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Les entrepreneurs d'outremer

Stéphanie Thazar - Les coulisses de sa vie d'artiste et entrepreneure

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1h19 |04/11/2024
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1h19 |04/11/2024
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Description

🎙️ Épisode spécial avec Stéphanie Thazar - Entrepreneure et Artiste Passionnée 🎙️

Dans cet épisode du Podcast des Entrepreneurs d’Outre-Mer, Clément et Franck accueillent Stéphanie Thazar, une artiste talentueuse et entrepreneure visionnaire. Connu pour son parcours atypique, Stéphanie incarne cette frontière entre l’art et l’entrepreneuriat. 🎶💼

👉 Ce que vous allez découvrir :

  • L’évolution de StĂ©phanie, de fonctionnaire Ă  entrepreneure musicale, et comment elle a rĂ©ussi Ă  faire de sa passion son mĂ©tier.

  • Sa "MĂ©thode Steph" : un concept unique d’accompagnement par la chanson, destinĂ© Ă  booster la confiance en soi et la cohĂ©sion d’équipe, utilisĂ©e dans des formations professionnelles.

  • Les dĂ©fis qu’elle a rencontrĂ©s pour lancer son projet, et son message inspirant pour ceux qui hĂ©sitent Ă  franchir le pas vers une carrière alignĂ©e avec leurs rĂŞves. 💡✨

  • Des anecdotes personnelles qui rĂ©vèlent la force de la persĂ©vĂ©rance, l’importance des racines crĂ©oles et la crĂ©ativitĂ© comme moteur de rĂ©silience.

🔗 Liens mentionnés dans l’épisode :

À ne pas manquer : une conversation sincère, pleine d’énergie et d’authenticité, qui explore comment l’art et l’entrepreneuriat peuvent se rejoindre pour avoir un impact réel sur les autres


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Ouarau, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-même.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les normes.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous. Salut à tous, j'espère que vous êtes en grande forme. On est parti pour un nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Et ça fait un moment avec Franck qu'on se disait tiens, on aimerait bien recevoir quelqu'un du milieu artistique parce qu'en fait, on a souvent... On fait souvent ce parallèle entre les entrepreneurs et les artistes au sens large. Et on trouve que les artistes, souvent, ne sont pas considérés comme des entrepreneurs. Mais tout le parcours qu'il y a derrière, pour moi, c'est vraiment exactement la même chose. Et Franck partageait cette vision. Donc, on est très, très heureux aujourd'hui de recevoir Stéphanie Tazar. Stéphanie, merci d'avoir accepté l'invitation. Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Merci. Ça va ? Ça va très bien. Et vous ?

  • Speaker #0

    ça va très bien Franck, comment il est ?

  • Speaker #1

    ça va, la forme, comme disait Clément on est très heureux Stéphanie de te recevoir, c'est vrai qu'on avait à coeur dans cette troisième saison d'apporter un peu d'innovation, à la fois sur le fond du podcast, sur la forme et puis sur les parcours les parcours qu'on souhaite mettre en avant et voilà, comme disait Clément le côté artistique, moi ça m'intrigue, ça m'intrigue beaucoup... Je trouve qu'il y a beaucoup de similitudes entre la démarche entreprenante d'un artiste et la démarche entreprenante d'un entrepreneur. Et j'espère que c'est des sujets qu'on aura l'occasion de creuser à travers ton parcours et ce que tu vas nous raconter.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Pour commencer, Stéphanie, pour les rares personnes qui ne te connaîtraient pas, est-ce que tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Je m'appelle Stéphanie Tazar. Je suis auteure, compositeur, interprète, productrice de musique et depuis peu, créatrice de la méthode Steph, qui effectivement est une méthode d'accompagnement par la chanson.

  • Speaker #0

    On aura l'occasion de rentrer dans tous ces détails. Mais tu vois, nous, on a l'habitude, on a une tradition dans le podcast des entreprises. preneur d'outre-mer, c'est de toujours commencer par un portrait créole avec des petites questions qu'on va te poser pour déjà apprendre à te connaître un peu mieux. Et je laisse la main à Franck pour t'accompagner là-dessus.

  • Speaker #1

    Yes, donc je parlais d'innovation, mais voilà, il y a des choses qui ne changent pas, comme le fameux portrait créole. Alors Stéphanie, est-ce que tu es prête pour ton portrait créole ?

  • Speaker #2

    Je suis prĂŞte.

  • Speaker #1

    Allez, c'est parti. Première question, quel plat te rappelle ton enfance et pourquoi ?

  • Speaker #2

    le carré Tijac boucané de ma mémé pourquoi ? parce qu'elle le fait comme personne d'autre et parce qu'aujourd'hui elle ne peut plus le faire elle est en fauteuil roulant aujourd'hui mais ça reste pour moi un souvenir inoubliable le fait que ce soit battu à la main le temps qu'elle prenait à faire ce plat il y a un goût à l'amour et au temps qu'on prend dans la cuisine. Et j'ai... Voilà. Pour moi, c'est ce plat-là.

  • Speaker #1

    Tu as aussi ça, quoi, à des moments en famille, des trucs comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. À la tradition, au partage en famille. Et puis, même le rapport au temps, finalement. J'ai des parents qui disent pas forcément qu'ils nous aiment. Alors, ils le disent pas. Je sais que cette génération, c'est super important. Quand je regarde le temps qu'ils mettent pour cuisiner, pour s'assurer que, quelle que soit l'heure à laquelle un enfant passe chez eux, il y a quelque chose dans la marmite, je trouve que ça, c'est une preuve d'amour régulière, en fait. Enfin, quotidienne.

  • Speaker #1

    OK. Il y a déjà, pour moi, deux mots-clés qui ont été lâchés, là. C'est partage et tradition. Et on aura l'occasion de... de creuser un petit peu tout ça par la suite. Donc, tu nous as donné ton plat, le karichi jacque de ta mémé. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, tu vois, le lieu qui t'inspire le plus, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas forcément un lieu, mais c'est un moment. Moi, c'est les couchers de soleil. Ça a un effet sur moi vraiment magique. En fait, je suis capable de pleurer devant un coucher de soleil. Je ne sais pas, il y a une émotion qui me submerge. Et donc, c'est vraiment ce moment-là, et d'avoir accès, du coup, au coucher de soleil. J'ai bien répondu ? Tu vois le lieu ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Pour moi, c'est validé. La réponse est validée. Et je te rejoins aussi sur... Moi aussi, c'est des moments que j'apprécie tout particulièrement. Encore plus que les levées de soleil, vraiment les couchers de soleil. Et puis, tu sais, souvent on me demande c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique, par exemple. Et je trouve que du côté de la Caraïbe, les couchers de soleil, ont un petit quelque chose qu'on n'a pas à La Réunion. Et je suis toujours fasciné, surtout à cette période de l'année, de la beauté des couchers de soleil. Donc, tu ne nous as pas donné un lieu, mais je valide.

  • Speaker #2

    Je trouve ça beau de se dire qu'on a tous un rendez-vous, un rendez-vous magique. Et en fait, il est là tous les jours. Et on est pris dans un quotidien. Moi, régulièrement, je me dis... Mais hier, il était là aussi. Et parce qu'on a des vies très intenses, et de se dire que ce rendez-vous est là, est accessible à tous, finalement, tous les jours, je trouve qu'il y a une beauté là-dedans.

  • Speaker #1

    On sent déjà la poésie. On sent la poésie qui pointe là. Alors, dernière question. Et je sais que c'est une question qu'on... pose à tous nos invités, mais là, elle aura une petite teinte un peu particulière. Alors, dernière question de ton portrait créole. Quelle chanson te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    Il y en a tellement. Pareil, je ne vais pas donner une chanson, mais je vais donner un artiste. Moi, c'est Stevie Wonder. C'est un truc de dingue. C'est vraiment... Pour moi, Stevie Wonder, il a des mélodies qui viennent des étoiles. Ce n'est pas possible. Ça vient d'ailleurs, en fait, ce qu'il a capté. C'est très fort. Et comme je crois au pouvoir des sons, en tout cas, lui a des mélodies et il a une manière de placer les mots sur ces mélodies qui me transportent. J'ai une to-do liste. J'ai une to-do liste avant de mourir. Je raconte, mais en fait, je vis cette vie en sachant qu'on est de passage et c'est OK. Et j'ai vraiment une liste de choses que je veux absolument faire. Et chaque année, je prends un point d'honneur à cocher des cases. Et dans cette liste, il y a voir Stevie Wonder en concert. Ça, c'est un truc, je me dis... de la voir en direct en plus avec sa voix, ça doit être un truc de ouf. Je suis désolé,

  • Speaker #1

    mais je prends la balle au bon parce que moi, je suis fasciné par les personnes qui ont la liste des choses à faire avant qu'il soit trop tard. Est-ce que c'est indiscret ? Est-ce que c'est indiscret de te demander peut-être deux ou trois autres exemples de choses sur cette liste qui te restent à faire ? Et puis, deux, trois exemples de choses qu'il y avait et que tu as eu la chance de pouvoir déjà réaliser. Oui, c'est indiscret.

  • Speaker #2

    Oui, c'est indiscret. Non, non, non. Je peux dire des choses pas indiscrètes sur cette liste. En fait, déjà, d'un point de vue professionnel, j'ai complètement détaché les deux. Parce qu'aujourd'hui, je me dis, vu la direction que j'ai prise, mes rêves sont mes projets, en fait. Je ne les mets plus au stade de rêve. Je me dis, ah ! En fait, je vis vraiment dans l'idée que c'est accessible et que si vraiment je le veux, je vais le faire, si ça résonne en moi. Donc, il reste plutôt des kiffs personnels. Il y a, j'espère que je suis cette case cette année, il y a passé un 31 décembre à New York. Je vais voir. Comme dans les films, je vais voir la descente de la... Sur Rockefeller... Sur la place, je crois, Rockefeller. Voir la descente de la... Enfin, je ne sais plus comment on appelle cette tradition, mais il y a ça, en fait. Times Square,

  • Speaker #1

    un 31 décembre. Un autre petit truc. Après, j'arrête de m'embêter de cette liste.

  • Speaker #2

    En fait, il y avait quelque chose de très important pour moi sur cette liste et qui est du coup sorti parce que du coup, je l'ai vraiment intégré comme... J'ai intégré dans ma vie, mais il y avait... créer à chaque instant, que créer soit mon métier. C'était vraiment ça, c'était en haut de la liste et ça l'est devenu maintenant.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je t'embêtais un peu avec cette liste parce que je sentais que tu allais nous proposer une excellente transition. Déjà, on sent qu'il y a plusieurs choses différentes dans cette liste. On sent que tu as plusieurs centres d'intérêt, il y a plusieurs choses qui... qui t'anime, on te sent aussi guidé par cette notion de projet à réaliser, vraiment de profiter de ton temps profiter de ton temps pour faire des choses intéressantes des choses qui ont de l'impact aussi tu vois tu nous avais déjà sorti le mot de partage, on ressent ça vraiment au coeur de tes projets, donc on a ton portrait créole on voit ce personnage là Stéphanie Tazar on connait beaucoup on connait beaucoup l'artiste dans cet épisode on va essayer de creuser pour voir aussi un peu Stéphanie Tazar l'entrepreneur bon pour tout ça on t'a préparé une série une série de sujets et de questions à aborder et pour ce faire je vais laisser la main à Clément qui va qui va initier tout ça yes bah déjà Stéphanie merci pour cette intro

  • Speaker #0

    où tu déjà nous livres des choses très personnelles et c'est vraiment chouette parce que tu vois nous ce qu'on la conviction qu'on a c'est que tu fais pas non plus les choses par hasard et tu les fais parce que tu es animé par quelque chose qui peut venir de très loin et moi j'étais tu vois en préparant cet épisode j'étais assez surpris parce que j'ai parcouru ton profil linkedin et j'ai appris à ce moment là Moi, j'étais persuadé que tu... C'est comme si dans ma tête, tu avais toujours été artiste et tu fais ça depuis 20 ans, tu vois. En fait, j'ai appris que... En fait, tu avais un métier à côté, un autre métier que tu as fait jusqu'à 2022, avant de rentrer à La Réunion. Et tu étais... En fait, tu étais à Paris jusqu'à 2022. Ton retour à La Réunion est assez récent. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours un peu professionnel et d'où... D'où te vient aussi ce côté artiste ? Est-ce que c'est quelque chose que tu as toujours baigné dans la musique depuis tout petit ? J'aimerais bien qu'on essaie de comprendre un peu ton parcours.

  • Speaker #2

    Oui, alors effectivement, ce qu'on ne sait pas, je n'en ai jamais parlé vraiment de ma carrière. Je l'appelle ça ma carrière classique, en parallèle de ma carrière musicale. Et d'ailleurs, l'entreprenariat même est arrivé très tard. Parce que moi, je suis née de... parents, tous deux fonctionnaires. Ils sont dans la fonction publique. Et j'étais destinée à être dans la fonction publique. Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai été. Moi, c'était... En fait, j'ai toujours aimé chanter. Les mercredis après-midi, ça, j'ai un souvenir très clair. Le premier album, le premier CD qu'on a eu à la maison, c'était Kassav en live. Je m'étais fait sur une cassette de 90 minutes, en plein milieu de mon concert. Je m'étais fait fabriquer un concert avec des chansons. J'avais mes transitions d'écrites, les applaudissements tirés du CD de Kassav. J'avais mon concert de 90 minutes. Au milieu, je devais tourner la cassette. Je m'enfermais dans ma chambre avec la lampe de bureau en-dessus de l'armoire. Mais j'étais loin. J'ai toujours rêvé d'être chanteuse. Sauf que je suis... d'une famille qui n'est pas du tout dans le milieu artistique, en revanche, dans le milieu plus de l'animation, en fait. Mon grand-père était DJ, ma mère, animatrice de radio aussi, en parallèle à l'INSEE, à la fonction publique, mon frère DJ Taz. Et en fait, j'ai toujours voulu ce métier, sauf que du coup, j'ai grandi, on m'a dit... Ce n'est pas évident, on ne connaît personne. Alors, on est avant Internet. On est avant ce sens du possible qu'on a aujourd'hui. On est avant la première Star Academy, c'est-à-dire qu'on est matrixé complètement différemment dans les années 90. Et du coup... J'aime bien cette phrase qui dit je n'ai aucun regret ou reproche sur mon parcours Mais vraiment, pour moi, chaque choix, chaque direction, chaque expérience finalement, on construit celle que je suis aujourd'hui. Mais cette phrase, du coup, elle m'a parlé quand je l'ai lue. Si vous ne choisissez pas votre propre voie, d'autres vont le faire pour vous Ma mère m'inscrit au concours de l'INSEE et je le réussis. Donc, me voilà Aline C comme maman, donc fonctionnaire d'État. Et puis, parallèlement quand même, j'ai toujours eu les deux. J'étais dans un chœur, l'association chorale du quartier français, dès mes 13 ans, où je faisais des concerts avec un groupe sur des chansons qu'on entend à la radio, en fait. Donc, c'est vraiment à partir de 13 ans, très régulièrement. Donc, j'étais dans un... groupe dans un chœur. J'avais des solos, j'ai appris la polyphonie, à harmoniser des sons. Donc ça a commencé à éduquer mon oreille quand même. Et c'est mes premières expériences vraiment d'un micro seul devant un public. Et ensuite j'ai été faire des études. J'étais en fac de psychologie à Poitiers. De là-bas, j'ai eu le concours de l'INSEE. J'ai commencé à travailler à Paris, à l'École Nationale de la Statistique. donc au bureau des langues magnifique expérience vraiment mon parcours est loin d'être un long fleuve tranquille mais du coup j'ai tellement rencontré des personnes tellement appris parce que ce qu'il faut savoir c'est toute petite j'avais déjà une soif d'apprendre et jusqu'à aujourd'hui en fait j'ai une boulimie d'apprendre des choses Et c'est pour ça que je n'ai jamais arrêté, finalement, de lire, de me former. Chose qui, dans mon parcours professionnel, même artistique, ne se disent pas forcément. Alors, je reviens à quelque chose. On aime, en fait, il y a tellement, je ne sais plus, je suis perdue là. J'ai envie de faire de manière chronologique, mais j'ai envie en même temps de partager des choses.

  • Speaker #0

    Fais-le comme tu le sens, t'inquiète.

  • Speaker #2

    Comment dire ? J'étais à l'INSEE, et ensuite j'ai eu ma mutation à La Réunion, et j'ai commencé à chanter dans les bars et les restos. Et ça s'est fait vraiment par... À l'époque, j'ai un ami qui était animateur karaoké, et il me dit... Il y avait encore le restaurant Le Gare-aux-Dors. Il me dit, Steph, en fait, j'avais abandonné mon rêve, parce que... Ça m'émeut. Parce que... Enfin, c'est comme... C'est... En fait... c'est ok mais justement si j'ai accepté cette interview c'est pour pouvoir justement parler aux personnes de cette reconnexion à soi à nos rêves qui est connotée un peu rêve c'est connoté on les prend pas au sérieux mais en vrai aujourd'hui ce qui se passe c'est que je suis je suis persuadée que quand on est enfant, ce qu'on aime jouer, nos aspirations, en fait, sont des vrais signaux de ce qui nous anime et de comment on va pouvoir, adultes, contribuer à ce monde, en fait, en vrai. Parce qu'on dit travailler, on dit avoir un métier, mais surtout, en tant qu'entrepreneur, on se crée une place, une offre. dans un système, dans une société. Et je trouve que l'aventure est tellement belle quand on sent qu'elle nous fait vibrer. Et se replonger dans les souvenirs d'enfance, pour moi, sont une vraie ressource de se rappeler, de revenir sur la route. Parce que voilà, on va dire que je me suis écartée du chemin, mais pas vraiment, ça fait partie de mon chemin. Donc je me retrouve fonctionnaire, donc ensuite à l'INSEE. à la Réunion, à chanter des reprises. Donc, dans un restaurant, et puis on m'envoie dans un autre, et ainsi de suite. Et je me retrouve en parallèle de chargée d'études à l'INSEE, à donc chanter, à l'époque, la semaine où j'ai le plus chanté, c'était cinq fois dans la semaine, en fait, le soir. Donc, j'avais cette double vie-là. Et à un moment donné, j'avais des amis. J'ai commencé à me faire des amis puisque dans mes études à la fac, j'avais choisi option, même en psychologie, j'avais choisi option UE découverte musicologie. Donc, j'étais en lien avec les potes de la fac de musicologie. Et à un moment donné, après avoir fait le tour finalement des compos, j'ai eu besoin de dire les... de m'exprimer à travers mes propres mots. Voilà. Et c'est comme ça que j'ai été amenée à embrasser la carrière, vraiment, d'artiste avec ses propres chansons. Donc, j'ai réuni tous les amis. Et à l'époque, très important aussi, le message que je voulais faire passer, c'est qu'on n'a pas forcément tout de suite toute la confiance en soi. Enfin, on ne le sait pas. On ne sait pas qu'on est capable, forcément. Et ça, c'est quelque chose qui me... qui du coup me suit, mais qui était aussi dans mon parcours. Moi, à l'époque, j'avais des compos, je faisais des mélodies, mais je me suis entourée d'une équipe qui a composé pour moi, qui a co-écrit avec moi. Et donc voilà. Mon premier album, ensuite, a été remarqué par la commission SACEM, avant même qu'il soit sorti. En fait, j'ai déclaré toutes mes chansons. Et à la SACEM... Et un jour, je reçois un coup de fil qui me dit voilà, la commission, tu vas être décorée du prix SACEM Meilleur Espoir Ce n'est pas quelque chose auquel on postule. C'était vraiment une très grande surprise pour moi. Et de ce prix est né l'apprentissage aussi de la vie publique. Parce qu'on parle de ça aussi, il y a toute cette partie vie publique, regard de l'autre, légitimité. C'était les débuts des réseaux sociaux. Mais c'était très formateur parce que cette lumière sur moi, à un moment donné, au tout début de ma carrière, vraiment en tant qu'artiste, a été très formatrice. parce qu'elle a été assez, je ne dirais pas soudaine, mais finalement, c'était rapide. Alors, quand on entend rapide, elle a paru rapide, mais derrière, il y avait eu tellement tout un travail depuis des années, finalement.

  • Speaker #0

    Écoute, tu me tends une perche que je voulais justement prendre. Tu vois, tu nous as parlé de ce parfois. Moi, j'ai deux questions qui me viennent. Le fait de, à la fois, mener ta vie d'artiste et en même temps d'avoir une activité professionnelle, j'ai vu que notamment, tu as travaillé aussi dans la communication à un moment donné. Est-ce que tu l'as fait par nécessité, peut-être financière aussi ? Ou est-ce que c'est parce que toi, tu n'osais pas complètement encore y aller parce que justement, tu ne te sentais pas légitime et tu étais un peu en hésitation ?

  • Speaker #2

    C'est une super question. Avec le recul, je me dis que les deux sont liés. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas ouvert d'entreprise. Je n'étais pas dans une démarche forcément d'entrepreneuriat par rapport à ma carrière musicale. Je suis restée sous le format associatif. Mais c'est ce qui me convenait. Moi, j'avais envie de vivre de musique, de ma musique, mais je ne savais pas encore comment. Comment exactement ? J'ai fait des tentatives à un moment donné. Alors, j'ai appris de ça. C'est qu'il y a des moments, en fait. Il y a un timing pour les choses. Parfois, j'ai voulu aller un peu vite, peut-être. Et ce n'était pas le moment. Donc, j'ai fait des allers-retours comme ça. J'ai fait des tentatives d'arrêter de travailler à côté. Mais vivre de la musique, en tout cas. de production musicale à l'époque. Aujourd'hui, c'est un peu différent avec Internet. Mais dans l'outre-mer, uniquement de sa propre carrière, ce n'était vraiment pas évident. À l'époque, ceux qui vivaient de la musique étaient des producteurs, qui produisaient plusieurs artistes, qui avaient des studios, qui le louaient. Donc, le modèle était plutôt ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu penses qu'aujourd'hui, c'est devenu plus accessible ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est devenu clairement plus accessible avec les réseaux sociaux. Aujourd'hui, on a un sentiment, en fait, on est en direct avec le public. On est en direct. En fait, Internet a rebattu les cartes, a complètement révolutionné notre industrie. Et oui, les règles, elles continuent à changer, à évoluer. Et de plus en plus vite, même, je dirais, notamment avec l'arrivée de Tico. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu parlais des coulisses du métier. Tu disais que c'est arrivé un peu rapidement, mais il y avait un gros travail derrière. Dernièrement, j'ai regardé l'histoire dernière, le succès de We Are The World. C'est la chanson qui a été composée par Michael Jackson et Lionel Richie. Dont Stevie Wonder faisait partie d'ailleurs à la base. Il faisait aussi partie du projet. J'ai regardé ça sur Netflix. Et j'ai aussi regardé dernièrement l'histoire de Bob Marley, de comment pendant des années et des années, il n'avait rien touché sur sa musique pendant plusieurs dizaines d'années. En fait, c'est la reprise de High Show de Sherif d'Eric Clapton qui a fait qu'il a commencé à être connu mondialement et ensuite il a eu la création de C. En fait, j'étais très intéressé par ces histoires parce que... aux yeux du public tu sais le succès arrive un peu du jour au lendemain et en fait c'est pas du tout ça il y a énormément de travail derrière et je voulais savoir si tu pouvais nous partager un peu les coulisses toi de justement ces premières succès stories que tu as eues quel est tout le travail qui a été fait derrière et est-ce que tu peux donner peut-être quelques anecdotes sur ces titres que tu as enregistrés qui ont été connus par tout le monde ensuite hum

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ça, il y a quelque chose qui me revient et que je voulais dire au départ aussi, une anecdote. J'ai enregistré mon premier album en 2010 et j'ai fait venir Audrey Brouan, qui est une coach vocale extraordinaire, qui est réunionnaise et qui travaille à Paris. Et je me rappelle qu'on en avait parlé publiquement. Et toutes les deux, on en reparlait il n'y a pas longtemps. On avait eu des remarques, en fait, justement parce que... rendre visibles les coulisses, dire qu'un artiste travaille ou qu'il est accompagné, qu'il est coaché, c'est quelque chose qui, en tout cas en France, ça continue. En France, ça ne se dit pas trop. Tu vois ? C'est dire que en fait, on aime, le public aime se dire, bien sûr qu'il y a un talent à la base, bien sûr que mais on aime se dire qu'il y a un truc qui vient de là-haut, que c'est facile. Et d'ailleurs, mon entourage professionnel de l'époque m'avait dit ne parle pas trop des coulisses parce que les gens, ils veulent rêver. Ils veulent rêver. Ils veulent... Voilà, une anecdote que je peux partager avec toi, c'est par exemple qu'il n'y a pas une année sans que j'ai fait un... J'ai pris un coaching vocal ou scénique ou studio. Je continue à me faire accompagner. Dernièrement, il y a un an, j'étais coach vocale à l'école de comédie musicale à Lima. Je me suis formée au coaching vocal. Pour moi, la formation a toujours fait partie de mon cursus. Et comme je suis très curieuse, comme je n'ai pas arrêté de... de vouloir apprendre de ce qui fait justement la réussite de ces personnes-là. Je crois que, voilà, si je devais dire, répondre à ta question de manière plus directe, je dirais en coulisses, chaque jour d'avance, chaque jour on apprend. Moi, à un moment donné, comment à un moment donné j'ai quitté l'INSEE ? En fait, j'étais à un moment donné dans une vie qui ne me... le déclic aussi, ça a été d'être dans une vie où je cochais toutes les cases avant que je me lance dans ma carrière d'artiste. Là, je suis à l'INSEE et je cochais toutes les cases du modèle que la société nous donne pour nous dire et qui fait qu'on est censé être heureux. couple, projet de famille, le travail, fonctionnaire. Je me rappelle ma mère, elle avait dit, quand j'ai eu le concours, elle m'a dit ma fille est sauvée en fait C'était le graal !

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis rendue compte que mon modèle, celui qui allait faire que j'étais épanouie, était autre chose. En tout cas, ce n'était pas celui-là à ce moment-là. Donc, c'est pour ça que plus tard aussi, j'ai démissionné de la fonction publique. Un peu sans filer, je n'avais pas beaucoup d'économie. Je vous raconte l'écoute, je n'ai jamais raconté ça. vraiment, je sentais au fond de moi que c'était possible et que j'allais trouver une manière pour que créer devienne mon métier. Ça ne s'est pas fait tout de suite. Donc du coup, après, j'ai fait à l'époque, je ne sais pas si ça existe encore, j'ai fait une démission pour création d'entreprise. Je n'ai rien dit à mon entourage, pour pas qu'ils me découragent. C'était violent. C'était tellement violent parce qu'il y a eu aussi une rupture avec un modèle. familiales. Il y a eu... On m'a dit, il y a une tante qui m'a dit mais il faut être débile ! En fait, je suis allée complètement à l'encontre. Dans les coulisses, le public, il n'a pas vu ça. Je n'ai jamais partagé. À un moment donné, je partagerais vraiment mais je suis allée à l'encontre en fait d'un modèle. J'ai nagé à contre-courant et ça n'a pas été facile. C'est important de dire que ce n'était pas facile. C'était très dur même à certaines périodes. Mais on se relève en fait.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis là, ça me parle et ça me touche particulièrement. Je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes. On sent qu'on est en train de pivoter de la vie classique, on va dire, à une vie un peu moins standard. Tu disais sortir des schémas. Avant d'arriver à ça, il y a un petit point sur lequel je voudrais revenir parce que ça m'a interpellé. Tu as ton album qui a le prix SACEM en 2010. Et du coup, j'imagine que quand cette distinction apparaît, certes, tu disais en coulisses, toi, ça faisait des années que tu travaillais là-dessus, etc. Donc, c'est un peu, on va dire, un succès du jour au lendemain qui s'est préparé pendant des années. Mais pour ceux qui te voient de l'extérieur, C'est quelque chose qui est arrivé d'un coup. Et je me posais la question, notamment dans ta sphère professionnelle. J'ai plusieurs questions autour de ça. C'est déjà, est-ce que tes collègues, les gens avec qui tu travailles, ta hiérarchie, etc., est-ce qu'ils étaient au courant que tu avais cette double vie, entre guillemets, d'artiste ? Est-ce que tu essayais peut-être de la... de la cacher ou pas forcément de communiquer dessus. Et du coup, le jour où cette distinction te met en avant, tu vois, tu disais que tu commences à être un peu une figure publique. Comment tu fais pour gérer les deux ?

  • Speaker #0

    Je rigole parce que j'ai plein d'histoires, d'anecdotes, de souvenirs qui me reviennent. En fait, quand tu as parlé de collègues, j'avais deux catégories de collègues, du coup, dans le milieu artistique. Ça, déjà, ça a été assez violent. En fait, pour venir à... J'ai découvert, c'est à ce moment-là que j'ai découvert qu'on vivait dans un monde où la réussite d'une femme devait forcément être attribuée à la proximité d'un homme. Bon, je sens... Enfin, c'est à l'époque, encore un peu aujourd'hui quand même, mais j'ai entendu énormément de choses sur les raisons pour lesquelles j'ai eu ce prix. Jusqu'à aujourd'hui, j'en découvre encore. C'est assez... Moi-même encore, j'apprends, mais j'arrive à ne plus être surprise en fait. Bref, je passe les détails pas super cool. Au niveau de ma carrière à côté, en fait, ça a été, ils étaient contents. Aline sait, donc j'ai des collègues qui me soutenaient, ils étaient contents et tout. Ça a bloqué à un moment donné et ça a bloqué en 2015, quand le son Monvibe a pété. Mon vibe a été vraiment la chanson la plus diffusée à La Réunion, sur la radio, le musical de cette année-là la plus écoutée. C'est devenu un classique, même ça se joue encore en discothèque. Il m'arrive encore de voyager, notamment des personnes d'ailleurs, des antis qui m'en parlent. Ah, c'était toi cette chanson ? Cette chanson, c'était quelque chose dans ma carrière. Et à partir de là, ça a coincé au travail. Et c'est de là que ça... Comment dire ? Cette double vie faisait que... En fait, je pense avec le recul ce qui dérangeait. Les collègues, ça allait, c'était plutôt la hiérarchie de l'époque. En fait, je ne sais pas par où commencer. J'étais à temps partiel, annualisé déjà, pour avoir plus de temps, pour pouvoir voyager, parce qu'à côté, j'avais des tournées. C'était assez violent des fois. Je vais vous raconter quelque chose, ça c'est une sensation. que j'ai vécu très clairement. Il y a une année, je suis partie chanter au Japon. Je reviens deux jours, je repars en Inde. Et ça dure cinq semaines comme ça. J'appelle ça dans le flow. C'est-à-dire que je vis une vie connectée, inspirée. Je fais exactement ce que j'aime pleinement. Et là, je reviens dans le bureau. Pendant quelques jours, je sens que c'est dur. Et à un moment donné, j'entends littéralement, j'ai entendu un bruit comme ça, comme si j'étais coupée de quelque chose. Et ça, c'était pour moi, comme ça a toujours été mon ambition de vivre de manière connectée avec ma créativité. C'était assez violent pour moi. Et à partir de là, a commencé une phase de très grosse fatigue et un burn-out que j'ai découvert, j'ai compris après. littéralement j'ai quitté du coup ça ne pouvait plus cohabiter parce que je faisais des photos même je me retrouvais au festival de Cannes avec alors j'ai pas voyagé avec ces personnes là on se retrouve sur des événements qui se terminent donc des personnes connues, d'autres personnalités de la Réunion qui se retrouvent dans le journal et ça coince ici en fait par rapport à mon travail classique... Parce que j'ai l'impression qu'on se dit, mais on me l'a dit d'ailleurs, il va falloir que tu fasses un choix. On m'a dit aussi, il faut que tu rentres dans le cadre. Parce que ce qui se passait, c'est que j'avais du mal à faire mes heures. Pourtant, ça on me l'a dit, en fait, on n'avait rien à me reprocher. J'étais plutôt même très, j'avais la spécialité cartographie. aménagement du territoire et données infracommunales et j'étais vraiment à la pointe de cette... J'étais la référente, en fait, à l'époque. Donc, au niveau travail, il n'y avait pas de souci, mais effectivement, je n'arrivais plus à faire mes heures. Et là, ça a coincé. Et je pense que je n'en veux à personne parce que c'était le moment pour moi de partir. Au contraire, je les remercie.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce partage parce que, encore une fois, on touche des éléments très terre-à-terre difficultés à faire c'est une réalité on ne peut pas être partout à la fois et puis le côté on sent chez toi un enfant intérieur qui crie à ce moment-là et qui a besoin d'être écouté d'être entendu et surtout de se reconnecter. Tu parlais un peu des rêves et des aspirations d'enfants. Là, on sent qu'à ce moment-là, Stéphanie, dans sa chambre avec sa lampe de chevet et son concert, sa cassette de cassable, a besoin de revenir à la lumière. Eh bien, ok, parfaite transition. Je pense que là, on sent bien un peu le positionnement intérieur un peu conflictuel. dans lequel tu es. Et finalement, tu choisis la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    En tout cas, je choisis. Il y a ce dispositif qui existe. Je choisis de créer mon entreprise. Je sentais en moi que c'était un modèle qui pouvait me convenir, en fait, l'entrepreneuriat. Moi, c'était pas... Je savais qu'il n'y avait pas de problème à l'idée de travailler encore plus. Je travaillais déjà tellement. Il n'y avait pas de problème, mais... mais de me sentir libre, de prendre les décisions. Aujourd'hui, je fais des formations en entreprise, des formations de savoir-être, de gestion de conflits, toujours avec l'outil. chansons, création de chansons, mais quand j'ai en face de moi, en fait, je sais ce que c'est, en fait, que de se sentir décalée, de se sentir de ne pas, de faire attention à tout ce qu'on dit, parfois, parce qu'on n'est pas forcément, on ne se sent pas dans un milieu bienveillant, d'avoir envie de faire autre chose, mais de ne pas oser. En fait, je... Je comprends et je pense que c'est tout de suite pour ça, d'ailleurs, que j'ai créé la société à l'époque, qui a duré deux ans, Infinity Consulting. Et donc, mon idée à l'époque, c'était, et finalement, je suis en train de le faire maintenant, mais ce que j'ai fait à l'époque, concrètement, ce qui a fonctionné, c'est les événements collègues. Donc, j'ai créé des événementiels. pour des entreprises, pour pouvoir les reconnecter et pour pouvoir voir son collègue comme un humain, tout simplement, au-delà de sa casquette, du rôle qu'il avait. Et à l'époque, ce que je voulais développer, c'était finalement la com et le marketing avec la création de chansons au service des marques, avec soit... C'était 2016, du coup, on commence à entendre parler du mot influenceur, mais avec des influenceurs de la musique. Moi, en fait, je voyais comment, je vois toujours d'ailleurs, et je pense que jusqu'à aujourd'hui, c'est sous-exploité, comment finalement, quand un artiste et une entreprise ou une marque partagent les mêmes valeurs, comment elles peuvent finalement se... grandir ensemble.

