- Speaker #0
Bienvenue sur Design Café,
- Speaker #1
le podcast à la croisée des arts avec David Chervé-Brenac. Salut mes petits poulets, bienvenue dans ce tout nouvel épisode de Design Café, le premier de la saison 3 et je suis absolument ravi pour autant de raisons qu'il y a de saison de vous retrouver, c'est-à-dire 3. La première étant que vous m'avez manqué, c'est indéniable. La deuxième est que oui, vous avez bien entendu, nous attaquons déjà la saison 3 du podcast Design Café et ça, c'est un pur bonheur que je vous dois absolument. Alors, merci. Et plus particulièrement aujourd'hui, je suis content parce que j'ai le plaisir de partager avec vous un moment d'échange et de discussion que j'ai eu avec Mélanie Voisin, architecte d'intérieur et plus largement designer chez Ausha, une agence qu'elle a cofondée en 2016 à deux en métropole et depuis deux ans domiciliée ici, chez nous, à La Réunion. Elle et son agence. Mélanie évoque son parcours là-bas, puis ici, sa façon de travailler, ses projets, sa relation avec les clients et les entreprises auxquelles elle fait. régulièrement appellent. On parlera d'aménagement, bien sûr, mais aussi de design produit, son autre activité, parce que oui, Mélanie ne transforme pas uniquement vos intérieurs, elle crée aussi des meubles et des accessoires de déco. Bref, elle se livre sur son métier avec lucidité, confiance, mais aussi et surtout avec passion. Passion qu'elle utilise aussi pour parler de son île. Cette entrevue est en deux parties, alors je vous invite à les écouter dans l'ordre, ce qui est mieux. Si vous aimez cette émission qui parle de design et de la réunion, alors n'hésitez pas à vous abonner pour ne rater aucun nouvel épisode. Et puis évidemment, mettez des étoiles et des commentaires sur Apple Podcast ou Spotify parce que je le dis à chaque fois, mais ça m'aide vraiment à me faire connaître. C'est très utile et ça me fait surtout toujours hyper plaisir. C'est parti pour la deuxième partie de l'épisode consacré à Mélanie Voisin de Ausha. Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien dans tes créations et dans ton travail ?
- Speaker #0
Vaste question. Effectivement, le point de départ, c'est la demande du client. point de vue etc et souvent ce qui est plus difficile c'est de s'adapter à son style entre guillemets donc il y en a certains qui aiment pas c'est comme les goûts et les couleurs quoi ils aiment pas tous exactement la même chose donc il faut s'adapter à ça déjà et après moi j'aime beaucoup la couleur je trouve que le travail de la couleur dans les intérieurs c'est hyper important donc souvent je sais pas trop si ça se remarque dans nos projets mais c'est vrai qu'on a... on a essayé et j'essaye encore aujourd'hui de guider les gens vers la couleur après on travaille beaucoup ah c'est bien tu n'es pas une tu n'es pas une fanatique du nude alors j'aime bien mais mais j'arrive pas à le à respecter cette esthétique nude je sais pas je sais pas c'est pas mon style j'aime beaucoup ce qui se fait dans cette esthétique là mais souvent mes projets il y a de la couleur ouais voilà mais c'est chouette Oui, c'est chouette.
- Speaker #1
Moi, j'aime la couleur aussi. J'aime quand il y en a.
- Speaker #0
Oui, c'est bizarre, mais c'est vrai. Et puis, il faut, ça permet de donner du caractère à l'espace. J'aime beaucoup aussi tout ce qui est forme arrondie. J'adore apporter de la rondeur aux espaces. Ça, c'est important. Après, ce qui me vient en tête, alors moi, j'aime beaucoup ce que fait Dorothée Delay. Je ne sais pas si tu la connais.
- Speaker #1
Non, mais je vais me renseigner.
- Speaker #0
Pour elle, d'ailleurs, à l'époque, j'avais travaillé pour elle quand j'étais étudiante. Elles étaient deux. Elles se sont séparées aussi. Elles travaillaient avec Daphne des Jeux. D'accord. Et écoute, elles avaient un... Elles démarraient quand je suis allée dans l'agence, moi. Et j'ai suivi, du coup, petit à petit, leur évolution, chacune de leur côté. Et Dorothée Donnet, vraiment, ce qu'elle fait, je trouve ça très beau. Il y a beaucoup de rondeur dans ce qu'elle propose. Et elle fait du mobilier, maintenant. Voilà, c'est... C'est une source d'inspiration. Je ne le fais pas du tout comme elle parce que je n'y arrive pas. Ce qu'elle fait, c'est particulier. C'est son univers, etc. Mais j'aime beaucoup regarder ce qu'elle fait et m'inspirer de ce qu'elle peut proposer pour elle. Après, je ne sais pas trop. Je travaille beaucoup avec du plaquage chaîne. Ça arrivait très souvent dans les projets. Et ce que j'aime bien dans les plaquages naturels, c'est que déjà, financièrement c'est plus intéressant que du bois massif, même si j'aurais rêvé de pouvoir travailler sur du bois massif, mais voilà, on est sur des budgets différents. Et ce que j'aime bien avec ça, c'est qu'on reste quand même sur un matériau naturel. Alors les plaquages, il peut y avoir du chêne, il peut y avoir toutes les essences possibles, et on peut les teinter, et ça je trouve ça stylé. Je n'ai pas encore exploré jusqu'au bout ces possibilités-là. mais de teinter avec des huiles, les plaquages naturels, ça peut donner des choses très jolies. Et mon ambition actuelle, c'est d'essayer d'aller dans ce travail-là avec un ébéniste avec qui je travaille et de pouvoir peut-être aller un peu plus loin et proposer des teintes sur des plaquages. Parce que 2025,
- Speaker #1
c'est pas le moment. Ok. Écoute, ça vient de commencer, donc on a hâte. Alors, question un petit peu organisationnelle. Donc Mélanie, on l'a vu, tu es chef d'entreprise, tu es une femme, tu es maman et architecte d'intérieur. Donc tout ça, ça fait, comme plein d'autres personnes, beaucoup de casquettes. Donc quand tu n'es pas chez les clients ou chez les prestataires, première question déjà, tu travailles de chez toi ?
- Speaker #0
Oui. Depuis que je suis rentrée sur La Réunion, je travaille de chez moi. Avant, à Bordeaux, j'avais des bureaux. Mais ici, on redémarre de zéro. Pour l'instant, je suis encore à la maison.
- Speaker #1
D'accord. Et alors justement, quand on est à la fois architecte d'intérieur, une femme, une maman, comment ça se passe concrètement dans l'organisation de tes journées ? Je précise que je pose exactement la même question aux hommes. Elle n'a rien de genré, cette question. Elle est... elle est neutre. C'est quoi la journée type de Mélanie voisin ?
- Speaker #0
Ah ben, ça se réveille tôt avec des enfants parfois malades comme beaucoup de parents.
- Speaker #1
Tu en as deux,
- Speaker #0
hein ? Oui, j'en ai deux, voilà, deux filles adorables. Écoute, ben, la journée commence d'abord par préparer les enfants, s'occuper des enfants. D'abord, on est dans le rôle d'une maman, on s'occupe d'aller les déposer à l'école, à la crèche. Une fois que les enfants sont en sécurité dans leur établissement respectif, Et bien la journée va démarrer, alors soit je file direct sur les chantiers en fonction de la période si j'ai un chantier en cours, soit je rentre dans mon bureau et je commence à travailler sur les différents points. Alors souvent c'est plein de petites urgences. Depuis la réunion c'est vite, c'est partage, il faut rendre ce papier là, etc. Parce que les gens sont très pressés apparemment. Et puis après, une fois que ma journée est terminée, le mieux, c'est quand je ne me déplace pas trop parce qu'effectivement, sur la réunion, on fait beaucoup de voitures assez rapidement. Si on doit aller sur les chantiers, si on doit aller récupérer des matériaux, rencontrer des nouveaux prestataires ou faire des visites pour des nouveaux clients, ça fait tout de suite beaucoup de déplacements. Et je n'aime pas trop ça, c'est un peu fatigant. mais voilà, ça dépend des rencontres qu'on fait aussi et puis après, c'est la sortie de l'école donc on remet la casquette de maman et puis voilà mais parfois, j'ai pas fini mon travail donc il arrive que je passe des coups de fil avec les enfants derrière mais bon, ça va, en général c'est avec mes artisans qui me connaissent et donc eux aussi ils ont des enfants, eux aussi ils ont des vies donc ça va, on se comprend
- Speaker #1
Et parfois, quand on est en fin de projet ou en fin de chantier, les journées peuvent finir très tard aussi, j'imagine.
