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#105 Laura Hazan DG Apostrophe "Direction, famille et héritage" cover
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Elles Agissent

#105 Laura Hazan DG Apostrophe "Direction, famille et héritage"

#105 Laura Hazan DG Apostrophe "Direction, famille et héritage"

26min |20/11/2025
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#105 Laura Hazan DG Apostrophe "Direction, famille et héritage"

#105 Laura Hazan DG Apostrophe "Direction, famille et héritage"

26min |20/11/2025
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Description

Laura Hazan "Direction, famille et héritage"


Dans cet épisode, je reçois Laura Hazan, directrice générale associée de la maison de mode Apostrophe Paris, héritière d’un savoir-faire familial né en 1968.


Avec douceur et lucidité, Laura nous raconte comment elle a repris la maison après un événement personnel qui a bouleversé sa vie. Elle revient sur le choix d’agir, la transmission, la place de la famille, et la manière dont on construit sa légitimité, notamment lorsque l'on baigne dans un fort héritage familiale; 


On parle dans cet épisode d’ambition mesurée, de vêtements pensés pour durer, de la force des détails (parfois invisibles), de l’importance de suivre son intuition, de l’héritage, du courage et du geste juste et de ce que signifie agir dans le monde de la mode en 2025.


Un échange où l’on redécouvre qu’agir, parfois, c’est simplement avancer quand la vie nous appelle.


Retrouvez toutes les informations sur www.ellesagissent.com

Retrouvez moi sur www.emilieberthet.fr

Sur mon Instagram Berthet_Emilie


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Musique:  Amour Aveugle / Garçon de Plage


Je suis Emilie Berthet Conférencière, productrice de podcasts, sophrologue et auteure, j’accompagne les organisations et les particuliers vers une meilleure compréhension de notre époque et à construire une société attentive aux enjeux humains. Femme Forbes 2025 et TEDx speaker.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Laura.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être accueillie au micro d'Elzagis.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là aussi, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Surtout que tu m'accueilles dans ta boutique et vous avez vos locaux juste au-dessus, vos bureaux juste au-dessus. C'est hyper agréable.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que là on est dans notre showroom avec la collection d'été qui rentrera en boutique bientôt. Oui,

  • Speaker #0

    en plus j'ai l'honneur de la voir en avant-première. Alors Laura, j'ai hâte d'entendre ta vision de l'action, aussi de l'inspiration, parce qu'on baigne dans l'inspiration autour de... Ta carrière et autour de la notion de transmission aussi avec ta famille, tu vas nous en parler. Tu as la tête d'Apostrophe, une maison familiale de mode profondément ancrée dans le savoir-faire français et l'élégance parisienne, j'ai envie de dire. Tu as fait le choix de porter cet héritage et on va vraiment en parler, je parle bien de choix, car tu as pris le temps de la réflexion à un moment pour orienter aussi ta carrière, un choix de vie. Un choix de femme, voilà, on en va en parler. Et cet héritage donc d'une marque née en 1968, c'est bien ça ? C'est exact,

  • Speaker #1

    oui, c'est un des grands-parents.

  • Speaker #0

    Voilà, tu le lis à un engagement aussi contemporain lié aux enjeux de notre époque, qu'une marque comme la vôtre ne peut pas nier non plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, cette notion de reprendre ou même de poursuivre une histoire, c'est par là que j'avais envie de... commencer, pour savoir sur justement quel sentiment tu as eu, celui d'agir plutôt dans la continuité ou l'envie d'écrire un nouveau chapitre ou peut-être un peu des deux, ce que tu peux nous dire.

  • Speaker #1

    Oui, alors déjà merci et merci pour l'introduction. C'est vrai qu'on a envie d'écrire un nouveau chapitre mais il y a une phrase que mon père disait et qui est vraiment vraie, qui me tient à cœur, c'est de faire une évolution et pas une révolution. Et donc en fait, dans la démarche que j'ai entreprise, c'est d'avoir une évolution graduelle de la maison, de la rajeunir, de l'inscrire dans son temps, mais tout en restant propre à nos valeurs, tout en ayant que les clientes actuelles se retrouvent, qu'elles soient contentes, qu'elles voient une évolution, mais qui soit douce, et pas quelque chose où on se dit, oh là, mais qu'est-ce qui s'est passé d'une saison à une autre ? Il y a eu beaucoup de changements.

  • Speaker #0

    Oui, que ce ne soit pas radical.

  • Speaker #1

    exactement et c'est vraiment pour moi ce qui compte que ce soit une évolution douce et que, en fait, je pense que quand une évolution est bien faite, on ne se rend pas compte que ça évolue et c'est quand on regarde deux, trois, quatre ans en arrière, on se dit, ah oui, en fait, il y a eu du changement, mais ça a été bien fait et doux et on ne s'en rend presque pas compte.

  • Speaker #0

    Oui, dans une certaine continuité plutôt que dans une radicalité. Toi, tu es arrivée quand à la tête de cette maison ? Et surtout, est-ce que tu peux nous raconter quel était ton parcours avant d'arriver ici ? Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Moi, je suis arrivée en 2020, mais mon parcours avant, après mon bac, je suis partie faire mes études aux Etats-Unis. J'ai beaucoup aimé, j'ai voulu rester travailler. J'ai travaillé chez WeWork, j'ai commencé en 2015 et je faisais partie des premiers employés. Je suis restée pendant cinq ans où j'ai fait New York, j'ai lancé leurs immeubles en Asie. Je suis rentrée temporairement à Londres avant de rentrer à Paris pour lancer le marché français. Et après, j'ai été, j'ai gravi les échelons, on va dire, dans la maison de WeWork, où j'ai beaucoup bougé. Après, j'étais le bras droit de la directrice générale sur l'Europe du Sud. Donc, on faisait France, Espagne, Italie, Belgique. Et du coup...

  • Speaker #0

    Donc là, à ce moment-là, tu es vraiment partie sur une carrière. Complètement.

  • Speaker #1

    Et je suis vraiment hyper épanouie, très contente. On a une super dynamique, ça grandit très bien. Donc, je suis vraiment très contente. et je suis... évidemment par mes parents, apostrophe, parce que j'ai grandi dedans et je le suis de loin, mais je ne suis pas du tout impliquée, pas forcément l'envie de rentrer dedans, à l'instar de mon frère avec qui je travaille aujourd'hui, qui lui était déjà depuis 5 ans. Et je suis de loin et tout se passe très bien. Et en fait, il y a eu un élément déclencheur qui est que mon père a eu un accident de santé très grave. Et du coup, il n'a pas pu... Pendant plusieurs mois, il a été hospitalisé. Et du coup, ça a créé un vrai chamboulement pour moi. Et ça m'a fait, du coup, me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #0

    C'est un électrochoc, quelque part.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ça a été un électrochoc.

  • Speaker #0

    Mais de quoi ? De la distance que tu avais avec lui ? Parce que tu étais encore aux Etats-Unis ? Non, j'étais à Paris.

  • Speaker #1

    J'étais rentrée à Paris, donc j'étais très proche.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça a provoqué, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis rendue compte que j'étais très impliquée dans mon travail. Et du coup, peu... Autour de mes parents, dans la maison familiale. Et du coup, ça m'a donné envie d'apprendre de lui, qu'il me transmette. Et cette notion qu'il pouvait ne pas être éternel. Et que j'avais beaucoup à apprendre à ses côtés. Et du coup, en fait, on avait un projet immobilier en parallèle qu'il fallait gérer, qui s'appelait le collectif Coulanges, qui est dans le Marais. Et on a accueilli la grande exposition à D'Intérieur à ce moment-là, quelques mois après son accident. Et là, ma mère, on est tous un peu bouleversés par ce problème de santé. Et là, ma mère me dit, écoute, nous, on ne va pas pouvoir le gérer avec ton frère. Ce serait bien, si tu réfléchis, à peut-être pouvoir nous aider à le gérer. Et c'était en parallèle... Moi, ça faisait 5 ans que j'étais chez WeWork, je me posais des questions sur mon évolution. Il s'avère que c'est tombé pile au même moment où il y a eu les gros problèmes d'IPO, etc. Et en fait, je me suis dit, c'est le bon moment, c'est maintenant ou jamais, entre guillemets, ma famille peut avoir besoin de moi, je pense que je peux aider. Et j'ai fait 5 ans, j'avais envie de voir autre chose. Et donc, je suis rentrée, en fait, d'abord sur un projet immobilier, parce que je connaissais mieux la gestion d'un lieu, etc. Et du coup, j'étais dans les bureaux. d'apostrophe parce qu'on a tous été dans le même bureau. Et donc, instinctivement, j'ai commencé à assister aux réunions de collection parce que j'étais une femme de 28 ans qui avait du style et envie de pouvoir donner son avis. Et donc, ça s'est fait un petit peu naturellement, mon entrée dans l'apostrophe, comme ça.

  • Speaker #0

    Et en fait, depuis l'enfance, ce n'était pas quelque chose d'évident pour toi ? Je veux dire, vu que tu avais pris une autre carrière et un autre... Une autre forme de question, c'est-à-dire qu'on ne mettait pas la pression non plus ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    D'un héritage absolument à avoir ? Non,

  • Speaker #1

    mon frère plus sentait ce côté de « il faut que je le reprenne » , c'est la transmission familiale. Moi, c'est vrai que je me suis dit « je vais d'abord faire mon chemin, probablement que ça se recroisera d'une façon ou d'une autre, mais je veux faire mes armes ailleurs, je veux apprendre, je veux me former, voir ce que je vaux aussi dans un monde du travail classique. » me développer, me faire développer mes compétences. Et puis, si je rejoins la maison familiale, j'aurai mon bagage personnel avant.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux qu'il y ait une vraie aussi... Oui, tu n'étais pas... Tu as fait une réflexion juste avant. Exactement. Tu as eu envie, en fait, de la rejoindre. Oui. Tu as eu besoin, peut-être, quelque part. Oui,

  • Speaker #1

    et j'avais vraiment envie. Chez WeWork, j'ai commencé réceptionniste d'un immeuble de 28 étages où j'étais toute seule au rez-de-chaussée. Il fallait que je demande pour aller aux toilettes ou chercher un café que quelqu'un me remplace. Et j'avais envie de ça. C'est-à-dire que j'avais envie de ce côté où je commence vraiment et j'apprends tout et je passe partout. Et après, je vais aller où je veux.

  • Speaker #0

    Et alors, tu arrives par ce biais-là, par ce moment-là. Une fois que tu arrives dans le côté vêtements, mode, comment tu arrives à prendre ta place ? Est-ce que c'est une évidence ? Est-ce qu'il a fallu... aussi, toi, découvrir de l'intérieur, ce n'est pas de l'intérieur, ce que tu connaissais, mais du concret, de la décision, de l'action aussi, quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas évident et à la fois, c'était facile et naturel. Mais c'est vrai que mon père, il disait le pouvoir, ça ne se donne pas, ça se prend. Et c'est vrai que c'était cette idée de ta place, tu dois te la faire toute seule. Et ma mère, qui est dans nos bureaux aussi aujourd'hui, nous a jamais Bloquer le passage, mais nous a jamais non plus tracé une route, parce que le pouvoir c'est comme le respect, ça se gagne avec les équipes. Et donc, quand je suis rentrée, je me suis dit, je vais commencer par les choses qui sont importantes, mais qui sont... que personne en fait ne regarde vraiment, mais qui sont importantes pour l'expérience client. Et donc j'ai commencé par faire le tour des boutiques, parler aux responsables, parce que pour avoir le retour sur la collection, pour avoir les retours des clientes, pour savoir ce qui manquait... Je me suis rendue compte que, par exemple, on n'avait pas de papier de soie brandé, il n'y avait pas de jolis stickers, il n'y avait pas de jolis rubans. Donc c'est des choses qui sont... Des détails qui comptent. Des détails, mais qui comptent, mais qui, dans la vie de tous les jours, étaient un petit peu... Mides cotés, ou en tout cas oubliés. Et donc j'ai voulu commencer par ce qui était un petit peu invisible et oublié, ce qui me permettait de rentrer avec une place qui ne froissait personne, qui allait avoir une valeur ajoutée, et qui me mettait en contact directement avec les boutiques. qui pour moi est quand même la clé de notre métier, on fait du retail.

  • Speaker #0

    Oui, tu as été leur demander aussi leur avis aux boutiques ? Oui, c'est-à-dire que je leur ai demandé un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, les retours de collection, on les avait, ce n'est pas moi qui les avais, mais c'était aussi qu'est-ce qui vous manquait, qu'est-ce que les clientes veulent. C'était un détail, mais par exemple, on n'avait pas de petits sacs, donc en fait, on avait des sacs moyens et grands, mais la cliente qui venait acheter un pull, voilà. Donc, c'est des détails, mais qui, dans l'expérience, sont importants. et donc j'ai vraiment commencé comme ça ce qui m'a mis en contact avec la collection pour développer justement ce papier de soie, ces sacs, des choses comme ça et au fur et à mesure tout s'est fait naturellement il s'avère que je faisais aussi un 38 donc je participais aux essayages parce que ça permettait de pouvoir essayer les vêtements et de faire les retouches donc naturellement je rentrais dans les réunions de collection donc on me donnait mon avis je participais aux mises au point donc tout ça s'est fait vraiment assez naturellement naturellement. Et au fur et à mesure, en fait, plus je rentrais dans le sujet, plus je prenais de place.

  • Speaker #0

    Mais ça voulait dire aussi que tu avais la patience de prendre ta place. Oui. Comme tu disais au tout début avec l'expression, mais dans le concret, il faut le faire. Il faut aussi accepter de passer par ces étapes. Pour toi, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'était important pour moi parce que je pense que tout se gagne avec le temps. Il faut avoir la patience d'être accepté, d'être respecté, de faire ses preuves. Il faut se comprendre qu'on a des personnes qui sont là depuis 20-30 ans, donc qui ont vu des personnes arriver, des changements, et qui n'ont pas forcément... Il y en a qui étaient très contents de ce changement, d'autres moins. Et par exemple, moi je me rappelle, quelqu'un m'a dit « Mais en fait, c'est quoi ton rôle exactement ? » Et j'ai dit « Mon rôle, je n'en ai pas, parce que mon rôle, c'est d'aller là où il y a un trou. Et mon rôle va évoluer tout le temps. » Donc j'ai dit « Je ne peux pas te dire exactement tout ce que je vais faire, parce que... » Moi, je vais aller là où j'ai un problème. Là où je vois un problème et où je peux agir, je vais y aller. Je ne me suis pas donnée un titre en arrivant.

