undefined cover
undefined cover
Episode 23 : Porter un masque social cover
Episode 23 : Porter un masque social cover
Dis, est-ce que c'est normal ?

Episode 23 : Porter un masque social

Episode 23 : Porter un masque social

22min |21/05/2025|

6

Play
undefined cover
undefined cover
Episode 23 : Porter un masque social cover
Episode 23 : Porter un masque social cover
Dis, est-ce que c'est normal ?

Episode 23 : Porter un masque social

Episode 23 : Porter un masque social

22min |21/05/2025|

6

Play

Description

Aujourd’hui, on parle de ces masques qu’on enfile sans même y penser. Celui du collègue toujours cool, de la personne polie en famille, de l’ami drôle alors qu’à l’intérieur, c’est la tempête. "Dis, est-ce que c’est normal de porter un masque social ?"

On explore ce réflexe souvent inconscient : s’adapter, faire bonne figure, cacher ce qu’on ressent vraiment pour être aimé, respecté… ou simplement pour éviter les conflits. Mais à force de jouer un rôle, est-ce qu’on ne finit pas par s’éloigner de soi-même ? Et puis d’ailleurs, est-ce que c’est si grave ? Est-ce qu’on peut vivre en société sans masque du tout ? Et comment savoir où se situe la frontière entre protection et trahison de soi ?

Un épisode lucide, tendre et sans masque — ou presque.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il nous est tous arrivé d'avoir l'impression d'être décalé et de se sentir bizarre. Cela a souvent été notre cas.

  • Speaker #1

    Nous, c'est Sophia et Alexandra. Bienvenue dans « Dis, est-ce que c'est normal ? » , un podcast où toutes les singularités ont leur place. Bonjour ! Aujourd'hui, nous allons tenter de répondre à la question « Dis, est-ce que c'est normal de porter un masque social ? » . Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous ! Bonjour Alexandra !

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia !

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, comme on vous l'a proposé, nous allons faire un nouvel épisode sur le masque social parce qu'il nous a arrivé de le porter, il nous arrive encore de le porter, on connaît plein de gens qui le portent.

  • Speaker #1

    Exactement, et porter un masque social, le problème c'est que c'est se suradapter au monde qui nous entoure et ça, ça consomme et en général ça ne finit pas forcément bien.

  • Speaker #0

    Oui exactement, parce qu'on ne se montre pas vulnérable ni authentique. Donc on va être entouré de personnes qui aiment notre masque social, mais avec qui nous ne pouvons jamais être en totale vérité. Et le jour où on se montre vraiment, euh, comment dire, il peut y avoir des formes de rejet.

  • Speaker #1

    Oui, quand on arrive à l'enlever. Parce que parfois, on est coincé là-dedans, et puis on ne sait plus comment faire marche arrière. Et du coup, au niveau de l'alignement, ce n'est pas bon parce qu'on n'est pas en vérité avec soi-même, puisqu'on se montre sur un jour particulier. par rapport aux gens qui nous entourent et on peut avoir même plusieurs masques sociaux.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Explique.

  • Speaker #1

    Il peut y en avoir un au boulot, près de la famille. Vraiment, c'est jouer à être quelqu'un afin... Alors on dit au départ, on a l'impression que c'est juste s'adapter, de dire « Ah oui, alors moi quand je suis au boulot, je dois être comme ci, comme ça. » Mais en fait, on n'est pas en vérité avec soi-même. Et le problème, c'est que ça, c'est pas bon quoi. C'est pas bon au niveau des énergies, c'est pas bon au niveau de rien. Et comme tu dis, la personne en face ne peut pas nous connaître. Et en plus, parfois, on va reprocher à l'autre de ne pas nous prendre et de ne pas nous accepter comme on est, mais on ne se montre même pas sur notre vrai jour. Donc, il y a un vrai, vrai problème.

  • Speaker #0

    Un vrai problème. Moi, je me rappelle que j'ai porté des masques sociaux pendant longtemps, plus pour me faire accepter par des groupes en faisant style. Ouais, moi aussi, je suis hyper cool, hyper détendue, alors que je suis une surcontrôlante. Et j'ai plein de principes, sauf que je fréquentais des gens qui n'avaient pas du tout les mêmes principes que moi. Et j'acceptais parce que, en même temps, en face, dès que j'essayais de dire « Ouais, mais ça, ça me plaît pas » , en me disant « Oh, t'es coincée, oh, t'es comme ci, oh, t'es comme ça » , et j'étais là « Ouais, il faut que je change, il faut que je devienne tellement comme eux » , alors que mes principes n'étaient pas du tout respectés, mes valeurs non plus, et mon authenticité, tout ce que j'étais. Mais je pensais que... C'était comme ça la vie et que je trouverais jamais des gens adaptés à moi, adaptés à mon vrai moi, avec qui je pouvais vraiment être tout ce que j'étais dans le négatif et dans le positif. Donc j'ai essayé de m'adapter, me suradapter, je me suis fait des potes, je me suis fait des bandes de potes, je suis sortie, j'ai fait les 400 coups, mais j'étais jamais vraiment bien. Parce que c'était pas moi, après j'étais là en train de ruminer, ah ouais mais j'ai fait ça, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Mais moi j'aime pas faire ci, j'aime pas faire ça, pourquoi ? Pourquoi j'accepte ? Mais j'accepte parce que je voulais pas être seule et je pensais qu'un seul univers existait.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et puis surtout je ferais quand même une grande différence entre l'adaptation et la suradaptation. Je pense que la vie en société, la vie en groupe implique de l'adaptation. Là par exemple on est toutes les deux, forcément. On doit s'adapter à l'autre. On ne peut pas vivre comme quand on est tout seul, parce qu'il y a l'autre. Ça nécessite quand même de l'adaptation. Et ça, ça me semble normal. Et ça, pour moi, effectivement, il y en a qui peuvent dire que c'est un masque social, mais pour moi, il y a un minimum qui est nécessaire pour vivre ensemble. Alors parfois, on peut se retrouver au sein d'un groupe ou avec une personne où on n'a vraiment pas besoin. Et tant mieux si ça vous arrive. Mais souvent, ça nécessite un peu d'adaptation. Moi je suis en classe, j'ai des enfants en face de moi et je suis bien obligée de m'adapter. Si j'arrive le matin et que je n'ai pas du tout envie de travailler, ça ne va pas être possible. Donc je suis bien obligée de m'adapter à la situation dans laquelle je suis, puisque je suis en classe avec des enfants et je ne peux pas décider de ne pas leur parler, enfin bon, de les mettre tous dehors parce que j'ai envie d'être toute seule. Donc l'adaptation est normale. Pour moi la suradaptation, et c'est là où moi je parle de masque social, C'est quand j'ai l'impression de ne pas être moi jamais du tout et que finalement je me rends inaccessible aux autres et surtout je me coupe même de moi même en fait ça te fait totalement vrillé exactement et c'est un autre rôle une espèce de schizophrénie dans ce qu'on est et souvent ça implique et je pense que tu l'as un peu dit à l'heure du mensonge parce que finalement on va mentir sur ce qu'on est ce qu'on aime etc pour plaire aux autres ou alors ne avoir l'impression de ne pas leur dévoiler qui on est, etc. Mais en fait, il n'y a pas besoin de tout ça. Et on en parlait avec un invité, le fait de vie professionnelle, vie personnelle. On entend ça souvent. Et effectivement, pour moi, c'est deux mondes différents. Mais en même temps, je pense qu'on peut être une seule personne qui traverse ces deux mondes en s'adaptant à ce qui nous entoure. Vous êtes avec quelqu'un qui n'est pas hyper sensible auditivement, vous allez devoir baisser votre voix. Ça, c'est de l'adaptation, même si vous aimez parler fort. Et donc, il faut arriver à s'adapter à ça. Et nous, c'est peut-être démonstration, mais si on est en face de quelqu'un qui est très calme, comme si vous allez visiter quelqu'un de malade, vous êtes obligés de vous adapter et d'adapter votre comportement. Le problème, c'est quand, finalement, on se ment à soi-même, on ment aux autres. Et là, c'est un vrai souci.

  • Speaker #0

    Alors moi, ça m'est arrivé une fois. Alors là, c'est un exemple externe à moi. J'avais un élève qui n'arrêtait pas de me dire qu'il était hyper heureux. mais dans une énergie de colère et de tristesse, parce que moi, je ressens fort les énergies, je ressens fort les émotions. Et j'arrêtais pas de lui dire, non, tu... Enfin, j'entends, mais je ne le vois pas. Clairement, je ne le ressentais pas. Et un jour, il a totalement vrillé, il a totalement pété un plomb, et on a discuté, et il m'a dit, écoute, tu me saoules parce que tu es la seule personne de mon entourage à me voir telle qu'elle. alors que mon ex avec qui je suis resté sept ans j'ai pu lui faire croire que j'étais heureux je fais d'accord mais concrètement c'est quoi c'est que j'ai tort c'est quoi pourquoi là tu t'énerves contre moi il me dit non tu as raison mais tu es la seule à me voir alors que tu ne me connais pas et il avait super mal pris donc ça l'avait remis en question par rapport à son travail par rapport à son ex par rapport à ses nouvelles relations de se dire que ce qu'il montrait il y avait une personne qui voyait que c'était faux et donc il avait totalement peur il avait totalement perdu ses repères parce que il pouvait pas porter son masque social devant une personne en tout cas devant moi et donc ça l'avait fait vriller et vraiment s'en prendre à moi fortement quoi parce que après comme je lui dis est ce que c'est de ma faute c'est une journée qui te fréquente intimement au quotidien ne s'intéresse pas vraiment à ce que tu ressens je ne pense pas c'est pas de ma faute vrai et puis c'est justement dans ce cas là je pense que c'est un espèce une espèce de carapace de bouclier

  • Speaker #1

    Parfois on va jouer au dur alors qu'on est hyper émotif et hyper touché par ce qui nous entoure. Je pense beaucoup au monde professionnel en fait, où on va s'adapter à un chef, on va s'adapter, et alors que ce n'est pas nous et qu'on ne va pas oser le dire, on peut parler du fait qu'à un moment on a envie de pleurer et que finalement on va se forcer à ne pas pleurer. pleurer parce qu'on est entouré de collègues, etc. Alors moi,

  • Speaker #0

    j'ai fait tout le contraire. Dans l'un de mes derniers jobs, je pleurais, je parlais, je m'exprimais, on me l'a reproché. On m'a dit que j'étais trop intense au niveau des émotions. Après, ce qui est vrai, c'est parce que je ne me sentais vraiment pas bien, je ne me sentais pas en vérité. Et ça m'a été reproché. Et maintenant, ce que j'entends, c'est que dans les entreprises, on met en place des outils pour écouter vraiment le ressenti des salariés. et que justement ce qui vient de l'extérieur peut aussi impacter leur comportement au travail et doit être plus entendu. Mais à mon époque, enfin à mon époque c'était la dernière fois que j'ai travaillé dans ce job là, c'était 2020, 2019-2020. Donc ça fait un temps et c'était tous des... voilà, coucou, on sait très bien qu'on ne se connaît pas. et après avoir fait un burn out parce que ça m'a poussé au burn out d'être projeté dans mes émotions.

  • Speaker #1

    Tu étais en train. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tout le service est parti au fur et à mesure. Et ma fameuse directrice qui me rabaissait plus bas que terre a été licenciée. Mais j'étais déjà partie à ce moment-là. Mais j'avais ouvert la voie.

  • Speaker #1

    C'est bien. Et puis depuis, tu animes même des team building pour... Pour favoriser ça dans le monde de l'anti-race.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est moi qui vais au contact des directeurs et qui leur explique à quel point c'est important d'être en écoute et de ne pas rejeter les émotions des uns des autres.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est une richesse parce que finalement, si tout le monde porte un masque social, il y a une espèce d'uniformité de personnes. Donc du coup, les personnalités même qui peuvent apporter dans n'importe quel boulot, elles sont complètement compressées. Et je trouve que le souci de ça, et c'est ce qui amène souvent pour moi, je pense, au burn-out, c'est que justement, c'est épuisant de jouer à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    C'est trop difficile.

