#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1 cover
#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1 cover
Elles en Bretagne podcast de bretonnes inspirantes !

#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1

#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1

35min |11/09/2025
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#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1 cover
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Elles en Bretagne podcast de bretonnes inspirantes !

#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1

#73 - Guénaëlle Théaud journaliste, la voix de la Bretagne à TF1

35min |11/09/2025
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Description

« Je veux raconter la vie des gens. » C’est avec cette phrase, prononcée à l'âge de 15 ans, que Guénaëlle Théaud a commencé une carrière journalistique aussi riche qu’attachante. Originaire du pays de Brocéliande, Guénaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur Europe 2… et n’en repartira jamais. Séduite par la ville et par une aventure professionnelle qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’imaginait, elle rejoint TF1 après quatre ans sur Europe 1. Pendant plus de deux décennies, elle y réalisera 1 862 reportages, principalement pour le 13h, aux côtés d’un mentor d’exception : Jean-Pierre Pernaut.

Dans cet épisode d’Elle en Bretagne, Guénaëlle se confie sur son parcours, ses émotions, et ces petits hasards qui changent une vie. Elle évoque son premier reportage, réalisé presque par accident, le début d’une belle amitié avec Pernaut, et son départ de TF1 en décembre 2020, à deux jours d’intervalle avec son mentor. Aujourd’hui, elle se consacre à la transmission, notamment à travers ses livres « Je cuisine à la brestoise » et « Brestois », et son travail de coaching pour les chefs d’entreprise et les élus.

Un échange sincère et inspirant, entre rires, souvenirs et conseils pour les jeunes journalistes.


Une conversation sincère, pleine de souvenirs et d’inspiration, à écouter sans modération. Bienvenue, Guénaëlle."


Déroulé :

  1. Introduction et immersion brestoise

  2. Une jeunesse bretonne entre musique et passion

  3. Les débuts dans le journalisme

  4. La transition vers TF1 et la rencontre avec Jean-Pierre Pernaut

  5. Le quotidien d’une correspondante TF1

  6. Reportages marquants et rencontres inoubliables

  7. Le départ de TF1 : une décision mûrie »

  8. L’écriture et la transmission : une nouvelle aventure

  9. Brest, une ville en mouvement

  10. Hommage à Jean-Pierre Pernaut

  11. Conseils aux jeunes journalistes et message final


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#Journalisme #TF1 #JeanPierrePernaut #Brest #Reconversion #Podcast #Inspiration #Médias"


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Elle en Bretagne, je suis Marie-Cécile, sa fondatrice, et dans ce podcast, mon souhait est de donner la parole aux femmes. Aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir Gwenaëlle Théo, une journaliste au parcours aussi riche qu'attachant. Originaire du pays de Brocéliande, Gwenaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur sur Europe 2. Et elle n'en repartira jamais, car séduite par la ville de Brest, et par une aventure professionnelle qui l'amènera bien plus loin qu'elle ne l'imaginait. Après Europe 2, c'est TF1 qui l'appelle et pendant plus de deux décennies, 23 ou 24 ans je crois, elle y réalisera pas moins de 1862 sujets, principalement pour le 13h aux côtés d'un mentor d'exception, Jean-Pierre Pernaut. Mais derrière ces chiffres et ces dates, il y a surtout une histoire de femme faite de rencontres et de petits hasards qui changent une vie. Dans cet épisode, Guédin est... Théo nous raconte son parcours et c'est à écouter sans modération. Bienvenue Gwenaëlle, je suis ravie de te recevoir dans mon podcast Elle en Bretagne et avant de commencer, comment vas-tu ? Bien,

  • Speaker #1

    très très bien, vraiment, je regardais tout à l'heure là sur le quai, cette lumière sur la rade, les gens qui se promènent, il y a encore des vacanciers, plein de sourires, c'est chouette. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait on a la chance d'être juste au-dessus, sur le port de Brest. avec une vue magnifique sur la rate. Donc, les conditions sont parfaites. Et justement, alors, Guenel, peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours en remontant peut-être justement à ta jeunesse ?

  • Speaker #1

    Ma jeunesse ? C'est loin, maintenant. Une jeunesse remplie d'amour, des torrents d'amour, une famille extraordinaire, des parents magnifiques. Et puis de la musique, de la chanson. J'ai toujours aimé jouer, chanter. Mon frère musicien, ma petite sœur musicienne, ma maman. Pour ses 80 ans, on lui a offert un harmonica, encore il n'y a pas très longtemps, des balles, des baluches, comme on disait à l'époque, pour gagner ma vie à 15 ans, dans les bars et puis dans les salles des fêtes, dans les villages. On faisait les balles de mariage, les 14 juillet avec mon frère, on a créé un groupe, Récréation. C'était l'un des derniers orchestres en fait, après il y a eu l'arrivée des DJ et tout ça. Donc j'ai toujours aimé chanter, parce que chanter c'est aimer, et j'ai toujours aimé vivre pleinement dans ma région, la Bretagne.

  • Speaker #0

    Donc tout ça, c'était dans la région de Brosséliande, donc plutôt en centre-Bretagne. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, nous, on est vraiment des terres de cette intérieure, cette Bretagne intérieure et mystérieuse, la forêt de Brosséliande. J'ai grandi à quelques kilomètres de là, c'est la commune de Guerre, Coetquidan. Et je suis allée à l'école aussi, par là, Pouermel, pour ceux qui connaissent aussi un petit peu. Donc dans le Morbihan, je suis une fille du Morbihan, je suis une fille de la forêt, peut-être une fée devenue sirène.

  • Speaker #0

    Oui, ça va être un peu ça, en fait, quand on va voir un petit peu ton parcours. Et des études de journalisme aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors aimer les gens, c'est ça. Quand on aime les gens, on a envie de raconter un petit peu ce qu'ils font, parce qu'on est attentif, on s'intéresse à eux. Alors, ce qui est rigolo, c'est que je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier exactement, jusqu'au jour où en troisième, ça c'est vraiment un souvenir très net. Je me souviens de cette professeure qui nous demande à tous, qu'est-ce que vous allez faire ensuite comme métier ? Qu'est-ce que vous aimeriez faire ? Et toute la classe s'exprime, arrive mon tour et je dis, je ne sais pas en fait. enfin je veux Moi, je veux raconter la vie des gens. Je veux être sur le terrain. Je veux être avec eux. Je veux faire plein de rencontres. Et là, il y a une petite nana qui s'appelle Gweno Lareto. Je m'en souviens encore. On avait 15 ans. Et qui dit, oui, tu veux être journaliste, en fait. Eh bien, oui. Elle avait mis un mot sur cette passion-là. Et puis, ma jeunesse, c'était aussi le sport. J'aimais beaucoup. Je faisais du volet. J'adorais le cyclisme, le foot, le Tour de France. Je suivais ça, mais vraiment de très, très près. Je me rappelle très bien Renan Pincec, Jean-François Bernard. J'étais toute jeune, le foot, moi c'était les années Parc des Princes, c'était Michel Platini avec l'équipe de France, Yvon Leroux, etc. Et j'aimais le sport et je me suis dit, le sport, le journalisme, et si je devenais journaliste sportif ? Et c'était vraiment ce que je voulais faire au départ. Et là, j'ai le curé de ma paroisse, la paroisse de Saint-Raoul, qui me dit, écoute, ça serait bien que tu fasses des petits reportages pour qu'on connaisse un peu les résultats de nos jeunes qui jouent au foot. C'était le club du FCBC à Laruesy, où je vivais à l'époque, dans ce petit hameau. Je me suis prise au jeu en fait et je suivais tous les matchs, tous les week-ends et je faisais des petits comptes rendus. Alors à 15 ans, quand on voit un petit G.T, la signature du premier article dans le bulletin paroissial. C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, le bulletin paroissial, en effet. Ce n'était même pas le bulletin municipal, mais le bulletin paroissial.

  • Speaker #1

    Et ensuite, il y a eu les informations de la GACI. Ça appartenait au groupe Yves Rocher. Ils m'ont demandé de faire la même chose. Et puis, Ouest France. Alors attention, là, on devient grand quand même. Ouest France, c'était la rédaction des sports de Lorient. Je leur envoyais mes petits papiers. Et puis, j'ai multiplié les stages et les stages dans les rédactions d'Ouest France. Parce que c'est vrai que le pays de... Le pays du Morbihan, c'est plus Ouest-France que le Télégramme. Et donc, j'ai fait pas mal de stages parce que je pense que la réussite, de toute façon, c'est bien de faire des écoles, c'est formidable, mais il faut aussi faire plein de stages. Et c'est comme ça qu'on apprend le métier. Donc,

  • Speaker #0

    tu as fait en parallèle des études de journalisme ou même pas, tu as appris sur le théâtre ?

  • Speaker #1

    Alors, si, si. Donc, j'ai passé mon bac littéraire à deux. J'ai fait un Dug de communication sciences du langage à l'UCO, à Aradon, exactement. et puis Et puis ensuite, je comptais aller en licence à Angers, toujours à l'UCO. Et jusqu'au moment où mon cousin, qui travaillait dans les Côtes d'Armor, me dit « Écoute, il y a une annonce qui passe à la radio. Je crois qu'ils recherchent une voix féminine à Europe 2, à Guingamp. » Ah bon ? Je lui dis « Mais je n'ai pas affaire de radio. Je n'ai pas commencé encore. » Il me dit « Écoute, je ne sais pas. Je te donne l'info. » Et puis mon papa, qui nous a toujours accompagnés aussi, lui, dans nos projets, comme ma maman d'ailleurs, me dit « Allez, viens, je t'emmène. On va à Guingamp. » Ah bon, t'es sûre ? Oui, on était 17. Cette petite jeune fille, il voulait une voix féminine. Et puis, c'est moi qui étais retenue. Je n'ai pas compris au départ pourquoi, parce que je n'avais aucune expérience. Après, j'ai compris malheureusement que c'était pour d'autres raisons qu'on m'avait choisie. Donc, l'expérience Guingamp, elle a duré un an au lieu de deux. Je partais là, justement, en école de journalisme en alternance au CFPJ à Montpellier. Donc, j'ai été formée, mais en journaliste de radio. Et je faisais mes allers-retours. Et puis, ça ne s'est pas très bien passé pour des raisons que vous imaginez. pour une petite jeune fille qui a 20 ans et qui découvre le monde professionnel dans une entreprise pas très saine. Et donc, je suis allée voir Europe de Paris et puis je leur ai dit, écoutez, je crois que je vais arrêter, ce n'est pas fait pour moi. Je suis une femme dans le sport, je crois que c'est compliqué. Ils m'ont dit, t'inquiète, on va te créer un poste à Brest. Jamais, je n'avais mis les pieds à Brest.

  • Speaker #0

    Et alors, vous voyez comment...

  • Speaker #1

    C'est un peu le film Bienvenue chez les Ch'tis. Là, c'est quoi à Brest ? Tout seul et puis... On m'a tellement dit, mais qu'est-ce que tu vas aller faire là-bas ? C'est triste, c'est gris, tu ne vas pas être bien, il y a de la pluie. Et j'ai dit, mais allons voir, allons voir. Et puis, de toute façon, c'est six mois. J'avais six mois à faire pour terminer ce fameux contrat de qualification avec le CFPJ de Montpellier. Et puis, c'est un passage, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Ça fait 31 ans que je suis là. Je n'ai jamais voulu repartir.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, tu as aussi une belle opportunité. Qu'est-ce qu'il y a à faire ? Tu as fait six mois ou même plus longtemps finalement à Europe 2 ?

  • Speaker #1

    À Europe 2, environ un an et demi. Et alors, Europe 2, je travaillais aussi à la pige pour Europe 1. Je venais de donner un petit coup de main au correspondant François Coulon, qui était basé à Nantes. Et c'est vrai que Brest, Nantes, Brest est tellement loin de tout que la rédaction parisienne d'Europe 1 m'avait dit, fais des petites choses pour nous aussi, comme ça, on va mieux couvrir le territoire. Et donc, j'ai fait des reportages pour Europe 1, ça leur a plu, donc j'ai continué. Et puis, il y a eu cette... Cette chance incroyable parce que, donc guingamp, comme ça ne s'était pas bien passé, la personne qui m'embauchait refusait de me donner ma carte de presse. En tous les cas, de faire le nécessaire pour remplir le dossier pour que je puisse avoir une carte de presse un jour. Et ça faisait partie de la stratégie malsaine de harcèlement sexuel pour me dévaloriser. Et quand je suis arrivée à Brest, je crois que j'ai entrevu la lumière et on m'a dit mais bien sûr, on va faire le nécessaire. Et j'ai eu ma carte de presse, mais très tard. et au départ j'ai eu un collègue qui m'a dit « Tu vas faire le concours de la Fondation Varennes. » C'est un concours qui récompense les meilleurs journalistes titulaires de la carte de presse depuis moins de huit ans. Mais moi, je ne l'avais pas, la mienne. Donc, je n'ai pas fait le concours. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'il a envoyé un reportage sans me le dire. Puis un jour, j'ai reçu un petit coup de fil de la rédaction d'Europe 1 en disant « Champagne, tu viens de recevoir le premier prix de la Fondation Varennes. » Je dis « C'est juste pas possible. » Je ne l'ai pas fait. j'ai dit bah si bien sûr c'était sur c'est rigolo parce que ça se fait encore aujourd'hui C'était la stérilisation des œufs de Gouélan. C'était tout le début pour pouvoir maîtriser un petit peu toutes ces populations de Gouélan, qui étaient assez envahissantes déjà à l'époque, il y a plus de 30 ans. Et j'ai donc remporté le premier prix. Et là, Europe 1 m'a dit, reste avec nous, toujours à la pige. Et Europe 2 a fermé ses locales dans toute la France. Donc ça tombait bien, j'ai continué avec Europe 1, jusqu'au jour où j'ai croisé mes collègues d'OTF1 sur place. Ils m'ont dit, écoute, là, il n'y a jamais eu de femmes dans ce bureau, ça serait bien aussi. qu'on ait une voix féminine, viens à la pige avec nous, de toute façon, et à la pige et je l'ai fait. Et je me suis dit, le premier qui m'embauche en CDI, je prends soit Europe 1, soit TF1. Et ça a été TF1.

  • Speaker #0

    Donc en fait, là, tu passais de la radio à l'image.

  • Speaker #1

    Ah oui, puis rien à voir. Parce que moi, ma formation, elle était de radio, pas de télé. Je me souviens très, très bien d'avoir fait ce test. Trois petits reportages que l'équipe de TF1 de Brest m'avait permis de réaliser. Le caméraman m'avait accompagné sur le terrain et j'ai proposé trois reportages. Et le directeur des bureaux de TF1 de l'Ouest devait aller donner cette fameuse cassette avec mes trois reportages. à Jean-Pierre Pernaut. On y vient, à Jean-Pierre Pernaut. Il y est allé avec mes trois reportages et Jean-Pierre lui a dit « Tu me parles de qui ? Ben, Guénaël, Théo... » Ah, mais je l'entends le matin sur Europe 1 ! Et puis quand on s'appelle Guénaël en Bretagne, pour moi, une correspondante, c'est parfait. Évidemment. Elle commence quand elle peut. Mais alors, heureuse, bien sûr. Mais déçue, parce qu'il n'a pas regardé mes reportages. En plus, Pierre n'a jamais validé mes trois premiers reportages et j'aurais tellement aimé avoir un regard... professionnelle sur mon travail, mais tout début en télévision.

  • Speaker #0

    Mais bon, il t'entendait sur Europe 1, ça lui a suffi.

  • Speaker #1

    Et je m'appelle Ganaëlle. En Bretagne. Aussi,

  • Speaker #0

    et bretonne.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu avais déjà bien sillonné, sans doute, ici, le territoire de Brest. Oui,

  • Speaker #1

    et puis les Côtes d'Armor avant. Le Morbihan, que je connaissais bien parce que je suis originaire de là-bas, juste à côté de l'île Évilaine, où j'ai grandi aussi un peu à Rennes, puisqu'on n'était pas très loin de la frontière. Plus mon expérience à Guingamp, en Côtes d'Armor, où j'ai sillonné. Et là, j'arrivais dans le Finistère. Donc oui, c'était un bon début pour bien connaître ma région.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et comment on travaille alors quand on est correspondante pour TF1 ? Et donc, tu travaillais principalement pour le 13h.

  • Speaker #1

    Alors, pour toutes les éditions, à la fois pour le 13h et le 20h semaine, plus les éditions du week-end. Et LCI aussi, lorsque LCI ensuite a été créé, parce que chaîne du groupe TF1. Mais c'est vrai que nous, les correspondants en région, sur toute la France, où mes collègues ont bossé quand même un peu plus pour le 13h, parce que c'est Jean-Pierre qui a eu cette idée incroyable de dire à un moment donné, mais et si on parlait vraiment des régions, des communes, des villages, des lieux dits ? C'est quand même incroyable ce qu'il a fait, parce que il fallait le faire, il fallait oser. Au tout début, quand les gens commençaient à être journalistes, on parlait de Paris, on parlait de la France en général, et puis un jour, lui, il a dit, en fait, non, on va donc discuter de cette petite... de commune, on va discuter du bal des pompiers et puis je dirais même pendant l'été on rentrait dans les campings et dans les hauts vents alors on faisait des reportages, on rencontrait des gens dingues, je me rappelle des gens du Jura qui nous donnaient une petite liqueur de là-bas ça discutait vraiment ça a été le plongeon dans la vraie vie, dans la vie la vie en l'observant avec beaucoup de respect bien entendu et en fait on a pu raconter des vraies histoires humaines et bien remettre l'humain au cœur de tout ça.

  • Speaker #0

    Et les territoires aussi. Tout ne venait pas de Paris et tout ne se passait pas à Paris. Donc en tant que correspondante, tu couvrais l'actualité au quotidien, mais cette actualité, il fallait aussi aller la chercher. Ça descendait de Paris, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, chaque matin quand j'arrivais au bureau à Brest, j'avais l'impression de passer mon bac tous les jours. Parce que vous savez l'image, on prend la feuille qui est retournée sur la... table le jour de l'examen du bac et puis on la retourne et on découvre notre sujet. Moi, c'était ça tout le temps. Donc, pas de routine. On n'a jamais su ce que c'était que la routine. Pas d'horaire de travail. Quand il n'y avait rien de prévu, de particulier, on arrivait tôt le matin, on ne savait jamais quand est-ce qu'on allait rentrer. Parfois, à la fin de la journée, la tempête se prépare, on appelle le codice deux fois dans la nuit, on suit une caserne de pompiers, on va aller filmer les arbres qu'il faut couper, les câbles électriques tomber. raconter l'histoire que vivaient tous ces gens dans les tempêtes. On rentrait des fois le lendemain, mais c'était comme ça. Et c'est ce qui m'a permis aussi de faire ce métier avec autant de passion et de tenir. Physiquement, c'était quelque chose quand même. Et voilà, donc ce que je dis souvent aux gens, parce que j'ai fait beaucoup de recrutement aussi pour des stagiaires, par exemple, en tant que chef de bureau ici à Brest. Et à chaque fois, je leur disais, parce qu'ils arrivaient avec leur CV, avec leurs grandes ambitions de présenter le 20h, etc. C'est bien. Et je les laissais dire tout ça. Et à la fin, je leur disais, est-ce que tu aimes les gens ? Parce qu'en fait, c'est tout ce qui m'intéresse en ce moment. Est-ce que tu aimes les gens ? Et là, je les déstabilisais souvent. Oui, forcément. Non, pas forcément. Il y a des gens qui n'aiment pas les gens. Est-ce que tu es prêt à, le soir de Noël, quitter ta famille pour aller faire un petit reportage sur la petite troupe de théâtre de ton village qui fait une représentation ? Est-ce que tu es prêt à aller suivre une kermesse avec des baptêmes de... poney, est-ce que tu as conscience que ça c'est aimer les gens, ça veut dire s'intéresser à ce qu'ils font. Donc, vraiment, il fallait aimer les gens pour avoir aussi ce rythme-là dans ces métiers de correspondants en région. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce qu'en fait, tu touches au cœur de la vie des gens.

  • Speaker #1

    Ils y mettent leur cœur, ils y mettent leur sincérité. Ils sont souvent dans la détresse. Si on va les voir, c'est parce qu'ils ont besoin de nous aussi. C'est qu'il y a un souci ou alors il y a un grand bonheur. Mais on est dans l'émotion de toute façon. On est tout le temps dans l'émotion. alors attention à ne pas se laisser embarquer par la sensibilité parce que notre métier objectifs avant tout, mais on est d'abord des êtres humains. Et il y a des histoires, surtout en Bretagne, je crois, des histoires, quand on sait les écouter, les entendre, des histoires extraordinaires à raconter.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu en as une en exemple, pour illustrer ? Il y a un reportage qui t'a particulièrement touchée, ou émue, que tu es fière d'avoir mis en lumière.

  • Speaker #1

    Il y en a tellement. C'est sûr,

  • Speaker #0

    j'ai dit que tu en as fait 1862.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui me vient comme ça, vraiment. J'aime beaucoup les îles. J'ai énormément tourné aussi sur les îles du Ponant, et notamment l'île de Sein, Ouessant-Molen, etc. Et je me souviens, un jour, il y avait le débat en France sur les maisons de retraite, ça coûte cher, etc. Et je me suis dit, mais comment on fait sur une île quand plus de 70% de la population a plus de 70 ans, justement ? Sur certaines îles, il n'y a pas de maison de retraite. Et pourtant, les anciens sont là. Donc, ça veut dire qu'on fait attention à son voisin. Et j'étais partie, Jean-Pierre me dit, tu me fais une minute trente ? C'est vrai que c'est sympa, c'est intéressant, c'est une bonne idée. On ne l'a pas fait ce sujet encore. Comment ça se passe et pourquoi il n'y a pas de maison de retraite ? Et pourtant, on arrive à garder nos anciens. Et je suis rentrée, j'ai pris le bateau, je l'ai appelé. Je lui ai dit, écoute, ce ne sera pas une minute trente, ça va être trois minutes seize. Et tu verras. Il dit, quoi ? C'est beaucoup trop long. Écoute le reportage, regarde-le. Et puis, on se reparle. parce qu'on a découvert qu'effectivement, c'était un exemple incroyable. Parce que là-bas, on... D'abord, on regarde si le voisin est réveillé le matin. On voit si les volets sont ouverts. Et puis, on est vigilant. Il y a les assistantes, comment on appelle ça ? Il y a les infirmières, les aides-ménagères, les aides-soignantes. Exactement. Il y a toute une chaîne qui est mise en place pour s'occuper d'eux. Il y a aussi des lits médicalisés qui sont arrivés maintenant sur les îles. À l'Île-de-Sein, la femme médecin qui était là il y a encore quelques années, Laetitia, elle s'est formée au protocole de chimio pour qu'on puisse soigner sur l'île, sur le caillou, ces anciens-là. Parce que quand ils partent aux maisons de retraite de l'autre côté, on leur réduit la vie de dix ans. C'est incroyable le déchirement de quitter son île et en plus de se retrouver en EHPAD. Et c'était vraiment un sujet que j'ai trouvé très intéressant. D'une grande humanité. Exactement, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que tu traitais du sujet avec beaucoup d'authenticité aussi. Et quel retour tu avais justement des populations quand on est au même endroit pendant trente ans ?

