Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Écolo ou pas. Aujourd'hui, on s'attaque à un duel épique, un peu comme un match de boxe. D'un côté, la voiture thermique, alias la vieille garde, et de l'autre, la voiture électrique, la petite nouvelle qui se lâche ouverte. Alors, laquelle mérite vraiment sa place dans ton garage et dans ton petit cœur d'école ? On va y répondre dans cet épisode. Avant de sortir les gants de boxe, posons les bases. Une voiture thermique c'est simple, un moteur qui brûle de l'essence ou du diesel. L'idée c'est de transformer du pétrole qui a mis des millions d'années à se former en CO2. Si on voulait optimiser la pollution, on ne s'y prendrait pas autrement. Et la voiture électrique alors ? Elle a un moteur alimenté par une batterie, souvent en lithium. Elle ne produit pas de CO2 directement quand elle roule. Et ça, c'est son gros argument de vente. Mais bon, vous vous doutez bien que ce n'est pas... pas si simple. Sinon cet épisode durerait 3 minutes. Alors on va rentrer dans le vif du sujet, les émissions de CO2, ce fameux gaz qui transforme notre atmosphère en une sorte de sauna permanent. Et pour ça, comparons nos deux voitures, thermique et électrique, dans deux étapes clés, leur fabrication et leur utilisation. Commençons par la naissance de ces bolides. Une voiture thermique moyenne, ça génère environ 7 tonnes de CO2 juste pour sa production. A titre de comparaison, l'empreinte moyenne d'un français est de 9 tonnes de CO2 par an. Cela veut dire que pour la fabrication d'un véhicule thermique, on est à peu près sur les mêmes ordres de grandeur. Pourquoi ? Parce qu'il faut du métal pour la carrosserie, du plastique pour l'intérieur et un moteur qui demande pas mal de boulot. Donc jusque là, rien de surprenant. Maintenant, l'électrique. Avec son allure futuriste, elle pourrait donner l'impression d'être née proprement. Mais au réel. En réalité, fabriquer une voiture électrique peut émettre 15 à 20 tonnes de CO2, donc au moins deux fois plus que la fabrication d'une voiture thermique. On peut se poser la question, pourquoi autant ? Principalement à cause de la batterie. Et oui, une batterie, ça demande du lithium, du cobalt et du nickel, qu'on va chercher à l'autre bout du monde, avec de grosses machines qui, elles, ne roulent pas l'électricité. Donc, dès la ligne de départ, notre voiture électrique, c'est un peu comme un athlète qui commence un marathon avec un sac à dos rempli de briques. Elle doit rattraper ce retard avant de pouvoir nous faire gagner des points côté climat. Passons maintenant à leur utilisation. La thermique, elle carbure à l'essence ou au diesel. Pour un conducteur moyen, qui roule environ 12 000 km par an, ça représente 2 à 3 tonnes de CO2 émises chaque année. Et l'électrique alors ? Eh bien... Elle, elle a un avantage indéniable, elle n'émet aucun CO2 directement en roulant. Une vraie petite étoile verte. Mais, et oui, il y a un mais, tout dépend de l'électricité que tu utilises pour la recharger. En France, où l'électricité est principalement nucléaire et hydraulique, c'est presque tout bon. Environ 2 grammes de CO2 par kilomètre. Mais si tu es en Allemagne ou en Pologne, où le charbon domine, là, on parle de 300 à 400 grammes de CO2 par kilomètre. Bref, ton bilan dépend de ton code postal. Alors, si on fait le calcul, une voiture électrique devient plus écolo qu'une voiture thermique après avoir roulé entre 30 000 et 40 000 kilomètres en moyenne, en France, selon une étude de l'ADEME. En gros, c'est comme si elle te disait Patience, je vais compenser tous mes petits écarts du début. Une thermique, elle, n'a même pas la décence de s'excuser. Mais attention, si tu es du genre à acheter une voiture électrique pour ne jamais rouler avec, Coucou les Tesla dans les garages de collectionneurs ! alors tu gardes une empreinte carbone bien costaude. Moralité, la meilleure façon de réduire l'impact d'une voiture électrique, c'est de l'utiliser. Pour vous donner une idée, un constructeur comme Tesla affirme que ses voitures ont évité l'émission de 5 millions de tonnes de CO2 en 2023 grâce à leur utilisation. Mais à quel coût en fabrication ? Tout est une question d'équilibre. Bon, maintenant qu'on a vu comment nos voitures naissent et roulent, on va creuser un peu, littéralement. Parce que pour fabriquer ces petites merveilles de technologie, il faut des ressources, et pas qu'un peu. Alors, qui gagne la médaille du moins pire entre le pétrole et le lithium ? Spoiler, c'est