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. Au niveau de la surcharge, c'est compliqué. au niveau même du... de l'énergie corporelle parce que si même dans le corps il y a une espèce de tension en fait qui va se créer parce que il y a le regard de l'autre et on doit montrer son plus beau sourire son plus beau visage moi même en classe quand ça va pas j'arrive le matin et la première chose que je dis à mes élèves c'est que ça va pas parce que s'ils me voient je sais pas plus goûté plus même dans mon corps ou c'est pas la même chose et j'ai pas besoin de me forcer du coup à me tenir droite à faire comme si je souriais Et c'est vrai que j'ai appris petit à petit, même s'il faut de l'adaptation, à être plus moi tout le temps, à l'exposer aux autres. Ça plaît, ça ne plaît pas, mais au moins si je suis dans une période un peu compliquée, les autres sont au courant. Pourquoi ? Je vais peut-être moins sourire, moins machin, moins... Ils savent. Et ça, c'est pour m'éviter aussi de porter ce fameux masque social qui fait que quand quelqu'un vous dit « ça va » , vous lui dites « ouais, ouais, super,

  • Speaker #0

    oui » . Enfin non, non, pas avec cette voix. Ouais, super.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Non mais si t'es pas très fort, tu peux même y mettre un peu de conviction, tu vois. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Mais ça marche pas. Enfin, à un moment donné, ça marche. Vous me dites, ouais, genre avec mon patron, je peux être moi-même, authentique et vulnérable. Oui, parce que sinon, c'est que t'es à la mauvaise place. Après, on dit pas, voilà, faites tout péter et tout. Il y a des moments pour tout. Mais vous avez le droit d'être vous-même. et en plus votre masque social vous empêche toute singularité,

  • Speaker #1

    je trouve.

  • Speaker #0

    Et on ne va pas avoir des qualités. Souvent, je dis à mes élèves, raconte quelque chose que tu vis, une passion. Ils sont là, moi je ne connais rien. Et finalement, on se rend compte qu'il y a des fans d'oiseaux, qu'il y a des champions d'un truc qu'on ne connaît pas, qui est hyper intéressant, que quelqu'un a fait un tour du monde. Maintenant, comme ils se disent qu'ils ne sont pas intéressants et qu'ils vont faire comme la norme, c'est-à-dire rien de dire, ils ne montrent pas justement leur petit super pouvoir qui est hyper intéressant et qui donne envie pour le coup d'aller vers eux parce qu'ils ne ressemblent pas à tout le monde.

  • Speaker #1

    Puis en plus je trouve que c'est un apport pour les autres parce que comme tu disais tout à l'heure dans le cadre de ton boulot, en fait le fait d'être authentique et de se montrer comme on est, ça peut ouvrir la voie pour d'autres personnes qui se disent tiens... En fait, c'est marrant, cette personne me fait penser à moi, mais dis donc, quel courage, elle ose être elle, en fait. Et du coup, ça peut les inciter à... Et puis, il y a plein de choses à découvrir parce que tu vas justement parler de tes élèves avec une passion. Puis finalement, c'est ça qui va faire que notre vie enrichisse parce que quelqu'un va parler de quelque chose et on va se dire, ah ouais, tiens, si ça l'intéresse, je vais peut-être aller voir ce que c'est. Puis, ça peut vous intéresser, pas vous intéresser. Moi, j'ai un collègue, par exemple, cette année, il y a eu un moment où... ça allait pas ou voilà à l'école c'était compliqué et en fait il s'est mis au crochet et je pense qu'il me l'a dit facilement parce que justement on échange de manière authentique et de nos bizarreries assez facilement mais je suis pas sûr que pour un homme dans le cadre du boulot ou ailleurs de dire j'étais stressé je me suis mis au crochet ouais ça va être bien vu on va lui dire va courir va à la salle va décompresser et lui va voir des verts voilà et son truc c'est pas ça lui c'est d'être avec lui et de se mettre au crochet et de vivre son moment à ce moment-là pour lui. Et je pense qu'être authentique et pas porter de masque, c'est justement ça. C'est-à-dire, on est tous particuliers, on a tous nos petits trucs, nos points forts, nos points faibles, nos trucs, nos astuces. Et si on pouvait les partager tous ensemble, ça aiderait, ça aiderait beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on ne vous parle pas de désinhibir.

  • Speaker #1

    C'est pas facile à dire. De se désinhibir ?

  • Speaker #0

    de se désinhiber totalement, c'est-à-dire plus de lois, plus de repères, c'est bon, on fait tout péter. Ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    c'est que... Non, il faut de l'adaptation.

  • Speaker #0

    Il faut de l'adaptation, pas de la suradaptation. Mais vous pouvez, notamment avec vos proches, moi, quand je parle avec certaines personnes qui ne sont pas habituées à poser leur masque, ils sont là « Ah ouais, mais toi, tu comprends quand je dis ça, mais j'ai l'air trop bizarre et tout. » Mais parce qu'ils ne sont pas habitués à en parler alors que... Finalement, plus on se montre tel qu'on est, plus on attire aussi les gens qui nous ressemblent. Moi, je sais que si je ne parle pas ouvertement de ce que je suis, de mes bizarreries, il y a plein d'amitié ou plein de relations que je suis en train de créer qui n'existeraient pas. Parce que les gens vont être timides, ils vont se dire « bon, elle n'est pas comme moi, puisqu'ils ne savent pas ce que je suis, puisque je ne donne rien, et donc on ne va pas trouver de terrain d'entente et on ne va pas trouver de point de liaison pour se rencontrer. »

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, sans forcément tout dévoiler de sa vie, mais je trouve que des fois on l'a quand finalement on va rencontrer quelqu'un de manière un peu plus approfondie et la personne va dire « ah ben je ne pensais pas ça de toi » . C'est bien qu'on a caché des choses en fait. il y a un moment, il faut se retrouver autour d'une table et discuter pendant quatre heures. Alors que parfois, on va avoir le « Ah oui, je sentais bien que… » Et ça veut dire qu'on a laissé passer. Et là, on a peut-être juste fait l'adaptation, mais pas la suradaptation parce que la personne en face, elle a senti qu'il y avait quelque chose. Peut-être pas capable de tout expliquer parce qu'on n'avait pas raconté toute notre vie. Mais au moins, il y a une vraie connexion, il y a un truc réel. On sent, toi, la frébreté artistique. Il y a des fois, quand quelqu'un nous dit ... je fais du théâtre, ça ne m'étonne pas. Ça veut dire qu'on a laissé passer quelque chose. Par contre, si on fait des grands yeux comme ça, en disant « Ah bon,

  • Speaker #0

    toi ? »

  • Speaker #1

    C'est qu'on a verrouillé. C'est clair. Souvent, on entend dans les boulots, je l'avais entendu avec une collègue, qu'elle laisse de côté son boulot quand elle rentre à la maison et qu'en gros, elle joue à la maîtresse et elle a un autre rôle quand elle n'est pas au boulot. Et pareil, je trouve ça dommage parce que je ne sais pas. Je pense qu'on ne peut pas donner pleinement ce qu'on est dans une profession si on n'est pas nous-mêmes. Parce que c'est ça qui est intéressant. Et je trouve qu'en plus, la fusion de... Tiens, et je l'ai fait, je pense qu'on l'a tous un peu fait. Mais cette fusion de dire je quitte le boulot, ça y est, c'est derrière moi. Alors que non, en fait, un boulot, ça fait aussi partie de notre vie. Et finalement, c'est peut-être en faire quelque chose de positif. Si on le laisse de côté, c'est peut-être... Merci.

  • Speaker #0

    pas bien et qu'il faut remettre en question peut-être ça.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose en tout cas à réfléchir.

  • Speaker #0

    Si on dit ah bah ça y est j'ai enfin terminé c'est pas non plus bon,

  • Speaker #1

    bon,

  • Speaker #0

    après on comprend on a des besoins de payer des factures, de partir en voyage, de faire des choses mais si le boulot ça devient vraiment le truc qu'il faut zapper une fois qu'on n'y est plus Il y a des questions à se poser aussi à ce niveau-là. Et encore une fois, vous dites, oui, c'est facile. Moi, je l'ai fait, j'ai démissionné plusieurs fois, j'ai été en burn-out. J'ai toujours rebondi derrière, le temps de trouver ce que j'aimais faire.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que si pour le coup, il faut garder un boulot, parce que justement, on a des factures à payer, et qu'en plus, par-dessus, on ajoute un masque social, alors que déjà, on n'est pas forcément bien dans ce travail-là, mais qu'en plus, on se contraint.

  • Speaker #0

    le problème c'est qu'à un moment je pense qu'à l'intérieur ça implose il n'y a pas le choix vous pouvez faire ce que vous voulez vous n'êtes pas des magiciens à part si vous êtes des psychopathes ce qui peut arriver on ne sait pas encore si nous avons des psychopathes n'hésitez pas à vous signaler nous ne savons pas encore quelle est notre cible d'écoute mais si vous êtes un psychopathe bravo parce que vous savez faire tout ça, garder un boulot et garder un masque social et ne pas vous montrer telle que vous êtes. Mais sinon pour les autres, non, ça va péter un moment ou deux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après il y en a qui pensent qu'ils sont forts parce qu'ils y arrivent et tout ça mais en général au bout d'un moment... Si il y a autant de burn-out qui arrive à 40 ans après 40 ans, c'est effectivement qu'on a fait tenir la machine un bon bout de temps et qu'il y a un moment où c'est peut-être trop parce que... Comme il faut s'adapter au boulot, il faut s'adapter à la maison, il faut s'adapter quand on va sortir. Genre, je suis dans une soirée, il y a un peu trop de bruit, mais je reste. Donc, ça implique déjà une adaptation. Si en plus, on dit aux autres, non, non, ça ne me dérange pas. Moi, quand il y a la musique hyper fort, là, on est dans la suradaptation. Et il y a un moment où, en fait, ça ne peut pas bien aller, en fait.

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, voilà, porter un masque social, why not ? De temps en temps, de temps en temps, on n'a pas le choix. Si vous êtes commercial, que vous devez faire une vente. Ouais, c'est plutôt... Ah, quoi que non, moi, je l'ai été et c'était quand je me montrais que je faisais des ventes parce qu'on me tapait sur le côté humain.

  • Speaker #1

    Et c'est un père authentique, en fait.

  • Speaker #0

    Donc, non, moi, je ne suis pas pour le port du masque social. Pour ceux qui me connaissent, c'est normal, c'est un vrai choix de vie. Ça n'a pas été évident. J'ai essayé de faire comme tout le monde. J'ai eu des tickets resto. J'ai eu mes 35 heures. J'ai fait comme tout le monde. J'ai essayé de rentrer dans le moule. Ça n'a pas marché pour moi parce que ça me faisait vriller psychologiquement et ce n'est pas parce que je ne faisais pas d'efforts vraiment, vraiment, vraiment. J'ai essayé pendant longtemps. Je ne vous dis pas d'être entrepreneur et d'aller vers un métier artistique, mais si vous pensez que vous ne pouvez pas être authentique... au moins dans vos relations sociales, amoureuses, amicales, essayez de changer quelque chose. Voilà, pro, on sait que ça peut être compliqué, mais sur les autres pans de votre vie, essayez d'y réfléchir en fait. C'est votre responsabilité.

  • Speaker #1

    Et puis même moi qui n'ai pas de 35 heures ou de ticket resto, parce qu'il y a aussi des fonctionnaires peut-être qui nous écoutent et pas que des psychopathes. Il y a peut-être des psychopathes fonctionnaires, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    On ne tire pas plus ce type de...

  • Speaker #1

    On ne sait pas. En tout cas, il a fallu, il faut de l'adaptation dans un système aussi carré que l'éducation nationale. Mais effectivement, il faut mettre de soi-même pour bien le vivre. Et si en plus, il faut se suradapter et avoir une pédagogie qui... Celle donnée par les livres et pas celle qui émane de soi, c'est pareil. À un moment, on n'est pas bien en classe parce qu'on n'est pas soi. Donc, on joue à et ça ne marche pas. Donc, même dans un carcan très serré et très contraint, je pense qu'il peut y avoir moyen d'insuffler de soi à l'intérieur. Et en tout cas, on s'y sentira mieux déjà. Et c'est hyper important. Et je prends par exemple dans les... à l'école, si après au sein de votre équipe, vous n'êtes pas accepté comme vous êtes, il y a aussi d'autres écoles qui existent où il y a d'autres personnes et d'autres collègues à rencontrer. Et je pense que c'est important d'abord d'être soi et puis après, composer avec le monde qui entoure. On me parlait tout à l'heure de ne pas hésiter à changer, mais on peut aussi, quand on est dans un boulot comme ça, plus serré, plus posé, on peut changer de service, on peut changer d'école, on peut... Il y a des gens partout qui peuvent nous ressembler. Il suffit d'en trouver deux, trois autour de soi et on va être bien.

  • Speaker #0

    Exactement. Changez de gens.

