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Demain Deux Bottes

Les coulisses de la filière céréalière, avec Thomas

Les coulisses de la filière céréalière, avec Thomas

33min |04/11/2024
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Description

Dans ce deuxième épisode de Demain deux Bottes, explorez le monde des coopératives céréalières avec Thomas Taldir, responsable des céréales et de la logistique chez Agora. De la collecte des grains jusqu’à l’exportation, Thomas nous dévoile les coulisses logistiques et les défis de valorisation auxquels Agora fait face pour accompagner ses adhérents dans un secteur en perpétuelle évolution.🚚🚀


À travers le parcours du grain de blé, Thomas met en lumière l'importance de chaque étape de la chaîne : la qualité rigoureuse nécessaire pour répondre aux exigences des marchés internationaux, l’innovation dans le transport, et la gestion des récoltes dans un contexte de changement climatique et de forte concurrence mondiale. Il partage également les ambitions d'Agora de diversifier l'orientation de ses marchés, de renforcer et décarboner les flux logistiques tout en valorisant les avancées agronomiques de ses adhérents vers la transition agroécologique.


Que vous soyez initié ou non à l’agriculture, cet épisode offre une immersion accessible et enrichissante dans le quotidien stratégique de la coopérative, avec pour objectif de garantir la confiance de ses partenaires en étant un fournisseur fiable. Plongez dans un monde agricole innovant et découvrez comment la coopérative répond aux enjeux de son territoire de l'Oise et du Val d' Oise. 🚢🌾


Écoutez jusqu’à la fin pour découvrir, en toute simplicité, les informations stratégiques essentielles que Thomas partage sur les coulisses et les enjeux de la filière céréalière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Aujourd'hui, pour ce deuxième épisode de Demain de Bot, j'ai le plaisir d'accueillir au micro Thomas Taldir, responsable céréal et logistique au sein de la coopérative Agora, qui pour rappel est une coopérative agricole de l'Oise et du Val d'Oise. A travers cet épisode, je vous propose d'évoquer les enjeux de la filière céréalière. Mais avant d'écouter le témoignage de Thomas, nous sommes allés voir Amaury, agriculteur et administrateur, pour quelques mots d'introduction. Bonjour Amaury, tu es administrateur, donc Agora est vice-président du conseil et président de la commission céréale. Alors avant de rentrer dans le vif du sujet avec Thomas, je t'ai sollicité pour nous donner un peu de contexte et d'historique sur Agora et nous dire en quelques mots pourquoi Agora est principalement une coopérative céréalière.

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine et bonjour à tous. Pour commencer, je voudrais dire que le modèle coopératif est très ancien. Les agriculteurs se sont regroupés pour commercialiser leur production. Dans notre région. Chaque canton avait sa coopérative qui regroupait les agriculteurs locaux. Aujourd'hui, le territoire s'est agrandi, mais la finalité de la coopérative est toujours la même. Premièrement, c'est garantir un bon approvisionnement des agriculteurs afin qu'ils puissent produire des céréales et des oléoprothéagineux en qualité et en quantité. Ça, c'est pour Agora, puisque Agora est une coopérative essentiellement céréalière. Deuxième point, c'est de collecter et commercialiser les productions des adhérents. Et troisième point, c'est d'apporter des solutions techniques innovantes. La coopérative appartient aux agriculteurs et c'est eux qui décident la direction qu'ils souhaitent lui donner.

  • Speaker #0

    On dévolue avec les besoins de nos adhérents. Merci, on t'a présenté comme président de la commission céréale, mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Comme je vous l'ai dit, la coopérative appartient aux agriculteurs adhérents et les membres du conseil d'administration en sont leurs représentants. Le conseil se réunit tous les mois et étant donné qu'il y a beaucoup de sujets à traiter, nous préparons les travaux du conseil d'administration en commission. Concrètement, pour la commission céréale... Pour cette année, nous avons aussi traité par exemple de la problématique du poids spécifique, qui est un critère de qualité qui a fait un petit peu défaut. La commission se réunit quatre fois en moyenne par an et fait des propositions au conseil d'administration.

  • Speaker #0

    Merci Amaury pour tes explications. As-tu un message pour nos auditeurs avant de passer à la suite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue dans ce nouveau format de podcast et bonne écoute avec Thomas, qui a plein de belles choses à vous dire.

  • Speaker #0

    Merci Amaury, vous l'avez compris. La coopérative Agora est principalement axée sur la filière céréalière, si chère à nos territoires agricoles. Au fil des années, Agora s'est concentrée sur son cœur de métier, la collecte et la commercialisation des céréales et oléagineux. Ce choix stratégique, pris par le conseil d'administration, lui permet de se structurer efficacement au nord de Paris, bénéficiant d'un accès privilégié aux grands axes routiers et fluviaux, notamment vers des ports comme Rouen, clé pour l'exportation. Amory a également souligné un point fondamental des coopératives agricoles, leur gouvernance. D'un côté, le conseil d'administration fixe les grandes orientations stratégiques, tandis que de l'autre, le comité de direction les met en œuvre. C'est dans ce contexte que nous accueillons Thomas Taldir, responsable céréales et logistique chez Agora. Avec lui, nous avons échangé sur les enjeux des filières céréales, de la livraison par les agriculteurs jusqu'à la commercialisation, en passant par la logistique. Je vous invite à écouter les échanges jusqu'au bout pour comprendre ces défis et laisse place à notre conversation. Bonjour Thomas, bienvenue au micro du podcast Demain de Bots. Peux-tu te présenter en quelques mots s'il te plaît et puis nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Bonjour Noreen, pour présenter Thomas Taldir, je suis responsable de l'activité séral et logistique à la coopérative. Aujourd'hui nous sommes sur le site de la CEMAP qui est un site important pour la coopérative, c'est d'une capacité de 120 000 tonnes. qu'on partage aujourd'hui en union avec deux autres coopératives de la région. Il faut savoir aujourd'hui que c'est notre premier point d'expédition, donc c'est un point important pour la coopérative. Et aujourd'hui, on peut y charger des péniches de grande capacité grâce à une cadence de chargement de 500 tonnes.

  • Speaker #0

    Peux-tu nous préciser ton rôle à la coopérative et celui de tes équipes ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, mon rôle à la coopérative, il est de définir la politique commerciale d'achat de céréales et l'animation de celle-ci auprès des équipes de commerciaux. mais également d'assurer la mise en marché des productions en lien étroit avec notre union de commercialisation Ceremis, qu'on partage également, c'est une union de moyens entre plusieurs coopératives, qui assure aujourd'hui la vente de nos marchandises auprès de nos clients. Il faut savoir aussi que le commerce des grains, c'est avant tout de la logistique. De ce fait, j'ai également en charge à la coopérative la responsabilité du service transport, où notre travail au quotidien, il est de transférer et d'expédier par camion ou voie fluviale. les céréales auprès des clients industriels et des silos portuaires comme le port de Rond qui est notre principal débouché. Comment on est organisé ? Au sein de notre service céréales et logistique, nous avons deux personnes dont le rôle aujourd'hui est d'administrer tous les flux d'achat de céréales et l'ensemble des flux et des stocks. Et on a une équipe également à la logistique composée de trois personnes qui ont en charge quotidiennement d'affréter les moyens logistiques, c'est-à-dire les camions et les péniches, mais également de s'occuper de la filiale transport de la coopérative. Et également la facturation du transport qui est réalisée également au sein du service. C'est une partie de l'exécution qui est faite en collaboration également avec les équipes de Ceramis.

  • Speaker #0

    Très clair, donc une équipe importante pour la coopérative Agora. Et si on regarde de ton point de vue, toi plus personnellement, qu'est-ce qui t'a amené à te spécialiser dans les céréales ?

  • Speaker #2

    Peu naturellement, tout simplement par proximité avec le monde agricole. La moisson ça a toujours été à un moment de l'année à ne pas manquer. on va dire au niveau familial, et au travers de ma formation qui m'a amené à faire un stage de fin d'études dans la logistique et le commerce des grains. Et depuis, je suis resté dans ce domaine qui me passionne.

  • Speaker #0

    Et pour nos auditeurs qui ne connaîtraient pas les métiers de collecte et de travail du grain, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu en quoi ça consiste de collecter, de travailler, d'aller mettre en marché des céréales ? Quels sont peut-être les points d'intention ? Comment tu l'expliquerais à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, collecter, ça consiste à réceptionner les productions de nos adhérents directement au moment des récoltes, ou un peu plus tard dans la campagne pour nos agriculteurs qui stockent, parce qu'il faut savoir qu'il y a des agriculteurs qui disposent de capacités de stockage sur leur propre exploitation. Pour ceux qui ne sont pas forcément familialisés avec le monde agricole, on a deux temps forts dans l'année, on a la moisson dite d'été, c'est-à-dire les récoltes qu'on fait sur les mois de juillet et le mois d'août, où on va récolter les cultures classiques, le blé, le colza ou encore les orges. On a la moisson dite d'automne, d'octobre à début décembre, que nous vivons actuellement. On est en pleine campagne de maïs et de tournesol, où on récolte ces deux cultures, principalement la coopérative. Après les avoir récoltées, notre métier est surtout d'assurer la conservation de ces récoltes dans nos silos tout au long de l'année, pour pouvoir les mettre en marché au fur et à mesure de l'évolution des cours et des besoins des clients. Ce sont des travaux qui sont réalisés au travers de notre union de commercialisation Ceremis. Ensuite, concernant le travail du grain, il faut savoir qu'en fonction des cultures et des qualités réceptionnées, il y a un travail du grain qui peut être nécessaire. Ça peut consister simplement par ventiler, nettoyer et désinsectiser le grain, ou à faire un travail un peu plus technique comme le calibrage des orges de brasserie, l'utilisation des tables dents symétriques pour essayer de trier le grain de blé en fonction de son poids spécifique, ou encore le séchage de la culture, comme nous le faisons aujourd'hui pour le maïs et le tournesol. Il faut savoir quand même que ces opérations sont nécessaires. pour s'assurer de la qualité des marchandises et qu'elles puissent répondre aux différents cas et des charges de nos clients. Et aujourd'hui, ce travail du grain, cette expertise, on s'appuie sur les outils qui sont présents dans nos silos, mais avant tout sur l'expérience et les compétences de nos chefs de silos qui ont un rôle très important à jouer dans la réussite de la valorisation des productions de nos adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, c'est des compétences et des expertises spécifiques de la part des équipes. Et donc, tu l'as dit en introduction, là on se trouve sur le site de la CEMAP, donc à Pont-Sainte-Maxence. On expédie un bateau de blé à Rouen, est-ce que tu peux nous emmener avec toi comme si on était ce grain de blé qui va être expédié du début à la fin, qu'on retrace un petit peu le chemin du grain de blé ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, le blé arrive en transfert par camion principalement à la CEMAP, soit d'un de nos silos de collecte qui n'est pas au bord de l'eau, ou soit d'un stockage direct d'un agriculteur qui stocke chez lui. Avant de vider dans la fosse qui alimentera une cellule du silo, il faut savoir que le camion passe sur le pont bascule où on prélève un échantillon avec une sonde, tout simplement pour prélever un échantillon de la marchandise. Avec cet échantillon, on évalue la qualité de la marchandise, on mesure le poids spécifique, la protéine, l'humidité et on contrôle la présence d'insectes ou de flares. Si la marchandise est conforme, le camion vide dans la fosse et la marchandise est envoyée dans une cellule. On peut aussi détecter parfois des petits problèmes mineurs. Si c'est acceptable, la marchandise peut être envoyée dans une cellule dite de travail pour être nettoyée ou désinsectisée. S'il y a un gros problème de qualité, par contre, la marchandise peut être refusée. Ensuite, en fonction des contrats qu'on a réalisés, en fonction des appels de marchandises de nos clients, notamment à Rouen pour le cas d'aujourd'hui, on affrète des péniches. Au chargement, la marchandise est reprise de la cellule, elle transite via la bascule de circuit et le portique de chargement peut arriver directement dans la cale du bateau. Il faut savoir que nous pouvons charger à une cadence de 500 tonneurs, ici à la CEMAP, ce qui nous permet d'affrêter des péniches de grande capacité, parfois de plus de 2000 tonnes, qui sont globalement plus compétitives en termes de coût d'affrêtement. Et il faut savoir que tout au long du chargement, la qualité... La qualité de la marchandise est contrôlée de nouveau afin de s'assurer que la qualité est conforme au contrat qu'on a vendu. Ensuite, la péniche met quand même quelques jours pour descendre à Rouen, il y a quelques jours de navigation. Une fois arrivée au port de Rouen, elle est déchargée, souvent à l'aide d'une rue, pour transiter dans un silo dit d'exportation. On recontrôle de nouveau la qualité, c'est-à-dire qu'il y a un agréage sur la marchandise qui est réalisé au même titre qu'on l'a fait à la CEMAP. Et ensuite, le blé, il est rechargé dans des bateaux destinés à l'exportation. Pour bien comprendre, il faut savoir que notre travail et celui de ces amis s'arrêtent aujourd'hui à vendre du blé rendu dans les silos du port de Rouen et que le métier de chargeur ou d'exportateur, il est celui des négociations internationaux qui sont aujourd'hui nos principaux clients en blé.

  • Speaker #0

    On comprend un peu mieux les rouages et le rôle de la coopérative. Une fois que nos adhérents agriculteurs, ils ont livré, en fait, il y a plein d'étapes qui suivent. Le chemin, il ne se termine pas dans nos silos. Du coup, pourquoi c'était important pour toi de nous faire venir sur un site comme l'ACMAP ? Et pourquoi on n'est pas allé sur un autre site aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je voulais insister avec toi sur l'importance de la logistique et d'insister sur l'importance de posséder des capacités d'expédition importantes, comme la capacité de chargement bateau de l'ACMAP, pour continuer à répondre à... à nos besoins de sortie de marchandises, mais également répondre aux à-coups du marché, dans un contexte qui a évolué ces derniers temps, ces dernières années, et où nous sommes dans l'état actuel des choses, dépendant de l'activité du port de Rouen, ce qui influence aujourd'hui quand même fortement le rythme de sortie de ces rails.

  • Speaker #0

    Tu dis un contexte qui a évolué ces dernières années, qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #2

    Il faut comprendre que là seulement des agriculteurs, il a un petit peu évolué ces dernières campagnes, c'est-à-dire que du côté de notre collecte, on a eu ces dernières années... une forte augmentation des surfaces de maïs dans notre secteur. Auparavant, quand on faisait 100 000 tonnes de collecte en maïs, c'était exceptionnel. Et on voit que ces dernières années, notamment sur les 4 dernières campagnes, on a passé largement les 100 000 tonnes sur 3 années. Et on n'a pas fait uniquement que des grosses campagnes d'automne, il y a aussi conjointement une hausse globale de la collecte liée à des hausses de surface de céréales. Ce qui aujourd'hui nous a obligés, et ce qui nous oblige pardon, à expédier plus de volume sur la période de dégagement afin de faire de la place pour préparer cette collecte de maïs. Et d'un autre côté, on fait le constat que côté marché, la concurrence de la mer Noire a notamment pas mal perturbé l'activité de Rouen. C'est-à-dire que la concurrence russe a quand même joué sur les chargements et sur la compétitivité qu'on a sur la place d'exportation du blé français. Il faut savoir qu'à la suite de l'ouverture des importations au blé russe de certains pays d'Afrique du Nord, on a perdu le privilège de pouvoir exporter en première partie de campagne sans trop de difficultés, sans forcément être aligné sur les prix du blé russe. Et quand on conjugue ça à des petits problèmes de qualité comme cette année, ou à l'absence de certains autres grands pays importateurs, la situation peut être compliquée. au niveau de l'activité du port de Rouen. Aujourd'hui, le rythme d'exportation et d'approvisionnement du port de Rouen est beaucoup moins régulier. Il faut avoir la capacité de pouvoir expédier autant, voire plus de volume, mais sur des périodes beaucoup plus courtes. Voilà ce qui explique aujourd'hui notre volonté de nous tourner davantage vers les expéditions par voie fluviale, avec le renforcement et la modernisation de nos capacités de chargement de péniche. Et en plus, cela permettra également de mieux maîtriser nos flux et nos transferts par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui beaucoup en camion, ainsi que de maîtriser un peu plus la qualité sur nos expéditions et également de répondre aux objectifs RSE de notre coopérative.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, il y a beaucoup de volume qui arrive à la moisson d'été. Nous, on est obligé de dégager de la place pour la moisson des maïs qui arrive du coup. 3-4 mois après, à partir d'octobre. Sauf que cette année, avec la concurrence de la Russie... le blé à Rouen partait moins vite que prévu et du coup c'était plus difficile de vider les silos, en tout cas pour cette campagne. Tout à fait. Et donc Agora commercialise à peu près, j'ai arrondi les chiffres, mais 90% de ses blés à l'export par Rouen. On entend parfois qu'il faut diversifier ses débouchés pour limiter les risques, comme disent les agriculteurs parfois de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Et en même temps, notre outil, il a un peu été pensé historiquement pour expédier vers Rouen. Finalement, quelles sont un peu les contraintes et les avantages de vendre à l'export ? On peut entendre peut-être par abus de langage que ce n'est pas forcément un vrai débouché. Toi, en tant que responsable CRL, qu'est-ce que tu as envie de répondre à ce sujet-là ? Quelles réflexions tu voudrais apporter aux auditeurs sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Pour nous, pour la coopérative Agora... Expédier vers Rouen c'est surtout un avantage logistique. Vendre du blé rendu Rouen nous permet aujourd'hui d'expédier de grandes quantités rapidement et dès le début de la campagne pour répondre à notre problématique de surplus de collecte vis-à-vis de la capacité de stockage que possède la coopérative et comme on l'a dit pour préparer la campagne de maïs qu'on est en train de réaliser aujourd'hui. Il faut savoir également que notre proximité géographique et le fait de posséder un silo comme la CEMAP au bord de l'Oise, ça facilite fortement l'orientation de nos flux vers Rouen, car ils se font à des frais relativement très compétitifs. Au niveau des contraintes, cette année c'est plutôt le bon exemple. La récolte 2024 c'est plutôt le bon exemple. Aujourd'hui le blé français n'est pas compétitif. De ce fait, l'activité du port de Rouen est au ralenti, ce qui impacte fortement nos flux. Malgré la baisse de collecte cette année, on a quand même reculé de... On a une baisse de production de blé à la coopérative de l'ordre de 20% en moins. Ajoutez cela à la problématique de la qualité des PS des blés français cette année. Il faut savoir qu'il faut pouvoir livrer à Rouen du blé à 76 de PS, 11 de protéines, ce qui est supérieur à la qualité moyenne que nous avons collectée cette année.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas le

  • Speaker #2

    PS ? Le PS c'est le poids spécifique et la protéine c'est la teneur en protéines tout simplement de la graine. Quand on dit 11 c'est 11%. Et il faut savoir pour revenir que notre qualité, ce n'est pas la meilleure du marché et que nos concurrents de la mer Noire aujourd'hui, ils savent charger des blés bien meilleurs en qualité et notamment en protéines. Juste pour répondre à la question, quand on dit que l'export, ce n'est pas un vrai marché ou ce n'est pas un débouché qualitatif, j'ai tendance à dire qu'il faut faire attention, que c'est que la qualité, c'est quand même un critère à ne pas négliger sur l'export si on veut continuer à alimenter ce débouché et si on veut que nos blés français puissent se vendre. chez les principaux pays importateurs notamment d'Afrique du Nord. Notamment cette année, comme en Rouen on ne tire pas beaucoup et qu'on a quelques soucis de qualité, enfin du moins de qualité, c'est-à-dire qu'on a des PS un peu inférieures au marché standard, nos flux vont s'orienter davantage vers le marché intérieur, notamment un peu de meunerie qu'on fait tous les ans, un peu plus la midonnerie et un peu plus le marché des fabricants d'aliments du bétail belge et hollandais. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on expédie dans une année normale 90% de nos blés vers Rouen qu'on ne réfléchit pas à mieux travailler façon de parler ou à réorienter nos flux. Dans l'avenir, on a quand même la volonté de diversifier un peu plus nos débouchés en renforçant notre présence chez nos clients industriels, ou du moins chez certains clients industriels, pour répondre à la fois à cette problématique de sécurisation des flux logistiques, mais également pour valoriser les avancées agronomiques de nos agriculteurs, c'est relativement important. et le travail qui est réalisé par notre service agroécologie sur des sujets comme le carbone ou le travail du sol.

