Speaker #0Bonjour et bienvenue dans Écoles ou pas, le podcast qui démêle Ausha du quotidien pour savoir s'ils sont vraiment bons pour la planète ou pas. Aujourd'hui, on s'attaque à une question qui déchaîne les passions à table. La viande végétale ou la viande d'élevage ? Qui est le vrai champion pour sauver la planète ? Parce que choisir entre un steak saignant et un burger végétal, c'est parfois aussi compliqué que choisir entre sauver les pandas ou les abeilles. Et si on essayait de comprendre tout ça ? Allez, mettons les pieds dans le plat. Bien, commençons par un petit voyage dans le temps. Saviez-vous que manger de la viande a joué un rôle clé dans notre évolution ? Nos ancêtres, chasseurs-cueilleurs, comptaient sur la viande pour sa densité calorique et ses protéines. Ils ont littéralement alimenté l'évolution de notre cerveau. Et ça, c'est pas moi qui le dit, c'est la science. Mais l'élevage tel qu'on le connaît aujourd'hui n'a pas toujours existé. L'agriculture et l'élevage sont apparus il y a environ 10 000 ans dans ce qu'on appelle le croissant fertile, la région de l'actuel Moyen-Orient. Les animaux domestiqués, comme les moutons, les chèvres et les vaches, étaient des trésors pour les premières civilisations. En gros, on a truqué la chasse sauvage contre des animaux dans le jardin. Une vraie révolution à l'époque. Mais aujourd'hui, imaginez avoir une vache dans votre salon. Pendant des siècles, la viande a été un luxe réservé aux élites. Dans la Rome antique ou au Moyen-Âge en Europe, un repas carné symbolisait richesse et pouvoir. La viande était un marqueur social. Si vous aviez un bon rôti, vous aviez réussi votre vie. Les paysans, eux, se contentaient souvent de céréales et de lait nu. Tout change avec la révolution industrielle au 19e siècle. L'industrialisation des élevages et l'amélioration des transports ont rendu la viande accessible à une plus grande partie de la population. En Occident, on est passé d'un aliment rare à un produit omniprésent. Le steak est devenu une icône culturelle, surtout dans des pays comme les Etats-Unis où le barbecue est presque une religion. L'élevage représente 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. soit presque autant que les transports. Pour produire 1 kg de bœuf, il faut environ 15 000 litres d'eau, soit l'équivalent de 200 douches. Les terres agricoles utilisées pour l'élevage occupent environ 77% des surfaces agricoles mondiales, mais ne produisent que 18% des calories consommées. En Occident, on consomme en moyenne 80 kilos de viande par personne et par an, soit presque le double de la moyenne mondiale. Mais c'est d'abondance à un prix et pas seulement pour le porte-monnaie. En gros, on est passé du rôti du dimanche à une overdose de nuggets et de burgers. Mais depuis quelques décennies, la viande est passée de star de nos assiettes à cible de critique. Pourquoi ? Parce que son impact écologique est colossal. La déforestation, les émissions de méthane, la consommation d'eau, enfin, vous connaissez la chanson. On estime que l'élevage contribue à 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et ça, c'est énorme ! Pour comparaison, c'est presque autant que tout le secteur des transports. Parallèlement, la question de la souffrance animale est de plus en plus centrale. Des millions d'animaux élevés dans des conditions intensives pour répondre à notre appétit insatiable. Et soyons honnêtes, c'est pas toujours joli à voir. Du coup, on commence à se demander, peut-on vraiment se régaler sans culpabiliser ? Spoiler, ça dépend de ce qu'il y a exactement dans ton assiette. L'expansion des pâturages, notamment pour le bœuf, est une cause majeure de déforestation, en particulier en Amazonie. Bref, pour chaque steak, c'est un bout de forêt qui disparaît, et peut-être une maison pour un tout grand. Les déjections animales et les engrais entraînent la pollution des sols et des nappes phréatiques. Un impact qui dépasse souvent les frontières des fermes elles-mêmes. Mais les petits élevages durables ou les systèmes agroécologiques peuvent avoir un rôle positif, notamment en préservant la biodiversité et les paysages locaux. Mais on parle là de petits élevages, pas des méga-fermes où les vaches ont autant d'espace qu'un passager en classe éco. Bon, j'imagine que vous êtes déjà allé dans un supermarché ces dernières années et vous avez sûrement remarqué un truc. Les rayons frais sont envahis par des burgers, nuggets et steaks, mais sans viande. Oui, on parle de la viande végétale, cette alternative qui promet de sauver la planète tout en satisfaisant nos papilles. Mais est-ce que c'est vraiment une révolution ? Ou juste un joli coup marketing pour nous faire acheter des pois et du soja à prix d'or ? Eh bien, spoiler, ça dépend de ce qu'on regarde. Alors, allons-y, décortiquons la bête, ou plutôt le légume. Alors... La viande végétale, c'est un produit conçu pour ressembler à la viande, tant sur le plan de la texture que du goût. Sauf que derrière, pas une once d'origine animale. Alors, qu'est-ce qu'on trouve vraiment dedans ? Eh bien, les protéines végétales comme le soja, le pois ou encore les champignons constituent