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Demain Deux Bottes

Agriculteur cultivateur de projets, avec Mathieu

Agriculteur cultivateur de projets, avec Mathieu

25min |07/10/2024
Play
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Demain Deux Bottes

Agriculteur cultivateur de projets, avec Mathieu

Agriculteur cultivateur de projets, avec Mathieu

25min |07/10/2024
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Description

Dans ce premier épisode de Demain deux bottes, nous sommes allés à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné et véritable "cultivateur de projets". 🚜

Avant de plonger dans notre conversation riche et spontanée avec Mathieu, vous entendrez l'introduction d'Agnès Duwer, directrice de la coopérative, et de Thierry Dupont, son président. Ils nous présentent ce nouveau format. 🙌


Mathieu nous dévoile les spécificités de son exploitation, ainsi que sa vision sur la gestion d'entreprise, où il combine savoir-faire agricole et esprit entrepreneurial. Au fil de l'épisode, Mathieu nous raconte son parcours, l'évolution de son lien avec la coopérative agricole, ses idées et son point de vue de "marathonien" 😉. Nous abordons également l'importance de bien s'entourer lors des débuts en agriculture, un conseil précieux pour ceux qui souhaitent se lancer.


Ne manquez pas cet échange captivant avec Mathieu, un agriculteur qui cultive autant la terre que ses idées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Pour ce tout premier épisode, nous avons la chance d'accueillir Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné du plateau Picard. Il va partager son expérience avec nous. Mais avant d'écouter son témoignage, j'ai le plaisir de laisser la parole à Agnès Duher, directrice générale et Thierry Dupont, président de la coopérative Agora. Ils ont quelques mots à vous dire pour marquer le lancement de ce nouveau format. On les écoute !

  • Speaker #1

    Bienvenue à vous tous, agriculteurs passionnés et curieux auditeurs, dans ce premier épisode de notre podcast dédié à l'agriculture de l'Oise. et du Val d'Oise. Je suis ravie de vous accueillir dans cet espace où nous allons explorer ensemble les enjeux cruciaux de notre secteur d'activité en perpétuelle évolution. Ce podcast est votre outil. C'est un outil d'échange conçu pour vous, les acteurs du monde agricole. Au niveau de notre coopérative Agora, l'objectif est clair. Relever les défis, saisir les opportunités et co-construire une agriculture de production durable au bénéfice des hommes et du territoire. Tout au long de ce podcast et de ces épisodes, Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette aventure de découverte, d'inspiration et de dialogue. Ce podcast, c'est bien le vôtre. À bientôt.

  • Speaker #2

    Cher adhérent, chère adhérente, en tant que président de la coopérative Agua, c'est avec un immense plaisir que je vous accueille dans ce premier épisode de notre podcast. Ce podcast, un nouveau moyen de communication. Et donc, c'est la possibilité de nous connecter, de vous informer et de nous et vous inspirer. Nous partagerons des idées, des solutions et des innovations, nourrirons votre curiosité et renforcerons notre engagement. Et donc, restez à l'écoute.

  • Speaker #0

    Merci Agnès, merci Thierry. Maintenant, partons à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, agriculteur depuis 10 ans sur le plateau Picard. J'ai eu le plaisir de discuter avec lui de son parcours et de son installation. Nous avons aussi parlé de sa relation avec la coopérative et des défis qu'il rencontre, comme bien d'autres, sur son exploitation. Mathieu est un homme de projet qui aime se projeter vers l'avenir. Il partage avec nous quelques-unes de ses réflexions sur son métier d'agriculteur. C'est une première pour Mathieu et pour moi de passer derrière le micro. Alors soyez indulgents et merci Mathieu de t'être prêté au jeu. Bonjour Mathieu, pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Bonjour Honorine, tu es venue sur mon exploitation qui est à Noyer-Saint-Martin, sur le plateau Picard. On est dans le corps de ferme qui est situé au milieu des champs. C'est une ferme aux champs. Je suis agriculteur. Je vais avoir 40 ans dans quelques jours. Je suis encore un agriculteur jeune, même si je ne suis plus JA, jeune agriculteur, puisque je me suis installé il y a 10 ans sur la ferme en 2014. Je suis marié, j'ai trois enfants et on habite sur la ferme depuis cinq ans.

  • Speaker #0

    Et justement, il y a 10 ans, quand tu t'es installé sur la ferme, quel a été ton déclic ou ton envie ? Pourquoi tu t'es installé en tant qu'agriculteur ?

  • Speaker #3

    Alors, il y a 10 ans, à l'époque, je travaillais en banque et donc je n'ai pas vraiment eu un déclic il y a 10 ans. C'est quelque chose qui a été progressif depuis l'enfance. C'est sûr que j'ai toujours baigné dans la ferme et j'ai été attiré. Mais pour autant... Je me suis toujours senti assez libre de pouvoir revenir sur la ferme ou pas. J'ai un frère et deux sœurs, donc voilà, c'était pas cousu de fil blanc que je revienne travailler et que je devienne agriculteur. Donc c'est pour ça que dès mes études et dès la fin de mes études, quand je suis rentré dans la vie active, j'ai plutôt cherché à travailler dans d'autres secteurs, toujours un petit peu lié quand même avec le monde agricole. Voilà, j'ai plutôt essayé d'aller voir ailleurs. pour voir s'il y avait d'autres métiers que je pourrais exercer qui me plairait. Et donc en fait, il y a dix ans, j'ai arrêté la banque et j'étais surtout très attiré par le fait de devenir agriculteur, de devenir mon propre patron, de prendre mes décisions et de pouvoir développer des choses, puisque c'est une des choses qui me plaît beaucoup dans ce métier.

  • Speaker #0

    Tu me disais ton parcours, donc tu as fait l'ISAB, donc la salle à Beauvais, ensuite tu as travaillé en banque. Tu penses que finalement c'était essentiel d'aller voir ailleurs avant de t'installer ? Qu'est-ce que ça t'a apporté, peut-être un peu en gestion d'entreprise ?

  • Speaker #3

    Alors c'était essentiel, enfin je pense qu'on peut y arriver sans et avec d'autres expériences. Je dirais que ça m'a beaucoup aidé et ça m'aide encore en fait, encore énormément aujourd'hui dans mes choix. d'entreprise plutôt. Ça me permet de prendre un petit peu plus de hauteur sur le métier d'agriculteur, le métier plus producteur. Ça me permet d'avoir une vision un petit peu plus stratégique de l'entreprise agricole. Après, Par exemple, moi, je pousserais mes enfants à plutôt aller faire des études plus ou moins liées à l'agriculture. Mais si j'ai la chance d'avoir un enfant qui veut devenir agriculteur, je lui dirais va voir ailleurs et essaye de faire ta propre expérience, d'ouvrir tes compétences au plus de domaines possibles. Et alors moi, en l'occurrence, c'était la gestion d'entreprise. La partie gestion de patrimoine, gestion, développement des entreprises, financement. C'est vrai que dans le métier d'agriculteur, au final, ça sert énormément puisqu'on est quand même dans le métier dans lequel on a beaucoup besoin de la banque.

  • Speaker #0

    Du coup, toutes les compétences que tu as acquises, tu les mets en œuvre aujourd'hui sur ton exploitation, qu'on n'a pas encore présenté dans ton exploitation. Finalement, qu'est-ce que tu cultives aujourd'hui ? Quelles sont ses particularités ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #3

    Alors, on est sur une exploitation familiale depuis plusieurs générations, que j'ai repris derrière mes parents. C'est une exploitation du plateau Picard, en termes de spécificité. Déjà, ça a l'avantage d'être une exploitation très groupée, tout le parcellaire est assez groupé autour de la ferme, donc ça c'est quand même un gros point fort. Par contre, il y a une zone de plateau avec des terres plutôt à... à bon potentiel et puis des zones un peu plus vallonnées où on a un peu moins de potentiel et on ne peut pas faire toutes les cultures que l'on veut. Donc moi sur la ferme, je cultive suivant les années entre 8 et 9 cultures différentes. Donc j'ai un assaulement plutôt très diversifié, ce qui n'est pas toujours simple à gérer, mais qui est assez enrichissant en termes de diversité. Et puis aujourd'hui, face à tous les enjeux... notamment tout ce qui est problématique de désherbage etc. Ça permet de... Le fait d'avoir un assombment diversifié, je pense que c'est vraiment une force pour moi aujourd'hui. Mais j'ai la chance de pouvoir le faire sur mon exploitation, de pouvoir mettre des cultures assez différentes. Et puis, l'autre spécificité de la ferme, c'est qu'il y a la possibilité, ce que je voulais dire, c'était qu'il y avait la possibilité de développer ce que j'ai fait un petit peu depuis que je suis rentré. des cultures à forte valeur ajoutée, à plus forte valeur ajoutée. Donc moi j'avais développé la pomme de terre en arrivant et puis le lin fibre. Donc voilà, c'était les développements que j'ai pu réaliser depuis que je suis arrivé sur la ferme.

  • Speaker #0

    Donc tu as opéré à des investissements directement en arrivant à ton installation. Tu as parlé de neuf cultures, donc tu as mentionné le lin, les pommes de terre, après il y a le blé.

  • Speaker #3

    Donc blé bien sûr, blé la culture la plus importante sur la ferme qui représente à peu près la moitié de l'assolement. Ensuite, les betteraves présentent une part importante sur la ferme. Alors ça, c'est assez historique parce qu'on est sur une ancienne ferme de distillerie, puis une ferme qui était une conserverie aussi dans les années 70-80. Donc il y a un historique important en betterave, avec la betterave qui représente à peu près 20% de l'assolement. Ensuite on a le colza, les pommes de terre fécule, les pommes de terre industrie, le lin, après je fais des pois protéagineux, cette année il y a des févroles, de l'orge de printemps, c'est assez varié. Un des points spécifiques de l'exploitation c'est qu'on fait beaucoup de multiplication de semences en céréales, en blé, orge, poivre, févrole, beaucoup avec Agora et également avec Unisigma. Depuis très longtemps sur la multiplication, il y a un certain savoir-faire et une volonté de continuer.

  • Speaker #0

    Justement sur cet assolement qui est super diversifié, tu as parlé du désherbage, mais il y a aussi de multiples défis. Je pense à l'environnement, aux réglementaires, aux équilibres technico-économiques. Comment tu gères tous ces défis aujourd'hui et qu'est-ce que tu mets en place, qu'est-ce que tu continues à mettre en place en tout cas ?

  • Speaker #3

    Je dirais que le fait d'avoir un assortiment diversifié, ça permet de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier aussi. Donc face aux aléas, à la fois climatiques et économiques, qu'on peut connaître sur certaines cultures suivant les années, ça permet justement d'amortir un petit peu les problèmes qu'on peut avoir en diversifiant. On n'arrive à pas subir tout sur une culture. Je dirais que c'est un des avantages. Après, pour gérer la diversité des cultures, quand on a par exemple un atelier pomme de terre, on est obligé d'avoir de la main-d'oeuvre. Donc le fait d'avoir de la main-d'oeuvre, ça donne aussi forcément un petit peu plus de souplesse pour avoir un assonnement diversifié. C'est aussi la capacité d'avoir une main-d'oeuvre sur une exploitation. C'est aussi la chance de pouvoir avoir de la main-d'oeuvre pour faire ces développements.