  • Speaker #0

    Oui, on parle beaucoup d'agriculture régénérative aussi, on en entend beaucoup parler. Depuis le début de notre entretien, on parle pas mal de Rouen, mais en fait on voit qu'on a quand même plein d'autres débouchés aussi plus près, il y en a sur notre territoire. Et donc on travaille aussi à la confiance avec les clients réciproques entre Agora et ses clients.

  • Speaker #2

    La confiance, on la gagne en étant un livreur régulier et de qualité et fiable.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as mentionné la collecte a été un peu plus difficile que la récolte 2023, en tout cas sur la moisson d'été. Tu as parlé de moins de 20% pour Agora. À l'échelle nationale, je crois que c'est moins 25% des rendements. Comment tu vois finalement la récolte 2024 par rapport à la récolte 2023 ?

  • Speaker #2

    Il est vrai que cette année, effectivement, on a eu une année en forte baisse de collecte à la moisson. Il faut savoir que le rendement moyen de la coopérative en blé, c'est 68 quintaux, ce qui est largement inférieur à nos 83-84 quintaux de moyenne historique pour notre coopérative. Ajouté à cela, une problématique qualité, comme on l'a dit tout à l'heure, sur le poids spécifique des blés, avec une moyenne à 74,7 de PS, inférieur aux 76 mini de PS que requiert le... le principal débouché, enfin du moins notre principal débouché qui est Kierwan. Cette année, c'est une année où il y a un réel enjeu sur le travail du grain. C'est l'année des chefs de silo, comme on dit, afin de remonter un peu la qualité des blés, réceptionner et homogénéiser surtout les lots, car la moisson a quand même été très hétérogène en termes de qualité. Et ce n'est pas que l'année des chefs de silo, parce qu'il y a un peu de travail de grain à faire sur le blé, mais aussi, ils vont être très sollicités cette année par la moisson en automne. On attend une récolte de maïs record. en raison du fait que nos agriculteurs, l'hiver dernier, n'ont pas réussi à semer tous les blés qu'ils voulaient. On a eu des conditions de semis assez compliquées. Et le maïs a été un petit peu la dernière cartouche qu'on pouvait faire un peu en fin de campagne pour essayer de semer quelque chose sur nos sols. Donc on a globalement une surface de maïs qui a augmenté de 30%. On attend une collecte de maïs à quasiment, supérieure à 130 000 tonnes cette année. Elle est plutôt bienvenue, cette campagne de maïs, du moins ce volume potentiel record. Ça permettra de gonfler un petit peu notre collecte 24, où l'atterrissage aujourd'hui sera peut-être raisonnablement en baisse par rapport à l'histoique de la coopérative, et supérieur à la récolte 2016, qui était la récolte catastrophique pour tout le monde. Cette récolte de maïs a réellement débuté le 7 octobre. On parlait de rendement en baisse en blé, les premiers échos de rendement en maïs sont quand même globalement plutôt bons. On attend quand même régulièrement des rendements à 100 quintaux au sec, ce qui est plutôt bienvenu. Notre moyenne historique est légèrement inférieure à 90 quintaux habituellement. Par contre, on a des humidités relativement élevées, on tourne autour des 36% d'humidité, ce qui ralentit fortement la cadence et le rendement de nos séchoirs. De toute manière, on y était préparé, on s'y attendait. On voyait que globalement, les maïs avaient 10-15 jours de retard. Et on y est préparé, les équipes elles sont mobilisées et organisées pour faire tourner les séchoirs et on a des gros séchoirs qui tournent déjà dès aujourd'hui en 3-8 pour permettre à nos adhérents de couper du maïs de bonne heure pour étaler un petit peu les travaux des champs qui ne sont pas faciles cette année avec les conditions météo. Il reste encore des pétraves à arracher, des pommes de terre, des blés à semer, du maïs à récolter. Donc on essaye de faire au mieux pour permettre aux adhérents d'avancer dans leurs travaux et de ne pas les amener à des périodes de récolte trop compliquées fin novembre, même si on sait. qu'à mon avis du maïs, on va en récolter jusqu'à Noël.

  • Speaker #0

    Oui, une sacrée organisation. Ça révèle que du coup, j'ai envie de dire, on rejoue un peu notre jeu chaque année. On ne sait jamais à l'avance ce qu'on va récolter, que ce soit en rendement, en qualité d'une année à l'autre. Les aléas climatiques, ils sont quand même pour pas mal. Donc la coopérative, elle prend des risques. Et puis en amont de la coopérative, les agriculteurs aussi. C'est toute une gestion de risque d'aléas climatiques une année sur l'autre. Et pas que climatique, j'ai envie de dire, il y a aussi tous les aspects économiques avec la volatilité des marchés qui est aussi de plus en plus accrue. La coopérative, ou peut-être les agriculteurs, quels outils eux, ils ont pour arriver à gérer ce risque ? Quels outils ils peuvent utiliser ?

  • Speaker #2

    Pour le sujet d'aujourd'hui, ou du moins pour la partie, on va parler d'outils pour commercialiser. Bon, à la coopérative... On n'a rien réinventé, on propose tous les outils classiques pour permettre aux agriculteurs de commercialiser leur production en autonomie ou en délégant toute ou partie de leur commercialisation à la coopérative. C'est-à-dire qu'on va du prix du jour du spot jusqu'au prix de campagne. Il faut savoir quand même qu'à la coopérative on a une petite particularité, enfin du moins si ça en est une, c'est-à-dire que nos adhérents sont globalement engagés à 75%. 75% ? en commercialisation en prix de campagne, c'est-à-dire qu'il délègue la vente à la coopérative. Pour l'agriculteur, concernant la gestion des risques, c'est plutôt un avantage de choisir cette stratégie, c'est-à-dire qu'il va nous déléguer une partie du risque qualité et une partie du risque de rendement qui peut être porté par la coopérative. Et surtout, l'agriculteur va s'assurer d'avoir un prix moyen cohérent et performant par rapport à la moyenne des cours de l'année. Il se retire surtout le stress de construire lui-même son prix moyen, c'est-à-dire de commercialiser en deux ou trois fois dans l'année, dans un contexte très volatile, ou du moins avec des variations de prix comme on a eu ces dernières campagnes, où le prix du blé peut aller du simple au double, façon de parler. Et pour la coopérative, avoir des adhérents qui nous font confiance et des adhérents qui s'engagent fortement en prix de campagne, c'est un réel avantage également. Ça nous permet aujourd'hui d'avoir la main sur le rythme de commercialisation. et de pouvoir sécuriser en amont les débouchés et de pouvoir lisser la logistique. On a évoqué quand même que c'était un sujet relativement important aujourd'hui dans notre métier, pour vidanger les silos dans les meilleures conditions d'organisation également.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'avoir des engagements, toi ou en tout cas toi et les équipes, ça vous permet d'anticiper et du coup peut-être d'être plus performant sur l'année. Donc c'est un cercle vertueux qui se crée entre la performance de l'agriculteur et la COP. C'est intéressant. On arrive vers la fin de nos questions. J'aime bien demander un peu les conseils que pourrait donner notre invité à ceux qui nous écoutent. Donc là, votre invité. tu es assez jeune, mais tu commences à avoir quand même un peu d'expérience sur les céréales. Quels seraient les conseils de Thomas aujourd'hui pour un jeune qui s'intéresse aux filières céréalières ? Qu'est-ce que tu aurais dit au Thomas dès le début ?

  • Speaker #2

    Ce que je lui aurais dit, c'est surtout de ne pas hésiter, de ne pas être trop témide, de ne pas hésiter à venir nous voir. Il faut savoir qu'à tous les niveaux de la filière céréalière, il y a beaucoup de métiers variés, mais qui sont, je pense, méconnus. ou du moins que nos différentes formations ne préparent pas. Il y a beaucoup de choses qui s'apprennent sur le tas, à tous les niveaux et à tous les métiers dans la filière céréalière. Donc la porte d'entrée, ça peut être un poste de saisonnier à la moisson, pour toucher un peu du doigt la moisson, la récolte, même pour des gens qui ne sont pas forcément du milieu agricole, c'est quand même un bon moyen de comprendre comment ça se passe. Puis de venir faire un stage dans nos équipes, que ce soit au service céréal, que ce soit dans les équipes de technico-commerciaux, un stage ou un contrat d'apprentissage. et qui débouchera peut-être à la fin à un CDD, à un CDI. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même, comment dire, dans nos métiers, on recrue quand même assez facilement, assez régulièrement. Et c'est un métier, voilà, on a des organisations qui sont en mouvement. Et voilà, Fabien, au sein de notre service, en est un bon exemple. Il est d'abord arrivé en stage, ensuite il a été en intérim, ensuite il a été en CDD, il a été en CDI aujourd'hui, en passant par le contrat d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, Fabien, il est coordinateur logistique. Et puis il n'est même pas du tout issu du milieu agricole, donc il a découvert sur le tas. Mais vous pourrez entendre son témoignage lors de notre prochain podcast. Ce sera l'un des invités au micro de Demain de Bot. Si on prend un peu de perspective au niveau des producteurs céréaliers, selon toi, quelles sont les clés de la réussite ? ou les challenges et les défis des prochaines années pour les producteurs céréaliers ?

  • Speaker #2

    Le défi de demain, il est de continuer à produire en quantité et en qualité, notamment face à tous les changements ou dérèglements climatiques qui compliquent un petit peu le métier, mais également par rapport à les enjeux de réduction d'empreintes carbone et de réduction d'utilisation des insecticides et des pesticides qui aujourd'hui font qu'on a un peu moins d'armes pour continuer à produire des blés et des blés de qualité.

  • Speaker #0

    Donc la règle, ça va être de pouvoir être résilient pour produire, mais avec moins de quoi. Et puis avec tous les aléas qu'on connaît. Dans mon dernier podcast, on avait invité Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur. Et donc j'ai demandé de poser une question au prochain invité. On salue Mathieu s'il nous écoute. Et donc la question... Elle était peut-être dirigée vers un agriculteur à la base, mais comme toi tu es au contact de plusieurs exploitations au quotidien, tu as peut-être une vision d'ensemble, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. La question de Mathieu, c'était comment tu vois les exploitations agricoles dans 10 ans, et comment tu vois peut-être à 10-15 ans l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise ?

  • Speaker #2

    Pas simple comme question. Bon, j'imagine... La boule de cristal. Non, J'imagine qu'on continuera quand même d'ici dix ans à produire des céréales, notamment du blé. Par contre, il y aura très certainement l'émergence de nouvelles cultures auxquelles il faudra s'adapter. On l'a vu quand même ces dernières années avec la culture du tournesol, qui ne représentait pas grand-chose il y a dix ans. C'est une culture qui, en termes de surface, s'approche de la surface des pois protégénés au sein de la coopérative. Après, vous allez me dire que les pois protégénés sont plutôt baissés. C'est pour vous dire l'ordre de grandeur de cette culture. Il y aura certainement d'autres cultures qu'il faudra s'adapter. J'imagine aussi qu'on aura certainement affaire à des exploitations un peu plus diversifiées, ou du moins où le centre de revenu de ces exploitations, ce ne sera peut-être pas que le céréal et le lévage. Il y aura certainement un peu plus d'exploitations qui produiront de l'énergie ou d'autres productions ou d'autres métiers que je n'imagine pas encore aujourd'hui. Et on devra certainement travailler. avec davantage de gestionnaires d'exploitation, enfin du moins je les appelle comme ça, qui auront la gestion déléguée de plusieurs fermes, qui auront la gestion déléguée d'une grande surface et qui auront certainement des attentes différentes en termes de commercialisation de céréales, d'achat de produits phytosanitaires, de gestion du risque de leur exploitation, qu'on peut le faire encore aujourd'hui avec certains de nos agriculteurs.

  • Speaker #0

    Donc de diversification. à tous les niveaux, que ce soit humaine ou d'assolement.

  • Speaker #1

    Et toi, si tu avais une question à poser à notre prochain invité du podcast ?

  • Speaker #2

    La question, je vais la poser plutôt orientée vers les jeunes agriculteurs. Et puis concernant un peu ma partie, si on peut récupérer un peu d'infos ou avoir une question un peu utile pour nos métiers, c'est aujourd'hui, ces jeunes agriculteurs qui seront les agriculteurs de demain, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    quelles sont leurs attentes concernant la commercialisation des céréales ? ou du moins qu'est-ce qu'ils attendent de la coopérative sur le sujet de la commercialisation des céréales.

  • Speaker #1

    Pour finir notre entretien, j'aime conclure par une question un peu plus décalée, un peu type portrait chinois. Et donc peut-être pour rester dans le thème de nos échanges, aujourd'hui si tu étais un moyen de transport ou un moyen de transporter, lequel serais-tu ? Et puis nous expliquer un peu pourquoi, quel message tu veux passer à travers ça ?

  • Speaker #2

    Pas simple encore comme question. Pour rester un peu dans le thème, je vais dire la péniche,

  • Speaker #3

    tout simplement parce que,

  • Speaker #2

    voilà, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    le flux logistique et la stratégie de la coopérative, si on peut appeler que c'est une stratégie, on va prochainement essayer de massifier et monter un peu plus en puissance sur le transport fluvial, c'est-à-dire inverser un peu notre tendance.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #3

    on fait 40% d'expédition par bateau et 60% d'expédition par camion. La logistique camion n'est pas toujours simple, on ne maîtrise pas forcément toujours mieux nos qualités. C'est parfois difficile, quand il y a beaucoup de demandes sur le marché du camion, de trouver les moyens qu'on a besoin. Donc l'objectif est un peu d'agresser la tendance, c'est-à-dire de faire 40% d'expédition camion et 60% d'expédition bateau demain. et voilà, toujours dans le thème d'essayer de répondre aux enjeux de RSE et de décarbonation de nos flux.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Thomas pour les informations que tu nous as partagées. Est-ce que tu as un dernier message à faire passer ?

  • Speaker #2

    N'hésitez pas à écouter les podcasts et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, chers auditeurs, nous arrivons à la fin de cet épisode de Demain de Bot. Merci à Thomas pour son éclairage précieux sur les coulisses de la filière céréalière et la logistique. Un secteur qui, comme vous l'avez entendu, est en perpétuelle adaptation face aux défis de l'exportation, de la qualité des récoltes et des évolutions du marché. A travers cet entretien, nous avons essayé en toute humilité de vous apporter une meilleure compréhension des enjeux et de l'importance de la logistique dans la valorisation de nos productions. Nous espérons avoir éveillé votre curiosité et peut-être même suscité de nouvelles réflexions sur l'avenir de notre filière. Au décembre. nous vous préparons un épisode un peu spécial. Chaque premier lundi du mois, un nouvel épisode de Demain de Botte vous est proposé. Pour le prochain, vous aurez l'occasion d'écouter les échanges passionnants de nos tables rondes lors de l'Assemblée Générale Agora 2023. Ce moment fort sera dédié à l'attractivité des métiers agricoles et à la manière d'attirer les nouvelles générations. Un sujet rapidement évoqué par Thomas aujourd'hui que vous pourrez creuser plus en profondeur très bientôt. Et si vous pensez que cette conversation mérite d'être écoutée, n'hésitez pas à la partager autour de vous et à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. A bientôt !

