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Tour-Maubourg : « le mix, c’est jouissif » cover
Tour-Maubourg : « le mix, c’est jouissif » cover
Electro

Tour-Maubourg : « le mix, c’est jouissif »

Tour-Maubourg : « le mix, c’est jouissif »

12min |27/04/2021
Play
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Tour-Maubourg : « le mix, c’est jouissif »

Tour-Maubourg : « le mix, c’est jouissif »

12min |27/04/2021
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Description

Dans cet épisode, Tour-Maubourg revient sur ses premières émotions musicales, sa découverte de l’électro…presque par hasard. Après un premier titre très remarqué, il enregistre plusieurs EP et rejoint le label Pont-Neuf Records pour l’enregistrement de son premier album, subtil et élégant mélange de musique électro et de jazz. S’il évoque son plaisir de mixer, « j’aime aller chercher le public avec des morceaux accessibles pour l’emmener vers des horizons plus obscurs », il reconnait que la fermeture des clubs influence son travail de création. « Tout le monde est enfermé, les gens ne se mélangent plus ».   

L'entretien et le set de Tour-Maubourg sont enregistrés dans les studios de Tsugi Radio.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    électronique music factory et sugera du présent d'eid factory épisode 8 tour maubourg J'ai découvert plutôt la musique aussi en vacances chez des amis de mes parents. C'était les étés dans le Vercors. Et eux avaient une immense bibliothèque avec plein de vinyles. Et donc le jeu quand on était petit c'est qu'on allait juste, on prenait les vinyles. et au hasard et on les écoutait. Et c'était majoritairement du Beatles, du Rolling Stone ou du rock un peu des années 60 plutôt. J'aimais beaucoup la musique et ça m'intéressait plutôt à partir du moment où j'ai commencé un petit peu à en faire, de comprendre ce que c'était. comprendre comment c'était fait. J'ai toujours eu envie, une espèce d'envie de faire mon... Je sais pas, au début je faisais de la batterie quand j'étais petit, je voulais faire mes rythmes à moi, parce que j'aimais pas trop apprendre aussi, donc ça a toujours été un petit peu comme ça. Et je me souviens aussi, quand j'étais petit, j'avais un petit truc probablement Fisher-Price, avec une machine à cassette Fisher-Price, un truc comme ça, et on enregistrait plein de trucs avec mon frère, enfin, on faisait des trucs comme ça. Mon père était... Je me souviens, je sortais de l'école, je devais avoir... Je sais pas, Je devais être genre 6 ans. ans, 7 ans, un truc comme ça. Et mon père, parce que j'aimais beaucoup à la télé le clip de J'ai demandé à la lune d'Indochine. Il m'avait acheté le single, le CD avec deux titres, parce qu'en plus c'est nul pour un CD, parce qu'il y a plein de places sur un CD. Mais j'avais le CD de deux titres, il y avait Cana, je sais pas si c'est ça, Canary Bay de l'autre côté ou un truc comme ça. Donc ça vraiment été le premier souvenir du cd que j'avais quoi qui était à moi J'écoutais de la musique électronique sans vraiment savoir que c'était de la musique électronique parce qu'il y a de l'électronique maintenant un peu partout. Mais j'étais plutôt orienté sur toujours de la musique où il y avait une voix et donc une chanson, un truc un peu plus classique. Et c'est vraiment venu quand je suis allé à Calvi Under Rocks, quand j'ai passé mon bac avec des copains. C'est des amis qui m'avaient dit qu'ils allaient à ce festival, ils m'avaient dit il faut que tu viennes, c'est trop bien et tout. Et en y allant j'ai découvert en fait pour la première fois des mecs qui mixaient parce que j'allais parfois en boîte avant mais je comprenais pas trop le mec était un peu caché au final c'était pas vraiment encore où les boîtes où j'allais c'était pas une boîte où le dj était mis en avant c'était plutôt des clubs où on allait pour passer une soirée avec des potes quoi plutôt qu'on allait voir un artiste et c'est là que j'ai compris en fait un peu tout ce qu'il y avait dans cette musique là quoi J'avais une vision assez réductrice de la musique électronique comme quelque chose qui relève plus de l'entertainment que de l'art on va dire et j'étais plutôt orienté vers de la musique, on va dire jouer, rock ou des trucs comme ça parce que j'avais des groupes de rock et j'étais un petit peu dans ce truc un peu cliff de la musique électronique, c'est pas de la musique. Et c'est là que j'ai compris, j'ai découvert la musique électronique dans ce qu'il y a de beau. Il y avait des lives électroniques, j'ai vu Nicolas Jarre, je me souviens, où j'avais découvert un truc beaucoup plus profond que ce que je pouvais connaître. dans le sens où j'ai eu vraiment une expérience du dancefloor. C'est ouf, il se passe un truc ouf dans ce que j'écoute, parce que aussi, je vais être un peu réformatif, mais c'était le live de Nicolas Jarre. C'était pas un live, c'était un DJ set, mais je pense qu'il mixait que ses morceaux. Et donc il y avait un truc très... Il y avait vraiment une suite dans le DJ set qui était vraiment intéressante puisqu'il y avait une continuité permanente dans le set. Le fait aussi que la musique soit très lente, à l'époque je me souviens, il y a quand même un truc où on sent que les gens entrent un peu dans une transe particulière. Et c'est ça qui m'a vraiment fasciné ce jour-là. Et après j'ai écouté beaucoup d'albums et d'album en album j'ai découvert plein de choses. Mais c'est venu vraiment de ce moment-là particulier. et ça a été aussi Je me suis mis à écouter du hip hop quand j'avais 18 ans. Quand j'ai passé mon bac, je suis parti à Montréal. En arrivant à Montréal, en arrivant dans une culture qui était... Ce petit, c'est peut-être ça qui m'a influencé à écouter plus de hip hop. Mais j'avais un pote qui écoutait du hip hop, on avait un autre pote qui était canadien et qui lui était à fond là-dedans, donc je me suis mis à écouter beaucoup de hip hop. Et je me suis intéressé après au sampling. Et c'est par là qu'après je me suis fait plus une culture, tout ce qui est jazz. On peut dire plutôt black music genre les classiques de funk ou des trucs comme ça. La première fois que j'ai touché des platines, enfin des vraies grosses platines en mode je vais mixer sur un vrai truc de DJ, c'était on m'avait booké pour un warm-up au showcase. Je savais vaguement mixer mais pas vraiment mixer. J'avais déjà vu des contrôleurs, j'imaginais comment ça fonctionnait, un cue, un machin, ok. Mais j'avais jamais vraiment touché de platine et donc