- Speaker #0
Oui, alors j'essaye de ne pas faire ça. J'ai fait ça avant, mais ce n'est pas juste pour mon conjoint qui n'a pas à subir mon métier, on va dire. Oui, bien sûr. Donc, j'essaye d'être le plus présente à la maison. Et puis, c'est très important pour moi d'être présente pour mes enfants. Donc, souvent, je finis ma journée. Voilà. Si ce n'est pas fini, je passe quelques coups de fil, OK, mais je ne suis pas du genre... Je reste disponible, mais je ne suis vraiment pas du genre à travailler très, très tard le soir, sauf si vraiment, vraiment, vraiment, il y a un projet très, très important. Mais je pense avoir une capacité à travailler assez vite, assez efficacement. Donc, voilà, j'arrive à me libérer du temps.
- Speaker #1
D'accord. Une petite question qui n'a rien à voir mais qui me vient là maintenant. Donc, ça sent en métropole ou à La Réunion, il y a déjà quelques projets à apporter au crédit de Ausha. Est-ce qu'il y en a un, sans forcément donner de précision, mais est-ce qu'il y en a un qui sort du lot ? pour toi, parce qu'il a été particulièrement agréable, parce que le rendu était très satisfaisant ou parce qu'il y avait une affinité particulière avec le client ? Est-ce qu'il y a déjà des projets un peu signature dont on a envie de faire une signature dans tes réalisations ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Oui, justement, ça fait partie des projets qu'on a contractés juste avant le Covid. ceux-là ils ont été particuliers parce qu'ils ont eu des chantiers pendant le Covid du coup ça a donné un ton un peu particulier au projet et notamment un appartement sur Saint-Jean-le-Luz sur le port de Saint-Jean-le-Luz déjà son emplacement est assez particulier dans un bâtiment qui a 200 ans peut-être je ne sais pas mais c'est un très vieux bâtiment Il est particulier parce que à la fois son esthétique et la confiance qu'a eue la maîtrise d'ouvrage envers notre expertise a été vraiment honorable. Ça a été très appréciable d'avoir quelqu'un qui s'y connaît en design, qui s'y connaît en mobilier, en esthétique, qui avait vraiment un goût précis. qui s'y connaissait dans ce domaine-là, qui pourtant vient d'un milieu pas du tout design, qui a beaucoup de goût pour l'art. Et ça, c'était hyper agréable parce que vraiment, le choix des couleurs... En fait, le moindre choix a été une discussion en général passionnante avec elle, cette dame. Et puis surtout, son appartement, elle le récupérait. C'était un appartement auquel elle a grandi quand elle était petite. Et donc, il y avait... tous ses souvenirs. Il y avait l'aura de sa famille. Il y avait... Enfin, vraiment, c'était un lieu puissant pour elle. Et donc, du coup, ça a été un lieu puissant pour nous. Et le résultat, on est vraiment très fiers. Et voilà, on trouve très joli cet appartement. On est très contents de cette rénovation. Et je dis, c'est un peu ambivalent parce qu'à la fois, c'était super et à la fois, le chantier a été compliqué.
- Speaker #1
Ah bah oui, à cette période-là, oui.
- Speaker #0
Alors, déjà la période. Et puis en plus, le bâtiment étant ancien, on a eu quelques soucis techniques qui m'ont beaucoup retardé le chantier et qui ont même mis une pause pendant un certain temps. Et ça a été assez stressant. Et aujourd'hui, on en paye un peu les frais parce qu'on a dû faire appel à notre assurance puisque les appartements du dessus ont subi des dégâts suite à notre rénovation. Parce qu'il faut savoir qu'en fait, un bâtiment ancien... même si ce sont des cloisons, finalement le bâtiment s'est tellement tassé que tout est un peu porteur. Oui,
- Speaker #1
d'accord.
- Speaker #0
Donc en fait, la moindre intervention probablement va causer des dégâts. Donc intervenir dans un milieu pareil, en fait ça a été une très grosse claque pour moi et un très grand apprentissage technique. Et ça a été génial que ce soit avec elle, avec cette propriétaire, cette maîtresse ouvrave parce qu'elle a été une compréhension. vraiment et d'une patience vraiment très importante pour qu'on puisse l'accompagner au mieux. Et puis nous aussi, en fait, on découvrait en même temps qu'elle les problèmes techniques. Ça a été un chantier un peu particulier, mais qui s'est très bien terminé et pour lequel la cliente nous écrit encore aujourd'hui. D'ailleurs, elle nous a envoyé un message de bonne année. au début d'année là pour nous remercier encore du travail qu'on avait fait c'est génial c'est chouette c'est vraiment une reconnaissance malgré les problèmes qu'il y a eu qui sont assez conséquents ça fait du bien c'est chouette cool bon
- Speaker #1
j'imagine qu'à l'inverse alors celui-là on va pas s'étaler dessus et même pas donner de détails mais est-ce qu'il y en a un peut-être qu'il y en a pas par contre que tu préférais oublier oui
- Speaker #0
Oui, je pense que j'ai déjà même un peu oublié. Oui, aujourd'hui, on a travaillé pour des investisseurs. C'est un profil un peu particulier. Et en fait, c'est ça. En gros, on était des petits jeunes. Alors du coup, ils se sont dit, c'est toi, puis ils sont jeunes, jeunes designers. On va faire monche avec des jeunes designers, etc. Parce qu'ils voulaient faire un co-living. Alors, ils avaient l'impression d'avoir inventé. Voilà. Et le chantier, c'était compliqué parce qu'en fait, ils voulaient passer des investisseurs. Ils sont très près de leur argent. Du coup, il fallait tout faire pas cher. Mais il fallait que ce soit très design. Donc, dans leurs mots, c'était... Je ne sais pas si tu as cette expression de faire design, mais dans leur attitude... Mais ça me fait mal de le dire, mais c'est ce qu'ils ont transpiré. Il fallait que ça fasse design. Du coup, il fallait faire des choses un peu particulières. Et donc, ils avaient fait venir, quand je dis des fois, je préfère choisir les entrepreneurs, là, c'est l'exemple parfait. Ils avaient fait venir du Portugal toute une équipe d'agenceurs. C'était une catastrophe. Ils les avaient logés. Et puis, il n'y en avait pas un qui parlait français. Et franchement, c'était très compliqué à gérer.
- Speaker #1
C'était l'aventure.
- Speaker #0
Oui, c'était un peu l'aventure. Celui-là, vraiment, je n'en suis pas super fière parce qu'en plus, ils ont exploité de pauvres gens. Je ne sais pas. Je n'étais pas en alignement avec ce chantier-là.
- Speaker #1
On comprend pourquoi tu l'as déjà presque oublié. Mélanie, je ne t'ai pas posé la question, mais on peut la poser à n'importe quel moment. Tu as toujours voulu faire ce métier ? Ou très tôt en tout cas.
- Speaker #0
Oui, assez tôt, je pense. Enfin, j'ai eu une phase où je ne savais pas ce que je voulais faire, qui a duré à peu près un an. Et après, oui, quand j'ai commencé en mise à niveau, on a répliqué. Parce que mon problème, c'est que moi, j'aimais beaucoup les sciences. J'aurais rêvé d'être médecin, de travailler dans le milieu médical. J'adore ça. Mais… Mais… mais j'ai un petit problème de dyscalculie qui m'a empêchée d'être bonne à l'école en mathématiques, en sciences, etc. Du coup, ça m'a un peu bloquée. Et non, et après, une fois que je suis rentrée dans le domaine des arts, j'ai adoré tout de suite le design, l'architecture d'intérieur. Vous savez déjà, parce qu'en mise à niveau, on a appliqué, on nous fait travailler un peu le graphisme, puis tout, la mode, enfin voilà, tous les arts comme ça. Et finalement, moi, je me suis très vite orientée par le design d'espace. Et puis, finalement, c'est un peu de famille. Je pense que ma maman travaillait chez un architecte et puis mon papa, que je salue, qui va peut-être le faire, il travaillait dans le bâtiment aussi. Enfin, dans le bâtiment. Il travaillait à la DDE, donc il concevait pas mal de bâtiments.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
C'est un peu dans les gènes, peut-être. Je ne sais pas.
