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"On fonctionne beaucoup avec l'IA agentique" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story - Deep Media 🎧 cover
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Deep Media

"On fonctionne beaucoup avec l'IA agentique" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story - Deep Media 🎧

"On fonctionne beaucoup avec l'IA agentique" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story - Deep Media 🎧

16min |25/11/2025|

17

Play
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Description

Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story est le sixième invité de Deep Media.


Avec lui, dans ce deuxième épisode, nous allons explorer les outils d'IA générative et la stratégie en la matière de 3e Oeil Story et plus généralement du groupe Mediawan pour disposer des meilleurs outils à même de mener leurs projets. La question des données d'entraînement sera également au coeur de la conversation de cet épisode en lieu avec l'enjeu de souveraineté des données. On évoquera également l'arrivée des nouveaux outils génératifs tels que Sora 2 ou encore Veo 3 qui bousculent une nouvelle fois la création vidéo en repoussant encore les limites de tout cela. La question de la qualité en lien avec les quantités industrielles de génération de contenus audiovisuels viendra nourrir notre discussion en proposant une voie entre contenus génératifs à outrance et humanisation indispensable. La question économique sera également une part importante de nos échanges avec notamment la mise en lumière d'opportunités réelles quant au raccourcissement des temps de développement, l'accélération de certaines phases de doublage permettant la stimulation de la création et la distribution facilité à l'international des œuvres francophones.


Deep Media l'interview épisode 16 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Episode 1 🎧 "On a une approche pragmatique de l'IA" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur. Un nouvel épisode est publié chaque mardi.


Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Désormais, "Deep Media" se décline en newsletter : "Deep Media - What's Next", la newsletter qui approfondi les sujets évoqués dans Deep Media. Je vous propose cette newsletter chaque 3e vendredi du mois, directement depuis la page LinkedIn de Follow Me Conseil, société qui assure la production de "Deep Media".


Alors à présent, abonnez vous à cette newsletter et découvrez le premier numéro :
👀 "What's Next..." #1 : Et si la révolution des médias publics en Europe venait de Belgique ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA, ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui relit, qui corrige, pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA ne sait pas dans quelle direction faire. Donc il y a besoin de contexte. Et souvent le contexte, on n'a pas a priori,

  • Speaker #1

    donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. et aux géants du numérique. Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. A présent, place à la deuxième partie de l'interview de Sébastien Charbi, directeur général de 3ème Oy Story, société de production spécialisée dans la fiction, qui fait partie du groupe MediaOne. Bonne écoute ! D'ailleurs, sur les outils, ça fait une petite question, sur les outils que vous êtes à même d'utiliser. Est-ce que vous utilisez plutôt des outils sur étagère ou est-ce que c'est des outils qui vont être un peu modulaires sur lesquels vous allez peut-être aussi pouvoir faire vous vos propres réglages, vos propres adaptations ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #0

    Nous la gestion, alors après il y a différents stades, par exemple dans tout ce qui est la prospection de sujets ou même le développement, mais les premières itérations de développement. nous on fonctionne beaucoup avec l'IA Gentil qu'aujourd'hui qui nous permet quand même de réfléchir de manière un peu paramétrée par rapport à plein d'éléments qui nous sont propres. Et en ça, ça reste plutôt sur mesure. Après, aujourd'hui, quand on génère des projets, quand on va générer par exemple de la vidéo ou des séquences en IA, on est, encore une fois, le sentiment qu'on a à date, c'est qu'il faut travailler sur la combinaison entre le fully generated et le reste. Et donc ça, ça nécessite forcément une phase de couture un peu plus fine qui ressemble quand même à du prêt-à-porter qu'on transforme en sur-mesure.

  • Speaker #1

    D'accord, effectivement. Donc il y a toute cette phase d'adaptation. Et c'est vrai qu'on est dans un foisonnement d'outils. Au moment où on enregistre, on a eu l'arrivée de Sora 2 il y a quelques jours qui révolutionne plutôt le secteur. D'ailleurs, vous, à titre perso, j'imagine que vous... Vous beta-testez aussi un petit peu ces outils, vous les regardez. Comment est-ce que vous les jugez, par exemple, ces nouveaux générateurs de vidéos ? Quand j'entends « nouveaux générateurs de vidéos » , je vais penser par exemple à VO3 il y a quelques mois, à Sora 2 qui sont maintenant des modèles, si on les explique en deux secondes, qui génèrent à la fois de la vidéo mais à la fois l'ensemble de l'environnement sonore d'une manière assez réaliste. Comment est-ce que vous les jugez, vous, quand vous les voyez et vous les testez ?

  • Speaker #0

    Hyper convaincant. Après, dans les tests, c'est quand même... C'est quand même défini dans un certain environnement, je pense principalement pour des raisons juridiques, pour eux, parce qu'ils ont besoin de se baquer là-dessus et qu'ils savent à quoi ils s'exposent. Et donc, c'est comme tout, une fois qu'une voiture peut rouler à 300 km heure, la question c'est à combien on peut rouler sur telle route. Donc, SORA, on peut possiblement faire à peu près tout ce qu'on veut aujourd'hui, mais est-ce qu'on a le droit de faire tout ce qu'on veut aujourd'hui ? Le sujet, il va se poser maintenant. Donc, moi, je n'ai pas une approche technique parce que je vois la vitesse à laquelle ça évolue. et la question de substituer... notre capacité à filmer des images ou à les générer à horizon moyen ou court terme c'est plus un sujet pour moi mais en revanche qui va accepter de livrer ses données là-dedans, ça va être un sujet ça va être un sujet assez clé et ça va être un sujet d'autant plus clé qu'à un moment quand on sort une vidéo c'est super parce que c'est les premières de Sora mais une fois qu'on peut générer 250 vidéos par jour lesquelles on regarde Celle avec laquelle on a un affect particulier, celle sur laquelle il y a des gens qui se sont impliqués, celle sur laquelle on a réussi à faire les 10%, comme toujours dans notre secteur, qui vont permettre d'émerger. Et il y aura probablement une forme d'humanisation là-dessus, parce que la question c'est pas de générer des vidéos, la question c'est de faire rencontrer des histoires avec un public. Bon bah, voilà.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, il y a peut-être une technique qui avance un peu plus vite que finalement un besoin derrière, c'est-à-dire qu'on va se mettre à... produire à des raisons finalement pour une consommation qui ne va pas suivre et en tout cas ça va peut-être amener aussi à du contenu assez déceptif. D'ailleurs là je rebondis aussi sur le sur Sora 2, on a lu aussi qu'il y avait aussi une particularité en termes de droits d'auteur de droits d'auteur plutôt de données d'entraînement c'est à dire que Sora 2 tel que ça a été expliqué s'entraîne de base sur des données copyrightées il faut que ce soit les ayants droit qui désormais fasse des opt out pour demander le retrait. Ce sujet-là, effectivement, on en parlait tout à l'heure sur les données, la maîtrise de ces données. Comment est-ce que, pareil, on a commencé à l'évoquer, mais comment est-ce que ça s'est traité chez vous ? Comment est-ce que vous le voyez évoluer, et notamment avec cette dernière actualité sur Sora ?

  • Speaker #0

    Je le vois évoluer à deux niveaux. Un, c'est toujours la même chose avec les boîtes de la Silicon Valley. Ils commencent par nous montrer tout ce qu'il y a de brillant à faire. Et après, on commence à lire les petites lignes des conséquences dans lesquelles on va s'enfermer et tout ça. Sauf que c'est exactement le même modèle que les réseaux sociaux. C'est-à-dire qu'à un moment, on se rend bien compte que le produit, c'est nous. Donc, on entraîne. Donc ça, je pense que ça a été vraiment processé dans les agences de talent. Je pense que tout le monde le comprend. Et que le côté, on peut faire des trucs incroyables à condition qu'on cède ce qui a de la valeur, c'est-à-dire de la donnée non synthétique. parce qu'aujourd'hui c'est quand même le sujet chez les boîtes d'IA c'est de capter de la donnée non synthétique et bien j'ai l'impression que dans le grand public c'est pas encore complètement entendu parce qu'il y a un truc fascinant les gens qui passent 6 heures à discuter avec des IA s'en rendent compte de à quelle mesure ils entraînent les IA c'est assez fascinant je pense que dans les boîtes c'est un peu plus processé dans le cadre où on travaille avec des IA qui sont encore une fois peut-être moins performantes mais sur lesquelles on a de la lisibilité sur quelles données sont captées pour quel usage ... Et quand on consomme les données des autres, on est aussi conscient de ce que ça peut nous coûter possiblement. Je pense que professionnellement, il y a quand même quelque chose où la vague des réseaux sociaux est en passée là-dessus, la question de la gestion des données est en passée là-dessus, on n'est plus aussi naïf. Après, je fais confiance au marketing de la Syncon Valley pour nous faire croire que c'est absolument indispensable. Encore une fois, il n'y a pas quelque chose de technophobe dans mon propos, il y a juste un truc de rapport de force. parce qu'aujourd'hui ces outils-là on les entraîne, il n'y a aucun outil européen. À la fin, on va tous se faire peur à jouer à est-ce que ça peut nous remplacer tout ça. La vraie question, elle est, ils captent quelle valeur et en échange de quoi ? Et aujourd'hui, ils captent toute la valeur en échange de rien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Effectivement, je trouve que le parallèle avec les réseaux sociaux est assez pertinent. On voit quand les réseaux sociaux sont apparus, ils ont capté plein d'infos que tout le monde leur donnait, comme ça, assez gratuitement d'ailleurs, gratuitement. Et on voit maintenant ce que ça a pu devenir. MediaOne, c'est un gros groupe avec un volume de production qui est assez important. Est-ce que cette taille dans votre rapport avec ces boîtes qui fournissent des outils d'IA générative, ça ne vous donne pas des droits supplémentaires, mais est-ce que sur l'évolution de ces outils, ça vous donne... Vous pouvez être consulté ou en tout cas, ça vous donne un... Un poids différent, en tout cas une approche différente auprès de ces acteurs-là sur l'évolution de ces outils, sachant que vous arrivez quand même avec, comme on disait, du contenu de masse qui peut largement les intéresser pour nourrir leurs propres outils.

