undefined cover
undefined cover
Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem cover
Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem cover
Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem

Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem

Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem

1h22 |12/06/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem cover
Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem cover
Entretiens avec des auteurs, compositeurs, éditeurs Sacem

Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem

Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours : la musique, un héritage familial | Parcours croisés Sacem

1h22 |12/06/2025
Play

Description

Après le succès de l’album Âmes Fifties et à l’occasion de leur tournée commune, Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours se retrouvent dans l’auditorium de la Sacem pour un échange rare et complice mené par la journaliste Nathalie Levy.
Ils y évoquent la scène, la création en famille et les coulisses de leur collaboration.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Proposé par la SACEM, voici Parcours croisé. Rencontres, histoires et témoignages autour de la création. Considéré comme l'une des figures majeures de la chanson française depuis les années 70, Alain Souchon repart en tournée avec ses fils, Ours et Pierre Souchon, en 2024 et 2025. Après plusieurs collaborations, notamment sur l'album acclamé I'm 50's, ils sont aujourd'hui les invités de Parcours croisé. Un entretien au micro de la journaliste Nathalie Lévy dans l'auditorium de la SACEM.

  • Speaker #1

    Je suis très honorée, j'ai beaucoup de gratitude envers vous à la SACEM parce que je suis fan d'Alain, d'Ours et de Pierre depuis fort longtemps. On se connaît un tout petit peu, on s'était déjà croisés sur un plateau télé et en attendant de vous avoir en aparté dans une émission où on se raconte, c'est ici qu'on se raconte aujourd'hui. Merci Alain, d'abord je voudrais vous souhaiter un très joyeux anniversaire. Vous m'autorisez à le faire ? Je vous en prie. Moi, j'avais envie de vous souhaiter une bougie pleine de sourire, de tendresse et en fait pleine de tout. Est-ce que ça vous va, ça ?

  • Speaker #2

    Oui, vous êtes gentil comme tout, bien sûr.

  • Speaker #1

    Robert Charlebois vous embrasse parce qu'il vous envie sur votre chevelure.

  • Speaker #2

    Il était avec vous,

  • Speaker #1

    je crois. Il était avec moi il y a quelques jours sur En Aparté. Il adore Alain. Il s'est souvent comparé à vous. C'est un parolier aussi. Il écrit,

  • Speaker #2

    il compose.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a quelques similitudes. On va en reparler dans quelques instants. Pierre Ours, je suis très heureuse de vous côtoyer aussi ce soir. Bon, Ours, on peut tomber le masque deux secondes ou pas ? On peut. On peut se dire que vous vous appelez Charles en vrai, dans la vraie vie ? Bien sûr, bien sûr. Et on peut vous poser la question de savoir pourquoi Ours ? Parce que tout le monde ne le sait pas nécessairement.

  • Speaker #3

    Oui, oui. Alors déjà, il y avait le choix d'un pseudo. ça m'amusait d'avancer de me présenter avec un pseudo je trouvais ça plus drôle plus décalé il y a peut-être cette histoire aussi de nom connu, Zouchon qui est déjà un logo sur pas mal de enfin c'est pas un logo bien sûr mais je veux dire c'est pas mal sur plein de disques alors la symbolique de l'ours c'était parce que Merci. Je voulais marquer ce moment où on est seul devant son cahier, ce moment de vérité, où on écrit des chansons. Et notre travail est souvent... Il y a souvent ce contraste-là de rythme. Pareil, je pense, pour ceux qui écrivent des pièces de théâtre ou des films ou des livres. Il y a ce moment solitaire. On est seul comme ça.

  • Speaker #1

    Un peu dans sa caverne, en fait.

  • Speaker #3

    On est dans sa tanière, complètement, et assez recroquevillé sur soi-même. et... Du jour au lendemain, on sort de notre tanière et on va sur les scènes présenter ce travail qui est d'abord un peu secret. D'où la symbolique de l'ours.

  • Speaker #1

    Alors ce travail, justement, on va en parler. On va parler de la création d'un morceau, bien entendu. Et Dieu sait qu'il y a des morceaux qui nous accompagnent depuis des décennies. Des morceaux à vous, Alain, des morceaux à vous deux, Pierre et Ours. On va se parler de cette tournée parce que vous êtes sur les routes de France. Ça y est, vous avez démarré et vous allez comme ça parcourir un certain nombre de scènes. Le casino... de Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, à Lyon, à Nantes, à Strasbourg, à Grenoble, à Bruxelles, à Chartres et j'en passe. Et vous serez systématiquement tous les trois. Tous les trois pour cette tournée intimiste alors Alain, c'est ça ? C'est une tournée intimiste, c'est une tournée de la transmission aussi un peu ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas, mais c'est parce que moi j'ai toujours fait des tournées avec un piano, une basse, une batterie, une guitare et tout. Et puis là... C'est une tournée plus intimiste, ils jouent de la guitare tous les deux, ils chantent et on est tous les trois comme ça. Moi je ne joue de rien et ils m'accompagnent. On est en famille et on est assez heureux de dîner au restaurant après ensemble et tout ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, tant que vous vous supportez j'ai envie de dire c'est formidable. D'ailleurs je vous pose la question à tous les trois, vous êtes quoi ? Vous êtes un groupe ? Vous êtes une famille, vous êtes des collègues. Pierre, vous êtes quoi sur scène, tous les trois ?

  • Speaker #4

    Oui, un petit peu tout ça. Le fait de se mélanger, c'est vrai. On est avant tout une famille, on se connaît bien. Mais mon frère et moi avons décidé de suivre le sillon de notre père. Donc, on s'est mis un petit peu à l'ombre. Oui, c'est vrai que cette relation père-fils, quand on travaille ensemble, on est penché sur des chansons, sur la même mission. Mouh ! Tout ça s'efface un peu, on devient collègues, on devient des musiciens de groupe, on est dans le même bateau. Tout d'un coup, on a des relations multiples.

  • Speaker #1

    Multiple. Ours, partir, c'est quoi ? C'est une tournée marathon, je disais, vous avez démarré le 7 mai, c'est une centaine de dates. Partir comme ça tous les trois, l'envie, elle s'est trouvée où ? Comment ça a démarré la genèse de cette aventure ?

  • Speaker #2

    Je les ai obligés parce qu'ils ne voulaient pas au départ. Et comme je suis leur père, j'ai eu un tout petit peu d'autorité.

  • Speaker #1

    C'est un peu vrai. Je veux connaître la réversion,

  • Speaker #3

    mais qui est-il vrai ?

  • Speaker #1

    Alors, Alain, vous allez compléter.

  • Speaker #3

    On nous proposait souvent, comme on fait tous les trois des chansons, ça ne vous dirait pas de chanter une fois tous les trois ensemble ? La première fois, c'était pour les étoiles du sport, une réunion de sportifs. C'était à La Plagne. et Laurence Caché nous avait conviés. Ça ne vous dirait pas de monter sur scène tous les trois ? On a dit pourquoi pas essayer. Et puis en fait, on a adoré l'expérience. C'était un petit concert qui durait 20 minutes, mais on a adoré. Moi, j'étais un peu impressionné d'un coup d'accompagner mon père. J'ai vu sa force. Dès qu'il est chanteur, il interprète ses chansons. J'étais un peu déstabilisé, donc je jouais de la guitare moins bien d'un coup.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais...

  • Speaker #3

    Ça m'avait beaucoup marqué, ça.

  • Speaker #1

    Alain, parce que, je ne vous cache pas que je vous écoute, alors évidemment, à chaque fois que vous passez à la radio, à un de vos tubes, ou quand vous êtes en interview aussi, et j'ai cru comprendre qu'il y avait une petite ordonnance qui traînait dans un coin, qui était l'ordonnance de votre toubib, votre généraliste, dirons-nous, qui vous avait vivement conseillé, préconisé cette tournée. C'est vrai, ça ? C'est de l'info ? Non,

  • Speaker #2

    mais c'est vrai. Je suis allé le voir parce que je ne sais plus ce que j'avais, un petit coup de mou, je ne sais plus. Et alors, il a marqué sur l'ordonnance partir en tournée avec vos deux enfants. Alors, c'est ce que j'ai fait. Mais c'est vrai, j'ai vraiment l'ordonnance.

  • Speaker #1

    Alors, qui vous êtes Alain Souchon ? Moi, je voudrais comprendre un petit peu aussi les coulisses. On va entendre des morceaux de chacun dans un instant. Mais qui vous êtes sur scène quand vous êtes avec vos deux fils ? Vous êtes un chef d'orchestre, vous êtes le patron, vous êtes le papa. Comment ça s'organise ? Oui,

  • Speaker #2

    je vois ce que vous voulez dire, mais on n'est pas... D'abord, on a l'habitude d'être ensemble, donc il n'y a pas de hiérarchie comme ça. Mais c'est vrai que je suis chanteur.

  • Speaker #1

    T'es impressionné quand même.

  • Speaker #2

    Oui, de toute façon, le public, c'est toujours impressionnant. Regardez comme c'est...

  • Speaker #3

    J'ai été impressionné par toi.

  • Speaker #1

    Par vous, hein. Par vous, Alain. Par vous,

  • Speaker #2

    il est impressionnant. Non, mais... Donc, voilà. Enfin, je sais pas. Mais ça se fait un petit peu tout seul, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, ça se fait tout seul. Non, c'est vrai qu'il n'y a pas de... Il n'est pas chef à nous dire...

  • Speaker #2

    Non, ce qu'il fait...

  • Speaker #3

    Joue comme ça, joue comme ça. De toute façon, mon père est assez particulier. Il est assez décalé. C'est-à-dire, il arrive en balance. Il fait juste... Grin, grin dans le micro deux secondes. C'est bon, j'entends ma voix, c'est bon. Et c'est pas du tout qu'il prend ça par-dessus la jambe, mais il s'économise beaucoup pour le concert. Et là, c'est d'un coup, dès lors que le concert commence, quand il est dans ses chansons, il raconte, il a vraiment le souci de raconter ses chansons. Mais c'est assez simple,

  • Speaker #1

    il n'est pas plus chouette que ça.

  • Speaker #2

    Je ne suis pas très musicien, je suis très dans les paroles que je raconte. Peut-être un peu trop, et pas assez...

  • Speaker #1

    On va se parler des paroles, parce qu'évidemment, le souci que vous avez, le soin que vous avez à ce que ce soit toujours des paroles. poétiques délicates je sais pas quel est le mot qui convient vous me direz dans un ristique vous avez dit danger c'est pas moi non c'est pas moi non en revanche pierre je voudrais savoir est-ce que vous pouvez m'éclairer un petit peu sur les morceaux qu'on retrouve sur cette tournée parce que n'en voulez pas que je m'adresse à pierre si vous avez élaboré ensemble pour vous mettre d'accord sur une liste de chansons et on va en parler de ces chansons et de la création de ces morceaux Comment vous avez élaboré ensemble ?

  • Speaker #4

    Avec Charles, on ressent les mêmes choses, on a vécu la même enfance, avec des chansons qui nous ont fait le même écho, qui nous ont fait le même effet. et on partage donc les mêmes avis. On avait envie évidemment qu'il interprète et qu'on l'accompagne à interpréter ses chansons un peu incontournables mais on avait aussi envie qu'il interprète des chansons qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et puis des chansons qu'on appelle un peu les chansons cachées alors c'est des chansons cachées par des singles comme on dit par des 45 tours qui qui font de l'ombre aux chansons d'album des chansons qui n'ont pas marché à qui on essaie de donner une seconde vie non non c'est pas pas marché parce qu'on ne peut pas sortir 10 chansons c'est des chansons d'album des chansons qui font un écho à notre enfance et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis longtemps on s'est dit quitte à refaire de la scène ensemble dévoilons un peu des choses qui font écho à notre enfance.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qu'on va faire, dévoiler évidemment aussi les secrets d'Alain Souchon et de ses fils pour la création de ces chansons, mais ce n'est pas par une chanson d'Alain qu'on va commencer. Bah non, ce serait trop attendu. Bien sûr. Je voudrais qu'on entende un extrait et vous allez me dire si vous reconnaissez.

  • Speaker #3

    Je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert ainsi, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit. Je ne pensais pas le vivre ici Et rester tout le concert assis A regarder les gens ainsi Et le temps qui rétrécit

  • Speaker #1

    Alors j'interroge le public, est-ce que c'est Alain qui chante cette chanson ? Non ? Vous êtes formel ? J'entends pas. Oui, effectivement, on peut le dire, Alain, c'est pas vous.

  • Speaker #2

    Ah non.

  • Speaker #1

    Mais c'est une voix très semblable.

  • Speaker #2

    Je le pense, c'est très semblable.

  • Speaker #1

    Ah, c'est vrai, mais très significatif, c'est vous, Ours.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est un morceau à vous. Pourquoi ce morceau ? J'ai choisi ce morceau parce que d'abord, c'est une balade sublime. NTM à Bercy, pour citer ce titre qui n'est pas une évidence pour tout le monde, mais aussi pour parler de votre public. Parce que je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert assis, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit, la jeunesse qui rétrécit. J'adore cette formule. Votre public, Alain, Ours, Pierre, vous prêtez un peu le public durant cette tournée. Aujourd'hui, votre public, il est composé de qui, de quoi ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai toujours remarqué que dans les salles où j'ai chanté depuis maintenant au moins 4-5 ans c'est toujours mélangé il y a des gens jeunes des gens moyens et puis des gens très âgés aussi. Ça me fait plutôt plaisir que ce soit comme ça.

  • Speaker #1

    Vous empruntez le public d'Alain, en quelque sorte ? Oui,

  • Speaker #4

    bien sûr. Moi, pour être franc, je n'ai pas vraiment de public. Parce que j'ai fait... des disques chanteurs et tout ça qui remontent à il y a un petit moment. Mais par contre, j'aime beaucoup travailler pour des projets, pour d'autres. Et en effet, on a la chance de bénéficier de son public chaque soir. On a des applaudissements grâce à lui. On a beaucoup de chance de ça.

  • Speaker #3

    Mais on n'a pas tellement... En fait, le concert qu'on fait, c'est vraiment un concert de mon père. On n'a pas voulu justement faire nos chansons. On en fait une en clin d'œil, une chacun. Toi t'en fais une, moi j'en fais une. Ça nous gênait, cette histoire. de regarder c'est mon public ça faisait un peu l'oiseau qui met ses petits oisillons et qui leur prête son perchoir prenez mon public c'est à vous ça nous a gênés on préférait compartimenter les choses le répertoire notre père est tellement grand que c'était déséquilibré pour nous les gens viendront nous voir ou pas en concert nous mais on voit là on accompagne mon père vraiment alors on vous accompagne vos pères sur un certain nombre de morceaux effectivement qui nous Nous accompagne nous.

  • Speaker #1

    tous depuis des années je voudrais que vous m'expliquiez alain comment vous faites depuis 30 ans plus de 30 ans pour créer quelle est votre base livrez nous un peu les secrets de fabrication d'alain souchon comment alain souchon travail le texte travail la musique quelle est la part d'inspiration d'improvisation quand j'étais dans les collèges j'ai été beaucoup en pension

  • Speaker #2

    Et en pension, je m'ennuyais et on ne pouvait pas lire, on n'avait pas le droit de lire autre chose que des livres de classe. On n'avait pas le droit d'avoir des trucs extérieurs, des romans marrants et tout. Donc je lisais les livres. de français que je relisais sans arrêt il y avait beaucoup de poésie et j'étais assez fasciné par les poésies de tous nos grands poètes que ce soit guillaume apollinaire ou victor hugo et à chaque fois j'étais assez fasciné par les alexandrins bien mis ou les octosyllabes et tout, puis ces rimes qui étaient tellement bien mises et tout. Ça m'avait toujours plu, ça, le rythme qu'il y a dans ces poèmes. Et alors après, vers l'âge de 16 ans, vers l'âge de 16-17 ans, on est très romantique avec les jeunes filles. Je ne sais pas comment vous expliquer. Non,

  • Speaker #1

    mais je vois bien. Voilà.

  • Speaker #2

    Petite idée. Donc on a tendance à leur envoyer des messages avec... avec des trucs qui riment un peu comme ça. Et puis après, on y prend plaisir. Et après, j'ai découvert les grands auteurs de chansons des années 50-60, c'est-à-dire Georges Brassens, Jacques Brel, Guy Béart, Léo Ferré, qui avaient une façon d'écrire magistrale et qui m'ont beaucoup impressionné. Et puis après, j'ai... J'ai essayé de les imiter.

  • Speaker #1

    Voilà, et plutôt avec brio. Je sais que vous avez toujours eu le souci que le texte ne soit pas mièvre.

  • Speaker #2

    On essaye autant que possible, oui, que ce ne soit pas complètement idiot.

  • Speaker #1

    Non, mais d'accord, mais il y a des succès. Je vais en citer un. Non, mais vous voyez, il y a des très gros succès et d'artistes qu'on adore avec des paroles quand même assez basiques. Et pour autant...

  • Speaker #2

    Oui, mais moi j'aime bien les chansons très populaires avec des textes très simples. J'aimais aussi beaucoup Léo Ferré et tout ça, qui étaient des choses plus sophistiquées au point de vue parole. Mais enfin, j'aime la chanson en général. J'ai été élevé avec Gilbert Beco, Charles Aznavour, Richard Anthony, Sheila, tout ça. C'est des gens qui m'ont meublé ma jeunesse et que j'aime beaucoup. j'ai rencontré Sheila il y a un mois J'ai adoré. Je lui ai dit, vous savez, vous comptez beaucoup dans ma vie. Parce qu'elle disait, ah bah oui, vous devez considérer mes chansons comme de la gnognotte. J'ai dit,

  • Speaker #1

    vous êtes de la variété pure. Oui,

  • Speaker #2

    bah oui, mais moi j'aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Pierre, Charles, Ours, comment on travaille les textes en famille ? C'est plus compliqué.

  • Speaker #4

    Les textes en famille, non, mais on compartimente. C'est-à-dire qu'on n'est pas tous les trois sur le même texte. Non. Non, moi j'ai la chance d'avoir des rendez-vous avec mon père depuis quelques années, où sur ses albums, on fait une ou deux chansons ensemble. Moi je fais les musiques, il fait les paroles, alors il me donne un début, souvent une phrase un peu gimmick comme ça, et puis autour de cette phrase, tout va bien. couler voilà j'aime bien le voir chercher ses textes parce qu'il n'est pas assis en se grattant le front avec un crayon il va laver les carreaux avec un vrai jack zennitre ah oui d'accord il peut faire ça l'inspiration est issu du quotidien en fait chez vous c'est ça je ne sais pas mais j'ai besoin de magie témont corps soit de marché soit de laver les carreaux comme il dit sur n'importe quoi mais

  • Speaker #2

    je peux pas être là à dire attend donc je trouve je ne trouve pas il est les mettre dans le mouvement.

  • Speaker #4

    Il cherche dans le mouvement. Et puis faire des chansons ensemble, c'est arrivé, donc mon père et moi, mais nous trois aussi, dans une aventure qui s'appelait le Soldat Rose. Le Soldat Rose,

  • Speaker #1

    la comédie musicale, le Soldat Rose numéro 3.

  • Speaker #4

    Vite par Pierre-Dominique Burgot.

  • Speaker #1

    Exactement, vous avez donc mis en musique.

  • Speaker #4

    Voilà, exactement, et là c'était vraiment très agréable. On était tous les trois dans une bulle d'enfance, et puis dans le même bateau à essayer de chercher des trucs qui nous stimulaient. C'est comme je disais tout à l'heure, on devient des amis, on devient des membres du même groupe.

  • Speaker #1

    OUX, vous avez été nourri par Alain à quoi ? Quelles ont été vos influences ? Alain, bien sûr, c'est les textes, on a compris la poésie, pas seulement. Comment il a mené ça à la maison après ses tournées, après ses concerts ?

  • Speaker #2

    Ils ont été baignés, évidemment, avec mes chansons. Et puis, vers l'âge de 10, 11 ans... Ils se sont éloignés de ça pour partir vers plus... Pour avoir leur propre identité. Pour trouver leur propre identité.

  • Speaker #1

    Il y a des choses intangibles, entre guillemets.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'il y a cette histoire d'être chanteur, d'écrire des chansons, il y a cette histoire de notoriété. Il avait peur que ça nous rende dingue, le fait qu'on le voit à Champs-Élysées les samedis soirs. Il essayait de compartimenter ça, il ne voulait pas trop qu'il y ait ça à la maison. Donc contrairement à chez Laurent Voulzy où là-bas il y avait des jukebox, des Beatles en grandeur nature et la bouche des Rolling Stones en déco, chez nous c'était très sobre, c'était plutôt bibliothèque. Il avait le souci de ça, de nous préserver de ça. Donc il ne nous a jamais poussé à faire de la musique. Bien sûr il nous en parlait un peu mais il était content qu'il y ait un peu moins de musique quand on arrivait à la maison. Ça me faisait peur,

  • Speaker #2

    je te coupe deux secondes, ça me faisait peur. Parce que si vous... Quand on a des enfants, on se dit que c'est bien s'ils font des études, des études les plus poussées possibles en philosophie ou en mathématiques pour devenir ingénieur. Et si vous les emmenez à l'âge de 13 ans dans les cours de l'Olympia, c'est foutu. Les études, ça ne va pas. Ils vont dire non, j'aime mieux aller à l'Olympia, c'est plus marrant. C'est obligé. Donc, j'ai essayé de compartimenter,

  • Speaker #4

    c'est vrai. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas marché du tout, Ours, vous vouliez dire.

  • Speaker #3

    Non, mais par rapport à votre question, comment il était ? quelle réaction il avait quand on lui a dit qu'on allait faire ce métier. Au fond de lui, il était très inquiet, comme on est inquiet parce que c'est un métier à risque. Comme tu le disais, souvent, on peut avoir beaucoup de talent, on s'investit à 100% dans ce genre de métier, on se jette complètement dedans et ça peut n'avoir aucun succès. Alors ça peut être fracassant. Donc ça, ça le faisait peur, mais il nous a jamais montré ça, il nous a toujours encouragé. Lui-même a vécu la même chose, il s'est dit à un moment j'avais envie d'être chanteur. Alors voilà, il pouvait pas nous brider là-dedans, il nous a encouragé, même si au fond lui-même je pense qu'il était très inquiet.

  • Speaker #1

    Alors justement, il vous a tellement pas bridé que vous avez créé ensemble, et je voudrais qu'on entende Pierre et Charles l'album, un extrait tout au moins de l'album que vous avez composé pour votre père, I'm 50's. On démarre.

  • Speaker #3

    Je vais laisser parler Pierre, parce que c'est marrant que vous montriez cet extrait.

  • Speaker #1

    C'est bien ou pas ?

  • Speaker #3

    C'est super. Il illustre bien comment ça s'est passé. Alors déjà, on n'a pas tout co-écrit. Pierre a écrit pas mal de musiques, moi un petit peu une, et avec Laurent, t'en as fait une, sinon toi tout seul. Mais voilà, en fait, par exemple, cette chanson, I'm 50's, mon père arrive au piano, une espèce de foxtrot, et c'est d'ailleurs... on a l'air de voir toujours des défauts de la loi devant nous devant tout le monde fox trott c'est un balancement de tout comme des pas de race et c'est vrai que tu étais arrivé Il dit, j'ai cette chanson en tête, là. Donc, ferme les yeux, vois. Toc, toc, toc, toc. Un ballon, il s'ennuie.

  • Speaker #2

    J'ai les radios quand tu fais...

  • Speaker #3

    C'était un peu comme ça, un peu vieillot, mais c'était bien. déjà l'âme de tout.

  • Speaker #2

    Des canards ?

  • Speaker #3

    Non, il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #2

    Il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #3

    Et nous, il nous chante ça comme ça, il dit, voilà, j'ai fait ça, avec son air toujours un peu bon, voilà, c'est ça, bon, c'est pas dingue, en gros, il disait. Et nous, on trouvait déjà ça très chargé, très fort, mais on s'est permis de ramener un truc un peu plus cinématographique. Donc, ce qui était Foxtrot, on a cassé ça, qui faisait pour nous un tout petit peu plus vieillot, et on a fait un peu euh... Voilà, en fait, il y avait son texte pas vraiment ordonné. Il avait tous les mots, les phrases magnifiques. Voilà, et puis, voilà. Et nous, on lui a dit, tiens, tu pourrais insérer, faire un refrain à des moments, juste une petite respiration, juste qu'il dit, I'm 50. Il avait déjà écrit une phrase, I'm 50. Sa chanson s'appelait. Mais voilà, on l'a aidé à structurer un refrain. À un moment, il lui manquait deux phrases. On lui a dit, là, ce serait bien pour le deuxième couplet. Il est monté. 10 minutes et il est revenu avec les phrases qu'on vient d'écouter dans le radiola, André Verschuren, les enfants soldats dans les montagnes algériennes, cet art-là d'être synthétique et en peu de phrases, illustré les années 50. Et voilà, on réarrange un petit peu, on a réarrangé ce truc assez brut qui nous a montré un côté plus cinématographique.

  • Speaker #1

    Pierre, donc ce côté cinématographique, cette nostalgie aussi. toujours le sens, l'écriture soignée, cette dextérité d'Alain tout en passant la jaque sur les vitres. Combien de temps on met pour travailler sur un album comme celui-là ?

  • Speaker #2

    Je commence un truc et puis après, je cale. Très vite, je pars. J'appelle Pierre.

  • Speaker #1

    Et Pierre arrive. Et Pierre...

  • Speaker #2

    Pierre. Oui, oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est lui qui parle le mieux.

  • Speaker #4

    Non, pas du tout. On se stimule, on se stimule mutuellement.

  • Speaker #1

    Il y a des vastes comédies. On se dit,

  • Speaker #4

    regarde, j'ai une phrase, c'est pas super. Et puis, hop, on trouve un air radial. Et bien, ma phrase. Et puis, pareil, j'ai mon air qui est pas... Ah, j'adore ton air et tout. On se stimule. Donc, tout d'un coup, on s'accroche à une chanson. Et puis, on se dit, on va la faire ensemble. là dans cette aventure familiale sur l'album I'm 50's Il est parti, on voyait bien qu'il commençait à avoir des débuts de texte, des phrases par-ci par-là, donc je me suis dit qu'il trame quelque chose quand même, il a envie de faire des nouvelles chansons. On ne s'est pas dit qu'on allait faire un album, on s'est dit on va faire des nouvelles chansons. Et ça a été un vrai plaisir. comme dit Charles, de voir son côté très précaire en faisant sa petite chanson comme s'il y avait une petite lumière de 20 watts avec un petit métronome. C'était un plaisir d'étoffer tout ça parce qu'il peut tout chanter. il peut chanter aussi bien sur un reggae un petit peu mutin il peut chanter sur une chanson beaucoup plus grave il peut chanter sur une chanson très classique il arrive à se balader un peu partout Est-ce que je me trompe si je dis qu'il y a quelque chose quand même de très artisanal dans votre manière de travailler de

  • Speaker #1

    l'orfèvrerie aussi mais quelque chose d'assez organique comme ça

  • Speaker #4

    Exactement, on travaille dans un salon sans matériel et puis parfois on se dit on va partir 2, 3, 4 jours à la campagne parce qu'on a une petite pièce qui fait vite grenier avec un vieux piano désaccordé, une guitare sur laquelle il manque deux cordes mais il y a un petit charme là dedans et on arrive à travailler quand même et on aime bien ce côté un petit peu...

  • Speaker #2

    précaires,

  • Speaker #4

    précaires qui nous ressemblent parce qu'on n'est pas très geek, même si on est quand même un petit peu organisé pour pouvoir faire du jeu

  • Speaker #1

    J'avais pas l'intention de le demander là mais vous voyez, le public là est très éclectique aussi Est-ce que vous vous êtes penché sur la question du digital Alain Souchon ? Ce que je veux dire c'est que est-ce que vous regardez les réseaux ? Est-ce que vous regardez ce qu'on dit de vous sur les réseaux ? Est-ce que c'est le pique ?

  • Speaker #2

    Pour ça j'ai des intermédiaires entre les réseaux et moi, c'est Pierre et Charles Ils me disent, regarde, il y a marqué Alain Souchon est un gros con. Ou bien, j'adore les chansons d'Alain Souchon. Alors c'est eux qui me disent, mais moi non, je ne le fais pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi. C'est sans doute pour faire un genre. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas votre truc, mais en même temps, ça ne m'étonne pas tellement.

  • Speaker #2

    ça vous ressemble modérément et tant mieux et alors du coup je me rendis mais non j'adore cette communication instantanée de tout le monde et tout je trouve ça marrant où il y a très peu de mots et plein de fautes d'orthographe non je rigole

  • Speaker #1

    Ours, Pierre je vous reprends sur cette question là parce que ça m'interpelle bon évidemment vous êtes les fils d'Alain Souchon bon c'est un fait c'est comme ça et c'est plutôt formidable non c'est peut-être un poids justement alors attendez vous faites les questions allez Est-ce que c'est un poids ?

  • Speaker #4

    Souvent on nous demande ça forcément. On a de la chance de bénéficier de la sympathie qu'il dégage. Soit les gens l'aiment beaucoup et ont des posters de lui ou des boucles de cheveux qui sont tombées sur scène, soit ils s'en foutent. Mais ils n'ont pas envie avec un pied de biche d'aller lui casser la gueule en faisant un peu plus de celui-là. Donc nous on bénéficie d'une sympathie qui s'émane de lui et on a de la chance.

  • Speaker #1

    Vous connaissez le terme de Népobabies ?

  • Speaker #0

    Les népo-babies, les fils d'eux. C'est le terme qu'on emploie. La fille notamment de Benjamin Biolay qui s'est fait tenser sur le sujet, etc. Et on sait que les réseaux peuvent être extrêmement violents. Vous, j'ai l'impression qu'effectivement, vous êtes passé au travers, de cette espèce de démonstration comme ça, très violente, d'être montré du doigt, d'être accusé d'être le fils d'eux, d'être bénéficié de cet entre-gens. Oui, vous êtes passé entre les gouttes.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on s'est préservé de tout ça pendant très longtemps, avant de se montrer nous trois ensemble. On a tenu vraiment au fait de faire chacun notre route. On ne voulait pas se mélanger. On nous a beaucoup proposé d'être sur un canapé rouge, dans des émissions ou sinon dans des magazines, des photos. On a toujours refusé parce qu'on ne voulait pas... On ne voulait pas aussi sans doute avoir... d'être taxé de fils d'eux. fiston-piston tout ça même si bien évidemment ça joue enfin je sais que moi quand je fais des concerts je suis conscient qu'il ya la moitié de la salle qui viennent aussi pour me voir voir le comment se débrouille le fils de notre chanteur préféré je suis au courant je le prends pas mal on a beaucoup de chance quand même Ça nous a plutôt porté, plutôt que nous avoir écrasé.

