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Entretien avec François X, producteur et DJ cover
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Electro

Entretien avec François X, producteur et DJ

Entretien avec François X, producteur et DJ

10min |04/09/2020
Play
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Entretien avec François X, producteur et DJ

Entretien avec François X, producteur et DJ

10min |04/09/2020
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Description

THE ID FACTORY est un tout nouveau podcast proposé par Electronic Music Factory et Tsugi Radio. Une série d'artistes électro se confient sur leur travail, leur environnement professionnel... L'entretien est suivi d'un set enregistré dans les studios de Tsugi. 

Écoutez et découvrez François X, producteur et DJ se confier dans the ID FACTORY. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, deuxième épisode, François X. Je crois que j'ai découvert les platines avant de sortir parce que j'avais le grand frère d'un pote qui faisait du scratch et qui était dans le hip-hop. Et moi j'étais comme un jeune denaitiste à fond dans le rap. Énorme fan du Wu-Tang, énorme fan aussi de la West Coast avec toute la clique de Dre et de Death Row à l'époque, Dog Pound, Tupac et consorts. Et ça, ça a duré jusqu'au début des années 2000. Et après la musique électronique était déjà là mais elle a vraiment pris le pas à partir de la fin des années 90. La première fois que je me suis retrouvé sur un dancefloor, je ne savais pas comment faire. Je crois que c'était en 97 ou 98. J'ai fait beaucoup de tennis, comme beaucoup d'autres. Ça a été dit 20 fois dans les interviews. Mais je me suis retrouvé avec des potes qui étaient beaucoup plus vieux que moi, qui m'ont emmené au Queen, où il y avait une respecte avec Armand Van Elden. Donc c'est 98, je crois. J'avais 16 ans. C'était la première fois que j'allais dans un club. Je ne sais pas comment j'ai sneaké pour rentrer. C'est la première fois où tu entendais En tout cas, moi, j'ai entendu de la musique super forte, avec cet effet un peu physique. Je ne sais pas si c'est comme l'adage qui veut que la première fois qu'on est dans un club on tombe amoureux mais en tout cas ça a été vachement impressionnant et c'est marrant parce que c'est pas le DJ enfin la première fois que je suis venu dans un club ça n'a pas été le DJ qui m'a attiré et c'est à partir du moment où j'ai commencé vraiment à m'y intéresser en allant plus régulièrement dans les boutiques de disques c'était Dagrour à l'époque que je sais pas le DJ est devenu quelqu'un auquel j'ai pu m'identifier en tant que référence Tiens, ils mixent comme ci, ils mixent ça. Mais je crois que les deux premières années où j'ai commencé à sortir, mixer sur des platines, c'était vraiment un truc... Comme certains fumaient peut-être leurs pétards et écoutaient de la musique, moi je mixais avec mes potes. Je trouve qu'aujourd'hui je prends plus de plaisir, je trouve plus de pertinence à jouer Entre deux et quatre heures. Avant, j'étais plus dans la spontanéité. Et maintenant, c'est assez drôle. J'essaie de plus avoir un format comme si je préparais un concert avec des bornes où je me cadre sur un... Bien évidemment, en tant que DJ, tu ne peux pas trop cadrer parce que le public, tu ne connais pas sa réaction. Mais j'aime bien avoir un cadre où j'ai envie de raconter une histoire. Pas prédéfinie, mais il y a déjà... Le synopsis est déjà en place et c'est une histoire qui se raconte sur le moment présent. C'est plus un peu plus court, pas court, entre 2 et 4 heures, où je sais que cette histoire-là aura un début, un milieu, une fin. Mais dans ce cadre, par exemple, les closings du Berghain, 12 heures, je vais deux fois dire 10 heures ou 12 heures, c'est trop long. C'est-à-dire que pour moi, au-delà du Bon, physiquement, c'est horrible, parce que généralement, je tombe malade le lendemain. Mais c'est surtout qu'au-delà d'un certain moment, je trouve qu'il y a moins, enfin pour moi, ça n'engage que moi, il y a des gens qui adorent jouer à 18h, mais pour moi, pour ma musique, je ne trouve plus de pertinence. C'est-à-dire qu'à la même, à dépasser un seuil, je ne fais que jouer des tracks après tracks après tracks, et mon message, mon histoire, elle n'a plus de sens. C'est comme un film, tu vois, parfois qui est trop long. Tu te dis bon là il y a de la redondance, il aurait pu finir plus tôt. Voilà par exemple ce closing là, ça représente ça pour moi. Mixer pour moi sur la barge de la concrète c'est une expérience assez forte. Parce que c'était la première fois que j'ai eu une résidence. C'est-à-dire avoir vraiment cette espèce de plateforme d'expression où j'ai eu un public qui me suivait et donc j'avais le devoir et même l'envie d'expérimenter, de me réinventer à chaque fois et ça a été je pense un terrain d'expérimentation pour moi qui a été ultra formateur, même si je mixais avant, si j'avais déjà sorti des disques je pense que là j'ai pu vraiment avoir le loisir de mûrir mon univers musical et je pense que c'est sans ça J'aurais eu un creux en fait. Et c'est vrai qu'il y avait Dixon qui disait il y a longtemps qu'un DJ doit commencer par faire des warm-up pour capter et se ressentir un dancefloor. Et avoir une résidence, ça permet encore de parfaire cet apprentissage. Dire que Mixa Concrète, avoir cette