- Speaker #0
Agir.
- Speaker #1
J'ai choisi d'agir sans arrêt.
- Speaker #2
J'agis en enlevant mon t-shirt et en criant des slogans dans des endroits où je ne suis pas la bienvenue et à des gens qui ne sont pas forcément contents de me voir.
- Speaker #3
J'ai pas une action dont je suis fière, c'est je crois que toute action doit rendre fière.
- Speaker #1
J'ai pas de mots pour agir, c'est une action. Bonjour Caroline.
- Speaker #0
Salut Émilie.
- Speaker #1
Merci d'être dans El Zagis, je suis très contente.
- Speaker #0
Et moi je suis très honorée. que tu me reçoives. Merci à toi.
- Speaker #1
Je ne vais pas mentir aux auditeurs, je t'adore. J'adore ta personnalité, ce que tu fais, ce que tu reprends, et donc je suis très contente que tu sois là.
- Speaker #0
Et ça me donne l'occasion de te dire que c'est totalement réciproque et je suis très heureuse de partager ce moment-là maintenant ici avec toi.
- Speaker #1
Un épisode qui commence sous le signe de la bonne humeur et de la joie, et vous ne voyez pas son sourire, mais il est magnifique. Allez voir sur Instagram, du coup. Alors Caroline, tu as d'abord travaillé dans la communication. dans des agences avant de tout reprendre à zéro. Et ça, c'est aussi un sujet que j'aimerais qu'on aborde ensemble. Tu as fait donc une formation de journalisme, tu as passé par des débuts aussi sur des plateaux télé, et puis tu as créé ce que j'appellerais ton évidence. C'est-à-dire qu'informer ne suffisait plus à ce que tu avais envie de transmettre et d'être, d'incarner. Il fallait aussi raconter autrement, parler des gens qui agissent aussi. Faire entendre aussi des solutions et des transitions possibles. Et ça, c'est important, je pense, dans ton message, d'avoir quelque chose à apporter. C'est comme ça aussi qu'est née ta démarche de journalisme à impact. Un métier que tu as façonné à ton image, alors entre exigence journalistique, et j'ai mis aussi, entre parenthèses, sur mes notes, extrême. Une extrême exigence journalistique que tu as. Ta volonté d'engagement et surtout une quête de sens. Aujourd'hui, tu portes ce regard à travers différents projets, ton métier, mais aussi Good Morning Impact, dont on parlera, et donc l'ensemble de ton travail. Tu cherches clairement à réinventer le récit médiatique, et j'avais envie de commencer par là, justement. Quand on décide de faire du journalisme à impact, on choisit de mêler aussi ses convictions à son métier, ce qui n'est pas toujours simple dans ce milieu qui se veut normalement neutre. Alors je dis normalement parce que mes regards suivent certaines radios ou certains médias actuellement. Mais en tout cas, à quel moment, ou peut-être dans ta construction aussi de journaliste, tu as décidé, est-ce qu'il y a un moment précis où tu t'es dit, voilà, je veux informer de cette manière ?
- Speaker #0
Déjà, merci pour cette présentation. Je suis toujours fascinée par la justesse de tes propos dans chaque épisode. Et merci pour ça. Je crois que le déclic, ça a été après mes expériences télé. Tu l'as dit, c'est une reconversion. J'ai été d'abord en agence de communication, comme tu l'as dit. Et je crois que j'avais un regard assez naïf, voire candide, et presque une fascination en fait sur le journalisme. Et j'avais envie de faire de la télé. Pas du tout dans une logique d'ego, de recherche de reconnaissance, etc. Mais parce que, pour moi, c'est le média qui me parlait le plus et qui me permettrait, à mon sens... de m'exprimer pleinement telle que j'étais et de porter les convictions qui m'animaient à ce moment-là. J'ai clairement déchanté. En fait, j'ai commencé par mon tout premier sujet, ça a été pour France 4, une émission de consommation qui n'existe plus aujourd'hui parce que ça fait partie des coupes de Delphine Arnot. Et ensuite, j'ai eu une opportunité chez M6. au JT de 1945, qui était quand même un format assez exposé. Et là, j'ai été très malheureuse. Très malheureuse parce que j'ai eu zéro liberté et j'avais beaucoup de mal à me regarder parce que j'avais ce sentiment de ne pas être moi-même, de quelque part jouer un rôle. Et ça s'est très vite imposé pour eux et pour moi comme une évidence que ça ne le ferait pas.
- Speaker #1
Est-ce que ce que j'allais demander, ça a été rapide cette prise de conscience en fait ? Pour toi, de dire je suis pas à ma place ?
- Speaker #0
Assez rapide. Alors déjà ce qui a été rapide, c'est que cette opportunité elle est arrivée très vite après ma reconversion. Parce que j'ai suivi une formation, je suis sortie de formation, j'ai quasiment deux mois après passé le casting et j'ai été prise.
- Speaker #1
Oui déjà c'est fou ça, c'est génial.