  • Speaker #0

    Oui, ça va pas sans l'autre. La seulement diversifiée va avec le recrutement de main-d'oeuvre. Et justement, tu arrives plutôt à bien recruter aujourd'hui ? C'est plutôt attractif ou c'est une difficulté que tu rencontres ?

  • Speaker #3

    Alors sur l'exploitation, il y a deux salariés plus moi. J'ai recruté un salarié il y a un an. Il n'y a pas eu énormément de candidats, c'est sûr. Après, voilà. J'ai trouvé quelqu'un qui me satisfait. Donc voilà, c'est sûr que c'est pas... On sent que ça se bouscule pas et qu'il faut être assez vigilant là-dessus. Il faut être un peu en veille et c'est vrai que... Et puis il faut savoir garder aussi ses salariés. Donc voilà, c'est un équilibre. Mais c'est sûr que c'est un enjeu de demain de réussir à avoir des salariés motivés et compétents sur nos fermes. C'est un enjeu important.

  • Speaker #0

    Et dans les enjeux de demain, tu en vois d'autres justement ? concrètement, opérationnellement, au quotidien ?

  • Speaker #3

    Un des gros enjeux, c'est la réduction de l'utilisation des produits phyto. Il y a un gros travail d'expérience à acquérir sur la réduction des phyto. Je pense qu'il y a quand même eu un cap de passé entre la génération d'avant et la nôtre à ce niveau-là. On est quand même plus sensible à ça. On est peut-être un petit peu plus en accord avec ce que veut la société, mais pour autant, je pense que ce n'est pas encore assez. On va nous en demander plus, c'est sûr. Il va falloir s'adapter, mais pour autant, on ne pourra pas faire sans, pas dans des modèles comme les nôtres. C'est très progressif tout ça. Et puis, il y a un appui agronomique qui est important, que la coopérative essaye aussi d'apporter. Mais c'est vrai que ça demande un suivi très important pour réussir à réduire notre impact environnemental.

  • Speaker #0

    Et d'être en veille un peu tout le temps. Tu as parlé de la coopérative, en effet, donc Agora, aujourd'hui c'est quelque chose qui est important d'avoir un réseau autour de ta ferme, la coopération autour de toi, d'échanger, de partager ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, oui, c'est important. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on est sur nos fermes, on est quand même assez seul, assez seul pour travailler, assez seul pour prendre nos décisions. Donc la coopérative ça fait partie des interlocuteurs que l'on a à proximité pour nous aider et puis pour créer un lien aussi entre nous agriculteurs. Je suis administrateur depuis, ça fait deux ans, plus de deux ans que je suis administrateur. Mon rôle c'est d'être le représentant des adhérents de mon secteur, mais enfin des adhérents de toute la coopérative. Donc voilà, de pouvoir remonter un petit peu ce qui se passe sur le terrain et les attentes des adhérents. Et puis, c'est de participer aux orientations de la coopérative, de pouvoir donner un petit peu les lignes directrices que l'on souhaite donner à la coopérative. La coopérative, c'est notre entreprise aussi, nous, adhérents et agriculteurs. Donc c'est important de pouvoir participer à ça.

  • Speaker #0

    Et justement, par rapport à elle, j'imagine que... Tu l'as dit, donc tu es installé depuis 10 ans, tu es administrateur depuis 5 ans.

  • Speaker #3

    Depuis 2 ans,

  • Speaker #0

    2 ans et demi. Et donc j'imagine que ton regard a changé aussi entre le moment où tu viens de t'installer et aujourd'hui. Quel regard tu portais peut-être avant à la COP et quel est-il aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors mon regard sur la coopérative, il a évolué. Après, je suis arrivé quand je me suis installé sur une exploitation qui était très... Très lié à la coopérative déjà, mon père était très coopérateur et était déjà administrateur lui aussi, donc il avait participé activement à la vie de la coopérative. Alors pour autant, c'est vrai que je pense que... En tant que jeune agriculteur, quand on arrive, on a envie d'essayer de challenger un peu les fournisseurs. On se dit que ce qui était fait avant, est-ce qu'on ne peut pas faire mieux ? Est-ce qu'on ne peut pas améliorer les choses ? Donc j'ai peut-être au début voulu un peu, pas remettre en question, mais essayer de voir si c'était vraiment la bonne solution pour l'exploitation. Je me suis confronté un peu à est-ce qu'il faut rester coopérateur comme on l'était ? Et c'est vrai qu'assez vite, j'ai vu la coopérative non pas comme un simple fournisseur ou un acheteur, mais vraiment comme un partenariat, un partenaire de la ferme qui nous apporte à la fois du service, une relation humaine, une relation économique aussi importante. Ça intervient à beaucoup de niveaux. Et puis spécifiquement Agora, je trouve que par sa taille, qui reste à taille humaine, mais en même temps qui a une taille suffisante pour nous aider sur pas mal de sujets, ça permet à nos exploitations d'avoir une diversité de sujets abordés qu'on n'aurait pas sans la coopérative. La partie agronomique, innovation, ça permet d'aller beaucoup plus loin. que si on était seul. Ce qui m'a un petit peu décidé de rester coopérateur et pleinement coopérateur, c'était aussi la simplicité de la relation. C'est vrai qu'on se sent moins face à un fournisseur ou un acheteur dans lequel on peut être un peu plus, je ne sais pas, comme avec un industriel ou des choses comme ça, où on se pose beaucoup de questions. sur sa volonté d'apporter une vraie valeur ajoutée à nos exploitations. Là, on est plus dans une relation de confiance, donc on ne se pose pas trop de questions.

  • Speaker #0

    Un regard qui a un peu évolué, j'imagine aussi que tu réfléchis, tu prends un peu de hauteur sur ton métier. Pour toi, en quoi ton travail contribue aujourd'hui à la société globalement ?

  • Speaker #3

    Je pense que la population a assez peu de regard sur nos exploitations. Donc c'est surtout un œil assez médiatique finalement qu'a la population. Donc je pense qu'on a un rôle de communication auprès du grand public, auprès des médias. Mais donc ça nous dépasse un petit peu nous en tant qu'agriculteurs. Mais je pense qu'il faut essayer d'apporter sa pierre à l'édifice en communiquant le plus possible. Enfin voilà, c'est d'essayer de... de communiquer positivement sur ce que l'on fait sur les exploitations, puisque je pense qu'on n'a pas à rougir non plus de ce qui est fait sur nos fermes. Moi, je considère que notre région restera une zone d'agriculture productive et elle devra le rester pour les enjeux économiques de notre pays. Je pense que la Picardie... à toute sa place dans la production agricole. Donc il va falloir se battre pour que politiquement, on ne nous empêche pas de produire, donc ne nous mettent pas trop de bâtons dans les roues. Et puis après, il y a forcément des enjeux. Là, on n'en parle pas beaucoup en ce moment, parce qu'il pleut beaucoup, mais par exemple, l'eau, c'est un enjeu de demain. Et donc je pense qu'il faut... Il faut sûrement penser à des capacités à pouvoir irriguer quand c'est possible. Il faut essayer d'optimiser les apports d'eau et choisir les bonnes cultures pour valoriser nos investissements.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu avais justement un jeune agriculteur devant toi qui te disait moi je veux m'installer Quels seraient les bons conseils de Mathieu pour ce jeune qui s'installe ?

  • Speaker #3

    Je dirais d'être bien accompagné déjà, de savoir prendre des conseils près de son entourage et puis des conseils à la fois techniques, économiques, financiers. Donc avoir un vrai accompagnement. Après, une installation c'est beaucoup d'investissement aussi. Donc il faut... Il faut avoir un business plan qui est réaliste. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de développer des projets pour essayer d'aller améliorer la rentabilité de son exploitation. Donc voilà, essayer de trouver des projets de développement ou des projets d'amélioration sur son exploitation. Déjà, c'est un peu plus épanouissant en termes d'installation. Et puis, en théorie, c'est source de valeur ajoutée sur nos exploitations.

  • Speaker #0

    S'il y avait une idée reçue sur l'agriculture ? que tu aimerais lever aujourd'hui pour nos éditeurs ? Ce serait laquelle ?

  • Speaker #3

    Une idée reçue qui colle un peu au bot des agriculteurs, c'est qu'on perçoit des aides et puis qu'on pollue. Et des fois, on fait même une relation entre les deux. Donc voilà, c'est de dire que les agriculteurs, s'ils touchent des aides, c'est parce qu'on en a besoin pour pouvoir produire dans les conditions dans lesquelles on nous les impose. et pour respecter une réglementation qui est de plus en plus forte et puis pour pouvoir être compétitif aussi au niveau de nos marchés. Et puis en termes de pollution, de montrer aussi qu'on a fait énormément d'efforts, qu'on en fait encore et qu'on a une agriculture qui est très vertueuse.

  • Speaker #0

    En effet, merci. Et quels sont tes challenges ou tes défis à venir ? On en a évoqué certains. Est-ce que plus particulièrement en te concernant, tu en as ?

  • Speaker #3

    J'ai des projets sous le coude. Après, j'étais dans une phase de développement, donc il faut aussi savoir se consolider un petit peu, consolider un peu les bases. Il y a des projets encore en cours à venir, mais c'est step by step.

  • Speaker #0

    Quelles questions aimerais-tu poser aux prochaines agriculteurs que nous allons interroger sur le podcast ?

  • Speaker #3

    J'aime bien tout ce qui est un peu prospectif. Et si vous pouvez juste me donner un petit peu sa vision de comment il voit son exploitation et peut-être aussi un peu l'agriculture dans dix ans. Comment on sera dans dix ans ? Moi, je me la pose. Ça m'intéresse d'avoir son avis.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses enrichissantes, Mathieu. Pour conclure notre entretien, je voulais passer un moment un peu plus léger et amusant, donc avec des questions un peu plus insolites. Et la première, ce serait que cette année, comme tu le sais, il y a les Jeux Olympiques cet été en France. Je voulais te demander si tu étais un sportif, lequel serais-tu et peut-être pourquoi ?

  • Speaker #3

    Bonne question. Je dirais un sport que j'aime bien, je dirais un marathonien, mais je ne pratique pas le marathon, mais la course à pied. La vie d'agriculteur, c'est un long parcours quand même, qui n'est pas toujours facile. Le côté mental joue beaucoup, on a des moments faciles, des moments difficiles. Dans un marathon, on passe par des moments où on... On se sent bien des moments où c'est difficile. Mais par contre, l'objectif est quand même... Nous, en agriculture, on est sur un temps long. Donc voilà, je pense que ça correspond pas mal. On a une récolte par an, on a un résultat par an. Donc quand on se trompe, c'est assez important et assez impactant. Donc voilà, on est sur un pas de temps long. Et le marathon, c'est quelque chose qui dure longtemps aussi. Donc il faut tenir sur la durée.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Voilà, on est arrivé au bout de nos questions. Merci beaucoup, Mathieu, pour ce partage riche. C'était un plaisir de découvrir ton parcours et tes défis. Donc voilà, on espère que nos auditeurs ont apprécié cette plongée dans ton quotidien. Est-ce que tu veux dire un dernier mot ?

  • Speaker #3

    Merci surtout, Honorine, d'être venue jusqu'ici et d'avoir pris le temps de m'écouter. Et au plaisir d'entendre les prochains podcasts également.

