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Demain Deux Bottes

Attirer les jeunes talents pour l'avenir du secteur agricole, avec Fabien, Ludovic et Sylvain

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22min |02/12/2024
Play
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Attirer les jeunes talents pour l'avenir du secteur agricole, avec Fabien, Ludovic et Sylvain

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22min |02/12/2024
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Description

Dans ce troisième épisode de Demain deux Bottes, plongez au cœur de notre Assemblée Générale 2023, où nous mettons en lumière un enjeu clé pour l’avenir du secteur agricole : l’attractivité des métiers agricoles face au renouvellement générationnel.


A travers une discussion riche et spontanée, Fabien Braux, Ludovic Bellenguez, et Sylvain Cardon ont explorés des pistes concrètes pour répondre aux questions suivantes : Comment attirer de jeunes talents dans l’agriculture ? Quels leviers actionner en matière de recrutement, formation et transmission des savoir-faire ? Pourquoi l’agriculture est plus que jamais un secteur d’avenir, innovant et porteur de sens ?


💡 Vous êtes agriculteurs, professionnels du secteur, jeunes en quête de sens, formateurs ou simples curieux : cet épisode est un concentré d’expériences de terrain, de témoignages inspirants et d’énergie positive pour bâtir un secteur agricole attractif, durable et compétitif.


Retrouvez une analyse approfondie des enjeux du renouvellement générationnel en agriculture, des stratégies de recrutement agricole, et des solutions pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles. Ce podcast contribue à la réflexion de ceux qui veulent comprendre les transformations du monde agricole et y contribuer activement.


🎧 "Demain, Deux Bottes", le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val d’Oise pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.

Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un épisode un peu spécial où nous vous proposons de revivre un moment clé de notre Assemblée Générale 2023, consacré à un enjeu crucial, l'avenir des métiers agricoles. D'ici 2030, la moitié des agriculteurs français partiront à la retraite. Le renouvellement générationnel devient donc une priorité au sein des exploitations et au sein des entreprises pour garantir la pérennité des exploitations et la performance économique de nos filières. Un sujet qui concerne tout le monde pour continuer de faire rayonner l'agriculture française, l'agriculture de nos territoires et ainsi continuer de répondre aux besoins légitimes des consommateurs. Pour échanger sur la problématique d'attractivité des métiers agricoles, nous avons accueilli trois acteurs du territoire qui contribuent à l'ère échelle à l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise. Fabien Brault, actuellement coordinateur logistique au sein de la coopérative Agora. Ludovic Bélaguez, consultant carrière à Uni La Salle, et Sylvain Cardon, formateur agroéquipement au lycée des Rions, et également agriculteur. Ensemble, on s'est posé différentes questions. Pourquoi y a-t-il un paradoxe entre quête de sens dans les métiers et attractivité des métiers agricoles ? Quelle connaissance des métiers agricoles ont les nouvelles générations ? Et comment les intirer dans nos entreprises ? Comment comprendre ces nouvelles générations et les accueillir, que ce soit des profils ingénieurs jusqu'à la formation agricole en BTS ? Et quelles évolutions de ces métiers aux multiples casquettes et aux multiples profils ? Pour répondre à toutes ces questions, nous vous proposons de revivre ces discussions spontanées et enrichissantes.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez vous présenter en deux mots s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Bonjour tout le monde, merci d'être venu. Moi c'est Fabien Braud, ça fait maintenant bientôt cinq ans que je suis au sein de la coopérative agricole Agora. J'ai eu l'opportunité de réaliser tout mon apprentissage chez Agora et maintenant je suis tout récemment embauché de septembre en tant que coordinateur logistique.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous, moi je m'appelle Ludovic Bélonguet. Je suis consultant carrière à Unilassal, sur le campus de Beauvais, une école d'ingénieurs. Je suis un ancien recruteur qui a travaillé pendant 8 ans à la Défense pour recruter des jeunes ingénieurs. J'ai une expertise plutôt en recrutement. Ça va faire 10 ans que je travaille à Unilassal sur ce poste d'accompagnement dans la construction du projet professionnel des ingénieurs et des étudiants d'Unilassal.

  • Speaker #4

    Bonjour à tous, moi c'est Sylvain Cardon, formateur agroéquipement sur le CFPPA du lycée agricole d'Aérien. Et je suis aussi à côté agriculteur à mes heures perdues sur le secteur de Compiègne.

  • Speaker #0

    Eh bien merci. Donc pour commencer, on parle pas mal de quête de sens, de quête de valeur dans le métier. Et en parallèle, on voit qu'il y a peut-être un petit peu de difficulté à recruter dans le milieu agricole, ces entreprises, ces exploitations. Donc on pourrait se dire qu'il y a un paradoxe finalement, parce que nourrir les gens, finalement, on pourrait dire que ça a de la valeur. Aujourd'hui, que se passe-t-il ? Est-ce qu'il y a une méconnaissance du métier ? Sylvain, qu'est-ce que tu en penses ? Quel est ton regard sur le métier d'agriculteur ?

  • Speaker #4

    Je ne pense pas qu'il y ait une méconnaissance sur le métier, puisque le métier attire, mais c'est un métier qui évolue tout le temps. En fin de compte, je pense que dans la salle, le métier d'agriculteur, c'est en perpète évolution. Aujourd'hui, on s'adapte, on s'adapte au terrain, on s'adapte au climat, et on doit adapter nos formations. Après aussi, on a multi-casquettes. On a à côté... Super sympa, c'est d'aller sur le terrain, vivre au quotidien dans nos champs. Mais à côté, on a aussi des contraintes administratives. Et nous, notre rôle aujourd'hui en centre de formation, c'est de montrer à nos jeunes aussi qu'il y a de la technologie, il y a du travail, mais après, il faut évoluer, on va dire. Voilà, donc c'est un métier qui évolue tout le temps pour nous. Et on a besoin de nouvelles compétences.

  • Speaker #0

    Et du coup, d'adapter, j'imagine, les formations au sein du lycée agricole. Fabien, tu fais partie des jeunes qui ont découvert l'agriculture au fur et à mesure de tes expériences et les métiers de la coopérative sur ces cinq dernières années. Toi, comment tu vois ton rôle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    On l'a ça. Je t'envoie par rapport au fait que l'agriculture, c'est un beau métier. Donc, c'est important d'insister sur le fait que vous tous, agriculteurs, collaborateurs, travailler pour, au final, nourrir la population, c'est une belle valeur. Et je pense qu'il faut insister là-dessus. Alors moi, d'un point de vue plus technique, au sein de la coopérative, c'est d'apporter mes compétences que j'ai pu acquérir lors de mes formations, notamment informatique, digitale, logistique ou autre. justement fluidifier les processus logistiques de la coopérative et améliorer ses performances pour satisfaire au final nos agriculteurs et nos clients finaux. Ensuite, ça va être de justement s'investir dans les projets opérationnels qui vont répondre aux projets stratégiques Agro 2030 afin de donner une vision peut-être plus jeune et extérieure au monde agricole.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, quand le métier d'agriculteur évolue, les métiers de la coopérative aussi et puis du coup la quête de sens tu la retrouves mais aussi dans les projets qui te stimule au quotidien ludovic est ce que vous avez de quoi rebondir sur cette notion de sens dans son travail clairement je pense que la

  • Speaker #3

    notion de sens en agriculture elle est inhérente un au sujet je pense qu'on a la chance d'évoluer sur un secteur d'activité qui nourrit la planète donc quelque part les étudiants ont tous conscience de ça je pense que la notion de sens est peut-être un petit peu plus large que ça dans ce que je vois chez mes ingénieurs à Unilassal. C'est-à-dire qu'ils vont être très attentifs aux projets d'entreprise, à ce qui est des preuves, c'est-à-dire pas simplement des discours et des mots sur une affiche ou dans un discours recrutement, c'est concrètement comment ça se manifeste sur le terrain. C'est aussi, à titre plus individuel, chaque collaborateur d'une société devient un ambassadeur. Donc c'est vrai que je me rends compte que les élèves ingénieurs sont également très attentifs à leur futur manager. Est-ce que c'est quelqu'un qui va finalement être capable de les tirer vers le haut, de leur transmettre tout ce sens qu'il y a dans ce secteur d'équipe d'activité sur lequel on évolue ? Et puis c'est vrai que les élèves ingénieurs sont exigeants vis-à-vis de leur futur employeur, mais leur employeur est également exigeant de plus en plus avec eux. C'est-à-dire que ce qu'on réclame à un élève ingénieur, c'est plus simplement de l'excellence. technique, c'est également une capacité à gérer les projets, c'est une capacité à développer du relationnel avec des interlocuteurs de plus en plus différents, que ce soit sur des sujets techniques, de management, de gestion. Donc voilà, cette exigence, ce sens, il va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    Donc au global, on voit qu'il y a un peu des changements de code dans ce qu'on connaissait, tant dans la formation, dans les métiers, que dans tes missions au quotidien, Fabien. Et du coup, ces changements de code... j'imagine que pour attirer les nouvelles générations, aujourd'hui, il faut les comprendre, donc être capable de saisir leurs enjeux. Sylvain, au quotidien, quel type de personnalité vous retrouvez, vous, au lycée d'Ariens ?

  • Speaker #4

    Alors, sur le lycée... On forme à la fois sur le CFPPA des personnes en réorientation professionnelle qui arrivent parfois avec une connaissance du milieu agricole vraiment minime. Donc, ils partent avec un projet. On les accompagne toute la formation à leur dire oui, le projet est bien, ça va le faire. Mais attention, attention parce que des fois, on se fait une idée de la suite. Et nous, en tant que techniciens, j'exerce aussi agriculteur et donc c'est vrai qu'on est confronté à des contraintes. tous les jours donc pas à nous de leur montrer tout ça donc moi j'ai la chance à la fois d'être sur le terrain et d'être à la fois formateur donc on a une expérience après on se rend compte que ça c'est la partie professionnelle donc adulte en réinsertion et après on a une formation on va dire en apprentissage ou là sur le cfa donc la partie apprentie on a une centaine d'affrontés sur les premières deuxième année allant du cap au bts et on se rend compte que là il ya un grand delta Aujourd'hui, je peux dire, c'était vérifié ce matin, qu'on n'a que 15% de fils d'agriculteurs sur le CFA. Donc, ça veut dire que de l'autre côté, ça vient de l'extérieur. Quelle vision ils ont du métier ? On leur pose la question au quotidien. Bien sûr, nouvelles technologies, digitalisation, etc. L'informatique rentre à fond sur nos exploits. C'est pour ça qu'il faut s'adapter aussi. On a continuellement des recours de la DRAF pour des nouvelles formations, des nouveaux modules. des changements aussi dans des parcours professionnels. Et après, j'ai 10% de personnes qui ont un lien avec le monde agricole, soit un tonton, soit un parent qui travaille dans les exploitations agricoles, ce qui fait qu'on n'a que 25%. vraiment issus du milieu. 75% viennent d'extérieur. Donc ça, il faut se poser aussi, et c'est à nous de les accueillir, et de leur dire, voilà, on fait un beau métier, parce que je pense qu'on fait tous un beau métier, mais il faut les accompagner aussi.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'arrivée de nouvelles personnes qui ne connaissent pas forcément le milieu, ce n'est pas que c'est bien ou c'est moins bien, l'enjeu c'est surtout l'acculturation de ces personnes à nos enjeux, à nos pratiques. Ludovic, est-ce que c'est une tendance que vous retrouvez au sein du NILASAL ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Je me reconnais bien dans l'exposé qui a été fait sur le lycée Vérion. On a également les mêmes tendances. Vu les demandes du marché qui réclament de plus en plus de ressources humaines, spécialistes du secteur agricole, on est obligés d'élargir nos recrutements d'étudiants. Et c'est vrai que notre objectif... L'objectif d'Ecole d'ingénieurs, c'est vraiment d'être un réceptacle à expérience pour justement accompagner l'acculturation de ces étudiants à ce secteur d'activité qui est exigeant. Donc ça veut dire proposer des stages, proposer des cours, les mettre en pratique à travers des projets académiques ou des projets associatifs pour développer la responsabilité, c'est de les envoyer à l'étranger, c'est de proposer l'apprentissage. Toutes ces expériences-là, notre objectif c'est de faire acquérir une maturité pour les rendre le plus performants possible. en tant que jeune diplômé dans vos sociétés.

