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Caroline Perez : Écologie et féminisme pour un monde durable. cover
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Enquête de soi

Caroline Perez : Écologie et féminisme pour un monde durable.

Caroline Perez : Écologie et féminisme pour un monde durable.

56min |14/09/2025
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Enquête de soi

Caroline Perez : Écologie et féminisme pour un monde durable.

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56min |14/09/2025
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Description

Je suis très heureuse de vous dévoiler le premier épisode de la saison 2.


Et pour l’occasion, je vous emmène au Croissant Fertile, un lieu extraordinaire d’expérimentation en habitat léger, niché au cœur du Périgord Vert.


Caroline, ancienne dirigeante d’établissements de luxe à Paris, y a tout quitté pour construire une vie alignée avec ses valeurs. Ensemble, on parle de son chemin de transition, de vie en collectif, de coopération, d’écoféminisme, de sororité et de son métier de doula.


Elle nous raconte comment elle a retrouvé sa confiance en elle, en les autres et en la vie, et pourquoi l’intuition et l’intelligence émotionnelle sont des clés essentielles pour bâtir un monde plus doux et résilient.


Un échange inspirant qui donne envie de ralentir, de coopérer et de recréer du lien.


Et si cet épisode vous a plus, je vous recommande d’écouter l’épisode 8 de la saison 1, dans lequel j’ai échangé avec Jonathan, le compagnon de Caroline, et co-fondateur de la Désobéissance Fertile.


De plus, soutenez le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute, et venez partager vos retours, et vos suggestions sur mon compte Instagram : enquetedesoi.podcast


La sélection inspirante de Caroline :

Les 5 blessures de l’âmes de Lise Bourbeau

Le pouvoir du pardon radical de Colin Tipping


Pour suivre Caroline, c’est par ici : 

https://www.instagram.com/desobeissancefertile/?hl=fr

https://www.instagram.com/lunitesororite/?hl=fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Nour et vous écoutez Enquête de Soi. Dans ce podcast, je vous emmène avec moi à la rencontre d'invités ayant un mode de vie et une perception du monde sortant des codes conventionnels. Entre engagement écologique, spiritualité ou encore développement personnel, le but de ce podcast c'est d'entamer un voyage intérieur afin de se construire une vie alignée qui nous ressemble. Ces témoignages sont une exploration du soi à travers les autres, permettant de récolter des indices et de faire germer de nouvelles idées. Alors si cela vous tente, On se donne rendez-vous tous les mois pour un nouvel épisode. Installez-vous confortablement et laissez-vous inspirer. Bonne écoute ! Pour cette saison 2, je profite de ma nouvelle vie de nomade pour expérimenter la vie de mes invités, pendant quelques heures ou quelques jours. Et mon premier arrêt dans cette exploration, c'est le croissant fertile. Je suis arrivée sur lieu il y a quelques jours, c'est un espace vaste et très sauvage. Sur le terrain, il y a pour l'instant 4 habitats légers, La chevigue, la maison pétale, la taille nialle, c'est la yurte qui ont tous été construites lors de chantiers participatifs. Et moi pendant cette semaine de hoofing j'ai la chance de dormir dans la yurte. C'est trop cool hein. Mais j'avoue que la première nuit j'ai un peu flippé parce qu'on entend tous les bruits de la nature. Y compris le brame du cerf. Et pour ceux qui l'ont jamais entendu ça ressemble à ça. Donc c'était pas rassurant. Puis on est dans le Périgord Vert et j'ai très vite compris pourquoi. Depuis que je suis là, il pleut, il pleut et ça s'arrête pas. Et j'avoue que c'est un petit peu rude pour moi qui n'aime pas le froid, surtout que pour se laver, en fait il n'y a pas d'eau chaude. Ça se passe dehors avec des douches solaires ou directement dans le réseau pour les plus courageux. Donc avec les eaux touffeurs, on a quand même pris le temps d'installer une douche solaire dans le dôme Cerf, donc c'est un petit peu plus confortable. Et pour vous raconter hier je me suis retrouvé la tête en avant à me laver les cheveux en compagnie de grenouilles du coup qui barbotaient dans le cours d'eau qui traverse le dôme avec de l'eau froide et je me suis dit mon dieu mais pendant ce temps là il y a quand même des gens qui sont digital nomades à Bali et moi je suis dans le fin fond du périgord vert à me laver les cheveux avec de l'eau froide avec des grenouilles mais bon en vrai pour rien au monde je voudrais être à leur place parce que bon ici j'ai beau être en dehors de ma zone de confort je dois avais que je me sens plus vivante que jamais Puis je crois que je commence à m'habituer et puis surtout on vit de super moments avec les autres oufers. Du coup j'ai proposé à Caroline d'échanger avec moi pour cet épisode et elle a accepté. On va enregistrer l'épisode demain. On va probablement se poser dans la maison de pétales. Donc je suis trop contente. Franchement c'est une super belle façon de clôturer cette semaine hors du temps. Je suis très heureuse de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Pour remettre en contexte, moi je suis déjà venue... Sur le croissant fertile, il y a un peu plus d'un an pour le Seastars, un événement que tu avais co-organisé dans le cadre de l'unité. Et du coup j'avais déjà découvert le lieu, et j'avais découvert l'événement même parce que j'avais enregistré un épisode avec Jonathan, qui est ton compagnon, qu'on peut retrouver dans la saison 1. Et de fil en aiguille, il y a plein d'éléments qui m'ont ramenée vers le lieu cette semaine, où on a passé une semaine ensemble. pour aménager un petit peu certains espaces du lieu. Donc voilà, je suis très heureuse aujourd'hui de pouvoir échanger avec toi et d'avoir ton point de vue sur plein d'éléments différents. Est-ce que tu peux déjà commencer par te présenter en me parlant de tes valeurs ? C'est une question que j'aime bien poser avant d'entrer dans le vif du sujet pour déjà mettre en contexte quelles sont les valeurs qui te portent au quotidien.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup, mais je crois que s'il y en a une qui rassemble pas mal de choses que je fais, c'est la confiance. J'ai fait un voyage d'un an en Amérique du Sud où vraiment c'est ce que j'ai réappris à avoir confiance en moi déjà parce que la confiance c'est à plein de niveaux et découvrir qu'il y avait plein de choses que je faisais dans mon quotidien finalement qui n'étaient pas pour moi mais pour les autres. La confiance en l'autre aussi parce que on vit dans une société où il n'y a pas beaucoup de place je trouve pour l'empathie, pour le pardon, etc. Et j'ai vraiment remarqué Voilà, à la suite de ce voyage, quand j'ai commencé à me questionner sur moi-même, qu'en fait, je manquais aussi de confiance en l'autre, de cette espèce d'ouverture de cœur qu'ont les enfants, d'aller vers l'autre sans préjugés, sans appréhension aussi. Et la troisième forme de confiance que j'ai appris, c'est la confiance en le grand tout, en la vie. Et en fait... Pour moi, la confiance, c'est une vraie clé de voûte du changement. Parce que si tu as conscience en toi, si tu as conscience en l'autre, et si tu as conscience en ce que tout va s'aligner pour que ça aille et pour que tu réussisses ce que tu es venu entreprendre, c'est une grande clé. de changement, de paix. Et voilà, il y a une grande femme qui a dit que la confiance, c'était le boulevard qui mène à l'amour. Et du coup, moi, c'est aussi ce que je ressens avec cette valeur.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que c'est une question qui peut désarçonner. Mais là, je trouve que tes valeurs, elles correspondent bien aussi à ton chemin de vie. Enfin, on connaît un petit peu ton parcours. Je sens que c'est vraiment des valeurs qui t'ont porté. Justement, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui dans ton parcours tu te retrouves au croissant fertile ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu ces grandes étapes ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait dans une première partie de ma vie je dirigeais des établissements de luxe à Paris. Ça ne s'est pas très bien passé dans un endroit où j'étais. En fait on m'a proposé une rupture de contrat à l'amiable et j'ai accepté. En fait à la suite de ça j'ai fait un voyage au Brésil. Et là en fait, truc de dingue, je découvre que je suis complètement à côté de la plaque et je me dis, travailler toute l'année pour pouvoir de temps en temps aller profiter d'endroits incroyables dans le monde, pourquoi pas directement faire en sorte que sa vie soit incroyable. Je me souviens que pendant ce voyage, il y a vraiment un truc de l'enfance qui s'est réveillé. Moi j'ai toujours été une enfant qui aimait danser, qui aimait chanter, qui aimait être connectée à la joie. Et en fait dans mon quotidien, c'était sérieux, c'était du travail, c'était gérer des équipes. C'était aussi beaucoup de paraître parce que le milieu du luxe c'est ça. Et en fait je m'ai éloignée de tout ce qui me fait du bien profondément, ou tout ce qui m'a fait du bien quand j'étais enfant. Et du coup je suis repartie un an en Amérique latine avec vraiment cette idée de me dire je veux découvrir ce qui me fait du bien, je veux faire des choses qui me font du bien. Et je suis sûre que si je commence par là, je vais trouver ce que je suis vraiment venue faire sur Terre parce que clairement ce que je suis en train de faire c'est pas ce qui me rend heureuse et ce qui me fait vibrer. Et c'est trop marrant parce que du coup j'ai fait du woofing beaucoup en Amérique latine et je suis vraiment rentrée dans le milieu de la permaculture, de fermes pédagogiques avec beaucoup de rélectures de Pierre Rabhi. J'ai commencé beaucoup à m'intéresser à la géopolitique, à ce qui se passait dans le monde, à comprendre que clairement j'étais à côté de la plaque et que je ne comprenais rien en fait de toutes les manipulations qu'il pouvait y avoir etc. Et je me suis dit mais en fait c'est le système agricole qu'il faut changer pour changer le monde. Et puis après, je suis tombée enceinte, et du coup j'ai eu un enfant, j'ai enfanté dans ma pleine puissance de femme, et là je me suis dit, ouais mais en fait c'est l'éducation qui va changer le monde. Et en fait, je me suis rendu compte que l'éducation, c'était fait par les femmes, beaucoup encore, et que c'était les femmes en fait finalement. En fait c'est rigolo parce qu'au fur et à mesure, j'étais là, ah mais non en fait c'est ça qu'il faut faire pour que les choses elles changent vraiment, ah non, et puis ça c'est ça en fait. et jusqu'au moment où avec Jonathan, on a commencé à vraiment vouloir fonder un lieu avec cette idée d'habitat léger, de résilience territoriale, etc. Et en fait, en œuvrant dans les collectifs, je me suis dit mais en fait, ce qui nous manque, c'est la capacité à coopérer. Parce que peu importe si on devient des génies de la permaculture, si on devient des génies de l'éducation, peu importe ce qu'on va développer comme capacité, si on ne sait pas coopérer, ça ne fonctionne pas. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui la coopération c'est vraiment le cœur de ce que j'ai envie de développer et sur ce projet eau croissant fertile parce que finalement défendre l'habitat léger c'est quelque chose auquel je crois très fort. Mais si on fait ça et que demain les gens peuvent tous vivre en habitat léger mais qu'ils ne savent pas coopérer, pour moi ça ne sert à rien, toujours à rien. Donc faire ensemble et faire ensemble d'une façon qui soit saine, c'est-à-dire où chacun, chacune peut trouver sa place, être empouvoiré. et qu'on n'ait plus peur d'être à côté de personnes qui sont dans leur pleine puissance, qui ont leur pleine force, et comprendre qu'en fait, plus l'autre est bien dans sa vie et heureux, et plus toi tu es bien dans ta vie et heureuse aussi. Donc pour moi, il y a vraiment quelque chose autour de la coopération, et c'est vraiment ce que j'ai envie d'apporter aujourd'hui à ce projet.

  • Speaker #0

    Et comment tu as appris justement tout ce qui concerne la coopération ? Je pense qu'il y a plein d'outils différents. Quand on en parle, il y a des outils qu'on connaît un petit peu déjà, mais qu'on n'applique pas forcément, comme la communication non-violente. Mais après, vous avez quand même réfléchi à des concepts un peu plus poussés et complexes au niveau de la coopération. Est-ce que tu t'es formée ou est-ce que c'est le fait d'expérimenter ?

  • Speaker #1

    C'est une multitude de choses. J'ai l'impression que c'est d'abord une formation de la vie, dans le sens où il y a dix ans, j'ai commencé les cercles de femmes. et en fait ce que ça m'a apporté, les cercles de femmes, c'est à la fois la libération émotionnelle de plein de choses que j'avais vécues, et de pouvoir sortir ça de moi, et puis avoir cette lourdeur dans mon cœur, et à la fois de comprendre les autres. Et en fait, je me rappelle, au début, il y avait des femmes qui rentraient dans le cercle, que je me disais. Oh là là, avec elle, ça va être pas de le faire, ça va être horrible et tout. Et souvent, c'était cette femme-là qui me touchait le plus en cercle. Parce qu'en fait, je comprenais que ce qui m'énervait chez elle, c'était en fait que sa blessure, que la violence qu'elle avait vécue dans sa vie. Et pour moi, ça a été une clé de voûte en termes de coopération, de comprendre chaque chose que l'autre fait qui m'énerve, qui me met mal à l'aise, qui m'insécurise. En fait, c'est que le fruit de la violence de ce que cette personne a vécu. Quand tu vois le monde de cette façon-là, bah en fait même Le Pen, en fait, c'est juste un gars qui souffre. Et d'ailleurs, l'autre jour j'écoutais une conférence d'un mec qui racontait qu'un jour, en plein enregistrement télé, à un endroit où Le Pen était hyper véhément, hyper vénère sur le plateau, Il y a quelqu'un qui l'appelle... Enfin, c'était à l'époque, tu sais, t'avais des auditeurs qui pouvaient venir et, tu vois, intervenir dans l'émission de télé. Et en fait, là, le mec, il dit à Le Pen, mais moi, je sais que vous êtes une pupille de la nation. Et en fait, j'ai l'impression que tout ce que vous faites, c'est parce qu'en fait, la France, c'est comme si c'était un peu votre mère et qu'en fait, vous défendez votre mère. Et là, il raconte que Le Pen, il change complètement de tête et que là où c'était un bulldog depuis le début, il devient un petit garçon. et qu'il a les larmes aux yeux quand il répond en fait, en expliquant « Ouais, en fait, quand tu protèges la France de cette façon, c'est parce que la France est ma mère. » Sauf que c'est hyper touchant de comprendre que derrière toute la violence, toute la haine que tu peux déployer, il y a toujours une histoire. Et une histoire souvent où c'est des êtres qui ont manqué d'amour, qui ont subi des violences graves. Et en fait, si tu comprends ça, après tu es capable de coopérer avec tout le monde. Parce que derrière les opinions, il y a des émotions.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper intéressant en vrai. Je pense que ça commence sûrement autour d'un travail sur soi-même. C'est apprendre à se connaître, à se comprendre, à se reconnecter à ses émotions. Du coup, c'est sûrement plus facile après aussi de le faire avec les autres. Je pense que le problème majeur dans nos sociétés, c'est qu'on est coupé de tout ça aussi. C'est qu'on apprend moins à se poser les questions, à se remettre en question, juste à se dire « Ok, qu'est-ce que je ressens ? Pourquoi je le ressens ? » « À quoi c'est dû ? » etc. Je pense que ça commence par soi pour ensuite se diffuser auprès des autres. Mais est-ce qu'il y a un truc, enfin je ne sais pas, est-ce qu'il y a un outil qu'on peut utiliser qui peut déjà permettre d'entrer dans cette dynamique de coopération ? parce que Quand t'es dans un cercle de personnes qui sont déjà ouvertes à la question, c'est plus simple. Mais dans la vie de tous les jours, tout le monde n'est pas aussi prêt à recevoir quelqu'un qui communique plus avec ses émotions, qui même viendrait mettre en lumière quelque chose chez toi alors que tu lui as rien demandé.

  • Speaker #1

    En réalité, j'ai l'impression que l'empathie, c'est la qualité la plus importante pour développer la coopération. L'empathie, ça demande de l'écoute active. Ça demande aussi d'avoir fait un travail sur soi parce que souvent, quand tu comprends tes propres mécanismes, c'est plus facile de comprendre les mécanismes des autres. Ou alors, si tu t'intéresses en général aux mécanismes des humains de défense face à leurs blessures, etc. Et moi, je sais que je fonctionne beaucoup comme ça. C'est-à-dire que quand il y a quelqu'un qui a une posture agressive ou quand il y a quelqu'un que je sens qu'il est vexé, etc. Je vais me dire, tiens, qu'est-ce qui s'est passé là dans les dernières heures ? qui déclenchent ce mécanisme. Et en fait, moi ça a été, notamment avec mes parents, ça a été vraiment une grosse clé, par exemple, d'apaisement relationnel. Là où je sentais des tensions, des montées en pression, etc. Plutôt que de réagir, de me dire, ok, qu'est-ce qui se passe pour lui, qu'est-ce qui se passe pour elle, et comment je viens amener du dialogue ou de l'humour ou de la tendresse sur ce qui est en train de se passer, plutôt que d'être en réaction en permanence. parce qu'en fait comme on est comme on comprend pas, comme notre cerveau il fait pas le lien entre ce que la personne activée elle est en train de faire et nous qui l'avons forcément activée même si c'est pas méchant ce que t'as fait peut-être que une phrase un geste, une façon de faire ça active l'autre ou 20 autres personnes ça l'aurait pas activée mais lui avec son histoire, elle avec son histoire ça l'active et de comprendre que t'es co-responsable de la relation donc c'est pas une folle et elle s'est activée toute seule, c'est tafé un truc qui l'active Et du coup, ok, c'est pas grave, ça arrive, ça parle pas de toi en fait. Et c'est là où les accords Toltec sont intéressants, tu le prends pas personnellement, et tu te dis ok... Maintenant, moi, je suis co-responsable de la relation et clairement, je n'ai pas envie que ça parte en cacahuètes. Et comment je fais pour apaiser cette situation ? Donc pour moi, c'est vraiment développer l'intelligence émotionnelle. Et plus tu vas travailler sur toi et ta compréhension, et plus tu vas être bon, bonne dans la compréhension des autres aussi, clairement. C'est pour ça que moi, je... Pour moi, les cercles de parole, c'est un truc que tout le monde devrait faire. Et c'est pour ça qu'ici, sur le lieu, toutes les personnes qui viennent, on a une hygiène tous les matins. On s'écoute dire la météo, on va faire des temps. voilà on va parler pépite caillou qu'est ce qui s'est passé pour toi aujourd'hui etc parce que plus tu écoutes l'autre plus tu le comprends et plus tu le comprends plus tu es capable de réagir et de faire en sorte que ça se passe bien en fait je

  • Speaker #0

    suis vraiment d'accord sur les cercles de parole moi qui en ai fait très peu mais les quelques-uns que j'ai pu faire c'était vraiment génial même ce qu'on a fait cette semaine juste de se poser cinq minutes au début Déjà c'est bien d'avoir un espace où tu as le droit de prendre la parole Et vraiment sans être coupé Donc voilà c'est à toi Si tu veux parler 5 minutes tu parles 5 minutes Si tu veux parler 2 minutes tu parles 2 minutes Donc pour des gens comme moi qui ont des fois du mal à prendre leur place dans un groupe C'est bien aussi d'avoir un temps qui s'est consacré Pour déjà t'exprimer librement sans jugement Et il y a aussi ce truc de se demander Ce qu'on a fait cette semaine tous les matins De se dire ok c'est quoi ta météo Mais ça paraît tout bête Mais moi il y a des moments où je me dis je sais pas comment je me sens et en fait c'est un vrai exercice de se dire ok, d'aller creuser un petit peu de vraiment comment tu te sens et pas juste de foncer, de démarrer ta journée sans même te poser ces questions là donc ouais je suis d'accord aussi, tout le monde devrait participer à des cercles comme ça et j'avais bien envie aussi que tu me parles de ton métier de doula parce que j'en ai souvent entendu parler mais finalement je me suis jamais trop renseignée sur la question en quoi ça consiste en

  • Speaker #1

    fait Du coup, moi, c'est parti du fait que mon accouchement, enfin, mon premier accouchement s'est passé d'une façon vraiment incroyable. Je devais accoucher en maison de naissance. Et en fait, la sage-femme, elle m'a laissé à 20h, dilatée à 2h en me disant, tu n'accoucheras pas avant demain, je vais aller manger avec des copines. Et deux heures plus tard, j'avais accouché. Et du coup, elle a à peine eu le temps d'arriver parce que le temps que ma soeur l'appelle et qu'elle débarque, j'avais déjà sorti la tête du bébé. Et du coup, j'ai pu récupérer mon enfant moi-même, j'ai pu vivre ce moment vraiment, je pense que comme beaucoup de femmes idéalisent, rêvent d'accoucher. Et je me suis dit, la force que j'ai ressentie quand j'ai sorti mon enfant de mon corps, si toutes les femmes du monde, elles ressentent qu'elles ont cette force-là en elles, mais le monde, il va changer en fait. Et je le dis souvent jusqu'aujourd'hui. je sens que ça a été un rituel initiatique un rituel de passage pour moi l'accouchement où jusqu'aujourd'hui je puise ma force là attends Caro t'as fait ça quoi et du coup c'est pour ça que j'ai commencé à vouloir accompagner c'est vraiment en me disant je veux plus que les femmes elles accouchent surtout que je faisais des cercles de femmes déjà à l'époque et je voyais à quel point un échec de l'accouchement des violences au niveau de l'accouchement, les femmes ça les traumatisait toute leur vie dans leurs relations sexuelles, dans leur rapport à la maternité, dans leur confiance en elles et je me suis dit, c'est pas possible dans une société qui a besoin que les femmes prennent leur place qu'elles apportent leur énergie, on peut pas les brimer pendant qu'elles enfantent donc voilà, et en fait très vite je me suis rendu compte que l'accouchement c'était hyper politique Parce que, en pouvoir m'en défendre, parce que des enfants qui arrivent au monde d'une façon douce, tous les anthropologues, tous les pédopsychiatres, ils le disent, ça va jouer sur ta psyché à vie. Un enfant qui arrive au monde de façon agressive, c'est un enfant qui va être beaucoup plus enclin à l'agressivité toute sa vie. un enfant qui arrive d'une façon douce paisible, c'est son premier pas dans le monde, c'est comme si ta première relation avec l'eau c'est une noyade Où ta première relation avec l'eau, c'est un bain chaud où on t'a mis doucement dans l'eau. En fait, t'as pas la même relation à l'eau, ta première fois ça crée quelque chose. Et en fait... Cette première fois, elle est importante parce que plus on aura des enfants apaisés, plus on aura un monde apaisé aussi. Et enfin, le troisième niveau pour moi, et là, c'est les scientifiques qui m'ont beaucoup touchée dans leurs recherches, et notamment Michel Audan, qui est un peu le pape des obstétriciens. Et en fait, lui, c'est un chercheur, et il s'est vraiment rendu compte que l'ocytocine, l'hormone que les femmes ne sécrètent plus puisqu'on leur injecte de l'ocytocine de synthèse maintenant, à l'hôpital pour qu'elle puisse alors les raisons médicales c'est avoir des contractions plus forte c'est éviter les hémorragies etc et en fait on se rend compte qu'à force de ne plus utiliser leurs propres hormones et ben en fait le risque c'est qu'on en sécrète de moins en moins et que nos bébés n'arrivent plus sous ce cocktail d'hormones de l'amour et l'amour c'est ce qui fait de nous des humains en fait et moi je trouve que c'est hyper triste en fait, on peut pas perdre cette capacité et je trouve qu'en tant que femme on a une responsabilité aussi parce qu'on parle souvent des droits des humains mais on parle pas des devoirs des humains et pour moi, en tant qu'humaine c'était un devoir d'accoucher de cette façon là, d'offrir cette naissance là à mon enfant et aussi d'offrir aux humains de naître sous le cocktail d'hormones de l'amour

  • Speaker #0

    Mais du coup, concrètement, t'accompagnes les couples avant la naissance comme une sage-femme ? Est-ce que t'es là pendant la naissance également ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est même déjà arrivé qu'il y ait des couples qui me contactent avant même d'attendre un enfant. Ah ouais ? Ouais. En fait, c'est vraiment toute une préparation psycho-corpo-émotionnelle. Aujourd'hui, les sages-femmes, et Dieu sait que j'ai une admiration incroyable pour ce qu'elles font, elles n'ont malheureusement pas le temps. de faire de l'humain et pour les couples c'est difficile parce qu'en fait devenir parent c'est un tel chamboulement dans une vie et comme on est dans ce modèle de la famille nucléaire où ta mère, ta grand-mère, ta tante elle est pas près de toi, elle est pas de nos déconseils t'as pas d'ailleurs souvent le premier enfant dont tu vas changer la couche c'est ton propre enfant on vit plus dans une société comme ça un peu à tribu, grande famille où en fait on va s'occuper d'enfants avant les nôtres et du coup battle. Tu vois, du jour au lendemain, passer d'un petit couple qui a toute sa liberté à des parents, avec toutes les tâches, toute la liberté qui est enlevée, parce qu'un enfant, c'est une responsabilité de dingue, et bien en fait, on ne se rend pas compte du choc que ça peut être pour des couples. D'ailleurs, il y a, je crois que c'est 50% des couples qui se séparent dans la première année, après avoir un enfant, c'est genre énormissime. Et donc en fait, ça sert à ça, cet accompagnement. déjà à réussir leur accouchement que l'homme y trouve sa place, que la femme soit empouvoirée dans ce processus, etc. Mais aussi, ça sert à qu'elle soit soutenue en postpartum par ses amis, qu'elle sache comment la soutenir, comment l'accompagner, comment faire pour retrouver le plus vite possible ta force, ta santé, comment tu vas allaiter, comment tu vas faire pour le sommeil, etc. Donc, c'est plein de choses. que les sages-femmes n'ont pas le temps de faire. En fait, le métier de doula, il est hyper complémentaire avec le métier de sages-femmes. Donc, on ne marche pas du tout sur les plates-bandes du médical. Mais voilà, moi, en plus, j'ai mes expériences d'accouchement, j'ai mes expériences d'accompagnement, qui fait que, bien sûr, que je nourris quand même un discours, en tout cas, ce n'est pas médical, mais physiologique. C'est-à-dire que moi, je leur explique c'est quoi la physiologie, de quoi a besoin une femme qui accouche. de quoi, quelle est la posture du compagnon ou de la personne en tout cas qui accompagne la femme qui accouche. Et je fais en sorte qu'il soit dans les meilleures conditions et pendant et après. Et on va parler de tous les sujets qui fâchent. On va faire aussi un travail émotionnel. Sans quel schéma tu as vécu dans ta famille ? Qu'est-ce que tu ne veux pas reproduire ? Et en fait, sur quoi tu as besoin de travailler pour ne pas reproduire ces schémas-là dans ta propre éducation sur ton enfant ou dans ton propre schéma familial ? Donc on va vraiment rentrer dans l'intimité du couple et ça crée un lien très fort, c'est quelque chose qui prend... beaucoup de temps et beaucoup d'énergie d'être sous soutien.

  • Speaker #0

    C'est génial, je ne me rendais pas compte de ce que c'était et en quoi ça consistait exactement. Je n'ai pas vécu cette expérience d'avoir des enfants, mais j'ai des amis qui en ont eu récemment. Et c'est vrai que maintenant... je me dis tiens ça aurait pu les intéresser parce qu'effectivement avoir un enfant il y a la grossesse qui est déjà une grosse étape mais même après c'est là où les plus gros challenges arrivent finalement notamment au niveau du couple, même géré au quotidien enfin tu dois tout réinventer et c'est vrai que que de le faire sans être vraiment accompagnée par quelqu'un d'extérieur à la famille aussi, parce que c'est quand même une dynamique différente, c'est vachement utile. Tu as accompagné beaucoup de femmes depuis que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, non, mais en tout cas, celle que j'ai accompagnée, ça s'est vraiment bien passé. Moi, j'ai décidé de ne pas en faire mon métier dans le sens de mon gain de pain. Donc je le fais bénévolement et je le fais surtout pour des amis. Enfin c'est souvent par cooptation quoi, c'est jamais... Je fais pas de la publicité pour faire des accompagnements, etc. Donc c'est plus quelque chose que je fais à côté de ce que je fais au Croissant Vertile, etc. qui me nourrit, qui nourrit profondément les personnes pour qui je le fais. Et voilà c'est plus un truc où je crois que c'est de l'ordre de la vocation pour moi l'accompagnement de Doula et du Du coup, j'ai envie que ça reste, voilà, pas sur un mode financier. Surtout que c'est beaucoup de temps. Et en fait, valoriser ce temps en argent, ce serait sûrement pas du tout juste pour moi. Souvent, je fais un peu du troc aussi avec les familles. Tu vois, on réfléchit à comment ça peut être juste la relation, etc. Et j'aime que ça reste là-dedans. Du coup, je trouve que ça me donne un rôle, tu vois, de tata, de grande sœur, plus que, tu vois, de...

  • Speaker #0

    d'un truc de client ça fait un peu le lien avec une de mes questions du coup tu as co-fondé l'unité vous organisez notamment le Sistars tous les ans et dans l'unité vous parlez beaucoup d'écoféminisme est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu ce que c'est exactement l'écoféminisme ?