  • Speaker #0

    Alors, énorme élément de contexte et warning, moi je ne dirige que 3ème Estorie, je fais partie de MediaOne, mais ça c'est presque des décisions top management de MediaOne et je ne vais pas m'y substituer. En revanche, en tant que membre de MediaOne, on voit dans l'usage qu'on a des outils qui sont aussi paramétrés pour nous avec une certaine forme de sécurité. Et c'est des échanges qu'on a avec notamment Marion Gazot chez nous qui gère toute la partie IA. Et c'est vrai qu'il y a probablement un peu plus de leviers qu'ailleurs. Après, de l'extérieur, on va se dire qu'il y a un peu plus de leviers qu'ailleurs. Mais même si MediaOne, c'est gros, si on compare à OpenAI... On reste un mouchement sur un pare-brise.

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'était sur le côté, le fond de ma question, c'était ça, sur des petits ajustements à la marche, sachant que vous êtes un gros producteur et que potentiellement vous pouvez avoir un usage relativement important. Vous avez peut-être aussi eu une manière d'amender un petit peu ces outils.

  • Speaker #0

    Juste pour que vous compreniez qu'il n'y a pas une manière de dire « Non mais moi, j'ai un peu peur de ce que je vais dire. » Mon point, il est plus que... à la hauteur de 3ème Eye Story ou à la hauteur de Plan B. Et ces deux structures qui appartiennent à MediOne, on ne va pas avoir les mêmes enjeux. Donc, on ne va pas en avoir les mêmes usages, on ne va pas prendre les mêmes précautions et tout ça. Donc, c'est aussi que comme c'est un grand groupe, il y a des usages, il y a des impacts, il y a des précautions qui sont à différents niveaux aussi de par les conséquences que ça a pour chacune des structures.

  • Speaker #1

    Ok, j'entends bien. Tout à l'heure, on disait effectivement qu'il y a de la production, il y a de la production de fiction, au-delà de la fiction patrimoniale, il y a d'autres œuvres de fiction que vous produisez. Et il y a aussi un enjeu de distribution et de distribution à l'international. Sur ce sujet-là aussi, l'IA peut être une solution, en tout cas peut être un outil pour permettre une meilleure distribution, une meilleure valorisation de ces œuvres sur les différents marchés locaux. Sur ce thème-là, comment est-ce que ça se présente de votre côté ?

  • Speaker #0

    Alors ça, moi j'ai très peu de visibilité là-dessus, il faudrait que vous en parliez avec Reitz. Aujourd'hui ce qu'on voit c'est que la question de la distribution, elle est de la valorisation des contenus dans une hyper-offre qui pose question, et puis avec des plateformes qui sont des acteurs internationaux, qui capent les droits du coup sur tous les territoires. Donc à mon avis, le sujet sur la distribution, peut-être que la SACD aurait un autre regard, pour tout ce qui est la collecte des droits, et c'est plus à cet endroit-là, j'ai l'impression qu'il y a des outils d'IA qui pourraient être utiles, Nous, dans notre cas, on a des interlocuteurs qui sont de plus en plus internationaux. Donc, il y a à moins son mot à dire que les accords globaux qu'on peut nouer avec des acteurs qui sont présents sur tous les territoires.

  • Speaker #1

    Et sur les œuvres en particulier, sur les sujets, par exemple, de traduction, de version internationale, etc. C'est déjà des choses que vous utilisez, que vous testez, sur lesquelles vous êtes un peu en mode bac à sable ?

  • Speaker #0

    Nous, alors... Pareil, ce n'est pas moi qui suis en première ligne là-dessus, mais il y a des sujets évidemment sur tout ce qui est de billing et tout ça. C'est forcément plus simple et on va gagner du temps, mais je pense qu'à ce stade, ces revenus-là, ces coûts-là, ne sont pas suffisamment significatifs pour ce qu'il y a en face, pour que ça devienne un sujet absolument primordial et tout ça. Donc, c'est possiblement une source. d'économie, mais on sait ce que ça dit sur l'économie du doublage, qui sont en plus en général des comédiens avec lesquels on travaille par ailleurs. Donc, il y a un petit peu à gagner et possiblement beaucoup à perdre. Donc, c'est un arbitrage, je pense, qui se fait, mais qui n'est même pas prioritaire dans la distribution. Aujourd'hui, la question, c'est la bonne distribution des contenus aux bons endroits, sur les bonnes chaînes. Et pour le moment, je n'ai pas vu passer d'IA qui gère ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Si on revient un petit peu sur les métiers dans la fiction, si on va plutôt du côté du workflow, on a parlé pas mal du côté scénarisation, développement, etc. Si on ouvre un petit peu le capot côté workflow, côté post-prod, ces sujets-là, c'est des opportunités, déjà des actions concrètes, déjà des processus qui sont, on parlait tout à l'heure d'automatisation, Qu'est-ce qui est déjà mis en place du côté de... De troisième oeil à ce niveau ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on en est au stade où il n'y a pas de métiers d'étapes qui ont été descriptés, substitués. Je ne sais pas du tout si ce ne sera pas le cas. Franchement, là-dessus, ça me dépasse largement, mais c'est une question. Parce que peut-être que sur l'editing, il y a des choses à faire. Nous, à date, sur le montage, on n'est pas dans une substitution par l'IA. Il y a peut-être des outils qui vont nous permettre de le faire et tout. Mais je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA. Ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui reit, qui corrige. Pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA... ne sait pas dans quelle direction faire. Il y a besoin de contexte. Et souvent, le contexte, on n'a pas a priori, donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. Mais c'est vrai que sur des séquences un peu basiques, on se dit que légitimement, on doit pouvoir gagner du temps. Et le but de gagner du temps, pour moi, parce que la tentation, c'est toujours la même chose, c'est de réduire les coûts et qu'à la fin, on finisse par se dire qu'on fabrique pour plus rien. Il y a deux manières de faire des économies. Il y a faire la même chose avec moins d'argent ou avec le même argent faire plus de choses. Moi, je suis plutôt de la deuxième école.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah, il veut en faire plus. Donc on peut considérer...

  • Speaker #0

    Mieux en tout cas, et donc qui est mieux valorisé. Parce qu'un des sujets sur la fiction française typiquement, et ce qui est une formidable opportunité sur l'IA, c'est qu'aujourd'hui, on peut aller challenger des productions américaines qui avaient un espèce de filet de sécurité dû au capitaux qu'ils pouvaient investir parce qu'ils avaient un marché mondial. Aujourd'hui, il y a certains coûts qui tombent là-dessus. Et pour nous, en France, et je le répète partout, c'est une formidable opportunité pour les plus petits marchés d'aller challenger les plus gros.

  • Speaker #1

    Concrètement, c'est quoi ces coûts qui tombent grâce à ces technos pour qu'on soit dans le très concret ?

  • Speaker #0

    Je vous dis, c'est raccourcir les temps de développement. Quand on raccourcit les temps de développement, pour être un peu bête et méchant, si on met 6 mois à développer un texte ou si on met 15 jours, les gens, on va gagner 5 mois et demi de salaire qu'on peut affecter sur les mêmes personnes, mais en se disant, du coup, on va livrer les textes plus vite et on va peut-être les produire plus vite. Ou à l'inverse, on va possiblement se dire... Tiens, sur cette séquence-là, comment est-ce qu'on travaille pour la rendre produisible en France ? Parce qu'on a quand même eu l'habitude en France d'écrire des scènes avec des hélicoptères et puis de finir par tourner des scènes assis à une table. Aujourd'hui, on se dit non, non, en fait, c'est faisable les scènes avec les hélicoptères. Maintenant, réfléchissons à comment on le fait. Et le temps qu'on gagne sur l'écriture, on ne le perd pas à faire rentrer un texte improduisible dans un budget qui est français. On passe notre temps à se dire, en fait, avec le budget, on peut le faire. Comment est-ce qu'on le fait ?

  • Speaker #1

    D'accord, ok, ouais, effectivement, donc finalement, quand on se pose la question, est-ce que l'IA va augmenter la qualité de fiction à budget constant ? La réponse, eh oui.

  • Speaker #0

    La mienne en tout cas, je suis sûr qu'il y en a d'autres qui auraient une autre lecture.

  • Speaker #1

    C'est la fin de la deuxième partie de cette interview de Deep Media avec Sébastien Charbi. Je vous donne rendez-vous prochainement pour la suite et fin de cet échange où l'on va continuer d'explorer le futur des médias à l'heure du numérique. En attendant, pour nos... ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous à ce podcast et mettez des commentaires électoraux adéquats. Deep Media est un podcast autoproduit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseil stratégique spécialisée en IA générative et social media. A très bientôt !

Description

Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story est le sixième invité de Deep Media.