  • Speaker #1

    Là, ça me fait penser à...

  • Speaker #0

    C'est hyper riche.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une de tes dernières chansons slash collaboration sur ton titre Copacabana, où tu t'es associée à une marque. D'ailleurs, j'ai appris dans une interview qu'elle était portée par une réunionnaise, cette marque, je crois. Ah oui ! Oui, oui. Ce genre de partenariat, comment tu fais pour les créer ? Alors, dans ce cas typique, tu expliquais qu'en fait, elle est réunionnaise, donc il y avait eu des connexions. Est-ce que c'est toujours, tu vois, par le biais comme ça d'opportunités, de rencontres ? Comment tu crées tes opportunités, tes collaborations ?

  • Speaker #0

    C'est moi. Aujourd'hui, je suis vraiment connectée, j'essaye de rester connectée à chaque instant à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui résonne, comment, même quand j'entends parler de quelqu'un, comment ça résonne en moi. Et Sylviane, donc on parle de Sylviane et de sa marque de haute couture, Legends Monaco. En fait, j'ai eu un coup de cœur pour cette... femme que j'ai rencontrée parce qu'on était ambassadrice en même temps, donneur de l'IRT. Et donc, tout simplement, moi j'ai vu ses mails, à un moment donné, dans des communications. Je l'ai contactée, on s'est vues sur Paris, mais c'était il y a longtemps, c'était en 2015. Et ensuite, on avait un peu gardé contact, et à un moment donné, j'ai eu le projet, je me suis dit, tiens, Sylviane, je crois que c'est le moment. Et ça s'est fait comme ça. Avec vraiment un énorme respect pour son travail et son parcours aussi en tant que Réunionnaise. Sylviane, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Moi, j'aimerais qu'on commence à rentrer un peu plus en profondeur dans le monde de l'entreprise. Et notamment, la première fois que Clément m'a parlé de toi, c'est parce qu'il t'avait rencontré dans un événement où personnellement, moi, j'avais été étonné de voir que tu étais là.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui. C'est-à-dire, j'ai eu une période de chômage qui a été une période bénie parce que pour le coup, j'ai pu vraiment prendre le temps de savoir. OK, donc entre-temps, je suis partie en métropole, je reviens et je sais, je sens, j'ai du mal à trouver ma place en fait dans les offres d'emploi. J'ai du mal, j'ai fait des entretiens. Et je me suis retrouvée à des endroits. Et du coup, je me suis dit, Steph, mais crée... crée-toi, crée-toi ton modèle de production musicale, crée-toi. Et au fur et à mesure, en fait, c'est venu comme ça au fur et à mesure. Et être à cet événement Entrepreneur Pays, ça a été pour moi aussi me dire attention, tu as ouvert une entreprise une fois, tu es obligé de fermer, qui a duré que deux ans. Donc moi, je me suis dit super, qu'est-ce que je peux retirer de ça ? Maintenant que je décide de me lancer de nouveau, comment je peux apprendre de ce que, on pourrait dire un échec, mais qui en fait était un super apprentissage. Donc, de ça, moi, j'avais gardé en tête qu'il faut s'entourer en tant qu'entrepreneur. Donc, j'avais déjà capté que c'était...

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux juste faire une petite parenthèse sur pourquoi tu avais dû fermer cette entreprise pour qu'on... On comprenait bien justement les apprentissages.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Donc, ça a duré deux ans. Je crois que là, déjà, ça prend du temps en vrai de savoir comment parler de ce qu'on fait, surtout quand c'est innovant. Alors moi, j'avais l'avantage quand même de connaître un peu le monde, d'avoir un... peu de réseau et de pouvoir avoir certains rendez-vous, mais j'avais l'inconvénient d'avoir la casquette artiste, chanteuse, entre guillemets, avec des a priori, qui font que quand je proposais une campagne de com avec des créations de chansons sur une entreprise qui me dit, on a besoin d'un truc, voilà, on a besoin de ça, moi je leur dis, voilà la solution que je peux vous apporter en chanson avec. avec telle personne, je vois une chanson comme ça et derrière un clip. En fait, c'était tellement nouveau avec la casquette artiste, même si j'étais accompagnée par une agence, je pense qu'on avait du mal à me faire confiance aussi. Il y a des avantages et des inconvénients à être déjà connue. Et du coup, ce qui avait fonctionné, c'était... Donc, ça prend du temps et ça a fonctionné avec, finalement, surtout un client. En fait, ça a fonctionné de manière modérée, finalement. Parce que quand on découpe, des fois, on a un client, on est super content, mais divisé par 12 mois, c'est ça aussi la réalité, quand on dit que ça prend du temps. Je crois que j'étais tout simplement pas... préparer à l'entreprenariat, à cette posture, autant que ça prend de pouvoir préparer ton offre, apprendre à en parler pour que l'autre en face comprenne ce que c'est exactement quand ce n'est pas habituel. Ça prend du temps d'être à des rendez-vous et de finaliser finalement une discussion par une réelle collaboration. Et donc, à un moment donné, j'ai décidé de partir. Pour des raisons professionnelles aussi, j'avais des opportunités sur Paris musicales. Et je me suis dit, le danger du coup de mon entreprise à l'époque, c'était que j'avais un principal client qui à un moment donné... Et que du coup, en fait, tout était... Enfin, pas tout. Mais une grosse partie était entre les mains. J'étais... Comment l'expliquer ?

  • Speaker #2

    Tu avais tous tes oeufs dans le mĂŞme panier, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais quand on débarque, c'était mon premier off ! En même temps, il n'y a pas eu beaucoup d'oeufs. Mais effectivement, je n'ai pas eu le temps. Voilà. j'ai senti à un moment donné qu'il fallait que je parte pour pouvoir reconstruire, pouvoir avoir des nouvelles armes finalement. Et l'aventure parisienne, elle a été extraordinaire parce que j'ai commencé à 20 ans à travailler à l'INSEE. J'avais jamais... Effectivement, j'étais sur un concours, mais j'avais jamais postulé pour de l'emploi privé. J'avais jamais été sur un marché de l'emploi. Et là, je découvre. Donc, j'ai la chance d'être accompagnée, d'avoir un meilleur ami dans la vie privée qui est aussi consultant ou entrepreneur. Et il m'a très vite ingéré. Et il est très, très, très fort. Donc, très vite, je me suis fait un CV. J'ai appris comment raconter une histoire. Ce travail même d'introspection qui fait qu'on fait un CV qui raconte une histoire et qui m'amène là, sur Paris, à postuler. Du coup, dans le privé, parce qu'il fallait manger. Il fallait assurer derrière. En même temps, avec des opportunités musicales, donc un travail qui permet de pouvoir travailler la nuit en studio, c'était toute une aventure parisienne.

  • Speaker #2

    Avec peu de sommeil, j'imagine.

  • Speaker #0

    Et oui, et finalement, la jungle, je vous jure, la jungle Paris. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai plus vu de requins sur la terre à Paris que dans la mer à La Réunion, parce qu'on me taquinait en tant que Réunionnais. Je veux dire le mot, il y a eu des épisodes assez violents, mais qui m'ont construit.

  • Speaker #2

    Ça fait aussi partie du parcours. Du coup, si on se rapproche du présent maintenant, parce que tu t'es relancé finalement dans cette aventure entrepreneuriale depuis quelques mois, est-ce que tu peux nous parler de ce nouveau projet, la méthode STEF, dont on avait parlé ensemble, et nous dire comment tu appréhendes les choses différemment ? Déjà, qu'est-ce que c'est et comment tu appréhendes ça de cette manière-là avec tout cet apprentissage que tu as eu ?

  • Speaker #0

    Super ! Je reprends ta deuxième question avant, comment j'appréhende. Moi, je dis que c'est simple. Je ne suis pas experte en tout. C'est OK, maintenant je vois mes limites et je m'entoure en fait. J'essaie de m'entourer, notamment pour la partie administrative. Je pense, alors, je pense pas être, comment dire, je capte vite. certaines choses, j'arrive à, je ne pense pas être trop bête. Mais, il y a des choses comme la paperasse. Je me retrouve parfois dans des rendez-vous et là, en fait, il y a une petite tête là qui me dit mais à la base, je suis artiste, moi. Des fois, je crois que les gens y voient. J'ai été à un rendez-vous avec, aux impôts par exemple. Quand on monte son entreprise, il y a toute une partie qui est pas... après à sa administrative, il me parlait, je pense qu'il voyait à ma tête. C'est rigueur. En fait, il y a des sujets sur lesquels les informations font ça veut... Et il y a encore des sujets, en fait, des choses sur lesquelles je me dis, mais Steph, t'es pas bête. Tu peux comprendre. Concentre-toi. Ça ne compte pas. Alors, je délègue tant que je peux, tout en gardant une forme de contrôle. J'ai fait l'effort quand même, par contre. Mais voilà, aujourd'hui, j'ai appris qu'il faut s'entourer, qu'il y a des gens qui sont très bons dans certains domaines, qui sont absolument nécessaires pour pouvoir se structurer et être présents sur le long terme. Voilà. Et sinon, cette aventure, c'est comme si... Aujourd'hui, je suis dans un projet qui continue à se construire, à se structurer, mais tout est réuni. Tout ce que j'ai fait à l'INSEE, toutes mes formations, finalement, dans l'accompagnement, PNL, tout est réuni, finalement, dans la méthode STEF. Savoir transmuté par l'écriture, les potentiels humains. Et c'est vraiment... projet dont j'ai créé un label de musique, LMS comme la méthode Steph, LMS Music je suis en train de créer LMS Training pour séparer l'activité de formation avec la musique et tout ce que je fais aujourd'hui vient d'une conviction très profonde c'est quelque chose qui me porte, c'est que toute personne est riche de potentiel insoupçonné que la chanson peut révéler Et du coup, j'ai vraiment à cœur aujourd'hui de pouvoir accompagner. dans différents domaines, dans le social, du coup, par des formations et par du team building aussi, avec la création de chansons. Donc, j'ai créé une méthode qui est accessible à tous, qui est ludique et qui permet... En fait, la création de la chanson est un prétexte à... renforcer la confiance en soi, la cohésion d'une équipe et d'apaiser sur des thématiques personnelles ou sociales. Et ça se décline comme ça en différents protocoles en fonction du besoin finalement du partenaire.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant. On mettra quelques exemples de choses que tu as co-créées sur YouTube. Moi je trouve ça... Déjà le fait de dire tu peux accompagner n'importe qui à faire une chanson et tout le monde en est capable, déjà je trouve que la promesse est incroyable en fait. Et plus que la promesse en elle-même, ce que j'aime beaucoup dans cette méthode que tu as créée, c'est que tu le montres en fait. Je ne sais pas s'il y a toutes les créations que tu fais, mais en tout cas une bonne partie du travail qui est fait est accessible sur YouTube. Et pour ceux qui ne savent pas aussi, je crois que c'était l'année dernière, ce n'est pas cette année de l'année dernière, je crois que tu es intervenue aussi avec les Miss de Miss Réunion, justement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    C'était un album, c'est ça ? Oui. Et en fait, on touche du doigt concrètement ce que tu fais, la manière dont tu le fais. Tu as travaillé notamment avec des personnalités aussi de la Réunion, comme Katia Castelnau. Et justement, je voulais rebondir sur cet exemple avec Katia Castelnau. On sent, tu sais... On a l'impression que tu as une volonté forte avec ces projets de co-construire avec les autres. Notamment, quand vous avez fait ce clip, tu avais fait un appel sur les réseaux sociaux, à toutes les personnes qui voulaient vous rejoindre, même sur les thématiques de l'album que vous avez fait, l'album Rose. Tu avais demandé quels sont les thèmes sur lesquels vous avez envie qu'on travaille. Pourquoi cette nécessité à ce moment-là ? co-construire comme ça tes projets, d'essayer de faire des choses beaucoup ouvertes sur le monde et avec les autres ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je suis poussée à créer une œuvre collective, en fait. C'est littéralement... L'album Rose, c'est ça. J'avais toujours eu le rêve, bon après, comme je dis, les rêves des mêmes projets, mais le rêve de produire un album avec la population. et notamment la population féminine. En fait, la population des femmes réunionnaises, quand je lance l'appel sur les réseaux sociaux, je dis Mesdames, voilà, j'ai cette idée. Est-ce que ça vous dit ou pas ? Quelles seraient les thématiques qui vous intéressent ou pas ? Je n'ai aucune idée de comment je vais faire ça, comment je vais le financer, comment… Mais ce que je sais, c'est que j'ai dans ma boîte à outils la méthode STEF et que ce que je sais, c'est qu'en réunissant plusieurs personnes… qui connaissent une thématique de près ou de loin, on arrive à faire une chanson qui résonne pour chacun en fonction de son point de vue, avec toujours un angle d'ouverture, d'espoir, même de résolution parfois, mais en tout cas un apaisement. Et du coup, ça s'est fait au fur et à mesure des rencontres. C'est comme ça qu'on est arrivé à l'album Rose. Donc, volume 1, il y a le volume 2 qui devrait arriver cette année. Et moi, vraiment, même si on me connaît de la télé ou en tant qu'artiste, c'est important pour moi de dire, vous pouvez le faire. Je vois un être humain un peu comme un ordinateur avec des programmes. Et c'est vraiment... Et à chaque fois, à chaque groupe, que ce soit dans les quartiers prioritaires, j'ai des... En fait, il y a... énormément de choses sur lesquelles je n'ai jamais communiqué, mais ça va être fait bientôt. Je suis en train de me structurer d'ailleurs et je suis accompagnée pour ça. Mais j'ai des sacrés projets là, dans les quartiers prioritaires, que ce soit dans ce public ou dans une association, que ce soit en entreprise, que ce soit n'importe qui. Au départ, personne, en fait, ils croient tous que c'est impossible en 1h30. de créer une chanson de A à Z, une chanson qui va sonner mainstream, c'est-à-dire que... qui va sonner comme ce qu'on entend à la radio. Parce que du coup, derrière, j'utilise des instrus de monstres de l'industrie musicale. Derrière, j'apporte la musique. Ensuite, on fait la mélodie ensemble et on fait les paroles. Donc, au bout de cette aventure-là, pour moi, le plus important, c'est que chacun ait le programme en lui. Je suis capable de faire des choses que je ne pensais pas. Voilà, et je me dis... Le taf est fait. C'est l'objectif à chaque fois.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et autres ? Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Je disais juste, c'est incroyable. J'ai écouté, moi, ce que tu avais fait au quartier français. Et d'ailleurs, en t'écoutant, là, je comprends que c'est un quartier qui t'est cher. Ouais, en atelier de deux fois deux heures, ce que vous arrivez à faire, c'est incroyable, je trouve. Vraiment incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, et figure-toi que là, alors je n'ai pas encore communiqué dessus, mais ça c'est un projet qui s'appelle La Nouvelle Seine, qui est en collaboration avec quatre communes du Nord et de l'Est. Et donc, c'est un projet en trois étapes. Donc finalement, je propose comme ça des projets, mais on ne peut pas dire au départ aux gens ce qu'on prévoit pour eux à la fin. On est obligé d'aller au fur et à mesure, tellement... Moi, je crois en eux, tu sais. Et donc, la première étape, du coup, c'est notre quartier en du talent. On dit, venez voir, venez créer une chanson avec Stéphanie. Derrière, quand ils ont vu qu'ils sont capables de faire une chanson, en fait, on a fait quatre comédies musicales dans chacun des quartiers. Donc, Brafusie, Saint-André, Saint-Benoît, pardon, Brafusie-Saint-Benoît, Fayard, Saint-André, Sainte-Suzanne, Centreville et Le Chaudron. Et on s'est retrouvés le 28 juin à Château-Morange avec un... qu'au plateau de ces quatre comédies musicales de 20 minutes. C'est tellement fort, en fait, comme partage. Moi, j'apprends. Aujourd'hui, mon équilibre vient de ce partage-là avec les projets sociaux. J'ai des projets, j'espère l'année prochaine travailler avec les seniors. Donc les projets sociaux avec l'Auto Queen. L'Auto Queen, c'est un contenu mais qui est devenu une émission télé sur trace. Donc ça, c'est le côté plus personnalité. Je reçois dans une voiture une personnalité, pas forcément de la musique. On parle d'une thématique. qui lui est personnelle ou qui tient à cœur. Et je prends le challenge de créer une chanson sur son histoire, sur sa thématique, en 30 minutes, sur la banquette arrière de la voiture. Voilà, ça s'appelle l'autocouine. Donc, mon équilibre aujourd'hui, c'est vraiment le social, c'est l'autocouine et toute la partie formation, team building. C'est vraiment ces trois-là aujourd'hui qui font que je reste et j'arrive à m'épanouir, en fait. C'est vraiment cette idée d'équilibre.

  • Speaker #1

    En tout cas, on ressent beaucoup cet épanouissement. Quand tu parles, on sent que tu es habité. Il y a une question pour clôturer cette partie et qu'il faut absolument que je te pose. Dans l'entrepreneuriat, dans tout ce qu'on fait, on a besoin de créativité. Et toi, j'ai l'impression que c'est pour faire une image. C'est comme si, quand je te vois, j'ai l'impression de voir quelqu'un qui est shooté la créativité. J'ai l'impression que tu es débordant de créativité. et je me demandais comment tu fais pour avoir ce côté là parce que le challenge est quand même assez dur à relever de dire tu vas me raconter une histoire de ta vie et en 30 minutes je vais faire une chanson est-ce que tu as peut-être des méthodes parce que dans l'entrepreneuriat il y a aussi ça il faut que tu trouves des idées il faut que tu crées du contenu, il faut que tu fasses des choses est-ce que peut-être tu aurais des petites astuces que tu pourrais partager avec nos éditeurs sur Comment mettre en marche et structurer sa créativité ?

  • Speaker #0

    Pour moi, il y a deux choses. Il y a la créativité en général, sur la vie en fait. En fait, chaque fois quand j'ai décidé de me lancer, je me suis promise de faire de toutes les épreuves, des opportunités. En fait, ça a développé vraiment, mon entourage me dit, mais des fois, ça a développé une espèce... espèce d'orientation, solution systématique. Je vois un mur, en fait, je vois... C'est comme ça. Je suis tout le temps câblée. Solution... Mais c'est parce que, en fait, je me dis que c'est possible et il y a des ponts qui se font et j'y crois. Et comme ça, on y arrive en fait. Voilà, donc le premier message que j'aurais, c'est de regarder le mur sous un autre angle, de faire des liens. Des fois, ça se joue à pas grand-chose. Le titre d'un journal, une piste, d'avoir confiance. sur le fait que on peut être guidé à trouver des solutions et que les problèmes peuvent devenir des opportunités. Moi, c'est vraiment... Et ça, c'est quelque chose qui est là tout le temps, présente. Et en termes... Et pour la musique, c'est vrai que j'ai la méthode, Steph. Mais... à force de créer des chansons. Je viens de passer un an, je pense que j'ai créé plus de 100 chansons l'année qui s'est passée, enfin en un an. Parfois, sur des temps records, j'ai fait un team building pour une firme à Maurice et là, j'ai vraiment compris. En fait, c'est en faisant que je découvre aussi. C'est vraiment, en fait, je dis oui, je dis oui, j'en serais capable. Je n'ai jamais fait, j'y vais. Je vous explique le truc, c'est-à-dire que Donc, c'est une firme qui voulait créer du lien entre les différentes filiales. Donc, ils avaient un événement et j'ai proposé une activité de team building pour chacune de ces filiales. Chacune des équipes, dont 14 équipes, ont créé collectivement une chanson qui représente leur vie dans leur société ou qui représente leur filiale, leur société. Donc j'ai créé 14 chansons en 3 jours et demi avec 14 équipes, en 2 heures chacune, avec à la clé une vidéo de restitution en fait, parce qu'il fallait voter pour l'hymne préféré. Donc je crois que c'était le plus gros challenge de créativité pour moi. Et je me suis rendue compte que c'était possible... Parce que je reviens au début, la coucher de soleil. Parce que aujourd'hui, l'équilibre, c'est une question de chaque jour. Mais je sais, par exemple, je sais ce qui va me ressourcer, par exemple, me reconnecter. Le coucher de soleil, la nature, une soirée entre amis. Et surtout, en connecté à un groupe, que je vois, il n'y a pas l'artiste, il n'y a pas la chanteuse, il n'y a pas le monsieur le PDG d'Intel, il n'y a pas le monsieur le RH ou le monsieur de la sécurité à l'entrée. J'arrive vraiment, toujours neutre, en me disant qu'on est des humains embarqués dans une aventure. L'aventure de se découvrir. par la création d'une chanson. Et à ce moment-là, je capte tout ce qu'ils me disent, tout ce qu'ils me disent est mis au service de cette œuvre commune. Et c'est comme ça que ça fonctionne. Et je suis sortie de cette aventure de 14 chansons, de 14 clips, même vidéos, en trois jours et demi. ressourcée. En fait, j'avais la pêche à la fin du troisième jour.

  • Speaker #1

    Écoute, merci en tout cas de ce partage qui nous a embarqués. J'étais à l'île Maurice dans cette aventure avec toi. On arrive à la fin de cet épisode. L'heure est passée extrêmement vite. On va la terminer par des questions rapides. On a l'habitude de clôturer comme ça. Mais avant ça, Stéphanie, est-ce qu'il y a une question que tu aurais aimée qu'on te pose aujourd'hui et qu'on ne t'a pas posée ? Parce que je sais aussi que tu as accepté cette interview pour pouvoir peut-être dire des choses que tu n'as pas l'habitude de dire. Donc, s'il y a des choses que tu as envie de partager avec nous et qu'on ne t'a pas demandé, n'hésite pas.

  • Speaker #0

    Je pense avoir, au fil de la conversation, partagé finalement ce que je voulais. vraiment mon message c'est que si vous sentez que l'entrepreneuriat est le modèle qui vous convient c'est possible Et vous n'êtes pas seul, en fait. Il y a énormément... Avec Internet aujourd'hui, on a accès à des ressources à vraiment pas hésiter, à dire, je ne sais pas, ça, je ne suis pas à l'aise, ça... Et parfois, même, on sait pour les autres, mais quand c'est pour nous... Donc, vraiment, ne pas hésiter à se faire accompagner. Et moi, je suis en plein dedans, parce que je suis en train de... d'être accompagnée justement pour pouvoir parler de ce que je fais. Parce que j'ai eu le challenge finalement de savoir comment mettre tout ça en un. Et d'ailleurs, par rapport à l'artiste, par rapport à tout ce qui se fait, ça peut paraître évident, mais ce n'était pas très clair pour moi sur les réseaux en fait. Comment communiquer sur ces chansons que je fais avec d'autres, qui ne sont pas forcément des artistes. sur... Voilà, mais je suis en train de trouver.

  • Speaker #1

    C'est tout ce qu'on te souhaite. On arrive à la fin de l'épisode. On a l'habitude de le terminer par des questions sur lesquelles on te demande d'essayer de répondre de la manière la plus concise possible. C'est un petit peu la clôture de l'épisode. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #0

    Droite au but, ok.

  • Speaker #1

    Première question, c'est quel est le pire conseil qui t'est donné dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    J'ai un mot qui me vient, c'est un truc, bref, t'es pas capable. En fait, ça c'est le pire et le meilleur. C'est devenu un truc, ça c'est un truc, voilà. Sinon, en un conseil même, je n'ai pas... Non,

  • Speaker #1

    mais ta réponse est très claire.

  • Speaker #0

    C'est bon ? OK.

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de... L'avantage des questions, c'est que les réponses t'appartiennent et que nous, on ne vient pas avec un cadre très défini. Donc, ce que tu nous dis, on le prend. C'était quoi le moment où vraiment tu as le plus galéré dans cette aventure entrepreneuriale et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Ce n'était pas forcément une aventure entrepreneuriale. Alors, dans l'aventure entrepreneuriale, moi, je dirais la première expérience. Comment j'ai fait pour m'en sortir ? J'ai fermé ma boîte. Je suis partie. Je suis partie ailleurs. Je me suis dit, il y a quelque chose, en fait, ce qui était le plus dur pour moi. Du coup, ma réponse n'est pas concise. Ce n'est pas grave, je la donne quand même. En fait, ce qui était dur pour moi, c'était de sentir que j'arrivais avec une proposition au taux. J'ai vraiment senti ça en 2016. Qu'il y avait un décalage entre ma vision et celle des décideurs.

  • Speaker #1

    C'est très clair et c'est un sujet qui est vraiment important et sur lequel c'est vrai que... Quand on est dedans, parfois, et nous-mêmes, on a aussi expérimenté ça, on peut manquer de recul et de lucidité sur ce sujet-là, en disant mais oui, mais c'est lui qui n'a pas compris ce que je voulais faire alors qu'en fait, non, ça peut être d'apporter le sujet. Donc, je te remercie de réinsister là-dessus. C'était quoi, tu vois, le moment jusqu'à maintenant où tu t'es dit là, ce que je suis en train de faire, ce que je suis en train de créer, ça a vraiment un impact positif

  • Speaker #0

    Je crois, la première fois... Oh, j'ai eu... Pardon. La première fois, parce que j'ai des témoignages assez hallucinants, moi-même, je continue à découvrir, en fait, les effets de la méthode Steph. La première fois que quelqu'un est revenu quelques mois plus tard à notre atelier et m'a dit, ton atelier a créé un déclic chez moi. Depuis, j'ai fait ci, ça, ça, ça, et voilà. la première fois que j'ai entendu ce mot déclic. Et pourtant, moi, je me disais, en fait, on m'avait juste, on m'avait demandé quelque chose d'hyper rapide, d'une heure trente, juste une heure trente, en format événementiel, mais effectivement, j'avais adapté et ça avait suffi pour que des personnes repartent avec quelque chose de durable. J'ai vraiment à cœur ça, l'innovation, la notion de durabilité. Vraiment que les personnes repartent avec quelque chose qui les transforme en positif.

  • Speaker #1

    dans tes derniers projets tu mentionnais notamment dans une interview ton souhait de réunir les terres créoles toi c'est quoi ton rêve pour la Réunion et pour notre culture créole de quoi tu rêves ?

  • Speaker #0

    je crois que j'ai mon rêve de confiance Vraiment confiance parce que, alors derrière la confiance, c'est je suis capable, c'est on peut y arriver ensemble, on peut être, et en vrai, on a les ressources. Confiance aussi en nos ressources propres, en nos richesses. Peut-être un... rien que par exemple au niveau de l'alimentation c'est un truc tout bête mais même déjà en partant de l'alimentation de revenir à ce que nos grands-pères, grands-mères mangeaient et qui étaient tellement tellement sains et naturels par rapport à notre environnement je crois que Si on pouvait commencer par ça, ce serait par ça, en fait. On n'en a pas parlé, mais pour moi, l'alimentation, c'est une des bases, finalement, aussi de l'équilibre et de la réussite. Parce que, mine de rien, on est là dans une machine à laquelle il faut donner un carburant qui va faire qu'on arrive à… à suivre à la hauteur de nos ambitions. Et je vous parle de ça alors que, intellectuellement, on le sait, je suis la première à le dire. Mais les actes, parfois, c'est autre chose. Mais en tout cas, tant qu'on en est conscient au moins, c'est déjà le premier pas.

  • Speaker #1

    Yes. Et ma dernière question pour toi, Stéphanie, c'est quelle est la personnalité ultramarine ? qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #0

    Eh, bonne question ! J'ai un immense respect pour... dans le milieu du sport, moi, pour Marie-Josée Pérec, pour Teddy Riner. Alors, je ne sais pas si c'est l'effet, tu sais, l'effet JO. Je ne sais pas. Mais je peux vous parler aussi dans la musique de personnes. Ah oui, voilà. Elle n'est plus de ce monde. Et d'ailleurs, mon grand regret, il était dans ma to-do liste. Avant de mourir, je voulais rencontrer mon grand-père de cœur, Henri Salvador. Voilà. Il n'est plus là. Mais si je répondrais, Henri Salvador, c'est vraiment quelqu'un que j'aime profondément, alors que je ne l'ai jamais rencontré. Mais son œuvre, je trouve, en dit beaucoup sur la personne qu'il était. Et ça m'a inspirée. J'ai énormément...

  • Speaker #1

    On va terminer cet épisode sur cette note musicale. Stéphanie, encore merci pour tout le temps que tu nous as accordé, on a passé un super moment avec toi, merci nous avons aussi donné beaucoup de choses que tu n'avais jamais peut-être dévoilées avant, c'est très très précieux pour nous à titre personnel mais aussi pour tous les gens qui nous écoutent donc merci et puis on te souhaite que de belles choses pour la suite et on suivra ton actualité avec grand plaisir, on mettra tous les liens de tout ce que tu as cité en commentaire de l'épisode et puis bonne chance pour la suite et nous retombons bientôt

  • Speaker #0

    Merci, merci et tout le meilleur Ă  tout le monde. Merci Ă  toi pour l'invitation.