  • Speaker #0

    Et ça vous a porté jusqu'à la scène aussi, vous, Pierre, avec ce titre-là, par exemple, « C'est pas vrai » .

  • Speaker #2

    On se dit que c'était mieux avant, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mal, mais on chante, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mieux avant, mais ce n'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Et oui, ce n'est pas vrai, 1994, Les Cherches Midi, votre groupe, votre duo en fait, pour être exact, avec Julien Woulzy. Julien Woulzy, donc c'est un cousin en fait,

  • Speaker #3

    c'est ça ?

  • Speaker #4

    Exactement,

  • Speaker #0

    c'est la famille, bien sûr. Est-ce que vous pouvez me raconter, est-ce que vous avez pu y réfléchir, une anecdote ou un moment sur scène très fort de vous trois ?

  • Speaker #3

    C'est plutôt la première fois qu'on est tous les trois sur scène comme ça. et euh euh Non mais il y a des chansons forcément qui sont très... Par exemple, la chanson « Et si en plus il n'y a personne » qui est une chanson qui a été écrite il y a une quinzaine d'années mais qui après les attentats a de la lumière sur cette chanson. On voit bien qu'il y a un avant et un après, que quand cette chanson est interprétée, il se passe quelque chose, une grande attention d'écoute et puis surtout c'est très applaudi, les gens ont envie de se lever. Alors ça fait un effet parce que... Je n'ai jamais eu la chance de provoquer ça avec mes chansons. Donc c'est assez éblouissant et émouvant.

  • Speaker #0

    On a cité « Et si en plus il n'y a personne » , c'est une chanson engagée. J'en ai choisi une autre, moi. Je suis désolée Alain, mais j'espère que vous validerez quand même. Une autre chanson engagée de

  • Speaker #2

    1993. Je veux vouloir la belle musique, Soudan, Mons, Doudane, Pour un air démocratique, Pour se casser dans le ciel, Pour vouloir le monde parler. Soudain, mon soudain, suite la parole est changée, ou entrecastée par... Et je rêve que soudain mon pays soudain se soulève. Mais c'est déjà ça, c'est déjà ça.

  • Speaker #4

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    On parlait de chansons engagées, donc celle-ci, oui. Mérite des applaudissements. Si, Alain.

  • Speaker #4

    En face de chez nous, de la porte d'entrée, il y a un type qui est tout le temps couché dans la rue. Alors j'ai été le voir une fois, il m'a dit « je suis du Soudan » . Il est là, visiblement son pays, il aime mieux être couché dans le pupitre de chez nous, sur les trottoirs, plutôt que d'être dans son pays. Ça m'a toujours scié ça. Et on en voit pas mal des gens comme ça qui sont dans le... la rue, qui viennent du bout du monde. Alors Soudan, ils ont eu un régime terrible et tout, et c'est un drôle de pays. Alors voilà, je fais une chanson là-dessus, sur ces gens qu'on voit passer avec des djets là-bas. Ils sont isolés, ils sont loin de chez eux. Des fois, je vais en voir, je leur dis, mais vos frères, vos sœurs, ils sont où ? Ils sont là-bas. Alors, ils sont là tout seuls. C'est impressionnant, je trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est encore possible ? Je crois que vous voulez vous exprimer, Pierre. Je vous donne la parole dans une seconde. Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui de faire une chanson engagée ? Celle-ci, c'était 1993. On voit évidemment le monde aujourd'hui dans un tumulte sans commune mesure. on vous On voit aussi l'impact des réseaux sociaux, la violence. Quand un artiste prend la parole, Vianney, pour ne pas le citer, au moment du 7 octobre, qui se fait lyncher, menacer sur les réseaux. Est-ce qu'on peut encore écrire une chanson engagée, aujourd'hui, Alain Souchon, en 2024 ?

  • Speaker #4

    Je ne sais pas. C'est pour Vianney qu'on aime beaucoup. Mais je ne me rends pas compte. Il faut... être un artiste, enfin, je ne sais pas si on est des artistes, mais on doit faire ce qu'on a envie de faire, ce qui vous sort du cœur et de la tête. Et ne pas se mettre de barrière sous prétexte que ça peut être dangereux. Il faut dire ce qu'on a à dire. Mais les gens, ils le sentent, ça. Quand on écoute, on voyait bien, moi, quand j'étais jeune, que Léo Ferry, il disait ce qu'il avait à dire, et puis que Georges Brassens aussi, et tous les gens qui...

  • Speaker #0

    Mais l'époque a changé. Pierre Ours, est-ce que vous réfléchissez à deux fois quand vous écrivez un texte sur l'engagement de ces paroles ? C'est Catherine Fraud qui disait il y a quelque temps, de toute façon, la parole des artistes, elle n'est plus tellement monétisée, elle est démonétisée. Est-ce qu'on a vraiment besoin d'entendre les artistes ? Et puis, est-ce qu'il n'y a pas que des coups à prendre aujourd'hui ? Est-ce que vous y réfléchissez quand vous écrivez un texte, quand vous pensez une chanson avec votre père ?

  • Speaker #1

    moi je pense que oui on peut et qu'il faut encore maintenant c'est d'un point de vue d'exercice de style dans la forme d'une chanson aujourd'hui j'ai l'impression que c'est on tombe vite dans des lieux communs ou des choses qui ont déjà été écrites déjà fait et ça peut être un peu lourd dingue maintenant j'espère que des gens vont encore trouver des belles formules comme mon père a toujours eu cette petite 10 ce petit décalage jamais rentré à fond dans le truc donc pareil de trouver cet angle de ici en plus il ya personne pour les guerres des religions c'est ce petit décalage qui donne la petite distance et qui fait que c'est pas lourd dingue mais bien évidemment Et même s'il y a des gens qui font des chansons lourdingues, j'espère au moins que ça sert à ça quand même, les chansons. Oui, oui, je pense que ça peut encore exister.

  • Speaker #0

    Pierre ? Les chanteurs engagés aujourd'hui, c'est nécessaire ? Oui,

  • Speaker #3

    bien sûr que c'est nécessaire. Non, non, oui, oui, non, mais je n'ai rien à rajouter de ça. Non, ce que je disais juste tout à l'heure, c'est que mon père, il écrit des chansons qu'il ressent. il voit le monde, il a intérieurement envie de dire dire des choses. Il a fait, et si en plus il n'y a personne, une autre chanson qui s'appelle Petit tas, sur un tas de cartons avec des gens qui sont dans la rue. Et c'est déjà ça. C'est une chanson qui a été une commande. Et je trouve ça très difficile. Quand on reçoit un truc intérieurement, on a notre idée. Mais quand Amnesty International vous appelle en disant est-ce que vous pouvez faire une chanson sur cette cause, je trouve qu'il a été fort. Oui,

  • Speaker #4

    mais c'est comme ça. Je me disais, je ne vais pas y arriver. Il me demande, il m'avait convoqué, il me dit, voilà, il faudrait faire une chanson. Et puis finalement, c'est venu comme ça. J'ai eu de la chance. Mais la chance compte beaucoup quand on écrit des chansons, des musiques.

  • Speaker #0

    Quand vous écrivez une chanson, Alain, est-ce que vous sentez, et qu'est-ce qu'il fait, est-ce que vous sentez et comment qu'il y a un potentiel pour ce morceau ? Évidemment, s'il y avait une recette, ça se saurait. On ne serait pas là, on serait tous milliardaires, etc. Mais quand même, est-ce qu'il y a quelque chose qui... Je ne sais pas...

  • Speaker #4

    On n'est pas sûr. de ce qu'on est sûr de soi est ce que les chants ont créé donc à cette phase elle est pas mal à piste cette phrase musicale est pas mal aussi alors on va voir sa femme quand on est marié premier public donc votre épouse les caisses tampon je dis je sais bien que rude belle ville non mais vous voyez on demande et puis je leur demande à eux puis plus lentement

  • Speaker #0

    Andréa ? J'espère bien, ouais. Je sais pas, Pierre Ours, il y a un truc très... Moi, c'est très naïf, je sais pas écrire une chanson, mais il y a un truc de la mélodie peut-être nostalgique ou un peu mélancolique avec un BPM un peu rythmé. Est-ce que ça, c'est pas une recette, mais c'est quelque chose qu'on a en tête ? C'est rien à voir, je suis complètement à côté de la plaque.

  • Speaker #4

    Non, non, le texte est la musique. s'influent l'un l'autre, évidemment. Il y a une grosse influence, il commence, il me montre une musique, ou moi je commence une musique et tout, j'ai envie que les mots soient adaptés, enfin c'est absurde ce que je dis, évidemment, c'est comme ça, il faut qu'il y ait un bon accord entre les deux.

  • Speaker #3

    On fait un petit peu confiance à notre excitation personnelle, notre ressenti, si on se dit, ah moi j'aime bien quand même, on se fait confiance, voilà, mais on est sûr de rien.

  • Speaker #4

    On est sûr de rien, voilà.

  • Speaker #3

    Mais voilà, on a quand même une... petit feu intérieur.

  • Speaker #0

    Vous savez, je recite Robert Charlebois, parce qu'on a dialogué il y a 48 heures. Alors, il vous adore, etc. Il vous a copié sur la coiffure, sur le look et tout. Mais surtout, il me disait un truc qui m'a interpellé. Il me disait, voilà, démographiquement, bon, ça, c'est factuel, démographiquement, on est, évidemment, en France, le français s'apprend. bien sûr, mais l'anglais domine. Donc il dit que globalement, la chanson francophone n'a pas d'avenir.

  • Speaker #4

    Ah ben, il a... Non, mais ça, c'est le problème.

  • Speaker #0

    Vous êtes aussi pessimiste, je comprends.

  • Speaker #4

    Les Québécois, ils sont à côté de l'Amérique, à côté d'un Canadien, d'un Canada anglais, et ils se sentent un peu écrasés. Et pour eux, Jacques Cartier, leur truc français de leur origine et tout, les bateaux qui sont allés là-bas, c'est très important pour eux. Puis cette langue et tout, donc ils la protègent, ils sont beaucoup plus protecteurs que nous. pas dire playback et tout ça. Ils ne veulent pas de mots anglais et tout. C'est très touchant de voir comme ils sont accrochés à la langue française.

  • Speaker #0

    Mais il y a la langue française. Lui, il dit le français s'apprend, l'anglais s'attrape. C'est organique, encore une fois. Ours, Pierre, votre regard sur l'évolution de l'industrie musicale, parce qu'il y a aussi plein d'artistes aujourd'hui qui veulent sortir des EP, c'est-à-dire des mini-albums. Plutôt que... Exactement. Pardon, moi je parle français. Parce que c'est compliqué, un album complet.

  • Speaker #3

    Je pense juste, c'est mon humble avis, que la chanson française fait partie vraiment de nos racines et que ça fait partie de notre culture. Donc forcément, il y a des mouvements de mode, comme des mouvements d'artistes, où tout d'un coup, on est avec des voix très douces. C'est une vague, il n'y avait que des voix très douces, ensuite des voix très de stentor, des choses très français, des choses... qui partent un petit peu dans... Là, c'est vrai qu'on est dans une période très urbain et qui est super parce qu'il y a aussi les mots qui sont mis en... les textes qui sont mis en avant. Mais il y a des mouvements comme ça. Mais je pense qu'on revient toujours à quelque chose... C'est des histoires de mode, je pense. Et je pense pas que la chanson française n'ait pas d'avenir. Je pense qu'au contraire, elle va même revenir encore plus.

  • Speaker #0

    Ours, sur... Et la chanson française ou les EP, comme vous voulez ? Et les deux ? EP versus album.

  • Speaker #1

    Alors ça... Ça dépend vraiment, c'est du cas par cas je crois. C'est très difficile, la chanson française trinque un peu, même si heureusement on a des belles, quand même des chansons qui marchent bien aujourd'hui. Sans arrangement, rien, je pense aux balades de celles de la Symphonie des éclairs ou même une chanson de Louane qui est une balade, qui cartonne, ou même celle de Ausha Schneider. Il y a quand même pas mal de chansons françaises où il y a juste des mots, une guitare. heureusement qui font quand même leur chemin mais sinon c'est assez difficile alors chacun ça je sais pas si un album ou un EP je crois que c'est du cas par cas je peux pas vous dire pour ça certaines personnes avancent à

  • Speaker #4

    petits pas avec des EP la chanson française elle rallonge quelque chose alors que le gros succès c'est la musique qui fait danser le gros succès. Et ça, c'est tout anglo-saxon. Non, il y a... Non, non,

  • Speaker #1

    si, il y en a beaucoup de chansons françaises aujourd'hui. Ah oui, oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Je vous laisse réfléchir 10 secondes, je ne sais pas qui veut commencer. Qui de vous écoutez, vous trois, aujourd'hui, en artistes français ? Qui vous avez adoubé, Alain ? Alors évidemment, vos héritiers, ce sont vos fils, mais qui on pourrait nommer comme étant vos héritiers dans la chanson française ?

  • Speaker #4

    Les héritiers, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous appréciez, vous écoutez ?

  • Speaker #4

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Qui donc ? Trois. Trois ? Trois, je vous en demande trois. Attendez, il y a Ours qui va vous souffler. Ah oui, oui. Vincent Delherbe.

  • Speaker #4

    Vincent Delherbe, je l'adore.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Ben oui, il y a l'écriture.

  • Speaker #4

    Il y a l'écriture et puis il y a la scène. Vous le mettez sur scène avec le piano qui est là. C'est vrai. Là, vous passez un bon moment. C'est vrai. C'est un personnel à part entière. Et puis, il est unique. Il est formidable. Moi, j'aime beaucoup l'admiration pour lui.

  • Speaker #0

    OK. Un. J'en ai demandé trois.

  • Speaker #4

    Ah, mais vous êtes...

  • Speaker #0

    Bon, je vous laisse réfléchir. Ce sera votre tour.

  • Speaker #4

    Vous êtes exigeante.

  • Speaker #0

    Ours, Pierre, vous écoutez qui aujourd'hui en chanteur français ?

  • Speaker #4

    Oui, il est comme moi.

  • Speaker #3

    Non, il y a plein de choses qui sortent. Il y a plein de choses. Je n'écoute rien d'une manière bestiale. J'aime bien écouter un petit peu ce qui... Qui plaît aux maisons de disques aussi, ce que les gens ont envie de signer, jouer des nouvelles signatures, comme on a dit, Emma Peters, Ausha Schneider, là pour un projet on a écouté... Dans plein d'artistes émergents, il y a des choses pas mal.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat.

  • Speaker #0

    Zao de Sagazon.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat. Jean Ferrat, c'est pini.

  • Speaker #2

    C'est payalons.

  • Speaker #0

    Ours, votre top 3 du moment ?

  • Speaker #1

    Mon top 3 du moment, alors c'est difficile. Mais c'est vrai que... a fait un grand effet à eau de sa gaz en reprise de modèles avec son nom et des déjà rien de son nom est assez dingue ouais c'est avec emma peters moi j'aime bien aussi il y a du roche à schneider on revient on sent quelque chose d'assez commun à ce qu'on aime comme musique. Moi, j'ai vraiment, c'est vrai, comme beaucoup de gens, été assez bluffé par le dernier album de Ben Mazoué. Oui, très bien aussi. Paradis, qui a déjà 3-4 ans. Et puis, dans la scène rap, il y a des artistes que j'aime bien aussi.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on entende un de vos morceaux phares, 1985. Ça peut bien aller comme ça.

  • Speaker #2

    C'est Jimmy Fleury.

  • Speaker #4

    C'est des vieilles...

  • Speaker #0

    Je voudrais l'écouter en entier ! Mais non ! C'est une chanson qui a une histoire, Alain. On peut la raconter ?

  • Speaker #4

    Oui, oui, mais je ne me souviens pas de l'histoire. Vous allez me dire. Non, on l'a faite dans deux... On l'a faite avec Laurent Voulzy.

  • Speaker #0

    On l'a faite avec Laurent Voulzy. C'est une chanson aussi qui raconte une disparition dans votre trajet, dans votre trajectoire personnelle. Vous perdez votre papa, vous êtes ado, vous avez 14 ans. Il y a un écho avec cette chanson.

  • Speaker #4

    Il y a un petit peu un écho mais... Oui, oui. Les accidents de bagnole c'est toujours impressionnant. Mais là, c'est un gars qui boit trop, qui fait le con et puis... C'est la fin. de la chanson c'est pour que ça soit cinématographique cette chanson là je la trouve cinématographique j'étais content quand je les finis mais bon enfin je les finis on l'a fait ensemble avec laurent et quand on fait des gens sont avec laurent il participe aux paroles plus que moi à la musique. Il fait sa musique et puis après, il faut s'adapter à ses... que mes paroles s'adaptent à sa musique. Si je veux changer sa musique, c'est impossible. Donc, il faut que j'adapte mes mots et quelquefois, il m'aide.

  • Speaker #0

    Laurent, on le disait, puisque vous en parlez, c'est un... c'est qui pour vous ? C'est un membre de la famille ? Laurent Voulzy ? Laurent Voulzy, on en parle. C'est qui ? C'est un membre de la famille ? Ah oui !

  • Speaker #4

    Oh ben, c'est très spécial, le rapport avec Laurent Voulzy. parce que nos vies sont liées d'une manière peut-être fraternelle, mais même, je ne sais pas si les frères ont autant de relations dans le travail. Comme ça, c'est marrant comme on communique d'une manière assez intense. Si je mets une phrase, ils me diront, pourquoi tu dis ça ? Tu ne vois pas bien ?

  • Speaker #0

    Pierre Ours, comment vous observez la relation avec Laurent Voulzy et cette créativité cette créativité commune, cette histoire de vaste communicant entre ces deux artistes dont vous êtes si proches.

  • Speaker #3

    On ne peut rien dire d'autre que des banalités. C'est-à-dire que ce qui a été déjà dit, c'est que leur différence est tellement dingue que ça en est aussi dingue de complémentarité. Ils sont aussi complémentaires que différents. C'est dément et c'est assez merveilleux. Nous, on a toujours été éblouis. Pour nous, on avait envie d'être des petites souris quand ils partaient. Donc, mon père partait avec une trousse de toilette et puis une casquette. Et Laurent, il arrivait avec des guitares, des boîtes à rythme, des enceintes et tout. Donc, mon père voyait Laurent charger la voiture comme son...

  • Speaker #4

    Voilà.

  • Speaker #3

    Et c'était assez marrant. Et puis, quand il revenait, on voulait écouter les maquettes. On se disait, qu'est-ce que vous avez fait ? On était curieux de tout ça. et on est assez...

  • Speaker #4

    ébloui quoi de les voir partir travailler ensemble non c'est extraordinaire des chansons c'est extraordinaire parce que on est là dans sa chambre avec un copain et puis d'un seul coup la chanson s'envole et puis on l'entend partout et juste extraordinaire des gens vous téléphone de de montréal en disant j'ai entendu la chanson il ya le soir des lois d'allemagne non mais c'est C'est merveilleux.

  • Speaker #0

    Oups sur la relation avec Laurent.

  • Speaker #1

    aussi qu'on entend un extrait d'ailleurs dans un instant elle est vraiment c'est vraiment une très belle relation elle est très forte cette relation mon père a changé la vie de laurent et laurent a changé la vie de mon père alors ils sont redevables à vie pour ça laurent faisait de la musique pendant longtemps avant tout seul mon père aussi faisait des chansons puis leur association de grâce à bob ok chez RCA, ils leur ont dit « Tiens, tes musiques sont moyennes, mais je connais un super musicien et lui, ses paroles sont moyennes. » Et alors, ils se sont mis ensemble dans la sensation des deux. Ils ont fait « J'ai 10 ans, si tu me crois pas, je vais t'arrêter ta gueule à la récré. » Première collaboration et c'était un succès très vite et alors ils sont dit mais c'est dingue je fais de la musique depuis sept ans j'ai jamais de succès puis dès que je collabore avec toi et donc voilà et ça n'a jamais cessé et ils s'adorent malgré leurs

  • Speaker #0

    différences.

  • Speaker #4

    Ça vient du fait que Laurent est un garçon exceptionnel, il est humainement

  • Speaker #0

    extrêmement attentif aux autres gentils tout ça mais il peut pas y avoir que des bonnes choses d'abord on l'écoutent puisqu'on lui rend hommage et après on lui règle ses comptes je rigole car il est jeune je reçus votre n'est pas là où

  • Speaker #2

    de me jacques on dormit des choses qui sont loin de moi peut-être alors c'est pas bien car il a fini je Y a un monstre caché, tout gamin, Qui est resté quelque part sur un bateau, Par peuples, des pieds marisés depuis deux ans. Le ciel est devant nous, très grandement, Et tout le monde voit le marquis parvenir voyageur.

  • Speaker #0

    Et celle-ci, elle est sur scène ! On peut la pleuvir, c'est un succès cette chanson !

  • Speaker #1

    Vous l'avez écrite, cette chanson, vous avez écrit ça, c'est La Défense qu'on voit là ?

  • Speaker #0

    C'est La Défense,

  • Speaker #1

    oui. Oui, vous avez écrit cette chanson à La Défense, dans une des tours de La Défense. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ah bon, racontez-moi Alain.

  • Speaker #4

    C'est-à-dire, on a... Non mais attends, Karine Redinger, c'était une...

  • Speaker #0

    1979.

  • Speaker #4

    Une poulette, on dit pas une poulette, on dit une fiancée,

  • Speaker #1

    une amie.

  • Speaker #0

    Un petit flirt de... Alors pas de vous,

  • Speaker #4

    je pense. Un bon flirteur.

  • Speaker #0

    De vous ou de Laurent ?

  • Speaker #4

    Laurent. Et alors, il me disait tout le temps, je comprends ton titre, Karen Redinger, et tu te souviens bien, sinon je trouvais que ça sonnait bien. Et puis un jour, on était dans les tours de la Défense, et puis on prend l'ascenseur, 23e étage, et puis premier sous-sol, deuxième sous-sol, troisième sous-sol. On dit, c'est dingue, pourquoi il y a tant de sous-sol ? On appuie sur le troisième sous-sol, et puis là, on arrive, il y avait des salles de conférences avec des tables ovales, comme... comme ça, à blanche, avec des sièges autour, et puis un téléphone. À ce moment-là, on n'avait pas de sous, on n'avait pas de rond. Alors lui, avec sa poulette qui était en Amérique, il ne pouvait pas lui téléphoner tout le temps. Alors j'ai dit, ben voilà, profites-en, appelle Karen Reitinger, il y a un téléphone. Il y reste sûrement une demi-heure, la fée était contente. Et on ne sait pas qui a payé, mais...

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #4

    Ah non, c'est resté le nom Karim Redding. Ça,

  • Speaker #0

    c'est collector. Bon, mais attendez, là, on a fait la géographie, en quelque sorte, de Laurent Woulzy. Voilà, c'était formidable. C'était tous les points positifs, mais vous vous êtes jamais engueulé ? Quand on bosse ensemble, quand on bosse avec son ami, quand on bosse avec...

  • Speaker #1

    Oui, mais vous pouvez... Non, mais parce que... Non,

  • Speaker #0

    mais quand même !

  • Speaker #1

    Non, mais parce que Laurent vous le dit, c'est tout à fait particulier. Vous pouvez essayer, vous voyez ? Vous pouvez essayer, mais vous n'y arriverez pas. Vous vous engueulez avec lui. Il est gentil. Ce n'est pas de la gentillesse, parce que gentillesse, il y a un côté mièvre. Ce n'est pas ça. Il est tellement prevenant, sympa, simple, pas de problème. Il est talentueux en même temps. temps, donc il y a une espèce de respect automatique et puis de gentillesse. Il n'y a rien de spécial, il est simplement on ne peut pas s'engueuler avec lui. Vous pourriez essayer s'il était costaud de la castagne, vous pourriez essayer.

  • Speaker #2

    Pierre ? Non, non, Laurent a un bon fond bien sûr. Une fois peut-être vous n'êtes pas accroché au nez, je crois que c'est la seule tension qu'il y a eu parce que je crois que Laurent mettait beaucoup de temps à faire ses propres maquettes et toi il a fait un album. Et tu as été obligé de faire appel à Louis Chédid parce que sinon tu t'attendras encore.

  • Speaker #1

    J'ai été accroché. Oui, oui.

  • Speaker #2

    J'ai été accroché.

  • Speaker #1

    J'ai dit ah tu me fais chier.

  • Speaker #0

    Et vous trois alors ? Vous trois parce que sur cette tournée marathon et sur la préparation et sur Am50s, on s'engueule quand on est créatif et quand on est des créateurs de morceaux, quand on compose, quand on écrit les paroles. Vous vous engueulez vous trois ?

  • Speaker #2

    Pas quand on est créatif ou artiste, quand on est de la même famille.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Donc, parfois, mais c'est la moindre des choses d'avoir cette relation en famille. Sinon, on va pas tout le temps se papouiller. Mais forcément, moi, je suis pas très du matin. Alors, parfois, je suis un petit peu bougon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et ça aurait des répercussions sur eux.

  • Speaker #1

    Oups ! Mais c'est pas vraiment trop dans le cas.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ça va vraiment... Non, non, on s'engueule pas. Tout va bien, on se connaît bien.

  • Speaker #0

    Et vous connaissez vos limites.

  • Speaker #3

    On n'est pas les uns sur les autres tout le temps aussi. Mon père ne voyage pas avec nous, on le retrouve en balance.

  • Speaker #1

    Un coin de voiture spéciale pour moi et tout. Tu dois créer.

  • Speaker #0

    On a parlé de Laurent Woulzy, bien sûr, c'est indéniablement quelqu'un qui compte pour vous. Je voudrais savoir, dans le métier aujourd'hui, dans la chanson française, mais plus largement même, quel est le regard ? Est-ce qu'il y a un regard qui compte pour vous particulièrement ? Bien sûr, le regard de vos fils, de Laurent, surtout. Le regard de qui compte ?

  • Speaker #1

    Le fait, par exemple, que Jean-Jacques Goldman aime bien certaines de mes chansons, ça me touche beaucoup, parce que moi j'ai beaucoup d'admiration pour lui. Le fait que votre ami canadien que vous avez vu...

  • Speaker #0

    Robert, Charles Bois.

  • Speaker #1

    Le fait qu'il aime bien mes chansons, ça me touche beaucoup. On est... On écoute les autres et on est intéressé et fan et même des fois jaloux du talent des autres. Mais c'est assez agréable, on est une bande de gens, on fait le même métier, on se comprend.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez Alain Souchon de Jean-Jacques Goldman, évidemment. un créateur hors pair mythique vous avez des gens avec qui vous avez envie de travailler dans la chanson française des duos que vous auriez envie de faire aujourd'hui oui

  • Speaker #1

    Avec Michel Jonas, on a pas mal travaillé ensemble. Des affinités comme ça, au hasard des rencontres lors d'une émission de télévision, on attend pendant quatre heures dans les coulisses, on attend de se parler. Et alors voilà, on se rencontre comme ça, les chanteurs en général. Et quelquefois, il y a eu des périodes, j'ai travaillé avec Louis Chédid, avec Michel Jonas, avec Jean-Jacques Gallement,

  • Speaker #2

    je crois pas. Il t'avait envoyé une chanson une fois, je crois.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé, Pierre ?

  • Speaker #3

    N'oublie pas Facebook,

  • Speaker #2

    Tu n'as pas appris ? Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    On peut dire non à Jean-Jacques Goldman alors ?

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas dire non à Jean-Jacques. Ça dépend, tu en es un garçon, une fille, elle ne peut pas dire non.

  • Speaker #0

    Ours,

  • Speaker #3

    ours. Mais tu lui as dit non, je crois.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #3

    Tu lui as dit non, tu n'as pas appris de la musique.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas appris de la musique, mais c'est... Mais... Non, mais j'aurais dû sans doute, je ne sais pas. Et celle-là un peu froissée, pas froissée, mais un tout petit peu blessée. Mais il est tellement intelligent et merveilleux que ça va très bien.

  • Speaker #0

    Oui, là, c'est un trio sur scène et sur les routes de France que vous nous proposez. Pierre, Alain, est-ce que c'est l'embryon d'un album, cette tournée ?

  • Speaker #3

    Non. C'est trop compliqué d'écrire à trois. Les histoires qu'on a racontées ne sont pas les mêmes, nos sensibilités ne sont pas forcément les mêmes. On l'a fait sur une chanson. On s'est dit, tiens, pour la tournée, ce serait sympa d'écrire une chanson à six mains. Je ne sais pas comment on dit. Et on a réussi à trouver la formule qui pouvait bien faire en sorte qu'on articule le couplet.

  • Speaker #1

    Tu l'as trouvé.

  • Speaker #3

    Oui, on raconte chacun nos histoires, notre propre histoire dans les couplets. Mais sinon, c'est très difficile d'écrire à trois. Donc, je ne pense pas, non, ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Mais Pierre, il y a eu Amsiftis quand même.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'était entièrement... Notre père l'a matérialisé. Il a appris ça. Et nous, on est là pour l'accompagner et puis pour l'entendre.

  • Speaker #1

    nous on se dit voilà on a envie de l'entendre comme on l'a toujours entendu on veut le voir fort on veut voilà alors on est allé dans ce sens là mais c'est lui le qui fait tout enfin pour prendre des exemples alors des paroles jacques brel et joe dassin n'aurait pas pu faire des chansons ensemble je pense pas ah oui les amis ils ont tellement des univers différents j'ai l'air d'une autre époque mais c'est ça n'aurait pas été possible donc C'est pareil, on est chacun dans son petit univers. Alors musicalement, moi, je suis un peu moyen, très moyen même. Donc j'aime bien travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Très moyen, oui.

  • Speaker #1

    Petit niveau. Non, mais musicalement.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ce n'est pas un trio, c'est vraiment le concert de mon père.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est le concert de mon père. Nous, on est à son service. On l'accompagne. Tout simplement, on a tous ces chansons et ce sont que ces chansons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un rituel, Alain Souchon, avant de monter sur scène ou une loge particulière ? Racontez-nous un peu.

  • Speaker #1

    Le poil de poirier.

  • Speaker #0

    Racontez-nous.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas être complètement ivre, par exemple.

  • Speaker #0

    Basiquement.

  • Speaker #3

    Non, mais il n'est pas du tout comme ça. Mon père, il n'a pas du tout ce rituel. Non, non, il a vrai. Je confirme, il n'a pas de rituel. Il est même un peu foutraque aussi, avant d'aller sur scène.

  • Speaker #1

    Comment tu as dit ? Un peu foutraque.

  • Speaker #0

    J'adore. Un peu décalé, quoi. Il y a un truc un peu décalé chez Alain Souchon, Pierre Ours.

