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La Mverte : " Mixer face au dancefloor, c'est comme jouer aux échecs" cover
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Electro

La Mverte : " Mixer face au dancefloor, c'est comme jouer aux échecs"

La Mverte : " Mixer face au dancefloor, c'est comme jouer aux échecs"

14min |20/11/2020
Play
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14min |20/11/2020
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Description

The ID Factory est une série de podcasts développés par Electronic Music Factory et Tsugi Radio.

Dans cet épisode, le Parisien et résident de Tsugi Radio, la Mverte se confie sur la préparation de ses sets et sur son rapport aux platines et au dance floor. 

L'entretien est accompagné d'un set de l'artiste.  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, épisode 4, La Muerte Le premier souvenir de disque que j'ai, c'était Everything But The Girl, Missing, le remix de Todd Terry Donc c'était vraiment le début des années 90 Et c'est vraiment le morceau qui émerge, enfin j'ai pas de souvenir avant ça Après je me souviens avoir eu des compiles de dance à un anniversaire pareil début des 90, 94, tout comme ça. Pendant ma période collège avec le début des booms, j'étais pas trop du genre danseur donc je Je passais mes après-midi Parce que c'était des après-midi à l'époque A côté de la chaîne Ify Enchaîner les CD de titres Pour faire danser les copains Je pense A partir du moment que le virus est venu comme ça Je prenais plus de plaisir à m'enchaîner les disques et à voir les gens danser qu'à danser moi même. J'ai commencé la musique vraiment en étant bassiste dans des groupes de punk donc je m'étais un peu éloigné des booms mais j'y suis revenu, ça m'a appelé. En fait, il y a quelque chose qui me passionne vraiment dans le fait de mixer au-delà de la musique et de faire danser les gens. La dimension psychologique du dancefloor, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Et c'est toujours intéressant d'analyser à chaud la manière dont les gens se comportent et dansent ou ne dansent pas sur tel ou tel morceau et d'adapter sa sélection en fonction des réactions des gens. J'ai un peu l'impression de jouer aux échecs aussi quand je mixe. Mais effectivement, en fonction du pion musical, on sait voir comment le dancefloor se comporte et de voir. Quelle stratégie musicale on peut adopter pour aller plus loin en fait, pour faire en sorte que les gens s'amusent encore plus, dansent encore plus et tout en passant la musique qu'on a envie de leur passer, en leur faisant découvrir le morceau qu'on a envie de leur faire découvrir, tous ces aspects. en fait de la fête de la musique et de la nuit qui m'ont toujours attiré là dedans. Justement cette capacité d'adaptation est nécessaire et cette faculté de lire les publics, de lire les dancefloors et de vraiment s'adapter en fonction, quitte à parfois renier sur le sur l'aspect passation de culture et mise en avant de musique auprès du public et de les faire danser dessus. Effectivement, parfois ça ne fonctionne pas pour tout un tas de paramètres, que ce soit le mood du public, l'heure de passage, le line-up. Il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte qui peuvent expliquer l'échec. Parfois c'est aussi, même souvent, une erreur de jugement ou peut-être un caprice personnel en se disant qu'on veut passer absolument ce morceau alors qu'en fait il ne fonctionne pas ou il ne fonctionnera pas il y a plein de paramètres dans le genre de situation d'échec je Je pense qu'effectivement, il n'y a pas de honte à mettre en recul l'intégrité artistique dans une certaine mesure et aller chercher un Don't Assumeur ou un Dépêche Mode ou un morceau hyper fédérateur qu'on peut quand même raccrocher à une partie de l'esthétique du projet qu'on défend. Mais l'enjeu, c'est plus l'événement, la soirée, plutôt que l'intégrité artistique. On est quand même embauché, si je puis me permettre, pour faire danser les gens et pour faire en sorte que la soirée se passe bien et que les gens dansent. Donc s'ils dansent pas, c'est qu'on fait mal notre boulot d'une certaine manière. Je suis un DJ qui prépare beaucoup mais qui laisse beaucoup de portes ouvertes. Comme j'imagine 99% des DJ maintenant, j'utilise Recordbox, le logiciel de Pioneer, qui est un peu une sorte d'iTunes pour DJ, puisqu'on peut préparer ses playlists. Et effectivement je prépare beaucoup parce que je fais mes playlists avec tous mes achats de la semaine par exemple, je fais des playlists avec tous les vinyles que j'ai encodés parce que enfin... De nombreuses mauvaises expériences m'ont amené à ne plus prendre mes vinyles sur la route. Mais je les joue malgré tout de manière digitale. Dans mon studio, je les encode, je les réédite et je les taille pour la route. Une fois passé cette étape préambule, je me fais des dossiers avec les morceaux que j'ai absolument envie de passer, que ce soit des nouveautés ou des morceaux plus anciens. Des morceaux que j'ai joués pendant mes sets précédents qui ont bien fonctionné ou que j'ai envie de rejouer, des vieux morceaux que j'ai pas joué depuis super longtemps et du coup je les mets en lumière. Je fais des dossiers par date même si j'ai plusieurs dates sur un week-end, je fais plusieurs dossiers ce qui me permet de jouer les morceaux que j'ai envie de jouer et aussi d'aller chercher dans mes dossiers précédents assez rapidement. Donc j'ai toujours effectivement une base préparée. mais je m'adapte toujours aux gens qui sont face de moi ou je fais toujours un compromis entre les morceaux que j'ai envie de jouer les morceaux qui fonctionnent bien par exemple si j'ai un dancefloor à rattraper ou pas ou juste l'envie du moment et la façon dont le public réagit qui me rappelle une soirée ou des morceaux que j'ai mis dans un dossier ou même un morceau enfin maintenant c'est super facile d'aller chercher des morceaux avec le petit clavier tactile enfin en fait c'est très ergonomique donc en fait c'est assez libre et ça laisse la porte ouverte à l'improvisation je prépare jamais une playlist chronologique et timé de mes sets c'est toujours des morceaux