tes patrons ?

  • Speaker #1

    C'est surtout la partie de l'univers de l'île. C'est ce qui m'a toujours plu le plus. C'est ce que j'aime travailler, tous les vêtements techniques, j'allais dire. Un peu comme le jean, les chemises, tout ce qui est un peu technique, des produits bien techniques. Et là, ce qui m'impure le plus, c'est qu'en ce moment, on se rend compte que quand je regarde un peu les tendances, j'ai l'impression que le slim commence à s'endormir, mais il y en a toujours du slim. C'est vraiment quelque chose qui a été détrôné, il a détrôné tous les modèles. Il y en a toujours, mais j'ai l'impression qu'on commence quand même à aller plus vers du large, des pantalons plus droits, des pantalons larges, des pantalons avec des... poches, des pantalons cargo. Donc j'essaye vraiment de développer, de regarder par rapport à l'inspiration des coupes de jeans en fait. J'essaye de regarder plusieurs coupes de jeans. Donc là vraiment ce que je vais développer c'est essayer d'avoir le plus possible de coupes différentes de pantalon. Quand je dis jeans, après on peut les faire dans d'autres matières, mais en tout cas à la base c'est la coupe de jeans. J'ai voulu lancer des push-up parce que des pantalons, des patrons de pantalon on en voyait quand même, pas énormément, mais on en voyait quand même. Mais des push-up c'est vrai que j'en avais pas vu. Donc je me suis dit que c'est pour ça que j'ai commencé par des push-ups, parce que c'est quelque chose que je ne voyais pas du tout. On me dit qu'il faut regarder un peu plus ses concurrents. Je ne les regarde pas assez souvent et du coup, le risque c'est d'un moment sortir un modèle un peu similaire. C'est vrai qu'on n'a pas envie de se faire de longues fronces les unes aux autres, on a envie d'avoir des modèles un peu différents. On n'a pas envie de copier une autre. Des fois on sort des modèles, on se rend compte que si il y a quelqu'un qui a sorti un peu dans le même esprit, ce n'est pas qu'on a voulu copier, c'est qu'on a eu les mêmes idées au même temps. Une fois qu'on a développé ce modèle, on ne va pas ne pas le lancer parce que quelqu'un l'a déjà lancé. C'est vrai que c'est toujours un peu délicat. Après, je me dis que pour ne pas arriver à ça, il faut trouver des modèles qui sont vraiment différents, comme pour le push-up, qui sont vraiment différents. Mais après, à côté de ça, je me dis qu'il faut aussi des basiques, même s'il faut aussi des basiques, des petits tops basiques, des petites choses basiques, qu'on va peut-être retrouver chez plusieurs marques, mais il faut quand même des petits basiques pour les clients qui veulent faire un produit assez rapide, basique. Après, s'ils connaissent la marque, l'Americana ou une autre, ils vont choisir le top basique, ça va être peu importe. Quand on connaît une marque, on sait que les mensurations nous conviennent. Du coup, on va plus aller vers une marque. Parce qu'il y a des choses, des gens qui disent, des sweats, il y en a plein, des sweats, il y en a partout. Mais le problème, c'est qu'en fonction de la coupe, le croquis va ressembler à n'importe quel autre croquis, mais en fonction de la coupe, ça va être différent quand même.

  • Speaker #0

    Les tendances actuelles pour toi sont au niveau des pantalons. Tu as parlé du push-up que tu as développé. On peut parler par exemple des patrons des pantalons 12, 12 soeurs, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Exactement, 12, 12 soeurs qui ont un push-up avec une incrustation et le pantalon Praserès qui a un push-up sous forme de pince en fait et pas d'incrustation.

  • Speaker #0

    Puisqu'on est dans les noms de tes patrons, est-ce que tu peux nous dire comment tu choisis le nom de tes patrons et quel rôle il joue dans ton processus créatif ?

  • Speaker #1

    Mes patrons, en fait, j'essaie de leur donner des noms, je prends des thèmes à l'année. de mettre des thèmes à l'année, comme ça quand j'en prends des modèles, je saurai de quelle année en fait, quelle année j'ai créé ces modèles. Je trouve que c'est plus simple pour moi de faire comme ça. Donc la première année, on avait créé des modèles, donc ça s'appelait Belle, Douce, c'était tous les adjectifs en fait, les adjectifs qualificatifs un peu, donc voilà, des termes un petit peu, voilà, ces termes-là. Et la deuxième année, j'ai voulu donc mettre à l'honneur ma maman, du coup j'ai pris le nom de ville de son île, Grasse. Grasse, il y avait Praserès, Pras, voilà des noms un peu plus difficiles à prononcer, la plupart, Canissou. Et cette année, en fait, j'ai demandé à toute une petite équipe Alsace Couture, là, on se fait des petits défis de temps en temps, donc je leur ai demandé à elles quels thèmes, et elles m'ont proposé les gourmandises. Donc cette année, on est parti sur le thème des gourmandises, donc Tophie, Kibove, voilà, tous ces termes-là.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le thème de l'année, gourmandise. Et puis, petit message aux auditeurs, si vous avez des idées de thèmes pour les patrons de l'année 2024, écrivez-les-nous en commentaire sous le podcast. Elisabeth, ça pourrait être une idée d'ailleurs, un petit défi pour trouver le prochain nom de la collection de 2024 et peut-être remporter, je ne sais pas, tous les patrons de cette année-là.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas encore pensé au thème de l'année prochaine. Donc oui, pourquoi pas mettre un petit défi et gagner tous les patrons.

  • Speaker #0

    Parmi tes patrons de couture ? Tes patrons de pantalons sont très largement plébiscités. De nombreux couturiers et couturières ont réussi leur premier pantalon à braguette grâce à tes patrons. J'en suis la preuve ! Comment es-tu devenue une spécialiste de patrons de pantalons ?

  • Speaker #1

    Après mon BTS, j'ai commencé tout de suite à travailler, j'ai trouvé un métier tout de suite en tant que modéliste dans une entreprise pour vêtements enfants. Ça s'appelait SBR en ce temps-là, ça a duré trois ans, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé, comme beaucoup d'usines de textile. On fabriquait sur place, on faisait les prototypes, on faisait beaucoup de choses sur place. Et en fait, on m'a mis sur des vêtements pantalon, enfant, jeune fille, 13-14 ans. sur cette partie-là, sur plusieurs vêtements, et ils se sont rendus compte que la partie pantalon, ça leur condamnait vraiment, que j'arrivais vraiment à mettre en forme ce qu'ils avaient mis sur le croquis et tout ça. Et du coup, on m'a mis sur cette mission-là, pantalon, parce qu'ils voyaient que j'étais beaucoup plus douée sur la partie pantalon. En tout cas, il y avait deux autres modélistes qui étaient là avant moi, et apparemment, le pantalon, ce n'était pas ça. Et moi, je suis arrivée, et ils ont vu que j'avais quelque chose pour le pantalon. Donc, j'ai travaillé sur le pantalon pendant trois ans. Ensuite, après, j'ai eu mon licenciement. Je suis partie, c'est là que j'ai fait ma licence. Et après, j'ai repostulé à un poste, c'était des anciens responsables de chez Big Star, qui relançaient des pantalons des jeans, qui voulaient relancer leur marque de jeans. Du coup, ils m'ont pris pour faire toute cette partie-là. Je me suis occupée de tout, il n'y avait personne d'autre qu'un modéliste. Je me suis occupée de tout, il y avait juste un responsable qui était là et qui lui avait l'habitude de tout ce qui était pantalon, il travaillait avec les usines en Tunisie. Et lui en fait il m'a appris toutes les astuces sur le jean, il m'a vraiment appris toutes les astuces de couture, de valeur de couture, vraiment tout ce qui comportait le jean, comment monter les braguettes, la ceinture, toutes les astuces de production en fait. Donc j'ai appris avec lui beaucoup cette partie-là. Et après pareil, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé. Et j'ai trouvé après une entreprise, donc chez Filet à Textiles. J'étais censée travailler toute la partie soirée, des tissus de chez Phileas Textiles, les robes, les jupes, tout ce qui était soirée. Et en fait, j'ai réussi, je ne sais pas comment, mais en tout cas à plus diriger sur le pantalon, la société, en travaillant avec les tissus de chez Velcorex, qui sont plutôt velours, gabardis, donc toute la partie pantalon. Du coup, on a développé 90% de nos clients, ils venaient chez nous pour du pantalon. Du coup, j'ai développé vraiment cette partie-là et j'étais souvent en déplacement au Maroc, dans les usines, pour voir. Toutes les machines de production, j'ai vu vraiment en réel, les machines des ceintureuses, toutes les machines qui sont vraiment spécifiques aux jeans, toutes celles qui font les bar-taps, les poses de passants, toutes ces machines, les coutures rabattues, tout ça, c'est vrai que je l'ai vécu au quotidien, je me déplaçais souvent pour aller voir, dès que ça arrivait les productions, j'allais sur place pour suivre la production, pour être sûre qu'il n'y avait pas de problème en production, que tout était bien inspecté pour le client.

  • Speaker #0

    Au début, tu n'avais pas forcément une appétence pour le pantalon, mais c'est venu au fur et à mesure de tes expériences et tu t'es découverte une passion pour le patronage de ces pièces. Tu le disais tout à l'heure, en tant que modéliste, tu as travaillé avec différentes matières, notamment la gabardine et le velours chez Velcorex. Quel matériau conseilles-tu pour débuter en couture, notamment pour coudre des pièces comme des pantalons ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai travaillé avec ces gabardines chez Vectorex, c'est des tissus chez Pilea, très fluides en fait, c'est des viscoses très fluides, haut de gamme. Et c'est vrai que pour moi, la difficulté à apprendre à quelqu'un à coudre, ce n'est pas les techniques, pour moi les techniques, on suit des points les uns après les autres, des pas à pas, et ça va tout seul. En travaillant sur des gabardines et des velours, c'est des matières qui sont faciles à travailler, donc ça va tout seul. Mais par contre, travailler sur de la viscose, faire des robes, des tops en viscose... Donc là, on a beau expliquer aux gens les étapes, en fait, là, ça va tout se passer au toucher, en fait, la sensibilité avec la matière, pour pas qu'elle se déforme, pour pas que ça glisse, pour pas qu'elle se détende. Et toutes ces parties-là, pour moi, c'est avec l'expérience qu'on apprend. C'est un peu difficile à expliquer, voilà, en tutoriel papier. Moi, je dis toujours, une débutante, pour commencer, utiliser du wax. Avec le wax, ça va tout seul, ça se trouve tout seul, le wax. Je trouve que c'est vraiment une matière vraiment idéale pour les débutants. C'est quelque chose qui ne boucle pas, facile à travailler, facile à repasser. Vraiment, commencer avec du wax, je pense que c'est une très bonne idée, en tout cas pour apprendre toutes les parties techniques.

  • Speaker #0

    Durant tes expériences chez les pros, justement, est-ce qu'il y a des matières que tu as moins aimé travailler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a des matières que j'ai moins aimé travailler par rapport aux pros. Il y a des matières qui se donnent un super rendu, donc la soie. La soie, 100% soie, c'est vraiment magnifique, le rendu est magnifique. Mais la soie, il faut savoir qu'elle se travaille la plupart du temps dans le biais. C'est juste infernal quand on fait des longues robes évasées sur les côtés. Il y a toujours une partie, il faut toujours essayer de bien régler sa machine parce que ça va grigner, on va avoir un côté qui va être un peu plus long que l'autre. Donc pour moi, c'est toute cette partie-là, la mise au point d'un... d'un modèle en soi c'est vraiment compliqué surtout en sachant qu'un prototype on peut prendre son temps et encore c'est difficile à gérer, dès que c'est coupé dans le biais c'est assez difficile à gérer en tout cas d'avoir quelque chose de bien symétrique et après je me dis bon les prototypes c'est assez difficile mais c'est après en production les clients veulent toujours quelque chose de vraiment parfait, de nickel en fait et il y a des matières comme ça ou des choses qu'on trouve qu'on peut avoir vraiment quelque chose de parfait en tout cas en mesure ça se détend toujours un peu plus Donc c'est de faire passer aux clients qu'il faut des tolérances un peu plus hautes en fait, de ce qu'ils demandent à la base.

  • Speaker #0

    Peux-tu partager une anecdote ou un moment mémorable que tu as vécu en tant que modéliste ?

  • Speaker #1

    Pour le client de Vernois, on avait plus de 3000 pantalons à faire, et en fait on a fait les prototypes, ils ont validé les prototypes, les têtes de série, et on a lancé la production. Et ce qui s'est passé c'est que dans la gradation du positionnement de ma poche, je me suis trompée entre les plus et les moins. La poche, à la place d'être parallèle au sol, elle tombait vers le bas, ce n'était pas beau aux portées. Je me suis trompée dans l'évolution entre le plus et le moins. Du coup, l'usine a monté les pantalons, ça n'a rien choqué, ils ont tout monté et une fois que le client a reçu son pantalon, c'est le client qui a remarqué. Pour cette production, je ne suis pas allée sur place pour vérifier parce que c'était déjà une production, un modèle qu'on avait déjà lancé. plusieurs saisons, ce n'est pas la première saison qu'on faisait avec eux ce pantalon. Et du coup, le client, bien sûr, a refusé tous les pantalons, donc n'a pas compris. Et après, en fait, c'était comment faire pour rectifier le problème ? Parce que quelque part, bien sûr, on était en tort, mais d'un autre côté, il n'y avait rien dans le cahier d'écharpe qui nous indiquait ces mesures. Donc du coup, c'était trouver juste un compromis entre les deux. OK, on a fait une erreur, mais d'un autre côté, ils ne nous ont pas précisé ces mesures, donc ça aurait pu être mieux. correct que j'avais fait juste que visuellement ça ne leur plaisait pas donc voilà donc on a dû après je me sens que je peux trop de souvenirs comment ça s'est terminé mais il semble qu'on a dû reprendre tous les pantalons enlever les poches et on a dû recouper des poches un petit peu plus grand un petit peu plus grande de 1 cm pour pouvoir repositionner dessus repositionner dessus parce que les pantalons ont été c'était des pantalons qui passaient les verts en teinture donc ils reviennent de teinture reviennent donc quand on découille a toujours des petits problèmes en dessous Donc, on a cherché des solutions pour ajouter des bandes, pour ajouter des petites choses. Et il me semble qu'à la fin, on a rajouté une petite poche par-dessus. Je ne sais plus comment ça s'est terminé, mais le client a quand même accepté avec une modification. Ah oui,

  • Speaker #0

    j'imagine quand même le coup de stress. Comment tu parviens à maintenir un équilibre entre ton activité professionnelle en tant que modéliste et ta marque l'Americana ?

  • Speaker #1

    Je passe toujours les professionnels en priorité. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est eux qui me font vivre. Il n'y a pas d'autre... Voilà, ce n'est pas parce que je préfère travailler pour eux. S'il n'y avait pas cette partie professionnelle, l'americana, je ne pourrais pas en vivre. C'est vraiment très difficile. Je ne sais pas si je suis la seule dans cette situation, mais travailler ses patrons de couture, c'est vraiment très difficile d'en vivre. Il faudrait... Je pense qu'on en vit, il faut faire d'autres choses à côté, vendre du tissu, faire des ateliers de couture, mais que du patron de couture. Pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas viable. Mais en tout cas, voilà, clairement, c'est les professionnels. Donc... Mais après, les professionnels, ça me prend beaucoup moins de temps. J'allais dire, on va dire, c'est le pourcentage 20-80. Donc, les professionnels, ça me prend 20% de mon temps pour 80% de mon chiffre. Et l'americana, ça me prend 80% de mon temps pour 20% de mon chiffre. Donc, quelque part, si on écoute les financiers, il faut arrêter l'americana. Mais là, non. Parce que moi, c'est quelque chose que j'aime et c'est quelque chose que je veux vraiment développer. Et j'aimerais vraiment un jour pouvoir en vivre. En tout cas, tant que je peux continuer à le faire, je continuerai à le faire. J'espère vraiment que ça grandira de plus en plus et que je pourrai travailler un jour que pour l'americana et arrêter les professionnels.

  • Speaker #0

    L'americana, c'est quelque chose qui t'inspire et qui te galvanise, qui te donne envie de continuer aussi. Comment tu gères les conflits ou les difficultés éventuelles avec tes clients et comment tu y réponds ? Je parle de clients dans ta partie pro.