- Speaker #1
OK. Peut-être, peut-être. Ce n'est pas impossible. Alors aujourd'hui, tu n'es pas sans savoir que le nombre de décorateurs ou décoratrices et architectes d'intérieur est très important, peut-être même trop important, diraient certains, dont je peux parfois faire partie quand je vois notamment la façon de travailler des uns ou des autres. Alors sans forcément prendre en compte la qualité, comme je viens de le faire des uns et des autres, est-ce que tu fais partie des professionnels qui pensent encore aujourd'hui ? que c'est une bonne chose que vous soyez nombreux et que finalement, il y a de la place pour tout le monde. C'est la phrase que les gens aiment bien prononcer, il y a de la place pour tout le monde. Sauf qu'au bout d'un moment, quand même mathématiquement, ça devient difficile. Ou au contraire, tu penses que le marché atteint un niveau qui nécessite une régulation, voire même un peu de nettoyage si on est méchant ?
- Speaker #0
Alors malheureusement, dans une profession qui n'est pas réglementée, tu penses que c'est un niveau qui est nécessaire. Du coup, je pense que ça peut poser problème. Alors, quand on dit qu'on est nombreux, tous ceux qui sont réellement formés à l'architecture, à l'intérêt et au design, moi, je n'ai pas de problème parce que chacun, disons, apporte sa patte, son style. On est tous différents. Donc, ça permet d'avoir une offre pour les maîtresses d'ouvrage plus large et de trouver le prestataire qui correspondra à son but, on va dire.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Par contre, effectivement, je suis totalement contre tous ces gens qui vont s'installer comme des décorateurs. Surtout le mot décorateur, il me dérange beaucoup parce que pour moi, un décorateur, c'est vraiment quelqu'un qui a une connaissance. Mais du bout des doigts, du design, de l'histoire, de l'art, de tout ça que moi, je n'ai pas. Souvent, je suis décoratrice, mais certainement pas. Vraiment, la décoration, c'est un art qui, pour moi, ce n'est pas juste mettre un... il faut remettre les choses à leur place et ça par contre effectivement je suis contre tous ces gens qui se proclament architectes d'intérieur et décorateurs comme si c'était la même chose et qui n'ont pas de formation spécifique à ça ou qui ont fait un truc en ligne on voit fleurir depuis des années pour être décorateur voilà
- Speaker #1
Qu'on doit aussi beaucoup, alors déjà à la période Covid, et puis au congé personnel de formation, au crédit personnel de formation auquel on avait droit à partir du moment où on a travaillé tant d'années dans une entreprise, on avait des crédits à utiliser et qui ont beaucoup, beaucoup été utilisés pour ça. On proposait une formation de… de trois mois et puis on avait un certificat de décoration d'intérieur sans avoir fait d'histoire de l'art sans être coloriste sans sans connaître l'histoire du design etc et sans même parfois être curieux même de d'apprendre moi
- Speaker #0
c'est mon gros problème et quand je vois les réseaux sociaux quand je vois certains soit en métropole ou ici certaines influenceuses qui font de la déco chez elles et qui se disent voilà c'est très bien je veux dire elle décore leur mais en fait elles donnent des conseils parfois à leurs followers qui sont mais d'une aberration totale je veux dire si tu fais ça chez toi très bien, tu fais ce que tu veux t'es pas accompagné par un professionnel, tu peux te tromper et de donner des conseils qui parfois techniquement sont très bons c'est dans le cœur ça fait un peu mal quand je vois ça moi je suis pas du genre à aller me plaindre, à aller dire ouais arrête de dire ça, c'est pas vrai, il faut pas faire ça, les gens ils vont faire n'importe quoi chez eux, ils vont avoir des problèmes et tout mais au fond de moi je le pense vraiment très fort, je me dis franchement c'est terrible parce que bah les gens voilà ils vont faire confiance à des gens qui sont pas professionnels, ils ont juste testé un truc chez eux, un nouveau matériau et voilà et puis en fait non ça va pas, faut pas l'appliquer de cette manière, faut pas...
- Speaker #1
ça peut être jusqu'à dangereux même !
- Speaker #0
Tout à fait ça peut être jusqu'à dangereux et ça ça fait peur ! parce qu'en fait les gens ils vont faire confiance à des gens qu'ils connaissent pas juste parce que sur Instagram ils ont posté une super vidéo qu'au final ça fait joli dans leur jardin ou dans leur maison ça fait peur une vidéo qui peut même parfois être sponsorisée par l'entreprise
- Speaker #1
ou l'enseigne qui commercialise le dit produit ça aussi j'ai fait tout un épisode fin décembre fin 2024 sur les influenceuses et les influenceurs d'écho et et qui a eu beaucoup d'écho en un seul mot et qui a eu beaucoup d'écho en deux mots. J'ai eu beaucoup de retours, très intéressants, la plupart très intéressants, avec un avis qui finalement est très partagé. Et j'ai eu la satisfaction de me rendre compte quand même, et ça c'est vraiment cool, que les gens n'étaient pas si dupes que ça, si aveugles, et que ce n'est pas forcément parce qu'on suit un conte qu'on adhère. ou qu'on va reproduire et qu'on n'a pas surtout un esprit critique suffisamment développé pour faire la part des choses entre l'esthétique d'une vidéo et l'efficacité des conseils donnés. Voilà, ça c'est dit et contrairement à ce que certains peuvent penser, l'audience n'est pas toujours dupe. Voilà. Mais par contre, quand l'audience se manifeste, ça j'ai pu le voir aussi, c'est un peu c'est compliqué parce qu'en fait, on a juste le droit d'aimer et de liker. Par contre, dès qu'on a un avis, on est traité de haters ou d'empêcheurs de tourner en rond. Ça,
- Speaker #0
c'est le problème des réseaux sociaux.
- Speaker #1
Exactement. C'est pour ça que je m'y aventure. C'est pas que notre profession.
- Speaker #0
Oui, mais je m'y aventure pas trop, moi, là-dedans. Je suis pas à l'aise non plus avec ces réseaux-là. C'est compliqué.
- Speaker #1
Je comprends. Je comprends. Alors, la question suivante, cette fois-ci, est volontairement genrée, Mélanie, sans être péjorative, mais pour autant, elle est factuelle et elle me semble essentielle. Et tu vas peut-être clarifier la situation, en tout cas en ce qui te concerne. Est-ce qu'aujourd'hui, on a vu, donc toi, tu crées des chantiers, tu es sur les chantiers, tu mènes des chantiers, tu clôtures des chantiers. Est-ce qu'être une femme et mener des chantiers d'architecture d'intérieur avec des ouvriers ou des artisans qui sont souvent masculins, pas que, mais souvent, est-ce que c'est parfois compliqué ou c'est finalement un non-sujet pour toi ?
- Speaker #0
On m'a souvent posé la question. Non, je n'ai pas eu de problème. Vraiment, au contraire, j'ai l'impression que ça a été… plus simple la gestion, la relation avec les artisans, avec moi, peut-être qu'avec Alexandre, je ne sais pas, qui lui pourtant est un garçon. Mais non, je n'ai jamais ressenti cette différence entre féminin et masculin sur un chantier. Alors quand je vois certains artisans qui viennent avec des équipes femmes, c'est arrivé. Et ça c'est chouette, à chaque fois je suis content, je lasse. ça fait un peu de pisse sur le chantier, c'est cool. Notamment, j'avais une équipe de carleurs à Bordeaux avec une femme, c'était top, elle travaillait super bien. Dans les beaux peintures aussi, il y a quelques femmes, ça c'est cool, ça fait du bien. Mais non, au contraire, beaucoup de bienveillance.
- Speaker #1
D'accord. Ok. Alors, je referme la parenthèse parce que je pose toujours la question, parce que la réponse n'est pas toujours la même. Donc, il y a vraiment plusieurs expériences et c'est très bien. Et tant mieux si pour toi, ça se passe bien. Et c'est souvent d'ailleurs, dans la plupart des cas, le cas justement, ça se passe bien. Moi, j'ai toujours considéré, à part tomber sur des énergumènes. Voilà, il y en a toujours, mais en fait, pour diriger un chantier, le genre ne sert à rien. Ce qui est important, c'est la compétence. Que vous soyez petit, grand, un homme ou une femme, si vous respirez la compétence, l'autorité, mais l'autorité de compétence, pas l'autorité exigée, il n'y a a priori pas de raison d'avoir de problème. D'un point de vue... on va dire communication, même si c'est communication au sens large. Donc, on vient de voir que les réseaux sociaux, ce n'était pas trop ton truc et on a compris pourquoi. Aujourd'hui, quels sont les vecteurs d'apport d'affaires pour Ausha ? Est-ce que tu prospectes encore beaucoup ? Est-ce que les gens viennent à toi spontanément ? Les clients viennent à toi spontanément ?
