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Ecolo Ou Pas ?

Climatoscepticisme ou Climatonégationnisme - C'est quoi la différence ?

Climatoscepticisme ou Climatonégationnisme - C'est quoi la différence ?

24min |12/05/2025
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Description

Climatosceptiques ou climatonégationnistes… tu les croises peut-être dans les dîners de famille, sur les plateaux télé ou dans les commentaires Facebook.
Mais quelle est la vraie différence entre ces deux postures ? Et pourquoi continuent-elles à prospérer malgré l’évidence scientifique ?

Dans cet épisode, je remonte le fil de l’histoire du changement climatique, démonte les arguments du doute organisé et te raconte comment, depuis 40 ans, des intérêts bien placés ont semé la confusion.
Avec une bonne dose de science, quelques facepalms, et des exemples qui font froid dans le dos (même avec +2°C).

🎙️ Un épisode pour celles et ceux qui veulent comprendre, répliquer/répondre… et ne plus se laisser embrouiller.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu connais peut-être ce moment gênant où tu es en soirée, tu parles de la planète qui chauffe parce que peut-être que tu es français et que tu aimes débattre, et là, bam, quelqu'un lâche.

  • Speaker #1

    Ouais enfin bon, le climat a toujours changé. Faut arrêter la panique.

  • Speaker #0

    Ou pire. De toute façon,

  • Speaker #2

    c'est pas sûr que ce soit à cause de l'homme.

  • Speaker #0

    Bref, aujourd'hui on va démêler deux concepts qui foutent souvent le bazar. Le climato-scepticisme et le climato-négationnisme. Spoiler, les deux sont un peu relous. Mais... pas pour les mêmes raisons. Alors, c'est quoi la différence ? Est-ce qu'un climato-sceptique, c'est juste un mec qui a des doutes honnêtes ? Et un climato-négationniste, c'est un fou furieux qui nie que la planète chauffe ? Et pourquoi ces discours continuent encore aujourd'hui alors que les glaciers fondent comme une boule de vanille oubliée au soleil ? Dans cet épisode, on va remonter le fil de l'histoire du climat. Oui, et tu vas voir, ça commence tôt, dès le 19e siècle. On plonge dans les stratégies douteuses des lobbies fossiles. Et on traverse les discours ambigus qui, sous couvert de bon sens, prennent l'action climatique. Alors, Ausha, on va parler science, politique, manipulation, et peut-être même Trump, Claude Allègre et Bolsonaro dans la même phrase. Ici le corbeau écolo prêt à disséquer le brouillard climatique. Allez, on y va ! Pour commencer, je te propose de revenir aux origines de la prise de conscience climatique. Oui, parce que, avant de parler de ceux qui nient le changement climatique, il faut quand même qu'on capte ceux qu'ils sont en train de nier. Et pour ça, il faut remonter le temps. Mais genre, vraiment. 1824, Joseph Fournier, un mathématicien français, se dit un truc révolutionnaire.

  • Speaker #1

    Tiens. Si la Terre est aussi chaude, c'est peut-être parce que l'atmosphère agit comme une couverture.

  • Speaker #0

    C'est le début de ce qu'on appelle l'effet de serre. Et là tu te dis, ah ouais, en 1824 déjà ? Eh ben ouais, on savait. Et on a préféré ignorer. 1896, un Suédois, Svante Arienus, pousse l'enquête.

  • Speaker #1

    Et si le CO2 qu'on balance en brûlant du charbon, il piégeait la chaleur.

  • Speaker #0

    Il fait des calculs à la main, t'es vrai, pas avec Excel, et prédit un réchauffement global si les émissions augmentent. Et tu veux rire ? Il pensait que ça mettrait des siècles. Et bien mauvaise nouvelle, Zvante, on a mis le turbo. Dans les années 1950-1960, Charles David Killing installe un capteur de CO2 sur un volcan à Hawaii. Le mona lor. Chaque année, il voit le CO2 grimper. Et pas un petit peu. Résultat, c'est la fameuse courbe de Killing que tous les climatologues ont en poster dans leur bureau. Et là, on commence à flipper un peu. Mais bon, c'est la guerre froide, on a d'autres priorités, comme pas exploser la planète avec des bombes nucléaires. 1979, premier rapport officiel sur le changement climatique aux Etats-Unis. Conclusion ?

  • Speaker #1

    On devrait peut-être s'inquiéter de nos émissions de CO2.

  • Speaker #0

    Et comme souvent avec les rapports importants, personne ne lit la dernière page. 1988, c'est le tournant, la création du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. C'est pas sexy comme nom, mais leur taf est simple. Compiler la science mondiale, faire le tri et prévenir les gouvernements. Depuis, ils n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme. Spoiler ! Elle commence à être un peu cassée à force de tirer dessus. 1992, sommet de la Terre à Rio. Le monde entier, ou presque, reconnaît officiellement qu'il y a un problème. Et là, tout s'enchaîne. 1997, protocole de Kyoto. Premier accord pour réduire les émissions, mais sans les Etats-Unis, bien sûr. 2009, échec cuisant de Copenhague. Et 2015, accord de Paris, où 195 pays se disent « Allez, on fait un effort ! » Et depuis ? Eh ben, des promesses. des plans, des powerpoints, mais pendant ce temps, les émissions montent toujours. Alors, maintenant qu'on a compris que le changement climatique, c'est pas une lubie de Greta Thunberg, ni un complot mondial pour t'empêcher de manger ton steak, on peut s'attaquer à ceux qui, dès les années 90, ont compris exactement ce qui allait se passer, et ont tout fait pour que rien ne change. Tu sais ce qui est pire de ne pas savoir ? C'est de savoir très bien et de faire comme si de rien n'était. Bienvenue dans le monde merveilleux du climato-négationnisme, alias le changement climatique. Ah bon ? Mais quelle chaleur ! Tout commence dans les années 90. Les scientifiques commencent à être sûrs à 90%, puis à 95%, puis à 99%. Oui, le climat change. Oui, c'est à cause de nous. Et oui, c'est un gros problème. Mais... Du côté des géants du pétrole, du gaz et du charbon, c'est pas vraiment la joie. Et ça peut se comprendre parce que si le monde prend ça au sérieux, eh bien ça veut dire qu'il faut réduire les émissions. Et donc, vendre moins de pétrole. Et là, on sort une vieille recette qui a super bien marché avec le tabac. Et le doute. Pas besoin de prouver que le climat ne change pas. Il suffit de dire...

  • Speaker #1

    On n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Il y a débat.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le soleil.

  • Speaker #2

    Puis de toute façon, le CO2 c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et voilà comment, dès les années 90, les boîtes comme Exxon, Shell ou encore Koch Industries financent des experts maison, des campagnes de pub, bref, tout un orchestre de fausses notes pour noyer la vérité. S'il fallait un pays pour illustrer le climato-négationnisme, ce serait les Etats-Unis. Pourquoi ? Eh bien, parce que là-bas... Nier la science, c'est presque devenu un sport national. Le Heartland Institute ou l'American Petroleum Institute et d'autres groupes industriels ont financé des études disant que le climat allait très bien, merci. Des figures comme Fred Singer ou Willie Soon sont devenus des habitués des plateaux télé pour dire

  • Speaker #2

    « Non, non, tout ça c'est exagéré »

  • Speaker #0

    en omettant de préciser qu'ils étaient payés par les pétroliers. Et les politiques ont suivi. George W. Bush retire les Etats-Unis du protocole de Kyoto en 2001. Et puis arrive Donald Trump. Le type a dit que le changement climatique était un canular inventé par les Chinois. Et puis il a nommé des climato-négationnistes à la tête de l'agence de protection de l'environnement. Classe. Bon, je ne vais pas revenir sur toutes les décisions que Donald Trump a prises sur l'environnement durant son premier et ce début de deuxième mandat. Mais si cela vous intéresse, je pourrais faire un topo sur ces 6 derniers mois ou sur sa première année à la Maison Blanche. Il y a une chose qu'on peut reconnaître sur le personnage, c'est qu'il ne chôme pas en ce qui concerne ses prises de décision sur l'environnement. Ensuite, on sort les gros canons, les médias. Aux Etats-Unis, Fox News, Breitbart ou The Daily Color ont servi la soupe climato-négationniste pendant des années. A coup de...

  • Speaker #2

    Les scientifiques ne sont pas d'accord.

  • Speaker #1

    Il fait froid aujourd'hui, donc le réchauffement c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, oui, c'est un vrai argument qu'on entend encore. Et aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, c'est encore mieux. Les algorithmes aiment la controverse. Plus tu postes un contenu absurde mais clivant, plus il est vu. Résultat, les vidéos niant le climat cartonnent. Et pendant que la calotte glaciaire fond, TikTok fait des vues. Bref, le climatonégationnisme, c'est pas juste une opinion. C'est une stratégie industrielle... politique et médiatique qui a permis de gagner des décennies et de faire des milliards. Et pendant qu'on se battait à prouver que la Terre chauffe, le climat a continué de se dérégler. Mais attention, aujourd'hui le climato-négationnisme pur et dur, c'est un peu dépassé. Même s'il existe encore, il sent un peu le vieux tabac froid. Maintenant, place à son petit frère, celui dont on entend plus souvent parler, le climato-scepticisme. Plus sournois, plus malin et tout aussi bloquant. Ok, le climatonégationnisme pur et dur, celui qui dit que le réchauffement n'existe pas, il est en train de passer de mode. Trop grillé, trop ridicule, trop années 2000. Aujourd'hui, place au climato-scepticisme. Mais attention, le climato-sceptique, c'est pas le beauf qui dit que la planète est plate. Non, lui, il est plus chic, plus raisonnable, il a lu Le Point et il cite Claude Allègre. D'abord, on a le sceptique soft. En mode « pas si vite » . Le climato-sceptique, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « oui, le climat change, oui, l'homme y est probablement pour quelque chose, mais faut pas paniquer » .

  • Speaker #0

    C'est l'adepte du « oui, mais » . Oui, mais on a besoin de croissance. Oui, mais la France ne représente que 1% des émissions. Oui, mais on a encore le temps. Oui, mais les solutions sont pires que le mal. C'est le discours de ceux qui veulent ralentir l'action sans passer pour des méchants. Un peu comme si tu disais à un pompier

  • Speaker #1

    « attendez avant de balancer l'eau » . On n'a pas encore bien étudié la nature des flaps.

  • Speaker #0

    Ensuite, il y a le climato-scepticisme de bureaux et de plateaux télé. Les climato-sceptiques aiment les graphiques, les nuances et surtout la rationalité économique. On les retrouve chez certains économistes libéraux qui te disent que s'adapter coûtera moins cher que prévenir, des éditorialistes qui dénoncent l'écologie punitive, ou encore des politiques qui te servent des phrases comme

  • Speaker #2

    « Il ne faut pas opposer fin du monde et fin du mois » .