Avec lui, dans ce deuxième épisode, nous allons explorer les outils d'IA générative et la stratégie en la matière de 3e Oeil Story et plus généralement du groupe Mediawan pour disposer des meilleurs outils à même de mener leurs projets. La question des données d'entraînement sera également au coeur de la conversation de cet épisode en lieu avec l'enjeu de souveraineté des données. On évoquera également l'arrivée des nouveaux outils génératifs tels que Sora 2 ou encore Veo 3 qui bousculent une nouvelle fois la création vidéo en repoussant encore les limites de tout cela. La question de la qualité en lien avec les quantités industrielles de génération de contenus audiovisuels viendra nourrir notre discussion en proposant une voie entre contenus génératifs à outrance et humanisation indispensable. La question économique sera également une part importante de nos échanges avec notamment la mise en lumière d'opportunités réelles quant au raccourcissement des temps de développement, l'accélération de certaines phases de doublage permettant la stimulation de la création et la distribution facilité à l'international des œuvres francophones.


Deep Media l'interview épisode 16 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Episode 1 🎧 "On a une approche pragmatique de l'IA" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur. Un nouvel épisode est publié chaque mardi.


Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Désormais, "Deep Media" se décline en newsletter : "Deep Media - What's Next", la newsletter qui approfondi les sujets évoqués dans Deep Media. Je vous propose cette newsletter chaque 3e vendredi du mois, directement depuis la page LinkedIn de Follow Me Conseil, société qui assure la production de "Deep Media".


Alors à présent, abonnez vous à cette newsletter et découvrez le premier numéro :
👀 "What's Next..." #1 : Et si la révolution des médias publics en Europe venait de Belgique ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA, ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui relit, qui corrige, pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA ne sait pas dans quelle direction faire. Donc il y a besoin de contexte. Et souvent le contexte, on n'a pas a priori,

  • Speaker #1

    donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. et aux géants du numérique. Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. A présent, place à la deuxième partie de l'interview de Sébastien Charbi, directeur général de 3ème Oy Story, société de production spécialisée dans la fiction, qui fait partie du groupe MediaOne. Bonne écoute ! D'ailleurs, sur les outils, ça fait une petite question, sur les outils que vous êtes à même d'utiliser. Est-ce que vous utilisez plutôt des outils sur étagère ou est-ce que c'est des outils qui vont être un peu modulaires sur lesquels vous allez peut-être aussi pouvoir faire vous vos propres réglages, vos propres adaptations ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #0

    Nous la gestion, alors après il y a différents stades, par exemple dans tout ce qui est la prospection de sujets ou même le développement, mais les premières itérations de développement. nous on fonctionne beaucoup avec l'IA Gentil qu'aujourd'hui qui nous permet quand même de réfléchir de manière un peu paramétrée par rapport à plein d'éléments qui nous sont propres. Et en ça, ça reste plutôt sur mesure. Après, aujourd'hui, quand on génère des projets, quand on va générer par exemple de la vidéo ou des séquences en IA, on est, encore une fois, le sentiment qu'on a à date, c'est qu'il faut travailler sur la combinaison entre le fully generated et le reste. Et donc ça, ça nécessite forcément une phase de couture un peu plus fine qui ressemble quand même à du prêt-à-porter qu'on transforme en sur-mesure.

  • Speaker #1

    D'accord, effectivement. Donc il y a toute cette phase d'adaptation. Et c'est vrai qu'on est dans un foisonnement d'outils. Au moment où on enregistre, on a eu l'arrivée de Sora 2 il y a quelques jours qui révolutionne plutôt le secteur. D'ailleurs, vous, à titre perso, j'imagine que vous... Vous beta-testez aussi un petit peu ces outils, vous les regardez. Comment est-ce que vous les jugez, par exemple, ces nouveaux générateurs de vidéos ? Quand j'entends « nouveaux générateurs de vidéos » , je vais penser par exemple à VO3 il y a quelques mois, à Sora 2 qui sont maintenant des modèles, si on les explique en deux secondes, qui génèrent à la fois de la vidéo mais à la fois l'ensemble de l'environnement sonore d'une manière assez réaliste. Comment est-ce que vous les jugez, vous, quand vous les voyez et vous les testez ?

  • Speaker #0

    Hyper convaincant. Après, dans les tests, c'est quand même... C'est quand même défini dans un certain environnement, je pense principalement pour des raisons juridiques, pour eux, parce qu'ils ont besoin de se baquer là-dessus et qu'ils savent à quoi ils s'exposent. Et donc, c'est comme tout, une fois qu'une voiture peut rouler à 300 km heure, la question c'est à combien on peut rouler sur telle route. Donc, SORA, on peut possiblement faire à peu près tout ce qu'on veut aujourd'hui, mais est-ce qu'on a le droit de faire tout ce qu'on veut aujourd'hui ? Le sujet, il va se poser maintenant. Donc, moi, je n'ai pas une approche technique parce que je vois la vitesse à laquelle ça évolue. et la question de substituer... notre capacité à filmer des images ou à les générer à horizon moyen ou court terme c'est plus un sujet pour moi mais en revanche qui va accepter de livrer ses données là-dedans, ça va être un sujet ça va être un sujet assez clé et ça va être un sujet d'autant plus clé qu'à un moment quand on sort une vidéo c'est super parce que c'est les premières de Sora mais une fois qu'on peut générer 250 vidéos par jour lesquelles on regarde Celle avec laquelle on a un affect particulier, celle sur laquelle il y a des gens qui se sont impliqués, celle sur laquelle on a réussi à faire les 10%, comme toujours dans notre secteur, qui vont permettre d'émerger. Et il y aura probablement une forme d'humanisation là-dessus, parce que la question c'est pas de générer des vidéos, la question c'est de faire rencontrer des histoires avec un public. Bon bah, voilà.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, il y a peut-être une technique qui avance un peu plus vite que finalement un besoin derrière, c'est-à-dire qu'on va se mettre à... produire à des raisons finalement pour une consommation qui ne va pas suivre et en tout cas ça va peut-être amener aussi à du contenu assez déceptif. D'ailleurs là je rebondis aussi sur le sur Sora 2, on a lu aussi qu'il y avait aussi une particularité en termes de droits d'auteur de droits d'auteur plutôt de données d'entraînement c'est à dire que Sora 2 tel que ça a été expliqué s'entraîne de base sur des données copyrightées il faut que ce soit les ayants droit qui désormais fasse des opt out pour demander le retrait. Ce sujet-là, effectivement, on en parlait tout à l'heure sur les données, la maîtrise de ces données. Comment est-ce que, pareil, on a commencé à l'évoquer, mais comment est-ce que ça s'est traité chez vous ? Comment est-ce que vous le voyez évoluer, et notamment avec cette dernière actualité sur Sora ?

  • Speaker #0

    Je le vois évoluer à deux niveaux. Un, c'est toujours la même chose avec les boîtes de la Silicon Valley. Ils commencent par nous montrer tout ce qu'il y a de brillant à faire. Et après, on commence à lire les petites lignes des conséquences dans lesquelles on va s'enfermer et tout ça. Sauf que c'est exactement le même modèle que les réseaux sociaux. C'est-à-dire qu'à un moment, on se rend bien compte que le produit, c'est nous. Donc, on entraîne. Donc ça, je pense que ça a été vraiment processé dans les agences de talent. Je pense que tout le monde le comprend. Et que le côté, on peut faire des trucs incroyables à condition qu'on cède ce qui a de la valeur, c'est-à-dire de la donnée non synthétique. parce qu'aujourd'hui c'est quand même le sujet chez les boîtes d'IA c'est de capter de la donnée non synthétique et bien j'ai l'impression que dans le grand public c'est pas encore complètement entendu parce qu'il y a un truc fascinant les gens qui passent 6 heures à discuter avec des IA s'en rendent compte de à quelle mesure ils entraînent les IA c'est assez fascinant je pense que dans les boîtes c'est un peu plus processé dans le cadre où on travaille avec des IA qui sont encore une fois peut-être moins performantes mais sur lesquelles on a de la lisibilité sur quelles données sont captées pour quel usage ... Et quand on consomme les données des autres, on est aussi conscient de ce que ça peut nous coûter possiblement. Je pense que professionnellement, il y a quand même quelque chose où la vague des réseaux sociaux est en passée là-dessus, la question de la gestion des données est en passée là-dessus, on n'est plus aussi naïf. Après, je fais confiance au marketing de la Syncon Valley pour nous faire croire que c'est absolument indispensable. Encore une fois, il n'y a pas quelque chose de technophobe dans mon propos, il y a juste un truc de rapport de force. parce qu'aujourd'hui ces outils-là on les entraîne, il n'y a aucun outil européen. À la fin, on va tous se faire peur à jouer à est-ce que ça peut nous remplacer tout ça. La vraie question, elle est, ils captent quelle valeur et en échange de quoi ? Et aujourd'hui, ils captent toute la valeur en échange de rien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Effectivement, je trouve que le parallèle avec les réseaux sociaux est assez pertinent. On voit quand les réseaux sociaux sont apparus, ils ont capté plein d'infos que tout le monde leur donnait, comme ça, assez gratuitement d'ailleurs, gratuitement. Et on voit maintenant ce que ça a pu devenir. MediaOne, c'est un gros groupe avec un volume de production qui est assez important. Est-ce que cette taille dans votre rapport avec ces boîtes qui fournissent des outils d'IA générative, ça ne vous donne pas des droits supplémentaires, mais est-ce que sur l'évolution de ces outils, ça vous donne... Vous pouvez être consulté ou en tout cas, ça vous donne un... Un poids différent, en tout cas une approche différente auprès de ces acteurs-là sur l'évolution de ces outils, sachant que vous arrivez quand même avec, comme on disait, du contenu de masse qui peut largement les intéresser pour nourrir leurs propres outils.