  • Speaker #1

    je pense qu'il y a autant de définitions de l'écoféminisme que d'écoféministes mais en tout cas pour moi ce que j'ai aimé dans le discours dans les valeurs, dans la vision politique de l'écoféminisme, c'est que ça réunissait des choses que j'avais expérimentées dans ma vie ou des domaines dans lesquels j'évoluais qui ne se rencontraient pas. Donc j'évoluais dans le domaine de l'écologie avec tout ce qu'on fait avec la désobéissance fertile, ça fait longtemps que je suis impliquée dans des projets, dans des émissions, dans... plein plein plein de choses en fait qui vont venir toucher à l'écologie, à diffuser une conscience, à appliquer une conscience, etc. Et en fait, ça faisait longtemps que je faisais des cercles de femmes, donc là il y avait le côté empouvoirment des femmes, reprendre sa place dans la société, apporter l'énergie des femmes au monde, et il y avait vraiment ce truc que je côtoyais qui était vraiment de l'ordre plus du féminisme, des droits des femmes, etc. Et en fait, l'écoféminisme, pour moi, est venu faire se rencontrer. tous ces univers qui ont besoin de se rencontrer parce que dans l'univers féministe je voyais des femmes hyper en colère pas du tout connecté à leurs émotions avec aussi une posture de victime que j'aime pas du tout c'est pour ça que je parle souvent de co-responsabilité moi j'aime pas la posture de victime et je pense que le triptyque bourreau victime etc c'est c'est vraiment sauveur, c'est vraiment des choses... desquels il faut sortir et d'apprendre à voir le monde d'une autre façon. Donc voilà, et il y avait aussi ce truc de, pour moi, un discours qui souvent rebute les hommes, et qui parfois est contre-productif aussi. Après il y avait le monde de la spiritualité, des cercles de femmes, du bien-être, du massage, etc. C'est aussi du yoga, je sais pas si... Ça c'est des mondes dans lesquels j'évolue aussi. Et alors là, évidemment il y a le soin de soi, le soin à l'autre. Mais pour moi il y a vraiment un manque d'engagement dans la matière, dans le concret. Souvent c'est des gens qui sont vachement dans l'énergie. Mais en fait on n'est pas dans un monde que d'énergie, on est aussi dans un monde de matière. Et ça, ça me manquait et j'avais envie un peu parfois de les secouer en mode « Ouais bon c'est bien, mais tu vois il y a un moment donné où il faut faire aussi, il faut passer à l'action, il ne faut pas rester que dans le concept. » Donc voilà, et pour moi il y avait aussi ce monde de l'écologie où il y avait cette importance... Enfin écologie politique, parce que bon, ma vision de l'écologie est hyper politique, et voilà l'importance du soin pour le vivant, de changer notre relation au vivant, de changer nos relations aux animaux, etc. Et pour moi ces mondes avaient vraiment besoin de se rencontrer, parce que dans l'écologie, il y a aussi un truc de sauveur, et de se dire on prend pas soin de nous. On veut prendre absolument soin de la terre, mais en fait on est à bout de souffle, les militants écologistes sont à bout de souffle, etc. Et bon, même si maintenant je vois que dans les jeunes mouvements militants, il y a quand même le care qui est vachement plus présent qu'avant. Mais voilà, pour moi, c'est ce univers, ils ont besoin de se rencontrer. Et je pense que c'est en ça que ça me touchait beaucoup, l'écoféminisme.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est trop cool, ça me parle beaucoup. Je trouve que tout ça, ça fait sens. Il y a aussi la notion de sororité qui est très présente. Dans l'unité, c'est presque la même chose. Est-ce que tu peux définir ta vision de la sororité ? C'est aussi un mot qu'on entend de plus en plus, mais finalement, il y a plein de façons de le percevoir aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait une phrase que j'aimais bien, c'était que la sororité, ce n'est pas rappelé aux femmes. C'est pas juste reconnecter aux femmes à leur puissance parce que franchement les femmes elles sont puissantes du ouf, moi je vois dans les cercles de femmes, toutes les femmes, ce qu'elles font.

  • Speaker #0

    À chaque fois que j'entends une femme se déposer, je dis « waouh, la nana, mais c'est une guerrière, quoi ! » Elle a traversé tout ça. En fait, les femmes, elles sont déjà connectées à leur puissance. Mais c'est d'assumer cette puissance et de la montrer au monde. Et pour moi, aujourd'hui, les mouvements de solidarité, c'est ça qu'ils sont en train de faire, c'est de dire « là, bichette, ce que t'es en train de faire, c'est un truc de ouf ! » Et en fait, prends conscience que t'es puissante et ose, assume. cette puissance au monde. Et pour moi, il y a aussi cette notion d'oser avoir des femmes puissantes autour de nous sans se sentir amoindries par leur puissance. Moi, je sais que c'est un truc qui me touche beaucoup parce que quand j'étais plus jeune, j'ai beaucoup subi la jalousie des femmes. J'ai toujours été une femme qui rigole fort, qui parle fort, qui pense fort, etc. Et je vois à quel point... En fait, c'est pour ça que j'étais entourée que d'hommes quand j'étais plus jeune, parce que, clairement, c'était beaucoup plus facile pour moi. avec les hommes qu'avec les femmes. Aujourd'hui, je suis très fière du travail que j'ai entamé parce que pendant un moment de ma vie, j'ai vachement réprimé ma lumière en me disant « Non, mais si je brille, les autres sont jaloux, alors c'est trop nul, alors j'arrête de briller. » Ben non, en fait. Et donc, pour moi, ça a été un long apprentissage et je pense que je suis encore dans cet apprentissage d'oser être un soleil sans avoir peur de brûler les autres et en étant dans une posture suffisamment... enlacente pour les autres pour qu'elles se sentent pas menacées aussi et pour moi c'est ça aussi la sororité c'est c'est apprendre à aimer avoir des femmes puissantes autour de nous et à être fière des femmes puissantes autour de nous ouais

  • Speaker #1

    c'est drôle parce que moi je me rendais pas compte de tout ça je pense que pendant longtemps je me suis dit oui bah je suis féministe oui bien sûr mais je me posais pas trop ces questions et pour moi le genre je Je me suis toujours sentie à l'aise avec le fait d'être femme, mais pour moi c'était très fluide et pareil, je me posais pas beaucoup de questions. Peut-être que j'avais pas été confrontée à beaucoup de sexisme ou de choses comme ça, qui faisaient que je me sentais pas forcément... Ouais, pas forcément concernée, juste j'en avais pas fait mon combat, quoi, tout simplement. Et au fur et à mesure des années, j'ouvre les yeux sur plein de points différents. Et c'est clair que le Sister, ça a ouvert des fenêtres et des portes de partout. C'est des trucs à expérimenter, à explorer, et notamment les cercles de femmes. Pareil, c'était facile pour moi, avec mes amis, de voir cette puissance et de leur dire « Mais c'est génial ce que tu fais ! » Mais je me rendais moins compte que beaucoup de femmes traversent des choses très similaires, et notamment dans le fait de... de se minimiser, de pas trop prendre de place. Et dans les services de femmes, il y a souvent ces trucs qui reviennent de « ouais, j'ai pas envie qu'on me voit ou qu'on m'entend trop » , etc. Alors que devant moi, c'est des femmes où je me dis « mais elles sont incroyables, quoi ! » C'est avant même qu'elles parlent, je me disais « waouh, je suis impressionnée, elle a grave confiance, elle fait des projets super chouettes » . Et après, tu les entends avoir peur de prendre trop de place ou se poser plein de questions, et tu te dis « mais en fait... » il ne faut pas que tu te poses toutes ces questions, vas-y quoi, assume. Et du coup, c'est important aussi d'avoir ces espaces-là, et on ne se rend pas trop compte, je pense, au quotidien, mais en fait, quand tu commences à creuser ces sujets-là, il y a plein de choses à faire encore pour que les femmes assument leur place et plus de confiance aussi pour déployer leurs projets. Parce que les hommes à côté se posent des fois moins de questions. C'est un peu des généralités, bien sûr, mais...

  • Speaker #0

    Pour moi, dans ce mouvement de féminisme aussi, il y a vraiment de sortir du besoin d'avoir, comment dire, pas l'aval, mais le... Tu vois, dans le mouvement féministe, je vois... Moi quand il y avait des femmes qui venaient, qui avaient Jonathan à côté de moi, je voyais quand même ce rapport de séduction à l'homme. C'est besoin que l'homme valide ce que tu es en train de dire, ce que tu es en train de faire. Cet amour du mental aussi qui pour moi est de l'ordre de l'énergie du masculin tu vois. Et de pas valoriser l'intelligence des femmes. Parce que, alors je vais faire bondir plein de féministes, mais aujourd'hui on est sous des cocktails hormonaux différents. les hommes et les femmes, qui nous donnent aussi des comportements différents. Et parce qu'on est de toute façon programmés, nous, pour être des mères, eux, pour être des pères, on est aussi programmés avec des aptitudes différentes. Et moi, c'est vraiment la grossesse et l'accouchement qui m'ont vraiment reconnectée à l'intelligence d'un cerveau que l'homme et la femme portent, mais que, naturellement, par le processus de l'accouchement, la femme a un espèce de super pouvoir de l'intuition, qui est due au fait qu'on va arrêter de... On va reproduire pendant toute la grossesse et tout l'allaitement. On va arrêter de faire des neurones pour le néocortex, mais on va faire que des neurones pour le cerveau primitif. Donc ça nous donne un peu un super pouvoir de l'intelligence émotionnelle, de l'intuition, etc. Et en fait, moi ça m'a énormément servi, ça a énormément servi la désobéissance fertile, le croissant fertile, mon intuition, mon intelligence émotionnelle, etc. qui est hyper complémentaire avec d'autres formes d'intelligence, je crache pas sur les autres formes d'intelligence, mais aujourd'hui, on se sert peu de cette intelligence-là, et elle nous fait gagner beaucoup de temps et beaucoup d'énergie, cette intelligence. Donc pour moi, il y a aussi dans le féminisme d'apprendre à... sortir du mental et du néocortex et d'aller aussi vers l'intuitif, vers le sensible il y a aussi cet équilibre tête-corps-corps tu vois d'arrêter d'être tout le temps dans le mental et d'apprendre aussi à être dans le coeur et être sensible et en fait on a tellement associé les femmes à la sensibilité qu'on fait un rejet de la sensibilité mais la sensibilité c'est ce qui fait qu'un robot high tech c'est le meilleur, c'est parce qu'il est sensible il est sensible à son environnement et bien en fait il faut voir la sensibilité comme un super pouvoir Et il faut juste savoir adapter cette sensibilité à notre environnement, enfin, s'en servir pour s'adapter à notre environnement. Mais je pense que ça, tu vois, la sensibilité, le rejet de la sensibilité dans les mouvements féministes, je pense que c'est une grave erreur, parce que chez n'importe quel humain, homme ou femme, la sensibilité, c'est important. C'est ce qui fait qu'on exprime ce qui se passe à l'intérieur, et la communication, c'est ce qui évite les guerres, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement... tu as fait le lien avec l'intuition, toi, ça s'exprime comment ? De manière concrète, comment tu sais que c'est ton intuition ? Est-ce que avant d'avoir eu tes enfants, est-ce que déjà tu avais cette intuition qui était assez forte ? Parce que j'ai l'impression quand même que tu es très connectée aussi à l'invisible.

  • Speaker #0

    Oui, je ne dirais pas, je ne crois pas, je n'ai pas le souvenir avant d'avoir les enfants. de m'être connectée à cette intuition, à cette forme d'intelligence. Mais je sais que c'est arrivé avec la grossesse. Et je disais souvent après que j'avais l'impression que la grossesse, c'était comme si j'étais un pont entre le ciel et la terre, entre ce qui se passe dans ce monde-là et ce qui se passe dans le monde de l'invisible. Et il m'est arrivé vraiment des trucs de ouf pendant la grossesse. Et notamment, un soir à 7h du matin, je me suis retrouvée aux urgences parce qu'en fait... J'avais pas fait la ouf, j'avais fait la fête jusqu'à 4h du matin avec des copines et je portais des bottes en cuir très lourde et en fait ça m'avait fait des micro-fissures dans l'os du pied qui me faisaient me tordre de douleur, c'est-à-dire quand j'ai retiré ma botte qui contenait la micro-fissure, j'ai mais... enfin vraiment ça a été horrible, mes copines étaient à 7 mois de grossesse avec un bidou énorme, elles étaient en panique, elles ont dû appeler le SAMU etc. Et en fait je me retrouve dans un hôpital où ils savent pas comment gérer la situation parce que je suis une femme. très enceinte et qu'ils ne savent pas s'ils peuvent me donner un antidouleur. Ils me disaient, mais allez dans votre maternité. J'étais là, mais j'accouche pas dans une maternité, en fait. Donc, je peux pas aller dans l'hôpital, quel bon je dépends. Et eux, ils étaient archi stressés. Du coup, ils me laissent dans une pièce toute seule avec mon mal-mais. Vraiment un mal-mais. Je sais pas, je saurais pas le décrire, mais vraiment, je pouvais pas poser mon pied par terre. Ça me faisait une douleur hyper aiguë en permanence et tout. Et au Brésil, on m'avait un peu appris des bases du Reiki, voilà, et j'avais beaucoup chanté des chants médecine avec des peuples, etc. Et là, d'un coup, je me dis, vas-y, là, il n'y a que moi, en fait. Il n'y a personne qui est là pour m'aider. Et du coup, je vais essayer de... Je crois qu'à ce moment-là, je ne me dis pas, je vais essayer de me guérir tout seul, mais je me dis, chanter et poser mes mains sur mon pied, ça va m'aider. Et donc, je commence à chanter, chanter, chanter. Je suis toute seule dans cette pièce, dans l'hôpital. Et je ne sais pas combien de temps ça dure parce que je rentre un peu dans une espèce de trance de chant. Il était tard, j'étais fatiguée. Je pense qu'il y avait plein de choses. C'était la nuit qui fait que ça m'a aidée à rentrer dans un espèce d'état de conscience modifié. Et là, au bout d'un moment, je finis de chanter. Je suis encore en train de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus la douleur. Et du coup, ça me fait m'arrêter de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus du tout la douleur. Et donc, je lâche mon pied. et je lâche mon pied et en fait je sens toujours pas la douleur et je bouge mon pied et je sens toujours pas la douleur et je pose mon pied par terre et c'est genre j'ai plus rien et là je me dis mais si je dis au médecin que j'ai plus du tout mal ils vont me prendre pour une star B tu vois, il y avait mes parents qui m'attendaient parce qu'ils étaient venus me chercher l'hôpital les avait appelés etc et donc en fait je les laisse et ils me font bon alors prenez ce médicament que je ne prends pas je fais semblant de le prendre machin truc care Ils me mettent une espèce d'attelle, ils me disent voilà on a le résultat de la radio, c'est des micro-fissures dans l'os du pied, ça va durer très longtemps, il y en a pour trois semaines, donc vous allez prendre les antidouleurs, les machins, les trucs. Et en fait du coup je sors vraiment de l'hôpital avec les béquilles, je joue le jeu en fait comme si j'avais mal. J'arrive chez moi et je me dis je vais pas pendant trois semaines te faire semblant de marcher en béquille, tu vois il faut que je le dise à mes parents. Et du coup je l'ai dit à mes parents, ils ont dû juste se dire ok c'est une grosse mytho, tu n'as pas grand chose, elle ne doit pas venir à l'hôpital pour rien. Mais en fait il y a eu plein de fois comme ça où... Je ne sais pas trop dire de façon cartésienne ce qui s'est passé. Ce que je sais, c'est que j'ai fait confiance à ce que mon corps, sur le moment, il appelait. Et que très souvent, ça a fait des petits miracles dans ma vie. Et vraiment, je le disais, à l'endroit où on vivait avant, en cabane, des gens un peu mal intentionnés qui sont arrivés sur le lieu, où vraiment, tu n'aurais pas cru, ils sont arrivés avec des cadeaux. C'était un vieux monsieur, un peu mignon, un peu nounours. Et moi, j'étais là, mais genre, ce mec, il va nous détruire, en fait. Et il s'est avéré que ce mec a essayé de nous détruire, de détruire le collectif, que les autres ont mis trois mois à s'en apercevoir, quand moi, en trois jours, je me souviens qu'un jour, j'étais obligée de monter en voiture avec lui parce qu'il était en galère, je devais l'emmener quelque part. Quand il est sorti de la voiture, j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'est-à-dire que tout mon corps, ouais, tout mon corps savait que cette personne était mauvaise pour le collectif. Et ça a été très très très loin dans ce qu'il a fait au collectif. Et voilà, et en fait, c'est ce qui a fait aussi que les gens autour de moi, de plus en plus, ils se sont compris, ok, Caro, elle a une intuition de ouf. Et en fait, plein de fois, Jojo, je lui dis, il me dit, mais comment tu sais que c'est ça la bonne solution de Jojo ? Je sais pas. Genre, je sais un truc très fort en moi qui me dit que c'est ça, en fait. Et c'est ça l'intuition, en fait, c'est que t'as pas une raison logique de dire qu'il faut faire ça. Mais il y a un espèce de truc dans ton corps qui te dit que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Mais quand tu l'écoutes ton intuition, est-ce que toujours il y a un résultat positif ? Ou des fois ça ne fonctionne pas ? C'est ça aussi que je me demandais parce que j'essaye moi de faire ce travail, j'ai souvent posé la question justement sur l'intuition pour essayer de me dire il y a bien un moment on va me dire un truc qui va faire mouche et un peu la formule magique qui va me permettre après de vraiment à chaque fois capter l'intuition. Et il y a des fois où je me dis ah c'est l'intuition, je suis et puis derrière il ne se passe rien quoi. Je me dis ah est-ce que du coup c'était vraiment mon intuition ou pas ? Donc je ne sais pas si pour toi ça marche toujours quand tu l'écoutes.

  • Speaker #0

    Alors je sais que ça ne marche vraiment pas quand je ne l'écoute pas. Mais je ne me souviens pas d'une fois où je l'ai écouté et où je me suis dit ah j'aurais pas dû suivre mon intuition. Je n'ai pas de souvenirs mais peut-être que ce n'est pas vrai ce que je dis et que c'est déjà arrivé. Mais en tout cas je me souviens m'être dit un milliard de fois putain tu le savais, tu l'as senti et tu n'as pas écouté ton intuition.

  • Speaker #1

    et ça c'est très énervant j'imagine le plus gros défi c'est de faire la différence avec le mental et de faire confiance parce que comme tu dis souvent c'est des messages tu te dis mais n'importe quoi il n'y a aucune raison et du coup c'est beaucoup de lâcher prise d'y aller quand même et de le faire ça c'est aussi un truc qu'on apprend pas trop quoi il faut suivre les règles S'il y a un truc qui n'est pas safe ou qui n'est pas confort ou qui est trop risqué, trop dangereux, entre guillemets, ben oui, tu n'y vas pas, quoi. Ou alors, il faut vraiment réfléchir, maturer ta pensée. Et est-ce que tu peux me parler de la vie en communauté ? Parce que du coup, sur le croissant fertile, l'idée, c'est ça, c'est justement de vivre en communauté. Moi, souvent, depuis longtemps, je me dis non, mais jamais la vie en communauté. J'ai trop besoin de mon espace, de mon temps pour moi. Et en fait, je me suis rendu compte que la vie en communauté, ça veut dire plein de choses. Ça peut être, bah oui, être en coloc avec 10 personnes, comme être sur un lieu ici où il y a quand même chacun son habitat, son espace, etc. Comment ici ça s'organise en fait ? Quels sont les moments que vous passez ensemble, etc. ?

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que nous, on n'utilise jamais le mot communauté. On parle souvent de tribu, parce que pour nous, c'est un élargissement de notre famille en fait. C'est l'envie d'être une... famille un peu plus grande, un peu plus forte et c'est pour ça que dans notre processus d'inclusion, à la fin du processus quand on va décider si cette personne elle rentre dans la tribu ou pas, c'est à l'enthousiasme. C'est vraiment parce que pour nous c'est presque tomber amoureux de quelqu'un en fait. C'est de se dire ok cette personne j'ai envie de partager ma vie avec elle, je suis enthousiaste de partager ma vie avec elle en acceptant que Comme chaque fois que tu tombes amoureux de quelqu'un, peut-être que ce ne sera pas toute ta vie et qu'il y a juste un petit bout de chemin à faire ensemble et ça c'est ok. Je crois que ce que j'aime dans la tribu, alors déjà je crois que le fait d'avoir des enfants, ça joue beaucoup dans mon envie de tribu. Moi j'ai beaucoup aimé dans le livre de Khalil Gibran quand il dit « il faut tout un village pour élever un enfant » . Pour moi c'est hyper juste, déjà pour les parents parce que... Nous, pour avoir fait l'instruction en famille, être 24 sur 24 avec tes enfants et que toute l'énergie, toute leur curiosité, qu'elle soit que sur toi, mais c'est épuisant en fait. Donc déjà, rien que pour les parents, mais surtout pour les enfants, tu peux pas apporter tout à un enfant en fait. Et aujourd'hui, t'as l'école, t'as le sport, t'as etc. Donc qui fait des apports différents, mais c'est pas des apports humains complices souvent. Alors que là, dans notre vie en tribu, non seulement il y a un apport intellectuel, matériel ou culturel, mais il y a aussi... des valeurs qui sont inculquées, que nous on va peut-être pas... peut-être qu'on porte, mais qu'on va peut-être pas verbaliser de la même façon que Léa le ferait. Il y a des sujets de conversation différents, il y a des complicités différentes, et moi j'aime le fait que leur éducation psycho-émotionnelle, culturelle, elle ne vienne pas forcément que de nous deux, et qu'elle vienne aussi d'autres humains, ça me plaît beaucoup. Je crois qu'il y a aussi le fait que nous ici on a un projet qui est quand même un grand projet et que clairement on n'aurait jamais pu le porter à deux. Il y a aussi le fait que j'aime le miroir que chaque personne m'apporte. Jonathan c'est un miroir, il me fait écho sur certaines blessures, certaines choses que j'ai à travailler. Léa elle me fait des miroirs sur d'autres. Et du coup je trouve que c'est hyper intéressant pour ça aussi la vie en tribu et le soutien. Jonathan me soutient sur certaines choses très bien. Sur d'autres, ça va plus être Léa, mon soutien, par exemple. Donc il y a aussi, en termes de soutien, le fait qu'on ait une pluralité de qualités, ça fait aussi que ça fait une pluralité d'apports dans ta vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, par rapport au temps que vous passez ensemble, est-ce qu'il y a des moments dédiés vraiment à ça ? Ou est-ce que c'est vraiment, comme tu dis, en famille ? Des fois, vous mangez ensemble, des fois, vous faites...

  • Speaker #0

    C'est les deux. C'est les deux, on fait ensemble en sorte qu'il y ait la spontanéité de la vie qui fait qu'on passe des temps ensemble. Mais on se note dans nos agendas aussi des temps où on va être plutôt dans le faire ensemble, des moments où on va être dans la réflexion ensemble, des moments où on va être dans le soin relationnel ensemble, des moments où on va être dans le kiff et dans la célébration ensemble. Donc on fait hyper attention aussi à ce que ce qui nous unit ne soit pas purement que le projet. Voilà, dans le stricto senso du projet, mais aussi toute la joie militante qu'on a envie de déployer, le soin relationnel qu'on a envie de déployer, les rituels, le lien avec l'énergie du lieu, avec la faune et la flore du lieu, etc. On essaye de faire en sorte que ce ne soit pas juste pragmatique, mais que notre façon de nous unir soit représentative du monde qu'on a envie de créer et de voir advenir.

  • Speaker #1

    Trop beau, ça donne grave envie ! Le sentiment de communauté ou de tribu, c'est un truc qu'on perd un petit peu dans nos sociétés. C'est beaucoup plus individualiste, même pas forcément en ville, même en campagne. On est beaucoup plus chacun chez soi, on va moins facilement toquer chez les voisins et tout ça. Je trouve ça chouette quand même de recréer des espaces collectifs. Et justement, toi, il y a eu toute une transition avant d'arriver au Croissant Fertile qui a fait qu'aujourd'hui tu es ici. Est-ce que tu aurais des conseils à donner à quelqu'un qui sent qu'il a envie de vivre différemment, de vivre de manière plus alignée avec la nature, avec les autres, quelqu'un qui a envie ou qui a même déjà entamé aussi une transition, un processus de reconnexion à soi, à la nature. Est-ce qu'il y a des conseils que tu aurais à donner, par où on commence en fait ? Parce que c'est tellement vaste, enfin souvent on se sent un peu perdu de se dire ok j'ai envie de faire ça, ça, ça, mais je sais pas par où commencer, on n'a pas toujours des exemples aussi.

  • Speaker #0

    Je crois que le mieux c'est d'expérimenter. Moi je sais que le long voyage en Amérique latine ça a été une expérience hyper socle pour moi et que ça a levé en fait plein de barrières que la vie avait mis dans mon cœur, dans mon esprit en fait. et souvent on parle de déconstruire et en fait souvent c'est pas tellement déconstruire c'est juste retrouver le chemin vers qui tu es vraiment et c'est un travail de débroussaillage quoi en fait ça ça m'appartient pas ça ça m'appartient pas ça c'est des vieilles croyances etc et je pense que le secret c'est le mouvement en fait c'est jamais être paralysé par la peur de pas y arriver que ce soit parce que tu attends etc et d'être tout le temps en mouvement et si tu es tout le temps en en mouvement, tu changes. et faire des petits pas tout le temps vers moi j'aime bien dire aussi que si tu connais pas ton cap aucun ventes défavorables donc peut-être déjà savoir aussi de quoi tu as envie est ce que est ce que ce que tu as envie c'est de trouver un projet est ce que ce que tu as envie c'est de devenir juste une meilleure personne est ce que ce que tu as envie je trouve que de connaître et partir de ses envies dans envie il ya en il ya vie donc il ya aussi un truc où tu vois moi je vois beaucoup de gens où les regards ils pétillent plus, les teints ils sont morts, les postures elles sont morts, etc. Et c'est souvent parce qu'on ne suit pas nos envies. Et en fait, oser suivre nos envies, je pense que c'est hyper important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des bons conseils que j'essaie de mettre sur l'application. Je confirme que le wishing, par exemple, ça aide beaucoup aussi. Parce que tu peux réfléchir pendant des heures et des heures à ce dont tu as envie, et ce que j'ai fait en étant à Paris typiquement. Mais de le vivre, c'est différent quoi. d'où l'importance de mêler expérience mouvement en vie je pense que c'est un bon mix j'ai deux dernières questions que j'aime bien poser aussi quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à la petite Caroline si tu te retrouvais devant Caroline enfant ou adolescente est-ce qu'il y a un message que tu aimerais lui passer ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que de croire en elle, de jamais laisser personne définir qui elle est et que tout est possible. Trop beau.

  • Speaker #1

    Et on peut finir par la traditionnelle question, est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré ou des coups de cœur que tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Il y a des milliards de livres qui m'ont inspiré et dedans il y a beaucoup de coups de cœur. mais si je dois rester un peu dans l'esprit de ce qu'on s'est dit je dirais que le livre sur les 5 blessures de l'âme pour moi ça a été un livre hyper socle dans à la fois ma compréhension de moi-même de mes réactions et du coup comment comprendre que tout part de croyances que tu as sur toi-même qui sont dues à des expériences que tu as vécues dans ton passé pour moi ça a été une vraie clé de voûte de dire Ok, en fait, il suffit que je travaille sur ces croyances et que je les change pour qu'elles arrêtent de me persécuter. Donc pour moi, ça a été vraiment... Et même dans ma compréhension de l'autre, de ne plus voir l'autre comme une attitude que je vais peut-être juger bien ou mal, mais comme en fait la suite logique de ce qu'il ou elle a vécu. Et du coup, de pouvoir accueillir ces comportements qui peuvent parfois être désagréables ou insécurisants, avec beaucoup plus d'amour et de tendresse. Et l'autre, c'est le pouvoir du pardon radical. Pour moi, le pardon en coopération, c'est le truc le plus important, et peut-être dans la vie en général, en fait. Et c'est quelque chose qui est vachement lié, qu'on retrouve beaucoup dans la spiritualité, dans la mystique, dans la religion, et qui du coup, comme on est dans une société qui s'éloigne beaucoup du sacré, etc., On s'éloigne aussi beaucoup du pardon, je trouve. Et voilà, le pardon et l'empathie, ça va beaucoup ensemble aussi, parce que pour être en capacité de pardonner, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut cultiver la confiance que c'était son mieux à cette personne, et qu'avec son histoire et avec ce qu'il a vécu, son mieux c'était ça, et d'accepter aussi que chaque expérience, aussi difficile qu'elle soit, Elle a une raison d'être dans ta vie et ça c'est le travail sur la confiance en l'univers et de se dire l'univers a de grands plans pour moi et ce truc horrible qui vient de m'arriver, il fait partie de l'expérience et il m'apprend des choses. Et je sais qu'il y a des chercheurs qui avaient fait un parallèle entre la vocation des gens et le pire truc qui leur soit arrivé dans la vie et que souvent les deux étaient liés. Et moi j'aime, enfin je cultive cette croyance que Même les pires choses sont en fait des choses qui vont te faire avoir plus de force, qui vont te faire développer une qualité, qui vont t'apporter une compréhension de l'autre, etc. Et je trouve que quand tu vois la vie sous ce prisme, c'est là que tu sors de la posture de victime et que tu peux t'empouvoir et que tu peux te sentir co-responsable et créateur, créatrice de ton futur en fait. donc voilà je pense que ces deux livres pour moi c'est des livres que tout le monde devrait lire et c'est des Et c'est des mouvements de l'esprit, des gymnastiques de l'esprit que tout le monde devrait avoir. Moi je parle souvent de musculation du cœur aussi. Pour moi le pardon c'est de la musculation du cœur. On muscle notre cerveau, on muscle notre corps, on a aussi besoin de muscler nos cœurs.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de ouf. Le pardon ça demande aussi de mettre son égo de côté. Trop bien, c'est des livres que je ne connaissais pas du tout, donc je vais les rajouter dans ma liste. Merci Caroline pour cet échange.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci à toi Noor.

  • Speaker #1

    Ça y est, je suis partie du croissant fertile. J'ai fait du stop jusqu'à Limoges pour prendre mon covoit parce que bah il n'y avait pas de bus. Et j'avoue je me sens un peu perdue après cette semaine hors du temps. Et pour le coup on peut vraiment dire que j'ai repoussé mes limites de citadine. Mais c'était fou, c'était fou d'être entourée de personnes aussi inspirantes. Et je me rends compte que l'engagement ça peut être joyeux et ça me rassure très franchement. Mais ce que j'ai aimé aussi au Croissant Fertile, c'est que chacun a son logement, sa vie personnelle, mais il y a aussi des moments qui sont consacrés au collectif. Et en fait, moi, la vie en communauté, ça m'a toujours beaucoup attirée. Et en même temps, je me disais que jamais je pourrais le faire parce que j'ai vraiment besoin de mes moments persos. J'aime bien passer du temps toute seule etc pour me recharger et en fait ben je me rends compte que c'est possible c'est tout à fait possible il y a différentes sortes de collectifs de communautés puis tous les matins on avait ce rituel où on commençait la journée en se réunissant pour s'étirer partager sa météo du jour et en fait tout simplement j'ai réalisé que ça me manquait grave d'avoir des espaces comme ça de communication où chacun a le droit de s'exprimer et d'être vraiment écouté Donc c'est vraiment génial. Merci vraiment du fond du cœur pour tous ces moments précieux. Et j'ai hâte de voir où cette nouvelle aventure va me mener pour la suite. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu. Je serais très heureuse d'avoir votre avis ou vos suggestions. Alors n'hésitez pas à me contacter via mon compte Instagram enquêtesdesoi.podcast.

