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Éclats de Voix

Transformer sa multiculturalité en force entrepreneuriale, avec Melanie Hong

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53min |09/10/2025
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Éclats de Voix

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53min |09/10/2025
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Description

Épisode 55 – Mettre son identité au cœur de son business, avec Mélanie Hong


Dans cet épisode d’Éclats de Voix, Anne-Claire Delval reçoit Mélanie Hong, fondatrice de Bonjour Podcast, Le Pouvoir du Podcast et de l’association Asiattitudes. Ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast, Mélanie partage comment son héritage multiculturel (français, vietnamien et chinois) nourrit sa vision du monde et son approche du marketing et de la stratégie audio.

On parle de courage, d’alignement, et de ce que signifie vraiment incarner son identité dans son activité professionnelle, surtout lorsqu’on vient d’une "minorité".

👉 Au-delà des algorithmes et des méthodes, cet épisode invite à questionner notre “pourquoi”, mais aussi notre "comment, à faire de nos différences une force.

💬 “Tous nos choix et nos non-choix sont des choix.” Une phrase clé de Mélanie à méditer.

Un épisode pour celles et ceux qui veulent entreprendre autrement, en portant leur voix et changeant les récits.


Merci de soutenir le podcast en lui mettant des ⭐️ et en le partageant sans modération!


Retrouver Mélanie Hong, son podcast Le Pouvoir du Podcast et son association Asiattitudes



✨ Plus d'informations:

💻 Mon site: www.anneclairedelval.com

➡️ Continuer les échanges sur LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/anneclairedelval/ 

📝 Me rejoindre sur Instagram: https://www.instagram.com/anneclaire_delval/ 

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Production et montage: Anne-Claire Delval, Jean-Michel Gaudron, Cyriaque Motro

Musique: Meydän

Titre:  Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut c'est Anne-Claire, la fille derrière Éclat de Voix. Aujourd'hui, 55e épisode, bientôt 55 ans. Alors comme j'adore ces synchronicités, ces petits clins d'oeil de l'univers, je me suis dit que c'était l'occasion de vous rappeler aujourd'hui ce qui m'anime avec Éclat de Voix. Ma mission elle est double. D'abord, soulever les tapis, regarder derrière les miroirs ou dans les angles morts. et explorer ce qui motive les personnes engagées dans leur travail ou dans leur vie. Et ensuite, vous donner à vous, auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices,

  • Speaker #0

    de la matière pour réfléchir, ouvrir vos perspectives et trouver votre propre chemin vers votre voie. V-O-I-X et aussi peut-être V-O-I-E. Parce que non, il n'y a pas besoin d'être en haut de l'affiche pour contribuer au monde. Ben oui, votre place, elle est aussi importante que celle de mes invités. C'est d'ailleurs pour ça... que je reçois aussi bien la grande duchesse Maria Theresa de Luxembourg que d'autres entrepreneurs moins connus ou entrepreneuses. C'est cette multiplicité de points de vue qui fait la richesse de nos échanges. Et Jeanne Houdel, la femme qui murmurait à l'oreille des chimpanzés qui nous a récemment quittés, disait « Chaque individu compte, chaque individu a un rôle à jouer, chaque individu peut changer le monde. » Eh bien, c'est cela. que je vous invite à faire à travers Éclats de Voix. Et si je prends le temps de le faire à l'aune d'un épisode dans lequel je reçois une experte en stratégie marketing et monétisation de podcast, c'est qu'au-delà de son expertise, justement, il y a une femme engagée pour sa communauté qui apporte à son travail toute sa multiculturalité. Mélanie Hong est française, vietnamienne et chinoise, ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast. Elle a fait un pari audacieux qui est de transformer son héritage multiculturel en innovation business. Et voilà, regardez au-delà des compétences pour découvrir ce qui fait vibrer les humaines et les humains qui les portent. Et alors pour amplifier ces voix, que ce soit les leurs, que ce soit les vôtres, mais j'ai vraiment besoin de vous. Si j'insiste, c'est parce que dans la forêt amazonienne du podcasting, votre soutien vraiment est précieux et concret. Plus vous vous abonnez, plus vous laissez des étoiles ou des commentaires sur les plateformes des coupes, mais essentiellement Apple Podcasts ou Spotify, plus Éclat de Voix va être mis en avant et ça veut dire que vous participez activement à faire grandir ces messages qui vous touchent. À votre tour, vous êtes contributeur aussi du changement de paradigme. Donc, à toutes, à tous, bienvenue dans Éclat de Voix, le podcast des prises de paroles engagées qui donne envie. de s'exprimer. Et bienvenue à Mélanie Hong, fondatrice entre autres de Bonjour Podcast, le pouvoir du podcast et de l'agence Asiatitude. Alors de son tout premier podcast qui s'appelait Melting Pot, aux fictions multilingues avec Miha, de sa série sur le zodiac chinois appliquée au podcasting, à ses actions. Pour la représentation des Asiatiques en France, Mélanie pour moi réinvente vraiment l'entrepreneuriat en y insufflant ses cultures, ses convictions et bien évidemment son engagement. Nous allons parler de courage, d'alignement et de ce que ça veut dire vraiment de mettre son identité au cœur de son business. Plus encore probablement quand on est issu d'une, et je mets des guillemets, minorité. Parce que ceux qui... peu près être vécu comme une minorité ou être considéré comme une minorité quelque part, rappelons-nous qu'ailleurs, c'est une majorité. Bon, ben, salut Mélanie.

  • Speaker #1

    Salut Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Je suis très contente de te recevoir sur Éclat de Voix. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Et c'est très amusant parce que, depuis le début de l'année, tu es au moins la troisième, peut-être même la quatrième personne qui a quitté un barreau pour faire quelque chose de très différent. Donc toi, c'était en 2017 et tu t'es lancée dans l'entrepreneuriat pour le podcast. Qu'est-ce qui a fait ce déclic ? Qu'est-ce qui a enclenché chez toi cette envie de changer de direction ?

  • Speaker #1

    Alors, on n'a pas quatre heures, donc je vais essayer d'aller à l'essentiel. Mais effectivement, j'étais avocate en droit du travail à Paris pendant quatre ans. Et j'aimais beaucoup mon métier, mais je pense que j'ai toujours su que ce n'était pas une passion, dans le sens où tu sais, tu te lèves le matin et tu adores ce que tu fais. J'adorais mon métier en tant que tel, il était très stimulant intellectuellement, c'est ce que je recherchais dans un métier. Mais j'ai réalisé un jour, enfin, je pense que j'ai toujours su qu'il y a des personnes qui font des métiers passion. Et je m'étais rangée dans la catégorie personne qui n'a pas de passion, donc je suis obligée de faire un métier que j'aime bien, mais c'est pas non plus ma passion parce que j'en ai pas. Donc c'était déjà bien, mais voilà, je voyais pas d'autre alternative et c'était la meilleure alternative pour moi. Et en fait, j'ai réalisé avec le temps que même si je n'avais pas de passion en tant que telle, je pouvais avoir une vie qui correspondait plus à mes envies. que je pouvais me lever le matin en me disant ce que je vais faire aujourd'hui, ça me plaît, même si c'est pas... parce que j'associais la passion au talent aussi, au talent artistique, au talent sportif, tu vois. Et donc, quand j'ai réalisé qu'en fait, on pouvait avoir un métier qui n'était pas forcément une passion avec un talent, mais qu'on pouvait quand même s'éclater, je me suis dit, je pense que je ne suis pas à ma place, mais je ne sais pas quelle est ma place. Donc, je suis d'abord partie par ce constat-là en me disant, je pense qu'il y a mieux que ça pour moi, mais je ne sais pas quoi. Donc, je n'ai pas vraiment eu de déclic. Je pense que c'est avec plein de petites choses au fur et à mesure des années, en voyant des personnes qui étaient vraiment épanouies dans leur travail, et en me comparant et en me disant, je vois que je n'ai pas ce sentiment-là par rapport à mon travail, et ça m'embêtait. Et comme je veux toujours aller au fond des choses et être la personne la plus aboutie possible, parce qu'on ne peut pas être parfait, mais la plus épanouie possible, il y avait une petite dissonance cognitive. Quand je voyais que d'autres personnes étaient très heureuses, y compris dans leur travail, je me disais qu'il y avait quelque chose à explorer de ce côté-là. Donc c'est comme ça que je me suis dit, je quitte le barreau. Mais quand j'ai quitté le barreau, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ah, merci d'avoir répondu à la deuxième question que j'avais posée en avant.

  • Speaker #1

    Pardon,

  • Speaker #0

    j'ai... Non, non, non, au contraire, au contraire. Donc, aucune idée. Et pourtant, tu as lancé assez rapidement un podcast qui s'appelait Melting Pot. C'est ça ? Ça donnait déjà la parole ? à des Français qui ont une double culture, puisque toi, tu en as trois. Quelle chance ! Oui. Est-ce qu'à ce moment-là, c'était une forme d'activisme ? Tu t'es dit « tiens, j'y vais pour cette raison-là, c'est ça qui me motive » ? Ou est-ce que c'était plus l'objet podcast, puisque ça commençait, c'était les débuts du podcasting tel qu'on te connaît aujourd'hui ? Et comment est-ce que toi, tu as mesuré que tu étais bien sur ta voie et que tu as touché un peu les gens que tu avais invités ? touché.

  • Speaker #1

    Alors, pour répondre à la question activisme et podcast, à l'époque, c'était un peu des deux, sans me rendre compte. C'est-à-dire que je ne l'ai pas du tout fait de manière consciente. Donc, j'étais dans cette période 2017 où je me cherchais, puisque je venais de quitter le barreau, et je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Et donc, le podcast est arrivé, enfin ce projet de lancement de podcast, c'était une expérimentation pour moi. Je cherchais en fait à savoir ce que je voulais faire et dans ce cadre d'exploration, j'ai lancé plein plein plein de projets différents. Donc j'ai lancé un blog, j'ai commencé à écrire, j'ai fait plein de choses comme ça et dans ce, j'allais dire melting pot d'exploration, je me suis dit, j'écoute des podcasts moi-même, j'adore ça, donc je vais en lancer un, mais vraiment pour le plaisir. Et comme je cherchais quelle était ma voie, ma mission, que ce soit personnelle ou professionnelle, J'avais entendu le conseil de, pour trouver ce qui vous touche le plus, trouver ce qui vous énerve le plus. Et en fait, moi, ce qui m'énervait le plus à ce moment-là, c'était vraiment le racisme, parce qu'on était en 2017, en pleine présidentielle, et je ne suis pas du tout militante, pas du tout activiste, enfin, je n'étais pas, je précise, parce que je suis peut-être un peu plus maintenant. Mais j'avais compris que ça, c'était vraiment quelque chose qui touchait. Je me mets rarement en colère et c'est quelque chose qui touchait vraiment à mes émotions. Et donc, je me suis dit, pour trouver ma voie, peut-être qu'il faut que j'aille vers cette émotion-là de la colère. Et du coup, j'ai entamé pas mal de projets et de démarches. L'une d'entre elles, c'était d'héberger des migrants chez moi. Et en fait, je voulais aller plus loin parce que je me suis dit, il y a des personnes qu'on peut aider au jour le jour. mais en fait c'est pas assez, il faut que... plus de monde le fasse et pour que plus de monde le fasse il faut que des personnes soient au courant en fait que ça existe qu'il faut voilà faire la démarche et donc mon premier projet c'était pas du tout de créer un podcast de voilà d'être dans les médias etc et de faire de la communication c'était je voulais raconter les histoires des migrants qui venaient chez moi c'était ça le premier projet sauf que c'était difficile parce que je ne parlais pas forcément français qu'il n'avait pas forcément le recul pour raconter leur histoire etc parce que moi c'était de l'hébergement d'urgence, donc des personnes qui venaient d'arriver 3-4 jours avant, c'était vraiment pas le bon environnement et le bon contexte pour le faire. Et donc j'ai réfléchi à comment passer le même message, c'est-à-dire que des personnes migrantes sont des personnes qui ont des histoires, il faut les accueillir, comme nous on est des Français aujourd'hui, demain ça sera peut-être les Français de demain. Et donc j'ai réalisé que les Français d'aujourd'hui c'était les migrantes d'hier. Et c'est comme ça que j'ai créé Melting Pot, parce que moi je cherchais d'abord... à transmettre un message. Donc, comme tu dis, il y a ce côté quand même activiste dans le sens où j'ai pensé à mon message avant de créer le projet. Et après, j'ai réfléchi à la meilleure manière de véhiculer ce message. Et donc, pour moi, la meilleure manière, c'était de parler à des Français qui racontent leur double culture, parce qu'en fait, il y en a beaucoup en France qui sont français et libyens et anglais et espagnols et portugais et italiens. Voilà, peu importe. Et donc, c'est pour ça que mon concept a été de lancer un podcast sur des Français qui ont une double culture et de raconter pourquoi leur famille était arrivée en France et pour se rendre compte qu'ils étaient les migrants d'hier et qu'aujourd'hui, en fait, on les considère tout à fait français.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui est d'autant plus prégnant que nous, à Luxembourg, on a aussi ce sentiment que personne n'est vraiment... Alors évidemment, je ne veux me fâcher absolument aucun luxembourgeois de pure souche, mais c'est assez rare en réalité. Et comme le pays est petit, on ressent ce que tu dis de manière exponentielle. Et c'est vrai qu'on est tous finalement à un moment les migrants... d'un endroit à un autre. Alors, il y a des couleurs qui changent, il y a des cultures qui changent fortement. Mais rien qu'en étant passée de française à résidente luxembourgeoise, puis luxembourgeoise, je me suis bien rendue compte que je n'arrivais pas dans mon pays. Au départ, évidemment, une partie des gens ici, une grande partie, parlent le français. Donc, ce n'est pas aussi évident que quelqu'un qui arrive du Vietnam et qui arrive en France, clairement, il n'a pas les codes. Aucun. Il n'a même pas l'écriture, il n'a pas la langue, il n'a rien. Donc, il y a un vrai besoin d'acclimatation qui est extrêmement long, j'imagine. Là, c'est plus pernicieux parce que ce n'est pas évident. Et pour autant, ça existe. Donc, merci d'avoir mis ça en exergue et d'avoir lancé cette réflexion. Parce que finalement, oui, on est tous des migrants à un moment donné, de quelque part, pour aller ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et si je peux répondre à ta deuxième partie de question, qui était pourquoi le podcast et comment j'ai su que ce média-là était intéressant. Comme je te disais, j'avais essayé plein de médiums différents pendant cette période d'exploration et mon but, c'était à la fin d'une année d'exploration, parce que je m'étais donné une année, parce que je n'ai pas les fonds pour vivre plus sans travailler. Je travaillais d'ailleurs à ce moment-là, j'avais trouvé un job. En fait, j'avais eu un énorme coup de cœur sur le podcast, sur l'exercice de l'interview. Je pense que tu dois savoir ce que je veux dire, vu que tu as un podcast. Mais j'ai réalisé qu'en fait, le podcast était un super prétexte pour aller à la rencontre d'autres personnes qui ont des vies différentes, des expériences. Et on entrait tout de suite dans le fond de leur vécu. Et c'était hyper enrichissant. Et moi, j'adore en fait rencontrer des personnes, apprendre d'elles. Et c'est comme ça que j'ai compris que je voulais en faire mon métier.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est clair que l'interview et puis en tant qu'ancienne journaliste, c'est ça qui m'a toujours, moi, motivée d'aller rencontrer des gens. et de mettre... en lumière aussi des gens qui travaillent dans l'ombre ou qui ont des choses à dire et qu'on n'a pas forcément l'occasion d'écouter. Le podcast, ça nous donne une vraie liberté et une vraie fenêtre d'expression aussi bien pour eux que pour nous. C'est génial. Toi, après, tu as fait un autre podcast qui s'appelait Mija Podcast. C'était une fiction qui était en plusieurs épisodes.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'ai fait plusieurs podcasts. Melting Pot, c'est mon premier. Vraiment des interviews de personnes qui ont une double culture. Le deuxième podcast que j'ai fait, c'était un podcast sur le podcasting. Là, c'était pour enclencher ma démarche de reconversion et aller vers la formation de podcasteur. Et après ce deuxième, parce que j'ai vraiment des podcasts sur le sujet de la multiculturalité et des podcasts sur le podcasting. J'alterne entre les deux. Et mon troisième podcast, donc celui dont tu parles, Miha Podcast, qui veut dire fille en espagnol, Miha, c'est un podcast... que je n'ai pas créé moi parce que en fait c'est un podcast du studio Ausha qui est un studio spécialisé dans des podcasts multilingues, le concept c'est vraiment de raconter des histoires mais au-delà des cultures donc on a ce concept de multiculturalité aussi donc on retrouve dans mon premier podcast Melting Pot et la fondatrice de ce studio avait fait une première saison inspirée de celle de sa famille donc c'est une fiction en 8 épisodes de 10 minutes, donc Ausha c'est 80 en fait et donc 8 épisodes de 10 minutes, ça fait 80. C'est pour ça que c'est que des séries de podcast de 8 épisodes de 10 minutes. Et moi, j'ai fait la deuxième saison qui est inspirée de l'histoire de ma famille, donc d'immigration de l'Asie à la France. Et donc oui, c'est une fiction sonore qui est vraiment immersive, avec énormément d'habillage sonore et de son. Et j'ai écrit, en fait, une histoire d'une famille racontée à chaque fois par la fille de la famille et qui explique la vie de chaque personne de la famille. Et pareil, il y a un message sous-jacent qui est qu'on suit une famille immigrante, puisque c'est en cours d'immigration, mais on voit le point de vue de chaque personne, de la grand-mère au père au fils à la fille, pour montrer en fait ce que ça fait, que les conséquences de la migration sur une famille et une vie. Et elle est très différente d'une personne à l'autre forcément. Et donc elle a été adaptée en quatre langues, en français, en mandarin, en espagnol et en anglais, pour pouvoir toucher le maximum de monde.

  • Speaker #0

    C'est une très belle expérience et c'est intéressant aussi d'en parler aux gens aujourd'hui, de leur proposer d'aller écouter ce podcast parce que ça montre également d'autres façons de faire du podcast et de passer des messages. C'est aussi une manière de faire les choses autrement. Là, tu l'as dit, il y avait une volonté claire de toucher plusieurs communautés. Qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que c'était un pari risqué ou bien est-ce que ça a été quand même quelque chose de mesuré ?

  • Speaker #1

    Quand tu dis par érisqué, c'est par rapport à quoi ? Parce que moi j'ai ma vision du risque. C'était un podcast qui était très cher à produire parce qu'il faut le temps d'écriture, il faut l'habillage sonore, on a fait des compositions musicales originales, il y a la communication, etc. La traduction, l'adaptation, l'enregistrement dans d'autres langues. Moi j'ai fait la française et l'anglaise et après on a des voix off en mandarin et en espagnol. Donc en fait, c'est un gros projet. Donc c'est risqué dans le sens où je n'ai pas vraiment gagné d'argent. On a convenu d'une rémunération, c'était ma première rémunération en tant que podcasteuse, en tant qu'autrice et voix off. Mais par contre, j'ai coproduit la saison. Donc j'ai pris le risque, on va dire, des coûts et des potentiels bénéfices. Parce que c'était vraiment un projet qui me tenait à cœur et que je savais qu'il allait être important pour moi. que je voulais qu'il existe après ce que ça a donné c'est qu'il a eu beaucoup de succès cette série elle a été vraiment classé numéro un dans plusieurs pays classé dans le top 5 apple podcast en france en espagne en belgique numéro un en chine enfin elle a vraiment eu beaucoup de succès elle a été mentionnée par le new york times ça a été quand même assez conséquent donc je regrette pas du tout je suis très contente de ce projet C'est un des projets dont je suis le plus fière et en plus ça a nécessité que, même si c'était une fiction, j'ai interviewé beaucoup de membres de ma famille pour écrire l'histoire. Et ça m'a permis de connecter plus avec ma famille, mes parents notamment. Donc c'était très émouvant aussi pour nous, de manière générale. Voilà, c'était un projet qui était à la fois important pour moi de par le message qu'il passait, de par la représentation qu'il donnait, parce qu'en fait... Parler d'une histoire, d'une personne, d'une famille asiatique qui vient en France, ça n'existait pas. Enfin, je crois que c'est toujours le seul podcast, en fait, sur ce sujet-là. Et donc, pour moi, la représentation est très importante. On en parlera sûrement un peu plus tard parce que j'ai fait autre chose sur le sujet. Mais d'avoir un projet qui permette d'avoir une meilleure représentation des Asiatiques en France, pour moi, c'était hyper important. Et en plus d'un point de vue d'une Française asiatique, je savais que ça n'existait pas. Ni en français, ni en n'importe quelle autre langue. Donc c'est pour ça qu'on l'a aussi fait en plusieurs langues. Et on a eu beaucoup de débats sur est-ce qu'on le fait aussi en mandarin. Parce que c'était tout un... Enfin, à chaque fois qu'on ajoute une langue, c'est des coûts en plus, du travail en plus, du temps, etc. Et en plus, c'est un pays de diffusion qu'on connaissait moins. Et en fait, on l'a fait. C'est un peu différent l'accueil en Chine du podcast. Parce que la question de la double culture n'est pas du tout la même là-bas. Et ça a été beaucoup moins compris. Ça a été vraiment pris plus comme une fiction divertissante que comme un témoignage où on se reconnaît. Parce que des Chinois ne se reconnaissent pas dans une double culture, en fait. Et ils ne peuvent pas forcément comprendre pourquoi une personne française et chinoise a vécu de racisme, etc. Moi, il y avait des mentions là-dessus, dans le podcast, que j'avais vécu du racisme en France par le fait que j'étais asiodescendante. Et ça, c'est difficile à comprendre. Et donc, c'est même un peu énervant pour des Chinois de se dire, mais comment ça se fait que... En Europe, ils vivent ça. On a eu pas mal de commentaires. Et c'était intéressant pour nous de voir que les réactions étaient très différentes d'un pays à l'autre. Oui,

  • Speaker #0

    mais justement, c'est ce que j'allais te dire. C'est vraiment interpellant ce que tu nous partages, parce qu'on a toujours l'impression que ce qu'on vit chez nous, les autres le vivent ailleurs. Et pas du tout. Ça, c'est incroyable. Je fais une grande découverte avec toi aujourd'hui. Et je trouve que c'est passionnant. Non, mais c'est vraiment passionnant parce qu'ici... Dans le podcast précédent à CAM, on avait interviewé quelqu'un qui est spécialiste de la multiculture et qui est américain, devenu français, et qui parle parfaitement. Et c'est Axéra, le mandarin, qui est extrêmement connecté à toute l'histoire, la culture. Ce n'est pas juste savoir la langue, c'est quelqu'un qui a beaucoup voyagé et vécu là-bas. Et il nous expliquait justement vraiment les dissonances qu'il peut y avoir entre un pays et un autre. Bon, évidemment, ça paraît clair. Mais là, ce que tu dis, il n'en avait pas ébordé. Et je trouve que c'est une information à connaître parce qu'on pense toujours qu'on a des idées sur les cultures des autres. Mais pas tant que ça. En fait, il nous manque souvent des pièces de puzzle qui sont souvent maîtresses. dans la connaissance de l'autre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et on le voit d'autant plus parce que, comme tu disais, toi, au Luxembourg, tu peux connaître un certain choc culturel, en tout cas, de différence culturelle avec les Luxembourgeois. De manière générale, en Europe, les différents pays, tu vas de l'un à l'autre, il y a des différences. Pareil quand tu vas aux États-Unis ou en Amérique, etc. Mais en fait, quand il y a des différences aussi importantes que Chine-France ou Vietnam, Espagne, en gros, Occident-Orient de manière générale, le point de vue est très très différent et nous on est très occidentalo-centré. Et on s'en rend pas compte parce qu'on pense que c'est l'universel, le point de vue occidental. Et parce que de l'histoire, ça a été fait comme ça, l'Occident a conquis le monde, on va dire, si on schématise, et donc le point de vue à la fois français et occidental pense que c'est universel. Le point de vue oriental, et c'est très très large en plus de dire oriental, même asiatique et encore plus chinois, est très différent du point de vue occidental. Et donc prendre un peu un pas de côté, c'est intéressant souvent. C'est pour ça que ça m'intéresse autant et que ça me passionne l'interculturalité.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, cette façon d'être à la fois justement ces trois nationalités tout en un melting pot, finalement... J'ai la sensation que quand même ça alimente ton engagement et ça crée aussi une approche entrepreneuriale qui est très spécifique. C'est ça qui change aussi la donne avec toi, je trouve, par rapport à d'autres personnes, non pas qu'elles soient mieux ou moins bien. C'est juste que ça donne une sorte de coloration très particulière. et encore aujourd'hui, y compris, je peux en témoigner, dans tes approches podcasting, entre guillemets, pures et pas forcément... lié à cette question de la multiculturalité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que je ne me suis pas présentée, mais au quotidien, mon activité professionnelle, c'est d'accompagner les podcasteurs. Donc, rien à voir avec la multiculturalité. Je donne des informations en marketing, etc. Vraiment sur la création et le marketing et la monétisation de podcasts. Comme tu dis, ça n'a vraiment pas grand-chose à voir avec la multiculturalité. Mais dans ce cadre-là, je pense que... à chaque fois qu'on fait quelque chose, et encore plus quand on est entrepreneur, on va mettre de soi dans sa façon d'agir. Et de moi, il y a la partie multiculturelle et asiatique. Et pendant longtemps, je ne l'ai pas du tout pris en compte. Je me disais que c'était personnel et que ça n'avait rien à voir. Et je ne voyais pas comment inclure cette facette de moi dans mon activité. Sauf que j'ai essayé par touche de le faire pour Pas forcément me démarquer parce que j'ai pas besoin de dire coucou je suis l'entrepreneur asiatique et j'ai pas envie d'être catégorisé particulièrement mais j'avais envie que ça apporte quelque chose parce que moi dans ma vie ça m'apporte des choses d'être à la fois une femme, à la fois une mère, à la fois asiatique, une entrepreneur et donc je voulais que ça m'apporte aussi quelque chose dans ma vie professionnelle et j'ai réalisé que ce que ça m'apportait c'est comme tout le monde par exemple part en voyage et dit après ce voyage j'ai appris ci, ça m'a peut-être un peu changé Moi, ce voyage, je l'ai au quotidien, en fait. Mon voyage, il est à l'intérieur de moi parce que j'ai des points de vue différents et j'ai ce point de vue à la fois asiatique et occidental quand je fais quelque chose. Et donc, je voulais que ça se ressente. Je pense que ce n'est pas encore assez, mais je sais que tu m'as fait le retour sur un indi-série que j'ai lancé sur mon podcast qui mêlait à la fois des techniques de podcast, de podcasting, et une approche de l'astrologie chinoise. Donc, en gros, ça peut être... des épisodes sur comment le rat dans l'astrologie chinoise pourrait vous inspirer pour être un meilleur podcaster. Et du coup, j'ai trouvé ça fun. Ça n'empêchait pas de délivrer des informations techniques. Et en même temps, ça apportait un peu ma touche. Je ne pense pas que d'autres podcasters vont faire ce genre d'approche, parce qu'il n'y a pas d'intérêt quand tu n'es pas chinois. Donc je trouvais ça rigolo, moi, en fait. C'était le côté un peu ludique et unique aussi. Je trouve que ça nous permet de comprendre ce qui nous rend unique. Voilà. C'est mon approche.

