- Speaker #0
C'est là pour nous rappeler aussi qu'une entreprise peut plus se contenter de penser uniquement en termes de profit. Elle doit équilibrer les trois dimensions, l'humain, l'environnement et l'économie.
- Speaker #1
Dino Sapiens, c'est le podcast sur la transformation des organisations. Je vous parle de comment transformer votre entreprise et comment emmener les équipes dans cette aventure que toutes les organisations traversent aujourd'hui. Incertitude, bouleversement, changement de normes, de génération, de... technologie, ce n'est pas nouveau. Toutes, je dis bien toutes les organisations sont bousculées d'une manière ou d'une autre et doivent s'adapter au changement. Et c'est un changement qui n'est en général pas bien défini à l'avance. Je vous invite ici à prendre du recul et à réfléchir sur la transformation en y ajoutant un ingrédient indispensable. C'est cet ingrédient qui va vous permettre de mieux gérer les transitions et de le faire dans une énergie positive avec enthousiasme. Et vous l'avez sans doute deviné, l'ingrédient incontournable de toute transformation. C'est l'humain. Alors ici, j'invite des experts dans leur domaine à parler de leur vécu, de leur expérience, mais aussi de leur valeur et de leur méthode. Et je complète par des apports personnels pour vous faire réagir et agir dans le bon sens. Embarquez avec moi sur DinoSapiens et ensemble, évitons l'extinction. J'ai la chance de recevoir aujourd'hui une personnalité que je qualifierais de hors norme. Manahel Perchet a transformé sa vie d'une manière qu'elle n'aurait pu imaginer il y a 15 ans. sportive de haut niveau, courant les terrains de basket du lundi au dimanche. Elle doit renoncer à son rêve de devenir pro quand lui est découverte une malformation cardiaque. Le jugement de son cardiologue est sans appel. Madame, vous ne montrez pas le Mont Blanc. Manahel se pose alors la question de comment elle va transformer sa vie pour en faire quelque chose de positif. Elle veut relever des challenges. Ne pouvant pas complètement compter sur son corps défaillant, elle se repose sur ses neurones et son cœur malgré tout. Brillantes études en école de commerce, mission humanitaire au Cameroun, voyage en Asie. Elle rentre en Europe et intègre en 2014 Wimanity, un cabinet de conseil spécialisé dans la transformation organisationnelle, culturelle et technologique des organisations. À la sortie de ses études, Manahel se voit tout de suite confier une mission stratégique, celle d'accompagner le développement des filiales à l'étranger, de déployer les aspects process, pratiques, culture, d'aider les équipes en difficulté et pratiquement de faire avancer les projets spéciaux. Après trois ans, Manahel tient à tout prix à revenir à la mission de vie qu'elle s'est donnée. Une mission avec l'objectif d'un impact positif. C'est ainsi que We Impact voit le jour, du moins officiellement. Car avant de la rendre visible, Manahel était déjà engagée pleinement pour que les 650 collaborateurs de We Manity puissent faire leur part du colibri pour l'économie solidaire et sociale. L'initiative de départ devient alors une vraie direction au sein de We Manity. L'engagement de WeManity représente 250 associations partenaires, 1200 jours d'accompagnement par an pour ces associations, 10 programmes de sensibilisation pour les salariés par an et 1% de l'ébit comme contribution à cette ESS ou économie solidaire et sociale. Le succès du programme en interne fait des émules chez les clients de WeManity. Manahel intuite pourtant que ce n'est pas encore assez, elle se penche alors sur l'impact du numérique et découvre l'ampleur de la tâche. Elle crée un accompagnement pour faire bouger les lignes avec... trois axes, l'engagement des parties prenantes, l'agile durable et la tech for good. Elle nous parle aujourd'hui de ses convictions et de ce qu'elle observe sur le chemin de la transition durable. Bonjour Manahel.
- Speaker #0
Bonjour Bérengère.
- Speaker #1
Je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui sur Dino Sapiens pour parler de la transition écologique et sociétale des entreprises. Qu'est-ce qu'on appelle la transition durable ?