  • Speaker #0

    En attendant la sortie du prochain épisode,

  • Speaker #1

    prenez soin de vous et on se retrouve le mois prochain.

Description

Je suis très heureuse de vous dévoiler le premier épisode de la saison 2.


Et pour l’occasion, je vous emmène au Croissant Fertile, un lieu extraordinaire d’expérimentation en habitat léger, niché au cœur du Périgord Vert.


Caroline, ancienne dirigeante d’établissements de luxe à Paris, y a tout quitté pour construire une vie alignée avec ses valeurs. Ensemble, on parle de son chemin de transition, de vie en collectif, de coopération, d’écoféminisme, de sororité et de son métier de doula.


Elle nous raconte comment elle a retrouvé sa confiance en elle, en les autres et en la vie, et pourquoi l’intuition et l’intelligence émotionnelle sont des clés essentielles pour bâtir un monde plus doux et résilient.


Un échange inspirant qui donne envie de ralentir, de coopérer et de recréer du lien.


Et si cet épisode vous a plus, je vous recommande d’écouter l’épisode 8 de la saison 1, dans lequel j’ai échangé avec Jonathan, le compagnon de Caroline, et co-fondateur de la Désobéissance Fertile.


De plus, soutenez le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute, et venez partager vos retours, et vos suggestions sur mon compte Instagram : enquetedesoi.podcast


La sélection inspirante de Caroline :

Les 5 blessures de l’âmes de Lise Bourbeau

Le pouvoir du pardon radical de Colin Tipping


Pour suivre Caroline, c’est par ici : 

https://www.instagram.com/desobeissancefertile/?hl=fr

https://www.instagram.com/lunitesororite/?hl=fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Nour et vous écoutez Enquête de Soi. Dans ce podcast, je vous emmène avec moi à la rencontre d'invités ayant un mode de vie et une perception du monde sortant des codes conventionnels. Entre engagement écologique, spiritualité ou encore développement personnel, le but de ce podcast c'est d'entamer un voyage intérieur afin de se construire une vie alignée qui nous ressemble. Ces témoignages sont une exploration du soi à travers les autres, permettant de récolter des indices et de faire germer de nouvelles idées. Alors si cela vous tente, On se donne rendez-vous tous les mois pour un nouvel épisode. Installez-vous confortablement et laissez-vous inspirer. Bonne écoute ! Pour cette saison 2, je profite de ma nouvelle vie de nomade pour expérimenter la vie de mes invités, pendant quelques heures ou quelques jours. Et mon premier arrêt dans cette exploration, c'est le croissant fertile. Je suis arrivée sur lieu il y a quelques jours, c'est un espace vaste et très sauvage. Sur le terrain, il y a pour l'instant 4 habitats légers, La chevigue, la maison pétale, la taille nialle, c'est la yurte qui ont tous été construites lors de chantiers participatifs. Et moi pendant cette semaine de hoofing j'ai la chance de dormir dans la yurte. C'est trop cool hein. Mais j'avoue que la première nuit j'ai un peu flippé parce qu'on entend tous les bruits de la nature. Y compris le brame du cerf. Et pour ceux qui l'ont jamais entendu ça ressemble à ça. Donc c'était pas rassurant. Puis on est dans le Périgord Vert et j'ai très vite compris pourquoi. Depuis que je suis là, il pleut, il pleut et ça s'arrête pas. Et j'avoue que c'est un petit peu rude pour moi qui n'aime pas le froid, surtout que pour se laver, en fait il n'y a pas d'eau chaude. Ça se passe dehors avec des douches solaires ou directement dans le réseau pour les plus courageux. Donc avec les eaux touffeurs, on a quand même pris le temps d'installer une douche solaire dans le dôme Cerf, donc c'est un petit peu plus confortable. Et pour vous raconter hier je me suis retrouvé la tête en avant à me laver les cheveux en compagnie de grenouilles du coup qui barbotaient dans le cours d'eau qui traverse le dôme avec de l'eau froide et je me suis dit mon dieu mais pendant ce temps là il y a quand même des gens qui sont digital nomades à Bali et moi je suis dans le fin fond du périgord vert à me laver les cheveux avec de l'eau froide avec des grenouilles mais bon en vrai pour rien au monde je voudrais être à leur place parce que bon ici j'ai beau être en dehors de ma zone de confort je dois avais que je me sens plus vivante que jamais Puis je crois que je commence à m'habituer et puis surtout on vit de super moments avec les autres oufers. Du coup j'ai proposé à Caroline d'échanger avec moi pour cet épisode et elle a accepté. On va enregistrer l'épisode demain. On va probablement se poser dans la maison de pétales. Donc je suis trop contente. Franchement c'est une super belle façon de clôturer cette semaine hors du temps. Je suis très heureuse de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Pour remettre en contexte, moi je suis déjà venue... Sur le croissant fertile, il y a un peu plus d'un an pour le Seastars, un événement que tu avais co-organisé dans le cadre de l'unité. Et du coup j'avais déjà découvert le lieu, et j'avais découvert l'événement même parce que j'avais enregistré un épisode avec Jonathan, qui est ton compagnon, qu'on peut retrouver dans la saison 1. Et de fil en aiguille, il y a plein d'éléments qui m'ont ramenée vers le lieu cette semaine, où on a passé une semaine ensemble. pour aménager un petit peu certains espaces du lieu. Donc voilà, je suis très heureuse aujourd'hui de pouvoir échanger avec toi et d'avoir ton point de vue sur plein d'éléments différents. Est-ce que tu peux déjà commencer par te présenter en me parlant de tes valeurs ? C'est une question que j'aime bien poser avant d'entrer dans le vif du sujet pour déjà mettre en contexte quelles sont les valeurs qui te portent au quotidien.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup, mais je crois que s'il y en a une qui rassemble pas mal de choses que je fais, c'est la confiance. J'ai fait un voyage d'un an en Amérique du Sud où vraiment c'est ce que j'ai réappris à avoir confiance en moi déjà parce que la confiance c'est à plein de niveaux et découvrir qu'il y avait plein de choses que je faisais dans mon quotidien finalement qui n'étaient pas pour moi mais pour les autres. La confiance en l'autre aussi parce que on vit dans une société où il n'y a pas beaucoup de place je trouve pour l'empathie, pour le pardon, etc. Et j'ai vraiment remarqué Voilà, à la suite de ce voyage, quand j'ai commencé à me questionner sur moi-même, qu'en fait, je manquais aussi de confiance en l'autre, de cette espèce d'ouverture de cœur qu'ont les enfants, d'aller vers l'autre sans préjugés, sans appréhension aussi. Et la troisième forme de confiance que j'ai appris, c'est la confiance en le grand tout, en la vie. Et en fait... Pour moi, la confiance, c'est une vraie clé de voûte du changement. Parce que si tu as conscience en toi, si tu as conscience en l'autre, et si tu as conscience en ce que tout va s'aligner pour que ça aille et pour que tu réussisses ce que tu es venu entreprendre, c'est une grande clé. de changement, de paix. Et voilà, il y a une grande femme qui a dit que la confiance, c'était le boulevard qui mène à l'amour. Et du coup, moi, c'est aussi ce que je ressens avec cette valeur.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que c'est une question qui peut désarçonner. Mais là, je trouve que tes valeurs, elles correspondent bien aussi à ton chemin de vie. Enfin, on connaît un petit peu ton parcours. Je sens que c'est vraiment des valeurs qui t'ont porté. Justement, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui dans ton parcours tu te retrouves au croissant fertile ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu ces grandes étapes ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait dans une première partie de ma vie je dirigeais des établissements de luxe à Paris. Ça ne s'est pas très bien passé dans un endroit où j'étais. En fait on m'a proposé une rupture de contrat à l'amiable et j'ai accepté. En fait à la suite de ça j'ai fait un voyage au Brésil. Et là en fait, truc de dingue, je découvre que je suis complètement à côté de la plaque et je me dis, travailler toute l'année pour pouvoir de temps en temps aller profiter d'endroits incroyables dans le monde, pourquoi pas directement faire en sorte que sa vie soit incroyable. Je me souviens que pendant ce voyage, il y a vraiment un truc de l'enfance qui s'est réveillé. Moi j'ai toujours été une enfant qui aimait danser, qui aimait chanter, qui aimait être connectée à la joie. Et en fait dans mon quotidien, c'était sérieux, c'était du travail, c'était gérer des équipes. C'était aussi beaucoup de paraître parce que le milieu du luxe c'est ça. Et en fait je m'ai éloignée de tout ce qui me fait du bien profondément, ou tout ce qui m'a fait du bien quand j'étais enfant. Et du coup je suis repartie un an en Amérique latine avec vraiment cette idée de me dire je veux découvrir ce qui me fait du bien, je veux faire des choses qui me font du bien. Et je suis sûre que si je commence par là, je vais trouver ce que je suis vraiment venue faire sur Terre parce que clairement ce que je suis en train de faire c'est pas ce qui me rend heureuse et ce qui me fait vibrer. Et c'est trop marrant parce que du coup j'ai fait du woofing beaucoup en Amérique latine et je suis vraiment rentrée dans le milieu de la permaculture, de fermes pédagogiques avec beaucoup de rélectures de Pierre Rabhi. J'ai commencé beaucoup à m'intéresser à la géopolitique, à ce qui se passait dans le monde, à comprendre que clairement j'étais à côté de la plaque et que je ne comprenais rien en fait de toutes les manipulations qu'il pouvait y avoir etc. Et je me suis dit mais en fait c'est le système agricole qu'il faut changer pour changer le monde. Et puis après, je suis tombée enceinte, et du coup j'ai eu un enfant, j'ai enfanté dans ma pleine puissance de femme, et là je me suis dit, ouais mais en fait c'est l'éducation qui va changer le monde. Et en fait, je me suis rendu compte que l'éducation, c'était fait par les femmes, beaucoup encore, et que c'était les femmes en fait finalement. En fait c'est rigolo parce qu'au fur et à mesure, j'étais là, ah mais non en fait c'est ça qu'il faut faire pour que les choses elles changent vraiment, ah non, et puis ça c'est ça en fait. et jusqu'au moment où avec Jonathan, on a commencé à vraiment vouloir fonder un lieu avec cette idée d'habitat léger, de résilience territoriale, etc. Et en fait, en œuvrant dans les collectifs, je me suis dit mais en fait, ce qui nous manque, c'est la capacité à coopérer. Parce que peu importe si on devient des génies de la permaculture, si on devient des génies de l'éducation, peu importe ce qu'on va développer comme capacité, si on ne sait pas coopérer, ça ne fonctionne pas. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui la coopération c'est vraiment le cœur de ce que j'ai envie de développer et sur ce projet eau croissant fertile parce que finalement défendre l'habitat léger c'est quelque chose auquel je crois très fort. Mais si on fait ça et que demain les gens peuvent tous vivre en habitat léger mais qu'ils ne savent pas coopérer, pour moi ça ne sert à rien, toujours à rien. Donc faire ensemble et faire ensemble d'une façon qui soit saine, c'est-à-dire où chacun, chacune peut trouver sa place, être empouvoiré. et qu'on n'ait plus peur d'être à côté de personnes qui sont dans leur pleine puissance, qui ont leur pleine force, et comprendre qu'en fait, plus l'autre est bien dans sa vie et heureux, et plus toi tu es bien dans ta vie et heureuse aussi. Donc pour moi, il y a vraiment quelque chose autour de la coopération, et c'est vraiment ce que j'ai envie d'apporter aujourd'hui à ce projet.

  • Speaker #0

    Et comment tu as appris justement tout ce qui concerne la coopération ? Je pense qu'il y a plein d'outils différents. Quand on en parle, il y a des outils qu'on connaît un petit peu déjà, mais qu'on n'applique pas forcément, comme la communication non-violente. Mais après, vous avez quand même réfléchi à des concepts un peu plus poussés et complexes au niveau de la coopération. Est-ce que tu t'es formée ou est-ce que c'est le fait d'expérimenter ?

  • Speaker #1

    C'est une multitude de choses. J'ai l'impression que c'est d'abord une formation de la vie, dans le sens où il y a dix ans, j'ai commencé les cercles de femmes. et en fait ce que ça m'a apporté, les cercles de femmes, c'est à la fois la libération émotionnelle de plein de choses que j'avais vécues, et de pouvoir sortir ça de moi, et puis avoir cette lourdeur dans mon cœur, et à la fois de comprendre les autres. Et en fait, je me rappelle, au début, il y avait des femmes qui rentraient dans le cercle, que je me disais. Oh là là, avec elle, ça va être pas de le faire, ça va être horrible et tout. Et souvent, c'était cette femme-là qui me touchait le plus en cercle. Parce qu'en fait, je comprenais que ce qui m'énervait chez elle, c'était en fait que sa blessure, que la violence qu'elle avait vécue dans sa vie. Et pour moi, ça a été une clé de voûte en termes de coopération, de comprendre chaque chose que l'autre fait qui m'énerve, qui me met mal à l'aise, qui m'insécurise. En fait, c'est que le fruit de la violence de ce que cette personne a vécu. Quand tu vois le monde de cette façon-là, bah en fait même Le Pen, en fait, c'est juste un gars qui souffre. Et d'ailleurs, l'autre jour j'écoutais une conférence d'un mec qui racontait qu'un jour, en plein enregistrement télé, à un endroit où Le Pen était hyper véhément, hyper vénère sur le plateau, Il y a quelqu'un qui l'appelle... Enfin, c'était à l'époque, tu sais, t'avais des auditeurs qui pouvaient venir et, tu vois, intervenir dans l'émission de télé. Et en fait, là, le mec, il dit à Le Pen, mais moi, je sais que vous êtes une pupille de la nation. Et en fait, j'ai l'impression que tout ce que vous faites, c'est parce qu'en fait, la France, c'est comme si c'était un peu votre mère et qu'en fait, vous défendez votre mère. Et là, il raconte que Le Pen, il change complètement de tête et que là où c'était un bulldog depuis le début, il devient un petit garçon. et qu'il a les larmes aux yeux quand il répond en fait, en expliquant « Ouais, en fait, quand tu protèges la France de cette façon, c'est parce que la France est ma mère. » Sauf que c'est hyper touchant de comprendre que derrière toute la violence, toute la haine que tu peux déployer, il y a toujours une histoire. Et une histoire souvent où c'est des êtres qui ont manqué d'amour, qui ont subi des violences graves. Et en fait, si tu comprends ça, après tu es capable de coopérer avec tout le monde. Parce que derrière les opinions, il y a des émotions.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper intéressant en vrai. Je pense que ça commence sûrement autour d'un travail sur soi-même. C'est apprendre à se connaître, à se comprendre, à se reconnecter à ses émotions. Du coup, c'est sûrement plus facile après aussi de le faire avec les autres. Je pense que le problème majeur dans nos sociétés, c'est qu'on est coupé de tout ça aussi. C'est qu'on apprend moins à se poser les questions, à se remettre en question, juste à se dire « Ok, qu'est-ce que je ressens ? Pourquoi je le ressens ? » « À quoi c'est dû ? » etc. Je pense que ça commence par soi pour ensuite se diffuser auprès des autres. Mais est-ce qu'il y a un truc, enfin je ne sais pas, est-ce qu'il y a un outil qu'on peut utiliser qui peut déjà permettre d'entrer dans cette dynamique de coopération ? parce que Quand t'es dans un cercle de personnes qui sont déjà ouvertes à la question, c'est plus simple. Mais dans la vie de tous les jours, tout le monde n'est pas aussi prêt à recevoir quelqu'un qui communique plus avec ses émotions, qui même viendrait mettre en lumière quelque chose chez toi alors que tu lui as rien demandé.

  • Speaker #1

    En réalité, j'ai l'impression que l'empathie, c'est la qualité la plus importante pour développer la coopération. L'empathie, ça demande de l'écoute active. Ça demande aussi d'avoir fait un travail sur soi parce que souvent, quand tu comprends tes propres mécanismes, c'est plus facile de comprendre les mécanismes des autres. Ou alors, si tu t'intéresses en général aux mécanismes des humains de défense face à leurs blessures, etc. Et moi, je sais que je fonctionne beaucoup comme ça. C'est-à-dire que quand il y a quelqu'un qui a une posture agressive ou quand il y a quelqu'un que je sens qu'il est vexé, etc. Je vais me dire, tiens, qu'est-ce qui s'est passé là dans les dernières heures ? qui déclenchent ce mécanisme. Et en fait, moi ça a été, notamment avec mes parents, ça a été vraiment une grosse clé, par exemple, d'apaisement relationnel. Là où je sentais des tensions, des montées en pression, etc. Plutôt que de réagir, de me dire, ok, qu'est-ce qui se passe pour lui, qu'est-ce qui se passe pour elle, et comment je viens amener du dialogue ou de l'humour ou de la tendresse sur ce qui est en train de se passer, plutôt que d'être en réaction en permanence. parce qu'en fait comme on est comme on comprend pas, comme notre cerveau il fait pas le lien entre ce que la personne activée elle est en train de faire et nous qui l'avons forcément activée même si c'est pas méchant ce que t'as fait peut-être que une phrase un geste, une façon de faire ça active l'autre ou 20 autres personnes ça l'aurait pas activée mais lui avec son histoire, elle avec son histoire ça l'active et de comprendre que t'es co-responsable de la relation donc c'est pas une folle et elle s'est activée toute seule, c'est tafé un truc qui l'active Et du coup, ok, c'est pas grave, ça arrive, ça parle pas de toi en fait. Et c'est là où les accords Toltec sont intéressants, tu le prends pas personnellement, et tu te dis ok... Maintenant, moi, je suis co-responsable de la relation et clairement, je n'ai pas envie que ça parte en cacahuètes. Et comment je fais pour apaiser cette situation ? Donc pour moi, c'est vraiment développer l'intelligence émotionnelle. Et plus tu vas travailler sur toi et ta compréhension, et plus tu vas être bon, bonne dans la compréhension des autres aussi, clairement. C'est pour ça que moi, je... Pour moi, les cercles de parole, c'est un truc que tout le monde devrait faire. Et c'est pour ça qu'ici, sur le lieu, toutes les personnes qui viennent, on a une hygiène tous les matins. On s'écoute dire la météo, on va faire des temps. voilà on va parler pépite caillou qu'est ce qui s'est passé pour toi aujourd'hui etc parce que plus tu écoutes l'autre plus tu le comprends et plus tu le comprends plus tu es capable de réagir et de faire en sorte que ça se passe bien en fait je

  • Speaker #0

    suis vraiment d'accord sur les cercles de parole moi qui en ai fait très peu mais les quelques-uns que j'ai pu faire c'était vraiment génial même ce qu'on a fait cette semaine juste de se poser cinq minutes au début Déjà c'est bien d'avoir un espace où tu as le droit de prendre la parole Et vraiment sans être coupé Donc voilà c'est à toi Si tu veux parler 5 minutes tu parles 5 minutes Si tu veux parler 2 minutes tu parles 2 minutes Donc pour des gens comme moi qui ont des fois du mal à prendre leur place dans un groupe C'est bien aussi d'avoir un temps qui s'est consacré Pour déjà t'exprimer librement sans jugement Et il y a aussi ce truc de se demander Ce qu'on a fait cette semaine tous les matins De se dire ok c'est quoi ta météo Mais ça paraît tout bête Mais moi il y a des moments où je me dis je sais pas comment je me sens et en fait c'est un vrai exercice de se dire ok, d'aller creuser un petit peu de vraiment comment tu te sens et pas juste de foncer, de démarrer ta journée sans même te poser ces questions là donc ouais je suis d'accord aussi, tout le monde devrait participer à des cercles comme ça et j'avais bien envie aussi que tu me parles de ton métier de doula parce que j'en ai souvent entendu parler mais finalement je me suis jamais trop renseignée sur la question en quoi ça consiste en

  • Speaker #1

    fait Du coup, moi, c'est parti du fait que mon accouchement, enfin, mon premier accouchement s'est passé d'une façon vraiment incroyable. Je devais accoucher en maison de naissance. Et en fait, la sage-femme, elle m'a laissé à 20h, dilatée à 2h en me disant, tu n'accoucheras pas avant demain, je vais aller manger avec des copines. Et deux heures plus tard, j'avais accouché. Et du coup, elle a à peine eu le temps d'arriver parce que le temps que ma soeur l'appelle et qu'elle débarque, j'avais déjà sorti la tête du bébé. Et du coup, j'ai pu récupérer mon enfant moi-même, j'ai pu vivre ce moment vraiment, je pense que comme beaucoup de femmes idéalisent, rêvent d'accoucher. Et je me suis dit, la force que j'ai ressentie quand j'ai sorti mon enfant de mon corps, si toutes les femmes du monde, elles ressentent qu'elles ont cette force-là en elles, mais le monde, il va changer en fait. Et je le dis souvent jusqu'aujourd'hui. je sens que ça a été un rituel initiatique un rituel de passage pour moi l'accouchement où jusqu'aujourd'hui je puise ma force là attends Caro t'as fait ça quoi et du coup c'est pour ça que j'ai commencé à vouloir accompagner c'est vraiment en me disant je veux plus que les femmes elles accouchent surtout que je faisais des cercles de femmes déjà à l'époque et je voyais à quel point un échec de l'accouchement des violences au niveau de l'accouchement, les femmes ça les traumatisait toute leur vie dans leurs relations sexuelles, dans leur rapport à la maternité, dans leur confiance en elles et je me suis dit, c'est pas possible dans une société qui a besoin que les femmes prennent leur place qu'elles apportent leur énergie, on peut pas les brimer pendant qu'elles enfantent donc voilà, et en fait très vite je me suis rendu compte que l'accouchement c'était hyper politique Parce que, en pouvoir m'en défendre, parce que des enfants qui arrivent au monde d'une façon douce, tous les anthropologues, tous les pédopsychiatres, ils le disent, ça va jouer sur ta psyché à vie. Un enfant qui arrive au monde de façon agressive, c'est un enfant qui va être beaucoup plus enclin à l'agressivité toute sa vie. un enfant qui arrive d'une façon douce paisible, c'est son premier pas dans le monde, c'est comme si ta première relation avec l'eau c'est une noyade Où ta première relation avec l'eau, c'est un bain chaud où on t'a mis doucement dans l'eau. En fait, t'as pas la même relation à l'eau, ta première fois ça crée quelque chose. Et en fait... Cette première fois, elle est importante parce que plus on aura des enfants apaisés, plus on aura un monde apaisé aussi. Et enfin, le troisième niveau pour moi, et là, c'est les scientifiques qui m'ont beaucoup touchée dans leurs recherches, et notamment Michel Audan, qui est un peu le pape des obstétriciens. Et en fait, lui, c'est un chercheur, et il s'est vraiment rendu compte que l'ocytocine, l'hormone que les femmes ne sécrètent plus puisqu'on leur injecte de l'ocytocine de synthèse maintenant, à l'hôpital pour qu'elle puisse alors les raisons médicales c'est avoir des contractions plus forte c'est éviter les hémorragies etc et en fait on se rend compte qu'à force de ne plus utiliser leurs propres hormones et ben en fait le risque c'est qu'on en sécrète de moins en moins et que nos bébés n'arrivent plus sous ce cocktail d'hormones de l'amour et l'amour c'est ce qui fait de nous des humains en fait et moi je trouve que c'est hyper triste en fait, on peut pas perdre cette capacité et je trouve qu'en tant que femme on a une responsabilité aussi parce qu'on parle souvent des droits des humains mais on parle pas des devoirs des humains et pour moi, en tant qu'humaine c'était un devoir d'accoucher de cette façon là, d'offrir cette naissance là à mon enfant et aussi d'offrir aux humains de naître sous le cocktail d'hormones de l'amour

  • Speaker #0

    Mais du coup, concrètement, t'accompagnes les couples avant la naissance comme une sage-femme ? Est-ce que t'es là pendant la naissance également ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est même déjà arrivé qu'il y ait des couples qui me contactent avant même d'attendre un enfant. Ah ouais ? Ouais. En fait, c'est vraiment toute une préparation psycho-corpo-émotionnelle. Aujourd'hui, les sages-femmes, et Dieu sait que j'ai une admiration incroyable pour ce qu'elles font, elles n'ont malheureusement pas le temps. de faire de l'humain et pour les couples c'est difficile parce qu'en fait devenir parent c'est un tel chamboulement dans une vie et comme on est dans ce modèle de la famille nucléaire où ta mère, ta grand-mère, ta tante elle est pas près de toi, elle est pas de nos déconseils t'as pas d'ailleurs souvent le premier enfant dont tu vas changer la couche c'est ton propre enfant on vit plus dans une société comme ça un peu à tribu, grande famille où en fait on va s'occuper d'enfants avant les nôtres et du coup battle. Tu vois, du jour au lendemain, passer d'un petit couple qui a toute sa liberté à des parents, avec toutes les tâches, toute la liberté qui est enlevée, parce qu'un enfant, c'est une responsabilité de dingue, et bien en fait, on ne se rend pas compte du choc que ça peut être pour des couples. D'ailleurs, il y a, je crois que c'est 50% des couples qui se séparent dans la première année, après avoir un enfant, c'est genre énormissime. Et donc en fait, ça sert à ça, cet accompagnement. déjà à réussir leur accouchement que l'homme y trouve sa place, que la femme soit empouvoirée dans ce processus, etc. Mais aussi, ça sert à qu'elle soit soutenue en postpartum par ses amis, qu'elle sache comment la soutenir, comment l'accompagner, comment faire pour retrouver le plus vite possible ta force, ta santé, comment tu vas allaiter, comment tu vas faire pour le sommeil, etc. Donc, c'est plein de choses. que les sages-femmes n'ont pas le temps de faire. En fait, le métier de doula, il est hyper complémentaire avec le métier de sages-femmes. Donc, on ne marche pas du tout sur les plates-bandes du médical. Mais voilà, moi, en plus, j'ai mes expériences d'accouchement, j'ai mes expériences d'accompagnement, qui fait que, bien sûr, que je nourris quand même un discours, en tout cas, ce n'est pas médical, mais physiologique. C'est-à-dire que moi, je leur explique c'est quoi la physiologie, de quoi a besoin une femme qui accouche. de quoi, quelle est la posture du compagnon ou de la personne en tout cas qui accompagne la femme qui accouche. Et je fais en sorte qu'il soit dans les meilleures conditions et pendant et après. Et on va parler de tous les sujets qui fâchent. On va faire aussi un travail émotionnel. Sans quel schéma tu as vécu dans ta famille ? Qu'est-ce que tu ne veux pas reproduire ? Et en fait, sur quoi tu as besoin de travailler pour ne pas reproduire ces schémas-là dans ta propre éducation sur ton enfant ou dans ton propre schéma familial ? Donc on va vraiment rentrer dans l'intimité du couple et ça crée un lien très fort, c'est quelque chose qui prend... beaucoup de temps et beaucoup d'énergie d'être sous soutien.

  • Speaker #0

    C'est génial, je ne me rendais pas compte de ce que c'était et en quoi ça consistait exactement. Je n'ai pas vécu cette expérience d'avoir des enfants, mais j'ai des amis qui en ont eu récemment. Et c'est vrai que maintenant... je me dis tiens ça aurait pu les intéresser parce qu'effectivement avoir un enfant il y a la grossesse qui est déjà une grosse étape mais même après c'est là où les plus gros challenges arrivent finalement notamment au niveau du couple, même géré au quotidien enfin tu dois tout réinventer et c'est vrai que que de le faire sans être vraiment accompagnée par quelqu'un d'extérieur à la famille aussi, parce que c'est quand même une dynamique différente, c'est vachement utile. Tu as accompagné beaucoup de femmes depuis que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, non, mais en tout cas, celle que j'ai accompagnée, ça s'est vraiment bien passé. Moi, j'ai décidé de ne pas en faire mon métier dans le sens de mon gain de pain. Donc je le fais bénévolement et je le fais surtout pour des amis. Enfin c'est souvent par cooptation quoi, c'est jamais... Je fais pas de la publicité pour faire des accompagnements, etc. Donc c'est plus quelque chose que je fais à côté de ce que je fais au Croissant Vertile, etc. qui me nourrit, qui nourrit profondément les personnes pour qui je le fais. Et voilà c'est plus un truc où je crois que c'est de l'ordre de la vocation pour moi l'accompagnement de Doula et du Du coup, j'ai envie que ça reste, voilà, pas sur un mode financier. Surtout que c'est beaucoup de temps. Et en fait, valoriser ce temps en argent, ce serait sûrement pas du tout juste pour moi. Souvent, je fais un peu du troc aussi avec les familles. Tu vois, on réfléchit à comment ça peut être juste la relation, etc. Et j'aime que ça reste là-dedans. Du coup, je trouve que ça me donne un rôle, tu vois, de tata, de grande sœur, plus que, tu vois, de...

  • Speaker #0

    d'un truc de client ça fait un peu le lien avec une de mes questions du coup tu as co-fondé l'unité vous organisez notamment le Sistars tous les ans et dans l'unité vous parlez beaucoup d'écoféminisme est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu ce que c'est exactement l'écoféminisme ?