résidence-là, j'ai pu parfaire mon apprentissage de DJ et ça m'a énormément servi aussi dans la composition parce que quand tu mixes dans différents endroits, tu en retires et retiens des émotions assez fugaces sur l'instant. Mais quand tu mixes tout le temps dans un même endroit, il y a des repères qui se mettent en place et ces repères-là, ils modulent au gré des soirées où tu mixes. mais ça... T'as quand même une sorte de paysage qui reste figé et dans lequel tu t'imagines des choses et c'est comme ton atelier où tous les jours tu vas travailler et puis les idées viennent, différentes les unes aux autres mais avec une espèce d'énergie qui reste quand même la même. et concrète pour moi ça a été ça cet atelier d'artiste où en termes de DJ j'ai appris énormément j'ai fait énormément d'expérimentations mais ça me renvoyait des idées nouvelles pour ma production des idées Le fait de mixer par exemple l'hiver avec le jour qui se couche plus tôt. Alors moi dans ma musique j'ai une espèce d'utopie de la nuit, c'est assez la nostalgie un peu mélancolique, mais ça me renvoyait à ça. Mixer l'été, faire le closing du matin qui se lève, ça donnait une espèce de deepness dans ma musique quand je rentrais au studio. Et donc tout ça, ça fait comme une espèce de melting pot d'émotions, de souvenirs que j'ai pas tout le temps quand je mixe dans un club. X ou Y parce que c'est vraiment l'événement qui intervient de manière fugace, il disparaît. Puis le lendemain, ça se trouve, je mixe dans un autre club et il va peut-être gommer l'événement de la veille. Alors que mixer à concrète, pour moi, ça représentait tout ça. Et puis en plus, faire le closing de cette barge, je ne pensais pas que ça allait être aussi émouvant. Je me suis dit que j'allais faire le closing, c'est fini, il y aura Dore Brut qui va ouvrir la semaine d'après. Mais en fait, non. Quand j'ai mis le dernier morceau, c'était comme une page qui se tournait. Quand bien même si ça allait ouvrir un autre, mais tu vois cette barge, c'était un chapitre qui se tournait. Et tout d'un coup, il y a plein d'émotions qui sont remontées et plein de souvenirs. où j'ai fait mes premières armes, mon label, mes premiers morceaux sur mon label, mon album je pense que ça faisait très longtemps qu'à Paris il n'y avait pas eu ce support artistique, ce hub créatif et en tout cas, moi, ça m'a propulsé à l'échelle même internationale, puisque grâce à Concrète, grâce à plein de gens, à ma bouqueuse, Juliette, on a eu une émulation collective, et c'est vrai que c'était un vrai Paris, et je pense que, j'espère en tout cas, je croise les doigts, qu'on va rebondir pour avoir cette nouvelle... ou X ou Y plateformes, et avoir ce centre artistique qui permette de propulser un artiste, de l'encadrer et de l'épauler dans sa démarche de développement. Musique Plus je fais de la musique, plus ça prend le pas sur mon métier de DJ, c'est-à-dire que j'ai presque envie de plus composer que mixer. Moi, je travaille dans la finance, donc c'était vraiment une passion, et j'ai commencé à composer vraiment par curiosité. Mais c'était vraiment quelque chose de très amateur. Il n'y avait vraiment aucune volonté, aucun projet, aucun but. C'était plutôt pour voir ce que ça donnait. Après, de fil en aiguille, ça a devenu de plus en plus sérieux. Mais vraiment, le départ de ça, le départ de cette composition, elle est arrivée quand même dix ans après avoir touché des platines. J'aurais pu commencer depuis plus longtemps. Mais non, c'était vraiment une curiosité pure et dure. Bien évidemment que ça a influencé de manière émotionnelle chez moi. C'est-à-dire que... Quand je compose, j'imagine fondamentalement, non pas la danse floor, mais le moment de la soirée. C'est-à-dire, si je me dis, tiens, je vais me faire une configuration, je vais jouer dans tel club, à ce moment-là, la soirée, j'ai envie que ça soit illuminé, qu'il y ait un moment d'émotion un peu plus évaporé que là, tout d'un coup, qu'avant on était beaucoup plus en énergie. Et en même temps, quand je vais mixer, je vais me projeter à un moment dans une moment de composition en me disant tiens à ce moment là si je le retranspose dans ma composition qu'est ce que ça pourrait donner cette énergie là est ce que tiens si je la transformais plutôt en mélancolie donc c'est vraiment une espèce de langage entre les deux sujets mais vraiment ce que je retiendrai c'est plus je compose plus j'ai envie de composer et pas de moins mixer mais et C'est comme si j'avais envie de raconter ma propre histoire à travers mes morceaux. Par exemple, je travaille sur un nouvel album qui sera moins techno complètement, mais où j'ai vraiment envie d'incorporer des voix. La voix, je trouve que c'est important, parce qu'il y a des messages dedans qui peuvent être un peu plus forts et peut-être plus percutants. Donc, dès que quelque chose me touche J'ai envie d'aller creuser, d'aller expérimenter. Tu vois, cet album, il y a un peu de techno, il y a des trucs un peu plus post-punk, un peu Tout me chatouille, en fait. Donc j'ai envie d'expérimenter, de formuler quelque chose de divers et épars, mais avec une espèce d'osmose, une cohérence de fond. Même si au premier abord, ça peut paraître un peu touffu, mais à la fin, je sais qu'il y a toujours une espèce d'osmose qui part de passion irrégulière. Deux mots qui me représentent parfaitement bien. Voilà.

