- Speaker #0
Bienvenue sur Design Café,
- Speaker #1
le podcast à la croisée des arts avec David Chervé-Brenac. Salut mes petits poulets, bienvenue dans ce tout nouvel épisode de Design Café, le premier de la saison 3 et je suis absolument ravi pour autant de raisons qu'il y a de saison de vous retrouver, c'est-à-dire 3. La première étant que vous m'avez manqué, c'est indéniable. La deuxième est que oui, vous avez bien entendu, nous attaquons déjà la saison 3 du podcast Design Café et ça, c'est un pur bonheur que je vous dois absolument. Alors, merci. Et plus particulièrement aujourd'hui, je suis content parce que j'ai le plaisir de partager avec vous un moment d'échange et de discussion que j'ai eu avec Mélanie Voisin, architecte d'intérieur et plus largement designer chez Ausha, une agence qu'elle a cofondée en 2016 à deux en métropole et depuis deux ans domiciliée ici, chez nous, à La Réunion. Elle et son agence. Mélanie évoque son parcours là-bas, puis ici, sa façon de travailler, ses projets, sa relation avec les clients et les entreprises auxquelles elle fait. régulièrement appellent. On parlera d'aménagement, bien sûr, mais aussi de design produit, son autre activité, parce que oui, Mélanie ne transforme pas uniquement vos intérieurs, elle crée aussi des meubles et des accessoires de déco. Bref, elle se livre sur son métier avec lucidité, confiance, mais aussi et surtout avec passion. Passion qu'elle utilise aussi pour parler de son île. Cette entrevue est en deux parties, alors je vous invite à les écouter dans l'ordre, ce qui est mieux. Si vous aimez cette émission qui parle de design et de la réunion, alors n'hésitez pas à vous abonner pour ne rater aucun nouvel épisode. Et puis évidemment, mettez des étoiles et des commentaires sur Apple Podcast ou Spotify parce que je le dis à chaque fois, mais ça m'aide vraiment à me faire connaître. C'est très utile et ça me fait surtout toujours hyper plaisir. C'est donc parti pour la première partie de l'épisode consacré à Mélanie Voisin de Ausha. Bonjour Mélanie, bienvenue à toi et puis merci d'avoir accepté mon invitation. Comment vas-tu ?
- Speaker #0
Bonjour David, merci à toi. Eh bien écoute, ça va très bien avec ce temps magnifique.
- Speaker #1
Oui, quel temps il fait chez toi ? Là, il pleut. Il pleut chez moi aussi. Tu es où, toi ? Tu es dans quel coin de l'île ?
- Speaker #0
Alors, moi, je suis à la montagne. Donc, j'ai un peu de fraîcheur pendant l'été, c'est pas mal. Je suis dans les nuages, clairement.
- Speaker #1
Oui, c'est ce que j'allais dire. Peut-être un peu de brume aujourd'hui. C'est ça, exactement. OK. Moi, je suis toujours à la possession, dans les bas. Alors, pas de brume. Il pleut, c'est couvert, mais il fait déjà très, très chaud.
- Speaker #0
Oui, pareil, pareil.
- Speaker #1
Alors Mélanie, plutôt que de commencer par la sempiternelle autoprésentation qu'on retrouve souvent, et comme on sait que tu es là en ta qualité, notamment d'architecte d'intérieur, mais pas que, parce qu'on va aborder aussi une autre facette professionnelle qui te tient à cœur, mais pour l'instant on va commencer par l'architecture d'intérieur. Est-ce que tu pourrais me donner, ça m'intéresse, et je pense que ça intéresse aussi les gens qui nous écoutent, la définition de ton travail ? que tu exerces depuis quelques années maintenant. Donc, tu as peut-être une vision, j'imagine, personnelle de ton métier. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?
- Speaker #0
Oui. Alors, en fait, je pense que c'est, si on y réfléchit un tout petit peu, c'est vraiment l'art d'adapter un espace, un lieu qui a déjà une vie, qui a déjà eu un passé, qui a déjà eu des habitants, à ces nouveaux habitants. Parce que souvent, quand les gens, ils consultent… En général, c'est quand ils achètent une maison, quand ils s'installent dans un commerce ou dans des bureaux. Donc souvent, ils sont nouveaux dans ces lieux. Et voilà, l'idée, c'est que moi, j'arrive là pour les aider à ce que le lieu leur corresponde à eux et pas aux anciens. Donc voilà, c'est un peu ça. C'est un peu la grande idée de ce que je fais. Après, il y a la technique qui est moins artistique, on va dire. Mais en gros, vraiment la définition large de mon travail, c'est ça. C'est rendre le lieu adapté à ses occupants.
- Speaker #1
Ok. Donc l'objectif de ton travail, si je comprends bien ce que tu dis, enfin un des objectifs de ton travail, le but en tout cas, c'est de permettre aux nouveaux occupants une appropriation d'un lieu qu'ils viennent d'acquérir. pour qu'il leur ressemble et pour qu'ils se sentent bien à l'intérieur.
- Speaker #0
C'est ça, qu'il leur ressemble, mais qu'aussi ils soient adaptés aux nouveaux usages, aux nouveaux modes de vie, ces nouvelles personnes, ces nouvelles maisons, enfin ces maisons qui sont anciennes plutôt, et ou dans ces lieux anciens, c'est pas forcément des maisons. Donc oui, il faut s'adapter à... C'est surtout une question de connaître bien les usages et ces usagers pour pouvoir adapter l'espace à tout ça.
- Speaker #1
Oui, c'est ce que j'allais dire, ça nécessite quand même que tu aies une... que tu aies une connaissance de tes clients qui soit quand même relativement fine, et en tout cas, qu'il y ait eu un dialogue qui se soit instauré pour que tu puisses comprendre leurs demandes, leurs attentes, et bien les traduire après, d'abord en virtuel, et puis très vite après en réel et en fonctionnel.
- Speaker #0
C'est ce que je dis souvent, c'est qu'on rentre dans l'intimité des gens, surtout quand on fait des habitations, que ce soit des appartements ou des maisons. Et moi, j'ai pour exemple souvent de dire un matin, je me suis pointée chez mon... client, il m'a accueillie en peignoir avec son café à la main. Parce que voilà, on rentre chez les gens et en fait, je pense qu'ils ont aussi besoin de nous montrer comment ils vivent, leur manière de vivre, leur manière de faire, pour qu'on puisse répondre à leurs besoins le mieux possible. Oui, pendant un petit temps, on fait presque partie de la famille.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce qu'il t'est déjà arrivé d'avoir des clients qui étaient dans leur logement depuis longtemps, donc pas forcément besoin d'une nouvelle appropriation, d'une appropriation tout court, mais qui en avaient marre et qui avaient tout simplement envie de changement, d'un même lieu, mais différent ?
- Speaker #0
Ça m'est rarement arrivé, mais je crois que ça a dû arriver deux fois peut-être. Mais souvent, ils sont là, ils étaient dans les lieux depuis un an ou deux, pas plus en fait. Ils se sont laissés une année ou deux pour vivre dans la maison et voir quels étaient les points noirs, les points faibles, la luminosité, le soleil, la chaleur. Mais en général, moi, quand j'arrive, les gens, ils sont là depuis très peu de temps ou depuis un an ou deux. Ce n'est pas vraiment le cas comme ça.
