Speaker #2Alors il y a deux choses dans ta question, il y a un peu deux questions. La premiĂšre c'est sur le fait de laisser une boĂźte de jouets Ă disposition. Moi ça je ne suis pas forcĂ©ment ultra favorable. Je prĂ©fĂšre que la boĂźte de jouets soit rangĂ©e et que comme je disais tout Ă l'heure, parmi les 15-20 jouets qu'on va avoir, on en met tous les jours 2, 3, 4, 5 Ă disposition pour varier et leur faire garder de la valeur. Si on met tout Ă dispo tout le temps, le risque c'est de faire baisser la valeur de ses enrichissements, de ses occupations et que le chien ne s'y intĂ©resse plus. Donc je prĂ©fĂšre qu'on gĂšre justement volontairement les ressources de façon Ă leur donner de la valeur. Ăa c'est un premier point. Le deuxiĂšme point, c'est un point extrĂȘmement complexe que tu abordes. Ăa rejoint ces fameuses questions de budget temps. C'est un petit peu comme pour nous. Est-ce qu'on a besoin de marcher tous les jours ? Ăvidemment. On estime, je crois, qu'il faut Ă peu prĂšs faire entre 8 et 10 000 pas, c'est ça, par jour. Donc est-ce qu'on a besoin de marcher ? Oui. Est-ce que si je marche plus que 10 000 pas... je vais dĂ©velopper une forme d'endurance oui Ă©videmment si je fais dix mille pas je rĂ©ponds Ă mon besoin si la semaine d'aprĂšs je fais douze mille pas par jour je dĂ©veloppe de l'endurance et ainsi de suite et lĂ je peux arriver Ă 20 30 40 mille pas par jour sans problĂšme et donc mais oui parce que progressivement je vais devenir endurant et gĂ©nĂ©ralement ça crĂ©e une forme d'addiction C'est-Ă -dire que si on est habituĂ© tous les jours Ă faire 20, 30, 40 000 pas, et bien finalement, on dĂ©veloppe le besoin de faire 20, 30, 40 000 pas par jour. Et avec le chien, c'est un petit peu le mĂȘme sujet. C'est-Ă -dire que quand on va mettre en place de l'occupation, c'est super important. Il faut qu'on comble les besoins de notre chien. Mais d'un autre cĂŽtĂ©, si on met en place trop d'occupation, on va le rendre endurant. Et on va l'habituer non plus Ă avoir ce qu'on estimait ĂȘtre le besoin moyen d'un chien, c'est-Ă -dire 5 heures d'activitĂ© par jour. Ăa reste, attention, une moyenne trĂšs grossiĂšre. Certains chiens se satisferont de moins, quand d'autres, notamment sur du chien de travail ou autre, on va avoir des budgets qui vont monter Ă 8 heures par jour, c'est-Ă -dire 8 heures d'activitĂ© nĂ©cessaires tous les jours pour que le chien prĂ©sente un comportement stable. Eh bien, si on va au-delĂ de cette moyenne de 5 heures, Si mon chien a besoin, mon chien moyen, lambda, a besoin de 5 heures d'activitĂ© par jour, et que moi, je lui mets tout le temps, tout le temps, tout le temps des trucs Ă dispo, eh bien, je vais le rendre endurant. Il va non plus avoir besoin de 5 heures, mais parce que je l'ai rendu endurant, il va avoir besoin de 6 heures, de 7 heures, de 8 heures, et lĂ , je me tire une balle dans le pied. Parce que finalement, moi qui voulais gĂ©rer correctement l'occupation de mon chien pour qu'il prĂ©sente des comportements favorables, pour qu'il se comporte bien au quotidien, je suis en train de me condamner Ă devoir en permanence surenrichir mon environnement pour rĂ©pondre aux besoins de mon chien. C'est une question qui est extrĂȘmement complexe. J'invite toujours les gens Ă mettre en place des enrichissements, mais Ă les gĂ©rer avec parcimonie, potentiellement, en ne les mettant pas Ă dispo 24 sur 24, en ayant des temps. Je sais par exemple que mes chiens, globalement, tolĂšrent trĂšs bien de ne pas avoir d'activitĂ© le matin, comme c'est le cas actuellement. Et en fait, je ne cherche pas Ă mettre en place des enrichissements le matin pour dire « Eh oh, on se rĂ©veille, je veux que vous ayez vos enrichissements, je veux que vous ayez vos 5 heures d'activitĂ© par jour. » S'il se pose Ă ce moment-lĂ , alors surtout, je ne vais pas venir dĂ©ranger, rĂ©occuper, rĂ©enrichir, rĂ©veiller, rendre mon chien endurant pour lui en proposer plus. Sauf si j'en ai besoin. Mais aujourd'hui, si je n'en ai pas besoin, ça fait partie de notre rythme que d'ĂȘtre plutĂŽt tranquille le matin et ça va trĂšs bien Ă tout le monde. Donc en fait, c'est un vrai point de vigilance, cette gestion de l'occupation. Entre eux, je n'en propose pas assez et finalement j'en propose trop. Et la nuance, pour un particulier et parfois mĂȘme pour les professionnels, elle est extrĂȘmement subtile, extrĂȘmement dĂ©licate Ă percevoir.