- Speaker #0
Alors, je n'ai jamais su réellement prospecter.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Voilà, dès le départ, je travaillais sur un site internet. sont bien réalisés, bien référencés. Et du coup, souvent les gens, au départ, nous trouvent sur Internet, sur Google. Et après, c'est du bouche-à-oreille aussi.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
C'est des relations de proches en proches.
- Speaker #1
OK. Et donc, ça t'apporte jusqu'à présent un volume d'affaires annuel qui est satisfaisant, qui est suffisant, sans entrer dans les chiffres précis, bien évidemment. Ça intéresse quand même les auditeurs toujours de savoir si tu as un volume d'affaires qui te permet déjà d'être occupée toute l'année, d'un point de vue purement calendaire. Et puis, selon toi, selon tes critères, c'est suffisant pour vivre de ton métier, comme tu l'entends.
- Speaker #0
Eh bien, écoute, c'est une question effectivement intéressante. En fait, oui, je suis occupée toute l'année.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
mais je ne suis jamais sûre d'être vraiment occupée toute l'année. C'est-à-dire que je n'ai pas, en mois de janvier, tous mes projets qui arrivent pour toute l'année. Après, j'ai un plan de route. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. Et puis, en plus, souvent, il y a des projets qui glissent, qui étaient prévus de durer longtemps et qui pleurent un peu plus longtemps. Donc, en fait, je ne sais pas comment va se passer l'année. Ça vient, ça ne vient pas, je n'en sais rien. Mais en général, ça vient, je trouve du bois. que ça continue d'avancer comme ça. Et après, suffisant pour en vivre, c'est limite, on va dire. Effectivement, souvent, on dit les hashtags intérieurs, ça coûte cher, parce qu'il y a besoin d'ouvrir avec les effets. Comme tu disais tout à l'heure, ça fait gagner de l'argent, ça en fait économiser plutôt que gagner, parce que les gagnants. parce qu'on sait les points d'économie aussi, parce qu'on sait gérer le profit final du chantier. Mais souvent ça fait peur aux gens en fait le montant qu'on va leur proposer en mon horaire. Alors par exemple sur un chantier à 300 000 euros, peut-être qu'on va prendre entre 35 et 40 000 euros d'honoraires, mais c'est 40 000 euros qui vont tomber en deux ans, deux ans et demi. Donc en fait c'est très étalé.
- Speaker #1
Oui et puis c'est pas un salaire.
- Speaker #0
Non c'est pas un salaire. parce qu'avec ça, il faut qu'on règle les assurances, qu'on paye nos logiciels, qu'on paye notre matériel, qu'on paye nos foyers éventuellement, qu'on se rémunère, que voilà, c'est tout un tas de choses. Et au final, je ne compte pas, je ne sais pas combien de l'heure je suis, mais je pense qu'il ne vaut mieux pas que je calcule.
- Speaker #1
Oui, oui, ben oui. Voilà,
- Speaker #0
c'est comme ça. Mais après, c'est un métier de passion, souvent. Enfin, je pense que... Quand on se fait le mythe de l'architecte ou de l'architecte d'intérieur qui a une belle maison parce que c'est son métier, parce que voilà, je pense que ceux qui en arrivent là, c'est vraiment des gens qui ont réussi, c'est tous les grands noms de l'architecture, les grands designers, les grands architectes, les grands architectes d'intérieur, bien sûr, ils ont eu au moins une fois l'opportunité de travailler pour eux-mêmes. qui doit être super cool. Je n'ai pas encore eu la chance de le faire. Mais voilà, ce n'est pas tous les architectes qui sont blindés et qui ont une super belle maison. Souvent, on dit « Ah, tu es archi ! » « Tu dois vivre dans une super barraque et tout. » Non, non, je n'ai pas encore le moyen.
- Speaker #1
Pas encore, pas encore. Mais Ivoa est jeune quand même sur l'échelle d'une carrière. Tout peut arriver. Bien sûr,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Quel âge a Ivoa ? On le rappelle ? Eh bien, neuf ans, c'est neuf ans cette année. Ah oui ? Bon, déjà, c'est un signe de bonne santé, déjà, neuf ans. Quand on a passé la troisième, quatrième année, le cap même des cinq ans, avec le Covid, on a survécu à cette période. Je trouve que c'est pas mal. Félicitations. C'est vraiment chouette. J'aimerais qu'on revienne un petit peu sur notre belle île de La Réunion. aujourd'hui comme tu es rentrée depuis presque deux ans où est-ce qu'on peut tomber sur une de tes réalisations alors publique bien sûr parce qu'on ne va pas aller chez les gens à moins de devenir leur amie mais on va garder leur identité secrète c'est pas public mais un endroit public où on pourrait voir ton travail et bien écoute je viens de livrer une école de danse à Beau Séjour qui s'appelle Sur la commune de Sainte-Marie, dans le nord de Lille.
- Speaker #0
Exactement, qui est sur l'avenue du Beau-Pays, qui s'appelle EIPOA. C'est une école de danse avec deux belles salles, qui a tout juste ouvert ses portes la semaine dernière, je crois.
- Speaker #1
D'accord, c'est tout frais. Ça a été livré, alors. Ça y est, c'est livré. Il n'y a plus de réserve, il n'y a rien ?
- Speaker #0
Il y a quelques détails à revoir, mais voilà. Globalement, c'est terminé. Ça a été un sacré challenge parce que là, c'est une école, enfin, c'est un commerce.
- Speaker #1
Oui, et puis une école de danse, en plus. On ne s'attend pas toujours à voir ça dans sa carrière, mais c'est chouette.
- Speaker #0
C'est vrai, c'est chouette. Oui, oui, ça a été hyper intéressant, hyper intense parce qu'il y avait des délais très, très… pour à respecter, même s'il y a forcément des retards. Ça arrive toujours. Voilà. Et non, non, c'est chouette. On a pu constituer une bonne équipe d'artisans pour ce chantier. Voilà. Ça a été bien déroulé dans la globalité. Et le résultat est super. La maîtrise ouvrage est contente de pouvoir enfin utiliser ces locaux. Du coup, c'est chouette. Je suis contente de voir ça. Je devrais bientôt aller voir... un des cours de danse le soir parce que je n'ai pas encore vu le local le soir avec tous les firages. J'ai hâte de venir voir tout ça.
- Speaker #1
C'est cool. À l'occasion, si j'ai le droit, j'irai voir aussi.
- Speaker #0
Tu verras parce qu'il y a des grandes dévitrées. Tu peux voir à travers, tu peux voir toutes les salles. Génial. Tout est visible sans même rentrer.
- Speaker #1
Génial. J'irai prendre quelques photos et je les publierai sur Instagram.
- Speaker #0
Je ne crois pas si tu veux.
- Speaker #1
Alors, dans chacune de tes réalisations, ou qu'elles aient été faites d'ailleurs, qu'est-ce qui est le plus important pour toi ? Quels sont les aspects de ton travail ou de tes projets sur lesquels tu ne transigeras jamais pour être toujours fière de ta démarche et défendre tes valeurs ? Rapidement, mais concrètement.
- Speaker #0
Pour défendre mes valeurs ? Écoute, c'est surtout dans les aménagements, dans la fluidité des lieux. C'est-à-dire que parfois, les gens me disent « Non, mais j'aimerais bien mettre une porte comme ça ou mettre la cloison là. » En fait, je leur dis « Non, ce n'est pas possible. Là, on ne va pas circuler. Ça ne va pas être fluide. La lumière ne va pas passer. » Enfin voilà, sur des choses comme ça. Après, sur l'esthétique, je ne suis pas décoratrice. Donc effectivement, je laisse parfois, enfin souvent même les clients choisir. pas mal de choses, hormis les couleurs. Là, quand même, j'aime bien mettre une petite grain de sel parce que je fais attention à ce qu'il n'y ait pas des couleurs atroces sur mes chantiers. Oui,
- Speaker #1
une petite concordance quand même. Voilà,
- Speaker #0
c'est ça. Et après, vraiment, sur le plan, il faut que ça fonctionne. Voilà, je ne veux surtout pas d'aberration sur la fluidité des lieux.