  • Speaker #0

    Alors si vous avez aimé, je vous invite à vous abonner à notre podcast pour ne rien manquer des prochains épisodes. Et surtout, partagez-le ! autour de vous, avec vos collègues, vos amis ou toute personne que ce sujet pourrait intéresser. A très bientôt dans Demain de Bot.

Description

Dans ce premier épisode de Demain deux bottes, nous sommes allés à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné et véritable "cultivateur de projets". 🚜

Avant de plonger dans notre conversation riche et spontanée avec Mathieu, vous entendrez l'introduction d'Agnès Duwer, directrice de la coopérative, et de Thierry Dupont, son président. Ils nous présentent ce nouveau format. 🙌


Mathieu nous dévoile les spécificités de son exploitation, ainsi que sa vision sur la gestion d'entreprise, où il combine savoir-faire agricole et esprit entrepreneurial. Au fil de l'épisode, Mathieu nous raconte son parcours, l'évolution de son lien avec la coopérative agricole, ses idées et son point de vue de "marathonien" 😉. Nous abordons également l'importance de bien s'entourer lors des débuts en agriculture, un conseil précieux pour ceux qui souhaitent se lancer.


Ne manquez pas cet échange captivant avec Mathieu, un agriculteur qui cultive autant la terre que ses idées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Pour ce tout premier épisode, nous avons la chance d'accueillir Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné du plateau Picard. Il va partager son expérience avec nous. Mais avant d'écouter son témoignage, j'ai le plaisir de laisser la parole à Agnès Duher, directrice générale et Thierry Dupont, président de la coopérative Agora. Ils ont quelques mots à vous dire pour marquer le lancement de ce nouveau format. On les écoute !

  • Speaker #1

    Bienvenue à vous tous, agriculteurs passionnés et curieux auditeurs, dans ce premier épisode de notre podcast dédié à l'agriculture de l'Oise. et du Val d'Oise. Je suis ravie de vous accueillir dans cet espace où nous allons explorer ensemble les enjeux cruciaux de notre secteur d'activité en perpétuelle évolution. Ce podcast est votre outil. C'est un outil d'échange conçu pour vous, les acteurs du monde agricole. Au niveau de notre coopérative Agora, l'objectif est clair. Relever les défis, saisir les opportunités et co-construire une agriculture de production durable au bénéfice des hommes et du territoire. Tout au long de ce podcast et de ces épisodes, Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette aventure de découverte, d'inspiration et de dialogue. Ce podcast, c'est bien le vôtre. À bientôt.

  • Speaker #2

    Cher adhérent, chère adhérente, en tant que président de la coopérative Agua, c'est avec un immense plaisir que je vous accueille dans ce premier épisode de notre podcast. Ce podcast, un nouveau moyen de communication. Et donc, c'est la possibilité de nous connecter, de vous informer et de nous et vous inspirer. Nous partagerons des idées, des solutions et des innovations, nourrirons votre curiosité et renforcerons notre engagement. Et donc, restez à l'écoute.

  • Speaker #0

    Merci Agnès, merci Thierry. Maintenant, partons à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, agriculteur depuis 10 ans sur le plateau Picard. J'ai eu le plaisir de discuter avec lui de son parcours et de son installation. Nous avons aussi parlé de sa relation avec la coopérative et des défis qu'il rencontre, comme bien d'autres, sur son exploitation. Mathieu est un homme de projet qui aime se projeter vers l'avenir. Il partage avec nous quelques-unes de ses réflexions sur son métier d'agriculteur. C'est une première pour Mathieu et pour moi de passer derrière le micro. Alors soyez indulgents et merci Mathieu de t'être prêté au jeu. Bonjour Mathieu, pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Bonjour Honorine, tu es venue sur mon exploitation qui est à Noyer-Saint-Martin, sur le plateau Picard. On est dans le corps de ferme qui est situé au milieu des champs. C'est une ferme aux champs. Je suis agriculteur. Je vais avoir 40 ans dans quelques jours. Je suis encore un agriculteur jeune, même si je ne suis plus JA, jeune agriculteur, puisque je me suis installé il y a 10 ans sur la ferme en 2014. Je suis marié, j'ai trois enfants et on habite sur la ferme depuis cinq ans.

  • Speaker #0

    Et justement, il y a 10 ans, quand tu t'es installé sur la ferme, quel a été ton déclic ou ton envie ? Pourquoi tu t'es installé en tant qu'agriculteur ?

  • Speaker #3

    Alors, il y a 10 ans, à l'époque, je travaillais en banque et donc je n'ai pas vraiment eu un déclic il y a 10 ans. C'est quelque chose qui a été progressif depuis l'enfance. C'est sûr que j'ai toujours baigné dans la ferme et j'ai été attiré. Mais pour autant... Je me suis toujours senti assez libre de pouvoir revenir sur la ferme ou pas. J'ai un frère et deux sœurs, donc voilà, c'était pas cousu de fil blanc que je revienne travailler et que je devienne agriculteur. Donc c'est pour ça que dès mes études et dès la fin de mes études, quand je suis rentré dans la vie active, j'ai plutôt cherché à travailler dans d'autres secteurs, toujours un petit peu lié quand même avec le monde agricole. Voilà, j'ai plutôt essayé d'aller voir ailleurs. pour voir s'il y avait d'autres métiers que je pourrais exercer qui me plairait. Et donc en fait, il y a dix ans, j'ai arrêté la banque et j'étais surtout très attiré par le fait de devenir agriculteur, de devenir mon propre patron, de prendre mes décisions et de pouvoir développer des choses, puisque c'est une des choses qui me plaît beaucoup dans ce métier.

  • Speaker #0

    Tu me disais ton parcours, donc tu as fait l'ISAB, donc la salle à Beauvais, ensuite tu as travaillé en banque. Tu penses que finalement c'était essentiel d'aller voir ailleurs avant de t'installer ? Qu'est-ce que ça t'a apporté, peut-être un peu en gestion d'entreprise ?

  • Speaker #3

    Alors c'était essentiel, enfin je pense qu'on peut y arriver sans et avec d'autres expériences. Je dirais que ça m'a beaucoup aidé et ça m'aide encore en fait, encore énormément aujourd'hui dans mes choix. d'entreprise plutôt. Ça me permet de prendre un petit peu plus de hauteur sur le métier d'agriculteur, le métier plus producteur. Ça me permet d'avoir une vision un petit peu plus stratégique de l'entreprise agricole. Après, Par exemple, moi, je pousserais mes enfants à plutôt aller faire des études plus ou moins liées à l'agriculture. Mais si j'ai la chance d'avoir un enfant qui veut devenir agriculteur, je lui dirais va voir ailleurs et essaye de faire ta propre expérience, d'ouvrir tes compétences au plus de domaines possibles. Et alors moi, en l'occurrence, c'était la gestion d'entreprise. La partie gestion de patrimoine, gestion, développement des entreprises, financement. C'est vrai que dans le métier d'agriculteur, au final, ça sert énormément puisqu'on est quand même dans le métier dans lequel on a beaucoup besoin de la banque.

  • Speaker #0

    Du coup, toutes les compétences que tu as acquises, tu les mets en œuvre aujourd'hui sur ton exploitation, qu'on n'a pas encore présenté dans ton exploitation. Finalement, qu'est-ce que tu cultives aujourd'hui ? Quelles sont ses particularités ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #3

    Alors, on est sur une exploitation familiale depuis plusieurs générations, que j'ai repris derrière mes parents. C'est une exploitation du plateau Picard, en termes de spécificité. Déjà, ça a l'avantage d'être une exploitation très groupée, tout le parcellaire est assez groupé autour de la ferme, donc ça c'est quand même un gros point fort. Par contre, il y a une zone de plateau avec des terres plutôt à... à bon potentiel et puis des zones un peu plus vallonnées où on a un peu moins de potentiel et on ne peut pas faire toutes les cultures que l'on veut. Donc moi sur la ferme, je cultive suivant les années entre 8 et 9 cultures différentes. Donc j'ai un assaulement plutôt très diversifié, ce qui n'est pas toujours simple à gérer, mais qui est assez enrichissant en termes de diversité. Et puis aujourd'hui, face à tous les enjeux... notamment tout ce qui est problématique de désherbage etc. Ça permet de... Le fait d'avoir un assombment diversifié, je pense que c'est vraiment une force pour moi aujourd'hui. Mais j'ai la chance de pouvoir le faire sur mon exploitation, de pouvoir mettre des cultures assez différentes. Et puis, l'autre spécificité de la ferme, c'est qu'il y a la possibilité, ce que je voulais dire, c'était qu'il y avait la possibilité de développer ce que j'ai fait un petit peu depuis que je suis rentré. des cultures à forte valeur ajoutée, à plus forte valeur ajoutée. Donc moi j'avais développé la pomme de terre en arrivant et puis le lin fibre. Donc voilà, c'était les développements que j'ai pu réaliser depuis que je suis arrivé sur la ferme.

  • Speaker #0

    Donc tu as opéré à des investissements directement en arrivant à ton installation. Tu as parlé de neuf cultures, donc tu as mentionné le lin, les pommes de terre, après il y a le blé.

  • Speaker #3

    Donc blé bien sûr, blé la culture la plus importante sur la ferme qui représente à peu près la moitié de l'assolement. Ensuite, les betteraves présentent une part importante sur la ferme. Alors ça, c'est assez historique parce qu'on est sur une ancienne ferme de distillerie, puis une ferme qui était une conserverie aussi dans les années 70-80. Donc il y a un historique important en betterave, avec la betterave qui représente à peu près 20% de l'assolement. Ensuite on a le colza, les pommes de terre fécule, les pommes de terre industrie, le lin, après je fais des pois protéagineux, cette année il y a des févroles, de l'orge de printemps, c'est assez varié. Un des points spécifiques de l'exploitation c'est qu'on fait beaucoup de multiplication de semences en céréales, en blé, orge, poivre, févrole, beaucoup avec Agora et également avec Unisigma. Depuis très longtemps sur la multiplication, il y a un certain savoir-faire et une volonté de continuer.

  • Speaker #0

    Justement sur cet assolement qui est super diversifié, tu as parlé du désherbage, mais il y a aussi de multiples défis. Je pense à l'environnement, aux réglementaires, aux équilibres technico-économiques. Comment tu gères tous ces défis aujourd'hui et qu'est-ce que tu mets en place, qu'est-ce que tu continues à mettre en place en tout cas ?

  • Speaker #3

    Je dirais que le fait d'avoir un assortiment diversifié, ça permet de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier aussi. Donc face aux aléas, à la fois climatiques et économiques, qu'on peut connaître sur certaines cultures suivant les années, ça permet justement d'amortir un petit peu les problèmes qu'on peut avoir en diversifiant. On n'arrive à pas subir tout sur une culture. Je dirais que c'est un des avantages. Après, pour gérer la diversité des cultures, quand on a par exemple un atelier pomme de terre, on est obligé d'avoir de la main-d'oeuvre. Donc le fait d'avoir de la main-d'oeuvre, ça donne aussi forcément un petit peu plus de souplesse pour avoir un assonnement diversifié. C'est aussi la capacité d'avoir une main-d'oeuvre sur une exploitation. C'est aussi la chance de pouvoir avoir de la main-d'oeuvre pour faire ces développements.

  • Speaker #0

    Oui, ça va pas sans l'autre. La seulement diversifiée va avec le recrutement de main-d'oeuvre. Et justement, tu arrives plutôt à bien recruter aujourd'hui ? C'est plutôt attractif ou c'est une difficulté que tu rencontres ?