  • Speaker #1

    C'est les gens.

  • Speaker #0

    Si vous portez un masque social, changez-vous et changez les gens.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, Sophia, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que c'est normal de porter un masque social ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Désolée. Moi, c'est quelque chose auquel je n'adhère pas.

  • Speaker #1

    Je valide. À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Sous-

Description

Aujourd’hui, on parle de ces masques qu’on enfile sans même y penser. Celui du collègue toujours cool, de la personne polie en famille, de l’ami drôle alors qu’à l’intérieur, c’est la tempête. "Dis, est-ce que c’est normal de porter un masque social ?"

On explore ce réflexe souvent inconscient : s’adapter, faire bonne figure, cacher ce qu’on ressent vraiment pour être aimé, respecté… ou simplement pour éviter les conflits. Mais à force de jouer un rôle, est-ce qu’on ne finit pas par s’éloigner de soi-même ? Et puis d’ailleurs, est-ce que c’est si grave ? Est-ce qu’on peut vivre en société sans masque du tout ? Et comment savoir où se situe la frontière entre protection et trahison de soi ?

Un épisode lucide, tendre et sans masque — ou presque.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il nous est tous arrivé d'avoir l'impression d'être décalé et de se sentir bizarre. Cela a souvent été notre cas.

  • Speaker #1

    Nous, c'est Sophia et Alexandra. Bienvenue dans « Dis, est-ce que c'est normal ? » , un podcast où toutes les singularités ont leur place. Bonjour ! Aujourd'hui, nous allons tenter de répondre à la question « Dis, est-ce que c'est normal de porter un masque social ? » . Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous ! Bonjour Alexandra !

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia !

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, comme on vous l'a proposé, nous allons faire un nouvel épisode sur le masque social parce qu'il nous a arrivé de le porter, il nous arrive encore de le porter, on connaît plein de gens qui le portent.

  • Speaker #1

    Exactement, et porter un masque social, le problème c'est que c'est se suradapter au monde qui nous entoure et ça, ça consomme et en général ça ne finit pas forcément bien.

  • Speaker #0

    Oui exactement, parce qu'on ne se montre pas vulnérable ni authentique. Donc on va être entouré de personnes qui aiment notre masque social, mais avec qui nous ne pouvons jamais être en totale vérité. Et le jour où on se montre vraiment, euh, comment dire, il peut y avoir des formes de rejet.

  • Speaker #1

    Oui, quand on arrive à l'enlever. Parce que parfois, on est coincé là-dedans, et puis on ne sait plus comment faire marche arrière. Et du coup, au niveau de l'alignement, ce n'est pas bon parce qu'on n'est pas en vérité avec soi-même, puisqu'on se montre sur un jour particulier. par rapport aux gens qui nous entourent et on peut avoir même plusieurs masques sociaux.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Explique.

  • Speaker #1

    Il peut y en avoir un au boulot, près de la famille. Vraiment, c'est jouer à être quelqu'un afin... Alors on dit au départ, on a l'impression que c'est juste s'adapter, de dire « Ah oui, alors moi quand je suis au boulot, je dois être comme ci, comme ça. » Mais en fait, on n'est pas en vérité avec soi-même. Et le problème, c'est que ça, c'est pas bon quoi. C'est pas bon au niveau des énergies, c'est pas bon au niveau de rien. Et comme tu dis, la personne en face ne peut pas nous connaître. Et en plus, parfois, on va reprocher à l'autre de ne pas nous prendre et de ne pas nous accepter comme on est, mais on ne se montre même pas sur notre vrai jour. Donc, il y a un vrai, vrai problème.

  • Speaker #0

    Un vrai problème. Moi, je me rappelle que j'ai porté des masques sociaux pendant longtemps, plus pour me faire accepter par des groupes en faisant style. Ouais, moi aussi, je suis hyper cool, hyper détendue, alors que je suis une surcontrôlante. Et j'ai plein de principes, sauf que je fréquentais des gens qui n'avaient pas du tout les mêmes principes que moi. Et j'acceptais parce que, en même temps, en face, dès que j'essayais de dire « Ouais, mais ça, ça me plaît pas » , en me disant « Oh, t'es coincée, oh, t'es comme ci, oh, t'es comme ça » , et j'étais là « Ouais, il faut que je change, il faut que je devienne tellement comme eux » , alors que mes principes n'étaient pas du tout respectés, mes valeurs non plus, et mon authenticité, tout ce que j'étais. Mais je pensais que... C'était comme ça la vie et que je trouverais jamais des gens adaptés à moi, adaptés à mon vrai moi, avec qui je pouvais vraiment être tout ce que j'étais dans le négatif et dans le positif. Donc j'ai essayé de m'adapter, me suradapter, je me suis fait des potes, je me suis fait des bandes de potes, je suis sortie, j'ai fait les 400 coups, mais j'étais jamais vraiment bien. Parce que c'était pas moi, après j'étais là en train de ruminer, ah ouais mais j'ai fait ça, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Mais moi j'aime pas faire ci, j'aime pas faire ça, pourquoi ? Pourquoi j'accepte ? Mais j'accepte parce que je voulais pas être seule et je pensais qu'un seul univers existait.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et puis surtout je ferais quand même une grande différence entre l'adaptation et la suradaptation. Je pense que la vie en société, la vie en groupe implique de l'adaptation. Là par exemple on est toutes les deux, forcément. On doit s'adapter à l'autre. On ne peut pas vivre comme quand on est tout seul, parce qu'il y a l'autre. Ça nécessite quand même de l'adaptation. Et ça, ça me semble normal. Et ça, pour moi, effectivement, il y en a qui peuvent dire que c'est un masque social, mais pour moi, il y a un minimum qui est nécessaire pour vivre ensemble. Alors parfois, on peut se retrouver au sein d'un groupe ou avec une personne où on n'a vraiment pas besoin. Et tant mieux si ça vous arrive. Mais souvent, ça nécessite un peu d'adaptation. Moi je suis en classe, j'ai des enfants en face de moi et je suis bien obligée de m'adapter. Si j'arrive le matin et que je n'ai pas du tout envie de travailler, ça ne va pas être possible. Donc je suis bien obligée de m'adapter à la situation dans laquelle je suis, puisque je suis en classe avec des enfants et je ne peux pas décider de ne pas leur parler, enfin bon, de les mettre tous dehors parce que j'ai envie d'être toute seule. Donc l'adaptation est normale. Pour moi la suradaptation, et c'est là où moi je parle de masque social, C'est quand j'ai l'impression de ne pas être moi jamais du tout et que finalement je me rends inaccessible aux autres et surtout je me coupe même de moi même en fait ça te fait totalement vrillé exactement et c'est un autre rôle une espèce de schizophrénie dans ce qu'on est et souvent ça implique et je pense que tu l'as un peu dit à l'heure du mensonge parce que finalement on va mentir sur ce qu'on est ce qu'on aime etc pour plaire aux autres ou alors ne avoir l'impression de ne pas leur dévoiler qui on est, etc. Mais en fait, il n'y a pas besoin de tout ça. Et on en parlait avec un invité, le fait de vie professionnelle, vie personnelle. On entend ça souvent. Et effectivement, pour moi, c'est deux mondes différents. Mais en même temps, je pense qu'on peut être une seule personne qui traverse ces deux mondes en s'adaptant à ce qui nous entoure. Vous êtes avec quelqu'un qui n'est pas hyper sensible auditivement, vous allez devoir baisser votre voix. Ça, c'est de l'adaptation, même si vous aimez parler fort. Et donc, il faut arriver à s'adapter à ça. Et nous, c'est peut-être démonstration, mais si on est en face de quelqu'un qui est très calme, comme si vous allez visiter quelqu'un de malade, vous êtes obligés de vous adapter et d'adapter votre comportement. Le problème, c'est quand, finalement, on se ment à soi-même, on ment aux autres. Et là, c'est un vrai souci.

  • Speaker #0

    Alors moi, ça m'est arrivé une fois. Alors là, c'est un exemple externe à moi. J'avais un élève qui n'arrêtait pas de me dire qu'il était hyper heureux. mais dans une énergie de colère et de tristesse, parce que moi, je ressens fort les énergies, je ressens fort les émotions. Et j'arrêtais pas de lui dire, non, tu... Enfin, j'entends, mais je ne le vois pas. Clairement, je ne le ressentais pas. Et un jour, il a totalement vrillé, il a totalement pété un plomb, et on a discuté, et il m'a dit, écoute, tu me saoules parce que tu es la seule personne de mon entourage à me voir telle qu'elle. alors que mon ex avec qui je suis resté sept ans j'ai pu lui faire croire que j'étais heureux je fais d'accord mais concrètement c'est quoi c'est que j'ai tort c'est quoi pourquoi là tu t'énerves contre moi il me dit non tu as raison mais tu es la seule à me voir alors que tu ne me connais pas et il avait super mal pris donc ça l'avait remis en question par rapport à son travail par rapport à son ex par rapport à ses nouvelles relations de se dire que ce qu'il montrait il y avait une personne qui voyait que c'était faux et donc il avait totalement peur il avait totalement perdu ses repères parce que il pouvait pas porter son masque social devant une personne en tout cas devant moi et donc ça l'avait fait vriller et vraiment s'en prendre à moi fortement quoi parce que après comme je lui dis est ce que c'est de ma faute c'est une journée qui te fréquente intimement au quotidien ne s'intéresse pas vraiment à ce que tu ressens je ne pense pas c'est pas de ma faute vrai et puis c'est justement dans ce cas là je pense que c'est un espèce une espèce de carapace de bouclier

  • Speaker #1

    Parfois on va jouer au dur alors qu'on est hyper émotif et hyper touché par ce qui nous entoure. Je pense beaucoup au monde professionnel en fait, où on va s'adapter à un chef, on va s'adapter, et alors que ce n'est pas nous et qu'on ne va pas oser le dire, on peut parler du fait qu'à un moment on a envie de pleurer et que finalement on va se forcer à ne pas pleurer. pleurer parce qu'on est entouré de collègues, etc. Alors moi,

  • Speaker #0

    j'ai fait tout le contraire. Dans l'un de mes derniers jobs, je pleurais, je parlais, je m'exprimais, on me l'a reproché. On m'a dit que j'étais trop intense au niveau des émotions. Après, ce qui est vrai, c'est parce que je ne me sentais vraiment pas bien, je ne me sentais pas en vérité. Et ça m'a été reproché. Et maintenant, ce que j'entends, c'est que dans les entreprises, on met en place des outils pour écouter vraiment le ressenti des salariés. et que justement ce qui vient de l'extérieur peut aussi impacter leur comportement au travail et doit être plus entendu. Mais à mon époque, enfin à mon époque c'était la dernière fois que j'ai travaillé dans ce job là, c'était 2020, 2019-2020. Donc ça fait un temps et c'était tous des... voilà, coucou, on sait très bien qu'on ne se connaît pas. et après avoir fait un burn out parce que ça m'a poussé au burn out d'être projeté dans mes émotions.

  • Speaker #1

    Tu étais en train. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tout le service est parti au fur et à mesure. Et ma fameuse directrice qui me rabaissait plus bas que terre a été licenciée. Mais j'étais déjà partie à ce moment-là. Mais j'avais ouvert la voie.

  • Speaker #1

    C'est bien. Et puis depuis, tu animes même des team building pour... Pour favoriser ça dans le monde de l'anti-race.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est moi qui vais au contact des directeurs et qui leur explique à quel point c'est important d'être en écoute et de ne pas rejeter les émotions des uns des autres.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est une richesse parce que finalement, si tout le monde porte un masque social, il y a une espèce d'uniformité de personnes. Donc du coup, les personnalités même qui peuvent apporter dans n'importe quel boulot, elles sont complètement compressées. Et je trouve que le souci de ça, et c'est ce qui amène souvent pour moi, je pense, au burn-out, c'est que justement, c'est épuisant de jouer à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    C'est trop difficile.

