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Éclats de Voix

Maîtriser l'art du débat

Maîtriser l'art du débat

14min |04/07/2024
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Éclats de Voix

Maîtriser l'art du débat

Maîtriser l'art du débat

14min |04/07/2024
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Description

Épisode 27- Dans cet épisode qui paraît en pleine campagne électorale européenne puis législative en France, ce qui préoccupe toute l’Europe, je questionne le débat et son utilité.

Il existe différentes formes de débats, qui ont, chacune, des finalités spécifiques.

Parmi elles, le débat politique qui, selon moi, s’appauvrit et j’émets des hypothèses pour l’expliquer.

D’ailleurs, quels sont les ressorts et techniques des hommes politiques quand ils débattent ?

Et pour nous tous, quels sont les fondamentaux pour se lancer et réussir son débat ?

À quoi faut-il accorder de l’attention pour convaincre ? Savoir argumenter, retenir l’attention, pratiquer l’écoute active, échanger, garder son calme,… sont quelques-unes des règles d’or pour mener à bien son débat

*********************************************************************************************

Ressources :

Retrouver l’interview de Nicolas Tenaillon:

https://www.philomag.com/articles/nicolas-tenaillon-un-debat-reussi-renforce-le-sentiment-democratique-et-justifie-le

Retrouver Denis Bertand, Sémiologue -Paris VIII et d’autres analystes: https://www.youtube.com/watch?v=sr_aS0qn-RE


*********************************************************************************************

L’épisode vous a plu?

⭐Laissez un avis sur votre plateforme d'écoute préférée. C'est le meilleur moyen de soutenir gratuitement le podcast.

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✨ Découvrir mon travail et s'inscrire à l'Éclatant Bulletin, mon infolettre jubilatoire:

 https://www.anneclairedelval.com

 