- Speaker #0
Alors la transition durable, c'est une démarche qui va au-delà de la transition écologique. Elle prend racine dans le concept de développement durable qui a été défini aux environs de 1987 dans le rapport Brotland comme un développement qui correspond aux besoins du présent mais sans compromettre ceux des générations fustueuses. L'idée en fait c'est de concilier trois dimensions, la dimension écologique, la dimension sociale et la dimension économique pour créer un cercle vertueux entre elles. Et donc appliquée au monde de l'entreprise, la transition durable ça devient finalement un véritable processus de transformation. Les entreprises repensent alors leur gouvernance, organisations et leur culture pour intégrer des critères de performance élargis, à savoir les personnes, qu'on appelle people, l'environnement, la planète, et la prospérité économique, qu'on appelle en anglais la prosperity. En clair, il s'agit de construire un modèle qui soit capable de relever les défis d'aujourd'hui et de demain, tout en assurant une performance globale et responsable.
- Speaker #1
Merci, et alors en quoi le monde du digital est-il particulièrement concerné ?
- Speaker #0
On a souvent un préjugé sur l'IT et le digital. On les imagine comme dématérialisés, légers, comme ce fameux cloud qui serait un nuage immatériel. Mais il est temps de revenir à la réalité. Leur impact, lui, il est bien tangible. Donc l'empreinte environnementale du numérique, aujourd'hui, on sait qu'elle a quoi de repli ces 15 dernières années ? C'est une croissance exponentielle avec des conséquences qui ne font qu'augmenter, notamment avec l'arrivée de l'IA. Donc le numérique, aujourd'hui, fait face à trois grands défis. Un défi environnemental, social, et puis on le verra juste après, un levier qui peut être un pivot et donc une solution à part entière. Et d'abord, il y a un impact environnemental du numérique. Aujourd'hui, l'impact du numérique, c'est plus de 4% des émissions de gaz à effet de serre. Ils consomment énormément de ressources, qu'elles soient matérielles ou énergétiques. Donc, adopter une approche sobre du numérique, encore appelée Green IT, ça devient tout simplement essentiel pour les entreprises. Ça passe par un design logiciel plus efficace, une meilleure durabilité de nos équipements. Ensuite, on a un enjeu relatif à l'impact social du numérique. Le secteur de la tech, c'est encore un secteur qui est largement dominé par les hommes. On parle souvent de 36% de femmes dans les milieux de la tech. C'est absolument faux. En réalité, ces 36% prennent en compte les fonctions RH et marketing, qui ne sont pas liées directement au développement web. Si on voulait se rapprocher du pourcentage exact, on serait autour des 13%. Ça, c'est qu'un exemple. C'est crucial de pouvoir intégrer davantage. les femmes, mais aussi l'ensemble des profils qu'on pose notre planète finalement. Donc c'est non seulement une question d'équité, mais aussi d'efficacité, parce que les équipes plus diversifiées créent des solutions plus inclusives. Et il y a un exemple que j'aime donner, on peut le retrouver dans le podcast qui a été publié par France Culture en 2022, qui s'appelle « Femmes dans la Tech » . Il donne un exemple, celui d'une stagiaire qui allait travailler dans le milieu de l'aviation sur l'entraînement d'une intelligence artificielle sur la reconnaissance vocale. Elle arrive le premier jour de son stage, Et elle se rend compte que finalement, l'intelligence artificielle ne reconnaît pas sa voix. Donc elle cherche les raisons. En réalité, elle se rend compte que l'intelligence artificielle n'est aucun dysfonctionnement. C'est tout simplement qu'elle n'a jamais été entraînée sur la voix d'une femme. Conclusion, si dans nos équipes, on n'a que 50% de la population, finalement, on ne répond qu'à 50% des problèmes. D'où l'importance, et ça c'est une de mes convictions, de faire en sorte que la diversité soit un vecteur d'innovation dans toutes les entreprises. Et puis enfin, on en a... Parler un tout petit peu en introduction de la réponse à cette question, c'est que l'IT, et notamment l'IT for Green, peut être une solution. C'est là qu'est le paradoxe de l'IT. Le digital, s'il est bien utilisé, il peut devenir un levier puissant pour la transition durable. On le voit avec des innovations sur les énergies renouvelables, sur l'IA éthique et durable. On l'a vu il y a quelques années, c'était la mode de développer des smart cities. On le voit aussi dans l'optimisation des ressources. Donc en résumé, le numérique, il doit se réinventer. Il peut et doit devenir un outil vertueux au service d'un avenir durable qui soit inclusif et respectueux pour notre planète plutôt qu'un accélérateur des dérèglements actuels.