  • Speaker #0

    Alors, énorme élément de contexte et warning, moi je ne dirige que 3ème Estorie, je fais partie de MediaOne, mais ça c'est presque des décisions top management de MediaOne et je ne vais pas m'y substituer. En revanche, en tant que membre de MediaOne, on voit dans l'usage qu'on a des outils qui sont aussi paramétrés pour nous avec une certaine forme de sécurité. Et c'est des échanges qu'on a avec notamment Marion Gazot chez nous qui gère toute la partie IA. Et c'est vrai qu'il y a probablement un peu plus de leviers qu'ailleurs. Après, de l'extérieur, on va se dire qu'il y a un peu plus de leviers qu'ailleurs. Mais même si MediaOne, c'est gros, si on compare à OpenAI... On reste un mouchement sur un pare-brise.

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'était sur le côté, le fond de ma question, c'était ça, sur des petits ajustements à la marche, sachant que vous êtes un gros producteur et que potentiellement vous pouvez avoir un usage relativement important. Vous avez peut-être aussi eu une manière d'amender un petit peu ces outils.

  • Speaker #0

    Juste pour que vous compreniez qu'il n'y a pas une manière de dire « Non mais moi, j'ai un peu peur de ce que je vais dire. » Mon point, il est plus que... à la hauteur de 3ème Eye Story ou à la hauteur de Plan B. Et ces deux structures qui appartiennent à MediOne, on ne va pas avoir les mêmes enjeux. Donc, on ne va pas en avoir les mêmes usages, on ne va pas prendre les mêmes précautions et tout ça. Donc, c'est aussi que comme c'est un grand groupe, il y a des usages, il y a des impacts, il y a des précautions qui sont à différents niveaux aussi de par les conséquences que ça a pour chacune des structures.

  • Speaker #1

    Ok, j'entends bien. Tout à l'heure, on disait effectivement qu'il y a de la production, il y a de la production de fiction, au-delà de la fiction patrimoniale, il y a d'autres œuvres de fiction que vous produisez. Et il y a aussi un enjeu de distribution et de distribution à l'international. Sur ce sujet-là aussi, l'IA peut être une solution, en tout cas peut être un outil pour permettre une meilleure distribution, une meilleure valorisation de ces œuvres sur les différents marchés locaux. Sur ce thème-là, comment est-ce que ça se présente de votre côté ?

  • Speaker #0

    Alors ça, moi j'ai très peu de visibilité là-dessus, il faudrait que vous en parliez avec Reitz. Aujourd'hui ce qu'on voit c'est que la question de la distribution, elle est de la valorisation des contenus dans une hyper-offre qui pose question, et puis avec des plateformes qui sont des acteurs internationaux, qui capent les droits du coup sur tous les territoires. Donc à mon avis, le sujet sur la distribution, peut-être que la SACD aurait un autre regard, pour tout ce qui est la collecte des droits, et c'est plus à cet endroit-là, j'ai l'impression qu'il y a des outils d'IA qui pourraient être utiles, Nous, dans notre cas, on a des interlocuteurs qui sont de plus en plus internationaux. Donc, il y a à moins son mot à dire que les accords globaux qu'on peut nouer avec des acteurs qui sont présents sur tous les territoires.

  • Speaker #1

    Et sur les œuvres en particulier, sur les sujets, par exemple, de traduction, de version internationale, etc. C'est déjà des choses que vous utilisez, que vous testez, sur lesquelles vous êtes un peu en mode bac à sable ?

  • Speaker #0

    Nous, alors... Pareil, ce n'est pas moi qui suis en première ligne là-dessus, mais il y a des sujets évidemment sur tout ce qui est de billing et tout ça. C'est forcément plus simple et on va gagner du temps, mais je pense qu'à ce stade, ces revenus-là, ces coûts-là, ne sont pas suffisamment significatifs pour ce qu'il y a en face, pour que ça devienne un sujet absolument primordial et tout ça. Donc, c'est possiblement une source. d'économie, mais on sait ce que ça dit sur l'économie du doublage, qui sont en plus en général des comédiens avec lesquels on travaille par ailleurs. Donc, il y a un petit peu à gagner et possiblement beaucoup à perdre. Donc, c'est un arbitrage, je pense, qui se fait, mais qui n'est même pas prioritaire dans la distribution. Aujourd'hui, la question, c'est la bonne distribution des contenus aux bons endroits, sur les bonnes chaînes. Et pour le moment, je n'ai pas vu passer d'IA qui gère ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Si on revient un petit peu sur les métiers dans la fiction, si on va plutôt du côté du workflow, on a parlé pas mal du côté scénarisation, développement, etc. Si on ouvre un petit peu le capot côté workflow, côté post-prod, ces sujets-là, c'est des opportunités, déjà des actions concrètes, déjà des processus qui sont, on parlait tout à l'heure d'automatisation, Qu'est-ce qui est déjà mis en place du côté de... De troisième oeil à ce niveau ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on en est au stade où il n'y a pas de métiers d'étapes qui ont été descriptés, substitués. Je ne sais pas du tout si ce ne sera pas le cas. Franchement, là-dessus, ça me dépasse largement, mais c'est une question. Parce que peut-être que sur l'editing, il y a des choses à faire. Nous, à date, sur le montage, on n'est pas dans une substitution par l'IA. Il y a peut-être des outils qui vont nous permettre de le faire et tout. Mais je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA. Ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui reit, qui corrige. Pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA... ne sait pas dans quelle direction faire. Il y a besoin de contexte. Et souvent, le contexte, on n'a pas a priori, donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. Mais c'est vrai que sur des séquences un peu basiques, on se dit que légitimement, on doit pouvoir gagner du temps. Et le but de gagner du temps, pour moi, parce que la tentation, c'est toujours la même chose, c'est de réduire les coûts et qu'à la fin, on finisse par se dire qu'on fabrique pour plus rien. Il y a deux manières de faire des économies. Il y a faire la même chose avec moins d'argent ou avec le même argent faire plus de choses. Moi, je suis plutôt de la deuxième école.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah, il veut en faire plus. Donc on peut considérer...

  • Speaker #0

    Mieux en tout cas, et donc qui est mieux valorisé. Parce qu'un des sujets sur la fiction française typiquement, et ce qui est une formidable opportunité sur l'IA, c'est qu'aujourd'hui, on peut aller challenger des productions américaines qui avaient un espèce de filet de sécurité dû au capitaux qu'ils pouvaient investir parce qu'ils avaient un marché mondial. Aujourd'hui, il y a certains coûts qui tombent là-dessus. Et pour nous, en France, et je le répète partout, c'est une formidable opportunité pour les plus petits marchés d'aller challenger les plus gros.

  • Speaker #1

    Concrètement, c'est quoi ces coûts qui tombent grâce à ces technos pour qu'on soit dans le très concret ?

  • Speaker #0

    Je vous dis, c'est raccourcir les temps de développement. Quand on raccourcit les temps de développement, pour être un peu bête et méchant, si on met 6 mois à développer un texte ou si on met 15 jours, les gens, on va gagner 5 mois et demi de salaire qu'on peut affecter sur les mêmes personnes, mais en se disant, du coup, on va livrer les textes plus vite et on va peut-être les produire plus vite. Ou à l'inverse, on va possiblement se dire... Tiens, sur cette séquence-là, comment est-ce qu'on travaille pour la rendre produisible en France ? Parce qu'on a quand même eu l'habitude en France d'écrire des scènes avec des hélicoptères et puis de finir par tourner des scènes assis à une table. Aujourd'hui, on se dit non, non, en fait, c'est faisable les scènes avec les hélicoptères. Maintenant, réfléchissons à comment on le fait. Et le temps qu'on gagne sur l'écriture, on ne le perd pas à faire rentrer un texte improduisible dans un budget qui est français. On passe notre temps à se dire, en fait, avec le budget, on peut le faire. Comment est-ce qu'on le fait ?

  • Speaker #1

    D'accord, ok, ouais, effectivement, donc finalement, quand on se pose la question, est-ce que l'IA va augmenter la qualité de fiction à budget constant ? La réponse, eh oui.

  • Speaker #0

    La mienne en tout cas, je suis sûr qu'il y en a d'autres qui auraient une autre lecture.

  • Speaker #1

    C'est la fin de la deuxième partie de cette interview de Deep Media avec Sébastien Charbi. Je vous donne rendez-vous prochainement pour la suite et fin de cet échange où l'on va continuer d'explorer le futur des médias à l'heure du numérique. En attendant, pour nos... ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous à ce podcast et mettez des commentaires électoraux adéquats. Deep Media est un podcast autoproduit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseil stratégique spécialisée en IA générative et social media. A très bientôt !

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Description

Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story est le sixième invité de Deep Media.


Avec lui, dans ce deuxième épisode, nous allons explorer les outils d'IA générative et la stratégie en la matière de 3e Oeil Story et plus généralement du groupe Mediawan pour disposer des meilleurs outils à même de mener leurs projets. La question des données d'entraînement sera également au coeur de la conversation de cet épisode en lieu avec l'enjeu de souveraineté des données. On évoquera également l'arrivée des nouveaux outils génératifs tels que Sora 2 ou encore Veo 3 qui bousculent une nouvelle fois la création vidéo en repoussant encore les limites de tout cela. La question de la qualité en lien avec les quantités industrielles de génération de contenus audiovisuels viendra nourrir notre discussion en proposant une voie entre contenus génératifs à outrance et humanisation indispensable. La question économique sera également une part importante de nos échanges avec notamment la mise en lumière d'opportunités réelles quant au raccourcissement des temps de développement, l'accélération de certaines phases de doublage permettant la stimulation de la création et la distribution facilité à l'international des œuvres francophones.


