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#114 Axel Chay, le designer dont tout le monde parle cover
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DECODEUR

#114 Axel Chay, le designer dont tout le monde parle

#114 Axel Chay, le designer dont tout le monde parle

42min |18/10/2024
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#114 Axel Chay, le designer dont tout le monde parle

#114 Axel Chay, le designer dont tout le monde parle

42min |18/10/2024
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Description

Axel Chay est LE designer dont tout le monde parle, surtout à quelques jours (le 23/10) de la sortie des rééditions de certaines pièces de sa collab’ de folie avec Monoprix !

J'ai profité de sa virée parisienne il y a qqs jours pour enregistrer ce podcast : Axel habite à Marseille, avec sa femme Melissa avec qui il travaille, une ville qui l’inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers très joyeux et coloré.

Axel Chay est bien connu dans notre milieu depuis qqs années notamment grâce à qqs pièces fortes en passe de devenir des icônes du design. Un design graphique, tout en courbes, presque sculptural, ludique et décalé. C’est d'ailleurs ce style Memphis qui plait tant, aussi bien aux plus pointus d’entre nous qu’au grand public qui l'a découvert avec Made In Design ou Monoprix.


De quoi on parle dans ce podcast ?

  • de son parcours autodidacte

  • de son travail de chef d'entreprise qui prend plus de place que la création

  • de l'échec de sa 1ère aventure

  • du soutien et de l'expertise de sa femme

  • de son travail créatif notamment pour imaginer son fauteuil Parad

  • de son rapport au ludique et de ne pas plaire à tout le monde

  • de la belle Marseille

  • de l'importance de soigner les objets du quotidien

  • de ses collab', son succès et ses projets

  • etc.  


Un épisode enregistré dans le très bel espace MADE IN DESIGN au Printemps Haussmann


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

> à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes

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> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...!

Merci beaucoup 👍   


Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense LELUC, je suis journaliste déco et à chaque nouvel épisode j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco. envers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés, avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, je suis avec Axelle Ché et je suis très contente de profiter de sa virée parisienne pour faire ce podcast. Axelle habite à Marseille avec sa femme Mélissa, avec qui il travaille, une ville qui l'inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers qui est, on va en reparler, très joyeux. coloré, vitaminé. Axel Ché est designer, il est bien connu dans notre milieu depuis quelques années, notamment grâce à quelques pièces qui sont venues bousculer l'existant et qui sont déjà, je dirais peut-être, des icônes du design. Un design qui est graphique, tout en courbe, presque sculpturale, tout en étant très ludique, un peu décalé, décomplexé, en tout cas des objets avec une identité forte qui ne laisse pas indifférent. Et c'est ce style un peu Memphis qui plaît tant, aussi bien aux plus pointus d'entre nous, qui vont s'offrir une pièce d'Axel Chet, qu'aux grandes marques plus accessibles qui l'inspirent, puisqu'il va sortir le 22 octobre, une nouvelle collab de folie avec Monoprix. Bonjour Axel.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    On enregistre au printemps, je commence par ça, et spécifiquement dans le corner Made in Design qui est immense. Je leur fais un petit clin d'œil parce qu'il est aménagé comme un appartement, et donc il y a un corner spécial anniversaire, et c'est pour ça que tu étais aussi... à Paris parce qu'ils fêtent cette année leur 25 ans. Made in Design, vous connaissez sûrement, c'est un site qui est une véritable référence du design avec plus de 200 000 pièces de designers iconiques ou de talents émergents. Il y a, je crois, à peu près 500 nouveautés par mois. Il y a 200 marques partenaires comme Vitra, Cartel, Aïs, Samod et bien sûr Axel Ched. Je les remercie beaucoup pour leur accueil. On va revenir un peu dessus parce qu'Axel, tu as... Tu as travaillé avec eux au tout début de ta carrière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Sur ton site, c'est écrit designer, artiste et créateur d'intérieur à Marseille. Tu te sens plus designer ou artiste ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me sens pas du tout artiste. C'était pour ne pas se cantonner, pour rentrer dans des cases. Je ne me revendique pas artiste, je suis designer et chef d'entreprise du coup, parce qu'on en reparlera après. Comme on est beaucoup en auto-édition, c'est quand même plus un métier de chef d'entreprise. que de designer.

  • Speaker #0

    Non, mais tu peux nous dire tout de suite, c'est quoi être designer ? Ouais, en 2024, c'est vrai qu'on se dit, c'est le métier cool, on dessine.

  • Speaker #1

    Moi, c'est particulier parce que la plupart de nos objets, à part certaines pièces ou certaines collabs, sont en édition, mais la plupart, donc c'est nous qui les dessinons, qui les fabriquons et qui les revendons via distributeur ou en direct. Donc, c'est quand même pas seulement du dessin, du plan. Et après, on laisse libre cours à la marque ou à l'éditeur. Nous, on fait le process de A à Z, donc c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #0

    Ouais, auto-édition, est-ce que tu peux nous dire un petit peu plus pour ceux qui s'y connaissent peut-être un peu moins ?

  • Speaker #1

    Eh bien, en général, on va dire le schéma classique d'un designer. Il propose ou il est abordé par une marque, il travaille sur le développement de l'objet, il fournit des plans, après, il faut valider des prototypes et c'est lancé. Et puis, à la fin de l'année, on touche des royalties sur chaque vente. Or, moi, ce n'est pas du tout comme ça. C'est-à-dire que c'est moi qui l'ai fait et c'est moi qui décide qu'est-ce que je propose. Ce n'est pas une volonté, c'est quelque chose qui s'est fait de manière assez naturelle en réalité, parce que j'ai commencé comme ça, donc si tu veux, je fais, je montre, et si vous voulez bien l'acheter, tant mieux.

  • Speaker #0

    Du coup, on va commencer le fait que tu sois en auto-édition, tu es aussi autodidacte, on va commencer par le début un peu ton parcours. Tu n'as pas fait d'école de designer ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait une école de commerce, où j'ai rencontré ma femme et mon ancien associé. C'était une école en 4 ans. Et la cinquième année, on a fait un billet, du coup, moi à Londres et mon ancien associé à Paris. Et on ne savait pas trop quoi faire en réalité à la fin d'école. On ne savait pas trop. Et on a été, mon frère à l'époque faisait des sculptures meubles. et très strict, très droit, un peu dans le style de Jude, tu vois, en aluminium. Et on s'est dit, c'est ça qu'on va faire, ça n'existe pas sur le marché, on va faire une maison d'édition comme ça. Donc on s'est lancé, on a un peu naïvement, sûrement, on a fait pas mal d'erreurs, on a fait des choses qui ont besoin de marcher, mais on n'a jamais bien percé dans le milieu. Ça a duré pendant 6-7 ans, ça s'appelait Nova Obiecta, donc on a créé quelques meubles. Et au bout d'un moment, nos femmes respectives nous ont dit Bon les gars, c'est bien votre projet là, mais il faut gagner de l'argent. Donc lui étant à Paris, c'est un peu moins facile, si tu veux, de pouvoir continuer à fabriquer. Moi j'étais reparti à Marseille, je bossais un petit peu dans l'entreprise familiale. Donc si tu veux, j'ai continué à dessiner et à faire des objets. Je ressentais le besoin. Et en vrai, je me rappelle, même ma mère me poussait à dire Tu te poses des questions quand tu galères, que ça ne fonctionne pas, parce que ce n'est pas le bon truc, ça ne marche pas. Et maintenant, on dit non, on continue, on fait des protos, on continue à faire, prendre le temps, c'est pas grave. Et donc moi, j'ai continué. Et petit à petit, on va dire que j'ai assumé le fait de dire, non, c'est plus Nova Objecta, c'est moi, mon nom, Axel G. Après, tout est venu un peu naturellement. Mais j'ai quand même gardé, si tu veux, un dessin, le fauteuil parade. Je ne sais pas si tu vois un gros fauteuil avec une toile tendue. C'était un des derniers objets qu'on a créé avec Marwan, avec Novo Abietta, que j'ai demandé si on pouvait le garder, parce que justement ça entamait aussi un changement dans le dessin, parce que pour Novo Abietta on faisait des trucs très stricts, très droits, avec de la tôle, des trucs très anguleux. Et à la fin, si tu veux, moi j'avais quand même envie de rondeur, un peu plus de souplesse, c'était un cheminement avec cette pièce qui a amené. Et après, de toute façon, ça ne marchait pas donc... On a lâché l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, c'est un discours qu'on n'entend pas forcément, et je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui écoutent, qui sont des jeunes designers ou dans la création. Quand ça ne marche pas, à quel moment tu t'es dit, il faut savoir arrêter ?

  • Speaker #1

    Justement, je ne me suis pas dit, tu te poses des questions, moi je ne me suis pas dit, il faut arrêter, je me suis dit, je continue, tant pis. Mais tu te remets en question, tu te dis, en fait, tu n'es pas bon, qu'est-ce qui ne te plaît pas ? Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Tu vois les autres trucs qui marchent et toi non. Mais non, je ne me suis pas dit non, il faut arrêter. Mais tu te remets énormément en question. Mais ça fait du bien de se remettre en question. Donc en fait, c'est après, si tu veux, c'est assez naturel. C'est juste un changement du dessin, d'apporter un truc. Et puis après, c'est le bon objet au bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, alors quelle pièce t'as proposé en premier ?

  • Speaker #1

    C'était le tabouret rose en tube. C'est la première pièce que j'ai fait seul, ouais. Que j'avais montré à l'époque avec un genre de grande sculpture vagin en bois peint. C'était à l'époque, c'était ma galeriste Anne Carpentier qui m'avait proposé de faire une petite expo à Arles, dans sa galerie. Donc j'ai proposé ce tabouret avec cette sculpture murale. Donc après, c'était le tout début, donc c'était le tout début où je suis même encore en hésité, je ne savais pas s'il fallait mettre Noa Bietta à Vaux-Selchier. Et après, elle m'a proposé, peu après, elle m'a proposé une vraie expo, où elle m'a dit, voilà, moi, enfin après elle a changé, elle a pu faire galerier, elle a une chambre d'hôte, mais qui était aussi galerie, et une vraie expo où elle m'a dit, voilà, il y a la chambre du dernier étage, qui est une suite, meuble là. fais ce que tu veux, exprime-toi. Donc c'est la première fois où elle me disait, vas-y, tu peux montrer ce que tu sais faire et ce que tu veux faire. C'était une chance parce que c'est pas évident, parce qu'il y en a plein de gens qui ont plein de bonnes idées, mais en fait, il faut pouvoir le montrer. C'est bien de poster un truc sur Instagram, mais si personne ne le suit ou personne ne le regarde. Et là, il y a un vrai truc concret, avec une vraie expo, dans un vrai lieu, avec de la presse, parce qu'elle était quand même assez connue, elle est toujours reconnue. Donc c'était une chance, si tu veux. Et donc là, à ce moment-là, tu te dis, bon, là, il faut faire des belles pièces, qu'il faut créer des pièces. Les idées, ce n'est pas ce qui manque. Et à ce moment-là, c'est la première fois que j'ai présenté aussi le lampadaire vert, le débede aussi, des coquillages en plâtre. Donc en vrai, il y avait une vraie scénographie, en fait. Ce n'est pas juste, tu montres un objet que tu poses, tu peux montrer un ensemble et montrer comment ça fonctionne, en mélangeant, parce qu'il y avait un peu des petites pièces antiques, dans une vraie atmosphère, tu vois, dans un vrai lieu. Ce n'est pas juste une photo sur un fond blanc.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, tu parlais de ces produits, il y a le tabouret septembre, je parlais un peu d'icône, d'iconique, le fauteuil parade qui représente bien ton travail. Par exemple, quelle est l'histoire de ce fauteuil ? Il est quand même incroyable, il est tubulaire, on peut le décrire. Comment tu l'as travaillé ? Comment tu t'es mis au travail ? Comment il est né ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je t'ai dit, ça, c'était un fauteuil qu'on a co-créé avec Marouane. Donc, c'était il y a bien longtemps. C'était au moins il y a... C'était peut-être 4-5 ans. On a fait des premiers protos, je me rappelle. Les premiers protos, on les a faits à Marrakech, on les a faits au Maroc, c'était un truc artisanal. Et en fait, du coup, c'était de manière hyper empirique. On a changé les proportions, on a refait des protos, on a testé pour que ce soit le bon confort. Et même, on l'a changé depuis parce qu'en fait, avant, c'était un gros fauteuil qui était hyper gros et qui passait par dans les portes. et qu'on ne pouvait pas expédier. Donc rapidement, je me suis dit, en fait, ce n'est pas un bon objet parce que tu ne peux pas l'expédier avec UPS, DHL, ça ne marchait pas. Et ça ne passait pas dans les portes, donc difficile à vendre. Donc après, on l'a réadapté, on l'a réajusté. J'avais demandé à Marouane s'il était OK. Même, il m'avait aidé à réduire les proportions pour en faire quelque chose d'un peu plus petit.

  • Speaker #0

    C'est un seul tube de métal ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un assemblage, on ne peut pas. C'est un impression parce que c'est soudé, la soudure est meulée. Mais non, c'est un assemblage, c'est en trois piastres.

  • Speaker #0

    Parce que comment tu travailles ? Tu disais que tu travailles dans l'atelier de ton frère, concrètement.

  • Speaker #1

    Alors ça, comme je dis, c'est un autre projet où on travaillait différemment, parce qu'on était deux. Et sinon, par exemple, que ce soit le tabouret ou le lampadaire, c'est mon frère à la base qui les a soudés et assemblés. C'est lui à la base qui soudait tout. Parce que tu as dit au début que je travaillais avec ma femme, mais je travaillais aussi avec mon frère. Ça, c'est une chance. Donc lui est à l'atelier, si tu veux, et lui, dès le départ... C'est lui qui fabriquait tous les objets. Donc c'est quand même cool d'avoir quelqu'un pour faire des protos, pour changer. C'est quand même hyper facile, c'est une chance. Vraiment. T'es pas obligé d'aller te payer un proto qui va te coûter des millions d'euros, attendre, machin, on est là, ça marche pas, on change. C'est ça aussi qui amène beaucoup de fluidité dans la création et qui nous permet d'être hyper réactifs et de pouvoir la créer régulièrement.

  • Speaker #0

    Et alors, combien de temps il te faut entre toi, ton imagination, ce que tu dessines et un produit qui sort ?

  • Speaker #1

    C'est hyper aléatoire. Il y a des fois des objets qu'on n'a même pas fait en plan, si tu veux. J'étais là, descendant à l'atelier, je dis à Améric, vas-y, viens, on prend un bout, une chute qui fait de 20 centimètres, on met un coude, on essaye, c'est de manière hyper empirique. Il y a des objets que je dessine vraiment, que je vais faire en plan 3D, qu'on va vraiment dessiner, qu'on va faire en 3D, mais tous les premiers, il n'y avait quasiment pas de plan. C'était vraiment des objets qui étaient faits de manière très spontanée, avec ce qu'on avait sous la main.

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #1

    C'est ça qui a amené en fait ce truc là parce qu'en fait ce qu'on avait sous la main à l'époque il y avait le tabouret donc du tube avec un tel diamètre donc on avait ça et après pour avec ce diamètre il y a un coude, un coude qui est déjà fait soit 90 soit 80 et tu l'assembles et en fait du coup avec ce coude là qui est fait de manière industrielle tu as un certain rayon et du coup tu comprends l'angle qui est induit par ça du coup c'est toujours le même donc c'est ça qui est à la fois qui a été Je ne vais pas mentir, ce n'est pas fait exprès, mais qui donne un truc assez reconnaissable parce que tu as un diamètre avec un rayon qui est toujours le même sur quasiment tous les objets. Et qui est aussi à la fois une contrainte parce qu'il n'est pas industrialisable. Il est trop court pour se centrer. Donc, tu es obligé de souder et de meuler. Ça restera toujours de la labeur, ça restera toujours de l'artisanat, quoi qu'il arrive. Ça peut être fait n'importe où dans le monde. Tu es obligé de... de le travailler dans la labeur et non pas dans l'industrialisation où tu peux cintrer facilement.

  • Speaker #0

    C'est un peu technique d'être designer en fait, vous n'êtes pas que des créas ?

  • Speaker #1

    Ben oui.

  • Speaker #0

    Tu te sens plus créa ou technique toi ? Les deux ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas hyper technique en réalité. Non, plus créa quand même. Mais je te dis, je me sens plus qu'un entrepreneur avec tout ce qu'il y a autour de la vente d'objets, de la production.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on ne soupçonne pas et c'est quoi cette réalité ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est beaucoup de problèmes, mais qui sont des bons problèmes. Déjà, j'ai eu beaucoup de chance, je ne vais pas me plaindre. Il n'y a pas de problème, en réalité, c'est tout le monde. On fait un métier, il n'y a pas que du bonheur, forcément. Mais oui, il y a plein de problèmes, les envois, c'est toujours compliqué. Les appros, du coup, quand il faut se développer, parce qu'après, rapidement, mon frère, c'est difficile de suivre la cadence, parce que ça reste alternel, il est seul. Donc, de un, ce n'est pas intéressant pour lui de refaire tout en la même chose. Et puis après, tu ne suis pas, donc tu as envie de suivre ta demande. J'ai de la chance, j'ai de la demande. Donc après, il faut trouver d'autres partenaires. Et ce n'est pas facile de faire faire comme ça à petite moyenne échelle, d'arriver à faire des objets, à demander une qualité sur des gens qui n'ont pas l'habitude de faire du meuble. Parce que moi, je ne suis pas allé voir des gens qui fabriquent du meuble. Donc il fallait leur demander un niveau de qualité qui était hyper exigeant, que ce soit en peinture, en soudure ou en meulage. Mais il y a... Des problèmes, il y en a beaucoup, comme dans n'importe quelle société, de toute manière, n'importe quelle société ou n'importe quel business, c'est des problèmes qui sont inhérents au métier.

  • Speaker #0

    Et en plus, tu ne cherches pas forcément à plaire à tout le monde, tu as un univers qui est assez ludique, etc. Donc, il faut que tu commercialises et que tu vendes ton univers en même temps.

  • Speaker #1

    Exactement. À la base, je fais ça parce que je trouve que c'est des meubles qui me plaisent. Je ne fais pas ça pour plaire. Après, évidemment, tu adaptes, tu sais ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Attention, ce n'est pas en prenant en compte les tendances, c'est en prenant en compte ce qui fonctionne. Mais du coup, tu es forcément un peu influencé sans le vouloir par la tendance. Mais ça, j'essaie d'en faire complètement abstraction parce que je ne trouve pas que ce soit une bonne chose la tendance dans le design. Justement, il faut que l'objet soit intemporel. Mais oui, il y a toujours un débat entre tu veux plaire à tout le monde ou à certaines... certaines catégories à certaines personnes. Moi, tant mieux si ça plaît à beaucoup de monde, je suis hyper content. Au contraire, c'est hyper flatteur. Pour moi, le design, c'est quand même universel. Je préfère plaire à 90% des gens que plaire à 2%.

  • Speaker #0

    D'où ça te vient cet univers un petit peu comme ça, très décomplexé ? C'est que des pièces fortes.

  • Speaker #1

    Décomplexé, déjà, je n'ai pas fait d'école de commerce. Donc, si tu veux, je ne t'électualise pas le dessin. Pour moi, c'est des choses qui sont assez naturelles et spontanées. C'est des trucs qui me font plaisir, que je trouve beaux, que je trouve cools. Et donc, si on le trouve cool, tant mieux, ça me fait plaisir. Donc, c'est vraiment des trucs... Et puis, j'aime bien le beau au sens large. Après, le beau, chacun trouve sa propre opinion du beau. Mais j'aime le beau, l'ambiance, créer une atmosphère, créer un genre de petite scénographie, tu vois. Et c'est pour ça que j'aime bien faire des meubles qui sont assez forts, qui vont créer une petite ambiance, qui vont te faire un petit moment un peu déconnecté dans le temps où tu vas avoir un peu quelque chose d'extraordinaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu trouves que le monde du design, il se prend un peu au sérieux ? Le fait que toi, justement, tu aies plus de recul ?

  • Speaker #1

    Le monde en général, oui, il y a des gens qui se prennent au sérieux. Non, mais pas spécialement. Ouais, ça met un peu...

  • Speaker #0

    Mais tu reconnais que toi, tes tendances aujourd'hui, tu es un designer qui a le plus de poule. Écoutez, on parle de tes pièces, donc tu te positionnes.

  • Speaker #1

    Alors, tant mieux si tu veux, mais le terme tendance, ça veut dire qu'à un moment où la tendance, elle ne peut pas rester... À l'infini, quoi. Donc, oui, tant mieux. Si on parle, j'en suis ravi. Après, ce n'est pas mon objectif. Mon objectif, ce n'est pas qu'on parle constamment de moi. Mon objectif, c'est d'être heureux, de pouvoir faire des choses qui me plaisent, surtout de pouvoir aller en chambre, travailler en famille. Donc, si tu veux, la popularité et le fait que les gens parlent de moi, tant mieux, ça va avec le métier. J'en suis ravi.

  • Speaker #0

    Tu te fixes quoi comme organisation ? Tu veux faire des collections ou c'est au gré de tes envies ?

  • Speaker #1

    Non. Justement, on ne se met pas de pression sur justement la collection, sortir une collection chaque année. On se met une petite pression pour faire au moins un shooting par an pour pouvoir les montrer, parce qu'en fait, tout au long de l'année, on crée des nouvelles choses sans le vouloir. Soit on te demande, il y a des marques ou des galeries qui te demandent des nouvelles pièces, des pièces exclusives, des pièces uniques. Et du coup, tu ne les prends pas forcément en photo. Et c'est important de prendre en photo, avoir des belles photos, parce qu'un objet, s'il n'est pas bien pris en photo, tu ne le vends pas. Donc ça, on se force par contre à se faire un shooting une fois par an. Mais non, sinon on se laisse complètement libre sur notre rythme créatif, on va dire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as envie de dessiner un objet ? Comment tu te mets au travail ?

  • Speaker #1

    C'est une forme que tu vois, un meuble, une inspiration, un truc. Je n'ai pas de règles, ça ne me dérange pas de travailler sur la contrainte où on me dit... Il faut qu'on trouve un truc, il faut qu'on trouve une bonne idée, il faut que tu nous fasses une meuble, une truc très craft ou machin. En fait, il y a plein de manières différentes de dessiner. Moi, je n'ai pas de routine particulière. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai malheureusement pas le temps de prendre une journée, me poser au bureau et de dessiner, faire des croquis. Ça, je n'ai pas le temps. C'est vraiment aléatoire. Ça peut être hyper spontané. Moi, j'adore... Tu nourris de beaucoup de choses, de tout ce que tu vois dans la rue, des rencontres, de tout ce qu'on a, parce que tu as quand même un flux d'informations qui est énorme, et c'est hyper enrichissant. Après, il faut trier, faire attention à comment tu le digères. Mais non, c'est très spontané, et à la fois, sous la contrainte qu'on me demande des fois, c'est hyper aléatoire. Je n'ai pas de rigueur. sur la création.

  • Speaker #0

    Mais justement, dans cet environnement-là, comment on reste créatif ? Toi, comment tu nourris ta créativité ? Tu disais un tout petit peu tout à l'heure, qu'est-ce qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    En se remettant en question et en étant ouvert à plein de choses. Ouais, surtout être ouvert, en fait. Être ouvert à ce qui se fait, ce qui a été fait. Je ne sais pas, être humble, en fait. Il ne faut pas croire qu'on a fait un objet et que c'est terminé, que ça va être l'objet qui va révolutionner. En fait, il faut constamment se remettre en question. Pour moi, c'est un travail de tous les jours et c'est... naturel en fait. Moi, j'ai toujours été curieux, je suis hyper curieux, j'adore rencontrer des gens, j'adore voir des nouvelles choses, aller dans les musées, voyager, tout.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des courants ou des personnalités qui t'ont inspiré, qui inspirent ton travail ?

  • Speaker #1

    Ouais, tous les courants de design, je peux pas dire que tel ou tel courant, tout a été passionnant en fait, j'adore l'histoire. Et en fait, j'avais peu de culture de l'histoire de design et c'est vrai que je pense qu'il y a une différence entre justement, on en parlait tout à l'heure avec Ce que je faisais avant sur Novo Objecta, l'ancien studio, où je connaissais peu de l'histoire du design, et au fur et à mesure, je me disais à ma femme qui adorait le design 20e, le fait de découvrir ce qui a été fait, de comprendre, de s'enrichir de ça. En fait, tu comprends d'où viennent les formes, comment ça a été fait, pourquoi ça a été fait, à quel moment ça a été fait, par qui. Je trouve que c'est hyper enrichissant. Et d'assumer, du coup, toutes ces inspirations, en fait. En fait, c'est parce qu'il ne faut pas se mentir, on est tous hyper inspirés, on a tous vu. Donc après, inconsciemment ou consciemment, tu reproduis. Mais l'important, c'est de bien les digérer et de ne pas faire de la copie. Mais on est tous hyper inspirés.