  • Speaker #0

    Pour être très transparente pour les auditeurs, c'est ça qui a enclenché chez moi cette envie absolument de te recevoir sur Éclat de Voix, parce que j'ai été séduite, parce que moi-même évidemment ça m'a touchée, j'aime ces approches holistiques, j'aime le fait qu'on mélange les choses et qu'on se serve aussi de ce qu'on a pour qu'un sujet soit abordé de façon plus vaste que simplement le côté technique, comme tu dis, marketing, etc. Et ce qui m'a fait rire, c'est que je me suis dit... Oui, en fait, c'est une forme d'innovation culturelle en s'appuyant sur des traditions. Donc, j'ai aimé l'aspect contradictoire de l'affaire. J'ai trouvé cette série absolument géniale. Bon, évidemment, elle était, et tu le disais tout le temps, c'est des choses un peu simples, entre guillemets, simples n'étant pas péjoratives dans ma bouche, que tu délivrais à propos de chacun des animaux du Zodiac chinois. Mais ça donne quand même aussi une énergie, une impulsion particulière. Et je trouvais que cette espèce de grille de lecture de ton business était originale. Alors, quelque part, je me dis, est-ce que tu parlais tout à l'heure d'avoir subi du racisme ? J'imagine que ce n'est pas que au passé. Est-ce que là, tu ne crains pas que ce mélange, à la fois de ces connaissances de culture asiatique et de conseil professionnel ? Ça crée un point d'accroche pour venir réactiver ces critiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plutôt ça. Déjà, merci beaucoup pour tous tes mots sur la série. Ça me fait très plaisir et ça me conforte dans cette idée. Parce que pour tout te dire, quand je l'ai lancée, je me suis dit, mais qu'est-ce que je fais ? Les gens vont dire, mais ça n'a rien à voir, Mélanie. Qu'est-ce que tu nous racontes ? Reviens dans le droit chemin. Vraiment, quand j'ai lancé ça, je me suis dit, je vais sûrement avoir des critiques. Mais je m'en fiche parce que ça me plaît bien. Et en fait, c'est la série où j'ai eu plus de retours positifs, où tout le monde m'a dit c'est original, c'est hyper intéressant, on retient mieux les idées parce que c'est une grille de lecture qu'on n'avait pas l'habitude d'avoir. Et donc, je trouve que ça incite aussi à oser et à innover et à être plus soi. Moi, j'ai une de quête, et je pense que c'est la quête de beaucoup de monde de sa vie, c'est de mieux se connaître et d'être le plus possible soi. Et donc, ça rejoint ta question, c'est que, oui, effectivement, je pense que comme beaucoup d'Asiatiques, j'ai vécu du racisme plus jeune, encore maintenant. Et en fait, aujourd'hui, ce n'est pas que je m'en fiche, c'est que je veux revendiquer cette identité asiatique. Je veux que ce soit une force et que ce ne soit pas une faiblesse ou quelque chose que j'ai envie de cacher. Je sais que c'est un sujet que j'ai aussi avec d'autres amis qui sont entrepreneurs et asiatiques et qui ne veulent pas en faire un sujet. Et je les comprends et je les respecte parce que ce n'est pas leur combat. Mais moi j'en fais un de mes combats. C'est un de mes combats principaux de revendiquer ma culture, mon identité double culturelle et d'être identifiée comme une professionnelle mais aussi comme une personne asiatique parce qu'il n'y en a pas assez en fait qui sont représentées aujourd'hui en France. Et donc si on vient me chercher sur ce sujet, et bien j'ai plein de choses à dire et tant mieux. Donc oui, je me visibilise et plus tu as de visibilité et plus tu peux avoir forcément de réaction en face. Mais je suis prête maintenant.

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai une question de pure et simple curiosité. Tu as dit en lançant, donc je ne révèle rien, cette série que 2025, c'était l'année du serpenton, signe. C'était la raison pour laquelle aussi tu t'étais dit, tiens, allez hop, je tente la faire. Est-ce qu'il y a un timing cosmique pour l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Je... pense que... Ah bon, après on y croit, on n'y croit pas. C'est chacun ses croyances, bien sûr. Mais dans l'astrologie chinoise, effectivement, il y a un timing à la fois. Une année correspond à une certaine énergie. Donc comme tu disais, l'année 2025, c'est celle... Enfin, 2025-2026 à cheval, c'est celle du serpent de bois. Donc le serpent, c'est la mue. Le serpent, c'est la transformation. Le bois, c'est la croissance. Donc on a quelque chose de très expansif dans cette année-là. Après, je ne suis pas du tout experte dans ces sujets-là, donc je pense que des personnes sauront beaucoup mieux le dire que moi, mais c'est ce que j'en retiens de manière globale. Et après, tu as aussi ton propre cartographie personnelle. Et donc, en fonction de ton âge, ta date de naissance, ton signe personnel, ça va donner quelque chose de spécifique. Moi, il se trouve qu'on est l'année du serpent, je suis serpent, et donc ça peut être une année très challengeante pour les personnes qui sont de ce signe. C'est au contraire de ce qu'on pourrait croire. C'est pas ton année, ça va être génial pour toi, c'est plus c'est ton année, plus ça va être une année qui va te challenger pour grandir.

  • Speaker #0

    Tu m'as l'air bien partie.

  • Speaker #1

    Elle me challenge beaucoup cette année, je t'avoue.

  • Speaker #0

    Oui, mais en tout cas, tout ce que tu produis semble vraiment passionnant et aller dans ta direction. Donc, quelque part, on se dit ça y est. Justement, tu parlais de au début, je ne le mettais pas. Maintenant, je suis en train de le mettre et puis je suis en train de l'assumer. Donc, on sent la progression dans ton travail. Et tu dis que tu as trois valeurs principales qui sont partage, inclusion et durabilité. notamment à travers tes podcasts et puis aussi dans tes accompagnements auprès d'autres podcasteurs entre autres puisque ça c'est ton cœur de métier en ce moment, comment tu arrives à sensibiliser aussi et est-ce que ça t'intéresse de le faire tes clients sur ces trois thématiques et est-ce que tu as l'impression que les gens sont réceptifs ou pas à ces valeurs-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que mes valeurs j'en ai plein je pense que beaucoup de monde qui nous écoute ... Mais je mets beaucoup en avant le sujet de l'inclusion, de manière générale. Pas forcément que des origines, mais aussi des différences de fonctionnement. Enfin, de l'inclusion, de manière générale, c'est quelque chose qui me touche beaucoup. Et je ne sais pas si je sensibilise mes clients. J'ai plus l'impression que je porte ces valeurs pour attirer les clients qui sont en phase avec elles. Et du coup, c'est le cas. En fait, je vois bien qu'il y a un filtre. puisque les personnes qui viennent me voir, de plus en plus, parce qu'au début, quand tu commences, tu acceptes un peu tout, tu es des clients un peu de tous horizons. Mais plus ça va, plus tu t'affirmes et plus j'ai mis partout ces valeurs, je crois. Je pense que dans mes posts LinkedIn, sur mon site web, j'en parle un peu partout, je pense que ça se ressent. Des personnes qui me ressemblent et qui partagent ces valeurs me contactent. Donc je pense que c'est plus dans ce sens-là. après il y a aussi le côté Quand on travaille avec moi, en fait, j'ai pas besoin de dire des choses pour que les personnes soient sensibilisées. Par exemple, il y a des personnes qui vont pas forcément... Enfin, tu vois, je travaille aussi avec des grandes boîtes, qui ont pas forcément choisi mon profil pour des valeurs, mais parce que je suis compétente dans mon domaine, et ça c'est aussi très bien. Et en fait, rien que le fait que je sois asiatique, une femme, et que j'aborde de temps à autre le sujet du féminisme, de l'inclusion, que j'ai créé une association, etc. Ça fait qu'ils s'intéressent rien que pour discuter ensemble. Donc, je pense que ça se fait petit à petit. Je ne suis pas du tout une personne qui va militer auprès des personnes avec qui je travaille. Ça se fait un peu naturellement.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une forme d'aimantation, ce que j'allais dire, une forme d'aimantation naturelle. Mais dans ce cadre-là, est-ce que quand même, maintenant que tu as « grossi » ton business… J'ai grossi aussi en étant prime. Non, c'était pas ce que je voulais dire.

  • Speaker #1

    On est plus sédentaires.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant que tu as assez de clientèle, assez de travail, est-ce que tu peux te permettre et est-ce que ça t'est déjà arrivé aussi de refuser des choses, des projets qui ne correspondaient pas à tes formes d'engagement et de valeur ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un énorme sujet, ça pour moi. Pour tout te dire, j'ai même arrêté un projet d'association pour ces raisons-là parce qu'en fait, Il ne faut pas le cacher, quand on est indépendant, c'est aussi difficile. Dire non à des clients, c'est dire non à de l'argent et c'est dire non aussi à une qualité de vie. Et au-delà de la qualité de vie, c'est même dire non à parfois survivre, dans le sens où il faut gagner de l'argent pour vivre. Et donc, même sans avoir un gros portefeuille client, ce sujet s'est porté tout de suite à moi parce que je n'arrive pas à concevoir de travailler avec des personnes qui n'ont pas les mêmes valeurs de manière générale comme un jugement humain. mais si je sais que c'est des personnes qui sont à l'encontre de mes valeurs, c'est pas possible. Je peux pas, en fait, travailler avec eux. Et aussi, sur des... Alors, ça peut être bête, mais sur des sujets qui, pour moi, ne font pas avancer la société, qui sont pas forcément néfastes. Typiquement, je peux donner un exemple, j'ai deux banques qui sont venues me voir, classiques, j'ai rien contre les banques, moi, je suis, j'ai des banques, voilà. Mais juste, moi, je veux pas passer du temps sur des projets qui, pour moi, ne font pas avancer la société. Et je préfère travailler avec des associations ou des entreprises, ou même des fondations d'entreprises, parce qu'il y a des grandes entreprises qui ont des fondations et qui font des choses très intéressantes. Eh bien, je préfère passer du temps là-dessus. Et si je dis oui à un projet qui est neutre, on va dire, il n'est même pas néfaste, mais juste il est neutre, et pas positif dans mon regard. Il est peut-être positif pour d'autres choses, mais pour mon regard, il n'est pas positif. Donc, je ne vais pas poursuivre. Je ne vais même pas le prendre comme client. Comme ça, je garderai l'opportunité, même si je ne l'ai pas tout de suite, de travailler pour un projet qui me plaît plus et qui, pour moi, fait plus avancer la société.

  • Speaker #0

    Ça a le mérite d'être clair. Ouais,

  • Speaker #1

    par contre, c'est un peu problématique des fois, parce qu'il y a des mois où je gagne beaucoup moins d'argent que d'autres à cause de ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais oui, on est tous, en tant qu'indépendants, tu le dis bien, liés à cette... Enfin, tous dans la société d'une manière générale. Et parfois, je me dis, j'aimerais bien que ce ne soit plus notre seule et unique obsession que de pouvoir vivre avec cet argent. Mais bon, on a pour l'instant ce système d'échange qui est là et dont on ne peut pas se défaire. Donc c'est clair que... Ça aussi, ça a des vertus parce que pour tout le monde, on a le même système d'échange. Mais ça, c'est limite quand effectivement, on est en indépendant et qu'on rame parfois.

  • Speaker #1

    Et puis, ça précarise en fait. Donc, c'est difficile. Moi, je sais que j'aimerais bien des fois être un peu moins radicale. Parce que je ne fais pas ça pour me faire bien voir. Juste, je n'y arrive pas. J'ai déjà accepté en fait. J'ai eu ce type de décision. après avoir accepté des projets qui ne... ne me faisaient pas vibrer. Et en fait, j'ai réalisé que je n'arrivais pas à les mener au bout parce que j'ai une telle dissonance cognitive que je n'arrive pas vraiment juste physiquement. Et donc, je suis radicale parce que je n'ai pas le choix. Mais j'avoue que parfois, j'aimerais pouvoir être un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Alors, pour combler ton manque de flexibilité, tu avais quand même créé Asiatitude. Donc, Asiatitude, c'est une association ?

  • Speaker #1

    Oui. À la base, c'était un podcast et j'en ai fait une association.

  • Speaker #0

    Voilà. La démarche, là aussi, est intéressante et particulière, puisque ça accompagne à la fois, si je ne me trompe pas, des marques, des institutions, des entreprises, avec cette expertise particulière d'allier à la fois les nouveaux médias, les cultures plutôt asiatiques, et puis un réseau de professionnels qui ont des héritages culturels asiatiques.

  • Speaker #1

    Donc, Asiatitude, à la base, c'était un podcast que j'ai lancé. sur les asiatiques en France. J'interviewais des asiatiques plutôt avec un parcours atypique pour permettre le maximum de représentation de personnes différentes. C'était vraiment pour avoir une meilleure représentation des différents asiatiques en France, et pas que ce soit qu'un seul bloc, comme tu disais au début. Et en fait, au fur et à mesure, au bout de deux ans, c'est devenu une association, parce que la communauté autour du podcast était devenue tellement... Je sentais qu'elle avait besoin de se retrouver. de discuter, d'échanger, etc., que j'en ai fait une association qui maintenant vit depuis trois ans. Et en fait, j'ai hésité pendant plusieurs années entre l'association et l'entreprise. Parce que moi, comme j'ai une entreprise dans les médias, je voulais de plus en plus faire en sorte que mon entreprise soit Asiatitude. Et ce que tu as dû voir, c'est le site de l'entreprise Asiatitude, qui c'était donc la vision Asiatitude d'entreprise, où je mets à la fois mon expertise de... Femmes dans les médias, dans la communication, auprès des marques, pour créer du contenu et des événements qui touchent les personnes asiatiques. Donc ça, je le fais, mais je le fais à mon nom maintenant. En fait, je le fais à mon nom d'entreprise et j'ai décidé de garder Asiatitude comme une association. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, Asiatitude, c'est vraiment un podcast et une association pour valoriser les identités culturelles asiatiques et créer des événements, créer des... des œuvres culturelles et avoir plus de place dans l'espace médiatique, culturel et artistique.

  • Speaker #0

    Ah, donc aujourd'hui, avec toutes ces petites briques mises bout à bout, finalement, tu essayes d'œuvrer pour qu'il y ait une meilleure compréhension interculturelle entre l'Occident et l'Asie, on va dire ça comme ça, ce qui est quand même un enjeu politique majeur, on ne mène de rien en ce moment avec tout ce qui s'agit dans tous les sens. Est-ce que toi... Du coup, tu te considères comme une entrepreneuse, je reviens un petit peu à ce que je te disais au début, militante. Et est-ce que tu penses avoir une forme de pouvoir d'influence ? À ton échelle, évidemment, il ne s'agit pas forcément de devenir politicienne engagée à tout craint. Mais est-ce que tu... Moi, j'ai l'impression quand même, en filigrane, d'après tout ce que tu racontes depuis le début, tu parles d'une grosse communauté de gens, de podcasts qui ont rencontré leur public. Ça veut bien dire que probablement, oui, il y a quelque chose qui se passe à travers ton travail.

  • Speaker #1

    Oui, pour moi, je veux que tout ce que je fais dans mon travail ait une influence. Alors, comme tu dis, à mon échelle, évidemment, je ne le mesure pas. En fait, je ne compare pas forcément les échelles. Mais tu vois, j'ai mon entreprise d'un côté, Bonjour Podcast, qui, pour moi, je considère qu'elle œuvre à faire en sorte qu'on ait un espace médiatique plus sain, qui distribue et partage des connaissances et des informations. qui vont vers le progrès social et sociétal. Donc c'est pour ça que pour moi, en fait, quand j'accompagne tous les podcasts indépendants, voire de marques, d'associations, de fondations, c'est pour faire en sorte que des idées et des connaissances... Par exemple, pour La Croix-Rouge, j'ai fait un podcast sur les tiers-lieux. Pour l'association Aurore, j'ai fait un podcast sur la santé mentale des jeunes. Pour les podcasteurs indépendants, je les aide à faire en sorte que leurs podcasts soient plus entendus et je choisis, et ils me choisissent aussi, j'ai la chance qu'ils me choisissent, mais... que des podcasts qui vont diffuser des connaissances qui vont nous aider. Par exemple, il y a un podcast sur le rapport aux écrans que j'adore, branché-débranché, que j'accompagne, podcast génération par an. Il y a plein de podcasts comme ça qui diffusent des idées. Et pour moi, ça a une grande influence dans le sens où, si moi j'aide les personnes qui font ces podcasts, ces podcasts vont diffuser leurs connaissances auprès du grand public. Et ce grand public, c'est la société qui va s'améliorer dans le sens... Voilà, c'est pas le côté s'améliorer, on juge les gens parce qu'ils sont pas bons et il faut qu'ils s'améliorent, mais on va tous vers le mieux vivre ensemble. Donc pour moi, c'est ça l'influence que je veux avoir dans le monde du podcast. Et de l'autre côté, j'ai le côté asiatitude qui oeuvre pour une meilleure représentation de la culture, des identités asiatiques. à la fois pour... Je reviens sur, tu sais, mon projet Melting Pot au début. Je l'avais fait pour les personnes qui n'étaient pas... racisées pour qu'elles comprennent et qu'elles soient plus toléantes. Et en fait, j'ai vite changé de fusil d'épaule à mon plus grand dame parce que je ne l'ai pas fait de manière volontaire. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, ce n'étaient pas les personnes blanches qui veulent s'éduquer, en fait. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, c'étaient des personnes qui étaient concernées, qui se reconnaissaient dans les histoires et qu'elles-mêmes avaient besoin de connaître mieux leur culture. Et donc, mon message initial s'est complètement transformé parce que moi, mon message initial, c'est... Faut pas être raciste. Très très très bêtement. En fait, il s'est très vite transformé en on ne connaît pas notre construction personnelle, on ne comprend pas pourquoi on se sent mal d'avoir telle ou telle remarque et on a besoin de mieux se connaître et d'arrêter de rejeter notre double culture pour nous aller mieux et ensuite faire en sorte que les autres nous comprennent mieux. Et du coup, c'est ce message-là que j'ai retraduit derrière sur Asiatitude, qui est un melting pot que asiatique. Le fait que Merci. plus d'Asiatiques se comprennent mieux, arrivent à s'épanouir, va faire en sorte qu'ils vont permettre de faire connaître leur culture aussi aux personnes qui ne sont pas Asiatiques et qu'on ait un mieux vivre ensemble. En fait, je crois que le résumé de mon travail, c'est faire en sorte qu'on ait un mieux vivre ensemble de manière générale dans la société.

  • Speaker #0

    Alors, je partage, je partage. Je m'inscris dans la même lignée, ça va. Je n'ai pas de dissonance. Et d'ailleurs, si tu avais un conseil à donner à d'autres entrepreneurs qui qui soit d'IP. issues ou non de minorités mais qui hésitent un peu à transformer leur engagement en une forme de business finalement. Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ou de leur proposer ou de leur suggérer ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une démarche qui n'est pas facile. J'ai du mal moi-même à le faire parce que je culpabilise, je me dis que c'est tellement quelque chose de personnel que si je viens à le monétiser, ça va peut-être trahir la cause. J'ai pas mal cette... réflexion et rumination à l'esprit. Et je pense qu'il ne faut pas l'avoir, pour être passée par là. Je pense qu'il ne faut pas culpabiliser ou ne pas oser être plus soi dans ses projets professionnels, parce que c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Sans parler de passion, vraiment c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Et plus on aime un sujet, plus il nous intéresse, plus on a de l'énergie. Plus on a de l'énergie, plus on va avoir de la réussite dans son projet. et donc quand on veut avoir un projet professionnel réussi, il faut y mettre de soi, en fait. Parce que pour moi, c'est même presque pas un choix. C'est plutôt un choix contre-productif de faire le contraire, parce qu'on va s'empêcher d'être soi-même. Et c'est vrai que c'est ce qu'on nous apprend beaucoup à faire, parce qu'on fait une dichotomie entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Et j'aime bien reprendre un peu ce qu'une personne m'a dit quand j'ai quitté le barreau. J'avais une collègue qui m'a dit, mais de manière très bienveillante, « Ah, je comprends, tu quittes le barreau parce que maintenant tu veux te consacrer à ta vie personnelle. » Et c'est là que j'ai compris qu'on fait une dichotomie entre soi. ses envies personnelles et sa vie professionnelle. Et pour moi, elle ne doit pas exister. Parce que cette personne n'avait pas compris que non, je voulais être moi-même dans ma vie professionnelle. Et donc, pour répondre à ta question, parce que c'était une longue réponse, qu'est-ce que je dirais à une personne qui n'oserait pas être un peu plus soi-même ou mettre un peu plus de ses particularités, quelles qu'elles soient, dans sa vie professionnelle ? Ça serait que déjà, ça libère, ça rend plus puissant. Ça rend plus ancré, ça démarque, donc c'est même mieux pour la rentabilité. La rentabilité dans le sens productivité si on est salarié ou rentabilité d'être entrepreneur. Et donc, être plus soi-même, c'est vraiment tout bénef pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi ajouter que ça permet d'être plus capable de naviguer quand il y a de la tempête ou quand il y a des résistances ? Parce que malgré tout, on en rencontre aussi des résistances. à nos projets que d'être soi-même et d'être dans cet engagement envers soi-même pour commencer, puis après envers les autres, comme tu l'as bien décrit. C'est une forme de... Oui, ça nous renforce quand même.

  • Speaker #1

    Oui, je sais qu'on parle beaucoup de sens quand on parle de choix professionnels. Je pense que ce mot a été pas mal galvaudé, la quête de sens, etc. Mais plus que le sens, je pense que le côté, je suis parfaitement alignée avec qui je suis, ce que j'aime et qui je sers, et ce que je fais me plaît, ça donne... Je pense qu'on est un super-héros quand on a cet alignement. Parce qu'à la fois, t'as plus d'énergie, parce que t'as la motivation, parce que ce que tu fais te plaît vraiment, ça t'apprend. Et même si tu rates, t'es quand même content de le faire parce que ça te plaît, ça t'apprend. Donc je pense que t'es inarrêtable dans le sens où, comme tu dis... Des fois, on a des baisses d'énergie, des fois, on a moins de clients, des fois, on fait des erreurs, des fois, ça ne va pas. Mais à partir du moment où tu sais que tu fais ce que tu veux dans la manière dont tu veux et qui est vraiment toi, je pense que tu ne peux qu'être aligné et aller bien. Et il y a un dernier truc dont tu parlais tout à l'heure, un peu plus tôt, c'est que je pense que c'est là où tu peux donner le plus au monde, si on voit les choses de manière holistique. En fait, on peut innover beaucoup plus quand on met de soi. On peut être vraiment... On peut se démarquer aussi. On peut créer parce qu'on a des idées que d'autres n'ont pas. Et plus tu vas creuser sur tes spécificités et plus ça va aider les autres. C'est ça qui est bizarre. Mais on dit souvent que l'intime est universel. C'est un peu ça. Plus tu vas chercher des choses que personne n'a, et on le voit beaucoup avec les artistes, ils font des choses qui ne concernent qu'eux. Et ça parle à tout le monde. On se reconnaît dans leurs chansons, etc. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup, c'est d'aller chercher au plus profond. Alors, je n'y suis pas encore. Je pense que j'ai encore du temps. Mais d'aller chercher vraiment des choses qui me correspondent pour voir si ça parle à d'autres personnes. Et ça fait très peur. Je ne sais pas pourquoi ça fait peur. Je pense que c'est le côté vulnérable de se montrer comme on est. Ça fait très peur. Mais c'est ce qui est le plus gratifiant quand c'est reconnu.

  • Speaker #0

    Merci pour ce joli message que je retiens, l'intime et universel. C'est génial parce qu'il y a quelques épisodes que j'avais enregistrés avec Patricia Ferrand qui nous parlait du deuil et qui disait que le deuil est intime. Et en même temps, elle nous disait que la mort, c'est notre seul projet commun à tous sur la planète. Finalement, ça se rejoint, ça se relie. Une fois que tu nous as délivré ce beau message, j'ai quand même envie de te demander pour conclure cet épisode. Quel serait ton éclat de voix ultime d'entrepreneuse militante ou d'entrepreneur, militante comme tu veux ? ou toi-même ?

  • Speaker #1

    Quel serait mon éclat de voix ultime ? C'est très difficile comme question. J'ai entendu une fois que, tu sais, sur le mot « engagé » , il y a beaucoup ce qualificatif d'engagé pour les personnes qui sont plutôt de gauche, plutôt féministes, écolos, etc. En fait, et souvent ça fait peur de dire « je suis une personne engagée » parce que ça veut dire que tu prends position pour quelque chose. Je pense qu'en fait, on est tous engagés, mais... dans un sens ou dans un autre. Même ne pas faire de choix, c'est engager, dans le sens où tu choisis le statu quo. Donc, pour revenir à ta question, je dis ça parce que souvent, on a peur de faire des choix, de prendre des décisions parce qu'on pense que c'est trop engageant. Et je pense qu'il faut se rappeler que tous nos choix et nos non-choix sont des choix et que les choix qui vont vers soi sont les meilleurs parce que c'est ceux qui vont nous rendre plus alignés et donc... Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense que c'est difficile, ça fait peur, mais il faut suivre sa peur et aller vers ce qui nous fait le plus peur pour pouvoir être vraiment soi-même. Et c'est là que s'ouvrira la porte, je pense, d'une vie qui nous fait vraiment vibrer. Et depuis que j'ai fait ça, vraiment qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, je suis vraiment heureuse tous les jours. Donc j'incite tout le monde à emprunter le même chemin. Et une des façons que j'ai pour vérifier si je suis dans la bonne voie, parce qu'on a toujours besoin de re-checker si on est sur la bonne direction, c'est de me demander... Alors il y a deux façons de me demander si je suis sur la bonne direction. La première, c'est si je gagnais demain au loto, qu'est-ce que je ferais ? Si je ferais exactement la même chose que ce que je fais maintenant, ça veut dire que je suis sur la bonne voie. Si ça n'a rien à voir, c'est qu'il y a des choses à corriger. Et la deuxième chose, c'est... Donc, le loto, c'était la version positive. Et la deuxième, si jamais ce n'était pas assez fort, le loto, c'est si je mourrais demain, est-ce que je serais satisfaite de ce que j'ai fait jusqu'ici ? Et si ce n'est pas le cas, il y a quelque chose à changer. Voilà.

  • Speaker #0

    Top. Vraiment, merci. Alors, merci d'avoir remis l'église au milieu du village. Excuse-moi, très occidentale comme image. Mais en tous les cas, c'est vrai que cette question de l'engagement... Alors attention, je sais que je vais faire grincer des oreilles, si c'est possible. Éric Zemmour, il est très, très engagé, en fait, dans ses idées. Pour ne citer que lui, on pourrait en citer plein d'autres. Et tu as raison de rappeler que l'engagement, il n'est pas réservé à une, entre guillemets, élite ou une direction de pensée. Et c'est un acte quotidien. Donc, ça permet aussi à chacun de se le réapproprier, ne serait-ce que pour ça, encore un grand, grand merci. Et d'une manière générale, vraiment, j'ai adoré cette conversation avec toi. J'ai trouvé que c'était extrêmement éclairant pour les gens qui nous écoutent et apaisant aussi.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ta voix est déjà très douce. Et puis, entendre ce que tu as à dire avec ces mots qui te font vibrer, mais sans effervescence délirante ou quoi, ça permet aussi de s'accrocher à ton histoire, à ton wagon et à te suivre avec grand plaisir en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup de m'avoir permis de dire tout ça et puis de m'avoir invitée. Bravo pour ton podcast et j'écouterai les autres épisodes avec plaisir.

  • Speaker #0

    Eh bien, je serai ravie de te compter par mes auditrices fidèles désormais.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Merci Mélanie. J'ai envie de vous proposer de retenir trois choses essentielles de cette conversation passionnante avec Mélanie. La toute première, c'est que tout... nos choix comme nos non-choix sont des choix. Ne rien faire, c'est aussi choisir un statut quo. La deuxième, c'est qu'être soi-même dans son travail, c'est ni un luxe, ni une fantaisie, c'est ce qui nous rend vraiment inarrêtable avec une envie forte de contribuer et de partager au nom de cette fameuse envie qui nous ressemble. En sachant qu'être soi, ça ne veut pas forcément toujours dire être original. Ça veut parfois dire être dans un cadre, mais le vivre à sa manière. On ne peut pas toujours être anticonformiste. Parfois, il vaut mieux être soi en étant conforme pour garder un maximum de liberté d'expression. Ça aussi, c'est stratégique. Rappelons l'homme. La troisième chose, c'est que l'intime, j'adore. L'intime est universel. Et oui, nos spécificités, ce qui nous rend uniques, créent naturellement ce qui va faire écho chez d'autres. Je termine cet épisode en insistant lourdement, puisqu'il vous a touché, qu'il a déclenché chez vous une prise de conscience ou un fourrir. Abonnez-vous à Éclats de Voix, laissez des étoiles, commentez-le et partagez-le. Nos conversations ont pour vocation d'éclabousser le monde entier. D'ici notre prochaine rencontre, je vous souhaite des Éclats de Voix.