- Speaker #0
Alors c'est génial parce que ça a été hyper formateur. Mais je pense que je n'étais pas assez mature journalistiquement parlant à ce moment-là. Et surtout, ça a été super frustrant parce qu'en fait, ce qui se passe, c'est que un, tu arrives en conf de rédac le matin à 11h, où le rédacteur en chef te demande de venir avec des idées de sujets. Tu arrives avec des idées de sujets qui forcément te parlent. Et là, on te dit, ok, super, en fait, tu vas faire la grippe. Le marronnier. Ce que tu n'as pas du tout envie de faire. Il neige. Voilà, exactement. Et puis, mais ça je l'ai compris après. Donc déjà il y avait ce manque de liberté, sachant que la liberté pour moi c'est une valeur fondamentale et cardinale dans ma vie. Le fait que j'avais zéro possibilité de créativité, de m'exprimer, etc. Ce qui a été très dur pour moi également. Et il y a une autre chose qui a été fondamentale et que j'ai compris, c'est que moi j'ai besoin de temps long. Et tu parlais de mon extrême exigence. Sortir un sujet en deux heures, pour moi c'était hyper douloureux. Et en plus, je faisais souvent le week-end. Donc va trouver un expert qui te valide tes sources, tes infos, etc.
- Speaker #1
Une difficulté supplémentaire.
- Speaker #0
Il y a ça, et puis après tu fais valider ton texte au rédacteur en chef, et souvent on me faisait couper des morceaux de texte, et je me disais mais attends si je dis pas ça c'est faux. On me disait c'est pas grave, tu dis parmi, notamment ça passe. Et là j'avais un problème de conscience et d'éthique. Et de temps en temps, j'arrivais, je disais, j'aimerais bien, et si on faisait ça, parce que c'est un format qui existe, c'est une chronique au sein du JT, que maintenant tous les JT ont repris, mais M6 était assez précurseur à l'époque. Et parfois j'arrivais en disant, ce soir on pourrait faire ça, c'est un nouvel an, etc. Non, non, non, reste à ta place, tu souris, connivence avec le journaliste, et basta. Et en fait j'ai compris que ce n'était pas pour moi.
- Speaker #1
C'est dur tout ça.
- Speaker #0
Et quelque part le déclic, déjà sur la manière, sur la forme. dont je voulais faire du journalisme, il est arrivé à ce moment-là. Et à partir de ce moment-là, j'ai décidé de me former et de me frotter au maximum d'exercices possibles. Ce que j'ai fait, j'ai eu une opportunité incroyable avec les Napoléons, qui étaient à l'époque une communauté qui réunissait des gens pluriels de différents univers, secteurs, autour de l'innovation, vertueuses, responsables, etc. Et j'ai pu couvrir plusieurs sommets avec une liberté incroyable. Et ça, ça a fait partie des exercices qui m'ont énormément formée et forgée. Et puis après, il y a le fond. Il y a eu l'impact. Qui est quelque chose qui a toujours été présent en moi, mais que je n'ai pas forcément réussi à formaliser et à incarner au départ. Et le deuxième déclic, ça a été le premier confinement. où en fait à ce moment là je fais un programme qui s'appelle switch collectif qui est un bilan de compétences 2.0 pour faire simple qui se base sur la force du collectif donc tu es dans une promo et j'engage ça en janvier 2020 et donc quelques mois plus tard la pandémie mondiale arrive et faire cet exercice là en pleine pandémie mondiale il n'y a rien de plus puissant je veux bien te croire là tu descends vraiment au fond du puits et Et ça a été assez douloureux quelque part, parce que j'en ai fait des insomnies, où je me posais des questions ultra existentielles, mais qui étaient bénéfiques. Et de là, j'ai compris que l'impact, c'est vraiment la forme de journalisme et l'orientation qui étaient quelque part évidentes et que j'allais suivre à partir de ce moment-là.
- Speaker #1
Donc ça, c'est ton déclic. Et comment tu nous le définis, ce journalisme à impact ?
- Speaker #0
Alors... Pour moi, le journalisme, tu l'as très justement dit en introduction, ce n'est pas nécessairement informé, c'est relié. Moi, aujourd'hui, ce qui est important pour moi, c'est déjà ma ligne, c'est de traiter de tous les sujets qui sont en lien avec la justice sociale et environnementale, de manière large. Ça, c'est un premier choix, ça a été de ne pas me spécialiser. Certains, parfois, peuvent me le reprocher, mais très honnêtement, aujourd'hui, je m'en fiche. Je pense que tout est tellement systémique, tout est tellement lié que moi j'ai besoin d'avoir cette vision 360. Et j'estime que je suis plus juste dans l'exercice de mon métier en ayant cette vision 360. Le deuxième sujet, c'est que ce que j'ai très vite remarqué, c'était la nécessité d'invisibiliser un nombre d'acteurs, de personnes, qui aujourd'hui portaient des engagements, des sujets, des projets, une voix, des pensées qui étaient absolument essentielles. mais qu'on n'entendait pas assez. Donc ça, quelque part, ça a été une forme de mission. Et après, dans l'exercice de mon métier, moi déjà, j'œuvre sur ce que j'appelle le terrain des médias vivants. C'est-à-dire que la première question qu'on me pose, c'est « Ah, des journalistes, mais t'es dans quels médias ? » Et donc, je ne fais pas du journalisme dans le sens classique du terme.