  • Speaker #1

    je pense qu'il y a autant de définitions de l'écoféminisme que d'écoféministes mais en tout cas pour moi ce que j'ai aimé dans le discours dans les valeurs, dans la vision politique de l'écoféminisme, c'est que ça réunissait des choses que j'avais expérimentées dans ma vie ou des domaines dans lesquels j'évoluais qui ne se rencontraient pas. Donc j'évoluais dans le domaine de l'écologie avec tout ce qu'on fait avec la désobéissance fertile, ça fait longtemps que je suis impliquée dans des projets, dans des émissions, dans... plein plein plein de choses en fait qui vont venir toucher à l'écologie, à diffuser une conscience, à appliquer une conscience, etc. Et en fait, ça faisait longtemps que je faisais des cercles de femmes, donc là il y avait le côté empouvoirment des femmes, reprendre sa place dans la société, apporter l'énergie des femmes au monde, et il y avait vraiment ce truc que je côtoyais qui était vraiment de l'ordre plus du féminisme, des droits des femmes, etc. Et en fait, l'écoféminisme, pour moi, est venu faire se rencontrer. tous ces univers qui ont besoin de se rencontrer parce que dans l'univers féministe je voyais des femmes hyper en colère pas du tout connecté à leurs émotions avec aussi une posture de victime que j'aime pas du tout c'est pour ça que je parle souvent de co-responsabilité moi j'aime pas la posture de victime et je pense que le triptyque bourreau victime etc c'est c'est vraiment sauveur, c'est vraiment des choses... desquels il faut sortir et d'apprendre à voir le monde d'une autre façon. Donc voilà, et il y avait aussi ce truc de, pour moi, un discours qui souvent rebute les hommes, et qui parfois est contre-productif aussi. Après il y avait le monde de la spiritualité, des cercles de femmes, du bien-être, du massage, etc. C'est aussi du yoga, je sais pas si... Ça c'est des mondes dans lesquels j'évolue aussi. Et alors là, évidemment il y a le soin de soi, le soin à l'autre. Mais pour moi il y a vraiment un manque d'engagement dans la matière, dans le concret. Souvent c'est des gens qui sont vachement dans l'énergie. Mais en fait on n'est pas dans un monde que d'énergie, on est aussi dans un monde de matière. Et ça, ça me manquait et j'avais envie un peu parfois de les secouer en mode « Ouais bon c'est bien, mais tu vois il y a un moment donné où il faut faire aussi, il faut passer à l'action, il ne faut pas rester que dans le concept. » Donc voilà, et pour moi il y avait aussi ce monde de l'écologie où il y avait cette importance... Enfin écologie politique, parce que bon, ma vision de l'écologie est hyper politique, et voilà l'importance du soin pour le vivant, de changer notre relation au vivant, de changer nos relations aux animaux, etc. Et pour moi ces mondes avaient vraiment besoin de se rencontrer, parce que dans l'écologie, il y a aussi un truc de sauveur, et de se dire on prend pas soin de nous. On veut prendre absolument soin de la terre, mais en fait on est à bout de souffle, les militants écologistes sont à bout de souffle, etc. Et bon, même si maintenant je vois que dans les jeunes mouvements militants, il y a quand même le care qui est vachement plus présent qu'avant. Mais voilà, pour moi, c'est ce univers, ils ont besoin de se rencontrer. Et je pense que c'est en ça que ça me touchait beaucoup, l'écoféminisme.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est trop cool, ça me parle beaucoup. Je trouve que tout ça, ça fait sens. Il y a aussi la notion de sororité qui est très présente. Dans l'unité, c'est presque la même chose. Est-ce que tu peux définir ta vision de la sororité ? C'est aussi un mot qu'on entend de plus en plus, mais finalement, il y a plein de façons de le percevoir aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait une phrase que j'aimais bien, c'était que la sororité, ce n'est pas rappelé aux femmes. C'est pas juste reconnecter aux femmes à leur puissance parce que franchement les femmes elles sont puissantes du ouf, moi je vois dans les cercles de femmes, toutes les femmes, ce qu'elles font.

  • Speaker #0

    À chaque fois que j'entends une femme se déposer, je dis « waouh, la nana, mais c'est une guerrière, quoi ! » Elle a traversé tout ça. En fait, les femmes, elles sont déjà connectées à leur puissance. Mais c'est d'assumer cette puissance et de la montrer au monde. Et pour moi, aujourd'hui, les mouvements de solidarité, c'est ça qu'ils sont en train de faire, c'est de dire « là, bichette, ce que t'es en train de faire, c'est un truc de ouf ! » Et en fait, prends conscience que t'es puissante et ose, assume. cette puissance au monde. Et pour moi, il y a aussi cette notion d'oser avoir des femmes puissantes autour de nous sans se sentir amoindries par leur puissance. Moi, je sais que c'est un truc qui me touche beaucoup parce que quand j'étais plus jeune, j'ai beaucoup subi la jalousie des femmes. J'ai toujours été une femme qui rigole fort, qui parle fort, qui pense fort, etc. Et je vois à quel point... En fait, c'est pour ça que j'étais entourée que d'hommes quand j'étais plus jeune, parce que, clairement, c'était beaucoup plus facile pour moi. avec les hommes qu'avec les femmes. Aujourd'hui, je suis très fière du travail que j'ai entamé parce que pendant un moment de ma vie, j'ai vachement réprimé ma lumière en me disant « Non, mais si je brille, les autres sont jaloux, alors c'est trop nul, alors j'arrête de briller. » Ben non, en fait. Et donc, pour moi, ça a été un long apprentissage et je pense que je suis encore dans cet apprentissage d'oser être un soleil sans avoir peur de brûler les autres et en étant dans une posture suffisamment... enlacente pour les autres pour qu'elles se sentent pas menacées aussi et pour moi c'est ça aussi la sororité c'est c'est apprendre à aimer avoir des femmes puissantes autour de nous et à être fière des femmes puissantes autour de nous ouais

  • Speaker #1

    c'est drôle parce que moi je me rendais pas compte de tout ça je pense que pendant longtemps je me suis dit oui bah je suis féministe oui bien sûr mais je me posais pas trop ces questions et pour moi le genre je Je me suis toujours sentie à l'aise avec le fait d'être femme, mais pour moi c'était très fluide et pareil, je me posais pas beaucoup de questions. Peut-être que j'avais pas été confrontée à beaucoup de sexisme ou de choses comme ça, qui faisaient que je me sentais pas forcément... Ouais, pas forcément concernée, juste j'en avais pas fait mon combat, quoi, tout simplement. Et au fur et à mesure des années, j'ouvre les yeux sur plein de points différents. Et c'est clair que le Sister, ça a ouvert des fenêtres et des portes de partout. C'est des trucs à expérimenter, à explorer, et notamment les cercles de femmes. Pareil, c'était facile pour moi, avec mes amis, de voir cette puissance et de leur dire « Mais c'est génial ce que tu fais ! » Mais je me rendais moins compte que beaucoup de femmes traversent des choses très similaires, et notamment dans le fait de... de se minimiser, de pas trop prendre de place. Et dans les services de femmes, il y a souvent ces trucs qui reviennent de « ouais, j'ai pas envie qu'on me voit ou qu'on m'entend trop » , etc. Alors que devant moi, c'est des femmes où je me dis « mais elles sont incroyables, quoi ! » C'est avant même qu'elles parlent, je me disais « waouh, je suis impressionnée, elle a grave confiance, elle fait des projets super chouettes » . Et après, tu les entends avoir peur de prendre trop de place ou se poser plein de questions, et tu te dis « mais en fait... » il ne faut pas que tu te poses toutes ces questions, vas-y quoi, assume. Et du coup, c'est important aussi d'avoir ces espaces-là, et on ne se rend pas trop compte, je pense, au quotidien, mais en fait, quand tu commences à creuser ces sujets-là, il y a plein de choses à faire encore pour que les femmes assument leur place et plus de confiance aussi pour déployer leurs projets. Parce que les hommes à côté se posent des fois moins de questions. C'est un peu des généralités, bien sûr, mais...

  • Speaker #0

    Pour moi, dans ce mouvement de féminisme aussi, il y a vraiment de sortir du besoin d'avoir, comment dire, pas l'aval, mais le... Tu vois, dans le mouvement féministe, je vois... Moi quand il y avait des femmes qui venaient, qui avaient Jonathan à côté de moi, je voyais quand même ce rapport de séduction à l'homme. C'est besoin que l'homme valide ce que tu es en train de dire, ce que tu es en train de faire. Cet amour du mental aussi qui pour moi est de l'ordre de l'énergie du masculin tu vois. Et de pas valoriser l'intelligence des femmes. Parce que, alors je vais faire bondir plein de féministes, mais aujourd'hui on est sous des cocktails hormonaux différents. les hommes et les femmes, qui nous donnent aussi des comportements différents. Et parce qu'on est de toute façon programmés, nous, pour être des mères, eux, pour être des pères, on est aussi programmés avec des aptitudes différentes. Et moi, c'est vraiment la grossesse et l'accouchement qui m'ont vraiment reconnectée à l'intelligence d'un cerveau que l'homme et la femme portent, mais que, naturellement, par le processus de l'accouchement, la femme a un espèce de super pouvoir de l'intuition, qui est due au fait qu'on va arrêter de... On va reproduire pendant toute la grossesse et tout l'allaitement. On va arrêter de faire des neurones pour le néocortex, mais on va faire que des neurones pour le cerveau primitif. Donc ça nous donne un peu un super pouvoir de l'intelligence émotionnelle, de l'intuition, etc. Et en fait, moi ça m'a énormément servi, ça a énormément servi la désobéissance fertile, le croissant fertile, mon intuition, mon intelligence émotionnelle, etc. qui est hyper complémentaire avec d'autres formes d'intelligence, je crache pas sur les autres formes d'intelligence, mais aujourd'hui, on se sert peu de cette intelligence-là, et elle nous fait gagner beaucoup de temps et beaucoup d'énergie, cette intelligence. Donc pour moi, il y a aussi dans le féminisme d'apprendre à... sortir du mental et du néocortex et d'aller aussi vers l'intuitif, vers le sensible il y a aussi cet équilibre tête-corps-corps tu vois d'arrêter d'être tout le temps dans le mental et d'apprendre aussi à être dans le coeur et être sensible et en fait on a tellement associé les femmes à la sensibilité qu'on fait un rejet de la sensibilité mais la sensibilité c'est ce qui fait qu'un robot high tech c'est le meilleur, c'est parce qu'il est sensible il est sensible à son environnement et bien en fait il faut voir la sensibilité comme un super pouvoir Et il faut juste savoir adapter cette sensibilité à notre environnement, enfin, s'en servir pour s'adapter à notre environnement. Mais je pense que ça, tu vois, la sensibilité, le rejet de la sensibilité dans les mouvements féministes, je pense que c'est une grave erreur, parce que chez n'importe quel humain, homme ou femme, la sensibilité, c'est important. C'est ce qui fait qu'on exprime ce qui se passe à l'intérieur, et la communication, c'est ce qui évite les guerres, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement... tu as fait le lien avec l'intuition, toi, ça s'exprime comment ? De manière concrète, comment tu sais que c'est ton intuition ? Est-ce que avant d'avoir eu tes enfants, est-ce que déjà tu avais cette intuition qui était assez forte ? Parce que j'ai l'impression quand même que tu es très connectée aussi à l'invisible.

  • Speaker #0

    Oui, je ne dirais pas, je ne crois pas, je n'ai pas le souvenir avant d'avoir les enfants. de m'être connectée à cette intuition, à cette forme d'intelligence. Mais je sais que c'est arrivé avec la grossesse. Et je disais souvent après que j'avais l'impression que la grossesse, c'était comme si j'étais un pont entre le ciel et la terre, entre ce qui se passe dans ce monde-là et ce qui se passe dans le monde de l'invisible. Et il m'est arrivé vraiment des trucs de ouf pendant la grossesse. Et notamment, un soir à 7h du matin, je me suis retrouvée aux urgences parce qu'en fait... J'avais pas fait la ouf, j'avais fait la fête jusqu'à 4h du matin avec des copines et je portais des bottes en cuir très lourde et en fait ça m'avait fait des micro-fissures dans l'os du pied qui me faisaient me tordre de douleur, c'est-à-dire quand j'ai retiré ma botte qui contenait la micro-fissure, j'ai mais... enfin vraiment ça a été horrible, mes copines étaient à 7 mois de grossesse avec un bidou énorme, elles étaient en panique, elles ont dû appeler le SAMU etc. Et en fait je me retrouve dans un hôpital où ils savent pas comment gérer la situation parce que je suis une femme. très enceinte et qu'ils ne savent pas s'ils peuvent me donner un antidouleur. Ils me disaient, mais allez dans votre maternité. J'étais là, mais j'accouche pas dans une maternité, en fait. Donc, je peux pas aller dans l'hôpital, quel bon je dépends. Et eux, ils étaient archi stressés. Du coup, ils me laissent dans une pièce toute seule avec mon mal-mais. Vraiment un mal-mais. Je sais pas, je saurais pas le décrire, mais vraiment, je pouvais pas poser mon pied par terre. Ça me faisait une douleur hyper aiguë en permanence et tout. Et au Brésil, on m'avait un peu appris des bases du Reiki, voilà, et j'avais beaucoup chanté des chants médecine avec des peuples, etc. Et là, d'un coup, je me dis, vas-y, là, il n'y a que moi, en fait. Il n'y a personne qui est là pour m'aider. Et du coup, je vais essayer de... Je crois qu'à ce moment-là, je ne me dis pas, je vais essayer de me guérir tout seul, mais je me dis, chanter et poser mes mains sur mon pied, ça va m'aider. Et donc, je commence à chanter, chanter, chanter. Je suis toute seule dans cette pièce, dans l'hôpital. Et je ne sais pas combien de temps ça dure parce que je rentre un peu dans une espèce de trance de chant. Il était tard, j'étais fatiguée. Je pense qu'il y avait plein de choses. C'était la nuit qui fait que ça m'a aidée à rentrer dans un espèce d'état de conscience modifié. Et là, au bout d'un moment, je finis de chanter. Je suis encore en train de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus la douleur. Et du coup, ça me fait m'arrêter de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus du tout la douleur. Et donc, je lâche mon pied. et je lâche mon pied et en fait je sens toujours pas la douleur et je bouge mon pied et je sens toujours pas la douleur et je pose mon pied par terre et c'est genre j'ai plus rien et là je me dis mais si je dis au médecin que j'ai plus du tout mal ils vont me prendre pour une star B tu vois, il y avait mes parents qui m'attendaient parce qu'ils étaient venus me chercher l'hôpital les avait appelés etc et donc en fait je les laisse et ils me font bon alors prenez ce médicament que je ne prends pas je fais semblant de le prendre machin truc care Ils me mettent une espèce d'attelle, ils me disent voilà on a le résultat de la radio, c'est des micro-fissures dans l'os du pied, ça va durer très longtemps, il y en a pour trois semaines, donc vous allez prendre les antidouleurs, les machins, les trucs. Et en fait du coup je sors vraiment de l'hôpital avec les béquilles, je joue le jeu en fait comme si j'avais mal. J'arrive chez moi et je me dis je vais pas pendant trois semaines te faire semblant de marcher en béquille, tu vois il faut que je le dise à mes parents. Et du coup je l'ai dit à mes parents, ils ont dû juste se dire ok c'est une grosse mytho, tu n'as pas grand chose, elle ne doit pas venir à l'hôpital pour rien. Mais en fait il y a eu plein de fois comme ça où... Je ne sais pas trop dire de façon cartésienne ce qui s'est passé. Ce que je sais, c'est que j'ai fait confiance à ce que mon corps, sur le moment, il appelait. Et que très souvent, ça a fait des petits miracles dans ma vie. Et vraiment, je le disais, à l'endroit où on vivait avant, en cabane, des gens un peu mal intentionnés qui sont arrivés sur le lieu, où vraiment, tu n'aurais pas cru, ils sont arrivés avec des cadeaux. C'était un vieux monsieur, un peu mignon, un peu nounours. Et moi, j'étais là, mais genre, ce mec, il va nous détruire, en fait. Et il s'est avéré que ce mec a essayé de nous détruire, de détruire le collectif, que les autres ont mis trois mois à s'en apercevoir, quand moi, en trois jours, je me souviens qu'un jour, j'étais obligée de monter en voiture avec lui parce qu'il était en galère, je devais l'emmener quelque part. Quand il est sorti de la voiture, j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'est-à-dire que tout mon corps, ouais, tout mon corps savait que cette personne était mauvaise pour le collectif. Et ça a été très très très loin dans ce qu'il a fait au collectif. Et voilà, et en fait, c'est ce qui a fait aussi que les gens autour de moi, de plus en plus, ils se sont compris, ok, Caro, elle a une intuition de ouf. Et en fait, plein de fois, Jojo, je lui dis, il me dit, mais comment tu sais que c'est ça la bonne solution de Jojo ? Je sais pas. Genre, je sais un truc très fort en moi qui me dit que c'est ça, en fait. Et c'est ça l'intuition, en fait, c'est que t'as pas une raison logique de dire qu'il faut faire ça. Mais il y a un espèce de truc dans ton corps qui te dit que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Mais quand tu l'écoutes ton intuition, est-ce que toujours il y a un résultat positif ? Ou des fois ça ne fonctionne pas ? C'est ça aussi que je me demandais parce que j'essaye moi de faire ce travail, j'ai souvent posé la question justement sur l'intuition pour essayer de me dire il y a bien un moment on va me dire un truc qui va faire mouche et un peu la formule magique qui va me permettre après de vraiment à chaque fois capter l'intuition. Et il y a des fois où je me dis ah c'est l'intuition, je suis et puis derrière il ne se passe rien quoi. Je me dis ah est-ce que du coup c'était vraiment mon intuition ou pas ? Donc je ne sais pas si pour toi ça marche toujours quand tu l'écoutes.

  • Speaker #0

    Alors je sais que ça ne marche vraiment pas quand je ne l'écoute pas. Mais je ne me souviens pas d'une fois où je l'ai écouté et où je me suis dit ah j'aurais pas dû suivre mon intuition. Je n'ai pas de souvenirs mais peut-être que ce n'est pas vrai ce que je dis et que c'est déjà arrivé. Mais en tout cas je me souviens m'être dit un milliard de fois putain tu le savais, tu l'as senti et tu n'as pas écouté ton intuition.

  • Speaker #1

    et ça c'est très énervant j'imagine le plus gros défi c'est de faire la différence avec le mental et de faire confiance parce que comme tu dis souvent c'est des messages tu te dis mais n'importe quoi il n'y a aucune raison et du coup c'est beaucoup de lâcher prise d'y aller quand même et de le faire ça c'est aussi un truc qu'on apprend pas trop quoi il faut suivre les règles S'il y a un truc qui n'est pas safe ou qui n'est pas confort ou qui est trop risqué, trop dangereux, entre guillemets, ben oui, tu n'y vas pas, quoi. Ou alors, il faut vraiment réfléchir, maturer ta pensée. Et est-ce que tu peux me parler de la vie en communauté ? Parce que du coup, sur le croissant fertile, l'idée, c'est ça, c'est justement de vivre en communauté. Moi, souvent, depuis longtemps, je me dis non, mais jamais la vie en communauté. J'ai trop besoin de mon espace, de mon temps pour moi. Et en fait, je me suis rendu compte que la vie en communauté, ça veut dire plein de choses. Ça peut être, bah oui, être en coloc avec 10 personnes, comme être sur un lieu ici où il y a quand même chacun son habitat, son espace, etc. Comment ici ça s'organise en fait ? Quels sont les moments que vous passez ensemble, etc. ?

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que nous, on n'utilise jamais le mot communauté. On parle souvent de tribu, parce que pour nous, c'est un élargissement de notre famille en fait. C'est l'envie d'être une... famille un peu plus grande, un peu plus forte et c'est pour ça que dans notre processus d'inclusion, à la fin du processus quand on va décider si cette personne elle rentre dans la tribu ou pas, c'est à l'enthousiasme. C'est vraiment parce que pour nous c'est presque tomber amoureux de quelqu'un en fait. C'est de se dire ok cette personne j'ai envie de partager ma vie avec elle, je suis enthousiaste de partager ma vie avec elle en acceptant que Comme chaque fois que tu tombes amoureux de quelqu'un, peut-être que ce ne sera pas toute ta vie et qu'il y a juste un petit bout de chemin à faire ensemble et ça c'est ok. Je crois que ce que j'aime dans la tribu, alors déjà je crois que le fait d'avoir des enfants, ça joue beaucoup dans mon envie de tribu. Moi j'ai beaucoup aimé dans le livre de Khalil Gibran quand il dit « il faut tout un village pour élever un enfant » . Pour moi c'est hyper juste, déjà pour les parents parce que... Nous, pour avoir fait l'instruction en famille, être 24 sur 24 avec tes enfants et que toute l'énergie, toute leur curiosité, qu'elle soit que sur toi, mais c'est épuisant en fait. Donc déjà, rien que pour les parents, mais surtout pour les enfants, tu peux pas apporter tout à un enfant en fait. Et aujourd'hui, t'as l'école, t'as le sport, t'as etc. Donc qui fait des apports différents, mais c'est pas des apports humains complices souvent. Alors que là, dans notre vie en tribu, non seulement il y a un apport intellectuel, matériel ou culturel, mais il y a aussi... des valeurs qui sont inculquées, que nous on va peut-être pas... peut-être qu'on porte, mais qu'on va peut-être pas verbaliser de la même façon que Léa le ferait. Il y a des sujets de conversation différents, il y a des complicités différentes, et moi j'aime le fait que leur éducation psycho-émotionnelle, culturelle, elle ne vienne pas forcément que de nous deux, et qu'elle vienne aussi d'autres humains, ça me plaît beaucoup. Je crois qu'il y a aussi le fait que nous ici on a un projet qui est quand même un grand projet et que clairement on n'aurait jamais pu le porter à deux. Il y a aussi le fait que j'aime le miroir que chaque personne m'apporte. Jonathan c'est un miroir, il me fait écho sur certaines blessures, certaines choses que j'ai à travailler. Léa elle me fait des miroirs sur d'autres. Et du coup je trouve que c'est hyper intéressant pour ça aussi la vie en tribu et le soutien. Jonathan me soutient sur certaines choses très bien. Sur d'autres, ça va plus être Léa, mon soutien, par exemple. Donc il y a aussi, en termes de soutien, le fait qu'on ait une pluralité de qualités, ça fait aussi que ça fait une pluralité d'apports dans ta vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, par rapport au temps que vous passez ensemble, est-ce qu'il y a des moments dédiés vraiment à ça ? Ou est-ce que c'est vraiment, comme tu dis, en famille ? Des fois, vous mangez ensemble, des fois, vous faites...

  • Speaker #0

    C'est les deux. C'est les deux, on fait ensemble en sorte qu'il y ait la spontanéité de la vie qui fait qu'on passe des temps ensemble. Mais on se note dans nos agendas aussi des temps où on va être plutôt dans le faire ensemble, des moments où on va être dans la réflexion ensemble, des moments où on va être dans le soin relationnel ensemble, des moments où on va être dans le kiff et dans la célébration ensemble. Donc on fait hyper attention aussi à ce que ce qui nous unit ne soit pas purement que le projet. Voilà, dans le stricto senso du projet, mais aussi toute la joie militante qu'on a envie de déployer, le soin relationnel qu'on a envie de déployer, les rituels, le lien avec l'énergie du lieu, avec la faune et la flore du lieu, etc. On essaye de faire en sorte que ce ne soit pas juste pragmatique, mais que notre façon de nous unir soit représentative du monde qu'on a envie de créer et de voir advenir.

  • Speaker #1

    Trop beau, ça donne grave envie ! Le sentiment de communauté ou de tribu, c'est un truc qu'on perd un petit peu dans nos sociétés. C'est beaucoup plus individualiste, même pas forcément en ville, même en campagne. On est beaucoup plus chacun chez soi, on va moins facilement toquer chez les voisins et tout ça. Je trouve ça chouette quand même de recréer des espaces collectifs. Et justement, toi, il y a eu toute une transition avant d'arriver au Croissant Fertile qui a fait qu'aujourd'hui tu es ici. Est-ce que tu aurais des conseils à donner à quelqu'un qui sent qu'il a envie de vivre différemment, de vivre de manière plus alignée avec la nature, avec les autres, quelqu'un qui a envie ou qui a même déjà entamé aussi une transition, un processus de reconnexion à soi, à la nature. Est-ce qu'il y a des conseils que tu aurais à donner, par où on commence en fait ? Parce que c'est tellement vaste, enfin souvent on se sent un peu perdu de se dire ok j'ai envie de faire ça, ça, ça, mais je sais pas par où commencer, on n'a pas toujours des exemples aussi.

  • Speaker #0

    Je crois que le mieux c'est d'expérimenter. Moi je sais que le long voyage en Amérique latine ça a été une expérience hyper socle pour moi et que ça a levé en fait plein de barrières que la vie avait mis dans mon cœur, dans mon esprit en fait. et souvent on parle de déconstruire et en fait souvent c'est pas tellement déconstruire c'est juste retrouver le chemin vers qui tu es vraiment et c'est un travail de débroussaillage quoi en fait ça ça m'appartient pas ça ça m'appartient pas ça c'est des vieilles croyances etc et je pense que le secret c'est le mouvement en fait c'est jamais être paralysé par la peur de pas y arriver que ce soit parce que tu attends etc et d'être tout le temps en mouvement et si tu es tout le temps en en mouvement, tu changes. et faire des petits pas tout le temps vers moi j'aime bien dire aussi que si tu connais pas ton cap aucun ventes défavorables donc peut-être déjà savoir aussi de quoi tu as envie est ce que est ce que ce que tu as envie c'est de trouver un projet est ce que ce que tu as envie c'est de devenir juste une meilleure personne est ce que ce que tu as envie je trouve que de connaître et partir de ses envies dans envie il ya en il ya vie donc il ya aussi un truc où tu vois moi je vois beaucoup de gens où les regards ils pétillent plus, les teints ils sont morts, les postures elles sont morts, etc. Et c'est souvent parce qu'on ne suit pas nos envies. Et en fait, oser suivre nos envies, je pense que c'est hyper important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des bons conseils que j'essaie de mettre sur l'application. Je confirme que le wishing, par exemple, ça aide beaucoup aussi. Parce que tu peux réfléchir pendant des heures et des heures à ce dont tu as envie, et ce que j'ai fait en étant à Paris typiquement. Mais de le vivre, c'est différent quoi. d'où l'importance de mêler expérience mouvement en vie je pense que c'est un bon mix j'ai deux dernières questions que j'aime bien poser aussi quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à la petite Caroline si tu te retrouvais devant Caroline enfant ou adolescente est-ce qu'il y a un message que tu aimerais lui passer ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que de croire en elle, de jamais laisser personne définir qui elle est et que tout est possible. Trop beau.

  • Speaker #1

    Et on peut finir par la traditionnelle question, est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré ou des coups de cœur que tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Il y a des milliards de livres qui m'ont inspiré et dedans il y a beaucoup de coups de cœur. mais si je dois rester un peu dans l'esprit de ce qu'on s'est dit je dirais que le livre sur les 5 blessures de l'âme pour moi ça a été un livre hyper socle dans à la fois ma compréhension de moi-même de mes réactions et du coup comment comprendre que tout part de croyances que tu as sur toi-même qui sont dues à des expériences que tu as vécues dans ton passé pour moi ça a été une vraie clé de voûte de dire Ok, en fait, il suffit que je travaille sur ces croyances et que je les change pour qu'elles arrêtent de me persécuter. Donc pour moi, ça a été vraiment... Et même dans ma compréhension de l'autre, de ne plus voir l'autre comme une attitude que je vais peut-être juger bien ou mal, mais comme en fait la suite logique de ce qu'il ou elle a vécu. Et du coup, de pouvoir accueillir ces comportements qui peuvent parfois être désagréables ou insécurisants, avec beaucoup plus d'amour et de tendresse. Et l'autre, c'est le pouvoir du pardon radical. Pour moi, le pardon en coopération, c'est le truc le plus important, et peut-être dans la vie en général, en fait. Et c'est quelque chose qui est vachement lié, qu'on retrouve beaucoup dans la spiritualité, dans la mystique, dans la religion, et qui du coup, comme on est dans une société qui s'éloigne beaucoup du sacré, etc., On s'éloigne aussi beaucoup du pardon, je trouve. Et voilà, le pardon et l'empathie, ça va beaucoup ensemble aussi, parce que pour être en capacité de pardonner, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut cultiver la confiance que c'était son mieux à cette personne, et qu'avec son histoire et avec ce qu'il a vécu, son mieux c'était ça, et d'accepter aussi que chaque expérience, aussi difficile qu'elle soit, Elle a une raison d'être dans ta vie et ça c'est le travail sur la confiance en l'univers et de se dire l'univers a de grands plans pour moi et ce truc horrible qui vient de m'arriver, il fait partie de l'expérience et il m'apprend des choses. Et je sais qu'il y a des chercheurs qui avaient fait un parallèle entre la vocation des gens et le pire truc qui leur soit arrivé dans la vie et que souvent les deux étaient liés. Et moi j'aime, enfin je cultive cette croyance que Même les pires choses sont en fait des choses qui vont te faire avoir plus de force, qui vont te faire développer une qualité, qui vont t'apporter une compréhension de l'autre, etc. Et je trouve que quand tu vois la vie sous ce prisme, c'est là que tu sors de la posture de victime et que tu peux t'empouvoir et que tu peux te sentir co-responsable et créateur, créatrice de ton futur en fait. donc voilà je pense que ces deux livres pour moi c'est des livres que tout le monde devrait lire et c'est des Et c'est des mouvements de l'esprit, des gymnastiques de l'esprit que tout le monde devrait avoir. Moi je parle souvent de musculation du cœur aussi. Pour moi le pardon c'est de la musculation du cœur. On muscle notre cerveau, on muscle notre corps, on a aussi besoin de muscler nos cœurs.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de ouf. Le pardon ça demande aussi de mettre son égo de côté. Trop bien, c'est des livres que je ne connaissais pas du tout, donc je vais les rajouter dans ma liste. Merci Caroline pour cet échange.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci à toi Noor.

  • Speaker #1

    Ça y est, je suis partie du croissant fertile. J'ai fait du stop jusqu'à Limoges pour prendre mon covoit parce que bah il n'y avait pas de bus. Et j'avoue je me sens un peu perdue après cette semaine hors du temps. Et pour le coup on peut vraiment dire que j'ai repoussé mes limites de citadine. Mais c'était fou, c'était fou d'être entourée de personnes aussi inspirantes. Et je me rends compte que l'engagement ça peut être joyeux et ça me rassure très franchement. Mais ce que j'ai aimé aussi au Croissant Fertile, c'est que chacun a son logement, sa vie personnelle, mais il y a aussi des moments qui sont consacrés au collectif. Et en fait, moi, la vie en communauté, ça m'a toujours beaucoup attirée. Et en même temps, je me disais que jamais je pourrais le faire parce que j'ai vraiment besoin de mes moments persos. J'aime bien passer du temps toute seule etc pour me recharger et en fait ben je me rends compte que c'est possible c'est tout à fait possible il y a différentes sortes de collectifs de communautés puis tous les matins on avait ce rituel où on commençait la journée en se réunissant pour s'étirer partager sa météo du jour et en fait tout simplement j'ai réalisé que ça me manquait grave d'avoir des espaces comme ça de communication où chacun a le droit de s'exprimer et d'être vraiment écouté Donc c'est vraiment génial. Merci vraiment du fond du cœur pour tous ces moments précieux. Et j'ai hâte de voir où cette nouvelle aventure va me mener pour la suite. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu. Je serais très heureuse d'avoir votre avis ou vos suggestions. Alors n'hésitez pas à me contacter via mon compte Instagram enquêtesdesoi.podcast.

  • Speaker #0

    En attendant la sortie du prochain épisode,

  • Speaker #1

    prenez soin de vous et on se retrouve le mois prochain.