💌 Prendre RDV par e-mail: acd@anneclairedelval.com


💻 Mon site: www.anneclairedelval.com

********************************************************************************************

Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bienvenue dans éclats de voix le podcast qui libère la parole donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante percutante décomplexée parce qu'elle vient du coeur je suis anne-claire delval ancienne journaliste modératrice facilitatrice de prises de paroles engagées A ce micro, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez rayonner. Portez haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Parce que oui, c'est à la portée de tous. N'y croyez pas ? Écoutez donc ! C'est étonnant quand même qu'en plein mois de juin, début juillet, dans le cadre d'un podcast sur la prise de parole en public, Je m'intéresse à la question du débat. Je reviens quelques semaines en arrière, nous sommes le 9 juin, le soir des élections européennes. Je suis à ce moment-là en France, même si pour ma part je n'ai pas voté depuis la France, puisque j'ai la double nationalité et que j'ai opté pour voter depuis Luxembourg, mais à ce moment-là je suis chez ma sœur. Les résultats tombent. Et nous assistons à ce qui est alors supposé être un débat politique à la télévision, suite au dépouillement des votes et à l'annonce un peu choc d'Emmanuel Macron qui dissout l'Assemblée nationale. Au bout, je pense, d'une demi-heure, on se dit qu'il faut arrêter, qu'il va falloir qu'on éteigne ce poste. Et oui, on l'éteint parce que là, il ne s'agit plus d'un débat, il s'agit d'un combat de coq. Alors bien sûr, depuis toujours, il y a une forme théâtrale dans le débat politique, c'est évident. Mais là, nous sommes arrivés à un point, me semble-t-il, où le débat politique public s'appauvrit. Parce qu'il tourne autour d'un discours type dénonciation et d'un discours type défense. Alors, en quoi est-ce qu'un débat politique est différent des autres ? Nicolas Tenayon, qui est professeur de philosophie, distingue trois grandes familles. Le débat scientifique qui se fonde sur des démonstrations sous-tendues par un souci de rigueur, d'exactitude, même s'il n'aboutit pas nécessairement à une solution. Il y a le débat philosophique, cher à mon cœur, qui ne cherche pas à convaincre, mais qui cherche plutôt à ouvrir un problème, à poursuivre une réflexion, qui reconnaît d'ailleurs des propositions contradictoires et qui passe par une forme de jeu sous forme de questions-réponses. Puis il y a ce fameux débat politique. Là, le but c'est de persuader en cherchant à exprimer ses idées le mieux possible, sans chercher d'ailleurs à élaborer une solution commune. Et c'est quelque chose qui reste quand même dans la rivalité. L'analyse des discours qui sont servis sur les plateaux de télé ou de radio montre que la plupart des interventions ne proposent pas et ne reposent pas vraiment sur des faits qui sont en fait, Ou alors, au contraire, nous sortent des données chiffrées à tir l'arigot au point qu'on finit par s'étourdir. Mais s'il est si difficile aujourd'hui pour moi d'élever le débat, j'ai mis l'hypothèse que c'est parce qu'on perçoit quand même une tendance un peu facile à verser de plus en plus dans la simplification à outrance, à prendre des raccourcis dangereux. a confisqué en fait ce débat parce qu'on va limiter les arguments. On n'essaye pas de creuser, de revoir des fonctionnements, de proposer des solutions qui soient pérennes et concrètes. Et alors que les débats sont pour moi censés favoriser la compréhension des projets, des programmes, mais en réalité ça devient une sorte de spectacle écœurant. Et finalement... La question qui est, est-ce qu'il faut savoir débattre pour réussir en politique ? Est-ce qu'il y a des recettes particulières ? Est-ce qu'il y a des ressources spécifiques ? Est-ce qu'il y a des impacts ? La réponse à tout cela est probablement oui, mais aujourd'hui, on assiste vraiment de plus en plus à ces débats ratés, qui sont des débats de type cacophonique. D'ailleurs, Platon était le premier à critiquer l'agora comme lieu cacophonique. Il y a trop de passion, pas assez de raison, et puis on exacerbe la peur, et le tout affaiblit cette notion de débat. Dans l'autre sens, on se trouve aussi face à des situations où il y a trop de langue de bois, un manque de courage politique et d'originalité, ce qui nuit évidemment aux échanges, et puis il n'y a aucune forme de vérité qui est une mèche de tout ça. Et qu'est-ce qui se passe ? La sanction, c'est les votes chocs, ou bien l'abstention. Et c'est ce que vit la France depuis plusieurs années, mais pas uniquement la France. Je pense qu'il y a une vraie crise du politique. Alors le débat, lui, évidemment, on pourra considérer... qu'il ait réussi selon différents points de vue. Selon celui du candidat, il va se dire ok, là j'ai réussi à me distinguer, j'ai été plus convaincant Et le public, lui, il va plutôt accorder sa voix à celui qui lui inspire confiance, qui lui paraît cohérent, un peu déterminé, précis, puis en mesure aussi de parer aux difficultés. En tous les cas, aujourd'hui, je reste quand même consternée parce que, quel que soit... les débats et les protagonistes, on peut dire que 99% du temps, chacun reste totalement ancré sur ses positions, ce qui ne permet pas d'ouvrir la réflexion. Chacun s'alienne sur sa posture. Et puis finalement, le match se concentre uniquement sur la personne et non plus sur les considérations publiques. Le public, lui, continue à chercher des solutions, des réponses, des programmes, des choses plus concrètes. Et puis, si on va un tout petit peu plus loin, on va observer plusieurs techniques dans le débat politique. Il y a ceux qui s'inscrivent dans un registre de l'ordre de l'ironie, d'autres dans la dramaturgie, certains vont faire du ping-pong, certains encore vont pouvoir davantage occuper la place parce que naturellement ils ont une certaine tristance, une certaine éloquence. D'autres vont jouer à je laisse mon interlocuteur parler longtemps et puis ensuite, quand c'est mon tour, je vais demander la réciprocité Il y a ensuite ceux qui vont opter pour le registre de l'expert technique, ceux qui font figure d'autorité. Ils sont presque arrogants avec une sorte de ton professoral qui considère aussi bien les gens qui les écoutent que leur adversaire comme une sorte d'élève qui ont une posture un peu sanctionnante comme ça. Il y a aussi une forme de prise de parole assez froide, comme ça, distancée, avec beaucoup de chiffres, qui n'a pas d'âme. Et là, on va avoir du mal à remporter l'adhésion affective du public, parce que lui, il a besoin, on l'a déjà dit, d'être émotionnellement convaincu. Il a besoin de se sentir en confiance et pris en considération. Il y a aussi le fameux politiquement correct, qui est bien lissé, qui ne va pas du tout en profondeur. on a aussi la forme des excès de politesse. Alors là, ça sert un petit peu de pare-feu, une forme de protection, un masque qui cache une forme de colère. Et c'est une arme de débat qui, selon Denis Bertrand, qui est sémiologue, ressemble à un fleuret moucheté des arts de l'APA. Si nous reprenions pour nous simplement ce que sont les fondamentaux d'un débat, rappelons que c'est avant tout un échange d'idées. Donc il n'est pas forcément question d'y avoir tort ou raison, même si évidemment on va essayer de convaincre. Mais ce n'est pas nécessairement un affrontement avec un gagnant et un perdant. On n'est pas dans un jeu, on n'est pas dans une joute uniquement avec quelque chose qu'il faut absolument réussir. C'est plutôt une forme d'échange donc avec chacun des participants qui va pouvoir s'exprimer, qui va pouvoir s'exprimer. déployer ses idées, ses opinions avec une sorte de respect. Ce qui va permettre aussi aux auditeurs, aux spectateurs et aux participants eux-mêmes d'ailleurs, d'enrichir leur point de vue en découvrant peut-être des façons de penser différentes. Ça va leur permettre de se remettre en cause, de faire un peu tomber certains stéréotypes, des idées toutes faites. Et débattre, ça peut être tout à fait productif, ça peut permettre de mettre à l'épreuve nos croyances, nos convictions. C'est aussi une manière quand même, si on reprend ce fameux débat philosophique, de tirer notre esprit vers le haut, de nous grandir mutuellement et non pas de nous enfoncer comme nous le montrent les politiques actuellement. Donc pour débattre, il y a des techniques pour se lancer, des techniques qui vont nous permettre de nous aider à étayer notre pensée, servir à exprimer nos convictions de façon très claire, sans vouloir encore une fois absolument faire changer d'avis l'autre ou les autres. des techniques qui vont nous permettre d'apprendre à rebondir, à aller plus loin dans les objections, à savoir faire des pirouettes intellectuelles, préparer nos réponses. Pour ça, ça veut dire avoir réfléchi, avoir cherché auparavant, avoir un certain nombre d'arguments que nous pouvons étayer, asseoir nos discours, nos propos sur des faits précis. Puis il y a aussi ce côté un petit peu amusant, comme au tennis, qui va être de savoir anticiper le coup qui va arriver. Donc ça va nécessiter inévitablement une forme de préparation et d'entraînement pour bien débattre. Parce que là aussi il y a une chose qui est cruciale, c'est qu'il est important que la forme et le ton soient justes, respectueux évidemment. C'est difficile de rester neutre et tranquille parce qu'on est facilement emporté, on est passionné puisqu'on est convaincu. Mais rappelons-nous que ceux qui assistent, eux, ont besoin d'une certaine forme de calme pour que tout ce qu'ils entendent percute et percole dans leur cerveau. Donc si on commence à s'énerver, à s'agiter, à être insultant, à être méprisant ou cinglant, qu'est-ce qui va se passer ? On ne va plus capter notre public. Donc, être attentif à la pertinence de nos propos, à utiliser des termes qui soient justes, à être aussi attentionné à la fois à ce qu'on va dire, mais à l'écoute que nous allons porter à l'autre. Eh bien oui, cette fameuse écoute active, super importante, parce qu'elle va permettre non pas d'être dans la surréaction, d'avoir une répartie intelligente aux arguments de notre interlocuteur ou de nos interlocuteurs. Donc plus on va s'entraîner, plus on va prendre du plaisir. Et si, dans les débats actuels entre les candidats des législatives, on aurait envie d'avoir plus de consistance, c'est aussi qu'aujourd'hui, me semble-t-il, Les politiciens ne sont plus dans cet état d'esprit de l'échange et de l'intérêt collectif, mais simplement dans cet état de paraître, de séduction, d'agressivité, de fermeté. Et plus on avance dans l'histoire, plus ces formes de débat sont en train de se perdre. Aujourd'hui, on est dans quelque chose qui est clivant. C'est oui, c'est non, je suis pour, je suis contre. Mais toute la palette des possibles qui existe entre une opinion et une autre, est complètement réduite à néant. Ce qui est aussi lié au fonctionnement actuel de notre société. des réseaux sociaux, d'internet, des formes d'intelligence qu'on est en train de nous vendre comme étant ce qu'il y a de meilleur pour nous, mais qui progressivement nous orientent et qui vont faire qu'à chaque fois qu'on va aller chercher quelque chose de nouveau, on va avoir du mal à trouver des idées qui sont opposées aux nôtres parce qu'au contraire, on va aller vers quelque chose qui nous renforce, qui renforce ce que nous pensons, ce que nous croyons déjà. Et alors, en étant dans cette dynamique, eh bien... Si l'autre n'est pas dans la même vibe que nous, ça va devenir de plus en plus difficile de s'entendre, de s'écouter et de débattre. Et d'ailleurs, nos crises contemporaines, à tous les niveaux de la civilisation, sont des crises du lien, de la non-attention, de la non-écoute, du non-débat, des crises du lien social. Donc, dans ce contexte, pour vous aider à continuer à prendre la parole, je poursuis avec conviction ce podcast qui, j'espère de tout cœur, vous sert et vous ouvre des perspectives, vous permet de réfléchir, de prendre de la hauteur. Et d'ailleurs, soyez sympa, pensez à commenter, à mettre des étoiles sur les plateformes d'écoute, à le partager. C'est vraiment une excellente manière de me soutenir et je vous en remercie par avance. Et puis plus concrètement, je vous convie désormais, une fois par mois, à des cercles de femmes, pour celles qui m'écoutent, afin de vous offrir l'occasion d'apprendre justement à habiter ensemble à la fois cette désespérance et ce réenchantement de grandir en humanité, de nous élever, de nous ouvrir à ce qui nous appelle et ouvrir un débat plus fructueux, plus chaleureux. et puis pour tous les autres il y a aussi des ateliers d'expression écrite ou orale allez donc sur le site alclairdelval.com pour en savoir plus en vrai ou via les ondes je vous invite d'ici notre prochaine rencontre à de beaux débats et de beaux éclats Deux fois !