Deep Media l'interview épisode 16 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Episode 1 🎧 "On a une approche pragmatique de l'IA" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur. Un nouvel épisode est publié chaque mardi.


Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Désormais, "Deep Media" se décline en newsletter : "Deep Media - What's Next", la newsletter qui approfondi les sujets évoqués dans Deep Media. Je vous propose cette newsletter chaque 3e vendredi du mois, directement depuis la page LinkedIn de Follow Me Conseil, société qui assure la production de "Deep Media".


Alors à présent, abonnez vous à cette newsletter et découvrez le premier numéro :
👀 "What's Next..." #1 : Et si la révolution des médias publics en Europe venait de Belgique ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA, ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui relit, qui corrige, pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA ne sait pas dans quelle direction faire. Donc il y a besoin de contexte. Et souvent le contexte, on n'a pas a priori,

  • Speaker #1

    donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. et aux géants du numérique. Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. A présent, place à la deuxième partie de l'interview de Sébastien Charbi, directeur général de 3ème Oy Story, société de production spécialisée dans la fiction, qui fait partie du groupe MediaOne. Bonne écoute ! D'ailleurs, sur les outils, ça fait une petite question, sur les outils que vous êtes à même d'utiliser. Est-ce que vous utilisez plutôt des outils sur étagère ou est-ce que c'est des outils qui vont être un peu modulaires sur lesquels vous allez peut-être aussi pouvoir faire vous vos propres réglages, vos propres adaptations ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #0

    Nous la gestion, alors après il y a différents stades, par exemple dans tout ce qui est la prospection de sujets ou même le développement, mais les premières itérations de développement. nous on fonctionne beaucoup avec l'IA Gentil qu'aujourd'hui qui nous permet quand même de réfléchir de manière un peu paramétrée par rapport à plein d'éléments qui nous sont propres. Et en ça, ça reste plutôt sur mesure. Après, aujourd'hui, quand on génère des projets, quand on va générer par exemple de la vidéo ou des séquences en IA, on est, encore une fois, le sentiment qu'on a à date, c'est qu'il faut travailler sur la combinaison entre le fully generated et le reste. Et donc ça, ça nécessite forcément une phase de couture un peu plus fine qui ressemble quand même à du prêt-à-porter qu'on transforme en sur-mesure.

  • Speaker #1

    D'accord, effectivement. Donc il y a toute cette phase d'adaptation. Et c'est vrai qu'on est dans un foisonnement d'outils. Au moment où on enregistre, on a eu l'arrivée de Sora 2 il y a quelques jours qui révolutionne plutôt le secteur. D'ailleurs, vous, à titre perso, j'imagine que vous... Vous beta-testez aussi un petit peu ces outils, vous les regardez. Comment est-ce que vous les jugez, par exemple, ces nouveaux générateurs de vidéos ? Quand j'entends « nouveaux générateurs de vidéos » , je vais penser par exemple à VO3 il y a quelques mois, à Sora 2 qui sont maintenant des modèles, si on les explique en deux secondes, qui génèrent à la fois de la vidéo mais à la fois l'ensemble de l'environnement sonore d'une manière assez réaliste. Comment est-ce que vous les jugez, vous, quand vous les voyez et vous les testez ?

  • Speaker #0

    Hyper convaincant. Après, dans les tests, c'est quand même... C'est quand même défini dans un certain environnement, je pense principalement pour des raisons juridiques, pour eux, parce qu'ils ont besoin de se baquer là-dessus et qu'ils savent à quoi ils s'exposent. Et donc, c'est comme tout, une fois qu'une voiture peut rouler à 300 km heure, la question c'est à combien on peut rouler sur telle route. Donc, SORA, on peut possiblement faire à peu près tout ce qu'on veut aujourd'hui, mais est-ce qu'on a le droit de faire tout ce qu'on veut aujourd'hui ? Le sujet, il va se poser maintenant. Donc, moi, je n'ai pas une approche technique parce que je vois la vitesse à laquelle ça évolue. et la question de substituer... notre capacité à filmer des images ou à les générer à horizon moyen ou court terme c'est plus un sujet pour moi mais en revanche qui va accepter de livrer ses données là-dedans, ça va être un sujet ça va être un sujet assez clé et ça va être un sujet d'autant plus clé qu'à un moment quand on sort une vidéo c'est super parce que c'est les premières de Sora mais une fois qu'on peut générer 250 vidéos par jour lesquelles on regarde Celle avec laquelle on a un affect particulier, celle sur laquelle il y a des gens qui se sont impliqués, celle sur laquelle on a réussi à faire les 10%, comme toujours dans notre secteur, qui vont permettre d'émerger. Et il y aura probablement une forme d'humanisation là-dessus, parce que la question c'est pas de générer des vidéos, la question c'est de faire rencontrer des histoires avec un public. Bon bah, voilà.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, il y a peut-être une technique qui avance un peu plus vite que finalement un besoin derrière, c'est-à-dire qu'on va se mettre à... produire à des raisons finalement pour une consommation qui ne va pas suivre et en tout cas ça va peut-être amener aussi à du contenu assez déceptif. D'ailleurs là je rebondis aussi sur le sur Sora 2, on a lu aussi qu'il y avait aussi une particularité en termes de droits d'auteur de droits d'auteur plutôt de données d'entraînement c'est à dire que Sora 2 tel que ça a été expliqué s'entraîne de base sur des données copyrightées il faut que ce soit les ayants droit qui désormais fasse des opt out pour demander le retrait. Ce sujet-là, effectivement, on en parlait tout à l'heure sur les données, la maîtrise de ces données. Comment est-ce que, pareil, on a commencé à l'évoquer, mais comment est-ce que ça s'est traité chez vous ? Comment est-ce que vous le voyez évoluer, et notamment avec cette dernière actualité sur Sora ?

  • Speaker #0

    Je le vois évoluer à deux niveaux. Un, c'est toujours la même chose avec les boîtes de la Silicon Valley. Ils commencent par nous montrer tout ce qu'il y a de brillant à faire. Et après, on commence à lire les petites lignes des conséquences dans lesquelles on va s'enfermer et tout ça. Sauf que c'est exactement le même modèle que les réseaux sociaux. C'est-à-dire qu'à un moment, on se rend bien compte que le produit, c'est nous. Donc, on entraîne. Donc ça, je pense que ça a été vraiment processé dans les agences de talent. Je pense que tout le monde le comprend. Et que le côté, on peut faire des trucs incroyables à condition qu'on cède ce qui a de la valeur, c'est-à-dire de la donnée non synthétique. parce qu'aujourd'hui c'est quand même le sujet chez les boîtes d'IA c'est de capter de la donnée non synthétique et bien j'ai l'impression que dans le grand public c'est pas encore complètement entendu parce qu'il y a un truc fascinant les gens qui passent 6 heures à discuter avec des IA s'en rendent compte de à quelle mesure ils entraînent les IA c'est assez fascinant je pense que dans les boîtes c'est un peu plus processé dans le cadre où on travaille avec des IA qui sont encore une fois peut-être moins performantes mais sur lesquelles on a de la lisibilité sur quelles données sont captées pour quel usage ... Et quand on consomme les données des autres, on est aussi conscient de ce que ça peut nous coûter possiblement. Je pense que professionnellement, il y a quand même quelque chose où la vague des réseaux sociaux est en passée là-dessus, la question de la gestion des données est en passée là-dessus, on n'est plus aussi naïf. Après, je fais confiance au marketing de la Syncon Valley pour nous faire croire que c'est absolument indispensable. Encore une fois, il n'y a pas quelque chose de technophobe dans mon propos, il y a juste un truc de rapport de force. parce qu'aujourd'hui ces outils-là on les entraîne, il n'y a aucun outil européen. À la fin, on va tous se faire peur à jouer à est-ce que ça peut nous remplacer tout ça. La vraie question, elle est, ils captent quelle valeur et en échange de quoi ? Et aujourd'hui, ils captent toute la valeur en échange de rien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Effectivement, je trouve que le parallèle avec les réseaux sociaux est assez pertinent. On voit quand les réseaux sociaux sont apparus, ils ont capté plein d'infos que tout le monde leur donnait, comme ça, assez gratuitement d'ailleurs, gratuitement. Et on voit maintenant ce que ça a pu devenir. MediaOne, c'est un gros groupe avec un volume de production qui est assez important. Est-ce que cette taille dans votre rapport avec ces boîtes qui fournissent des outils d'IA générative, ça ne vous donne pas des droits supplémentaires, mais est-ce que sur l'évolution de ces outils, ça vous donne... Vous pouvez être consulté ou en tout cas, ça vous donne un... Un poids différent, en tout cas une approche différente auprès de ces acteurs-là sur l'évolution de ces outils, sachant que vous arrivez quand même avec, comme on disait, du contenu de masse qui peut largement les intéresser pour nourrir leurs propres outils.