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction Amaury

    00:30

  • Filière céréalière avec Thomas

    02:59

Description

Dans ce deuxième épisode de Demain deux Bottes, explorez le monde des coopératives céréalières avec Thomas Taldir, responsable des céréales et de la logistique chez Agora. De la collecte des grains jusqu’à l’exportation, Thomas nous dévoile les coulisses logistiques et les défis de valorisation auxquels Agora fait face pour accompagner ses adhérents dans un secteur en perpétuelle évolution.🚚🚀


À travers le parcours du grain de blé, Thomas met en lumière l'importance de chaque étape de la chaîne : la qualité rigoureuse nécessaire pour répondre aux exigences des marchés internationaux, l’innovation dans le transport, et la gestion des récoltes dans un contexte de changement climatique et de forte concurrence mondiale. Il partage également les ambitions d'Agora de diversifier l'orientation de ses marchés, de renforcer et décarboner les flux logistiques tout en valorisant les avancées agronomiques de ses adhérents vers la transition agroécologique.


Que vous soyez initié ou non à l’agriculture, cet épisode offre une immersion accessible et enrichissante dans le quotidien stratégique de la coopérative, avec pour objectif de garantir la confiance de ses partenaires en étant un fournisseur fiable. Plongez dans un monde agricole innovant et découvrez comment la coopérative répond aux enjeux de son territoire de l'Oise et du Val d' Oise. 🚢🌾


Écoutez jusqu’à la fin pour découvrir, en toute simplicité, les informations stratégiques essentielles que Thomas partage sur les coulisses et les enjeux de la filière céréalière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Aujourd'hui, pour ce deuxième épisode de Demain de Bot, j'ai le plaisir d'accueillir au micro Thomas Taldir, responsable céréal et logistique au sein de la coopérative Agora, qui pour rappel est une coopérative agricole de l'Oise et du Val d'Oise. A travers cet épisode, je vous propose d'évoquer les enjeux de la filière céréalière. Mais avant d'écouter le témoignage de Thomas, nous sommes allés voir Amaury, agriculteur et administrateur, pour quelques mots d'introduction. Bonjour Amaury, tu es administrateur, donc Agora est vice-président du conseil et président de la commission céréale. Alors avant de rentrer dans le vif du sujet avec Thomas, je t'ai sollicité pour nous donner un peu de contexte et d'historique sur Agora et nous dire en quelques mots pourquoi Agora est principalement une coopérative céréalière.

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine et bonjour à tous. Pour commencer, je voudrais dire que le modèle coopératif est très ancien. Les agriculteurs se sont regroupés pour commercialiser leur production. Dans notre région. Chaque canton avait sa coopérative qui regroupait les agriculteurs locaux. Aujourd'hui, le territoire s'est agrandi, mais la finalité de la coopérative est toujours la même. Premièrement, c'est garantir un bon approvisionnement des agriculteurs afin qu'ils puissent produire des céréales et des oléoprothéagineux en qualité et en quantité. Ça, c'est pour Agora, puisque Agora est une coopérative essentiellement céréalière. Deuxième point, c'est de collecter et commercialiser les productions des adhérents. Et troisième point, c'est d'apporter des solutions techniques innovantes. La coopérative appartient aux agriculteurs et c'est eux qui décident la direction qu'ils souhaitent lui donner.

  • Speaker #0

    On dévolue avec les besoins de nos adhérents. Merci, on t'a présenté comme président de la commission céréale, mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Comme je vous l'ai dit, la coopérative appartient aux agriculteurs adhérents et les membres du conseil d'administration en sont leurs représentants. Le conseil se réunit tous les mois et étant donné qu'il y a beaucoup de sujets à traiter, nous préparons les travaux du conseil d'administration en commission. Concrètement, pour la commission céréale... Pour cette année, nous avons aussi traité par exemple de la problématique du poids spécifique, qui est un critère de qualité qui a fait un petit peu défaut. La commission se réunit quatre fois en moyenne par an et fait des propositions au conseil d'administration.

  • Speaker #0

    Merci Amaury pour tes explications. As-tu un message pour nos auditeurs avant de passer à la suite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue dans ce nouveau format de podcast et bonne écoute avec Thomas, qui a plein de belles choses à vous dire.

  • Speaker #0

    Merci Amaury, vous l'avez compris. La coopérative Agora est principalement axée sur la filière céréalière, si chère à nos territoires agricoles. Au fil des années, Agora s'est concentrée sur son cœur de métier, la collecte et la commercialisation des céréales et oléagineux. Ce choix stratégique, pris par le conseil d'administration, lui permet de se structurer efficacement au nord de Paris, bénéficiant d'un accès privilégié aux grands axes routiers et fluviaux, notamment vers des ports comme Rouen, clé pour l'exportation. Amory a également souligné un point fondamental des coopératives agricoles, leur gouvernance. D'un côté, le conseil d'administration fixe les grandes orientations stratégiques, tandis que de l'autre, le comité de direction les met en œuvre. C'est dans ce contexte que nous accueillons Thomas Taldir, responsable céréales et logistique chez Agora. Avec lui, nous avons échangé sur les enjeux des filières céréales, de la livraison par les agriculteurs jusqu'à la commercialisation, en passant par la logistique. Je vous invite à écouter les échanges jusqu'au bout pour comprendre ces défis et laisse place à notre conversation. Bonjour Thomas, bienvenue au micro du podcast Demain de Bots. Peux-tu te présenter en quelques mots s'il te plaît et puis nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Bonjour Noreen, pour présenter Thomas Taldir, je suis responsable de l'activité séral et logistique à la coopérative. Aujourd'hui nous sommes sur le site de la CEMAP qui est un site important pour la coopérative, c'est d'une capacité de 120 000 tonnes. qu'on partage aujourd'hui en union avec deux autres coopératives de la région. Il faut savoir aujourd'hui que c'est notre premier point d'expédition, donc c'est un point important pour la coopérative. Et aujourd'hui, on peut y charger des péniches de grande capacité grâce à une cadence de chargement de 500 tonnes.

  • Speaker #0

    Peux-tu nous préciser ton rôle à la coopérative et celui de tes équipes ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, mon rôle à la coopérative, il est de définir la politique commerciale d'achat de céréales et l'animation de celle-ci auprès des équipes de commerciaux. mais également d'assurer la mise en marché des productions en lien étroit avec notre union de commercialisation Ceremis, qu'on partage également, c'est une union de moyens entre plusieurs coopératives, qui assure aujourd'hui la vente de nos marchandises auprès de nos clients. Il faut savoir aussi que le commerce des grains, c'est avant tout de la logistique. De ce fait, j'ai également en charge à la coopérative la responsabilité du service transport, où notre travail au quotidien, il est de transférer et d'expédier par camion ou voie fluviale. les céréales auprès des clients industriels et des silos portuaires comme le port de Rond qui est notre principal débouché. Comment on est organisé ? Au sein de notre service céréales et logistique, nous avons deux personnes dont le rôle aujourd'hui est d'administrer tous les flux d'achat de céréales et l'ensemble des flux et des stocks. Et on a une équipe également à la logistique composée de trois personnes qui ont en charge quotidiennement d'affréter les moyens logistiques, c'est-à-dire les camions et les péniches, mais également de s'occuper de la filiale transport de la coopérative. Et également la facturation du transport qui est réalisée également au sein du service. C'est une partie de l'exécution qui est faite en collaboration également avec les équipes de Ceramis.

  • Speaker #0

    Très clair, donc une équipe importante pour la coopérative Agora. Et si on regarde de ton point de vue, toi plus personnellement, qu'est-ce qui t'a amené à te spécialiser dans les céréales ?

  • Speaker #2

    Peu naturellement, tout simplement par proximité avec le monde agricole. La moisson ça a toujours été à un moment de l'année à ne pas manquer. on va dire au niveau familial, et au travers de ma formation qui m'a amené à faire un stage de fin d'études dans la logistique et le commerce des grains. Et depuis, je suis resté dans ce domaine qui me passionne.

  • Speaker #0

    Et pour nos auditeurs qui ne connaîtraient pas les métiers de collecte et de travail du grain, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu en quoi ça consiste de collecter, de travailler, d'aller mettre en marché des céréales ? Quels sont peut-être les points d'intention ? Comment tu l'expliquerais à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, collecter, ça consiste à réceptionner les productions de nos adhérents directement au moment des récoltes, ou un peu plus tard dans la campagne pour nos agriculteurs qui stockent, parce qu'il faut savoir qu'il y a des agriculteurs qui disposent de capacités de stockage sur leur propre exploitation. Pour ceux qui ne sont pas forcément familialisés avec le monde agricole, on a deux temps forts dans l'année, on a la moisson dite d'été, c'est-à-dire les récoltes qu'on fait sur les mois de juillet et le mois d'août, où on va récolter les cultures classiques, le blé, le colza ou encore les orges. On a la moisson dite d'automne, d'octobre à début décembre, que nous vivons actuellement. On est en pleine campagne de maïs et de tournesol, où on récolte ces deux cultures, principalement la coopérative. Après les avoir récoltées, notre métier est surtout d'assurer la conservation de ces récoltes dans nos silos tout au long de l'année, pour pouvoir les mettre en marché au fur et à mesure de l'évolution des cours et des besoins des clients. Ce sont des travaux qui sont réalisés au travers de notre union de commercialisation Ceremis. Ensuite, concernant le travail du grain, il faut savoir qu'en fonction des cultures et des qualités réceptionnées, il y a un travail du grain qui peut être nécessaire. Ça peut consister simplement par ventiler, nettoyer et désinsectiser le grain, ou à faire un travail un peu plus technique comme le calibrage des orges de brasserie, l'utilisation des tables dents symétriques pour essayer de trier le grain de blé en fonction de son poids spécifique, ou encore le séchage de la culture, comme nous le faisons aujourd'hui pour le maïs et le tournesol. Il faut savoir quand même que ces opérations sont nécessaires. pour s'assurer de la qualité des marchandises et qu'elles puissent répondre aux différents cas et des charges de nos clients. Et aujourd'hui, ce travail du grain, cette expertise, on s'appuie sur les outils qui sont présents dans nos silos, mais avant tout sur l'expérience et les compétences de nos chefs de silos qui ont un rôle très important à jouer dans la réussite de la valorisation des productions de nos adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, c'est des compétences et des expertises spécifiques de la part des équipes. Et donc, tu l'as dit en introduction, là on se trouve sur le site de la CEMAP, donc à Pont-Sainte-Maxence. On expédie un bateau de blé à Rouen, est-ce que tu peux nous emmener avec toi comme si on était ce grain de blé qui va être expédié du début à la fin, qu'on retrace un petit peu le chemin du grain de blé ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, le blé arrive en transfert par camion principalement à la CEMAP, soit d'un de nos silos de collecte qui n'est pas au bord de l'eau, ou soit d'un stockage direct d'un agriculteur qui stocke chez lui. Avant de vider dans la fosse qui alimentera une cellule du silo, il faut savoir que le camion passe sur le pont bascule où on prélève un échantillon avec une sonde, tout simplement pour prélever un échantillon de la marchandise. Avec cet échantillon, on évalue la qualité de la marchandise, on mesure le poids spécifique, la protéine, l'humidité et on contrôle la présence d'insectes ou de flares. Si la marchandise est conforme, le camion vide dans la fosse et la marchandise est envoyée dans une cellule. On peut aussi détecter parfois des petits problèmes mineurs. Si c'est acceptable, la marchandise peut être envoyée dans une cellule dite de travail pour être nettoyée ou désinsectisée. S'il y a un gros problème de qualité, par contre, la marchandise peut être refusée. Ensuite, en fonction des contrats qu'on a réalisés, en fonction des appels de marchandises de nos clients, notamment à Rouen pour le cas d'aujourd'hui, on affrète des péniches. Au chargement, la marchandise est reprise de la cellule, elle transite via la bascule de circuit et le portique de chargement peut arriver directement dans la cale du bateau. Il faut savoir que nous pouvons charger à une cadence de 500 tonneurs, ici à la CEMAP, ce qui nous permet d'affrêter des péniches de grande capacité, parfois de plus de 2000 tonnes, qui sont globalement plus compétitives en termes de coût d'affrêtement. Et il faut savoir que tout au long du chargement, la qualité... La qualité de la marchandise est contrôlée de nouveau afin de s'assurer que la qualité est conforme au contrat qu'on a vendu. Ensuite, la péniche met quand même quelques jours pour descendre à Rouen, il y a quelques jours de navigation. Une fois arrivée au port de Rouen, elle est déchargée, souvent à l'aide d'une rue, pour transiter dans un silo dit d'exportation. On recontrôle de nouveau la qualité, c'est-à-dire qu'il y a un agréage sur la marchandise qui est réalisé au même titre qu'on l'a fait à la CEMAP. Et ensuite, le blé, il est rechargé dans des bateaux destinés à l'exportation. Pour bien comprendre, il faut savoir que notre travail et celui de ces amis s'arrêtent aujourd'hui à vendre du blé rendu dans les silos du port de Rouen et que le métier de chargeur ou d'exportateur, il est celui des négociations internationaux qui sont aujourd'hui nos principaux clients en blé.

  • Speaker #0

    On comprend un peu mieux les rouages et le rôle de la coopérative. Une fois que nos adhérents agriculteurs, ils ont livré, en fait, il y a plein d'étapes qui suivent. Le chemin, il ne se termine pas dans nos silos. Du coup, pourquoi c'était important pour toi de nous faire venir sur un site comme l'ACMAP ? Et pourquoi on n'est pas allé sur un autre site aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je voulais insister avec toi sur l'importance de la logistique et d'insister sur l'importance de posséder des capacités d'expédition importantes, comme la capacité de chargement bateau de l'ACMAP, pour continuer à répondre à... à nos besoins de sortie de marchandises, mais également répondre aux à-coups du marché, dans un contexte qui a évolué ces derniers temps, ces dernières années, et où nous sommes dans l'état actuel des choses, dépendant de l'activité du port de Rouen, ce qui influence aujourd'hui quand même fortement le rythme de sortie de ces rails.

  • Speaker #0

    Tu dis un contexte qui a évolué ces dernières années, qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #2

    Il faut comprendre que là seulement des agriculteurs, il a un petit peu évolué ces dernières campagnes, c'est-à-dire que du côté de notre collecte, on a eu ces dernières années... une forte augmentation des surfaces de maïs dans notre secteur. Auparavant, quand on faisait 100 000 tonnes de collecte en maïs, c'était exceptionnel. Et on voit que ces dernières années, notamment sur les 4 dernières campagnes, on a passé largement les 100 000 tonnes sur 3 années. Et on n'a pas fait uniquement que des grosses campagnes d'automne, il y a aussi conjointement une hausse globale de la collecte liée à des hausses de surface de céréales. Ce qui aujourd'hui nous a obligés, et ce qui nous oblige pardon, à expédier plus de volume sur la période de dégagement afin de faire de la place pour préparer cette collecte de maïs. Et d'un autre côté, on fait le constat que côté marché, la concurrence de la mer Noire a notamment pas mal perturbé l'activité de Rouen. C'est-à-dire que la concurrence russe a quand même joué sur les chargements et sur la compétitivité qu'on a sur la place d'exportation du blé français. Il faut savoir qu'à la suite de l'ouverture des importations au blé russe de certains pays d'Afrique du Nord, on a perdu le privilège de pouvoir exporter en première partie de campagne sans trop de difficultés, sans forcément être aligné sur les prix du blé russe. Et quand on conjugue ça à des petits problèmes de qualité comme cette année, ou à l'absence de certains autres grands pays importateurs, la situation peut être compliquée. au niveau de l'activité du port de Rouen. Aujourd'hui, le rythme d'exportation et d'approvisionnement du port de Rouen est beaucoup moins régulier. Il faut avoir la capacité de pouvoir expédier autant, voire plus de volume, mais sur des périodes beaucoup plus courtes. Voilà ce qui explique aujourd'hui notre volonté de nous tourner davantage vers les expéditions par voie fluviale, avec le renforcement et la modernisation de nos capacités de chargement de péniche. Et en plus, cela permettra également de mieux maîtriser nos flux et nos transferts par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui beaucoup en camion, ainsi que de maîtriser un peu plus la qualité sur nos expéditions et également de répondre aux objectifs RSE de notre coopérative.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, il y a beaucoup de volume qui arrive à la moisson d'été. Nous, on est obligé de dégager de la place pour la moisson des maïs qui arrive du coup. 3-4 mois après, à partir d'octobre. Sauf que cette année, avec la concurrence de la Russie... le blé à Rouen partait moins vite que prévu et du coup c'était plus difficile de vider les silos, en tout cas pour cette campagne. Tout à fait. Et donc Agora commercialise à peu près, j'ai arrondi les chiffres, mais 90% de ses blés à l'export par Rouen. On entend parfois qu'il faut diversifier ses débouchés pour limiter les risques, comme disent les agriculteurs parfois de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Et en même temps, notre outil, il a un peu été pensé historiquement pour expédier vers Rouen. Finalement, quelles sont un peu les contraintes et les avantages de vendre à l'export ? On peut entendre peut-être par abus de langage que ce n'est pas forcément un vrai débouché. Toi, en tant que responsable CRL, qu'est-ce que tu as envie de répondre à ce sujet-là ? Quelles réflexions tu voudrais apporter aux auditeurs sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Pour nous, pour la coopérative Agora... Expédier vers Rouen c'est surtout un avantage logistique. Vendre du blé rendu Rouen nous permet aujourd'hui d'expédier de grandes quantités rapidement et dès le début de la campagne pour répondre à notre problématique de surplus de collecte vis-à-vis de la capacité de stockage que possède la coopérative et comme on l'a dit pour préparer la campagne de maïs qu'on est en train de réaliser aujourd'hui. Il faut savoir également que notre proximité géographique et le fait de posséder un silo comme la CEMAP au bord de l'Oise, ça facilite fortement l'orientation de nos flux vers Rouen, car ils se font à des frais relativement très compétitifs. Au niveau des contraintes, cette année c'est plutôt le bon exemple. La récolte 2024 c'est plutôt le bon exemple. Aujourd'hui le blé français n'est pas compétitif. De ce fait, l'activité du port de Rouen est au ralenti, ce qui impacte fortement nos flux. Malgré la baisse de collecte cette année, on a quand même reculé de... On a une baisse de production de blé à la coopérative de l'ordre de 20% en moins. Ajoutez cela à la problématique de la qualité des PS des blés français cette année. Il faut savoir qu'il faut pouvoir livrer à Rouen du blé à 76 de PS, 11 de protéines, ce qui est supérieur à la qualité moyenne que nous avons collectée cette année.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas le

  • Speaker #2

    PS ? Le PS c'est le poids spécifique et la protéine c'est la teneur en protéines tout simplement de la graine. Quand on dit 11 c'est 11%. Et il faut savoir pour revenir que notre qualité, ce n'est pas la meilleure du marché et que nos concurrents de la mer Noire aujourd'hui, ils savent charger des blés bien meilleurs en qualité et notamment en protéines. Juste pour répondre à la question, quand on dit que l'export, ce n'est pas un vrai marché ou ce n'est pas un débouché qualitatif, j'ai tendance à dire qu'il faut faire attention, que c'est que la qualité, c'est quand même un critère à ne pas négliger sur l'export si on veut continuer à alimenter ce débouché et si on veut que nos blés français puissent se vendre. chez les principaux pays importateurs notamment d'Afrique du Nord. Notamment cette année, comme en Rouen on ne tire pas beaucoup et qu'on a quelques soucis de qualité, enfin du moins de qualité, c'est-à-dire qu'on a des PS un peu inférieures au marché standard, nos flux vont s'orienter davantage vers le marché intérieur, notamment un peu de meunerie qu'on fait tous les ans, un peu plus la midonnerie et un peu plus le marché des fabricants d'aliments du bétail belge et hollandais. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on expédie dans une année normale 90% de nos blés vers Rouen qu'on ne réfléchit pas à mieux travailler façon de parler ou à réorienter nos flux. Dans l'avenir, on a quand même la volonté de diversifier un peu plus nos débouchés en renforçant notre présence chez nos clients industriels, ou du moins chez certains clients industriels, pour répondre à la fois à cette problématique de sécurisation des flux logistiques, mais également pour valoriser les avancées agronomiques de nos agriculteurs, c'est relativement important. et le travail qui est réalisé par notre service agroécologie sur des sujets comme le carbone ou le travail du sol.