  • Speaker #2

    Oui, oui, tout à fait. Non, mais son rythme, il a souvent une petite assiette en carton cellophané avec une petite copa et un bout de fromage. Ça, c'est la petite tradition. Et puis, on fait, là, en tournant, on fait... Avant de chanter, c'est notre petit AK, mais ça reste très sobre. On n'est pas les hauts.

  • Speaker #1

    Madame Charlot qui nous avait appris ça. Peut-être que ça dit quelque chose à des gens, Madame Charlot.

  • Speaker #0

    elle donne un son de chant à tous les chanteurs à net charlot oui professeur de l'arrivée à l'armée on n'a pas de voilà y'a pas de rituel y'a pas de non mais c'est mieux d'en avoir ça fait plus non pas du tout c'est pas grave du tout non mais c'est aussi très anecdotique là la petite assiette avec la copa tout ça j'aime bien et le cellophane qu'est ce que vous avez envie qu'on dise de vous non non Ça vous y pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, si je chante dans une salle, que les gens ne s'endorment pas tous, qu'il y en ait quelques-uns qui restent éveillés, voilà, c'est ce que je souhaite. C'est pas qu'on dise de moi, non, franchement, on ne fait pas ça pour qu'on dise des choses sur vous, on se fait ça pour avoir des applaudissements comme ça, pour vivre de son travail qui vous plaît, de ce travail d'écrire des chansons, de faire de la musique avec quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    ou à vous ou tout seul et tout et de voir que ces choses là prennent forme et sont et s'envolent comme je disais tout à l'heure mais c'était c'est très agréable quoi il ya évidemment on l'entend le décalage d'alain toujours ce second degré présent j'imagine que sur scène vous jouez aussi un peu avec le public et une petite interaction aux pierres

  • Speaker #3

    Oui, on parle, il y a plusieurs histoires qu'on n'a pas écrites avant, c'était vraiment sur scène que ça s'est improvisé, en partant de vraies anecdotes de famille qu'on a étirées un peu en sketch.

  • Speaker #2

    tout est vrai c'est comme si on ouvrait un petit album photo avec quelques années qu'on partageait avec les gens est-ce que vous saviez,

  • Speaker #0

    est-ce que ça fait partie des anecdotes vous allez me dire si c'est vrai Alain moi j'ai lu il y a quelques temps que si vous n'aviez pas été chanteur à un moment vous étiez même penché sur la question d'être prêtre Dans une autre vie ? Est-ce que c'est vrai ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais c'est parce que c'est des périodes de la vie. Lorsque j'ai fait ma communion solennelle, moi j'ai été élevé catholique, c'est comme ça. Je pense que dans toutes les religions, il y a un moment vers 13-14 ans où on est très impressionné par la communion, par les églises, tout ça. Alors ça m'avait impressionné. Pendant deux, trois ans, je me suis dit, je serais bien prêtre parce que j'étais très pris par ça. Et puis ça m'a passé.

  • Speaker #0

    Ça vous a passé. Vous avez quel rapport aujourd'hui avec la France ?

  • Speaker #1

    Je respecte les gens qui sont croyants, je les envie parce que la vie passant, les lectures, les trucs font qu'on se détache un peu de cet attachement qu'on avait à la religion, à Jésus et tout ça. Mais je le regrette. Je vais dans les églises, souvent. Alors, quelquefois, le curé de l'église me reconnaît. Alors, il vient me parler. Il me dit, vous êtes très croyant. Non, pas tellement. Mais ça m'impressionne. C'est notre civilisation. Depuis, ça fait 2000 ans que c'est assez impressionnant,

  • Speaker #0

    tout ça. Si je vous demandais ça, c'est parce que j'ai découvert, effectivement, cette autre carrière qui aurait été possible. Mais, sincèrement, si vous n'aviez pas été chanteur, vous avez fait du cinéma aussi, Alain Souchon. Quelle aurait pu être votre trajectoire quand vous vous posez deux secondes ? Non, vous ne vous posez jamais.

  • Speaker #1

    Non, non, mais c'est-à-dire qu'au point de vue... d'avoir été pris comme ça par le monde de la chanson et d'avoir du succès auprès des gens. Alors, c'est extraordinaire. Parce que sans ça, je n'aurais pas su du tout quoi faire.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    J'avais un ami qui voulait être guide de haute montagne. Et alors, avant de pouvoir aller dans l'école de Chamonix, on faisait de la peinture en bâtiment. Moi, je voulais être chanteur, mais je faisais... de la peinture en bâtiment. J'allais passer des auditions dans des cabarets, des trucs, dans des maisons de disques et tout. Et puis, alors, on faisait de la peinture en bâtiment avec le rouleau, vous savez. Et puis là, le plafond, on en a plein la figure et tout. Et puis, bon, voilà. Mais sans ça, je ne n'aurais pas su du tout.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas d'autres évidences.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas d'autres possibilités.

  • Speaker #0

    Pierre Ours, évidemment, vous avez toujours connu votre papa chanteur, mais il aurait pu être acteur aussi. Acteur ? Oui, vous avez quand même tourné un petit peu.

  • Speaker #1

    en ce qui vous visez, que ce soit... hésiter avec facteur.

  • Speaker #0

    Ah bah non, alors pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est inouï.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il était très heureux en tant qu'acteur, mais il a goûté à ça, non ? Il m'a dit qu'il aurait bien aimé être conducteur de car.

  • Speaker #0

    Mais c'est insolite quand même.

  • Speaker #2

    On voit bien le paysage, le pare-brise est immense. On a des responsabilités. Et puis en même temps, voilà, il aime...

  • Speaker #1

    Je suis fasciné par les cars quand j'étais petit. Et j'allais dans les cars, il y avait une odeur, dans les années 50-60, il y avait une odeur dans les cars, une odeur de moteur, d'huile, je ne sais pas quoi. C'est drôle.

  • Speaker #0

    Ours, l'artiste qui est votre papa, complet, auteur, compositeur, interprète, et grand-père aussi. Pardon, j'ai dit une bêtise.

  • Speaker #1

    Il adore. Non, vous les verriez, c'est la folie.

  • Speaker #0

    Je sais, mais en plus, je voudrais parler du surnom d'Alain. On peut le révéler ou pas ? Il y a un petit nom.

  • Speaker #2

    Plusieurs, oui.

  • Speaker #0

    Ah, plusieurs.

  • Speaker #3

    C'est marrant parce que mon fils... C'est pour ça.

  • Speaker #0

    Il vous appelle par... Non ? En fait...

  • Speaker #3

    Mon père, dès qu'il voyait mon fils, il lui redonnait une mélodie. Un peu une mélodie de Mozart, je crois. Parce que comme on faisait écouter Mozart à mon petit, quand il était nourrisson, on conseille de mettre de la musique classique, donc on lui mettait Chopin comme ça le soir. Pourtant, il en mettait... Et Mozart. Et donc, pour rire, il lui faisait une petite mélodie de Mozart. Et c'est devenu... Et du coup... dès que mon fils voyait son grand-père, dès qu'il le voyait, il faisait « Ah ah, ah ah » . Donc, ce n'est pas un surnom, c'est une mélodie. Et donc, il s'appelle « Ah ah » .

  • Speaker #1

    Quand tu écris, je signe « Ah ah » .

  • Speaker #0

    Bon vous êtes quel grand-père Alain ?

  • Speaker #1

    Ah bah je suis... Oh bah alors grand-père c'est extraordinaire d'être grand-père parce qu'on n'a pas les emmerdements, on a que le plaisir. Ils viennent, ils vous embrassent, ensuite vous les emmenez. au Champ de Mars ou au cinéma, ils sont emballés, on n'a que le plaisir. C'est l'idéal.

  • Speaker #0

    Donc vous êtes investi ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours le cas.

  • Speaker #1

    Il y a mes petits-enfants. Ah oui, il y en a qui leur donnent des coups de pied.

  • Speaker #0

    Non mais parce que je reviens vite fait au Soldat Rose, le Soldat Rose, donc le troisième volet que vous aviez écrit ensemble, ça s'adresse aux enfants, vous auriez pu écrire une comédie musicale, mais qui s'adresse... enfin 60-60 ans d'ailleurs non c'est vrai qu'on pourrait croire que le coeur de cible c'est les enfants mais en fait c'est la famille oui oui le soldat rose il y a plusieurs lécures on peut l'écouter parents, enfants mais vous auriez pu faire un autre projet de ce type là comédie musicale ah non mais

  • Speaker #2

    Pierre sinon on a été dans le soldat rose c'est grâce à Pierre-Dominique Burgot absolument qui est quand même le moteur de ce projet oui oui la matrice et pour nous c'était un plateau alors là il faut faire une chanson c'est un Merci. un cow-boy en poupée ou alors c'est une fille... Tout était bien clair alors on savait pour qui il fallait composer et on s'est beaucoup amusé à faire ça. Mais je ne sais pas si spontanément on ferait un projet pour enfants.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un truc qui vous a tenté ?

  • Speaker #1

    De faire un truc pour enfants ? Non. Non, je ne saurais pas. On a un truc qui est en bétifié. Tu m'entends bien. La gilette, la gigi, la rafale. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais parce que j'essaye de faire des ponts, moi. Vous savez, des ponts avec vos chansons. Une chanson de 1977, par exemple. J'essaye de faire des ponts avec des chansons. Bien sûr. illustration 1977 je crois savoir attendez vous allez voir le coquelane non c'est vrai ça aurait pu être le coquelane mais non 1977 c'est trois petits mots attendez qui l'a ? bravo vous avez le droit de revenir à la prochaine session j'aimerais bien qu'on l'écoute un petit peu mais je ne suis pas sûr que ça fonctionne donc on va chanter les paroles non mais allô maman bobo Oui.

  • Speaker #1

    Fais de nuit folle avec les gens du pôle. Maintenant que je fais du musical. Je suis mal à la scène et mal en ville. Peut-être un petit peu trop fragile. Allô maman, bobo. Maman, comment tu m'as fait ? Je suis pas beau.

  • Speaker #0

    Alors maintenant... Vous attendez ?

  • Speaker #1

    Vous êtes gentil, merci. Elle m'a trop collé à la peau cette chanson. Faire de moi un personnage extrêmement fragile, extrêmement sensible, qui regrette sa maman. On a tous, tous les hommes, un côté comme ça. comme ça. Mais ça a envahi tout parce qu'elle a eu beaucoup de succès, cette chanson. Après, on dit « Oh, pauvre petit coucou, j'aime ça, ça m'aime m'en. »

  • Speaker #0

    Donc, quelle est la part d'autobiographie dans une chanson d'Alain Souchon ?

  • Speaker #1

    On met toujours des choses de soi.

  • Speaker #3

    ça part d'une vraie histoire d'un accident où t'es tombé en montagne ça t'a surpris toi-même après cette chute le premier mot que tu as dit c'est maman tu dis c'est dingue c'est là que tu fais la chanson t'as raison il y avait

  • Speaker #1

    J'ai un frère qui était guide de montagne. Il était parce qu'il est parti là-haut. Et alors donc, on était à ski. Et puis d'un seul coup, il y avait un truc assez raide comme ça à traverser. Et alors il fallait aller de l'autre côté où c'était plus sécure. Et alors mon frère passe devant en faisant les traces sur le ski. Et puis après il me dit, bon ben voilà tu peux y aller, tu suis mes traces et tout. Et en plein milieu, la plaque entière s'en va. Alors bon, je suis descendu 40 mètres comme ça, puis ça s'est arrêté. Ce n'était pas grave du tout, mais enfin j'avais eu peur. Et puis mon frère, il vient me rejoindre à ski comme ça, et il me dit « Oh bah, tu sais, quand la plaque est partie, tu as crié maman. » Je lui dis « Attends, on est à 3000 mètres d'altitude, tu vas me crier. » d'appeler maman. En plus, je devais avoir 17 ans, tu vois.

  • Speaker #3

    Je croyais que t'étais plus âgé.

  • Speaker #1

    Peut-être même plus. Je me souviens plus exactement de la date. Mais c'était... J'étais grand. D'appeler sa mère dans un moment un peu où on a peur, c'est quand même... C'est évocateur. Après, j'ai fait la chanson à le moment bobo parce que j'étais sidéré par ma propre réaction.

  • Speaker #0

    cette chanson évidemment là encore je vais faire un pont peut-être un peu improbable mais c'est pas grave je me tourne vers vous Pierre parce que on parle de la maman d'Alain donc de votre grand-mère paternelle et donc de la fondation ah oui je peux pas ne pas en parler parce que la fondation Alzheimer évidemment c'est un combat que vous menez depuis des années dans lequel plusieurs artistes vous ont déjà rejoint il y a eu des concerts caritatifs mais ce qui est touchant c'est que Merci.

  • Speaker #1

    Tous les gens à qui tu demandes de venir, ils viennent. Tous les chanteurs à qui tu demandes, personne ne dit non, je m'en fous, par exemple. Non, tout le monde vient.

  • Speaker #0

    Juste, permettez-moi juste de donner l'explication, je crois, ou plutôt de donner la vous, c'est parce que je crois que votre grand-mère...

  • Speaker #2

    Ma grand-mère paternelle est partie juste avant 2010. Et puis en 2010, un peu avant, je me suis retrouvé dans une émission, parce que si... c'était au moment où je faisais encore des chansons, pour moi. Et donc on me dit, voilà, il faut mettre un objet de ton choix. Pour une de ces neuf associations, il y avait Clowns sans frontières, il y avait le sida, il y avait le mélanome, le cancer, et puis il y avait Alzheimer. Et puis comme il n'y avait eu aucun objet donné pour la Fondation Alzheimer et que ça faisait écho à ma grand-mère partie pas tellement longtemps avant, je l'ai fait. Et puis suite à ça, la Fondation m'a appelé parce que j'étais un peu « touché » que ce soit quelqu'un de pas sénile. qui s'intéressent à ça. Alors le fait que j'ai 40 ans à l'époque, ils se sont dit, c'est sympa qu'un jeune, entre guillemets, mette ça à l'honneur. Donc ils m'ont invité pour faire le premier gala et je me suis retrouvé à organiser ce concert.

  • Speaker #1

    Tous les ans,

  • Speaker #2

    on ne peut pas. Le prochain rendez-vous sera le 17 mars 2025. D'accord. Et c'est comme ça depuis... depuis 14 ans, et c'est un vrai plaisir. Et je fédère plein de gens qui disent oui spontanément et on est là pour se mélanger en duo, en trio et faire vivre les souvenirs, la mémoire collective à travers des chansons.

  • Speaker #1

    Les chanteurs veulent bien venir.

  • Speaker #0

    Ils répondent présent, bien sûr. Pardon, mais quand même, dans votre réponse, vous avez dit quand je faisais encore des chansons avec un petit air, un petit point de cynisme. Le chanteur. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que chanteur, en tant que... telle dans un groupe, le Cherche Midi.

  • Speaker #2

    Les Cherche Midi, c'était une aventure extraordinaire. J'étais avec Julien Woulzy.

  • Speaker #0

    J'entends bien. C'était au passé classé.

  • Speaker #2

    Voilà, donc on avait 18 ans, 19 ans, on était encore un peu enfants, mais c'était une aventure merveilleuse, c'était les premiers contacts avec l'Assassin, bien sûr, et puis ça nous avait fait vivre deux albums, donc une huitaine d'années très très fortes émotionnellement et tout ça, et puis ensuite, comme dans tous les groupes, on a des moments où on a envie de faire des choses un peu plus personnelles, et je me suis retrouvé seul à faire mon premier album en 2003 ou 2004, je ne sais plus, et puis un deuxième, mais c'est vrai que voilà contrairement à Ours, moi je suis d'une génération un peu avant et dans le groupe Les Cherches Médies, on disait alias Julien Voulzy et Pierre Souchon. Donc je ne me cachais pas trop. Quand j'ai fait mes disques seul, j'étais frontalement avec ce nom qui est forcément, vu que je n'ai pas fait du hard rock ou du rap, je faisais des choses dans le même univers que mon père, de la chanson. Donc c'était peut-être un petit peu plus difficile pour moi de trouver ma place. et en même temps étant viscéralement amoureux de faire des chansons et tout ça, de travailler pour les autres, d'être un peu caché mais en même temps responsable. C'est une place qui me convient bien et j'ai fait ça avec divers artistes.

  • Speaker #0

    Alain, comment vous regardez le travail de vos fils ? Quand il y a le groupe Cherche Midi, à l'époque avec Julien Voulez-y, comment vous regardez la création des morceaux ? Est-ce qu'on vous sollicite ? Pierre vous sollicite ? Non,

  • Speaker #1

    j'allais les voir. C'était pas agréable à voir. Alors, j'ai hésité. C'était énergique et charmant. C'était sympa. Dès qu'il faisait un concert, j'allais les voir. Comme ça ? Au point de vue d'écrire des chansons, chacun s'est assez cloisonné.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que je comprends.

  • Speaker #0

    Je voudrais revenir sur le texte de la chanson « À le moment bobo » . Fête, nuit folle, avec les gens qui ont du bol. Maintenant, je fais du musical, mais je suis mal à la scène et mal en ville. Ours, c'est à vous que je pose la question. est-ce que papa... a quand même eu un truc avec la fête et les nuits folles ou pas ?

  • Speaker #3

    Il y a eu, pas tellement, mais il y a eu un tourbillon, bien sûr, à un moment, années 70, 80, le cinéma qui vient se mêler, puis le cinéma avec beaucoup de succès, parce qu'il y avait ce film, il était meurtrier, je crois que t'étais même nommé au César. et tout donc ça plus les tournées après Est-ce que j'étais tous les soirs dans des boîtes ivres morts à me débrouiller avec une ringue plantée dans le bras et c'était ma chute il y a eu un tourbillon un moment qui lui dit parfois, tu m'as dit plusieurs fois ça rend bête, ça rend un peu con il a toujours eu cette distance là et pour vous répondre, bien évidemment qu'il a été parfois pris dans ce tourbillon Mais il n'a jamais, jamais, il n'est jamais tombé dans les mondanités, dans la fête. Mais sauvé par un truc, c'est qu'il était migraineux. Dès qu'il buvait trop de whisky, il était trop mal le lendemain. Tu ne pouvais pas fumer trop, tout ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça l'a un peu sauvé. Il a pu dire ça devant tout le monde.

  • Speaker #3

    Et lui, pour échapper à ce tourbillon, dès qu'il avait un jour off, lui, il voulait partir à la campagne. Et ramasser du foin, vraiment, ou amener du...

  • Speaker #1

    Ou repeindre... Excusez-moi.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    mais attendez. Mais non.

  • Speaker #0

    Mais c'est tellement charmant.

  • Speaker #3

    Ou en Bretagne, aller repeindre un bateau, même s'il ne faut pas le repeindre du tout. Il l'avait repeint pour la cinquième fois. On se dit, mais qu'est-ce que tu fais ? Il repeignait le bateau pour vite déconnecter. C'était ce travail manuel. D'ailleurs, tu aimes bien l'histoire des vitres. C'est vrai que mon père aime bien aussi faire les carreaux. C'est parce que ça le détend. Non, mais c'est vrai, ce truc manuel, ça le détend et ça le fait déconnecter. Il n'a jamais été fait tard pour vous répondre.

  • Speaker #0

    D'accord. Alain ? Faux. Quoi, moi ? Si je fais tarde ?

  • Speaker #1

    Un peu.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Parce que j'ai...

  • Speaker #1

    Je vous demande !

  • Speaker #0

    Non, je pensais que j'allais dire parce que vous êtes ridé ou un truc comme ça. Non,

  • Speaker #1

    c'est de rentrer chez toi, car pas de soirée.

  • Speaker #0

    Non, je connais mes limites. Moi non plus. Non, vraiment pas. Enfin, parfois, mais bon, on ne le dit pas. Non, bon, dans cette salle, il y a sans doute des artistes en air, en devenir ou confirmés, je ne sais pas. Qu'est-ce que vous... Donneriez comme conseil Alain Souchon qui avait traversé 50 années de scène française en ayant vu la musique aussi évoluer, se digitaliser, se transformer, les maisons de disques aussi, etc. Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous donnez comme conseil si on vous en demande un ?

  • Speaker #1

    qu'il faut faire, il faut écrire...

  • Speaker #0

    une connivence complète avec ce qu'on pense et avec ce qu'on dit. C'est une espèce de sincérité obligée. Si on commence à dire « tiens, c'est ça qui plaît, je vais faire ça » , il faut avoir une espèce de sincérité. C'est banal ce que je dis, mais c'est vrai. En plus de ça, je ne sais pas quoi dire, parce qu'il n'y a pas de recette pour faire des chansons. C'est comme on le ressent, les influences qu'on a eues. Si on n'a écouté que des choses américaines ou anglaises, ou que de la chanson française, tout ça vous forme l'esprit. Et on écrit des chansons en fonction de ce qu'on a entendu dans son jeune âge en général.

  • Speaker #1

    Oh mon chéri, un chanteur de salle de bain Sans un viola, sans un guitar, sans un violette Chateau du port Est-ce que tu m'aimes encore ? Dans cette petite mort

  • Speaker #2

    Et j'ai envie qu'on enchaîne avec celle-ci, 1974. C'est mon medley à moi, c'est mon final.

  • Speaker #0

    Allez, c'était en 1974.

  • Speaker #1

    Celle-là. Je sais que c'est pas vrai, mais j'ai 10 ans. Laissez-moi rêver que je...

  • Speaker #2

    Tu peux applaudir, hein ?

  • Speaker #1

    Ça fait bientôt... Tu peux même prendre ton son. Ça paraît bizarre, mais... C'est une crime,

  • Speaker #0

    quoi, bah,

  • Speaker #1

    hey ! T'as ta gueule, là !

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Bon,

  • Speaker #0

    allez. C'est des bons souvenirs, quand même.

  • Speaker #2

    Ben oui,

  • Speaker #0

    c'est un... J'ai eu de la chance. J'avais d'avoir des chansons. C'est de la chance, c'est merveilleux. Moi, j'ai vraiment...

  • Speaker #2

    C'était un tout petit medley. C'était un med.

  • Speaker #3

    Il était super votre medley. Comme ça, c'est super. C'est lui, il n'aime pas chanter des bouts de chansons. Là, il met une chanson, on la chante en entier ou on ne la chante pas. J'aime bien ça de toi.

  • Speaker #0

    On ne va pas faire des histoires devant tout le monde.

  • Speaker #2

    Alain, ma dernière question s'adresse à vous. Je vais rappeler les dates de la tournée dans une seconde. Finalement, ça fait 50 ans que vous avez 10 ans, non ?

  • Speaker #0

    Voilà, on va dire comme ça. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Travailler avec eux, travailler avec la nouvelle génération, travailler avec vos fils, cette transmission qui est comme ça intrinsèque.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une transmission, ça se fait tout seul. Non, mais ça se fait tout seul. Après, s'il y a une transmission, elle se fera. Elle se fait, mais on n'a pas l'intention de faire ça. Ça se fait tout seul. Ils jouent un truc au piano à la campagne. C'est vachement bien. C'est quoi ? Tu es un bâtiment. Je pense que ça se fait d'une manière assez simple.

  • Speaker #2

    Mais vous regardez comment demain ?

  • Speaker #0

    Comment je regarde demain ? Je vais mourir ? Non mais je veux dire, ça se rapproche.

  • Speaker #2

    J'arrête moi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi c'est avant vous. C'est ça qui m'énerve.

  • Speaker #2

    C'est pas un camion, une soirée alcoolisée, un camion et...

  • Speaker #0

    Ah bah oui, en voiture Simone. Oui d'accord. Non mais l'avenir, la chance d'être à peu près en bonne santé et tout, alors moi j'aime me balader dans la campagne et puis puis pianoter, jouer un peu de guitar... d'arrêter avec mes enfants, mes petits-enfants.

  • Speaker #2

    Génial. 50 ans que vous avez 10 ans, c'est bien ce que je disais. Et cette tournée l'illustre parfaitement. Pierre, Ours, vous accompagnez évidemment Alain. Une tournée marathon, ça va commencer le 7 mai. Je ne me plante pas. Ça va passer par Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, Lyon, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Bruxelles, Chartres. Le répertoire, on a entendu quand même quelques morceaux de ce qui sera joué sur scène. En fait, c'est les pépites, les perles. les grands morceaux et puis aussi des chansons qu'on connaît moins.

  • Speaker #4

    Des chansons que les gens connaissent moins et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et qu'il avait chanté. J'étais pas là,

  • Speaker #0

    des trucs comme ça. Oui,

  • Speaker #4

    à l'Olympia 83, certaines chansons que tu n'avais pas chantées depuis cette période-là. Donc on avait envie un petit peu justement de... de remettre ces chansons-là en avant, qui nous touchent, nous particulièrement, Charles et moi, parce qu'elles font partie de notre enfance.

  • Speaker #5

    Dernière question, si vous me le permettez, la question de la commission. Ici, vous êtes dans la grande maison de la SACEM, et on aimerait savoir si vous avez une petite anecdote à nous raconter au sujet de la SACEM, ou si un jour, je ne sais pas, votre rapport avec cette belle maison.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que c'est la première fois que j'ai touché de l'argent de l'Assasem. J'étais totalement sidéré. C'était un métier merveilleux parce que je suis un voyageur, ma maison va être ailleurs. Je fais ça, je le chante, c'est rigolo. Et en plus, après, je touchais de l'argent. Alors j'étais en train de... enthousiasmé d'être chanteur, enfin auteur-compositeur.

  • Speaker #5

    Donc ça vous a aussi poussé à continuer à créer de plus ? Pas forcément, presque.

  • Speaker #0

    C'est pas ça qui m'a poussé. Non, mais enfin, j'ai trouvé que c'était un ingrédient supplémentaire au fait d'être chanteur, d'être applaudi et d'avoir du succès. Mais en plus, on touche de l'argent de l'Assasem, alors c'est merveilleux. Vous, vous êtes chef à l'Assasem ?

  • Speaker #4

    Et t'avais pas passé un petit concours ? Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai passé un concours. J'ai passé un concours de textes. Je racontais une journée de vacances, c'était formidable. Il fait beau, la plage, etc. C'était triste. Non mais il fallait faire un texte. Et puis alors musicalement, je crois pas que je l'ai passé.

  • Speaker #5

    Un arrangement ?

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #5

    Un arrangement, non, il n'y avait pas aussi quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Ah non, non, maintenant, moi, je suis brûle de pomme, musicalement.

  • Speaker #6

    Vous venez d'écouter Parcours croisé avec Alain Souchon, Ours, Pierre Souchon et Nathalie Lévy. Montage Capucine Rouault, réalisation et mixage Charles Collin, production Héloïse Normand, l'équipe de Louis Créative, l'agence de création de contenu de Louis Média.

Chapters

  • Introduction à Parcours croisé et présentation des invités

    00:01

  • Alain Souchon et la tournée avec ses fils

    00:09

  • Les relations familiales et la musique

    00:31

  • Symbolique de l'ours et création musicale

    01:35

  • Les morceaux qui les accompagnent depuis des décennies

    03:00

  • Le processus créatif et les influences musicales

    08:20

  • Les secrets de la création d'Alain Souchon

    12:44

  • Les anecdotes sur la tournée et le public

    16:44

  • Les collaborations et l'impact de la SACEM

    20:58

  • L'engagement dans la chanson aujourd'hui

    32:17

  • Conclusion et réflexions finales

    43:16

Description

Après le succès de l’album Âmes Fifties et à l’occasion de leur tournée commune, Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours se retrouvent dans l’auditorium de la Sacem pour un échange rare et complice mené par la journaliste Nathalie Levy.
Ils y évoquent la scène, la création en famille et les coulisses de leur collaboration.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Proposé par la SACEM, voici Parcours croisé. Rencontres, histoires et témoignages autour de la création. Considéré comme l'une des figures majeures de la chanson française depuis les années 70, Alain Souchon repart en tournée avec ses fils, Ours et Pierre Souchon, en 2024 et 2025. Après plusieurs collaborations, notamment sur l'album acclamé I'm 50's, ils sont aujourd'hui les invités de Parcours croisé. Un entretien au micro de la journaliste Nathalie Lévy dans l'auditorium de la SACEM.

  • Speaker #1

    Je suis très honorée, j'ai beaucoup de gratitude envers vous à la SACEM parce que je suis fan d'Alain, d'Ours et de Pierre depuis fort longtemps. On se connaît un tout petit peu, on s'était déjà croisés sur un plateau télé et en attendant de vous avoir en aparté dans une émission où on se raconte, c'est ici qu'on se raconte aujourd'hui. Merci Alain, d'abord je voudrais vous souhaiter un très joyeux anniversaire. Vous m'autorisez à le faire ? Je vous en prie. Moi, j'avais envie de vous souhaiter une bougie pleine de sourire, de tendresse et en fait pleine de tout. Est-ce que ça vous va, ça ?

  • Speaker #2

    Oui, vous êtes gentil comme tout, bien sûr.

  • Speaker #1

    Robert Charlebois vous embrasse parce qu'il vous envie sur votre chevelure.

  • Speaker #2

    Il était avec vous,

  • Speaker #1

    je crois. Il était avec moi il y a quelques jours sur En Aparté. Il adore Alain. Il s'est souvent comparé à vous. C'est un parolier aussi. Il écrit,

  • Speaker #2

    il compose.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a quelques similitudes. On va en reparler dans quelques instants. Pierre Ours, je suis très heureuse de vous côtoyer aussi ce soir. Bon, Ours, on peut tomber le masque deux secondes ou pas ? On peut. On peut se dire que vous vous appelez Charles en vrai, dans la vraie vie ? Bien sûr, bien sûr. Et on peut vous poser la question de savoir pourquoi Ours ? Parce que tout le monde ne le sait pas nécessairement.

  • Speaker #3

    Oui, oui. Alors déjà, il y avait le choix d'un pseudo. ça m'amusait d'avancer de me présenter avec un pseudo je trouvais ça plus drôle plus décalé il y a peut-être cette histoire aussi de nom connu, Zouchon qui est déjà un logo sur pas mal de enfin c'est pas un logo bien sûr mais je veux dire c'est pas mal sur plein de disques alors la symbolique de l'ours c'était parce que Merci. Je voulais marquer ce moment où on est seul devant son cahier, ce moment de vérité, où on écrit des chansons. Et notre travail est souvent... Il y a souvent ce contraste-là de rythme. Pareil, je pense, pour ceux qui écrivent des pièces de théâtre ou des films ou des livres. Il y a ce moment solitaire. On est seul comme ça.

  • Speaker #1

    Un peu dans sa caverne, en fait.

  • Speaker #3

    On est dans sa tanière, complètement, et assez recroquevillé sur soi-même. et... Du jour au lendemain, on sort de notre tanière et on va sur les scènes présenter ce travail qui est d'abord un peu secret. D'où la symbolique de l'ours.