Description

THE ID FACTORY est un tout nouveau podcast proposé par Electronic Music Factory et Tsugi Radio. Une série d'artistes électro se confient sur leur travail, leur environnement professionnel... L'entretien est suivi d'un set enregistré dans les studios de Tsugi. 

Écoutez et découvrez François X, producteur et DJ se confier dans the ID FACTORY. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, deuxième épisode, François X. Je crois que j'ai découvert les platines avant de sortir parce que j'avais le grand frère d'un pote qui faisait du scratch et qui était dans le hip-hop. Et moi j'étais comme un jeune denaitiste à fond dans le rap. Énorme fan du Wu-Tang, énorme fan aussi de la West Coast avec toute la clique de Dre et de Death Row à l'époque, Dog Pound, Tupac et consorts. Et ça, ça a duré jusqu'au début des années 2000. Et après la musique électronique était déjà là mais elle a vraiment pris le pas à partir de la fin des années 90. La première fois que je me suis retrouvé sur un dancefloor, je ne savais pas comment faire. Je crois que c'était en 97 ou 98. J'ai fait beaucoup de tennis, comme beaucoup d'autres. Ça a été dit 20 fois dans les interviews. Mais je me suis retrouvé avec des potes qui étaient beaucoup plus vieux que moi, qui m'ont emmené au Queen, où il y avait une respecte avec Armand Van Elden. Donc c'est 98, je crois. J'avais 16 ans. C'était la première fois que j'allais dans un club. Je ne sais pas comment j'ai sneaké pour rentrer. C'est la première fois où tu entendais En tout cas, moi, j'ai entendu de la musique super forte, avec cet effet un peu physique. Je ne sais pas si c'est comme l'adage qui veut que la première fois qu'on est dans un club on tombe amoureux mais en tout cas ça a été vachement impressionnant et c'est marrant parce que c'est pas le DJ enfin la première fois que je suis venu dans un club ça n'a pas été le DJ qui m'a attiré et c'est à partir du moment où j'ai commencé vraiment à m'y intéresser en allant plus régulièrement dans les boutiques de disques c'était Dagrour à l'époque que je sais pas le DJ est devenu quelqu'un auquel j'ai pu m'identifier en tant que référence Tiens, ils mixent comme ci, ils mixent ça. Mais je crois que les deux premières années où j'ai commencé à sortir, mixer sur des platines, c'était vraiment un truc... Comme certains fumaient peut-être leurs pétards et écoutaient de la musique, moi je mixais avec mes potes. Je trouve qu'aujourd'hui je prends plus de plaisir, je trouve plus de pertinence à jouer Entre deux et quatre heures. Avant, j'étais plus dans la spontanéité. Et maintenant, c'est assez drôle. J'essaie de plus avoir un format comme si je préparais un concert avec des bornes où je me cadre sur un... Bien évidemment, en tant que DJ, tu ne peux pas trop cadrer parce que le public, tu ne connais pas sa réaction. Mais j'aime bien avoir un cadre où j'ai envie de raconter une histoire. Pas prédéfinie, mais il y a déjà... Le synopsis est déjà en place et c'est une histoire qui se raconte sur le moment présent. C'est plus un peu plus court, pas court, entre 2 et 4 heures, où je sais que cette histoire-là aura un début, un milieu, une fin. Mais dans ce cadre, par exemple, les closings du Berghain, 12 heures, je vais deux fois dire 10 heures ou 12 heures, c'est trop long. C'est-à-dire que pour moi, au-delà du Bon, physiquement, c'est horrible, parce que généralement, je tombe malade le lendemain. Mais c'est surtout qu'au-delà d'un certain moment, je trouve qu'il y a moins, enfin pour moi, ça n'engage que moi, il y a des gens qui adorent jouer à 18h, mais pour moi, pour ma musique, je ne trouve plus de pertinence. C'est-à-dire qu'à la même, à dépasser un seuil, je ne fais que jouer des tracks après tracks après tracks, et mon message, mon histoire, elle n'a plus de sens. C'est comme un film, tu vois, parfois qui est trop long. Tu te dis bon là il y a de la redondance, il aurait pu finir plus tôt. Voilà par exemple ce closing là, ça représente ça pour moi. Mixer pour moi sur la barge de la concrète c'est une expérience assez forte. Parce que c'était la première fois que j'ai eu une résidence. C'est-à-dire avoir vraiment cette espèce de plateforme d'expression où j'ai eu un public qui me suivait et donc j'avais le devoir et même l'envie d'expérimenter, de me réinventer à chaque fois et ça a été je pense un terrain d'expérimentation pour moi qui a été ultra formateur, même si je mixais avant, si j'avais déjà sorti des disques je pense que là j'ai pu vraiment avoir le loisir de mûrir mon univers musical et je pense que c'est sans ça J'aurais eu un creux en fait. Et c'est vrai qu'il y avait Dixon qui disait il y a longtemps qu'un DJ doit commencer par faire des warm-up pour capter et se ressentir un dancefloor. Et avoir une résidence, ça permet encore de parfaire cet apprentissage. Dire que Mixa Concrète, avoir cette résidence-là, j'ai pu parfaire mon apprentissage de DJ et ça m'a énormément servi aussi dans la composition parce que quand tu mixes dans différents endroits, tu en retires et retiens des émotions assez fugaces sur l'instant. Mais quand tu mixes tout le