Description

Épisode 27- Dans cet épisode qui paraît en pleine campagne électorale européenne puis législative en France, ce qui préoccupe toute l’Europe, je questionne le débat et son utilité.

Il existe différentes formes de débats, qui ont, chacune, des finalités spécifiques.

Parmi elles, le débat politique qui, selon moi, s’appauvrit et j’émets des hypothèses pour l’expliquer.

D’ailleurs, quels sont les ressorts et techniques des hommes politiques quand ils débattent ?

Et pour nous tous, quels sont les fondamentaux pour se lancer et réussir son débat ?

À quoi faut-il accorder de l’attention pour convaincre ? Savoir argumenter, retenir l’attention, pratiquer l’écoute active, échanger, garder son calme,… sont quelques-unes des règles d’or pour mener à bien son débat

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Ressources :

Retrouver l’interview de Nicolas Tenaillon:

https://www.philomag.com/articles/nicolas-tenaillon-un-debat-reussi-renforce-le-sentiment-democratique-et-justifie-le

Retrouver Denis Bertand, Sémiologue -Paris VIII et d’autres analystes: https://www.youtube.com/watch?v=sr_aS0qn-RE


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L’épisode vous a plu?

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Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bienvenue dans éclats de voix le podcast qui libère la parole donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante percutante décomplexée parce qu'elle vient du coeur je suis anne-claire delval ancienne journaliste modératrice facilitatrice de prises de paroles engagées A ce micro, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez rayonner. Portez haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Parce que oui, c'est à la portée de tous. N'y croyez pas ? Écoutez donc ! C'est étonnant quand même qu'en plein mois de juin, début juillet, dans le cadre d'un podcast sur la prise de parole en public, Je m'intéresse à la question du débat. Je reviens quelques semaines en arrière, nous sommes le 9 juin, le soir des élections européennes. Je suis à ce moment-là en France, même si pour ma part je n'ai pas voté depuis la France, puisque j'ai la double nationalité et que j'ai opté pour voter depuis Luxembourg, mais à ce moment-là je suis chez ma sœur. Les résultats tombent. Et nous assistons à ce qui est alors supposé être un débat politique à la télévision, suite au dépouillement des votes et à l'annonce un peu choc d'Emmanuel Macron qui dissout l'Assemblée nationale. Au bout, je pense, d'une demi-heure, on se dit qu'il faut arrêter, qu'il va falloir qu'on éteigne ce poste. Et oui, on l'éteint parce que là, il ne s'agit plus d'un débat, il s'agit d'un combat de coq. Alors bien sûr, depuis toujours, il y a une forme théâtrale dans le débat politique, c'est évident. Mais là, nous sommes arrivés à un point, me semble-t-il, où le débat politique public s'appauvrit. Parce qu'il tourne autour d'un discours type dénonciation et d'un discours type défense. Alors, en quoi est-ce qu'un débat politique est différent des autres ? Nicolas Tenayon, qui est professeur de philosophie, distingue trois grandes familles. Le débat scientifique qui se fonde sur des démonstrations sous-tendues par un souci de rigueur, d'exactitude, même s'il n'aboutit pas nécessairement à une solution. Il y a le débat philosophique, cher à mon cœur, qui ne cherche pas à convaincre, mais qui cherche plutôt à ouvrir un problème, à poursuivre une réflexion, qui reconnaît d'ailleurs des propositions contradictoires et qui passe par une forme de jeu sous forme de questions-réponses. Puis il y a ce fameux débat politique. Là, le but c'est de persuader en cherchant à exprimer ses idées le mieux possible, sans chercher d'ailleurs à élaborer une solution commune. Et c'est quelque chose qui reste quand même dans la rivalité. L'analyse des discours qui sont servis sur les plateaux de télé ou de radio montre que la plupart des interventions ne proposent pas et ne reposent pas vraiment sur des faits qui sont en fait, Ou alors, au contraire, nous sortent des données chiffrées à tir l'arigot au point qu'on finit par s'étourdir. Mais s'il est si difficile aujourd'hui pour moi d'élever le débat, j'ai mis l'hypothèse que c'est parce qu'on perçoit quand même une tendance un peu facile à verser de plus en plus dans la simplification à outrance, à prendre des raccourcis dangereux. a confisqué en fait ce débat parce qu'on va limiter les arguments. On n'essaye pas de creuser, de revoir des fonctionnements, de proposer des solutions qui soient pérennes et concrètes. Et alors que les débats sont pour moi censés favoriser la compréhension des projets, des programmes, mais en réalité ça devient une sorte de spectacle écœurant. Et finalement... La question qui est, est-ce qu'il faut savoir débattre pour réussir en politique ? Est-ce qu'il y a des recettes particulières ? Est-ce qu'il y a des ressources spécifiques ? Est-ce qu'il y a des impacts ? La réponse à tout cela est probablement oui, mais aujourd'hui, on assiste vraiment de plus en plus à ces débats ratés, qui sont des débats de type cacophonique. D'ailleurs, Platon était le premier à critiquer l'agora comme lieu cacophonique. Il y a trop de passion, pas assez de raison, et puis on exacerbe la peur, et le tout affaiblit cette notion de débat. Dans l'autre sens, on se trouve aussi face à des situations où il y a trop de langue de bois, un manque de courage politique et d'originalité, ce qui nuit évidemment aux échanges, et puis il n'y a aucune forme de vérité qui est une mèche de tout ça. Et qu'est-ce qui se passe ? La sanction, c'est les votes chocs, ou bien l'abstention. Et c'est ce que vit la France depuis plusieurs années, mais pas uniquement la France. Je pense qu'il y a une vraie crise du politique. Alors le débat, lui, évidemment, on pourra considérer... qu'il ait réussi selon différents points de vue. Selon celui du candidat, il va se dire ok, là j'ai réussi à me distinguer, j'ai été plus convaincant Et le public, lui, il va plutôt accorder sa voix à celui qui lui inspire confiance, qui lui paraît cohérent, un peu déterminé, précis, puis en mesure aussi de parer aux difficultés. En tous les cas, aujourd'hui, je reste quand même consternée parce que, quel que soit... les débats et les protagonistes, on peut dire que 99% du temps, chacun reste totalement ancré sur ses positions, ce qui ne permet pas d'ouvrir la réflexion. Chacun s'alienne sur sa posture. Et puis finalement, le match se concentre uniquement sur la personne et non plus sur les considérations publiques. Le public, lui, continue à chercher des solutions, des réponses, des programmes, des choses plus concrètes. Et puis, si on va un tout petit peu plus loin, on va observer plusieurs techniques dans le débat politique. Il y a ceux qui s'inscrivent dans un registre de l'ordre de l'ironie, d'autres dans la dramaturgie, certains vont faire du ping-pong, certains encore vont pouvoir davantage occuper la place parce que naturellement ils ont