Description

Épisode 55 – Mettre son identité au cœur de son business, avec Mélanie Hong


Dans cet épisode d’Éclats de Voix, Anne-Claire Delval reçoit Mélanie Hong, fondatrice de Bonjour Podcast, Le Pouvoir du Podcast et de l’association Asiattitudes. Ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast, Mélanie partage comment son héritage multiculturel (français, vietnamien et chinois) nourrit sa vision du monde et son approche du marketing et de la stratégie audio.

On parle de courage, d’alignement, et de ce que signifie vraiment incarner son identité dans son activité professionnelle, surtout lorsqu’on vient d’une "minorité".

👉 Au-delà des algorithmes et des méthodes, cet épisode invite à questionner notre “pourquoi”, mais aussi notre "comment, à faire de nos différences une force.

💬 “Tous nos choix et nos non-choix sont des choix.” Une phrase clé de Mélanie à méditer.

Un épisode pour celles et ceux qui veulent entreprendre autrement, en portant leur voix et changeant les récits.


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Production et montage: Anne-Claire Delval, Jean-Michel Gaudron, Cyriaque Motro

Musique: Meydän

Titre:  Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut c'est Anne-Claire, la fille derrière Éclat de Voix. Aujourd'hui, 55e épisode, bientôt 55 ans. Alors comme j'adore ces synchronicités, ces petits clins d'oeil de l'univers, je me suis dit que c'était l'occasion de vous rappeler aujourd'hui ce qui m'anime avec Éclat de Voix. Ma mission elle est double. D'abord, soulever les tapis, regarder derrière les miroirs ou dans les angles morts. et explorer ce qui motive les personnes engagées dans leur travail ou dans leur vie. Et ensuite, vous donner à vous, auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices,

  • Speaker #0

    de la matière pour réfléchir, ouvrir vos perspectives et trouver votre propre chemin vers votre voie. V-O-I-X et aussi peut-être V-O-I-E. Parce que non, il n'y a pas besoin d'être en haut de l'affiche pour contribuer au monde. Ben oui, votre place, elle est aussi importante que celle de mes invités. C'est d'ailleurs pour ça... que je reçois aussi bien la grande duchesse Maria Theresa de Luxembourg que d'autres entrepreneurs moins connus ou entrepreneuses. C'est cette multiplicité de points de vue qui fait la richesse de nos échanges. Et Jeanne Houdel, la femme qui murmurait à l'oreille des chimpanzés qui nous a récemment quittés, disait « Chaque individu compte, chaque individu a un rôle à jouer, chaque individu peut changer le monde. » Eh bien, c'est cela. que je vous invite à faire à travers Éclats de Voix. Et si je prends le temps de le faire à l'aune d'un épisode dans lequel je reçois une experte en stratégie marketing et monétisation de podcast, c'est qu'au-delà de son expertise, justement, il y a une femme engagée pour sa communauté qui apporte à son travail toute sa multiculturalité. Mélanie Hong est française, vietnamienne et chinoise, ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast. Elle a fait un pari audacieux qui est de transformer son héritage multiculturel en innovation business. Et voilà, regardez au-delà des compétences pour découvrir ce qui fait vibrer les humaines et les humains qui les portent. Et alors pour amplifier ces voix, que ce soit les leurs, que ce soit les vôtres, mais j'ai vraiment besoin de vous. Si j'insiste, c'est parce que dans la forêt amazonienne du podcasting, votre soutien vraiment est précieux et concret. Plus vous vous abonnez, plus vous laissez des étoiles ou des commentaires sur les plateformes des coupes, mais essentiellement Apple Podcasts ou Spotify, plus Éclat de Voix va être mis en avant et ça veut dire que vous participez activement à faire grandir ces messages qui vous touchent. À votre tour, vous êtes contributeur aussi du changement de paradigme. Donc, à toutes, à tous, bienvenue dans Éclat de Voix, le podcast des prises de paroles engagées qui donne envie. de s'exprimer. Et bienvenue à Mélanie Hong, fondatrice entre autres de Bonjour Podcast, le pouvoir du podcast et de l'agence Asiatitude. Alors de son tout premier podcast qui s'appelait Melting Pot, aux fictions multilingues avec Miha, de sa série sur le zodiac chinois appliquée au podcasting, à ses actions. Pour la représentation des Asiatiques en France, Mélanie pour moi réinvente vraiment l'entrepreneuriat en y insufflant ses cultures, ses convictions et bien évidemment son engagement. Nous allons parler de courage, d'alignement et de ce que ça veut dire vraiment de mettre son identité au cœur de son business. Plus encore probablement quand on est issu d'une, et je mets des guillemets, minorité. Parce que ceux qui... peu près être vécu comme une minorité ou être considéré comme une minorité quelque part, rappelons-nous qu'ailleurs, c'est une majorité. Bon, ben, salut Mélanie.

  • Speaker #1

    Salut Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Je suis très contente de te recevoir sur Éclat de Voix. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Et c'est très amusant parce que, depuis le début de l'année, tu es au moins la troisième, peut-être même la quatrième personne qui a quitté un barreau pour faire quelque chose de très différent. Donc toi, c'était en 2017 et tu t'es lancée dans l'entrepreneuriat pour le podcast. Qu'est-ce qui a fait ce déclic ? Qu'est-ce qui a enclenché chez toi cette envie de changer de direction ?

  • Speaker #1

    Alors, on n'a pas quatre heures, donc je vais essayer d'aller à l'essentiel. Mais effectivement, j'étais avocate en droit du travail à Paris pendant quatre ans. Et j'aimais beaucoup mon métier, mais je pense que j'ai toujours su que ce n'était pas une passion, dans le sens où tu sais, tu te lèves le matin et tu adores ce que tu fais. J'adorais mon métier en tant que tel, il était très stimulant intellectuellement, c'est ce que je recherchais dans un métier. Mais j'ai réalisé un jour, enfin, je pense que j'ai toujours su qu'il y a des personnes qui font des métiers passion. Et je m'étais rangée dans la catégorie personne qui n'a pas de passion, donc je suis obligée de faire un métier que j'aime bien, mais c'est pas non plus ma passion parce que j'en ai pas. Donc c'était déjà bien, mais voilà, je voyais pas d'autre alternative et c'était la meilleure alternative pour moi. Et en fait, j'ai réalisé avec le temps que même si je n'avais pas de passion en tant que telle, je pouvais avoir une vie qui correspondait plus à mes envies. que je pouvais me lever le matin en me disant ce que je vais faire aujourd'hui, ça me plaît, même si c'est pas... parce que j'associais la passion au talent aussi, au talent artistique, au talent sportif, tu vois. Et donc, quand j'ai réalisé qu'en fait, on pouvait avoir un métier qui n'était pas forcément une passion avec un talent, mais qu'on pouvait quand même s'éclater, je me suis dit, je pense que je ne suis pas à ma place, mais je ne sais pas quelle est ma place. Donc, je suis d'abord partie par ce constat-là en me disant, je pense qu'il y a mieux que ça pour moi, mais je ne sais pas quoi. Donc, je n'ai pas vraiment eu de déclic. Je pense que c'est avec plein de petites choses au fur et à mesure des années, en voyant des personnes qui étaient vraiment épanouies dans leur travail, et en me comparant et en me disant, je vois que je n'ai pas ce sentiment-là par rapport à mon travail, et ça m'embêtait. Et comme je veux toujours aller au fond des choses et être la personne la plus aboutie possible, parce qu'on ne peut pas être parfait, mais la plus épanouie possible, il y avait une petite dissonance cognitive. Quand je voyais que d'autres personnes étaient très heureuses, y compris dans leur travail, je me disais qu'il y avait quelque chose à explorer de ce côté-là. Donc c'est comme ça que je me suis dit, je quitte le barreau. Mais quand j'ai quitté le barreau, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ah, merci d'avoir répondu à la deuxième question que j'avais posée en avant.

  • Speaker #1

    Pardon,

  • Speaker #0

    j'ai... Non, non, non, au contraire, au contraire. Donc, aucune idée. Et pourtant, tu as lancé assez rapidement un podcast qui s'appelait Melting Pot. C'est ça ? Ça donnait déjà la parole ? à des Français qui ont une double culture, puisque toi, tu en as trois. Quelle chance ! Oui. Est-ce qu'à ce moment-là, c'était une forme d'activisme ? Tu t'es dit « tiens, j'y vais pour cette raison-là, c'est ça qui me motive » ? Ou est-ce que c'était plus l'objet podcast, puisque ça commençait, c'était les débuts du podcasting tel qu'on te connaît aujourd'hui ? Et comment est-ce que toi, tu as mesuré que tu étais bien sur ta voie et que tu as touché un peu les gens que tu avais invités ? touché.

  • Speaker #1

    Alors, pour répondre à la question activisme et podcast, à l'époque, c'était un peu des deux, sans me rendre compte. C'est-à-dire que je ne l'ai pas du tout fait de manière consciente. Donc, j'étais dans cette période 2017 où je me cherchais, puisque je venais de quitter le barreau, et je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Et donc, le podcast est arrivé, enfin ce projet de lancement de podcast, c'était une expérimentation pour moi. Je cherchais en fait à savoir ce que je voulais faire et dans ce cadre d'exploration, j'ai lancé plein plein plein de projets différents. Donc j'ai lancé un blog, j'ai commencé à écrire, j'ai fait plein de choses comme ça et dans ce, j'allais dire melting pot d'exploration, je me suis dit, j'écoute des podcasts moi-même, j'adore ça, donc je vais en lancer un, mais vraiment pour le plaisir. Et comme je cherchais quelle était ma voie, ma mission, que ce soit personnelle ou professionnelle, J'avais entendu le conseil de, pour trouver ce qui vous touche le plus, trouver ce qui vous énerve le plus. Et en fait, moi, ce qui m'énervait le plus à ce moment-là, c'était vraiment le racisme, parce qu'on était en 2017, en pleine présidentielle, et je ne suis pas du tout militante, pas du tout activiste, enfin, je n'étais pas, je précise, parce que je suis peut-être un peu plus maintenant. Mais j'avais compris que ça, c'était vraiment quelque chose qui touchait. Je me mets rarement en colère et c'est quelque chose qui touchait vraiment à mes émotions. Et donc, je me suis dit, pour trouver ma voie, peut-être qu'il faut que j'aille vers cette émotion-là de la colère. Et du coup, j'ai entamé pas mal de projets et de démarches. L'une d'entre elles, c'était d'héberger des migrants chez moi. Et en fait, je voulais aller plus loin parce que je me suis dit, il y a des personnes qu'on peut aider au jour le jour. mais en fait c'est pas assez, il faut que... plus de monde le fasse et pour que plus de monde le fasse il faut que des personnes soient au courant en fait que ça existe qu'il faut voilà faire la démarche et donc mon premier projet c'était pas du tout de créer un podcast de voilà d'être dans les médias etc et de faire de la communication c'était je voulais raconter les histoires des migrants qui venaient chez moi c'était ça le premier projet sauf que c'était difficile parce que je ne parlais pas forcément français qu'il n'avait pas forcément le recul pour raconter leur histoire etc parce que moi c'était de l'hébergement d'urgence, donc des personnes qui venaient d'arriver 3-4 jours avant, c'était vraiment pas le bon environnement et le bon contexte pour le faire. Et donc j'ai réfléchi à comment passer le même message, c'est-à-dire que des personnes migrantes sont des personnes qui ont des histoires, il faut les accueillir, comme nous on est des Français aujourd'hui, demain ça sera peut-être les Français de demain. Et donc j'ai réalisé que les Français d'aujourd'hui c'était les migrantes d'hier. Et c'est comme ça que j'ai créé Melting Pot, parce que moi je cherchais d'abord... à transmettre un message. Donc, comme tu dis, il y a ce côté quand même activiste dans le sens où j'ai pensé à mon message avant de créer le projet. Et après, j'ai réfléchi à la meilleure manière de véhiculer ce message. Et donc, pour moi, la meilleure manière, c'était de parler à des Français qui racontent leur double culture, parce qu'en fait, il y en a beaucoup en France qui sont français et libyens et anglais et espagnols et portugais et italiens. Voilà, peu importe. Et donc, c'est pour ça que mon concept a été de lancer un podcast sur des Français qui ont une double culture et de raconter pourquoi leur famille était arrivée en France et pour se rendre compte qu'ils étaient les migrants d'hier et qu'aujourd'hui, en fait, on les considère tout à fait français.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui est d'autant plus prégnant que nous, à Luxembourg, on a aussi ce sentiment que personne n'est vraiment... Alors évidemment, je ne veux me fâcher absolument aucun luxembourgeois de pure souche, mais c'est assez rare en réalité. Et comme le pays est petit, on ressent ce que tu dis de manière exponentielle. Et c'est vrai qu'on est tous finalement à un moment les migrants... d'un endroit à un autre. Alors, il y a des couleurs qui changent, il y a des cultures qui changent fortement. Mais rien qu'en étant passée de française à résidente luxembourgeoise, puis luxembourgeoise, je me suis bien rendue compte que je n'arrivais pas dans mon pays. Au départ, évidemment, une partie des gens ici, une grande partie, parlent le français. Donc, ce n'est pas aussi évident que quelqu'un qui arrive du Vietnam et qui arrive en France, clairement, il n'a pas les codes. Aucun. Il n'a même pas l'écriture, il n'a pas la langue, il n'a rien. Donc, il y a un vrai besoin d'acclimatation qui est extrêmement long, j'imagine. Là, c'est plus pernicieux parce que ce n'est pas évident. Et pour autant, ça existe. Donc, merci d'avoir mis ça en exergue et d'avoir lancé cette réflexion. Parce que finalement, oui, on est tous des migrants à un moment donné, de quelque part, pour aller ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et si je peux répondre à ta deuxième partie de question, qui était pourquoi le podcast et comment j'ai su que ce média-là était intéressant. Comme je te disais, j'avais essayé plein de médiums différents pendant cette période d'exploration et mon but, c'était à la fin d'une année d'exploration, parce que je m'étais donné une année, parce que je n'ai pas les fonds pour vivre plus sans travailler. Je travaillais d'ailleurs à ce moment-là, j'avais trouvé un job. En fait, j'avais eu un énorme coup de cœur sur le podcast, sur l'exercice de l'interview. Je pense que tu dois savoir ce que je veux dire, vu que tu as un podcast. Mais j'ai réalisé qu'en fait, le podcast était un super prétexte pour aller à la rencontre d'autres personnes qui ont des vies différentes, des expériences. Et on entrait tout de suite dans le fond de leur vécu. Et c'était hyper enrichissant. Et moi, j'adore en fait rencontrer des personnes, apprendre d'elles. Et c'est comme ça que j'ai compris que je voulais en faire mon métier.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est clair que l'interview et puis en tant qu'ancienne journaliste, c'est ça qui m'a toujours, moi, motivée d'aller rencontrer des gens. et de mettre... en lumière aussi des gens qui travaillent dans l'ombre ou qui ont des choses à dire et qu'on n'a pas forcément l'occasion d'écouter. Le podcast, ça nous donne une vraie liberté et une vraie fenêtre d'expression aussi bien pour eux que pour nous. C'est génial. Toi, après, tu as fait un autre podcast qui s'appelait Mija Podcast. C'était une fiction qui était en plusieurs épisodes.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'ai fait plusieurs podcasts. Melting Pot, c'est mon premier. Vraiment des interviews de personnes qui ont une double culture. Le deuxième podcast que j'ai fait, c'était un podcast sur le podcasting. Là, c'était pour enclencher ma démarche de reconversion et aller vers la formation de podcasteur. Et après ce deuxième, parce que j'ai vraiment des podcasts sur le sujet de la multiculturalité et des podcasts sur le podcasting. J'alterne entre les deux. Et mon troisième podcast, donc celui dont tu parles, Miha Podcast, qui veut dire fille en espagnol, Miha, c'est un podcast... que je n'ai pas créé moi parce que en fait c'est un podcast du studio Ausha qui est un studio spécialisé dans des podcasts multilingues, le concept c'est vraiment de raconter des histoires mais au-delà des cultures donc on a ce concept de multiculturalité aussi donc on retrouve dans mon premier podcast Melting Pot et la fondatrice de ce studio avait fait une première saison inspirée de celle de sa famille donc c'est une fiction en 8 épisodes de 10 minutes, donc Ausha c'est 80 en fait et donc 8 épisodes de 10 minutes, ça fait 80. C'est pour ça que c'est que des séries de podcast de 8 épisodes de 10 minutes. Et moi, j'ai fait la deuxième saison qui est inspirée de l'histoire de ma famille, donc d'immigration de l'Asie à la France. Et donc oui, c'est une fiction sonore qui est vraiment immersive, avec énormément d'habillage sonore et de son. Et j'ai écrit, en fait, une histoire d'une famille racontée à chaque fois par la fille de la famille et qui explique la vie de chaque personne de la famille. Et pareil, il y a un message sous-jacent qui est qu'on suit une famille immigrante, puisque c'est en cours d'immigration, mais on voit le point de vue de chaque personne, de la grand-mère au père au fils à la fille, pour montrer en fait ce que ça fait, que les conséquences de la migration sur une famille et une vie. Et elle est très différente d'une personne à l'autre forcément. Et donc elle a été adaptée en quatre langues, en français, en mandarin, en espagnol et en anglais, pour pouvoir toucher le maximum de monde.

  • Speaker #0

    C'est une très belle expérience et c'est intéressant aussi d'en parler aux gens aujourd'hui, de leur proposer d'aller écouter ce podcast parce que ça montre également d'autres façons de faire du podcast et de passer des messages. C'est aussi une manière de faire les choses autrement. Là, tu l'as dit, il y avait une volonté claire de toucher plusieurs communautés. Qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que c'était un pari risqué ou bien est-ce que ça a été quand même quelque chose de mesuré ?

  • Speaker #1

    Quand tu dis par érisqué, c'est par rapport à quoi ? Parce que moi j'ai ma vision du risque. C'était un podcast qui était très cher à produire parce qu'il faut le temps d'écriture, il faut l'habillage sonore, on a fait des compositions musicales originales, il y a la communication, etc. La traduction, l'adaptation, l'enregistrement dans d'autres langues. Moi j'ai fait la française et l'anglaise et après on a des voix off en mandarin et en espagnol. Donc en fait, c'est un gros projet. Donc c'est risqué dans le sens où je n'ai pas vraiment gagné d'argent. On a convenu d'une rémunération, c'était ma première rémunération en tant que podcasteuse, en tant qu'autrice et voix off. Mais par contre, j'ai coproduit la saison. Donc j'ai pris le risque, on va dire, des coûts et des potentiels bénéfices. Parce que c'était vraiment un projet qui me tenait à cœur et que je savais qu'il allait être important pour moi. que je voulais qu'il existe après ce que ça a donné c'est qu'il a eu beaucoup de succès cette série elle a été vraiment classé numéro un dans plusieurs pays classé dans le top 5 apple podcast en france en espagne en belgique numéro un en chine enfin elle a vraiment eu beaucoup de succès elle a été mentionnée par le new york times ça a été quand même assez conséquent donc je regrette pas du tout je suis très contente de ce projet C'est un des projets dont je suis le plus fière et en plus ça a nécessité que, même si c'était une fiction, j'ai interviewé beaucoup de membres de ma famille pour écrire l'histoire. Et ça m'a permis de connecter plus avec ma famille, mes parents notamment. Donc c'était très émouvant aussi pour nous, de manière générale. Voilà, c'était un projet qui était à la fois important pour moi de par le message qu'il passait, de par la représentation qu'il donnait, parce qu'en fait... Parler d'une histoire, d'une personne, d'une famille asiatique qui vient en France, ça n'existait pas. Enfin, je crois que c'est toujours le seul podcast, en fait, sur ce sujet-là. Et donc, pour moi, la représentation est très importante. On en parlera sûrement un peu plus tard parce que j'ai fait autre chose sur le sujet. Mais d'avoir un projet qui permette d'avoir une meilleure représentation des Asiatiques en France, pour moi, c'était hyper important. Et en plus d'un point de vue d'une Française asiatique, je savais que ça n'existait pas. Ni en français, ni en n'importe quelle autre langue. Donc c'est pour ça qu'on l'a aussi fait en plusieurs langues. Et on a eu beaucoup de débats sur est-ce qu'on le fait aussi en mandarin. Parce que c'était tout un... Enfin, à chaque fois qu'on ajoute une langue, c'est des coûts en plus, du travail en plus, du temps, etc. Et en plus, c'est un pays de diffusion qu'on connaissait moins. Et en fait, on l'a fait. C'est un peu différent l'accueil en Chine du podcast. Parce que la question de la double culture n'est pas du tout la même là-bas. Et ça a été beaucoup moins compris. Ça a été vraiment pris plus comme une fiction divertissante que comme un témoignage où on se reconnaît. Parce que des Chinois ne se reconnaissent pas dans une double culture, en fait. Et ils ne peuvent pas forcément comprendre pourquoi une personne française et chinoise a vécu de racisme, etc. Moi, il y avait des mentions là-dessus, dans le podcast, que j'avais vécu du racisme en France par le fait que j'étais asiodescendante. Et ça, c'est difficile à comprendre. Et donc, c'est même un peu énervant pour des Chinois de se dire, mais comment ça se fait que... En Europe, ils vivent ça. On a eu pas mal de commentaires. Et c'était intéressant pour nous de voir que les réactions étaient très différentes d'un pays à l'autre. Oui,

  • Speaker #0

    mais justement, c'est ce que j'allais te dire. C'est vraiment interpellant ce que tu nous partages, parce qu'on a toujours l'impression que ce qu'on vit chez nous, les autres le vivent ailleurs. Et pas du tout. Ça, c'est incroyable. Je fais une grande découverte avec toi aujourd'hui. Et je trouve que c'est passionnant. Non, mais c'est vraiment passionnant parce qu'ici... Dans le podcast précédent à CAM, on avait interviewé quelqu'un qui est spécialiste de la multiculture et qui est américain, devenu français, et qui parle parfaitement. Et c'est Axéra, le mandarin, qui est extrêmement connecté à toute l'histoire, la culture. Ce n'est pas juste savoir la langue, c'est quelqu'un qui a beaucoup voyagé et vécu là-bas. Et il nous expliquait justement vraiment les dissonances qu'il peut y avoir entre un pays et un autre. Bon, évidemment, ça paraît clair. Mais là, ce que tu dis, il n'en avait pas ébordé. Et je trouve que c'est une information à connaître parce qu'on pense toujours qu'on a des idées sur les cultures des autres. Mais pas tant que ça. En fait, il nous manque souvent des pièces de puzzle qui sont souvent maîtresses. dans la connaissance de l'autre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et on le voit d'autant plus parce que, comme tu disais, toi, au Luxembourg, tu peux connaître un certain choc culturel, en tout cas, de différence culturelle avec les Luxembourgeois. De manière générale, en Europe, les différents pays, tu vas de l'un à l'autre, il y a des différences. Pareil quand tu vas aux États-Unis ou en Amérique, etc. Mais en fait, quand il y a des différences aussi importantes que Chine-France ou Vietnam, Espagne, en gros, Occident-Orient de manière générale, le point de vue est très très différent et nous on est très occidentalo-centré. Et on s'en rend pas compte parce qu'on pense que c'est l'universel, le point de vue occidental. Et parce que de l'histoire, ça a été fait comme ça, l'Occident a conquis le monde, on va dire, si on schématise, et donc le point de vue à la fois français et occidental pense que c'est universel. Le point de vue oriental, et c'est très très large en plus de dire oriental, même asiatique et encore plus chinois, est très différent du point de vue occidental. Et donc prendre un peu un pas de côté, c'est intéressant souvent. C'est pour ça que ça m'intéresse autant et que ça me passionne l'interculturalité.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, cette façon d'être à la fois justement ces trois nationalités tout en un melting pot, finalement... J'ai la sensation que quand même ça alimente ton engagement et ça crée aussi une approche entrepreneuriale qui est très spécifique. C'est ça qui change aussi la donne avec toi, je trouve, par rapport à d'autres personnes, non pas qu'elles soient mieux ou moins bien. C'est juste que ça donne une sorte de coloration très particulière. et encore aujourd'hui, y compris, je peux en témoigner, dans tes approches podcasting, entre guillemets, pures et pas forcément... lié à cette question de la multiculturalité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que je ne me suis pas présentée, mais au quotidien, mon activité professionnelle, c'est d'accompagner les podcasteurs. Donc, rien à voir avec la multiculturalité. Je donne des informations en marketing, etc. Vraiment sur la création et le marketing et la monétisation de podcasts. Comme tu dis, ça n'a vraiment pas grand-chose à voir avec la multiculturalité. Mais dans ce cadre-là, je pense que... à chaque fois qu'on fait quelque chose, et encore plus quand on est entrepreneur, on va mettre de soi dans sa façon d'agir. Et de moi, il y a la partie multiculturelle et asiatique. Et pendant longtemps, je ne l'ai pas du tout pris en compte. Je me disais que c'était personnel et que ça n'avait rien à voir. Et je ne voyais pas comment inclure cette facette de moi dans mon activité. Sauf que j'ai essayé par touche de le faire pour Pas forcément me démarquer parce que j'ai pas besoin de dire coucou je suis l'entrepreneur asiatique et j'ai pas envie d'être catégorisé particulièrement mais j'avais envie que ça apporte quelque chose parce que moi dans ma vie ça m'apporte des choses d'être à la fois une femme, à la fois une mère, à la fois asiatique, une entrepreneur et donc je voulais que ça m'apporte aussi quelque chose dans ma vie professionnelle et j'ai réalisé que ce que ça m'apportait c'est comme tout le monde par exemple part en voyage et dit après ce voyage j'ai appris ci, ça m'a peut-être un peu changé Moi, ce voyage, je l'ai au quotidien, en fait. Mon voyage, il est à l'intérieur de moi parce que j'ai des points de vue différents et j'ai ce point de vue à la fois asiatique et occidental quand je fais quelque chose. Et donc, je voulais que ça se ressente. Je pense que ce n'est pas encore assez, mais je sais que tu m'as fait le retour sur un indi-série que j'ai lancé sur mon podcast qui mêlait à la fois des techniques de podcast, de podcasting, et une approche de l'astrologie chinoise. Donc, en gros, ça peut être... des épisodes sur comment le rat dans l'astrologie chinoise pourrait vous inspirer pour être un meilleur podcaster. Et du coup, j'ai trouvé ça fun. Ça n'empêchait pas de délivrer des informations techniques. Et en même temps, ça apportait un peu ma touche. Je ne pense pas que d'autres podcasters vont faire ce genre d'approche, parce qu'il n'y a pas d'intérêt quand tu n'es pas chinois. Donc je trouvais ça rigolo, moi, en fait. C'était le côté un peu ludique et unique aussi. Je trouve que ça nous permet de comprendre ce qui nous rend unique. Voilà. C'est mon approche.