  • Speaker #4

    Je rajouterais aussi, parce qu'on fait des formations professionnelles, et quand je parlais de réorientation, on a actuellement une formation qui se termine, tracteurs et machines agricoles, destinée aux adultes. Ce sont des personnes qui connaissaient juste le monde agricole comme ça, et sur un petit volume de 5 personnes, il y en a 3 qui sont embauchées directement, soit en concession, soit dans des structures agricoles. Donc on voit que ce sont des personnes qui sont hors cadre. et qui rentrent directement avec des CDI bien sûr.

  • Speaker #2

    Pour consolider ce que disent mes deux collègues, moi pour être un cas concret, d'être issu du monde extérieur agricole, et puis pour avoir réalisé tout mon apprentissage chez Agora, je pense que l'apprentissage c'est vraiment un bon moyen de comprendre les attentes et les besoins sur le terrain, et c'est vraiment un bon moyen d'apprendre. Donc il faut vraiment s'ouvrir aux jeunes générations qui veulent vraiment découvrir ce milieu.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, merci Fabien, parce qu'on voit qu'il y a du coup un changement de code entre nouvelle et ancienne génération, mais en même temps on n'a pas envie d'opposer parce qu'on se dit qu'il faut aussi apprendre à vivre tous ensemble et à trouver cet équilibre. Donc ce changement de code entre nouvelle et ancienne génération, qu'est-ce que ça implique ? Aujourd'hui pour les entreprises qui sont dans la salle, pour nous Agora, pour les agriculteurs, un avis Ludovic ? Comment on les a tirés ?

  • Speaker #3

    Oui c'est vrai qu'on entend beaucoup parler de génération X, Y, Z. La semaine dernière j'ai même entendu parler de la génération Alpha. Je ne sais pas si tu en as entendu parler. Moi j'attends avec impatience la génération Beta. Du coup je ne crois pas vraiment aux générations. Je pense que les générations ne sont pas moins bien ou meilleures que les précédentes, je pense qu'elles sont juste différentes. Tout l'enjeu, ça va être un enjeu de communication. Et c'est ça qui est paradoxal, quelque part, parce que moi je suis face à des ingénieurs qui n'ont jamais eu autant de moyens de communication et qui n'ont jamais aussi peu communiqué. Pour plaisanter, je dis toujours à mes ingénieurs, vous avez tous un pur smartphone, vous faites tout avec, sauf téléphoner. Donc c'est ça qui parfois est un enjeu pour nous, donc on les oblige, on les acculture aussi à ces outils de communication pour savoir parfaitement les utiliser. Là par exemple en ce moment je demande, j'oblige mes ingénieurs à contacter notre réseau des anciens qui est puissant et bienveillant pour connaître les métiers, parce que notre conviction c'est que pour connaître les métiers, il faut discuter avec des personnes qui le font. Et l'enjeu pour les entreprises, ça va être également d'être présentes sur les campus. Dans le sens où il y a une guerre des talents, c'est-à-dire que les meilleurs ingénieurs que je vois évoluer à UniLaSalle, quelque part, ce sont des personnes qui ne feront jamais de CV parce qu'ils vont être très tôt identifiés par les meilleurs recruteurs et vont être captés dans les meilleures équipes. Donc c'est vrai que considérer le recrutement comme central dans sa stratégie de développement, c'est quelque chose que je vois apparaître de plus en plus dans les entreprises qui recrutent à UniLaSalle. Donc un enjeu de relations écoles. et de recrutement.

  • Speaker #0

    Intéressant. On a parlé de génération Z. Toi, Fabien, je pense que comme moi, tu fais partie de cette génération Z. Donc, tu l'as mentionné, cette notion de mission où tu portes des valeurs dans ton métier. Mais pour toi, c'est quoi une entreprise aujourd'hui qui est attractive ? Pourquoi tu es resté chez Agora ? Qu'est-ce qui a fait qu'elle était attractive à la fin de ton alternance ?

  • Speaker #2

    Alors pour répondre à ça, plusieurs choses. Alors je pense que dans un premier temps, ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que c'est un milieu, la coopérative est en train de se développer. Il y a des outils, on va dire technologiques, des outils informatiques qui sont à l'avenir vont être mis en place, des projets opérationnels intéressants. Alors après, dans un sens plus large, si je prends les métiers agricoles. Et la coopérative aujourd'hui, je pense que pour attirer les jeunes, il faut vraiment, je pense, briser la vision que peuvent avoir les personnes extérieures au milieu. Il faut avoir une vision un peu négative. Ça va être vraiment de communiquer sur les progrès qui sont faits aujourd'hui dans ce milieu-là, que ce soit aussi bien à l'agriculture que dans la coopérative. Parce que je pense qu'aujourd'hui, les métiers de la coopérative sont assez méconnus de personnes extérieures en agricole. Et je pense que ça serait bien de... communiquer là-dessus, notamment sur les réseaux aujourd'hui qui sont disponibles, où on peut sensibiliser les jeunes. Et ensuite aussi, un message, c'est vraiment d'accepter les idées, la vision des nouvelles générations, et de travailler en collaboration avec les personnes en place dans ces métiers-là, et travailler en collaboration.

  • Speaker #0

    Oui, donc ce que tu disais, je pense que c'est aussi du fait que les process industriels sont un peu aveugles, sont un peu inconnus des personnes qui peuvent arriver dans nos formations, alors que les process logistiques au sein des COP ont plein d'enjeux et sont intéressants, et c'est ce que tu trouves intéressant au quotidien. Peut-être, Sylvain, un dernier message. Dans la salle, on a beaucoup d'agriculteurs. Qu'est-ce qu'on a envie de leur dire pour recruter des jeunes et pouvoir relever ces défis ?

  • Speaker #4

    Oui, je dirais simplement, il faut ouvrir nos portes, entre guillemets. Il faut ouvrir nos portes aux jeunes, expliquer notre métier, l'attractivité. On est notre propre chef, on a des jours avec, des jours sans, mais je pense qu'il faut passer ce message. On a des nouvelles technologies, on a besoin aussi de ces technologies. On parlait, Fabien, tout à l'heure sur la digitalisation. Donc on l'a au sein de nos exploitations. On a des tracteurs qui maintenant roulent tout seuls. On a des pulvées qui se coupent tout seul. Donc toute cette programmation, je pense qu'il faut l'expliquer. Et les jeunes viennent aussi pour ça. Parce que c'est vrai que tu disais tout à l'heure, le téléphone, le smartphone, aujourd'hui on fait tout avec. On est capable de gérer l'irrigation, on est capable de gérer aussi un élevage. Parce qu'on parle aussi de coopérative, mais on a aussi nos éleveurs qui gèrent au quotidien toutes leurs troupeaux, on va dire. Et donc moi, je dis simplement, il faut qu'on ouvre nos exploitations. On a encore des secteurs où on a du mal à recruter, je vois sur Compiègne. On a très peu de public de Compiègne. On a beaucoup Beauvais, Beauvais Sud, Saint-Ju, etc. Mais sur Compiègne, on a très peu de jeunes qui viennent. Donc pourquoi ? Est-ce que c'est l'aspect urbain ? Je ne sais pas. Mais voilà, il y a encore un petit creux. Donc il faut qu'on ouvre nos exploitations, montrer notre métier, notre attractivité. Et puis je pense qu'on arrivera à faire un ensemble, jeunes et anciens. Parce que maintenant, je passe peut-être pour un ancien. Et puis voilà, on explique.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu es en contact au quotidien avec des jeunes, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. Et puis aussi de ne pas hésiter à prendre du temps de former toutes ces personnes qu'on a autour de nous et qui découvrent le métier. Ludovic, un dernier message à passer à la salle ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est vrai que moi j'ai la chance de travailler avec pas mal de directions générales et de DRH sur ces stratégies de recrutement. Et je souligne toujours le mot stratégie. Parce qu'en matière de recrutement, on considère souvent que les ressources humaines, le recrutement, les relations écoles, c'est un centre de coût. Moi je reste convaincu que c'est un centre de profit, c'est un investissement à avoir. Et c'est vrai qu'en matière de recrutement et de relations écoles, j'ai beaucoup de directions générales qui sont croyantes, mais pas pratiquantes. C'est-à-dire qu'ils vont avoir l'ambition d'être connus sur les campus, mais c'est vrai que dès qu'il va falloir investir, passer du temps, donner du budget, c'est plus difficile. Je pense qu'aujourd'hui, la direction des recrutements, quelque part, c'est l'équivalent de la direction commerciale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je rencontre beaucoup de DRH qui sont hyper frustrés parce que leur business ne peut pas se développer comme ils le souhaiteraient, non pas à cause de dangers commerciaux, ils ont suffisamment de clients, c'est juste qu'il leur manque des bras pour pouvoir accomplir tout ce business-là. Donc je pense que la direction du recrutement, ça va être un sujet qu'il va falloir... professionnalisé, un peu à l'image de ce qui se passe sur d'autres secteurs d'activité qui étaient en tension dans les années 2000. Moi j'ai grandi sur le secteur d'activité de l'informatique où il y a eu pénurie de talent pendant une dizaine, quinzaine d'années et c'est encore le cas actuellement. Et donc c'est vrai qu'on retrouve un peu les codes des directions du recrutement aujourd'hui. Je pense qu'il va falloir également investir sur la notion de manager. Le manager va vraiment être le pivot de la stratégie RH pour la fidélisation. Parce qu'on parlait des générations, l'un de ses traits de caractéristiques c'est qu'elle est peu fidèle cette nouvelle génération. Comme elle communique peu, elle communique peu. pas forcément bien sur ce qui lui ne convient pas dans une entreprise. Et c'est vrai qu'un manager d'excellence, ça sera quelqu'un qui sera faire preuve de communication d'excellence et la communication, ça s'apprend.

  • Speaker #0

    Merci. Intéressant. Fabien, j'entends ton message de dire, finalement, faites confiance à ces nouveaux arrivants dans les entreprises. On comprend qu'il faut s'ouvrir, expliquer, prendre le temps d'expliquer, de former. de s'investir dans une stratégie de recrutement et de professionnaliser sa stratégie de recrutement. Et puis finalement, on se rend compte que les codes changent, mais que le monde a des arguments pour répondre à ces codes. Donc je pense qu'ici, on peut tous être acteurs. Il n'y a pas de solution miracle. Donc c'est la somme des petites actions qui fera peut-être la différence au quotidien. Merci à tous les trois et bravo, on peut les applaudir.

  • Speaker #1

    Merci à Fabien, Sylvain et Ludovic pour leur précieux partage. Ce qu'on retient, c'est que l'agriculture peut être attractive, à condition de bien l'expliquer. Pour pérenniser nos filières, nous avons besoin de nouveaux talents, capables de relever les défis du quotidien, et pour cela, investir dans la transmission des savoirs est essentiel, une responsabilité qui nous concerne tous. Au sein de la compérative, nous essayons de nous y engager, notamment à travers le projet... Agora des Collèges. Chaque année, nos équipes et adhérents parrainent des classes de collégiens pour leur faire découvrir l'agriculture et ses métiers. Peut-être que cela suscitera des vocations ou tout simplement permettra de mieux comprendre les enjeux agricoles et d'adopter un regard plus averti sur les champs qui nous entourent. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Restez connectés, car la suite vous réserve une nouvelle table ronde passionnante sur l'engagement des nouvelles générations dans le collectif agricole. avec le témoignage de trois jeunes agriculteurs. Abonnez-vous pour ne pas manquer ce prochain épisode et si cette conversation vous a plu et que vous pensez qu'elle mérite d'être écoutée par d'autres, parlez-en à tour de vous. A très bientôt dans Demain de Bot.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussions

    02:17

  • Conclusion

    21:29

Description

Dans ce troisième épisode de Demain deux Bottes, plongez au cœur de notre Assemblée Générale 2023, où nous mettons en lumière un enjeu clé pour l’avenir du secteur agricole : l’attractivité des métiers agricoles face au renouvellement générationnel.