une certaine tristance, une certaine éloquence. D'autres vont jouer à je laisse mon interlocuteur parler longtemps et puis ensuite, quand c'est mon tour, je vais demander la réciprocité Il y a ensuite ceux qui vont opter pour le registre de l'expert technique, ceux qui font figure d'autorité. Ils sont presque arrogants avec une sorte de ton professoral qui considère aussi bien les gens qui les écoutent que leur adversaire comme une sorte d'élève qui ont une posture un peu sanctionnante comme ça. Il y a aussi une forme de prise de parole assez froide, comme ça, distancée, avec beaucoup de chiffres, qui n'a pas d'âme. Et là, on va avoir du mal à remporter l'adhésion affective du public, parce que lui, il a besoin, on l'a déjà dit, d'être émotionnellement convaincu. Il a besoin de se sentir en confiance et pris en considération. Il y a aussi le fameux politiquement correct, qui est bien lissé, qui ne va pas du tout en profondeur. on a aussi la forme des excès de politesse. Alors là, ça sert un petit peu de pare-feu, une forme de protection, un masque qui cache une forme de colère. Et c'est une arme de débat qui, selon Denis Bertrand, qui est sémiologue, ressemble à un fleuret moucheté des arts de l'APA. Si nous reprenions pour nous simplement ce que sont les fondamentaux d'un débat, rappelons que c'est avant tout un échange d'idées. Donc il n'est pas forcément question d'y avoir tort ou raison, même si évidemment on va essayer de convaincre. Mais ce n'est pas nécessairement un affrontement avec un gagnant et un perdant. On n'est pas dans un jeu, on n'est pas dans une joute uniquement avec quelque chose qu'il faut absolument réussir. C'est plutôt une forme d'échange donc avec chacun des participants qui va pouvoir s'exprimer, qui va pouvoir s'exprimer. déployer ses idées, ses opinions avec une sorte de respect. Ce qui va permettre aussi aux auditeurs, aux spectateurs et aux participants eux-mêmes d'ailleurs, d'enrichir leur point de vue en découvrant peut-être des façons de penser différentes. Ça va leur permettre de se remettre en cause, de faire un peu tomber certains stéréotypes, des idées toutes faites. Et débattre, ça peut être tout à fait productif, ça peut permettre de mettre à l'épreuve nos croyances, nos convictions. C'est aussi une manière quand même, si on reprend ce fameux débat philosophique, de tirer notre esprit vers le haut, de nous grandir mutuellement et non pas de nous enfoncer comme nous le montrent les politiques actuellement. Donc pour débattre, il y a des techniques pour se lancer, des techniques qui vont nous permettre de nous aider à étayer notre pensée, servir à exprimer nos convictions de façon très claire, sans vouloir encore une fois absolument faire changer d'avis l'autre ou les autres. des techniques qui vont nous permettre d'apprendre à rebondir, à aller plus loin dans les objections, à savoir faire des pirouettes intellectuelles, préparer nos réponses. Pour ça, ça veut dire avoir réfléchi, avoir cherché auparavant, avoir un certain nombre d'arguments que nous pouvons étayer, asseoir nos discours, nos propos sur des faits précis. Puis il y a aussi ce côté un petit peu amusant, comme au tennis, qui va être de savoir anticiper le coup qui va arriver. Donc ça va nécessiter inévitablement une forme de préparation et d'entraînement pour bien débattre. Parce que là aussi il y a une chose qui est cruciale, c'est qu'il est important que la forme et le ton soient justes, respectueux évidemment. C'est difficile de rester neutre et tranquille parce qu'on est facilement emporté, on est passionné puisqu'on est convaincu. Mais rappelons-nous que ceux qui assistent, eux, ont besoin d'une certaine forme de calme pour que tout ce qu'ils entendent percute et percole dans leur cerveau. Donc si on commence à s'énerver, à s'agiter, à être insultant, à être méprisant ou cinglant, qu'est-ce qui va se passer ? On ne va plus capter notre public. Donc, être attentif à la pertinence de nos propos, à utiliser des termes qui soient justes, à être aussi attentionné à la fois à ce qu'on va dire, mais à l'écoute que nous allons porter à l'autre. Eh bien oui, cette fameuse écoute active, super importante, parce qu'elle va permettre non pas d'être dans la surréaction, d'avoir une répartie intelligente aux arguments de notre interlocuteur ou de nos interlocuteurs. Donc plus on va s'entraîner, plus on va prendre du plaisir. Et si, dans les débats actuels entre les candidats des législatives, on aurait envie d'avoir plus de consistance, c'est aussi qu'aujourd'hui, me semble-t-il, Les politiciens ne sont plus dans cet état d'esprit de l'échange et de l'intérêt collectif, mais simplement dans cet état de paraître, de séduction, d'agressivité, de fermeté. Et plus on avance dans l'histoire, plus ces formes de débat sont en train de se perdre. Aujourd'hui, on est dans quelque chose qui est clivant. C'est oui, c'est non, je suis pour, je suis contre. Mais toute la palette des possibles qui existe entre une opinion et une autre, est complètement réduite à néant. Ce qui est aussi lié au fonctionnement actuel de notre société. des réseaux sociaux, d'internet, des formes d'intelligence qu'on est en train de nous vendre comme étant ce qu'il y a de meilleur pour nous, mais qui progressivement nous orientent et qui vont faire qu'à chaque fois qu'on va aller chercher quelque chose de nouveau, on va avoir du mal à trouver des idées qui sont opposées aux nôtres parce qu'au contraire, on va aller vers quelque chose qui nous renforce, qui renforce ce que nous pensons, ce que nous croyons déjà. Et alors, en étant dans cette dynamique, eh bien... Si l'autre n'est pas dans la même vibe que nous, ça va devenir de plus en plus difficile de s'entendre, de s'écouter et de débattre. Et d'ailleurs, nos crises contemporaines, à tous les niveaux de la civilisation, sont des crises du lien, de la non-attention, de la non-écoute, du non-débat, des crises du lien social. Donc, dans ce contexte, pour vous aider à continuer à prendre la parole, je poursuis avec conviction ce podcast qui, j'espère de tout cœur, vous sert et vous ouvre des perspectives, vous permet de réfléchir, de prendre de la hauteur. Et d'ailleurs, soyez sympa, pensez à commenter, à mettre des étoiles sur les plateformes d'écoute, à le partager. C'est vraiment une excellente manière de me soutenir et je vous en remercie par avance. Et puis plus concrètement, je vous convie désormais, une fois par mois, à des cercles de femmes, pour celles qui m'écoutent, afin de vous offrir l'occasion d'apprendre justement à habiter ensemble à la fois cette désespérance et ce réenchantement de grandir en humanité, de nous élever, de nous ouvrir à ce qui nous appelle et ouvrir un débat plus fructueux, plus chaleureux. et puis pour tous les autres il y a aussi des ateliers d'expression écrite ou orale allez donc sur le site alclairdelval.com pour en savoir plus en vrai ou via les ondes je vous invite d'ici notre prochaine rencontre à de beaux débats et de beaux éclats Deux fois !