- Speaker #1
Ok. Oui, un an ou deux, ce qui est peu sur l'échelle de temps dans laquelle on est censé rester dans une habitation. Alors, je sais que tu es revenue à La Réunion, si je ne me trompe pas, en 2023.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Ce qui veut dire que tu en es partie à un certain moment dans ta vie. Alors, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu as sauté la mer et pourquoi tu as fait ça ? pourquoi à une époque et pourquoi tu y es finalement revenue à La Réunion il y a deux ans ou presque, un petit peu ton parcours.
- Speaker #0
Eh bien, écoute, en fait, je suis partie de La Réunion dans mes études. J'étais encore au lycée. J'ai quitté l'île pour des raisons familiales, personnelles, avec grand regret. Et en même temps, de toute façon, en tant qu'étudiante, il fallait qu'à un moment donné, je parte. puisque les études d'architecture d'intérieur n'existaient pas à l'époque sur la Réunion. Aujourd'hui, je crois que c'est le cas, mais à l'époque, ça ne l'était pas. Et donc, j'y suis allée, notamment pour faire mes études. Et je suis revenue parce que j'avais besoin de retrouver ce lieu auquel j'avais été un peu arrachée à l'époque. Et donc, voilà, c'était vraiment une envie depuis mon départ. J'avais envie un peu de revenir sur la Réunion. C'est chose faite et j'en suis très contente.
- Speaker #1
D'accord. Donc, c'était essentiellement rendu nécessaire par les études dont tu avais besoin pour préparer ton métier. C'est ça. Et est-ce que tu as… Alors, tu as fait quoi comme études ? Quelle école ? Quelle formation ? Quel est ton parcours ?
- Speaker #0
Alors, j'ai commencé à Bordeaux par une mise à niveau en arts appliqués. Première étape. première année. Ensuite, j'ai fait un BTS design d'espace à Bordeaux, qui dure deux ans. Et ensuite, ça ne suffisait pas pour le niveau que j'avais besoin d'atteindre. Et donc, je suis allée à Paris, à l'Académie Charpentier, pour faire trois années supplémentaires qui me permettaient d'avoir un Bac plus 5 et d'obtenir le diplôme d'architecte d'intérieur et designer.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que déjà à ce moment-là, pendant ta formation, tu avais l'objectif, de toute façon, quoi qu'il arrive, de revenir à La Réunion pour y exercer ? Ou à ce moment-là, ce n'était encore pas certain ? Est-ce qu'une carrière métropolitaine était envisageable ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Quand j'ai terminé mes études en 2015, j'ai tout de suite voulu travailler. Je suis allée sur Paris et du coup, après Paris, je suis retournée sur Bordeaux pour m'installer, essayer de trouver du travail. Et en fait, j'avais déjà un statut d'auto-entrepreneur depuis un an avant mon diplôme et je travaillais dans des agences parisiennes pendant ma dernière année d'études. Et je voyais que certaines personnes me proposaient des projets en tant qu'indépendante. Donc, en revenant sur Bordeaux, je me suis dit, bon, c'était difficile de trouver un poste en CDD ou en CDI parce que dans ce domaine, il ne faut pas se cacher, c'est compliqué à trouver un poste. Et bien, j'ai vu l'opportunité, donc j'ai proposé à Alexandre avec qui je travaillais en binôme à l'école à l'époque. Comme lui, il était du Pays Basque, Bordeaux, ce n'est pas très loin. Je lui ai dit, allez, vas-y, viens, on se lance. J'ai l'impression qu'il y a... Il y a des clients qui cherchent à me contacter, donc pourquoi pas se lancer. Donc oui, l'idée de départ, c'était de travailler sur la métropole tout en ayant en tête la réunion. Ça, c'est sûr, ça a toujours été présent. Mais revenir sur la réunion, c'est techniquement, enfin financièrement et tout ça, il faut quand même pouvoir l'assumer. Et puis, j'avais une vie. qui commençait aussi. Donc, il fallait que tout le monde soit d'accord. Ça ne pouvait pas se faire tout de suite, tout de suite. Donc, voilà, j'ai commencé ma carrière sur Bordeaux.
- Speaker #1
OK. Donc, c'était finalement aussi compliqué, mais pour des raisons différentes, d'en partir que d'y revenir.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est ça. Et puis, il fallait… Enfin, voilà, j'avais quand même installé une vie sur Bordeaux. J'avais tout un tas de choses. Donc, j'ai quand même de la famille là-bas. Et puis après, la vie s'est installée aussi. Mais à un moment donné, ça a été trop. Il a fallu partir. On a retiré le pansement rapidement et on est partis.
- Speaker #1
Oui, exact. Comme ça arrive à plein de personnes et on le comprend tout à fait. Alors là, maintenant, ça va faire bientôt deux ans. Oui. Pas de regrets, j'imagine.
- Speaker #0
Pas de regrets.
- Speaker #1
Alors, les auditeurs ne le voient pas, mais ça se voit sur ton visage. Oui, oui, ça fait plaisir. Oui, parce que tu as dû, bon, on y reviendra, mais j'imagine qu'il y a dû avoir aussi, il y a la vie personnelle, et puis il a fallu aussi amener dans tes bagages et transférer ta vie professionnelle, du coup. Ausha, on en reparlera, existait en métropole et existe aujourd'hui à La Réunion. Et bon, on reparlera de ce transfert aussi. Mais bon, c'est bien qu'on aborde ce sujet parce qu'en termes de gestion d'entreprise, donc on en a déjà un petit peu parlé, tu es comme beaucoup de professionnels de notre secteur. Tu l'as dit, en plus, c'est difficile de trouver des postes de salariés. Il n'y en a pas beaucoup. Puis ceux qui les ont, s'ils y sont bien, ils les gardent farouchement. Donc, dans notre secteur, on est souvent, et comme toi, tu es à la fois artiste, créatrice, conceptrice et par la force des choses, chef d'entreprise. J'imagine encore aujourd'hui. C'est une double casquette qui est souvent obligatoire. Quel retour tu peux nous faire, aux auditeurs et à moi, sur cette bivalence ? Parce que souvent, je pose la question aux professionnels et j'ai à chaque fois des réponses différentes. Quelle est la tienne ?
- Speaker #0
Alors, écoute, effectivement, ça fait beaucoup de choses à gérer. Parce que… Disons qu'en tant que chef d'entreprise, on gère tout. C'est-à-dire que quand on est à l'école, on nous apprend à concevoir, on nous apprend l'art, on nous apprend des belles choses. On nous apprend tout ce qui nous passionne et tout ce qu'on aime. Et puis après, on rentre dans le vif du sujet. Et quand on devient un chef d'entreprise, on tombe sur pas mal de difficultés. La compta notamment, l'administratif. Voilà, tout un tas de choses qu'on n'a jamais apprises. Et il faut apprendre un peu sur le tas. Et donc, en fait, il y a une grande part de tous ces sujets qu'on ne connaissait pas en tant qu'étudiante. Parce qu'en fait, moi, finalement, je n'ai jamais été salariée. J'ai toujours travaillé en tant qu'indépendante et je n'ai jamais eu ce confort, entre guillemets, d'être salariée d'une entreprise et d'avoir dans la tête qu'à travailler sur les projets et qu'à dessiner, qu'à créer. Enfin, voilà, j'ai toujours eu cette... cette ambivalence exactement de dire voilà il faut que je crée il faut que je j'ai le côté relationnel avec mes clients et en plus de ça il faut que je gère l'entreprise l'administratif la compta etc Donc, ça fait beaucoup de choses à gérer. Mais en même temps, avec mon caractère, je n'aurais pas pu faire autrement que quoi. Donc, j'aime bien gérer. J'aime bien être un peu chef de ce qui se passe. Donc, ça me va.