qui sont enfouis mais par dossier, enfin c'est une sorte de bordel organisé mais oui enfin je prépare beaucoup parce que je passe beaucoup de temps à choisir mes morceaux Mais le moment venu, ça reste assez libre et assez ouvert. Globalement, j'aime bien avoir trois platines parce que ça me permet d'être plus ergonomique et plus plastique dans mes sélections. En général, quand je passe un morceau, j'en prépare toujours deux après, et en fonction de la réaction des gens. l'envie du moment et parfois il y a une sorte de d'épiphanie qui arrive et ça me permet d'ouvrir à moi plus d'options après je suis pas hyper technique dans le sens où je joue pas avec trois patines vinyles en même temps Mais c'est aussi au moment du mix et des transitions, en fait parfois ça crée des mélodies, des équilibres qui n'existent pas dans les morceaux de manière individuelle. Et c'est aussi un des aspects magiques de la pratique du métier, c'est qu'on crée des mini-morceaux à chaque transition en jouant avec un ou plusieurs morceaux. Et ça donne plein d'idées de questions-réponses, de mélodies, d'échanges rythmiques entre des morceaux, d'échanges entre des lignes de basse, des non-lignes de basse, même des silences parfois. C'est hyper riche d'enseignements. Je ne sais plus qui disait ça, je crois que c'est Erol Alkan qui disait qu'un bon DJ c'était 90% de sélection et 10% de technique et que la technique était là pour amener la sélection. Mais c'est vrai que la technique c'est un peu la cerise sur le gâteau qui fait que justement en fait ça devient une sorte de fleuve dans lequel on se noie. Enfin on se noie de manière volontaire j'entends bien. C'est ce qui permet de tout lier en fait. Même s'il y a des reliefs. J'aime pas trop m'enfermer dans des sept tunnels où on passe genre le même style de musique mais j'aime bien jongler entre les styles de musique pour pour justement donner du relief et amener les gens à sortir d'une écoute qui peut devenir passive. On s'est tous retrouvés en club devant des sets où on savait sur quel pied danser. Et j'aime bien passer d'un style à l'autre, amener de la diversité dans mes sélections, proposer aux gens, au-delà d'un voyage musical, pour employer des expressions hyper galvanées, des tranches de cultures musicales différentes et sans honte ni tabou de passer d'un style à l'autre pour avancer dans la soirée tout simplement en fait. Surtout à l'heure des 7 cours où souvent les DJ n'ont plus qu'une heure et demie, deux heures, si ce n'est pas une heure un festival. Même si mixer une heure un festival c'est un exercice à part, parce qu'il n'y a pas vraiment de lecture du dancefloor, on est vraiment là pour distiller une heure de sa sélection et justement c'est plus marqué de son empreinte esthétique de mon point de vue. Mais en club, Quand on est avec une heure et demie, même deux heures, je trouve ça extrêmement court pour installer un vrai asset et justement amener le public d'un point A à un point B en passant par plein de points intermédiaires. Où tu as un impact sur la manière dont peut se passer une soirée ? Que ce soit des événements de la journée, au prix du ticket d'entrée, au line-up, au lieu, au centre système ? au prix des boissons au bar, la capacité du club, aux jeux de lumière enfin il y a vraiment plein de paramètres qui ont un impact à plus ou moins de degrés et de profondeur sur le déroulé de la soirée et sur la réaction des gens par rapport à la musique et ce qui les fait tenir jusqu'au petit matin Les événements du jour ont un impact sur la manière dont la nuit se déroule de par la propension que ça peut avoir auprès du public à plus se lâcher, plus se défouler je suis pas sûr que ce soit une... il y a un rapport avec la couleur musicale de la musique qu'on joue mais je pense que ça a effectivement un impact au niveau de la faculté des gens à vouloir encore plus profiter de la nuit pour se lâcher et justement oublier les méandres de la journée et oublier toutes les problématiques auxquelles on peut être confronté a fortiori dans ces périodes troubles c'est vrai qu'après toutes ces années c'est un peu devenu Le club est devenu une sorte d'environnement naturel. Il y a plein de choses qui me manquent dans le fait d'aller en club. La rencontre avec le public, le fait de... d'arriver avec ces nouveaux disques et le plaisir de les partager, de faire danser les gens dessus c'est quelque chose qui me manque beaucoup, l'adrénaline du DJ set sans filet devant des gens où l'erreur est possible le plaisir de voir les gens passer du bon temps danser, oublier la journée Découvrir de la nouvelle musique, danser dessus, découvrir des gens, les rencontrer, écouter de la musique forte, ressentir la musique avec un son système puissant, les basses, boire des verres, les jeux de lumière. Pendant la période du confinement, j'ai essayé de composer, passer la période de torpeur qui m'a immobilisé créativement je composais plutôt de la musique pour un album ou de la musique d'écoute ou de la musique à jouer en live a posteriori Mais c'est très étrange parce que je suis vraiment en train de finir un EP pour le club justement. C'est vrai qu'il y a une sorte de catharsis dans le fait de finir un EP club en ce moment. Je pense que ça peut emmener la musique de club ailleurs puisque ça peut Le fait d'en être aussi éloigné, ça permet quelque part de composer la musique de club idéale qu'on peut avoir dans le club idéal dans sa tête. Je pense que c'est très compliqué de faire de la musique pour un espace qui n'existe plus. C'est un peu artificiel, ce qui est un peu l'opposé de ce qu'est censé être la musique de club. Après pour moi c'est assez salvateur de finir cette EP de Club parce que c'était des morceaux que j'avais déjà initiés avant la période de confinement et du coup ça me permet d'y aller un peu comme de croquer dans une madeleine. Mais je ne suis pas sûr que ce soit visible à long terme. Enfin le Club ne peut pas exister que dans notre tête. Je suis vraiment très curieux de voir comment ça se passera quand les clubs réouvriront. Générique

Description

The ID Factory est une série de podcasts développés par Electronic Music Factory et Tsugi Radio.