  • Speaker #1

    Pour les clients, pour la partie pro, pour les conflits, c'est vraiment une partie que je n'aime pas du tout. C'est la partie conflit, que ce soit... ou les clients, que ce soit dans ma vie personnelle, c'est vraiment quelque chose que j'ai vraiment du mal à gérer. J'évite, j'essaie d'éviter le plus possible les conflits. Pour moi, c'est très difficile. Il y a des gens qui te nourrissent des conflits. C'est quelque chose que j'ai vraiment du mal. Et c'est vrai qu'en général, quand j'ai un conflit avec un client, je ne réponds pas tout de suite, parce que autrement, je répondrais en colère la plupart du temps. Donc du coup, je laisse passer quelques jours avant de pouvoir gérer cette partie. Et bien sûr, j'ai l'appui de Pierre, mon mari, qui est là et qui m'aide vraiment à formuler tout ça. C'est lui qui va surtout appeler les clients pour en discuter parce que moi je suis trop dans les sentiments et ça ne va pas. J'ai du mal à faire passer le message correctement. Donc lui il est beaucoup plus calme, plus posé. Il est extérieur presque au problème. Donc il va mieux savoir gérer cette partie-là. que moi qui vais prendre trop à cœur en fonction des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est souvent des petits conflits, des petites choses, on n'est pas d'accord, on ne s'est pas mis d'accord dès le début, ou qu'en tout cas apparemment ce n'était pas assez clair, c'est des petites choses. Après, comme je travaille maintenant à mon compte, c'est plus comme quand j'étais dans la société, on avait un client qui nous embêtait, on était quand même obligé de travailler avec, il fallait qu'on fasse avec, on n'avait pas le choix, notre patron nous interdisait d'arrêter un client, donc il fallait toujours trouver une solution pour travailler avec. Maintenant, en travaillant mon compte, quand il y a un client avec qui ça ne va plus, j'arrête. Je termine le projet jusqu'au bout, je ne le laisse pas en plein milieu, jamais. Je vais jusqu'au bout du projet, mais après je ne reprends pas un projet derrière avec lui.

  • Speaker #1

    Comment tu concilies la créativité artistique avec les aspects administratifs et financiers de ton entreprise ? Tu nous as dit que c'est ton mari Pierre qui prenait beaucoup en charge certaines choses administratives. Mais je suis sûre que tu fais d'autres choses toi aussi en plus de la partie créative.

  • Speaker #0

    En fait je fais en effet d'autres choses en plus de la partie créative, modélisme. C'est la partie aussi, la partie, celle que je suis en train de faire avec toi, toute la partie j'allais dire un peu communication, marketing, Instagram, Facebook. Donc toute cette partie-là aussi pour moi c'est une partie assez lourde. Vraiment, je ne sais pas si on est toutes dans le même cadre, des personnes qui ne font pas trop de couture. mais vraiment c'est une partie qu'on doit gérer, on doit être très présent sur les réseaux si on veut en tout cas se faire connaître et grandir on doit être très présent sur les réseaux et je ne sais pas, je ne veux pas dire que c'est pas compatible, en général on aime bien créer, on aime bien travailler, faire avancer des choses mais cette partie là d'être toujours sur le réseau, montrer ce qu'on fait, expliquer c'est j'allais dire, c'est pas qu'on se force, enfin si quelque part on se force, on est en plein travail et tout d'un coup on se dit ah merde il faut que je m'arrête, il faut que je fasse une story, il faut que je montre ce que je fais En fait, ça nous coupe un peu dans ce qu'on fait et pour moi, c'est toujours difficile. L'idéal pour moi, ce serait d'avoir quelqu'un à côté de moi qui, pendant que je travaille, pense à se dire « tiens, je vais aller la filmer, je vais regarder ce qu'elle fait, je vais filmer, je vais alimenter les réseaux » . Mais je n'ai pas cette personne. Mais pour moi, il faudrait une personne en plus pour venir faire cette partie-là. Parce que moi, ce n'est pas une partie de mon ADN, du coup, ça me prend énormément de temps. Et je pense que si je prenais quelqu'un qui occupait des réseaux, toute la partie communication, marketing… Je pense que Bernadette Vierge serait plus fluide pour elle parce que c'est son métier, moi pas du tout. Et peut-être qu'on gagnerait en réactivité, en temps. Ça c'est une partie que j'ai réfléchi à sous-traiter en fait, cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une partie qui est très chronophage et qui te coupe dans ton élan créatif aussi. Donc on a parlé des réseaux sociaux. Comment décrirais-tu la communauté couture qui te soutient ?

  • Speaker #0

    Heureusement qu'elle est là, j'allais dire. C'est vrai que sans elle, je pense qu'on laisserait tomber. Quand je dis on, je pense que je ne suis pas la seule des créatrices en couture. Si on n'a pas une communauté couture derrière qui nous suit, parce que nous, en fait, ce qu'on fait, on le fait pour les autres. On ne le fait pas pour nous, en fait. Moi, je ne le fais pas pour moi. Je le fais pour les autres, pour aider les autres, pour qu'ils puissent coudre plus facilement. Quand je vois des fois comme les personnes galèrent sur certains points, sur certaines choses en couture, et j'ai tellement envie de les appeler et de leur dire, c'est facile, on fait comme ci, on fait comme ça. J'ai vraiment envie de transmettre cette partie-là. et les aider. C'est vrai que je fais des patrons de couture pour les gens, pour cette partie-là. Et du coup, c'est vrai que du coup, en passant par des testeuses, j'ai un beau réseau de testeuses, j'en ai pas mal, qui me soutiennent tout le temps, qui sont tout le temps là, elles sont là pour partager avec moi, pour me dire ce qui va, ce qui ne va pas, et en général, c'est toujours assez positif, il y a très peu de points négatifs, donc c'est vrai que ça me donne confiance en moi et je me rends compte que ce que je fais, ça tient la route et que... ça convient aux personnes. Et du coup, c'est vrai, heureusement qu'il y a toute cette communauté, comme la communauté Alsace Couture que je vois en réel, parce que la communauté testeuse, on ne les voit pas en réel. Mais la partie Alsace, j'allais dire grâce aux coutures de Tiffany, qui vraiment, elle, a fait le lien entre nous. Elle a fait un repas pour... on a appris à se connaître. Depuis maintenant, j'allais dire, on se quitte plus. Tous les deux, trois mois, on se voit pour faire nos petits shootings photos par rapport à nos défis. Et ça, c'est vrai, c'est pareil, c'est quelque chose aussi qui motive énormément. On partage notre passion avec d'autres personnes comme nous et ça c'est vraiment important.

  • Speaker #1

    Les rencontres en vrai avec d'autres couturières, ça doit donner un petit peu de boost au moral je pense. Est-ce que tu peux partager avec nous une expérience où tu as accompagné une marque naissante dans le lancement de leur première collection ? Et comment... Tu as ressenti des choses ? Si ça a été gratifiant pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je voulais partager une marque naissante qui me tient à cœur plus que les autres, ça s'appelle Asur. C'est une cliente qui est venue me voir pour ce projet, avec qui ça a vraiment matché. C'est pareil, je veux travailler avec des gens avec qui le feeling passe, avec qui je m'entends bien. Pour moi, c'est très important ce côté-là, puisqu'on se voit souvent, on discute des points qui vont ou qui ne vont pas. Il faut absolument qu'il y ait une bonne entente. Cette créatrice, cette marque, qui s'appelle Catherine Roth, a lancé son pantalon. C'est un pantalon bien spécifique. Elle partait du principe qu'elle voulait un pantalon qui était évolutif, j'allais dire, mais pas évolutif au niveau du ventre, parce qu'elle trouve que les femmes, à partir d'un certain âge, on a le ventre qui nous dérange un peu. C'est-à-dire, le matin, elle partait du principe qu'on se lève, on a le ventre plat. Le midi, on mange, on a le ventre qui gonfle un peu, ou en fonction du stress, on a le ventre qui gonfle un peu. Et quand on est debout, on est bien, mais quand on est assis, le pantalon va nous serrer à la taille, va nous serrer. On n'est pas bien dedans, on a envie de déboutonner, mais on ne peut pas. C'est toujours un peu délicat, donc je voulais que je lui trouve un système. Le but c'était de lui trouver un système de comment faire un pantalon évolutif à la taille, donc de réduire d'une taille et d'évoluer d'une taille en même temps, sans que ce soit un pantalon avec un élastique à trous dans le dos, un truc mémérisant, un truc féminin et joli en fait, une pièce à porter, un joli pantalon, pas quelque chose qu'on a l'impression d'avoir rafistolé pour l'élargir. Et du coup on a mis deux ans. pour sortir ce projet ensemble. On a passé deux ans ensemble avant qu'elle puisse lancer sa production. Donc là, elle a lancé sa marque enfin en ligne en septembre, je crois, en septembre ou octobre. Donc le pantalon est sorti. Et là, on est en train de développer d'autres coupes, mais toujours avec ce même système. Donc en fait, le système, elle a développé une boucle. Et du coup, c'est une boucle qui ressemble comme un escargot. Et en fait, on va mettre une patte qui va être intégrée dans la ceinture d'eau. Sur le côté du pantalon, vous pouvez aller voir sur le site Internet. as-ur.fr Donc il y a une petite pointe sur le côté des pantalons, une petite pointe en jersey, qui va donner en fait, quand on s'assoit, ça va un petit peu donner du confort aux pantalons. Et il y a cette petite patte qui passe dans la ceinture d'eau, très discrète, qui revient sur le devant et qu'on va venir bouger avec la boucle. On tourne la boucle à une main, on élargit d'une taille ou d'une demi-taille, on resserre d'une taille ou d'une demi-taille. Et ça fait, en fait, elle l'a prévue comme un bijou. Elle a choisi aussi des matières haut de gamme. avec une ceinture en satin, des poches passepoilées. On a aussi travaillé beaucoup sur la coupe, que ce soit une coupe très galbante, très féminine. On a travaillé sur un pantalon très habillé, qu'on a envie de porter tous les jours, et pas porter un jogging, mais élastiquer, quelque chose de confort, mais en même temps très élégant. Et maintenant qu'on a développé la base de la ceinture, on développe d'autres coupes, des coupes larges, une coupe flair qui va arriver, on développe d'autres choses. Vraiment, c'est quelqu'un avec qui j'aime travailler, et j'adore ce concept.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant Elisabeth, merci d'avoir partagé avec nous ce projet dont tu es fière. Je comprends que tu aies envie de nous en parler, parce que des vêtements dans lesquels on se sent bien, c'est hyper important. Et si on arrive à en faire quelque chose de joli aussi, d'élégant, c'est encore mieux. Quel message aimerais-tu adresser à la communauté couture Elisabeth ?

  • Speaker #0

    De toujours coudre pour le plaisir. Je dis que même quand on fait une retouche, il faut le faire avec plaisir. Donc soit on refuse. Mais autrement, on ne bâcle pas son travail. Même un ourlet, on doit le faire correctement et bien. S'il n'est pas bien fait, on sera jugé sur tout le travail qu'on a fait. Même si on a juste bâclé cet ourlet, peut-être qu'on est bon dans le modèle, on sera jugé de l'ourlet. Du coup, il faut toujours faire tout avec plaisir. On rend quand même quelqu'un heureux. Quand on fait des retouches, la personne est heureuse, elle a enfin un pantalon à sa taille. Et nous aussi, je me dis quelque part, on a aussi cette... Je suis aussi contente de voir la personne, enfin elle a un pantalon qui lui va bien et pas quelque chose qu'elle a replié, qui se défait tout le temps. Je participe aussi à son bien-être en fait. Donc voilà, de continuer ça et de continuer à me suivre et d'essayer aussi de faire toujours des choses en couture, j'allais dire qualitative. Essayer toujours d'aller vers des choses vraiment, des belles finitions, des belles choses. Quand on fait soi-même, de ne pas faire des vêtements qu'on trouve... On trouve dans des marques, j'ose même pas citer, même Fast Fashion, qui sont vraiment très très mal finies. Donc vraiment, si on fait les vêtements soi-même, de ne pas faire ça, de faire des choses vraiment haut de gamme.

  • Speaker #1

    Essayer de se challenger avec des finitions propres, tout en se faisant plaisir. Elisabeth, où est-ce qu'on peut te retrouver et où est-ce qu'on peut acheter tes patrons ?

  • Speaker #0

    Alors pour acheter mes patrons et me retrouver, on a plusieurs endroits. J'ai un site internet, on a plusieurs onglets et en fait, dans les onglets, on vous dirige... où acheter nos patrons. On ne pouvait pas acheter sur notre site internet, mais on dirige où acheter nos patrons. Donc on a une partie patrons de couture, donc vous allez voir tous les patrons de couture qu'on a et si vous cliquez dessus, vous allez vous retrouver sur Etsy. Donc Etsy ne nous appartient pas bien sûr. Etsy c'est comme Amazon, c'est une plateforme de vente pour les créateurs. Dans Etsy, on a notre marque l'Americana, donc on a notre boutique l'Americana et là on vend tous les patrons pochettes, les patrons numériques. et on vend aussi un peu de tissus. J'essaye aussi de vendre des tissus assez de qualité, que je prouve, que je teste avant. Et du coup, sur Etsy, il y a les patrons numériques. Et maintenant, je vous conseille, pour les patrons numériques, d'aller plutôt sur notre plateforme de formation. en ligne, donc c'est formations.lamericana.fr. Donc là vous avez toutes les formations en ligne. Alors quand je parle de formation, c'est ni plus ni moins que le patron de couture. Tous les patrons ont téléchargement, donc téléchargement à 4, à 0, visioprojection, plus le tutoriel et vous avez un pas à pas en fait dans la formation. Là dans la formation en ligne, donc je rajoute maintenant des petites vidéos très courtes, juste pour montrer comment poser le col, la braguette, l'ourlet. Bon il y a des petites étapes que je ne fais pas forcément, l'ourlet je n'ai pas forcément montré. Je rajoute des petites vidéos pour faciliter, pour les gens qui préfèrent voir plus visuellement les choses. Donc voilà, vous pouvez nous retrouver. Il y a aussi, pour ceux qui sont adeptes de Macairis, vous pouvez aussi nous retrouver sur Macairis. Mais Macairis, ce ne sera que du format numérique. En tout cas, si vous voulez du format pochette, c'est que sur Etsy. Pour l'instant, on commercialise que là-bas. On n'a pas d'autres moyens de vente, pas trop pochette. Vous pouvez nous suivre sur Instagram, à l'adresse d'Anna Paterne sur Instagram et sur Facebook aussi.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Elisabeth d'avoir été l'invité de mon émission Dans la coulisse 2. Je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À bientôt et merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Retrouvez Elisabeth sur l'americana.fr Pour acheter ses patrons, direction Etsy et makerist.fr Pour bénéficier de ses formations en plus des patrons, ça se passe sur formations.americana.fr Vous pouvez aussi échanger avec Elisabeth et Pierre sur Facebook sous le pseudonyme Elisabeth. L'americana espace pattern. Et pour Instagram, cherchez l'americana pattern. C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Pour échanger avec moi, rien de plus simple. Retrouvez-moi sur www.athenaphrodite.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

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Description

En ce mois de septembre, nous allons à la rencontre de Elisabeth, la cheffe d'entreprise de la marque de patrons de couture Lamericana Pattern.  Vous saurez comment Elisabeth est devenue experte en patrons de pantalons. Pourvue de son expérience de modéliste pour des marques, elle a un oeil aiguisé sur différents tissus, la mode et les tendances. 

De plus, la créatrice dévoile comment elle est devenue styliste modéliste et comment sa famille influence l'univers de Lamericana Pattern.

Enfin, découvrez aussi ses appréhensions sur le futur des patrons de couture pour les particuliers passionnés.


Nous vous souhaitons un agréable moment d'écoute.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Dans la coulisse de, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille de athénaphrodite.com. Aujourd'hui, c'est la coulisse de l'Américaine à pattern et donc je reçois Élisabeth. Bonjour Élisabeth.

  • Speaker #1

    Bonjour Mireille.

  • Speaker #0

    Élisabeth, je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui dans ce podcast. Qu'est-ce qui a allumé cette flamme de la créativité en toi ?