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. Au niveau de la surcharge, c'est compliqué. au niveau même du... de l'énergie corporelle parce que si même dans le corps il y a une espèce de tension en fait qui va se créer parce que il y a le regard de l'autre et on doit montrer son plus beau sourire son plus beau visage moi même en classe quand ça va pas j'arrive le matin et la première chose que je dis à mes élèves c'est que ça va pas parce que s'ils me voient je sais pas plus goûté plus même dans mon corps ou c'est pas la même chose et j'ai pas besoin de me forcer du coup à me tenir droite à faire comme si je souriais Et c'est vrai que j'ai appris petit à petit, même s'il faut de l'adaptation, à être plus moi tout le temps, à l'exposer aux autres. Ça plaît, ça ne plaît pas, mais au moins si je suis dans une période un peu compliquée, les autres sont au courant. Pourquoi ? Je vais peut-être moins sourire, moins machin, moins... Ils savent. Et ça, c'est pour m'éviter aussi de porter ce fameux masque social qui fait que quand quelqu'un vous dit « ça va » , vous lui dites « ouais, ouais, super,

  • Speaker #0

    oui » . Enfin non, non, pas avec cette voix. Ouais, super.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Non mais si t'es pas très fort, tu peux même y mettre un peu de conviction, tu vois. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Mais ça marche pas. Enfin, à un moment donné, ça marche. Vous me dites, ouais, genre avec mon patron, je peux être moi-même, authentique et vulnérable. Oui, parce que sinon, c'est que t'es à la mauvaise place. Après, on dit pas, voilà, faites tout péter et tout. Il y a des moments pour tout. Mais vous avez le droit d'être vous-même. et en plus votre masque social vous empêche toute singularité,

  • Speaker #1

    je trouve.

  • Speaker #0

    Et on ne va pas avoir des qualités. Souvent, je dis à mes élèves, raconte quelque chose que tu vis, une passion. Ils sont là, moi je ne connais rien. Et finalement, on se rend compte qu'il y a des fans d'oiseaux, qu'il y a des champions d'un truc qu'on ne connaît pas, qui est hyper intéressant, que quelqu'un a fait un tour du monde. Maintenant, comme ils se disent qu'ils ne sont pas intéressants et qu'ils vont faire comme la norme, c'est-à-dire rien de dire, ils ne montrent pas justement leur petit super pouvoir qui est hyper intéressant et qui donne envie pour le coup d'aller vers eux parce qu'ils ne ressemblent pas à tout le monde.

  • Speaker #1

    Puis en plus je trouve que c'est un apport pour les autres parce que comme tu disais tout à l'heure dans le cadre de ton boulot, en fait le fait d'être authentique et de se montrer comme on est, ça peut ouvrir la voie pour d'autres personnes qui se disent tiens... En fait, c'est marrant, cette personne me fait penser à moi, mais dis donc, quel courage, elle ose être elle, en fait. Et du coup, ça peut les inciter à... Et puis, il y a plein de choses à découvrir parce que tu vas justement parler de tes élèves avec une passion. Puis finalement, c'est ça qui va faire que notre vie enrichisse parce que quelqu'un va parler de quelque chose et on va se dire, ah ouais, tiens, si ça l'intéresse, je vais peut-être aller voir ce que c'est. Puis, ça peut vous intéresser, pas vous intéresser. Moi, j'ai un collègue, par exemple, cette année, il y a eu un moment où... ça allait pas ou voilà à l'école c'était compliqué et en fait il s'est mis au crochet et je pense qu'il me l'a dit facilement parce que justement on échange de manière authentique et de nos bizarreries assez facilement mais je suis pas sûr que pour un homme dans le cadre du boulot ou ailleurs de dire j'étais stressé je me suis mis au crochet ouais ça va être bien vu on va lui dire va courir va à la salle va décompresser et lui va voir des verts voilà et son truc c'est pas ça lui c'est d'être avec lui et de se mettre au crochet et de vivre son moment à ce moment-là pour lui. Et je pense qu'être authentique et pas porter de masque, c'est justement ça. C'est-à-dire, on est tous particuliers, on a tous nos petits trucs, nos points forts, nos points faibles, nos trucs, nos astuces. Et si on pouvait les partager tous ensemble, ça aiderait, ça aiderait beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on ne vous parle pas de désinhibir.

  • Speaker #1

    C'est pas facile à dire. De se désinhibir ?

  • Speaker #0

    de se désinhiber totalement, c'est-à-dire plus de lois, plus de repères, c'est bon, on fait tout péter. Ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    c'est que... Non, il faut de l'adaptation.

  • Speaker #0

    Il faut de l'adaptation, pas de la suradaptation. Mais vous pouvez, notamment avec vos proches, moi, quand je parle avec certaines personnes qui ne sont pas habituées à poser leur masque, ils sont là « Ah ouais, mais toi, tu comprends quand je dis ça, mais j'ai l'air trop bizarre et tout. » Mais parce qu'ils ne sont pas habitués à en parler alors que... Finalement, plus on se montre tel qu'on est, plus on attire aussi les gens qui nous ressemblent. Moi, je sais que si je ne parle pas ouvertement de ce que je suis, de mes bizarreries, il y a plein d'amitié ou plein de relations que je suis en train de créer qui n'existeraient pas. Parce que les gens vont être timides, ils vont se dire « bon, elle n'est pas comme moi, puisqu'ils ne savent pas ce que je suis, puisque je ne donne rien, et donc on ne va pas trouver de terrain d'entente et on ne va pas trouver de point de liaison pour se rencontrer. »

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, sans forcément tout dévoiler de sa vie, mais je trouve que des fois on l'a quand finalement on va rencontrer quelqu'un de manière un peu plus approfondie et la personne va dire « ah ben je ne pensais pas ça de toi » . C'est bien qu'on a caché des choses en fait. il y a un moment, il faut se retrouver autour d'une table et discuter pendant quatre heures. Alors que parfois, on va avoir le « Ah oui, je sentais bien que… » Et ça veut dire qu'on a laissé passer. Et là, on a peut-être juste fait l'adaptation, mais pas la suradaptation parce que la personne en face, elle a senti qu'il y avait quelque chose. Peut-être pas capable de tout expliquer parce qu'on n'avait pas raconté toute notre vie. Mais au moins, il y a une vraie connexion, il y a un truc réel. On sent, toi, la frébreté artistique. Il y a des fois, quand quelqu'un nous dit ... je fais du théâtre, ça ne m'étonne pas. Ça veut dire qu'on a laissé passer quelque chose. Par contre, si on fait des grands yeux comme ça, en disant « Ah bon,

  • Speaker #0

    toi ? »

  • Speaker #1

    C'est qu'on a verrouillé. C'est clair. Souvent, on entend dans les boulots, je l'avais entendu avec une collègue, qu'elle laisse de côté son boulot quand elle rentre à la maison et qu'en gros, elle joue à la maîtresse et elle a un autre rôle quand elle n'est pas au boulot. Et pareil, je trouve ça dommage parce que je ne sais pas. Je pense qu'on ne peut pas donner pleinement ce qu'on est dans une profession si on n'est pas nous-mêmes. Parce que c'est ça qui est intéressant. Et je trouve qu'en plus, la fusion de... Tiens, et je l'ai fait, je pense qu'on l'a tous un peu fait. Mais cette fusion de dire je quitte le boulot, ça y est, c'est derrière moi. Alors que non, en fait, un boulot, ça fait aussi partie de notre vie. Et finalement, c'est peut-être en faire quelque chose de positif. Si on le laisse de côté, c'est peut-être... Merci.

  • Speaker #0

    pas bien et qu'il faut remettre en question peut-être ça.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose en tout cas à réfléchir.

  • Speaker #0

    Si on dit ah bah ça y est j'ai enfin terminé c'est pas non plus bon,

  • Speaker #1

    bon,

  • Speaker #0

    après on comprend on a des besoins de payer des factures, de partir en voyage, de faire des choses mais si le boulot ça devient vraiment le truc qu'il faut zapper une fois qu'on n'y est plus Il y a des questions à se poser aussi à ce niveau-là. Et encore une fois, vous dites, oui, c'est facile. Moi, je l'ai fait, j'ai démissionné plusieurs fois, j'ai été en burn-out. J'ai toujours rebondi derrière, le temps de trouver ce que j'aimais faire.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que si pour le coup, il faut garder un boulot, parce que justement, on a des factures à payer, et qu'en plus, par-dessus, on ajoute un masque social, alors que déjà, on n'est pas forcément bien dans ce travail-là, mais qu'en plus, on se contraint.

  • Speaker #0

    le problème c'est qu'à un moment je pense qu'à l'intérieur ça implose il n'y a pas le choix vous pouvez faire ce que vous voulez vous n'êtes pas des magiciens à part si vous êtes des psychopathes ce qui peut arriver on ne sait pas encore si nous avons des psychopathes n'hésitez pas à vous signaler nous ne savons pas encore quelle est notre cible d'écoute mais si vous êtes un psychopathe bravo parce que vous savez faire tout ça, garder un boulot et garder un masque social et ne pas vous montrer telle que vous êtes. Mais sinon pour les autres, non, ça va péter un moment ou deux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après il y en a qui pensent qu'ils sont forts parce qu'ils y arrivent et tout ça mais en général au bout d'un moment... Si il y a autant de burn-out qui arrive à 40 ans après 40 ans, c'est effectivement qu'on a fait tenir la machine un bon bout de temps et qu'il y a un moment où c'est peut-être trop parce que... Comme il faut s'adapter au boulot, il faut s'adapter à la maison, il faut s'adapter quand on va sortir. Genre, je suis dans une soirée, il y a un peu trop de bruit, mais je reste. Donc, ça implique déjà une adaptation. Si en plus, on dit aux autres, non, non, ça ne me dérange pas. Moi, quand il y a la musique hyper fort, là, on est dans la suradaptation. Et il y a un moment où, en fait, ça ne peut pas bien aller, en fait.

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, voilà, porter un masque social, why not ? De temps en temps, de temps en temps, on n'a pas le choix. Si vous êtes commercial, que vous devez faire une vente. Ouais, c'est plutôt... Ah, quoi que non, moi, je l'ai été et c'était quand je me montrais que je faisais des ventes parce qu'on me tapait sur le côté humain.

  • Speaker #1

    Et c'est un père authentique, en fait.

  • Speaker #0

    Donc, non, moi, je ne suis pas pour le port du masque social. Pour ceux qui me connaissent, c'est normal, c'est un vrai choix de vie. Ça n'a pas été évident. J'ai essayé de faire comme tout le monde. J'ai eu des tickets resto. J'ai eu mes 35 heures. J'ai fait comme tout le monde. J'ai essayé de rentrer dans le moule. Ça n'a pas marché pour moi parce que ça me faisait vriller psychologiquement et ce n'est pas parce que je ne faisais pas d'efforts vraiment, vraiment, vraiment. J'ai essayé pendant longtemps. Je ne vous dis pas d'être entrepreneur et d'aller vers un métier artistique, mais si vous pensez que vous ne pouvez pas être authentique... au moins dans vos relations sociales, amoureuses, amicales, essayez de changer quelque chose. Voilà, pro, on sait que ça peut être compliqué, mais sur les autres pans de votre vie, essayez d'y réfléchir en fait. C'est votre responsabilité.

  • Speaker #1

    Et puis même moi qui n'ai pas de 35 heures ou de ticket resto, parce qu'il y a aussi des fonctionnaires peut-être qui nous écoutent et pas que des psychopathes. Il y a peut-être des psychopathes fonctionnaires, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    On ne tire pas plus ce type de...

  • Speaker #1

    On ne sait pas. En tout cas, il a fallu, il faut de l'adaptation dans un système aussi carré que l'éducation nationale. Mais effectivement, il faut mettre de soi-même pour bien le vivre. Et si en plus, il faut se suradapter et avoir une pédagogie qui... Celle donnée par les livres et pas celle qui émane de soi, c'est pareil. À un moment, on n'est pas bien en classe parce qu'on n'est pas soi. Donc, on joue à et ça ne marche pas. Donc, même dans un carcan très serré et très contraint, je pense qu'il peut y avoir moyen d'insuffler de soi à l'intérieur. Et en tout cas, on s'y sentira mieux déjà. Et c'est hyper important. Et je prends par exemple dans les... à l'école, si après au sein de votre équipe, vous n'êtes pas accepté comme vous êtes, il y a aussi d'autres écoles qui existent où il y a d'autres personnes et d'autres collègues à rencontrer. Et je pense que c'est important d'abord d'être soi et puis après, composer avec le monde qui entoure. On me parlait tout à l'heure de ne pas hésiter à changer, mais on peut aussi, quand on est dans un boulot comme ça, plus serré, plus posé, on peut changer de service, on peut changer d'école, on peut... Il y a des gens partout qui peuvent nous ressembler. Il suffit d'en trouver deux, trois autour de soi et on va être bien.

  • Speaker #0

    Exactement. Changez de gens.

  • Speaker #1

    C'est les gens.

  • Speaker #0

    Si vous portez un masque social, changez-vous et changez les gens.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, Sophia, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que c'est normal de porter un masque social ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Désolée. Moi, c'est quelque chose auquel je n'adhère pas.

