- Speaker #0
Stylé, c'est la nouvelle émission de Décodeur. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco, et dans Stylé, vous entendrez une personnalité qui n'est pas forcément du monde de la déco, contrairement à tous mes invités jusqu'à maintenant, mais qui a du style. Quelqu'un qui nous inspire, qui nous influence, et ensemble, on va entrer chez elle, de manière fictive, et déambuler pièce par pièce pièce pour en savoir plus sur ses goûts et son univers. Une immersion dans un intérieur, au sens propre comme au figuré. Si vous aimez ce podcast, n'oubliez surtout pas de vous abonner pour ne pas rater les prochains et même les précédents puisqu'il y a plus d'une centaine d'épisodes en ligne que ce soit sur les tendances déco, les actus, les conseils pratiques et bien sûr avec plein d'invités passionnants. Vous pouvez aussi suivre les aventures de décodeurs sur Instagram et D'ailleurs, quand vous partagez l'épisode en story ou que vous m'écrivez des messages, il n'y a rien qui ne fait plus plaisir. Merci beaucoup d'être là et bonne écoute. Bonjour à tous, aujourd'hui je suis avec Amélie Pichard. Comment vous présenter Amélie Pichard dont l'univers s'étend bien au-delà de la mode, car c'est comme ça qu'elle a commencé en lançant sa marque en 2011 ? Après tout un parcours entre sacs iconiques, boutiques comme des expériences, explorations de nouvelles matières, la créatrice est devenue chercheuse, c'est elle qui le dit. Chercheuse, elle va nous redire juste après, chercheuse d'idées, de concepts. Elle est donc désormais aussi consultante, curatrice et même directrice artistique, notamment pour le prochain salon maison et objets de septembre. Personnellement, j'aime depuis ses débuts son univers engagé, audacieux, drôle, authentique, décalé en tout cas. unique. J'étais donc très curieuse d'en savoir plus sur son intérieur. Bonjour Amélie.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
On est devant chez toi, on va dire qu'on est devant chez toi. Ça ressemble à quoi ?
- Speaker #1
Alors, déjà, t'arrives et t'entends les oiseaux, t'es dans la forêt, il n'y a pas de voisins, et il y a une maison verte plantée comme ça, en plein milieu de la forêt, dans une clairière. Quand même, c'est important de l'imaginer parce que c'est très ensoleillé, du coup, vu que les arbres ne recouvrent pas la maison. La maison, elle est au cœur de la forêt, dans une clairière, plein sud, et elle ressemble un peu à une villa californiana. C'est une maison de plein pied, et t'es dans le perche.
- Speaker #0
Et c'est une petite maison ?
- Speaker #1
C'est une maison quand même qui fait 130 mètres carrés, donc elle n'est pas petite. Je fais le ménage, donc...
- Speaker #0
Tu sais bien.
- Speaker #1
Malheureusement.
- Speaker #0
Tu m'as invitée, on va dire que tu m'as invitée, donc je ne suis pas venue les mains vides. T'aimerais que je sois venue avec quoi ?
- Speaker #1
J'espère un dessert. Parce qu'ici, ce n'est pas à la folie quand même, niveau boulangerie-pâtisserie. Je suis un peu frustrée. D'ailleurs, le boulanger qu'on avait, qui s'appelait Pichard, donc on s'était dit que c'était un signe quand même, après cinq ans de recherche de maison, de se dire que le premier boulanger, il s'appelait Pichard, et il était incroyable, et il vient de vendre, parce qu'on sait que tous les boulangers souffrent en ce moment. Et donc, je ne sais pas de quoi je vais pouvoir manger. Donc, j'espère que tu as ramené un dessert. Ok,
- Speaker #0
j'ai apporté un dessert. Alors, on entre dans la maison, mais on va peut-être commencer directement par la chambre, parce que je fais toujours des petites... recherche sur mes invités. Toi, j'ai cru comprendre que tu avais une passion pour les lits.
- Speaker #1
Oui, je travaille de mon lit, déjà.
- Speaker #0
Dans ton lit ?
- Speaker #1
Dans mon lit, sous la couette.
- Speaker #0
Alors comment, techniquement ?
- Speaker #1
Alors déjà, je mets plein d'oreillers dans mon dos et sur mes jambes. Mais maintenant, j'ai le support à ordinateur, surtout là en pleine canicule, sinon c'était horrible. Et donc, l'ordinateur, il chauffait trop. Mais sinon, je le pose comme ça. C'est un endroit où j'ai besoin Par exemple, faire la compta. Je ne peux pas faire ça assis, faire des tableaux, rechercher des mails, des factures, des trucs. Il faut que je sois confortablement installée. Et quand je travaille, je ne sais pas, sur Photoshop, InDesign, ce genre de choses, pareil, j'ai besoin d'être allongée, d'avoir tous mes visuels et de réfléchir de ça. Par contre, les idées ne me viennent pas dans le lit. C'est plutôt en mouvement et tout. Mais le moment où je dois poser les choses à plat, c'est dans le lit que je le fais.
- Speaker #0
Et t'as des petits carnets et tout ça ?
- Speaker #1
Ouais, j'ai plein de carnets tout le temps. Je me dis, c'est pas possible, j'aimerais avoir un seul carnet. Mais en fait, comme je suis tout le temps sur plein de sujets très différents, je peux pas avoir ça. Donc il me faudrait un carnet par sujet. Mais du coup, finalement, mon meilleur ami, c'est quand même mon téléphone. Et c'est aussi un truc que j'ai développé quand j'étais enceinte. J'arrivais plus à travailler du tout assise. Donc déjà, j'ai pas trop aimé ça, travailler assise. Mais enceinte, c'était impossible. Donc je travaillais tout le temps allongée. Pas avec mon ordi, avec mon téléphone. Et en fait, pendant quasiment trois ans, je n'ai plus touché à mon ordinateur parce qu'après postpartum, etc., je n'avais pas le temps de prendre mon ordi. Et donc, j'ai découvert et développé des skills. avec mon téléphone, donc finalement je pourrais tout faire avec.
- Speaker #0
Elle ressemble à quoi ta chambre ?
- Speaker #1
Alors ma chambre, il y a un très grand lit en plein milieu, un 180, j'aurais du mal à réduire le lit maintenant, et un mur de placard en miroir, parce que comme ça, ça permettait d'agrandir la chambre, et qu'il n'y a rien d'autre. Et au pied du lit, vraiment tout au bout, il y a un tout petit bureau, que je fantasme, qui fait 80 de long, même pas. et il y a un crayon, un post-it et pas grand chose et quand même de temps en temps j'ai besoin de me poser par exemple pour faire des visios c'est mieux que de le faire dans le lit et juste au pied du lit il y a une grande baie vitrée qui est sur la forêt et maintenant j'ai un tapis de marche aussi qu'est-ce que c'est un tapis de marche ? c'est comme un tapis de course mais qui te fait que marcher du coup et en fait parce que je me disais ça va être super dans la forêt je pourrais marcher tout le temps parce que quand j'étais à Paris je marchais beaucoup même si je sortais très peu de mon quartier j'étais à Bastille Merci. Mais il y a quand même ce truc de sortir sans but, c'est génial, tu peux le faire à la campagne. Je ne sais pas, j'ai eu comme un besoin de ne pas sortir de chez moi, de ne pas réfléchir si je vais me faire écraser par une voiture ou si je vais me faire mordre par une tique dans la forêt. Et du coup, je trouve que le tapis maintenant m'aide vachement à libérer comme ça un peu mes idées le matin quand je me réveille. Et donc, je marche 20 minutes. Ce n'est pas beaucoup. Mais après, je fais mes vocaux, mes machins où je passe mes coups de fil. Et d'être dans le mouvement, c'est quelque chose qui me met vachement en marche. Mais après, dans la journée, j'ai vraiment besoin d'être à l'horizontale. Ah oui. C'est assez drôle. Comme si j'avais besoin de ne pas sentir mon corps. Comme si avec que ma tête. Comme si je ne devais pas me soucier d'autre chose que de ce à quoi j'étais en train de réfléchir.
- Speaker #0
Et après, tu remarches le soir ?
- Speaker #1
Et après, oui, ça m'arrive. Après, je fais aussi des cours. De gym, en visio et tout. Oui, puis je vais chercher ma fille à pied, qui est un peu plus loin dans la forêt chez Sanonou. Un peu plus loin dans la forêt, j'adore.
- Speaker #0
Il y a quoi sur ta table de chevet ?