  • Speaker #1

    à raconter l'actualité du territoire. Si on est toujours là au bout de 30 ans, c'est que ça fonctionne bien et qu'on a bien fait notre travail. Parce que nous, les correspondants, notre force, c'est justement celle-là. C'est qu'on ne vient pas de Paris faire un reportage et repartir le soir. Et peu importe ce qu'en pensent les personnes. Nous, on avait plutôt à bien faire notre travail si on ne voulait pas finir dans le port. Je me souviens de sujets incroyables avec les pêcheurs, notamment parfois c'était un peu tendu, un peu chaud. Mais moi, je n'ai jamais eu de problème. Bien au contraire, les agriculteurs, j'ai beaucoup aimé être à leur côté aussi pour raconter leurs difficultés, leur quotidien, autant sur les manifestations que dans les exploitations. Aller voir le laitier arriver à 6h30 du matin, je trouve ça génial. C'est qu'on est vraiment au cœur du sujet. Et puis, on raconte ce qu'on voit. Donc, on imagine, on raconte. C'est ça, en fait, le métier de journaliste. On a presque oublié aujourd'hui ce que c'était. Autrefois, il se passait un événement, on arrivait et on racontait l'événement, normal. Aujourd'hui, des rédactions nous demandent de faire en sorte qu'il se passe telle et telle chose. Donc, vous voyez un petit peu la différence de traitement. Et c'est aussi pour ça que j'ai décidé un jour de faire autre chose. Mais non, je pense que franchement, j'ai eu des bons retours. J'ai gardé toutes les lettres, les mails. Un exemple, un reportage sur la vie en baraque. Parce qu'il y a une association aujourd'hui. Brest, ses habitants ont vécu en baraque après les bombardements de la guerre mondiale, la Deuxième Guerre. On fait un reportage, toute la France le voit. Les gens se reconnaissent. Ils avaient 7 ans, ils avaient 17 ans. Donc, ils rappellent, ils m'envoient des mails. Mais j'ai reconnu, c'est Jacqueline, c'était ma voisine. On jouait au bille dans le caniveau ensemble. Il y avait mon premier amoureux, je l'ai vu. Maintenant, il a quel âge ? Il a 77 ans. Il y a des choses comme ça, des belles histoires qui se sont créées. et moi qu'est-ce que j'étais fière d'avoir pu remettre en contact un peu tous ces gens-là. Donc oui, c'est des mails, des remerciements, c'est riche.

  • Speaker #0

    C'est riche, c'est riche et en effet vu le rythme... Comme tu l'as dit, on peut partir à 6h du matin, venir à 22h, voire même la nuit, suivre des événements. On ne peut faire ça que par passion. Et on le ressent bien dans tes propos aussi, de toute façon. Des fous rires aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oh là là, oui alors. Alors des fous rires, souvent lorsque je devais interviewer des gens que je connaissais bien, que j'adorais. Et ça faisait tellement bizarre de les avoir devant moi avec un micro. Alors pour des sujets assez légers, bien entendu. Et oui, des fourris formidables. L'abeille Bourbon, l'équipage. J'ai fait beaucoup de reportages en mer d'Iroise. J'ai toujours aimé cet endroit-là. J'ai fait beaucoup de navigation avec les équipages de l'abeille. Et vraiment, oui, on a passé des moments exceptionnels. Exceptionnels.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est sûr que c'est des métiers très riches. Tout à fait. Beaucoup d'investissements personnels, mais aussi beaucoup de richesses.

  • Speaker #1

    Et de récompenses. Voilà,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et comme tu viens de le dire, à un moment, tu as... quitté aussi TF1.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai quitté TF1 en 2020. Simplement, en 2020, j'ai eu 50 ans et puis je crois que j'étais un peu fatiguée de l'évolution de la presse aussi. Je n'étais plus vraiment en accord avec ce qu'on me demandait de faire. Bien que TF1 soit une très belle et grande maison, contrairement à ce qu'on pourrait penser parce que c'est un gros média. Mais on a toujours été tellement bien estimé jusqu'au bout d'ailleurs. Mais je n'étais plus trop en accord. Et puis surtout, j'avais l'un de mes murs porteurs qui partait aussi, Jean-Pierre Pernod, qui était mon ami, mon grand, grand ami. Et je me suis dit, c'est le moment, en fait, de partir. J'y avais déjà pensé, mais dans la vie, tout est une question de moment. Avant, ce n'était pas le moment et après, ce n'est plus le moment. Et là, je crois que c'était vraiment le moment. Il fallait que je fasse autre chose que je veux. Je continue à mettre en valeur ma région que j'aime tant. Mais plus de cette façon-là. Voilà, donc je suis partie, j'ai pris la décision et c'est tellement mieux quand on prend cette décision. Et puis, je crois aussi que dans une carrière, le plus difficile, c'est de réussir son départ. Il ne faut surtout pas rater son départ parce que c'est la dernière impression qu'on laisse. Il faut partir au moment où on est encore en haut de la vague. Et je trouve que sur la confiance, sur le plan de la confiance en soi, c'est important. Et c'était le moment. Voilà, tout était réuni. que je parte.

  • Speaker #0

    Et tu me disais que tu as appelé justement Jean-Pierre. Il y a eu une concordance des dates.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est complètement dingue. Alors, on était très proches, c'est sûr. Mais quand même, on s'est appelés. On avait toujours dit qu'on serait partis ensemble. Au même moment, je ne sais pas pourquoi, c'était un petit délire. Il m'avait dit, on partira en même temps. J'ai dit, oui, alors prends ton temps quand même parce qu'on a un peu plus de 20 ans d'écart. Donc, voilà, on rigolait avec ça. Et un jour, au mois de septembre, je lui ai dit, écoute, Jean-Pierre, je t'appelle, je suis désolée, mais en fait, c'est moi qui vais partir la première. de TF1. Il me dit, ah bon ? Et tu pars quand ? Ben, je dis, je pars le 16 décembre. Il dit, ah ben c'est rigolo parce que moi je pars le 18. Je fais quoi ? Il me dit, ouais, je ne l'ai pas encore annoncé, mais je vais l'annoncer, je pars le 18 décembre, mon dernier 13h. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ?

  • Speaker #1

    Voilà, et donc on est partis à deux jours près. J'ai réuni tous mes collègues de travail chez moi parce qu'il y avait une toute petite télé au bureau et je leur ai dit, venez, venez, et les anciens collègues aussi de TF1, de Brest, et je leur ai dit Venez à la maison, j'ai une grande télé. on va vivre tous ensemble le départ de Jean-Pierre je pense que c'est important qu'on soit unis pour ça et je l'ai vécu un peu comme mon départ à moi finalement et puis après avec Jean-Pierre on s'est parlé énormément, il ne m'a pas laissé tomber après le départ, bien au contraire, c'est ce qu'on appelle une belle amitié et après il y a eu ma vie d'après et il m'a aidée Oui parce que du coup ta vie d'après comme tu dis,

  • Speaker #0

    tu as continué à être sur la transmission mais au travers de l'écriture

  • Speaker #1

    En fait, c'est dans la continuité de ce que j'avais déjà fait. Après le son, la radio, la télé,

  • Speaker #0

    l'image,

  • Speaker #1

    c'est à l'écriture. Et puis dans la continuité aussi de valoriser ma région, de mettre en valeur des producteurs, des produits, des métiers, des savoir-faire, de mettre en valeur un patrimoine. Vous avez vu un petit peu la richesse que nous avons ici, sur cette terre. Et j'ai voulu le faire en image avec Simon Cohen. On raconte aussi encore l'histoire. l'histoire, alors à la fois les Brestois, le livre Brestois. Et puis, il y a le livre aussi Je cuisine à la Brestoise que j'ai écrit avec Simon. Je cuisine à la Quimperoise ensuite, aux éditions La Nouvelle Bleue. Et en fait, ce sont des photos, des reportages sur des producteurs pour mettre en valeur un petit peu ce qui se passe autour de nous. Et c'est pour dire aux gens, mais regardez ce que vous avez chez vous. Vous avez des gens qui nous font des fraises de pleine terre, qui élèvent des cochons qui... Ils courent dans les sous-bois et ensuite, après, il y a de la viande à la ferme qu'on va chercher, on vente direct. On a plein de belles choses à découvrir ici sur nos terres et il ne faut pas passer à côté. Donc, quand on fait une recette avec du rouget, on va partir en mer, on fait des photos avec le pêcheur et on revient avec des superbes photos d'échanges entre l'équipage de pêche, de nuit, de braise, de rade. Et voilà, c'est encore une fois raconter le territoire et c'est important. Et puis, Brestois. Alors, Brestois, c'est le petit dernier que j'ai écrit il y a deux ans. toujours avec le même éditeur, La Nouvelle Bleue, et toujours avec Simon Cohen aussi. Et Brestois, c'était ma façon de remercier Brest. Parce que je me suis dit, ça fait 30 ans que je suis là, comment est-ce possible ? Alors que j'étais arrivée avec des a priori, etc. Et je me suis dit, je vais remercier cette ville. Parce que non seulement elle m'a accueillie il y a 30 ans, mais elle m'a cueillie parce que j'avais tellement de clichés, d'idées reçues en tête que... Il y a des gens que j'ai interviewés il y a 30 ans, ils sont encore aujourd'hui dans l'engagement, ils sont encore aujourd'hui à défendre telle ou telle chose, parce que Brest, en 30 ans, a complètement changé. Aujourd'hui, je voudrais que le monde entier voit cette ville telle qu'elle est aujourd'hui. C'est fini Brest de Barbara, c'est fini Brest meurtrie, bombardée, qui a du mal à se reconstruire. Brest, elle est debout, elle est tellement différente. et le Brest. c'est plus Brest-la-Grise d'abord il faut la regarder de loin c'est Brest-la-Blanche quand on est en mer ça a été Brest-la-Rouge qui a lutté les grandes grèves de l'arsenal c'est Brest qui a mis de la couleur qui a mis de la couleur assez persienne qui a un téléphérique, le premier téléphérique urbain de France, qui a ouvert ses quartiers, qui a donné des horizons aux quartiers avec le tramway, c'est une ville en perpétuelle mutation et c'est une ville qui sait accueillir aussi avec les fêtes maritimes Merci. Et puis qui a une certaine brillance, qui lui manquait peut-être le plateau des Capucins. Donc on a tout ça aujourd'hui. Quand je vois le port de commerce de Brest, là où j'habite, je me dis mais quand on le regarde bien ce port, c'est pas un port. C'est cinq ports en un. Qui fait ça ? Où est-ce qu'on trouve ça en France ? Parce qu'on a un port militaire, on a un port de plaisance, on a un port de pêche, on a la réparation navale. Et puis on a aussi tout ce qu'il y a dans le port, les services publics, les douanes. Le bateau qui emmène les passagers vers les îles. On a les pilotes, on a les lamaneurs, on a plein de métiers. Il y a les portuaires. Il y a plein de bateaux qui se croisent en permanence. Et c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    Dis donc, quelle belle valorisation de Brest que tu viens de faire. Et je suis d'accord. En fait, Brest est devenue une ville finalement attractive. Et ce côté un peu bout du monde est assez fascinant aussi, je trouve.

  • Speaker #1

    Parce que le côté bout du monde dont vous parlez, Brest en a fait sa force. Ça, j'en suis convaincue. On n'est pas isolés. Souvent, les gens me disent « Oh là là, mais vous êtes isolés là-bas » . On n'est pas isolés. On est éloignés géographiquement de Paris et de certaines villes de France. Mais vous savez, on n'est pas très loin de Londres et d'Irlande. Finalement, Dublin, Londres sont plus proches de Brest que Paris ne l'est. Donc, on n'est pas si isolés que ça. Et moi, j'essaie de voir Brest, non pas comme une fin, mais comme un commencement. On se rappelle, enfin, on se rappelle non, mais on a tous lu les histoires... incroyables, des explorateurs de la Pérouse, ils sont partis de Brest. Il y a un tas de choses qui se passent ici. Les grands records, les tours du monde en voile, c'est une grande boucle. On part de Brest, on revient à Brest, je pense au trophée Jules Verne notamment, et à d'autres, on a vu avec les Ultimes dernièrement. C'est vraiment une ville à part. C'est une ville qui est dingue parce qu'elle s'est construite sur l'âme ouvrière. Elle s'est construite comme ça, simplement. Et elle arrive à réaliser des choses extraordinaires. C'est une ville qui met du génie dans ses voiles, en fait. Et on n'aurait pas cru ça il y a quelque temps. Ça a été la ville, peut-être la mal-aimée de France. Et aujourd'hui, je suis certaine qu'il y a des gens qui viennent à Brest parce qu'ils se sont rendus compte, enfin, que c'était une ville formidable. Et aujourd'hui, quand je vois le port, encore une fois, je me dis, mais il faut faire quelque chose dans ce port pour qu'on puisse montrer les métiers. On a quand même un chantier du Guip avec des charpentiers de marine. C'est dommage qu'il n'y ait pas un parc. parcours, ça serait peut-être à construire ça, pour que les gens viennent voir travailler les charpentiers de marine. Et puis la criée, personne ne sait qu'il y a une criée à Brest, ou si, mais très peu de monde. Il y a un port de pêche, ah bon, on me dit souvent, il est où ? Voilà, donc il y a une criée, avec une criée incroyable, qui a une valeur marchande, avec des produits nobles, avec des produits de qualité, et tout ça, ça serait chouette que le public puisse visiter, et moi j'aimerais bien participer à un projet autour du port.

  • Speaker #0

    C'est très très riche de parler ainsi de Brest. Donc voilà, on voit Tu es là dans la transmission et notamment par rapport à ton attachement à la ville de Brest. Tu es partie en effet sur l'écriture et tout en valorisant, en continuant à valoriser les territoires. Et ton ami justement Jean-Pierre Pernaut qui nous a quittés, c'était en quelle année maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors Jean-Pierre est parti le 2 mars 2022.

  • Speaker #0

    Donc deux ans après qu'il ait quitté TF1. Il se savait déjà malade ?

  • Speaker #1

    Oui, il se savait malade. Alors c'est sûr que je ne vais pas trop pouvoir parler par rapport à son décès, parce que c'est toujours très douloureux. Mais moi, ce que je conserve de lui, c'est le petit coup de fil à 4 heures du matin, un jour de tempête.

  • Speaker #0

    Il me dit, je viens de me réveiller, je crois que t'es en mer, mais va pas en mer, j'espère que t'es pas en mer. On devait faire un reportage sur la coquille Saint-Jacques à Les Ardriieux, à Saint-Quai-Portrieux plutôt. Et il avait qu'une peur, c'est qu'on soit partis. Je lui dis, mais Jean-Pierre, on part pas en mer comme ça. On a pris la route, j'ai eu le capitaine du bateau, le pêcheur qui nous a dit, oui, effectivement, on va reporter. Jean-Pierre, c'est la personne qui me dit, j'apprends que t'as passé ta nuit aux urgences avec ton petit. Ben non, va pas faire le sujet sur les algues vertes. en bête Saint-Brieuc, tu rentres chez toi ou alors tu restes à ses côtés. Mais le sujet, il arrivera plus tard. C'est quelqu'un vraiment qui a énormément compté pour moi et auquel je pense régulièrement aussi. Régulièrement, alors il y a aussi cette anecdote. Moi, je suis née le 2 avril et Jean-Pierre est du 8 avril. Pendant presque 24 ans, tous les 2 avril, évidemment, j'avais mon petit coup de fil et tous les 8 avril, je l'appelais aussi. Et puis, ce 8 avril 2022, ça a été particulier. Bien sûr, je n'avais pas de coup de fil à passer. Et puis, il m'a toujours poussé à créer mon entreprise aujourd'hui. Il m'a dit, mais si tu vas trouver des clients, tu vas voir. Il était très moteur, même en étant malade. Et puis, j'ai dit, attends, je vais attendre vraiment d'en avoir plusieurs avant de créer ma société. Et puis, le 8 avril 2022, je suis triste. Je pars, je prends ma voiture, je vais voir mes parents dans le Morbihan. Et là, j'ai un coup de fil sur la route, ce jour-là. Et c'est un directeur d'une agence de communication qui me dit, écoute, Gilles Fallin, la CIL, il souhaiterait que ce soit toi qui fasse le film des 60 ans de son entreprise. Et ça a été le début. Et après, j'ai mon éditeur qui me dit, écoute, j'ai trop de boulot là. Est-ce que je peux te filer des articles à écrire sur les îles une demi-heure après ? Et si ça, ce n'est pas un signe. Donc, je pense très souvent à lui, oui, à Jean-Pierre, bien sûr.

  • Speaker #1

    Des beaux hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je fais des films aussi. Alors, des reportages d'entreprises, pas des films institutionnels. Puis, il y en a tellement de faits. Moi, je suis au cœur du réacteur dans l'entreprise. Et pour mettre en valeur le travail des personnes, les produits aussi qui sont fabriqués. Tout ça aussi pour aider au recrutement, par exemple, parce qu'il y a beaucoup de problèmes de recrutement dans les entreprises aujourd'hui. Et ça permet de montrer un petit film à des personnes qui hésiteraient encore à aller travailler. En leur disant, voilà ce qu'on fait, mettre en valeur tout ça, ça marche bien. Puis je fais du coaching aussi auprès des chefs d'entreprise et des élus. Comment réussir une interview ?

  • Speaker #1

    Donc là, tu es de l'autre côté de la barrière.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est important de les aider. Je l'ai vu dans mon métier. À chaque fois, enfin pas à chaque fois, mais très souvent, des personnes un peu démunies quand je les interviewais parce qu'ils ne savaient pas faire, tout simplement. Et ce n'est pas donné à tout le monde. C'est un exercice un peu particulier. Donc aujourd'hui, par le biais des chambres de commerce d'industrie de Bretagne, Et puis d'autres chefs d'entreprise, j'interviens pour leur donner les clés, pour ne pas tomber dans les pièges et puis pour garder le contrôle sur l'interview. Voilà, je fais des conférences, plutôt des cafés-discussions. Je n'aime pas trop conférences, c'est un peu froid. Des cafés-discussions, on discute autour de thèmes toujours liés à la Bretagne, au département et au territoire.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quel conseil tu donnerais à un jeune journaliste ? qui débuterait aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Déjà, je lui dirais, courage. Non, je dis ça parce que déjà, à mon époque, l'actualité, les infos, ça allait très vite. Et je crois qu'aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que ça va encore plus vite et que c'est jamais terminé, en fait. Donc, je lui dirais, écoute, fais attention à ce que tu dis. Fais attention à ce que tu fais. Réfléchis bien parce que dans ce métier, on n'a pas le droit à l'erreur. Et surtout, respecte. respecte les personnes que tu interviews. Et tu passeras partout. Et tu rendras même fière, peut-être, cette profession qui a besoin de gens comme ça. Ça, c'est... Oui, voilà ce que je lui dirais.

  • Speaker #1

    Et toujours d'aimer les gens.

  • Speaker #0

    Ah bah ça, de toute façon, s'il ne les aime pas, il n'est pas devant moi comme un jeune journaliste.

  • Speaker #1

    Incontournable. Aujourd'hui, qu'est-ce qui t'anime ?

  • Speaker #0

    Alors, je crois que ce qui m'anime aujourd'hui, c'est que pendant 30 ans, j'ai raconté les trains qui arrivaient en retard. Et aujourd'hui, je raconte les trains qui arrivent à l'heure. et qu'est-ce que ça fait du bien ? Voilà, je suis dans le positif, je suis dans... Je raconte des histoires, je suis dans des choses qui fonctionnent bien. Et oui, alors j'ai un projet que j'aimerais aussi mettre en place. Je me suis rendu compte d'une chose aussi, c'est que nos enfants, à l'école primaire, à l'école, même au collège, on leur demande de maîtriser la civilisation égyptienne, mais ils ne connaissent pas leur ville, ils ne connaissent pas leur quartier. Et je pense que si aujourd'hui, je pouvais aller, et d'autres, dans les écoles pour leur... parler de leur quartier, de leur ville, leur expliquer pourquoi ils sont là et surtout d'où ils viennent et avec quelle ville ils grandissent, les infrastructures, tout ce qu'on met à leur disposition. je suis sûre qu'ils la respecteraient beaucoup plus. Et je pense qu'il y aurait peut-être moins de problèmes dans les quartiers. Les personnes qu'on connaît bien, on n'a pas envie de les blesser et on les respecte. Les personnes qu'on ne connaît pas, c'est plus compliqué peut-être. Alors là, justement, je pense qu'il faudrait qu'en Bretagne, au moins qu'on montre l'exemple, qu'on voit que nos enfants dans nos écoles, ils maîtrisent bien, ils connaissent leur ville. Je suis sûre que ce serait un beau projet à mettre en place.

  • Speaker #1

    Donc à suivre peut-être dans les mois ou les années à venir. J'espère. Merci Guénel est-ce que tu verrais autre chose à ajouter ?

  • Speaker #0

    Merci, voilà ce que je veux ajouter merci à toi, merci pour cet échange c'est vraiment un grand plaisir d'échanger comme ça toutes les deux, merci c'est une très belle idée d'aller à la rencontre des dirigeantes

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de nous avoir à partager ton beau parcours ta passion également, on l'a bien senti je te dis à bientôt

  • Speaker #0

    Avec plaisir

  • Speaker #1

    Chers auditeurs, chères auditrices, j'espère que comme moi vous avez adoré cet échange et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles, à vous abonner, à me faire part de vos commentaires et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode et qu'est-ce que vous voulez ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez ?