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Épisode 27- Dans cet épisode qui paraît en pleine campagne électorale européenne puis législative en France, ce qui préoccupe toute l’Europe, je questionne le débat et son utilité.

Il existe différentes formes de débats, qui ont, chacune, des finalités spécifiques.

Parmi elles, le débat politique qui, selon moi, s’appauvrit et j’émets des hypothèses pour l’expliquer.

D’ailleurs, quels sont les ressorts et techniques des hommes politiques quand ils débattent ?

Et pour nous tous, quels sont les fondamentaux pour se lancer et réussir son débat ?

À quoi faut-il accorder de l’attention pour convaincre ? Savoir argumenter, retenir l’attention, pratiquer l’écoute active, échanger, garder son calme,… sont quelques-unes des règles d’or pour mener à bien son débat

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https://www.philomag.com/articles/nicolas-tenaillon-un-debat-reussi-renforce-le-sentiment-democratique-et-justifie-le

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  • Speaker #0

    bienvenue dans éclats de voix le podcast qui libère la parole donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante percutante décomplexée parce qu'elle vient du coeur je suis anne-claire delval ancienne journaliste modératrice facilitatrice de prises de paroles engagées A ce micro, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez rayonner. Portez haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Parce que oui, c'est à la portée de tous. N'y croyez pas ? Écoutez donc ! C'est étonnant quand même qu'en plein mois de juin, début juillet, dans le cadre d'un podcast sur la prise de parole en public, Je m'intéresse à la question du débat. Je reviens quelques semaines en arrière, nous sommes le 9 juin, le soir des élections européennes. Je suis à ce moment-là en France, même si pour ma part je n'ai pas voté depuis la France, puisque j'ai la double nationalité et que j'ai opté pour voter depuis Luxembourg, mais à ce moment-là je suis chez ma sœur. Les résultats tombent. Et nous assistons à ce qui est alors supposé être un débat politique à la télévision, suite au dépouillement des votes et à l'annonce un peu choc d'Emmanuel Macron qui dissout l'Assemblée nationale. Au bout, je pense, d'une demi-heure, on se dit qu'il faut arrêter, qu'il va falloir qu'on éteigne ce poste. Et oui, on l'éteint parce que là, il ne s'agit plus d'un débat, il s'agit d'un combat de coq. Alors bien sûr, depuis toujours, il y a une forme théâtrale dans le débat politique, c'est évident. Mais là, nous sommes arrivés à un point, me semble-t-il, où le débat politique public s'appauvrit. Parce qu'il tourne autour d'un discours type dénonciation et d'un discours type défense. Alors, en quoi est-ce qu'un débat politique est différent des autres ? Nicolas Tenayon, qui est professeur de philosophie, distingue trois grandes familles. Le débat scientifique qui se fonde sur des démonstrations sous-tendues par un souci de rigueur, d'exactitude, même s'il n'aboutit pas nécessairement à une solution. Il y a le débat philosophique, cher à mon cœur, qui ne cherche pas à convaincre, mais qui cherche plutôt à ouvrir un problème, à poursuivre une réflexion, qui reconnaît d'ailleurs des propositions contradictoires et qui passe par une forme de jeu sous forme de questions-réponses. Puis il y a ce fameux débat politique. Là, le but c'est de persuader en cherchant à exprimer ses idées le mieux possible, sans chercher d'ailleurs à élaborer une solution commune. Et c'est quelque chose qui reste quand même dans la rivalité. L'analyse des discours qui sont servis sur les plateaux de télé ou de radio montre que la plupart des interventions ne proposent pas et ne reposent pas vraiment sur des faits qui sont en fait, Ou alors, au contraire, nous sortent des données chiffrées à tir l'arigot au point qu'on finit par s'étourdir. Mais s'il est si difficile aujourd'hui pour moi d'élever le débat, j'ai mis l'hypothèse que c'est parce qu'on perçoit quand même une tendance un peu facile à verser de plus en plus dans la simplification à outrance, à prendre des raccourcis dangereux. a confisqué en fait ce débat parce qu'on va limiter les arguments. On n'essaye pas de creuser, de revoir des fonctionnements, de proposer des solutions qui soient pérennes et concrètes. Et alors que les débats sont pour moi censés favoriser la compréhension des projets, des programmes, mais en réalité ça devient une sorte de spectacle écœurant. Et finalement... La question qui est, est-ce qu'il faut savoir débattre pour réussir en politique ? Est-ce qu'il y a des recettes particulières ? Est-ce qu'il y a des ressources spécifiques ? Est-ce qu'il y a des impacts ? La réponse à tout cela est probablement oui, mais aujourd'hui, on assiste vraiment de plus en plus à ces débats ratés, qui sont des débats de type cacophonique. D'ailleurs, Platon était le premier à critiquer l'agora comme lieu cacophonique. Il y a trop de passion, pas assez de raison, et puis on exacerbe la peur, et le tout affaiblit cette notion de débat. Dans l'autre sens, on se trouve aussi face à des situations où il y a trop de langue de bois, un manque de courage politique et d'originalité, ce qui nuit évidemment aux échanges, et puis il n'y a aucune forme de vérité qui est une mèche de tout ça. Et qu'est-ce qui se passe ? La sanction, c'est les votes chocs, ou bien l'abstention. Et c'est ce que vit la France depuis plusieurs années, mais pas uniquement la France. Je pense qu'il y a une vraie crise du politique. Alors le débat, lui, évidemment, on pourra considérer... qu'il ait réussi selon différents points de vue. Selon celui du candidat, il va se dire ok, là j'ai réussi à me distinguer, j'ai été plus convaincant Et le public, lui, il va plutôt accorder sa voix à celui qui lui inspire confiance, qui lui paraît cohérent, un peu déterminé, précis, puis en mesure aussi de parer aux difficultés. En tous les cas, aujourd'hui, je reste quand même consternée parce que, quel que soit... les débats et les protagonistes, on peut dire que 99% du temps, chacun reste totalement ancré sur ses positions, ce qui ne permet pas d'ouvrir la réflexion. Chacun s'alienne sur sa posture. Et puis finalement, le match se concentre uniquement sur la personne et non plus sur les considérations publiques. Le public, lui, continue à chercher des solutions, des réponses, des programmes, des choses plus concrètes. Et puis, si on va un tout petit peu plus loin, on va observer plusieurs techniques dans le débat politique. Il y a ceux qui s'inscrivent dans un registre de l'ordre de l'ironie, d'autres dans la dramaturgie, certains vont faire du ping-pong, certains encore vont pouvoir davantage occuper la place parce que naturellement ils ont une certaine tristance, une certaine éloquence. D'autres vont jouer à je laisse mon interlocuteur parler longtemps et puis