- Speaker #1
Des livres que je ne lis jamais. Plein de livres. C'est vraiment mon grand désespoir, ça, de jamais avoir... de toujours avoir affaire. Et ça m'empêche toujours de prendre du temps pour lire. Et j'ai ma crème pour les mains. Et mon baume à lèvres de Ella Brukett. J'aime tellement sa marque, donc je suis obligée de la citer. Et parce que vraiment, leurs produits sont trop bien. Et cette crème, je suis très sensible aux odeurs. Autrefois, je travaillais et j'avais pris une crème que j'avais récupérée dans un hôtel. Et en fait, cette odeur, pendant que je travaillais, m'énervait profondément. Et donc, c'est le truc qui me rend agressif. Donc, je suis très sensible aux odeurs. Donc, cette odeur-là, j'adore. Et après, pas grand-chose, toujours un chargeur qui traîne et quand même, j'ai toujours un petit calepin. Souvent, c'est d'ailleurs des petits calepins d'hôtel qui tournent et tout, parce que je suis une fanate de post-it. J'ai besoin d'écrire des trucs et après, j'adore trier et mettre à la poubelle tout ce que j'ai écrit. Voilà. Ok.
- Speaker #0
Alors, comme tu es à la campagne, est-ce que tes teams volaient rideaux ou rien du tout ?
- Speaker #1
Alors, je fantasmais d'être rien du tout. Mon mec, lui, voulait absolument dormir dans le noir. Moi, je me disais, mais non, on va être dans la nature. J'ai envie de me coucher avec les éléments et de me lever avec le soleil qui se lève. Bon, en pratique, c'est pas trop possible parce que je suis quand même une lave-tard. Et donc, au final, on a un store occultant parce que j'aime pas les rideaux. Donc, je veux avoir le moins de trucs qui soient autour de ma fenêtre. Et donc, c'est vraiment juste un store en rouleur blanc qu'on voit pas. Et puis, quand je le déroule, voilà.
- Speaker #0
On va passer à la chambre d'enfant. Tu as un enfant, je crois. Comment tu as décoré sa chambre ? Est-ce qu'elle est particulière ?
- Speaker #1
C'est très drôle. Je n'ai pas voulu la décorer. Je n'avais pas envie que dans ma maison, il y ait une chambre d'enfant décorée d'enfant. Déjà que ma maison est décorée de jouets qui traînent partout. Sa chambre, je ne voulais pas... Au début, elle avait les petits listos de bébés, qui étaient modulables, on va dire. Au fur et à mesure qu'elle grandissait, Et qui était sur roulette, donc des fois elle était dans notre chambre, des fois dans celle-ci. Et en fait, comme on a quand même souvent des invités, j'aimais bien l'idée que dans sa chambre, il y ait toujours un lit de place pour les invités. Et finalement, à l'âge de deux ans, plutôt que de la passer dans un lit un peu plus grand d'enfant de deux ans, on la mise dans un lit de place. Donc elle dort dans un lit de place, elle a un très grand lit du coup. Et comme ça, quand on a du monde, on la met sur un futon par exemple dans notre chambre et il y a des invités qui dorment dans son lit. Et après sur les murs, pareil, il n'y a pas grand chose. Voilà, c'est très blanc. Oui, il n'y a rien du tout.
- Speaker #0
Ou c'est adulte,
- Speaker #1
tu veux dire ? Non, ce n'est pas adulte. C'est quand même... Je lui ai pris des petits filets fit que j'aime trop où on met des peluches dedans parce que ça fait un peu comme si elle vivait dans un camping-car, du coup. Et après, j'ai mis vraiment juste des étagères. Et puis dessus, elle peut mettre ses petits bijoux ou les livres qu'elle aime bien ou les albums photos. Mais il n'y a pas... Ce n'est pas une grande dé... Je voulais pas de trucs d'enfants. Même ses draps. C'est très drôle, un jour je lui ai proposé de choisir ses draps. Bon, finalement, je l'ai pas écouté. Parce que forcément, elle voulait un truc hyper enfant. Et en fait, moi, j'ai acheté blanc. Mais après, elle est contente de ce qu'elle dit. Comme ça, c'est comme ceux de maman et papa. Et de temps en temps, elle a quand même, évidemment, droit à des... En ce moment, elle a un oreiller qui était à moi quand j'étais petite, avec une princesse dessus. Elle a évidemment tout ça. Mais c'est vrai que j'ai un peu de mal. à me dire qu'on va faire un truc très enfant.
- Speaker #0
Est-ce que tu as une palette de couleurs, toi ? Oui,
- Speaker #1
c'est blanc. En fait, pour la maison, j'avais vraiment envie que ce soit le plus neutre possible et qu'on en soit plus après de la matière. Donc du coup, on a pas mal de cyporex brut qui est blanc. Du coup, on ne l'a pas du tout recouvert. On va avoir du bois, on va avoir du métal. Les fenêtres, elles sont en alu. C'est un peu neutre du coup et la maison est verte. Et en fait, comme tout autour, on est... encerclé de ce vert qui change d'ailleurs tout au long de l'année mais quand c'est comme en ce moment c'est vert chlorophylle je trouvais ça hyper dérangeant d'avoir la couleur à l'intérieur c'était déjà trop en fait donc finalement je voulais qu'à l'intérieur il y ait le moins possible en couleur et la seule chose qu'on a en couleur c'est notre cuisine tout est ouvert dans la maison et la cuisine et la table de la salle à manger c'est en plaquage étoilé sotsas avec alpi et ça fait comme un motif d'arbre ... avec les rainures des arbres et tout, mais là, il est jaune, un peu passé, et la table, elle est grise. C'est un peu la seule couleur qu'on a dans la maison.
- Speaker #0
OK. Dans la chambre, qui dit enfant, toi, tu voulais faire quoi, petite ?
- Speaker #1
Moi, je pense que je ne me suis pas posée la question parce qu'on m'a tout de suite dit que quand j'étais en maternelle, donc c'était quand même très rapide, on m'a dit, ah, elle sera couturière. Alors, c'était le terme qu'on disait à l'époque. Parce que je dessinais tout le temps des bonnes femmes. Mais en vrai, je ne pense pas que j'avais spécialement envie de ça, d'ailleurs. C'est juste que moi, ce qui m'intéressait, c'était de travailler sur l'image. L'image de la femme, son évolution. Je passais mon temps à dessiner des bonnes femmes de 5 ans à 50 ans. Je m'arrête à 50 ans.
- Speaker #0
Tu as grandi dans quel genre d'environnement ?
- Speaker #1
Entre la campagne et la ville. Mon père à la campagne, ma mère à la ville.
- Speaker #0
Tu es très créative. je disais dans l'intro, audacieuse, est-ce que tu l'étais très jeune ? Où est-ce que ça s'apprend ? Où est-ce que c'est selon ton parcours de vie ? Comment tu le cultives ?
- Speaker #1
J'étais très timide, donc je ne pense pas qu'il y avait une sorte d'audace, mais je pense qu'elle est à l'intérieur de soi quand quelqu'un ou des personnes nous guident à peut-être l'assumer. Et moi, c'est arrivé à l'école. Quand je suis arrivée à l'école de mode, on va dire, j'ai Vraiment eu enfin l'impression que je pouvais être qui j'étais vraiment. Parce que c'est sûr qu'avant, c'est pas le cursus scolaire traditionnel qui t'incite à ça. Donc tu rentres dans une case jusqu'à sortir du bac où là, on te demande ce que tu veux faire. Mais qu'est-ce que tu peux... Enfin, c'est impossible pour moi. Je pense qu'à 18 ans, un jeune ne peut pas savoir vraiment ce qui... Ce qu'il peut faire plus tard.
- Speaker #0
Donc toi, comment tu as eu cette idée d'aller vers la mode ?
- Speaker #1
Comme finalement, j'étais... Oui, je pense que j'étais un peu bloquée par le système scolaire, ça ne me plaisait pas du tout. Et quand j'ai commencé à dire que je voulais être styliste, on me disait, il n'y a pas de débouchés, ça te passera, laisse tomber. Et en fait, tout s'est décoincé avec l'émission C'est mon choix, où elle faisait du relooking. Et moi, je faisais ça depuis que j'étais toute petite. J'envoquais toutes mes copines, ma grand-mère, tout le monde. J'aimais trop ça. Et encore une fois, on était sur l'image. Et quand c'était les débuts d'Internet et on a contacté une nana qui était reloqueuse, je crois que c'est ma mère qui avait envoyé un mail d'ailleurs, et elle avait dit, je conseille à votre fille de faire une école de stylisme. Et donc, c'est pour ça que j'y suis retournée dans ce que potentiellement on attendait de moi, en fait, de ce qu'on m'avait mis dans la tête depuis que j'étais toute petite. Et finalement, c'était un très bon choix. Je suis arrivée à l'école, j'étais au paradis quoi. Donc ça a duré trois ans, c'était génial.