  • Speaker #0

    Pour être très transparente pour les auditeurs, c'est ça qui a enclenché chez moi cette envie absolument de te recevoir sur Éclat de Voix, parce que j'ai été séduite, parce que moi-même évidemment ça m'a touchée, j'aime ces approches holistiques, j'aime le fait qu'on mélange les choses et qu'on se serve aussi de ce qu'on a pour qu'un sujet soit abordé de façon plus vaste que simplement le côté technique, comme tu dis, marketing, etc. Et ce qui m'a fait rire, c'est que je me suis dit... Oui, en fait, c'est une forme d'innovation culturelle en s'appuyant sur des traditions. Donc, j'ai aimé l'aspect contradictoire de l'affaire. J'ai trouvé cette série absolument géniale. Bon, évidemment, elle était, et tu le disais tout le temps, c'est des choses un peu simples, entre guillemets, simples n'étant pas péjoratives dans ma bouche, que tu délivrais à propos de chacun des animaux du Zodiac chinois. Mais ça donne quand même aussi une énergie, une impulsion particulière. Et je trouvais que cette espèce de grille de lecture de ton business était originale. Alors, quelque part, je me dis, est-ce que tu parlais tout à l'heure d'avoir subi du racisme ? J'imagine que ce n'est pas que au passé. Est-ce que là, tu ne crains pas que ce mélange, à la fois de ces connaissances de culture asiatique et de conseil professionnel ? Ça crée un point d'accroche pour venir réactiver ces critiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plutôt ça. Déjà, merci beaucoup pour tous tes mots sur la série. Ça me fait très plaisir et ça me conforte dans cette idée. Parce que pour tout te dire, quand je l'ai lancée, je me suis dit, mais qu'est-ce que je fais ? Les gens vont dire, mais ça n'a rien à voir, Mélanie. Qu'est-ce que tu nous racontes ? Reviens dans le droit chemin. Vraiment, quand j'ai lancé ça, je me suis dit, je vais sûrement avoir des critiques. Mais je m'en fiche parce que ça me plaît bien. Et en fait, c'est la série où j'ai eu plus de retours positifs, où tout le monde m'a dit c'est original, c'est hyper intéressant, on retient mieux les idées parce que c'est une grille de lecture qu'on n'avait pas l'habitude d'avoir. Et donc, je trouve que ça incite aussi à oser et à innover et à être plus soi. Moi, j'ai une de quête, et je pense que c'est la quête de beaucoup de monde de sa vie, c'est de mieux se connaître et d'être le plus possible soi. Et donc, ça rejoint ta question, c'est que, oui, effectivement, je pense que comme beaucoup d'Asiatiques, j'ai vécu du racisme plus jeune, encore maintenant. Et en fait, aujourd'hui, ce n'est pas que je m'en fiche, c'est que je veux revendiquer cette identité asiatique. Je veux que ce soit une force et que ce ne soit pas une faiblesse ou quelque chose que j'ai envie de cacher. Je sais que c'est un sujet que j'ai aussi avec d'autres amis qui sont entrepreneurs et asiatiques et qui ne veulent pas en faire un sujet. Et je les comprends et je les respecte parce que ce n'est pas leur combat. Mais moi j'en fais un de mes combats. C'est un de mes combats principaux de revendiquer ma culture, mon identité double culturelle et d'être identifiée comme une professionnelle mais aussi comme une personne asiatique parce qu'il n'y en a pas assez en fait qui sont représentées aujourd'hui en France. Et donc si on vient me chercher sur ce sujet, et bien j'ai plein de choses à dire et tant mieux. Donc oui, je me visibilise et plus tu as de visibilité et plus tu peux avoir forcément de réaction en face. Mais je suis prête maintenant.

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai une question de pure et simple curiosité. Tu as dit en lançant, donc je ne révèle rien, cette série que 2025, c'était l'année du serpenton, signe. C'était la raison pour laquelle aussi tu t'étais dit, tiens, allez hop, je tente la faire. Est-ce qu'il y a un timing cosmique pour l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Je... pense que... Ah bon, après on y croit, on n'y croit pas. C'est chacun ses croyances, bien sûr. Mais dans l'astrologie chinoise, effectivement, il y a un timing à la fois. Une année correspond à une certaine énergie. Donc comme tu disais, l'année 2025, c'est celle... Enfin, 2025-2026 à cheval, c'est celle du serpent de bois. Donc le serpent, c'est la mue. Le serpent, c'est la transformation. Le bois, c'est la croissance. Donc on a quelque chose de très expansif dans cette année-là. Après, je ne suis pas du tout experte dans ces sujets-là, donc je pense que des personnes sauront beaucoup mieux le dire que moi, mais c'est ce que j'en retiens de manière globale. Et après, tu as aussi ton propre cartographie personnelle. Et donc, en fonction de ton âge, ta date de naissance, ton signe personnel, ça va donner quelque chose de spécifique. Moi, il se trouve qu'on est l'année du serpent, je suis serpent, et donc ça peut être une année très challengeante pour les personnes qui sont de ce signe. C'est au contraire de ce qu'on pourrait croire. C'est pas ton année, ça va être génial pour toi, c'est plus c'est ton année, plus ça va être une année qui va te challenger pour grandir.

  • Speaker #0

    Tu m'as l'air bien partie.

  • Speaker #1

    Elle me challenge beaucoup cette année, je t'avoue.

  • Speaker #0

    Oui, mais en tout cas, tout ce que tu produis semble vraiment passionnant et aller dans ta direction. Donc, quelque part, on se dit ça y est. Justement, tu parlais de au début, je ne le mettais pas. Maintenant, je suis en train de le mettre et puis je suis en train de l'assumer. Donc, on sent la progression dans ton travail. Et tu dis que tu as trois valeurs principales qui sont partage, inclusion et durabilité. notamment à travers tes podcasts et puis aussi dans tes accompagnements auprès d'autres podcasteurs entre autres puisque ça c'est ton cœur de métier en ce moment, comment tu arrives à sensibiliser aussi et est-ce que ça t'intéresse de le faire tes clients sur ces trois thématiques et est-ce que tu as l'impression que les gens sont réceptifs ou pas à ces valeurs-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que mes valeurs j'en ai plein je pense que beaucoup de monde qui nous écoute ... Mais je mets beaucoup en avant le sujet de l'inclusion, de manière générale. Pas forcément que des origines, mais aussi des différences de fonctionnement. Enfin, de l'inclusion, de manière générale, c'est quelque chose qui me touche beaucoup. Et je ne sais pas si je sensibilise mes clients. J'ai plus l'impression que je porte ces valeurs pour attirer les clients qui sont en phase avec elles. Et du coup, c'est le cas. En fait, je vois bien qu'il y a un filtre. puisque les personnes qui viennent me voir, de plus en plus, parce qu'au début, quand tu commences, tu acceptes un peu tout, tu es des clients un peu de tous horizons. Mais plus ça va, plus tu t'affirmes et plus j'ai mis partout ces valeurs, je crois. Je pense que dans mes posts LinkedIn, sur mon site web, j'en parle un peu partout, je pense que ça se ressent. Des personnes qui me ressemblent et qui partagent ces valeurs me contactent. Donc je pense que c'est plus dans ce sens-là. après il y a aussi le côté Quand on travaille avec moi, en fait, j'ai pas besoin de dire des choses pour que les personnes soient sensibilisées. Par exemple, il y a des personnes qui vont pas forcément... Enfin, tu vois, je travaille aussi avec des grandes boîtes, qui ont pas forcément choisi mon profil pour des valeurs, mais parce que je suis compétente dans mon domaine, et ça c'est aussi très bien. Et en fait, rien que le fait que je sois asiatique, une femme, et que j'aborde de temps à autre le sujet du féminisme, de l'inclusion, que j'ai créé une association, etc. Ça fait qu'ils s'intéressent rien que pour discuter ensemble. Donc, je pense que ça se fait petit à petit. Je ne suis pas du tout une personne qui va militer auprès des personnes avec qui je travaille. Ça se fait un peu naturellement.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une forme d'aimantation, ce que j'allais dire, une forme d'aimantation naturelle. Mais dans ce cadre-là, est-ce que quand même, maintenant que tu as « grossi » ton business… J'ai grossi aussi en étant prime. Non, c'était pas ce que je voulais dire.

  • Speaker #1

    On est plus sédentaires.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant que tu as assez de clientèle, assez de travail, est-ce que tu peux te permettre et est-ce que ça t'est déjà arrivé aussi de refuser des choses, des projets qui ne correspondaient pas à tes formes d'engagement et de valeur ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un énorme sujet, ça pour moi. Pour tout te dire, j'ai même arrêté un projet d'association pour ces raisons-là parce qu'en fait, Il ne faut pas le cacher, quand on est indépendant, c'est aussi difficile. Dire non à des clients, c'est dire non à de l'argent et c'est dire non aussi à une qualité de vie. Et au-delà de la qualité de vie, c'est même dire non à parfois survivre, dans le sens où il faut gagner de l'argent pour vivre. Et donc, même sans avoir un gros portefeuille client, ce sujet s'est porté tout de suite à moi parce que je n'arrive pas à concevoir de travailler avec des personnes qui n'ont pas les mêmes valeurs de manière générale comme un jugement humain. mais si je sais que c'est des personnes qui sont à l'encontre de mes valeurs, c'est pas possible. Je peux pas, en fait, travailler avec eux. Et aussi, sur des... Alors, ça peut être bête, mais sur des sujets qui, pour moi, ne font pas avancer la société, qui sont pas forcément néfastes. Typiquement, je peux donner un exemple, j'ai deux banques qui sont venues me voir, classiques, j'ai rien contre les banques, moi, je suis, j'ai des banques, voilà. Mais juste, moi, je veux pas passer du temps sur des projets qui, pour moi, ne font pas avancer la société. Et je préfère travailler avec des associations ou des entreprises, ou même des fondations d'entreprises, parce qu'il y a des grandes entreprises qui ont des fondations et qui font des choses très intéressantes. Eh bien, je préfère passer du temps là-dessus. Et si je dis oui à un projet qui est neutre, on va dire, il n'est même pas néfaste, mais juste il est neutre, et pas positif dans mon regard. Il est peut-être positif pour d'autres choses, mais pour mon regard, il n'est pas positif. Donc, je ne vais pas poursuivre. Je ne vais même pas le prendre comme client. Comme ça, je garderai l'opportunité, même si je ne l'ai pas tout de suite, de travailler pour un projet qui me plaît plus et qui, pour moi, fait plus avancer la société.

  • Speaker #0

    Ça a le mérite d'être clair. Ouais,

  • Speaker #1

    par contre, c'est un peu problématique des fois, parce qu'il y a des mois où je gagne beaucoup moins d'argent que d'autres à cause de ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais oui, on est tous, en tant qu'indépendants, tu le dis bien, liés à cette... Enfin, tous dans la société d'une manière générale. Et parfois, je me dis, j'aimerais bien que ce ne soit plus notre seule et unique obsession que de pouvoir vivre avec cet argent. Mais bon, on a pour l'instant ce système d'échange qui est là et dont on ne peut pas se défaire. Donc c'est clair que... Ça aussi, ça a des vertus parce que pour tout le monde, on a le même système d'échange. Mais ça, c'est limite quand effectivement, on est en indépendant et qu'on rame parfois.

  • Speaker #1

    Et puis, ça précarise en fait. Donc, c'est difficile. Moi, je sais que j'aimerais bien des fois être un peu moins radicale. Parce que je ne fais pas ça pour me faire bien voir. Juste, je n'y arrive pas. J'ai déjà accepté en fait. J'ai eu ce type de décision. après avoir accepté des projets qui ne... ne me faisaient pas vibrer. Et en fait, j'ai réalisé que je n'arrivais pas à les mener au bout parce que j'ai une telle dissonance cognitive que je n'arrive pas vraiment juste physiquement. Et donc, je suis radicale parce que je n'ai pas le choix. Mais j'avoue que parfois, j'aimerais pouvoir être un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Alors, pour combler ton manque de flexibilité, tu avais quand même créé Asiatitude. Donc, Asiatitude, c'est une association ?

  • Speaker #1

    Oui. À la base, c'était un podcast et j'en ai fait une association.

  • Speaker #0

    Voilà. La démarche, là aussi, est intéressante et particulière, puisque ça accompagne à la fois, si je ne me trompe pas, des marques, des institutions, des entreprises, avec cette expertise particulière d'allier à la fois les nouveaux médias, les cultures plutôt asiatiques, et puis un réseau de professionnels qui ont des héritages culturels asiatiques.

  • Speaker #1

    Donc, Asiatitude, à la base, c'était un podcast que j'ai lancé. sur les asiatiques en France. J'interviewais des asiatiques plutôt avec un parcours atypique pour permettre le maximum de représentation de personnes différentes. C'était vraiment pour avoir une meilleure représentation des différents asiatiques en France, et pas que ce soit qu'un seul bloc, comme tu disais au début. Et en fait, au fur et à mesure, au bout de deux ans, c'est devenu une association, parce que la communauté autour du podcast était devenue tellement... Je sentais qu'elle avait besoin de se retrouver. de discuter, d'échanger, etc., que j'en ai fait une association qui maintenant vit depuis trois ans. Et en fait, j'ai hésité pendant plusieurs années entre l'association et l'entreprise. Parce que moi, comme j'ai une entreprise dans les médias, je voulais de plus en plus faire en sorte que mon entreprise soit Asiatitude. Et ce que tu as dû voir, c'est le site de l'entreprise Asiatitude, qui c'était donc la vision Asiatitude d'entreprise, où je mets à la fois mon expertise de... Femmes dans les médias, dans la communication, auprès des marques, pour créer du contenu et des événements qui touchent les personnes asiatiques. Donc ça, je le fais, mais je le fais à mon nom maintenant. En fait, je le fais à mon nom d'entreprise et j'ai décidé de garder Asiatitude comme une association. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, Asiatitude, c'est vraiment un podcast et une association pour valoriser les identités culturelles asiatiques et créer des événements, créer des... des œuvres culturelles et avoir plus de place dans l'espace médiatique, culturel et artistique.

  • Speaker #0

    Ah, donc aujourd'hui, avec toutes ces petites briques mises bout à bout, finalement, tu essayes d'œuvrer pour qu'il y ait une meilleure compréhension interculturelle entre l'Occident et l'Asie, on va dire ça comme ça, ce qui est quand même un enjeu politique majeur, on ne mène de rien en ce moment avec tout ce qui s'agit dans tous les sens. Est-ce que toi... Du coup, tu te considères comme une entrepreneuse, je reviens un petit peu à ce que je te disais au début, militante. Et est-ce que tu penses avoir une forme de pouvoir d'influence ? À ton échelle, évidemment, il ne s'agit pas forcément de devenir politicienne engagée à tout craint. Mais est-ce que tu... Moi, j'ai l'impression quand même, en filigrane, d'après tout ce que tu racontes depuis le début, tu parles d'une grosse communauté de gens, de podcasts qui ont rencontré leur public. Ça veut bien dire que probablement, oui, il y a quelque chose qui se passe à travers ton travail.

  • Speaker #1

    Oui, pour moi, je veux que tout ce que je fais dans mon travail ait une influence. Alors, comme tu dis, à mon échelle, évidemment, je ne le mesure pas. En fait, je ne compare pas forcément les échelles. Mais tu vois, j'ai mon entreprise d'un côté, Bonjour Podcast, qui, pour moi, je considère qu'elle œuvre à faire en sorte qu'on ait un espace médiatique plus sain, qui distribue et partage des connaissances et des informations. qui vont vers le progrès social et sociétal. Donc c'est pour ça que pour moi, en fait, quand j'accompagne tous les podcasts indépendants, voire de marques, d'associations, de fondations, c'est pour faire en sorte que des idées et des connaissances... Par exemple, pour La Croix-Rouge, j'ai fait un podcast sur les tiers-lieux. Pour l'association Aurore, j'ai fait un podcast sur la santé mentale des jeunes. Pour les podcasteurs indépendants, je les aide à faire en sorte que leurs podcasts soient plus entendus et je choisis, et ils me choisissent aussi, j'ai la chance qu'ils me choisissent, mais... que des podcasts qui vont diffuser des connaissances qui vont nous aider. Par exemple, il y a un podcast sur le rapport aux écrans que j'adore, branché-débranché, que j'accompagne, podcast génération par an. Il y a plein de podcasts comme ça qui diffusent des idées. Et pour moi, ça a une grande influence dans le sens où, si moi j'aide les personnes qui font ces podcasts, ces podcasts vont diffuser leurs connaissances auprès du grand public. Et ce grand public, c'est la société qui va s'améliorer dans le sens... Voilà, c'est pas le côté s'améliorer, on juge les gens parce qu'ils sont pas bons et il faut qu'ils s'améliorent, mais on va tous vers le mieux vivre ensemble. Donc pour moi, c'est ça l'influence que je veux avoir dans le monde du podcast. Et de l'autre côté, j'ai le côté asiatitude qui oeuvre pour une meilleure représentation de la culture, des identités asiatiques. à la fois pour... Je reviens sur, tu sais, mon projet Melting Pot au début. Je l'avais fait pour les personnes qui n'étaient pas... racisées pour qu'elles comprennent et qu'elles soient plus toléantes. Et en fait, j'ai vite changé de fusil d'épaule à mon plus grand dame parce que je ne l'ai pas fait de manière volontaire. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, ce n'étaient pas les personnes blanches qui veulent s'éduquer, en fait. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, c'étaient des personnes qui étaient concernées, qui se reconnaissaient dans les histoires et qu'elles-mêmes avaient besoin de connaître mieux leur culture. Et donc, mon message initial s'est complètement transformé parce que moi, mon message initial, c'est... Faut pas être raciste. Très très très bêtement. En fait, il s'est très vite transformé en on ne connaît pas notre construction personnelle, on ne comprend pas pourquoi on se sent mal d'avoir telle ou telle remarque et on a besoin de mieux se connaître et d'arrêter de rejeter notre double culture pour nous aller mieux et ensuite faire en sorte que les autres nous comprennent mieux. Et du coup, c'est ce message-là que j'ai retraduit derrière sur Asiatitude, qui est un melting pot que asiatique. Le fait que Merci. plus d'Asiatiques se comprennent mieux, arrivent à s'épanouir, va faire en sorte qu'ils vont permettre de faire connaître leur culture aussi aux personnes qui ne sont pas Asiatiques et qu'on ait un mieux vivre ensemble. En fait, je crois que le résumé de mon travail, c'est faire en sorte qu'on ait un mieux vivre ensemble de manière générale dans la société.

  • Speaker #0

    Alors, je partage, je partage. Je m'inscris dans la même lignée, ça va. Je n'ai pas de dissonance. Et d'ailleurs, si tu avais un conseil à donner à d'autres entrepreneurs qui qui soit d'IP. issues ou non de minorités mais qui hésitent un peu à transformer leur engagement en une forme de business finalement. Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ou de leur proposer ou de leur suggérer ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une démarche qui n'est pas facile. J'ai du mal moi-même à le faire parce que je culpabilise, je me dis que c'est tellement quelque chose de personnel que si je viens à le monétiser, ça va peut-être trahir la cause. J'ai pas mal cette... réflexion et rumination à l'esprit. Et je pense qu'il ne faut pas l'avoir, pour être passée par là. Je pense qu'il ne faut pas culpabiliser ou ne pas oser être plus soi dans ses projets professionnels, parce que c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Sans parler de passion, vraiment c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Et plus on aime un sujet, plus il nous intéresse, plus on a de l'énergie. Plus on a de l'énergie, plus on va avoir de la réussite dans son projet. et donc quand on veut avoir un projet professionnel réussi, il faut y mettre de soi, en fait. Parce que pour moi, c'est même presque pas un choix. C'est plutôt un choix contre-productif de faire le contraire, parce qu'on va s'empêcher d'être soi-même. Et c'est vrai que c'est ce qu'on nous apprend beaucoup à faire, parce qu'on fait une dichotomie entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Et j'aime bien reprendre un peu ce qu'une personne m'a dit quand j'ai quitté le barreau. J'avais une collègue qui m'a dit, mais de manière très bienveillante, « Ah, je comprends, tu quittes le barreau parce que maintenant tu veux te consacrer à ta vie personnelle. » Et c'est là que j'ai compris qu'on fait une dichotomie entre soi. ses envies personnelles et sa vie professionnelle. Et pour moi, elle ne doit pas exister. Parce que cette personne n'avait pas compris que non, je voulais être moi-même dans ma vie professionnelle. Et donc, pour répondre à ta question, parce que c'était une longue réponse, qu'est-ce que je dirais à une personne qui n'oserait pas être un peu plus soi-même ou mettre un peu plus de ses particularités, quelles qu'elles soient, dans sa vie professionnelle ? Ça serait que déjà, ça libère, ça rend plus puissant. Ça rend plus ancré, ça démarque, donc c'est même mieux pour la rentabilité. La rentabilité dans le sens productivité si on est salarié ou rentabilité d'être entrepreneur. Et donc, être plus soi-même, c'est vraiment tout bénef pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi ajouter que ça permet d'être plus capable de naviguer quand il y a de la tempête ou quand il y a des résistances ? Parce que malgré tout, on en rencontre aussi des résistances. à nos projets que d'être soi-même et d'être dans cet engagement envers soi-même pour commencer, puis après envers les autres, comme tu l'as bien décrit. C'est une forme de... Oui, ça nous renforce quand même.

  • Speaker #1

    Oui, je sais qu'on parle beaucoup de sens quand on parle de choix professionnels. Je pense que ce mot a été pas mal galvaudé, la quête de sens, etc. Mais plus que le sens, je pense que le côté, je suis parfaitement alignée avec qui je suis, ce que j'aime et qui je sers, et ce que je fais me plaît, ça donne... Je pense qu'on est un super-héros quand on a cet alignement. Parce qu'à la fois, t'as plus d'énergie, parce que t'as la motivation, parce que ce que tu fais te plaît vraiment, ça t'apprend. Et même si tu rates, t'es quand même content de le faire parce que ça te plaît, ça t'apprend. Donc je pense que t'es inarrêtable dans le sens où, comme tu dis... Des fois, on a des baisses d'énergie, des fois, on a moins de clients, des fois, on fait des erreurs, des fois, ça ne va pas. Mais à partir du moment où tu sais que tu fais ce que tu veux dans la manière dont tu veux et qui est vraiment toi, je pense que tu ne peux qu'être aligné et aller bien. Et il y a un dernier truc dont tu parlais tout à l'heure, un peu plus tôt, c'est que je pense que c'est là où tu peux donner le plus au monde, si on voit les choses de manière holistique. En fait, on peut innover beaucoup plus quand on met de soi. On peut être vraiment... On peut se démarquer aussi. On peut créer parce qu'on a des idées que d'autres n'ont pas. Et plus tu vas creuser sur tes spécificités et plus ça va aider les autres. C'est ça qui est bizarre. Mais on dit souvent que l'intime est universel. C'est un peu ça. Plus tu vas chercher des choses que personne n'a, et on le voit beaucoup avec les artistes, ils font des choses qui ne concernent qu'eux. Et ça parle à tout le monde. On se reconnaît dans leurs chansons, etc. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup, c'est d'aller chercher au plus profond. Alors, je n'y suis pas encore. Je pense que j'ai encore du temps. Mais d'aller chercher vraiment des choses qui me correspondent pour voir si ça parle à d'autres personnes. Et ça fait très peur. Je ne sais pas pourquoi ça fait peur. Je pense que c'est le côté vulnérable de se montrer comme on est. Ça fait très peur. Mais c'est ce qui est le plus gratifiant quand c'est reconnu.

  • Speaker #0

    Merci pour ce joli message que je retiens, l'intime et universel. C'est génial parce qu'il y a quelques épisodes que j'avais enregistrés avec Patricia Ferrand qui nous parlait du deuil et qui disait que le deuil est intime. Et en même temps, elle nous disait que la mort, c'est notre seul projet commun à tous sur la planète. Finalement, ça se rejoint, ça se relie. Une fois que tu nous as délivré ce beau message, j'ai quand même envie de te demander pour conclure cet épisode. Quel serait ton éclat de voix ultime d'entrepreneuse militante ou d'entrepreneur, militante comme tu veux ? ou toi-même ?

  • Speaker #1

    Quel serait mon éclat de voix ultime ? C'est très difficile comme question. J'ai entendu une fois que, tu sais, sur le mot « engagé » , il y a beaucoup ce qualificatif d'engagé pour les personnes qui sont plutôt de gauche, plutôt féministes, écolos, etc. En fait, et souvent ça fait peur de dire « je suis une personne engagée » parce que ça veut dire que tu prends position pour quelque chose. Je pense qu'en fait, on est tous engagés, mais... dans un sens ou dans un autre. Même ne pas faire de choix, c'est engager, dans le sens où tu choisis le statu quo. Donc, pour revenir à ta question, je dis ça parce que souvent, on a peur de faire des choix, de prendre des décisions parce qu'on pense que c'est trop engageant. Et je pense qu'il faut se rappeler que tous nos choix et nos non-choix sont des choix et que les choix qui vont vers soi sont les meilleurs parce que c'est ceux qui vont nous rendre plus alignés et donc... Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense que c'est difficile, ça fait peur, mais il faut suivre sa peur et aller vers ce qui nous fait le plus peur pour pouvoir être vraiment soi-même. Et c'est là que s'ouvrira la porte, je pense, d'une vie qui nous fait vraiment vibrer. Et depuis que j'ai fait ça, vraiment qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, je suis vraiment heureuse tous les jours. Donc j'incite tout le monde à emprunter le même chemin. Et une des façons que j'ai pour vérifier si je suis dans la bonne voie, parce qu'on a toujours besoin de re-checker si on est sur la bonne direction, c'est de me demander... Alors il y a deux façons de me demander si je suis sur la bonne direction. La première, c'est si je gagnais demain au loto, qu'est-ce que je ferais ? Si je ferais exactement la même chose que ce que je fais maintenant, ça veut dire que je suis sur la bonne voie. Si ça n'a rien à voir, c'est qu'il y a des choses à corriger. Et la deuxième chose, c'est... Donc, le loto, c'était la version positive. Et la deuxième, si jamais ce n'était pas assez fort, le loto, c'est si je mourrais demain, est-ce que je serais satisfaite de ce que j'ai fait jusqu'ici ? Et si ce n'est pas le cas, il y a quelque chose à changer. Voilà.

  • Speaker #0

    Top. Vraiment, merci. Alors, merci d'avoir remis l'église au milieu du village. Excuse-moi, très occidentale comme image. Mais en tous les cas, c'est vrai que cette question de l'engagement... Alors attention, je sais que je vais faire grincer des oreilles, si c'est possible. Éric Zemmour, il est très, très engagé, en fait, dans ses idées. Pour ne citer que lui, on pourrait en citer plein d'autres. Et tu as raison de rappeler que l'engagement, il n'est pas réservé à une, entre guillemets, élite ou une direction de pensée. Et c'est un acte quotidien. Donc, ça permet aussi à chacun de se le réapproprier, ne serait-ce que pour ça, encore un grand, grand merci. Et d'une manière générale, vraiment, j'ai adoré cette conversation avec toi. J'ai trouvé que c'était extrêmement éclairant pour les gens qui nous écoutent et apaisant aussi.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ta voix est déjà très douce. Et puis, entendre ce que tu as à dire avec ces mots qui te font vibrer, mais sans effervescence délirante ou quoi, ça permet aussi de s'accrocher à ton histoire, à ton wagon et à te suivre avec grand plaisir en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup de m'avoir permis de dire tout ça et puis de m'avoir invitée. Bravo pour ton podcast et j'écouterai les autres épisodes avec plaisir.

  • Speaker #0

    Eh bien, je serai ravie de te compter par mes auditrices fidèles désormais.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Merci Mélanie. J'ai envie de vous proposer de retenir trois choses essentielles de cette conversation passionnante avec Mélanie. La toute première, c'est que tout... nos choix comme nos non-choix sont des choix. Ne rien faire, c'est aussi choisir un statut quo. La deuxième, c'est qu'être soi-même dans son travail, c'est ni un luxe, ni une fantaisie, c'est ce qui nous rend vraiment inarrêtable avec une envie forte de contribuer et de partager au nom de cette fameuse envie qui nous ressemble. En sachant qu'être soi, ça ne veut pas forcément toujours dire être original. Ça veut parfois dire être dans un cadre, mais le vivre à sa manière. On ne peut pas toujours être anticonformiste. Parfois, il vaut mieux être soi en étant conforme pour garder un maximum de liberté d'expression. Ça aussi, c'est stratégique. Rappelons l'homme. La troisième chose, c'est que l'intime, j'adore. L'intime est universel. Et oui, nos spécificités, ce qui nous rend uniques, créent naturellement ce qui va faire écho chez d'autres. Je termine cet épisode en insistant lourdement, puisqu'il vous a touché, qu'il a déclenché chez vous une prise de conscience ou un fourrir. Abonnez-vous à Éclats de Voix, laissez des étoiles, commentez-le et partagez-le. Nos conversations ont pour vocation d'éclabousser le monde entier. D'ici notre prochaine rencontre, je vous souhaite des Éclats de Voix.

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Description

Épisode 55 – Mettre son identité au cœur de son business, avec Mélanie Hong


Dans cet épisode d’Éclats de Voix, Anne-Claire Delval reçoit Mélanie Hong, fondatrice de Bonjour Podcast, Le Pouvoir du Podcast et de l’association Asiattitudes. Ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast, Mélanie partage comment son héritage multiculturel (français, vietnamien et chinois) nourrit sa vision du monde et son approche du marketing et de la stratégie audio.