Dans cet épisode, le Parisien et résident de Tsugi Radio, la Mverte se confie sur la préparation de ses sets et sur son rapport aux platines et au dance floor. 

L'entretien est accompagné d'un set de l'artiste.  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, épisode 4, La Muerte Le premier souvenir de disque que j'ai, c'était Everything But The Girl, Missing, le remix de Todd Terry Donc c'était vraiment le début des années 90 Et c'est vraiment le morceau qui émerge, enfin j'ai pas de souvenir avant ça Après je me souviens avoir eu des compiles de dance à un anniversaire pareil début des 90, 94, tout comme ça. Pendant ma période collège avec le début des booms, j'étais pas trop du genre danseur donc je Je passais mes après-midi Parce que c'était des après-midi à l'époque A côté de la chaîne Ify Enchaîner les CD de titres Pour faire danser les copains Je pense A partir du moment que le virus est venu comme ça Je prenais plus de plaisir à m'enchaîner les disques et à voir les gens danser qu'à danser moi même. J'ai commencé la musique vraiment en étant bassiste dans des groupes de punk donc je m'étais un peu éloigné des booms mais j'y suis revenu, ça m'a appelé. En fait, il y a quelque chose qui me passionne vraiment dans le fait de mixer au-delà de la musique et de faire danser les gens. La dimension psychologique du dancefloor, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Et c'est toujours intéressant d'analyser à chaud la manière dont les gens se comportent et dansent ou ne dansent pas sur tel ou tel morceau et d'adapter sa sélection en fonction des réactions des gens. J'ai un peu l'impression de jouer aux échecs aussi quand je mixe. Mais effectivement, en fonction du pion musical, on sait voir comment le dancefloor se comporte et de voir. Quelle stratégie musicale on peut adopter pour aller plus loin en fait, pour faire en sorte que les gens s'amusent encore plus, dansent encore plus et tout en passant la musique qu'on a envie de leur passer, en leur faisant découvrir le morceau qu'on a envie de leur faire découvrir, tous ces aspects. en fait de la fête de la musique et de la nuit qui m'ont toujours attiré là dedans. Justement cette capacité d'adaptation est nécessaire et cette faculté de lire les publics, de lire les dancefloors et de vraiment s'adapter en fonction, quitte à parfois renier sur le sur l'aspect passation de culture et mise en avant de musique auprès du public et de les faire danser dessus. Effectivement, parfois ça ne fonctionne pas pour tout un tas de paramètres, que ce soit le mood du public, l'heure de passage, le line-up. Il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte qui peuvent expliquer l'échec. Parfois c'est aussi, même souvent, une erreur de jugement ou peut-être un caprice personnel en se disant qu'on veut passer absolument ce morceau alors qu'en fait il ne fonctionne pas ou il ne fonctionnera pas il y a plein de paramètres dans le genre de situation d'échec je Je pense qu'effectivement, il n'y a pas de honte à mettre en recul l'intégrité artistique dans une certaine mesure et aller chercher un Don't Assumeur ou un Dépêche Mode ou un morceau hyper fédérateur qu'on peut quand même raccrocher à une partie de l'esthétique du projet qu'on défend. Mais l'enjeu, c'est plus l'événement, la soirée, plutôt que l'intégrité artistique. On est quand même embauché, si je puis me permettre, pour faire danser les gens et pour faire en sorte que la soirée se passe bien et que les gens dansent. Donc s'ils dansent pas, c'est qu'on fait mal notre boulot d'une certaine manière. Je suis un DJ qui prépare beaucoup mais qui laisse beaucoup de portes ouvertes. Comme j'imagine 99% des DJ maintenant, j'utilise Recordbox, le logiciel de Pioneer, qui est un peu une sorte d'iTunes pour DJ, puisqu'on peut préparer ses playlists. Et effectivement je prépare beaucoup parce que je fais mes playlists avec tous mes achats de la semaine par exemple, je fais des playlists avec tous les vinyles que j'ai encodés parce que enfin... De nombreuses mauvaises expériences m'ont amené à ne plus prendre mes vinyles sur la route. Mais je les joue malgré tout de manière digitale. Dans mon studio, je les encode, je les réédite et je les taille pour la route. Une fois passé cette étape préambule, je me fais des dossiers avec les morceaux que j'ai absolument envie de passer, que ce soit des nouveautés ou des morceaux plus anciens. Des morceaux que j'ai joués pendant mes sets précédents qui ont bien fonctionné ou que j'ai envie de rejouer, des vieux morceaux que j'ai pas joué depuis super longtemps et du coup je les mets en lumière. Je fais des dossiers par date même si j'ai plusieurs dates sur un week-end, je fais plusieurs dossiers ce qui me permet de jouer les morceaux que j'ai envie de jouer et aussi d'aller chercher dans mes dossiers précédents assez rapidement. Donc j'ai toujours effectivement une base préparée. mais je m'adapte toujours aux gens qui sont face de moi ou je fais toujours un compromis entre les morceaux que j'ai envie de jouer les morceaux qui fonctionnent bien par exemple si j'ai un dancefloor à rattraper ou pas ou juste l'envie du moment et la façon dont le public réagit qui me rappelle une soirée ou des morceaux que j'ai mis dans un dossier ou même un morceau enfin maintenant c'est super facile d'aller chercher des morceaux avec le petit clavier tactile enfin en fait c'est très ergonomique donc en fait c'est assez libre et ça laisse la porte ouverte à l'improvisation je prépare jamais une playlist chronologique et timé de mes sets c'est toujours des morceaux qui sont enfouis mais par dossier, enfin c'est une sorte de bordel organisé mais oui enfin je prépare beaucoup parce que je passe beaucoup de temps à choisir mes morceaux Mais le moment venu, ça reste assez libre et assez ouvert. Globalement, j'aime bien avoir trois platines parce que ça me permet d'être plus