- Speaker #1
Et alors, comment as-tu réussi à convaincre le comité de direction de WeManity et vos clients à vous lancer dans cette transformation et à l'accélérer ?
- Speaker #0
C'est une très bonne question. Pour convaincre le reste du board de WeManity et nos clients à s'engager dans cette accélération, on a misé sur plusieurs leviers stratégiques. Premièrement, il était important pour moi de partir de la base, à savoir faire un exercice de matrice de matérialité un peu évolué. En fait, la matrice de matérialité, c'est un outil qui permet d'identifier et d'hierarchiser les enjeux RSE d'une entreprise. Ça, c'est la première chose à savoir. Et donc, pour mener cet exercice, on écoute nos parties prenantes, toutes nos parties prenantes. On leur demande quels sont leurs principaux enjeux. Et ça, ça nous permet de construire une matrice de matérialité. améliorer, puisque j'y ai intégré aussi, toutes les bonnes pratiques de transformation agile. Pour identifier quels allaient être les freins éventuels, au contraire, qu'est-ce qui allait faire que certaines personnes allaient pouvoir être des ambassadeurs de cette démarche, comment on allait lever ensemble les freins et développer ce qu'on appelle en anglais des quick wins, donc des petites réussites qui permettent de légitimer, de fédérer et d'accélérer ensuite. Donc ça a été un outil clé pour prioriser les attentes et démontrer une manière plus rapide. concrète l'impact de nos actions ou de nos inactions sur les activités, mais aussi sur l'environnement global dans lequel on évoluait. Ensuite, j'ai adopté une approche agile, comme je le disais, de test and learn, c'est-à-dire d'amélioration continue. Plutôt que d'imaginer une transformation radicale du jour au lendemain, ce qui ne fonctionne pas, j'ai préféré avancer de façon progressive. On a lancé des initiatives à petite échelle. On a choisi une approche agile, donc test and learn. Avant de développer une expertise dans l'ESG et la transformation durable, mon métier, c'était d'être coach agile, Scrum Master, donc de mettre en place ces changements de mindset, ces changements d'habitude. Donc plutôt que d'imaginer une transformation radicale du jour au lendemain, on a préféré avancer progressivement. On a lancé des initiatives à petite échelle, on a mesuré leur impact, ajusté nos actions en fonction des retours. Ensuite, on a étendu ce qui fonctionnait à plus grande échelle. Cette méthode, ça m'a permis tout simplement de rassurer, de fédérer autour d'une vision commune et donc de donner des résultats concrets rapidement. Un autre point clé, ça a été l'alignement avec les priorités business. C'était crucial pour moi de montrer que cette transformation, ce n'était pas seulement une obligation réglementaire, éthique. Au contraire, je voulais montrer que c'était un vrai levier stratégique pour la pérennité de l'entreprise. Donc en fait, l'idée, c'était de montrer que ça renforce à la fois la résilience de l'entreprise face aux défis actuels, crise sociale, crise économique, crise environnementale. Ça accélère aussi sa compétitivité sur le marché. On arrive à attirer de nouveaux talents, à les fidéliser et puis à donner du sens à leur métier. Donc ce discours-là, il a été déterminant aussi pour mobiliser à la fois nos décideurs internes et nos clients. Et enfin, je dirais que l'un des éléments qui a permis cette recette, ça a été tout simplement la résilience, le pragmatisme et un petit peu de persévérance. Ne pas s'arrêter à un non, de réussir à convaincre un petit peu chaque jour, et donc répondre aussi aux réticences légitimes. Ça demande aussi un petit peu de patience, évidemment. Il faut rester positif et réaliste.