  • Speaker #0

    Tu remarqueras qu'il ne propose jamais de solution pour les deux. Et un cas d'école, la France. En France, on n'a pas eu de Trump. Mais on a eu Claude Allègre, ancien ministre géologue, star des plateaux dans les années 2000. Il disait que le réchauffement était exagéré, que les modèles climatiques étaient bidons. Et, comme il avait un titre de scientifique, ça passait crème. Aujourd'hui encore, on retrouve ces discours chez certains chroniqueurs télé ou politiques. en mal de buzz. Et même chez des gens qui se disent écolos, mais qui passent leur temps à critiquer toute mesure sérieuse. Mais attention, le vrai scepticisme, c'est sain. C'est même au cœur de la méthode scientifique. Les scientifiques sont les premiers à douter, à vérifier, et à confronter les hypothèses. Le problème, c'est quand le scepticisme devient un prétexte à l'inaction, quand on l'utilise pour dire « On ne sait pas tout,

  • Speaker #1

    donc on ne fait rien » .

  • Speaker #0

    Spoiler, on ne sait jamais tout. Mais ce qu'on sait suffit largement à agir maintenant. Le climato-scepticisme, c'est la version acceptable du climato-négationnisme, plus propre sur lui, mais tout aussi efficace pour freiner la transition. C'est pas celui qui nie l'incendie, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « Faut pas jeter de l'eau trop vite, vous allez mouiller les rideaux. »

  • Speaker #0

    Dans la prochaine partie, je te propose de regarder comment ces discours évoluent dans le monde. Des Etats-Unis, au Brésil, en passant par l'Europe de l'Est et les pays du Golfe. Tu vas voir, c'est un tour du monde du doute bien organisé. Le climato-scepticisme, ce n'est pas juste un débat d'édito sur France Inter. C'est une vraie stratégie géopolitique. Parce que, devine quoi, quand tu as une économie basée sur le pétrole, le gaz ou la bagnole, tu préfères que le monde continue à douter. Ou au moins, à ralentir. Allez. On embarque pour un petit tour du monde du doute organisé. On l'a déjà dit, mais ça mérite d'être redit. Les Etats-Unis, c'est le laboratoire du déni climatique. Exxon, que j'ai déjà cité tout à l'heure, dont les activités principales sont le raffinage et la distribution locale de produits pétroliers, ça avait tout depuis les années 70. Document interne à l'appui, on a des preuves. Mais... Ils ont financé des campagnes massives pour dire que les scientifiques ne sont pas d'accord. Et niveau politique, ça a été un entre-climatoseptique assumé, comme Trump, et demi-mesuré gêné, genre Biden, Obama. Même aujourd'hui, la moitié des républicains pensent que le changement climatique n'est pas causé par l'homme. Maintenant, on part au Brésil. Sous Bolsonaro, entre 2019 et 2022, c'était open bar pour la déforestation. Le discours ?

  • Speaker #1

    L'Amazonie appartient au Brésil, pas à l'ONU.

  • Speaker #0

    Et pendant ce temps-là, des milliers d'hectares partaient en fumée pour faire pousser du soja ou élever des vaches. Climatosepticisme ici égale souveraineté nationale. Et si TOSE parle écologie ? T'es un agent du colonialisme vert. Tu es un ennemi. En Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe, silence, on fort. Ici, le pétrole, c'est pas juste une ressource, c'est la base de l'économie. Alors, devant les caméras,

  • Speaker #1

    Oui, oui, on s'engage pour le climat. Objectif net zéro carbone d'ici 2060.

  • Speaker #0

    Mais dans les coulisses, eh bien, pression pour affaiblir les rapports du GIEC et lobbying. contre toute réduction des énergies fossiles. Mention spéciale à la COP 28, présidée par le patron de la compagnie pétrolière d'Abu Dhabi. Le lobby qui organise la régulation. On vit dans un monde formidable. Ensuite, la Russie. Deuxième exportateur mondial de gaz de pétrole. Et pourtant, pas vraiment pressé de changer de modèle. Poutine a longtemps ironisé sur le changement climatique. Ça nous fera des hivers plus doux. Et quand la Sibérie a brûlé l'été, silence radio. Ou alors, c'est naturel. Le climato-scepticisme russe est plus discret, mais très structurant. Pas de débat public, mais des politiques qui misent tout sur le fossile. Et en France, chez nous, c'est plus feutré. Pas de négation frontale, mais un climato-scepticisme mou bien installé. Des figures médiatiques qui minimisent l'alarmisme, des politiques qui reportent sans cesse des décisions sérieuses, et une politique qui alterne entre culpabilité, fatigue écologique et vinted. Mention spéciale à certains partis extrêmes qui, eux, flirtent à nouveau avec la négation pure.

  • Speaker #2

    Le GIEC est une secte. Tout ça, c'est pour contrôler les gens.

  • Speaker #0

    etc. Résultat de ce tour du monde, le climato-scepticisme s'adapte à chaque pays. Parfois, il nie. Parfois, il relativise. Parfois, il accuse l'Occident. Parfois, il dit « on verra plus tard » . Mais à la fin, il ralentit toujours l'action. Et maintenant qu'on a fait le tour du monde, on peut se poser une question cruciale. Comment on distingue un vrai débat scientifique d'un enfumage organisé ? Et surtout, comment ils répondent ? Eh bien, c'est ce qu'on va voir tout de suite. Alors voilà, on a vu l'histoire, les acteurs, les stratégies. On a traversé les plateaux télé, les pétroliers et même les forêts qui crament. Maintenant, une question toute simple. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que les climato-sceptiques, eh bien, t'en croises partout. Ton oncle au repas de famille, ta collègue au bureau, ton mère qui est en campagne et parfois ton propre cerveau qui doute. La première solution, c'est de rappeler les bases sans claquer la porte. Le premier réflexe, c'est de ne pas répondre à côté.

  • Speaker #1

    Si quelqu'un dit « il y a eu des périodes chaudes dans le passé,

  • Speaker #2

    c'est naturel » et que tu réponds « oui mais on devrait manger moins de viande »

  • Speaker #0

    là, tu viens de perdre la bataille. Reste sur le terrain des faits. Oui, le climat a déjà changé, mais jamais aussi vite. Et aujourd'hui, on sait mesurer la part humaine. Et indice, elle est énorme. Tu veux une métaphore simple pour ça ? Le climat, c'est comme une baignoire. avant. elle se remplissait doucement. Aujourd'hui, le robinet est grand ouvert et on commence à boucher l'évacuation. Ensuite, il faut distinguer le doute sincère et la mauvaise foi. Il y a deux types de sceptiques. Le premier type, c'est ceux qui ne savent pas ou sont perdus dans le flot d'infos. Ceux-là, on peut expliquer, dialoguer, partager. Le deuxième type, c'est ceux qui ne veulent pas savoir. Là, tu peux leur sortir toutes les études du monde. Ils te diront juste

  • Speaker #1

    « Oui, mais Greta Thunberg est insupportable » .

  • Speaker #0

    Dans ce cas, tu ne parles pas à eux. Tu parles pour ceux qui écoutent autour. L'objectif, c'est de déminer les arguments toxiques, pas de convaincre celui qui nie tout. Ensuite, tu peux garder des outils sous la main. Allez, petit kit de réponse express.

  • Speaker #1

    Il y a débat chez les scientifiques.

  • Speaker #0

    Faux. 99,9% des études s'accordent.

  • Speaker #1

    Le GIEC est politique.

  • Speaker #0

    Le GIEC ne fait pas de science. Il synthétise ce que des milliers de chercheurs ont publié.

  • Speaker #1

    Ça coûte trop cher d'agir.

  • Speaker #0

    Et l'inaction, elle coûte combien ? Sécheresse ? Inondation ? Migration, crise agricole, etc. Tu vois que les retombées sont énormes.

  • Speaker #1

    On a le temps.

  • Speaker #0

    Chaque dixième de degré compte. Et plus on attend, plus c'est dur. Dernière chose, c'est bien de parler au cerveau, mais c'est aussi bien de parler au cœur. Et oui, les données c'est bien, mais ce qui convainc, c'est aussi le vécu. Tu peux dire...

  • Speaker #2

    Je fais pas ça que pour la planète. Je fais ça pour mes enfants, pour l'air qu'on respire, pour pas vivre dans Mad Max.

  • Speaker #0

    Et ça, ça touche, parce qu'au fond, on ne lutte pas contre l'ignorance. On lutte contre la peur du changement, le confort et la croyance que ça va aller. On ne peut pas convaincre tout le monde, mais on peut faire reculer la désinformation, soutenir les scientifiques et rendre l'inaction ringarde. Le climato-scepticisme, ce n'est pas une fatalité. C'est un discours qui s'adapte, mais qui peut aussi se dégonfler. Comme un ballon rempli de CO2. Alors voilà, on a remonté le fil de l'histoire du climat, on a vu naître le déni, puis le doute, puis la confusion stratégique. On a croisé des scientifiques ignorés, des pétroliers bien renseignés, des politiques frileux, et des trolls très productifs. Mais à la fin, il reste une question toute bête. Pourquoi on doute encore ? Pas parce qu'on manque d'infos, pas parce que la science n'est pas claire, mais parce que le doute arrange, il ralentit, il endort, il retarde les décisions inconfortables. Oui, douter c'est humain, mais douter, quand la maison brûle, c'est de l'irresponsabilité. Et aujourd'hui, le climato-sceptisme Qu'il soit frontal ou feutré, c'est une manière élégante de dire « je ne veux pas changer » . Si tu ne veux pas te faire avoir par les marchands de doute, eh bien voici le kit que je te propose, made in Corbeau Ecolo. Lis du GIEC, pas du Facebook, explique autour de toi, surtout quand ça gratte, et surtout, ne laisse pas le champ libre aux climato-blablateurs. Parce que pendant qu'on débat sur « est-ce que c'est si grave ? » , eh bien le permafrost, il dégèle, les rendements agricoles, elles chutent. et les générations futures regardent ailleurs en espérant qu'on ait été un bug. Cet épisode, c'était pas un débat, c'était pas un constat. C'est une invitation à être lucide, à ne plus perdre de temps, et à répondre à ceux qui doutent, par des actes. Et voilà, c'était Écolos ou pas ? Si l'épisode t'a appris un truc ou déclenché une synapse, passe le mot, envoie-le à ton tonton climatotétu, ou à ta collègue fan de Claude Allègre. Tu peux aussi me laisser 5 étoiles. Et moi, je te dis à très vite pour un prochain épisode, où on cassera encore quelques idées reçues, toujours avec humour. et un peu de CO2 en moins. Allez, je vous dis à vos gourdes et vélos et à la semaine prochaine. Et comme toujours, je vous propose de nous quitter en chanson. Allez, salut !

  • Speaker #3

    A explorer une vérité A chercher entre les lignes Des mondes à révéler Chaque épisode Un éclat de lumière Une idée de lecture Pour un monde qu'on espère Climat, espoir, lutte et impact On plonge dans le réel On explore les actes Un futur incertain Mais des pistes tracées Chaque histoire qu'on creuse Mérite d'être pensée Donne rendez-vous Pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. Un sujet, une histoire, un éclat d'espoir. On décrit, on explore, pour du mieux on peut voir. Chaque épisode, un son dans la nuit, C'est des constats qui brillent pour éclairer la nuit. Clément, espoir, lutte et impact, on plonge dans le réel, on explore les actes, un futur incertain et des pistes tracées, chaque histoire, heureuse, mérite d'être pensée. On vous donne... Rendez-vous pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. C'est une sujet...