Description

« Je veux raconter la vie des gens. » C’est avec cette phrase, prononcée à l'âge de 15 ans, que Guénaëlle Théaud a commencé une carrière journalistique aussi riche qu’attachante. Originaire du pays de Brocéliande, Guénaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur Europe 2… et n’en repartira jamais. Séduite par la ville et par une aventure professionnelle qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’imaginait, elle rejoint TF1 après quatre ans sur Europe 1. Pendant plus de deux décennies, elle y réalisera 1 862 reportages, principalement pour le 13h, aux côtés d’un mentor d’exception : Jean-Pierre Pernaut.

Dans cet épisode d’Elle en Bretagne, Guénaëlle se confie sur son parcours, ses émotions, et ces petits hasards qui changent une vie. Elle évoque son premier reportage, réalisé presque par accident, le début d’une belle amitié avec Pernaut, et son départ de TF1 en décembre 2020, à deux jours d’intervalle avec son mentor. Aujourd’hui, elle se consacre à la transmission, notamment à travers ses livres « Je cuisine à la brestoise » et « Brestois », et son travail de coaching pour les chefs d’entreprise et les élus.

Un échange sincère et inspirant, entre rires, souvenirs et conseils pour les jeunes journalistes.


Une conversation sincère, pleine de souvenirs et d’inspiration, à écouter sans modération. Bienvenue, Guénaëlle."


Déroulé :

  1. Introduction et immersion brestoise

  2. Une jeunesse bretonne entre musique et passion

  3. Les débuts dans le journalisme

  4. La transition vers TF1 et la rencontre avec Jean-Pierre Pernaut

  5. Le quotidien d’une correspondante TF1

  6. Reportages marquants et rencontres inoubliables

  7. Le départ de TF1 : une décision mûrie »

  8. L’écriture et la transmission : une nouvelle aventure

  9. Brest, une ville en mouvement

  10. Hommage à Jean-Pierre Pernaut

  11. Conseils aux jeunes journalistes et message final


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#Journalisme #TF1 #JeanPierrePernaut #Brest #Reconversion #Podcast #Inspiration #Médias"


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Elle en Bretagne, je suis Marie-Cécile, sa fondatrice, et dans ce podcast, mon souhait est de donner la parole aux femmes. Aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir Gwenaëlle Théo, une journaliste au parcours aussi riche qu'attachant. Originaire du pays de Brocéliande, Gwenaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur sur Europe 2. Et elle n'en repartira jamais, car séduite par la ville de Brest, et par une aventure professionnelle qui l'amènera bien plus loin qu'elle ne l'imaginait. Après Europe 2, c'est TF1 qui l'appelle et pendant plus de deux décennies, 23 ou 24 ans je crois, elle y réalisera pas moins de 1862 sujets, principalement pour le 13h aux côtés d'un mentor d'exception, Jean-Pierre Pernaut. Mais derrière ces chiffres et ces dates, il y a surtout une histoire de femme faite de rencontres et de petits hasards qui changent une vie. Dans cet épisode, Guédin est... Théo nous raconte son parcours et c'est à écouter sans modération. Bienvenue Gwenaëlle, je suis ravie de te recevoir dans mon podcast Elle en Bretagne et avant de commencer, comment vas-tu ? Bien,

  • Speaker #1

    très très bien, vraiment, je regardais tout à l'heure là sur le quai, cette lumière sur la rade, les gens qui se promènent, il y a encore des vacanciers, plein de sourires, c'est chouette. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait on a la chance d'être juste au-dessus, sur le port de Brest. avec une vue magnifique sur la rate. Donc, les conditions sont parfaites. Et justement, alors, Guenel, peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours en remontant peut-être justement à ta jeunesse ?

  • Speaker #1

    Ma jeunesse ? C'est loin, maintenant. Une jeunesse remplie d'amour, des torrents d'amour, une famille extraordinaire, des parents magnifiques. Et puis de la musique, de la chanson. J'ai toujours aimé jouer, chanter. Mon frère musicien, ma petite sœur musicienne, ma maman. Pour ses 80 ans, on lui a offert un harmonica, encore il n'y a pas très longtemps, des balles, des baluches, comme on disait à l'époque, pour gagner ma vie à 15 ans, dans les bars et puis dans les salles des fêtes, dans les villages. On faisait les balles de mariage, les 14 juillet avec mon frère, on a créé un groupe, Récréation. C'était l'un des derniers orchestres en fait, après il y a eu l'arrivée des DJ et tout ça. Donc j'ai toujours aimé chanter, parce que chanter c'est aimer, et j'ai toujours aimé vivre pleinement dans ma région, la Bretagne.

  • Speaker #0

    Donc tout ça, c'était dans la région de Brosséliande, donc plutôt en centre-Bretagne. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, nous, on est vraiment des terres de cette intérieure, cette Bretagne intérieure et mystérieuse, la forêt de Brosséliande. J'ai grandi à quelques kilomètres de là, c'est la commune de Guerre, Coetquidan. Et je suis allée à l'école aussi, par là, Pouermel, pour ceux qui connaissent aussi un petit peu. Donc dans le Morbihan, je suis une fille du Morbihan, je suis une fille de la forêt, peut-être une fée devenue sirène.

  • Speaker #0

    Oui, ça va être un peu ça, en fait, quand on va voir un petit peu ton parcours. Et des études de journalisme aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors aimer les gens, c'est ça. Quand on aime les gens, on a envie de raconter un petit peu ce qu'ils font, parce qu'on est attentif, on s'intéresse à eux. Alors, ce qui est rigolo, c'est que je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier exactement, jusqu'au jour où en troisième, ça c'est vraiment un souvenir très net. Je me souviens de cette professeure qui nous demande à tous, qu'est-ce que vous allez faire ensuite comme métier ? Qu'est-ce que vous aimeriez faire ? Et toute la classe s'exprime, arrive mon tour et je dis, je ne sais pas en fait. enfin je veux Moi, je veux raconter la vie des gens. Je veux être sur le terrain. Je veux être avec eux. Je veux faire plein de rencontres. Et là, il y a une petite nana qui s'appelle Gweno Lareto. Je m'en souviens encore. On avait 15 ans. Et qui dit, oui, tu veux être journaliste, en fait. Eh bien, oui. Elle avait mis un mot sur cette passion-là. Et puis, ma jeunesse, c'était aussi le sport. J'aimais beaucoup. Je faisais du volet. J'adorais le cyclisme, le foot, le Tour de France. Je suivais ça, mais vraiment de très, très près. Je me rappelle très bien Renan Pincec, Jean-François Bernard. J'étais toute jeune, le foot, moi c'était les années Parc des Princes, c'était Michel Platini avec l'équipe de France, Yvon Leroux, etc. Et j'aimais le sport et je me suis dit, le sport, le journalisme, et si je devenais journaliste sportif ? Et c'était vraiment ce que je voulais faire au départ. Et là, j'ai le curé de ma paroisse, la paroisse de Saint-Raoul, qui me dit, écoute, ça serait bien que tu fasses des petits reportages pour qu'on connaisse un peu les résultats de nos jeunes qui jouent au foot. C'était le club du FCBC à Laruesy, où je vivais à l'époque, dans ce petit hameau. Je me suis prise au jeu en fait et je suivais tous les matchs, tous les week-ends et je faisais des petits comptes rendus. Alors à 15 ans, quand on voit un petit G.T, la signature du premier article dans le bulletin paroissial. C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, le bulletin paroissial, en effet. Ce n'était même pas le bulletin municipal, mais le bulletin paroissial.

  • Speaker #1

    Et ensuite, il y a eu les informations de la GACI. Ça appartenait au groupe Yves Rocher. Ils m'ont demandé de faire la même chose. Et puis, Ouest France. Alors attention, là, on devient grand quand même. Ouest France, c'était la rédaction des sports de Lorient. Je leur envoyais mes petits papiers. Et puis, j'ai multiplié les stages et les stages dans les rédactions d'Ouest France. Parce que c'est vrai que le pays de... Le pays du Morbihan, c'est plus Ouest-France que le Télégramme. Et donc, j'ai fait pas mal de stages parce que je pense que la réussite, de toute façon, c'est bien de faire des écoles, c'est formidable, mais il faut aussi faire plein de stages. Et c'est comme ça qu'on apprend le métier. Donc,

  • Speaker #0

    tu as fait en parallèle des études de journalisme ou même pas, tu as appris sur le théâtre ?

  • Speaker #1

    Alors, si, si. Donc, j'ai passé mon bac littéraire à deux. J'ai fait un Dug de communication sciences du langage à l'UCO, à Aradon, exactement. et puis Et puis ensuite, je comptais aller en licence à Angers, toujours à l'UCO. Et jusqu'au moment où mon cousin, qui travaillait dans les Côtes d'Armor, me dit « Écoute, il y a une annonce qui passe à la radio. Je crois qu'ils recherchent une voix féminine à Europe 2, à Guingamp. » Ah bon ? Je lui dis « Mais je n'ai pas affaire de radio. Je n'ai pas commencé encore. » Il me dit « Écoute, je ne sais pas. Je te donne l'info. » Et puis mon papa, qui nous a toujours accompagnés aussi, lui, dans nos projets, comme ma maman d'ailleurs, me dit « Allez, viens, je t'emmène. On va à Guingamp. » Ah bon, t'es sûre ? Oui, on était 17. Cette petite jeune fille, il voulait une voix féminine. Et puis, c'est moi qui étais retenue. Je n'ai pas compris au départ pourquoi, parce que je n'avais aucune expérience. Après, j'ai compris malheureusement que c'était pour d'autres raisons qu'on m'avait choisie. Donc, l'expérience Guingamp, elle a duré un an au lieu de deux. Je partais là, justement, en école de journalisme en alternance au CFPJ à Montpellier. Donc, j'ai été formée, mais en journaliste de radio. Et je faisais mes allers-retours. Et puis, ça ne s'est pas très bien passé pour des raisons que vous imaginez. pour une petite jeune fille qui a 20 ans et qui découvre le monde professionnel dans une entreprise pas très saine. Et donc, je suis allée voir Europe de Paris et puis je leur ai dit, écoutez, je crois que je vais arrêter, ce n'est pas fait pour moi. Je suis une femme dans le sport, je crois que c'est compliqué. Ils m'ont dit, t'inquiète, on va te créer un poste à Brest. Jamais, je n'avais mis les pieds à Brest.

  • Speaker #0

    Et alors, vous voyez comment...

  • Speaker #1

    C'est un peu le film Bienvenue chez les Ch'tis. Là, c'est quoi à Brest ? Tout seul et puis... On m'a tellement dit, mais qu'est-ce que tu vas aller faire là-bas ? C'est triste, c'est gris, tu ne vas pas être bien, il y a de la pluie. Et j'ai dit, mais allons voir, allons voir. Et puis, de toute façon, c'est six mois. J'avais six mois à faire pour terminer ce fameux contrat de qualification avec le CFPJ de Montpellier. Et puis, c'est un passage, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Ça fait 31 ans que je suis là. Je n'ai jamais voulu repartir.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, tu as aussi une belle opportunité. Qu'est-ce qu'il y a à faire ? Tu as fait six mois ou même plus longtemps finalement à Europe 2 ?

  • Speaker #1

    À Europe 2, environ un an et demi. Et alors, Europe 2, je travaillais aussi à la pige pour Europe 1. Je venais de donner un petit coup de main au correspondant François Coulon, qui était basé à Nantes. Et c'est vrai que Brest, Nantes, Brest est tellement loin de tout que la rédaction parisienne d'Europe 1 m'avait dit, fais des petites choses pour nous aussi, comme ça, on va mieux couvrir le territoire. Et donc, j'ai fait des reportages pour Europe 1, ça leur a plu, donc j'ai continué. Et puis, il y a eu cette... Cette chance incroyable parce que, donc guingamp, comme ça ne s'était pas bien passé, la personne qui m'embauchait refusait de me donner ma carte de presse. En tous les cas, de faire le nécessaire pour remplir le dossier pour que je puisse avoir une carte de presse un jour. Et ça faisait partie de la stratégie malsaine de harcèlement sexuel pour me dévaloriser. Et quand je suis arrivée à Brest, je crois que j'ai entrevu la lumière et on m'a dit mais bien sûr, on va faire le nécessaire. Et j'ai eu ma carte de presse, mais très tard. et au départ j'ai eu un collègue qui m'a dit « Tu vas faire le concours de la Fondation Varennes. » C'est un concours qui récompense les meilleurs journalistes titulaires de la carte de presse depuis moins de huit ans. Mais moi, je ne l'avais pas, la mienne. Donc, je n'ai pas fait le concours. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'il a envoyé un reportage sans me le dire. Puis un jour, j'ai reçu un petit coup de fil de la rédaction d'Europe 1 en disant « Champagne, tu viens de recevoir le premier prix de la Fondation Varennes. » Je dis « C'est juste pas possible. » Je ne l'ai pas fait. j'ai dit bah si bien sûr c'était sur c'est rigolo parce que ça se fait encore aujourd'hui C'était la stérilisation des œufs de Gouélan. C'était tout le début pour pouvoir maîtriser un petit peu toutes ces populations de Gouélan, qui étaient assez envahissantes déjà à l'époque, il y a plus de 30 ans. Et j'ai donc remporté le premier prix. Et là, Europe 1 m'a dit, reste avec nous, toujours à la pige. Et Europe 2 a fermé ses locales dans toute la France. Donc ça tombait bien, j'ai continué avec Europe 1, jusqu'au jour où j'ai croisé mes collègues d'OTF1 sur place. Ils m'ont dit, écoute, là, il n'y a jamais eu de femmes dans ce bureau, ça serait bien aussi. qu'on ait une voix féminine, viens à la pige avec nous, de toute façon, et à la pige et je l'ai fait. Et je me suis dit, le premier qui m'embauche en CDI, je prends soit Europe 1, soit TF1. Et ça a été TF1.

  • Speaker #0

    Donc en fait, là, tu passais de la radio à l'image.

  • Speaker #1

    Ah oui, puis rien à voir. Parce que moi, ma formation, elle était de radio, pas de télé. Je me souviens très, très bien d'avoir fait ce test. Trois petits reportages que l'équipe de TF1 de Brest m'avait permis de réaliser. Le caméraman m'avait accompagné sur le terrain et j'ai proposé trois reportages. Et le directeur des bureaux de TF1 de l'Ouest devait aller donner cette fameuse cassette avec mes trois reportages. à Jean-Pierre Pernaut. On y vient, à Jean-Pierre Pernaut. Il y est allé avec mes trois reportages et Jean-Pierre lui a dit « Tu me parles de qui ? Ben, Guénaël, Théo... » Ah, mais je l'entends le matin sur Europe 1 ! Et puis quand on s'appelle Guénaël en Bretagne, pour moi, une correspondante, c'est parfait. Évidemment. Elle commence quand elle peut. Mais alors, heureuse, bien sûr. Mais déçue, parce qu'il n'a pas regardé mes reportages. En plus, Pierre n'a jamais validé mes trois premiers reportages et j'aurais tellement aimé avoir un regard... professionnelle sur mon travail, mais tout début en télévision.

  • Speaker #0

    Mais bon, il t'entendait sur Europe 1, ça lui a suffi.

  • Speaker #1

    Et je m'appelle Ganaëlle. En Bretagne. Aussi,

  • Speaker #0

    et bretonne.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu avais déjà bien sillonné, sans doute, ici, le territoire de Brest. Oui,

  • Speaker #1

    et puis les Côtes d'Armor avant. Le Morbihan, que je connaissais bien parce que je suis originaire de là-bas, juste à côté de l'île Évilaine, où j'ai grandi aussi un peu à Rennes, puisqu'on n'était pas très loin de la frontière. Plus mon expérience à Guingamp, en Côtes d'Armor, où j'ai sillonné. Et là, j'arrivais dans le Finistère. Donc oui, c'était un bon début pour bien connaître ma région.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et comment on travaille alors quand on est correspondante pour TF1 ? Et donc, tu travaillais principalement pour le 13h.

  • Speaker #1

    Alors, pour toutes les éditions, à la fois pour le 13h et le 20h semaine, plus les éditions du week-end. Et LCI aussi, lorsque LCI ensuite a été créé, parce que chaîne du groupe TF1. Mais c'est vrai que nous, les correspondants en région, sur toute la France, où mes collègues ont bossé quand même un peu plus pour le 13h, parce que c'est Jean-Pierre qui a eu cette idée incroyable de dire à un moment donné, mais et si on parlait vraiment des régions, des communes, des villages, des lieux dits ? C'est quand même incroyable ce qu'il a fait, parce que il fallait le faire, il fallait oser. Au tout début, quand les gens commençaient à être journalistes, on parlait de Paris, on parlait de la France en général, et puis un jour, lui, il a dit, en fait, non, on va donc discuter de cette petite... de commune, on va discuter du bal des pompiers et puis je dirais même pendant l'été on rentrait dans les campings et dans les hauts vents alors on faisait des reportages, on rencontrait des gens dingues, je me rappelle des gens du Jura qui nous donnaient une petite liqueur de là-bas ça discutait vraiment ça a été le plongeon dans la vraie vie, dans la vie la vie en l'observant avec beaucoup de respect bien entendu et en fait on a pu raconter des vraies histoires humaines et bien remettre l'humain au cœur de tout ça.

  • Speaker #0

    Et les territoires aussi. Tout ne venait pas de Paris et tout ne se passait pas à Paris. Donc en tant que correspondante, tu couvrais l'actualité au quotidien, mais cette actualité, il fallait aussi aller la chercher. Ça descendait de Paris, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, chaque matin quand j'arrivais au bureau à Brest, j'avais l'impression de passer mon bac tous les jours. Parce que vous savez l'image, on prend la feuille qui est retournée sur la... table le jour de l'examen du bac et puis on la retourne et on découvre notre sujet. Moi, c'était ça tout le temps. Donc, pas de routine. On n'a jamais su ce que c'était que la routine. Pas d'horaire de travail. Quand il n'y avait rien de prévu, de particulier, on arrivait tôt le matin, on ne savait jamais quand est-ce qu'on allait rentrer. Parfois, à la fin de la journée, la tempête se prépare, on appelle le codice deux fois dans la nuit, on suit une caserne de pompiers, on va aller filmer les arbres qu'il faut couper, les câbles électriques tomber. raconter l'histoire que vivaient tous ces gens dans les tempêtes. On rentrait des fois le lendemain, mais c'était comme ça. Et c'est ce qui m'a permis aussi de faire ce métier avec autant de passion et de tenir. Physiquement, c'était quelque chose quand même. Et voilà, donc ce que je dis souvent aux gens, parce que j'ai fait beaucoup de recrutement aussi pour des stagiaires, par exemple, en tant que chef de bureau ici à Brest. Et à chaque fois, je leur disais, parce qu'ils arrivaient avec leur CV, avec leurs grandes ambitions de présenter le 20h, etc. C'est bien. Et je les laissais dire tout ça. Et à la fin, je leur disais, est-ce que tu aimes les gens ? Parce qu'en fait, c'est tout ce qui m'intéresse en ce moment. Est-ce que tu aimes les gens ? Et là, je les déstabilisais souvent. Oui, forcément. Non, pas forcément. Il y a des gens qui n'aiment pas les gens. Est-ce que tu es prêt à, le soir de Noël, quitter ta famille pour aller faire un petit reportage sur la petite troupe de théâtre de ton village qui fait une représentation ? Est-ce que tu es prêt à aller suivre une kermesse avec des baptêmes de... poney, est-ce que tu as conscience que ça c'est aimer les gens, ça veut dire s'intéresser à ce qu'ils font. Donc, vraiment, il fallait aimer les gens pour avoir aussi ce rythme-là dans ces métiers de correspondants en région. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce qu'en fait, tu touches au cœur de la vie des gens.

  • Speaker #1

    Ils y mettent leur cœur, ils y mettent leur sincérité. Ils sont souvent dans la détresse. Si on va les voir, c'est parce qu'ils ont besoin de nous aussi. C'est qu'il y a un souci ou alors il y a un grand bonheur. Mais on est dans l'émotion de toute façon. On est tout le temps dans l'émotion. alors attention à ne pas se laisser embarquer par la sensibilité parce que notre métier objectifs avant tout, mais on est d'abord des êtres humains. Et il y a des histoires, surtout en Bretagne, je crois, des histoires, quand on sait les écouter, les entendre, des histoires extraordinaires à raconter.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu en as une en exemple, pour illustrer ? Il y a un reportage qui t'a particulièrement touchée, ou émue, que tu es fière d'avoir mis en lumière.

  • Speaker #1

    Il y en a tellement. C'est sûr,

  • Speaker #0

    j'ai dit que tu en as fait 1862.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui me vient comme ça, vraiment. J'aime beaucoup les îles. J'ai énormément tourné aussi sur les îles du Ponant, et notamment l'île de Sein, Ouessant-Molen, etc. Et je me souviens, un jour, il y avait le débat en France sur les maisons de retraite, ça coûte cher, etc. Et je me suis dit, mais comment on fait sur une île quand plus de 70% de la population a plus de 70 ans, justement ? Sur certaines îles, il n'y a pas de maison de retraite. Et pourtant, les anciens sont là. Donc, ça veut dire qu'on fait attention à son voisin. Et j'étais partie, Jean-Pierre me dit, tu me fais une minute trente ? C'est vrai que c'est sympa, c'est intéressant, c'est une bonne idée. On ne l'a pas fait ce sujet encore. Comment ça se passe et pourquoi il n'y a pas de maison de retraite ? Et pourtant, on arrive à garder nos anciens. Et je suis rentrée, j'ai pris le bateau, je l'ai appelé. Je lui ai dit, écoute, ce ne sera pas une minute trente, ça va être trois minutes seize. Et tu verras. Il dit, quoi ? C'est beaucoup trop long. Écoute le reportage, regarde-le. Et puis, on se reparle. parce qu'on a découvert qu'effectivement, c'était un exemple incroyable. Parce que là-bas, on... D'abord, on regarde si le voisin est réveillé le matin. On voit si les volets sont ouverts. Et puis, on est vigilant. Il y a les assistantes, comment on appelle ça ? Il y a les infirmières, les aides-ménagères, les aides-soignantes. Exactement. Il y a toute une chaîne qui est mise en place pour s'occuper d'eux. Il y a aussi des lits médicalisés qui sont arrivés maintenant sur les îles. À l'Île-de-Sein, la femme médecin qui était là il y a encore quelques années, Laetitia, elle s'est formée au protocole de chimio pour qu'on puisse soigner sur l'île, sur le caillou, ces anciens-là. Parce que quand ils partent aux maisons de retraite de l'autre côté, on leur réduit la vie de dix ans. C'est incroyable le déchirement de quitter son île et en plus de se retrouver en EHPAD. Et c'était vraiment un sujet que j'ai trouvé très intéressant. D'une grande humanité. Exactement, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que tu traitais du sujet avec beaucoup d'authenticité aussi. Et quel retour tu avais justement des populations quand on est au même endroit pendant trente ans ?