- Speaker #1
D'accord. OK, donc l'agencement est quelque chose de très important. Est-ce que, alors la question a l'air bête, mais elle ne l'est pas et je sais pourquoi je la pose, est-ce que tes réalisations seraient exactement les mêmes si tu œuvrais ailleurs que depuis La Réunion ? Ou est-ce que La Réunion a une influence, on parlait tout à l'heure des influences, a une influence sur ton travail et tes inspirations ?
- Speaker #0
Alors...
- Speaker #1
Parce que tu disais que tu y avais grandi et que tu avais été nourrie à La Réunion, par La Réunion et à La Réunion. Est-ce que si tu travailles ailleurs, c'est différent ou est-ce qu'elle est toujours là dans un coin de ta tête ?
- Speaker #0
Alors, même si en travaillant en métropole, j'ai forcément des influences qui venaient de La Réunion, on va dire, je pense que c'est toujours ancré en moi. peu importe où je suis. Après, c'est vrai que forcément, quand on est ici, les espaces sont différents. On a par exemple les varangues, on a beaucoup une vie qui est entre dedans et dehors ici. Donc en fait, effectivement, l'organisation des lieux se fait différemment ici que dans notre pôle. Ça c'est sûr. L'influence de la Réunion, elle est très présente ici. mais même sur des choses complètement techniques, les ventilations, les brasseurs verts au plafond, les climatisations, les choses comme ça. Voilà, ça, forcément, ce n'est pas du tout la même chose. Et puis surtout, en métropole, c'était très différent. Et moi aussi, puisqu'on faisait beaucoup d'isolation. Ici, il n'y en a pas. Enfin, il y en a très peu. Donc, oui, oui, la réunion, c'est... Quand on crée sur la réunion, il y a des contraintes qui sont très différentes. Et forcément, les lieux sont imprégnés de la vie ici. C'est sûr. Et après, l'inspiration de la réunion, si je peux voir à peu près où tu veux en venir, oui, tout à fait, ça fait partie de moi et notamment dans mes créations d'objets et de mobilier, oui, ça fait partie des inspirations qui m'ont donné à créer des objets.
- Speaker #1
Alors, effectivement, transition toute trouvée sur le… La deuxième activité qui est importante à ton cœur, je parlais tout à l'heure de cordes à ton arc, et là, cette année, on en a discuté un petit peu avant, tu as choisi de mettre un petit coup d'accélérateur, en tout cas de projecteur, pour commencer, sur cette partie-là de ta personnalité et de ton travail, parce que jusqu'à présent, on a beaucoup parlé de l'architecture intérieure, et c'est normal. J'imagine que pour l'instant, ça représente quand même une grande partie de ton emploi du temps, pour ne pas dire la majeure partie de ton emploi du temps. professionnel, mais Ivoa, ce n'est pas que ça. Alors, quand on visite un petit peu ton site internet, on en a déjà une idée. Donc, c'est le design produit, le design d'objet. Et j'imagine que tu es tout à fait d'accord pour nous en dire un petit peu davantage.
- Speaker #0
Avec plaisir. Oui, effectivement, cette année, avec cette particularité de me retrouver seule, j'avais très envie d'aller dans des créations beaucoup plus personnelles. parce qu'effectivement quand on est à deux on travaille différemment que tout seul et c'était hyper nourrissant, c'était très bien d'être à deux sur les projets ça permettait d'évoluer sur de très bons aspects mais aujourd'hui par la force des choses je me retrouve toute seule et finalement j'en fais une force et j'ai très envie depuis des années d'aller dans le design produit et j'ai pas vraiment le temps parce qu'il y a eu beaucoup de projets de rénovation qui sont enchaînés, donc on n'avait pas forcément le temps. Mais j'avais déjà commencé en 2018 avec un luminaire que j'avais nommé Alba, qui lui, en fait, venait d'une inspiration d'un des projets sur lequel on avait eu Carte Blanche. C'était un appartement assez coçu sur Biarritz qui avait une partie dans des locaux qui appartenaient à Coco Chanel à l'époque. Donc il y avait toute une histoire. Et en même temps, c'était en bord de mer. On avait inventé tout un univers. un mélange complètement disparate entre Coco Chanel et une crique de plage discrète. On était partis un peu loin dans les délires et ça avait créé un luminaire que j'avais nommé Alba et qui était lui aussi inspiré du tressage traditionnel réunionnais, donc avec une partie en bois tressé. Et à la fois, ça faisait aussi écho au traditionnel tressage qui se fait aussi dans le Pays Basque. Parce qu'il y avait des... on va dire des points communs entre les cultures basques et réunionnaises finalement, c'était chouette. Tout le monde associé étant basque, ça permettait de mettre en commun des cultures, c'était intéressant. Et donc j'ai commencé par ça en 2018, ensuite j'ai été beaucoup prise par d'autres choses, voilà j'ai eu plein de enfants, on a fait plein de projets etc. J'ai essayé de le mettre en maison d'édition, de pouvoir le vendre sans avoir à m'occuper. Il y a une maison d'édition qui nous a fait confiance qui s'appelait Prism, mais qui n'a pas perduré. Aujourd'hui, ça n'existe plus et donc j'ai récupéré Alba pour moi. Le problème d'Alba, c'est qu'il est très gros, il a son esthétique, il a son histoire, etc. Mais financièrement, il n'est pas forcément viable parce qu'il a des techniques trop différentes. C'est un sujet qui est dans le design qui est très important et que j'ai découvert avec ce produit-là parce qu'on a beau créer des choses qui sont magnifiques, etc. Mais là, c'était sur des choses qui étaient très pointu d'artisanat d'art et du coup on est sur un produit qui n'est pas accessible à tout le monde et donc est-ce que le design c'est ça en tout cas ça peut en faire partie mais malheureusement ça fait pas écho à suffisamment de monde et puis voilà il faut aussi...
- Speaker #1
un coup de conception qui n'est pas en adéquation avec le marché c'est ça auquel il est destiné même si moi je l'ai vu effectivement il est très beau et je suis certain qu'il vaut son prix je mettrai des photos aussi sur Instagram et j'imagine qu'on doit pouvoir le voir cette applique c'est une applique moi je l'ai vu en tant qu'applique un luminaire donc mural donc Alba est vraiment très très beau, on le voit sur ton site ?
- Speaker #0
On le voit sur mon site, oui tout à fait on le voit sur mon site, il a quand même eu une toute petite place, enfin un demi-cercle a une toute petite place dans un des projets que j'avais eu à Bordeaux pour un restaurant réunionnais. Ça, c'était génial parce que du coup, la partie boitier avait été placée dans le restaurant. Après, il plaît à beaucoup de monde. C'est un produit presque d'appel. Visuellement, il est fort. Mais par contre, il faudrait qu'il soit dans un milieu, disons dans une maison d'édition qui peut proposer ce type de prix. C'est ça le souci. Et comme je ne suis pas encore, on va dire, un grand nom du design, je n'ai pas eu accès à ça. Donc voilà, pour l'instant, il est là.
- Speaker #1
Il a quand même le mérite d'avoir été d'abord créé, même si c'est la partie la plus difficile intellectuellement, ce n'est pas la partie la plus difficile factuellement, économiquement. Mais par contre, il a été édité. Et là, il y a... Quand on voit la masse de beaux objets créés, dessinés, mais qui ne franchissent pas l'étape de la planche à dessin ou du visuel 3D, c'est déjà pas mal.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. C'est vrai, tu as raison. Je n'ai jamais fait cette réflexion. Écoute, pour l'instant, les deux exemplaires sont chez moi. Il y en a un qui est affiché. Je le vois chaque jour. J'espère qu'un jour, il aura un nouvel avis. Je ne sais rien. En tout cas, c'est le premier qui a été... dessiné et qui a été créé donc voilà il a existé et aujourd'hui voilà maintenant j'aimerais bien j'aime beaucoup ça la création de mobilier puis finalement depuis que je suis arrivée sur la réunion c'est vrai que il y a eu beaucoup de projets qui ont été dans la technique et il y a eu peu de place vraiment à la création et au design oui c'est ce que tu nous disais tout à l'heure et donc ça me manquait donc je rattrape mon retard sur ma création et Et c'est chouette parce que ça fait du bien de redessiner, de repartir sur les choses où on crée, soit de toutes pièces, soit on part d'un projet. Et c'est ce qui s'est passé pour le miroir Bola, qui est le tout premier de cette collection que j'ai envie de lancer en 2025. Oui,
- Speaker #1
je l'ai vu passer celui-là aussi récemment.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. C'est tout récent. C'est fait depuis janvier. J'ai travaillé l'année dernière dessus, mais je l'ai sorti en images. oublié on va dire depuis des années.