  • Speaker #4

    Sous

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Climatosceptiques ou climatonégationnistes… tu les croises peut-être dans les dîners de famille, sur les plateaux télé ou dans les commentaires Facebook.
Mais quelle est la vraie différence entre ces deux postures ? Et pourquoi continuent-elles à prospérer malgré l’évidence scientifique ?

Dans cet épisode, je remonte le fil de l’histoire du changement climatique, démonte les arguments du doute organisé et te raconte comment, depuis 40 ans, des intérêts bien placés ont semé la confusion.
Avec une bonne dose de science, quelques facepalms, et des exemples qui font froid dans le dos (même avec +2°C).

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  • Speaker #0

    Tu connais peut-être ce moment gênant où tu es en soirée, tu parles de la planète qui chauffe parce que peut-être que tu es français et que tu aimes débattre, et là, bam, quelqu'un lâche.

  • Speaker #1

    Ouais enfin bon, le climat a toujours changé. Faut arrêter la panique.

  • Speaker #0

    Ou pire. De toute façon,

  • Speaker #2

    c'est pas sûr que ce soit à cause de l'homme.

  • Speaker #0

    Bref, aujourd'hui on va démêler deux concepts qui foutent souvent le bazar. Le climato-scepticisme et le climato-négationnisme. Spoiler, les deux sont un peu relous. Mais... pas pour les mêmes raisons. Alors, c'est quoi la différence ? Est-ce qu'un climato-sceptique, c'est juste un mec qui a des doutes honnêtes ? Et un climato-négationniste, c'est un fou furieux qui nie que la planète chauffe ? Et pourquoi ces discours continuent encore aujourd'hui alors que les glaciers fondent comme une boule de vanille oubliée au soleil ? Dans cet épisode, on va remonter le fil de l'histoire du climat. Oui, et tu vas voir, ça commence tôt, dès le 19e siècle. On plonge dans les stratégies douteuses des lobbies fossiles. Et on traverse les discours ambigus qui, sous couvert de bon sens, prennent l'action climatique. Alors, Ausha, on va parler science, politique, manipulation, et peut-être même Trump, Claude Allègre et Bolsonaro dans la même phrase. Ici le corbeau écolo prêt à disséquer le brouillard climatique. Allez, on y va ! Pour commencer, je te propose de revenir aux origines de la prise de conscience climatique. Oui, parce que, avant de parler de ceux qui nient le changement climatique, il faut quand même qu'on capte ceux qu'ils sont en train de nier. Et pour ça, il faut remonter le temps. Mais genre, vraiment. 1824, Joseph Fournier, un mathématicien français, se dit un truc révolutionnaire.

  • Speaker #1

    Tiens. Si la Terre est aussi chaude, c'est peut-être parce que l'atmosphère agit comme une couverture.

  • Speaker #0

    C'est le début de ce qu'on appelle l'effet de serre. Et là tu te dis, ah ouais, en 1824 déjà ? Eh ben ouais, on savait. Et on a préféré ignorer. 1896, un Suédois, Svante Arienus, pousse l'enquête.

  • Speaker #1

    Et si le CO2 qu'on balance en brûlant du charbon, il piégeait la chaleur.

  • Speaker #0

    Il fait des calculs à la main, t'es vrai, pas avec Excel, et prédit un réchauffement global si les émissions augmentent. Et tu veux rire ? Il pensait que ça mettrait des siècles. Et bien mauvaise nouvelle, Zvante, on a mis le turbo. Dans les années 1950-1960, Charles David Killing installe un capteur de CO2 sur un volcan à Hawaii. Le mona lor. Chaque année, il voit le CO2 grimper. Et pas un petit peu. Résultat, c'est la fameuse courbe de Killing que tous les climatologues ont en poster dans leur bureau. Et là, on commence à flipper un peu. Mais bon, c'est la guerre froide, on a d'autres priorités, comme pas exploser la planète avec des bombes nucléaires. 1979, premier rapport officiel sur le changement climatique aux Etats-Unis. Conclusion ?

  • Speaker #1

    On devrait peut-être s'inquiéter de nos émissions de CO2.

  • Speaker #0

    Et comme souvent avec les rapports importants, personne ne lit la dernière page. 1988, c'est le tournant, la création du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. C'est pas sexy comme nom, mais leur taf est simple. Compiler la science mondiale, faire le tri et prévenir les gouvernements. Depuis, ils n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme. Spoiler ! Elle commence à être un peu cassée à force de tirer dessus. 1992, sommet de la Terre à Rio. Le monde entier, ou presque, reconnaît officiellement qu'il y a un problème. Et là, tout s'enchaîne. 1997, protocole de Kyoto. Premier accord pour réduire les émissions, mais sans les Etats-Unis, bien sûr. 2009, échec cuisant de Copenhague. Et 2015, accord de Paris, où 195 pays se disent « Allez, on fait un effort ! » Et depuis ? Eh ben, des promesses. des plans, des powerpoints, mais pendant ce temps, les émissions montent toujours. Alors, maintenant qu'on a compris que le changement climatique, c'est pas une lubie de Greta Thunberg, ni un complot mondial pour t'empêcher de manger ton steak, on peut s'attaquer à ceux qui, dès les années 90, ont compris exactement ce qui allait se passer, et ont tout fait pour que rien ne change. Tu sais ce qui est pire de ne pas savoir ? C'est de savoir très bien et de faire comme si de rien n'était. Bienvenue dans le monde merveilleux du climato-négationnisme, alias le changement climatique. Ah bon ? Mais quelle chaleur ! Tout commence dans les années 90. Les scientifiques commencent à être sûrs à 90%, puis à 95%, puis à 99%. Oui, le climat change. Oui, c'est à cause de nous. Et oui, c'est un gros problème. Mais... Du côté des géants du pétrole, du gaz et du charbon, c'est pas vraiment la joie. Et ça peut se comprendre parce que si le monde prend ça au sérieux, eh bien ça veut dire qu'il faut réduire les émissions. Et donc, vendre moins de pétrole. Et là, on sort une vieille recette qui a super bien marché avec le tabac. Et le doute. Pas besoin de prouver que le climat ne change pas. Il suffit de dire...

  • Speaker #1

    On n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Il y a débat.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le soleil.

  • Speaker #2

    Puis de toute façon, le CO2 c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et voilà comment, dès les années 90, les boîtes comme Exxon, Shell ou encore Koch Industries financent des experts maison, des campagnes de pub, bref, tout un orchestre de fausses notes pour noyer la vérité. S'il fallait un pays pour illustrer le climato-négationnisme, ce serait les Etats-Unis. Pourquoi ? Eh bien, parce que là-bas... Nier la science, c'est presque devenu un sport national. Le Heartland Institute ou l'American Petroleum Institute et d'autres groupes industriels ont financé des études disant que le climat allait très bien, merci. Des figures comme Fred Singer ou Willie Soon sont devenus des habitués des plateaux télé pour dire

  • Speaker #2

    « Non, non, tout ça c'est exagéré »

  • Speaker #0

    en omettant de préciser qu'ils étaient payés par les pétroliers. Et les politiques ont suivi. George W. Bush retire les Etats-Unis du protocole de Kyoto en 2001. Et puis arrive Donald Trump. Le type a dit que le changement climatique était un canular inventé par les Chinois. Et puis il a nommé des climato-négationnistes à la tête de l'agence de protection de l'environnement. Classe. Bon, je ne vais pas revenir sur toutes les décisions que Donald Trump a prises sur l'environnement durant son premier et ce début de deuxième mandat. Mais si cela vous intéresse, je pourrais faire un topo sur ces 6 derniers mois ou sur sa première année à la Maison Blanche. Il y a une chose qu'on peut reconnaître sur le personnage, c'est qu'il ne chôme pas en ce qui concerne ses prises de décision sur l'environnement. Ensuite, on sort les gros canons, les médias. Aux Etats-Unis, Fox News, Breitbart ou The Daily Color ont servi la soupe climato-négationniste pendant des années. A coup de...

  • Speaker #2

    Les scientifiques ne sont pas d'accord.

  • Speaker #1

    Il fait froid aujourd'hui, donc le réchauffement c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, oui, c'est un vrai argument qu'on entend encore. Et aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, c'est encore mieux. Les algorithmes aiment la controverse. Plus tu postes un contenu absurde mais clivant, plus il est vu. Résultat, les vidéos niant le climat cartonnent. Et pendant que la calotte glaciaire fond, TikTok fait des vues. Bref, le climatonégationnisme, c'est pas juste une opinion. C'est une stratégie industrielle... politique et médiatique qui a permis de gagner des décennies et de faire des milliards. Et pendant qu'on se battait à prouver que la Terre chauffe, le climat a continué de se dérégler. Mais attention, aujourd'hui le climato-négationnisme pur et dur, c'est un peu dépassé. Même s'il existe encore, il sent un peu le vieux tabac froid. Maintenant, place à son petit frère, celui dont on entend plus souvent parler, le climato-scepticisme. Plus sournois, plus malin et tout aussi bloquant. Ok, le climatonégationnisme pur et dur, celui qui dit que le réchauffement n'existe pas, il est en train de passer de mode. Trop grillé, trop ridicule, trop années 2000. Aujourd'hui, place au climato-scepticisme. Mais attention, le climato-sceptique, c'est pas le beauf qui dit que la planète est plate. Non, lui, il est plus chic, plus raisonnable, il a lu Le Point et il cite Claude Allègre. D'abord, on a le sceptique soft. En mode « pas si vite » . Le climato-sceptique, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « oui, le climat change, oui, l'homme y est probablement pour quelque chose, mais faut pas paniquer » .

  • Speaker #0

    C'est l'adepte du « oui, mais » . Oui, mais on a besoin de croissance. Oui, mais la France ne représente que 1% des émissions. Oui, mais on a encore le temps. Oui, mais les solutions sont pires que le mal. C'est le discours de ceux qui veulent ralentir l'action sans passer pour des méchants. Un peu comme si tu disais à un pompier

  • Speaker #1

    « attendez avant de balancer l'eau » . On n'a pas encore bien étudié la nature des flaps.

  • Speaker #0

    Ensuite, il y a le climato-scepticisme de bureaux et de plateaux télé. Les climato-sceptiques aiment les graphiques, les nuances et surtout la rationalité économique. On les retrouve chez certains économistes libéraux qui te disent que s'adapter coûtera moins cher que prévenir, des éditorialistes qui dénoncent l'écologie punitive, ou encore des politiques qui te servent des phrases comme

  • Speaker #2

    « Il ne faut pas opposer fin du monde et fin du mois » .

  • Speaker #0

    Tu remarqueras qu'il ne propose jamais de solution pour les deux. Et un cas d'école, la France. En France, on n'a pas eu de Trump. Mais on a eu Claude Allègre, ancien ministre géologue, star des plateaux dans les années 2000. Il disait que le réchauffement était exagéré, que les modèles climatiques étaient bidons. Et, comme il avait un titre de scientifique, ça passait crème. Aujourd'hui encore, on retrouve ces discours chez certains chroniqueurs télé ou politiques. en mal de buzz. Et même chez des gens qui se disent écolos, mais qui passent leur temps à critiquer toute mesure sérieuse. Mais attention, le vrai scepticisme, c'est sain. C'est même au cœur de la méthode scientifique. Les scientifiques sont les premiers à douter, à vérifier, et à confronter les hypothèses. Le problème, c'est quand le scepticisme devient un prétexte à l'inaction, quand on l'utilise pour dire « On ne sait pas tout,

  • Speaker #1

    donc on ne fait rien » .