  • Speaker #1

    La petite flamme que j'ai eue, ça a commencé vraiment très tôt. J'étais toute jeune, j'avais quoi, je pense à peu près 8 ans. Je voyais tout le temps ma maman qui faisait les vêtements pour toute la famille. J'avais 4 sœurs et 7 frères et ils la voyaient coudre tout le temps. Moi, je rêvais aussi de faire la même chose. Du coup, vers mes 8 ans, j'ai voulu apprendre à coudre. Elle me laissait juste coudre des petits points à la main. Moi, j'avais besoin de plus. Je voulais coudre à la machine, mais je n'avais pas le droit. Et une fois, j'ai cousu à la machine toute seule et je me suis cousue le doigt. Donc à partir de là, elle a décidé de m'apprendre à coudre à la machine. Donc voilà, j'ai commencé comme ça, à faire après des habits pour mes Barbies, pour ma sœur la plus jeune, celle que j'habillais, qui portait toutes mes créations avec fierté, malgré qu'elles n'étaient vraiment pas terribles. On imagine à 8 ans. Donc voilà, c'est comme ça qu'est venue la passion. Et j'ai toujours su que je voulais faire ça depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Oui, alors ta première expérience était quand même particulière avec la machine à coudre, ce coudre le doigt. D'ailleurs, tu as gardé des cicatrices de cette petite mésaventure ?

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas gardé de cicatrices. À 8 ans, on cicatrise très bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu es la fondatrice d'une marque, l'Americana Pattern. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est l'Americana Pattern et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    Alors l'Americana Pattern, c'est la société Sagaya. Je suis la société Sagaya et j'ai ma marque l'Americana Pattern. Donc la société Sagaïa, en fait, je travaille pour... J'ai deux casquettes. Chez la casquette, je travaille pour les professionnels. Donc je fais la partie modéliste pour les professionnels. Donc j'accompagne en fait les marques, la plupart du temps, moi, les nouvelles marques à se lancer. Donc elles ont un projet de vêtements, une marque de vêtements. Donc je les accompagne en faisant toute la partie prototype, gradation, fiches techniques. Je les accompagne jusqu'à la production. Et ensuite, voilà, elles vont toutes seules jusqu'au bout. Et à côté de ça, j'ai ouvert aussi l'americana pattern. Donc là, je fais des patrons de couture pour les particuliers. Donc là, je fais cette partie-là. Dans les patrons de couture pour particuliers, je fais des vêtements femmes. Et c'est beaucoup de vêtements femmes. Il y a bien 80% de vêtements femmes, un petit peu de vêtements enfants et un peu de vêtements hommes. Donc voilà ce que je fais en gros chez l'americana pattern.

  • Speaker #0

    Mais alors Elisabeth, est-ce que tu es américaine ou tu as choisi le nom de l'americana pattern par fantaisie ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas américaine et je ne parle pas très bien anglais, donc ce serait un petit peu bizarre. J'ai choisi ce nom, l'americana pattern, tout simplement parce que l'envie de la couture m'est venue de ma maman. Et mes parents, les deux, sont originaires de l'île de Madère. Et en fait, dans cette île, il y a plein de petits villages. C'est tellement petit, ce n'est pas plus grand que la Réunion, c'est vraiment une toute petite île. Tout le monde se connaît. Et les gens se connaissent et s'appellent par des surnoms. Donc il faut connaître parce qu'en fait les portugais la plupart du temps ils ont les mêmes noms de famille, les mêmes prénoms. C'est difficile de les différencier, surtout dans des petits villages. Donc on les différencie avec des surnoms en fait. Et ma mère, son surnom c'était l'américaine. Donc l'américaine. Et du coup tout ça, ça lui venait parce que son père était bien madérien, il n'y avait pas de soucis. Mais il travaillait au Brésil, donc il partait en bateau au Brésil pendant des mois. Et quand il revenait, on l'appelait l'Américain, parce qu'il partait en Amérique travailler. Donc voilà, au Brésil, c'était l'Amérique. Donc du coup, voilà, c'était l'Américaine. Donc elle, ça a été la fille de l'Américain. Et nous, du coup, on est devenus les filles de l'Américaine. Donc quand on est en vacances à Madère, on nous appelle la fille de l'Américaine. On nous appelle la fille de l'Américaine. Quand on nous croise, c'est comme ça qu'on nous connaît. Et du coup, voilà, c'est comme ça que j'ai pris ce surnom par rapport à celui de ma maman. Voilà, pour l'honorer, en fait, que c'est grâce à elle que j'ai eu cette passion. Donc, j'ai choisi de prendre son surnom, l'americana. Et pour la société Sagaya, c'est pareil, c'est le surnom de mon papa, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce sont des jolis clins d'œil à tes parents. Et donc, tu es aussi modéliste pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, je suis modéliste pour les professionnels. Ça va faire, en fait, c'est mon métier de base. Ça fait plus de 20 ans que je travaille comme modéliste.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que tu peux rappeler ce qu'est le métier de modéliste ? Parce que je pense que tout le monde ne sait pas exactement ce que c'est par rapport à styliste par exemple.

  • Speaker #1

    En fait, pour moi, une modéliste intervient après le styliste. En général, le styliste va être plutôt créatif dans ce qui est dessin, croquis. Donc, il va arriver avec des idées, un peu comme mes clients, c'est un peu les stylistes de la marque. Donc, ils arrivent avec leurs idées, soit sur croquis, photos, des idées que je vais mettre à plat en fonction de ce qu'ils ont dans la tête. Et en général, ils arrivent plutôt déjà avec leurs idées, ils savent déjà un peu où ils veulent aller. Donc, une fois que j'ai des croquis, moi, j'interviens à ce moment-là. C'est-à-dire, après les croquis, je vais créer le patronage de base qui va ressembler et monter le prototype pour donner vie à leur dessin. Une fois que j'ai donné vie à leur dessin avec un prototype, on fait les essayages. Une fois qu'on a fait les essayages, on regarde si tout est OK. Il y a toujours des modifications. Il y a toujours des modifications de position de poche, de largeur. Le volume, on le veut plus, on le veut moins. Ça peut être des modifications parce que je n'ai pas forcément bien compris. En général, c'est surtout des modifications parce que le client, une fois fini, il se rend compte. compte que en fait non il veut plus ça, il veut la taille plus haute ou plus basse, des manches plus longues donc ça va être plutôt voilà à ce moment là le client aussi va évoluer dans sa recherche et va avoir des modifications. Ensuite une fois que j'ai fait ce prototype qui est mis au point, seulement à ce moment là on intervient sur la gradation. Donc là je veux faire la gradation de la taille, ça dépend des clients, la plupart des clients ils vont du 34 au 46, il n'y en a pas beaucoup qui font des grandes tailles, en tout cas pas dans mes clients. Après ça, je fais un dossier technique qui va accompagner le patronage. Ce n'est pas un tutoriel comme je fais pour l'americana, ce serait vraiment trop long à faire. La fiche technique que je fais, c'est vraiment un croquis technique avec les indications de montage, si on veut des surpiqures, des aiguilles, des nervures. Le montage un peu basique, c'est une explication, plus un tableau de mesure, bien sûr. Un tableau de mesure que le confectionneur doit respecter, avec des tolérances. des tolérances de mesure. Et une fois que le confectionneur, en fait, une fois que ça part au confectionneur, moi, je n'interviens plus à ce moment-là, mais en tout cas, il a tout ce qu'il faut de ma part, le patronage informatique, plus le dossier technique pour pouvoir lancer la production.

  • Speaker #0

    Donc, le client arrive avec une idée précise de ce qu'il souhaite pour son modèle. Toi, tu réalises le patronage, le dossier technique et les modifications qu'il faut pour la confection du modèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment est née l'Amerikanapattern ?

  • Speaker #1

    Alors l'Amerikanapattern est née en 2020, j'allais dire, enfin pas pour les gens, mais en tout cas moi de mon côté j'ai commencé en 2020 pour cette activité. Donc en fait je travaillais, avant cette activité je travaillais dans une entreprise qui était filière textile, on était négoce de tissus, donc je suis arrivée dans cette société pour, ils vendaient du tissu. Et la plupart des clients maintenant ne voulaient plus acheter le tissu, ils voulaient la confection jusqu'au bout. Donc du coup, j'ai intégré cette société pour m'occuper de cette partie-là, toute la partie fabrication, production. Donc voilà, j'ai mis en place toute cette partie-là. Et au bout de 10-12 ans, 10 ans, oui, je me suis rendu compte que j'avais envie de travailler à mon compte. Ça faisait longtemps, longtemps que ça me trottait dans la tête de faire des patrons de couture pour les particuliers. Ça fait longtemps que je voulais mettre à disposition mon savoir, aider les gens. à créer leurs vêtements de A à Z. Et surtout, moi, ce qui me tenait à cœur, vraiment, c'était la plupart des personnes que je voyais, elles me disaient, le pantalon, c'est trop difficile, la braguette, c'était insurmontable. Et du coup, j'avais vraiment à cœur de faire en sorte que le pantalon soit accessible à tout le monde, même aux débutants. Parce que pour moi, c'est juste des points techniques, il n'y a rien de compliqué. Donc, je voulais vraiment faire des tutoriels pour que ce soit accessible pour tout le monde, le pantalon. J'espère que le pari est réussi.

  • Speaker #0

    Je ne vois que de bonnes appréciations à propos de tes patrons de pantalon et qui ont donné envie à certaines personnes de se lancer alors qu'elles avaient peur. Donc franchement, je pense que le pari est tenu. Tu as quatre soeurs et sept frères, tu as dit je crois. Tu es la seule des enfants à coudre ou c'est une affaire de famille comme disait la chanson ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas la seule, mais on n'est pas beaucoup. on aurait pu être plus. Donc les garçons, personne ne s'est mis à la couture, personne, à part mon papa, lui qui cousait quand même ses boutons, ses bourrelets, il les faisait lui-même. Mais du coup, non, on était… Donc ma petite sœur a voulu, elle, faire aussi un CAP couture, mais alors ce n'était pas du tout pour elle, ça s'est arrêté après son CAP, ce n'était pas du tout pour elle la partie manuelle. Mais j'ai ma sœur aînée, elle qui est aussi dans la couture, qui aussi fait des vêtements, qui a travaillé… qui a travaillé en couture quand elle était jeune. Et après, elle a fait ça pendant 2-3 ans. Elle a eu son CAP et après, elle a travaillé comme vendeuse. Et seulement 20 ans, plus de 20 ans après, elle s'est remise à la couture. C'est remis à la couture pour son plaisir. Les autres sont plutôt réfractaires, j'allais dire. Elles ne savent pas coudre un bouton. Dès qu'il y a un bouton à faire ou un ourlet, c'est pour moi ou c'est pour ma grande sœur. Après, quand on n'aime pas ça, même un bouton, on ne sait pas faire.

  • Speaker #0

    Là, tu parlais de ta sœur qui a un CAP couture. Quel est ton parcours, toi ?

  • Speaker #1

    Mon parcours que j'ai eu pour devenir modéliste, je n'ai pas fait de CAP parce que j'ai commencé par une section générale quand j'étais jeune. En quatrième, je voulais déjà faire de la couture, mais c'était mal vu d'aller dans des projets professionnels. C'était assez mal vu. Comme j'avais des bonnes notes, on m'a dit qu'il fallait absolument continuer une section normale. J'allais dire, voilà, normale. Du coup, j'ai fait ma seconde. J'ai fait une première STT, donc c'était sciences techniques et tertiaires. Et en fait, là, je me suis dit non, j'en ai marre d'écouter ce que les gens me disent. Moi, je veux faire de la couture. Donc, du coup, j'ai laissé tomber ce bac et je suis partie en couture. Et du coup... J'ai pu intégrer directement, en ce temps-là, il y avait encore les BEP. Donc, je n'ai intégré pas le CAP, parce que j'avais déjà un niveau assez élevé, question des cours. Donc, j'ai intégré un BEP. Ensuite, à la fin de mon BEP, j'ai fait un bac pro. Et c'est vrai que moi, je voulais continuer absolument. Je ne voulais pas juste être couturière. Moi, j'avais vraiment envie de faire modéliste sur informatique. C'est vraiment ce qui m'intéressait. Et en bac pro, je me rappelle, quand on essaye de nous conseiller, on nous disait, après un bac pro, on doit travailler. Moi, je leur disais non, je veux continuer. Je veux être modéliste, on me disait, mais personne n'y arrive, les bacs pro c'est très compliqué, s'il y a une place, c'est pas plus. Puis je leur disais toujours, s'il y a une place, ce sera pour moi. Et j'irais jusqu'au bout. Et du coup, j'ai postulé pour être en BTS, donc j'ai été acceptée. Donc j'ai fait mon BTS pour vraiment être modéliste. Et ensuite, après le BTS, j'ai commencé à travailler dans une entreprise. Et après, j'ai repris des études pour faire une licence.

  • Speaker #0

    C'est un parcours très complet. Je découvre d'ailleurs une Elisabeth très persévérante. Tes parents te soutenaient justement dans ton envie de poursuivre dans la couture et plus précisément le modélisme ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était surtout ma maman qui s'occupait plus ou moins de nous pour la partie scolaire. Mon papa était quand même assez discret de ce côté-là, il nous laissait faire comme on avait envie. Et en fait, ma maman, étant d'une grande famille, on était 12 enfants. On n'avait pas forcément les moyens, mais ma maman me disait toujours « Les études que vous voulez faire, faites ce que vous voulez, je me débrouillerai pour trouver des solutions pour payer s'il faut. » Donc c'était vraiment son point de vue. Elle ne m'a jamais poussée à faire un métier plus qu'un autre, c'était vraiment faire ce que j'avais envie, que ce soit de la couture, que ce soit autre chose, il n'y avait pas de soucis pour elle. Après, pour dire le vrai, elle aurait aimé, comme elle avait 12 enfants, un plombier, une coiffeuse, une couturière, un doc. elle aurait aimé avoir tous les métiers mais bon ça s'est pas passé comme ça mais elle aurait bien aimé voilà que chacune ait un métier un peu en fait je crois qu'elle était plus du côté des métiers manuels puisque les autres métiers elle ne les connaissait pas forcément c'était trop abstrait pour elle donc voilà après c'était soit couturière ça lui convenait très bien si je voulais travailler à l'usine il n'y avait pas de souci enfin il y avait vraiment peu importe si on voulait faire des grandes études pour être professeur il n'y avait pas de souci elle nous soutenait J'ai une sœur qui a fait ça, des grandes études pour être professeure, donc il n'y a pas de souci, elle a soutenu tout le monde dans ce qu'on voulait faire.

  • Speaker #0

    Très important d'avoir le soutien de sa famille aussi dans ces moments-là. Comment tu fais pour rester à la pointe de la mode et de suivre les tendances ?

  • Speaker #1

    En fait, je travaille avec des professionnels, donc toujours avec des nouveaux clients, donc ils lancent leur marque. Donc quelque part, indirectement, je suis toujours à la pointe de la mode parce qu'eux, ils suivent la mode excessivement. Par rapport à leurs modèles, ça m'influence parce que les modèles me plaisent. Quand on est dans un projet, il n'y a pas que ça. Je regarde aussi beaucoup les défilés, je regarde aussi beaucoup ce qui se passe dans les magazines. J'achète des magazines de mode pour m'inspirer, pour regarder ce qui se fait en tendance, en couleur, en coupe. Il n'y a pas parlé d'Emma, qui fait partie de la société Sagaya. Il y a aussi une alternante sur un DNMAD. Il est sur trois ans. Et c'est vrai qu'elle est jeune, elle a 20 ans. Donc, du coup, elle a aussi des idées très jeunes. Donc, j'aime bien aussi prendre en compte ses idées. Donc, les dernières collections qu'on a faites, elle a pris les modèles l'americana et elle a regardé les matières à mettre en adéquation, les coloris. Et je m'inspire aussi beaucoup de ma fille qui est au collège parce qu'à ce stade-là, en fait, ils sont toujours à la pointe de la mode. En tout cas, ma fille, elle aime bien, voilà, elle suit énormément la mode. Donc, elle m'influence aussi beaucoup parce qu'elle regarde encore plus que moi tout ce qui est mode. Donc, elle m'influence énormément sur toutes les tendances actuelles. des choses que j'aime pas forcément, mais que des fois, au bout de quelques mois, on commence à voir de plus en plus, et on se rend compte qu'à force, si, on aime, parce qu'on en voit de plus en plus. Et voilà, dernièrement, ce qui est apparemment tendance, c'est les pantalons parachute. Alors ça, c'est quelque chose que je n'aime pas trop. Mais voilà, c'est quelque chose qui va sûrement venir de plus en plus. Et peut-être que je sortirai un pantalon parachute.