temps dans un même endroit, il y a des repères qui se mettent en place et ces repères-là, ils modulent au gré des soirées où tu mixes. mais ça... T'as quand même une sorte de paysage qui reste figé et dans lequel tu t'imagines des choses et c'est comme ton atelier où tous les jours tu vas travailler et puis les idées viennent, différentes les unes aux autres mais avec une espèce d'énergie qui reste quand même la même. et concrète pour moi ça a été ça cet atelier d'artiste où en termes de DJ j'ai appris énormément j'ai fait énormément d'expérimentations mais ça me renvoyait des idées nouvelles pour ma production des idées Le fait de mixer par exemple l'hiver avec le jour qui se couche plus tôt. Alors moi dans ma musique j'ai une espèce d'utopie de la nuit, c'est assez la nostalgie un peu mélancolique, mais ça me renvoyait à ça. Mixer l'été, faire le closing du matin qui se lève, ça donnait une espèce de deepness dans ma musique quand je rentrais au studio. Et donc tout ça, ça fait comme une espèce de melting pot d'émotions, de souvenirs que j'ai pas tout le temps quand je mixe dans un club. X ou Y parce que c'est vraiment l'événement qui intervient de manière fugace, il disparaît. Puis le lendemain, ça se trouve, je mixe dans un autre club et il va peut-être gommer l'événement de la veille. Alors que mixer à concrète, pour moi, ça représentait tout ça. Et puis en plus, faire le closing de cette barge, je ne pensais pas que ça allait être aussi émouvant. Je me suis dit que j'allais faire le closing, c'est fini, il y aura Dore Brut qui va ouvrir la semaine d'après. Mais en fait, non. Quand j'ai mis le dernier morceau, c'était comme une page qui se tournait. Quand bien même si ça allait ouvrir un autre, mais tu vois cette barge, c'était un chapitre qui se tournait. Et tout d'un coup, il y a plein d'émotions qui sont remontées et plein de souvenirs. où j'ai fait mes premières armes, mon label, mes premiers morceaux sur mon label, mon album je pense que ça faisait très longtemps qu'à Paris il n'y avait pas eu ce support artistique, ce hub créatif et en tout cas, moi, ça m'a propulsé à l'échelle même internationale, puisque grâce à Concrète, grâce à plein de gens, à ma bouqueuse, Juliette, on a eu une émulation collective, et c'est vrai que c'était un vrai Paris, et je pense que, j'espère en tout cas, je croise les doigts, qu'on va rebondir pour avoir cette nouvelle... ou X ou Y plateformes, et avoir ce centre artistique qui permette de propulser un artiste, de l'encadrer et de l'épauler dans sa démarche de développement. Musique Plus je fais de la musique, plus ça prend le pas sur mon métier de DJ, c'est-à-dire que j'ai presque envie de plus composer que mixer. Moi, je travaille dans la finance, donc c'était vraiment une passion, et j'ai commencé à composer vraiment par curiosité. Mais c'était vraiment quelque chose de très amateur. Il n'y avait vraiment aucune volonté, aucun projet, aucun but. C'était plutôt pour voir ce que ça donnait. Après, de fil en aiguille, ça a devenu de plus en plus sérieux. Mais vraiment, le départ de ça, le départ de cette composition, elle est arrivée quand même dix ans après avoir touché des platines. J'aurais pu commencer depuis plus longtemps. Mais non, c'était vraiment une curiosité pure et dure. Bien évidemment que ça a influencé de manière émotionnelle chez moi. C'est-à-dire que... Quand je compose, j'imagine fondamentalement, non pas la danse floor, mais le moment de la soirée. C'est-à-dire, si je me dis, tiens, je vais me faire une configuration, je vais jouer dans tel club, à ce moment-là, la soirée, j'ai envie que ça soit illuminé, qu'il y ait un moment d'émotion un peu plus évaporé que là, tout d'un coup, qu'avant on était beaucoup plus en énergie. Et en même temps, quand je vais mixer, je vais me projeter à un moment dans une moment de composition en me disant tiens à ce moment là si je le retranspose dans ma composition qu'est ce que ça pourrait donner cette énergie là est ce que tiens si je la transformais plutôt en mélancolie donc c'est vraiment une espèce de langage entre les deux sujets mais vraiment ce que je retiendrai c'est plus je compose plus j'ai envie de composer et pas de moins mixer mais et C'est comme si j'avais envie de raconter ma propre histoire à travers mes morceaux. Par exemple, je travaille sur un nouvel album qui sera moins techno complètement, mais où j'ai vraiment envie d'incorporer des voix. La voix, je trouve que c'est important, parce qu'il y a des messages dedans qui peuvent être un peu plus forts et peut-être plus percutants. Donc, dès que quelque chose me touche J'ai envie d'aller creuser, d'aller expérimenter. Tu vois, cet album, il y a un peu de techno, il y a des trucs un peu plus post-punk, un peu Tout me chatouille, en fait. Donc j'ai envie d'expérimenter, de formuler quelque chose de divers et épars, mais avec une espèce d'osmose, une cohérence de fond. Même si au premier abord, ça peut paraître un peu touffu, mais à la fin, je sais qu'il y a toujours une espèce d'osmose qui part de passion irrégulière. Deux mots qui me représentent parfaitement bien. Voilà.