- Speaker #1
Ok. Et c'est un équilibre. Alors là, maintenant, tu as évidemment plusieurs années d'expérience dans ton domaine et avec ton entreprise. Aujourd'hui, tu dirais que tu as atteint une maîtrise de cet équilibre, justement, que ça demande. entre la partie créative qui est l'essence même de ton travail et ce pourquoi tu as choisi de faire ce métier. Et puis, ces choses qu'on ne peut pas éviter et qui sont nécessaires quand on est chef d'entreprise, c'est quoi ? C'est 50-50 ? Ça représente quoi aujourd'hui ?
- Speaker #0
Je n'en sais rien vraiment si c'est 50-50, mais disons que quand on est chef d'entreprise comme ça, en fait, finalement, toute la partie création de projet, elle est tout le temps dans notre tête et c'est H24. Ça ne s'arrête jamais. Donc, en fait, on pense tout le temps à… projets qui sont en cours, aux chantiers qui sont en cours, ça ne s'arrête pas. Après, la partie administrative, on se cale des moments dans le planning en disant aujourd'hui, je me débarrasse de ma compta. C'est un peu en mode, je me débarrasse de ça, ça sera fait.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Et après, j'aurais le temps pour faire autre chose. Voilà, c'est ça. Je ne sais pas si c'est vraiment 50-50, mais après, heureusement, j'ai quand même un comptable qui fait son travail. Donc, ça me permet d'être sereine aussi là-dessus. Et puis finalement, une fois que... il y a des logiciels pour gérer des entreprises une fois que tu es rentré dans les logiciels les chiffres, tout ça les facturations, maintenant c'est facile à l'époque au début quand je commençais je les faisais même à la main sur un calepin tu sais, truc officiel là pour faire des factures à la main enfin ça c'était n'importe quoi, ça prenait beaucoup trop de temps et puis en plus je ne savais pas faire une facture donc c'était n'importe quoi et non mais aujourd'hui tout est informatisé en trois clics et donc on prend le devis, on fait clic-clic, là, on a terminé ça, en fait. Donc ça, voilà, ça prend vachement moins de temps qu'au début, c'est sûr. Ok. Mais l'équilibre, je ne sais pas. Il y a des moments où ça me stresse plus, d'autres moins. Moi, ce que je pense le plus difficile à gérer, finalement, c'est la relation qu'on a avec nos clients parce que ça, vraiment, il faut une intelligence relationnelle qui est émotionnelle. Parce qu'en fait, les gens, ils viennent nous voir pour qu'on les aide. il faut être disponible tout le temps. Et il y a des jours où on est moins disponible, alors il ne faut pas le montrer. Parce que sinon, il y a une perte de confiance. C'est très relationnel et ça, je pense que c'est plus difficile à gérer.
- Speaker #1
Ça me fait penser à… Enfin, j'ai une réaction, on va le dire comme ça, ça va être plus facile. Est-ce que finalement, tu regrettes que, alors ce n'est pas que dans la formation que toi tu as choisi de suivre, parce que tu n'es pas la seule à me dire ça, et je crois que toutes les formations dans ce domaine se ressemblent, est-ce que tu regrettes qu'il n'y ait pas une partie justement, gestion d'entreprise, un espèce de socle et de tronc commun, dans les formations d'architectes d'intérieur justement ? Au moins ne serait-ce qu'un pied à l'étrier, ou est-ce que tu penses que ce n'est pas indispensable ?
- Speaker #0
Alors on en a, on a eu quelques cours sur les formes juridiques d'entreprise qu'on peut avoir pour notre métier, on a eu quelques ébauches. En vrai, à cet âge-là, à ce moment-là, je crois que la plupart des étudiants s'en foutent un peu. Ils sont dans une école d'archi vraiment pour apprendre à créer et à concevoir, à faire des choses qui ont du sens, à comprendre l'architecture. à comprendre le design. Ils ne sont pas là pour savoir s'ils vont faire une SARL ou deux ARL ou une SAS ou quelque chose comme ça. Même si on a quelques approches là-dessus, on a eu quelques cours là-dessus. En vrai, moi, à l'époque, je les ai suivis les cours, mais je n'ai rien retenu parce que je ne savais pas, en fait, si j'allais m'installer toute seule, si j'allais être salariée ou pas. Et puis, je ne sais pas. Je trouve qu'on est un peu jeunes pour faire ça. Mais après, c'est vrai qu'une fois que... Je pense que pour faire ça en tant que chef d'entreprise, il faut avoir le caractère, il faut avoir la personnalité qui convient à ce type d'exercice du métier. Parce qu'il faut bien lâcher, parfois on est découragé, parfois on a peur, etc. Il faut vraiment avoir cet esprit de combattant pour avancer correctement. Et je pense que du coup, quand on démarre, on apprend sur le tas, on fait confiance aux gens qui nous entourent. Il faut très bien s'entourer, les comptables, les juristes si besoin. Il faut bien s'entourer. comment dire, discuter avec d'autres personnes qui se sont déjà installées. Ça, ça m'a beaucoup aidée. Moi, j'ai rencontré des architectes et des architectes d'intérieur qui m'ont donné pas mal de conseils, avec qui j'ai vu comment ça se passait et je me suis un peu vue dans les années à venir. Eux, ils avaient déjà 10 ans d'expérience et du coup, je me suis dit, bon, ben voilà, a priori, ce sera à peu près comme ça et ça m'a un peu calée sur la ligne à suivre, quoi. Donc, moi, je pense que non, c'est... pas indispensable dans les écoles d'apprendre vraiment de manière importante ces sujets-là. C'est bien de les aborder, mais je pense que le plus important, c'est d'aborder les sujets administratifs et techniques des projets, plus que le sujet administratif de l'entreprise en elle-même, parce que ça, finalement, on peut se faire aider facilement. Mais une fois qu'on est architecte d'intérieur designer et qu'on a un premier projet, moi, le manque que j'ai vu par rapport à mon école, c'est ce côté technique. de chantier et administratif de chantier où j'ai appris vraiment sur le tas et ça peut être un petit peu difficile j'en ai vu certains qui ont abandonné parce que justement la partie administrative de chantier était complexe et légalement on a quand même une responsabilité qui est importante sur un chantier et du coup si on ne la prend pas en compte et si on prépare pas bien les choses pour que nos clients soient confortables et que s'il y a un problème, tout soit calé, au premier chantier, on peut arrêter le métier. Ça, par contre, je pense que c'est important de le voir en cours. Toute la documentation à prévoir pour encadrer légalement le chantier. Ça, c'est plus important.
- Speaker #1
C'est vrai que tu fais bien de le souligner. C'est vrai que surtout les premières fois, c'est vertigineux. C'est passionnant. mais c'est vertigineux et là on se dit ah ouais quand même je crée mais derrière la création il y a aussi un cadre très important qu'il faut respecter parce que c'est pas chez nous parce que c'est pas notre argent puis parce qu'il y a aussi des notions de sécurité de réglementation de législation à respecter et elles sont intrinsèques à notre métier alors si tu le veux bien j'aimerais qu'on parle un petit peu un petit peu de plus précisément de Ausha. Oui. Donc aujourd'hui, ta société Ausha, quel est son statut ? C'est toujours une auto-entreprise ?
