- Speaker #0
Il nous est tous arrivé d'avoir l'impression d'être décalé et de se sentir bizarre. Cela a souvent été notre cas.
- Speaker #1
Nous, c'est Sophia et Alexandra. Bienvenue dans « Dis, est-ce que c'est normal ? » , un podcast où toutes les singularités ont leur place. Bonjour, aujourd'hui nous allons tenter de répondre à la question « Dis » . Est-ce que c'est normal de parler du harcèlement scolaire via l'improvisation à l'école ? Bonne écoute !
- Speaker #0
Bonjour à tous ! Aujourd'hui, nous tenons à vous présenter ce sujet sur lequel nous avons travaillé. Nous travaillons même depuis deux ans dans l'école d'Alexandra. Alexandra, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce que tu as mis en place dans ton école ?
- Speaker #1
Ce que nous avons mis en place au final ? Oui ! On a décidé de relier via un projet nos deux métiers, moi enseignante en classe et Sophia enseignante en improvisation. On est très touchés toutes les deux par le sujet du harcèlement de manière générale et du harcèlement scolaire. On s'est demandé lors de nos grandes discussions si l'improvisation ne pouvait pas aider les enfants en fait à non pas empêcher tout harcèlement scolaire parce que ça c'est compliqué mais en tout cas leur donner des armes pour pouvoir se défendre et éviter de se retrouver dans la position du harceler.
- Speaker #0
Oui et comprendre aussi ce que ça veut dire donc nous avons monté ce projet l'année dernière qui s'appelle et si les enfants étaient acteurs de la solution et voilà donc ça se met en place tout doucement d'abord c'était assez théorique on en a parlé on a essayé de voir comment le mettre en place
- Speaker #1
Et là ça fait deux ans en fait qu'on le met dans ma classe mais aussi dans d'autres classes et on réajuste justement, on apprend toujours par nos essais et nos erreurs et on commence à avoir quelque chose qui est quand même pas mal et qui tient bien la route.
- Speaker #0
Ouais on a des bons résultats, en gros pour vous expliquer un petit peu le déroulé moi je viens d'abord dans les classes pour initier à l'improvisation pour créer un petit peu ce monde imaginaire où on a le droit d'être qui on veut. Puisque après, lorsque nous allons aborder le harcèlement scolaire, je travaille sur le jeu des trois figures. Et il faut que les enfants se mettent aussi dans la peau du harceleur et du harcelé, mais sans vraiment être touchés intimement. Et c'est des petits, donc c'est bien de leur apprendre d'abord c'est quoi les bases de l'improvisation, de la création de personnages et de faire semblant.
- Speaker #1
Exactement parce qu'en fait je me suis dit En voyant les élèves que souvent, les élèves qui se retrouvaient dans une position harcelée, c'était des enfants qui manquaient de confiance en eux, et qui devenaient du coup une cible fragile pour ces autres qui harcèlent, qui parfois ne le savent pas quand ils sont petits, parce que ça aussi c'est important. Et vu tout ce que j'ai appris au niveau du théâtre, je me suis dit, si on peut apprendre à jouer le fait de ne pas avoir peur, même s'il y a au fond... de soi, le truomètre est à zéro, et bien peut-être que ça peut décourager la personne qui est en face en fait. Et avoir les signes physiques, les attitudes, les réponses adéquates pour ne pas se retrouver en position de harceler, je pense qu'on peut l'apprendre avec l'improvisation.
- Speaker #0
Exactement et à savoir que entre mes séances basiques d'improvisation et mes séances vraiment tournées sur le harcèlement scolaire, en classe, toi et tes collègues, Vous sensibilisez déjà beaucoup au harcèlement scolaire, vous en parlez beaucoup. Donc quand j'arrive, on va dire qu'ils savent déjà de quoi on parle et la mise en pratique est beaucoup plus facile.