  • Speaker #3

    Alors sur l'exploitation, il y a deux salariés plus moi. J'ai recruté un salarié il y a un an. Il n'y a pas eu énormément de candidats, c'est sûr. Après, voilà. J'ai trouvé quelqu'un qui me satisfait. Donc voilà, c'est sûr que c'est pas... On sent que ça se bouscule pas et qu'il faut être assez vigilant là-dessus. Il faut être un peu en veille et c'est vrai que... Et puis il faut savoir garder aussi ses salariés. Donc voilà, c'est un équilibre. Mais c'est sûr que c'est un enjeu de demain de réussir à avoir des salariés motivés et compétents sur nos fermes. C'est un enjeu important.

  • Speaker #0

    Et dans les enjeux de demain, tu en vois d'autres justement ? concrètement, opérationnellement, au quotidien ?

  • Speaker #3

    Un des gros enjeux, c'est la réduction de l'utilisation des produits phyto. Il y a un gros travail d'expérience à acquérir sur la réduction des phyto. Je pense qu'il y a quand même eu un cap de passé entre la génération d'avant et la nôtre à ce niveau-là. On est quand même plus sensible à ça. On est peut-être un petit peu plus en accord avec ce que veut la société, mais pour autant, je pense que ce n'est pas encore assez. On va nous en demander plus, c'est sûr. Il va falloir s'adapter, mais pour autant, on ne pourra pas faire sans, pas dans des modèles comme les nôtres. C'est très progressif tout ça. Et puis, il y a un appui agronomique qui est important, que la coopérative essaye aussi d'apporter. Mais c'est vrai que ça demande un suivi très important pour réussir à réduire notre impact environnemental.

  • Speaker #0

    Et d'être en veille un peu tout le temps. Tu as parlé de la coopérative, en effet, donc Agora, aujourd'hui c'est quelque chose qui est important d'avoir un réseau autour de ta ferme, la coopération autour de toi, d'échanger, de partager ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, oui, c'est important. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on est sur nos fermes, on est quand même assez seul, assez seul pour travailler, assez seul pour prendre nos décisions. Donc la coopérative ça fait partie des interlocuteurs que l'on a à proximité pour nous aider et puis pour créer un lien aussi entre nous agriculteurs. Je suis administrateur depuis, ça fait deux ans, plus de deux ans que je suis administrateur. Mon rôle c'est d'être le représentant des adhérents de mon secteur, mais enfin des adhérents de toute la coopérative. Donc voilà, de pouvoir remonter un petit peu ce qui se passe sur le terrain et les attentes des adhérents. Et puis, c'est de participer aux orientations de la coopérative, de pouvoir donner un petit peu les lignes directrices que l'on souhaite donner à la coopérative. La coopérative, c'est notre entreprise aussi, nous, adhérents et agriculteurs. Donc c'est important de pouvoir participer à ça.

  • Speaker #0

    Et justement, par rapport à elle, j'imagine que... Tu l'as dit, donc tu es installé depuis 10 ans, tu es administrateur depuis 5 ans.

  • Speaker #3

    Depuis 2 ans,

  • Speaker #0

    2 ans et demi. Et donc j'imagine que ton regard a changé aussi entre le moment où tu viens de t'installer et aujourd'hui. Quel regard tu portais peut-être avant à la COP et quel est-il aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors mon regard sur la coopérative, il a évolué. Après, je suis arrivé quand je me suis installé sur une exploitation qui était très... Très lié à la coopérative déjà, mon père était très coopérateur et était déjà administrateur lui aussi, donc il avait participé activement à la vie de la coopérative. Alors pour autant, c'est vrai que je pense que... En tant que jeune agriculteur, quand on arrive, on a envie d'essayer de challenger un peu les fournisseurs. On se dit que ce qui était fait avant, est-ce qu'on ne peut pas faire mieux ? Est-ce qu'on ne peut pas améliorer les choses ? Donc j'ai peut-être au début voulu un peu, pas remettre en question, mais essayer de voir si c'était vraiment la bonne solution pour l'exploitation. Je me suis confronté un peu à est-ce qu'il faut rester coopérateur comme on l'était ? Et c'est vrai qu'assez vite, j'ai vu la coopérative non pas comme un simple fournisseur ou un acheteur, mais vraiment comme un partenariat, un partenaire de la ferme qui nous apporte à la fois du service, une relation humaine, une relation économique aussi importante. Ça intervient à beaucoup de niveaux. Et puis spécifiquement Agora, je trouve que par sa taille, qui reste à taille humaine, mais en même temps qui a une taille suffisante pour nous aider sur pas mal de sujets, ça permet à nos exploitations d'avoir une diversité de sujets abordés qu'on n'aurait pas sans la coopérative. La partie agronomique, innovation, ça permet d'aller beaucoup plus loin. que si on était seul. Ce qui m'a un petit peu décidé de rester coopérateur et pleinement coopérateur, c'était aussi la simplicité de la relation. C'est vrai qu'on se sent moins face à un fournisseur ou un acheteur dans lequel on peut être un peu plus, je ne sais pas, comme avec un industriel ou des choses comme ça, où on se pose beaucoup de questions. sur sa volonté d'apporter une vraie valeur ajoutée à nos exploitations. Là, on est plus dans une relation de confiance, donc on ne se pose pas trop de questions.

  • Speaker #0

    Un regard qui a un peu évolué, j'imagine aussi que tu réfléchis, tu prends un peu de hauteur sur ton métier. Pour toi, en quoi ton travail contribue aujourd'hui à la société globalement ?

  • Speaker #3

    Je pense que la population a assez peu de regard sur nos exploitations. Donc c'est surtout un œil assez médiatique finalement qu'a la population. Donc je pense qu'on a un rôle de communication auprès du grand public, auprès des médias. Mais donc ça nous dépasse un petit peu nous en tant qu'agriculteurs. Mais je pense qu'il faut essayer d'apporter sa pierre à l'édifice en communiquant le plus possible. Enfin voilà, c'est d'essayer de... de communiquer positivement sur ce que l'on fait sur les exploitations, puisque je pense qu'on n'a pas à rougir non plus de ce qui est fait sur nos fermes. Moi, je considère que notre région restera une zone d'agriculture productive et elle devra le rester pour les enjeux économiques de notre pays. Je pense que la Picardie... à toute sa place dans la production agricole. Donc il va falloir se battre pour que politiquement, on ne nous empêche pas de produire, donc ne nous mettent pas trop de bâtons dans les roues. Et puis après, il y a forcément des enjeux. Là, on n'en parle pas beaucoup en ce moment, parce qu'il pleut beaucoup, mais par exemple, l'eau, c'est un enjeu de demain. Et donc je pense qu'il faut... Il faut sûrement penser à des capacités à pouvoir irriguer quand c'est possible. Il faut essayer d'optimiser les apports d'eau et choisir les bonnes cultures pour valoriser nos investissements.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu avais justement un jeune agriculteur devant toi qui te disait moi je veux m'installer Quels seraient les bons conseils de Mathieu pour ce jeune qui s'installe ?

  • Speaker #3

    Je dirais d'être bien accompagné déjà, de savoir prendre des conseils près de son entourage et puis des conseils à la fois techniques, économiques, financiers. Donc avoir un vrai accompagnement. Après, une installation c'est beaucoup d'investissement aussi. Donc il faut... Il faut avoir un business plan qui est réaliste. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de développer des projets pour essayer d'aller améliorer la rentabilité de son exploitation. Donc voilà, essayer de trouver des projets de développement ou des projets d'amélioration sur son exploitation. Déjà, c'est un peu plus épanouissant en termes d'installation. Et puis, en théorie, c'est source de valeur ajoutée sur nos exploitations.

  • Speaker #0

    S'il y avait une idée reçue sur l'agriculture ? que tu aimerais lever aujourd'hui pour nos éditeurs ? Ce serait laquelle ?

  • Speaker #3

    Une idée reçue qui colle un peu au bot des agriculteurs, c'est qu'on perçoit des aides et puis qu'on pollue. Et des fois, on fait même une relation entre les deux. Donc voilà, c'est de dire que les agriculteurs, s'ils touchent des aides, c'est parce qu'on en a besoin pour pouvoir produire dans les conditions dans lesquelles on nous les impose. et pour respecter une réglementation qui est de plus en plus forte et puis pour pouvoir être compétitif aussi au niveau de nos marchés. Et puis en termes de pollution, de montrer aussi qu'on a fait énormément d'efforts, qu'on en fait encore et qu'on a une agriculture qui est très vertueuse.

  • Speaker #0

    En effet, merci. Et quels sont tes challenges ou tes défis à venir ? On en a évoqué certains. Est-ce que plus particulièrement en te concernant, tu en as ?

  • Speaker #3

    J'ai des projets sous le coude. Après, j'étais dans une phase de développement, donc il faut aussi savoir se consolider un petit peu, consolider un peu les bases. Il y a des projets encore en cours à venir, mais c'est step by step.

  • Speaker #0

    Quelles questions aimerais-tu poser aux prochaines agriculteurs que nous allons interroger sur le podcast ?

  • Speaker #3

    J'aime bien tout ce qui est un peu prospectif. Et si vous pouvez juste me donner un petit peu sa vision de comment il voit son exploitation et peut-être aussi un peu l'agriculture dans dix ans. Comment on sera dans dix ans ? Moi, je me la pose. Ça m'intéresse d'avoir son avis.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses enrichissantes, Mathieu. Pour conclure notre entretien, je voulais passer un moment un peu plus léger et amusant, donc avec des questions un peu plus insolites. Et la première, ce serait que cette année, comme tu le sais, il y a les Jeux Olympiques cet été en France. Je voulais te demander si tu étais un sportif, lequel serais-tu et peut-être pourquoi ?

  • Speaker #3

    Bonne question. Je dirais un sport que j'aime bien, je dirais un marathonien, mais je ne pratique pas le marathon, mais la course à pied. La vie d'agriculteur, c'est un long parcours quand même, qui n'est pas toujours facile. Le côté mental joue beaucoup, on a des moments faciles, des moments difficiles. Dans un marathon, on passe par des moments où on... On se sent bien des moments où c'est difficile. Mais par contre, l'objectif est quand même... Nous, en agriculture, on est sur un temps long. Donc voilà, je pense que ça correspond pas mal. On a une récolte par an, on a un résultat par an. Donc quand on se trompe, c'est assez important et assez impactant. Donc voilà, on est sur un pas de temps long. Et le marathon, c'est quelque chose qui dure longtemps aussi. Donc il faut tenir sur la durée.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Voilà, on est arrivé au bout de nos questions. Merci beaucoup, Mathieu, pour ce partage riche. C'était un plaisir de découvrir ton parcours et tes défis. Donc voilà, on espère que nos auditeurs ont apprécié cette plongée dans ton quotidien. Est-ce que tu veux dire un dernier mot ?

  • Speaker #3

    Merci surtout, Honorine, d'être venue jusqu'ici et d'avoir pris le temps de m'écouter. Et au plaisir d'entendre les prochains podcasts également.

  • Speaker #0

    Alors si vous avez aimé, je vous invite à vous abonner à notre podcast pour ne rien manquer des prochains épisodes. Et surtout, partagez-le ! autour de vous, avec vos collègues, vos amis ou toute personne que ce sujet pourrait intéresser. A très bientôt dans Demain de Bot.