- Speaker #0
Ok. Et alors après, peut-être que je peux le faire, le résumer très grossier de ton petit parcours. Comme ça, je ne t'embête pas avec ça. Si je résume très grossièrement et tu me dis s'il y a des petites coquilles. Donc après, tu as fait tes études en stylisme. Après, tu as lancé ta marque de mode, Amélie Pichard. Tu avais des boutiques. Donc tu as un goût qui est très sûr, qui était très suivi, qui est quand même... assez avant-gardiste. Et au fil du temps, ta marque s'est transformée en un genre de laboratoire. Tu as revu les matières premières. Tu as été l'une des premières à proposer, par exemple, du cuir vegan. Et tu as ficelé une éthique qui est très affirmée. Par exemple, tu fais vraiment la promotion des matériaux naturels. t'as eu Production qui est très maîtrisée, uniquement de la précommande, très peu de stock. Tu as fermé ta boutique pour vendre uniquement en ligne et maintenant de manière assez événementielle. Ça s'appelle désormais Pichard d'ailleurs. Bref, il y a beaucoup d'évolutions, de changements. Si tu avais, puisqu'on est toujours dans la chambre d'enfant, une baguette magique, qu'est-ce que tu changerais dans ton parcours, dans tes décisions ?
- Speaker #1
Je ne pense rien au final parce que je n'ai fait qu'apprendre en fait. En fait, tous les choix que j'ai faits n'étaient jamais des choix où je me disais que c'était ça qu'il fallait faire. C'était plutôt, j'ai plus envie de faire ça, donc maintenant je vais faire ça. Et c'était juste, je faisais que des choix où je suivais que mon instinct. Et donc forcément, qui ne m'aura pas ramené plein de choses, mais qui m'en aura apporté d'autres. Et du coup, je pense que je ne changerai pas parce que je trouve que c'était hyper intéressant, tous les choix que j'ai pu faire en fait. Donc tout ça a été très dur. L'entrepreneuriat, de toute façon, c'est extrêmement difficile quand on est tout seul. Après, je pense aussi quand on est à deux, c'est d'autres problèmes. Donc je pense qu'il n'y a pas de miracle. L'entrepreneuriat, c'est dur. Et c'est aussi la raison pour laquelle je n'ai plus envie d'être entrepreneur maintenant. mais voilà j'ai adoré en tout cas je pense ce que j'ai fait et en plus mes clientes qu'elles le soient ou non d'ailleurs parce que j'avais quand même beaucoup de personnes qui pouvaient me suivre, mais qui n'étaient pas clientes. Et c'était toujours un truc qui m'interrogeait. Je me disais, c'est fou quand même le nombre de filles qui peuvent m'arrêter dans la rue, me parler ou m'envoyer des messages, qui n'achètent pas de sac pour autant, mais à qui je parle. Et en fait, je pense que c'est ça. C'est que tout ce que j'ai pu raconter par rapport à le fait de vivre plus que travailler, par exemple, a touché vachement de gens. Et je pense que cette sorte de... transparence, vérité qui touche certaines personnes. Et c'est ça qui est aussi bien, c'est que ça peut en toucher certains et d'autres pas du tout. Et ça, c'est pas grave aussi.
- Speaker #0
Qu'est-ce que t'appelles vivre plus que travailler ?
- Speaker #1
Par exemple, il y a trois ans à peu près, j'ai eu un petit turnover dans ma petite équipe. Et en fait, je me suis dit que c'est le moment d'embaucher que des gens qui ne veulent plus vivre et travailler à Paris, des gens qui ne veulent plus vivre à plein temps, des gens qui veulent aussi travailler pour une entreprise dans lesquels ils sont complètement compatibles aussi, parce que c'est aussi rare, tu peux travailler pour des boîtes, mais en fait, tu détestes les valeurs de cette boîte, mais par contre, tu as ton chèque à la fin du mois, mais au bout d'un moment, c'est dur aussi. Et en fait, c'est l'offre d'emploi où j'ai reçu le plus de candidatures. Et c'était marrant parce que ça faisait quand même quelques temps que quand je recherchais des stagiaires, et c'était quand même assez rare, mais quand ça m'est arrivé, j'étais dépitée, vraiment des candidatures et tout. Et je m'étais dit, je ne sais pas, il y a... Il y a un problème. Je n'intéresse plus les bonnes personnes, je ne sais pas. Et en fait, non, je pense que je suis allée... Encore une fois, voilà, j'ai parlé sincèrement. Je me suis adressée sincèrement et les personnes m'ont répondu sincèrement. Et en fait, les candidatures que j'ai reçues, c'était des vraies lettres de motivation. C'est-à-dire que les filles, parce que c'était en majorité des filles, partageaient vraiment leur vie et pourquoi elles en étaient là aujourd'hui et pourquoi elles... Ce que j'avais pu proposer comme poste résonnait en elle.
- Speaker #0
Parce que tu proposais, c'est ça, un genre de mi-temps à distance ?
- Speaker #1
Oui, c'était trois jours par semaine à distance, parce que je ne crois pas au télétravail cinq jours par semaine. Il faut quand même avoir un équilibre physique dans la vie. Et oui, je voulais offrir le choix, parce que je croyais que c'était dur aussi aujourd'hui. Je pense qu'il y a plein de gens qui ont voulu, notamment après le Covid et tout, mais quitter Paris, faire des choix. plus alignées avec qui ils étaient et tout. Et oui, notamment quitter Paris pour tout ce que ça implique en termes de coût de vie, par exemple. Et au final, j'ai choisi des filles qui avaient déjà pris le risque. Parce que j'avais tellement de candidatures qu'il a fallu que je fasse un premier choix. Et voilà, il y a des filles qui avaient déjà fait le pas, qui s'étaient un peu risquées, mises en danger en gros, et qui avaient aussi des compétences dans le domaine que quand même je demandais, évidemment, pour aussi, moi, un peu m'appuyer sur elles. Mais voilà, c'était pas de plein temps. et plus du physique. Donc, il y en avait une qui allait s'installer à Arles, une qui voulait plus voyager. Donc, voilà. Et on se retrouvait une fois par mois chez l'une, chez les autres.
- Speaker #0
Et toi, tu travailles d'où ? De chez toi uniquement ? Ouais.
- Speaker #1
Après, en vrai, je viens quand même souvent à Paris maintenant. Je travaille des hôtels, du coup. Quand je vais à Paris, au final, je ne travaille pas. C'est que des rendez-vous. Mais les rendez-vous, c'est du travail. Oui, mais dans le sens où ce n'est pas là où je prends... produit, mais où j'ai besoin d'être posée. Avant, je passais ma vie à aller dans les hôtels pour sortir de chez moi parce que je me disais, il me faut un endroit neutre pour créer. Et j'aimais trop ce truc où t'es dans une chambre, y'a rien qui te règle. et ça, ça me faisait vachement du bien. Et finalement, maintenant, je me suis dit ça ce week-end, j'étais sans mari, sans enfant, pour justement bien travailler. Et je me suis dit, j'ai enfin trouvé mon endroit où je ne suis pas trop polluée par l'environnement, par le bazar, par les choses, et où je suis bien pour travailler.
- Speaker #0
Toi, ton modèle d'entreprise, de ce que je comprends, tu privilégies quand même l'humain, tu es très agile. et... la durabilité aussi. Est-ce que tu trouves que c'est un mindset qui est en train d'être mis en place ?
- Speaker #1
Tu te sens suivie ou toi qui es parfois un peu chef de file ? Je pense qu'il résonne, en tout cas. Ça, c'est sûr qu'il résonne et je m'en rends compte vachement parce que c'est un peu tout le temps que, quand je vois des gens qui quittent des grosses structures, surtout, me parlent de ça et espèrent, en tout cas, qu'il va se passer des choses dans le bon sens. Mais après, je ne sais pas. Est-ce qu'on est comme dans les années 70 à être des utopistes ? C'est pour ça que souvent, je... me qualifie comme ça, parce que j'ai en effet des visions, des envies et tout, et où je me dis, ce serait tellement dommage que le monde n'aille pas dans ce sens-là, mais en même temps, est-ce que le monde n'est pas déjà totalement corrompu par juste la pas du gain ? Donc je ne sais pas, mais en tout cas, maintenant, je pense que je suis plus aussi détendue. Je pense qu'avant, comme ma marque était vraiment le cœur de de... de ma façon de survivre aussi, financièrement, oui, c'était quelque chose qui me préoccupait au quotidien et qui pouvait me stresser, parce que j'avais besoin que les gens aient envie d'acheter mieux. Et donc, s'ils ne le faisaient pas, là, oui, ça me mettait face à la réalité de ce monde aussi. Et puis, ce n'est pas si simple, ce n'est pas comme si les gens avaient plein d'argent et faisaient n'importe quoi. Mais maintenant que j'ai déporté ça, et c'est pour ça qu'en octobre dernier, j'ai voulu déplacer. et j'ai pu... eu envie que Pichard soit le gâteau de ma vie, mais que ce soit la cerise sur le gâteau de ma vie, pour ne plus dépendre de l'acte d'achat d'autrui. Et ça, ça m'a libérée, en fait, parce qu'en fait, finalement, ça n'avait pas de sens par rapport, justement, à toutes mes valeurs que je pouvais avoir et que j'avais aussi envie de transmettre, que de finalement me dire, bah, oui, c'est pour ça que ça peut pas marcher comme plein d'autres marques marchent. C'est parce que moi, je mets pas au cœur de mon truc de pousser la clientèle à la consommation. Donc, dans ce sens-là, maintenant, je suis carrément libérée. C'est plus logique.