A travers une discussion riche et spontanée, Fabien Braux, Ludovic Bellenguez, et Sylvain Cardon ont explorés des pistes concrètes pour répondre aux questions suivantes : Comment attirer de jeunes talents dans l’agriculture ? Quels leviers actionner en matière de recrutement, formation et transmission des savoir-faire ? Pourquoi l’agriculture est plus que jamais un secteur d’avenir, innovant et porteur de sens ?


💡 Vous êtes agriculteurs, professionnels du secteur, jeunes en quête de sens, formateurs ou simples curieux : cet épisode est un concentré d’expériences de terrain, de témoignages inspirants et d’énergie positive pour bâtir un secteur agricole attractif, durable et compétitif.


Retrouvez une analyse approfondie des enjeux du renouvellement générationnel en agriculture, des stratégies de recrutement agricole, et des solutions pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles. Ce podcast contribue à la réflexion de ceux qui veulent comprendre les transformations du monde agricole et y contribuer activement.


🎧 "Demain, Deux Bottes", le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val d’Oise pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.

Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un épisode un peu spécial où nous vous proposons de revivre un moment clé de notre Assemblée Générale 2023, consacré à un enjeu crucial, l'avenir des métiers agricoles. D'ici 2030, la moitié des agriculteurs français partiront à la retraite. Le renouvellement générationnel devient donc une priorité au sein des exploitations et au sein des entreprises pour garantir la pérennité des exploitations et la performance économique de nos filières. Un sujet qui concerne tout le monde pour continuer de faire rayonner l'agriculture française, l'agriculture de nos territoires et ainsi continuer de répondre aux besoins légitimes des consommateurs. Pour échanger sur la problématique d'attractivité des métiers agricoles, nous avons accueilli trois acteurs du territoire qui contribuent à l'ère échelle à l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise. Fabien Brault, actuellement coordinateur logistique au sein de la coopérative Agora. Ludovic Bélaguez, consultant carrière à Uni La Salle, et Sylvain Cardon, formateur agroéquipement au lycée des Rions, et également agriculteur. Ensemble, on s'est posé différentes questions. Pourquoi y a-t-il un paradoxe entre quête de sens dans les métiers et attractivité des métiers agricoles ? Quelle connaissance des métiers agricoles ont les nouvelles générations ? Et comment les intirer dans nos entreprises ? Comment comprendre ces nouvelles générations et les accueillir, que ce soit des profils ingénieurs jusqu'à la formation agricole en BTS ? Et quelles évolutions de ces métiers aux multiples casquettes et aux multiples profils ? Pour répondre à toutes ces questions, nous vous proposons de revivre ces discussions spontanées et enrichissantes.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez vous présenter en deux mots s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Bonjour tout le monde, merci d'être venu. Moi c'est Fabien Braud, ça fait maintenant bientôt cinq ans que je suis au sein de la coopérative agricole Agora. J'ai eu l'opportunité de réaliser tout mon apprentissage chez Agora et maintenant je suis tout récemment embauché de septembre en tant que coordinateur logistique.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous, moi je m'appelle Ludovic Bélonguet. Je suis consultant carrière à Unilassal, sur le campus de Beauvais, une école d'ingénieurs. Je suis un ancien recruteur qui a travaillé pendant 8 ans à la Défense pour recruter des jeunes ingénieurs. J'ai une expertise plutôt en recrutement. Ça va faire 10 ans que je travaille à Unilassal sur ce poste d'accompagnement dans la construction du projet professionnel des ingénieurs et des étudiants d'Unilassal.

  • Speaker #4

    Bonjour à tous, moi c'est Sylvain Cardon, formateur agroéquipement sur le CFPPA du lycée agricole d'Aérien. Et je suis aussi à côté agriculteur à mes heures perdues sur le secteur de Compiègne.

  • Speaker #0

    Eh bien merci. Donc pour commencer, on parle pas mal de quête de sens, de quête de valeur dans le métier. Et en parallèle, on voit qu'il y a peut-être un petit peu de difficulté à recruter dans le milieu agricole, ces entreprises, ces exploitations. Donc on pourrait se dire qu'il y a un paradoxe finalement, parce que nourrir les gens, finalement, on pourrait dire que ça a de la valeur. Aujourd'hui, que se passe-t-il ? Est-ce qu'il y a une méconnaissance du métier ? Sylvain, qu'est-ce que tu en penses ? Quel est ton regard sur le métier d'agriculteur ?

  • Speaker #4

    Je ne pense pas qu'il y ait une méconnaissance sur le métier, puisque le métier attire, mais c'est un métier qui évolue tout le temps. En fin de compte, je pense que dans la salle, le métier d'agriculteur, c'est en perpète évolution. Aujourd'hui, on s'adapte, on s'adapte au terrain, on s'adapte au climat, et on doit adapter nos formations. Après aussi, on a multi-casquettes. On a à côté... Super sympa, c'est d'aller sur le terrain, vivre au quotidien dans nos champs. Mais à côté, on a aussi des contraintes administratives. Et nous, notre rôle aujourd'hui en centre de formation, c'est de montrer à nos jeunes aussi qu'il y a de la technologie, il y a du travail, mais après, il faut évoluer, on va dire. Voilà, donc c'est un métier qui évolue tout le temps pour nous. Et on a besoin de nouvelles compétences.

  • Speaker #0

    Et du coup, d'adapter, j'imagine, les formations au sein du lycée agricole. Fabien, tu fais partie des jeunes qui ont découvert l'agriculture au fur et à mesure de tes expériences et les métiers de la coopérative sur ces cinq dernières années. Toi, comment tu vois ton rôle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    On l'a ça. Je t'envoie par rapport au fait que l'agriculture, c'est un beau métier. Donc, c'est important d'insister sur le fait que vous tous, agriculteurs, collaborateurs, travailler pour, au final, nourrir la population, c'est une belle valeur. Et je pense qu'il faut insister là-dessus. Alors moi, d'un point de vue plus technique, au sein de la coopérative, c'est d'apporter mes compétences que j'ai pu acquérir lors de mes formations, notamment informatique, digitale, logistique ou autre. justement fluidifier les processus logistiques de la coopérative et améliorer ses performances pour satisfaire au final nos agriculteurs et nos clients finaux. Ensuite, ça va être de justement s'investir dans les projets opérationnels qui vont répondre aux projets stratégiques Agro 2030 afin de donner une vision peut-être plus jeune et extérieure au monde agricole.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, quand le métier d'agriculteur évolue, les métiers de la coopérative aussi et puis du coup la quête de sens tu la retrouves mais aussi dans les projets qui te stimule au quotidien ludovic est ce que vous avez de quoi rebondir sur cette notion de sens dans son travail clairement je pense que la

  • Speaker #3

    notion de sens en agriculture elle est inhérente un au sujet je pense qu'on a la chance d'évoluer sur un secteur d'activité qui nourrit la planète donc quelque part les étudiants ont tous conscience de ça je pense que la notion de sens est peut-être un petit peu plus large que ça dans ce que je vois chez mes ingénieurs à Unilassal. C'est-à-dire qu'ils vont être très attentifs aux projets d'entreprise, à ce qui est des preuves, c'est-à-dire pas simplement des discours et des mots sur une affiche ou dans un discours recrutement, c'est concrètement comment ça se manifeste sur le terrain. C'est aussi, à titre plus individuel, chaque collaborateur d'une société devient un ambassadeur. Donc c'est vrai que je me rends compte que les élèves ingénieurs sont également très attentifs à leur futur manager. Est-ce que c'est quelqu'un qui va finalement être capable de les tirer vers le haut, de leur transmettre tout ce sens qu'il y a dans ce secteur d'équipe d'activité sur lequel on évolue ? Et puis c'est vrai que les élèves ingénieurs sont exigeants vis-à-vis de leur futur employeur, mais leur employeur est également exigeant de plus en plus avec eux. C'est-à-dire que ce qu'on réclame à un élève ingénieur, c'est plus simplement de l'excellence. technique, c'est également une capacité à gérer les projets, c'est une capacité à développer du relationnel avec des interlocuteurs de plus en plus différents, que ce soit sur des sujets techniques, de management, de gestion. Donc voilà, cette exigence, ce sens, il va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    Donc au global, on voit qu'il y a un peu des changements de code dans ce qu'on connaissait, tant dans la formation, dans les métiers, que dans tes missions au quotidien, Fabien. Et du coup, ces changements de code... j'imagine que pour attirer les nouvelles générations, aujourd'hui, il faut les comprendre, donc être capable de saisir leurs enjeux. Sylvain, au quotidien, quel type de personnalité vous retrouvez, vous, au lycée d'Ariens ?

  • Speaker #4

    Alors, sur le lycée... On forme à la fois sur le CFPPA des personnes en réorientation professionnelle qui arrivent parfois avec une connaissance du milieu agricole vraiment minime. Donc, ils partent avec un projet. On les accompagne toute la formation à leur dire oui, le projet est bien, ça va le faire. Mais attention, attention parce que des fois, on se fait une idée de la suite. Et nous, en tant que techniciens, j'exerce aussi agriculteur et donc c'est vrai qu'on est confronté à des contraintes. tous les jours donc pas à nous de leur montrer tout ça donc moi j'ai la chance à la fois d'être sur le terrain et d'être à la fois formateur donc on a une expérience après on se rend compte que ça c'est la partie professionnelle donc adulte en réinsertion et après on a une formation on va dire en apprentissage ou là sur le cfa donc la partie apprentie on a une centaine d'affrontés sur les premières deuxième année allant du cap au bts et on se rend compte que là il ya un grand delta Aujourd'hui, je peux dire, c'était vérifié ce matin, qu'on n'a que 15% de fils d'agriculteurs sur le CFA. Donc, ça veut dire que de l'autre côté, ça vient de l'extérieur. Quelle vision ils ont du métier ? On leur pose la question au quotidien. Bien sûr, nouvelles technologies, digitalisation, etc. L'informatique rentre à fond sur nos exploits. C'est pour ça qu'il faut s'adapter aussi. On a continuellement des recours de la DRAF pour des nouvelles formations, des nouveaux modules. des changements aussi dans des parcours professionnels. Et après, j'ai 10% de personnes qui ont un lien avec le monde agricole, soit un tonton, soit un parent qui travaille dans les exploitations agricoles, ce qui fait qu'on n'a que 25%. vraiment issus du milieu. 75% viennent d'extérieur. Donc ça, il faut se poser aussi, et c'est à nous de les accueillir, et de leur dire, voilà, on fait un beau métier, parce que je pense qu'on fait tous un beau métier, mais il faut les accompagner aussi.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'arrivée de nouvelles personnes qui ne connaissent pas forcément le milieu, ce n'est pas que c'est bien ou c'est moins bien, l'enjeu c'est surtout l'acculturation de ces personnes à nos enjeux, à nos pratiques. Ludovic, est-ce que c'est une tendance que vous retrouvez au sein du NILASAL ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Je me reconnais bien dans l'exposé qui a été fait sur le lycée Vérion. On a également les mêmes tendances. Vu les demandes du marché qui réclament de plus en plus de ressources humaines, spécialistes du secteur agricole, on est obligés d'élargir nos recrutements d'étudiants. Et c'est vrai que notre objectif... L'objectif d'Ecole d'ingénieurs, c'est vraiment d'être un réceptacle à expérience pour justement accompagner l'acculturation de ces étudiants à ce secteur d'activité qui est exigeant. Donc ça veut dire proposer des stages, proposer des cours, les mettre en pratique à travers des projets académiques ou des projets associatifs pour développer la responsabilité, c'est de les envoyer à l'étranger, c'est de proposer l'apprentissage. Toutes ces expériences-là, notre objectif c'est de faire acquérir une maturité pour les rendre le plus performants possible. en tant que jeune diplômé dans vos sociétés.