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Description

Dans ce premier épisode de Demain deux bottes, nous sommes allés à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné et véritable "cultivateur de projets". 🚜

Avant de plonger dans notre conversation riche et spontanée avec Mathieu, vous entendrez l'introduction d'Agnès Duwer, directrice de la coopérative, et de Thierry Dupont, son président. Ils nous présentent ce nouveau format. 🙌


Mathieu nous dévoile les spécificités de son exploitation, ainsi que sa vision sur la gestion d'entreprise, où il combine savoir-faire agricole et esprit entrepreneurial. Au fil de l'épisode, Mathieu nous raconte son parcours, l'évolution de son lien avec la coopérative agricole, ses idées et son point de vue de "marathonien" 😉. Nous abordons également l'importance de bien s'entourer lors des débuts en agriculture, un conseil précieux pour ceux qui souhaitent se lancer.


Ne manquez pas cet échange captivant avec Mathieu, un agriculteur qui cultive autant la terre que ses idées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Pour ce tout premier épisode, nous avons la chance d'accueillir Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné du plateau Picard. Il va partager son expérience avec nous. Mais avant d'écouter son témoignage, j'ai le plaisir de laisser la parole à Agnès Duher, directrice générale et Thierry Dupont, président de la coopérative Agora. Ils ont quelques mots à vous dire pour marquer le lancement de ce nouveau format. On les écoute !

  • Speaker #1

    Bienvenue à vous tous, agriculteurs passionnés et curieux auditeurs, dans ce premier épisode de notre podcast dédié à l'agriculture de l'Oise. et du Val d'Oise. Je suis ravie de vous accueillir dans cet espace où nous allons explorer ensemble les enjeux cruciaux de notre secteur d'activité en perpétuelle évolution. Ce podcast est votre outil. C'est un outil d'échange conçu pour vous, les acteurs du monde agricole. Au niveau de notre coopérative Agora, l'objectif est clair. Relever les défis, saisir les opportunités et co-construire une agriculture de production durable au bénéfice des hommes et du territoire. Tout au long de ce podcast et de ces épisodes, Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette aventure de découverte, d'inspiration et de dialogue. Ce podcast, c'est bien le vôtre. À bientôt.

  • Speaker #2

    Cher adhérent, chère adhérente, en tant que président de la coopérative Agua, c'est avec un immense plaisir que je vous accueille dans ce premier épisode de notre podcast. Ce podcast, un nouveau moyen de communication. Et donc, c'est la possibilité de nous connecter, de vous informer et de nous et vous inspirer. Nous partagerons des idées, des solutions et des innovations, nourrirons votre curiosité et renforcerons notre engagement. Et donc, restez à l'écoute.

  • Speaker #0

    Merci Agnès, merci Thierry. Maintenant, partons à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, agriculteur depuis 10 ans sur le plateau Picard. J'ai eu le plaisir de discuter avec lui de son parcours et de son installation. Nous avons aussi parlé de sa relation avec la coopérative et des défis qu'il rencontre, comme bien d'autres, sur son exploitation. Mathieu est un homme de projet qui aime se projeter vers l'avenir. Il partage avec nous quelques-unes de ses réflexions sur son métier d'agriculteur. C'est une première pour Mathieu et pour moi de passer derrière le micro. Alors soyez indulgents et merci Mathieu de t'être prêté au jeu. Bonjour Mathieu, pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Bonjour Honorine, tu es venue sur mon exploitation qui est à Noyer-Saint-Martin, sur le plateau Picard. On est dans le corps de ferme qui est situé au milieu des champs. C'est une ferme aux champs. Je suis agriculteur. Je vais avoir 40 ans dans quelques jours. Je suis encore un agriculteur jeune, même si je ne suis plus JA, jeune agriculteur, puisque je me suis installé il y a 10 ans sur la ferme en 2014. Je suis marié, j'ai trois enfants et on habite sur la ferme depuis cinq ans.

  • Speaker #0

    Et justement, il y a 10 ans, quand tu t'es installé sur la ferme, quel a été ton déclic ou ton envie ? Pourquoi tu t'es installé en tant qu'agriculteur ?

  • Speaker #3

    Alors, il y a 10 ans, à l'époque, je travaillais en banque et donc je n'ai pas vraiment eu un déclic il y a 10 ans. C'est quelque chose qui a été progressif depuis l'enfance. C'est sûr que j'ai toujours baigné dans la ferme et j'ai été attiré. Mais pour autant... Je me suis toujours senti assez libre de pouvoir revenir sur la ferme ou pas. J'ai un frère et deux sœurs, donc voilà, c'était pas cousu de fil blanc que je revienne travailler et que je devienne agriculteur. Donc c'est pour ça que dès mes études et dès la fin de mes études, quand je suis rentré dans la vie active, j'ai plutôt cherché à travailler dans d'autres secteurs, toujours un petit peu lié quand même avec le monde agricole. Voilà, j'ai plutôt essayé d'aller voir ailleurs. pour voir s'il y avait d'autres métiers que je pourrais exercer qui me plairait. Et donc en fait, il y a dix ans, j'ai arrêté la banque et j'étais surtout très attiré par le fait de devenir agriculteur, de devenir mon propre patron, de prendre mes décisions et de pouvoir développer des choses, puisque c'est une des choses qui me plaît beaucoup dans ce métier.

  • Speaker #0

    Tu me disais ton parcours, donc tu as fait l'ISAB, donc la salle à Beauvais, ensuite tu as travaillé en banque. Tu penses que finalement c'était essentiel d'aller voir ailleurs avant de t'installer ? Qu'est-ce que ça t'a apporté, peut-être un peu en gestion d'entreprise ?

  • Speaker #3

    Alors c'était essentiel, enfin je pense qu'on peut y arriver sans et avec d'autres expériences. Je dirais que ça m'a beaucoup aidé et ça m'aide encore en fait, encore énormément aujourd'hui dans mes choix. d'entreprise plutôt. Ça me permet de prendre un petit peu plus de hauteur sur le métier d'agriculteur, le métier plus producteur. Ça me permet d'avoir une vision un petit peu plus stratégique de l'entreprise agricole. Après, Par exemple, moi, je pousserais mes enfants à plutôt aller faire des études plus ou moins liées à l'agriculture. Mais si j'ai la chance d'avoir un enfant qui veut devenir agriculteur, je lui dirais va voir ailleurs et essaye de faire ta propre expérience, d'ouvrir tes compétences au plus de domaines possibles. Et alors moi, en l'occurrence, c'était la gestion d'entreprise. La partie gestion de patrimoine, gestion, développement des entreprises, financement. C'est vrai que dans le métier d'agriculteur, au final, ça sert énormément puisqu'on est quand même dans le métier dans lequel on a beaucoup besoin de la banque.

  • Speaker #0

    Du coup, toutes les compétences que tu as acquises, tu les mets en œuvre aujourd'hui sur ton exploitation, qu'on n'a pas encore présenté dans ton exploitation. Finalement, qu'est-ce que tu cultives aujourd'hui ? Quelles sont ses particularités ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #3

    Alors, on est sur une exploitation familiale depuis plusieurs générations, que j'ai repris derrière mes parents. C'est une exploitation du plateau Picard, en termes de spécificité. Déjà, ça a l'avantage d'être une exploitation très groupée, tout le parcellaire est assez groupé autour de la ferme, donc ça c'est quand même un gros point fort. Par contre, il y a une zone de plateau avec des terres plutôt à... à bon potentiel et puis des zones un peu plus vallonnées où on a un peu moins de potentiel et on ne peut pas faire toutes les cultures que l'on veut. Donc moi sur la ferme, je cultive suivant les années entre 8 et 9 cultures différentes. Donc j'ai un assaulement plutôt très diversifié, ce qui n'est pas toujours simple à gérer, mais qui est assez enrichissant en termes de diversité. Et puis aujourd'hui, face à tous les enjeux... notamment tout ce qui est problématique de désherbage etc. Ça permet de... Le fait d'avoir un assombment diversifié, je pense que c'est vraiment une force pour moi aujourd'hui. Mais j'ai la chance de pouvoir le faire sur mon exploitation, de pouvoir mettre des cultures assez différentes. Et puis, l'autre spécificité de la ferme, c'est qu'il y a la possibilité, ce que je voulais dire, c'était qu'il y avait la possibilité de développer ce que j'ai fait un petit peu depuis que je suis rentré. des cultures à forte valeur ajoutée, à plus forte valeur ajoutée. Donc moi j'avais développé la pomme de terre en arrivant et puis le lin fibre. Donc voilà, c'était les développements que j'ai pu réaliser depuis que je suis arrivé sur la ferme.

  • Speaker #0

    Donc tu as opéré à des investissements directement en arrivant à ton installation. Tu as parlé de neuf cultures, donc tu as mentionné le lin, les pommes de terre, après il y a le blé.

  • Speaker #3

    Donc blé bien sûr, blé la culture la plus importante sur la ferme qui représente à peu près la moitié de l'assolement. Ensuite, les betteraves présentent une part importante sur la ferme. Alors ça, c'est assez historique parce qu'on est sur une ancienne ferme de distillerie, puis une ferme qui était une conserverie aussi dans les années 70-80. Donc il y a un historique important en betterave, avec la betterave qui représente à peu près 20% de l'assolement. Ensuite on a le colza, les pommes de terre fécule, les pommes de terre industrie, le lin, après je fais des pois protéagineux, cette année il y a des févroles, de l'orge de printemps, c'est assez varié. Un des points spécifiques de l'exploitation c'est qu'on fait beaucoup de multiplication de semences en céréales, en blé, orge, poivre, févrole, beaucoup avec Agora et également avec Unisigma. Depuis très longtemps sur la multiplication, il y a un certain savoir-faire et une volonté de continuer.

  • Speaker #0

    Justement sur cet assolement qui est super diversifié, tu as parlé du désherbage, mais il y a aussi de multiples défis. Je pense à l'environnement, aux réglementaires, aux équilibres technico-économiques. Comment tu gères tous ces défis aujourd'hui et qu'est-ce que tu mets en place, qu'est-ce que tu continues à mettre en place en tout cas ?

  • Speaker #3

    Je dirais que le fait d'avoir un assortiment diversifié, ça permet de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier aussi. Donc face aux aléas, à la fois climatiques et économiques, qu'on peut connaître sur certaines cultures suivant les années, ça permet justement d'amortir un petit peu les problèmes qu'on peut avoir en diversifiant. On n'arrive à pas subir tout sur une culture. Je dirais que c'est un des avantages. Après, pour gérer la diversité des cultures, quand on a par exemple un atelier pomme de terre, on est obligé d'avoir de la main-d'oeuvre. Donc le fait d'avoir de la main-d'oeuvre, ça donne aussi forcément un petit peu plus de souplesse pour avoir un assonnement diversifié. C'est aussi la capacité d'avoir une main-d'oeuvre sur une exploitation. C'est aussi la chance de pouvoir avoir de la main-d'oeuvre pour faire ces développements.

  • Speaker #0

    Oui, ça va pas sans l'autre. La seulement diversifiée va avec le recrutement de main-d'oeuvre. Et justement, tu arrives plutôt à bien recruter aujourd'hui ? C'est plutôt attractif ou c'est une difficulté que tu rencontres ?

