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Elles Agissent

#63 Laurie Cholewa Journaliste, animatrice et productrice Agir en libérant la parole.

#63 Laurie Cholewa Journaliste, animatrice et productrice Agir en libérant la parole.

20min |16/05/2024
Play
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#63 Laurie Cholewa Journaliste, animatrice et productrice Agir en libérant la parole.

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Description

Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode du podcast Elles Agissent avec Laurie Cholewa, que j'ai eu la chance d'enregistrer dans un studio d'Europe 1 !


Vous connaissez certainement Laurie que vous pouvez retrouver sur Europe1 et Canal+ en tant que journaliste et animatrice. Mais saviez vous qu’elle dirige aussi sa propre société de production depuis plus de 15 ans ?


Laurie est une femme d'action, investie, et totalement solaire.


Nous parlons de son documentaire Re-Belles qu'elle co-produit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans souvent moins visibles, dans notre société comme dans le cinéma.

À travers son travail, elle vise à améliorer la visibilité des femmes et à aborder les problématiques liées à l’âge, avec un focus particulier sur les enjeux de visibilité et d'impact des femmes de 40/50 ans.


Son envie de mener des enquêtes, de soulever des sujets de sociétés ne cessent d'évoluer et les projets à venir risque d'être hautement impactants.


Nous parlerons aussi de l'importance de la maternité dans sa vie, un rôle qu’elle considère comme le plus précieux.


Laurie partagera également son action la plus personnelle dans la lutte contre le cancer, un combat qu’elle mène depuis la disparition de son père


L'action pour Laurie c'est faire bouger les lignes, en passant par la prise de parole. Essayer et faire c'est déjà une action !


Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie : son engagement et ses actions font d'elle une source d'inspiration indéniablement !


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique du podcast : Garçon de plage : Amour Aveugle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    écoutez Agir je pense que on agit tous sur la matière et sur le monde en permanence Agir c'est aimer être soi c'est agir c'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est jamais jamais jamais Agir c'est mettre en oeuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal il faut y aller on s'en fout on casse tout on y va on rêve grand Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode avec Laurie Chollé-Waag, que j'ai eu la chance d'interviewer dans un des studios d'Europe 1. Vous la connaissez certainement, vous pouvez la retrouver sur Europe 1, Canal+, en tant que journaliste et animatrice dans le cinéma. J'ai découvert récemment, en plus, qu'elle dirigeait sa propre société de production depuis plus de 15 ans. C'est clairement une femme d'action, investie, et vraiment totalement solaire. C'est aussi pour ça que j'avais vraiment envie de l'interviewer. Dans cet épisode, on parle de son documentaire Rebelle qu'elle a coproduit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans, qui sont souvent moins visibles dans notre société comme dans le cinéma. On parle de son envie de mener de plus en plus d'enquêtes, de soulever des sujets de société, de la positionnement qu'elle a en tant que femme, en tant que mère. L'action pour Laurie, c'est faire bouger les lignes en passant par la prise de parole. Et essayer et faire, c'est déjà une action pour elle. Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie pour son engagement et ses actions qui font d'elle une source d'inspiration indéniable. Très bonne écoute ! Bonjour Laurie.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation pour Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci de m'interviewer.

  • Speaker #0

    Bon, je voulais savoir en première question, est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ? Bien sûr. Qui es-tu à la fois personnellement et professionnellement ? Je sais que parfois pour définir, on part dans différents biais. Et donc voilà, qui es-tu Laurie ? Alors,

  • Speaker #1

    je suis Laurie Choleva et je suis maman de deux enfants. Et je suis animatrice, journaliste et productrice télé. Je présente essentiellement le cinéma sur Canal+, et sur Europe 1. Et j'ai une boîte de production aussi depuis maintenant presque 15 ans. Et donc voilà, je produis pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et justement, la production, qu'est-ce qui t'a donné envie de te tourner autour de ça et de créer ta propre boîte ?

  • Speaker #1

    Alors... En fait, à la base, j'ai une maîtrise de droit. Et puis, j'ai démarré la télé un peu en parallèle de mes études. Et puis, finalement, je suis restée à la télé, à la création de Direct Tweet à l'époque et la chaîne C8 aujourd'hui. Et ensuite, on est venu me chercher pour aller sur France 2. Je suis allée sur France 2. Et au bout de six mois, je me suis retrouvée sans émission, dans la jungle de la télé. J'étais un peu dans un petit cocon avant d'aller sur France 2, sur Direct 8, j'étais en CDI.

  • Speaker #0

    Tout allait bien.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas vraiment pris conscience du chemin que je venais de choisir pour ma vie future. J'ai essayé de revenir à l'antenne pendant cette période, et puis surtout parce que j'avais pris goût à la production, parce qu'au final sur Direct 8, on proposait des concepts d'émissions et on les produisait en interne. C'était très artisanal, c'était les débuts de la TNT à l'époque. Je me suis dit, plus jamais je dépendrais de l'animation et je ne vais pas mettre mes oeufs dans le même panier. Donc, je vais monter ma boîte de production pour pouvoir aussi produire et faire d'autres choses. Je n'ai jamais voulu être, et ce n'est pas péjoratif parce que j'adore mon métier, mais seulement une animatrice télé. Surtout que pour les femmes, c'est quand même beaucoup plus difficile et qu'il faut constamment rappeler qu'on a un cerveau et qu'on sait faire d'autres choses. Donc, je me suis dit, si j'ai ma structure de production, ça va permettre aussi de développer des projets et puis de... je vais me sentir plus forte et puis j'avais envie de ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un challenge, j'imagine, quand même, parce que, comme tu dis...

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est un challenge. Alors bon, je l'ai fait parce que j'ai rencontré quelqu'un de super qui m'a proposé de produire avec lui.

  • Speaker #0

    D'être accompagnée, ça t'a aidée à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je lui ai dit, je vais monter ma boîte et on va faire des coproductions, mais au moins j'aurai ma petite structure à moi. Et maintenant, ça fait, je disais, 15 ans, mais je crois que ça va faire même...

  • Speaker #0

    un peu plus ouais un peu plus et du coup tu avais envie d'orienter vers quoi justement les sujets de production et qu'est-ce que tu avais envie d'apporter aussi autour de ton travail moi j'aime beaucoup,

  • Speaker #1

    à l'époque je faisais beaucoup de divertissement, j'aimais beaucoup le divertissement le flux donc voilà au début j'ai commencé avec des prods d'émissions de variété, de choses comme ça c'était vraiment plus du divertissement puis au fur et à mesure aujourd'hui comme je fais essentiellement du cinéma. Forcément, j'ai plus d'envie de fiction, j'écris des choses qui sont plus en rapport avec ce que je fais. J'ai plus d'envie de doc, parce qu'aussi je mûris. Entre-temps, j'ai été maman, je me suis construite dans ma vie de femme. Tout ça fait que je mûris d'autres idées. des thèmes de société qui me touchent.

  • Speaker #0

    Et on va en parler justement.

  • Speaker #1

    Donc voilà, c'est pour ça que mes envies de production changent. Et puis j'ai envie de produire aussi aujourd'hui d'autres talents, même d'autres animatrices télé, j'adorerais, j'en ai pas eu l'occasion encore, mais moi j'adore mettre des talents dans la lumière et trouver des talents.

  • Speaker #0

    Tu en parlais tout à l'heure au tout début de la place de la femme et en tout cas le fait de la difficulté de toujours devoir s'affirmer pour être autre chose que l'image qu'on peut renvoyer. C'est quelque chose aussi que tu as travaillé avec le documentaire Rebelle. Sur un autre aspect aussi, l'âge, c'est quelque chose d'important pour toi en termes d'action, d'engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement, parce que c'est une réalité, c'est beaucoup plus dur pour les femmes, c'est beaucoup plus dur d'avoir des projets, d'être respectée, d'avoir les mêmes budgets que les hommes. et donc j'avais envie de faire bouger les lignes et puis j'ai eu 40 ans et en fait moi j'ai fait mes enfants tard donc j'ai tout fait un peu en décalé sans trop me rendre compte de l'âge qui passe et puis quand j'ai eu 40 ans j'ai senti un peu comme un compte à rebours je me suis dit attends ok il me reste combien de temps pour accomplir tous mes rêves avant d'être entre guillemets périmé aux yeux de la société ou aux yeux des décideurs et j'ai eu une espèce de grand sentiment de vertige, de stress, d'angoisse. Ça a été un peu compliqué à gérer. C'est comme ça que j'ai eu l'idée de faire Rebelle. Je me suis dit, pour les actrices, pour ces icônes, pour ces femmes qu'on a connues jeunes et qui incarnent le glamour et qui font tant rêver tout le monde dans les pages des magazines, ça doit être encore plus compliqué de prendre de l'âge et d'avancer dans la vie sereinement. Et donc voilà, à travers ces femmes, je voulais parler de quelque chose de plus universel et de toutes les autres femmes. Mais c'est comme ça que j'ai pensé à faire Rebelle. C'est que je me suis dit que pour elle,

  • Speaker #0

    c'était encore plus marquant,

  • Speaker #1

    plus difficile à accepter. Mais si elle, elle nous renvoie quelque chose de positif, ça aidera aussi les autres femmes. Donc c'est comme ça qu'on a proposé cette enquête à Canal+.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que... En fait, il n'y a pas beaucoup de choses qui sont faites, d'enquêtes ou de mise en avant de ces femmes, au-delà du constat que dans les films, etc., il y a moins de visibilité. Est-ce que toi, tu as essuyé des refus ? Est-ce que ça a été compliqué de mettre en place quand tu as contacté des femmes ? Ou au contraire, presque, elles attendaient cette mise en avant et cette parole ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu beaucoup de refus frontal, ou en tout cas assumé sur le sujet. J'ai des gens qui n'étaient pas dispo, ou qui n'avaient pas envie de participer à un documentaire, parce que pas en promo ou autre. Mais... Personne m'a dit non, je ne veux pas me m'exprimer sur ce sujet. Peut-être qu'elles l'ont pensé, mais...

  • Speaker #0

    Non, en tout cas, tu n'as pas eu.

  • Speaker #1

    Ouais, je n'ai pas eu. Après, j'ai des filles qui ne se sentaient pas concernées. J'ai peut-être eu un peu de langue de bois, de filles qui m'ont dit, moi, je n'ai pas l'impression de moins bosser ou moi, je ne suis pas dans cette tranche d'âge. Enfin, voilà, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que cette investigation, ce documentaire t'a apporté justement sur le questionnement que tu avais au début ? Est-ce que tu as eu des réponses ?

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant des réponses, mais c'est que j'ai eu franchement plein de jolis témoignages de filles que je trouve sublimes, très inspirantes, qui vivent bien leurs 45 ans ou leurs 50 ans ou leurs 60, enfin voilà, leur âge. Et bien dans ses baskets et voilà, donc tout ça, c'est très positif. Ça montre quand même que les choses changent, mais c'est vrai qu'elles changent lentement et c'est vrai. que c'est pas la majorité et qu'il y a vraiment beaucoup d'actrices à qui on ne propose pas de bon rôle passé 45 ans, qui ont du mal et qui reviennent après beaucoup plus tard parce qu'elles retrouvent une place dans la société. Mais on a quand même un peu ce tunnel encore de la femme de plus de 50 ans et on a quand même et je pense qu'il faut encore travailler dessus. Après, le constat qu'on s'est beaucoup fait pendant le doc, c'est que c'est aussi beaucoup à nous femmes d'être convaincues des choses d'être. C'est aussi un travail qu'on doit faire sur nous-mêmes. On doit se sentir bien dans notre peau,

  • Speaker #0

    dans notre âge,

  • Speaker #1

    dans notre féminité. On doit assumer ce qu'on est avec notre âge. Pas vouloir tricher. Quand je dis tricher, je ne parle pas de la chirurgie esthétique parce que ça c'est propre à chacun.