  • Speaker #4

    Je rajouterais aussi, parce qu'on fait des formations professionnelles, et quand je parlais de réorientation, on a actuellement une formation qui se termine, tracteurs et machines agricoles, destinée aux adultes. Ce sont des personnes qui connaissaient juste le monde agricole comme ça, et sur un petit volume de 5 personnes, il y en a 3 qui sont embauchées directement, soit en concession, soit dans des structures agricoles. Donc on voit que ce sont des personnes qui sont hors cadre. et qui rentrent directement avec des CDI bien sûr.

  • Speaker #2

    Pour consolider ce que disent mes deux collègues, moi pour être un cas concret, d'être issu du monde extérieur agricole, et puis pour avoir réalisé tout mon apprentissage chez Agora, je pense que l'apprentissage c'est vraiment un bon moyen de comprendre les attentes et les besoins sur le terrain, et c'est vraiment un bon moyen d'apprendre. Donc il faut vraiment s'ouvrir aux jeunes générations qui veulent vraiment découvrir ce milieu.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, merci Fabien, parce qu'on voit qu'il y a du coup un changement de code entre nouvelle et ancienne génération, mais en même temps on n'a pas envie d'opposer parce qu'on se dit qu'il faut aussi apprendre à vivre tous ensemble et à trouver cet équilibre. Donc ce changement de code entre nouvelle et ancienne génération, qu'est-ce que ça implique ? Aujourd'hui pour les entreprises qui sont dans la salle, pour nous Agora, pour les agriculteurs, un avis Ludovic ? Comment on les a tirés ?

  • Speaker #3

    Oui c'est vrai qu'on entend beaucoup parler de génération X, Y, Z. La semaine dernière j'ai même entendu parler de la génération Alpha. Je ne sais pas si tu en as entendu parler. Moi j'attends avec impatience la génération Beta. Du coup je ne crois pas vraiment aux générations. Je pense que les générations ne sont pas moins bien ou meilleures que les précédentes, je pense qu'elles sont juste différentes. Tout l'enjeu, ça va être un enjeu de communication. Et c'est ça qui est paradoxal, quelque part, parce que moi je suis face à des ingénieurs qui n'ont jamais eu autant de moyens de communication et qui n'ont jamais aussi peu communiqué. Pour plaisanter, je dis toujours à mes ingénieurs, vous avez tous un pur smartphone, vous faites tout avec, sauf téléphoner. Donc c'est ça qui parfois est un enjeu pour nous, donc on les oblige, on les acculture aussi à ces outils de communication pour savoir parfaitement les utiliser. Là par exemple en ce moment je demande, j'oblige mes ingénieurs à contacter notre réseau des anciens qui est puissant et bienveillant pour connaître les métiers, parce que notre conviction c'est que pour connaître les métiers, il faut discuter avec des personnes qui le font. Et l'enjeu pour les entreprises, ça va être également d'être présentes sur les campus. Dans le sens où il y a une guerre des talents, c'est-à-dire que les meilleurs ingénieurs que je vois évoluer à UniLaSalle, quelque part, ce sont des personnes qui ne feront jamais de CV parce qu'ils vont être très tôt identifiés par les meilleurs recruteurs et vont être captés dans les meilleures équipes. Donc c'est vrai que considérer le recrutement comme central dans sa stratégie de développement, c'est quelque chose que je vois apparaître de plus en plus dans les entreprises qui recrutent à UniLaSalle. Donc un enjeu de relations écoles. et de recrutement.

  • Speaker #0

    Intéressant. On a parlé de génération Z. Toi, Fabien, je pense que comme moi, tu fais partie de cette génération Z. Donc, tu l'as mentionné, cette notion de mission où tu portes des valeurs dans ton métier. Mais pour toi, c'est quoi une entreprise aujourd'hui qui est attractive ? Pourquoi tu es resté chez Agora ? Qu'est-ce qui a fait qu'elle était attractive à la fin de ton alternance ?

  • Speaker #2

    Alors pour répondre à ça, plusieurs choses. Alors je pense que dans un premier temps, ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que c'est un milieu, la coopérative est en train de se développer. Il y a des outils, on va dire technologiques, des outils informatiques qui sont à l'avenir vont être mis en place, des projets opérationnels intéressants. Alors après, dans un sens plus large, si je prends les métiers agricoles. Et la coopérative aujourd'hui, je pense que pour attirer les jeunes, il faut vraiment, je pense, briser la vision que peuvent avoir les personnes extérieures au milieu. Il faut avoir une vision un peu négative. Ça va être vraiment de communiquer sur les progrès qui sont faits aujourd'hui dans ce milieu-là, que ce soit aussi bien à l'agriculture que dans la coopérative. Parce que je pense qu'aujourd'hui, les métiers de la coopérative sont assez méconnus de personnes extérieures en agricole. Et je pense que ça serait bien de... communiquer là-dessus, notamment sur les réseaux aujourd'hui qui sont disponibles, où on peut sensibiliser les jeunes. Et ensuite aussi, un message, c'est vraiment d'accepter les idées, la vision des nouvelles générations, et de travailler en collaboration avec les personnes en place dans ces métiers-là, et travailler en collaboration.

  • Speaker #0

    Oui, donc ce que tu disais, je pense que c'est aussi du fait que les process industriels sont un peu aveugles, sont un peu inconnus des personnes qui peuvent arriver dans nos formations, alors que les process logistiques au sein des COP ont plein d'enjeux et sont intéressants, et c'est ce que tu trouves intéressant au quotidien. Peut-être, Sylvain, un dernier message. Dans la salle, on a beaucoup d'agriculteurs. Qu'est-ce qu'on a envie de leur dire pour recruter des jeunes et pouvoir relever ces défis ?

  • Speaker #4

    Oui, je dirais simplement, il faut ouvrir nos portes, entre guillemets. Il faut ouvrir nos portes aux jeunes, expliquer notre métier, l'attractivité. On est notre propre chef, on a des jours avec, des jours sans, mais je pense qu'il faut passer ce message. On a des nouvelles technologies, on a besoin aussi de ces technologies. On parlait, Fabien, tout à l'heure sur la digitalisation. Donc on l'a au sein de nos exploitations. On a des tracteurs qui maintenant roulent tout seuls. On a des pulvées qui se coupent tout seul. Donc toute cette programmation, je pense qu'il faut l'expliquer. Et les jeunes viennent aussi pour ça. Parce que c'est vrai que tu disais tout à l'heure, le téléphone, le smartphone, aujourd'hui on fait tout avec. On est capable de gérer l'irrigation, on est capable de gérer aussi un élevage. Parce qu'on parle aussi de coopérative, mais on a aussi nos éleveurs qui gèrent au quotidien toutes leurs troupeaux, on va dire. Et donc moi, je dis simplement, il faut qu'on ouvre nos exploitations. On a encore des secteurs où on a du mal à recruter, je vois sur Compiègne. On a très peu de public de Compiègne. On a beaucoup Beauvais, Beauvais Sud, Saint-Ju, etc. Mais sur Compiègne, on a très peu de jeunes qui viennent. Donc pourquoi ? Est-ce que c'est l'aspect urbain ? Je ne sais pas. Mais voilà, il y a encore un petit creux. Donc il faut qu'on ouvre nos exploitations, montrer notre métier, notre attractivité. Et puis je pense qu'on arrivera à faire un ensemble, jeunes et anciens. Parce que maintenant, je passe peut-être pour un ancien. Et puis voilà, on explique.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu es en contact au quotidien avec des jeunes, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. Et puis aussi de ne pas hésiter à prendre du temps de former toutes ces personnes qu'on a autour de nous et qui découvrent le métier. Ludovic, un dernier message à passer à la salle ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est vrai que moi j'ai la chance de travailler avec pas mal de directions générales et de DRH sur ces stratégies de recrutement. Et je souligne toujours le mot stratégie. Parce qu'en matière de recrutement, on considère souvent que les ressources humaines, le recrutement, les relations écoles, c'est un centre de coût. Moi je reste convaincu que c'est un centre de profit, c'est un investissement à avoir. Et c'est vrai qu'en matière de recrutement et de relations écoles, j'ai beaucoup de directions générales qui sont croyantes, mais pas pratiquantes. C'est-à-dire qu'ils vont avoir l'ambition d'être connus sur les campus, mais c'est vrai que dès qu'il va falloir investir, passer du temps, donner du budget, c'est plus difficile. Je pense qu'aujourd'hui, la direction des recrutements, quelque part, c'est l'équivalent de la direction commerciale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je rencontre beaucoup de DRH qui sont hyper frustrés parce que leur business ne peut pas se développer comme ils le souhaiteraient, non pas à cause de dangers commerciaux, ils ont suffisamment de clients, c'est juste qu'il leur manque des bras pour pouvoir accomplir tout ce business-là. Donc je pense que la direction du recrutement, ça va être un sujet qu'il va falloir... professionnalisé, un peu à l'image de ce qui se passe sur d'autres secteurs d'activité qui étaient en tension dans les années 2000. Moi j'ai grandi sur le secteur d'activité de l'informatique où il y a eu pénurie de talent pendant une dizaine, quinzaine d'années et c'est encore le cas actuellement. Et donc c'est vrai qu'on retrouve un peu les codes des directions du recrutement aujourd'hui. Je pense qu'il va falloir également investir sur la notion de manager. Le manager va vraiment être le pivot de la stratégie RH pour la fidélisation. Parce qu'on parlait des générations, l'un de ses traits de caractéristiques c'est qu'elle est peu fidèle cette nouvelle génération. Comme elle communique peu, elle communique peu. pas forcément bien sur ce qui lui ne convient pas dans une entreprise. Et c'est vrai qu'un manager d'excellence, ça sera quelqu'un qui sera faire preuve de communication d'excellence et la communication, ça s'apprend.

  • Speaker #0

    Merci. Intéressant. Fabien, j'entends ton message de dire, finalement, faites confiance à ces nouveaux arrivants dans les entreprises. On comprend qu'il faut s'ouvrir, expliquer, prendre le temps d'expliquer, de former. de s'investir dans une stratégie de recrutement et de professionnaliser sa stratégie de recrutement. Et puis finalement, on se rend compte que les codes changent, mais que le monde a des arguments pour répondre à ces codes. Donc je pense qu'ici, on peut tous être acteurs. Il n'y a pas de solution miracle. Donc c'est la somme des petites actions qui fera peut-être la différence au quotidien. Merci à tous les trois et bravo, on peut les applaudir.

  • Speaker #1

    Merci à Fabien, Sylvain et Ludovic pour leur précieux partage. Ce qu'on retient, c'est que l'agriculture peut être attractive, à condition de bien l'expliquer. Pour pérenniser nos filières, nous avons besoin de nouveaux talents, capables de relever les défis du quotidien, et pour cela, investir dans la transmission des savoirs est essentiel, une responsabilité qui nous concerne tous. Au sein de la compérative, nous essayons de nous y engager, notamment à travers le projet... Agora des Collèges. Chaque année, nos équipes et adhérents parrainent des classes de collégiens pour leur faire découvrir l'agriculture et ses métiers. Peut-être que cela suscitera des vocations ou tout simplement permettra de mieux comprendre les enjeux agricoles et d'adopter un regard plus averti sur les champs qui nous entourent. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Restez connectés, car la suite vous réserve une nouvelle table ronde passionnante sur l'engagement des nouvelles générations dans le collectif agricole. avec le témoignage de trois jeunes agriculteurs. Abonnez-vous pour ne pas manquer ce prochain épisode et si cette conversation vous a plu et que vous pensez qu'elle mérite d'être écoutée par d'autres, parlez-en à tour de vous. A très bientôt dans Demain de Bot.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussions

    02:17

  • Conclusion

    21:29

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Description

Dans ce troisième épisode de Demain deux Bottes, plongez au cœur de notre Assemblée Générale 2023, où nous mettons en lumière un enjeu clé pour l’avenir du secteur agricole : l’attractivité des métiers agricoles face au renouvellement générationnel.


