- Speaker #0
Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour un nouvel épisode. Pour m'accompagner dans l'interview aujourd'hui, j'accueille Iwan Penvern. Iwan est associé chez Deloitte Sustainability. Il travaille depuis 20 ans pour la transition environnementale de grandes organisations. Au détour d'une discussion, on a tout simplement eu envie de lancer un épisode à deux voix. Et notre invité aujourd'hui est donc Georgina Grenon, directrice de l'excellence environnementale des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Vous allez le voir, Georgina a un enthousiasme débordant. Dans cet épisode, elle revient tout d'abord sur son parcours qui l'a mené jusqu'à Paris 2024. Pour ceux qui ne le savent pas, Paris 2024 a mis l'excellence environnementale au cœur de sa stratégie. Avec Georgina, on rentre dans les coulisses, sur les lieux de compétition, dans le village olympique ou sur les écrans du monde entier. Pour Georgina, Paris 2024 incarne le futur des compétitions sportives. L'occasion d'oser, de prendre des paris ambitieux, à l'instar d'une flamme olympique sans feu. C'est un épisode passionnant et inspirant que je vous conseille vraiment d'écouter jusqu'au bout. C'est parti ! Bonjour Iwan, bonjour Georgina.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Ravi d'être avec vous aujourd'hui. Moi je suis super contente qu'on lance ce nouvel épisode, nouveau format, avec une nouvelle invitée, donc Georgina Grenon, très contente de t'avoir au micro. Moi ça m'a beaucoup enthousiasmée de préparer cet épisode, je me suis un peu replongée forcément dans l'environnement de Paris 2024, donc c'était hyper intéressant. Et puis je pense qu'avec toi, on va avoir les yeux qu'en tant que spectateur, on n'a peut-être pas eu l'occasion d'avoir. Donc j'espère que tu vas pouvoir nous donner pas mal d'anecdotes et nous raconter un peu les coulisses. Mais avant peut-être du coup de replonger dans Paris 2024, je te propose peut-être par tout simplement commencer par te présenter et si possible sans nous parler de ton métier. Donc qui es-tu Georgina ?
- Speaker #1
Je suis Georgina Glénand, jeune femme de 53 ans, maman aussi de deux filles adorables. J'ai beaucoup beaucoup de plaisir à travailler pour Paris 2024, mais surtout à faire en sorte d'utiliser ces jeux. en quelque sorte comme une façon de laisser un monde meilleur, d'améliorer un certain nombre de choses, notamment dans les sports, mais plus large dans l'événementiel. Je suis venue en Argentine. Exactement, dans ton centre. Voilà, on tente. Désolée. Après tant d'années en France, je n'arrive pas à m'en défaire, mais ça prouve aussi qu'on est la somme de tout ce qu'on a vécu. Exactement. Donc, j'ai trois nationalités. donc argentine, française et italienne pareil, vous sentez les trois accents dans mon discours et beaucoup d'expérience à travailler et accompagner des entreprises des associations, des organisations internationales j'ai travaillé dans le public dans le privé dans le conseil, dans l'industrie je ne sais pas d'autres jeunes ce qui fait un parcours atypique comme on le dit, mais très très riche et qui m'amène aujourd'hui à pouvoir participer partagez tes moments incroyables comme celui qu'on partage avec vous ce matin.
- Speaker #0
Génial, merci beaucoup pour cette petite intro. Moi, j'ai envie de revenir peut-être sur une partie de ton parcours professionnel. En faisant des recherches, je me suis rendu compte que tu avais commencé plutôt dans le monde du pétrole. Comment on passe de l'industrie pétrolière à la tête des JO sur des sujets de transition environnementale ?
- Speaker #1
Eh bien, déjà, ça ne s'est pas fait en un jour.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Mais surtout, en effet, je suis ingénieure en chimie à la base. Et un des rêves qu'on pouvait avoir depuis les années 90, quand vous sortez d'une bonne école d'ingénieur, c'était de travailler dans l'industrie pétrolière. C'était mon cas. Un des meilleurs jobs avec lequel on pouvait aspirer en Argentine à l'époque. Cela m'a permis, en fait, de pouvoir venir en France, être admise à l'INSEAD, qui est l'école de... commerce international qui a fondé un bloc de management. Et à la suite de ça, la possibilité de faire du conseil, conseil en énergie. Et c'est cette activité de conseil qui m'a amenée à travailler dans les énergies renouvelables, dans l'efficacité énergétique, dans les carbones. Tout ça au tout début des années 2000.
- Speaker #0
D'accord, ok. Donc il y a l'émergence de pas mal de... C'est le moment où beaucoup d'entreprises s'emparent aussi de ces sujets.
- Speaker #1
Oui, c'était tôt, c'était vraiment très tôt, mais on commençait et le fait de travailler dans un gros cabinet de conseil qui était un peu à la pointe sur ces sujets m'a ouvert des portes, m'a permis d'accéder justement à des choses qui n'étaient pas si fréquentes à l'époque. Et ça m'a fait un éveil, en fait, un éveil personnel. La naissance de ma fille aussi. Tout ça ensemble a fait que je me suis dit, à partir de maintenant, je ne fais que... travailler pour lui laisser un monde meilleur. C'est la promesse que j'ai faite à ma fille, ma fille aînée, à mes filles maintenant. Et à partir de là, changement complet des capes et commencer à voir comment créer du management, de la gestion de la stratégie plus responsable. Donc j'ai commencé à travailler par exemple sur le green sourcing, on l'appelait ça. Le mot sustainable n'existait pas à l'époque. Mais j'ai commencé à travailler dans le green sourcing en 2004. Energy efficient. Low Carbon Supply Chain, ma première publication, date de 2006-2007. Donc, c'est des choses qui ont permis d'ouvrir un certain nombre de portes et de mettre des noms à des pratiques que plus tard deviendront « sustainable » et au développement durable, comme on l'entend.