- Speaker #1
Oui, on associe, c'est ça,
- Speaker #0
dans l'inconscient collectif. Exactement, et quelque part c'est noble, tu vois, de travailler pour un journal.
- Speaker #1
Et d'avoir cette expertise, comme on te le disait tout à l'heure. Eh bien non,
- Speaker #0
moi je prends le contre-pied de tout ça. Et donc j'offre sur le territoire des médias vivants de plusieurs manières. Déjà, j'ai décidé de prolonger en fait quelque part le fil de ma première vie professionnelle en entreprise et de capitaliser sur ma connaissance de l'entreprise avec un grand E pour continuer à travailler avec elle. Parce qu'on connaît aujourd'hui, quelque part, le pouvoir d'action et les leviers immenses dont disposent les entreprises dans tous les sujets de transition au pluriel. Et j'essaye, si tu veux, de craquer le système de l'intérieur. Ça passe notamment par le fait de les acculturer à ces thématiques-là. Et ça passe aussi par le fait de faire rentrer des personnes, notamment de la société civile, dans ces univers-là. Alors parfois, c'est long. J'ai déjà des entreprises qui m'ont dit ah non, profil militant, activiste, on n'aime pas trop, on s'est fait taper dessus, etc. Mais je finis toujours par y arriver. Et je vois que c'est vertueux.
- Speaker #1
C'est quoi, c'est ta détermination ? Ils te font confiance parce qu'ils voient les effets que ça a ?
- Speaker #0
Je pense que là ça fait 10 ans que je me suis orientée vers ces sujets-là. Je pense qu'aujourd'hui il y a une forme de crédibilité, il y a une forme de confiance, et il y a aussi le relationnel et l'humain.
- Speaker #1
Quand on revient un petit peu en arrière, justement sur ce changement et cette décision de vie que tu as prise à un moment donné, de t'orienter là pour le coup vers le journalisme, je pense que ça peut être intéressant pour des personnes qui écoutent et qui sont peut-être soit au début ou au cœur de cette réflexion, qu'est-ce qui a fait toi que tu as pris cette voie, que tu as changé de vie aussi, que tu t'es retournée vers des études, c'est pas toujours évident. Est-ce que c'était un déclic, c'était une construction ou pareil, comme tu nous l'expliquais tout à l'heure, tu t'es pas sentie bien à un moment donné, en disant il faut aussi que je m'écoute et que j'aille vers ce qui me tend, ce qui me plaît ?
- Speaker #0
Je dirais un peu de tout ça. Rapidement, moi j'ai jamais été une bonne élève, j'étais plutôt une élève moyenne, je me suis pas du tout épanouie à l'école. Je m'épanouissais quand il y avait de la créativité ou quand ça sortait du cadre. Je me suis retrouvée à faire de la communication franchement un peu par hasard, mais je me suis éclatée. C'est des années professionnelles qui ont été incroyables, sachant que la particularité c'est que moi j'étais en agence de communication événementielle, que j'ai tout de suite eu une grosse appétence pour le contenu, et que les sujets éditoriaux, la connaissance encore une fois de l'entreprise, et puis au-delà de ça, parce que je ne travaillais pas que pour des entreprises, mais... de comprendre les organisations, c'est quelque chose qui me fascinait. Et j'ai eu la chance d'être confrontée et d'être en lien direct avec des dirigeants d'entreprises ou autres structures. Et ça a été hyper intéressant dans la compréhension, on va dire, des grands sujets de société, mais aussi dans la compréhension du pouvoir. Et j'ai eu 30 ans. Et j'ai fait une crise de la trentaine, mais que j'ai très bien vécue, qui a été absolument salutaire. Et ça a été un déclic.
- Speaker #1
Elle est moins connue que la quarantaine.