A travers une discussion riche et spontanée, Fabien Braux, Ludovic Bellenguez, et Sylvain Cardon ont explorés des pistes concrètes pour répondre aux questions suivantes : Comment attirer de jeunes talents dans l’agriculture ? Quels leviers actionner en matière de recrutement, formation et transmission des savoir-faire ? Pourquoi l’agriculture est plus que jamais un secteur d’avenir, innovant et porteur de sens ?


💡 Vous êtes agriculteurs, professionnels du secteur, jeunes en quête de sens, formateurs ou simples curieux : cet épisode est un concentré d’expériences de terrain, de témoignages inspirants et d’énergie positive pour bâtir un secteur agricole attractif, durable et compétitif.


Retrouvez une analyse approfondie des enjeux du renouvellement générationnel en agriculture, des stratégies de recrutement agricole, et des solutions pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles. Ce podcast contribue à la réflexion de ceux qui veulent comprendre les transformations du monde agricole et y contribuer activement.


🎧 "Demain, Deux Bottes", le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val d’Oise pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.

Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un épisode un peu spécial où nous vous proposons de revivre un moment clé de notre Assemblée Générale 2023, consacré à un enjeu crucial, l'avenir des métiers agricoles. D'ici 2030, la moitié des agriculteurs français partiront à la retraite. Le renouvellement générationnel devient donc une priorité au sein des exploitations et au sein des entreprises pour garantir la pérennité des exploitations et la performance économique de nos filières. Un sujet qui concerne tout le monde pour continuer de faire rayonner l'agriculture française, l'agriculture de nos territoires et ainsi continuer de répondre aux besoins légitimes des consommateurs. Pour échanger sur la problématique d'attractivité des métiers agricoles, nous avons accueilli trois acteurs du territoire qui contribuent à l'ère échelle à l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise. Fabien Brault, actuellement coordinateur logistique au sein de la coopérative Agora. Ludovic Bélaguez, consultant carrière à Uni La Salle, et Sylvain Cardon, formateur agroéquipement au lycée des Rions, et également agriculteur. Ensemble, on s'est posé différentes questions. Pourquoi y a-t-il un paradoxe entre quête de sens dans les métiers et attractivité des métiers agricoles ? Quelle connaissance des métiers agricoles ont les nouvelles générations ? Et comment les intirer dans nos entreprises ? Comment comprendre ces nouvelles générations et les accueillir, que ce soit des profils ingénieurs jusqu'à la formation agricole en BTS ? Et quelles évolutions de ces métiers aux multiples casquettes et aux multiples profils ? Pour répondre à toutes ces questions, nous vous proposons de revivre ces discussions spontanées et enrichissantes.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez vous présenter en deux mots s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Bonjour tout le monde, merci d'être venu. Moi c'est Fabien Braud, ça fait maintenant bientôt cinq ans que je suis au sein de la coopérative agricole Agora. J'ai eu l'opportunité de réaliser tout mon apprentissage chez Agora et maintenant je suis tout récemment embauché de septembre en tant que coordinateur logistique.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous, moi je m'appelle Ludovic Bélonguet. Je suis consultant carrière à Unilassal, sur le campus de Beauvais, une école d'ingénieurs. Je suis un ancien recruteur qui a travaillé pendant 8 ans à la Défense pour recruter des jeunes ingénieurs. J'ai une expertise plutôt en recrutement. Ça va faire 10 ans que je travaille à Unilassal sur ce poste d'accompagnement dans la construction du projet professionnel des ingénieurs et des étudiants d'Unilassal.

  • Speaker #4

    Bonjour à tous, moi c'est Sylvain Cardon, formateur agroéquipement sur le CFPPA du lycée agricole d'Aérien. Et je suis aussi à côté agriculteur à mes heures perdues sur le secteur de Compiègne.

  • Speaker #0

    Eh bien merci. Donc pour commencer, on parle pas mal de quête de sens, de quête de valeur dans le métier. Et en parallèle, on voit qu'il y a peut-être un petit peu de difficulté à recruter dans le milieu agricole, ces entreprises, ces exploitations. Donc on pourrait se dire qu'il y a un paradoxe finalement, parce que nourrir les gens, finalement, on pourrait dire que ça a de la valeur. Aujourd'hui, que se passe-t-il ? Est-ce qu'il y a une méconnaissance du métier ? Sylvain, qu'est-ce que tu en penses ? Quel est ton regard sur le métier d'agriculteur ?

  • Speaker #4

    Je ne pense pas qu'il y ait une méconnaissance sur le métier, puisque le métier attire, mais c'est un métier qui évolue tout le temps. En fin de compte, je pense que dans la salle, le métier d'agriculteur, c'est en perpète évolution. Aujourd'hui, on s'adapte, on s'adapte au terrain, on s'adapte au climat, et on doit adapter nos formations. Après aussi, on a multi-casquettes. On a à côté... Super sympa, c'est d'aller sur le terrain, vivre au quotidien dans nos champs. Mais à côté, on a aussi des contraintes administratives. Et nous, notre rôle aujourd'hui en centre de formation, c'est de montrer à nos jeunes aussi qu'il y a de la technologie, il y a du travail, mais après, il faut évoluer, on va dire. Voilà, donc c'est un métier qui évolue tout le temps pour nous. Et on a besoin de nouvelles compétences.

  • Speaker #0

    Et du coup, d'adapter, j'imagine, les formations au sein du lycée agricole. Fabien, tu fais partie des jeunes qui ont découvert l'agriculture au fur et à mesure de tes expériences et les métiers de la coopérative sur ces cinq dernières années. Toi, comment tu vois ton rôle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    On l'a ça. Je t'envoie par rapport au fait que l'agriculture, c'est un beau métier. Donc, c'est important d'insister sur le fait que vous tous, agriculteurs, collaborateurs, travailler pour, au final, nourrir la population, c'est une belle valeur. Et je pense qu'il faut insister là-dessus. Alors moi, d'un point de vue plus technique, au sein de la coopérative, c'est d'apporter mes compétences que j'ai pu acquérir lors de mes formations, notamment informatique, digitale, logistique ou autre. justement fluidifier les processus logistiques de la coopérative et améliorer ses performances pour satisfaire au final nos agriculteurs et nos clients finaux. Ensuite, ça va être de justement s'investir dans les projets opérationnels qui vont répondre aux projets stratégiques Agro 2030 afin de donner une vision peut-être plus jeune et extérieure au monde agricole.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, quand le métier d'agriculteur évolue, les métiers de la coopérative aussi et puis du coup la quête de sens tu la retrouves mais aussi dans les projets qui te stimule au quotidien ludovic est ce que vous avez de quoi rebondir sur cette notion de sens dans son travail clairement je pense que la

  • Speaker #3

    notion de sens en agriculture elle est inhérente un au sujet je pense qu'on a la chance d'évoluer sur un secteur d'activité qui nourrit la planète donc quelque part les étudiants ont tous conscience de ça je pense que la notion de sens est peut-être un petit peu plus large que ça dans ce que je vois chez mes ingénieurs à Unilassal. C'est-à-dire qu'ils vont être très attentifs aux projets d'entreprise, à ce qui est des preuves, c'est-à-dire pas simplement des discours et des mots sur une affiche ou dans un discours recrutement, c'est concrètement comment ça se manifeste sur le terrain. C'est aussi, à titre plus individuel, chaque collaborateur d'une société devient un ambassadeur. Donc c'est vrai que je me rends compte que les élèves ingénieurs sont également très attentifs à leur futur manager. Est-ce que c'est quelqu'un qui va finalement être capable de les tirer vers le haut, de leur transmettre tout ce sens qu'il y a dans ce secteur d'équipe d'activité sur lequel on évolue ? Et puis c'est vrai que les élèves ingénieurs sont exigeants vis-à-vis de leur futur employeur, mais leur employeur est également exigeant de plus en plus avec eux. C'est-à-dire que ce qu'on réclame à un élève ingénieur, c'est plus simplement de l'excellence. technique, c'est également une capacité à gérer les projets, c'est une capacité à développer du relationnel avec des interlocuteurs de plus en plus différents, que ce soit sur des sujets techniques, de management, de gestion. Donc voilà, cette exigence, ce sens, il va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    Donc au global, on voit qu'il y a un peu des changements de code dans ce qu'on connaissait, tant dans la formation, dans les métiers, que dans tes missions au quotidien, Fabien. Et du coup, ces changements de code... j'imagine que pour attirer les nouvelles générations, aujourd'hui, il faut les comprendre, donc être capable de saisir leurs enjeux. Sylvain, au quotidien, quel type de personnalité vous retrouvez, vous, au lycée d'Ariens ?

  • Speaker #4

    Alors, sur le lycée... On forme à la fois sur le CFPPA des personnes en réorientation professionnelle qui arrivent parfois avec une connaissance du milieu agricole vraiment minime. Donc, ils partent avec un projet. On les accompagne toute la formation à leur dire oui, le projet est bien, ça va le faire. Mais attention, attention parce que des fois, on se fait une idée de la suite. Et nous, en tant que techniciens, j'exerce aussi agriculteur et donc c'est vrai qu'on est confronté à des contraintes. tous les jours donc pas à nous de leur montrer tout ça donc moi j'ai la chance à la fois d'être sur le terrain et d'être à la fois formateur donc on a une expérience après on se rend compte que ça c'est la partie professionnelle donc adulte en réinsertion et après on a une formation on va dire en apprentissage ou là sur le cfa donc la partie apprentie on a une centaine d'affrontés sur les premières deuxième année allant du cap au bts et on se rend compte que là il ya un grand delta Aujourd'hui, je peux dire, c'était vérifié ce matin, qu'on n'a que 15% de fils d'agriculteurs sur le CFA. Donc, ça veut dire que de l'autre côté, ça vient de l'extérieur. Quelle vision ils ont du métier ? On leur pose la question au quotidien. Bien sûr, nouvelles technologies, digitalisation, etc. L'informatique rentre à fond sur nos exploits. C'est pour ça qu'il faut s'adapter aussi. On a continuellement des recours de la DRAF pour des nouvelles formations, des nouveaux modules. des changements aussi dans des parcours professionnels. Et après, j'ai 10% de personnes qui ont un lien avec le monde agricole, soit un tonton, soit un parent qui travaille dans les exploitations agricoles, ce qui fait qu'on n'a que 25%. vraiment issus du milieu. 75% viennent d'extérieur. Donc ça, il faut se poser aussi, et c'est à nous de les accueillir, et de leur dire, voilà, on fait un beau métier, parce que je pense qu'on fait tous un beau métier, mais il faut les accompagner aussi.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'arrivée de nouvelles personnes qui ne connaissent pas forcément le milieu, ce n'est pas que c'est bien ou c'est moins bien, l'enjeu c'est surtout l'acculturation de ces personnes à nos enjeux, à nos pratiques. Ludovic, est-ce que c'est une tendance que vous retrouvez au sein du NILASAL ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Je me reconnais bien dans l'exposé qui a été fait sur le lycée Vérion. On a également les mêmes tendances. Vu les demandes du marché qui réclament de plus en plus de ressources humaines, spécialistes du secteur agricole, on est obligés d'élargir nos recrutements d'étudiants. Et c'est vrai que notre objectif... L'objectif d'Ecole d'ingénieurs, c'est vraiment d'être un réceptacle à expérience pour justement accompagner l'acculturation de ces étudiants à ce secteur d'activité qui est exigeant. Donc ça veut dire proposer des stages, proposer des cours, les mettre en pratique à travers des projets académiques ou des projets associatifs pour développer la responsabilité, c'est de les envoyer à l'étranger, c'est de proposer l'apprentissage. Toutes ces expériences-là, notre objectif c'est de faire acquérir une maturité pour les rendre le plus performants possible. en tant que jeune diplômé dans vos sociétés.