  • Speaker #0

    Et justement, sur ce que tu as envie d'apporter à la marque, maintenant que tu y es depuis un petit moment, établi, etc., je me demandais aussi sur cette notion, comment on maintient justement un savoir-faire. Il y a cette question d'importance de savoir-faire, mais il y a aussi cette question de la réalité économique, de fabrication, etc. Comment tu arrives aussi, toi, dans tes actions, dans ton quotidien, à maintenir un savoir-faire, cet équilibre que vous avez entre l'élégance, l'exigence, et aussi la conscience, peut-être écologique, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas simple. Franchement, ce n'est pas simple. Déjà, on est dans un secteur qui est compliqué. On est une maison familiale, on est fondée entièrement en propres, donc on est entièrement indépendant, on ne fait pas de wholesale. Donc, tout le revenu s'est fait du retail et c'est nous qui prenons 100% du risque. Si vous voulez, moi, ce qui compte, c'est les belles matières. Et donc, on commence déjà par là. C'est-à-dire que pour moi, les belles matières parlent d'elles-mêmes. Et donc, ce qu'on cherche à faire, c'est toujours faire du beau. C'est ce que je veux. C'est monter en gamme ou rester dans la gamme. On aime évoluer avec des belles matières. Donc, pour moi, la qualité, elle vient d'ici. Et dans ce côté, même par rapport à l'écologie, c'est une valeur qu'on a toujours défendue. On fait des vêtements intemporels. qui se gardent. Et donc moi, ça m'arrive souvent de croiser des personnes qui me disent « Ah, post-robe, mais oh là là, j'ai une robe que j'ai depuis 15 ans dans mon placard que j'adore. J'ai ce manteau que je mets tout le temps qui n'a pas bougé. » Moi, j'ai même rencontré une famille qui m'a dit « Mais j'ai récupéré des blouses de ma grand-mère que je mets encore et que j'adore. Elles n'ont pas bougé parce qu'en fait, on fait des belles matières et de la qualité. » Et donc, c'est vraiment pour moi ce qui est important, c'est ce côté des belles matières qui durent et qui mettent en valeur le corps de la femme, mais qui ne suivent pas Toutes les tendances. On veut faire des vêtements qui sont métables.

  • Speaker #0

    Intemporels un peu aussi. Et donc justement cette modernité, tu la portes comment ? Celle que tu nous évoquais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Et bien alors ça va avec les couleurs, ça va avec les formes. Les motifs. Exactement. Les motifs même si on en fait peu, mais ça va être beaucoup dans les nuances de couleurs, ça va être dans les formes, ça va être aussi sur des nouvelles matières parce qu'il y a des nouvelles matières qui se développent au fur et à mesure. Donc ça va être dans ce sens-là. ça va être des détails, donc des revers en cuir, des revers en dents, et des nouvelles formes, parce que même si l'intemporalité, on a envie de nouvelles formes, donc ça va être dans ces détails-là, pour moi, la modernité.

  • Speaker #0

    Toi, tu es au cœur de ça, la famille, l'héritage, etc. Je me demandais justement, est-ce qu'on agit mieux quand on est touché, quand on est... Tu vois, il y a du cœur. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on agit mieux, mais je pense que parfois, on est aussi du coup un petit peu biaisé. Parce que quand on a autant d'affect, je pense qu'on agit mieux parce qu'on y met notre cœur, on y met notre hype. Mais je pense que parfois, on peut manquer d'objectivité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Et cette notion d'héritage de vêtements, de transmission, est-ce que ce n'est pas aussi un contre-courant par rapport à notre époque ? Et justement, d'essayer de remettre cette valeur, de prendre le temps. d'investir quelque part aussi dans un vêtement, mais pourquoi on le fait, etc. Est-ce que c'est presque engagé ?

  • Speaker #1

    Oui, et je pense que c'est en partie à contre-courant, mais c'est ce qu'on veut, et c'est ce que je pense que nos clientes aussi viennent chercher, parce que c'est ce côté un petit peu minimaliste, understated, mais à la fois intemporel de qualité. On le transmet, et c'est vrai que ce ne sont pas des vêtements qui ont un coût, ce n'est pas un vêtement qu'on porte une saison et qu'on ne remet plus. Et c'est vrai que même moi, je vois, par exemple, j'ai des clientes qui reviennent avec... Une veste qu'elles ont portée pendant 5 ans et qui me disent « Mais est-ce que vous pouvez me réparer le zip ? Je l'adore. Est-ce que vous pouvez... C'est un modèle qu'on fait plus depuis 10 ans. Mais est-ce que vous pourriez me faire une commande spéciale parce que je l'aime beaucoup ? » Vous voyez, il y a vraiment ce côté d'affect dans les vêtements. Et cette transmission, pour moi, j'ai une transmission de la maison, de mes grands-parents à mes parents, à nous. Et ça me touche profondément quand j'ai une transmission. Quand on me dit qu'on a récupéré une veste de sa mère ou une blouse de sa grand-mère, ça me touche énormément.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sens parfois des signes ou des petits clins d'œil qui avaient quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui, je le sens et je le vois. Et parfois, c'est vrai qu'il y a des intuitions que j'ai et j'ai l'impression que c'est un petit peu guidé de ce qu'il y avait avant et du passé, mais des choses qui nous imprègnent inconsciemment.

  • Speaker #0

    Mais tu les écoutes en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaye d'être beaucoup... C'est vrai que j'essaye... d'écouter beaucoup mon instinct et de suivre mon intuition, ce qui n'est pas toujours facile parce qu'on reçoit beaucoup d'informations, mais c'est quelque chose, je pense qu'il se travaille un petit peu d'écouter son intuition aussi et que j'essaye de faire beaucoup.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant tu as un objectif, une ambition de carrière ? Est-ce que tu as quelque chose qui se dessine, un plan où tu te laisses porter ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai quand même une ambition parce qu'on est une belle maison. donc j'ai Pas l'ambition de revenir à ce qu'on était avant, où on avait 80 points de vente, 450 personnes. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est ce qu'on en avait discuté. Effectivement, vous avez pris aussi, vous avez eu ce choix, enfin, ou peut-être pas à un moment, mais en tout cas, là le choix est de rester plus restreint.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que dans un monde où maintenant vous allez à New York, à Milan, à Londres, vous retrouvez quasiment toutes les mêmes boutiques, moi j'aime cette idée qu'à Postrof, on est une petite maison qu'on ne trouve pas partout. Donc je n'ai pas l'ambition forcément de vous dire que je veux me développer partout. Reavoir 80 boutiques, 450 personnes, etc. Par contre, mon ambition, elle est de reprendre la place qu'on avait et qu'on a de vêtements intemporels, de femmes. Je pense que sur le plan de carrière, il y a une envie de développement et une envie de croissance, mais qui est en fait mesurée dans le sens où ce que je disais, c'est que je pense que c'est une valeur ajoutée d'être une petite maison qu'on ne trouve pas partout, mais à la fois, je pense qu'on peut largement... avoir une croissance, développer des collaborations. Je pense qu'Apostrophe peut être un vecteur si on voulait demain se développer dans un autre secteur aussi. Je ne suis pas du tout fermée. Je pense que c'est comme un petit peu un navire qu'on peut ensuite piloter pour aller dans différentes directions. Donc je suis assez ouverte parce qu'à titre personnel, moi j'ai aussi d'autres secteurs qui me passionnent. J'ai beaucoup sur le bien-être, la longévité depuis plusieurs années. J'ai failli me lancer dans ce secteur avant de rejoindre la maison familiale. Et j'ai aussi, par exemple, l'équitation. On élève des chevaux de course.

  • Speaker #0

    J'ai vu dans la dernière collection les photos. On se fait plaisir, j'ai l'impression, dans l'environnement. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, c'est l'idée de relier aussi, parce que je pense qu'on a toujours eu, comme on est une société familiale, on a plusieurs activités. Et donc ça, ça vient du côté de ma mère. qui, par son père, élève des chevaux de course depuis toujours, et donc on a une passion aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça revient à ce qu'on disait tout à l'heure, quand on agit mieux, quand on aime, et on transmet mieux aussi, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et je pense que tout se relie, en fait. Il n'y a pas une vie professionnelle, personnelle, je pense que tout peut se relier et se croiser.

  • Speaker #0

    Et du coup, je reviens quand même sur ce que tu dis, parce que je pense que le message est assez important sur la notion justement d'ambition et d'évolution. Ça ne passe pas forcément par la quantité. Et là, tu viens de nous dire qu'effectivement, l'ambition, elle n'était pas forcément de développer et de revenir sur des chiffres impressionnants, etc. Elle passe par autre chose. Et du coup, il y a quand même une notion qui est intéressante aussi à développer, peut-être en réflexion sur cette idée de « moi, j'ai de l'ambition, je suis ambitieuse, mais pas forcément sur la quantité » .

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que ça ne passe pas que par le nombre de boutiques, le chiffre d'affaires, la taille des employés. je pense que c'est qui est-ce qu'on a comme clientèle qui est-ce que qui est-ce qu'on touche, quel message on envoie et je pense que c'est un petit peu comme nos vêtements c'est consommer moins mais mieux et je pense que c'est un petit peu dans cette idée là ma croissance et mon ambition je reviens juste là sur l'équitation est-ce que l'art,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a d'autres choses influencent aussi les collections par ton biais, est-ce que tu proposes des choses par des artistes ou par des univers on a fait en fait,

  • Speaker #1

    on a une cliente qui s'appelle Béatrice Delaroy qui en fait connaît la maison, aime beaucoup et qu'on apprécie beaucoup, qui est peintre. Et en fait, on a fait un événement avec elle où elle a peint dans la boutique sur une veste qu'on a exposée pendant six mois dans la boutique. Et donc, il y a une réflexion aussi de se dire, est-ce qu'on veut aller vers des pièces un petit peu d'exception en mélangeant l'art justement avec des pièces qui pourraient être peintes à la main ? Donc, il y a une réflexion dans ce sens. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais me donner ta définition d'agir ? Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, ma vision c'est que la solution est dans l'action. Et donc en fait, pour moi, agir c'est être dans le mouvement et prendre des décisions qui sont en lien avec notre moi intérieur et ce qu'on ressent et où on veut aller. Donc je pense que c'est vraiment être dans le mouvement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelqu'un qui t'a appris à agir ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai... Je pense que j'ai beaucoup appris de mon père et je pense que j'ai pas eu le choix non plus d'agir parce que je pense qu'il y a eu deux trois moments dans ma vie où il n'y avait pas le choix, il fallait que quelqu'un prenne la décision et agisse et je pense qu'en fait instinctivement j'ai plusieurs fois été cette personne là qui naturellement va prendre les devants et va agir parce qu'on a un moment où on peut plus réfléchir, il faut avancer.

  • Speaker #0

    Oui tu as ce truc de...

  • Speaker #1

    Oui. Il y a des moments où je ne me pose pas de questions et juste j'avance et c'est presque naturel. Et après, quand je me retourne, je me dis, ah oui, en fait, c'était courageux.

  • Speaker #0

    Mais oui, je repense à comme exemple quand tu pars aux Etats-Unis, sur un poste où on ne t'attend pas, où tu dois faire tes preuves. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense aussi à quelque chose de beaucoup plus personnel. Mais quand je parlais de l'accident de mon père au début, en fait, il a fait un arrêt cardiaque à la maison, un arrêt respiratoire. Et j'ai agi sans réfléchir parce que j'avais été formée au geste de premier secours.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Comment t'as... Enfin, à quel moment t'as eu... En fait,

  • Speaker #1

    j'avais été formée chez WeWork parce qu'on était dans un immeuble avec beaucoup de monde et donc il fallait former des équipes. Et j'avais été formée sans penser que je m'en servirais un jour. Et en fait, mon père a fait un arrêt respiratoire à la maison. On a appelé les pompiers qui ont dit comment c'est le massage cardiaque. Et en fait, à ce moment-là, j'ai agi sans réfléchir parce que je savais, j'avais été formée, je l'avais fait sur mannequin. Et ça lui a sauvé la vie parce qu'il s'est réveillé sans aucune séquelle. et c'était vraiment je pense que ça c'est une grande fierté bien sûr, tu peux être fière c'est des gestes simples qui sauvent vraiment la vie et c'est ça qui est important,

  • Speaker #0

    quitte à faire passer le message autant le faire, non mais c'est vrai de se former je pense que ça devrait être presque dans l'éducation à l'école quelque chose de beaucoup plus logique et de beaucoup plus systématique pour tout le monde

  • Speaker #1

    C'est des gestes qui sauvent une vie et qui sont simples. Et en effet, tout le monde devrait être formé.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un domaine où tu aimerais voir plus d'action qu'on n'a pas forcément abordé ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, c'est surtout dans le recrutement. Et je vois parce qu'on recrute parfois de nouvelles personnes. Et je pense qu'il y a beaucoup de discrimination sur les personnes de 45 ans, 50 ans qui ont du mal à retrouver des postes. Et je pense que ça, c'est un domaine où j'aurais voulu voir, je voudrais voir plus d'action parce que... Nous, on a des personnes qui sont chez nous depuis 20-30 ans, qui font leur carrière dans nos maisons. Et c'est vrai que quand je vois des personnes qui ont fait 20 ans dans une maison et qui après ont du mal à retrouver un travail alors qu'elles ont des très bonnes compétences parce que par leur âge ou autre, c'est vrai que c'est un domaine où j'aurais voulu voir plus d'actions.

  • Speaker #0

    Plus d'actions et qui te touchent particulièrement. Est-ce qu'il y a une action que tu as envie de nous partager, dont tu es fière ? Une action dont je suis fière ? Peut-être une qui était venue spontanément.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a plusieurs actions, mais c'est vrai que je réfléchis, je ne me pose pas beaucoup cette question, donc c'est vrai que je suis encore une fois pas mal dans l'action, je ne prends pas beaucoup le temps de réfléchir, mais je pense que oui, je suis quand même, je dirais le travail que j'ai fait sur les collections, où je suis quand même assez fière de ce qu'on a fait, et je pense... mais Aussi, le fait d'avoir commencé à poster sur LinkedIn, ça ne fait pas longtemps que je me suis mise à poster. C'est quelque chose où je suis assez fière parce que ce n'est pas dans ma nature. Et je pense que ça fait grandir de faire ça. Et je pense qu'on a une belle histoire à raconter. Et donc, je suis assez fière d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai sujet. Ce n'est pas forcément évident. Ça paraît évident d'être à l'aise sur les réseaux et quels qu'ils soient. Mais non, non.

  • Speaker #1

    Non, et nous, on est une famille. En fait, on est très discret. On n'a pas du tout tendance à se mettre en avant. et c'était une discussion avec mon frère on s'est dit mais qui est-ce qui poste comment on s'organise et c'est vrai que je pense que c'est pour moi je suis fière de commencer à prendre la parole et de raconter l'histoire de notre maison et donc tu as décidé de communiquer sur ça, sur l'histoire de votre maison plus que sur toi en fait oui c'est pas tant sur moi que sur l'histoire de la maison et d'Apostrophe parce qu'on a beaucoup à raconter Et donc, c'est plus parce que je pense qu'on a tout ce côté de transmission, de génération. On fait des choses pas comme les autres maisons de mode. Et donc, on est assez content de pouvoir en parler.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et enfin, je me demande, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire autour de l'action, qui te donne envie d'agir, une personne un peu alsagiste, qui a marqué ta vie ? Ça serait qui et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que... J'y réfléchis un petit peu et moi ce qui m'inspire beaucoup ça va être les échanges, ça m'inspire beaucoup les échanges avec des personnes assez authentiques mais j'ai une amie qui s'appelle Camille Azoulay qui a monté la marque Funky Veggie et qui m'inspire beaucoup parce qu'elle est très engagée, impliquée, à la fois très libre, c'est-à-dire qu'elle n'hésite pas à se poser des questions pour avancer et c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #0

    Et que tu rappliques aussi, toi, dans cette inspiration ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai qu'on en parle souvent parce que c'est une amie. Souvent, je lui dis, je suis un peu bloquée, je réfléchis. Comment est-ce que tu penses que... Et elle a toujours une vision un peu out of the box. Et j'adore du coup pouvoir en parler avec elle.

