Speaker #0Bonjour à vous mes petits éco-curieux et mes petites éco-curieuses. Ici le Corbeau Écolo, et tu écoutes Écolo ou pas, le podcast qui secoue les idées reçues comme un vieux biberon de lait périmé. Aujourd'hui, on plonge dans un des bas mousseux, le lait. Blanc, liquide, parfois sucré, parfois amer, il est dans nos frigos, nos céréales, nos cafés lattés, nos graffins dauphinois, bref, il est partout. Mais doit-il encore y être ? Il y a deux catégories de lait. Le lait de vache. L'incontournable depuis 10 000 ans, l'ami des calcium addicts, le cauchemar des vaches et des glaciers. Et de l'autre côté, le lait végétal, avoine, soja, amande, riz, voilà, des prétendants plus légers, plus verts ou juste plus à la mode. Mais entre le lait de vache et le lait végétal, qui est vraiment le plus écolo ? Dans cet épisode, on va remonter le temps, décrypter les bilans carbone par les dos de méthane. de soja et pas trop soja et de mousse dans ton cappuccino. On va analyser en quoi ces deux types de lait peuvent impacter l'environnement. Allez, chope ton mug, installe-toi et prépare-toi en à prendre un rayon sur le rayon frais. Avant qu'on parle soja, avoine et compagnie, faut rendre à la vache ce qui est à la vache. Parce que oui, le lait de vache, c'est un peu comme notre ex. Longue relation, très passionnelle, mais aujourd'hui, on commence à se demander si on ne devrait pas couper les ponts. Bon, remontons le temps. Il y a plus de 10 000 ans, dans une prairie perdue entre deux feux de camp, un humain regarde une vache et se dit « Hum, et si je buvais le truc qui sort de là ? » Et bingo, c'est le début de notre grande histoire d'amour lacté. Le lait devient sacré, puis symbole de santé, de force, de calcium à la télé. Eh oui, hein ? Coucou les pubs, avec les moustaches blanches et les slogans genre « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie » . Oui, oui, toi aussi tu les as encore en tête, hein ? Mais derrière ce petit nuage blanc, eh ben, il y a une sacrée tempête. Déjà l'empreinte carbone. En moyenne, 3 kilos de CO2 pour produire 1 litre de lait. À titre de comparaison... Une brique de lait, c'est comme rouler 15 km en voiture. Au du petit-déj, ça commence à peser. Ensuite, il y a la consommation d'eau. Environ 600 à 1000 litres d'eau pour produire 1 litre de lait. Oui, 1000 litres. Soit l'équivalent de 15 douches pour un bol de Chocapic. Et il y a l'utilisation des terres. Parce que oui, il en faut des hectares et des hectares pour nourrir nos amis les vaches. On cultive du maïs, du soja, paradoxalement, du foin. Tout ça pour qu'elles mangent, ruminent, digèrent et pètent. Littéralement, les vaches produisent du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2 sur le réchauffement climatique. Résultat, l'élevage laitier, c'est entre 2 et 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pas mal pour un produit qui n'a même pas de goût quand on le boit tout seul. Et puis, côté éthique, eh bien, c'est pas trop la fête dans la ferme. Alors, ok, la vache est sacrée dans certains pays. Mais dans nos élevages industriels, c'est plutôt, eh bien, les veaux séparés à la naissance, l'insémination à répétition et les vaches exploitées jusqu'à l'épuisement. Tout ça pour qu'on ait un lait qu'on digère même pas tous. Eh oui, on n'a pas tous cette chance. Digérer le lactose à l'âge adulte, c'est une mutation génétique, un super pouvoir d'Européens du Nord en gros. Et il y a aussi le fromage, parce que oui, je sais ce que tu penses. Mais moi, je bois pas de lait, je mange que du fromage. Eh bien, Spire, le fromage, c'est du lait x10, parce qu'il faut environ 10 litres de lait pour 1 kg de fromage. Donc, si tu consommes du fromage, tu consommes du lait de vache, version concentrée. Pas d'échappatoire, petit gruyère rebelle. En résumé, le lait de vache, c'est un héritage culturel fort. Mais c'est aussi un point écologique majeur et une industrie pas jolie jolie côté bien-être animal. Alors, on fait quoi ? On se cherche un nouveau lait ? Allez, on passe au crible les laits végétaux, ceux qui te font croire qu'ils vont sauver la planète. Et ton latté. Bon, on a vu que le lait de vache, c'est pas la star écolo qu'on espérait. Mais alors, ces laits végétaux, les amandes stylées, les flocons d'avoine branchés, le soja boudé, est-ce qu'ils tiennent vraiment leurs promesses ? Est-ce que c'est vraiment Greta-friendly ou juste une illusion dans une brique recyclable ? Eh bien, spoiler, ça dépend beaucoup de qui tu invites à ton brunch. Commençons par le lait d'avoine. L'avoine, c'est le... Petit