  • Speaker #4

    Je rajouterais aussi, parce qu'on fait des formations professionnelles, et quand je parlais de réorientation, on a actuellement une formation qui se termine, tracteurs et machines agricoles, destinée aux adultes. Ce sont des personnes qui connaissaient juste le monde agricole comme ça, et sur un petit volume de 5 personnes, il y en a 3 qui sont embauchées directement, soit en concession, soit dans des structures agricoles. Donc on voit que ce sont des personnes qui sont hors cadre. et qui rentrent directement avec des CDI bien sûr.

  • Speaker #2

    Pour consolider ce que disent mes deux collègues, moi pour être un cas concret, d'être issu du monde extérieur agricole, et puis pour avoir réalisé tout mon apprentissage chez Agora, je pense que l'apprentissage c'est vraiment un bon moyen de comprendre les attentes et les besoins sur le terrain, et c'est vraiment un bon moyen d'apprendre. Donc il faut vraiment s'ouvrir aux jeunes générations qui veulent vraiment découvrir ce milieu.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, merci Fabien, parce qu'on voit qu'il y a du coup un changement de code entre nouvelle et ancienne génération, mais en même temps on n'a pas envie d'opposer parce qu'on se dit qu'il faut aussi apprendre à vivre tous ensemble et à trouver cet équilibre. Donc ce changement de code entre nouvelle et ancienne génération, qu'est-ce que ça implique ? Aujourd'hui pour les entreprises qui sont dans la salle, pour nous Agora, pour les agriculteurs, un avis Ludovic ? Comment on les a tirés ?

  • Speaker #3

    Oui c'est vrai qu'on entend beaucoup parler de génération X, Y, Z. La semaine dernière j'ai même entendu parler de la génération Alpha. Je ne sais pas si tu en as entendu parler. Moi j'attends avec impatience la génération Beta. Du coup je ne crois pas vraiment aux générations. Je pense que les générations ne sont pas moins bien ou meilleures que les précédentes, je pense qu'elles sont juste différentes. Tout l'enjeu, ça va être un enjeu de communication. Et c'est ça qui est paradoxal, quelque part, parce que moi je suis face à des ingénieurs qui n'ont jamais eu autant de moyens de communication et qui n'ont jamais aussi peu communiqué. Pour plaisanter, je dis toujours à mes ingénieurs, vous avez tous un pur smartphone, vous faites tout avec, sauf téléphoner. Donc c'est ça qui parfois est un enjeu pour nous, donc on les oblige, on les acculture aussi à ces outils de communication pour savoir parfaitement les utiliser. Là par exemple en ce moment je demande, j'oblige mes ingénieurs à contacter notre réseau des anciens qui est puissant et bienveillant pour connaître les métiers, parce que notre conviction c'est que pour connaître les métiers, il faut discuter avec des personnes qui le font. Et l'enjeu pour les entreprises, ça va être également d'être présentes sur les campus. Dans le sens où il y a une guerre des talents, c'est-à-dire que les meilleurs ingénieurs que je vois évoluer à UniLaSalle, quelque part, ce sont des personnes qui ne feront jamais de CV parce qu'ils vont être très tôt identifiés par les meilleurs recruteurs et vont être captés dans les meilleures équipes. Donc c'est vrai que considérer le recrutement comme central dans sa stratégie de développement, c'est quelque chose que je vois apparaître de plus en plus dans les entreprises qui recrutent à UniLaSalle. Donc un enjeu de relations écoles. et de recrutement.

  • Speaker #0

    Intéressant. On a parlé de génération Z. Toi, Fabien, je pense que comme moi, tu fais partie de cette génération Z. Donc, tu l'as mentionné, cette notion de mission où tu portes des valeurs dans ton métier. Mais pour toi, c'est quoi une entreprise aujourd'hui qui est attractive ? Pourquoi tu es resté chez Agora ? Qu'est-ce qui a fait qu'elle était attractive à la fin de ton alternance ?

  • Speaker #2

    Alors pour répondre à ça, plusieurs choses. Alors je pense que dans un premier temps, ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que c'est un milieu, la coopérative est en train de se développer. Il y a des outils, on va dire technologiques, des outils informatiques qui sont à l'avenir vont être mis en place, des projets opérationnels intéressants. Alors après, dans un sens plus large, si je prends les métiers agricoles. Et la coopérative aujourd'hui, je pense que pour attirer les jeunes, il faut vraiment, je pense, briser la vision que peuvent avoir les personnes extérieures au milieu. Il faut avoir une vision un peu négative. Ça va être vraiment de communiquer sur les progrès qui sont faits aujourd'hui dans ce milieu-là, que ce soit aussi bien à l'agriculture que dans la coopérative. Parce que je pense qu'aujourd'hui, les métiers de la coopérative sont assez méconnus de personnes extérieures en agricole. Et je pense que ça serait bien de... communiquer là-dessus, notamment sur les réseaux aujourd'hui qui sont disponibles, où on peut sensibiliser les jeunes. Et ensuite aussi, un message, c'est vraiment d'accepter les idées, la vision des nouvelles générations, et de travailler en collaboration avec les personnes en place dans ces métiers-là, et travailler en collaboration.

  • Speaker #0

    Oui, donc ce que tu disais, je pense que c'est aussi du fait que les process industriels sont un peu aveugles, sont un peu inconnus des personnes qui peuvent arriver dans nos formations, alors que les process logistiques au sein des COP ont plein d'enjeux et sont intéressants, et c'est ce que tu trouves intéressant au quotidien. Peut-être, Sylvain, un dernier message. Dans la salle, on a beaucoup d'agriculteurs. Qu'est-ce qu'on a envie de leur dire pour recruter des jeunes et pouvoir relever ces défis ?

  • Speaker #4

    Oui, je dirais simplement, il faut ouvrir nos portes, entre guillemets. Il faut ouvrir nos portes aux jeunes, expliquer notre métier, l'attractivité. On est notre propre chef, on a des jours avec, des jours sans, mais je pense qu'il faut passer ce message. On a des nouvelles technologies, on a besoin aussi de ces technologies. On parlait, Fabien, tout à l'heure sur la digitalisation. Donc on l'a au sein de nos exploitations. On a des tracteurs qui maintenant roulent tout seuls. On a des pulvées qui se coupent tout seul. Donc toute cette programmation, je pense qu'il faut l'expliquer. Et les jeunes viennent aussi pour ça. Parce que c'est vrai que tu disais tout à l'heure, le téléphone, le smartphone, aujourd'hui on fait tout avec. On est capable de gérer l'irrigation, on est capable de gérer aussi un élevage. Parce qu'on parle aussi de coopérative, mais on a aussi nos éleveurs qui gèrent au quotidien toutes leurs troupeaux, on va dire. Et donc moi, je dis simplement, il faut qu'on ouvre nos exploitations. On a encore des secteurs où on a du mal à recruter, je vois sur Compiègne. On a très peu de public de Compiègne. On a beaucoup Beauvais, Beauvais Sud, Saint-Ju, etc. Mais sur Compiègne, on a très peu de jeunes qui viennent. Donc pourquoi ? Est-ce que c'est l'aspect urbain ? Je ne sais pas. Mais voilà, il y a encore un petit creux. Donc il faut qu'on ouvre nos exploitations, montrer notre métier, notre attractivité. Et puis je pense qu'on arrivera à faire un ensemble, jeunes et anciens. Parce que maintenant, je passe peut-être pour un ancien. Et puis voilà, on explique.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu es en contact au quotidien avec des jeunes, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. Et puis aussi de ne pas hésiter à prendre du temps de former toutes ces personnes qu'on a autour de nous et qui découvrent le métier. Ludovic, un dernier message à passer à la salle ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est vrai que moi j'ai la chance de travailler avec pas mal de directions générales et de DRH sur ces stratégies de recrutement. Et je souligne toujours le mot stratégie. Parce qu'en matière de recrutement, on considère souvent que les ressources humaines, le recrutement, les relations écoles, c'est un centre de coût. Moi je reste convaincu que c'est un centre de profit, c'est un investissement à avoir. Et c'est vrai qu'en matière de recrutement et de relations écoles, j'ai beaucoup de directions générales qui sont croyantes, mais pas pratiquantes. C'est-à-dire qu'ils vont avoir l'ambition d'être connus sur les campus, mais c'est vrai que dès qu'il va falloir investir, passer du temps, donner du budget, c'est plus difficile. Je pense qu'aujourd'hui, la direction des recrutements, quelque part, c'est l'équivalent de la direction commerciale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je rencontre beaucoup de DRH qui sont hyper frustrés parce que leur business ne peut pas se développer comme ils le souhaiteraient, non pas à cause de dangers commerciaux, ils ont suffisamment de clients, c'est juste qu'il leur manque des bras pour pouvoir accomplir tout ce business-là. Donc je pense que la direction du recrutement, ça va être un sujet qu'il va falloir... professionnalisé, un peu à l'image de ce qui se passe sur d'autres secteurs d'activité qui étaient en tension dans les années 2000. Moi j'ai grandi sur le secteur d'activité de l'informatique où il y a eu pénurie de talent pendant une dizaine, quinzaine d'années et c'est encore le cas actuellement. Et donc c'est vrai qu'on retrouve un peu les codes des directions du recrutement aujourd'hui. Je pense qu'il va falloir également investir sur la notion de manager. Le manager va vraiment être le pivot de la stratégie RH pour la fidélisation. Parce qu'on parlait des générations, l'un de ses traits de caractéristiques c'est qu'elle est peu fidèle cette nouvelle génération. Comme elle communique peu, elle communique peu. pas forcément bien sur ce qui lui ne convient pas dans une entreprise. Et c'est vrai qu'un manager d'excellence, ça sera quelqu'un qui sera faire preuve de communication d'excellence et la communication, ça s'apprend.

  • Speaker #0

    Merci. Intéressant. Fabien, j'entends ton message de dire, finalement, faites confiance à ces nouveaux arrivants dans les entreprises. On comprend qu'il faut s'ouvrir, expliquer, prendre le temps d'expliquer, de former. de s'investir dans une stratégie de recrutement et de professionnaliser sa stratégie de recrutement. Et puis finalement, on se rend compte que les codes changent, mais que le monde a des arguments pour répondre à ces codes. Donc je pense qu'ici, on peut tous être acteurs. Il n'y a pas de solution miracle. Donc c'est la somme des petites actions qui fera peut-être la différence au quotidien. Merci à tous les trois et bravo, on peut les applaudir.

  • Speaker #1

    Merci à Fabien, Sylvain et Ludovic pour leur précieux partage. Ce qu'on retient, c'est que l'agriculture peut être attractive, à condition de bien l'expliquer. Pour pérenniser nos filières, nous avons besoin de nouveaux talents, capables de relever les défis du quotidien, et pour cela, investir dans la transmission des savoirs est essentiel, une responsabilité qui nous concerne tous. Au sein de la compérative, nous essayons de nous y engager, notamment à travers le projet... Agora des Collèges. Chaque année, nos équipes et adhérents parrainent des classes de collégiens pour leur faire découvrir l'agriculture et ses métiers. Peut-être que cela suscitera des vocations ou tout simplement permettra de mieux comprendre les enjeux agricoles et d'adopter un regard plus averti sur les champs qui nous entourent. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Restez connectés, car la suite vous réserve une nouvelle table ronde passionnante sur l'engagement des nouvelles générations dans le collectif agricole. avec le témoignage de trois jeunes agriculteurs. Abonnez-vous pour ne pas manquer ce prochain épisode et si cette conversation vous a plu et que vous pensez qu'elle mérite d'être écoutée par d'autres, parlez-en à tour de vous. A très bientôt dans Demain de Bot.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussions

    02:17

  • Conclusion

    21:29

Description

Dans ce troisième épisode de Demain deux Bottes, plongez au cœur de notre Assemblée Générale 2023, où nous mettons en lumière un enjeu clé pour l’avenir du secteur agricole : l’attractivité des métiers agricoles face au renouvellement générationnel.


A travers une discussion riche et spontanée, Fabien Braux, Ludovic Bellenguez, et Sylvain Cardon ont explorés des pistes concrètes pour répondre aux questions suivantes : Comment attirer de jeunes talents dans l’agriculture ? Quels leviers actionner en matière de recrutement, formation et transmission des savoir-faire ? Pourquoi l’agriculture est plus que jamais un secteur d’avenir, innovant et porteur de sens ?


