Sergi EscribanoBonjour, je m'appelle Sergi Escribano, je suis ingénieur agronome, pas de formation mais plutôt de déformation, dans le sens où parfois l'université déforme notre manière de percevoir le monde, et nous devons être conscients de ces limites qui façonnent notre manière de penser. Je travaille pour une coopérative qui s'appelle Arencia Ausha, et qui fait partie de tout un écosystème à Valence en Espagne. On y trouve également Empodera Consultores et il y a aussi Catedra Tierra Cuetadana et l'association Commons Police. Et en fait, toutes ces initiatives, depuis différentes perspectives, essayent de mettre la connaissance au service de la transformation sociale. Le titre que nous avons élaboré dans le cadre de ce processus s'intitule Les communs alimentaires, contrôle social, gouvernance locale et écoféminisme, autant de leviers pour la transition écologique des systèmes alimentaires urbains. Les systèmes alimentaires locaux et urbains sont extrêmement vulnérables puisque ce sont des systèmes alimentaires très dépendants des énergies fossiles. Les environnements urbains, comme on peut facilement l'imaginer, ne sont pas des endroits où l'on produit des aliments, mais par contre, ce sont des endroits où l'on en consomme beaucoup. Dans ces projets solidaires qui ont à voir avec l'agriculture, l'alimentation, les cultures et aussi avec les profits qui sont générés par les activités agraires dans les secteurs ruraux, ce que ça implique, c'est que nous devons sans doute essayer de valoriser les connaissances au niveau local. Les connaissances qui sont en lien avec cette perspective agroécologique, qui minimise la dépendance à des sources d'énergie externe. Parce que le jour où ces ressources externes disparaissent, que ce soit par le biais de financements, du capital économique ou humain, il faut que les communautés locales aient le sentiment que ces systèmes alimentaires leur appartiennent. Il faut qu'ils aient été conçus avec la participation de ces mêmes communautés locales, et qu'elles aient donc le pouvoir d'agir, qu'elles soient préparées pour alimenter ces systèmes qui ont reçu cette aide financière extérieure. Car l'enjeu, c'est de continuer à exister au long terme, d'être rentable, et de ne pas tomber dans le piège où c'est la coopération qui finance, projet après projet, des systèmes alimentaires, qui finalement ne sont pas durables. Et ce qu'on observe, c'est que dès que la coopération disparaît, le projet s'effondre et la communauté locale avec.