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Description

Je suis très heureuse de vous dévoiler le premier épisode de la saison 2.


Et pour l’occasion, je vous emmène au Croissant Fertile, un lieu extraordinaire d’expérimentation en habitat léger, niché au cœur du Périgord Vert.


Caroline, ancienne dirigeante d’établissements de luxe à Paris, y a tout quitté pour construire une vie alignée avec ses valeurs. Ensemble, on parle de son chemin de transition, de vie en collectif, de coopération, d’écoféminisme, de sororité et de son métier de doula.


Elle nous raconte comment elle a retrouvé sa confiance en elle, en les autres et en la vie, et pourquoi l’intuition et l’intelligence émotionnelle sont des clés essentielles pour bâtir un monde plus doux et résilient.


Un échange inspirant qui donne envie de ralentir, de coopérer et de recréer du lien.


Et si cet épisode vous a plus, je vous recommande d’écouter l’épisode 8 de la saison 1, dans lequel j’ai échangé avec Jonathan, le compagnon de Caroline, et co-fondateur de la Désobéissance Fertile.


De plus, soutenez le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute, et venez partager vos retours, et vos suggestions sur mon compte Instagram : enquetedesoi.podcast


La sélection inspirante de Caroline :

Les 5 blessures de l’âmes de Lise Bourbeau

Le pouvoir du pardon radical de Colin Tipping


Pour suivre Caroline, c’est par ici : 

https://www.instagram.com/desobeissancefertile/?hl=fr

https://www.instagram.com/lunitesororite/?hl=fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Nour et vous écoutez Enquête de Soi. Dans ce podcast, je vous emmène avec moi à la rencontre d'invités ayant un mode de vie et une perception du monde sortant des codes conventionnels. Entre engagement écologique, spiritualité ou encore développement personnel, le but de ce podcast c'est d'entamer un voyage intérieur afin de se construire une vie alignée qui nous ressemble. Ces témoignages sont une exploration du soi à travers les autres, permettant de récolter des indices et de faire germer de nouvelles idées. Alors si cela vous tente, On se donne rendez-vous tous les mois pour un nouvel épisode. Installez-vous confortablement et laissez-vous inspirer. Bonne écoute ! Pour cette saison 2, je profite de ma nouvelle vie de nomade pour expérimenter la vie de mes invités, pendant quelques heures ou quelques jours. Et mon premier arrêt dans cette exploration, c'est le croissant fertile. Je suis arrivée sur lieu il y a quelques jours, c'est un espace vaste et très sauvage. Sur le terrain, il y a pour l'instant 4 habitats légers, La chevigue, la maison pétale, la taille nialle, c'est la yurte qui ont tous été construites lors de chantiers participatifs. Et moi pendant cette semaine de hoofing j'ai la chance de dormir dans la yurte. C'est trop cool hein. Mais j'avoue que la première nuit j'ai un peu flippé parce qu'on entend tous les bruits de la nature. Y compris le brame du cerf. Et pour ceux qui l'ont jamais entendu ça ressemble à ça. Donc c'était pas rassurant. Puis on est dans le Périgord Vert et j'ai très vite compris pourquoi. Depuis que je suis là, il pleut, il pleut et ça s'arrête pas. Et j'avoue que c'est un petit peu rude pour moi qui n'aime pas le froid, surtout que pour se laver, en fait il n'y a pas d'eau chaude. Ça se passe dehors avec des douches solaires ou directement dans le réseau pour les plus courageux. Donc avec les eaux touffeurs, on a quand même pris le temps d'installer une douche solaire dans le dôme Cerf, donc c'est un petit peu plus confortable. Et pour vous raconter hier je me suis retrouvé la tête en avant à me laver les cheveux en compagnie de grenouilles du coup qui barbotaient dans le cours d'eau qui traverse le dôme avec de l'eau froide et je me suis dit mon dieu mais pendant ce temps là il y a quand même des gens qui sont digital nomades à Bali et moi je suis dans le fin fond du périgord vert à me laver les cheveux avec de l'eau froide avec des grenouilles mais bon en vrai pour rien au monde je voudrais être à leur place parce que bon ici j'ai beau être en dehors de ma zone de confort je dois avais que je me sens plus vivante que jamais Puis je crois que je commence à m'habituer et puis surtout on vit de super moments avec les autres oufers. Du coup j'ai proposé à Caroline d'échanger avec moi pour cet épisode et elle a accepté. On va enregistrer l'épisode demain. On va probablement se poser dans la maison de pétales. Donc je suis trop contente. Franchement c'est une super belle façon de clôturer cette semaine hors du temps. Je suis très heureuse de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Pour remettre en contexte, moi je suis déjà venue... Sur le croissant fertile, il y a un peu plus d'un an pour le Seastars, un événement que tu avais co-organisé dans le cadre de l'unité. Et du coup j'avais déjà découvert le lieu, et j'avais découvert l'événement même parce que j'avais enregistré un épisode avec Jonathan, qui est ton compagnon, qu'on peut retrouver dans la saison 1. Et de fil en aiguille, il y a plein d'éléments qui m'ont ramenée vers le lieu cette semaine, où on a passé une semaine ensemble. pour aménager un petit peu certains espaces du lieu. Donc voilà, je suis très heureuse aujourd'hui de pouvoir échanger avec toi et d'avoir ton point de vue sur plein d'éléments différents. Est-ce que tu peux déjà commencer par te présenter en me parlant de tes valeurs ? C'est une question que j'aime bien poser avant d'entrer dans le vif du sujet pour déjà mettre en contexte quelles sont les valeurs qui te portent au quotidien.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup, mais je crois que s'il y en a une qui rassemble pas mal de choses que je fais, c'est la confiance. J'ai fait un voyage d'un an en Amérique du Sud où vraiment c'est ce que j'ai réappris à avoir confiance en moi déjà parce que la confiance c'est à plein de niveaux et découvrir qu'il y avait plein de choses que je faisais dans mon quotidien finalement qui n'étaient pas pour moi mais pour les autres. La confiance en l'autre aussi parce que on vit dans une société où il n'y a pas beaucoup de place je trouve pour l'empathie, pour le pardon, etc. Et j'ai vraiment remarqué Voilà, à la suite de ce voyage, quand j'ai commencé à me questionner sur moi-même, qu'en fait, je manquais aussi de confiance en l'autre, de cette espèce d'ouverture de cœur qu'ont les enfants, d'aller vers l'autre sans préjugés, sans appréhension aussi. Et la troisième forme de confiance que j'ai appris, c'est la confiance en le grand tout, en la vie. Et en fait... Pour moi, la confiance, c'est une vraie clé de voûte du changement. Parce que si tu as conscience en toi, si tu as conscience en l'autre, et si tu as conscience en ce que tout va s'aligner pour que ça aille et pour que tu réussisses ce que tu es venu entreprendre, c'est une grande clé. de changement, de paix. Et voilà, il y a une grande femme qui a dit que la confiance, c'était le boulevard qui mène à l'amour. Et du coup, moi, c'est aussi ce que je ressens avec cette valeur.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que c'est une question qui peut désarçonner. Mais là, je trouve que tes valeurs, elles correspondent bien aussi à ton chemin de vie. Enfin, on connaît un petit peu ton parcours. Je sens que c'est vraiment des valeurs qui t'ont porté. Justement, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui dans ton parcours tu te retrouves au croissant fertile ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu ces grandes étapes ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait dans une première partie de ma vie je dirigeais des établissements de luxe à Paris. Ça ne s'est pas très bien passé dans un endroit où j'étais. En fait on m'a proposé une rupture de contrat à l'amiable et j'ai accepté. En fait à la suite de ça j'ai fait un voyage au Brésil. Et là en fait, truc de dingue, je découvre que je suis complètement à côté de la plaque et je me dis, travailler toute l'année pour pouvoir de temps en temps aller profiter d'endroits incroyables dans le monde, pourquoi pas directement faire en sorte que sa vie soit incroyable. Je me souviens que pendant ce voyage, il y a vraiment un truc de l'enfance qui s'est réveillé. Moi j'ai toujours été une enfant qui aimait danser, qui aimait chanter, qui aimait être connectée à la joie. Et en fait dans mon quotidien, c'était sérieux, c'était du travail, c'était gérer des équipes. C'était aussi beaucoup de paraître parce que le milieu du luxe c'est ça. Et en fait je m'ai éloignée de tout ce qui me fait du bien profondément, ou tout ce qui m'a fait du bien quand j'étais enfant. Et du coup je suis repartie un an en Amérique latine avec vraiment cette idée de me dire je veux découvrir ce qui me fait du bien, je veux faire des choses qui me font du bien. Et je suis sûre que si je commence par là, je vais trouver ce que je suis vraiment venue faire sur Terre parce que clairement ce que je suis en train de faire c'est pas ce qui me rend heureuse et ce qui me fait vibrer. Et c'est trop marrant parce que du coup j'ai fait du woofing beaucoup en Amérique latine et je suis vraiment rentrée dans le milieu de la permaculture, de fermes pédagogiques avec beaucoup de rélectures de Pierre Rabhi. J'ai commencé beaucoup à m'intéresser à la géopolitique, à ce qui se passait dans le monde, à comprendre que clairement j'étais à côté de la plaque et que je ne comprenais rien en fait de toutes les manipulations qu'il pouvait y avoir etc. Et je me suis dit mais en fait c'est le système agricole qu'il faut changer pour changer le monde. Et puis après, je suis tombée enceinte, et du coup j'ai eu un enfant, j'ai enfanté dans ma pleine puissance de femme, et là je me suis dit, ouais mais en fait c'est l'éducation qui va changer le monde. Et en fait, je me suis rendu compte que l'éducation, c'était fait par les femmes, beaucoup encore, et que c'était les femmes en fait finalement. En fait c'est rigolo parce qu'au fur et à mesure, j'étais là, ah mais non en fait c'est ça qu'il faut faire pour que les choses elles changent vraiment, ah non, et puis ça c'est ça en fait. et jusqu'au moment où avec Jonathan, on a commencé à vraiment vouloir fonder un lieu avec cette idée d'habitat léger, de résilience territoriale, etc. Et en fait, en œuvrant dans les collectifs, je me suis dit mais en fait, ce qui nous manque, c'est la capacité à coopérer. Parce que peu importe si on devient des génies de la permaculture, si on devient des génies de l'éducation, peu importe ce qu'on va développer comme capacité, si on ne sait pas coopérer, ça ne fonctionne pas. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui la coopération c'est vraiment le cœur de ce que j'ai envie de développer et sur ce projet eau croissant fertile parce que finalement défendre l'habitat léger c'est quelque chose auquel je crois très fort. Mais si on fait ça et que demain les gens peuvent tous vivre en habitat léger mais qu'ils ne savent pas coopérer, pour moi ça ne sert à rien, toujours à rien. Donc faire ensemble et faire ensemble d'une façon qui soit saine, c'est-à-dire où chacun, chacune peut trouver sa place, être empouvoiré. et qu'on n'ait plus peur d'être à côté de personnes qui sont dans leur pleine puissance, qui ont leur pleine force, et comprendre qu'en fait, plus l'autre est bien dans sa vie et heureux, et plus toi tu es bien dans ta vie et heureuse aussi. Donc pour moi, il y a vraiment quelque chose autour de la coopération, et c'est vraiment ce que j'ai envie d'apporter aujourd'hui à ce projet.

  • Speaker #0

    Et comment tu as appris justement tout ce qui concerne la coopération ? Je pense qu'il y a plein d'outils différents. Quand on en parle, il y a des outils qu'on connaît un petit peu déjà, mais qu'on n'applique pas forcément, comme la communication non-violente. Mais après, vous avez quand même réfléchi à des concepts un peu plus poussés et complexes au niveau de la coopération. Est-ce que tu t'es formée ou est-ce que c'est le fait d'expérimenter ?

  • Speaker #1

    C'est une multitude de choses. J'ai l'impression que c'est d'abord une formation de la vie, dans le sens où il y a dix ans, j'ai commencé les cercles de femmes. et en fait ce que ça m'a apporté, les cercles de femmes, c'est à la fois la libération émotionnelle de plein de choses que j'avais vécues, et de pouvoir sortir ça de moi, et puis avoir cette lourdeur dans mon cœur, et à la fois de comprendre les autres. Et en fait, je me rappelle, au début, il y avait des femmes qui rentraient dans le cercle, que je me disais. Oh là là, avec elle, ça va être pas de le faire, ça va être horrible et tout. Et souvent, c'était cette femme-là qui me touchait le plus en cercle. Parce qu'en fait, je comprenais que ce qui m'énervait chez elle, c'était en fait que sa blessure, que la violence qu'elle avait vécue dans sa vie. Et pour moi, ça a été une clé de voûte en termes de coopération, de comprendre chaque chose que l'autre fait qui m'énerve, qui me met mal à l'aise, qui m'insécurise. En fait, c'est que le fruit de la violence de ce que cette personne a vécu. Quand tu vois le monde de cette façon-là, bah en fait même Le Pen, en fait, c'est juste un gars qui souffre. Et d'ailleurs, l'autre jour j'écoutais une conférence d'un mec qui racontait qu'un jour, en plein enregistrement télé, à un endroit où Le Pen était hyper véhément, hyper vénère sur le plateau, Il y a quelqu'un qui l'appelle... Enfin, c'était à l'époque, tu sais, t'avais des auditeurs qui pouvaient venir et, tu vois, intervenir dans l'émission de télé. Et en fait, là, le mec, il dit à Le Pen, mais moi, je sais que vous êtes une pupille de la nation. Et en fait, j'ai l'impression que tout ce que vous faites, c'est parce qu'en fait, la France, c'est comme si c'était un peu votre mère et qu'en fait, vous défendez votre mère. Et là, il raconte que Le Pen, il change complètement de tête et que là où c'était un bulldog depuis le début, il devient un petit garçon. et qu'il a les larmes aux yeux quand il répond en fait, en expliquant « Ouais, en fait, quand tu protèges la France de cette façon, c'est parce que la France est ma mère. » Sauf que c'est hyper touchant de comprendre que derrière toute la violence, toute la haine que tu peux déployer, il y a toujours une histoire. Et une histoire souvent où c'est des êtres qui ont manqué d'amour, qui ont subi des violences graves. Et en fait, si tu comprends ça, après tu es capable de coopérer avec tout le monde. Parce que derrière les opinions, il y a des émotions.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper intéressant en vrai. Je pense que ça commence sûrement autour d'un travail sur soi-même. C'est apprendre à se connaître, à se comprendre, à se reconnecter à ses émotions. Du coup, c'est sûrement plus facile après aussi de le faire avec les autres. Je pense que le problème majeur dans nos sociétés, c'est qu'on est coupé de tout ça aussi. C'est qu'on apprend moins à se poser les questions, à se remettre en question, juste à se dire « Ok, qu'est-ce que je ressens ? Pourquoi je le ressens ? » « À quoi c'est dû ? » etc. Je pense que ça commence par soi pour ensuite se diffuser auprès des autres. Mais est-ce qu'il y a un truc, enfin je ne sais pas, est-ce qu'il y a un outil qu'on peut utiliser qui peut déjà permettre d'entrer dans cette dynamique de coopération ? parce que Quand t'es dans un cercle de personnes qui sont déjà ouvertes à la question, c'est plus simple. Mais dans la vie de tous les jours, tout le monde n'est pas aussi prêt à recevoir quelqu'un qui communique plus avec ses émotions, qui même viendrait mettre en lumière quelque chose chez toi alors que tu lui as rien demandé.

  • Speaker #1

    En réalité, j'ai l'impression que l'empathie, c'est la qualité la plus importante pour développer la coopération. L'empathie, ça demande de l'écoute active. Ça demande aussi d'avoir fait un travail sur soi parce que souvent, quand tu comprends tes propres mécanismes, c'est plus facile de comprendre les mécanismes des autres. Ou alors, si tu t'intéresses en général aux mécanismes des humains de défense face à leurs blessures, etc. Et moi, je sais que je fonctionne beaucoup comme ça. C'est-à-dire que quand il y a quelqu'un qui a une posture agressive ou quand il y a quelqu'un que je sens qu'il est vexé, etc. Je vais me dire, tiens, qu'est-ce qui s'est passé là dans les dernières heures ? qui déclenchent ce mécanisme. Et en fait, moi ça a été, notamment avec mes parents, ça a été vraiment une grosse clé, par exemple, d'apaisement relationnel. Là où je sentais des tensions, des montées en pression, etc. Plutôt que de réagir, de me dire, ok, qu'est-ce qui se passe pour lui, qu'est-ce qui se passe pour elle, et comment je viens amener du dialogue ou de l'humour ou de la tendresse sur ce qui est en train de se passer, plutôt que d'être en réaction en permanence. parce qu'en fait comme on est comme on comprend pas, comme notre cerveau il fait pas le lien entre ce que la personne activée elle est en train de faire et nous qui l'avons forcément activée même si c'est pas méchant ce que t'as fait peut-être que une phrase un geste, une façon de faire ça active l'autre ou 20 autres personnes ça l'aurait pas activée mais lui avec son histoire, elle avec son histoire ça l'active et de comprendre que t'es co-responsable de la relation donc c'est pas une folle et elle s'est activée toute seule, c'est tafé un truc qui l'active Et du coup, ok, c'est pas grave, ça arrive, ça parle pas de toi en fait. Et c'est là où les accords Toltec sont intéressants, tu le prends pas personnellement, et tu te dis ok... Maintenant, moi, je suis co-responsable de la relation et clairement, je n'ai pas envie que ça parte en cacahuètes. Et comment je fais pour apaiser cette situation ? Donc pour moi, c'est vraiment développer l'intelligence émotionnelle. Et plus tu vas travailler sur toi et ta compréhension, et plus tu vas être bon, bonne dans la compréhension des autres aussi, clairement. C'est pour ça que moi, je... Pour moi, les cercles de parole, c'est un truc que tout le monde devrait faire. Et c'est pour ça qu'ici, sur le lieu, toutes les personnes qui viennent, on a une hygiène tous les matins. On s'écoute dire la météo, on va faire des temps. voilà on va parler pépite caillou qu'est ce qui s'est passé pour toi aujourd'hui etc parce que plus tu écoutes l'autre plus tu le comprends et plus tu le comprends plus tu es capable de réagir et de faire en sorte que ça se passe bien en fait je

  • Speaker #0

    suis vraiment d'accord sur les cercles de parole moi qui en ai fait très peu mais les quelques-uns que j'ai pu faire c'était vraiment génial même ce qu'on a fait cette semaine juste de se poser cinq minutes au début Déjà c'est bien d'avoir un espace où tu as le droit de prendre la parole Et vraiment sans être coupé Donc voilà c'est à toi Si tu veux parler 5 minutes tu parles 5 minutes Si tu veux parler 2 minutes tu parles 2 minutes Donc pour des gens comme moi qui ont des fois du mal à prendre leur place dans un groupe C'est bien aussi d'avoir un temps qui s'est consacré Pour déjà t'exprimer librement sans jugement Et il y a aussi ce truc de se demander Ce qu'on a fait cette semaine tous les matins De se dire ok c'est quoi ta météo Mais ça paraît tout bête Mais moi il y a des moments où je me dis je sais pas comment je me sens et en fait c'est un vrai exercice de se dire ok, d'aller creuser un petit peu de vraiment comment tu te sens et pas juste de foncer, de démarrer ta journée sans même te poser ces questions là donc ouais je suis d'accord aussi, tout le monde devrait participer à des cercles comme ça et j'avais bien envie aussi que tu me parles de ton métier de doula parce que j'en ai souvent entendu parler mais finalement je me suis jamais trop renseignée sur la question en quoi ça consiste en

  • Speaker #1

    fait Du coup, moi, c'est parti du fait que mon accouchement, enfin, mon premier accouchement s'est passé d'une façon vraiment incroyable. Je devais accoucher en maison de naissance. Et en fait, la sage-femme, elle m'a laissé à 20h, dilatée à 2h en me disant, tu n'accoucheras pas avant demain, je vais aller manger avec des copines. Et deux heures plus tard, j'avais accouché. Et du coup, elle a à peine eu le temps d'arriver parce que le temps que ma soeur l'appelle et qu'elle débarque, j'avais déjà sorti la tête du bébé. Et du coup, j'ai pu récupérer mon enfant moi-même, j'ai pu vivre ce moment vraiment, je pense que comme beaucoup de femmes idéalisent, rêvent d'accoucher. Et je me suis dit, la force que j'ai ressentie quand j'ai sorti mon enfant de mon corps, si toutes les femmes du monde, elles ressentent qu'elles ont cette force-là en elles, mais le monde, il va changer en fait. Et je le dis souvent jusqu'aujourd'hui. je sens que ça a été un rituel initiatique un rituel de passage pour moi l'accouchement où jusqu'aujourd'hui je puise ma force là attends Caro t'as fait ça quoi et du coup c'est pour ça que j'ai commencé à vouloir accompagner c'est vraiment en me disant je veux plus que les femmes elles accouchent surtout que je faisais des cercles de femmes déjà à l'époque et je voyais à quel point un échec de l'accouchement des violences au niveau de l'accouchement, les femmes ça les traumatisait toute leur vie dans leurs relations sexuelles, dans leur rapport à la maternité, dans leur confiance en elles et je me suis dit, c'est pas possible dans une société qui a besoin que les femmes prennent leur place qu'elles apportent leur énergie, on peut pas les brimer pendant qu'elles enfantent donc voilà, et en fait très vite je me suis rendu compte que l'accouchement c'était hyper politique Parce que, en pouvoir m'en défendre, parce que des enfants qui arrivent au monde d'une façon douce, tous les anthropologues, tous les pédopsychiatres, ils le disent, ça va jouer sur ta psyché à vie. Un enfant qui arrive au monde de façon agressive, c'est un enfant qui va être beaucoup plus enclin à l'agressivité toute sa vie. un enfant qui arrive d'une façon douce paisible, c'est son premier pas dans le monde, c'est comme si ta première relation avec l'eau c'est une noyade Où ta première relation avec l'eau, c'est un bain chaud où on t'a mis doucement dans l'eau. En fait, t'as pas la même relation à l'eau, ta première fois ça crée quelque chose. Et en fait... Cette première fois, elle est importante parce que plus on aura des enfants apaisés, plus on aura un monde apaisé aussi. Et enfin, le troisième niveau pour moi, et là, c'est les scientifiques qui m'ont beaucoup touchée dans leurs recherches, et notamment Michel Audan, qui est un peu le pape des obstétriciens. Et en fait, lui, c'est un chercheur, et il s'est vraiment rendu compte que l'ocytocine, l'hormone que les femmes ne sécrètent plus puisqu'on leur injecte de l'ocytocine de synthèse maintenant, à l'hôpital pour qu'elle puisse alors les raisons médicales c'est avoir des contractions plus forte c'est éviter les hémorragies etc et en fait on se rend compte qu'à force de ne plus utiliser leurs propres hormones et ben en fait le risque c'est qu'on en sécrète de moins en moins et que nos bébés n'arrivent plus sous ce cocktail d'hormones de l'amour et l'amour c'est ce qui fait de nous des humains en fait et moi je trouve que c'est hyper triste en fait, on peut pas perdre cette capacité et je trouve qu'en tant que femme on a une responsabilité aussi parce qu'on parle souvent des droits des humains mais on parle pas des devoirs des humains et pour moi, en tant qu'humaine c'était un devoir d'accoucher de cette façon là, d'offrir cette naissance là à mon enfant et aussi d'offrir aux humains de naître sous le cocktail d'hormones de l'amour

  • Speaker #0

    Mais du coup, concrètement, t'accompagnes les couples avant la naissance comme une sage-femme ? Est-ce que t'es là pendant la naissance également ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est même déjà arrivé qu'il y ait des couples qui me contactent avant même d'attendre un enfant. Ah ouais ? Ouais. En fait, c'est vraiment toute une préparation psycho-corpo-émotionnelle. Aujourd'hui, les sages-femmes, et Dieu sait que j'ai une admiration incroyable pour ce qu'elles font, elles n'ont malheureusement pas le temps. de faire de l'humain et pour les couples c'est difficile parce qu'en fait devenir parent c'est un tel chamboulement dans une vie et comme on est dans ce modèle de la famille nucléaire où ta mère, ta grand-mère, ta tante elle est pas près de toi, elle est pas de nos déconseils t'as pas d'ailleurs souvent le premier enfant dont tu vas changer la couche c'est ton propre enfant on vit plus dans une société comme ça un peu à tribu, grande famille où en fait on va s'occuper d'enfants avant les nôtres et du coup battle. Tu vois, du jour au lendemain, passer d'un petit couple qui a toute sa liberté à des parents, avec toutes les tâches, toute la liberté qui est enlevée, parce qu'un enfant, c'est une responsabilité de dingue, et bien en fait, on ne se rend pas compte du choc que ça peut être pour des couples. D'ailleurs, il y a, je crois que c'est 50% des couples qui se séparent dans la première année, après avoir un enfant, c'est genre énormissime. Et donc en fait, ça sert à ça, cet accompagnement. déjà à réussir leur accouchement que l'homme y trouve sa place, que la femme soit empouvoirée dans ce processus, etc. Mais aussi, ça sert à qu'elle soit soutenue en postpartum par ses amis, qu'elle sache comment la soutenir, comment l'accompagner, comment faire pour retrouver le plus vite possible ta force, ta santé, comment tu vas allaiter, comment tu vas faire pour le sommeil, etc. Donc, c'est plein de choses. que les sages-femmes n'ont pas le temps de faire. En fait, le métier de doula, il est hyper complémentaire avec le métier de sages-femmes. Donc, on ne marche pas du tout sur les plates-bandes du médical. Mais voilà, moi, en plus, j'ai mes expériences d'accouchement, j'ai mes expériences d'accompagnement, qui fait que, bien sûr, que je nourris quand même un discours, en tout cas, ce n'est pas médical, mais physiologique. C'est-à-dire que moi, je leur explique c'est quoi la physiologie, de quoi a besoin une femme qui accouche. de quoi, quelle est la posture du compagnon ou de la personne en tout cas qui accompagne la femme qui accouche. Et je fais en sorte qu'il soit dans les meilleures conditions et pendant et après. Et on va parler de tous les sujets qui fâchent. On va faire aussi un travail émotionnel. Sans quel schéma tu as vécu dans ta famille ? Qu'est-ce que tu ne veux pas reproduire ? Et en fait, sur quoi tu as besoin de travailler pour ne pas reproduire ces schémas-là dans ta propre éducation sur ton enfant ou dans ton propre schéma familial ? Donc on va vraiment rentrer dans l'intimité du couple et ça crée un lien très fort, c'est quelque chose qui prend... beaucoup de temps et beaucoup d'énergie d'être sous soutien.

  • Speaker #0

    C'est génial, je ne me rendais pas compte de ce que c'était et en quoi ça consistait exactement. Je n'ai pas vécu cette expérience d'avoir des enfants, mais j'ai des amis qui en ont eu récemment. Et c'est vrai que maintenant... je me dis tiens ça aurait pu les intéresser parce qu'effectivement avoir un enfant il y a la grossesse qui est déjà une grosse étape mais même après c'est là où les plus gros challenges arrivent finalement notamment au niveau du couple, même géré au quotidien enfin tu dois tout réinventer et c'est vrai que que de le faire sans être vraiment accompagnée par quelqu'un d'extérieur à la famille aussi, parce que c'est quand même une dynamique différente, c'est vachement utile. Tu as accompagné beaucoup de femmes depuis que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, non, mais en tout cas, celle que j'ai accompagnée, ça s'est vraiment bien passé. Moi, j'ai décidé de ne pas en faire mon métier dans le sens de mon gain de pain. Donc je le fais bénévolement et je le fais surtout pour des amis. Enfin c'est souvent par cooptation quoi, c'est jamais... Je fais pas de la publicité pour faire des accompagnements, etc. Donc c'est plus quelque chose que je fais à côté de ce que je fais au Croissant Vertile, etc. qui me nourrit, qui nourrit profondément les personnes pour qui je le fais. Et voilà c'est plus un truc où je crois que c'est de l'ordre de la vocation pour moi l'accompagnement de Doula et du Du coup, j'ai envie que ça reste, voilà, pas sur un mode financier. Surtout que c'est beaucoup de temps. Et en fait, valoriser ce temps en argent, ce serait sûrement pas du tout juste pour moi. Souvent, je fais un peu du troc aussi avec les familles. Tu vois, on réfléchit à comment ça peut être juste la relation, etc. Et j'aime que ça reste là-dedans. Du coup, je trouve que ça me donne un rôle, tu vois, de tata, de grande sœur, plus que, tu vois, de...

  • Speaker #0

    d'un truc de client ça fait un peu le lien avec une de mes questions du coup tu as co-fondé l'unité vous organisez notamment le Sistars tous les ans et dans l'unité vous parlez beaucoup d'écoféminisme est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu ce que c'est exactement l'écoféminisme ?