- Speaker #1
Oui, exactement. En fait, les deux premières séances d'improvisation, c'est comme disait Sophia, pour apprendre ça. Puis voilà, la majorité des enfants n'ont jamais fait ni théâtre ni d'improvisation. Donc pour leur apprendre comment ça marche, leur apprendre justement à se mettre dans la peau de quelqu'un d'autre. Ensuite on revient en classe pendant plusieurs mois, on travaille sur le harcèlement, qu'est-ce que c'est, quels sont leurs prérequis, leurs connaissances par rapport à ça, qui ne sont pas toujours justes. Alors il se trouve que comme ça fait quand même 2-3 ans que dans mon école on travaille beaucoup sur le harcèlement, maintenant les enfants ont une vision assez juste en fait de ce que c'est. Et on lit des albums, on fait des affiches, enfin il se passe quand même beaucoup beaucoup de choses, qui fait qu'effectivement quand Sophia revient, il y a les bases de départ de l'improvisation qui sont là. exactement quelle est la notion de harcèlement et du coup on peut relier les deux pour des séances d'improvisation liées à ça. Ce qui est important c'est que moi je pense en tout cas que les enfants quand ils sont petits il n'y a pas une vraie conscience forcément d'être harceleur ou harcelé et le but c'est d'essayer de clarifier tout ça pour pas que ça s'installe plus tard notamment à l'adolescence et c'est déjà arrivé que des enfants comprennent qu'ils avaient été harceleur Et finalement... ils arrêtent parce qu'ils ne se rendaient pas compte que c'était ça. Alors l'exemple typique, c'est le petit surnom qui fait rigoler, où en fait, même le surnom peut être gentil dans le mot, et du coup, l'enfant n'a pas du tout conscience qu'il est en train d'harceler l'autre, qui lui, n'aime pas ce surnom. Et donc ça se passe à travers un peu de rire, à travers un surnom mignon, etc. Et pour eux, il n'y a pas de notion méchante en fait à ce moment-là. Sauf que déjà, c'est leur apprendre que non, ça c'est non en fait. Ce qui fait rire l'un, si ça ne fait pas rire l'autre, et que c'est redondant et que ça revient, et que ça devient du harcèlement.
- Speaker #0
Oui voilà, en gros on leur explique que si ta blague ne fait pas rire et que tu la répètes incessamment et que la personne est toujours blessée, ce n'est pas à toi de juger, de savoir si elle a de l'humour ou pas, c'est que là tu es en train de la pousser à bout, en tout cas de la toucher émotionnellement. Et ce qui est drôle quand on fait les mises en situation, donc les jeux de rôle de harceleurs, harcelés et témoins, donc par rapport au jeu des trois figures comme je l'expliquais, c'est qu'il y en a, après ils sont petits, qui disent « ah mais c'est trop drôle d'être harceleur » et qui se rendent compte qu'ils le font, mais qui ne prenaient pas la mesure de l'impact que ça avait pour les autres. Et il y en a dans les classes qui disent... en majorité qu'ils ont déjà été harcelés donc harcelés voilà ils ont bien compris que c'était la répétition quelque chose qui les faisait souffrir donc c'est très émotionnel ils vont pas mettre de de mots pratiques genre on m'a poussé on a fait si on a fait ça on va plutôt dire j'ai été triste ou là j'ai été content parce que la personne a pleuré ça va être plus vraiment très émotionnel la notion de harcèlement chez les petits on parle de c'est E1, CE2.
- Speaker #1
Là, pour le coup, c'est E1, CE2. C'est P, c'est E1, CE2. Et puis, faire le distinguo entre un enfant qui embête une fois, ou deux fois même, dans la même journée, et que là-dessus, ils ne mettent pas non plus le mot harcèlement. C'est-à-dire qu'on peut très bien tomber aussi sur quelqu'un d'extrêmement pénible en face, qui a une mauvaise journée et qui vient nous saouler. Et pour autant, ça ne va pas recommencer le lendemain, etc. Et du coup, vraiment faire la nuance, parce qu'on entend vraiment harceler aussi à tout bout de champ. et parfois trop. Et ça me tient à cœur qu'ils fassent vraiment ce distinguo entre l'enfant qui est pénible et qui embête et l'enfant qui harcèle. Parce que des fois, on peut avoir un coup de mou, on peut ne pas être de bonne humeur. On sait très bien que la majorité des gens, quand ça ne va pas, ils se vengent un peu sur les autres sans pour autant que ce soit rentré dans la spirale du harcèlement. Et puis, il y a tout le travail aussi sur les témoins qui est super important. Pour le coup, c'est assez drôle lors des scènes d'improvisation de voir comment les témoins réagissent. C'est surtout aussi comprendre que certaines situations, quand on les voit, ça doit faire tiquer. Et il y a peut-être quelque chose à faire, il y a peut-être quelque chose à prévenir un adulte, ou alors même parler aux enfants directement. Parce que moi j'aime bien aussi quand ils arrivent à régler leurs problèmes entre eux. Et du coup, leur donner les armes pour pouvoir défendre les autres aussi.