ergonomique et plus plastique dans mes sélections. En général, quand je passe un morceau, j'en prépare toujours deux après, et en fonction de la réaction des gens. l'envie du moment et parfois il y a une sorte de d'épiphanie qui arrive et ça me permet d'ouvrir à moi plus d'options après je suis pas hyper technique dans le sens où je joue pas avec trois patines vinyles en même temps Mais c'est aussi au moment du mix et des transitions, en fait parfois ça crée des mélodies, des équilibres qui n'existent pas dans les morceaux de manière individuelle. Et c'est aussi un des aspects magiques de la pratique du métier, c'est qu'on crée des mini-morceaux à chaque transition en jouant avec un ou plusieurs morceaux. Et ça donne plein d'idées de questions-réponses, de mélodies, d'échanges rythmiques entre des morceaux, d'échanges entre des lignes de basse, des non-lignes de basse, même des silences parfois. C'est hyper riche d'enseignements. Je ne sais plus qui disait ça, je crois que c'est Erol Alkan qui disait qu'un bon DJ c'était 90% de sélection et 10% de technique et que la technique était là pour amener la sélection. Mais c'est vrai que la technique c'est un peu la cerise sur le gâteau qui fait que justement en fait ça devient une sorte de fleuve dans lequel on se noie. Enfin on se noie de manière volontaire j'entends bien. C'est ce qui permet de tout lier en fait. Même s'il y a des reliefs. J'aime pas trop m'enfermer dans des sept tunnels où on passe genre le même style de musique mais j'aime bien jongler entre les styles de musique pour pour justement donner du relief et amener les gens à sortir d'une écoute qui peut devenir passive. On s'est tous retrouvés en club devant des sets où on savait sur quel pied danser. Et j'aime bien passer d'un style à l'autre, amener de la diversité dans mes sélections, proposer aux gens, au-delà d'un voyage musical, pour employer des expressions hyper galvanées, des tranches de cultures musicales différentes et sans honte ni tabou de passer d'un style à l'autre pour avancer dans la soirée tout simplement en fait. Surtout à l'heure des 7 cours où souvent les DJ n'ont plus qu'une heure et demie, deux heures, si ce n'est pas une heure un festival. Même si mixer une heure un festival c'est un exercice à part, parce qu'il n'y a pas vraiment de lecture du dancefloor, on est vraiment là pour distiller une heure de sa sélection et justement c'est plus marqué de son empreinte esthétique de mon point de vue. Mais en club, Quand on est avec une heure et demie, même deux heures, je trouve ça extrêmement court pour installer un vrai asset et justement amener le public d'un point A à un point B en passant par plein de points intermédiaires. Où tu as un impact sur la manière dont peut se passer une soirée ? Que ce soit des événements de la journée, au prix du ticket d'entrée, au line-up, au lieu, au centre système ? au prix des boissons au bar, la capacité du club, aux jeux de lumière enfin il y a vraiment plein de paramètres qui ont un impact à plus ou moins de degrés et de profondeur sur le déroulé de la soirée et sur la réaction des gens par rapport à la musique et ce qui les fait tenir jusqu'au petit matin Les événements du jour ont un impact sur la manière dont la nuit se déroule de par la propension que ça peut avoir auprès du public à plus se lâcher, plus se défouler je suis pas sûr que ce soit une... il y a un rapport avec la couleur musicale de la musique qu'on joue mais je pense que ça a effectivement un impact au niveau de la faculté des gens à vouloir encore plus profiter de la nuit pour se lâcher et justement oublier les méandres de la journée et oublier toutes les problématiques auxquelles on peut être confronté a fortiori dans ces périodes troubles c'est vrai qu'après toutes ces années c'est un peu devenu Le club est devenu une sorte d'environnement naturel. Il y a plein de choses qui me manquent dans le fait d'aller en club. La rencontre avec le public, le fait de... d'arriver avec ces nouveaux disques et le plaisir de les partager, de faire danser les gens dessus c'est quelque chose qui me manque beaucoup, l'adrénaline du DJ set sans filet devant des gens où l'erreur est possible le plaisir de voir les gens passer du bon temps danser, oublier la journée Découvrir de la nouvelle musique, danser dessus, découvrir des gens, les rencontrer, écouter de la musique forte, ressentir la musique avec un son système puissant, les basses, boire des verres, les jeux de lumière. Pendant la période du confinement, j'ai essayé de composer, passer la période de torpeur qui m'a immobilisé créativement je composais plutôt de la musique pour un album ou de la musique d'écoute ou de la musique à jouer en live a posteriori Mais c'est très étrange parce que je suis vraiment en train de finir un EP pour le club justement. C'est vrai qu'il y a une sorte de catharsis dans le fait de finir un EP club en ce moment. Je pense que ça peut emmener la musique de club ailleurs puisque ça peut Le fait d'en être aussi éloigné, ça permet quelque part de composer la musique de club idéale qu'on peut avoir dans le club idéal dans sa tête. Je pense que c'est très compliqué de faire de la musique pour un espace qui n'existe plus. C'est un peu artificiel, ce qui est un peu l'opposé de ce qu'est censé être la musique de club. Après pour moi c'est assez salvateur de finir cette EP de Club parce que c'était des morceaux que j'avais déjà initiés avant la période de confinement et du coup ça me permet d'y aller un peu comme de croquer dans une madeleine. Mais je ne suis pas sûr que ce soit visible à long terme. Enfin le Club ne peut pas exister que dans notre tête. Je suis vraiment très curieux de voir comment ça se passera quand les clubs réouvriront. Générique

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The ID Factory est une série de podcasts développés par Electronic Music Factory et Tsugi Radio.