  • Speaker #1

    à raconter l'actualité du territoire. Si on est toujours là au bout de 30 ans, c'est que ça fonctionne bien et qu'on a bien fait notre travail. Parce que nous, les correspondants, notre force, c'est justement celle-là. C'est qu'on ne vient pas de Paris faire un reportage et repartir le soir. Et peu importe ce qu'en pensent les personnes. Nous, on avait plutôt à bien faire notre travail si on ne voulait pas finir dans le port. Je me souviens de sujets incroyables avec les pêcheurs, notamment parfois c'était un peu tendu, un peu chaud. Mais moi, je n'ai jamais eu de problème. Bien au contraire, les agriculteurs, j'ai beaucoup aimé être à leur côté aussi pour raconter leurs difficultés, leur quotidien, autant sur les manifestations que dans les exploitations. Aller voir le laitier arriver à 6h30 du matin, je trouve ça génial. C'est qu'on est vraiment au cœur du sujet. Et puis, on raconte ce qu'on voit. Donc, on imagine, on raconte. C'est ça, en fait, le métier de journaliste. On a presque oublié aujourd'hui ce que c'était. Autrefois, il se passait un événement, on arrivait et on racontait l'événement, normal. Aujourd'hui, des rédactions nous demandent de faire en sorte qu'il se passe telle et telle chose. Donc, vous voyez un petit peu la différence de traitement. Et c'est aussi pour ça que j'ai décidé un jour de faire autre chose. Mais non, je pense que franchement, j'ai eu des bons retours. J'ai gardé toutes les lettres, les mails. Un exemple, un reportage sur la vie en baraque. Parce qu'il y a une association aujourd'hui. Brest, ses habitants ont vécu en baraque après les bombardements de la guerre mondiale, la Deuxième Guerre. On fait un reportage, toute la France le voit. Les gens se reconnaissent. Ils avaient 7 ans, ils avaient 17 ans. Donc, ils rappellent, ils m'envoient des mails. Mais j'ai reconnu, c'est Jacqueline, c'était ma voisine. On jouait au bille dans le caniveau ensemble. Il y avait mon premier amoureux, je l'ai vu. Maintenant, il a quel âge ? Il a 77 ans. Il y a des choses comme ça, des belles histoires qui se sont créées. et moi qu'est-ce que j'étais fière d'avoir pu remettre en contact un peu tous ces gens-là. Donc oui, c'est des mails, des remerciements, c'est riche.

  • Speaker #0

    C'est riche, c'est riche et en effet vu le rythme... Comme tu l'as dit, on peut partir à 6h du matin, venir à 22h, voire même la nuit, suivre des événements. On ne peut faire ça que par passion. Et on le ressent bien dans tes propos aussi, de toute façon. Des fous rires aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oh là là, oui alors. Alors des fous rires, souvent lorsque je devais interviewer des gens que je connaissais bien, que j'adorais. Et ça faisait tellement bizarre de les avoir devant moi avec un micro. Alors pour des sujets assez légers, bien entendu. Et oui, des fourris formidables. L'abeille Bourbon, l'équipage. J'ai fait beaucoup de reportages en mer d'Iroise. J'ai toujours aimé cet endroit-là. J'ai fait beaucoup de navigation avec les équipages de l'abeille. Et vraiment, oui, on a passé des moments exceptionnels. Exceptionnels.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est sûr que c'est des métiers très riches. Tout à fait. Beaucoup d'investissements personnels, mais aussi beaucoup de richesses.

  • Speaker #1

    Et de récompenses. Voilà,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et comme tu viens de le dire, à un moment, tu as... quitté aussi TF1.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai quitté TF1 en 2020. Simplement, en 2020, j'ai eu 50 ans et puis je crois que j'étais un peu fatiguée de l'évolution de la presse aussi. Je n'étais plus vraiment en accord avec ce qu'on me demandait de faire. Bien que TF1 soit une très belle et grande maison, contrairement à ce qu'on pourrait penser parce que c'est un gros média. Mais on a toujours été tellement bien estimé jusqu'au bout d'ailleurs. Mais je n'étais plus trop en accord. Et puis surtout, j'avais l'un de mes murs porteurs qui partait aussi, Jean-Pierre Pernod, qui était mon ami, mon grand, grand ami. Et je me suis dit, c'est le moment, en fait, de partir. J'y avais déjà pensé, mais dans la vie, tout est une question de moment. Avant, ce n'était pas le moment et après, ce n'est plus le moment. Et là, je crois que c'était vraiment le moment. Il fallait que je fasse autre chose que je veux. Je continue à mettre en valeur ma région que j'aime tant. Mais plus de cette façon-là. Voilà, donc je suis partie, j'ai pris la décision et c'est tellement mieux quand on prend cette décision. Et puis, je crois aussi que dans une carrière, le plus difficile, c'est de réussir son départ. Il ne faut surtout pas rater son départ parce que c'est la dernière impression qu'on laisse. Il faut partir au moment où on est encore en haut de la vague. Et je trouve que sur la confiance, sur le plan de la confiance en soi, c'est important. Et c'était le moment. Voilà, tout était réuni. que je parte.

  • Speaker #0

    Et tu me disais que tu as appelé justement Jean-Pierre. Il y a eu une concordance des dates.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est complètement dingue. Alors, on était très proches, c'est sûr. Mais quand même, on s'est appelés. On avait toujours dit qu'on serait partis ensemble. Au même moment, je ne sais pas pourquoi, c'était un petit délire. Il m'avait dit, on partira en même temps. J'ai dit, oui, alors prends ton temps quand même parce qu'on a un peu plus de 20 ans d'écart. Donc, voilà, on rigolait avec ça. Et un jour, au mois de septembre, je lui ai dit, écoute, Jean-Pierre, je t'appelle, je suis désolée, mais en fait, c'est moi qui vais partir la première. de TF1. Il me dit, ah bon ? Et tu pars quand ? Ben, je dis, je pars le 16 décembre. Il dit, ah ben c'est rigolo parce que moi je pars le 18. Je fais quoi ? Il me dit, ouais, je ne l'ai pas encore annoncé, mais je vais l'annoncer, je pars le 18 décembre, mon dernier 13h. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ?

  • Speaker #1

    Voilà, et donc on est partis à deux jours près. J'ai réuni tous mes collègues de travail chez moi parce qu'il y avait une toute petite télé au bureau et je leur ai dit, venez, venez, et les anciens collègues aussi de TF1, de Brest, et je leur ai dit Venez à la maison, j'ai une grande télé. on va vivre tous ensemble le départ de Jean-Pierre je pense que c'est important qu'on soit unis pour ça et je l'ai vécu un peu comme mon départ à moi finalement et puis après avec Jean-Pierre on s'est parlé énormément, il ne m'a pas laissé tomber après le départ, bien au contraire, c'est ce qu'on appelle une belle amitié et après il y a eu ma vie d'après et il m'a aidée Oui parce que du coup ta vie d'après comme tu dis,

  • Speaker #0

    tu as continué à être sur la transmission mais au travers de l'écriture

  • Speaker #1

    En fait, c'est dans la continuité de ce que j'avais déjà fait. Après le son, la radio, la télé,

  • Speaker #0

    l'image,

  • Speaker #1

    c'est à l'écriture. Et puis dans la continuité aussi de valoriser ma région, de mettre en valeur des producteurs, des produits, des métiers, des savoir-faire, de mettre en valeur un patrimoine. Vous avez vu un petit peu la richesse que nous avons ici, sur cette terre. Et j'ai voulu le faire en image avec Simon Cohen. On raconte aussi encore l'histoire. l'histoire, alors à la fois les Brestois, le livre Brestois. Et puis, il y a le livre aussi Je cuisine à la Brestoise que j'ai écrit avec Simon. Je cuisine à la Quimperoise ensuite, aux éditions La Nouvelle Bleue. Et en fait, ce sont des photos, des reportages sur des producteurs pour mettre en valeur un petit peu ce qui se passe autour de nous. Et c'est pour dire aux gens, mais regardez ce que vous avez chez vous. Vous avez des gens qui nous font des fraises de pleine terre, qui élèvent des cochons qui... Ils courent dans les sous-bois et ensuite, après, il y a de la viande à la ferme qu'on va chercher, on vente direct. On a plein de belles choses à découvrir ici sur nos terres et il ne faut pas passer à côté. Donc, quand on fait une recette avec du rouget, on va partir en mer, on fait des photos avec le pêcheur et on revient avec des superbes photos d'échanges entre l'équipage de pêche, de nuit, de braise, de rade. Et voilà, c'est encore une fois raconter le territoire et c'est important. Et puis, Brestois. Alors, Brestois, c'est le petit dernier que j'ai écrit il y a deux ans. toujours avec le même éditeur, La Nouvelle Bleue, et toujours avec Simon Cohen aussi. Et Brestois, c'était ma façon de remercier Brest. Parce que je me suis dit, ça fait 30 ans que je suis là, comment est-ce possible ? Alors que j'étais arrivée avec des a priori, etc. Et je me suis dit, je vais remercier cette ville. Parce que non seulement elle m'a accueillie il y a 30 ans, mais elle m'a cueillie parce que j'avais tellement de clichés, d'idées reçues en tête que... Il y a des gens que j'ai interviewés il y a 30 ans, ils sont encore aujourd'hui dans l'engagement, ils sont encore aujourd'hui à défendre telle ou telle chose, parce que Brest, en 30 ans, a complètement changé. Aujourd'hui, je voudrais que le monde entier voit cette ville telle qu'elle est aujourd'hui. C'est fini Brest de Barbara, c'est fini Brest meurtrie, bombardée, qui a du mal à se reconstruire. Brest, elle est debout, elle est tellement différente. et le Brest. c'est plus Brest-la-Grise d'abord il faut la regarder de loin c'est Brest-la-Blanche quand on est en mer ça a été Brest-la-Rouge qui a lutté les grandes grèves de l'arsenal c'est Brest qui a mis de la couleur qui a mis de la couleur assez persienne qui a un téléphérique, le premier téléphérique urbain de France, qui a ouvert ses quartiers, qui a donné des horizons aux quartiers avec le tramway, c'est une ville en perpétuelle mutation et c'est une ville qui sait accueillir aussi avec les fêtes maritimes Merci. Et puis qui a une certaine brillance, qui lui manquait peut-être le plateau des Capucins. Donc on a tout ça aujourd'hui. Quand je vois le port de commerce de Brest, là où j'habite, je me dis mais quand on le regarde bien ce port, c'est pas un port. C'est cinq ports en un. Qui fait ça ? Où est-ce qu'on trouve ça en France ? Parce qu'on a un port militaire, on a un port de plaisance, on a un port de pêche, on a la réparation navale. Et puis on a aussi tout ce qu'il y a dans le port, les services publics, les douanes. Le bateau qui emmène les passagers vers les îles. On a les pilotes, on a les lamaneurs, on a plein de métiers. Il y a les portuaires. Il y a plein de bateaux qui se croisent en permanence. Et c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    Dis donc, quelle belle valorisation de Brest que tu viens de faire. Et je suis d'accord. En fait, Brest est devenue une ville finalement attractive. Et ce côté un peu bout du monde est assez fascinant aussi, je trouve.

  • Speaker #1

    Parce que le côté bout du monde dont vous parlez, Brest en a fait sa force. Ça, j'en suis convaincue. On n'est pas isolés. Souvent, les gens me disent « Oh là là, mais vous êtes isolés là-bas » . On n'est pas isolés. On est éloignés géographiquement de Paris et de certaines villes de France. Mais vous savez, on n'est pas très loin de Londres et d'Irlande. Finalement, Dublin, Londres sont plus proches de Brest que Paris ne l'est. Donc, on n'est pas si isolés que ça. Et moi, j'essaie de voir Brest, non pas comme une fin, mais comme un commencement. On se rappelle, enfin, on se rappelle non, mais on a tous lu les histoires... incroyables, des explorateurs de la Pérouse, ils sont partis de Brest. Il y a un tas de choses qui se passent ici. Les grands records, les tours du monde en voile, c'est une grande boucle. On part de Brest, on revient à Brest, je pense au trophée Jules Verne notamment, et à d'autres, on a vu avec les Ultimes dernièrement. C'est vraiment une ville à part. C'est une ville qui est dingue parce qu'elle s'est construite sur l'âme ouvrière. Elle s'est construite comme ça, simplement. Et elle arrive à réaliser des choses extraordinaires. C'est une ville qui met du génie dans ses voiles, en fait. Et on n'aurait pas cru ça il y a quelque temps. Ça a été la ville, peut-être la mal-aimée de France. Et aujourd'hui, je suis certaine qu'il y a des gens qui viennent à Brest parce qu'ils se sont rendus compte, enfin, que c'était une ville formidable. Et aujourd'hui, quand je vois le port, encore une fois, je me dis, mais il faut faire quelque chose dans ce port pour qu'on puisse montrer les métiers. On a quand même un chantier du Guip avec des charpentiers de marine. C'est dommage qu'il n'y ait pas un parc. parcours, ça serait peut-être à construire ça, pour que les gens viennent voir travailler les charpentiers de marine. Et puis la criée, personne ne sait qu'il y a une criée à Brest, ou si, mais très peu de monde. Il y a un port de pêche, ah bon, on me dit souvent, il est où ? Voilà, donc il y a une criée, avec une criée incroyable, qui a une valeur marchande, avec des produits nobles, avec des produits de qualité, et tout ça, ça serait chouette que le public puisse visiter, et moi j'aimerais bien participer à un projet autour du port.

  • Speaker #0

    C'est très très riche de parler ainsi de Brest. Donc voilà, on voit Tu es là dans la transmission et notamment par rapport à ton attachement à la ville de Brest. Tu es partie en effet sur l'écriture et tout en valorisant, en continuant à valoriser les territoires. Et ton ami justement Jean-Pierre Pernaut qui nous a quittés, c'était en quelle année maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors Jean-Pierre est parti le 2 mars 2022.

  • Speaker #0

    Donc deux ans après qu'il ait quitté TF1. Il se savait déjà malade ?

  • Speaker #1

    Oui, il se savait malade. Alors c'est sûr que je ne vais pas trop pouvoir parler par rapport à son décès, parce que c'est toujours très douloureux. Mais moi, ce que je conserve de lui, c'est le petit coup de fil à 4 heures du matin, un jour de tempête.

  • Speaker #0

    Il me dit, je viens de me réveiller, je crois que t'es en mer, mais va pas en mer, j'espère que t'es pas en mer. On devait faire un reportage sur la coquille Saint-Jacques à Les Ardriieux, à Saint-Quai-Portrieux plutôt. Et il avait qu'une peur, c'est qu'on soit partis. Je lui dis, mais Jean-Pierre, on part pas en mer comme ça. On a pris la route, j'ai eu le capitaine du bateau, le pêcheur qui nous a dit, oui, effectivement, on va reporter. Jean-Pierre, c'est la personne qui me dit, j'apprends que t'as passé ta nuit aux urgences avec ton petit. Ben non, va pas faire le sujet sur les algues vertes. en bête Saint-Brieuc, tu rentres chez toi ou alors tu restes à ses côtés. Mais le sujet, il arrivera plus tard. C'est quelqu'un vraiment qui a énormément compté pour moi et auquel je pense régulièrement aussi. Régulièrement, alors il y a aussi cette anecdote. Moi, je suis née le 2 avril et Jean-Pierre est du 8 avril. Pendant presque 24 ans, tous les 2 avril, évidemment, j'avais mon petit coup de fil et tous les 8 avril, je l'appelais aussi. Et puis, ce 8 avril 2022, ça a été particulier. Bien sûr, je n'avais pas de coup de fil à passer. Et puis, il m'a toujours poussé à créer mon entreprise aujourd'hui. Il m'a dit, mais si tu vas trouver des clients, tu vas voir. Il était très moteur, même en étant malade. Et puis, j'ai dit, attends, je vais attendre vraiment d'en avoir plusieurs avant de créer ma société. Et puis, le 8 avril 2022, je suis triste. Je pars, je prends ma voiture, je vais voir mes parents dans le Morbihan. Et là, j'ai un coup de fil sur la route, ce jour-là. Et c'est un directeur d'une agence de communication qui me dit, écoute, Gilles Fallin, la CIL, il souhaiterait que ce soit toi qui fasse le film des 60 ans de son entreprise. Et ça a été le début. Et après, j'ai mon éditeur qui me dit, écoute, j'ai trop de boulot là. Est-ce que je peux te filer des articles à écrire sur les îles une demi-heure après ? Et si ça, ce n'est pas un signe. Donc, je pense très souvent à lui, oui, à Jean-Pierre, bien sûr.

  • Speaker #1

    Des beaux hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je fais des films aussi. Alors, des reportages d'entreprises, pas des films institutionnels. Puis, il y en a tellement de faits. Moi, je suis au cœur du réacteur dans l'entreprise. Et pour mettre en valeur le travail des personnes, les produits aussi qui sont fabriqués. Tout ça aussi pour aider au recrutement, par exemple, parce qu'il y a beaucoup de problèmes de recrutement dans les entreprises aujourd'hui. Et ça permet de montrer un petit film à des personnes qui hésiteraient encore à aller travailler. En leur disant, voilà ce qu'on fait, mettre en valeur tout ça, ça marche bien. Puis je fais du coaching aussi auprès des chefs d'entreprise et des élus. Comment réussir une interview ?

  • Speaker #1

    Donc là, tu es de l'autre côté de la barrière.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est important de les aider. Je l'ai vu dans mon métier. À chaque fois, enfin pas à chaque fois, mais très souvent, des personnes un peu démunies quand je les interviewais parce qu'ils ne savaient pas faire, tout simplement. Et ce n'est pas donné à tout le monde. C'est un exercice un peu particulier. Donc aujourd'hui, par le biais des chambres de commerce d'industrie de Bretagne, Et puis d'autres chefs d'entreprise, j'interviens pour leur donner les clés, pour ne pas tomber dans les pièges et puis pour garder le contrôle sur l'interview. Voilà, je fais des conférences, plutôt des cafés-discussions. Je n'aime pas trop conférences, c'est un peu froid. Des cafés-discussions, on discute autour de thèmes toujours liés à la Bretagne, au département et au territoire.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quel conseil tu donnerais à un jeune journaliste ? qui débuterait aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Déjà, je lui dirais, courage. Non, je dis ça parce que déjà, à mon époque, l'actualité, les infos, ça allait très vite. Et je crois qu'aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que ça va encore plus vite et que c'est jamais terminé, en fait. Donc, je lui dirais, écoute, fais attention à ce que tu dis. Fais attention à ce que tu fais. Réfléchis bien parce que dans ce métier, on n'a pas le droit à l'erreur. Et surtout, respecte. respecte les personnes que tu interviews. Et tu passeras partout. Et tu rendras même fière, peut-être, cette profession qui a besoin de gens comme ça. Ça, c'est... Oui, voilà ce que je lui dirais.

  • Speaker #1

    Et toujours d'aimer les gens.

  • Speaker #0

    Ah bah ça, de toute façon, s'il ne les aime pas, il n'est pas devant moi comme un jeune journaliste.

  • Speaker #1

    Incontournable. Aujourd'hui, qu'est-ce qui t'anime ?

  • Speaker #0

    Alors, je crois que ce qui m'anime aujourd'hui, c'est que pendant 30 ans, j'ai raconté les trains qui arrivaient en retard. Et aujourd'hui, je raconte les trains qui arrivent à l'heure. et qu'est-ce que ça fait du bien ? Voilà, je suis dans le positif, je suis dans... Je raconte des histoires, je suis dans des choses qui fonctionnent bien. Et oui, alors j'ai un projet que j'aimerais aussi mettre en place. Je me suis rendu compte d'une chose aussi, c'est que nos enfants, à l'école primaire, à l'école, même au collège, on leur demande de maîtriser la civilisation égyptienne, mais ils ne connaissent pas leur ville, ils ne connaissent pas leur quartier. Et je pense que si aujourd'hui, je pouvais aller, et d'autres, dans les écoles pour leur... parler de leur quartier, de leur ville, leur expliquer pourquoi ils sont là et surtout d'où ils viennent et avec quelle ville ils grandissent, les infrastructures, tout ce qu'on met à leur disposition. je suis sûre qu'ils la respecteraient beaucoup plus. Et je pense qu'il y aurait peut-être moins de problèmes dans les quartiers. Les personnes qu'on connaît bien, on n'a pas envie de les blesser et on les respecte. Les personnes qu'on ne connaît pas, c'est plus compliqué peut-être. Alors là, justement, je pense qu'il faudrait qu'en Bretagne, au moins qu'on montre l'exemple, qu'on voit que nos enfants dans nos écoles, ils maîtrisent bien, ils connaissent leur ville. Je suis sûre que ce serait un beau projet à mettre en place.

  • Speaker #1

    Donc à suivre peut-être dans les mois ou les années à venir. J'espère. Merci Guénel est-ce que tu verrais autre chose à ajouter ?

  • Speaker #0

    Merci, voilà ce que je veux ajouter merci à toi, merci pour cet échange c'est vraiment un grand plaisir d'échanger comme ça toutes les deux, merci c'est une très belle idée d'aller à la rencontre des dirigeantes

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de nous avoir à partager ton beau parcours ta passion également, on l'a bien senti je te dis à bientôt

  • Speaker #0

    Avec plaisir

  • Speaker #1

    Chers auditeurs, chères auditrices, j'espère que comme moi vous avez adoré cet échange et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles, à vous abonner, à me faire part de vos commentaires et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode et qu'est-ce que vous voulez ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez ?