- Speaker #0
Ok, donc hyper intéressant, tu commences ta carrière dans l'industrie pétrolière et petit à petit, c'est finalement ce monde professionnel. C'est assez marrant parce qu'à ce micro, j'ai eu pas mal d'invités et c'est rare d'avoir le monde professionnel qui permet cette transition. Il y en a pas mal, c'est dans le perso, etc. Donc là, je trouve ça marrant de voir que c'est une combinaison des deux. Et donc finalement, après, comment arrive cette opportunité de Paris 2024 ?
- Speaker #1
Ça arrive par des hasards de la vie et concrètement, pour tout te dire, j'étais chassée. en fait c'est un chasseur des têtes qui m'appelle un jour et qui me le propose je n'avais même pas connaissance de l'existence. Je connaissais Paris 2024, la candidature. D'ailleurs, j'ai travaillé, c'était un bonheur de travailler pour ENGIE à l'époque, avec une équipe formidable. Et nous avions accompagné la candidature de Paris 2024 en tant d'entreprise sponsor.
- Speaker #0
D'accord, intéressant.
- Speaker #1
Et donc, je connaissais très bien le projet. On était vraiment très heureux que la candidature s'est transformée en projet d'accueil des Jeux. Et c'est genre, les téléphones sonnent et on me propose ça.
- Speaker #0
C'est quoi ta première pensée quand le téléphone sonne ?
- Speaker #1
La première pensée, c'était « Mais non, mais pourquoi moi ? » Les jeux ne sont pas connus pour être vraiment responsables. C'était mon idée reçue dès l'époque.
- Speaker #0
Première idée reçue, ok.
- Speaker #1
Et en fait, je posais la question « Mais est-ce que c'est sérieux ? Est-ce qu'il a une vraie envie ? » C'est juste une couche verte. Et la réponse était « Non, non, tu vas voir, c'est tout sérieux. » Ils veulent vraiment changer les jeux. C'est l'ambition de Paris 2024. Tu le connais, c'est dans les DNA, ADN de la boîte. Et tu vas voir, c'est vraiment... Ils veulent changer. Et il faut quelqu'un qui connaisse à la fois l'international, le local, les entreprises, et aussi la fonction publique. Voilà, ils cherchaient un profil un peu atypique. Et bien, je l'étais.
- Speaker #0
Et Banque, c'était toi.
- Speaker #1
Et bien, après un parcours... Oui, je te disais. Oui, c'est ça. visiblement pas la seule à vouloir les postes. Et en fait, à la fin, je le voulais absolument. C'est une opportunité formidable de faire des choses, des tailles, avec beaucoup d'impact, profiter justement de cette occasion pour laisser un héritage utile.
- Speaker #0
Justement, avant de plonger dans Paris 2024, si tu devais, c'est une question hyper difficile dès le début, mais si tu devais résumer Paris 2024 en un mot, ce serait quoi ? C'est une question dure.
- Speaker #1
Vous allez couper après un peu. Esprit d'équipe. Ok, esprit d'équipe. Esprit d'équipe. C'est pas moi, mais je comprends. J'aurais pu dire ambition, j'aurais pu dire dépassement de soi, j'aurais pu dire joie. La joie qu'on a eue à la fois à faire ces projets et à créer de la joie. J'aurais pu dire plus responsable. Il y a plein de choses. Mais avant tout, c'était une équipe absolument formidable, liderée par Tony. Etienne, Mickaël, en fait, c'est... Mais une équipe dirigeante unie, on travaillait vraiment ensemble. C'était une vraie équipe. Et ça nous a permis de faire des choses extraordinaires.
- Speaker #2
Les auditeurs ne le voient pas nécessairement, mais quand tu parles de ces JO, je pense qu'on sent la joie et on sent aussi la fierté. Et justement, c'était une des questions qu'on voulait te poser parce que... Je sais que tu parles avec beaucoup d'enthousiasme de tous les projets, mais quels seraient les deux, trois projets qui t'ont rendu le plus fier dans ces Jeux de Paris 2024 ?
- Speaker #1
C'est vraiment difficile à dire et c'est d'un point de vue très personnel. Je pourrais te dire déjà l'équipe à laquelle j'ai participé, mon équipe, c'était une équipe incroyable aussi. Après tous les contraintes qu'on a eues, tous les moments difficiles, les tensions. des budgets qui s'est réduit c'est qu'on ne peut pas dire rien on devait respecter beaucoup de choses on a réussi néanmoins à tenir nos ambitions à respecter nos ambitions et ça vous ne pouvez pas le faire si vous n'avez pas une équipe incroyable, aujourd'hui je suis très très fier à la fois de mon équipe et de l'équipe à laquelle nous avons participé après aux yeux du monde ça le monde ne le voit pas aux yeux du monde il y a deux choses qui m'étaient particulièrement à coeur la première c'était de donner Oui. Un signal très, très fort sur la décarbonation et surtout un signal, disons, où il n'y a pas de vache sacrée. Et pour moi, c'est la vasque, la vasque sans feu. Je voulais imaginer, en fait, c'est la première fois dans l'histoire des jours, il n'y a pas un feu qui brûle, un feu physique qui brûle. On s'est permis, en fait, de challenger ça. Ça nous a fait des économies de carbone, mais c'est... pas le but officiel, le but final. L'objectif, c'était vraiment de donner un signal. Et cette vasque, pour moi, représente justement l'effort qu'on doit tous faire, c'est-à-dire de se challenger au quotidien et de se dire, oui, on faisait ça, depuis toujours, on a fait comme ça, et maintenant, il faut trouver des alternatives. Le fait que cette vasque revienne aujourd'hui dans les ciels de Paris, je peux vous dire que c'est une joie personnelle. très importante.