  • Speaker #1

    C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #2

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Introduction au podcast et prĂ©sentation des intervenants

    00:10

  • Rencontre avec StĂ©phanie Tazar, artiste et entrepreneuse

    01:14

  • Portrait crĂ©ole de StĂ©phanie Tazar

    02:18

  • Parcours professionnel et artistique de StĂ©phanie

    11:04

  • PrĂ©sentation de la mĂ©thode Steph et de ses projets

    51:20

  • Questions rapides et conclusion de l'Ă©pisode

    01:08:57

Description

🎙️ Épisode spécial avec Stéphanie Thazar - Entrepreneure et Artiste Passionnée 🎙️

Dans cet épisode du Podcast des Entrepreneurs d’Outre-Mer, Clément et Franck accueillent Stéphanie Thazar, une artiste talentueuse et entrepreneure visionnaire. Connu pour son parcours atypique, Stéphanie incarne cette frontière entre l’art et l’entrepreneuriat. 🎶💼

👉 Ce que vous allez découvrir :

  • L’évolution de StĂ©phanie, de fonctionnaire Ă  entrepreneure musicale, et comment elle a rĂ©ussi Ă  faire de sa passion son mĂ©tier.

  • Sa "MĂ©thode Steph" : un concept unique d’accompagnement par la chanson, destinĂ© Ă  booster la confiance en soi et la cohĂ©sion d’équipe, utilisĂ©e dans des formations professionnelles.

  • Les dĂ©fis qu’elle a rencontrĂ©s pour lancer son projet, et son message inspirant pour ceux qui hĂ©sitent Ă  franchir le pas vers une carrière alignĂ©e avec leurs rĂŞves. 💡✨

  • Des anecdotes personnelles qui rĂ©vèlent la force de la persĂ©vĂ©rance, l’importance des racines crĂ©oles et la crĂ©ativitĂ© comme moteur de rĂ©silience.

🔗 Liens mentionnés dans l’épisode :

À ne pas manquer : une conversation sincère, pleine d’énergie et d’authenticité, qui explore comment l’art et l’entrepreneuriat peuvent se rejoindre pour avoir un impact réel sur les autres


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Ouarau, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-même.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les normes.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous. Salut à tous, j'espère que vous êtes en grande forme. On est parti pour un nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Et ça fait un moment avec Franck qu'on se disait tiens, on aimerait bien recevoir quelqu'un du milieu artistique parce qu'en fait, on a souvent... On fait souvent ce parallèle entre les entrepreneurs et les artistes au sens large. Et on trouve que les artistes, souvent, ne sont pas considérés comme des entrepreneurs. Mais tout le parcours qu'il y a derrière, pour moi, c'est vraiment exactement la même chose. Et Franck partageait cette vision. Donc, on est très, très heureux aujourd'hui de recevoir Stéphanie Tazar. Stéphanie, merci d'avoir accepté l'invitation. Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Merci. Ça va ? Ça va très bien. Et vous ?

  • Speaker #0

    ça va très bien Franck, comment il est ?

  • Speaker #1

    ça va, la forme, comme disait Clément on est très heureux Stéphanie de te recevoir, c'est vrai qu'on avait à coeur dans cette troisième saison d'apporter un peu d'innovation, à la fois sur le fond du podcast, sur la forme et puis sur les parcours les parcours qu'on souhaite mettre en avant et voilà, comme disait Clément le côté artistique, moi ça m'intrigue, ça m'intrigue beaucoup... Je trouve qu'il y a beaucoup de similitudes entre la démarche entreprenante d'un artiste et la démarche entreprenante d'un entrepreneur. Et j'espère que c'est des sujets qu'on aura l'occasion de creuser à travers ton parcours et ce que tu vas nous raconter.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Pour commencer, Stéphanie, pour les rares personnes qui ne te connaîtraient pas, est-ce que tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Je m'appelle Stéphanie Tazar. Je suis auteure, compositeur, interprète, productrice de musique et depuis peu, créatrice de la méthode Steph, qui effectivement est une méthode d'accompagnement par la chanson.

  • Speaker #0

    On aura l'occasion de rentrer dans tous ces détails. Mais tu vois, nous, on a l'habitude, on a une tradition dans le podcast des entreprises. preneur d'outre-mer, c'est de toujours commencer par un portrait créole avec des petites questions qu'on va te poser pour déjà apprendre à te connaître un peu mieux. Et je laisse la main à Franck pour t'accompagner là-dessus.

  • Speaker #1

    Yes, donc je parlais d'innovation, mais voilà, il y a des choses qui ne changent pas, comme le fameux portrait créole. Alors Stéphanie, est-ce que tu es prête pour ton portrait créole ?

  • Speaker #2

    Je suis prĂŞte.

  • Speaker #1

    Allez, c'est parti. Première question, quel plat te rappelle ton enfance et pourquoi ?

  • Speaker #2

    le carré Tijac boucané de ma mémé pourquoi ? parce qu'elle le fait comme personne d'autre et parce qu'aujourd'hui elle ne peut plus le faire elle est en fauteuil roulant aujourd'hui mais ça reste pour moi un souvenir inoubliable le fait que ce soit battu à la main le temps qu'elle prenait à faire ce plat il y a un goût à l'amour et au temps qu'on prend dans la cuisine. Et j'ai... Voilà. Pour moi, c'est ce plat-là.

  • Speaker #1

    Tu as aussi ça, quoi, à des moments en famille, des trucs comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. À la tradition, au partage en famille. Et puis, même le rapport au temps, finalement. J'ai des parents qui disent pas forcément qu'ils nous aiment. Alors, ils le disent pas. Je sais que cette génération, c'est super important. Quand je regarde le temps qu'ils mettent pour cuisiner, pour s'assurer que, quelle que soit l'heure à laquelle un enfant passe chez eux, il y a quelque chose dans la marmite, je trouve que ça, c'est une preuve d'amour régulière, en fait. Enfin, quotidienne.

  • Speaker #1

    OK. Il y a déjà, pour moi, deux mots-clés qui ont été lâchés, là. C'est partage et tradition. Et on aura l'occasion de... de creuser un petit peu tout ça par la suite. Donc, tu nous as donné ton plat, le karichi jacque de ta mémé. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, tu vois, le lieu qui t'inspire le plus, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas forcément un lieu, mais c'est un moment. Moi, c'est les couchers de soleil. Ça a un effet sur moi vraiment magique. En fait, je suis capable de pleurer devant un coucher de soleil. Je ne sais pas, il y a une émotion qui me submerge. Et donc, c'est vraiment ce moment-là, et d'avoir accès, du coup, au coucher de soleil. J'ai bien répondu ? Tu vois le lieu ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Pour moi, c'est validé. La réponse est validée. Et je te rejoins aussi sur... Moi aussi, c'est des moments que j'apprécie tout particulièrement. Encore plus que les levées de soleil, vraiment les couchers de soleil. Et puis, tu sais, souvent on me demande c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique, par exemple. Et je trouve que du côté de la Caraïbe, les couchers de soleil, ont un petit quelque chose qu'on n'a pas à La Réunion. Et je suis toujours fasciné, surtout à cette période de l'année, de la beauté des couchers de soleil. Donc, tu ne nous as pas donné un lieu, mais je valide.

  • Speaker #2

    Je trouve ça beau de se dire qu'on a tous un rendez-vous, un rendez-vous magique. Et en fait, il est là tous les jours. Et on est pris dans un quotidien. Moi, régulièrement, je me dis... Mais hier, il était là aussi. Et parce qu'on a des vies très intenses, et de se dire que ce rendez-vous est là, est accessible à tous, finalement, tous les jours, je trouve qu'il y a une beauté là-dedans.

  • Speaker #1

    On sent déjà la poésie. On sent la poésie qui pointe là. Alors, dernière question. Et je sais que c'est une question qu'on... pose à tous nos invités, mais là, elle aura une petite teinte un peu particulière. Alors, dernière question de ton portrait créole. Quelle chanson te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    Il y en a tellement. Pareil, je ne vais pas donner une chanson, mais je vais donner un artiste. Moi, c'est Stevie Wonder. C'est un truc de dingue. C'est vraiment... Pour moi, Stevie Wonder, il a des mélodies qui viennent des étoiles. Ce n'est pas possible. Ça vient d'ailleurs, en fait, ce qu'il a capté. C'est très fort. Et comme je crois au pouvoir des sons, en tout cas, lui a des mélodies et il a une manière de placer les mots sur ces mélodies qui me transportent. J'ai une to-do liste. J'ai une to-do liste avant de mourir. Je raconte, mais en fait, je vis cette vie en sachant qu'on est de passage et c'est OK. Et j'ai vraiment une liste de choses que je veux absolument faire. Et chaque année, je prends un point d'honneur à cocher des cases. Et dans cette liste, il y a voir Stevie Wonder en concert. Ça, c'est un truc, je me dis... de la voir en direct en plus avec sa voix, ça doit être un truc de ouf. Je suis désolé,

  • Speaker #1

    mais je prends la balle au bon parce que moi, je suis fasciné par les personnes qui ont la liste des choses à faire avant qu'il soit trop tard. Est-ce que c'est indiscret ? Est-ce que c'est indiscret de te demander peut-être deux ou trois autres exemples de choses sur cette liste qui te restent à faire ? Et puis, deux, trois exemples de choses qu'il y avait et que tu as eu la chance de pouvoir déjà réaliser. Oui, c'est indiscret.

  • Speaker #2

    Oui, c'est indiscret. Non, non, non. Je peux dire des choses pas indiscrètes sur cette liste. En fait, déjà, d'un point de vue professionnel, j'ai complètement détaché les deux. Parce qu'aujourd'hui, je me dis, vu la direction que j'ai prise, mes rêves sont mes projets, en fait. Je ne les mets plus au stade de rêve. Je me dis, ah ! En fait, je vis vraiment dans l'idée que c'est accessible et que si vraiment je le veux, je vais le faire, si ça résonne en moi. Donc, il reste plutôt des kiffs personnels. Il y a, j'espère que je suis cette case cette année, il y a passé un 31 décembre à New York. Je vais voir. Comme dans les films, je vais voir la descente de la... Sur Rockefeller... Sur la place, je crois, Rockefeller. Voir la descente de la... Enfin, je ne sais plus comment on appelle cette tradition, mais il y a ça, en fait. Times Square,

  • Speaker #1

    un 31 décembre. Un autre petit truc. Après, j'arrête de m'embêter de cette liste.

  • Speaker #2

    En fait, il y avait quelque chose de très important pour moi sur cette liste et qui est du coup sorti parce que du coup, je l'ai vraiment intégré comme... J'ai intégré dans ma vie, mais il y avait... créer à chaque instant, que créer soit mon métier. C'était vraiment ça, c'était en haut de la liste et ça l'est devenu maintenant.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je t'embêtais un peu avec cette liste parce que je sentais que tu allais nous proposer une excellente transition. Déjà, on sent qu'il y a plusieurs choses différentes dans cette liste. On sent que tu as plusieurs centres d'intérêt, il y a plusieurs choses qui... qui t'anime, on te sent aussi guidé par cette notion de projet à réaliser, vraiment de profiter de ton temps profiter de ton temps pour faire des choses intéressantes des choses qui ont de l'impact aussi tu vois tu nous avais déjà sorti le mot de partage, on ressent ça vraiment au coeur de tes projets, donc on a ton portrait créole on voit ce personnage là Stéphanie Tazar on connait beaucoup on connait beaucoup l'artiste dans cet épisode on va essayer de creuser pour voir aussi un peu Stéphanie Tazar l'entrepreneur bon pour tout ça on t'a préparé une série une série de sujets et de questions à aborder et pour ce faire je vais laisser la main à Clément qui va qui va initier tout ça yes bah déjà Stéphanie merci pour cette intro

  • Speaker #0

    où tu déjà nous livres des choses très personnelles et c'est vraiment chouette parce que tu vois nous ce qu'on la conviction qu'on a c'est que tu fais pas non plus les choses par hasard et tu les fais parce que tu es animé par quelque chose qui peut venir de très loin et moi j'étais tu vois en préparant cet épisode j'étais assez surpris parce que j'ai parcouru ton profil linkedin et j'ai appris à ce moment là Moi, j'étais persuadé que tu... C'est comme si dans ma tête, tu avais toujours été artiste et tu fais ça depuis 20 ans, tu vois. En fait, j'ai appris que... En fait, tu avais un métier à côté, un autre métier que tu as fait jusqu'à 2022, avant de rentrer à La Réunion. Et tu étais... En fait, tu étais à Paris jusqu'à 2022. Ton retour à La Réunion est assez récent. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours un peu professionnel et d'où... D'où te vient aussi ce côté artiste ? Est-ce que c'est quelque chose que tu as toujours baigné dans la musique depuis tout petit ? J'aimerais bien qu'on essaie de comprendre un peu ton parcours.

  • Speaker #2

    Oui, alors effectivement, ce qu'on ne sait pas, je n'en ai jamais parlé vraiment de ma carrière. Je l'appelle ça ma carrière classique, en parallèle de ma carrière musicale. Et d'ailleurs, l'entreprenariat même est arrivé très tard. Parce que moi, je suis née de... parents, tous deux fonctionnaires. Ils sont dans la fonction publique. Et j'étais destinée à être dans la fonction publique. Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai été. Moi, c'était... En fait, j'ai toujours aimé chanter. Les mercredis après-midi, ça, j'ai un souvenir très clair. Le premier album, le premier CD qu'on a eu à la maison, c'était Kassav en live. Je m'étais fait sur une cassette de 90 minutes, en plein milieu de mon concert. Je m'étais fait fabriquer un concert avec des chansons. J'avais mes transitions d'écrites, les applaudissements tirés du CD de Kassav. J'avais mon concert de 90 minutes. Au milieu, je devais tourner la cassette. Je m'enfermais dans ma chambre avec la lampe de bureau en-dessus de l'armoire. Mais j'étais loin. J'ai toujours rêvé d'être chanteuse. Sauf que je suis... d'une famille qui n'est pas du tout dans le milieu artistique, en revanche, dans le milieu plus de l'animation, en fait. Mon grand-père était DJ, ma mère, animatrice de radio aussi, en parallèle à l'INSEE, à la fonction publique, mon frère DJ Taz. Et en fait, j'ai toujours voulu ce métier, sauf que du coup, j'ai grandi, on m'a dit... Ce n'est pas évident, on ne connaît personne. Alors, on est avant Internet. On est avant ce sens du possible qu'on a aujourd'hui. On est avant la première Star Academy, c'est-à-dire qu'on est matrixé complètement différemment dans les années 90. Et du coup... J'aime bien cette phrase qui dit je n'ai aucun regret ou reproche sur mon parcours Mais vraiment, pour moi, chaque choix, chaque direction, chaque expérience finalement, on construit celle que je suis aujourd'hui. Mais cette phrase, du coup, elle m'a parlé quand je l'ai lue. Si vous ne choisissez pas votre propre voie, d'autres vont le faire pour vous Ma mère m'inscrit au concours de l'INSEE et je le réussis. Donc, me voilà Aline C comme maman, donc fonctionnaire d'État. Et puis, parallèlement quand même, j'ai toujours eu les deux. J'étais dans un chœur, l'association chorale du quartier français, dès mes 13 ans, où je faisais des concerts avec un groupe sur des chansons qu'on entend à la radio, en fait. Donc, c'est vraiment à partir de 13 ans, très régulièrement. Donc, j'étais dans un... groupe dans un chœur. J'avais des solos, j'ai appris la polyphonie, à harmoniser des sons. Donc ça a commencé à éduquer mon oreille quand même. Et c'est mes premières expériences vraiment d'un micro seul devant un public. Et ensuite j'ai été faire des études. J'étais en fac de psychologie à Poitiers. De là-bas, j'ai eu le concours de l'INSEE. J'ai commencé à travailler à Paris, à l'École Nationale de la Statistique. donc au bureau des langues magnifique expérience vraiment mon parcours est loin d'être un long fleuve tranquille mais du coup j'ai tellement rencontré des personnes tellement appris parce que ce qu'il faut savoir c'est toute petite j'avais déjà une soif d'apprendre et jusqu'à aujourd'hui en fait j'ai une boulimie d'apprendre des choses Et c'est pour ça que je n'ai jamais arrêté, finalement, de lire, de me former. Chose qui, dans mon parcours professionnel, même artistique, ne se disent pas forcément. Alors, je reviens à quelque chose. On aime, en fait, il y a tellement, je ne sais plus, je suis perdue là. J'ai envie de faire de manière chronologique, mais j'ai envie en même temps de partager des choses.

  • Speaker #0

    Fais-le comme tu le sens, t'inquiète.

  • Speaker #2

    Comment dire ? J'étais à l'INSEE, et ensuite j'ai eu ma mutation à La Réunion, et j'ai commencé à chanter dans les bars et les restos. Et ça s'est fait vraiment par... À l'époque, j'ai un ami qui était animateur karaoké, et il me dit... Il y avait encore le restaurant Le Gare-aux-Dors. Il me dit, Steph, en fait, j'avais abandonné mon rêve, parce que... Ça m'émeut. Parce que... Enfin, c'est comme... C'est... En fait... c'est ok mais justement si j'ai accepté cette interview c'est pour pouvoir justement parler aux personnes de cette reconnexion à soi à nos rêves qui est connotée un peu rêve c'est connoté on les prend pas au sérieux mais en vrai aujourd'hui ce qui se passe c'est que je suis je suis persuadée que quand on est enfant, ce qu'on aime jouer, nos aspirations, en fait, sont des vrais signaux de ce qui nous anime et de comment on va pouvoir, adultes, contribuer à ce monde, en fait, en vrai. Parce qu'on dit travailler, on dit avoir un métier, mais surtout, en tant qu'entrepreneur, on se crée une place, une offre. dans un système, dans une société. Et je trouve que l'aventure est tellement belle quand on sent qu'elle nous fait vibrer. Et se replonger dans les souvenirs d'enfance, pour moi, sont une vraie ressource de se rappeler, de revenir sur la route. Parce que voilà, on va dire que je me suis écartée du chemin, mais pas vraiment, ça fait partie de mon chemin. Donc je me retrouve fonctionnaire, donc ensuite à l'INSEE. à la Réunion, à chanter des reprises. Donc, dans un restaurant, et puis on m'envoie dans un autre, et ainsi de suite. Et je me retrouve en parallèle de chargée d'études à l'INSEE, à donc chanter, à l'époque, la semaine où j'ai le plus chanté, c'était cinq fois dans la semaine, en fait, le soir. Donc, j'avais cette double vie-là. Et à un moment donné, j'avais des amis. J'ai commencé à me faire des amis puisque dans mes études à la fac, j'avais choisi option, même en psychologie, j'avais choisi option UE découverte musicologie. Donc, j'étais en lien avec les potes de la fac de musicologie. Et à un moment donné, après avoir fait le tour finalement des compos, j'ai eu besoin de dire les... de m'exprimer à travers mes propres mots. Voilà. Et c'est comme ça que j'ai été amenée à embrasser la carrière, vraiment, d'artiste avec ses propres chansons. Donc, j'ai réuni tous les amis. Et à l'époque, très important aussi, le message que je voulais faire passer, c'est qu'on n'a pas forcément tout de suite toute la confiance en soi. Enfin, on ne le sait pas. On ne sait pas qu'on est capable, forcément. Et ça, c'est quelque chose qui me... qui du coup me suit, mais qui était aussi dans mon parcours. Moi, à l'époque, j'avais des compos, je faisais des mélodies, mais je me suis entourée d'une équipe qui a composé pour moi, qui a co-écrit avec moi. Et donc voilà. Mon premier album, ensuite, a été remarqué par la commission SACEM, avant même qu'il soit sorti. En fait, j'ai déclaré toutes mes chansons. Et à la SACEM... Et un jour, je reçois un coup de fil qui me dit voilà, la commission, tu vas être décorée du prix SACEM Meilleur Espoir Ce n'est pas quelque chose auquel on postule. C'était vraiment une très grande surprise pour moi. Et de ce prix est né l'apprentissage aussi de la vie publique. Parce qu'on parle de ça aussi, il y a toute cette partie vie publique, regard de l'autre, légitimité. C'était les débuts des réseaux sociaux. Mais c'était très formateur parce que cette lumière sur moi, à un moment donné, au tout début de ma carrière, vraiment en tant qu'artiste, a été très formatrice. parce qu'elle a été assez, je ne dirais pas soudaine, mais finalement, c'était rapide. Alors, quand on entend rapide, elle a paru rapide, mais derrière, il y avait eu tellement tout un travail depuis des années, finalement.

  • Speaker #0

    Écoute, tu me tends une perche que je voulais justement prendre. Tu vois, tu nous as parlé de ce parfois. Moi, j'ai deux questions qui me viennent. Le fait de, à la fois, mener ta vie d'artiste et en même temps d'avoir une activité professionnelle, j'ai vu que notamment, tu as travaillé aussi dans la communication à un moment donné. Est-ce que tu l'as fait par nécessité, peut-être financière aussi ? Ou est-ce que c'est parce que toi, tu n'osais pas complètement encore y aller parce que justement, tu ne te sentais pas légitime et tu étais un peu en hésitation ?

  • Speaker #2

    C'est une super question. Avec le recul, je me dis que les deux sont liés. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas ouvert d'entreprise. Je n'étais pas dans une démarche forcément d'entrepreneuriat par rapport à ma carrière musicale. Je suis restée sous le format associatif. Mais c'est ce qui me convenait. Moi, j'avais envie de vivre de musique, de ma musique, mais je ne savais pas encore comment. Comment exactement ? J'ai fait des tentatives à un moment donné. Alors, j'ai appris de ça. C'est qu'il y a des moments, en fait. Il y a un timing pour les choses. Parfois, j'ai voulu aller un peu vite, peut-être. Et ce n'était pas le moment. Donc, j'ai fait des allers-retours comme ça. J'ai fait des tentatives d'arrêter de travailler à côté. Mais vivre de la musique, en tout cas. de production musicale à l'époque. Aujourd'hui, c'est un peu différent avec Internet. Mais dans l'outre-mer, uniquement de sa propre carrière, ce n'était vraiment pas évident. À l'époque, ceux qui vivaient de la musique étaient des producteurs, qui produisaient plusieurs artistes, qui avaient des studios, qui le louaient. Donc, le modèle était plutôt ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu penses qu'aujourd'hui, c'est devenu plus accessible ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est devenu clairement plus accessible avec les réseaux sociaux. Aujourd'hui, on a un sentiment, en fait, on est en direct avec le public. On est en direct. En fait, Internet a rebattu les cartes, a complètement révolutionné notre industrie. Et oui, les règles, elles continuent à changer, à évoluer. Et de plus en plus vite, même, je dirais, notamment avec l'arrivée de Tico. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu parlais des coulisses du métier. Tu disais que c'est arrivé un peu rapidement, mais il y avait un gros travail derrière. Dernièrement, j'ai regardé l'histoire dernière, le succès de We Are The World. C'est la chanson qui a été composée par Michael Jackson et Lionel Richie. Dont Stevie Wonder faisait partie d'ailleurs à la base. Il faisait aussi partie du projet. J'ai regardé ça sur Netflix. Et j'ai aussi regardé dernièrement l'histoire de Bob Marley, de comment pendant des années et des années, il n'avait rien touché sur sa musique pendant plusieurs dizaines d'années. En fait, c'est la reprise de High Show de Sherif d'Eric Clapton qui a fait qu'il a commencé à être connu mondialement et ensuite il a eu la création de C. En fait, j'étais très intéressé par ces histoires parce que... aux yeux du public tu sais le succès arrive un peu du jour au lendemain et en fait c'est pas du tout ça il y a énormément de travail derrière et je voulais savoir si tu pouvais nous partager un peu les coulisses toi de justement ces premières succès stories que tu as eues quel est tout le travail qui a été fait derrière et est-ce que tu peux donner peut-être quelques anecdotes sur ces titres que tu as enregistrés qui ont été connus par tout le monde ensuite hum

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ça, il y a quelque chose qui me revient et que je voulais dire au départ aussi, une anecdote. J'ai enregistré mon premier album en 2010 et j'ai fait venir Audrey Brouan, qui est une coach vocale extraordinaire, qui est réunionnaise et qui travaille à Paris. Et je me rappelle qu'on en avait parlé publiquement. Et toutes les deux, on en reparlait il n'y a pas longtemps. On avait eu des remarques, en fait, justement parce que... rendre visibles les coulisses, dire qu'un artiste travaille ou qu'il est accompagné, qu'il est coaché, c'est quelque chose qui, en tout cas en France, ça continue. En France, ça ne se dit pas trop. Tu vois ? C'est dire que en fait, on aime, le public aime se dire, bien sûr qu'il y a un talent à la base, bien sûr que mais on aime se dire qu'il y a un truc qui vient de là-haut, que c'est facile. Et d'ailleurs, mon entourage professionnel de l'époque m'avait dit ne parle pas trop des coulisses parce que les gens, ils veulent rêver. Ils veulent rêver. Ils veulent... Voilà, une anecdote que je peux partager avec toi, c'est par exemple qu'il n'y a pas une année sans que j'ai fait un... J'ai pris un coaching vocal ou scénique ou studio. Je continue à me faire accompagner. Dernièrement, il y a un an, j'étais coach vocale à l'école de comédie musicale à Lima. Je me suis formée au coaching vocal. Pour moi, la formation a toujours fait partie de mon cursus. Et comme je suis très curieuse, comme je n'ai pas arrêté de... de vouloir apprendre de ce qui fait justement la réussite de ces personnes-là. Je crois que, voilà, si je devais dire, répondre à ta question de manière plus directe, je dirais en coulisses, chaque jour d'avance, chaque jour on apprend. Moi, à un moment donné, comment à un moment donné j'ai quitté l'INSEE ? En fait, j'étais à un moment donné dans une vie qui ne me... le déclic aussi, ça a été d'être dans une vie où je cochais toutes les cases avant que je me lance dans ma carrière d'artiste. Là, je suis à l'INSEE et je cochais toutes les cases du modèle que la société nous donne pour nous dire et qui fait qu'on est censé être heureux. couple, projet de famille, le travail, fonctionnaire. Je me rappelle ma mère, elle avait dit, quand j'ai eu le concours, elle m'a dit ma fille est sauvée en fait C'était le graal !

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis rendue compte que mon modèle, celui qui allait faire que j'étais épanouie, était autre chose. En tout cas, ce n'était pas celui-là à ce moment-là. Donc, c'est pour ça que plus tard aussi, j'ai démissionné de la fonction publique. Un peu sans filer, je n'avais pas beaucoup d'économie. Je vous raconte l'écoute, je n'ai jamais raconté ça. vraiment, je sentais au fond de moi que c'était possible et que j'allais trouver une manière pour que créer devienne mon métier. Ça ne s'est pas fait tout de suite. Donc du coup, après, j'ai fait à l'époque, je ne sais pas si ça existe encore, j'ai fait une démission pour création d'entreprise. Je n'ai rien dit à mon entourage, pour pas qu'ils me découragent. C'était violent. C'était tellement violent parce qu'il y a eu aussi une rupture avec un modèle. familiales. Il y a eu... On m'a dit, il y a une tante qui m'a dit mais il faut être débile ! En fait, je suis allée complètement à l'encontre. Dans les coulisses, le public, il n'a pas vu ça. Je n'ai jamais partagé. À un moment donné, je partagerais vraiment mais je suis allée à l'encontre en fait d'un modèle. J'ai nagé à contre-courant et ça n'a pas été facile. C'est important de dire que ce n'était pas facile. C'était très dur même à certaines périodes. Mais on se relève en fait.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis là, ça me parle et ça me touche particulièrement. Je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes. On sent qu'on est en train de pivoter de la vie classique, on va dire, à une vie un peu moins standard. Tu disais sortir des schémas. Avant d'arriver à ça, il y a un petit point sur lequel je voudrais revenir parce que ça m'a interpellé. Tu as ton album qui a le prix SACEM en 2010. Et du coup, j'imagine que quand cette distinction apparaît, certes, tu disais en coulisses, toi, ça faisait des années que tu travaillais là-dessus, etc. Donc, c'est un peu, on va dire, un succès du jour au lendemain qui s'est préparé pendant des années. Mais pour ceux qui te voient de l'extérieur, C'est quelque chose qui est arrivé d'un coup. Et je me posais la question, notamment dans ta sphère professionnelle. J'ai plusieurs questions autour de ça. C'est déjà, est-ce que tes collègues, les gens avec qui tu travailles, ta hiérarchie, etc., est-ce qu'ils étaient au courant que tu avais cette double vie, entre guillemets, d'artiste ? Est-ce que tu essayais peut-être de la... de la cacher ou pas forcément de communiquer dessus. Et du coup, le jour où cette distinction te met en avant, tu vois, tu disais que tu commences à être un peu une figure publique. Comment tu fais pour gérer les deux ?

  • Speaker #0

    Je rigole parce que j'ai plein d'histoires, d'anecdotes, de souvenirs qui me reviennent. En fait, quand tu as parlé de collègues, j'avais deux catégories de collègues, du coup, dans le milieu artistique. Ça, déjà, ça a été assez violent. En fait, pour venir à... J'ai découvert, c'est à ce moment-là que j'ai découvert qu'on vivait dans un monde où la réussite d'une femme devait forcément être attribuée à la proximité d'un homme. Bon, je sens... Enfin, c'est à l'époque, encore un peu aujourd'hui quand même, mais j'ai entendu énormément de choses sur les raisons pour lesquelles j'ai eu ce prix. Jusqu'à aujourd'hui, j'en découvre encore. C'est assez... Moi-même encore, j'apprends, mais j'arrive à ne plus être surprise en fait. Bref, je passe les détails pas super cool. Au niveau de ma carrière à côté, en fait, ça a été, ils étaient contents. Aline sait, donc j'ai des collègues qui me soutenaient, ils étaient contents et tout. Ça a bloqué à un moment donné et ça a bloqué en 2015, quand le son Monvibe a pété. Mon vibe a été vraiment la chanson la plus diffusée à La Réunion, sur la radio, le musical de cette année-là la plus écoutée. C'est devenu un classique, même ça se joue encore en discothèque. Il m'arrive encore de voyager, notamment des personnes d'ailleurs, des antis qui m'en parlent. Ah, c'était toi cette chanson ? Cette chanson, c'était quelque chose dans ma carrière. Et à partir de là, ça a coincé au travail. Et c'est de là que ça... Comment dire ? Cette double vie faisait que... En fait, je pense avec le recul ce qui dérangeait. Les collègues, ça allait, c'était plutôt la hiérarchie de l'époque. En fait, je ne sais pas par où commencer. J'étais à temps partiel, annualisé déjà, pour avoir plus de temps, pour pouvoir voyager, parce qu'à côté, j'avais des tournées. C'était assez violent des fois. Je vais vous raconter quelque chose, ça c'est une sensation. que j'ai vécu très clairement. Il y a une année, je suis partie chanter au Japon. Je reviens deux jours, je repars en Inde. Et ça dure cinq semaines comme ça. J'appelle ça dans le flow. C'est-à-dire que je vis une vie connectée, inspirée. Je fais exactement ce que j'aime pleinement. Et là, je reviens dans le bureau. Pendant quelques jours, je sens que c'est dur. Et à un moment donné, j'entends littéralement, j'ai entendu un bruit comme ça, comme si j'étais coupée de quelque chose. Et ça, c'était pour moi, comme ça a toujours été mon ambition de vivre de manière connectée avec ma créativité. C'était assez violent pour moi. Et à partir de là, a commencé une phase de très grosse fatigue et un burn-out que j'ai découvert, j'ai compris après. littéralement j'ai quitté du coup ça ne pouvait plus cohabiter parce que je faisais des photos même je me retrouvais au festival de Cannes avec alors j'ai pas voyagé avec ces personnes là on se retrouve sur des événements qui se terminent donc des personnes connues, d'autres personnalités de la Réunion qui se retrouvent dans le journal et ça coince ici en fait par rapport à mon travail classique... Parce que j'ai l'impression qu'on se dit, mais on me l'a dit d'ailleurs, il va falloir que tu fasses un choix. On m'a dit aussi, il faut que tu rentres dans le cadre. Parce que ce qui se passait, c'est que j'avais du mal à faire mes heures. Pourtant, ça on me l'a dit, en fait, on n'avait rien à me reprocher. J'étais plutôt même très, j'avais la spécialité cartographie. aménagement du territoire et données infracommunales et j'étais vraiment à la pointe de cette... J'étais la référente, en fait, à l'époque. Donc, au niveau travail, il n'y avait pas de souci, mais effectivement, je n'arrivais plus à faire mes heures. Et là, ça a coincé. Et je pense que je n'en veux à personne parce que c'était le moment pour moi de partir. Au contraire, je les remercie.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce partage parce que, encore une fois, on touche des éléments très terre-à-terre difficultés à faire c'est une réalité on ne peut pas être partout à la fois et puis le côté on sent chez toi un enfant intérieur qui crie à ce moment-là et qui a besoin d'être écouté d'être entendu et surtout de se reconnecter. Tu parlais un peu des rêves et des aspirations d'enfants. Là, on sent qu'à ce moment-là, Stéphanie, dans sa chambre avec sa lampe de chevet et son concert, sa cassette de cassable, a besoin de revenir à la lumière. Eh bien, ok, parfaite transition. Je pense que là, on sent bien un peu le positionnement intérieur un peu conflictuel. dans lequel tu es. Et finalement, tu choisis la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    En tout cas, je choisis. Il y a ce dispositif qui existe. Je choisis de créer mon entreprise. Je sentais en moi que c'était un modèle qui pouvait me convenir, en fait, l'entrepreneuriat. Moi, c'était pas... Je savais qu'il n'y avait pas de problème à l'idée de travailler encore plus. Je travaillais déjà tellement. Il n'y avait pas de problème, mais... mais de me sentir libre, de prendre les décisions. Aujourd'hui, je fais des formations en entreprise, des formations de savoir-être, de gestion de conflits, toujours avec l'outil. chansons, création de chansons, mais quand j'ai en face de moi, en fait, je sais ce que c'est, en fait, que de se sentir décalée, de se sentir de ne pas, de faire attention à tout ce qu'on dit, parfois, parce qu'on n'est pas forcément, on ne se sent pas dans un milieu bienveillant, d'avoir envie de faire autre chose, mais de ne pas oser. En fait, je... Je comprends et je pense que c'est tout de suite pour ça, d'ailleurs, que j'ai créé la société à l'époque, qui a duré deux ans, Infinity Consulting. Et donc, mon idée à l'époque, c'était, et finalement, je suis en train de le faire maintenant, mais ce que j'ai fait à l'époque, concrètement, ce qui a fonctionné, c'est les événements collègues. Donc, j'ai créé des événementiels. pour des entreprises, pour pouvoir les reconnecter et pour pouvoir voir son collègue comme un humain, tout simplement, au-delà de sa casquette, du rôle qu'il avait. Et à l'époque, ce que je voulais développer, c'était finalement la com et le marketing avec la création de chansons au service des marques, avec soit... C'était 2016, du coup, on commence à entendre parler du mot influenceur, mais avec des influenceurs de la musique. Moi, en fait, je voyais comment, je vois toujours d'ailleurs, et je pense que jusqu'à aujourd'hui, c'est sous-exploité, comment finalement, quand un artiste et une entreprise ou une marque partagent les mêmes valeurs, comment elles peuvent finalement se... grandir ensemble.