Dans cet épisode, le Parisien et résident de Tsugi Radio, la Mverte se confie sur la préparation de ses sets et sur son rapport aux platines et au dance floor. 

L'entretien est accompagné d'un set de l'artiste.  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, épisode 4, La Muerte Le premier souvenir de disque que j'ai, c'était Everything But The Girl, Missing, le remix de Todd Terry Donc c'était vraiment le début des années 90 Et c'est vraiment le morceau qui émerge, enfin j'ai pas de souvenir avant ça Après je me souviens avoir eu des compiles de dance à un anniversaire pareil début des 90, 94, tout comme ça. Pendant ma période collège avec le début des booms, j'étais pas trop du genre danseur donc je Je passais mes après-midi Parce que c'était des après-midi à l'époque A côté de la chaîne Ify Enchaîner les CD de titres Pour faire danser les copains Je pense A partir du moment que le virus est venu comme ça Je prenais plus de plaisir à m'enchaîner les disques et à voir les gens danser qu'à danser moi même. J'ai commencé la musique vraiment en étant bassiste dans des groupes de punk donc je m'étais un peu éloigné des booms mais j'y suis revenu, ça m'a appelé. En fait, il y a quelque chose qui me passionne vraiment dans le fait de mixer au-delà de la musique et de faire danser les gens. La dimension psychologique du dancefloor, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Et c'est toujours intéressant d'analyser à chaud la manière dont les gens se comportent et dansent ou ne dansent pas sur tel ou tel morceau et d'adapter sa sélection en fonction des réactions des gens. J'ai un peu l'impression de jouer aux échecs aussi quand je mixe. Mais effectivement, en fonction du pion musical, on sait voir comment le dancefloor se comporte et de voir. Quelle stratégie musicale on peut adopter pour aller plus loin en fait, pour faire en sorte que les gens s'amusent encore plus, dansent encore plus et tout en passant la musique qu'on a envie de leur passer, en leur faisant découvrir le morceau qu'on a envie de leur faire découvrir, tous ces aspects. en fait de la fête de la musique et de la nuit qui m'ont toujours attiré là dedans. Justement cette capacité d'adaptation est nécessaire et cette faculté de lire les publics, de lire les dancefloors et de vraiment s'adapter en fonction, quitte à parfois renier sur le sur l'aspect passation de culture et mise en avant de musique auprès du public et de les faire danser dessus. Effectivement, parfois ça ne fonctionne pas pour tout un tas de paramètres, que ce soit le mood du public, l'heure de passage, le line-up. Il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte qui peuvent expliquer l'échec. Parfois c'est aussi, même souvent, une erreur de jugement ou peut-être un caprice personnel en se disant qu'on veut passer absolument ce morceau alors qu'en fait il ne fonctionne pas ou il ne fonctionnera pas il y a plein de paramètres dans le genre de situation d'échec je Je pense qu'effectivement, il n'y a pas de honte à mettre en recul l'intégrité artistique dans une certaine mesure et aller chercher un Don't Assumeur ou un Dépêche Mode ou un morceau hyper fédérateur qu'on peut quand même raccrocher à une partie de l'esthétique du projet qu'on défend. Mais l'enjeu, c'est plus l'événement, la soirée, plutôt que l'intégrité artistique. On est quand même embauché, si je puis me permettre, pour faire danser les gens et pour faire en sorte que la soirée se passe bien et que les gens dansent. Donc s'ils dansent pas, c'est qu'on fait mal notre boulot d'une certaine manière. Je suis un DJ qui prépare beaucoup mais qui laisse beaucoup de portes ouvertes. Comme j'imagine 99% des DJ maintenant, j'utilise Recordbox, le logiciel de Pioneer, qui est un peu une sorte d'iTunes pour DJ, puisqu'on peut préparer ses playlists. Et effectivement je prépare beaucoup parce que je fais mes playlists avec tous mes achats de la semaine par exemple, je fais des playlists avec tous les vinyles que j'ai encodés parce que enfin... De nombreuses mauvaises expériences m'ont amené à ne plus prendre mes vinyles sur la route. Mais je les joue malgré tout de manière digitale. Dans mon studio, je les encode, je les réédite et je les taille pour la route. Une fois passé cette étape préambule, je me fais des dossiers avec les morceaux que j'ai absolument envie de passer, que ce soit des nouveautés ou des morceaux plus anciens. Des morceaux que j'ai joués pendant mes sets précédents qui ont bien fonctionné ou que j'ai envie de rejouer, des vieux morceaux que j'ai pas joué depuis super longtemps et du coup je les mets en lumière. Je fais des dossiers par date même si j'ai plusieurs dates sur un week-end, je fais plusieurs dossiers ce qui me permet de jouer les morceaux que j'ai envie de jouer et aussi d'aller chercher dans mes dossiers précédents assez rapidement. Donc j'ai toujours effectivement une base préparée. mais je m'adapte toujours aux gens qui sont face de moi ou je fais toujours un compromis entre les morceaux que j'ai envie de jouer les morceaux qui fonctionnent bien par exemple si j'ai un dancefloor à rattraper ou pas ou juste l'envie du moment et la façon dont le public réagit qui me rappelle une soirée ou des morceaux que j'ai mis dans un dossier ou même un morceau enfin maintenant c'est super facile d'aller chercher des morceaux avec le petit clavier tactile enfin en fait c'est très ergonomique donc en fait c'est assez libre et ça laisse la porte ouverte à l'improvisation je prépare jamais une playlist chronologique et timé de mes sets c'est toujours des morceaux qui sont enfouis mais par dossier, enfin c'est une sorte de bordel organisé mais oui enfin je prépare beaucoup parce que je passe beaucoup de temps à choisir mes morceaux Mais le moment venu, ça reste assez libre et assez ouvert. Globalement, j'aime bien avoir trois platines parce que ça me