ensuite, quand c'est mon tour, je vais demander la réciprocité Il y a ensuite ceux qui vont opter pour le registre de l'expert technique, ceux qui font figure d'autorité. Ils sont presque arrogants avec une sorte de ton professoral qui considère aussi bien les gens qui les écoutent que leur adversaire comme une sorte d'élève qui ont une posture un peu sanctionnante comme ça. Il y a aussi une forme de prise de parole assez froide, comme ça, distancée, avec beaucoup de chiffres, qui n'a pas d'âme. Et là, on va avoir du mal à remporter l'adhésion affective du public, parce que lui, il a besoin, on l'a déjà dit, d'être émotionnellement convaincu. Il a besoin de se sentir en confiance et pris en considération. Il y a aussi le fameux politiquement correct, qui est bien lissé, qui ne va pas du tout en profondeur. on a aussi la forme des excès de politesse. Alors là, ça sert un petit peu de pare-feu, une forme de protection, un masque qui cache une forme de colère. Et c'est une arme de débat qui, selon Denis Bertrand, qui est sémiologue, ressemble à un fleuret moucheté des arts de l'APA. Si nous reprenions pour nous simplement ce que sont les fondamentaux d'un débat, rappelons que c'est avant tout un échange d'idées. Donc il n'est pas forcément question d'y avoir tort ou raison, même si évidemment on va essayer de convaincre. Mais ce n'est pas nécessairement un affrontement avec un gagnant et un perdant. On n'est pas dans un jeu, on n'est pas dans une joute uniquement avec quelque chose qu'il faut absolument réussir. C'est plutôt une forme d'échange donc avec chacun des participants qui va pouvoir s'exprimer, qui va pouvoir s'exprimer. déployer ses idées, ses opinions avec une sorte de respect. Ce qui va permettre aussi aux auditeurs, aux spectateurs et aux participants eux-mêmes d'ailleurs, d'enrichir leur point de vue en découvrant peut-être des façons de penser différentes. Ça va leur permettre de se remettre en cause, de faire un peu tomber certains stéréotypes, des idées toutes faites. Et débattre, ça peut être tout à fait productif, ça peut permettre de mettre à l'épreuve nos croyances, nos convictions. C'est aussi une manière quand même, si on reprend ce fameux débat philosophique, de tirer notre esprit vers le haut, de nous grandir mutuellement et non pas de nous enfoncer comme nous le montrent les politiques actuellement. Donc pour débattre, il y a des techniques pour se lancer, des techniques qui vont nous permettre de nous aider à étayer notre pensée, servir à exprimer nos convictions de façon très claire, sans vouloir encore une fois absolument faire changer d'avis l'autre ou les autres. des techniques qui vont nous permettre d'apprendre à rebondir, à aller plus loin dans les objections, à savoir faire des pirouettes intellectuelles, préparer nos réponses. Pour ça, ça veut dire avoir réfléchi, avoir cherché auparavant, avoir un certain nombre d'arguments que nous pouvons étayer, asseoir nos discours, nos propos sur des faits précis. Puis il y a aussi ce côté un petit peu amusant, comme au tennis, qui va être de savoir anticiper le coup qui va arriver. Donc ça va nécessiter inévitablement une forme de préparation et d'entraînement pour bien débattre. Parce que là aussi il y a une chose qui est cruciale, c'est qu'il est important que la forme et le ton soient justes, respectueux évidemment. C'est difficile de rester neutre et tranquille parce qu'on est facilement emporté, on est passionné puisqu'on est convaincu. Mais rappelons-nous que ceux qui assistent, eux, ont besoin d'une certaine forme de calme pour que tout ce qu'ils entendent percute et percole dans leur cerveau. Donc si on commence à s'énerver, à s'agiter, à être insultant, à être méprisant ou cinglant, qu'est-ce qui va se passer ? On ne va plus capter notre public. Donc, être attentif à la pertinence de nos propos, à utiliser des termes qui soient justes, à être aussi attentionné à la fois à ce qu'on va dire, mais à l'écoute que nous allons porter à l'autre. Eh bien oui, cette fameuse écoute active, super importante, parce qu'elle va permettre non pas d'être dans la surréaction, d'avoir une répartie intelligente aux arguments de notre interlocuteur ou de nos interlocuteurs. Donc plus on va s'entraîner, plus on va prendre du plaisir. Et si, dans les débats actuels entre les candidats des législatives, on aurait envie d'avoir plus de consistance, c'est aussi qu'aujourd'hui, me semble-t-il, Les politiciens ne sont plus dans cet état d'esprit de l'échange et de l'intérêt collectif, mais simplement dans cet état de paraître, de séduction, d'agressivité, de fermeté. Et plus on avance dans l'histoire, plus ces formes de débat sont en train de se perdre. Aujourd'hui, on est dans quelque chose qui est clivant. C'est oui, c'est non, je suis pour, je suis contre. Mais toute la palette des possibles qui existe entre une opinion et une autre, est complètement réduite à néant. Ce qui est aussi lié au fonctionnement actuel de notre société. des réseaux sociaux, d'internet, des formes d'intelligence qu'on est en train de nous vendre comme étant ce qu'il y a de meilleur pour nous, mais qui progressivement nous orientent et qui vont faire qu'à chaque fois qu'on va aller chercher quelque chose de nouveau, on va avoir du mal à trouver des idées qui sont opposées aux nôtres parce qu'au contraire, on va aller vers quelque chose qui nous renforce, qui renforce ce que nous pensons, ce que nous croyons déjà. Et alors, en étant dans cette dynamique, eh bien... Si l'autre n'est pas dans la même vibe que nous, ça va devenir de plus en plus difficile de s'entendre, de s'écouter et de débattre. Et d'ailleurs, nos crises contemporaines, à tous les niveaux de la civilisation, sont des crises du lien, de la non-attention, de la non-écoute, du non-débat, des crises du lien social. Donc, dans ce contexte, pour vous aider à continuer à prendre la parole, je poursuis avec conviction ce podcast qui, j'espère de tout cœur, vous sert et vous ouvre des perspectives, vous permet de réfléchir, de prendre de la hauteur. Et d'ailleurs, soyez sympa, pensez à commenter, à mettre des étoiles sur les plateformes d'écoute, à le partager. C'est vraiment une excellente manière de me soutenir et je vous en remercie par avance. Et puis plus concrètement, je vous convie désormais, une fois par mois, à des cercles de femmes, pour celles qui m'écoutent, afin de vous offrir l'occasion d'apprendre justement à habiter ensemble à la fois cette désespérance et ce réenchantement de grandir en humanité, de nous élever, de nous ouvrir à ce qui nous appelle et ouvrir un débat plus fructueux, plus chaleureux. et puis pour tous les autres il y a aussi des ateliers d'expression écrite ou orale allez donc sur le site alclairdelval.com pour en savoir plus en vrai ou via les ondes je vous invite d'ici notre prochaine rencontre à de beaux débats et de beaux éclats Deux fois !