- Speaker #0
Et le gâteau de ta vie, alors, c'est quoi ?
- Speaker #1
Du coup, c'est Synthetik. C'est mon bureau de conseil. Comment définis-tu Synthetik ? C'est comme tu le disais tout à l'heure. Maintenant, je suis chercheuse. Finalement, c'est ce que j'ai toujours fait avec ma marque, puisque je me suis toujours entourée de talents. Et donc, trouver des gens, trouver des talents, que ce soit des créatifs ou même des gens qui font des choses avec leurs mains. et de trouver des idées. Et en fait, finalement, j'ai toujours été un peu une chef d'orchestre, et finalement, c'est ce que je fais avec Synthétique, mais je peux enfin tout faire. C'est-à-dire qu'avant, je voulais tout mettre dans Pichard. En effet, je voulais créer un hôtel Pichard, même si je n'avais pas spécialement envie de l'appeler Pichard, d'ailleurs. Mais je voulais créer des lieux, je voulais créer que ce soit des produits, des expériences, mais en fait, économiquement parlant, ce n'était pas du tout possible. Donc maintenant, je peux le faire pour les autres. Et c'est ça aussi, ça me correspond vachement mieux, vu que j'aime tout faire, j'ai toujours tout fait dans ma société. Maintenant, je sais tout ce que je ne veux plus faire, donc toute la partie administrative d'une entreprise, on va dire. Mais par contre, que ce soit une vision stratégique, créative, etc., c'est ça que j'ai envie de faire. Et pour les autres, d'avoir plusieurs clients dans le même mois, c'est ça que je me dis. Je me dis, est-ce que j'ai envie de garder ça aussi ? Je veux que ça reste un bureau et pas une agence, par exemple. Mais par contre, travailler d'autres personnes, qu'on soit des créatifs entre nous. mais je ne veux plus embaucher de gens, par exemple.
- Speaker #0
Quelle est la différence entre un bureau et une agence ?
- Speaker #1
C'est qu'il n'y a que moi qui suis en physique. Oui,
- Speaker #0
mais tout à l'heure, tu disais que tu n'étais plus entrepreneur, mais tu l'es toujours d'une certaine manière,
- Speaker #1
non ? Oui, alors je suis maison des artistes auto-entrepreneur, mais ce n'est pas pareil, même s'il y a quand même un truc qui est assez identique en termes de... de finance, de toujours se dire est-ce que j'aurai toujours des clients le mois prochain ? C'est ça où je me suis dit un jour, je me suis dit en vrai, ma vie n'a pas tellement changé financièrement parlant, en termes d'inquiétude on va dire, mais ça reste quand même une autre une inquiétude qui ne me concerne plus que moi. Là où quand c'est ta société dans laquelle tu as ton nom, si du jour au lendemain elle part au tribunal, tu perds ton nom, c'est quand même la catastrophe. Et quand tu as des employés, J'ai commencé à mettre une grosse pression la première fois où j'ai eu deux employés. J'avais vraiment l'impression que je devais nourrir la famille. Et donc, tous les matins, je regardais les ventes. Ce n'était pas du tout naturel chez moi.
- Speaker #0
Et tu ne t'es jamais dit que tu pouvais aller dans une... Société, être salariée, si ça te stresse ?
- Speaker #1
J'y ai pas mal pensé ces derniers temps, justement dans toutes mes réflexions, et je me suis dit, ça peut arriver d'aller un jour passer deux, trois ans pour faire quelque chose. Je ne suis pas complètement fermée, parce que j'aime bien aussi quand même le fait d'être aussi focus sur une problématique comme j'ai pu faire pour ma marque. Donc c'est complètement ouvert. Après, je me suis dit, il faudrait que cette mission du coup plus salariale... soit assez loin quand même, pour qu'il y ait une sorte d'exotisme, tu vois.
- Speaker #0
Alors, on va quitter la chambre, on éteint la lumière. Est-ce que tu as peur du noir ? Ou de quoi tu as peur ?
- Speaker #1
Non, alors avant, je n'avais pas peur, mais maintenant que j'ai un enfant, j'ai trop peur. Ça, ça a changé. Tu penses à tellement de choses horribles tout le temps, une fois que tu as un enfant. Mais avant, non, je n'avais pas trop peur.
- Speaker #0
Non, tu n'as pas peur. On arrive dans le salon. Il est comment ton salon ? C'est quel genre de thème ? Quel genre de déco ?
- Speaker #1
Alors, par exemple, je n'ai pas vraiment de table basse. C'est un grand sujet parce qu'au début, j'étais sûre qu'il me fallait une table basse. Et en fait, non, j'ai une sorte de tabouret en faux béton, un tabouret à l'origine qui est tout petit. Et en fait, je préfère l'idée qu'après, il n'y a que des sortes de tabourets. Et puis quand tu t'assoies, tu as chacun son tabouret. Tu n'as pas besoin de te pencher tout le temps pour aller chercher ta cacahuète. Et sinon, c'est un canapé que j'ai. Depuis toujours, il est posé sous une grande fenêtre, qui est un châssis fixe qui fait 1,80 m de long, très long. Et là, c'est comme un énorme tableau qu'on voit tout le temps. Et j'ai un matelas par terre que j'avais récupéré de ma boutique, puisque dans ma boutique, à l'origine, il y avait un lit. Et un jour, on a enlevé le lit, et donc ce petit matelas en mousse... recouvert de fausses fourrures que Mario Maylander avait dessinées avec ses petits coussins en triangulaire. Je les ai ramenés chez moi et ils sont posés par terre devant le poêle. Les gens font des siestes incroyables.
- Speaker #0
Et au mur, il y a quoi ?
- Speaker #1
Il n'y a rien. Je ne veux rien mettre au mur parce que je pars du principe que toutes mes ouvertures de mes fenêtres vers l'extérieur sont mes tableaux. C'est des tableaux vivants du coup.
- Speaker #0
T'achètes souvent de la déco ?
- Speaker #1
Depuis que je suis là, j'ai beaucoup passé de temps sur internet à diguer, chercher dans le père, j'ai quand même pas mal de brocantes et tout, mais comme je suis aussi plus maintenant design que broc, c'est un peu dur. Mais ça m'arrive quand même. Et puis surtout, j'aime bien faire des bonnes affaires. Donc ça, c'est un truc aussi qui est important. Et en vrai, on est arrivés, on a un garage qui fait 60 mètres carrés. Il était... rempli à ras bord pendant trois ans. Donc je me disais, bon, il y a quand même... Déjà, avant que je rachète des trucs, il faut que je réussisse à vider ce garage. Donc j'achète, mais c'est très rare. On va dire, il faut que ce soit vraiment des choses que j'ai vraiment fantasmées. Et puis je n'aime pas avoir des choses non plus trop chères. Ça, c'est quelque chose qui me stresse aussi. Jamais je ne mettrais 1 000 euros dans une pièce, par exemple. Parce que d'une, moi, j'aime bien, je suis très changeante. Et j'aime bien que ma maison puisse être en mouvement, pouvoir plier un truc et le ranger, etc. Et je ne veux pas de pièces imposantes. Donc je veux que tout soit un peu modulable, empilable, etc. Donc j'ai quand même acheté un fauteuil de Jean Nouvel, qui était un peu cher mais qui n'était pas à 1000 quand même. Je rêvais qu'il l'avait fait pour un hôtel d'ailleurs, qui s'appelait le Saint-Jean, je crois, à... C'était peut-être pas Saint... Si, c'était ça, vers Bordeaux. Et là, j'ai appris qu'ils avaient tout refait l'hôtel. J'étais triste parce qu'il était parfaitement bloqué dans les années 80, début 90. Et c'est un petit fauteuil qui est à la scie toute ronde, le dossier tout rond, avec des pieds en métal hyper simples, mais il est rond et sobre en même temps.
- Speaker #0
Il y a des marques que tu aimes bien, que tu pourrais nous citer ? Des marques, des boutiques dans lesquelles tu rentres et tu sais que ça va te plaire, que c'est ton style ?