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Description

« Je veux raconter la vie des gens. » C’est avec cette phrase, prononcée à l'âge de 15 ans, que Guénaëlle Théaud a commencé une carrière journalistique aussi riche qu’attachante. Originaire du pays de Brocéliande, Guénaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur Europe 2… et n’en repartira jamais. Séduite par la ville et par une aventure professionnelle qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’imaginait, elle rejoint TF1 après quatre ans sur Europe 1. Pendant plus de deux décennies, elle y réalisera 1 862 reportages, principalement pour le 13h, aux côtés d’un mentor d’exception : Jean-Pierre Pernaut.

Dans cet épisode d’Elle en Bretagne, Guénaëlle se confie sur son parcours, ses émotions, et ces petits hasards qui changent une vie. Elle évoque son premier reportage, réalisé presque par accident, le début d’une belle amitié avec Pernaut, et son départ de TF1 en décembre 2020, à deux jours d’intervalle avec son mentor. Aujourd’hui, elle se consacre à la transmission, notamment à travers ses livres « Je cuisine à la brestoise » et « Brestois », et son travail de coaching pour les chefs d’entreprise et les élus.

Un échange sincère et inspirant, entre rires, souvenirs et conseils pour les jeunes journalistes.


Une conversation sincère, pleine de souvenirs et d’inspiration, à écouter sans modération. Bienvenue, Guénaëlle."


Déroulé :

  1. Introduction et immersion brestoise

  2. Une jeunesse bretonne entre musique et passion

  3. Les débuts dans le journalisme

  4. La transition vers TF1 et la rencontre avec Jean-Pierre Pernaut

  5. Le quotidien d’une correspondante TF1

  6. Reportages marquants et rencontres inoubliables

  7. Le départ de TF1 : une décision mûrie »

  8. L’écriture et la transmission : une nouvelle aventure

  9. Brest, une ville en mouvement

  10. Hommage à Jean-Pierre Pernaut

  11. Conseils aux jeunes journalistes et message final


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#Journalisme #TF1 #JeanPierrePernaut #Brest #Reconversion #Podcast #Inspiration #Médias"


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Elle en Bretagne, je suis Marie-Cécile, sa fondatrice, et dans ce podcast, mon souhait est de donner la parole aux femmes. Aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir Gwenaëlle Théo, une journaliste au parcours aussi riche qu'attachant. Originaire du pays de Brocéliande, Gwenaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur sur Europe 2. Et elle n'en repartira jamais, car séduite par la ville de Brest, et par une aventure professionnelle qui l'amènera bien plus loin qu'elle ne l'imaginait. Après Europe 2, c'est TF1 qui l'appelle et pendant plus de deux décennies, 23 ou 24 ans je crois, elle y réalisera pas moins de 1862 sujets, principalement pour le 13h aux côtés d'un mentor d'exception, Jean-Pierre Pernaut. Mais derrière ces chiffres et ces dates, il y a surtout une histoire de femme faite de rencontres et de petits hasards qui changent une vie. Dans cet épisode, Guédin est... Théo nous raconte son parcours et c'est à écouter sans modération. Bienvenue Gwenaëlle, je suis ravie de te recevoir dans mon podcast Elle en Bretagne et avant de commencer, comment vas-tu ? Bien,

  • Speaker #1

    très très bien, vraiment, je regardais tout à l'heure là sur le quai, cette lumière sur la rade, les gens qui se promènent, il y a encore des vacanciers, plein de sourires, c'est chouette. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait on a la chance d'être juste au-dessus, sur le port de Brest. avec une vue magnifique sur la rate. Donc, les conditions sont parfaites. Et justement, alors, Guenel, peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours en remontant peut-être justement à ta jeunesse ?

  • Speaker #1

    Ma jeunesse ? C'est loin, maintenant. Une jeunesse remplie d'amour, des torrents d'amour, une famille extraordinaire, des parents magnifiques. Et puis de la musique, de la chanson. J'ai toujours aimé jouer, chanter. Mon frère musicien, ma petite sœur musicienne, ma maman. Pour ses 80 ans, on lui a offert un harmonica, encore il n'y a pas très longtemps, des balles, des baluches, comme on disait à l'époque, pour gagner ma vie à 15 ans, dans les bars et puis dans les salles des fêtes, dans les villages. On faisait les balles de mariage, les 14 juillet avec mon frère, on a créé un groupe, Récréation. C'était l'un des derniers orchestres en fait, après il y a eu l'arrivée des DJ et tout ça. Donc j'ai toujours aimé chanter, parce que chanter c'est aimer, et j'ai toujours aimé vivre pleinement dans ma région, la Bretagne.

  • Speaker #0

    Donc tout ça, c'était dans la région de Brosséliande, donc plutôt en centre-Bretagne. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, nous, on est vraiment des terres de cette intérieure, cette Bretagne intérieure et mystérieuse, la forêt de Brosséliande. J'ai grandi à quelques kilomètres de là, c'est la commune de Guerre, Coetquidan. Et je suis allée à l'école aussi, par là, Pouermel, pour ceux qui connaissent aussi un petit peu. Donc dans le Morbihan, je suis une fille du Morbihan, je suis une fille de la forêt, peut-être une fée devenue sirène.

  • Speaker #0

    Oui, ça va être un peu ça, en fait, quand on va voir un petit peu ton parcours. Et des études de journalisme aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors aimer les gens, c'est ça. Quand on aime les gens, on a envie de raconter un petit peu ce qu'ils font, parce qu'on est attentif, on s'intéresse à eux. Alors, ce qui est rigolo, c'est que je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier exactement, jusqu'au jour où en troisième, ça c'est vraiment un souvenir très net. Je me souviens de cette professeure qui nous demande à tous, qu'est-ce que vous allez faire ensuite comme métier ? Qu'est-ce que vous aimeriez faire ? Et toute la classe s'exprime, arrive mon tour et je dis, je ne sais pas en fait. enfin je veux Moi, je veux raconter la vie des gens. Je veux être sur le terrain. Je veux être avec eux. Je veux faire plein de rencontres. Et là, il y a une petite nana qui s'appelle Gweno Lareto. Je m'en souviens encore. On avait 15 ans. Et qui dit, oui, tu veux être journaliste, en fait. Eh bien, oui. Elle avait mis un mot sur cette passion-là. Et puis, ma jeunesse, c'était aussi le sport. J'aimais beaucoup. Je faisais du volet. J'adorais le cyclisme, le foot, le Tour de France. Je suivais ça, mais vraiment de très, très près. Je me rappelle très bien Renan Pincec, Jean-François Bernard. J'étais toute jeune, le foot, moi c'était les années Parc des Princes, c'était Michel Platini avec l'équipe de France, Yvon Leroux, etc. Et j'aimais le sport et je me suis dit, le sport, le journalisme, et si je devenais journaliste sportif ? Et c'était vraiment ce que je voulais faire au départ. Et là, j'ai le curé de ma paroisse, la paroisse de Saint-Raoul, qui me dit, écoute, ça serait bien que tu fasses des petits reportages pour qu'on connaisse un peu les résultats de nos jeunes qui jouent au foot. C'était le club du FCBC à Laruesy, où je vivais à l'époque, dans ce petit hameau. Je me suis prise au jeu en fait et je suivais tous les matchs, tous les week-ends et je faisais des petits comptes rendus. Alors à 15 ans, quand on voit un petit G.T, la signature du premier article dans le bulletin paroissial. C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, le bulletin paroissial, en effet. Ce n'était même pas le bulletin municipal, mais le bulletin paroissial.

  • Speaker #1

    Et ensuite, il y a eu les informations de la GACI. Ça appartenait au groupe Yves Rocher. Ils m'ont demandé de faire la même chose. Et puis, Ouest France. Alors attention, là, on devient grand quand même. Ouest France, c'était la rédaction des sports de Lorient. Je leur envoyais mes petits papiers. Et puis, j'ai multiplié les stages et les stages dans les rédactions d'Ouest France. Parce que c'est vrai que le pays de... Le pays du Morbihan, c'est plus Ouest-France que le Télégramme. Et donc, j'ai fait pas mal de stages parce que je pense que la réussite, de toute façon, c'est bien de faire des écoles, c'est formidable, mais il faut aussi faire plein de stages. Et c'est comme ça qu'on apprend le métier. Donc,

  • Speaker #0

    tu as fait en parallèle des études de journalisme ou même pas, tu as appris sur le théâtre ?

  • Speaker #1

    Alors, si, si. Donc, j'ai passé mon bac littéraire à deux. J'ai fait un Dug de communication sciences du langage à l'UCO, à Aradon, exactement. et puis Et puis ensuite, je comptais aller en licence à Angers, toujours à l'UCO. Et jusqu'au moment où mon cousin, qui travaillait dans les Côtes d'Armor, me dit « Écoute, il y a une annonce qui passe à la radio. Je crois qu'ils recherchent une voix féminine à Europe 2, à Guingamp. » Ah bon ? Je lui dis « Mais je n'ai pas affaire de radio. Je n'ai pas commencé encore. » Il me dit « Écoute, je ne sais pas. Je te donne l'info. » Et puis mon papa, qui nous a toujours accompagnés aussi, lui, dans nos projets, comme ma maman d'ailleurs, me dit « Allez, viens, je t'emmène. On va à Guingamp. » Ah bon, t'es sûre ? Oui, on était 17. Cette petite jeune fille, il voulait une voix féminine. Et puis, c'est moi qui étais retenue. Je n'ai pas compris au départ pourquoi, parce que je n'avais aucune expérience. Après, j'ai compris malheureusement que c'était pour d'autres raisons qu'on m'avait choisie. Donc, l'expérience Guingamp, elle a duré un an au lieu de deux. Je partais là, justement, en école de journalisme en alternance au CFPJ à Montpellier. Donc, j'ai été formée, mais en journaliste de radio. Et je faisais mes allers-retours. Et puis, ça ne s'est pas très bien passé pour des raisons que vous imaginez. pour une petite jeune fille qui a 20 ans et qui découvre le monde professionnel dans une entreprise pas très saine. Et donc, je suis allée voir Europe de Paris et puis je leur ai dit, écoutez, je crois que je vais arrêter, ce n'est pas fait pour moi. Je suis une femme dans le sport, je crois que c'est compliqué. Ils m'ont dit, t'inquiète, on va te créer un poste à Brest. Jamais, je n'avais mis les pieds à Brest.

  • Speaker #0

    Et alors, vous voyez comment...

  • Speaker #1

    C'est un peu le film Bienvenue chez les Ch'tis. Là, c'est quoi à Brest ? Tout seul et puis... On m'a tellement dit, mais qu'est-ce que tu vas aller faire là-bas ? C'est triste, c'est gris, tu ne vas pas être bien, il y a de la pluie. Et j'ai dit, mais allons voir, allons voir. Et puis, de toute façon, c'est six mois. J'avais six mois à faire pour terminer ce fameux contrat de qualification avec le CFPJ de Montpellier. Et puis, c'est un passage, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Ça fait 31 ans que je suis là. Je n'ai jamais voulu repartir.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, tu as aussi une belle opportunité. Qu'est-ce qu'il y a à faire ? Tu as fait six mois ou même plus longtemps finalement à Europe 2 ?

  • Speaker #1

    À Europe 2, environ un an et demi. Et alors, Europe 2, je travaillais aussi à la pige pour Europe 1. Je venais de donner un petit coup de main au correspondant François Coulon, qui était basé à Nantes. Et c'est vrai que Brest, Nantes, Brest est tellement loin de tout que la rédaction parisienne d'Europe 1 m'avait dit, fais des petites choses pour nous aussi, comme ça, on va mieux couvrir le territoire. Et donc, j'ai fait des reportages pour Europe 1, ça leur a plu, donc j'ai continué. Et puis, il y a eu cette... Cette chance incroyable parce que, donc guingamp, comme ça ne s'était pas bien passé, la personne qui m'embauchait refusait de me donner ma carte de presse. En tous les cas, de faire le nécessaire pour remplir le dossier pour que je puisse avoir une carte de presse un jour. Et ça faisait partie de la stratégie malsaine de harcèlement sexuel pour me dévaloriser. Et quand je suis arrivée à Brest, je crois que j'ai entrevu la lumière et on m'a dit mais bien sûr, on va faire le nécessaire. Et j'ai eu ma carte de presse, mais très tard. et au départ j'ai eu un collègue qui m'a dit « Tu vas faire le concours de la Fondation Varennes. » C'est un concours qui récompense les meilleurs journalistes titulaires de la carte de presse depuis moins de huit ans. Mais moi, je ne l'avais pas, la mienne. Donc, je n'ai pas fait le concours. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'il a envoyé un reportage sans me le dire. Puis un jour, j'ai reçu un petit coup de fil de la rédaction d'Europe 1 en disant « Champagne, tu viens de recevoir le premier prix de la Fondation Varennes. » Je dis « C'est juste pas possible. » Je ne l'ai pas fait. j'ai dit bah si bien sûr c'était sur c'est rigolo parce que ça se fait encore aujourd'hui C'était la stérilisation des œufs de Gouélan. C'était tout le début pour pouvoir maîtriser un petit peu toutes ces populations de Gouélan, qui étaient assez envahissantes déjà à l'époque, il y a plus de 30 ans. Et j'ai donc remporté le premier prix. Et là, Europe 1 m'a dit, reste avec nous, toujours à la pige. Et Europe 2 a fermé ses locales dans toute la France. Donc ça tombait bien, j'ai continué avec Europe 1, jusqu'au jour où j'ai croisé mes collègues d'OTF1 sur place. Ils m'ont dit, écoute, là, il n'y a jamais eu de femmes dans ce bureau, ça serait bien aussi. qu'on ait une voix féminine, viens à la pige avec nous, de toute façon, et à la pige et je l'ai fait. Et je me suis dit, le premier qui m'embauche en CDI, je prends soit Europe 1, soit TF1. Et ça a été TF1.

  • Speaker #0

    Donc en fait, là, tu passais de la radio à l'image.

  • Speaker #1

    Ah oui, puis rien à voir. Parce que moi, ma formation, elle était de radio, pas de télé. Je me souviens très, très bien d'avoir fait ce test. Trois petits reportages que l'équipe de TF1 de Brest m'avait permis de réaliser. Le caméraman m'avait accompagné sur le terrain et j'ai proposé trois reportages. Et le directeur des bureaux de TF1 de l'Ouest devait aller donner cette fameuse cassette avec mes trois reportages. à Jean-Pierre Pernaut. On y vient, à Jean-Pierre Pernaut. Il y est allé avec mes trois reportages et Jean-Pierre lui a dit « Tu me parles de qui ? Ben, Guénaël, Théo... » Ah, mais je l'entends le matin sur Europe 1 ! Et puis quand on s'appelle Guénaël en Bretagne, pour moi, une correspondante, c'est parfait. Évidemment. Elle commence quand elle peut. Mais alors, heureuse, bien sûr. Mais déçue, parce qu'il n'a pas regardé mes reportages. En plus, Pierre n'a jamais validé mes trois premiers reportages et j'aurais tellement aimé avoir un regard... professionnelle sur mon travail, mais tout début en télévision.

  • Speaker #0

    Mais bon, il t'entendait sur Europe 1, ça lui a suffi.

  • Speaker #1

    Et je m'appelle Ganaëlle. En Bretagne. Aussi,

  • Speaker #0

    et bretonne.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu avais déjà bien sillonné, sans doute, ici, le territoire de Brest. Oui,

  • Speaker #1

    et puis les Côtes d'Armor avant. Le Morbihan, que je connaissais bien parce que je suis originaire de là-bas, juste à côté de l'île Évilaine, où j'ai grandi aussi un peu à Rennes, puisqu'on n'était pas très loin de la frontière. Plus mon expérience à Guingamp, en Côtes d'Armor, où j'ai sillonné. Et là, j'arrivais dans le Finistère. Donc oui, c'était un bon début pour bien connaître ma région.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et comment on travaille alors quand on est correspondante pour TF1 ? Et donc, tu travaillais principalement pour le 13h.

  • Speaker #1

    Alors, pour toutes les éditions, à la fois pour le 13h et le 20h semaine, plus les éditions du week-end. Et LCI aussi, lorsque LCI ensuite a été créé, parce que chaîne du groupe TF1. Mais c'est vrai que nous, les correspondants en région, sur toute la France, où mes collègues ont bossé quand même un peu plus pour le 13h, parce que c'est Jean-Pierre qui a eu cette idée incroyable de dire à un moment donné, mais et si on parlait vraiment des régions, des communes, des villages, des lieux dits ? C'est quand même incroyable ce qu'il a fait, parce que il fallait le faire, il fallait oser. Au tout début, quand les gens commençaient à être journalistes, on parlait de Paris, on parlait de la France en général, et puis un jour, lui, il a dit, en fait, non, on va donc discuter de cette petite... de commune, on va discuter du bal des pompiers et puis je dirais même pendant l'été on rentrait dans les campings et dans les hauts vents alors on faisait des reportages, on rencontrait des gens dingues, je me rappelle des gens du Jura qui nous donnaient une petite liqueur de là-bas ça discutait vraiment ça a été le plongeon dans la vraie vie, dans la vie la vie en l'observant avec beaucoup de respect bien entendu et en fait on a pu raconter des vraies histoires humaines et bien remettre l'humain au cœur de tout ça.

  • Speaker #0

    Et les territoires aussi. Tout ne venait pas de Paris et tout ne se passait pas à Paris. Donc en tant que correspondante, tu couvrais l'actualité au quotidien, mais cette actualité, il fallait aussi aller la chercher. Ça descendait de Paris, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, chaque matin quand j'arrivais au bureau à Brest, j'avais l'impression de passer mon bac tous les jours. Parce que vous savez l'image, on prend la feuille qui est retournée sur la... table le jour de l'examen du bac et puis on la retourne et on découvre notre sujet. Moi, c'était ça tout le temps. Donc, pas de routine. On n'a jamais su ce que c'était que la routine. Pas d'horaire de travail. Quand il n'y avait rien de prévu, de particulier, on arrivait tôt le matin, on ne savait jamais quand est-ce qu'on allait rentrer. Parfois, à la fin de la journée, la tempête se prépare, on appelle le codice deux fois dans la nuit, on suit une caserne de pompiers, on va aller filmer les arbres qu'il faut couper, les câbles électriques tomber. raconter l'histoire que vivaient tous ces gens dans les tempêtes. On rentrait des fois le lendemain, mais c'était comme ça. Et c'est ce qui m'a permis aussi de faire ce métier avec autant de passion et de tenir. Physiquement, c'était quelque chose quand même. Et voilà, donc ce que je dis souvent aux gens, parce que j'ai fait beaucoup de recrutement aussi pour des stagiaires, par exemple, en tant que chef de bureau ici à Brest. Et à chaque fois, je leur disais, parce qu'ils arrivaient avec leur CV, avec leurs grandes ambitions de présenter le 20h, etc. C'est bien. Et je les laissais dire tout ça. Et à la fin, je leur disais, est-ce que tu aimes les gens ? Parce qu'en fait, c'est tout ce qui m'intéresse en ce moment. Est-ce que tu aimes les gens ? Et là, je les déstabilisais souvent. Oui, forcément. Non, pas forcément. Il y a des gens qui n'aiment pas les gens. Est-ce que tu es prêt à, le soir de Noël, quitter ta famille pour aller faire un petit reportage sur la petite troupe de théâtre de ton village qui fait une représentation ? Est-ce que tu es prêt à aller suivre une kermesse avec des baptêmes de... poney, est-ce que tu as conscience que ça c'est aimer les gens, ça veut dire s'intéresser à ce qu'ils font. Donc, vraiment, il fallait aimer les gens pour avoir aussi ce rythme-là dans ces métiers de correspondants en région. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce qu'en fait, tu touches au cœur de la vie des gens.

  • Speaker #1

    Ils y mettent leur cœur, ils y mettent leur sincérité. Ils sont souvent dans la détresse. Si on va les voir, c'est parce qu'ils ont besoin de nous aussi. C'est qu'il y a un souci ou alors il y a un grand bonheur. Mais on est dans l'émotion de toute façon. On est tout le temps dans l'émotion. alors attention à ne pas se laisser embarquer par la sensibilité parce que notre métier objectifs avant tout, mais on est d'abord des êtres humains. Et il y a des histoires, surtout en Bretagne, je crois, des histoires, quand on sait les écouter, les entendre, des histoires extraordinaires à raconter.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu en as une en exemple, pour illustrer ? Il y a un reportage qui t'a particulièrement touchée, ou émue, que tu es fière d'avoir mis en lumière.

  • Speaker #1

    Il y en a tellement. C'est sûr,

  • Speaker #0

    j'ai dit que tu en as fait 1862.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui me vient comme ça, vraiment. J'aime beaucoup les îles. J'ai énormément tourné aussi sur les îles du Ponant, et notamment l'île de Sein, Ouessant-Molen, etc. Et je me souviens, un jour, il y avait le débat en France sur les maisons de retraite, ça coûte cher, etc. Et je me suis dit, mais comment on fait sur une île quand plus de 70% de la population a plus de 70 ans, justement ? Sur certaines îles, il n'y a pas de maison de retraite. Et pourtant, les anciens sont là. Donc, ça veut dire qu'on fait attention à son voisin. Et j'étais partie, Jean-Pierre me dit, tu me fais une minute trente ? C'est vrai que c'est sympa, c'est intéressant, c'est une bonne idée. On ne l'a pas fait ce sujet encore. Comment ça se passe et pourquoi il n'y a pas de maison de retraite ? Et pourtant, on arrive à garder nos anciens. Et je suis rentrée, j'ai pris le bateau, je l'ai appelé. Je lui ai dit, écoute, ce ne sera pas une minute trente, ça va être trois minutes seize. Et tu verras. Il dit, quoi ? C'est beaucoup trop long. Écoute le reportage, regarde-le. Et puis, on se reparle. parce qu'on a découvert qu'effectivement, c'était un exemple incroyable. Parce que là-bas, on... D'abord, on regarde si le voisin est réveillé le matin. On voit si les volets sont ouverts. Et puis, on est vigilant. Il y a les assistantes, comment on appelle ça ? Il y a les infirmières, les aides-ménagères, les aides-soignantes. Exactement. Il y a toute une chaîne qui est mise en place pour s'occuper d'eux. Il y a aussi des lits médicalisés qui sont arrivés maintenant sur les îles. À l'Île-de-Sein, la femme médecin qui était là il y a encore quelques années, Laetitia, elle s'est formée au protocole de chimio pour qu'on puisse soigner sur l'île, sur le caillou, ces anciens-là. Parce que quand ils partent aux maisons de retraite de l'autre côté, on leur réduit la vie de dix ans. C'est incroyable le déchirement de quitter son île et en plus de se retrouver en EHPAD. Et c'était vraiment un sujet que j'ai trouvé très intéressant. D'une grande humanité. Exactement, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que tu traitais du sujet avec beaucoup d'authenticité aussi. Et quel retour tu avais justement des populations quand on est au même endroit pendant trente ans ?