  • Speaker #0

    Alors, énorme élément de contexte et warning, moi je ne dirige que 3ème Estorie, je fais partie de MediaOne, mais ça c'est presque des décisions top management de MediaOne et je ne vais pas m'y substituer. En revanche, en tant que membre de MediaOne, on voit dans l'usage qu'on a des outils qui sont aussi paramétrés pour nous avec une certaine forme de sécurité. Et c'est des échanges qu'on a avec notamment Marion Gazot chez nous qui gère toute la partie IA. Et c'est vrai qu'il y a probablement un peu plus de leviers qu'ailleurs. Après, de l'extérieur, on va se dire qu'il y a un peu plus de leviers qu'ailleurs. Mais même si MediaOne, c'est gros, si on compare à OpenAI... On reste un mouchement sur un pare-brise.

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'était sur le côté, le fond de ma question, c'était ça, sur des petits ajustements à la marche, sachant que vous êtes un gros producteur et que potentiellement vous pouvez avoir un usage relativement important. Vous avez peut-être aussi eu une manière d'amender un petit peu ces outils.

  • Speaker #0

    Juste pour que vous compreniez qu'il n'y a pas une manière de dire « Non mais moi, j'ai un peu peur de ce que je vais dire. » Mon point, il est plus que... à la hauteur de 3ème Eye Story ou à la hauteur de Plan B. Et ces deux structures qui appartiennent à MediOne, on ne va pas avoir les mêmes enjeux. Donc, on ne va pas en avoir les mêmes usages, on ne va pas prendre les mêmes précautions et tout ça. Donc, c'est aussi que comme c'est un grand groupe, il y a des usages, il y a des impacts, il y a des précautions qui sont à différents niveaux aussi de par les conséquences que ça a pour chacune des structures.

  • Speaker #1

    Ok, j'entends bien. Tout à l'heure, on disait effectivement qu'il y a de la production, il y a de la production de fiction, au-delà de la fiction patrimoniale, il y a d'autres œuvres de fiction que vous produisez. Et il y a aussi un enjeu de distribution et de distribution à l'international. Sur ce sujet-là aussi, l'IA peut être une solution, en tout cas peut être un outil pour permettre une meilleure distribution, une meilleure valorisation de ces œuvres sur les différents marchés locaux. Sur ce thème-là, comment est-ce que ça se présente de votre côté ?

  • Speaker #0

    Alors ça, moi j'ai très peu de visibilité là-dessus, il faudrait que vous en parliez avec Reitz. Aujourd'hui ce qu'on voit c'est que la question de la distribution, elle est de la valorisation des contenus dans une hyper-offre qui pose question, et puis avec des plateformes qui sont des acteurs internationaux, qui capent les droits du coup sur tous les territoires. Donc à mon avis, le sujet sur la distribution, peut-être que la SACD aurait un autre regard, pour tout ce qui est la collecte des droits, et c'est plus à cet endroit-là, j'ai l'impression qu'il y a des outils d'IA qui pourraient être utiles, Nous, dans notre cas, on a des interlocuteurs qui sont de plus en plus internationaux. Donc, il y a à moins son mot à dire que les accords globaux qu'on peut nouer avec des acteurs qui sont présents sur tous les territoires.

  • Speaker #1

    Et sur les œuvres en particulier, sur les sujets, par exemple, de traduction, de version internationale, etc. C'est déjà des choses que vous utilisez, que vous testez, sur lesquelles vous êtes un peu en mode bac à sable ?

  • Speaker #0

    Nous, alors... Pareil, ce n'est pas moi qui suis en première ligne là-dessus, mais il y a des sujets évidemment sur tout ce qui est de billing et tout ça. C'est forcément plus simple et on va gagner du temps, mais je pense qu'à ce stade, ces revenus-là, ces coûts-là, ne sont pas suffisamment significatifs pour ce qu'il y a en face, pour que ça devienne un sujet absolument primordial et tout ça. Donc, c'est possiblement une source. d'économie, mais on sait ce que ça dit sur l'économie du doublage, qui sont en plus en général des comédiens avec lesquels on travaille par ailleurs. Donc, il y a un petit peu à gagner et possiblement beaucoup à perdre. Donc, c'est un arbitrage, je pense, qui se fait, mais qui n'est même pas prioritaire dans la distribution. Aujourd'hui, la question, c'est la bonne distribution des contenus aux bons endroits, sur les bonnes chaînes. Et pour le moment, je n'ai pas vu passer d'IA qui gère ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Si on revient un petit peu sur les métiers dans la fiction, si on va plutôt du côté du workflow, on a parlé pas mal du côté scénarisation, développement, etc. Si on ouvre un petit peu le capot côté workflow, côté post-prod, ces sujets-là, c'est des opportunités, déjà des actions concrètes, déjà des processus qui sont, on parlait tout à l'heure d'automatisation, Qu'est-ce qui est déjà mis en place du côté de... De troisième oeil à ce niveau ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on en est au stade où il n'y a pas de métiers d'étapes qui ont été descriptés, substitués. Je ne sais pas du tout si ce ne sera pas le cas. Franchement, là-dessus, ça me dépasse largement, mais c'est une question. Parce que peut-être que sur l'editing, il y a des choses à faire. Nous, à date, sur le montage, on n'est pas dans une substitution par l'IA. Il y a peut-être des outils qui vont nous permettre de le faire et tout. Mais je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA. Ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui reit, qui corrige. Pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA... ne sait pas dans quelle direction faire. Il y a besoin de contexte. Et souvent, le contexte, on n'a pas a priori, donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. Mais c'est vrai que sur des séquences un peu basiques, on se dit que légitimement, on doit pouvoir gagner du temps. Et le but de gagner du temps, pour moi, parce que la tentation, c'est toujours la même chose, c'est de réduire les coûts et qu'à la fin, on finisse par se dire qu'on fabrique pour plus rien. Il y a deux manières de faire des économies. Il y a faire la même chose avec moins d'argent ou avec le même argent faire plus de choses. Moi, je suis plutôt de la deuxième école.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah, il veut en faire plus. Donc on peut considérer...

  • Speaker #0

    Mieux en tout cas, et donc qui est mieux valorisé. Parce qu'un des sujets sur la fiction française typiquement, et ce qui est une formidable opportunité sur l'IA, c'est qu'aujourd'hui, on peut aller challenger des productions américaines qui avaient un espèce de filet de sécurité dû au capitaux qu'ils pouvaient investir parce qu'ils avaient un marché mondial. Aujourd'hui, il y a certains coûts qui tombent là-dessus. Et pour nous, en France, et je le répète partout, c'est une formidable opportunité pour les plus petits marchés d'aller challenger les plus gros.

  • Speaker #1

    Concrètement, c'est quoi ces coûts qui tombent grâce à ces technos pour qu'on soit dans le très concret ?

  • Speaker #0

    Je vous dis, c'est raccourcir les temps de développement. Quand on raccourcit les temps de développement, pour être un peu bête et méchant, si on met 6 mois à développer un texte ou si on met 15 jours, les gens, on va gagner 5 mois et demi de salaire qu'on peut affecter sur les mêmes personnes, mais en se disant, du coup, on va livrer les textes plus vite et on va peut-être les produire plus vite. Ou à l'inverse, on va possiblement se dire... Tiens, sur cette séquence-là, comment est-ce qu'on travaille pour la rendre produisible en France ? Parce qu'on a quand même eu l'habitude en France d'écrire des scènes avec des hélicoptères et puis de finir par tourner des scènes assis à une table. Aujourd'hui, on se dit non, non, en fait, c'est faisable les scènes avec les hélicoptères. Maintenant, réfléchissons à comment on le fait. Et le temps qu'on gagne sur l'écriture, on ne le perd pas à faire rentrer un texte improduisible dans un budget qui est français. On passe notre temps à se dire, en fait, avec le budget, on peut le faire. Comment est-ce qu'on le fait ?

  • Speaker #1

    D'accord, ok, ouais, effectivement, donc finalement, quand on se pose la question, est-ce que l'IA va augmenter la qualité de fiction à budget constant ? La réponse, eh oui.

  • Speaker #0

    La mienne en tout cas, je suis sûr qu'il y en a d'autres qui auraient une autre lecture.

  • Speaker #1

    C'est la fin de la deuxième partie de cette interview de Deep Media avec Sébastien Charbi. Je vous donne rendez-vous prochainement pour la suite et fin de cet échange où l'on va continuer d'explorer le futur des médias à l'heure du numérique. En attendant, pour nos... ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous à ce podcast et mettez des commentaires électoraux adéquats. Deep Media est un podcast autoproduit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseil stratégique spécialisée en IA générative et social media. A très bientôt !

Description

Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story est le sixième invité de Deep Media.


Avec lui, dans ce deuxième épisode, nous allons explorer les outils d'IA générative et la stratégie en la matière de 3e Oeil Story et plus généralement du groupe Mediawan pour disposer des meilleurs outils à même de mener leurs projets. La question des données d'entraînement sera également au coeur de la conversation de cet épisode en lieu avec l'enjeu de souveraineté des données. On évoquera également l'arrivée des nouveaux outils génératifs tels que Sora 2 ou encore Veo 3 qui bousculent une nouvelle fois la création vidéo en repoussant encore les limites de tout cela. La question de la qualité en lien avec les quantités industrielles de génération de contenus audiovisuels viendra nourrir notre discussion en proposant une voie entre contenus génératifs à outrance et humanisation indispensable. La question économique sera également une part importante de nos échanges avec notamment la mise en lumière d'opportunités réelles quant au raccourcissement des temps de développement, l'accélération de certaines phases de doublage permettant la stimulation de la création et la distribution facilité à l'international des œuvres francophones.


Deep Media l'interview épisode 16 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Episode 1 🎧 "On a une approche pragmatique de l'IA" 🎙️ Sébastien Charbit, Directeur Général de 3ème Oeil Story


Deep Media, c'est le podcast qui prend le temps d'explorer les médias et leur mutation numérique aux côtés des professionnels et experts du secteur. Un nouvel épisode est publié chaque mardi.