  • Speaker #1

    Alors ce travail, justement, on va en parler. On va parler de la création d'un morceau, bien entendu. Et Dieu sait qu'il y a des morceaux qui nous accompagnent depuis des décennies. Des morceaux à vous, Alain, des morceaux à vous deux, Pierre et Ours. On va se parler de cette tournée parce que vous êtes sur les routes de France. Ça y est, vous avez démarré et vous allez comme ça parcourir un certain nombre de scènes. Le casino... de Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, à Lyon, à Nantes, à Strasbourg, à Grenoble, à Bruxelles, à Chartres et j'en passe. Et vous serez systématiquement tous les trois. Tous les trois pour cette tournée intimiste alors Alain, c'est ça ? C'est une tournée intimiste, c'est une tournée de la transmission aussi un peu ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas, mais c'est parce que moi j'ai toujours fait des tournées avec un piano, une basse, une batterie, une guitare et tout. Et puis là... C'est une tournée plus intimiste, ils jouent de la guitare tous les deux, ils chantent et on est tous les trois comme ça. Moi je ne joue de rien et ils m'accompagnent. On est en famille et on est assez heureux de dîner au restaurant après ensemble et tout ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, tant que vous vous supportez j'ai envie de dire c'est formidable. D'ailleurs je vous pose la question à tous les trois, vous êtes quoi ? Vous êtes un groupe ? Vous êtes une famille, vous êtes des collègues. Pierre, vous êtes quoi sur scène, tous les trois ?

  • Speaker #4

    Oui, un petit peu tout ça. Le fait de se mélanger, c'est vrai. On est avant tout une famille, on se connaît bien. Mais mon frère et moi avons décidé de suivre le sillon de notre père. Donc, on s'est mis un petit peu à l'ombre. Oui, c'est vrai que cette relation père-fils, quand on travaille ensemble, on est penché sur des chansons, sur la même mission. Mouh ! Tout ça s'efface un peu, on devient collègues, on devient des musiciens de groupe, on est dans le même bateau. Tout d'un coup, on a des relations multiples.

  • Speaker #1

    Multiple. Ours, partir, c'est quoi ? C'est une tournée marathon, je disais, vous avez démarré le 7 mai, c'est une centaine de dates. Partir comme ça tous les trois, l'envie, elle s'est trouvée où ? Comment ça a démarré la genèse de cette aventure ?

  • Speaker #2

    Je les ai obligés parce qu'ils ne voulaient pas au départ. Et comme je suis leur père, j'ai eu un tout petit peu d'autorité.

  • Speaker #1

    C'est un peu vrai. Je veux connaître la réversion,

  • Speaker #3

    mais qui est-il vrai ?

  • Speaker #1

    Alors, Alain, vous allez compléter.

  • Speaker #3

    On nous proposait souvent, comme on fait tous les trois des chansons, ça ne vous dirait pas de chanter une fois tous les trois ensemble ? La première fois, c'était pour les étoiles du sport, une réunion de sportifs. C'était à La Plagne. et Laurence Caché nous avait conviés. Ça ne vous dirait pas de monter sur scène tous les trois ? On a dit pourquoi pas essayer. Et puis en fait, on a adoré l'expérience. C'était un petit concert qui durait 20 minutes, mais on a adoré. Moi, j'étais un peu impressionné d'un coup d'accompagner mon père. J'ai vu sa force. Dès qu'il est chanteur, il interprète ses chansons. J'étais un peu déstabilisé, donc je jouais de la guitare moins bien d'un coup.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais...

  • Speaker #3

    Ça m'avait beaucoup marqué, ça.

  • Speaker #1

    Alain, parce que, je ne vous cache pas que je vous écoute, alors évidemment, à chaque fois que vous passez à la radio, à un de vos tubes, ou quand vous êtes en interview aussi, et j'ai cru comprendre qu'il y avait une petite ordonnance qui traînait dans un coin, qui était l'ordonnance de votre toubib, votre généraliste, dirons-nous, qui vous avait vivement conseillé, préconisé cette tournée. C'est vrai, ça ? C'est de l'info ? Non,

  • Speaker #2

    mais c'est vrai. Je suis allé le voir parce que je ne sais plus ce que j'avais, un petit coup de mou, je ne sais plus. Et alors, il a marqué sur l'ordonnance partir en tournée avec vos deux enfants. Alors, c'est ce que j'ai fait. Mais c'est vrai, j'ai vraiment l'ordonnance.

  • Speaker #1

    Alors, qui vous êtes Alain Souchon ? Moi, je voudrais comprendre un petit peu aussi les coulisses. On va entendre des morceaux de chacun dans un instant. Mais qui vous êtes sur scène quand vous êtes avec vos deux fils ? Vous êtes un chef d'orchestre, vous êtes le patron, vous êtes le papa. Comment ça s'organise ? Oui,

  • Speaker #2

    je vois ce que vous voulez dire, mais on n'est pas... D'abord, on a l'habitude d'être ensemble, donc il n'y a pas de hiérarchie comme ça. Mais c'est vrai que je suis chanteur.

  • Speaker #1

    T'es impressionné quand même.

  • Speaker #2

    Oui, de toute façon, le public, c'est toujours impressionnant. Regardez comme c'est...

  • Speaker #3

    J'ai été impressionné par toi.

  • Speaker #1

    Par vous, hein. Par vous, Alain. Par vous,

  • Speaker #2

    il est impressionnant. Non, mais... Donc, voilà. Enfin, je sais pas. Mais ça se fait un petit peu tout seul, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, ça se fait tout seul. Non, c'est vrai qu'il n'y a pas de... Il n'est pas chef à nous dire...

  • Speaker #2

    Non, ce qu'il fait...

  • Speaker #3

    Joue comme ça, joue comme ça. De toute façon, mon père est assez particulier. Il est assez décalé. C'est-à-dire, il arrive en balance. Il fait juste... Grin, grin dans le micro deux secondes. C'est bon, j'entends ma voix, c'est bon. Et c'est pas du tout qu'il prend ça par-dessus la jambe, mais il s'économise beaucoup pour le concert. Et là, c'est d'un coup, dès lors que le concert commence, quand il est dans ses chansons, il raconte, il a vraiment le souci de raconter ses chansons. Mais c'est assez simple,

  • Speaker #1

    il n'est pas plus chouette que ça.

  • Speaker #2

    Je ne suis pas très musicien, je suis très dans les paroles que je raconte. Peut-être un peu trop, et pas assez...

  • Speaker #1

    On va se parler des paroles, parce qu'évidemment, le souci que vous avez, le soin que vous avez à ce que ce soit toujours des paroles. poétiques délicates je sais pas quel est le mot qui convient vous me direz dans un ristique vous avez dit danger c'est pas moi non c'est pas moi non en revanche pierre je voudrais savoir est-ce que vous pouvez m'éclairer un petit peu sur les morceaux qu'on retrouve sur cette tournée parce que n'en voulez pas que je m'adresse à pierre si vous avez élaboré ensemble pour vous mettre d'accord sur une liste de chansons et on va en parler de ces chansons et de la création de ces morceaux Comment vous avez élaboré ensemble ?

  • Speaker #4

    Avec Charles, on ressent les mêmes choses, on a vécu la même enfance, avec des chansons qui nous ont fait le même écho, qui nous ont fait le même effet. et on partage donc les mêmes avis. On avait envie évidemment qu'il interprète et qu'on l'accompagne à interpréter ses chansons un peu incontournables mais on avait aussi envie qu'il interprète des chansons qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et puis des chansons qu'on appelle un peu les chansons cachées alors c'est des chansons cachées par des singles comme on dit par des 45 tours qui qui font de l'ombre aux chansons d'album des chansons qui n'ont pas marché à qui on essaie de donner une seconde vie non non c'est pas pas marché parce qu'on ne peut pas sortir 10 chansons c'est des chansons d'album des chansons qui font un écho à notre enfance et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis longtemps on s'est dit quitte à refaire de la scène ensemble dévoilons un peu des choses qui font écho à notre enfance.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qu'on va faire, dévoiler évidemment aussi les secrets d'Alain Souchon et de ses fils pour la création de ces chansons, mais ce n'est pas par une chanson d'Alain qu'on va commencer. Bah non, ce serait trop attendu. Bien sûr. Je voudrais qu'on entende un extrait et vous allez me dire si vous reconnaissez.

  • Speaker #3

    Je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert ainsi, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit. Je ne pensais pas le vivre ici Et rester tout le concert assis A regarder les gens ainsi Et le temps qui rétrécit

  • Speaker #1

    Alors j'interroge le public, est-ce que c'est Alain qui chante cette chanson ? Non ? Vous êtes formel ? J'entends pas. Oui, effectivement, on peut le dire, Alain, c'est pas vous.

  • Speaker #2

    Ah non.

  • Speaker #1

    Mais c'est une voix très semblable.

  • Speaker #2

    Je le pense, c'est très semblable.

  • Speaker #1

    Ah, c'est vrai, mais très significatif, c'est vous, Ours.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est un morceau à vous. Pourquoi ce morceau ? J'ai choisi ce morceau parce que d'abord, c'est une balade sublime. NTM à Bercy, pour citer ce titre qui n'est pas une évidence pour tout le monde, mais aussi pour parler de votre public. Parce que je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert assis, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit, la jeunesse qui rétrécit. J'adore cette formule. Votre public, Alain, Ours, Pierre, vous prêtez un peu le public durant cette tournée. Aujourd'hui, votre public, il est composé de qui, de quoi ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai toujours remarqué que dans les salles où j'ai chanté depuis maintenant au moins 4-5 ans c'est toujours mélangé il y a des gens jeunes des gens moyens et puis des gens très âgés aussi. Ça me fait plutôt plaisir que ce soit comme ça.

  • Speaker #1

    Vous empruntez le public d'Alain, en quelque sorte ? Oui,

  • Speaker #4

    bien sûr. Moi, pour être franc, je n'ai pas vraiment de public. Parce que j'ai fait... des disques chanteurs et tout ça qui remontent à il y a un petit moment. Mais par contre, j'aime beaucoup travailler pour des projets, pour d'autres. Et en effet, on a la chance de bénéficier de son public chaque soir. On a des applaudissements grâce à lui. On a beaucoup de chance de ça.

  • Speaker #3

    Mais on n'a pas tellement... En fait, le concert qu'on fait, c'est vraiment un concert de mon père. On n'a pas voulu justement faire nos chansons. On en fait une en clin d'œil, une chacun. Toi t'en fais une, moi j'en fais une. Ça nous gênait, cette histoire. de regarder c'est mon public ça faisait un peu l'oiseau qui met ses petits oisillons et qui leur prête son perchoir prenez mon public c'est à vous ça nous a gênés on préférait compartimenter les choses le répertoire notre père est tellement grand que c'était déséquilibré pour nous les gens viendront nous voir ou pas en concert nous mais on voit là on accompagne mon père vraiment alors on vous accompagne vos pères sur un certain nombre de morceaux effectivement qui nous Nous accompagne nous.

  • Speaker #1

    tous depuis des années je voudrais que vous m'expliquiez alain comment vous faites depuis 30 ans plus de 30 ans pour créer quelle est votre base livrez nous un peu les secrets de fabrication d'alain souchon comment alain souchon travail le texte travail la musique quelle est la part d'inspiration d'improvisation quand j'étais dans les collèges j'ai été beaucoup en pension

  • Speaker #2

    Et en pension, je m'ennuyais et on ne pouvait pas lire, on n'avait pas le droit de lire autre chose que des livres de classe. On n'avait pas le droit d'avoir des trucs extérieurs, des romans marrants et tout. Donc je lisais les livres. de français que je relisais sans arrêt il y avait beaucoup de poésie et j'étais assez fasciné par les poésies de tous nos grands poètes que ce soit guillaume apollinaire ou victor hugo et à chaque fois j'étais assez fasciné par les alexandrins bien mis ou les octosyllabes et tout, puis ces rimes qui étaient tellement bien mises et tout. Ça m'avait toujours plu, ça, le rythme qu'il y a dans ces poèmes. Et alors après, vers l'âge de 16 ans, vers l'âge de 16-17 ans, on est très romantique avec les jeunes filles. Je ne sais pas comment vous expliquer. Non,

  • Speaker #1

    mais je vois bien. Voilà.

  • Speaker #2

    Petite idée. Donc on a tendance à leur envoyer des messages avec... avec des trucs qui riment un peu comme ça. Et puis après, on y prend plaisir. Et après, j'ai découvert les grands auteurs de chansons des années 50-60, c'est-à-dire Georges Brassens, Jacques Brel, Guy Béart, Léo Ferré, qui avaient une façon d'écrire magistrale et qui m'ont beaucoup impressionné. Et puis après, j'ai... J'ai essayé de les imiter.

  • Speaker #1

    Voilà, et plutôt avec brio. Je sais que vous avez toujours eu le souci que le texte ne soit pas mièvre.

  • Speaker #2

    On essaye autant que possible, oui, que ce ne soit pas complètement idiot.

  • Speaker #1

    Non, mais d'accord, mais il y a des succès. Je vais en citer un. Non, mais vous voyez, il y a des très gros succès et d'artistes qu'on adore avec des paroles quand même assez basiques. Et pour autant...

  • Speaker #2

    Oui, mais moi j'aime bien les chansons très populaires avec des textes très simples. J'aimais aussi beaucoup Léo Ferré et tout ça, qui étaient des choses plus sophistiquées au point de vue parole. Mais enfin, j'aime la chanson en général. J'ai été élevé avec Gilbert Beco, Charles Aznavour, Richard Anthony, Sheila, tout ça. C'est des gens qui m'ont meublé ma jeunesse et que j'aime beaucoup. j'ai rencontré Sheila il y a un mois J'ai adoré. Je lui ai dit, vous savez, vous comptez beaucoup dans ma vie. Parce qu'elle disait, ah bah oui, vous devez considérer mes chansons comme de la gnognotte. J'ai dit,

  • Speaker #1

    vous êtes de la variété pure. Oui,

  • Speaker #2

    bah oui, mais moi j'aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Pierre, Charles, Ours, comment on travaille les textes en famille ? C'est plus compliqué.

  • Speaker #4

    Les textes en famille, non, mais on compartimente. C'est-à-dire qu'on n'est pas tous les trois sur le même texte. Non. Non, moi j'ai la chance d'avoir des rendez-vous avec mon père depuis quelques années, où sur ses albums, on fait une ou deux chansons ensemble. Moi je fais les musiques, il fait les paroles, alors il me donne un début, souvent une phrase un peu gimmick comme ça, et puis autour de cette phrase, tout va bien. couler voilà j'aime bien le voir chercher ses textes parce qu'il n'est pas assis en se grattant le front avec un crayon il va laver les carreaux avec un vrai jack zennitre ah oui d'accord il peut faire ça l'inspiration est issu du quotidien en fait chez vous c'est ça je ne sais pas mais j'ai besoin de magie témont corps soit de marché soit de laver les carreaux comme il dit sur n'importe quoi mais

  • Speaker #2

    je peux pas être là à dire attend donc je trouve je ne trouve pas il est les mettre dans le mouvement.

  • Speaker #4

    Il cherche dans le mouvement. Et puis faire des chansons ensemble, c'est arrivé, donc mon père et moi, mais nous trois aussi, dans une aventure qui s'appelait le Soldat Rose. Le Soldat Rose,

  • Speaker #1

    la comédie musicale, le Soldat Rose numéro 3.

  • Speaker #4

    Vite par Pierre-Dominique Burgot.

  • Speaker #1

    Exactement, vous avez donc mis en musique.

  • Speaker #4

    Voilà, exactement, et là c'était vraiment très agréable. On était tous les trois dans une bulle d'enfance, et puis dans le même bateau à essayer de chercher des trucs qui nous stimulaient. C'est comme je disais tout à l'heure, on devient des amis, on devient des membres du même groupe.

  • Speaker #1

    OUX, vous avez été nourri par Alain à quoi ? Quelles ont été vos influences ? Alain, bien sûr, c'est les textes, on a compris la poésie, pas seulement. Comment il a mené ça à la maison après ses tournées, après ses concerts ?

  • Speaker #2

    Ils ont été baignés, évidemment, avec mes chansons. Et puis, vers l'âge de 10, 11 ans... Ils se sont éloignés de ça pour partir vers plus... Pour avoir leur propre identité. Pour trouver leur propre identité.

  • Speaker #1

    Il y a des choses intangibles, entre guillemets.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'il y a cette histoire d'être chanteur, d'écrire des chansons, il y a cette histoire de notoriété. Il avait peur que ça nous rende dingue, le fait qu'on le voit à Champs-Élysées les samedis soirs. Il essayait de compartimenter ça, il ne voulait pas trop qu'il y ait ça à la maison. Donc contrairement à chez Laurent Voulzy où là-bas il y avait des jukebox, des Beatles en grandeur nature et la bouche des Rolling Stones en déco, chez nous c'était très sobre, c'était plutôt bibliothèque. Il avait le souci de ça, de nous préserver de ça. Donc il ne nous a jamais poussé à faire de la musique. Bien sûr il nous en parlait un peu mais il était content qu'il y ait un peu moins de musique quand on arrivait à la maison. Ça me faisait peur,

  • Speaker #2

    je te coupe deux secondes, ça me faisait peur. Parce que si vous... Quand on a des enfants, on se dit que c'est bien s'ils font des études, des études les plus poussées possibles en philosophie ou en mathématiques pour devenir ingénieur. Et si vous les emmenez à l'âge de 13 ans dans les cours de l'Olympia, c'est foutu. Les études, ça ne va pas. Ils vont dire non, j'aime mieux aller à l'Olympia, c'est plus marrant. C'est obligé. Donc, j'ai essayé de compartimenter,

  • Speaker #4

    c'est vrai. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas marché du tout, Ours, vous vouliez dire.

  • Speaker #3

    Non, mais par rapport à votre question, comment il était ? quelle réaction il avait quand on lui a dit qu'on allait faire ce métier. Au fond de lui, il était très inquiet, comme on est inquiet parce que c'est un métier à risque. Comme tu le disais, souvent, on peut avoir beaucoup de talent, on s'investit à 100% dans ce genre de métier, on se jette complètement dedans et ça peut n'avoir aucun succès. Alors ça peut être fracassant. Donc ça, ça le faisait peur, mais il nous a jamais montré ça, il nous a toujours encouragé. Lui-même a vécu la même chose, il s'est dit à un moment j'avais envie d'être chanteur. Alors voilà, il pouvait pas nous brider là-dedans, il nous a encouragé, même si au fond lui-même je pense qu'il était très inquiet.

  • Speaker #1

    Alors justement, il vous a tellement pas bridé que vous avez créé ensemble, et je voudrais qu'on entende Pierre et Charles l'album, un extrait tout au moins de l'album que vous avez composé pour votre père, I'm 50's. On démarre.

  • Speaker #3

    Je vais laisser parler Pierre, parce que c'est marrant que vous montriez cet extrait.

  • Speaker #1

    C'est bien ou pas ?

  • Speaker #3

    C'est super. Il illustre bien comment ça s'est passé. Alors déjà, on n'a pas tout co-écrit. Pierre a écrit pas mal de musiques, moi un petit peu une, et avec Laurent, t'en as fait une, sinon toi tout seul. Mais voilà, en fait, par exemple, cette chanson, I'm 50's, mon père arrive au piano, une espèce de foxtrot, et c'est d'ailleurs... on a l'air de voir toujours des défauts de la loi devant nous devant tout le monde fox trott c'est un balancement de tout comme des pas de race et c'est vrai que tu étais arrivé Il dit, j'ai cette chanson en tête, là. Donc, ferme les yeux, vois. Toc, toc, toc, toc. Un ballon, il s'ennuie.

  • Speaker #2

    J'ai les radios quand tu fais...

  • Speaker #3

    C'était un peu comme ça, un peu vieillot, mais c'était bien. déjà l'âme de tout.

  • Speaker #2

    Des canards ?

  • Speaker #3

    Non, il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #2

    Il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #3

    Et nous, il nous chante ça comme ça, il dit, voilà, j'ai fait ça, avec son air toujours un peu bon, voilà, c'est ça, bon, c'est pas dingue, en gros, il disait. Et nous, on trouvait déjà ça très chargé, très fort, mais on s'est permis de ramener un truc un peu plus cinématographique. Donc, ce qui était Foxtrot, on a cassé ça, qui faisait pour nous un tout petit peu plus vieillot, et on a fait un peu euh... Voilà, en fait, il y avait son texte pas vraiment ordonné. Il avait tous les mots, les phrases magnifiques. Voilà, et puis, voilà. Et nous, on lui a dit, tiens, tu pourrais insérer, faire un refrain à des moments, juste une petite respiration, juste qu'il dit, I'm 50. Il avait déjà écrit une phrase, I'm 50. Sa chanson s'appelait. Mais voilà, on l'a aidé à structurer un refrain. À un moment, il lui manquait deux phrases. On lui a dit, là, ce serait bien pour le deuxième couplet. Il est monté. 10 minutes et il est revenu avec les phrases qu'on vient d'écouter dans le radiola, André Verschuren, les enfants soldats dans les montagnes algériennes, cet art-là d'être synthétique et en peu de phrases, illustré les années 50. Et voilà, on réarrange un petit peu, on a réarrangé ce truc assez brut qui nous a montré un côté plus cinématographique.

  • Speaker #1

    Pierre, donc ce côté cinématographique, cette nostalgie aussi. toujours le sens, l'écriture soignée, cette dextérité d'Alain tout en passant la jaque sur les vitres. Combien de temps on met pour travailler sur un album comme celui-là ?

  • Speaker #2

    Je commence un truc et puis après, je cale. Très vite, je pars. J'appelle Pierre.

  • Speaker #1

    Et Pierre arrive. Et Pierre...

  • Speaker #2

    Pierre. Oui, oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est lui qui parle le mieux.

  • Speaker #4

    Non, pas du tout. On se stimule, on se stimule mutuellement.

  • Speaker #1

    Il y a des vastes comédies. On se dit,

  • Speaker #4

    regarde, j'ai une phrase, c'est pas super. Et puis, hop, on trouve un air radial. Et bien, ma phrase. Et puis, pareil, j'ai mon air qui est pas... Ah, j'adore ton air et tout. On se stimule. Donc, tout d'un coup, on s'accroche à une chanson. Et puis, on se dit, on va la faire ensemble. là dans cette aventure familiale sur l'album I'm 50's Il est parti, on voyait bien qu'il commençait à avoir des débuts de texte, des phrases par-ci par-là, donc je me suis dit qu'il trame quelque chose quand même, il a envie de faire des nouvelles chansons. On ne s'est pas dit qu'on allait faire un album, on s'est dit on va faire des nouvelles chansons. Et ça a été un vrai plaisir. comme dit Charles, de voir son côté très précaire en faisant sa petite chanson comme s'il y avait une petite lumière de 20 watts avec un petit métronome. C'était un plaisir d'étoffer tout ça parce qu'il peut tout chanter. il peut chanter aussi bien sur un reggae un petit peu mutin il peut chanter sur une chanson beaucoup plus grave il peut chanter sur une chanson très classique il arrive à se balader un peu partout Est-ce que je me trompe si je dis qu'il y a quelque chose quand même de très artisanal dans votre manière de travailler de

  • Speaker #1

    l'orfèvrerie aussi mais quelque chose d'assez organique comme ça

  • Speaker #4

    Exactement, on travaille dans un salon sans matériel et puis parfois on se dit on va partir 2, 3, 4 jours à la campagne parce qu'on a une petite pièce qui fait vite grenier avec un vieux piano désaccordé, une guitare sur laquelle il manque deux cordes mais il y a un petit charme là dedans et on arrive à travailler quand même et on aime bien ce côté un petit peu...

  • Speaker #2

    précaires,

  • Speaker #4

    précaires qui nous ressemblent parce qu'on n'est pas très geek, même si on est quand même un petit peu organisé pour pouvoir faire du jeu

  • Speaker #1

    J'avais pas l'intention de le demander là mais vous voyez, le public là est très éclectique aussi Est-ce que vous vous êtes penché sur la question du digital Alain Souchon ? Ce que je veux dire c'est que est-ce que vous regardez les réseaux ? Est-ce que vous regardez ce qu'on dit de vous sur les réseaux ? Est-ce que c'est le pique ?

  • Speaker #2

    Pour ça j'ai des intermédiaires entre les réseaux et moi, c'est Pierre et Charles Ils me disent, regarde, il y a marqué Alain Souchon est un gros con. Ou bien, j'adore les chansons d'Alain Souchon. Alors c'est eux qui me disent, mais moi non, je ne le fais pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi. C'est sans doute pour faire un genre. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas votre truc, mais en même temps, ça ne m'étonne pas tellement.

  • Speaker #2

    ça vous ressemble modérément et tant mieux et alors du coup je me rendis mais non j'adore cette communication instantanée de tout le monde et tout je trouve ça marrant où il y a très peu de mots et plein de fautes d'orthographe non je rigole

  • Speaker #1

    Ours, Pierre je vous reprends sur cette question là parce que ça m'interpelle bon évidemment vous êtes les fils d'Alain Souchon bon c'est un fait c'est comme ça et c'est plutôt formidable non c'est peut-être un poids justement alors attendez vous faites les questions allez Est-ce que c'est un poids ?

  • Speaker #4

    Souvent on nous demande ça forcément. On a de la chance de bénéficier de la sympathie qu'il dégage. Soit les gens l'aiment beaucoup et ont des posters de lui ou des boucles de cheveux qui sont tombées sur scène, soit ils s'en foutent. Mais ils n'ont pas envie avec un pied de biche d'aller lui casser la gueule en faisant un peu plus de celui-là. Donc nous on bénéficie d'une sympathie qui s'émane de lui et on a de la chance.

  • Speaker #1

    Vous connaissez le terme de Népobabies ?

  • Speaker #0

    Les népo-babies, les fils d'eux. C'est le terme qu'on emploie. La fille notamment de Benjamin Biolay qui s'est fait tenser sur le sujet, etc. Et on sait que les réseaux peuvent être extrêmement violents. Vous, j'ai l'impression qu'effectivement, vous êtes passé au travers, de cette espèce de démonstration comme ça, très violente, d'être montré du doigt, d'être accusé d'être le fils d'eux, d'être bénéficié de cet entre-gens. Oui, vous êtes passé entre les gouttes.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on s'est préservé de tout ça pendant très longtemps, avant de se montrer nous trois ensemble. On a tenu vraiment au fait de faire chacun notre route. On ne voulait pas se mélanger. On nous a beaucoup proposé d'être sur un canapé rouge, dans des émissions ou sinon dans des magazines, des photos. On a toujours refusé parce qu'on ne voulait pas... On ne voulait pas aussi sans doute avoir... d'être taxé de fils d'eux. fiston-piston tout ça même si bien évidemment ça joue enfin je sais que moi quand je fais des concerts je suis conscient qu'il ya la moitié de la salle qui viennent aussi pour me voir voir le comment se débrouille le fils de notre chanteur préféré je suis au courant je le prends pas mal on a beaucoup de chance quand même Ça nous a plutôt porté, plutôt que nous avoir écrasé.

  • Speaker #0

    Et ça vous a porté jusqu'à la scène aussi, vous, Pierre, avec ce titre-là, par exemple, « C'est pas vrai » .

  • Speaker #2

    On se dit que c'était mieux avant, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mal, mais on chante, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mieux avant, mais ce n'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Et oui, ce n'est pas vrai, 1994, Les Cherches Midi, votre groupe, votre duo en fait, pour être exact, avec Julien Woulzy. Julien Woulzy, donc c'est un cousin en fait,

  • Speaker #3

    c'est ça ?

  • Speaker #4

    Exactement,

  • Speaker #0

    c'est la famille, bien sûr. Est-ce que vous pouvez me raconter, est-ce que vous avez pu y réfléchir, une anecdote ou un moment sur scène très fort de vous trois ?

  • Speaker #3

    C'est plutôt la première fois qu'on est tous les trois sur scène comme ça. et euh euh Non mais il y a des chansons forcément qui sont très... Par exemple, la chanson « Et si en plus il n'y a personne » qui est une chanson qui a été écrite il y a une quinzaine d'années mais qui après les attentats a de la lumière sur cette chanson. On voit bien qu'il y a un avant et un après, que quand cette chanson est interprétée, il se passe quelque chose, une grande attention d'écoute et puis surtout c'est très applaudi, les gens ont envie de se lever. Alors ça fait un effet parce que... Je n'ai jamais eu la chance de provoquer ça avec mes chansons. Donc c'est assez éblouissant et émouvant.

  • Speaker #0

    On a cité « Et si en plus il n'y a personne » , c'est une chanson engagée. J'en ai choisi une autre, moi. Je suis désolée Alain, mais j'espère que vous validerez quand même. Une autre chanson engagée de

  • Speaker #2

    1993. Je veux vouloir la belle musique, Soudan, Mons, Doudane, Pour un air démocratique, Pour se casser dans le ciel, Pour vouloir le monde parler. Soudain, mon soudain, suite la parole est changée, ou entrecastée par... Et je rêve que soudain mon pays soudain se soulève. Mais c'est déjà ça, c'est déjà ça.

  • Speaker #4

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    On parlait de chansons engagées, donc celle-ci, oui. Mérite des applaudissements. Si, Alain.

  • Speaker #4

    En face de chez nous, de la porte d'entrée, il y a un type qui est tout le temps couché dans la rue. Alors j'ai été le voir une fois, il m'a dit « je suis du Soudan » . Il est là, visiblement son pays, il aime mieux être couché dans le pupitre de chez nous, sur les trottoirs, plutôt que d'être dans son pays. Ça m'a toujours scié ça. Et on en voit pas mal des gens comme ça qui sont dans le... la rue, qui viennent du bout du monde. Alors Soudan, ils ont eu un régime terrible et tout, et c'est un drôle de pays. Alors voilà, je fais une chanson là-dessus, sur ces gens qu'on voit passer avec des djets là-bas. Ils sont isolés, ils sont loin de chez eux. Des fois, je vais en voir, je leur dis, mais vos frères, vos sœurs, ils sont où ? Ils sont là-bas. Alors, ils sont là tout seuls. C'est impressionnant, je trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est encore possible ? Je crois que vous voulez vous exprimer, Pierre. Je vous donne la parole dans une seconde. Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui de faire une chanson engagée ? Celle-ci, c'était 1993. On voit évidemment le monde aujourd'hui dans un tumulte sans commune mesure. on vous On voit aussi l'impact des réseaux sociaux, la violence. Quand un artiste prend la parole, Vianney, pour ne pas le citer, au moment du 7 octobre, qui se fait lyncher, menacer sur les réseaux. Est-ce qu'on peut encore écrire une chanson engagée, aujourd'hui, Alain Souchon, en 2024 ?