- Speaker #1
J'imagine que tu t'es servi de l'expérience ALBA pour peut-être raisonner un coût de production qui va être différent.
- Speaker #0
Oui tout à fait, tout à fait ça fait partie des grandes questions parce que si ça financièrement c'est pas viable, ça n'a pas vraiment d'intérêt. Donc oui effectivement et puis alors ce qui est chouette c'est que j'ai travaillé avec un ébéniste qui s'appelle Bertrand Missonde qui est basé sur Donc, c'est Bliss Miniseries, son entreprise. Et lui, c'est pareil, il est passionné. Donc, c'est chouette. On échange beaucoup sur le process de fabrication. Et c'est grâce à lui un peu que j'ai réussi à dessiner quelque chose qui puisse être fabriqué de manière économiquement viable. Voilà. Donc, le dessin de base…
- Speaker #1
Et chez nous, à La Réunion ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Cool. Oui. Alors, l'objectif, c'est d'avoir des produits qui soient à 100 % designés et produits sur l'île. parce que j'ai quand même constaté depuis deux ans qu'il y a une demande de mobilier un peu différent assez présente sur l'île et une offre un peu limitée. Disons qu'on passe de Conforama à des barques de design beaucoup plus grandes et du coup la gamme de prix entre les deux. Alors maintenant, il y a la redoute. Maintenant, il y a des choses nouvelles qui sont arrivées et qui, je pense, vont faire du bien un peu. Parce que c'est vrai que quand on cherche à se meubler sur la réunion,
- Speaker #1
c'est un peu compliqué. Dès que l'éventail d'offres s'élargit, c'est toujours mieux pour le client. Et puis même pour les commerçants, parce que ça crée une émulation, ça crée une concurrence et ça force forcément l'inventivité, la créativité. On ne va pas s'en plaindre, de temps en temps, ça a aussi une influence positive sur les prix.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr. Mais alors, le problème…
- Speaker #1
Positif parce qu'il descend. Non, mais je parlais de l'augmentation de l'offre. Et puis, on a le choix, parce que tout le monde n'a pas envie de mettre… Voilà, je dis n'importe quoi. Tout le monde n'a pas envie de mettre 2 000 euros dans une table basse. Non. Parce que par rapport à une échelle de valeur, on trouve ça indécent. En revanche… c'est une somme qu'on est prêt à mettre pour un fauteuil ou un canapé. Donc voilà, la question, ce n'est pas tant l'argent qu'on est prêt à dépenser, c'est la raison pour laquelle on veut le dépenser. Moi, j'envisage toujours l'arrivée d'une nouvelle enseigne comme ça, si elle remplit des critères de base qui sont les miens, c'est-à-dire avec des ouvriers qui ont des feuilles de paye, une protection sociale,
- Speaker #0
des choses comme ça. C'est ça, c'est un autre sujet. Effectivement, on voit beaucoup d'enseignes qui proposent… qui même sont à des prix élevés et qui pourtant, voilà, dans les endroits où c'est fait de plus en plus bien,
- Speaker #1
c'est moral. Oui, moral, c'est le mot. Éthique et moral. Voilà, c'est ça. Voir les deux parfois.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Bon, alors, je ne connais pas tous les détails. Moi, je ne rentre pas là-dedans, mais je sais très bien que, voilà, ce qui est proposé parfois coûte un peu cher et les finitions ne sont pas forcément à la hauteur du prix, je trouve. Mais le commun des mortels, on va dire… pas l'oeil d'un designer, elle ne peut pas se rendre compte de la finition, de l'assemblage du bois, des choses comme ça. Et quand on rentre dans le détail, on se rend compte qu'on a acheté une commode à 1€, qui en fait fait des briques et des bords.
- Speaker #1
Qui n'est pas plus solide qu'une commode à 80€.
- Speaker #0
Voilà, exactement.
- Speaker #1
Et ça, effectivement, ça pose un problème.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça.
- Speaker #1
Du coup,
- Speaker #0
moi aussi, ça me pose problème. Mais effectivement, je peux comprendre qu'à un moment donné, tout le monde ne va pas venir m'acheter. des choses d'extrêmement grande qualité et ce n'est pas un problème. On achète ce qu'on veut, ce n'est pas ça, mais c'est juste qu'après, quand on propose un produit, c'est la manière de le présenter qui pose problème. C'est que quand on propose un produit qui est censé être haut de gamme, il faut qu'il soit haut de gamme. C'est tout.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Si la personne a décidé de mettre 2 000 euros dans une commode, elle a peut-être les moyens, elle va être en vie pour elle, il faut qu'elle en ait pour son argent. si elle achète une commode et qu'en fait les finitions sont pas à la hauteur et qu'elle s'en rende même pas compte qu'elle est dupée parce qu'elle a pas la capacité de le voir on sait rien je trouve ça très dommage après quand on achète un mode télé à 80 euros je sais que ça fait 80 euros ça a été fait comme ça et le design c'est pas que des objets chers c'est ça qui est...
- Speaker #1
Non par définition même c'est pas vraiment voué à ce que ce le soit ... Les gens associent le mot design au mot cherté des produits. En fait, ils confondent souvent le design et le luxe, ce qui n'a absolument rien à voir. Après, on pourrait s'attarder sur la définition du luxe en 2025. Mais le design, non. Le design a même plutôt une vocation à être démocratique, à démocratiser et accessible au plus grand nombre. Les auditeurs de Design Café le savent. En tout cas, ils savent que c'est ce que je pense. Non, le design n'est pas élitiste. On peut avoir des très belles pièces de design à 3 francs 6 sous, et en plus éthique et morale, et des pièces vraiment très chères d'une qualité douteuse, et moins éthique et moins morale. Juste parce qu'il y a un nom derrière, une signature ou une couleur à la mode. Le design, ce n'est pas ça. Le design, ce n'est pas le luxe, ce n'est pas le cher. Le design, c'est... C'est une philosophie. Le design, c'est une philosophie, selon moi, de conception, d'esthétique, de réalisation, de valeur. C'est plein de choses. Mais ce n'est pas que l'argent.
- Speaker #0
Non, c'est sûr.
- Speaker #1
Je t'ai coupé, pardon.
- Speaker #0
Oui, mais t'inquiète, mais tu as raison de préciser ça parce que souvent, les gens ne savent pas. C'est une question qui revient souvent. Et moi, dans ma démarche, effectivement, l'erreur que j'ai faite avec Alba, c'est de ne pas prendre en considération toute cette partie économique parce que, pardon, J'avais juste envie de créer quelque chose de beau, qui ait du sens et qui vienne de quelque chose avec une histoire. Et je n'ai pas pris en compte la partie économique. Et du coup, je me retrouve avec un objet qui a sa vie, qui a son histoire, mais qui… Voilà, qui fait un peu un flop, quoi. Je dirais qu'il se vend.
- Speaker #1
Pour l'instant, et puis c'est le premier. C'est le premier.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Le deuxième, c'est pas le meilleur, et ainsi de suite.
- Speaker #0
Voilà, non, mais c'est pas grave, c'est pas un problème. Moi, ça m'a permis de sortir cette création dont je suis fière et puis d'apprendre, en fait, à designer, parce que ça s'apprend aussi. Et donc, le deuxième, enfin, le premier de la collection 2025, on va dire, elle va… Voilà, pardon. Voilà, oui. dessiné en ayant en tête cette partie économique. Mais, si tu veux, comme j'aime bien soutenir tout ce qui est local et artisanal et qui permet de valoriser le travail des artisans, du coup effectivement ça a un certain coût mais ce coût il n'est pas, disons qu'il n'est pas majoré juste parce que c'est un bel objet. Voilà, c'est le coût de ma création d'abord. et de mon expertise en tant que designer et de l'expertise de l'ébéniste, des matériaux, et du temps qui va y passer. Et c'est toujours pareil avec les objets, plus il y a de commandes, moins ça coûtera cher parce que ça prend du temps à fabriquer et le process, en fait, il va se mettre en place. Et quand on en fait un, il va être plus cher. Quand on en fait deux, il va coûter plus cher. Et quand on en fait trois, quatre, cinq, six, etc. Et c'est ça aussi la...