  • Speaker #1

    je pense qu'il y a autant de définitions de l'écoféminisme que d'écoféministes mais en tout cas pour moi ce que j'ai aimé dans le discours dans les valeurs, dans la vision politique de l'écoféminisme, c'est que ça réunissait des choses que j'avais expérimentées dans ma vie ou des domaines dans lesquels j'évoluais qui ne se rencontraient pas. Donc j'évoluais dans le domaine de l'écologie avec tout ce qu'on fait avec la désobéissance fertile, ça fait longtemps que je suis impliquée dans des projets, dans des émissions, dans... plein plein plein de choses en fait qui vont venir toucher à l'écologie, à diffuser une conscience, à appliquer une conscience, etc. Et en fait, ça faisait longtemps que je faisais des cercles de femmes, donc là il y avait le côté empouvoirment des femmes, reprendre sa place dans la société, apporter l'énergie des femmes au monde, et il y avait vraiment ce truc que je côtoyais qui était vraiment de l'ordre plus du féminisme, des droits des femmes, etc. Et en fait, l'écoféminisme, pour moi, est venu faire se rencontrer. tous ces univers qui ont besoin de se rencontrer parce que dans l'univers féministe je voyais des femmes hyper en colère pas du tout connecté à leurs émotions avec aussi une posture de victime que j'aime pas du tout c'est pour ça que je parle souvent de co-responsabilité moi j'aime pas la posture de victime et je pense que le triptyque bourreau victime etc c'est c'est vraiment sauveur, c'est vraiment des choses... desquels il faut sortir et d'apprendre à voir le monde d'une autre façon. Donc voilà, et il y avait aussi ce truc de, pour moi, un discours qui souvent rebute les hommes, et qui parfois est contre-productif aussi. Après il y avait le monde de la spiritualité, des cercles de femmes, du bien-être, du massage, etc. C'est aussi du yoga, je sais pas si... Ça c'est des mondes dans lesquels j'évolue aussi. Et alors là, évidemment il y a le soin de soi, le soin à l'autre. Mais pour moi il y a vraiment un manque d'engagement dans la matière, dans le concret. Souvent c'est des gens qui sont vachement dans l'énergie. Mais en fait on n'est pas dans un monde que d'énergie, on est aussi dans un monde de matière. Et ça, ça me manquait et j'avais envie un peu parfois de les secouer en mode « Ouais bon c'est bien, mais tu vois il y a un moment donné où il faut faire aussi, il faut passer à l'action, il ne faut pas rester que dans le concept. » Donc voilà, et pour moi il y avait aussi ce monde de l'écologie où il y avait cette importance... Enfin écologie politique, parce que bon, ma vision de l'écologie est hyper politique, et voilà l'importance du soin pour le vivant, de changer notre relation au vivant, de changer nos relations aux animaux, etc. Et pour moi ces mondes avaient vraiment besoin de se rencontrer, parce que dans l'écologie, il y a aussi un truc de sauveur, et de se dire on prend pas soin de nous. On veut prendre absolument soin de la terre, mais en fait on est à bout de souffle, les militants écologistes sont à bout de souffle, etc. Et bon, même si maintenant je vois que dans les jeunes mouvements militants, il y a quand même le care qui est vachement plus présent qu'avant. Mais voilà, pour moi, c'est ce univers, ils ont besoin de se rencontrer. Et je pense que c'est en ça que ça me touchait beaucoup, l'écoféminisme.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est trop cool, ça me parle beaucoup. Je trouve que tout ça, ça fait sens. Il y a aussi la notion de sororité qui est très présente. Dans l'unité, c'est presque la même chose. Est-ce que tu peux définir ta vision de la sororité ? C'est aussi un mot qu'on entend de plus en plus, mais finalement, il y a plein de façons de le percevoir aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait une phrase que j'aimais bien, c'était que la sororité, ce n'est pas rappelé aux femmes. C'est pas juste reconnecter aux femmes à leur puissance parce que franchement les femmes elles sont puissantes du ouf, moi je vois dans les cercles de femmes, toutes les femmes, ce qu'elles font.

  • Speaker #0

    À chaque fois que j'entends une femme se déposer, je dis « waouh, la nana, mais c'est une guerrière, quoi ! » Elle a traversé tout ça. En fait, les femmes, elles sont déjà connectées à leur puissance. Mais c'est d'assumer cette puissance et de la montrer au monde. Et pour moi, aujourd'hui, les mouvements de solidarité, c'est ça qu'ils sont en train de faire, c'est de dire « là, bichette, ce que t'es en train de faire, c'est un truc de ouf ! » Et en fait, prends conscience que t'es puissante et ose, assume. cette puissance au monde. Et pour moi, il y a aussi cette notion d'oser avoir des femmes puissantes autour de nous sans se sentir amoindries par leur puissance. Moi, je sais que c'est un truc qui me touche beaucoup parce que quand j'étais plus jeune, j'ai beaucoup subi la jalousie des femmes. J'ai toujours été une femme qui rigole fort, qui parle fort, qui pense fort, etc. Et je vois à quel point... En fait, c'est pour ça que j'étais entourée que d'hommes quand j'étais plus jeune, parce que, clairement, c'était beaucoup plus facile pour moi. avec les hommes qu'avec les femmes. Aujourd'hui, je suis très fière du travail que j'ai entamé parce que pendant un moment de ma vie, j'ai vachement réprimé ma lumière en me disant « Non, mais si je brille, les autres sont jaloux, alors c'est trop nul, alors j'arrête de briller. » Ben non, en fait. Et donc, pour moi, ça a été un long apprentissage et je pense que je suis encore dans cet apprentissage d'oser être un soleil sans avoir peur de brûler les autres et en étant dans une posture suffisamment... enlacente pour les autres pour qu'elles se sentent pas menacées aussi et pour moi c'est ça aussi la sororité c'est c'est apprendre à aimer avoir des femmes puissantes autour de nous et à être fière des femmes puissantes autour de nous ouais

  • Speaker #1

    c'est drôle parce que moi je me rendais pas compte de tout ça je pense que pendant longtemps je me suis dit oui bah je suis féministe oui bien sûr mais je me posais pas trop ces questions et pour moi le genre je Je me suis toujours sentie à l'aise avec le fait d'être femme, mais pour moi c'était très fluide et pareil, je me posais pas beaucoup de questions. Peut-être que j'avais pas été confrontée à beaucoup de sexisme ou de choses comme ça, qui faisaient que je me sentais pas forcément... Ouais, pas forcément concernée, juste j'en avais pas fait mon combat, quoi, tout simplement. Et au fur et à mesure des années, j'ouvre les yeux sur plein de points différents. Et c'est clair que le Sister, ça a ouvert des fenêtres et des portes de partout. C'est des trucs à expérimenter, à explorer, et notamment les cercles de femmes. Pareil, c'était facile pour moi, avec mes amis, de voir cette puissance et de leur dire « Mais c'est génial ce que tu fais ! » Mais je me rendais moins compte que beaucoup de femmes traversent des choses très similaires, et notamment dans le fait de... de se minimiser, de pas trop prendre de place. Et dans les services de femmes, il y a souvent ces trucs qui reviennent de « ouais, j'ai pas envie qu'on me voit ou qu'on m'entend trop » , etc. Alors que devant moi, c'est des femmes où je me dis « mais elles sont incroyables, quoi ! » C'est avant même qu'elles parlent, je me disais « waouh, je suis impressionnée, elle a grave confiance, elle fait des projets super chouettes » . Et après, tu les entends avoir peur de prendre trop de place ou se poser plein de questions, et tu te dis « mais en fait... » il ne faut pas que tu te poses toutes ces questions, vas-y quoi, assume. Et du coup, c'est important aussi d'avoir ces espaces-là, et on ne se rend pas trop compte, je pense, au quotidien, mais en fait, quand tu commences à creuser ces sujets-là, il y a plein de choses à faire encore pour que les femmes assument leur place et plus de confiance aussi pour déployer leurs projets. Parce que les hommes à côté se posent des fois moins de questions. C'est un peu des généralités, bien sûr, mais...

  • Speaker #0

    Pour moi, dans ce mouvement de féminisme aussi, il y a vraiment de sortir du besoin d'avoir, comment dire, pas l'aval, mais le... Tu vois, dans le mouvement féministe, je vois... Moi quand il y avait des femmes qui venaient, qui avaient Jonathan à côté de moi, je voyais quand même ce rapport de séduction à l'homme. C'est besoin que l'homme valide ce que tu es en train de dire, ce que tu es en train de faire. Cet amour du mental aussi qui pour moi est de l'ordre de l'énergie du masculin tu vois. Et de pas valoriser l'intelligence des femmes. Parce que, alors je vais faire bondir plein de féministes, mais aujourd'hui on est sous des cocktails hormonaux différents. les hommes et les femmes, qui nous donnent aussi des comportements différents. Et parce qu'on est de toute façon programmés, nous, pour être des mères, eux, pour être des pères, on est aussi programmés avec des aptitudes différentes. Et moi, c'est vraiment la grossesse et l'accouchement qui m'ont vraiment reconnectée à l'intelligence d'un cerveau que l'homme et la femme portent, mais que, naturellement, par le processus de l'accouchement, la femme a un espèce de super pouvoir de l'intuition, qui est due au fait qu'on va arrêter de... On va reproduire pendant toute la grossesse et tout l'allaitement. On va arrêter de faire des neurones pour le néocortex, mais on va faire que des neurones pour le cerveau primitif. Donc ça nous donne un peu un super pouvoir de l'intelligence émotionnelle, de l'intuition, etc. Et en fait, moi ça m'a énormément servi, ça a énormément servi la désobéissance fertile, le croissant fertile, mon intuition, mon intelligence émotionnelle, etc. qui est hyper complémentaire avec d'autres formes d'intelligence, je crache pas sur les autres formes d'intelligence, mais aujourd'hui, on se sert peu de cette intelligence-là, et elle nous fait gagner beaucoup de temps et beaucoup d'énergie, cette intelligence. Donc pour moi, il y a aussi dans le féminisme d'apprendre à... sortir du mental et du néocortex et d'aller aussi vers l'intuitif, vers le sensible il y a aussi cet équilibre tête-corps-corps tu vois d'arrêter d'être tout le temps dans le mental et d'apprendre aussi à être dans le coeur et être sensible et en fait on a tellement associé les femmes à la sensibilité qu'on fait un rejet de la sensibilité mais la sensibilité c'est ce qui fait qu'un robot high tech c'est le meilleur, c'est parce qu'il est sensible il est sensible à son environnement et bien en fait il faut voir la sensibilité comme un super pouvoir Et il faut juste savoir adapter cette sensibilité à notre environnement, enfin, s'en servir pour s'adapter à notre environnement. Mais je pense que ça, tu vois, la sensibilité, le rejet de la sensibilité dans les mouvements féministes, je pense que c'est une grave erreur, parce que chez n'importe quel humain, homme ou femme, la sensibilité, c'est important. C'est ce qui fait qu'on exprime ce qui se passe à l'intérieur, et la communication, c'est ce qui évite les guerres, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement... tu as fait le lien avec l'intuition, toi, ça s'exprime comment ? De manière concrète, comment tu sais que c'est ton intuition ? Est-ce que avant d'avoir eu tes enfants, est-ce que déjà tu avais cette intuition qui était assez forte ? Parce que j'ai l'impression quand même que tu es très connectée aussi à l'invisible.

  • Speaker #0

    Oui, je ne dirais pas, je ne crois pas, je n'ai pas le souvenir avant d'avoir les enfants. de m'être connectée à cette intuition, à cette forme d'intelligence. Mais je sais que c'est arrivé avec la grossesse. Et je disais souvent après que j'avais l'impression que la grossesse, c'était comme si j'étais un pont entre le ciel et la terre, entre ce qui se passe dans ce monde-là et ce qui se passe dans le monde de l'invisible. Et il m'est arrivé vraiment des trucs de ouf pendant la grossesse. Et notamment, un soir à 7h du matin, je me suis retrouvée aux urgences parce qu'en fait... J'avais pas fait la ouf, j'avais fait la fête jusqu'à 4h du matin avec des copines et je portais des bottes en cuir très lourde et en fait ça m'avait fait des micro-fissures dans l'os du pied qui me faisaient me tordre de douleur, c'est-à-dire quand j'ai retiré ma botte qui contenait la micro-fissure, j'ai mais... enfin vraiment ça a été horrible, mes copines étaient à 7 mois de grossesse avec un bidou énorme, elles étaient en panique, elles ont dû appeler le SAMU etc. Et en fait je me retrouve dans un hôpital où ils savent pas comment gérer la situation parce que je suis une femme. très enceinte et qu'ils ne savent pas s'ils peuvent me donner un antidouleur. Ils me disaient, mais allez dans votre maternité. J'étais là, mais j'accouche pas dans une maternité, en fait. Donc, je peux pas aller dans l'hôpital, quel bon je dépends. Et eux, ils étaient archi stressés. Du coup, ils me laissent dans une pièce toute seule avec mon mal-mais. Vraiment un mal-mais. Je sais pas, je saurais pas le décrire, mais vraiment, je pouvais pas poser mon pied par terre. Ça me faisait une douleur hyper aiguë en permanence et tout. Et au Brésil, on m'avait un peu appris des bases du Reiki, voilà, et j'avais beaucoup chanté des chants médecine avec des peuples, etc. Et là, d'un coup, je me dis, vas-y, là, il n'y a que moi, en fait. Il n'y a personne qui est là pour m'aider. Et du coup, je vais essayer de... Je crois qu'à ce moment-là, je ne me dis pas, je vais essayer de me guérir tout seul, mais je me dis, chanter et poser mes mains sur mon pied, ça va m'aider. Et donc, je commence à chanter, chanter, chanter. Je suis toute seule dans cette pièce, dans l'hôpital. Et je ne sais pas combien de temps ça dure parce que je rentre un peu dans une espèce de trance de chant. Il était tard, j'étais fatiguée. Je pense qu'il y avait plein de choses. C'était la nuit qui fait que ça m'a aidée à rentrer dans un espèce d'état de conscience modifié. Et là, au bout d'un moment, je finis de chanter. Je suis encore en train de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus la douleur. Et du coup, ça me fait m'arrêter de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus du tout la douleur. Et donc, je lâche mon pied. et je lâche mon pied et en fait je sens toujours pas la douleur et je bouge mon pied et je sens toujours pas la douleur et je pose mon pied par terre et c'est genre j'ai plus rien et là je me dis mais si je dis au médecin que j'ai plus du tout mal ils vont me prendre pour une star B tu vois, il y avait mes parents qui m'attendaient parce qu'ils étaient venus me chercher l'hôpital les avait appelés etc et donc en fait je les laisse et ils me font bon alors prenez ce médicament que je ne prends pas je fais semblant de le prendre machin truc care Ils me mettent une espèce d'attelle, ils me disent voilà on a le résultat de la radio, c'est des micro-fissures dans l'os du pied, ça va durer très longtemps, il y en a pour trois semaines, donc vous allez prendre les antidouleurs, les machins, les trucs. Et en fait du coup je sors vraiment de l'hôpital avec les béquilles, je joue le jeu en fait comme si j'avais mal. J'arrive chez moi et je me dis je vais pas pendant trois semaines te faire semblant de marcher en béquille, tu vois il faut que je le dise à mes parents. Et du coup je l'ai dit à mes parents, ils ont dû juste se dire ok c'est une grosse mytho, tu n'as pas grand chose, elle ne doit pas venir à l'hôpital pour rien. Mais en fait il y a eu plein de fois comme ça où... Je ne sais pas trop dire de façon cartésienne ce qui s'est passé. Ce que je sais, c'est que j'ai fait confiance à ce que mon corps, sur le moment, il appelait. Et que très souvent, ça a fait des petits miracles dans ma vie. Et vraiment, je le disais, à l'endroit où on vivait avant, en cabane, des gens un peu mal intentionnés qui sont arrivés sur le lieu, où vraiment, tu n'aurais pas cru, ils sont arrivés avec des cadeaux. C'était un vieux monsieur, un peu mignon, un peu nounours. Et moi, j'étais là, mais genre, ce mec, il va nous détruire, en fait. Et il s'est avéré que ce mec a essayé de nous détruire, de détruire le collectif, que les autres ont mis trois mois à s'en apercevoir, quand moi, en trois jours, je me souviens qu'un jour, j'étais obligée de monter en voiture avec lui parce qu'il était en galère, je devais l'emmener quelque part. Quand il est sorti de la voiture, j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'est-à-dire que tout mon corps, ouais, tout mon corps savait que cette personne était mauvaise pour le collectif. Et ça a été très très très loin dans ce qu'il a fait au collectif. Et voilà, et en fait, c'est ce qui a fait aussi que les gens autour de moi, de plus en plus, ils se sont compris, ok, Caro, elle a une intuition de ouf. Et en fait, plein de fois, Jojo, je lui dis, il me dit, mais comment tu sais que c'est ça la bonne solution de Jojo ? Je sais pas. Genre, je sais un truc très fort en moi qui me dit que c'est ça, en fait. Et c'est ça l'intuition, en fait, c'est que t'as pas une raison logique de dire qu'il faut faire ça. Mais il y a un espèce de truc dans ton corps qui te dit que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Mais quand tu l'écoutes ton intuition, est-ce que toujours il y a un résultat positif ? Ou des fois ça ne fonctionne pas ? C'est ça aussi que je me demandais parce que j'essaye moi de faire ce travail, j'ai souvent posé la question justement sur l'intuition pour essayer de me dire il y a bien un moment on va me dire un truc qui va faire mouche et un peu la formule magique qui va me permettre après de vraiment à chaque fois capter l'intuition. Et il y a des fois où je me dis ah c'est l'intuition, je suis et puis derrière il ne se passe rien quoi. Je me dis ah est-ce que du coup c'était vraiment mon intuition ou pas ? Donc je ne sais pas si pour toi ça marche toujours quand tu l'écoutes.

  • Speaker #0

    Alors je sais que ça ne marche vraiment pas quand je ne l'écoute pas. Mais je ne me souviens pas d'une fois où je l'ai écouté et où je me suis dit ah j'aurais pas dû suivre mon intuition. Je n'ai pas de souvenirs mais peut-être que ce n'est pas vrai ce que je dis et que c'est déjà arrivé. Mais en tout cas je me souviens m'être dit un milliard de fois putain tu le savais, tu l'as senti et tu n'as pas écouté ton intuition.

  • Speaker #1

    et ça c'est très énervant j'imagine le plus gros défi c'est de faire la différence avec le mental et de faire confiance parce que comme tu dis souvent c'est des messages tu te dis mais n'importe quoi il n'y a aucune raison et du coup c'est beaucoup de lâcher prise d'y aller quand même et de le faire ça c'est aussi un truc qu'on apprend pas trop quoi il faut suivre les règles S'il y a un truc qui n'est pas safe ou qui n'est pas confort ou qui est trop risqué, trop dangereux, entre guillemets, ben oui, tu n'y vas pas, quoi. Ou alors, il faut vraiment réfléchir, maturer ta pensée. Et est-ce que tu peux me parler de la vie en communauté ? Parce que du coup, sur le croissant fertile, l'idée, c'est ça, c'est justement de vivre en communauté. Moi, souvent, depuis longtemps, je me dis non, mais jamais la vie en communauté. J'ai trop besoin de mon espace, de mon temps pour moi. Et en fait, je me suis rendu compte que la vie en communauté, ça veut dire plein de choses. Ça peut être, bah oui, être en coloc avec 10 personnes, comme être sur un lieu ici où il y a quand même chacun son habitat, son espace, etc. Comment ici ça s'organise en fait ? Quels sont les moments que vous passez ensemble, etc. ?

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que nous, on n'utilise jamais le mot communauté. On parle souvent de tribu, parce que pour nous, c'est un élargissement de notre famille en fait. C'est l'envie d'être une... famille un peu plus grande, un peu plus forte et c'est pour ça que dans notre processus d'inclusion, à la fin du processus quand on va décider si cette personne elle rentre dans la tribu ou pas, c'est à l'enthousiasme. C'est vraiment parce que pour nous c'est presque tomber amoureux de quelqu'un en fait. C'est de se dire ok cette personne j'ai envie de partager ma vie avec elle, je suis enthousiaste de partager ma vie avec elle en acceptant que Comme chaque fois que tu tombes amoureux de quelqu'un, peut-être que ce ne sera pas toute ta vie et qu'il y a juste un petit bout de chemin à faire ensemble et ça c'est ok. Je crois que ce que j'aime dans la tribu, alors déjà je crois que le fait d'avoir des enfants, ça joue beaucoup dans mon envie de tribu. Moi j'ai beaucoup aimé dans le livre de Khalil Gibran quand il dit « il faut tout un village pour élever un enfant » . Pour moi c'est hyper juste, déjà pour les parents parce que... Nous, pour avoir fait l'instruction en famille, être 24 sur 24 avec tes enfants et que toute l'énergie, toute leur curiosité, qu'elle soit que sur toi, mais c'est épuisant en fait. Donc déjà, rien que pour les parents, mais surtout pour les enfants, tu peux pas apporter tout à un enfant en fait. Et aujourd'hui, t'as l'école, t'as le sport, t'as etc. Donc qui fait des apports différents, mais c'est pas des apports humains complices souvent. Alors que là, dans notre vie en tribu, non seulement il y a un apport intellectuel, matériel ou culturel, mais il y a aussi... des valeurs qui sont inculquées, que nous on va peut-être pas... peut-être qu'on porte, mais qu'on va peut-être pas verbaliser de la même façon que Léa le ferait. Il y a des sujets de conversation différents, il y a des complicités différentes, et moi j'aime le fait que leur éducation psycho-émotionnelle, culturelle, elle ne vienne pas forcément que de nous deux, et qu'elle vienne aussi d'autres humains, ça me plaît beaucoup. Je crois qu'il y a aussi le fait que nous ici on a un projet qui est quand même un grand projet et que clairement on n'aurait jamais pu le porter à deux. Il y a aussi le fait que j'aime le miroir que chaque personne m'apporte. Jonathan c'est un miroir, il me fait écho sur certaines blessures, certaines choses que j'ai à travailler. Léa elle me fait des miroirs sur d'autres. Et du coup je trouve que c'est hyper intéressant pour ça aussi la vie en tribu et le soutien. Jonathan me soutient sur certaines choses très bien. Sur d'autres, ça va plus être Léa, mon soutien, par exemple. Donc il y a aussi, en termes de soutien, le fait qu'on ait une pluralité de qualités, ça fait aussi que ça fait une pluralité d'apports dans ta vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, par rapport au temps que vous passez ensemble, est-ce qu'il y a des moments dédiés vraiment à ça ? Ou est-ce que c'est vraiment, comme tu dis, en famille ? Des fois, vous mangez ensemble, des fois, vous faites...

  • Speaker #0

    C'est les deux. C'est les deux, on fait ensemble en sorte qu'il y ait la spontanéité de la vie qui fait qu'on passe des temps ensemble. Mais on se note dans nos agendas aussi des temps où on va être plutôt dans le faire ensemble, des moments où on va être dans la réflexion ensemble, des moments où on va être dans le soin relationnel ensemble, des moments où on va être dans le kiff et dans la célébration ensemble. Donc on fait hyper attention aussi à ce que ce qui nous unit ne soit pas purement que le projet. Voilà, dans le stricto senso du projet, mais aussi toute la joie militante qu'on a envie de déployer, le soin relationnel qu'on a envie de déployer, les rituels, le lien avec l'énergie du lieu, avec la faune et la flore du lieu, etc. On essaye de faire en sorte que ce ne soit pas juste pragmatique, mais que notre façon de nous unir soit représentative du monde qu'on a envie de créer et de voir advenir.

  • Speaker #1

    Trop beau, ça donne grave envie ! Le sentiment de communauté ou de tribu, c'est un truc qu'on perd un petit peu dans nos sociétés. C'est beaucoup plus individualiste, même pas forcément en ville, même en campagne. On est beaucoup plus chacun chez soi, on va moins facilement toquer chez les voisins et tout ça. Je trouve ça chouette quand même de recréer des espaces collectifs. Et justement, toi, il y a eu toute une transition avant d'arriver au Croissant Fertile qui a fait qu'aujourd'hui tu es ici. Est-ce que tu aurais des conseils à donner à quelqu'un qui sent qu'il a envie de vivre différemment, de vivre de manière plus alignée avec la nature, avec les autres, quelqu'un qui a envie ou qui a même déjà entamé aussi une transition, un processus de reconnexion à soi, à la nature. Est-ce qu'il y a des conseils que tu aurais à donner, par où on commence en fait ? Parce que c'est tellement vaste, enfin souvent on se sent un peu perdu de se dire ok j'ai envie de faire ça, ça, ça, mais je sais pas par où commencer, on n'a pas toujours des exemples aussi.

  • Speaker #0

    Je crois que le mieux c'est d'expérimenter. Moi je sais que le long voyage en Amérique latine ça a été une expérience hyper socle pour moi et que ça a levé en fait plein de barrières que la vie avait mis dans mon cœur, dans mon esprit en fait. et souvent on parle de déconstruire et en fait souvent c'est pas tellement déconstruire c'est juste retrouver le chemin vers qui tu es vraiment et c'est un travail de débroussaillage quoi en fait ça ça m'appartient pas ça ça m'appartient pas ça c'est des vieilles croyances etc et je pense que le secret c'est le mouvement en fait c'est jamais être paralysé par la peur de pas y arriver que ce soit parce que tu attends etc et d'être tout le temps en mouvement et si tu es tout le temps en en mouvement, tu changes. et faire des petits pas tout le temps vers moi j'aime bien dire aussi que si tu connais pas ton cap aucun ventes défavorables donc peut-être déjà savoir aussi de quoi tu as envie est ce que est ce que ce que tu as envie c'est de trouver un projet est ce que ce que tu as envie c'est de devenir juste une meilleure personne est ce que ce que tu as envie je trouve que de connaître et partir de ses envies dans envie il ya en il ya vie donc il ya aussi un truc où tu vois moi je vois beaucoup de gens où les regards ils pétillent plus, les teints ils sont morts, les postures elles sont morts, etc. Et c'est souvent parce qu'on ne suit pas nos envies. Et en fait, oser suivre nos envies, je pense que c'est hyper important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des bons conseils que j'essaie de mettre sur l'application. Je confirme que le wishing, par exemple, ça aide beaucoup aussi. Parce que tu peux réfléchir pendant des heures et des heures à ce dont tu as envie, et ce que j'ai fait en étant à Paris typiquement. Mais de le vivre, c'est différent quoi. d'où l'importance de mêler expérience mouvement en vie je pense que c'est un bon mix j'ai deux dernières questions que j'aime bien poser aussi quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à la petite Caroline si tu te retrouvais devant Caroline enfant ou adolescente est-ce qu'il y a un message que tu aimerais lui passer ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que de croire en elle, de jamais laisser personne définir qui elle est et que tout est possible. Trop beau.

  • Speaker #1

    Et on peut finir par la traditionnelle question, est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré ou des coups de cœur que tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Il y a des milliards de livres qui m'ont inspiré et dedans il y a beaucoup de coups de cœur. mais si je dois rester un peu dans l'esprit de ce qu'on s'est dit je dirais que le livre sur les 5 blessures de l'âme pour moi ça a été un livre hyper socle dans à la fois ma compréhension de moi-même de mes réactions et du coup comment comprendre que tout part de croyances que tu as sur toi-même qui sont dues à des expériences que tu as vécues dans ton passé pour moi ça a été une vraie clé de voûte de dire Ok, en fait, il suffit que je travaille sur ces croyances et que je les change pour qu'elles arrêtent de me persécuter. Donc pour moi, ça a été vraiment... Et même dans ma compréhension de l'autre, de ne plus voir l'autre comme une attitude que je vais peut-être juger bien ou mal, mais comme en fait la suite logique de ce qu'il ou elle a vécu. Et du coup, de pouvoir accueillir ces comportements qui peuvent parfois être désagréables ou insécurisants, avec beaucoup plus d'amour et de tendresse. Et l'autre, c'est le pouvoir du pardon radical. Pour moi, le pardon en coopération, c'est le truc le plus important, et peut-être dans la vie en général, en fait. Et c'est quelque chose qui est vachement lié, qu'on retrouve beaucoup dans la spiritualité, dans la mystique, dans la religion, et qui du coup, comme on est dans une société qui s'éloigne beaucoup du sacré, etc., On s'éloigne aussi beaucoup du pardon, je trouve. Et voilà, le pardon et l'empathie, ça va beaucoup ensemble aussi, parce que pour être en capacité de pardonner, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut cultiver la confiance que c'était son mieux à cette personne, et qu'avec son histoire et avec ce qu'il a vécu, son mieux c'était ça, et d'accepter aussi que chaque expérience, aussi difficile qu'elle soit, Elle a une raison d'être dans ta vie et ça c'est le travail sur la confiance en l'univers et de se dire l'univers a de grands plans pour moi et ce truc horrible qui vient de m'arriver, il fait partie de l'expérience et il m'apprend des choses. Et je sais qu'il y a des chercheurs qui avaient fait un parallèle entre la vocation des gens et le pire truc qui leur soit arrivé dans la vie et que souvent les deux étaient liés. Et moi j'aime, enfin je cultive cette croyance que Même les pires choses sont en fait des choses qui vont te faire avoir plus de force, qui vont te faire développer une qualité, qui vont t'apporter une compréhension de l'autre, etc. Et je trouve que quand tu vois la vie sous ce prisme, c'est là que tu sors de la posture de victime et que tu peux t'empouvoir et que tu peux te sentir co-responsable et créateur, créatrice de ton futur en fait. donc voilà je pense que ces deux livres pour moi c'est des livres que tout le monde devrait lire et c'est des Et c'est des mouvements de l'esprit, des gymnastiques de l'esprit que tout le monde devrait avoir. Moi je parle souvent de musculation du cœur aussi. Pour moi le pardon c'est de la musculation du cœur. On muscle notre cerveau, on muscle notre corps, on a aussi besoin de muscler nos cœurs.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de ouf. Le pardon ça demande aussi de mettre son égo de côté. Trop bien, c'est des livres que je ne connaissais pas du tout, donc je vais les rajouter dans ma liste. Merci Caroline pour cet échange.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci à toi Noor.

  • Speaker #1

    Ça y est, je suis partie du croissant fertile. J'ai fait du stop jusqu'à Limoges pour prendre mon covoit parce que bah il n'y avait pas de bus. Et j'avoue je me sens un peu perdue après cette semaine hors du temps. Et pour le coup on peut vraiment dire que j'ai repoussé mes limites de citadine. Mais c'était fou, c'était fou d'être entourée de personnes aussi inspirantes. Et je me rends compte que l'engagement ça peut être joyeux et ça me rassure très franchement. Mais ce que j'ai aimé aussi au Croissant Fertile, c'est que chacun a son logement, sa vie personnelle, mais il y a aussi des moments qui sont consacrés au collectif. Et en fait, moi, la vie en communauté, ça m'a toujours beaucoup attirée. Et en même temps, je me disais que jamais je pourrais le faire parce que j'ai vraiment besoin de mes moments persos. J'aime bien passer du temps toute seule etc pour me recharger et en fait ben je me rends compte que c'est possible c'est tout à fait possible il y a différentes sortes de collectifs de communautés puis tous les matins on avait ce rituel où on commençait la journée en se réunissant pour s'étirer partager sa météo du jour et en fait tout simplement j'ai réalisé que ça me manquait grave d'avoir des espaces comme ça de communication où chacun a le droit de s'exprimer et d'être vraiment écouté Donc c'est vraiment génial. Merci vraiment du fond du cœur pour tous ces moments précieux. Et j'ai hâte de voir où cette nouvelle aventure va me mener pour la suite. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu. Je serais très heureuse d'avoir votre avis ou vos suggestions. Alors n'hésitez pas à me contacter via mon compte Instagram enquêtesdesoi.podcast.

  • Speaker #0

    En attendant la sortie du prochain épisode,

  • Speaker #1

    prenez soin de vous et on se retrouve le mois prochain.

Description

Je suis très heureuse de vous dévoiler le premier épisode de la saison 2.


Et pour l’occasion, je vous emmène au Croissant Fertile, un lieu extraordinaire d’expérimentation en habitat léger, niché au cœur du Périgord Vert.