  • Speaker #0

    Bon, super. Merci beaucoup, Laura, pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. C'était vraiment très sympa.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Laura Hazan "Direction, famille et héritage"


Dans cet épisode, je reçois Laura Hazan, directrice générale associée de la maison de mode Apostrophe Paris, héritière d’un savoir-faire familial né en 1968.


Avec douceur et lucidité, Laura nous raconte comment elle a repris la maison après un événement personnel qui a bouleversé sa vie. Elle revient sur le choix d’agir, la transmission, la place de la famille, et la manière dont on construit sa légitimité, notamment lorsque l'on baigne dans un fort héritage familiale; 


On parle dans cet épisode d’ambition mesurée, de vêtements pensés pour durer, de la force des détails (parfois invisibles), de l’importance de suivre son intuition, de l’héritage, du courage et du geste juste et de ce que signifie agir dans le monde de la mode en 2025.


Un échange où l’on redécouvre qu’agir, parfois, c’est simplement avancer quand la vie nous appelle.


Retrouvez toutes les informations sur www.ellesagissent.com

Retrouvez moi sur www.emilieberthet.fr

Sur mon Instagram Berthet_Emilie


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Musique:  Amour Aveugle / Garçon de Plage


Je suis Emilie Berthet Conférencière, productrice de podcasts, sophrologue et auteure, j’accompagne les organisations et les particuliers vers une meilleure compréhension de notre époque et à construire une société attentive aux enjeux humains. Femme Forbes 2025 et TEDx speaker.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Laura.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être accueillie au micro d'Elzagis.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là aussi, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Surtout que tu m'accueilles dans ta boutique et vous avez vos locaux juste au-dessus, vos bureaux juste au-dessus. C'est hyper agréable.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que là on est dans notre showroom avec la collection d'été qui rentrera en boutique bientôt. Oui,

  • Speaker #0

    en plus j'ai l'honneur de la voir en avant-première. Alors Laura, j'ai hâte d'entendre ta vision de l'action, aussi de l'inspiration, parce qu'on baigne dans l'inspiration autour de... Ta carrière et autour de la notion de transmission aussi avec ta famille, tu vas nous en parler. Tu as la tête d'Apostrophe, une maison familiale de mode profondément ancrée dans le savoir-faire français et l'élégance parisienne, j'ai envie de dire. Tu as fait le choix de porter cet héritage et on va vraiment en parler, je parle bien de choix, car tu as pris le temps de la réflexion à un moment pour orienter aussi ta carrière, un choix de vie. Un choix de femme, voilà, on en va en parler. Et cet héritage donc d'une marque née en 1968, c'est bien ça ? C'est exact,

  • Speaker #1

    oui, c'est un des grands-parents.

  • Speaker #0

    Voilà, tu le lis à un engagement aussi contemporain lié aux enjeux de notre époque, qu'une marque comme la vôtre ne peut pas nier non plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, cette notion de reprendre ou même de poursuivre une histoire, c'est par là que j'avais envie de... commencer, pour savoir sur justement quel sentiment tu as eu, celui d'agir plutôt dans la continuité ou l'envie d'écrire un nouveau chapitre ou peut-être un peu des deux, ce que tu peux nous dire.

  • Speaker #1

    Oui, alors déjà merci et merci pour l'introduction. C'est vrai qu'on a envie d'écrire un nouveau chapitre mais il y a une phrase que mon père disait et qui est vraiment vraie, qui me tient à cœur, c'est de faire une évolution et pas une révolution. Et donc en fait, dans la démarche que j'ai entreprise, c'est d'avoir une évolution graduelle de la maison, de la rajeunir, de l'inscrire dans son temps, mais tout en restant propre à nos valeurs, tout en ayant que les clientes actuelles se retrouvent, qu'elles soient contentes, qu'elles voient une évolution, mais qui soit douce, et pas quelque chose où on se dit, oh là, mais qu'est-ce qui s'est passé d'une saison à une autre ? Il y a eu beaucoup de changements.

  • Speaker #0

    Oui, que ce ne soit pas radical.

  • Speaker #1

    exactement et c'est vraiment pour moi ce qui compte que ce soit une évolution douce et que, en fait, je pense que quand une évolution est bien faite, on ne se rend pas compte que ça évolue et c'est quand on regarde deux, trois, quatre ans en arrière, on se dit, ah oui, en fait, il y a eu du changement, mais ça a été bien fait et doux et on ne s'en rend presque pas compte.

  • Speaker #0

    Oui, dans une certaine continuité plutôt que dans une radicalité. Toi, tu es arrivée quand à la tête de cette maison ? Et surtout, est-ce que tu peux nous raconter quel était ton parcours avant d'arriver ici ? Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Moi, je suis arrivée en 2020, mais mon parcours avant, après mon bac, je suis partie faire mes études aux Etats-Unis. J'ai beaucoup aimé, j'ai voulu rester travailler. J'ai travaillé chez WeWork, j'ai commencé en 2015 et je faisais partie des premiers employés. Je suis restée pendant cinq ans où j'ai fait New York, j'ai lancé leurs immeubles en Asie. Je suis rentrée temporairement à Londres avant de rentrer à Paris pour lancer le marché français. Et après, j'ai été, j'ai gravi les échelons, on va dire, dans la maison de WeWork, où j'ai beaucoup bougé. Après, j'étais le bras droit de la directrice générale sur l'Europe du Sud. Donc, on faisait France, Espagne, Italie, Belgique. Et du coup...

  • Speaker #0

    Donc là, à ce moment-là, tu es vraiment partie sur une carrière. Complètement.

  • Speaker #1

    Et je suis vraiment hyper épanouie, très contente. On a une super dynamique, ça grandit très bien. Donc, je suis vraiment très contente. et je suis... évidemment par mes parents, apostrophe, parce que j'ai grandi dedans et je le suis de loin, mais je ne suis pas du tout impliquée, pas forcément l'envie de rentrer dedans, à l'instar de mon frère avec qui je travaille aujourd'hui, qui lui était déjà depuis 5 ans. Et je suis de loin et tout se passe très bien. Et en fait, il y a eu un élément déclencheur qui est que mon père a eu un accident de santé très grave. Et du coup, il n'a pas pu... Pendant plusieurs mois, il a été hospitalisé. Et du coup, ça a créé un vrai chamboulement pour moi. Et ça m'a fait, du coup, me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #0

    C'est un électrochoc, quelque part.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ça a été un électrochoc.

  • Speaker #0

    Mais de quoi ? De la distance que tu avais avec lui ? Parce que tu étais encore aux Etats-Unis ? Non, j'étais à Paris.

  • Speaker #1

    J'étais rentrée à Paris, donc j'étais très proche.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça a provoqué, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis rendue compte que j'étais très impliquée dans mon travail. Et du coup, peu... Autour de mes parents, dans la maison familiale. Et du coup, ça m'a donné envie d'apprendre de lui, qu'il me transmette. Et cette notion qu'il pouvait ne pas être éternel. Et que j'avais beaucoup à apprendre à ses côtés. Et du coup, en fait, on avait un projet immobilier en parallèle qu'il fallait gérer, qui s'appelait le collectif Coulanges, qui est dans le Marais. Et on a accueilli la grande exposition à D'Intérieur à ce moment-là, quelques mois après son accident. Et là, ma mère, on est tous un peu bouleversés par ce problème de santé. Et là, ma mère me dit, écoute, nous, on ne va pas pouvoir le gérer avec ton frère. Ce serait bien, si tu réfléchis, à peut-être pouvoir nous aider à le gérer. Et c'était en parallèle... Moi, ça faisait 5 ans que j'étais chez WeWork, je me posais des questions sur mon évolution. Il s'avère que c'est tombé pile au même moment où il y a eu les gros problèmes d'IPO, etc. Et en fait, je me suis dit, c'est le bon moment, c'est maintenant ou jamais, entre guillemets, ma famille peut avoir besoin de moi, je pense que je peux aider. Et j'ai fait 5 ans, j'avais envie de voir autre chose. Et donc, je suis rentrée, en fait, d'abord sur un projet immobilier, parce que je connaissais mieux la gestion d'un lieu, etc. Et du coup, j'étais dans les bureaux. d'apostrophe parce qu'on a tous été dans le même bureau. Et donc, instinctivement, j'ai commencé à assister aux réunions de collection parce que j'étais une femme de 28 ans qui avait du style et envie de pouvoir donner son avis. Et donc, ça s'est fait un petit peu naturellement, mon entrée dans l'apostrophe, comme ça.

  • Speaker #0

    Et en fait, depuis l'enfance, ce n'était pas quelque chose d'évident pour toi ? Je veux dire, vu que tu avais pris une autre carrière et un autre... Une autre forme de question, c'est-à-dire qu'on ne mettait pas la pression non plus ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    D'un héritage absolument à avoir ? Non,

  • Speaker #1

    mon frère plus sentait ce côté de « il faut que je le reprenne » , c'est la transmission familiale. Moi, c'est vrai que je me suis dit « je vais d'abord faire mon chemin, probablement que ça se recroisera d'une façon ou d'une autre, mais je veux faire mes armes ailleurs, je veux apprendre, je veux me former, voir ce que je vaux aussi dans un monde du travail classique. » me développer, me faire développer mes compétences. Et puis, si je rejoins la maison familiale, j'aurai mon bagage personnel avant.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux qu'il y ait une vraie aussi... Oui, tu n'étais pas... Tu as fait une réflexion juste avant. Exactement. Tu as eu envie, en fait, de la rejoindre. Oui. Tu as eu besoin, peut-être, quelque part. Oui,

  • Speaker #1

    et j'avais vraiment envie. Chez WeWork, j'ai commencé réceptionniste d'un immeuble de 28 étages où j'étais toute seule au rez-de-chaussée. Il fallait que je demande pour aller aux toilettes ou chercher un café que quelqu'un me remplace. Et j'avais envie de ça. C'est-à-dire que j'avais envie de ce côté où je commence vraiment et j'apprends tout et je passe partout. Et après, je vais aller où je veux.

  • Speaker #0

    Et alors, tu arrives par ce biais-là, par ce moment-là. Une fois que tu arrives dans le côté vêtements, mode, comment tu arrives à prendre ta place ? Est-ce que c'est une évidence ? Est-ce qu'il a fallu... aussi, toi, découvrir de l'intérieur, ce n'est pas de l'intérieur, ce que tu connaissais, mais du concret, de la décision, de l'action aussi, quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas évident et à la fois, c'était facile et naturel. Mais c'est vrai que mon père, il disait le pouvoir, ça ne se donne pas, ça se prend. Et c'est vrai que c'était cette idée de ta place, tu dois te la faire toute seule. Et ma mère, qui est dans nos bureaux aussi aujourd'hui, nous a jamais Bloquer le passage, mais nous a jamais non plus tracé une route, parce que le pouvoir c'est comme le respect, ça se gagne avec les équipes. Et donc, quand je suis rentrée, je me suis dit, je vais commencer par les choses qui sont importantes, mais qui sont... que personne en fait ne regarde vraiment, mais qui sont importantes pour l'expérience client. Et donc j'ai commencé par faire le tour des boutiques, parler aux responsables, parce que pour avoir le retour sur la collection, pour avoir les retours des clientes, pour savoir ce qui manquait... Je me suis rendue compte que, par exemple, on n'avait pas de papier de soie brandé, il n'y avait pas de jolis stickers, il n'y avait pas de jolis rubans. Donc c'est des choses qui sont... Des détails qui comptent. Des détails, mais qui comptent, mais qui, dans la vie de tous les jours, étaient un petit peu... Mides cotés, ou en tout cas oubliés. Et donc j'ai voulu commencer par ce qui était un petit peu invisible et oublié, ce qui me permettait de rentrer avec une place qui ne froissait personne, qui allait avoir une valeur ajoutée, et qui me mettait en contact directement avec les boutiques. qui pour moi est quand même la clé de notre métier, on fait du retail.

  • Speaker #0

    Oui, tu as été leur demander aussi leur avis aux boutiques ? Oui, c'est-à-dire que je leur ai demandé un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, les retours de collection, on les avait, ce n'est pas moi qui les avais, mais c'était aussi qu'est-ce qui vous manquait, qu'est-ce que les clientes veulent. C'était un détail, mais par exemple, on n'avait pas de petits sacs, donc en fait, on avait des sacs moyens et grands, mais la cliente qui venait acheter un pull, voilà. Donc, c'est des détails, mais qui, dans l'expérience, sont importants. et donc j'ai vraiment commencé comme ça ce qui m'a mis en contact avec la collection pour développer justement ce papier de soie, ces sacs, des choses comme ça et au fur et à mesure tout s'est fait naturellement il s'avère que je faisais aussi un 38 donc je participais aux essayages parce que ça permettait de pouvoir essayer les vêtements et de faire les retouches donc naturellement je rentrais dans les réunions de collection donc on me donnait mon avis je participais aux mises au point donc tout ça s'est fait vraiment assez naturellement naturellement. Et au fur et à mesure, en fait, plus je rentrais dans le sujet, plus je prenais de place.

  • Speaker #0

    Mais ça voulait dire aussi que tu avais la patience de prendre ta place. Oui. Comme tu disais au tout début avec l'expression, mais dans le concret, il faut le faire. Il faut aussi accepter de passer par ces étapes. Pour toi, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'était important pour moi parce que je pense que tout se gagne avec le temps. Il faut avoir la patience d'être accepté, d'être respecté, de faire ses preuves. Il faut se comprendre qu'on a des personnes qui sont là depuis 20-30 ans, donc qui ont vu des personnes arriver, des changements, et qui n'ont pas forcément... Il y en a qui étaient très contents de ce changement, d'autres moins. Et par exemple, moi je me rappelle, quelqu'un m'a dit « Mais en fait, c'est quoi ton rôle exactement ? » Et j'ai dit « Mon rôle, je n'en ai pas, parce que mon rôle, c'est d'aller là où il y a un trou. Et mon rôle va évoluer tout le temps. » Donc j'ai dit « Je ne peux pas te dire exactement tout ce que je vais faire, parce que... » Moi, je vais aller là où j'ai un problème. Là où je vois un problème et où je peux agir, je vais y aller. Je ne me suis pas donnée un titre en arrivant.

  • Speaker #0

    Et justement, sur ce que tu as envie d'apporter à la marque, maintenant que tu y es depuis un petit moment, établi, etc., je me demandais aussi sur cette notion, comment on maintient justement un savoir-faire. Il y a cette question d'importance de savoir-faire, mais il y a aussi cette question de la réalité économique, de fabrication, etc. Comment tu arrives aussi, toi, dans tes actions, dans ton quotidien, à maintenir un savoir-faire, cet équilibre que vous avez entre l'élégance, l'exigence, et aussi la conscience, peut-être écologique, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas simple. Franchement, ce n'est pas simple. Déjà, on est dans un secteur qui est compliqué. On est une maison familiale, on est fondée entièrement en propres, donc on est entièrement indépendant, on ne fait pas de wholesale. Donc, tout le revenu s'est fait du retail et c'est nous qui prenons 100% du risque. Si vous voulez, moi, ce qui compte, c'est les belles matières. Et donc, on commence déjà par là. C'est-à-dire que pour moi, les belles matières parlent d'elles-mêmes. Et donc, ce qu'on cherche à faire, c'est toujours faire du beau. C'est ce que je veux. C'est monter en gamme ou rester dans la gamme. On aime évoluer avec des belles matières. Donc, pour moi, la qualité, elle vient d'ici. Et dans ce côté, même par rapport à l'écologie, c'est une valeur qu'on a toujours défendue. On fait des vêtements intemporels. qui se gardent. Et donc moi, ça m'arrive souvent de croiser des personnes qui me disent « Ah, post-robe, mais oh là là, j'ai une robe que j'ai depuis 15 ans dans mon placard que j'adore. J'ai ce manteau que je mets tout le temps qui n'a pas bougé. » Moi, j'ai même rencontré une famille qui m'a dit « Mais j'ai récupéré des blouses de ma grand-mère que je mets encore et que j'adore. Elles n'ont pas bougé parce qu'en fait, on fait des belles matières et de la qualité. » Et donc, c'est vraiment pour moi ce qui est important, c'est ce côté des belles matières qui durent et qui mettent en valeur le corps de la femme, mais qui ne suivent pas Toutes les tendances. On veut faire des vêtements qui sont métables.