  • Speaker #1

    Là, ça me fait penser à...

  • Speaker #0

    C'est hyper riche.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une de tes dernières chansons slash collaboration sur ton titre Copacabana, où tu t'es associée à une marque. D'ailleurs, j'ai appris dans une interview qu'elle était portée par une réunionnaise, cette marque, je crois. Ah oui ! Oui, oui. Ce genre de partenariat, comment tu fais pour les créer ? Alors, dans ce cas typique, tu expliquais qu'en fait, elle est réunionnaise, donc il y avait eu des connexions. Est-ce que c'est toujours, tu vois, par le biais comme ça d'opportunités, de rencontres ? Comment tu crées tes opportunités, tes collaborations ?

  • Speaker #0

    C'est moi. Aujourd'hui, je suis vraiment connectée, j'essaye de rester connectée à chaque instant à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui résonne, comment, même quand j'entends parler de quelqu'un, comment ça résonne en moi. Et Sylviane, donc on parle de Sylviane et de sa marque de haute couture, Legends Monaco. En fait, j'ai eu un coup de cœur pour cette... femme que j'ai rencontrée parce qu'on était ambassadrice en même temps, donneur de l'IRT. Et donc, tout simplement, moi j'ai vu ses mails, à un moment donné, dans des communications. Je l'ai contactée, on s'est vues sur Paris, mais c'était il y a longtemps, c'était en 2015. Et ensuite, on avait un peu gardé contact, et à un moment donné, j'ai eu le projet, je me suis dit, tiens, Sylviane, je crois que c'est le moment. Et ça s'est fait comme ça. Avec vraiment un énorme respect pour son travail et son parcours aussi en tant que Réunionnaise. Sylviane, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Moi, j'aimerais qu'on commence à rentrer un peu plus en profondeur dans le monde de l'entreprise. Et notamment, la première fois que Clément m'a parlé de toi, c'est parce qu'il t'avait rencontré dans un événement où personnellement, moi, j'avais été étonné de voir que tu étais là.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui. C'est-à-dire, j'ai eu une période de chômage qui a été une période bénie parce que pour le coup, j'ai pu vraiment prendre le temps de savoir. OK, donc entre-temps, je suis partie en métropole, je reviens et je sais, je sens, j'ai du mal à trouver ma place en fait dans les offres d'emploi. J'ai du mal, j'ai fait des entretiens. Et je me suis retrouvée à des endroits. Et du coup, je me suis dit, Steph, mais crée... crée-toi, crée-toi ton modèle de production musicale, crée-toi. Et au fur et à mesure, en fait, c'est venu comme ça au fur et à mesure. Et être à cet événement Entrepreneur Pays, ça a été pour moi aussi me dire attention, tu as ouvert une entreprise une fois, tu es obligé de fermer, qui a duré que deux ans. Donc moi, je me suis dit super, qu'est-ce que je peux retirer de ça ? Maintenant que je décide de me lancer de nouveau, comment je peux apprendre de ce que, on pourrait dire un échec, mais qui en fait était un super apprentissage. Donc, de ça, moi, j'avais gardé en tête qu'il faut s'entourer en tant qu'entrepreneur. Donc, j'avais déjà capté que c'était...

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux juste faire une petite parenthèse sur pourquoi tu avais dû fermer cette entreprise pour qu'on... On comprenait bien justement les apprentissages.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Donc, ça a duré deux ans. Je crois que là, déjà, ça prend du temps en vrai de savoir comment parler de ce qu'on fait, surtout quand c'est innovant. Alors moi, j'avais l'avantage quand même de connaître un peu le monde, d'avoir un... peu de réseau et de pouvoir avoir certains rendez-vous, mais j'avais l'inconvénient d'avoir la casquette artiste, chanteuse, entre guillemets, avec des a priori, qui font que quand je proposais une campagne de com avec des créations de chansons sur une entreprise qui me dit, on a besoin d'un truc, voilà, on a besoin de ça, moi je leur dis, voilà la solution que je peux vous apporter en chanson avec. avec telle personne, je vois une chanson comme ça et derrière un clip. En fait, c'était tellement nouveau avec la casquette artiste, même si j'étais accompagnée par une agence, je pense qu'on avait du mal à me faire confiance aussi. Il y a des avantages et des inconvénients à être déjà connue. Et du coup, ce qui avait fonctionné, c'était... Donc, ça prend du temps et ça a fonctionné avec, finalement, surtout un client. En fait, ça a fonctionné de manière modérée, finalement. Parce que quand on découpe, des fois, on a un client, on est super content, mais divisé par 12 mois, c'est ça aussi la réalité, quand on dit que ça prend du temps. Je crois que j'étais tout simplement pas... préparer à l'entreprenariat, à cette posture, autant que ça prend de pouvoir préparer ton offre, apprendre à en parler pour que l'autre en face comprenne ce que c'est exactement quand ce n'est pas habituel. Ça prend du temps d'être à des rendez-vous et de finaliser finalement une discussion par une réelle collaboration. Et donc, à un moment donné, j'ai décidé de partir. Pour des raisons professionnelles aussi, j'avais des opportunités sur Paris musicales. Et je me suis dit, le danger du coup de mon entreprise à l'époque, c'était que j'avais un principal client qui à un moment donné... Et que du coup, en fait, tout était... Enfin, pas tout. Mais une grosse partie était entre les mains. J'étais... Comment l'expliquer ?

  • Speaker #2

    Tu avais tous tes oeufs dans le mĂŞme panier, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais quand on débarque, c'était mon premier off ! En même temps, il n'y a pas eu beaucoup d'oeufs. Mais effectivement, je n'ai pas eu le temps. Voilà. j'ai senti à un moment donné qu'il fallait que je parte pour pouvoir reconstruire, pouvoir avoir des nouvelles armes finalement. Et l'aventure parisienne, elle a été extraordinaire parce que j'ai commencé à 20 ans à travailler à l'INSEE. J'avais jamais... Effectivement, j'étais sur un concours, mais j'avais jamais postulé pour de l'emploi privé. J'avais jamais été sur un marché de l'emploi. Et là, je découvre. Donc, j'ai la chance d'être accompagnée, d'avoir un meilleur ami dans la vie privée qui est aussi consultant ou entrepreneur. Et il m'a très vite ingéré. Et il est très, très, très fort. Donc, très vite, je me suis fait un CV. J'ai appris comment raconter une histoire. Ce travail même d'introspection qui fait qu'on fait un CV qui raconte une histoire et qui m'amène là, sur Paris, à postuler. Du coup, dans le privé, parce qu'il fallait manger. Il fallait assurer derrière. En même temps, avec des opportunités musicales, donc un travail qui permet de pouvoir travailler la nuit en studio, c'était toute une aventure parisienne.

  • Speaker #2

    Avec peu de sommeil, j'imagine.

  • Speaker #0

    Et oui, et finalement, la jungle, je vous jure, la jungle Paris. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai plus vu de requins sur la terre à Paris que dans la mer à La Réunion, parce qu'on me taquinait en tant que Réunionnais. Je veux dire le mot, il y a eu des épisodes assez violents, mais qui m'ont construit.

  • Speaker #2

    Ça fait aussi partie du parcours. Du coup, si on se rapproche du présent maintenant, parce que tu t'es relancé finalement dans cette aventure entrepreneuriale depuis quelques mois, est-ce que tu peux nous parler de ce nouveau projet, la méthode STEF, dont on avait parlé ensemble, et nous dire comment tu appréhendes les choses différemment ? Déjà, qu'est-ce que c'est et comment tu appréhendes ça de cette manière-là avec tout cet apprentissage que tu as eu ?

  • Speaker #0

    Super ! Je reprends ta deuxième question avant, comment j'appréhende. Moi, je dis que c'est simple. Je ne suis pas experte en tout. C'est OK, maintenant je vois mes limites et je m'entoure en fait. J'essaie de m'entourer, notamment pour la partie administrative. Je pense, alors, je pense pas être, comment dire, je capte vite. certaines choses, j'arrive à, je ne pense pas être trop bête. Mais, il y a des choses comme la paperasse. Je me retrouve parfois dans des rendez-vous et là, en fait, il y a une petite tête là qui me dit mais à la base, je suis artiste, moi. Des fois, je crois que les gens y voient. J'ai été à un rendez-vous avec, aux impôts par exemple. Quand on monte son entreprise, il y a toute une partie qui est pas... après à sa administrative, il me parlait, je pense qu'il voyait à ma tête. C'est rigueur. En fait, il y a des sujets sur lesquels les informations font ça veut... Et il y a encore des sujets, en fait, des choses sur lesquelles je me dis, mais Steph, t'es pas bête. Tu peux comprendre. Concentre-toi. Ça ne compte pas. Alors, je délègue tant que je peux, tout en gardant une forme de contrôle. J'ai fait l'effort quand même, par contre. Mais voilà, aujourd'hui, j'ai appris qu'il faut s'entourer, qu'il y a des gens qui sont très bons dans certains domaines, qui sont absolument nécessaires pour pouvoir se structurer et être présents sur le long terme. Voilà. Et sinon, cette aventure, c'est comme si... Aujourd'hui, je suis dans un projet qui continue à se construire, à se structurer, mais tout est réuni. Tout ce que j'ai fait à l'INSEE, toutes mes formations, finalement, dans l'accompagnement, PNL, tout est réuni, finalement, dans la méthode STEF. Savoir transmuté par l'écriture, les potentiels humains. Et c'est vraiment... projet dont j'ai créé un label de musique, LMS comme la méthode Steph, LMS Music je suis en train de créer LMS Training pour séparer l'activité de formation avec la musique et tout ce que je fais aujourd'hui vient d'une conviction très profonde c'est quelque chose qui me porte, c'est que toute personne est riche de potentiel insoupçonné que la chanson peut révéler Et du coup, j'ai vraiment à cœur aujourd'hui de pouvoir accompagner. dans différents domaines, dans le social, du coup, par des formations et par du team building aussi, avec la création de chansons. Donc, j'ai créé une méthode qui est accessible à tous, qui est ludique et qui permet... En fait, la création de la chanson est un prétexte à... renforcer la confiance en soi, la cohésion d'une équipe et d'apaiser sur des thématiques personnelles ou sociales. Et ça se décline comme ça en différents protocoles en fonction du besoin finalement du partenaire.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant. On mettra quelques exemples de choses que tu as co-créées sur YouTube. Moi je trouve ça... Déjà le fait de dire tu peux accompagner n'importe qui à faire une chanson et tout le monde en est capable, déjà je trouve que la promesse est incroyable en fait. Et plus que la promesse en elle-même, ce que j'aime beaucoup dans cette méthode que tu as créée, c'est que tu le montres en fait. Je ne sais pas s'il y a toutes les créations que tu fais, mais en tout cas une bonne partie du travail qui est fait est accessible sur YouTube. Et pour ceux qui ne savent pas aussi, je crois que c'était l'année dernière, ce n'est pas cette année de l'année dernière, je crois que tu es intervenue aussi avec les Miss de Miss Réunion, justement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    C'était un album, c'est ça ? Oui. Et en fait, on touche du doigt concrètement ce que tu fais, la manière dont tu le fais. Tu as travaillé notamment avec des personnalités aussi de la Réunion, comme Katia Castelnau. Et justement, je voulais rebondir sur cet exemple avec Katia Castelnau. On sent, tu sais... On a l'impression que tu as une volonté forte avec ces projets de co-construire avec les autres. Notamment, quand vous avez fait ce clip, tu avais fait un appel sur les réseaux sociaux, à toutes les personnes qui voulaient vous rejoindre, même sur les thématiques de l'album que vous avez fait, l'album Rose. Tu avais demandé quels sont les thèmes sur lesquels vous avez envie qu'on travaille. Pourquoi cette nécessité à ce moment-là ? co-construire comme ça tes projets, d'essayer de faire des choses beaucoup ouvertes sur le monde et avec les autres ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je suis poussée à créer une œuvre collective, en fait. C'est littéralement... L'album Rose, c'est ça. J'avais toujours eu le rêve, bon après, comme je dis, les rêves des mêmes projets, mais le rêve de produire un album avec la population. et notamment la population féminine. En fait, la population des femmes réunionnaises, quand je lance l'appel sur les réseaux sociaux, je dis Mesdames, voilà, j'ai cette idée. Est-ce que ça vous dit ou pas ? Quelles seraient les thématiques qui vous intéressent ou pas ? Je n'ai aucune idée de comment je vais faire ça, comment je vais le financer, comment… Mais ce que je sais, c'est que j'ai dans ma boîte à outils la méthode STEF et que ce que je sais, c'est qu'en réunissant plusieurs personnes… qui connaissent une thématique de près ou de loin, on arrive à faire une chanson qui résonne pour chacun en fonction de son point de vue, avec toujours un angle d'ouverture, d'espoir, même de résolution parfois, mais en tout cas un apaisement. Et du coup, ça s'est fait au fur et à mesure des rencontres. C'est comme ça qu'on est arrivé à l'album Rose. Donc, volume 1, il y a le volume 2 qui devrait arriver cette année. Et moi, vraiment, même si on me connaît de la télé ou en tant qu'artiste, c'est important pour moi de dire, vous pouvez le faire. Je vois un être humain un peu comme un ordinateur avec des programmes. Et c'est vraiment... Et à chaque fois, à chaque groupe, que ce soit dans les quartiers prioritaires, j'ai des... En fait, il y a... énormément de choses sur lesquelles je n'ai jamais communiqué, mais ça va être fait bientôt. Je suis en train de me structurer d'ailleurs et je suis accompagnée pour ça. Mais j'ai des sacrés projets là, dans les quartiers prioritaires, que ce soit dans ce public ou dans une association, que ce soit en entreprise, que ce soit n'importe qui. Au départ, personne, en fait, ils croient tous que c'est impossible en 1h30. de créer une chanson de A à Z, une chanson qui va sonner mainstream, c'est-à-dire que... qui va sonner comme ce qu'on entend à la radio. Parce que du coup, derrière, j'utilise des instrus de monstres de l'industrie musicale. Derrière, j'apporte la musique. Ensuite, on fait la mélodie ensemble et on fait les paroles. Donc, au bout de cette aventure-là, pour moi, le plus important, c'est que chacun ait le programme en lui. Je suis capable de faire des choses que je ne pensais pas. Voilà, et je me dis... Le taf est fait. C'est l'objectif à chaque fois.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et autres ? Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Je disais juste, c'est incroyable. J'ai écouté, moi, ce que tu avais fait au quartier français. Et d'ailleurs, en t'écoutant, là, je comprends que c'est un quartier qui t'est cher. Ouais, en atelier de deux fois deux heures, ce que vous arrivez à faire, c'est incroyable, je trouve. Vraiment incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, et figure-toi que là, alors je n'ai pas encore communiqué dessus, mais ça c'est un projet qui s'appelle La Nouvelle Seine, qui est en collaboration avec quatre communes du Nord et de l'Est. Et donc, c'est un projet en trois étapes. Donc finalement, je propose comme ça des projets, mais on ne peut pas dire au départ aux gens ce qu'on prévoit pour eux à la fin. On est obligé d'aller au fur et à mesure, tellement... Moi, je crois en eux, tu sais. Et donc, la première étape, du coup, c'est notre quartier en du talent. On dit, venez voir, venez créer une chanson avec Stéphanie. Derrière, quand ils ont vu qu'ils sont capables de faire une chanson, en fait, on a fait quatre comédies musicales dans chacun des quartiers. Donc, Brafusie, Saint-André, Saint-Benoît, pardon, Brafusie-Saint-Benoît, Fayard, Saint-André, Sainte-Suzanne, Centreville et Le Chaudron. Et on s'est retrouvés le 28 juin à Château-Morange avec un... qu'au plateau de ces quatre comédies musicales de 20 minutes. C'est tellement fort, en fait, comme partage. Moi, j'apprends. Aujourd'hui, mon équilibre vient de ce partage-là avec les projets sociaux. J'ai des projets, j'espère l'année prochaine travailler avec les seniors. Donc les projets sociaux avec l'Auto Queen. L'Auto Queen, c'est un contenu mais qui est devenu une émission télé sur trace. Donc ça, c'est le côté plus personnalité. Je reçois dans une voiture une personnalité, pas forcément de la musique. On parle d'une thématique. qui lui est personnelle ou qui tient à cœur. Et je prends le challenge de créer une chanson sur son histoire, sur sa thématique, en 30 minutes, sur la banquette arrière de la voiture. Voilà, ça s'appelle l'autocouine. Donc, mon équilibre aujourd'hui, c'est vraiment le social, c'est l'autocouine et toute la partie formation, team building. C'est vraiment ces trois-là aujourd'hui qui font que je reste et j'arrive à m'épanouir, en fait. C'est vraiment cette idée d'équilibre.

  • Speaker #1

    En tout cas, on ressent beaucoup cet épanouissement. Quand tu parles, on sent que tu es habité. Il y a une question pour clôturer cette partie et qu'il faut absolument que je te pose. Dans l'entrepreneuriat, dans tout ce qu'on fait, on a besoin de créativité. Et toi, j'ai l'impression que c'est pour faire une image. C'est comme si, quand je te vois, j'ai l'impression de voir quelqu'un qui est shooté la créativité. J'ai l'impression que tu es débordant de créativité. et je me demandais comment tu fais pour avoir ce côté là parce que le challenge est quand même assez dur à relever de dire tu vas me raconter une histoire de ta vie et en 30 minutes je vais faire une chanson est-ce que tu as peut-être des méthodes parce que dans l'entrepreneuriat il y a aussi ça il faut que tu trouves des idées il faut que tu crées du contenu, il faut que tu fasses des choses est-ce que peut-être tu aurais des petites astuces que tu pourrais partager avec nos éditeurs sur Comment mettre en marche et structurer sa créativité ?

  • Speaker #0

    Pour moi, il y a deux choses. Il y a la créativité en général, sur la vie en fait. En fait, chaque fois quand j'ai décidé de me lancer, je me suis promise de faire de toutes les épreuves, des opportunités. En fait, ça a développé vraiment, mon entourage me dit, mais des fois, ça a développé une espèce... espèce d'orientation, solution systématique. Je vois un mur, en fait, je vois... C'est comme ça. Je suis tout le temps câblée. Solution... Mais c'est parce que, en fait, je me dis que c'est possible et il y a des ponts qui se font et j'y crois. Et comme ça, on y arrive en fait. Voilà, donc le premier message que j'aurais, c'est de regarder le mur sous un autre angle, de faire des liens. Des fois, ça se joue à pas grand-chose. Le titre d'un journal, une piste, d'avoir confiance. sur le fait que on peut être guidé à trouver des solutions et que les problèmes peuvent devenir des opportunités. Moi, c'est vraiment... Et ça, c'est quelque chose qui est là tout le temps, présente. Et en termes... Et pour la musique, c'est vrai que j'ai la méthode, Steph. Mais... à force de créer des chansons. Je viens de passer un an, je pense que j'ai créé plus de 100 chansons l'année qui s'est passée, enfin en un an. Parfois, sur des temps records, j'ai fait un team building pour une firme à Maurice et là, j'ai vraiment compris. En fait, c'est en faisant que je découvre aussi. C'est vraiment, en fait, je dis oui, je dis oui, j'en serais capable. Je n'ai jamais fait, j'y vais. Je vous explique le truc, c'est-à-dire que Donc, c'est une firme qui voulait créer du lien entre les différentes filiales. Donc, ils avaient un événement et j'ai proposé une activité de team building pour chacune de ces filiales. Chacune des équipes, dont 14 équipes, ont créé collectivement une chanson qui représente leur vie dans leur société ou qui représente leur filiale, leur société. Donc j'ai créé 14 chansons en 3 jours et demi avec 14 équipes, en 2 heures chacune, avec à la clé une vidéo de restitution en fait, parce qu'il fallait voter pour l'hymne préféré. Donc je crois que c'était le plus gros challenge de créativité pour moi. Et je me suis rendue compte que c'était possible... Parce que je reviens au début, la coucher de soleil. Parce que aujourd'hui, l'équilibre, c'est une question de chaque jour. Mais je sais, par exemple, je sais ce qui va me ressourcer, par exemple, me reconnecter. Le coucher de soleil, la nature, une soirée entre amis. Et surtout, en connecté à un groupe, que je vois, il n'y a pas l'artiste, il n'y a pas la chanteuse, il n'y a pas le monsieur le PDG d'Intel, il n'y a pas le monsieur le RH ou le monsieur de la sécurité à l'entrée. J'arrive vraiment, toujours neutre, en me disant qu'on est des humains embarqués dans une aventure. L'aventure de se découvrir. par la création d'une chanson. Et à ce moment-là, je capte tout ce qu'ils me disent, tout ce qu'ils me disent est mis au service de cette œuvre commune. Et c'est comme ça que ça fonctionne. Et je suis sortie de cette aventure de 14 chansons, de 14 clips, même vidéos, en trois jours et demi. ressourcée. En fait, j'avais la pêche à la fin du troisième jour.

  • Speaker #1

    Écoute, merci en tout cas de ce partage qui nous a embarqués. J'étais à l'île Maurice dans cette aventure avec toi. On arrive à la fin de cet épisode. L'heure est passée extrêmement vite. On va la terminer par des questions rapides. On a l'habitude de clôturer comme ça. Mais avant ça, Stéphanie, est-ce qu'il y a une question que tu aurais aimée qu'on te pose aujourd'hui et qu'on ne t'a pas posée ? Parce que je sais aussi que tu as accepté cette interview pour pouvoir peut-être dire des choses que tu n'as pas l'habitude de dire. Donc, s'il y a des choses que tu as envie de partager avec nous et qu'on ne t'a pas demandé, n'hésite pas.

  • Speaker #0

    Je pense avoir, au fil de la conversation, partagé finalement ce que je voulais. vraiment mon message c'est que si vous sentez que l'entrepreneuriat est le modèle qui vous convient c'est possible Et vous n'êtes pas seul, en fait. Il y a énormément... Avec Internet aujourd'hui, on a accès à des ressources à vraiment pas hésiter, à dire, je ne sais pas, ça, je ne suis pas à l'aise, ça... Et parfois, même, on sait pour les autres, mais quand c'est pour nous... Donc, vraiment, ne pas hésiter à se faire accompagner. Et moi, je suis en plein dedans, parce que je suis en train de... d'être accompagnée justement pour pouvoir parler de ce que je fais. Parce que j'ai eu le challenge finalement de savoir comment mettre tout ça en un. Et d'ailleurs, par rapport à l'artiste, par rapport à tout ce qui se fait, ça peut paraître évident, mais ce n'était pas très clair pour moi sur les réseaux en fait. Comment communiquer sur ces chansons que je fais avec d'autres, qui ne sont pas forcément des artistes. sur... Voilà, mais je suis en train de trouver.

  • Speaker #1

    C'est tout ce qu'on te souhaite. On arrive à la fin de l'épisode. On a l'habitude de le terminer par des questions sur lesquelles on te demande d'essayer de répondre de la manière la plus concise possible. C'est un petit peu la clôture de l'épisode. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #0

    Droite au but, ok.

  • Speaker #1

    Première question, c'est quel est le pire conseil qui t'est donné dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    J'ai un mot qui me vient, c'est un truc, bref, t'es pas capable. En fait, ça c'est le pire et le meilleur. C'est devenu un truc, ça c'est un truc, voilà. Sinon, en un conseil même, je n'ai pas... Non,

  • Speaker #1

    mais ta réponse est très claire.

  • Speaker #0

    C'est bon ? OK.

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de... L'avantage des questions, c'est que les réponses t'appartiennent et que nous, on ne vient pas avec un cadre très défini. Donc, ce que tu nous dis, on le prend. C'était quoi le moment où vraiment tu as le plus galéré dans cette aventure entrepreneuriale et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Ce n'était pas forcément une aventure entrepreneuriale. Alors, dans l'aventure entrepreneuriale, moi, je dirais la première expérience. Comment j'ai fait pour m'en sortir ? J'ai fermé ma boîte. Je suis partie. Je suis partie ailleurs. Je me suis dit, il y a quelque chose, en fait, ce qui était le plus dur pour moi. Du coup, ma réponse n'est pas concise. Ce n'est pas grave, je la donne quand même. En fait, ce qui était dur pour moi, c'était de sentir que j'arrivais avec une proposition au taux. J'ai vraiment senti ça en 2016. Qu'il y avait un décalage entre ma vision et celle des décideurs.

  • Speaker #1

    C'est très clair et c'est un sujet qui est vraiment important et sur lequel c'est vrai que... Quand on est dedans, parfois, et nous-mêmes, on a aussi expérimenté ça, on peut manquer de recul et de lucidité sur ce sujet-là, en disant mais oui, mais c'est lui qui n'a pas compris ce que je voulais faire alors qu'en fait, non, ça peut être d'apporter le sujet. Donc, je te remercie de réinsister là-dessus. C'était quoi, tu vois, le moment jusqu'à maintenant où tu t'es dit là, ce que je suis en train de faire, ce que je suis en train de créer, ça a vraiment un impact positif

  • Speaker #0

    Je crois, la première fois... Oh, j'ai eu... Pardon. La première fois, parce que j'ai des témoignages assez hallucinants, moi-même, je continue à découvrir, en fait, les effets de la méthode Steph. La première fois que quelqu'un est revenu quelques mois plus tard à notre atelier et m'a dit, ton atelier a créé un déclic chez moi. Depuis, j'ai fait ci, ça, ça, ça, et voilà. la première fois que j'ai entendu ce mot déclic. Et pourtant, moi, je me disais, en fait, on m'avait juste, on m'avait demandé quelque chose d'hyper rapide, d'une heure trente, juste une heure trente, en format événementiel, mais effectivement, j'avais adapté et ça avait suffi pour que des personnes repartent avec quelque chose de durable. J'ai vraiment à cœur ça, l'innovation, la notion de durabilité. Vraiment que les personnes repartent avec quelque chose qui les transforme en positif.

  • Speaker #1

    dans tes derniers projets tu mentionnais notamment dans une interview ton souhait de réunir les terres créoles toi c'est quoi ton rêve pour la Réunion et pour notre culture créole de quoi tu rêves ?

  • Speaker #0

    je crois que j'ai mon rêve de confiance Vraiment confiance parce que, alors derrière la confiance, c'est je suis capable, c'est on peut y arriver ensemble, on peut être, et en vrai, on a les ressources. Confiance aussi en nos ressources propres, en nos richesses. Peut-être un... rien que par exemple au niveau de l'alimentation c'est un truc tout bête mais même déjà en partant de l'alimentation de revenir à ce que nos grands-pères, grands-mères mangeaient et qui étaient tellement tellement sains et naturels par rapport à notre environnement je crois que Si on pouvait commencer par ça, ce serait par ça, en fait. On n'en a pas parlé, mais pour moi, l'alimentation, c'est une des bases, finalement, aussi de l'équilibre et de la réussite. Parce que, mine de rien, on est là dans une machine à laquelle il faut donner un carburant qui va faire qu'on arrive à… à suivre à la hauteur de nos ambitions. Et je vous parle de ça alors que, intellectuellement, on le sait, je suis la première à le dire. Mais les actes, parfois, c'est autre chose. Mais en tout cas, tant qu'on en est conscient au moins, c'est déjà le premier pas.

  • Speaker #1

    Yes. Et ma dernière question pour toi, Stéphanie, c'est quelle est la personnalité ultramarine ? qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #0

    Eh, bonne question ! J'ai un immense respect pour... dans le milieu du sport, moi, pour Marie-Josée Pérec, pour Teddy Riner. Alors, je ne sais pas si c'est l'effet, tu sais, l'effet JO. Je ne sais pas. Mais je peux vous parler aussi dans la musique de personnes. Ah oui, voilà. Elle n'est plus de ce monde. Et d'ailleurs, mon grand regret, il était dans ma to-do liste. Avant de mourir, je voulais rencontrer mon grand-père de cœur, Henri Salvador. Voilà. Il n'est plus là. Mais si je répondrais, Henri Salvador, c'est vraiment quelqu'un que j'aime profondément, alors que je ne l'ai jamais rencontré. Mais son œuvre, je trouve, en dit beaucoup sur la personne qu'il était. Et ça m'a inspirée. J'ai énormément...

  • Speaker #1

    On va terminer cet épisode sur cette note musicale. Stéphanie, encore merci pour tout le temps que tu nous as accordé, on a passé un super moment avec toi, merci nous avons aussi donné beaucoup de choses que tu n'avais jamais peut-être dévoilées avant, c'est très très précieux pour nous à titre personnel mais aussi pour tous les gens qui nous écoutent donc merci et puis on te souhaite que de belles choses pour la suite et on suivra ton actualité avec grand plaisir, on mettra tous les liens de tout ce que tu as cité en commentaire de l'épisode et puis bonne chance pour la suite et nous retombons bientôt

  • Speaker #0

    Merci, merci et tout le meilleur Ă  tout le monde. Merci Ă  toi pour l'invitation.

  • Speaker #1

    C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #2

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Introduction au podcast et prĂ©sentation des intervenants

    00:10

  • Rencontre avec StĂ©phanie Tazar, artiste et entrepreneuse

    01:14

  • Portrait crĂ©ole de StĂ©phanie Tazar

    02:18

  • Parcours professionnel et artistique de StĂ©phanie

    11:04

  • PrĂ©sentation de la mĂ©thode Steph et de ses projets

    51:20

  • Questions rapides et conclusion de l'Ă©pisode

    01:08:57

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Description

🎙️ Épisode spécial avec Stéphanie Thazar - Entrepreneure et Artiste Passionnée 🎙️

Dans cet épisode du Podcast des Entrepreneurs d’Outre-Mer, Clément et Franck accueillent Stéphanie Thazar, une artiste talentueuse et entrepreneure visionnaire. Connu pour son parcours atypique, Stéphanie incarne cette frontière entre l’art et l’entrepreneuriat. 🎶💼

👉 Ce que vous allez découvrir :

  • L’évolution de StĂ©phanie, de fonctionnaire Ă  entrepreneure musicale, et comment elle a rĂ©ussi Ă  faire de sa passion son mĂ©tier.