- Speaker #0
Non, non, non. Alors, on est en SRL depuis le début, depuis 2016. On a créé l'agence en janvier 2016. On est en SRL, on est associés tous les deux. Et voilà, jusqu'en 2024. Voilà, parce que cette année, du coup, je serai seule à partir de 2025 sur Ausha. Donc oui, SARL qui va probablement passer dans les prochains mois en UURL.
- Speaker #1
Eh oui, par définition. Alors, c'est la personne avec qui tu travaillais jusqu'à présent et donc avec qui tu ne vas plus travailler à partir de 2025, c'est la personne dont tu nous parlais tout à l'heure pendant ta formation, c'est Alexandre.
- Speaker #0
C'est ça,
- Speaker #1
exact. Voilà, avec qui vous avez créé finalement Ausha. Oui, tout à fait. Ausha, ça veut dire quoi ?
- Speaker #0
Justement, Ausha, c'est la combinaison de nos deux noms de famille. Donc, H-I, c'est les deux premières lettres du nom d'Alexandre, Iriat, V-O, les deux premières lettres du nom voisin, et A comme architecture.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Globalement, c'est voué à changer de nom. Il y a une séparation, je pense qu'il y aura un nom différent. Je ne sais pas, je n'ai pas encore pris officiellement la décision.
- Speaker #1
Oui, parce qu'il faut dire aux auditeurs qu'on est dedans, enfin tu es dedans là, tu es dans la phase où tu passes de 2 à 1. C'est ça, en plein dedans. Pour l'instant en tout cas. Alors, ta société, rapidement, mais pour que les clients et les auditeurs qui peuvent être des potentiels clients, pourquoi pas, puissent bien comprendre. Quel type de service Ausha propose aujourd'hui ? Est-ce qu'aujourd'hui, on est toujours exclusivement à La Réunion ou il y a encore un petit orteil en métropole déjà pour commencer ?
- Speaker #0
Alors non, on est exclusivement à La Réunion depuis 2024. Parce qu'en 2023, moi j'étais sur La Réunion, Alexandre a fait une bonne partie de l'année en métropole. Donc, on termine nos chantiers sur la métropole jusqu'à la fin 2023. Et depuis 2024, c'est exclusivement Réunion. Et ça restera, en tout cas pour les projets d'architecture d'intérieur sur la Réunion. Donc, en termes de services qu'on propose, on est spécialisé dans la rénovation. Voilà, donc en fait, on... Disons qu'on apporte une nouvelle conception des lieux en fonction des besoins de ces occupants, comme je disais tout à l'heure. C'est de la rénovation d'intérieur qui va de la cuisine, par exemple, à vraiment une grosse démolition totale. Ça peut être de la structure également, des réfections de façade. Ça peut aller à... un peu plus loin dans la technique, on va dire, comme ça peut être simplement de l'aménagement de mobilier. Et donc, on fait la conception. Enfin, je fais, du coup. Je m'habitue à dire « je » . Je fais la conception et le suivi de chantier avec tout ce que ça implique, donc les visites de chantier, les conseils sur les entreprises à choisir, le cadre juridique, le suivi financier, jusqu'à la livraison. du chantier.
- Speaker #1
D'accord. Et ça, que le client soit individuel, personnel, comme une famille, par exemple, tout comme une entreprise ?
- Speaker #0
Tout à fait. Ça peut être les deux. Sachant que il y a tout le volet aussi administratif, mairie, souvent, qui arrive sur le tapis. Donc, on a des déclarations préalables. On a parfois des permis de construire. Alors, quand c'est le cas, je précise, je ne suis pas architecte du comédie-tannique des PLG. Je ne suis pas habilitée seule à déposer des permis de construire. Donc, quand c'est le cas, et ça arrive assez souvent finalement, je m'associe avec un architecte pour que le projet puisse avoir lieu et que ce soit dans un cadre légal qui soit ok.
- Speaker #1
Ok, d'accord. Oui, c'est un partenariat qui est rendu nécessaire par la réglementation.
- Speaker #0
Voilà, exactement.
- Speaker #1
Et par les attributions aussi. Et...
- Speaker #0
Voilà, exactement. Et puis, de toute façon, moi, je ne peux pas le faire seul en vrai, parce que de toute façon, je n'ai pas les compétences. Enfin, maintenant, avec l'expérience, après l'avoir fait plusieurs fois avec les archis avec qui je travaille habituellement, oui, je sais déposer un permis. Voilà. Techniquement, je pense qu'il y a pas mal de choses que j'arrive à savoir aujourd'hui, mais chaque projet est tellement différent. De toute façon, j'ai toujours besoin que les archis soient là pour me dire qu'est-ce qu'il faut vraiment. faire, comment il faut le réaliser, etc. Moi, je suis architecte d'intérêt, donc je m'occupe de l'intérieur. Je connais mon travail sur ce qui se passe à l'intérieur. Alors, on aime beaucoup avec mes collègues archi dire que ce sont des architectes d'extérieur. Voilà. Mais non, en vrai, c'est ces deux compétences qui sont complémentaires. Il faut vraiment le prendre en compte.
- Speaker #1
D'accord. Et ça se passe toujours bien, la collaboration ?
- Speaker #0
Oui, toujours. c'est des gens que j'ai rencontré il y a maintenant 7-8 ans donc ils sont à Bordeaux et ils ont toujours été très pédagogues avec moi et voilà toujours disponibles pour m'expliquer m'accompagner sur les projets et puis toujours motivés en fait c'est ça qui est cool c'est que parfois c'est des petits projets qui sont pas forcément dans ... dans leurs ambitions, on va dire, entre guillemets. Et puis finalement, ils accompagnent. C'est toujours très sympa et de très bons conseils. C'est très agréable de travailler avec eux. Donc aujourd'hui, même à La Réunion, je travaille avec eux à distance sur certains projets pour pouvoir déposer les permis qu'ils souhaitent.
- Speaker #1
C'est super cool. Alors, j'en profite pour dire, les auditeurs assidus de Design Café savent faire la différence. simplifié, mais quand même, ils savent l'affaire entre un architecte d'intérieur et un architecte des PLG. Ils savent même qu'on ne dit plus forcément des PLG maintenant. Il y a une nouvelle appellation. Et pour ceux qui auraient besoin d'un petit rappel ou qui voudraient découvrir justement la différence entre les deux métiers et puis les compétences de l'un et de l'autre de ces deux métiers, je vous renvoie à l'épisode spécial. Donc, c'est le numéro 3, je crois, pour approfondir un petit peu le sujet. Mais Mélanie ? Merci parce que tu nous as très bien rappelé et expliqué la différence et la complémentarité surtout entre l'un et l'autre parce que c'est plus une complémentarité. Il y a des différences mais enfin l'un a besoin de l'autre et puis l'un est content que l'autre existe et l'autre aime bien aussi que l'un existe. Il y a une symbiose de plus en plus et on y reviendra sûrement un petit peu plus tard.