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  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, deuxième épisode, François X. Je crois que j'ai découvert les platines avant de sortir parce que j'avais le grand frère d'un pote qui faisait du scratch et qui était dans le hip-hop. Et moi j'étais comme un jeune denaitiste à fond dans le rap. Énorme fan du Wu-Tang, énorme fan aussi de la West Coast avec toute la clique de Dre et de Death Row à l'époque, Dog Pound, Tupac et consorts. Et ça, ça a duré jusqu'au début des années 2000. Et après la musique électronique était déjà là mais elle a vraiment pris le pas à partir de la fin des années 90. La première fois que je me suis retrouvé sur un dancefloor, je ne savais pas comment faire. Je crois que c'était en 97 ou 98. J'ai fait beaucoup de tennis, comme beaucoup d'autres. Ça a été dit 20 fois dans les interviews. Mais je me suis retrouvé avec des potes qui étaient beaucoup plus vieux que moi, qui m'ont emmené au Queen, où il y avait une respecte avec Armand Van Elden. Donc c'est 98, je crois. J'avais 16 ans. C'était la première fois que j'allais dans un club. Je ne sais pas comment j'ai sneaké pour rentrer. C'est la première fois où tu entendais En tout cas, moi, j'ai entendu de la musique super forte, avec cet effet un peu physique. Je ne sais pas si c'est comme l'adage qui veut que la première fois qu'on est dans un club on tombe amoureux mais en tout cas ça a été vachement impressionnant et c'est marrant parce que c'est pas le DJ enfin la première fois que je suis venu dans un club ça n'a pas été le DJ qui m'a attiré et c'est à partir du moment où j'ai commencé vraiment à m'y intéresser en allant plus régulièrement dans les boutiques de disques c'était Dagrour à l'époque que je sais pas le DJ est devenu quelqu'un auquel j'ai pu m'identifier en tant que référence Tiens, ils mixent comme ci, ils mixent ça. Mais je crois que les deux premières années où j'ai commencé à sortir, mixer sur des platines, c'était vraiment un truc... Comme certains fumaient peut-être leurs pétards et écoutaient de la musique, moi je mixais avec mes potes. Je trouve qu'aujourd'hui je prends plus de plaisir, je trouve plus de pertinence à jouer Entre deux et quatre heures. Avant, j'étais plus dans la spontanéité. Et maintenant, c'est assez drôle. J'essaie de plus avoir un format comme si je préparais un concert avec des bornes où je me cadre sur un... Bien évidemment, en tant que DJ, tu ne peux pas trop cadrer parce que le public, tu ne connais pas sa réaction. Mais j'aime bien avoir un cadre où j'ai envie de raconter une histoire. Pas prédéfinie, mais il y a déjà... Le synopsis est déjà en place et c'est une histoire qui se raconte sur le moment présent. C'est plus un peu plus court, pas court, entre 2 et 4 heures, où je sais que cette histoire-là aura un début, un milieu, une fin. Mais dans ce cadre, par exemple, les closings du Berghain, 12 heures, je vais deux fois dire 10 heures ou 12 heures, c'est trop long. C'est-à-dire que pour moi, au-delà du Bon, physiquement, c'est horrible, parce que généralement, je tombe malade le lendemain. Mais c'est surtout qu'au-delà d'un certain moment, je trouve qu'il y a moins, enfin pour moi, ça n'engage que moi, il y a des gens qui adorent jouer à 18h, mais pour moi, pour ma musique, je ne trouve plus de pertinence. C'est-à-dire qu'à la même, à dépasser un seuil, je ne fais que jouer des tracks après tracks après tracks, et mon message, mon histoire, elle n'a plus de sens. C'est comme un film, tu vois, parfois qui est trop long. Tu te dis bon là il y a de la redondance, il aurait pu finir plus tôt. Voilà par exemple ce closing là, ça représente ça pour moi. Mixer pour moi sur la barge de la concrète c'est une expérience assez forte. Parce que c'était la première fois que j'ai eu une résidence. C'est-à-dire avoir vraiment cette espèce de plateforme d'expression où j'ai eu un public qui me suivait et donc j'avais le devoir et même l'envie d'expérimenter, de me réinventer à chaque fois et ça a été je pense un terrain d'expérimentation pour moi qui a été ultra formateur, même si je mixais avant, si j'avais déjà sorti des disques je pense que là j'ai pu vraiment avoir le loisir de mûrir mon univers musical et je pense que c'est sans ça J'aurais eu un creux en fait. Et c'est vrai qu'il y avait Dixon qui disait il y a longtemps qu'un DJ doit commencer par faire des warm-up pour capter et se ressentir un dancefloor. Et avoir une résidence, ça permet encore de parfaire cet apprentissage. Dire que Mixa Concrète, avoir cette résidence-là, j'ai pu parfaire mon apprentissage de DJ et ça m'a énormément servi aussi dans la composition parce que quand tu mixes dans différents endroits, tu en retires et retiens des émotions assez fugaces sur l'instant. Mais quand tu mixes tout le temps dans un même endroit, il y a des repères qui se mettent en place et ces repères-là, ils modulent au gré des soirées où tu mixes. mais ça... T'as