  • Speaker #0

    Spoiler, on ne sait jamais tout. Mais ce qu'on sait suffit largement à agir maintenant. Le climato-scepticisme, c'est la version acceptable du climato-négationnisme, plus propre sur lui, mais tout aussi efficace pour freiner la transition. C'est pas celui qui nie l'incendie, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « Faut pas jeter de l'eau trop vite, vous allez mouiller les rideaux. »

  • Speaker #0

    Dans la prochaine partie, je te propose de regarder comment ces discours évoluent dans le monde. Des Etats-Unis, au Brésil, en passant par l'Europe de l'Est et les pays du Golfe. Tu vas voir, c'est un tour du monde du doute bien organisé. Le climato-scepticisme, ce n'est pas juste un débat d'édito sur France Inter. C'est une vraie stratégie géopolitique. Parce que, devine quoi, quand tu as une économie basée sur le pétrole, le gaz ou la bagnole, tu préfères que le monde continue à douter. Ou au moins, à ralentir. Allez. On embarque pour un petit tour du monde du doute organisé. On l'a déjà dit, mais ça mérite d'être redit. Les Etats-Unis, c'est le laboratoire du déni climatique. Exxon, que j'ai déjà cité tout à l'heure, dont les activités principales sont le raffinage et la distribution locale de produits pétroliers, ça avait tout depuis les années 70. Document interne à l'appui, on a des preuves. Mais... Ils ont financé des campagnes massives pour dire que les scientifiques ne sont pas d'accord. Et niveau politique, ça a été un entre-climatoseptique assumé, comme Trump, et demi-mesuré gêné, genre Biden, Obama. Même aujourd'hui, la moitié des républicains pensent que le changement climatique n'est pas causé par l'homme. Maintenant, on part au Brésil. Sous Bolsonaro, entre 2019 et 2022, c'était open bar pour la déforestation. Le discours ?

  • Speaker #1

    L'Amazonie appartient au Brésil, pas à l'ONU.

  • Speaker #0

    Et pendant ce temps-là, des milliers d'hectares partaient en fumée pour faire pousser du soja ou élever des vaches. Climatosepticisme ici égale souveraineté nationale. Et si TOSE parle écologie ? T'es un agent du colonialisme vert. Tu es un ennemi. En Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe, silence, on fort. Ici, le pétrole, c'est pas juste une ressource, c'est la base de l'économie. Alors, devant les caméras,

  • Speaker #1

    Oui, oui, on s'engage pour le climat. Objectif net zéro carbone d'ici 2060.

  • Speaker #0

    Mais dans les coulisses, eh bien, pression pour affaiblir les rapports du GIEC et lobbying. contre toute réduction des énergies fossiles. Mention spéciale à la COP 28, présidée par le patron de la compagnie pétrolière d'Abu Dhabi. Le lobby qui organise la régulation. On vit dans un monde formidable. Ensuite, la Russie. Deuxième exportateur mondial de gaz de pétrole. Et pourtant, pas vraiment pressé de changer de modèle. Poutine a longtemps ironisé sur le changement climatique. Ça nous fera des hivers plus doux. Et quand la Sibérie a brûlé l'été, silence radio. Ou alors, c'est naturel. Le climato-scepticisme russe est plus discret, mais très structurant. Pas de débat public, mais des politiques qui misent tout sur le fossile. Et en France, chez nous, c'est plus feutré. Pas de négation frontale, mais un climato-scepticisme mou bien installé. Des figures médiatiques qui minimisent l'alarmisme, des politiques qui reportent sans cesse des décisions sérieuses, et une politique qui alterne entre culpabilité, fatigue écologique et vinted. Mention spéciale à certains partis extrêmes qui, eux, flirtent à nouveau avec la négation pure.

  • Speaker #2

    Le GIEC est une secte. Tout ça, c'est pour contrôler les gens.

  • Speaker #0

    etc. Résultat de ce tour du monde, le climato-scepticisme s'adapte à chaque pays. Parfois, il nie. Parfois, il relativise. Parfois, il accuse l'Occident. Parfois, il dit « on verra plus tard » . Mais à la fin, il ralentit toujours l'action. Et maintenant qu'on a fait le tour du monde, on peut se poser une question cruciale. Comment on distingue un vrai débat scientifique d'un enfumage organisé ? Et surtout, comment ils répondent ? Eh bien, c'est ce qu'on va voir tout de suite. Alors voilà, on a vu l'histoire, les acteurs, les stratégies. On a traversé les plateaux télé, les pétroliers et même les forêts qui crament. Maintenant, une question toute simple. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que les climato-sceptiques, eh bien, t'en croises partout. Ton oncle au repas de famille, ta collègue au bureau, ton mère qui est en campagne et parfois ton propre cerveau qui doute. La première solution, c'est de rappeler les bases sans claquer la porte. Le premier réflexe, c'est de ne pas répondre à côté.

  • Speaker #1

    Si quelqu'un dit « il y a eu des périodes chaudes dans le passé,

  • Speaker #2

    c'est naturel » et que tu réponds « oui mais on devrait manger moins de viande »

  • Speaker #0

    là, tu viens de perdre la bataille. Reste sur le terrain des faits. Oui, le climat a déjà changé, mais jamais aussi vite. Et aujourd'hui, on sait mesurer la part humaine. Et indice, elle est énorme. Tu veux une métaphore simple pour ça ? Le climat, c'est comme une baignoire. avant. elle se remplissait doucement. Aujourd'hui, le robinet est grand ouvert et on commence à boucher l'évacuation. Ensuite, il faut distinguer le doute sincère et la mauvaise foi. Il y a deux types de sceptiques. Le premier type, c'est ceux qui ne savent pas ou sont perdus dans le flot d'infos. Ceux-là, on peut expliquer, dialoguer, partager. Le deuxième type, c'est ceux qui ne veulent pas savoir. Là, tu peux leur sortir toutes les études du monde. Ils te diront juste

  • Speaker #1

    « Oui, mais Greta Thunberg est insupportable » .

  • Speaker #0

    Dans ce cas, tu ne parles pas à eux. Tu parles pour ceux qui écoutent autour. L'objectif, c'est de déminer les arguments toxiques, pas de convaincre celui qui nie tout. Ensuite, tu peux garder des outils sous la main. Allez, petit kit de réponse express.

  • Speaker #1

    Il y a débat chez les scientifiques.

  • Speaker #0

    Faux. 99,9% des études s'accordent.

  • Speaker #1

    Le GIEC est politique.

  • Speaker #0

    Le GIEC ne fait pas de science. Il synthétise ce que des milliers de chercheurs ont publié.

  • Speaker #1

    Ça coûte trop cher d'agir.

  • Speaker #0

    Et l'inaction, elle coûte combien ? Sécheresse ? Inondation ? Migration, crise agricole, etc. Tu vois que les retombées sont énormes.

  • Speaker #1

    On a le temps.

  • Speaker #0

    Chaque dixième de degré compte. Et plus on attend, plus c'est dur. Dernière chose, c'est bien de parler au cerveau, mais c'est aussi bien de parler au cœur. Et oui, les données c'est bien, mais ce qui convainc, c'est aussi le vécu. Tu peux dire...

  • Speaker #2

    Je fais pas ça que pour la planète. Je fais ça pour mes enfants, pour l'air qu'on respire, pour pas vivre dans Mad Max.

  • Speaker #0

    Et ça, ça touche, parce qu'au fond, on ne lutte pas contre l'ignorance. On lutte contre la peur du changement, le confort et la croyance que ça va aller. On ne peut pas convaincre tout le monde, mais on peut faire reculer la désinformation, soutenir les scientifiques et rendre l'inaction ringarde. Le climato-scepticisme, ce n'est pas une fatalité. C'est un discours qui s'adapte, mais qui peut aussi se dégonfler. Comme un ballon rempli de CO2. Alors voilà, on a remonté le fil de l'histoire du climat, on a vu naître le déni, puis le doute, puis la confusion stratégique. On a croisé des scientifiques ignorés, des pétroliers bien renseignés, des politiques frileux, et des trolls très productifs. Mais à la fin, il reste une question toute bête. Pourquoi on doute encore ? Pas parce qu'on manque d'infos, pas parce que la science n'est pas claire, mais parce que le doute arrange, il ralentit, il endort, il retarde les décisions inconfortables. Oui, douter c'est humain, mais douter, quand la maison brûle, c'est de l'irresponsabilité. Et aujourd'hui, le climato-sceptisme Qu'il soit frontal ou feutré, c'est une manière élégante de dire « je ne veux pas changer » . Si tu ne veux pas te faire avoir par les marchands de doute, eh bien voici le kit que je te propose, made in Corbeau Ecolo. Lis du GIEC, pas du Facebook, explique autour de toi, surtout quand ça gratte, et surtout, ne laisse pas le champ libre aux climato-blablateurs. Parce que pendant qu'on débat sur « est-ce que c'est si grave ? » , eh bien le permafrost, il dégèle, les rendements agricoles, elles chutent. et les générations futures regardent ailleurs en espérant qu'on ait été un bug. Cet épisode, c'était pas un débat, c'était pas un constat. C'est une invitation à être lucide, à ne plus perdre de temps, et à répondre à ceux qui doutent, par des actes. Et voilà, c'était Écolos ou pas ? Si l'épisode t'a appris un truc ou déclenché une synapse, passe le mot, envoie-le à ton tonton climatotétu, ou à ta collègue fan de Claude Allègre. Tu peux aussi me laisser 5 étoiles. Et moi, je te dis à très vite pour un prochain épisode, où on cassera encore quelques idées reçues, toujours avec humour. et un peu de CO2 en moins. Allez, je vous dis à vos gourdes et vélos et à la semaine prochaine. Et comme toujours, je vous propose de nous quitter en chanson. Allez, salut !

  • Speaker #3

    A explorer une vérité A chercher entre les lignes Des mondes à révéler Chaque épisode Un éclat de lumière Une idée de lecture Pour un monde qu'on espère Climat, espoir, lutte et impact On plonge dans le réel On explore les actes Un futur incertain Mais des pistes tracées Chaque histoire qu'on creuse Mérite d'être pensée Donne rendez-vous Pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. Un sujet, une histoire, un éclat d'espoir. On décrit, on explore, pour du mieux on peut voir. Chaque épisode, un son dans la nuit, C'est des constats qui brillent pour éclairer la nuit. Clément, espoir, lutte et impact, on plonge dans le réel, on explore les actes, un futur incertain et des pistes tracées, chaque histoire, heureuse, mérite d'être pensée. On vous donne... Rendez-vous pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. C'est une sujet...