Caroline, ancienne dirigeante d’établissements de luxe à Paris, y a tout quitté pour construire une vie alignée avec ses valeurs. Ensemble, on parle de son chemin de transition, de vie en collectif, de coopération, d’écoféminisme, de sororité et de son métier de doula.


Elle nous raconte comment elle a retrouvé sa confiance en elle, en les autres et en la vie, et pourquoi l’intuition et l’intelligence émotionnelle sont des clés essentielles pour bâtir un monde plus doux et résilient.


Un échange inspirant qui donne envie de ralentir, de coopérer et de recréer du lien.


Et si cet épisode vous a plus, je vous recommande d’écouter l’épisode 8 de la saison 1, dans lequel j’ai échangé avec Jonathan, le compagnon de Caroline, et co-fondateur de la Désobéissance Fertile.


De plus, soutenez le podcast en laissant une note sur votre plateforme d’écoute, et venez partager vos retours, et vos suggestions sur mon compte Instagram : enquetedesoi.podcast


La sélection inspirante de Caroline :

Les 5 blessures de l’âmes de Lise Bourbeau

Le pouvoir du pardon radical de Colin Tipping


Pour suivre Caroline, c’est par ici : 

https://www.instagram.com/desobeissancefertile/?hl=fr

https://www.instagram.com/lunitesororite/?hl=fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue, je suis Nour et vous écoutez Enquête de Soi. Dans ce podcast, je vous emmène avec moi à la rencontre d'invités ayant un mode de vie et une perception du monde sortant des codes conventionnels. Entre engagement écologique, spiritualité ou encore développement personnel, le but de ce podcast c'est d'entamer un voyage intérieur afin de se construire une vie alignée qui nous ressemble. Ces témoignages sont une exploration du soi à travers les autres, permettant de récolter des indices et de faire germer de nouvelles idées. Alors si cela vous tente, On se donne rendez-vous tous les mois pour un nouvel épisode. Installez-vous confortablement et laissez-vous inspirer. Bonne écoute ! Pour cette saison 2, je profite de ma nouvelle vie de nomade pour expérimenter la vie de mes invités, pendant quelques heures ou quelques jours. Et mon premier arrêt dans cette exploration, c'est le croissant fertile. Je suis arrivée sur lieu il y a quelques jours, c'est un espace vaste et très sauvage. Sur le terrain, il y a pour l'instant 4 habitats légers, La chevigue, la maison pétale, la taille nialle, c'est la yurte qui ont tous été construites lors de chantiers participatifs. Et moi pendant cette semaine de hoofing j'ai la chance de dormir dans la yurte. C'est trop cool hein. Mais j'avoue que la première nuit j'ai un peu flippé parce qu'on entend tous les bruits de la nature. Y compris le brame du cerf. Et pour ceux qui l'ont jamais entendu ça ressemble à ça. Donc c'était pas rassurant. Puis on est dans le Périgord Vert et j'ai très vite compris pourquoi. Depuis que je suis là, il pleut, il pleut et ça s'arrête pas. Et j'avoue que c'est un petit peu rude pour moi qui n'aime pas le froid, surtout que pour se laver, en fait il n'y a pas d'eau chaude. Ça se passe dehors avec des douches solaires ou directement dans le réseau pour les plus courageux. Donc avec les eaux touffeurs, on a quand même pris le temps d'installer une douche solaire dans le dôme Cerf, donc c'est un petit peu plus confortable. Et pour vous raconter hier je me suis retrouvé la tête en avant à me laver les cheveux en compagnie de grenouilles du coup qui barbotaient dans le cours d'eau qui traverse le dôme avec de l'eau froide et je me suis dit mon dieu mais pendant ce temps là il y a quand même des gens qui sont digital nomades à Bali et moi je suis dans le fin fond du périgord vert à me laver les cheveux avec de l'eau froide avec des grenouilles mais bon en vrai pour rien au monde je voudrais être à leur place parce que bon ici j'ai beau être en dehors de ma zone de confort je dois avais que je me sens plus vivante que jamais Puis je crois que je commence à m'habituer et puis surtout on vit de super moments avec les autres oufers. Du coup j'ai proposé à Caroline d'échanger avec moi pour cet épisode et elle a accepté. On va enregistrer l'épisode demain. On va probablement se poser dans la maison de pétales. Donc je suis trop contente. Franchement c'est une super belle façon de clôturer cette semaine hors du temps. Je suis très heureuse de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Pour remettre en contexte, moi je suis déjà venue... Sur le croissant fertile, il y a un peu plus d'un an pour le Seastars, un événement que tu avais co-organisé dans le cadre de l'unité. Et du coup j'avais déjà découvert le lieu, et j'avais découvert l'événement même parce que j'avais enregistré un épisode avec Jonathan, qui est ton compagnon, qu'on peut retrouver dans la saison 1. Et de fil en aiguille, il y a plein d'éléments qui m'ont ramenée vers le lieu cette semaine, où on a passé une semaine ensemble. pour aménager un petit peu certains espaces du lieu. Donc voilà, je suis très heureuse aujourd'hui de pouvoir échanger avec toi et d'avoir ton point de vue sur plein d'éléments différents. Est-ce que tu peux déjà commencer par te présenter en me parlant de tes valeurs ? C'est une question que j'aime bien poser avant d'entrer dans le vif du sujet pour déjà mettre en contexte quelles sont les valeurs qui te portent au quotidien.

  • Speaker #1

    Il y en a beaucoup, mais je crois que s'il y en a une qui rassemble pas mal de choses que je fais, c'est la confiance. J'ai fait un voyage d'un an en Amérique du Sud où vraiment c'est ce que j'ai réappris à avoir confiance en moi déjà parce que la confiance c'est à plein de niveaux et découvrir qu'il y avait plein de choses que je faisais dans mon quotidien finalement qui n'étaient pas pour moi mais pour les autres. La confiance en l'autre aussi parce que on vit dans une société où il n'y a pas beaucoup de place je trouve pour l'empathie, pour le pardon, etc. Et j'ai vraiment remarqué Voilà, à la suite de ce voyage, quand j'ai commencé à me questionner sur moi-même, qu'en fait, je manquais aussi de confiance en l'autre, de cette espèce d'ouverture de cœur qu'ont les enfants, d'aller vers l'autre sans préjugés, sans appréhension aussi. Et la troisième forme de confiance que j'ai appris, c'est la confiance en le grand tout, en la vie. Et en fait... Pour moi, la confiance, c'est une vraie clé de voûte du changement. Parce que si tu as conscience en toi, si tu as conscience en l'autre, et si tu as conscience en ce que tout va s'aligner pour que ça aille et pour que tu réussisses ce que tu es venu entreprendre, c'est une grande clé. de changement, de paix. Et voilà, il y a une grande femme qui a dit que la confiance, c'était le boulevard qui mène à l'amour. Et du coup, moi, c'est aussi ce que je ressens avec cette valeur.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que c'est une question qui peut désarçonner. Mais là, je trouve que tes valeurs, elles correspondent bien aussi à ton chemin de vie. Enfin, on connaît un petit peu ton parcours. Je sens que c'est vraiment des valeurs qui t'ont porté. Justement, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui dans ton parcours tu te retrouves au croissant fertile ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu ces grandes étapes ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait dans une première partie de ma vie je dirigeais des établissements de luxe à Paris. Ça ne s'est pas très bien passé dans un endroit où j'étais. En fait on m'a proposé une rupture de contrat à l'amiable et j'ai accepté. En fait à la suite de ça j'ai fait un voyage au Brésil. Et là en fait, truc de dingue, je découvre que je suis complètement à côté de la plaque et je me dis, travailler toute l'année pour pouvoir de temps en temps aller profiter d'endroits incroyables dans le monde, pourquoi pas directement faire en sorte que sa vie soit incroyable. Je me souviens que pendant ce voyage, il y a vraiment un truc de l'enfance qui s'est réveillé. Moi j'ai toujours été une enfant qui aimait danser, qui aimait chanter, qui aimait être connectée à la joie. Et en fait dans mon quotidien, c'était sérieux, c'était du travail, c'était gérer des équipes. C'était aussi beaucoup de paraître parce que le milieu du luxe c'est ça. Et en fait je m'ai éloignée de tout ce qui me fait du bien profondément, ou tout ce qui m'a fait du bien quand j'étais enfant. Et du coup je suis repartie un an en Amérique latine avec vraiment cette idée de me dire je veux découvrir ce qui me fait du bien, je veux faire des choses qui me font du bien. Et je suis sûre que si je commence par là, je vais trouver ce que je suis vraiment venue faire sur Terre parce que clairement ce que je suis en train de faire c'est pas ce qui me rend heureuse et ce qui me fait vibrer. Et c'est trop marrant parce que du coup j'ai fait du woofing beaucoup en Amérique latine et je suis vraiment rentrée dans le milieu de la permaculture, de fermes pédagogiques avec beaucoup de rélectures de Pierre Rabhi. J'ai commencé beaucoup à m'intéresser à la géopolitique, à ce qui se passait dans le monde, à comprendre que clairement j'étais à côté de la plaque et que je ne comprenais rien en fait de toutes les manipulations qu'il pouvait y avoir etc. Et je me suis dit mais en fait c'est le système agricole qu'il faut changer pour changer le monde. Et puis après, je suis tombée enceinte, et du coup j'ai eu un enfant, j'ai enfanté dans ma pleine puissance de femme, et là je me suis dit, ouais mais en fait c'est l'éducation qui va changer le monde. Et en fait, je me suis rendu compte que l'éducation, c'était fait par les femmes, beaucoup encore, et que c'était les femmes en fait finalement. En fait c'est rigolo parce qu'au fur et à mesure, j'étais là, ah mais non en fait c'est ça qu'il faut faire pour que les choses elles changent vraiment, ah non, et puis ça c'est ça en fait. et jusqu'au moment où avec Jonathan, on a commencé à vraiment vouloir fonder un lieu avec cette idée d'habitat léger, de résilience territoriale, etc. Et en fait, en œuvrant dans les collectifs, je me suis dit mais en fait, ce qui nous manque, c'est la capacité à coopérer. Parce que peu importe si on devient des génies de la permaculture, si on devient des génies de l'éducation, peu importe ce qu'on va développer comme capacité, si on ne sait pas coopérer, ça ne fonctionne pas. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui la coopération c'est vraiment le cœur de ce que j'ai envie de développer et sur ce projet eau croissant fertile parce que finalement défendre l'habitat léger c'est quelque chose auquel je crois très fort. Mais si on fait ça et que demain les gens peuvent tous vivre en habitat léger mais qu'ils ne savent pas coopérer, pour moi ça ne sert à rien, toujours à rien. Donc faire ensemble et faire ensemble d'une façon qui soit saine, c'est-à-dire où chacun, chacune peut trouver sa place, être empouvoiré. et qu'on n'ait plus peur d'être à côté de personnes qui sont dans leur pleine puissance, qui ont leur pleine force, et comprendre qu'en fait, plus l'autre est bien dans sa vie et heureux, et plus toi tu es bien dans ta vie et heureuse aussi. Donc pour moi, il y a vraiment quelque chose autour de la coopération, et c'est vraiment ce que j'ai envie d'apporter aujourd'hui à ce projet.

  • Speaker #0

    Et comment tu as appris justement tout ce qui concerne la coopération ? Je pense qu'il y a plein d'outils différents. Quand on en parle, il y a des outils qu'on connaît un petit peu déjà, mais qu'on n'applique pas forcément, comme la communication non-violente. Mais après, vous avez quand même réfléchi à des concepts un peu plus poussés et complexes au niveau de la coopération. Est-ce que tu t'es formée ou est-ce que c'est le fait d'expérimenter ?

  • Speaker #1

    C'est une multitude de choses. J'ai l'impression que c'est d'abord une formation de la vie, dans le sens où il y a dix ans, j'ai commencé les cercles de femmes. et en fait ce que ça m'a apporté, les cercles de femmes, c'est à la fois la libération émotionnelle de plein de choses que j'avais vécues, et de pouvoir sortir ça de moi, et puis avoir cette lourdeur dans mon cœur, et à la fois de comprendre les autres. Et en fait, je me rappelle, au début, il y avait des femmes qui rentraient dans le cercle, que je me disais. Oh là là, avec elle, ça va être pas de le faire, ça va être horrible et tout. Et souvent, c'était cette femme-là qui me touchait le plus en cercle. Parce qu'en fait, je comprenais que ce qui m'énervait chez elle, c'était en fait que sa blessure, que la violence qu'elle avait vécue dans sa vie. Et pour moi, ça a été une clé de voûte en termes de coopération, de comprendre chaque chose que l'autre fait qui m'énerve, qui me met mal à l'aise, qui m'insécurise. En fait, c'est que le fruit de la violence de ce que cette personne a vécu. Quand tu vois le monde de cette façon-là, bah en fait même Le Pen, en fait, c'est juste un gars qui souffre. Et d'ailleurs, l'autre jour j'écoutais une conférence d'un mec qui racontait qu'un jour, en plein enregistrement télé, à un endroit où Le Pen était hyper véhément, hyper vénère sur le plateau, Il y a quelqu'un qui l'appelle... Enfin, c'était à l'époque, tu sais, t'avais des auditeurs qui pouvaient venir et, tu vois, intervenir dans l'émission de télé. Et en fait, là, le mec, il dit à Le Pen, mais moi, je sais que vous êtes une pupille de la nation. Et en fait, j'ai l'impression que tout ce que vous faites, c'est parce qu'en fait, la France, c'est comme si c'était un peu votre mère et qu'en fait, vous défendez votre mère. Et là, il raconte que Le Pen, il change complètement de tête et que là où c'était un bulldog depuis le début, il devient un petit garçon. et qu'il a les larmes aux yeux quand il répond en fait, en expliquant « Ouais, en fait, quand tu protèges la France de cette façon, c'est parce que la France est ma mère. » Sauf que c'est hyper touchant de comprendre que derrière toute la violence, toute la haine que tu peux déployer, il y a toujours une histoire. Et une histoire souvent où c'est des êtres qui ont manqué d'amour, qui ont subi des violences graves. Et en fait, si tu comprends ça, après tu es capable de coopérer avec tout le monde. Parce que derrière les opinions, il y a des émotions.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est hyper intéressant en vrai. Je pense que ça commence sûrement autour d'un travail sur soi-même. C'est apprendre à se connaître, à se comprendre, à se reconnecter à ses émotions. Du coup, c'est sûrement plus facile après aussi de le faire avec les autres. Je pense que le problème majeur dans nos sociétés, c'est qu'on est coupé de tout ça aussi. C'est qu'on apprend moins à se poser les questions, à se remettre en question, juste à se dire « Ok, qu'est-ce que je ressens ? Pourquoi je le ressens ? » « À quoi c'est dû ? » etc. Je pense que ça commence par soi pour ensuite se diffuser auprès des autres. Mais est-ce qu'il y a un truc, enfin je ne sais pas, est-ce qu'il y a un outil qu'on peut utiliser qui peut déjà permettre d'entrer dans cette dynamique de coopération ? parce que Quand t'es dans un cercle de personnes qui sont déjà ouvertes à la question, c'est plus simple. Mais dans la vie de tous les jours, tout le monde n'est pas aussi prêt à recevoir quelqu'un qui communique plus avec ses émotions, qui même viendrait mettre en lumière quelque chose chez toi alors que tu lui as rien demandé.

  • Speaker #1

    En réalité, j'ai l'impression que l'empathie, c'est la qualité la plus importante pour développer la coopération. L'empathie, ça demande de l'écoute active. Ça demande aussi d'avoir fait un travail sur soi parce que souvent, quand tu comprends tes propres mécanismes, c'est plus facile de comprendre les mécanismes des autres. Ou alors, si tu t'intéresses en général aux mécanismes des humains de défense face à leurs blessures, etc. Et moi, je sais que je fonctionne beaucoup comme ça. C'est-à-dire que quand il y a quelqu'un qui a une posture agressive ou quand il y a quelqu'un que je sens qu'il est vexé, etc. Je vais me dire, tiens, qu'est-ce qui s'est passé là dans les dernières heures ? qui déclenchent ce mécanisme. Et en fait, moi ça a été, notamment avec mes parents, ça a été vraiment une grosse clé, par exemple, d'apaisement relationnel. Là où je sentais des tensions, des montées en pression, etc. Plutôt que de réagir, de me dire, ok, qu'est-ce qui se passe pour lui, qu'est-ce qui se passe pour elle, et comment je viens amener du dialogue ou de l'humour ou de la tendresse sur ce qui est en train de se passer, plutôt que d'être en réaction en permanence. parce qu'en fait comme on est comme on comprend pas, comme notre cerveau il fait pas le lien entre ce que la personne activée elle est en train de faire et nous qui l'avons forcément activée même si c'est pas méchant ce que t'as fait peut-être que une phrase un geste, une façon de faire ça active l'autre ou 20 autres personnes ça l'aurait pas activée mais lui avec son histoire, elle avec son histoire ça l'active et de comprendre que t'es co-responsable de la relation donc c'est pas une folle et elle s'est activée toute seule, c'est tafé un truc qui l'active Et du coup, ok, c'est pas grave, ça arrive, ça parle pas de toi en fait. Et c'est là où les accords Toltec sont intéressants, tu le prends pas personnellement, et tu te dis ok... Maintenant, moi, je suis co-responsable de la relation et clairement, je n'ai pas envie que ça parte en cacahuètes. Et comment je fais pour apaiser cette situation ? Donc pour moi, c'est vraiment développer l'intelligence émotionnelle. Et plus tu vas travailler sur toi et ta compréhension, et plus tu vas être bon, bonne dans la compréhension des autres aussi, clairement. C'est pour ça que moi, je... Pour moi, les cercles de parole, c'est un truc que tout le monde devrait faire. Et c'est pour ça qu'ici, sur le lieu, toutes les personnes qui viennent, on a une hygiène tous les matins. On s'écoute dire la météo, on va faire des temps. voilà on va parler pépite caillou qu'est ce qui s'est passé pour toi aujourd'hui etc parce que plus tu écoutes l'autre plus tu le comprends et plus tu le comprends plus tu es capable de réagir et de faire en sorte que ça se passe bien en fait je

  • Speaker #0

    suis vraiment d'accord sur les cercles de parole moi qui en ai fait très peu mais les quelques-uns que j'ai pu faire c'était vraiment génial même ce qu'on a fait cette semaine juste de se poser cinq minutes au début Déjà c'est bien d'avoir un espace où tu as le droit de prendre la parole Et vraiment sans être coupé Donc voilà c'est à toi Si tu veux parler 5 minutes tu parles 5 minutes Si tu veux parler 2 minutes tu parles 2 minutes Donc pour des gens comme moi qui ont des fois du mal à prendre leur place dans un groupe C'est bien aussi d'avoir un temps qui s'est consacré Pour déjà t'exprimer librement sans jugement Et il y a aussi ce truc de se demander Ce qu'on a fait cette semaine tous les matins De se dire ok c'est quoi ta météo Mais ça paraît tout bête Mais moi il y a des moments où je me dis je sais pas comment je me sens et en fait c'est un vrai exercice de se dire ok, d'aller creuser un petit peu de vraiment comment tu te sens et pas juste de foncer, de démarrer ta journée sans même te poser ces questions là donc ouais je suis d'accord aussi, tout le monde devrait participer à des cercles comme ça et j'avais bien envie aussi que tu me parles de ton métier de doula parce que j'en ai souvent entendu parler mais finalement je me suis jamais trop renseignée sur la question en quoi ça consiste en

  • Speaker #1

    fait Du coup, moi, c'est parti du fait que mon accouchement, enfin, mon premier accouchement s'est passé d'une façon vraiment incroyable. Je devais accoucher en maison de naissance. Et en fait, la sage-femme, elle m'a laissé à 20h, dilatée à 2h en me disant, tu n'accoucheras pas avant demain, je vais aller manger avec des copines. Et deux heures plus tard, j'avais accouché. Et du coup, elle a à peine eu le temps d'arriver parce que le temps que ma soeur l'appelle et qu'elle débarque, j'avais déjà sorti la tête du bébé. Et du coup, j'ai pu récupérer mon enfant moi-même, j'ai pu vivre ce moment vraiment, je pense que comme beaucoup de femmes idéalisent, rêvent d'accoucher. Et je me suis dit, la force que j'ai ressentie quand j'ai sorti mon enfant de mon corps, si toutes les femmes du monde, elles ressentent qu'elles ont cette force-là en elles, mais le monde, il va changer en fait. Et je le dis souvent jusqu'aujourd'hui. je sens que ça a été un rituel initiatique un rituel de passage pour moi l'accouchement où jusqu'aujourd'hui je puise ma force là attends Caro t'as fait ça quoi et du coup c'est pour ça que j'ai commencé à vouloir accompagner c'est vraiment en me disant je veux plus que les femmes elles accouchent surtout que je faisais des cercles de femmes déjà à l'époque et je voyais à quel point un échec de l'accouchement des violences au niveau de l'accouchement, les femmes ça les traumatisait toute leur vie dans leurs relations sexuelles, dans leur rapport à la maternité, dans leur confiance en elles et je me suis dit, c'est pas possible dans une société qui a besoin que les femmes prennent leur place qu'elles apportent leur énergie, on peut pas les brimer pendant qu'elles enfantent donc voilà, et en fait très vite je me suis rendu compte que l'accouchement c'était hyper politique Parce que, en pouvoir m'en défendre, parce que des enfants qui arrivent au monde d'une façon douce, tous les anthropologues, tous les pédopsychiatres, ils le disent, ça va jouer sur ta psyché à vie. Un enfant qui arrive au monde de façon agressive, c'est un enfant qui va être beaucoup plus enclin à l'agressivité toute sa vie. un enfant qui arrive d'une façon douce paisible, c'est son premier pas dans le monde, c'est comme si ta première relation avec l'eau c'est une noyade Où ta première relation avec l'eau, c'est un bain chaud où on t'a mis doucement dans l'eau. En fait, t'as pas la même relation à l'eau, ta première fois ça crée quelque chose. Et en fait... Cette première fois, elle est importante parce que plus on aura des enfants apaisés, plus on aura un monde apaisé aussi. Et enfin, le troisième niveau pour moi, et là, c'est les scientifiques qui m'ont beaucoup touchée dans leurs recherches, et notamment Michel Audan, qui est un peu le pape des obstétriciens. Et en fait, lui, c'est un chercheur, et il s'est vraiment rendu compte que l'ocytocine, l'hormone que les femmes ne sécrètent plus puisqu'on leur injecte de l'ocytocine de synthèse maintenant, à l'hôpital pour qu'elle puisse alors les raisons médicales c'est avoir des contractions plus forte c'est éviter les hémorragies etc et en fait on se rend compte qu'à force de ne plus utiliser leurs propres hormones et ben en fait le risque c'est qu'on en sécrète de moins en moins et que nos bébés n'arrivent plus sous ce cocktail d'hormones de l'amour et l'amour c'est ce qui fait de nous des humains en fait et moi je trouve que c'est hyper triste en fait, on peut pas perdre cette capacité et je trouve qu'en tant que femme on a une responsabilité aussi parce qu'on parle souvent des droits des humains mais on parle pas des devoirs des humains et pour moi, en tant qu'humaine c'était un devoir d'accoucher de cette façon là, d'offrir cette naissance là à mon enfant et aussi d'offrir aux humains de naître sous le cocktail d'hormones de l'amour

  • Speaker #0

    Mais du coup, concrètement, t'accompagnes les couples avant la naissance comme une sage-femme ? Est-ce que t'es là pendant la naissance également ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est même déjà arrivé qu'il y ait des couples qui me contactent avant même d'attendre un enfant. Ah ouais ? Ouais. En fait, c'est vraiment toute une préparation psycho-corpo-émotionnelle. Aujourd'hui, les sages-femmes, et Dieu sait que j'ai une admiration incroyable pour ce qu'elles font, elles n'ont malheureusement pas le temps. de faire de l'humain et pour les couples c'est difficile parce qu'en fait devenir parent c'est un tel chamboulement dans une vie et comme on est dans ce modèle de la famille nucléaire où ta mère, ta grand-mère, ta tante elle est pas près de toi, elle est pas de nos déconseils t'as pas d'ailleurs souvent le premier enfant dont tu vas changer la couche c'est ton propre enfant on vit plus dans une société comme ça un peu à tribu, grande famille où en fait on va s'occuper d'enfants avant les nôtres et du coup battle. Tu vois, du jour au lendemain, passer d'un petit couple qui a toute sa liberté à des parents, avec toutes les tâches, toute la liberté qui est enlevée, parce qu'un enfant, c'est une responsabilité de dingue, et bien en fait, on ne se rend pas compte du choc que ça peut être pour des couples. D'ailleurs, il y a, je crois que c'est 50% des couples qui se séparent dans la première année, après avoir un enfant, c'est genre énormissime. Et donc en fait, ça sert à ça, cet accompagnement. déjà à réussir leur accouchement que l'homme y trouve sa place, que la femme soit empouvoirée dans ce processus, etc. Mais aussi, ça sert à qu'elle soit soutenue en postpartum par ses amis, qu'elle sache comment la soutenir, comment l'accompagner, comment faire pour retrouver le plus vite possible ta force, ta santé, comment tu vas allaiter, comment tu vas faire pour le sommeil, etc. Donc, c'est plein de choses. que les sages-femmes n'ont pas le temps de faire. En fait, le métier de doula, il est hyper complémentaire avec le métier de sages-femmes. Donc, on ne marche pas du tout sur les plates-bandes du médical. Mais voilà, moi, en plus, j'ai mes expériences d'accouchement, j'ai mes expériences d'accompagnement, qui fait que, bien sûr, que je nourris quand même un discours, en tout cas, ce n'est pas médical, mais physiologique. C'est-à-dire que moi, je leur explique c'est quoi la physiologie, de quoi a besoin une femme qui accouche. de quoi, quelle est la posture du compagnon ou de la personne en tout cas qui accompagne la femme qui accouche. Et je fais en sorte qu'il soit dans les meilleures conditions et pendant et après. Et on va parler de tous les sujets qui fâchent. On va faire aussi un travail émotionnel. Sans quel schéma tu as vécu dans ta famille ? Qu'est-ce que tu ne veux pas reproduire ? Et en fait, sur quoi tu as besoin de travailler pour ne pas reproduire ces schémas-là dans ta propre éducation sur ton enfant ou dans ton propre schéma familial ? Donc on va vraiment rentrer dans l'intimité du couple et ça crée un lien très fort, c'est quelque chose qui prend... beaucoup de temps et beaucoup d'énergie d'être sous soutien.

  • Speaker #0

    C'est génial, je ne me rendais pas compte de ce que c'était et en quoi ça consistait exactement. Je n'ai pas vécu cette expérience d'avoir des enfants, mais j'ai des amis qui en ont eu récemment. Et c'est vrai que maintenant... je me dis tiens ça aurait pu les intéresser parce qu'effectivement avoir un enfant il y a la grossesse qui est déjà une grosse étape mais même après c'est là où les plus gros challenges arrivent finalement notamment au niveau du couple, même géré au quotidien enfin tu dois tout réinventer et c'est vrai que que de le faire sans être vraiment accompagnée par quelqu'un d'extérieur à la famille aussi, parce que c'est quand même une dynamique différente, c'est vachement utile. Tu as accompagné beaucoup de femmes depuis que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça, non, mais en tout cas, celle que j'ai accompagnée, ça s'est vraiment bien passé. Moi, j'ai décidé de ne pas en faire mon métier dans le sens de mon gain de pain. Donc je le fais bénévolement et je le fais surtout pour des amis. Enfin c'est souvent par cooptation quoi, c'est jamais... Je fais pas de la publicité pour faire des accompagnements, etc. Donc c'est plus quelque chose que je fais à côté de ce que je fais au Croissant Vertile, etc. qui me nourrit, qui nourrit profondément les personnes pour qui je le fais. Et voilà c'est plus un truc où je crois que c'est de l'ordre de la vocation pour moi l'accompagnement de Doula et du Du coup, j'ai envie que ça reste, voilà, pas sur un mode financier. Surtout que c'est beaucoup de temps. Et en fait, valoriser ce temps en argent, ce serait sûrement pas du tout juste pour moi. Souvent, je fais un peu du troc aussi avec les familles. Tu vois, on réfléchit à comment ça peut être juste la relation, etc. Et j'aime que ça reste là-dedans. Du coup, je trouve que ça me donne un rôle, tu vois, de tata, de grande sœur, plus que, tu vois, de...

  • Speaker #0

    d'un truc de client ça fait un peu le lien avec une de mes questions du coup tu as co-fondé l'unité vous organisez notamment le Sistars tous les ans et dans l'unité vous parlez beaucoup d'écoféminisme est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu ce que c'est exactement l'écoféminisme ?