  • Speaker #4

    Je ne sais pas. C'est pour Vianney qu'on aime beaucoup. Mais je ne me rends pas compte. Il faut... être un artiste, enfin, je ne sais pas si on est des artistes, mais on doit faire ce qu'on a envie de faire, ce qui vous sort du cœur et de la tête. Et ne pas se mettre de barrière sous prétexte que ça peut être dangereux. Il faut dire ce qu'on a à dire. Mais les gens, ils le sentent, ça. Quand on écoute, on voyait bien, moi, quand j'étais jeune, que Léo Ferry, il disait ce qu'il avait à dire, et puis que Georges Brassens aussi, et tous les gens qui...

  • Speaker #0

    Mais l'époque a changé. Pierre Ours, est-ce que vous réfléchissez à deux fois quand vous écrivez un texte sur l'engagement de ces paroles ? C'est Catherine Fraud qui disait il y a quelque temps, de toute façon, la parole des artistes, elle n'est plus tellement monétisée, elle est démonétisée. Est-ce qu'on a vraiment besoin d'entendre les artistes ? Et puis, est-ce qu'il n'y a pas que des coups à prendre aujourd'hui ? Est-ce que vous y réfléchissez quand vous écrivez un texte, quand vous pensez une chanson avec votre père ?

  • Speaker #1

    moi je pense que oui on peut et qu'il faut encore maintenant c'est d'un point de vue d'exercice de style dans la forme d'une chanson aujourd'hui j'ai l'impression que c'est on tombe vite dans des lieux communs ou des choses qui ont déjà été écrites déjà fait et ça peut être un peu lourd dingue maintenant j'espère que des gens vont encore trouver des belles formules comme mon père a toujours eu cette petite 10 ce petit décalage jamais rentré à fond dans le truc donc pareil de trouver cet angle de ici en plus il ya personne pour les guerres des religions c'est ce petit décalage qui donne la petite distance et qui fait que c'est pas lourd dingue mais bien évidemment Et même s'il y a des gens qui font des chansons lourdingues, j'espère au moins que ça sert à ça quand même, les chansons. Oui, oui, je pense que ça peut encore exister.

  • Speaker #0

    Pierre ? Les chanteurs engagés aujourd'hui, c'est nécessaire ? Oui,

  • Speaker #3

    bien sûr que c'est nécessaire. Non, non, oui, oui, non, mais je n'ai rien à rajouter de ça. Non, ce que je disais juste tout à l'heure, c'est que mon père, il écrit des chansons qu'il ressent. il voit le monde, il a intérieurement envie de dire dire des choses. Il a fait, et si en plus il n'y a personne, une autre chanson qui s'appelle Petit tas, sur un tas de cartons avec des gens qui sont dans la rue. Et c'est déjà ça. C'est une chanson qui a été une commande. Et je trouve ça très difficile. Quand on reçoit un truc intérieurement, on a notre idée. Mais quand Amnesty International vous appelle en disant est-ce que vous pouvez faire une chanson sur cette cause, je trouve qu'il a été fort. Oui,

  • Speaker #4

    mais c'est comme ça. Je me disais, je ne vais pas y arriver. Il me demande, il m'avait convoqué, il me dit, voilà, il faudrait faire une chanson. Et puis finalement, c'est venu comme ça. J'ai eu de la chance. Mais la chance compte beaucoup quand on écrit des chansons, des musiques.

  • Speaker #0

    Quand vous écrivez une chanson, Alain, est-ce que vous sentez, et qu'est-ce qu'il fait, est-ce que vous sentez et comment qu'il y a un potentiel pour ce morceau ? Évidemment, s'il y avait une recette, ça se saurait. On ne serait pas là, on serait tous milliardaires, etc. Mais quand même, est-ce qu'il y a quelque chose qui... Je ne sais pas...

  • Speaker #4

    On n'est pas sûr. de ce qu'on est sûr de soi est ce que les chants ont créé donc à cette phase elle est pas mal à piste cette phrase musicale est pas mal aussi alors on va voir sa femme quand on est marié premier public donc votre épouse les caisses tampon je dis je sais bien que rude belle ville non mais vous voyez on demande et puis je leur demande à eux puis plus lentement

  • Speaker #0

    Andréa ? J'espère bien, ouais. Je sais pas, Pierre Ours, il y a un truc très... Moi, c'est très naïf, je sais pas écrire une chanson, mais il y a un truc de la mélodie peut-être nostalgique ou un peu mélancolique avec un BPM un peu rythmé. Est-ce que ça, c'est pas une recette, mais c'est quelque chose qu'on a en tête ? C'est rien à voir, je suis complètement à côté de la plaque.

  • Speaker #4

    Non, non, le texte est la musique. s'influent l'un l'autre, évidemment. Il y a une grosse influence, il commence, il me montre une musique, ou moi je commence une musique et tout, j'ai envie que les mots soient adaptés, enfin c'est absurde ce que je dis, évidemment, c'est comme ça, il faut qu'il y ait un bon accord entre les deux.

  • Speaker #3

    On fait un petit peu confiance à notre excitation personnelle, notre ressenti, si on se dit, ah moi j'aime bien quand même, on se fait confiance, voilà, mais on est sûr de rien.

  • Speaker #4

    On est sûr de rien, voilà.

  • Speaker #3

    Mais voilà, on a quand même une... petit feu intérieur.

  • Speaker #0

    Vous savez, je recite Robert Charlebois, parce qu'on a dialogué il y a 48 heures. Alors, il vous adore, etc. Il vous a copié sur la coiffure, sur le look et tout. Mais surtout, il me disait un truc qui m'a interpellé. Il me disait, voilà, démographiquement, bon, ça, c'est factuel, démographiquement, on est, évidemment, en France, le français s'apprend. bien sûr, mais l'anglais domine. Donc il dit que globalement, la chanson francophone n'a pas d'avenir.

  • Speaker #4

    Ah ben, il a... Non, mais ça, c'est le problème.

  • Speaker #0

    Vous êtes aussi pessimiste, je comprends.

  • Speaker #4

    Les Québécois, ils sont à côté de l'Amérique, à côté d'un Canadien, d'un Canada anglais, et ils se sentent un peu écrasés. Et pour eux, Jacques Cartier, leur truc français de leur origine et tout, les bateaux qui sont allés là-bas, c'est très important pour eux. Puis cette langue et tout, donc ils la protègent, ils sont beaucoup plus protecteurs que nous. pas dire playback et tout ça. Ils ne veulent pas de mots anglais et tout. C'est très touchant de voir comme ils sont accrochés à la langue française.

  • Speaker #0

    Mais il y a la langue française. Lui, il dit le français s'apprend, l'anglais s'attrape. C'est organique, encore une fois. Ours, Pierre, votre regard sur l'évolution de l'industrie musicale, parce qu'il y a aussi plein d'artistes aujourd'hui qui veulent sortir des EP, c'est-à-dire des mini-albums. Plutôt que... Exactement. Pardon, moi je parle français. Parce que c'est compliqué, un album complet.

  • Speaker #3

    Je pense juste, c'est mon humble avis, que la chanson française fait partie vraiment de nos racines et que ça fait partie de notre culture. Donc forcément, il y a des mouvements de mode, comme des mouvements d'artistes, où tout d'un coup, on est avec des voix très douces. C'est une vague, il n'y avait que des voix très douces, ensuite des voix très de stentor, des choses très français, des choses... qui partent un petit peu dans... Là, c'est vrai qu'on est dans une période très urbain et qui est super parce qu'il y a aussi les mots qui sont mis en... les textes qui sont mis en avant. Mais il y a des mouvements comme ça. Mais je pense qu'on revient toujours à quelque chose... C'est des histoires de mode, je pense. Et je pense pas que la chanson française n'ait pas d'avenir. Je pense qu'au contraire, elle va même revenir encore plus.

  • Speaker #0

    Ours, sur... Et la chanson française ou les EP, comme vous voulez ? Et les deux ? EP versus album.

  • Speaker #1

    Alors ça... Ça dépend vraiment, c'est du cas par cas je crois. C'est très difficile, la chanson française trinque un peu, même si heureusement on a des belles, quand même des chansons qui marchent bien aujourd'hui. Sans arrangement, rien, je pense aux balades de celles de la Symphonie des éclairs ou même une chanson de Louane qui est une balade, qui cartonne, ou même celle de Ausha Schneider. Il y a quand même pas mal de chansons françaises où il y a juste des mots, une guitare. heureusement qui font quand même leur chemin mais sinon c'est assez difficile alors chacun ça je sais pas si un album ou un EP je crois que c'est du cas par cas je peux pas vous dire pour ça certaines personnes avancent à

  • Speaker #4

    petits pas avec des EP la chanson française elle rallonge quelque chose alors que le gros succès c'est la musique qui fait danser le gros succès. Et ça, c'est tout anglo-saxon. Non, il y a... Non, non,

  • Speaker #1

    si, il y en a beaucoup de chansons françaises aujourd'hui. Ah oui, oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Je vous laisse réfléchir 10 secondes, je ne sais pas qui veut commencer. Qui de vous écoutez, vous trois, aujourd'hui, en artistes français ? Qui vous avez adoubé, Alain ? Alors évidemment, vos héritiers, ce sont vos fils, mais qui on pourrait nommer comme étant vos héritiers dans la chanson française ?

  • Speaker #4

    Les héritiers, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous appréciez, vous écoutez ?

  • Speaker #4

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Qui donc ? Trois. Trois ? Trois, je vous en demande trois. Attendez, il y a Ours qui va vous souffler. Ah oui, oui. Vincent Delherbe.

  • Speaker #4

    Vincent Delherbe, je l'adore.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Ben oui, il y a l'écriture.

  • Speaker #4

    Il y a l'écriture et puis il y a la scène. Vous le mettez sur scène avec le piano qui est là. C'est vrai. Là, vous passez un bon moment. C'est vrai. C'est un personnel à part entière. Et puis, il est unique. Il est formidable. Moi, j'aime beaucoup l'admiration pour lui.

  • Speaker #0

    OK. Un. J'en ai demandé trois.

  • Speaker #4

    Ah, mais vous êtes...

  • Speaker #0

    Bon, je vous laisse réfléchir. Ce sera votre tour.

  • Speaker #4

    Vous êtes exigeante.

  • Speaker #0

    Ours, Pierre, vous écoutez qui aujourd'hui en chanteur français ?

  • Speaker #4

    Oui, il est comme moi.

  • Speaker #3

    Non, il y a plein de choses qui sortent. Il y a plein de choses. Je n'écoute rien d'une manière bestiale. J'aime bien écouter un petit peu ce qui... Qui plaît aux maisons de disques aussi, ce que les gens ont envie de signer, jouer des nouvelles signatures, comme on a dit, Emma Peters, Ausha Schneider, là pour un projet on a écouté... Dans plein d'artistes émergents, il y a des choses pas mal.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat.

  • Speaker #0

    Zao de Sagazon.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat. Jean Ferrat, c'est pini.

  • Speaker #2

    C'est payalons.

  • Speaker #0

    Ours, votre top 3 du moment ?

  • Speaker #1

    Mon top 3 du moment, alors c'est difficile. Mais c'est vrai que... a fait un grand effet à eau de sa gaz en reprise de modèles avec son nom et des déjà rien de son nom est assez dingue ouais c'est avec emma peters moi j'aime bien aussi il y a du roche à schneider on revient on sent quelque chose d'assez commun à ce qu'on aime comme musique. Moi, j'ai vraiment, c'est vrai, comme beaucoup de gens, été assez bluffé par le dernier album de Ben Mazoué. Oui, très bien aussi. Paradis, qui a déjà 3-4 ans. Et puis, dans la scène rap, il y a des artistes que j'aime bien aussi.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on entende un de vos morceaux phares, 1985. Ça peut bien aller comme ça.

  • Speaker #2

    C'est Jimmy Fleury.

  • Speaker #4

    C'est des vieilles...

  • Speaker #0

    Je voudrais l'écouter en entier ! Mais non ! C'est une chanson qui a une histoire, Alain. On peut la raconter ?

  • Speaker #4

    Oui, oui, mais je ne me souviens pas de l'histoire. Vous allez me dire. Non, on l'a faite dans deux... On l'a faite avec Laurent Voulzy.

  • Speaker #0

    On l'a faite avec Laurent Voulzy. C'est une chanson aussi qui raconte une disparition dans votre trajet, dans votre trajectoire personnelle. Vous perdez votre papa, vous êtes ado, vous avez 14 ans. Il y a un écho avec cette chanson.

  • Speaker #4

    Il y a un petit peu un écho mais... Oui, oui. Les accidents de bagnole c'est toujours impressionnant. Mais là, c'est un gars qui boit trop, qui fait le con et puis... C'est la fin. de la chanson c'est pour que ça soit cinématographique cette chanson là je la trouve cinématographique j'étais content quand je les finis mais bon enfin je les finis on l'a fait ensemble avec laurent et quand on fait des gens sont avec laurent il participe aux paroles plus que moi à la musique. Il fait sa musique et puis après, il faut s'adapter à ses... que mes paroles s'adaptent à sa musique. Si je veux changer sa musique, c'est impossible. Donc, il faut que j'adapte mes mots et quelquefois, il m'aide.

  • Speaker #0

    Laurent, on le disait, puisque vous en parlez, c'est un... c'est qui pour vous ? C'est un membre de la famille ? Laurent Voulzy ? Laurent Voulzy, on en parle. C'est qui ? C'est un membre de la famille ? Ah oui !

  • Speaker #4

    Oh ben, c'est très spécial, le rapport avec Laurent Voulzy. parce que nos vies sont liées d'une manière peut-être fraternelle, mais même, je ne sais pas si les frères ont autant de relations dans le travail. Comme ça, c'est marrant comme on communique d'une manière assez intense. Si je mets une phrase, ils me diront, pourquoi tu dis ça ? Tu ne vois pas bien ?

  • Speaker #0

    Pierre Ours, comment vous observez la relation avec Laurent Voulzy et cette créativité cette créativité commune, cette histoire de vaste communicant entre ces deux artistes dont vous êtes si proches.

  • Speaker #3

    On ne peut rien dire d'autre que des banalités. C'est-à-dire que ce qui a été déjà dit, c'est que leur différence est tellement dingue que ça en est aussi dingue de complémentarité. Ils sont aussi complémentaires que différents. C'est dément et c'est assez merveilleux. Nous, on a toujours été éblouis. Pour nous, on avait envie d'être des petites souris quand ils partaient. Donc, mon père partait avec une trousse de toilette et puis une casquette. Et Laurent, il arrivait avec des guitares, des boîtes à rythme, des enceintes et tout. Donc, mon père voyait Laurent charger la voiture comme son...

  • Speaker #4

    Voilà.

  • Speaker #3

    Et c'était assez marrant. Et puis, quand il revenait, on voulait écouter les maquettes. On se disait, qu'est-ce que vous avez fait ? On était curieux de tout ça. et on est assez...

  • Speaker #4

    ébloui quoi de les voir partir travailler ensemble non c'est extraordinaire des chansons c'est extraordinaire parce que on est là dans sa chambre avec un copain et puis d'un seul coup la chanson s'envole et puis on l'entend partout et juste extraordinaire des gens vous téléphone de de montréal en disant j'ai entendu la chanson il ya le soir des lois d'allemagne non mais c'est C'est merveilleux.

  • Speaker #0

    Oups sur la relation avec Laurent.

  • Speaker #1

    aussi qu'on entend un extrait d'ailleurs dans un instant elle est vraiment c'est vraiment une très belle relation elle est très forte cette relation mon père a changé la vie de laurent et laurent a changé la vie de mon père alors ils sont redevables à vie pour ça laurent faisait de la musique pendant longtemps avant tout seul mon père aussi faisait des chansons puis leur association de grâce à bob ok chez RCA, ils leur ont dit « Tiens, tes musiques sont moyennes, mais je connais un super musicien et lui, ses paroles sont moyennes. » Et alors, ils se sont mis ensemble dans la sensation des deux. Ils ont fait « J'ai 10 ans, si tu me crois pas, je vais t'arrêter ta gueule à la récré. » Première collaboration et c'était un succès très vite et alors ils sont dit mais c'est dingue je fais de la musique depuis sept ans j'ai jamais de succès puis dès que je collabore avec toi et donc voilà et ça n'a jamais cessé et ils s'adorent malgré leurs

  • Speaker #0

    différences.

  • Speaker #4

    Ça vient du fait que Laurent est un garçon exceptionnel, il est humainement

  • Speaker #0

    extrêmement attentif aux autres gentils tout ça mais il peut pas y avoir que des bonnes choses d'abord on l'écoutent puisqu'on lui rend hommage et après on lui règle ses comptes je rigole car il est jeune je reçus votre n'est pas là où

  • Speaker #2

    de me jacques on dormit des choses qui sont loin de moi peut-être alors c'est pas bien car il a fini je Y a un monstre caché, tout gamin, Qui est resté quelque part sur un bateau, Par peuples, des pieds marisés depuis deux ans. Le ciel est devant nous, très grandement, Et tout le monde voit le marquis parvenir voyageur.

  • Speaker #0

    Et celle-ci, elle est sur scène ! On peut la pleuvir, c'est un succès cette chanson !

  • Speaker #1

    Vous l'avez écrite, cette chanson, vous avez écrit ça, c'est La Défense qu'on voit là ?

  • Speaker #0

    C'est La Défense,

  • Speaker #1

    oui. Oui, vous avez écrit cette chanson à La Défense, dans une des tours de La Défense. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ah bon, racontez-moi Alain.

  • Speaker #4

    C'est-à-dire, on a... Non mais attends, Karine Redinger, c'était une...

  • Speaker #0

    1979.

  • Speaker #4

    Une poulette, on dit pas une poulette, on dit une fiancée,

  • Speaker #1

    une amie.

  • Speaker #0

    Un petit flirt de... Alors pas de vous,

  • Speaker #4

    je pense. Un bon flirteur.

  • Speaker #0

    De vous ou de Laurent ?

  • Speaker #4

    Laurent. Et alors, il me disait tout le temps, je comprends ton titre, Karen Redinger, et tu te souviens bien, sinon je trouvais que ça sonnait bien. Et puis un jour, on était dans les tours de la Défense, et puis on prend l'ascenseur, 23e étage, et puis premier sous-sol, deuxième sous-sol, troisième sous-sol. On dit, c'est dingue, pourquoi il y a tant de sous-sol ? On appuie sur le troisième sous-sol, et puis là, on arrive, il y avait des salles de conférences avec des tables ovales, comme... comme ça, à blanche, avec des sièges autour, et puis un téléphone. À ce moment-là, on n'avait pas de sous, on n'avait pas de rond. Alors lui, avec sa poulette qui était en Amérique, il ne pouvait pas lui téléphoner tout le temps. Alors j'ai dit, ben voilà, profites-en, appelle Karen Reitinger, il y a un téléphone. Il y reste sûrement une demi-heure, la fée était contente. Et on ne sait pas qui a payé, mais...

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #4

    Ah non, c'est resté le nom Karim Redding. Ça,

  • Speaker #0

    c'est collector. Bon, mais attendez, là, on a fait la géographie, en quelque sorte, de Laurent Woulzy. Voilà, c'était formidable. C'était tous les points positifs, mais vous vous êtes jamais engueulé ? Quand on bosse ensemble, quand on bosse avec son ami, quand on bosse avec...

  • Speaker #1

    Oui, mais vous pouvez... Non, mais parce que... Non,

  • Speaker #0

    mais quand même !

  • Speaker #1

    Non, mais parce que Laurent vous le dit, c'est tout à fait particulier. Vous pouvez essayer, vous voyez ? Vous pouvez essayer, mais vous n'y arriverez pas. Vous vous engueulez avec lui. Il est gentil. Ce n'est pas de la gentillesse, parce que gentillesse, il y a un côté mièvre. Ce n'est pas ça. Il est tellement prevenant, sympa, simple, pas de problème. Il est talentueux en même temps. temps, donc il y a une espèce de respect automatique et puis de gentillesse. Il n'y a rien de spécial, il est simplement on ne peut pas s'engueuler avec lui. Vous pourriez essayer s'il était costaud de la castagne, vous pourriez essayer.

  • Speaker #2

    Pierre ? Non, non, Laurent a un bon fond bien sûr. Une fois peut-être vous n'êtes pas accroché au nez, je crois que c'est la seule tension qu'il y a eu parce que je crois que Laurent mettait beaucoup de temps à faire ses propres maquettes et toi il a fait un album. Et tu as été obligé de faire appel à Louis Chédid parce que sinon tu t'attendras encore.

  • Speaker #1

    J'ai été accroché. Oui, oui.

  • Speaker #2

    J'ai été accroché.

  • Speaker #1

    J'ai dit ah tu me fais chier.

  • Speaker #0

    Et vous trois alors ? Vous trois parce que sur cette tournée marathon et sur la préparation et sur Am50s, on s'engueule quand on est créatif et quand on est des créateurs de morceaux, quand on compose, quand on écrit les paroles. Vous vous engueulez vous trois ?

  • Speaker #2

    Pas quand on est créatif ou artiste, quand on est de la même famille.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Donc, parfois, mais c'est la moindre des choses d'avoir cette relation en famille. Sinon, on va pas tout le temps se papouiller. Mais forcément, moi, je suis pas très du matin. Alors, parfois, je suis un petit peu bougon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et ça aurait des répercussions sur eux.

  • Speaker #1

    Oups ! Mais c'est pas vraiment trop dans le cas.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ça va vraiment... Non, non, on s'engueule pas. Tout va bien, on se connaît bien.

  • Speaker #0

    Et vous connaissez vos limites.

  • Speaker #3

    On n'est pas les uns sur les autres tout le temps aussi. Mon père ne voyage pas avec nous, on le retrouve en balance.

  • Speaker #1

    Un coin de voiture spéciale pour moi et tout. Tu dois créer.

  • Speaker #0

    On a parlé de Laurent Woulzy, bien sûr, c'est indéniablement quelqu'un qui compte pour vous. Je voudrais savoir, dans le métier aujourd'hui, dans la chanson française, mais plus largement même, quel est le regard ? Est-ce qu'il y a un regard qui compte pour vous particulièrement ? Bien sûr, le regard de vos fils, de Laurent, surtout. Le regard de qui compte ?

  • Speaker #1

    Le fait, par exemple, que Jean-Jacques Goldman aime bien certaines de mes chansons, ça me touche beaucoup, parce que moi j'ai beaucoup d'admiration pour lui. Le fait que votre ami canadien que vous avez vu...

  • Speaker #0

    Robert, Charles Bois.

  • Speaker #1

    Le fait qu'il aime bien mes chansons, ça me touche beaucoup. On est... On écoute les autres et on est intéressé et fan et même des fois jaloux du talent des autres. Mais c'est assez agréable, on est une bande de gens, on fait le même métier, on se comprend.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez Alain Souchon de Jean-Jacques Goldman, évidemment. un créateur hors pair mythique vous avez des gens avec qui vous avez envie de travailler dans la chanson française des duos que vous auriez envie de faire aujourd'hui oui

  • Speaker #1

    Avec Michel Jonas, on a pas mal travaillé ensemble. Des affinités comme ça, au hasard des rencontres lors d'une émission de télévision, on attend pendant quatre heures dans les coulisses, on attend de se parler. Et alors voilà, on se rencontre comme ça, les chanteurs en général. Et quelquefois, il y a eu des périodes, j'ai travaillé avec Louis Chédid, avec Michel Jonas, avec Jean-Jacques Gallement,

  • Speaker #2

    je crois pas. Il t'avait envoyé une chanson une fois, je crois.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé, Pierre ?

  • Speaker #3

    N'oublie pas Facebook,

  • Speaker #2

    Tu n'as pas appris ? Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    On peut dire non à Jean-Jacques Goldman alors ?

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas dire non à Jean-Jacques. Ça dépend, tu en es un garçon, une fille, elle ne peut pas dire non.

  • Speaker #0

    Ours,

  • Speaker #3

    ours. Mais tu lui as dit non, je crois.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #3

    Tu lui as dit non, tu n'as pas appris de la musique.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas appris de la musique, mais c'est... Mais... Non, mais j'aurais dû sans doute, je ne sais pas. Et celle-là un peu froissée, pas froissée, mais un tout petit peu blessée. Mais il est tellement intelligent et merveilleux que ça va très bien.

  • Speaker #0

    Oui, là, c'est un trio sur scène et sur les routes de France que vous nous proposez. Pierre, Alain, est-ce que c'est l'embryon d'un album, cette tournée ?

  • Speaker #3

    Non. C'est trop compliqué d'écrire à trois. Les histoires qu'on a racontées ne sont pas les mêmes, nos sensibilités ne sont pas forcément les mêmes. On l'a fait sur une chanson. On s'est dit, tiens, pour la tournée, ce serait sympa d'écrire une chanson à six mains. Je ne sais pas comment on dit. Et on a réussi à trouver la formule qui pouvait bien faire en sorte qu'on articule le couplet.

  • Speaker #1

    Tu l'as trouvé.

  • Speaker #3

    Oui, on raconte chacun nos histoires, notre propre histoire dans les couplets. Mais sinon, c'est très difficile d'écrire à trois. Donc, je ne pense pas, non, ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Mais Pierre, il y a eu Amsiftis quand même.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'était entièrement... Notre père l'a matérialisé. Il a appris ça. Et nous, on est là pour l'accompagner et puis pour l'entendre.

  • Speaker #1

    nous on se dit voilà on a envie de l'entendre comme on l'a toujours entendu on veut le voir fort on veut voilà alors on est allé dans ce sens là mais c'est lui le qui fait tout enfin pour prendre des exemples alors des paroles jacques brel et joe dassin n'aurait pas pu faire des chansons ensemble je pense pas ah oui les amis ils ont tellement des univers différents j'ai l'air d'une autre époque mais c'est ça n'aurait pas été possible donc C'est pareil, on est chacun dans son petit univers. Alors musicalement, moi, je suis un peu moyen, très moyen même. Donc j'aime bien travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Très moyen, oui.

  • Speaker #1

    Petit niveau. Non, mais musicalement.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ce n'est pas un trio, c'est vraiment le concert de mon père.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est le concert de mon père. Nous, on est à son service. On l'accompagne. Tout simplement, on a tous ces chansons et ce sont que ces chansons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un rituel, Alain Souchon, avant de monter sur scène ou une loge particulière ? Racontez-nous un peu.

  • Speaker #1

    Le poil de poirier.

  • Speaker #0

    Racontez-nous.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas être complètement ivre, par exemple.

  • Speaker #0

    Basiquement.

  • Speaker #3

    Non, mais il n'est pas du tout comme ça. Mon père, il n'a pas du tout ce rituel. Non, non, il a vrai. Je confirme, il n'a pas de rituel. Il est même un peu foutraque aussi, avant d'aller sur scène.

  • Speaker #1

    Comment tu as dit ? Un peu foutraque.

  • Speaker #0

    J'adore. Un peu décalé, quoi. Il y a un truc un peu décalé chez Alain Souchon, Pierre Ours.

  • Speaker #2

    Oui, oui, tout à fait. Non, mais son rythme, il a souvent une petite assiette en carton cellophané avec une petite copa et un bout de fromage. Ça, c'est la petite tradition. Et puis, on fait, là, en tournant, on fait... Avant de chanter, c'est notre petit AK, mais ça reste très sobre. On n'est pas les hauts.

  • Speaker #1

    Madame Charlot qui nous avait appris ça. Peut-être que ça dit quelque chose à des gens, Madame Charlot.

  • Speaker #0

    elle donne un son de chant à tous les chanteurs à net charlot oui professeur de l'arrivée à l'armée on n'a pas de voilà y'a pas de rituel y'a pas de non mais c'est mieux d'en avoir ça fait plus non pas du tout c'est pas grave du tout non mais c'est aussi très anecdotique là la petite assiette avec la copa tout ça j'aime bien et le cellophane qu'est ce que vous avez envie qu'on dise de vous non non Ça vous y pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, si je chante dans une salle, que les gens ne s'endorment pas tous, qu'il y en ait quelques-uns qui restent éveillés, voilà, c'est ce que je souhaite. C'est pas qu'on dise de moi, non, franchement, on ne fait pas ça pour qu'on dise des choses sur vous, on se fait ça pour avoir des applaudissements comme ça, pour vivre de son travail qui vous plaît, de ce travail d'écrire des chansons, de faire de la musique avec quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    ou à vous ou tout seul et tout et de voir que ces choses là prennent forme et sont et s'envolent comme je disais tout à l'heure mais c'était c'est très agréable quoi il ya évidemment on l'entend le décalage d'alain toujours ce second degré présent j'imagine que sur scène vous jouez aussi un peu avec le public et une petite interaction aux pierres

  • Speaker #3

    Oui, on parle, il y a plusieurs histoires qu'on n'a pas écrites avant, c'était vraiment sur scène que ça s'est improvisé, en partant de vraies anecdotes de famille qu'on a étirées un peu en sketch.

  • Speaker #2

    tout est vrai c'est comme si on ouvrait un petit album photo avec quelques années qu'on partageait avec les gens est-ce que vous saviez,

  • Speaker #0

    est-ce que ça fait partie des anecdotes vous allez me dire si c'est vrai Alain moi j'ai lu il y a quelques temps que si vous n'aviez pas été chanteur à un moment vous étiez même penché sur la question d'être prêtre Dans une autre vie ? Est-ce que c'est vrai ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais c'est parce que c'est des périodes de la vie. Lorsque j'ai fait ma communion solennelle, moi j'ai été élevé catholique, c'est comme ça. Je pense que dans toutes les religions, il y a un moment vers 13-14 ans où on est très impressionné par la communion, par les églises, tout ça. Alors ça m'avait impressionné. Pendant deux, trois ans, je me suis dit, je serais bien prêtre parce que j'étais très pris par ça. Et puis ça m'a passé.

  • Speaker #0

    Ça vous a passé. Vous avez quel rapport aujourd'hui avec la France ?

  • Speaker #1

    Je respecte les gens qui sont croyants, je les envie parce que la vie passant, les lectures, les trucs font qu'on se détache un peu de cet attachement qu'on avait à la religion, à Jésus et tout ça. Mais je le regrette. Je vais dans les églises, souvent. Alors, quelquefois, le curé de l'église me reconnaît. Alors, il vient me parler. Il me dit, vous êtes très croyant. Non, pas tellement. Mais ça m'impressionne. C'est notre civilisation. Depuis, ça fait 2000 ans que c'est assez impressionnant,

  • Speaker #0

    tout ça. Si je vous demandais ça, c'est parce que j'ai découvert, effectivement, cette autre carrière qui aurait été possible. Mais, sincèrement, si vous n'aviez pas été chanteur, vous avez fait du cinéma aussi, Alain Souchon. Quelle aurait pu être votre trajectoire quand vous vous posez deux secondes ? Non, vous ne vous posez jamais.