- Speaker #0
Mais en fait, elle a été hyper salutaire. Et je me souviens, c'était un été, j'arrivais au bureau très tôt, parce que la réalité des agents, c'est aussi ça. C'est des horaires à rallonge. Et c'était l'été, le ciel était bleu, j'ouvre la fenêtre. Et là, en fait, j'ai un espèce de déclic où je comprends que c'est un choix de vie et c'est plus le mien. Et que le journalisme, c'est quelque chose qui sommeillait en moi. et que j'avais envie de réveiller à ce moment précis. Et je me suis dit, ok j'y vais, la prise de risque n'est pas énorme parce qu'au pire ça ne marche pas et j'ai un métier que je sais déjà faire donc financièrement je sauverai les meubles si besoin. Là, à partir de ce moment-là, déjà je démissionne. C'est-à-dire que je ne veux rien devoir à personne. Je sais où je veux aller, je ne vais pas à la concurrence donc je n'ai pas à craindre quoi que ce soit de mes patrons de l'époque. Et donc, plusieurs personnes me diraient « mais t'es complètement malade, tu pars sans rien, demande une rupture conventionnelle » . Et en fait, je ne voulais pas. Je ne voulais pas avoir de moyens de pression et je voulais être libre, encore une fois. Et ensuite, je voulais être crédible. Et pour ça, je ne considérais pas ne pas reprendre d'études. Mais je ne pouvais pas reprendre un cursus classique de journalisme de deux ans ou plus pour des questions de réalité financière. Donc, j'ai commencé à regarder toutes les formations qui existaient. Il y en a une, et une seule, qui coche à toutes les caisses pour moi, qui était au CFPJ. Alors je précise que le CFPJ, c'est un centre de perfectionnement des journalistes, donc de journalistes en fonction, et que normalement, Caroline Blaise, elle n'y a pas du tout accès. Donc je les ai appelées plusieurs fois, et là, je pense que Christine Hugonnet, que j'ai eue au service des inscriptions, se souvient encore de moi, parce que je pense que je l'ai appelée à peu près dix fois. Ou au début, elle me fermait la porte en me disant, non, vous n'avez pas du tout le profil, c'est ouvert aux journalistes, etc. Sauf que je ne trouvais aucune autre formation, parce que moi je voulais une formation qui soit professionnalisante. Je partais du principe que la théorie avec du travail, je pouvais l'apprendre dans des bouquins et à force de travail, mais j'avais besoin de méthodes. De terrain, de technique. Exactement, tout à fait, et de méthodes factuelles. Et cette formation, en fait, elle était hyper concrète parce qu'en trois mois, t'apprenais quelque part toute la chaîne, c'est-à-dire à écrire un sujet, à monter un sujet, à tourner un sujet, à présenter une chronique, un JT, etc. Et vraiment, je ne trouvais pas mieux que ça. Et au bout de la dixième fois, la fameuse Christine Hugonnet me dit « Ah, encore vous ? » « Écoutez, il y a un jury qui se réunit la semaine prochaine, envoyez votre candidature, je ne vous promets rien, mais c'est tout ce que je peux vous dire maintenant. » Et donc, à ce moment-là, je me dis, je ne vais pas faire une candidature classique, je vais faire une vidéo. Donc je fais une vidéo, j'envoie ma vidéo et j'ai un appel du directeur du CFPJ qui me dit ok je veux vous recevoir.
- Speaker #1
Ah trop bien.
- Speaker #0
Et là je prépare l'entretien comme si ma vie en dépendait, c'est-à-dire que je me fais des fiches de révision de machin parce que je me suis dit le mec il va essayer de me coincer. Et donc j'ai préparé l'entretien, j'y suis allée, en effet il m'a posé quelques questions pièges mais je pense m'en être bien sortie à ce moment-là. Et à la fin il me dit ok donc vous commencez début août, enfin fin août parce que la formation commençait fin août, mais je vais vous faire une liste de livres. à lire cet été et je compte sur vous. Et donc là, j'ai intégré cette formation. Alors ça, la Caroline, elle adore. Qui en toi, de challenge, en tout cas. C'était génial, ça y est. Je crois que c'est... Et puis c'est assez constitutif de ma vie et de mon chemin. C'est-à-dire que, en fait, je me rends compte que toutes les grandes étapes de ma vie ont été dessinées par l'audace et j'irais même plus loin par le culot.
- Speaker #1
Oui. Et la ténacité aussi, tu es tenace, tu n'as pas lâché cette personne à l'accueil qui t'a donné cette info finalement.
- Speaker #0
Comme quoi c'est possible.
- Speaker #1
Et comme quoi c'est possible, il ne faut pas abandonner non plus, ça c'est une belle leçon. Dans les différents mondes que tu as traversés, que ce soit la communication, les médias, même l'entrepreneuriat, est-ce que tu te rends compte et quelle est toi ta perception du pouvoir des mots ? Justement, même le journalisme et le politique en ce moment qui a peut-être perdu cette valeur aussi, quelque part.
- Speaker #0
Je pense qu'il y a plusieurs sujets. En effet, tu parles du politique, il y a une défiance énorme, déjà envers celles et ceux qui nous gouvernent, mais aussi envers le journalisme. Si on prend un fait très clair aujourd'hui, il y a 9 milliardaires qui détiennent quasiment la majorité des médias aujourd'hui. Bolloré qui est en passe de racheter Le Parisien, voilà, ce qui fait polémique. Rodolphe Sadé récemment sur Brut, on l'a vu également, où tout d'un coup on voit fleurir plein de collaborations commerciales pour McDo, pour Total, etc. Ce qui fait polémique également. Donc oui, il y a un sujet de défiance, clairement, et je pense que le rôle du journalisme aujourd'hui c'est de recréer un lien de confiance et aussi de, quelque part, créer du sens. Moi j'ai du mal à croire aux médias traditionnels. Alors il y en a encore heureusement qui sont libres, qui sont indépendants et qui font un travail absolument essentiel. Il y a des médias plus confidentiels, je pense notamment à Vert, Bon Pot, il y en a plein d'autres, là je cite sur l'écologie, mais il y en a plein d'autres, pareil, qui sont absolument essentiels, mais qui à mon sens ne touchent qu'une petite frange de la population qui est déjà très conscientisée. Donc moi, une des réflexions qui me hante, c'est à un moment donné, comment est-ce qu'on rassemble de manière plus large ? Parce que là, je citais les médias qui sont à la main des milliardaires, les CNews qui aujourd'hui est un peu le Fox News à la française, Europe 1, le JDD, qui défend quand même une idéologie d'extrême droite. Il y a des gens aujourd'hui qui regardent ces médias-là et qui se forgent une opinion par ces médias-là. Il y a les réseaux sociaux qui nous enferment dans des bulles cognitives.