  • Speaker #0

    De ne pas être soi.

  • Speaker #1

    Il faut être en adéquation avec ce qu'on vit. Et en fait, quand on voit une Oratica, une Anne Grimbert, toutes ces filles qui ont témoigné, Clotilde Courreau, dans le doc, Anne Brochet, qui se laisse ses cheveux blancs et assume complètement son physique. et bien petit à petit l'image changera sur les femmes.

  • Speaker #0

    Et justement aussi toi par rapport au cinéma, est-ce que tu as l'impression d'attaquer quelque part un sujet par rapport à la fois le côté où tu es dans le cinéma, où tu présentes les films etc. et puis montrer qu'il y a quand même un petit souci quelque part, en tout cas il y a des choses qui sont à retravailler. Est-ce que ton positionnement était évident tout le temps ? Oui,

  • Speaker #1

    franchement, ça allait. Parce que je me suis aussi adressée à des filles que je connais bien. Je les ai beaucoup interviewées, qui avaient confiance. Et puis, je leur ai expliqué ma démarche. Et Anne Grimbert, par exemple, elle a été convaincue parce que je lui ai expliqué ce que je voulais faire. Et que ce n'était pas du tout... Je ne voulais pas faire quelque chose de négatif. Je ne voulais pas te dénoncer. Ce n'était pas à charge, en fait. Oui, bien sûr. On n'est pas dans du MeToo ou autre. On est dans... autre chose un constat et une acceptation et puis surtout je voulais des témoignages glamour je voulais des femmes que je trouve belles, inspirantes qui ont des belles carrières, qui ont des beaux rôles il y en a que j'ai pas eu parce que le calendrier ou autre j'aurais adoré Avoir une Karine Viard, une Agnès Jaoui, il y a plein de femmes. Emmanuel Berco, il y a plein de femmes que j'aime.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas pour rien ? Oui, carrément. Justement, est-ce que tu as des projets en cours ? On n'aura pas le temps d'aller dans tes... Mais tu es quand même sur beaucoup de projets. En ce moment, qu'est-ce qui te fait vibrer aussi ? Qu'est-ce qui t'intéresse ?

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs idées de docs. J'ai plein de docs en développement.

  • Speaker #0

    C'est quand même le doc qui te...

  • Speaker #1

    qui est bien quoi pas que ça j'ai plein de projets de fiction de programmes courts d'humour mais c'est vrai que le doc il y a vraiment un côté très gratifiant à pouvoir mener une enquête et puis à pouvoir soulever des sujets de société et malheureusement j'ai pas toujours assez de temps à y consacrer mais j'ai pas mal de projets de doc en tête toujours liés soit nos rôles de maman sur la charge mentale il y a des choses à faire sur l'image des femmes c'est plutôt des docs liés aux femmes après j'ai aussi d'autres projets j'ai un gros projet sur un fait divers dont je ne peux pas parler sur lequel je travaille depuis maintenant un an et demi qui me tient aussi à coeur je cherche toujours il y a plein de choses qui m'intéressent oui on le sent oui

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout faire, mais on peut trouver le bon angle.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et tu t'investis beaucoup. En fait, c'est vraiment des choses à chaque fois qui correspondent à ton alignement. Et c'est ce que tu t'es offert aussi en prenant cette décision, comme on disait au début de l'enregistrement, autour de je crée ma boîte de prod, je ne suis pas que dans un rôle. Et effectivement, ce n'est pas péjoratif. Au contraire, on est des femmes, je pense, plurielles. Et du coup, c'est vraiment l'axe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est hyper important, je pense, de se diversifier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    et puis aussi pour ne pas se lasser et pour ne pas être seulement dépendante du désir d'une chaîne de télé d'un diffuseur, d'un producteur ça c'est assez douloureux à vivre dans notre métier cette peur du lendemain, de ne pas savoir ce qu'on va faire l'une année sur l'autre. Et en fait, ça, ça nous échappe. Alors que je me suis dit, si j'arrivais à me construire en tant que productrice, au moins, c'est un peu comme les actrices qui passent à la réalisation, qui s'écrivent des livres. En fait, au moins, on n'attend plus de quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Je voulais faire aussi un petit passage autour de la maternité. Tu en parles beaucoup aussi dans nos différents podcasts. Oui, on en parle beaucoup. Tu as aussi écrit un livre autour, à la fois qui lit le cinéma et les enfants. Oui. Qu'est-ce que, justement, ça t'a apporté, ta maternité ? Qu'est-ce que ça a contribué dans tout ce qu'on vient d'évoquer ?

  • Speaker #1

    Tout, oui. Ma maternité, non, la maternité, c'est... En fait, je voulais être maman et finalement, je l'ai été un peu tard. Et non, mais ça m'a tout apporté. Il y a vraiment un avant-après. Ma vie, elle est complètement... complètement dirigée, centrée, organisée en fonction de mes enfants.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau aussi de le dire, tu vois, parce qu'on te voit une image de femme, justement, qu'on vient de dire, sur plein de sujets, active, etc. Et en même temps, tu laisses la place aussi à ton rôle de maman,

  • Speaker #1

    ce qui est en même temps en culpabilisant tout le temps ne pas avoir assez de temps pour mes enfants. Mais bon, j'ai l'impression. Non, non, mais la maternité, c'est ce qu'il y a de plus beau. En plus, je suis très consciente que c'est vraiment une chance. C'est quelque chose qui paraît évident pour les femmes, mais en fait, non, il y a des femmes qui n'y ont pas le droit, alors qu'elles aimeraient. Et ça, moi, ça me bouleverse parce que je suis vraiment consciente de la chance. En fait, j'ai pris conscience de ça quand j'ai décidé d'avoir un enfant et que ça ne vient jamais assez vite et que je me suis dit, ça se trouve. On ne le sait pas jusqu'à ce qu'on veuille l'être. Et ça se trouve, je ne vais pas pouvoir. Quand je vois toutes ces femmes qui luttent, je trouve ça terrible. Mais moi, j'ai de l'âge. J'ai cette chance, j'ai deux enfants, un petit garçon et une petite fille. Ils ont 3 et 5 ans. Ils sont petits. Et j'ai envie de passer tout mon temps avec eux. Tout ce que je fais, c'est pour eux, pour les rendre fiers. le remet en question quand on est maman on se remet en question surtout, ça nous rend meilleur parfois quand j'ai des mauvaises pensées je me dis bah non parce que ça va à l'encontre de ce que je veux apprendre à mes enfants c'est des thérapeutes en fait,

  • Speaker #0

    c'est une espèce de thérapie permanente ça nous aide à être plus fort,

  • Speaker #1

    plus ambitieux avoir plus grand, enfin franchement ça fait ressortir je trouve le meilleur de ce qu'on est c'est surtout dès que j'ai une pensée noire je suis quelqu'un de très sensible Je me dis non mais j'ai mes enfants. Je suis focus sur ça et ça m'aide.

  • Speaker #0

    Ça t'aide,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. J'ai encore quelques questions. Elles agissent, on parle d'action. Déjà, j'aimerais connaître ta définition d'agir. Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est de faire bouger les lignes, mais peut-être déjà de parler, de libérer la parole, peu importe le sujet. Mais pour moi, déjà d'essayer de parler et d'évoquer des problèmes ou des choses à améliorer, c'est déjà une action en soi. Après, oui, agir, c'est essayer, c'est faire. Il n'y a pas forcément une obligation de résultat, mais en tout cas d'essayer. De ne pas rester... chez soi, à ne rien faire, passif. Mais parfois, ça peut être juste une prise de parole. C'est chacun à son niveau, c'est chacun comme il peut. Je pense qu'il ne faut pas mettre trop de pression, surtout sur les femmes, elles font comme elles peuvent, mais en tout cas d'essayer.

  • Speaker #0

    Ok. Et quelle est une des actions de ta vie qui peut être marquante, qui a été peut-être un tournant, un moment, que tu aurais envie de nous partager ?

  • Speaker #1

    Moi, évidemment, je ne le cache pas et je communique beaucoup dessus, mais c'est vrai que ça fait 12 ans que je lutte pour faire parler du cancer du pancréas, puisque mon père est décédé à 53 ans d'un cancer du pancréas, en trois mois. Et donc, j'ai monté un événement qu'on fait chaque année pour essayer de récolter des fonds, pour essayer de faire bouger les choses, pour qu'on en parle, parce que le problème de ce cancer, c'est qu'il y en a de plus en plus, il y a un fort taux d'incidence. Il a doublé ces dernières années, on ne le connaît pas, on ne le dépiste pas à temps. Donc en fait, il y a un tel chantier que voilà, ça c'est mon action principale depuis la mort de mon père. Je me suis jurée de ne jamais lâcher. Et donc, c'est vraiment ça qui me... J'essaye toujours de m'impliquer pour plein de causes, pour plein d'associations quand je peux. Mais celle-là, c'est vraiment ma cause. C'est mon action, c'est mon combat.

  • Speaker #0

    Il y a des belles actions autour de ça.

  • Speaker #1

    Oui, on essaie.

  • Speaker #0

    Ça contribue. Est-ce que tu as une femme qui t'inspire, qui te donne envie d'agir ou qui t'a donné envie d'agir, qui peut être une source d'inspiration pour toi ?

  • Speaker #1

    Franchement, ma mère a été une femme inspirante de ma vie parce que c'est une femme forte, courageuse, qui prend les choses en main, qui était aussi une mère qui sacrifie tout. trop pour ses enfants mais en tout cas ça fait partie quand même des femmes inspirantes de ma vie après je vais peut-être dire enfin oui je vais sans doute dire une banalité mais Simone Veil fait partie des femmes très inspirantes de ma vie de par son parcours parce que moi aussi je suis issue d'une famille juive déportée, j'ai les trois quarts de ma famille qui a été déportée à Auschwitz, qui est morte dans les camps, mon grand-père qui était rescapé d'Auschwitz. Donc voilà, déjà de par ce qu'elle a vécu, je me suis toujours sentie proche. Et puis de sa résilience, de tout ce qu'elle en a fait après, de tous ses combats, ça fait vraiment partie des femmes les plus intimes qu'il y a vente qu'on ait eues.

  • Speaker #0

    Et j'ai une dernière question. Dans quel domaine est-ce que tu aimerais voir un peu plus d'action, en tout cas où tu trouves qu'il y a encore beaucoup de travail, pas forcément que toi y contribues, mais en tout cas un sujet qui peut être autre que ce qu'on a abordé et qui manque d'action ?

  • Speaker #1

    Écoute, récemment j'étais à un salon pour l'inclusion et je me suis rendue compte en fait de, pareil, qu'il y avait quand même énormément de choses à faire qui pourraient être beaucoup plus... plus inclusif, on le sait, mais là, d'avoir autant de témoignages de gens complètement différents, que ce soit des aidants, des personnes en situation de handicap ou autre, je me suis dit qu'il fallait quand même, en France, qu'on soit encore plus inclusif et qu'on était vraiment en retard sur ce sujet-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laurie.

  • Speaker #1

    Merci à toi. C'était un vrai plaisir.