  • Speaker #0

    Oui, on parle beaucoup d'agriculture régénérative aussi, on en entend beaucoup parler. Depuis le début de notre entretien, on parle pas mal de Rouen, mais en fait on voit qu'on a quand même plein d'autres débouchés aussi plus près, il y en a sur notre territoire. Et donc on travaille aussi à la confiance avec les clients réciproques entre Agora et ses clients.

  • Speaker #2

    La confiance, on la gagne en étant un livreur régulier et de qualité et fiable.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as mentionné la collecte a été un peu plus difficile que la récolte 2023, en tout cas sur la moisson d'été. Tu as parlé de moins de 20% pour Agora. À l'échelle nationale, je crois que c'est moins 25% des rendements. Comment tu vois finalement la récolte 2024 par rapport à la récolte 2023 ?

  • Speaker #2

    Il est vrai que cette année, effectivement, on a eu une année en forte baisse de collecte à la moisson. Il faut savoir que le rendement moyen de la coopérative en blé, c'est 68 quintaux, ce qui est largement inférieur à nos 83-84 quintaux de moyenne historique pour notre coopérative. Ajouté à cela, une problématique qualité, comme on l'a dit tout à l'heure, sur le poids spécifique des blés, avec une moyenne à 74,7 de PS, inférieur aux 76 mini de PS que requiert le... le principal débouché, enfin du moins notre principal débouché qui est Kierwan. Cette année, c'est une année où il y a un réel enjeu sur le travail du grain. C'est l'année des chefs de silo, comme on dit, afin de remonter un peu la qualité des blés, réceptionner et homogénéiser surtout les lots, car la moisson a quand même été très hétérogène en termes de qualité. Et ce n'est pas que l'année des chefs de silo, parce qu'il y a un peu de travail de grain à faire sur le blé, mais aussi, ils vont être très sollicités cette année par la moisson en automne. On attend une récolte de maïs record. en raison du fait que nos agriculteurs, l'hiver dernier, n'ont pas réussi à semer tous les blés qu'ils voulaient. On a eu des conditions de semis assez compliquées. Et le maïs a été un petit peu la dernière cartouche qu'on pouvait faire un peu en fin de campagne pour essayer de semer quelque chose sur nos sols. Donc on a globalement une surface de maïs qui a augmenté de 30%. On attend une collecte de maïs à quasiment, supérieure à 130 000 tonnes cette année. Elle est plutôt bienvenue, cette campagne de maïs, du moins ce volume potentiel record. Ça permettra de gonfler un petit peu notre collecte 24, où l'atterrissage aujourd'hui sera peut-être raisonnablement en baisse par rapport à l'histoique de la coopérative, et supérieur à la récolte 2016, qui était la récolte catastrophique pour tout le monde. Cette récolte de maïs a réellement débuté le 7 octobre. On parlait de rendement en baisse en blé, les premiers échos de rendement en maïs sont quand même globalement plutôt bons. On attend quand même régulièrement des rendements à 100 quintaux au sec, ce qui est plutôt bienvenu. Notre moyenne historique est légèrement inférieure à 90 quintaux habituellement. Par contre, on a des humidités relativement élevées, on tourne autour des 36% d'humidité, ce qui ralentit fortement la cadence et le rendement de nos séchoirs. De toute manière, on y était préparé, on s'y attendait. On voyait que globalement, les maïs avaient 10-15 jours de retard. Et on y est préparé, les équipes elles sont mobilisées et organisées pour faire tourner les séchoirs et on a des gros séchoirs qui tournent déjà dès aujourd'hui en 3-8 pour permettre à nos adhérents de couper du maïs de bonne heure pour étaler un petit peu les travaux des champs qui ne sont pas faciles cette année avec les conditions météo. Il reste encore des pétraves à arracher, des pommes de terre, des blés à semer, du maïs à récolter. Donc on essaye de faire au mieux pour permettre aux adhérents d'avancer dans leurs travaux et de ne pas les amener à des périodes de récolte trop compliquées fin novembre, même si on sait. qu'à mon avis du maïs, on va en récolter jusqu'à Noël.

  • Speaker #0

    Oui, une sacrée organisation. Ça révèle que du coup, j'ai envie de dire, on rejoue un peu notre jeu chaque année. On ne sait jamais à l'avance ce qu'on va récolter, que ce soit en rendement, en qualité d'une année à l'autre. Les aléas climatiques, ils sont quand même pour pas mal. Donc la coopérative, elle prend des risques. Et puis en amont de la coopérative, les agriculteurs aussi. C'est toute une gestion de risque d'aléas climatiques une année sur l'autre. Et pas que climatique, j'ai envie de dire, il y a aussi tous les aspects économiques avec la volatilité des marchés qui est aussi de plus en plus accrue. La coopérative, ou peut-être les agriculteurs, quels outils eux, ils ont pour arriver à gérer ce risque ? Quels outils ils peuvent utiliser ?

  • Speaker #2

    Pour le sujet d'aujourd'hui, ou du moins pour la partie, on va parler d'outils pour commercialiser. Bon, à la coopérative... On n'a rien réinventé, on propose tous les outils classiques pour permettre aux agriculteurs de commercialiser leur production en autonomie ou en délégant toute ou partie de leur commercialisation à la coopérative. C'est-à-dire qu'on va du prix du jour du spot jusqu'au prix de campagne. Il faut savoir quand même qu'à la coopérative on a une petite particularité, enfin du moins si ça en est une, c'est-à-dire que nos adhérents sont globalement engagés à 75%. 75% ? en commercialisation en prix de campagne, c'est-à-dire qu'il délègue la vente à la coopérative. Pour l'agriculteur, concernant la gestion des risques, c'est plutôt un avantage de choisir cette stratégie, c'est-à-dire qu'il va nous déléguer une partie du risque qualité et une partie du risque de rendement qui peut être porté par la coopérative. Et surtout, l'agriculteur va s'assurer d'avoir un prix moyen cohérent et performant par rapport à la moyenne des cours de l'année. Il se retire surtout le stress de construire lui-même son prix moyen, c'est-à-dire de commercialiser en deux ou trois fois dans l'année, dans un contexte très volatile, ou du moins avec des variations de prix comme on a eu ces dernières campagnes, où le prix du blé peut aller du simple au double, façon de parler. Et pour la coopérative, avoir des adhérents qui nous font confiance et des adhérents qui s'engagent fortement en prix de campagne, c'est un réel avantage également. Ça nous permet aujourd'hui d'avoir la main sur le rythme de commercialisation. et de pouvoir sécuriser en amont les débouchés et de pouvoir lisser la logistique. On a évoqué quand même que c'était un sujet relativement important aujourd'hui dans notre métier, pour vidanger les silos dans les meilleures conditions d'organisation également.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'avoir des engagements, toi ou en tout cas toi et les équipes, ça vous permet d'anticiper et du coup peut-être d'être plus performant sur l'année. Donc c'est un cercle vertueux qui se crée entre la performance de l'agriculteur et la COP. C'est intéressant. On arrive vers la fin de nos questions. J'aime bien demander un peu les conseils que pourrait donner notre invité à ceux qui nous écoutent. Donc là, votre invité. tu es assez jeune, mais tu commences à avoir quand même un peu d'expérience sur les céréales. Quels seraient les conseils de Thomas aujourd'hui pour un jeune qui s'intéresse aux filières céréalières ? Qu'est-ce que tu aurais dit au Thomas dès le début ?

  • Speaker #2

    Ce que je lui aurais dit, c'est surtout de ne pas hésiter, de ne pas être trop témide, de ne pas hésiter à venir nous voir. Il faut savoir qu'à tous les niveaux de la filière céréalière, il y a beaucoup de métiers variés, mais qui sont, je pense, méconnus. ou du moins que nos différentes formations ne préparent pas. Il y a beaucoup de choses qui s'apprennent sur le tas, à tous les niveaux et à tous les métiers dans la filière céréalière. Donc la porte d'entrée, ça peut être un poste de saisonnier à la moisson, pour toucher un peu du doigt la moisson, la récolte, même pour des gens qui ne sont pas forcément du milieu agricole, c'est quand même un bon moyen de comprendre comment ça se passe. Puis de venir faire un stage dans nos équipes, que ce soit au service céréal, que ce soit dans les équipes de technico-commerciaux, un stage ou un contrat d'apprentissage. et qui débouchera peut-être à la fin à un CDD, à un CDI. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même, comment dire, dans nos métiers, on recrue quand même assez facilement, assez régulièrement. Et c'est un métier, voilà, on a des organisations qui sont en mouvement. Et voilà, Fabien, au sein de notre service, en est un bon exemple. Il est d'abord arrivé en stage, ensuite il a été en intérim, ensuite il a été en CDD, il a été en CDI aujourd'hui, en passant par le contrat d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, Fabien, il est coordinateur logistique. Et puis il n'est même pas du tout issu du milieu agricole, donc il a découvert sur le tas. Mais vous pourrez entendre son témoignage lors de notre prochain podcast. Ce sera l'un des invités au micro de Demain de Bot. Si on prend un peu de perspective au niveau des producteurs céréaliers, selon toi, quelles sont les clés de la réussite ? ou les challenges et les défis des prochaines années pour les producteurs céréaliers ?

  • Speaker #2

    Le défi de demain, il est de continuer à produire en quantité et en qualité, notamment face à tous les changements ou dérèglements climatiques qui compliquent un petit peu le métier, mais également par rapport à les enjeux de réduction d'empreintes carbone et de réduction d'utilisation des insecticides et des pesticides qui aujourd'hui font qu'on a un peu moins d'armes pour continuer à produire des blés et des blés de qualité.

  • Speaker #0

    Donc la règle, ça va être de pouvoir être résilient pour produire, mais avec moins de quoi. Et puis avec tous les aléas qu'on connaît. Dans mon dernier podcast, on avait invité Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur. Et donc j'ai demandé de poser une question au prochain invité. On salue Mathieu s'il nous écoute. Et donc la question... Elle était peut-être dirigée vers un agriculteur à la base, mais comme toi tu es au contact de plusieurs exploitations au quotidien, tu as peut-être une vision d'ensemble, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. La question de Mathieu, c'était comment tu vois les exploitations agricoles dans 10 ans, et comment tu vois peut-être à 10-15 ans l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise ?

  • Speaker #2

    Pas simple comme question. Bon, j'imagine... La boule de cristal. Non, J'imagine qu'on continuera quand même d'ici dix ans à produire des céréales, notamment du blé. Par contre, il y aura très certainement l'émergence de nouvelles cultures auxquelles il faudra s'adapter. On l'a vu quand même ces dernières années avec la culture du tournesol, qui ne représentait pas grand-chose il y a dix ans. C'est une culture qui, en termes de surface, s'approche de la surface des pois protégénés au sein de la coopérative. Après, vous allez me dire que les pois protégénés sont plutôt baissés. C'est pour vous dire l'ordre de grandeur de cette culture. Il y aura certainement d'autres cultures qu'il faudra s'adapter. J'imagine aussi qu'on aura certainement affaire à des exploitations un peu plus diversifiées, ou du moins où le centre de revenu de ces exploitations, ce ne sera peut-être pas que le céréal et le lévage. Il y aura certainement un peu plus d'exploitations qui produiront de l'énergie ou d'autres productions ou d'autres métiers que je n'imagine pas encore aujourd'hui. Et on devra certainement travailler. avec davantage de gestionnaires d'exploitation, enfin du moins je les appelle comme ça, qui auront la gestion déléguée de plusieurs fermes, qui auront la gestion déléguée d'une grande surface et qui auront certainement des attentes différentes en termes de commercialisation de céréales, d'achat de produits phytosanitaires, de gestion du risque de leur exploitation, qu'on peut le faire encore aujourd'hui avec certains de nos agriculteurs.

  • Speaker #0

    Donc de diversification. à tous les niveaux, que ce soit humaine ou d'assolement.

  • Speaker #1

    Et toi, si tu avais une question à poser à notre prochain invité du podcast ?

  • Speaker #2

    La question, je vais la poser plutôt orientée vers les jeunes agriculteurs. Et puis concernant un peu ma partie, si on peut récupérer un peu d'infos ou avoir une question un peu utile pour nos métiers, c'est aujourd'hui, ces jeunes agriculteurs qui seront les agriculteurs de demain, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    quelles sont leurs attentes concernant la commercialisation des céréales ? ou du moins qu'est-ce qu'ils attendent de la coopérative sur le sujet de la commercialisation des céréales.

  • Speaker #1

    Pour finir notre entretien, j'aime conclure par une question un peu plus décalée, un peu type portrait chinois. Et donc peut-être pour rester dans le thème de nos échanges, aujourd'hui si tu étais un moyen de transport ou un moyen de transporter, lequel serais-tu ? Et puis nous expliquer un peu pourquoi, quel message tu veux passer à travers ça ?

  • Speaker #2

    Pas simple encore comme question. Pour rester un peu dans le thème, je vais dire la péniche,

  • Speaker #3

    tout simplement parce que,

  • Speaker #2

    voilà, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    le flux logistique et la stratégie de la coopérative, si on peut appeler que c'est une stratégie, on va prochainement essayer de massifier et monter un peu plus en puissance sur le transport fluvial, c'est-à-dire inverser un peu notre tendance.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #3

    on fait 40% d'expédition par bateau et 60% d'expédition par camion. La logistique camion n'est pas toujours simple, on ne maîtrise pas forcément toujours mieux nos qualités. C'est parfois difficile, quand il y a beaucoup de demandes sur le marché du camion, de trouver les moyens qu'on a besoin. Donc l'objectif est un peu d'agresser la tendance, c'est-à-dire de faire 40% d'expédition camion et 60% d'expédition bateau demain. et voilà, toujours dans le thème d'essayer de répondre aux enjeux de RSE et de décarbonation de nos flux.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Thomas pour les informations que tu nous as partagées. Est-ce que tu as un dernier message à faire passer ?

  • Speaker #2

    N'hésitez pas à écouter les podcasts et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, chers auditeurs, nous arrivons à la fin de cet épisode de Demain de Bot. Merci à Thomas pour son éclairage précieux sur les coulisses de la filière céréalière et la logistique. Un secteur qui, comme vous l'avez entendu, est en perpétuelle adaptation face aux défis de l'exportation, de la qualité des récoltes et des évolutions du marché. A travers cet entretien, nous avons essayé en toute humilité de vous apporter une meilleure compréhension des enjeux et de l'importance de la logistique dans la valorisation de nos productions. Nous espérons avoir éveillé votre curiosité et peut-être même suscité de nouvelles réflexions sur l'avenir de notre filière. Au décembre. nous vous préparons un épisode un peu spécial. Chaque premier lundi du mois, un nouvel épisode de Demain de Botte vous est proposé. Pour le prochain, vous aurez l'occasion d'écouter les échanges passionnants de nos tables rondes lors de l'Assemblée Générale Agora 2023. Ce moment fort sera dédié à l'attractivité des métiers agricoles et à la manière d'attirer les nouvelles générations. Un sujet rapidement évoqué par Thomas aujourd'hui que vous pourrez creuser plus en profondeur très bientôt. Et si vous pensez que cette conversation mérite d'être écoutée, n'hésitez pas à la partager autour de vous et à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. A bientôt !

