- Speaker #0
Welcome back my friend, un nouvel épisode de Dégression. Bon, c'est fait une petite pause, tranquille les vacances, on a respiré, on a bien mangé et justement, je me confiais pour interviewer quelques membres de ma NIFA. Donc voilà, le sujet d'aujourd'hui, vous allez apprendre les secrets de la famille.
- Speaker #1
Là on est avec ma fille Zou. À la prochaine. place des Vosges dans un café magnifique, une architecture magnifique. On se croirait vraiment à l'époque à Versailles. La pâtisserie est très fine, extra, le café très bien. Bon, le temps n'est pas extra mais bon... La pâtisserie, l'endroit, ça compense le climat. Il y a beaucoup de monde, malgré qu'on est lundi, de toute génération, des jeunes, des vieux. Il y a beaucoup de monde. Mais bon, on est bien. On est très, très bien. Merci, Feizou. Feizou, elle est un peu comme moi, je pense. Elle aime bien sortir. Elle aime bien les jolis endroits. Elle aime bien découvrir. Elle n'aime pas la routine. Donc voilà, je pense que pour ça, moi et ma nièce, on est pareil. Voilà, donc vive-nous ! Alors la Zawiya, ça a deux significations. Parce que c'est notre nom de famille, Zawi. Et en arabe littéraire, Zawi veut dire... un coin, un triangle, soit un coin. Sinon, Zawiya, c'est là où il y a normalement quelqu'un qui a enterré un saint. C'est même pas un marabout, c'est vraiment un saint, quelqu'un qui a été élu par les villageois, parce que... Voilà un savant dans la religion qui a eu par exemple, qui a fait quelques miracles ou qui était très pieux. Quelqu'un qui a été vraiment très très pieux et apprécié par tous les villageois. Donc il est enterré, on fait un mausolée. Les gens viennent se recueillir sur lui, souvent les gens malades ou les personnes, les femmes qui n'ont pas d'enfants. Quand on veut souhaiter quelque chose, on vient se recueillir sur leur tombe. Et ça, on les appelle Zawiya. Et donc, on a un de nos ancêtres, notre arrière-grand-père. La ville s'appelle Zawiya. Et pareil, il a un grand mausolée qui est maintenant fermé à clé d'ailleurs. Parce que les gens, ils y allaient souvent. Et les gens, donc, ils vont se recueillir là-bas. Ils font des offrandes aussi. Et souvent les étudiants, quand ils passent un diplôme, quand une fille veut se marier, donc ils vont se recueillir sur sa tombe. Voilà, voilà. Et donc d'après les villageois, c'était quelqu'un de très pieux. Il a fait un petit miracle, mais je ne me rappelle pas. Il faudra demander à notre chère mère qui doit se rappeler du miracle qu'il a fait. Et c'était un grand homme, il était très grand de taille et très apprécié par tous les villageois et tous les gens qui habitaient aux alentours. Là on est au Faubourg Saint-Antoine et ça me rappelle des souvenirs puisque je venais souvent ici. Puisque d'abord il y avait mon école qui était juste à côté au 15-20, j'ai passé une année. Une école de secrétariat. J'ai passé mon diplôme de sténodactylo. À l'époque, c'était à la mode. Il y avait les machines à écrire. Donc, j'ai eu mon diplôme ici, dans cette rue. Ça me rappelle des souvenirs avec des copines. On venait dans ce café-là.
- Speaker #2
Ah ouais ?
