Speaker #0Bienvenue dans Éclats de voix, le podcast des prises de parole engagées. Engagées, engagées, bon, engagées ne veut pas forcément dire qu'on doit descendre dans la rue avec des banderoles pour manifester, ni être membre d'un parti politique, d'une association ou que sais-je. Non, être engagé, c'est aussi simplement... Une intention, une attitude, c'est vouloir, avoir envie de partager des idées, des convictions, des projets avec son cœur. Et sur ce podcast, je continue à prôner l'idée qu'il vaut toujours mieux dire plutôt que t'aider. Et je suis toujours Anne-Claire Delval, ancienne journaliste, toujours rédactrice, modératrice, facilitatrice de ces fameuses prises de parole engagées. Et aujourd'hui, youpi ! « Tra la la, le micro sera juste pour moi » . Et je viens vous parler d'une notion un peu galvaudée qui est le parler vrai, qu'on associe souvent à l'authenticité. Parce que qu'est-ce que c'est que ce parler vrai, cette authenticité, à force que tout le monde dise ce qu'on l'est, est-ce qu'on l'est vraiment ? Et puis cet épisode, je vous le dis, c'est une invitation, une mise en bouche. Pas mal la mise en bouche pour quelqu'un qui veut parler, c'est marrant. Enfin, moi, ça me fait rigoler. Alors, une mise en bouche qui va ouvrir la voie, à la première soirée live du podcast Éclat de voix, qui se vivra le 11 décembre au Côte d'Ibri à Steinzel, et qui aura pour intention de vous permettre d'oser votre voix, justement d'expérimenter ce parler vrai. Mais si vous croyez encore, que le parler vrai, c'est dire ses cas de vérité, être cash, dire tout ce qu'on pense tout bas, et bazarder tout comme ça, bon alors, on va peut-être reprendre les choses depuis le début. Allons-y. Évidemment, j'enfonce une porte ouverte en disant qu'aujourd'hui, tout le monde communique, tout le monde prend la parole, tout le monde s'exprime de mille et une manières. Et pour autant, Il semblerait qu'on a vraiment faim et soif. Ça tombe bien, je crois que nous aurons à manger et à boire au colibri. Que nous avons faim et soif de transparence, d'authenticité. Pourquoi ? Parce que dans le cafard naôme actuel, dans le chaos médiatique, dans les injonctions contradictoires, on aimerait bien s'y retrouver un peu. Alors c'est cela que nous espérons atteindre, en espérant qu'en face de nous, les gens vont enfin être. authentique et parler vrai et que nous aussi nous allons pouvoir l'être. On en a ras-le-bol. Des faux-semblants, des filtres, des masques, je l'ai déjà dit, de ces espèces de paroles maquillées, marquétées, qui sont calibrées. On ne veut plus du paraître. On voudrait revenir à l'essentiel, à ce qu'on ressent vraiment, ce qu'on pense vraiment, ce qu'on incarne vraiment et ce que l'autre fait, dit et pense. Mais attention ! Parce que l'authenticité, ce n'est pas non plus une forme de sincérité impulsive, comme je viens de le dire. Ce n'est pas dire les choses comme ça de façon brusque, de façon brutale, même presque. C'est une forme d'alignement entre ce qu'on ressent, ce qu'on pense, ce qu'on dit, entre le cœur, le corps, la tête et les actes. Et cet alignement, quelque part, il demande une forme presque de courage, mais surtout de discernement. Est-ce que parler vrai, c'est un mythe, un slogan ou un piège ? En tout cas, ça c'est sûr que c'est un mot valise qui a été récupéré de mille et une manières. Et pour commencer par Tantale, évidemment le monde politique. En 79 déjà, 79 pour nos amis belges, Michel Rocard, qui est donc un politicien français, sort un livre qu'il intitule Parler vrai. texte politique. Il veut alors témoigner de la continuité de son action et son idée, c'est de pouvoir dire les choses telles qu'elles sont sans langue de bois et sans formule