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction Amaury

    00:30

  • Filière céréalière avec Thomas

    02:59

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Description

Dans ce deuxième épisode de Demain deux Bottes, explorez le monde des coopératives céréalières avec Thomas Taldir, responsable des céréales et de la logistique chez Agora. De la collecte des grains jusqu’à l’exportation, Thomas nous dévoile les coulisses logistiques et les défis de valorisation auxquels Agora fait face pour accompagner ses adhérents dans un secteur en perpétuelle évolution.🚚🚀


À travers le parcours du grain de blé, Thomas met en lumière l'importance de chaque étape de la chaîne : la qualité rigoureuse nécessaire pour répondre aux exigences des marchés internationaux, l’innovation dans le transport, et la gestion des récoltes dans un contexte de changement climatique et de forte concurrence mondiale. Il partage également les ambitions d'Agora de diversifier l'orientation de ses marchés, de renforcer et décarboner les flux logistiques tout en valorisant les avancées agronomiques de ses adhérents vers la transition agroécologique.


Que vous soyez initié ou non à l’agriculture, cet épisode offre une immersion accessible et enrichissante dans le quotidien stratégique de la coopérative, avec pour objectif de garantir la confiance de ses partenaires en étant un fournisseur fiable. Plongez dans un monde agricole innovant et découvrez comment la coopérative répond aux enjeux de son territoire de l'Oise et du Val d' Oise. 🚢🌾


Écoutez jusqu’à la fin pour découvrir, en toute simplicité, les informations stratégiques essentielles que Thomas partage sur les coulisses et les enjeux de la filière céréalière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Aujourd'hui, pour ce deuxième épisode de Demain de Bot, j'ai le plaisir d'accueillir au micro Thomas Taldir, responsable céréal et logistique au sein de la coopérative Agora, qui pour rappel est une coopérative agricole de l'Oise et du Val d'Oise. A travers cet épisode, je vous propose d'évoquer les enjeux de la filière céréalière. Mais avant d'écouter le témoignage de Thomas, nous sommes allés voir Amaury, agriculteur et administrateur, pour quelques mots d'introduction. Bonjour Amaury, tu es administrateur, donc Agora est vice-président du conseil et président de la commission céréale. Alors avant de rentrer dans le vif du sujet avec Thomas, je t'ai sollicité pour nous donner un peu de contexte et d'historique sur Agora et nous dire en quelques mots pourquoi Agora est principalement une coopérative céréalière.

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine et bonjour à tous. Pour commencer, je voudrais dire que le modèle coopératif est très ancien. Les agriculteurs se sont regroupés pour commercialiser leur production. Dans notre région. Chaque canton avait sa coopérative qui regroupait les agriculteurs locaux. Aujourd'hui, le territoire s'est agrandi, mais la finalité de la coopérative est toujours la même. Premièrement, c'est garantir un bon approvisionnement des agriculteurs afin qu'ils puissent produire des céréales et des oléoprothéagineux en qualité et en quantité. Ça, c'est pour Agora, puisque Agora est une coopérative essentiellement céréalière. Deuxième point, c'est de collecter et commercialiser les productions des adhérents. Et troisième point, c'est d'apporter des solutions techniques innovantes. La coopérative appartient aux agriculteurs et c'est eux qui décident la direction qu'ils souhaitent lui donner.

  • Speaker #0

    On dévolue avec les besoins de nos adhérents. Merci, on t'a présenté comme président de la commission céréale, mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Comme je vous l'ai dit, la coopérative appartient aux agriculteurs adhérents et les membres du conseil d'administration en sont leurs représentants. Le conseil se réunit tous les mois et étant donné qu'il y a beaucoup de sujets à traiter, nous préparons les travaux du conseil d'administration en commission. Concrètement, pour la commission céréale... Pour cette année, nous avons aussi traité par exemple de la problématique du poids spécifique, qui est un critère de qualité qui a fait un petit peu défaut. La commission se réunit quatre fois en moyenne par an et fait des propositions au conseil d'administration.

  • Speaker #0

    Merci Amaury pour tes explications. As-tu un message pour nos auditeurs avant de passer à la suite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue dans ce nouveau format de podcast et bonne écoute avec Thomas, qui a plein de belles choses à vous dire.

  • Speaker #0

    Merci Amaury, vous l'avez compris. La coopérative Agora est principalement axée sur la filière céréalière, si chère à nos territoires agricoles. Au fil des années, Agora s'est concentrée sur son cœur de métier, la collecte et la commercialisation des céréales et oléagineux. Ce choix stratégique, pris par le conseil d'administration, lui permet de se structurer efficacement au nord de Paris, bénéficiant d'un accès privilégié aux grands axes routiers et fluviaux, notamment vers des ports comme Rouen, clé pour l'exportation. Amory a également souligné un point fondamental des coopératives agricoles, leur gouvernance. D'un côté, le conseil d'administration fixe les grandes orientations stratégiques, tandis que de l'autre, le comité de direction les met en œuvre. C'est dans ce contexte que nous accueillons Thomas Taldir, responsable céréales et logistique chez Agora. Avec lui, nous avons échangé sur les enjeux des filières céréales, de la livraison par les agriculteurs jusqu'à la commercialisation, en passant par la logistique. Je vous invite à écouter les échanges jusqu'au bout pour comprendre ces défis et laisse place à notre conversation. Bonjour Thomas, bienvenue au micro du podcast Demain de Bots. Peux-tu te présenter en quelques mots s'il te plaît et puis nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Bonjour Noreen, pour présenter Thomas Taldir, je suis responsable de l'activité séral et logistique à la coopérative. Aujourd'hui nous sommes sur le site de la CEMAP qui est un site important pour la coopérative, c'est d'une capacité de 120 000 tonnes. qu'on partage aujourd'hui en union avec deux autres coopératives de la région. Il faut savoir aujourd'hui que c'est notre premier point d'expédition, donc c'est un point important pour la coopérative. Et aujourd'hui, on peut y charger des péniches de grande capacité grâce à une cadence de chargement de 500 tonnes.

  • Speaker #0

    Peux-tu nous préciser ton rôle à la coopérative et celui de tes équipes ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, mon rôle à la coopérative, il est de définir la politique commerciale d'achat de céréales et l'animation de celle-ci auprès des équipes de commerciaux. mais également d'assurer la mise en marché des productions en lien étroit avec notre union de commercialisation Ceremis, qu'on partage également, c'est une union de moyens entre plusieurs coopératives, qui assure aujourd'hui la vente de nos marchandises auprès de nos clients. Il faut savoir aussi que le commerce des grains, c'est avant tout de la logistique. De ce fait, j'ai également en charge à la coopérative la responsabilité du service transport, où notre travail au quotidien, il est de transférer et d'expédier par camion ou voie fluviale. les céréales auprès des clients industriels et des silos portuaires comme le port de Rond qui est notre principal débouché. Comment on est organisé ? Au sein de notre service céréales et logistique, nous avons deux personnes dont le rôle aujourd'hui est d'administrer tous les flux d'achat de céréales et l'ensemble des flux et des stocks. Et on a une équipe également à la logistique composée de trois personnes qui ont en charge quotidiennement d'affréter les moyens logistiques, c'est-à-dire les camions et les péniches, mais également de s'occuper de la filiale transport de la coopérative. Et également la facturation du transport qui est réalisée également au sein du service. C'est une partie de l'exécution qui est faite en collaboration également avec les équipes de Ceramis.

  • Speaker #0

    Très clair, donc une équipe importante pour la coopérative Agora. Et si on regarde de ton point de vue, toi plus personnellement, qu'est-ce qui t'a amené à te spécialiser dans les céréales ?

  • Speaker #2

    Peu naturellement, tout simplement par proximité avec le monde agricole. La moisson ça a toujours été à un moment de l'année à ne pas manquer. on va dire au niveau familial, et au travers de ma formation qui m'a amené à faire un stage de fin d'études dans la logistique et le commerce des grains. Et depuis, je suis resté dans ce domaine qui me passionne.

  • Speaker #0

    Et pour nos auditeurs qui ne connaîtraient pas les métiers de collecte et de travail du grain, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu en quoi ça consiste de collecter, de travailler, d'aller mettre en marché des céréales ? Quels sont peut-être les points d'intention ? Comment tu l'expliquerais à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, collecter, ça consiste à réceptionner les productions de nos adhérents directement au moment des récoltes, ou un peu plus tard dans la campagne pour nos agriculteurs qui stockent, parce qu'il faut savoir qu'il y a des agriculteurs qui disposent de capacités de stockage sur leur propre exploitation. Pour ceux qui ne sont pas forcément familialisés avec le monde agricole, on a deux temps forts dans l'année, on a la moisson dite d'été, c'est-à-dire les récoltes qu'on fait sur les mois de juillet et le mois d'août, où on va récolter les cultures classiques, le blé, le colza ou encore les orges. On a la moisson dite d'automne, d'octobre à début décembre, que nous vivons actuellement. On est en pleine campagne de maïs et de tournesol, où on récolte ces deux cultures, principalement la coopérative. Après les avoir récoltées, notre métier est surtout d'assurer la conservation de ces récoltes dans nos silos tout au long de l'année, pour pouvoir les mettre en marché au fur et à mesure de l'évolution des cours et des besoins des clients. Ce sont des travaux qui sont réalisés au travers de notre union de commercialisation Ceremis. Ensuite, concernant le travail du grain, il faut savoir qu'en fonction des cultures et des qualités réceptionnées, il y a un travail du grain qui peut être nécessaire. Ça peut consister simplement par ventiler, nettoyer et désinsectiser le grain, ou à faire un travail un peu plus technique comme le calibrage des orges de brasserie, l'utilisation des tables dents symétriques pour essayer de trier le grain de blé en fonction de son poids spécifique, ou encore le séchage de la culture, comme nous le faisons aujourd'hui pour le maïs et le tournesol. Il faut savoir quand même que ces opérations sont nécessaires. pour s'assurer de la qualité des marchandises et qu'elles puissent répondre aux différents cas et des charges de nos clients. Et aujourd'hui, ce travail du grain, cette expertise, on s'appuie sur les outils qui sont présents dans nos silos, mais avant tout sur l'expérience et les compétences de nos chefs de silos qui ont un rôle très important à jouer dans la réussite de la valorisation des productions de nos adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, c'est des compétences et des expertises spécifiques de la part des équipes. Et donc, tu l'as dit en introduction, là on se trouve sur le site de la CEMAP, donc à Pont-Sainte-Maxence. On expédie un bateau de blé à Rouen, est-ce que tu peux nous emmener avec toi comme si on était ce grain de blé qui va être expédié du début à la fin, qu'on retrace un petit peu le chemin du grain de blé ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, le blé arrive en transfert par camion principalement à la CEMAP, soit d'un de nos silos de collecte qui n'est pas au bord de l'eau, ou soit d'un stockage direct d'un agriculteur qui stocke chez lui. Avant de vider dans la fosse qui alimentera une cellule du silo, il faut savoir que le camion passe sur le pont bascule où on prélève un échantillon avec une sonde, tout simplement pour prélever un échantillon de la marchandise. Avec cet échantillon, on évalue la qualité de la marchandise, on mesure le poids spécifique, la protéine, l'humidité et on contrôle la présence d'insectes ou de flares. Si la marchandise est conforme, le camion vide dans la fosse et la marchandise est envoyée dans une cellule. On peut aussi détecter parfois des petits problèmes mineurs. Si c'est acceptable, la marchandise peut être envoyée dans une cellule dite de travail pour être nettoyée ou désinsectisée. S'il y a un gros problème de qualité, par contre, la marchandise peut être refusée. Ensuite, en fonction des contrats qu'on a réalisés, en fonction des appels de marchandises de nos clients, notamment à Rouen pour le cas d'aujourd'hui, on affrète des péniches. Au chargement, la marchandise est reprise de la cellule, elle transite via la bascule de circuit et le portique de chargement peut arriver directement dans la cale du bateau. Il faut savoir que nous pouvons charger à une cadence de 500 tonneurs, ici à la CEMAP, ce qui nous permet d'affrêter des péniches de grande capacité, parfois de plus de 2000 tonnes, qui sont globalement plus compétitives en termes de coût d'affrêtement. Et il faut savoir que tout au long du chargement, la qualité... La qualité de la marchandise est contrôlée de nouveau afin de s'assurer que la qualité est conforme au contrat qu'on a vendu. Ensuite, la péniche met quand même quelques jours pour descendre à Rouen, il y a quelques jours de navigation. Une fois arrivée au port de Rouen, elle est déchargée, souvent à l'aide d'une rue, pour transiter dans un silo dit d'exportation. On recontrôle de nouveau la qualité, c'est-à-dire qu'il y a un agréage sur la marchandise qui est réalisé au même titre qu'on l'a fait à la CEMAP. Et ensuite, le blé, il est rechargé dans des bateaux destinés à l'exportation. Pour bien comprendre, il faut savoir que notre travail et celui de ces amis s'arrêtent aujourd'hui à vendre du blé rendu dans les silos du port de Rouen et que le métier de chargeur ou d'exportateur, il est celui des négociations internationaux qui sont aujourd'hui nos principaux clients en blé.

  • Speaker #0

    On comprend un peu mieux les rouages et le rôle de la coopérative. Une fois que nos adhérents agriculteurs, ils ont livré, en fait, il y a plein d'étapes qui suivent. Le chemin, il ne se termine pas dans nos silos. Du coup, pourquoi c'était important pour toi de nous faire venir sur un site comme l'ACMAP ? Et pourquoi on n'est pas allé sur un autre site aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je voulais insister avec toi sur l'importance de la logistique et d'insister sur l'importance de posséder des capacités d'expédition importantes, comme la capacité de chargement bateau de l'ACMAP, pour continuer à répondre à... à nos besoins de sortie de marchandises, mais également répondre aux à-coups du marché, dans un contexte qui a évolué ces derniers temps, ces dernières années, et où nous sommes dans l'état actuel des choses, dépendant de l'activité du port de Rouen, ce qui influence aujourd'hui quand même fortement le rythme de sortie de ces rails.

  • Speaker #0

    Tu dis un contexte qui a évolué ces dernières années, qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #2

    Il faut comprendre que là seulement des agriculteurs, il a un petit peu évolué ces dernières campagnes, c'est-à-dire que du côté de notre collecte, on a eu ces dernières années... une forte augmentation des surfaces de maïs dans notre secteur. Auparavant, quand on faisait 100 000 tonnes de collecte en maïs, c'était exceptionnel. Et on voit que ces dernières années, notamment sur les 4 dernières campagnes, on a passé largement les 100 000 tonnes sur 3 années. Et on n'a pas fait uniquement que des grosses campagnes d'automne, il y a aussi conjointement une hausse globale de la collecte liée à des hausses de surface de céréales. Ce qui aujourd'hui nous a obligés, et ce qui nous oblige pardon, à expédier plus de volume sur la période de dégagement afin de faire de la place pour préparer cette collecte de maïs. Et d'un autre côté, on fait le constat que côté marché, la concurrence de la mer Noire a notamment pas mal perturbé l'activité de Rouen. C'est-à-dire que la concurrence russe a quand même joué sur les chargements et sur la compétitivité qu'on a sur la place d'exportation du blé français. Il faut savoir qu'à la suite de l'ouverture des importations au blé russe de certains pays d'Afrique du Nord, on a perdu le privilège de pouvoir exporter en première partie de campagne sans trop de difficultés, sans forcément être aligné sur les prix du blé russe. Et quand on conjugue ça à des petits problèmes de qualité comme cette année, ou à l'absence de certains autres grands pays importateurs, la situation peut être compliquée. au niveau de l'activité du port de Rouen. Aujourd'hui, le rythme d'exportation et d'approvisionnement du port de Rouen est beaucoup moins régulier. Il faut avoir la capacité de pouvoir expédier autant, voire plus de volume, mais sur des périodes beaucoup plus courtes. Voilà ce qui explique aujourd'hui notre volonté de nous tourner davantage vers les expéditions par voie fluviale, avec le renforcement et la modernisation de nos capacités de chargement de péniche. Et en plus, cela permettra également de mieux maîtriser nos flux et nos transferts par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui beaucoup en camion, ainsi que de maîtriser un peu plus la qualité sur nos expéditions et également de répondre aux objectifs RSE de notre coopérative.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, il y a beaucoup de volume qui arrive à la moisson d'été. Nous, on est obligé de dégager de la place pour la moisson des maïs qui arrive du coup. 3-4 mois après, à partir d'octobre. Sauf que cette année, avec la concurrence de la Russie... le blé à Rouen partait moins vite que prévu et du coup c'était plus difficile de vider les silos, en tout cas pour cette campagne. Tout à fait. Et donc Agora commercialise à peu près, j'ai arrondi les chiffres, mais 90% de ses blés à l'export par Rouen. On entend parfois qu'il faut diversifier ses débouchés pour limiter les risques, comme disent les agriculteurs parfois de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Et en même temps, notre outil, il a un peu été pensé historiquement pour expédier vers Rouen. Finalement, quelles sont un peu les contraintes et les avantages de vendre à l'export ? On peut entendre peut-être par abus de langage que ce n'est pas forcément un vrai débouché. Toi, en tant que responsable CRL, qu'est-ce que tu as envie de répondre à ce sujet-là ? Quelles réflexions tu voudrais apporter aux auditeurs sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Pour nous, pour la coopérative Agora... Expédier vers Rouen c'est surtout un avantage logistique. Vendre du blé rendu Rouen nous permet aujourd'hui d'expédier de grandes quantités rapidement et dès le début de la campagne pour répondre à notre problématique de surplus de collecte vis-à-vis de la capacité de stockage que possède la coopérative et comme on l'a dit pour préparer la campagne de maïs qu'on est en train de réaliser aujourd'hui. Il faut savoir également que notre proximité géographique et le fait de posséder un silo comme la CEMAP au bord de l'Oise, ça facilite fortement l'orientation de nos flux vers Rouen, car ils se font à des frais relativement très compétitifs. Au niveau des contraintes, cette année c'est plutôt le bon exemple. La récolte 2024 c'est plutôt le bon exemple. Aujourd'hui le blé français n'est pas compétitif. De ce fait, l'activité du port de Rouen est au ralenti, ce qui impacte fortement nos flux. Malgré la baisse de collecte cette année, on a quand même reculé de... On a une baisse de production de blé à la coopérative de l'ordre de 20% en moins. Ajoutez cela à la problématique de la qualité des PS des blés français cette année. Il faut savoir qu'il faut pouvoir livrer à Rouen du blé à 76 de PS, 11 de protéines, ce qui est supérieur à la qualité moyenne que nous avons collectée cette année.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas le

  • Speaker #2

    PS ? Le PS c'est le poids spécifique et la protéine c'est la teneur en protéines tout simplement de la graine. Quand on dit 11 c'est 11%. Et il faut savoir pour revenir que notre qualité, ce n'est pas la meilleure du marché et que nos concurrents de la mer Noire aujourd'hui, ils savent charger des blés bien meilleurs en qualité et notamment en protéines. Juste pour répondre à la question, quand on dit que l'export, ce n'est pas un vrai marché ou ce n'est pas un débouché qualitatif, j'ai tendance à dire qu'il faut faire attention, que c'est que la qualité, c'est quand même un critère à ne pas négliger sur l'export si on veut continuer à alimenter ce débouché et si on veut que nos blés français puissent se vendre. chez les principaux pays importateurs notamment d'Afrique du Nord. Notamment cette année, comme en Rouen on ne tire pas beaucoup et qu'on a quelques soucis de qualité, enfin du moins de qualité, c'est-à-dire qu'on a des PS un peu inférieures au marché standard, nos flux vont s'orienter davantage vers le marché intérieur, notamment un peu de meunerie qu'on fait tous les ans, un peu plus la midonnerie et un peu plus le marché des fabricants d'aliments du bétail belge et hollandais. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on expédie dans une année normale 90% de nos blés vers Rouen qu'on ne réfléchit pas à mieux travailler façon de parler ou à réorienter nos flux. Dans l'avenir, on a quand même la volonté de diversifier un peu plus nos débouchés en renforçant notre présence chez nos clients industriels, ou du moins chez certains clients industriels, pour répondre à la fois à cette problématique de sécurisation des flux logistiques, mais également pour valoriser les avancées agronomiques de nos agriculteurs, c'est relativement important. et le travail qui est réalisé par notre service agroécologie sur des sujets comme le carbone ou le travail du sol.