  • Speaker #0

    Merci. À très bientôt. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas, si vous avez aimé, à le partager, à le commenter, à faire vivre la communauté El Zagis. Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram berthet_emilie et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com A très bientôt ! Merci

Description

Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode du podcast Elles Agissent avec Laurie Cholewa, que j'ai eu la chance d'enregistrer dans un studio d'Europe 1 !


Vous connaissez certainement Laurie que vous pouvez retrouver sur Europe1 et Canal+ en tant que journaliste et animatrice. Mais saviez vous qu’elle dirige aussi sa propre société de production depuis plus de 15 ans ?


Laurie est une femme d'action, investie, et totalement solaire.


Nous parlons de son documentaire Re-Belles qu'elle co-produit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans souvent moins visibles, dans notre société comme dans le cinéma.

À travers son travail, elle vise à améliorer la visibilité des femmes et à aborder les problématiques liées à l’âge, avec un focus particulier sur les enjeux de visibilité et d'impact des femmes de 40/50 ans.


Son envie de mener des enquêtes, de soulever des sujets de sociétés ne cessent d'évoluer et les projets à venir risque d'être hautement impactants.


Nous parlerons aussi de l'importance de la maternité dans sa vie, un rôle qu’elle considère comme le plus précieux.


Laurie partagera également son action la plus personnelle dans la lutte contre le cancer, un combat qu’elle mène depuis la disparition de son père


L'action pour Laurie c'est faire bouger les lignes, en passant par la prise de parole. Essayer et faire c'est déjà une action !


Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie : son engagement et ses actions font d'elle une source d'inspiration indéniablement !


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique du podcast : Garçon de plage : Amour Aveugle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    écoutez Agir je pense que on agit tous sur la matière et sur le monde en permanence Agir c'est aimer être soi c'est agir c'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est jamais jamais jamais Agir c'est mettre en oeuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal il faut y aller on s'en fout on casse tout on y va on rêve grand Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode avec Laurie Chollé-Waag, que j'ai eu la chance d'interviewer dans un des studios d'Europe 1. Vous la connaissez certainement, vous pouvez la retrouver sur Europe 1, Canal+, en tant que journaliste et animatrice dans le cinéma. J'ai découvert récemment, en plus, qu'elle dirigeait sa propre société de production depuis plus de 15 ans. C'est clairement une femme d'action, investie, et vraiment totalement solaire. C'est aussi pour ça que j'avais vraiment envie de l'interviewer. Dans cet épisode, on parle de son documentaire Rebelle qu'elle a coproduit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans, qui sont souvent moins visibles dans notre société comme dans le cinéma. On parle de son envie de mener de plus en plus d'enquêtes, de soulever des sujets de société, de la positionnement qu'elle a en tant que femme, en tant que mère. L'action pour Laurie, c'est faire bouger les lignes en passant par la prise de parole. Et essayer et faire, c'est déjà une action pour elle. Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie pour son engagement et ses actions qui font d'elle une source d'inspiration indéniable. Très bonne écoute ! Bonjour Laurie.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation pour Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci de m'interviewer.

  • Speaker #0

    Bon, je voulais savoir en première question, est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ? Bien sûr. Qui es-tu à la fois personnellement et professionnellement ? Je sais que parfois pour définir, on part dans différents biais. Et donc voilà, qui es-tu Laurie ? Alors,

  • Speaker #1

    je suis Laurie Choleva et je suis maman de deux enfants. Et je suis animatrice, journaliste et productrice télé. Je présente essentiellement le cinéma sur Canal+, et sur Europe 1. Et j'ai une boîte de production aussi depuis maintenant presque 15 ans. Et donc voilà, je produis pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et justement, la production, qu'est-ce qui t'a donné envie de te tourner autour de ça et de créer ta propre boîte ?

  • Speaker #1

    Alors... En fait, à la base, j'ai une maîtrise de droit. Et puis, j'ai démarré la télé un peu en parallèle de mes études. Et puis, finalement, je suis restée à la télé, à la création de Direct Tweet à l'époque et la chaîne C8 aujourd'hui. Et ensuite, on est venu me chercher pour aller sur France 2. Je suis allée sur France 2. Et au bout de six mois, je me suis retrouvée sans émission, dans la jungle de la télé. J'étais un peu dans un petit cocon avant d'aller sur France 2, sur Direct 8, j'étais en CDI.

  • Speaker #0

    Tout allait bien.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas vraiment pris conscience du chemin que je venais de choisir pour ma vie future. J'ai essayé de revenir à l'antenne pendant cette période, et puis surtout parce que j'avais pris goût à la production, parce qu'au final sur Direct 8, on proposait des concepts d'émissions et on les produisait en interne. C'était très artisanal, c'était les débuts de la TNT à l'époque. Je me suis dit, plus jamais je dépendrais de l'animation et je ne vais pas mettre mes oeufs dans le même panier. Donc, je vais monter ma boîte de production pour pouvoir aussi produire et faire d'autres choses. Je n'ai jamais voulu être, et ce n'est pas péjoratif parce que j'adore mon métier, mais seulement une animatrice télé. Surtout que pour les femmes, c'est quand même beaucoup plus difficile et qu'il faut constamment rappeler qu'on a un cerveau et qu'on sait faire d'autres choses. Donc, je me suis dit, si j'ai ma structure de production, ça va permettre aussi de développer des projets et puis de... je vais me sentir plus forte et puis j'avais envie de ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un challenge, j'imagine, quand même, parce que, comme tu dis...

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est un challenge. Alors bon, je l'ai fait parce que j'ai rencontré quelqu'un de super qui m'a proposé de produire avec lui.

  • Speaker #0

    D'être accompagnée, ça t'a aidée à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je lui ai dit, je vais monter ma boîte et on va faire des coproductions, mais au moins j'aurai ma petite structure à moi. Et maintenant, ça fait, je disais, 15 ans, mais je crois que ça va faire même...

  • Speaker #0

    un peu plus ouais un peu plus et du coup tu avais envie d'orienter vers quoi justement les sujets de production et qu'est-ce que tu avais envie d'apporter aussi autour de ton travail moi j'aime beaucoup,

  • Speaker #1

    à l'époque je faisais beaucoup de divertissement, j'aimais beaucoup le divertissement le flux donc voilà au début j'ai commencé avec des prods d'émissions de variété, de choses comme ça c'était vraiment plus du divertissement puis au fur et à mesure aujourd'hui comme je fais essentiellement du cinéma. Forcément, j'ai plus d'envie de fiction, j'écris des choses qui sont plus en rapport avec ce que je fais. J'ai plus d'envie de doc, parce qu'aussi je mûris. Entre-temps, j'ai été maman, je me suis construite dans ma vie de femme. Tout ça fait que je mûris d'autres idées. des thèmes de société qui me touchent.

  • Speaker #0

    Et on va en parler justement.

  • Speaker #1

    Donc voilà, c'est pour ça que mes envies de production changent. Et puis j'ai envie de produire aussi aujourd'hui d'autres talents, même d'autres animatrices télé, j'adorerais, j'en ai pas eu l'occasion encore, mais moi j'adore mettre des talents dans la lumière et trouver des talents.

  • Speaker #0

    Tu en parlais tout à l'heure au tout début de la place de la femme et en tout cas le fait de la difficulté de toujours devoir s'affirmer pour être autre chose que l'image qu'on peut renvoyer. C'est quelque chose aussi que tu as travaillé avec le documentaire Rebelle. Sur un autre aspect aussi, l'âge, c'est quelque chose d'important pour toi en termes d'action, d'engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement, parce que c'est une réalité, c'est beaucoup plus dur pour les femmes, c'est beaucoup plus dur d'avoir des projets, d'être respectée, d'avoir les mêmes budgets que les hommes. et donc j'avais envie de faire bouger les lignes et puis j'ai eu 40 ans et en fait moi j'ai fait mes enfants tard donc j'ai tout fait un peu en décalé sans trop me rendre compte de l'âge qui passe et puis quand j'ai eu 40 ans j'ai senti un peu comme un compte à rebours je me suis dit attends ok il me reste combien de temps pour accomplir tous mes rêves avant d'être entre guillemets périmé aux yeux de la société ou aux yeux des décideurs et j'ai eu une espèce de grand sentiment de vertige, de stress, d'angoisse. Ça a été un peu compliqué à gérer. C'est comme ça que j'ai eu l'idée de faire Rebelle. Je me suis dit, pour les actrices, pour ces icônes, pour ces femmes qu'on a connues jeunes et qui incarnent le glamour et qui font tant rêver tout le monde dans les pages des magazines, ça doit être encore plus compliqué de prendre de l'âge et d'avancer dans la vie sereinement. Et donc voilà, à travers ces femmes, je voulais parler de quelque chose de plus universel et de toutes les autres femmes. Mais c'est comme ça que j'ai pensé à faire Rebelle. C'est que je me suis dit que pour elle,

  • Speaker #0

    c'était encore plus marquant,

  • Speaker #1

    plus difficile à accepter. Mais si elle, elle nous renvoie quelque chose de positif, ça aidera aussi les autres femmes. Donc c'est comme ça qu'on a proposé cette enquête à Canal+.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que... En fait, il n'y a pas beaucoup de choses qui sont faites, d'enquêtes ou de mise en avant de ces femmes, au-delà du constat que dans les films, etc., il y a moins de visibilité. Est-ce que toi, tu as essuyé des refus ? Est-ce que ça a été compliqué de mettre en place quand tu as contacté des femmes ? Ou au contraire, presque, elles attendaient cette mise en avant et cette parole ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu beaucoup de refus frontal, ou en tout cas assumé sur le sujet. J'ai des gens qui n'étaient pas dispo, ou qui n'avaient pas envie de participer à un documentaire, parce que pas en promo ou autre. Mais... Personne m'a dit non, je ne veux pas me m'exprimer sur ce sujet. Peut-être qu'elles l'ont pensé, mais...

  • Speaker #0

    Non, en tout cas, tu n'as pas eu.

  • Speaker #1

    Ouais, je n'ai pas eu. Après, j'ai des filles qui ne se sentaient pas concernées. J'ai peut-être eu un peu de langue de bois, de filles qui m'ont dit, moi, je n'ai pas l'impression de moins bosser ou moi, je ne suis pas dans cette tranche d'âge. Enfin, voilà, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que cette investigation, ce documentaire t'a apporté justement sur le questionnement que tu avais au début ? Est-ce que tu as eu des réponses ?

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant des réponses, mais c'est que j'ai eu franchement plein de jolis témoignages de filles que je trouve sublimes, très inspirantes, qui vivent bien leurs 45 ans ou leurs 50 ans ou leurs 60, enfin voilà, leur âge. Et bien dans ses baskets et voilà, donc tout ça, c'est très positif. Ça montre quand même que les choses changent, mais c'est vrai qu'elles changent lentement et c'est vrai. que c'est pas la majorité et qu'il y a vraiment beaucoup d'actrices à qui on ne propose pas de bon rôle passé 45 ans, qui ont du mal et qui reviennent après beaucoup plus tard parce qu'elles retrouvent une place dans la société. Mais on a quand même un peu ce tunnel encore de la femme de plus de 50 ans et on a quand même et je pense qu'il faut encore travailler dessus. Après, le constat qu'on s'est beaucoup fait pendant le doc, c'est que c'est aussi beaucoup à nous femmes d'être convaincues des choses d'être. C'est aussi un travail qu'on doit faire sur nous-mêmes. On doit se sentir bien dans notre peau,

  • Speaker #0

    dans notre âge,

  • Speaker #1

    dans notre féminité. On doit assumer ce qu'on est avec notre âge. Pas vouloir tricher. Quand je dis tricher, je ne parle pas de la chirurgie esthétique parce que ça c'est propre à chacun.