On parle de courage, d’alignement, et de ce que signifie vraiment incarner son identité dans son activité professionnelle, surtout lorsqu’on vient d’une "minorité".

👉 Au-delà des algorithmes et des méthodes, cet épisode invite à questionner notre “pourquoi”, mais aussi notre "comment, à faire de nos différences une force.

💬 “Tous nos choix et nos non-choix sont des choix.” Une phrase clé de Mélanie à méditer.

Un épisode pour celles et ceux qui veulent entreprendre autrement, en portant leur voix et changeant les récits.


Merci de soutenir le podcast en lui mettant des ⭐️ et en le partageant sans modération!


Retrouver Mélanie Hong, son podcast Le Pouvoir du Podcast et son association Asiattitudes



✨ Plus d'informations:

💻 Mon site: www.anneclairedelval.com

➡️ Continuer les échanges sur LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/anneclairedelval/ 

📝 Me rejoindre sur Instagram: https://www.instagram.com/anneclaire_delval/ 

**************************************************************************

Production et montage: Anne-Claire Delval, Jean-Michel Gaudron, Cyriaque Motro

Musique: Meydän

Titre:  Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut c'est Anne-Claire, la fille derrière Éclat de Voix. Aujourd'hui, 55e épisode, bientôt 55 ans. Alors comme j'adore ces synchronicités, ces petits clins d'oeil de l'univers, je me suis dit que c'était l'occasion de vous rappeler aujourd'hui ce qui m'anime avec Éclat de Voix. Ma mission elle est double. D'abord, soulever les tapis, regarder derrière les miroirs ou dans les angles morts. et explorer ce qui motive les personnes engagées dans leur travail ou dans leur vie. Et ensuite, vous donner à vous, auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices,

  • Speaker #0

    de la matière pour réfléchir, ouvrir vos perspectives et trouver votre propre chemin vers votre voie. V-O-I-X et aussi peut-être V-O-I-E. Parce que non, il n'y a pas besoin d'être en haut de l'affiche pour contribuer au monde. Ben oui, votre place, elle est aussi importante que celle de mes invités. C'est d'ailleurs pour ça... que je reçois aussi bien la grande duchesse Maria Theresa de Luxembourg que d'autres entrepreneurs moins connus ou entrepreneuses. C'est cette multiplicité de points de vue qui fait la richesse de nos échanges. Et Jeanne Houdel, la femme qui murmurait à l'oreille des chimpanzés qui nous a récemment quittés, disait « Chaque individu compte, chaque individu a un rôle à jouer, chaque individu peut changer le monde. » Eh bien, c'est cela. que je vous invite à faire à travers Éclats de Voix. Et si je prends le temps de le faire à l'aune d'un épisode dans lequel je reçois une experte en stratégie marketing et monétisation de podcast, c'est qu'au-delà de son expertise, justement, il y a une femme engagée pour sa communauté qui apporte à son travail toute sa multiculturalité. Mélanie Hong est française, vietnamienne et chinoise, ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast. Elle a fait un pari audacieux qui est de transformer son héritage multiculturel en innovation business. Et voilà, regardez au-delà des compétences pour découvrir ce qui fait vibrer les humaines et les humains qui les portent. Et alors pour amplifier ces voix, que ce soit les leurs, que ce soit les vôtres, mais j'ai vraiment besoin de vous. Si j'insiste, c'est parce que dans la forêt amazonienne du podcasting, votre soutien vraiment est précieux et concret. Plus vous vous abonnez, plus vous laissez des étoiles ou des commentaires sur les plateformes des coupes, mais essentiellement Apple Podcasts ou Spotify, plus Éclat de Voix va être mis en avant et ça veut dire que vous participez activement à faire grandir ces messages qui vous touchent. À votre tour, vous êtes contributeur aussi du changement de paradigme. Donc, à toutes, à tous, bienvenue dans Éclat de Voix, le podcast des prises de paroles engagées qui donne envie. de s'exprimer. Et bienvenue à Mélanie Hong, fondatrice entre autres de Bonjour Podcast, le pouvoir du podcast et de l'agence Asiatitude. Alors de son tout premier podcast qui s'appelait Melting Pot, aux fictions multilingues avec Miha, de sa série sur le zodiac chinois appliquée au podcasting, à ses actions. Pour la représentation des Asiatiques en France, Mélanie pour moi réinvente vraiment l'entrepreneuriat en y insufflant ses cultures, ses convictions et bien évidemment son engagement. Nous allons parler de courage, d'alignement et de ce que ça veut dire vraiment de mettre son identité au cœur de son business. Plus encore probablement quand on est issu d'une, et je mets des guillemets, minorité. Parce que ceux qui... peu près être vécu comme une minorité ou être considéré comme une minorité quelque part, rappelons-nous qu'ailleurs, c'est une majorité. Bon, ben, salut Mélanie.

  • Speaker #1

    Salut Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Je suis très contente de te recevoir sur Éclat de Voix. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Et c'est très amusant parce que, depuis le début de l'année, tu es au moins la troisième, peut-être même la quatrième personne qui a quitté un barreau pour faire quelque chose de très différent. Donc toi, c'était en 2017 et tu t'es lancée dans l'entrepreneuriat pour le podcast. Qu'est-ce qui a fait ce déclic ? Qu'est-ce qui a enclenché chez toi cette envie de changer de direction ?

  • Speaker #1

    Alors, on n'a pas quatre heures, donc je vais essayer d'aller à l'essentiel. Mais effectivement, j'étais avocate en droit du travail à Paris pendant quatre ans. Et j'aimais beaucoup mon métier, mais je pense que j'ai toujours su que ce n'était pas une passion, dans le sens où tu sais, tu te lèves le matin et tu adores ce que tu fais. J'adorais mon métier en tant que tel, il était très stimulant intellectuellement, c'est ce que je recherchais dans un métier. Mais j'ai réalisé un jour, enfin, je pense que j'ai toujours su qu'il y a des personnes qui font des métiers passion. Et je m'étais rangée dans la catégorie personne qui n'a pas de passion, donc je suis obligée de faire un métier que j'aime bien, mais c'est pas non plus ma passion parce que j'en ai pas. Donc c'était déjà bien, mais voilà, je voyais pas d'autre alternative et c'était la meilleure alternative pour moi. Et en fait, j'ai réalisé avec le temps que même si je n'avais pas de passion en tant que telle, je pouvais avoir une vie qui correspondait plus à mes envies. que je pouvais me lever le matin en me disant ce que je vais faire aujourd'hui, ça me plaît, même si c'est pas... parce que j'associais la passion au talent aussi, au talent artistique, au talent sportif, tu vois. Et donc, quand j'ai réalisé qu'en fait, on pouvait avoir un métier qui n'était pas forcément une passion avec un talent, mais qu'on pouvait quand même s'éclater, je me suis dit, je pense que je ne suis pas à ma place, mais je ne sais pas quelle est ma place. Donc, je suis d'abord partie par ce constat-là en me disant, je pense qu'il y a mieux que ça pour moi, mais je ne sais pas quoi. Donc, je n'ai pas vraiment eu de déclic. Je pense que c'est avec plein de petites choses au fur et à mesure des années, en voyant des personnes qui étaient vraiment épanouies dans leur travail, et en me comparant et en me disant, je vois que je n'ai pas ce sentiment-là par rapport à mon travail, et ça m'embêtait. Et comme je veux toujours aller au fond des choses et être la personne la plus aboutie possible, parce qu'on ne peut pas être parfait, mais la plus épanouie possible, il y avait une petite dissonance cognitive. Quand je voyais que d'autres personnes étaient très heureuses, y compris dans leur travail, je me disais qu'il y avait quelque chose à explorer de ce côté-là. Donc c'est comme ça que je me suis dit, je quitte le barreau. Mais quand j'ai quitté le barreau, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ah, merci d'avoir répondu à la deuxième question que j'avais posée en avant.

  • Speaker #1

    Pardon,

  • Speaker #0

    j'ai... Non, non, non, au contraire, au contraire. Donc, aucune idée. Et pourtant, tu as lancé assez rapidement un podcast qui s'appelait Melting Pot. C'est ça ? Ça donnait déjà la parole ? à des Français qui ont une double culture, puisque toi, tu en as trois. Quelle chance ! Oui. Est-ce qu'à ce moment-là, c'était une forme d'activisme ? Tu t'es dit « tiens, j'y vais pour cette raison-là, c'est ça qui me motive » ? Ou est-ce que c'était plus l'objet podcast, puisque ça commençait, c'était les débuts du podcasting tel qu'on te connaît aujourd'hui ? Et comment est-ce que toi, tu as mesuré que tu étais bien sur ta voie et que tu as touché un peu les gens que tu avais invités ? touché.

  • Speaker #1

    Alors, pour répondre à la question activisme et podcast, à l'époque, c'était un peu des deux, sans me rendre compte. C'est-à-dire que je ne l'ai pas du tout fait de manière consciente. Donc, j'étais dans cette période 2017 où je me cherchais, puisque je venais de quitter le barreau, et je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Et donc, le podcast est arrivé, enfin ce projet de lancement de podcast, c'était une expérimentation pour moi. Je cherchais en fait à savoir ce que je voulais faire et dans ce cadre d'exploration, j'ai lancé plein plein plein de projets différents. Donc j'ai lancé un blog, j'ai commencé à écrire, j'ai fait plein de choses comme ça et dans ce, j'allais dire melting pot d'exploration, je me suis dit, j'écoute des podcasts moi-même, j'adore ça, donc je vais en lancer un, mais vraiment pour le plaisir. Et comme je cherchais quelle était ma voie, ma mission, que ce soit personnelle ou professionnelle, J'avais entendu le conseil de, pour trouver ce qui vous touche le plus, trouver ce qui vous énerve le plus. Et en fait, moi, ce qui m'énervait le plus à ce moment-là, c'était vraiment le racisme, parce qu'on était en 2017, en pleine présidentielle, et je ne suis pas du tout militante, pas du tout activiste, enfin, je n'étais pas, je précise, parce que je suis peut-être un peu plus maintenant. Mais j'avais compris que ça, c'était vraiment quelque chose qui touchait. Je me mets rarement en colère et c'est quelque chose qui touchait vraiment à mes émotions. Et donc, je me suis dit, pour trouver ma voie, peut-être qu'il faut que j'aille vers cette émotion-là de la colère. Et du coup, j'ai entamé pas mal de projets et de démarches. L'une d'entre elles, c'était d'héberger des migrants chez moi. Et en fait, je voulais aller plus loin parce que je me suis dit, il y a des personnes qu'on peut aider au jour le jour. mais en fait c'est pas assez, il faut que... plus de monde le fasse et pour que plus de monde le fasse il faut que des personnes soient au courant en fait que ça existe qu'il faut voilà faire la démarche et donc mon premier projet c'était pas du tout de créer un podcast de voilà d'être dans les médias etc et de faire de la communication c'était je voulais raconter les histoires des migrants qui venaient chez moi c'était ça le premier projet sauf que c'était difficile parce que je ne parlais pas forcément français qu'il n'avait pas forcément le recul pour raconter leur histoire etc parce que moi c'était de l'hébergement d'urgence, donc des personnes qui venaient d'arriver 3-4 jours avant, c'était vraiment pas le bon environnement et le bon contexte pour le faire. Et donc j'ai réfléchi à comment passer le même message, c'est-à-dire que des personnes migrantes sont des personnes qui ont des histoires, il faut les accueillir, comme nous on est des Français aujourd'hui, demain ça sera peut-être les Français de demain. Et donc j'ai réalisé que les Français d'aujourd'hui c'était les migrantes d'hier. Et c'est comme ça que j'ai créé Melting Pot, parce que moi je cherchais d'abord... à transmettre un message. Donc, comme tu dis, il y a ce côté quand même activiste dans le sens où j'ai pensé à mon message avant de créer le projet. Et après, j'ai réfléchi à la meilleure manière de véhiculer ce message. Et donc, pour moi, la meilleure manière, c'était de parler à des Français qui racontent leur double culture, parce qu'en fait, il y en a beaucoup en France qui sont français et libyens et anglais et espagnols et portugais et italiens. Voilà, peu importe. Et donc, c'est pour ça que mon concept a été de lancer un podcast sur des Français qui ont une double culture et de raconter pourquoi leur famille était arrivée en France et pour se rendre compte qu'ils étaient les migrants d'hier et qu'aujourd'hui, en fait, on les considère tout à fait français.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui est d'autant plus prégnant que nous, à Luxembourg, on a aussi ce sentiment que personne n'est vraiment... Alors évidemment, je ne veux me fâcher absolument aucun luxembourgeois de pure souche, mais c'est assez rare en réalité. Et comme le pays est petit, on ressent ce que tu dis de manière exponentielle. Et c'est vrai qu'on est tous finalement à un moment les migrants... d'un endroit à un autre. Alors, il y a des couleurs qui changent, il y a des cultures qui changent fortement. Mais rien qu'en étant passée de française à résidente luxembourgeoise, puis luxembourgeoise, je me suis bien rendue compte que je n'arrivais pas dans mon pays. Au départ, évidemment, une partie des gens ici, une grande partie, parlent le français. Donc, ce n'est pas aussi évident que quelqu'un qui arrive du Vietnam et qui arrive en France, clairement, il n'a pas les codes. Aucun. Il n'a même pas l'écriture, il n'a pas la langue, il n'a rien. Donc, il y a un vrai besoin d'acclimatation qui est extrêmement long, j'imagine. Là, c'est plus pernicieux parce que ce n'est pas évident. Et pour autant, ça existe. Donc, merci d'avoir mis ça en exergue et d'avoir lancé cette réflexion. Parce que finalement, oui, on est tous des migrants à un moment donné, de quelque part, pour aller ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et si je peux répondre à ta deuxième partie de question, qui était pourquoi le podcast et comment j'ai su que ce média-là était intéressant. Comme je te disais, j'avais essayé plein de médiums différents pendant cette période d'exploration et mon but, c'était à la fin d'une année d'exploration, parce que je m'étais donné une année, parce que je n'ai pas les fonds pour vivre plus sans travailler. Je travaillais d'ailleurs à ce moment-là, j'avais trouvé un job. En fait, j'avais eu un énorme coup de cœur sur le podcast, sur l'exercice de l'interview. Je pense que tu dois savoir ce que je veux dire, vu que tu as un podcast. Mais j'ai réalisé qu'en fait, le podcast était un super prétexte pour aller à la rencontre d'autres personnes qui ont des vies différentes, des expériences. Et on entrait tout de suite dans le fond de leur vécu. Et c'était hyper enrichissant. Et moi, j'adore en fait rencontrer des personnes, apprendre d'elles. Et c'est comme ça que j'ai compris que je voulais en faire mon métier.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est clair que l'interview et puis en tant qu'ancienne journaliste, c'est ça qui m'a toujours, moi, motivée d'aller rencontrer des gens. et de mettre... en lumière aussi des gens qui travaillent dans l'ombre ou qui ont des choses à dire et qu'on n'a pas forcément l'occasion d'écouter. Le podcast, ça nous donne une vraie liberté et une vraie fenêtre d'expression aussi bien pour eux que pour nous. C'est génial. Toi, après, tu as fait un autre podcast qui s'appelait Mija Podcast. C'était une fiction qui était en plusieurs épisodes.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'ai fait plusieurs podcasts. Melting Pot, c'est mon premier. Vraiment des interviews de personnes qui ont une double culture. Le deuxième podcast que j'ai fait, c'était un podcast sur le podcasting. Là, c'était pour enclencher ma démarche de reconversion et aller vers la formation de podcasteur. Et après ce deuxième, parce que j'ai vraiment des podcasts sur le sujet de la multiculturalité et des podcasts sur le podcasting. J'alterne entre les deux. Et mon troisième podcast, donc celui dont tu parles, Miha Podcast, qui veut dire fille en espagnol, Miha, c'est un podcast... que je n'ai pas créé moi parce que en fait c'est un podcast du studio Ausha qui est un studio spécialisé dans des podcasts multilingues, le concept c'est vraiment de raconter des histoires mais au-delà des cultures donc on a ce concept de multiculturalité aussi donc on retrouve dans mon premier podcast Melting Pot et la fondatrice de ce studio avait fait une première saison inspirée de celle de sa famille donc c'est une fiction en 8 épisodes de 10 minutes, donc Ausha c'est 80 en fait et donc 8 épisodes de 10 minutes, ça fait 80. C'est pour ça que c'est que des séries de podcast de 8 épisodes de 10 minutes. Et moi, j'ai fait la deuxième saison qui est inspirée de l'histoire de ma famille, donc d'immigration de l'Asie à la France. Et donc oui, c'est une fiction sonore qui est vraiment immersive, avec énormément d'habillage sonore et de son. Et j'ai écrit, en fait, une histoire d'une famille racontée à chaque fois par la fille de la famille et qui explique la vie de chaque personne de la famille. Et pareil, il y a un message sous-jacent qui est qu'on suit une famille immigrante, puisque c'est en cours d'immigration, mais on voit le point de vue de chaque personne, de la grand-mère au père au fils à la fille, pour montrer en fait ce que ça fait, que les conséquences de la migration sur une famille et une vie. Et elle est très différente d'une personne à l'autre forcément. Et donc elle a été adaptée en quatre langues, en français, en mandarin, en espagnol et en anglais, pour pouvoir toucher le maximum de monde.

  • Speaker #0

    C'est une très belle expérience et c'est intéressant aussi d'en parler aux gens aujourd'hui, de leur proposer d'aller écouter ce podcast parce que ça montre également d'autres façons de faire du podcast et de passer des messages. C'est aussi une manière de faire les choses autrement. Là, tu l'as dit, il y avait une volonté claire de toucher plusieurs communautés. Qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que c'était un pari risqué ou bien est-ce que ça a été quand même quelque chose de mesuré ?

  • Speaker #1

    Quand tu dis par érisqué, c'est par rapport à quoi ? Parce que moi j'ai ma vision du risque. C'était un podcast qui était très cher à produire parce qu'il faut le temps d'écriture, il faut l'habillage sonore, on a fait des compositions musicales originales, il y a la communication, etc. La traduction, l'adaptation, l'enregistrement dans d'autres langues. Moi j'ai fait la française et l'anglaise et après on a des voix off en mandarin et en espagnol. Donc en fait, c'est un gros projet. Donc c'est risqué dans le sens où je n'ai pas vraiment gagné d'argent. On a convenu d'une rémunération, c'était ma première rémunération en tant que podcasteuse, en tant qu'autrice et voix off. Mais par contre, j'ai coproduit la saison. Donc j'ai pris le risque, on va dire, des coûts et des potentiels bénéfices. Parce que c'était vraiment un projet qui me tenait à cœur et que je savais qu'il allait être important pour moi. que je voulais qu'il existe après ce que ça a donné c'est qu'il a eu beaucoup de succès cette série elle a été vraiment classé numéro un dans plusieurs pays classé dans le top 5 apple podcast en france en espagne en belgique numéro un en chine enfin elle a vraiment eu beaucoup de succès elle a été mentionnée par le new york times ça a été quand même assez conséquent donc je regrette pas du tout je suis très contente de ce projet C'est un des projets dont je suis le plus fière et en plus ça a nécessité que, même si c'était une fiction, j'ai interviewé beaucoup de membres de ma famille pour écrire l'histoire. Et ça m'a permis de connecter plus avec ma famille, mes parents notamment. Donc c'était très émouvant aussi pour nous, de manière générale. Voilà, c'était un projet qui était à la fois important pour moi de par le message qu'il passait, de par la représentation qu'il donnait, parce qu'en fait... Parler d'une histoire, d'une personne, d'une famille asiatique qui vient en France, ça n'existait pas. Enfin, je crois que c'est toujours le seul podcast, en fait, sur ce sujet-là. Et donc, pour moi, la représentation est très importante. On en parlera sûrement un peu plus tard parce que j'ai fait autre chose sur le sujet. Mais d'avoir un projet qui permette d'avoir une meilleure représentation des Asiatiques en France, pour moi, c'était hyper important. Et en plus d'un point de vue d'une Française asiatique, je savais que ça n'existait pas. Ni en français, ni en n'importe quelle autre langue. Donc c'est pour ça qu'on l'a aussi fait en plusieurs langues. Et on a eu beaucoup de débats sur est-ce qu'on le fait aussi en mandarin. Parce que c'était tout un... Enfin, à chaque fois qu'on ajoute une langue, c'est des coûts en plus, du travail en plus, du temps, etc. Et en plus, c'est un pays de diffusion qu'on connaissait moins. Et en fait, on l'a fait. C'est un peu différent l'accueil en Chine du podcast. Parce que la question de la double culture n'est pas du tout la même là-bas. Et ça a été beaucoup moins compris. Ça a été vraiment pris plus comme une fiction divertissante que comme un témoignage où on se reconnaît. Parce que des Chinois ne se reconnaissent pas dans une double culture, en fait. Et ils ne peuvent pas forcément comprendre pourquoi une personne française et chinoise a vécu de racisme, etc. Moi, il y avait des mentions là-dessus, dans le podcast, que j'avais vécu du racisme en France par le fait que j'étais asiodescendante. Et ça, c'est difficile à comprendre. Et donc, c'est même un peu énervant pour des Chinois de se dire, mais comment ça se fait que... En Europe, ils vivent ça. On a eu pas mal de commentaires. Et c'était intéressant pour nous de voir que les réactions étaient très différentes d'un pays à l'autre. Oui,

  • Speaker #0

    mais justement, c'est ce que j'allais te dire. C'est vraiment interpellant ce que tu nous partages, parce qu'on a toujours l'impression que ce qu'on vit chez nous, les autres le vivent ailleurs. Et pas du tout. Ça, c'est incroyable. Je fais une grande découverte avec toi aujourd'hui. Et je trouve que c'est passionnant. Non, mais c'est vraiment passionnant parce qu'ici... Dans le podcast précédent à CAM, on avait interviewé quelqu'un qui est spécialiste de la multiculture et qui est américain, devenu français, et qui parle parfaitement. Et c'est Axéra, le mandarin, qui est extrêmement connecté à toute l'histoire, la culture. Ce n'est pas juste savoir la langue, c'est quelqu'un qui a beaucoup voyagé et vécu là-bas. Et il nous expliquait justement vraiment les dissonances qu'il peut y avoir entre un pays et un autre. Bon, évidemment, ça paraît clair. Mais là, ce que tu dis, il n'en avait pas ébordé. Et je trouve que c'est une information à connaître parce qu'on pense toujours qu'on a des idées sur les cultures des autres. Mais pas tant que ça. En fait, il nous manque souvent des pièces de puzzle qui sont souvent maîtresses. dans la connaissance de l'autre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et on le voit d'autant plus parce que, comme tu disais, toi, au Luxembourg, tu peux connaître un certain choc culturel, en tout cas, de différence culturelle avec les Luxembourgeois. De manière générale, en Europe, les différents pays, tu vas de l'un à l'autre, il y a des différences. Pareil quand tu vas aux États-Unis ou en Amérique, etc. Mais en fait, quand il y a des différences aussi importantes que Chine-France ou Vietnam, Espagne, en gros, Occident-Orient de manière générale, le point de vue est très très différent et nous on est très occidentalo-centré. Et on s'en rend pas compte parce qu'on pense que c'est l'universel, le point de vue occidental. Et parce que de l'histoire, ça a été fait comme ça, l'Occident a conquis le monde, on va dire, si on schématise, et donc le point de vue à la fois français et occidental pense que c'est universel. Le point de vue oriental, et c'est très très large en plus de dire oriental, même asiatique et encore plus chinois, est très différent du point de vue occidental. Et donc prendre un peu un pas de côté, c'est intéressant souvent. C'est pour ça que ça m'intéresse autant et que ça me passionne l'interculturalité.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, cette façon d'être à la fois justement ces trois nationalités tout en un melting pot, finalement... J'ai la sensation que quand même ça alimente ton engagement et ça crée aussi une approche entrepreneuriale qui est très spécifique. C'est ça qui change aussi la donne avec toi, je trouve, par rapport à d'autres personnes, non pas qu'elles soient mieux ou moins bien. C'est juste que ça donne une sorte de coloration très particulière. et encore aujourd'hui, y compris, je peux en témoigner, dans tes approches podcasting, entre guillemets, pures et pas forcément... lié à cette question de la multiculturalité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que je ne me suis pas présentée, mais au quotidien, mon activité professionnelle, c'est d'accompagner les podcasteurs. Donc, rien à voir avec la multiculturalité. Je donne des informations en marketing, etc. Vraiment sur la création et le marketing et la monétisation de podcasts. Comme tu dis, ça n'a vraiment pas grand-chose à voir avec la multiculturalité. Mais dans ce cadre-là, je pense que... à chaque fois qu'on fait quelque chose, et encore plus quand on est entrepreneur, on va mettre de soi dans sa façon d'agir. Et de moi, il y a la partie multiculturelle et asiatique. Et pendant longtemps, je ne l'ai pas du tout pris en compte. Je me disais que c'était personnel et que ça n'avait rien à voir. Et je ne voyais pas comment inclure cette facette de moi dans mon activité. Sauf que j'ai essayé par touche de le faire pour Pas forcément me démarquer parce que j'ai pas besoin de dire coucou je suis l'entrepreneur asiatique et j'ai pas envie d'être catégorisé particulièrement mais j'avais envie que ça apporte quelque chose parce que moi dans ma vie ça m'apporte des choses d'être à la fois une femme, à la fois une mère, à la fois asiatique, une entrepreneur et donc je voulais que ça m'apporte aussi quelque chose dans ma vie professionnelle et j'ai réalisé que ce que ça m'apportait c'est comme tout le monde par exemple part en voyage et dit après ce voyage j'ai appris ci, ça m'a peut-être un peu changé Moi, ce voyage, je l'ai au quotidien, en fait. Mon voyage, il est à l'intérieur de moi parce que j'ai des points de vue différents et j'ai ce point de vue à la fois asiatique et occidental quand je fais quelque chose. Et donc, je voulais que ça se ressente. Je pense que ce n'est pas encore assez, mais je sais que tu m'as fait le retour sur un indi-série que j'ai lancé sur mon podcast qui mêlait à la fois des techniques de podcast, de podcasting, et une approche de l'astrologie chinoise. Donc, en gros, ça peut être... des épisodes sur comment le rat dans l'astrologie chinoise pourrait vous inspirer pour être un meilleur podcaster. Et du coup, j'ai trouvé ça fun. Ça n'empêchait pas de délivrer des informations techniques. Et en même temps, ça apportait un peu ma touche. Je ne pense pas que d'autres podcasters vont faire ce genre d'approche, parce qu'il n'y a pas d'intérêt quand tu n'es pas chinois. Donc je trouvais ça rigolo, moi, en fait. C'était le côté un peu ludique et unique aussi. Je trouve que ça nous permet de comprendre ce qui nous rend unique. Voilà. C'est mon approche.