  • Speaker #4

    Sous

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Description

Climatosceptiques ou climatonégationnistes… tu les croises peut-être dans les dîners de famille, sur les plateaux télé ou dans les commentaires Facebook.
Mais quelle est la vraie différence entre ces deux postures ? Et pourquoi continuent-elles à prospérer malgré l’évidence scientifique ?

Dans cet épisode, je remonte le fil de l’histoire du changement climatique, démonte les arguments du doute organisé et te raconte comment, depuis 40 ans, des intérêts bien placés ont semé la confusion.
Avec une bonne dose de science, quelques facepalms, et des exemples qui font froid dans le dos (même avec +2°C).

🎙️ Un épisode pour celles et ceux qui veulent comprendre, répliquer/répondre… et ne plus se laisser embrouiller.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu connais peut-être ce moment gênant où tu es en soirée, tu parles de la planète qui chauffe parce que peut-être que tu es français et que tu aimes débattre, et là, bam, quelqu'un lâche.

  • Speaker #1

    Ouais enfin bon, le climat a toujours changé. Faut arrêter la panique.

  • Speaker #0

    Ou pire. De toute façon,

  • Speaker #2

    c'est pas sûr que ce soit à cause de l'homme.

  • Speaker #0

    Bref, aujourd'hui on va démêler deux concepts qui foutent souvent le bazar. Le climato-scepticisme et le climato-négationnisme. Spoiler, les deux sont un peu relous. Mais... pas pour les mêmes raisons. Alors, c'est quoi la différence ? Est-ce qu'un climato-sceptique, c'est juste un mec qui a des doutes honnêtes ? Et un climato-négationniste, c'est un fou furieux qui nie que la planète chauffe ? Et pourquoi ces discours continuent encore aujourd'hui alors que les glaciers fondent comme une boule de vanille oubliée au soleil ? Dans cet épisode, on va remonter le fil de l'histoire du climat. Oui, et tu vas voir, ça commence tôt, dès le 19e siècle. On plonge dans les stratégies douteuses des lobbies fossiles. Et on traverse les discours ambigus qui, sous couvert de bon sens, prennent l'action climatique. Alors, Ausha, on va parler science, politique, manipulation, et peut-être même Trump, Claude Allègre et Bolsonaro dans la même phrase. Ici le corbeau écolo prêt à disséquer le brouillard climatique. Allez, on y va ! Pour commencer, je te propose de revenir aux origines de la prise de conscience climatique. Oui, parce que, avant de parler de ceux qui nient le changement climatique, il faut quand même qu'on capte ceux qu'ils sont en train de nier. Et pour ça, il faut remonter le temps. Mais genre, vraiment. 1824, Joseph Fournier, un mathématicien français, se dit un truc révolutionnaire.

  • Speaker #1

    Tiens. Si la Terre est aussi chaude, c'est peut-être parce que l'atmosphère agit comme une couverture.

  • Speaker #0

    C'est le début de ce qu'on appelle l'effet de serre. Et là tu te dis, ah ouais, en 1824 déjà ? Eh ben ouais, on savait. Et on a préféré ignorer. 1896, un Suédois, Svante Arienus, pousse l'enquête.

  • Speaker #1

    Et si le CO2 qu'on balance en brûlant du charbon, il piégeait la chaleur.

  • Speaker #0

    Il fait des calculs à la main, t'es vrai, pas avec Excel, et prédit un réchauffement global si les émissions augmentent. Et tu veux rire ? Il pensait que ça mettrait des siècles. Et bien mauvaise nouvelle, Zvante, on a mis le turbo. Dans les années 1950-1960, Charles David Killing installe un capteur de CO2 sur un volcan à Hawaii. Le mona lor. Chaque année, il voit le CO2 grimper. Et pas un petit peu. Résultat, c'est la fameuse courbe de Killing que tous les climatologues ont en poster dans leur bureau. Et là, on commence à flipper un peu. Mais bon, c'est la guerre froide, on a d'autres priorités, comme pas exploser la planète avec des bombes nucléaires. 1979, premier rapport officiel sur le changement climatique aux Etats-Unis. Conclusion ?

  • Speaker #1

    On devrait peut-être s'inquiéter de nos émissions de CO2.

  • Speaker #0

    Et comme souvent avec les rapports importants, personne ne lit la dernière page. 1988, c'est le tournant, la création du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. C'est pas sexy comme nom, mais leur taf est simple. Compiler la science mondiale, faire le tri et prévenir les gouvernements. Depuis, ils n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme. Spoiler ! Elle commence à être un peu cassée à force de tirer dessus. 1992, sommet de la Terre à Rio. Le monde entier, ou presque, reconnaît officiellement qu'il y a un problème. Et là, tout s'enchaîne. 1997, protocole de Kyoto. Premier accord pour réduire les émissions, mais sans les Etats-Unis, bien sûr. 2009, échec cuisant de Copenhague. Et 2015, accord de Paris, où 195 pays se disent « Allez, on fait un effort ! » Et depuis ? Eh ben, des promesses. des plans, des powerpoints, mais pendant ce temps, les émissions montent toujours. Alors, maintenant qu'on a compris que le changement climatique, c'est pas une lubie de Greta Thunberg, ni un complot mondial pour t'empêcher de manger ton steak, on peut s'attaquer à ceux qui, dès les années 90, ont compris exactement ce qui allait se passer, et ont tout fait pour que rien ne change. Tu sais ce qui est pire de ne pas savoir ? C'est de savoir très bien et de faire comme si de rien n'était. Bienvenue dans le monde merveilleux du climato-négationnisme, alias le changement climatique. Ah bon ? Mais quelle chaleur ! Tout commence dans les années 90. Les scientifiques commencent à être sûrs à 90%, puis à 95%, puis à 99%. Oui, le climat change. Oui, c'est à cause de nous. Et oui, c'est un gros problème. Mais... Du côté des géants du pétrole, du gaz et du charbon, c'est pas vraiment la joie. Et ça peut se comprendre parce que si le monde prend ça au sérieux, eh bien ça veut dire qu'il faut réduire les émissions. Et donc, vendre moins de pétrole. Et là, on sort une vieille recette qui a super bien marché avec le tabac. Et le doute. Pas besoin de prouver que le climat ne change pas. Il suffit de dire...

  • Speaker #1

    On n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Il y a débat.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le soleil.

  • Speaker #2

    Puis de toute façon, le CO2 c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et voilà comment, dès les années 90, les boîtes comme Exxon, Shell ou encore Koch Industries financent des experts maison, des campagnes de pub, bref, tout un orchestre de fausses notes pour noyer la vérité. S'il fallait un pays pour illustrer le climato-négationnisme, ce serait les Etats-Unis. Pourquoi ? Eh bien, parce que là-bas... Nier la science, c'est presque devenu un sport national. Le Heartland Institute ou l'American Petroleum Institute et d'autres groupes industriels ont financé des études disant que le climat allait très bien, merci. Des figures comme Fred Singer ou Willie Soon sont devenus des habitués des plateaux télé pour dire

  • Speaker #2

    « Non, non, tout ça c'est exagéré »

  • Speaker #0

    en omettant de préciser qu'ils étaient payés par les pétroliers. Et les politiques ont suivi. George W. Bush retire les Etats-Unis du protocole de Kyoto en 2001. Et puis arrive Donald Trump. Le type a dit que le changement climatique était un canular inventé par les Chinois. Et puis il a nommé des climato-négationnistes à la tête de l'agence de protection de l'environnement. Classe. Bon, je ne vais pas revenir sur toutes les décisions que Donald Trump a prises sur l'environnement durant son premier et ce début de deuxième mandat. Mais si cela vous intéresse, je pourrais faire un topo sur ces 6 derniers mois ou sur sa première année à la Maison Blanche. Il y a une chose qu'on peut reconnaître sur le personnage, c'est qu'il ne chôme pas en ce qui concerne ses prises de décision sur l'environnement. Ensuite, on sort les gros canons, les médias. Aux Etats-Unis, Fox News, Breitbart ou The Daily Color ont servi la soupe climato-négationniste pendant des années. A coup de...

  • Speaker #2

    Les scientifiques ne sont pas d'accord.

  • Speaker #1

    Il fait froid aujourd'hui, donc le réchauffement c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, oui, c'est un vrai argument qu'on entend encore. Et aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, c'est encore mieux. Les algorithmes aiment la controverse. Plus tu postes un contenu absurde mais clivant, plus il est vu. Résultat, les vidéos niant le climat cartonnent. Et pendant que la calotte glaciaire fond, TikTok fait des vues. Bref, le climatonégationnisme, c'est pas juste une opinion. C'est une stratégie industrielle... politique et médiatique qui a permis de gagner des décennies et de faire des milliards. Et pendant qu'on se battait à prouver que la Terre chauffe, le climat a continué de se dérégler. Mais attention, aujourd'hui le climato-négationnisme pur et dur, c'est un peu dépassé. Même s'il existe encore, il sent un peu le vieux tabac froid. Maintenant, place à son petit frère, celui dont on entend plus souvent parler, le climato-scepticisme. Plus sournois, plus malin et tout aussi bloquant. Ok, le climatonégationnisme pur et dur, celui qui dit que le réchauffement n'existe pas, il est en train de passer de mode. Trop grillé, trop ridicule, trop années 2000. Aujourd'hui, place au climato-scepticisme. Mais attention, le climato-sceptique, c'est pas le beauf qui dit que la planète est plate. Non, lui, il est plus chic, plus raisonnable, il a lu Le Point et il cite Claude Allègre. D'abord, on a le sceptique soft. En mode « pas si vite » . Le climato-sceptique, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « oui, le climat change, oui, l'homme y est probablement pour quelque chose, mais faut pas paniquer » .

  • Speaker #0

    C'est l'adepte du « oui, mais » . Oui, mais on a besoin de croissance. Oui, mais la France ne représente que 1% des émissions. Oui, mais on a encore le temps. Oui, mais les solutions sont pires que le mal. C'est le discours de ceux qui veulent ralentir l'action sans passer pour des méchants. Un peu comme si tu disais à un pompier

  • Speaker #1

    « attendez avant de balancer l'eau » . On n'a pas encore bien étudié la nature des flaps.

  • Speaker #0

    Ensuite, il y a le climato-scepticisme de bureaux et de plateaux télé. Les climato-sceptiques aiment les graphiques, les nuances et surtout la rationalité économique. On les retrouve chez certains économistes libéraux qui te disent que s'adapter coûtera moins cher que prévenir, des éditorialistes qui dénoncent l'écologie punitive, ou encore des politiques qui te servent des phrases comme

  • Speaker #2

    « Il ne faut pas opposer fin du monde et fin du mois » .

  • Speaker #0

    Tu remarqueras qu'il ne propose jamais de solution pour les deux. Et un cas d'école, la France. En France, on n'a pas eu de Trump. Mais on a eu Claude Allègre, ancien ministre géologue, star des plateaux dans les années 2000. Il disait que le réchauffement était exagéré, que les modèles climatiques étaient bidons. Et, comme il avait un titre de scientifique, ça passait crème. Aujourd'hui encore, on retrouve ces discours chez certains chroniqueurs télé ou politiques. en mal de buzz. Et même chez des gens qui se disent écolos, mais qui passent leur temps à critiquer toute mesure sérieuse. Mais attention, le vrai scepticisme, c'est sain. C'est même au cœur de la méthode scientifique. Les scientifiques sont les premiers à douter, à vérifier, et à confronter les hypothèses. Le problème, c'est quand le scepticisme devient un prétexte à l'inaction, quand on l'utilise pour dire « On ne sait pas tout,

  • Speaker #1

    donc on ne fait rien » .