  • Speaker #1

    Non, non, mais c'est-à-dire qu'au point de vue... d'avoir été pris comme ça par le monde de la chanson et d'avoir du succès auprès des gens. Alors, c'est extraordinaire. Parce que sans ça, je n'aurais pas su du tout quoi faire.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    J'avais un ami qui voulait être guide de haute montagne. Et alors, avant de pouvoir aller dans l'école de Chamonix, on faisait de la peinture en bâtiment. Moi, je voulais être chanteur, mais je faisais... de la peinture en bâtiment. J'allais passer des auditions dans des cabarets, des trucs, dans des maisons de disques et tout. Et puis, alors, on faisait de la peinture en bâtiment avec le rouleau, vous savez. Et puis là, le plafond, on en a plein la figure et tout. Et puis, bon, voilà. Mais sans ça, je ne n'aurais pas su du tout.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas d'autres évidences.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas d'autres possibilités.

  • Speaker #0

    Pierre Ours, évidemment, vous avez toujours connu votre papa chanteur, mais il aurait pu être acteur aussi. Acteur ? Oui, vous avez quand même tourné un petit peu.

  • Speaker #1

    en ce qui vous visez, que ce soit... hésiter avec facteur.

  • Speaker #0

    Ah bah non, alors pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est inouï.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il était très heureux en tant qu'acteur, mais il a goûté à ça, non ? Il m'a dit qu'il aurait bien aimé être conducteur de car.

  • Speaker #0

    Mais c'est insolite quand même.

  • Speaker #2

    On voit bien le paysage, le pare-brise est immense. On a des responsabilités. Et puis en même temps, voilà, il aime...

  • Speaker #1

    Je suis fasciné par les cars quand j'étais petit. Et j'allais dans les cars, il y avait une odeur, dans les années 50-60, il y avait une odeur dans les cars, une odeur de moteur, d'huile, je ne sais pas quoi. C'est drôle.

  • Speaker #0

    Ours, l'artiste qui est votre papa, complet, auteur, compositeur, interprète, et grand-père aussi. Pardon, j'ai dit une bêtise.

  • Speaker #1

    Il adore. Non, vous les verriez, c'est la folie.

  • Speaker #0

    Je sais, mais en plus, je voudrais parler du surnom d'Alain. On peut le révéler ou pas ? Il y a un petit nom.

  • Speaker #2

    Plusieurs, oui.

  • Speaker #0

    Ah, plusieurs.

  • Speaker #3

    C'est marrant parce que mon fils... C'est pour ça.

  • Speaker #0

    Il vous appelle par... Non ? En fait...

  • Speaker #3

    Mon père, dès qu'il voyait mon fils, il lui redonnait une mélodie. Un peu une mélodie de Mozart, je crois. Parce que comme on faisait écouter Mozart à mon petit, quand il était nourrisson, on conseille de mettre de la musique classique, donc on lui mettait Chopin comme ça le soir. Pourtant, il en mettait... Et Mozart. Et donc, pour rire, il lui faisait une petite mélodie de Mozart. Et c'est devenu... Et du coup... dès que mon fils voyait son grand-père, dès qu'il le voyait, il faisait « Ah ah, ah ah » . Donc, ce n'est pas un surnom, c'est une mélodie. Et donc, il s'appelle « Ah ah » .

  • Speaker #1

    Quand tu écris, je signe « Ah ah » .

  • Speaker #0

    Bon vous êtes quel grand-père Alain ?

  • Speaker #1

    Ah bah je suis... Oh bah alors grand-père c'est extraordinaire d'être grand-père parce qu'on n'a pas les emmerdements, on a que le plaisir. Ils viennent, ils vous embrassent, ensuite vous les emmenez. au Champ de Mars ou au cinéma, ils sont emballés, on n'a que le plaisir. C'est l'idéal.

  • Speaker #0

    Donc vous êtes investi ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours le cas.

  • Speaker #1

    Il y a mes petits-enfants. Ah oui, il y en a qui leur donnent des coups de pied.

  • Speaker #0

    Non mais parce que je reviens vite fait au Soldat Rose, le Soldat Rose, donc le troisième volet que vous aviez écrit ensemble, ça s'adresse aux enfants, vous auriez pu écrire une comédie musicale, mais qui s'adresse... enfin 60-60 ans d'ailleurs non c'est vrai qu'on pourrait croire que le coeur de cible c'est les enfants mais en fait c'est la famille oui oui le soldat rose il y a plusieurs lécures on peut l'écouter parents, enfants mais vous auriez pu faire un autre projet de ce type là comédie musicale ah non mais

  • Speaker #2

    Pierre sinon on a été dans le soldat rose c'est grâce à Pierre-Dominique Burgot absolument qui est quand même le moteur de ce projet oui oui la matrice et pour nous c'était un plateau alors là il faut faire une chanson c'est un Merci. un cow-boy en poupée ou alors c'est une fille... Tout était bien clair alors on savait pour qui il fallait composer et on s'est beaucoup amusé à faire ça. Mais je ne sais pas si spontanément on ferait un projet pour enfants.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un truc qui vous a tenté ?

  • Speaker #1

    De faire un truc pour enfants ? Non. Non, je ne saurais pas. On a un truc qui est en bétifié. Tu m'entends bien. La gilette, la gigi, la rafale. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais parce que j'essaye de faire des ponts, moi. Vous savez, des ponts avec vos chansons. Une chanson de 1977, par exemple. J'essaye de faire des ponts avec des chansons. Bien sûr. illustration 1977 je crois savoir attendez vous allez voir le coquelane non c'est vrai ça aurait pu être le coquelane mais non 1977 c'est trois petits mots attendez qui l'a ? bravo vous avez le droit de revenir à la prochaine session j'aimerais bien qu'on l'écoute un petit peu mais je ne suis pas sûr que ça fonctionne donc on va chanter les paroles non mais allô maman bobo Oui.

  • Speaker #1

    Fais de nuit folle avec les gens du pôle. Maintenant que je fais du musical. Je suis mal à la scène et mal en ville. Peut-être un petit peu trop fragile. Allô maman, bobo. Maman, comment tu m'as fait ? Je suis pas beau.

  • Speaker #0

    Alors maintenant... Vous attendez ?

  • Speaker #1

    Vous êtes gentil, merci. Elle m'a trop collé à la peau cette chanson. Faire de moi un personnage extrêmement fragile, extrêmement sensible, qui regrette sa maman. On a tous, tous les hommes, un côté comme ça. comme ça. Mais ça a envahi tout parce qu'elle a eu beaucoup de succès, cette chanson. Après, on dit « Oh, pauvre petit coucou, j'aime ça, ça m'aime m'en. »

  • Speaker #0

    Donc, quelle est la part d'autobiographie dans une chanson d'Alain Souchon ?

  • Speaker #1

    On met toujours des choses de soi.

  • Speaker #3

    ça part d'une vraie histoire d'un accident où t'es tombé en montagne ça t'a surpris toi-même après cette chute le premier mot que tu as dit c'est maman tu dis c'est dingue c'est là que tu fais la chanson t'as raison il y avait

  • Speaker #1

    J'ai un frère qui était guide de montagne. Il était parce qu'il est parti là-haut. Et alors donc, on était à ski. Et puis d'un seul coup, il y avait un truc assez raide comme ça à traverser. Et alors il fallait aller de l'autre côté où c'était plus sécure. Et alors mon frère passe devant en faisant les traces sur le ski. Et puis après il me dit, bon ben voilà tu peux y aller, tu suis mes traces et tout. Et en plein milieu, la plaque entière s'en va. Alors bon, je suis descendu 40 mètres comme ça, puis ça s'est arrêté. Ce n'était pas grave du tout, mais enfin j'avais eu peur. Et puis mon frère, il vient me rejoindre à ski comme ça, et il me dit « Oh bah, tu sais, quand la plaque est partie, tu as crié maman. » Je lui dis « Attends, on est à 3000 mètres d'altitude, tu vas me crier. » d'appeler maman. En plus, je devais avoir 17 ans, tu vois.

  • Speaker #3

    Je croyais que t'étais plus âgé.

  • Speaker #1

    Peut-être même plus. Je me souviens plus exactement de la date. Mais c'était... J'étais grand. D'appeler sa mère dans un moment un peu où on a peur, c'est quand même... C'est évocateur. Après, j'ai fait la chanson à le moment bobo parce que j'étais sidéré par ma propre réaction.

  • Speaker #0

    cette chanson évidemment là encore je vais faire un pont peut-être un peu improbable mais c'est pas grave je me tourne vers vous Pierre parce que on parle de la maman d'Alain donc de votre grand-mère paternelle et donc de la fondation ah oui je peux pas ne pas en parler parce que la fondation Alzheimer évidemment c'est un combat que vous menez depuis des années dans lequel plusieurs artistes vous ont déjà rejoint il y a eu des concerts caritatifs mais ce qui est touchant c'est que Merci.

  • Speaker #1

    Tous les gens à qui tu demandes de venir, ils viennent. Tous les chanteurs à qui tu demandes, personne ne dit non, je m'en fous, par exemple. Non, tout le monde vient.

  • Speaker #0

    Juste, permettez-moi juste de donner l'explication, je crois, ou plutôt de donner la vous, c'est parce que je crois que votre grand-mère...

  • Speaker #2

    Ma grand-mère paternelle est partie juste avant 2010. Et puis en 2010, un peu avant, je me suis retrouvé dans une émission, parce que si... c'était au moment où je faisais encore des chansons, pour moi. Et donc on me dit, voilà, il faut mettre un objet de ton choix. Pour une de ces neuf associations, il y avait Clowns sans frontières, il y avait le sida, il y avait le mélanome, le cancer, et puis il y avait Alzheimer. Et puis comme il n'y avait eu aucun objet donné pour la Fondation Alzheimer et que ça faisait écho à ma grand-mère partie pas tellement longtemps avant, je l'ai fait. Et puis suite à ça, la Fondation m'a appelé parce que j'étais un peu « touché » que ce soit quelqu'un de pas sénile. qui s'intéressent à ça. Alors le fait que j'ai 40 ans à l'époque, ils se sont dit, c'est sympa qu'un jeune, entre guillemets, mette ça à l'honneur. Donc ils m'ont invité pour faire le premier gala et je me suis retrouvé à organiser ce concert.

  • Speaker #1

    Tous les ans,

  • Speaker #2

    on ne peut pas. Le prochain rendez-vous sera le 17 mars 2025. D'accord. Et c'est comme ça depuis... depuis 14 ans, et c'est un vrai plaisir. Et je fédère plein de gens qui disent oui spontanément et on est là pour se mélanger en duo, en trio et faire vivre les souvenirs, la mémoire collective à travers des chansons.

  • Speaker #1

    Les chanteurs veulent bien venir.

  • Speaker #0

    Ils répondent présent, bien sûr. Pardon, mais quand même, dans votre réponse, vous avez dit quand je faisais encore des chansons avec un petit air, un petit point de cynisme. Le chanteur. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que chanteur, en tant que... telle dans un groupe, le Cherche Midi.

  • Speaker #2

    Les Cherche Midi, c'était une aventure extraordinaire. J'étais avec Julien Woulzy.

  • Speaker #0

    J'entends bien. C'était au passé classé.

  • Speaker #2

    Voilà, donc on avait 18 ans, 19 ans, on était encore un peu enfants, mais c'était une aventure merveilleuse, c'était les premiers contacts avec l'Assassin, bien sûr, et puis ça nous avait fait vivre deux albums, donc une huitaine d'années très très fortes émotionnellement et tout ça, et puis ensuite, comme dans tous les groupes, on a des moments où on a envie de faire des choses un peu plus personnelles, et je me suis retrouvé seul à faire mon premier album en 2003 ou 2004, je ne sais plus, et puis un deuxième, mais c'est vrai que voilà contrairement à Ours, moi je suis d'une génération un peu avant et dans le groupe Les Cherches Médies, on disait alias Julien Voulzy et Pierre Souchon. Donc je ne me cachais pas trop. Quand j'ai fait mes disques seul, j'étais frontalement avec ce nom qui est forcément, vu que je n'ai pas fait du hard rock ou du rap, je faisais des choses dans le même univers que mon père, de la chanson. Donc c'était peut-être un petit peu plus difficile pour moi de trouver ma place. et en même temps étant viscéralement amoureux de faire des chansons et tout ça, de travailler pour les autres, d'être un peu caché mais en même temps responsable. C'est une place qui me convient bien et j'ai fait ça avec divers artistes.

  • Speaker #0

    Alain, comment vous regardez le travail de vos fils ? Quand il y a le groupe Cherche Midi, à l'époque avec Julien Voulez-y, comment vous regardez la création des morceaux ? Est-ce qu'on vous sollicite ? Pierre vous sollicite ? Non,

  • Speaker #1

    j'allais les voir. C'était pas agréable à voir. Alors, j'ai hésité. C'était énergique et charmant. C'était sympa. Dès qu'il faisait un concert, j'allais les voir. Comme ça ? Au point de vue d'écrire des chansons, chacun s'est assez cloisonné.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que je comprends.

  • Speaker #0

    Je voudrais revenir sur le texte de la chanson « À le moment bobo » . Fête, nuit folle, avec les gens qui ont du bol. Maintenant, je fais du musical, mais je suis mal à la scène et mal en ville. Ours, c'est à vous que je pose la question. est-ce que papa... a quand même eu un truc avec la fête et les nuits folles ou pas ?

  • Speaker #3

    Il y a eu, pas tellement, mais il y a eu un tourbillon, bien sûr, à un moment, années 70, 80, le cinéma qui vient se mêler, puis le cinéma avec beaucoup de succès, parce qu'il y avait ce film, il était meurtrier, je crois que t'étais même nommé au César. et tout donc ça plus les tournées après Est-ce que j'étais tous les soirs dans des boîtes ivres morts à me débrouiller avec une ringue plantée dans le bras et c'était ma chute il y a eu un tourbillon un moment qui lui dit parfois, tu m'as dit plusieurs fois ça rend bête, ça rend un peu con il a toujours eu cette distance là et pour vous répondre, bien évidemment qu'il a été parfois pris dans ce tourbillon Mais il n'a jamais, jamais, il n'est jamais tombé dans les mondanités, dans la fête. Mais sauvé par un truc, c'est qu'il était migraineux. Dès qu'il buvait trop de whisky, il était trop mal le lendemain. Tu ne pouvais pas fumer trop, tout ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça l'a un peu sauvé. Il a pu dire ça devant tout le monde.

  • Speaker #3

    Et lui, pour échapper à ce tourbillon, dès qu'il avait un jour off, lui, il voulait partir à la campagne. Et ramasser du foin, vraiment, ou amener du...

  • Speaker #1

    Ou repeindre... Excusez-moi.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    mais attendez. Mais non.

  • Speaker #0

    Mais c'est tellement charmant.

  • Speaker #3

    Ou en Bretagne, aller repeindre un bateau, même s'il ne faut pas le repeindre du tout. Il l'avait repeint pour la cinquième fois. On se dit, mais qu'est-ce que tu fais ? Il repeignait le bateau pour vite déconnecter. C'était ce travail manuel. D'ailleurs, tu aimes bien l'histoire des vitres. C'est vrai que mon père aime bien aussi faire les carreaux. C'est parce que ça le détend. Non, mais c'est vrai, ce truc manuel, ça le détend et ça le fait déconnecter. Il n'a jamais été fait tard pour vous répondre.

  • Speaker #0

    D'accord. Alain ? Faux. Quoi, moi ? Si je fais tarde ?

  • Speaker #1

    Un peu.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Parce que j'ai...

  • Speaker #1

    Je vous demande !

  • Speaker #0

    Non, je pensais que j'allais dire parce que vous êtes ridé ou un truc comme ça. Non,

  • Speaker #1

    c'est de rentrer chez toi, car pas de soirée.

  • Speaker #0

    Non, je connais mes limites. Moi non plus. Non, vraiment pas. Enfin, parfois, mais bon, on ne le dit pas. Non, bon, dans cette salle, il y a sans doute des artistes en air, en devenir ou confirmés, je ne sais pas. Qu'est-ce que vous... Donneriez comme conseil Alain Souchon qui avait traversé 50 années de scène française en ayant vu la musique aussi évoluer, se digitaliser, se transformer, les maisons de disques aussi, etc. Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous donnez comme conseil si on vous en demande un ?

  • Speaker #1

    qu'il faut faire, il faut écrire...

  • Speaker #0

    une connivence complète avec ce qu'on pense et avec ce qu'on dit. C'est une espèce de sincérité obligée. Si on commence à dire « tiens, c'est ça qui plaît, je vais faire ça » , il faut avoir une espèce de sincérité. C'est banal ce que je dis, mais c'est vrai. En plus de ça, je ne sais pas quoi dire, parce qu'il n'y a pas de recette pour faire des chansons. C'est comme on le ressent, les influences qu'on a eues. Si on n'a écouté que des choses américaines ou anglaises, ou que de la chanson française, tout ça vous forme l'esprit. Et on écrit des chansons en fonction de ce qu'on a entendu dans son jeune âge en général.

  • Speaker #1

    Oh mon chéri, un chanteur de salle de bain Sans un viola, sans un guitar, sans un violette Chateau du port Est-ce que tu m'aimes encore ? Dans cette petite mort

  • Speaker #2

    Et j'ai envie qu'on enchaîne avec celle-ci, 1974. C'est mon medley à moi, c'est mon final.

  • Speaker #0

    Allez, c'était en 1974.

  • Speaker #1

    Celle-là. Je sais que c'est pas vrai, mais j'ai 10 ans. Laissez-moi rêver que je...

  • Speaker #2

    Tu peux applaudir, hein ?

  • Speaker #1

    Ça fait bientôt... Tu peux même prendre ton son. Ça paraît bizarre, mais... C'est une crime,

  • Speaker #0

    quoi, bah,

  • Speaker #1

    hey ! T'as ta gueule, là !

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Bon,

  • Speaker #0

    allez. C'est des bons souvenirs, quand même.

  • Speaker #2

    Ben oui,

  • Speaker #0

    c'est un... J'ai eu de la chance. J'avais d'avoir des chansons. C'est de la chance, c'est merveilleux. Moi, j'ai vraiment...

  • Speaker #2

    C'était un tout petit medley. C'était un med.

  • Speaker #3

    Il était super votre medley. Comme ça, c'est super. C'est lui, il n'aime pas chanter des bouts de chansons. Là, il met une chanson, on la chante en entier ou on ne la chante pas. J'aime bien ça de toi.

  • Speaker #0

    On ne va pas faire des histoires devant tout le monde.

  • Speaker #2

    Alain, ma dernière question s'adresse à vous. Je vais rappeler les dates de la tournée dans une seconde. Finalement, ça fait 50 ans que vous avez 10 ans, non ?

  • Speaker #0

    Voilà, on va dire comme ça. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Travailler avec eux, travailler avec la nouvelle génération, travailler avec vos fils, cette transmission qui est comme ça intrinsèque.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une transmission, ça se fait tout seul. Non, mais ça se fait tout seul. Après, s'il y a une transmission, elle se fera. Elle se fait, mais on n'a pas l'intention de faire ça. Ça se fait tout seul. Ils jouent un truc au piano à la campagne. C'est vachement bien. C'est quoi ? Tu es un bâtiment. Je pense que ça se fait d'une manière assez simple.

  • Speaker #2

    Mais vous regardez comment demain ?

  • Speaker #0

    Comment je regarde demain ? Je vais mourir ? Non mais je veux dire, ça se rapproche.

  • Speaker #2

    J'arrête moi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi c'est avant vous. C'est ça qui m'énerve.

  • Speaker #2

    C'est pas un camion, une soirée alcoolisée, un camion et...

  • Speaker #0

    Ah bah oui, en voiture Simone. Oui d'accord. Non mais l'avenir, la chance d'être à peu près en bonne santé et tout, alors moi j'aime me balader dans la campagne et puis puis pianoter, jouer un peu de guitar... d'arrêter avec mes enfants, mes petits-enfants.

  • Speaker #2

    Génial. 50 ans que vous avez 10 ans, c'est bien ce que je disais. Et cette tournée l'illustre parfaitement. Pierre, Ours, vous accompagnez évidemment Alain. Une tournée marathon, ça va commencer le 7 mai. Je ne me plante pas. Ça va passer par Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, Lyon, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Bruxelles, Chartres. Le répertoire, on a entendu quand même quelques morceaux de ce qui sera joué sur scène. En fait, c'est les pépites, les perles. les grands morceaux et puis aussi des chansons qu'on connaît moins.

  • Speaker #4

    Des chansons que les gens connaissent moins et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et qu'il avait chanté. J'étais pas là,

  • Speaker #0

    des trucs comme ça. Oui,

  • Speaker #4

    à l'Olympia 83, certaines chansons que tu n'avais pas chantées depuis cette période-là. Donc on avait envie un petit peu justement de... de remettre ces chansons-là en avant, qui nous touchent, nous particulièrement, Charles et moi, parce qu'elles font partie de notre enfance.

  • Speaker #5

    Dernière question, si vous me le permettez, la question de la commission. Ici, vous êtes dans la grande maison de la SACEM, et on aimerait savoir si vous avez une petite anecdote à nous raconter au sujet de la SACEM, ou si un jour, je ne sais pas, votre rapport avec cette belle maison.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que c'est la première fois que j'ai touché de l'argent de l'Assasem. J'étais totalement sidéré. C'était un métier merveilleux parce que je suis un voyageur, ma maison va être ailleurs. Je fais ça, je le chante, c'est rigolo. Et en plus, après, je touchais de l'argent. Alors j'étais en train de... enthousiasmé d'être chanteur, enfin auteur-compositeur.

  • Speaker #5

    Donc ça vous a aussi poussé à continuer à créer de plus ? Pas forcément, presque.

  • Speaker #0

    C'est pas ça qui m'a poussé. Non, mais enfin, j'ai trouvé que c'était un ingrédient supplémentaire au fait d'être chanteur, d'être applaudi et d'avoir du succès. Mais en plus, on touche de l'argent de l'Assasem, alors c'est merveilleux. Vous, vous êtes chef à l'Assasem ?

  • Speaker #4

    Et t'avais pas passé un petit concours ? Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai passé un concours. J'ai passé un concours de textes. Je racontais une journée de vacances, c'était formidable. Il fait beau, la plage, etc. C'était triste. Non mais il fallait faire un texte. Et puis alors musicalement, je crois pas que je l'ai passé.

  • Speaker #5

    Un arrangement ?

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #5

    Un arrangement, non, il n'y avait pas aussi quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Ah non, non, maintenant, moi, je suis brûle de pomme, musicalement.

  • Speaker #6

    Vous venez d'écouter Parcours croisé avec Alain Souchon, Ours, Pierre Souchon et Nathalie Lévy. Montage Capucine Rouault, réalisation et mixage Charles Collin, production Héloïse Normand, l'équipe de Louis Créative, l'agence de création de contenu de Louis Média.

Chapters

  • Introduction à Parcours croisé et présentation des invités

    00:01

  • Alain Souchon et la tournée avec ses fils

    00:09

  • Les relations familiales et la musique

    00:31

  • Symbolique de l'ours et création musicale

    01:35

  • Les morceaux qui les accompagnent depuis des décennies

    03:00

  • Le processus créatif et les influences musicales

    08:20

  • Les secrets de la création d'Alain Souchon

    12:44

  • Les anecdotes sur la tournée et le public

    16:44

  • Les collaborations et l'impact de la SACEM

    20:58

  • L'engagement dans la chanson aujourd'hui

    32:17

  • Conclusion et réflexions finales

    43:16

Share

Embed

You may also like

Description

Après le succès de l’album Âmes Fifties et à l’occasion de leur tournée commune, Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours se retrouvent dans l’auditorium de la Sacem pour un échange rare et complice mené par la journaliste Nathalie Levy.
Ils y évoquent la scène, la création en famille et les coulisses de leur collaboration.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Proposé par la SACEM, voici Parcours croisé. Rencontres, histoires et témoignages autour de la création. Considéré comme l'une des figures majeures de la chanson française depuis les années 70, Alain Souchon repart en tournée avec ses fils, Ours et Pierre Souchon, en 2024 et 2025. Après plusieurs collaborations, notamment sur l'album acclamé I'm 50's, ils sont aujourd'hui les invités de Parcours croisé. Un entretien au micro de la journaliste Nathalie Lévy dans l'auditorium de la SACEM.

  • Speaker #1

    Je suis très honorée, j'ai beaucoup de gratitude envers vous à la SACEM parce que je suis fan d'Alain, d'Ours et de Pierre depuis fort longtemps. On se connaît un tout petit peu, on s'était déjà croisés sur un plateau télé et en attendant de vous avoir en aparté dans une émission où on se raconte, c'est ici qu'on se raconte aujourd'hui. Merci Alain, d'abord je voudrais vous souhaiter un très joyeux anniversaire. Vous m'autorisez à le faire ? Je vous en prie. Moi, j'avais envie de vous souhaiter une bougie pleine de sourire, de tendresse et en fait pleine de tout. Est-ce que ça vous va, ça ?

  • Speaker #2

    Oui, vous êtes gentil comme tout, bien sûr.

  • Speaker #1

    Robert Charlebois vous embrasse parce qu'il vous envie sur votre chevelure.

  • Speaker #2

    Il était avec vous,

  • Speaker #1

    je crois. Il était avec moi il y a quelques jours sur En Aparté. Il adore Alain. Il s'est souvent comparé à vous. C'est un parolier aussi. Il écrit,

  • Speaker #2

    il compose.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a quelques similitudes. On va en reparler dans quelques instants. Pierre Ours, je suis très heureuse de vous côtoyer aussi ce soir. Bon, Ours, on peut tomber le masque deux secondes ou pas ? On peut. On peut se dire que vous vous appelez Charles en vrai, dans la vraie vie ? Bien sûr, bien sûr. Et on peut vous poser la question de savoir pourquoi Ours ? Parce que tout le monde ne le sait pas nécessairement.

  • Speaker #3

    Oui, oui. Alors déjà, il y avait le choix d'un pseudo. ça m'amusait d'avancer de me présenter avec un pseudo je trouvais ça plus drôle plus décalé il y a peut-être cette histoire aussi de nom connu, Zouchon qui est déjà un logo sur pas mal de enfin c'est pas un logo bien sûr mais je veux dire c'est pas mal sur plein de disques alors la symbolique de l'ours c'était parce que Merci. Je voulais marquer ce moment où on est seul devant son cahier, ce moment de vérité, où on écrit des chansons. Et notre travail est souvent... Il y a souvent ce contraste-là de rythme. Pareil, je pense, pour ceux qui écrivent des pièces de théâtre ou des films ou des livres. Il y a ce moment solitaire. On est seul comme ça.

  • Speaker #1

    Un peu dans sa caverne, en fait.

  • Speaker #3

    On est dans sa tanière, complètement, et assez recroquevillé sur soi-même. et... Du jour au lendemain, on sort de notre tanière et on va sur les scènes présenter ce travail qui est d'abord un peu secret. D'où la symbolique de l'ours.

  • Speaker #1

    Alors ce travail, justement, on va en parler. On va parler de la création d'un morceau, bien entendu. Et Dieu sait qu'il y a des morceaux qui nous accompagnent depuis des décennies. Des morceaux à vous, Alain, des morceaux à vous deux, Pierre et Ours. On va se parler de cette tournée parce que vous êtes sur les routes de France. Ça y est, vous avez démarré et vous allez comme ça parcourir un certain nombre de scènes. Le casino... de Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, à Lyon, à Nantes, à Strasbourg, à Grenoble, à Bruxelles, à Chartres et j'en passe. Et vous serez systématiquement tous les trois. Tous les trois pour cette tournée intimiste alors Alain, c'est ça ? C'est une tournée intimiste, c'est une tournée de la transmission aussi un peu ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas, mais c'est parce que moi j'ai toujours fait des tournées avec un piano, une basse, une batterie, une guitare et tout. Et puis là... C'est une tournée plus intimiste, ils jouent de la guitare tous les deux, ils chantent et on est tous les trois comme ça. Moi je ne joue de rien et ils m'accompagnent. On est en famille et on est assez heureux de dîner au restaurant après ensemble et tout ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, tant que vous vous supportez j'ai envie de dire c'est formidable. D'ailleurs je vous pose la question à tous les trois, vous êtes quoi ? Vous êtes un groupe ? Vous êtes une famille, vous êtes des collègues. Pierre, vous êtes quoi sur scène, tous les trois ?

  • Speaker #4

    Oui, un petit peu tout ça. Le fait de se mélanger, c'est vrai. On est avant tout une famille, on se connaît bien. Mais mon frère et moi avons décidé de suivre le sillon de notre père. Donc, on s'est mis un petit peu à l'ombre. Oui, c'est vrai que cette relation père-fils, quand on travaille ensemble, on est penché sur des chansons, sur la même mission. Mouh ! Tout ça s'efface un peu, on devient collègues, on devient des musiciens de groupe, on est dans le même bateau. Tout d'un coup, on a des relations multiples.

  • Speaker #1

    Multiple. Ours, partir, c'est quoi ? C'est une tournée marathon, je disais, vous avez démarré le 7 mai, c'est une centaine de dates. Partir comme ça tous les trois, l'envie, elle s'est trouvée où ? Comment ça a démarré la genèse de cette aventure ?

  • Speaker #2

    Je les ai obligés parce qu'ils ne voulaient pas au départ. Et comme je suis leur père, j'ai eu un tout petit peu d'autorité.

  • Speaker #1

    C'est un peu vrai. Je veux connaître la réversion,

  • Speaker #3

    mais qui est-il vrai ?

  • Speaker #1

    Alors, Alain, vous allez compléter.

  • Speaker #3

    On nous proposait souvent, comme on fait tous les trois des chansons, ça ne vous dirait pas de chanter une fois tous les trois ensemble ? La première fois, c'était pour les étoiles du sport, une réunion de sportifs. C'était à La Plagne. et Laurence Caché nous avait conviés. Ça ne vous dirait pas de monter sur scène tous les trois ? On a dit pourquoi pas essayer. Et puis en fait, on a adoré l'expérience. C'était un petit concert qui durait 20 minutes, mais on a adoré. Moi, j'étais un peu impressionné d'un coup d'accompagner mon père. J'ai vu sa force. Dès qu'il est chanteur, il interprète ses chansons. J'étais un peu déstabilisé, donc je jouais de la guitare moins bien d'un coup.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais...

  • Speaker #3

    Ça m'avait beaucoup marqué, ça.

  • Speaker #1

    Alain, parce que, je ne vous cache pas que je vous écoute, alors évidemment, à chaque fois que vous passez à la radio, à un de vos tubes, ou quand vous êtes en interview aussi, et j'ai cru comprendre qu'il y avait une petite ordonnance qui traînait dans un coin, qui était l'ordonnance de votre toubib, votre généraliste, dirons-nous, qui vous avait vivement conseillé, préconisé cette tournée. C'est vrai, ça ? C'est de l'info ? Non,

  • Speaker #2

    mais c'est vrai. Je suis allé le voir parce que je ne sais plus ce que j'avais, un petit coup de mou, je ne sais plus. Et alors, il a marqué sur l'ordonnance partir en tournée avec vos deux enfants. Alors, c'est ce que j'ai fait. Mais c'est vrai, j'ai vraiment l'ordonnance.