permet d'être plus ergonomique et plus plastique dans mes sélections. En général, quand je passe un morceau, j'en prépare toujours deux après, et en fonction de la réaction des gens. l'envie du moment et parfois il y a une sorte de d'épiphanie qui arrive et ça me permet d'ouvrir à moi plus d'options après je suis pas hyper technique dans le sens où je joue pas avec trois patines vinyles en même temps Mais c'est aussi au moment du mix et des transitions, en fait parfois ça crée des mélodies, des équilibres qui n'existent pas dans les morceaux de manière individuelle. Et c'est aussi un des aspects magiques de la pratique du métier, c'est qu'on crée des mini-morceaux à chaque transition en jouant avec un ou plusieurs morceaux. Et ça donne plein d'idées de questions-réponses, de mélodies, d'échanges rythmiques entre des morceaux, d'échanges entre des lignes de basse, des non-lignes de basse, même des silences parfois. C'est hyper riche d'enseignements. Je ne sais plus qui disait ça, je crois que c'est Erol Alkan qui disait qu'un bon DJ c'était 90% de sélection et 10% de technique et que la technique était là pour amener la sélection. Mais c'est vrai que la technique c'est un peu la cerise sur le gâteau qui fait que justement en fait ça devient une sorte de fleuve dans lequel on se noie. Enfin on se noie de manière volontaire j'entends bien. C'est ce qui permet de tout lier en fait. Même s'il y a des reliefs. J'aime pas trop m'enfermer dans des sept tunnels où on passe genre le même style de musique mais j'aime bien jongler entre les styles de musique pour pour justement donner du relief et amener les gens à sortir d'une écoute qui peut devenir passive. On s'est tous retrouvés en club devant des sets où on savait sur quel pied danser. Et j'aime bien passer d'un style à l'autre, amener de la diversité dans mes sélections, proposer aux gens, au-delà d'un voyage musical, pour employer des expressions hyper galvanées, des tranches de cultures musicales différentes et sans honte ni tabou de passer d'un style à l'autre pour avancer dans la soirée tout simplement en fait. Surtout à l'heure des 7 cours où souvent les DJ n'ont plus qu'une heure et demie, deux heures, si ce n'est pas une heure un festival. Même si mixer une heure un festival c'est un exercice à part, parce qu'il n'y a pas vraiment de lecture du dancefloor, on est vraiment là pour distiller une heure de sa sélection et justement c'est plus marqué de son empreinte esthétique de mon point de vue. Mais en club, Quand on est avec une heure et demie, même deux heures, je trouve ça extrêmement court pour installer un vrai asset et justement amener le public d'un point A à un point B en passant par plein de points intermédiaires. Où tu as un impact sur la manière dont peut se passer une soirée ? Que ce soit des événements de la journée, au prix du ticket d'entrée, au line-up, au lieu, au centre système ? au prix des boissons au bar, la capacité du club, aux jeux de lumière enfin il y a vraiment plein de paramètres qui ont un impact à plus ou moins de degrés et de profondeur sur le déroulé de la soirée et sur la réaction des gens par rapport à la musique et ce qui les fait tenir jusqu'au petit matin Les événements du jour ont un impact sur la manière dont la nuit se déroule de par la propension que ça peut avoir auprès du public à plus se lâcher, plus se défouler je suis pas sûr que ce soit une... il y a un rapport avec la couleur musicale de la musique qu'on joue mais je pense que ça a effectivement un impact au niveau de la faculté des gens à vouloir encore plus profiter de la nuit pour se lâcher et justement oublier les méandres de la journée et oublier toutes les problématiques auxquelles on peut être confronté a fortiori dans ces périodes troubles c'est vrai qu'après toutes ces années c'est un peu devenu Le club est devenu une sorte d'environnement naturel. Il y a plein de choses qui me manquent dans le fait d'aller en club. La rencontre avec le public, le fait de... d'arriver avec ces nouveaux disques et le plaisir de les partager, de faire danser les gens dessus c'est quelque chose qui me manque beaucoup, l'adrénaline du DJ set sans filet devant des gens où l'erreur est possible le plaisir de voir les gens passer du bon temps danser, oublier la journée Découvrir de la nouvelle musique, danser dessus, découvrir des gens, les rencontrer, écouter de la musique forte, ressentir la musique avec un son système puissant, les basses, boire des verres, les jeux de lumière. Pendant la période du confinement, j'ai essayé de composer, passer la période de torpeur qui m'a immobilisé créativement je composais plutôt de la musique pour un album ou de la musique d'écoute ou de la musique à jouer en live a posteriori Mais c'est très étrange parce que je suis vraiment en train de finir un EP pour le club justement. C'est vrai qu'il y a une sorte de catharsis dans le fait de finir un EP club en ce moment. Je pense que ça peut emmener la musique de club ailleurs puisque ça peut Le fait d'en être aussi éloigné, ça permet quelque part de composer la musique de club idéale qu'on peut avoir dans le club idéal dans sa tête. Je pense que c'est très compliqué de faire de la musique pour un espace qui n'existe plus. C'est un peu artificiel, ce qui est un peu l'opposé de ce qu'est censé être la musique de club. Après pour moi c'est assez salvateur de finir cette EP de Club parce que c'était des morceaux que j'avais déjà initiés avant la période de confinement et du coup ça me permet d'y aller un peu comme de croquer dans une madeleine. Mais je ne suis pas sûr que ce soit visible à long terme. Enfin le Club ne peut pas exister que dans notre tête. Je suis vraiment très curieux de voir comment ça se passera quand les clubs réouvriront. Générique

Description

The ID Factory est une série de podcasts développés par Electronic Music Factory et Tsugi Radio.