- Speaker #1
Dans des algorithmes.
- Speaker #0
Exactement, et puis dans des bulles cognitives entre gens convaincus de mêmes opinions, de mêmes croyances, etc. Donc il y a un danger. Tu parles des mots, moi, peut-être pour élargir, je crois fondamentalement au pouvoir de la conversation. Et c'est ce que j'essaye au quotidien de faire dans mon métier. Pour moi, la conversation, c'est vraiment un pouvoir de transformation collective. qui est immense et c'est aussi un sujet de démocratie. Et je pense qu'on est en droit aujourd'hui de se questionner si on vit encore dans une démocratie, quand on regarde ce qui se passe à l'échelle nationale, européenne, mondiale. Et la parole, c'est un droit, c'est un droit de la démocratie. Et pour te répondre plus concrètement sur comment est-ce que j'œuvre au quotidien, si j'ai aussi choisi d'aller sur ce territoire des médias vivants et sur le terrain, C'est pour essayer de redonner ces lettres de noblesse à la conversation, à la parole, au débat, et on en a cruellement besoin. Parce que pour moi, la conversation, elle ouvre des fenêtres. Elle permet, quelque part, de dépasser ses convictions, d'affûter son esprit critique, de confronter aussi son libre-arbitre. Et ça, c'est absolument essentiel, et on en manque cruellement aujourd'hui.
- Speaker #1
Est-ce qu'avec toutes ces réflexions et ce regard que tu portes, toi tu te trouves à ta place là actuellement, tu as créé la place que tu voulais ?
- Speaker #0
Oui, clairement. Après j'ai toujours le sentiment de ne pas en faire assez, mais ça c'est très personnel. Mais en tout cas je me sens ancrée et alignée et je fais mon métier comme j'ai envie de le faire. Et je pense que dans le journalisme il y a aussi un autre sujet, c'est d'accepter de laisser l'ego de côté. Et ça, c'est quelque chose d'essentiel. Et tu vois, notamment sur cet exercice de conversation, de table ronde, de conférence, etc., moi, je vois trop souvent des journalistes qui ne savent pas forcément où commence leur rôle et où finit leur rôle. Et notre rôle, c'est pas d'être au centre. Notre rôle, c'est justement d'être au bon niveau, de savoir se mettre de côté pour laisser émerger les idées, les pensées et les personnes. qu'on a face à nous.
- Speaker #1
Est-ce que tu as l'occasion d'interviewer des personnes qui confrontent tes idées et qui sont à l'opposé de toi ou elles ne viennent pas forcément à toi ? Est-ce que tu arrives à aller... Est-ce que c'est une envie aussi peut-être d'aller chercher justement ces... Alors tu vas me dire, j'avais entendu le Ron Bastide qui disait on les entend déjà assez donc je ne vais pas aller les chercher pour confronter l'idée même si le fond est bon. Est-ce que tu es dans cette lignée-là ou toi est-ce que tu aimerais justement aller vers une interview qui confronte ces idées ? Et c'est vrai, c'est médias qu'on entend déjà, mais en tout cas pour essayer d'élargir peut-être le dialogue.