creuse. Sauf que quelques années plus tard, le même Michel Rocard dira lui-même, je crois que c'était autour des années 87, « J'ai voulu enrichir la politique d'une notion, mais c'est plutôt le vocabulaire qui s'est aggru d'une expression. Elle est devenue rituelle et figure. » parmi les stéréotypes qu'elle entendait combattre. Bah oui, parce que alors le monde politique entier s'est emparé de cette notion, et le par les vrais. est devenu un argument politique, et donc un argument marketing politique. Finalement, on arrive à une situation où, quand on dit « je parle vrai » , on n'est plus cru aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'on le sent. Parce que si vous devez me dire que vous êtes authentique, c'est que vous ne l'êtes probablement pas. Un peu comme quelqu'un qui vous répéterait toutes les cinq minutes « et confiance, je suis sincère » . Vous allez rapidement douter, non ? Et ensuite, hop là, je viens d'évoquer le marketing politique. Le marketing tout court s'en est emparé de se parler vrai de cette authenticité comme une sorte de nouveau produit à vendre. Et d'ailleurs, assez récemment, en 2024, une étude Brandwatch et Cision disait que 56% des spécialistes du marketing prévoient que le marketing, je cite d'humain à humain, dominera dans les années à venir et que 80% des consommateurs se déclarent même prêts. à récompenser une marque pour son authenticité. Super ! Ah bah oui, dans l'absolu ! Mais qu'est-ce que ça veut dire au fond ? Parce qu'on a tous entendu parler de M. Greenwashing et ses amis. Tu sais, cette technique qui consiste à se donner une image écolo sans rien changer en profondeur, avec une étiquette « Made in Europe » , alors qu'il n'y a que l'étiquette qui a été fabriquée en Europe, le reste provient d'on ne sait trop où, et le résultat... C'est que la supercherie, quand elle est découverte, fait que la confiance s'effondre. C'est un peu ce qu'on peut aussi retrouver sur les réseaux sociaux, à travers une forme de fausse vulnérabilité, avec un beau storytelling bien calibré. Ça peut commencer comme ça, un beau petit pause, comme « je n'en ai jamais parlé sur les réseaux, jusqu'à présent je ne voulais pas, mais en fait je vais être vulnérable » . Oui, là, je vais raconter ma vie, mon burn-out, mon échec cuisant, ma nuit noire de l'âme. Et puis, on déroule l'histoire et à la fin, bim ! Et c'est pour ça que j'ai créé ma formation à 15 000 euros. Voilà, l'émotion comme levier de vente, c'est efficace, peut-être. Authentique, un peu moins. Donc, se parler vrai, cette authenticité parfois. Ça peut relever d'un acte de courage, d'honnêteté, et puis parfois, comme je viens de l'exprimer, c'est plutôt une sorte d'outil de manipulation, et même de création d'une nouvelle forme de langue de bois, qu'on appelle maintenant la langue de verre. C'est celle qui prétend être sincère, mais qui sonne creux, une sincérité tellement, tellement annoncée, qu'elle en devient suspecte, des mots qui ne veulent plus rien dire. Des tournures qui flottent, des phrases qui disent blanc pendant que les actes font noir. Alors comment s'y retrouver ? Comment reconnaître une parole authentique ? Donc parler vrai, a priori, ce n'est pas dire tout ce qui nous traverse sans filtre. Déballer nos émotions en public pour créer un effet. Être cash pour exister plus fort que les autres. Confondre la franchise et la brutalité. Faire de la vérité un étendard. Parce que la vérité sans tact, ce n'est pas du courage. Et la parole vraie, elle se situe dans quelque chose de l'ordre de la douceur, mais quand même qui ne relèverait pas de l'effacement. C'est plutôt quelque chose d'assez subtil, d'assez intime, d'assez responsable. C'est être juste au bon moment pour la