  • Speaker #0

    De ne pas être soi.

  • Speaker #1

    Il faut être en adéquation avec ce qu'on vit. Et en fait, quand on voit une Oratica, une Anne Grimbert, toutes ces filles qui ont témoigné, Clotilde Courreau, dans le doc, Anne Brochet, qui se laisse ses cheveux blancs et assume complètement son physique. et bien petit à petit l'image changera sur les femmes.

  • Speaker #0

    Et justement aussi toi par rapport au cinéma, est-ce que tu as l'impression d'attaquer quelque part un sujet par rapport à la fois le côté où tu es dans le cinéma, où tu présentes les films etc. et puis montrer qu'il y a quand même un petit souci quelque part, en tout cas il y a des choses qui sont à retravailler. Est-ce que ton positionnement était évident tout le temps ? Oui,

  • Speaker #1

    franchement, ça allait. Parce que je me suis aussi adressée à des filles que je connais bien. Je les ai beaucoup interviewées, qui avaient confiance. Et puis, je leur ai expliqué ma démarche. Et Anne Grimbert, par exemple, elle a été convaincue parce que je lui ai expliqué ce que je voulais faire. Et que ce n'était pas du tout... Je ne voulais pas faire quelque chose de négatif. Je ne voulais pas te dénoncer. Ce n'était pas à charge, en fait. Oui, bien sûr. On n'est pas dans du MeToo ou autre. On est dans... autre chose un constat et une acceptation et puis surtout je voulais des témoignages glamour je voulais des femmes que je trouve belles, inspirantes qui ont des belles carrières, qui ont des beaux rôles il y en a que j'ai pas eu parce que le calendrier ou autre j'aurais adoré Avoir une Karine Viard, une Agnès Jaoui, il y a plein de femmes. Emmanuel Berco, il y a plein de femmes que j'aime.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas pour rien ? Oui, carrément. Justement, est-ce que tu as des projets en cours ? On n'aura pas le temps d'aller dans tes... Mais tu es quand même sur beaucoup de projets. En ce moment, qu'est-ce qui te fait vibrer aussi ? Qu'est-ce qui t'intéresse ?

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs idées de docs. J'ai plein de docs en développement.

  • Speaker #0

    C'est quand même le doc qui te...

  • Speaker #1

    qui est bien quoi pas que ça j'ai plein de projets de fiction de programmes courts d'humour mais c'est vrai que le doc il y a vraiment un côté très gratifiant à pouvoir mener une enquête et puis à pouvoir soulever des sujets de société et malheureusement j'ai pas toujours assez de temps à y consacrer mais j'ai pas mal de projets de doc en tête toujours liés soit nos rôles de maman sur la charge mentale il y a des choses à faire sur l'image des femmes c'est plutôt des docs liés aux femmes après j'ai aussi d'autres projets j'ai un gros projet sur un fait divers dont je ne peux pas parler sur lequel je travaille depuis maintenant un an et demi qui me tient aussi à coeur je cherche toujours il y a plein de choses qui m'intéressent oui on le sent oui

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout faire, mais on peut trouver le bon angle.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et tu t'investis beaucoup. En fait, c'est vraiment des choses à chaque fois qui correspondent à ton alignement. Et c'est ce que tu t'es offert aussi en prenant cette décision, comme on disait au début de l'enregistrement, autour de je crée ma boîte de prod, je ne suis pas que dans un rôle. Et effectivement, ce n'est pas péjoratif. Au contraire, on est des femmes, je pense, plurielles. Et du coup, c'est vraiment l'axe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est hyper important, je pense, de se diversifier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    et puis aussi pour ne pas se lasser et pour ne pas être seulement dépendante du désir d'une chaîne de télé d'un diffuseur, d'un producteur ça c'est assez douloureux à vivre dans notre métier cette peur du lendemain, de ne pas savoir ce qu'on va faire l'une année sur l'autre. Et en fait, ça, ça nous échappe. Alors que je me suis dit, si j'arrivais à me construire en tant que productrice, au moins, c'est un peu comme les actrices qui passent à la réalisation, qui s'écrivent des livres. En fait, au moins, on n'attend plus de quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Je voulais faire aussi un petit passage autour de la maternité. Tu en parles beaucoup aussi dans nos différents podcasts. Oui, on en parle beaucoup. Tu as aussi écrit un livre autour, à la fois qui lit le cinéma et les enfants. Oui. Qu'est-ce que, justement, ça t'a apporté, ta maternité ? Qu'est-ce que ça a contribué dans tout ce qu'on vient d'évoquer ?

  • Speaker #1

    Tout, oui. Ma maternité, non, la maternité, c'est... En fait, je voulais être maman et finalement, je l'ai été un peu tard. Et non, mais ça m'a tout apporté. Il y a vraiment un avant-après. Ma vie, elle est complètement... complètement dirigée, centrée, organisée en fonction de mes enfants.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau aussi de le dire, tu vois, parce qu'on te voit une image de femme, justement, qu'on vient de dire, sur plein de sujets, active, etc. Et en même temps, tu laisses la place aussi à ton rôle de maman,

  • Speaker #1

    ce qui est en même temps en culpabilisant tout le temps ne pas avoir assez de temps pour mes enfants. Mais bon, j'ai l'impression. Non, non, mais la maternité, c'est ce qu'il y a de plus beau. En plus, je suis très consciente que c'est vraiment une chance. C'est quelque chose qui paraît évident pour les femmes, mais en fait, non, il y a des femmes qui n'y ont pas le droit, alors qu'elles aimeraient. Et ça, moi, ça me bouleverse parce que je suis vraiment consciente de la chance. En fait, j'ai pris conscience de ça quand j'ai décidé d'avoir un enfant et que ça ne vient jamais assez vite et que je me suis dit, ça se trouve. On ne le sait pas jusqu'à ce qu'on veuille l'être. Et ça se trouve, je ne vais pas pouvoir. Quand je vois toutes ces femmes qui luttent, je trouve ça terrible. Mais moi, j'ai de l'âge. J'ai cette chance, j'ai deux enfants, un petit garçon et une petite fille. Ils ont 3 et 5 ans. Ils sont petits. Et j'ai envie de passer tout mon temps avec eux. Tout ce que je fais, c'est pour eux, pour les rendre fiers. le remet en question quand on est maman on se remet en question surtout, ça nous rend meilleur parfois quand j'ai des mauvaises pensées je me dis bah non parce que ça va à l'encontre de ce que je veux apprendre à mes enfants c'est des thérapeutes en fait,

  • Speaker #0

    c'est une espèce de thérapie permanente ça nous aide à être plus fort,

  • Speaker #1

    plus ambitieux avoir plus grand, enfin franchement ça fait ressortir je trouve le meilleur de ce qu'on est c'est surtout dès que j'ai une pensée noire je suis quelqu'un de très sensible Je me dis non mais j'ai mes enfants. Je suis focus sur ça et ça m'aide.

  • Speaker #0

    Ça t'aide,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. J'ai encore quelques questions. Elles agissent, on parle d'action. Déjà, j'aimerais connaître ta définition d'agir. Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est de faire bouger les lignes, mais peut-être déjà de parler, de libérer la parole, peu importe le sujet. Mais pour moi, déjà d'essayer de parler et d'évoquer des problèmes ou des choses à améliorer, c'est déjà une action en soi. Après, oui, agir, c'est essayer, c'est faire. Il n'y a pas forcément une obligation de résultat, mais en tout cas d'essayer. De ne pas rester... chez soi, à ne rien faire, passif. Mais parfois, ça peut être juste une prise de parole. C'est chacun à son niveau, c'est chacun comme il peut. Je pense qu'il ne faut pas mettre trop de pression, surtout sur les femmes, elles font comme elles peuvent, mais en tout cas d'essayer.

  • Speaker #0

    Ok. Et quelle est une des actions de ta vie qui peut être marquante, qui a été peut-être un tournant, un moment, que tu aurais envie de nous partager ?

  • Speaker #1

    Moi, évidemment, je ne le cache pas et je communique beaucoup dessus, mais c'est vrai que ça fait 12 ans que je lutte pour faire parler du cancer du pancréas, puisque mon père est décédé à 53 ans d'un cancer du pancréas, en trois mois. Et donc, j'ai monté un événement qu'on fait chaque année pour essayer de récolter des fonds, pour essayer de faire bouger les choses, pour qu'on en parle, parce que le problème de ce cancer, c'est qu'il y en a de plus en plus, il y a un fort taux d'incidence. Il a doublé ces dernières années, on ne le connaît pas, on ne le dépiste pas à temps. Donc en fait, il y a un tel chantier que voilà, ça c'est mon action principale depuis la mort de mon père. Je me suis jurée de ne jamais lâcher. Et donc, c'est vraiment ça qui me... J'essaye toujours de m'impliquer pour plein de causes, pour plein d'associations quand je peux. Mais celle-là, c'est vraiment ma cause. C'est mon action, c'est mon combat.

  • Speaker #0

    Il y a des belles actions autour de ça.

  • Speaker #1

    Oui, on essaie.

  • Speaker #0

    Ça contribue. Est-ce que tu as une femme qui t'inspire, qui te donne envie d'agir ou qui t'a donné envie d'agir, qui peut être une source d'inspiration pour toi ?

  • Speaker #1

    Franchement, ma mère a été une femme inspirante de ma vie parce que c'est une femme forte, courageuse, qui prend les choses en main, qui était aussi une mère qui sacrifie tout. trop pour ses enfants mais en tout cas ça fait partie quand même des femmes inspirantes de ma vie après je vais peut-être dire enfin oui je vais sans doute dire une banalité mais Simone Veil fait partie des femmes très inspirantes de ma vie de par son parcours parce que moi aussi je suis issue d'une famille juive déportée, j'ai les trois quarts de ma famille qui a été déportée à Auschwitz, qui est morte dans les camps, mon grand-père qui était rescapé d'Auschwitz. Donc voilà, déjà de par ce qu'elle a vécu, je me suis toujours sentie proche. Et puis de sa résilience, de tout ce qu'elle en a fait après, de tous ses combats, ça fait vraiment partie des femmes les plus intimes qu'il y a vente qu'on ait eues.

  • Speaker #0

    Et j'ai une dernière question. Dans quel domaine est-ce que tu aimerais voir un peu plus d'action, en tout cas où tu trouves qu'il y a encore beaucoup de travail, pas forcément que toi y contribues, mais en tout cas un sujet qui peut être autre que ce qu'on a abordé et qui manque d'action ?

  • Speaker #1

    Écoute, récemment j'étais à un salon pour l'inclusion et je me suis rendue compte en fait de, pareil, qu'il y avait quand même énormément de choses à faire qui pourraient être beaucoup plus... plus inclusif, on le sait, mais là, d'avoir autant de témoignages de gens complètement différents, que ce soit des aidants, des personnes en situation de handicap ou autre, je me suis dit qu'il fallait quand même, en France, qu'on soit encore plus inclusif et qu'on était vraiment en retard sur ce sujet-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laurie.

  • Speaker #1

    Merci à toi. C'était un vrai plaisir.

  • Speaker #0

    Merci. À très bientôt. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas, si vous avez aimé, à le partager, à le commenter, à faire vivre la communauté El Zagis. Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram berthet_emilie et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com A très bientôt ! Merci

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Description

Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode du podcast Elles Agissent avec Laurie Cholewa, que j'ai eu la chance d'enregistrer dans un studio d'Europe 1 !