je m'étais dit « Bon bah je vais dire ok, je vais le faire parce qu'il faut bien commencer quoi. » Le souvenir que j'ai du showcase en arrivant et en mettant le son, c'est beaucoup trop fort. Et surtout les basses, les trucs comme ça où je sentais mes jambes vibrer, je me disais je ne vais rien entendre à ce que je fais, ça va être ridicule. Ce qui m'intéresse dans le mix, c'est plutôt d'essayer d'avoir un bout à bout mais qu'il soit le plus homogène possible, d'avoir vraiment une continuité. Alors je n'y arrive pas à chaque fois, c'est un peu l'idée que j'ai en tête et de me dire même si je veux passer d'un style à l'autre, à faire quelque chose qui rende la va dire la transition fluide et agréable et qu'on se dise wow putain super transition je me suis vraiment dirigé vers le mix parce que moi à la base je faisais de la musique et j'ai toujours voulu faire de la musique et je pensais, j'étais persuadé aussi que c'était trop compliqué de me faire bouquer en live je sais pas pourquoi, j'étais persuadé que le live ça marchait pas et qu'il fallait mieux être DJ, c'était plus facile on était plus versatile donc en fait en rentrant dedans c'était plutôt j'ai envie de vivre de la musique Avoir des dates et être DJ ça peut me permettre aussi d'accéder à plus de liberté dans le temps que j'ai pour faire de la musique. Parce que sinon je dois travailler à côté, etc. Et donc il y avait un côté aussi dans le mix, réussir à prendre les gens. et les emmener dans un recoin auquel ils ne s'attendaient pas. Donc tu commences avec des choses qui sont plus accessibles et réussir à les emmener sur des choses un peu plus obscures. Ce qui est le plus agréable dans un mix, c'est quand c'est juste comme un jeu. C'est comme quand on est deux, trois potes et qu'on apprend à mixer. Je trouve que c'était vraiment... Il y a quelque chose de vraiment jouissif dans le fait d'être simplement en train de s'amuser et de ne pas avoir de pression non plus. Je sais quand j'ai un set qui va être un set devant un plus gros public. Il y a un stress qui n'est pas le même et donc j'ai tendance à vouloir peut-être sur-préparer les choses parce que j'ai envie d'avoir un résultat et je me dis j'ai envie de passer par là pour emmener les gens là et emmener les gens là. Je le fais pour m'apporter un certain confort et pas trop stressé justement mais donc je prends probablement un petit peu moins de plaisir aussi, il y a quelque chose d'un petit peu moins spontané. Dans le côté où j'ai... mais ça c'est peut-être parce que j'ai envie que ce soit parfait quoi donc je préfère arriver en ayant quelque chose en tête alors que quand on... Je sais que généralement quand je me retrouve à faire un back to back avec un pote dans un club, au final c'est quand même le truc le plus drôle du monde, c'est quand même beaucoup plus sympa, il y a quelque chose de très enfantin, on est là à s'amuser. Au final il y a des gens qui nous écoutent et généralement ils aiment bien parce qu'on s'amuse, c'est juste le fait de s'amuser qui amuse les gens. Après, j'ai eu des super expériences à regarder un mec tourner sur ses platines, pas bouger, et pendant deux heures, il balance la sauce et tu suis la sauce. Moi, je suis plutôt à me mettre dans ma bulle. Déjà parce que je suis extrêmement concentré, et c'est des stades de concentration où généralement, si tu me parles aussi, j'aime pas trop qu'on me parle, mais parfois, t'as des gens qui viennent te parler, et donc t'essaies de répondre, mais en même temps, je veux bien vraiment enfermer, et me dire là... Pouvoir complètement oublier ce que je suis en train de faire et d'être focus sur ce qui se passe là, ce qui se passe là, et oublier le reste sinon, ça peut être assez angoissant. Parfois ça marche bien et quand je vais me sentir bien et je vais sentir que je tiens bien le truc, je ne vais pas avoir trop de problèmes à interagir avec le public. Mais tant que je n'ai pas atteint ce stade-là de confort où je me dis « ok là c'est bon » , et c'est souvent plus dur à avoir quand on fait des sets qui durent une heure. parce que c'est assez court au final et parfois on l'a pendant 5 minutes au milieu, on est genre ça y est je tiens le truc. Et puis il faut redescendre ou préparer un petit peu une fin parce que je n'aime pas trop me dire je vais cogner pendant une heure de suite. J'aime bien quand même me dire on va faire une petite intro, une petite conclusion. Donc interagir avec le public c'est plutôt si je fais un set long et à partir du moment où je commence à me sentir à l'aise. Mais généralement je suis dans ma bulle et je m'enferme beaucoup. Ce qui me manquerait en club disons c'est un petit peu un objectif aussi de quand on sait qu'on a des dates se dire je vais faire ces morceaux là et puis je vais pouvoir les tester ce week-end et voir un petit peu comment les gens réagissent ça donne un peu aussi le curseur de où en sont les gens je m'en suis pas rendu compte au début mais j'ai l'impression que Maintenant, comme j'ai plus l'habitude d'aller en boîte de nuit, ça fait quand même longtemps qu'on n'y va plus et que j'ai plus l'habitude d'avoir ce type de basse ou ce type de puissance sonore, je fais moins de musique qui est dirigée vers le club. Donc ouais, ça a un effet indéniable et même je me souviens souvent de... de me dire je vais aller en club aussi pour avoir une idée comment ça sonne en club en fait parce que quand on produit sur des enceintes et qu'on a pas un système son de club c'est difficile de se rendre compte que quelque chose peut être très puissant sans qu'il y ait beaucoup de choses juste parce qu'une basse est très forte ou quelque chose comme ça quoi dans le club comme il y a quelque chose qui est pas lié à Je sais pas, pour savoir ce que mes potes écoutent, j'imagine que je le vois via leur Facebook, leur machin, des trucs comme ça. Et dans le club, comme on mélange de tout, t'es sur, je pense, un baromètre de la musique que tu fais fonctionne ou pas, qui est quand même beaucoup plus vraie, dans le sens où c'est pas partagé entre des gens qui sont... Comment dire, soumis aux mêmes algorithmes et donc soumis un petit peu à la même musique et donc un petit peu dans leur bulle. Je pense que c'est ça qui manque, c'est d'avoir des gens qui ne se connaissent pas et qui vont réagir ensemble à quelque chose de commun. Le mélange des gens, c'est ça qui me manque le plus je pense aujourd'hui. Les gens ne se mélangent plus du tout, comme on est tous enfermés, c'est peut-être un peu difficile.