  • Speaker #0

    Spoiler, on ne sait jamais tout. Mais ce qu'on sait suffit largement à agir maintenant. Le climato-scepticisme, c'est la version acceptable du climato-négationnisme, plus propre sur lui, mais tout aussi efficace pour freiner la transition. C'est pas celui qui nie l'incendie, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « Faut pas jeter de l'eau trop vite, vous allez mouiller les rideaux. »

  • Speaker #0

    Dans la prochaine partie, je te propose de regarder comment ces discours évoluent dans le monde. Des Etats-Unis, au Brésil, en passant par l'Europe de l'Est et les pays du Golfe. Tu vas voir, c'est un tour du monde du doute bien organisé. Le climato-scepticisme, ce n'est pas juste un débat d'édito sur France Inter. C'est une vraie stratégie géopolitique. Parce que, devine quoi, quand tu as une économie basée sur le pétrole, le gaz ou la bagnole, tu préfères que le monde continue à douter. Ou au moins, à ralentir. Allez. On embarque pour un petit tour du monde du doute organisé. On l'a déjà dit, mais ça mérite d'être redit. Les Etats-Unis, c'est le laboratoire du déni climatique. Exxon, que j'ai déjà cité tout à l'heure, dont les activités principales sont le raffinage et la distribution locale de produits pétroliers, ça avait tout depuis les années 70. Document interne à l'appui, on a des preuves. Mais... Ils ont financé des campagnes massives pour dire que les scientifiques ne sont pas d'accord. Et niveau politique, ça a été un entre-climatoseptique assumé, comme Trump, et demi-mesuré gêné, genre Biden, Obama. Même aujourd'hui, la moitié des républicains pensent que le changement climatique n'est pas causé par l'homme. Maintenant, on part au Brésil. Sous Bolsonaro, entre 2019 et 2022, c'était open bar pour la déforestation. Le discours ?

  • Speaker #1

    L'Amazonie appartient au Brésil, pas à l'ONU.

  • Speaker #0

    Et pendant ce temps-là, des milliers d'hectares partaient en fumée pour faire pousser du soja ou élever des vaches. Climatosepticisme ici égale souveraineté nationale. Et si TOSE parle écologie ? T'es un agent du colonialisme vert. Tu es un ennemi. En Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe, silence, on fort. Ici, le pétrole, c'est pas juste une ressource, c'est la base de l'économie. Alors, devant les caméras,

  • Speaker #1

    Oui, oui, on s'engage pour le climat. Objectif net zéro carbone d'ici 2060.

  • Speaker #0

    Mais dans les coulisses, eh bien, pression pour affaiblir les rapports du GIEC et lobbying. contre toute réduction des énergies fossiles. Mention spéciale à la COP 28, présidée par le patron de la compagnie pétrolière d'Abu Dhabi. Le lobby qui organise la régulation. On vit dans un monde formidable. Ensuite, la Russie. Deuxième exportateur mondial de gaz de pétrole. Et pourtant, pas vraiment pressé de changer de modèle. Poutine a longtemps ironisé sur le changement climatique. Ça nous fera des hivers plus doux. Et quand la Sibérie a brûlé l'été, silence radio. Ou alors, c'est naturel. Le climato-scepticisme russe est plus discret, mais très structurant. Pas de débat public, mais des politiques qui misent tout sur le fossile. Et en France, chez nous, c'est plus feutré. Pas de négation frontale, mais un climato-scepticisme mou bien installé. Des figures médiatiques qui minimisent l'alarmisme, des politiques qui reportent sans cesse des décisions sérieuses, et une politique qui alterne entre culpabilité, fatigue écologique et vinted. Mention spéciale à certains partis extrêmes qui, eux, flirtent à nouveau avec la négation pure.

  • Speaker #2

    Le GIEC est une secte. Tout ça, c'est pour contrôler les gens.

  • Speaker #0

    etc. Résultat de ce tour du monde, le climato-scepticisme s'adapte à chaque pays. Parfois, il nie. Parfois, il relativise. Parfois, il accuse l'Occident. Parfois, il dit « on verra plus tard » . Mais à la fin, il ralentit toujours l'action. Et maintenant qu'on a fait le tour du monde, on peut se poser une question cruciale. Comment on distingue un vrai débat scientifique d'un enfumage organisé ? Et surtout, comment ils répondent ? Eh bien, c'est ce qu'on va voir tout de suite. Alors voilà, on a vu l'histoire, les acteurs, les stratégies. On a traversé les plateaux télé, les pétroliers et même les forêts qui crament. Maintenant, une question toute simple. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que les climato-sceptiques, eh bien, t'en croises partout. Ton oncle au repas de famille, ta collègue au bureau, ton mère qui est en campagne et parfois ton propre cerveau qui doute. La première solution, c'est de rappeler les bases sans claquer la porte. Le premier réflexe, c'est de ne pas répondre à côté.

  • Speaker #1

    Si quelqu'un dit « il y a eu des périodes chaudes dans le passé,

  • Speaker #2

    c'est naturel » et que tu réponds « oui mais on devrait manger moins de viande »

  • Speaker #0

    là, tu viens de perdre la bataille. Reste sur le terrain des faits. Oui, le climat a déjà changé, mais jamais aussi vite. Et aujourd'hui, on sait mesurer la part humaine. Et indice, elle est énorme. Tu veux une métaphore simple pour ça ? Le climat, c'est comme une baignoire. avant. elle se remplissait doucement. Aujourd'hui, le robinet est grand ouvert et on commence à boucher l'évacuation. Ensuite, il faut distinguer le doute sincère et la mauvaise foi. Il y a deux types de sceptiques. Le premier type, c'est ceux qui ne savent pas ou sont perdus dans le flot d'infos. Ceux-là, on peut expliquer, dialoguer, partager. Le deuxième type, c'est ceux qui ne veulent pas savoir. Là, tu peux leur sortir toutes les études du monde. Ils te diront juste

  • Speaker #1

    « Oui, mais Greta Thunberg est insupportable » .

  • Speaker #0

    Dans ce cas, tu ne parles pas à eux. Tu parles pour ceux qui écoutent autour. L'objectif, c'est de déminer les arguments toxiques, pas de convaincre celui qui nie tout. Ensuite, tu peux garder des outils sous la main. Allez, petit kit de réponse express.

  • Speaker #1

    Il y a débat chez les scientifiques.

  • Speaker #0

    Faux. 99,9% des études s'accordent.

  • Speaker #1

    Le GIEC est politique.

  • Speaker #0

    Le GIEC ne fait pas de science. Il synthétise ce que des milliers de chercheurs ont publié.

  • Speaker #1

    Ça coûte trop cher d'agir.

  • Speaker #0

    Et l'inaction, elle coûte combien ? Sécheresse ? Inondation ? Migration, crise agricole, etc. Tu vois que les retombées sont énormes.

  • Speaker #1

    On a le temps.

  • Speaker #0

    Chaque dixième de degré compte. Et plus on attend, plus c'est dur. Dernière chose, c'est bien de parler au cerveau, mais c'est aussi bien de parler au cœur. Et oui, les données c'est bien, mais ce qui convainc, c'est aussi le vécu. Tu peux dire...

  • Speaker #2

    Je fais pas ça que pour la planète. Je fais ça pour mes enfants, pour l'air qu'on respire, pour pas vivre dans Mad Max.

  • Speaker #0

    Et ça, ça touche, parce qu'au fond, on ne lutte pas contre l'ignorance. On lutte contre la peur du changement, le confort et la croyance que ça va aller. On ne peut pas convaincre tout le monde, mais on peut faire reculer la désinformation, soutenir les scientifiques et rendre l'inaction ringarde. Le climato-scepticisme, ce n'est pas une fatalité. C'est un discours qui s'adapte, mais qui peut aussi se dégonfler. Comme un ballon rempli de CO2. Alors voilà, on a remonté le fil de l'histoire du climat, on a vu naître le déni, puis le doute, puis la confusion stratégique. On a croisé des scientifiques ignorés, des pétroliers bien renseignés, des politiques frileux, et des trolls très productifs. Mais à la fin, il reste une question toute bête. Pourquoi on doute encore ? Pas parce qu'on manque d'infos, pas parce que la science n'est pas claire, mais parce que le doute arrange, il ralentit, il endort, il retarde les décisions inconfortables. Oui, douter c'est humain, mais douter, quand la maison brûle, c'est de l'irresponsabilité. Et aujourd'hui, le climato-sceptisme Qu'il soit frontal ou feutré, c'est une manière élégante de dire « je ne veux pas changer » . Si tu ne veux pas te faire avoir par les marchands de doute, eh bien voici le kit que je te propose, made in Corbeau Ecolo. Lis du GIEC, pas du Facebook, explique autour de toi, surtout quand ça gratte, et surtout, ne laisse pas le champ libre aux climato-blablateurs. Parce que pendant qu'on débat sur « est-ce que c'est si grave ? » , eh bien le permafrost, il dégèle, les rendements agricoles, elles chutent. et les générations futures regardent ailleurs en espérant qu'on ait été un bug. Cet épisode, c'était pas un débat, c'était pas un constat. C'est une invitation à être lucide, à ne plus perdre de temps, et à répondre à ceux qui doutent, par des actes. Et voilà, c'était Écolos ou pas ? Si l'épisode t'a appris un truc ou déclenché une synapse, passe le mot, envoie-le à ton tonton climatotétu, ou à ta collègue fan de Claude Allègre. Tu peux aussi me laisser 5 étoiles. Et moi, je te dis à très vite pour un prochain épisode, où on cassera encore quelques idées reçues, toujours avec humour. et un peu de CO2 en moins. Allez, je vous dis à vos gourdes et vélos et à la semaine prochaine. Et comme toujours, je vous propose de nous quitter en chanson. Allez, salut !

  • Speaker #3

    A explorer une vérité A chercher entre les lignes Des mondes à révéler Chaque épisode Un éclat de lumière Une idée de lecture Pour un monde qu'on espère Climat, espoir, lutte et impact On plonge dans le réel On explore les actes Un futur incertain Mais des pistes tracées Chaque histoire qu'on creuse Mérite d'être pensée Donne rendez-vous Pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. Un sujet, une histoire, un éclat d'espoir. On décrit, on explore, pour du mieux on peut voir. Chaque épisode, un son dans la nuit, C'est des constats qui brillent pour éclairer la nuit. Clément, espoir, lutte et impact, on plonge dans le réel, on explore les actes, un futur incertain et des pistes tracées, chaque histoire, heureuse, mérite d'être pensée. On vous donne... Rendez-vous pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. C'est une sujet...

  • Speaker #4

    Sous

Description

Climatosceptiques ou climatonégationnistes… tu les croises peut-être dans les dîners de famille, sur les plateaux télé ou dans les commentaires Facebook.
Mais quelle est la vraie différence entre ces deux postures ? Et pourquoi continuent-elles à prospérer malgré l’évidence scientifique ?