💡 Vous êtes agriculteurs, professionnels du secteur, jeunes en quête de sens, formateurs ou simples curieux : cet épisode est un concentré d’expériences de terrain, de témoignages inspirants et d’énergie positive pour bâtir un secteur agricole attractif, durable et compétitif.


Retrouvez une analyse approfondie des enjeux du renouvellement générationnel en agriculture, des stratégies de recrutement agricole, et des solutions pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles. Ce podcast contribue à la réflexion de ceux qui veulent comprendre les transformations du monde agricole et y contribuer activement.


🎧 "Demain, Deux Bottes", le podcast des voix du terrain pour cultiver l’avenir avec les pieds sur terre. Un rendez-vous incontournable avec les acteurs de l’agriculture de l’Oise et du Val d’Oise pour tous ceux qui souhaitent comprendre, agir et s’inspirer pour un monde agricole toujours plus innovant et durable.

Disponible sur toutes vos plateformes d’écoute préférées. 🌱


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un épisode un peu spécial où nous vous proposons de revivre un moment clé de notre Assemblée Générale 2023, consacré à un enjeu crucial, l'avenir des métiers agricoles. D'ici 2030, la moitié des agriculteurs français partiront à la retraite. Le renouvellement générationnel devient donc une priorité au sein des exploitations et au sein des entreprises pour garantir la pérennité des exploitations et la performance économique de nos filières. Un sujet qui concerne tout le monde pour continuer de faire rayonner l'agriculture française, l'agriculture de nos territoires et ainsi continuer de répondre aux besoins légitimes des consommateurs. Pour échanger sur la problématique d'attractivité des métiers agricoles, nous avons accueilli trois acteurs du territoire qui contribuent à l'ère échelle à l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise. Fabien Brault, actuellement coordinateur logistique au sein de la coopérative Agora. Ludovic Bélaguez, consultant carrière à Uni La Salle, et Sylvain Cardon, formateur agroéquipement au lycée des Rions, et également agriculteur. Ensemble, on s'est posé différentes questions. Pourquoi y a-t-il un paradoxe entre quête de sens dans les métiers et attractivité des métiers agricoles ? Quelle connaissance des métiers agricoles ont les nouvelles générations ? Et comment les intirer dans nos entreprises ? Comment comprendre ces nouvelles générations et les accueillir, que ce soit des profils ingénieurs jusqu'à la formation agricole en BTS ? Et quelles évolutions de ces métiers aux multiples casquettes et aux multiples profils ? Pour répondre à toutes ces questions, nous vous proposons de revivre ces discussions spontanées et enrichissantes.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez vous présenter en deux mots s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Bonjour tout le monde, merci d'être venu. Moi c'est Fabien Braud, ça fait maintenant bientôt cinq ans que je suis au sein de la coopérative agricole Agora. J'ai eu l'opportunité de réaliser tout mon apprentissage chez Agora et maintenant je suis tout récemment embauché de septembre en tant que coordinateur logistique.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous, moi je m'appelle Ludovic Bélonguet. Je suis consultant carrière à Unilassal, sur le campus de Beauvais, une école d'ingénieurs. Je suis un ancien recruteur qui a travaillé pendant 8 ans à la Défense pour recruter des jeunes ingénieurs. J'ai une expertise plutôt en recrutement. Ça va faire 10 ans que je travaille à Unilassal sur ce poste d'accompagnement dans la construction du projet professionnel des ingénieurs et des étudiants d'Unilassal.

  • Speaker #4

    Bonjour à tous, moi c'est Sylvain Cardon, formateur agroéquipement sur le CFPPA du lycée agricole d'Aérien. Et je suis aussi à côté agriculteur à mes heures perdues sur le secteur de Compiègne.

  • Speaker #0

    Eh bien merci. Donc pour commencer, on parle pas mal de quête de sens, de quête de valeur dans le métier. Et en parallèle, on voit qu'il y a peut-être un petit peu de difficulté à recruter dans le milieu agricole, ces entreprises, ces exploitations. Donc on pourrait se dire qu'il y a un paradoxe finalement, parce que nourrir les gens, finalement, on pourrait dire que ça a de la valeur. Aujourd'hui, que se passe-t-il ? Est-ce qu'il y a une méconnaissance du métier ? Sylvain, qu'est-ce que tu en penses ? Quel est ton regard sur le métier d'agriculteur ?

  • Speaker #4

    Je ne pense pas qu'il y ait une méconnaissance sur le métier, puisque le métier attire, mais c'est un métier qui évolue tout le temps. En fin de compte, je pense que dans la salle, le métier d'agriculteur, c'est en perpète évolution. Aujourd'hui, on s'adapte, on s'adapte au terrain, on s'adapte au climat, et on doit adapter nos formations. Après aussi, on a multi-casquettes. On a à côté... Super sympa, c'est d'aller sur le terrain, vivre au quotidien dans nos champs. Mais à côté, on a aussi des contraintes administratives. Et nous, notre rôle aujourd'hui en centre de formation, c'est de montrer à nos jeunes aussi qu'il y a de la technologie, il y a du travail, mais après, il faut évoluer, on va dire. Voilà, donc c'est un métier qui évolue tout le temps pour nous. Et on a besoin de nouvelles compétences.

  • Speaker #0

    Et du coup, d'adapter, j'imagine, les formations au sein du lycée agricole. Fabien, tu fais partie des jeunes qui ont découvert l'agriculture au fur et à mesure de tes expériences et les métiers de la coopérative sur ces cinq dernières années. Toi, comment tu vois ton rôle aujourd'hui dans ton métier ?

  • Speaker #2

    On l'a ça. Je t'envoie par rapport au fait que l'agriculture, c'est un beau métier. Donc, c'est important d'insister sur le fait que vous tous, agriculteurs, collaborateurs, travailler pour, au final, nourrir la population, c'est une belle valeur. Et je pense qu'il faut insister là-dessus. Alors moi, d'un point de vue plus technique, au sein de la coopérative, c'est d'apporter mes compétences que j'ai pu acquérir lors de mes formations, notamment informatique, digitale, logistique ou autre. justement fluidifier les processus logistiques de la coopérative et améliorer ses performances pour satisfaire au final nos agriculteurs et nos clients finaux. Ensuite, ça va être de justement s'investir dans les projets opérationnels qui vont répondre aux projets stratégiques Agro 2030 afin de donner une vision peut-être plus jeune et extérieure au monde agricole.

  • Speaker #0

    Oui, donc finalement, quand le métier d'agriculteur évolue, les métiers de la coopérative aussi et puis du coup la quête de sens tu la retrouves mais aussi dans les projets qui te stimule au quotidien ludovic est ce que vous avez de quoi rebondir sur cette notion de sens dans son travail clairement je pense que la

  • Speaker #3

    notion de sens en agriculture elle est inhérente un au sujet je pense qu'on a la chance d'évoluer sur un secteur d'activité qui nourrit la planète donc quelque part les étudiants ont tous conscience de ça je pense que la notion de sens est peut-être un petit peu plus large que ça dans ce que je vois chez mes ingénieurs à Unilassal. C'est-à-dire qu'ils vont être très attentifs aux projets d'entreprise, à ce qui est des preuves, c'est-à-dire pas simplement des discours et des mots sur une affiche ou dans un discours recrutement, c'est concrètement comment ça se manifeste sur le terrain. C'est aussi, à titre plus individuel, chaque collaborateur d'une société devient un ambassadeur. Donc c'est vrai que je me rends compte que les élèves ingénieurs sont également très attentifs à leur futur manager. Est-ce que c'est quelqu'un qui va finalement être capable de les tirer vers le haut, de leur transmettre tout ce sens qu'il y a dans ce secteur d'équipe d'activité sur lequel on évolue ? Et puis c'est vrai que les élèves ingénieurs sont exigeants vis-à-vis de leur futur employeur, mais leur employeur est également exigeant de plus en plus avec eux. C'est-à-dire que ce qu'on réclame à un élève ingénieur, c'est plus simplement de l'excellence. technique, c'est également une capacité à gérer les projets, c'est une capacité à développer du relationnel avec des interlocuteurs de plus en plus différents, que ce soit sur des sujets techniques, de management, de gestion. Donc voilà, cette exigence, ce sens, il va dans les deux sens.

  • Speaker #0

    Donc au global, on voit qu'il y a un peu des changements de code dans ce qu'on connaissait, tant dans la formation, dans les métiers, que dans tes missions au quotidien, Fabien. Et du coup, ces changements de code... j'imagine que pour attirer les nouvelles générations, aujourd'hui, il faut les comprendre, donc être capable de saisir leurs enjeux. Sylvain, au quotidien, quel type de personnalité vous retrouvez, vous, au lycée d'Ariens ?

  • Speaker #4

    Alors, sur le lycée... On forme à la fois sur le CFPPA des personnes en réorientation professionnelle qui arrivent parfois avec une connaissance du milieu agricole vraiment minime. Donc, ils partent avec un projet. On les accompagne toute la formation à leur dire oui, le projet est bien, ça va le faire. Mais attention, attention parce que des fois, on se fait une idée de la suite. Et nous, en tant que techniciens, j'exerce aussi agriculteur et donc c'est vrai qu'on est confronté à des contraintes. tous les jours donc pas à nous de leur montrer tout ça donc moi j'ai la chance à la fois d'être sur le terrain et d'être à la fois formateur donc on a une expérience après on se rend compte que ça c'est la partie professionnelle donc adulte en réinsertion et après on a une formation on va dire en apprentissage ou là sur le cfa donc la partie apprentie on a une centaine d'affrontés sur les premières deuxième année allant du cap au bts et on se rend compte que là il ya un grand delta Aujourd'hui, je peux dire, c'était vérifié ce matin, qu'on n'a que 15% de fils d'agriculteurs sur le CFA. Donc, ça veut dire que de l'autre côté, ça vient de l'extérieur. Quelle vision ils ont du métier ? On leur pose la question au quotidien. Bien sûr, nouvelles technologies, digitalisation, etc. L'informatique rentre à fond sur nos exploits. C'est pour ça qu'il faut s'adapter aussi. On a continuellement des recours de la DRAF pour des nouvelles formations, des nouveaux modules. des changements aussi dans des parcours professionnels. Et après, j'ai 10% de personnes qui ont un lien avec le monde agricole, soit un tonton, soit un parent qui travaille dans les exploitations agricoles, ce qui fait qu'on n'a que 25%. vraiment issus du milieu. 75% viennent d'extérieur. Donc ça, il faut se poser aussi, et c'est à nous de les accueillir, et de leur dire, voilà, on fait un beau métier, parce que je pense qu'on fait tous un beau métier, mais il faut les accompagner aussi.

  • Speaker #0

    Oui, donc l'arrivée de nouvelles personnes qui ne connaissent pas forcément le milieu, ce n'est pas que c'est bien ou c'est moins bien, l'enjeu c'est surtout l'acculturation de ces personnes à nos enjeux, à nos pratiques. Ludovic, est-ce que c'est une tendance que vous retrouvez au sein du NILASAL ?

  • Speaker #3

    Oui, tout à fait. Je me reconnais bien dans l'exposé qui a été fait sur le lycée Vérion. On a également les mêmes tendances. Vu les demandes du marché qui réclament de plus en plus de ressources humaines, spécialistes du secteur agricole, on est obligés d'élargir nos recrutements d'étudiants. Et c'est vrai que notre objectif... L'objectif d'Ecole d'ingénieurs, c'est vraiment d'être un réceptacle à expérience pour justement accompagner l'acculturation de ces étudiants à ce secteur d'activité qui est exigeant. Donc ça veut dire proposer des stages, proposer des cours, les mettre en pratique à travers des projets académiques ou des projets associatifs pour développer la responsabilité, c'est de les envoyer à l'étranger, c'est de proposer l'apprentissage. Toutes ces expériences-là, notre objectif c'est de faire acquérir une maturité pour les rendre le plus performants possible. en tant que jeune diplômé dans vos sociétés.