  • Speaker #1

    à raconter l'actualité du territoire. Si on est toujours là au bout de 30 ans, c'est que ça fonctionne bien et qu'on a bien fait notre travail. Parce que nous, les correspondants, notre force, c'est justement celle-là. C'est qu'on ne vient pas de Paris faire un reportage et repartir le soir. Et peu importe ce qu'en pensent les personnes. Nous, on avait plutôt à bien faire notre travail si on ne voulait pas finir dans le port. Je me souviens de sujets incroyables avec les pêcheurs, notamment parfois c'était un peu tendu, un peu chaud. Mais moi, je n'ai jamais eu de problème. Bien au contraire, les agriculteurs, j'ai beaucoup aimé être à leur côté aussi pour raconter leurs difficultés, leur quotidien, autant sur les manifestations que dans les exploitations. Aller voir le laitier arriver à 6h30 du matin, je trouve ça génial. C'est qu'on est vraiment au cœur du sujet. Et puis, on raconte ce qu'on voit. Donc, on imagine, on raconte. C'est ça, en fait, le métier de journaliste. On a presque oublié aujourd'hui ce que c'était. Autrefois, il se passait un événement, on arrivait et on racontait l'événement, normal. Aujourd'hui, des rédactions nous demandent de faire en sorte qu'il se passe telle et telle chose. Donc, vous voyez un petit peu la différence de traitement. Et c'est aussi pour ça que j'ai décidé un jour de faire autre chose. Mais non, je pense que franchement, j'ai eu des bons retours. J'ai gardé toutes les lettres, les mails. Un exemple, un reportage sur la vie en baraque. Parce qu'il y a une association aujourd'hui. Brest, ses habitants ont vécu en baraque après les bombardements de la guerre mondiale, la Deuxième Guerre. On fait un reportage, toute la France le voit. Les gens se reconnaissent. Ils avaient 7 ans, ils avaient 17 ans. Donc, ils rappellent, ils m'envoient des mails. Mais j'ai reconnu, c'est Jacqueline, c'était ma voisine. On jouait au bille dans le caniveau ensemble. Il y avait mon premier amoureux, je l'ai vu. Maintenant, il a quel âge ? Il a 77 ans. Il y a des choses comme ça, des belles histoires qui se sont créées. et moi qu'est-ce que j'étais fière d'avoir pu remettre en contact un peu tous ces gens-là. Donc oui, c'est des mails, des remerciements, c'est riche.

  • Speaker #0

    C'est riche, c'est riche et en effet vu le rythme... Comme tu l'as dit, on peut partir à 6h du matin, venir à 22h, voire même la nuit, suivre des événements. On ne peut faire ça que par passion. Et on le ressent bien dans tes propos aussi, de toute façon. Des fous rires aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oh là là, oui alors. Alors des fous rires, souvent lorsque je devais interviewer des gens que je connaissais bien, que j'adorais. Et ça faisait tellement bizarre de les avoir devant moi avec un micro. Alors pour des sujets assez légers, bien entendu. Et oui, des fourris formidables. L'abeille Bourbon, l'équipage. J'ai fait beaucoup de reportages en mer d'Iroise. J'ai toujours aimé cet endroit-là. J'ai fait beaucoup de navigation avec les équipages de l'abeille. Et vraiment, oui, on a passé des moments exceptionnels. Exceptionnels.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est sûr que c'est des métiers très riches. Tout à fait. Beaucoup d'investissements personnels, mais aussi beaucoup de richesses.

  • Speaker #1

    Et de récompenses. Voilà,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et comme tu viens de le dire, à un moment, tu as... quitté aussi TF1.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai quitté TF1 en 2020. Simplement, en 2020, j'ai eu 50 ans et puis je crois que j'étais un peu fatiguée de l'évolution de la presse aussi. Je n'étais plus vraiment en accord avec ce qu'on me demandait de faire. Bien que TF1 soit une très belle et grande maison, contrairement à ce qu'on pourrait penser parce que c'est un gros média. Mais on a toujours été tellement bien estimé jusqu'au bout d'ailleurs. Mais je n'étais plus trop en accord. Et puis surtout, j'avais l'un de mes murs porteurs qui partait aussi, Jean-Pierre Pernod, qui était mon ami, mon grand, grand ami. Et je me suis dit, c'est le moment, en fait, de partir. J'y avais déjà pensé, mais dans la vie, tout est une question de moment. Avant, ce n'était pas le moment et après, ce n'est plus le moment. Et là, je crois que c'était vraiment le moment. Il fallait que je fasse autre chose que je veux. Je continue à mettre en valeur ma région que j'aime tant. Mais plus de cette façon-là. Voilà, donc je suis partie, j'ai pris la décision et c'est tellement mieux quand on prend cette décision. Et puis, je crois aussi que dans une carrière, le plus difficile, c'est de réussir son départ. Il ne faut surtout pas rater son départ parce que c'est la dernière impression qu'on laisse. Il faut partir au moment où on est encore en haut de la vague. Et je trouve que sur la confiance, sur le plan de la confiance en soi, c'est important. Et c'était le moment. Voilà, tout était réuni. que je parte.

  • Speaker #0

    Et tu me disais que tu as appelé justement Jean-Pierre. Il y a eu une concordance des dates.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est complètement dingue. Alors, on était très proches, c'est sûr. Mais quand même, on s'est appelés. On avait toujours dit qu'on serait partis ensemble. Au même moment, je ne sais pas pourquoi, c'était un petit délire. Il m'avait dit, on partira en même temps. J'ai dit, oui, alors prends ton temps quand même parce qu'on a un peu plus de 20 ans d'écart. Donc, voilà, on rigolait avec ça. Et un jour, au mois de septembre, je lui ai dit, écoute, Jean-Pierre, je t'appelle, je suis désolée, mais en fait, c'est moi qui vais partir la première. de TF1. Il me dit, ah bon ? Et tu pars quand ? Ben, je dis, je pars le 16 décembre. Il dit, ah ben c'est rigolo parce que moi je pars le 18. Je fais quoi ? Il me dit, ouais, je ne l'ai pas encore annoncé, mais je vais l'annoncer, je pars le 18 décembre, mon dernier 13h. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ?

  • Speaker #1

    Voilà, et donc on est partis à deux jours près. J'ai réuni tous mes collègues de travail chez moi parce qu'il y avait une toute petite télé au bureau et je leur ai dit, venez, venez, et les anciens collègues aussi de TF1, de Brest, et je leur ai dit Venez à la maison, j'ai une grande télé. on va vivre tous ensemble le départ de Jean-Pierre je pense que c'est important qu'on soit unis pour ça et je l'ai vécu un peu comme mon départ à moi finalement et puis après avec Jean-Pierre on s'est parlé énormément, il ne m'a pas laissé tomber après le départ, bien au contraire, c'est ce qu'on appelle une belle amitié et après il y a eu ma vie d'après et il m'a aidée Oui parce que du coup ta vie d'après comme tu dis,

  • Speaker #0

    tu as continué à être sur la transmission mais au travers de l'écriture

  • Speaker #1

    En fait, c'est dans la continuité de ce que j'avais déjà fait. Après le son, la radio, la télé,

  • Speaker #0

    l'image,

  • Speaker #1

    c'est à l'écriture. Et puis dans la continuité aussi de valoriser ma région, de mettre en valeur des producteurs, des produits, des métiers, des savoir-faire, de mettre en valeur un patrimoine. Vous avez vu un petit peu la richesse que nous avons ici, sur cette terre. Et j'ai voulu le faire en image avec Simon Cohen. On raconte aussi encore l'histoire. l'histoire, alors à la fois les Brestois, le livre Brestois. Et puis, il y a le livre aussi Je cuisine à la Brestoise que j'ai écrit avec Simon. Je cuisine à la Quimperoise ensuite, aux éditions La Nouvelle Bleue. Et en fait, ce sont des photos, des reportages sur des producteurs pour mettre en valeur un petit peu ce qui se passe autour de nous. Et c'est pour dire aux gens, mais regardez ce que vous avez chez vous. Vous avez des gens qui nous font des fraises de pleine terre, qui élèvent des cochons qui... Ils courent dans les sous-bois et ensuite, après, il y a de la viande à la ferme qu'on va chercher, on vente direct. On a plein de belles choses à découvrir ici sur nos terres et il ne faut pas passer à côté. Donc, quand on fait une recette avec du rouget, on va partir en mer, on fait des photos avec le pêcheur et on revient avec des superbes photos d'échanges entre l'équipage de pêche, de nuit, de braise, de rade. Et voilà, c'est encore une fois raconter le territoire et c'est important. Et puis, Brestois. Alors, Brestois, c'est le petit dernier que j'ai écrit il y a deux ans. toujours avec le même éditeur, La Nouvelle Bleue, et toujours avec Simon Cohen aussi. Et Brestois, c'était ma façon de remercier Brest. Parce que je me suis dit, ça fait 30 ans que je suis là, comment est-ce possible ? Alors que j'étais arrivée avec des a priori, etc. Et je me suis dit, je vais remercier cette ville. Parce que non seulement elle m'a accueillie il y a 30 ans, mais elle m'a cueillie parce que j'avais tellement de clichés, d'idées reçues en tête que... Il y a des gens que j'ai interviewés il y a 30 ans, ils sont encore aujourd'hui dans l'engagement, ils sont encore aujourd'hui à défendre telle ou telle chose, parce que Brest, en 30 ans, a complètement changé. Aujourd'hui, je voudrais que le monde entier voit cette ville telle qu'elle est aujourd'hui. C'est fini Brest de Barbara, c'est fini Brest meurtrie, bombardée, qui a du mal à se reconstruire. Brest, elle est debout, elle est tellement différente. et le Brest. c'est plus Brest-la-Grise d'abord il faut la regarder de loin c'est Brest-la-Blanche quand on est en mer ça a été Brest-la-Rouge qui a lutté les grandes grèves de l'arsenal c'est Brest qui a mis de la couleur qui a mis de la couleur assez persienne qui a un téléphérique, le premier téléphérique urbain de France, qui a ouvert ses quartiers, qui a donné des horizons aux quartiers avec le tramway, c'est une ville en perpétuelle mutation et c'est une ville qui sait accueillir aussi avec les fêtes maritimes Merci. Et puis qui a une certaine brillance, qui lui manquait peut-être le plateau des Capucins. Donc on a tout ça aujourd'hui. Quand je vois le port de commerce de Brest, là où j'habite, je me dis mais quand on le regarde bien ce port, c'est pas un port. C'est cinq ports en un. Qui fait ça ? Où est-ce qu'on trouve ça en France ? Parce qu'on a un port militaire, on a un port de plaisance, on a un port de pêche, on a la réparation navale. Et puis on a aussi tout ce qu'il y a dans le port, les services publics, les douanes. Le bateau qui emmène les passagers vers les îles. On a les pilotes, on a les lamaneurs, on a plein de métiers. Il y a les portuaires. Il y a plein de bateaux qui se croisent en permanence. Et c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    Dis donc, quelle belle valorisation de Brest que tu viens de faire. Et je suis d'accord. En fait, Brest est devenue une ville finalement attractive. Et ce côté un peu bout du monde est assez fascinant aussi, je trouve.

  • Speaker #1

    Parce que le côté bout du monde dont vous parlez, Brest en a fait sa force. Ça, j'en suis convaincue. On n'est pas isolés. Souvent, les gens me disent « Oh là là, mais vous êtes isolés là-bas » . On n'est pas isolés. On est éloignés géographiquement de Paris et de certaines villes de France. Mais vous savez, on n'est pas très loin de Londres et d'Irlande. Finalement, Dublin, Londres sont plus proches de Brest que Paris ne l'est. Donc, on n'est pas si isolés que ça. Et moi, j'essaie de voir Brest, non pas comme une fin, mais comme un commencement. On se rappelle, enfin, on se rappelle non, mais on a tous lu les histoires... incroyables, des explorateurs de la Pérouse, ils sont partis de Brest. Il y a un tas de choses qui se passent ici. Les grands records, les tours du monde en voile, c'est une grande boucle. On part de Brest, on revient à Brest, je pense au trophée Jules Verne notamment, et à d'autres, on a vu avec les Ultimes dernièrement. C'est vraiment une ville à part. C'est une ville qui est dingue parce qu'elle s'est construite sur l'âme ouvrière. Elle s'est construite comme ça, simplement. Et elle arrive à réaliser des choses extraordinaires. C'est une ville qui met du génie dans ses voiles, en fait. Et on n'aurait pas cru ça il y a quelque temps. Ça a été la ville, peut-être la mal-aimée de France. Et aujourd'hui, je suis certaine qu'il y a des gens qui viennent à Brest parce qu'ils se sont rendus compte, enfin, que c'était une ville formidable. Et aujourd'hui, quand je vois le port, encore une fois, je me dis, mais il faut faire quelque chose dans ce port pour qu'on puisse montrer les métiers. On a quand même un chantier du Guip avec des charpentiers de marine. C'est dommage qu'il n'y ait pas un parc. parcours, ça serait peut-être à construire ça, pour que les gens viennent voir travailler les charpentiers de marine. Et puis la criée, personne ne sait qu'il y a une criée à Brest, ou si, mais très peu de monde. Il y a un port de pêche, ah bon, on me dit souvent, il est où ? Voilà, donc il y a une criée, avec une criée incroyable, qui a une valeur marchande, avec des produits nobles, avec des produits de qualité, et tout ça, ça serait chouette que le public puisse visiter, et moi j'aimerais bien participer à un projet autour du port.

  • Speaker #0

    C'est très très riche de parler ainsi de Brest. Donc voilà, on voit Tu es là dans la transmission et notamment par rapport à ton attachement à la ville de Brest. Tu es partie en effet sur l'écriture et tout en valorisant, en continuant à valoriser les territoires. Et ton ami justement Jean-Pierre Pernaut qui nous a quittés, c'était en quelle année maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors Jean-Pierre est parti le 2 mars 2022.

  • Speaker #0

    Donc deux ans après qu'il ait quitté TF1. Il se savait déjà malade ?

  • Speaker #1

    Oui, il se savait malade. Alors c'est sûr que je ne vais pas trop pouvoir parler par rapport à son décès, parce que c'est toujours très douloureux. Mais moi, ce que je conserve de lui, c'est le petit coup de fil à 4 heures du matin, un jour de tempête.

  • Speaker #0

    Il me dit, je viens de me réveiller, je crois que t'es en mer, mais va pas en mer, j'espère que t'es pas en mer. On devait faire un reportage sur la coquille Saint-Jacques à Les Ardriieux, à Saint-Quai-Portrieux plutôt. Et il avait qu'une peur, c'est qu'on soit partis. Je lui dis, mais Jean-Pierre, on part pas en mer comme ça. On a pris la route, j'ai eu le capitaine du bateau, le pêcheur qui nous a dit, oui, effectivement, on va reporter. Jean-Pierre, c'est la personne qui me dit, j'apprends que t'as passé ta nuit aux urgences avec ton petit. Ben non, va pas faire le sujet sur les algues vertes. en bête Saint-Brieuc, tu rentres chez toi ou alors tu restes à ses côtés. Mais le sujet, il arrivera plus tard. C'est quelqu'un vraiment qui a énormément compté pour moi et auquel je pense régulièrement aussi. Régulièrement, alors il y a aussi cette anecdote. Moi, je suis née le 2 avril et Jean-Pierre est du 8 avril. Pendant presque 24 ans, tous les 2 avril, évidemment, j'avais mon petit coup de fil et tous les 8 avril, je l'appelais aussi. Et puis, ce 8 avril 2022, ça a été particulier. Bien sûr, je n'avais pas de coup de fil à passer. Et puis, il m'a toujours poussé à créer mon entreprise aujourd'hui. Il m'a dit, mais si tu vas trouver des clients, tu vas voir. Il était très moteur, même en étant malade. Et puis, j'ai dit, attends, je vais attendre vraiment d'en avoir plusieurs avant de créer ma société. Et puis, le 8 avril 2022, je suis triste. Je pars, je prends ma voiture, je vais voir mes parents dans le Morbihan. Et là, j'ai un coup de fil sur la route, ce jour-là. Et c'est un directeur d'une agence de communication qui me dit, écoute, Gilles Fallin, la CIL, il souhaiterait que ce soit toi qui fasse le film des 60 ans de son entreprise. Et ça a été le début. Et après, j'ai mon éditeur qui me dit, écoute, j'ai trop de boulot là. Est-ce que je peux te filer des articles à écrire sur les îles une demi-heure après ? Et si ça, ce n'est pas un signe. Donc, je pense très souvent à lui, oui, à Jean-Pierre, bien sûr.

  • Speaker #1

    Des beaux hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je fais des films aussi. Alors, des reportages d'entreprises, pas des films institutionnels. Puis, il y en a tellement de faits. Moi, je suis au cœur du réacteur dans l'entreprise. Et pour mettre en valeur le travail des personnes, les produits aussi qui sont fabriqués. Tout ça aussi pour aider au recrutement, par exemple, parce qu'il y a beaucoup de problèmes de recrutement dans les entreprises aujourd'hui. Et ça permet de montrer un petit film à des personnes qui hésiteraient encore à aller travailler. En leur disant, voilà ce qu'on fait, mettre en valeur tout ça, ça marche bien. Puis je fais du coaching aussi auprès des chefs d'entreprise et des élus. Comment réussir une interview ?

  • Speaker #1

    Donc là, tu es de l'autre côté de la barrière.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est important de les aider. Je l'ai vu dans mon métier. À chaque fois, enfin pas à chaque fois, mais très souvent, des personnes un peu démunies quand je les interviewais parce qu'ils ne savaient pas faire, tout simplement. Et ce n'est pas donné à tout le monde. C'est un exercice un peu particulier. Donc aujourd'hui, par le biais des chambres de commerce d'industrie de Bretagne, Et puis d'autres chefs d'entreprise, j'interviens pour leur donner les clés, pour ne pas tomber dans les pièges et puis pour garder le contrôle sur l'interview. Voilà, je fais des conférences, plutôt des cafés-discussions. Je n'aime pas trop conférences, c'est un peu froid. Des cafés-discussions, on discute autour de thèmes toujours liés à la Bretagne, au département et au territoire.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quel conseil tu donnerais à un jeune journaliste ? qui débuterait aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Déjà, je lui dirais, courage. Non, je dis ça parce que déjà, à mon époque, l'actualité, les infos, ça allait très vite. Et je crois qu'aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que ça va encore plus vite et que c'est jamais terminé, en fait. Donc, je lui dirais, écoute, fais attention à ce que tu dis. Fais attention à ce que tu fais. Réfléchis bien parce que dans ce métier, on n'a pas le droit à l'erreur. Et surtout, respecte. respecte les personnes que tu interviews. Et tu passeras partout. Et tu rendras même fière, peut-être, cette profession qui a besoin de gens comme ça. Ça, c'est... Oui, voilà ce que je lui dirais.

  • Speaker #1

    Et toujours d'aimer les gens.

  • Speaker #0

    Ah bah ça, de toute façon, s'il ne les aime pas, il n'est pas devant moi comme un jeune journaliste.

  • Speaker #1

    Incontournable. Aujourd'hui, qu'est-ce qui t'anime ?

  • Speaker #0

    Alors, je crois que ce qui m'anime aujourd'hui, c'est que pendant 30 ans, j'ai raconté les trains qui arrivaient en retard. Et aujourd'hui, je raconte les trains qui arrivent à l'heure. et qu'est-ce que ça fait du bien ? Voilà, je suis dans le positif, je suis dans... Je raconte des histoires, je suis dans des choses qui fonctionnent bien. Et oui, alors j'ai un projet que j'aimerais aussi mettre en place. Je me suis rendu compte d'une chose aussi, c'est que nos enfants, à l'école primaire, à l'école, même au collège, on leur demande de maîtriser la civilisation égyptienne, mais ils ne connaissent pas leur ville, ils ne connaissent pas leur quartier. Et je pense que si aujourd'hui, je pouvais aller, et d'autres, dans les écoles pour leur... parler de leur quartier, de leur ville, leur expliquer pourquoi ils sont là et surtout d'où ils viennent et avec quelle ville ils grandissent, les infrastructures, tout ce qu'on met à leur disposition. je suis sûre qu'ils la respecteraient beaucoup plus. Et je pense qu'il y aurait peut-être moins de problèmes dans les quartiers. Les personnes qu'on connaît bien, on n'a pas envie de les blesser et on les respecte. Les personnes qu'on ne connaît pas, c'est plus compliqué peut-être. Alors là, justement, je pense qu'il faudrait qu'en Bretagne, au moins qu'on montre l'exemple, qu'on voit que nos enfants dans nos écoles, ils maîtrisent bien, ils connaissent leur ville. Je suis sûre que ce serait un beau projet à mettre en place.

  • Speaker #1

    Donc à suivre peut-être dans les mois ou les années à venir. J'espère. Merci Guénel est-ce que tu verrais autre chose à ajouter ?

  • Speaker #0

    Merci, voilà ce que je veux ajouter merci à toi, merci pour cet échange c'est vraiment un grand plaisir d'échanger comme ça toutes les deux, merci c'est une très belle idée d'aller à la rencontre des dirigeantes

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de nous avoir à partager ton beau parcours ta passion également, on l'a bien senti je te dis à bientôt

  • Speaker #0

    Avec plaisir

  • Speaker #1

    Chers auditeurs, chères auditrices, j'espère que comme moi vous avez adoré cet échange et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles, à vous abonner, à me faire part de vos commentaires et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode et qu'est-ce que vous voulez ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez ?