  • Speaker #0

    Pour être très transparente pour les auditeurs, c'est ça qui a enclenché chez moi cette envie absolument de te recevoir sur Éclat de Voix, parce que j'ai été séduite, parce que moi-même évidemment ça m'a touchée, j'aime ces approches holistiques, j'aime le fait qu'on mélange les choses et qu'on se serve aussi de ce qu'on a pour qu'un sujet soit abordé de façon plus vaste que simplement le côté technique, comme tu dis, marketing, etc. Et ce qui m'a fait rire, c'est que je me suis dit... Oui, en fait, c'est une forme d'innovation culturelle en s'appuyant sur des traditions. Donc, j'ai aimé l'aspect contradictoire de l'affaire. J'ai trouvé cette série absolument géniale. Bon, évidemment, elle était, et tu le disais tout le temps, c'est des choses un peu simples, entre guillemets, simples n'étant pas péjoratives dans ma bouche, que tu délivrais à propos de chacun des animaux du Zodiac chinois. Mais ça donne quand même aussi une énergie, une impulsion particulière. Et je trouvais que cette espèce de grille de lecture de ton business était originale. Alors, quelque part, je me dis, est-ce que tu parlais tout à l'heure d'avoir subi du racisme ? J'imagine que ce n'est pas que au passé. Est-ce que là, tu ne crains pas que ce mélange, à la fois de ces connaissances de culture asiatique et de conseil professionnel ? Ça crée un point d'accroche pour venir réactiver ces critiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plutôt ça. Déjà, merci beaucoup pour tous tes mots sur la série. Ça me fait très plaisir et ça me conforte dans cette idée. Parce que pour tout te dire, quand je l'ai lancée, je me suis dit, mais qu'est-ce que je fais ? Les gens vont dire, mais ça n'a rien à voir, Mélanie. Qu'est-ce que tu nous racontes ? Reviens dans le droit chemin. Vraiment, quand j'ai lancé ça, je me suis dit, je vais sûrement avoir des critiques. Mais je m'en fiche parce que ça me plaît bien. Et en fait, c'est la série où j'ai eu plus de retours positifs, où tout le monde m'a dit c'est original, c'est hyper intéressant, on retient mieux les idées parce que c'est une grille de lecture qu'on n'avait pas l'habitude d'avoir. Et donc, je trouve que ça incite aussi à oser et à innover et à être plus soi. Moi, j'ai une de quête, et je pense que c'est la quête de beaucoup de monde de sa vie, c'est de mieux se connaître et d'être le plus possible soi. Et donc, ça rejoint ta question, c'est que, oui, effectivement, je pense que comme beaucoup d'Asiatiques, j'ai vécu du racisme plus jeune, encore maintenant. Et en fait, aujourd'hui, ce n'est pas que je m'en fiche, c'est que je veux revendiquer cette identité asiatique. Je veux que ce soit une force et que ce ne soit pas une faiblesse ou quelque chose que j'ai envie de cacher. Je sais que c'est un sujet que j'ai aussi avec d'autres amis qui sont entrepreneurs et asiatiques et qui ne veulent pas en faire un sujet. Et je les comprends et je les respecte parce que ce n'est pas leur combat. Mais moi j'en fais un de mes combats. C'est un de mes combats principaux de revendiquer ma culture, mon identité double culturelle et d'être identifiée comme une professionnelle mais aussi comme une personne asiatique parce qu'il n'y en a pas assez en fait qui sont représentées aujourd'hui en France. Et donc si on vient me chercher sur ce sujet, et bien j'ai plein de choses à dire et tant mieux. Donc oui, je me visibilise et plus tu as de visibilité et plus tu peux avoir forcément de réaction en face. Mais je suis prête maintenant.

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai une question de pure et simple curiosité. Tu as dit en lançant, donc je ne révèle rien, cette série que 2025, c'était l'année du serpenton, signe. C'était la raison pour laquelle aussi tu t'étais dit, tiens, allez hop, je tente la faire. Est-ce qu'il y a un timing cosmique pour l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Je... pense que... Ah bon, après on y croit, on n'y croit pas. C'est chacun ses croyances, bien sûr. Mais dans l'astrologie chinoise, effectivement, il y a un timing à la fois. Une année correspond à une certaine énergie. Donc comme tu disais, l'année 2025, c'est celle... Enfin, 2025-2026 à cheval, c'est celle du serpent de bois. Donc le serpent, c'est la mue. Le serpent, c'est la transformation. Le bois, c'est la croissance. Donc on a quelque chose de très expansif dans cette année-là. Après, je ne suis pas du tout experte dans ces sujets-là, donc je pense que des personnes sauront beaucoup mieux le dire que moi, mais c'est ce que j'en retiens de manière globale. Et après, tu as aussi ton propre cartographie personnelle. Et donc, en fonction de ton âge, ta date de naissance, ton signe personnel, ça va donner quelque chose de spécifique. Moi, il se trouve qu'on est l'année du serpent, je suis serpent, et donc ça peut être une année très challengeante pour les personnes qui sont de ce signe. C'est au contraire de ce qu'on pourrait croire. C'est pas ton année, ça va être génial pour toi, c'est plus c'est ton année, plus ça va être une année qui va te challenger pour grandir.

  • Speaker #0

    Tu m'as l'air bien partie.

  • Speaker #1

    Elle me challenge beaucoup cette année, je t'avoue.

  • Speaker #0

    Oui, mais en tout cas, tout ce que tu produis semble vraiment passionnant et aller dans ta direction. Donc, quelque part, on se dit ça y est. Justement, tu parlais de au début, je ne le mettais pas. Maintenant, je suis en train de le mettre et puis je suis en train de l'assumer. Donc, on sent la progression dans ton travail. Et tu dis que tu as trois valeurs principales qui sont partage, inclusion et durabilité. notamment à travers tes podcasts et puis aussi dans tes accompagnements auprès d'autres podcasteurs entre autres puisque ça c'est ton cœur de métier en ce moment, comment tu arrives à sensibiliser aussi et est-ce que ça t'intéresse de le faire tes clients sur ces trois thématiques et est-ce que tu as l'impression que les gens sont réceptifs ou pas à ces valeurs-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que mes valeurs j'en ai plein je pense que beaucoup de monde qui nous écoute ... Mais je mets beaucoup en avant le sujet de l'inclusion, de manière générale. Pas forcément que des origines, mais aussi des différences de fonctionnement. Enfin, de l'inclusion, de manière générale, c'est quelque chose qui me touche beaucoup. Et je ne sais pas si je sensibilise mes clients. J'ai plus l'impression que je porte ces valeurs pour attirer les clients qui sont en phase avec elles. Et du coup, c'est le cas. En fait, je vois bien qu'il y a un filtre. puisque les personnes qui viennent me voir, de plus en plus, parce qu'au début, quand tu commences, tu acceptes un peu tout, tu es des clients un peu de tous horizons. Mais plus ça va, plus tu t'affirmes et plus j'ai mis partout ces valeurs, je crois. Je pense que dans mes posts LinkedIn, sur mon site web, j'en parle un peu partout, je pense que ça se ressent. Des personnes qui me ressemblent et qui partagent ces valeurs me contactent. Donc je pense que c'est plus dans ce sens-là. après il y a aussi le côté Quand on travaille avec moi, en fait, j'ai pas besoin de dire des choses pour que les personnes soient sensibilisées. Par exemple, il y a des personnes qui vont pas forcément... Enfin, tu vois, je travaille aussi avec des grandes boîtes, qui ont pas forcément choisi mon profil pour des valeurs, mais parce que je suis compétente dans mon domaine, et ça c'est aussi très bien. Et en fait, rien que le fait que je sois asiatique, une femme, et que j'aborde de temps à autre le sujet du féminisme, de l'inclusion, que j'ai créé une association, etc. Ça fait qu'ils s'intéressent rien que pour discuter ensemble. Donc, je pense que ça se fait petit à petit. Je ne suis pas du tout une personne qui va militer auprès des personnes avec qui je travaille. Ça se fait un peu naturellement.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une forme d'aimantation, ce que j'allais dire, une forme d'aimantation naturelle. Mais dans ce cadre-là, est-ce que quand même, maintenant que tu as « grossi » ton business… J'ai grossi aussi en étant prime. Non, c'était pas ce que je voulais dire.

  • Speaker #1

    On est plus sédentaires.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant que tu as assez de clientèle, assez de travail, est-ce que tu peux te permettre et est-ce que ça t'est déjà arrivé aussi de refuser des choses, des projets qui ne correspondaient pas à tes formes d'engagement et de valeur ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un énorme sujet, ça pour moi. Pour tout te dire, j'ai même arrêté un projet d'association pour ces raisons-là parce qu'en fait, Il ne faut pas le cacher, quand on est indépendant, c'est aussi difficile. Dire non à des clients, c'est dire non à de l'argent et c'est dire non aussi à une qualité de vie. Et au-delà de la qualité de vie, c'est même dire non à parfois survivre, dans le sens où il faut gagner de l'argent pour vivre. Et donc, même sans avoir un gros portefeuille client, ce sujet s'est porté tout de suite à moi parce que je n'arrive pas à concevoir de travailler avec des personnes qui n'ont pas les mêmes valeurs de manière générale comme un jugement humain. mais si je sais que c'est des personnes qui sont à l'encontre de mes valeurs, c'est pas possible. Je peux pas, en fait, travailler avec eux. Et aussi, sur des... Alors, ça peut être bête, mais sur des sujets qui, pour moi, ne font pas avancer la société, qui sont pas forcément néfastes. Typiquement, je peux donner un exemple, j'ai deux banques qui sont venues me voir, classiques, j'ai rien contre les banques, moi, je suis, j'ai des banques, voilà. Mais juste, moi, je veux pas passer du temps sur des projets qui, pour moi, ne font pas avancer la société. Et je préfère travailler avec des associations ou des entreprises, ou même des fondations d'entreprises, parce qu'il y a des grandes entreprises qui ont des fondations et qui font des choses très intéressantes. Eh bien, je préfère passer du temps là-dessus. Et si je dis oui à un projet qui est neutre, on va dire, il n'est même pas néfaste, mais juste il est neutre, et pas positif dans mon regard. Il est peut-être positif pour d'autres choses, mais pour mon regard, il n'est pas positif. Donc, je ne vais pas poursuivre. Je ne vais même pas le prendre comme client. Comme ça, je garderai l'opportunité, même si je ne l'ai pas tout de suite, de travailler pour un projet qui me plaît plus et qui, pour moi, fait plus avancer la société.

  • Speaker #0

    Ça a le mérite d'être clair. Ouais,

  • Speaker #1

    par contre, c'est un peu problématique des fois, parce qu'il y a des mois où je gagne beaucoup moins d'argent que d'autres à cause de ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais oui, on est tous, en tant qu'indépendants, tu le dis bien, liés à cette... Enfin, tous dans la société d'une manière générale. Et parfois, je me dis, j'aimerais bien que ce ne soit plus notre seule et unique obsession que de pouvoir vivre avec cet argent. Mais bon, on a pour l'instant ce système d'échange qui est là et dont on ne peut pas se défaire. Donc c'est clair que... Ça aussi, ça a des vertus parce que pour tout le monde, on a le même système d'échange. Mais ça, c'est limite quand effectivement, on est en indépendant et qu'on rame parfois.

  • Speaker #1

    Et puis, ça précarise en fait. Donc, c'est difficile. Moi, je sais que j'aimerais bien des fois être un peu moins radicale. Parce que je ne fais pas ça pour me faire bien voir. Juste, je n'y arrive pas. J'ai déjà accepté en fait. J'ai eu ce type de décision. après avoir accepté des projets qui ne... ne me faisaient pas vibrer. Et en fait, j'ai réalisé que je n'arrivais pas à les mener au bout parce que j'ai une telle dissonance cognitive que je n'arrive pas vraiment juste physiquement. Et donc, je suis radicale parce que je n'ai pas le choix. Mais j'avoue que parfois, j'aimerais pouvoir être un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Alors, pour combler ton manque de flexibilité, tu avais quand même créé Asiatitude. Donc, Asiatitude, c'est une association ?

  • Speaker #1

    Oui. À la base, c'était un podcast et j'en ai fait une association.

  • Speaker #0

    Voilà. La démarche, là aussi, est intéressante et particulière, puisque ça accompagne à la fois, si je ne me trompe pas, des marques, des institutions, des entreprises, avec cette expertise particulière d'allier à la fois les nouveaux médias, les cultures plutôt asiatiques, et puis un réseau de professionnels qui ont des héritages culturels asiatiques.

  • Speaker #1

    Donc, Asiatitude, à la base, c'était un podcast que j'ai lancé. sur les asiatiques en France. J'interviewais des asiatiques plutôt avec un parcours atypique pour permettre le maximum de représentation de personnes différentes. C'était vraiment pour avoir une meilleure représentation des différents asiatiques en France, et pas que ce soit qu'un seul bloc, comme tu disais au début. Et en fait, au fur et à mesure, au bout de deux ans, c'est devenu une association, parce que la communauté autour du podcast était devenue tellement... Je sentais qu'elle avait besoin de se retrouver. de discuter, d'échanger, etc., que j'en ai fait une association qui maintenant vit depuis trois ans. Et en fait, j'ai hésité pendant plusieurs années entre l'association et l'entreprise. Parce que moi, comme j'ai une entreprise dans les médias, je voulais de plus en plus faire en sorte que mon entreprise soit Asiatitude. Et ce que tu as dû voir, c'est le site de l'entreprise Asiatitude, qui c'était donc la vision Asiatitude d'entreprise, où je mets à la fois mon expertise de... Femmes dans les médias, dans la communication, auprès des marques, pour créer du contenu et des événements qui touchent les personnes asiatiques. Donc ça, je le fais, mais je le fais à mon nom maintenant. En fait, je le fais à mon nom d'entreprise et j'ai décidé de garder Asiatitude comme une association. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, Asiatitude, c'est vraiment un podcast et une association pour valoriser les identités culturelles asiatiques et créer des événements, créer des... des œuvres culturelles et avoir plus de place dans l'espace médiatique, culturel et artistique.

  • Speaker #0

    Ah, donc aujourd'hui, avec toutes ces petites briques mises bout à bout, finalement, tu essayes d'œuvrer pour qu'il y ait une meilleure compréhension interculturelle entre l'Occident et l'Asie, on va dire ça comme ça, ce qui est quand même un enjeu politique majeur, on ne mène de rien en ce moment avec tout ce qui s'agit dans tous les sens. Est-ce que toi... Du coup, tu te considères comme une entrepreneuse, je reviens un petit peu à ce que je te disais au début, militante. Et est-ce que tu penses avoir une forme de pouvoir d'influence ? À ton échelle, évidemment, il ne s'agit pas forcément de devenir politicienne engagée à tout craint. Mais est-ce que tu... Moi, j'ai l'impression quand même, en filigrane, d'après tout ce que tu racontes depuis le début, tu parles d'une grosse communauté de gens, de podcasts qui ont rencontré leur public. Ça veut bien dire que probablement, oui, il y a quelque chose qui se passe à travers ton travail.

  • Speaker #1

    Oui, pour moi, je veux que tout ce que je fais dans mon travail ait une influence. Alors, comme tu dis, à mon échelle, évidemment, je ne le mesure pas. En fait, je ne compare pas forcément les échelles. Mais tu vois, j'ai mon entreprise d'un côté, Bonjour Podcast, qui, pour moi, je considère qu'elle œuvre à faire en sorte qu'on ait un espace médiatique plus sain, qui distribue et partage des connaissances et des informations. qui vont vers le progrès social et sociétal. Donc c'est pour ça que pour moi, en fait, quand j'accompagne tous les podcasts indépendants, voire de marques, d'associations, de fondations, c'est pour faire en sorte que des idées et des connaissances... Par exemple, pour La Croix-Rouge, j'ai fait un podcast sur les tiers-lieux. Pour l'association Aurore, j'ai fait un podcast sur la santé mentale des jeunes. Pour les podcasteurs indépendants, je les aide à faire en sorte que leurs podcasts soient plus entendus et je choisis, et ils me choisissent aussi, j'ai la chance qu'ils me choisissent, mais... que des podcasts qui vont diffuser des connaissances qui vont nous aider. Par exemple, il y a un podcast sur le rapport aux écrans que j'adore, branché-débranché, que j'accompagne, podcast génération par an. Il y a plein de podcasts comme ça qui diffusent des idées. Et pour moi, ça a une grande influence dans le sens où, si moi j'aide les personnes qui font ces podcasts, ces podcasts vont diffuser leurs connaissances auprès du grand public. Et ce grand public, c'est la société qui va s'améliorer dans le sens... Voilà, c'est pas le côté s'améliorer, on juge les gens parce qu'ils sont pas bons et il faut qu'ils s'améliorent, mais on va tous vers le mieux vivre ensemble. Donc pour moi, c'est ça l'influence que je veux avoir dans le monde du podcast. Et de l'autre côté, j'ai le côté asiatitude qui oeuvre pour une meilleure représentation de la culture, des identités asiatiques. à la fois pour... Je reviens sur, tu sais, mon projet Melting Pot au début. Je l'avais fait pour les personnes qui n'étaient pas... racisées pour qu'elles comprennent et qu'elles soient plus toléantes. Et en fait, j'ai vite changé de fusil d'épaule à mon plus grand dame parce que je ne l'ai pas fait de manière volontaire. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, ce n'étaient pas les personnes blanches qui veulent s'éduquer, en fait. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, c'étaient des personnes qui étaient concernées, qui se reconnaissaient dans les histoires et qu'elles-mêmes avaient besoin de connaître mieux leur culture. Et donc, mon message initial s'est complètement transformé parce que moi, mon message initial, c'est... Faut pas être raciste. Très très très bêtement. En fait, il s'est très vite transformé en on ne connaît pas notre construction personnelle, on ne comprend pas pourquoi on se sent mal d'avoir telle ou telle remarque et on a besoin de mieux se connaître et d'arrêter de rejeter notre double culture pour nous aller mieux et ensuite faire en sorte que les autres nous comprennent mieux. Et du coup, c'est ce message-là que j'ai retraduit derrière sur Asiatitude, qui est un melting pot que asiatique. Le fait que Merci. plus d'Asiatiques se comprennent mieux, arrivent à s'épanouir, va faire en sorte qu'ils vont permettre de faire connaître leur culture aussi aux personnes qui ne sont pas Asiatiques et qu'on ait un mieux vivre ensemble. En fait, je crois que le résumé de mon travail, c'est faire en sorte qu'on ait un mieux vivre ensemble de manière générale dans la société.

  • Speaker #0

    Alors, je partage, je partage. Je m'inscris dans la même lignée, ça va. Je n'ai pas de dissonance. Et d'ailleurs, si tu avais un conseil à donner à d'autres entrepreneurs qui qui soit d'IP. issues ou non de minorités mais qui hésitent un peu à transformer leur engagement en une forme de business finalement. Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ou de leur proposer ou de leur suggérer ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une démarche qui n'est pas facile. J'ai du mal moi-même à le faire parce que je culpabilise, je me dis que c'est tellement quelque chose de personnel que si je viens à le monétiser, ça va peut-être trahir la cause. J'ai pas mal cette... réflexion et rumination à l'esprit. Et je pense qu'il ne faut pas l'avoir, pour être passée par là. Je pense qu'il ne faut pas culpabiliser ou ne pas oser être plus soi dans ses projets professionnels, parce que c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Sans parler de passion, vraiment c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Et plus on aime un sujet, plus il nous intéresse, plus on a de l'énergie. Plus on a de l'énergie, plus on va avoir de la réussite dans son projet. et donc quand on veut avoir un projet professionnel réussi, il faut y mettre de soi, en fait. Parce que pour moi, c'est même presque pas un choix. C'est plutôt un choix contre-productif de faire le contraire, parce qu'on va s'empêcher d'être soi-même. Et c'est vrai que c'est ce qu'on nous apprend beaucoup à faire, parce qu'on fait une dichotomie entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Et j'aime bien reprendre un peu ce qu'une personne m'a dit quand j'ai quitté le barreau. J'avais une collègue qui m'a dit, mais de manière très bienveillante, « Ah, je comprends, tu quittes le barreau parce que maintenant tu veux te consacrer à ta vie personnelle. » Et c'est là que j'ai compris qu'on fait une dichotomie entre soi. ses envies personnelles et sa vie professionnelle. Et pour moi, elle ne doit pas exister. Parce que cette personne n'avait pas compris que non, je voulais être moi-même dans ma vie professionnelle. Et donc, pour répondre à ta question, parce que c'était une longue réponse, qu'est-ce que je dirais à une personne qui n'oserait pas être un peu plus soi-même ou mettre un peu plus de ses particularités, quelles qu'elles soient, dans sa vie professionnelle ? Ça serait que déjà, ça libère, ça rend plus puissant. Ça rend plus ancré, ça démarque, donc c'est même mieux pour la rentabilité. La rentabilité dans le sens productivité si on est salarié ou rentabilité d'être entrepreneur. Et donc, être plus soi-même, c'est vraiment tout bénef pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi ajouter que ça permet d'être plus capable de naviguer quand il y a de la tempête ou quand il y a des résistances ? Parce que malgré tout, on en rencontre aussi des résistances. à nos projets que d'être soi-même et d'être dans cet engagement envers soi-même pour commencer, puis après envers les autres, comme tu l'as bien décrit. C'est une forme de... Oui, ça nous renforce quand même.

  • Speaker #1

    Oui, je sais qu'on parle beaucoup de sens quand on parle de choix professionnels. Je pense que ce mot a été pas mal galvaudé, la quête de sens, etc. Mais plus que le sens, je pense que le côté, je suis parfaitement alignée avec qui je suis, ce que j'aime et qui je sers, et ce que je fais me plaît, ça donne... Je pense qu'on est un super-héros quand on a cet alignement. Parce qu'à la fois, t'as plus d'énergie, parce que t'as la motivation, parce que ce que tu fais te plaît vraiment, ça t'apprend. Et même si tu rates, t'es quand même content de le faire parce que ça te plaît, ça t'apprend. Donc je pense que t'es inarrêtable dans le sens où, comme tu dis... Des fois, on a des baisses d'énergie, des fois, on a moins de clients, des fois, on fait des erreurs, des fois, ça ne va pas. Mais à partir du moment où tu sais que tu fais ce que tu veux dans la manière dont tu veux et qui est vraiment toi, je pense que tu ne peux qu'être aligné et aller bien. Et il y a un dernier truc dont tu parlais tout à l'heure, un peu plus tôt, c'est que je pense que c'est là où tu peux donner le plus au monde, si on voit les choses de manière holistique. En fait, on peut innover beaucoup plus quand on met de soi. On peut être vraiment... On peut se démarquer aussi. On peut créer parce qu'on a des idées que d'autres n'ont pas. Et plus tu vas creuser sur tes spécificités et plus ça va aider les autres. C'est ça qui est bizarre. Mais on dit souvent que l'intime est universel. C'est un peu ça. Plus tu vas chercher des choses que personne n'a, et on le voit beaucoup avec les artistes, ils font des choses qui ne concernent qu'eux. Et ça parle à tout le monde. On se reconnaît dans leurs chansons, etc. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup, c'est d'aller chercher au plus profond. Alors, je n'y suis pas encore. Je pense que j'ai encore du temps. Mais d'aller chercher vraiment des choses qui me correspondent pour voir si ça parle à d'autres personnes. Et ça fait très peur. Je ne sais pas pourquoi ça fait peur. Je pense que c'est le côté vulnérable de se montrer comme on est. Ça fait très peur. Mais c'est ce qui est le plus gratifiant quand c'est reconnu.

  • Speaker #0

    Merci pour ce joli message que je retiens, l'intime et universel. C'est génial parce qu'il y a quelques épisodes que j'avais enregistrés avec Patricia Ferrand qui nous parlait du deuil et qui disait que le deuil est intime. Et en même temps, elle nous disait que la mort, c'est notre seul projet commun à tous sur la planète. Finalement, ça se rejoint, ça se relie. Une fois que tu nous as délivré ce beau message, j'ai quand même envie de te demander pour conclure cet épisode. Quel serait ton éclat de voix ultime d'entrepreneuse militante ou d'entrepreneur, militante comme tu veux ? ou toi-même ?

  • Speaker #1

    Quel serait mon éclat de voix ultime ? C'est très difficile comme question. J'ai entendu une fois que, tu sais, sur le mot « engagé » , il y a beaucoup ce qualificatif d'engagé pour les personnes qui sont plutôt de gauche, plutôt féministes, écolos, etc. En fait, et souvent ça fait peur de dire « je suis une personne engagée » parce que ça veut dire que tu prends position pour quelque chose. Je pense qu'en fait, on est tous engagés, mais... dans un sens ou dans un autre. Même ne pas faire de choix, c'est engager, dans le sens où tu choisis le statu quo. Donc, pour revenir à ta question, je dis ça parce que souvent, on a peur de faire des choix, de prendre des décisions parce qu'on pense que c'est trop engageant. Et je pense qu'il faut se rappeler que tous nos choix et nos non-choix sont des choix et que les choix qui vont vers soi sont les meilleurs parce que c'est ceux qui vont nous rendre plus alignés et donc... Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense que c'est difficile, ça fait peur, mais il faut suivre sa peur et aller vers ce qui nous fait le plus peur pour pouvoir être vraiment soi-même. Et c'est là que s'ouvrira la porte, je pense, d'une vie qui nous fait vraiment vibrer. Et depuis que j'ai fait ça, vraiment qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, je suis vraiment heureuse tous les jours. Donc j'incite tout le monde à emprunter le même chemin. Et une des façons que j'ai pour vérifier si je suis dans la bonne voie, parce qu'on a toujours besoin de re-checker si on est sur la bonne direction, c'est de me demander... Alors il y a deux façons de me demander si je suis sur la bonne direction. La première, c'est si je gagnais demain au loto, qu'est-ce que je ferais ? Si je ferais exactement la même chose que ce que je fais maintenant, ça veut dire que je suis sur la bonne voie. Si ça n'a rien à voir, c'est qu'il y a des choses à corriger. Et la deuxième chose, c'est... Donc, le loto, c'était la version positive. Et la deuxième, si jamais ce n'était pas assez fort, le loto, c'est si je mourrais demain, est-ce que je serais satisfaite de ce que j'ai fait jusqu'ici ? Et si ce n'est pas le cas, il y a quelque chose à changer. Voilà.

  • Speaker #0

    Top. Vraiment, merci. Alors, merci d'avoir remis l'église au milieu du village. Excuse-moi, très occidentale comme image. Mais en tous les cas, c'est vrai que cette question de l'engagement... Alors attention, je sais que je vais faire grincer des oreilles, si c'est possible. Éric Zemmour, il est très, très engagé, en fait, dans ses idées. Pour ne citer que lui, on pourrait en citer plein d'autres. Et tu as raison de rappeler que l'engagement, il n'est pas réservé à une, entre guillemets, élite ou une direction de pensée. Et c'est un acte quotidien. Donc, ça permet aussi à chacun de se le réapproprier, ne serait-ce que pour ça, encore un grand, grand merci. Et d'une manière générale, vraiment, j'ai adoré cette conversation avec toi. J'ai trouvé que c'était extrêmement éclairant pour les gens qui nous écoutent et apaisant aussi.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ta voix est déjà très douce. Et puis, entendre ce que tu as à dire avec ces mots qui te font vibrer, mais sans effervescence délirante ou quoi, ça permet aussi de s'accrocher à ton histoire, à ton wagon et à te suivre avec grand plaisir en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup de m'avoir permis de dire tout ça et puis de m'avoir invitée. Bravo pour ton podcast et j'écouterai les autres épisodes avec plaisir.

  • Speaker #0

    Eh bien, je serai ravie de te compter par mes auditrices fidèles désormais.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Merci Mélanie. J'ai envie de vous proposer de retenir trois choses essentielles de cette conversation passionnante avec Mélanie. La toute première, c'est que tout... nos choix comme nos non-choix sont des choix. Ne rien faire, c'est aussi choisir un statut quo. La deuxième, c'est qu'être soi-même dans son travail, c'est ni un luxe, ni une fantaisie, c'est ce qui nous rend vraiment inarrêtable avec une envie forte de contribuer et de partager au nom de cette fameuse envie qui nous ressemble. En sachant qu'être soi, ça ne veut pas forcément toujours dire être original. Ça veut parfois dire être dans un cadre, mais le vivre à sa manière. On ne peut pas toujours être anticonformiste. Parfois, il vaut mieux être soi en étant conforme pour garder un maximum de liberté d'expression. Ça aussi, c'est stratégique. Rappelons l'homme. La troisième chose, c'est que l'intime, j'adore. L'intime est universel. Et oui, nos spécificités, ce qui nous rend uniques, créent naturellement ce qui va faire écho chez d'autres. Je termine cet épisode en insistant lourdement, puisqu'il vous a touché, qu'il a déclenché chez vous une prise de conscience ou un fourrir. Abonnez-vous à Éclats de Voix, laissez des étoiles, commentez-le et partagez-le. Nos conversations ont pour vocation d'éclabousser le monde entier. D'ici notre prochaine rencontre, je vous souhaite des Éclats de Voix.

Description

Épisode 55 – Mettre son identité au cœur de son business, avec Mélanie Hong


Dans cet épisode d’Éclats de Voix, Anne-Claire Delval reçoit Mélanie Hong, fondatrice de Bonjour Podcast, Le Pouvoir du Podcast et de l’association Asiattitudes. Ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast, Mélanie partage comment son héritage multiculturel (français, vietnamien et chinois) nourrit sa vision du monde et son approche du marketing et de la stratégie audio.

On parle de courage, d’alignement, et de ce que signifie vraiment incarner son identité dans son activité professionnelle, surtout lorsqu’on vient d’une "minorité".