Description

Épisode 27- Dans cet épisode qui paraît en pleine campagne électorale européenne puis législative en France, ce qui préoccupe toute l’Europe, je questionne le débat et son utilité.

Il existe différentes formes de débats, qui ont, chacune, des finalités spécifiques.

Parmi elles, le débat politique qui, selon moi, s’appauvrit et j’émets des hypothèses pour l’expliquer.

D’ailleurs, quels sont les ressorts et techniques des hommes politiques quand ils débattent ?

Et pour nous tous, quels sont les fondamentaux pour se lancer et réussir son débat ?

À quoi faut-il accorder de l’attention pour convaincre ? Savoir argumenter, retenir l’attention, pratiquer l’écoute active, échanger, garder son calme,… sont quelques-unes des règles d’or pour mener à bien son débat

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Ressources :

Retrouver l’interview de Nicolas Tenaillon:

https://www.philomag.com/articles/nicolas-tenaillon-un-debat-reussi-renforce-le-sentiment-democratique-et-justifie-le

Retrouver Denis Bertand, Sémiologue -Paris VIII et d’autres analystes: https://www.youtube.com/watch?v=sr_aS0qn-RE


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Production: Anne-Claire Delval

Montage: Jean-Michel Gaudron 

Musique: Meydän


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    bienvenue dans éclats de voix le podcast qui libère la parole donne envie de s'exprimer et vous guide vers une communication vibrante percutante décomplexée parce qu'elle vient du coeur je suis anne-claire delval ancienne journaliste modératrice facilitatrice de prises de paroles engagées A ce micro, je vous donne de l'impulsion, des pistes concrètes pour que vous osiez rayonner. Portez haut et fort vos convictions, vos projets, vos idées. Parce que oui, c'est à la portée de tous. N'y croyez pas ? Écoutez donc ! C'est étonnant quand même qu'en plein mois de juin, début juillet, dans le cadre d'un podcast sur la prise de parole en public, Je m'intéresse à la question du débat. Je reviens quelques semaines en arrière, nous sommes le 9 juin, le soir des élections européennes. Je suis à ce moment-là en France, même si pour ma part je n'ai pas voté depuis la France, puisque j'ai la double nationalité et que j'ai opté pour voter depuis Luxembourg, mais à ce moment-là je suis chez ma sœur. Les résultats tombent. Et nous assistons à ce qui est alors supposé être un débat politique à la télévision, suite au dépouillement des votes et à l'annonce un peu choc d'Emmanuel Macron qui dissout l'Assemblée nationale. Au bout, je pense, d'une demi-heure, on se dit qu'il faut arrêter, qu'il va falloir qu'on éteigne ce poste. Et oui, on l'éteint parce que là, il ne s'agit plus d'un débat, il s'agit d'un combat de coq. Alors bien sûr, depuis toujours, il y a une forme théâtrale dans le débat politique, c'est évident. Mais là, nous sommes arrivés à un point, me semble-t-il, où le débat politique public s'appauvrit. Parce qu'il tourne autour d'un discours type dénonciation et d'un discours type défense. Alors, en quoi est-ce qu'un débat politique est différent des autres ? Nicolas Tenayon, qui est professeur de philosophie, distingue trois grandes familles. Le débat scientifique qui se fonde sur des démonstrations sous-tendues par un souci de rigueur, d'exactitude, même s'il n'aboutit pas nécessairement à une solution. Il y a le débat philosophique, cher à mon cœur, qui ne cherche pas à convaincre, mais qui cherche plutôt à ouvrir un problème, à poursuivre une réflexion, qui reconnaît d'ailleurs des propositions contradictoires et qui passe par une forme de jeu sous forme de questions-réponses. Puis il y a ce fameux débat politique. Là, le but c'est de persuader en cherchant à exprimer ses idées le mieux possible, sans chercher d'ailleurs à élaborer une solution commune. Et c'est quelque chose qui reste quand même dans la rivalité. L'analyse des discours qui sont servis sur les plateaux de télé ou de radio montre que la plupart des interventions ne proposent pas et ne reposent pas vraiment sur des faits qui sont en fait, Ou alors, au contraire, nous sortent des données chiffrées à tir l'arigot au point qu'on finit par s'étourdir. Mais s'il est si difficile aujourd'hui pour moi d'élever le débat, j'ai mis l'hypothèse que c'est parce qu'on perçoit quand même une tendance un peu facile à verser de plus en plus dans la simplification à outrance, à prendre des raccourcis dangereux. a confisqué en fait ce débat parce qu'on va limiter les arguments. On n'essaye pas de creuser, de revoir des fonctionnements, de proposer des solutions qui soient pérennes et concrètes. Et alors que les débats sont pour moi censés favoriser la compréhension des projets, des programmes, mais en réalité ça devient une sorte de spectacle écœurant. Et finalement... La question qui est, est-ce qu'il faut savoir débattre pour réussir en politique ? Est-ce qu'il y a des recettes particulières ? Est-ce qu'il y a des ressources spécifiques ? Est-ce qu'il y a des impacts ? La réponse à tout cela est probablement oui, mais aujourd'hui, on assiste vraiment de plus en plus à ces débats ratés, qui sont des débats de type cacophonique. D'ailleurs, Platon était le premier à critiquer l'agora comme lieu cacophonique. Il y a trop de passion, pas assez de raison, et puis on exacerbe la peur, et le tout affaiblit cette notion de débat. Dans l'autre sens, on se trouve aussi face à des situations où il y a trop de langue de bois, un manque de courage politique et d'originalité, ce qui nuit évidemment aux échanges, et puis il n'y a aucune forme de vérité qui est une mèche de tout ça. Et qu'est-ce qui se passe ? La sanction, c'est les votes chocs, ou bien l'abstention. Et c'est ce que vit la France depuis plusieurs années, mais pas uniquement la France. Je pense qu'il y a une vraie crise du politique. Alors le débat, lui, évidemment, on pourra considérer... qu'il ait réussi selon différents points de vue. Selon celui du candidat, il va se dire ok, là j'ai réussi à me distinguer, j'ai été plus convaincant Et le public, lui, il va plutôt accorder sa voix à celui qui lui inspire confiance, qui lui paraît cohérent, un peu déterminé, précis, puis en mesure aussi de parer aux difficultés. En tous les cas, aujourd'hui, je reste quand même consternée parce que, quel que soit... les débats et les protagonistes, on peut dire que 99% du temps, chacun reste totalement ancré sur ses positions, ce qui ne permet pas d'ouvrir la réflexion. Chacun s'alienne sur sa posture. Et puis finalement, le match se concentre uniquement sur la personne et non plus sur les considérations publiques. Le public, lui, continue à chercher des solutions, des réponses, des programmes, des choses plus concrètes. Et puis, si on va un tout petit peu plus loin, on va observer plusieurs techniques dans le débat politique. Il y a ceux qui s'inscrivent dans un registre de l'ordre de l'ironie, d'autres dans la dramaturgie, certains vont faire du ping-pong, certains encore vont pouvoir davantage occuper la place parce que naturellement ils ont une certaine