- Speaker #1
Non, avant, j'adorais Habitat. Mais bon, du coup, ça n'existe plus. Mais c'est vrai que j'étais très Habitat et très Habitat Vintage, du coup. Je pense que j'ai encore pas mal de trucs Habitat Vintage. Mais après, aujourd'hui, en boutique, vu que je suis dans ce truc aussi, en termes de prix raisonnable, forcément, tu te fermes quand même pas mal de portes. Parce qu'après, tout ce qui pourrait me plaire serait très cher. Et en même temps, par exemple, Frama, je me dirais, ah, c'est magnifique. Et en même temps, je me dirais, ah, je suis trop bobo si j'achète chez eux. Donc, du coup... Je m'en empêcherai, en fait, d'aller dépenser autant d'argent. Et donc, non, je vais plutôt aller vers des marques qui me touchent, quoi, ou des designers qui me touchent, comme Marion Mailander, puisque tout ce qu'elle fait, j'adore. Il y a Maison Intègre aussi, qui fabrique des pièces comme ça en métal à Ouagadougou. qui sont incroyables. Je vais chercher plus des histoires et puis des choses qui vont comme ça me toucher. Et c'est plus là où je pourrais en effet me dire, bon, allez, on se fait plaisir et je sais que ce sera une pièce que je garderai toujours ou au pire, que je pourrais revendre.
- Speaker #0
Je demande souvent aux invités ce qui est pour eux le mauvais goût. Mais alors toi, je sens que ta réponse va être un petit peu différente.
- Speaker #1
Non, c'est marrant parce qu'en effet, on m'a souvent mis cette... Enfin, ce n'est pas une étiquette, mais on s'amusait de ça parce que par rapport en tout cas aux accessoires que je pouvais dessiner. Vu que je faisais des chaussures en fourrure ou ce genre de choses, il y avait quand même un côté un peu fort et tout. Et donc, je disais ça aussi, qu'il n'y a pas de bon goût, mauvais goût. Et puis, il y avait cette collab avec Pamela Anderson, où forcément, quand même, elle avait une image très bariolée à l'époque. On m'a mis un peu ce truc-là, mais en vrai... Et puis, je pense qu'il y a l'humour aussi. Mais par contre, en termes d'écho, j'avoue, non, je ne suis pas du tout dans le... Le mauvais goût, je suis assez intolérante.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu trouves qui est de mauvais goût ?
- Speaker #1
J'ai l'impression que tout est de mauvais goût. C'est un peu plus ça. Dans la déco, c'est marrant parce que c'est très différent de la mode. La mode, je trouve que tu peux faire vraiment ce que tu veux. Parce que peut-être ça appartient, c'est très personnel, c'est quelqu'un qui porte. Et je me dis, si il sent bien là-dedans, tant mieux en fait. Donc du coup, je suis très tolérante. sur les habits. Mais alors, sur la décoration, j'ai toujours un avis. Et en règle générale, c'est aussi la raison pour laquelle je passe des heures et des heures quand je viens à Paris à chercher un hôtel, parce que tout me pique les yeux. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Et donc, oui. Non, non, moi, je suis plutôt pour la sobriété maximum. Et puis, on vit aussi maintenant dans un pays où tous les petits hôtels de campagne se sont... Plastifié, j'ai envie de dire, ou avec trop de papier peint pas beau, ou alors avec des chaises en plastique verre-pomme. Tous les fronts de plage, c'est la même chose. Tout est en plastique. Je suis devenue très intolérante au plastique.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu trouves moche, dis-moi, en déco, dans un salon ? Tu arrives chez des amis, tu te dis, ça, vraiment,
- Speaker #1
j'aime pas. Chez des amis, en règle générale, j'ai de la chance. Ils sont plutôt dans... Voilà, ça va. Franchement, ça va. Je serais tolérante s'ils sont très brocantes. Ce n'est pas mon style. Mais bon, du coup, ce n'est pas grave. Ce sera leur style à eux. Mais oui, le côté très plastique, le papier peint, couleur sur les murs. Oui, j'ai trop de mal.
- Speaker #0
Tu n'aimes pas. Quel regard tu as sur le monde de la déco, du design ? Toi qui n'es pas encore au cœur de ça.
- Speaker #1
Moi, je vois qu'il y a... Plein de choses incroyables. En tout cas, moi, je regarde beaucoup les jeunes. Après, il y a forcément des vieux de la vieille que j'aime bien, ou des femmes qui ont fait des choses incroyables, etc. Mais en tout cas, là, de tout ce que j'ai pu recevoir, on va en parler après pour mes objets, oui, pour le coup, je suis plutôt très rassurée.
- Speaker #0
T'es rassurée de quoi ?
- Speaker #1
Parce qu'aujourd'hui, il y a quand même aussi beaucoup, c'est comme dans la mode, beaucoup de marques qui font. pas du tout les choses bien, qui s'en fichent complètement des matériaux qu'ils utilisent, etc. Et c'est comme dans la mode. Et les jeunes dans la mode, en effet, eux, se disent pas on va lancer une marque qui n'est pas un minimum sustainable ou qui fait pas un minimum bien les choses. Et là, dans tout ce que la jeune génération, en tout cas, ils ont tous une approche hyper intelligente. Hyper clairvoyante aussi, je trouve, sur le monde qui les entoure. Un peu dans ce truc, voilà, comment faire le minimum possible. Parce qu'en fait, c'était aussi moi ma question. Quand tu es une marque, en vrai, même si tu te dis être une marque éthique ou je ne sais pas quoi, tu mets quand même au monde des produits, en fait. Donc, si tu veux être totalement éthique, ferme boutique, c'est mieux.
- Speaker #0
Est-ce que l'hospitality, c'est un thème aussi, je crois, l'hospitalité, donc tout ce qui est autour de l'accueil, l'hôtellerie, l'hébergement, voilà.
- Speaker #1
c'est un thème qui te plaît bien aussi je crois moi en fait j'ai beaucoup du coup dans cette obsession un peu pour c'est plus l'expérience mais en fait je pense que comme je me disais pas matérialiste et je pense que je le suis pas mais du coup c'était hyper bizarre t'es pas matérialiste t'as une marque de chaussures et sacs et donc t'es obligée que les femmes achètent tes chaussures pour vivre Merci. Un peu bizarre. Et en fait, je me dis, moi, ce que je rêverais de vendre aux gens, c'est plutôt une expérience, c'est un souvenir, c'est une sensation, et pas acheter un produit trop cher, en fait. Et donc, ça m'est venu très vite. C'était à peu près en 2019 où j'ai voulu... acheter un hôtel. Et puis bon, c'était pas de toute façon du tout le moyen dans ma vie professionnelle à ce moment-là déjà. Et après, ça m'est revenu il y a quelques années aussi de monter des hôtels. Et en fait, j'ai réalisé que je n'avais pas envie de les monter moi. Mais ça, c'est un truc que je n'avais pas encore... J'avais pas mis le doigt dessus. Et il y a trois ans, j'ai fait mais en fait, pas du tout. J'ai envie de faire des hôtels, mais je veux pas que ce soit les miens. Parce que je n'ai pas envie du tout d'être dans... dans une nouvelle aventure entrepreneuriale. Mais oui, créer de l'expérience.
- Speaker #0
Tu crois que tu aurais un hôtel un jour ? Ou pas forcément ?
- Speaker #1
J'espère qu'un jour, je pourrais accompagner des groupes hôteliers, etc.
- Speaker #0
On va passer à ton bureau. Tu nous as fait un petit laïus dessus tout à l'heure. Tu as un coin bureau dans ta chambre, c'est ça ? Oui. Qui est très minimaliste.
- Speaker #1
C'est juste une petite planche toute blanche. Je lui ai fait quand même un petit angle. Je ne voulais pas avoir un rectangle. Je n'aurais pas sa Feng Shui dans la pièce. Et du coup, j'ai juste coupé, on a raboté dans l'angle, on a coupé une ligne droite. Parce que je n'aime pas les arrondis non plus. Et autour de ça, j'ai mis un petit... Comment on appelle ça ? Un linge blanc un peu avec de la dentelle vintage. Qui pinait comme ça tout autour. Pour cacher... Le pied qui est finalement un tiroir à roulettes dans lequel je mets mes crayons. Dans le deuxième tiroir, les trucs à régler administratifs. Et après, troisième tiroir, un album photo pour ma fille qui ferait que je fasse ce que j'ai jamais le temps de faire. Enfin, ce genre de choses. Et après, j'ai juste pris un bout de lin blanc que j'ai fait surjeter et j'en ai accroché deux. Comme ça, dans un renfoncement, pour pas qu'on voit jamais, du coup, tout mon bazar, mes classeurs de factures ou ce genre de choses. Enfin, le côté très émissaire. Et il y a l'imprimante qui est cachée là. Voilà. Donc, tout est caché. Je veux plus voir de bureau dans ma vie.
- Speaker #0
Alors, dis-nous, sur quoi tu as travaillé pour Maisons et Objets ?
- Speaker #1
Donc, Maisons et Objets m'ont appelée pour faire la DA. Ils disent la DA de... Oui,
- Speaker #0
qu'est-ce que la DA ?