serré. Commençons par la thermique. Le pétrole, c'est son carburant principal. Mais c'est aussi son talon d'achille. Pour rappel, le pétrole, c'est cette substance noire et visqueuse qu'on extrait des entrailles de la Terre. Pas très glamour, mais indispensable pour une voiture thermique. La production mondiale de pétrole, c'est environ 88 millions de barils par jour. Et l'extraction est un processus loin d'être écolo. Déforestation, pollution des sols, marée noire... Bref, ça impacte fortement la faune et la flore. Passons maintenant à la voiture électrique. Elle, son gros pépin, c'est sa batterie. Et pour fabriquer une batterie, il faut extraire du lithium, du cobalt et du nickel. Vous savez, ces métaux qu'on trouve généralement dans des coins pas très faciles d'accès. Prenons le lithium. Il faut en moyenne 500 000 litres d'eau pour extraire une tonne de lithium. Une ressource particulièrement abondante dans les salards d'Amérique du Sud, comme au Chili ou en Bolivie. Problème, ces régions souffrent déjà de sécheresse. Donc, pendant que ta batterie se fait fabriquer, des fermiers locaux se battent pour avoir accès à de l'eau. Et on ne s'arrête pas là. Pour le cobalt, qui est indispensable pour stabiliser les batteries, une grande partie provient de la République démocratique du Congo. Là-bas, on parle de mines artisanales, souvent exploitées dans des conditions terribles. Et oui, ta voiture électrique peut avoir un arrière-goût d'exploitation humaine. Alors oui, on travaille sur des solutions, comme le recyclage des batteries ou des alternatives sans cobalt, mais on est encore loin de l'idéal. Si on devait comparer, l'extraction du pétrole cause des dégâts massifs, souvent irréversibles, sur la faune, la flore et les écosystèmes marins. Mais le lithium et le cobalt ne sont pas en reste. Leur extraction provoque des pénuries d'eau, dégrade les sols et parfois exploite des populations vulnérables. En résumé, avec une thermique, tu pollues un peu tout le temps. Avec une électrique, tu pollues beaucoup au début. C'est comme si tu choisissais entre grignoter des biscuits tous les jours ou manger un énorme gâteau d'un coup. Pour donner une idée concrète, la production de lithium au Chili a déjà vidé certaines nappes phréatiques locales, au point où les flamants roses de la région ont commencé à déserter leurs habitats naturels. une batterie pour Tesla peut coûter la vie à des écosystèmes entiers. Alors, en gros, choisir entre une voiture thermique et une voiture électrique, c'est un peu comme choisir entre deux colocataires bruyants. L'un fait la fête tous les soirs, l'autre organise un concert de heavy metal une fois par mois. Ça dépend de ce que tu préfères supporter. Et quand ces voitures finissent par rendre l'âme, que se passe-t-il ? Une voiture thermique s'est souvent recyclée assez facilement. Moteur, métal, plastique, tout y passe. Pour une électrique, c'est un peu plus compliqué. Les batteries, par exemple, sont recyclables, mais pas toujours recyclées. Ça coûte cher et il manque encore des infrastructures adaptées. Résultat, une partie finie en décharge et ça, ce n'est pas très vert non plus. Alors, voiture thermique ou électrique ? La réponse, c'est ni l'une ni l'autre. La voiture thermique, sur tout son cycle de vie... va le plus impacter sur le réchauffement climatique. Par contre, la voiture électrique va beaucoup plus impacter sur la consommation de terres rares et sur l'exploitation humaine. La vraie solution, c'est donc de repenser complètement notre façon de nous déplacer. Pourquoi ne pas investir dans les transports en commun, le vélo ou le covoiturage ? Est-ce que je dois posséder un véhicule ? Une voiture électrique, c'est bien mieux qu'une thermique, mais ce n'est pas une baguette magique pour le climat. En clair, la voiture la plus écolo, c'est celle qu'on ne... possède pas et qu'on n'utilise pas. Désolé pour les fans de tuning. Pour résumer, l'électrique a un vrai potentiel, surtout dans un pays comme la France où l'électricité est relativement bas carbone. Mais ça reste une solution imparfaite. Alors avant de passer commande pour une Tesla ou une Clio, demande-toi, est-ce que je peux marcher ou prendre un vélo ou même soyons fous, rester chez soi ? Merci de m'avoir écouté aujourd'hui. Si cet épisode vous a plu, partagez-le et abonnez-vous. Et surtout, souvenez-vous, la planète n'a pas de roues de secours. Allez, à vos gourdes et vélos, et rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode.