Speaker #0Salut à toi qui aime les podcasts. Aujourd'hui j'aimerais parler du prix de la créativité. Je précise que ce podcast est une interrogation personnelle. Elle n'a pas de jugement, ni la volonté de culpabiliser qui que ce soit, ni de faire la morale. C'est juste des questions que je me pose par rapport au coût. de la créativité, mais aussi à son rendement. Donc la situation de chacun est différente. Certains ont le choix de créer sans avoir... Enfin, ils peuvent se dédier toute leur journée, tout leur temps à la créativité. D'autres n'ont pas le choix. Ils doivent travailler en aparté pour se nourrir et payer le matériel de leur créativité. C'est pour ça que cette question est très personnelle. Voilà, ces questions que je vais me poser tout au long de ce podcast n'ont pas de réponse. C'est juste des points qui sont présents à mon esprit régulièrement. L'argent est en l'air de la guerre. Est-ce que je crée pour vendre ou est-ce que je vends pour créer ? Est-ce que le fait de vendre des toiles a un impact sur ma création ? Est-ce que j'ai conscience de ce qui a au goût du jour actuellement la tendance créative ? Et puis est-ce que je crée en fonction de ça pour pouvoir vendre ? Ou au contraire, est-ce que je crée seulement en fonction de ce que moi j'aime, de ce que j'ai besoin d'exprimer ? Donc ça, c'est toutes des questions qui m'animent. Je me demande, enfin voilà, c'est vrai que quand moi je regarde ce que je fais, je me dis tout le temps, mais il n'y a personne qui voudra acheter ça. Et puis finalement, quand je présente mon travail à des personnes, je vois les réactions sur les visages, ou voilà, même les personnes qui s'expriment. Et en fait... Chaque expression est différente en fonction de la personne qui regarde, en fonction de son vécu, de comment elle se sent sur le moment, de ce que le tableau lui évoque. Il y a des tableaux qui évoquent des choses pour les uns, rien du tout pour d'autres. Donc ça m'a permis aussi, par rapport à ça, un recul par rapport à ce que je crée. En fait, je n'attends plus tellement des autres qui valident ce que je fais. Pour moi, à un moment donné, je me dis, ben voilà, ça, ça me convient. Pour moi, c'est terminé comme ça. Et puis, vogue la galère. Donc, mais je me rends compte que c'est mieux de se détacher du regard des autres parce que finalement, c'est tellement subjectif, on le sait tous. Donc, moi, ce que je me dis, c'est autant créer parce que j'en ai besoin et par plaisir. Mais c'est vrai que... Si je m'imagine à une vente collective avec d'autres artistes, puis que je vois que tout le monde vend, puis que moi je ne vends rien du tout, là je peux bien imaginer comment je me sentirais, c'est-à-dire que j'aurais vraiment l'impression d'être nulle, mon égo serait salement amoché. Peut-être que quand même de vendre, c'est une forme de reconnaissance, c'est quelqu'un qui partage le même amour. pour ce qu'on fait. La comparaison avec les autres, elle est inévitable. On voit très bien sur les réseaux sociaux tous les j'aime qui assurent des postes et puis que le nôtre, on a peut-être 4 ou 5. Alors bon, moi je suis contente d'en avoir déjà 4 ou 5. Mais c'est vrai que je me dis, si je voulais vivre de mon art, je ne suis pas sûre que ça suffirait. À moins que sur ces quatre ou cinq personnes, il y ait un mécène et puis que ce dernier décide de m'encourager. Mais voilà, donc je pense à la fois du génie, la créativité, un timing aussi avec une époque, avec la bonne personne qui permet de mettre en avant ce qu'on fait. Quelqu'un qui décide de... qui est touché par ce qu'on a fait et qui décide de nous porter au regard du monde. Alors c'est vrai que ces moments d'interrogation peuvent être blessants, ils peuvent nous... précipiter aussi des fois dans un gouffre et donc moi je me dis que peut-être que la meilleure solution pour pas sombrer dans le gouffre c'est justement de créer par rapport à mes envies de créer par rapport à un plaisir que j'en retire et non pas au fait de vendre mais ça Comme je le disais tout à l'heure, chacun a son histoire, chacun a des obligations. Et bon, voilà, il n'y a pas de jugement, c'est juste que je m'interroge toujours par rapport à ça. Et ensuite, si on ne vend pas, finalement, moi je me demande des fois, ben voilà, je crée, je crée, je crée, mais finalement c'est moi qui stocke. Et puis au bout d'un moment, il n'y a plus de... place qu'est ce que je dois faire avec ça est ce que je dois acheter un box pour aller stocker ça quelque part ou est ce que je détruis mes oeuvres alors là ça c'est vraiment c'est comme brûler des livres quoi ça me paraît juste pas possible rien que pour le fait de l'historique de mon travail voilà quand je vois mes premiers dessins ben ça me fait beaucoup rigoler donc que je vois certains de mes dessins actuels toujours mais de là à les brûler j'ai de la peine même chiffonner un dessin ça me fait mal je me dis ouais il ya une part de moi quand même de ce que je crée j'ai pas forcément envie de le jeter et tout ça ben m'amène aussi à une autre question à la question écologique est ce qu'il faut créer un n'importe quel prix avec n'importe quel produit c'est vrai que moi il ya certaines techniques qui me retiennent parce que Il y a des produits corrosifs ou des produits nocifs. Bon, il y a aujourd'hui plein de solutions de récupération. Mais c'est vrai que, ben voilà, moi, du papier, ça me suffit. Et puis des encres, j'essaye d'utiliser des encres Aquawash. Bon, non seulement elles sont beaucoup plus faciles à nettoyer, mais on a aussi des très bons rendus avec. Après, j'ai aussi des encres à l'huile. Il y a de l'huile de lin dedans. Je me dis que ce n'est encore pas si dramatique que ça. Mais voilà, ce sont des questions qu'il faut se poser quand même quand on fait une création. Est-ce qu'on crée à n'importe quel prix ? Et puis, l'écologie, des fois, je me dis, récupérer un vieux panneau... tout pourri, on peut en faire une œuvre d'art, mais ma voisine, qui a passé 85 ans, elle, la question qu'elle se pose tout le temps, c'est que ce soit un Picasso, un Monet ou un Gauguin, c'est égal, ou un de mes tableaux à moi, elle dit tout le temps « Mais est-ce que je voudrais ça dans ma cuisine ? » Alors bon, pour moi, maintenant, c'est une question qui est très présente dans ma tête et j'en rigole beaucoup, je me dis tout le temps « Mais est-ce que je voudrais ça dans ma cuisine ? » Je trouve que c'est très parlant parce que la cuisine, c'est un lieu de vie, c'est un lieu dans lequel on y est tous les jours. Voilà, donc est-ce que j'aimerais que cette œuvre m'accompagne tous les jours ? Donc voilà, c'était de ça que je voulais vous parler aujourd'hui. Pour moi, pour terminer ce podcast, la création, c'est une nécessité. Elle donne un sens à ma vie, le sentiment d'exister. Elle me plonge dans mon monde intérieur et elle me permet de me retirer l'espace de la création. Et même si toutes ces interrogations restent présentes, elles ne m'empêchent pas d'avancer. Au contraire, elles pourraient bien devenir une contrainte créative. Pourquoi pas ? Alors, je vous souhaite une bonne suite de journée et bonne création. À bientôt !