Description

« Je veux raconter la vie des gens. » C’est avec cette phrase, prononcée à l'âge de 15 ans, que Guénaëlle Théaud a commencé une carrière journalistique aussi riche qu’attachante. Originaire du pays de Brocéliande, Guénaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur Europe 2… et n’en repartira jamais. Séduite par la ville et par une aventure professionnelle qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’imaginait, elle rejoint TF1 après quatre ans sur Europe 1. Pendant plus de deux décennies, elle y réalisera 1 862 reportages, principalement pour le 13h, aux côtés d’un mentor d’exception : Jean-Pierre Pernaut.

Dans cet épisode d’Elle en Bretagne, Guénaëlle se confie sur son parcours, ses émotions, et ces petits hasards qui changent une vie. Elle évoque son premier reportage, réalisé presque par accident, le début d’une belle amitié avec Pernaut, et son départ de TF1 en décembre 2020, à deux jours d’intervalle avec son mentor. Aujourd’hui, elle se consacre à la transmission, notamment à travers ses livres « Je cuisine à la brestoise » et « Brestois », et son travail de coaching pour les chefs d’entreprise et les élus.

Un échange sincère et inspirant, entre rires, souvenirs et conseils pour les jeunes journalistes.


Une conversation sincère, pleine de souvenirs et d’inspiration, à écouter sans modération. Bienvenue, Guénaëlle."


Déroulé :

  1. Introduction et immersion brestoise

  2. Une jeunesse bretonne entre musique et passion

  3. Les débuts dans le journalisme

  4. La transition vers TF1 et la rencontre avec Jean-Pierre Pernaut

  5. Le quotidien d’une correspondante TF1

  6. Reportages marquants et rencontres inoubliables

  7. Le départ de TF1 : une décision mûrie »

  8. L’écriture et la transmission : une nouvelle aventure

  9. Brest, une ville en mouvement

  10. Hommage à Jean-Pierre Pernaut

  11. Conseils aux jeunes journalistes et message final


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#Journalisme #TF1 #JeanPierrePernaut #Brest #Reconversion #Podcast #Inspiration #Médias"


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Elle en Bretagne, je suis Marie-Cécile, sa fondatrice, et dans ce podcast, mon souhait est de donner la parole aux femmes. Aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir Gwenaëlle Théo, une journaliste au parcours aussi riche qu'attachant. Originaire du pays de Brocéliande, Gwenaëlle débarque à Brest en 1994 pour un contrat de 4 mois sur sur Europe 2. Et elle n'en repartira jamais, car séduite par la ville de Brest, et par une aventure professionnelle qui l'amènera bien plus loin qu'elle ne l'imaginait. Après Europe 2, c'est TF1 qui l'appelle et pendant plus de deux décennies, 23 ou 24 ans je crois, elle y réalisera pas moins de 1862 sujets, principalement pour le 13h aux côtés d'un mentor d'exception, Jean-Pierre Pernaut. Mais derrière ces chiffres et ces dates, il y a surtout une histoire de femme faite de rencontres et de petits hasards qui changent une vie. Dans cet épisode, Guédin est... Théo nous raconte son parcours et c'est à écouter sans modération. Bienvenue Gwenaëlle, je suis ravie de te recevoir dans mon podcast Elle en Bretagne et avant de commencer, comment vas-tu ? Bien,

  • Speaker #1

    très très bien, vraiment, je regardais tout à l'heure là sur le quai, cette lumière sur la rade, les gens qui se promènent, il y a encore des vacanciers, plein de sourires, c'est chouette. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait on a la chance d'être juste au-dessus, sur le port de Brest. avec une vue magnifique sur la rate. Donc, les conditions sont parfaites. Et justement, alors, Guenel, peux-tu nous parler un petit peu de ton parcours en remontant peut-être justement à ta jeunesse ?

  • Speaker #1

    Ma jeunesse ? C'est loin, maintenant. Une jeunesse remplie d'amour, des torrents d'amour, une famille extraordinaire, des parents magnifiques. Et puis de la musique, de la chanson. J'ai toujours aimé jouer, chanter. Mon frère musicien, ma petite sœur musicienne, ma maman. Pour ses 80 ans, on lui a offert un harmonica, encore il n'y a pas très longtemps, des balles, des baluches, comme on disait à l'époque, pour gagner ma vie à 15 ans, dans les bars et puis dans les salles des fêtes, dans les villages. On faisait les balles de mariage, les 14 juillet avec mon frère, on a créé un groupe, Récréation. C'était l'un des derniers orchestres en fait, après il y a eu l'arrivée des DJ et tout ça. Donc j'ai toujours aimé chanter, parce que chanter c'est aimer, et j'ai toujours aimé vivre pleinement dans ma région, la Bretagne.

  • Speaker #0

    Donc tout ça, c'était dans la région de Brosséliande, donc plutôt en centre-Bretagne. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, nous, on est vraiment des terres de cette intérieure, cette Bretagne intérieure et mystérieuse, la forêt de Brosséliande. J'ai grandi à quelques kilomètres de là, c'est la commune de Guerre, Coetquidan. Et je suis allée à l'école aussi, par là, Pouermel, pour ceux qui connaissent aussi un petit peu. Donc dans le Morbihan, je suis une fille du Morbihan, je suis une fille de la forêt, peut-être une fée devenue sirène.

  • Speaker #0

    Oui, ça va être un peu ça, en fait, quand on va voir un petit peu ton parcours. Et des études de journalisme aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors aimer les gens, c'est ça. Quand on aime les gens, on a envie de raconter un petit peu ce qu'ils font, parce qu'on est attentif, on s'intéresse à eux. Alors, ce qui est rigolo, c'est que je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier exactement, jusqu'au jour où en troisième, ça c'est vraiment un souvenir très net. Je me souviens de cette professeure qui nous demande à tous, qu'est-ce que vous allez faire ensuite comme métier ? Qu'est-ce que vous aimeriez faire ? Et toute la classe s'exprime, arrive mon tour et je dis, je ne sais pas en fait. enfin je veux Moi, je veux raconter la vie des gens. Je veux être sur le terrain. Je veux être avec eux. Je veux faire plein de rencontres. Et là, il y a une petite nana qui s'appelle Gweno Lareto. Je m'en souviens encore. On avait 15 ans. Et qui dit, oui, tu veux être journaliste, en fait. Eh bien, oui. Elle avait mis un mot sur cette passion-là. Et puis, ma jeunesse, c'était aussi le sport. J'aimais beaucoup. Je faisais du volet. J'adorais le cyclisme, le foot, le Tour de France. Je suivais ça, mais vraiment de très, très près. Je me rappelle très bien Renan Pincec, Jean-François Bernard. J'étais toute jeune, le foot, moi c'était les années Parc des Princes, c'était Michel Platini avec l'équipe de France, Yvon Leroux, etc. Et j'aimais le sport et je me suis dit, le sport, le journalisme, et si je devenais journaliste sportif ? Et c'était vraiment ce que je voulais faire au départ. Et là, j'ai le curé de ma paroisse, la paroisse de Saint-Raoul, qui me dit, écoute, ça serait bien que tu fasses des petits reportages pour qu'on connaisse un peu les résultats de nos jeunes qui jouent au foot. C'était le club du FCBC à Laruesy, où je vivais à l'époque, dans ce petit hameau. Je me suis prise au jeu en fait et je suivais tous les matchs, tous les week-ends et je faisais des petits comptes rendus. Alors à 15 ans, quand on voit un petit G.T, la signature du premier article dans le bulletin paroissial. C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, le bulletin paroissial, en effet. Ce n'était même pas le bulletin municipal, mais le bulletin paroissial.

  • Speaker #1

    Et ensuite, il y a eu les informations de la GACI. Ça appartenait au groupe Yves Rocher. Ils m'ont demandé de faire la même chose. Et puis, Ouest France. Alors attention, là, on devient grand quand même. Ouest France, c'était la rédaction des sports de Lorient. Je leur envoyais mes petits papiers. Et puis, j'ai multiplié les stages et les stages dans les rédactions d'Ouest France. Parce que c'est vrai que le pays de... Le pays du Morbihan, c'est plus Ouest-France que le Télégramme. Et donc, j'ai fait pas mal de stages parce que je pense que la réussite, de toute façon, c'est bien de faire des écoles, c'est formidable, mais il faut aussi faire plein de stages. Et c'est comme ça qu'on apprend le métier. Donc,

  • Speaker #0

    tu as fait en parallèle des études de journalisme ou même pas, tu as appris sur le théâtre ?

  • Speaker #1

    Alors, si, si. Donc, j'ai passé mon bac littéraire à deux. J'ai fait un Dug de communication sciences du langage à l'UCO, à Aradon, exactement. et puis Et puis ensuite, je comptais aller en licence à Angers, toujours à l'UCO. Et jusqu'au moment où mon cousin, qui travaillait dans les Côtes d'Armor, me dit « Écoute, il y a une annonce qui passe à la radio. Je crois qu'ils recherchent une voix féminine à Europe 2, à Guingamp. » Ah bon ? Je lui dis « Mais je n'ai pas affaire de radio. Je n'ai pas commencé encore. » Il me dit « Écoute, je ne sais pas. Je te donne l'info. » Et puis mon papa, qui nous a toujours accompagnés aussi, lui, dans nos projets, comme ma maman d'ailleurs, me dit « Allez, viens, je t'emmène. On va à Guingamp. » Ah bon, t'es sûre ? Oui, on était 17. Cette petite jeune fille, il voulait une voix féminine. Et puis, c'est moi qui étais retenue. Je n'ai pas compris au départ pourquoi, parce que je n'avais aucune expérience. Après, j'ai compris malheureusement que c'était pour d'autres raisons qu'on m'avait choisie. Donc, l'expérience Guingamp, elle a duré un an au lieu de deux. Je partais là, justement, en école de journalisme en alternance au CFPJ à Montpellier. Donc, j'ai été formée, mais en journaliste de radio. Et je faisais mes allers-retours. Et puis, ça ne s'est pas très bien passé pour des raisons que vous imaginez. pour une petite jeune fille qui a 20 ans et qui découvre le monde professionnel dans une entreprise pas très saine. Et donc, je suis allée voir Europe de Paris et puis je leur ai dit, écoutez, je crois que je vais arrêter, ce n'est pas fait pour moi. Je suis une femme dans le sport, je crois que c'est compliqué. Ils m'ont dit, t'inquiète, on va te créer un poste à Brest. Jamais, je n'avais mis les pieds à Brest.

  • Speaker #0

    Et alors, vous voyez comment...

  • Speaker #1

    C'est un peu le film Bienvenue chez les Ch'tis. Là, c'est quoi à Brest ? Tout seul et puis... On m'a tellement dit, mais qu'est-ce que tu vas aller faire là-bas ? C'est triste, c'est gris, tu ne vas pas être bien, il y a de la pluie. Et j'ai dit, mais allons voir, allons voir. Et puis, de toute façon, c'est six mois. J'avais six mois à faire pour terminer ce fameux contrat de qualification avec le CFPJ de Montpellier. Et puis, c'est un passage, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Ça fait 31 ans que je suis là. Je n'ai jamais voulu repartir.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, tu as aussi une belle opportunité. Qu'est-ce qu'il y a à faire ? Tu as fait six mois ou même plus longtemps finalement à Europe 2 ?

  • Speaker #1

    À Europe 2, environ un an et demi. Et alors, Europe 2, je travaillais aussi à la pige pour Europe 1. Je venais de donner un petit coup de main au correspondant François Coulon, qui était basé à Nantes. Et c'est vrai que Brest, Nantes, Brest est tellement loin de tout que la rédaction parisienne d'Europe 1 m'avait dit, fais des petites choses pour nous aussi, comme ça, on va mieux couvrir le territoire. Et donc, j'ai fait des reportages pour Europe 1, ça leur a plu, donc j'ai continué. Et puis, il y a eu cette... Cette chance incroyable parce que, donc guingamp, comme ça ne s'était pas bien passé, la personne qui m'embauchait refusait de me donner ma carte de presse. En tous les cas, de faire le nécessaire pour remplir le dossier pour que je puisse avoir une carte de presse un jour. Et ça faisait partie de la stratégie malsaine de harcèlement sexuel pour me dévaloriser. Et quand je suis arrivée à Brest, je crois que j'ai entrevu la lumière et on m'a dit mais bien sûr, on va faire le nécessaire. Et j'ai eu ma carte de presse, mais très tard. et au départ j'ai eu un collègue qui m'a dit « Tu vas faire le concours de la Fondation Varennes. » C'est un concours qui récompense les meilleurs journalistes titulaires de la carte de presse depuis moins de huit ans. Mais moi, je ne l'avais pas, la mienne. Donc, je n'ai pas fait le concours. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'il a envoyé un reportage sans me le dire. Puis un jour, j'ai reçu un petit coup de fil de la rédaction d'Europe 1 en disant « Champagne, tu viens de recevoir le premier prix de la Fondation Varennes. » Je dis « C'est juste pas possible. » Je ne l'ai pas fait. j'ai dit bah si bien sûr c'était sur c'est rigolo parce que ça se fait encore aujourd'hui C'était la stérilisation des œufs de Gouélan. C'était tout le début pour pouvoir maîtriser un petit peu toutes ces populations de Gouélan, qui étaient assez envahissantes déjà à l'époque, il y a plus de 30 ans. Et j'ai donc remporté le premier prix. Et là, Europe 1 m'a dit, reste avec nous, toujours à la pige. Et Europe 2 a fermé ses locales dans toute la France. Donc ça tombait bien, j'ai continué avec Europe 1, jusqu'au jour où j'ai croisé mes collègues d'OTF1 sur place. Ils m'ont dit, écoute, là, il n'y a jamais eu de femmes dans ce bureau, ça serait bien aussi. qu'on ait une voix féminine, viens à la pige avec nous, de toute façon, et à la pige et je l'ai fait. Et je me suis dit, le premier qui m'embauche en CDI, je prends soit Europe 1, soit TF1. Et ça a été TF1.

  • Speaker #0

    Donc en fait, là, tu passais de la radio à l'image.

  • Speaker #1

    Ah oui, puis rien à voir. Parce que moi, ma formation, elle était de radio, pas de télé. Je me souviens très, très bien d'avoir fait ce test. Trois petits reportages que l'équipe de TF1 de Brest m'avait permis de réaliser. Le caméraman m'avait accompagné sur le terrain et j'ai proposé trois reportages. Et le directeur des bureaux de TF1 de l'Ouest devait aller donner cette fameuse cassette avec mes trois reportages. à Jean-Pierre Pernaut. On y vient, à Jean-Pierre Pernaut. Il y est allé avec mes trois reportages et Jean-Pierre lui a dit « Tu me parles de qui ? Ben, Guénaël, Théo... » Ah, mais je l'entends le matin sur Europe 1 ! Et puis quand on s'appelle Guénaël en Bretagne, pour moi, une correspondante, c'est parfait. Évidemment. Elle commence quand elle peut. Mais alors, heureuse, bien sûr. Mais déçue, parce qu'il n'a pas regardé mes reportages. En plus, Pierre n'a jamais validé mes trois premiers reportages et j'aurais tellement aimé avoir un regard... professionnelle sur mon travail, mais tout début en télévision.

  • Speaker #0

    Mais bon, il t'entendait sur Europe 1, ça lui a suffi.

  • Speaker #1

    Et je m'appelle Ganaëlle. En Bretagne. Aussi,

  • Speaker #0

    et bretonne.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu avais déjà bien sillonné, sans doute, ici, le territoire de Brest. Oui,

  • Speaker #1

    et puis les Côtes d'Armor avant. Le Morbihan, que je connaissais bien parce que je suis originaire de là-bas, juste à côté de l'île Évilaine, où j'ai grandi aussi un peu à Rennes, puisqu'on n'était pas très loin de la frontière. Plus mon expérience à Guingamp, en Côtes d'Armor, où j'ai sillonné. Et là, j'arrivais dans le Finistère. Donc oui, c'était un bon début pour bien connaître ma région.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et comment on travaille alors quand on est correspondante pour TF1 ? Et donc, tu travaillais principalement pour le 13h.

  • Speaker #1

    Alors, pour toutes les éditions, à la fois pour le 13h et le 20h semaine, plus les éditions du week-end. Et LCI aussi, lorsque LCI ensuite a été créé, parce que chaîne du groupe TF1. Mais c'est vrai que nous, les correspondants en région, sur toute la France, où mes collègues ont bossé quand même un peu plus pour le 13h, parce que c'est Jean-Pierre qui a eu cette idée incroyable de dire à un moment donné, mais et si on parlait vraiment des régions, des communes, des villages, des lieux dits ? C'est quand même incroyable ce qu'il a fait, parce que il fallait le faire, il fallait oser. Au tout début, quand les gens commençaient à être journalistes, on parlait de Paris, on parlait de la France en général, et puis un jour, lui, il a dit, en fait, non, on va donc discuter de cette petite... de commune, on va discuter du bal des pompiers et puis je dirais même pendant l'été on rentrait dans les campings et dans les hauts vents alors on faisait des reportages, on rencontrait des gens dingues, je me rappelle des gens du Jura qui nous donnaient une petite liqueur de là-bas ça discutait vraiment ça a été le plongeon dans la vraie vie, dans la vie la vie en l'observant avec beaucoup de respect bien entendu et en fait on a pu raconter des vraies histoires humaines et bien remettre l'humain au cœur de tout ça.

  • Speaker #0

    Et les territoires aussi. Tout ne venait pas de Paris et tout ne se passait pas à Paris. Donc en tant que correspondante, tu couvrais l'actualité au quotidien, mais cette actualité, il fallait aussi aller la chercher. Ça descendait de Paris, comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, chaque matin quand j'arrivais au bureau à Brest, j'avais l'impression de passer mon bac tous les jours. Parce que vous savez l'image, on prend la feuille qui est retournée sur la... table le jour de l'examen du bac et puis on la retourne et on découvre notre sujet. Moi, c'était ça tout le temps. Donc, pas de routine. On n'a jamais su ce que c'était que la routine. Pas d'horaire de travail. Quand il n'y avait rien de prévu, de particulier, on arrivait tôt le matin, on ne savait jamais quand est-ce qu'on allait rentrer. Parfois, à la fin de la journée, la tempête se prépare, on appelle le codice deux fois dans la nuit, on suit une caserne de pompiers, on va aller filmer les arbres qu'il faut couper, les câbles électriques tomber. raconter l'histoire que vivaient tous ces gens dans les tempêtes. On rentrait des fois le lendemain, mais c'était comme ça. Et c'est ce qui m'a permis aussi de faire ce métier avec autant de passion et de tenir. Physiquement, c'était quelque chose quand même. Et voilà, donc ce que je dis souvent aux gens, parce que j'ai fait beaucoup de recrutement aussi pour des stagiaires, par exemple, en tant que chef de bureau ici à Brest. Et à chaque fois, je leur disais, parce qu'ils arrivaient avec leur CV, avec leurs grandes ambitions de présenter le 20h, etc. C'est bien. Et je les laissais dire tout ça. Et à la fin, je leur disais, est-ce que tu aimes les gens ? Parce qu'en fait, c'est tout ce qui m'intéresse en ce moment. Est-ce que tu aimes les gens ? Et là, je les déstabilisais souvent. Oui, forcément. Non, pas forcément. Il y a des gens qui n'aiment pas les gens. Est-ce que tu es prêt à, le soir de Noël, quitter ta famille pour aller faire un petit reportage sur la petite troupe de théâtre de ton village qui fait une représentation ? Est-ce que tu es prêt à aller suivre une kermesse avec des baptêmes de... poney, est-ce que tu as conscience que ça c'est aimer les gens, ça veut dire s'intéresser à ce qu'ils font. Donc, vraiment, il fallait aimer les gens pour avoir aussi ce rythme-là dans ces métiers de correspondants en région. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Parce qu'en fait, tu touches au cœur de la vie des gens.

  • Speaker #1

    Ils y mettent leur cœur, ils y mettent leur sincérité. Ils sont souvent dans la détresse. Si on va les voir, c'est parce qu'ils ont besoin de nous aussi. C'est qu'il y a un souci ou alors il y a un grand bonheur. Mais on est dans l'émotion de toute façon. On est tout le temps dans l'émotion. alors attention à ne pas se laisser embarquer par la sensibilité parce que notre métier objectifs avant tout, mais on est d'abord des êtres humains. Et il y a des histoires, surtout en Bretagne, je crois, des histoires, quand on sait les écouter, les entendre, des histoires extraordinaires à raconter.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu en as une en exemple, pour illustrer ? Il y a un reportage qui t'a particulièrement touchée, ou émue, que tu es fière d'avoir mis en lumière.

  • Speaker #1

    Il y en a tellement. C'est sûr,

  • Speaker #0

    j'ai dit que tu en as fait 1862.

  • Speaker #1

    Il y en a un qui me vient comme ça, vraiment. J'aime beaucoup les îles. J'ai énormément tourné aussi sur les îles du Ponant, et notamment l'île de Sein, Ouessant-Molen, etc. Et je me souviens, un jour, il y avait le débat en France sur les maisons de retraite, ça coûte cher, etc. Et je me suis dit, mais comment on fait sur une île quand plus de 70% de la population a plus de 70 ans, justement ? Sur certaines îles, il n'y a pas de maison de retraite. Et pourtant, les anciens sont là. Donc, ça veut dire qu'on fait attention à son voisin. Et j'étais partie, Jean-Pierre me dit, tu me fais une minute trente ? C'est vrai que c'est sympa, c'est intéressant, c'est une bonne idée. On ne l'a pas fait ce sujet encore. Comment ça se passe et pourquoi il n'y a pas de maison de retraite ? Et pourtant, on arrive à garder nos anciens. Et je suis rentrée, j'ai pris le bateau, je l'ai appelé. Je lui ai dit, écoute, ce ne sera pas une minute trente, ça va être trois minutes seize. Et tu verras. Il dit, quoi ? C'est beaucoup trop long. Écoute le reportage, regarde-le. Et puis, on se reparle. parce qu'on a découvert qu'effectivement, c'était un exemple incroyable. Parce que là-bas, on... D'abord, on regarde si le voisin est réveillé le matin. On voit si les volets sont ouverts. Et puis, on est vigilant. Il y a les assistantes, comment on appelle ça ? Il y a les infirmières, les aides-ménagères, les aides-soignantes. Exactement. Il y a toute une chaîne qui est mise en place pour s'occuper d'eux. Il y a aussi des lits médicalisés qui sont arrivés maintenant sur les îles. À l'Île-de-Sein, la femme médecin qui était là il y a encore quelques années, Laetitia, elle s'est formée au protocole de chimio pour qu'on puisse soigner sur l'île, sur le caillou, ces anciens-là. Parce que quand ils partent aux maisons de retraite de l'autre côté, on leur réduit la vie de dix ans. C'est incroyable le déchirement de quitter son île et en plus de se retrouver en EHPAD. Et c'était vraiment un sujet que j'ai trouvé très intéressant. D'une grande humanité. Exactement, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que tu traitais du sujet avec beaucoup d'authenticité aussi. Et quel retour tu avais justement des populations quand on est au même endroit pendant trente ans ?