Dans cet épisode, je remonte le fil de l’histoire du changement climatique, démonte les arguments du doute organisé et te raconte comment, depuis 40 ans, des intérêts bien placés ont semé la confusion.
Avec une bonne dose de science, quelques facepalms, et des exemples qui font froid dans le dos (même avec +2°C).

🎙️ Un épisode pour celles et ceux qui veulent comprendre, répliquer/répondre… et ne plus se laisser embrouiller.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu connais peut-être ce moment gênant où tu es en soirée, tu parles de la planète qui chauffe parce que peut-être que tu es français et que tu aimes débattre, et là, bam, quelqu'un lâche.

  • Speaker #1

    Ouais enfin bon, le climat a toujours changé. Faut arrêter la panique.

  • Speaker #0

    Ou pire. De toute façon,

  • Speaker #2

    c'est pas sûr que ce soit à cause de l'homme.

  • Speaker #0

    Bref, aujourd'hui on va démêler deux concepts qui foutent souvent le bazar. Le climato-scepticisme et le climato-négationnisme. Spoiler, les deux sont un peu relous. Mais... pas pour les mêmes raisons. Alors, c'est quoi la différence ? Est-ce qu'un climato-sceptique, c'est juste un mec qui a des doutes honnêtes ? Et un climato-négationniste, c'est un fou furieux qui nie que la planète chauffe ? Et pourquoi ces discours continuent encore aujourd'hui alors que les glaciers fondent comme une boule de vanille oubliée au soleil ? Dans cet épisode, on va remonter le fil de l'histoire du climat. Oui, et tu vas voir, ça commence tôt, dès le 19e siècle. On plonge dans les stratégies douteuses des lobbies fossiles. Et on traverse les discours ambigus qui, sous couvert de bon sens, prennent l'action climatique. Alors, Ausha, on va parler science, politique, manipulation, et peut-être même Trump, Claude Allègre et Bolsonaro dans la même phrase. Ici le corbeau écolo prêt à disséquer le brouillard climatique. Allez, on y va ! Pour commencer, je te propose de revenir aux origines de la prise de conscience climatique. Oui, parce que, avant de parler de ceux qui nient le changement climatique, il faut quand même qu'on capte ceux qu'ils sont en train de nier. Et pour ça, il faut remonter le temps. Mais genre, vraiment. 1824, Joseph Fournier, un mathématicien français, se dit un truc révolutionnaire.

  • Speaker #1

    Tiens. Si la Terre est aussi chaude, c'est peut-être parce que l'atmosphère agit comme une couverture.

  • Speaker #0

    C'est le début de ce qu'on appelle l'effet de serre. Et là tu te dis, ah ouais, en 1824 déjà ? Eh ben ouais, on savait. Et on a préféré ignorer. 1896, un Suédois, Svante Arienus, pousse l'enquête.

  • Speaker #1

    Et si le CO2 qu'on balance en brûlant du charbon, il piégeait la chaleur.

  • Speaker #0

    Il fait des calculs à la main, t'es vrai, pas avec Excel, et prédit un réchauffement global si les émissions augmentent. Et tu veux rire ? Il pensait que ça mettrait des siècles. Et bien mauvaise nouvelle, Zvante, on a mis le turbo. Dans les années 1950-1960, Charles David Killing installe un capteur de CO2 sur un volcan à Hawaii. Le mona lor. Chaque année, il voit le CO2 grimper. Et pas un petit peu. Résultat, c'est la fameuse courbe de Killing que tous les climatologues ont en poster dans leur bureau. Et là, on commence à flipper un peu. Mais bon, c'est la guerre froide, on a d'autres priorités, comme pas exploser la planète avec des bombes nucléaires. 1979, premier rapport officiel sur le changement climatique aux Etats-Unis. Conclusion ?

  • Speaker #1

    On devrait peut-être s'inquiéter de nos émissions de CO2.

  • Speaker #0

    Et comme souvent avec les rapports importants, personne ne lit la dernière page. 1988, c'est le tournant, la création du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. C'est pas sexy comme nom, mais leur taf est simple. Compiler la science mondiale, faire le tri et prévenir les gouvernements. Depuis, ils n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme. Spoiler ! Elle commence à être un peu cassée à force de tirer dessus. 1992, sommet de la Terre à Rio. Le monde entier, ou presque, reconnaît officiellement qu'il y a un problème. Et là, tout s'enchaîne. 1997, protocole de Kyoto. Premier accord pour réduire les émissions, mais sans les Etats-Unis, bien sûr. 2009, échec cuisant de Copenhague. Et 2015, accord de Paris, où 195 pays se disent « Allez, on fait un effort ! » Et depuis ? Eh ben, des promesses. des plans, des powerpoints, mais pendant ce temps, les émissions montent toujours. Alors, maintenant qu'on a compris que le changement climatique, c'est pas une lubie de Greta Thunberg, ni un complot mondial pour t'empêcher de manger ton steak, on peut s'attaquer à ceux qui, dès les années 90, ont compris exactement ce qui allait se passer, et ont tout fait pour que rien ne change. Tu sais ce qui est pire de ne pas savoir ? C'est de savoir très bien et de faire comme si de rien n'était. Bienvenue dans le monde merveilleux du climato-négationnisme, alias le changement climatique. Ah bon ? Mais quelle chaleur ! Tout commence dans les années 90. Les scientifiques commencent à être sûrs à 90%, puis à 95%, puis à 99%. Oui, le climat change. Oui, c'est à cause de nous. Et oui, c'est un gros problème. Mais... Du côté des géants du pétrole, du gaz et du charbon, c'est pas vraiment la joie. Et ça peut se comprendre parce que si le monde prend ça au sérieux, eh bien ça veut dire qu'il faut réduire les émissions. Et donc, vendre moins de pétrole. Et là, on sort une vieille recette qui a super bien marché avec le tabac. Et le doute. Pas besoin de prouver que le climat ne change pas. Il suffit de dire...

  • Speaker #1

    On n'est pas sûr.

  • Speaker #0

    Il y a débat.

  • Speaker #1

    C'est peut-être le soleil.

  • Speaker #2

    Puis de toute façon, le CO2 c'est la vie.

  • Speaker #0

    Et voilà comment, dès les années 90, les boîtes comme Exxon, Shell ou encore Koch Industries financent des experts maison, des campagnes de pub, bref, tout un orchestre de fausses notes pour noyer la vérité. S'il fallait un pays pour illustrer le climato-négationnisme, ce serait les Etats-Unis. Pourquoi ? Eh bien, parce que là-bas... Nier la science, c'est presque devenu un sport national. Le Heartland Institute ou l'American Petroleum Institute et d'autres groupes industriels ont financé des études disant que le climat allait très bien, merci. Des figures comme Fred Singer ou Willie Soon sont devenus des habitués des plateaux télé pour dire

  • Speaker #2

    « Non, non, tout ça c'est exagéré »

  • Speaker #0

    en omettant de préciser qu'ils étaient payés par les pétroliers. Et les politiques ont suivi. George W. Bush retire les Etats-Unis du protocole de Kyoto en 2001. Et puis arrive Donald Trump. Le type a dit que le changement climatique était un canular inventé par les Chinois. Et puis il a nommé des climato-négationnistes à la tête de l'agence de protection de l'environnement. Classe. Bon, je ne vais pas revenir sur toutes les décisions que Donald Trump a prises sur l'environnement durant son premier et ce début de deuxième mandat. Mais si cela vous intéresse, je pourrais faire un topo sur ces 6 derniers mois ou sur sa première année à la Maison Blanche. Il y a une chose qu'on peut reconnaître sur le personnage, c'est qu'il ne chôme pas en ce qui concerne ses prises de décision sur l'environnement. Ensuite, on sort les gros canons, les médias. Aux Etats-Unis, Fox News, Breitbart ou The Daily Color ont servi la soupe climato-négationniste pendant des années. A coup de...

  • Speaker #2

    Les scientifiques ne sont pas d'accord.

  • Speaker #1

    Il fait froid aujourd'hui, donc le réchauffement c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, oui, c'est un vrai argument qu'on entend encore. Et aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, c'est encore mieux. Les algorithmes aiment la controverse. Plus tu postes un contenu absurde mais clivant, plus il est vu. Résultat, les vidéos niant le climat cartonnent. Et pendant que la calotte glaciaire fond, TikTok fait des vues. Bref, le climatonégationnisme, c'est pas juste une opinion. C'est une stratégie industrielle... politique et médiatique qui a permis de gagner des décennies et de faire des milliards. Et pendant qu'on se battait à prouver que la Terre chauffe, le climat a continué de se dérégler. Mais attention, aujourd'hui le climato-négationnisme pur et dur, c'est un peu dépassé. Même s'il existe encore, il sent un peu le vieux tabac froid. Maintenant, place à son petit frère, celui dont on entend plus souvent parler, le climato-scepticisme. Plus sournois, plus malin et tout aussi bloquant. Ok, le climatonégationnisme pur et dur, celui qui dit que le réchauffement n'existe pas, il est en train de passer de mode. Trop grillé, trop ridicule, trop années 2000. Aujourd'hui, place au climato-scepticisme. Mais attention, le climato-sceptique, c'est pas le beauf qui dit que la planète est plate. Non, lui, il est plus chic, plus raisonnable, il a lu Le Point et il cite Claude Allègre. D'abord, on a le sceptique soft. En mode « pas si vite » . Le climato-sceptique, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « oui, le climat change, oui, l'homme y est probablement pour quelque chose, mais faut pas paniquer » .

  • Speaker #0

    C'est l'adepte du « oui, mais » . Oui, mais on a besoin de croissance. Oui, mais la France ne représente que 1% des émissions. Oui, mais on a encore le temps. Oui, mais les solutions sont pires que le mal. C'est le discours de ceux qui veulent ralentir l'action sans passer pour des méchants. Un peu comme si tu disais à un pompier

  • Speaker #1

    « attendez avant de balancer l'eau » . On n'a pas encore bien étudié la nature des flaps.

  • Speaker #0

    Ensuite, il y a le climato-scepticisme de bureaux et de plateaux télé. Les climato-sceptiques aiment les graphiques, les nuances et surtout la rationalité économique. On les retrouve chez certains économistes libéraux qui te disent que s'adapter coûtera moins cher que prévenir, des éditorialistes qui dénoncent l'écologie punitive, ou encore des politiques qui te servent des phrases comme

  • Speaker #2

    « Il ne faut pas opposer fin du monde et fin du mois » .

  • Speaker #0

    Tu remarqueras qu'il ne propose jamais de solution pour les deux. Et un cas d'école, la France. En France, on n'a pas eu de Trump. Mais on a eu Claude Allègre, ancien ministre géologue, star des plateaux dans les années 2000. Il disait que le réchauffement était exagéré, que les modèles climatiques étaient bidons. Et, comme il avait un titre de scientifique, ça passait crème. Aujourd'hui encore, on retrouve ces discours chez certains chroniqueurs télé ou politiques. en mal de buzz. Et même chez des gens qui se disent écolos, mais qui passent leur temps à critiquer toute mesure sérieuse. Mais attention, le vrai scepticisme, c'est sain. C'est même au cœur de la méthode scientifique. Les scientifiques sont les premiers à douter, à vérifier, et à confronter les hypothèses. Le problème, c'est quand le scepticisme devient un prétexte à l'inaction, quand on l'utilise pour dire « On ne sait pas tout,

  • Speaker #1

    donc on ne fait rien » .