- Speaker #0
Dans une logique de conversation, je pense que c'est important. Et tu vois, il y a une initiative que je trouve formidable qui a été lancée l'année dernière, qui s'appelle « Il faut qu'on parle » , qui a été lancée par Brut et Lacroix, qui est prolongée aussi par Clara Delattrez, qui essaye dans des événements, festivals et autres, de susciter et d'engager des conversations. où juste rapidement, le principe de Faut qu'on parle, c'est que tu avais une plateforme, tu t'inscrivais, tu donnais un peu tes grandes idées, schémas de pensée, convictions, et tu te retrouvais soit en visio, soit en présentiel à échanger avec quelqu'un pendant une heure qui est à l'opposé de toi. Et ça, c'est absolument essentiel. Parce qu'encore une fois, il n'y a pas de vérité absolue. Encore une fois, on évolue en ce moment dans des bulles connectives, dans une société qui est hyper fragmentée. Et je pense qu'on a davantage besoin de débattre, d'écouter l'autre. On ne sait plus écouter l'autre. On n'a même plus la capacité d'écouter l'autre. On vit tous dans des formes de conviction. Tout le monde a un avis sur tout. Et puis avec les réseaux sociaux, tout le monde donne son avis. Pas souvent à juste titre. Donc oui, pour répondre à ta question, c'est essentiel. Et j'essaye. Je n'y arrive pas encore complètement, mais vraiment, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Quand j'ai la chance, sur mes événements ou dans les événements que j'anime. d'avoir des avis qui sont radicalement opposés. Pour avoir, justement, parce que je pars du principe que les événements que j'anime ou que j'organise n'apporteront pas forcément des réponses. Si les gens repartent avec des questions, je suis déjà contente. Et encore une fois, ça ne fait qu'ouvrir des fenêtres et je pense que mon pouvoir d'agir, c'est justement d'allumer quelque part des conversations qui continuent sans moi derrière. Et c'est important, en effet, de pouvoir donner... Toujours dans une logique de développer son esprit critique et son libre-arbitre, mais de pouvoir donner une espèce de photo globale d'un sujet, d'un enjeu, etc. et de permettre derrière de sortir encore une fois de ses convictions et d'avoir les bonnes réflexions.
- Speaker #1
Oui, je te rejoins totalement. Et bravo aussi de le faire et d'avoir aussi cette idée d'aller se confronter, parce que ce n'est pas forcément évident. Et d'ailleurs, ça me fait rebondir sur une autre question. Tu as aussi besoin de temps en temps de couper complètement, d'aller te ressourcer. Parce que émotionnellement, c'est impactant ce métier.
- Speaker #0
Oui, clairement. Après, je ne compare pas du tout ce que je fais à certaines journalistes comme Salomé Sacké qui est beaucoup plus exposée et qui prend plus de risques aussi, j'ai envie de dire, sur certains sujets, notamment la démocratie. Je citerai aussi certains et certaines militantes, activistes. J'estime que ma prise de risque est quand même moindre par rapport à certaines personnes.
- Speaker #1
Mais l'impact aussi. Oui,
- Speaker #0
mais pour autant, je vis les sujets de manière très viscérale. C'est ça. Vraiment, je ne peux pas, et puis c'est très lié à ma personne aussi. Il y a sûrement aussi une forme de sensibilité, voire d'hypersensibilité. Mais si je n'avais pas ça, je ne serais pas aussi juste, je pense, dans l'exercice de mon métier. Et j'ai des périodes, oui, qui sont plus dures que d'autres. La dernière en date que j'ai vécue de manière très émotionnelle, c'était la dissolution de l'Assemblée nationale, parce que j'ai eu une espèce d'angoisse immense de ce qui pouvait arriver aux portes du pouvoir à ce moment-là. Et on n'en a pas encore parlé, mais un des sujets, moi, qui est viscéral aujourd'hui et qui fait partie de mes engagements forts, c'est les droits des femmes. Et à ce moment-là, j'ai été complètement flippée par rapport aux droits des femmes qui sont quand même bien fragilisées partout dans le monde au moment où on se parle. Et donc j'avais lancé une initiative qui était une plateforme qui s'appelait Femmes Votre Liberté avec trois autres personnes. Et le principe c'était simple, c'était d'outiller en fait les femmes qui souhaitaient convaincre les femmes autour d'elles à voter utile et éclairée. Quand je suis sortie de cette période-là, j'ai eu besoin de couper. Et je pense que c'est absolument essentiel. Il y a Sarah Durieux qui a écrit un livre merveilleux que je vous invite à lire, qui est milité à tout prix, Comment est-ce qu'on soigne nos collectifs, où elle parle de ces sujets-là. C'est à un moment donné, comment est-ce qu'on se soigne et comment est-ce qu'on pense à soi individuellement, mais aussi avec le collectif.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, c'est hyper important. Et justement, dans les actions que tu mènes, à la fois pour faire entendre la voix des femmes et les droits des femmes, tu as cofondé justement Good Morning Impact avec Gabrielle Larocque. Justement, pour donner la parole, tu vas nous l'expliquer sous quel format, puisqu'il y a plusieurs formats, à celles qui font le monde d'aujourd'hui et qui pensent au monde de demain, en tout cas le pensent peut-être différemment. Comment ce projet est né et qu'est-ce que tu as envie d'en faire de ce projet ?