  • Speaker #0

    On t'associe beaucoup, tu vois, tout à l'heure je parlais du style Memphis, etc. En même temps, j'imagine que tu n'as pas envie d'être enfermé dans un style, tu peux travailler. Non, je ne peux pas. C'est pour ça, ça pourrait... Comment tu peux travailler différents matériaux, tu es ouvert à tout ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, nous naturellement, le métal au sens large du terme, donc l'acier et l'aluminium, pour nous c'est hyper facile, fortement, parce que mon frère le travaille. Donc on est là, c'est un truc d'aimé, c'est... facile et pas cher pour nous parce qu'on peut assembler facilement. Je ne vais pas aller payer un prototype à une autre entité, attendre de devoir faire des plans précis. On se régale, c'est facile, on est là dans l'atelier, on discute, c'est hyper naturel. Mais en réalité, quand tu te penches sur d'autres matériaux, c'est fascinant. En fait, dès que tu commences à te pencher sur tel ou tel métier, tu as envie de pousser le truc. Là, on travaille beaucoup le plâtre. On a plein de projets en plâtre, c'est fascinant. Le bois, c'est un métier qui est fabuleux. Là, de plus en plus aussi, on travaille la pierre. J'ai envie de faire que des projets en pierre. Mais en même temps, mixer les matériaux. Et c'est vrai que c'est un truc qui me manquait. Je pense qu'il y avait peut-être un peu trop d'aluminium et d'acier. Et c'est un truc qui me manque. Même, je trouve que c'est important d'aller équilibre, pas forcément de mes objets, mais quand tu crées une pièce, quand tu fais un intérieur, je trouve que c'est important d'avoir un équilibre des matières. Donc, t'as mieux si je peux proposer ça à travers les objets qu'on crée.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un objet que... t'adores, un objet design que t'aurais aimé inventer. Tu te dis, waouh,

  • Speaker #1

    il a été fort. La Extreme Chair de Todd Ekstrom, tu vois ou pas ? Non.

  • Speaker #0

    Pas honte de dire ça au micro, mais non, je vois pas et j'imagine que je suis peut-être pas seule.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un peu tubulaire, c'est une chose qui est éditée maintenant par Varier. C'est un peu un truc très organique avec des gros boudins tapissés, hyper confortables. Tu te dis, tu sais pas trop ce que c'est. On dirait une petite araignée. Et je trouve que c'est une chaise qui est faible. C'est pas hyper vieux, mais je crois que c'est des années 80, je dis pas de bêtises. Mais je la trouve incroyable, je trouve que c'est sacré idée.

  • Speaker #0

    On n'a pas encore parlé de Marseille. En quoi cette ville, cette région t'inspire tant ?

  • Speaker #1

    Comme je t'ai dit, moi je suis inspiré par la vie de tous les jours, par ce que je vois, ce que je vis, ce que je ressens. Donc si je vis à Marseille, forcément je suis inspiré par Marseille. C'est là où... où on s'est établi avec Melissa, on a des enfants, on a nos amis, on a une vie là-bas. Donc forcément, tu es inspiré par ce que tu ressens et ce que tu vis.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose qui se passe à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe.

  • Speaker #0

    Par à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe. C'est beaucoup plus créatif, c'est beaucoup plus assumé. Tu vois, à l'époque, c'est vrai que même quand on avait l'ancien studio avec Marron, on se revendiquait, on disait que c'était une maison d'édition parisienne. Maintenant, tu t'en fous, tu peux dire très bien que tu es à Marseille et que tu travailles et que tu vis à Marseille. Avant, c'était presque pas une honte. Mais ce n'était pas autant assumé. Il y a beaucoup de gens qui viennent à Marseille. Et tant mieux, je trouve. Moi, ça apporte beaucoup de choses. On s'enrichit. Marseille, c'est une ville qui est toujours accueillie dans son histoire. Et je trouve que c'est très bien qu'il y ait plein de nouveaux arrivants parce que justement, on s'enrichit. Et donc, forcément, créativement, c'est enrichissant. Parce qu'on rencontre de nouvelles personnes, des gens qui reviennent ou qui arrivent. Et ça, c'est hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Il y a quelques choses...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, mais en fait, il y a un côté... très bordélique à Marseille. Et dans ce bordel, moi, j'y trouve beaucoup de liberté. Et c'est hyper important de se sentir libre et pas enfermé dans des cases. Et je trouve que dans le bordel, j'y trouve beaucoup de liberté. Oui,

  • Speaker #0

    et on retrouve ça dans ton travail. On retrouve même une certaine joie.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Je suis très content. J'ai beaucoup de chance d'avoir ce métier-là et de vivre de ce qui me plaît. et surtout de faire ça, je le redis, en famille, de la joie, il faut être content, il faut être heureux dans la vie. Déjà, c'est beau d'être là, donc autant, il ne faut pas être morose, même s'il y a plein de choses qui sont difficiles, mais tout le monde vit des trucs difficiles, donc de la joie, il faut sourire.

  • Speaker #0

    Tu étais un petit garçon joyeux, tu voulais faire quoi, petit ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire quoi ? Je voulais être archéologue subaquatique. Parce que j'adore la mer et j'adore l'histoire et l'archéologie. Mais c'est vraiment un truc que j'ai regretté pendant des années, justement, quand ça ne fonctionnait pas d'isade, je me suis toujours dit, pourquoi tu n'as pas fait ça ? Et après, quand je fais une école au commerce, je croyais que j'allais être businessman, mais en fait, non, ce n'est pas mon truc. En fait, je n'arriverai pas à faire quelque chose qui est complètement décorrélé de mes envies et de ce qui me plaît vraiment. Je ne suis pas bon si ça ne me plaît pas, je n'arrive pas à être bon.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te plaît vraiment ?

  • Speaker #1

    Faire des meubles, faire créer, faire des meubles, de la sculpture, meubler, faire du beau en général, ce que je trouve beau. Donc pouvoir m'exprimer, essayer de retranscrire ça, et essayer de faire des trucs cools. Donc ça pourrait être aussi des habits, ça pourrait être de la peinture, mais bon, je ne suis pas bon en peinture. De la musique, mais je ne suis pas bon en musique. Donc, moi, ce que j'arrive à faire, c'est des meubles. Donc, j'essaie de faire des meubles.

  • Speaker #0

    Tu rends beau et joyeux un peu aussi les objets du quotidien. On va parler juste de ce que tu as fait avec Monoprix. Tu trouves ça ringard, sinon, les objets du quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. En tout cas, c'est hyper important. Moi, je pense que tout est hyper important. Quand tu veux, je trouve que l'intérieur est important. Après, tu le fais pour toi ou pour les autres. Moi, je le fais pour moi. Et tant mieux, comme tu dis, ça rend joyeux. Mais non, moi, je trouve que c'est important d'avoir un beau porte-sopalin, d'avoir, je ne sais pas moi, une belle soelière, une belle poivrière. J'aime le beau partout. Donc, si on peut avoir un peu du beau, des petites touches comme ça, des petits clins d'œil, des petits objets qui sont assez puissants et intéressants. Non, non, ça n'a pas du tout ringard, moi.

  • Speaker #0

    En parlant d'objets du quotidien, pour Monoprix, tu as fait une première collaboration. Comment vous avez travaillé ensemble ?

  • Speaker #1

    je vais le dire et le redire, mais c'était hyper agréable de travailler avec eux, avec elles. En fait, tu es très libre. C'est-à-dire, le brief, c'est voilà, Axel, nous, Adam, toi, l'univers, propose ce que tu veux. Montre-nous et après, on ajuste, on va voir en fonction de nos savoir-faire, de ce qu'on peut faire avec nos coups de prod, nos savoir-faire. Et en vrai, c'est extrêmement libre, extrêmement agréable. Et du coup, ça te laisse le champ libre. à la créativité. Tu peux faire ce que tu veux. Parce que moi, aller travailler sur de la céramique ou du verre, j'adore. Ça fait un moment que je n'avais envie, mais en fait, je n'avais pas le temps de me pencher dessus. Il faut faire des quantités sur des petits objets, il faut aller voir des nouvelles personnes. Et du coup, c'était une opportunité d'aller travailler sur des nouvelles matières et des univers où tu ne prends pas le temps ou l'énergie pour... qu'il faudrait. Et en même temps, pour moi, c'est hyper agréable parce que moi, qui suis en auto-audition, qui dois produire, là, je ne pense pas à la production. Je pense à la production parce qu'il faut que je fasse un plan et qu'il faut que ce soit réalisable. Et c'est quand même agréable de se dire, ce n'est pas moi qui vais m'embêter à aller trouver le mec qui va faire ça.

  • Speaker #0

    Mais la production, elle est différente. Ça, ça ne te fait pas bizarre ?

  • Speaker #1

    Après, c'est un choix. Il ne faut pas se mentir. Ce n'est pas fabriqué en France. Ce n'est pas artisanal, machin. C'est un choix. c'est un truc que je me suis posé la question évidemment, tu le remets en question mais c'est un choix qu'il faut assumer c'est sûr c'est pas très cool mais c'est comme ça si tu veux avoir des grandes distributions et si tu veux avoir des tarifs comme ça c'est un truc qui est assumé t'étais très content de les avoir tu poses la question tu dis non parce que c'est fabriqué là-bas mais en même temps c'est tellement une chance moi en tant que designer de pouvoir faire ça tu en tiens fin abstraction.

  • Speaker #0

    Et là tu remets ça, donc c'est quoi ? Ce sont des rééditions de la première collection ?

  • Speaker #1

    Exactement, ce sont des nouvelles variations de couleurs et de finitions. Mais que sur l'objet, pas sur le petit objet, que sur les objets qui étaient en série limitée. Et donc comme c'était en série limitée, on ne va pas refaire, on ne va pas dire, ah ben non, c'était 250 exemplaires, allez maintenant on en refait une série, il ne faut pas, il faut respecter le... consommateur, on va dire. Donc, on a recréé de nouvelles couleurs ou de nouvelles finitions.

  • Speaker #0

    Et là, on est sur le corner de Madin Design. Juste un petit clin d'œil, donc, à leur anniversaire, tu as fait en exclu un luminaire pour eux ?

  • Speaker #1

    Ouais, on a créé une pièce unique, un luminaire qui est... Dommage, parce qu'il est très beau. C'est dommage de faire une pièce unique. C'est dur de faire des pièces uniques, parce qu'à la fois, tu as envie de faire quelque chose qui est sensationnel, on va dire. Et puis, en même temps, tu sais très bien que c'est une pièce unique. tu ne pourras pas la refaire. Et ça, c'est un peu frustrant parce que c'est pas... Même si j'ai plein d'idées et j'adore, je ne manque pas d'idées, vraiment, ce n'est pas un truc qui me pose un problème. Mais quand même, trouver un bon dessin, un truc que tu sais qui est bien, ce n'est pas évident. Tu en fais des choses et tu crois que c'est bien. Après, tu te rends compte que c'est un peu moins bien. Mais non, c'est dur de faire une pièce unique. C'est dur.

  • Speaker #0

    C'est frustrant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, il faut faire un truc cool, mais pas trop cool non plus.

  • Speaker #0

    mais ça c'est dur t'as fait aussi une très belle collection avec Pradier Jauneau au PAD pareil comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #0

    c'est une question qu'on aime bien les journalistes comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    si tu m'envoyais un message sur Insta ça je ne me rappelle plus mais ça s'est très bien passé et c'est très cool si tu veux pareil encore c'est un autre univers c'est complètement un autre univers c'est du meuble de galerie c'est pas du tout pareil et qui est à l'opposé de monoprix et qui est quand même assez loin aussi de ce que je fais, de par ses finitions et là où ça va se positionner en termes de prix et en termes de gamme, on va dire. Et pour moi, c'est encore une super opportunité de pouvoir montrer que je ne fais pas que du monoprix ou que mes meubles à moi, d'aller vers un autre univers, de pouvoir m'exprimer différemment. Et c'est pour ça que je cherchais aussi à utiliser un autre langage, à utiliser des formes un peu plus strictes. J'étais plus de bois, de tapisserie, quelque chose d'assez beaucoup plus cossu, beaucoup plus forte, et d'aller assumer un autre dessin. En fait, c'est encore une forme de liberté d'aller pouvoir dire, tiens, je suis capable de faire autre chose que des tubes, tu vois ? Même si on s'amuse toujours avec le tube, c'est trop bien, mais d'aller dire, voilà, on peut faire autre chose.

  • Speaker #0

    Ils t'ont fait des recommandations ? Comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #1

    Ouais, forcément, t'as toujours des recommandations. Donc en fait, tu montres un objet, c'est toujours un échange, parce que ça reste des éditeurs. Donc c'est eux qui fabriquent, et donc c'est eux qui fabriquent et qui vont vendre. Donc il y a des recos, mais en fait, c'est un échange. Un échange, ça s'est très bien passé, ça se passe toujours très bien. Et on va étoffer la collection, on va faire d'autres choses, on va continuer.

  • Speaker #0

    Tu te vois où dans dix ans ? T'as envie d'aller plus vers quoi, justement ?

  • Speaker #1

    Je sais pas où j'habiterai. Je me vois où ? Je sais pas. En tout cas, je veux, sûr, continuer à faire ce que je fais, à rester ouvert. Je trouve que c'est passionnant. Je rencontre plein de gens hyper intéressants. Je trouve que c'est hyper enrichissant et je veux continuer comme ça à me nourrir de toutes ces rencontres, de tous ces projets et continuer à créer et de faire des nouvelles choses. J'adore faire des nouvelles choses. J'adore rencontrer des gens. Je trouve ça fabuleux. Donc, je sais pas où je serai dans dix ans, mais en tout cas, je veux continuer à évoluer comme ça. Et on verra où je suis.

  • Speaker #0

    Et comme tu disais, tu es créatif, donc tu pourrais très bien travailler aussi dans le monde de, comme tu disais, de la mode. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Je ne pense pas que je sortirais de, en tout cas, extrapoler vers ça. Après, il faut voir, il faut prendre les bonnes décisions. Et je pense que je voudrais toujours faire du meuble ou de la sculpture ou en tout cas de l'objet. Mais je ne sais pas. Je me laisse complètement libre. Je ne me fixe pas d'objectif ou de point précis là où je veux être. En tout cas, je veux... continuer à m'enrichir, on va dire.

  • Speaker #0

    Tu travailles, on disait, avec ta femme Mélissa, on l'a cité plusieurs fois. Comment vous travaillez ensemble ? La répartition des casquettes ?

  • Speaker #1

    Eh bien, Mélissa m'aide beaucoup déjà sur la partie administrative et comptable. C'est hyper important, en réalité, parce que ça demande beaucoup de travail et beaucoup de rigueur. Je ne suis pas sûr d'être assez bon. Et puis en réalité, surtout ce qui est cool, c'est qu'on a de plus en plus de projets. Et Médissa gère énormément ses projets. Parce que moi, je suis vraiment concentré sur la partie, on va dire, créa et la vente de meubles et toute la gestion qui est autour de ça. Et comme on a de plus en plus de projets, de DA, de collaboration, de plein de choses, Médissa travaille énormément là-dessus et suit les projets. Pareil, avec plus de rigueur que moi.

  • Speaker #0

    Comment vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #1

    En école de commerce, ça fait 15 ans qu'on est ensemble. Bientôt 15 ans.

  • Speaker #0

    Et au quotidien, vous travaillez à côté, à deux mètres l'un de l'autre ?

  • Speaker #1

    Non, pas beaucoup. Déjà, quand on travaille, moi je suis dans mon bureau, elle dans son bureau. Mélissa n'a pas besoin d'être tout le temps au bureau. Ça dépend. Non, non, on travaille peu. Non, je te prie. On n'est pas cote à cote. Non, on se tape pas dessus, je pense. Mais ça se passe très bien. Après, ça fait que... Ça fait pas longtemps en réalité, ça fait que deux ans qu'on travaille vraiment ensemble.

  • Speaker #0

    Vous arrivez à décrocher le week-end de ne pas parler boulot ou pour toi ça fait partie de ta vie et du coup t'es pas un propre ?

  • Speaker #1

    En fait, ça fait partie de la vie, c'est naturel. Vraiment, quand on est en vacances, même tous les deux, sans les enfants, c'est pas un problème de parler travail, au contraire, ça fait partie de notre vie en fait. C'est hyper motivé, c'est génial, donc c'est pas un problème. On essaie de ne pas parler des trucs relous, tu vois, parce qu'il y a des trucs un peu chiants. Mais sur la partie créa et sur les projets et tout, non, ce n'est pas du tout un problème de parler, même pendant les vacances, le soir dans le lit. Ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Tu changes souvent ta déco ? Justement, votre maison à Marseille, ça bouge beaucoup ?

  • Speaker #1

    Oui, ça bouge pas mal, oui. Parce qu'il y a des choses qu'on vend, déjà. Ça ne me dérange pas. On fait des mêmes que soi-même chez mon frère ou au local. Des fois, il y a des pièces qui partent, tu vois. Ou des pièces qu'on prête. Ou des fois, tu as envie de changer. Oui, oui, j'aime bien changer. même au niveau de ce qu'on accroche au mur, à faire tourner, au niveau des œuvres.

  • Speaker #0

    Tu te dirais matérialiste ou pas ? Non, parce que c'est négatif, donc tu ne vas pas me dire...

  • Speaker #1

    En vrai, oui et non. J'aime l'objet, j'aime la déco, j'aime les tableaux, j'aime les lampes, mes lampes, les trucs qu'on a, qui sont chinés, les trucs 20e. Ouais, ouais, je suis en vrai, je pense que je l'assume. Après, ce n'est pas viscéral, si je n'en avais pas, je pourrais faire autre chose. Mais en vrai, en plus, comme c'est mon métier, et que je suis de plus en plus passionné et animé par ça... Bah, ouais, je vais pas mentir, oui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que t'aimes pas en déco ?

  • Speaker #1

    C'est pas à moi, j'ai pas... Ou en style ? J'ai pas à dire ce que j'aime ou ce que j'aime pas, je pense que chacun a le droit de dire... Moi, c'est pas à moi de dire ce qui est pas bien. Il y a des trucs que j'aime pas, mais... J'aime pas les copies. J'aime pas les copies, ouais. Ça, ce serait ça,

  • Speaker #0

    surtout. Est-ce que toi, t'as des veilles ?

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment... Ouais, ouais, j'ai vu des trucs, ouais. Après, je vais te dire, si t'es copié, ben... Ça veut dire que c'est bien et donc que c'est relativement bon signe dans ta carrière. Si tu n'es pas copié, ça veut dire que personne n'a envie de faire la même chose. Donc, c'est presque un bon signe. Après, c'est toujours dangereux, ce n'est pas bon. Ça dépend à quelle échelle et de quelle manière. Mais oui, la copie, ce n'est pas bon. Et je pense que ce n'est aussi pas bon d'acheter des choses, mais pas pour soi. C'est hyper important d'acheter des choses qui nous plaisent vraiment. Et justement, ces tendances où les gens achètent parce que ces tendances, ce n'est pas cool. Donc il faut vraiment se faire plaisir et acheter des choses pour soi. C'est comme quand on s'habille, il ne faut pas s'habiller pour les autres, parce que c'est un homme. S'habiller parce que tu trouves ça bien, parce que ça te va bien, que tu ressentes un vrai ressenti. Et l'intérieur, c'est hyper personnel. C'est là où tu passes quand même beaucoup de temps, c'est là où tu te retrouves régulièrement. Donc je trouve que c'est très important de s'écouter sur l'intérieur.

  • Speaker #0

    Quelle est ta pièce préférée chez toi ?

  • Speaker #1

    Dans toutes les pièces. Parce que j'ai la chance d'avoir une belle vue mère dans quasi toutes les pièces. Non, je me sens bien partout dans ma maison.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as sur ta table de chevet ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours un livre et mes lunettes. Parce que le soir, j'arrive à Melendie, j'ai mes lunettes pour lire. Mais j'ai toujours un livre. Je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu lis beaucoup, ça te détend, ça t'inspire ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que c'est hyper important. C'est marrant parce que je trouve qu'en tout cas, de ma génération, il y a de moins en moins de monde qui lit. Et moi, j'en ai vraiment besoin de lire. Donc, je lis moins forcément avec les enfants, mais avec Melissa, on lit beaucoup. C'est un vrai besoin. J'aime lire.

  • Speaker #0

    Tu lis quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je ne lis pas des trucs hyper intellectuels. Je lis beaucoup de romans historiques, d'aventures. C'est un besoin d'évasion. Et je trouve que... Je ne sais pas, je trouve beaucoup de beauté. En fait, j'ai des périodes, j'aime bien changer, de varier la lecture, de lire des trucs faciles, des fois, de dire des trucs plus intellectuels. Des fois, je... Je me penche sur un auteur, sur Giono, où je trouve que c'est fabuleux, tu as une poésie dans l'écriture. Et j'admire tous les trucs que je ne sais pas faire, en fait. Et l'écriture, je ne sais pas écrire. Et je trouve ça beau. Vraiment, il y a ces trucs-là, l'écriture, la musique et la peinture, je suis très admiratif. Donc j'écoute beaucoup de musique et je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles en musique ?

  • Speaker #1

    Ouais, je vis en musique. Je vis en musique. C'est hyper important pour moi, la musique, la vie. Je trouve que ça crée une atmosphère aussi. Justement, j'aime beaucoup la musique qui vient renforcer l'atmosphère avec les meubles. Je trouve que c'est hyper fort. La musique, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et quel rapport tu as à ton téléphone et à Instagram ?

  • Speaker #1

    Tu te demandes à ma femme ou à moi ? Elle va dire que je suis constamment collé à mon téléphone. Je suis beaucoup sur le téléphone, malheureusement. Mais en même temps, c'est génial. C'est un outil qui est génial. que ce soit pour prendre les photos, pour montrer, pour téléphoner. Je suis tout le temps au téléphone avec les livreurs, les partenaires. Je passe ma vie au téléphone, à répondre aux emails, à répondre sur plein de choses. Et c'est pareil, Instagram, je trouve que c'est hyper mauvais. Je trouve que c'est terrible. Les réseaux sociaux, c'est le mal du siècle pour plein de raisons. Mais en même temps, c'est une chance pour nous, créatifs. pouvoir montrer, même au niveau business, c'est incroyable. Ça aide énormément, c'est un outil qui est incroyable pour nous. Après, chacun le gère et le vit comme il a envie. Moi, je ne l'utilise pas de manière personnelle, je l'utilise de manière professionnelle. C'est un outil qui est fabuleux de manière professionnelle. Après, chacun l'utilise comme il veut.

  • Speaker #0

    Je peux te demander ton âge ? Oui, je vais avoir 34 ans à la fin de l'année. Je vais être

  • Speaker #1

    90. Dernière question, un peu rituelle. Si tu faisais un dîner avec six personnes, est-ce que tu peux me dire à quoi serait ta table, à quoi elle ressemblerait et qui seraient tes six invités ? Que ce soit des personnalités connues ou pas.

  • Speaker #0

    C'est dur ça. Très dur. J'imagine le choix que tu peux avoir. On va dire Elvis, parce que ça va être marrant de rencontrer Elvis. Ma femme, parce que comme ça, elle peut rencontrer tout le monde, on peut partager ça. Un artiste, Tom Wesselman, c'est un artiste que j'aime beaucoup. Donc, je ne sais pas s'il est sympa, si c'est rigolo ou pas. Il est décédé, donc je ne sais pas. On va les faire revivre, on est d'accord ? Parce qu'elle vit ce style noir, a priori. Oui, bien sûr. Après, un chanteur, un chanteur actuel. Actuel, parce qu'il y a le cinéma. Picasso, il devait être rigolo. Picasso, Dali, parce qu'il avait l'air complètement zinzin et ça devait être intéressant. Je ne parle que des personnes mortes. Un contemporain. Je ne sais pas. Des créatifs. On va rester là. C'est trop dur de trouver des...

  • Speaker #1

    Je t'ai pris de court en plus.

  • Speaker #0

    Je reconnais que... On peut partager ça et après on peut débriefer ça et rigoler sur les personnes. Enfin, pas rigoler, pas se moquer, mais débriefer ça ensemble. Donc, le repas...

  • Speaker #1

    Et ta table, elle est où ? Elle serait où ?

  • Speaker #0

    Ma table est où ? Elle est chez moi. Chez toi ? Elle est chez moi. J'aime bien recevoir chez moi. Je trouve que c'est un... J'aime bien, on a ça dans la culture française, c'est pas dans tous les pays. J'aime bien recevoir, je trouve que c'est intéressant. J'aime bien même être invité aussi chez les gens. Je trouve que c'est intime de voir ce qu'ils ont, comment ils vivent. Et un bel apéro, tu vois, où on est debout, on prend le temps, tranquille, on boit du bon vin. On prend le temps de bien manger. On a cuisiné quelque chose. Et après, on pourrait danser. On pourrait danser, c'est quand même bien. On ne danse pas beaucoup. On danse moins quand même. Surtout, on danse quand on est dans des clubs ou tout comme ça. On n'a plus trop dans les clubs quand même. Je trouve que c'est bien, on ne danse pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, on danse quand c'est des fêtes officielles, entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais après,

  • Speaker #1

    un dîner...

  • Speaker #0

    C'est bien de danser. On le fait des fois quand on arrive à faire ça. Je trouve que c'est fabuleux. On ne danse pas assez. On ferait un beau dîner où on danse. Génial. Après, il faudrait trouver des personnalités.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup, Axel,

  • Speaker #2

    pour tout ce que tu nous as dit. Merci à toi. Décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire. C'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

Description

Axel Chay est LE designer dont tout le monde parle, surtout à quelques jours (le 23/10) de la sortie des rééditions de certaines pièces de sa collab’ de folie avec Monoprix !

J'ai profité de sa virée parisienne il y a qqs jours pour enregistrer ce podcast : Axel habite à Marseille, avec sa femme Melissa avec qui il travaille, une ville qui l’inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers très joyeux et coloré.