nouveau cool venu tout droit des pays nordiques. Tu l'as sûrement vu dans ton coffee shop préféré, entre deux baristas barbus qui font des cœurs dans la mousse. Alors, son bilan écolo. Eh bien, il est d'environ 0,5 kg de CO2 par litre. C'est 6 fois moins que le lait de vache. Très peu d'eau, environ 48 litres pour un litre de boisson. Et il est cultivable localement. En France, en Allemagne, en Suède. Pas besoin d'un passeport pour arriver dans ton mug. Clairement, c'est le plus chill du gang. Le gars en trottinette électrique, abonné à la Biocop, qui ne fait jamais de vagues, sauf dans ton cappuccino. Ensuite, il y a le lait de soja. Le mal aimé, mais qui revient dans la course. Le soja, c'est un peu le vilain petit canard devenu cygne. Accusé à tort de tout. Déforestation, hormones, bidouilles transgéniques. Alors que les vrais coupables, ce sont les cultures de soja pour nourrir le bétail. Pas pour ton latté, toi. Le bilan écolo ? Eh bien, environ... 0,9 kg de CO2 par litre et 270 à 300 litres d'eau par litre. Le gros point de vigilance, c'est l'origine du soja. Le soja brésilien pose de gros problèmes de déforestation, liés aussi à la monoculture, à l'utilisation intensive de pesticides. Le soja européen est beaucoup plus clean et il est souvent bio. Si ton lait de soja vient de France ou d'Italie, tu peux le siroter tranquille. Mais si c'est écrit... Made in Brazil, là, il vaut mieux reposer la brique. Ensuite, il y a le lait d'amande. Alors, lui, on le voit partout. Instagram adore, les smoothies détox aussi. Mais écologiquement parlant, c'est pas vraiment la bonne graine. Alors, au niveau de son bilan écolo, il a une empreinte carbone faible. Environ 1,1 kg par litre. Donc, ça va. Mais côté eau, alors là, c'est le beau gosse qui boit toute l'eau. Environ 4000 litres pour 1 litre de lait. Alors... Alors pourquoi ? Parce que les amandiers sont des assoiffés. Et en Californie, où est produite 80% des amandes mondiales, il y a déjà des sécheresses chroniques là-bas. Et en plus, la pollinisation intensive tue des millions d'abeilles chaque année. Ambiance ruche apocalyptique. Le lait d'amande, c'est en fait le mannequin vegan, qui dit qu'il est green, mais qui fait son footing en jet privé. Donc pas crédible. Ensuite, il y a le lait de riz. C'est un peu le discret, mais aussi un peu louche. Eh oui, on en parle moins, mais il est là. Présent dans les rayons depuis longtemps, souvent conseillé pour les estomacs sensibles. Mais niveau écologie, il a une double vie. Alors, pour son bilan écolo, son empreinte carbone est d'environ 1 kg de CO2 par litre. Donc, c'est pas dramatique. L'eau, on est environ à 270 litres par litre. Bon, pas catastrophique non plus. Mais le problème, c'est que l'aurie est une des cultures qui émet du méthane. Comme les vaches. Et ouais, en milieu humide, les bactéries dérisières produisent ce gaz 25 fois plus puissant que le CO2. En gros... Ils se la jouent discret, mais dans l'ombre, ils polluent en douce. C'est un peu comme ton voisin qui fait tourner sa tondeuse thermique le dimanche matin. Ensuite, il y a le bonus coco. Le lait de coco, c'est le petit goût d'évasion, mais il vient de loin, très loin. Sri Lanka, Indonésie, Philippines, donc gros transport, gros CO2 dans ta noue. Il a un impact modéré, mais le transport plombe son score. Et dans certaines régions, les plantations de coco sont aussi liées à des problèmes sociaux et de déforestation. La coco, c'est bien pour un dessert de temps en temps, mais en usage quotidien, c'est un peu comme écouter des podcasts en streaming sur un vieux Nokia. C'est pas idéal. Alors, faisons un petit récap. Déjà, le lait de vache. Le lait de vache, c'est 3 kg de CO2 par litre. C'est celui qui va émettre le plus de CO2. Ensuite, il va consommer 1000 litres d'eau. Donc, énormément d'eau pour 1 litre de lait. Donc, il y a un gros impact qui est lié à l'élevage intensif. Ensuite, l'avoine. L'avoine, lui, ne va rejeter que 0,5 kg par litre. donc très peu de CO2, et ne va consommer que 48 litres d'eau pour un litre de lait. Il est plutôt local, cool, et du coup, il fait partie de la team barista. Ensuite, il y a le soja. Le soja, c'est 0,9 kg de CO2 par litre, donc très peu aussi. Et on a besoin de 260 litres d'eau pour faire un litre de lait. Ça va encore. Le soja, c'est bien si c'est local, mais pas si c'est d'origine amazonienne. Ensuite, on a l'amande. L'amende au niveau CO2, on est aussi bien, c'est 1,1 kg de CO2 par litre. Par contre, niveau consommation d'eau, c'est pire que le lait de vache. 