- Speaker #1
Oui. Et aussi, mon cher papa. C'était son quartier. Quand il venait à l'hôpital, après l'examen ben on allait faire une p'tite balade à la bastia république c'est là où qu'il a habité pendant je crois près de cinq ans et ça lui rappelait des souvenirs chaque rue soit il fenêtre qui la réparait soit un hôtel où il a habité voilà donc il était tout content quand on faisait cette petite balade on s'arrêtait on prenait un café ou bien quand il était fatigué on faisait la balade en bus et là il était tout content et après il me racontait toujours la même histoire c'était son copain qui s'appelait donc Donc, il avait un copain polonais qui s'appelait Victor. C'est même du nom. Ah oui, parce qu'il me racontait souvent l'histoire. C'est pour ça que je me rappelle même du nom. Donc, il m'a dit qu'on était copains. On allait souvent travailler ensemble. Ils s'entendaient très, très bien. Lui, sa famille était en Pologne. Le papa, Banu, n'était encore en Algérie. Et un jour... Mon cher papa, il a été en déplacement. Et Victor, il a pris un autre chantier aussi en déplacement. Et là, ils se sont perdus de vue. Ils ne se voyaient plus. Chacun a fait son chemin. Et mon cher papa était de retour à République. Parce qu'il habitait dans un hôtel. Je vous raconterai l'histoire de... Et tous les jours, il voyait un clochard. Et ce clochard, il m'a dit, je ne sais pas pourquoi, je lui donnais toujours une petite pièce. Le matin, avant de commencer mon chantier, je passais, je donnais un euro, deux euros, enfin c'était les francs à l'époque, je lui donnais de l'argent. Puis un jour, ce clochard, il m'a interpellé, il m'a dit, Monsieur, vous ne vous appelez pas Monsieur Zawi ? Et mon père, très étonné, il lui a dit oui. Je m'appelle monsieur Zawi, mais qui êtes-vous ? Comment vous me connaissez ? Il lui a dit je suis Victor. Il lui a dit comment ? Victor ? Mon père était sous le choc. Et bien Victor, sa femme l'avait quitté. Et il n'avait plus de nouvelles, ni de sa femme, ni de ses enfants. A cause de ça, il a sombré dans l'alcool. perdu son travail et les devenus clochard et mon père alors il avait pris donc l'habitude lui préparer un enfant de lui acheter un sandwich de lui ramener à manger et puis un jour malheureusement mon père il est venu avec sa petite bouteille de bière le sandwich pour victor et lui ce jour là il devait même lui proposer de l'emmener à l'hôtel enfin de lui payer une chambre à l'hôtel et tout et ben il était plus là et les partis malheureusement il a demandé à tous les clochards qui était autour et les revenus plusieurs jours et la plus de nouvelles je sais pas où il est parti on a eu la plus de nouvelles et à chaque fois quand je sorte avec lui qu'on passait par là par république et me raconter l'histoire de victor on va lancer ou et victor si vous avez la suite si vous trouvez victor le polonais Et moi, j'ai gardé cette habitude. Chaque fois que je vois un clochard qui ressemblait un peu à Victor, parce que mon père, il m'avait décrit un peu comment il était. Un jour, j'en ai vu un à la rue de Charonne, qui était un peu âgé, blanc comme lui et tout, les yeux bleus. Il me rappelait Victor. Et lui, chaque fois, c'est pareil. Je lui ai donné de l'argent. Et je l'ai revu il n'y a pas longtemps. Il a disparu. Alors, je lui ai demandé. Je lui ai dit, monsieur, il m'a dit, oui, j'étais à l'hôpital. J'étais malade. et je viens de sortir de l'hôpital c'est pour ça que vous m'avez pas vu depuis longtemps donc voilà quand je vois ce pauvre clochard il me rappelle notre cher Victor voilà comme
- Speaker #0
d'habitude quand il y en a plus il y en a encore deuxième histoire avec Ma chair est tendre,
- Speaker #3
mais...
- Speaker #2
Je le faisais le matin. Tous les matins, le jour de mon anniversaire, en me réveillant. Je te demandais toujours la même chose.
- Speaker #3
Je te chantais, non ?
- Speaker #2
Déjà ? Oui,
- Speaker #3
c'était... C'est pas un chant ? On me disait que c'était 5... Enfin, ton anniversaire, c'était toute la semaine. Ça, c'est sûr. Oui, c'est l'anniversaire du plus âme du livre !
- Speaker #1
Ne me regarde pas comme ça, tu me fais peur.
- Speaker #3
Non, c'est pas ça ma mémoire. C'est ma mémoire.
- Speaker #2
Je te demandais toujours la même chose le jour de mon anniversaire. Le matin. Non, un truc que tu disais avant que tu me racontais.
- Speaker #3
Comment t'étais née. Tout spécifique. L'heure où t'étais née. Ton prénom. Oui.
- Speaker #2
On m'a menti. Dans cette histoire, on m'a menti. Pendant longtemps, j'ai cru que c'était une histoire. Alors que quand j'ai commencé à grandir, elle m'en a raconté une autre. Et elle m'a dit, mais non, c'est pas comme ça, c'est l'autre qui est bonne. Donc maintenant, chaque année, je lui demande pour savoir si un jour, la vérité va tomber, la vraie, ou si c'est vraiment celle-là.
- Speaker #3
Le problème, c'est que ton père, il avait sa famille de Valence. Il n'avait que des filles, le bonhomme. Donc, tous les prénoms que je disais, comme il s'appelait Bouhdad, tous les prénoms que je disais, tes cousines, elles les avaient. Donc, du coup, j'étais obligée. Avec ton père, on a fini par se dire, on va l'appeler Nadia. Merci. Parce que c'était un...