  • Speaker #1

    à raconter l'actualité du territoire. Si on est toujours là au bout de 30 ans, c'est que ça fonctionne bien et qu'on a bien fait notre travail. Parce que nous, les correspondants, notre force, c'est justement celle-là. C'est qu'on ne vient pas de Paris faire un reportage et repartir le soir. Et peu importe ce qu'en pensent les personnes. Nous, on avait plutôt à bien faire notre travail si on ne voulait pas finir dans le port. Je me souviens de sujets incroyables avec les pêcheurs, notamment parfois c'était un peu tendu, un peu chaud. Mais moi, je n'ai jamais eu de problème. Bien au contraire, les agriculteurs, j'ai beaucoup aimé être à leur côté aussi pour raconter leurs difficultés, leur quotidien, autant sur les manifestations que dans les exploitations. Aller voir le laitier arriver à 6h30 du matin, je trouve ça génial. C'est qu'on est vraiment au cœur du sujet. Et puis, on raconte ce qu'on voit. Donc, on imagine, on raconte. C'est ça, en fait, le métier de journaliste. On a presque oublié aujourd'hui ce que c'était. Autrefois, il se passait un événement, on arrivait et on racontait l'événement, normal. Aujourd'hui, des rédactions nous demandent de faire en sorte qu'il se passe telle et telle chose. Donc, vous voyez un petit peu la différence de traitement. Et c'est aussi pour ça que j'ai décidé un jour de faire autre chose. Mais non, je pense que franchement, j'ai eu des bons retours. J'ai gardé toutes les lettres, les mails. Un exemple, un reportage sur la vie en baraque. Parce qu'il y a une association aujourd'hui. Brest, ses habitants ont vécu en baraque après les bombardements de la guerre mondiale, la Deuxième Guerre. On fait un reportage, toute la France le voit. Les gens se reconnaissent. Ils avaient 7 ans, ils avaient 17 ans. Donc, ils rappellent, ils m'envoient des mails. Mais j'ai reconnu, c'est Jacqueline, c'était ma voisine. On jouait au bille dans le caniveau ensemble. Il y avait mon premier amoureux, je l'ai vu. Maintenant, il a quel âge ? Il a 77 ans. Il y a des choses comme ça, des belles histoires qui se sont créées. et moi qu'est-ce que j'étais fière d'avoir pu remettre en contact un peu tous ces gens-là. Donc oui, c'est des mails, des remerciements, c'est riche.

  • Speaker #0

    C'est riche, c'est riche et en effet vu le rythme... Comme tu l'as dit, on peut partir à 6h du matin, venir à 22h, voire même la nuit, suivre des événements. On ne peut faire ça que par passion. Et on le ressent bien dans tes propos aussi, de toute façon. Des fous rires aussi, j'imagine ?

  • Speaker #1

    Oh là là, oui alors. Alors des fous rires, souvent lorsque je devais interviewer des gens que je connaissais bien, que j'adorais. Et ça faisait tellement bizarre de les avoir devant moi avec un micro. Alors pour des sujets assez légers, bien entendu. Et oui, des fourris formidables. L'abeille Bourbon, l'équipage. J'ai fait beaucoup de reportages en mer d'Iroise. J'ai toujours aimé cet endroit-là. J'ai fait beaucoup de navigation avec les équipages de l'abeille. Et vraiment, oui, on a passé des moments exceptionnels. Exceptionnels.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est sûr que c'est des métiers très riches. Tout à fait. Beaucoup d'investissements personnels, mais aussi beaucoup de richesses.

  • Speaker #1

    Et de récompenses. Voilà,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et comme tu viens de le dire, à un moment, tu as... quitté aussi TF1.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai quitté TF1 en 2020. Simplement, en 2020, j'ai eu 50 ans et puis je crois que j'étais un peu fatiguée de l'évolution de la presse aussi. Je n'étais plus vraiment en accord avec ce qu'on me demandait de faire. Bien que TF1 soit une très belle et grande maison, contrairement à ce qu'on pourrait penser parce que c'est un gros média. Mais on a toujours été tellement bien estimé jusqu'au bout d'ailleurs. Mais je n'étais plus trop en accord. Et puis surtout, j'avais l'un de mes murs porteurs qui partait aussi, Jean-Pierre Pernod, qui était mon ami, mon grand, grand ami. Et je me suis dit, c'est le moment, en fait, de partir. J'y avais déjà pensé, mais dans la vie, tout est une question de moment. Avant, ce n'était pas le moment et après, ce n'est plus le moment. Et là, je crois que c'était vraiment le moment. Il fallait que je fasse autre chose que je veux. Je continue à mettre en valeur ma région que j'aime tant. Mais plus de cette façon-là. Voilà, donc je suis partie, j'ai pris la décision et c'est tellement mieux quand on prend cette décision. Et puis, je crois aussi que dans une carrière, le plus difficile, c'est de réussir son départ. Il ne faut surtout pas rater son départ parce que c'est la dernière impression qu'on laisse. Il faut partir au moment où on est encore en haut de la vague. Et je trouve que sur la confiance, sur le plan de la confiance en soi, c'est important. Et c'était le moment. Voilà, tout était réuni. que je parte.

  • Speaker #0

    Et tu me disais que tu as appelé justement Jean-Pierre. Il y a eu une concordance des dates.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est complètement dingue. Alors, on était très proches, c'est sûr. Mais quand même, on s'est appelés. On avait toujours dit qu'on serait partis ensemble. Au même moment, je ne sais pas pourquoi, c'était un petit délire. Il m'avait dit, on partira en même temps. J'ai dit, oui, alors prends ton temps quand même parce qu'on a un peu plus de 20 ans d'écart. Donc, voilà, on rigolait avec ça. Et un jour, au mois de septembre, je lui ai dit, écoute, Jean-Pierre, je t'appelle, je suis désolée, mais en fait, c'est moi qui vais partir la première. de TF1. Il me dit, ah bon ? Et tu pars quand ? Ben, je dis, je pars le 16 décembre. Il dit, ah ben c'est rigolo parce que moi je pars le 18. Je fais quoi ? Il me dit, ouais, je ne l'ai pas encore annoncé, mais je vais l'annoncer, je pars le 18 décembre, mon dernier 13h. C'est fou,

  • Speaker #0

    hein ?

  • Speaker #1

    Voilà, et donc on est partis à deux jours près. J'ai réuni tous mes collègues de travail chez moi parce qu'il y avait une toute petite télé au bureau et je leur ai dit, venez, venez, et les anciens collègues aussi de TF1, de Brest, et je leur ai dit Venez à la maison, j'ai une grande télé. on va vivre tous ensemble le départ de Jean-Pierre je pense que c'est important qu'on soit unis pour ça et je l'ai vécu un peu comme mon départ à moi finalement et puis après avec Jean-Pierre on s'est parlé énormément, il ne m'a pas laissé tomber après le départ, bien au contraire, c'est ce qu'on appelle une belle amitié et après il y a eu ma vie d'après et il m'a aidée Oui parce que du coup ta vie d'après comme tu dis,

  • Speaker #0

    tu as continué à être sur la transmission mais au travers de l'écriture

  • Speaker #1

    En fait, c'est dans la continuité de ce que j'avais déjà fait. Après le son, la radio, la télé,

  • Speaker #0

    l'image,

  • Speaker #1

    c'est à l'écriture. Et puis dans la continuité aussi de valoriser ma région, de mettre en valeur des producteurs, des produits, des métiers, des savoir-faire, de mettre en valeur un patrimoine. Vous avez vu un petit peu la richesse que nous avons ici, sur cette terre. Et j'ai voulu le faire en image avec Simon Cohen. On raconte aussi encore l'histoire. l'histoire, alors à la fois les Brestois, le livre Brestois. Et puis, il y a le livre aussi Je cuisine à la Brestoise que j'ai écrit avec Simon. Je cuisine à la Quimperoise ensuite, aux éditions La Nouvelle Bleue. Et en fait, ce sont des photos, des reportages sur des producteurs pour mettre en valeur un petit peu ce qui se passe autour de nous. Et c'est pour dire aux gens, mais regardez ce que vous avez chez vous. Vous avez des gens qui nous font des fraises de pleine terre, qui élèvent des cochons qui... Ils courent dans les sous-bois et ensuite, après, il y a de la viande à la ferme qu'on va chercher, on vente direct. On a plein de belles choses à découvrir ici sur nos terres et il ne faut pas passer à côté. Donc, quand on fait une recette avec du rouget, on va partir en mer, on fait des photos avec le pêcheur et on revient avec des superbes photos d'échanges entre l'équipage de pêche, de nuit, de braise, de rade. Et voilà, c'est encore une fois raconter le territoire et c'est important. Et puis, Brestois. Alors, Brestois, c'est le petit dernier que j'ai écrit il y a deux ans. toujours avec le même éditeur, La Nouvelle Bleue, et toujours avec Simon Cohen aussi. Et Brestois, c'était ma façon de remercier Brest. Parce que je me suis dit, ça fait 30 ans que je suis là, comment est-ce possible ? Alors que j'étais arrivée avec des a priori, etc. Et je me suis dit, je vais remercier cette ville. Parce que non seulement elle m'a accueillie il y a 30 ans, mais elle m'a cueillie parce que j'avais tellement de clichés, d'idées reçues en tête que... Il y a des gens que j'ai interviewés il y a 30 ans, ils sont encore aujourd'hui dans l'engagement, ils sont encore aujourd'hui à défendre telle ou telle chose, parce que Brest, en 30 ans, a complètement changé. Aujourd'hui, je voudrais que le monde entier voit cette ville telle qu'elle est aujourd'hui. C'est fini Brest de Barbara, c'est fini Brest meurtrie, bombardée, qui a du mal à se reconstruire. Brest, elle est debout, elle est tellement différente. et le Brest. c'est plus Brest-la-Grise d'abord il faut la regarder de loin c'est Brest-la-Blanche quand on est en mer ça a été Brest-la-Rouge qui a lutté les grandes grèves de l'arsenal c'est Brest qui a mis de la couleur qui a mis de la couleur assez persienne qui a un téléphérique, le premier téléphérique urbain de France, qui a ouvert ses quartiers, qui a donné des horizons aux quartiers avec le tramway, c'est une ville en perpétuelle mutation et c'est une ville qui sait accueillir aussi avec les fêtes maritimes Merci. Et puis qui a une certaine brillance, qui lui manquait peut-être le plateau des Capucins. Donc on a tout ça aujourd'hui. Quand je vois le port de commerce de Brest, là où j'habite, je me dis mais quand on le regarde bien ce port, c'est pas un port. C'est cinq ports en un. Qui fait ça ? Où est-ce qu'on trouve ça en France ? Parce qu'on a un port militaire, on a un port de plaisance, on a un port de pêche, on a la réparation navale. Et puis on a aussi tout ce qu'il y a dans le port, les services publics, les douanes. Le bateau qui emmène les passagers vers les îles. On a les pilotes, on a les lamaneurs, on a plein de métiers. Il y a les portuaires. Il y a plein de bateaux qui se croisent en permanence. Et c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    Dis donc, quelle belle valorisation de Brest que tu viens de faire. Et je suis d'accord. En fait, Brest est devenue une ville finalement attractive. Et ce côté un peu bout du monde est assez fascinant aussi, je trouve.

  • Speaker #1

    Parce que le côté bout du monde dont vous parlez, Brest en a fait sa force. Ça, j'en suis convaincue. On n'est pas isolés. Souvent, les gens me disent « Oh là là, mais vous êtes isolés là-bas » . On n'est pas isolés. On est éloignés géographiquement de Paris et de certaines villes de France. Mais vous savez, on n'est pas très loin de Londres et d'Irlande. Finalement, Dublin, Londres sont plus proches de Brest que Paris ne l'est. Donc, on n'est pas si isolés que ça. Et moi, j'essaie de voir Brest, non pas comme une fin, mais comme un commencement. On se rappelle, enfin, on se rappelle non, mais on a tous lu les histoires... incroyables, des explorateurs de la Pérouse, ils sont partis de Brest. Il y a un tas de choses qui se passent ici. Les grands records, les tours du monde en voile, c'est une grande boucle. On part de Brest, on revient à Brest, je pense au trophée Jules Verne notamment, et à d'autres, on a vu avec les Ultimes dernièrement. C'est vraiment une ville à part. C'est une ville qui est dingue parce qu'elle s'est construite sur l'âme ouvrière. Elle s'est construite comme ça, simplement. Et elle arrive à réaliser des choses extraordinaires. C'est une ville qui met du génie dans ses voiles, en fait. Et on n'aurait pas cru ça il y a quelque temps. Ça a été la ville, peut-être la mal-aimée de France. Et aujourd'hui, je suis certaine qu'il y a des gens qui viennent à Brest parce qu'ils se sont rendus compte, enfin, que c'était une ville formidable. Et aujourd'hui, quand je vois le port, encore une fois, je me dis, mais il faut faire quelque chose dans ce port pour qu'on puisse montrer les métiers. On a quand même un chantier du Guip avec des charpentiers de marine. C'est dommage qu'il n'y ait pas un parc. parcours, ça serait peut-être à construire ça, pour que les gens viennent voir travailler les charpentiers de marine. Et puis la criée, personne ne sait qu'il y a une criée à Brest, ou si, mais très peu de monde. Il y a un port de pêche, ah bon, on me dit souvent, il est où ? Voilà, donc il y a une criée, avec une criée incroyable, qui a une valeur marchande, avec des produits nobles, avec des produits de qualité, et tout ça, ça serait chouette que le public puisse visiter, et moi j'aimerais bien participer à un projet autour du port.

  • Speaker #0

    C'est très très riche de parler ainsi de Brest. Donc voilà, on voit Tu es là dans la transmission et notamment par rapport à ton attachement à la ville de Brest. Tu es partie en effet sur l'écriture et tout en valorisant, en continuant à valoriser les territoires. Et ton ami justement Jean-Pierre Pernaut qui nous a quittés, c'était en quelle année maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors Jean-Pierre est parti le 2 mars 2022.

  • Speaker #0

    Donc deux ans après qu'il ait quitté TF1. Il se savait déjà malade ?

  • Speaker #1

    Oui, il se savait malade. Alors c'est sûr que je ne vais pas trop pouvoir parler par rapport à son décès, parce que c'est toujours très douloureux. Mais moi, ce que je conserve de lui, c'est le petit coup de fil à 4 heures du matin, un jour de tempête.

  • Speaker #0

    Il me dit, je viens de me réveiller, je crois que t'es en mer, mais va pas en mer, j'espère que t'es pas en mer. On devait faire un reportage sur la coquille Saint-Jacques à Les Ardriieux, à Saint-Quai-Portrieux plutôt. Et il avait qu'une peur, c'est qu'on soit partis. Je lui dis, mais Jean-Pierre, on part pas en mer comme ça. On a pris la route, j'ai eu le capitaine du bateau, le pêcheur qui nous a dit, oui, effectivement, on va reporter. Jean-Pierre, c'est la personne qui me dit, j'apprends que t'as passé ta nuit aux urgences avec ton petit. Ben non, va pas faire le sujet sur les algues vertes. en bête Saint-Brieuc, tu rentres chez toi ou alors tu restes à ses côtés. Mais le sujet, il arrivera plus tard. C'est quelqu'un vraiment qui a énormément compté pour moi et auquel je pense régulièrement aussi. Régulièrement, alors il y a aussi cette anecdote. Moi, je suis née le 2 avril et Jean-Pierre est du 8 avril. Pendant presque 24 ans, tous les 2 avril, évidemment, j'avais mon petit coup de fil et tous les 8 avril, je l'appelais aussi. Et puis, ce 8 avril 2022, ça a été particulier. Bien sûr, je n'avais pas de coup de fil à passer. Et puis, il m'a toujours poussé à créer mon entreprise aujourd'hui. Il m'a dit, mais si tu vas trouver des clients, tu vas voir. Il était très moteur, même en étant malade. Et puis, j'ai dit, attends, je vais attendre vraiment d'en avoir plusieurs avant de créer ma société. Et puis, le 8 avril 2022, je suis triste. Je pars, je prends ma voiture, je vais voir mes parents dans le Morbihan. Et là, j'ai un coup de fil sur la route, ce jour-là. Et c'est un directeur d'une agence de communication qui me dit, écoute, Gilles Fallin, la CIL, il souhaiterait que ce soit toi qui fasse le film des 60 ans de son entreprise. Et ça a été le début. Et après, j'ai mon éditeur qui me dit, écoute, j'ai trop de boulot là. Est-ce que je peux te filer des articles à écrire sur les îles une demi-heure après ? Et si ça, ce n'est pas un signe. Donc, je pense très souvent à lui, oui, à Jean-Pierre, bien sûr.

  • Speaker #1

    Des beaux hasards de la vie.

  • Speaker #0

    Oui, parce que je fais des films aussi. Alors, des reportages d'entreprises, pas des films institutionnels. Puis, il y en a tellement de faits. Moi, je suis au cœur du réacteur dans l'entreprise. Et pour mettre en valeur le travail des personnes, les produits aussi qui sont fabriqués. Tout ça aussi pour aider au recrutement, par exemple, parce qu'il y a beaucoup de problèmes de recrutement dans les entreprises aujourd'hui. Et ça permet de montrer un petit film à des personnes qui hésiteraient encore à aller travailler. En leur disant, voilà ce qu'on fait, mettre en valeur tout ça, ça marche bien. Puis je fais du coaching aussi auprès des chefs d'entreprise et des élus. Comment réussir une interview ?

  • Speaker #1

    Donc là, tu es de l'autre côté de la barrière.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est important de les aider. Je l'ai vu dans mon métier. À chaque fois, enfin pas à chaque fois, mais très souvent, des personnes un peu démunies quand je les interviewais parce qu'ils ne savaient pas faire, tout simplement. Et ce n'est pas donné à tout le monde. C'est un exercice un peu particulier. Donc aujourd'hui, par le biais des chambres de commerce d'industrie de Bretagne, Et puis d'autres chefs d'entreprise, j'interviens pour leur donner les clés, pour ne pas tomber dans les pièges et puis pour garder le contrôle sur l'interview. Voilà, je fais des conférences, plutôt des cafés-discussions. Je n'aime pas trop conférences, c'est un peu froid. Des cafés-discussions, on discute autour de thèmes toujours liés à la Bretagne, au département et au territoire.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quel conseil tu donnerais à un jeune journaliste ? qui débuterait aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Déjà, je lui dirais, courage. Non, je dis ça parce que déjà, à mon époque, l'actualité, les infos, ça allait très vite. Et je crois qu'aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que ça va encore plus vite et que c'est jamais terminé, en fait. Donc, je lui dirais, écoute, fais attention à ce que tu dis. Fais attention à ce que tu fais. Réfléchis bien parce que dans ce métier, on n'a pas le droit à l'erreur. Et surtout, respecte. respecte les personnes que tu interviews. Et tu passeras partout. Et tu rendras même fière, peut-être, cette profession qui a besoin de gens comme ça. Ça, c'est... Oui, voilà ce que je lui dirais.

  • Speaker #1

    Et toujours d'aimer les gens.

  • Speaker #0

    Ah bah ça, de toute façon, s'il ne les aime pas, il n'est pas devant moi comme un jeune journaliste.

  • Speaker #1

    Incontournable. Aujourd'hui, qu'est-ce qui t'anime ?

  • Speaker #0

    Alors, je crois que ce qui m'anime aujourd'hui, c'est que pendant 30 ans, j'ai raconté les trains qui arrivaient en retard. Et aujourd'hui, je raconte les trains qui arrivent à l'heure. et qu'est-ce que ça fait du bien ? Voilà, je suis dans le positif, je suis dans... Je raconte des histoires, je suis dans des choses qui fonctionnent bien. Et oui, alors j'ai un projet que j'aimerais aussi mettre en place. Je me suis rendu compte d'une chose aussi, c'est que nos enfants, à l'école primaire, à l'école, même au collège, on leur demande de maîtriser la civilisation égyptienne, mais ils ne connaissent pas leur ville, ils ne connaissent pas leur quartier. Et je pense que si aujourd'hui, je pouvais aller, et d'autres, dans les écoles pour leur... parler de leur quartier, de leur ville, leur expliquer pourquoi ils sont là et surtout d'où ils viennent et avec quelle ville ils grandissent, les infrastructures, tout ce qu'on met à leur disposition. je suis sûre qu'ils la respecteraient beaucoup plus. Et je pense qu'il y aurait peut-être moins de problèmes dans les quartiers. Les personnes qu'on connaît bien, on n'a pas envie de les blesser et on les respecte. Les personnes qu'on ne connaît pas, c'est plus compliqué peut-être. Alors là, justement, je pense qu'il faudrait qu'en Bretagne, au moins qu'on montre l'exemple, qu'on voit que nos enfants dans nos écoles, ils maîtrisent bien, ils connaissent leur ville. Je suis sûre que ce serait un beau projet à mettre en place.

  • Speaker #1

    Donc à suivre peut-être dans les mois ou les années à venir. J'espère. Merci Guénel est-ce que tu verrais autre chose à ajouter ?

  • Speaker #0

    Merci, voilà ce que je veux ajouter merci à toi, merci pour cet échange c'est vraiment un grand plaisir d'échanger comme ça toutes les deux, merci c'est une très belle idée d'aller à la rencontre des dirigeantes

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de nous avoir à partager ton beau parcours ta passion également, on l'a bien senti je te dis à bientôt

  • Speaker #0

    Avec plaisir

  • Speaker #1

    Chers auditeurs, chères auditrices, j'espère que comme moi vous avez adoré cet échange et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles, à vous abonner, à me faire part de vos commentaires et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode et qu'est-ce que vous voulez ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous voulez ?

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