  • Speaker #0

    Intemporels un peu aussi. Et donc justement cette modernité, tu la portes comment ? Celle que tu nous évoquais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Et bien alors ça va avec les couleurs, ça va avec les formes. Les motifs. Exactement. Les motifs même si on en fait peu, mais ça va être beaucoup dans les nuances de couleurs, ça va être dans les formes, ça va être aussi sur des nouvelles matières parce qu'il y a des nouvelles matières qui se développent au fur et à mesure. Donc ça va être dans ce sens-là. ça va être des détails, donc des revers en cuir, des revers en dents, et des nouvelles formes, parce que même si l'intemporalité, on a envie de nouvelles formes, donc ça va être dans ces détails-là, pour moi, la modernité.

  • Speaker #0

    Toi, tu es au cœur de ça, la famille, l'héritage, etc. Je me demandais justement, est-ce qu'on agit mieux quand on est touché, quand on est... Tu vois, il y a du cœur. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on agit mieux, mais je pense que parfois, on est aussi du coup un petit peu biaisé. Parce que quand on a autant d'affect, je pense qu'on agit mieux parce qu'on y met notre cœur, on y met notre hype. Mais je pense que parfois, on peut manquer d'objectivité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Et cette notion d'héritage de vêtements, de transmission, est-ce que ce n'est pas aussi un contre-courant par rapport à notre époque ? Et justement, d'essayer de remettre cette valeur, de prendre le temps. d'investir quelque part aussi dans un vêtement, mais pourquoi on le fait, etc. Est-ce que c'est presque engagé ?

  • Speaker #1

    Oui, et je pense que c'est en partie à contre-courant, mais c'est ce qu'on veut, et c'est ce que je pense que nos clientes aussi viennent chercher, parce que c'est ce côté un petit peu minimaliste, understated, mais à la fois intemporel de qualité. On le transmet, et c'est vrai que ce ne sont pas des vêtements qui ont un coût, ce n'est pas un vêtement qu'on porte une saison et qu'on ne remet plus. Et c'est vrai que même moi, je vois, par exemple, j'ai des clientes qui reviennent avec... Une veste qu'elles ont portée pendant 5 ans et qui me disent « Mais est-ce que vous pouvez me réparer le zip ? Je l'adore. Est-ce que vous pouvez... C'est un modèle qu'on fait plus depuis 10 ans. Mais est-ce que vous pourriez me faire une commande spéciale parce que je l'aime beaucoup ? » Vous voyez, il y a vraiment ce côté d'affect dans les vêtements. Et cette transmission, pour moi, j'ai une transmission de la maison, de mes grands-parents à mes parents, à nous. Et ça me touche profondément quand j'ai une transmission. Quand on me dit qu'on a récupéré une veste de sa mère ou une blouse de sa grand-mère, ça me touche énormément.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sens parfois des signes ou des petits clins d'œil qui avaient quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui, je le sens et je le vois. Et parfois, c'est vrai qu'il y a des intuitions que j'ai et j'ai l'impression que c'est un petit peu guidé de ce qu'il y avait avant et du passé, mais des choses qui nous imprègnent inconsciemment.

  • Speaker #0

    Mais tu les écoutes en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaye d'être beaucoup... C'est vrai que j'essaye... d'écouter beaucoup mon instinct et de suivre mon intuition, ce qui n'est pas toujours facile parce qu'on reçoit beaucoup d'informations, mais c'est quelque chose, je pense qu'il se travaille un petit peu d'écouter son intuition aussi et que j'essaye de faire beaucoup.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant tu as un objectif, une ambition de carrière ? Est-ce que tu as quelque chose qui se dessine, un plan où tu te laisses porter ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai quand même une ambition parce qu'on est une belle maison. donc j'ai Pas l'ambition de revenir à ce qu'on était avant, où on avait 80 points de vente, 450 personnes. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est ce qu'on en avait discuté. Effectivement, vous avez pris aussi, vous avez eu ce choix, enfin, ou peut-être pas à un moment, mais en tout cas, là le choix est de rester plus restreint.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que dans un monde où maintenant vous allez à New York, à Milan, à Londres, vous retrouvez quasiment toutes les mêmes boutiques, moi j'aime cette idée qu'à Postrof, on est une petite maison qu'on ne trouve pas partout. Donc je n'ai pas l'ambition forcément de vous dire que je veux me développer partout. Reavoir 80 boutiques, 450 personnes, etc. Par contre, mon ambition, elle est de reprendre la place qu'on avait et qu'on a de vêtements intemporels, de femmes. Je pense que sur le plan de carrière, il y a une envie de développement et une envie de croissance, mais qui est en fait mesurée dans le sens où ce que je disais, c'est que je pense que c'est une valeur ajoutée d'être une petite maison qu'on ne trouve pas partout, mais à la fois, je pense qu'on peut largement... avoir une croissance, développer des collaborations. Je pense qu'Apostrophe peut être un vecteur si on voulait demain se développer dans un autre secteur aussi. Je ne suis pas du tout fermée. Je pense que c'est comme un petit peu un navire qu'on peut ensuite piloter pour aller dans différentes directions. Donc je suis assez ouverte parce qu'à titre personnel, moi j'ai aussi d'autres secteurs qui me passionnent. J'ai beaucoup sur le bien-être, la longévité depuis plusieurs années. J'ai failli me lancer dans ce secteur avant de rejoindre la maison familiale. Et j'ai aussi, par exemple, l'équitation. On élève des chevaux de course.

  • Speaker #0

    J'ai vu dans la dernière collection les photos. On se fait plaisir, j'ai l'impression, dans l'environnement. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, c'est l'idée de relier aussi, parce que je pense qu'on a toujours eu, comme on est une société familiale, on a plusieurs activités. Et donc ça, ça vient du côté de ma mère. qui, par son père, élève des chevaux de course depuis toujours, et donc on a une passion aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça revient à ce qu'on disait tout à l'heure, quand on agit mieux, quand on aime, et on transmet mieux aussi, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et je pense que tout se relie, en fait. Il n'y a pas une vie professionnelle, personnelle, je pense que tout peut se relier et se croiser.

  • Speaker #0

    Et du coup, je reviens quand même sur ce que tu dis, parce que je pense que le message est assez important sur la notion justement d'ambition et d'évolution. Ça ne passe pas forcément par la quantité. Et là, tu viens de nous dire qu'effectivement, l'ambition, elle n'était pas forcément de développer et de revenir sur des chiffres impressionnants, etc. Elle passe par autre chose. Et du coup, il y a quand même une notion qui est intéressante aussi à développer, peut-être en réflexion sur cette idée de « moi, j'ai de l'ambition, je suis ambitieuse, mais pas forcément sur la quantité » .

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que ça ne passe pas que par le nombre de boutiques, le chiffre d'affaires, la taille des employés. je pense que c'est qui est-ce qu'on a comme clientèle qui est-ce que qui est-ce qu'on touche, quel message on envoie et je pense que c'est un petit peu comme nos vêtements c'est consommer moins mais mieux et je pense que c'est un petit peu dans cette idée là ma croissance et mon ambition je reviens juste là sur l'équitation est-ce que l'art,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a d'autres choses influencent aussi les collections par ton biais, est-ce que tu proposes des choses par des artistes ou par des univers on a fait en fait,

  • Speaker #1

    on a une cliente qui s'appelle Béatrice Delaroy qui en fait connaît la maison, aime beaucoup et qu'on apprécie beaucoup, qui est peintre. Et en fait, on a fait un événement avec elle où elle a peint dans la boutique sur une veste qu'on a exposée pendant six mois dans la boutique. Et donc, il y a une réflexion aussi de se dire, est-ce qu'on veut aller vers des pièces un petit peu d'exception en mélangeant l'art justement avec des pièces qui pourraient être peintes à la main ? Donc, il y a une réflexion dans ce sens. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais me donner ta définition d'agir ? Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, ma vision c'est que la solution est dans l'action. Et donc en fait, pour moi, agir c'est être dans le mouvement et prendre des décisions qui sont en lien avec notre moi intérieur et ce qu'on ressent et où on veut aller. Donc je pense que c'est vraiment être dans le mouvement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelqu'un qui t'a appris à agir ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai... Je pense que j'ai beaucoup appris de mon père et je pense que j'ai pas eu le choix non plus d'agir parce que je pense qu'il y a eu deux trois moments dans ma vie où il n'y avait pas le choix, il fallait que quelqu'un prenne la décision et agisse et je pense qu'en fait instinctivement j'ai plusieurs fois été cette personne là qui naturellement va prendre les devants et va agir parce qu'on a un moment où on peut plus réfléchir, il faut avancer.

  • Speaker #0

    Oui tu as ce truc de...

  • Speaker #1

    Oui. Il y a des moments où je ne me pose pas de questions et juste j'avance et c'est presque naturel. Et après, quand je me retourne, je me dis, ah oui, en fait, c'était courageux.

  • Speaker #0

    Mais oui, je repense à comme exemple quand tu pars aux Etats-Unis, sur un poste où on ne t'attend pas, où tu dois faire tes preuves. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense aussi à quelque chose de beaucoup plus personnel. Mais quand je parlais de l'accident de mon père au début, en fait, il a fait un arrêt cardiaque à la maison, un arrêt respiratoire. Et j'ai agi sans réfléchir parce que j'avais été formée au geste de premier secours.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Comment t'as... Enfin, à quel moment t'as eu... En fait,

  • Speaker #1

    j'avais été formée chez WeWork parce qu'on était dans un immeuble avec beaucoup de monde et donc il fallait former des équipes. Et j'avais été formée sans penser que je m'en servirais un jour. Et en fait, mon père a fait un arrêt respiratoire à la maison. On a appelé les pompiers qui ont dit comment c'est le massage cardiaque. Et en fait, à ce moment-là, j'ai agi sans réfléchir parce que je savais, j'avais été formée, je l'avais fait sur mannequin. Et ça lui a sauvé la vie parce qu'il s'est réveillé sans aucune séquelle. et c'était vraiment je pense que ça c'est une grande fierté bien sûr, tu peux être fière c'est des gestes simples qui sauvent vraiment la vie et c'est ça qui est important,

  • Speaker #0

    quitte à faire passer le message autant le faire, non mais c'est vrai de se former je pense que ça devrait être presque dans l'éducation à l'école quelque chose de beaucoup plus logique et de beaucoup plus systématique pour tout le monde

  • Speaker #1

    C'est des gestes qui sauvent une vie et qui sont simples. Et en effet, tout le monde devrait être formé.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un domaine où tu aimerais voir plus d'action qu'on n'a pas forcément abordé ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, c'est surtout dans le recrutement. Et je vois parce qu'on recrute parfois de nouvelles personnes. Et je pense qu'il y a beaucoup de discrimination sur les personnes de 45 ans, 50 ans qui ont du mal à retrouver des postes. Et je pense que ça, c'est un domaine où j'aurais voulu voir, je voudrais voir plus d'action parce que... Nous, on a des personnes qui sont chez nous depuis 20-30 ans, qui font leur carrière dans nos maisons. Et c'est vrai que quand je vois des personnes qui ont fait 20 ans dans une maison et qui après ont du mal à retrouver un travail alors qu'elles ont des très bonnes compétences parce que par leur âge ou autre, c'est vrai que c'est un domaine où j'aurais voulu voir plus d'actions.

  • Speaker #0

    Plus d'actions et qui te touchent particulièrement. Est-ce qu'il y a une action que tu as envie de nous partager, dont tu es fière ? Une action dont je suis fière ? Peut-être une qui était venue spontanément.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a plusieurs actions, mais c'est vrai que je réfléchis, je ne me pose pas beaucoup cette question, donc c'est vrai que je suis encore une fois pas mal dans l'action, je ne prends pas beaucoup le temps de réfléchir, mais je pense que oui, je suis quand même, je dirais le travail que j'ai fait sur les collections, où je suis quand même assez fière de ce qu'on a fait, et je pense... mais Aussi, le fait d'avoir commencé à poster sur LinkedIn, ça ne fait pas longtemps que je me suis mise à poster. C'est quelque chose où je suis assez fière parce que ce n'est pas dans ma nature. Et je pense que ça fait grandir de faire ça. Et je pense qu'on a une belle histoire à raconter. Et donc, je suis assez fière d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai sujet. Ce n'est pas forcément évident. Ça paraît évident d'être à l'aise sur les réseaux et quels qu'ils soient. Mais non, non.

  • Speaker #1

    Non, et nous, on est une famille. En fait, on est très discret. On n'a pas du tout tendance à se mettre en avant. et c'était une discussion avec mon frère on s'est dit mais qui est-ce qui poste comment on s'organise et c'est vrai que je pense que c'est pour moi je suis fière de commencer à prendre la parole et de raconter l'histoire de notre maison et donc tu as décidé de communiquer sur ça, sur l'histoire de votre maison plus que sur toi en fait oui c'est pas tant sur moi que sur l'histoire de la maison et d'Apostrophe parce qu'on a beaucoup à raconter Et donc, c'est plus parce que je pense qu'on a tout ce côté de transmission, de génération. On fait des choses pas comme les autres maisons de mode. Et donc, on est assez content de pouvoir en parler.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et enfin, je me demande, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire autour de l'action, qui te donne envie d'agir, une personne un peu alsagiste, qui a marqué ta vie ? Ça serait qui et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que... J'y réfléchis un petit peu et moi ce qui m'inspire beaucoup ça va être les échanges, ça m'inspire beaucoup les échanges avec des personnes assez authentiques mais j'ai une amie qui s'appelle Camille Azoulay qui a monté la marque Funky Veggie et qui m'inspire beaucoup parce qu'elle est très engagée, impliquée, à la fois très libre, c'est-à-dire qu'elle n'hésite pas à se poser des questions pour avancer et c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #0

    Et que tu rappliques aussi, toi, dans cette inspiration ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai qu'on en parle souvent parce que c'est une amie. Souvent, je lui dis, je suis un peu bloquée, je réfléchis. Comment est-ce que tu penses que... Et elle a toujours une vision un peu out of the box. Et j'adore du coup pouvoir en parler avec elle.

  • Speaker #0

    Bon, super. Merci beaucoup, Laura, pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. C'était vraiment très sympa.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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Description

Laura Hazan "Direction, famille et héritage"


Dans cet épisode, je reçois Laura Hazan, directrice générale associée de la maison de mode Apostrophe Paris, héritière d’un savoir-faire familial né en 1968.