Dans cet épisode, le Parisien et résident de Tsugi Radio, la Mverte se confie sur la préparation de ses sets et sur son rapport aux platines et au dance floor. 

L'entretien est accompagné d'un set de l'artiste.  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Electronic Music Factory et Tsugi Radio présentent The ID Factory, épisode 4, La Muerte Le premier souvenir de disque que j'ai, c'était Everything But The Girl, Missing, le remix de Todd Terry Donc c'était vraiment le début des années 90 Et c'est vraiment le morceau qui émerge, enfin j'ai pas de souvenir avant ça Après je me souviens avoir eu des compiles de dance à un anniversaire pareil début des 90, 94, tout comme ça. Pendant ma période collège avec le début des booms, j'étais pas trop du genre danseur donc je Je passais mes après-midi Parce que c'était des après-midi à l'époque A côté de la chaîne Ify Enchaîner les CD de titres Pour faire danser les copains Je pense A partir du moment que le virus est venu comme ça Je prenais plus de plaisir à m'enchaîner les disques et à voir les gens danser qu'à danser moi même. J'ai commencé la musique vraiment en étant bassiste dans des groupes de punk donc je m'étais un peu éloigné des booms mais j'y suis revenu, ça m'a appelé. En fait, il y a quelque chose qui me passionne vraiment dans le fait de mixer au-delà de la musique et de faire danser les gens. La dimension psychologique du dancefloor, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Et c'est toujours intéressant d'analyser à chaud la manière dont les gens se comportent et dansent ou ne dansent pas sur tel ou tel morceau et d'adapter sa sélection en fonction des réactions des gens. J'ai un peu l'impression de jouer aux échecs aussi quand je mixe. Mais effectivement, en fonction du pion musical, on sait voir comment le dancefloor se comporte et de voir. Quelle stratégie musicale on peut adopter pour aller plus loin en fait, pour faire en sorte que les gens s'amusent encore plus, dansent encore plus et tout en passant la musique qu'on a envie de leur passer, en leur faisant découvrir le morceau qu'on a envie de leur faire découvrir, tous ces aspects. en fait de la fête de la musique et de la nuit qui m'ont toujours attiré là dedans. Justement cette capacité d'adaptation est nécessaire et cette faculté de lire les publics, de lire les dancefloors et de vraiment s'adapter en fonction, quitte à parfois renier sur le sur l'aspect passation de culture et mise en avant de musique auprès du public et de les faire danser dessus. Effectivement, parfois ça ne fonctionne pas pour tout un tas de paramètres, que ce soit le mood du public, l'heure de passage, le line-up. Il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte qui peuvent expliquer l'échec. Parfois c'est aussi, même souvent, une erreur de jugement ou peut-être un caprice personnel en se disant qu'on veut passer absolument ce morceau alors qu'en fait il ne fonctionne pas ou il ne fonctionnera pas il y a plein de paramètres dans le genre de situation d'échec je Je pense qu'effectivement, il n'y a pas de honte à mettre en recul l'intégrité artistique dans une certaine mesure et aller chercher un Don't Assumeur ou un Dépêche Mode ou un morceau hyper fédérateur qu'on peut quand même raccrocher à une partie de l'esthétique du projet qu'on défend. Mais l'enjeu, c'est plus l'événement, la soirée, plutôt que l'intégrité artistique. On est quand même embauché, si je puis me permettre, pour faire danser les gens et pour faire en sorte que la soirée se passe bien et que les gens dansent. Donc s'ils dansent pas, c'est qu'on fait mal notre boulot d'une certaine manière. Je suis un DJ qui prépare beaucoup mais qui laisse beaucoup de portes ouvertes. Comme j'imagine 99% des DJ maintenant, j'utilise Recordbox, le logiciel de Pioneer, qui est un peu une sorte d'iTunes pour DJ, puisqu'on peut préparer ses playlists. Et effectivement je prépare beaucoup parce que je fais mes playlists avec tous mes achats de la semaine par exemple, je fais des playlists avec tous les vinyles que j'ai encodés parce que enfin... De nombreuses mauvaises expériences m'ont amené à ne plus prendre mes vinyles sur la route. Mais je les joue malgré tout de manière digitale. Dans mon studio, je les encode, je les réédite et je les taille pour la route. Une fois passé cette étape préambule, je me fais des dossiers avec les morceaux que j'ai absolument envie de passer, que ce soit des nouveautés ou des morceaux plus anciens. Des morceaux que j'ai joués pendant mes sets précédents qui ont bien fonctionné ou que j'ai envie de rejouer, des vieux morceaux que j'ai pas joué depuis super longtemps et du coup je les mets en lumière. Je fais des dossiers par date même si j'ai plusieurs dates sur un week-end, je fais plusieurs dossiers ce qui me permet de jouer les morceaux que j'ai envie de jouer et aussi d'aller chercher dans mes dossiers précédents assez rapidement. Donc j'ai toujours effectivement une base préparée. mais je m'adapte toujours aux gens qui sont face de moi ou je fais toujours un compromis entre les morceaux que j'ai envie de jouer les morceaux qui fonctionnent bien par exemple si j'ai un dancefloor à rattraper ou pas ou juste l'envie du moment et la façon dont le public réagit qui me rappelle une soirée ou des morceaux que j'ai mis dans un dossier ou même un morceau enfin maintenant c'est super facile d'aller chercher des morceaux avec le petit clavier tactile enfin en fait c'est très ergonomique donc en fait c'est assez libre et ça laisse la porte ouverte à l'improvisation je prépare jamais une playlist chronologique et timé de mes sets c'est toujours des morceaux qui sont enfouis mais par dossier, enfin c'est une sorte de bordel organisé mais oui enfin je prépare beaucoup parce que je passe beaucoup de temps à choisir mes morceaux Mais le moment venu, ça reste assez libre et assez