Vous connaissez certainement Laurie que vous pouvez retrouver sur Europe1 et Canal+ en tant que journaliste et animatrice. Mais saviez vous qu’elle dirige aussi sa propre société de production depuis plus de 15 ans ?


Laurie est une femme d'action, investie, et totalement solaire.


Nous parlons de son documentaire Re-Belles qu'elle co-produit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans souvent moins visibles, dans notre société comme dans le cinéma.

À travers son travail, elle vise à améliorer la visibilité des femmes et à aborder les problématiques liées à l’âge, avec un focus particulier sur les enjeux de visibilité et d'impact des femmes de 40/50 ans.


Son envie de mener des enquêtes, de soulever des sujets de sociétés ne cessent d'évoluer et les projets à venir risque d'être hautement impactants.


Nous parlerons aussi de l'importance de la maternité dans sa vie, un rôle qu’elle considère comme le plus précieux.


Laurie partagera également son action la plus personnelle dans la lutte contre le cancer, un combat qu’elle mène depuis la disparition de son père


L'action pour Laurie c'est faire bouger les lignes, en passant par la prise de parole. Essayer et faire c'est déjà une action !


Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie : son engagement et ses actions font d'elle une source d'inspiration indéniablement !


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique du podcast : Garçon de plage : Amour Aveugle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    écoutez Agir je pense que on agit tous sur la matière et sur le monde en permanence Agir c'est aimer être soi c'est agir c'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est jamais jamais jamais Agir c'est mettre en oeuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal il faut y aller on s'en fout on casse tout on y va on rêve grand Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode avec Laurie Chollé-Waag, que j'ai eu la chance d'interviewer dans un des studios d'Europe 1. Vous la connaissez certainement, vous pouvez la retrouver sur Europe 1, Canal+, en tant que journaliste et animatrice dans le cinéma. J'ai découvert récemment, en plus, qu'elle dirigeait sa propre société de production depuis plus de 15 ans. C'est clairement une femme d'action, investie, et vraiment totalement solaire. C'est aussi pour ça que j'avais vraiment envie de l'interviewer. Dans cet épisode, on parle de son documentaire Rebelle qu'elle a coproduit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans, qui sont souvent moins visibles dans notre société comme dans le cinéma. On parle de son envie de mener de plus en plus d'enquêtes, de soulever des sujets de société, de la positionnement qu'elle a en tant que femme, en tant que mère. L'action pour Laurie, c'est faire bouger les lignes en passant par la prise de parole. Et essayer et faire, c'est déjà une action pour elle. Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie pour son engagement et ses actions qui font d'elle une source d'inspiration indéniable. Très bonne écoute ! Bonjour Laurie.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation pour Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci de m'interviewer.

  • Speaker #0

    Bon, je voulais savoir en première question, est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ? Bien sûr. Qui es-tu à la fois personnellement et professionnellement ? Je sais que parfois pour définir, on part dans différents biais. Et donc voilà, qui es-tu Laurie ? Alors,

  • Speaker #1

    je suis Laurie Choleva et je suis maman de deux enfants. Et je suis animatrice, journaliste et productrice télé. Je présente essentiellement le cinéma sur Canal+, et sur Europe 1. Et j'ai une boîte de production aussi depuis maintenant presque 15 ans. Et donc voilà, je produis pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et justement, la production, qu'est-ce qui t'a donné envie de te tourner autour de ça et de créer ta propre boîte ?

  • Speaker #1

    Alors... En fait, à la base, j'ai une maîtrise de droit. Et puis, j'ai démarré la télé un peu en parallèle de mes études. Et puis, finalement, je suis restée à la télé, à la création de Direct Tweet à l'époque et la chaîne C8 aujourd'hui. Et ensuite, on est venu me chercher pour aller sur France 2. Je suis allée sur France 2. Et au bout de six mois, je me suis retrouvée sans émission, dans la jungle de la télé. J'étais un peu dans un petit cocon avant d'aller sur France 2, sur Direct 8, j'étais en CDI.

  • Speaker #0

    Tout allait bien.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas vraiment pris conscience du chemin que je venais de choisir pour ma vie future. J'ai essayé de revenir à l'antenne pendant cette période, et puis surtout parce que j'avais pris goût à la production, parce qu'au final sur Direct 8, on proposait des concepts d'émissions et on les produisait en interne. C'était très artisanal, c'était les débuts de la TNT à l'époque. Je me suis dit, plus jamais je dépendrais de l'animation et je ne vais pas mettre mes oeufs dans le même panier. Donc, je vais monter ma boîte de production pour pouvoir aussi produire et faire d'autres choses. Je n'ai jamais voulu être, et ce n'est pas péjoratif parce que j'adore mon métier, mais seulement une animatrice télé. Surtout que pour les femmes, c'est quand même beaucoup plus difficile et qu'il faut constamment rappeler qu'on a un cerveau et qu'on sait faire d'autres choses. Donc, je me suis dit, si j'ai ma structure de production, ça va permettre aussi de développer des projets et puis de... je vais me sentir plus forte et puis j'avais envie de ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un challenge, j'imagine, quand même, parce que, comme tu dis...

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est un challenge. Alors bon, je l'ai fait parce que j'ai rencontré quelqu'un de super qui m'a proposé de produire avec lui.

  • Speaker #0

    D'être accompagnée, ça t'a aidée à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je lui ai dit, je vais monter ma boîte et on va faire des coproductions, mais au moins j'aurai ma petite structure à moi. Et maintenant, ça fait, je disais, 15 ans, mais je crois que ça va faire même...

  • Speaker #0

    un peu plus ouais un peu plus et du coup tu avais envie d'orienter vers quoi justement les sujets de production et qu'est-ce que tu avais envie d'apporter aussi autour de ton travail moi j'aime beaucoup,

  • Speaker #1

    à l'époque je faisais beaucoup de divertissement, j'aimais beaucoup le divertissement le flux donc voilà au début j'ai commencé avec des prods d'émissions de variété, de choses comme ça c'était vraiment plus du divertissement puis au fur et à mesure aujourd'hui comme je fais essentiellement du cinéma. Forcément, j'ai plus d'envie de fiction, j'écris des choses qui sont plus en rapport avec ce que je fais. J'ai plus d'envie de doc, parce qu'aussi je mûris. Entre-temps, j'ai été maman, je me suis construite dans ma vie de femme. Tout ça fait que je mûris d'autres idées. des thèmes de société qui me touchent.

  • Speaker #0

    Et on va en parler justement.

  • Speaker #1

    Donc voilà, c'est pour ça que mes envies de production changent. Et puis j'ai envie de produire aussi aujourd'hui d'autres talents, même d'autres animatrices télé, j'adorerais, j'en ai pas eu l'occasion encore, mais moi j'adore mettre des talents dans la lumière et trouver des talents.

  • Speaker #0

    Tu en parlais tout à l'heure au tout début de la place de la femme et en tout cas le fait de la difficulté de toujours devoir s'affirmer pour être autre chose que l'image qu'on peut renvoyer. C'est quelque chose aussi que tu as travaillé avec le documentaire Rebelle. Sur un autre aspect aussi, l'âge, c'est quelque chose d'important pour toi en termes d'action, d'engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement, parce que c'est une réalité, c'est beaucoup plus dur pour les femmes, c'est beaucoup plus dur d'avoir des projets, d'être respectée, d'avoir les mêmes budgets que les hommes. et donc j'avais envie de faire bouger les lignes et puis j'ai eu 40 ans et en fait moi j'ai fait mes enfants tard donc j'ai tout fait un peu en décalé sans trop me rendre compte de l'âge qui passe et puis quand j'ai eu 40 ans j'ai senti un peu comme un compte à rebours je me suis dit attends ok il me reste combien de temps pour accomplir tous mes rêves avant d'être entre guillemets périmé aux yeux de la société ou aux yeux des décideurs et j'ai eu une espèce de grand sentiment de vertige, de stress, d'angoisse. Ça a été un peu compliqué à gérer. C'est comme ça que j'ai eu l'idée de faire Rebelle. Je me suis dit, pour les actrices, pour ces icônes, pour ces femmes qu'on a connues jeunes et qui incarnent le glamour et qui font tant rêver tout le monde dans les pages des magazines, ça doit être encore plus compliqué de prendre de l'âge et d'avancer dans la vie sereinement. Et donc voilà, à travers ces femmes, je voulais parler de quelque chose de plus universel et de toutes les autres femmes. Mais c'est comme ça que j'ai pensé à faire Rebelle. C'est que je me suis dit que pour elle,

  • Speaker #0

    c'était encore plus marquant,

  • Speaker #1

    plus difficile à accepter. Mais si elle, elle nous renvoie quelque chose de positif, ça aidera aussi les autres femmes. Donc c'est comme ça qu'on a proposé cette enquête à Canal+.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que... En fait, il n'y a pas beaucoup de choses qui sont faites, d'enquêtes ou de mise en avant de ces femmes, au-delà du constat que dans les films, etc., il y a moins de visibilité. Est-ce que toi, tu as essuyé des refus ? Est-ce que ça a été compliqué de mettre en place quand tu as contacté des femmes ? Ou au contraire, presque, elles attendaient cette mise en avant et cette parole ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu beaucoup de refus frontal, ou en tout cas assumé sur le sujet. J'ai des gens qui n'étaient pas dispo, ou qui n'avaient pas envie de participer à un documentaire, parce que pas en promo ou autre. Mais... Personne m'a dit non, je ne veux pas me m'exprimer sur ce sujet. Peut-être qu'elles l'ont pensé, mais...

  • Speaker #0

    Non, en tout cas, tu n'as pas eu.

  • Speaker #1

    Ouais, je n'ai pas eu. Après, j'ai des filles qui ne se sentaient pas concernées. J'ai peut-être eu un peu de langue de bois, de filles qui m'ont dit, moi, je n'ai pas l'impression de moins bosser ou moi, je ne suis pas dans cette tranche d'âge. Enfin, voilà, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que cette investigation, ce documentaire t'a apporté justement sur le questionnement que tu avais au début ? Est-ce que tu as eu des réponses ?

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant des réponses, mais c'est que j'ai eu franchement plein de jolis témoignages de filles que je trouve sublimes, très inspirantes, qui vivent bien leurs 45 ans ou leurs 50 ans ou leurs 60, enfin voilà, leur âge. Et bien dans ses baskets et voilà, donc tout ça, c'est très positif. Ça montre quand même que les choses changent, mais c'est vrai qu'elles changent lentement et c'est vrai. que c'est pas la majorité et qu'il y a vraiment beaucoup d'actrices à qui on ne propose pas de bon rôle passé 45 ans, qui ont du mal et qui reviennent après beaucoup plus tard parce qu'elles retrouvent une place dans la société. Mais on a quand même un peu ce tunnel encore de la femme de plus de 50 ans et on a quand même et je pense qu'il faut encore travailler dessus. Après, le constat qu'on s'est beaucoup fait pendant le doc, c'est que c'est aussi beaucoup à nous femmes d'être convaincues des choses d'être. C'est aussi un travail qu'on doit faire sur nous-mêmes. On doit se sentir bien dans notre peau,

  • Speaker #0

    dans notre âge,

  • Speaker #1

    dans notre féminité. On doit assumer ce qu'on est avec notre âge. Pas vouloir tricher. Quand je dis tricher, je ne parle pas de la chirurgie esthétique parce que ça c'est propre à chacun.

  • Speaker #0

    De ne pas être soi.