Description

Dans cet épisode, Tour-Maubourg revient sur ses premières émotions musicales, sa découverte de l’électro…presque par hasard. Après un premier titre très remarqué, il enregistre plusieurs EP et rejoint le label Pont-Neuf Records pour l’enregistrement de son premier album, subtil et élégant mélange de musique électro et de jazz. S’il évoque son plaisir de mixer, « j’aime aller chercher le public avec des morceaux accessibles pour l’emmener vers des horizons plus obscurs », il reconnait que la fermeture des clubs influence son travail de création. « Tout le monde est enfermé, les gens ne se mélangent plus ».   

L'entretien et le set de Tour-Maubourg sont enregistrés dans les studios de Tsugi Radio.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    électronique music factory et sugera du présent d'eid factory épisode 8 tour maubourg J'ai découvert plutôt la musique aussi en vacances chez des amis de mes parents. C'était les étés dans le Vercors. Et eux avaient une immense bibliothèque avec plein de vinyles. Et donc le jeu quand on était petit c'est qu'on allait juste, on prenait les vinyles. et au hasard et on les écoutait. Et c'était majoritairement du Beatles, du Rolling Stone ou du rock un peu des années 60 plutôt. J'aimais beaucoup la musique et ça m'intéressait plutôt à partir du moment où j'ai commencé un petit peu à en faire, de comprendre ce que c'était. comprendre comment c'était fait. J'ai toujours eu envie, une espèce d'envie de faire mon... Je sais pas, au début je faisais de la batterie quand j'étais petit, je voulais faire mes rythmes à moi, parce que j'aimais pas trop apprendre aussi, donc ça a toujours été un petit peu comme ça. Et je me souviens aussi, quand j'étais petit, j'avais un petit truc probablement Fisher-Price, avec une machine à cassette Fisher-Price, un truc comme ça, et on enregistrait plein de trucs avec mon frère, enfin, on faisait des trucs comme ça. Mon père était... Je me souviens, je sortais de l'école, je devais avoir... Je sais pas, Je devais être genre 6 ans. ans, 7 ans, un truc comme ça. Et mon père, parce que j'aimais beaucoup à la télé le clip de J'ai demandé à la lune d'Indochine. Il m'avait acheté le single, le CD avec deux titres, parce qu'en plus c'est nul pour un CD, parce qu'il y a plein de places sur un CD. Mais j'avais le CD de deux titres, il y avait Cana, je sais pas si c'est ça, Canary Bay de l'autre côté ou un truc comme ça. Donc ça vraiment été le premier souvenir du cd que j'avais quoi qui était à moi J'écoutais de la musique électronique sans vraiment savoir que c'était de la musique électronique parce qu'il y a de l'électronique maintenant un peu partout. Mais j'étais plutôt orienté sur toujours de la musique où il y avait une voix et donc une chanson, un truc un peu plus classique. Et c'est vraiment venu quand je suis allé à Calvi Under Rocks, quand j'ai passé mon bac avec des copains. C'est des amis qui m'avaient dit qu'ils allaient à ce festival, ils m'avaient dit il faut que tu viennes, c'est trop bien et tout. Et en y allant j'ai découvert en fait pour la première fois des mecs qui mixaient parce que j'allais parfois en boîte avant mais je comprenais pas trop le mec était un peu caché au final c'était pas vraiment encore où les boîtes où j'allais c'était pas une boîte où le dj était mis en avant c'était plutôt des clubs où on allait pour passer une soirée avec des potes quoi plutôt qu'on allait voir un artiste et c'est là que j'ai compris en fait un peu tout ce qu'il y avait dans cette musique là quoi J'avais une vision assez réductrice de la musique électronique comme quelque chose qui relève plus de l'entertainment que de l'art on va dire et j'étais plutôt orienté vers de la musique, on va dire jouer, rock ou des trucs comme ça parce que j'avais des groupes de rock et j'étais un petit peu dans ce truc un peu cliff de la musique électronique, c'est pas de la musique. Et c'est là que j'ai compris, j'ai découvert la musique électronique dans ce qu'il y a de beau. Il y avait des lives électroniques, j'ai vu Nicolas Jarre, je me souviens, où j'avais découvert un truc beaucoup plus profond que ce que je pouvais connaître. dans le sens où j'ai eu vraiment une expérience du dancefloor. C'est ouf, il se passe un truc ouf dans ce que j'écoute, parce que aussi, je vais être un peu réformatif, mais c'était le live de Nicolas Jarre. C'était pas un live, c'était un DJ set, mais je pense qu'il mixait que ses morceaux. Et donc il y avait un truc très... Il y avait vraiment une suite dans le DJ set qui était vraiment intéressante puisqu'il y avait une continuité permanente dans le set. Le fait aussi que la musique soit très lente, à l'époque je me souviens, il y a quand même un truc où on sent que les gens entrent un peu dans une transe particulière. Et c'est ça qui m'a vraiment fasciné ce jour-là. Et après j'ai écouté beaucoup d'albums et d'album en album j'ai découvert plein de choses. Mais c'est venu vraiment de ce moment-là particulier. et ça a été aussi Je me suis mis à écouter du hip hop quand j'avais 18 ans. Quand j'ai passé mon bac, je suis parti à Montréal. En arrivant à Montréal, en arrivant dans une culture qui était... Ce petit, c'est peut-être ça qui m'a influencé à écouter plus de hip hop. Mais j'avais un pote qui écoutait du hip hop, on avait un autre pote qui était canadien et qui lui était à fond là-dedans, donc je me suis mis à écouter beaucoup de hip hop. Et je me suis intéressé après au sampling. Et c'est par là qu'après je me suis fait plus une culture, tout ce qui est jazz. On peut dire plutôt black music genre les classiques de funk ou des trucs comme ça. La première fois que j'ai touché des platines, enfin des vraies grosses platines en mode je vais mixer sur un vrai truc de DJ, c'était on m'avait booké pour un warm-up au showcase. Je savais vaguement mixer mais pas vraiment mixer. J'avais déjà vu des contrôleurs, j'imaginais comment ça fonctionnait, un cue, un machin, ok. Mais j'avais jamais vraiment touché de platine et donc je m'étais dit « Bon bah je vais dire ok, je vais le faire parce qu'il faut bien commencer quoi. » Le souvenir que j'ai du showcase en arrivant et en mettant le son, c'est beaucoup trop fort. Et surtout les basses, les trucs comme ça où je