👉 Au-delà des algorithmes et des méthodes, cet épisode invite à questionner notre “pourquoi”, mais aussi notre "comment, à faire de nos différences une force.

💬 “Tous nos choix et nos non-choix sont des choix.” Une phrase clé de Mélanie à méditer.

Un épisode pour celles et ceux qui veulent entreprendre autrement, en portant leur voix et changeant les récits.


Merci de soutenir le podcast en lui mettant des ⭐️ et en le partageant sans modération!


Retrouver Mélanie Hong, son podcast Le Pouvoir du Podcast et son association Asiattitudes



✨ Plus d'informations:

💻 Mon site: www.anneclairedelval.com

➡️ Continuer les échanges sur LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/anneclairedelval/ 

📝 Me rejoindre sur Instagram: https://www.instagram.com/anneclaire_delval/ 

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Production et montage: Anne-Claire Delval, Jean-Michel Gaudron, Cyriaque Motro

Musique: Meydän

Titre:  Synthwave Vibe

Auteur: Meydän

Source: https://meydan.bandcamp.com

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut c'est Anne-Claire, la fille derrière Éclat de Voix. Aujourd'hui, 55e épisode, bientôt 55 ans. Alors comme j'adore ces synchronicités, ces petits clins d'oeil de l'univers, je me suis dit que c'était l'occasion de vous rappeler aujourd'hui ce qui m'anime avec Éclat de Voix. Ma mission elle est double. D'abord, soulever les tapis, regarder derrière les miroirs ou dans les angles morts. et explorer ce qui motive les personnes engagées dans leur travail ou dans leur vie. Et ensuite, vous donner à vous, auditeurs,

  • Speaker #1

    auditrices,

  • Speaker #0

    de la matière pour réfléchir, ouvrir vos perspectives et trouver votre propre chemin vers votre voie. V-O-I-X et aussi peut-être V-O-I-E. Parce que non, il n'y a pas besoin d'être en haut de l'affiche pour contribuer au monde. Ben oui, votre place, elle est aussi importante que celle de mes invités. C'est d'ailleurs pour ça... que je reçois aussi bien la grande duchesse Maria Theresa de Luxembourg que d'autres entrepreneurs moins connus ou entrepreneuses. C'est cette multiplicité de points de vue qui fait la richesse de nos échanges. Et Jeanne Houdel, la femme qui murmurait à l'oreille des chimpanzés qui nous a récemment quittés, disait « Chaque individu compte, chaque individu a un rôle à jouer, chaque individu peut changer le monde. » Eh bien, c'est cela. que je vous invite à faire à travers Éclats de Voix. Et si je prends le temps de le faire à l'aune d'un épisode dans lequel je reçois une experte en stratégie marketing et monétisation de podcast, c'est qu'au-delà de son expertise, justement, il y a une femme engagée pour sa communauté qui apporte à son travail toute sa multiculturalité. Mélanie Hong est française, vietnamienne et chinoise, ex-avocate devenue entrepreneuse du podcast. Elle a fait un pari audacieux qui est de transformer son héritage multiculturel en innovation business. Et voilà, regardez au-delà des compétences pour découvrir ce qui fait vibrer les humaines et les humains qui les portent. Et alors pour amplifier ces voix, que ce soit les leurs, que ce soit les vôtres, mais j'ai vraiment besoin de vous. Si j'insiste, c'est parce que dans la forêt amazonienne du podcasting, votre soutien vraiment est précieux et concret. Plus vous vous abonnez, plus vous laissez des étoiles ou des commentaires sur les plateformes des coupes, mais essentiellement Apple Podcasts ou Spotify, plus Éclat de Voix va être mis en avant et ça veut dire que vous participez activement à faire grandir ces messages qui vous touchent. À votre tour, vous êtes contributeur aussi du changement de paradigme. Donc, à toutes, à tous, bienvenue dans Éclat de Voix, le podcast des prises de paroles engagées qui donne envie. de s'exprimer. Et bienvenue à Mélanie Hong, fondatrice entre autres de Bonjour Podcast, le pouvoir du podcast et de l'agence Asiatitude. Alors de son tout premier podcast qui s'appelait Melting Pot, aux fictions multilingues avec Miha, de sa série sur le zodiac chinois appliquée au podcasting, à ses actions. Pour la représentation des Asiatiques en France, Mélanie pour moi réinvente vraiment l'entrepreneuriat en y insufflant ses cultures, ses convictions et bien évidemment son engagement. Nous allons parler de courage, d'alignement et de ce que ça veut dire vraiment de mettre son identité au cœur de son business. Plus encore probablement quand on est issu d'une, et je mets des guillemets, minorité. Parce que ceux qui... peu près être vécu comme une minorité ou être considéré comme une minorité quelque part, rappelons-nous qu'ailleurs, c'est une majorité. Bon, ben, salut Mélanie.

  • Speaker #1

    Salut Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Je suis très contente de te recevoir sur Éclat de Voix. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Et c'est très amusant parce que, depuis le début de l'année, tu es au moins la troisième, peut-être même la quatrième personne qui a quitté un barreau pour faire quelque chose de très différent. Donc toi, c'était en 2017 et tu t'es lancée dans l'entrepreneuriat pour le podcast. Qu'est-ce qui a fait ce déclic ? Qu'est-ce qui a enclenché chez toi cette envie de changer de direction ?

  • Speaker #1

    Alors, on n'a pas quatre heures, donc je vais essayer d'aller à l'essentiel. Mais effectivement, j'étais avocate en droit du travail à Paris pendant quatre ans. Et j'aimais beaucoup mon métier, mais je pense que j'ai toujours su que ce n'était pas une passion, dans le sens où tu sais, tu te lèves le matin et tu adores ce que tu fais. J'adorais mon métier en tant que tel, il était très stimulant intellectuellement, c'est ce que je recherchais dans un métier. Mais j'ai réalisé un jour, enfin, je pense que j'ai toujours su qu'il y a des personnes qui font des métiers passion. Et je m'étais rangée dans la catégorie personne qui n'a pas de passion, donc je suis obligée de faire un métier que j'aime bien, mais c'est pas non plus ma passion parce que j'en ai pas. Donc c'était déjà bien, mais voilà, je voyais pas d'autre alternative et c'était la meilleure alternative pour moi. Et en fait, j'ai réalisé avec le temps que même si je n'avais pas de passion en tant que telle, je pouvais avoir une vie qui correspondait plus à mes envies. que je pouvais me lever le matin en me disant ce que je vais faire aujourd'hui, ça me plaît, même si c'est pas... parce que j'associais la passion au talent aussi, au talent artistique, au talent sportif, tu vois. Et donc, quand j'ai réalisé qu'en fait, on pouvait avoir un métier qui n'était pas forcément une passion avec un talent, mais qu'on pouvait quand même s'éclater, je me suis dit, je pense que je ne suis pas à ma place, mais je ne sais pas quelle est ma place. Donc, je suis d'abord partie par ce constat-là en me disant, je pense qu'il y a mieux que ça pour moi, mais je ne sais pas quoi. Donc, je n'ai pas vraiment eu de déclic. Je pense que c'est avec plein de petites choses au fur et à mesure des années, en voyant des personnes qui étaient vraiment épanouies dans leur travail, et en me comparant et en me disant, je vois que je n'ai pas ce sentiment-là par rapport à mon travail, et ça m'embêtait. Et comme je veux toujours aller au fond des choses et être la personne la plus aboutie possible, parce qu'on ne peut pas être parfait, mais la plus épanouie possible, il y avait une petite dissonance cognitive. Quand je voyais que d'autres personnes étaient très heureuses, y compris dans leur travail, je me disais qu'il y avait quelque chose à explorer de ce côté-là. Donc c'est comme ça que je me suis dit, je quitte le barreau. Mais quand j'ai quitté le barreau, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire.

  • Speaker #0

    Ah, merci d'avoir répondu à la deuxième question que j'avais posée en avant.

  • Speaker #1

    Pardon,

  • Speaker #0

    j'ai... Non, non, non, au contraire, au contraire. Donc, aucune idée. Et pourtant, tu as lancé assez rapidement un podcast qui s'appelait Melting Pot. C'est ça ? Ça donnait déjà la parole ? à des Français qui ont une double culture, puisque toi, tu en as trois. Quelle chance ! Oui. Est-ce qu'à ce moment-là, c'était une forme d'activisme ? Tu t'es dit « tiens, j'y vais pour cette raison-là, c'est ça qui me motive » ? Ou est-ce que c'était plus l'objet podcast, puisque ça commençait, c'était les débuts du podcasting tel qu'on te connaît aujourd'hui ? Et comment est-ce que toi, tu as mesuré que tu étais bien sur ta voie et que tu as touché un peu les gens que tu avais invités ? touché.

  • Speaker #1

    Alors, pour répondre à la question activisme et podcast, à l'époque, c'était un peu des deux, sans me rendre compte. C'est-à-dire que je ne l'ai pas du tout fait de manière consciente. Donc, j'étais dans cette période 2017 où je me cherchais, puisque je venais de quitter le barreau, et je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Et donc, le podcast est arrivé, enfin ce projet de lancement de podcast, c'était une expérimentation pour moi. Je cherchais en fait à savoir ce que je voulais faire et dans ce cadre d'exploration, j'ai lancé plein plein plein de projets différents. Donc j'ai lancé un blog, j'ai commencé à écrire, j'ai fait plein de choses comme ça et dans ce, j'allais dire melting pot d'exploration, je me suis dit, j'écoute des podcasts moi-même, j'adore ça, donc je vais en lancer un, mais vraiment pour le plaisir. Et comme je cherchais quelle était ma voie, ma mission, que ce soit personnelle ou professionnelle, J'avais entendu le conseil de, pour trouver ce qui vous touche le plus, trouver ce qui vous énerve le plus. Et en fait, moi, ce qui m'énervait le plus à ce moment-là, c'était vraiment le racisme, parce qu'on était en 2017, en pleine présidentielle, et je ne suis pas du tout militante, pas du tout activiste, enfin, je n'étais pas, je précise, parce que je suis peut-être un peu plus maintenant. Mais j'avais compris que ça, c'était vraiment quelque chose qui touchait. Je me mets rarement en colère et c'est quelque chose qui touchait vraiment à mes émotions. Et donc, je me suis dit, pour trouver ma voie, peut-être qu'il faut que j'aille vers cette émotion-là de la colère. Et du coup, j'ai entamé pas mal de projets et de démarches. L'une d'entre elles, c'était d'héberger des migrants chez moi. Et en fait, je voulais aller plus loin parce que je me suis dit, il y a des personnes qu'on peut aider au jour le jour. mais en fait c'est pas assez, il faut que... plus de monde le fasse et pour que plus de monde le fasse il faut que des personnes soient au courant en fait que ça existe qu'il faut voilà faire la démarche et donc mon premier projet c'était pas du tout de créer un podcast de voilà d'être dans les médias etc et de faire de la communication c'était je voulais raconter les histoires des migrants qui venaient chez moi c'était ça le premier projet sauf que c'était difficile parce que je ne parlais pas forcément français qu'il n'avait pas forcément le recul pour raconter leur histoire etc parce que moi c'était de l'hébergement d'urgence, donc des personnes qui venaient d'arriver 3-4 jours avant, c'était vraiment pas le bon environnement et le bon contexte pour le faire. Et donc j'ai réfléchi à comment passer le même message, c'est-à-dire que des personnes migrantes sont des personnes qui ont des histoires, il faut les accueillir, comme nous on est des Français aujourd'hui, demain ça sera peut-être les Français de demain. Et donc j'ai réalisé que les Français d'aujourd'hui c'était les migrantes d'hier. Et c'est comme ça que j'ai créé Melting Pot, parce que moi je cherchais d'abord... à transmettre un message. Donc, comme tu dis, il y a ce côté quand même activiste dans le sens où j'ai pensé à mon message avant de créer le projet. Et après, j'ai réfléchi à la meilleure manière de véhiculer ce message. Et donc, pour moi, la meilleure manière, c'était de parler à des Français qui racontent leur double culture, parce qu'en fait, il y en a beaucoup en France qui sont français et libyens et anglais et espagnols et portugais et italiens. Voilà, peu importe. Et donc, c'est pour ça que mon concept a été de lancer un podcast sur des Français qui ont une double culture et de raconter pourquoi leur famille était arrivée en France et pour se rendre compte qu'ils étaient les migrants d'hier et qu'aujourd'hui, en fait, on les considère tout à fait français.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose qui est d'autant plus prégnant que nous, à Luxembourg, on a aussi ce sentiment que personne n'est vraiment... Alors évidemment, je ne veux me fâcher absolument aucun luxembourgeois de pure souche, mais c'est assez rare en réalité. Et comme le pays est petit, on ressent ce que tu dis de manière exponentielle. Et c'est vrai qu'on est tous finalement à un moment les migrants... d'un endroit à un autre. Alors, il y a des couleurs qui changent, il y a des cultures qui changent fortement. Mais rien qu'en étant passée de française à résidente luxembourgeoise, puis luxembourgeoise, je me suis bien rendue compte que je n'arrivais pas dans mon pays. Au départ, évidemment, une partie des gens ici, une grande partie, parlent le français. Donc, ce n'est pas aussi évident que quelqu'un qui arrive du Vietnam et qui arrive en France, clairement, il n'a pas les codes. Aucun. Il n'a même pas l'écriture, il n'a pas la langue, il n'a rien. Donc, il y a un vrai besoin d'acclimatation qui est extrêmement long, j'imagine. Là, c'est plus pernicieux parce que ce n'est pas évident. Et pour autant, ça existe. Donc, merci d'avoir mis ça en exergue et d'avoir lancé cette réflexion. Parce que finalement, oui, on est tous des migrants à un moment donné, de quelque part, pour aller ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et si je peux répondre à ta deuxième partie de question, qui était pourquoi le podcast et comment j'ai su que ce média-là était intéressant. Comme je te disais, j'avais essayé plein de médiums différents pendant cette période d'exploration et mon but, c'était à la fin d'une année d'exploration, parce que je m'étais donné une année, parce que je n'ai pas les fonds pour vivre plus sans travailler. Je travaillais d'ailleurs à ce moment-là, j'avais trouvé un job. En fait, j'avais eu un énorme coup de cœur sur le podcast, sur l'exercice de l'interview. Je pense que tu dois savoir ce que je veux dire, vu que tu as un podcast. Mais j'ai réalisé qu'en fait, le podcast était un super prétexte pour aller à la rencontre d'autres personnes qui ont des vies différentes, des expériences. Et on entrait tout de suite dans le fond de leur vécu. Et c'était hyper enrichissant. Et moi, j'adore en fait rencontrer des personnes, apprendre d'elles. Et c'est comme ça que j'ai compris que je voulais en faire mon métier.

  • Speaker #0

    Ben oui, c'est clair que l'interview et puis en tant qu'ancienne journaliste, c'est ça qui m'a toujours, moi, motivée d'aller rencontrer des gens. et de mettre... en lumière aussi des gens qui travaillent dans l'ombre ou qui ont des choses à dire et qu'on n'a pas forcément l'occasion d'écouter. Le podcast, ça nous donne une vraie liberté et une vraie fenêtre d'expression aussi bien pour eux que pour nous. C'est génial. Toi, après, tu as fait un autre podcast qui s'appelait Mija Podcast. C'était une fiction qui était en plusieurs épisodes.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, j'ai fait plusieurs podcasts. Melting Pot, c'est mon premier. Vraiment des interviews de personnes qui ont une double culture. Le deuxième podcast que j'ai fait, c'était un podcast sur le podcasting. Là, c'était pour enclencher ma démarche de reconversion et aller vers la formation de podcasteur. Et après ce deuxième, parce que j'ai vraiment des podcasts sur le sujet de la multiculturalité et des podcasts sur le podcasting. J'alterne entre les deux. Et mon troisième podcast, donc celui dont tu parles, Miha Podcast, qui veut dire fille en espagnol, Miha, c'est un podcast... que je n'ai pas créé moi parce que en fait c'est un podcast du studio Ausha qui est un studio spécialisé dans des podcasts multilingues, le concept c'est vraiment de raconter des histoires mais au-delà des cultures donc on a ce concept de multiculturalité aussi donc on retrouve dans mon premier podcast Melting Pot et la fondatrice de ce studio avait fait une première saison inspirée de celle de sa famille donc c'est une fiction en 8 épisodes de 10 minutes, donc Ausha c'est 80 en fait et donc 8 épisodes de 10 minutes, ça fait 80. C'est pour ça que c'est que des séries de podcast de 8 épisodes de 10 minutes. Et moi, j'ai fait la deuxième saison qui est inspirée de l'histoire de ma famille, donc d'immigration de l'Asie à la France. Et donc oui, c'est une fiction sonore qui est vraiment immersive, avec énormément d'habillage sonore et de son. Et j'ai écrit, en fait, une histoire d'une famille racontée à chaque fois par la fille de la famille et qui explique la vie de chaque personne de la famille. Et pareil, il y a un message sous-jacent qui est qu'on suit une famille immigrante, puisque c'est en cours d'immigration, mais on voit le point de vue de chaque personne, de la grand-mère au père au fils à la fille, pour montrer en fait ce que ça fait, que les conséquences de la migration sur une famille et une vie. Et elle est très différente d'une personne à l'autre forcément. Et donc elle a été adaptée en quatre langues, en français, en mandarin, en espagnol et en anglais, pour pouvoir toucher le maximum de monde.

  • Speaker #0

    C'est une très belle expérience et c'est intéressant aussi d'en parler aux gens aujourd'hui, de leur proposer d'aller écouter ce podcast parce que ça montre également d'autres façons de faire du podcast et de passer des messages. C'est aussi une manière de faire les choses autrement. Là, tu l'as dit, il y avait une volonté claire de toucher plusieurs communautés. Qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que c'était un pari risqué ou bien est-ce que ça a été quand même quelque chose de mesuré ?

  • Speaker #1

    Quand tu dis par érisqué, c'est par rapport à quoi ? Parce que moi j'ai ma vision du risque. C'était un podcast qui était très cher à produire parce qu'il faut le temps d'écriture, il faut l'habillage sonore, on a fait des compositions musicales originales, il y a la communication, etc. La traduction, l'adaptation, l'enregistrement dans d'autres langues. Moi j'ai fait la française et l'anglaise et après on a des voix off en mandarin et en espagnol. Donc en fait, c'est un gros projet. Donc c'est risqué dans le sens où je n'ai pas vraiment gagné d'argent. On a convenu d'une rémunération, c'était ma première rémunération en tant que podcasteuse, en tant qu'autrice et voix off. Mais par contre, j'ai coproduit la saison. Donc j'ai pris le risque, on va dire, des coûts et des potentiels bénéfices. Parce que c'était vraiment un projet qui me tenait à cœur et que je savais qu'il allait être important pour moi. que je voulais qu'il existe après ce que ça a donné c'est qu'il a eu beaucoup de succès cette série elle a été vraiment classé numéro un dans plusieurs pays classé dans le top 5 apple podcast en france en espagne en belgique numéro un en chine enfin elle a vraiment eu beaucoup de succès elle a été mentionnée par le new york times ça a été quand même assez conséquent donc je regrette pas du tout je suis très contente de ce projet C'est un des projets dont je suis le plus fière et en plus ça a nécessité que, même si c'était une fiction, j'ai interviewé beaucoup de membres de ma famille pour écrire l'histoire. Et ça m'a permis de connecter plus avec ma famille, mes parents notamment. Donc c'était très émouvant aussi pour nous, de manière générale. Voilà, c'était un projet qui était à la fois important pour moi de par le message qu'il passait, de par la représentation qu'il donnait, parce qu'en fait... Parler d'une histoire, d'une personne, d'une famille asiatique qui vient en France, ça n'existait pas. Enfin, je crois que c'est toujours le seul podcast, en fait, sur ce sujet-là. Et donc, pour moi, la représentation est très importante. On en parlera sûrement un peu plus tard parce que j'ai fait autre chose sur le sujet. Mais d'avoir un projet qui permette d'avoir une meilleure représentation des Asiatiques en France, pour moi, c'était hyper important. Et en plus d'un point de vue d'une Française asiatique, je savais que ça n'existait pas. Ni en français, ni en n'importe quelle autre langue. Donc c'est pour ça qu'on l'a aussi fait en plusieurs langues. Et on a eu beaucoup de débats sur est-ce qu'on le fait aussi en mandarin. Parce que c'était tout un... Enfin, à chaque fois qu'on ajoute une langue, c'est des coûts en plus, du travail en plus, du temps, etc. Et en plus, c'est un pays de diffusion qu'on connaissait moins. Et en fait, on l'a fait. C'est un peu différent l'accueil en Chine du podcast. Parce que la question de la double culture n'est pas du tout la même là-bas. Et ça a été beaucoup moins compris. Ça a été vraiment pris plus comme une fiction divertissante que comme un témoignage où on se reconnaît. Parce que des Chinois ne se reconnaissent pas dans une double culture, en fait. Et ils ne peuvent pas forcément comprendre pourquoi une personne française et chinoise a vécu de racisme, etc. Moi, il y avait des mentions là-dessus, dans le podcast, que j'avais vécu du racisme en France par le fait que j'étais asiodescendante. Et ça, c'est difficile à comprendre. Et donc, c'est même un peu énervant pour des Chinois de se dire, mais comment ça se fait que... En Europe, ils vivent ça. On a eu pas mal de commentaires. Et c'était intéressant pour nous de voir que les réactions étaient très différentes d'un pays à l'autre. Oui,

  • Speaker #0

    mais justement, c'est ce que j'allais te dire. C'est vraiment interpellant ce que tu nous partages, parce qu'on a toujours l'impression que ce qu'on vit chez nous, les autres le vivent ailleurs. Et pas du tout. Ça, c'est incroyable. Je fais une grande découverte avec toi aujourd'hui. Et je trouve que c'est passionnant. Non, mais c'est vraiment passionnant parce qu'ici... Dans le podcast précédent à CAM, on avait interviewé quelqu'un qui est spécialiste de la multiculture et qui est américain, devenu français, et qui parle parfaitement. Et c'est Axéra, le mandarin, qui est extrêmement connecté à toute l'histoire, la culture. Ce n'est pas juste savoir la langue, c'est quelqu'un qui a beaucoup voyagé et vécu là-bas. Et il nous expliquait justement vraiment les dissonances qu'il peut y avoir entre un pays et un autre. Bon, évidemment, ça paraît clair. Mais là, ce que tu dis, il n'en avait pas ébordé. Et je trouve que c'est une information à connaître parce qu'on pense toujours qu'on a des idées sur les cultures des autres. Mais pas tant que ça. En fait, il nous manque souvent des pièces de puzzle qui sont souvent maîtresses. dans la connaissance de l'autre.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Et on le voit d'autant plus parce que, comme tu disais, toi, au Luxembourg, tu peux connaître un certain choc culturel, en tout cas, de différence culturelle avec les Luxembourgeois. De manière générale, en Europe, les différents pays, tu vas de l'un à l'autre, il y a des différences. Pareil quand tu vas aux États-Unis ou en Amérique, etc. Mais en fait, quand il y a des différences aussi importantes que Chine-France ou Vietnam, Espagne, en gros, Occident-Orient de manière générale, le point de vue est très très différent et nous on est très occidentalo-centré. Et on s'en rend pas compte parce qu'on pense que c'est l'universel, le point de vue occidental. Et parce que de l'histoire, ça a été fait comme ça, l'Occident a conquis le monde, on va dire, si on schématise, et donc le point de vue à la fois français et occidental pense que c'est universel. Le point de vue oriental, et c'est très très large en plus de dire oriental, même asiatique et encore plus chinois, est très différent du point de vue occidental. Et donc prendre un peu un pas de côté, c'est intéressant souvent. C'est pour ça que ça m'intéresse autant et que ça me passionne l'interculturalité.

  • Speaker #0

    Et alors du coup, cette façon d'être à la fois justement ces trois nationalités tout en un melting pot, finalement... J'ai la sensation que quand même ça alimente ton engagement et ça crée aussi une approche entrepreneuriale qui est très spécifique. C'est ça qui change aussi la donne avec toi, je trouve, par rapport à d'autres personnes, non pas qu'elles soient mieux ou moins bien. C'est juste que ça donne une sorte de coloration très particulière. et encore aujourd'hui, y compris, je peux en témoigner, dans tes approches podcasting, entre guillemets, pures et pas forcément... lié à cette question de la multiculturalité.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que je ne me suis pas présentée, mais au quotidien, mon activité professionnelle, c'est d'accompagner les podcasteurs. Donc, rien à voir avec la multiculturalité. Je donne des informations en marketing, etc. Vraiment sur la création et le marketing et la monétisation de podcasts. Comme tu dis, ça n'a vraiment pas grand-chose à voir avec la multiculturalité. Mais dans ce cadre-là, je pense que... à chaque fois qu'on fait quelque chose, et encore plus quand on est entrepreneur, on va mettre de soi dans sa façon d'agir. Et de moi, il y a la partie multiculturelle et asiatique. Et pendant longtemps, je ne l'ai pas du tout pris en compte. Je me disais que c'était personnel et que ça n'avait rien à voir. Et je ne voyais pas comment inclure cette facette de moi dans mon activité. Sauf que j'ai essayé par touche de le faire pour Pas forcément me démarquer parce que j'ai pas besoin de dire coucou je suis l'entrepreneur asiatique et j'ai pas envie d'être catégorisé particulièrement mais j'avais envie que ça apporte quelque chose parce que moi dans ma vie ça m'apporte des choses d'être à la fois une femme, à la fois une mère, à la fois asiatique, une entrepreneur et donc je voulais que ça m'apporte aussi quelque chose dans ma vie professionnelle et j'ai réalisé que ce que ça m'apportait c'est comme tout le monde par exemple part en voyage et dit après ce voyage j'ai appris ci, ça m'a peut-être un peu changé Moi, ce voyage, je l'ai au quotidien, en fait. Mon voyage, il est à l'intérieur de moi parce que j'ai des points de vue différents et j'ai ce point de vue à la fois asiatique et occidental quand je fais quelque chose. Et donc, je voulais que ça se ressente. Je pense que ce n'est pas encore assez, mais je sais que tu m'as fait le retour sur un indi-série que j'ai lancé sur mon podcast qui mêlait à la fois des techniques de podcast, de podcasting, et une approche de l'astrologie chinoise. Donc, en gros, ça peut être... des épisodes sur comment le rat dans l'astrologie chinoise pourrait vous inspirer pour être un meilleur podcaster. Et du coup, j'ai trouvé ça fun. Ça n'empêchait pas de délivrer des informations techniques. Et en même temps, ça apportait un peu ma touche. Je ne pense pas que d'autres podcasters vont faire ce genre d'approche, parce qu'il n'y a pas d'intérêt quand tu n'es pas chinois. Donc je trouvais ça rigolo, moi, en fait. C'était le côté un peu ludique et unique aussi. Je trouve que ça nous permet de comprendre ce qui nous rend unique. Voilà. C'est mon approche.