- Speaker #0
Pour la voir, d'ailleurs, pour les auditeurs, tout l'été, je crois, pendant 2-3 ans, elle va remonter, c'est ça, tous les soirs ?
- Speaker #1
Oui, je sais que vous, je suis plus en contact avec ça, comme vous, je sais qu'elle va remonter. En tout cas, le fait déjà que les gens soient heureux de l'avoir vue, voire en demande, pour la revoir, vous imaginez, ce n'était pas gagné d'avance. Et j'espère Merci. qu'on va retenir qu'au-delà de la beauté de l'objet, parce qu'il est très très beau, mais au-delà de la poésie, de la beauté, il y a un message. Et ce message pour nous était très important. Ça nous a mis beaucoup beaucoup de temps à le trouver. D'ailleurs, c'est lors de ma première réunion de travail avec Tony, quand on avait commencé à mettre les bases de ce qui serait le programme pour moi, pour arriver à nos ambitions. Il m'a dit, Jean-Général, il faut que tu commences à réfléchir à une image, quelque chose que tout le monde va retenir comme étant notre engagement pour le climat et l'environnement. Donc, évidemment, tu vas travailler avec Thierry Revol, qui était des créatifs en charge des cérémonies et tout ça. C'était évidemment un travail d'équipe très, très, très serré aussi, parce qu'il fallait garder la confidentialité. Mais c'est, voilà, pour moi, une fierté énorme. Et puis une autre, après tant d'années de travailler dans l'énergie, tant d'années à travailler dans les énergies renouvelables aussi. J'en ai beaucoup, beaucoup donné de ma personne pour accompagner le déploiement des énergies renouvelables. voir qu'on a pu livrer ces jeux. pratiquement dans sa totalité avec des énergies renouvelables. On était sur tous les nécessaires à au jeu. On a eu 98,4% d'électricité de réseau. C'est tout ce que j'ai jamais vu. Et toute cette électricité de réseau était de 100% renouvelable.
- Speaker #2
Donc c'est des partenariats, des contrats spéciaux avec vos fournisseurs d'énergie pour sécuriser.
- Speaker #1
C'est beaucoup plus que ça. Ça veut dire qu'on a dû raccorder certains stades, raccorder la Concorde. Les gens ne se rendent pas compte, mais il n'y avait pas d'électricité à la Concorde, il n'y avait pas à la Tour Eiffel.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que ce n'est pas des questions qu'on se pose. Voilà, les gens ne se posent pas la question. Mais par exemple,
- Speaker #1
je le dis à chaque fois, tous les 14 juillet, ces fabuleux spectacles de faits d'artifice, la télé, les concerts, etc. que vous voyez sur les champs de Mars, c'était fait avec des groupes électrogènes.
- Speaker #0
D'accord, ok, ouais.
- Speaker #1
Pareil aux Invalides, quand vous voyez la Formule A, eux, ils devaient se reposer aussi sur des groupes électrogènes, parce que pas assez d'électricité. Donc la Fashion Week, qui est partout, il y a toujours derrière, les gens ne le voient pas, ils sont cachés, mais une armée des groupes électrogènes. Donc là, ce qu'on a fait, c'est qu'on a câblé Paris, on a câblé un certain nombre de stades. De façon, par exemple, l'État de France, avec un double accès, si jamais il y a un réseau qui tombe, il y a un deuxième réseau sécurisé qui peut intervenir. Voilà, la preuve, on n'a pas eu de panne.
- Speaker #2
C'est des succès invisibles, c'est vrai. Ce sont des succès invisibles. Ça me rend.
- Speaker #1
Voilà, sauf que tous les sports, tout ce qui passe à la télé, il est fait avec des groupes électrogènes. Les gens ne les savent pas. Et au-delà des émissions de carbone, il y a la consommation de carburant, dont on n'a pas en France. Par contre, on a. de renouvelables en France. Et puis, c'est des particules fines, des particules fines qui n'aident pas dans une ville. Vous balancez autant de mégawatts de groupes électrogènes, ça augmente la pollution.
- Speaker #2
Et justement, là, tu nous as parlé des difficultés que vous avez dû surmonter, notamment avec cette équipe. Tu dirais que... Quels sont les obstacles principaux que vous avez dû surmonter ? C'était des obstacles de financement, de faisabilité technique, d'évangélisation sur le... les engagements nouveaux que vous vouliez prendre ? Quels seraient les obstacles principaux dont tu te souviennes ?
- Speaker #1
Il y a eu tout ça. Simple, tout ça. Mais aussi, j'ai une certaine habitude, c'est de dire on organise le plus grand événement du monde, on ne peut pas s'arrêter, il est juste hors de question. Les yeux du monde nous regardent, il faut garder en tête que pour les jeux... Et pour Paris, on a battu tous les records d'audience. On était à plus de 5 milliards de spectateurs à la télé. La cérémonie d'ouverture, un milliard et demi de personnes à la télé.
- Speaker #0
C'est énorme.
- Speaker #1
Voilà, c'est énorme. Donc, pour revenir par exemple à la Vasque, vous avez un POC, parce que c'était un POC, et vous les faites monter pour la première fois, en condition réelle, des 20 à un milliard et demi de personnes. Hello ! Voilà.
- Speaker #2
Donc quelques sueurs froides à surmonter.