  • Sa "MĂ©thode Steph" : un concept unique d’accompagnement par la chanson, destinĂ© Ă  booster la confiance en soi et la cohĂ©sion d’équipe, utilisĂ©e dans des formations professionnelles.

  • Les dĂ©fis qu’elle a rencontrĂ©s pour lancer son projet, et son message inspirant pour ceux qui hĂ©sitent Ă  franchir le pas vers une carrière alignĂ©e avec leurs rĂŞves. 💡✨

  • Des anecdotes personnelles qui rĂ©vèlent la force de la persĂ©vĂ©rance, l’importance des racines crĂ©oles et la crĂ©ativitĂ© comme moteur de rĂ©silience.

🔗 Liens mentionnés dans l’épisode :

À ne pas manquer : une conversation sincère, pleine d’énergie et d’authenticité, qui explore comment l’art et l’entrepreneuriat peuvent se rejoindre pour avoir un impact réel sur les autres


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Ouarau, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-même.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les normes.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous. Salut à tous, j'espère que vous êtes en grande forme. On est parti pour un nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Et ça fait un moment avec Franck qu'on se disait tiens, on aimerait bien recevoir quelqu'un du milieu artistique parce qu'en fait, on a souvent... On fait souvent ce parallèle entre les entrepreneurs et les artistes au sens large. Et on trouve que les artistes, souvent, ne sont pas considérés comme des entrepreneurs. Mais tout le parcours qu'il y a derrière, pour moi, c'est vraiment exactement la même chose. Et Franck partageait cette vision. Donc, on est très, très heureux aujourd'hui de recevoir Stéphanie Tazar. Stéphanie, merci d'avoir accepté l'invitation. Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Merci. Ça va ? Ça va très bien. Et vous ?

  • Speaker #0

    ça va très bien Franck, comment il est ?

  • Speaker #1

    ça va, la forme, comme disait Clément on est très heureux Stéphanie de te recevoir, c'est vrai qu'on avait à coeur dans cette troisième saison d'apporter un peu d'innovation, à la fois sur le fond du podcast, sur la forme et puis sur les parcours les parcours qu'on souhaite mettre en avant et voilà, comme disait Clément le côté artistique, moi ça m'intrigue, ça m'intrigue beaucoup... Je trouve qu'il y a beaucoup de similitudes entre la démarche entreprenante d'un artiste et la démarche entreprenante d'un entrepreneur. Et j'espère que c'est des sujets qu'on aura l'occasion de creuser à travers ton parcours et ce que tu vas nous raconter.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Pour commencer, Stéphanie, pour les rares personnes qui ne te connaîtraient pas, est-ce que tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Je m'appelle Stéphanie Tazar. Je suis auteure, compositeur, interprète, productrice de musique et depuis peu, créatrice de la méthode Steph, qui effectivement est une méthode d'accompagnement par la chanson.

  • Speaker #0

    On aura l'occasion de rentrer dans tous ces détails. Mais tu vois, nous, on a l'habitude, on a une tradition dans le podcast des entreprises. preneur d'outre-mer, c'est de toujours commencer par un portrait créole avec des petites questions qu'on va te poser pour déjà apprendre à te connaître un peu mieux. Et je laisse la main à Franck pour t'accompagner là-dessus.

  • Speaker #1

    Yes, donc je parlais d'innovation, mais voilà, il y a des choses qui ne changent pas, comme le fameux portrait créole. Alors Stéphanie, est-ce que tu es prête pour ton portrait créole ?

  • Speaker #2

    Je suis prĂŞte.

  • Speaker #1

    Allez, c'est parti. Première question, quel plat te rappelle ton enfance et pourquoi ?

  • Speaker #2

    le carré Tijac boucané de ma mémé pourquoi ? parce qu'elle le fait comme personne d'autre et parce qu'aujourd'hui elle ne peut plus le faire elle est en fauteuil roulant aujourd'hui mais ça reste pour moi un souvenir inoubliable le fait que ce soit battu à la main le temps qu'elle prenait à faire ce plat il y a un goût à l'amour et au temps qu'on prend dans la cuisine. Et j'ai... Voilà. Pour moi, c'est ce plat-là.

  • Speaker #1

    Tu as aussi ça, quoi, à des moments en famille, des trucs comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. À la tradition, au partage en famille. Et puis, même le rapport au temps, finalement. J'ai des parents qui disent pas forcément qu'ils nous aiment. Alors, ils le disent pas. Je sais que cette génération, c'est super important. Quand je regarde le temps qu'ils mettent pour cuisiner, pour s'assurer que, quelle que soit l'heure à laquelle un enfant passe chez eux, il y a quelque chose dans la marmite, je trouve que ça, c'est une preuve d'amour régulière, en fait. Enfin, quotidienne.

  • Speaker #1

    OK. Il y a déjà, pour moi, deux mots-clés qui ont été lâchés, là. C'est partage et tradition. Et on aura l'occasion de... de creuser un petit peu tout ça par la suite. Donc, tu nous as donné ton plat, le karichi jacque de ta mémé. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, tu vois, le lieu qui t'inspire le plus, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas forcément un lieu, mais c'est un moment. Moi, c'est les couchers de soleil. Ça a un effet sur moi vraiment magique. En fait, je suis capable de pleurer devant un coucher de soleil. Je ne sais pas, il y a une émotion qui me submerge. Et donc, c'est vraiment ce moment-là, et d'avoir accès, du coup, au coucher de soleil. J'ai bien répondu ? Tu vois le lieu ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Pour moi, c'est validé. La réponse est validée. Et je te rejoins aussi sur... Moi aussi, c'est des moments que j'apprécie tout particulièrement. Encore plus que les levées de soleil, vraiment les couchers de soleil. Et puis, tu sais, souvent on me demande c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique, par exemple. Et je trouve que du côté de la Caraïbe, les couchers de soleil, ont un petit quelque chose qu'on n'a pas à La Réunion. Et je suis toujours fasciné, surtout à cette période de l'année, de la beauté des couchers de soleil. Donc, tu ne nous as pas donné un lieu, mais je valide.

  • Speaker #2

    Je trouve ça beau de se dire qu'on a tous un rendez-vous, un rendez-vous magique. Et en fait, il est là tous les jours. Et on est pris dans un quotidien. Moi, régulièrement, je me dis... Mais hier, il était là aussi. Et parce qu'on a des vies très intenses, et de se dire que ce rendez-vous est là, est accessible à tous, finalement, tous les jours, je trouve qu'il y a une beauté là-dedans.

  • Speaker #1

    On sent déjà la poésie. On sent la poésie qui pointe là. Alors, dernière question. Et je sais que c'est une question qu'on... pose à tous nos invités, mais là, elle aura une petite teinte un peu particulière. Alors, dernière question de ton portrait créole. Quelle chanson te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    Il y en a tellement. Pareil, je ne vais pas donner une chanson, mais je vais donner un artiste. Moi, c'est Stevie Wonder. C'est un truc de dingue. C'est vraiment... Pour moi, Stevie Wonder, il a des mélodies qui viennent des étoiles. Ce n'est pas possible. Ça vient d'ailleurs, en fait, ce qu'il a capté. C'est très fort. Et comme je crois au pouvoir des sons, en tout cas, lui a des mélodies et il a une manière de placer les mots sur ces mélodies qui me transportent. J'ai une to-do liste. J'ai une to-do liste avant de mourir. Je raconte, mais en fait, je vis cette vie en sachant qu'on est de passage et c'est OK. Et j'ai vraiment une liste de choses que je veux absolument faire. Et chaque année, je prends un point d'honneur à cocher des cases. Et dans cette liste, il y a voir Stevie Wonder en concert. Ça, c'est un truc, je me dis... de la voir en direct en plus avec sa voix, ça doit être un truc de ouf. Je suis désolé,

  • Speaker #1

    mais je prends la balle au bon parce que moi, je suis fasciné par les personnes qui ont la liste des choses à faire avant qu'il soit trop tard. Est-ce que c'est indiscret ? Est-ce que c'est indiscret de te demander peut-être deux ou trois autres exemples de choses sur cette liste qui te restent à faire ? Et puis, deux, trois exemples de choses qu'il y avait et que tu as eu la chance de pouvoir déjà réaliser. Oui, c'est indiscret.

  • Speaker #2

    Oui, c'est indiscret. Non, non, non. Je peux dire des choses pas indiscrètes sur cette liste. En fait, déjà, d'un point de vue professionnel, j'ai complètement détaché les deux. Parce qu'aujourd'hui, je me dis, vu la direction que j'ai prise, mes rêves sont mes projets, en fait. Je ne les mets plus au stade de rêve. Je me dis, ah ! En fait, je vis vraiment dans l'idée que c'est accessible et que si vraiment je le veux, je vais le faire, si ça résonne en moi. Donc, il reste plutôt des kiffs personnels. Il y a, j'espère que je suis cette case cette année, il y a passé un 31 décembre à New York. Je vais voir. Comme dans les films, je vais voir la descente de la... Sur Rockefeller... Sur la place, je crois, Rockefeller. Voir la descente de la... Enfin, je ne sais plus comment on appelle cette tradition, mais il y a ça, en fait. Times Square,

  • Speaker #1

    un 31 décembre. Un autre petit truc. Après, j'arrête de m'embêter de cette liste.

  • Speaker #2

    En fait, il y avait quelque chose de très important pour moi sur cette liste et qui est du coup sorti parce que du coup, je l'ai vraiment intégré comme... J'ai intégré dans ma vie, mais il y avait... créer à chaque instant, que créer soit mon métier. C'était vraiment ça, c'était en haut de la liste et ça l'est devenu maintenant.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je t'embêtais un peu avec cette liste parce que je sentais que tu allais nous proposer une excellente transition. Déjà, on sent qu'il y a plusieurs choses différentes dans cette liste. On sent que tu as plusieurs centres d'intérêt, il y a plusieurs choses qui... qui t'anime, on te sent aussi guidé par cette notion de projet à réaliser, vraiment de profiter de ton temps profiter de ton temps pour faire des choses intéressantes des choses qui ont de l'impact aussi tu vois tu nous avais déjà sorti le mot de partage, on ressent ça vraiment au coeur de tes projets, donc on a ton portrait créole on voit ce personnage là Stéphanie Tazar on connait beaucoup on connait beaucoup l'artiste dans cet épisode on va essayer de creuser pour voir aussi un peu Stéphanie Tazar l'entrepreneur bon pour tout ça on t'a préparé une série une série de sujets et de questions à aborder et pour ce faire je vais laisser la main à Clément qui va qui va initier tout ça yes bah déjà Stéphanie merci pour cette intro

  • Speaker #0

    où tu déjà nous livres des choses très personnelles et c'est vraiment chouette parce que tu vois nous ce qu'on la conviction qu'on a c'est que tu fais pas non plus les choses par hasard et tu les fais parce que tu es animé par quelque chose qui peut venir de très loin et moi j'étais tu vois en préparant cet épisode j'étais assez surpris parce que j'ai parcouru ton profil linkedin et j'ai appris à ce moment là Moi, j'étais persuadé que tu... C'est comme si dans ma tête, tu avais toujours été artiste et tu fais ça depuis 20 ans, tu vois. En fait, j'ai appris que... En fait, tu avais un métier à côté, un autre métier que tu as fait jusqu'à 2022, avant de rentrer à La Réunion. Et tu étais... En fait, tu étais à Paris jusqu'à 2022. Ton retour à La Réunion est assez récent. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours un peu professionnel et d'où... D'où te vient aussi ce côté artiste ? Est-ce que c'est quelque chose que tu as toujours baigné dans la musique depuis tout petit ? J'aimerais bien qu'on essaie de comprendre un peu ton parcours.

  • Speaker #2

    Oui, alors effectivement, ce qu'on ne sait pas, je n'en ai jamais parlé vraiment de ma carrière. Je l'appelle ça ma carrière classique, en parallèle de ma carrière musicale. Et d'ailleurs, l'entreprenariat même est arrivé très tard. Parce que moi, je suis née de... parents, tous deux fonctionnaires. Ils sont dans la fonction publique. Et j'étais destinée à être dans la fonction publique. Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai été. Moi, c'était... En fait, j'ai toujours aimé chanter. Les mercredis après-midi, ça, j'ai un souvenir très clair. Le premier album, le premier CD qu'on a eu à la maison, c'était Kassav en live. Je m'étais fait sur une cassette de 90 minutes, en plein milieu de mon concert. Je m'étais fait fabriquer un concert avec des chansons. J'avais mes transitions d'écrites, les applaudissements tirés du CD de Kassav. J'avais mon concert de 90 minutes. Au milieu, je devais tourner la cassette. Je m'enfermais dans ma chambre avec la lampe de bureau en-dessus de l'armoire. Mais j'étais loin. J'ai toujours rêvé d'être chanteuse. Sauf que je suis... d'une famille qui n'est pas du tout dans le milieu artistique, en revanche, dans le milieu plus de l'animation, en fait. Mon grand-père était DJ, ma mère, animatrice de radio aussi, en parallèle à l'INSEE, à la fonction publique, mon frère DJ Taz. Et en fait, j'ai toujours voulu ce métier, sauf que du coup, j'ai grandi, on m'a dit... Ce n'est pas évident, on ne connaît personne. Alors, on est avant Internet. On est avant ce sens du possible qu'on a aujourd'hui. On est avant la première Star Academy, c'est-à-dire qu'on est matrixé complètement différemment dans les années 90. Et du coup... J'aime bien cette phrase qui dit je n'ai aucun regret ou reproche sur mon parcours Mais vraiment, pour moi, chaque choix, chaque direction, chaque expérience finalement, on construit celle que je suis aujourd'hui. Mais cette phrase, du coup, elle m'a parlé quand je l'ai lue. Si vous ne choisissez pas votre propre voie, d'autres vont le faire pour vous Ma mère m'inscrit au concours de l'INSEE et je le réussis. Donc, me voilà Aline C comme maman, donc fonctionnaire d'État. Et puis, parallèlement quand même, j'ai toujours eu les deux. J'étais dans un chœur, l'association chorale du quartier français, dès mes 13 ans, où je faisais des concerts avec un groupe sur des chansons qu'on entend à la radio, en fait. Donc, c'est vraiment à partir de 13 ans, très régulièrement. Donc, j'étais dans un... groupe dans un chœur. J'avais des solos, j'ai appris la polyphonie, à harmoniser des sons. Donc ça a commencé à éduquer mon oreille quand même. Et c'est mes premières expériences vraiment d'un micro seul devant un public. Et ensuite j'ai été faire des études. J'étais en fac de psychologie à Poitiers. De là-bas, j'ai eu le concours de l'INSEE. J'ai commencé à travailler à Paris, à l'École Nationale de la Statistique. donc au bureau des langues magnifique expérience vraiment mon parcours est loin d'être un long fleuve tranquille mais du coup j'ai tellement rencontré des personnes tellement appris parce que ce qu'il faut savoir c'est toute petite j'avais déjà une soif d'apprendre et jusqu'à aujourd'hui en fait j'ai une boulimie d'apprendre des choses Et c'est pour ça que je n'ai jamais arrêté, finalement, de lire, de me former. Chose qui, dans mon parcours professionnel, même artistique, ne se disent pas forcément. Alors, je reviens à quelque chose. On aime, en fait, il y a tellement, je ne sais plus, je suis perdue là. J'ai envie de faire de manière chronologique, mais j'ai envie en même temps de partager des choses.

  • Speaker #0

    Fais-le comme tu le sens, t'inquiète.

  • Speaker #2

    Comment dire ? J'étais à l'INSEE, et ensuite j'ai eu ma mutation à La Réunion, et j'ai commencé à chanter dans les bars et les restos. Et ça s'est fait vraiment par... À l'époque, j'ai un ami qui était animateur karaoké, et il me dit... Il y avait encore le restaurant Le Gare-aux-Dors. Il me dit, Steph, en fait, j'avais abandonné mon rêve, parce que... Ça m'émeut. Parce que... Enfin, c'est comme... C'est... En fait... c'est ok mais justement si j'ai accepté cette interview c'est pour pouvoir justement parler aux personnes de cette reconnexion à soi à nos rêves qui est connotée un peu rêve c'est connoté on les prend pas au sérieux mais en vrai aujourd'hui ce qui se passe c'est que je suis je suis persuadée que quand on est enfant, ce qu'on aime jouer, nos aspirations, en fait, sont des vrais signaux de ce qui nous anime et de comment on va pouvoir, adultes, contribuer à ce monde, en fait, en vrai. Parce qu'on dit travailler, on dit avoir un métier, mais surtout, en tant qu'entrepreneur, on se crée une place, une offre. dans un système, dans une société. Et je trouve que l'aventure est tellement belle quand on sent qu'elle nous fait vibrer. Et se replonger dans les souvenirs d'enfance, pour moi, sont une vraie ressource de se rappeler, de revenir sur la route. Parce que voilà, on va dire que je me suis écartée du chemin, mais pas vraiment, ça fait partie de mon chemin. Donc je me retrouve fonctionnaire, donc ensuite à l'INSEE. à la Réunion, à chanter des reprises. Donc, dans un restaurant, et puis on m'envoie dans un autre, et ainsi de suite. Et je me retrouve en parallèle de chargée d'études à l'INSEE, à donc chanter, à l'époque, la semaine où j'ai le plus chanté, c'était cinq fois dans la semaine, en fait, le soir. Donc, j'avais cette double vie-là. Et à un moment donné, j'avais des amis. J'ai commencé à me faire des amis puisque dans mes études à la fac, j'avais choisi option, même en psychologie, j'avais choisi option UE découverte musicologie. Donc, j'étais en lien avec les potes de la fac de musicologie. Et à un moment donné, après avoir fait le tour finalement des compos, j'ai eu besoin de dire les... de m'exprimer à travers mes propres mots. Voilà. Et c'est comme ça que j'ai été amenée à embrasser la carrière, vraiment, d'artiste avec ses propres chansons. Donc, j'ai réuni tous les amis. Et à l'époque, très important aussi, le message que je voulais faire passer, c'est qu'on n'a pas forcément tout de suite toute la confiance en soi. Enfin, on ne le sait pas. On ne sait pas qu'on est capable, forcément. Et ça, c'est quelque chose qui me... qui du coup me suit, mais qui était aussi dans mon parcours. Moi, à l'époque, j'avais des compos, je faisais des mélodies, mais je me suis entourée d'une équipe qui a composé pour moi, qui a co-écrit avec moi. Et donc voilà. Mon premier album, ensuite, a été remarqué par la commission SACEM, avant même qu'il soit sorti. En fait, j'ai déclaré toutes mes chansons. Et à la SACEM... Et un jour, je reçois un coup de fil qui me dit voilà, la commission, tu vas être décorée du prix SACEM Meilleur Espoir Ce n'est pas quelque chose auquel on postule. C'était vraiment une très grande surprise pour moi. Et de ce prix est né l'apprentissage aussi de la vie publique. Parce qu'on parle de ça aussi, il y a toute cette partie vie publique, regard de l'autre, légitimité. C'était les débuts des réseaux sociaux. Mais c'était très formateur parce que cette lumière sur moi, à un moment donné, au tout début de ma carrière, vraiment en tant qu'artiste, a été très formatrice. parce qu'elle a été assez, je ne dirais pas soudaine, mais finalement, c'était rapide. Alors, quand on entend rapide, elle a paru rapide, mais derrière, il y avait eu tellement tout un travail depuis des années, finalement.

  • Speaker #0

    Écoute, tu me tends une perche que je voulais justement prendre. Tu vois, tu nous as parlé de ce parfois. Moi, j'ai deux questions qui me viennent. Le fait de, à la fois, mener ta vie d'artiste et en même temps d'avoir une activité professionnelle, j'ai vu que notamment, tu as travaillé aussi dans la communication à un moment donné. Est-ce que tu l'as fait par nécessité, peut-être financière aussi ? Ou est-ce que c'est parce que toi, tu n'osais pas complètement encore y aller parce que justement, tu ne te sentais pas légitime et tu étais un peu en hésitation ?

  • Speaker #2

    C'est une super question. Avec le recul, je me dis que les deux sont liés. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas ouvert d'entreprise. Je n'étais pas dans une démarche forcément d'entrepreneuriat par rapport à ma carrière musicale. Je suis restée sous le format associatif. Mais c'est ce qui me convenait. Moi, j'avais envie de vivre de musique, de ma musique, mais je ne savais pas encore comment. Comment exactement ? J'ai fait des tentatives à un moment donné. Alors, j'ai appris de ça. C'est qu'il y a des moments, en fait. Il y a un timing pour les choses. Parfois, j'ai voulu aller un peu vite, peut-être. Et ce n'était pas le moment. Donc, j'ai fait des allers-retours comme ça. J'ai fait des tentatives d'arrêter de travailler à côté. Mais vivre de la musique, en tout cas. de production musicale à l'époque. Aujourd'hui, c'est un peu différent avec Internet. Mais dans l'outre-mer, uniquement de sa propre carrière, ce n'était vraiment pas évident. À l'époque, ceux qui vivaient de la musique étaient des producteurs, qui produisaient plusieurs artistes, qui avaient des studios, qui le louaient. Donc, le modèle était plutôt ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu penses qu'aujourd'hui, c'est devenu plus accessible ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est devenu clairement plus accessible avec les réseaux sociaux. Aujourd'hui, on a un sentiment, en fait, on est en direct avec le public. On est en direct. En fait, Internet a rebattu les cartes, a complètement révolutionné notre industrie. Et oui, les règles, elles continuent à changer, à évoluer. Et de plus en plus vite, même, je dirais, notamment avec l'arrivée de Tico. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu parlais des coulisses du métier. Tu disais que c'est arrivé un peu rapidement, mais il y avait un gros travail derrière. Dernièrement, j'ai regardé l'histoire dernière, le succès de We Are The World. C'est la chanson qui a été composée par Michael Jackson et Lionel Richie. Dont Stevie Wonder faisait partie d'ailleurs à la base. Il faisait aussi partie du projet. J'ai regardé ça sur Netflix. Et j'ai aussi regardé dernièrement l'histoire de Bob Marley, de comment pendant des années et des années, il n'avait rien touché sur sa musique pendant plusieurs dizaines d'années. En fait, c'est la reprise de High Show de Sherif d'Eric Clapton qui a fait qu'il a commencé à être connu mondialement et ensuite il a eu la création de C. En fait, j'étais très intéressé par ces histoires parce que... aux yeux du public tu sais le succès arrive un peu du jour au lendemain et en fait c'est pas du tout ça il y a énormément de travail derrière et je voulais savoir si tu pouvais nous partager un peu les coulisses toi de justement ces premières succès stories que tu as eues quel est tout le travail qui a été fait derrière et est-ce que tu peux donner peut-être quelques anecdotes sur ces titres que tu as enregistrés qui ont été connus par tout le monde ensuite hum

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ça, il y a quelque chose qui me revient et que je voulais dire au départ aussi, une anecdote. J'ai enregistré mon premier album en 2010 et j'ai fait venir Audrey Brouan, qui est une coach vocale extraordinaire, qui est réunionnaise et qui travaille à Paris. Et je me rappelle qu'on en avait parlé publiquement. Et toutes les deux, on en reparlait il n'y a pas longtemps. On avait eu des remarques, en fait, justement parce que... rendre visibles les coulisses, dire qu'un artiste travaille ou qu'il est accompagné, qu'il est coaché, c'est quelque chose qui, en tout cas en France, ça continue. En France, ça ne se dit pas trop. Tu vois ? C'est dire que en fait, on aime, le public aime se dire, bien sûr qu'il y a un talent à la base, bien sûr que mais on aime se dire qu'il y a un truc qui vient de là-haut, que c'est facile. Et d'ailleurs, mon entourage professionnel de l'époque m'avait dit ne parle pas trop des coulisses parce que les gens, ils veulent rêver. Ils veulent rêver. Ils veulent... Voilà, une anecdote que je peux partager avec toi, c'est par exemple qu'il n'y a pas une année sans que j'ai fait un... J'ai pris un coaching vocal ou scénique ou studio. Je continue à me faire accompagner. Dernièrement, il y a un an, j'étais coach vocale à l'école de comédie musicale à Lima. Je me suis formée au coaching vocal. Pour moi, la formation a toujours fait partie de mon cursus. Et comme je suis très curieuse, comme je n'ai pas arrêté de... de vouloir apprendre de ce qui fait justement la réussite de ces personnes-là. Je crois que, voilà, si je devais dire, répondre à ta question de manière plus directe, je dirais en coulisses, chaque jour d'avance, chaque jour on apprend. Moi, à un moment donné, comment à un moment donné j'ai quitté l'INSEE ? En fait, j'étais à un moment donné dans une vie qui ne me... le déclic aussi, ça a été d'être dans une vie où je cochais toutes les cases avant que je me lance dans ma carrière d'artiste. Là, je suis à l'INSEE et je cochais toutes les cases du modèle que la société nous donne pour nous dire et qui fait qu'on est censé être heureux. couple, projet de famille, le travail, fonctionnaire. Je me rappelle ma mère, elle avait dit, quand j'ai eu le concours, elle m'a dit ma fille est sauvée en fait C'était le graal !

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis rendue compte que mon modèle, celui qui allait faire que j'étais épanouie, était autre chose. En tout cas, ce n'était pas celui-là à ce moment-là. Donc, c'est pour ça que plus tard aussi, j'ai démissionné de la fonction publique. Un peu sans filer, je n'avais pas beaucoup d'économie. Je vous raconte l'écoute, je n'ai jamais raconté ça. vraiment, je sentais au fond de moi que c'était possible et que j'allais trouver une manière pour que créer devienne mon métier. Ça ne s'est pas fait tout de suite. Donc du coup, après, j'ai fait à l'époque, je ne sais pas si ça existe encore, j'ai fait une démission pour création d'entreprise. Je n'ai rien dit à mon entourage, pour pas qu'ils me découragent. C'était violent. C'était tellement violent parce qu'il y a eu aussi une rupture avec un modèle. familiales. Il y a eu... On m'a dit, il y a une tante qui m'a dit mais il faut être débile ! En fait, je suis allée complètement à l'encontre. Dans les coulisses, le public, il n'a pas vu ça. Je n'ai jamais partagé. À un moment donné, je partagerais vraiment mais je suis allée à l'encontre en fait d'un modèle. J'ai nagé à contre-courant et ça n'a pas été facile. C'est important de dire que ce n'était pas facile. C'était très dur même à certaines périodes. Mais on se relève en fait.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis là, ça me parle et ça me touche particulièrement. Je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes. On sent qu'on est en train de pivoter de la vie classique, on va dire, à une vie un peu moins standard. Tu disais sortir des schémas. Avant d'arriver à ça, il y a un petit point sur lequel je voudrais revenir parce que ça m'a interpellé. Tu as ton album qui a le prix SACEM en 2010. Et du coup, j'imagine que quand cette distinction apparaît, certes, tu disais en coulisses, toi, ça faisait des années que tu travaillais là-dessus, etc. Donc, c'est un peu, on va dire, un succès du jour au lendemain qui s'est préparé pendant des années. Mais pour ceux qui te voient de l'extérieur, C'est quelque chose qui est arrivé d'un coup. Et je me posais la question, notamment dans ta sphère professionnelle. J'ai plusieurs questions autour de ça. C'est déjà, est-ce que tes collègues, les gens avec qui tu travailles, ta hiérarchie, etc., est-ce qu'ils étaient au courant que tu avais cette double vie, entre guillemets, d'artiste ? Est-ce que tu essayais peut-être de la... de la cacher ou pas forcément de communiquer dessus. Et du coup, le jour où cette distinction te met en avant, tu vois, tu disais que tu commences à être un peu une figure publique. Comment tu fais pour gérer les deux ?

  • Speaker #0

    Je rigole parce que j'ai plein d'histoires, d'anecdotes, de souvenirs qui me reviennent. En fait, quand tu as parlé de collègues, j'avais deux catégories de collègues, du coup, dans le milieu artistique. Ça, déjà, ça a été assez violent. En fait, pour venir à... J'ai découvert, c'est à ce moment-là que j'ai découvert qu'on vivait dans un monde où la réussite d'une femme devait forcément être attribuée à la proximité d'un homme. Bon, je sens... Enfin, c'est à l'époque, encore un peu aujourd'hui quand même, mais j'ai entendu énormément de choses sur les raisons pour lesquelles j'ai eu ce prix. Jusqu'à aujourd'hui, j'en découvre encore. C'est assez... Moi-même encore, j'apprends, mais j'arrive à ne plus être surprise en fait. Bref, je passe les détails pas super cool. Au niveau de ma carrière à côté, en fait, ça a été, ils étaient contents. Aline sait, donc j'ai des collègues qui me soutenaient, ils étaient contents et tout. Ça a bloqué à un moment donné et ça a bloqué en 2015, quand le son Monvibe a pété. Mon vibe a été vraiment la chanson la plus diffusée à La Réunion, sur la radio, le musical de cette année-là la plus écoutée. C'est devenu un classique, même ça se joue encore en discothèque. Il m'arrive encore de voyager, notamment des personnes d'ailleurs, des antis qui m'en parlent. Ah, c'était toi cette chanson ? Cette chanson, c'était quelque chose dans ma carrière. Et à partir de là, ça a coincé au travail. Et c'est de là que ça... Comment dire ? Cette double vie faisait que... En fait, je pense avec le recul ce qui dérangeait. Les collègues, ça allait, c'était plutôt la hiérarchie de l'époque. En fait, je ne sais pas par où commencer. J'étais à temps partiel, annualisé déjà, pour avoir plus de temps, pour pouvoir voyager, parce qu'à côté, j'avais des tournées. C'était assez violent des fois. Je vais vous raconter quelque chose, ça c'est une sensation. que j'ai vécu très clairement. Il y a une année, je suis partie chanter au Japon. Je reviens deux jours, je repars en Inde. Et ça dure cinq semaines comme ça. J'appelle ça dans le flow. C'est-à-dire que je vis une vie connectée, inspirée. Je fais exactement ce que j'aime pleinement. Et là, je reviens dans le bureau. Pendant quelques jours, je sens que c'est dur. Et à un moment donné, j'entends littéralement, j'ai entendu un bruit comme ça, comme si j'étais coupée de quelque chose. Et ça, c'était pour moi, comme ça a toujours été mon ambition de vivre de manière connectée avec ma créativité. C'était assez violent pour moi. Et à partir de là, a commencé une phase de très grosse fatigue et un burn-out que j'ai découvert, j'ai compris après. littéralement j'ai quitté du coup ça ne pouvait plus cohabiter parce que je faisais des photos même je me retrouvais au festival de Cannes avec alors j'ai pas voyagé avec ces personnes là on se retrouve sur des événements qui se terminent donc des personnes connues, d'autres personnalités de la Réunion qui se retrouvent dans le journal et ça coince ici en fait par rapport à mon travail classique... Parce que j'ai l'impression qu'on se dit, mais on me l'a dit d'ailleurs, il va falloir que tu fasses un choix. On m'a dit aussi, il faut que tu rentres dans le cadre. Parce que ce qui se passait, c'est que j'avais du mal à faire mes heures. Pourtant, ça on me l'a dit, en fait, on n'avait rien à me reprocher. J'étais plutôt même très, j'avais la spécialité cartographie. aménagement du territoire et données infracommunales et j'étais vraiment à la pointe de cette... J'étais la référente, en fait, à l'époque. Donc, au niveau travail, il n'y avait pas de souci, mais effectivement, je n'arrivais plus à faire mes heures. Et là, ça a coincé. Et je pense que je n'en veux à personne parce que c'était le moment pour moi de partir. Au contraire, je les remercie.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce partage parce que, encore une fois, on touche des éléments très terre-à-terre difficultés à faire c'est une réalité on ne peut pas être partout à la fois et puis le côté on sent chez toi un enfant intérieur qui crie à ce moment-là et qui a besoin d'être écouté d'être entendu et surtout de se reconnecter. Tu parlais un peu des rêves et des aspirations d'enfants. Là, on sent qu'à ce moment-là, Stéphanie, dans sa chambre avec sa lampe de chevet et son concert, sa cassette de cassable, a besoin de revenir à la lumière. Eh bien, ok, parfaite transition. Je pense que là, on sent bien un peu le positionnement intérieur un peu conflictuel. dans lequel tu es. Et finalement, tu choisis la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    En tout cas, je choisis. Il y a ce dispositif qui existe. Je choisis de créer mon entreprise. Je sentais en moi que c'était un modèle qui pouvait me convenir, en fait, l'entrepreneuriat. Moi, c'était pas... Je savais qu'il n'y avait pas de problème à l'idée de travailler encore plus. Je travaillais déjà tellement. Il n'y avait pas de problème, mais... mais de me sentir libre, de prendre les décisions. Aujourd'hui, je fais des formations en entreprise, des formations de savoir-être, de gestion de conflits, toujours avec l'outil. chansons, création de chansons, mais quand j'ai en face de moi, en fait, je sais ce que c'est, en fait, que de se sentir décalée, de se sentir de ne pas, de faire attention à tout ce qu'on dit, parfois, parce qu'on n'est pas forcément, on ne se sent pas dans un milieu bienveillant, d'avoir envie de faire autre chose, mais de ne pas oser. En fait, je... Je comprends et je pense que c'est tout de suite pour ça, d'ailleurs, que j'ai créé la société à l'époque, qui a duré deux ans, Infinity Consulting. Et donc, mon idée à l'époque, c'était, et finalement, je suis en train de le faire maintenant, mais ce que j'ai fait à l'époque, concrètement, ce qui a fonctionné, c'est les événements collègues. Donc, j'ai créé des événementiels. pour des entreprises, pour pouvoir les reconnecter et pour pouvoir voir son collègue comme un humain, tout simplement, au-delà de sa casquette, du rôle qu'il avait. Et à l'époque, ce que je voulais développer, c'était finalement la com et le marketing avec la création de chansons au service des marques, avec soit... C'était 2016, du coup, on commence à entendre parler du mot influenceur, mais avec des influenceurs de la musique. Moi, en fait, je voyais comment, je vois toujours d'ailleurs, et je pense que jusqu'à aujourd'hui, c'est sous-exploité, comment finalement, quand un artiste et une entreprise ou une marque partagent les mêmes valeurs, comment elles peuvent finalement se... grandir ensemble.