  • Speaker #0

    Oui, on parle beaucoup d'agriculture régénérative aussi, on en entend beaucoup parler. Depuis le début de notre entretien, on parle pas mal de Rouen, mais en fait on voit qu'on a quand même plein d'autres débouchés aussi plus près, il y en a sur notre territoire. Et donc on travaille aussi à la confiance avec les clients réciproques entre Agora et ses clients.

  • Speaker #2

    La confiance, on la gagne en étant un livreur régulier et de qualité et fiable.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as mentionné la collecte a été un peu plus difficile que la récolte 2023, en tout cas sur la moisson d'été. Tu as parlé de moins de 20% pour Agora. À l'échelle nationale, je crois que c'est moins 25% des rendements. Comment tu vois finalement la récolte 2024 par rapport à la récolte 2023 ?

  • Speaker #2

    Il est vrai que cette année, effectivement, on a eu une année en forte baisse de collecte à la moisson. Il faut savoir que le rendement moyen de la coopérative en blé, c'est 68 quintaux, ce qui est largement inférieur à nos 83-84 quintaux de moyenne historique pour notre coopérative. Ajouté à cela, une problématique qualité, comme on l'a dit tout à l'heure, sur le poids spécifique des blés, avec une moyenne à 74,7 de PS, inférieur aux 76 mini de PS que requiert le... le principal débouché, enfin du moins notre principal débouché qui est Kierwan. Cette année, c'est une année où il y a un réel enjeu sur le travail du grain. C'est l'année des chefs de silo, comme on dit, afin de remonter un peu la qualité des blés, réceptionner et homogénéiser surtout les lots, car la moisson a quand même été très hétérogène en termes de qualité. Et ce n'est pas que l'année des chefs de silo, parce qu'il y a un peu de travail de grain à faire sur le blé, mais aussi, ils vont être très sollicités cette année par la moisson en automne. On attend une récolte de maïs record. en raison du fait que nos agriculteurs, l'hiver dernier, n'ont pas réussi à semer tous les blés qu'ils voulaient. On a eu des conditions de semis assez compliquées. Et le maïs a été un petit peu la dernière cartouche qu'on pouvait faire un peu en fin de campagne pour essayer de semer quelque chose sur nos sols. Donc on a globalement une surface de maïs qui a augmenté de 30%. On attend une collecte de maïs à quasiment, supérieure à 130 000 tonnes cette année. Elle est plutôt bienvenue, cette campagne de maïs, du moins ce volume potentiel record. Ça permettra de gonfler un petit peu notre collecte 24, où l'atterrissage aujourd'hui sera peut-être raisonnablement en baisse par rapport à l'histoique de la coopérative, et supérieur à la récolte 2016, qui était la récolte catastrophique pour tout le monde. Cette récolte de maïs a réellement débuté le 7 octobre. On parlait de rendement en baisse en blé, les premiers échos de rendement en maïs sont quand même globalement plutôt bons. On attend quand même régulièrement des rendements à 100 quintaux au sec, ce qui est plutôt bienvenu. Notre moyenne historique est légèrement inférieure à 90 quintaux habituellement. Par contre, on a des humidités relativement élevées, on tourne autour des 36% d'humidité, ce qui ralentit fortement la cadence et le rendement de nos séchoirs. De toute manière, on y était préparé, on s'y attendait. On voyait que globalement, les maïs avaient 10-15 jours de retard. Et on y est préparé, les équipes elles sont mobilisées et organisées pour faire tourner les séchoirs et on a des gros séchoirs qui tournent déjà dès aujourd'hui en 3-8 pour permettre à nos adhérents de couper du maïs de bonne heure pour étaler un petit peu les travaux des champs qui ne sont pas faciles cette année avec les conditions météo. Il reste encore des pétraves à arracher, des pommes de terre, des blés à semer, du maïs à récolter. Donc on essaye de faire au mieux pour permettre aux adhérents d'avancer dans leurs travaux et de ne pas les amener à des périodes de récolte trop compliquées fin novembre, même si on sait. qu'à mon avis du maïs, on va en récolter jusqu'à Noël.

  • Speaker #0

    Oui, une sacrée organisation. Ça révèle que du coup, j'ai envie de dire, on rejoue un peu notre jeu chaque année. On ne sait jamais à l'avance ce qu'on va récolter, que ce soit en rendement, en qualité d'une année à l'autre. Les aléas climatiques, ils sont quand même pour pas mal. Donc la coopérative, elle prend des risques. Et puis en amont de la coopérative, les agriculteurs aussi. C'est toute une gestion de risque d'aléas climatiques une année sur l'autre. Et pas que climatique, j'ai envie de dire, il y a aussi tous les aspects économiques avec la volatilité des marchés qui est aussi de plus en plus accrue. La coopérative, ou peut-être les agriculteurs, quels outils eux, ils ont pour arriver à gérer ce risque ? Quels outils ils peuvent utiliser ?

  • Speaker #2

    Pour le sujet d'aujourd'hui, ou du moins pour la partie, on va parler d'outils pour commercialiser. Bon, à la coopérative... On n'a rien réinventé, on propose tous les outils classiques pour permettre aux agriculteurs de commercialiser leur production en autonomie ou en délégant toute ou partie de leur commercialisation à la coopérative. C'est-à-dire qu'on va du prix du jour du spot jusqu'au prix de campagne. Il faut savoir quand même qu'à la coopérative on a une petite particularité, enfin du moins si ça en est une, c'est-à-dire que nos adhérents sont globalement engagés à 75%. 75% ? en commercialisation en prix de campagne, c'est-à-dire qu'il délègue la vente à la coopérative. Pour l'agriculteur, concernant la gestion des risques, c'est plutôt un avantage de choisir cette stratégie, c'est-à-dire qu'il va nous déléguer une partie du risque qualité et une partie du risque de rendement qui peut être porté par la coopérative. Et surtout, l'agriculteur va s'assurer d'avoir un prix moyen cohérent et performant par rapport à la moyenne des cours de l'année. Il se retire surtout le stress de construire lui-même son prix moyen, c'est-à-dire de commercialiser en deux ou trois fois dans l'année, dans un contexte très volatile, ou du moins avec des variations de prix comme on a eu ces dernières campagnes, où le prix du blé peut aller du simple au double, façon de parler. Et pour la coopérative, avoir des adhérents qui nous font confiance et des adhérents qui s'engagent fortement en prix de campagne, c'est un réel avantage également. Ça nous permet aujourd'hui d'avoir la main sur le rythme de commercialisation. et de pouvoir sécuriser en amont les débouchés et de pouvoir lisser la logistique. On a évoqué quand même que c'était un sujet relativement important aujourd'hui dans notre métier, pour vidanger les silos dans les meilleures conditions d'organisation également.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'avoir des engagements, toi ou en tout cas toi et les équipes, ça vous permet d'anticiper et du coup peut-être d'être plus performant sur l'année. Donc c'est un cercle vertueux qui se crée entre la performance de l'agriculteur et la COP. C'est intéressant. On arrive vers la fin de nos questions. J'aime bien demander un peu les conseils que pourrait donner notre invité à ceux qui nous écoutent. Donc là, votre invité. tu es assez jeune, mais tu commences à avoir quand même un peu d'expérience sur les céréales. Quels seraient les conseils de Thomas aujourd'hui pour un jeune qui s'intéresse aux filières céréalières ? Qu'est-ce que tu aurais dit au Thomas dès le début ?

  • Speaker #2

    Ce que je lui aurais dit, c'est surtout de ne pas hésiter, de ne pas être trop témide, de ne pas hésiter à venir nous voir. Il faut savoir qu'à tous les niveaux de la filière céréalière, il y a beaucoup de métiers variés, mais qui sont, je pense, méconnus. ou du moins que nos différentes formations ne préparent pas. Il y a beaucoup de choses qui s'apprennent sur le tas, à tous les niveaux et à tous les métiers dans la filière céréalière. Donc la porte d'entrée, ça peut être un poste de saisonnier à la moisson, pour toucher un peu du doigt la moisson, la récolte, même pour des gens qui ne sont pas forcément du milieu agricole, c'est quand même un bon moyen de comprendre comment ça se passe. Puis de venir faire un stage dans nos équipes, que ce soit au service céréal, que ce soit dans les équipes de technico-commerciaux, un stage ou un contrat d'apprentissage. et qui débouchera peut-être à la fin à un CDD, à un CDI. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même, comment dire, dans nos métiers, on recrue quand même assez facilement, assez régulièrement. Et c'est un métier, voilà, on a des organisations qui sont en mouvement. Et voilà, Fabien, au sein de notre service, en est un bon exemple. Il est d'abord arrivé en stage, ensuite il a été en intérim, ensuite il a été en CDD, il a été en CDI aujourd'hui, en passant par le contrat d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, Fabien, il est coordinateur logistique. Et puis il n'est même pas du tout issu du milieu agricole, donc il a découvert sur le tas. Mais vous pourrez entendre son témoignage lors de notre prochain podcast. Ce sera l'un des invités au micro de Demain de Bot. Si on prend un peu de perspective au niveau des producteurs céréaliers, selon toi, quelles sont les clés de la réussite ? ou les challenges et les défis des prochaines années pour les producteurs céréaliers ?

  • Speaker #2

    Le défi de demain, il est de continuer à produire en quantité et en qualité, notamment face à tous les changements ou dérèglements climatiques qui compliquent un petit peu le métier, mais également par rapport à les enjeux de réduction d'empreintes carbone et de réduction d'utilisation des insecticides et des pesticides qui aujourd'hui font qu'on a un peu moins d'armes pour continuer à produire des blés et des blés de qualité.

  • Speaker #0

    Donc la règle, ça va être de pouvoir être résilient pour produire, mais avec moins de quoi. Et puis avec tous les aléas qu'on connaît. Dans mon dernier podcast, on avait invité Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur. Et donc j'ai demandé de poser une question au prochain invité. On salue Mathieu s'il nous écoute. Et donc la question... Elle était peut-être dirigée vers un agriculteur à la base, mais comme toi tu es au contact de plusieurs exploitations au quotidien, tu as peut-être une vision d'ensemble, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. La question de Mathieu, c'était comment tu vois les exploitations agricoles dans 10 ans, et comment tu vois peut-être à 10-15 ans l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise ?

  • Speaker #2

    Pas simple comme question. Bon, j'imagine... La boule de cristal. Non, J'imagine qu'on continuera quand même d'ici dix ans à produire des céréales, notamment du blé. Par contre, il y aura très certainement l'émergence de nouvelles cultures auxquelles il faudra s'adapter. On l'a vu quand même ces dernières années avec la culture du tournesol, qui ne représentait pas grand-chose il y a dix ans. C'est une culture qui, en termes de surface, s'approche de la surface des pois protégénés au sein de la coopérative. Après, vous allez me dire que les pois protégénés sont plutôt baissés. C'est pour vous dire l'ordre de grandeur de cette culture. Il y aura certainement d'autres cultures qu'il faudra s'adapter. J'imagine aussi qu'on aura certainement affaire à des exploitations un peu plus diversifiées, ou du moins où le centre de revenu de ces exploitations, ce ne sera peut-être pas que le céréal et le lévage. Il y aura certainement un peu plus d'exploitations qui produiront de l'énergie ou d'autres productions ou d'autres métiers que je n'imagine pas encore aujourd'hui. Et on devra certainement travailler. avec davantage de gestionnaires d'exploitation, enfin du moins je les appelle comme ça, qui auront la gestion déléguée de plusieurs fermes, qui auront la gestion déléguée d'une grande surface et qui auront certainement des attentes différentes en termes de commercialisation de céréales, d'achat de produits phytosanitaires, de gestion du risque de leur exploitation, qu'on peut le faire encore aujourd'hui avec certains de nos agriculteurs.

  • Speaker #0

    Donc de diversification. à tous les niveaux, que ce soit humaine ou d'assolement.

  • Speaker #1

    Et toi, si tu avais une question à poser à notre prochain invité du podcast ?

  • Speaker #2

    La question, je vais la poser plutôt orientée vers les jeunes agriculteurs. Et puis concernant un peu ma partie, si on peut récupérer un peu d'infos ou avoir une question un peu utile pour nos métiers, c'est aujourd'hui, ces jeunes agriculteurs qui seront les agriculteurs de demain, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    quelles sont leurs attentes concernant la commercialisation des céréales ? ou du moins qu'est-ce qu'ils attendent de la coopérative sur le sujet de la commercialisation des céréales.

  • Speaker #1

    Pour finir notre entretien, j'aime conclure par une question un peu plus décalée, un peu type portrait chinois. Et donc peut-être pour rester dans le thème de nos échanges, aujourd'hui si tu étais un moyen de transport ou un moyen de transporter, lequel serais-tu ? Et puis nous expliquer un peu pourquoi, quel message tu veux passer à travers ça ?

  • Speaker #2

    Pas simple encore comme question. Pour rester un peu dans le thème, je vais dire la péniche,

  • Speaker #3

    tout simplement parce que,

  • Speaker #2

    voilà, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    le flux logistique et la stratégie de la coopérative, si on peut appeler que c'est une stratégie, on va prochainement essayer de massifier et monter un peu plus en puissance sur le transport fluvial, c'est-à-dire inverser un peu notre tendance.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #3

    on fait 40% d'expédition par bateau et 60% d'expédition par camion. La logistique camion n'est pas toujours simple, on ne maîtrise pas forcément toujours mieux nos qualités. C'est parfois difficile, quand il y a beaucoup de demandes sur le marché du camion, de trouver les moyens qu'on a besoin. Donc l'objectif est un peu d'agresser la tendance, c'est-à-dire de faire 40% d'expédition camion et 60% d'expédition bateau demain. et voilà, toujours dans le thème d'essayer de répondre aux enjeux de RSE et de décarbonation de nos flux.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Thomas pour les informations que tu nous as partagées. Est-ce que tu as un dernier message à faire passer ?

  • Speaker #2

    N'hésitez pas à écouter les podcasts et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, chers auditeurs, nous arrivons à la fin de cet épisode de Demain de Bot. Merci à Thomas pour son éclairage précieux sur les coulisses de la filière céréalière et la logistique. Un secteur qui, comme vous l'avez entendu, est en perpétuelle adaptation face aux défis de l'exportation, de la qualité des récoltes et des évolutions du marché. A travers cet entretien, nous avons essayé en toute humilité de vous apporter une meilleure compréhension des enjeux et de l'importance de la logistique dans la valorisation de nos productions. Nous espérons avoir éveillé votre curiosité et peut-être même suscité de nouvelles réflexions sur l'avenir de notre filière. Au décembre. nous vous préparons un épisode un peu spécial. Chaque premier lundi du mois, un nouvel épisode de Demain de Botte vous est proposé. Pour le prochain, vous aurez l'occasion d'écouter les échanges passionnants de nos tables rondes lors de l'Assemblée Générale Agora 2023. Ce moment fort sera dédié à l'attractivité des métiers agricoles et à la manière d'attirer les nouvelles générations. Un sujet rapidement évoqué par Thomas aujourd'hui que vous pourrez creuser plus en profondeur très bientôt. Et si vous pensez que cette conversation mérite d'être écoutée, n'hésitez pas à la partager autour de vous et à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. A bientôt !

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction Amaury

    00:30

  • Filière céréalière avec Thomas

    02:59

Description

Dans ce deuxième épisode de Demain deux Bottes, explorez le monde des coopératives céréalières avec Thomas Taldir, responsable des céréales et de la logistique chez Agora. De la collecte des grains jusqu’à l’exportation, Thomas nous dévoile les coulisses logistiques et les défis de valorisation auxquels Agora fait face pour accompagner ses adhérents dans un secteur en perpétuelle évolution.🚚🚀


À travers le parcours du grain de blé, Thomas met en lumière l'importance de chaque étape de la chaîne : la qualité rigoureuse nécessaire pour répondre aux exigences des marchés internationaux, l’innovation dans le transport, et la gestion des récoltes dans un contexte de changement climatique et de forte concurrence mondiale. Il partage également les ambitions d'Agora de diversifier l'orientation de ses marchés, de renforcer et décarboner les flux logistiques tout en valorisant les avancées agronomiques de ses adhérents vers la transition agroécologique.