- Speaker #1
Pas mal, mais j'insiste, une équipe dingue peut contribuer, peut faire ce type de choses, peut se surpasser. Nous, on aura vécu des perceptions que ce n'était pas possible. D'ailleurs, on nous les a dit 50 000 fois sur mes sujets. de responsabilité. Combien de fois on a lu dans les médias, entendu à la radio, c'est pas possible, ça va être une catastrophe, jamais de la vie ils vont réussir, et pourtant on l'a fait. Je dis souvent qu'organiser les jeux, c'est un peu comme un Léon Marchand qui s'entraîne et qui croit à sa médaille, mais qui a tout un stade autour qui lui dit, jamais de la vie tu vas réussir. Et pourtant les types, ils s'entraînent, tout en se disant qu'ils sont en train de bien faire les choses, mais En même temps, tous les matins, on lui dit tu ne vas jamais réussir, tu ne vas jamais réussir, tu ne vas jamais réussir. Et pourtant.
- Speaker #2
Et là, justement, sur le comment lors de la préparation de cet échange, tu avais beaucoup insisté sur l'importance du comment, en fait, les leviers que vous aviez actionnés pour réussir. Si tu peux nous en partager quelques-uns, je pense que ça nous intéresse tous. Parce qu'on a tous en tête des entreprises qui ont du mal à se transformer, qui ont du mal à bouger. et là vous Il y a un laboratoire de transformation à ciel ouvert qui est assez extraordinaire. Sur le comment, quelles seraient tes recommandations ?
- Speaker #1
Et tu l'as dit, les jeux ont été un laboratoire. Nous, on a voulu que ces jeux soient un laboratoire pour tester des choses aussi, pour faire avancer des choses. Parce que ça nous permettait en très peu de temps de passer de l'idée, de l'ambition à la réalisation. En gros, si au 26 juillet 2024, on n'était pas prêts, ça ne se faisait pas. Donc, il a fallu créer des conditions de réussite d'un certain temps à partie, avec un budget assez restreint. Et comme je disais, beaucoup de pression et énormément de parties prenantes autour du sujet. Donc, aujourd'hui... Il y a beaucoup d'entreprises, d'entités qui s'intéressent à comprendre comment vous avez fait. C'est mon métier d'ailleurs. Aujourd'hui, je fais ça, j'accompagne des organisations pour faire ces exercices aussi d'introspection et se dire, nous, on veut arriver à tel endroit, mais comment je peux faire pour le faire ? Pour le jeu, on a commencé par avoir une vision. Vous allez me dire, c'est normal, oui, oui, une vision. Non, non, une vraie vision. qui vous dit qu'est-ce que vous cherchez à faire. Pour nous, c'était simple et complexe à la fois, mais des jeux spectaculaires, parce qu'il les faut toujours, et durables. Il n'y avait pas un mais, il y avait un eux. C'est spectaculaire et durable. Et il fallait qu'on le réussisse.
- Speaker #0
C'est pas l'un ou l'autre. Je me permets de t'interrompre parce que je trouve ça hyper intéressant, cette vision. Est-ce que très vite, vous avez commencé à l'incarner pour que vous puissiez partager concrètement, spectaculaire, pour nous, ça veut dire une vasque sans électricité, ça veut dire la cérémonie d'ouverture sur la scène. À quel point vous êtes allée de façon précise dans le tangible pour pouvoir partager des choses qui alignent les gens ? Justement,
- Speaker #1
cette vision, une fois que vous établissez un peu des grands objectifs, vous la déclinez en stratégie pour chaque chose. Moi, c'était d'abord les stratégies de réhabilité, mais après, on va dire la sous-stratégie climat, la sous-stratégie achat. Les achats, c'est, et on en a beaucoup travaillé avec Deloitte, justement, sur les achats. C'était pour nous le pilier de base sur lequel construire une stratégie responsable. Pourquoi ? Parce qu'en tant qu'organisation, éphémère. Le jeu sans Paris 2024 était une organisation éphémère. D'ailleurs, elle n'existe pratiquement plus déjà. Donc, on partait de rien. On était un groupe de personnes autour d'une table. Au début, il n'y avait pas d'actifs. Il n'y avait rien du tout. Il a fallu organiser tout ce que vous avez vu et puis disparaître. Donc, par exemple, transformer cette vision en stratégie responsable des achats. Tous les achats étaient responsables. pour s'assurer que tout ce qui rentrait dans la machine allait sortir aussi de la machine d'une façon responsable. Là, à nouveau, d'abord une vision, mais après, un leadership sans faille. Il vous faut des leaders qui incarnent cette vision et qui ne lâchent pas. C'était le cas de Tony, c'était le cas aussi de notre conseiller d'administration, donc le conseiller d'administration qui a approuvé cette vision, qui a approuvé, et à chaque fois, il nous donnait le go. pour y aller, sachant que vous êtes en train d'imposer aussi un certain nombre de principes à la façon dont vous achetez, à la façon dont vous allez, la restauration que vous allez servir, la façon dont on va transporter les gens, et qu'il va falloir faire des choix qui ne sont pas forcément ceux de jeux précédents. Donc il vient un peu casser cette habitude de faire les choses d'une certaine façon. Et ensuite, la troisième, c'est un certain nombre de ressources. Donc, en ce qui me concerne, c'est la première fois où il y avait un directeur, une directrice en charge de ces sujets d'excellence environnementale. Et dans l'organisation, je rapportais au CEO, donc à notre directeur général. C'est-à-dire, je n'étais pas sous la communication, je n'étais pas sous... l'administration générale, comme ça a pu être le cas par le passé. Je faisais partie des dirigeants de Paris 2024. Et ça, c'est aussi un signal très fort. Ensuite, la possibilité pour moi de recruter des experts. J'avais un expert climat, un expert économie circulaire, un expert en communication environnementale et durable, un expert en biodiversité. Eux, ils faisaient partie de mon équipe. Évidemment, on avait des consultants, on avait des aides externes et ils ont été formidables. Mais déjà, in-house, des gens qui connaissaient vraiment leur métier, qui ne venaient pas de l'événementiel, donc il a fallu aussi tout un travail pour s'adapter, pour comprendre et travailler main dans la main avec ceux qui connaissaient le métier de l'événementiel pour qu'ensemble, on puisse livrer un événement plus responsable. Et là, le quatrième point, c'est cette collaboration, c'est cette intégration. de la fonction durabilité avec les fonctions opérationnelles. Souvent dans les organisations, vous avez la direction de l'impact, développement durable, RSE, qui est un peu séparée des opérations.