- Speaker #1
Voilà, qu'est-ce que ça veut dire ? Parce que c'est sûr que c'est... J'ai pas fait la DA de Maisons et Objets. Et du tout, en général, ce que j'ai fait, c'est l'affiche, l'ADA de l'affiche, qui du coup signe un peu, pour eux, un renouveau, puisque maintenant, ils veulent que chaque mois de septembre, ils aient un curateur qui vienne et qui soit un peu leur tête d'affiche et qui va du coup signer l'affiche. En plus de cette affiche, le curateur doit curater un espace. Donc là, en l'occurrence, c'est un espace de 150 mètres carrés où donc, du coup, je dois sélectionner la majorité des exposants. après Après, j'ai une partie design week. Et ensuite, j'avais quand même le droit à un pourcentage qui soit des personnes que j'aime pour pouvoir bien raconter ce que j'avais envie de raconter. Et cette maison, du coup, c'est une maison. Et ça remplace en fait l'espace tendance. Je pense, de tous les salons, de toutes sortes qui existent. D'ailleurs, il y a toujours cet espace tendance, cet endroit que tu vas au début pour prendre un peu comme ça ton inspiration. Et ça remplace ça. Mais ce n'est pas du tout tendance, puisque c'est très personnel. Mais ça vient mettre en lumière certains exposants et ma vision de ce que doit être une maison. Et donc, c'est pour ça qu'on a choisi de faire une maison.
- Speaker #0
D'accord. Est-ce qu'il y a des messages que tu as envie de faire passer ?
- Speaker #1
Il y a beaucoup de messages. Déjà, c'est une maison qui n'est pas terminée. Moi, ce qui m'intéresse, c'est cette notion-là. Pourquoi est-ce qu'on doit finir une maison ? Pourquoi on doit... terminer la déco, pourquoi on doit avoir acheté toutes les lampes parfaites qu'on s'imagine avec les bonnes tasses, les bons couverts, etc. Je pense qu'on est inondé de maisons parfaites, que ce soit dans AD, toutes ces vidéos avec les stars qui trouvent leur intérieur qui sont à tomber, qui sont figées, qui sont parfaites. On vit dans un monde comme ça, où on ne te montre que de la perfection. Donc on faisait ça avec, on le voit à travers les filtres. soi-même, mais maintenant on le voit beaucoup pour les intérieurs aussi. Et pour moi, c'est bizarre, puisque un être humain est en perpétuel mouvement, changement, et pourquoi est-ce qu'il devrait avoir une maison figée ? Et moi-même, j'ai vécu 15 ans dans le même appartement à Bastille, et mon appartement a connu 30 vies, parce que tous les 6 mois, je changeais tout. Donc voilà, je viens questionner ce truc-là. Donc la maison, elle a un côté comme ça pas fini, dans sa construction. dans sa curation, dans les objets que j'ai choisis. Il y a beaucoup d'objets qui ne sont pas terminés, ou des objets qui te donnent l'impression qu'ils ne sont pas terminés, mais qui sont terminés. Des objets qui te permettent aussi de voir la main, parce que je trouve que dans le côté pas terminé... Il y a le côté en construction et tu vois du coup comment est fabriqué quelque chose. Les gens sont de plus en plus sensibles aussi à ça, je pense, de voir la main, de comprendre. Et voilà, et du coup, tout ça est un peu... Tout ça dans l'idée aussi qu'aujourd'hui, ta maison, c'est un peu ton nouvel habit. Et moi, je l'ai vachement ressenti quand je suis partie vivre à la campagne. La perception que les gens ont de toi, elle change complètement suivant là où tu vis, suivant ton environnement. Et donc, il y a plein de choses. Et donc, quand on rentre dans cette maison, on rentre par la chambre. Donc, d'ailleurs, chez moi, c'est un peu la même chose. C'est quand même l'entrée, mais c'est tout de suite la chambre. Et là, on rentre tout de suite par la chambre où on est accueilli par moi. Donc, je n'en dis pas plus, mais virtuellement. Et donc, tu es dans ma chambre bureau. Et ensuite, tu arrives dans la salle de bain. Pareil, comme s'il y a un trône qui est posé en plein milieu, comme si ce n'était pas fini. Mais c'est voulu qu'il soit là. enfin il y a et il y a plein de surprises. Et ensuite, tu es dans la cuisine, c'est à la manger. C'est pareil, il n'y a pas la gazinière, etc., etc. Parce qu'en fait, aujourd'hui, tu te rends compte, surtout, on a beaucoup d'acteurs qui te font des recettes. Aujourd'hui, ils ne sont pas dans une cuisine parfaite. Ils prennent leurs petits grilles qu'ils mettent sur une table au milieu simple. Et en fait, tu te rends compte que tu peux cuisiner de plein de façons. Donc, ça vient aussi un peu questionner ça. Est-ce qu'une cuisine doit vraiment ressembler à une cuisine ? Et ensuite, ça se termine par le salon. Et parce que l'affiche... Je n'en ai pas encore trop parlé, mais sur l'affiche, il y a une théière en forme de maison. Puisque je voulais faire un peu un clin d'œil aux côtés maison et objet, donc je cherchais un objet qui ressemble à une maison. Et donc j'étais tombée sur cette théière en forme de maison de la céramiste Blumen. J'ai été tombée là-dessus à la fête d'anticipation. Et quand j'ai voulu faire l'affiche, j'ai voulu prendre en photo sa théière. Et elle ne l'avait plus, parce que c'était un modèle unique. et c'était là que je lui ai proposé qu'on fasse retravailler Une intelligence artificielle, sa théière, que ça fasse une sorte de cadavre exquis et qu'elle puisse ensuite la réaliser pour le mois de septembre. Et donc cette théière se retrouvera au salon et la fille je disais, Amélie Pichard vous invite à passer au salon. Du coup je vous invite à passer au salon, oui mais j'ai mis aussi au salon, dans mon salon. Et où on trouvera du coup la théière et comme un peu la cerise sur le gâteau. Et elle sera vendue aux enchères du coup pour Blumen pendant la durée du salon.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu penses, toi, de l'IA ? Je fais une petite parenthèse, comme tu l'as évoquée.
- Speaker #1
Je pense que de toute façon, c'est un peu comme tout dans la vie. Aujourd'hui, il y a des démons partout, dans toute vie moderne. On le voit de toute façon déjà avec les téléphones, etc. Tout est dangereux en soi. Donc l'IA, je ne sais pas. En tout cas, je sais qu'elle est pratique pour des choses. Est-ce qu'elle remplacera totalement qui on est ? J'espère pas. Mais après... Toi,
- Speaker #0
tu l'utilises ?
- Speaker #1
Moi, je l'utilise, ça m'arrive, ouais, carrément.
- Speaker #0
Pour faire quoi, par exemple ?
- Speaker #1
Par exemple, un truc que j'adore faire avec Lia, c'est faire des récaps de réunion. Je vais sortir de deux heures de rendez-vous et en fait, je vais lui raconter ma vie, je vais lui raconter tout ce qu'on s'est dit et après, elle va me faire le récap. Et ça, du coup, c'est ma secrétaire, en fait, on va dire. Donc, je travaille plus là-dessus. Parce qu'après, dès que je lui demande de m'écrire des textes, ils ne sont pas possibles. mais c'est genre horrible, elle me met toujours les mêmes mots. Le manifeste de je ne sais pas quoi. Donc les textes, non. Et après, si par exemple, pour illustrer un dossier, je lui demande de faire des images parce que il y a plein de clients qui ont besoin de voir. Et je me dis, mais comment ils faisaient avant ? Parce qu'en fait, les gens ne pouvaient pas non plus s'amuser à faire des 3D de tout, en fait. Moi, ça m'est déjà arrivé de faire des croquis pour des clients parce qu'ils ne comprenaient pas une campagne que je voulais leur vendre. Et j'ai dû tout dessiner. Parce que je n'utilisais pas l'IA à ce moment-là. Donc là, peut-être que je l'aurais utilisée du coup. Et là, du coup, on l'a utilisée pour l'affiche. Et ce n'était pas gratosité, c'était vraiment d'aller aussi questionner ce rapport. Au début, Blumen n'allait pas du tout pour l'IA. Et du coup, c'était aussi marrant de voir un peu comment les deux allaient pouvoir travailler ensemble, disons. Et qu'est-ce que l'IA allait sortir quand on allait lui envoyer la photo de la théâtre qu'elle avait faite. Et puis, au final, elle se rend compte que l'IA ne fait... Rien, puisque c'est toi qui lui demandes tout ce que tu veux qu'elle fasse. Et donc, oui, il faut savoir s'en servir. Il ne faut pas non plus donner sa vie pour l'IA.
- Speaker #0
Oui, tu es en attente. Toi, qui as fait une grosse curation dans le monde de la déco, est-ce que ça va peut-être te donner envie de switcher, de passer de la mode à la déco ? Ou tu vas concilier les deux ? Comment tu imagines ?