Avec douceur et lucidité, Laura nous raconte comment elle a repris la maison après un événement personnel qui a bouleversé sa vie. Elle revient sur le choix d’agir, la transmission, la place de la famille, et la manière dont on construit sa légitimité, notamment lorsque l'on baigne dans un fort héritage familiale; 


On parle dans cet épisode d’ambition mesurée, de vêtements pensés pour durer, de la force des détails (parfois invisibles), de l’importance de suivre son intuition, de l’héritage, du courage et du geste juste et de ce que signifie agir dans le monde de la mode en 2025.


Un échange où l’on redécouvre qu’agir, parfois, c’est simplement avancer quand la vie nous appelle.


Retrouvez toutes les informations sur www.ellesagissent.com

Retrouvez moi sur www.emilieberthet.fr

Sur mon Instagram Berthet_Emilie


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Musique:  Amour Aveugle / Garçon de Plage


Je suis Emilie Berthet Conférencière, productrice de podcasts, sophrologue et auteure, j’accompagne les organisations et les particuliers vers une meilleure compréhension de notre époque et à construire une société attentive aux enjeux humains. Femme Forbes 2025 et TEDx speaker.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Laura.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être accueillie au micro d'Elzagis.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là aussi, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Surtout que tu m'accueilles dans ta boutique et vous avez vos locaux juste au-dessus, vos bureaux juste au-dessus. C'est hyper agréable.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que là on est dans notre showroom avec la collection d'été qui rentrera en boutique bientôt. Oui,

  • Speaker #0

    en plus j'ai l'honneur de la voir en avant-première. Alors Laura, j'ai hâte d'entendre ta vision de l'action, aussi de l'inspiration, parce qu'on baigne dans l'inspiration autour de... Ta carrière et autour de la notion de transmission aussi avec ta famille, tu vas nous en parler. Tu as la tête d'Apostrophe, une maison familiale de mode profondément ancrée dans le savoir-faire français et l'élégance parisienne, j'ai envie de dire. Tu as fait le choix de porter cet héritage et on va vraiment en parler, je parle bien de choix, car tu as pris le temps de la réflexion à un moment pour orienter aussi ta carrière, un choix de vie. Un choix de femme, voilà, on en va en parler. Et cet héritage donc d'une marque née en 1968, c'est bien ça ? C'est exact,

  • Speaker #1

    oui, c'est un des grands-parents.

  • Speaker #0

    Voilà, tu le lis à un engagement aussi contemporain lié aux enjeux de notre époque, qu'une marque comme la vôtre ne peut pas nier non plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, cette notion de reprendre ou même de poursuivre une histoire, c'est par là que j'avais envie de... commencer, pour savoir sur justement quel sentiment tu as eu, celui d'agir plutôt dans la continuité ou l'envie d'écrire un nouveau chapitre ou peut-être un peu des deux, ce que tu peux nous dire.

  • Speaker #1

    Oui, alors déjà merci et merci pour l'introduction. C'est vrai qu'on a envie d'écrire un nouveau chapitre mais il y a une phrase que mon père disait et qui est vraiment vraie, qui me tient à cœur, c'est de faire une évolution et pas une révolution. Et donc en fait, dans la démarche que j'ai entreprise, c'est d'avoir une évolution graduelle de la maison, de la rajeunir, de l'inscrire dans son temps, mais tout en restant propre à nos valeurs, tout en ayant que les clientes actuelles se retrouvent, qu'elles soient contentes, qu'elles voient une évolution, mais qui soit douce, et pas quelque chose où on se dit, oh là, mais qu'est-ce qui s'est passé d'une saison à une autre ? Il y a eu beaucoup de changements.

  • Speaker #0

    Oui, que ce ne soit pas radical.

  • Speaker #1

    exactement et c'est vraiment pour moi ce qui compte que ce soit une évolution douce et que, en fait, je pense que quand une évolution est bien faite, on ne se rend pas compte que ça évolue et c'est quand on regarde deux, trois, quatre ans en arrière, on se dit, ah oui, en fait, il y a eu du changement, mais ça a été bien fait et doux et on ne s'en rend presque pas compte.

  • Speaker #0

    Oui, dans une certaine continuité plutôt que dans une radicalité. Toi, tu es arrivée quand à la tête de cette maison ? Et surtout, est-ce que tu peux nous raconter quel était ton parcours avant d'arriver ici ? Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Moi, je suis arrivée en 2020, mais mon parcours avant, après mon bac, je suis partie faire mes études aux Etats-Unis. J'ai beaucoup aimé, j'ai voulu rester travailler. J'ai travaillé chez WeWork, j'ai commencé en 2015 et je faisais partie des premiers employés. Je suis restée pendant cinq ans où j'ai fait New York, j'ai lancé leurs immeubles en Asie. Je suis rentrée temporairement à Londres avant de rentrer à Paris pour lancer le marché français. Et après, j'ai été, j'ai gravi les échelons, on va dire, dans la maison de WeWork, où j'ai beaucoup bougé. Après, j'étais le bras droit de la directrice générale sur l'Europe du Sud. Donc, on faisait France, Espagne, Italie, Belgique. Et du coup...

  • Speaker #0

    Donc là, à ce moment-là, tu es vraiment partie sur une carrière. Complètement.

  • Speaker #1

    Et je suis vraiment hyper épanouie, très contente. On a une super dynamique, ça grandit très bien. Donc, je suis vraiment très contente. et je suis... évidemment par mes parents, apostrophe, parce que j'ai grandi dedans et je le suis de loin, mais je ne suis pas du tout impliquée, pas forcément l'envie de rentrer dedans, à l'instar de mon frère avec qui je travaille aujourd'hui, qui lui était déjà depuis 5 ans. Et je suis de loin et tout se passe très bien. Et en fait, il y a eu un élément déclencheur qui est que mon père a eu un accident de santé très grave. Et du coup, il n'a pas pu... Pendant plusieurs mois, il a été hospitalisé. Et du coup, ça a créé un vrai chamboulement pour moi. Et ça m'a fait, du coup, me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #0

    C'est un électrochoc, quelque part.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ça a été un électrochoc.

  • Speaker #0

    Mais de quoi ? De la distance que tu avais avec lui ? Parce que tu étais encore aux Etats-Unis ? Non, j'étais à Paris.

  • Speaker #1

    J'étais rentrée à Paris, donc j'étais très proche.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça a provoqué, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis rendue compte que j'étais très impliquée dans mon travail. Et du coup, peu... Autour de mes parents, dans la maison familiale. Et du coup, ça m'a donné envie d'apprendre de lui, qu'il me transmette. Et cette notion qu'il pouvait ne pas être éternel. Et que j'avais beaucoup à apprendre à ses côtés. Et du coup, en fait, on avait un projet immobilier en parallèle qu'il fallait gérer, qui s'appelait le collectif Coulanges, qui est dans le Marais. Et on a accueilli la grande exposition à D'Intérieur à ce moment-là, quelques mois après son accident. Et là, ma mère, on est tous un peu bouleversés par ce problème de santé. Et là, ma mère me dit, écoute, nous, on ne va pas pouvoir le gérer avec ton frère. Ce serait bien, si tu réfléchis, à peut-être pouvoir nous aider à le gérer. Et c'était en parallèle... Moi, ça faisait 5 ans que j'étais chez WeWork, je me posais des questions sur mon évolution. Il s'avère que c'est tombé pile au même moment où il y a eu les gros problèmes d'IPO, etc. Et en fait, je me suis dit, c'est le bon moment, c'est maintenant ou jamais, entre guillemets, ma famille peut avoir besoin de moi, je pense que je peux aider. Et j'ai fait 5 ans, j'avais envie de voir autre chose. Et donc, je suis rentrée, en fait, d'abord sur un projet immobilier, parce que je connaissais mieux la gestion d'un lieu, etc. Et du coup, j'étais dans les bureaux. d'apostrophe parce qu'on a tous été dans le même bureau. Et donc, instinctivement, j'ai commencé à assister aux réunions de collection parce que j'étais une femme de 28 ans qui avait du style et envie de pouvoir donner son avis. Et donc, ça s'est fait un petit peu naturellement, mon entrée dans l'apostrophe, comme ça.

  • Speaker #0

    Et en fait, depuis l'enfance, ce n'était pas quelque chose d'évident pour toi ? Je veux dire, vu que tu avais pris une autre carrière et un autre... Une autre forme de question, c'est-à-dire qu'on ne mettait pas la pression non plus ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    D'un héritage absolument à avoir ? Non,

  • Speaker #1

    mon frère plus sentait ce côté de « il faut que je le reprenne » , c'est la transmission familiale. Moi, c'est vrai que je me suis dit « je vais d'abord faire mon chemin, probablement que ça se recroisera d'une façon ou d'une autre, mais je veux faire mes armes ailleurs, je veux apprendre, je veux me former, voir ce que je vaux aussi dans un monde du travail classique. » me développer, me faire développer mes compétences. Et puis, si je rejoins la maison familiale, j'aurai mon bagage personnel avant.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux qu'il y ait une vraie aussi... Oui, tu n'étais pas... Tu as fait une réflexion juste avant. Exactement. Tu as eu envie, en fait, de la rejoindre. Oui. Tu as eu besoin, peut-être, quelque part. Oui,

  • Speaker #1

    et j'avais vraiment envie. Chez WeWork, j'ai commencé réceptionniste d'un immeuble de 28 étages où j'étais toute seule au rez-de-chaussée. Il fallait que je demande pour aller aux toilettes ou chercher un café que quelqu'un me remplace. Et j'avais envie de ça. C'est-à-dire que j'avais envie de ce côté où je commence vraiment et j'apprends tout et je passe partout. Et après, je vais aller où je veux.

  • Speaker #0

    Et alors, tu arrives par ce biais-là, par ce moment-là. Une fois que tu arrives dans le côté vêtements, mode, comment tu arrives à prendre ta place ? Est-ce que c'est une évidence ? Est-ce qu'il a fallu... aussi, toi, découvrir de l'intérieur, ce n'est pas de l'intérieur, ce que tu connaissais, mais du concret, de la décision, de l'action aussi, quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas évident et à la fois, c'était facile et naturel. Mais c'est vrai que mon père, il disait le pouvoir, ça ne se donne pas, ça se prend. Et c'est vrai que c'était cette idée de ta place, tu dois te la faire toute seule. Et ma mère, qui est dans nos bureaux aussi aujourd'hui, nous a jamais Bloquer le passage, mais nous a jamais non plus tracé une route, parce que le pouvoir c'est comme le respect, ça se gagne avec les équipes. Et donc, quand je suis rentrée, je me suis dit, je vais commencer par les choses qui sont importantes, mais qui sont... que personne en fait ne regarde vraiment, mais qui sont importantes pour l'expérience client. Et donc j'ai commencé par faire le tour des boutiques, parler aux responsables, parce que pour avoir le retour sur la collection, pour avoir les retours des clientes, pour savoir ce qui manquait... Je me suis rendue compte que, par exemple, on n'avait pas de papier de soie brandé, il n'y avait pas de jolis stickers, il n'y avait pas de jolis rubans. Donc c'est des choses qui sont... Des détails qui comptent. Des détails, mais qui comptent, mais qui, dans la vie de tous les jours, étaient un petit peu... Mides cotés, ou en tout cas oubliés. Et donc j'ai voulu commencer par ce qui était un petit peu invisible et oublié, ce qui me permettait de rentrer avec une place qui ne froissait personne, qui allait avoir une valeur ajoutée, et qui me mettait en contact directement avec les boutiques. qui pour moi est quand même la clé de notre métier, on fait du retail.

  • Speaker #0

    Oui, tu as été leur demander aussi leur avis aux boutiques ? Oui, c'est-à-dire que je leur ai demandé un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, les retours de collection, on les avait, ce n'est pas moi qui les avais, mais c'était aussi qu'est-ce qui vous manquait, qu'est-ce que les clientes veulent. C'était un détail, mais par exemple, on n'avait pas de petits sacs, donc en fait, on avait des sacs moyens et grands, mais la cliente qui venait acheter un pull, voilà. Donc, c'est des détails, mais qui, dans l'expérience, sont importants. et donc j'ai vraiment commencé comme ça ce qui m'a mis en contact avec la collection pour développer justement ce papier de soie, ces sacs, des choses comme ça et au fur et à mesure tout s'est fait naturellement il s'avère que je faisais aussi un 38 donc je participais aux essayages parce que ça permettait de pouvoir essayer les vêtements et de faire les retouches donc naturellement je rentrais dans les réunions de collection donc on me donnait mon avis je participais aux mises au point donc tout ça s'est fait vraiment assez naturellement naturellement. Et au fur et à mesure, en fait, plus je rentrais dans le sujet, plus je prenais de place.

  • Speaker #0

    Mais ça voulait dire aussi que tu avais la patience de prendre ta place. Oui. Comme tu disais au tout début avec l'expression, mais dans le concret, il faut le faire. Il faut aussi accepter de passer par ces étapes. Pour toi, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'était important pour moi parce que je pense que tout se gagne avec le temps. Il faut avoir la patience d'être accepté, d'être respecté, de faire ses preuves. Il faut se comprendre qu'on a des personnes qui sont là depuis 20-30 ans, donc qui ont vu des personnes arriver, des changements, et qui n'ont pas forcément... Il y en a qui étaient très contents de ce changement, d'autres moins. Et par exemple, moi je me rappelle, quelqu'un m'a dit « Mais en fait, c'est quoi ton rôle exactement ? » Et j'ai dit « Mon rôle, je n'en ai pas, parce que mon rôle, c'est d'aller là où il y a un trou. Et mon rôle va évoluer tout le temps. » Donc j'ai dit « Je ne peux pas te dire exactement tout ce que je vais faire, parce que... » Moi, je vais aller là où j'ai un problème. Là où je vois un problème et où je peux agir, je vais y aller. Je ne me suis pas donnée un titre en arrivant.

  • Speaker #0

    Et justement, sur ce que tu as envie d'apporter à la marque, maintenant que tu y es depuis un petit moment, établi, etc., je me demandais aussi sur cette notion, comment on maintient justement un savoir-faire. Il y a cette question d'importance de savoir-faire, mais il y a aussi cette question de la réalité économique, de fabrication, etc. Comment tu arrives aussi, toi, dans tes actions, dans ton quotidien, à maintenir un savoir-faire, cet équilibre que vous avez entre l'élégance, l'exigence, et aussi la conscience, peut-être écologique, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas simple. Franchement, ce n'est pas simple. Déjà, on est dans un secteur qui est compliqué. On est une maison familiale, on est fondée entièrement en propres, donc on est entièrement indépendant, on ne fait pas de wholesale. Donc, tout le revenu s'est fait du retail et c'est nous qui prenons 100% du risque. Si vous voulez, moi, ce qui compte, c'est les belles matières. Et donc, on commence déjà par là. C'est-à-dire que pour moi, les belles matières parlent d'elles-mêmes. Et donc, ce qu'on cherche à faire, c'est toujours faire du beau. C'est ce que je veux. C'est monter en gamme ou rester dans la gamme. On aime évoluer avec des belles matières. Donc, pour moi, la qualité, elle vient d'ici. Et dans ce côté, même par rapport à l'écologie, c'est une valeur qu'on a toujours défendue. On fait des vêtements intemporels. qui se gardent. Et donc moi, ça m'arrive souvent de croiser des personnes qui me disent « Ah, post-robe, mais oh là là, j'ai une robe que j'ai depuis 15 ans dans mon placard que j'adore. J'ai ce manteau que je mets tout le temps qui n'a pas bougé. » Moi, j'ai même rencontré une famille qui m'a dit « Mais j'ai récupéré des blouses de ma grand-mère que je mets encore et que j'adore. Elles n'ont pas bougé parce qu'en fait, on fait des belles matières et de la qualité. » Et donc, c'est vraiment pour moi ce qui est important, c'est ce côté des belles matières qui durent et qui mettent en valeur le corps de la femme, mais qui ne suivent pas Toutes les tendances. On veut faire des vêtements qui sont métables.