  • Speaker #0

    Justement, Elisabeth, quelles sont les tendances actuelles dans l'univers de la couture qui t'inspirent le plus dans la création de tes patrons ?

  • Speaker #1

    C'est surtout la partie de l'univers de l'île. C'est ce qui m'a toujours plu le plus. C'est ce que j'aime travailler, tous les vêtements techniques, j'allais dire. Un peu comme le jean, les chemises, tout ce qui est un peu technique, des produits bien techniques. Et là, ce qui m'impure le plus, c'est qu'en ce moment, on se rend compte que quand je regarde un peu les tendances, j'ai l'impression que le slim commence à s'endormir, mais il y en a toujours du slim. C'est vraiment quelque chose qui a été détrôné, il a détrôné tous les modèles. Il y en a toujours, mais j'ai l'impression qu'on commence quand même à aller plus vers du large, des pantalons plus droits, des pantalons larges, des pantalons avec des... poches, des pantalons cargo. Donc j'essaye vraiment de développer, de regarder par rapport à l'inspiration des coupes de jeans en fait. J'essaye de regarder plusieurs coupes de jeans. Donc là vraiment ce que je vais développer c'est essayer d'avoir le plus possible de coupes différentes de pantalon. Quand je dis jeans, après on peut les faire dans d'autres matières, mais en tout cas à la base c'est la coupe de jeans. J'ai voulu lancer des push-up parce que des pantalons, des patrons de pantalon on en voyait quand même, pas énormément, mais on en voyait quand même. Mais des push-up c'est vrai que j'en avais pas vu. Donc je me suis dit que c'est pour ça que j'ai commencé par des push-ups, parce que c'est quelque chose que je ne voyais pas du tout. On me dit qu'il faut regarder un peu plus ses concurrents. Je ne les regarde pas assez souvent et du coup, le risque c'est d'un moment sortir un modèle un peu similaire. C'est vrai qu'on n'a pas envie de se faire de longues fronces les unes aux autres, on a envie d'avoir des modèles un peu différents. On n'a pas envie de copier une autre. Des fois on sort des modèles, on se rend compte que si il y a quelqu'un qui a sorti un peu dans le même esprit, ce n'est pas qu'on a voulu copier, c'est qu'on a eu les mêmes idées au même temps. Une fois qu'on a développé ce modèle, on ne va pas ne pas le lancer parce que quelqu'un l'a déjà lancé. C'est vrai que c'est toujours un peu délicat. Après, je me dis que pour ne pas arriver à ça, il faut trouver des modèles qui sont vraiment différents, comme pour le push-up, qui sont vraiment différents. Mais après, à côté de ça, je me dis qu'il faut aussi des basiques, même s'il faut aussi des basiques, des petits tops basiques, des petites choses basiques, qu'on va peut-être retrouver chez plusieurs marques, mais il faut quand même des petits basiques pour les clients qui veulent faire un produit assez rapide, basique. Après, s'ils connaissent la marque, l'Americana ou une autre, ils vont choisir le top basique, ça va être peu importe. Quand on connaît une marque, on sait que les mensurations nous conviennent. Du coup, on va plus aller vers une marque. Parce qu'il y a des choses, des gens qui disent, des sweats, il y en a plein, des sweats, il y en a partout. Mais le problème, c'est qu'en fonction de la coupe, le croquis va ressembler à n'importe quel autre croquis, mais en fonction de la coupe, ça va être différent quand même.

  • Speaker #0

    Les tendances actuelles pour toi sont au niveau des pantalons. Tu as parlé du push-up que tu as développé. On peut parler par exemple des patrons des pantalons 12, 12 soeurs, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Exactement, 12, 12 soeurs qui ont un push-up avec une incrustation et le pantalon Praserès qui a un push-up sous forme de pince en fait et pas d'incrustation.

  • Speaker #0

    Puisqu'on est dans les noms de tes patrons, est-ce que tu peux nous dire comment tu choisis le nom de tes patrons et quel rôle il joue dans ton processus créatif ?

  • Speaker #1

    Mes patrons, en fait, j'essaie de leur donner des noms, je prends des thèmes à l'année. de mettre des thèmes à l'année, comme ça quand j'en prends des modèles, je saurai de quelle année en fait, quelle année j'ai créé ces modèles. Je trouve que c'est plus simple pour moi de faire comme ça. Donc la première année, on avait créé des modèles, donc ça s'appelait Belle, Douce, c'était tous les adjectifs en fait, les adjectifs qualificatifs un peu, donc voilà, des termes un petit peu, voilà, ces termes-là. Et la deuxième année, j'ai voulu donc mettre à l'honneur ma maman, du coup j'ai pris le nom de ville de son île, Grasse. Grasse, il y avait Praserès, Pras, voilà des noms un peu plus difficiles à prononcer, la plupart, Canissou. Et cette année, en fait, j'ai demandé à toute une petite équipe Alsace Couture, là, on se fait des petits défis de temps en temps, donc je leur ai demandé à elles quels thèmes, et elles m'ont proposé les gourmandises. Donc cette année, on est parti sur le thème des gourmandises, donc Tophie, Kibove, voilà, tous ces termes-là.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le thème de l'année, gourmandise. Et puis, petit message aux auditeurs, si vous avez des idées de thèmes pour les patrons de l'année 2024, écrivez-les-nous en commentaire sous le podcast. Elisabeth, ça pourrait être une idée d'ailleurs, un petit défi pour trouver le prochain nom de la collection de 2024 et peut-être remporter, je ne sais pas, tous les patrons de cette année-là.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas encore pensé au thème de l'année prochaine. Donc oui, pourquoi pas mettre un petit défi et gagner tous les patrons.

  • Speaker #0

    Parmi tes patrons de couture ? Tes patrons de pantalons sont très largement plébiscités. De nombreux couturiers et couturières ont réussi leur premier pantalon à braguette grâce à tes patrons. J'en suis la preuve ! Comment es-tu devenue une spécialiste de patrons de pantalons ?

  • Speaker #1

    Après mon BTS, j'ai commencé tout de suite à travailler, j'ai trouvé un métier tout de suite en tant que modéliste dans une entreprise pour vêtements enfants. Ça s'appelait SBR en ce temps-là, ça a duré trois ans, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé, comme beaucoup d'usines de textile. On fabriquait sur place, on faisait les prototypes, on faisait beaucoup de choses sur place. Et en fait, on m'a mis sur des vêtements pantalon, enfant, jeune fille, 13-14 ans. sur cette partie-là, sur plusieurs vêtements, et ils se sont rendus compte que la partie pantalon, ça leur condamnait vraiment, que j'arrivais vraiment à mettre en forme ce qu'ils avaient mis sur le croquis et tout ça. Et du coup, on m'a mis sur cette mission-là, pantalon, parce qu'ils voyaient que j'étais beaucoup plus douée sur la partie pantalon. En tout cas, il y avait deux autres modélistes qui étaient là avant moi, et apparemment, le pantalon, ce n'était pas ça. Et moi, je suis arrivée, et ils ont vu que j'avais quelque chose pour le pantalon. Donc, j'ai travaillé sur le pantalon pendant trois ans. Ensuite, après, j'ai eu mon licenciement. Je suis partie, c'est là que j'ai fait ma licence. Et après, j'ai repostulé à un poste, c'était des anciens responsables de chez Big Star, qui relançaient des pantalons des jeans, qui voulaient relancer leur marque de jeans. Du coup, ils m'ont pris pour faire toute cette partie-là. Je me suis occupée de tout, il n'y avait personne d'autre qu'un modéliste. Je me suis occupée de tout, il y avait juste un responsable qui était là et qui lui avait l'habitude de tout ce qui était pantalon, il travaillait avec les usines en Tunisie. Et lui en fait il m'a appris toutes les astuces sur le jean, il m'a vraiment appris toutes les astuces de couture, de valeur de couture, vraiment tout ce qui comportait le jean, comment monter les braguettes, la ceinture, toutes les astuces de production en fait. Donc j'ai appris avec lui beaucoup cette partie-là. Et après pareil, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé. Et j'ai trouvé après une entreprise, donc chez Filet à Textiles. J'étais censée travailler toute la partie soirée, des tissus de chez Phileas Textiles, les robes, les jupes, tout ce qui était soirée. Et en fait, j'ai réussi, je ne sais pas comment, mais en tout cas à plus diriger sur le pantalon, la société, en travaillant avec les tissus de chez Velcorex, qui sont plutôt velours, gabardis, donc toute la partie pantalon. Du coup, on a développé 90% de nos clients, ils venaient chez nous pour du pantalon. Du coup, j'ai développé vraiment cette partie-là et j'étais souvent en déplacement au Maroc, dans les usines, pour voir. Toutes les machines de production, j'ai vu vraiment en réel, les machines des ceintureuses, toutes les machines qui sont vraiment spécifiques aux jeans, toutes celles qui font les bar-taps, les poses de passants, toutes ces machines, les coutures rabattues, tout ça, c'est vrai que je l'ai vécu au quotidien, je me déplaçais souvent pour aller voir, dès que ça arrivait les productions, j'allais sur place pour suivre la production, pour être sûre qu'il n'y avait pas de problème en production, que tout était bien inspecté pour le client.

  • Speaker #0

    Au début, tu n'avais pas forcément une appétence pour le pantalon, mais c'est venu au fur et à mesure de tes expériences et tu t'es découverte une passion pour le patronage de ces pièces. Tu le disais tout à l'heure, en tant que modéliste, tu as travaillé avec différentes matières, notamment la gabardine et le velours chez Velcorex. Quel matériau conseilles-tu pour débuter en couture, notamment pour coudre des pièces comme des pantalons ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai travaillé avec ces gabardines chez Vectorex, c'est des tissus chez Pilea, très fluides en fait, c'est des viscoses très fluides, haut de gamme. Et c'est vrai que pour moi, la difficulté à apprendre à quelqu'un à coudre, ce n'est pas les techniques, pour moi les techniques, on suit des points les uns après les autres, des pas à pas, et ça va tout seul. En travaillant sur des gabardines et des velours, c'est des matières qui sont faciles à travailler, donc ça va tout seul. Mais par contre, travailler sur de la viscose, faire des robes, des tops en viscose... Donc là, on a beau expliquer aux gens les étapes, en fait, là, ça va tout se passer au toucher, en fait, la sensibilité avec la matière, pour pas qu'elle se déforme, pour pas que ça glisse, pour pas qu'elle se détende. Et toutes ces parties-là, pour moi, c'est avec l'expérience qu'on apprend. C'est un peu difficile à expliquer, voilà, en tutoriel papier. Moi, je dis toujours, une débutante, pour commencer, utiliser du wax. Avec le wax, ça va tout seul, ça se trouve tout seul, le wax. Je trouve que c'est vraiment une matière vraiment idéale pour les débutants. C'est quelque chose qui ne boucle pas, facile à travailler, facile à repasser. Vraiment, commencer avec du wax, je pense que c'est une très bonne idée, en tout cas pour apprendre toutes les parties techniques.

  • Speaker #0

    Durant tes expériences chez les pros, justement, est-ce qu'il y a des matières que tu as moins aimé travailler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a des matières que j'ai moins aimé travailler par rapport aux pros. Il y a des matières qui se donnent un super rendu, donc la soie. La soie, 100% soie, c'est vraiment magnifique, le rendu est magnifique. Mais la soie, il faut savoir qu'elle se travaille la plupart du temps dans le biais. C'est juste infernal quand on fait des longues robes évasées sur les côtés. Il y a toujours une partie, il faut toujours essayer de bien régler sa machine parce que ça va grigner, on va avoir un côté qui va être un peu plus long que l'autre. Donc pour moi, c'est toute cette partie-là, la mise au point d'un... d'un modèle en soi c'est vraiment compliqué surtout en sachant qu'un prototype on peut prendre son temps et encore c'est difficile à gérer, dès que c'est coupé dans le biais c'est assez difficile à gérer en tout cas d'avoir quelque chose de bien symétrique et après je me dis bon les prototypes c'est assez difficile mais c'est après en production les clients veulent toujours quelque chose de vraiment parfait, de nickel en fait et il y a des matières comme ça ou des choses qu'on trouve qu'on peut avoir vraiment quelque chose de parfait en tout cas en mesure ça se détend toujours un peu plus Donc c'est de faire passer aux clients qu'il faut des tolérances un peu plus hautes en fait, de ce qu'ils demandent à la base.

  • Speaker #0

    Peux-tu partager une anecdote ou un moment mémorable que tu as vécu en tant que modéliste ?

  • Speaker #1

    Pour le client de Vernois, on avait plus de 3000 pantalons à faire, et en fait on a fait les prototypes, ils ont validé les prototypes, les têtes de série, et on a lancé la production. Et ce qui s'est passé c'est que dans la gradation du positionnement de ma poche, je me suis trompée entre les plus et les moins. La poche, à la place d'être parallèle au sol, elle tombait vers le bas, ce n'était pas beau aux portées. Je me suis trompée dans l'évolution entre le plus et le moins. Du coup, l'usine a monté les pantalons, ça n'a rien choqué, ils ont tout monté et une fois que le client a reçu son pantalon, c'est le client qui a remarqué. Pour cette production, je ne suis pas allée sur place pour vérifier parce que c'était déjà une production, un modèle qu'on avait déjà lancé. plusieurs saisons, ce n'est pas la première saison qu'on faisait avec eux ce pantalon. Et du coup, le client, bien sûr, a refusé tous les pantalons, donc n'a pas compris. Et après, en fait, c'était comment faire pour rectifier le problème ? Parce que quelque part, bien sûr, on était en tort, mais d'un autre côté, il n'y avait rien dans le cahier d'écharpe qui nous indiquait ces mesures. Donc du coup, c'était trouver juste un compromis entre les deux. OK, on a fait une erreur, mais d'un autre côté, ils ne nous ont pas précisé ces mesures, donc ça aurait pu être mieux. correct que j'avais fait juste que visuellement ça ne leur plaisait pas donc voilà donc on a dû après je me sens que je peux trop de souvenirs comment ça s'est terminé mais il semble qu'on a dû reprendre tous les pantalons enlever les poches et on a dû recouper des poches un petit peu plus grand un petit peu plus grande de 1 cm pour pouvoir repositionner dessus repositionner dessus parce que les pantalons ont été c'était des pantalons qui passaient les verts en teinture donc ils reviennent de teinture reviennent donc quand on découille a toujours des petits problèmes en dessous Donc, on a cherché des solutions pour ajouter des bandes, pour ajouter des petites choses. Et il me semble qu'à la fin, on a rajouté une petite poche par-dessus. Je ne sais plus comment ça s'est terminé, mais le client a quand même accepté avec une modification. Ah oui,

  • Speaker #0

    j'imagine quand même le coup de stress. Comment tu parviens à maintenir un équilibre entre ton activité professionnelle en tant que modéliste et ta marque l'Americana ?

  • Speaker #1

    Je passe toujours les professionnels en priorité. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est eux qui me font vivre. Il n'y a pas d'autre... Voilà, ce n'est pas parce que je préfère travailler pour eux. S'il n'y avait pas cette partie professionnelle, l'americana, je ne pourrais pas en vivre. C'est vraiment très difficile. Je ne sais pas si je suis la seule dans cette situation, mais travailler ses patrons de couture, c'est vraiment très difficile d'en vivre. Il faudrait... Je pense qu'on en vit, il faut faire d'autres choses à côté, vendre du tissu, faire des ateliers de couture, mais que du patron de couture. Pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas viable. Mais en tout cas, voilà, clairement, c'est les professionnels. Donc... Mais après, les professionnels, ça me prend beaucoup moins de temps. J'allais dire, on va dire, c'est le pourcentage 20-80. Donc, les professionnels, ça me prend 20% de mon temps pour 80% de mon chiffre. Et l'americana, ça me prend 80% de mon temps pour 20% de mon chiffre. Donc, quelque part, si on écoute les financiers, il faut arrêter l'americana. Mais là, non. Parce que moi, c'est quelque chose que j'aime et c'est quelque chose que je veux vraiment développer. Et j'aimerais vraiment un jour pouvoir en vivre. En tout cas, tant que je peux continuer à le faire, je continuerai à le faire. J'espère vraiment que ça grandira de plus en plus et que je pourrai travailler un jour que pour l'americana et arrêter les professionnels.