- Speaker #1
Très clairement, je suis sortie de la mode déjà. Ça fait longtemps, je pense. Oui,
- Speaker #0
voilà. Pour toi, tu es sortie de la mode.
- Speaker #1
Oui, totalement. Il y a déjà plusieurs années où quand j'ai commencé à faire des collabs plus autour de l'artisanat, d'objets, que ce soit de la céramique... Plein de choses, même quand j'ai fait une galette des rois avec la chef Zélica de Carodiario et avec Emma Bruchy, où elle m'avait fait les couronnes en paille et où on avait fait faire les fèves par Gigi Van Panner, qui sont trop drôles, c'est que des petites fèves un peu débiles, on n'avait caché que des fèves un peu uniques et les gens étaient tombés sur une dent à la place d'une fève ou un mégot écrasé ou ce genre de choses. Oui, en fait, moi, je pense que ça fait très longtemps que je n'ai plus envie de faire de la mode. Après, pour moi, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai quand même des clients qui y sont. Ça ne me gêne pas. Il y a quand même toujours un truc qui me plaît là-dedans, mais je ne le voulais plus pour moi, en tout cas. Mais clairement, oui, aujourd'hui, je suis plus dans le côté... En fait, ce que j'aime avec les clients que j'ai qui sont dans la mode, c'est qu'on va quand même être très autour du produit. On va dire que ce que je n'aime pas, c'est juste faire de la mode pour de la mode. Ça ne m'intéresserait pas du tout travailler pour une marque qui fait des défilés, par exemple. et qui veut juste faire des jolis défilés. Je ne suis pas styliste dans ce truc-là. Moi, ce que j'aime, c'est si j'accompagne des marques, ça va être comment on va trouver les meilleurs artisans avec qui ils vont travailler, comment on va mettre en avant le travail qu'ils font. Il faut qu'il y ait quand même du fond, quoi.
- Speaker #0
À quel moment de ta vie tu as le plus travaillé ?
- Speaker #1
Je pense que depuis toujours, je travaille trop. Même quand j'ai cru que j'arrêtais un peu, non, puisque du coup, j'étais tout le temps en réflexion, en fait. qu'est-ce que je vais faire, si j'arrête, etc. Et donc, du coup, ça nécessite encore plus de travail. Donc, je pense que c'est toujours. Aujourd'hui, je travaille énormément le soir. Depuis que je suis maman, mon agenda s'est tellement réduit que du coup, maintenant, j'ai l'impression de courir après le temps. Donc, j'ai l'impression aujourd'hui de travailler encore plus qu'avant. Mais au final, j'ai quand même toujours travaillé. Mais c'est ça qui est drôle aussi, c'est que je dis toujours qu'il faut vivre plus que travailler. Mais je pense que... Comme c'est un métier de passion vu que c'est créatif ce que je fais, c'est aussi pour ça que je voulais plus être entrepreneuse, que je voulais plus être polluée par que la partie stressante de l'entrepreneuriat. Mais finalement, oui, s'il faut travailler tous les soirs de mon lit pour faire un truc créatif, ça me va aussi.
- Speaker #0
Pour toi, c'est du travail ?
- Speaker #1
C'est du travail, mais complètement.
- Speaker #0
Comme tu dis que t'es vraiment créative.
- Speaker #1
Mais qui me plaît, voilà. Donc je rechigne pas, j'ai pas la boule au ventre et je suis toujours contente.
- Speaker #0
On va passer à la cuisine. Est-ce que t'aimes cuisiner ?
- Speaker #1
Du tout.
- Speaker #0
Du tout,
- Speaker #1
voilà. Non, alors j'aime beaucoup qu'on cuisine pour moi. J'aime beaucoup dire que c'est pas bon, alors que c'est pas moi qui ai cuisiné. Ça c'est mon mari, le pauvre. Mais non, alors c'est drôle, j'ai l'impression que je commence à retrouver la foi en ce moment. Je reprends plus les rênes de la cuisine. mais... Peut-être parce que je me suis libérée de soucis aussi. Et que c'était trop, j'avais trop de choses à penser à recuisiner. Déjà que je cuisine pour ma fille, je n'avais pas le temps de cuisiner pour moi. Donc la seule chose que je fais, c'est des crêpes.
- Speaker #0
Et est-ce que tu aimes recevoir ?
- Speaker #1
J'adore recevoir, mais surtout pas que je cuisine.
- Speaker #0
Ta cuisine, elle ressemble à quoi ? Tu disais tout est ouvert chez toi.
- Speaker #1
C'est une sorte de U, la cuisine. Avec un évier qui est face à, encore une fois, une énorme fenêtre. qui fait du bon. presque 3 mètres de haut, qui est vue sur la forêt. Et dans ma cuisine, il n'y a pas de frigo. Il n'y a qu'un mini-frigo-vitrine qui est encastré. Ça, c'est le truc qui surprend toujours les gens. Ils font, mais c'est trop pas con. C'est vrai que c'est tellement moche, un frigo. Ça prend toute la place, surtout dans une cuisine ouverte. Et en fait, nous, on a... Donc, cette pièce est très ouverte. Et il y a une autre... Enfin, il y a plusieurs baies vitrées. Et il y a une baie vitrée qui donne, sur la façade nord, qui est une sorte de terrasse On a mis un rocking chair, par exemple, un peu à l'américaine, qui donne sur le potager. Et là, du coup, sur cette terrasse, on a mis les frigos et les congélos. Donc, on a un frigo et un congélo, d'ailleurs. Et on met le tri ici pour le verre, le papier. Donc, tous les trucs moches, ils sont cachés. Et surtout qu'en plus, je n'avais jamais eu de congé à la Paris. Mais maintenant que j'habitais la campagne, je passais mon temps à faire les courses. J'avais pas cette habitude de faire le plein. Et donc, maintenant que j'ai un congé, je peux... Tout congeler, ce que je veux. J'apprends ça aussi, c'est assez drôle. Ou même les fruits, là, on va avoir plein de mûres. On se dit, on va pouvoir s'en garder pour l'hiver. Donc l'hiver, quand même, vu qu'on ne mange que de saison et que local, au bout d'un moment, l'hiver est très long, quand même.
- Speaker #0
Est-ce que tu... Donc, tu n'aimes pas trop recevoir, mais est-ce que tu...
- Speaker #1
Si j'aime recevoir, mais pas cuisine. Non, alors attends,
- Speaker #0
je mélange tout. Tu n'as pas ta table basse, mais alors, quand tu reçois, tu fais une jolie table ou comment ça se passe ?
- Speaker #1
Oui, alors c'est ça qui est marrant, c'est qu'avant, quand j'étais à Paris, je recevais beaucoup et je recevais que... au salon et on passait, j'étais la pro de l'apéro-dînatoire justement vu que je n'avais pas cuisiné et et on était avachis au salon, les gens adoraient venir chez moi et tout, il avait des bonnes vibes cet appart et maintenant On a fait cette table qui fait 3 mètres de long, qui est au centre, etc. On est tout le temps à table. Les gens ne vont jamais au salon et des fois ils le disent quand ils se posent sur le canapé et qu'ils le trouvent archi confortable. Ils font mais on va jamais ici chez nous. Mais souvent parce que les enfants vont là en fait. Ils vont sur le matelas parce que c'est un peu le terrain de jeu aussi des enfants. Et puis nous on est là sur la grande table.
- Speaker #0
Donc tu reçois différemment, tu dirais que... Est-ce que tu reçois le même genre de personnes ? Qu'est-ce qui a évolué justement dans la manière de recevoir maintenant que tu es à la campagne ?
- Speaker #1
En effet, avant, je recevais quand même... C'était très mélangé boulot. Je recevais pas mal quand même de personnalités ou de gens... Maintenant, c'est plus vraiment des potes ou des gens peut-être qui étaient plus boulot, mais où on a des grosses affinités quand même.
- Speaker #0
si tu fais un si tu faisais un dîner avec 6 personnalités qu'elles soient décédées ou encore en vie, qu'elles soient connues ou pas qui serait-elle ?