Dans un univers numérique à marche forcée, comment les médias se positionnent ils ? Comment s'organiseront ils demain ? Quels rapports développeront ils avec les outils et principaux acteurs du numérique pour préserver leur activité et assurer leur pérennité ?


Ces questions et bien d'autres vous passionnent ? Ca tombe bien, moi aussi.


Je m’appelle Julien Boujot, connaisseur et curieux de l'univers médiatique depuis plus de 15 ans, et je vous retrouve régulièrement pour Deep Media, le podcast qui prend le temps d’interroger le futur des médias auprès des professionnels du secteur.


Deep Media est un podcast auto produit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseils stratégiques spécialisée en IA générative et social media.


Désormais, "Deep Media" se décline en newsletter : "Deep Media - What's Next", la newsletter qui approfondi les sujets évoqués dans Deep Media. Je vous propose cette newsletter chaque 3e vendredi du mois, directement depuis la page LinkedIn de Follow Me Conseil, société qui assure la production de "Deep Media".


Alors à présent, abonnez vous à cette newsletter et découvrez le premier numéro :
👀 "What's Next..." #1 : Et si la révolution des médias publics en Europe venait de Belgique ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA, ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui relit, qui corrige, pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA ne sait pas dans quelle direction faire. Donc il y a besoin de contexte. Et souvent le contexte, on n'a pas a priori,

  • Speaker #1

    donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. et aux géants du numérique. Quel avenir pour l'information et ceux qui la produisent ? Si ces questions vous intriguent, alors vous êtes au bon endroit. Deep Media, c'est un temps de réflexion et d'échange avec celles et ceux qui façonnent l'avenir du secteur. A présent, place à la deuxième partie de l'interview de Sébastien Charbi, directeur général de 3ème Oy Story, société de production spécialisée dans la fiction, qui fait partie du groupe MediaOne. Bonne écoute ! D'ailleurs, sur les outils, ça fait une petite question, sur les outils que vous êtes à même d'utiliser. Est-ce que vous utilisez plutôt des outils sur étagère ou est-ce que c'est des outils qui vont être un peu modulaires sur lesquels vous allez peut-être aussi pouvoir faire vous vos propres réglages, vos propres adaptations ? Comment est-ce que ça se présente ?

  • Speaker #0

    Nous la gestion, alors après il y a différents stades, par exemple dans tout ce qui est la prospection de sujets ou même le développement, mais les premières itérations de développement. nous on fonctionne beaucoup avec l'IA Gentil qu'aujourd'hui qui nous permet quand même de réfléchir de manière un peu paramétrée par rapport à plein d'éléments qui nous sont propres. Et en ça, ça reste plutôt sur mesure. Après, aujourd'hui, quand on génère des projets, quand on va générer par exemple de la vidéo ou des séquences en IA, on est, encore une fois, le sentiment qu'on a à date, c'est qu'il faut travailler sur la combinaison entre le fully generated et le reste. Et donc ça, ça nécessite forcément une phase de couture un peu plus fine qui ressemble quand même à du prêt-à-porter qu'on transforme en sur-mesure.

  • Speaker #1

    D'accord, effectivement. Donc il y a toute cette phase d'adaptation. Et c'est vrai qu'on est dans un foisonnement d'outils. Au moment où on enregistre, on a eu l'arrivée de Sora 2 il y a quelques jours qui révolutionne plutôt le secteur. D'ailleurs, vous, à titre perso, j'imagine que vous... Vous beta-testez aussi un petit peu ces outils, vous les regardez. Comment est-ce que vous les jugez, par exemple, ces nouveaux générateurs de vidéos ? Quand j'entends « nouveaux générateurs de vidéos » , je vais penser par exemple à VO3 il y a quelques mois, à Sora 2 qui sont maintenant des modèles, si on les explique en deux secondes, qui génèrent à la fois de la vidéo mais à la fois l'ensemble de l'environnement sonore d'une manière assez réaliste. Comment est-ce que vous les jugez, vous, quand vous les voyez et vous les testez ?

  • Speaker #0

    Hyper convaincant. Après, dans les tests, c'est quand même... C'est quand même défini dans un certain environnement, je pense principalement pour des raisons juridiques, pour eux, parce qu'ils ont besoin de se baquer là-dessus et qu'ils savent à quoi ils s'exposent. Et donc, c'est comme tout, une fois qu'une voiture peut rouler à 300 km heure, la question c'est à combien on peut rouler sur telle route. Donc, SORA, on peut possiblement faire à peu près tout ce qu'on veut aujourd'hui, mais est-ce qu'on a le droit de faire tout ce qu'on veut aujourd'hui ? Le sujet, il va se poser maintenant. Donc, moi, je n'ai pas une approche technique parce que je vois la vitesse à laquelle ça évolue. et la question de substituer... notre capacité à filmer des images ou à les générer à horizon moyen ou court terme c'est plus un sujet pour moi mais en revanche qui va accepter de livrer ses données là-dedans, ça va être un sujet ça va être un sujet assez clé et ça va être un sujet d'autant plus clé qu'à un moment quand on sort une vidéo c'est super parce que c'est les premières de Sora mais une fois qu'on peut générer 250 vidéos par jour lesquelles on regarde Celle avec laquelle on a un affect particulier, celle sur laquelle il y a des gens qui se sont impliqués, celle sur laquelle on a réussi à faire les 10%, comme toujours dans notre secteur, qui vont permettre d'émerger. Et il y aura probablement une forme d'humanisation là-dessus, parce que la question c'est pas de générer des vidéos, la question c'est de faire rencontrer des histoires avec un public. Bon bah, voilà.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça, il y a peut-être une technique qui avance un peu plus vite que finalement un besoin derrière, c'est-à-dire qu'on va se mettre à... produire à des raisons finalement pour une consommation qui ne va pas suivre et en tout cas ça va peut-être amener aussi à du contenu assez déceptif. D'ailleurs là je rebondis aussi sur le sur Sora 2, on a lu aussi qu'il y avait aussi une particularité en termes de droits d'auteur de droits d'auteur plutôt de données d'entraînement c'est à dire que Sora 2 tel que ça a été expliqué s'entraîne de base sur des données copyrightées il faut que ce soit les ayants droit qui désormais fasse des opt out pour demander le retrait. Ce sujet-là, effectivement, on en parlait tout à l'heure sur les données, la maîtrise de ces données. Comment est-ce que, pareil, on a commencé à l'évoquer, mais comment est-ce que ça s'est traité chez vous ? Comment est-ce que vous le voyez évoluer, et notamment avec cette dernière actualité sur Sora ?

  • Speaker #0

    Je le vois évoluer à deux niveaux. Un, c'est toujours la même chose avec les boîtes de la Silicon Valley. Ils commencent par nous montrer tout ce qu'il y a de brillant à faire. Et après, on commence à lire les petites lignes des conséquences dans lesquelles on va s'enfermer et tout ça. Sauf que c'est exactement le même modèle que les réseaux sociaux. C'est-à-dire qu'à un moment, on se rend bien compte que le produit, c'est nous. Donc, on entraîne. Donc ça, je pense que ça a été vraiment processé dans les agences de talent. Je pense que tout le monde le comprend. Et que le côté, on peut faire des trucs incroyables à condition qu'on cède ce qui a de la valeur, c'est-à-dire de la donnée non synthétique. parce qu'aujourd'hui c'est quand même le sujet chez les boîtes d'IA c'est de capter de la donnée non synthétique et bien j'ai l'impression que dans le grand public c'est pas encore complètement entendu parce qu'il y a un truc fascinant les gens qui passent 6 heures à discuter avec des IA s'en rendent compte de à quelle mesure ils entraînent les IA c'est assez fascinant je pense que dans les boîtes c'est un peu plus processé dans le cadre où on travaille avec des IA qui sont encore une fois peut-être moins performantes mais sur lesquelles on a de la lisibilité sur quelles données sont captées pour quel usage ... Et quand on consomme les données des autres, on est aussi conscient de ce que ça peut nous coûter possiblement. Je pense que professionnellement, il y a quand même quelque chose où la vague des réseaux sociaux est en passée là-dessus, la question de la gestion des données est en passée là-dessus, on n'est plus aussi naïf. Après, je fais confiance au marketing de la Syncon Valley pour nous faire croire que c'est absolument indispensable. Encore une fois, il n'y a pas quelque chose de technophobe dans mon propos, il y a juste un truc de rapport de force. parce qu'aujourd'hui ces outils-là on les entraîne, il n'y a aucun outil européen. À la fin, on va tous se faire peur à jouer à est-ce que ça peut nous remplacer tout ça. La vraie question, elle est, ils captent quelle valeur et en échange de quoi ? Et aujourd'hui, ils captent toute la valeur en échange de rien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Effectivement, je trouve que le parallèle avec les réseaux sociaux est assez pertinent. On voit quand les réseaux sociaux sont apparus, ils ont capté plein d'infos que tout le monde leur donnait, comme ça, assez gratuitement d'ailleurs, gratuitement. Et on voit maintenant ce que ça a pu devenir. MediaOne, c'est un gros groupe avec un volume de production qui est assez important. Est-ce que cette taille dans votre rapport avec ces boîtes qui fournissent des outils d'IA générative, ça ne vous donne pas des droits supplémentaires, mais est-ce que sur l'évolution de ces outils, ça vous donne... Vous pouvez être consulté ou en tout cas, ça vous donne un... Un poids différent, en tout cas une approche différente auprès de ces acteurs-là sur l'évolution de ces outils, sachant que vous arrivez quand même avec, comme on disait, du contenu de masse qui peut largement les intéresser pour nourrir leurs propres outils.