- Speaker #0
Oui, c'est une sorte d'improforum. C'est-à-dire qu'en voyant les situations un petit peu jouer avec, voilà, il y a la maîtresse, il y a la preuve d'un pro et tout, ça leur permet quand même d'avoir des prises de conscience. Et toi, je sais que tu travailles aussi beaucoup sur les messages clairs. Donc, savoir aussi ce qui est forme de harcèlement, si le message est bien passé et bien énoncé. Donc est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est que le message clair, ce que tu leur invites à faire pour énoncer ce type de message, pour faire la différence avec maîtresse, maîtresse, je suis harcelée ?
- Speaker #1
Oui, on a mis ça, ça fait quelques temps quand même dans notre école. Donc le message clair, le but c'est que les enfants arrivent à régler une grosse partie des problèmes eux-mêmes sans passer par l'adulte. Et donc en fait le principe c'est que quand il y a un enfant qui se sent embêté par un autre, il va le voir. il lui demande de l'écouter parce qu'il va lui faire un message clair. Il le dit dans ces termes-là. L'autre est « obligé d'écouter » . On impose le fait que quand on arrive en disant « je vais te faire un message clair » , on est obligé d'être à l'écoute. L'enfant dit ce qui s'est passé, ce qu'il a ressenti. et ce qu'il aimerait pour la suite. Et donc dans beaucoup de cas, en fait ça se règle. C'est-à-dire que l'autre entend que la personne a été touchée et souvent ça se règle en disant « oui, ok, pardon, excuse-moi » et puis on repart sur d'autres choses comme beaucoup de petits soucis d'enfant qui se règlent assez vite. Alors qu'avant, ils venaient nous voir parce qu'un enfant lui avait chipé la balle et qu'il n'était pas content et nous on arrivait, on allait voir les enfants, patati, patata. Ça, ils arrivent maintenant à le régler entre eux. Et après, ils ont comme consigne que si l'autre ne veut pas rester pour l'écouter ou n'entend pas le message clair, ils peuvent venir voir un adulte. Et à ce moment-là, il devient un peu médiateur de ce message. C'est-à-dire que la première position, c'est de se placer en tant qu'adulte et de réécouter le message clair et de voir ce qui ne va pas à ce moment-là. Parfois, c'est pareil, ça suffit. Le fait qu'on soit posé à côté, l'autre écoute le message clair. Parfois, ce n'est pas suffisant. Et donc, en ce moment-là, l'adulte prend le relais. Il y a une discussion avec l'enfant qui n'entend pas le message clair pour voir pourquoi il réagit comme ça, pourquoi il ne veut pas entendre et pourquoi il n'est pas d'accord. Mais c'est une manière déjà de les outiller, d'apprendre à se défendre vis-à-vis des autres sans utiliser les pieds et les mains, mais les mots. Parce que j'insiste beaucoup sur le fait que si on a des mots, c'est ce qui nous différencie aussi des animaux qui sont obligés de donner un coup de patte, ou un coup de griffe, ou un coup de croc. Quand ils ne sont pas contents et qu'ils se sentent agressés, c'est que les mots peuvent être utilisés pour expliquer ce qu'on a subi, ce qu'on ressent. Et c'est important pour la suite. Et puis, il y a des enfants un peu timides, ça leur apprend aussi à avoir confiance en eux et à aller voir les autres.