Axel Chay est bien connu dans notre milieu depuis qqs années notamment grâce à qqs pièces fortes en passe de devenir des icônes du design. Un design graphique, tout en courbes, presque sculptural, ludique et décalé. C’est d'ailleurs ce style Memphis qui plait tant, aussi bien aux plus pointus d’entre nous qu’au grand public qui l'a découvert avec Made In Design ou Monoprix.


De quoi on parle dans ce podcast ?

  • de son parcours autodidacte

  • de son travail de chef d'entreprise qui prend plus de place que la création

  • de l'échec de sa 1ère aventure

  • du soutien et de l'expertise de sa femme

  • de son travail créatif notamment pour imaginer son fauteuil Parad

  • de son rapport au ludique et de ne pas plaire à tout le monde

  • de la belle Marseille

  • de l'importance de soigner les objets du quotidien

  • de ses collab', son succès et ses projets

  • etc.  


Un épisode enregistré dans le très bel espace MADE IN DESIGN au Printemps Haussmann


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

> à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes

> à mettre un commentaire ou 5 étoiles (sous la liste des épisodes, rubrique "Laissez un avis")

> à suivre @decodeur__ sur Instagram et à partager l'épisode en Story par exemple 

> à découvrir plus de 150 épisodes déjà en ligne et les différents formats de l'émission

> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...!

Merci beaucoup 👍   


Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense LELUC, je suis journaliste déco et à chaque nouvel épisode j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco. envers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés, avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, je suis avec Axelle Ché et je suis très contente de profiter de sa virée parisienne pour faire ce podcast. Axelle habite à Marseille avec sa femme Mélissa, avec qui il travaille, une ville qui l'inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers qui est, on va en reparler, très joyeux. coloré, vitaminé. Axel Ché est designer, il est bien connu dans notre milieu depuis quelques années, notamment grâce à quelques pièces qui sont venues bousculer l'existant et qui sont déjà, je dirais peut-être, des icônes du design. Un design qui est graphique, tout en courbe, presque sculpturale, tout en étant très ludique, un peu décalé, décomplexé, en tout cas des objets avec une identité forte qui ne laisse pas indifférent. Et c'est ce style un peu Memphis qui plaît tant, aussi bien aux plus pointus d'entre nous, qui vont s'offrir une pièce d'Axel Chet, qu'aux grandes marques plus accessibles qui l'inspirent, puisqu'il va sortir le 22 octobre, une nouvelle collab de folie avec Monoprix. Bonjour Axel.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    On enregistre au printemps, je commence par ça, et spécifiquement dans le corner Made in Design qui est immense. Je leur fais un petit clin d'œil parce qu'il est aménagé comme un appartement, et donc il y a un corner spécial anniversaire, et c'est pour ça que tu étais aussi... à Paris parce qu'ils fêtent cette année leur 25 ans. Made in Design, vous connaissez sûrement, c'est un site qui est une véritable référence du design avec plus de 200 000 pièces de designers iconiques ou de talents émergents. Il y a, je crois, à peu près 500 nouveautés par mois. Il y a 200 marques partenaires comme Vitra, Cartel, Aïs, Samod et bien sûr Axel Ched. Je les remercie beaucoup pour leur accueil. On va revenir un peu dessus parce qu'Axel, tu as... Tu as travaillé avec eux au tout début de ta carrière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Sur ton site, c'est écrit designer, artiste et créateur d'intérieur à Marseille. Tu te sens plus designer ou artiste ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me sens pas du tout artiste. C'était pour ne pas se cantonner, pour rentrer dans des cases. Je ne me revendique pas artiste, je suis designer et chef d'entreprise du coup, parce qu'on en reparlera après. Comme on est beaucoup en auto-édition, c'est quand même plus un métier de chef d'entreprise. que de designer.

  • Speaker #0

    Non, mais tu peux nous dire tout de suite, c'est quoi être designer ? Ouais, en 2024, c'est vrai qu'on se dit, c'est le métier cool, on dessine.

  • Speaker #1

    Moi, c'est particulier parce que la plupart de nos objets, à part certaines pièces ou certaines collabs, sont en édition, mais la plupart, donc c'est nous qui les dessinons, qui les fabriquons et qui les revendons via distributeur ou en direct. Donc, c'est quand même pas seulement du dessin, du plan. Et après, on laisse libre cours à la marque ou à l'éditeur. Nous, on fait le process de A à Z, donc c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #0

    Ouais, auto-édition, est-ce que tu peux nous dire un petit peu plus pour ceux qui s'y connaissent peut-être un peu moins ?

  • Speaker #1

    Eh bien, en général, on va dire le schéma classique d'un designer. Il propose ou il est abordé par une marque, il travaille sur le développement de l'objet, il fournit des plans, après, il faut valider des prototypes et c'est lancé. Et puis, à la fin de l'année, on touche des royalties sur chaque vente. Or, moi, ce n'est pas du tout comme ça. C'est-à-dire que c'est moi qui l'ai fait et c'est moi qui décide qu'est-ce que je propose. Ce n'est pas une volonté, c'est quelque chose qui s'est fait de manière assez naturelle en réalité, parce que j'ai commencé comme ça, donc si tu veux, je fais, je montre, et si vous voulez bien l'acheter, tant mieux.

  • Speaker #0

    Du coup, on va commencer le fait que tu sois en auto-édition, tu es aussi autodidacte, on va commencer par le début un peu ton parcours. Tu n'as pas fait d'école de designer ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait une école de commerce, où j'ai rencontré ma femme et mon ancien associé. C'était une école en 4 ans. Et la cinquième année, on a fait un billet, du coup, moi à Londres et mon ancien associé à Paris. Et on ne savait pas trop quoi faire en réalité à la fin d'école. On ne savait pas trop. Et on a été, mon frère à l'époque faisait des sculptures meubles. et très strict, très droit, un peu dans le style de Jude, tu vois, en aluminium. Et on s'est dit, c'est ça qu'on va faire, ça n'existe pas sur le marché, on va faire une maison d'édition comme ça. Donc on s'est lancé, on a un peu naïvement, sûrement, on a fait pas mal d'erreurs, on a fait des choses qui ont besoin de marcher, mais on n'a jamais bien percé dans le milieu. Ça a duré pendant 6-7 ans, ça s'appelait Nova Obiecta, donc on a créé quelques meubles. Et au bout d'un moment, nos femmes respectives nous ont dit Bon les gars, c'est bien votre projet là, mais il faut gagner de l'argent. Donc lui étant à Paris, c'est un peu moins facile, si tu veux, de pouvoir continuer à fabriquer. Moi j'étais reparti à Marseille, je bossais un petit peu dans l'entreprise familiale. Donc si tu veux, j'ai continué à dessiner et à faire des objets. Je ressentais le besoin. Et en vrai, je me rappelle, même ma mère me poussait à dire Tu te poses des questions quand tu galères, que ça ne fonctionne pas, parce que ce n'est pas le bon truc, ça ne marche pas. Et maintenant, on dit non, on continue, on fait des protos, on continue à faire, prendre le temps, c'est pas grave. Et donc moi, j'ai continué. Et petit à petit, on va dire que j'ai assumé le fait de dire, non, c'est plus Nova Objecta, c'est moi, mon nom, Axel G. Après, tout est venu un peu naturellement. Mais j'ai quand même gardé, si tu veux, un dessin, le fauteuil parade. Je ne sais pas si tu vois un gros fauteuil avec une toile tendue. C'était un des derniers objets qu'on a créé avec Marwan, avec Novo Abietta, que j'ai demandé si on pouvait le garder, parce que justement ça entamait aussi un changement dans le dessin, parce que pour Novo Abietta on faisait des trucs très stricts, très droits, avec de la tôle, des trucs très anguleux. Et à la fin, si tu veux, moi j'avais quand même envie de rondeur, un peu plus de souplesse, c'était un cheminement avec cette pièce qui a amené. Et après, de toute façon, ça ne marchait pas donc... On a lâché l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, c'est un discours qu'on n'entend pas forcément, et je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui écoutent, qui sont des jeunes designers ou dans la création. Quand ça ne marche pas, à quel moment tu t'es dit, il faut savoir arrêter ?

  • Speaker #1

    Justement, je ne me suis pas dit, tu te poses des questions, moi je ne me suis pas dit, il faut arrêter, je me suis dit, je continue, tant pis. Mais tu te remets en question, tu te dis, en fait, tu n'es pas bon, qu'est-ce qui ne te plaît pas ? Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Tu vois les autres trucs qui marchent et toi non. Mais non, je ne me suis pas dit non, il faut arrêter. Mais tu te remets énormément en question. Mais ça fait du bien de se remettre en question. Donc en fait, c'est après, si tu veux, c'est assez naturel. C'est juste un changement du dessin, d'apporter un truc. Et puis après, c'est le bon objet au bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, alors quelle pièce t'as proposé en premier ?

  • Speaker #1

    C'était le tabouret rose en tube. C'est la première pièce que j'ai fait seul, ouais. Que j'avais montré à l'époque avec un genre de grande sculpture vagin en bois peint. C'était à l'époque, c'était ma galeriste Anne Carpentier qui m'avait proposé de faire une petite expo à Arles, dans sa galerie. Donc j'ai proposé ce tabouret avec cette sculpture murale. Donc après, c'était le tout début, donc c'était le tout début où je suis même encore en hésité, je ne savais pas s'il fallait mettre Noa Bietta à Vaux-Selchier. Et après, elle m'a proposé, peu après, elle m'a proposé une vraie expo, où elle m'a dit, voilà, moi, enfin après elle a changé, elle a pu faire galerier, elle a une chambre d'hôte, mais qui était aussi galerie, et une vraie expo où elle m'a dit, voilà, il y a la chambre du dernier étage, qui est une suite, meuble là. fais ce que tu veux, exprime-toi. Donc c'est la première fois où elle me disait, vas-y, tu peux montrer ce que tu sais faire et ce que tu veux faire. C'était une chance parce que c'est pas évident, parce qu'il y en a plein de gens qui ont plein de bonnes idées, mais en fait, il faut pouvoir le montrer. C'est bien de poster un truc sur Instagram, mais si personne ne le suit ou personne ne le regarde. Et là, il y a un vrai truc concret, avec une vraie expo, dans un vrai lieu, avec de la presse, parce qu'elle était quand même assez connue, elle est toujours reconnue. Donc c'était une chance, si tu veux. Et donc là, à ce moment-là, tu te dis, bon, là, il faut faire des belles pièces, qu'il faut créer des pièces. Les idées, ce n'est pas ce qui manque. Et à ce moment-là, c'est la première fois que j'ai présenté aussi le lampadaire vert, le débede aussi, des coquillages en plâtre. Donc en vrai, il y avait une vraie scénographie, en fait. Ce n'est pas juste, tu montres un objet que tu poses, tu peux montrer un ensemble et montrer comment ça fonctionne, en mélangeant, parce qu'il y avait un peu des petites pièces antiques, dans une vraie atmosphère, tu vois, dans un vrai lieu. Ce n'est pas juste une photo sur un fond blanc.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, tu parlais de ces produits, il y a le tabouret septembre, je parlais un peu d'icône, d'iconique, le fauteuil parade qui représente bien ton travail. Par exemple, quelle est l'histoire de ce fauteuil ? Il est quand même incroyable, il est tubulaire, on peut le décrire. Comment tu l'as travaillé ? Comment tu t'es mis au travail ? Comment il est né ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je t'ai dit, ça, c'était un fauteuil qu'on a co-créé avec Marouane. Donc, c'était il y a bien longtemps. C'était au moins il y a... C'était peut-être 4-5 ans. On a fait des premiers protos, je me rappelle. Les premiers protos, on les a faits à Marrakech, on les a faits au Maroc, c'était un truc artisanal. Et en fait, du coup, c'était de manière hyper empirique. On a changé les proportions, on a refait des protos, on a testé pour que ce soit le bon confort. Et même, on l'a changé depuis parce qu'en fait, avant, c'était un gros fauteuil qui était hyper gros et qui passait par dans les portes. et qu'on ne pouvait pas expédier. Donc rapidement, je me suis dit, en fait, ce n'est pas un bon objet parce que tu ne peux pas l'expédier avec UPS, DHL, ça ne marchait pas. Et ça ne passait pas dans les portes, donc difficile à vendre. Donc après, on l'a réadapté, on l'a réajusté. J'avais demandé à Marouane s'il était OK. Même, il m'avait aidé à réduire les proportions pour en faire quelque chose d'un peu plus petit.

  • Speaker #0

    C'est un seul tube de métal ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un assemblage, on ne peut pas. C'est un impression parce que c'est soudé, la soudure est meulée. Mais non, c'est un assemblage, c'est en trois piastres.

  • Speaker #0

    Parce que comment tu travailles ? Tu disais que tu travailles dans l'atelier de ton frère, concrètement.

  • Speaker #1

    Alors ça, comme je dis, c'est un autre projet où on travaillait différemment, parce qu'on était deux. Et sinon, par exemple, que ce soit le tabouret ou le lampadaire, c'est mon frère à la base qui les a soudés et assemblés. C'est lui à la base qui soudait tout. Parce que tu as dit au début que je travaillais avec ma femme, mais je travaillais aussi avec mon frère. Ça, c'est une chance. Donc lui est à l'atelier, si tu veux, et lui, dès le départ... C'est lui qui fabriquait tous les objets. Donc c'est quand même cool d'avoir quelqu'un pour faire des protos, pour changer. C'est quand même hyper facile, c'est une chance. Vraiment. T'es pas obligé d'aller te payer un proto qui va te coûter des millions d'euros, attendre, machin, on est là, ça marche pas, on change. C'est ça aussi qui amène beaucoup de fluidité dans la création et qui nous permet d'être hyper réactifs et de pouvoir la créer régulièrement.

  • Speaker #0

    Et alors, combien de temps il te faut entre toi, ton imagination, ce que tu dessines et un produit qui sort ?

  • Speaker #1

    C'est hyper aléatoire. Il y a des fois des objets qu'on n'a même pas fait en plan, si tu veux. J'étais là, descendant à l'atelier, je dis à Améric, vas-y, viens, on prend un bout, une chute qui fait de 20 centimètres, on met un coude, on essaye, c'est de manière hyper empirique. Il y a des objets que je dessine vraiment, que je vais faire en plan 3D, qu'on va vraiment dessiner, qu'on va faire en 3D, mais tous les premiers, il n'y avait quasiment pas de plan. C'était vraiment des objets qui étaient faits de manière très spontanée, avec ce qu'on avait sous la main.

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #1

    C'est ça qui a amené en fait ce truc là parce qu'en fait ce qu'on avait sous la main à l'époque il y avait le tabouret donc du tube avec un tel diamètre donc on avait ça et après pour avec ce diamètre il y a un coude, un coude qui est déjà fait soit 90 soit 80 et tu l'assembles et en fait du coup avec ce coude là qui est fait de manière industrielle tu as un certain rayon et du coup tu comprends l'angle qui est induit par ça du coup c'est toujours le même donc c'est ça qui est à la fois qui a été Je ne vais pas mentir, ce n'est pas fait exprès, mais qui donne un truc assez reconnaissable parce que tu as un diamètre avec un rayon qui est toujours le même sur quasiment tous les objets. Et qui est aussi à la fois une contrainte parce qu'il n'est pas industrialisable. Il est trop court pour se centrer. Donc, tu es obligé de souder et de meuler. Ça restera toujours de la labeur, ça restera toujours de l'artisanat, quoi qu'il arrive. Ça peut être fait n'importe où dans le monde. Tu es obligé de... de le travailler dans la labeur et non pas dans l'industrialisation où tu peux cintrer facilement.

  • Speaker #0

    C'est un peu technique d'être designer en fait, vous n'êtes pas que des créas ?

  • Speaker #1

    Ben oui.

  • Speaker #0

    Tu te sens plus créa ou technique toi ? Les deux ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas hyper technique en réalité. Non, plus créa quand même. Mais je te dis, je me sens plus qu'un entrepreneur avec tout ce qu'il y a autour de la vente d'objets, de la production.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on ne soupçonne pas et c'est quoi cette réalité ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est beaucoup de problèmes, mais qui sont des bons problèmes. Déjà, j'ai eu beaucoup de chance, je ne vais pas me plaindre. Il n'y a pas de problème, en réalité, c'est tout le monde. On fait un métier, il n'y a pas que du bonheur, forcément. Mais oui, il y a plein de problèmes, les envois, c'est toujours compliqué. Les appros, du coup, quand il faut se développer, parce qu'après, rapidement, mon frère, c'est difficile de suivre la cadence, parce que ça reste alternel, il est seul. Donc, de un, ce n'est pas intéressant pour lui de refaire tout en la même chose. Et puis après, tu ne suis pas, donc tu as envie de suivre ta demande. J'ai de la chance, j'ai de la demande. Donc après, il faut trouver d'autres partenaires. Et ce n'est pas facile de faire faire comme ça à petite moyenne échelle, d'arriver à faire des objets, à demander une qualité sur des gens qui n'ont pas l'habitude de faire du meuble. Parce que moi, je ne suis pas allé voir des gens qui fabriquent du meuble. Donc il fallait leur demander un niveau de qualité qui était hyper exigeant, que ce soit en peinture, en soudure ou en meulage. Mais il y a... Des problèmes, il y en a beaucoup, comme dans n'importe quelle société, de toute manière, n'importe quelle société ou n'importe quel business, c'est des problèmes qui sont inhérents au métier.

  • Speaker #0

    Et en plus, tu ne cherches pas forcément à plaire à tout le monde, tu as un univers qui est assez ludique, etc. Donc, il faut que tu commercialises et que tu vendes ton univers en même temps.

  • Speaker #1

    Exactement. À la base, je fais ça parce que je trouve que c'est des meubles qui me plaisent. Je ne fais pas ça pour plaire. Après, évidemment, tu adaptes, tu sais ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Attention, ce n'est pas en prenant en compte les tendances, c'est en prenant en compte ce qui fonctionne. Mais du coup, tu es forcément un peu influencé sans le vouloir par la tendance. Mais ça, j'essaie d'en faire complètement abstraction parce que je ne trouve pas que ce soit une bonne chose la tendance dans le design. Justement, il faut que l'objet soit intemporel. Mais oui, il y a toujours un débat entre tu veux plaire à tout le monde ou à certaines... certaines catégories à certaines personnes. Moi, tant mieux si ça plaît à beaucoup de monde, je suis hyper content. Au contraire, c'est hyper flatteur. Pour moi, le design, c'est quand même universel. Je préfère plaire à 90% des gens que plaire à 2%.

  • Speaker #0

    D'où ça te vient cet univers un petit peu comme ça, très décomplexé ? C'est que des pièces fortes.

  • Speaker #1

    Décomplexé, déjà, je n'ai pas fait d'école de commerce. Donc, si tu veux, je ne t'électualise pas le dessin. Pour moi, c'est des choses qui sont assez naturelles et spontanées. C'est des trucs qui me font plaisir, que je trouve beaux, que je trouve cools. Et donc, si on le trouve cool, tant mieux, ça me fait plaisir. Donc, c'est vraiment des trucs... Et puis, j'aime bien le beau au sens large. Après, le beau, chacun trouve sa propre opinion du beau. Mais j'aime le beau, l'ambiance, créer une atmosphère, créer un genre de petite scénographie, tu vois. Et c'est pour ça que j'aime bien faire des meubles qui sont assez forts, qui vont créer une petite ambiance, qui vont te faire un petit moment un peu déconnecté dans le temps où tu vas avoir un peu quelque chose d'extraordinaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu trouves que le monde du design, il se prend un peu au sérieux ? Le fait que toi, justement, tu aies plus de recul ?

  • Speaker #1

    Le monde en général, oui, il y a des gens qui se prennent au sérieux. Non, mais pas spécialement. Ouais, ça met un peu...

  • Speaker #0

    Mais tu reconnais que toi, tes tendances aujourd'hui, tu es un designer qui a le plus de poule. Écoutez, on parle de tes pièces, donc tu te positionnes.

  • Speaker #1

    Alors, tant mieux si tu veux, mais le terme tendance, ça veut dire qu'à un moment où la tendance, elle ne peut pas rester... À l'infini, quoi. Donc, oui, tant mieux. Si on parle, j'en suis ravi. Après, ce n'est pas mon objectif. Mon objectif, ce n'est pas qu'on parle constamment de moi. Mon objectif, c'est d'être heureux, de pouvoir faire des choses qui me plaisent, surtout de pouvoir aller en chambre, travailler en famille. Donc, si tu veux, la popularité et le fait que les gens parlent de moi, tant mieux, ça va avec le métier. J'en suis ravi.

  • Speaker #0

    Tu te fixes quoi comme organisation ? Tu veux faire des collections ou c'est au gré de tes envies ?

  • Speaker #1

    Non. Justement, on ne se met pas de pression sur justement la collection, sortir une collection chaque année. On se met une petite pression pour faire au moins un shooting par an pour pouvoir les montrer, parce qu'en fait, tout au long de l'année, on crée des nouvelles choses sans le vouloir. Soit on te demande, il y a des marques ou des galeries qui te demandent des nouvelles pièces, des pièces exclusives, des pièces uniques. Et du coup, tu ne les prends pas forcément en photo. Et c'est important de prendre en photo, avoir des belles photos, parce qu'un objet, s'il n'est pas bien pris en photo, tu ne le vends pas. Donc ça, on se force par contre à se faire un shooting une fois par an. Mais non, sinon on se laisse complètement libre sur notre rythme créatif, on va dire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as envie de dessiner un objet ? Comment tu te mets au travail ?

  • Speaker #1

    C'est une forme que tu vois, un meuble, une inspiration, un truc. Je n'ai pas de règles, ça ne me dérange pas de travailler sur la contrainte où on me dit... Il faut qu'on trouve un truc, il faut qu'on trouve une bonne idée, il faut que tu nous fasses une meuble, une truc très craft ou machin. En fait, il y a plein de manières différentes de dessiner. Moi, je n'ai pas de routine particulière. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai malheureusement pas le temps de prendre une journée, me poser au bureau et de dessiner, faire des croquis. Ça, je n'ai pas le temps. C'est vraiment aléatoire. Ça peut être hyper spontané. Moi, j'adore... Tu nourris de beaucoup de choses, de tout ce que tu vois dans la rue, des rencontres, de tout ce qu'on a, parce que tu as quand même un flux d'informations qui est énorme, et c'est hyper enrichissant. Après, il faut trier, faire attention à comment tu le digères. Mais non, c'est très spontané, et à la fois, sous la contrainte qu'on me demande des fois, c'est hyper aléatoire. Je n'ai pas de rigueur. sur la création.

  • Speaker #0

    Mais justement, dans cet environnement-là, comment on reste créatif ? Toi, comment tu nourris ta créativité ? Tu disais un tout petit peu tout à l'heure, qu'est-ce qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    En se remettant en question et en étant ouvert à plein de choses. Ouais, surtout être ouvert, en fait. Être ouvert à ce qui se fait, ce qui a été fait. Je ne sais pas, être humble, en fait. Il ne faut pas croire qu'on a fait un objet et que c'est terminé, que ça va être l'objet qui va révolutionner. En fait, il faut constamment se remettre en question. Pour moi, c'est un travail de tous les jours et c'est... naturel en fait. Moi, j'ai toujours été curieux, je suis hyper curieux, j'adore rencontrer des gens, j'adore voir des nouvelles choses, aller dans les musées, voyager, tout.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des courants ou des personnalités qui t'ont inspiré, qui inspirent ton travail ?

  • Speaker #1

    Ouais, tous les courants de design, je peux pas dire que tel ou tel courant, tout a été passionnant en fait, j'adore l'histoire. Et en fait, j'avais peu de culture de l'histoire de design et c'est vrai que je pense qu'il y a une différence entre justement, on en parlait tout à l'heure avec Ce que je faisais avant sur Novo Objecta, l'ancien studio, où je connaissais peu de l'histoire du design, et au fur et à mesure, je me disais à ma femme qui adorait le design 20e, le fait de découvrir ce qui a été fait, de comprendre, de s'enrichir de ça. En fait, tu comprends d'où viennent les formes, comment ça a été fait, pourquoi ça a été fait, à quel moment ça a été fait, par qui. Je trouve que c'est hyper enrichissant. Et d'assumer, du coup, toutes ces inspirations, en fait. En fait, c'est parce qu'il ne faut pas se mentir, on est tous hyper inspirés, on a tous vu. Donc après, inconsciemment ou consciemment, tu reproduis. Mais l'important, c'est de bien les digérer et de ne pas faire de la copie. Mais on est tous hyper inspirés.