- Speaker #1
la loi de la série en fait permet de réduire les coûts donc il faut qu'il y ait des commandes pour pouvoir arriver à ça alors tu sais très bien tu es bien placé en tout cas pour savoir que souvent la création peut être accompagnée et peut être aidée j'imagine que tu as réfléchi déjà à la question comment on peut aider j'allais dire Ivoa Création c'est pas son nom comment on peut aider la création d'objets hum Chez Ivoa, est-ce que tu as mis quelque chose en place dont tu voudrais nous parler ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Pour ce début d'année, j'ai créé une cagnotte sur Hubule pour me permettre de financer le gabarit de fabrication de Bola. Ce gabarit permettra ensuite de fabriquer les miroirs de manière plus rapide et donc moins chère. Cette campagne permettra aussi de financer les deux premiers objets et d'avoir les deux premiers objets. premières commandes et de faire un shooting photo de l'objet réalisé pour pouvoir le présenter en vrai, entre guillemets, et pas juste en 3D. Donc ça, ça me permettra de lancer vraiment l'objet et aussi de le présenter probablement au salon de la maison 2025.
- Speaker #1
Le présenter où, pardon, j'ai pas entendu.
- Speaker #0
Au salon de la maison 2025.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
C'est assez dans les clous et vraiment, j'aimerais bien que ça se fasse en partenariat avec Bliss Miniserie, bien sûr, pour pouvoir le présenter. Et si j'y suis, forcément, il y aura Alba, pour ceux qui veulent le voir montrer. Il y aura Bola et il y aura aussi un petit tabouret qui a été tout droit inspiré d'Alba que j'ai appelé Tortise qui, lui aussi, est habillé de très sage bois puisque du coup, il y a un petit tabouret Du coup, j'ai lancé Bertrand Missande, l'ébéniste, sur le tressage de bois. Ça a été son challenge pour réussir à le réaliser. Et j'en suis très contente. On a trouvé des solutions pour pouvoir le faire. Et voilà, j'espère que ça va pouvoir se réaliser.
- Speaker #1
Écoute, on aura l'occasion d'en reparler durant le Salon de la Maison 2025 qui se tiendra, j'imagine, comme tous les ans à la Nordève, à Sainte-Claude-Tilde. Je n'avais pas spécialement prévu d'y aller cette année, mais du coup, maintenant, ça me donne envie d'y aller parce que j'y ai passé beaucoup de temps l'année dernière pour y faire un reportage et une petite analyse critique. J'irai, cette fois, j'irai en bas d'eau, j'irai en visiteur, ça sera très bien, pas de micro, rien du tout, et j'irai flâner. Si tu es d'accord, on mettra dans les... la description de l'épisode, le lien pour atterrir sur la cagnotte. Donc, c'est Ulule, c'est ça ?
- Speaker #0
C'est ça,
- Speaker #1
Ulule. Voilà, on mettra le lien. Et tous ceux qui ont envie de soutenir la création tout court et la création locale et artisanale de la Réunion en particulier. Et puis, si ça donne aussi envie à des institutions, des mécènes qui ont envie de faire une belle action en finançant justement ... Cette belle aventure, qui n'hésite pas, ils pourront cliquer sur le lien ou rentrer directement en contact avec Mélanie par l'intermédiaire de son site internet. bien évidemment alors Mélanie maintenant que tu nous as bien parlé de toi de ton travail de ton entreprise je vais te demander pas de conclure l'épisode mais de conclure cette partie là de de de l'émission en répondant à la question suivante si jamais pour résumer quelqu'un qui ne te connaît pas te rencontre et te demande bon alors ça peut être une soirée ça peut être voilà chez des amis ce que tu fais dans la vie et et que tu dois lui répondre rapidement, tu lui réponds quoi ?
- Speaker #0
Rapidement ?
- Speaker #1
Alors, tu as le droit de réfléchir. En fait, ce n'est pas rapidement. Tu réponds de façon courte. Sans rentrer dans les détails. Bonjour Mélanie, tu fais quoi dans la vie ? Tu réponds quoi ?
- Speaker #0
Souvent, je réponds, jusqu'à présent, je réponds je suis architecte d'intérieur, mais je pense que cette année, je réponds. Je suis designer. notamment parce que le terme d'architecte d'intérieur, je ne sais pas si un jour tu as évoqué ça dans tes podcasts, mais en France, on est les seuls à utiliser le mot architecte. Les autres, designers,
- Speaker #1
espaces. Oui, on entend designer d'espace, designer d'intérieur. Voilà. Tout à fait. Exactement, c'est vrai ce que tu dis.
- Speaker #0
Mais du coup, effectivement, je pense que je répondrais que je suis designer d'espace et d'objet. Voilà.
- Speaker #1
c'est pas mal et puis ça change de l'ordinaire ça peut effectivement partir sur une conversation très intéressante donc Mélanie Voisin designeuse on féminise ? non on ne féminise pas je ne crois pas on peut si on veut surtout à l'oral à l'écrit il faudra peut-être réfléchir à l'oral on peut on peut Ça devrait être compliqué à écrire. Alors, maintenant, on va passer à la partie de l'émission que les auditeurs aiment aussi beaucoup retrouver. C'est ce que j'appelle les questions en rafale et mélangées. Donc, surtout la partie 1. La partie 1, donc en fait, je te pose des questions rapides, tu réponds de façon courte et je peux réagir. OK. Contrairement à la partie 2, où le principe sera le même.
- Speaker #0
Voilà, réponse courte, mais là où je ne pourrais pas réagir. Tu es prête ?
- Speaker #1
Je suis prête.
- Speaker #0
Alors, existe-t-il un type de réalisation, Mélanie, ou de projet sur lequel tu adorais travailler et pour lequel ce n'est pas encore le cas ?
- Speaker #1
Oui, l'hôtellerie.
- Speaker #0
D'accord, ok. Forcément, ça serait sans doute un gros chantier, même si c'est un petit hôtel, ça serait un gros chantier. Ok, alors là, tu n'es pas très sur les réseaux sociaux, mais j'imagine que tu t'intéresses quand même et que tu vois passer des choses. Une tendance d'écho que tu ne valides pas ?
- Speaker #1
La tendance bord de mer. Je ne sais pas si ça se rappelle comme ça. Tout ce qui fait rappel au bord de mer, les canaux, les espèces de…
- Speaker #0
Les étoiles de mer au mur et les filets accrochés.
- Speaker #1
Des textes écrits au mur. La vie est belle,
- Speaker #0
la mer, tout ce qui se passe. D'accord. C'est noté. Une idée reçue qui t'énerve à propos de ton métier ?
- Speaker #1
On fait exprès de rendre les chantiers plus chers pour gagner plus d'argent.
- Speaker #0
Ok, c'est très précis. Je vois ce que tu veux dire. On en a déjà un petit peu parlé, mais Sido, si tu devais en choisir une, une valeur qui définit le plus ta façon de travailler, que ce soit pour le design d'objet ou pour l'architecture ou le design d'espace ?
- Speaker #1
La disponibilité, comme je disais tout à l'heure, disponibilité et l'optimisme.
- Speaker #0
D'accord, c'est bien déjà, l'optimisme c'est important. Alors, j'avais prévu de te poser une question sur les réseaux sociaux. On a déjà eu un petit peu la réponse. En quelques mots à peine, ton rapport aux réseaux sociaux, pour conclure sur ce sujet ?
- Speaker #1
La peur et le doute.
- Speaker #0
La peur et le doute.
- Speaker #1
Je ne sais pas. J'ai l'impression d'être, comme on dit, les boomers. Voilà, ça évolue très vite. Je ne sais pas comment... Je ne le connais pas bien, donc j'essaye de suivre un peu le rythme,
- Speaker #0
mais c'est difficile. Ça pourrait être juste pour toi une source d'inspiration visuelle, même pas. Ce n'est pas là que tu vas chercher des exemples. Ok, ok. Alors ça, c'est la dernière question sur laquelle je peux réagir. Après, je devrais me taire à chacune de tes réponses. Ausha et toi, vous êtes où dans cinq ans ?