bonne raison. C'est une forme de parole qui viendrait plutôt de l'intérêt. intérieure, davantage que d'une réaction à chaud, même si elle peut être sincère, une réaction à chaud, et aussi pas d'une volonté de gagner ou de vous faire vendre quelque chose, pas d'un besoin non plus de se protéger. C'est une parole qui, en somme, pourrait-on dire, se nourrit de trois choses. D'abord, la clarté intérieure. Une fois qu'on a défini, identifié un peu ce qu'on ressent vraiment, ça commence donc par se parler vrai à soi-même. Ensuite... Cette congruence, c'est est-ce que ce que je m'apprête à dire est aligné avec mes valeurs, mes intentions, mes actes. Ensuite, troisième chose, ce serait le tact. Le tact, c'est l'art de toucher sans abîmer parce qu'une parole vraie, ce n'est pas une parole qui écrase. C'est une parole qui révèle, c'est une parole qui relie, qui construit. paroles où l'on ose, on ose nommer, on ose se montrer, on peut, oui, oser dire « je » . peut aussi oser dire non. C'est effectivement une parole qui peut nous exposer, mais en même temps, c'est une parole qui nous rassemble. Alors, pourquoi est-ce qu'on n'y arrive pas toujours ? Et pourquoi est-ce que ça nous coûte si cher d'agir comme ça ? Parce que, par aller vrai, ça peut faire peur. Peur d'être jugé, de déranger, d'être trop, d'être assez, d'être rejeté. Alors, on va mettre des filtres. On sourit quand ça ne va pas, on dit « ça va merci » quand c'est la tempête à l'intérieur. Et le prix à payer de tout ça, c'est une forme à la fois de distance, de fatigue, de déconnexion, le sentiment que personne ne nous voit vraiment. Mais au fond, est-ce que notre époque ne réclamerait pas autre chose justement ? Un retour au naturel, à la simplicité. Et pourquoi est-ce que votre parole compte ? Pourquoi est-ce que je vous invite le 11 décembre à venir ? Pourquoi est-ce que j'ai créé cette soirée avec quatre femmes extraordinaires, Sophie Jablonski, Delphine de Klerk, Laurence Hahn et Solène Silière ? Pourquoi est-ce qu'on vous invite, en fait, toutes les cinq, ensemble, à réfléchir, à philosopher peut-être, à expérimenter, à échanger sur cette notion de parler vrai ? Eh bien, c'est pour créer un espace. vivant pour retrouver cette liberté d'exprimer ce qui compte, un espace pour explorer ce que c'est que de parler sans forcément performer, d'être entendu sans se justifier, d'être écouté sans jugement, et puis de laisser simplement émerger cette parole juste, celle qui s'aligne profondément parce que la parole vraie, elle se pratique. sympathique. Elle se vit. Si vous sentez que quelque chose en vous a envie de se dire ou de se dire autrement, nous vous attendons. Ce sera l'occasion d'assister à l'enregistrement d'un podcast, de vivre une table ronde en mode popcorn. Alors popcorn, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ça va fuser, que les questions n'auront pas des réponses qui vont durer 20 minutes, que vous serez invité aussi à... poser vos questions et puis ensuite ensemble nous ferons une expérience de prise de parole et enfin un temps de networking pour échanger toujours avec cette envie de partager depuis le cœur avec un maximum de sincérité, d'authenticité telle que nous sommes sans trop chercher non plus à être parfait le lien pour s'inscrire sera dans les notes de l'épisode, vous pouvez également passer sur le site Anne-Claire Delval pour trouver toutes les informations. Et d'ici là, prenez soin de votre voix, de votre authenticité. Parce que oui, dans ce monde saturé, malgré tout, vos mots comptent, votre voix compte. Et en attendant notre prochaine rencontre, vous l'aurez deviné, je vous souhaite des éclats de voix vrais, authentiques et sincères. Salut tout le monde, je suis Bruno.
