Charline SchmerberLa première chose, ça serait déjà de pouvoir les rassurer sur le fait que c'est tout à fait sain, normal, et que la lucidité dans le monde dans lequel on vit, ce n'est pas évident. Parfois, c'est désagréable, mais en même temps, c'est ce qui permet de se mettre en mouvement et d'agir. Donc, c'est une première étape et je pense que c'est une étape qu'on peut vivre et qui peut être très désagréable. Le conseil que j'aurais envie de donner, c'est de... d'essayer de trouver autour de soi des personnes avec lesquelles en parler et de se rassurer sur le fait que parfois l'entourage, ce n'est pas les bonnes personnes et ce n'est pas grave. Et que si on n'arrive pas à convaincre son entourage, ce n'est pas une catastrophe, qu'il y a d'autres personnes qui peuvent être sensibilisées, qu'on peut trouver soit dans des cercles de paroles qui peuvent être organisés autour de soi. Alors là, je fais un peu de la pub pour quelque chose mais c'est pour moi une ressource vraiment essentielle, on a monté avec l'Institut de formation du cabinet Carbone 4, un parcours de sensibilisation aux éco-émotions et à l'éco-anxiété qui est accessible en prix libre et conscient et qui est ouvert à tous, vraiment accessible au grand public et qui permet d'à la fois mettre du sens sur ces différentes éco-émotions parce qu'il y a de la théorie, de travailler dessus parce qu'il y a des exercices pratiques et de mettre du lien parce qu'on propose aussi un... un webinaire collectif. Donc ça, ça peut être une ressource pour des personnes qui découvrent cette éco-anxiété et qui ont envie à la fois de vivre une forme d'introspection, parce que je pense que vivre de l'éco-anxiété, moi je le vois comme une opportunité d'aller à la rencontre de ses émotions, c'est pas forcément négatif, et ça peut permettre aussi de rencontrer des personnes qui vivent un peu la même chose. Ensuite, ne pas hésiter à aller voir... Peut-être sur notre site en construction du RAFU, si vous avez vraiment besoin de pouvoir parler avec quelqu'un plus axé professionnel de l'accompagnement, pour voir s'il y a quelqu'un autour de vous, sur notre carte, il y a aussi des gens qui font de la visio. Donc, ne pas hésiter à faire une, deux, trois séances en fonction de ce que la personne va vous proposer pour pouvoir mettre des mots sur ce que vous vivez. Et puis, d'avoir des soupapes de sécurité, de ne pas... Moi, je constate vraiment une espèce de comportement un peu monomaniaque à un moment où on va faire que ça, se renseigner, et c'est un comportement qui est normal, que c'est une réaction, on a besoin d'essayer de retrouver du contrôle, de la maîtrise en se disant, face à tant d'incertitudes, je vais essayer de collecter le plus d'infos possible pour avoir l'impression que je maîtrise quelque chose. Peut-être de pouvoir s'autoriser à déconnecter complètement. en faisant des choses toutes simples qui font du bien, en allant dans la nature, en faisant même du Netflix. J'ai parfois des patients qui me disent mais je suis en train de retomber dans des nids Non, mais il y a vraiment des ressources qui sont là, qui commencent à se développer, de peut-être aussi lire des livres qui ouvrent à la notion de l'éco-psychologie. où il y a des ouvrages qui ont été faits sur ces notions-là, des co-anxiétés, Glenn Albrecht qui a écrit un très bel ouvrage sur les émotions de la terre. Je pense qu'il y a plein de choses, même si c'est un champ qui est nouveau, donc il y aura encore beaucoup de choses qui seront développées, mais il y a quand même déjà des outils dont on peut se saisir si jamais on se retrouve un peu terrassé par ces éco-émotions-là. On peut se raccrocher à des choses plutôt positives, existantes.