- Speaker #1
hum alors bah déjà j'aimerais bien que Pamela revienne on en a pas parlé mais tu as travaillé avec Pamela Anderson et donc je me disais ouais j'aimerais bien Pamela Anderson parce que bah quand même on a quand même ce truc où on est quand même très souvent très connectée de toute façon depuis toujours et donc bon bah non elle habite dans la nature elle ne se maquille plus et donc j'aimerais bien qu'elle vienne dans ma nature et puis qu'elle est très drôle donc j'ai quand même envie d'inviter que des personnalités fortes et un peu drôles donc Pamela clairement après je m'étais dit Fran Lebovitz puisque du coup c'est une personnalité que je trouve incroyable et je me dis c'est bien aussi d'avoir une intellectuelle avec nous et qui a pas la langue dans sa poche et donc j'adorais il y a que des américaines tu vas voir Ensuite, Whoopi Goldberg, puisque c'était un peu ma star quand j'étais gamine. J'ai regardé je ne sais pas combien de fois tous ses films, que ce soit Ghost ou Jumping Jack Flag, j'adorais. Et pareil, c'est une militante. En gros, je ne prends que des femmes qui sont des militantes, tant qu'à faire pour ce dîner. Ensuite, Charlotte Perriand, parce que j'ai pris aussi que des... Je pense qu'à inviter que des personnes qui tournaient Nature, c'est marrant. C'est ça qui est le... Le truc qui me vient, mais bon, je suis un peu loin, qui était quand même très tournée vers la nature, évidemment, pour la déco et tout, mais je pense qu'il y aurait plein de choses à se dire sur la façon de vivre et tout dans la nature. Dolly Parton. Parce que ma fille, ça c'est de ma faute, elle est fan maintenant de Dolly Parton à 3 ans. Mais voilà. Et ma fille s'appelle June, et c'était par rapport à June Carter, la femme de Tommy Cash. Et en fait, je m'étais dit, je veux que ma fille soit une chanteuse au country. Et du coup, maintenant qu'elle adore Dolly Parton, je suis trop contente. Je me dis peut-être qu'elle va finir chanteuse de contes. Donc, de l'hypertonne. Et après, je me suis dit, Georgia au kiff. Parce que j'étais allée au Nouveau-Mexique, sur ces terres. Bon, tout ce qu'elle a fait, encore une fois, dans l'environnement dans lequel elle a vécu. Vraiment, c'est tellement inspirant. Donc, j'aimerais bien qu'elle me raconte plus. Et voilà. Et après, j'aimerais bien qu'une copine à moi qui s'appelle Marie-Lou, ma copine Marie-Lou, vienne parce que c'est quand même cool de partager.
- Speaker #0
Avec une copine. Voilà. Sympa, on va passer à la salle de bain est-ce que tu passes du temps dans la salle de bain ?
- Speaker #1
Je me disais ça c'était hier justement quand j'avais pas ma fille à la maison et je me suis dit c'est fou ce que ta matinée est tellement différente une fois que t'as des enfants là quand tu es sans enfant tu peux vraiment tellement penser à toi, à bien réveiller ton corps le matin, à bien aller faire tes trucs moi mon truc en ce moment c'est de faire du brossage de corps pour sur... Drainée, et puis la théorie, tout ça, là, après un peu cher, après l'accouchement. Et donc, du coup, je me dis, je ne prends pas assez de temps de squatter ma salle de bain, alors que j'adore, j'en ai deux, j'en ai une où il y a une baignoire. C'est vraiment mon truc où j'ai mes bougies, j'ai mis un miroir au pied de la baignoire, parce qu'on ne pouvait pas la mettre dans le sens que c'est une miroir que j'avais acheté sur le bon coin, et qu'il fallait qu'elle soit dans ce sens-là. Mais du coup, je trouvais ça frustrant de ne pas voir la forêt. Je me disais que quand même, j'ai une baignoire, si je ne vois pas la nature. et donc j'ai mis un miroir au pied pour voir la glace derrière, comme Dali avait fait dans sa maison avec la casse, et c'était une bonne inspiration ça, où il s'était mis à un endroit où il avait un miroir pour voir la mer, ou le coucher de soleil et après j'ai une douche que j'aime trop, où ma passion c'est d'ouvrir ma fenêtre quand je me douche parce que là je me douche vue sur la nature ouais,
- Speaker #0
donc j'allais dire douche ou baignoire les deux question à 500 000 est-ce que t'impesses personne ?
- Speaker #1
oui mais ça c'est à cause de mon mec c'était le sien, et du coup on l'a gardé Ouais.
- Speaker #0
t'as un style qui est très assumé quelle est ta vision de la féminité ?
- Speaker #1
je pense que j'ai été remplie de clichés parce que moi ma vision de la féminité c'était Pamela Anderson quand j'avais 9 ans Donc je me suis complètement bouffée que de la bimbo quand j'étais gamine. Et il n'y avait que ça qui m'intéressait. Et il n'y avait que les grosses poitrines qui m'intéressaient. Je voulais avoir une grosse poitrine parce que je me disais si je n'avais pas une grosse poitrine, je ne serais pas une femme sexy. Et à l'âge de 14 ans, je me suis décolorée les cheveux en blonde. Donc oui, j'ai vraiment tout un énorme stéréotype pour moi de la féminité. Et au final, j'ai pris le pas complètement inverse. C'est-à-dire que je ne me suis pas fait faire les seins. Je ne me maquille pas quasiment. Et maintenant, d'ailleurs, j'arrête de me teindre les cheveux. Avant, j'étais née en roue tout le temps. Donc, je pense qu'en fait, c'est juste... Je ne sais pas, je n'ai rien à dire. Un truc à la con. Se sentir bien. Voilà.
- Speaker #0
Oui, ce n'est pas un sujet en soi. Si tu te regardes dans le miroir, tu te vois où dans 15 ans ?
- Speaker #1
Eh bien, j'aurais tendance à vouloir le savoir. Parce que j'adore faire tous les ans mon thème astral pour savoir, voilà, ça c'est un peu ma passion. Par exemple, cette année, je n'ai pas voulu le faire. Et je crois que je commence un peu à me détacher de tout ça. Avant, c'était très fort pour moi, ce qu'on allait me dire, savoir où je devais aller, comment, etc. Et maintenant, je crois que j'ai envie de lâcher totalement prise de ça et me dire que potentiellement, de toute façon, personne ne le sait. Et qu'en fait, je ne sais pas où je serai à l'âge de 60 ans. Et c'est super comme ça. Ce ne sera qu'une vie de surprise, du coup.
- Speaker #0
On a fait le tour de la maison. Est-ce qu'il manque une pièce ? Est-ce qu'il y a une pièce que je n'ai pas... J'ai fait les pièces principales. Est-ce qu'il y a une pièce dont tu auras envie de parler ? Un petit coin ?
- Speaker #1
Non, je n'ai pas rien de mon garage. Je veux dire, ce qui est très important, à l'origine, je voulais vraiment vivre dans mon garage. Parce que Georges Lecq, justement, il y a une photo de son garage qui est incroyable. et je pense que j'ai toujours moi fantasmé le garage. Déjà, on a un double garage à l'américaine avec les doubles portes. Donc ça, ça vient réconforter un peu ma passion pour les séries télé américaines. Mais je pense que oui, j'aime l'idée qu'un jour, je pourrais bricoler dans mon garage. C'est un peu un fantasme. Donc je ne sais pas quand est-ce que j'aurai le temps de faire ça.
- Speaker #0
Dernière question un peu culte dans ce format. Est-ce que tu as un snobisme ?
- Speaker #1
Je pense que j'en ai plein. C'est marrant parce que j'ai des potes qui disent... Pas du tout, mais si en fait. Je pense qu'un truc qui est très compliqué, et que je pense que ça c'est du snobisme, c'est que je ne peux pas manger n'importe où. Il faut que là où je vais manger, la déco soit maille à l'œil. S'il y a le moindre truc qui me choque, limite je vais manger, je vais avoir mal au ventre. Je vais somatiser dans ce sens-là. Donc déjà d'une, je bois que du vin là. Si je vais dans un endroit où il n'y en a pas, ça ne va pas me plaire. donc ça c'est un snobisme clairement mais alors la déco c'est un truc de dingue si tu me montres ben voilà on va parler de la chaise en plastique vert sur une table en plastique comme ça où tout est moche et où il y a de la techno horrible horrible ce sera un calvaire pour moi je préfère pas manger oui mais de toute façon t'y vas pas dans ces endroits là non mais des fois t'as pas le choix c'est quand t'es à la campagne ou je sais pas quoi et puis avec des gens qui eux sont moins snob que toi ça m'arrive Et bien là c'est là où je me rends compte
- Speaker #0
que tu l'es un peu voilà exactement bon et bien merci beaucoup Amélie merci à toi bonne chance non on dit pas bonne chance pour Maison et Objets on dit quoi on va venir te voir ouais voilà et on va faire circuler des photos parce qu'on a hâte de voir merci merci beaucoup Amélie merci à toi Décodeur c'est terminé pour aujourd'hui merci beaucoup d'avoir écouté en entier si vous avez aimé n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes et et retrouver tous ceux qui ont déjà été enregistrés. N'hésitez pas non plus à le partager en l'envoyant à vos proches qui pourraient être intéressés ou en story Instagram. D'ailleurs, on peut se retrouver sur le compte Décodeur où je poste très régulièrement. Et si jamais vous avez 15 secondes, n'oubliez pas de laisser 5 étoiles ou un avis. C'est juste sous la liste des épisodes. Non seulement ça me fait très plaisir, évidemment, mais dans la jungle des podcasts, plus on a de notes, plus on se fait remarquer, ce qui est très important pour moi. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors ici ou ailleurs.