- Speaker #1
J'aime bien le mot persévérance, c'est très vrai. Et alors, quelles sont les principales difficultés que rencontrent aujourd'hui les entreprises avec lesquelles tu travailles quand elles souhaitent entamer cette transformation ?
- Speaker #0
Alors, je dirais qu'il y en a quatre principales. Le premier, c'est la réticence au changement. La transformation durable, ça remet en question pas mal de choses en fait. Ça remet en cause les habitudes qui sont souvent bien ancrées. Ça remet en place des processus établis, voire des modèles culturels entiers. Ça suscite des craintes ou des réticences, il faut savoir les identifier pour pouvoir mieux les lever. Et ces réticences, elles peuvent venir à la fois des collaborateurs. Quand on annonce une transformation, c'est important de s'assurer que les collaborateurs comprennent le pourquoi de cette transformation. Pas qu'elle soit subie, mais au contraire qu'ils puissent être des ambassadeurs de cette transformation. Et puis de même au sein du comité de direction, on va y revenir juste après. Bien souvent, cette résistance est amplifiée par un manque d'accompagnement. soit un accompagnement qui est adapté ou tout simplement par l'absence de gestion du changement. Le change management, c'est ce qui permet aussi de faciliter l'adoption de ces bonnes pratiques-là. Ensuite, l'une des difficultés des entreprises, c'est une vision qui est limitée de l'ESG et du développement durable au sens large et une forte dépendance à la législation. Mon deuxième constat, c'est que beaucoup d'entreprises perçoivent encore la durabilité comme un... centre de coût, une contrainte légale ou réglementaire, plutôt comme un levier de compétitivité ou de résilience. En conséquence, elles se contentent souvent de répondre aux exigences réglementaires, sans chercher à aller plus loin, même si la législation continue de progresser, on est d'accord. L'inconvénient, c'est que d'autres entreprises, elles réagissent beaucoup plus vite. Donc, elles gagnent en compétitivité, elles s'adaptent en continu, et par conséquent, elles deviennent beaucoup plus performantes. Donc c'est un véritable enjeu, non pas de simplement se contenter de répondre aux obligations légales, mais au contraire de l'identifier comme un levier de performance supplémentaire pour la boîte. Et puis enfin, il y a un troisième défi, c'est le manque de compétences ou d'outils adaptés. La transformation durable, ça demande une approche qui est multidisciplinaire à l'échelle organisationnelle, culturelle et technologique. Il ne s'agit pas seulement de gérer un projet, mais de combiner la transformation à ces trois échelles-là. En fait, beaucoup d'entreprises choisissent... développer des sujets très précis, ça peut être une direction va développer le bilan carbone, l'autre va gérer la diversité et l'inclusion. Et même si chacun peut être très performant à l'échelle individuelle, en une métaphore, même si chacun de ces instruments joue très bien individuellement, s'il n'y a pas de chef d'orchestre coordonner l'ensemble de cette transformation, ça perd en impact et en cohérence. Et ça se ressent, en fait, in fine. Puis enfin, il y a l'inaction qui est liée aux préjugés. des priorités parfois conflictuelles au sein d'une entreprise. Souvent, elles tombent dans ce qu'on appelle le triangle de l'inaction. Elles estiment que c'est parfois ni urgent, ni prioritaire, ni même leur rôle d'incarner ce changement. Donc, faute d'outils, comme la matrice de matérialité ou les autres bonnes pratiques, elles ont du mal à hiérarchiser ce qui va vraiment faire sens pour elles.