  • Speaker #1

    Je valide. À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Sous-

Share

Embed

You may also like

Description

Aujourd’hui, on parle de ces masques qu’on enfile sans même y penser. Celui du collègue toujours cool, de la personne polie en famille, de l’ami drôle alors qu’à l’intérieur, c’est la tempête. "Dis, est-ce que c’est normal de porter un masque social ?"

On explore ce réflexe souvent inconscient : s’adapter, faire bonne figure, cacher ce qu’on ressent vraiment pour être aimé, respecté… ou simplement pour éviter les conflits. Mais à force de jouer un rôle, est-ce qu’on ne finit pas par s’éloigner de soi-même ? Et puis d’ailleurs, est-ce que c’est si grave ? Est-ce qu’on peut vivre en société sans masque du tout ? Et comment savoir où se situe la frontière entre protection et trahison de soi ?

Un épisode lucide, tendre et sans masque — ou presque.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il nous est tous arrivé d'avoir l'impression d'être décalé et de se sentir bizarre. Cela a souvent été notre cas.

  • Speaker #1

    Nous, c'est Sophia et Alexandra. Bienvenue dans « Dis, est-ce que c'est normal ? » , un podcast où toutes les singularités ont leur place. Bonjour ! Aujourd'hui, nous allons tenter de répondre à la question « Dis, est-ce que c'est normal de porter un masque social ? » . Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous ! Bonjour Alexandra !

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia !

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, comme on vous l'a proposé, nous allons faire un nouvel épisode sur le masque social parce qu'il nous a arrivé de le porter, il nous arrive encore de le porter, on connaît plein de gens qui le portent.

  • Speaker #1

    Exactement, et porter un masque social, le problème c'est que c'est se suradapter au monde qui nous entoure et ça, ça consomme et en général ça ne finit pas forcément bien.

  • Speaker #0

    Oui exactement, parce qu'on ne se montre pas vulnérable ni authentique. Donc on va être entouré de personnes qui aiment notre masque social, mais avec qui nous ne pouvons jamais être en totale vérité. Et le jour où on se montre vraiment, euh, comment dire, il peut y avoir des formes de rejet.

  • Speaker #1

    Oui, quand on arrive à l'enlever. Parce que parfois, on est coincé là-dedans, et puis on ne sait plus comment faire marche arrière. Et du coup, au niveau de l'alignement, ce n'est pas bon parce qu'on n'est pas en vérité avec soi-même, puisqu'on se montre sur un jour particulier. par rapport aux gens qui nous entourent et on peut avoir même plusieurs masques sociaux.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Explique.

  • Speaker #1

    Il peut y en avoir un au boulot, près de la famille. Vraiment, c'est jouer à être quelqu'un afin... Alors on dit au départ, on a l'impression que c'est juste s'adapter, de dire « Ah oui, alors moi quand je suis au boulot, je dois être comme ci, comme ça. » Mais en fait, on n'est pas en vérité avec soi-même. Et le problème, c'est que ça, c'est pas bon quoi. C'est pas bon au niveau des énergies, c'est pas bon au niveau de rien. Et comme tu dis, la personne en face ne peut pas nous connaître. Et en plus, parfois, on va reprocher à l'autre de ne pas nous prendre et de ne pas nous accepter comme on est, mais on ne se montre même pas sur notre vrai jour. Donc, il y a un vrai, vrai problème.

  • Speaker #0

    Un vrai problème. Moi, je me rappelle que j'ai porté des masques sociaux pendant longtemps, plus pour me faire accepter par des groupes en faisant style. Ouais, moi aussi, je suis hyper cool, hyper détendue, alors que je suis une surcontrôlante. Et j'ai plein de principes, sauf que je fréquentais des gens qui n'avaient pas du tout les mêmes principes que moi. Et j'acceptais parce que, en même temps, en face, dès que j'essayais de dire « Ouais, mais ça, ça me plaît pas » , en me disant « Oh, t'es coincée, oh, t'es comme ci, oh, t'es comme ça » , et j'étais là « Ouais, il faut que je change, il faut que je devienne tellement comme eux » , alors que mes principes n'étaient pas du tout respectés, mes valeurs non plus, et mon authenticité, tout ce que j'étais. Mais je pensais que... C'était comme ça la vie et que je trouverais jamais des gens adaptés à moi, adaptés à mon vrai moi, avec qui je pouvais vraiment être tout ce que j'étais dans le négatif et dans le positif. Donc j'ai essayé de m'adapter, me suradapter, je me suis fait des potes, je me suis fait des bandes de potes, je suis sortie, j'ai fait les 400 coups, mais j'étais jamais vraiment bien. Parce que c'était pas moi, après j'étais là en train de ruminer, ah ouais mais j'ai fait ça, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Mais moi j'aime pas faire ci, j'aime pas faire ça, pourquoi ? Pourquoi j'accepte ? Mais j'accepte parce que je voulais pas être seule et je pensais qu'un seul univers existait.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et puis surtout je ferais quand même une grande différence entre l'adaptation et la suradaptation. Je pense que la vie en société, la vie en groupe implique de l'adaptation. Là par exemple on est toutes les deux, forcément. On doit s'adapter à l'autre. On ne peut pas vivre comme quand on est tout seul, parce qu'il y a l'autre. Ça nécessite quand même de l'adaptation. Et ça, ça me semble normal. Et ça, pour moi, effectivement, il y en a qui peuvent dire que c'est un masque social, mais pour moi, il y a un minimum qui est nécessaire pour vivre ensemble. Alors parfois, on peut se retrouver au sein d'un groupe ou avec une personne où on n'a vraiment pas besoin. Et tant mieux si ça vous arrive. Mais souvent, ça nécessite un peu d'adaptation. Moi je suis en classe, j'ai des enfants en face de moi et je suis bien obligée de m'adapter. Si j'arrive le matin et que je n'ai pas du tout envie de travailler, ça ne va pas être possible. Donc je suis bien obligée de m'adapter à la situation dans laquelle je suis, puisque je suis en classe avec des enfants et je ne peux pas décider de ne pas leur parler, enfin bon, de les mettre tous dehors parce que j'ai envie d'être toute seule. Donc l'adaptation est normale. Pour moi la suradaptation, et c'est là où moi je parle de masque social, C'est quand j'ai l'impression de ne pas être moi jamais du tout et que finalement je me rends inaccessible aux autres et surtout je me coupe même de moi même en fait ça te fait totalement vrillé exactement et c'est un autre rôle une espèce de schizophrénie dans ce qu'on est et souvent ça implique et je pense que tu l'as un peu dit à l'heure du mensonge parce que finalement on va mentir sur ce qu'on est ce qu'on aime etc pour plaire aux autres ou alors ne avoir l'impression de ne pas leur dévoiler qui on est, etc. Mais en fait, il n'y a pas besoin de tout ça. Et on en parlait avec un invité, le fait de vie professionnelle, vie personnelle. On entend ça souvent. Et effectivement, pour moi, c'est deux mondes différents. Mais en même temps, je pense qu'on peut être une seule personne qui traverse ces deux mondes en s'adaptant à ce qui nous entoure. Vous êtes avec quelqu'un qui n'est pas hyper sensible auditivement, vous allez devoir baisser votre voix. Ça, c'est de l'adaptation, même si vous aimez parler fort. Et donc, il faut arriver à s'adapter à ça. Et nous, c'est peut-être démonstration, mais si on est en face de quelqu'un qui est très calme, comme si vous allez visiter quelqu'un de malade, vous êtes obligés de vous adapter et d'adapter votre comportement. Le problème, c'est quand, finalement, on se ment à soi-même, on ment aux autres. Et là, c'est un vrai souci.

  • Speaker #0

    Alors moi, ça m'est arrivé une fois. Alors là, c'est un exemple externe à moi. J'avais un élève qui n'arrêtait pas de me dire qu'il était hyper heureux. mais dans une énergie de colère et de tristesse, parce que moi, je ressens fort les énergies, je ressens fort les émotions. Et j'arrêtais pas de lui dire, non, tu... Enfin, j'entends, mais je ne le vois pas. Clairement, je ne le ressentais pas. Et un jour, il a totalement vrillé, il a totalement pété un plomb, et on a discuté, et il m'a dit, écoute, tu me saoules parce que tu es la seule personne de mon entourage à me voir telle qu'elle. alors que mon ex avec qui je suis resté sept ans j'ai pu lui faire croire que j'étais heureux je fais d'accord mais concrètement c'est quoi c'est que j'ai tort c'est quoi pourquoi là tu t'énerves contre moi il me dit non tu as raison mais tu es la seule à me voir alors que tu ne me connais pas et il avait super mal pris donc ça l'avait remis en question par rapport à son travail par rapport à son ex par rapport à ses nouvelles relations de se dire que ce qu'il montrait il y avait une personne qui voyait que c'était faux et donc il avait totalement peur il avait totalement perdu ses repères parce que il pouvait pas porter son masque social devant une personne en tout cas devant moi et donc ça l'avait fait vriller et vraiment s'en prendre à moi fortement quoi parce que après comme je lui dis est ce que c'est de ma faute c'est une journée qui te fréquente intimement au quotidien ne s'intéresse pas vraiment à ce que tu ressens je ne pense pas c'est pas de ma faute vrai et puis c'est justement dans ce cas là je pense que c'est un espèce une espèce de carapace de bouclier

  • Speaker #1

    Parfois on va jouer au dur alors qu'on est hyper émotif et hyper touché par ce qui nous entoure. Je pense beaucoup au monde professionnel en fait, où on va s'adapter à un chef, on va s'adapter, et alors que ce n'est pas nous et qu'on ne va pas oser le dire, on peut parler du fait qu'à un moment on a envie de pleurer et que finalement on va se forcer à ne pas pleurer. pleurer parce qu'on est entouré de collègues, etc. Alors moi,

  • Speaker #0

    j'ai fait tout le contraire. Dans l'un de mes derniers jobs, je pleurais, je parlais, je m'exprimais, on me l'a reproché. On m'a dit que j'étais trop intense au niveau des émotions. Après, ce qui est vrai, c'est parce que je ne me sentais vraiment pas bien, je ne me sentais pas en vérité. Et ça m'a été reproché. Et maintenant, ce que j'entends, c'est que dans les entreprises, on met en place des outils pour écouter vraiment le ressenti des salariés. et que justement ce qui vient de l'extérieur peut aussi impacter leur comportement au travail et doit être plus entendu. Mais à mon époque, enfin à mon époque c'était la dernière fois que j'ai travaillé dans ce job là, c'était 2020, 2019-2020. Donc ça fait un temps et c'était tous des... voilà, coucou, on sait très bien qu'on ne se connaît pas. et après avoir fait un burn out parce que ça m'a poussé au burn out d'être projeté dans mes émotions.

  • Speaker #1

    Tu étais en train. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tout le service est parti au fur et à mesure. Et ma fameuse directrice qui me rabaissait plus bas que terre a été licenciée. Mais j'étais déjà partie à ce moment-là. Mais j'avais ouvert la voie.

  • Speaker #1

    C'est bien. Et puis depuis, tu animes même des team building pour... Pour favoriser ça dans le monde de l'anti-race.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est moi qui vais au contact des directeurs et qui leur explique à quel point c'est important d'être en écoute et de ne pas rejeter les émotions des uns des autres.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est une richesse parce que finalement, si tout le monde porte un masque social, il y a une espèce d'uniformité de personnes. Donc du coup, les personnalités même qui peuvent apporter dans n'importe quel boulot, elles sont complètement compressées. Et je trouve que le souci de ça, et c'est ce qui amène souvent pour moi, je pense, au burn-out, c'est que justement, c'est épuisant de jouer à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    C'est trop difficile.