- Speaker #0
Et ce qu'on a vu en dehors de ça, c'est-à-dire la position de témoin en cas de harcèlement scolaire, la majorité des enfants ont dit... voilà si je suis harcelé qu'est ce que je fais il y en a beaucoup qui n'ont pas pensé au message clair et qui ont dit on se venge et donc là il a fallu réexpliquer que si tu te venges dans harceleur tu deviens à nouveau toi aussi harceleur et le rôle de témoin c'est de dénoncer ce qui se passe alors il y a peu d'enfants qui disaient bon moi je vais aller le faire tout seul je vais aller voir les harceleurs et je vais prendre position Mais on se rendait compte dans les exercices qu'on a faits que finalement ça pouvait se retourner contre eux et que les harceleurs pouvaient prendre à partie les témoins puisqu'ils avaient osé. Donc on a toujours mis en pratique qu'il fallait quand même à la fin aller voir un adulte qui les écoute en tant que témoin pour rétablir la vérité.
- Speaker #1
Oui, ce qui se fait de plus en plus dans les établissements c'est d'avoir ce qu'on appelle une cellule harcèlement. où en fait il y a des adultes qui sont nommés comme adultes référents et que les enfants peuvent venir voir en aparté pour discuter de situations dans lesquelles ils se sentent pris, qu'on voit avec eux déjà si c'est du harcèlement, si ça l'est pas, mais déjà les écouter, c'est la première chose, et pas forcément leur maître ou leur maîtresse en fait, parce que comme ça se passe en classe, où ils peuvent ne pas s'entendre bien avec leur maître ou leur maîtresse, de pouvoir aller voir un autre adulte de l'école pour expliquer. Et il réexpliquait aussi que quand on a quelque chose à dire sur d'autres enfants, on le fait en aparté justement, on ne le fait pas devant toute la classe. Parce qu'on a parlé de ça aussi, justement des représailles, de tout ça. Et qu'effectivement, quand il y avait quelque chose qui était dit devant tout le monde, ça pouvait être répété, déformé. Et que finalement, ça nous revienne en pleine figure. Et puis des fois, les enfants se trompent. C'est-à-dire qu'ils disent que l'autre harcèle et donc l'autre le prend mal parce qu'effectivement, ce n'est pas du harcèlement. Et du coup, il se sent mal d'être harceleur. Il y a plein de choses à, pour moi, à l'école en tout cas, à éclaircir pour eux dans leur esprit pour qu'il n'y ait plus de doute en fait quand la situation arrive et que même s'ils commencent à se faire harceler, que ça tique tout de suite dans leur tête. Tiens, ça ressemble quand même à ce qu'on m'a dit quand j'étais petite en fait, au harcèlement. Donc je peux utiliser les outils qu'on m'a donnés, mais en tout cas, il faut vraiment que je prévienne quelqu'un et il ne faut pas que je me retrouve seule dans cette situation.
- Speaker #0
Et je trouve quand même que c'était très moderne, moi étant une élève des années 80, j'ai été harcelée plusieurs fois, j'ai été poussée dans les escaliers devant des adultes, personne n'a jamais pris position, on m'a expliqué ce que c'était. Donc je trouve que c'est très bien, je ne sais pas si vous êtes la seule école qui fait ça, mais en tout cas je trouve que c'est très bien de leur apporter ça dès l'enfance. Parce que les CP comprennent un petit peu moins, mais ils ont déjà ce vocabulaire en tête, et ça c'est juste exceptionnel. pour en faire peut-être en tout cas des adultes conscients du mal qu'ils peuvent faire ou des adultes bienveillants et qui vont essayer de ne pas reproduire des schémas toxiques donc modernes modernité 2025 je ne sais pas ou bon bon professeur bonne maîtresse bon maître qui s'intéresse à ces sujets pour de vrai quoi ouais et puis pas en faire un truc tabou en fait c'est C'est-à-dire que des tout petits...
- Speaker #1
Il y a plein de choses, il faut savoir ce que c'est. Pour autant, on n'est pas obligé, évidemment, on adapte tout en fonction de l'âge des enfants, ce qui se passe. Nous, avec les CE2, on a commencé à parler un tout petit peu de ce qu'il peut y avoir comme harcèlement numérique. Mais en même temps, ils n'ont pas encore de téléphone et tout ça. Je trouve ça bien qu'il soit prévenu de ce qui peut exister autre que de se retrouver dans un coin d'une cour avec des enfants qui nous embêtent. Et voilà, puis après je pense à certains de mes élèves qui sont hyper empathiques et qui du coup vont penser que quand il y a quelqu'un qui les embête, c'est quelqu'un qui est malheureux.