tristance, une certaine éloquence. D'autres vont jouer à je laisse mon interlocuteur parler longtemps et puis ensuite, quand c'est mon tour, je vais demander la réciprocité Il y a ensuite ceux qui vont opter pour le registre de l'expert technique, ceux qui font figure d'autorité. Ils sont presque arrogants avec une sorte de ton professoral qui considère aussi bien les gens qui les écoutent que leur adversaire comme une sorte d'élève qui ont une posture un peu sanctionnante comme ça. Il y a aussi une forme de prise de parole assez froide, comme ça, distancée, avec beaucoup de chiffres, qui n'a pas d'âme. Et là, on va avoir du mal à remporter l'adhésion affective du public, parce que lui, il a besoin, on l'a déjà dit, d'être émotionnellement convaincu. Il a besoin de se sentir en confiance et pris en considération. Il y a aussi le fameux politiquement correct, qui est bien lissé, qui ne va pas du tout en profondeur. on a aussi la forme des excès de politesse. Alors là, ça sert un petit peu de pare-feu, une forme de protection, un masque qui cache une forme de colère. Et c'est une arme de débat qui, selon Denis Bertrand, qui est sémiologue, ressemble à un fleuret moucheté des arts de l'APA. Si nous reprenions pour nous simplement ce que sont les fondamentaux d'un débat, rappelons que c'est avant tout un échange d'idées. Donc il n'est pas forcément question d'y avoir tort ou raison, même si évidemment on va essayer de convaincre. Mais ce n'est pas nécessairement un affrontement avec un gagnant et un perdant. On n'est pas dans un jeu, on n'est pas dans une joute uniquement avec quelque chose qu'il faut absolument réussir. C'est plutôt une forme d'échange donc avec chacun des participants qui va pouvoir s'exprimer, qui va pouvoir s'exprimer. déployer ses idées, ses opinions avec une sorte de respect. Ce qui va permettre aussi aux auditeurs, aux spectateurs et aux participants eux-mêmes d'ailleurs, d'enrichir leur point de vue en découvrant peut-être des façons de penser différentes. Ça va leur permettre de se remettre en cause, de faire un peu tomber certains stéréotypes, des idées toutes faites. Et débattre, ça peut être tout à fait productif, ça peut permettre de mettre à l'épreuve nos croyances, nos convictions. C'est aussi une manière quand même, si on reprend ce fameux débat philosophique, de tirer notre esprit vers le haut, de nous grandir mutuellement et non pas de nous enfoncer comme nous le montrent les politiques actuellement. Donc pour débattre, il y a des techniques pour se lancer, des techniques qui vont nous permettre de nous aider à étayer notre pensée, servir à exprimer nos convictions de façon très claire, sans vouloir encore une fois absolument faire changer d'avis l'autre ou les autres. des techniques qui vont nous permettre d'apprendre à rebondir, à aller plus loin dans les objections, à savoir faire des pirouettes intellectuelles, préparer nos réponses. Pour ça, ça veut dire avoir réfléchi, avoir cherché auparavant, avoir un certain nombre d'arguments que nous pouvons étayer, asseoir nos discours, nos propos sur des faits précis. Puis il y a aussi ce côté un petit peu amusant, comme au tennis, qui va être de savoir anticiper le coup qui va arriver. Donc ça va nécessiter inévitablement une forme de préparation et d'entraînement pour bien débattre. Parce que là aussi il y a une chose qui est cruciale, c'est qu'il est important que la forme et le ton soient justes, respectueux évidemment. C'est difficile de rester neutre et tranquille parce qu'on est facilement emporté, on est passionné puisqu'on est convaincu. Mais rappelons-nous que ceux qui assistent, eux, ont besoin d'une certaine forme de calme pour que tout ce qu'ils entendent percute et percole dans leur cerveau. Donc si on commence à s'énerver, à s'agiter, à être insultant, à être méprisant ou cinglant, qu'est-ce qui va se passer ? On ne va plus capter notre public. Donc, être attentif à la pertinence de nos propos, à utiliser des termes qui soient justes, à être aussi attentionné à la fois à ce qu'on va dire, mais à l'écoute que nous allons porter à l'autre. Eh bien oui, cette fameuse écoute active, super importante, parce qu'elle va permettre non pas d'être dans la surréaction, d'avoir une répartie intelligente aux arguments de notre interlocuteur ou de nos interlocuteurs. Donc plus on va s'entraîner, plus on va prendre du plaisir. Et si, dans les débats actuels entre les candidats des législatives, on aurait envie d'avoir plus de consistance, c'est aussi qu'aujourd'hui, me semble-t-il, Les politiciens ne sont plus dans cet état d'esprit de l'échange et de l'intérêt collectif, mais simplement dans cet état de paraître, de séduction, d'agressivité, de fermeté. Et plus on avance dans l'histoire, plus ces formes de débat sont en train de se perdre. Aujourd'hui, on est dans quelque chose qui est clivant. C'est oui, c'est non, je suis pour, je suis contre. Mais toute la palette des possibles qui existe entre une opinion et une autre, est complètement réduite à néant. Ce qui est aussi lié au fonctionnement actuel de notre société. des réseaux sociaux, d'internet, des formes d'intelligence qu'on est en train de nous vendre comme étant ce qu'il y a de meilleur pour nous, mais qui progressivement nous orientent et qui vont faire qu'à chaque fois qu'on va aller chercher quelque chose de nouveau, on va avoir du mal à trouver des idées qui sont opposées aux nôtres parce qu'au contraire, on va aller vers quelque chose qui nous renforce, qui renforce ce que nous pensons, ce que nous croyons déjà. Et alors, en étant dans cette dynamique, eh bien... Si l'autre n'est pas dans la même vibe que nous, ça va devenir de plus en plus difficile de s'entendre, de s'écouter et de débattre. Et d'ailleurs, nos crises contemporaines, à tous les niveaux de la civilisation, sont des crises du lien, de la non-attention, de la non-écoute, du non-débat, des crises du lien social. Donc, dans ce contexte, pour vous aider à continuer à prendre la parole, je poursuis avec conviction ce podcast qui, j'espère de tout cœur, vous sert et vous ouvre des perspectives, vous permet de réfléchir, de prendre de la hauteur. Et d'ailleurs, soyez sympa, pensez à commenter, à mettre des étoiles sur les plateformes d'écoute, à le partager. C'est vraiment une excellente manière de me soutenir et je vous en remercie par avance. Et puis plus concrètement, je vous convie désormais, une fois par mois, à des cercles de femmes, pour celles qui m'écoutent, afin de vous offrir l'occasion d'apprendre justement à habiter ensemble à la fois cette désespérance et ce réenchantement de grandir en humanité, de nous élever, de nous ouvrir à ce qui nous appelle et ouvrir un débat plus fructueux, plus chaleureux. et puis pour tous les autres il y a aussi des ateliers d'expression écrite ou orale allez donc sur le site alclairdelval.com pour en savoir plus en vrai ou via les ondes je vous invite d'ici notre prochaine rencontre à de beaux débats et de beaux éclats Deux fois !

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