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. Au niveau de la surcharge, c'est compliqué. au niveau même du... de l'énergie corporelle parce que si même dans le corps il y a une espèce de tension en fait qui va se créer parce que il y a le regard de l'autre et on doit montrer son plus beau sourire son plus beau visage moi même en classe quand ça va pas j'arrive le matin et la première chose que je dis à mes élèves c'est que ça va pas parce que s'ils me voient je sais pas plus goûté plus même dans mon corps ou c'est pas la même chose et j'ai pas besoin de me forcer du coup à me tenir droite à faire comme si je souriais Et c'est vrai que j'ai appris petit à petit, même s'il faut de l'adaptation, à être plus moi tout le temps, à l'exposer aux autres. Ça plaît, ça ne plaît pas, mais au moins si je suis dans une période un peu compliquée, les autres sont au courant. Pourquoi ? Je vais peut-être moins sourire, moins machin, moins... Ils savent. Et ça, c'est pour m'éviter aussi de porter ce fameux masque social qui fait que quand quelqu'un vous dit « ça va » , vous lui dites « ouais, ouais, super,

  • Speaker #0

    oui » . Enfin non, non, pas avec cette voix. Ouais, super.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Non mais si t'es pas très fort, tu peux même y mettre un peu de conviction, tu vois. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Mais ça marche pas. Enfin, à un moment donné, ça marche. Vous me dites, ouais, genre avec mon patron, je peux être moi-même, authentique et vulnérable. Oui, parce que sinon, c'est que t'es à la mauvaise place. Après, on dit pas, voilà, faites tout péter et tout. Il y a des moments pour tout. Mais vous avez le droit d'être vous-même. et en plus votre masque social vous empêche toute singularité,

  • Speaker #1

    je trouve.

  • Speaker #0

    Et on ne va pas avoir des qualités. Souvent, je dis à mes élèves, raconte quelque chose que tu vis, une passion. Ils sont là, moi je ne connais rien. Et finalement, on se rend compte qu'il y a des fans d'oiseaux, qu'il y a des champions d'un truc qu'on ne connaît pas, qui est hyper intéressant, que quelqu'un a fait un tour du monde. Maintenant, comme ils se disent qu'ils ne sont pas intéressants et qu'ils vont faire comme la norme, c'est-à-dire rien de dire, ils ne montrent pas justement leur petit super pouvoir qui est hyper intéressant et qui donne envie pour le coup d'aller vers eux parce qu'ils ne ressemblent pas à tout le monde.

  • Speaker #1

    Puis en plus je trouve que c'est un apport pour les autres parce que comme tu disais tout à l'heure dans le cadre de ton boulot, en fait le fait d'être authentique et de se montrer comme on est, ça peut ouvrir la voie pour d'autres personnes qui se disent tiens... En fait, c'est marrant, cette personne me fait penser à moi, mais dis donc, quel courage, elle ose être elle, en fait. Et du coup, ça peut les inciter à... Et puis, il y a plein de choses à découvrir parce que tu vas justement parler de tes élèves avec une passion. Puis finalement, c'est ça qui va faire que notre vie enrichisse parce que quelqu'un va parler de quelque chose et on va se dire, ah ouais, tiens, si ça l'intéresse, je vais peut-être aller voir ce que c'est. Puis, ça peut vous intéresser, pas vous intéresser. Moi, j'ai un collègue, par exemple, cette année, il y a eu un moment où... ça allait pas ou voilà à l'école c'était compliqué et en fait il s'est mis au crochet et je pense qu'il me l'a dit facilement parce que justement on échange de manière authentique et de nos bizarreries assez facilement mais je suis pas sûr que pour un homme dans le cadre du boulot ou ailleurs de dire j'étais stressé je me suis mis au crochet ouais ça va être bien vu on va lui dire va courir va à la salle va décompresser et lui va voir des verts voilà et son truc c'est pas ça lui c'est d'être avec lui et de se mettre au crochet et de vivre son moment à ce moment-là pour lui. Et je pense qu'être authentique et pas porter de masque, c'est justement ça. C'est-à-dire, on est tous particuliers, on a tous nos petits trucs, nos points forts, nos points faibles, nos trucs, nos astuces. Et si on pouvait les partager tous ensemble, ça aiderait, ça aiderait beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on ne vous parle pas de désinhibir.

  • Speaker #1

    C'est pas facile à dire. De se désinhibir ?

  • Speaker #0

    de se désinhiber totalement, c'est-à-dire plus de lois, plus de repères, c'est bon, on fait tout péter. Ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    c'est que... Non, il faut de l'adaptation.

  • Speaker #0

    Il faut de l'adaptation, pas de la suradaptation. Mais vous pouvez, notamment avec vos proches, moi, quand je parle avec certaines personnes qui ne sont pas habituées à poser leur masque, ils sont là « Ah ouais, mais toi, tu comprends quand je dis ça, mais j'ai l'air trop bizarre et tout. » Mais parce qu'ils ne sont pas habitués à en parler alors que... Finalement, plus on se montre tel qu'on est, plus on attire aussi les gens qui nous ressemblent. Moi, je sais que si je ne parle pas ouvertement de ce que je suis, de mes bizarreries, il y a plein d'amitié ou plein de relations que je suis en train de créer qui n'existeraient pas. Parce que les gens vont être timides, ils vont se dire « bon, elle n'est pas comme moi, puisqu'ils ne savent pas ce que je suis, puisque je ne donne rien, et donc on ne va pas trouver de terrain d'entente et on ne va pas trouver de point de liaison pour se rencontrer. »

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, sans forcément tout dévoiler de sa vie, mais je trouve que des fois on l'a quand finalement on va rencontrer quelqu'un de manière un peu plus approfondie et la personne va dire « ah ben je ne pensais pas ça de toi » . C'est bien qu'on a caché des choses en fait. il y a un moment, il faut se retrouver autour d'une table et discuter pendant quatre heures. Alors que parfois, on va avoir le « Ah oui, je sentais bien que… » Et ça veut dire qu'on a laissé passer. Et là, on a peut-être juste fait l'adaptation, mais pas la suradaptation parce que la personne en face, elle a senti qu'il y avait quelque chose. Peut-être pas capable de tout expliquer parce qu'on n'avait pas raconté toute notre vie. Mais au moins, il y a une vraie connexion, il y a un truc réel. On sent, toi, la frébreté artistique. Il y a des fois, quand quelqu'un nous dit ... je fais du théâtre, ça ne m'étonne pas. Ça veut dire qu'on a laissé passer quelque chose. Par contre, si on fait des grands yeux comme ça, en disant « Ah bon,

  • Speaker #0

    toi ? »

  • Speaker #1

    C'est qu'on a verrouillé. C'est clair. Souvent, on entend dans les boulots, je l'avais entendu avec une collègue, qu'elle laisse de côté son boulot quand elle rentre à la maison et qu'en gros, elle joue à la maîtresse et elle a un autre rôle quand elle n'est pas au boulot. Et pareil, je trouve ça dommage parce que je ne sais pas. Je pense qu'on ne peut pas donner pleinement ce qu'on est dans une profession si on n'est pas nous-mêmes. Parce que c'est ça qui est intéressant. Et je trouve qu'en plus, la fusion de... Tiens, et je l'ai fait, je pense qu'on l'a tous un peu fait. Mais cette fusion de dire je quitte le boulot, ça y est, c'est derrière moi. Alors que non, en fait, un boulot, ça fait aussi partie de notre vie. Et finalement, c'est peut-être en faire quelque chose de positif. Si on le laisse de côté, c'est peut-être... Merci.

  • Speaker #0

    pas bien et qu'il faut remettre en question peut-être ça.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose en tout cas à réfléchir.

  • Speaker #0

    Si on dit ah bah ça y est j'ai enfin terminé c'est pas non plus bon,

  • Speaker #1

    bon,

  • Speaker #0

    après on comprend on a des besoins de payer des factures, de partir en voyage, de faire des choses mais si le boulot ça devient vraiment le truc qu'il faut zapper une fois qu'on n'y est plus Il y a des questions à se poser aussi à ce niveau-là. Et encore une fois, vous dites, oui, c'est facile. Moi, je l'ai fait, j'ai démissionné plusieurs fois, j'ai été en burn-out. J'ai toujours rebondi derrière, le temps de trouver ce que j'aimais faire.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que si pour le coup, il faut garder un boulot, parce que justement, on a des factures à payer, et qu'en plus, par-dessus, on ajoute un masque social, alors que déjà, on n'est pas forcément bien dans ce travail-là, mais qu'en plus, on se contraint.

  • Speaker #0

    le problème c'est qu'à un moment je pense qu'à l'intérieur ça implose il n'y a pas le choix vous pouvez faire ce que vous voulez vous n'êtes pas des magiciens à part si vous êtes des psychopathes ce qui peut arriver on ne sait pas encore si nous avons des psychopathes n'hésitez pas à vous signaler nous ne savons pas encore quelle est notre cible d'écoute mais si vous êtes un psychopathe bravo parce que vous savez faire tout ça, garder un boulot et garder un masque social et ne pas vous montrer telle que vous êtes. Mais sinon pour les autres, non, ça va péter un moment ou deux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après il y en a qui pensent qu'ils sont forts parce qu'ils y arrivent et tout ça mais en général au bout d'un moment... Si il y a autant de burn-out qui arrive à 40 ans après 40 ans, c'est effectivement qu'on a fait tenir la machine un bon bout de temps et qu'il y a un moment où c'est peut-être trop parce que... Comme il faut s'adapter au boulot, il faut s'adapter à la maison, il faut s'adapter quand on va sortir. Genre, je suis dans une soirée, il y a un peu trop de bruit, mais je reste. Donc, ça implique déjà une adaptation. Si en plus, on dit aux autres, non, non, ça ne me dérange pas. Moi, quand il y a la musique hyper fort, là, on est dans la suradaptation. Et il y a un moment où, en fait, ça ne peut pas bien aller, en fait.

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, voilà, porter un masque social, why not ? De temps en temps, de temps en temps, on n'a pas le choix. Si vous êtes commercial, que vous devez faire une vente. Ouais, c'est plutôt... Ah, quoi que non, moi, je l'ai été et c'était quand je me montrais que je faisais des ventes parce qu'on me tapait sur le côté humain.

  • Speaker #1

    Et c'est un père authentique, en fait.

  • Speaker #0

    Donc, non, moi, je ne suis pas pour le port du masque social. Pour ceux qui me connaissent, c'est normal, c'est un vrai choix de vie. Ça n'a pas été évident. J'ai essayé de faire comme tout le monde. J'ai eu des tickets resto. J'ai eu mes 35 heures. J'ai fait comme tout le monde. J'ai essayé de rentrer dans le moule. Ça n'a pas marché pour moi parce que ça me faisait vriller psychologiquement et ce n'est pas parce que je ne faisais pas d'efforts vraiment, vraiment, vraiment. J'ai essayé pendant longtemps. Je ne vous dis pas d'être entrepreneur et d'aller vers un métier artistique, mais si vous pensez que vous ne pouvez pas être authentique... au moins dans vos relations sociales, amoureuses, amicales, essayez de changer quelque chose. Voilà, pro, on sait que ça peut être compliqué, mais sur les autres pans de votre vie, essayez d'y réfléchir en fait. C'est votre responsabilité.

  • Speaker #1

    Et puis même moi qui n'ai pas de 35 heures ou de ticket resto, parce qu'il y a aussi des fonctionnaires peut-être qui nous écoutent et pas que des psychopathes. Il y a peut-être des psychopathes fonctionnaires, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    On ne tire pas plus ce type de...

  • Speaker #1

    On ne sait pas. En tout cas, il a fallu, il faut de l'adaptation dans un système aussi carré que l'éducation nationale. Mais effectivement, il faut mettre de soi-même pour bien le vivre. Et si en plus, il faut se suradapter et avoir une pédagogie qui... Celle donnée par les livres et pas celle qui émane de soi, c'est pareil. À un moment, on n'est pas bien en classe parce qu'on n'est pas soi. Donc, on joue à et ça ne marche pas. Donc, même dans un carcan très serré et très contraint, je pense qu'il peut y avoir moyen d'insuffler de soi à l'intérieur. Et en tout cas, on s'y sentira mieux déjà. Et c'est hyper important. Et je prends par exemple dans les... à l'école, si après au sein de votre équipe, vous n'êtes pas accepté comme vous êtes, il y a aussi d'autres écoles qui existent où il y a d'autres personnes et d'autres collègues à rencontrer. Et je pense que c'est important d'abord d'être soi et puis après, composer avec le monde qui entoure. On me parlait tout à l'heure de ne pas hésiter à changer, mais on peut aussi, quand on est dans un boulot comme ça, plus serré, plus posé, on peut changer de service, on peut changer d'école, on peut... Il y a des gens partout qui peuvent nous ressembler. Il suffit d'en trouver deux, trois autour de soi et on va être bien.

  • Speaker #0

    Exactement. Changez de gens.

  • Speaker #1

    C'est les gens.

  • Speaker #0

    Si vous portez un masque social, changez-vous et changez les gens.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, Sophia, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que c'est normal de porter un masque social ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Désolée. Moi, c'est quelque chose auquel je n'adhère pas.