- Speaker #0
alors Ausha donc là on a parlé de la partie architecture d'intérieur il n'y a pas que ça on va y revenir un petit peu plus tard et puis il y a et cette deuxième corde à ton arc c'est quelque chose que tu as choisi de mettre un petit peu plus en avant un petit peu plus en exergue à partir de 2025 d'après ce que j'ai compris et d'après les discussions qu'on a déjà pu avoir je fais un petit teaser on n'en dit pas plus mais on va y revenir très rapidement Alors, concernant l'architecture d'intérieur, globalement et simplement, mais je sais que tu sais faire simple et concis, quel est le cheminement ou le processus le plus fréquemment rencontré entre le moment où un client te contacte avec un projet de transformation, du coup, ou d'amélioration, d'aménagement en tête, jusqu'à la fin de la réalisation ? Quelles sont les étapes essentielles pour que nos idées... nos auditeurs sachent à quoi s'attendre si jamais ce projet d'architecture d'intérieur commence à trotter dans leur tête ? Alors,
- Speaker #1
il y a plusieurs étapes. La première, c'est la rencontre qui est un peu cruciale parce que quand on choisit un architecte d'intérieur, je pense qu'il faut avoir confiance. C'est vraiment important pour moi. C'est-à-dire que quand les gens me donnent un projet à réaliser, il faut qu'ils aient confiance en moi et que mes conseils... et ce que je leur dis soit vraiment pris en compte. Ça, c'est important parce que c'est arrivé, malheureusement, ce n'est pas le cas. Et là, ça pose quelques soucis. Mais dans les étapes, du coup, la rencontre est assez cruciale quand on s'entend que je leur explique toutes ces étapes. Donc, la première, c'est la phase d'esquisse où là, je vais faire un relevé précis du lieu. Je vais m'imprégner de leurs demandes, de leurs premières idées. Souvent, les gens, ils ont des idées. des aménagements, des choses comme ça. Ensuite, moi, je leur propose souvent deux à trois plans, soit faits à la main, soit faits à l'ordinateur, mais qui sont assez basiques, pas poussés dans le détail, on va dire, mais qui permettent de balayer un peu tous les problèmes à régler. Et souvent, les gens, je leur fais un plan qui correspond à ce qu'ils m'ont demandé, mot pour mot. Et puis après, deux propositions différentes qui permettent de poser des questions. Ce ne sont pas forcément des propositions sur lesquelles je suis convaincue, mais le projet, souvent, il faut le faire en plusieurs fois. Il faut le travailler, il faut le réfléchir, il faut le voir en plan, il faut le voir en élévation, il faut se projeter. Donc, ces premiers éléments, ça permet de tourner autour de toutes les questions et de répondre à un maximum de choses. Et après, une fois qu'on a validé, entre guillemets, une esquisse, on rentre un peu plus dans le détail. Là, on va dans l'avant-projet, donc l'avant-projet sommaire, avant-projet détaillé. Ces deux phases-là sont assez importantes parce qu'on va définir le projet et après, il ne pourra plus bouger. Ça, je le répète souvent parce que à ce moment-là, on va rentrer dans les détails techniques. Il y a peut-être des éléments techniques qui vont faire modifier le projet parce qu'on aura consulté une entreprise, parce que parfois, il y a... il y a des éléments techniques qui sont un peu pointilleux. Et donc, moi, je préfère faire venir des spécialistes, soit les bureaux d'études, soit les maçons, soit les entreprises directement, pour avoir des premiers avis techniques et ne pas me retrouver après en phase DCE, donc c'est la phase d'après, le dossier de consultation des entreprises, me retrouver embêtée à devoir redessiner parce que je n'aurais pas pris en compte un élément technique important. Donc, ces deux phases-là d'avant-projet, elles figent vraiment les choix. des clients et les éléments techniques à prendre en compte avant de partir en consultation. Après, il y a la consultation. Donc là, c'est une phase qui est un petit peu longue et souvent pas très agréable pour les clients parce qu'ils attendent, parce que les entrepreneurs sont... Moi, je fais souvent appel à des entreprises, des petites entreprises donc ils n'ont pas de secrétaire, ils n'ont pas de service de vie pour eux, ils n'ont pas tout ça. Donc, ils sont à la fois sur leur chantier en cours et à la fois sur leur demande de vie. Donc, parfois, ça peut prendre un mois, deux mois. Et puis, quand on reçoit un devis, il faut parfois le revoir parce qu'il y a des éléments qui ne correspondent pas ou des choses qui n'ont pas été bien comprises. Donc, il faut faire des visites sur place avec les entreprises qu'on consulte. Donc, ça peut durer longtemps. Et ça fait partie de la phase de préparation de chantier. qui est aussi extrêmement importante puisque les entreprises qui seront par la suite sélectionnées auront donné toutes leurs recommandations et tous les éléments techniques à prendre en compte. Sans ça, en fait, on ne fait pas de chantier. Donc oui. Et après, moi, je propose tous les devis. Je mets sur table tous les devis qui ont été recueillis. Donc j'essaye d'avoir, en général, deux devis par lot. Quand on dit un lot, c'est par exemple la poudrée, la maçonnerie, etc. Mais en vérité, j'ai, au bout de deux ans maintenant, constitué une équipe fiable. partisans avec qui je m'entends et qui s'entendent entre eux, ça c'est crucial.
- Speaker #0
Qui sont contents de se retrouver sur tes chantiers.
- Speaker #1
Voilà, exactement, et qui aiment travailler ensemble et qui savent comment l'un et l'autre travaillent et qui peuvent s'organiser entre eux sur des choses. Moi, je n'ai pas besoin d'avoir un avis parce que je ne suis pas H24 sur les chantiers, ça, il faut préciser, c'est impossible. Moi, je mets tout en œuvre pour que le chantier se déroule de la meilleure des façons, mais ... tout le monde le sait, un chantier c'est plein d'imprévus c'est plein de choses qu'on ne peut pas anticiper forcément, donc tout est mis en oeuvre pour que ça se fasse le mieux possible, mais quand les équipes se connaissent bien et qu'elles peuvent anticiper sans avoir besoin d'essayer de me joindre 5 fois par jour, c'est beaucoup mieux oui bien sûr donc voilà, donc à cette étape de dossier de consultation ça fiche vraiment le projet, après il ne bouge plus parce que je crois que tous les documents sont faits les chiffres ... sont faits, je reviens plus en arrière sauf si vraiment il y a un élément technique, une découverte à la démolition qui m'oblige à redessiner quelque chose mais sinon je ne redessine plus et le projet est déjà validé avec les clients. On est vraiment en préparation de chantier et puis après je fais signer les marchés donc les marchés c'est tout un tas de papier très sympathique avec voilà toute la... le cadre légal du chantier qui explique les conditions dans lesquelles va se passer le chantier, avec quels entrepreneurs. Et c'est des contrats qui sont signés entre les propriétaires des lieux, et donc entre le maître d'ouvrage et les artisans. Moi, je ne suis pas dans ces contrats, je prépare les contrats, mais c'est eux qui sont contractuels, c'est entre le maître d'ouvrage et les artisans. Et ensuite, une fois que ça s'est si...
- Speaker #0
Oui, toi, à ce moment-là, tu as une interface.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Moi, j'accompagne. J'accompagne et je conseille. Au final, c'est le client qui a le dernier mot, qui choisit. Mais moi, je le dirige. En gros, je lui dis, il vaudrait mieux faire ça, il vaudrait mieux faire ci. Je conseille plutôt de faire ça, de choisir telle entreprise, parce que, si, ou parce que ça. C'est vraiment une phase de conseil. J'aime mieux quand on m'écoute puisqu'après, c'est moi qui gère le chantier. Donc, si jamais il y a eu un choix d'entrepreneur, et c'est arrivé déjà, que je ne connais pas, mais qui est un ami d'ami, un cousin de je ne sais pas qui, souvent, c'est une catastrophe parce qu'après, la communication sur le chantier, elle se passe entre le maître d'ouvrage et l'artisan, et moi, je suis au courant de rien. Et là, ça peut me poser des problèmes. Donc oui, le plus important, c'est que les gens arrivent à comprendre qu'une fois que le chantier est démarré, légalement, en fait, ils ne sont plus vraiment chez eux. S'ils veulent mettre un pied chez eux, ils sont obligés de me demander l'autorisation pour que moi, je sois au courant, puisqu'en termes d'assurance, je suis responsable de ce qui se passe sur le chantier. Donc si quelqu'un se blesse, je suis responsable. Donc voilà, si ça peut m'éviter d'aller en prison, c'est pas mal.