  • Speaker #0

    On t'associe beaucoup, tu vois, tout à l'heure je parlais du style Memphis, etc. En même temps, j'imagine que tu n'as pas envie d'être enfermé dans un style, tu peux travailler. Non, je ne peux pas. C'est pour ça, ça pourrait... Comment tu peux travailler différents matériaux, tu es ouvert à tout ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, nous naturellement, le métal au sens large du terme, donc l'acier et l'aluminium, pour nous c'est hyper facile, fortement, parce que mon frère le travaille. Donc on est là, c'est un truc d'aimé, c'est... facile et pas cher pour nous parce qu'on peut assembler facilement. Je ne vais pas aller payer un prototype à une autre entité, attendre de devoir faire des plans précis. On se régale, c'est facile, on est là dans l'atelier, on discute, c'est hyper naturel. Mais en réalité, quand tu te penches sur d'autres matériaux, c'est fascinant. En fait, dès que tu commences à te pencher sur tel ou tel métier, tu as envie de pousser le truc. Là, on travaille beaucoup le plâtre. On a plein de projets en plâtre, c'est fascinant. Le bois, c'est un métier qui est fabuleux. Là, de plus en plus aussi, on travaille la pierre. J'ai envie de faire que des projets en pierre. Mais en même temps, mixer les matériaux. Et c'est vrai que c'est un truc qui me manquait. Je pense qu'il y avait peut-être un peu trop d'aluminium et d'acier. Et c'est un truc qui me manque. Même, je trouve que c'est important d'aller équilibre, pas forcément de mes objets, mais quand tu crées une pièce, quand tu fais un intérieur, je trouve que c'est important d'avoir un équilibre des matières. Donc, t'as mieux si je peux proposer ça à travers les objets qu'on crée.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un objet que... t'adores, un objet design que t'aurais aimé inventer. Tu te dis, waouh,

  • Speaker #1

    il a été fort. La Extreme Chair de Todd Ekstrom, tu vois ou pas ? Non.

  • Speaker #0

    Pas honte de dire ça au micro, mais non, je vois pas et j'imagine que je suis peut-être pas seule.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un peu tubulaire, c'est une chose qui est éditée maintenant par Varier. C'est un peu un truc très organique avec des gros boudins tapissés, hyper confortables. Tu te dis, tu sais pas trop ce que c'est. On dirait une petite araignée. Et je trouve que c'est une chaise qui est faible. C'est pas hyper vieux, mais je crois que c'est des années 80, je dis pas de bêtises. Mais je la trouve incroyable, je trouve que c'est sacré idée.

  • Speaker #0

    On n'a pas encore parlé de Marseille. En quoi cette ville, cette région t'inspire tant ?

  • Speaker #1

    Comme je t'ai dit, moi je suis inspiré par la vie de tous les jours, par ce que je vois, ce que je vis, ce que je ressens. Donc si je vis à Marseille, forcément je suis inspiré par Marseille. C'est là où... où on s'est établi avec Melissa, on a des enfants, on a nos amis, on a une vie là-bas. Donc forcément, tu es inspiré par ce que tu ressens et ce que tu vis.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose qui se passe à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe.

  • Speaker #0

    Par à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe. C'est beaucoup plus créatif, c'est beaucoup plus assumé. Tu vois, à l'époque, c'est vrai que même quand on avait l'ancien studio avec Marron, on se revendiquait, on disait que c'était une maison d'édition parisienne. Maintenant, tu t'en fous, tu peux dire très bien que tu es à Marseille et que tu travailles et que tu vis à Marseille. Avant, c'était presque pas une honte. Mais ce n'était pas autant assumé. Il y a beaucoup de gens qui viennent à Marseille. Et tant mieux, je trouve. Moi, ça apporte beaucoup de choses. On s'enrichit. Marseille, c'est une ville qui est toujours accueillie dans son histoire. Et je trouve que c'est très bien qu'il y ait plein de nouveaux arrivants parce que justement, on s'enrichit. Et donc, forcément, créativement, c'est enrichissant. Parce qu'on rencontre de nouvelles personnes, des gens qui reviennent ou qui arrivent. Et ça, c'est hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Il y a quelques choses...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, mais en fait, il y a un côté... très bordélique à Marseille. Et dans ce bordel, moi, j'y trouve beaucoup de liberté. Et c'est hyper important de se sentir libre et pas enfermé dans des cases. Et je trouve que dans le bordel, j'y trouve beaucoup de liberté. Oui,

  • Speaker #0

    et on retrouve ça dans ton travail. On retrouve même une certaine joie.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Je suis très content. J'ai beaucoup de chance d'avoir ce métier-là et de vivre de ce qui me plaît. et surtout de faire ça, je le redis, en famille, de la joie, il faut être content, il faut être heureux dans la vie. Déjà, c'est beau d'être là, donc autant, il ne faut pas être morose, même s'il y a plein de choses qui sont difficiles, mais tout le monde vit des trucs difficiles, donc de la joie, il faut sourire.

  • Speaker #0

    Tu étais un petit garçon joyeux, tu voulais faire quoi, petit ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire quoi ? Je voulais être archéologue subaquatique. Parce que j'adore la mer et j'adore l'histoire et l'archéologie. Mais c'est vraiment un truc que j'ai regretté pendant des années, justement, quand ça ne fonctionnait pas d'isade, je me suis toujours dit, pourquoi tu n'as pas fait ça ? Et après, quand je fais une école au commerce, je croyais que j'allais être businessman, mais en fait, non, ce n'est pas mon truc. En fait, je n'arriverai pas à faire quelque chose qui est complètement décorrélé de mes envies et de ce qui me plaît vraiment. Je ne suis pas bon si ça ne me plaît pas, je n'arrive pas à être bon.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te plaît vraiment ?

  • Speaker #1

    Faire des meubles, faire créer, faire des meubles, de la sculpture, meubler, faire du beau en général, ce que je trouve beau. Donc pouvoir m'exprimer, essayer de retranscrire ça, et essayer de faire des trucs cools. Donc ça pourrait être aussi des habits, ça pourrait être de la peinture, mais bon, je ne suis pas bon en peinture. De la musique, mais je ne suis pas bon en musique. Donc, moi, ce que j'arrive à faire, c'est des meubles. Donc, j'essaie de faire des meubles.

  • Speaker #0

    Tu rends beau et joyeux un peu aussi les objets du quotidien. On va parler juste de ce que tu as fait avec Monoprix. Tu trouves ça ringard, sinon, les objets du quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. En tout cas, c'est hyper important. Moi, je pense que tout est hyper important. Quand tu veux, je trouve que l'intérieur est important. Après, tu le fais pour toi ou pour les autres. Moi, je le fais pour moi. Et tant mieux, comme tu dis, ça rend joyeux. Mais non, moi, je trouve que c'est important d'avoir un beau porte-sopalin, d'avoir, je ne sais pas moi, une belle soelière, une belle poivrière. J'aime le beau partout. Donc, si on peut avoir un peu du beau, des petites touches comme ça, des petits clins d'œil, des petits objets qui sont assez puissants et intéressants. Non, non, ça n'a pas du tout ringard, moi.

  • Speaker #0

    En parlant d'objets du quotidien, pour Monoprix, tu as fait une première collaboration. Comment vous avez travaillé ensemble ?

  • Speaker #1

    je vais le dire et le redire, mais c'était hyper agréable de travailler avec eux, avec elles. En fait, tu es très libre. C'est-à-dire, le brief, c'est voilà, Axel, nous, Adam, toi, l'univers, propose ce que tu veux. Montre-nous et après, on ajuste, on va voir en fonction de nos savoir-faire, de ce qu'on peut faire avec nos coups de prod, nos savoir-faire. Et en vrai, c'est extrêmement libre, extrêmement agréable. Et du coup, ça te laisse le champ libre. à la créativité. Tu peux faire ce que tu veux. Parce que moi, aller travailler sur de la céramique ou du verre, j'adore. Ça fait un moment que je n'avais envie, mais en fait, je n'avais pas le temps de me pencher dessus. Il faut faire des quantités sur des petits objets, il faut aller voir des nouvelles personnes. Et du coup, c'était une opportunité d'aller travailler sur des nouvelles matières et des univers où tu ne prends pas le temps ou l'énergie pour... qu'il faudrait. Et en même temps, pour moi, c'est hyper agréable parce que moi, qui suis en auto-audition, qui dois produire, là, je ne pense pas à la production. Je pense à la production parce qu'il faut que je fasse un plan et qu'il faut que ce soit réalisable. Et c'est quand même agréable de se dire, ce n'est pas moi qui vais m'embêter à aller trouver le mec qui va faire ça.

  • Speaker #0

    Mais la production, elle est différente. Ça, ça ne te fait pas bizarre ?

  • Speaker #1

    Après, c'est un choix. Il ne faut pas se mentir. Ce n'est pas fabriqué en France. Ce n'est pas artisanal, machin. C'est un choix. c'est un truc que je me suis posé la question évidemment, tu le remets en question mais c'est un choix qu'il faut assumer c'est sûr c'est pas très cool mais c'est comme ça si tu veux avoir des grandes distributions et si tu veux avoir des tarifs comme ça c'est un truc qui est assumé t'étais très content de les avoir tu poses la question tu dis non parce que c'est fabriqué là-bas mais en même temps c'est tellement une chance moi en tant que designer de pouvoir faire ça tu en tiens fin abstraction.

  • Speaker #0

    Et là tu remets ça, donc c'est quoi ? Ce sont des rééditions de la première collection ?

  • Speaker #1

    Exactement, ce sont des nouvelles variations de couleurs et de finitions. Mais que sur l'objet, pas sur le petit objet, que sur les objets qui étaient en série limitée. Et donc comme c'était en série limitée, on ne va pas refaire, on ne va pas dire, ah ben non, c'était 250 exemplaires, allez maintenant on en refait une série, il ne faut pas, il faut respecter le... consommateur, on va dire. Donc, on a recréé de nouvelles couleurs ou de nouvelles finitions.

  • Speaker #0

    Et là, on est sur le corner de Madin Design. Juste un petit clin d'œil, donc, à leur anniversaire, tu as fait en exclu un luminaire pour eux ?

  • Speaker #1

    Ouais, on a créé une pièce unique, un luminaire qui est... Dommage, parce qu'il est très beau. C'est dommage de faire une pièce unique. C'est dur de faire des pièces uniques, parce qu'à la fois, tu as envie de faire quelque chose qui est sensationnel, on va dire. Et puis, en même temps, tu sais très bien que c'est une pièce unique. tu ne pourras pas la refaire. Et ça, c'est un peu frustrant parce que c'est pas... Même si j'ai plein d'idées et j'adore, je ne manque pas d'idées, vraiment, ce n'est pas un truc qui me pose un problème. Mais quand même, trouver un bon dessin, un truc que tu sais qui est bien, ce n'est pas évident. Tu en fais des choses et tu crois que c'est bien. Après, tu te rends compte que c'est un peu moins bien. Mais non, c'est dur de faire une pièce unique. C'est dur.

  • Speaker #0

    C'est frustrant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, il faut faire un truc cool, mais pas trop cool non plus.

  • Speaker #0

    mais ça c'est dur t'as fait aussi une très belle collection avec Pradier Jauneau au PAD pareil comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #0

    c'est une question qu'on aime bien les journalistes comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    si tu m'envoyais un message sur Insta ça je ne me rappelle plus mais ça s'est très bien passé et c'est très cool si tu veux pareil encore c'est un autre univers c'est complètement un autre univers c'est du meuble de galerie c'est pas du tout pareil et qui est à l'opposé de monoprix et qui est quand même assez loin aussi de ce que je fais, de par ses finitions et là où ça va se positionner en termes de prix et en termes de gamme, on va dire. Et pour moi, c'est encore une super opportunité de pouvoir montrer que je ne fais pas que du monoprix ou que mes meubles à moi, d'aller vers un autre univers, de pouvoir m'exprimer différemment. Et c'est pour ça que je cherchais aussi à utiliser un autre langage, à utiliser des formes un peu plus strictes. J'étais plus de bois, de tapisserie, quelque chose d'assez beaucoup plus cossu, beaucoup plus forte, et d'aller assumer un autre dessin. En fait, c'est encore une forme de liberté d'aller pouvoir dire, tiens, je suis capable de faire autre chose que des tubes, tu vois ? Même si on s'amuse toujours avec le tube, c'est trop bien, mais d'aller dire, voilà, on peut faire autre chose.

  • Speaker #0

    Ils t'ont fait des recommandations ? Comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #1

    Ouais, forcément, t'as toujours des recommandations. Donc en fait, tu montres un objet, c'est toujours un échange, parce que ça reste des éditeurs. Donc c'est eux qui fabriquent, et donc c'est eux qui fabriquent et qui vont vendre. Donc il y a des recos, mais en fait, c'est un échange. Un échange, ça s'est très bien passé, ça se passe toujours très bien. Et on va étoffer la collection, on va faire d'autres choses, on va continuer.

  • Speaker #0

    Tu te vois où dans dix ans ? T'as envie d'aller plus vers quoi, justement ?

  • Speaker #1

    Je sais pas où j'habiterai. Je me vois où ? Je sais pas. En tout cas, je veux, sûr, continuer à faire ce que je fais, à rester ouvert. Je trouve que c'est passionnant. Je rencontre plein de gens hyper intéressants. Je trouve que c'est hyper enrichissant et je veux continuer comme ça à me nourrir de toutes ces rencontres, de tous ces projets et continuer à créer et de faire des nouvelles choses. J'adore faire des nouvelles choses. J'adore rencontrer des gens. Je trouve ça fabuleux. Donc, je sais pas où je serai dans dix ans, mais en tout cas, je veux continuer à évoluer comme ça. Et on verra où je suis.

  • Speaker #0

    Et comme tu disais, tu es créatif, donc tu pourrais très bien travailler aussi dans le monde de, comme tu disais, de la mode. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Je ne pense pas que je sortirais de, en tout cas, extrapoler vers ça. Après, il faut voir, il faut prendre les bonnes décisions. Et je pense que je voudrais toujours faire du meuble ou de la sculpture ou en tout cas de l'objet. Mais je ne sais pas. Je me laisse complètement libre. Je ne me fixe pas d'objectif ou de point précis là où je veux être. En tout cas, je veux... continuer à m'enrichir, on va dire.

  • Speaker #0

    Tu travailles, on disait, avec ta femme Mélissa, on l'a cité plusieurs fois. Comment vous travaillez ensemble ? La répartition des casquettes ?

  • Speaker #1

    Eh bien, Mélissa m'aide beaucoup déjà sur la partie administrative et comptable. C'est hyper important, en réalité, parce que ça demande beaucoup de travail et beaucoup de rigueur. Je ne suis pas sûr d'être assez bon. Et puis en réalité, surtout ce qui est cool, c'est qu'on a de plus en plus de projets. Et Médissa gère énormément ses projets. Parce que moi, je suis vraiment concentré sur la partie, on va dire, créa et la vente de meubles et toute la gestion qui est autour de ça. Et comme on a de plus en plus de projets, de DA, de collaboration, de plein de choses, Médissa travaille énormément là-dessus et suit les projets. Pareil, avec plus de rigueur que moi.

  • Speaker #0

    Comment vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #1

    En école de commerce, ça fait 15 ans qu'on est ensemble. Bientôt 15 ans.

  • Speaker #0

    Et au quotidien, vous travaillez à côté, à deux mètres l'un de l'autre ?

  • Speaker #1

    Non, pas beaucoup. Déjà, quand on travaille, moi je suis dans mon bureau, elle dans son bureau. Mélissa n'a pas besoin d'être tout le temps au bureau. Ça dépend. Non, non, on travaille peu. Non, je te prie. On n'est pas cote à cote. Non, on se tape pas dessus, je pense. Mais ça se passe très bien. Après, ça fait que... Ça fait pas longtemps en réalité, ça fait que deux ans qu'on travaille vraiment ensemble.

  • Speaker #0

    Vous arrivez à décrocher le week-end de ne pas parler boulot ou pour toi ça fait partie de ta vie et du coup t'es pas un propre ?

  • Speaker #1

    En fait, ça fait partie de la vie, c'est naturel. Vraiment, quand on est en vacances, même tous les deux, sans les enfants, c'est pas un problème de parler travail, au contraire, ça fait partie de notre vie en fait. C'est hyper motivé, c'est génial, donc c'est pas un problème. On essaie de ne pas parler des trucs relous, tu vois, parce qu'il y a des trucs un peu chiants. Mais sur la partie créa et sur les projets et tout, non, ce n'est pas du tout un problème de parler, même pendant les vacances, le soir dans le lit. Ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Tu changes souvent ta déco ? Justement, votre maison à Marseille, ça bouge beaucoup ?

  • Speaker #1

    Oui, ça bouge pas mal, oui. Parce qu'il y a des choses qu'on vend, déjà. Ça ne me dérange pas. On fait des mêmes que soi-même chez mon frère ou au local. Des fois, il y a des pièces qui partent, tu vois. Ou des pièces qu'on prête. Ou des fois, tu as envie de changer. Oui, oui, j'aime bien changer. même au niveau de ce qu'on accroche au mur, à faire tourner, au niveau des œuvres.

  • Speaker #0

    Tu te dirais matérialiste ou pas ? Non, parce que c'est négatif, donc tu ne vas pas me dire...

  • Speaker #1

    En vrai, oui et non. J'aime l'objet, j'aime la déco, j'aime les tableaux, j'aime les lampes, mes lampes, les trucs qu'on a, qui sont chinés, les trucs 20e. Ouais, ouais, je suis en vrai, je pense que je l'assume. Après, ce n'est pas viscéral, si je n'en avais pas, je pourrais faire autre chose. Mais en vrai, en plus, comme c'est mon métier, et que je suis de plus en plus passionné et animé par ça... Bah, ouais, je vais pas mentir, oui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que t'aimes pas en déco ?

  • Speaker #1

    C'est pas à moi, j'ai pas... Ou en style ? J'ai pas à dire ce que j'aime ou ce que j'aime pas, je pense que chacun a le droit de dire... Moi, c'est pas à moi de dire ce qui est pas bien. Il y a des trucs que j'aime pas, mais... J'aime pas les copies. J'aime pas les copies, ouais. Ça, ce serait ça,

  • Speaker #0

    surtout. Est-ce que toi, t'as des veilles ?

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment... Ouais, ouais, j'ai vu des trucs, ouais. Après, je vais te dire, si t'es copié, ben... Ça veut dire que c'est bien et donc que c'est relativement bon signe dans ta carrière. Si tu n'es pas copié, ça veut dire que personne n'a envie de faire la même chose. Donc, c'est presque un bon signe. Après, c'est toujours dangereux, ce n'est pas bon. Ça dépend à quelle échelle et de quelle manière. Mais oui, la copie, ce n'est pas bon. Et je pense que ce n'est aussi pas bon d'acheter des choses, mais pas pour soi. C'est hyper important d'acheter des choses qui nous plaisent vraiment. Et justement, ces tendances où les gens achètent parce que ces tendances, ce n'est pas cool. Donc il faut vraiment se faire plaisir et acheter des choses pour soi. C'est comme quand on s'habille, il ne faut pas s'habiller pour les autres, parce que c'est un homme. S'habiller parce que tu trouves ça bien, parce que ça te va bien, que tu ressentes un vrai ressenti. Et l'intérieur, c'est hyper personnel. C'est là où tu passes quand même beaucoup de temps, c'est là où tu te retrouves régulièrement. Donc je trouve que c'est très important de s'écouter sur l'intérieur.

  • Speaker #0

    Quelle est ta pièce préférée chez toi ?

  • Speaker #1

    Dans toutes les pièces. Parce que j'ai la chance d'avoir une belle vue mère dans quasi toutes les pièces. Non, je me sens bien partout dans ma maison.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as sur ta table de chevet ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours un livre et mes lunettes. Parce que le soir, j'arrive à Melendie, j'ai mes lunettes pour lire. Mais j'ai toujours un livre. Je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu lis beaucoup, ça te détend, ça t'inspire ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que c'est hyper important. C'est marrant parce que je trouve qu'en tout cas, de ma génération, il y a de moins en moins de monde qui lit. Et moi, j'en ai vraiment besoin de lire. Donc, je lis moins forcément avec les enfants, mais avec Melissa, on lit beaucoup. C'est un vrai besoin. J'aime lire.

  • Speaker #0

    Tu lis quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je ne lis pas des trucs hyper intellectuels. Je lis beaucoup de romans historiques, d'aventures. C'est un besoin d'évasion. Et je trouve que... Je ne sais pas, je trouve beaucoup de beauté. En fait, j'ai des périodes, j'aime bien changer, de varier la lecture, de lire des trucs faciles, des fois, de dire des trucs plus intellectuels. Des fois, je... Je me penche sur un auteur, sur Giono, où je trouve que c'est fabuleux, tu as une poésie dans l'écriture. Et j'admire tous les trucs que je ne sais pas faire, en fait. Et l'écriture, je ne sais pas écrire. Et je trouve ça beau. Vraiment, il y a ces trucs-là, l'écriture, la musique et la peinture, je suis très admiratif. Donc j'écoute beaucoup de musique et je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles en musique ?

  • Speaker #1

    Ouais, je vis en musique. Je vis en musique. C'est hyper important pour moi, la musique, la vie. Je trouve que ça crée une atmosphère aussi. Justement, j'aime beaucoup la musique qui vient renforcer l'atmosphère avec les meubles. Je trouve que c'est hyper fort. La musique, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et quel rapport tu as à ton téléphone et à Instagram ?

  • Speaker #1

    Tu te demandes à ma femme ou à moi ? Elle va dire que je suis constamment collé à mon téléphone. Je suis beaucoup sur le téléphone, malheureusement. Mais en même temps, c'est génial. C'est un outil qui est génial. que ce soit pour prendre les photos, pour montrer, pour téléphoner. Je suis tout le temps au téléphone avec les livreurs, les partenaires. Je passe ma vie au téléphone, à répondre aux emails, à répondre sur plein de choses. Et c'est pareil, Instagram, je trouve que c'est hyper mauvais. Je trouve que c'est terrible. Les réseaux sociaux, c'est le mal du siècle pour plein de raisons. Mais en même temps, c'est une chance pour nous, créatifs. pouvoir montrer, même au niveau business, c'est incroyable. Ça aide énormément, c'est un outil qui est incroyable pour nous. Après, chacun le gère et le vit comme il a envie. Moi, je ne l'utilise pas de manière personnelle, je l'utilise de manière professionnelle. C'est un outil qui est fabuleux de manière professionnelle. Après, chacun l'utilise comme il veut.

  • Speaker #0

    Je peux te demander ton âge ? Oui, je vais avoir 34 ans à la fin de l'année. Je vais être

  • Speaker #1

    90. Dernière question, un peu rituelle. Si tu faisais un dîner avec six personnes, est-ce que tu peux me dire à quoi serait ta table, à quoi elle ressemblerait et qui seraient tes six invités ? Que ce soit des personnalités connues ou pas.

  • Speaker #0

    C'est dur ça. Très dur. J'imagine le choix que tu peux avoir. On va dire Elvis, parce que ça va être marrant de rencontrer Elvis. Ma femme, parce que comme ça, elle peut rencontrer tout le monde, on peut partager ça. Un artiste, Tom Wesselman, c'est un artiste que j'aime beaucoup. Donc, je ne sais pas s'il est sympa, si c'est rigolo ou pas. Il est décédé, donc je ne sais pas. On va les faire revivre, on est d'accord ? Parce qu'elle vit ce style noir, a priori. Oui, bien sûr. Après, un chanteur, un chanteur actuel. Actuel, parce qu'il y a le cinéma. Picasso, il devait être rigolo. Picasso, Dali, parce qu'il avait l'air complètement zinzin et ça devait être intéressant. Je ne parle que des personnes mortes. Un contemporain. Je ne sais pas. Des créatifs. On va rester là. C'est trop dur de trouver des...

  • Speaker #1

    Je t'ai pris de court en plus.

  • Speaker #0

    Je reconnais que... On peut partager ça et après on peut débriefer ça et rigoler sur les personnes. Enfin, pas rigoler, pas se moquer, mais débriefer ça ensemble. Donc, le repas...

  • Speaker #1

    Et ta table, elle est où ? Elle serait où ?

  • Speaker #0

    Ma table est où ? Elle est chez moi. Chez toi ? Elle est chez moi. J'aime bien recevoir chez moi. Je trouve que c'est un... J'aime bien, on a ça dans la culture française, c'est pas dans tous les pays. J'aime bien recevoir, je trouve que c'est intéressant. J'aime bien même être invité aussi chez les gens. Je trouve que c'est intime de voir ce qu'ils ont, comment ils vivent. Et un bel apéro, tu vois, où on est debout, on prend le temps, tranquille, on boit du bon vin. On prend le temps de bien manger. On a cuisiné quelque chose. Et après, on pourrait danser. On pourrait danser, c'est quand même bien. On ne danse pas beaucoup. On danse moins quand même. Surtout, on danse quand on est dans des clubs ou tout comme ça. On n'a plus trop dans les clubs quand même. Je trouve que c'est bien, on ne danse pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, on danse quand c'est des fêtes officielles, entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais après,

  • Speaker #1

    un dîner...

  • Speaker #0

    C'est bien de danser. On le fait des fois quand on arrive à faire ça. Je trouve que c'est fabuleux. On ne danse pas assez. On ferait un beau dîner où on danse. Génial. Après, il faudrait trouver des personnalités.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup, Axel,

  • Speaker #2

    pour tout ce que tu nous as dit. Merci à toi. Décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire. C'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

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Description

Axel Chay est LE designer dont tout le monde parle, surtout à quelques jours (le 23/10) de la sortie des rééditions de certaines pièces de sa collab’ de folie avec Monoprix !

J'ai profité de sa virée parisienne il y a qqs jours pour enregistrer ce podcast : Axel habite à Marseille, avec sa femme Melissa avec qui il travaille, une ville qui l’inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers très joyeux et coloré.

Axel Chay est bien connu dans notre milieu depuis qqs années notamment grâce à qqs pièces fortes en passe de devenir des icônes du design. Un design graphique, tout en courbes, presque sculptural, ludique et décalé. C’est d'ailleurs ce style Memphis qui plait tant, aussi bien aux plus pointus d’entre nous qu’au grand public qui l'a découvert avec Made In Design ou Monoprix.


De quoi on parle dans ce podcast ?