  • Speaker #1

    Je valide. À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Sous-

Description

Aujourd’hui, on parle de ces masques qu’on enfile sans même y penser. Celui du collègue toujours cool, de la personne polie en famille, de l’ami drôle alors qu’à l’intérieur, c’est la tempête. "Dis, est-ce que c’est normal de porter un masque social ?"

On explore ce réflexe souvent inconscient : s’adapter, faire bonne figure, cacher ce qu’on ressent vraiment pour être aimé, respecté… ou simplement pour éviter les conflits. Mais à force de jouer un rôle, est-ce qu’on ne finit pas par s’éloigner de soi-même ? Et puis d’ailleurs, est-ce que c’est si grave ? Est-ce qu’on peut vivre en société sans masque du tout ? Et comment savoir où se situe la frontière entre protection et trahison de soi ?

Un épisode lucide, tendre et sans masque — ou presque.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il nous est tous arrivé d'avoir l'impression d'être décalé et de se sentir bizarre. Cela a souvent été notre cas.

  • Speaker #1

    Nous, c'est Sophia et Alexandra. Bienvenue dans « Dis, est-ce que c'est normal ? » , un podcast où toutes les singularités ont leur place. Bonjour ! Aujourd'hui, nous allons tenter de répondre à la question « Dis, est-ce que c'est normal de porter un masque social ? » . Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour à tous ! Bonjour Alexandra !

  • Speaker #1

    Bonjour Sophia !

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, comme on vous l'a proposé, nous allons faire un nouvel épisode sur le masque social parce qu'il nous a arrivé de le porter, il nous arrive encore de le porter, on connaît plein de gens qui le portent.

  • Speaker #1

    Exactement, et porter un masque social, le problème c'est que c'est se suradapter au monde qui nous entoure et ça, ça consomme et en général ça ne finit pas forcément bien.

  • Speaker #0

    Oui exactement, parce qu'on ne se montre pas vulnérable ni authentique. Donc on va être entouré de personnes qui aiment notre masque social, mais avec qui nous ne pouvons jamais être en totale vérité. Et le jour où on se montre vraiment, euh, comment dire, il peut y avoir des formes de rejet.

  • Speaker #1

    Oui, quand on arrive à l'enlever. Parce que parfois, on est coincé là-dedans, et puis on ne sait plus comment faire marche arrière. Et du coup, au niveau de l'alignement, ce n'est pas bon parce qu'on n'est pas en vérité avec soi-même, puisqu'on se montre sur un jour particulier. par rapport aux gens qui nous entourent et on peut avoir même plusieurs masques sociaux.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Explique.

  • Speaker #1

    Il peut y en avoir un au boulot, près de la famille. Vraiment, c'est jouer à être quelqu'un afin... Alors on dit au départ, on a l'impression que c'est juste s'adapter, de dire « Ah oui, alors moi quand je suis au boulot, je dois être comme ci, comme ça. » Mais en fait, on n'est pas en vérité avec soi-même. Et le problème, c'est que ça, c'est pas bon quoi. C'est pas bon au niveau des énergies, c'est pas bon au niveau de rien. Et comme tu dis, la personne en face ne peut pas nous connaître. Et en plus, parfois, on va reprocher à l'autre de ne pas nous prendre et de ne pas nous accepter comme on est, mais on ne se montre même pas sur notre vrai jour. Donc, il y a un vrai, vrai problème.

  • Speaker #0

    Un vrai problème. Moi, je me rappelle que j'ai porté des masques sociaux pendant longtemps, plus pour me faire accepter par des groupes en faisant style. Ouais, moi aussi, je suis hyper cool, hyper détendue, alors que je suis une surcontrôlante. Et j'ai plein de principes, sauf que je fréquentais des gens qui n'avaient pas du tout les mêmes principes que moi. Et j'acceptais parce que, en même temps, en face, dès que j'essayais de dire « Ouais, mais ça, ça me plaît pas » , en me disant « Oh, t'es coincée, oh, t'es comme ci, oh, t'es comme ça » , et j'étais là « Ouais, il faut que je change, il faut que je devienne tellement comme eux » , alors que mes principes n'étaient pas du tout respectés, mes valeurs non plus, et mon authenticité, tout ce que j'étais. Mais je pensais que... C'était comme ça la vie et que je trouverais jamais des gens adaptés à moi, adaptés à mon vrai moi, avec qui je pouvais vraiment être tout ce que j'étais dans le négatif et dans le positif. Donc j'ai essayé de m'adapter, me suradapter, je me suis fait des potes, je me suis fait des bandes de potes, je suis sortie, j'ai fait les 400 coups, mais j'étais jamais vraiment bien. Parce que c'était pas moi, après j'étais là en train de ruminer, ah ouais mais j'ai fait ça, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Mais moi j'aime pas faire ci, j'aime pas faire ça, pourquoi ? Pourquoi j'accepte ? Mais j'accepte parce que je voulais pas être seule et je pensais qu'un seul univers existait.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et puis surtout je ferais quand même une grande différence entre l'adaptation et la suradaptation. Je pense que la vie en société, la vie en groupe implique de l'adaptation. Là par exemple on est toutes les deux, forcément. On doit s'adapter à l'autre. On ne peut pas vivre comme quand on est tout seul, parce qu'il y a l'autre. Ça nécessite quand même de l'adaptation. Et ça, ça me semble normal. Et ça, pour moi, effectivement, il y en a qui peuvent dire que c'est un masque social, mais pour moi, il y a un minimum qui est nécessaire pour vivre ensemble. Alors parfois, on peut se retrouver au sein d'un groupe ou avec une personne où on n'a vraiment pas besoin. Et tant mieux si ça vous arrive. Mais souvent, ça nécessite un peu d'adaptation. Moi je suis en classe, j'ai des enfants en face de moi et je suis bien obligée de m'adapter. Si j'arrive le matin et que je n'ai pas du tout envie de travailler, ça ne va pas être possible. Donc je suis bien obligée de m'adapter à la situation dans laquelle je suis, puisque je suis en classe avec des enfants et je ne peux pas décider de ne pas leur parler, enfin bon, de les mettre tous dehors parce que j'ai envie d'être toute seule. Donc l'adaptation est normale. Pour moi la suradaptation, et c'est là où moi je parle de masque social, C'est quand j'ai l'impression de ne pas être moi jamais du tout et que finalement je me rends inaccessible aux autres et surtout je me coupe même de moi même en fait ça te fait totalement vrillé exactement et c'est un autre rôle une espèce de schizophrénie dans ce qu'on est et souvent ça implique et je pense que tu l'as un peu dit à l'heure du mensonge parce que finalement on va mentir sur ce qu'on est ce qu'on aime etc pour plaire aux autres ou alors ne avoir l'impression de ne pas leur dévoiler qui on est, etc. Mais en fait, il n'y a pas besoin de tout ça. Et on en parlait avec un invité, le fait de vie professionnelle, vie personnelle. On entend ça souvent. Et effectivement, pour moi, c'est deux mondes différents. Mais en même temps, je pense qu'on peut être une seule personne qui traverse ces deux mondes en s'adaptant à ce qui nous entoure. Vous êtes avec quelqu'un qui n'est pas hyper sensible auditivement, vous allez devoir baisser votre voix. Ça, c'est de l'adaptation, même si vous aimez parler fort. Et donc, il faut arriver à s'adapter à ça. Et nous, c'est peut-être démonstration, mais si on est en face de quelqu'un qui est très calme, comme si vous allez visiter quelqu'un de malade, vous êtes obligés de vous adapter et d'adapter votre comportement. Le problème, c'est quand, finalement, on se ment à soi-même, on ment aux autres. Et là, c'est un vrai souci.

  • Speaker #0

    Alors moi, ça m'est arrivé une fois. Alors là, c'est un exemple externe à moi. J'avais un élève qui n'arrêtait pas de me dire qu'il était hyper heureux. mais dans une énergie de colère et de tristesse, parce que moi, je ressens fort les énergies, je ressens fort les émotions. Et j'arrêtais pas de lui dire, non, tu... Enfin, j'entends, mais je ne le vois pas. Clairement, je ne le ressentais pas. Et un jour, il a totalement vrillé, il a totalement pété un plomb, et on a discuté, et il m'a dit, écoute, tu me saoules parce que tu es la seule personne de mon entourage à me voir telle qu'elle. alors que mon ex avec qui je suis resté sept ans j'ai pu lui faire croire que j'étais heureux je fais d'accord mais concrètement c'est quoi c'est que j'ai tort c'est quoi pourquoi là tu t'énerves contre moi il me dit non tu as raison mais tu es la seule à me voir alors que tu ne me connais pas et il avait super mal pris donc ça l'avait remis en question par rapport à son travail par rapport à son ex par rapport à ses nouvelles relations de se dire que ce qu'il montrait il y avait une personne qui voyait que c'était faux et donc il avait totalement peur il avait totalement perdu ses repères parce que il pouvait pas porter son masque social devant une personne en tout cas devant moi et donc ça l'avait fait vriller et vraiment s'en prendre à moi fortement quoi parce que après comme je lui dis est ce que c'est de ma faute c'est une journée qui te fréquente intimement au quotidien ne s'intéresse pas vraiment à ce que tu ressens je ne pense pas c'est pas de ma faute vrai et puis c'est justement dans ce cas là je pense que c'est un espèce une espèce de carapace de bouclier

  • Speaker #1

    Parfois on va jouer au dur alors qu'on est hyper émotif et hyper touché par ce qui nous entoure. Je pense beaucoup au monde professionnel en fait, où on va s'adapter à un chef, on va s'adapter, et alors que ce n'est pas nous et qu'on ne va pas oser le dire, on peut parler du fait qu'à un moment on a envie de pleurer et que finalement on va se forcer à ne pas pleurer. pleurer parce qu'on est entouré de collègues, etc. Alors moi,

  • Speaker #0

    j'ai fait tout le contraire. Dans l'un de mes derniers jobs, je pleurais, je parlais, je m'exprimais, on me l'a reproché. On m'a dit que j'étais trop intense au niveau des émotions. Après, ce qui est vrai, c'est parce que je ne me sentais vraiment pas bien, je ne me sentais pas en vérité. Et ça m'a été reproché. Et maintenant, ce que j'entends, c'est que dans les entreprises, on met en place des outils pour écouter vraiment le ressenti des salariés. et que justement ce qui vient de l'extérieur peut aussi impacter leur comportement au travail et doit être plus entendu. Mais à mon époque, enfin à mon époque c'était la dernière fois que j'ai travaillé dans ce job là, c'était 2020, 2019-2020. Donc ça fait un temps et c'était tous des... voilà, coucou, on sait très bien qu'on ne se connaît pas. et après avoir fait un burn out parce que ça m'a poussé au burn out d'être projeté dans mes émotions.

  • Speaker #1

    Tu étais en train. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Tout le service est parti au fur et à mesure. Et ma fameuse directrice qui me rabaissait plus bas que terre a été licenciée. Mais j'étais déjà partie à ce moment-là. Mais j'avais ouvert la voie.

  • Speaker #1

    C'est bien. Et puis depuis, tu animes même des team building pour... Pour favoriser ça dans le monde de l'anti-race.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est moi qui vais au contact des directeurs et qui leur explique à quel point c'est important d'être en écoute et de ne pas rejeter les émotions des uns des autres.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est une richesse parce que finalement, si tout le monde porte un masque social, il y a une espèce d'uniformité de personnes. Donc du coup, les personnalités même qui peuvent apporter dans n'importe quel boulot, elles sont complètement compressées. Et je trouve que le souci de ça, et c'est ce qui amène souvent pour moi, je pense, au burn-out, c'est que justement, c'est épuisant de jouer à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    C'est trop difficile.

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. Au niveau de la surcharge, c'est compliqué. au niveau même du... de l'énergie corporelle parce que si même dans le corps il y a une espèce de tension en fait qui va se créer parce que il y a le regard de l'autre et on doit montrer son plus beau sourire son plus beau visage moi même en classe quand ça va pas j'arrive le matin et la première chose que je dis à mes élèves c'est que ça va pas parce que s'ils me voient je sais pas plus goûté plus même dans mon corps ou c'est pas la même chose et j'ai pas besoin de me forcer du coup à me tenir droite à faire comme si je souriais Et c'est vrai que j'ai appris petit à petit, même s'il faut de l'adaptation, à être plus moi tout le temps, à l'exposer aux autres. Ça plaît, ça ne plaît pas, mais au moins si je suis dans une période un peu compliquée, les autres sont au courant. Pourquoi ? Je vais peut-être moins sourire, moins machin, moins... Ils savent. Et ça, c'est pour m'éviter aussi de porter ce fameux masque social qui fait que quand quelqu'un vous dit « ça va » , vous lui dites « ouais, ouais, super,

  • Speaker #0

    oui » . Enfin non, non, pas avec cette voix. Ouais, super.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Non mais si t'es pas très fort, tu peux même y mettre un peu de conviction, tu vois. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Mais ça marche pas. Enfin, à un moment donné, ça marche. Vous me dites, ouais, genre avec mon patron, je peux être moi-même, authentique et vulnérable. Oui, parce que sinon, c'est que t'es à la mauvaise place. Après, on dit pas, voilà, faites tout péter et tout. Il y a des moments pour tout. Mais vous avez le droit d'être vous-même. et en plus votre masque social vous empêche toute singularité,

  • Speaker #1

    je trouve.