  • Speaker #0

    Intemporels un peu aussi. Et donc justement cette modernité, tu la portes comment ? Celle que tu nous évoquais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Et bien alors ça va avec les couleurs, ça va avec les formes. Les motifs. Exactement. Les motifs même si on en fait peu, mais ça va être beaucoup dans les nuances de couleurs, ça va être dans les formes, ça va être aussi sur des nouvelles matières parce qu'il y a des nouvelles matières qui se développent au fur et à mesure. Donc ça va être dans ce sens-là. ça va être des détails, donc des revers en cuir, des revers en dents, et des nouvelles formes, parce que même si l'intemporalité, on a envie de nouvelles formes, donc ça va être dans ces détails-là, pour moi, la modernité.

  • Speaker #0

    Toi, tu es au cœur de ça, la famille, l'héritage, etc. Je me demandais justement, est-ce qu'on agit mieux quand on est touché, quand on est... Tu vois, il y a du cœur. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on agit mieux, mais je pense que parfois, on est aussi du coup un petit peu biaisé. Parce que quand on a autant d'affect, je pense qu'on agit mieux parce qu'on y met notre cœur, on y met notre hype. Mais je pense que parfois, on peut manquer d'objectivité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Et cette notion d'héritage de vêtements, de transmission, est-ce que ce n'est pas aussi un contre-courant par rapport à notre époque ? Et justement, d'essayer de remettre cette valeur, de prendre le temps. d'investir quelque part aussi dans un vêtement, mais pourquoi on le fait, etc. Est-ce que c'est presque engagé ?

  • Speaker #1

    Oui, et je pense que c'est en partie à contre-courant, mais c'est ce qu'on veut, et c'est ce que je pense que nos clientes aussi viennent chercher, parce que c'est ce côté un petit peu minimaliste, understated, mais à la fois intemporel de qualité. On le transmet, et c'est vrai que ce ne sont pas des vêtements qui ont un coût, ce n'est pas un vêtement qu'on porte une saison et qu'on ne remet plus. Et c'est vrai que même moi, je vois, par exemple, j'ai des clientes qui reviennent avec... Une veste qu'elles ont portée pendant 5 ans et qui me disent « Mais est-ce que vous pouvez me réparer le zip ? Je l'adore. Est-ce que vous pouvez... C'est un modèle qu'on fait plus depuis 10 ans. Mais est-ce que vous pourriez me faire une commande spéciale parce que je l'aime beaucoup ? » Vous voyez, il y a vraiment ce côté d'affect dans les vêtements. Et cette transmission, pour moi, j'ai une transmission de la maison, de mes grands-parents à mes parents, à nous. Et ça me touche profondément quand j'ai une transmission. Quand on me dit qu'on a récupéré une veste de sa mère ou une blouse de sa grand-mère, ça me touche énormément.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sens parfois des signes ou des petits clins d'œil qui avaient quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui, je le sens et je le vois. Et parfois, c'est vrai qu'il y a des intuitions que j'ai et j'ai l'impression que c'est un petit peu guidé de ce qu'il y avait avant et du passé, mais des choses qui nous imprègnent inconsciemment.

  • Speaker #0

    Mais tu les écoutes en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaye d'être beaucoup... C'est vrai que j'essaye... d'écouter beaucoup mon instinct et de suivre mon intuition, ce qui n'est pas toujours facile parce qu'on reçoit beaucoup d'informations, mais c'est quelque chose, je pense qu'il se travaille un petit peu d'écouter son intuition aussi et que j'essaye de faire beaucoup.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant tu as un objectif, une ambition de carrière ? Est-ce que tu as quelque chose qui se dessine, un plan où tu te laisses porter ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai quand même une ambition parce qu'on est une belle maison. donc j'ai Pas l'ambition de revenir à ce qu'on était avant, où on avait 80 points de vente, 450 personnes. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est ce qu'on en avait discuté. Effectivement, vous avez pris aussi, vous avez eu ce choix, enfin, ou peut-être pas à un moment, mais en tout cas, là le choix est de rester plus restreint.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que dans un monde où maintenant vous allez à New York, à Milan, à Londres, vous retrouvez quasiment toutes les mêmes boutiques, moi j'aime cette idée qu'à Postrof, on est une petite maison qu'on ne trouve pas partout. Donc je n'ai pas l'ambition forcément de vous dire que je veux me développer partout. Reavoir 80 boutiques, 450 personnes, etc. Par contre, mon ambition, elle est de reprendre la place qu'on avait et qu'on a de vêtements intemporels, de femmes. Je pense que sur le plan de carrière, il y a une envie de développement et une envie de croissance, mais qui est en fait mesurée dans le sens où ce que je disais, c'est que je pense que c'est une valeur ajoutée d'être une petite maison qu'on ne trouve pas partout, mais à la fois, je pense qu'on peut largement... avoir une croissance, développer des collaborations. Je pense qu'Apostrophe peut être un vecteur si on voulait demain se développer dans un autre secteur aussi. Je ne suis pas du tout fermée. Je pense que c'est comme un petit peu un navire qu'on peut ensuite piloter pour aller dans différentes directions. Donc je suis assez ouverte parce qu'à titre personnel, moi j'ai aussi d'autres secteurs qui me passionnent. J'ai beaucoup sur le bien-être, la longévité depuis plusieurs années. J'ai failli me lancer dans ce secteur avant de rejoindre la maison familiale. Et j'ai aussi, par exemple, l'équitation. On élève des chevaux de course.

  • Speaker #0

    J'ai vu dans la dernière collection les photos. On se fait plaisir, j'ai l'impression, dans l'environnement. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, c'est l'idée de relier aussi, parce que je pense qu'on a toujours eu, comme on est une société familiale, on a plusieurs activités. Et donc ça, ça vient du côté de ma mère. qui, par son père, élève des chevaux de course depuis toujours, et donc on a une passion aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça revient à ce qu'on disait tout à l'heure, quand on agit mieux, quand on aime, et on transmet mieux aussi, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et je pense que tout se relie, en fait. Il n'y a pas une vie professionnelle, personnelle, je pense que tout peut se relier et se croiser.

  • Speaker #0

    Et du coup, je reviens quand même sur ce que tu dis, parce que je pense que le message est assez important sur la notion justement d'ambition et d'évolution. Ça ne passe pas forcément par la quantité. Et là, tu viens de nous dire qu'effectivement, l'ambition, elle n'était pas forcément de développer et de revenir sur des chiffres impressionnants, etc. Elle passe par autre chose. Et du coup, il y a quand même une notion qui est intéressante aussi à développer, peut-être en réflexion sur cette idée de « moi, j'ai de l'ambition, je suis ambitieuse, mais pas forcément sur la quantité » .

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que ça ne passe pas que par le nombre de boutiques, le chiffre d'affaires, la taille des employés. je pense que c'est qui est-ce qu'on a comme clientèle qui est-ce que qui est-ce qu'on touche, quel message on envoie et je pense que c'est un petit peu comme nos vêtements c'est consommer moins mais mieux et je pense que c'est un petit peu dans cette idée là ma croissance et mon ambition je reviens juste là sur l'équitation est-ce que l'art,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a d'autres choses influencent aussi les collections par ton biais, est-ce que tu proposes des choses par des artistes ou par des univers on a fait en fait,

  • Speaker #1

    on a une cliente qui s'appelle Béatrice Delaroy qui en fait connaît la maison, aime beaucoup et qu'on apprécie beaucoup, qui est peintre. Et en fait, on a fait un événement avec elle où elle a peint dans la boutique sur une veste qu'on a exposée pendant six mois dans la boutique. Et donc, il y a une réflexion aussi de se dire, est-ce qu'on veut aller vers des pièces un petit peu d'exception en mélangeant l'art justement avec des pièces qui pourraient être peintes à la main ? Donc, il y a une réflexion dans ce sens. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais me donner ta définition d'agir ? Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, ma vision c'est que la solution est dans l'action. Et donc en fait, pour moi, agir c'est être dans le mouvement et prendre des décisions qui sont en lien avec notre moi intérieur et ce qu'on ressent et où on veut aller. Donc je pense que c'est vraiment être dans le mouvement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelqu'un qui t'a appris à agir ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai... Je pense que j'ai beaucoup appris de mon père et je pense que j'ai pas eu le choix non plus d'agir parce que je pense qu'il y a eu deux trois moments dans ma vie où il n'y avait pas le choix, il fallait que quelqu'un prenne la décision et agisse et je pense qu'en fait instinctivement j'ai plusieurs fois été cette personne là qui naturellement va prendre les devants et va agir parce qu'on a un moment où on peut plus réfléchir, il faut avancer.

  • Speaker #0

    Oui tu as ce truc de...

  • Speaker #1

    Oui. Il y a des moments où je ne me pose pas de questions et juste j'avance et c'est presque naturel. Et après, quand je me retourne, je me dis, ah oui, en fait, c'était courageux.

  • Speaker #0

    Mais oui, je repense à comme exemple quand tu pars aux Etats-Unis, sur un poste où on ne t'attend pas, où tu dois faire tes preuves. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense aussi à quelque chose de beaucoup plus personnel. Mais quand je parlais de l'accident de mon père au début, en fait, il a fait un arrêt cardiaque à la maison, un arrêt respiratoire. Et j'ai agi sans réfléchir parce que j'avais été formée au geste de premier secours.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Comment t'as... Enfin, à quel moment t'as eu... En fait,

  • Speaker #1

    j'avais été formée chez WeWork parce qu'on était dans un immeuble avec beaucoup de monde et donc il fallait former des équipes. Et j'avais été formée sans penser que je m'en servirais un jour. Et en fait, mon père a fait un arrêt respiratoire à la maison. On a appelé les pompiers qui ont dit comment c'est le massage cardiaque. Et en fait, à ce moment-là, j'ai agi sans réfléchir parce que je savais, j'avais été formée, je l'avais fait sur mannequin. Et ça lui a sauvé la vie parce qu'il s'est réveillé sans aucune séquelle. et c'était vraiment je pense que ça c'est une grande fierté bien sûr, tu peux être fière c'est des gestes simples qui sauvent vraiment la vie et c'est ça qui est important,

  • Speaker #0

    quitte à faire passer le message autant le faire, non mais c'est vrai de se former je pense que ça devrait être presque dans l'éducation à l'école quelque chose de beaucoup plus logique et de beaucoup plus systématique pour tout le monde

  • Speaker #1

    C'est des gestes qui sauvent une vie et qui sont simples. Et en effet, tout le monde devrait être formé.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un domaine où tu aimerais voir plus d'action qu'on n'a pas forcément abordé ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, c'est surtout dans le recrutement. Et je vois parce qu'on recrute parfois de nouvelles personnes. Et je pense qu'il y a beaucoup de discrimination sur les personnes de 45 ans, 50 ans qui ont du mal à retrouver des postes. Et je pense que ça, c'est un domaine où j'aurais voulu voir, je voudrais voir plus d'action parce que... Nous, on a des personnes qui sont chez nous depuis 20-30 ans, qui font leur carrière dans nos maisons. Et c'est vrai que quand je vois des personnes qui ont fait 20 ans dans une maison et qui après ont du mal à retrouver un travail alors qu'elles ont des très bonnes compétences parce que par leur âge ou autre, c'est vrai que c'est un domaine où j'aurais voulu voir plus d'actions.

  • Speaker #0

    Plus d'actions et qui te touchent particulièrement. Est-ce qu'il y a une action que tu as envie de nous partager, dont tu es fière ? Une action dont je suis fière ? Peut-être une qui était venue spontanément.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a plusieurs actions, mais c'est vrai que je réfléchis, je ne me pose pas beaucoup cette question, donc c'est vrai que je suis encore une fois pas mal dans l'action, je ne prends pas beaucoup le temps de réfléchir, mais je pense que oui, je suis quand même, je dirais le travail que j'ai fait sur les collections, où je suis quand même assez fière de ce qu'on a fait, et je pense... mais Aussi, le fait d'avoir commencé à poster sur LinkedIn, ça ne fait pas longtemps que je me suis mise à poster. C'est quelque chose où je suis assez fière parce que ce n'est pas dans ma nature. Et je pense que ça fait grandir de faire ça. Et je pense qu'on a une belle histoire à raconter. Et donc, je suis assez fière d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai sujet. Ce n'est pas forcément évident. Ça paraît évident d'être à l'aise sur les réseaux et quels qu'ils soient. Mais non, non.

  • Speaker #1

    Non, et nous, on est une famille. En fait, on est très discret. On n'a pas du tout tendance à se mettre en avant. et c'était une discussion avec mon frère on s'est dit mais qui est-ce qui poste comment on s'organise et c'est vrai que je pense que c'est pour moi je suis fière de commencer à prendre la parole et de raconter l'histoire de notre maison et donc tu as décidé de communiquer sur ça, sur l'histoire de votre maison plus que sur toi en fait oui c'est pas tant sur moi que sur l'histoire de la maison et d'Apostrophe parce qu'on a beaucoup à raconter Et donc, c'est plus parce que je pense qu'on a tout ce côté de transmission, de génération. On fait des choses pas comme les autres maisons de mode. Et donc, on est assez content de pouvoir en parler.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et enfin, je me demande, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire autour de l'action, qui te donne envie d'agir, une personne un peu alsagiste, qui a marqué ta vie ? Ça serait qui et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que... J'y réfléchis un petit peu et moi ce qui m'inspire beaucoup ça va être les échanges, ça m'inspire beaucoup les échanges avec des personnes assez authentiques mais j'ai une amie qui s'appelle Camille Azoulay qui a monté la marque Funky Veggie et qui m'inspire beaucoup parce qu'elle est très engagée, impliquée, à la fois très libre, c'est-à-dire qu'elle n'hésite pas à se poser des questions pour avancer et c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #0

    Et que tu rappliques aussi, toi, dans cette inspiration ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai qu'on en parle souvent parce que c'est une amie. Souvent, je lui dis, je suis un peu bloquée, je réfléchis. Comment est-ce que tu penses que... Et elle a toujours une vision un peu out of the box. Et j'adore du coup pouvoir en parler avec elle.

  • Speaker #0

    Bon, super. Merci beaucoup, Laura, pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. C'était vraiment très sympa.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

Description

Laura Hazan "Direction, famille et héritage"


Dans cet épisode, je reçois Laura Hazan, directrice générale associée de la maison de mode Apostrophe Paris, héritière d’un savoir-faire familial né en 1968.