  • Speaker #1

    Là, ça me fait penser à...

  • Speaker #0

    C'est hyper riche.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une de tes dernières chansons slash collaboration sur ton titre Copacabana, où tu t'es associée à une marque. D'ailleurs, j'ai appris dans une interview qu'elle était portée par une réunionnaise, cette marque, je crois. Ah oui ! Oui, oui. Ce genre de partenariat, comment tu fais pour les créer ? Alors, dans ce cas typique, tu expliquais qu'en fait, elle est réunionnaise, donc il y avait eu des connexions. Est-ce que c'est toujours, tu vois, par le biais comme ça d'opportunités, de rencontres ? Comment tu crées tes opportunités, tes collaborations ?

  • Speaker #0

    C'est moi. Aujourd'hui, je suis vraiment connectée, j'essaye de rester connectée à chaque instant à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui résonne, comment, même quand j'entends parler de quelqu'un, comment ça résonne en moi. Et Sylviane, donc on parle de Sylviane et de sa marque de haute couture, Legends Monaco. En fait, j'ai eu un coup de cœur pour cette... femme que j'ai rencontrée parce qu'on était ambassadrice en même temps, donneur de l'IRT. Et donc, tout simplement, moi j'ai vu ses mails, à un moment donné, dans des communications. Je l'ai contactée, on s'est vues sur Paris, mais c'était il y a longtemps, c'était en 2015. Et ensuite, on avait un peu gardé contact, et à un moment donné, j'ai eu le projet, je me suis dit, tiens, Sylviane, je crois que c'est le moment. Et ça s'est fait comme ça. Avec vraiment un énorme respect pour son travail et son parcours aussi en tant que Réunionnaise. Sylviane, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Moi, j'aimerais qu'on commence à rentrer un peu plus en profondeur dans le monde de l'entreprise. Et notamment, la première fois que Clément m'a parlé de toi, c'est parce qu'il t'avait rencontré dans un événement où personnellement, moi, j'avais été étonné de voir que tu étais là.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui. C'est-à-dire, j'ai eu une période de chômage qui a été une période bénie parce que pour le coup, j'ai pu vraiment prendre le temps de savoir. OK, donc entre-temps, je suis partie en métropole, je reviens et je sais, je sens, j'ai du mal à trouver ma place en fait dans les offres d'emploi. J'ai du mal, j'ai fait des entretiens. Et je me suis retrouvée à des endroits. Et du coup, je me suis dit, Steph, mais crée... crée-toi, crée-toi ton modèle de production musicale, crée-toi. Et au fur et à mesure, en fait, c'est venu comme ça au fur et à mesure. Et être à cet événement Entrepreneur Pays, ça a été pour moi aussi me dire attention, tu as ouvert une entreprise une fois, tu es obligé de fermer, qui a duré que deux ans. Donc moi, je me suis dit super, qu'est-ce que je peux retirer de ça ? Maintenant que je décide de me lancer de nouveau, comment je peux apprendre de ce que, on pourrait dire un échec, mais qui en fait était un super apprentissage. Donc, de ça, moi, j'avais gardé en tête qu'il faut s'entourer en tant qu'entrepreneur. Donc, j'avais déjà capté que c'était...

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux juste faire une petite parenthèse sur pourquoi tu avais dû fermer cette entreprise pour qu'on... On comprenait bien justement les apprentissages.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Donc, ça a duré deux ans. Je crois que là, déjà, ça prend du temps en vrai de savoir comment parler de ce qu'on fait, surtout quand c'est innovant. Alors moi, j'avais l'avantage quand même de connaître un peu le monde, d'avoir un... peu de réseau et de pouvoir avoir certains rendez-vous, mais j'avais l'inconvénient d'avoir la casquette artiste, chanteuse, entre guillemets, avec des a priori, qui font que quand je proposais une campagne de com avec des créations de chansons sur une entreprise qui me dit, on a besoin d'un truc, voilà, on a besoin de ça, moi je leur dis, voilà la solution que je peux vous apporter en chanson avec. avec telle personne, je vois une chanson comme ça et derrière un clip. En fait, c'était tellement nouveau avec la casquette artiste, même si j'étais accompagnée par une agence, je pense qu'on avait du mal à me faire confiance aussi. Il y a des avantages et des inconvénients à être déjà connue. Et du coup, ce qui avait fonctionné, c'était... Donc, ça prend du temps et ça a fonctionné avec, finalement, surtout un client. En fait, ça a fonctionné de manière modérée, finalement. Parce que quand on découpe, des fois, on a un client, on est super content, mais divisé par 12 mois, c'est ça aussi la réalité, quand on dit que ça prend du temps. Je crois que j'étais tout simplement pas... préparer à l'entreprenariat, à cette posture, autant que ça prend de pouvoir préparer ton offre, apprendre à en parler pour que l'autre en face comprenne ce que c'est exactement quand ce n'est pas habituel. Ça prend du temps d'être à des rendez-vous et de finaliser finalement une discussion par une réelle collaboration. Et donc, à un moment donné, j'ai décidé de partir. Pour des raisons professionnelles aussi, j'avais des opportunités sur Paris musicales. Et je me suis dit, le danger du coup de mon entreprise à l'époque, c'était que j'avais un principal client qui à un moment donné... Et que du coup, en fait, tout était... Enfin, pas tout. Mais une grosse partie était entre les mains. J'étais... Comment l'expliquer ?

  • Speaker #2

    Tu avais tous tes oeufs dans le mĂŞme panier, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais quand on débarque, c'était mon premier off ! En même temps, il n'y a pas eu beaucoup d'oeufs. Mais effectivement, je n'ai pas eu le temps. Voilà. j'ai senti à un moment donné qu'il fallait que je parte pour pouvoir reconstruire, pouvoir avoir des nouvelles armes finalement. Et l'aventure parisienne, elle a été extraordinaire parce que j'ai commencé à 20 ans à travailler à l'INSEE. J'avais jamais... Effectivement, j'étais sur un concours, mais j'avais jamais postulé pour de l'emploi privé. J'avais jamais été sur un marché de l'emploi. Et là, je découvre. Donc, j'ai la chance d'être accompagnée, d'avoir un meilleur ami dans la vie privée qui est aussi consultant ou entrepreneur. Et il m'a très vite ingéré. Et il est très, très, très fort. Donc, très vite, je me suis fait un CV. J'ai appris comment raconter une histoire. Ce travail même d'introspection qui fait qu'on fait un CV qui raconte une histoire et qui m'amène là, sur Paris, à postuler. Du coup, dans le privé, parce qu'il fallait manger. Il fallait assurer derrière. En même temps, avec des opportunités musicales, donc un travail qui permet de pouvoir travailler la nuit en studio, c'était toute une aventure parisienne.

  • Speaker #2

    Avec peu de sommeil, j'imagine.

  • Speaker #0

    Et oui, et finalement, la jungle, je vous jure, la jungle Paris. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai plus vu de requins sur la terre à Paris que dans la mer à La Réunion, parce qu'on me taquinait en tant que Réunionnais. Je veux dire le mot, il y a eu des épisodes assez violents, mais qui m'ont construit.

  • Speaker #2

    Ça fait aussi partie du parcours. Du coup, si on se rapproche du présent maintenant, parce que tu t'es relancé finalement dans cette aventure entrepreneuriale depuis quelques mois, est-ce que tu peux nous parler de ce nouveau projet, la méthode STEF, dont on avait parlé ensemble, et nous dire comment tu appréhendes les choses différemment ? Déjà, qu'est-ce que c'est et comment tu appréhendes ça de cette manière-là avec tout cet apprentissage que tu as eu ?

  • Speaker #0

    Super ! Je reprends ta deuxième question avant, comment j'appréhende. Moi, je dis que c'est simple. Je ne suis pas experte en tout. C'est OK, maintenant je vois mes limites et je m'entoure en fait. J'essaie de m'entourer, notamment pour la partie administrative. Je pense, alors, je pense pas être, comment dire, je capte vite. certaines choses, j'arrive à, je ne pense pas être trop bête. Mais, il y a des choses comme la paperasse. Je me retrouve parfois dans des rendez-vous et là, en fait, il y a une petite tête là qui me dit mais à la base, je suis artiste, moi. Des fois, je crois que les gens y voient. J'ai été à un rendez-vous avec, aux impôts par exemple. Quand on monte son entreprise, il y a toute une partie qui est pas... après à sa administrative, il me parlait, je pense qu'il voyait à ma tête. C'est rigueur. En fait, il y a des sujets sur lesquels les informations font ça veut... Et il y a encore des sujets, en fait, des choses sur lesquelles je me dis, mais Steph, t'es pas bête. Tu peux comprendre. Concentre-toi. Ça ne compte pas. Alors, je délègue tant que je peux, tout en gardant une forme de contrôle. J'ai fait l'effort quand même, par contre. Mais voilà, aujourd'hui, j'ai appris qu'il faut s'entourer, qu'il y a des gens qui sont très bons dans certains domaines, qui sont absolument nécessaires pour pouvoir se structurer et être présents sur le long terme. Voilà. Et sinon, cette aventure, c'est comme si... Aujourd'hui, je suis dans un projet qui continue à se construire, à se structurer, mais tout est réuni. Tout ce que j'ai fait à l'INSEE, toutes mes formations, finalement, dans l'accompagnement, PNL, tout est réuni, finalement, dans la méthode STEF. Savoir transmuté par l'écriture, les potentiels humains. Et c'est vraiment... projet dont j'ai créé un label de musique, LMS comme la méthode Steph, LMS Music je suis en train de créer LMS Training pour séparer l'activité de formation avec la musique et tout ce que je fais aujourd'hui vient d'une conviction très profonde c'est quelque chose qui me porte, c'est que toute personne est riche de potentiel insoupçonné que la chanson peut révéler Et du coup, j'ai vraiment à cœur aujourd'hui de pouvoir accompagner. dans différents domaines, dans le social, du coup, par des formations et par du team building aussi, avec la création de chansons. Donc, j'ai créé une méthode qui est accessible à tous, qui est ludique et qui permet... En fait, la création de la chanson est un prétexte à... renforcer la confiance en soi, la cohésion d'une équipe et d'apaiser sur des thématiques personnelles ou sociales. Et ça se décline comme ça en différents protocoles en fonction du besoin finalement du partenaire.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant. On mettra quelques exemples de choses que tu as co-créées sur YouTube. Moi je trouve ça... Déjà le fait de dire tu peux accompagner n'importe qui à faire une chanson et tout le monde en est capable, déjà je trouve que la promesse est incroyable en fait. Et plus que la promesse en elle-même, ce que j'aime beaucoup dans cette méthode que tu as créée, c'est que tu le montres en fait. Je ne sais pas s'il y a toutes les créations que tu fais, mais en tout cas une bonne partie du travail qui est fait est accessible sur YouTube. Et pour ceux qui ne savent pas aussi, je crois que c'était l'année dernière, ce n'est pas cette année de l'année dernière, je crois que tu es intervenue aussi avec les Miss de Miss Réunion, justement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    C'était un album, c'est ça ? Oui. Et en fait, on touche du doigt concrètement ce que tu fais, la manière dont tu le fais. Tu as travaillé notamment avec des personnalités aussi de la Réunion, comme Katia Castelnau. Et justement, je voulais rebondir sur cet exemple avec Katia Castelnau. On sent, tu sais... On a l'impression que tu as une volonté forte avec ces projets de co-construire avec les autres. Notamment, quand vous avez fait ce clip, tu avais fait un appel sur les réseaux sociaux, à toutes les personnes qui voulaient vous rejoindre, même sur les thématiques de l'album que vous avez fait, l'album Rose. Tu avais demandé quels sont les thèmes sur lesquels vous avez envie qu'on travaille. Pourquoi cette nécessité à ce moment-là ? co-construire comme ça tes projets, d'essayer de faire des choses beaucoup ouvertes sur le monde et avec les autres ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je suis poussée à créer une œuvre collective, en fait. C'est littéralement... L'album Rose, c'est ça. J'avais toujours eu le rêve, bon après, comme je dis, les rêves des mêmes projets, mais le rêve de produire un album avec la population. et notamment la population féminine. En fait, la population des femmes réunionnaises, quand je lance l'appel sur les réseaux sociaux, je dis Mesdames, voilà, j'ai cette idée. Est-ce que ça vous dit ou pas ? Quelles seraient les thématiques qui vous intéressent ou pas ? Je n'ai aucune idée de comment je vais faire ça, comment je vais le financer, comment… Mais ce que je sais, c'est que j'ai dans ma boîte à outils la méthode STEF et que ce que je sais, c'est qu'en réunissant plusieurs personnes… qui connaissent une thématique de près ou de loin, on arrive à faire une chanson qui résonne pour chacun en fonction de son point de vue, avec toujours un angle d'ouverture, d'espoir, même de résolution parfois, mais en tout cas un apaisement. Et du coup, ça s'est fait au fur et à mesure des rencontres. C'est comme ça qu'on est arrivé à l'album Rose. Donc, volume 1, il y a le volume 2 qui devrait arriver cette année. Et moi, vraiment, même si on me connaît de la télé ou en tant qu'artiste, c'est important pour moi de dire, vous pouvez le faire. Je vois un être humain un peu comme un ordinateur avec des programmes. Et c'est vraiment... Et à chaque fois, à chaque groupe, que ce soit dans les quartiers prioritaires, j'ai des... En fait, il y a... énormément de choses sur lesquelles je n'ai jamais communiqué, mais ça va être fait bientôt. Je suis en train de me structurer d'ailleurs et je suis accompagnée pour ça. Mais j'ai des sacrés projets là, dans les quartiers prioritaires, que ce soit dans ce public ou dans une association, que ce soit en entreprise, que ce soit n'importe qui. Au départ, personne, en fait, ils croient tous que c'est impossible en 1h30. de créer une chanson de A à Z, une chanson qui va sonner mainstream, c'est-à-dire que... qui va sonner comme ce qu'on entend à la radio. Parce que du coup, derrière, j'utilise des instrus de monstres de l'industrie musicale. Derrière, j'apporte la musique. Ensuite, on fait la mélodie ensemble et on fait les paroles. Donc, au bout de cette aventure-là, pour moi, le plus important, c'est que chacun ait le programme en lui. Je suis capable de faire des choses que je ne pensais pas. Voilà, et je me dis... Le taf est fait. C'est l'objectif à chaque fois.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et autres ? Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Je disais juste, c'est incroyable. J'ai écouté, moi, ce que tu avais fait au quartier français. Et d'ailleurs, en t'écoutant, là, je comprends que c'est un quartier qui t'est cher. Ouais, en atelier de deux fois deux heures, ce que vous arrivez à faire, c'est incroyable, je trouve. Vraiment incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, et figure-toi que là, alors je n'ai pas encore communiqué dessus, mais ça c'est un projet qui s'appelle La Nouvelle Seine, qui est en collaboration avec quatre communes du Nord et de l'Est. Et donc, c'est un projet en trois étapes. Donc finalement, je propose comme ça des projets, mais on ne peut pas dire au départ aux gens ce qu'on prévoit pour eux à la fin. On est obligé d'aller au fur et à mesure, tellement... Moi, je crois en eux, tu sais. Et donc, la première étape, du coup, c'est notre quartier en du talent. On dit, venez voir, venez créer une chanson avec Stéphanie. Derrière, quand ils ont vu qu'ils sont capables de faire une chanson, en fait, on a fait quatre comédies musicales dans chacun des quartiers. Donc, Brafusie, Saint-André, Saint-Benoît, pardon, Brafusie-Saint-Benoît, Fayard, Saint-André, Sainte-Suzanne, Centreville et Le Chaudron. Et on s'est retrouvés le 28 juin à Château-Morange avec un... qu'au plateau de ces quatre comédies musicales de 20 minutes. C'est tellement fort, en fait, comme partage. Moi, j'apprends. Aujourd'hui, mon équilibre vient de ce partage-là avec les projets sociaux. J'ai des projets, j'espère l'année prochaine travailler avec les seniors. Donc les projets sociaux avec l'Auto Queen. L'Auto Queen, c'est un contenu mais qui est devenu une émission télé sur trace. Donc ça, c'est le côté plus personnalité. Je reçois dans une voiture une personnalité, pas forcément de la musique. On parle d'une thématique. qui lui est personnelle ou qui tient à cœur. Et je prends le challenge de créer une chanson sur son histoire, sur sa thématique, en 30 minutes, sur la banquette arrière de la voiture. Voilà, ça s'appelle l'autocouine. Donc, mon équilibre aujourd'hui, c'est vraiment le social, c'est l'autocouine et toute la partie formation, team building. C'est vraiment ces trois-là aujourd'hui qui font que je reste et j'arrive à m'épanouir, en fait. C'est vraiment cette idée d'équilibre.

  • Speaker #1

    En tout cas, on ressent beaucoup cet épanouissement. Quand tu parles, on sent que tu es habité. Il y a une question pour clôturer cette partie et qu'il faut absolument que je te pose. Dans l'entrepreneuriat, dans tout ce qu'on fait, on a besoin de créativité. Et toi, j'ai l'impression que c'est pour faire une image. C'est comme si, quand je te vois, j'ai l'impression de voir quelqu'un qui est shooté la créativité. J'ai l'impression que tu es débordant de créativité. et je me demandais comment tu fais pour avoir ce côté là parce que le challenge est quand même assez dur à relever de dire tu vas me raconter une histoire de ta vie et en 30 minutes je vais faire une chanson est-ce que tu as peut-être des méthodes parce que dans l'entrepreneuriat il y a aussi ça il faut que tu trouves des idées il faut que tu crées du contenu, il faut que tu fasses des choses est-ce que peut-être tu aurais des petites astuces que tu pourrais partager avec nos éditeurs sur Comment mettre en marche et structurer sa créativité ?

  • Speaker #0

    Pour moi, il y a deux choses. Il y a la créativité en général, sur la vie en fait. En fait, chaque fois quand j'ai décidé de me lancer, je me suis promise de faire de toutes les épreuves, des opportunités. En fait, ça a développé vraiment, mon entourage me dit, mais des fois, ça a développé une espèce... espèce d'orientation, solution systématique. Je vois un mur, en fait, je vois... C'est comme ça. Je suis tout le temps câblée. Solution... Mais c'est parce que, en fait, je me dis que c'est possible et il y a des ponts qui se font et j'y crois. Et comme ça, on y arrive en fait. Voilà, donc le premier message que j'aurais, c'est de regarder le mur sous un autre angle, de faire des liens. Des fois, ça se joue à pas grand-chose. Le titre d'un journal, une piste, d'avoir confiance. sur le fait que on peut être guidé à trouver des solutions et que les problèmes peuvent devenir des opportunités. Moi, c'est vraiment... Et ça, c'est quelque chose qui est là tout le temps, présente. Et en termes... Et pour la musique, c'est vrai que j'ai la méthode, Steph. Mais... à force de créer des chansons. Je viens de passer un an, je pense que j'ai créé plus de 100 chansons l'année qui s'est passée, enfin en un an. Parfois, sur des temps records, j'ai fait un team building pour une firme à Maurice et là, j'ai vraiment compris. En fait, c'est en faisant que je découvre aussi. C'est vraiment, en fait, je dis oui, je dis oui, j'en serais capable. Je n'ai jamais fait, j'y vais. Je vous explique le truc, c'est-à-dire que Donc, c'est une firme qui voulait créer du lien entre les différentes filiales. Donc, ils avaient un événement et j'ai proposé une activité de team building pour chacune de ces filiales. Chacune des équipes, dont 14 équipes, ont créé collectivement une chanson qui représente leur vie dans leur société ou qui représente leur filiale, leur société. Donc j'ai créé 14 chansons en 3 jours et demi avec 14 équipes, en 2 heures chacune, avec à la clé une vidéo de restitution en fait, parce qu'il fallait voter pour l'hymne préféré. Donc je crois que c'était le plus gros challenge de créativité pour moi. Et je me suis rendue compte que c'était possible... Parce que je reviens au début, la coucher de soleil. Parce que aujourd'hui, l'équilibre, c'est une question de chaque jour. Mais je sais, par exemple, je sais ce qui va me ressourcer, par exemple, me reconnecter. Le coucher de soleil, la nature, une soirée entre amis. Et surtout, en connecté à un groupe, que je vois, il n'y a pas l'artiste, il n'y a pas la chanteuse, il n'y a pas le monsieur le PDG d'Intel, il n'y a pas le monsieur le RH ou le monsieur de la sécurité à l'entrée. J'arrive vraiment, toujours neutre, en me disant qu'on est des humains embarqués dans une aventure. L'aventure de se découvrir. par la création d'une chanson. Et à ce moment-là, je capte tout ce qu'ils me disent, tout ce qu'ils me disent est mis au service de cette œuvre commune. Et c'est comme ça que ça fonctionne. Et je suis sortie de cette aventure de 14 chansons, de 14 clips, même vidéos, en trois jours et demi. ressourcée. En fait, j'avais la pêche à la fin du troisième jour.

  • Speaker #1

    Écoute, merci en tout cas de ce partage qui nous a embarqués. J'étais à l'île Maurice dans cette aventure avec toi. On arrive à la fin de cet épisode. L'heure est passée extrêmement vite. On va la terminer par des questions rapides. On a l'habitude de clôturer comme ça. Mais avant ça, Stéphanie, est-ce qu'il y a une question que tu aurais aimée qu'on te pose aujourd'hui et qu'on ne t'a pas posée ? Parce que je sais aussi que tu as accepté cette interview pour pouvoir peut-être dire des choses que tu n'as pas l'habitude de dire. Donc, s'il y a des choses que tu as envie de partager avec nous et qu'on ne t'a pas demandé, n'hésite pas.

  • Speaker #0

    Je pense avoir, au fil de la conversation, partagé finalement ce que je voulais. vraiment mon message c'est que si vous sentez que l'entrepreneuriat est le modèle qui vous convient c'est possible Et vous n'êtes pas seul, en fait. Il y a énormément... Avec Internet aujourd'hui, on a accès à des ressources à vraiment pas hésiter, à dire, je ne sais pas, ça, je ne suis pas à l'aise, ça... Et parfois, même, on sait pour les autres, mais quand c'est pour nous... Donc, vraiment, ne pas hésiter à se faire accompagner. Et moi, je suis en plein dedans, parce que je suis en train de... d'être accompagnée justement pour pouvoir parler de ce que je fais. Parce que j'ai eu le challenge finalement de savoir comment mettre tout ça en un. Et d'ailleurs, par rapport à l'artiste, par rapport à tout ce qui se fait, ça peut paraître évident, mais ce n'était pas très clair pour moi sur les réseaux en fait. Comment communiquer sur ces chansons que je fais avec d'autres, qui ne sont pas forcément des artistes. sur... Voilà, mais je suis en train de trouver.

  • Speaker #1

    C'est tout ce qu'on te souhaite. On arrive à la fin de l'épisode. On a l'habitude de le terminer par des questions sur lesquelles on te demande d'essayer de répondre de la manière la plus concise possible. C'est un petit peu la clôture de l'épisode. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #0

    Droite au but, ok.

  • Speaker #1

    Première question, c'est quel est le pire conseil qui t'est donné dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    J'ai un mot qui me vient, c'est un truc, bref, t'es pas capable. En fait, ça c'est le pire et le meilleur. C'est devenu un truc, ça c'est un truc, voilà. Sinon, en un conseil même, je n'ai pas... Non,

  • Speaker #1

    mais ta réponse est très claire.

  • Speaker #0

    C'est bon ? OK.

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de... L'avantage des questions, c'est que les réponses t'appartiennent et que nous, on ne vient pas avec un cadre très défini. Donc, ce que tu nous dis, on le prend. C'était quoi le moment où vraiment tu as le plus galéré dans cette aventure entrepreneuriale et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Ce n'était pas forcément une aventure entrepreneuriale. Alors, dans l'aventure entrepreneuriale, moi, je dirais la première expérience. Comment j'ai fait pour m'en sortir ? J'ai fermé ma boîte. Je suis partie. Je suis partie ailleurs. Je me suis dit, il y a quelque chose, en fait, ce qui était le plus dur pour moi. Du coup, ma réponse n'est pas concise. Ce n'est pas grave, je la donne quand même. En fait, ce qui était dur pour moi, c'était de sentir que j'arrivais avec une proposition au taux. J'ai vraiment senti ça en 2016. Qu'il y avait un décalage entre ma vision et celle des décideurs.

  • Speaker #1

    C'est très clair et c'est un sujet qui est vraiment important et sur lequel c'est vrai que... Quand on est dedans, parfois, et nous-mêmes, on a aussi expérimenté ça, on peut manquer de recul et de lucidité sur ce sujet-là, en disant mais oui, mais c'est lui qui n'a pas compris ce que je voulais faire alors qu'en fait, non, ça peut être d'apporter le sujet. Donc, je te remercie de réinsister là-dessus. C'était quoi, tu vois, le moment jusqu'à maintenant où tu t'es dit là, ce que je suis en train de faire, ce que je suis en train de créer, ça a vraiment un impact positif

  • Speaker #0

    Je crois, la première fois... Oh, j'ai eu... Pardon. La première fois, parce que j'ai des témoignages assez hallucinants, moi-même, je continue à découvrir, en fait, les effets de la méthode Steph. La première fois que quelqu'un est revenu quelques mois plus tard à notre atelier et m'a dit, ton atelier a créé un déclic chez moi. Depuis, j'ai fait ci, ça, ça, ça, et voilà. la première fois que j'ai entendu ce mot déclic. Et pourtant, moi, je me disais, en fait, on m'avait juste, on m'avait demandé quelque chose d'hyper rapide, d'une heure trente, juste une heure trente, en format événementiel, mais effectivement, j'avais adapté et ça avait suffi pour que des personnes repartent avec quelque chose de durable. J'ai vraiment à cœur ça, l'innovation, la notion de durabilité. Vraiment que les personnes repartent avec quelque chose qui les transforme en positif.

  • Speaker #1

    dans tes derniers projets tu mentionnais notamment dans une interview ton souhait de réunir les terres créoles toi c'est quoi ton rêve pour la Réunion et pour notre culture créole de quoi tu rêves ?

  • Speaker #0

    je crois que j'ai mon rêve de confiance Vraiment confiance parce que, alors derrière la confiance, c'est je suis capable, c'est on peut y arriver ensemble, on peut être, et en vrai, on a les ressources. Confiance aussi en nos ressources propres, en nos richesses. Peut-être un... rien que par exemple au niveau de l'alimentation c'est un truc tout bête mais même déjà en partant de l'alimentation de revenir à ce que nos grands-pères, grands-mères mangeaient et qui étaient tellement tellement sains et naturels par rapport à notre environnement je crois que Si on pouvait commencer par ça, ce serait par ça, en fait. On n'en a pas parlé, mais pour moi, l'alimentation, c'est une des bases, finalement, aussi de l'équilibre et de la réussite. Parce que, mine de rien, on est là dans une machine à laquelle il faut donner un carburant qui va faire qu'on arrive à… à suivre à la hauteur de nos ambitions. Et je vous parle de ça alors que, intellectuellement, on le sait, je suis la première à le dire. Mais les actes, parfois, c'est autre chose. Mais en tout cas, tant qu'on en est conscient au moins, c'est déjà le premier pas.

  • Speaker #1

    Yes. Et ma dernière question pour toi, Stéphanie, c'est quelle est la personnalité ultramarine ? qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #0

    Eh, bonne question ! J'ai un immense respect pour... dans le milieu du sport, moi, pour Marie-Josée Pérec, pour Teddy Riner. Alors, je ne sais pas si c'est l'effet, tu sais, l'effet JO. Je ne sais pas. Mais je peux vous parler aussi dans la musique de personnes. Ah oui, voilà. Elle n'est plus de ce monde. Et d'ailleurs, mon grand regret, il était dans ma to-do liste. Avant de mourir, je voulais rencontrer mon grand-père de cœur, Henri Salvador. Voilà. Il n'est plus là. Mais si je répondrais, Henri Salvador, c'est vraiment quelqu'un que j'aime profondément, alors que je ne l'ai jamais rencontré. Mais son œuvre, je trouve, en dit beaucoup sur la personne qu'il était. Et ça m'a inspirée. J'ai énormément...

  • Speaker #1

    On va terminer cet épisode sur cette note musicale. Stéphanie, encore merci pour tout le temps que tu nous as accordé, on a passé un super moment avec toi, merci nous avons aussi donné beaucoup de choses que tu n'avais jamais peut-être dévoilées avant, c'est très très précieux pour nous à titre personnel mais aussi pour tous les gens qui nous écoutent donc merci et puis on te souhaite que de belles choses pour la suite et on suivra ton actualité avec grand plaisir, on mettra tous les liens de tout ce que tu as cité en commentaire de l'épisode et puis bonne chance pour la suite et nous retombons bientôt

  • Speaker #0

    Merci, merci et tout le meilleur Ă  tout le monde. Merci Ă  toi pour l'invitation.

  • Speaker #1

    C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #2

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Introduction au podcast et prĂ©sentation des intervenants

    00:10

  • Rencontre avec StĂ©phanie Tazar, artiste et entrepreneuse

    01:14

  • Portrait crĂ©ole de StĂ©phanie Tazar

    02:18

  • Parcours professionnel et artistique de StĂ©phanie

    11:04

  • PrĂ©sentation de la mĂ©thode Steph et de ses projets

    51:20

  • Questions rapides et conclusion de l'Ă©pisode

    01:08:57

Description

🎙️ Épisode spécial avec Stéphanie Thazar - Entrepreneure et Artiste Passionnée 🎙️

Dans cet épisode du Podcast des Entrepreneurs d’Outre-Mer, Clément et Franck accueillent Stéphanie Thazar, une artiste talentueuse et entrepreneure visionnaire. Connu pour son parcours atypique, Stéphanie incarne cette frontière entre l’art et l’entrepreneuriat. 🎶💼

👉 Ce que vous allez découvrir :

  • L’évolution de StĂ©phanie, de fonctionnaire Ă  entrepreneure musicale, et comment elle a rĂ©ussi Ă  faire de sa passion son mĂ©tier.