  • Speaker #4

    Je rajouterais aussi, parce qu'on fait des formations professionnelles, et quand je parlais de réorientation, on a actuellement une formation qui se termine, tracteurs et machines agricoles, destinée aux adultes. Ce sont des personnes qui connaissaient juste le monde agricole comme ça, et sur un petit volume de 5 personnes, il y en a 3 qui sont embauchées directement, soit en concession, soit dans des structures agricoles. Donc on voit que ce sont des personnes qui sont hors cadre. et qui rentrent directement avec des CDI bien sûr.

  • Speaker #2

    Pour consolider ce que disent mes deux collègues, moi pour être un cas concret, d'être issu du monde extérieur agricole, et puis pour avoir réalisé tout mon apprentissage chez Agora, je pense que l'apprentissage c'est vraiment un bon moyen de comprendre les attentes et les besoins sur le terrain, et c'est vraiment un bon moyen d'apprendre. Donc il faut vraiment s'ouvrir aux jeunes générations qui veulent vraiment découvrir ce milieu.

  • Speaker #0

    Oui, en effet, merci Fabien, parce qu'on voit qu'il y a du coup un changement de code entre nouvelle et ancienne génération, mais en même temps on n'a pas envie d'opposer parce qu'on se dit qu'il faut aussi apprendre à vivre tous ensemble et à trouver cet équilibre. Donc ce changement de code entre nouvelle et ancienne génération, qu'est-ce que ça implique ? Aujourd'hui pour les entreprises qui sont dans la salle, pour nous Agora, pour les agriculteurs, un avis Ludovic ? Comment on les a tirés ?

  • Speaker #3

    Oui c'est vrai qu'on entend beaucoup parler de génération X, Y, Z. La semaine dernière j'ai même entendu parler de la génération Alpha. Je ne sais pas si tu en as entendu parler. Moi j'attends avec impatience la génération Beta. Du coup je ne crois pas vraiment aux générations. Je pense que les générations ne sont pas moins bien ou meilleures que les précédentes, je pense qu'elles sont juste différentes. Tout l'enjeu, ça va être un enjeu de communication. Et c'est ça qui est paradoxal, quelque part, parce que moi je suis face à des ingénieurs qui n'ont jamais eu autant de moyens de communication et qui n'ont jamais aussi peu communiqué. Pour plaisanter, je dis toujours à mes ingénieurs, vous avez tous un pur smartphone, vous faites tout avec, sauf téléphoner. Donc c'est ça qui parfois est un enjeu pour nous, donc on les oblige, on les acculture aussi à ces outils de communication pour savoir parfaitement les utiliser. Là par exemple en ce moment je demande, j'oblige mes ingénieurs à contacter notre réseau des anciens qui est puissant et bienveillant pour connaître les métiers, parce que notre conviction c'est que pour connaître les métiers, il faut discuter avec des personnes qui le font. Et l'enjeu pour les entreprises, ça va être également d'être présentes sur les campus. Dans le sens où il y a une guerre des talents, c'est-à-dire que les meilleurs ingénieurs que je vois évoluer à UniLaSalle, quelque part, ce sont des personnes qui ne feront jamais de CV parce qu'ils vont être très tôt identifiés par les meilleurs recruteurs et vont être captés dans les meilleures équipes. Donc c'est vrai que considérer le recrutement comme central dans sa stratégie de développement, c'est quelque chose que je vois apparaître de plus en plus dans les entreprises qui recrutent à UniLaSalle. Donc un enjeu de relations écoles. et de recrutement.

  • Speaker #0

    Intéressant. On a parlé de génération Z. Toi, Fabien, je pense que comme moi, tu fais partie de cette génération Z. Donc, tu l'as mentionné, cette notion de mission où tu portes des valeurs dans ton métier. Mais pour toi, c'est quoi une entreprise aujourd'hui qui est attractive ? Pourquoi tu es resté chez Agora ? Qu'est-ce qui a fait qu'elle était attractive à la fin de ton alternance ?

  • Speaker #2

    Alors pour répondre à ça, plusieurs choses. Alors je pense que dans un premier temps, ce qui est intéressant aujourd'hui, c'est que c'est un milieu, la coopérative est en train de se développer. Il y a des outils, on va dire technologiques, des outils informatiques qui sont à l'avenir vont être mis en place, des projets opérationnels intéressants. Alors après, dans un sens plus large, si je prends les métiers agricoles. Et la coopérative aujourd'hui, je pense que pour attirer les jeunes, il faut vraiment, je pense, briser la vision que peuvent avoir les personnes extérieures au milieu. Il faut avoir une vision un peu négative. Ça va être vraiment de communiquer sur les progrès qui sont faits aujourd'hui dans ce milieu-là, que ce soit aussi bien à l'agriculture que dans la coopérative. Parce que je pense qu'aujourd'hui, les métiers de la coopérative sont assez méconnus de personnes extérieures en agricole. Et je pense que ça serait bien de... communiquer là-dessus, notamment sur les réseaux aujourd'hui qui sont disponibles, où on peut sensibiliser les jeunes. Et ensuite aussi, un message, c'est vraiment d'accepter les idées, la vision des nouvelles générations, et de travailler en collaboration avec les personnes en place dans ces métiers-là, et travailler en collaboration.

  • Speaker #0

    Oui, donc ce que tu disais, je pense que c'est aussi du fait que les process industriels sont un peu aveugles, sont un peu inconnus des personnes qui peuvent arriver dans nos formations, alors que les process logistiques au sein des COP ont plein d'enjeux et sont intéressants, et c'est ce que tu trouves intéressant au quotidien. Peut-être, Sylvain, un dernier message. Dans la salle, on a beaucoup d'agriculteurs. Qu'est-ce qu'on a envie de leur dire pour recruter des jeunes et pouvoir relever ces défis ?

  • Speaker #4

    Oui, je dirais simplement, il faut ouvrir nos portes, entre guillemets. Il faut ouvrir nos portes aux jeunes, expliquer notre métier, l'attractivité. On est notre propre chef, on a des jours avec, des jours sans, mais je pense qu'il faut passer ce message. On a des nouvelles technologies, on a besoin aussi de ces technologies. On parlait, Fabien, tout à l'heure sur la digitalisation. Donc on l'a au sein de nos exploitations. On a des tracteurs qui maintenant roulent tout seuls. On a des pulvées qui se coupent tout seul. Donc toute cette programmation, je pense qu'il faut l'expliquer. Et les jeunes viennent aussi pour ça. Parce que c'est vrai que tu disais tout à l'heure, le téléphone, le smartphone, aujourd'hui on fait tout avec. On est capable de gérer l'irrigation, on est capable de gérer aussi un élevage. Parce qu'on parle aussi de coopérative, mais on a aussi nos éleveurs qui gèrent au quotidien toutes leurs troupeaux, on va dire. Et donc moi, je dis simplement, il faut qu'on ouvre nos exploitations. On a encore des secteurs où on a du mal à recruter, je vois sur Compiègne. On a très peu de public de Compiègne. On a beaucoup Beauvais, Beauvais Sud, Saint-Ju, etc. Mais sur Compiègne, on a très peu de jeunes qui viennent. Donc pourquoi ? Est-ce que c'est l'aspect urbain ? Je ne sais pas. Mais voilà, il y a encore un petit creux. Donc il faut qu'on ouvre nos exploitations, montrer notre métier, notre attractivité. Et puis je pense qu'on arrivera à faire un ensemble, jeunes et anciens. Parce que maintenant, je passe peut-être pour un ancien. Et puis voilà, on explique.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu es en contact au quotidien avec des jeunes, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. Et puis aussi de ne pas hésiter à prendre du temps de former toutes ces personnes qu'on a autour de nous et qui découvrent le métier. Ludovic, un dernier message à passer à la salle ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est vrai que moi j'ai la chance de travailler avec pas mal de directions générales et de DRH sur ces stratégies de recrutement. Et je souligne toujours le mot stratégie. Parce qu'en matière de recrutement, on considère souvent que les ressources humaines, le recrutement, les relations écoles, c'est un centre de coût. Moi je reste convaincu que c'est un centre de profit, c'est un investissement à avoir. Et c'est vrai qu'en matière de recrutement et de relations écoles, j'ai beaucoup de directions générales qui sont croyantes, mais pas pratiquantes. C'est-à-dire qu'ils vont avoir l'ambition d'être connus sur les campus, mais c'est vrai que dès qu'il va falloir investir, passer du temps, donner du budget, c'est plus difficile. Je pense qu'aujourd'hui, la direction des recrutements, quelque part, c'est l'équivalent de la direction commerciale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je rencontre beaucoup de DRH qui sont hyper frustrés parce que leur business ne peut pas se développer comme ils le souhaiteraient, non pas à cause de dangers commerciaux, ils ont suffisamment de clients, c'est juste qu'il leur manque des bras pour pouvoir accomplir tout ce business-là. Donc je pense que la direction du recrutement, ça va être un sujet qu'il va falloir... professionnalisé, un peu à l'image de ce qui se passe sur d'autres secteurs d'activité qui étaient en tension dans les années 2000. Moi j'ai grandi sur le secteur d'activité de l'informatique où il y a eu pénurie de talent pendant une dizaine, quinzaine d'années et c'est encore le cas actuellement. Et donc c'est vrai qu'on retrouve un peu les codes des directions du recrutement aujourd'hui. Je pense qu'il va falloir également investir sur la notion de manager. Le manager va vraiment être le pivot de la stratégie RH pour la fidélisation. Parce qu'on parlait des générations, l'un de ses traits de caractéristiques c'est qu'elle est peu fidèle cette nouvelle génération. Comme elle communique peu, elle communique peu. pas forcément bien sur ce qui lui ne convient pas dans une entreprise. Et c'est vrai qu'un manager d'excellence, ça sera quelqu'un qui sera faire preuve de communication d'excellence et la communication, ça s'apprend.

  • Speaker #0

    Merci. Intéressant. Fabien, j'entends ton message de dire, finalement, faites confiance à ces nouveaux arrivants dans les entreprises. On comprend qu'il faut s'ouvrir, expliquer, prendre le temps d'expliquer, de former. de s'investir dans une stratégie de recrutement et de professionnaliser sa stratégie de recrutement. Et puis finalement, on se rend compte que les codes changent, mais que le monde a des arguments pour répondre à ces codes. Donc je pense qu'ici, on peut tous être acteurs. Il n'y a pas de solution miracle. Donc c'est la somme des petites actions qui fera peut-être la différence au quotidien. Merci à tous les trois et bravo, on peut les applaudir.

  • Speaker #1

    Merci à Fabien, Sylvain et Ludovic pour leur précieux partage. Ce qu'on retient, c'est que l'agriculture peut être attractive, à condition de bien l'expliquer. Pour pérenniser nos filières, nous avons besoin de nouveaux talents, capables de relever les défis du quotidien, et pour cela, investir dans la transmission des savoirs est essentiel, une responsabilité qui nous concerne tous. Au sein de la compérative, nous essayons de nous y engager, notamment à travers le projet... Agora des Collèges. Chaque année, nos équipes et adhérents parrainent des classes de collégiens pour leur faire découvrir l'agriculture et ses métiers. Peut-être que cela suscitera des vocations ou tout simplement permettra de mieux comprendre les enjeux agricoles et d'adopter un regard plus averti sur les champs qui nous entourent. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Restez connectés, car la suite vous réserve une nouvelle table ronde passionnante sur l'engagement des nouvelles générations dans le collectif agricole. avec le témoignage de trois jeunes agriculteurs. Abonnez-vous pour ne pas manquer ce prochain épisode et si cette conversation vous a plu et que vous pensez qu'elle mérite d'être écoutée par d'autres, parlez-en à tour de vous. A très bientôt dans Demain de Bot.

Chapters

  • Jingle

    00:00

  • Introduction

    00:29

  • Discussions

    02:17

  • Conclusion

    21:29

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