Que vous soyez initié ou non à l’agriculture, cet épisode offre une immersion accessible et enrichissante dans le quotidien stratégique de la coopérative, avec pour objectif de garantir la confiance de ses partenaires en étant un fournisseur fiable. Plongez dans un monde agricole innovant et découvrez comment la coopérative répond aux enjeux de son territoire de l'Oise et du Val d' Oise. 🚢🌾


Écoutez jusqu’à la fin pour découvrir, en toute simplicité, les informations stratégiques essentielles que Thomas partage sur les coulisses et les enjeux de la filière céréalière.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast d'Agora, de main, de botte, pour assouvir votre curiosité de coopérateur engagé. Je suis Honorine, responsable communication au sein de la coopérative, et quand je discute avec vous, les questions de transmission et de transition sont toujours présentes. Alors cette fois-ci, je prends mon micro, restez à l'écoute pour des conversations enrichissantes et une dose d'inspiration pour naviguer dans ce paysage agricole en constante évolution. Aujourd'hui, pour ce deuxième épisode de Demain de Bot, j'ai le plaisir d'accueillir au micro Thomas Taldir, responsable céréal et logistique au sein de la coopérative Agora, qui pour rappel est une coopérative agricole de l'Oise et du Val d'Oise. A travers cet épisode, je vous propose d'évoquer les enjeux de la filière céréalière. Mais avant d'écouter le témoignage de Thomas, nous sommes allés voir Amaury, agriculteur et administrateur, pour quelques mots d'introduction. Bonjour Amaury, tu es administrateur, donc Agora est vice-président du conseil et président de la commission céréale. Alors avant de rentrer dans le vif du sujet avec Thomas, je t'ai sollicité pour nous donner un peu de contexte et d'historique sur Agora et nous dire en quelques mots pourquoi Agora est principalement une coopérative céréalière.

  • Speaker #1

    Bonjour Honorine et bonjour à tous. Pour commencer, je voudrais dire que le modèle coopératif est très ancien. Les agriculteurs se sont regroupés pour commercialiser leur production. Dans notre région. Chaque canton avait sa coopérative qui regroupait les agriculteurs locaux. Aujourd'hui, le territoire s'est agrandi, mais la finalité de la coopérative est toujours la même. Premièrement, c'est garantir un bon approvisionnement des agriculteurs afin qu'ils puissent produire des céréales et des oléoprothéagineux en qualité et en quantité. Ça, c'est pour Agora, puisque Agora est une coopérative essentiellement céréalière. Deuxième point, c'est de collecter et commercialiser les productions des adhérents. Et troisième point, c'est d'apporter des solutions techniques innovantes. La coopérative appartient aux agriculteurs et c'est eux qui décident la direction qu'ils souhaitent lui donner.

  • Speaker #0

    On dévolue avec les besoins de nos adhérents. Merci, on t'a présenté comme président de la commission céréale, mais ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Comme je vous l'ai dit, la coopérative appartient aux agriculteurs adhérents et les membres du conseil d'administration en sont leurs représentants. Le conseil se réunit tous les mois et étant donné qu'il y a beaucoup de sujets à traiter, nous préparons les travaux du conseil d'administration en commission. Concrètement, pour la commission céréale... Pour cette année, nous avons aussi traité par exemple de la problématique du poids spécifique, qui est un critère de qualité qui a fait un petit peu défaut. La commission se réunit quatre fois en moyenne par an et fait des propositions au conseil d'administration.

  • Speaker #0

    Merci Amaury pour tes explications. As-tu un message pour nos auditeurs avant de passer à la suite ?

  • Speaker #1

    Eh bien, bienvenue dans ce nouveau format de podcast et bonne écoute avec Thomas, qui a plein de belles choses à vous dire.

  • Speaker #0

    Merci Amaury, vous l'avez compris. La coopérative Agora est principalement axée sur la filière céréalière, si chère à nos territoires agricoles. Au fil des années, Agora s'est concentrée sur son cœur de métier, la collecte et la commercialisation des céréales et oléagineux. Ce choix stratégique, pris par le conseil d'administration, lui permet de se structurer efficacement au nord de Paris, bénéficiant d'un accès privilégié aux grands axes routiers et fluviaux, notamment vers des ports comme Rouen, clé pour l'exportation. Amory a également souligné un point fondamental des coopératives agricoles, leur gouvernance. D'un côté, le conseil d'administration fixe les grandes orientations stratégiques, tandis que de l'autre, le comité de direction les met en œuvre. C'est dans ce contexte que nous accueillons Thomas Taldir, responsable céréales et logistique chez Agora. Avec lui, nous avons échangé sur les enjeux des filières céréales, de la livraison par les agriculteurs jusqu'à la commercialisation, en passant par la logistique. Je vous invite à écouter les échanges jusqu'au bout pour comprendre ces défis et laisse place à notre conversation. Bonjour Thomas, bienvenue au micro du podcast Demain de Bots. Peux-tu te présenter en quelques mots s'il te plaît et puis nous dire où nous nous trouvons aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Bonjour Noreen, pour présenter Thomas Taldir, je suis responsable de l'activité séral et logistique à la coopérative. Aujourd'hui nous sommes sur le site de la CEMAP qui est un site important pour la coopérative, c'est d'une capacité de 120 000 tonnes. qu'on partage aujourd'hui en union avec deux autres coopératives de la région. Il faut savoir aujourd'hui que c'est notre premier point d'expédition, donc c'est un point important pour la coopérative. Et aujourd'hui, on peut y charger des péniches de grande capacité grâce à une cadence de chargement de 500 tonnes.

  • Speaker #0

    Peux-tu nous préciser ton rôle à la coopérative et celui de tes équipes ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, mon rôle à la coopérative, il est de définir la politique commerciale d'achat de céréales et l'animation de celle-ci auprès des équipes de commerciaux. mais également d'assurer la mise en marché des productions en lien étroit avec notre union de commercialisation Ceremis, qu'on partage également, c'est une union de moyens entre plusieurs coopératives, qui assure aujourd'hui la vente de nos marchandises auprès de nos clients. Il faut savoir aussi que le commerce des grains, c'est avant tout de la logistique. De ce fait, j'ai également en charge à la coopérative la responsabilité du service transport, où notre travail au quotidien, il est de transférer et d'expédier par camion ou voie fluviale. les céréales auprès des clients industriels et des silos portuaires comme le port de Rond qui est notre principal débouché. Comment on est organisé ? Au sein de notre service céréales et logistique, nous avons deux personnes dont le rôle aujourd'hui est d'administrer tous les flux d'achat de céréales et l'ensemble des flux et des stocks. Et on a une équipe également à la logistique composée de trois personnes qui ont en charge quotidiennement d'affréter les moyens logistiques, c'est-à-dire les camions et les péniches, mais également de s'occuper de la filiale transport de la coopérative. Et également la facturation du transport qui est réalisée également au sein du service. C'est une partie de l'exécution qui est faite en collaboration également avec les équipes de Ceramis.

  • Speaker #0

    Très clair, donc une équipe importante pour la coopérative Agora. Et si on regarde de ton point de vue, toi plus personnellement, qu'est-ce qui t'a amené à te spécialiser dans les céréales ?

  • Speaker #2

    Peu naturellement, tout simplement par proximité avec le monde agricole. La moisson ça a toujours été à un moment de l'année à ne pas manquer. on va dire au niveau familial, et au travers de ma formation qui m'a amené à faire un stage de fin d'études dans la logistique et le commerce des grains. Et depuis, je suis resté dans ce domaine qui me passionne.

  • Speaker #0

    Et pour nos auditeurs qui ne connaîtraient pas les métiers de collecte et de travail du grain, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu en quoi ça consiste de collecter, de travailler, d'aller mettre en marché des céréales ? Quels sont peut-être les points d'intention ? Comment tu l'expliquerais à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #2

    Dans un premier temps, collecter, ça consiste à réceptionner les productions de nos adhérents directement au moment des récoltes, ou un peu plus tard dans la campagne pour nos agriculteurs qui stockent, parce qu'il faut savoir qu'il y a des agriculteurs qui disposent de capacités de stockage sur leur propre exploitation. Pour ceux qui ne sont pas forcément familialisés avec le monde agricole, on a deux temps forts dans l'année, on a la moisson dite d'été, c'est-à-dire les récoltes qu'on fait sur les mois de juillet et le mois d'août, où on va récolter les cultures classiques, le blé, le colza ou encore les orges. On a la moisson dite d'automne, d'octobre à début décembre, que nous vivons actuellement. On est en pleine campagne de maïs et de tournesol, où on récolte ces deux cultures, principalement la coopérative. Après les avoir récoltées, notre métier est surtout d'assurer la conservation de ces récoltes dans nos silos tout au long de l'année, pour pouvoir les mettre en marché au fur et à mesure de l'évolution des cours et des besoins des clients. Ce sont des travaux qui sont réalisés au travers de notre union de commercialisation Ceremis. Ensuite, concernant le travail du grain, il faut savoir qu'en fonction des cultures et des qualités réceptionnées, il y a un travail du grain qui peut être nécessaire. Ça peut consister simplement par ventiler, nettoyer et désinsectiser le grain, ou à faire un travail un peu plus technique comme le calibrage des orges de brasserie, l'utilisation des tables dents symétriques pour essayer de trier le grain de blé en fonction de son poids spécifique, ou encore le séchage de la culture, comme nous le faisons aujourd'hui pour le maïs et le tournesol. Il faut savoir quand même que ces opérations sont nécessaires. pour s'assurer de la qualité des marchandises et qu'elles puissent répondre aux différents cas et des charges de nos clients. Et aujourd'hui, ce travail du grain, cette expertise, on s'appuie sur les outils qui sont présents dans nos silos, mais avant tout sur l'expérience et les compétences de nos chefs de silos qui ont un rôle très important à jouer dans la réussite de la valorisation des productions de nos adhérents.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, c'est des compétences et des expertises spécifiques de la part des équipes. Et donc, tu l'as dit en introduction, là on se trouve sur le site de la CEMAP, donc à Pont-Sainte-Maxence. On expédie un bateau de blé à Rouen, est-ce que tu peux nous emmener avec toi comme si on était ce grain de blé qui va être expédié du début à la fin, qu'on retrace un petit peu le chemin du grain de blé ?

  • Speaker #2

    Tout d'abord, le blé arrive en transfert par camion principalement à la CEMAP, soit d'un de nos silos de collecte qui n'est pas au bord de l'eau, ou soit d'un stockage direct d'un agriculteur qui stocke chez lui. Avant de vider dans la fosse qui alimentera une cellule du silo, il faut savoir que le camion passe sur le pont bascule où on prélève un échantillon avec une sonde, tout simplement pour prélever un échantillon de la marchandise. Avec cet échantillon, on évalue la qualité de la marchandise, on mesure le poids spécifique, la protéine, l'humidité et on contrôle la présence d'insectes ou de flares. Si la marchandise est conforme, le camion vide dans la fosse et la marchandise est envoyée dans une cellule. On peut aussi détecter parfois des petits problèmes mineurs. Si c'est acceptable, la marchandise peut être envoyée dans une cellule dite de travail pour être nettoyée ou désinsectisée. S'il y a un gros problème de qualité, par contre, la marchandise peut être refusée. Ensuite, en fonction des contrats qu'on a réalisés, en fonction des appels de marchandises de nos clients, notamment à Rouen pour le cas d'aujourd'hui, on affrète des péniches. Au chargement, la marchandise est reprise de la cellule, elle transite via la bascule de circuit et le portique de chargement peut arriver directement dans la cale du bateau. Il faut savoir que nous pouvons charger à une cadence de 500 tonneurs, ici à la CEMAP, ce qui nous permet d'affrêter des péniches de grande capacité, parfois de plus de 2000 tonnes, qui sont globalement plus compétitives en termes de coût d'affrêtement. Et il faut savoir que tout au long du chargement, la qualité... La qualité de la marchandise est contrôlée de nouveau afin de s'assurer que la qualité est conforme au contrat qu'on a vendu. Ensuite, la péniche met quand même quelques jours pour descendre à Rouen, il y a quelques jours de navigation. Une fois arrivée au port de Rouen, elle est déchargée, souvent à l'aide d'une rue, pour transiter dans un silo dit d'exportation. On recontrôle de nouveau la qualité, c'est-à-dire qu'il y a un agréage sur la marchandise qui est réalisé au même titre qu'on l'a fait à la CEMAP. Et ensuite, le blé, il est rechargé dans des bateaux destinés à l'exportation. Pour bien comprendre, il faut savoir que notre travail et celui de ces amis s'arrêtent aujourd'hui à vendre du blé rendu dans les silos du port de Rouen et que le métier de chargeur ou d'exportateur, il est celui des négociations internationaux qui sont aujourd'hui nos principaux clients en blé.

  • Speaker #0

    On comprend un peu mieux les rouages et le rôle de la coopérative. Une fois que nos adhérents agriculteurs, ils ont livré, en fait, il y a plein d'étapes qui suivent. Le chemin, il ne se termine pas dans nos silos. Du coup, pourquoi c'était important pour toi de nous faire venir sur un site comme l'ACMAP ? Et pourquoi on n'est pas allé sur un autre site aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, je voulais insister avec toi sur l'importance de la logistique et d'insister sur l'importance de posséder des capacités d'expédition importantes, comme la capacité de chargement bateau de l'ACMAP, pour continuer à répondre à... à nos besoins de sortie de marchandises, mais également répondre aux à-coups du marché, dans un contexte qui a évolué ces derniers temps, ces dernières années, et où nous sommes dans l'état actuel des choses, dépendant de l'activité du port de Rouen, ce qui influence aujourd'hui quand même fortement le rythme de sortie de ces rails.

  • Speaker #0

    Tu dis un contexte qui a évolué ces dernières années, qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #2

    Il faut comprendre que là seulement des agriculteurs, il a un petit peu évolué ces dernières campagnes, c'est-à-dire que du côté de notre collecte, on a eu ces dernières années... une forte augmentation des surfaces de maïs dans notre secteur. Auparavant, quand on faisait 100 000 tonnes de collecte en maïs, c'était exceptionnel. Et on voit que ces dernières années, notamment sur les 4 dernières campagnes, on a passé largement les 100 000 tonnes sur 3 années. Et on n'a pas fait uniquement que des grosses campagnes d'automne, il y a aussi conjointement une hausse globale de la collecte liée à des hausses de surface de céréales. Ce qui aujourd'hui nous a obligés, et ce qui nous oblige pardon, à expédier plus de volume sur la période de dégagement afin de faire de la place pour préparer cette collecte de maïs. Et d'un autre côté, on fait le constat que côté marché, la concurrence de la mer Noire a notamment pas mal perturbé l'activité de Rouen. C'est-à-dire que la concurrence russe a quand même joué sur les chargements et sur la compétitivité qu'on a sur la place d'exportation du blé français. Il faut savoir qu'à la suite de l'ouverture des importations au blé russe de certains pays d'Afrique du Nord, on a perdu le privilège de pouvoir exporter en première partie de campagne sans trop de difficultés, sans forcément être aligné sur les prix du blé russe. Et quand on conjugue ça à des petits problèmes de qualité comme cette année, ou à l'absence de certains autres grands pays importateurs, la situation peut être compliquée. au niveau de l'activité du port de Rouen. Aujourd'hui, le rythme d'exportation et d'approvisionnement du port de Rouen est beaucoup moins régulier. Il faut avoir la capacité de pouvoir expédier autant, voire plus de volume, mais sur des périodes beaucoup plus courtes. Voilà ce qui explique aujourd'hui notre volonté de nous tourner davantage vers les expéditions par voie fluviale, avec le renforcement et la modernisation de nos capacités de chargement de péniche. Et en plus, cela permettra également de mieux maîtriser nos flux et nos transferts par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui beaucoup en camion, ainsi que de maîtriser un peu plus la qualité sur nos expéditions et également de répondre aux objectifs RSE de notre coopérative.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, il y a beaucoup de volume qui arrive à la moisson d'été. Nous, on est obligé de dégager de la place pour la moisson des maïs qui arrive du coup. 3-4 mois après, à partir d'octobre. Sauf que cette année, avec la concurrence de la Russie... le blé à Rouen partait moins vite que prévu et du coup c'était plus difficile de vider les silos, en tout cas pour cette campagne. Tout à fait. Et donc Agora commercialise à peu près, j'ai arrondi les chiffres, mais 90% de ses blés à l'export par Rouen. On entend parfois qu'il faut diversifier ses débouchés pour limiter les risques, comme disent les agriculteurs parfois de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Et en même temps, notre outil, il a un peu été pensé historiquement pour expédier vers Rouen. Finalement, quelles sont un peu les contraintes et les avantages de vendre à l'export ? On peut entendre peut-être par abus de langage que ce n'est pas forcément un vrai débouché. Toi, en tant que responsable CRL, qu'est-ce que tu as envie de répondre à ce sujet-là ? Quelles réflexions tu voudrais apporter aux auditeurs sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Pour nous, pour la coopérative Agora... Expédier vers Rouen c'est surtout un avantage logistique. Vendre du blé rendu Rouen nous permet aujourd'hui d'expédier de grandes quantités rapidement et dès le début de la campagne pour répondre à notre problématique de surplus de collecte vis-à-vis de la capacité de stockage que possède la coopérative et comme on l'a dit pour préparer la campagne de maïs qu'on est en train de réaliser aujourd'hui. Il faut savoir également que notre proximité géographique et le fait de posséder un silo comme la CEMAP au bord de l'Oise, ça facilite fortement l'orientation de nos flux vers Rouen, car ils se font à des frais relativement très compétitifs. Au niveau des contraintes, cette année c'est plutôt le bon exemple. La récolte 2024 c'est plutôt le bon exemple. Aujourd'hui le blé français n'est pas compétitif. De ce fait, l'activité du port de Rouen est au ralenti, ce qui impacte fortement nos flux. Malgré la baisse de collecte cette année, on a quand même reculé de... On a une baisse de production de blé à la coopérative de l'ordre de 20% en moins. Ajoutez cela à la problématique de la qualité des PS des blés français cette année. Il faut savoir qu'il faut pouvoir livrer à Rouen du blé à 76 de PS, 11 de protéines, ce qui est supérieur à la qualité moyenne que nous avons collectée cette année.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas le

  • Speaker #2

    PS ? Le PS c'est le poids spécifique et la protéine c'est la teneur en protéines tout simplement de la graine. Quand on dit 11 c'est 11%. Et il faut savoir pour revenir que notre qualité, ce n'est pas la meilleure du marché et que nos concurrents de la mer Noire aujourd'hui, ils savent charger des blés bien meilleurs en qualité et notamment en protéines. Juste pour répondre à la question, quand on dit que l'export, ce n'est pas un vrai marché ou ce n'est pas un débouché qualitatif, j'ai tendance à dire qu'il faut faire attention, que c'est que la qualité, c'est quand même un critère à ne pas négliger sur l'export si on veut continuer à alimenter ce débouché et si on veut que nos blés français puissent se vendre. chez les principaux pays importateurs notamment d'Afrique du Nord. Notamment cette année, comme en Rouen on ne tire pas beaucoup et qu'on a quelques soucis de qualité, enfin du moins de qualité, c'est-à-dire qu'on a des PS un peu inférieures au marché standard, nos flux vont s'orienter davantage vers le marché intérieur, notamment un peu de meunerie qu'on fait tous les ans, un peu plus la midonnerie et un peu plus le marché des fabricants d'aliments du bétail belge et hollandais. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on expédie dans une année normale 90% de nos blés vers Rouen qu'on ne réfléchit pas à mieux travailler façon de parler ou à réorienter nos flux. Dans l'avenir, on a quand même la volonté de diversifier un peu plus nos débouchés en renforçant notre présence chez nos clients industriels, ou du moins chez certains clients industriels, pour répondre à la fois à cette problématique de sécurisation des flux logistiques, mais également pour valoriser les avancées agronomiques de nos agriculteurs, c'est relativement important. et le travail qui est réalisé par notre service agroécologie sur des sujets comme le carbone ou le travail du sol.