la base de ces produits. Ensuite viennent les huiles, souvent de coco ou de colza, pour donner ce côté juteux. Des colorants naturels comme la bière. La betterave sont ajoutées pour la teinte saignante et des arômes sont là pour imiter le goût. Le marché des alternatives végétales est en plein boom. En 2022, il pesait, il représentait déjà plus de 5 milliards de dollars. Et maintenant, il devrait atteindre d'ici 2030 les 24 milliards. Du coup, si vous avez raté, comme moi, le Bitcoin, peut-être que miser sur les nuggets sans poulet est une bonne idée. Maintenant, pour parler des avantages et des inconvénients des steaks végétaux, ce que je vous propose, c'est de vous mettre un petit son à chaque fois que le steak végétal est avantageux par rapport au steak animal. Car vous verrez, il y a pas mal de points. Là où la viande végétale marque des points, c'est sur son empreinte carbone. Prenons l'exemple d'un burger. Produire un steak végétal génère en moyenne 90% moins de CO2 qu'un steak de bœuf. Et ça, ce n'est pas rien. Pour produire un kilo de viande végétale, on utilise 99% moins d'eau et 93% moins de terre que pour de la viande classique. C'est comme si vous ouvriez votre robinet pendant une journée entière pour produire un steak contre une simple tasse pour un burger végétal. Et bien sûr, le gros argument pour les végétariens et les véganes, c'est l'élimination de la souffrance animale. Pas de bétail entassé, pas d'abattage, juste des plantes cultivées. Enfin, passer à la viande végétale permettrait de libérer des terres agricoles pour d'autres usages. Actuellement, c'est près de 77% des terres agricoles mondiales qui ne sont consacrées que pour l'élevage. Imaginez tout ce qu'on pourrait faire avec ça. Peut-être planter des forêts ? Ou enfin avoir un vrai terrain de foot dans votre jardin. Mais attention, ce n'est pas parce qu'un produit est végétal qu'il est forcément sain. La viande végétale est souvent ultra transformée, avec des additifs et des ingrédients difficilement prononçables, que j'éviterai de coup de citer dans cet épisode. Par exemple, un burger végétal peut contenir jusqu'à 18 ingrédients, contre un seul pour un steak nature. En gros, si vous aimez la chimie, c'est parfait. Sinon... peut-être éviter d'en manger tous les jours. Ensuite, il y a la question des matières premières. La production de soja, par exemple, peut avoir un impact environnemental significatif si elle n'est pas réalisée de manière durable. Environ 80% du soja mondial est cultivé pour nourrir le bétail. Mais une petite partie alimente aussi la production de viande végétale. Enfin, si l'on regarde la chaîne de production, certains produits végétaux sont fabriqués dans des usines très énergivores. parfois situé à des milliers de kilomètres. Résultat, un bilan carbone pas toujours aussi parfait qu'on pourrait le croire. Côté goût, les avis sont assez partagés. Certains trouvent les burgers végétaux bluffants. D'autres disent que ça ressemble plus à du carton assaisonné. Alors, viande ou végétal ? Qui gagne vraiment ? Eh bien, si on regarde les chiffres bruts, la viande végétale l'emporte largement en termes d'empreintes écologiques. Moins d'eau, moins de terre et beaucoup moins de CO2. Mais cela dépend aussi de Ausha. Une viande issue d'un élevage local est respectueux peut être moins nocive qu'un burger végétal produit dans une usine énergivore à l'autre bout du monde. Et si la vraie solution n'était pas dans le choix viande ou végétal, mais dans la réduction globale de la consommation de viande ? Adopter une alimentation flexitarienne, où l'on consomme moins de viande mais de meilleure qualité, pourrait être une alternative réaliste pour réduire l'impact global. Les viandes végétales restent encore souvent plus chères. Même si cela tend à baisser avec la demande croissante. Après, soyons honnêtes, imiter le goût d'une entrecôte saignante, c'est pas encore gagné. Mais les innovations progressent et certains burgers végétaux sont bluffants. Donc, viande d'élevage ou végétale ? Il n'y a pas de réponse unique. Tout dépend de vos priorités. Écologie, santé, praticité ou coût. Mais une chose est sûre, réduire sa consommation de viande reste une des actions les plus efficaces si on veut réduire notre empreinte environnementale. Et vous, quelle est votre position ? Viande végétale, viande locale ou un mix des deux ? Venez partager votre avis sur nos réseaux sociaux, on veut tout savoir. Et puis, il y a aussi d'autres solutions. Imaginez, vous êtes au restaurant, vous ouvrez le menu et à côté du burger steak frites, vous voyez brochettes de criquets grillés ou soupes de verre de farine. Appétissant ou effrayant ? Manger des insectes, aussi appelés entomophagies ? pourrait bien être la clé pour réduire notre empreinte carbone. Ça pourrait valoir de coup de faire un épisode là-dessus. Qu'en pensez-vous ? Moi, j'en ai déjà l'eau à la bouche. Allez, sur ce, je vous laisse choisir votre menu de ce soir. Et rappelez-vous, la planète a bon goût, à condition de bien la cuisiner. Sur ce, je vous dis à vos gourdes et vélos, et on se voit la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Allez, salut !