- Speaker #0
Du business.
- Speaker #1
Du business. Eh bien non. Là, il fallait travailler main dans la main pour faire venir des sponsors plus responsables. D'ailleurs, il y a des sponsors qui sont venus parce que, justement, nos jeux leur permettaient de montrer au monde leur offre plus responsable. C'est énorme, ça.
- Speaker #2
On reparlera des transports dans quelques minutes.
- Speaker #1
Travailler à générer du business, plus responsable, travailler à faire que les opérations le soient aussi. Par exemple, sur les transports, normalement, vous avez une flotte de véhicules légers pour que les différents groupes nationaux, comités nationaux et les fédérations se déplacent. Nous avons réduit la flotte d'un tiers par rapport aux jeux précédents. On a créé un système pour partager ces voitures d'une façon beaucoup plus efficace. On a aussi cherché à servir des repas plus responsables. On a créé une food vision. Évidemment, vous ne les faites pas dans un coin, dans la direction de Sustainability. Vous les faites avec les équipes. en charge des opérations de restauration, vous fixez des lignes, vous dites les athlètes, on ne touche pas parce qu'eux, ils ont des menus particuliers. Par contre, sur les spectateurs, sur nos volontaires, sur nos collaborateurs, on peut se donner des ambitions plus responsables et prouver aussi qu'un événement peut être festif et en même temps, pas forcément hyper carné. Pour vous donner un exemple, on a fait la Concorde, qui était notre site emblématique Donc... de ces jeux, avec quatre mini-stades en même endroit, dans lesquels il y avait des milliers de personnes par jour. C'était un site 100% végétarien. Et ça s'est hyper bien passé. Donc on a pu prouver que certaines habitudes dans le monde de l'événementiel, dans le monde du sport, méritaient en tout cas d'être challengées, et que ça pouvait créer des nouvelles... de nouvelles réflexes. Je pense qu'aujourd'hui, vous remarquerez dans beaucoup d'événements, que ce soit sportifs ou culturels, qu'il reste un peu de traces de ce que vous avez vu au jeu. Sans aller trop loin, ce week-end à l'Eurovision, il y avait une fanzone et ils faisaient des karaokés. Voilà, c'est des détails comme ça, mais... Pour nous, quand vous voyez ça, vous dites, ah oui, quand même, il y a des esprits qui ont été marqués, peut-être. Je ne sais pas.
- Speaker #2
Justement, montrer que c'était possible, je pense que c'est la suite un peu de notre échange. On voulait t'interroger sur ce futur désirable pour les compétitions sportives. Comment tu l'envisages ?
- Speaker #0
Oui, exactement. Ce que je trouvais intéressant de rappeler aussi, c'était les enjeux. Autour du sport, on a directement parlé de Paris 2024, etc. Mais peut-être pour nos auditeurs, bien rappeler que le sport, il est à la fois affecté par les effets du réchauffement climatique et à la fois il est contributeur. Et quand je dis affecté, on peut penser notamment à ce qui va être sécheresse, pollution, etc. Et contributeur, bien évidemment, il y a un sujet autour du déplacement, du transport pendant les grandes compétitions. Je crois que c'est des chiffres de Carbon 4 qui disaient que c'est à peu près 80% d'un événement sportif. en organisant dans des conditions normales qui va compter pour le déplacement de spectateurs. Après, on va compter notamment la construction d'infrastructures. Je sais que côté Paris 2024, il y a pas mal de choses qui ont été faites. Et ensuite, on va avoir des enjeux autour de la pollution, de la biodiversité, etc. Voilà, c'était juste pour reposer un peu cette big picture. Je trouve ça toujours intéressant de reprendre un peu des hauteurs. Et du coup, ma première question pour toi sur ce sujet du futur désirable du sport, c'est sur la question des spectateurs. Aujourd'hui, qu'est-ce que toi tu peux observer comme grande tendance ? Est-ce que c'est un éléphant dans la pièce et c'est difficile de le traiter ? Est-ce que c'est un sujet sur lequel tu vois qu'il y a des avancées ?
- Speaker #1
Les spectateurs, évidemment, ça a un poids carbone important. C'est indéniable. Maintenant, la question c'est, ces événements, dans un contexte plus global, déjà, quel est leur impact ? réelles, première chose. Deuxième chose, ces événements sont une façon d'aller vers les gens, de toucher les gens. C'est pas pour rien qu'il y a autant de pubs. Donc, on croit que ces événements vont de plus en plus être agents des changements. Donc, s'il peut aider une marque à vendre des chaussures, s'il peut aider une marque à vendre je sais pas quoi, pourquoi ces événements n'aideraient pas la planète ? à être soigné.
- Speaker #0
Ok, donc...