quand même une sorte de paysage qui reste figé et dans lequel tu t'imagines des choses et c'est comme ton atelier où tous les jours tu vas travailler et puis les idées viennent, différentes les unes aux autres mais avec une espèce d'énergie qui reste quand même la même. et concrète pour moi ça a été ça cet atelier d'artiste où en termes de DJ j'ai appris énormément j'ai fait énormément d'expérimentations mais ça me renvoyait des idées nouvelles pour ma production des idées Le fait de mixer par exemple l'hiver avec le jour qui se couche plus tôt. Alors moi dans ma musique j'ai une espèce d'utopie de la nuit, c'est assez la nostalgie un peu mélancolique, mais ça me renvoyait à ça. Mixer l'été, faire le closing du matin qui se lève, ça donnait une espèce de deepness dans ma musique quand je rentrais au studio. Et donc tout ça, ça fait comme une espèce de melting pot d'émotions, de souvenirs que j'ai pas tout le temps quand je mixe dans un club. X ou Y parce que c'est vraiment l'événement qui intervient de manière fugace, il disparaît. Puis le lendemain, ça se trouve, je mixe dans un autre club et il va peut-être gommer l'événement de la veille. Alors que mixer à concrète, pour moi, ça représentait tout ça. Et puis en plus, faire le closing de cette barge, je ne pensais pas que ça allait être aussi émouvant. Je me suis dit que j'allais faire le closing, c'est fini, il y aura Dore Brut qui va ouvrir la semaine d'après. Mais en fait, non. Quand j'ai mis le dernier morceau, c'était comme une page qui se tournait. Quand bien même si ça allait ouvrir un autre, mais tu vois cette barge, c'était un chapitre qui se tournait. Et tout d'un coup, il y a plein d'émotions qui sont remontées et plein de souvenirs. où j'ai fait mes premières armes, mon label, mes premiers morceaux sur mon label, mon album je pense que ça faisait très longtemps qu'à Paris il n'y avait pas eu ce support artistique, ce hub créatif et en tout cas, moi, ça m'a propulsé à l'échelle même internationale, puisque grâce à Concrète, grâce à plein de gens, à ma bouqueuse, Juliette, on a eu une émulation collective, et c'est vrai que c'était un vrai Paris, et je pense que, j'espère en tout cas, je croise les doigts, qu'on va rebondir pour avoir cette nouvelle... ou X ou Y plateformes, et avoir ce centre artistique qui permette de propulser un artiste, de l'encadrer et de l'épauler dans sa démarche de développement. Musique Plus je fais de la musique, plus ça prend le pas sur mon métier de DJ, c'est-à-dire que j'ai presque envie de plus composer que mixer. Moi, je travaille dans la finance, donc c'était vraiment une passion, et j'ai commencé à composer vraiment par curiosité. Mais c'était vraiment quelque chose de très amateur. Il n'y avait vraiment aucune volonté, aucun projet, aucun but. C'était plutôt pour voir ce que ça donnait. Après, de fil en aiguille, ça a devenu de plus en plus sérieux. Mais vraiment, le départ de ça, le départ de cette composition, elle est arrivée quand même dix ans après avoir touché des platines. J'aurais pu commencer depuis plus longtemps. Mais non, c'était vraiment une curiosité pure et dure. Bien évidemment que ça a influencé de manière émotionnelle chez moi. C'est-à-dire que... Quand je compose, j'imagine fondamentalement, non pas la danse floor, mais le moment de la soirée. C'est-à-dire, si je me dis, tiens, je vais me faire une configuration, je vais jouer dans tel club, à ce moment-là, la soirée, j'ai envie que ça soit illuminé, qu'il y ait un moment d'émotion un peu plus évaporé que là, tout d'un coup, qu'avant on était beaucoup plus en énergie. Et en même temps, quand je vais mixer, je vais me projeter à un moment dans une moment de composition en me disant tiens à ce moment là si je le retranspose dans ma composition qu'est ce que ça pourrait donner cette énergie là est ce que tiens si je la transformais plutôt en mélancolie donc c'est vraiment une espèce de langage entre les deux sujets mais vraiment ce que je retiendrai c'est plus je compose plus j'ai envie de composer et pas de moins mixer mais et C'est comme si j'avais envie de raconter ma propre histoire à travers mes morceaux. Par exemple, je travaille sur un nouvel album qui sera moins techno complètement, mais où j'ai vraiment envie d'incorporer des voix. La voix, je trouve que c'est important, parce qu'il y a des messages dedans qui peuvent être un peu plus forts et peut-être plus percutants. Donc, dès que quelque chose me touche J'ai envie d'aller creuser, d'aller expérimenter. Tu vois, cet album, il y a un peu de techno, il y a des trucs un peu plus post-punk, un peu Tout me chatouille, en fait. Donc j'ai envie d'expérimenter, de formuler quelque chose de divers et épars, mais avec une espèce d'osmose, une cohérence de fond. Même si au premier abord, ça peut paraître un peu touffu, mais à la fin, je sais qu'il y a toujours une espèce d'osmose qui part de passion irrégulière. Deux mots qui me représentent parfaitement bien. Voilà.