  • Speaker #1

    Il faut être en adéquation avec ce qu'on vit. Et en fait, quand on voit une Oratica, une Anne Grimbert, toutes ces filles qui ont témoigné, Clotilde Courreau, dans le doc, Anne Brochet, qui se laisse ses cheveux blancs et assume complètement son physique. et bien petit à petit l'image changera sur les femmes.

  • Speaker #0

    Et justement aussi toi par rapport au cinéma, est-ce que tu as l'impression d'attaquer quelque part un sujet par rapport à la fois le côté où tu es dans le cinéma, où tu présentes les films etc. et puis montrer qu'il y a quand même un petit souci quelque part, en tout cas il y a des choses qui sont à retravailler. Est-ce que ton positionnement était évident tout le temps ? Oui,

  • Speaker #1

    franchement, ça allait. Parce que je me suis aussi adressée à des filles que je connais bien. Je les ai beaucoup interviewées, qui avaient confiance. Et puis, je leur ai expliqué ma démarche. Et Anne Grimbert, par exemple, elle a été convaincue parce que je lui ai expliqué ce que je voulais faire. Et que ce n'était pas du tout... Je ne voulais pas faire quelque chose de négatif. Je ne voulais pas te dénoncer. Ce n'était pas à charge, en fait. Oui, bien sûr. On n'est pas dans du MeToo ou autre. On est dans... autre chose un constat et une acceptation et puis surtout je voulais des témoignages glamour je voulais des femmes que je trouve belles, inspirantes qui ont des belles carrières, qui ont des beaux rôles il y en a que j'ai pas eu parce que le calendrier ou autre j'aurais adoré Avoir une Karine Viard, une Agnès Jaoui, il y a plein de femmes. Emmanuel Berco, il y a plein de femmes que j'aime.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas pour rien ? Oui, carrément. Justement, est-ce que tu as des projets en cours ? On n'aura pas le temps d'aller dans tes... Mais tu es quand même sur beaucoup de projets. En ce moment, qu'est-ce qui te fait vibrer aussi ? Qu'est-ce qui t'intéresse ?

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs idées de docs. J'ai plein de docs en développement.

  • Speaker #0

    C'est quand même le doc qui te...

  • Speaker #1

    qui est bien quoi pas que ça j'ai plein de projets de fiction de programmes courts d'humour mais c'est vrai que le doc il y a vraiment un côté très gratifiant à pouvoir mener une enquête et puis à pouvoir soulever des sujets de société et malheureusement j'ai pas toujours assez de temps à y consacrer mais j'ai pas mal de projets de doc en tête toujours liés soit nos rôles de maman sur la charge mentale il y a des choses à faire sur l'image des femmes c'est plutôt des docs liés aux femmes après j'ai aussi d'autres projets j'ai un gros projet sur un fait divers dont je ne peux pas parler sur lequel je travaille depuis maintenant un an et demi qui me tient aussi à coeur je cherche toujours il y a plein de choses qui m'intéressent oui on le sent oui

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout faire, mais on peut trouver le bon angle.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et tu t'investis beaucoup. En fait, c'est vraiment des choses à chaque fois qui correspondent à ton alignement. Et c'est ce que tu t'es offert aussi en prenant cette décision, comme on disait au début de l'enregistrement, autour de je crée ma boîte de prod, je ne suis pas que dans un rôle. Et effectivement, ce n'est pas péjoratif. Au contraire, on est des femmes, je pense, plurielles. Et du coup, c'est vraiment l'axe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est hyper important, je pense, de se diversifier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    et puis aussi pour ne pas se lasser et pour ne pas être seulement dépendante du désir d'une chaîne de télé d'un diffuseur, d'un producteur ça c'est assez douloureux à vivre dans notre métier cette peur du lendemain, de ne pas savoir ce qu'on va faire l'une année sur l'autre. Et en fait, ça, ça nous échappe. Alors que je me suis dit, si j'arrivais à me construire en tant que productrice, au moins, c'est un peu comme les actrices qui passent à la réalisation, qui s'écrivent des livres. En fait, au moins, on n'attend plus de quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Je voulais faire aussi un petit passage autour de la maternité. Tu en parles beaucoup aussi dans nos différents podcasts. Oui, on en parle beaucoup. Tu as aussi écrit un livre autour, à la fois qui lit le cinéma et les enfants. Oui. Qu'est-ce que, justement, ça t'a apporté, ta maternité ? Qu'est-ce que ça a contribué dans tout ce qu'on vient d'évoquer ?

  • Speaker #1

    Tout, oui. Ma maternité, non, la maternité, c'est... En fait, je voulais être maman et finalement, je l'ai été un peu tard. Et non, mais ça m'a tout apporté. Il y a vraiment un avant-après. Ma vie, elle est complètement... complètement dirigée, centrée, organisée en fonction de mes enfants.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau aussi de le dire, tu vois, parce qu'on te voit une image de femme, justement, qu'on vient de dire, sur plein de sujets, active, etc. Et en même temps, tu laisses la place aussi à ton rôle de maman,

  • Speaker #1

    ce qui est en même temps en culpabilisant tout le temps ne pas avoir assez de temps pour mes enfants. Mais bon, j'ai l'impression. Non, non, mais la maternité, c'est ce qu'il y a de plus beau. En plus, je suis très consciente que c'est vraiment une chance. C'est quelque chose qui paraît évident pour les femmes, mais en fait, non, il y a des femmes qui n'y ont pas le droit, alors qu'elles aimeraient. Et ça, moi, ça me bouleverse parce que je suis vraiment consciente de la chance. En fait, j'ai pris conscience de ça quand j'ai décidé d'avoir un enfant et que ça ne vient jamais assez vite et que je me suis dit, ça se trouve. On ne le sait pas jusqu'à ce qu'on veuille l'être. Et ça se trouve, je ne vais pas pouvoir. Quand je vois toutes ces femmes qui luttent, je trouve ça terrible. Mais moi, j'ai de l'âge. J'ai cette chance, j'ai deux enfants, un petit garçon et une petite fille. Ils ont 3 et 5 ans. Ils sont petits. Et j'ai envie de passer tout mon temps avec eux. Tout ce que je fais, c'est pour eux, pour les rendre fiers. le remet en question quand on est maman on se remet en question surtout, ça nous rend meilleur parfois quand j'ai des mauvaises pensées je me dis bah non parce que ça va à l'encontre de ce que je veux apprendre à mes enfants c'est des thérapeutes en fait,

  • Speaker #0

    c'est une espèce de thérapie permanente ça nous aide à être plus fort,

  • Speaker #1

    plus ambitieux avoir plus grand, enfin franchement ça fait ressortir je trouve le meilleur de ce qu'on est c'est surtout dès que j'ai une pensée noire je suis quelqu'un de très sensible Je me dis non mais j'ai mes enfants. Je suis focus sur ça et ça m'aide.

  • Speaker #0

    Ça t'aide,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. J'ai encore quelques questions. Elles agissent, on parle d'action. Déjà, j'aimerais connaître ta définition d'agir. Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est de faire bouger les lignes, mais peut-être déjà de parler, de libérer la parole, peu importe le sujet. Mais pour moi, déjà d'essayer de parler et d'évoquer des problèmes ou des choses à améliorer, c'est déjà une action en soi. Après, oui, agir, c'est essayer, c'est faire. Il n'y a pas forcément une obligation de résultat, mais en tout cas d'essayer. De ne pas rester... chez soi, à ne rien faire, passif. Mais parfois, ça peut être juste une prise de parole. C'est chacun à son niveau, c'est chacun comme il peut. Je pense qu'il ne faut pas mettre trop de pression, surtout sur les femmes, elles font comme elles peuvent, mais en tout cas d'essayer.

  • Speaker #0

    Ok. Et quelle est une des actions de ta vie qui peut être marquante, qui a été peut-être un tournant, un moment, que tu aurais envie de nous partager ?

  • Speaker #1

    Moi, évidemment, je ne le cache pas et je communique beaucoup dessus, mais c'est vrai que ça fait 12 ans que je lutte pour faire parler du cancer du pancréas, puisque mon père est décédé à 53 ans d'un cancer du pancréas, en trois mois. Et donc, j'ai monté un événement qu'on fait chaque année pour essayer de récolter des fonds, pour essayer de faire bouger les choses, pour qu'on en parle, parce que le problème de ce cancer, c'est qu'il y en a de plus en plus, il y a un fort taux d'incidence. Il a doublé ces dernières années, on ne le connaît pas, on ne le dépiste pas à temps. Donc en fait, il y a un tel chantier que voilà, ça c'est mon action principale depuis la mort de mon père. Je me suis jurée de ne jamais lâcher. Et donc, c'est vraiment ça qui me... J'essaye toujours de m'impliquer pour plein de causes, pour plein d'associations quand je peux. Mais celle-là, c'est vraiment ma cause. C'est mon action, c'est mon combat.

  • Speaker #0

    Il y a des belles actions autour de ça.

  • Speaker #1

    Oui, on essaie.

  • Speaker #0

    Ça contribue. Est-ce que tu as une femme qui t'inspire, qui te donne envie d'agir ou qui t'a donné envie d'agir, qui peut être une source d'inspiration pour toi ?

  • Speaker #1

    Franchement, ma mère a été une femme inspirante de ma vie parce que c'est une femme forte, courageuse, qui prend les choses en main, qui était aussi une mère qui sacrifie tout. trop pour ses enfants mais en tout cas ça fait partie quand même des femmes inspirantes de ma vie après je vais peut-être dire enfin oui je vais sans doute dire une banalité mais Simone Veil fait partie des femmes très inspirantes de ma vie de par son parcours parce que moi aussi je suis issue d'une famille juive déportée, j'ai les trois quarts de ma famille qui a été déportée à Auschwitz, qui est morte dans les camps, mon grand-père qui était rescapé d'Auschwitz. Donc voilà, déjà de par ce qu'elle a vécu, je me suis toujours sentie proche. Et puis de sa résilience, de tout ce qu'elle en a fait après, de tous ses combats, ça fait vraiment partie des femmes les plus intimes qu'il y a vente qu'on ait eues.

  • Speaker #0

    Et j'ai une dernière question. Dans quel domaine est-ce que tu aimerais voir un peu plus d'action, en tout cas où tu trouves qu'il y a encore beaucoup de travail, pas forcément que toi y contribues, mais en tout cas un sujet qui peut être autre que ce qu'on a abordé et qui manque d'action ?

  • Speaker #1

    Écoute, récemment j'étais à un salon pour l'inclusion et je me suis rendue compte en fait de, pareil, qu'il y avait quand même énormément de choses à faire qui pourraient être beaucoup plus... plus inclusif, on le sait, mais là, d'avoir autant de témoignages de gens complètement différents, que ce soit des aidants, des personnes en situation de handicap ou autre, je me suis dit qu'il fallait quand même, en France, qu'on soit encore plus inclusif et qu'on était vraiment en retard sur ce sujet-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laurie.

  • Speaker #1

    Merci à toi. C'était un vrai plaisir.

  • Speaker #0

    Merci. À très bientôt. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas, si vous avez aimé, à le partager, à le commenter, à faire vivre la communauté El Zagis. Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram berthet_emilie et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com A très bientôt ! Merci

Description

Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode du podcast Elles Agissent avec Laurie Cholewa, que j'ai eu la chance d'enregistrer dans un studio d'Europe 1 !


Vous connaissez certainement Laurie que vous pouvez retrouver sur Europe1 et Canal+ en tant que journaliste et animatrice. Mais saviez vous qu’elle dirige aussi sa propre société de production depuis plus de 15 ans ?