Avec douceur et lucidité, Laura nous raconte comment elle a repris la maison après un événement personnel qui a bouleversé sa vie. Elle revient sur le choix d’agir, la transmission, la place de la famille, et la manière dont on construit sa légitimité, notamment lorsque l'on baigne dans un fort héritage familiale; 


On parle dans cet épisode d’ambition mesurée, de vêtements pensés pour durer, de la force des détails (parfois invisibles), de l’importance de suivre son intuition, de l’héritage, du courage et du geste juste et de ce que signifie agir dans le monde de la mode en 2025.


Un échange où l’on redécouvre qu’agir, parfois, c’est simplement avancer quand la vie nous appelle.


Retrouvez toutes les informations sur www.ellesagissent.com

Retrouvez moi sur www.emilieberthet.fr

Sur mon Instagram Berthet_Emilie


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Musique:  Amour Aveugle / Garçon de Plage


Je suis Emilie Berthet Conférencière, productrice de podcasts, sophrologue et auteure, j’accompagne les organisations et les particuliers vers une meilleure compréhension de notre époque et à construire une société attentive aux enjeux humains. Femme Forbes 2025 et TEDx speaker.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Laura.

  • Speaker #1

    Bonjour Émilie.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être accueillie au micro d'Elzagis.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là aussi, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Surtout que tu m'accueilles dans ta boutique et vous avez vos locaux juste au-dessus, vos bureaux juste au-dessus. C'est hyper agréable.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que là on est dans notre showroom avec la collection d'été qui rentrera en boutique bientôt. Oui,

  • Speaker #0

    en plus j'ai l'honneur de la voir en avant-première. Alors Laura, j'ai hâte d'entendre ta vision de l'action, aussi de l'inspiration, parce qu'on baigne dans l'inspiration autour de... Ta carrière et autour de la notion de transmission aussi avec ta famille, tu vas nous en parler. Tu as la tête d'Apostrophe, une maison familiale de mode profondément ancrée dans le savoir-faire français et l'élégance parisienne, j'ai envie de dire. Tu as fait le choix de porter cet héritage et on va vraiment en parler, je parle bien de choix, car tu as pris le temps de la réflexion à un moment pour orienter aussi ta carrière, un choix de vie. Un choix de femme, voilà, on en va en parler. Et cet héritage donc d'une marque née en 1968, c'est bien ça ? C'est exact,

  • Speaker #1

    oui, c'est un des grands-parents.

  • Speaker #0

    Voilà, tu le lis à un engagement aussi contemporain lié aux enjeux de notre époque, qu'une marque comme la vôtre ne peut pas nier non plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, cette notion de reprendre ou même de poursuivre une histoire, c'est par là que j'avais envie de... commencer, pour savoir sur justement quel sentiment tu as eu, celui d'agir plutôt dans la continuité ou l'envie d'écrire un nouveau chapitre ou peut-être un peu des deux, ce que tu peux nous dire.

  • Speaker #1

    Oui, alors déjà merci et merci pour l'introduction. C'est vrai qu'on a envie d'écrire un nouveau chapitre mais il y a une phrase que mon père disait et qui est vraiment vraie, qui me tient à cœur, c'est de faire une évolution et pas une révolution. Et donc en fait, dans la démarche que j'ai entreprise, c'est d'avoir une évolution graduelle de la maison, de la rajeunir, de l'inscrire dans son temps, mais tout en restant propre à nos valeurs, tout en ayant que les clientes actuelles se retrouvent, qu'elles soient contentes, qu'elles voient une évolution, mais qui soit douce, et pas quelque chose où on se dit, oh là, mais qu'est-ce qui s'est passé d'une saison à une autre ? Il y a eu beaucoup de changements.

  • Speaker #0

    Oui, que ce ne soit pas radical.

  • Speaker #1

    exactement et c'est vraiment pour moi ce qui compte que ce soit une évolution douce et que, en fait, je pense que quand une évolution est bien faite, on ne se rend pas compte que ça évolue et c'est quand on regarde deux, trois, quatre ans en arrière, on se dit, ah oui, en fait, il y a eu du changement, mais ça a été bien fait et doux et on ne s'en rend presque pas compte.

  • Speaker #0

    Oui, dans une certaine continuité plutôt que dans une radicalité. Toi, tu es arrivée quand à la tête de cette maison ? Et surtout, est-ce que tu peux nous raconter quel était ton parcours avant d'arriver ici ? Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Moi, je suis arrivée en 2020, mais mon parcours avant, après mon bac, je suis partie faire mes études aux Etats-Unis. J'ai beaucoup aimé, j'ai voulu rester travailler. J'ai travaillé chez WeWork, j'ai commencé en 2015 et je faisais partie des premiers employés. Je suis restée pendant cinq ans où j'ai fait New York, j'ai lancé leurs immeubles en Asie. Je suis rentrée temporairement à Londres avant de rentrer à Paris pour lancer le marché français. Et après, j'ai été, j'ai gravi les échelons, on va dire, dans la maison de WeWork, où j'ai beaucoup bougé. Après, j'étais le bras droit de la directrice générale sur l'Europe du Sud. Donc, on faisait France, Espagne, Italie, Belgique. Et du coup...

  • Speaker #0

    Donc là, à ce moment-là, tu es vraiment partie sur une carrière. Complètement.

  • Speaker #1

    Et je suis vraiment hyper épanouie, très contente. On a une super dynamique, ça grandit très bien. Donc, je suis vraiment très contente. et je suis... évidemment par mes parents, apostrophe, parce que j'ai grandi dedans et je le suis de loin, mais je ne suis pas du tout impliquée, pas forcément l'envie de rentrer dedans, à l'instar de mon frère avec qui je travaille aujourd'hui, qui lui était déjà depuis 5 ans. Et je suis de loin et tout se passe très bien. Et en fait, il y a eu un élément déclencheur qui est que mon père a eu un accident de santé très grave. Et du coup, il n'a pas pu... Pendant plusieurs mois, il a été hospitalisé. Et du coup, ça a créé un vrai chamboulement pour moi. Et ça m'a fait, du coup, me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #0

    C'est un électrochoc, quelque part.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ça a été un électrochoc.

  • Speaker #0

    Mais de quoi ? De la distance que tu avais avec lui ? Parce que tu étais encore aux Etats-Unis ? Non, j'étais à Paris.

  • Speaker #1

    J'étais rentrée à Paris, donc j'étais très proche.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça a provoqué, du coup ?

  • Speaker #1

    En fait, je me suis rendue compte que j'étais très impliquée dans mon travail. Et du coup, peu... Autour de mes parents, dans la maison familiale. Et du coup, ça m'a donné envie d'apprendre de lui, qu'il me transmette. Et cette notion qu'il pouvait ne pas être éternel. Et que j'avais beaucoup à apprendre à ses côtés. Et du coup, en fait, on avait un projet immobilier en parallèle qu'il fallait gérer, qui s'appelait le collectif Coulanges, qui est dans le Marais. Et on a accueilli la grande exposition à D'Intérieur à ce moment-là, quelques mois après son accident. Et là, ma mère, on est tous un peu bouleversés par ce problème de santé. Et là, ma mère me dit, écoute, nous, on ne va pas pouvoir le gérer avec ton frère. Ce serait bien, si tu réfléchis, à peut-être pouvoir nous aider à le gérer. Et c'était en parallèle... Moi, ça faisait 5 ans que j'étais chez WeWork, je me posais des questions sur mon évolution. Il s'avère que c'est tombé pile au même moment où il y a eu les gros problèmes d'IPO, etc. Et en fait, je me suis dit, c'est le bon moment, c'est maintenant ou jamais, entre guillemets, ma famille peut avoir besoin de moi, je pense que je peux aider. Et j'ai fait 5 ans, j'avais envie de voir autre chose. Et donc, je suis rentrée, en fait, d'abord sur un projet immobilier, parce que je connaissais mieux la gestion d'un lieu, etc. Et du coup, j'étais dans les bureaux. d'apostrophe parce qu'on a tous été dans le même bureau. Et donc, instinctivement, j'ai commencé à assister aux réunions de collection parce que j'étais une femme de 28 ans qui avait du style et envie de pouvoir donner son avis. Et donc, ça s'est fait un petit peu naturellement, mon entrée dans l'apostrophe, comme ça.

  • Speaker #0

    Et en fait, depuis l'enfance, ce n'était pas quelque chose d'évident pour toi ? Je veux dire, vu que tu avais pris une autre carrière et un autre... Une autre forme de question, c'est-à-dire qu'on ne mettait pas la pression non plus ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout.

  • Speaker #0

    D'un héritage absolument à avoir ? Non,

  • Speaker #1

    mon frère plus sentait ce côté de « il faut que je le reprenne » , c'est la transmission familiale. Moi, c'est vrai que je me suis dit « je vais d'abord faire mon chemin, probablement que ça se recroisera d'une façon ou d'une autre, mais je veux faire mes armes ailleurs, je veux apprendre, je veux me former, voir ce que je vaux aussi dans un monde du travail classique. » me développer, me faire développer mes compétences. Et puis, si je rejoins la maison familiale, j'aurai mon bagage personnel avant.

  • Speaker #0

    Oui, tu veux qu'il y ait une vraie aussi... Oui, tu n'étais pas... Tu as fait une réflexion juste avant. Exactement. Tu as eu envie, en fait, de la rejoindre. Oui. Tu as eu besoin, peut-être, quelque part. Oui,

  • Speaker #1

    et j'avais vraiment envie. Chez WeWork, j'ai commencé réceptionniste d'un immeuble de 28 étages où j'étais toute seule au rez-de-chaussée. Il fallait que je demande pour aller aux toilettes ou chercher un café que quelqu'un me remplace. Et j'avais envie de ça. C'est-à-dire que j'avais envie de ce côté où je commence vraiment et j'apprends tout et je passe partout. Et après, je vais aller où je veux.

  • Speaker #0

    Et alors, tu arrives par ce biais-là, par ce moment-là. Une fois que tu arrives dans le côté vêtements, mode, comment tu arrives à prendre ta place ? Est-ce que c'est une évidence ? Est-ce qu'il a fallu... aussi, toi, découvrir de l'intérieur, ce n'est pas de l'intérieur, ce que tu connaissais, mais du concret, de la décision, de l'action aussi, quelque part.

  • Speaker #1

    Ce n'était pas évident et à la fois, c'était facile et naturel. Mais c'est vrai que mon père, il disait le pouvoir, ça ne se donne pas, ça se prend. Et c'est vrai que c'était cette idée de ta place, tu dois te la faire toute seule. Et ma mère, qui est dans nos bureaux aussi aujourd'hui, nous a jamais Bloquer le passage, mais nous a jamais non plus tracé une route, parce que le pouvoir c'est comme le respect, ça se gagne avec les équipes. Et donc, quand je suis rentrée, je me suis dit, je vais commencer par les choses qui sont importantes, mais qui sont... que personne en fait ne regarde vraiment, mais qui sont importantes pour l'expérience client. Et donc j'ai commencé par faire le tour des boutiques, parler aux responsables, parce que pour avoir le retour sur la collection, pour avoir les retours des clientes, pour savoir ce qui manquait... Je me suis rendue compte que, par exemple, on n'avait pas de papier de soie brandé, il n'y avait pas de jolis stickers, il n'y avait pas de jolis rubans. Donc c'est des choses qui sont... Des détails qui comptent. Des détails, mais qui comptent, mais qui, dans la vie de tous les jours, étaient un petit peu... Mides cotés, ou en tout cas oubliés. Et donc j'ai voulu commencer par ce qui était un petit peu invisible et oublié, ce qui me permettait de rentrer avec une place qui ne froissait personne, qui allait avoir une valeur ajoutée, et qui me mettait en contact directement avec les boutiques. qui pour moi est quand même la clé de notre métier, on fait du retail.

  • Speaker #0

    Oui, tu as été leur demander aussi leur avis aux boutiques ? Oui, c'est-à-dire que je leur ai demandé un petit peu.

  • Speaker #1

    Oui, les retours de collection, on les avait, ce n'est pas moi qui les avais, mais c'était aussi qu'est-ce qui vous manquait, qu'est-ce que les clientes veulent. C'était un détail, mais par exemple, on n'avait pas de petits sacs, donc en fait, on avait des sacs moyens et grands, mais la cliente qui venait acheter un pull, voilà. Donc, c'est des détails, mais qui, dans l'expérience, sont importants. et donc j'ai vraiment commencé comme ça ce qui m'a mis en contact avec la collection pour développer justement ce papier de soie, ces sacs, des choses comme ça et au fur et à mesure tout s'est fait naturellement il s'avère que je faisais aussi un 38 donc je participais aux essayages parce que ça permettait de pouvoir essayer les vêtements et de faire les retouches donc naturellement je rentrais dans les réunions de collection donc on me donnait mon avis je participais aux mises au point donc tout ça s'est fait vraiment assez naturellement naturellement. Et au fur et à mesure, en fait, plus je rentrais dans le sujet, plus je prenais de place.

  • Speaker #0

    Mais ça voulait dire aussi que tu avais la patience de prendre ta place. Oui. Comme tu disais au tout début avec l'expression, mais dans le concret, il faut le faire. Il faut aussi accepter de passer par ces étapes. Pour toi, c'est important.

  • Speaker #1

    Oui, c'était important pour moi parce que je pense que tout se gagne avec le temps. Il faut avoir la patience d'être accepté, d'être respecté, de faire ses preuves. Il faut se comprendre qu'on a des personnes qui sont là depuis 20-30 ans, donc qui ont vu des personnes arriver, des changements, et qui n'ont pas forcément... Il y en a qui étaient très contents de ce changement, d'autres moins. Et par exemple, moi je me rappelle, quelqu'un m'a dit « Mais en fait, c'est quoi ton rôle exactement ? » Et j'ai dit « Mon rôle, je n'en ai pas, parce que mon rôle, c'est d'aller là où il y a un trou. Et mon rôle va évoluer tout le temps. » Donc j'ai dit « Je ne peux pas te dire exactement tout ce que je vais faire, parce que... » Moi, je vais aller là où j'ai un problème. Là où je vois un problème et où je peux agir, je vais y aller. Je ne me suis pas donnée un titre en arrivant.

  • Speaker #0

    Et justement, sur ce que tu as envie d'apporter à la marque, maintenant que tu y es depuis un petit moment, établi, etc., je me demandais aussi sur cette notion, comment on maintient justement un savoir-faire. Il y a cette question d'importance de savoir-faire, mais il y a aussi cette question de la réalité économique, de fabrication, etc. Comment tu arrives aussi, toi, dans tes actions, dans ton quotidien, à maintenir un savoir-faire, cet équilibre que vous avez entre l'élégance, l'exigence, et aussi la conscience, peut-être écologique, etc.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas simple. Franchement, ce n'est pas simple. Déjà, on est dans un secteur qui est compliqué. On est une maison familiale, on est fondée entièrement en propres, donc on est entièrement indépendant, on ne fait pas de wholesale. Donc, tout le revenu s'est fait du retail et c'est nous qui prenons 100% du risque. Si vous voulez, moi, ce qui compte, c'est les belles matières. Et donc, on commence déjà par là. C'est-à-dire que pour moi, les belles matières parlent d'elles-mêmes. Et donc, ce qu'on cherche à faire, c'est toujours faire du beau. C'est ce que je veux. C'est monter en gamme ou rester dans la gamme. On aime évoluer avec des belles matières. Donc, pour moi, la qualité, elle vient d'ici. Et dans ce côté, même par rapport à l'écologie, c'est une valeur qu'on a toujours défendue. On fait des vêtements intemporels. qui se gardent. Et donc moi, ça m'arrive souvent de croiser des personnes qui me disent « Ah, post-robe, mais oh là là, j'ai une robe que j'ai depuis 15 ans dans mon placard que j'adore. J'ai ce manteau que je mets tout le temps qui n'a pas bougé. » Moi, j'ai même rencontré une famille qui m'a dit « Mais j'ai récupéré des blouses de ma grand-mère que je mets encore et que j'adore. Elles n'ont pas bougé parce qu'en fait, on fait des belles matières et de la qualité. » Et donc, c'est vraiment pour moi ce qui est important, c'est ce côté des belles matières qui durent et qui mettent en valeur le corps de la femme, mais qui ne suivent pas Toutes les tendances. On veut faire des vêtements qui sont métables.