ouvert. Globalement, j'aime bien avoir trois platines parce que ça me permet d'être plus ergonomique et plus plastique dans mes sélections. En général, quand je passe un morceau, j'en prépare toujours deux après, et en fonction de la réaction des gens. l'envie du moment et parfois il y a une sorte de d'épiphanie qui arrive et ça me permet d'ouvrir à moi plus d'options après je suis pas hyper technique dans le sens où je joue pas avec trois patines vinyles en même temps Mais c'est aussi au moment du mix et des transitions, en fait parfois ça crée des mélodies, des équilibres qui n'existent pas dans les morceaux de manière individuelle. Et c'est aussi un des aspects magiques de la pratique du métier, c'est qu'on crée des mini-morceaux à chaque transition en jouant avec un ou plusieurs morceaux. Et ça donne plein d'idées de questions-réponses, de mélodies, d'échanges rythmiques entre des morceaux, d'échanges entre des lignes de basse, des non-lignes de basse, même des silences parfois. C'est hyper riche d'enseignements. Je ne sais plus qui disait ça, je crois que c'est Erol Alkan qui disait qu'un bon DJ c'était 90% de sélection et 10% de technique et que la technique était là pour amener la sélection. Mais c'est vrai que la technique c'est un peu la cerise sur le gâteau qui fait que justement en fait ça devient une sorte de fleuve dans lequel on se noie. Enfin on se noie de manière volontaire j'entends bien. C'est ce qui permet de tout lier en fait. Même s'il y a des reliefs. J'aime pas trop m'enfermer dans des sept tunnels où on passe genre le même style de musique mais j'aime bien jongler entre les styles de musique pour pour justement donner du relief et amener les gens à sortir d'une écoute qui peut devenir passive. On s'est tous retrouvés en club devant des sets où on savait sur quel pied danser. Et j'aime bien passer d'un style à l'autre, amener de la diversité dans mes sélections, proposer aux gens, au-delà d'un voyage musical, pour employer des expressions hyper galvanées, des tranches de cultures musicales différentes et sans honte ni tabou de passer d'un style à l'autre pour avancer dans la soirée tout simplement en fait. Surtout à l'heure des 7 cours où souvent les DJ n'ont plus qu'une heure et demie, deux heures, si ce n'est pas une heure un festival. Même si mixer une heure un festival c'est un exercice à part, parce qu'il n'y a pas vraiment de lecture du dancefloor, on est vraiment là pour distiller une heure de sa sélection et justement c'est plus marqué de son empreinte esthétique de mon point de vue. Mais en club, Quand on est avec une heure et demie, même deux heures, je trouve ça extrêmement court pour installer un vrai asset et justement amener le public d'un point A à un point B en passant par plein de points intermédiaires. Où tu as un impact sur la manière dont peut se passer une soirée ? Que ce soit des événements de la journée, au prix du ticket d'entrée, au line-up, au lieu, au centre système ? au prix des boissons au bar, la capacité du club, aux jeux de lumière enfin il y a vraiment plein de paramètres qui ont un impact à plus ou moins de degrés et de profondeur sur le déroulé de la soirée et sur la réaction des gens par rapport à la musique et ce qui les fait tenir jusqu'au petit matin Les événements du jour ont un impact sur la manière dont la nuit se déroule de par la propension que ça peut avoir auprès du public à plus se lâcher, plus se défouler je suis pas sûr que ce soit une... il y a un rapport avec la couleur musicale de la musique qu'on joue mais je pense que ça a effectivement un impact au niveau de la faculté des gens à vouloir encore plus profiter de la nuit pour se lâcher et justement oublier les méandres de la journée et oublier toutes les problématiques auxquelles on peut être confronté a fortiori dans ces périodes troubles c'est vrai qu'après toutes ces années c'est un peu devenu Le club est devenu une sorte d'environnement naturel. Il y a plein de choses qui me manquent dans le fait d'aller en club. La rencontre avec le public, le fait de... d'arriver avec ces nouveaux disques et le plaisir de les partager, de faire danser les gens dessus c'est quelque chose qui me manque beaucoup, l'adrénaline du DJ set sans filet devant des gens où l'erreur est possible le plaisir de voir les gens passer du bon temps danser, oublier la journée Découvrir de la nouvelle musique, danser dessus, découvrir des gens, les rencontrer, écouter de la musique forte, ressentir la musique avec un son système puissant, les basses, boire des verres, les jeux de lumière. Pendant la période du confinement, j'ai essayé de composer, passer la période de torpeur qui m'a immobilisé créativement je composais plutôt de la musique pour un album ou de la musique d'écoute ou de la musique à jouer en live a posteriori Mais c'est très étrange parce que je suis vraiment en train de finir un EP pour le club justement. C'est vrai qu'il y a une sorte de catharsis dans le fait de finir un EP club en ce moment. Je pense que ça peut emmener la musique de club ailleurs puisque ça peut Le fait d'en être aussi éloigné, ça permet quelque part de composer la musique de club idéale qu'on peut avoir dans le club idéal dans sa tête. Je pense que c'est très compliqué de faire de la musique pour un espace qui n'existe plus. C'est un peu artificiel, ce qui est un peu l'opposé de ce qu'est censé être la musique de club. Après pour moi c'est assez salvateur de finir cette EP de Club parce que c'était des morceaux que j'avais déjà initiés avant la période de confinement et du coup ça me permet d'y aller un peu comme de croquer dans une madeleine. Mais je ne suis pas sûr que ce soit visible à long terme. Enfin le Club ne peut pas exister que dans notre tête. Je suis vraiment très curieux de voir comment ça se passera quand les clubs réouvriront. Générique

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