4000 litres d'eau pour faire un litre de lait à base d'amande. C'est une catastrophe hydraulique californienne. Ensuite, on a le lait de riz. Le riz, c'est 1 kg de CO2 par litre de lait. Et ça représente 270 litres d'eau consommée pour un litre de lait. Mais attention au méthane qui est en embuscade. Et le bonus, le coco, c'est très peu en CO2. 0,9 kg de CO2 par litre. Et ça représente 200 litres d'eau pour un litre de lait. Mais attention... à son transport qui est lourd. Donc, verdict ? Eh bien, il n'y a pas de boisson magique, mais il y en a des franchement pires que d'autres. Et l'important, c'est aussi de regarder d'où ça vient, comment c'est produit, et si t'as vraiment besoin d'en boire 3 litres par jour. Et maintenant, eh bien, on passe à l'heure du bilan. C'est l'heure du verdict. Bon, tu as survécu à l'avalanche de litres, de chiffres et de soja. Bravo d'être arrivé jusque là. Maintenant, c'est l'heure du verdict final. Qui est le plus écolo ? Le lait de vache ou les laits végétaux ? Eh bien, spoiler, il n'y a pas de champion absolu. Mais clairement, le lait de vache, il est un peu à la ramasse. Le lait de vache, c'est énormément d'émissions de gaz à effet de serre, une énorme consommation d'eau, de la souffrance animale, et tout ça pour un produit que la moitié de la planète ne digère même pas. Alors bon... Soyons honnêtes, si on devait le réinventer aujourd'hui, on l'aurait jamais validé. C'est comme le fax ou les télé-réalités des années 2000. C'était une époque, mais faut savoir tourner la page. Ensuite, il y a les laits végétaux. Ils sont moins pires, mais à manier avec flair. Parce que oui, les laits végétaux sont clairement moins impactants. Ils consomment moins d'eau, en général, en fonction d'où ça vient, moins de CO2, et pas d'animaux dans l'équation. Mais attention, du coup, c'est pas non plus des super-héros du climat. Le lait d'avoine, c'est celui qui tire bien son épingle du jeu. Il peut être produit localement, il est économe et il est stylé. Le soja, c'est pas mal si c'est local et bio. L'amande, à éviter, si t'as pas envie de te transformer en barrage d'humains. L'amande, c'est à éviter, ça consomme énormément d'eau. Le riz, il est discret, mais attention au méthane. Et la coco, c'est exotique, mais du coup ça vient de loin et d'un point de vue transport, c'est pas top. En gros, les lèvres végétaux, c'est un peu comme les applis de rencontre. Il y en a des biens, il y en a des flippants, il faut juste bien lire les étiquettes avant de s'engager. Alors, on fait quoi maintenant ? Eh bien, voici quelques tips bien sentis pour boire écolo sans devenir intégriste du cappuccino. Premier point, il faut choisir local et de saison. Eh oui, même pour les laits. Préférence ici pour la voine française par rapport à l'amande californienne. Ensuite, deuxième point, il faut regarder les étiquettes. La composition et l'origine des ingrédients et des ajouts inutiles, par exemple du sucre, de l'huile de tournesol, etc. Troisième chose, c'est que tu peux faire ton propre lait végétal maison. Une poignée d'avoine, de l'eau, un mixeur et magie. Bonus, du coup il n'y a pas d'emballage pour ton lait, pas d'additif et zéro greenwashing. La quatrième option, c'est de ralentir sur ta consommation. Tu n'as pas besoin de trois cafés au lait par jour. Alterne avec du thé, du café noir ou juste de l'eau. Eh oui, la boisson la plus écolo, même si elle ne fait pas de mousse. La cinquième solution... c'est d'accepter que le lait végétal ne mousse pas toujours comme dans les pubs. Bah ouais, c'est pas grave, tu peux survivre sans mousse de compétition. En résumé, le lait de vache, c'est has been, énergivore et pas si indispensable, si on le regarde d'un point de vue climatique, et consommation d'eau, et souffrance animale. Enfin bref. Les laits végétaux, ce sont des alternatives bien plus douces pour la planète, à condition de faire un minimum attention à leur origine. Et le top du top, c'est de faire toi-même ton lait, de consommer moins, et d'arrêter de croire qu'un latté mousseux sauvera le climat. Et voilà, mes petits moineaux ! Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode. Tu sais désormais qu'elle est glissée dans ton panier sans te faire rouler dans la mousse marketing. Si cet épisode t'a plu, tu connais la chanson. Abonne-toi, laisse un commentaire et partage-le à ta mamie qui pense que sans lait de vache, les os tomberont tout seuls. Sur ce, je vous dis à vos gourdes et vélos et à bientôt pour un nouvel épisode de Écolo ou pas. Et comme d'habitude, on finit l'épisode en chanson. Allez, à plus !