- Speaker #0
Ce projet est né d'une rencontre avec Gabriel, où je pense qu'on était toutes les deux à des moments de nos vies assez similaires, où on avait envie de faire plus, d'avoir davantage d'impact, et surtout... de faire quelque chose qui s'adressait aux femmes. Gabrielle, elle tient une galerie qui est donc la Galerie La Roque-Granoff, qui est chargée d'histoire parce que c'est une des plus vieilles galeries familiales de Paris. Elle a fêté ses 100 ans l'année dernière et elle a été fondée par une femme, Katia Granoff. Donc déjà, c'est un lieu qui a une énergie particulière. Et Gabrielle, elle fait un travail exceptionnel de curation, où justement elle essaye d'exposer et de mettre en lumière des femmes artistes qui font un travail incroyable. Ma rencontre avec Gabrielle était assez évidente et le projet s'est imposé assez rapidement. C'était de se dire, chaque mois on va réunir des femmes, donc là aujourd'hui selon les éditions on est entre 30 à 60 femmes, plurielles, d'origines différentes, de races différentes, de professions différentes. Mon souhait c'est vraiment que ce soit au maximum le plus représentatif de la société. On n'est pas encore parfaite mais on y oeuvre. Et donc chaque mois, on se retrouve autour d'une conversation sur un thème de société, en présence de trois experts, trois intervenantes, où là encore, dans la logique de ce que je t'expliquais tout à l'heure, on essaye de confronter les points de vue. Dans le prolongement, on en a fait un podcast, que je vous invite à découvrir, donc Good Morning Impact du même nom. Et puis dans le prolongement aussi, c'est devenu une communauté de femmes. Ce qui est assez incroyable et ce qui nous réjouit, c'est qu'il y a eu des rencontres. et que de ces rencontres ont découlé des collaborations personnelles, professionnelles et voilà,
- Speaker #1
ça vit en dehors et ça c'est absolument fabuleux Est-ce que c'est pas une création d'un pouvoir féminin ? Si, en quelque sorte de renouveler avec ça chose qu'on ne sait pas vraiment faire je ne fais pas une généralité mais le réseautage, on n'a pas été nous femmes, éduquées à l'importance que ça a et des événements comme celui-là effectivement nous y et... on se... on renoue avec cette idée.
- Speaker #0
Mais tu vois, il y a un truc qui m'a profondément énervée, je vais le dire, et qui est souvent venu de femmes, où on a pu avoir la critique de ne réunir que des femmes. Et ça, pour moi, c'est important d'en parler, parce que pendant des siècles, les hommes se sont réunis entre eux, ça a dérangé personne. Pendant des siècles, on a été mises, nous, femmes, en marge de la société, des cercles de pouvoir, des discussions, etc. Et là, en fait, Good Morning Impact, ce qu'on a voulu faire avec Gabriel, c'est de créer un espace qui n'est pas... L'idée, ce n'est pas de s'organiser contre les hommes, c'est de faire avec les femmes. Et ces espaces-là, pour moi, c'est une forme de soins collectifs qui permettent de gagner en lucidité, en stratégie, en clarté, et aussi, quelque part, de retrouver la possibilité de se relier, de se réparer, de se renforcer ensemble, et puis aussi de construire et de rêver un monde qui serait différent. Et voilà, c'est... quelque part, tu le dis très justement, reprendre le pouvoir sur la manière de penser et d'agir ensemble et de manière plus égalitaire.
- Speaker #1
Et la manière dont tu les interviews aussi, c'est aussi en tant que journaliste, je pense, quelque chose d'extrêmement satisfaisant. En tout cas, la préparation, là, ça réunit un peu tout ce que tu nous as évoqué, en fait.
- Speaker #0
Oui, ça coche un peu toutes les cases et je crois que les éditions qui sont les plus satisfaisantes pour moi, c'est quelque part quand j'ai rien à dire, quand la conversation... Parce que c'est vrai que la particularité de Gounod... Tu lances. je lance en fait l'idée c'est vraiment que la conversation s'installe pas que avec les intervenantes mais avec la salle aussi et à un moment donné quelque part quand je lâche le micro c'est là où c'est vraiment satisfaisant où la conversation elle s'installe sans moi Et c'est ça que j'ai envie de faire.
- Speaker #1
Et c'est aussi parce que vous avez créé un lieu qui permet à ces femmes de s'exprimer, d'aller vers des questions, des interrogations, etc. Je veux dire les femmes qui ne sont pas forcément les expertes, mais voilà.
- Speaker #0
Il y a une forme de cadre de confiance, en effet.
- Speaker #1
On arrive aux questions signatures du podcast, si ça te va.
- Speaker #0
Déjà, Caroline, est-ce que tu peux nous expliquer, nous donner ta définition d'agir ? Pour toi, ça veut dire quoi ? Je crois qu'agir, ce n'est pas forcément faire... fort ou beaucoup, c'est faire juste. Je pense qu'agir, c'est quelque chose qui résonne en soi, qui fait sens pour soi. Ça, c'est hyper important. Et c'est mettre son énergie au bon endroit. C'est choisir ses mots, sa voix, sa manière d'agir, encore une fois, qui fait le plus sens pour soi. Je pense que ça, c'est important. Parce que souvent dans l'action, on voit des grandes actions, sauf qu'il n'y a pas de grandes et de petites actions pour agir. Et je pense que c'est important, quelque part, de se questionner personnellement sur ce qui fait le plus sens pour soi. Et je pense qu'agir, c'est aussi à un moment donné, je reviens à l'ego, c'est s'abandonner pour se mettre au service de quelque chose de plus grand et qui sert une forme de mobilisation collective.
- Speaker #1
Est-ce que tu as une figure qui t'inspire, que tu aimerais nous présenter ? Ça serait qui et pourquoi ?