- Speaker #0
Oui. Ou avoir à répondre d'un accident, c'est mieux.
- Speaker #1
Exactement. Donc oui, ça c'est aussi important de comprendre qu'il y a tout un cadre légal sur un chantier, qu'il ne faut pas faire n'importe quoi. Et notamment, une fois qu'il est ouvert le chantier, il est interdit au public et les propriétaires, les parties des publics. Donc, il faut que je sois là ou que j'autorise l'accès au chantier. Parce que je sais que ce jour-là, il n'y a pas d'élément technique qui peut les mettre en danger.
- Speaker #0
Et puis au bout d'un moment, tout ça, ça dure du temps, ça dure un moment, tu l'as dit, ça dépend des projets, mais globalement, ça prend quand même un certain temps, puis au bout d'un moment, il y a quand même une phase qui est agréable, c'est la livraison, comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors ça commence à être sympa quand on arrive aux peintures, aux aménagements de mobilier, les carrelages sont posés, les sols sont installés, on commence à recevoir les luminaires. Là, ça commence, les gens se disent « Ah, ça y est, on arrive sur la fin, le gros est passé. » Là, on sent que la pression redescend un petit peu. Et quand on se voit sur les chantiers avec les maîtres d'ouvrage, c'est toujours un petit peu plus sympa. Et on arrive à cette phase de réception qui parfois traîne un peu parce que les finitions, ça peut être long aussi. Mais oui, après, il y a la réception, on signe les PV en disant, « Tout est terminé. » Ou alors, il y a quelques réserves qui sont prévues d'être levées dans les semaines à venir. Et après, c'est l'installation des clients. Et là, c'est chouette. Moi, je reviens quelques semaines plus tard, ils ont mis leur meuble. Et ça, finalement, on a fait ci. Oui, là, c'est sympa. C'est assez sympa, ça se termine. Alors souvent, un projet, pour dire aux gens, parce que c'est souvent une question qui revient, pour une maison, si on refait tout, ça peut durer entre un an et deux ans, en fonction de la réactivité des maîtres d'ouvrage à répondre, à prendre leurs décisions, et la disponibilité des artisans. Voilà, et pour ceux qui incitent l'un qui arrive, du coup... Ça retarde les choses aussi. Donc, voilà, ça peut durer longtemps. C'est vrai.
- Speaker #0
Il faut prendre ça en compte. D'accord. Ce que tu décris là comme process de travail, il est le même à La Réunion qu'en Hexagone. C'est une question de réglementation et de protocole de métier. Mais malgré tout, toi qui as exercé à la fois dans l'Hexagone et à La Réunion, est-ce que... tu notes des différences globalement sur les chantiers ? Est-ce qu'il y a des différences entre un chantier métro, un chantier réunionnais, les clients, les prestataires, les matériaux, les tarifs ? On peut tout aborder selon toi.
- Speaker #1
Alors, écoute, oui, il y a pas mal de différences, notamment, mais ça, je pense que les gens sont déjà au courant, sur les approvisionnements de matériaux, de mobilier, d'éclairage, les délais sont énormes. Il n'y a pas de stock sur Lille, très peu. Du coup, si jamais le chantier est pressé, il faut faire avec le stock. C'est toujours à sa limite, les choix. Après, effectivement, aussi en termes de matériaux, il y a beaucoup moins de choix. Vraiment beaucoup moins, c'est terrible. Je trouve ça vraiment dommage qu'on ait accès à si peu de matériaux, contrairement à ce que j'ai pu voir sur la Nespépe. Je trouve que les prestataires, alors je ne sais pas si ça va faire débat, mais je trouve que les prestataires ne sont souvent pas très professionnels, malheureusement. Les accompagnements sur les projets, donc quand on cherche du carrelage, quand on cherche du parquet, quand on cherche plein de matériaux, c'est un peu, il y a ça, fait avec ça.
- Speaker #0
Ce qui explique souvent que quand on en trouve des bons, on se les arrache et on les garde précieusement. Parce qu'il en existe quand même, alors peut-être moins qu'ailleurs. C'est là que peut avoir lieu le débat. Mais il y a de tout, de toute façon. Mais c'est vrai que quand on trouve un prestataire, un partenaire sérieux et efficace, là, on se le garde et on le chouchoute. Exactement. Je t'ai coupé, pardon, mais ça m'a… Ça m'a inspiré cette réflexion. Non,
- Speaker #1
non, t'inquiète, t'as pas de souci. Mais effectivement, je trouve que c'est un sujet sur la réunion parce qu'au bout de deux ans, je commence à avoir des partenaires avec qui j'ai confiance, c'est-à-dire que je sais qu'ils vont me répondre, je sais qu'ils vont m'envoyer les devis dans des temps corrects, je sais qu'ils vont me proposer des choses. Mais malgré tout, les matériaux, il n'y a pas un choix. Je pense qu'ils sont professionnels sur place et malheureusement, ils font avec ce qu'il y a. Et ça limite pas mal les choses. Alors, il y a pendant un temps, j'ai réfléchi à essayer d'aller chercher en métropole, faire venir par conteneur, etc. Parce que j'avais un partenaire sur Bordeaux qui, lui, faisait beaucoup ça sur la Martinique. Et après, bon, je me suis dit que c'était quand même une logistique compliquée, que ce n'est pas mon métier. Oui,
- Speaker #0
ça aurait fait une... Une corde de plus à ton arc qui était déjà bien chargée. Quand tu es seule, en tout cas, c'est compliqué.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Mais c'est dommage parce que je pense qu'il y a vraiment quelque chose à faire dans l'apport de matériaux nouveaux et des partenariats à faire avec la métropole. Je pense que ce n'est pas si compliqué que ça quand on s'y connaît un peu en transport maritime. Mais bon, ce n'est pas mon cas. Mais en vrai, je trouve ça dommage parce que les gens font tous un peu la même chose. Ils ont assez… à peu près tous les mêmes matériaux qui ne sont pas forcément de très bonne qualité dans ce que j'ai vu pour l'instant. Et voilà, ça limite les choses. Après, autre différence, je m'attendais à ce que je... comment dire... à ce que ce soit le même rythme de travail. Or, aujourd'hui, je me suis rendue compte que depuis deux ans, je cours après le temps, terriblement. Je n'ai pas forcément plus de projets que dans Metropole. C'est à peu près équivalent en termes de quantité. Mais en termes de timing, c'est-à-dire qu'à partir du moment où les gens ont décidé que le chantier doit démarrer, le chantier a démarré limite il y a trois jours, tu n'étais même pas au courant. Ça m'est arrivé sur le premier chantier. En fait, c'était un peu particulier parce qu'il y avait deux maîtres d'ouvrage différents. Donc, il y avait deux parties sur un même chantier. C'était un peu compliqué. Et en fait, le maître d'ouvrage qui ne passait pas par moi a démarré le chantier sans me prévenir. Voilà, donc on m'a appelée en me disant « Mais ça a commencé depuis trois jours, qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu viens pas ? » « Mais attendez, moi j'étais pas au courant. » Donc après, il a fallu enchaîner les choses hyper vite et que moi, mes artisans soient prêts. Enfin voilà, c'était un peu compliqué. Donc oui, il y a cette forme de rapidité, les gens sont pressés, il faut que ça aille super vite, il faut que ça démarre. Et en même temps, c'est ambivalent parce que les gens sont très pressés mais ils sont au courant que les matériaux mettent du temps à arriver. Du coup, c'est compliqué à gérer parce qu'on leur dit « Oui, je veux bien, votre chantier peut être terminé à telle date, mais il n'y aura pas tout. »