  • Speaker #1

    Alors, qui vous êtes Alain Souchon ? Moi, je voudrais comprendre un petit peu aussi les coulisses. On va entendre des morceaux de chacun dans un instant. Mais qui vous êtes sur scène quand vous êtes avec vos deux fils ? Vous êtes un chef d'orchestre, vous êtes le patron, vous êtes le papa. Comment ça s'organise ? Oui,

  • Speaker #2

    je vois ce que vous voulez dire, mais on n'est pas... D'abord, on a l'habitude d'être ensemble, donc il n'y a pas de hiérarchie comme ça. Mais c'est vrai que je suis chanteur.

  • Speaker #1

    T'es impressionné quand même.

  • Speaker #2

    Oui, de toute façon, le public, c'est toujours impressionnant. Regardez comme c'est...

  • Speaker #3

    J'ai été impressionné par toi.

  • Speaker #1

    Par vous, hein. Par vous, Alain. Par vous,

  • Speaker #2

    il est impressionnant. Non, mais... Donc, voilà. Enfin, je sais pas. Mais ça se fait un petit peu tout seul, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, ça se fait tout seul. Non, c'est vrai qu'il n'y a pas de... Il n'est pas chef à nous dire...

  • Speaker #2

    Non, ce qu'il fait...

  • Speaker #3

    Joue comme ça, joue comme ça. De toute façon, mon père est assez particulier. Il est assez décalé. C'est-à-dire, il arrive en balance. Il fait juste... Grin, grin dans le micro deux secondes. C'est bon, j'entends ma voix, c'est bon. Et c'est pas du tout qu'il prend ça par-dessus la jambe, mais il s'économise beaucoup pour le concert. Et là, c'est d'un coup, dès lors que le concert commence, quand il est dans ses chansons, il raconte, il a vraiment le souci de raconter ses chansons. Mais c'est assez simple,

  • Speaker #1

    il n'est pas plus chouette que ça.

  • Speaker #2

    Je ne suis pas très musicien, je suis très dans les paroles que je raconte. Peut-être un peu trop, et pas assez...

  • Speaker #1

    On va se parler des paroles, parce qu'évidemment, le souci que vous avez, le soin que vous avez à ce que ce soit toujours des paroles. poétiques délicates je sais pas quel est le mot qui convient vous me direz dans un ristique vous avez dit danger c'est pas moi non c'est pas moi non en revanche pierre je voudrais savoir est-ce que vous pouvez m'éclairer un petit peu sur les morceaux qu'on retrouve sur cette tournée parce que n'en voulez pas que je m'adresse à pierre si vous avez élaboré ensemble pour vous mettre d'accord sur une liste de chansons et on va en parler de ces chansons et de la création de ces morceaux Comment vous avez élaboré ensemble ?

  • Speaker #4

    Avec Charles, on ressent les mêmes choses, on a vécu la même enfance, avec des chansons qui nous ont fait le même écho, qui nous ont fait le même effet. et on partage donc les mêmes avis. On avait envie évidemment qu'il interprète et qu'on l'accompagne à interpréter ses chansons un peu incontournables mais on avait aussi envie qu'il interprète des chansons qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et puis des chansons qu'on appelle un peu les chansons cachées alors c'est des chansons cachées par des singles comme on dit par des 45 tours qui qui font de l'ombre aux chansons d'album des chansons qui n'ont pas marché à qui on essaie de donner une seconde vie non non c'est pas pas marché parce qu'on ne peut pas sortir 10 chansons c'est des chansons d'album des chansons qui font un écho à notre enfance et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis longtemps on s'est dit quitte à refaire de la scène ensemble dévoilons un peu des choses qui font écho à notre enfance.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qu'on va faire, dévoiler évidemment aussi les secrets d'Alain Souchon et de ses fils pour la création de ces chansons, mais ce n'est pas par une chanson d'Alain qu'on va commencer. Bah non, ce serait trop attendu. Bien sûr. Je voudrais qu'on entende un extrait et vous allez me dire si vous reconnaissez.

  • Speaker #3

    Je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert ainsi, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit. Je ne pensais pas le vivre ici Et rester tout le concert assis A regarder les gens ainsi Et le temps qui rétrécit

  • Speaker #1

    Alors j'interroge le public, est-ce que c'est Alain qui chante cette chanson ? Non ? Vous êtes formel ? J'entends pas. Oui, effectivement, on peut le dire, Alain, c'est pas vous.

  • Speaker #2

    Ah non.

  • Speaker #1

    Mais c'est une voix très semblable.

  • Speaker #2

    Je le pense, c'est très semblable.

  • Speaker #1

    Ah, c'est vrai, mais très significatif, c'est vous, Ours.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est un morceau à vous. Pourquoi ce morceau ? J'ai choisi ce morceau parce que d'abord, c'est une balade sublime. NTM à Bercy, pour citer ce titre qui n'est pas une évidence pour tout le monde, mais aussi pour parler de votre public. Parce que je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert assis, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit, la jeunesse qui rétrécit. J'adore cette formule. Votre public, Alain, Ours, Pierre, vous prêtez un peu le public durant cette tournée. Aujourd'hui, votre public, il est composé de qui, de quoi ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai toujours remarqué que dans les salles où j'ai chanté depuis maintenant au moins 4-5 ans c'est toujours mélangé il y a des gens jeunes des gens moyens et puis des gens très âgés aussi. Ça me fait plutôt plaisir que ce soit comme ça.

  • Speaker #1

    Vous empruntez le public d'Alain, en quelque sorte ? Oui,

  • Speaker #4

    bien sûr. Moi, pour être franc, je n'ai pas vraiment de public. Parce que j'ai fait... des disques chanteurs et tout ça qui remontent à il y a un petit moment. Mais par contre, j'aime beaucoup travailler pour des projets, pour d'autres. Et en effet, on a la chance de bénéficier de son public chaque soir. On a des applaudissements grâce à lui. On a beaucoup de chance de ça.

  • Speaker #3

    Mais on n'a pas tellement... En fait, le concert qu'on fait, c'est vraiment un concert de mon père. On n'a pas voulu justement faire nos chansons. On en fait une en clin d'œil, une chacun. Toi t'en fais une, moi j'en fais une. Ça nous gênait, cette histoire. de regarder c'est mon public ça faisait un peu l'oiseau qui met ses petits oisillons et qui leur prête son perchoir prenez mon public c'est à vous ça nous a gênés on préférait compartimenter les choses le répertoire notre père est tellement grand que c'était déséquilibré pour nous les gens viendront nous voir ou pas en concert nous mais on voit là on accompagne mon père vraiment alors on vous accompagne vos pères sur un certain nombre de morceaux effectivement qui nous Nous accompagne nous.

  • Speaker #1

    tous depuis des années je voudrais que vous m'expliquiez alain comment vous faites depuis 30 ans plus de 30 ans pour créer quelle est votre base livrez nous un peu les secrets de fabrication d'alain souchon comment alain souchon travail le texte travail la musique quelle est la part d'inspiration d'improvisation quand j'étais dans les collèges j'ai été beaucoup en pension

  • Speaker #2

    Et en pension, je m'ennuyais et on ne pouvait pas lire, on n'avait pas le droit de lire autre chose que des livres de classe. On n'avait pas le droit d'avoir des trucs extérieurs, des romans marrants et tout. Donc je lisais les livres. de français que je relisais sans arrêt il y avait beaucoup de poésie et j'étais assez fasciné par les poésies de tous nos grands poètes que ce soit guillaume apollinaire ou victor hugo et à chaque fois j'étais assez fasciné par les alexandrins bien mis ou les octosyllabes et tout, puis ces rimes qui étaient tellement bien mises et tout. Ça m'avait toujours plu, ça, le rythme qu'il y a dans ces poèmes. Et alors après, vers l'âge de 16 ans, vers l'âge de 16-17 ans, on est très romantique avec les jeunes filles. Je ne sais pas comment vous expliquer. Non,

  • Speaker #1

    mais je vois bien. Voilà.

  • Speaker #2

    Petite idée. Donc on a tendance à leur envoyer des messages avec... avec des trucs qui riment un peu comme ça. Et puis après, on y prend plaisir. Et après, j'ai découvert les grands auteurs de chansons des années 50-60, c'est-à-dire Georges Brassens, Jacques Brel, Guy Béart, Léo Ferré, qui avaient une façon d'écrire magistrale et qui m'ont beaucoup impressionné. Et puis après, j'ai... J'ai essayé de les imiter.

  • Speaker #1

    Voilà, et plutôt avec brio. Je sais que vous avez toujours eu le souci que le texte ne soit pas mièvre.

  • Speaker #2

    On essaye autant que possible, oui, que ce ne soit pas complètement idiot.

  • Speaker #1

    Non, mais d'accord, mais il y a des succès. Je vais en citer un. Non, mais vous voyez, il y a des très gros succès et d'artistes qu'on adore avec des paroles quand même assez basiques. Et pour autant...

  • Speaker #2

    Oui, mais moi j'aime bien les chansons très populaires avec des textes très simples. J'aimais aussi beaucoup Léo Ferré et tout ça, qui étaient des choses plus sophistiquées au point de vue parole. Mais enfin, j'aime la chanson en général. J'ai été élevé avec Gilbert Beco, Charles Aznavour, Richard Anthony, Sheila, tout ça. C'est des gens qui m'ont meublé ma jeunesse et que j'aime beaucoup. j'ai rencontré Sheila il y a un mois J'ai adoré. Je lui ai dit, vous savez, vous comptez beaucoup dans ma vie. Parce qu'elle disait, ah bah oui, vous devez considérer mes chansons comme de la gnognotte. J'ai dit,

  • Speaker #1

    vous êtes de la variété pure. Oui,

  • Speaker #2

    bah oui, mais moi j'aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Pierre, Charles, Ours, comment on travaille les textes en famille ? C'est plus compliqué.

  • Speaker #4

    Les textes en famille, non, mais on compartimente. C'est-à-dire qu'on n'est pas tous les trois sur le même texte. Non. Non, moi j'ai la chance d'avoir des rendez-vous avec mon père depuis quelques années, où sur ses albums, on fait une ou deux chansons ensemble. Moi je fais les musiques, il fait les paroles, alors il me donne un début, souvent une phrase un peu gimmick comme ça, et puis autour de cette phrase, tout va bien. couler voilà j'aime bien le voir chercher ses textes parce qu'il n'est pas assis en se grattant le front avec un crayon il va laver les carreaux avec un vrai jack zennitre ah oui d'accord il peut faire ça l'inspiration est issu du quotidien en fait chez vous c'est ça je ne sais pas mais j'ai besoin de magie témont corps soit de marché soit de laver les carreaux comme il dit sur n'importe quoi mais

  • Speaker #2

    je peux pas être là à dire attend donc je trouve je ne trouve pas il est les mettre dans le mouvement.

  • Speaker #4

    Il cherche dans le mouvement. Et puis faire des chansons ensemble, c'est arrivé, donc mon père et moi, mais nous trois aussi, dans une aventure qui s'appelait le Soldat Rose. Le Soldat Rose,

  • Speaker #1

    la comédie musicale, le Soldat Rose numéro 3.

  • Speaker #4

    Vite par Pierre-Dominique Burgot.

  • Speaker #1

    Exactement, vous avez donc mis en musique.

  • Speaker #4

    Voilà, exactement, et là c'était vraiment très agréable. On était tous les trois dans une bulle d'enfance, et puis dans le même bateau à essayer de chercher des trucs qui nous stimulaient. C'est comme je disais tout à l'heure, on devient des amis, on devient des membres du même groupe.

  • Speaker #1

    OUX, vous avez été nourri par Alain à quoi ? Quelles ont été vos influences ? Alain, bien sûr, c'est les textes, on a compris la poésie, pas seulement. Comment il a mené ça à la maison après ses tournées, après ses concerts ?

  • Speaker #2

    Ils ont été baignés, évidemment, avec mes chansons. Et puis, vers l'âge de 10, 11 ans... Ils se sont éloignés de ça pour partir vers plus... Pour avoir leur propre identité. Pour trouver leur propre identité.

  • Speaker #1

    Il y a des choses intangibles, entre guillemets.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'il y a cette histoire d'être chanteur, d'écrire des chansons, il y a cette histoire de notoriété. Il avait peur que ça nous rende dingue, le fait qu'on le voit à Champs-Élysées les samedis soirs. Il essayait de compartimenter ça, il ne voulait pas trop qu'il y ait ça à la maison. Donc contrairement à chez Laurent Voulzy où là-bas il y avait des jukebox, des Beatles en grandeur nature et la bouche des Rolling Stones en déco, chez nous c'était très sobre, c'était plutôt bibliothèque. Il avait le souci de ça, de nous préserver de ça. Donc il ne nous a jamais poussé à faire de la musique. Bien sûr il nous en parlait un peu mais il était content qu'il y ait un peu moins de musique quand on arrivait à la maison. Ça me faisait peur,

  • Speaker #2

    je te coupe deux secondes, ça me faisait peur. Parce que si vous... Quand on a des enfants, on se dit que c'est bien s'ils font des études, des études les plus poussées possibles en philosophie ou en mathématiques pour devenir ingénieur. Et si vous les emmenez à l'âge de 13 ans dans les cours de l'Olympia, c'est foutu. Les études, ça ne va pas. Ils vont dire non, j'aime mieux aller à l'Olympia, c'est plus marrant. C'est obligé. Donc, j'ai essayé de compartimenter,

  • Speaker #4

    c'est vrai. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas marché du tout, Ours, vous vouliez dire.

  • Speaker #3

    Non, mais par rapport à votre question, comment il était ? quelle réaction il avait quand on lui a dit qu'on allait faire ce métier. Au fond de lui, il était très inquiet, comme on est inquiet parce que c'est un métier à risque. Comme tu le disais, souvent, on peut avoir beaucoup de talent, on s'investit à 100% dans ce genre de métier, on se jette complètement dedans et ça peut n'avoir aucun succès. Alors ça peut être fracassant. Donc ça, ça le faisait peur, mais il nous a jamais montré ça, il nous a toujours encouragé. Lui-même a vécu la même chose, il s'est dit à un moment j'avais envie d'être chanteur. Alors voilà, il pouvait pas nous brider là-dedans, il nous a encouragé, même si au fond lui-même je pense qu'il était très inquiet.

  • Speaker #1

    Alors justement, il vous a tellement pas bridé que vous avez créé ensemble, et je voudrais qu'on entende Pierre et Charles l'album, un extrait tout au moins de l'album que vous avez composé pour votre père, I'm 50's. On démarre.

  • Speaker #3

    Je vais laisser parler Pierre, parce que c'est marrant que vous montriez cet extrait.

  • Speaker #1

    C'est bien ou pas ?

  • Speaker #3

    C'est super. Il illustre bien comment ça s'est passé. Alors déjà, on n'a pas tout co-écrit. Pierre a écrit pas mal de musiques, moi un petit peu une, et avec Laurent, t'en as fait une, sinon toi tout seul. Mais voilà, en fait, par exemple, cette chanson, I'm 50's, mon père arrive au piano, une espèce de foxtrot, et c'est d'ailleurs... on a l'air de voir toujours des défauts de la loi devant nous devant tout le monde fox trott c'est un balancement de tout comme des pas de race et c'est vrai que tu étais arrivé Il dit, j'ai cette chanson en tête, là. Donc, ferme les yeux, vois. Toc, toc, toc, toc. Un ballon, il s'ennuie.

  • Speaker #2

    J'ai les radios quand tu fais...

  • Speaker #3

    C'était un peu comme ça, un peu vieillot, mais c'était bien. déjà l'âme de tout.

  • Speaker #2

    Des canards ?

  • Speaker #3

    Non, il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #2

    Il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #3

    Et nous, il nous chante ça comme ça, il dit, voilà, j'ai fait ça, avec son air toujours un peu bon, voilà, c'est ça, bon, c'est pas dingue, en gros, il disait. Et nous, on trouvait déjà ça très chargé, très fort, mais on s'est permis de ramener un truc un peu plus cinématographique. Donc, ce qui était Foxtrot, on a cassé ça, qui faisait pour nous un tout petit peu plus vieillot, et on a fait un peu euh... Voilà, en fait, il y avait son texte pas vraiment ordonné. Il avait tous les mots, les phrases magnifiques. Voilà, et puis, voilà. Et nous, on lui a dit, tiens, tu pourrais insérer, faire un refrain à des moments, juste une petite respiration, juste qu'il dit, I'm 50. Il avait déjà écrit une phrase, I'm 50. Sa chanson s'appelait. Mais voilà, on l'a aidé à structurer un refrain. À un moment, il lui manquait deux phrases. On lui a dit, là, ce serait bien pour le deuxième couplet. Il est monté. 10 minutes et il est revenu avec les phrases qu'on vient d'écouter dans le radiola, André Verschuren, les enfants soldats dans les montagnes algériennes, cet art-là d'être synthétique et en peu de phrases, illustré les années 50. Et voilà, on réarrange un petit peu, on a réarrangé ce truc assez brut qui nous a montré un côté plus cinématographique.

  • Speaker #1

    Pierre, donc ce côté cinématographique, cette nostalgie aussi. toujours le sens, l'écriture soignée, cette dextérité d'Alain tout en passant la jaque sur les vitres. Combien de temps on met pour travailler sur un album comme celui-là ?

  • Speaker #2

    Je commence un truc et puis après, je cale. Très vite, je pars. J'appelle Pierre.

  • Speaker #1

    Et Pierre arrive. Et Pierre...

  • Speaker #2

    Pierre. Oui, oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est lui qui parle le mieux.

  • Speaker #4

    Non, pas du tout. On se stimule, on se stimule mutuellement.

  • Speaker #1

    Il y a des vastes comédies. On se dit,

  • Speaker #4

    regarde, j'ai une phrase, c'est pas super. Et puis, hop, on trouve un air radial. Et bien, ma phrase. Et puis, pareil, j'ai mon air qui est pas... Ah, j'adore ton air et tout. On se stimule. Donc, tout d'un coup, on s'accroche à une chanson. Et puis, on se dit, on va la faire ensemble. là dans cette aventure familiale sur l'album I'm 50's Il est parti, on voyait bien qu'il commençait à avoir des débuts de texte, des phrases par-ci par-là, donc je me suis dit qu'il trame quelque chose quand même, il a envie de faire des nouvelles chansons. On ne s'est pas dit qu'on allait faire un album, on s'est dit on va faire des nouvelles chansons. Et ça a été un vrai plaisir. comme dit Charles, de voir son côté très précaire en faisant sa petite chanson comme s'il y avait une petite lumière de 20 watts avec un petit métronome. C'était un plaisir d'étoffer tout ça parce qu'il peut tout chanter. il peut chanter aussi bien sur un reggae un petit peu mutin il peut chanter sur une chanson beaucoup plus grave il peut chanter sur une chanson très classique il arrive à se balader un peu partout Est-ce que je me trompe si je dis qu'il y a quelque chose quand même de très artisanal dans votre manière de travailler de

  • Speaker #1

    l'orfèvrerie aussi mais quelque chose d'assez organique comme ça

  • Speaker #4

    Exactement, on travaille dans un salon sans matériel et puis parfois on se dit on va partir 2, 3, 4 jours à la campagne parce qu'on a une petite pièce qui fait vite grenier avec un vieux piano désaccordé, une guitare sur laquelle il manque deux cordes mais il y a un petit charme là dedans et on arrive à travailler quand même et on aime bien ce côté un petit peu...

  • Speaker #2

    précaires,

  • Speaker #4

    précaires qui nous ressemblent parce qu'on n'est pas très geek, même si on est quand même un petit peu organisé pour pouvoir faire du jeu

  • Speaker #1

    J'avais pas l'intention de le demander là mais vous voyez, le public là est très éclectique aussi Est-ce que vous vous êtes penché sur la question du digital Alain Souchon ? Ce que je veux dire c'est que est-ce que vous regardez les réseaux ? Est-ce que vous regardez ce qu'on dit de vous sur les réseaux ? Est-ce que c'est le pique ?

  • Speaker #2

    Pour ça j'ai des intermédiaires entre les réseaux et moi, c'est Pierre et Charles Ils me disent, regarde, il y a marqué Alain Souchon est un gros con. Ou bien, j'adore les chansons d'Alain Souchon. Alors c'est eux qui me disent, mais moi non, je ne le fais pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi. C'est sans doute pour faire un genre. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas votre truc, mais en même temps, ça ne m'étonne pas tellement.

  • Speaker #2

    ça vous ressemble modérément et tant mieux et alors du coup je me rendis mais non j'adore cette communication instantanée de tout le monde et tout je trouve ça marrant où il y a très peu de mots et plein de fautes d'orthographe non je rigole

  • Speaker #1

    Ours, Pierre je vous reprends sur cette question là parce que ça m'interpelle bon évidemment vous êtes les fils d'Alain Souchon bon c'est un fait c'est comme ça et c'est plutôt formidable non c'est peut-être un poids justement alors attendez vous faites les questions allez Est-ce que c'est un poids ?

  • Speaker #4

    Souvent on nous demande ça forcément. On a de la chance de bénéficier de la sympathie qu'il dégage. Soit les gens l'aiment beaucoup et ont des posters de lui ou des boucles de cheveux qui sont tombées sur scène, soit ils s'en foutent. Mais ils n'ont pas envie avec un pied de biche d'aller lui casser la gueule en faisant un peu plus de celui-là. Donc nous on bénéficie d'une sympathie qui s'émane de lui et on a de la chance.

  • Speaker #1

    Vous connaissez le terme de Népobabies ?

  • Speaker #0

    Les népo-babies, les fils d'eux. C'est le terme qu'on emploie. La fille notamment de Benjamin Biolay qui s'est fait tenser sur le sujet, etc. Et on sait que les réseaux peuvent être extrêmement violents. Vous, j'ai l'impression qu'effectivement, vous êtes passé au travers, de cette espèce de démonstration comme ça, très violente, d'être montré du doigt, d'être accusé d'être le fils d'eux, d'être bénéficié de cet entre-gens. Oui, vous êtes passé entre les gouttes.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on s'est préservé de tout ça pendant très longtemps, avant de se montrer nous trois ensemble. On a tenu vraiment au fait de faire chacun notre route. On ne voulait pas se mélanger. On nous a beaucoup proposé d'être sur un canapé rouge, dans des émissions ou sinon dans des magazines, des photos. On a toujours refusé parce qu'on ne voulait pas... On ne voulait pas aussi sans doute avoir... d'être taxé de fils d'eux. fiston-piston tout ça même si bien évidemment ça joue enfin je sais que moi quand je fais des concerts je suis conscient qu'il ya la moitié de la salle qui viennent aussi pour me voir voir le comment se débrouille le fils de notre chanteur préféré je suis au courant je le prends pas mal on a beaucoup de chance quand même Ça nous a plutôt porté, plutôt que nous avoir écrasé.

  • Speaker #0

    Et ça vous a porté jusqu'à la scène aussi, vous, Pierre, avec ce titre-là, par exemple, « C'est pas vrai » .

  • Speaker #2

    On se dit que c'était mieux avant, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mal, mais on chante, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mieux avant, mais ce n'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Et oui, ce n'est pas vrai, 1994, Les Cherches Midi, votre groupe, votre duo en fait, pour être exact, avec Julien Woulzy. Julien Woulzy, donc c'est un cousin en fait,

  • Speaker #3

    c'est ça ?

  • Speaker #4

    Exactement,

  • Speaker #0

    c'est la famille, bien sûr. Est-ce que vous pouvez me raconter, est-ce que vous avez pu y réfléchir, une anecdote ou un moment sur scène très fort de vous trois ?

  • Speaker #3

    C'est plutôt la première fois qu'on est tous les trois sur scène comme ça. et euh euh Non mais il y a des chansons forcément qui sont très... Par exemple, la chanson « Et si en plus il n'y a personne » qui est une chanson qui a été écrite il y a une quinzaine d'années mais qui après les attentats a de la lumière sur cette chanson. On voit bien qu'il y a un avant et un après, que quand cette chanson est interprétée, il se passe quelque chose, une grande attention d'écoute et puis surtout c'est très applaudi, les gens ont envie de se lever. Alors ça fait un effet parce que... Je n'ai jamais eu la chance de provoquer ça avec mes chansons. Donc c'est assez éblouissant et émouvant.

  • Speaker #0

    On a cité « Et si en plus il n'y a personne » , c'est une chanson engagée. J'en ai choisi une autre, moi. Je suis désolée Alain, mais j'espère que vous validerez quand même. Une autre chanson engagée de

  • Speaker #2

    1993. Je veux vouloir la belle musique, Soudan, Mons, Doudane, Pour un air démocratique, Pour se casser dans le ciel, Pour vouloir le monde parler. Soudain, mon soudain, suite la parole est changée, ou entrecastée par... Et je rêve que soudain mon pays soudain se soulève. Mais c'est déjà ça, c'est déjà ça.

  • Speaker #4

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    On parlait de chansons engagées, donc celle-ci, oui. Mérite des applaudissements. Si, Alain.

  • Speaker #4

    En face de chez nous, de la porte d'entrée, il y a un type qui est tout le temps couché dans la rue. Alors j'ai été le voir une fois, il m'a dit « je suis du Soudan » . Il est là, visiblement son pays, il aime mieux être couché dans le pupitre de chez nous, sur les trottoirs, plutôt que d'être dans son pays. Ça m'a toujours scié ça. Et on en voit pas mal des gens comme ça qui sont dans le... la rue, qui viennent du bout du monde. Alors Soudan, ils ont eu un régime terrible et tout, et c'est un drôle de pays. Alors voilà, je fais une chanson là-dessus, sur ces gens qu'on voit passer avec des djets là-bas. Ils sont isolés, ils sont loin de chez eux. Des fois, je vais en voir, je leur dis, mais vos frères, vos sœurs, ils sont où ? Ils sont là-bas. Alors, ils sont là tout seuls. C'est impressionnant, je trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est encore possible ? Je crois que vous voulez vous exprimer, Pierre. Je vous donne la parole dans une seconde. Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui de faire une chanson engagée ? Celle-ci, c'était 1993. On voit évidemment le monde aujourd'hui dans un tumulte sans commune mesure. on vous On voit aussi l'impact des réseaux sociaux, la violence. Quand un artiste prend la parole, Vianney, pour ne pas le citer, au moment du 7 octobre, qui se fait lyncher, menacer sur les réseaux. Est-ce qu'on peut encore écrire une chanson engagée, aujourd'hui, Alain Souchon, en 2024 ?

  • Speaker #4

    Je ne sais pas. C'est pour Vianney qu'on aime beaucoup. Mais je ne me rends pas compte. Il faut... être un artiste, enfin, je ne sais pas si on est des artistes, mais on doit faire ce qu'on a envie de faire, ce qui vous sort du cœur et de la tête. Et ne pas se mettre de barrière sous prétexte que ça peut être dangereux. Il faut dire ce qu'on a à dire. Mais les gens, ils le sentent, ça. Quand on écoute, on voyait bien, moi, quand j'étais jeune, que Léo Ferry, il disait ce qu'il avait à dire, et puis que Georges Brassens aussi, et tous les gens qui...

  • Speaker #0

    Mais l'époque a changé. Pierre Ours, est-ce que vous réfléchissez à deux fois quand vous écrivez un texte sur l'engagement de ces paroles ? C'est Catherine Fraud qui disait il y a quelque temps, de toute façon, la parole des artistes, elle n'est plus tellement monétisée, elle est démonétisée. Est-ce qu'on a vraiment besoin d'entendre les artistes ? Et puis, est-ce qu'il n'y a pas que des coups à prendre aujourd'hui ? Est-ce que vous y réfléchissez quand vous écrivez un texte, quand vous pensez une chanson avec votre père ?

  • Speaker #1

    moi je pense que oui on peut et qu'il faut encore maintenant c'est d'un point de vue d'exercice de style dans la forme d'une chanson aujourd'hui j'ai l'impression que c'est on tombe vite dans des lieux communs ou des choses qui ont déjà été écrites déjà fait et ça peut être un peu lourd dingue maintenant j'espère que des gens vont encore trouver des belles formules comme mon père a toujours eu cette petite 10 ce petit décalage jamais rentré à fond dans le truc donc pareil de trouver cet angle de ici en plus il ya personne pour les guerres des religions c'est ce petit décalage qui donne la petite distance et qui fait que c'est pas lourd dingue mais bien évidemment Et même s'il y a des gens qui font des chansons lourdingues, j'espère au moins que ça sert à ça quand même, les chansons. Oui, oui, je pense que ça peut encore exister.

  • Speaker #0

    Pierre ? Les chanteurs engagés aujourd'hui, c'est nécessaire ? Oui,

  • Speaker #3

    bien sûr que c'est nécessaire. Non, non, oui, oui, non, mais je n'ai rien à rajouter de ça. Non, ce que je disais juste tout à l'heure, c'est que mon père, il écrit des chansons qu'il ressent. il voit le monde, il a intérieurement envie de dire dire des choses. Il a fait, et si en plus il n'y a personne, une autre chanson qui s'appelle Petit tas, sur un tas de cartons avec des gens qui sont dans la rue. Et c'est déjà ça. C'est une chanson qui a été une commande. Et je trouve ça très difficile. Quand on reçoit un truc intérieurement, on a notre idée. Mais quand Amnesty International vous appelle en disant est-ce que vous pouvez faire une chanson sur cette cause, je trouve qu'il a été fort. Oui,

  • Speaker #4

    mais c'est comme ça. Je me disais, je ne vais pas y arriver. Il me demande, il m'avait convoqué, il me dit, voilà, il faudrait faire une chanson. Et puis finalement, c'est venu comme ça. J'ai eu de la chance. Mais la chance compte beaucoup quand on écrit des chansons, des musiques.

  • Speaker #0

    Quand vous écrivez une chanson, Alain, est-ce que vous sentez, et qu'est-ce qu'il fait, est-ce que vous sentez et comment qu'il y a un potentiel pour ce morceau ? Évidemment, s'il y avait une recette, ça se saurait. On ne serait pas là, on serait tous milliardaires, etc. Mais quand même, est-ce qu'il y a quelque chose qui... Je ne sais pas...