  • Speaker #0

    Spoiler, on ne sait jamais tout. Mais ce qu'on sait suffit largement à agir maintenant. Le climato-scepticisme, c'est la version acceptable du climato-négationnisme, plus propre sur lui, mais tout aussi efficace pour freiner la transition. C'est pas celui qui nie l'incendie, c'est celui qui dit

  • Speaker #2

    « Faut pas jeter de l'eau trop vite, vous allez mouiller les rideaux. »

  • Speaker #0

    Dans la prochaine partie, je te propose de regarder comment ces discours évoluent dans le monde. Des Etats-Unis, au Brésil, en passant par l'Europe de l'Est et les pays du Golfe. Tu vas voir, c'est un tour du monde du doute bien organisé. Le climato-scepticisme, ce n'est pas juste un débat d'édito sur France Inter. C'est une vraie stratégie géopolitique. Parce que, devine quoi, quand tu as une économie basée sur le pétrole, le gaz ou la bagnole, tu préfères que le monde continue à douter. Ou au moins, à ralentir. Allez. On embarque pour un petit tour du monde du doute organisé. On l'a déjà dit, mais ça mérite d'être redit. Les Etats-Unis, c'est le laboratoire du déni climatique. Exxon, que j'ai déjà cité tout à l'heure, dont les activités principales sont le raffinage et la distribution locale de produits pétroliers, ça avait tout depuis les années 70. Document interne à l'appui, on a des preuves. Mais... Ils ont financé des campagnes massives pour dire que les scientifiques ne sont pas d'accord. Et niveau politique, ça a été un entre-climatoseptique assumé, comme Trump, et demi-mesuré gêné, genre Biden, Obama. Même aujourd'hui, la moitié des républicains pensent que le changement climatique n'est pas causé par l'homme. Maintenant, on part au Brésil. Sous Bolsonaro, entre 2019 et 2022, c'était open bar pour la déforestation. Le discours ?

  • Speaker #1

    L'Amazonie appartient au Brésil, pas à l'ONU.

  • Speaker #0

    Et pendant ce temps-là, des milliers d'hectares partaient en fumée pour faire pousser du soja ou élever des vaches. Climatosepticisme ici égale souveraineté nationale. Et si TOSE parle écologie ? T'es un agent du colonialisme vert. Tu es un ennemi. En Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe, silence, on fort. Ici, le pétrole, c'est pas juste une ressource, c'est la base de l'économie. Alors, devant les caméras,

  • Speaker #1

    Oui, oui, on s'engage pour le climat. Objectif net zéro carbone d'ici 2060.

  • Speaker #0

    Mais dans les coulisses, eh bien, pression pour affaiblir les rapports du GIEC et lobbying. contre toute réduction des énergies fossiles. Mention spéciale à la COP 28, présidée par le patron de la compagnie pétrolière d'Abu Dhabi. Le lobby qui organise la régulation. On vit dans un monde formidable. Ensuite, la Russie. Deuxième exportateur mondial de gaz de pétrole. Et pourtant, pas vraiment pressé de changer de modèle. Poutine a longtemps ironisé sur le changement climatique. Ça nous fera des hivers plus doux. Et quand la Sibérie a brûlé l'été, silence radio. Ou alors, c'est naturel. Le climato-scepticisme russe est plus discret, mais très structurant. Pas de débat public, mais des politiques qui misent tout sur le fossile. Et en France, chez nous, c'est plus feutré. Pas de négation frontale, mais un climato-scepticisme mou bien installé. Des figures médiatiques qui minimisent l'alarmisme, des politiques qui reportent sans cesse des décisions sérieuses, et une politique qui alterne entre culpabilité, fatigue écologique et vinted. Mention spéciale à certains partis extrêmes qui, eux, flirtent à nouveau avec la négation pure.

  • Speaker #2

    Le GIEC est une secte. Tout ça, c'est pour contrôler les gens.

  • Speaker #0

    etc. Résultat de ce tour du monde, le climato-scepticisme s'adapte à chaque pays. Parfois, il nie. Parfois, il relativise. Parfois, il accuse l'Occident. Parfois, il dit « on verra plus tard » . Mais à la fin, il ralentit toujours l'action. Et maintenant qu'on a fait le tour du monde, on peut se poser une question cruciale. Comment on distingue un vrai débat scientifique d'un enfumage organisé ? Et surtout, comment ils répondent ? Eh bien, c'est ce qu'on va voir tout de suite. Alors voilà, on a vu l'histoire, les acteurs, les stratégies. On a traversé les plateaux télé, les pétroliers et même les forêts qui crament. Maintenant, une question toute simple. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que les climato-sceptiques, eh bien, t'en croises partout. Ton oncle au repas de famille, ta collègue au bureau, ton mère qui est en campagne et parfois ton propre cerveau qui doute. La première solution, c'est de rappeler les bases sans claquer la porte. Le premier réflexe, c'est de ne pas répondre à côté.

  • Speaker #1

    Si quelqu'un dit « il y a eu des périodes chaudes dans le passé,

  • Speaker #2

    c'est naturel » et que tu réponds « oui mais on devrait manger moins de viande »

  • Speaker #0

    là, tu viens de perdre la bataille. Reste sur le terrain des faits. Oui, le climat a déjà changé, mais jamais aussi vite. Et aujourd'hui, on sait mesurer la part humaine. Et indice, elle est énorme. Tu veux une métaphore simple pour ça ? Le climat, c'est comme une baignoire. avant. elle se remplissait doucement. Aujourd'hui, le robinet est grand ouvert et on commence à boucher l'évacuation. Ensuite, il faut distinguer le doute sincère et la mauvaise foi. Il y a deux types de sceptiques. Le premier type, c'est ceux qui ne savent pas ou sont perdus dans le flot d'infos. Ceux-là, on peut expliquer, dialoguer, partager. Le deuxième type, c'est ceux qui ne veulent pas savoir. Là, tu peux leur sortir toutes les études du monde. Ils te diront juste

  • Speaker #1

    « Oui, mais Greta Thunberg est insupportable » .

  • Speaker #0

    Dans ce cas, tu ne parles pas à eux. Tu parles pour ceux qui écoutent autour. L'objectif, c'est de déminer les arguments toxiques, pas de convaincre celui qui nie tout. Ensuite, tu peux garder des outils sous la main. Allez, petit kit de réponse express.

  • Speaker #1

    Il y a débat chez les scientifiques.

  • Speaker #0

    Faux. 99,9% des études s'accordent.

  • Speaker #1

    Le GIEC est politique.

  • Speaker #0

    Le GIEC ne fait pas de science. Il synthétise ce que des milliers de chercheurs ont publié.

  • Speaker #1

    Ça coûte trop cher d'agir.

  • Speaker #0

    Et l'inaction, elle coûte combien ? Sécheresse ? Inondation ? Migration, crise agricole, etc. Tu vois que les retombées sont énormes.

  • Speaker #1

    On a le temps.

  • Speaker #0

    Chaque dixième de degré compte. Et plus on attend, plus c'est dur. Dernière chose, c'est bien de parler au cerveau, mais c'est aussi bien de parler au cœur. Et oui, les données c'est bien, mais ce qui convainc, c'est aussi le vécu. Tu peux dire...

  • Speaker #2

    Je fais pas ça que pour la planète. Je fais ça pour mes enfants, pour l'air qu'on respire, pour pas vivre dans Mad Max.

  • Speaker #0

    Et ça, ça touche, parce qu'au fond, on ne lutte pas contre l'ignorance. On lutte contre la peur du changement, le confort et la croyance que ça va aller. On ne peut pas convaincre tout le monde, mais on peut faire reculer la désinformation, soutenir les scientifiques et rendre l'inaction ringarde. Le climato-scepticisme, ce n'est pas une fatalité. C'est un discours qui s'adapte, mais qui peut aussi se dégonfler. Comme un ballon rempli de CO2. Alors voilà, on a remonté le fil de l'histoire du climat, on a vu naître le déni, puis le doute, puis la confusion stratégique. On a croisé des scientifiques ignorés, des pétroliers bien renseignés, des politiques frileux, et des trolls très productifs. Mais à la fin, il reste une question toute bête. Pourquoi on doute encore ? Pas parce qu'on manque d'infos, pas parce que la science n'est pas claire, mais parce que le doute arrange, il ralentit, il endort, il retarde les décisions inconfortables. Oui, douter c'est humain, mais douter, quand la maison brûle, c'est de l'irresponsabilité. Et aujourd'hui, le climato-sceptisme Qu'il soit frontal ou feutré, c'est une manière élégante de dire « je ne veux pas changer » . Si tu ne veux pas te faire avoir par les marchands de doute, eh bien voici le kit que je te propose, made in Corbeau Ecolo. Lis du GIEC, pas du Facebook, explique autour de toi, surtout quand ça gratte, et surtout, ne laisse pas le champ libre aux climato-blablateurs. Parce que pendant qu'on débat sur « est-ce que c'est si grave ? » , eh bien le permafrost, il dégèle, les rendements agricoles, elles chutent. et les générations futures regardent ailleurs en espérant qu'on ait été un bug. Cet épisode, c'était pas un débat, c'était pas un constat. C'est une invitation à être lucide, à ne plus perdre de temps, et à répondre à ceux qui doutent, par des actes. Et voilà, c'était Écolos ou pas ? Si l'épisode t'a appris un truc ou déclenché une synapse, passe le mot, envoie-le à ton tonton climatotétu, ou à ta collègue fan de Claude Allègre. Tu peux aussi me laisser 5 étoiles. Et moi, je te dis à très vite pour un prochain épisode, où on cassera encore quelques idées reçues, toujours avec humour. et un peu de CO2 en moins. Allez, je vous dis à vos gourdes et vélos et à la semaine prochaine. Et comme toujours, je vous propose de nous quitter en chanson. Allez, salut !

  • Speaker #3

    A explorer une vérité A chercher entre les lignes Des mondes à révéler Chaque épisode Un éclat de lumière Une idée de lecture Pour un monde qu'on espère Climat, espoir, lutte et impact On plonge dans le réel On explore les actes Un futur incertain Mais des pistes tracées Chaque histoire qu'on creuse Mérite d'être pensée Donne rendez-vous Pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. Un sujet, une histoire, un éclat d'espoir. On décrit, on explore, pour du mieux on peut voir. Chaque épisode, un son dans la nuit, C'est des constats qui brillent pour éclairer la nuit. Clément, espoir, lutte et impact, on plonge dans le réel, on explore les actes, un futur incertain et des pistes tracées, chaque histoire, heureuse, mérite d'être pensée. On vous donne... Rendez-vous pour un autre voyage, un sujet qui transporte, qui éclaire les orages. Merci d'écouter, de marcher à nos côtés. Chaque épisode est un pas vers la clarté. C'est une sujet...

  • Speaker #4

    Sous

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