  • de son parcours autodidacte

  • de son travail de chef d'entreprise qui prend plus de place que la création

  • de l'échec de sa 1ère aventure

  • du soutien et de l'expertise de sa femme

  • de son travail créatif notamment pour imaginer son fauteuil Parad

  • de son rapport au ludique et de ne pas plaire à tout le monde

  • de la belle Marseille

  • de l'importance de soigner les objets du quotidien

  • de ses collab', son succès et ses projets

  • etc.  


Un épisode enregistré dans le très bel espace MADE IN DESIGN au Printemps Haussmann


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> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...!

Merci beaucoup 👍   


Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense LELUC, je suis journaliste déco et à chaque nouvel épisode j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco. envers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés, avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, je suis avec Axelle Ché et je suis très contente de profiter de sa virée parisienne pour faire ce podcast. Axelle habite à Marseille avec sa femme Mélissa, avec qui il travaille, une ville qui l'inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers qui est, on va en reparler, très joyeux. coloré, vitaminé. Axel Ché est designer, il est bien connu dans notre milieu depuis quelques années, notamment grâce à quelques pièces qui sont venues bousculer l'existant et qui sont déjà, je dirais peut-être, des icônes du design. Un design qui est graphique, tout en courbe, presque sculpturale, tout en étant très ludique, un peu décalé, décomplexé, en tout cas des objets avec une identité forte qui ne laisse pas indifférent. Et c'est ce style un peu Memphis qui plaît tant, aussi bien aux plus pointus d'entre nous, qui vont s'offrir une pièce d'Axel Chet, qu'aux grandes marques plus accessibles qui l'inspirent, puisqu'il va sortir le 22 octobre, une nouvelle collab de folie avec Monoprix. Bonjour Axel.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    On enregistre au printemps, je commence par ça, et spécifiquement dans le corner Made in Design qui est immense. Je leur fais un petit clin d'œil parce qu'il est aménagé comme un appartement, et donc il y a un corner spécial anniversaire, et c'est pour ça que tu étais aussi... à Paris parce qu'ils fêtent cette année leur 25 ans. Made in Design, vous connaissez sûrement, c'est un site qui est une véritable référence du design avec plus de 200 000 pièces de designers iconiques ou de talents émergents. Il y a, je crois, à peu près 500 nouveautés par mois. Il y a 200 marques partenaires comme Vitra, Cartel, Aïs, Samod et bien sûr Axel Ched. Je les remercie beaucoup pour leur accueil. On va revenir un peu dessus parce qu'Axel, tu as... Tu as travaillé avec eux au tout début de ta carrière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Sur ton site, c'est écrit designer, artiste et créateur d'intérieur à Marseille. Tu te sens plus designer ou artiste ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me sens pas du tout artiste. C'était pour ne pas se cantonner, pour rentrer dans des cases. Je ne me revendique pas artiste, je suis designer et chef d'entreprise du coup, parce qu'on en reparlera après. Comme on est beaucoup en auto-édition, c'est quand même plus un métier de chef d'entreprise. que de designer.

  • Speaker #0

    Non, mais tu peux nous dire tout de suite, c'est quoi être designer ? Ouais, en 2024, c'est vrai qu'on se dit, c'est le métier cool, on dessine.

  • Speaker #1

    Moi, c'est particulier parce que la plupart de nos objets, à part certaines pièces ou certaines collabs, sont en édition, mais la plupart, donc c'est nous qui les dessinons, qui les fabriquons et qui les revendons via distributeur ou en direct. Donc, c'est quand même pas seulement du dessin, du plan. Et après, on laisse libre cours à la marque ou à l'éditeur. Nous, on fait le process de A à Z, donc c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #0

    Ouais, auto-édition, est-ce que tu peux nous dire un petit peu plus pour ceux qui s'y connaissent peut-être un peu moins ?

  • Speaker #1

    Eh bien, en général, on va dire le schéma classique d'un designer. Il propose ou il est abordé par une marque, il travaille sur le développement de l'objet, il fournit des plans, après, il faut valider des prototypes et c'est lancé. Et puis, à la fin de l'année, on touche des royalties sur chaque vente. Or, moi, ce n'est pas du tout comme ça. C'est-à-dire que c'est moi qui l'ai fait et c'est moi qui décide qu'est-ce que je propose. Ce n'est pas une volonté, c'est quelque chose qui s'est fait de manière assez naturelle en réalité, parce que j'ai commencé comme ça, donc si tu veux, je fais, je montre, et si vous voulez bien l'acheter, tant mieux.

  • Speaker #0

    Du coup, on va commencer le fait que tu sois en auto-édition, tu es aussi autodidacte, on va commencer par le début un peu ton parcours. Tu n'as pas fait d'école de designer ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait une école de commerce, où j'ai rencontré ma femme et mon ancien associé. C'était une école en 4 ans. Et la cinquième année, on a fait un billet, du coup, moi à Londres et mon ancien associé à Paris. Et on ne savait pas trop quoi faire en réalité à la fin d'école. On ne savait pas trop. Et on a été, mon frère à l'époque faisait des sculptures meubles. et très strict, très droit, un peu dans le style de Jude, tu vois, en aluminium. Et on s'est dit, c'est ça qu'on va faire, ça n'existe pas sur le marché, on va faire une maison d'édition comme ça. Donc on s'est lancé, on a un peu naïvement, sûrement, on a fait pas mal d'erreurs, on a fait des choses qui ont besoin de marcher, mais on n'a jamais bien percé dans le milieu. Ça a duré pendant 6-7 ans, ça s'appelait Nova Obiecta, donc on a créé quelques meubles. Et au bout d'un moment, nos femmes respectives nous ont dit Bon les gars, c'est bien votre projet là, mais il faut gagner de l'argent. Donc lui étant à Paris, c'est un peu moins facile, si tu veux, de pouvoir continuer à fabriquer. Moi j'étais reparti à Marseille, je bossais un petit peu dans l'entreprise familiale. Donc si tu veux, j'ai continué à dessiner et à faire des objets. Je ressentais le besoin. Et en vrai, je me rappelle, même ma mère me poussait à dire Tu te poses des questions quand tu galères, que ça ne fonctionne pas, parce que ce n'est pas le bon truc, ça ne marche pas. Et maintenant, on dit non, on continue, on fait des protos, on continue à faire, prendre le temps, c'est pas grave. Et donc moi, j'ai continué. Et petit à petit, on va dire que j'ai assumé le fait de dire, non, c'est plus Nova Objecta, c'est moi, mon nom, Axel G. Après, tout est venu un peu naturellement. Mais j'ai quand même gardé, si tu veux, un dessin, le fauteuil parade. Je ne sais pas si tu vois un gros fauteuil avec une toile tendue. C'était un des derniers objets qu'on a créé avec Marwan, avec Novo Abietta, que j'ai demandé si on pouvait le garder, parce que justement ça entamait aussi un changement dans le dessin, parce que pour Novo Abietta on faisait des trucs très stricts, très droits, avec de la tôle, des trucs très anguleux. Et à la fin, si tu veux, moi j'avais quand même envie de rondeur, un peu plus de souplesse, c'était un cheminement avec cette pièce qui a amené. Et après, de toute façon, ça ne marchait pas donc... On a lâché l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, c'est un discours qu'on n'entend pas forcément, et je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui écoutent, qui sont des jeunes designers ou dans la création. Quand ça ne marche pas, à quel moment tu t'es dit, il faut savoir arrêter ?

  • Speaker #1

    Justement, je ne me suis pas dit, tu te poses des questions, moi je ne me suis pas dit, il faut arrêter, je me suis dit, je continue, tant pis. Mais tu te remets en question, tu te dis, en fait, tu n'es pas bon, qu'est-ce qui ne te plaît pas ? Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Tu vois les autres trucs qui marchent et toi non. Mais non, je ne me suis pas dit non, il faut arrêter. Mais tu te remets énormément en question. Mais ça fait du bien de se remettre en question. Donc en fait, c'est après, si tu veux, c'est assez naturel. C'est juste un changement du dessin, d'apporter un truc. Et puis après, c'est le bon objet au bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, alors quelle pièce t'as proposé en premier ?

  • Speaker #1

    C'était le tabouret rose en tube. C'est la première pièce que j'ai fait seul, ouais. Que j'avais montré à l'époque avec un genre de grande sculpture vagin en bois peint. C'était à l'époque, c'était ma galeriste Anne Carpentier qui m'avait proposé de faire une petite expo à Arles, dans sa galerie. Donc j'ai proposé ce tabouret avec cette sculpture murale. Donc après, c'était le tout début, donc c'était le tout début où je suis même encore en hésité, je ne savais pas s'il fallait mettre Noa Bietta à Vaux-Selchier. Et après, elle m'a proposé, peu après, elle m'a proposé une vraie expo, où elle m'a dit, voilà, moi, enfin après elle a changé, elle a pu faire galerier, elle a une chambre d'hôte, mais qui était aussi galerie, et une vraie expo où elle m'a dit, voilà, il y a la chambre du dernier étage, qui est une suite, meuble là. fais ce que tu veux, exprime-toi. Donc c'est la première fois où elle me disait, vas-y, tu peux montrer ce que tu sais faire et ce que tu veux faire. C'était une chance parce que c'est pas évident, parce qu'il y en a plein de gens qui ont plein de bonnes idées, mais en fait, il faut pouvoir le montrer. C'est bien de poster un truc sur Instagram, mais si personne ne le suit ou personne ne le regarde. Et là, il y a un vrai truc concret, avec une vraie expo, dans un vrai lieu, avec de la presse, parce qu'elle était quand même assez connue, elle est toujours reconnue. Donc c'était une chance, si tu veux. Et donc là, à ce moment-là, tu te dis, bon, là, il faut faire des belles pièces, qu'il faut créer des pièces. Les idées, ce n'est pas ce qui manque. Et à ce moment-là, c'est la première fois que j'ai présenté aussi le lampadaire vert, le débede aussi, des coquillages en plâtre. Donc en vrai, il y avait une vraie scénographie, en fait. Ce n'est pas juste, tu montres un objet que tu poses, tu peux montrer un ensemble et montrer comment ça fonctionne, en mélangeant, parce qu'il y avait un peu des petites pièces antiques, dans une vraie atmosphère, tu vois, dans un vrai lieu. Ce n'est pas juste une photo sur un fond blanc.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, tu parlais de ces produits, il y a le tabouret septembre, je parlais un peu d'icône, d'iconique, le fauteuil parade qui représente bien ton travail. Par exemple, quelle est l'histoire de ce fauteuil ? Il est quand même incroyable, il est tubulaire, on peut le décrire. Comment tu l'as travaillé ? Comment tu t'es mis au travail ? Comment il est né ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je t'ai dit, ça, c'était un fauteuil qu'on a co-créé avec Marouane. Donc, c'était il y a bien longtemps. C'était au moins il y a... C'était peut-être 4-5 ans. On a fait des premiers protos, je me rappelle. Les premiers protos, on les a faits à Marrakech, on les a faits au Maroc, c'était un truc artisanal. Et en fait, du coup, c'était de manière hyper empirique. On a changé les proportions, on a refait des protos, on a testé pour que ce soit le bon confort. Et même, on l'a changé depuis parce qu'en fait, avant, c'était un gros fauteuil qui était hyper gros et qui passait par dans les portes. et qu'on ne pouvait pas expédier. Donc rapidement, je me suis dit, en fait, ce n'est pas un bon objet parce que tu ne peux pas l'expédier avec UPS, DHL, ça ne marchait pas. Et ça ne passait pas dans les portes, donc difficile à vendre. Donc après, on l'a réadapté, on l'a réajusté. J'avais demandé à Marouane s'il était OK. Même, il m'avait aidé à réduire les proportions pour en faire quelque chose d'un peu plus petit.

  • Speaker #0

    C'est un seul tube de métal ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un assemblage, on ne peut pas. C'est un impression parce que c'est soudé, la soudure est meulée. Mais non, c'est un assemblage, c'est en trois piastres.

  • Speaker #0

    Parce que comment tu travailles ? Tu disais que tu travailles dans l'atelier de ton frère, concrètement.

  • Speaker #1

    Alors ça, comme je dis, c'est un autre projet où on travaillait différemment, parce qu'on était deux. Et sinon, par exemple, que ce soit le tabouret ou le lampadaire, c'est mon frère à la base qui les a soudés et assemblés. C'est lui à la base qui soudait tout. Parce que tu as dit au début que je travaillais avec ma femme, mais je travaillais aussi avec mon frère. Ça, c'est une chance. Donc lui est à l'atelier, si tu veux, et lui, dès le départ... C'est lui qui fabriquait tous les objets. Donc c'est quand même cool d'avoir quelqu'un pour faire des protos, pour changer. C'est quand même hyper facile, c'est une chance. Vraiment. T'es pas obligé d'aller te payer un proto qui va te coûter des millions d'euros, attendre, machin, on est là, ça marche pas, on change. C'est ça aussi qui amène beaucoup de fluidité dans la création et qui nous permet d'être hyper réactifs et de pouvoir la créer régulièrement.

  • Speaker #0

    Et alors, combien de temps il te faut entre toi, ton imagination, ce que tu dessines et un produit qui sort ?

  • Speaker #1

    C'est hyper aléatoire. Il y a des fois des objets qu'on n'a même pas fait en plan, si tu veux. J'étais là, descendant à l'atelier, je dis à Améric, vas-y, viens, on prend un bout, une chute qui fait de 20 centimètres, on met un coude, on essaye, c'est de manière hyper empirique. Il y a des objets que je dessine vraiment, que je vais faire en plan 3D, qu'on va vraiment dessiner, qu'on va faire en 3D, mais tous les premiers, il n'y avait quasiment pas de plan. C'était vraiment des objets qui étaient faits de manière très spontanée, avec ce qu'on avait sous la main.

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #1

    C'est ça qui a amené en fait ce truc là parce qu'en fait ce qu'on avait sous la main à l'époque il y avait le tabouret donc du tube avec un tel diamètre donc on avait ça et après pour avec ce diamètre il y a un coude, un coude qui est déjà fait soit 90 soit 80 et tu l'assembles et en fait du coup avec ce coude là qui est fait de manière industrielle tu as un certain rayon et du coup tu comprends l'angle qui est induit par ça du coup c'est toujours le même donc c'est ça qui est à la fois qui a été Je ne vais pas mentir, ce n'est pas fait exprès, mais qui donne un truc assez reconnaissable parce que tu as un diamètre avec un rayon qui est toujours le même sur quasiment tous les objets. Et qui est aussi à la fois une contrainte parce qu'il n'est pas industrialisable. Il est trop court pour se centrer. Donc, tu es obligé de souder et de meuler. Ça restera toujours de la labeur, ça restera toujours de l'artisanat, quoi qu'il arrive. Ça peut être fait n'importe où dans le monde. Tu es obligé de... de le travailler dans la labeur et non pas dans l'industrialisation où tu peux cintrer facilement.

  • Speaker #0

    C'est un peu technique d'être designer en fait, vous n'êtes pas que des créas ?

  • Speaker #1

    Ben oui.

  • Speaker #0

    Tu te sens plus créa ou technique toi ? Les deux ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas hyper technique en réalité. Non, plus créa quand même. Mais je te dis, je me sens plus qu'un entrepreneur avec tout ce qu'il y a autour de la vente d'objets, de la production.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on ne soupçonne pas et c'est quoi cette réalité ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est beaucoup de problèmes, mais qui sont des bons problèmes. Déjà, j'ai eu beaucoup de chance, je ne vais pas me plaindre. Il n'y a pas de problème, en réalité, c'est tout le monde. On fait un métier, il n'y a pas que du bonheur, forcément. Mais oui, il y a plein de problèmes, les envois, c'est toujours compliqué. Les appros, du coup, quand il faut se développer, parce qu'après, rapidement, mon frère, c'est difficile de suivre la cadence, parce que ça reste alternel, il est seul. Donc, de un, ce n'est pas intéressant pour lui de refaire tout en la même chose. Et puis après, tu ne suis pas, donc tu as envie de suivre ta demande. J'ai de la chance, j'ai de la demande. Donc après, il faut trouver d'autres partenaires. Et ce n'est pas facile de faire faire comme ça à petite moyenne échelle, d'arriver à faire des objets, à demander une qualité sur des gens qui n'ont pas l'habitude de faire du meuble. Parce que moi, je ne suis pas allé voir des gens qui fabriquent du meuble. Donc il fallait leur demander un niveau de qualité qui était hyper exigeant, que ce soit en peinture, en soudure ou en meulage. Mais il y a... Des problèmes, il y en a beaucoup, comme dans n'importe quelle société, de toute manière, n'importe quelle société ou n'importe quel business, c'est des problèmes qui sont inhérents au métier.

  • Speaker #0

    Et en plus, tu ne cherches pas forcément à plaire à tout le monde, tu as un univers qui est assez ludique, etc. Donc, il faut que tu commercialises et que tu vendes ton univers en même temps.

  • Speaker #1

    Exactement. À la base, je fais ça parce que je trouve que c'est des meubles qui me plaisent. Je ne fais pas ça pour plaire. Après, évidemment, tu adaptes, tu sais ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Attention, ce n'est pas en prenant en compte les tendances, c'est en prenant en compte ce qui fonctionne. Mais du coup, tu es forcément un peu influencé sans le vouloir par la tendance. Mais ça, j'essaie d'en faire complètement abstraction parce que je ne trouve pas que ce soit une bonne chose la tendance dans le design. Justement, il faut que l'objet soit intemporel. Mais oui, il y a toujours un débat entre tu veux plaire à tout le monde ou à certaines... certaines catégories à certaines personnes. Moi, tant mieux si ça plaît à beaucoup de monde, je suis hyper content. Au contraire, c'est hyper flatteur. Pour moi, le design, c'est quand même universel. Je préfère plaire à 90% des gens que plaire à 2%.

  • Speaker #0

    D'où ça te vient cet univers un petit peu comme ça, très décomplexé ? C'est que des pièces fortes.

  • Speaker #1

    Décomplexé, déjà, je n'ai pas fait d'école de commerce. Donc, si tu veux, je ne t'électualise pas le dessin. Pour moi, c'est des choses qui sont assez naturelles et spontanées. C'est des trucs qui me font plaisir, que je trouve beaux, que je trouve cools. Et donc, si on le trouve cool, tant mieux, ça me fait plaisir. Donc, c'est vraiment des trucs... Et puis, j'aime bien le beau au sens large. Après, le beau, chacun trouve sa propre opinion du beau. Mais j'aime le beau, l'ambiance, créer une atmosphère, créer un genre de petite scénographie, tu vois. Et c'est pour ça que j'aime bien faire des meubles qui sont assez forts, qui vont créer une petite ambiance, qui vont te faire un petit moment un peu déconnecté dans le temps où tu vas avoir un peu quelque chose d'extraordinaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu trouves que le monde du design, il se prend un peu au sérieux ? Le fait que toi, justement, tu aies plus de recul ?

  • Speaker #1

    Le monde en général, oui, il y a des gens qui se prennent au sérieux. Non, mais pas spécialement. Ouais, ça met un peu...

  • Speaker #0

    Mais tu reconnais que toi, tes tendances aujourd'hui, tu es un designer qui a le plus de poule. Écoutez, on parle de tes pièces, donc tu te positionnes.

  • Speaker #1

    Alors, tant mieux si tu veux, mais le terme tendance, ça veut dire qu'à un moment où la tendance, elle ne peut pas rester... À l'infini, quoi. Donc, oui, tant mieux. Si on parle, j'en suis ravi. Après, ce n'est pas mon objectif. Mon objectif, ce n'est pas qu'on parle constamment de moi. Mon objectif, c'est d'être heureux, de pouvoir faire des choses qui me plaisent, surtout de pouvoir aller en chambre, travailler en famille. Donc, si tu veux, la popularité et le fait que les gens parlent de moi, tant mieux, ça va avec le métier. J'en suis ravi.

  • Speaker #0

    Tu te fixes quoi comme organisation ? Tu veux faire des collections ou c'est au gré de tes envies ?

  • Speaker #1

    Non. Justement, on ne se met pas de pression sur justement la collection, sortir une collection chaque année. On se met une petite pression pour faire au moins un shooting par an pour pouvoir les montrer, parce qu'en fait, tout au long de l'année, on crée des nouvelles choses sans le vouloir. Soit on te demande, il y a des marques ou des galeries qui te demandent des nouvelles pièces, des pièces exclusives, des pièces uniques. Et du coup, tu ne les prends pas forcément en photo. Et c'est important de prendre en photo, avoir des belles photos, parce qu'un objet, s'il n'est pas bien pris en photo, tu ne le vends pas. Donc ça, on se force par contre à se faire un shooting une fois par an. Mais non, sinon on se laisse complètement libre sur notre rythme créatif, on va dire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as envie de dessiner un objet ? Comment tu te mets au travail ?

  • Speaker #1

    C'est une forme que tu vois, un meuble, une inspiration, un truc. Je n'ai pas de règles, ça ne me dérange pas de travailler sur la contrainte où on me dit... Il faut qu'on trouve un truc, il faut qu'on trouve une bonne idée, il faut que tu nous fasses une meuble, une truc très craft ou machin. En fait, il y a plein de manières différentes de dessiner. Moi, je n'ai pas de routine particulière. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai malheureusement pas le temps de prendre une journée, me poser au bureau et de dessiner, faire des croquis. Ça, je n'ai pas le temps. C'est vraiment aléatoire. Ça peut être hyper spontané. Moi, j'adore... Tu nourris de beaucoup de choses, de tout ce que tu vois dans la rue, des rencontres, de tout ce qu'on a, parce que tu as quand même un flux d'informations qui est énorme, et c'est hyper enrichissant. Après, il faut trier, faire attention à comment tu le digères. Mais non, c'est très spontané, et à la fois, sous la contrainte qu'on me demande des fois, c'est hyper aléatoire. Je n'ai pas de rigueur. sur la création.

  • Speaker #0

    Mais justement, dans cet environnement-là, comment on reste créatif ? Toi, comment tu nourris ta créativité ? Tu disais un tout petit peu tout à l'heure, qu'est-ce qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    En se remettant en question et en étant ouvert à plein de choses. Ouais, surtout être ouvert, en fait. Être ouvert à ce qui se fait, ce qui a été fait. Je ne sais pas, être humble, en fait. Il ne faut pas croire qu'on a fait un objet et que c'est terminé, que ça va être l'objet qui va révolutionner. En fait, il faut constamment se remettre en question. Pour moi, c'est un travail de tous les jours et c'est... naturel en fait. Moi, j'ai toujours été curieux, je suis hyper curieux, j'adore rencontrer des gens, j'adore voir des nouvelles choses, aller dans les musées, voyager, tout.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des courants ou des personnalités qui t'ont inspiré, qui inspirent ton travail ?

  • Speaker #1

    Ouais, tous les courants de design, je peux pas dire que tel ou tel courant, tout a été passionnant en fait, j'adore l'histoire. Et en fait, j'avais peu de culture de l'histoire de design et c'est vrai que je pense qu'il y a une différence entre justement, on en parlait tout à l'heure avec Ce que je faisais avant sur Novo Objecta, l'ancien studio, où je connaissais peu de l'histoire du design, et au fur et à mesure, je me disais à ma femme qui adorait le design 20e, le fait de découvrir ce qui a été fait, de comprendre, de s'enrichir de ça. En fait, tu comprends d'où viennent les formes, comment ça a été fait, pourquoi ça a été fait, à quel moment ça a été fait, par qui. Je trouve que c'est hyper enrichissant. Et d'assumer, du coup, toutes ces inspirations, en fait. En fait, c'est parce qu'il ne faut pas se mentir, on est tous hyper inspirés, on a tous vu. Donc après, inconsciemment ou consciemment, tu reproduis. Mais l'important, c'est de bien les digérer et de ne pas faire de la copie. Mais on est tous hyper inspirés.

  • Speaker #0

    On t'associe beaucoup, tu vois, tout à l'heure je parlais du style Memphis, etc. En même temps, j'imagine que tu n'as pas envie d'être enfermé dans un style, tu peux travailler. Non, je ne peux pas. C'est pour ça, ça pourrait... Comment tu peux travailler différents matériaux, tu es ouvert à tout ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, nous naturellement, le métal au sens large du terme, donc l'acier et l'aluminium, pour nous c'est hyper facile, fortement, parce que mon frère le travaille. Donc on est là, c'est un truc d'aimé, c'est... facile et pas cher pour nous parce qu'on peut assembler facilement. Je ne vais pas aller payer un prototype à une autre entité, attendre de devoir faire des plans précis. On se régale, c'est facile, on est là dans l'atelier, on discute, c'est hyper naturel. Mais en réalité, quand tu te penches sur d'autres matériaux, c'est fascinant. En fait, dès que tu commences à te pencher sur tel ou tel métier, tu as envie de pousser le truc. Là, on travaille beaucoup le plâtre. On a plein de projets en plâtre, c'est fascinant. Le bois, c'est un métier qui est fabuleux. Là, de plus en plus aussi, on travaille la pierre. J'ai envie de faire que des projets en pierre. Mais en même temps, mixer les matériaux. Et c'est vrai que c'est un truc qui me manquait. Je pense qu'il y avait peut-être un peu trop d'aluminium et d'acier. Et c'est un truc qui me manque. Même, je trouve que c'est important d'aller équilibre, pas forcément de mes objets, mais quand tu crées une pièce, quand tu fais un intérieur, je trouve que c'est important d'avoir un équilibre des matières. Donc, t'as mieux si je peux proposer ça à travers les objets qu'on crée.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un objet que... t'adores, un objet design que t'aurais aimé inventer. Tu te dis, waouh,

  • Speaker #1

    il a été fort. La Extreme Chair de Todd Ekstrom, tu vois ou pas ? Non.