  • Speaker #3

    Alors sur l'exploitation, il y a deux salariés plus moi. J'ai recruté un salarié il y a un an. Il n'y a pas eu énormément de candidats, c'est sûr. Après, voilà. J'ai trouvé quelqu'un qui me satisfait. Donc voilà, c'est sûr que c'est pas... On sent que ça se bouscule pas et qu'il faut être assez vigilant là-dessus. Il faut être un peu en veille et c'est vrai que... Et puis il faut savoir garder aussi ses salariés. Donc voilà, c'est un équilibre. Mais c'est sûr que c'est un enjeu de demain de réussir à avoir des salariés motivés et compétents sur nos fermes. C'est un enjeu important.

  • Speaker #0

    Et dans les enjeux de demain, tu en vois d'autres justement ? concrètement, opérationnellement, au quotidien ?

  • Speaker #3

    Un des gros enjeux, c'est la réduction de l'utilisation des produits phyto. Il y a un gros travail d'expérience à acquérir sur la réduction des phyto. Je pense qu'il y a quand même eu un cap de passé entre la génération d'avant et la nôtre à ce niveau-là. On est quand même plus sensible à ça. On est peut-être un petit peu plus en accord avec ce que veut la société, mais pour autant, je pense que ce n'est pas encore assez. On va nous en demander plus, c'est sûr. Il va falloir s'adapter, mais pour autant, on ne pourra pas faire sans, pas dans des modèles comme les nôtres. C'est très progressif tout ça. Et puis, il y a un appui agronomique qui est important, que la coopérative essaye aussi d'apporter. Mais c'est vrai que ça demande un suivi très important pour réussir à réduire notre impact environnemental.

  • Speaker #0

    Et d'être en veille un peu tout le temps. Tu as parlé de la coopérative, en effet, donc Agora, aujourd'hui c'est quelque chose qui est important d'avoir un réseau autour de ta ferme, la coopération autour de toi, d'échanger, de partager ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, oui, c'est important. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on est sur nos fermes, on est quand même assez seul, assez seul pour travailler, assez seul pour prendre nos décisions. Donc la coopérative ça fait partie des interlocuteurs que l'on a à proximité pour nous aider et puis pour créer un lien aussi entre nous agriculteurs. Je suis administrateur depuis, ça fait deux ans, plus de deux ans que je suis administrateur. Mon rôle c'est d'être le représentant des adhérents de mon secteur, mais enfin des adhérents de toute la coopérative. Donc voilà, de pouvoir remonter un petit peu ce qui se passe sur le terrain et les attentes des adhérents. Et puis, c'est de participer aux orientations de la coopérative, de pouvoir donner un petit peu les lignes directrices que l'on souhaite donner à la coopérative. La coopérative, c'est notre entreprise aussi, nous, adhérents et agriculteurs. Donc c'est important de pouvoir participer à ça.

  • Speaker #0

    Et justement, par rapport à elle, j'imagine que... Tu l'as dit, donc tu es installé depuis 10 ans, tu es administrateur depuis 5 ans.

  • Speaker #3

    Depuis 2 ans,

  • Speaker #0

    2 ans et demi. Et donc j'imagine que ton regard a changé aussi entre le moment où tu viens de t'installer et aujourd'hui. Quel regard tu portais peut-être avant à la COP et quel est-il aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors mon regard sur la coopérative, il a évolué. Après, je suis arrivé quand je me suis installé sur une exploitation qui était très... Très lié à la coopérative déjà, mon père était très coopérateur et était déjà administrateur lui aussi, donc il avait participé activement à la vie de la coopérative. Alors pour autant, c'est vrai que je pense que... En tant que jeune agriculteur, quand on arrive, on a envie d'essayer de challenger un peu les fournisseurs. On se dit que ce qui était fait avant, est-ce qu'on ne peut pas faire mieux ? Est-ce qu'on ne peut pas améliorer les choses ? Donc j'ai peut-être au début voulu un peu, pas remettre en question, mais essayer de voir si c'était vraiment la bonne solution pour l'exploitation. Je me suis confronté un peu à est-ce qu'il faut rester coopérateur comme on l'était ? Et c'est vrai qu'assez vite, j'ai vu la coopérative non pas comme un simple fournisseur ou un acheteur, mais vraiment comme un partenariat, un partenaire de la ferme qui nous apporte à la fois du service, une relation humaine, une relation économique aussi importante. Ça intervient à beaucoup de niveaux. Et puis spécifiquement Agora, je trouve que par sa taille, qui reste à taille humaine, mais en même temps qui a une taille suffisante pour nous aider sur pas mal de sujets, ça permet à nos exploitations d'avoir une diversité de sujets abordés qu'on n'aurait pas sans la coopérative. La partie agronomique, innovation, ça permet d'aller beaucoup plus loin. que si on était seul. Ce qui m'a un petit peu décidé de rester coopérateur et pleinement coopérateur, c'était aussi la simplicité de la relation. C'est vrai qu'on se sent moins face à un fournisseur ou un acheteur dans lequel on peut être un peu plus, je ne sais pas, comme avec un industriel ou des choses comme ça, où on se pose beaucoup de questions. sur sa volonté d'apporter une vraie valeur ajoutée à nos exploitations. Là, on est plus dans une relation de confiance, donc on ne se pose pas trop de questions.

  • Speaker #0

    Un regard qui a un peu évolué, j'imagine aussi que tu réfléchis, tu prends un peu de hauteur sur ton métier. Pour toi, en quoi ton travail contribue aujourd'hui à la société globalement ?

  • Speaker #3

    Je pense que la population a assez peu de regard sur nos exploitations. Donc c'est surtout un œil assez médiatique finalement qu'a la population. Donc je pense qu'on a un rôle de communication auprès du grand public, auprès des médias. Mais donc ça nous dépasse un petit peu nous en tant qu'agriculteurs. Mais je pense qu'il faut essayer d'apporter sa pierre à l'édifice en communiquant le plus possible. Enfin voilà, c'est d'essayer de... de communiquer positivement sur ce que l'on fait sur les exploitations, puisque je pense qu'on n'a pas à rougir non plus de ce qui est fait sur nos fermes. Moi, je considère que notre région restera une zone d'agriculture productive et elle devra le rester pour les enjeux économiques de notre pays. Je pense que la Picardie... à toute sa place dans la production agricole. Donc il va falloir se battre pour que politiquement, on ne nous empêche pas de produire, donc ne nous mettent pas trop de bâtons dans les roues. Et puis après, il y a forcément des enjeux. Là, on n'en parle pas beaucoup en ce moment, parce qu'il pleut beaucoup, mais par exemple, l'eau, c'est un enjeu de demain. Et donc je pense qu'il faut... Il faut sûrement penser à des capacités à pouvoir irriguer quand c'est possible. Il faut essayer d'optimiser les apports d'eau et choisir les bonnes cultures pour valoriser nos investissements.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu avais justement un jeune agriculteur devant toi qui te disait moi je veux m'installer Quels seraient les bons conseils de Mathieu pour ce jeune qui s'installe ?

  • Speaker #3

    Je dirais d'être bien accompagné déjà, de savoir prendre des conseils près de son entourage et puis des conseils à la fois techniques, économiques, financiers. Donc avoir un vrai accompagnement. Après, une installation c'est beaucoup d'investissement aussi. Donc il faut... Il faut avoir un business plan qui est réaliste. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de développer des projets pour essayer d'aller améliorer la rentabilité de son exploitation. Donc voilà, essayer de trouver des projets de développement ou des projets d'amélioration sur son exploitation. Déjà, c'est un peu plus épanouissant en termes d'installation. Et puis, en théorie, c'est source de valeur ajoutée sur nos exploitations.

  • Speaker #0

    S'il y avait une idée reçue sur l'agriculture ? que tu aimerais lever aujourd'hui pour nos éditeurs ? Ce serait laquelle ?

  • Speaker #3

    Une idée reçue qui colle un peu au bot des agriculteurs, c'est qu'on perçoit des aides et puis qu'on pollue. Et des fois, on fait même une relation entre les deux. Donc voilà, c'est de dire que les agriculteurs, s'ils touchent des aides, c'est parce qu'on en a besoin pour pouvoir produire dans les conditions dans lesquelles on nous les impose. et pour respecter une réglementation qui est de plus en plus forte et puis pour pouvoir être compétitif aussi au niveau de nos marchés. Et puis en termes de pollution, de montrer aussi qu'on a fait énormément d'efforts, qu'on en fait encore et qu'on a une agriculture qui est très vertueuse.

  • Speaker #0

    En effet, merci. Et quels sont tes challenges ou tes défis à venir ? On en a évoqué certains. Est-ce que plus particulièrement en te concernant, tu en as ?

  • Speaker #3

    J'ai des projets sous le coude. Après, j'étais dans une phase de développement, donc il faut aussi savoir se consolider un petit peu, consolider un peu les bases. Il y a des projets encore en cours à venir, mais c'est step by step.

  • Speaker #0

    Quelles questions aimerais-tu poser aux prochaines agriculteurs que nous allons interroger sur le podcast ?

  • Speaker #3

    J'aime bien tout ce qui est un peu prospectif. Et si vous pouvez juste me donner un petit peu sa vision de comment il voit son exploitation et peut-être aussi un peu l'agriculture dans dix ans. Comment on sera dans dix ans ? Moi, je me la pose. Ça m'intéresse d'avoir son avis.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses enrichissantes, Mathieu. Pour conclure notre entretien, je voulais passer un moment un peu plus léger et amusant, donc avec des questions un peu plus insolites. Et la première, ce serait que cette année, comme tu le sais, il y a les Jeux Olympiques cet été en France. Je voulais te demander si tu étais un sportif, lequel serais-tu et peut-être pourquoi ?

  • Speaker #3

    Bonne question. Je dirais un sport que j'aime bien, je dirais un marathonien, mais je ne pratique pas le marathon, mais la course à pied. La vie d'agriculteur, c'est un long parcours quand même, qui n'est pas toujours facile. Le côté mental joue beaucoup, on a des moments faciles, des moments difficiles. Dans un marathon, on passe par des moments où on... On se sent bien des moments où c'est difficile. Mais par contre, l'objectif est quand même... Nous, en agriculture, on est sur un temps long. Donc voilà, je pense que ça correspond pas mal. On a une récolte par an, on a un résultat par an. Donc quand on se trompe, c'est assez important et assez impactant. Donc voilà, on est sur un pas de temps long. Et le marathon, c'est quelque chose qui dure longtemps aussi. Donc il faut tenir sur la durée.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Voilà, on est arrivé au bout de nos questions. Merci beaucoup, Mathieu, pour ce partage riche. C'était un plaisir de découvrir ton parcours et tes défis. Donc voilà, on espère que nos auditeurs ont apprécié cette plongée dans ton quotidien. Est-ce que tu veux dire un dernier mot ?

  • Speaker #3

    Merci surtout, Honorine, d'être venue jusqu'ici et d'avoir pris le temps de m'écouter. Et au plaisir d'entendre les prochains podcasts également.

  • Speaker #0

    Alors si vous avez aimé, je vous invite à vous abonner à notre podcast pour ne rien manquer des prochains épisodes. Et surtout, partagez-le ! autour de vous, avec vos collègues, vos amis ou toute personne que ce sujet pourrait intéresser. A très bientôt dans Demain de Bot.