sentais mes jambes vibrer, je me disais je ne vais rien entendre à ce que je fais, ça va être ridicule. Ce qui m'intéresse dans le mix, c'est plutôt d'essayer d'avoir un bout à bout mais qu'il soit le plus homogène possible, d'avoir vraiment une continuité. Alors je n'y arrive pas à chaque fois, c'est un peu l'idée que j'ai en tête et de me dire même si je veux passer d'un style à l'autre, à faire quelque chose qui rende la va dire la transition fluide et agréable et qu'on se dise wow putain super transition je me suis vraiment dirigé vers le mix parce que moi à la base je faisais de la musique et j'ai toujours voulu faire de la musique et je pensais, j'étais persuadé aussi que c'était trop compliqué de me faire bouquer en live je sais pas pourquoi, j'étais persuadé que le live ça marchait pas et qu'il fallait mieux être DJ, c'était plus facile on était plus versatile donc en fait en rentrant dedans c'était plutôt j'ai envie de vivre de la musique Avoir des dates et être DJ ça peut me permettre aussi d'accéder à plus de liberté dans le temps que j'ai pour faire de la musique. Parce que sinon je dois travailler à côté, etc. Et donc il y avait un côté aussi dans le mix, réussir à prendre les gens. et les emmener dans un recoin auquel ils ne s'attendaient pas. Donc tu commences avec des choses qui sont plus accessibles et réussir à les emmener sur des choses un peu plus obscures. Ce qui est le plus agréable dans un mix, c'est quand c'est juste comme un jeu. C'est comme quand on est deux, trois potes et qu'on apprend à mixer. Je trouve que c'était vraiment... Il y a quelque chose de vraiment jouissif dans le fait d'être simplement en train de s'amuser et de ne pas avoir de pression non plus. Je sais quand j'ai un set qui va être un set devant un plus gros public. Il y a un stress qui n'est pas le même et donc j'ai tendance à vouloir peut-être sur-préparer les choses parce que j'ai envie d'avoir un résultat et je me dis j'ai envie de passer par là pour emmener les gens là et emmener les gens là. Je le fais pour m'apporter un certain confort et pas trop stressé justement mais donc je prends probablement un petit peu moins de plaisir aussi, il y a quelque chose d'un petit peu moins spontané. Dans le côté où j'ai... mais ça c'est peut-être parce que j'ai envie que ce soit parfait quoi donc je préfère arriver en ayant quelque chose en tête alors que quand on... Je sais que généralement quand je me retrouve à faire un back to back avec un pote dans un club, au final c'est quand même le truc le plus drôle du monde, c'est quand même beaucoup plus sympa, il y a quelque chose de très enfantin, on est là à s'amuser. Au final il y a des gens qui nous écoutent et généralement ils aiment bien parce qu'on s'amuse, c'est juste le fait de s'amuser qui amuse les gens. Après, j'ai eu des super expériences à regarder un mec tourner sur ses platines, pas bouger, et pendant deux heures, il balance la sauce et tu suis la sauce. Moi, je suis plutôt à me mettre dans ma bulle. Déjà parce que je suis extrêmement concentré, et c'est des stades de concentration où généralement, si tu me parles aussi, j'aime pas trop qu'on me parle, mais parfois, t'as des gens qui viennent te parler, et donc t'essaies de répondre, mais en même temps, je veux bien vraiment enfermer, et me dire là... Pouvoir complètement oublier ce que je suis en train de faire et d'être focus sur ce qui se passe là, ce qui se passe là, et oublier le reste sinon, ça peut être assez angoissant. Parfois ça marche bien et quand je vais me sentir bien et je vais sentir que je tiens bien le truc, je ne vais pas avoir trop de problèmes à interagir avec le public. Mais tant que je n'ai pas atteint ce stade-là de confort où je me dis « ok là c'est bon » , et c'est souvent plus dur à avoir quand on fait des sets qui durent une heure. parce que c'est assez court au final et parfois on l'a pendant 5 minutes au milieu, on est genre ça y est je tiens le truc. Et puis il faut redescendre ou préparer un petit peu une fin parce que je n'aime pas trop me dire je vais cogner pendant une heure de suite. J'aime bien quand même me dire on va faire une petite intro, une petite conclusion. Donc interagir avec le public c'est plutôt si je fais un set long et à partir du moment où je commence à me sentir à l'aise. Mais généralement je suis dans ma bulle et je m'enferme beaucoup. Ce qui me manquerait en club disons c'est un petit peu un objectif aussi de quand on sait qu'on a des dates se dire je vais faire ces morceaux là et puis je vais pouvoir les tester ce week-end et voir un petit peu comment les gens réagissent ça donne un peu aussi le curseur de où en sont les gens je m'en suis pas rendu compte au début mais j'ai l'impression que Maintenant, comme j'ai plus l'habitude d'aller en boîte de nuit, ça fait quand même longtemps qu'on n'y va plus et que j'ai plus l'habitude d'avoir ce type de basse ou ce type de puissance sonore, je fais moins de musique qui est dirigée vers le club. Donc ouais, ça a un effet indéniable et même je me souviens souvent de... de me dire je vais aller en club aussi pour avoir une idée comment ça sonne en club en fait parce que quand on produit sur des enceintes et qu'on a pas un système son de club c'est difficile de se rendre compte que quelque chose peut être très puissant sans qu'il y ait beaucoup de choses juste parce qu'une basse est très forte ou quelque chose comme ça quoi dans le club comme il y a quelque chose qui est pas lié à Je sais pas, pour savoir ce que mes potes écoutent, j'imagine que je le vois via leur Facebook, leur machin, des trucs comme ça. Et dans le club, comme on mélange de tout, t'es sur, je pense, un baromètre de la musique que tu fais fonctionne ou pas, qui est quand même beaucoup plus vraie, dans le sens où c'est pas partagé entre des gens qui sont... Comment dire, soumis aux mêmes algorithmes et donc soumis un petit peu à la même musique et donc un petit peu dans leur bulle. Je pense que c'est ça qui manque, c'est d'avoir des gens qui ne se connaissent pas et qui vont réagir ensemble à quelque chose de commun. Le mélange des gens, c'est ça qui me manque le plus je pense aujourd'hui. Les gens ne se mélangent plus du tout, comme on est tous enfermés, c'est peut-être un peu difficile.