- Speaker #1
D'accord. Et donc, en termes de priorité, on parle souvent du revenu, du chiffre d'affaires. Est-ce que tu peux nous parler des trois... P. Comment on mesure la performance des entreprises à travers cette grille et ce concept des 3 P ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Donc, le concept des 3 P, c'est un concept que j'ai découvert finalement il y a peu d'années. C'était il y a cinq ans, quand je commençais à me pencher sur l'extension des critères de performance des entreprises. En fait, les 3 P, c'est l'approche People, Planet, Prosperity qu'on a évoqué au tout début de ce podcast. Et c'est un concept clé. Quand on parle de performance durable, ce cadre a été développé par John Elkington, on verra à César ce qui appartient à César, en 1994, et il repose sur une idée hyper simple, mais puissante. Mesurer la performance d'une entreprise ne doit pas simplement se limiter aux profits financiers, il doit aussi intégrer deux autres dimensions, l'impact social et l'impact environnemental. Donc le premier P, les people, c'est lorsqu'on s'intéresse à l'impact social de l'entreprise. Cela inclut le bien-être des employés, les conditions de travail, mais aussi des sujets comme la diversité et l'inclusion. Autrement dit, comment est-ce qu'une entreprise prend soin des personnes qui la composent, en interne, mais aussi au sein des communautés où elle est active ? Le deuxième P, c'est la planète, qui termine toutes les activités environnementales. Tout ce qui touche à la réduction des émissions de CO2, à la gestion des ressources naturelles, ou encore à la préservation de la biodiversité. En résumé, il s'agit surtout de minimiser l'impact négatif de l'entreprise sur la planète. Et puis enfin, on a le troisième P, Prosperity, qui représente la prospérité économique, qui permet aussi la pérennité de l'entreprise. Mais attention, ce n'est pas seulement le profit à court terme. On parle d'une croissance inclusive et durable qui profite non seulement à l'entreprise et à son développement, mais aussi aux parties prenantes et à la société dans son ensemble. Aujourd'hui, avec les réglementations comme la CSRD, Je pense que beaucoup de personnes qui écoutent ton podcast, si elles sont concernées par la RSE ou l'ESG, vont comprendre de quoi je parle. Les entreprises avec cette nouvelle réglementation, et en particulier celles qui sont plus de 250 salariés en Europe, elles doivent publier des données qui sont détaillées, homogènes, sur leur performance sociale, environnementale et leur performance de gouvernance. Ce sont ces directives européennes-là qui renforcent l'idée que la performance ESG est bien plus qu'un bonus. C'est un levier stratégique pour permettre aux entreprises de subsister, de se pérenniser sur le long terme. C'est là pour nous rappeler aussi qu'une entreprise peut plus se contenter de penser uniquement en termes de profit. Elle doit équilibrer les trois dimensions, l'humain, l'environnement et l'économie.
- Speaker #1
Et finalement, la CSRD, c'est aussi un moyen pour les acteurs, par exemple un futur employé, de se renseigner sur la culture de l'entreprise et là où elle met ses priorités.
- Speaker #0
Tout à fait, c'est enfin le moyen de définir de façon... stable et homogène pour toutes les entreprises, une grille de lecture sur la performance de ces trois PO au sein du groupe.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Manahel. Puisque cette transformation devient une autoroute et plus seulement un chemin, et qu'on arrive à la fin de l'épisode, est-ce que tu pourrais nous partager tes conseils pour emmener une organisation vers la transition durable, et puis ton mantra ou des références d'ouvrages que tu pourrais nous partager ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Pour emmener une organisation vers la transition durable, on passe sur notre vécu à WeManity, à savoir comment entamer les changements, les transformations, implémenter les bonnes pratiques. Ce sont des défis qui sont passionnants, mais qui demandent un certain savoir-faire, une certaine méthode. Et pour moi, il y a trois, quatre ingrédients qui sont essentiels à ça. Le premier, c'est déjà commencer par une vision qui soit claire et inspirante pour tous. La transition durable, elle doit s'appuyer sur une stratégie qui est solide. partagée par les collaborateurs, par la direction, on va y revenir, et qui donne du sens à chaque action. Ce n'est pas juste une initiative parmi d'autres, ça doit être ancré dans l'ADN de l'entreprise, un peu comme la qualité. Certes, il y a un service qualité