Description

Dans ce premier épisode de Demain deux bottes, nous sommes allés à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné et véritable "cultivateur de projets". 🚜

Avant de plonger dans notre conversation riche et spontanée avec Mathieu, vous entendrez l'introduction d'Agnès Duwer, directrice de la coopérative, et de Thierry Dupont, son président. Ils nous présentent ce nouveau format. 🙌


Mathieu nous dévoile les spécificités de son exploitation, ainsi que sa vision sur la gestion d'entreprise, où il combine savoir-faire agricole et esprit entrepreneurial. Au fil de l'épisode, Mathieu nous raconte son parcours, l'évolution de son lien avec la coopérative agricole, ses idées et son point de vue de "marathonien" 😉. Nous abordons également l'importance de bien s'entourer lors des débuts en agriculture, un conseil précieux pour ceux qui souhaitent se lancer.


Ne manquez pas cet échange captivant avec Mathieu, un agriculteur qui cultive autant la terre que ses idées.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Pour ce tout premier épisode, nous avons la chance d'accueillir Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur passionné du plateau Picard. Il va partager son expérience avec nous. Mais avant d'écouter son témoignage, j'ai le plaisir de laisser la parole à Agnès Duher, directrice générale et Thierry Dupont, président de la coopérative Agora. Ils ont quelques mots à vous dire pour marquer le lancement de ce nouveau format. On les écoute !

  • Speaker #1

    Bienvenue à vous tous, agriculteurs passionnés et curieux auditeurs, dans ce premier épisode de notre podcast dédié à l'agriculture de l'Oise. et du Val d'Oise. Je suis ravie de vous accueillir dans cet espace où nous allons explorer ensemble les enjeux cruciaux de notre secteur d'activité en perpétuelle évolution. Ce podcast est votre outil. C'est un outil d'échange conçu pour vous, les acteurs du monde agricole. Au niveau de notre coopérative Agora, l'objectif est clair. Relever les défis, saisir les opportunités et co-construire une agriculture de production durable au bénéfice des hommes et du territoire. Tout au long de ce podcast et de ces épisodes, Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette aventure de découverte, d'inspiration et de dialogue. Ce podcast, c'est bien le vôtre. À bientôt.

  • Speaker #2

    Cher adhérent, chère adhérente, en tant que président de la coopérative Agua, c'est avec un immense plaisir que je vous accueille dans ce premier épisode de notre podcast. Ce podcast, un nouveau moyen de communication. Et donc, c'est la possibilité de nous connecter, de vous informer et de nous et vous inspirer. Nous partagerons des idées, des solutions et des innovations, nourrirons votre curiosité et renforcerons notre engagement. Et donc, restez à l'écoute.

  • Speaker #0

    Merci Agnès, merci Thierry. Maintenant, partons à la rencontre de Mathieu Sainte-Beuve, agriculteur depuis 10 ans sur le plateau Picard. J'ai eu le plaisir de discuter avec lui de son parcours et de son installation. Nous avons aussi parlé de sa relation avec la coopérative et des défis qu'il rencontre, comme bien d'autres, sur son exploitation. Mathieu est un homme de projet qui aime se projeter vers l'avenir. Il partage avec nous quelques-unes de ses réflexions sur son métier d'agriculteur. C'est une première pour Mathieu et pour moi de passer derrière le micro. Alors soyez indulgents et merci Mathieu de t'être prêté au jeu. Bonjour Mathieu, pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Bonjour Honorine, tu es venue sur mon exploitation qui est à Noyer-Saint-Martin, sur le plateau Picard. On est dans le corps de ferme qui est situé au milieu des champs. C'est une ferme aux champs. Je suis agriculteur. Je vais avoir 40 ans dans quelques jours. Je suis encore un agriculteur jeune, même si je ne suis plus JA, jeune agriculteur, puisque je me suis installé il y a 10 ans sur la ferme en 2014. Je suis marié, j'ai trois enfants et on habite sur la ferme depuis cinq ans.

  • Speaker #0

    Et justement, il y a 10 ans, quand tu t'es installé sur la ferme, quel a été ton déclic ou ton envie ? Pourquoi tu t'es installé en tant qu'agriculteur ?

  • Speaker #3

    Alors, il y a 10 ans, à l'époque, je travaillais en banque et donc je n'ai pas vraiment eu un déclic il y a 10 ans. C'est quelque chose qui a été progressif depuis l'enfance. C'est sûr que j'ai toujours baigné dans la ferme et j'ai été attiré. Mais pour autant... Je me suis toujours senti assez libre de pouvoir revenir sur la ferme ou pas. J'ai un frère et deux sœurs, donc voilà, c'était pas cousu de fil blanc que je revienne travailler et que je devienne agriculteur. Donc c'est pour ça que dès mes études et dès la fin de mes études, quand je suis rentré dans la vie active, j'ai plutôt cherché à travailler dans d'autres secteurs, toujours un petit peu lié quand même avec le monde agricole. Voilà, j'ai plutôt essayé d'aller voir ailleurs. pour voir s'il y avait d'autres métiers que je pourrais exercer qui me plairait. Et donc en fait, il y a dix ans, j'ai arrêté la banque et j'étais surtout très attiré par le fait de devenir agriculteur, de devenir mon propre patron, de prendre mes décisions et de pouvoir développer des choses, puisque c'est une des choses qui me plaît beaucoup dans ce métier.

  • Speaker #0

    Tu me disais ton parcours, donc tu as fait l'ISAB, donc la salle à Beauvais, ensuite tu as travaillé en banque. Tu penses que finalement c'était essentiel d'aller voir ailleurs avant de t'installer ? Qu'est-ce que ça t'a apporté, peut-être un peu en gestion d'entreprise ?

  • Speaker #3

    Alors c'était essentiel, enfin je pense qu'on peut y arriver sans et avec d'autres expériences. Je dirais que ça m'a beaucoup aidé et ça m'aide encore en fait, encore énormément aujourd'hui dans mes choix. d'entreprise plutôt. Ça me permet de prendre un petit peu plus de hauteur sur le métier d'agriculteur, le métier plus producteur. Ça me permet d'avoir une vision un petit peu plus stratégique de l'entreprise agricole. Après, Par exemple, moi, je pousserais mes enfants à plutôt aller faire des études plus ou moins liées à l'agriculture. Mais si j'ai la chance d'avoir un enfant qui veut devenir agriculteur, je lui dirais va voir ailleurs et essaye de faire ta propre expérience, d'ouvrir tes compétences au plus de domaines possibles. Et alors moi, en l'occurrence, c'était la gestion d'entreprise. La partie gestion de patrimoine, gestion, développement des entreprises, financement. C'est vrai que dans le métier d'agriculteur, au final, ça sert énormément puisqu'on est quand même dans le métier dans lequel on a beaucoup besoin de la banque.

  • Speaker #0

    Du coup, toutes les compétences que tu as acquises, tu les mets en œuvre aujourd'hui sur ton exploitation, qu'on n'a pas encore présenté dans ton exploitation. Finalement, qu'est-ce que tu cultives aujourd'hui ? Quelles sont ses particularités ? Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ?

  • Speaker #3

    Alors, on est sur une exploitation familiale depuis plusieurs générations, que j'ai repris derrière mes parents. C'est une exploitation du plateau Picard, en termes de spécificité. Déjà, ça a l'avantage d'être une exploitation très groupée, tout le parcellaire est assez groupé autour de la ferme, donc ça c'est quand même un gros point fort. Par contre, il y a une zone de plateau avec des terres plutôt à... à bon potentiel et puis des zones un peu plus vallonnées où on a un peu moins de potentiel et on ne peut pas faire toutes les cultures que l'on veut. Donc moi sur la ferme, je cultive suivant les années entre 8 et 9 cultures différentes. Donc j'ai un assaulement plutôt très diversifié, ce qui n'est pas toujours simple à gérer, mais qui est assez enrichissant en termes de diversité. Et puis aujourd'hui, face à tous les enjeux... notamment tout ce qui est problématique de désherbage etc. Ça permet de... Le fait d'avoir un assombment diversifié, je pense que c'est vraiment une force pour moi aujourd'hui. Mais j'ai la chance de pouvoir le faire sur mon exploitation, de pouvoir mettre des cultures assez différentes. Et puis, l'autre spécificité de la ferme, c'est qu'il y a la possibilité, ce que je voulais dire, c'était qu'il y avait la possibilité de développer ce que j'ai fait un petit peu depuis que je suis rentré. des cultures à forte valeur ajoutée, à plus forte valeur ajoutée. Donc moi j'avais développé la pomme de terre en arrivant et puis le lin fibre. Donc voilà, c'était les développements que j'ai pu réaliser depuis que je suis arrivé sur la ferme.

  • Speaker #0

    Donc tu as opéré à des investissements directement en arrivant à ton installation. Tu as parlé de neuf cultures, donc tu as mentionné le lin, les pommes de terre, après il y a le blé.

  • Speaker #3

    Donc blé bien sûr, blé la culture la plus importante sur la ferme qui représente à peu près la moitié de l'assolement. Ensuite, les betteraves présentent une part importante sur la ferme. Alors ça, c'est assez historique parce qu'on est sur une ancienne ferme de distillerie, puis une ferme qui était une conserverie aussi dans les années 70-80. Donc il y a un historique important en betterave, avec la betterave qui représente à peu près 20% de l'assolement. Ensuite on a le colza, les pommes de terre fécule, les pommes de terre industrie, le lin, après je fais des pois protéagineux, cette année il y a des févroles, de l'orge de printemps, c'est assez varié. Un des points spécifiques de l'exploitation c'est qu'on fait beaucoup de multiplication de semences en céréales, en blé, orge, poivre, févrole, beaucoup avec Agora et également avec Unisigma. Depuis très longtemps sur la multiplication, il y a un certain savoir-faire et une volonté de continuer.

  • Speaker #0

    Justement sur cet assolement qui est super diversifié, tu as parlé du désherbage, mais il y a aussi de multiples défis. Je pense à l'environnement, aux réglementaires, aux équilibres technico-économiques. Comment tu gères tous ces défis aujourd'hui et qu'est-ce que tu mets en place, qu'est-ce que tu continues à mettre en place en tout cas ?

  • Speaker #3

    Je dirais que le fait d'avoir un assortiment diversifié, ça permet de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier aussi. Donc face aux aléas, à la fois climatiques et économiques, qu'on peut connaître sur certaines cultures suivant les années, ça permet justement d'amortir un petit peu les problèmes qu'on peut avoir en diversifiant. On n'arrive à pas subir tout sur une culture. Je dirais que c'est un des avantages. Après, pour gérer la diversité des cultures, quand on a par exemple un atelier pomme de terre, on est obligé d'avoir de la main-d'oeuvre. Donc le fait d'avoir de la main-d'oeuvre, ça donne aussi forcément un petit peu plus de souplesse pour avoir un assonnement diversifié. C'est aussi la capacité d'avoir une main-d'oeuvre sur une exploitation. C'est aussi la chance de pouvoir avoir de la main-d'oeuvre pour faire ces développements.

  • Speaker #0

    Oui, ça va pas sans l'autre. La seulement diversifiée va avec le recrutement de main-d'oeuvre. Et justement, tu arrives plutôt à bien recruter aujourd'hui ? C'est plutôt attractif ou c'est une difficulté que tu rencontres ?