  • Speaker #0

    Intemporels un peu aussi. Et donc justement cette modernité, tu la portes comment ? Celle que tu nous évoquais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Et bien alors ça va avec les couleurs, ça va avec les formes. Les motifs. Exactement. Les motifs même si on en fait peu, mais ça va être beaucoup dans les nuances de couleurs, ça va être dans les formes, ça va être aussi sur des nouvelles matières parce qu'il y a des nouvelles matières qui se développent au fur et à mesure. Donc ça va être dans ce sens-là. ça va être des détails, donc des revers en cuir, des revers en dents, et des nouvelles formes, parce que même si l'intemporalité, on a envie de nouvelles formes, donc ça va être dans ces détails-là, pour moi, la modernité.

  • Speaker #0

    Toi, tu es au cœur de ça, la famille, l'héritage, etc. Je me demandais justement, est-ce qu'on agit mieux quand on est touché, quand on est... Tu vois, il y a du cœur. Oui.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on agit mieux, mais je pense que parfois, on est aussi du coup un petit peu biaisé. Parce que quand on a autant d'affect, je pense qu'on agit mieux parce qu'on y met notre cœur, on y met notre hype. Mais je pense que parfois, on peut manquer d'objectivité.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Et cette notion d'héritage de vêtements, de transmission, est-ce que ce n'est pas aussi un contre-courant par rapport à notre époque ? Et justement, d'essayer de remettre cette valeur, de prendre le temps. d'investir quelque part aussi dans un vêtement, mais pourquoi on le fait, etc. Est-ce que c'est presque engagé ?

  • Speaker #1

    Oui, et je pense que c'est en partie à contre-courant, mais c'est ce qu'on veut, et c'est ce que je pense que nos clientes aussi viennent chercher, parce que c'est ce côté un petit peu minimaliste, understated, mais à la fois intemporel de qualité. On le transmet, et c'est vrai que ce ne sont pas des vêtements qui ont un coût, ce n'est pas un vêtement qu'on porte une saison et qu'on ne remet plus. Et c'est vrai que même moi, je vois, par exemple, j'ai des clientes qui reviennent avec... Une veste qu'elles ont portée pendant 5 ans et qui me disent « Mais est-ce que vous pouvez me réparer le zip ? Je l'adore. Est-ce que vous pouvez... C'est un modèle qu'on fait plus depuis 10 ans. Mais est-ce que vous pourriez me faire une commande spéciale parce que je l'aime beaucoup ? » Vous voyez, il y a vraiment ce côté d'affect dans les vêtements. Et cette transmission, pour moi, j'ai une transmission de la maison, de mes grands-parents à mes parents, à nous. Et ça me touche profondément quand j'ai une transmission. Quand on me dit qu'on a récupéré une veste de sa mère ou une blouse de sa grand-mère, ça me touche énormément.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sens parfois des signes ou des petits clins d'œil qui avaient quelque chose avant ?

  • Speaker #1

    Je pense que oui, je le sens et je le vois. Et parfois, c'est vrai qu'il y a des intuitions que j'ai et j'ai l'impression que c'est un petit peu guidé de ce qu'il y avait avant et du passé, mais des choses qui nous imprègnent inconsciemment.

  • Speaker #0

    Mais tu les écoutes en tout cas.

  • Speaker #1

    Oui, j'essaye d'être beaucoup... C'est vrai que j'essaye... d'écouter beaucoup mon instinct et de suivre mon intuition, ce qui n'est pas toujours facile parce qu'on reçoit beaucoup d'informations, mais c'est quelque chose, je pense qu'il se travaille un petit peu d'écouter son intuition aussi et que j'essaye de faire beaucoup.

  • Speaker #0

    Est-ce que maintenant tu as un objectif, une ambition de carrière ? Est-ce que tu as quelque chose qui se dessine, un plan où tu te laisses porter ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai quand même une ambition parce qu'on est une belle maison. donc j'ai Pas l'ambition de revenir à ce qu'on était avant, où on avait 80 points de vente, 450 personnes. Oui,

  • Speaker #0

    ça c'est ce qu'on en avait discuté. Effectivement, vous avez pris aussi, vous avez eu ce choix, enfin, ou peut-être pas à un moment, mais en tout cas, là le choix est de rester plus restreint.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que dans un monde où maintenant vous allez à New York, à Milan, à Londres, vous retrouvez quasiment toutes les mêmes boutiques, moi j'aime cette idée qu'à Postrof, on est une petite maison qu'on ne trouve pas partout. Donc je n'ai pas l'ambition forcément de vous dire que je veux me développer partout. Reavoir 80 boutiques, 450 personnes, etc. Par contre, mon ambition, elle est de reprendre la place qu'on avait et qu'on a de vêtements intemporels, de femmes. Je pense que sur le plan de carrière, il y a une envie de développement et une envie de croissance, mais qui est en fait mesurée dans le sens où ce que je disais, c'est que je pense que c'est une valeur ajoutée d'être une petite maison qu'on ne trouve pas partout, mais à la fois, je pense qu'on peut largement... avoir une croissance, développer des collaborations. Je pense qu'Apostrophe peut être un vecteur si on voulait demain se développer dans un autre secteur aussi. Je ne suis pas du tout fermée. Je pense que c'est comme un petit peu un navire qu'on peut ensuite piloter pour aller dans différentes directions. Donc je suis assez ouverte parce qu'à titre personnel, moi j'ai aussi d'autres secteurs qui me passionnent. J'ai beaucoup sur le bien-être, la longévité depuis plusieurs années. J'ai failli me lancer dans ce secteur avant de rejoindre la maison familiale. Et j'ai aussi, par exemple, l'équitation. On élève des chevaux de course.

  • Speaker #0

    J'ai vu dans la dernière collection les photos. On se fait plaisir, j'ai l'impression, dans l'environnement. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, c'est l'idée de relier aussi, parce que je pense qu'on a toujours eu, comme on est une société familiale, on a plusieurs activités. Et donc ça, ça vient du côté de ma mère. qui, par son père, élève des chevaux de course depuis toujours, et donc on a une passion aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça revient à ce qu'on disait tout à l'heure, quand on agit mieux, quand on aime, et on transmet mieux aussi, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et je pense que tout se relie, en fait. Il n'y a pas une vie professionnelle, personnelle, je pense que tout peut se relier et se croiser.

  • Speaker #0

    Et du coup, je reviens quand même sur ce que tu dis, parce que je pense que le message est assez important sur la notion justement d'ambition et d'évolution. Ça ne passe pas forcément par la quantité. Et là, tu viens de nous dire qu'effectivement, l'ambition, elle n'était pas forcément de développer et de revenir sur des chiffres impressionnants, etc. Elle passe par autre chose. Et du coup, il y a quand même une notion qui est intéressante aussi à développer, peut-être en réflexion sur cette idée de « moi, j'ai de l'ambition, je suis ambitieuse, mais pas forcément sur la quantité » .

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que ça ne passe pas que par le nombre de boutiques, le chiffre d'affaires, la taille des employés. je pense que c'est qui est-ce qu'on a comme clientèle qui est-ce que qui est-ce qu'on touche, quel message on envoie et je pense que c'est un petit peu comme nos vêtements c'est consommer moins mais mieux et je pense que c'est un petit peu dans cette idée là ma croissance et mon ambition je reviens juste là sur l'équitation est-ce que l'art,

  • Speaker #0

    est-ce qu'il y a d'autres choses influencent aussi les collections par ton biais, est-ce que tu proposes des choses par des artistes ou par des univers on a fait en fait,

  • Speaker #1

    on a une cliente qui s'appelle Béatrice Delaroy qui en fait connaît la maison, aime beaucoup et qu'on apprécie beaucoup, qui est peintre. Et en fait, on a fait un événement avec elle où elle a peint dans la boutique sur une veste qu'on a exposée pendant six mois dans la boutique. Et donc, il y a une réflexion aussi de se dire, est-ce qu'on veut aller vers des pièces un petit peu d'exception en mélangeant l'art justement avec des pièces qui pourraient être peintes à la main ? Donc, il y a une réflexion dans ce sens. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais me donner ta définition d'agir ? Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, ma vision c'est que la solution est dans l'action. Et donc en fait, pour moi, agir c'est être dans le mouvement et prendre des décisions qui sont en lien avec notre moi intérieur et ce qu'on ressent et où on veut aller. Donc je pense que c'est vraiment être dans le mouvement.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelqu'un qui t'a appris à agir ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai... Je pense que j'ai beaucoup appris de mon père et je pense que j'ai pas eu le choix non plus d'agir parce que je pense qu'il y a eu deux trois moments dans ma vie où il n'y avait pas le choix, il fallait que quelqu'un prenne la décision et agisse et je pense qu'en fait instinctivement j'ai plusieurs fois été cette personne là qui naturellement va prendre les devants et va agir parce qu'on a un moment où on peut plus réfléchir, il faut avancer.

  • Speaker #0

    Oui tu as ce truc de...

  • Speaker #1

    Oui. Il y a des moments où je ne me pose pas de questions et juste j'avance et c'est presque naturel. Et après, quand je me retourne, je me dis, ah oui, en fait, c'était courageux.

  • Speaker #0

    Mais oui, je repense à comme exemple quand tu pars aux Etats-Unis, sur un poste où on ne t'attend pas, où tu dois faire tes preuves. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense aussi à quelque chose de beaucoup plus personnel. Mais quand je parlais de l'accident de mon père au début, en fait, il a fait un arrêt cardiaque à la maison, un arrêt respiratoire. Et j'ai agi sans réfléchir parce que j'avais été formée au geste de premier secours.

  • Speaker #0

    C'est bien ça. Comment t'as... Enfin, à quel moment t'as eu... En fait,

  • Speaker #1

    j'avais été formée chez WeWork parce qu'on était dans un immeuble avec beaucoup de monde et donc il fallait former des équipes. Et j'avais été formée sans penser que je m'en servirais un jour. Et en fait, mon père a fait un arrêt respiratoire à la maison. On a appelé les pompiers qui ont dit comment c'est le massage cardiaque. Et en fait, à ce moment-là, j'ai agi sans réfléchir parce que je savais, j'avais été formée, je l'avais fait sur mannequin. Et ça lui a sauvé la vie parce qu'il s'est réveillé sans aucune séquelle. et c'était vraiment je pense que ça c'est une grande fierté bien sûr, tu peux être fière c'est des gestes simples qui sauvent vraiment la vie et c'est ça qui est important,

  • Speaker #0

    quitte à faire passer le message autant le faire, non mais c'est vrai de se former je pense que ça devrait être presque dans l'éducation à l'école quelque chose de beaucoup plus logique et de beaucoup plus systématique pour tout le monde

  • Speaker #1

    C'est des gestes qui sauvent une vie et qui sont simples. Et en effet, tout le monde devrait être formé.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un domaine où tu aimerais voir plus d'action qu'on n'a pas forcément abordé ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, c'est surtout dans le recrutement. Et je vois parce qu'on recrute parfois de nouvelles personnes. Et je pense qu'il y a beaucoup de discrimination sur les personnes de 45 ans, 50 ans qui ont du mal à retrouver des postes. Et je pense que ça, c'est un domaine où j'aurais voulu voir, je voudrais voir plus d'action parce que... Nous, on a des personnes qui sont chez nous depuis 20-30 ans, qui font leur carrière dans nos maisons. Et c'est vrai que quand je vois des personnes qui ont fait 20 ans dans une maison et qui après ont du mal à retrouver un travail alors qu'elles ont des très bonnes compétences parce que par leur âge ou autre, c'est vrai que c'est un domaine où j'aurais voulu voir plus d'actions.

  • Speaker #0

    Plus d'actions et qui te touchent particulièrement. Est-ce qu'il y a une action que tu as envie de nous partager, dont tu es fière ? Une action dont je suis fière ? Peut-être une qui était venue spontanément.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a plusieurs actions, mais c'est vrai que je réfléchis, je ne me pose pas beaucoup cette question, donc c'est vrai que je suis encore une fois pas mal dans l'action, je ne prends pas beaucoup le temps de réfléchir, mais je pense que oui, je suis quand même, je dirais le travail que j'ai fait sur les collections, où je suis quand même assez fière de ce qu'on a fait, et je pense... mais Aussi, le fait d'avoir commencé à poster sur LinkedIn, ça ne fait pas longtemps que je me suis mise à poster. C'est quelque chose où je suis assez fière parce que ce n'est pas dans ma nature. Et je pense que ça fait grandir de faire ça. Et je pense qu'on a une belle histoire à raconter. Et donc, je suis assez fière d'avoir fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un vrai sujet. Ce n'est pas forcément évident. Ça paraît évident d'être à l'aise sur les réseaux et quels qu'ils soient. Mais non, non.

  • Speaker #1

    Non, et nous, on est une famille. En fait, on est très discret. On n'a pas du tout tendance à se mettre en avant. et c'était une discussion avec mon frère on s'est dit mais qui est-ce qui poste comment on s'organise et c'est vrai que je pense que c'est pour moi je suis fière de commencer à prendre la parole et de raconter l'histoire de notre maison et donc tu as décidé de communiquer sur ça, sur l'histoire de votre maison plus que sur toi en fait oui c'est pas tant sur moi que sur l'histoire de la maison et d'Apostrophe parce qu'on a beaucoup à raconter Et donc, c'est plus parce que je pense qu'on a tout ce côté de transmission, de génération. On fait des choses pas comme les autres maisons de mode. Et donc, on est assez content de pouvoir en parler.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Et enfin, je me demande, est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire autour de l'action, qui te donne envie d'agir, une personne un peu alsagiste, qui a marqué ta vie ? Ça serait qui et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Alors, je pense que... J'y réfléchis un petit peu et moi ce qui m'inspire beaucoup ça va être les échanges, ça m'inspire beaucoup les échanges avec des personnes assez authentiques mais j'ai une amie qui s'appelle Camille Azoulay qui a monté la marque Funky Veggie et qui m'inspire beaucoup parce qu'elle est très engagée, impliquée, à la fois très libre, c'est-à-dire qu'elle n'hésite pas à se poser des questions pour avancer et c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #0

    Et que tu rappliques aussi, toi, dans cette inspiration ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai qu'on en parle souvent parce que c'est une amie. Souvent, je lui dis, je suis un peu bloquée, je réfléchis. Comment est-ce que tu penses que... Et elle a toujours une vision un peu out of the box. Et j'adore du coup pouvoir en parler avec elle.

  • Speaker #0

    Bon, super. Merci beaucoup, Laura, pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. C'était vraiment très sympa.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

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