  • Sa "MĂ©thode Steph" : un concept unique d’accompagnement par la chanson, destinĂ© Ă  booster la confiance en soi et la cohĂ©sion d’équipe, utilisĂ©e dans des formations professionnelles.

  • Les dĂ©fis qu’elle a rencontrĂ©s pour lancer son projet, et son message inspirant pour ceux qui hĂ©sitent Ă  franchir le pas vers une carrière alignĂ©e avec leurs rĂŞves. 💡✨

  • Des anecdotes personnelles qui rĂ©vèlent la force de la persĂ©vĂ©rance, l’importance des racines crĂ©oles et la crĂ©ativitĂ© comme moteur de rĂ©silience.

🔗 Liens mentionnés dans l’épisode :

À ne pas manquer : une conversation sincère, pleine d’énergie et d’authenticité, qui explore comment l’art et l’entrepreneuriat peuvent se rejoindre pour avoir un impact réel sur les autres


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Ouarau, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-même.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les normes.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous. Salut à tous, j'espère que vous êtes en grande forme. On est parti pour un nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Et ça fait un moment avec Franck qu'on se disait tiens, on aimerait bien recevoir quelqu'un du milieu artistique parce qu'en fait, on a souvent... On fait souvent ce parallèle entre les entrepreneurs et les artistes au sens large. Et on trouve que les artistes, souvent, ne sont pas considérés comme des entrepreneurs. Mais tout le parcours qu'il y a derrière, pour moi, c'est vraiment exactement la même chose. Et Franck partageait cette vision. Donc, on est très, très heureux aujourd'hui de recevoir Stéphanie Tazar. Stéphanie, merci d'avoir accepté l'invitation. Comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Merci. Ça va ? Ça va très bien. Et vous ?

  • Speaker #0

    ça va très bien Franck, comment il est ?

  • Speaker #1

    ça va, la forme, comme disait Clément on est très heureux Stéphanie de te recevoir, c'est vrai qu'on avait à coeur dans cette troisième saison d'apporter un peu d'innovation, à la fois sur le fond du podcast, sur la forme et puis sur les parcours les parcours qu'on souhaite mettre en avant et voilà, comme disait Clément le côté artistique, moi ça m'intrigue, ça m'intrigue beaucoup... Je trouve qu'il y a beaucoup de similitudes entre la démarche entreprenante d'un artiste et la démarche entreprenante d'un entrepreneur. Et j'espère que c'est des sujets qu'on aura l'occasion de creuser à travers ton parcours et ce que tu vas nous raconter.

  • Speaker #2

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Pour commencer, Stéphanie, pour les rares personnes qui ne te connaîtraient pas, est-ce que tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Je m'appelle Stéphanie Tazar. Je suis auteure, compositeur, interprète, productrice de musique et depuis peu, créatrice de la méthode Steph, qui effectivement est une méthode d'accompagnement par la chanson.

  • Speaker #0

    On aura l'occasion de rentrer dans tous ces détails. Mais tu vois, nous, on a l'habitude, on a une tradition dans le podcast des entreprises. preneur d'outre-mer, c'est de toujours commencer par un portrait créole avec des petites questions qu'on va te poser pour déjà apprendre à te connaître un peu mieux. Et je laisse la main à Franck pour t'accompagner là-dessus.

  • Speaker #1

    Yes, donc je parlais d'innovation, mais voilà, il y a des choses qui ne changent pas, comme le fameux portrait créole. Alors Stéphanie, est-ce que tu es prête pour ton portrait créole ?

  • Speaker #2

    Je suis prĂŞte.

  • Speaker #1

    Allez, c'est parti. Première question, quel plat te rappelle ton enfance et pourquoi ?

  • Speaker #2

    le carré Tijac boucané de ma mémé pourquoi ? parce qu'elle le fait comme personne d'autre et parce qu'aujourd'hui elle ne peut plus le faire elle est en fauteuil roulant aujourd'hui mais ça reste pour moi un souvenir inoubliable le fait que ce soit battu à la main le temps qu'elle prenait à faire ce plat il y a un goût à l'amour et au temps qu'on prend dans la cuisine. Et j'ai... Voilà. Pour moi, c'est ce plat-là.

  • Speaker #1

    Tu as aussi ça, quoi, à des moments en famille, des trucs comme ça ?

  • Speaker #2

    Oui, oui. À la tradition, au partage en famille. Et puis, même le rapport au temps, finalement. J'ai des parents qui disent pas forcément qu'ils nous aiment. Alors, ils le disent pas. Je sais que cette génération, c'est super important. Quand je regarde le temps qu'ils mettent pour cuisiner, pour s'assurer que, quelle que soit l'heure à laquelle un enfant passe chez eux, il y a quelque chose dans la marmite, je trouve que ça, c'est une preuve d'amour régulière, en fait. Enfin, quotidienne.

  • Speaker #1

    OK. Il y a déjà, pour moi, deux mots-clés qui ont été lâchés, là. C'est partage et tradition. Et on aura l'occasion de... de creuser un petit peu tout ça par la suite. Donc, tu nous as donné ton plat, le karichi jacque de ta mémé. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, tu vois, le lieu qui t'inspire le plus, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas forcément un lieu, mais c'est un moment. Moi, c'est les couchers de soleil. Ça a un effet sur moi vraiment magique. En fait, je suis capable de pleurer devant un coucher de soleil. Je ne sais pas, il y a une émotion qui me submerge. Et donc, c'est vraiment ce moment-là, et d'avoir accès, du coup, au coucher de soleil. J'ai bien répondu ? Tu vois le lieu ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Pour moi, c'est validé. La réponse est validée. Et je te rejoins aussi sur... Moi aussi, c'est des moments que j'apprécie tout particulièrement. Encore plus que les levées de soleil, vraiment les couchers de soleil. Et puis, tu sais, souvent on me demande c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique, par exemple. Et je trouve que du côté de la Caraïbe, les couchers de soleil, ont un petit quelque chose qu'on n'a pas à La Réunion. Et je suis toujours fasciné, surtout à cette période de l'année, de la beauté des couchers de soleil. Donc, tu ne nous as pas donné un lieu, mais je valide.

  • Speaker #2

    Je trouve ça beau de se dire qu'on a tous un rendez-vous, un rendez-vous magique. Et en fait, il est là tous les jours. Et on est pris dans un quotidien. Moi, régulièrement, je me dis... Mais hier, il était là aussi. Et parce qu'on a des vies très intenses, et de se dire que ce rendez-vous est là, est accessible à tous, finalement, tous les jours, je trouve qu'il y a une beauté là-dedans.

  • Speaker #1

    On sent déjà la poésie. On sent la poésie qui pointe là. Alors, dernière question. Et je sais que c'est une question qu'on... pose à tous nos invités, mais là, elle aura une petite teinte un peu particulière. Alors, dernière question de ton portrait créole. Quelle chanson te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    Il y en a tellement. Pareil, je ne vais pas donner une chanson, mais je vais donner un artiste. Moi, c'est Stevie Wonder. C'est un truc de dingue. C'est vraiment... Pour moi, Stevie Wonder, il a des mélodies qui viennent des étoiles. Ce n'est pas possible. Ça vient d'ailleurs, en fait, ce qu'il a capté. C'est très fort. Et comme je crois au pouvoir des sons, en tout cas, lui a des mélodies et il a une manière de placer les mots sur ces mélodies qui me transportent. J'ai une to-do liste. J'ai une to-do liste avant de mourir. Je raconte, mais en fait, je vis cette vie en sachant qu'on est de passage et c'est OK. Et j'ai vraiment une liste de choses que je veux absolument faire. Et chaque année, je prends un point d'honneur à cocher des cases. Et dans cette liste, il y a voir Stevie Wonder en concert. Ça, c'est un truc, je me dis... de la voir en direct en plus avec sa voix, ça doit être un truc de ouf. Je suis désolé,

  • Speaker #1

    mais je prends la balle au bon parce que moi, je suis fasciné par les personnes qui ont la liste des choses à faire avant qu'il soit trop tard. Est-ce que c'est indiscret ? Est-ce que c'est indiscret de te demander peut-être deux ou trois autres exemples de choses sur cette liste qui te restent à faire ? Et puis, deux, trois exemples de choses qu'il y avait et que tu as eu la chance de pouvoir déjà réaliser. Oui, c'est indiscret.

  • Speaker #2

    Oui, c'est indiscret. Non, non, non. Je peux dire des choses pas indiscrètes sur cette liste. En fait, déjà, d'un point de vue professionnel, j'ai complètement détaché les deux. Parce qu'aujourd'hui, je me dis, vu la direction que j'ai prise, mes rêves sont mes projets, en fait. Je ne les mets plus au stade de rêve. Je me dis, ah ! En fait, je vis vraiment dans l'idée que c'est accessible et que si vraiment je le veux, je vais le faire, si ça résonne en moi. Donc, il reste plutôt des kiffs personnels. Il y a, j'espère que je suis cette case cette année, il y a passé un 31 décembre à New York. Je vais voir. Comme dans les films, je vais voir la descente de la... Sur Rockefeller... Sur la place, je crois, Rockefeller. Voir la descente de la... Enfin, je ne sais plus comment on appelle cette tradition, mais il y a ça, en fait. Times Square,

  • Speaker #1

    un 31 décembre. Un autre petit truc. Après, j'arrête de m'embêter de cette liste.

  • Speaker #2

    En fait, il y avait quelque chose de très important pour moi sur cette liste et qui est du coup sorti parce que du coup, je l'ai vraiment intégré comme... J'ai intégré dans ma vie, mais il y avait... créer à chaque instant, que créer soit mon métier. C'était vraiment ça, c'était en haut de la liste et ça l'est devenu maintenant.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que je t'embêtais un peu avec cette liste parce que je sentais que tu allais nous proposer une excellente transition. Déjà, on sent qu'il y a plusieurs choses différentes dans cette liste. On sent que tu as plusieurs centres d'intérêt, il y a plusieurs choses qui... qui t'anime, on te sent aussi guidé par cette notion de projet à réaliser, vraiment de profiter de ton temps profiter de ton temps pour faire des choses intéressantes des choses qui ont de l'impact aussi tu vois tu nous avais déjà sorti le mot de partage, on ressent ça vraiment au coeur de tes projets, donc on a ton portrait créole on voit ce personnage là Stéphanie Tazar on connait beaucoup on connait beaucoup l'artiste dans cet épisode on va essayer de creuser pour voir aussi un peu Stéphanie Tazar l'entrepreneur bon pour tout ça on t'a préparé une série une série de sujets et de questions à aborder et pour ce faire je vais laisser la main à Clément qui va qui va initier tout ça yes bah déjà Stéphanie merci pour cette intro

  • Speaker #0

    où tu déjà nous livres des choses très personnelles et c'est vraiment chouette parce que tu vois nous ce qu'on la conviction qu'on a c'est que tu fais pas non plus les choses par hasard et tu les fais parce que tu es animé par quelque chose qui peut venir de très loin et moi j'étais tu vois en préparant cet épisode j'étais assez surpris parce que j'ai parcouru ton profil linkedin et j'ai appris à ce moment là Moi, j'étais persuadé que tu... C'est comme si dans ma tête, tu avais toujours été artiste et tu fais ça depuis 20 ans, tu vois. En fait, j'ai appris que... En fait, tu avais un métier à côté, un autre métier que tu as fait jusqu'à 2022, avant de rentrer à La Réunion. Et tu étais... En fait, tu étais à Paris jusqu'à 2022. Ton retour à La Réunion est assez récent. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton parcours un peu professionnel et d'où... D'où te vient aussi ce côté artiste ? Est-ce que c'est quelque chose que tu as toujours baigné dans la musique depuis tout petit ? J'aimerais bien qu'on essaie de comprendre un peu ton parcours.

  • Speaker #2

    Oui, alors effectivement, ce qu'on ne sait pas, je n'en ai jamais parlé vraiment de ma carrière. Je l'appelle ça ma carrière classique, en parallèle de ma carrière musicale. Et d'ailleurs, l'entreprenariat même est arrivé très tard. Parce que moi, je suis née de... parents, tous deux fonctionnaires. Ils sont dans la fonction publique. Et j'étais destinée à être dans la fonction publique. Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai été. Moi, c'était... En fait, j'ai toujours aimé chanter. Les mercredis après-midi, ça, j'ai un souvenir très clair. Le premier album, le premier CD qu'on a eu à la maison, c'était Kassav en live. Je m'étais fait sur une cassette de 90 minutes, en plein milieu de mon concert. Je m'étais fait fabriquer un concert avec des chansons. J'avais mes transitions d'écrites, les applaudissements tirés du CD de Kassav. J'avais mon concert de 90 minutes. Au milieu, je devais tourner la cassette. Je m'enfermais dans ma chambre avec la lampe de bureau en-dessus de l'armoire. Mais j'étais loin. J'ai toujours rêvé d'être chanteuse. Sauf que je suis... d'une famille qui n'est pas du tout dans le milieu artistique, en revanche, dans le milieu plus de l'animation, en fait. Mon grand-père était DJ, ma mère, animatrice de radio aussi, en parallèle à l'INSEE, à la fonction publique, mon frère DJ Taz. Et en fait, j'ai toujours voulu ce métier, sauf que du coup, j'ai grandi, on m'a dit... Ce n'est pas évident, on ne connaît personne. Alors, on est avant Internet. On est avant ce sens du possible qu'on a aujourd'hui. On est avant la première Star Academy, c'est-à-dire qu'on est matrixé complètement différemment dans les années 90. Et du coup... J'aime bien cette phrase qui dit je n'ai aucun regret ou reproche sur mon parcours Mais vraiment, pour moi, chaque choix, chaque direction, chaque expérience finalement, on construit celle que je suis aujourd'hui. Mais cette phrase, du coup, elle m'a parlé quand je l'ai lue. Si vous ne choisissez pas votre propre voie, d'autres vont le faire pour vous Ma mère m'inscrit au concours de l'INSEE et je le réussis. Donc, me voilà Aline C comme maman, donc fonctionnaire d'État. Et puis, parallèlement quand même, j'ai toujours eu les deux. J'étais dans un chœur, l'association chorale du quartier français, dès mes 13 ans, où je faisais des concerts avec un groupe sur des chansons qu'on entend à la radio, en fait. Donc, c'est vraiment à partir de 13 ans, très régulièrement. Donc, j'étais dans un... groupe dans un chœur. J'avais des solos, j'ai appris la polyphonie, à harmoniser des sons. Donc ça a commencé à éduquer mon oreille quand même. Et c'est mes premières expériences vraiment d'un micro seul devant un public. Et ensuite j'ai été faire des études. J'étais en fac de psychologie à Poitiers. De là-bas, j'ai eu le concours de l'INSEE. J'ai commencé à travailler à Paris, à l'École Nationale de la Statistique. donc au bureau des langues magnifique expérience vraiment mon parcours est loin d'être un long fleuve tranquille mais du coup j'ai tellement rencontré des personnes tellement appris parce que ce qu'il faut savoir c'est toute petite j'avais déjà une soif d'apprendre et jusqu'à aujourd'hui en fait j'ai une boulimie d'apprendre des choses Et c'est pour ça que je n'ai jamais arrêté, finalement, de lire, de me former. Chose qui, dans mon parcours professionnel, même artistique, ne se disent pas forcément. Alors, je reviens à quelque chose. On aime, en fait, il y a tellement, je ne sais plus, je suis perdue là. J'ai envie de faire de manière chronologique, mais j'ai envie en même temps de partager des choses.

  • Speaker #0

    Fais-le comme tu le sens, t'inquiète.

  • Speaker #2

    Comment dire ? J'étais à l'INSEE, et ensuite j'ai eu ma mutation à La Réunion, et j'ai commencé à chanter dans les bars et les restos. Et ça s'est fait vraiment par... À l'époque, j'ai un ami qui était animateur karaoké, et il me dit... Il y avait encore le restaurant Le Gare-aux-Dors. Il me dit, Steph, en fait, j'avais abandonné mon rêve, parce que... Ça m'émeut. Parce que... Enfin, c'est comme... C'est... En fait... c'est ok mais justement si j'ai accepté cette interview c'est pour pouvoir justement parler aux personnes de cette reconnexion à soi à nos rêves qui est connotée un peu rêve c'est connoté on les prend pas au sérieux mais en vrai aujourd'hui ce qui se passe c'est que je suis je suis persuadée que quand on est enfant, ce qu'on aime jouer, nos aspirations, en fait, sont des vrais signaux de ce qui nous anime et de comment on va pouvoir, adultes, contribuer à ce monde, en fait, en vrai. Parce qu'on dit travailler, on dit avoir un métier, mais surtout, en tant qu'entrepreneur, on se crée une place, une offre. dans un système, dans une société. Et je trouve que l'aventure est tellement belle quand on sent qu'elle nous fait vibrer. Et se replonger dans les souvenirs d'enfance, pour moi, sont une vraie ressource de se rappeler, de revenir sur la route. Parce que voilà, on va dire que je me suis écartée du chemin, mais pas vraiment, ça fait partie de mon chemin. Donc je me retrouve fonctionnaire, donc ensuite à l'INSEE. à la Réunion, à chanter des reprises. Donc, dans un restaurant, et puis on m'envoie dans un autre, et ainsi de suite. Et je me retrouve en parallèle de chargée d'études à l'INSEE, à donc chanter, à l'époque, la semaine où j'ai le plus chanté, c'était cinq fois dans la semaine, en fait, le soir. Donc, j'avais cette double vie-là. Et à un moment donné, j'avais des amis. J'ai commencé à me faire des amis puisque dans mes études à la fac, j'avais choisi option, même en psychologie, j'avais choisi option UE découverte musicologie. Donc, j'étais en lien avec les potes de la fac de musicologie. Et à un moment donné, après avoir fait le tour finalement des compos, j'ai eu besoin de dire les... de m'exprimer à travers mes propres mots. Voilà. Et c'est comme ça que j'ai été amenée à embrasser la carrière, vraiment, d'artiste avec ses propres chansons. Donc, j'ai réuni tous les amis. Et à l'époque, très important aussi, le message que je voulais faire passer, c'est qu'on n'a pas forcément tout de suite toute la confiance en soi. Enfin, on ne le sait pas. On ne sait pas qu'on est capable, forcément. Et ça, c'est quelque chose qui me... qui du coup me suit, mais qui était aussi dans mon parcours. Moi, à l'époque, j'avais des compos, je faisais des mélodies, mais je me suis entourée d'une équipe qui a composé pour moi, qui a co-écrit avec moi. Et donc voilà. Mon premier album, ensuite, a été remarqué par la commission SACEM, avant même qu'il soit sorti. En fait, j'ai déclaré toutes mes chansons. Et à la SACEM... Et un jour, je reçois un coup de fil qui me dit voilà, la commission, tu vas être décorée du prix SACEM Meilleur Espoir Ce n'est pas quelque chose auquel on postule. C'était vraiment une très grande surprise pour moi. Et de ce prix est né l'apprentissage aussi de la vie publique. Parce qu'on parle de ça aussi, il y a toute cette partie vie publique, regard de l'autre, légitimité. C'était les débuts des réseaux sociaux. Mais c'était très formateur parce que cette lumière sur moi, à un moment donné, au tout début de ma carrière, vraiment en tant qu'artiste, a été très formatrice. parce qu'elle a été assez, je ne dirais pas soudaine, mais finalement, c'était rapide. Alors, quand on entend rapide, elle a paru rapide, mais derrière, il y avait eu tellement tout un travail depuis des années, finalement.

  • Speaker #0

    Écoute, tu me tends une perche que je voulais justement prendre. Tu vois, tu nous as parlé de ce parfois. Moi, j'ai deux questions qui me viennent. Le fait de, à la fois, mener ta vie d'artiste et en même temps d'avoir une activité professionnelle, j'ai vu que notamment, tu as travaillé aussi dans la communication à un moment donné. Est-ce que tu l'as fait par nécessité, peut-être financière aussi ? Ou est-ce que c'est parce que toi, tu n'osais pas complètement encore y aller parce que justement, tu ne te sentais pas légitime et tu étais un peu en hésitation ?

  • Speaker #2

    C'est une super question. Avec le recul, je me dis que les deux sont liés. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas ouvert d'entreprise. Je n'étais pas dans une démarche forcément d'entrepreneuriat par rapport à ma carrière musicale. Je suis restée sous le format associatif. Mais c'est ce qui me convenait. Moi, j'avais envie de vivre de musique, de ma musique, mais je ne savais pas encore comment. Comment exactement ? J'ai fait des tentatives à un moment donné. Alors, j'ai appris de ça. C'est qu'il y a des moments, en fait. Il y a un timing pour les choses. Parfois, j'ai voulu aller un peu vite, peut-être. Et ce n'était pas le moment. Donc, j'ai fait des allers-retours comme ça. J'ai fait des tentatives d'arrêter de travailler à côté. Mais vivre de la musique, en tout cas. de production musicale à l'époque. Aujourd'hui, c'est un peu différent avec Internet. Mais dans l'outre-mer, uniquement de sa propre carrière, ce n'était vraiment pas évident. À l'époque, ceux qui vivaient de la musique étaient des producteurs, qui produisaient plusieurs artistes, qui avaient des studios, qui le louaient. Donc, le modèle était plutôt ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu penses qu'aujourd'hui, c'est devenu plus accessible ?

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est devenu clairement plus accessible avec les réseaux sociaux. Aujourd'hui, on a un sentiment, en fait, on est en direct avec le public. On est en direct. En fait, Internet a rebattu les cartes, a complètement révolutionné notre industrie. Et oui, les règles, elles continuent à changer, à évoluer. Et de plus en plus vite, même, je dirais, notamment avec l'arrivée de Tico. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr. Tu parlais des coulisses du métier. Tu disais que c'est arrivé un peu rapidement, mais il y avait un gros travail derrière. Dernièrement, j'ai regardé l'histoire dernière, le succès de We Are The World. C'est la chanson qui a été composée par Michael Jackson et Lionel Richie. Dont Stevie Wonder faisait partie d'ailleurs à la base. Il faisait aussi partie du projet. J'ai regardé ça sur Netflix. Et j'ai aussi regardé dernièrement l'histoire de Bob Marley, de comment pendant des années et des années, il n'avait rien touché sur sa musique pendant plusieurs dizaines d'années. En fait, c'est la reprise de High Show de Sherif d'Eric Clapton qui a fait qu'il a commencé à être connu mondialement et ensuite il a eu la création de C. En fait, j'étais très intéressé par ces histoires parce que... aux yeux du public tu sais le succès arrive un peu du jour au lendemain et en fait c'est pas du tout ça il y a énormément de travail derrière et je voulais savoir si tu pouvais nous partager un peu les coulisses toi de justement ces premières succès stories que tu as eues quel est tout le travail qui a été fait derrière et est-ce que tu peux donner peut-être quelques anecdotes sur ces titres que tu as enregistrés qui ont été connus par tout le monde ensuite hum

  • Speaker #2

    Quand tu me dis ça, il y a quelque chose qui me revient et que je voulais dire au départ aussi, une anecdote. J'ai enregistré mon premier album en 2010 et j'ai fait venir Audrey Brouan, qui est une coach vocale extraordinaire, qui est réunionnaise et qui travaille à Paris. Et je me rappelle qu'on en avait parlé publiquement. Et toutes les deux, on en reparlait il n'y a pas longtemps. On avait eu des remarques, en fait, justement parce que... rendre visibles les coulisses, dire qu'un artiste travaille ou qu'il est accompagné, qu'il est coaché, c'est quelque chose qui, en tout cas en France, ça continue. En France, ça ne se dit pas trop. Tu vois ? C'est dire que en fait, on aime, le public aime se dire, bien sûr qu'il y a un talent à la base, bien sûr que mais on aime se dire qu'il y a un truc qui vient de là-haut, que c'est facile. Et d'ailleurs, mon entourage professionnel de l'époque m'avait dit ne parle pas trop des coulisses parce que les gens, ils veulent rêver. Ils veulent rêver. Ils veulent... Voilà, une anecdote que je peux partager avec toi, c'est par exemple qu'il n'y a pas une année sans que j'ai fait un... J'ai pris un coaching vocal ou scénique ou studio. Je continue à me faire accompagner. Dernièrement, il y a un an, j'étais coach vocale à l'école de comédie musicale à Lima. Je me suis formée au coaching vocal. Pour moi, la formation a toujours fait partie de mon cursus. Et comme je suis très curieuse, comme je n'ai pas arrêté de... de vouloir apprendre de ce qui fait justement la réussite de ces personnes-là. Je crois que, voilà, si je devais dire, répondre à ta question de manière plus directe, je dirais en coulisses, chaque jour d'avance, chaque jour on apprend. Moi, à un moment donné, comment à un moment donné j'ai quitté l'INSEE ? En fait, j'étais à un moment donné dans une vie qui ne me... le déclic aussi, ça a été d'être dans une vie où je cochais toutes les cases avant que je me lance dans ma carrière d'artiste. Là, je suis à l'INSEE et je cochais toutes les cases du modèle que la société nous donne pour nous dire et qui fait qu'on est censé être heureux. couple, projet de famille, le travail, fonctionnaire. Je me rappelle ma mère, elle avait dit, quand j'ai eu le concours, elle m'a dit ma fille est sauvée en fait C'était le graal !

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis rendue compte que mon modèle, celui qui allait faire que j'étais épanouie, était autre chose. En tout cas, ce n'était pas celui-là à ce moment-là. Donc, c'est pour ça que plus tard aussi, j'ai démissionné de la fonction publique. Un peu sans filer, je n'avais pas beaucoup d'économie. Je vous raconte l'écoute, je n'ai jamais raconté ça. vraiment, je sentais au fond de moi que c'était possible et que j'allais trouver une manière pour que créer devienne mon métier. Ça ne s'est pas fait tout de suite. Donc du coup, après, j'ai fait à l'époque, je ne sais pas si ça existe encore, j'ai fait une démission pour création d'entreprise. Je n'ai rien dit à mon entourage, pour pas qu'ils me découragent. C'était violent. C'était tellement violent parce qu'il y a eu aussi une rupture avec un modèle. familiales. Il y a eu... On m'a dit, il y a une tante qui m'a dit mais il faut être débile ! En fait, je suis allée complètement à l'encontre. Dans les coulisses, le public, il n'a pas vu ça. Je n'ai jamais partagé. À un moment donné, je partagerais vraiment mais je suis allée à l'encontre en fait d'un modèle. J'ai nagé à contre-courant et ça n'a pas été facile. C'est important de dire que ce n'était pas facile. C'était très dur même à certaines périodes. Mais on se relève en fait.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis là, ça me parle et ça me touche particulièrement. Je me reconnais beaucoup dans ce que tu racontes. On sent qu'on est en train de pivoter de la vie classique, on va dire, à une vie un peu moins standard. Tu disais sortir des schémas. Avant d'arriver à ça, il y a un petit point sur lequel je voudrais revenir parce que ça m'a interpellé. Tu as ton album qui a le prix SACEM en 2010. Et du coup, j'imagine que quand cette distinction apparaît, certes, tu disais en coulisses, toi, ça faisait des années que tu travaillais là-dessus, etc. Donc, c'est un peu, on va dire, un succès du jour au lendemain qui s'est préparé pendant des années. Mais pour ceux qui te voient de l'extérieur, C'est quelque chose qui est arrivé d'un coup. Et je me posais la question, notamment dans ta sphère professionnelle. J'ai plusieurs questions autour de ça. C'est déjà, est-ce que tes collègues, les gens avec qui tu travailles, ta hiérarchie, etc., est-ce qu'ils étaient au courant que tu avais cette double vie, entre guillemets, d'artiste ? Est-ce que tu essayais peut-être de la... de la cacher ou pas forcément de communiquer dessus. Et du coup, le jour où cette distinction te met en avant, tu vois, tu disais que tu commences à être un peu une figure publique. Comment tu fais pour gérer les deux ?

  • Speaker #0

    Je rigole parce que j'ai plein d'histoires, d'anecdotes, de souvenirs qui me reviennent. En fait, quand tu as parlé de collègues, j'avais deux catégories de collègues, du coup, dans le milieu artistique. Ça, déjà, ça a été assez violent. En fait, pour venir à... J'ai découvert, c'est à ce moment-là que j'ai découvert qu'on vivait dans un monde où la réussite d'une femme devait forcément être attribuée à la proximité d'un homme. Bon, je sens... Enfin, c'est à l'époque, encore un peu aujourd'hui quand même, mais j'ai entendu énormément de choses sur les raisons pour lesquelles j'ai eu ce prix. Jusqu'à aujourd'hui, j'en découvre encore. C'est assez... Moi-même encore, j'apprends, mais j'arrive à ne plus être surprise en fait. Bref, je passe les détails pas super cool. Au niveau de ma carrière à côté, en fait, ça a été, ils étaient contents. Aline sait, donc j'ai des collègues qui me soutenaient, ils étaient contents et tout. Ça a bloqué à un moment donné et ça a bloqué en 2015, quand le son Monvibe a pété. Mon vibe a été vraiment la chanson la plus diffusée à La Réunion, sur la radio, le musical de cette année-là la plus écoutée. C'est devenu un classique, même ça se joue encore en discothèque. Il m'arrive encore de voyager, notamment des personnes d'ailleurs, des antis qui m'en parlent. Ah, c'était toi cette chanson ? Cette chanson, c'était quelque chose dans ma carrière. Et à partir de là, ça a coincé au travail. Et c'est de là que ça... Comment dire ? Cette double vie faisait que... En fait, je pense avec le recul ce qui dérangeait. Les collègues, ça allait, c'était plutôt la hiérarchie de l'époque. En fait, je ne sais pas par où commencer. J'étais à temps partiel, annualisé déjà, pour avoir plus de temps, pour pouvoir voyager, parce qu'à côté, j'avais des tournées. C'était assez violent des fois. Je vais vous raconter quelque chose, ça c'est une sensation. que j'ai vécu très clairement. Il y a une année, je suis partie chanter au Japon. Je reviens deux jours, je repars en Inde. Et ça dure cinq semaines comme ça. J'appelle ça dans le flow. C'est-à-dire que je vis une vie connectée, inspirée. Je fais exactement ce que j'aime pleinement. Et là, je reviens dans le bureau. Pendant quelques jours, je sens que c'est dur. Et à un moment donné, j'entends littéralement, j'ai entendu un bruit comme ça, comme si j'étais coupée de quelque chose. Et ça, c'était pour moi, comme ça a toujours été mon ambition de vivre de manière connectée avec ma créativité. C'était assez violent pour moi. Et à partir de là, a commencé une phase de très grosse fatigue et un burn-out que j'ai découvert, j'ai compris après. littéralement j'ai quitté du coup ça ne pouvait plus cohabiter parce que je faisais des photos même je me retrouvais au festival de Cannes avec alors j'ai pas voyagé avec ces personnes là on se retrouve sur des événements qui se terminent donc des personnes connues, d'autres personnalités de la Réunion qui se retrouvent dans le journal et ça coince ici en fait par rapport à mon travail classique... Parce que j'ai l'impression qu'on se dit, mais on me l'a dit d'ailleurs, il va falloir que tu fasses un choix. On m'a dit aussi, il faut que tu rentres dans le cadre. Parce que ce qui se passait, c'est que j'avais du mal à faire mes heures. Pourtant, ça on me l'a dit, en fait, on n'avait rien à me reprocher. J'étais plutôt même très, j'avais la spécialité cartographie. aménagement du territoire et données infracommunales et j'étais vraiment à la pointe de cette... J'étais la référente, en fait, à l'époque. Donc, au niveau travail, il n'y avait pas de souci, mais effectivement, je n'arrivais plus à faire mes heures. Et là, ça a coincé. Et je pense que je n'en veux à personne parce que c'était le moment pour moi de partir. Au contraire, je les remercie.