- Speaker #1
Toujours à La Réunion, ça c'est sûr. mais j'espère avec un peu plus de design produit et des projets de plus en plus liés vraiment à la création que purement à la technique d'accord
- Speaker #0
ok alors maintenant des questions également très intéressantes mais sur lesquelles je ne réagis pas et pour cause les auditeurs comprendront et savent déjà pourquoi et Donc, on a toujours des questions en rafale et mélangées, alors qu'ils s'éloignent un peu du métier, mais qui peuvent en dire beaucoup sur toi. Alors, Mélanie, tu es prête ? Je suis prête. Là, ça va aller du tac au tac et je ne dis rien. Alors, t'y ponches, planteur ou rhum arrangé ? Ah,
- Speaker #1
planteur. Mon père, il a une recette d'enfer.
- Speaker #0
Entendu, c'est noté. À La Réunion, plutôt sud, nord, est ou ouest ? Nord. Nord. Ta couleur préférée ?
- Speaker #1
Je ne sais pas.
- Speaker #0
Tu peux ne pas en avoir.
- Speaker #1
J'aime les couleurs. Il y a des couleurs que je n'aime pas, mais en général, j'aime les couleurs. Je n'ai pas de couleur préférée,
- Speaker #0
c'est vrai. D'accord. Alors, une couleur que tu n'aimes pas, du coup ?
- Speaker #1
Le verre à nice.
- Speaker #0
OK, le verre à nice. Alors là, peut-être encore un petit peu plus compliqué comme question. Ton plat préféré ? Ah oui. Attention, on est à la réunion. Je réponds ce que tu veux. Je ne te mets pas de pression.
- Speaker #1
Mon plat préféré ? Écoute, un bon carré poulet au feu de bois avec des lentilles.
- Speaker #0
Super. Piment ou pas piment ?
- Speaker #1
Un peu piment.
- Speaker #0
Un peu piment. Lève-tôt ou couche-tard ?
- Speaker #1
Lève-tôt.
- Speaker #0
Lève-tôt. battant des lames ou sommet des montagnes ?
- Speaker #1
Ouais, sommet des montagnes.
- Speaker #0
D'accord. Alors là, tu vois, c'est rigolo que j'avais oublié que j'avais préparé cette question, ça va te faire rire. Designer, architecte d'intérieur ou les deux ?
- Speaker #1
Ah ah !
- Speaker #0
Eh bien, designer, du coup. Ben oui, on a déjà un petit peu répondu. Alors, lors d'un repas entre amis, je vais y arriver, pardon. Repas entre amis, au resto ou à la maison ? À la maison. OK. Comment tu t'évades ou tu te ressources ? J'entends par là du travail. Comment tu t'évades du travail et tu te ressources après le travail ?
- Speaker #1
Alors, ben, j'aime beaucoup. aller dans des hôtels. C'est pas... Oui. Moi, il y a un... qui me déterne en l'Ouest. Ce qui me va bien, c'est d'aller dans un hôtel et ne pas faire grand-chose. Profiter de cette belle île et des beaux hôtels qu'on a ici. J'aime beaucoup parfois.
- Speaker #0
Oui. D'accord. Alors, tu as vu, il y en a un tout récent qui est en train de sortir.
- Speaker #1
Au bois ?
- Speaker #0
À Trois-Bassins, oui. Je n'y suis pas encore allé. Mais il faudra que j'y aille, moi aussi, c'est comme toi, ce n'est pas tous les jours. Quand les conditions sont réunies, j'irai bien volontiers. Une question que tu aurais aimé que je te pose et à laquelle tu peux répondre maintenant, sans que je te la pose ? Je ne sais pas.
- Speaker #1
Une question que tu me poses. Je sais.
- Speaker #0
Peut-être qu'il n'y en a pas. Est-ce que par contre, tu peux te rapprocher un peu de ton écran ? Parce que j'ai l'impression que le micro est en fait sur ton écran. Voilà, c'est bien. Non, mais s'il n'y en a pas, on débriefera après, puis tu me diras s'il y a des choses dont on aurait pu parler, ou sinon, on se reverra.
- Speaker #1
Oui, oui. Non, mais je ne crois pas. Je pense qu'on a fait bien le tour sur moi et sur mon travail. Ça va, c'est bien.
- Speaker #0
Bon, alors justement, et là non plus, je n'ai pas le droit de réagir. Comment s'est passée cette interview, sincèrement ? Ce n'est pas un exercice, j'imagine, très fréquent ? Non,
- Speaker #1
ce n'est pas fréquent, non. C'est même la première fois que je fais ça comme ça. Non, écoute, c'était très sympathique. Après, ça fait parler de moi beaucoup pendant beaucoup de temps. C'est un peu bizarre. Mais c'est bien, je suis contente que... que des gens puissent s'intéresser à Ausha, à ce que je fais. Ça fait plaisir d'être prise en considération pour le travail que je fais. Donc, c'est beau, c'est très agréable.
- Speaker #0
Ah, tant mieux. Pour conclure là maintenant, parce que c'est important, autant faire un petit peu de com' aussi. Comment les clients peuvent aujourd'hui, en 2025, entrer en contact avec toi, que ce soit pour un projet Archie, pour découvrir ton univers ? tes réalisations, tes créations ou même t'acheter, Alba ?
- Speaker #1
Alors oui, écoute, sur mon site internet Ivoa.com, il y a toutes les coordonnées nécessaires, il y a mon numéro de téléphone et il y a une page de contact sur laquelle les gens peuvent m'écrire et me poser leurs questions. Et puis quand on tape Ausha sur Google, on trouve assez rapidement mes coordonnées. N'hésite pas à m'appeler ou à m'écrire. Souvent, j'aime bien recevoir un mail avec avec pas mal de détails déjà sur les projets qu'ils ont en tête. Ça me permet en fait d'avoir un premier regard et d'avoir les premiers conseils. C'est toujours plus rapide. Ça me permet d'avoir un peu de temps pour étudier leurs demandes par mail et leur répondre le mieux possible pour mieux les guider.
- Speaker #0
Ok. Tu travailles sur toute l'île, sans distinction, géographique ?
- Speaker #1
Alors... Disons que je préfère travailler dans le nord, ouest, est. C'est vrai que pour moi, c'est plus facile de travailler que dans le nord. Parce que voilà, surtout sur les 8 chantiers. Pour les études, il n'y a pas de souci, je peux le faire à distance. Mais quand je fais un chantier, j'y suis au moins une fois par semaine. Donc les déplacements, comme je disais tout à l'heure, j'aime pas trop ça. Donc c'est vrai que non, je préfère... Voilà, j'essaye de limiter à... au nord, à l'ouest et une partie de l'est. Après, ça dépend évidemment de l'envergure du projet. Je n'irai pas refuser un hôtel dans le sud.
- Speaker #0
Et la boucle est bouclée, Lani. C'est super. Écoute, en tout cas, moi également, maintenant, je peux reprendre, je peux de nouveau réagir. Je te remercie beaucoup d'avoir accepté l'invitation et d'avoir pris le temps qu'il fallait pour répondre à mes questions et pour parler de toi, de ton métier. et de la création du design à La Réunion de façon plus générale. C'était vraiment super. Et puis surtout, moi, dès que… Merci à toi. Merci à toi surtout. Et moi, dès que je peux prouver avec mes invités que La Réunion… est aussi une terre de design et non pas une terre de design, mais une terre de design et de création intense, ça me fait toujours plaisir et j'espère que ça continuera longtemps à faire plaisir aux fidèles abonnés de Design Café Podcast. Mélanie, je te dis à bientôt.
- Speaker #1
À bientôt, merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci sincèrement. Longue vie à Ausha et bon vent Ausha. Nous, on se retrouve, chers auditeurs. très prochainement pour un nouvel épisode. Je vous dis également à très très bientôt. Bienvenue sur Design Café, le podcast à la croisée des arts avec David Chervé-Brenac. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout car vous n'y étiez pas obligé, mais c'est hyper cool. Si vous aimez le design et l'île de la Réunion, alors mettez-moi plein d'étoiles, abonnez-vous, laissez-moi votre avis en commentaire et puis surtout, parlez de l'émission autour de vous pour que la communauté de dizaines de cafés grandissent encore et encore. Allez, ciao et à très vite.