  • Speaker #0

    Et on ne va pas avoir des qualités. Souvent, je dis à mes élèves, raconte quelque chose que tu vis, une passion. Ils sont là, moi je ne connais rien. Et finalement, on se rend compte qu'il y a des fans d'oiseaux, qu'il y a des champions d'un truc qu'on ne connaît pas, qui est hyper intéressant, que quelqu'un a fait un tour du monde. Maintenant, comme ils se disent qu'ils ne sont pas intéressants et qu'ils vont faire comme la norme, c'est-à-dire rien de dire, ils ne montrent pas justement leur petit super pouvoir qui est hyper intéressant et qui donne envie pour le coup d'aller vers eux parce qu'ils ne ressemblent pas à tout le monde.

  • Speaker #1

    Puis en plus je trouve que c'est un apport pour les autres parce que comme tu disais tout à l'heure dans le cadre de ton boulot, en fait le fait d'être authentique et de se montrer comme on est, ça peut ouvrir la voie pour d'autres personnes qui se disent tiens... En fait, c'est marrant, cette personne me fait penser à moi, mais dis donc, quel courage, elle ose être elle, en fait. Et du coup, ça peut les inciter à... Et puis, il y a plein de choses à découvrir parce que tu vas justement parler de tes élèves avec une passion. Puis finalement, c'est ça qui va faire que notre vie enrichisse parce que quelqu'un va parler de quelque chose et on va se dire, ah ouais, tiens, si ça l'intéresse, je vais peut-être aller voir ce que c'est. Puis, ça peut vous intéresser, pas vous intéresser. Moi, j'ai un collègue, par exemple, cette année, il y a eu un moment où... ça allait pas ou voilà à l'école c'était compliqué et en fait il s'est mis au crochet et je pense qu'il me l'a dit facilement parce que justement on échange de manière authentique et de nos bizarreries assez facilement mais je suis pas sûr que pour un homme dans le cadre du boulot ou ailleurs de dire j'étais stressé je me suis mis au crochet ouais ça va être bien vu on va lui dire va courir va à la salle va décompresser et lui va voir des verts voilà et son truc c'est pas ça lui c'est d'être avec lui et de se mettre au crochet et de vivre son moment à ce moment-là pour lui. Et je pense qu'être authentique et pas porter de masque, c'est justement ça. C'est-à-dire, on est tous particuliers, on a tous nos petits trucs, nos points forts, nos points faibles, nos trucs, nos astuces. Et si on pouvait les partager tous ensemble, ça aiderait, ça aiderait beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on ne vous parle pas de désinhibir.

  • Speaker #1

    C'est pas facile à dire. De se désinhibir ?

  • Speaker #0

    de se désinhiber totalement, c'est-à-dire plus de lois, plus de repères, c'est bon, on fait tout péter. Ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    c'est que... Non, il faut de l'adaptation.

  • Speaker #0

    Il faut de l'adaptation, pas de la suradaptation. Mais vous pouvez, notamment avec vos proches, moi, quand je parle avec certaines personnes qui ne sont pas habituées à poser leur masque, ils sont là « Ah ouais, mais toi, tu comprends quand je dis ça, mais j'ai l'air trop bizarre et tout. » Mais parce qu'ils ne sont pas habitués à en parler alors que... Finalement, plus on se montre tel qu'on est, plus on attire aussi les gens qui nous ressemblent. Moi, je sais que si je ne parle pas ouvertement de ce que je suis, de mes bizarreries, il y a plein d'amitié ou plein de relations que je suis en train de créer qui n'existeraient pas. Parce que les gens vont être timides, ils vont se dire « bon, elle n'est pas comme moi, puisqu'ils ne savent pas ce que je suis, puisque je ne donne rien, et donc on ne va pas trouver de terrain d'entente et on ne va pas trouver de point de liaison pour se rencontrer. »

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, sans forcément tout dévoiler de sa vie, mais je trouve que des fois on l'a quand finalement on va rencontrer quelqu'un de manière un peu plus approfondie et la personne va dire « ah ben je ne pensais pas ça de toi » . C'est bien qu'on a caché des choses en fait. il y a un moment, il faut se retrouver autour d'une table et discuter pendant quatre heures. Alors que parfois, on va avoir le « Ah oui, je sentais bien que… » Et ça veut dire qu'on a laissé passer. Et là, on a peut-être juste fait l'adaptation, mais pas la suradaptation parce que la personne en face, elle a senti qu'il y avait quelque chose. Peut-être pas capable de tout expliquer parce qu'on n'avait pas raconté toute notre vie. Mais au moins, il y a une vraie connexion, il y a un truc réel. On sent, toi, la frébreté artistique. Il y a des fois, quand quelqu'un nous dit ... je fais du théâtre, ça ne m'étonne pas. Ça veut dire qu'on a laissé passer quelque chose. Par contre, si on fait des grands yeux comme ça, en disant « Ah bon,

  • Speaker #0

    toi ? »

  • Speaker #1

    C'est qu'on a verrouillé. C'est clair. Souvent, on entend dans les boulots, je l'avais entendu avec une collègue, qu'elle laisse de côté son boulot quand elle rentre à la maison et qu'en gros, elle joue à la maîtresse et elle a un autre rôle quand elle n'est pas au boulot. Et pareil, je trouve ça dommage parce que je ne sais pas. Je pense qu'on ne peut pas donner pleinement ce qu'on est dans une profession si on n'est pas nous-mêmes. Parce que c'est ça qui est intéressant. Et je trouve qu'en plus, la fusion de... Tiens, et je l'ai fait, je pense qu'on l'a tous un peu fait. Mais cette fusion de dire je quitte le boulot, ça y est, c'est derrière moi. Alors que non, en fait, un boulot, ça fait aussi partie de notre vie. Et finalement, c'est peut-être en faire quelque chose de positif. Si on le laisse de côté, c'est peut-être... Merci.

  • Speaker #0

    pas bien et qu'il faut remettre en question peut-être ça.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose en tout cas à réfléchir.

  • Speaker #0

    Si on dit ah bah ça y est j'ai enfin terminé c'est pas non plus bon,

  • Speaker #1

    bon,

  • Speaker #0

    après on comprend on a des besoins de payer des factures, de partir en voyage, de faire des choses mais si le boulot ça devient vraiment le truc qu'il faut zapper une fois qu'on n'y est plus Il y a des questions à se poser aussi à ce niveau-là. Et encore une fois, vous dites, oui, c'est facile. Moi, je l'ai fait, j'ai démissionné plusieurs fois, j'ai été en burn-out. J'ai toujours rebondi derrière, le temps de trouver ce que j'aimais faire.

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que si pour le coup, il faut garder un boulot, parce que justement, on a des factures à payer, et qu'en plus, par-dessus, on ajoute un masque social, alors que déjà, on n'est pas forcément bien dans ce travail-là, mais qu'en plus, on se contraint.

  • Speaker #0

    le problème c'est qu'à un moment je pense qu'à l'intérieur ça implose il n'y a pas le choix vous pouvez faire ce que vous voulez vous n'êtes pas des magiciens à part si vous êtes des psychopathes ce qui peut arriver on ne sait pas encore si nous avons des psychopathes n'hésitez pas à vous signaler nous ne savons pas encore quelle est notre cible d'écoute mais si vous êtes un psychopathe bravo parce que vous savez faire tout ça, garder un boulot et garder un masque social et ne pas vous montrer telle que vous êtes. Mais sinon pour les autres, non, ça va péter un moment ou deux.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après il y en a qui pensent qu'ils sont forts parce qu'ils y arrivent et tout ça mais en général au bout d'un moment... Si il y a autant de burn-out qui arrive à 40 ans après 40 ans, c'est effectivement qu'on a fait tenir la machine un bon bout de temps et qu'il y a un moment où c'est peut-être trop parce que... Comme il faut s'adapter au boulot, il faut s'adapter à la maison, il faut s'adapter quand on va sortir. Genre, je suis dans une soirée, il y a un peu trop de bruit, mais je reste. Donc, ça implique déjà une adaptation. Si en plus, on dit aux autres, non, non, ça ne me dérange pas. Moi, quand il y a la musique hyper fort, là, on est dans la suradaptation. Et il y a un moment où, en fait, ça ne peut pas bien aller, en fait.

  • Speaker #0

    Ben, c'est ça. Donc, voilà, porter un masque social, why not ? De temps en temps, de temps en temps, on n'a pas le choix. Si vous êtes commercial, que vous devez faire une vente. Ouais, c'est plutôt... Ah, quoi que non, moi, je l'ai été et c'était quand je me montrais que je faisais des ventes parce qu'on me tapait sur le côté humain.

  • Speaker #1

    Et c'est un père authentique, en fait.

  • Speaker #0

    Donc, non, moi, je ne suis pas pour le port du masque social. Pour ceux qui me connaissent, c'est normal, c'est un vrai choix de vie. Ça n'a pas été évident. J'ai essayé de faire comme tout le monde. J'ai eu des tickets resto. J'ai eu mes 35 heures. J'ai fait comme tout le monde. J'ai essayé de rentrer dans le moule. Ça n'a pas marché pour moi parce que ça me faisait vriller psychologiquement et ce n'est pas parce que je ne faisais pas d'efforts vraiment, vraiment, vraiment. J'ai essayé pendant longtemps. Je ne vous dis pas d'être entrepreneur et d'aller vers un métier artistique, mais si vous pensez que vous ne pouvez pas être authentique... au moins dans vos relations sociales, amoureuses, amicales, essayez de changer quelque chose. Voilà, pro, on sait que ça peut être compliqué, mais sur les autres pans de votre vie, essayez d'y réfléchir en fait. C'est votre responsabilité.

  • Speaker #1

    Et puis même moi qui n'ai pas de 35 heures ou de ticket resto, parce qu'il y a aussi des fonctionnaires peut-être qui nous écoutent et pas que des psychopathes. Il y a peut-être des psychopathes fonctionnaires, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'allais dire.

  • Speaker #1

    Mais voilà.

  • Speaker #0

    On ne tire pas plus ce type de...

  • Speaker #1

    On ne sait pas. En tout cas, il a fallu, il faut de l'adaptation dans un système aussi carré que l'éducation nationale. Mais effectivement, il faut mettre de soi-même pour bien le vivre. Et si en plus, il faut se suradapter et avoir une pédagogie qui... Celle donnée par les livres et pas celle qui émane de soi, c'est pareil. À un moment, on n'est pas bien en classe parce qu'on n'est pas soi. Donc, on joue à et ça ne marche pas. Donc, même dans un carcan très serré et très contraint, je pense qu'il peut y avoir moyen d'insuffler de soi à l'intérieur. Et en tout cas, on s'y sentira mieux déjà. Et c'est hyper important. Et je prends par exemple dans les... à l'école, si après au sein de votre équipe, vous n'êtes pas accepté comme vous êtes, il y a aussi d'autres écoles qui existent où il y a d'autres personnes et d'autres collègues à rencontrer. Et je pense que c'est important d'abord d'être soi et puis après, composer avec le monde qui entoure. On me parlait tout à l'heure de ne pas hésiter à changer, mais on peut aussi, quand on est dans un boulot comme ça, plus serré, plus posé, on peut changer de service, on peut changer d'école, on peut... Il y a des gens partout qui peuvent nous ressembler. Il suffit d'en trouver deux, trois autour de soi et on va être bien.

  • Speaker #0

    Exactement. Changez de gens.

  • Speaker #1

    C'est les gens.

  • Speaker #0

    Si vous portez un masque social, changez-vous et changez les gens.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, Sophia, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que c'est normal de porter un masque social ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire non. Désolée. Moi, c'est quelque chose auquel je n'adhère pas.

  • Speaker #1

    Je valide. À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt. Sous-

Share

Embed

You may also like