  • Speaker #0

    L'americana, c'est quelque chose qui t'inspire et qui te galvanise, qui te donne envie de continuer aussi. Comment tu gères les conflits ou les difficultés éventuelles avec tes clients et comment tu y réponds ? Je parle de clients dans ta partie pro.

  • Speaker #1

    Pour les clients, pour la partie pro, pour les conflits, c'est vraiment une partie que je n'aime pas du tout. C'est la partie conflit, que ce soit... ou les clients, que ce soit dans ma vie personnelle, c'est vraiment quelque chose que j'ai vraiment du mal à gérer. J'évite, j'essaie d'éviter le plus possible les conflits. Pour moi, c'est très difficile. Il y a des gens qui te nourrissent des conflits. C'est quelque chose que j'ai vraiment du mal. Et c'est vrai qu'en général, quand j'ai un conflit avec un client, je ne réponds pas tout de suite, parce que autrement, je répondrais en colère la plupart du temps. Donc du coup, je laisse passer quelques jours avant de pouvoir gérer cette partie. Et bien sûr, j'ai l'appui de Pierre, mon mari, qui est là et qui m'aide vraiment à formuler tout ça. C'est lui qui va surtout appeler les clients pour en discuter parce que moi je suis trop dans les sentiments et ça ne va pas. J'ai du mal à faire passer le message correctement. Donc lui il est beaucoup plus calme, plus posé. Il est extérieur presque au problème. Donc il va mieux savoir gérer cette partie-là. que moi qui vais prendre trop à cœur en fonction des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est souvent des petits conflits, des petites choses, on n'est pas d'accord, on ne s'est pas mis d'accord dès le début, ou qu'en tout cas apparemment ce n'était pas assez clair, c'est des petites choses. Après, comme je travaille maintenant à mon compte, c'est plus comme quand j'étais dans la société, on avait un client qui nous embêtait, on était quand même obligé de travailler avec, il fallait qu'on fasse avec, on n'avait pas le choix, notre patron nous interdisait d'arrêter un client, donc il fallait toujours trouver une solution pour travailler avec. Maintenant, en travaillant mon compte, quand il y a un client avec qui ça ne va plus, j'arrête. Je termine le projet jusqu'au bout, je ne le laisse pas en plein milieu, jamais. Je vais jusqu'au bout du projet, mais après je ne reprends pas un projet derrière avec lui.

  • Speaker #1

    Comment tu concilies la créativité artistique avec les aspects administratifs et financiers de ton entreprise ? Tu nous as dit que c'est ton mari Pierre qui prenait beaucoup en charge certaines choses administratives. Mais je suis sûre que tu fais d'autres choses toi aussi en plus de la partie créative.

  • Speaker #0

    En fait je fais en effet d'autres choses en plus de la partie créative, modélisme. C'est la partie aussi, la partie, celle que je suis en train de faire avec toi, toute la partie j'allais dire un peu communication, marketing, Instagram, Facebook. Donc toute cette partie-là aussi pour moi c'est une partie assez lourde. Vraiment, je ne sais pas si on est toutes dans le même cadre, des personnes qui ne font pas trop de couture. mais vraiment c'est une partie qu'on doit gérer, on doit être très présent sur les réseaux si on veut en tout cas se faire connaître et grandir on doit être très présent sur les réseaux et je ne sais pas, je ne veux pas dire que c'est pas compatible, en général on aime bien créer, on aime bien travailler, faire avancer des choses mais cette partie là d'être toujours sur le réseau, montrer ce qu'on fait, expliquer c'est j'allais dire, c'est pas qu'on se force, enfin si quelque part on se force, on est en plein travail et tout d'un coup on se dit ah merde il faut que je m'arrête, il faut que je fasse une story, il faut que je montre ce que je fais En fait, ça nous coupe un peu dans ce qu'on fait et pour moi, c'est toujours difficile. L'idéal pour moi, ce serait d'avoir quelqu'un à côté de moi qui, pendant que je travaille, pense à se dire « tiens, je vais aller la filmer, je vais regarder ce qu'elle fait, je vais filmer, je vais alimenter les réseaux » . Mais je n'ai pas cette personne. Mais pour moi, il faudrait une personne en plus pour venir faire cette partie-là. Parce que moi, ce n'est pas une partie de mon ADN, du coup, ça me prend énormément de temps. Et je pense que si je prenais quelqu'un qui occupait des réseaux, toute la partie communication, marketing… Je pense que Bernadette Vierge serait plus fluide pour elle parce que c'est son métier, moi pas du tout. Et peut-être qu'on gagnerait en réactivité, en temps. Ça c'est une partie que j'ai réfléchi à sous-traiter en fait, cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une partie qui est très chronophage et qui te coupe dans ton élan créatif aussi. Donc on a parlé des réseaux sociaux. Comment décrirais-tu la communauté couture qui te soutient ?

  • Speaker #0

    Heureusement qu'elle est là, j'allais dire. C'est vrai que sans elle, je pense qu'on laisserait tomber. Quand je dis on, je pense que je ne suis pas la seule des créatrices en couture. Si on n'a pas une communauté couture derrière qui nous suit, parce que nous, en fait, ce qu'on fait, on le fait pour les autres. On ne le fait pas pour nous, en fait. Moi, je ne le fais pas pour moi. Je le fais pour les autres, pour aider les autres, pour qu'ils puissent coudre plus facilement. Quand je vois des fois comme les personnes galèrent sur certains points, sur certaines choses en couture, et j'ai tellement envie de les appeler et de leur dire, c'est facile, on fait comme ci, on fait comme ça. J'ai vraiment envie de transmettre cette partie-là. et les aider. C'est vrai que je fais des patrons de couture pour les gens, pour cette partie-là. Et du coup, c'est vrai que du coup, en passant par des testeuses, j'ai un beau réseau de testeuses, j'en ai pas mal, qui me soutiennent tout le temps, qui sont tout le temps là, elles sont là pour partager avec moi, pour me dire ce qui va, ce qui ne va pas, et en général, c'est toujours assez positif, il y a très peu de points négatifs, donc c'est vrai que ça me donne confiance en moi et je me rends compte que ce que je fais, ça tient la route et que... ça convient aux personnes. Et du coup, c'est vrai, heureusement qu'il y a toute cette communauté, comme la communauté Alsace Couture que je vois en réel, parce que la communauté testeuse, on ne les voit pas en réel. Mais la partie Alsace, j'allais dire grâce aux coutures de Tiffany, qui vraiment, elle, a fait le lien entre nous. Elle a fait un repas pour... on a appris à se connaître. Depuis maintenant, j'allais dire, on se quitte plus. Tous les deux, trois mois, on se voit pour faire nos petits shootings photos par rapport à nos défis. Et ça, c'est vrai, c'est pareil, c'est quelque chose aussi qui motive énormément. On partage notre passion avec d'autres personnes comme nous et ça c'est vraiment important.

  • Speaker #1

    Les rencontres en vrai avec d'autres couturières, ça doit donner un petit peu de boost au moral je pense. Est-ce que tu peux partager avec nous une expérience où tu as accompagné une marque naissante dans le lancement de leur première collection ? Et comment... Tu as ressenti des choses ? Si ça a été gratifiant pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je voulais partager une marque naissante qui me tient à cœur plus que les autres, ça s'appelle Asur. C'est une cliente qui est venue me voir pour ce projet, avec qui ça a vraiment matché. C'est pareil, je veux travailler avec des gens avec qui le feeling passe, avec qui je m'entends bien. Pour moi, c'est très important ce côté-là, puisqu'on se voit souvent, on discute des points qui vont ou qui ne vont pas. Il faut absolument qu'il y ait une bonne entente. Cette créatrice, cette marque, qui s'appelle Catherine Roth, a lancé son pantalon. C'est un pantalon bien spécifique. Elle partait du principe qu'elle voulait un pantalon qui était évolutif, j'allais dire, mais pas évolutif au niveau du ventre, parce qu'elle trouve que les femmes, à partir d'un certain âge, on a le ventre qui nous dérange un peu. C'est-à-dire, le matin, elle partait du principe qu'on se lève, on a le ventre plat. Le midi, on mange, on a le ventre qui gonfle un peu, ou en fonction du stress, on a le ventre qui gonfle un peu. Et quand on est debout, on est bien, mais quand on est assis, le pantalon va nous serrer à la taille, va nous serrer. On n'est pas bien dedans, on a envie de déboutonner, mais on ne peut pas. C'est toujours un peu délicat, donc je voulais que je lui trouve un système. Le but c'était de lui trouver un système de comment faire un pantalon évolutif à la taille, donc de réduire d'une taille et d'évoluer d'une taille en même temps, sans que ce soit un pantalon avec un élastique à trous dans le dos, un truc mémérisant, un truc féminin et joli en fait, une pièce à porter, un joli pantalon, pas quelque chose qu'on a l'impression d'avoir rafistolé pour l'élargir. Et du coup on a mis deux ans. pour sortir ce projet ensemble. On a passé deux ans ensemble avant qu'elle puisse lancer sa production. Donc là, elle a lancé sa marque enfin en ligne en septembre, je crois, en septembre ou octobre. Donc le pantalon est sorti. Et là, on est en train de développer d'autres coupes, mais toujours avec ce même système. Donc en fait, le système, elle a développé une boucle. Et du coup, c'est une boucle qui ressemble comme un escargot. Et en fait, on va mettre une patte qui va être intégrée dans la ceinture d'eau. Sur le côté du pantalon, vous pouvez aller voir sur le site Internet. as-ur.fr Donc il y a une petite pointe sur le côté des pantalons, une petite pointe en jersey, qui va donner en fait, quand on s'assoit, ça va un petit peu donner du confort aux pantalons. Et il y a cette petite patte qui passe dans la ceinture d'eau, très discrète, qui revient sur le devant et qu'on va venir bouger avec la boucle. On tourne la boucle à une main, on élargit d'une taille ou d'une demi-taille, on resserre d'une taille ou d'une demi-taille. Et ça fait, en fait, elle l'a prévue comme un bijou. Elle a choisi aussi des matières haut de gamme. avec une ceinture en satin, des poches passepoilées. On a aussi travaillé beaucoup sur la coupe, que ce soit une coupe très galbante, très féminine. On a travaillé sur un pantalon très habillé, qu'on a envie de porter tous les jours, et pas porter un jogging, mais élastiquer, quelque chose de confort, mais en même temps très élégant. Et maintenant qu'on a développé la base de la ceinture, on développe d'autres coupes, des coupes larges, une coupe flair qui va arriver, on développe d'autres choses. Vraiment, c'est quelqu'un avec qui j'aime travailler, et j'adore ce concept.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant Elisabeth, merci d'avoir partagé avec nous ce projet dont tu es fière. Je comprends que tu aies envie de nous en parler, parce que des vêtements dans lesquels on se sent bien, c'est hyper important. Et si on arrive à en faire quelque chose de joli aussi, d'élégant, c'est encore mieux. Quel message aimerais-tu adresser à la communauté couture Elisabeth ?

  • Speaker #0

    De toujours coudre pour le plaisir. Je dis que même quand on fait une retouche, il faut le faire avec plaisir. Donc soit on refuse. Mais autrement, on ne bâcle pas son travail. Même un ourlet, on doit le faire correctement et bien. S'il n'est pas bien fait, on sera jugé sur tout le travail qu'on a fait. Même si on a juste bâclé cet ourlet, peut-être qu'on est bon dans le modèle, on sera jugé de l'ourlet. Du coup, il faut toujours faire tout avec plaisir. On rend quand même quelqu'un heureux. Quand on fait des retouches, la personne est heureuse, elle a enfin un pantalon à sa taille. Et nous aussi, je me dis quelque part, on a aussi cette... Je suis aussi contente de voir la personne, enfin elle a un pantalon qui lui va bien et pas quelque chose qu'elle a replié, qui se défait tout le temps. Je participe aussi à son bien-être en fait. Donc voilà, de continuer ça et de continuer à me suivre et d'essayer aussi de faire toujours des choses en couture, j'allais dire qualitative. Essayer toujours d'aller vers des choses vraiment, des belles finitions, des belles choses. Quand on fait soi-même, de ne pas faire des vêtements qu'on trouve... On trouve dans des marques, j'ose même pas citer, même Fast Fashion, qui sont vraiment très très mal finies. Donc vraiment, si on fait les vêtements soi-même, de ne pas faire ça, de faire des choses vraiment haut de gamme.

  • Speaker #1

    Essayer de se challenger avec des finitions propres, tout en se faisant plaisir. Elisabeth, où est-ce qu'on peut te retrouver et où est-ce qu'on peut acheter tes patrons ?

  • Speaker #0

    Alors pour acheter mes patrons et me retrouver, on a plusieurs endroits. J'ai un site internet, on a plusieurs onglets et en fait, dans les onglets, on vous dirige... où acheter nos patrons. On ne pouvait pas acheter sur notre site internet, mais on dirige où acheter nos patrons. Donc on a une partie patrons de couture, donc vous allez voir tous les patrons de couture qu'on a et si vous cliquez dessus, vous allez vous retrouver sur Etsy. Donc Etsy ne nous appartient pas bien sûr. Etsy c'est comme Amazon, c'est une plateforme de vente pour les créateurs. Dans Etsy, on a notre marque l'Americana, donc on a notre boutique l'Americana et là on vend tous les patrons pochettes, les patrons numériques. et on vend aussi un peu de tissus. J'essaye aussi de vendre des tissus assez de qualité, que je prouve, que je teste avant. Et du coup, sur Etsy, il y a les patrons numériques. Et maintenant, je vous conseille, pour les patrons numériques, d'aller plutôt sur notre plateforme de formation. en ligne, donc c'est formations.lamericana.fr. Donc là vous avez toutes les formations en ligne. Alors quand je parle de formation, c'est ni plus ni moins que le patron de couture. Tous les patrons ont téléchargement, donc téléchargement à 4, à 0, visioprojection, plus le tutoriel et vous avez un pas à pas en fait dans la formation. Là dans la formation en ligne, donc je rajoute maintenant des petites vidéos très courtes, juste pour montrer comment poser le col, la braguette, l'ourlet. Bon il y a des petites étapes que je ne fais pas forcément, l'ourlet je n'ai pas forcément montré. Je rajoute des petites vidéos pour faciliter, pour les gens qui préfèrent voir plus visuellement les choses. Donc voilà, vous pouvez nous retrouver. Il y a aussi, pour ceux qui sont adeptes de Macairis, vous pouvez aussi nous retrouver sur Macairis. Mais Macairis, ce ne sera que du format numérique. En tout cas, si vous voulez du format pochette, c'est que sur Etsy. Pour l'instant, on commercialise que là-bas. On n'a pas d'autres moyens de vente, pas trop pochette. Vous pouvez nous suivre sur Instagram, à l'adresse d'Anna Paterne sur Instagram et sur Facebook aussi.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Elisabeth d'avoir été l'invité de mon émission Dans la coulisse 2. Je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À bientôt et merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Retrouvez Elisabeth sur l'americana.fr Pour acheter ses patrons, direction Etsy et makerist.fr Pour bénéficier de ses formations en plus des patrons, ça se passe sur formations.americana.fr Vous pouvez aussi échanger avec Elisabeth et Pierre sur Facebook sous le pseudonyme Elisabeth. L'americana espace pattern. Et pour Instagram, cherchez l'americana pattern. C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Pour échanger avec moi, rien de plus simple. Retrouvez-moi sur www.athenaphrodite.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

Description

En ce mois de septembre, nous allons à la rencontre de Elisabeth, la cheffe d'entreprise de la marque de patrons de couture Lamericana Pattern.  Vous saurez comment Elisabeth est devenue experte en patrons de pantalons. Pourvue de son expérience de modéliste pour des marques, elle a un oeil aiguisé sur différents tissus, la mode et les tendances. 

De plus, la créatrice dévoile comment elle est devenue styliste modéliste et comment sa famille influence l'univers de Lamericana Pattern.

Enfin, découvrez aussi ses appréhensions sur le futur des patrons de couture pour les particuliers passionnés.


Nous vous souhaitons un agréable moment d'écoute.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Dans la coulisse de, le podcast qui explore les histoires inspirantes de professionnels et d'amateurs passionnés de couture. Chaque épisode est une interview d'une personne de ce milieu qui partage ses techniques, ses tendances et ses histoires fascinantes. Je suis Mireille de athénaphrodite.com. Aujourd'hui, c'est la coulisse de l'Américaine à pattern et donc je reçois Élisabeth. Bonjour Élisabeth.