  • Speaker #0

    Pas honte de dire ça au micro, mais non, je vois pas et j'imagine que je suis peut-être pas seule.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un peu tubulaire, c'est une chose qui est éditée maintenant par Varier. C'est un peu un truc très organique avec des gros boudins tapissés, hyper confortables. Tu te dis, tu sais pas trop ce que c'est. On dirait une petite araignée. Et je trouve que c'est une chaise qui est faible. C'est pas hyper vieux, mais je crois que c'est des années 80, je dis pas de bêtises. Mais je la trouve incroyable, je trouve que c'est sacré idée.

  • Speaker #0

    On n'a pas encore parlé de Marseille. En quoi cette ville, cette région t'inspire tant ?

  • Speaker #1

    Comme je t'ai dit, moi je suis inspiré par la vie de tous les jours, par ce que je vois, ce que je vis, ce que je ressens. Donc si je vis à Marseille, forcément je suis inspiré par Marseille. C'est là où... où on s'est établi avec Melissa, on a des enfants, on a nos amis, on a une vie là-bas. Donc forcément, tu es inspiré par ce que tu ressens et ce que tu vis.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose qui se passe à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe.

  • Speaker #0

    Par à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe. C'est beaucoup plus créatif, c'est beaucoup plus assumé. Tu vois, à l'époque, c'est vrai que même quand on avait l'ancien studio avec Marron, on se revendiquait, on disait que c'était une maison d'édition parisienne. Maintenant, tu t'en fous, tu peux dire très bien que tu es à Marseille et que tu travailles et que tu vis à Marseille. Avant, c'était presque pas une honte. Mais ce n'était pas autant assumé. Il y a beaucoup de gens qui viennent à Marseille. Et tant mieux, je trouve. Moi, ça apporte beaucoup de choses. On s'enrichit. Marseille, c'est une ville qui est toujours accueillie dans son histoire. Et je trouve que c'est très bien qu'il y ait plein de nouveaux arrivants parce que justement, on s'enrichit. Et donc, forcément, créativement, c'est enrichissant. Parce qu'on rencontre de nouvelles personnes, des gens qui reviennent ou qui arrivent. Et ça, c'est hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Il y a quelques choses...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, mais en fait, il y a un côté... très bordélique à Marseille. Et dans ce bordel, moi, j'y trouve beaucoup de liberté. Et c'est hyper important de se sentir libre et pas enfermé dans des cases. Et je trouve que dans le bordel, j'y trouve beaucoup de liberté. Oui,

  • Speaker #0

    et on retrouve ça dans ton travail. On retrouve même une certaine joie.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Je suis très content. J'ai beaucoup de chance d'avoir ce métier-là et de vivre de ce qui me plaît. et surtout de faire ça, je le redis, en famille, de la joie, il faut être content, il faut être heureux dans la vie. Déjà, c'est beau d'être là, donc autant, il ne faut pas être morose, même s'il y a plein de choses qui sont difficiles, mais tout le monde vit des trucs difficiles, donc de la joie, il faut sourire.

  • Speaker #0

    Tu étais un petit garçon joyeux, tu voulais faire quoi, petit ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire quoi ? Je voulais être archéologue subaquatique. Parce que j'adore la mer et j'adore l'histoire et l'archéologie. Mais c'est vraiment un truc que j'ai regretté pendant des années, justement, quand ça ne fonctionnait pas d'isade, je me suis toujours dit, pourquoi tu n'as pas fait ça ? Et après, quand je fais une école au commerce, je croyais que j'allais être businessman, mais en fait, non, ce n'est pas mon truc. En fait, je n'arriverai pas à faire quelque chose qui est complètement décorrélé de mes envies et de ce qui me plaît vraiment. Je ne suis pas bon si ça ne me plaît pas, je n'arrive pas à être bon.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te plaît vraiment ?

  • Speaker #1

    Faire des meubles, faire créer, faire des meubles, de la sculpture, meubler, faire du beau en général, ce que je trouve beau. Donc pouvoir m'exprimer, essayer de retranscrire ça, et essayer de faire des trucs cools. Donc ça pourrait être aussi des habits, ça pourrait être de la peinture, mais bon, je ne suis pas bon en peinture. De la musique, mais je ne suis pas bon en musique. Donc, moi, ce que j'arrive à faire, c'est des meubles. Donc, j'essaie de faire des meubles.

  • Speaker #0

    Tu rends beau et joyeux un peu aussi les objets du quotidien. On va parler juste de ce que tu as fait avec Monoprix. Tu trouves ça ringard, sinon, les objets du quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. En tout cas, c'est hyper important. Moi, je pense que tout est hyper important. Quand tu veux, je trouve que l'intérieur est important. Après, tu le fais pour toi ou pour les autres. Moi, je le fais pour moi. Et tant mieux, comme tu dis, ça rend joyeux. Mais non, moi, je trouve que c'est important d'avoir un beau porte-sopalin, d'avoir, je ne sais pas moi, une belle soelière, une belle poivrière. J'aime le beau partout. Donc, si on peut avoir un peu du beau, des petites touches comme ça, des petits clins d'œil, des petits objets qui sont assez puissants et intéressants. Non, non, ça n'a pas du tout ringard, moi.

  • Speaker #0

    En parlant d'objets du quotidien, pour Monoprix, tu as fait une première collaboration. Comment vous avez travaillé ensemble ?

  • Speaker #1

    je vais le dire et le redire, mais c'était hyper agréable de travailler avec eux, avec elles. En fait, tu es très libre. C'est-à-dire, le brief, c'est voilà, Axel, nous, Adam, toi, l'univers, propose ce que tu veux. Montre-nous et après, on ajuste, on va voir en fonction de nos savoir-faire, de ce qu'on peut faire avec nos coups de prod, nos savoir-faire. Et en vrai, c'est extrêmement libre, extrêmement agréable. Et du coup, ça te laisse le champ libre. à la créativité. Tu peux faire ce que tu veux. Parce que moi, aller travailler sur de la céramique ou du verre, j'adore. Ça fait un moment que je n'avais envie, mais en fait, je n'avais pas le temps de me pencher dessus. Il faut faire des quantités sur des petits objets, il faut aller voir des nouvelles personnes. Et du coup, c'était une opportunité d'aller travailler sur des nouvelles matières et des univers où tu ne prends pas le temps ou l'énergie pour... qu'il faudrait. Et en même temps, pour moi, c'est hyper agréable parce que moi, qui suis en auto-audition, qui dois produire, là, je ne pense pas à la production. Je pense à la production parce qu'il faut que je fasse un plan et qu'il faut que ce soit réalisable. Et c'est quand même agréable de se dire, ce n'est pas moi qui vais m'embêter à aller trouver le mec qui va faire ça.

  • Speaker #0

    Mais la production, elle est différente. Ça, ça ne te fait pas bizarre ?

  • Speaker #1

    Après, c'est un choix. Il ne faut pas se mentir. Ce n'est pas fabriqué en France. Ce n'est pas artisanal, machin. C'est un choix. c'est un truc que je me suis posé la question évidemment, tu le remets en question mais c'est un choix qu'il faut assumer c'est sûr c'est pas très cool mais c'est comme ça si tu veux avoir des grandes distributions et si tu veux avoir des tarifs comme ça c'est un truc qui est assumé t'étais très content de les avoir tu poses la question tu dis non parce que c'est fabriqué là-bas mais en même temps c'est tellement une chance moi en tant que designer de pouvoir faire ça tu en tiens fin abstraction.

  • Speaker #0

    Et là tu remets ça, donc c'est quoi ? Ce sont des rééditions de la première collection ?

  • Speaker #1

    Exactement, ce sont des nouvelles variations de couleurs et de finitions. Mais que sur l'objet, pas sur le petit objet, que sur les objets qui étaient en série limitée. Et donc comme c'était en série limitée, on ne va pas refaire, on ne va pas dire, ah ben non, c'était 250 exemplaires, allez maintenant on en refait une série, il ne faut pas, il faut respecter le... consommateur, on va dire. Donc, on a recréé de nouvelles couleurs ou de nouvelles finitions.

  • Speaker #0

    Et là, on est sur le corner de Madin Design. Juste un petit clin d'œil, donc, à leur anniversaire, tu as fait en exclu un luminaire pour eux ?

  • Speaker #1

    Ouais, on a créé une pièce unique, un luminaire qui est... Dommage, parce qu'il est très beau. C'est dommage de faire une pièce unique. C'est dur de faire des pièces uniques, parce qu'à la fois, tu as envie de faire quelque chose qui est sensationnel, on va dire. Et puis, en même temps, tu sais très bien que c'est une pièce unique. tu ne pourras pas la refaire. Et ça, c'est un peu frustrant parce que c'est pas... Même si j'ai plein d'idées et j'adore, je ne manque pas d'idées, vraiment, ce n'est pas un truc qui me pose un problème. Mais quand même, trouver un bon dessin, un truc que tu sais qui est bien, ce n'est pas évident. Tu en fais des choses et tu crois que c'est bien. Après, tu te rends compte que c'est un peu moins bien. Mais non, c'est dur de faire une pièce unique. C'est dur.

  • Speaker #0

    C'est frustrant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, il faut faire un truc cool, mais pas trop cool non plus.

  • Speaker #0

    mais ça c'est dur t'as fait aussi une très belle collection avec Pradier Jauneau au PAD pareil comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #0

    c'est une question qu'on aime bien les journalistes comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    si tu m'envoyais un message sur Insta ça je ne me rappelle plus mais ça s'est très bien passé et c'est très cool si tu veux pareil encore c'est un autre univers c'est complètement un autre univers c'est du meuble de galerie c'est pas du tout pareil et qui est à l'opposé de monoprix et qui est quand même assez loin aussi de ce que je fais, de par ses finitions et là où ça va se positionner en termes de prix et en termes de gamme, on va dire. Et pour moi, c'est encore une super opportunité de pouvoir montrer que je ne fais pas que du monoprix ou que mes meubles à moi, d'aller vers un autre univers, de pouvoir m'exprimer différemment. Et c'est pour ça que je cherchais aussi à utiliser un autre langage, à utiliser des formes un peu plus strictes. J'étais plus de bois, de tapisserie, quelque chose d'assez beaucoup plus cossu, beaucoup plus forte, et d'aller assumer un autre dessin. En fait, c'est encore une forme de liberté d'aller pouvoir dire, tiens, je suis capable de faire autre chose que des tubes, tu vois ? Même si on s'amuse toujours avec le tube, c'est trop bien, mais d'aller dire, voilà, on peut faire autre chose.

  • Speaker #0

    Ils t'ont fait des recommandations ? Comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #1

    Ouais, forcément, t'as toujours des recommandations. Donc en fait, tu montres un objet, c'est toujours un échange, parce que ça reste des éditeurs. Donc c'est eux qui fabriquent, et donc c'est eux qui fabriquent et qui vont vendre. Donc il y a des recos, mais en fait, c'est un échange. Un échange, ça s'est très bien passé, ça se passe toujours très bien. Et on va étoffer la collection, on va faire d'autres choses, on va continuer.

  • Speaker #0

    Tu te vois où dans dix ans ? T'as envie d'aller plus vers quoi, justement ?

  • Speaker #1

    Je sais pas où j'habiterai. Je me vois où ? Je sais pas. En tout cas, je veux, sûr, continuer à faire ce que je fais, à rester ouvert. Je trouve que c'est passionnant. Je rencontre plein de gens hyper intéressants. Je trouve que c'est hyper enrichissant et je veux continuer comme ça à me nourrir de toutes ces rencontres, de tous ces projets et continuer à créer et de faire des nouvelles choses. J'adore faire des nouvelles choses. J'adore rencontrer des gens. Je trouve ça fabuleux. Donc, je sais pas où je serai dans dix ans, mais en tout cas, je veux continuer à évoluer comme ça. Et on verra où je suis.

  • Speaker #0

    Et comme tu disais, tu es créatif, donc tu pourrais très bien travailler aussi dans le monde de, comme tu disais, de la mode. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Je ne pense pas que je sortirais de, en tout cas, extrapoler vers ça. Après, il faut voir, il faut prendre les bonnes décisions. Et je pense que je voudrais toujours faire du meuble ou de la sculpture ou en tout cas de l'objet. Mais je ne sais pas. Je me laisse complètement libre. Je ne me fixe pas d'objectif ou de point précis là où je veux être. En tout cas, je veux... continuer à m'enrichir, on va dire.

  • Speaker #0

    Tu travailles, on disait, avec ta femme Mélissa, on l'a cité plusieurs fois. Comment vous travaillez ensemble ? La répartition des casquettes ?

  • Speaker #1

    Eh bien, Mélissa m'aide beaucoup déjà sur la partie administrative et comptable. C'est hyper important, en réalité, parce que ça demande beaucoup de travail et beaucoup de rigueur. Je ne suis pas sûr d'être assez bon. Et puis en réalité, surtout ce qui est cool, c'est qu'on a de plus en plus de projets. Et Médissa gère énormément ses projets. Parce que moi, je suis vraiment concentré sur la partie, on va dire, créa et la vente de meubles et toute la gestion qui est autour de ça. Et comme on a de plus en plus de projets, de DA, de collaboration, de plein de choses, Médissa travaille énormément là-dessus et suit les projets. Pareil, avec plus de rigueur que moi.

  • Speaker #0

    Comment vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #1

    En école de commerce, ça fait 15 ans qu'on est ensemble. Bientôt 15 ans.

  • Speaker #0

    Et au quotidien, vous travaillez à côté, à deux mètres l'un de l'autre ?

  • Speaker #1

    Non, pas beaucoup. Déjà, quand on travaille, moi je suis dans mon bureau, elle dans son bureau. Mélissa n'a pas besoin d'être tout le temps au bureau. Ça dépend. Non, non, on travaille peu. Non, je te prie. On n'est pas cote à cote. Non, on se tape pas dessus, je pense. Mais ça se passe très bien. Après, ça fait que... Ça fait pas longtemps en réalité, ça fait que deux ans qu'on travaille vraiment ensemble.

  • Speaker #0

    Vous arrivez à décrocher le week-end de ne pas parler boulot ou pour toi ça fait partie de ta vie et du coup t'es pas un propre ?

  • Speaker #1

    En fait, ça fait partie de la vie, c'est naturel. Vraiment, quand on est en vacances, même tous les deux, sans les enfants, c'est pas un problème de parler travail, au contraire, ça fait partie de notre vie en fait. C'est hyper motivé, c'est génial, donc c'est pas un problème. On essaie de ne pas parler des trucs relous, tu vois, parce qu'il y a des trucs un peu chiants. Mais sur la partie créa et sur les projets et tout, non, ce n'est pas du tout un problème de parler, même pendant les vacances, le soir dans le lit. Ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Tu changes souvent ta déco ? Justement, votre maison à Marseille, ça bouge beaucoup ?

  • Speaker #1

    Oui, ça bouge pas mal, oui. Parce qu'il y a des choses qu'on vend, déjà. Ça ne me dérange pas. On fait des mêmes que soi-même chez mon frère ou au local. Des fois, il y a des pièces qui partent, tu vois. Ou des pièces qu'on prête. Ou des fois, tu as envie de changer. Oui, oui, j'aime bien changer. même au niveau de ce qu'on accroche au mur, à faire tourner, au niveau des œuvres.

  • Speaker #0

    Tu te dirais matérialiste ou pas ? Non, parce que c'est négatif, donc tu ne vas pas me dire...

  • Speaker #1

    En vrai, oui et non. J'aime l'objet, j'aime la déco, j'aime les tableaux, j'aime les lampes, mes lampes, les trucs qu'on a, qui sont chinés, les trucs 20e. Ouais, ouais, je suis en vrai, je pense que je l'assume. Après, ce n'est pas viscéral, si je n'en avais pas, je pourrais faire autre chose. Mais en vrai, en plus, comme c'est mon métier, et que je suis de plus en plus passionné et animé par ça... Bah, ouais, je vais pas mentir, oui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que t'aimes pas en déco ?

  • Speaker #1

    C'est pas à moi, j'ai pas... Ou en style ? J'ai pas à dire ce que j'aime ou ce que j'aime pas, je pense que chacun a le droit de dire... Moi, c'est pas à moi de dire ce qui est pas bien. Il y a des trucs que j'aime pas, mais... J'aime pas les copies. J'aime pas les copies, ouais. Ça, ce serait ça,

  • Speaker #0

    surtout. Est-ce que toi, t'as des veilles ?

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment... Ouais, ouais, j'ai vu des trucs, ouais. Après, je vais te dire, si t'es copié, ben... Ça veut dire que c'est bien et donc que c'est relativement bon signe dans ta carrière. Si tu n'es pas copié, ça veut dire que personne n'a envie de faire la même chose. Donc, c'est presque un bon signe. Après, c'est toujours dangereux, ce n'est pas bon. Ça dépend à quelle échelle et de quelle manière. Mais oui, la copie, ce n'est pas bon. Et je pense que ce n'est aussi pas bon d'acheter des choses, mais pas pour soi. C'est hyper important d'acheter des choses qui nous plaisent vraiment. Et justement, ces tendances où les gens achètent parce que ces tendances, ce n'est pas cool. Donc il faut vraiment se faire plaisir et acheter des choses pour soi. C'est comme quand on s'habille, il ne faut pas s'habiller pour les autres, parce que c'est un homme. S'habiller parce que tu trouves ça bien, parce que ça te va bien, que tu ressentes un vrai ressenti. Et l'intérieur, c'est hyper personnel. C'est là où tu passes quand même beaucoup de temps, c'est là où tu te retrouves régulièrement. Donc je trouve que c'est très important de s'écouter sur l'intérieur.

  • Speaker #0

    Quelle est ta pièce préférée chez toi ?

  • Speaker #1

    Dans toutes les pièces. Parce que j'ai la chance d'avoir une belle vue mère dans quasi toutes les pièces. Non, je me sens bien partout dans ma maison.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as sur ta table de chevet ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours un livre et mes lunettes. Parce que le soir, j'arrive à Melendie, j'ai mes lunettes pour lire. Mais j'ai toujours un livre. Je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu lis beaucoup, ça te détend, ça t'inspire ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que c'est hyper important. C'est marrant parce que je trouve qu'en tout cas, de ma génération, il y a de moins en moins de monde qui lit. Et moi, j'en ai vraiment besoin de lire. Donc, je lis moins forcément avec les enfants, mais avec Melissa, on lit beaucoup. C'est un vrai besoin. J'aime lire.

  • Speaker #0

    Tu lis quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je ne lis pas des trucs hyper intellectuels. Je lis beaucoup de romans historiques, d'aventures. C'est un besoin d'évasion. Et je trouve que... Je ne sais pas, je trouve beaucoup de beauté. En fait, j'ai des périodes, j'aime bien changer, de varier la lecture, de lire des trucs faciles, des fois, de dire des trucs plus intellectuels. Des fois, je... Je me penche sur un auteur, sur Giono, où je trouve que c'est fabuleux, tu as une poésie dans l'écriture. Et j'admire tous les trucs que je ne sais pas faire, en fait. Et l'écriture, je ne sais pas écrire. Et je trouve ça beau. Vraiment, il y a ces trucs-là, l'écriture, la musique et la peinture, je suis très admiratif. Donc j'écoute beaucoup de musique et je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles en musique ?

  • Speaker #1

    Ouais, je vis en musique. Je vis en musique. C'est hyper important pour moi, la musique, la vie. Je trouve que ça crée une atmosphère aussi. Justement, j'aime beaucoup la musique qui vient renforcer l'atmosphère avec les meubles. Je trouve que c'est hyper fort. La musique, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et quel rapport tu as à ton téléphone et à Instagram ?

  • Speaker #1

    Tu te demandes à ma femme ou à moi ? Elle va dire que je suis constamment collé à mon téléphone. Je suis beaucoup sur le téléphone, malheureusement. Mais en même temps, c'est génial. C'est un outil qui est génial. que ce soit pour prendre les photos, pour montrer, pour téléphoner. Je suis tout le temps au téléphone avec les livreurs, les partenaires. Je passe ma vie au téléphone, à répondre aux emails, à répondre sur plein de choses. Et c'est pareil, Instagram, je trouve que c'est hyper mauvais. Je trouve que c'est terrible. Les réseaux sociaux, c'est le mal du siècle pour plein de raisons. Mais en même temps, c'est une chance pour nous, créatifs. pouvoir montrer, même au niveau business, c'est incroyable. Ça aide énormément, c'est un outil qui est incroyable pour nous. Après, chacun le gère et le vit comme il a envie. Moi, je ne l'utilise pas de manière personnelle, je l'utilise de manière professionnelle. C'est un outil qui est fabuleux de manière professionnelle. Après, chacun l'utilise comme il veut.

  • Speaker #0

    Je peux te demander ton âge ? Oui, je vais avoir 34 ans à la fin de l'année. Je vais être

  • Speaker #1

    90. Dernière question, un peu rituelle. Si tu faisais un dîner avec six personnes, est-ce que tu peux me dire à quoi serait ta table, à quoi elle ressemblerait et qui seraient tes six invités ? Que ce soit des personnalités connues ou pas.

  • Speaker #0

    C'est dur ça. Très dur. J'imagine le choix que tu peux avoir. On va dire Elvis, parce que ça va être marrant de rencontrer Elvis. Ma femme, parce que comme ça, elle peut rencontrer tout le monde, on peut partager ça. Un artiste, Tom Wesselman, c'est un artiste que j'aime beaucoup. Donc, je ne sais pas s'il est sympa, si c'est rigolo ou pas. Il est décédé, donc je ne sais pas. On va les faire revivre, on est d'accord ? Parce qu'elle vit ce style noir, a priori. Oui, bien sûr. Après, un chanteur, un chanteur actuel. Actuel, parce qu'il y a le cinéma. Picasso, il devait être rigolo. Picasso, Dali, parce qu'il avait l'air complètement zinzin et ça devait être intéressant. Je ne parle que des personnes mortes. Un contemporain. Je ne sais pas. Des créatifs. On va rester là. C'est trop dur de trouver des...

  • Speaker #1

    Je t'ai pris de court en plus.

  • Speaker #0

    Je reconnais que... On peut partager ça et après on peut débriefer ça et rigoler sur les personnes. Enfin, pas rigoler, pas se moquer, mais débriefer ça ensemble. Donc, le repas...

  • Speaker #1

    Et ta table, elle est où ? Elle serait où ?

  • Speaker #0

    Ma table est où ? Elle est chez moi. Chez toi ? Elle est chez moi. J'aime bien recevoir chez moi. Je trouve que c'est un... J'aime bien, on a ça dans la culture française, c'est pas dans tous les pays. J'aime bien recevoir, je trouve que c'est intéressant. J'aime bien même être invité aussi chez les gens. Je trouve que c'est intime de voir ce qu'ils ont, comment ils vivent. Et un bel apéro, tu vois, où on est debout, on prend le temps, tranquille, on boit du bon vin. On prend le temps de bien manger. On a cuisiné quelque chose. Et après, on pourrait danser. On pourrait danser, c'est quand même bien. On ne danse pas beaucoup. On danse moins quand même. Surtout, on danse quand on est dans des clubs ou tout comme ça. On n'a plus trop dans les clubs quand même. Je trouve que c'est bien, on ne danse pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, on danse quand c'est des fêtes officielles, entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais après,

  • Speaker #1

    un dîner...

  • Speaker #0

    C'est bien de danser. On le fait des fois quand on arrive à faire ça. Je trouve que c'est fabuleux. On ne danse pas assez. On ferait un beau dîner où on danse. Génial. Après, il faudrait trouver des personnalités.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup, Axel,

  • Speaker #2

    pour tout ce que tu nous as dit. Merci à toi. Décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire. C'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

Description

Axel Chay est LE designer dont tout le monde parle, surtout à quelques jours (le 23/10) de la sortie des rééditions de certaines pièces de sa collab’ de folie avec Monoprix !

J'ai profité de sa virée parisienne il y a qqs jours pour enregistrer ce podcast : Axel habite à Marseille, avec sa femme Melissa avec qui il travaille, une ville qui l’inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers très joyeux et coloré.

Axel Chay est bien connu dans notre milieu depuis qqs années notamment grâce à qqs pièces fortes en passe de devenir des icônes du design. Un design graphique, tout en courbes, presque sculptural, ludique et décalé. C’est d'ailleurs ce style Memphis qui plait tant, aussi bien aux plus pointus d’entre nous qu’au grand public qui l'a découvert avec Made In Design ou Monoprix.


De quoi on parle dans ce podcast ?

  • de son parcours autodidacte

  • de son travail de chef d'entreprise qui prend plus de place que la création

  • de l'échec de sa 1ère aventure

  • du soutien et de l'expertise de sa femme

  • de son travail créatif notamment pour imaginer son fauteuil Parad

  • de son rapport au ludique et de ne pas plaire à tout le monde

  • de la belle Marseille

  • de l'importance de soigner les objets du quotidien

  • de ses collab', son succès et ses projets

  • etc.  


Un épisode enregistré dans le très bel espace MADE IN DESIGN au Printemps Haussmann


Si ce podcast vous plait n'hésitez pas 

> à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes

> à mettre un commentaire ou 5 étoiles (sous la liste des épisodes, rubrique "Laissez un avis")

> à suivre @decodeur__ sur Instagram et à partager l'épisode en Story par exemple 

> à découvrir plus de 150 épisodes déjà en ligne et les différents formats de l'émission

> à parler de DECODEUR autour de vous, tout simplement...!