- Speaker #0
Mais oui, ça va être trop mignon.
- Speaker #1
Mais oui, et que du coup il faut faire plus attention à lui et en fait non, c'est-à-dire qu'il faut aussi apprendre, même quand on est hyper empathique, à prendre soin de soi. Et à un moment, c'est aussi rendre service à la personne qui harcèle que ça soit pris en charge très vite pour que cette personne... Effectivement, quand on a besoin de harceler quelqu'un, c'est qu'on n'est pas forcément hyper heureux et hyper épanoui dans sa vie. Et du coup, que cette personne-là puisse se faire aider parce que ce qui est très important, c'est qu'évidemment, on parle aux harcelés, mais on parle aux harceleurs. Parce que le but, c'est qu'ils comprennent pourquoi ils ne doivent pas faire ça pour ne pas recommencer. Ce n'est pas un enfant qui est puni, montré du doigt et jeté aux oubliettes ou dans les douves du château parce qu'il a été méchant. C'est-à-dire que notre but, c'est qu'il ne le refasse pas. Et ça, ça passe par une discussion avec lui aussi.
- Speaker #0
Est-ce que ça, ça fait partie du programme de l'éducation nationale ou c'est votre école spécifique qui en parle ?
- Speaker #1
En fait, ça a été mis en avant quand même avec le programme phare à l'école. mais c'est vrai qu'après... L'idée c'est vraiment d'en parler, d'éviter qu'il y ait vraiment des problèmes après à l'adolescence, au niveau du collège. Après les adaptations elles sont propres à l'école, donc nous comme on en avait discuté, le programme Fabre c'est vraiment l'idée de prendre les enfants en charge, de discuter avec eux, il n'y a pas de dire tiens en fait de l'improvisation avec, il n'y a pas tout ça. Après les modalités en fait elles sont propres à nous, moi je pense que c'est un vrai plus. Et du coup, on a eu envie de tester. Effectivement, je pense que c'est un vrai, vrai plus. Sans compter que ça fait énormément de bien à tous les enfants de faire un peu d'improvisation tout court, en fait.
- Speaker #0
Oui, généralement, ils ont passé le meilleur jour de leur vie. On a des très bons retours à partir d'un qui s'est trouvé harcelé et qui ont décidé qu'ils détestaient ça. Mais on comprend pourquoi. Et puis, oui, des enfants aussi qui sont touchés quand ils jouent le rôle de harcelé parce que... Ça leur rappelle quelque chose ou ça fait écho à quelque chose qu'ils n'avaient pas bien compris. Et en effet, ce petit groupe d'enfants empathiques, il dit « mais la personne qui fait du mal souffre elle-même » . Et c'est trop mignon parce que tu te rends compte qu'ils sont totalement dans l'émotion et que ça va devenir des adultes exceptionnels s'ils ont vraiment toutes les clés en main.
- Speaker #1
Puis après, je pense qu'il y a aussi, ce qui est important, c'est le relationnel enseignant-parent. C'est-à-dire que quand vous travaillez sur le harcèlement à l'école, Mettez un mail à vos parents, discutez-en aussi aux parents, parce que comme ça ils peuvent en discuter avec leurs enfants, parce qu'il y a beaucoup d'enfants qui ne racontent pas ce qu'ils font à l'école. Et le fait que vous les préveniez, que vous travaillez là-dessus, ça peut aussi lancer une discussion à la maison. Et justement, lancer déjà cette discussion. Ou si par hasard, quelques années après, les enfants sont touchés, ils auront déjà commencé cette discussion avec leurs parents. Et ça sera plus simple aussi pour aller en parler, parce qu'on rappelle quand même que souvent l'enfant harcelé a honte d'en parler. parce qu'il a peur et qu'il est honteux d'avoir peur et que parfois il se dit qu'il aurait pu faire quelque chose et comme il n'a pas fait, que la confiance en soi, évidemment un enfant qui a confiance en lui, il y a peu de chances qu'il se fasse harceler par d'autres puisque le harceleur va repérer ses victimes, il faut que ça marche, il faut que ça prenne, donc il faut que ce soit un enfant qu'il peut terroriser parce que sinon il ne va pas pouvoir continuer son harcèlement. Donc lancer toutes ces discussions avec les parents. En parent-enfant, c'est aussi hyper important parce que quand ça arrive, le sujet a déjà été abordé et du coup, c'est simple et naturel pour les enfants. Oui,
- Speaker #0
vous, vous avez totalement impliqué les parents dans ce projet-là. En faisant quoi exactement ?