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Dans cet épisode, Tour-Maubourg revient sur ses premières émotions musicales, sa découverte de l’électro…presque par hasard. Après un premier titre très remarqué, il enregistre plusieurs EP et rejoint le label Pont-Neuf Records pour l’enregistrement de son premier album, subtil et élégant mélange de musique électro et de jazz. S’il évoque son plaisir de mixer, « j’aime aller chercher le public avec des morceaux accessibles pour l’emmener vers des horizons plus obscurs », il reconnait que la fermeture des clubs influence son travail de création. « Tout le monde est enfermé, les gens ne se mélangent plus ».   

L'entretien et le set de Tour-Maubourg sont enregistrés dans les studios de Tsugi Radio.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    électronique music factory et sugera du présent d'eid factory épisode 8 tour maubourg J'ai découvert plutôt la musique aussi en vacances chez des amis de mes parents. C'était les étés dans le Vercors. Et eux avaient une immense bibliothèque avec plein de vinyles. Et donc le jeu quand on était petit c'est qu'on allait juste, on prenait les vinyles. et au hasard et on les écoutait. Et c'était majoritairement du Beatles, du Rolling Stone ou du rock un peu des années 60 plutôt. J'aimais beaucoup la musique et ça m'intéressait plutôt à partir du moment où j'ai commencé un petit peu à en faire, de comprendre ce que c'était. comprendre comment c'était fait. J'ai toujours eu envie, une espèce d'envie de faire mon... Je sais pas, au début je faisais de la batterie quand j'étais petit, je voulais faire mes rythmes à moi, parce que j'aimais pas trop apprendre aussi, donc ça a toujours été un petit peu comme ça. Et je me souviens aussi, quand j'étais petit, j'avais un petit truc probablement Fisher-Price, avec une machine à cassette Fisher-Price, un truc comme ça, et on enregistrait plein de trucs avec mon frère, enfin, on faisait des trucs comme ça. Mon père était... Je me souviens, je sortais de l'école, je devais avoir... Je sais pas, Je devais être genre 6 ans. ans, 7 ans, un truc comme ça. Et mon père, parce que j'aimais beaucoup à la télé le clip de J'ai demandé à la lune d'Indochine. Il m'avait acheté le single, le CD avec deux titres, parce qu'en plus c'est nul pour un CD, parce qu'il y a plein de places sur un CD. Mais j'avais le CD de deux titres, il y avait Cana, je sais pas si c'est ça, Canary Bay de l'autre côté ou un truc comme ça. Donc ça vraiment été le premier souvenir du cd que j'avais quoi qui était à moi J'écoutais de la musique électronique sans vraiment savoir que c'était de la musique électronique parce qu'il y a de l'électronique maintenant un peu partout. Mais j'étais plutôt orienté sur toujours de la musique où il y avait une voix et donc une chanson, un truc un peu plus classique. Et c'est vraiment venu quand je suis allé à Calvi Under Rocks, quand j'ai passé mon bac avec des copains. C'est des amis qui m'avaient dit qu'ils allaient à ce festival, ils m'avaient dit il faut que tu viennes, c'est trop bien et tout. Et en y allant j'ai découvert en fait pour la première fois des mecs qui mixaient parce que j'allais parfois en boîte avant mais je comprenais pas trop le mec était un peu caché au final c'était pas vraiment encore où les boîtes où j'allais c'était pas une boîte où le dj était mis en avant c'était plutôt des clubs où on allait pour passer une soirée avec des potes quoi plutôt qu'on allait voir un artiste et c'est là que j'ai compris en fait un peu tout ce qu'il y avait dans cette musique là quoi J'avais une vision assez réductrice de la musique électronique comme quelque chose qui relève plus de l'entertainment que de l'art on va dire et j'étais plutôt orienté vers de la musique, on va dire jouer, rock ou des trucs comme ça parce que j'avais des groupes de rock et j'étais un petit peu dans ce truc un peu cliff de la musique électronique, c'est pas de la musique. Et c'est là que j'ai compris, j'ai découvert la musique électronique dans ce qu'il y a de beau. Il y avait des lives électroniques, j'ai vu Nicolas Jarre, je me souviens, où j'avais découvert un truc beaucoup plus profond que ce que je pouvais connaître. dans le sens où j'ai eu vraiment une expérience du dancefloor. C'est ouf, il se passe un truc ouf dans ce que j'écoute, parce que aussi, je vais être un peu réformatif, mais c'était le live de Nicolas Jarre. C'était pas un live, c'était un DJ set, mais je pense qu'il mixait que ses morceaux. Et donc il y avait un truc très... Il y avait vraiment une suite dans le DJ set qui était vraiment intéressante puisqu'il y avait une continuité permanente dans le set. Le fait aussi que la musique soit très lente, à l'époque je me souviens, il y a quand même un truc où on sent que les gens entrent un peu dans une transe particulière. Et c'est ça qui m'a vraiment fasciné ce jour-là. Et après j'ai écouté beaucoup d'albums et d'album en album j'ai découvert plein de choses. Mais c'est venu vraiment de ce moment-là particulier. et ça a été aussi Je me suis mis à écouter du hip hop quand j'avais 18 ans. Quand j'ai passé mon bac, je suis parti à Montréal. En arrivant à Montréal, en arrivant dans une culture qui était... Ce petit, c'est peut-être ça qui m'a influencé à écouter plus de hip hop. Mais j'avais un pote qui écoutait du hip hop, on avait un autre pote qui était canadien et qui lui était à fond là-dedans, donc je me suis mis à écouter beaucoup de hip hop. Et je me suis intéressé après au sampling. Et c'est par là qu'après je me suis fait plus une culture, tout ce qui est jazz. On peut dire plutôt black music genre les classiques de funk ou des trucs comme ça. La première fois que j'ai touché des platines, enfin des vraies grosses platines en mode je vais mixer sur un vrai truc de DJ, c'était on m'avait booké pour un warm-up au showcase. Je savais vaguement mixer mais pas vraiment mixer. J'avais déjà vu des contrôleurs, j'imaginais comment ça fonctionnait, un cue, un machin, ok. Mais j'avais jamais vraiment touché de platine et donc je m'étais dit « Bon bah je vais dire ok, je vais le faire parce qu'il faut bien commencer quoi. » Le souvenir que j'ai du showcase en arrivant et en mettant le son, c'est beaucoup trop fort. Et surtout les basses, les