Merci beaucoup 👍   


Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Décodeur, le podcast qui parle de celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense LELUC, je suis journaliste déco et à chaque nouvel épisode j'invite à mon micro des pros de la déco. Ensemble on peut parler savoir-faire, inspiration, tendance, actus, idées déco. envers du décor. Bref, on papote et on enregistre, car ici, la déco, ça s'écoute. Si vous venez juste de découvrir cette émission, j'espère qu'elle vous plaira. Sachez qu'il y a déjà plus de 80 épisodes enregistrés, avec de nombreuses personnalités passionnantes et plein d'autres formats aussi sur des thématiques bien précises. Pour suivre tout ça en photo, vous avez Instagram, bien sûr, et petite nouvelle, la newsletter. N'hésitez pas à vous abonner. à m'écrire, à partager, bref, à faire vivre ce podcast qui n'existerait pas sans votre fidélité. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, je suis avec Axelle Ché et je suis très contente de profiter de sa virée parisienne pour faire ce podcast. Axelle habite à Marseille avec sa femme Mélissa, avec qui il travaille, une ville qui l'inspire beaucoup et qui correspond bien à son univers qui est, on va en reparler, très joyeux. coloré, vitaminé. Axel Ché est designer, il est bien connu dans notre milieu depuis quelques années, notamment grâce à quelques pièces qui sont venues bousculer l'existant et qui sont déjà, je dirais peut-être, des icônes du design. Un design qui est graphique, tout en courbe, presque sculpturale, tout en étant très ludique, un peu décalé, décomplexé, en tout cas des objets avec une identité forte qui ne laisse pas indifférent. Et c'est ce style un peu Memphis qui plaît tant, aussi bien aux plus pointus d'entre nous, qui vont s'offrir une pièce d'Axel Chet, qu'aux grandes marques plus accessibles qui l'inspirent, puisqu'il va sortir le 22 octobre, une nouvelle collab de folie avec Monoprix. Bonjour Axel.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    On enregistre au printemps, je commence par ça, et spécifiquement dans le corner Made in Design qui est immense. Je leur fais un petit clin d'œil parce qu'il est aménagé comme un appartement, et donc il y a un corner spécial anniversaire, et c'est pour ça que tu étais aussi... à Paris parce qu'ils fêtent cette année leur 25 ans. Made in Design, vous connaissez sûrement, c'est un site qui est une véritable référence du design avec plus de 200 000 pièces de designers iconiques ou de talents émergents. Il y a, je crois, à peu près 500 nouveautés par mois. Il y a 200 marques partenaires comme Vitra, Cartel, Aïs, Samod et bien sûr Axel Ched. Je les remercie beaucoup pour leur accueil. On va revenir un peu dessus parce qu'Axel, tu as... Tu as travaillé avec eux au tout début de ta carrière.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Sur ton site, c'est écrit designer, artiste et créateur d'intérieur à Marseille. Tu te sens plus designer ou artiste ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me sens pas du tout artiste. C'était pour ne pas se cantonner, pour rentrer dans des cases. Je ne me revendique pas artiste, je suis designer et chef d'entreprise du coup, parce qu'on en reparlera après. Comme on est beaucoup en auto-édition, c'est quand même plus un métier de chef d'entreprise. que de designer.

  • Speaker #0

    Non, mais tu peux nous dire tout de suite, c'est quoi être designer ? Ouais, en 2024, c'est vrai qu'on se dit, c'est le métier cool, on dessine.

  • Speaker #1

    Moi, c'est particulier parce que la plupart de nos objets, à part certaines pièces ou certaines collabs, sont en édition, mais la plupart, donc c'est nous qui les dessinons, qui les fabriquons et qui les revendons via distributeur ou en direct. Donc, c'est quand même pas seulement du dessin, du plan. Et après, on laisse libre cours à la marque ou à l'éditeur. Nous, on fait le process de A à Z, donc c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #0

    Ouais, auto-édition, est-ce que tu peux nous dire un petit peu plus pour ceux qui s'y connaissent peut-être un peu moins ?

  • Speaker #1

    Eh bien, en général, on va dire le schéma classique d'un designer. Il propose ou il est abordé par une marque, il travaille sur le développement de l'objet, il fournit des plans, après, il faut valider des prototypes et c'est lancé. Et puis, à la fin de l'année, on touche des royalties sur chaque vente. Or, moi, ce n'est pas du tout comme ça. C'est-à-dire que c'est moi qui l'ai fait et c'est moi qui décide qu'est-ce que je propose. Ce n'est pas une volonté, c'est quelque chose qui s'est fait de manière assez naturelle en réalité, parce que j'ai commencé comme ça, donc si tu veux, je fais, je montre, et si vous voulez bien l'acheter, tant mieux.

  • Speaker #0

    Du coup, on va commencer le fait que tu sois en auto-édition, tu es aussi autodidacte, on va commencer par le début un peu ton parcours. Tu n'as pas fait d'école de designer ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait une école de commerce, où j'ai rencontré ma femme et mon ancien associé. C'était une école en 4 ans. Et la cinquième année, on a fait un billet, du coup, moi à Londres et mon ancien associé à Paris. Et on ne savait pas trop quoi faire en réalité à la fin d'école. On ne savait pas trop. Et on a été, mon frère à l'époque faisait des sculptures meubles. et très strict, très droit, un peu dans le style de Jude, tu vois, en aluminium. Et on s'est dit, c'est ça qu'on va faire, ça n'existe pas sur le marché, on va faire une maison d'édition comme ça. Donc on s'est lancé, on a un peu naïvement, sûrement, on a fait pas mal d'erreurs, on a fait des choses qui ont besoin de marcher, mais on n'a jamais bien percé dans le milieu. Ça a duré pendant 6-7 ans, ça s'appelait Nova Obiecta, donc on a créé quelques meubles. Et au bout d'un moment, nos femmes respectives nous ont dit Bon les gars, c'est bien votre projet là, mais il faut gagner de l'argent. Donc lui étant à Paris, c'est un peu moins facile, si tu veux, de pouvoir continuer à fabriquer. Moi j'étais reparti à Marseille, je bossais un petit peu dans l'entreprise familiale. Donc si tu veux, j'ai continué à dessiner et à faire des objets. Je ressentais le besoin. Et en vrai, je me rappelle, même ma mère me poussait à dire Tu te poses des questions quand tu galères, que ça ne fonctionne pas, parce que ce n'est pas le bon truc, ça ne marche pas. Et maintenant, on dit non, on continue, on fait des protos, on continue à faire, prendre le temps, c'est pas grave. Et donc moi, j'ai continué. Et petit à petit, on va dire que j'ai assumé le fait de dire, non, c'est plus Nova Objecta, c'est moi, mon nom, Axel G. Après, tout est venu un peu naturellement. Mais j'ai quand même gardé, si tu veux, un dessin, le fauteuil parade. Je ne sais pas si tu vois un gros fauteuil avec une toile tendue. C'était un des derniers objets qu'on a créé avec Marwan, avec Novo Abietta, que j'ai demandé si on pouvait le garder, parce que justement ça entamait aussi un changement dans le dessin, parce que pour Novo Abietta on faisait des trucs très stricts, très droits, avec de la tôle, des trucs très anguleux. Et à la fin, si tu veux, moi j'avais quand même envie de rondeur, un peu plus de souplesse, c'était un cheminement avec cette pièce qui a amené. Et après, de toute façon, ça ne marchait pas donc... On a lâché l'affaire.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, c'est un discours qu'on n'entend pas forcément, et je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui écoutent, qui sont des jeunes designers ou dans la création. Quand ça ne marche pas, à quel moment tu t'es dit, il faut savoir arrêter ?

  • Speaker #1

    Justement, je ne me suis pas dit, tu te poses des questions, moi je ne me suis pas dit, il faut arrêter, je me suis dit, je continue, tant pis. Mais tu te remets en question, tu te dis, en fait, tu n'es pas bon, qu'est-ce qui ne te plaît pas ? Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Tu vois les autres trucs qui marchent et toi non. Mais non, je ne me suis pas dit non, il faut arrêter. Mais tu te remets énormément en question. Mais ça fait du bien de se remettre en question. Donc en fait, c'est après, si tu veux, c'est assez naturel. C'est juste un changement du dessin, d'apporter un truc. Et puis après, c'est le bon objet au bon moment.

  • Speaker #0

    Ouais, alors quelle pièce t'as proposé en premier ?

  • Speaker #1

    C'était le tabouret rose en tube. C'est la première pièce que j'ai fait seul, ouais. Que j'avais montré à l'époque avec un genre de grande sculpture vagin en bois peint. C'était à l'époque, c'était ma galeriste Anne Carpentier qui m'avait proposé de faire une petite expo à Arles, dans sa galerie. Donc j'ai proposé ce tabouret avec cette sculpture murale. Donc après, c'était le tout début, donc c'était le tout début où je suis même encore en hésité, je ne savais pas s'il fallait mettre Noa Bietta à Vaux-Selchier. Et après, elle m'a proposé, peu après, elle m'a proposé une vraie expo, où elle m'a dit, voilà, moi, enfin après elle a changé, elle a pu faire galerier, elle a une chambre d'hôte, mais qui était aussi galerie, et une vraie expo où elle m'a dit, voilà, il y a la chambre du dernier étage, qui est une suite, meuble là. fais ce que tu veux, exprime-toi. Donc c'est la première fois où elle me disait, vas-y, tu peux montrer ce que tu sais faire et ce que tu veux faire. C'était une chance parce que c'est pas évident, parce qu'il y en a plein de gens qui ont plein de bonnes idées, mais en fait, il faut pouvoir le montrer. C'est bien de poster un truc sur Instagram, mais si personne ne le suit ou personne ne le regarde. Et là, il y a un vrai truc concret, avec une vraie expo, dans un vrai lieu, avec de la presse, parce qu'elle était quand même assez connue, elle est toujours reconnue. Donc c'était une chance, si tu veux. Et donc là, à ce moment-là, tu te dis, bon, là, il faut faire des belles pièces, qu'il faut créer des pièces. Les idées, ce n'est pas ce qui manque. Et à ce moment-là, c'est la première fois que j'ai présenté aussi le lampadaire vert, le débede aussi, des coquillages en plâtre. Donc en vrai, il y avait une vraie scénographie, en fait. Ce n'est pas juste, tu montres un objet que tu poses, tu peux montrer un ensemble et montrer comment ça fonctionne, en mélangeant, parce qu'il y avait un peu des petites pièces antiques, dans une vraie atmosphère, tu vois, dans un vrai lieu. Ce n'est pas juste une photo sur un fond blanc.

  • Speaker #0

    Oui. Et alors, tu parlais de ces produits, il y a le tabouret septembre, je parlais un peu d'icône, d'iconique, le fauteuil parade qui représente bien ton travail. Par exemple, quelle est l'histoire de ce fauteuil ? Il est quand même incroyable, il est tubulaire, on peut le décrire. Comment tu l'as travaillé ? Comment tu t'es mis au travail ? Comment il est né ?

  • Speaker #1

    Alors, comme je t'ai dit, ça, c'était un fauteuil qu'on a co-créé avec Marouane. Donc, c'était il y a bien longtemps. C'était au moins il y a... C'était peut-être 4-5 ans. On a fait des premiers protos, je me rappelle. Les premiers protos, on les a faits à Marrakech, on les a faits au Maroc, c'était un truc artisanal. Et en fait, du coup, c'était de manière hyper empirique. On a changé les proportions, on a refait des protos, on a testé pour que ce soit le bon confort. Et même, on l'a changé depuis parce qu'en fait, avant, c'était un gros fauteuil qui était hyper gros et qui passait par dans les portes. et qu'on ne pouvait pas expédier. Donc rapidement, je me suis dit, en fait, ce n'est pas un bon objet parce que tu ne peux pas l'expédier avec UPS, DHL, ça ne marchait pas. Et ça ne passait pas dans les portes, donc difficile à vendre. Donc après, on l'a réadapté, on l'a réajusté. J'avais demandé à Marouane s'il était OK. Même, il m'avait aidé à réduire les proportions pour en faire quelque chose d'un peu plus petit.

  • Speaker #0

    C'est un seul tube de métal ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un assemblage, on ne peut pas. C'est un impression parce que c'est soudé, la soudure est meulée. Mais non, c'est un assemblage, c'est en trois piastres.

  • Speaker #0

    Parce que comment tu travailles ? Tu disais que tu travailles dans l'atelier de ton frère, concrètement.

  • Speaker #1

    Alors ça, comme je dis, c'est un autre projet où on travaillait différemment, parce qu'on était deux. Et sinon, par exemple, que ce soit le tabouret ou le lampadaire, c'est mon frère à la base qui les a soudés et assemblés. C'est lui à la base qui soudait tout. Parce que tu as dit au début que je travaillais avec ma femme, mais je travaillais aussi avec mon frère. Ça, c'est une chance. Donc lui est à l'atelier, si tu veux, et lui, dès le départ... C'est lui qui fabriquait tous les objets. Donc c'est quand même cool d'avoir quelqu'un pour faire des protos, pour changer. C'est quand même hyper facile, c'est une chance. Vraiment. T'es pas obligé d'aller te payer un proto qui va te coûter des millions d'euros, attendre, machin, on est là, ça marche pas, on change. C'est ça aussi qui amène beaucoup de fluidité dans la création et qui nous permet d'être hyper réactifs et de pouvoir la créer régulièrement.

  • Speaker #0

    Et alors, combien de temps il te faut entre toi, ton imagination, ce que tu dessines et un produit qui sort ?

  • Speaker #1

    C'est hyper aléatoire. Il y a des fois des objets qu'on n'a même pas fait en plan, si tu veux. J'étais là, descendant à l'atelier, je dis à Améric, vas-y, viens, on prend un bout, une chute qui fait de 20 centimètres, on met un coude, on essaye, c'est de manière hyper empirique. Il y a des objets que je dessine vraiment, que je vais faire en plan 3D, qu'on va vraiment dessiner, qu'on va faire en 3D, mais tous les premiers, il n'y avait quasiment pas de plan. C'était vraiment des objets qui étaient faits de manière très spontanée, avec ce qu'on avait sous la main.

  • Speaker #0

    Et toi ?

  • Speaker #1

    C'est ça qui a amené en fait ce truc là parce qu'en fait ce qu'on avait sous la main à l'époque il y avait le tabouret donc du tube avec un tel diamètre donc on avait ça et après pour avec ce diamètre il y a un coude, un coude qui est déjà fait soit 90 soit 80 et tu l'assembles et en fait du coup avec ce coude là qui est fait de manière industrielle tu as un certain rayon et du coup tu comprends l'angle qui est induit par ça du coup c'est toujours le même donc c'est ça qui est à la fois qui a été Je ne vais pas mentir, ce n'est pas fait exprès, mais qui donne un truc assez reconnaissable parce que tu as un diamètre avec un rayon qui est toujours le même sur quasiment tous les objets. Et qui est aussi à la fois une contrainte parce qu'il n'est pas industrialisable. Il est trop court pour se centrer. Donc, tu es obligé de souder et de meuler. Ça restera toujours de la labeur, ça restera toujours de l'artisanat, quoi qu'il arrive. Ça peut être fait n'importe où dans le monde. Tu es obligé de... de le travailler dans la labeur et non pas dans l'industrialisation où tu peux cintrer facilement.

  • Speaker #0

    C'est un peu technique d'être designer en fait, vous n'êtes pas que des créas ?

  • Speaker #1

    Ben oui.

  • Speaker #0

    Tu te sens plus créa ou technique toi ? Les deux ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas hyper technique en réalité. Non, plus créa quand même. Mais je te dis, je me sens plus qu'un entrepreneur avec tout ce qu'il y a autour de la vente d'objets, de la production.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on ne soupçonne pas et c'est quoi cette réalité ?

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est beaucoup de problèmes, mais qui sont des bons problèmes. Déjà, j'ai eu beaucoup de chance, je ne vais pas me plaindre. Il n'y a pas de problème, en réalité, c'est tout le monde. On fait un métier, il n'y a pas que du bonheur, forcément. Mais oui, il y a plein de problèmes, les envois, c'est toujours compliqué. Les appros, du coup, quand il faut se développer, parce qu'après, rapidement, mon frère, c'est difficile de suivre la cadence, parce que ça reste alternel, il est seul. Donc, de un, ce n'est pas intéressant pour lui de refaire tout en la même chose. Et puis après, tu ne suis pas, donc tu as envie de suivre ta demande. J'ai de la chance, j'ai de la demande. Donc après, il faut trouver d'autres partenaires. Et ce n'est pas facile de faire faire comme ça à petite moyenne échelle, d'arriver à faire des objets, à demander une qualité sur des gens qui n'ont pas l'habitude de faire du meuble. Parce que moi, je ne suis pas allé voir des gens qui fabriquent du meuble. Donc il fallait leur demander un niveau de qualité qui était hyper exigeant, que ce soit en peinture, en soudure ou en meulage. Mais il y a... Des problèmes, il y en a beaucoup, comme dans n'importe quelle société, de toute manière, n'importe quelle société ou n'importe quel business, c'est des problèmes qui sont inhérents au métier.

  • Speaker #0

    Et en plus, tu ne cherches pas forcément à plaire à tout le monde, tu as un univers qui est assez ludique, etc. Donc, il faut que tu commercialises et que tu vendes ton univers en même temps.

  • Speaker #1

    Exactement. À la base, je fais ça parce que je trouve que c'est des meubles qui me plaisent. Je ne fais pas ça pour plaire. Après, évidemment, tu adaptes, tu sais ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Attention, ce n'est pas en prenant en compte les tendances, c'est en prenant en compte ce qui fonctionne. Mais du coup, tu es forcément un peu influencé sans le vouloir par la tendance. Mais ça, j'essaie d'en faire complètement abstraction parce que je ne trouve pas que ce soit une bonne chose la tendance dans le design. Justement, il faut que l'objet soit intemporel. Mais oui, il y a toujours un débat entre tu veux plaire à tout le monde ou à certaines... certaines catégories à certaines personnes. Moi, tant mieux si ça plaît à beaucoup de monde, je suis hyper content. Au contraire, c'est hyper flatteur. Pour moi, le design, c'est quand même universel. Je préfère plaire à 90% des gens que plaire à 2%.

  • Speaker #0

    D'où ça te vient cet univers un petit peu comme ça, très décomplexé ? C'est que des pièces fortes.

  • Speaker #1

    Décomplexé, déjà, je n'ai pas fait d'école de commerce. Donc, si tu veux, je ne t'électualise pas le dessin. Pour moi, c'est des choses qui sont assez naturelles et spontanées. C'est des trucs qui me font plaisir, que je trouve beaux, que je trouve cools. Et donc, si on le trouve cool, tant mieux, ça me fait plaisir. Donc, c'est vraiment des trucs... Et puis, j'aime bien le beau au sens large. Après, le beau, chacun trouve sa propre opinion du beau. Mais j'aime le beau, l'ambiance, créer une atmosphère, créer un genre de petite scénographie, tu vois. Et c'est pour ça que j'aime bien faire des meubles qui sont assez forts, qui vont créer une petite ambiance, qui vont te faire un petit moment un peu déconnecté dans le temps où tu vas avoir un peu quelque chose d'extraordinaire.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu trouves que le monde du design, il se prend un peu au sérieux ? Le fait que toi, justement, tu aies plus de recul ?

  • Speaker #1

    Le monde en général, oui, il y a des gens qui se prennent au sérieux. Non, mais pas spécialement. Ouais, ça met un peu...

  • Speaker #0

    Mais tu reconnais que toi, tes tendances aujourd'hui, tu es un designer qui a le plus de poule. Écoutez, on parle de tes pièces, donc tu te positionnes.

  • Speaker #1

    Alors, tant mieux si tu veux, mais le terme tendance, ça veut dire qu'à un moment où la tendance, elle ne peut pas rester... À l'infini, quoi. Donc, oui, tant mieux. Si on parle, j'en suis ravi. Après, ce n'est pas mon objectif. Mon objectif, ce n'est pas qu'on parle constamment de moi. Mon objectif, c'est d'être heureux, de pouvoir faire des choses qui me plaisent, surtout de pouvoir aller en chambre, travailler en famille. Donc, si tu veux, la popularité et le fait que les gens parlent de moi, tant mieux, ça va avec le métier. J'en suis ravi.

  • Speaker #0

    Tu te fixes quoi comme organisation ? Tu veux faire des collections ou c'est au gré de tes envies ?

  • Speaker #1

    Non. Justement, on ne se met pas de pression sur justement la collection, sortir une collection chaque année. On se met une petite pression pour faire au moins un shooting par an pour pouvoir les montrer, parce qu'en fait, tout au long de l'année, on crée des nouvelles choses sans le vouloir. Soit on te demande, il y a des marques ou des galeries qui te demandent des nouvelles pièces, des pièces exclusives, des pièces uniques. Et du coup, tu ne les prends pas forcément en photo. Et c'est important de prendre en photo, avoir des belles photos, parce qu'un objet, s'il n'est pas bien pris en photo, tu ne le vends pas. Donc ça, on se force par contre à se faire un shooting une fois par an. Mais non, sinon on se laisse complètement libre sur notre rythme créatif, on va dire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as envie de dessiner un objet ? Comment tu te mets au travail ?

  • Speaker #1

    C'est une forme que tu vois, un meuble, une inspiration, un truc. Je n'ai pas de règles, ça ne me dérange pas de travailler sur la contrainte où on me dit... Il faut qu'on trouve un truc, il faut qu'on trouve une bonne idée, il faut que tu nous fasses une meuble, une truc très craft ou machin. En fait, il y a plein de manières différentes de dessiner. Moi, je n'ai pas de routine particulière. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai malheureusement pas le temps de prendre une journée, me poser au bureau et de dessiner, faire des croquis. Ça, je n'ai pas le temps. C'est vraiment aléatoire. Ça peut être hyper spontané. Moi, j'adore... Tu nourris de beaucoup de choses, de tout ce que tu vois dans la rue, des rencontres, de tout ce qu'on a, parce que tu as quand même un flux d'informations qui est énorme, et c'est hyper enrichissant. Après, il faut trier, faire attention à comment tu le digères. Mais non, c'est très spontané, et à la fois, sous la contrainte qu'on me demande des fois, c'est hyper aléatoire. Je n'ai pas de rigueur. sur la création.

  • Speaker #0

    Mais justement, dans cet environnement-là, comment on reste créatif ? Toi, comment tu nourris ta créativité ? Tu disais un tout petit peu tout à l'heure, qu'est-ce qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    En se remettant en question et en étant ouvert à plein de choses. Ouais, surtout être ouvert, en fait. Être ouvert à ce qui se fait, ce qui a été fait. Je ne sais pas, être humble, en fait. Il ne faut pas croire qu'on a fait un objet et que c'est terminé, que ça va être l'objet qui va révolutionner. En fait, il faut constamment se remettre en question. Pour moi, c'est un travail de tous les jours et c'est... naturel en fait. Moi, j'ai toujours été curieux, je suis hyper curieux, j'adore rencontrer des gens, j'adore voir des nouvelles choses, aller dans les musées, voyager, tout.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des courants ou des personnalités qui t'ont inspiré, qui inspirent ton travail ?

  • Speaker #1

    Ouais, tous les courants de design, je peux pas dire que tel ou tel courant, tout a été passionnant en fait, j'adore l'histoire. Et en fait, j'avais peu de culture de l'histoire de design et c'est vrai que je pense qu'il y a une différence entre justement, on en parlait tout à l'heure avec Ce que je faisais avant sur Novo Objecta, l'ancien studio, où je connaissais peu de l'histoire du design, et au fur et à mesure, je me disais à ma femme qui adorait le design 20e, le fait de découvrir ce qui a été fait, de comprendre, de s'enrichir de ça. En fait, tu comprends d'où viennent les formes, comment ça a été fait, pourquoi ça a été fait, à quel moment ça a été fait, par qui. Je trouve que c'est hyper enrichissant. Et d'assumer, du coup, toutes ces inspirations, en fait. En fait, c'est parce qu'il ne faut pas se mentir, on est tous hyper inspirés, on a tous vu. Donc après, inconsciemment ou consciemment, tu reproduis. Mais l'important, c'est de bien les digérer et de ne pas faire de la copie. Mais on est tous hyper inspirés.

  • Speaker #0

    On t'associe beaucoup, tu vois, tout à l'heure je parlais du style Memphis, etc. En même temps, j'imagine que tu n'as pas envie d'être enfermé dans un style, tu peux travailler. Non, je ne peux pas. C'est pour ça, ça pourrait... Comment tu peux travailler différents matériaux, tu es ouvert à tout ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, nous naturellement, le métal au sens large du terme, donc l'acier et l'aluminium, pour nous c'est hyper facile, fortement, parce que mon frère le travaille. Donc on est là, c'est un truc d'aimé, c'est... facile et pas cher pour nous parce qu'on peut assembler facilement. Je ne vais pas aller payer un prototype à une autre entité, attendre de devoir faire des plans précis. On se régale, c'est facile, on est là dans l'atelier, on discute, c'est hyper naturel. Mais en réalité, quand tu te penches sur d'autres matériaux, c'est fascinant. En fait, dès que tu commences à te pencher sur tel ou tel métier, tu as envie de pousser le truc. Là, on travaille beaucoup le plâtre. On a plein de projets en plâtre, c'est fascinant. Le bois, c'est un métier qui est fabuleux. Là, de plus en plus aussi, on travaille la pierre. J'ai envie de faire que des projets en pierre. Mais en même temps, mixer les matériaux. Et c'est vrai que c'est un truc qui me manquait. Je pense qu'il y avait peut-être un peu trop d'aluminium et d'acier. Et c'est un truc qui me manque. Même, je trouve que c'est important d'aller équilibre, pas forcément de mes objets, mais quand tu crées une pièce, quand tu fais un intérieur, je trouve que c'est important d'avoir un équilibre des matières. Donc, t'as mieux si je peux proposer ça à travers les objets qu'on crée.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un objet que... t'adores, un objet design que t'aurais aimé inventer. Tu te dis, waouh,

  • Speaker #1

    il a été fort. La Extreme Chair de Todd Ekstrom, tu vois ou pas ? Non.