- Speaker #2
C'était un blâme, pour savoir qu'on est tout seul dans le restaurant.
- Speaker #3
Du coup, c'était un prénom passe-partout, qui s'adaptait bien à la vie en France. Donc, c'était pas mal. Bon, j'arrive à la clinique, on a les jacouches, et là, on met le bracelet, on nous demande quel prénom, on dit, elle va s'appeler Nadia. Donc, du coup, ce petit bracelet de naissance, il y a mon petit Nadia. Et du coup, là, ma tante arrive. Et elle me dit, comment tu l'as appelée ? Je lui dis, je l'ai appelée Nadia. Et là, ma tante, tu ne peux pas l'appeler comme ça et tout.
- Speaker #2
Dis-moi pourquoi.
- Speaker #3
Attends, moi, je ne le savais pas. Je viens juste de l'apprendre. Alors, je lui dis, ah bon ? Mais je l'ai vue, elle était vraiment contrariée. Tu sais, son père, il voulait aussi Faïsa. Elle me dit, oui, oui, Faïsa, c'est très bien, très, très, très bien. C'est la réussite. Enfin bon, voilà. Donc, du coup, on part sur Faïsa.
- Speaker #2
Attends.
- Speaker #3
Et puis, il y a quelques années, il y a quelques années, il y a quelques années, il y a ma soeur, non, non, il y a quelques années, ma soeur, je lui raconte l'histoire. Elle me dit, mais tu sais pourquoi la tante, elle ne voulait pas que tu l'appelles Nadia ? Je lui dis, ben non, parce qu'elle n'aimait pas le prénom, c'est tout. Elle m'a dit, ben non, c'est parce que les filles de Petite Vertu, il paraît qu'on a viré, les filles de Petite Vertu, elles s'appelaient Nadia. Et du coup, c'est pour ça qu'elle ne voulait pas que je l'appelle Nadia. Alors que... Voilà. Mais l'histoire de Nadia à Petite Vertu, je ne connaissais pas.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #3
parce que aussi, elle connaissait ma tante, on avait une Faisa qui était très bien, ma tante, elle jurait que par elle, donc elle m'a dit, non seulement c'est la réussite, mais en plus, si elle ressemble à cette fille-là, elle sera géniale. Et elle est géniale.
- Speaker #2
Non, trop bas, trop bas. C'est une meuf archipieuse qui porte le voile, qui connaît tous les versets du Coran. Non, non, non, tu ne peux pas dire que ce n'est pas comparable.
- Speaker #1
Mais moi,
- Speaker #3
je ne comprends pas.
- Speaker #2
Et donc, l'autre version, la story qu'on m'a dit pendant deux années. Alors, je ne sais pas si c'est papa qui me l'a dit, qui s'était mis d'accord sur Nadia et que mon père avait vu la liste des prénoms de naissance des derniers jours, de deux jours avant, etc. était tombé sur Faisa, elle a trouvé ça tellement beau qu'elle a dit, elle est rentrée dans la chambre en mode, Lalia, Faisa, t'en penses quoi ? Oui, let's go, et ça part. Moi, pendant des années, on m'avait dit ça. Elle fait l'étonner, elle fait l'étonner, ça me fume, elle fait l'étonner.
- Speaker #3
On n'a pas de... Nadia ? C'est le jour, le lendemain de l'accouchement. Et en plus, Fayzeh, il n'y en avait pas du tout dans la famille. Et moi, ça me plaisait bien ça. Parce que Inès, quand j'ai donné le prénom à Inès, il n'y avait personne qui s'appelait Inès. Mais après, ça a été, mais à chaque fois que je disais Inès, tout le monde a appelé ses enfants Inès.
- Speaker #2
Parce que du coup, j'ai grave survécu à ça. Ah oui, et l'autre prénom que tu aimais bien aussi ?
- Speaker #3
C'est Kim.
- Speaker #2
Kim. Tu te rends compte que je me serais appelée Kim avec la Kim Kardashian, là ? non mais toi c'était kim tout court non c'est pas le nom sims est un prénom en tant que tel pas forcément kimberly non c'est pas forcément qu'un mari je pense que le film vide nous La cousine, elle s'appelle Nora. En plus, on ne les voit jamais. Je les ai vues trois fois dans ma vie et derrière moi, elles m'ont rajouté sur LinkedIn. Donc, tout ça pour ça.
- Speaker #0
C'était pour vous, Digression. Toujours là. Merci d'avoir pris le temps d'écouter ces petits secrets sur moi. Je vous souhaite une très bonne journée, une semaine même. Et on se retrouve très vite. Bisous.