trucs comme ça où je sentais mes jambes vibrer, je me disais je ne vais rien entendre à ce que je fais, ça va être ridicule. Ce qui m'intéresse dans le mix, c'est plutôt d'essayer d'avoir un bout à bout mais qu'il soit le plus homogène possible, d'avoir vraiment une continuité. Alors je n'y arrive pas à chaque fois, c'est un peu l'idée que j'ai en tête et de me dire même si je veux passer d'un style à l'autre, à faire quelque chose qui rende la va dire la transition fluide et agréable et qu'on se dise wow putain super transition je me suis vraiment dirigé vers le mix parce que moi à la base je faisais de la musique et j'ai toujours voulu faire de la musique et je pensais, j'étais persuadé aussi que c'était trop compliqué de me faire bouquer en live je sais pas pourquoi, j'étais persuadé que le live ça marchait pas et qu'il fallait mieux être DJ, c'était plus facile on était plus versatile donc en fait en rentrant dedans c'était plutôt j'ai envie de vivre de la musique Avoir des dates et être DJ ça peut me permettre aussi d'accéder à plus de liberté dans le temps que j'ai pour faire de la musique. Parce que sinon je dois travailler à côté, etc. Et donc il y avait un côté aussi dans le mix, réussir à prendre les gens. et les emmener dans un recoin auquel ils ne s'attendaient pas. Donc tu commences avec des choses qui sont plus accessibles et réussir à les emmener sur des choses un peu plus obscures. Ce qui est le plus agréable dans un mix, c'est quand c'est juste comme un jeu. C'est comme quand on est deux, trois potes et qu'on apprend à mixer. Je trouve que c'était vraiment... Il y a quelque chose de vraiment jouissif dans le fait d'être simplement en train de s'amuser et de ne pas avoir de pression non plus. Je sais quand j'ai un set qui va être un set devant un plus gros public. Il y a un stress qui n'est pas le même et donc j'ai tendance à vouloir peut-être sur-préparer les choses parce que j'ai envie d'avoir un résultat et je me dis j'ai envie de passer par là pour emmener les gens là et emmener les gens là. Je le fais pour m'apporter un certain confort et pas trop stressé justement mais donc je prends probablement un petit peu moins de plaisir aussi, il y a quelque chose d'un petit peu moins spontané. Dans le côté où j'ai... mais ça c'est peut-être parce que j'ai envie que ce soit parfait quoi donc je préfère arriver en ayant quelque chose en tête alors que quand on... Je sais que généralement quand je me retrouve à faire un back to back avec un pote dans un club, au final c'est quand même le truc le plus drôle du monde, c'est quand même beaucoup plus sympa, il y a quelque chose de très enfantin, on est là à s'amuser. Au final il y a des gens qui nous écoutent et généralement ils aiment bien parce qu'on s'amuse, c'est juste le fait de s'amuser qui amuse les gens. Après, j'ai eu des super expériences à regarder un mec tourner sur ses platines, pas bouger, et pendant deux heures, il balance la sauce et tu suis la sauce. Moi, je suis plutôt à me mettre dans ma bulle. Déjà parce que je suis extrêmement concentré, et c'est des stades de concentration où généralement, si tu me parles aussi, j'aime pas trop qu'on me parle, mais parfois, t'as des gens qui viennent te parler, et donc t'essaies de répondre, mais en même temps, je veux bien vraiment enfermer, et me dire là... Pouvoir complètement oublier ce que je suis en train de faire et d'être focus sur ce qui se passe là, ce qui se passe là, et oublier le reste sinon, ça peut être assez angoissant. Parfois ça marche bien et quand je vais me sentir bien et je vais sentir que je tiens bien le truc, je ne vais pas avoir trop de problèmes à interagir avec le public. Mais tant que je n'ai pas atteint ce stade-là de confort où je me dis « ok là c'est bon » , et c'est souvent plus dur à avoir quand on fait des sets qui durent une heure. parce que c'est assez court au final et parfois on l'a pendant 5 minutes au milieu, on est genre ça y est je tiens le truc. Et puis il faut redescendre ou préparer un petit peu une fin parce que je n'aime pas trop me dire je vais cogner pendant une heure de suite. J'aime bien quand même me dire on va faire une petite intro, une petite conclusion. Donc interagir avec le public c'est plutôt si je fais un set long et à partir du moment où je commence à me sentir à l'aise. Mais généralement je suis dans ma bulle et je m'enferme beaucoup. Ce qui me manquerait en club disons c'est un petit peu un objectif aussi de quand on sait qu'on a des dates se dire je vais faire ces morceaux là et puis je vais pouvoir les tester ce week-end et voir un petit peu comment les gens réagissent ça donne un peu aussi le curseur de où en sont les gens je m'en suis pas rendu compte au début mais j'ai l'impression que Maintenant, comme j'ai plus l'habitude d'aller en boîte de nuit, ça fait quand même longtemps qu'on n'y va plus et que j'ai plus l'habitude d'avoir ce type de basse ou ce type de puissance sonore, je fais moins de musique qui est dirigée vers le club. Donc ouais, ça a un effet indéniable et même je me souviens souvent de... de me dire je vais aller en club aussi pour avoir une idée comment ça sonne en club en fait parce que quand on produit sur des enceintes et qu'on a pas un système son de club c'est difficile de se rendre compte que quelque chose peut être très puissant sans qu'il y ait beaucoup de choses juste parce qu'une basse est très forte ou quelque chose comme ça quoi dans le club comme il y a quelque chose qui est pas lié à Je sais pas, pour savoir ce que mes potes écoutent, j'imagine que je le vois via leur Facebook, leur machin, des trucs comme ça. Et dans le club, comme on mélange de tout, t'es sur, je pense, un baromètre de la musique que tu fais fonctionne ou pas, qui est quand même beaucoup plus vraie, dans le sens où c'est pas partagé entre des gens qui sont... Comment dire, soumis aux mêmes algorithmes et donc soumis un petit peu à la même musique et donc un petit peu dans leur bulle. Je pense que c'est ça qui manque, c'est d'avoir des gens qui ne se connaissent pas et qui vont réagir ensemble à quelque chose de commun. Le mélange des gens, c'est ça qui me manque le plus je pense aujourd'hui. Les gens ne se mélangent plus du tout, comme on est tous enfermés, c'est peut-être un peu difficile.