  • Speaker #0

    Pas honte de dire ça au micro, mais non, je vois pas et j'imagine que je suis peut-être pas seule.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est un peu tubulaire, c'est une chose qui est éditée maintenant par Varier. C'est un peu un truc très organique avec des gros boudins tapissés, hyper confortables. Tu te dis, tu sais pas trop ce que c'est. On dirait une petite araignée. Et je trouve que c'est une chaise qui est faible. C'est pas hyper vieux, mais je crois que c'est des années 80, je dis pas de bêtises. Mais je la trouve incroyable, je trouve que c'est sacré idée.

  • Speaker #0

    On n'a pas encore parlé de Marseille. En quoi cette ville, cette région t'inspire tant ?

  • Speaker #1

    Comme je t'ai dit, moi je suis inspiré par la vie de tous les jours, par ce que je vois, ce que je vis, ce que je ressens. Donc si je vis à Marseille, forcément je suis inspiré par Marseille. C'est là où... où on s'est établi avec Melissa, on a des enfants, on a nos amis, on a une vie là-bas. Donc forcément, tu es inspiré par ce que tu ressens et ce que tu vis.

  • Speaker #0

    Mais il y a quand même quelque chose qui se passe à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe.

  • Speaker #0

    Par à Marseille.

  • Speaker #1

    Il y a quand même un truc qui se passe. C'est beaucoup plus créatif, c'est beaucoup plus assumé. Tu vois, à l'époque, c'est vrai que même quand on avait l'ancien studio avec Marron, on se revendiquait, on disait que c'était une maison d'édition parisienne. Maintenant, tu t'en fous, tu peux dire très bien que tu es à Marseille et que tu travailles et que tu vis à Marseille. Avant, c'était presque pas une honte. Mais ce n'était pas autant assumé. Il y a beaucoup de gens qui viennent à Marseille. Et tant mieux, je trouve. Moi, ça apporte beaucoup de choses. On s'enrichit. Marseille, c'est une ville qui est toujours accueillie dans son histoire. Et je trouve que c'est très bien qu'il y ait plein de nouveaux arrivants parce que justement, on s'enrichit. Et donc, forcément, créativement, c'est enrichissant. Parce qu'on rencontre de nouvelles personnes, des gens qui reviennent ou qui arrivent. Et ça, c'est hyper enrichissant.

  • Speaker #0

    Il y a quelques choses...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, mais en fait, il y a un côté... très bordélique à Marseille. Et dans ce bordel, moi, j'y trouve beaucoup de liberté. Et c'est hyper important de se sentir libre et pas enfermé dans des cases. Et je trouve que dans le bordel, j'y trouve beaucoup de liberté. Oui,

  • Speaker #0

    et on retrouve ça dans ton travail. On retrouve même une certaine joie.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Je suis très content. J'ai beaucoup de chance d'avoir ce métier-là et de vivre de ce qui me plaît. et surtout de faire ça, je le redis, en famille, de la joie, il faut être content, il faut être heureux dans la vie. Déjà, c'est beau d'être là, donc autant, il ne faut pas être morose, même s'il y a plein de choses qui sont difficiles, mais tout le monde vit des trucs difficiles, donc de la joie, il faut sourire.

  • Speaker #0

    Tu étais un petit garçon joyeux, tu voulais faire quoi, petit ?

  • Speaker #1

    Je voulais faire quoi ? Je voulais être archéologue subaquatique. Parce que j'adore la mer et j'adore l'histoire et l'archéologie. Mais c'est vraiment un truc que j'ai regretté pendant des années, justement, quand ça ne fonctionnait pas d'isade, je me suis toujours dit, pourquoi tu n'as pas fait ça ? Et après, quand je fais une école au commerce, je croyais que j'allais être businessman, mais en fait, non, ce n'est pas mon truc. En fait, je n'arriverai pas à faire quelque chose qui est complètement décorrélé de mes envies et de ce qui me plaît vraiment. Je ne suis pas bon si ça ne me plaît pas, je n'arrive pas à être bon.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui te plaît vraiment ?

  • Speaker #1

    Faire des meubles, faire créer, faire des meubles, de la sculpture, meubler, faire du beau en général, ce que je trouve beau. Donc pouvoir m'exprimer, essayer de retranscrire ça, et essayer de faire des trucs cools. Donc ça pourrait être aussi des habits, ça pourrait être de la peinture, mais bon, je ne suis pas bon en peinture. De la musique, mais je ne suis pas bon en musique. Donc, moi, ce que j'arrive à faire, c'est des meubles. Donc, j'essaie de faire des meubles.

  • Speaker #0

    Tu rends beau et joyeux un peu aussi les objets du quotidien. On va parler juste de ce que tu as fait avec Monoprix. Tu trouves ça ringard, sinon, les objets du quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. En tout cas, c'est hyper important. Moi, je pense que tout est hyper important. Quand tu veux, je trouve que l'intérieur est important. Après, tu le fais pour toi ou pour les autres. Moi, je le fais pour moi. Et tant mieux, comme tu dis, ça rend joyeux. Mais non, moi, je trouve que c'est important d'avoir un beau porte-sopalin, d'avoir, je ne sais pas moi, une belle soelière, une belle poivrière. J'aime le beau partout. Donc, si on peut avoir un peu du beau, des petites touches comme ça, des petits clins d'œil, des petits objets qui sont assez puissants et intéressants. Non, non, ça n'a pas du tout ringard, moi.

  • Speaker #0

    En parlant d'objets du quotidien, pour Monoprix, tu as fait une première collaboration. Comment vous avez travaillé ensemble ?

  • Speaker #1

    je vais le dire et le redire, mais c'était hyper agréable de travailler avec eux, avec elles. En fait, tu es très libre. C'est-à-dire, le brief, c'est voilà, Axel, nous, Adam, toi, l'univers, propose ce que tu veux. Montre-nous et après, on ajuste, on va voir en fonction de nos savoir-faire, de ce qu'on peut faire avec nos coups de prod, nos savoir-faire. Et en vrai, c'est extrêmement libre, extrêmement agréable. Et du coup, ça te laisse le champ libre. à la créativité. Tu peux faire ce que tu veux. Parce que moi, aller travailler sur de la céramique ou du verre, j'adore. Ça fait un moment que je n'avais envie, mais en fait, je n'avais pas le temps de me pencher dessus. Il faut faire des quantités sur des petits objets, il faut aller voir des nouvelles personnes. Et du coup, c'était une opportunité d'aller travailler sur des nouvelles matières et des univers où tu ne prends pas le temps ou l'énergie pour... qu'il faudrait. Et en même temps, pour moi, c'est hyper agréable parce que moi, qui suis en auto-audition, qui dois produire, là, je ne pense pas à la production. Je pense à la production parce qu'il faut que je fasse un plan et qu'il faut que ce soit réalisable. Et c'est quand même agréable de se dire, ce n'est pas moi qui vais m'embêter à aller trouver le mec qui va faire ça.

  • Speaker #0

    Mais la production, elle est différente. Ça, ça ne te fait pas bizarre ?

  • Speaker #1

    Après, c'est un choix. Il ne faut pas se mentir. Ce n'est pas fabriqué en France. Ce n'est pas artisanal, machin. C'est un choix. c'est un truc que je me suis posé la question évidemment, tu le remets en question mais c'est un choix qu'il faut assumer c'est sûr c'est pas très cool mais c'est comme ça si tu veux avoir des grandes distributions et si tu veux avoir des tarifs comme ça c'est un truc qui est assumé t'étais très content de les avoir tu poses la question tu dis non parce que c'est fabriqué là-bas mais en même temps c'est tellement une chance moi en tant que designer de pouvoir faire ça tu en tiens fin abstraction.

  • Speaker #0

    Et là tu remets ça, donc c'est quoi ? Ce sont des rééditions de la première collection ?

  • Speaker #1

    Exactement, ce sont des nouvelles variations de couleurs et de finitions. Mais que sur l'objet, pas sur le petit objet, que sur les objets qui étaient en série limitée. Et donc comme c'était en série limitée, on ne va pas refaire, on ne va pas dire, ah ben non, c'était 250 exemplaires, allez maintenant on en refait une série, il ne faut pas, il faut respecter le... consommateur, on va dire. Donc, on a recréé de nouvelles couleurs ou de nouvelles finitions.

  • Speaker #0

    Et là, on est sur le corner de Madin Design. Juste un petit clin d'œil, donc, à leur anniversaire, tu as fait en exclu un luminaire pour eux ?

  • Speaker #1

    Ouais, on a créé une pièce unique, un luminaire qui est... Dommage, parce qu'il est très beau. C'est dommage de faire une pièce unique. C'est dur de faire des pièces uniques, parce qu'à la fois, tu as envie de faire quelque chose qui est sensationnel, on va dire. Et puis, en même temps, tu sais très bien que c'est une pièce unique. tu ne pourras pas la refaire. Et ça, c'est un peu frustrant parce que c'est pas... Même si j'ai plein d'idées et j'adore, je ne manque pas d'idées, vraiment, ce n'est pas un truc qui me pose un problème. Mais quand même, trouver un bon dessin, un truc que tu sais qui est bien, ce n'est pas évident. Tu en fais des choses et tu crois que c'est bien. Après, tu te rends compte que c'est un peu moins bien. Mais non, c'est dur de faire une pièce unique. C'est dur.

  • Speaker #0

    C'est frustrant.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, il faut faire un truc cool, mais pas trop cool non plus.

  • Speaker #0

    mais ça c'est dur t'as fait aussi une très belle collection avec Pradier Jauneau au PAD pareil comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #0

    c'est une question qu'on aime bien les journalistes comment s'est passée la rencontre ?

  • Speaker #1

    si tu m'envoyais un message sur Insta ça je ne me rappelle plus mais ça s'est très bien passé et c'est très cool si tu veux pareil encore c'est un autre univers c'est complètement un autre univers c'est du meuble de galerie c'est pas du tout pareil et qui est à l'opposé de monoprix et qui est quand même assez loin aussi de ce que je fais, de par ses finitions et là où ça va se positionner en termes de prix et en termes de gamme, on va dire. Et pour moi, c'est encore une super opportunité de pouvoir montrer que je ne fais pas que du monoprix ou que mes meubles à moi, d'aller vers un autre univers, de pouvoir m'exprimer différemment. Et c'est pour ça que je cherchais aussi à utiliser un autre langage, à utiliser des formes un peu plus strictes. J'étais plus de bois, de tapisserie, quelque chose d'assez beaucoup plus cossu, beaucoup plus forte, et d'aller assumer un autre dessin. En fait, c'est encore une forme de liberté d'aller pouvoir dire, tiens, je suis capable de faire autre chose que des tubes, tu vois ? Même si on s'amuse toujours avec le tube, c'est trop bien, mais d'aller dire, voilà, on peut faire autre chose.

  • Speaker #0

    Ils t'ont fait des recommandations ? Comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #1

    Ouais, forcément, t'as toujours des recommandations. Donc en fait, tu montres un objet, c'est toujours un échange, parce que ça reste des éditeurs. Donc c'est eux qui fabriquent, et donc c'est eux qui fabriquent et qui vont vendre. Donc il y a des recos, mais en fait, c'est un échange. Un échange, ça s'est très bien passé, ça se passe toujours très bien. Et on va étoffer la collection, on va faire d'autres choses, on va continuer.

  • Speaker #0

    Tu te vois où dans dix ans ? T'as envie d'aller plus vers quoi, justement ?

  • Speaker #1

    Je sais pas où j'habiterai. Je me vois où ? Je sais pas. En tout cas, je veux, sûr, continuer à faire ce que je fais, à rester ouvert. Je trouve que c'est passionnant. Je rencontre plein de gens hyper intéressants. Je trouve que c'est hyper enrichissant et je veux continuer comme ça à me nourrir de toutes ces rencontres, de tous ces projets et continuer à créer et de faire des nouvelles choses. J'adore faire des nouvelles choses. J'adore rencontrer des gens. Je trouve ça fabuleux. Donc, je sais pas où je serai dans dix ans, mais en tout cas, je veux continuer à évoluer comme ça. Et on verra où je suis.

  • Speaker #0

    Et comme tu disais, tu es créatif, donc tu pourrais très bien travailler aussi dans le monde de, comme tu disais, de la mode. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Je ne pense pas que je sortirais de, en tout cas, extrapoler vers ça. Après, il faut voir, il faut prendre les bonnes décisions. Et je pense que je voudrais toujours faire du meuble ou de la sculpture ou en tout cas de l'objet. Mais je ne sais pas. Je me laisse complètement libre. Je ne me fixe pas d'objectif ou de point précis là où je veux être. En tout cas, je veux... continuer à m'enrichir, on va dire.

  • Speaker #0

    Tu travailles, on disait, avec ta femme Mélissa, on l'a cité plusieurs fois. Comment vous travaillez ensemble ? La répartition des casquettes ?

  • Speaker #1

    Eh bien, Mélissa m'aide beaucoup déjà sur la partie administrative et comptable. C'est hyper important, en réalité, parce que ça demande beaucoup de travail et beaucoup de rigueur. Je ne suis pas sûr d'être assez bon. Et puis en réalité, surtout ce qui est cool, c'est qu'on a de plus en plus de projets. Et Médissa gère énormément ses projets. Parce que moi, je suis vraiment concentré sur la partie, on va dire, créa et la vente de meubles et toute la gestion qui est autour de ça. Et comme on a de plus en plus de projets, de DA, de collaboration, de plein de choses, Médissa travaille énormément là-dessus et suit les projets. Pareil, avec plus de rigueur que moi.

  • Speaker #0

    Comment vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #1

    En école de commerce, ça fait 15 ans qu'on est ensemble. Bientôt 15 ans.

  • Speaker #0

    Et au quotidien, vous travaillez à côté, à deux mètres l'un de l'autre ?

  • Speaker #1

    Non, pas beaucoup. Déjà, quand on travaille, moi je suis dans mon bureau, elle dans son bureau. Mélissa n'a pas besoin d'être tout le temps au bureau. Ça dépend. Non, non, on travaille peu. Non, je te prie. On n'est pas cote à cote. Non, on se tape pas dessus, je pense. Mais ça se passe très bien. Après, ça fait que... Ça fait pas longtemps en réalité, ça fait que deux ans qu'on travaille vraiment ensemble.

  • Speaker #0

    Vous arrivez à décrocher le week-end de ne pas parler boulot ou pour toi ça fait partie de ta vie et du coup t'es pas un propre ?

  • Speaker #1

    En fait, ça fait partie de la vie, c'est naturel. Vraiment, quand on est en vacances, même tous les deux, sans les enfants, c'est pas un problème de parler travail, au contraire, ça fait partie de notre vie en fait. C'est hyper motivé, c'est génial, donc c'est pas un problème. On essaie de ne pas parler des trucs relous, tu vois, parce qu'il y a des trucs un peu chiants. Mais sur la partie créa et sur les projets et tout, non, ce n'est pas du tout un problème de parler, même pendant les vacances, le soir dans le lit. Ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Tu changes souvent ta déco ? Justement, votre maison à Marseille, ça bouge beaucoup ?

  • Speaker #1

    Oui, ça bouge pas mal, oui. Parce qu'il y a des choses qu'on vend, déjà. Ça ne me dérange pas. On fait des mêmes que soi-même chez mon frère ou au local. Des fois, il y a des pièces qui partent, tu vois. Ou des pièces qu'on prête. Ou des fois, tu as envie de changer. Oui, oui, j'aime bien changer. même au niveau de ce qu'on accroche au mur, à faire tourner, au niveau des œuvres.

  • Speaker #0

    Tu te dirais matérialiste ou pas ? Non, parce que c'est négatif, donc tu ne vas pas me dire...

  • Speaker #1

    En vrai, oui et non. J'aime l'objet, j'aime la déco, j'aime les tableaux, j'aime les lampes, mes lampes, les trucs qu'on a, qui sont chinés, les trucs 20e. Ouais, ouais, je suis en vrai, je pense que je l'assume. Après, ce n'est pas viscéral, si je n'en avais pas, je pourrais faire autre chose. Mais en vrai, en plus, comme c'est mon métier, et que je suis de plus en plus passionné et animé par ça... Bah, ouais, je vais pas mentir, oui.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que t'aimes pas en déco ?

  • Speaker #1

    C'est pas à moi, j'ai pas... Ou en style ? J'ai pas à dire ce que j'aime ou ce que j'aime pas, je pense que chacun a le droit de dire... Moi, c'est pas à moi de dire ce qui est pas bien. Il y a des trucs que j'aime pas, mais... J'aime pas les copies. J'aime pas les copies, ouais. Ça, ce serait ça,

  • Speaker #0

    surtout. Est-ce que toi, t'as des veilles ?

  • Speaker #1

    Je pense que vraiment... Ouais, ouais, j'ai vu des trucs, ouais. Après, je vais te dire, si t'es copié, ben... Ça veut dire que c'est bien et donc que c'est relativement bon signe dans ta carrière. Si tu n'es pas copié, ça veut dire que personne n'a envie de faire la même chose. Donc, c'est presque un bon signe. Après, c'est toujours dangereux, ce n'est pas bon. Ça dépend à quelle échelle et de quelle manière. Mais oui, la copie, ce n'est pas bon. Et je pense que ce n'est aussi pas bon d'acheter des choses, mais pas pour soi. C'est hyper important d'acheter des choses qui nous plaisent vraiment. Et justement, ces tendances où les gens achètent parce que ces tendances, ce n'est pas cool. Donc il faut vraiment se faire plaisir et acheter des choses pour soi. C'est comme quand on s'habille, il ne faut pas s'habiller pour les autres, parce que c'est un homme. S'habiller parce que tu trouves ça bien, parce que ça te va bien, que tu ressentes un vrai ressenti. Et l'intérieur, c'est hyper personnel. C'est là où tu passes quand même beaucoup de temps, c'est là où tu te retrouves régulièrement. Donc je trouve que c'est très important de s'écouter sur l'intérieur.

  • Speaker #0

    Quelle est ta pièce préférée chez toi ?

  • Speaker #1

    Dans toutes les pièces. Parce que j'ai la chance d'avoir une belle vue mère dans quasi toutes les pièces. Non, je me sens bien partout dans ma maison.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as sur ta table de chevet ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours un livre et mes lunettes. Parce que le soir, j'arrive à Melendie, j'ai mes lunettes pour lire. Mais j'ai toujours un livre. Je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu lis beaucoup, ça te détend, ça t'inspire ?

  • Speaker #1

    Non, je trouve que c'est hyper important. C'est marrant parce que je trouve qu'en tout cas, de ma génération, il y a de moins en moins de monde qui lit. Et moi, j'en ai vraiment besoin de lire. Donc, je lis moins forcément avec les enfants, mais avec Melissa, on lit beaucoup. C'est un vrai besoin. J'aime lire.

  • Speaker #0

    Tu lis quoi, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je ne lis pas des trucs hyper intellectuels. Je lis beaucoup de romans historiques, d'aventures. C'est un besoin d'évasion. Et je trouve que... Je ne sais pas, je trouve beaucoup de beauté. En fait, j'ai des périodes, j'aime bien changer, de varier la lecture, de lire des trucs faciles, des fois, de dire des trucs plus intellectuels. Des fois, je... Je me penche sur un auteur, sur Giono, où je trouve que c'est fabuleux, tu as une poésie dans l'écriture. Et j'admire tous les trucs que je ne sais pas faire, en fait. Et l'écriture, je ne sais pas écrire. Et je trouve ça beau. Vraiment, il y a ces trucs-là, l'écriture, la musique et la peinture, je suis très admiratif. Donc j'écoute beaucoup de musique et je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu travailles en musique ?

  • Speaker #1

    Ouais, je vis en musique. Je vis en musique. C'est hyper important pour moi, la musique, la vie. Je trouve que ça crée une atmosphère aussi. Justement, j'aime beaucoup la musique qui vient renforcer l'atmosphère avec les meubles. Je trouve que c'est hyper fort. La musique, c'est très important.

  • Speaker #0

    Et quel rapport tu as à ton téléphone et à Instagram ?

  • Speaker #1

    Tu te demandes à ma femme ou à moi ? Elle va dire que je suis constamment collé à mon téléphone. Je suis beaucoup sur le téléphone, malheureusement. Mais en même temps, c'est génial. C'est un outil qui est génial. que ce soit pour prendre les photos, pour montrer, pour téléphoner. Je suis tout le temps au téléphone avec les livreurs, les partenaires. Je passe ma vie au téléphone, à répondre aux emails, à répondre sur plein de choses. Et c'est pareil, Instagram, je trouve que c'est hyper mauvais. Je trouve que c'est terrible. Les réseaux sociaux, c'est le mal du siècle pour plein de raisons. Mais en même temps, c'est une chance pour nous, créatifs. pouvoir montrer, même au niveau business, c'est incroyable. Ça aide énormément, c'est un outil qui est incroyable pour nous. Après, chacun le gère et le vit comme il a envie. Moi, je ne l'utilise pas de manière personnelle, je l'utilise de manière professionnelle. C'est un outil qui est fabuleux de manière professionnelle. Après, chacun l'utilise comme il veut.

  • Speaker #0

    Je peux te demander ton âge ? Oui, je vais avoir 34 ans à la fin de l'année. Je vais être

  • Speaker #1

    90. Dernière question, un peu rituelle. Si tu faisais un dîner avec six personnes, est-ce que tu peux me dire à quoi serait ta table, à quoi elle ressemblerait et qui seraient tes six invités ? Que ce soit des personnalités connues ou pas.

  • Speaker #0

    C'est dur ça. Très dur. J'imagine le choix que tu peux avoir. On va dire Elvis, parce que ça va être marrant de rencontrer Elvis. Ma femme, parce que comme ça, elle peut rencontrer tout le monde, on peut partager ça. Un artiste, Tom Wesselman, c'est un artiste que j'aime beaucoup. Donc, je ne sais pas s'il est sympa, si c'est rigolo ou pas. Il est décédé, donc je ne sais pas. On va les faire revivre, on est d'accord ? Parce qu'elle vit ce style noir, a priori. Oui, bien sûr. Après, un chanteur, un chanteur actuel. Actuel, parce qu'il y a le cinéma. Picasso, il devait être rigolo. Picasso, Dali, parce qu'il avait l'air complètement zinzin et ça devait être intéressant. Je ne parle que des personnes mortes. Un contemporain. Je ne sais pas. Des créatifs. On va rester là. C'est trop dur de trouver des...

  • Speaker #1

    Je t'ai pris de court en plus.

  • Speaker #0

    Je reconnais que... On peut partager ça et après on peut débriefer ça et rigoler sur les personnes. Enfin, pas rigoler, pas se moquer, mais débriefer ça ensemble. Donc, le repas...

  • Speaker #1

    Et ta table, elle est où ? Elle serait où ?

  • Speaker #0

    Ma table est où ? Elle est chez moi. Chez toi ? Elle est chez moi. J'aime bien recevoir chez moi. Je trouve que c'est un... J'aime bien, on a ça dans la culture française, c'est pas dans tous les pays. J'aime bien recevoir, je trouve que c'est intéressant. J'aime bien même être invité aussi chez les gens. Je trouve que c'est intime de voir ce qu'ils ont, comment ils vivent. Et un bel apéro, tu vois, où on est debout, on prend le temps, tranquille, on boit du bon vin. On prend le temps de bien manger. On a cuisiné quelque chose. Et après, on pourrait danser. On pourrait danser, c'est quand même bien. On ne danse pas beaucoup. On danse moins quand même. Surtout, on danse quand on est dans des clubs ou tout comme ça. On n'a plus trop dans les clubs quand même. Je trouve que c'est bien, on ne danse pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, on danse quand c'est des fêtes officielles, entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais après,

  • Speaker #1

    un dîner...

  • Speaker #0

    C'est bien de danser. On le fait des fois quand on arrive à faire ça. Je trouve que c'est fabuleux. On ne danse pas assez. On ferait un beau dîner où on danse. Génial. Après, il faudrait trouver des personnalités.

  • Speaker #1

    C'est très bien. Merci beaucoup, Axel,

  • Speaker #2

    pour tout ce que tu nous as dit. Merci à toi. Décodeur, c'est terminé pour aujourd'hui. Merci beaucoup d'avoir écouté en entier. Si vous avez aimé cette émission, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes. Bien sûr, vous pouvez aussi la partager en l'envoyant à vos proches ou en story Insta. D'ailleurs, vous pouvez me retrouver sur le compte Décodeur, où je poste quasiment tous les jours. Et si jamais vous écoutez cette émission sur Apple Podcast et que vous avez 20 secondes, n'hésitez pas à laisser un commentaire. C'est juste sous la liste des épisodes. C'est comme partout, plus j'ai d'avis et d'étoiles, plus le podcast se détache et se fait connaître. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

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