  • Speaker #1

    Bonjour Mireille.

  • Speaker #0

    Élisabeth, je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui dans ce podcast. Qu'est-ce qui a allumé cette flamme de la créativité en toi ?

  • Speaker #1

    La petite flamme que j'ai eue, ça a commencé vraiment très tôt. J'étais toute jeune, j'avais quoi, je pense à peu près 8 ans. Je voyais tout le temps ma maman qui faisait les vêtements pour toute la famille. J'avais 4 sœurs et 7 frères et ils la voyaient coudre tout le temps. Moi, je rêvais aussi de faire la même chose. Du coup, vers mes 8 ans, j'ai voulu apprendre à coudre. Elle me laissait juste coudre des petits points à la main. Moi, j'avais besoin de plus. Je voulais coudre à la machine, mais je n'avais pas le droit. Et une fois, j'ai cousu à la machine toute seule et je me suis cousue le doigt. Donc à partir de là, elle a décidé de m'apprendre à coudre à la machine. Donc voilà, j'ai commencé comme ça, à faire après des habits pour mes Barbies, pour ma sœur la plus jeune, celle que j'habillais, qui portait toutes mes créations avec fierté, malgré qu'elles n'étaient vraiment pas terribles. On imagine à 8 ans. Donc voilà, c'est comme ça qu'est venue la passion. Et j'ai toujours su que je voulais faire ça depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Oui, alors ta première expérience était quand même particulière avec la machine à coudre, ce coudre le doigt. D'ailleurs, tu as gardé des cicatrices de cette petite mésaventure ?

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas gardé de cicatrices. À 8 ans, on cicatrise très bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu es la fondatrice d'une marque, l'Americana Pattern. Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est l'Americana Pattern et qu'est-ce que tu y fais ?

  • Speaker #1

    Alors l'Americana Pattern, c'est la société Sagaya. Je suis la société Sagaya et j'ai ma marque l'Americana Pattern. Donc la société Sagaïa, en fait, je travaille pour... J'ai deux casquettes. Chez la casquette, je travaille pour les professionnels. Donc je fais la partie modéliste pour les professionnels. Donc j'accompagne en fait les marques, la plupart du temps, moi, les nouvelles marques à se lancer. Donc elles ont un projet de vêtements, une marque de vêtements. Donc je les accompagne en faisant toute la partie prototype, gradation, fiches techniques. Je les accompagne jusqu'à la production. Et ensuite, voilà, elles vont toutes seules jusqu'au bout. Et à côté de ça, j'ai ouvert aussi l'americana pattern. Donc là, je fais des patrons de couture pour les particuliers. Donc là, je fais cette partie-là. Dans les patrons de couture pour particuliers, je fais des vêtements femmes. Et c'est beaucoup de vêtements femmes. Il y a bien 80% de vêtements femmes, un petit peu de vêtements enfants et un peu de vêtements hommes. Donc voilà ce que je fais en gros chez l'americana pattern.

  • Speaker #0

    Mais alors Elisabeth, est-ce que tu es américaine ou tu as choisi le nom de l'americana pattern par fantaisie ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas américaine et je ne parle pas très bien anglais, donc ce serait un petit peu bizarre. J'ai choisi ce nom, l'americana pattern, tout simplement parce que l'envie de la couture m'est venue de ma maman. Et mes parents, les deux, sont originaires de l'île de Madère. Et en fait, dans cette île, il y a plein de petits villages. C'est tellement petit, ce n'est pas plus grand que la Réunion, c'est vraiment une toute petite île. Tout le monde se connaît. Et les gens se connaissent et s'appellent par des surnoms. Donc il faut connaître parce qu'en fait les portugais la plupart du temps ils ont les mêmes noms de famille, les mêmes prénoms. C'est difficile de les différencier, surtout dans des petits villages. Donc on les différencie avec des surnoms en fait. Et ma mère, son surnom c'était l'américaine. Donc l'américaine. Et du coup tout ça, ça lui venait parce que son père était bien madérien, il n'y avait pas de soucis. Mais il travaillait au Brésil, donc il partait en bateau au Brésil pendant des mois. Et quand il revenait, on l'appelait l'Américain, parce qu'il partait en Amérique travailler. Donc voilà, au Brésil, c'était l'Amérique. Donc du coup, voilà, c'était l'Américaine. Donc elle, ça a été la fille de l'Américain. Et nous, du coup, on est devenus les filles de l'Américaine. Donc quand on est en vacances à Madère, on nous appelle la fille de l'Américaine. On nous appelle la fille de l'Américaine. Quand on nous croise, c'est comme ça qu'on nous connaît. Et du coup, voilà, c'est comme ça que j'ai pris ce surnom par rapport à celui de ma maman. Voilà, pour l'honorer, en fait, que c'est grâce à elle que j'ai eu cette passion. Donc, j'ai choisi de prendre son surnom, l'americana. Et pour la société Sagaya, c'est pareil, c'est le surnom de mon papa, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord, donc ce sont des jolis clins d'œil à tes parents. Et donc, tu es aussi modéliste pour les professionnels.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, je suis modéliste pour les professionnels. Ça va faire, en fait, c'est mon métier de base. Ça fait plus de 20 ans que je travaille comme modéliste.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que tu peux rappeler ce qu'est le métier de modéliste ? Parce que je pense que tout le monde ne sait pas exactement ce que c'est par rapport à styliste par exemple.

  • Speaker #1

    En fait, pour moi, une modéliste intervient après le styliste. En général, le styliste va être plutôt créatif dans ce qui est dessin, croquis. Donc, il va arriver avec des idées, un peu comme mes clients, c'est un peu les stylistes de la marque. Donc, ils arrivent avec leurs idées, soit sur croquis, photos, des idées que je vais mettre à plat en fonction de ce qu'ils ont dans la tête. Et en général, ils arrivent plutôt déjà avec leurs idées, ils savent déjà un peu où ils veulent aller. Donc, une fois que j'ai des croquis, moi, j'interviens à ce moment-là. C'est-à-dire, après les croquis, je vais créer le patronage de base qui va ressembler et monter le prototype pour donner vie à leur dessin. Une fois que j'ai donné vie à leur dessin avec un prototype, on fait les essayages. Une fois qu'on a fait les essayages, on regarde si tout est OK. Il y a toujours des modifications. Il y a toujours des modifications de position de poche, de largeur. Le volume, on le veut plus, on le veut moins. Ça peut être des modifications parce que je n'ai pas forcément bien compris. En général, c'est surtout des modifications parce que le client, une fois fini, il se rend compte. compte que en fait non il veut plus ça, il veut la taille plus haute ou plus basse, des manches plus longues donc ça va être plutôt voilà à ce moment là le client aussi va évoluer dans sa recherche et va avoir des modifications. Ensuite une fois que j'ai fait ce prototype qui est mis au point, seulement à ce moment là on intervient sur la gradation. Donc là je veux faire la gradation de la taille, ça dépend des clients, la plupart des clients ils vont du 34 au 46, il n'y en a pas beaucoup qui font des grandes tailles, en tout cas pas dans mes clients. Après ça, je fais un dossier technique qui va accompagner le patronage. Ce n'est pas un tutoriel comme je fais pour l'americana, ce serait vraiment trop long à faire. La fiche technique que je fais, c'est vraiment un croquis technique avec les indications de montage, si on veut des surpiqures, des aiguilles, des nervures. Le montage un peu basique, c'est une explication, plus un tableau de mesure, bien sûr. Un tableau de mesure que le confectionneur doit respecter, avec des tolérances. des tolérances de mesure. Et une fois que le confectionneur, en fait, une fois que ça part au confectionneur, moi, je n'interviens plus à ce moment-là, mais en tout cas, il a tout ce qu'il faut de ma part, le patronage informatique, plus le dossier technique pour pouvoir lancer la production.

  • Speaker #0

    Donc, le client arrive avec une idée précise de ce qu'il souhaite pour son modèle. Toi, tu réalises le patronage, le dossier technique et les modifications qu'il faut pour la confection du modèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment est née l'Amerikanapattern ?

  • Speaker #1

    Alors l'Amerikanapattern est née en 2020, j'allais dire, enfin pas pour les gens, mais en tout cas moi de mon côté j'ai commencé en 2020 pour cette activité. Donc en fait je travaillais, avant cette activité je travaillais dans une entreprise qui était filière textile, on était négoce de tissus, donc je suis arrivée dans cette société pour, ils vendaient du tissu. Et la plupart des clients maintenant ne voulaient plus acheter le tissu, ils voulaient la confection jusqu'au bout. Donc du coup, j'ai intégré cette société pour m'occuper de cette partie-là, toute la partie fabrication, production. Donc voilà, j'ai mis en place toute cette partie-là. Et au bout de 10-12 ans, 10 ans, oui, je me suis rendu compte que j'avais envie de travailler à mon compte. Ça faisait longtemps, longtemps que ça me trottait dans la tête de faire des patrons de couture pour les particuliers. Ça fait longtemps que je voulais mettre à disposition mon savoir, aider les gens. à créer leurs vêtements de A à Z. Et surtout, moi, ce qui me tenait à cœur, vraiment, c'était la plupart des personnes que je voyais, elles me disaient, le pantalon, c'est trop difficile, la braguette, c'était insurmontable. Et du coup, j'avais vraiment à cœur de faire en sorte que le pantalon soit accessible à tout le monde, même aux débutants. Parce que pour moi, c'est juste des points techniques, il n'y a rien de compliqué. Donc, je voulais vraiment faire des tutoriels pour que ce soit accessible pour tout le monde, le pantalon. J'espère que le pari est réussi.

  • Speaker #0

    Je ne vois que de bonnes appréciations à propos de tes patrons de pantalon et qui ont donné envie à certaines personnes de se lancer alors qu'elles avaient peur. Donc franchement, je pense que le pari est tenu. Tu as quatre soeurs et sept frères, tu as dit je crois. Tu es la seule des enfants à coudre ou c'est une affaire de famille comme disait la chanson ?

  • Speaker #1

    Alors non, je ne suis pas la seule, mais on n'est pas beaucoup. on aurait pu être plus. Donc les garçons, personne ne s'est mis à la couture, personne, à part mon papa, lui qui cousait quand même ses boutons, ses bourrelets, il les faisait lui-même. Mais du coup, non, on était… Donc ma petite sœur a voulu, elle, faire aussi un CAP couture, mais alors ce n'était pas du tout pour elle, ça s'est arrêté après son CAP, ce n'était pas du tout pour elle la partie manuelle. Mais j'ai ma sœur aînée, elle qui est aussi dans la couture, qui aussi fait des vêtements, qui a travaillé… qui a travaillé en couture quand elle était jeune. Et après, elle a fait ça pendant 2-3 ans. Elle a eu son CAP et après, elle a travaillé comme vendeuse. Et seulement 20 ans, plus de 20 ans après, elle s'est remise à la couture. C'est remis à la couture pour son plaisir. Les autres sont plutôt réfractaires, j'allais dire. Elles ne savent pas coudre un bouton. Dès qu'il y a un bouton à faire ou un ourlet, c'est pour moi ou c'est pour ma grande sœur. Après, quand on n'aime pas ça, même un bouton, on ne sait pas faire.

  • Speaker #0

    Là, tu parlais de ta sœur qui a un CAP couture. Quel est ton parcours, toi ?

  • Speaker #1

    Mon parcours que j'ai eu pour devenir modéliste, je n'ai pas fait de CAP parce que j'ai commencé par une section générale quand j'étais jeune. En quatrième, je voulais déjà faire de la couture, mais c'était mal vu d'aller dans des projets professionnels. C'était assez mal vu. Comme j'avais des bonnes notes, on m'a dit qu'il fallait absolument continuer une section normale. J'allais dire, voilà, normale. Du coup, j'ai fait ma seconde. J'ai fait une première STT, donc c'était sciences techniques et tertiaires. Et en fait, là, je me suis dit non, j'en ai marre d'écouter ce que les gens me disent. Moi, je veux faire de la couture. Donc, du coup, j'ai laissé tomber ce bac et je suis partie en couture. Et du coup... J'ai pu intégrer directement, en ce temps-là, il y avait encore les BEP. Donc, je n'ai intégré pas le CAP, parce que j'avais déjà un niveau assez élevé, question des cours. Donc, j'ai intégré un BEP. Ensuite, à la fin de mon BEP, j'ai fait un bac pro. Et c'est vrai que moi, je voulais continuer absolument. Je ne voulais pas juste être couturière. Moi, j'avais vraiment envie de faire modéliste sur informatique. C'est vraiment ce qui m'intéressait. Et en bac pro, je me rappelle, quand on essaye de nous conseiller, on nous disait, après un bac pro, on doit travailler. Moi, je leur disais non, je veux continuer. Je veux être modéliste, on me disait, mais personne n'y arrive, les bacs pro c'est très compliqué, s'il y a une place, c'est pas plus. Puis je leur disais toujours, s'il y a une place, ce sera pour moi. Et j'irais jusqu'au bout. Et du coup, j'ai postulé pour être en BTS, donc j'ai été acceptée. Donc j'ai fait mon BTS pour vraiment être modéliste. Et ensuite, après le BTS, j'ai commencé à travailler dans une entreprise. Et après, j'ai repris des études pour faire une licence.

  • Speaker #0

    C'est un parcours très complet. Je découvre d'ailleurs une Elisabeth très persévérante. Tes parents te soutenaient justement dans ton envie de poursuivre dans la couture et plus précisément le modélisme ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était surtout ma maman qui s'occupait plus ou moins de nous pour la partie scolaire. Mon papa était quand même assez discret de ce côté-là, il nous laissait faire comme on avait envie. Et en fait, ma maman, étant d'une grande famille, on était 12 enfants. On n'avait pas forcément les moyens, mais ma maman me disait toujours « Les études que vous voulez faire, faites ce que vous voulez, je me débrouillerai pour trouver des solutions pour payer s'il faut. » Donc c'était vraiment son point de vue. Elle ne m'a jamais poussée à faire un métier plus qu'un autre, c'était vraiment faire ce que j'avais envie, que ce soit de la couture, que ce soit autre chose, il n'y avait pas de soucis pour elle. Après, pour dire le vrai, elle aurait aimé, comme elle avait 12 enfants, un plombier, une coiffeuse, une couturière, un doc. elle aurait aimé avoir tous les métiers mais bon ça s'est pas passé comme ça mais elle aurait bien aimé voilà que chacune ait un métier un peu en fait je crois qu'elle était plus du côté des métiers manuels puisque les autres métiers elle ne les connaissait pas forcément c'était trop abstrait pour elle donc voilà après c'était soit couturière ça lui convenait très bien si je voulais travailler à l'usine il n'y avait pas de souci enfin il y avait vraiment peu importe si on voulait faire des grandes études pour être professeur il n'y avait pas de souci elle nous soutenait J'ai une sœur qui a fait ça, des grandes études pour être professeure, donc il n'y a pas de souci, elle a soutenu tout le monde dans ce qu'on voulait faire.

  • Speaker #0

    Très important d'avoir le soutien de sa famille aussi dans ces moments-là. Comment tu fais pour rester à la pointe de la mode et de suivre les tendances ?

  • Speaker #1

    En fait, je travaille avec des professionnels, donc toujours avec des nouveaux clients, donc ils lancent leur marque. Donc quelque part, indirectement, je suis toujours à la pointe de la mode parce qu'eux, ils suivent la mode excessivement. Par rapport à leurs modèles, ça m'influence parce que les modèles me plaisent. Quand on est dans un projet, il n'y a pas que ça. Je regarde aussi beaucoup les défilés, je regarde aussi beaucoup ce qui se passe dans les magazines. J'achète des magazines de mode pour m'inspirer, pour regarder ce qui se fait en tendance, en couleur, en coupe. Il n'y a pas parlé d'Emma, qui fait partie de la société Sagaya. Il y a aussi une alternante sur un DNMAD. Il est sur trois ans. Et c'est vrai qu'elle est jeune, elle a 20 ans. Donc, du coup, elle a aussi des idées très jeunes. Donc, j'aime bien aussi prendre en compte ses idées. Donc, les dernières collections qu'on a faites, elle a pris les modèles l'americana et elle a regardé les matières à mettre en adéquation, les coloris. Et je m'inspire aussi beaucoup de ma fille qui est au collège parce qu'à ce stade-là, en fait, ils sont toujours à la pointe de la mode. En tout cas, ma fille, elle aime bien, voilà, elle suit énormément la mode. Donc, elle m'influence aussi beaucoup parce qu'elle regarde encore plus que moi tout ce qui est mode. Donc, elle m'influence énormément sur toutes les tendances actuelles. des choses que j'aime pas forcément, mais que des fois, au bout de quelques mois, on commence à voir de plus en plus, et on se rend compte qu'à force, si, on aime, parce qu'on en voit de plus en plus. Et voilà, dernièrement, ce qui est apparemment tendance, c'est les pantalons parachute. Alors ça, c'est quelque chose que je n'aime pas trop. Mais voilà, c'est quelque chose qui va sûrement venir de plus en plus. Et peut-être que je sortirai un pantalon parachute.