  • Speaker #0

    Pour être très transparente pour les auditeurs, c'est ça qui a enclenché chez moi cette envie absolument de te recevoir sur Éclat de Voix, parce que j'ai été séduite, parce que moi-même évidemment ça m'a touchée, j'aime ces approches holistiques, j'aime le fait qu'on mélange les choses et qu'on se serve aussi de ce qu'on a pour qu'un sujet soit abordé de façon plus vaste que simplement le côté technique, comme tu dis, marketing, etc. Et ce qui m'a fait rire, c'est que je me suis dit... Oui, en fait, c'est une forme d'innovation culturelle en s'appuyant sur des traditions. Donc, j'ai aimé l'aspect contradictoire de l'affaire. J'ai trouvé cette série absolument géniale. Bon, évidemment, elle était, et tu le disais tout le temps, c'est des choses un peu simples, entre guillemets, simples n'étant pas péjoratives dans ma bouche, que tu délivrais à propos de chacun des animaux du Zodiac chinois. Mais ça donne quand même aussi une énergie, une impulsion particulière. Et je trouvais que cette espèce de grille de lecture de ton business était originale. Alors, quelque part, je me dis, est-ce que tu parlais tout à l'heure d'avoir subi du racisme ? J'imagine que ce n'est pas que au passé. Est-ce que là, tu ne crains pas que ce mélange, à la fois de ces connaissances de culture asiatique et de conseil professionnel ? Ça crée un point d'accroche pour venir réactiver ces critiques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est plutôt ça. Déjà, merci beaucoup pour tous tes mots sur la série. Ça me fait très plaisir et ça me conforte dans cette idée. Parce que pour tout te dire, quand je l'ai lancée, je me suis dit, mais qu'est-ce que je fais ? Les gens vont dire, mais ça n'a rien à voir, Mélanie. Qu'est-ce que tu nous racontes ? Reviens dans le droit chemin. Vraiment, quand j'ai lancé ça, je me suis dit, je vais sûrement avoir des critiques. Mais je m'en fiche parce que ça me plaît bien. Et en fait, c'est la série où j'ai eu plus de retours positifs, où tout le monde m'a dit c'est original, c'est hyper intéressant, on retient mieux les idées parce que c'est une grille de lecture qu'on n'avait pas l'habitude d'avoir. Et donc, je trouve que ça incite aussi à oser et à innover et à être plus soi. Moi, j'ai une de quête, et je pense que c'est la quête de beaucoup de monde de sa vie, c'est de mieux se connaître et d'être le plus possible soi. Et donc, ça rejoint ta question, c'est que, oui, effectivement, je pense que comme beaucoup d'Asiatiques, j'ai vécu du racisme plus jeune, encore maintenant. Et en fait, aujourd'hui, ce n'est pas que je m'en fiche, c'est que je veux revendiquer cette identité asiatique. Je veux que ce soit une force et que ce ne soit pas une faiblesse ou quelque chose que j'ai envie de cacher. Je sais que c'est un sujet que j'ai aussi avec d'autres amis qui sont entrepreneurs et asiatiques et qui ne veulent pas en faire un sujet. Et je les comprends et je les respecte parce que ce n'est pas leur combat. Mais moi j'en fais un de mes combats. C'est un de mes combats principaux de revendiquer ma culture, mon identité double culturelle et d'être identifiée comme une professionnelle mais aussi comme une personne asiatique parce qu'il n'y en a pas assez en fait qui sont représentées aujourd'hui en France. Et donc si on vient me chercher sur ce sujet, et bien j'ai plein de choses à dire et tant mieux. Donc oui, je me visibilise et plus tu as de visibilité et plus tu peux avoir forcément de réaction en face. Mais je suis prête maintenant.

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai une question de pure et simple curiosité. Tu as dit en lançant, donc je ne révèle rien, cette série que 2025, c'était l'année du serpenton, signe. C'était la raison pour laquelle aussi tu t'étais dit, tiens, allez hop, je tente la faire. Est-ce qu'il y a un timing cosmique pour l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Je... pense que... Ah bon, après on y croit, on n'y croit pas. C'est chacun ses croyances, bien sûr. Mais dans l'astrologie chinoise, effectivement, il y a un timing à la fois. Une année correspond à une certaine énergie. Donc comme tu disais, l'année 2025, c'est celle... Enfin, 2025-2026 à cheval, c'est celle du serpent de bois. Donc le serpent, c'est la mue. Le serpent, c'est la transformation. Le bois, c'est la croissance. Donc on a quelque chose de très expansif dans cette année-là. Après, je ne suis pas du tout experte dans ces sujets-là, donc je pense que des personnes sauront beaucoup mieux le dire que moi, mais c'est ce que j'en retiens de manière globale. Et après, tu as aussi ton propre cartographie personnelle. Et donc, en fonction de ton âge, ta date de naissance, ton signe personnel, ça va donner quelque chose de spécifique. Moi, il se trouve qu'on est l'année du serpent, je suis serpent, et donc ça peut être une année très challengeante pour les personnes qui sont de ce signe. C'est au contraire de ce qu'on pourrait croire. C'est pas ton année, ça va être génial pour toi, c'est plus c'est ton année, plus ça va être une année qui va te challenger pour grandir.

  • Speaker #0

    Tu m'as l'air bien partie.

  • Speaker #1

    Elle me challenge beaucoup cette année, je t'avoue.

  • Speaker #0

    Oui, mais en tout cas, tout ce que tu produis semble vraiment passionnant et aller dans ta direction. Donc, quelque part, on se dit ça y est. Justement, tu parlais de au début, je ne le mettais pas. Maintenant, je suis en train de le mettre et puis je suis en train de l'assumer. Donc, on sent la progression dans ton travail. Et tu dis que tu as trois valeurs principales qui sont partage, inclusion et durabilité. notamment à travers tes podcasts et puis aussi dans tes accompagnements auprès d'autres podcasteurs entre autres puisque ça c'est ton cœur de métier en ce moment, comment tu arrives à sensibiliser aussi et est-ce que ça t'intéresse de le faire tes clients sur ces trois thématiques et est-ce que tu as l'impression que les gens sont réceptifs ou pas à ces valeurs-là ?

  • Speaker #1

    Je pense que mes valeurs j'en ai plein je pense que beaucoup de monde qui nous écoute ... Mais je mets beaucoup en avant le sujet de l'inclusion, de manière générale. Pas forcément que des origines, mais aussi des différences de fonctionnement. Enfin, de l'inclusion, de manière générale, c'est quelque chose qui me touche beaucoup. Et je ne sais pas si je sensibilise mes clients. J'ai plus l'impression que je porte ces valeurs pour attirer les clients qui sont en phase avec elles. Et du coup, c'est le cas. En fait, je vois bien qu'il y a un filtre. puisque les personnes qui viennent me voir, de plus en plus, parce qu'au début, quand tu commences, tu acceptes un peu tout, tu es des clients un peu de tous horizons. Mais plus ça va, plus tu t'affirmes et plus j'ai mis partout ces valeurs, je crois. Je pense que dans mes posts LinkedIn, sur mon site web, j'en parle un peu partout, je pense que ça se ressent. Des personnes qui me ressemblent et qui partagent ces valeurs me contactent. Donc je pense que c'est plus dans ce sens-là. après il y a aussi le côté Quand on travaille avec moi, en fait, j'ai pas besoin de dire des choses pour que les personnes soient sensibilisées. Par exemple, il y a des personnes qui vont pas forcément... Enfin, tu vois, je travaille aussi avec des grandes boîtes, qui ont pas forcément choisi mon profil pour des valeurs, mais parce que je suis compétente dans mon domaine, et ça c'est aussi très bien. Et en fait, rien que le fait que je sois asiatique, une femme, et que j'aborde de temps à autre le sujet du féminisme, de l'inclusion, que j'ai créé une association, etc. Ça fait qu'ils s'intéressent rien que pour discuter ensemble. Donc, je pense que ça se fait petit à petit. Je ne suis pas du tout une personne qui va militer auprès des personnes avec qui je travaille. Ça se fait un peu naturellement.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une forme d'aimantation, ce que j'allais dire, une forme d'aimantation naturelle. Mais dans ce cadre-là, est-ce que quand même, maintenant que tu as « grossi » ton business… J'ai grossi aussi en étant prime. Non, c'était pas ce que je voulais dire.

  • Speaker #1

    On est plus sédentaires.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant que tu as assez de clientèle, assez de travail, est-ce que tu peux te permettre et est-ce que ça t'est déjà arrivé aussi de refuser des choses, des projets qui ne correspondaient pas à tes formes d'engagement et de valeur ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un énorme sujet, ça pour moi. Pour tout te dire, j'ai même arrêté un projet d'association pour ces raisons-là parce qu'en fait, Il ne faut pas le cacher, quand on est indépendant, c'est aussi difficile. Dire non à des clients, c'est dire non à de l'argent et c'est dire non aussi à une qualité de vie. Et au-delà de la qualité de vie, c'est même dire non à parfois survivre, dans le sens où il faut gagner de l'argent pour vivre. Et donc, même sans avoir un gros portefeuille client, ce sujet s'est porté tout de suite à moi parce que je n'arrive pas à concevoir de travailler avec des personnes qui n'ont pas les mêmes valeurs de manière générale comme un jugement humain. mais si je sais que c'est des personnes qui sont à l'encontre de mes valeurs, c'est pas possible. Je peux pas, en fait, travailler avec eux. Et aussi, sur des... Alors, ça peut être bête, mais sur des sujets qui, pour moi, ne font pas avancer la société, qui sont pas forcément néfastes. Typiquement, je peux donner un exemple, j'ai deux banques qui sont venues me voir, classiques, j'ai rien contre les banques, moi, je suis, j'ai des banques, voilà. Mais juste, moi, je veux pas passer du temps sur des projets qui, pour moi, ne font pas avancer la société. Et je préfère travailler avec des associations ou des entreprises, ou même des fondations d'entreprises, parce qu'il y a des grandes entreprises qui ont des fondations et qui font des choses très intéressantes. Eh bien, je préfère passer du temps là-dessus. Et si je dis oui à un projet qui est neutre, on va dire, il n'est même pas néfaste, mais juste il est neutre, et pas positif dans mon regard. Il est peut-être positif pour d'autres choses, mais pour mon regard, il n'est pas positif. Donc, je ne vais pas poursuivre. Je ne vais même pas le prendre comme client. Comme ça, je garderai l'opportunité, même si je ne l'ai pas tout de suite, de travailler pour un projet qui me plaît plus et qui, pour moi, fait plus avancer la société.

  • Speaker #0

    Ça a le mérite d'être clair. Ouais,

  • Speaker #1

    par contre, c'est un peu problématique des fois, parce qu'il y a des mois où je gagne beaucoup moins d'argent que d'autres à cause de ça.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais oui, on est tous, en tant qu'indépendants, tu le dis bien, liés à cette... Enfin, tous dans la société d'une manière générale. Et parfois, je me dis, j'aimerais bien que ce ne soit plus notre seule et unique obsession que de pouvoir vivre avec cet argent. Mais bon, on a pour l'instant ce système d'échange qui est là et dont on ne peut pas se défaire. Donc c'est clair que... Ça aussi, ça a des vertus parce que pour tout le monde, on a le même système d'échange. Mais ça, c'est limite quand effectivement, on est en indépendant et qu'on rame parfois.

  • Speaker #1

    Et puis, ça précarise en fait. Donc, c'est difficile. Moi, je sais que j'aimerais bien des fois être un peu moins radicale. Parce que je ne fais pas ça pour me faire bien voir. Juste, je n'y arrive pas. J'ai déjà accepté en fait. J'ai eu ce type de décision. après avoir accepté des projets qui ne... ne me faisaient pas vibrer. Et en fait, j'ai réalisé que je n'arrivais pas à les mener au bout parce que j'ai une telle dissonance cognitive que je n'arrive pas vraiment juste physiquement. Et donc, je suis radicale parce que je n'ai pas le choix. Mais j'avoue que parfois, j'aimerais pouvoir être un peu plus flexible.

  • Speaker #0

    Alors, pour combler ton manque de flexibilité, tu avais quand même créé Asiatitude. Donc, Asiatitude, c'est une association ?

  • Speaker #1

    Oui. À la base, c'était un podcast et j'en ai fait une association.

  • Speaker #0

    Voilà. La démarche, là aussi, est intéressante et particulière, puisque ça accompagne à la fois, si je ne me trompe pas, des marques, des institutions, des entreprises, avec cette expertise particulière d'allier à la fois les nouveaux médias, les cultures plutôt asiatiques, et puis un réseau de professionnels qui ont des héritages culturels asiatiques.

  • Speaker #1

    Donc, Asiatitude, à la base, c'était un podcast que j'ai lancé. sur les asiatiques en France. J'interviewais des asiatiques plutôt avec un parcours atypique pour permettre le maximum de représentation de personnes différentes. C'était vraiment pour avoir une meilleure représentation des différents asiatiques en France, et pas que ce soit qu'un seul bloc, comme tu disais au début. Et en fait, au fur et à mesure, au bout de deux ans, c'est devenu une association, parce que la communauté autour du podcast était devenue tellement... Je sentais qu'elle avait besoin de se retrouver. de discuter, d'échanger, etc., que j'en ai fait une association qui maintenant vit depuis trois ans. Et en fait, j'ai hésité pendant plusieurs années entre l'association et l'entreprise. Parce que moi, comme j'ai une entreprise dans les médias, je voulais de plus en plus faire en sorte que mon entreprise soit Asiatitude. Et ce que tu as dû voir, c'est le site de l'entreprise Asiatitude, qui c'était donc la vision Asiatitude d'entreprise, où je mets à la fois mon expertise de... Femmes dans les médias, dans la communication, auprès des marques, pour créer du contenu et des événements qui touchent les personnes asiatiques. Donc ça, je le fais, mais je le fais à mon nom maintenant. En fait, je le fais à mon nom d'entreprise et j'ai décidé de garder Asiatitude comme une association. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, Asiatitude, c'est vraiment un podcast et une association pour valoriser les identités culturelles asiatiques et créer des événements, créer des... des œuvres culturelles et avoir plus de place dans l'espace médiatique, culturel et artistique.

  • Speaker #0

    Ah, donc aujourd'hui, avec toutes ces petites briques mises bout à bout, finalement, tu essayes d'œuvrer pour qu'il y ait une meilleure compréhension interculturelle entre l'Occident et l'Asie, on va dire ça comme ça, ce qui est quand même un enjeu politique majeur, on ne mène de rien en ce moment avec tout ce qui s'agit dans tous les sens. Est-ce que toi... Du coup, tu te considères comme une entrepreneuse, je reviens un petit peu à ce que je te disais au début, militante. Et est-ce que tu penses avoir une forme de pouvoir d'influence ? À ton échelle, évidemment, il ne s'agit pas forcément de devenir politicienne engagée à tout craint. Mais est-ce que tu... Moi, j'ai l'impression quand même, en filigrane, d'après tout ce que tu racontes depuis le début, tu parles d'une grosse communauté de gens, de podcasts qui ont rencontré leur public. Ça veut bien dire que probablement, oui, il y a quelque chose qui se passe à travers ton travail.

  • Speaker #1

    Oui, pour moi, je veux que tout ce que je fais dans mon travail ait une influence. Alors, comme tu dis, à mon échelle, évidemment, je ne le mesure pas. En fait, je ne compare pas forcément les échelles. Mais tu vois, j'ai mon entreprise d'un côté, Bonjour Podcast, qui, pour moi, je considère qu'elle œuvre à faire en sorte qu'on ait un espace médiatique plus sain, qui distribue et partage des connaissances et des informations. qui vont vers le progrès social et sociétal. Donc c'est pour ça que pour moi, en fait, quand j'accompagne tous les podcasts indépendants, voire de marques, d'associations, de fondations, c'est pour faire en sorte que des idées et des connaissances... Par exemple, pour La Croix-Rouge, j'ai fait un podcast sur les tiers-lieux. Pour l'association Aurore, j'ai fait un podcast sur la santé mentale des jeunes. Pour les podcasteurs indépendants, je les aide à faire en sorte que leurs podcasts soient plus entendus et je choisis, et ils me choisissent aussi, j'ai la chance qu'ils me choisissent, mais... que des podcasts qui vont diffuser des connaissances qui vont nous aider. Par exemple, il y a un podcast sur le rapport aux écrans que j'adore, branché-débranché, que j'accompagne, podcast génération par an. Il y a plein de podcasts comme ça qui diffusent des idées. Et pour moi, ça a une grande influence dans le sens où, si moi j'aide les personnes qui font ces podcasts, ces podcasts vont diffuser leurs connaissances auprès du grand public. Et ce grand public, c'est la société qui va s'améliorer dans le sens... Voilà, c'est pas le côté s'améliorer, on juge les gens parce qu'ils sont pas bons et il faut qu'ils s'améliorent, mais on va tous vers le mieux vivre ensemble. Donc pour moi, c'est ça l'influence que je veux avoir dans le monde du podcast. Et de l'autre côté, j'ai le côté asiatitude qui oeuvre pour une meilleure représentation de la culture, des identités asiatiques. à la fois pour... Je reviens sur, tu sais, mon projet Melting Pot au début. Je l'avais fait pour les personnes qui n'étaient pas... racisées pour qu'elles comprennent et qu'elles soient plus toléantes. Et en fait, j'ai vite changé de fusil d'épaule à mon plus grand dame parce que je ne l'ai pas fait de manière volontaire. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, ce n'étaient pas les personnes blanches qui veulent s'éduquer, en fait. J'ai réalisé que les personnes qui écoutaient, c'étaient des personnes qui étaient concernées, qui se reconnaissaient dans les histoires et qu'elles-mêmes avaient besoin de connaître mieux leur culture. Et donc, mon message initial s'est complètement transformé parce que moi, mon message initial, c'est... Faut pas être raciste. Très très très bêtement. En fait, il s'est très vite transformé en on ne connaît pas notre construction personnelle, on ne comprend pas pourquoi on se sent mal d'avoir telle ou telle remarque et on a besoin de mieux se connaître et d'arrêter de rejeter notre double culture pour nous aller mieux et ensuite faire en sorte que les autres nous comprennent mieux. Et du coup, c'est ce message-là que j'ai retraduit derrière sur Asiatitude, qui est un melting pot que asiatique. Le fait que Merci. plus d'Asiatiques se comprennent mieux, arrivent à s'épanouir, va faire en sorte qu'ils vont permettre de faire connaître leur culture aussi aux personnes qui ne sont pas Asiatiques et qu'on ait un mieux vivre ensemble. En fait, je crois que le résumé de mon travail, c'est faire en sorte qu'on ait un mieux vivre ensemble de manière générale dans la société.

  • Speaker #0

    Alors, je partage, je partage. Je m'inscris dans la même lignée, ça va. Je n'ai pas de dissonance. Et d'ailleurs, si tu avais un conseil à donner à d'autres entrepreneurs qui qui soit d'IP. issues ou non de minorités mais qui hésitent un peu à transformer leur engagement en une forme de business finalement. Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ou de leur proposer ou de leur suggérer ?

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est une démarche qui n'est pas facile. J'ai du mal moi-même à le faire parce que je culpabilise, je me dis que c'est tellement quelque chose de personnel que si je viens à le monétiser, ça va peut-être trahir la cause. J'ai pas mal cette... réflexion et rumination à l'esprit. Et je pense qu'il ne faut pas l'avoir, pour être passée par là. Je pense qu'il ne faut pas culpabiliser ou ne pas oser être plus soi dans ses projets professionnels, parce que c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Sans parler de passion, vraiment c'est là où on va avoir le plus d'énergie. Et plus on aime un sujet, plus il nous intéresse, plus on a de l'énergie. Plus on a de l'énergie, plus on va avoir de la réussite dans son projet. et donc quand on veut avoir un projet professionnel réussi, il faut y mettre de soi, en fait. Parce que pour moi, c'est même presque pas un choix. C'est plutôt un choix contre-productif de faire le contraire, parce qu'on va s'empêcher d'être soi-même. Et c'est vrai que c'est ce qu'on nous apprend beaucoup à faire, parce qu'on fait une dichotomie entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Et j'aime bien reprendre un peu ce qu'une personne m'a dit quand j'ai quitté le barreau. J'avais une collègue qui m'a dit, mais de manière très bienveillante, « Ah, je comprends, tu quittes le barreau parce que maintenant tu veux te consacrer à ta vie personnelle. » Et c'est là que j'ai compris qu'on fait une dichotomie entre soi. ses envies personnelles et sa vie professionnelle. Et pour moi, elle ne doit pas exister. Parce que cette personne n'avait pas compris que non, je voulais être moi-même dans ma vie professionnelle. Et donc, pour répondre à ta question, parce que c'était une longue réponse, qu'est-ce que je dirais à une personne qui n'oserait pas être un peu plus soi-même ou mettre un peu plus de ses particularités, quelles qu'elles soient, dans sa vie professionnelle ? Ça serait que déjà, ça libère, ça rend plus puissant. Ça rend plus ancré, ça démarque, donc c'est même mieux pour la rentabilité. La rentabilité dans le sens productivité si on est salarié ou rentabilité d'être entrepreneur. Et donc, être plus soi-même, c'est vraiment tout bénef pour soi et pour les autres.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi ajouter que ça permet d'être plus capable de naviguer quand il y a de la tempête ou quand il y a des résistances ? Parce que malgré tout, on en rencontre aussi des résistances. à nos projets que d'être soi-même et d'être dans cet engagement envers soi-même pour commencer, puis après envers les autres, comme tu l'as bien décrit. C'est une forme de... Oui, ça nous renforce quand même.

  • Speaker #1

    Oui, je sais qu'on parle beaucoup de sens quand on parle de choix professionnels. Je pense que ce mot a été pas mal galvaudé, la quête de sens, etc. Mais plus que le sens, je pense que le côté, je suis parfaitement alignée avec qui je suis, ce que j'aime et qui je sers, et ce que je fais me plaît, ça donne... Je pense qu'on est un super-héros quand on a cet alignement. Parce qu'à la fois, t'as plus d'énergie, parce que t'as la motivation, parce que ce que tu fais te plaît vraiment, ça t'apprend. Et même si tu rates, t'es quand même content de le faire parce que ça te plaît, ça t'apprend. Donc je pense que t'es inarrêtable dans le sens où, comme tu dis... Des fois, on a des baisses d'énergie, des fois, on a moins de clients, des fois, on fait des erreurs, des fois, ça ne va pas. Mais à partir du moment où tu sais que tu fais ce que tu veux dans la manière dont tu veux et qui est vraiment toi, je pense que tu ne peux qu'être aligné et aller bien. Et il y a un dernier truc dont tu parlais tout à l'heure, un peu plus tôt, c'est que je pense que c'est là où tu peux donner le plus au monde, si on voit les choses de manière holistique. En fait, on peut innover beaucoup plus quand on met de soi. On peut être vraiment... On peut se démarquer aussi. On peut créer parce qu'on a des idées que d'autres n'ont pas. Et plus tu vas creuser sur tes spécificités et plus ça va aider les autres. C'est ça qui est bizarre. Mais on dit souvent que l'intime est universel. C'est un peu ça. Plus tu vas chercher des choses que personne n'a, et on le voit beaucoup avec les artistes, ils font des choses qui ne concernent qu'eux. Et ça parle à tout le monde. On se reconnaît dans leurs chansons, etc. Moi, c'est ce que j'aime beaucoup, c'est d'aller chercher au plus profond. Alors, je n'y suis pas encore. Je pense que j'ai encore du temps. Mais d'aller chercher vraiment des choses qui me correspondent pour voir si ça parle à d'autres personnes. Et ça fait très peur. Je ne sais pas pourquoi ça fait peur. Je pense que c'est le côté vulnérable de se montrer comme on est. Ça fait très peur. Mais c'est ce qui est le plus gratifiant quand c'est reconnu.

  • Speaker #0

    Merci pour ce joli message que je retiens, l'intime et universel. C'est génial parce qu'il y a quelques épisodes que j'avais enregistrés avec Patricia Ferrand qui nous parlait du deuil et qui disait que le deuil est intime. Et en même temps, elle nous disait que la mort, c'est notre seul projet commun à tous sur la planète. Finalement, ça se rejoint, ça se relie. Une fois que tu nous as délivré ce beau message, j'ai quand même envie de te demander pour conclure cet épisode. Quel serait ton éclat de voix ultime d'entrepreneuse militante ou d'entrepreneur, militante comme tu veux ? ou toi-même ?

  • Speaker #1

    Quel serait mon éclat de voix ultime ? C'est très difficile comme question. J'ai entendu une fois que, tu sais, sur le mot « engagé » , il y a beaucoup ce qualificatif d'engagé pour les personnes qui sont plutôt de gauche, plutôt féministes, écolos, etc. En fait, et souvent ça fait peur de dire « je suis une personne engagée » parce que ça veut dire que tu prends position pour quelque chose. Je pense qu'en fait, on est tous engagés, mais... dans un sens ou dans un autre. Même ne pas faire de choix, c'est engager, dans le sens où tu choisis le statu quo. Donc, pour revenir à ta question, je dis ça parce que souvent, on a peur de faire des choix, de prendre des décisions parce qu'on pense que c'est trop engageant. Et je pense qu'il faut se rappeler que tous nos choix et nos non-choix sont des choix et que les choix qui vont vers soi sont les meilleurs parce que c'est ceux qui vont nous rendre plus alignés et donc... Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, je pense que c'est difficile, ça fait peur, mais il faut suivre sa peur et aller vers ce qui nous fait le plus peur pour pouvoir être vraiment soi-même. Et c'est là que s'ouvrira la porte, je pense, d'une vie qui nous fait vraiment vibrer. Et depuis que j'ai fait ça, vraiment qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, je suis vraiment heureuse tous les jours. Donc j'incite tout le monde à emprunter le même chemin. Et une des façons que j'ai pour vérifier si je suis dans la bonne voie, parce qu'on a toujours besoin de re-checker si on est sur la bonne direction, c'est de me demander... Alors il y a deux façons de me demander si je suis sur la bonne direction. La première, c'est si je gagnais demain au loto, qu'est-ce que je ferais ? Si je ferais exactement la même chose que ce que je fais maintenant, ça veut dire que je suis sur la bonne voie. Si ça n'a rien à voir, c'est qu'il y a des choses à corriger. Et la deuxième chose, c'est... Donc, le loto, c'était la version positive. Et la deuxième, si jamais ce n'était pas assez fort, le loto, c'est si je mourrais demain, est-ce que je serais satisfaite de ce que j'ai fait jusqu'ici ? Et si ce n'est pas le cas, il y a quelque chose à changer. Voilà.

  • Speaker #0

    Top. Vraiment, merci. Alors, merci d'avoir remis l'église au milieu du village. Excuse-moi, très occidentale comme image. Mais en tous les cas, c'est vrai que cette question de l'engagement... Alors attention, je sais que je vais faire grincer des oreilles, si c'est possible. Éric Zemmour, il est très, très engagé, en fait, dans ses idées. Pour ne citer que lui, on pourrait en citer plein d'autres. Et tu as raison de rappeler que l'engagement, il n'est pas réservé à une, entre guillemets, élite ou une direction de pensée. Et c'est un acte quotidien. Donc, ça permet aussi à chacun de se le réapproprier, ne serait-ce que pour ça, encore un grand, grand merci. Et d'une manière générale, vraiment, j'ai adoré cette conversation avec toi. J'ai trouvé que c'était extrêmement éclairant pour les gens qui nous écoutent et apaisant aussi.

  • Speaker #1

    Ah oui ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ta voix est déjà très douce. Et puis, entendre ce que tu as à dire avec ces mots qui te font vibrer, mais sans effervescence délirante ou quoi, ça permet aussi de s'accrocher à ton histoire, à ton wagon et à te suivre avec grand plaisir en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Merci beaucoup de m'avoir permis de dire tout ça et puis de m'avoir invitée. Bravo pour ton podcast et j'écouterai les autres épisodes avec plaisir.

  • Speaker #0

    Eh bien, je serai ravie de te compter par mes auditrices fidèles désormais.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Anne-Claire.

  • Speaker #0

    Merci Mélanie. J'ai envie de vous proposer de retenir trois choses essentielles de cette conversation passionnante avec Mélanie. La toute première, c'est que tout... nos choix comme nos non-choix sont des choix. Ne rien faire, c'est aussi choisir un statut quo. La deuxième, c'est qu'être soi-même dans son travail, c'est ni un luxe, ni une fantaisie, c'est ce qui nous rend vraiment inarrêtable avec une envie forte de contribuer et de partager au nom de cette fameuse envie qui nous ressemble. En sachant qu'être soi, ça ne veut pas forcément toujours dire être original. Ça veut parfois dire être dans un cadre, mais le vivre à sa manière. On ne peut pas toujours être anticonformiste. Parfois, il vaut mieux être soi en étant conforme pour garder un maximum de liberté d'expression. Ça aussi, c'est stratégique. Rappelons l'homme. La troisième chose, c'est que l'intime, j'adore. L'intime est universel. Et oui, nos spécificités, ce qui nous rend uniques, créent naturellement ce qui va faire écho chez d'autres. Je termine cet épisode en insistant lourdement, puisqu'il vous a touché, qu'il a déclenché chez vous une prise de conscience ou un fourrir. Abonnez-vous à Éclats de Voix, laissez des étoiles, commentez-le et partagez-le. Nos conversations ont pour vocation d'éclabousser le monde entier. D'ici notre prochaine rencontre, je vous souhaite des Éclats de Voix.

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