  • Speaker #1

    je pense qu'il y a autant de définitions de l'écoféminisme que d'écoféministes mais en tout cas pour moi ce que j'ai aimé dans le discours dans les valeurs, dans la vision politique de l'écoféminisme, c'est que ça réunissait des choses que j'avais expérimentées dans ma vie ou des domaines dans lesquels j'évoluais qui ne se rencontraient pas. Donc j'évoluais dans le domaine de l'écologie avec tout ce qu'on fait avec la désobéissance fertile, ça fait longtemps que je suis impliquée dans des projets, dans des émissions, dans... plein plein plein de choses en fait qui vont venir toucher à l'écologie, à diffuser une conscience, à appliquer une conscience, etc. Et en fait, ça faisait longtemps que je faisais des cercles de femmes, donc là il y avait le côté empouvoirment des femmes, reprendre sa place dans la société, apporter l'énergie des femmes au monde, et il y avait vraiment ce truc que je côtoyais qui était vraiment de l'ordre plus du féminisme, des droits des femmes, etc. Et en fait, l'écoféminisme, pour moi, est venu faire se rencontrer. tous ces univers qui ont besoin de se rencontrer parce que dans l'univers féministe je voyais des femmes hyper en colère pas du tout connecté à leurs émotions avec aussi une posture de victime que j'aime pas du tout c'est pour ça que je parle souvent de co-responsabilité moi j'aime pas la posture de victime et je pense que le triptyque bourreau victime etc c'est c'est vraiment sauveur, c'est vraiment des choses... desquels il faut sortir et d'apprendre à voir le monde d'une autre façon. Donc voilà, et il y avait aussi ce truc de, pour moi, un discours qui souvent rebute les hommes, et qui parfois est contre-productif aussi. Après il y avait le monde de la spiritualité, des cercles de femmes, du bien-être, du massage, etc. C'est aussi du yoga, je sais pas si... Ça c'est des mondes dans lesquels j'évolue aussi. Et alors là, évidemment il y a le soin de soi, le soin à l'autre. Mais pour moi il y a vraiment un manque d'engagement dans la matière, dans le concret. Souvent c'est des gens qui sont vachement dans l'énergie. Mais en fait on n'est pas dans un monde que d'énergie, on est aussi dans un monde de matière. Et ça, ça me manquait et j'avais envie un peu parfois de les secouer en mode « Ouais bon c'est bien, mais tu vois il y a un moment donné où il faut faire aussi, il faut passer à l'action, il ne faut pas rester que dans le concept. » Donc voilà, et pour moi il y avait aussi ce monde de l'écologie où il y avait cette importance... Enfin écologie politique, parce que bon, ma vision de l'écologie est hyper politique, et voilà l'importance du soin pour le vivant, de changer notre relation au vivant, de changer nos relations aux animaux, etc. Et pour moi ces mondes avaient vraiment besoin de se rencontrer, parce que dans l'écologie, il y a aussi un truc de sauveur, et de se dire on prend pas soin de nous. On veut prendre absolument soin de la terre, mais en fait on est à bout de souffle, les militants écologistes sont à bout de souffle, etc. Et bon, même si maintenant je vois que dans les jeunes mouvements militants, il y a quand même le care qui est vachement plus présent qu'avant. Mais voilà, pour moi, c'est ce univers, ils ont besoin de se rencontrer. Et je pense que c'est en ça que ça me touchait beaucoup, l'écoféminisme.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est trop cool, ça me parle beaucoup. Je trouve que tout ça, ça fait sens. Il y a aussi la notion de sororité qui est très présente. Dans l'unité, c'est presque la même chose. Est-ce que tu peux définir ta vision de la sororité ? C'est aussi un mot qu'on entend de plus en plus, mais finalement, il y a plein de façons de le percevoir aussi.

  • Speaker #1

    Il y avait une phrase que j'aimais bien, c'était que la sororité, ce n'est pas rappelé aux femmes. C'est pas juste reconnecter aux femmes à leur puissance parce que franchement les femmes elles sont puissantes du ouf, moi je vois dans les cercles de femmes, toutes les femmes, ce qu'elles font.

  • Speaker #0

    À chaque fois que j'entends une femme se déposer, je dis « waouh, la nana, mais c'est une guerrière, quoi ! » Elle a traversé tout ça. En fait, les femmes, elles sont déjà connectées à leur puissance. Mais c'est d'assumer cette puissance et de la montrer au monde. Et pour moi, aujourd'hui, les mouvements de solidarité, c'est ça qu'ils sont en train de faire, c'est de dire « là, bichette, ce que t'es en train de faire, c'est un truc de ouf ! » Et en fait, prends conscience que t'es puissante et ose, assume. cette puissance au monde. Et pour moi, il y a aussi cette notion d'oser avoir des femmes puissantes autour de nous sans se sentir amoindries par leur puissance. Moi, je sais que c'est un truc qui me touche beaucoup parce que quand j'étais plus jeune, j'ai beaucoup subi la jalousie des femmes. J'ai toujours été une femme qui rigole fort, qui parle fort, qui pense fort, etc. Et je vois à quel point... En fait, c'est pour ça que j'étais entourée que d'hommes quand j'étais plus jeune, parce que, clairement, c'était beaucoup plus facile pour moi. avec les hommes qu'avec les femmes. Aujourd'hui, je suis très fière du travail que j'ai entamé parce que pendant un moment de ma vie, j'ai vachement réprimé ma lumière en me disant « Non, mais si je brille, les autres sont jaloux, alors c'est trop nul, alors j'arrête de briller. » Ben non, en fait. Et donc, pour moi, ça a été un long apprentissage et je pense que je suis encore dans cet apprentissage d'oser être un soleil sans avoir peur de brûler les autres et en étant dans une posture suffisamment... enlacente pour les autres pour qu'elles se sentent pas menacées aussi et pour moi c'est ça aussi la sororité c'est c'est apprendre à aimer avoir des femmes puissantes autour de nous et à être fière des femmes puissantes autour de nous ouais

  • Speaker #1

    c'est drôle parce que moi je me rendais pas compte de tout ça je pense que pendant longtemps je me suis dit oui bah je suis féministe oui bien sûr mais je me posais pas trop ces questions et pour moi le genre je Je me suis toujours sentie à l'aise avec le fait d'être femme, mais pour moi c'était très fluide et pareil, je me posais pas beaucoup de questions. Peut-être que j'avais pas été confrontée à beaucoup de sexisme ou de choses comme ça, qui faisaient que je me sentais pas forcément... Ouais, pas forcément concernée, juste j'en avais pas fait mon combat, quoi, tout simplement. Et au fur et à mesure des années, j'ouvre les yeux sur plein de points différents. Et c'est clair que le Sister, ça a ouvert des fenêtres et des portes de partout. C'est des trucs à expérimenter, à explorer, et notamment les cercles de femmes. Pareil, c'était facile pour moi, avec mes amis, de voir cette puissance et de leur dire « Mais c'est génial ce que tu fais ! » Mais je me rendais moins compte que beaucoup de femmes traversent des choses très similaires, et notamment dans le fait de... de se minimiser, de pas trop prendre de place. Et dans les services de femmes, il y a souvent ces trucs qui reviennent de « ouais, j'ai pas envie qu'on me voit ou qu'on m'entend trop » , etc. Alors que devant moi, c'est des femmes où je me dis « mais elles sont incroyables, quoi ! » C'est avant même qu'elles parlent, je me disais « waouh, je suis impressionnée, elle a grave confiance, elle fait des projets super chouettes » . Et après, tu les entends avoir peur de prendre trop de place ou se poser plein de questions, et tu te dis « mais en fait... » il ne faut pas que tu te poses toutes ces questions, vas-y quoi, assume. Et du coup, c'est important aussi d'avoir ces espaces-là, et on ne se rend pas trop compte, je pense, au quotidien, mais en fait, quand tu commences à creuser ces sujets-là, il y a plein de choses à faire encore pour que les femmes assument leur place et plus de confiance aussi pour déployer leurs projets. Parce que les hommes à côté se posent des fois moins de questions. C'est un peu des généralités, bien sûr, mais...

  • Speaker #0

    Pour moi, dans ce mouvement de féminisme aussi, il y a vraiment de sortir du besoin d'avoir, comment dire, pas l'aval, mais le... Tu vois, dans le mouvement féministe, je vois... Moi quand il y avait des femmes qui venaient, qui avaient Jonathan à côté de moi, je voyais quand même ce rapport de séduction à l'homme. C'est besoin que l'homme valide ce que tu es en train de dire, ce que tu es en train de faire. Cet amour du mental aussi qui pour moi est de l'ordre de l'énergie du masculin tu vois. Et de pas valoriser l'intelligence des femmes. Parce que, alors je vais faire bondir plein de féministes, mais aujourd'hui on est sous des cocktails hormonaux différents. les hommes et les femmes, qui nous donnent aussi des comportements différents. Et parce qu'on est de toute façon programmés, nous, pour être des mères, eux, pour être des pères, on est aussi programmés avec des aptitudes différentes. Et moi, c'est vraiment la grossesse et l'accouchement qui m'ont vraiment reconnectée à l'intelligence d'un cerveau que l'homme et la femme portent, mais que, naturellement, par le processus de l'accouchement, la femme a un espèce de super pouvoir de l'intuition, qui est due au fait qu'on va arrêter de... On va reproduire pendant toute la grossesse et tout l'allaitement. On va arrêter de faire des neurones pour le néocortex, mais on va faire que des neurones pour le cerveau primitif. Donc ça nous donne un peu un super pouvoir de l'intelligence émotionnelle, de l'intuition, etc. Et en fait, moi ça m'a énormément servi, ça a énormément servi la désobéissance fertile, le croissant fertile, mon intuition, mon intelligence émotionnelle, etc. qui est hyper complémentaire avec d'autres formes d'intelligence, je crache pas sur les autres formes d'intelligence, mais aujourd'hui, on se sert peu de cette intelligence-là, et elle nous fait gagner beaucoup de temps et beaucoup d'énergie, cette intelligence. Donc pour moi, il y a aussi dans le féminisme d'apprendre à... sortir du mental et du néocortex et d'aller aussi vers l'intuitif, vers le sensible il y a aussi cet équilibre tête-corps-corps tu vois d'arrêter d'être tout le temps dans le mental et d'apprendre aussi à être dans le coeur et être sensible et en fait on a tellement associé les femmes à la sensibilité qu'on fait un rejet de la sensibilité mais la sensibilité c'est ce qui fait qu'un robot high tech c'est le meilleur, c'est parce qu'il est sensible il est sensible à son environnement et bien en fait il faut voir la sensibilité comme un super pouvoir Et il faut juste savoir adapter cette sensibilité à notre environnement, enfin, s'en servir pour s'adapter à notre environnement. Mais je pense que ça, tu vois, la sensibilité, le rejet de la sensibilité dans les mouvements féministes, je pense que c'est une grave erreur, parce que chez n'importe quel humain, homme ou femme, la sensibilité, c'est important. C'est ce qui fait qu'on exprime ce qui se passe à l'intérieur, et la communication, c'est ce qui évite les guerres, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement... tu as fait le lien avec l'intuition, toi, ça s'exprime comment ? De manière concrète, comment tu sais que c'est ton intuition ? Est-ce que avant d'avoir eu tes enfants, est-ce que déjà tu avais cette intuition qui était assez forte ? Parce que j'ai l'impression quand même que tu es très connectée aussi à l'invisible.

  • Speaker #0

    Oui, je ne dirais pas, je ne crois pas, je n'ai pas le souvenir avant d'avoir les enfants. de m'être connectée à cette intuition, à cette forme d'intelligence. Mais je sais que c'est arrivé avec la grossesse. Et je disais souvent après que j'avais l'impression que la grossesse, c'était comme si j'étais un pont entre le ciel et la terre, entre ce qui se passe dans ce monde-là et ce qui se passe dans le monde de l'invisible. Et il m'est arrivé vraiment des trucs de ouf pendant la grossesse. Et notamment, un soir à 7h du matin, je me suis retrouvée aux urgences parce qu'en fait... J'avais pas fait la ouf, j'avais fait la fête jusqu'à 4h du matin avec des copines et je portais des bottes en cuir très lourde et en fait ça m'avait fait des micro-fissures dans l'os du pied qui me faisaient me tordre de douleur, c'est-à-dire quand j'ai retiré ma botte qui contenait la micro-fissure, j'ai mais... enfin vraiment ça a été horrible, mes copines étaient à 7 mois de grossesse avec un bidou énorme, elles étaient en panique, elles ont dû appeler le SAMU etc. Et en fait je me retrouve dans un hôpital où ils savent pas comment gérer la situation parce que je suis une femme. très enceinte et qu'ils ne savent pas s'ils peuvent me donner un antidouleur. Ils me disaient, mais allez dans votre maternité. J'étais là, mais j'accouche pas dans une maternité, en fait. Donc, je peux pas aller dans l'hôpital, quel bon je dépends. Et eux, ils étaient archi stressés. Du coup, ils me laissent dans une pièce toute seule avec mon mal-mais. Vraiment un mal-mais. Je sais pas, je saurais pas le décrire, mais vraiment, je pouvais pas poser mon pied par terre. Ça me faisait une douleur hyper aiguë en permanence et tout. Et au Brésil, on m'avait un peu appris des bases du Reiki, voilà, et j'avais beaucoup chanté des chants médecine avec des peuples, etc. Et là, d'un coup, je me dis, vas-y, là, il n'y a que moi, en fait. Il n'y a personne qui est là pour m'aider. Et du coup, je vais essayer de... Je crois qu'à ce moment-là, je ne me dis pas, je vais essayer de me guérir tout seul, mais je me dis, chanter et poser mes mains sur mon pied, ça va m'aider. Et donc, je commence à chanter, chanter, chanter. Je suis toute seule dans cette pièce, dans l'hôpital. Et je ne sais pas combien de temps ça dure parce que je rentre un peu dans une espèce de trance de chant. Il était tard, j'étais fatiguée. Je pense qu'il y avait plein de choses. C'était la nuit qui fait que ça m'a aidée à rentrer dans un espèce d'état de conscience modifié. Et là, au bout d'un moment, je finis de chanter. Je suis encore en train de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus la douleur. Et du coup, ça me fait m'arrêter de chanter. Et là, je me dis que je ne sens plus du tout la douleur. Et donc, je lâche mon pied. et je lâche mon pied et en fait je sens toujours pas la douleur et je bouge mon pied et je sens toujours pas la douleur et je pose mon pied par terre et c'est genre j'ai plus rien et là je me dis mais si je dis au médecin que j'ai plus du tout mal ils vont me prendre pour une star B tu vois, il y avait mes parents qui m'attendaient parce qu'ils étaient venus me chercher l'hôpital les avait appelés etc et donc en fait je les laisse et ils me font bon alors prenez ce médicament que je ne prends pas je fais semblant de le prendre machin truc care Ils me mettent une espèce d'attelle, ils me disent voilà on a le résultat de la radio, c'est des micro-fissures dans l'os du pied, ça va durer très longtemps, il y en a pour trois semaines, donc vous allez prendre les antidouleurs, les machins, les trucs. Et en fait du coup je sors vraiment de l'hôpital avec les béquilles, je joue le jeu en fait comme si j'avais mal. J'arrive chez moi et je me dis je vais pas pendant trois semaines te faire semblant de marcher en béquille, tu vois il faut que je le dise à mes parents. Et du coup je l'ai dit à mes parents, ils ont dû juste se dire ok c'est une grosse mytho, tu n'as pas grand chose, elle ne doit pas venir à l'hôpital pour rien. Mais en fait il y a eu plein de fois comme ça où... Je ne sais pas trop dire de façon cartésienne ce qui s'est passé. Ce que je sais, c'est que j'ai fait confiance à ce que mon corps, sur le moment, il appelait. Et que très souvent, ça a fait des petits miracles dans ma vie. Et vraiment, je le disais, à l'endroit où on vivait avant, en cabane, des gens un peu mal intentionnés qui sont arrivés sur le lieu, où vraiment, tu n'aurais pas cru, ils sont arrivés avec des cadeaux. C'était un vieux monsieur, un peu mignon, un peu nounours. Et moi, j'étais là, mais genre, ce mec, il va nous détruire, en fait. Et il s'est avéré que ce mec a essayé de nous détruire, de détruire le collectif, que les autres ont mis trois mois à s'en apercevoir, quand moi, en trois jours, je me souviens qu'un jour, j'étais obligée de monter en voiture avec lui parce qu'il était en galère, je devais l'emmener quelque part. Quand il est sorti de la voiture, j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'est-à-dire que tout mon corps, ouais, tout mon corps savait que cette personne était mauvaise pour le collectif. Et ça a été très très très loin dans ce qu'il a fait au collectif. Et voilà, et en fait, c'est ce qui a fait aussi que les gens autour de moi, de plus en plus, ils se sont compris, ok, Caro, elle a une intuition de ouf. Et en fait, plein de fois, Jojo, je lui dis, il me dit, mais comment tu sais que c'est ça la bonne solution de Jojo ? Je sais pas. Genre, je sais un truc très fort en moi qui me dit que c'est ça, en fait. Et c'est ça l'intuition, en fait, c'est que t'as pas une raison logique de dire qu'il faut faire ça. Mais il y a un espèce de truc dans ton corps qui te dit que c'est ça qu'il faut faire.

  • Speaker #1

    Mais quand tu l'écoutes ton intuition, est-ce que toujours il y a un résultat positif ? Ou des fois ça ne fonctionne pas ? C'est ça aussi que je me demandais parce que j'essaye moi de faire ce travail, j'ai souvent posé la question justement sur l'intuition pour essayer de me dire il y a bien un moment on va me dire un truc qui va faire mouche et un peu la formule magique qui va me permettre après de vraiment à chaque fois capter l'intuition. Et il y a des fois où je me dis ah c'est l'intuition, je suis et puis derrière il ne se passe rien quoi. Je me dis ah est-ce que du coup c'était vraiment mon intuition ou pas ? Donc je ne sais pas si pour toi ça marche toujours quand tu l'écoutes.

  • Speaker #0

    Alors je sais que ça ne marche vraiment pas quand je ne l'écoute pas. Mais je ne me souviens pas d'une fois où je l'ai écouté et où je me suis dit ah j'aurais pas dû suivre mon intuition. Je n'ai pas de souvenirs mais peut-être que ce n'est pas vrai ce que je dis et que c'est déjà arrivé. Mais en tout cas je me souviens m'être dit un milliard de fois putain tu le savais, tu l'as senti et tu n'as pas écouté ton intuition.

  • Speaker #1

    et ça c'est très énervant j'imagine le plus gros défi c'est de faire la différence avec le mental et de faire confiance parce que comme tu dis souvent c'est des messages tu te dis mais n'importe quoi il n'y a aucune raison et du coup c'est beaucoup de lâcher prise d'y aller quand même et de le faire ça c'est aussi un truc qu'on apprend pas trop quoi il faut suivre les règles S'il y a un truc qui n'est pas safe ou qui n'est pas confort ou qui est trop risqué, trop dangereux, entre guillemets, ben oui, tu n'y vas pas, quoi. Ou alors, il faut vraiment réfléchir, maturer ta pensée. Et est-ce que tu peux me parler de la vie en communauté ? Parce que du coup, sur le croissant fertile, l'idée, c'est ça, c'est justement de vivre en communauté. Moi, souvent, depuis longtemps, je me dis non, mais jamais la vie en communauté. J'ai trop besoin de mon espace, de mon temps pour moi. Et en fait, je me suis rendu compte que la vie en communauté, ça veut dire plein de choses. Ça peut être, bah oui, être en coloc avec 10 personnes, comme être sur un lieu ici où il y a quand même chacun son habitat, son espace, etc. Comment ici ça s'organise en fait ? Quels sont les moments que vous passez ensemble, etc. ?

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que nous, on n'utilise jamais le mot communauté. On parle souvent de tribu, parce que pour nous, c'est un élargissement de notre famille en fait. C'est l'envie d'être une... famille un peu plus grande, un peu plus forte et c'est pour ça que dans notre processus d'inclusion, à la fin du processus quand on va décider si cette personne elle rentre dans la tribu ou pas, c'est à l'enthousiasme. C'est vraiment parce que pour nous c'est presque tomber amoureux de quelqu'un en fait. C'est de se dire ok cette personne j'ai envie de partager ma vie avec elle, je suis enthousiaste de partager ma vie avec elle en acceptant que Comme chaque fois que tu tombes amoureux de quelqu'un, peut-être que ce ne sera pas toute ta vie et qu'il y a juste un petit bout de chemin à faire ensemble et ça c'est ok. Je crois que ce que j'aime dans la tribu, alors déjà je crois que le fait d'avoir des enfants, ça joue beaucoup dans mon envie de tribu. Moi j'ai beaucoup aimé dans le livre de Khalil Gibran quand il dit « il faut tout un village pour élever un enfant » . Pour moi c'est hyper juste, déjà pour les parents parce que... Nous, pour avoir fait l'instruction en famille, être 24 sur 24 avec tes enfants et que toute l'énergie, toute leur curiosité, qu'elle soit que sur toi, mais c'est épuisant en fait. Donc déjà, rien que pour les parents, mais surtout pour les enfants, tu peux pas apporter tout à un enfant en fait. Et aujourd'hui, t'as l'école, t'as le sport, t'as etc. Donc qui fait des apports différents, mais c'est pas des apports humains complices souvent. Alors que là, dans notre vie en tribu, non seulement il y a un apport intellectuel, matériel ou culturel, mais il y a aussi... des valeurs qui sont inculquées, que nous on va peut-être pas... peut-être qu'on porte, mais qu'on va peut-être pas verbaliser de la même façon que Léa le ferait. Il y a des sujets de conversation différents, il y a des complicités différentes, et moi j'aime le fait que leur éducation psycho-émotionnelle, culturelle, elle ne vienne pas forcément que de nous deux, et qu'elle vienne aussi d'autres humains, ça me plaît beaucoup. Je crois qu'il y a aussi le fait que nous ici on a un projet qui est quand même un grand projet et que clairement on n'aurait jamais pu le porter à deux. Il y a aussi le fait que j'aime le miroir que chaque personne m'apporte. Jonathan c'est un miroir, il me fait écho sur certaines blessures, certaines choses que j'ai à travailler. Léa elle me fait des miroirs sur d'autres. Et du coup je trouve que c'est hyper intéressant pour ça aussi la vie en tribu et le soutien. Jonathan me soutient sur certaines choses très bien. Sur d'autres, ça va plus être Léa, mon soutien, par exemple. Donc il y a aussi, en termes de soutien, le fait qu'on ait une pluralité de qualités, ça fait aussi que ça fait une pluralité d'apports dans ta vie.

  • Speaker #1

    Et du coup, par rapport au temps que vous passez ensemble, est-ce qu'il y a des moments dédiés vraiment à ça ? Ou est-ce que c'est vraiment, comme tu dis, en famille ? Des fois, vous mangez ensemble, des fois, vous faites...

  • Speaker #0

    C'est les deux. C'est les deux, on fait ensemble en sorte qu'il y ait la spontanéité de la vie qui fait qu'on passe des temps ensemble. Mais on se note dans nos agendas aussi des temps où on va être plutôt dans le faire ensemble, des moments où on va être dans la réflexion ensemble, des moments où on va être dans le soin relationnel ensemble, des moments où on va être dans le kiff et dans la célébration ensemble. Donc on fait hyper attention aussi à ce que ce qui nous unit ne soit pas purement que le projet. Voilà, dans le stricto senso du projet, mais aussi toute la joie militante qu'on a envie de déployer, le soin relationnel qu'on a envie de déployer, les rituels, le lien avec l'énergie du lieu, avec la faune et la flore du lieu, etc. On essaye de faire en sorte que ce ne soit pas juste pragmatique, mais que notre façon de nous unir soit représentative du monde qu'on a envie de créer et de voir advenir.

  • Speaker #1

    Trop beau, ça donne grave envie ! Le sentiment de communauté ou de tribu, c'est un truc qu'on perd un petit peu dans nos sociétés. C'est beaucoup plus individualiste, même pas forcément en ville, même en campagne. On est beaucoup plus chacun chez soi, on va moins facilement toquer chez les voisins et tout ça. Je trouve ça chouette quand même de recréer des espaces collectifs. Et justement, toi, il y a eu toute une transition avant d'arriver au Croissant Fertile qui a fait qu'aujourd'hui tu es ici. Est-ce que tu aurais des conseils à donner à quelqu'un qui sent qu'il a envie de vivre différemment, de vivre de manière plus alignée avec la nature, avec les autres, quelqu'un qui a envie ou qui a même déjà entamé aussi une transition, un processus de reconnexion à soi, à la nature. Est-ce qu'il y a des conseils que tu aurais à donner, par où on commence en fait ? Parce que c'est tellement vaste, enfin souvent on se sent un peu perdu de se dire ok j'ai envie de faire ça, ça, ça, mais je sais pas par où commencer, on n'a pas toujours des exemples aussi.

  • Speaker #0

    Je crois que le mieux c'est d'expérimenter. Moi je sais que le long voyage en Amérique latine ça a été une expérience hyper socle pour moi et que ça a levé en fait plein de barrières que la vie avait mis dans mon cœur, dans mon esprit en fait. et souvent on parle de déconstruire et en fait souvent c'est pas tellement déconstruire c'est juste retrouver le chemin vers qui tu es vraiment et c'est un travail de débroussaillage quoi en fait ça ça m'appartient pas ça ça m'appartient pas ça c'est des vieilles croyances etc et je pense que le secret c'est le mouvement en fait c'est jamais être paralysé par la peur de pas y arriver que ce soit parce que tu attends etc et d'être tout le temps en mouvement et si tu es tout le temps en en mouvement, tu changes. et faire des petits pas tout le temps vers moi j'aime bien dire aussi que si tu connais pas ton cap aucun ventes défavorables donc peut-être déjà savoir aussi de quoi tu as envie est ce que est ce que ce que tu as envie c'est de trouver un projet est ce que ce que tu as envie c'est de devenir juste une meilleure personne est ce que ce que tu as envie je trouve que de connaître et partir de ses envies dans envie il ya en il ya vie donc il ya aussi un truc où tu vois moi je vois beaucoup de gens où les regards ils pétillent plus, les teints ils sont morts, les postures elles sont morts, etc. Et c'est souvent parce qu'on ne suit pas nos envies. Et en fait, oser suivre nos envies, je pense que c'est hyper important aussi.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est des bons conseils que j'essaie de mettre sur l'application. Je confirme que le wishing, par exemple, ça aide beaucoup aussi. Parce que tu peux réfléchir pendant des heures et des heures à ce dont tu as envie, et ce que j'ai fait en étant à Paris typiquement. Mais de le vivre, c'est différent quoi. d'où l'importance de mêler expérience mouvement en vie je pense que c'est un bon mix j'ai deux dernières questions que j'aime bien poser aussi quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à la petite Caroline si tu te retrouvais devant Caroline enfant ou adolescente est-ce qu'il y a un message que tu aimerais lui passer ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que de croire en elle, de jamais laisser personne définir qui elle est et que tout est possible. Trop beau.

  • Speaker #1

    Et on peut finir par la traditionnelle question, est-ce que tu as des livres qui t'ont inspiré ou des coups de cœur que tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Il y a des milliards de livres qui m'ont inspiré et dedans il y a beaucoup de coups de cœur. mais si je dois rester un peu dans l'esprit de ce qu'on s'est dit je dirais que le livre sur les 5 blessures de l'âme pour moi ça a été un livre hyper socle dans à la fois ma compréhension de moi-même de mes réactions et du coup comment comprendre que tout part de croyances que tu as sur toi-même qui sont dues à des expériences que tu as vécues dans ton passé pour moi ça a été une vraie clé de voûte de dire Ok, en fait, il suffit que je travaille sur ces croyances et que je les change pour qu'elles arrêtent de me persécuter. Donc pour moi, ça a été vraiment... Et même dans ma compréhension de l'autre, de ne plus voir l'autre comme une attitude que je vais peut-être juger bien ou mal, mais comme en fait la suite logique de ce qu'il ou elle a vécu. Et du coup, de pouvoir accueillir ces comportements qui peuvent parfois être désagréables ou insécurisants, avec beaucoup plus d'amour et de tendresse. Et l'autre, c'est le pouvoir du pardon radical. Pour moi, le pardon en coopération, c'est le truc le plus important, et peut-être dans la vie en général, en fait. Et c'est quelque chose qui est vachement lié, qu'on retrouve beaucoup dans la spiritualité, dans la mystique, dans la religion, et qui du coup, comme on est dans une société qui s'éloigne beaucoup du sacré, etc., On s'éloigne aussi beaucoup du pardon, je trouve. Et voilà, le pardon et l'empathie, ça va beaucoup ensemble aussi, parce que pour être en capacité de pardonner, il faut se mettre à la place de l'autre, il faut cultiver la confiance que c'était son mieux à cette personne, et qu'avec son histoire et avec ce qu'il a vécu, son mieux c'était ça, et d'accepter aussi que chaque expérience, aussi difficile qu'elle soit, Elle a une raison d'être dans ta vie et ça c'est le travail sur la confiance en l'univers et de se dire l'univers a de grands plans pour moi et ce truc horrible qui vient de m'arriver, il fait partie de l'expérience et il m'apprend des choses. Et je sais qu'il y a des chercheurs qui avaient fait un parallèle entre la vocation des gens et le pire truc qui leur soit arrivé dans la vie et que souvent les deux étaient liés. Et moi j'aime, enfin je cultive cette croyance que Même les pires choses sont en fait des choses qui vont te faire avoir plus de force, qui vont te faire développer une qualité, qui vont t'apporter une compréhension de l'autre, etc. Et je trouve que quand tu vois la vie sous ce prisme, c'est là que tu sors de la posture de victime et que tu peux t'empouvoir et que tu peux te sentir co-responsable et créateur, créatrice de ton futur en fait. donc voilà je pense que ces deux livres pour moi c'est des livres que tout le monde devrait lire et c'est des Et c'est des mouvements de l'esprit, des gymnastiques de l'esprit que tout le monde devrait avoir. Moi je parle souvent de musculation du cœur aussi. Pour moi le pardon c'est de la musculation du cœur. On muscle notre cerveau, on muscle notre corps, on a aussi besoin de muscler nos cœurs.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, de ouf. Le pardon ça demande aussi de mettre son égo de côté. Trop bien, c'est des livres que je ne connaissais pas du tout, donc je vais les rajouter dans ma liste. Merci Caroline pour cet échange.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, merci à toi Noor.

  • Speaker #1

    Ça y est, je suis partie du croissant fertile. J'ai fait du stop jusqu'à Limoges pour prendre mon covoit parce que bah il n'y avait pas de bus. Et j'avoue je me sens un peu perdue après cette semaine hors du temps. Et pour le coup on peut vraiment dire que j'ai repoussé mes limites de citadine. Mais c'était fou, c'était fou d'être entourée de personnes aussi inspirantes. Et je me rends compte que l'engagement ça peut être joyeux et ça me rassure très franchement. Mais ce que j'ai aimé aussi au Croissant Fertile, c'est que chacun a son logement, sa vie personnelle, mais il y a aussi des moments qui sont consacrés au collectif. Et en fait, moi, la vie en communauté, ça m'a toujours beaucoup attirée. Et en même temps, je me disais que jamais je pourrais le faire parce que j'ai vraiment besoin de mes moments persos. J'aime bien passer du temps toute seule etc pour me recharger et en fait ben je me rends compte que c'est possible c'est tout à fait possible il y a différentes sortes de collectifs de communautés puis tous les matins on avait ce rituel où on commençait la journée en se réunissant pour s'étirer partager sa météo du jour et en fait tout simplement j'ai réalisé que ça me manquait grave d'avoir des espaces comme ça de communication où chacun a le droit de s'exprimer et d'être vraiment écouté Donc c'est vraiment génial. Merci vraiment du fond du cœur pour tous ces moments précieux. Et j'ai hâte de voir où cette nouvelle aventure va me mener pour la suite. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu. Je serais très heureuse d'avoir votre avis ou vos suggestions. Alors n'hésitez pas à me contacter via mon compte Instagram enquêtesdesoi.podcast.

  • Speaker #0

    En attendant la sortie du prochain épisode,

  • Speaker #1

    prenez soin de vous et on se retrouve le mois prochain.

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