dans chacune des entreprises, mais la qualité, ce n'est pas une tâche qu'on délègue à ce service-là, c'est l'affaire de tout le monde. L'ESG, la durabilité, c'est exactement la même chose. La vision, elle doit être porteuse de sens, alignée avec les priorités business et portée par l'ensemble de l'entreprise. Le deuxième conseil important, et ça c'est valable pas uniquement dans la durabilité, c'est valable dans toutes les transformations, c'est le lead by example. C'est l'exemple qui incarne la direction. Il faut effectivement avoir une démarche top-down au sein de la hiérarchie, mais aussi bottom-up, autrement dit donner à chacun l'espace, les moyens et les outils de pouvoir incarner cette transformation. C'est crucial qu'elle soit incarnée au plus haut poste de la direction pour montrer cet exemple-là. Et il faut aussi pouvoir embarquer toutes les équipes, de la comptabilité aux développeurs en passant par les RH. C'est une transformation qui est collective, elle se fait graduellement et elle doit donner à chacun une place, une responsabilisation, une autonomisation vers ce changement-là. Au final, c'est aussi les actions individuelles qui font bouger les choses à grande échelle. Le troisième conseil que je donnerais, c'est d'adopter une approche d'amélioration continue qu'on retrouve, comme je te le disais juste avant, dans l'Agile. tout transformer en un claquement de doigts ni viser la perfection dès le début. Il faut pouvoir accepter de tester des choses à petite échelle, les adapter intégrer l'apprentissage et puis ensuite les passer à grande échelle. C'est une approche qui est pragmatique en fait. Et enfin, pour moi c'est aussi de savoir s'entourer des bonnes personnes. Une transition durable, ce n'est pas une suite d'actions isolées et non pas des petits projets silotés justement. C'est aussi cette transformation lidée par un chef d'orchestre en fait qui facilite et qui permet à chaque instrument de pouvoir jouer de la meilleure des façons dans une approche globale et collective à l'échelle économique, sociale et environnementale.
- Speaker #1
Et donc, ça fait tout à fait bien le lien avec ce qu'on disait en préparation sur un livre auquel tu as participé, qui propose un style de leadership tout à fait adapté à cette transformation. Est-ce que tu veux nous en parler ?
- Speaker #0
Oui, je vous invite vraiment à aller voir sur Amazon le livre de Christine qui s'appelle Leadership Revolution. Je pense que je te le partagerai comme ça, tu pourras le mettre en commentaire.
- Speaker #1
Un grand merci, Manahel, pour avoir partagé. ton parcours, tes convictions et tout ce beau chemin que tu fais au sein de WeManity. Je te souhaite beaucoup de succès dans le développement de tes projets et de continuer à t'aligner à ta mission de vie comme tu le fais aujourd'hui.
- Speaker #0
Merci beaucoup Bérangère. Je terminerai peut-être avec un dernier mot. On discutait lors de notre première rencontre de l'impact de chaque initiative et de ce que chaque personne pourrait faire à l'échelle individuelle. Je pense que toutes les personnes qui écoutent ton podcast ont envie de pouvoir incarner ce changement-là. comme le disait Gandhi à l'époque. S'il y a bien une conviction que j'espère qu'on partage ensemble, c'est que le monde ne va pas changer avec une poignée de personnes 100% parfaites, 100% zéro déchet par exemple, mais plutôt avec 7 milliards d'habitants comme toi et moi sur Terre qui essayent de planter leurs graines pour un monde de plus durable et pour ça je te remercie pour ce podcast.
- Speaker #1
Merci à toi. Manahel nous a partagé aujourd'hui bien plus que ses convictions mais une approche concrète pour... pour progresser en matière de transition durable des organisations. Utiliser les méthodes agiles, ça permet d'intégrer progressivement de nouvelles habitudes et de changer notre regard sur les enjeux de cette transition. Et d'éviter ce fameux bug cognitif dont parlait Émilie Proyard dans l'épisode 10, en passant à l'action. Vous l'avez compris, c'est un sujet qui me tient à cœur, et particulièrement en cette année 2025, où nous vivons un certain nombre de retours en arrière sur de grands sujets de société comme en politique. Vous retrouverez dans les prochains épisodes de DinoSapiens d'autres invités qui proposent des approches innovantes pour nous permettre d'avancer. Et je compte sur vous, qui êtes de plus en plus nombreux à suivre l'émission, notamment sur les plateformes d'écoute, à partager votre avis et vos ressentis. A bientôt pour un prochain épisode et d'ici là, évitons l'extinction !