- Speaker #1
Voilà, ça c'est un peu... Certes, nous le n'est pas fait, mais c'est à une toute petite échelle peut-être ce que nous, nous avons voulu commencer comme tendance, c'est-à-dire notre événement, en soi être plus responsable, mais aussi faire en sorte que ça permet de mettre en focus de la lumière sur d'autres activités pour qu'elles, elles deviennent de plus en plus responsables. Je te donne un exemple très concret, c'est les villages. Paris 2024 a fait très peu de construction. On était à 95% d'infrastructures existantes au temporaire. Mais il fallait un village pour les athlètes. On n'avait pas, comme Los Angeles, par exemple, qui va utiliser les campus de UCLA. Nous, on n'avait pas l'équivalent d'un campus à mettre à disposition comme ça. Donc, il fallait un village. Ça tombe bien, il y a un coin en Seine-Saint-Denis dans lequel on avait besoin, il y avait une zone dans laquelle on pouvait créer un quartier. Génial. Ces quartiers, on aurait pu les faire juste normal. Oh !
- Speaker #0
comme nous on la souhaitait, avec 30% d'émissions en moins au mètre carré, à la construction.
- Speaker #1
Ok, donc construction durable.
- Speaker #0
Donc oui, mais ça veut dire l'événement a créé les conditions pour que des entreprises développent de nouvelles méthodes de construction, beaucoup plus responsables, en utilisant du bois, du béton, du carbone, des matériaux recyclés. Et on a pu livrer, c'est la Solideo qui a livré ces quartiers en temps, avec les budgets et avec 30% de carbone en moins, sachant qu'entre-temps, entre le lancement du cahier des charges en 2019 et la livraison, il y a eu le Covid, la guerre, l'inflation, etc. Donc, l'événement a contribué à développer de nouvelles méthodes de construction qu'aujourd'hui le monde vient de regarder. Ça, le commande. de français ne le voient pas. Les médias ont très peu parlé. Mais nous, on espère que l'événement, du coup, sans les jeux, on n'aurait pas eu ça. Sans les jeux, il n'y aurait pas eu peut-être une scène baignable si rapidement.
- Speaker #1
Oui, effectivement.
- Speaker #0
À une autre échelle, je parlais de raccordement des sites, c'est aussi montrer que c'est possible. d'utiliser les réseaux. Là, aujourd'hui, par exemple, vous avez des hôpitaux qui tournent sur les réseaux, mais un match de Ligue 1 qui tourne en groupe électrogène. Je veux dire, mais on est fous. On marche sur la tête. Et nous, on a pu prouver que l'événement le plus regardé au monde, il a été sur les réseaux. Donc, c'est là où il faut se dire... Oui, certes, il faut regarder les impacts de chaque événement parce qu'il faut qu'on soit de plus en plus responsable. On avance à chaque fois, on soit meilleur, un peu comme les athlètes. Un record est fait pour être battu et il faut s'améliorer à chaque fois. Mais aussi, à mon humble avis, il faudrait que chaque événement devienne aussi une occasion de faire avancer une cause plus large. et qu'à la fin, son impact soit Peanuts, ça peut, par rapport aux changements qu'il est capable de générer.
- Speaker #2
Et sur cette capacité d'entraînement, justement, sur ce pouvoir d'influence, les sponsors, en fait, ils jouent un rôle clé dans le financement, dans la préparation des JO. Est-ce que tu as le sentiment qu'ils peuvent aussi jouer un rôle dans ces transitions ?
- Speaker #0
Absolument. Ils devraient, d'ailleurs. Ils devraient de plus en plus.
- Speaker #2
Ils devraient ou ils le font déjà ?
- Speaker #0
Ça dépend. Il y en a ceux qui le font déjà, il y en a ceux qui l'ont toujours fait et ceux qui pourraient le faire. Et c'est là où, là encore, si on se dit que la visibilité d'un événement, au-delà de juste montrer une marque, devrait être l'occasion de montrer des pratiques plus responsables, ça devient aussi une ambition que peut-être les organisateurs des dix événements devraient se donner. Nous, on sait les données, ça n'a pas été simple de le maintenir et on n'est jamais parfait. Ça aussi, il faut le garder en tête. Mais n'empêche, on a pu faire bouger un certain nombre de lignes. Je vous donne peut-être un exemple. Oui, tu as un exemple. Qui dit grand événement, avec une quarantaine de sites qui opèrent en même temps, dit besoin de meubles, meubles des bureaux, meubles... Donc, pour nous, il y a eu tout un travail de recensement de la quantité de meubles nécessaires, puis un travail pour le réduire, et qu'on a réduit d'un quart par rapport à ce que c'était d'habitude. Et puis, il y a par exemple un partenaire qui s'appelle Lireco, qui est devenu partenaire parce que, dans son ambition, il voulait nous louer. les meubles de bureau, puis les récupérer pour lancer une plateforme de revente ou de location des meubles de bureau, qui était prévue pour ceux qui connaissent la loi AJEC, mais qui n'avait jamais été faite, parce qu'il y a eu un manque de volume, un manque de business case. Du coup, les jeux ont permis de créer ces conditions. Les jeux en soi, pour le volume, l'ambition de Paris 2024, parce que nous, on voulait... faire appel à l'allocation autant que possible, justement histoire de réduire la quantité des choses dont on devait disposer à la fin des jeux, c'était Sponsor qui a joué les jeux et qui nous a loué les meubles, puis les a récupérés et puis il a lancé sa plateforme, vous pouvez la trouver en ligne.
- Speaker #2
Et d'après toi, est-ce que ça pourrait changer un peu le business model des Jeux ? Parce qu'on parle encore une fois de leur rôle en tant que financeur. Est-ce que ce business model des Jeux et des grands événements sportifs peut être changé avec l'engagement des sponsors ?
- Speaker #0
Déjà, peut-être rappeler aux gens, parce que tout le monde ne le sait pas, que Paris 2024 était une session privée, financée très largement, à 95% par de l'argent privé. C'est-à-dire ? des revenus issus des sponsors, de la télévisation, de la vente de billets, du merchandising. Ça, c'est important. Et les 5% qui n'étaient pas privés, c'était une subvention pour les Jeux Paralympiques.