  • Speaker #0

    Justement, Elisabeth, quelles sont les tendances actuelles dans l'univers de la couture qui t'inspirent le plus dans la création de tes patrons ?

  • Speaker #1

    C'est surtout la partie de l'univers de l'île. C'est ce qui m'a toujours plu le plus. C'est ce que j'aime travailler, tous les vêtements techniques, j'allais dire. Un peu comme le jean, les chemises, tout ce qui est un peu technique, des produits bien techniques. Et là, ce qui m'impure le plus, c'est qu'en ce moment, on se rend compte que quand je regarde un peu les tendances, j'ai l'impression que le slim commence à s'endormir, mais il y en a toujours du slim. C'est vraiment quelque chose qui a été détrôné, il a détrôné tous les modèles. Il y en a toujours, mais j'ai l'impression qu'on commence quand même à aller plus vers du large, des pantalons plus droits, des pantalons larges, des pantalons avec des... poches, des pantalons cargo. Donc j'essaye vraiment de développer, de regarder par rapport à l'inspiration des coupes de jeans en fait. J'essaye de regarder plusieurs coupes de jeans. Donc là vraiment ce que je vais développer c'est essayer d'avoir le plus possible de coupes différentes de pantalon. Quand je dis jeans, après on peut les faire dans d'autres matières, mais en tout cas à la base c'est la coupe de jeans. J'ai voulu lancer des push-up parce que des pantalons, des patrons de pantalon on en voyait quand même, pas énormément, mais on en voyait quand même. Mais des push-up c'est vrai que j'en avais pas vu. Donc je me suis dit que c'est pour ça que j'ai commencé par des push-ups, parce que c'est quelque chose que je ne voyais pas du tout. On me dit qu'il faut regarder un peu plus ses concurrents. Je ne les regarde pas assez souvent et du coup, le risque c'est d'un moment sortir un modèle un peu similaire. C'est vrai qu'on n'a pas envie de se faire de longues fronces les unes aux autres, on a envie d'avoir des modèles un peu différents. On n'a pas envie de copier une autre. Des fois on sort des modèles, on se rend compte que si il y a quelqu'un qui a sorti un peu dans le même esprit, ce n'est pas qu'on a voulu copier, c'est qu'on a eu les mêmes idées au même temps. Une fois qu'on a développé ce modèle, on ne va pas ne pas le lancer parce que quelqu'un l'a déjà lancé. C'est vrai que c'est toujours un peu délicat. Après, je me dis que pour ne pas arriver à ça, il faut trouver des modèles qui sont vraiment différents, comme pour le push-up, qui sont vraiment différents. Mais après, à côté de ça, je me dis qu'il faut aussi des basiques, même s'il faut aussi des basiques, des petits tops basiques, des petites choses basiques, qu'on va peut-être retrouver chez plusieurs marques, mais il faut quand même des petits basiques pour les clients qui veulent faire un produit assez rapide, basique. Après, s'ils connaissent la marque, l'Americana ou une autre, ils vont choisir le top basique, ça va être peu importe. Quand on connaît une marque, on sait que les mensurations nous conviennent. Du coup, on va plus aller vers une marque. Parce qu'il y a des choses, des gens qui disent, des sweats, il y en a plein, des sweats, il y en a partout. Mais le problème, c'est qu'en fonction de la coupe, le croquis va ressembler à n'importe quel autre croquis, mais en fonction de la coupe, ça va être différent quand même.

  • Speaker #0

    Les tendances actuelles pour toi sont au niveau des pantalons. Tu as parlé du push-up que tu as développé. On peut parler par exemple des patrons des pantalons 12, 12 soeurs, n'est-ce pas ?

  • Speaker #1

    Exactement, 12, 12 soeurs qui ont un push-up avec une incrustation et le pantalon Praserès qui a un push-up sous forme de pince en fait et pas d'incrustation.

  • Speaker #0

    Puisqu'on est dans les noms de tes patrons, est-ce que tu peux nous dire comment tu choisis le nom de tes patrons et quel rôle il joue dans ton processus créatif ?

  • Speaker #1

    Mes patrons, en fait, j'essaie de leur donner des noms, je prends des thèmes à l'année. de mettre des thèmes à l'année, comme ça quand j'en prends des modèles, je saurai de quelle année en fait, quelle année j'ai créé ces modèles. Je trouve que c'est plus simple pour moi de faire comme ça. Donc la première année, on avait créé des modèles, donc ça s'appelait Belle, Douce, c'était tous les adjectifs en fait, les adjectifs qualificatifs un peu, donc voilà, des termes un petit peu, voilà, ces termes-là. Et la deuxième année, j'ai voulu donc mettre à l'honneur ma maman, du coup j'ai pris le nom de ville de son île, Grasse. Grasse, il y avait Praserès, Pras, voilà des noms un peu plus difficiles à prononcer, la plupart, Canissou. Et cette année, en fait, j'ai demandé à toute une petite équipe Alsace Couture, là, on se fait des petits défis de temps en temps, donc je leur ai demandé à elles quels thèmes, et elles m'ont proposé les gourmandises. Donc cette année, on est parti sur le thème des gourmandises, donc Tophie, Kibove, voilà, tous ces termes-là.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le thème de l'année, gourmandise. Et puis, petit message aux auditeurs, si vous avez des idées de thèmes pour les patrons de l'année 2024, écrivez-les-nous en commentaire sous le podcast. Elisabeth, ça pourrait être une idée d'ailleurs, un petit défi pour trouver le prochain nom de la collection de 2024 et peut-être remporter, je ne sais pas, tous les patrons de cette année-là.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas encore pensé au thème de l'année prochaine. Donc oui, pourquoi pas mettre un petit défi et gagner tous les patrons.

  • Speaker #0

    Parmi tes patrons de couture ? Tes patrons de pantalons sont très largement plébiscités. De nombreux couturiers et couturières ont réussi leur premier pantalon à braguette grâce à tes patrons. J'en suis la preuve ! Comment es-tu devenue une spécialiste de patrons de pantalons ?

  • Speaker #1

    Après mon BTS, j'ai commencé tout de suite à travailler, j'ai trouvé un métier tout de suite en tant que modéliste dans une entreprise pour vêtements enfants. Ça s'appelait SBR en ce temps-là, ça a duré trois ans, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé, comme beaucoup d'usines de textile. On fabriquait sur place, on faisait les prototypes, on faisait beaucoup de choses sur place. Et en fait, on m'a mis sur des vêtements pantalon, enfant, jeune fille, 13-14 ans. sur cette partie-là, sur plusieurs vêtements, et ils se sont rendus compte que la partie pantalon, ça leur condamnait vraiment, que j'arrivais vraiment à mettre en forme ce qu'ils avaient mis sur le croquis et tout ça. Et du coup, on m'a mis sur cette mission-là, pantalon, parce qu'ils voyaient que j'étais beaucoup plus douée sur la partie pantalon. En tout cas, il y avait deux autres modélistes qui étaient là avant moi, et apparemment, le pantalon, ce n'était pas ça. Et moi, je suis arrivée, et ils ont vu que j'avais quelque chose pour le pantalon. Donc, j'ai travaillé sur le pantalon pendant trois ans. Ensuite, après, j'ai eu mon licenciement. Je suis partie, c'est là que j'ai fait ma licence. Et après, j'ai repostulé à un poste, c'était des anciens responsables de chez Big Star, qui relançaient des pantalons des jeans, qui voulaient relancer leur marque de jeans. Du coup, ils m'ont pris pour faire toute cette partie-là. Je me suis occupée de tout, il n'y avait personne d'autre qu'un modéliste. Je me suis occupée de tout, il y avait juste un responsable qui était là et qui lui avait l'habitude de tout ce qui était pantalon, il travaillait avec les usines en Tunisie. Et lui en fait il m'a appris toutes les astuces sur le jean, il m'a vraiment appris toutes les astuces de couture, de valeur de couture, vraiment tout ce qui comportait le jean, comment monter les braguettes, la ceinture, toutes les astuces de production en fait. Donc j'ai appris avec lui beaucoup cette partie-là. Et après pareil, au bout de trois ans, licenciement économique, la boîte a fermé. Et j'ai trouvé après une entreprise, donc chez Filet à Textiles. J'étais censée travailler toute la partie soirée, des tissus de chez Phileas Textiles, les robes, les jupes, tout ce qui était soirée. Et en fait, j'ai réussi, je ne sais pas comment, mais en tout cas à plus diriger sur le pantalon, la société, en travaillant avec les tissus de chez Velcorex, qui sont plutôt velours, gabardis, donc toute la partie pantalon. Du coup, on a développé 90% de nos clients, ils venaient chez nous pour du pantalon. Du coup, j'ai développé vraiment cette partie-là et j'étais souvent en déplacement au Maroc, dans les usines, pour voir. Toutes les machines de production, j'ai vu vraiment en réel, les machines des ceintureuses, toutes les machines qui sont vraiment spécifiques aux jeans, toutes celles qui font les bar-taps, les poses de passants, toutes ces machines, les coutures rabattues, tout ça, c'est vrai que je l'ai vécu au quotidien, je me déplaçais souvent pour aller voir, dès que ça arrivait les productions, j'allais sur place pour suivre la production, pour être sûre qu'il n'y avait pas de problème en production, que tout était bien inspecté pour le client.

  • Speaker #0

    Au début, tu n'avais pas forcément une appétence pour le pantalon, mais c'est venu au fur et à mesure de tes expériences et tu t'es découverte une passion pour le patronage de ces pièces. Tu le disais tout à l'heure, en tant que modéliste, tu as travaillé avec différentes matières, notamment la gabardine et le velours chez Velcorex. Quel matériau conseilles-tu pour débuter en couture, notamment pour coudre des pièces comme des pantalons ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai travaillé avec ces gabardines chez Vectorex, c'est des tissus chez Pilea, très fluides en fait, c'est des viscoses très fluides, haut de gamme. Et c'est vrai que pour moi, la difficulté à apprendre à quelqu'un à coudre, ce n'est pas les techniques, pour moi les techniques, on suit des points les uns après les autres, des pas à pas, et ça va tout seul. En travaillant sur des gabardines et des velours, c'est des matières qui sont faciles à travailler, donc ça va tout seul. Mais par contre, travailler sur de la viscose, faire des robes, des tops en viscose... Donc là, on a beau expliquer aux gens les étapes, en fait, là, ça va tout se passer au toucher, en fait, la sensibilité avec la matière, pour pas qu'elle se déforme, pour pas que ça glisse, pour pas qu'elle se détende. Et toutes ces parties-là, pour moi, c'est avec l'expérience qu'on apprend. C'est un peu difficile à expliquer, voilà, en tutoriel papier. Moi, je dis toujours, une débutante, pour commencer, utiliser du wax. Avec le wax, ça va tout seul, ça se trouve tout seul, le wax. Je trouve que c'est vraiment une matière vraiment idéale pour les débutants. C'est quelque chose qui ne boucle pas, facile à travailler, facile à repasser. Vraiment, commencer avec du wax, je pense que c'est une très bonne idée, en tout cas pour apprendre toutes les parties techniques.

  • Speaker #0

    Durant tes expériences chez les pros, justement, est-ce qu'il y a des matières que tu as moins aimé travailler ?

  • Speaker #1

    Alors oui, il y a des matières que j'ai moins aimé travailler par rapport aux pros. Il y a des matières qui se donnent un super rendu, donc la soie. La soie, 100% soie, c'est vraiment magnifique, le rendu est magnifique. Mais la soie, il faut savoir qu'elle se travaille la plupart du temps dans le biais. C'est juste infernal quand on fait des longues robes évasées sur les côtés. Il y a toujours une partie, il faut toujours essayer de bien régler sa machine parce que ça va grigner, on va avoir un côté qui va être un peu plus long que l'autre. Donc pour moi, c'est toute cette partie-là, la mise au point d'un... d'un modèle en soi c'est vraiment compliqué surtout en sachant qu'un prototype on peut prendre son temps et encore c'est difficile à gérer, dès que c'est coupé dans le biais c'est assez difficile à gérer en tout cas d'avoir quelque chose de bien symétrique et après je me dis bon les prototypes c'est assez difficile mais c'est après en production les clients veulent toujours quelque chose de vraiment parfait, de nickel en fait et il y a des matières comme ça ou des choses qu'on trouve qu'on peut avoir vraiment quelque chose de parfait en tout cas en mesure ça se détend toujours un peu plus Donc c'est de faire passer aux clients qu'il faut des tolérances un peu plus hautes en fait, de ce qu'ils demandent à la base.

  • Speaker #0

    Peux-tu partager une anecdote ou un moment mémorable que tu as vécu en tant que modéliste ?

  • Speaker #1

    Pour le client de Vernois, on avait plus de 3000 pantalons à faire, et en fait on a fait les prototypes, ils ont validé les prototypes, les têtes de série, et on a lancé la production. Et ce qui s'est passé c'est que dans la gradation du positionnement de ma poche, je me suis trompée entre les plus et les moins. La poche, à la place d'être parallèle au sol, elle tombait vers le bas, ce n'était pas beau aux portées. Je me suis trompée dans l'évolution entre le plus et le moins. Du coup, l'usine a monté les pantalons, ça n'a rien choqué, ils ont tout monté et une fois que le client a reçu son pantalon, c'est le client qui a remarqué. Pour cette production, je ne suis pas allée sur place pour vérifier parce que c'était déjà une production, un modèle qu'on avait déjà lancé. plusieurs saisons, ce n'est pas la première saison qu'on faisait avec eux ce pantalon. Et du coup, le client, bien sûr, a refusé tous les pantalons, donc n'a pas compris. Et après, en fait, c'était comment faire pour rectifier le problème ? Parce que quelque part, bien sûr, on était en tort, mais d'un autre côté, il n'y avait rien dans le cahier d'écharpe qui nous indiquait ces mesures. Donc du coup, c'était trouver juste un compromis entre les deux. OK, on a fait une erreur, mais d'un autre côté, ils ne nous ont pas précisé ces mesures, donc ça aurait pu être mieux. correct que j'avais fait juste que visuellement ça ne leur plaisait pas donc voilà donc on a dû après je me sens que je peux trop de souvenirs comment ça s'est terminé mais il semble qu'on a dû reprendre tous les pantalons enlever les poches et on a dû recouper des poches un petit peu plus grand un petit peu plus grande de 1 cm pour pouvoir repositionner dessus repositionner dessus parce que les pantalons ont été c'était des pantalons qui passaient les verts en teinture donc ils reviennent de teinture reviennent donc quand on découille a toujours des petits problèmes en dessous Donc, on a cherché des solutions pour ajouter des bandes, pour ajouter des petites choses. Et il me semble qu'à la fin, on a rajouté une petite poche par-dessus. Je ne sais plus comment ça s'est terminé, mais le client a quand même accepté avec une modification. Ah oui,

  • Speaker #0

    j'imagine quand même le coup de stress. Comment tu parviens à maintenir un équilibre entre ton activité professionnelle en tant que modéliste et ta marque l'Americana ?