  • Speaker #0

    Alors, énorme élément de contexte et warning, moi je ne dirige que 3ème Estorie, je fais partie de MediaOne, mais ça c'est presque des décisions top management de MediaOne et je ne vais pas m'y substituer. En revanche, en tant que membre de MediaOne, on voit dans l'usage qu'on a des outils qui sont aussi paramétrés pour nous avec une certaine forme de sécurité. Et c'est des échanges qu'on a avec notamment Marion Gazot chez nous qui gère toute la partie IA. Et c'est vrai qu'il y a probablement un peu plus de leviers qu'ailleurs. Après, de l'extérieur, on va se dire qu'il y a un peu plus de leviers qu'ailleurs. Mais même si MediaOne, c'est gros, si on compare à OpenAI... On reste un mouchement sur un pare-brise.

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'était sur le côté, le fond de ma question, c'était ça, sur des petits ajustements à la marche, sachant que vous êtes un gros producteur et que potentiellement vous pouvez avoir un usage relativement important. Vous avez peut-être aussi eu une manière d'amender un petit peu ces outils.

  • Speaker #0

    Juste pour que vous compreniez qu'il n'y a pas une manière de dire « Non mais moi, j'ai un peu peur de ce que je vais dire. » Mon point, il est plus que... à la hauteur de 3ème Eye Story ou à la hauteur de Plan B. Et ces deux structures qui appartiennent à MediOne, on ne va pas avoir les mêmes enjeux. Donc, on ne va pas en avoir les mêmes usages, on ne va pas prendre les mêmes précautions et tout ça. Donc, c'est aussi que comme c'est un grand groupe, il y a des usages, il y a des impacts, il y a des précautions qui sont à différents niveaux aussi de par les conséquences que ça a pour chacune des structures.

  • Speaker #1

    Ok, j'entends bien. Tout à l'heure, on disait effectivement qu'il y a de la production, il y a de la production de fiction, au-delà de la fiction patrimoniale, il y a d'autres œuvres de fiction que vous produisez. Et il y a aussi un enjeu de distribution et de distribution à l'international. Sur ce sujet-là aussi, l'IA peut être une solution, en tout cas peut être un outil pour permettre une meilleure distribution, une meilleure valorisation de ces œuvres sur les différents marchés locaux. Sur ce thème-là, comment est-ce que ça se présente de votre côté ?

  • Speaker #0

    Alors ça, moi j'ai très peu de visibilité là-dessus, il faudrait que vous en parliez avec Reitz. Aujourd'hui ce qu'on voit c'est que la question de la distribution, elle est de la valorisation des contenus dans une hyper-offre qui pose question, et puis avec des plateformes qui sont des acteurs internationaux, qui capent les droits du coup sur tous les territoires. Donc à mon avis, le sujet sur la distribution, peut-être que la SACD aurait un autre regard, pour tout ce qui est la collecte des droits, et c'est plus à cet endroit-là, j'ai l'impression qu'il y a des outils d'IA qui pourraient être utiles, Nous, dans notre cas, on a des interlocuteurs qui sont de plus en plus internationaux. Donc, il y a à moins son mot à dire que les accords globaux qu'on peut nouer avec des acteurs qui sont présents sur tous les territoires.

  • Speaker #1

    Et sur les œuvres en particulier, sur les sujets, par exemple, de traduction, de version internationale, etc. C'est déjà des choses que vous utilisez, que vous testez, sur lesquelles vous êtes un peu en mode bac à sable ?

  • Speaker #0

    Nous, alors... Pareil, ce n'est pas moi qui suis en première ligne là-dessus, mais il y a des sujets évidemment sur tout ce qui est de billing et tout ça. C'est forcément plus simple et on va gagner du temps, mais je pense qu'à ce stade, ces revenus-là, ces coûts-là, ne sont pas suffisamment significatifs pour ce qu'il y a en face, pour que ça devienne un sujet absolument primordial et tout ça. Donc, c'est possiblement une source. d'économie, mais on sait ce que ça dit sur l'économie du doublage, qui sont en plus en général des comédiens avec lesquels on travaille par ailleurs. Donc, il y a un petit peu à gagner et possiblement beaucoup à perdre. Donc, c'est un arbitrage, je pense, qui se fait, mais qui n'est même pas prioritaire dans la distribution. Aujourd'hui, la question, c'est la bonne distribution des contenus aux bons endroits, sur les bonnes chaînes. Et pour le moment, je n'ai pas vu passer d'IA qui gère ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Si on revient un petit peu sur les métiers dans la fiction, si on va plutôt du côté du workflow, on a parlé pas mal du côté scénarisation, développement, etc. Si on ouvre un petit peu le capot côté workflow, côté post-prod, ces sujets-là, c'est des opportunités, déjà des actions concrètes, déjà des processus qui sont, on parlait tout à l'heure d'automatisation, Qu'est-ce qui est déjà mis en place du côté de... De troisième oeil à ce niveau ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on en est au stade où il n'y a pas de métiers d'étapes qui ont été descriptés, substitués. Je ne sais pas du tout si ce ne sera pas le cas. Franchement, là-dessus, ça me dépasse largement, mais c'est une question. Parce que peut-être que sur l'editing, il y a des choses à faire. Nous, à date, sur le montage, on n'est pas dans une substitution par l'IA. Il y a peut-être des outils qui vont nous permettre de le faire et tout. Mais je vois par exemple l'usage qu'il y en a sur TikTok, des auto-editing en IA. Ça reste quand même très normé. Et si on veut faire un truc qui rassemble plus à une œuvre, donc à quelque chose qui, même quand c'est mainstream, doit être un petit peu singulier, il y a quelqu'un qui doit repasser derrière. Donc on est encore dans cette logique de qui repasse, qui reit, qui corrige. Pas dans le sens où l'IA fait des erreurs, mais dans le sens où l'IA... ne sait pas dans quelle direction faire. Il y a besoin de contexte. Et souvent, le contexte, on n'a pas a priori, donc il faut qu'on le mette a posteriori, donc il faut qu'on ajuste ce qui est fait. Mais c'est vrai que sur des séquences un peu basiques, on se dit que légitimement, on doit pouvoir gagner du temps. Et le but de gagner du temps, pour moi, parce que la tentation, c'est toujours la même chose, c'est de réduire les coûts et qu'à la fin, on finisse par se dire qu'on fabrique pour plus rien. Il y a deux manières de faire des économies. Il y a faire la même chose avec moins d'argent ou avec le même argent faire plus de choses. Moi, je suis plutôt de la deuxième école.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah, il veut en faire plus. Donc on peut considérer...

  • Speaker #0

    Mieux en tout cas, et donc qui est mieux valorisé. Parce qu'un des sujets sur la fiction française typiquement, et ce qui est une formidable opportunité sur l'IA, c'est qu'aujourd'hui, on peut aller challenger des productions américaines qui avaient un espèce de filet de sécurité dû au capitaux qu'ils pouvaient investir parce qu'ils avaient un marché mondial. Aujourd'hui, il y a certains coûts qui tombent là-dessus. Et pour nous, en France, et je le répète partout, c'est une formidable opportunité pour les plus petits marchés d'aller challenger les plus gros.

  • Speaker #1

    Concrètement, c'est quoi ces coûts qui tombent grâce à ces technos pour qu'on soit dans le très concret ?

  • Speaker #0

    Je vous dis, c'est raccourcir les temps de développement. Quand on raccourcit les temps de développement, pour être un peu bête et méchant, si on met 6 mois à développer un texte ou si on met 15 jours, les gens, on va gagner 5 mois et demi de salaire qu'on peut affecter sur les mêmes personnes, mais en se disant, du coup, on va livrer les textes plus vite et on va peut-être les produire plus vite. Ou à l'inverse, on va possiblement se dire... Tiens, sur cette séquence-là, comment est-ce qu'on travaille pour la rendre produisible en France ? Parce qu'on a quand même eu l'habitude en France d'écrire des scènes avec des hélicoptères et puis de finir par tourner des scènes assis à une table. Aujourd'hui, on se dit non, non, en fait, c'est faisable les scènes avec les hélicoptères. Maintenant, réfléchissons à comment on le fait. Et le temps qu'on gagne sur l'écriture, on ne le perd pas à faire rentrer un texte improduisible dans un budget qui est français. On passe notre temps à se dire, en fait, avec le budget, on peut le faire. Comment est-ce qu'on le fait ?

  • Speaker #1

    D'accord, ok, ouais, effectivement, donc finalement, quand on se pose la question, est-ce que l'IA va augmenter la qualité de fiction à budget constant ? La réponse, eh oui.

  • Speaker #0

    La mienne en tout cas, je suis sûr qu'il y en a d'autres qui auraient une autre lecture.

  • Speaker #1

    C'est la fin de la deuxième partie de cette interview de Deep Media avec Sébastien Charbi. Je vous donne rendez-vous prochainement pour la suite et fin de cet échange où l'on va continuer d'explorer le futur des médias à l'heure du numérique. En attendant, pour nos... ne pas manquer les prochains épisodes, abonnez-vous à ce podcast et mettez des commentaires électoraux adéquats. Deep Media est un podcast autoproduit par Follow Me Conseil, agence de formation et conseil stratégique spécialisée en IA générative et social media. A très bientôt !

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