- Speaker #1
D'accord. Déjà, ça se voit clair ?
- Speaker #0
Oui, parce qu'il y a beaucoup qui disent que c'est l'argent public, etc. Non, non. Dire aussi que Paris 2024 était à finir positive. Ça n'a pas été déficitaire. On a rendu de l'argent.
- Speaker #2
On a bien vu ça dans la presse il y a quelques semaines.
- Speaker #0
Voilà, donc important de le dire aussi parce qu'il n'y a pas beaucoup... Mais la preuve que c'est possible aussi, dans un système entièrement ou pratiquement entièrement privé, d'organiser un événement comme les Jeux, de la taille des Jeux, avec des sponsors. Dans les cas des Jeux, il faut faire la distanciation entre les sponsors qui ont signé des contrats avec le comité olympique international pour plusieurs Olympiades, Et puis d'autres qui sont des sponsors nationaux, dans lesquels le comité d'organisation établit des contrats de sponsoring plus ou moins longs. Pour nous, il y avait notre premier sponsor national, BPCE, annoncé en 2018. Et puis, il y a d'autres qui ont rejoint à la fin, même en 2024. Donc au total les mémoires c'était 80 sponsors quelque chose comme ça Donc c'est important la quantité d'entités. Et à chaque fois, un sponsor, en tout cas dans les contrats avec les jeux, ils ont la possibilité de vous vendre leurs produits. Ou en tout cas, vous avez l'obligation de façon préférentielle de leur proposer de prendre leurs produits au service. Donc, c'est Merci. En fait, c'est un arrangement qui peut très bien convenir à tout le monde.
- Speaker #2
À la condition qu'ils s'inscrivent dans la vision que vous aviez affichée.
- Speaker #0
Exactement. Donc, tout le monde n'a pas vraiment apporté des choses, mais il y a des sponsors qui ont apporté beaucoup d'innovations. C'est le cas d'EDF, par exemple, avec la Vasque. Il faut dire qu'ils ont inventé la technologie qui fait qu'on pense qu'il y a du feu là où il n'y en a pas. Denedis qui nous a raccordé. au réseau, tout ça. Et soit dit en passant, parce que nous avons prouvé que c'était possible, par exemple, maintenant il y a des festivals, il y a beaucoup de festivals qui se raccordent. Donc c'est important. Même pour Enedis, ça a été important de faire cet effort vers l'événementiel. C'était pas forcément quelque chose de prioritaire. Donc, on a travaillé, et c'est aussi l'exemple de Coca, pour la réduction du plastique euthanique. Il faut dire qu'on avait une ambition de réduire au maximum. Si on se compare par rapport à Londres, on a pu réduire, si on aurait consommé autant que Londres, on aurait réduit de 52%. Mais puisqu'on a aussi mis des fontaines à eau gratuite, et tout un tas de choses, En fait, on a consommé beaucoup moins. Au total, on a réduit de 64% la quantité de plastique usagénique. C'est énorme ! Et la totalité du plastique usagénique qui a pu être utilisé en vendant des boissons a été recyclée. Tout ça parce qu'on a mis en place des fontaines de soda qui ont été inventées. par coca pour Paris 2024 et à la demande de Paris 2024, mais qui maintenant sont redéployés et qui vont servir des événements ailleurs en Europe, en France et ailleurs en Europe. Aussi, une volonté, par exemple, de faire venir les gens avec des gourdes. Vous savez que ce n'est pas forcément permis dans tous les stades d'être en train avec des gourdes.
- Speaker #2
On doit les sortir, on doit les enlever.
- Speaker #0
Si vous venez avec une bouteille, vous devez enlever les bouchons, etc. Voilà. Et bien, nous, il nous a fallu monter. jusqu'à la première ministre de l'époque qui a signé l'autorisation exceptionnelle pour que les gens puissent venir avec une gourde.
- Speaker #1
Ah ouais ?
- Speaker #2
C'est marrant, c'est pas invisible, mais dont on voit bien les bénéfices.
- Speaker #0
Après, payer de notre poche, parce que c'est par l'enquête qu'il a payé, l'installation des fontaines à eau gratuite, bien signalées, etc. Vous allez me dire, la loi AGEC le prévoit. Je vous invite à voir combien le respect. Mais on a respecté un point d'eau gratuit et accessible pour 300 spectateurs. C'est ce qui est prévu dans la loi. Donc, tout ça a fait qu'on a eu moins de ventes. Certes, on l'assume, une perte de revenus aussi. Mais ceux qui voulaient de l'eau en bouteille, ils pouvaient aller se l'acheter. Sinon, il y en avait de l'eau gratuite. Ce qui permettait à tout le monde de se rafraîchir, de s'hydrater, sachant qu'on aurait pu avoir des journées encore plus chaudes que l'on a eues.
- Speaker #2
Les athlètes dans tout ça, parce qu'on a parlé des sponsors, on a parlé des spectateurs, est-ce que tu as le sentiment qu'à l'avenir, les athlètes peuvent être aussi mobilisés dans ces transitions comme porte-parole ? on va dire, exemple de ce qui peut se faire de mieux aussi, parfois dans le sport.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, et c'est ce qu'on souhaite. On souhaite que des plus en plus, les athlètes comme les artistes, tous ceux qui ont un pouvoir d'aller toucher les cœurs des gens, s'engagent. Et quand je dis les athlètes comme les artistes, je ne suis pas à la provocation, mais parfois on demande beaucoup. à un jeune de 18 ans, 20 ans qui fait ses premiers jeux et on ne pense pas à des artistes qui font des tournées avec des millions de personnes et qui ne prennent jamais la parole pour dire quoi que ce soit autour de la durabilité. Ce n'est pas pour décharger les uns ou charger les autres, mais c'est de dire, dès qu'on a une exposition, ça serait quand même chouette que cette exposition soit... mis au profit de quelque chose qui est commun à tous les humains et c'est la planète dans laquelle on habite.