- Speaker #0
Il n'y aura pas tout, oui. Voilà,
- Speaker #1
il y a cette différence-là,
- Speaker #0
je pense. Concernant les matériaux et le mobilier et les accessoires et tout ce dont on a besoin pour réaliser un chantier, j'en discutais avec un collègue aussi il n'y a pas si longtemps. Je pense qu'il y a un peu... problème aussi de cadre et de réglementation parce qu'en fait nous la plupart de nos matériaux ils passent par un circuit qui est long ils viennent d'endroits qui sont éloignés alors qu'on a des sources, ça c'est mon avis je donne mon avis là alors qu'on a des sources d'approvisionnement qui sont beaucoup plus proches géographiquement je veux dire alors certes il y aura un point de réglementation il y aurait des points de réglementation à caler et à respecter ... Mais enfin, on fait des constructions bien plus proches dans des pays, bien plus proches de la Réunion que l'Hexagone ou la Métropole. Et souvent, tout ce qu'on importe doit passer par un circuit qui vient de loin, alors qu'on a des matériaux qui pourraient être de qualité, qui viendraient de moins loin et qui résoudraient un certain nombre de problèmes logistiques, qualitatifs aussi. Et là, je pense qu'il y a un vrai sujet à débattre en termes économiques et logistiques. On fait des très belles maisons en Afrique du Sud, on fait des très belles maisons en Inde. Il y a bien du matériau un petit peu plus proche. Du coup, ça serait aussi sans doute moins cher. Je referme la parenthèse, mais c'est vrai qu'il y a une réflexion à avoir. Pourquoi faire venir des matériaux toujours de si loin alors qu'on a des savoir-faire et des produits finis qui peuvent être totalement adéquats pour le marché de la Réunion ? En plus, puisqu'on a un climat qui est quand même particulier, donc autant s'apprévisionner dans des pays dont le climat est similaire et qui ont donc les bons matériaux. Parce que ça, on l'a vu récemment, les immeubles qui s'effondrent malheureusement trop souvent à cause de matériaux qui ne sont pas adaptés ou trop bon marché et qui ne répondent pas à un certain cahier des charges ou alors à un cahier des charges qui était trop light. Bref, je referme, comme je le disais, la parenthèse.
- Speaker #1
Effectivement, tu fais bien de préciser ça, le fait d'avoir un climat et un milieu particulier, parce que c'est vrai que c'est quelque chose que je n'avais pas anticipé en arrivant, mais je m'en suis vite rendu compte. Et rien que pour les aménagements de cuisine, de meubles, etc., on n'utilise pas les mêmes matériaux qu'en métropole. Et ce sont des matériaux qui sont traités différemment, donc qui résistent mieux à l'humidité, au changement de température, etc. Donc, ils n'ont pas les classements identiques que ceux qu'on utilise en France. en métropole, rien que des panneaux d'abomérés de bois pour faire des cuisines ou des meufs. Forcément, ils sont un peu plus chers. Ils sont traités différemment, ils sont construits différemment. Ça, je n'avais pas non plus... En arrivant, je m'en suis vite rendue compte quand on échange avec les menuisiers, les agenceurs, ils disaient non, non, mais là, on n'utilise pas du tout les mêmes choses qu'en métropole, sinon ça gondole, ça bouge, c'est impossible, ça ne tient pas dans le temps. Alors, ça se vend quand même, je crois. Enfin, il y a des gens qui l'utilisent parce que c'est moins cher. mais ils se retrouvent avec des meubles qui ne tiennent pas dans le temps. Donc effectivement, ça c'est aussi un sujet. de faire attention en intérieur pour l'utiliser.
- Speaker #0
D'où l'intérêt, surtout quand le chantier est d'envergure assez importante, de passer par un professionnel comme un architecte d'intérieur qui, lui, va pouvoir filtrer un certain nombre de problèmes, faire gagner du temps à son client. Alors, on y reviendra, un architecte d'intérieur, c'est un collaborateur, c'est un prestataire, donc ça coûte de l'argent, mais ça en fait gagner au final, ça fait gagner du temps, déjà. parce que c'est son métier et ce n'est pas forcément celui du client. Et puis au final, ça fait gagner de l'argent parce que plutôt que de changer deux fois son panneau de particules, en prenant le bon produit dès le départ, on va le garder des années. Et ça, quand on est client et qu'on ne le sait pas, on se fait avoir. Alors que quand on a un partenaire professionnel comme un architecte d'intérieur ou un très bon commerçant, une très bonne entreprise qui sait faire son boulot, ça fait aussi gagner du temps. Bon, c'est un vaste débat, on pourrait faire un sujet entier, un épisode entier sur cela, et encore que, comme je le dis souvent, comme tous les autres, notre île, elle avance, elle avance, elle progresse, elle s'améliore quotidiennement, c'est vrai qu'on est plus jeunes, donc du coup, on a besoin d'un petit peu plus de temps, et puis peut-être, c'est ce que je disais tout à l'heure, et puis je fermerai, je conclurai là-dessus, et peut-être un peu plus de bonne volonté aussi. de la part des décideurs. Parce qu'au final, c'est le client qui serait gagnant. On va rester, Mélanie, sur la Réunion. Donc toi, tu es réunionnaise. On est d'accord ? Non. Ah mince, on n'est pas d'accord. Comment je sais que tu n'es pas réunionnaise ?
- Speaker #1
Pas réunionnaise ? Bah écoute, je suis... C'est une vaste question identitaire qui, je pense, concerne d'autres personnes que moi. C'est-à-dire que... Mes parents sont d'oreille, ils sont nés en métropole.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Mais ils ont toujours vécu depuis l'âge adulte, pas dans les dom-toms, la Martinique, la Guyane. Je suis née en Guyane même et j'ai grandi sur la Réunion. Donc en fait, moi, mes seules références identitaires, on va dire, c'est la Réunion. Et pourtant, je suis toujours réunie. D'accord. Mais je suis réunionnaise de cœur, on va dire.
- Speaker #0
Oui, à minima de cœur. Après, c'est vrai qu'il y a débat sur le fait d'être réunionnais ou de ne pas l'être, d'être créole ou de ne pas l'être. Moi, j'ai un avis. Oui,
- Speaker #1
mais ça, je précise bien que je ne suis pas réunionnaise. Je ne veux pas que ça pose de problème. Non, non, pas du tout. Mais vraiment, j'aime la Réunion. J'y ai grandi. C'est mon point de repère. C'est comme ça, même si je suis une oreille. Mais les oreilles font partie de l'île.