  • Speaker #1

    Merci à toi pour ce partage parce que, encore une fois, on touche des éléments très terre-à-terre difficultés à faire c'est une réalité on ne peut pas être partout à la fois et puis le côté on sent chez toi un enfant intérieur qui crie à ce moment-là et qui a besoin d'être écouté d'être entendu et surtout de se reconnecter. Tu parlais un peu des rêves et des aspirations d'enfants. Là, on sent qu'à ce moment-là, Stéphanie, dans sa chambre avec sa lampe de chevet et son concert, sa cassette de cassable, a besoin de revenir à la lumière. Eh bien, ok, parfaite transition. Je pense que là, on sent bien un peu le positionnement intérieur un peu conflictuel. dans lequel tu es. Et finalement, tu choisis la vie d'artiste.

  • Speaker #0

    En tout cas, je choisis. Il y a ce dispositif qui existe. Je choisis de créer mon entreprise. Je sentais en moi que c'était un modèle qui pouvait me convenir, en fait, l'entrepreneuriat. Moi, c'était pas... Je savais qu'il n'y avait pas de problème à l'idée de travailler encore plus. Je travaillais déjà tellement. Il n'y avait pas de problème, mais... mais de me sentir libre, de prendre les décisions. Aujourd'hui, je fais des formations en entreprise, des formations de savoir-être, de gestion de conflits, toujours avec l'outil. chansons, création de chansons, mais quand j'ai en face de moi, en fait, je sais ce que c'est, en fait, que de se sentir décalée, de se sentir de ne pas, de faire attention à tout ce qu'on dit, parfois, parce qu'on n'est pas forcément, on ne se sent pas dans un milieu bienveillant, d'avoir envie de faire autre chose, mais de ne pas oser. En fait, je... Je comprends et je pense que c'est tout de suite pour ça, d'ailleurs, que j'ai créé la société à l'époque, qui a duré deux ans, Infinity Consulting. Et donc, mon idée à l'époque, c'était, et finalement, je suis en train de le faire maintenant, mais ce que j'ai fait à l'époque, concrètement, ce qui a fonctionné, c'est les événements collègues. Donc, j'ai créé des événementiels. pour des entreprises, pour pouvoir les reconnecter et pour pouvoir voir son collègue comme un humain, tout simplement, au-delà de sa casquette, du rôle qu'il avait. Et à l'époque, ce que je voulais développer, c'était finalement la com et le marketing avec la création de chansons au service des marques, avec soit... C'était 2016, du coup, on commence à entendre parler du mot influenceur, mais avec des influenceurs de la musique. Moi, en fait, je voyais comment, je vois toujours d'ailleurs, et je pense que jusqu'à aujourd'hui, c'est sous-exploité, comment finalement, quand un artiste et une entreprise ou une marque partagent les mêmes valeurs, comment elles peuvent finalement se... grandir ensemble.

  • Speaker #1

    Là, ça me fait penser à...

  • Speaker #0

    C'est hyper riche.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une de tes dernières chansons slash collaboration sur ton titre Copacabana, où tu t'es associée à une marque. D'ailleurs, j'ai appris dans une interview qu'elle était portée par une réunionnaise, cette marque, je crois. Ah oui ! Oui, oui. Ce genre de partenariat, comment tu fais pour les créer ? Alors, dans ce cas typique, tu expliquais qu'en fait, elle est réunionnaise, donc il y avait eu des connexions. Est-ce que c'est toujours, tu vois, par le biais comme ça d'opportunités, de rencontres ? Comment tu crées tes opportunités, tes collaborations ?

  • Speaker #0

    C'est moi. Aujourd'hui, je suis vraiment connectée, j'essaye de rester connectée à chaque instant à l'intérieur, pour savoir qu'est-ce qui résonne, comment, même quand j'entends parler de quelqu'un, comment ça résonne en moi. Et Sylviane, donc on parle de Sylviane et de sa marque de haute couture, Legends Monaco. En fait, j'ai eu un coup de cœur pour cette... femme que j'ai rencontrée parce qu'on était ambassadrice en même temps, donneur de l'IRT. Et donc, tout simplement, moi j'ai vu ses mails, à un moment donné, dans des communications. Je l'ai contactée, on s'est vues sur Paris, mais c'était il y a longtemps, c'était en 2015. Et ensuite, on avait un peu gardé contact, et à un moment donné, j'ai eu le projet, je me suis dit, tiens, Sylviane, je crois que c'est le moment. Et ça s'est fait comme ça. Avec vraiment un énorme respect pour son travail et son parcours aussi en tant que Réunionnaise. Sylviane, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Moi, j'aimerais qu'on commence à rentrer un peu plus en profondeur dans le monde de l'entreprise. Et notamment, la première fois que Clément m'a parlé de toi, c'est parce qu'il t'avait rencontré dans un événement où personnellement, moi, j'avais été étonné de voir que tu étais là.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui. C'est-à-dire, j'ai eu une période de chômage qui a été une période bénie parce que pour le coup, j'ai pu vraiment prendre le temps de savoir. OK, donc entre-temps, je suis partie en métropole, je reviens et je sais, je sens, j'ai du mal à trouver ma place en fait dans les offres d'emploi. J'ai du mal, j'ai fait des entretiens. Et je me suis retrouvée à des endroits. Et du coup, je me suis dit, Steph, mais crée... crée-toi, crée-toi ton modèle de production musicale, crée-toi. Et au fur et à mesure, en fait, c'est venu comme ça au fur et à mesure. Et être à cet événement Entrepreneur Pays, ça a été pour moi aussi me dire attention, tu as ouvert une entreprise une fois, tu es obligé de fermer, qui a duré que deux ans. Donc moi, je me suis dit super, qu'est-ce que je peux retirer de ça ? Maintenant que je décide de me lancer de nouveau, comment je peux apprendre de ce que, on pourrait dire un échec, mais qui en fait était un super apprentissage. Donc, de ça, moi, j'avais gardé en tête qu'il faut s'entourer en tant qu'entrepreneur. Donc, j'avais déjà capté que c'était...

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux juste faire une petite parenthèse sur pourquoi tu avais dû fermer cette entreprise pour qu'on... On comprenait bien justement les apprentissages.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Donc, ça a duré deux ans. Je crois que là, déjà, ça prend du temps en vrai de savoir comment parler de ce qu'on fait, surtout quand c'est innovant. Alors moi, j'avais l'avantage quand même de connaître un peu le monde, d'avoir un... peu de réseau et de pouvoir avoir certains rendez-vous, mais j'avais l'inconvénient d'avoir la casquette artiste, chanteuse, entre guillemets, avec des a priori, qui font que quand je proposais une campagne de com avec des créations de chansons sur une entreprise qui me dit, on a besoin d'un truc, voilà, on a besoin de ça, moi je leur dis, voilà la solution que je peux vous apporter en chanson avec. avec telle personne, je vois une chanson comme ça et derrière un clip. En fait, c'était tellement nouveau avec la casquette artiste, même si j'étais accompagnée par une agence, je pense qu'on avait du mal à me faire confiance aussi. Il y a des avantages et des inconvénients à être déjà connue. Et du coup, ce qui avait fonctionné, c'était... Donc, ça prend du temps et ça a fonctionné avec, finalement, surtout un client. En fait, ça a fonctionné de manière modérée, finalement. Parce que quand on découpe, des fois, on a un client, on est super content, mais divisé par 12 mois, c'est ça aussi la réalité, quand on dit que ça prend du temps. Je crois que j'étais tout simplement pas... préparer à l'entreprenariat, à cette posture, autant que ça prend de pouvoir préparer ton offre, apprendre à en parler pour que l'autre en face comprenne ce que c'est exactement quand ce n'est pas habituel. Ça prend du temps d'être à des rendez-vous et de finaliser finalement une discussion par une réelle collaboration. Et donc, à un moment donné, j'ai décidé de partir. Pour des raisons professionnelles aussi, j'avais des opportunités sur Paris musicales. Et je me suis dit, le danger du coup de mon entreprise à l'époque, c'était que j'avais un principal client qui à un moment donné... Et que du coup, en fait, tout était... Enfin, pas tout. Mais une grosse partie était entre les mains. J'étais... Comment l'expliquer ?

  • Speaker #2

    Tu avais tous tes oeufs dans le mĂŞme panier, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais quand on débarque, c'était mon premier off ! En même temps, il n'y a pas eu beaucoup d'oeufs. Mais effectivement, je n'ai pas eu le temps. Voilà. j'ai senti à un moment donné qu'il fallait que je parte pour pouvoir reconstruire, pouvoir avoir des nouvelles armes finalement. Et l'aventure parisienne, elle a été extraordinaire parce que j'ai commencé à 20 ans à travailler à l'INSEE. J'avais jamais... Effectivement, j'étais sur un concours, mais j'avais jamais postulé pour de l'emploi privé. J'avais jamais été sur un marché de l'emploi. Et là, je découvre. Donc, j'ai la chance d'être accompagnée, d'avoir un meilleur ami dans la vie privée qui est aussi consultant ou entrepreneur. Et il m'a très vite ingéré. Et il est très, très, très fort. Donc, très vite, je me suis fait un CV. J'ai appris comment raconter une histoire. Ce travail même d'introspection qui fait qu'on fait un CV qui raconte une histoire et qui m'amène là, sur Paris, à postuler. Du coup, dans le privé, parce qu'il fallait manger. Il fallait assurer derrière. En même temps, avec des opportunités musicales, donc un travail qui permet de pouvoir travailler la nuit en studio, c'était toute une aventure parisienne.

  • Speaker #2

    Avec peu de sommeil, j'imagine.

  • Speaker #0

    Et oui, et finalement, la jungle, je vous jure, la jungle Paris. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai plus vu de requins sur la terre à Paris que dans la mer à La Réunion, parce qu'on me taquinait en tant que Réunionnais. Je veux dire le mot, il y a eu des épisodes assez violents, mais qui m'ont construit.

  • Speaker #2

    Ça fait aussi partie du parcours. Du coup, si on se rapproche du présent maintenant, parce que tu t'es relancé finalement dans cette aventure entrepreneuriale depuis quelques mois, est-ce que tu peux nous parler de ce nouveau projet, la méthode STEF, dont on avait parlé ensemble, et nous dire comment tu appréhendes les choses différemment ? Déjà, qu'est-ce que c'est et comment tu appréhendes ça de cette manière-là avec tout cet apprentissage que tu as eu ?

  • Speaker #0

    Super ! Je reprends ta deuxième question avant, comment j'appréhende. Moi, je dis que c'est simple. Je ne suis pas experte en tout. C'est OK, maintenant je vois mes limites et je m'entoure en fait. J'essaie de m'entourer, notamment pour la partie administrative. Je pense, alors, je pense pas être, comment dire, je capte vite. certaines choses, j'arrive à, je ne pense pas être trop bête. Mais, il y a des choses comme la paperasse. Je me retrouve parfois dans des rendez-vous et là, en fait, il y a une petite tête là qui me dit mais à la base, je suis artiste, moi. Des fois, je crois que les gens y voient. J'ai été à un rendez-vous avec, aux impôts par exemple. Quand on monte son entreprise, il y a toute une partie qui est pas... après à sa administrative, il me parlait, je pense qu'il voyait à ma tête. C'est rigueur. En fait, il y a des sujets sur lesquels les informations font ça veut... Et il y a encore des sujets, en fait, des choses sur lesquelles je me dis, mais Steph, t'es pas bête. Tu peux comprendre. Concentre-toi. Ça ne compte pas. Alors, je délègue tant que je peux, tout en gardant une forme de contrôle. J'ai fait l'effort quand même, par contre. Mais voilà, aujourd'hui, j'ai appris qu'il faut s'entourer, qu'il y a des gens qui sont très bons dans certains domaines, qui sont absolument nécessaires pour pouvoir se structurer et être présents sur le long terme. Voilà. Et sinon, cette aventure, c'est comme si... Aujourd'hui, je suis dans un projet qui continue à se construire, à se structurer, mais tout est réuni. Tout ce que j'ai fait à l'INSEE, toutes mes formations, finalement, dans l'accompagnement, PNL, tout est réuni, finalement, dans la méthode STEF. Savoir transmuté par l'écriture, les potentiels humains. Et c'est vraiment... projet dont j'ai créé un label de musique, LMS comme la méthode Steph, LMS Music je suis en train de créer LMS Training pour séparer l'activité de formation avec la musique et tout ce que je fais aujourd'hui vient d'une conviction très profonde c'est quelque chose qui me porte, c'est que toute personne est riche de potentiel insoupçonné que la chanson peut révéler Et du coup, j'ai vraiment à cœur aujourd'hui de pouvoir accompagner. dans différents domaines, dans le social, du coup, par des formations et par du team building aussi, avec la création de chansons. Donc, j'ai créé une méthode qui est accessible à tous, qui est ludique et qui permet... En fait, la création de la chanson est un prétexte à... renforcer la confiance en soi, la cohésion d'une équipe et d'apaiser sur des thématiques personnelles ou sociales. Et ça se décline comme ça en différents protocoles en fonction du besoin finalement du partenaire.

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant. On mettra quelques exemples de choses que tu as co-créées sur YouTube. Moi je trouve ça... Déjà le fait de dire tu peux accompagner n'importe qui à faire une chanson et tout le monde en est capable, déjà je trouve que la promesse est incroyable en fait. Et plus que la promesse en elle-même, ce que j'aime beaucoup dans cette méthode que tu as créée, c'est que tu le montres en fait. Je ne sais pas s'il y a toutes les créations que tu fais, mais en tout cas une bonne partie du travail qui est fait est accessible sur YouTube. Et pour ceux qui ne savent pas aussi, je crois que c'était l'année dernière, ce n'est pas cette année de l'année dernière, je crois que tu es intervenue aussi avec les Miss de Miss Réunion, justement.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    C'était un album, c'est ça ? Oui. Et en fait, on touche du doigt concrètement ce que tu fais, la manière dont tu le fais. Tu as travaillé notamment avec des personnalités aussi de la Réunion, comme Katia Castelnau. Et justement, je voulais rebondir sur cet exemple avec Katia Castelnau. On sent, tu sais... On a l'impression que tu as une volonté forte avec ces projets de co-construire avec les autres. Notamment, quand vous avez fait ce clip, tu avais fait un appel sur les réseaux sociaux, à toutes les personnes qui voulaient vous rejoindre, même sur les thématiques de l'album que vous avez fait, l'album Rose. Tu avais demandé quels sont les thèmes sur lesquels vous avez envie qu'on travaille. Pourquoi cette nécessité à ce moment-là ? co-construire comme ça tes projets, d'essayer de faire des choses beaucoup ouvertes sur le monde et avec les autres ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je suis poussée à créer une œuvre collective, en fait. C'est littéralement... L'album Rose, c'est ça. J'avais toujours eu le rêve, bon après, comme je dis, les rêves des mêmes projets, mais le rêve de produire un album avec la population. et notamment la population féminine. En fait, la population des femmes réunionnaises, quand je lance l'appel sur les réseaux sociaux, je dis Mesdames, voilà, j'ai cette idée. Est-ce que ça vous dit ou pas ? Quelles seraient les thématiques qui vous intéressent ou pas ? Je n'ai aucune idée de comment je vais faire ça, comment je vais le financer, comment… Mais ce que je sais, c'est que j'ai dans ma boîte à outils la méthode STEF et que ce que je sais, c'est qu'en réunissant plusieurs personnes… qui connaissent une thématique de près ou de loin, on arrive à faire une chanson qui résonne pour chacun en fonction de son point de vue, avec toujours un angle d'ouverture, d'espoir, même de résolution parfois, mais en tout cas un apaisement. Et du coup, ça s'est fait au fur et à mesure des rencontres. C'est comme ça qu'on est arrivé à l'album Rose. Donc, volume 1, il y a le volume 2 qui devrait arriver cette année. Et moi, vraiment, même si on me connaît de la télé ou en tant qu'artiste, c'est important pour moi de dire, vous pouvez le faire. Je vois un être humain un peu comme un ordinateur avec des programmes. Et c'est vraiment... Et à chaque fois, à chaque groupe, que ce soit dans les quartiers prioritaires, j'ai des... En fait, il y a... énormément de choses sur lesquelles je n'ai jamais communiqué, mais ça va être fait bientôt. Je suis en train de me structurer d'ailleurs et je suis accompagnée pour ça. Mais j'ai des sacrés projets là, dans les quartiers prioritaires, que ce soit dans ce public ou dans une association, que ce soit en entreprise, que ce soit n'importe qui. Au départ, personne, en fait, ils croient tous que c'est impossible en 1h30. de créer une chanson de A à Z, une chanson qui va sonner mainstream, c'est-à-dire que... qui va sonner comme ce qu'on entend à la radio. Parce que du coup, derrière, j'utilise des instrus de monstres de l'industrie musicale. Derrière, j'apporte la musique. Ensuite, on fait la mélodie ensemble et on fait les paroles. Donc, au bout de cette aventure-là, pour moi, le plus important, c'est que chacun ait le programme en lui. Je suis capable de faire des choses que je ne pensais pas. Voilà, et je me dis... Le taf est fait. C'est l'objectif à chaque fois.

  • Speaker #1

    C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et autres ? Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Je disais juste, c'est incroyable. J'ai écouté, moi, ce que tu avais fait au quartier français. Et d'ailleurs, en t'écoutant, là, je comprends que c'est un quartier qui t'est cher. Ouais, en atelier de deux fois deux heures, ce que vous arrivez à faire, c'est incroyable, je trouve. Vraiment incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, et figure-toi que là, alors je n'ai pas encore communiqué dessus, mais ça c'est un projet qui s'appelle La Nouvelle Seine, qui est en collaboration avec quatre communes du Nord et de l'Est. Et donc, c'est un projet en trois étapes. Donc finalement, je propose comme ça des projets, mais on ne peut pas dire au départ aux gens ce qu'on prévoit pour eux à la fin. On est obligé d'aller au fur et à mesure, tellement... Moi, je crois en eux, tu sais. Et donc, la première étape, du coup, c'est notre quartier en du talent. On dit, venez voir, venez créer une chanson avec Stéphanie. Derrière, quand ils ont vu qu'ils sont capables de faire une chanson, en fait, on a fait quatre comédies musicales dans chacun des quartiers. Donc, Brafusie, Saint-André, Saint-Benoît, pardon, Brafusie-Saint-Benoît, Fayard, Saint-André, Sainte-Suzanne, Centreville et Le Chaudron. Et on s'est retrouvés le 28 juin à Château-Morange avec un... qu'au plateau de ces quatre comédies musicales de 20 minutes. C'est tellement fort, en fait, comme partage. Moi, j'apprends. Aujourd'hui, mon équilibre vient de ce partage-là avec les projets sociaux. J'ai des projets, j'espère l'année prochaine travailler avec les seniors. Donc les projets sociaux avec l'Auto Queen. L'Auto Queen, c'est un contenu mais qui est devenu une émission télé sur trace. Donc ça, c'est le côté plus personnalité. Je reçois dans une voiture une personnalité, pas forcément de la musique. On parle d'une thématique. qui lui est personnelle ou qui tient à cœur. Et je prends le challenge de créer une chanson sur son histoire, sur sa thématique, en 30 minutes, sur la banquette arrière de la voiture. Voilà, ça s'appelle l'autocouine. Donc, mon équilibre aujourd'hui, c'est vraiment le social, c'est l'autocouine et toute la partie formation, team building. C'est vraiment ces trois-là aujourd'hui qui font que je reste et j'arrive à m'épanouir, en fait. C'est vraiment cette idée d'équilibre.

  • Speaker #1

    En tout cas, on ressent beaucoup cet épanouissement. Quand tu parles, on sent que tu es habité. Il y a une question pour clôturer cette partie et qu'il faut absolument que je te pose. Dans l'entrepreneuriat, dans tout ce qu'on fait, on a besoin de créativité. Et toi, j'ai l'impression que c'est pour faire une image. C'est comme si, quand je te vois, j'ai l'impression de voir quelqu'un qui est shooté la créativité. J'ai l'impression que tu es débordant de créativité. et je me demandais comment tu fais pour avoir ce côté là parce que le challenge est quand même assez dur à relever de dire tu vas me raconter une histoire de ta vie et en 30 minutes je vais faire une chanson est-ce que tu as peut-être des méthodes parce que dans l'entrepreneuriat il y a aussi ça il faut que tu trouves des idées il faut que tu crées du contenu, il faut que tu fasses des choses est-ce que peut-être tu aurais des petites astuces que tu pourrais partager avec nos éditeurs sur Comment mettre en marche et structurer sa créativité ?

  • Speaker #0

    Pour moi, il y a deux choses. Il y a la créativité en général, sur la vie en fait. En fait, chaque fois quand j'ai décidé de me lancer, je me suis promise de faire de toutes les épreuves, des opportunités. En fait, ça a développé vraiment, mon entourage me dit, mais des fois, ça a développé une espèce... espèce d'orientation, solution systématique. Je vois un mur, en fait, je vois... C'est comme ça. Je suis tout le temps câblée. Solution... Mais c'est parce que, en fait, je me dis que c'est possible et il y a des ponts qui se font et j'y crois. Et comme ça, on y arrive en fait. Voilà, donc le premier message que j'aurais, c'est de regarder le mur sous un autre angle, de faire des liens. Des fois, ça se joue à pas grand-chose. Le titre d'un journal, une piste, d'avoir confiance. sur le fait que on peut être guidé à trouver des solutions et que les problèmes peuvent devenir des opportunités. Moi, c'est vraiment... Et ça, c'est quelque chose qui est là tout le temps, présente. Et en termes... Et pour la musique, c'est vrai que j'ai la méthode, Steph. Mais... à force de créer des chansons. Je viens de passer un an, je pense que j'ai créé plus de 100 chansons l'année qui s'est passée, enfin en un an. Parfois, sur des temps records, j'ai fait un team building pour une firme à Maurice et là, j'ai vraiment compris. En fait, c'est en faisant que je découvre aussi. C'est vraiment, en fait, je dis oui, je dis oui, j'en serais capable. Je n'ai jamais fait, j'y vais. Je vous explique le truc, c'est-à-dire que Donc, c'est une firme qui voulait créer du lien entre les différentes filiales. Donc, ils avaient un événement et j'ai proposé une activité de team building pour chacune de ces filiales. Chacune des équipes, dont 14 équipes, ont créé collectivement une chanson qui représente leur vie dans leur société ou qui représente leur filiale, leur société. Donc j'ai créé 14 chansons en 3 jours et demi avec 14 équipes, en 2 heures chacune, avec à la clé une vidéo de restitution en fait, parce qu'il fallait voter pour l'hymne préféré. Donc je crois que c'était le plus gros challenge de créativité pour moi. Et je me suis rendue compte que c'était possible... Parce que je reviens au début, la coucher de soleil. Parce que aujourd'hui, l'équilibre, c'est une question de chaque jour. Mais je sais, par exemple, je sais ce qui va me ressourcer, par exemple, me reconnecter. Le coucher de soleil, la nature, une soirée entre amis. Et surtout, en connecté à un groupe, que je vois, il n'y a pas l'artiste, il n'y a pas la chanteuse, il n'y a pas le monsieur le PDG d'Intel, il n'y a pas le monsieur le RH ou le monsieur de la sécurité à l'entrée. J'arrive vraiment, toujours neutre, en me disant qu'on est des humains embarqués dans une aventure. L'aventure de se découvrir. par la création d'une chanson. Et à ce moment-là, je capte tout ce qu'ils me disent, tout ce qu'ils me disent est mis au service de cette œuvre commune. Et c'est comme ça que ça fonctionne. Et je suis sortie de cette aventure de 14 chansons, de 14 clips, même vidéos, en trois jours et demi. ressourcée. En fait, j'avais la pêche à la fin du troisième jour.

  • Speaker #1

    Écoute, merci en tout cas de ce partage qui nous a embarqués. J'étais à l'île Maurice dans cette aventure avec toi. On arrive à la fin de cet épisode. L'heure est passée extrêmement vite. On va la terminer par des questions rapides. On a l'habitude de clôturer comme ça. Mais avant ça, Stéphanie, est-ce qu'il y a une question que tu aurais aimée qu'on te pose aujourd'hui et qu'on ne t'a pas posée ? Parce que je sais aussi que tu as accepté cette interview pour pouvoir peut-être dire des choses que tu n'as pas l'habitude de dire. Donc, s'il y a des choses que tu as envie de partager avec nous et qu'on ne t'a pas demandé, n'hésite pas.

  • Speaker #0

    Je pense avoir, au fil de la conversation, partagé finalement ce que je voulais. vraiment mon message c'est que si vous sentez que l'entrepreneuriat est le modèle qui vous convient c'est possible Et vous n'êtes pas seul, en fait. Il y a énormément... Avec Internet aujourd'hui, on a accès à des ressources à vraiment pas hésiter, à dire, je ne sais pas, ça, je ne suis pas à l'aise, ça... Et parfois, même, on sait pour les autres, mais quand c'est pour nous... Donc, vraiment, ne pas hésiter à se faire accompagner. Et moi, je suis en plein dedans, parce que je suis en train de... d'être accompagnée justement pour pouvoir parler de ce que je fais. Parce que j'ai eu le challenge finalement de savoir comment mettre tout ça en un. Et d'ailleurs, par rapport à l'artiste, par rapport à tout ce qui se fait, ça peut paraître évident, mais ce n'était pas très clair pour moi sur les réseaux en fait. Comment communiquer sur ces chansons que je fais avec d'autres, qui ne sont pas forcément des artistes. sur... Voilà, mais je suis en train de trouver.

  • Speaker #1

    C'est tout ce qu'on te souhaite. On arrive à la fin de l'épisode. On a l'habitude de le terminer par des questions sur lesquelles on te demande d'essayer de répondre de la manière la plus concise possible. C'est un petit peu la clôture de l'épisode. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #0

    Droite au but, ok.

  • Speaker #1

    Première question, c'est quel est le pire conseil qui t'est donné dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    J'ai un mot qui me vient, c'est un truc, bref, t'es pas capable. En fait, ça c'est le pire et le meilleur. C'est devenu un truc, ça c'est un truc, voilà. Sinon, en un conseil même, je n'ai pas... Non,

  • Speaker #1

    mais ta réponse est très claire.

  • Speaker #0

    C'est bon ? OK.

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de... L'avantage des questions, c'est que les réponses t'appartiennent et que nous, on ne vient pas avec un cadre très défini. Donc, ce que tu nous dis, on le prend. C'était quoi le moment où vraiment tu as le plus galéré dans cette aventure entrepreneuriale et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Ce n'était pas forcément une aventure entrepreneuriale. Alors, dans l'aventure entrepreneuriale, moi, je dirais la première expérience. Comment j'ai fait pour m'en sortir ? J'ai fermé ma boîte. Je suis partie. Je suis partie ailleurs. Je me suis dit, il y a quelque chose, en fait, ce qui était le plus dur pour moi. Du coup, ma réponse n'est pas concise. Ce n'est pas grave, je la donne quand même. En fait, ce qui était dur pour moi, c'était de sentir que j'arrivais avec une proposition au taux. J'ai vraiment senti ça en 2016. Qu'il y avait un décalage entre ma vision et celle des décideurs.

  • Speaker #1

    C'est très clair et c'est un sujet qui est vraiment important et sur lequel c'est vrai que... Quand on est dedans, parfois, et nous-mêmes, on a aussi expérimenté ça, on peut manquer de recul et de lucidité sur ce sujet-là, en disant mais oui, mais c'est lui qui n'a pas compris ce que je voulais faire alors qu'en fait, non, ça peut être d'apporter le sujet. Donc, je te remercie de réinsister là-dessus. C'était quoi, tu vois, le moment jusqu'à maintenant où tu t'es dit là, ce que je suis en train de faire, ce que je suis en train de créer, ça a vraiment un impact positif

  • Speaker #0

    Je crois, la première fois... Oh, j'ai eu... Pardon. La première fois, parce que j'ai des témoignages assez hallucinants, moi-même, je continue à découvrir, en fait, les effets de la méthode Steph. La première fois que quelqu'un est revenu quelques mois plus tard à notre atelier et m'a dit, ton atelier a créé un déclic chez moi. Depuis, j'ai fait ci, ça, ça, ça, et voilà. la première fois que j'ai entendu ce mot déclic. Et pourtant, moi, je me disais, en fait, on m'avait juste, on m'avait demandé quelque chose d'hyper rapide, d'une heure trente, juste une heure trente, en format événementiel, mais effectivement, j'avais adapté et ça avait suffi pour que des personnes repartent avec quelque chose de durable. J'ai vraiment à cœur ça, l'innovation, la notion de durabilité. Vraiment que les personnes repartent avec quelque chose qui les transforme en positif.

  • Speaker #1

    dans tes derniers projets tu mentionnais notamment dans une interview ton souhait de réunir les terres créoles toi c'est quoi ton rêve pour la Réunion et pour notre culture créole de quoi tu rêves ?

  • Speaker #0

    je crois que j'ai mon rêve de confiance Vraiment confiance parce que, alors derrière la confiance, c'est je suis capable, c'est on peut y arriver ensemble, on peut être, et en vrai, on a les ressources. Confiance aussi en nos ressources propres, en nos richesses. Peut-être un... rien que par exemple au niveau de l'alimentation c'est un truc tout bête mais même déjà en partant de l'alimentation de revenir à ce que nos grands-pères, grands-mères mangeaient et qui étaient tellement tellement sains et naturels par rapport à notre environnement je crois que Si on pouvait commencer par ça, ce serait par ça, en fait. On n'en a pas parlé, mais pour moi, l'alimentation, c'est une des bases, finalement, aussi de l'équilibre et de la réussite. Parce que, mine de rien, on est là dans une machine à laquelle il faut donner un carburant qui va faire qu'on arrive à… à suivre à la hauteur de nos ambitions. Et je vous parle de ça alors que, intellectuellement, on le sait, je suis la première à le dire. Mais les actes, parfois, c'est autre chose. Mais en tout cas, tant qu'on en est conscient au moins, c'est déjà le premier pas.

  • Speaker #1

    Yes. Et ma dernière question pour toi, Stéphanie, c'est quelle est la personnalité ultramarine ? qui t'inspire le plus ?

  • Speaker #0

    Eh, bonne question ! J'ai un immense respect pour... dans le milieu du sport, moi, pour Marie-Josée Pérec, pour Teddy Riner. Alors, je ne sais pas si c'est l'effet, tu sais, l'effet JO. Je ne sais pas. Mais je peux vous parler aussi dans la musique de personnes. Ah oui, voilà. Elle n'est plus de ce monde. Et d'ailleurs, mon grand regret, il était dans ma to-do liste. Avant de mourir, je voulais rencontrer mon grand-père de cœur, Henri Salvador. Voilà. Il n'est plus là. Mais si je répondrais, Henri Salvador, c'est vraiment quelqu'un que j'aime profondément, alors que je ne l'ai jamais rencontré. Mais son œuvre, je trouve, en dit beaucoup sur la personne qu'il était. Et ça m'a inspirée. J'ai énormément...

  • Speaker #1

    On va terminer cet épisode sur cette note musicale. Stéphanie, encore merci pour tout le temps que tu nous as accordé, on a passé un super moment avec toi, merci nous avons aussi donné beaucoup de choses que tu n'avais jamais peut-être dévoilées avant, c'est très très précieux pour nous à titre personnel mais aussi pour tous les gens qui nous écoutent donc merci et puis on te souhaite que de belles choses pour la suite et on suivra ton actualité avec grand plaisir, on mettra tous les liens de tout ce que tu as cité en commentaire de l'épisode et puis bonne chance pour la suite et nous retombons bientôt

  • Speaker #0

    Merci, merci et tout le meilleur Ă  tout le monde. Merci Ă  toi pour l'invitation.

  • Speaker #1

    C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #2

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Introduction au podcast et prĂ©sentation des intervenants

    00:10

  • Rencontre avec StĂ©phanie Tazar, artiste et entrepreneuse

    01:14

  • Portrait crĂ©ole de StĂ©phanie Tazar

    02:18

  • Parcours professionnel et artistique de StĂ©phanie

    11:04

  • PrĂ©sentation de la mĂ©thode Steph et de ses projets

    51:20

  • Questions rapides et conclusion de l'Ă©pisode

    01:08:57

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