- Speaker #2
Et là, quel avenir durable, toi, tu envisages pour toutes ces compétitions sportives, ces grandes compétitions sportives internationales ? Je pense que ton expérience te pousse sûrement à avoir une vision positive de ces grands événements, mais comment tu les imagines à 10 ans, à 20 ans ?
- Speaker #0
Écoute... Personne n'aurait pu imaginer il y a 10 ans, il y a 20 ans, ce que nous avons pu faire chez Paris 2024. Même jusqu'à juin 2024, je vous rappelle, il n'y avait pas beaucoup de gens qui croyaient. Donc je pense qu'il faut continuer à soutenir ceux qui l'organisent, à leur exiger aussi une certaine responsabilité. Le CIO le fait, je pense que la population, ceux qui accueillent le jeu, la ville ou les villes qui accueillent le jeu, euh ne doivent pas lâcher la pression pour que ça continue. Aussi les spectateurs, ou même les athlètes, ils peuvent imposer des choses, ils peuvent dire, nous on voudrait ça, si on ne veut pas cela, ça serait intéressant que chacun joue sa part.
- Speaker #2
Il y a des sportifs de plus en plus engagés, je pense qu'on les entend, on les voit dans la presse aussi, qui s'expriment sur ces sujets.
- Speaker #1
Génial, écoutez, je crois qu'on arrive bientôt au terme de cet épisode. Pour te faire un petit clin d'œil au JO, on avait envie de te poser des petites questions où il n'y a qu'un choix possible. Donc, c'est des questions très fermées. C'est drôle. À répondre du tac au tac. Très bien. Je viens de prêter à l'exercice.
- Speaker #0
Allons-y.
- Speaker #1
C'est parti. Donc, c'est des petites réf au JO. Alors, plutôt Léon Marchand ou Antoine Dupont ?
- Speaker #0
Antoine Dupont.
- Speaker #1
Lady Gaga ou Céline Dion ?
- Speaker #0
Ah, oh là, c'est dur. Non, là, c'est cruel. Ah non, non, non. Je pourrais arrêter de jouer. Céline. Céline.
- Speaker #1
Céline, ok.
- Speaker #0
Mais pour l'émotion qu'elle nous a offerte et aussi pour l'effort surhumain de pouvoir être là, en fait. On ne se rend pas compte, mais elle nous a offert beaucoup plus qu'une chanson.
- Speaker #1
Ah oui, c'est clair. J'en ai encore des frissons quand on en reparle. Football ou running ?
- Speaker #0
Football. Désolé, Argentine. C'est très très fou. Italienne et française. Mais vous savez, j'ai trois chances. Beaucoup plus de chances que d'autres personnes d'être toujours heureuses.
- Speaker #1
Natation dans une piscine ou dans la Seine ?
- Speaker #0
J'espère la Seine. Mais la mer, pour moi, c'est plutôt la mer.
- Speaker #1
Et la dernière, cérémonie d'ouverture ou cérémonie de clôture ?
- Speaker #0
Oh non, ouverture. ça s'est compté en décilitres de pleurs ou en poils je te laisse ton capillaï génial,
- Speaker #1
merci pour le petit exercice et on avait envie de conclure cet épisode avec un conseil, quelque chose que tu pourrais partager à des dirigeants qui sont dans des organisations aujourd'hui qui ont envie de faire changer les choses tu nous as partagé beaucoup d'exemples hyper concrets pendant cet épisode mais si tu avais un conseil Merci. À quelqu'un en situation de leadership dans une entreprise, dans une organisation, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Avant de donner un conseil, c'est de dire que c'est votre responsabilité. En fait, ça revient avant tout, ça revient à vous. Sans vous, le reste de l'organisation ne peut pas le faire. Donc si vous êtes dirigeant, aujourd'hui, le changement commence par vous. Ensuite, créez une vision, mettez les conditions de réussite avec les bonnes ressources dans votre organisation, mettez-les au bon endroit. Soyez capables d'écouter ce qu'ils ont à vous dire. Donnez-leur la possibilité de vous aider à changer là où ça peut changer. Et soutenez-le, parce que souvent, ils sont un peu seuls dans leurs organisations et ils ont besoin de soutien, d'accompagnement, et d'une visibilité aussi auprès du reste de l'organisation, des investisseurs. Je parle avec... par exemple beaucoup de fonds d'investissement en ces moments, où parfois on sent qu'il y a plus des demandes des investisseurs que des réalités dans ce qu'on propose. Donc voilà, il y a énormément d'opportunités. Et surtout, dites-vous, être plus responsable doit être aussi une occasion de faire du bon business, qu'on peut le faire, qu'on peut être moins cher si on est plus frugal. par exemple, on peut faire des économies, il faut juste aller les chercher, il faut être créatif, il faut trouver des solutions pour être à la fois rentable parce qu'ils sont normalement un business, c'est ça, mais aussi plus responsable, il n'y a pas le choix.
- Speaker #1
Merci beaucoup Georgina, merci Yoann.
- Speaker #0
Merci. Merci à vous, c'est un plaisir.
- Speaker #1
Merci beaucoup d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Deloitte est partenaire mondial du Comité international olympique depuis 2022. Dans le cadre de ce partenariat, nous contribuons à élargir la portée du mouvement olympique au service d'un impact positif et durable. N'hésitez pas à nous laisser une note 5 étoiles et à partager l'épisode autour de vous. Si vous avez des questions, des idées, des suggestions, n'hésitez pas à nous contacter directement sur LinkedIn. Merci et à très vite !