- Speaker #1
Moi, je les ai tenus au courant et en plus, évidemment, le projet tel qu'il est mis en place, il a un coût. On a fait des ventes de gâteaux en expliquant vraiment aux parents que ça servirait à payer les cours d'improvisation dans le cadre de ce projet-là. Les parents se sont investis aussi quelque part de leur côté pour pouvoir financer le projet. Je les tiens au courant de tout ce qui s'est passé pour que ceux qui veulent lancer la discussion avec leurs enfants puissent la lancer. Pour moi, c'est hyper important. Le triangle parents-enfants-enseignants est très important dans ces situations-là.
- Speaker #0
Et puis si ça vous intéresse, sur le site evenice.fr, dans l'onglet projet, vous avez toutes les informations sur ce projet. Vous pouvez télécharger également un livre blanc du programme de l'éducation nationale et de ce que nous on a mis en place. Et faire un don aussi, si vous voulez aider des écoles qui n'ont peut-être pas les moyens à pouvoir profiter de ce programme, n'hésitez pas. Et si vous-même dans votre école, vous voulez mettre en place quelque chose, on peut aussi en discuter. Viadier, est-ce que c'est normal ou Evenice ?
- Speaker #1
Oui, n'hésitez pas à contacter Sophia sur son site ou moi et on pourra vous expliquer comment c'est mis en place dans les écoles, combien ça coûte aussi, et de voir comment ça peut se financer. En tout cas, ça fait deux ans pour ma part dans la classe, dont des élèves qui l'ont fait deux ans, puisqu'il y a des élèves que j'ai suivis et qui ont pris autant de plaisir la deuxième année que la première. Et parfois, justement, même la deuxième année, on en récolte encore plus de fruits de ce qu'on a fait la première année. Donc pour moi, évidemment, ça devrait s'étendre à une école entière pour qu'ils les aient tous les ans et que vraiment ça s'affine dans la manière de réagir, dans la manière de jouer. Mais n'hésitez pas à regarder le site d'EvenEyes et pouvoir mettre ça en place dans votre école.
- Speaker #0
Et aussi sur le blog, vous avez des exercices pratiques pour l'initiation et l'improvisation. Si vous voulez déjà tester, savoir à quoi ressemble l'improvisation et comment réagissent vos élèves sur le blog Improvisation et Enfants, vous avez une tonne d'exos.
- Speaker #1
Voilà, et puis nous le projet se compose de quatre séances d'improvisation à l'école, mais tout est adaptable, c'est-à-dire qu'il pourrait y avoir juste une séance payée de rencontre avec Sophia qui va expliquer comment mettre l'improvisation en place dans vos classes si vous voulez le faire tout au long de l'année. Il y a plein de choses qui peuvent exister en fait. Donc, ça, venez en discuter avec nous, n'hésitez pas.
- Speaker #0
Exactement. Dis Alexandra, est-ce que c'est normal de parler harcèlement scolaire via l'improvisation ?
- Speaker #1
Via l'improvisation, tout bien.
- Speaker #0
Je vais la refaire. Dis Alexandra, est-ce que c'est normal de parler harcèlement scolaire via l'improvisation à l'école ?
- Speaker #1
Bien sûr que c'est normal et c'est surtout nécessaire pour permettre à ces enfants d'être des adolescents épanouis, heureux. Et ne parcelez ni harceleurs.
- Speaker #0
Voilà, n'hésitez pas si vous avez besoin d'informations, nous vous les donnerons avec plaisir. À bientôt !
- Speaker #1
À bientôt !