- Speaker #0
C'est étonnant parce que je crois que je n'ai jamais cité de grandes figures emblématiques, etc. Non pas qu'elles ne me fascinent pas et que je ne les respecte pas, loin de là, mais je crois que j'ai toujours été beaucoup plus touchée par des femmes du quotidien et en ça, on a quelques points de convergence, Émilie. Si je devais, pour te donner peut-être deux, trois exemples, et pardon, je fais un petit pas de côté par rapport à ta question, mais il y a des femmes comme par exemple Emma Aziza et Heidi Sevest, donc hydrologue, glaciologue, qui me touchent énormément parce que c'est deux femmes scientifiques, mais qui ont décidé de mettre le sensible au cœur de leur pratique, de leur engagement, de leur prise de parole, pour essayer de sortir, on va dire, de la parole scientifique très rationnelle, très froide. dans l'objectif, si tu veux, de rassembler le plus grand nombre. Et ça, je trouve ça assez honorable. Et je suis aussi touchée par des femmes qui acceptent leur vulnérabilité et qui montrent leur vulnérabilité. Je pense à une Yacine Dardenne en Nouvelle-Zélande qui justement a été vraiment reconnue pour ça. Je pense encore une fois, je citais Sarah Durieux tout à l'heure. qui essayent de faire évoluer les milieux militants en ce sens-là. Et après, dernier point, je suis aussi fascinée par des femmes comme Alice Barbe, où tu vois que, quelque part, l'action, l'engagement, c'est l'histoire de leur vie. Alice, elle se bat pour la démocratie, contre l'extrême droite, et elle fait un travail absolument remarquable.
- Speaker #1
Donc, plein de figures d'inspiration qui te poussent au cœur. Est-ce que tu aurais... Un objet, un livre, un film ou quelque chose qui est marquant dans ta construction, que tu auras envie de nous partager, qui a peut-être permis d'être celle que tu es maintenant ?
- Speaker #0
J'ai cité un livre récent, qui est un peu ma bible, que je peux relire plusieurs fois et je trouve qu'il est hyper intéressant, qui est celui de Marie-Cécile Navès, La démocratie féministe. et qui permet d'apporter un nouveau regard sur le pouvoir, l'exercice du pouvoir, l'exercice politique et qui ouvre le fait de repenser la démocratie mais aussi la diplomatie sous le prisme du féminisme. Et c'est un des sujets qui est assez central pour moi en ce moment, c'est de questionner justement, moi c'est une question que je me pose fondamentalement, c'est pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de femmes dans les instances de pouvoir et de décision ? Et je trouve que ce livre, il est formidable et qui pose le sujet avec des leviers assez intéressants.
- Speaker #1
Et enfin, j'ai une dernière question. Dans quel domaine, autre que ce qu'on a abordé, tu aimerais voir plus d'action ?
- Speaker #0
Celui-ci, précisément. C'est vraiment, en ce moment, je te dis, c'est une obsession. Celui-ci, et l'idée, ce n'est pas nécessairement de mettre des noms de femmes dans des organigrammes. C'est vraiment d'avoir des femmes sur les marches du pouvoir. Parce que sans les femmes, le monde tournera... qui a une seule jambe et on le voit aujourd'hui, tu prends l'échiquier mondial aujourd'hui, il y a quand même un problème, il n'y a pas de femmes. Alors dans les faits, c'est vrai qu'il y a de plus en plus de femmes dans les instances diplomatiques de gouvernance, etc. Mais elles ne sont pas au bon poste. Elles ne sont pas au bon poste et quelque part, elles ne gouvernent pas dans le sens où, je pense qu'aujourd'hui, toutes les thématiques politiques, toutes les thématiques économiques, sociales doivent être repensées sous le prisme du genre. On n'y arrivera pas si on ne fait pas ça. Et après, il y a un autre sujet, parce que je parlais de diplomatie féministe, et quand je dis ça, j'ai souvent des amis qui évoluent dans des milieux féministes qui me disent « Caro, tu vas te faire taper sur les doigts par les assos féministes » , mais je le dis, je pense qu'il faut réinventer le féminisme. Je pense qu'aujourd'hui, il faut se poser la question de comment est-ce qu'on rassemble davantage, et pas contre personnes conscientisées. mais je pense qu'il faut aller dans les territoires, dans les ruralités dans les quartiers populaires, il faut rassembler tout le monde parce que sinon on n'arrivera pas à changer le monde et pour moi c'est un vrai enjeu collectif de rassembler tout le monde de manière plus large et bien j'ai rien à rajouter,
- Speaker #1
merci merci pour tes mots, merci pour ta vision et merci pour ton travail Caroline merci d'avoir reçu, merci à toi j'espère que cet épisode vous a plu, merci d'avoir pris le temps de l'écouter Et n'hésitez pas, si vous avez aimé, à le partager, à le commenter, à faire vivre la communauté El Zagis. Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram emily.b.sophrologue et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com A très bientôt !