Description

Dans cet épisode, Tour-Maubourg revient sur ses premières émotions musicales, sa découverte de l’électro…presque par hasard. Après un premier titre très remarqué, il enregistre plusieurs EP et rejoint le label Pont-Neuf Records pour l’enregistrement de son premier album, subtil et élégant mélange de musique électro et de jazz. S’il évoque son plaisir de mixer, « j’aime aller chercher le public avec des morceaux accessibles pour l’emmener vers des horizons plus obscurs », il reconnait que la fermeture des clubs influence son travail de création. « Tout le monde est enfermé, les gens ne se mélangent plus ».   

L'entretien et le set de Tour-Maubourg sont enregistrés dans les studios de Tsugi Radio.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    électronique music factory et sugera du présent d'eid factory épisode 8 tour maubourg J'ai découvert plutôt la musique aussi en vacances chez des amis de mes parents. C'était les étés dans le Vercors. Et eux avaient une immense bibliothèque avec plein de vinyles. Et donc le jeu quand on était petit c'est qu'on allait juste, on prenait les vinyles. et au hasard et on les écoutait. Et c'était majoritairement du Beatles, du Rolling Stone ou du rock un peu des années 60 plutôt. J'aimais beaucoup la musique et ça m'intéressait plutôt à partir du moment où j'ai commencé un petit peu à en faire, de comprendre ce que c'était. comprendre comment c'était fait. J'ai toujours eu envie, une espèce d'envie de faire mon... Je sais pas, au début je faisais de la batterie quand j'étais petit, je voulais faire mes rythmes à moi, parce que j'aimais pas trop apprendre aussi, donc ça a toujours été un petit peu comme ça. Et je me souviens aussi, quand j'étais petit, j'avais un petit truc probablement Fisher-Price, avec une machine à cassette Fisher-Price, un truc comme ça, et on enregistrait plein de trucs avec mon frère, enfin, on faisait des trucs comme ça. Mon père était... Je me souviens, je sortais de l'école, je devais avoir... Je sais pas, Je devais être genre 6 ans. ans, 7 ans, un truc comme ça. Et mon père, parce que j'aimais beaucoup à la télé le clip de J'ai demandé à la lune d'Indochine. Il m'avait acheté le single, le CD avec deux titres, parce qu'en plus c'est nul pour un CD, parce qu'il y a plein de places sur un CD. Mais j'avais le CD de deux titres, il y avait Cana, je sais pas si c'est ça, Canary Bay de l'autre côté ou un truc comme ça. Donc ça vraiment été le premier souvenir du cd que j'avais quoi qui était à moi J'écoutais de la musique électronique sans vraiment savoir que c'était de la musique électronique parce qu'il y a de l'électronique maintenant un peu partout. Mais j'étais plutôt orienté sur toujours de la musique où il y avait une voix et donc une chanson, un truc un peu plus classique. Et c'est vraiment venu quand je suis allé à Calvi Under Rocks, quand j'ai passé mon bac avec des copains. C'est des amis qui m'avaient dit qu'ils allaient à ce festival, ils m'avaient dit il faut que tu viennes, c'est trop bien et tout. Et en y allant j'ai découvert en fait pour la première fois des mecs qui mixaient parce que j'allais parfois en boîte avant mais je comprenais pas trop le mec était un peu caché au final c'était pas vraiment encore où les boîtes où j'allais c'était pas une boîte où le dj était mis en avant c'était plutôt des clubs où on allait pour passer une soirée avec des potes quoi plutôt qu'on allait voir un artiste et c'est là que j'ai compris en fait un peu tout ce qu'il y avait dans cette musique là quoi J'avais une vision assez réductrice de la musique électronique comme quelque chose qui relève plus de l'entertainment que de l'art on va dire et j'étais plutôt orienté vers de la musique, on va dire jouer, rock ou des trucs comme ça parce que j'avais des groupes de rock et j'étais un petit peu dans ce truc un peu cliff de la musique électronique, c'est pas de la musique. Et c'est là que j'ai compris, j'ai découvert la musique électronique dans ce qu'il y a de beau. Il y avait des lives électroniques, j'ai vu Nicolas Jarre, je me souviens, où j'avais découvert un truc beaucoup plus profond que ce que je pouvais connaître. dans le sens où j'ai eu vraiment une expérience du dancefloor. C'est ouf, il se passe un truc ouf dans ce que j'écoute, parce que aussi, je vais être un peu réformatif, mais c'était le live de Nicolas Jarre. C'était pas un live, c'était un DJ set, mais je pense qu'il mixait que ses morceaux. Et donc il y avait un truc très... Il y avait vraiment une suite dans le DJ set qui était vraiment intéressante puisqu'il y avait une continuité permanente dans le set. Le fait aussi que la musique soit très lente, à l'époque je me souviens, il y a quand même un truc où on sent que les gens entrent un peu dans une transe particulière. Et c'est ça qui m'a vraiment fasciné ce jour-là. Et après j'ai écouté beaucoup d'albums et d'album en album j'ai découvert plein de choses. Mais c'est venu vraiment de ce moment-là particulier. et ça a été aussi Je me suis mis à écouter du hip hop quand j'avais 18 ans. Quand j'ai passé mon bac, je suis parti à Montréal. En arrivant à Montréal, en arrivant dans une culture qui était... Ce petit, c'est peut-être ça qui m'a influencé à écouter plus de hip hop. Mais j'avais un pote qui écoutait du hip hop, on avait un autre pote qui était canadien et qui lui était à fond là-dedans, donc je me suis mis à écouter beaucoup de hip hop. Et je me suis intéressé après au sampling. Et c'est par là qu'après je me suis fait plus une culture, tout ce qui est jazz. On peut dire plutôt black music genre les classiques de funk ou des trucs comme ça. La première fois que j'ai touché des platines, enfin des vraies grosses platines en mode je vais mixer sur un vrai truc de DJ, c'était on m'avait booké pour un warm-up au showcase. Je savais vaguement mixer mais pas vraiment mixer. J'avais déjà vu des contrôleurs, j'imaginais comment ça fonctionnait, un cue, un machin, ok. Mais j'avais jamais vraiment touché de platine et donc je m'étais dit « Bon bah je vais dire ok, je vais le faire parce qu'il faut bien commencer quoi. » Le souvenir que j'ai du showcase en arrivant et en mettant le son, c'est beaucoup trop fort. Et surtout les basses, les trucs comme ça où je sentais mes jambes vibrer, je