Speaker #0Bienvenue dans DeepMedia, le podcast qui décrypte les médias à l'ère du numérique. Je suis Julien Bougeot, consultant en social media, IA générative et formateur depuis plusieurs années. Mais avant tout, je suis un passionné et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans. Tout au long de cet été, je vous propose de plonger dans l'été de DeepMedia. Vous aimez la créativité, les médias et l'IA générative ? Alors vous êtes au bon endroit ! L'été de DeepMedia, épisode 8, c'est parti ! Dans un studio de Channel 12 à Jérusalem, les caméras s'allument sur un journaliste... emblématique du paysage médiatique israélien. Après plus d'un an d'absence, Moshe Nussbaum revient à l'antenne tout début 2025. Mais derrière son retour se cache une révolution. Ce n'est plus vraiment sa voix, mais une intelligence artificielle qui parle pour lui. Diagnostiqué d'une sclérose latérale amyotrophique, Nussbaum avait progressivement perdu la capacité de s'exprimer. Pour un journaliste, perdre la parole, c'est perdre le premier outil du métier. Alors la chaîne a décidé d'utiliser l'IA pour lui rendre ce qu'il avait perdu, une voix, mais aussi une parole. place dans le débat public. Cette décision ouvre une réflexion majeure sur l'évolution du journalisme. D'abord, elle illustre l'incroyable capacité de l'IA à inclure des journalistes que la maladie aurait écarté. Ici, l'intelligence artificielle devient un outil d'accessibilité pour continuer à informer, commenter et incarner un rôle éditorial. Mais elle soulève aussi des questions éthiques. Quand la voix d'un journaliste est synthétique, quand ses lèvres sont ajustées numériquement, quand le timing des interventions est calibré par un logiciel, qu'est-ce qui reste de l'immédiateté et de l'authenticité si chère à ce métier. Le journalisme, c'est une parole incarnée, avec ses licences, ses hésitations, ses nuances. Ici, c'est une version idéalisée qui parle, plus fluide, plus contrôlée, mais aussi plus artificielle. Peut-on encore parler d'une présence journalistique ? Ou est-ce déjà un personnage médiatique façonné par la technologie ? Et dans un contexte où l'IA est déjà utilisée pour produire de fausses citations, des discours truqués, voire de faux reportages, cette pratique brouille davantage la frontière entre information et simulation. Elle pose la question jusqu'où peut-on aller pour conserver une figure à l'antenne sans trahir la mission journalistique ? Dans un environnement médiatique déjà fragilisé par la désinformation et la défiance, cette révolution devient un symbole. Celui d'une technologie qui peut renforcer la diversité des voix dans les médias, mais aussi d'un risque de confusion pour le public. Qui parle ? A quel moment ? Avec quelles intentions ? A terme, ces outils pourraient être utilisés plus largement pour rendre l'antenne plus fluide, pour traduire des journalistes en temps réel, pour prolonger leur présence après leur carrière. Mais si l'IR redonne une voix, elle redonne aussi une responsabilité. Aux rédactions de garantir la transparence et au public de rester attentif à ce qu'ils entendent. Je vous remercie d'avoir écouté ce huitième et dernier numéro de l'été de Deep Media. N'oubliez pas de vous abonner et de déposer les commentaires adéquats sur toutes les plateformes de podcast. La série estivale touche désormais à sa fin. J'espère qu'elle vous aura plu et aura alimenté votre veille tout au long de cet été. DeepMedia ne s'arrête pas puisque la saison 2 commence dès mardi prochain avec une toute nouvelle interview d'un professionnel des médias à l'heure de la transformation et de l'adaptation au numérique. Cette saison 2 verra quelques nouveautés et surprises, promis. Je vous raconte tout ça très rapidement, rendez-vous la semaine prochaine.