Description

THE ID FACTORY est un tout nouveau podcast proposé par Electronic Music Factory et Tsugi Radio. Une série d'artistes électro se confient sur leur travail, leur environnement professionnel... L'entretien est suivi d'un set enregistré dans les studios de Tsugi. 

Écoutez et découvrez François X, producteur et DJ se confier dans the ID FACTORY. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, deuxième épisode, François X. Je crois que j'ai découvert les platines avant de sortir parce que j'avais le grand frère d'un pote qui faisait du scratch et qui était dans le hip-hop. Et moi j'étais comme un jeune denaitiste à fond dans le rap. Énorme fan du Wu-Tang, énorme fan aussi de la West Coast avec toute la clique de Dre et de Death Row à l'époque, Dog Pound, Tupac et consorts. Et ça, ça a duré jusqu'au début des années 2000. Et après la musique électronique était déjà là mais elle a vraiment pris le pas à partir de la fin des années 90. La première fois que je me suis retrouvé sur un dancefloor, je ne savais pas comment faire. Je crois que c'était en 97 ou 98. J'ai fait beaucoup de tennis, comme beaucoup d'autres. Ça a été dit 20 fois dans les interviews. Mais je me suis retrouvé avec des potes qui étaient beaucoup plus vieux que moi, qui m'ont emmené au Queen, où il y avait une respecte avec Armand Van Elden. Donc c'est 98, je crois. J'avais 16 ans. C'était la première fois que j'allais dans un club. Je ne sais pas comment j'ai sneaké pour rentrer. C'est la première fois où tu entendais En tout cas, moi, j'ai entendu de la musique super forte, avec cet effet un peu physique. Je ne sais pas si c'est comme l'adage qui veut que la première fois qu'on est dans un club on tombe amoureux mais en tout cas ça a été vachement impressionnant et c'est marrant parce que c'est pas le DJ enfin la première fois que je suis venu dans un club ça n'a pas été le DJ qui m'a attiré et c'est à partir du moment où j'ai commencé vraiment à m'y intéresser en allant plus régulièrement dans les boutiques de disques c'était Dagrour à l'époque que je sais pas le DJ est devenu quelqu'un auquel j'ai pu m'identifier en tant que référence Tiens, ils mixent comme ci, ils mixent ça. Mais je crois que les deux premières années où j'ai commencé à sortir, mixer sur des platines, c'était vraiment un truc... Comme certains fumaient peut-être leurs pétards et écoutaient de la musique, moi je mixais avec mes potes. Je trouve qu'aujourd'hui je prends plus de plaisir, je trouve plus de pertinence à jouer Entre deux et quatre heures. Avant, j'étais plus dans la spontanéité. Et maintenant, c'est assez drôle. J'essaie de plus avoir un format comme si je préparais un concert avec des bornes où je me cadre sur un... Bien évidemment, en tant que DJ, tu ne peux pas trop cadrer parce que le public, tu ne connais pas sa réaction. Mais j'aime bien avoir un cadre où j'ai envie de raconter une histoire. Pas prédéfinie, mais il y a déjà... Le synopsis est déjà en place et c'est une histoire qui se raconte sur le moment présent. C'est plus un peu plus court, pas court, entre 2 et 4 heures, où je sais que cette histoire-là aura un début, un milieu, une fin. Mais dans ce cadre, par exemple, les closings du Berghain, 12 heures, je vais deux fois dire 10 heures ou 12 heures, c'est trop long. C'est-à-dire que pour moi, au-delà du Bon, physiquement, c'est horrible, parce que généralement, je tombe malade le lendemain. Mais c'est surtout qu'au-delà d'un certain moment, je trouve qu'il y a moins, enfin pour moi, ça n'engage que moi, il y a des gens qui adorent jouer à 18h, mais pour moi, pour ma musique, je ne trouve plus de pertinence. C'est-à-dire qu'à la même, à dépasser un seuil, je ne fais que jouer des tracks après tracks après tracks, et mon message, mon histoire, elle n'a plus de sens. C'est comme un film, tu vois, parfois qui est trop long. Tu te dis bon là il y a de la redondance, il aurait pu finir plus tôt. Voilà par exemple ce closing là, ça représente ça pour moi. Mixer pour moi sur la barge de la concrète c'est une expérience assez forte. Parce que c'était la première fois que j'ai eu une résidence. C'est-à-dire avoir vraiment cette espèce de plateforme d'expression où j'ai eu un public qui me suivait et donc j'avais le devoir et même l'envie d'expérimenter, de me réinventer à chaque fois et ça a été je pense un terrain d'expérimentation pour moi qui a été ultra formateur, même si je mixais avant, si j'avais déjà sorti des disques je pense que là j'ai pu vraiment avoir le loisir de mûrir mon univers musical et je pense que c'est sans ça J'aurais eu un creux en fait. Et c'est vrai qu'il y avait Dixon qui disait il y a longtemps qu'un DJ doit commencer par faire des warm-up pour capter et se ressentir un dancefloor. Et avoir une résidence, ça permet encore de parfaire cet apprentissage. Dire que Mixa Concrète, avoir cette résidence-là, j'ai pu parfaire mon apprentissage de DJ et ça m'a énormément servi aussi dans la composition parce que quand tu mixes dans différents endroits, tu en retires et retiens des émotions assez fugaces sur l'instant. Mais quand tu mixes tout le temps dans un même endroit, il