  • Speaker #0

    Oui, on parle beaucoup d'agriculture régénérative aussi, on en entend beaucoup parler. Depuis le début de notre entretien, on parle pas mal de Rouen, mais en fait on voit qu'on a quand même plein d'autres débouchés aussi plus près, il y en a sur notre territoire. Et donc on travaille aussi à la confiance avec les clients réciproques entre Agora et ses clients.

  • Speaker #2

    La confiance, on la gagne en étant un livreur régulier et de qualité et fiable.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as mentionné la collecte a été un peu plus difficile que la récolte 2023, en tout cas sur la moisson d'été. Tu as parlé de moins de 20% pour Agora. À l'échelle nationale, je crois que c'est moins 25% des rendements. Comment tu vois finalement la récolte 2024 par rapport à la récolte 2023 ?

  • Speaker #2

    Il est vrai que cette année, effectivement, on a eu une année en forte baisse de collecte à la moisson. Il faut savoir que le rendement moyen de la coopérative en blé, c'est 68 quintaux, ce qui est largement inférieur à nos 83-84 quintaux de moyenne historique pour notre coopérative. Ajouté à cela, une problématique qualité, comme on l'a dit tout à l'heure, sur le poids spécifique des blés, avec une moyenne à 74,7 de PS, inférieur aux 76 mini de PS que requiert le... le principal débouché, enfin du moins notre principal débouché qui est Kierwan. Cette année, c'est une année où il y a un réel enjeu sur le travail du grain. C'est l'année des chefs de silo, comme on dit, afin de remonter un peu la qualité des blés, réceptionner et homogénéiser surtout les lots, car la moisson a quand même été très hétérogène en termes de qualité. Et ce n'est pas que l'année des chefs de silo, parce qu'il y a un peu de travail de grain à faire sur le blé, mais aussi, ils vont être très sollicités cette année par la moisson en automne. On attend une récolte de maïs record. en raison du fait que nos agriculteurs, l'hiver dernier, n'ont pas réussi à semer tous les blés qu'ils voulaient. On a eu des conditions de semis assez compliquées. Et le maïs a été un petit peu la dernière cartouche qu'on pouvait faire un peu en fin de campagne pour essayer de semer quelque chose sur nos sols. Donc on a globalement une surface de maïs qui a augmenté de 30%. On attend une collecte de maïs à quasiment, supérieure à 130 000 tonnes cette année. Elle est plutôt bienvenue, cette campagne de maïs, du moins ce volume potentiel record. Ça permettra de gonfler un petit peu notre collecte 24, où l'atterrissage aujourd'hui sera peut-être raisonnablement en baisse par rapport à l'histoique de la coopérative, et supérieur à la récolte 2016, qui était la récolte catastrophique pour tout le monde. Cette récolte de maïs a réellement débuté le 7 octobre. On parlait de rendement en baisse en blé, les premiers échos de rendement en maïs sont quand même globalement plutôt bons. On attend quand même régulièrement des rendements à 100 quintaux au sec, ce qui est plutôt bienvenu. Notre moyenne historique est légèrement inférieure à 90 quintaux habituellement. Par contre, on a des humidités relativement élevées, on tourne autour des 36% d'humidité, ce qui ralentit fortement la cadence et le rendement de nos séchoirs. De toute manière, on y était préparé, on s'y attendait. On voyait que globalement, les maïs avaient 10-15 jours de retard. Et on y est préparé, les équipes elles sont mobilisées et organisées pour faire tourner les séchoirs et on a des gros séchoirs qui tournent déjà dès aujourd'hui en 3-8 pour permettre à nos adhérents de couper du maïs de bonne heure pour étaler un petit peu les travaux des champs qui ne sont pas faciles cette année avec les conditions météo. Il reste encore des pétraves à arracher, des pommes de terre, des blés à semer, du maïs à récolter. Donc on essaye de faire au mieux pour permettre aux adhérents d'avancer dans leurs travaux et de ne pas les amener à des périodes de récolte trop compliquées fin novembre, même si on sait. qu'à mon avis du maïs, on va en récolter jusqu'à Noël.

  • Speaker #0

    Oui, une sacrée organisation. Ça révèle que du coup, j'ai envie de dire, on rejoue un peu notre jeu chaque année. On ne sait jamais à l'avance ce qu'on va récolter, que ce soit en rendement, en qualité d'une année à l'autre. Les aléas climatiques, ils sont quand même pour pas mal. Donc la coopérative, elle prend des risques. Et puis en amont de la coopérative, les agriculteurs aussi. C'est toute une gestion de risque d'aléas climatiques une année sur l'autre. Et pas que climatique, j'ai envie de dire, il y a aussi tous les aspects économiques avec la volatilité des marchés qui est aussi de plus en plus accrue. La coopérative, ou peut-être les agriculteurs, quels outils eux, ils ont pour arriver à gérer ce risque ? Quels outils ils peuvent utiliser ?

  • Speaker #2

    Pour le sujet d'aujourd'hui, ou du moins pour la partie, on va parler d'outils pour commercialiser. Bon, à la coopérative... On n'a rien réinventé, on propose tous les outils classiques pour permettre aux agriculteurs de commercialiser leur production en autonomie ou en délégant toute ou partie de leur commercialisation à la coopérative. C'est-à-dire qu'on va du prix du jour du spot jusqu'au prix de campagne. Il faut savoir quand même qu'à la coopérative on a une petite particularité, enfin du moins si ça en est une, c'est-à-dire que nos adhérents sont globalement engagés à 75%. 75% ? en commercialisation en prix de campagne, c'est-à-dire qu'il délègue la vente à la coopérative. Pour l'agriculteur, concernant la gestion des risques, c'est plutôt un avantage de choisir cette stratégie, c'est-à-dire qu'il va nous déléguer une partie du risque qualité et une partie du risque de rendement qui peut être porté par la coopérative. Et surtout, l'agriculteur va s'assurer d'avoir un prix moyen cohérent et performant par rapport à la moyenne des cours de l'année. Il se retire surtout le stress de construire lui-même son prix moyen, c'est-à-dire de commercialiser en deux ou trois fois dans l'année, dans un contexte très volatile, ou du moins avec des variations de prix comme on a eu ces dernières campagnes, où le prix du blé peut aller du simple au double, façon de parler. Et pour la coopérative, avoir des adhérents qui nous font confiance et des adhérents qui s'engagent fortement en prix de campagne, c'est un réel avantage également. Ça nous permet aujourd'hui d'avoir la main sur le rythme de commercialisation. et de pouvoir sécuriser en amont les débouchés et de pouvoir lisser la logistique. On a évoqué quand même que c'était un sujet relativement important aujourd'hui dans notre métier, pour vidanger les silos dans les meilleures conditions d'organisation également.

  • Speaker #0

    Oui, donc d'avoir des engagements, toi ou en tout cas toi et les équipes, ça vous permet d'anticiper et du coup peut-être d'être plus performant sur l'année. Donc c'est un cercle vertueux qui se crée entre la performance de l'agriculteur et la COP. C'est intéressant. On arrive vers la fin de nos questions. J'aime bien demander un peu les conseils que pourrait donner notre invité à ceux qui nous écoutent. Donc là, votre invité. tu es assez jeune, mais tu commences à avoir quand même un peu d'expérience sur les céréales. Quels seraient les conseils de Thomas aujourd'hui pour un jeune qui s'intéresse aux filières céréalières ? Qu'est-ce que tu aurais dit au Thomas dès le début ?

  • Speaker #2

    Ce que je lui aurais dit, c'est surtout de ne pas hésiter, de ne pas être trop témide, de ne pas hésiter à venir nous voir. Il faut savoir qu'à tous les niveaux de la filière céréalière, il y a beaucoup de métiers variés, mais qui sont, je pense, méconnus. ou du moins que nos différentes formations ne préparent pas. Il y a beaucoup de choses qui s'apprennent sur le tas, à tous les niveaux et à tous les métiers dans la filière céréalière. Donc la porte d'entrée, ça peut être un poste de saisonnier à la moisson, pour toucher un peu du doigt la moisson, la récolte, même pour des gens qui ne sont pas forcément du milieu agricole, c'est quand même un bon moyen de comprendre comment ça se passe. Puis de venir faire un stage dans nos équipes, que ce soit au service céréal, que ce soit dans les équipes de technico-commerciaux, un stage ou un contrat d'apprentissage. et qui débouchera peut-être à la fin à un CDD, à un CDI. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a quand même, comment dire, dans nos métiers, on recrue quand même assez facilement, assez régulièrement. Et c'est un métier, voilà, on a des organisations qui sont en mouvement. Et voilà, Fabien, au sein de notre service, en est un bon exemple. Il est d'abord arrivé en stage, ensuite il a été en intérim, ensuite il a été en CDD, il a été en CDI aujourd'hui, en passant par le contrat d'apprentissage.

  • Speaker #0

    Oui, Fabien, il est coordinateur logistique. Et puis il n'est même pas du tout issu du milieu agricole, donc il a découvert sur le tas. Mais vous pourrez entendre son témoignage lors de notre prochain podcast. Ce sera l'un des invités au micro de Demain de Bot. Si on prend un peu de perspective au niveau des producteurs céréaliers, selon toi, quelles sont les clés de la réussite ? ou les challenges et les défis des prochaines années pour les producteurs céréaliers ?

  • Speaker #2

    Le défi de demain, il est de continuer à produire en quantité et en qualité, notamment face à tous les changements ou dérèglements climatiques qui compliquent un petit peu le métier, mais également par rapport à les enjeux de réduction d'empreintes carbone et de réduction d'utilisation des insecticides et des pesticides qui aujourd'hui font qu'on a un peu moins d'armes pour continuer à produire des blés et des blés de qualité.

  • Speaker #0

    Donc la règle, ça va être de pouvoir être résilient pour produire, mais avec moins de quoi. Et puis avec tous les aléas qu'on connaît. Dans mon dernier podcast, on avait invité Mathieu Sainte-Beuve, un agriculteur. Et donc j'ai demandé de poser une question au prochain invité. On salue Mathieu s'il nous écoute. Et donc la question... Elle était peut-être dirigée vers un agriculteur à la base, mais comme toi tu es au contact de plusieurs exploitations au quotidien, tu as peut-être une vision d'ensemble, donc c'est intéressant d'avoir ton point de vue. La question de Mathieu, c'était comment tu vois les exploitations agricoles dans 10 ans, et comment tu vois peut-être à 10-15 ans l'agriculture de l'Oise et du Val d'Oise ?

  • Speaker #2

    Pas simple comme question. Bon, j'imagine... La boule de cristal. Non, J'imagine qu'on continuera quand même d'ici dix ans à produire des céréales, notamment du blé. Par contre, il y aura très certainement l'émergence de nouvelles cultures auxquelles il faudra s'adapter. On l'a vu quand même ces dernières années avec la culture du tournesol, qui ne représentait pas grand-chose il y a dix ans. C'est une culture qui, en termes de surface, s'approche de la surface des pois protégénés au sein de la coopérative. Après, vous allez me dire que les pois protégénés sont plutôt baissés. C'est pour vous dire l'ordre de grandeur de cette culture. Il y aura certainement d'autres cultures qu'il faudra s'adapter. J'imagine aussi qu'on aura certainement affaire à des exploitations un peu plus diversifiées, ou du moins où le centre de revenu de ces exploitations, ce ne sera peut-être pas que le céréal et le lévage. Il y aura certainement un peu plus d'exploitations qui produiront de l'énergie ou d'autres productions ou d'autres métiers que je n'imagine pas encore aujourd'hui. Et on devra certainement travailler. avec davantage de gestionnaires d'exploitation, enfin du moins je les appelle comme ça, qui auront la gestion déléguée de plusieurs fermes, qui auront la gestion déléguée d'une grande surface et qui auront certainement des attentes différentes en termes de commercialisation de céréales, d'achat de produits phytosanitaires, de gestion du risque de leur exploitation, qu'on peut le faire encore aujourd'hui avec certains de nos agriculteurs.

  • Speaker #0

    Donc de diversification. à tous les niveaux, que ce soit humaine ou d'assolement.

  • Speaker #1

    Et toi, si tu avais une question à poser à notre prochain invité du podcast ?

  • Speaker #2

    La question, je vais la poser plutôt orientée vers les jeunes agriculteurs. Et puis concernant un peu ma partie, si on peut récupérer un peu d'infos ou avoir une question un peu utile pour nos métiers, c'est aujourd'hui, ces jeunes agriculteurs qui seront les agriculteurs de demain, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    quelles sont leurs attentes concernant la commercialisation des céréales ? ou du moins qu'est-ce qu'ils attendent de la coopérative sur le sujet de la commercialisation des céréales.

  • Speaker #1

    Pour finir notre entretien, j'aime conclure par une question un peu plus décalée, un peu type portrait chinois. Et donc peut-être pour rester dans le thème de nos échanges, aujourd'hui si tu étais un moyen de transport ou un moyen de transporter, lequel serais-tu ? Et puis nous expliquer un peu pourquoi, quel message tu veux passer à travers ça ?

  • Speaker #2

    Pas simple encore comme question. Pour rester un peu dans le thème, je vais dire la péniche,

  • Speaker #3

    tout simplement parce que,

  • Speaker #2

    voilà, aujourd'hui,

  • Speaker #3

    le flux logistique et la stratégie de la coopérative, si on peut appeler que c'est une stratégie, on va prochainement essayer de massifier et monter un peu plus en puissance sur le transport fluvial, c'est-à-dire inverser un peu notre tendance.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #3

    on fait 40% d'expédition par bateau et 60% d'expédition par camion. La logistique camion n'est pas toujours simple, on ne maîtrise pas forcément toujours mieux nos qualités. C'est parfois difficile, quand il y a beaucoup de demandes sur le marché du camion, de trouver les moyens qu'on a besoin. Donc l'objectif est un peu d'agresser la tendance, c'est-à-dire de faire 40% d'expédition camion et 60% d'expédition bateau demain. et voilà, toujours dans le thème d'essayer de répondre aux enjeux de RSE et de décarbonation de nos flux.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup Thomas pour les informations que tu nous as partagées. Est-ce que tu as un dernier message à faire passer ?

  • Speaker #2

    N'hésitez pas à écouter les podcasts et puis à bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, chers auditeurs, nous arrivons à la fin de cet épisode de Demain de Bot. Merci à Thomas pour son éclairage précieux sur les coulisses de la filière céréalière et la logistique. Un secteur qui, comme vous l'avez entendu, est en perpétuelle adaptation face aux défis de l'exportation, de la qualité des récoltes et des évolutions du marché. A travers cet entretien, nous avons essayé en toute humilité de vous apporter une meilleure compréhension des enjeux et de l'importance de la logistique dans la valorisation de nos productions. Nous espérons avoir éveillé votre curiosité et peut-être même suscité de nouvelles réflexions sur l'avenir de notre filière. Au décembre. nous vous préparons un épisode un peu spécial. Chaque premier lundi du mois, un nouvel épisode de Demain de Botte vous est proposé. Pour le prochain, vous aurez l'occasion d'écouter les échanges passionnants de nos tables rondes lors de l'Assemblée Générale Agora 2023. Ce moment fort sera dédié à l'attractivité des métiers agricoles et à la manière d'attirer les nouvelles générations. Un sujet rapidement évoqué par Thomas aujourd'hui que vous pourrez creuser plus en profondeur très bientôt. Et si vous pensez que cette conversation mérite d'être écoutée, n'hésitez pas à la partager autour de vous et à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. A bientôt !

Chapters

  • Générique

    00:00

  • Introduction Amaury

    00:30

  • Filière céréalière avec Thomas

    02:59

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