Laurie est une femme d'action, investie, et totalement solaire.


Nous parlons de son documentaire Re-Belles qu'elle co-produit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans souvent moins visibles, dans notre société comme dans le cinéma.

À travers son travail, elle vise à améliorer la visibilité des femmes et à aborder les problématiques liées à l’âge, avec un focus particulier sur les enjeux de visibilité et d'impact des femmes de 40/50 ans.


Son envie de mener des enquêtes, de soulever des sujets de sociétés ne cessent d'évoluer et les projets à venir risque d'être hautement impactants.


Nous parlerons aussi de l'importance de la maternité dans sa vie, un rôle qu’elle considère comme le plus précieux.


Laurie partagera également son action la plus personnelle dans la lutte contre le cancer, un combat qu’elle mène depuis la disparition de son père


L'action pour Laurie c'est faire bouger les lignes, en passant par la prise de parole. Essayer et faire c'est déjà une action !


Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie : son engagement et ses actions font d'elle une source d'inspiration indéniablement !


Je vous souhaite une belle écoute !


Musique du podcast : Garçon de plage : Amour Aveugle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    écoutez Agir je pense que on agit tous sur la matière et sur le monde en permanence Agir c'est aimer être soi c'est agir c'est pour ça qu'il ne faut jamais faire de concessions sur ce qu'on est jamais jamais jamais Agir c'est mettre en oeuvre une réflexion qui répond à un besoin sociétal il faut y aller on s'en fout on casse tout on y va on rêve grand Je suis très heureuse de vous présenter cet épisode avec Laurie Chollé-Waag, que j'ai eu la chance d'interviewer dans un des studios d'Europe 1. Vous la connaissez certainement, vous pouvez la retrouver sur Europe 1, Canal+, en tant que journaliste et animatrice dans le cinéma. J'ai découvert récemment, en plus, qu'elle dirigeait sa propre société de production depuis plus de 15 ans. C'est clairement une femme d'action, investie, et vraiment totalement solaire. C'est aussi pour ça que j'avais vraiment envie de l'interviewer. Dans cet épisode, on parle de son documentaire Rebelle qu'elle a coproduit, où elle explore notamment les défis rencontrés par les femmes de plus de 40 ans, qui sont souvent moins visibles dans notre société comme dans le cinéma. On parle de son envie de mener de plus en plus d'enquêtes, de soulever des sujets de société, de la positionnement qu'elle a en tant que femme, en tant que mère. L'action pour Laurie, c'est faire bouger les lignes en passant par la prise de parole. Et essayer et faire, c'est déjà une action pour elle. Cet épisode vous fera découvrir pourquoi j'avais tant envie d'interviewer Laurie pour son engagement et ses actions qui font d'elle une source d'inspiration indéniable. Très bonne écoute ! Bonjour Laurie.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation pour Elles Agissent.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci de m'interviewer.

  • Speaker #0

    Bon, je voulais savoir en première question, est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ? Bien sûr. Qui es-tu à la fois personnellement et professionnellement ? Je sais que parfois pour définir, on part dans différents biais. Et donc voilà, qui es-tu Laurie ? Alors,

  • Speaker #1

    je suis Laurie Choleva et je suis maman de deux enfants. Et je suis animatrice, journaliste et productrice télé. Je présente essentiellement le cinéma sur Canal+, et sur Europe 1. Et j'ai une boîte de production aussi depuis maintenant presque 15 ans. Et donc voilà, je produis pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et justement, la production, qu'est-ce qui t'a donné envie de te tourner autour de ça et de créer ta propre boîte ?

  • Speaker #1

    Alors... En fait, à la base, j'ai une maîtrise de droit. Et puis, j'ai démarré la télé un peu en parallèle de mes études. Et puis, finalement, je suis restée à la télé, à la création de Direct Tweet à l'époque et la chaîne C8 aujourd'hui. Et ensuite, on est venu me chercher pour aller sur France 2. Je suis allée sur France 2. Et au bout de six mois, je me suis retrouvée sans émission, dans la jungle de la télé. J'étais un peu dans un petit cocon avant d'aller sur France 2, sur Direct 8, j'étais en CDI.

  • Speaker #0

    Tout allait bien.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas vraiment pris conscience du chemin que je venais de choisir pour ma vie future. J'ai essayé de revenir à l'antenne pendant cette période, et puis surtout parce que j'avais pris goût à la production, parce qu'au final sur Direct 8, on proposait des concepts d'émissions et on les produisait en interne. C'était très artisanal, c'était les débuts de la TNT à l'époque. Je me suis dit, plus jamais je dépendrais de l'animation et je ne vais pas mettre mes oeufs dans le même panier. Donc, je vais monter ma boîte de production pour pouvoir aussi produire et faire d'autres choses. Je n'ai jamais voulu être, et ce n'est pas péjoratif parce que j'adore mon métier, mais seulement une animatrice télé. Surtout que pour les femmes, c'est quand même beaucoup plus difficile et qu'il faut constamment rappeler qu'on a un cerveau et qu'on sait faire d'autres choses. Donc, je me suis dit, si j'ai ma structure de production, ça va permettre aussi de développer des projets et puis de... je vais me sentir plus forte et puis j'avais envie de ça.

  • Speaker #0

    Ça a été un challenge, j'imagine, quand même, parce que, comme tu dis...

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est un challenge. Alors bon, je l'ai fait parce que j'ai rencontré quelqu'un de super qui m'a proposé de produire avec lui.

  • Speaker #0

    D'être accompagnée, ça t'a aidée à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je lui ai dit, je vais monter ma boîte et on va faire des coproductions, mais au moins j'aurai ma petite structure à moi. Et maintenant, ça fait, je disais, 15 ans, mais je crois que ça va faire même...

  • Speaker #0

    un peu plus ouais un peu plus et du coup tu avais envie d'orienter vers quoi justement les sujets de production et qu'est-ce que tu avais envie d'apporter aussi autour de ton travail moi j'aime beaucoup,

  • Speaker #1

    à l'époque je faisais beaucoup de divertissement, j'aimais beaucoup le divertissement le flux donc voilà au début j'ai commencé avec des prods d'émissions de variété, de choses comme ça c'était vraiment plus du divertissement puis au fur et à mesure aujourd'hui comme je fais essentiellement du cinéma. Forcément, j'ai plus d'envie de fiction, j'écris des choses qui sont plus en rapport avec ce que je fais. J'ai plus d'envie de doc, parce qu'aussi je mûris. Entre-temps, j'ai été maman, je me suis construite dans ma vie de femme. Tout ça fait que je mûris d'autres idées. des thèmes de société qui me touchent.

  • Speaker #0

    Et on va en parler justement.

  • Speaker #1

    Donc voilà, c'est pour ça que mes envies de production changent. Et puis j'ai envie de produire aussi aujourd'hui d'autres talents, même d'autres animatrices télé, j'adorerais, j'en ai pas eu l'occasion encore, mais moi j'adore mettre des talents dans la lumière et trouver des talents.

  • Speaker #0

    Tu en parlais tout à l'heure au tout début de la place de la femme et en tout cas le fait de la difficulté de toujours devoir s'affirmer pour être autre chose que l'image qu'on peut renvoyer. C'est quelque chose aussi que tu as travaillé avec le documentaire Rebelle. Sur un autre aspect aussi, l'âge, c'est quelque chose d'important pour toi en termes d'action, d'engagement ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement, parce que c'est une réalité, c'est beaucoup plus dur pour les femmes, c'est beaucoup plus dur d'avoir des projets, d'être respectée, d'avoir les mêmes budgets que les hommes. et donc j'avais envie de faire bouger les lignes et puis j'ai eu 40 ans et en fait moi j'ai fait mes enfants tard donc j'ai tout fait un peu en décalé sans trop me rendre compte de l'âge qui passe et puis quand j'ai eu 40 ans j'ai senti un peu comme un compte à rebours je me suis dit attends ok il me reste combien de temps pour accomplir tous mes rêves avant d'être entre guillemets périmé aux yeux de la société ou aux yeux des décideurs et j'ai eu une espèce de grand sentiment de vertige, de stress, d'angoisse. Ça a été un peu compliqué à gérer. C'est comme ça que j'ai eu l'idée de faire Rebelle. Je me suis dit, pour les actrices, pour ces icônes, pour ces femmes qu'on a connues jeunes et qui incarnent le glamour et qui font tant rêver tout le monde dans les pages des magazines, ça doit être encore plus compliqué de prendre de l'âge et d'avancer dans la vie sereinement. Et donc voilà, à travers ces femmes, je voulais parler de quelque chose de plus universel et de toutes les autres femmes. Mais c'est comme ça que j'ai pensé à faire Rebelle. C'est que je me suis dit que pour elle,

  • Speaker #0

    c'était encore plus marquant,

  • Speaker #1

    plus difficile à accepter. Mais si elle, elle nous renvoie quelque chose de positif, ça aidera aussi les autres femmes. Donc c'est comme ça qu'on a proposé cette enquête à Canal+.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que... En fait, il n'y a pas beaucoup de choses qui sont faites, d'enquêtes ou de mise en avant de ces femmes, au-delà du constat que dans les films, etc., il y a moins de visibilité. Est-ce que toi, tu as essuyé des refus ? Est-ce que ça a été compliqué de mettre en place quand tu as contacté des femmes ? Ou au contraire, presque, elles attendaient cette mise en avant et cette parole ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu beaucoup de refus frontal, ou en tout cas assumé sur le sujet. J'ai des gens qui n'étaient pas dispo, ou qui n'avaient pas envie de participer à un documentaire, parce que pas en promo ou autre. Mais... Personne m'a dit non, je ne veux pas me m'exprimer sur ce sujet. Peut-être qu'elles l'ont pensé, mais...

  • Speaker #0

    Non, en tout cas, tu n'as pas eu.

  • Speaker #1

    Ouais, je n'ai pas eu. Après, j'ai des filles qui ne se sentaient pas concernées. J'ai peut-être eu un peu de langue de bois, de filles qui m'ont dit, moi, je n'ai pas l'impression de moins bosser ou moi, je ne suis pas dans cette tranche d'âge. Enfin, voilà, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Et toi, qu'est-ce que cette investigation, ce documentaire t'a apporté justement sur le questionnement que tu avais au début ? Est-ce que tu as eu des réponses ?

  • Speaker #1

    En fait, ce n'est pas tant des réponses, mais c'est que j'ai eu franchement plein de jolis témoignages de filles que je trouve sublimes, très inspirantes, qui vivent bien leurs 45 ans ou leurs 50 ans ou leurs 60, enfin voilà, leur âge. Et bien dans ses baskets et voilà, donc tout ça, c'est très positif. Ça montre quand même que les choses changent, mais c'est vrai qu'elles changent lentement et c'est vrai. que c'est pas la majorité et qu'il y a vraiment beaucoup d'actrices à qui on ne propose pas de bon rôle passé 45 ans, qui ont du mal et qui reviennent après beaucoup plus tard parce qu'elles retrouvent une place dans la société. Mais on a quand même un peu ce tunnel encore de la femme de plus de 50 ans et on a quand même et je pense qu'il faut encore travailler dessus. Après, le constat qu'on s'est beaucoup fait pendant le doc, c'est que c'est aussi beaucoup à nous femmes d'être convaincues des choses d'être. C'est aussi un travail qu'on doit faire sur nous-mêmes. On doit se sentir bien dans notre peau,

  • Speaker #0

    dans notre âge,

  • Speaker #1

    dans notre féminité. On doit assumer ce qu'on est avec notre âge. Pas vouloir tricher. Quand je dis tricher, je ne parle pas de la chirurgie esthétique parce que ça c'est propre à chacun.