me disais je ne vais rien entendre à ce que je fais, ça va être ridicule. Ce qui m'intéresse dans le mix, c'est plutôt d'essayer d'avoir un bout à bout mais qu'il soit le plus homogène possible, d'avoir vraiment une continuité. Alors je n'y arrive pas à chaque fois, c'est un peu l'idée que j'ai en tête et de me dire même si je veux passer d'un style à l'autre, à faire quelque chose qui rende la va dire la transition fluide et agréable et qu'on se dise wow putain super transition je me suis vraiment dirigé vers le mix parce que moi à la base je faisais de la musique et j'ai toujours voulu faire de la musique et je pensais, j'étais persuadé aussi que c'était trop compliqué de me faire bouquer en live je sais pas pourquoi, j'étais persuadé que le live ça marchait pas et qu'il fallait mieux être DJ, c'était plus facile on était plus versatile donc en fait en rentrant dedans c'était plutôt j'ai envie de vivre de la musique Avoir des dates et être DJ ça peut me permettre aussi d'accéder à plus de liberté dans le temps que j'ai pour faire de la musique. Parce que sinon je dois travailler à côté, etc. Et donc il y avait un côté aussi dans le mix, réussir à prendre les gens. et les emmener dans un recoin auquel ils ne s'attendaient pas. Donc tu commences avec des choses qui sont plus accessibles et réussir à les emmener sur des choses un peu plus obscures. Ce qui est le plus agréable dans un mix, c'est quand c'est juste comme un jeu. C'est comme quand on est deux, trois potes et qu'on apprend à mixer. Je trouve que c'était vraiment... Il y a quelque chose de vraiment jouissif dans le fait d'être simplement en train de s'amuser et de ne pas avoir de pression non plus. Je sais quand j'ai un set qui va être un set devant un plus gros public. Il y a un stress qui n'est pas le même et donc j'ai tendance à vouloir peut-être sur-préparer les choses parce que j'ai envie d'avoir un résultat et je me dis j'ai envie de passer par là pour emmener les gens là et emmener les gens là. Je le fais pour m'apporter un certain confort et pas trop stressé justement mais donc je prends probablement un petit peu moins de plaisir aussi, il y a quelque chose d'un petit peu moins spontané. Dans le côté où j'ai... mais ça c'est peut-être parce que j'ai envie que ce soit parfait quoi donc je préfère arriver en ayant quelque chose en tête alors que quand on... Je sais que généralement quand je me retrouve à faire un back to back avec un pote dans un club, au final c'est quand même le truc le plus drôle du monde, c'est quand même beaucoup plus sympa, il y a quelque chose de très enfantin, on est là à s'amuser. Au final il y a des gens qui nous écoutent et généralement ils aiment bien parce qu'on s'amuse, c'est juste le fait de s'amuser qui amuse les gens. Après, j'ai eu des super expériences à regarder un mec tourner sur ses platines, pas bouger, et pendant deux heures, il balance la sauce et tu suis la sauce. Moi, je suis plutôt à me mettre dans ma bulle. Déjà parce que je suis extrêmement concentré, et c'est des stades de concentration où généralement, si tu me parles aussi, j'aime pas trop qu'on me parle, mais parfois, t'as des gens qui viennent te parler, et donc t'essaies de répondre, mais en même temps, je veux bien vraiment enfermer, et me dire là... Pouvoir complètement oublier ce que je suis en train de faire et d'être focus sur ce qui se passe là, ce qui se passe là, et oublier le reste sinon, ça peut être assez angoissant. Parfois ça marche bien et quand je vais me sentir bien et je vais sentir que je tiens bien le truc, je ne vais pas avoir trop de problèmes à interagir avec le public. Mais tant que je n'ai pas atteint ce stade-là de confort où je me dis « ok là c'est bon » , et c'est souvent plus dur à avoir quand on fait des sets qui durent une heure. parce que c'est assez court au final et parfois on l'a pendant 5 minutes au milieu, on est genre ça y est je tiens le truc. Et puis il faut redescendre ou préparer un petit peu une fin parce que je n'aime pas trop me dire je vais cogner pendant une heure de suite. J'aime bien quand même me dire on va faire une petite intro, une petite conclusion. Donc interagir avec le public c'est plutôt si je fais un set long et à partir du moment où je commence à me sentir à l'aise. Mais généralement je suis dans ma bulle et je m'enferme beaucoup. Ce qui me manquerait en club disons c'est un petit peu un objectif aussi de quand on sait qu'on a des dates se dire je vais faire ces morceaux là et puis je vais pouvoir les tester ce week-end et voir un petit peu comment les gens réagissent ça donne un peu aussi le curseur de où en sont les gens je m'en suis pas rendu compte au début mais j'ai l'impression que Maintenant, comme j'ai plus l'habitude d'aller en boîte de nuit, ça fait quand même longtemps qu'on n'y va plus et que j'ai plus l'habitude d'avoir ce type de basse ou ce type de puissance sonore, je fais moins de musique qui est dirigée vers le club. Donc ouais, ça a un effet indéniable et même je me souviens souvent de... de me dire je vais aller en club aussi pour avoir une idée comment ça sonne en club en fait parce que quand on produit sur des enceintes et qu'on a pas un système son de club c'est difficile de se rendre compte que quelque chose peut être très puissant sans qu'il y ait beaucoup de choses juste parce qu'une basse est très forte ou quelque chose comme ça quoi dans le club comme il y a quelque chose qui est pas lié à Je sais pas, pour savoir ce que mes potes écoutent, j'imagine que je le vois via leur Facebook, leur machin, des trucs comme ça. Et dans le club, comme on mélange de tout, t'es sur, je pense, un baromètre de la musique que tu fais fonctionne ou pas, qui est quand même beaucoup plus vraie, dans le sens où c'est pas partagé entre des gens qui sont... Comment dire, soumis aux mêmes algorithmes et donc soumis un petit peu à la même musique et donc un petit peu dans leur bulle. Je pense que c'est ça qui manque, c'est d'avoir des gens qui ne se connaissent pas et qui vont réagir ensemble à quelque chose de commun. Le mélange des gens, c'est ça qui me manque le plus je pense aujourd'hui. Les gens ne se mélangent plus du tout, comme on est tous enfermés, c'est peut-être un peu difficile.

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