  • Speaker #1

    Je passe toujours les professionnels en priorité. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est eux qui me font vivre. Il n'y a pas d'autre... Voilà, ce n'est pas parce que je préfère travailler pour eux. S'il n'y avait pas cette partie professionnelle, l'americana, je ne pourrais pas en vivre. C'est vraiment très difficile. Je ne sais pas si je suis la seule dans cette situation, mais travailler ses patrons de couture, c'est vraiment très difficile d'en vivre. Il faudrait... Je pense qu'on en vit, il faut faire d'autres choses à côté, vendre du tissu, faire des ateliers de couture, mais que du patron de couture. Pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas viable. Mais en tout cas, voilà, clairement, c'est les professionnels. Donc... Mais après, les professionnels, ça me prend beaucoup moins de temps. J'allais dire, on va dire, c'est le pourcentage 20-80. Donc, les professionnels, ça me prend 20% de mon temps pour 80% de mon chiffre. Et l'americana, ça me prend 80% de mon temps pour 20% de mon chiffre. Donc, quelque part, si on écoute les financiers, il faut arrêter l'americana. Mais là, non. Parce que moi, c'est quelque chose que j'aime et c'est quelque chose que je veux vraiment développer. Et j'aimerais vraiment un jour pouvoir en vivre. En tout cas, tant que je peux continuer à le faire, je continuerai à le faire. J'espère vraiment que ça grandira de plus en plus et que je pourrai travailler un jour que pour l'americana et arrêter les professionnels.

  • Speaker #0

    L'americana, c'est quelque chose qui t'inspire et qui te galvanise, qui te donne envie de continuer aussi. Comment tu gères les conflits ou les difficultés éventuelles avec tes clients et comment tu y réponds ? Je parle de clients dans ta partie pro.

  • Speaker #1

    Pour les clients, pour la partie pro, pour les conflits, c'est vraiment une partie que je n'aime pas du tout. C'est la partie conflit, que ce soit... ou les clients, que ce soit dans ma vie personnelle, c'est vraiment quelque chose que j'ai vraiment du mal à gérer. J'évite, j'essaie d'éviter le plus possible les conflits. Pour moi, c'est très difficile. Il y a des gens qui te nourrissent des conflits. C'est quelque chose que j'ai vraiment du mal. Et c'est vrai qu'en général, quand j'ai un conflit avec un client, je ne réponds pas tout de suite, parce que autrement, je répondrais en colère la plupart du temps. Donc du coup, je laisse passer quelques jours avant de pouvoir gérer cette partie. Et bien sûr, j'ai l'appui de Pierre, mon mari, qui est là et qui m'aide vraiment à formuler tout ça. C'est lui qui va surtout appeler les clients pour en discuter parce que moi je suis trop dans les sentiments et ça ne va pas. J'ai du mal à faire passer le message correctement. Donc lui il est beaucoup plus calme, plus posé. Il est extérieur presque au problème. Donc il va mieux savoir gérer cette partie-là. que moi qui vais prendre trop à cœur en fonction des problèmes.

  • Speaker #0

    C'est souvent des petits conflits, des petites choses, on n'est pas d'accord, on ne s'est pas mis d'accord dès le début, ou qu'en tout cas apparemment ce n'était pas assez clair, c'est des petites choses. Après, comme je travaille maintenant à mon compte, c'est plus comme quand j'étais dans la société, on avait un client qui nous embêtait, on était quand même obligé de travailler avec, il fallait qu'on fasse avec, on n'avait pas le choix, notre patron nous interdisait d'arrêter un client, donc il fallait toujours trouver une solution pour travailler avec. Maintenant, en travaillant mon compte, quand il y a un client avec qui ça ne va plus, j'arrête. Je termine le projet jusqu'au bout, je ne le laisse pas en plein milieu, jamais. Je vais jusqu'au bout du projet, mais après je ne reprends pas un projet derrière avec lui.

  • Speaker #1

    Comment tu concilies la créativité artistique avec les aspects administratifs et financiers de ton entreprise ? Tu nous as dit que c'est ton mari Pierre qui prenait beaucoup en charge certaines choses administratives. Mais je suis sûre que tu fais d'autres choses toi aussi en plus de la partie créative.

  • Speaker #0

    En fait je fais en effet d'autres choses en plus de la partie créative, modélisme. C'est la partie aussi, la partie, celle que je suis en train de faire avec toi, toute la partie j'allais dire un peu communication, marketing, Instagram, Facebook. Donc toute cette partie-là aussi pour moi c'est une partie assez lourde. Vraiment, je ne sais pas si on est toutes dans le même cadre, des personnes qui ne font pas trop de couture. mais vraiment c'est une partie qu'on doit gérer, on doit être très présent sur les réseaux si on veut en tout cas se faire connaître et grandir on doit être très présent sur les réseaux et je ne sais pas, je ne veux pas dire que c'est pas compatible, en général on aime bien créer, on aime bien travailler, faire avancer des choses mais cette partie là d'être toujours sur le réseau, montrer ce qu'on fait, expliquer c'est j'allais dire, c'est pas qu'on se force, enfin si quelque part on se force, on est en plein travail et tout d'un coup on se dit ah merde il faut que je m'arrête, il faut que je fasse une story, il faut que je montre ce que je fais En fait, ça nous coupe un peu dans ce qu'on fait et pour moi, c'est toujours difficile. L'idéal pour moi, ce serait d'avoir quelqu'un à côté de moi qui, pendant que je travaille, pense à se dire « tiens, je vais aller la filmer, je vais regarder ce qu'elle fait, je vais filmer, je vais alimenter les réseaux » . Mais je n'ai pas cette personne. Mais pour moi, il faudrait une personne en plus pour venir faire cette partie-là. Parce que moi, ce n'est pas une partie de mon ADN, du coup, ça me prend énormément de temps. Et je pense que si je prenais quelqu'un qui occupait des réseaux, toute la partie communication, marketing… Je pense que Bernadette Vierge serait plus fluide pour elle parce que c'est son métier, moi pas du tout. Et peut-être qu'on gagnerait en réactivité, en temps. Ça c'est une partie que j'ai réfléchi à sous-traiter en fait, cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une partie qui est très chronophage et qui te coupe dans ton élan créatif aussi. Donc on a parlé des réseaux sociaux. Comment décrirais-tu la communauté couture qui te soutient ?

  • Speaker #0

    Heureusement qu'elle est là, j'allais dire. C'est vrai que sans elle, je pense qu'on laisserait tomber. Quand je dis on, je pense que je ne suis pas la seule des créatrices en couture. Si on n'a pas une communauté couture derrière qui nous suit, parce que nous, en fait, ce qu'on fait, on le fait pour les autres. On ne le fait pas pour nous, en fait. Moi, je ne le fais pas pour moi. Je le fais pour les autres, pour aider les autres, pour qu'ils puissent coudre plus facilement. Quand je vois des fois comme les personnes galèrent sur certains points, sur certaines choses en couture, et j'ai tellement envie de les appeler et de leur dire, c'est facile, on fait comme ci, on fait comme ça. J'ai vraiment envie de transmettre cette partie-là. et les aider. C'est vrai que je fais des patrons de couture pour les gens, pour cette partie-là. Et du coup, c'est vrai que du coup, en passant par des testeuses, j'ai un beau réseau de testeuses, j'en ai pas mal, qui me soutiennent tout le temps, qui sont tout le temps là, elles sont là pour partager avec moi, pour me dire ce qui va, ce qui ne va pas, et en général, c'est toujours assez positif, il y a très peu de points négatifs, donc c'est vrai que ça me donne confiance en moi et je me rends compte que ce que je fais, ça tient la route et que... ça convient aux personnes. Et du coup, c'est vrai, heureusement qu'il y a toute cette communauté, comme la communauté Alsace Couture que je vois en réel, parce que la communauté testeuse, on ne les voit pas en réel. Mais la partie Alsace, j'allais dire grâce aux coutures de Tiffany, qui vraiment, elle, a fait le lien entre nous. Elle a fait un repas pour... on a appris à se connaître. Depuis maintenant, j'allais dire, on se quitte plus. Tous les deux, trois mois, on se voit pour faire nos petits shootings photos par rapport à nos défis. Et ça, c'est vrai, c'est pareil, c'est quelque chose aussi qui motive énormément. On partage notre passion avec d'autres personnes comme nous et ça c'est vraiment important.

  • Speaker #1

    Les rencontres en vrai avec d'autres couturières, ça doit donner un petit peu de boost au moral je pense. Est-ce que tu peux partager avec nous une expérience où tu as accompagné une marque naissante dans le lancement de leur première collection ? Et comment... Tu as ressenti des choses ? Si ça a été gratifiant pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je voulais partager une marque naissante qui me tient à cœur plus que les autres, ça s'appelle Asur. C'est une cliente qui est venue me voir pour ce projet, avec qui ça a vraiment matché. C'est pareil, je veux travailler avec des gens avec qui le feeling passe, avec qui je m'entends bien. Pour moi, c'est très important ce côté-là, puisqu'on se voit souvent, on discute des points qui vont ou qui ne vont pas. Il faut absolument qu'il y ait une bonne entente. Cette créatrice, cette marque, qui s'appelle Catherine Roth, a lancé son pantalon. C'est un pantalon bien spécifique. Elle partait du principe qu'elle voulait un pantalon qui était évolutif, j'allais dire, mais pas évolutif au niveau du ventre, parce qu'elle trouve que les femmes, à partir d'un certain âge, on a le ventre qui nous dérange un peu. C'est-à-dire, le matin, elle partait du principe qu'on se lève, on a le ventre plat. Le midi, on mange, on a le ventre qui gonfle un peu, ou en fonction du stress, on a le ventre qui gonfle un peu. Et quand on est debout, on est bien, mais quand on est assis, le pantalon va nous serrer à la taille, va nous serrer. On n'est pas bien dedans, on a envie de déboutonner, mais on ne peut pas. C'est toujours un peu délicat, donc je voulais que je lui trouve un système. Le but c'était de lui trouver un système de comment faire un pantalon évolutif à la taille, donc de réduire d'une taille et d'évoluer d'une taille en même temps, sans que ce soit un pantalon avec un élastique à trous dans le dos, un truc mémérisant, un truc féminin et joli en fait, une pièce à porter, un joli pantalon, pas quelque chose qu'on a l'impression d'avoir rafistolé pour l'élargir. Et du coup on a mis deux ans. pour sortir ce projet ensemble. On a passé deux ans ensemble avant qu'elle puisse lancer sa production. Donc là, elle a lancé sa marque enfin en ligne en septembre, je crois, en septembre ou octobre. Donc le pantalon est sorti. Et là, on est en train de développer d'autres coupes, mais toujours avec ce même système. Donc en fait, le système, elle a développé une boucle. Et du coup, c'est une boucle qui ressemble comme un escargot. Et en fait, on va mettre une patte qui va être intégrée dans la ceinture d'eau. Sur le côté du pantalon, vous pouvez aller voir sur le site Internet. as-ur.fr Donc il y a une petite pointe sur le côté des pantalons, une petite pointe en jersey, qui va donner en fait, quand on s'assoit, ça va un petit peu donner du confort aux pantalons. Et il y a cette petite patte qui passe dans la ceinture d'eau, très discrète, qui revient sur le devant et qu'on va venir bouger avec la boucle. On tourne la boucle à une main, on élargit d'une taille ou d'une demi-taille, on resserre d'une taille ou d'une demi-taille. Et ça fait, en fait, elle l'a prévue comme un bijou. Elle a choisi aussi des matières haut de gamme. avec une ceinture en satin, des poches passepoilées. On a aussi travaillé beaucoup sur la coupe, que ce soit une coupe très galbante, très féminine. On a travaillé sur un pantalon très habillé, qu'on a envie de porter tous les jours, et pas porter un jogging, mais élastiquer, quelque chose de confort, mais en même temps très élégant. Et maintenant qu'on a développé la base de la ceinture, on développe d'autres coupes, des coupes larges, une coupe flair qui va arriver, on développe d'autres choses. Vraiment, c'est quelqu'un avec qui j'aime travailler, et j'adore ce concept.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant Elisabeth, merci d'avoir partagé avec nous ce projet dont tu es fière. Je comprends que tu aies envie de nous en parler, parce que des vêtements dans lesquels on se sent bien, c'est hyper important. Et si on arrive à en faire quelque chose de joli aussi, d'élégant, c'est encore mieux. Quel message aimerais-tu adresser à la communauté couture Elisabeth ?

  • Speaker #0

    De toujours coudre pour le plaisir. Je dis que même quand on fait une retouche, il faut le faire avec plaisir. Donc soit on refuse. Mais autrement, on ne bâcle pas son travail. Même un ourlet, on doit le faire correctement et bien. S'il n'est pas bien fait, on sera jugé sur tout le travail qu'on a fait. Même si on a juste bâclé cet ourlet, peut-être qu'on est bon dans le modèle, on sera jugé de l'ourlet. Du coup, il faut toujours faire tout avec plaisir. On rend quand même quelqu'un heureux. Quand on fait des retouches, la personne est heureuse, elle a enfin un pantalon à sa taille. Et nous aussi, je me dis quelque part, on a aussi cette... Je suis aussi contente de voir la personne, enfin elle a un pantalon qui lui va bien et pas quelque chose qu'elle a replié, qui se défait tout le temps. Je participe aussi à son bien-être en fait. Donc voilà, de continuer ça et de continuer à me suivre et d'essayer aussi de faire toujours des choses en couture, j'allais dire qualitative. Essayer toujours d'aller vers des choses vraiment, des belles finitions, des belles choses. Quand on fait soi-même, de ne pas faire des vêtements qu'on trouve... On trouve dans des marques, j'ose même pas citer, même Fast Fashion, qui sont vraiment très très mal finies. Donc vraiment, si on fait les vêtements soi-même, de ne pas faire ça, de faire des choses vraiment haut de gamme.

  • Speaker #1

    Essayer de se challenger avec des finitions propres, tout en se faisant plaisir. Elisabeth, où est-ce qu'on peut te retrouver et où est-ce qu'on peut acheter tes patrons ?

  • Speaker #0

    Alors pour acheter mes patrons et me retrouver, on a plusieurs endroits. J'ai un site internet, on a plusieurs onglets et en fait, dans les onglets, on vous dirige... où acheter nos patrons. On ne pouvait pas acheter sur notre site internet, mais on dirige où acheter nos patrons. Donc on a une partie patrons de couture, donc vous allez voir tous les patrons de couture qu'on a et si vous cliquez dessus, vous allez vous retrouver sur Etsy. Donc Etsy ne nous appartient pas bien sûr. Etsy c'est comme Amazon, c'est une plateforme de vente pour les créateurs. Dans Etsy, on a notre marque l'Americana, donc on a notre boutique l'Americana et là on vend tous les patrons pochettes, les patrons numériques. et on vend aussi un peu de tissus. J'essaye aussi de vendre des tissus assez de qualité, que je prouve, que je teste avant. Et du coup, sur Etsy, il y a les patrons numériques. Et maintenant, je vous conseille, pour les patrons numériques, d'aller plutôt sur notre plateforme de formation. en ligne, donc c'est formations.lamericana.fr. Donc là vous avez toutes les formations en ligne. Alors quand je parle de formation, c'est ni plus ni moins que le patron de couture. Tous les patrons ont téléchargement, donc téléchargement à 4, à 0, visioprojection, plus le tutoriel et vous avez un pas à pas en fait dans la formation. Là dans la formation en ligne, donc je rajoute maintenant des petites vidéos très courtes, juste pour montrer comment poser le col, la braguette, l'ourlet. Bon il y a des petites étapes que je ne fais pas forcément, l'ourlet je n'ai pas forcément montré. Je rajoute des petites vidéos pour faciliter, pour les gens qui préfèrent voir plus visuellement les choses. Donc voilà, vous pouvez nous retrouver. Il y a aussi, pour ceux qui sont adeptes de Macairis, vous pouvez aussi nous retrouver sur Macairis. Mais Macairis, ce ne sera que du format numérique. En tout cas, si vous voulez du format pochette, c'est que sur Etsy. Pour l'instant, on commercialise que là-bas. On n'a pas d'autres moyens de vente, pas trop pochette. Vous pouvez nous suivre sur Instagram, à l'adresse d'Anna Paterne sur Instagram et sur Facebook aussi.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci Elisabeth d'avoir été l'invité de mon émission Dans la coulisse 2. Je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    À bientôt et merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Retrouvez Elisabeth sur l'americana.fr Pour acheter ses patrons, direction Etsy et makerist.fr Pour bénéficier de ses formations en plus des patrons, ça se passe sur formations.americana.fr Vous pouvez aussi échanger avec Elisabeth et Pierre sur Facebook sous le pseudonyme Elisabeth. L'americana espace pattern. Et pour Instagram, cherchez l'americana pattern. C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si cette rencontre vous a plu, n'hésitez pas à mettre des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Vous pouvez aussi partager ce podcast à votre entourage. Pour échanger avec moi, rien de plus simple. Retrouvez-moi sur www.athenaphrodite.com et aussi sur les réseaux sociaux. A tout de suite !

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