y a des repères qui se mettent en place et ces repères-là, ils modulent au gré des soirées où tu mixes. mais ça... T'as quand même une sorte de paysage qui reste figé et dans lequel tu t'imagines des choses et c'est comme ton atelier où tous les jours tu vas travailler et puis les idées viennent, différentes les unes aux autres mais avec une espèce d'énergie qui reste quand même la même. et concrète pour moi ça a été ça cet atelier d'artiste où en termes de DJ j'ai appris énormément j'ai fait énormément d'expérimentations mais ça me renvoyait des idées nouvelles pour ma production des idées Le fait de mixer par exemple l'hiver avec le jour qui se couche plus tôt. Alors moi dans ma musique j'ai une espèce d'utopie de la nuit, c'est assez la nostalgie un peu mélancolique, mais ça me renvoyait à ça. Mixer l'été, faire le closing du matin qui se lève, ça donnait une espèce de deepness dans ma musique quand je rentrais au studio. Et donc tout ça, ça fait comme une espèce de melting pot d'émotions, de souvenirs que j'ai pas tout le temps quand je mixe dans un club. X ou Y parce que c'est vraiment l'événement qui intervient de manière fugace, il disparaît. Puis le lendemain, ça se trouve, je mixe dans un autre club et il va peut-être gommer l'événement de la veille. Alors que mixer à concrète, pour moi, ça représentait tout ça. Et puis en plus, faire le closing de cette barge, je ne pensais pas que ça allait être aussi émouvant. Je me suis dit que j'allais faire le closing, c'est fini, il y aura Dore Brut qui va ouvrir la semaine d'après. Mais en fait, non. Quand j'ai mis le dernier morceau, c'était comme une page qui se tournait. Quand bien même si ça allait ouvrir un autre, mais tu vois cette barge, c'était un chapitre qui se tournait. Et tout d'un coup, il y a plein d'émotions qui sont remontées et plein de souvenirs. où j'ai fait mes premières armes, mon label, mes premiers morceaux sur mon label, mon album je pense que ça faisait très longtemps qu'à Paris il n'y avait pas eu ce support artistique, ce hub créatif et en tout cas, moi, ça m'a propulsé à l'échelle même internationale, puisque grâce à Concrète, grâce à plein de gens, à ma bouqueuse, Juliette, on a eu une émulation collective, et c'est vrai que c'était un vrai Paris, et je pense que, j'espère en tout cas, je croise les doigts, qu'on va rebondir pour avoir cette nouvelle... ou X ou Y plateformes, et avoir ce centre artistique qui permette de propulser un artiste, de l'encadrer et de l'épauler dans sa démarche de développement. Musique Plus je fais de la musique, plus ça prend le pas sur mon métier de DJ, c'est-à-dire que j'ai presque envie de plus composer que mixer. Moi, je travaille dans la finance, donc c'était vraiment une passion, et j'ai commencé à composer vraiment par curiosité. Mais c'était vraiment quelque chose de très amateur. Il n'y avait vraiment aucune volonté, aucun projet, aucun but. C'était plutôt pour voir ce que ça donnait. Après, de fil en aiguille, ça a devenu de plus en plus sérieux. Mais vraiment, le départ de ça, le départ de cette composition, elle est arrivée quand même dix ans après avoir touché des platines. J'aurais pu commencer depuis plus longtemps. Mais non, c'était vraiment une curiosité pure et dure. Bien évidemment que ça a influencé de manière émotionnelle chez moi. C'est-à-dire que... Quand je compose, j'imagine fondamentalement, non pas la danse floor, mais le moment de la soirée. C'est-à-dire, si je me dis, tiens, je vais me faire une configuration, je vais jouer dans tel club, à ce moment-là, la soirée, j'ai envie que ça soit illuminé, qu'il y ait un moment d'émotion un peu plus évaporé que là, tout d'un coup, qu'avant on était beaucoup plus en énergie. Et en même temps, quand je vais mixer, je vais me projeter à un moment dans une moment de composition en me disant tiens à ce moment là si je le retranspose dans ma composition qu'est ce que ça pourrait donner cette énergie là est ce que tiens si je la transformais plutôt en mélancolie donc c'est vraiment une espèce de langage entre les deux sujets mais vraiment ce que je retiendrai c'est plus je compose plus j'ai envie de composer et pas de moins mixer mais et C'est comme si j'avais envie de raconter ma propre histoire à travers mes morceaux. Par exemple, je travaille sur un nouvel album qui sera moins techno complètement, mais où j'ai vraiment envie d'incorporer des voix. La voix, je trouve que c'est important, parce qu'il y a des messages dedans qui peuvent être un peu plus forts et peut-être plus percutants. Donc, dès que quelque chose me touche J'ai envie d'aller creuser, d'aller expérimenter. Tu vois, cet album, il y a un peu de techno, il y a des trucs un peu plus post-punk, un peu Tout me chatouille, en fait. Donc j'ai envie d'expérimenter, de formuler quelque chose de divers et épars, mais avec une espèce d'osmose, une cohérence de fond. Même si au premier abord, ça peut paraître un peu touffu, mais à la fin, je sais qu'il y a toujours une espèce d'osmose qui part de passion irrégulière. Deux mots qui me représentent parfaitement bien. Voilà.

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