  • Speaker #3

    Alors sur l'exploitation, il y a deux salariés plus moi. J'ai recruté un salarié il y a un an. Il n'y a pas eu énormément de candidats, c'est sûr. Après, voilà. J'ai trouvé quelqu'un qui me satisfait. Donc voilà, c'est sûr que c'est pas... On sent que ça se bouscule pas et qu'il faut être assez vigilant là-dessus. Il faut être un peu en veille et c'est vrai que... Et puis il faut savoir garder aussi ses salariés. Donc voilà, c'est un équilibre. Mais c'est sûr que c'est un enjeu de demain de réussir à avoir des salariés motivés et compétents sur nos fermes. C'est un enjeu important.

  • Speaker #0

    Et dans les enjeux de demain, tu en vois d'autres justement ? concrètement, opérationnellement, au quotidien ?

  • Speaker #3

    Un des gros enjeux, c'est la réduction de l'utilisation des produits phyto. Il y a un gros travail d'expérience à acquérir sur la réduction des phyto. Je pense qu'il y a quand même eu un cap de passé entre la génération d'avant et la nôtre à ce niveau-là. On est quand même plus sensible à ça. On est peut-être un petit peu plus en accord avec ce que veut la société, mais pour autant, je pense que ce n'est pas encore assez. On va nous en demander plus, c'est sûr. Il va falloir s'adapter, mais pour autant, on ne pourra pas faire sans, pas dans des modèles comme les nôtres. C'est très progressif tout ça. Et puis, il y a un appui agronomique qui est important, que la coopérative essaye aussi d'apporter. Mais c'est vrai que ça demande un suivi très important pour réussir à réduire notre impact environnemental.

  • Speaker #0

    Et d'être en veille un peu tout le temps. Tu as parlé de la coopérative, en effet, donc Agora, aujourd'hui c'est quelque chose qui est important d'avoir un réseau autour de ta ferme, la coopération autour de toi, d'échanger, de partager ?

  • Speaker #3

    Bien sûr, oui, c'est important. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on est sur nos fermes, on est quand même assez seul, assez seul pour travailler, assez seul pour prendre nos décisions. Donc la coopérative ça fait partie des interlocuteurs que l'on a à proximité pour nous aider et puis pour créer un lien aussi entre nous agriculteurs. Je suis administrateur depuis, ça fait deux ans, plus de deux ans que je suis administrateur. Mon rôle c'est d'être le représentant des adhérents de mon secteur, mais enfin des adhérents de toute la coopérative. Donc voilà, de pouvoir remonter un petit peu ce qui se passe sur le terrain et les attentes des adhérents. Et puis, c'est de participer aux orientations de la coopérative, de pouvoir donner un petit peu les lignes directrices que l'on souhaite donner à la coopérative. La coopérative, c'est notre entreprise aussi, nous, adhérents et agriculteurs. Donc c'est important de pouvoir participer à ça.

  • Speaker #0

    Et justement, par rapport à elle, j'imagine que... Tu l'as dit, donc tu es installé depuis 10 ans, tu es administrateur depuis 5 ans.

  • Speaker #3

    Depuis 2 ans,

  • Speaker #0

    2 ans et demi. Et donc j'imagine que ton regard a changé aussi entre le moment où tu viens de t'installer et aujourd'hui. Quel regard tu portais peut-être avant à la COP et quel est-il aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors mon regard sur la coopérative, il a évolué. Après, je suis arrivé quand je me suis installé sur une exploitation qui était très... Très lié à la coopérative déjà, mon père était très coopérateur et était déjà administrateur lui aussi, donc il avait participé activement à la vie de la coopérative. Alors pour autant, c'est vrai que je pense que... En tant que jeune agriculteur, quand on arrive, on a envie d'essayer de challenger un peu les fournisseurs. On se dit que ce qui était fait avant, est-ce qu'on ne peut pas faire mieux ? Est-ce qu'on ne peut pas améliorer les choses ? Donc j'ai peut-être au début voulu un peu, pas remettre en question, mais essayer de voir si c'était vraiment la bonne solution pour l'exploitation. Je me suis confronté un peu à est-ce qu'il faut rester coopérateur comme on l'était ? Et c'est vrai qu'assez vite, j'ai vu la coopérative non pas comme un simple fournisseur ou un acheteur, mais vraiment comme un partenariat, un partenaire de la ferme qui nous apporte à la fois du service, une relation humaine, une relation économique aussi importante. Ça intervient à beaucoup de niveaux. Et puis spécifiquement Agora, je trouve que par sa taille, qui reste à taille humaine, mais en même temps qui a une taille suffisante pour nous aider sur pas mal de sujets, ça permet à nos exploitations d'avoir une diversité de sujets abordés qu'on n'aurait pas sans la coopérative. La partie agronomique, innovation, ça permet d'aller beaucoup plus loin. que si on était seul. Ce qui m'a un petit peu décidé de rester coopérateur et pleinement coopérateur, c'était aussi la simplicité de la relation. C'est vrai qu'on se sent moins face à un fournisseur ou un acheteur dans lequel on peut être un peu plus, je ne sais pas, comme avec un industriel ou des choses comme ça, où on se pose beaucoup de questions. sur sa volonté d'apporter une vraie valeur ajoutée à nos exploitations. Là, on est plus dans une relation de confiance, donc on ne se pose pas trop de questions.

  • Speaker #0

    Un regard qui a un peu évolué, j'imagine aussi que tu réfléchis, tu prends un peu de hauteur sur ton métier. Pour toi, en quoi ton travail contribue aujourd'hui à la société globalement ?

  • Speaker #3

    Je pense que la population a assez peu de regard sur nos exploitations. Donc c'est surtout un œil assez médiatique finalement qu'a la population. Donc je pense qu'on a un rôle de communication auprès du grand public, auprès des médias. Mais donc ça nous dépasse un petit peu nous en tant qu'agriculteurs. Mais je pense qu'il faut essayer d'apporter sa pierre à l'édifice en communiquant le plus possible. Enfin voilà, c'est d'essayer de... de communiquer positivement sur ce que l'on fait sur les exploitations, puisque je pense qu'on n'a pas à rougir non plus de ce qui est fait sur nos fermes. Moi, je considère que notre région restera une zone d'agriculture productive et elle devra le rester pour les enjeux économiques de notre pays. Je pense que la Picardie... à toute sa place dans la production agricole. Donc il va falloir se battre pour que politiquement, on ne nous empêche pas de produire, donc ne nous mettent pas trop de bâtons dans les roues. Et puis après, il y a forcément des enjeux. Là, on n'en parle pas beaucoup en ce moment, parce qu'il pleut beaucoup, mais par exemple, l'eau, c'est un enjeu de demain. Et donc je pense qu'il faut... Il faut sûrement penser à des capacités à pouvoir irriguer quand c'est possible. Il faut essayer d'optimiser les apports d'eau et choisir les bonnes cultures pour valoriser nos investissements.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu avais justement un jeune agriculteur devant toi qui te disait moi je veux m'installer Quels seraient les bons conseils de Mathieu pour ce jeune qui s'installe ?

  • Speaker #3

    Je dirais d'être bien accompagné déjà, de savoir prendre des conseils près de son entourage et puis des conseils à la fois techniques, économiques, financiers. Donc avoir un vrai accompagnement. Après, une installation c'est beaucoup d'investissement aussi. Donc il faut... Il faut avoir un business plan qui est réaliste. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de développer des projets pour essayer d'aller améliorer la rentabilité de son exploitation. Donc voilà, essayer de trouver des projets de développement ou des projets d'amélioration sur son exploitation. Déjà, c'est un peu plus épanouissant en termes d'installation. Et puis, en théorie, c'est source de valeur ajoutée sur nos exploitations.

  • Speaker #0

    S'il y avait une idée reçue sur l'agriculture ? que tu aimerais lever aujourd'hui pour nos éditeurs ? Ce serait laquelle ?

  • Speaker #3

    Une idée reçue qui colle un peu au bot des agriculteurs, c'est qu'on perçoit des aides et puis qu'on pollue. Et des fois, on fait même une relation entre les deux. Donc voilà, c'est de dire que les agriculteurs, s'ils touchent des aides, c'est parce qu'on en a besoin pour pouvoir produire dans les conditions dans lesquelles on nous les impose. et pour respecter une réglementation qui est de plus en plus forte et puis pour pouvoir être compétitif aussi au niveau de nos marchés. Et puis en termes de pollution, de montrer aussi qu'on a fait énormément d'efforts, qu'on en fait encore et qu'on a une agriculture qui est très vertueuse.

  • Speaker #0

    En effet, merci. Et quels sont tes challenges ou tes défis à venir ? On en a évoqué certains. Est-ce que plus particulièrement en te concernant, tu en as ?

  • Speaker #3

    J'ai des projets sous le coude. Après, j'étais dans une phase de développement, donc il faut aussi savoir se consolider un petit peu, consolider un peu les bases. Il y a des projets encore en cours à venir, mais c'est step by step.

  • Speaker #0

    Quelles questions aimerais-tu poser aux prochaines agriculteurs que nous allons interroger sur le podcast ?

  • Speaker #3

    J'aime bien tout ce qui est un peu prospectif. Et si vous pouvez juste me donner un petit peu sa vision de comment il voit son exploitation et peut-être aussi un peu l'agriculture dans dix ans. Comment on sera dans dix ans ? Moi, je me la pose. Ça m'intéresse d'avoir son avis.

  • Speaker #0

    Merci pour toutes ces réponses enrichissantes, Mathieu. Pour conclure notre entretien, je voulais passer un moment un peu plus léger et amusant, donc avec des questions un peu plus insolites. Et la première, ce serait que cette année, comme tu le sais, il y a les Jeux Olympiques cet été en France. Je voulais te demander si tu étais un sportif, lequel serais-tu et peut-être pourquoi ?

  • Speaker #3

    Bonne question. Je dirais un sport que j'aime bien, je dirais un marathonien, mais je ne pratique pas le marathon, mais la course à pied. La vie d'agriculteur, c'est un long parcours quand même, qui n'est pas toujours facile. Le côté mental joue beaucoup, on a des moments faciles, des moments difficiles. Dans un marathon, on passe par des moments où on... On se sent bien des moments où c'est difficile. Mais par contre, l'objectif est quand même... Nous, en agriculture, on est sur un temps long. Donc voilà, je pense que ça correspond pas mal. On a une récolte par an, on a un résultat par an. Donc quand on se trompe, c'est assez important et assez impactant. Donc voilà, on est sur un pas de temps long. Et le marathon, c'est quelque chose qui dure longtemps aussi. Donc il faut tenir sur la durée.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Voilà, on est arrivé au bout de nos questions. Merci beaucoup, Mathieu, pour ce partage riche. C'était un plaisir de découvrir ton parcours et tes défis. Donc voilà, on espère que nos auditeurs ont apprécié cette plongée dans ton quotidien. Est-ce que tu veux dire un dernier mot ?

  • Speaker #3

    Merci surtout, Honorine, d'être venue jusqu'ici et d'avoir pris le temps de m'écouter. Et au plaisir d'entendre les prochains podcasts également.

  • Speaker #0

    Alors si vous avez aimé, je vous invite à vous abonner à notre podcast pour ne rien manquer des prochains épisodes. Et surtout, partagez-le ! autour de vous, avec vos collègues, vos amis ou toute personne que ce sujet pourrait intéresser. A très bientôt dans Demain de Bot.

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