  • Speaker #0

    De ne pas être soi.

  • Speaker #1

    Il faut être en adéquation avec ce qu'on vit. Et en fait, quand on voit une Oratica, une Anne Grimbert, toutes ces filles qui ont témoigné, Clotilde Courreau, dans le doc, Anne Brochet, qui se laisse ses cheveux blancs et assume complètement son physique. et bien petit à petit l'image changera sur les femmes.

  • Speaker #0

    Et justement aussi toi par rapport au cinéma, est-ce que tu as l'impression d'attaquer quelque part un sujet par rapport à la fois le côté où tu es dans le cinéma, où tu présentes les films etc. et puis montrer qu'il y a quand même un petit souci quelque part, en tout cas il y a des choses qui sont à retravailler. Est-ce que ton positionnement était évident tout le temps ? Oui,

  • Speaker #1

    franchement, ça allait. Parce que je me suis aussi adressée à des filles que je connais bien. Je les ai beaucoup interviewées, qui avaient confiance. Et puis, je leur ai expliqué ma démarche. Et Anne Grimbert, par exemple, elle a été convaincue parce que je lui ai expliqué ce que je voulais faire. Et que ce n'était pas du tout... Je ne voulais pas faire quelque chose de négatif. Je ne voulais pas te dénoncer. Ce n'était pas à charge, en fait. Oui, bien sûr. On n'est pas dans du MeToo ou autre. On est dans... autre chose un constat et une acceptation et puis surtout je voulais des témoignages glamour je voulais des femmes que je trouve belles, inspirantes qui ont des belles carrières, qui ont des beaux rôles il y en a que j'ai pas eu parce que le calendrier ou autre j'aurais adoré Avoir une Karine Viard, une Agnès Jaoui, il y a plein de femmes. Emmanuel Berco, il y a plein de femmes que j'aime.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas pour rien ? Oui, carrément. Justement, est-ce que tu as des projets en cours ? On n'aura pas le temps d'aller dans tes... Mais tu es quand même sur beaucoup de projets. En ce moment, qu'est-ce qui te fait vibrer aussi ? Qu'est-ce qui t'intéresse ?

  • Speaker #1

    J'ai plusieurs idées de docs. J'ai plein de docs en développement.

  • Speaker #0

    C'est quand même le doc qui te...

  • Speaker #1

    qui est bien quoi pas que ça j'ai plein de projets de fiction de programmes courts d'humour mais c'est vrai que le doc il y a vraiment un côté très gratifiant à pouvoir mener une enquête et puis à pouvoir soulever des sujets de société et malheureusement j'ai pas toujours assez de temps à y consacrer mais j'ai pas mal de projets de doc en tête toujours liés soit nos rôles de maman sur la charge mentale il y a des choses à faire sur l'image des femmes c'est plutôt des docs liés aux femmes après j'ai aussi d'autres projets j'ai un gros projet sur un fait divers dont je ne peux pas parler sur lequel je travaille depuis maintenant un an et demi qui me tient aussi à coeur je cherche toujours il y a plein de choses qui m'intéressent oui on le sent oui

  • Speaker #0

    On ne peut pas tout faire, mais on peut trouver le bon angle.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et tu t'investis beaucoup. En fait, c'est vraiment des choses à chaque fois qui correspondent à ton alignement. Et c'est ce que tu t'es offert aussi en prenant cette décision, comme on disait au début de l'enregistrement, autour de je crée ma boîte de prod, je ne suis pas que dans un rôle. Et effectivement, ce n'est pas péjoratif. Au contraire, on est des femmes, je pense, plurielles. Et du coup, c'est vraiment l'axe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. C'est hyper important, je pense, de se diversifier.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    et puis aussi pour ne pas se lasser et pour ne pas être seulement dépendante du désir d'une chaîne de télé d'un diffuseur, d'un producteur ça c'est assez douloureux à vivre dans notre métier cette peur du lendemain, de ne pas savoir ce qu'on va faire l'une année sur l'autre. Et en fait, ça, ça nous échappe. Alors que je me suis dit, si j'arrivais à me construire en tant que productrice, au moins, c'est un peu comme les actrices qui passent à la réalisation, qui s'écrivent des livres. En fait, au moins, on n'attend plus de quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Je voulais faire aussi un petit passage autour de la maternité. Tu en parles beaucoup aussi dans nos différents podcasts. Oui, on en parle beaucoup. Tu as aussi écrit un livre autour, à la fois qui lit le cinéma et les enfants. Oui. Qu'est-ce que, justement, ça t'a apporté, ta maternité ? Qu'est-ce que ça a contribué dans tout ce qu'on vient d'évoquer ?

  • Speaker #1

    Tout, oui. Ma maternité, non, la maternité, c'est... En fait, je voulais être maman et finalement, je l'ai été un peu tard. Et non, mais ça m'a tout apporté. Il y a vraiment un avant-après. Ma vie, elle est complètement... complètement dirigée, centrée, organisée en fonction de mes enfants.

  • Speaker #0

    Mais c'est beau aussi de le dire, tu vois, parce qu'on te voit une image de femme, justement, qu'on vient de dire, sur plein de sujets, active, etc. Et en même temps, tu laisses la place aussi à ton rôle de maman,

  • Speaker #1

    ce qui est en même temps en culpabilisant tout le temps ne pas avoir assez de temps pour mes enfants. Mais bon, j'ai l'impression. Non, non, mais la maternité, c'est ce qu'il y a de plus beau. En plus, je suis très consciente que c'est vraiment une chance. C'est quelque chose qui paraît évident pour les femmes, mais en fait, non, il y a des femmes qui n'y ont pas le droit, alors qu'elles aimeraient. Et ça, moi, ça me bouleverse parce que je suis vraiment consciente de la chance. En fait, j'ai pris conscience de ça quand j'ai décidé d'avoir un enfant et que ça ne vient jamais assez vite et que je me suis dit, ça se trouve. On ne le sait pas jusqu'à ce qu'on veuille l'être. Et ça se trouve, je ne vais pas pouvoir. Quand je vois toutes ces femmes qui luttent, je trouve ça terrible. Mais moi, j'ai de l'âge. J'ai cette chance, j'ai deux enfants, un petit garçon et une petite fille. Ils ont 3 et 5 ans. Ils sont petits. Et j'ai envie de passer tout mon temps avec eux. Tout ce que je fais, c'est pour eux, pour les rendre fiers. le remet en question quand on est maman on se remet en question surtout, ça nous rend meilleur parfois quand j'ai des mauvaises pensées je me dis bah non parce que ça va à l'encontre de ce que je veux apprendre à mes enfants c'est des thérapeutes en fait,

  • Speaker #0

    c'est une espèce de thérapie permanente ça nous aide à être plus fort,

  • Speaker #1

    plus ambitieux avoir plus grand, enfin franchement ça fait ressortir je trouve le meilleur de ce qu'on est c'est surtout dès que j'ai une pensée noire je suis quelqu'un de très sensible Je me dis non mais j'ai mes enfants. Je suis focus sur ça et ça m'aide.

  • Speaker #0

    Ça t'aide,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. J'ai encore quelques questions. Elles agissent, on parle d'action. Déjà, j'aimerais connaître ta définition d'agir. Pour toi, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est de faire bouger les lignes, mais peut-être déjà de parler, de libérer la parole, peu importe le sujet. Mais pour moi, déjà d'essayer de parler et d'évoquer des problèmes ou des choses à améliorer, c'est déjà une action en soi. Après, oui, agir, c'est essayer, c'est faire. Il n'y a pas forcément une obligation de résultat, mais en tout cas d'essayer. De ne pas rester... chez soi, à ne rien faire, passif. Mais parfois, ça peut être juste une prise de parole. C'est chacun à son niveau, c'est chacun comme il peut. Je pense qu'il ne faut pas mettre trop de pression, surtout sur les femmes, elles font comme elles peuvent, mais en tout cas d'essayer.

  • Speaker #0

    Ok. Et quelle est une des actions de ta vie qui peut être marquante, qui a été peut-être un tournant, un moment, que tu aurais envie de nous partager ?

  • Speaker #1

    Moi, évidemment, je ne le cache pas et je communique beaucoup dessus, mais c'est vrai que ça fait 12 ans que je lutte pour faire parler du cancer du pancréas, puisque mon père est décédé à 53 ans d'un cancer du pancréas, en trois mois. Et donc, j'ai monté un événement qu'on fait chaque année pour essayer de récolter des fonds, pour essayer de faire bouger les choses, pour qu'on en parle, parce que le problème de ce cancer, c'est qu'il y en a de plus en plus, il y a un fort taux d'incidence. Il a doublé ces dernières années, on ne le connaît pas, on ne le dépiste pas à temps. Donc en fait, il y a un tel chantier que voilà, ça c'est mon action principale depuis la mort de mon père. Je me suis jurée de ne jamais lâcher. Et donc, c'est vraiment ça qui me... J'essaye toujours de m'impliquer pour plein de causes, pour plein d'associations quand je peux. Mais celle-là, c'est vraiment ma cause. C'est mon action, c'est mon combat.

  • Speaker #0

    Il y a des belles actions autour de ça.

  • Speaker #1

    Oui, on essaie.

  • Speaker #0

    Ça contribue. Est-ce que tu as une femme qui t'inspire, qui te donne envie d'agir ou qui t'a donné envie d'agir, qui peut être une source d'inspiration pour toi ?

  • Speaker #1

    Franchement, ma mère a été une femme inspirante de ma vie parce que c'est une femme forte, courageuse, qui prend les choses en main, qui était aussi une mère qui sacrifie tout. trop pour ses enfants mais en tout cas ça fait partie quand même des femmes inspirantes de ma vie après je vais peut-être dire enfin oui je vais sans doute dire une banalité mais Simone Veil fait partie des femmes très inspirantes de ma vie de par son parcours parce que moi aussi je suis issue d'une famille juive déportée, j'ai les trois quarts de ma famille qui a été déportée à Auschwitz, qui est morte dans les camps, mon grand-père qui était rescapé d'Auschwitz. Donc voilà, déjà de par ce qu'elle a vécu, je me suis toujours sentie proche. Et puis de sa résilience, de tout ce qu'elle en a fait après, de tous ses combats, ça fait vraiment partie des femmes les plus intimes qu'il y a vente qu'on ait eues.

  • Speaker #0

    Et j'ai une dernière question. Dans quel domaine est-ce que tu aimerais voir un peu plus d'action, en tout cas où tu trouves qu'il y a encore beaucoup de travail, pas forcément que toi y contribues, mais en tout cas un sujet qui peut être autre que ce qu'on a abordé et qui manque d'action ?

  • Speaker #1

    Écoute, récemment j'étais à un salon pour l'inclusion et je me suis rendue compte en fait de, pareil, qu'il y avait quand même énormément de choses à faire qui pourraient être beaucoup plus... plus inclusif, on le sait, mais là, d'avoir autant de témoignages de gens complètement différents, que ce soit des aidants, des personnes en situation de handicap ou autre, je me suis dit qu'il fallait quand même, en France, qu'on soit encore plus inclusif et qu'on était vraiment en retard sur ce sujet-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laurie.

  • Speaker #1

    Merci à toi. C'était un vrai plaisir.

  • Speaker #0

    Merci. À très bientôt. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas, si vous avez aimé, à le partager, à le commenter, à faire vivre la communauté El Zagis. Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram berthet_emilie et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com A très bientôt ! Merci

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