- Speaker #0
Exactement. Exactement. Donc, du coup, d'un point de vue professionnel, tu es réunionnaise au moins du fait que tu y habites maintenant. Donc, par définition, les habitants de la Réunion, on les appelle bien les réunionnais. Donc, on a vu la différence qu'il pouvait y avoir professionnellement entre l'Hexagone et la métropole. Ça a dû te demander une petite période d'adaptation. Peut-être que tu es… tu es encore dedans. Ça, c'était de ton côté et du côté des clients. Est-ce que les clients ont les mêmes demandes, les mêmes attentes, les mêmes aspirations et la même façon de percevoir le métier d'architecte d'intérieur ici que là-bas ?
- Speaker #1
Bonne question. Comment y répondre ? Écoute, depuis que je suis arrivée, donc ça fait maintenant deux ans, j'ai eu beaucoup de projets en pro, enfin disons en ERP.
- Speaker #0
Donc ERP, établissement recevant du public pour les auditeurs.
- Speaker #1
Voilà, les cabinets médicaux, une école de danse et j'ai eu que deux maisons.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc une qui est terminée et une autre qui va, dans le chantier, va démarrer bientôt. Et non, ce n'est pas les mêmes demandes. Vraiment, ce n'est pas les mêmes demandes parce qu'on va dire qu'il y a moins de déco.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Il y a moins de déco. On n'est plus sur du terre-à-terre, du besoin nécessaire pour que ça soit propre, que ça puisse être utilisable, que ce soit facile d'entretien, que ce soit… Oui. et que l'usage soit simple et fluide par rapport à leur vie de famille, etc. Et il y a assez peu de place, on va dire, à la décoration et à la création. de meubles comme j'aurais pu le faire avant, ou la création de cuisine. Et puis, comment dire ça ? Peut-être... Alors ça, je pense que ce n'est pas forcément différent de la métropole, mais depuis le Covid, moi, ce que j'ai noté, c'est qu'il y a une perte de confiance, entre guillemets. Enfin, une... Disons que les gens se méfient plus facilement. Les gens se méfient plus facilement. Par exemple, avant le Covid, on était arrivé à l'agence à un stade, au 2019, où on avait des projets sur lesquels les gens nous appelaient pour ce qu'on fait. Parce qu'ils trouvaient que ce qu'on faisait, c'était bien. Du coup, ils nous faisaient confiance. Ils voulaient du Ausha. Aujourd'hui, après le Covid, c'est vraiment... Non, mais non, c'est limite aussi... Il n'y a plus trop de part à ma conception, à moi, à mon design à moi. C'est eux qui me disent, je veux ça, je veux ça, je veux ça, je veux un truc qui ressemble à ça. Ils sont très précis dans leurs demandes et je suis là juste pour exécuter un petit peu. Il y a eu un peu de ça, je trouve, depuis le Covid. Et ils sont méfiants de ce que moi, je pourrais dire. Par exemple, je leur dis, non mais si, il faudrait mettre cette couleur, mais on l'a fait au plafond, au mur, partout, etc. C'est super sympa pour cette pièce. Ah, vous êtes sûrs ? Je ne sais pas, il y a une méfiance. Les gens, j'ai l'impression qu'ils ont envie de reprendre le contrôle de leur... de leur intérieur, je ne sais pas, peut-être, et laisser moins de part au design de leur prestataire, malheureusement. J'espère que ça va petit à petit revenir.
- Speaker #0
C'est vrai aussi que pendant cette période que tu évoques du Covid, la plupart des gens, ils n'avaient que ça à faire, s'occuper de l'art intérieur. Donc, ils ont peut-être développé par la force des choses un intérêt. Pour certains d'entre eux, ce n'est pas toujours le cas, mais des compétences. Voilà, en bricolage, en peinture, en décoration. Ils ont regardé la télé, ils ont vu trois émissions de déco. Non,
- Speaker #1
mais c'est vrai.
- Speaker #0
Oui, mais on le sait. On le sait. Alors, d'un côté, c'est bien parce qu'on dit toujours que les intérieurs doivent nous ressembler pour qu'on s'y sente bien. Donc, voilà. Mais en fait, des fois, un petit regard extérieur professionnel pour qu'on s'y sente bien, non pas que tout de suite, mais des années après, encore longtemps, pour ne pas avoir à tout refaire tous les trois ans. C'est bien aussi, mais je suis d'accord avec toi et je comprends ce que tu dis. Tu sais, c'est un peu comme les… Alors, moi, je ne suis pas du tout sportif, mais ça me fait penser à ça. C'est un peu pendant la Coupe du Monde, tu te rends compte que tous les spectateurs sont à la fois spectateurs, mais entraîneurs et sélectionneurs. C'est-à-dire que les choix qui sont faits sur le terrain ne sont jamais les bons. Eux, ils auraient fait comme ça, comme ceci, comme cela. Donc, on a à peu près 60 millions de sélectionneurs. de football quand on regarde un match un grand match et puis finalement maintenant quand on est architecte d'intérieur et qu'on rentre chez les gens à leur demande parce que c'est eux qui font appel à nous en fait on rentre chez des décorateurs qui donnent l'impression de ne pas avoir besoin de nous jusqu'à l'extrême se demander finalement pourquoi on est là ça vient aussi ça c'est mon avis, j'aime bien donner mon avis c'est mon podcast, je fais ce que je veux ... Je pense qu'en partie, en tout cas, ça vient aussi du comportement de certains professionnels qui ont une façon de travailler qui inspire ça, qui laisse cela possible. Et du coup, quand un professionnel qui travaille de façon plus traditionnelle et qui a envie de donner sa patte à un environnement et que l'on a choisi justement parce qu'il a une patte, c'est un petit peu plus compliqué. Et puis bon, je rajoute à ça. pour terminer parce qu'après la coupe sera pleine les réseaux sociaux où on vous explique comment refaire une salle de bain en trois stories et qui laissent croire aux gens que c'est aussi facile sur Instagram que ça l'est dans la vie et ça c'est aussi un petit peu un problème mais bon voilà il faut travailler avec les environnements sociologiques aussi dans lesquels on évolue et maintenant il y a ça avant il y avait que la télé et la presse écrite oui Maintenant, il y a la télé, la presse écrite, les réseaux sociaux. Et puis, il y a les coachs aussi. Quand on n'est pas décorateur, certifié, diplômé ou architecte d'intérieur, certifié et diplômé, on se dit coach et les coachs font un travail qui est différent. Il n'y a pas de débat sur le fait qu'ils peuvent ou pas exister. Mais ça crée un peu de confusion et ça fait croire des choses aux clients qu'après, on doit rattraper sur le terrain. Alors justement, c'est cool parce qu'on glisse tout doucement vers la question d'après. Justement, donc chez Ivo A, aussi bien quand Ivo A était deux qu'Ivo A aujourd'hui, quelles sont les inspirations ? Divo, alors, mis à part les demandes précises des clients qui guident, mais quels sont toi, Mélanie, tes influences ? Alors, ça peut être en termes d'artiste, de professionnel connu ou moins connu, d'ambiance, de matériaux de prédilection. Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien dans tes créations et dans ton travail ?
- Speaker #1
Vaste question.
- Speaker #0
Alors...
- Speaker #1
Bienvenue sur Design Café,
- Speaker #0
le podcast à la croisée des arts avec David Chervé-Brenac. La première partie de cette interview est terminée. Retrouvez la suite tout naturellement dans votre application d'écoute.