  • Speaker #4

    On n'est pas sûr. de ce qu'on est sûr de soi est ce que les chants ont créé donc à cette phase elle est pas mal à piste cette phrase musicale est pas mal aussi alors on va voir sa femme quand on est marié premier public donc votre épouse les caisses tampon je dis je sais bien que rude belle ville non mais vous voyez on demande et puis je leur demande à eux puis plus lentement

  • Speaker #0

    Andréa ? J'espère bien, ouais. Je sais pas, Pierre Ours, il y a un truc très... Moi, c'est très naïf, je sais pas écrire une chanson, mais il y a un truc de la mélodie peut-être nostalgique ou un peu mélancolique avec un BPM un peu rythmé. Est-ce que ça, c'est pas une recette, mais c'est quelque chose qu'on a en tête ? C'est rien à voir, je suis complètement à côté de la plaque.

  • Speaker #4

    Non, non, le texte est la musique. s'influent l'un l'autre, évidemment. Il y a une grosse influence, il commence, il me montre une musique, ou moi je commence une musique et tout, j'ai envie que les mots soient adaptés, enfin c'est absurde ce que je dis, évidemment, c'est comme ça, il faut qu'il y ait un bon accord entre les deux.

  • Speaker #3

    On fait un petit peu confiance à notre excitation personnelle, notre ressenti, si on se dit, ah moi j'aime bien quand même, on se fait confiance, voilà, mais on est sûr de rien.

  • Speaker #4

    On est sûr de rien, voilà.

  • Speaker #3

    Mais voilà, on a quand même une... petit feu intérieur.

  • Speaker #0

    Vous savez, je recite Robert Charlebois, parce qu'on a dialogué il y a 48 heures. Alors, il vous adore, etc. Il vous a copié sur la coiffure, sur le look et tout. Mais surtout, il me disait un truc qui m'a interpellé. Il me disait, voilà, démographiquement, bon, ça, c'est factuel, démographiquement, on est, évidemment, en France, le français s'apprend. bien sûr, mais l'anglais domine. Donc il dit que globalement, la chanson francophone n'a pas d'avenir.

  • Speaker #4

    Ah ben, il a... Non, mais ça, c'est le problème.

  • Speaker #0

    Vous êtes aussi pessimiste, je comprends.

  • Speaker #4

    Les Québécois, ils sont à côté de l'Amérique, à côté d'un Canadien, d'un Canada anglais, et ils se sentent un peu écrasés. Et pour eux, Jacques Cartier, leur truc français de leur origine et tout, les bateaux qui sont allés là-bas, c'est très important pour eux. Puis cette langue et tout, donc ils la protègent, ils sont beaucoup plus protecteurs que nous. pas dire playback et tout ça. Ils ne veulent pas de mots anglais et tout. C'est très touchant de voir comme ils sont accrochés à la langue française.

  • Speaker #0

    Mais il y a la langue française. Lui, il dit le français s'apprend, l'anglais s'attrape. C'est organique, encore une fois. Ours, Pierre, votre regard sur l'évolution de l'industrie musicale, parce qu'il y a aussi plein d'artistes aujourd'hui qui veulent sortir des EP, c'est-à-dire des mini-albums. Plutôt que... Exactement. Pardon, moi je parle français. Parce que c'est compliqué, un album complet.

  • Speaker #3

    Je pense juste, c'est mon humble avis, que la chanson française fait partie vraiment de nos racines et que ça fait partie de notre culture. Donc forcément, il y a des mouvements de mode, comme des mouvements d'artistes, où tout d'un coup, on est avec des voix très douces. C'est une vague, il n'y avait que des voix très douces, ensuite des voix très de stentor, des choses très français, des choses... qui partent un petit peu dans... Là, c'est vrai qu'on est dans une période très urbain et qui est super parce qu'il y a aussi les mots qui sont mis en... les textes qui sont mis en avant. Mais il y a des mouvements comme ça. Mais je pense qu'on revient toujours à quelque chose... C'est des histoires de mode, je pense. Et je pense pas que la chanson française n'ait pas d'avenir. Je pense qu'au contraire, elle va même revenir encore plus.

  • Speaker #0

    Ours, sur... Et la chanson française ou les EP, comme vous voulez ? Et les deux ? EP versus album.

  • Speaker #1

    Alors ça... Ça dépend vraiment, c'est du cas par cas je crois. C'est très difficile, la chanson française trinque un peu, même si heureusement on a des belles, quand même des chansons qui marchent bien aujourd'hui. Sans arrangement, rien, je pense aux balades de celles de la Symphonie des éclairs ou même une chanson de Louane qui est une balade, qui cartonne, ou même celle de Ausha Schneider. Il y a quand même pas mal de chansons françaises où il y a juste des mots, une guitare. heureusement qui font quand même leur chemin mais sinon c'est assez difficile alors chacun ça je sais pas si un album ou un EP je crois que c'est du cas par cas je peux pas vous dire pour ça certaines personnes avancent à

  • Speaker #4

    petits pas avec des EP la chanson française elle rallonge quelque chose alors que le gros succès c'est la musique qui fait danser le gros succès. Et ça, c'est tout anglo-saxon. Non, il y a... Non, non,

  • Speaker #1

    si, il y en a beaucoup de chansons françaises aujourd'hui. Ah oui, oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Je vous laisse réfléchir 10 secondes, je ne sais pas qui veut commencer. Qui de vous écoutez, vous trois, aujourd'hui, en artistes français ? Qui vous avez adoubé, Alain ? Alors évidemment, vos héritiers, ce sont vos fils, mais qui on pourrait nommer comme étant vos héritiers dans la chanson française ?

  • Speaker #4

    Les héritiers, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous appréciez, vous écoutez ?

  • Speaker #4

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Qui donc ? Trois. Trois ? Trois, je vous en demande trois. Attendez, il y a Ours qui va vous souffler. Ah oui, oui. Vincent Delherbe.

  • Speaker #4

    Vincent Delherbe, je l'adore.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Ben oui, il y a l'écriture.

  • Speaker #4

    Il y a l'écriture et puis il y a la scène. Vous le mettez sur scène avec le piano qui est là. C'est vrai. Là, vous passez un bon moment. C'est vrai. C'est un personnel à part entière. Et puis, il est unique. Il est formidable. Moi, j'aime beaucoup l'admiration pour lui.

  • Speaker #0

    OK. Un. J'en ai demandé trois.

  • Speaker #4

    Ah, mais vous êtes...

  • Speaker #0

    Bon, je vous laisse réfléchir. Ce sera votre tour.

  • Speaker #4

    Vous êtes exigeante.

  • Speaker #0

    Ours, Pierre, vous écoutez qui aujourd'hui en chanteur français ?

  • Speaker #4

    Oui, il est comme moi.

  • Speaker #3

    Non, il y a plein de choses qui sortent. Il y a plein de choses. Je n'écoute rien d'une manière bestiale. J'aime bien écouter un petit peu ce qui... Qui plaît aux maisons de disques aussi, ce que les gens ont envie de signer, jouer des nouvelles signatures, comme on a dit, Emma Peters, Ausha Schneider, là pour un projet on a écouté... Dans plein d'artistes émergents, il y a des choses pas mal.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat.

  • Speaker #0

    Zao de Sagazon.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat. Jean Ferrat, c'est pini.

  • Speaker #2

    C'est payalons.

  • Speaker #0

    Ours, votre top 3 du moment ?

  • Speaker #1

    Mon top 3 du moment, alors c'est difficile. Mais c'est vrai que... a fait un grand effet à eau de sa gaz en reprise de modèles avec son nom et des déjà rien de son nom est assez dingue ouais c'est avec emma peters moi j'aime bien aussi il y a du roche à schneider on revient on sent quelque chose d'assez commun à ce qu'on aime comme musique. Moi, j'ai vraiment, c'est vrai, comme beaucoup de gens, été assez bluffé par le dernier album de Ben Mazoué. Oui, très bien aussi. Paradis, qui a déjà 3-4 ans. Et puis, dans la scène rap, il y a des artistes que j'aime bien aussi.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on entende un de vos morceaux phares, 1985. Ça peut bien aller comme ça.

  • Speaker #2

    C'est Jimmy Fleury.

  • Speaker #4

    C'est des vieilles...

  • Speaker #0

    Je voudrais l'écouter en entier ! Mais non ! C'est une chanson qui a une histoire, Alain. On peut la raconter ?

  • Speaker #4

    Oui, oui, mais je ne me souviens pas de l'histoire. Vous allez me dire. Non, on l'a faite dans deux... On l'a faite avec Laurent Voulzy.

  • Speaker #0

    On l'a faite avec Laurent Voulzy. C'est une chanson aussi qui raconte une disparition dans votre trajet, dans votre trajectoire personnelle. Vous perdez votre papa, vous êtes ado, vous avez 14 ans. Il y a un écho avec cette chanson.

  • Speaker #4

    Il y a un petit peu un écho mais... Oui, oui. Les accidents de bagnole c'est toujours impressionnant. Mais là, c'est un gars qui boit trop, qui fait le con et puis... C'est la fin. de la chanson c'est pour que ça soit cinématographique cette chanson là je la trouve cinématographique j'étais content quand je les finis mais bon enfin je les finis on l'a fait ensemble avec laurent et quand on fait des gens sont avec laurent il participe aux paroles plus que moi à la musique. Il fait sa musique et puis après, il faut s'adapter à ses... que mes paroles s'adaptent à sa musique. Si je veux changer sa musique, c'est impossible. Donc, il faut que j'adapte mes mots et quelquefois, il m'aide.

  • Speaker #0

    Laurent, on le disait, puisque vous en parlez, c'est un... c'est qui pour vous ? C'est un membre de la famille ? Laurent Voulzy ? Laurent Voulzy, on en parle. C'est qui ? C'est un membre de la famille ? Ah oui !

  • Speaker #4

    Oh ben, c'est très spécial, le rapport avec Laurent Voulzy. parce que nos vies sont liées d'une manière peut-être fraternelle, mais même, je ne sais pas si les frères ont autant de relations dans le travail. Comme ça, c'est marrant comme on communique d'une manière assez intense. Si je mets une phrase, ils me diront, pourquoi tu dis ça ? Tu ne vois pas bien ?

  • Speaker #0

    Pierre Ours, comment vous observez la relation avec Laurent Voulzy et cette créativité cette créativité commune, cette histoire de vaste communicant entre ces deux artistes dont vous êtes si proches.

  • Speaker #3

    On ne peut rien dire d'autre que des banalités. C'est-à-dire que ce qui a été déjà dit, c'est que leur différence est tellement dingue que ça en est aussi dingue de complémentarité. Ils sont aussi complémentaires que différents. C'est dément et c'est assez merveilleux. Nous, on a toujours été éblouis. Pour nous, on avait envie d'être des petites souris quand ils partaient. Donc, mon père partait avec une trousse de toilette et puis une casquette. Et Laurent, il arrivait avec des guitares, des boîtes à rythme, des enceintes et tout. Donc, mon père voyait Laurent charger la voiture comme son...

  • Speaker #4

    Voilà.

  • Speaker #3

    Et c'était assez marrant. Et puis, quand il revenait, on voulait écouter les maquettes. On se disait, qu'est-ce que vous avez fait ? On était curieux de tout ça. et on est assez...

  • Speaker #4

    ébloui quoi de les voir partir travailler ensemble non c'est extraordinaire des chansons c'est extraordinaire parce que on est là dans sa chambre avec un copain et puis d'un seul coup la chanson s'envole et puis on l'entend partout et juste extraordinaire des gens vous téléphone de de montréal en disant j'ai entendu la chanson il ya le soir des lois d'allemagne non mais c'est C'est merveilleux.

  • Speaker #0

    Oups sur la relation avec Laurent.

  • Speaker #1

    aussi qu'on entend un extrait d'ailleurs dans un instant elle est vraiment c'est vraiment une très belle relation elle est très forte cette relation mon père a changé la vie de laurent et laurent a changé la vie de mon père alors ils sont redevables à vie pour ça laurent faisait de la musique pendant longtemps avant tout seul mon père aussi faisait des chansons puis leur association de grâce à bob ok chez RCA, ils leur ont dit « Tiens, tes musiques sont moyennes, mais je connais un super musicien et lui, ses paroles sont moyennes. » Et alors, ils se sont mis ensemble dans la sensation des deux. Ils ont fait « J'ai 10 ans, si tu me crois pas, je vais t'arrêter ta gueule à la récré. » Première collaboration et c'était un succès très vite et alors ils sont dit mais c'est dingue je fais de la musique depuis sept ans j'ai jamais de succès puis dès que je collabore avec toi et donc voilà et ça n'a jamais cessé et ils s'adorent malgré leurs

  • Speaker #0

    différences.

  • Speaker #4

    Ça vient du fait que Laurent est un garçon exceptionnel, il est humainement

  • Speaker #0

    extrêmement attentif aux autres gentils tout ça mais il peut pas y avoir que des bonnes choses d'abord on l'écoutent puisqu'on lui rend hommage et après on lui règle ses comptes je rigole car il est jeune je reçus votre n'est pas là où

  • Speaker #2

    de me jacques on dormit des choses qui sont loin de moi peut-être alors c'est pas bien car il a fini je Y a un monstre caché, tout gamin, Qui est resté quelque part sur un bateau, Par peuples, des pieds marisés depuis deux ans. Le ciel est devant nous, très grandement, Et tout le monde voit le marquis parvenir voyageur.

  • Speaker #0

    Et celle-ci, elle est sur scène ! On peut la pleuvir, c'est un succès cette chanson !

  • Speaker #1

    Vous l'avez écrite, cette chanson, vous avez écrit ça, c'est La Défense qu'on voit là ?

  • Speaker #0

    C'est La Défense,

  • Speaker #1

    oui. Oui, vous avez écrit cette chanson à La Défense, dans une des tours de La Défense. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ah bon, racontez-moi Alain.

  • Speaker #4

    C'est-à-dire, on a... Non mais attends, Karine Redinger, c'était une...

  • Speaker #0

    1979.

  • Speaker #4

    Une poulette, on dit pas une poulette, on dit une fiancée,

  • Speaker #1

    une amie.

  • Speaker #0

    Un petit flirt de... Alors pas de vous,

  • Speaker #4

    je pense. Un bon flirteur.

  • Speaker #0

    De vous ou de Laurent ?

  • Speaker #4

    Laurent. Et alors, il me disait tout le temps, je comprends ton titre, Karen Redinger, et tu te souviens bien, sinon je trouvais que ça sonnait bien. Et puis un jour, on était dans les tours de la Défense, et puis on prend l'ascenseur, 23e étage, et puis premier sous-sol, deuxième sous-sol, troisième sous-sol. On dit, c'est dingue, pourquoi il y a tant de sous-sol ? On appuie sur le troisième sous-sol, et puis là, on arrive, il y avait des salles de conférences avec des tables ovales, comme... comme ça, à blanche, avec des sièges autour, et puis un téléphone. À ce moment-là, on n'avait pas de sous, on n'avait pas de rond. Alors lui, avec sa poulette qui était en Amérique, il ne pouvait pas lui téléphoner tout le temps. Alors j'ai dit, ben voilà, profites-en, appelle Karen Reitinger, il y a un téléphone. Il y reste sûrement une demi-heure, la fée était contente. Et on ne sait pas qui a payé, mais...

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #4

    Ah non, c'est resté le nom Karim Redding. Ça,

  • Speaker #0

    c'est collector. Bon, mais attendez, là, on a fait la géographie, en quelque sorte, de Laurent Woulzy. Voilà, c'était formidable. C'était tous les points positifs, mais vous vous êtes jamais engueulé ? Quand on bosse ensemble, quand on bosse avec son ami, quand on bosse avec...

  • Speaker #1

    Oui, mais vous pouvez... Non, mais parce que... Non,

  • Speaker #0

    mais quand même !

  • Speaker #1

    Non, mais parce que Laurent vous le dit, c'est tout à fait particulier. Vous pouvez essayer, vous voyez ? Vous pouvez essayer, mais vous n'y arriverez pas. Vous vous engueulez avec lui. Il est gentil. Ce n'est pas de la gentillesse, parce que gentillesse, il y a un côté mièvre. Ce n'est pas ça. Il est tellement prevenant, sympa, simple, pas de problème. Il est talentueux en même temps. temps, donc il y a une espèce de respect automatique et puis de gentillesse. Il n'y a rien de spécial, il est simplement on ne peut pas s'engueuler avec lui. Vous pourriez essayer s'il était costaud de la castagne, vous pourriez essayer.

  • Speaker #2

    Pierre ? Non, non, Laurent a un bon fond bien sûr. Une fois peut-être vous n'êtes pas accroché au nez, je crois que c'est la seule tension qu'il y a eu parce que je crois que Laurent mettait beaucoup de temps à faire ses propres maquettes et toi il a fait un album. Et tu as été obligé de faire appel à Louis Chédid parce que sinon tu t'attendras encore.

  • Speaker #1

    J'ai été accroché. Oui, oui.

  • Speaker #2

    J'ai été accroché.

  • Speaker #1

    J'ai dit ah tu me fais chier.

  • Speaker #0

    Et vous trois alors ? Vous trois parce que sur cette tournée marathon et sur la préparation et sur Am50s, on s'engueule quand on est créatif et quand on est des créateurs de morceaux, quand on compose, quand on écrit les paroles. Vous vous engueulez vous trois ?

  • Speaker #2

    Pas quand on est créatif ou artiste, quand on est de la même famille.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Donc, parfois, mais c'est la moindre des choses d'avoir cette relation en famille. Sinon, on va pas tout le temps se papouiller. Mais forcément, moi, je suis pas très du matin. Alors, parfois, je suis un petit peu bougon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et ça aurait des répercussions sur eux.

  • Speaker #1

    Oups ! Mais c'est pas vraiment trop dans le cas.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ça va vraiment... Non, non, on s'engueule pas. Tout va bien, on se connaît bien.

  • Speaker #0

    Et vous connaissez vos limites.

  • Speaker #3

    On n'est pas les uns sur les autres tout le temps aussi. Mon père ne voyage pas avec nous, on le retrouve en balance.

  • Speaker #1

    Un coin de voiture spéciale pour moi et tout. Tu dois créer.

  • Speaker #0

    On a parlé de Laurent Woulzy, bien sûr, c'est indéniablement quelqu'un qui compte pour vous. Je voudrais savoir, dans le métier aujourd'hui, dans la chanson française, mais plus largement même, quel est le regard ? Est-ce qu'il y a un regard qui compte pour vous particulièrement ? Bien sûr, le regard de vos fils, de Laurent, surtout. Le regard de qui compte ?

  • Speaker #1

    Le fait, par exemple, que Jean-Jacques Goldman aime bien certaines de mes chansons, ça me touche beaucoup, parce que moi j'ai beaucoup d'admiration pour lui. Le fait que votre ami canadien que vous avez vu...

  • Speaker #0

    Robert, Charles Bois.

  • Speaker #1

    Le fait qu'il aime bien mes chansons, ça me touche beaucoup. On est... On écoute les autres et on est intéressé et fan et même des fois jaloux du talent des autres. Mais c'est assez agréable, on est une bande de gens, on fait le même métier, on se comprend.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez Alain Souchon de Jean-Jacques Goldman, évidemment. un créateur hors pair mythique vous avez des gens avec qui vous avez envie de travailler dans la chanson française des duos que vous auriez envie de faire aujourd'hui oui

  • Speaker #1

    Avec Michel Jonas, on a pas mal travaillé ensemble. Des affinités comme ça, au hasard des rencontres lors d'une émission de télévision, on attend pendant quatre heures dans les coulisses, on attend de se parler. Et alors voilà, on se rencontre comme ça, les chanteurs en général. Et quelquefois, il y a eu des périodes, j'ai travaillé avec Louis Chédid, avec Michel Jonas, avec Jean-Jacques Gallement,

  • Speaker #2

    je crois pas. Il t'avait envoyé une chanson une fois, je crois.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé, Pierre ?

  • Speaker #3

    N'oublie pas Facebook,

  • Speaker #2

    Tu n'as pas appris ? Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    On peut dire non à Jean-Jacques Goldman alors ?

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas dire non à Jean-Jacques. Ça dépend, tu en es un garçon, une fille, elle ne peut pas dire non.

  • Speaker #0

    Ours,

  • Speaker #3

    ours. Mais tu lui as dit non, je crois.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #3

    Tu lui as dit non, tu n'as pas appris de la musique.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas appris de la musique, mais c'est... Mais... Non, mais j'aurais dû sans doute, je ne sais pas. Et celle-là un peu froissée, pas froissée, mais un tout petit peu blessée. Mais il est tellement intelligent et merveilleux que ça va très bien.

  • Speaker #0

    Oui, là, c'est un trio sur scène et sur les routes de France que vous nous proposez. Pierre, Alain, est-ce que c'est l'embryon d'un album, cette tournée ?

  • Speaker #3

    Non. C'est trop compliqué d'écrire à trois. Les histoires qu'on a racontées ne sont pas les mêmes, nos sensibilités ne sont pas forcément les mêmes. On l'a fait sur une chanson. On s'est dit, tiens, pour la tournée, ce serait sympa d'écrire une chanson à six mains. Je ne sais pas comment on dit. Et on a réussi à trouver la formule qui pouvait bien faire en sorte qu'on articule le couplet.

  • Speaker #1

    Tu l'as trouvé.

  • Speaker #3

    Oui, on raconte chacun nos histoires, notre propre histoire dans les couplets. Mais sinon, c'est très difficile d'écrire à trois. Donc, je ne pense pas, non, ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Mais Pierre, il y a eu Amsiftis quand même.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'était entièrement... Notre père l'a matérialisé. Il a appris ça. Et nous, on est là pour l'accompagner et puis pour l'entendre.

  • Speaker #1

    nous on se dit voilà on a envie de l'entendre comme on l'a toujours entendu on veut le voir fort on veut voilà alors on est allé dans ce sens là mais c'est lui le qui fait tout enfin pour prendre des exemples alors des paroles jacques brel et joe dassin n'aurait pas pu faire des chansons ensemble je pense pas ah oui les amis ils ont tellement des univers différents j'ai l'air d'une autre époque mais c'est ça n'aurait pas été possible donc C'est pareil, on est chacun dans son petit univers. Alors musicalement, moi, je suis un peu moyen, très moyen même. Donc j'aime bien travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Très moyen, oui.

  • Speaker #1

    Petit niveau. Non, mais musicalement.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ce n'est pas un trio, c'est vraiment le concert de mon père.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est le concert de mon père. Nous, on est à son service. On l'accompagne. Tout simplement, on a tous ces chansons et ce sont que ces chansons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un rituel, Alain Souchon, avant de monter sur scène ou une loge particulière ? Racontez-nous un peu.

  • Speaker #1

    Le poil de poirier.

  • Speaker #0

    Racontez-nous.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas être complètement ivre, par exemple.

  • Speaker #0

    Basiquement.

  • Speaker #3

    Non, mais il n'est pas du tout comme ça. Mon père, il n'a pas du tout ce rituel. Non, non, il a vrai. Je confirme, il n'a pas de rituel. Il est même un peu foutraque aussi, avant d'aller sur scène.

  • Speaker #1

    Comment tu as dit ? Un peu foutraque.

  • Speaker #0

    J'adore. Un peu décalé, quoi. Il y a un truc un peu décalé chez Alain Souchon, Pierre Ours.

  • Speaker #2

    Oui, oui, tout à fait. Non, mais son rythme, il a souvent une petite assiette en carton cellophané avec une petite copa et un bout de fromage. Ça, c'est la petite tradition. Et puis, on fait, là, en tournant, on fait... Avant de chanter, c'est notre petit AK, mais ça reste très sobre. On n'est pas les hauts.

  • Speaker #1

    Madame Charlot qui nous avait appris ça. Peut-être que ça dit quelque chose à des gens, Madame Charlot.

  • Speaker #0

    elle donne un son de chant à tous les chanteurs à net charlot oui professeur de l'arrivée à l'armée on n'a pas de voilà y'a pas de rituel y'a pas de non mais c'est mieux d'en avoir ça fait plus non pas du tout c'est pas grave du tout non mais c'est aussi très anecdotique là la petite assiette avec la copa tout ça j'aime bien et le cellophane qu'est ce que vous avez envie qu'on dise de vous non non Ça vous y pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, si je chante dans une salle, que les gens ne s'endorment pas tous, qu'il y en ait quelques-uns qui restent éveillés, voilà, c'est ce que je souhaite. C'est pas qu'on dise de moi, non, franchement, on ne fait pas ça pour qu'on dise des choses sur vous, on se fait ça pour avoir des applaudissements comme ça, pour vivre de son travail qui vous plaît, de ce travail d'écrire des chansons, de faire de la musique avec quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    ou à vous ou tout seul et tout et de voir que ces choses là prennent forme et sont et s'envolent comme je disais tout à l'heure mais c'était c'est très agréable quoi il ya évidemment on l'entend le décalage d'alain toujours ce second degré présent j'imagine que sur scène vous jouez aussi un peu avec le public et une petite interaction aux pierres

  • Speaker #3

    Oui, on parle, il y a plusieurs histoires qu'on n'a pas écrites avant, c'était vraiment sur scène que ça s'est improvisé, en partant de vraies anecdotes de famille qu'on a étirées un peu en sketch.

  • Speaker #2

    tout est vrai c'est comme si on ouvrait un petit album photo avec quelques années qu'on partageait avec les gens est-ce que vous saviez,

  • Speaker #0

    est-ce que ça fait partie des anecdotes vous allez me dire si c'est vrai Alain moi j'ai lu il y a quelques temps que si vous n'aviez pas été chanteur à un moment vous étiez même penché sur la question d'être prêtre Dans une autre vie ? Est-ce que c'est vrai ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais c'est parce que c'est des périodes de la vie. Lorsque j'ai fait ma communion solennelle, moi j'ai été élevé catholique, c'est comme ça. Je pense que dans toutes les religions, il y a un moment vers 13-14 ans où on est très impressionné par la communion, par les églises, tout ça. Alors ça m'avait impressionné. Pendant deux, trois ans, je me suis dit, je serais bien prêtre parce que j'étais très pris par ça. Et puis ça m'a passé.

  • Speaker #0

    Ça vous a passé. Vous avez quel rapport aujourd'hui avec la France ?

  • Speaker #1

    Je respecte les gens qui sont croyants, je les envie parce que la vie passant, les lectures, les trucs font qu'on se détache un peu de cet attachement qu'on avait à la religion, à Jésus et tout ça. Mais je le regrette. Je vais dans les églises, souvent. Alors, quelquefois, le curé de l'église me reconnaît. Alors, il vient me parler. Il me dit, vous êtes très croyant. Non, pas tellement. Mais ça m'impressionne. C'est notre civilisation. Depuis, ça fait 2000 ans que c'est assez impressionnant,

  • Speaker #0

    tout ça. Si je vous demandais ça, c'est parce que j'ai découvert, effectivement, cette autre carrière qui aurait été possible. Mais, sincèrement, si vous n'aviez pas été chanteur, vous avez fait du cinéma aussi, Alain Souchon. Quelle aurait pu être votre trajectoire quand vous vous posez deux secondes ? Non, vous ne vous posez jamais.

  • Speaker #1

    Non, non, mais c'est-à-dire qu'au point de vue... d'avoir été pris comme ça par le monde de la chanson et d'avoir du succès auprès des gens. Alors, c'est extraordinaire. Parce que sans ça, je n'aurais pas su du tout quoi faire.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    J'avais un ami qui voulait être guide de haute montagne. Et alors, avant de pouvoir aller dans l'école de Chamonix, on faisait de la peinture en bâtiment. Moi, je voulais être chanteur, mais je faisais... de la peinture en bâtiment. J'allais passer des auditions dans des cabarets, des trucs, dans des maisons de disques et tout. Et puis, alors, on faisait de la peinture en bâtiment avec le rouleau, vous savez. Et puis là, le plafond, on en a plein la figure et tout. Et puis, bon, voilà. Mais sans ça, je ne n'aurais pas su du tout.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas d'autres évidences.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas d'autres possibilités.

  • Speaker #0

    Pierre Ours, évidemment, vous avez toujours connu votre papa chanteur, mais il aurait pu être acteur aussi. Acteur ? Oui, vous avez quand même tourné un petit peu.

  • Speaker #1

    en ce qui vous visez, que ce soit... hésiter avec facteur.

  • Speaker #0

    Ah bah non, alors pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est inouï.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il était très heureux en tant qu'acteur, mais il a goûté à ça, non ? Il m'a dit qu'il aurait bien aimé être conducteur de car.

  • Speaker #0

    Mais c'est insolite quand même.

  • Speaker #2

    On voit bien le paysage, le pare-brise est immense. On a des responsabilités. Et puis en même temps, voilà, il aime...

  • Speaker #1

    Je suis fasciné par les cars quand j'étais petit. Et j'allais dans les cars, il y avait une odeur, dans les années 50-60, il y avait une odeur dans les cars, une odeur de moteur, d'huile, je ne sais pas quoi. C'est drôle.

  • Speaker #0

    Ours, l'artiste qui est votre papa, complet, auteur, compositeur, interprète, et grand-père aussi. Pardon, j'ai dit une bêtise.

  • Speaker #1

    Il adore. Non, vous les verriez, c'est la folie.

  • Speaker #0

    Je sais, mais en plus, je voudrais parler du surnom d'Alain. On peut le révéler ou pas ? Il y a un petit nom.

  • Speaker #2

    Plusieurs, oui.

  • Speaker #0

    Ah, plusieurs.

  • Speaker #3

    C'est marrant parce que mon fils... C'est pour ça.

  • Speaker #0

    Il vous appelle par... Non ? En fait...

  • Speaker #3

    Mon père, dès qu'il voyait mon fils, il lui redonnait une mélodie. Un peu une mélodie de Mozart, je crois. Parce que comme on faisait écouter Mozart à mon petit, quand il était nourrisson, on conseille de mettre de la musique classique, donc on lui mettait Chopin comme ça le soir. Pourtant, il en mettait... Et Mozart. Et donc, pour rire, il lui faisait une petite mélodie de Mozart. Et c'est devenu... Et du coup... dès que mon fils voyait son grand-père, dès qu'il le voyait, il faisait « Ah ah, ah ah » . Donc, ce n'est pas un surnom, c'est une mélodie. Et donc, il s'appelle « Ah ah » .

  • Speaker #1

    Quand tu écris, je signe « Ah ah » .

  • Speaker #0

    Bon vous êtes quel grand-père Alain ?

  • Speaker #1

    Ah bah je suis... Oh bah alors grand-père c'est extraordinaire d'être grand-père parce qu'on n'a pas les emmerdements, on a que le plaisir. Ils viennent, ils vous embrassent, ensuite vous les emmenez. au Champ de Mars ou au cinéma, ils sont emballés, on n'a que le plaisir. C'est l'idéal.

  • Speaker #0

    Donc vous êtes investi ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours le cas.

  • Speaker #1

    Il y a mes petits-enfants. Ah oui, il y en a qui leur donnent des coups de pied.

  • Speaker #0

    Non mais parce que je reviens vite fait au Soldat Rose, le Soldat Rose, donc le troisième volet que vous aviez écrit ensemble, ça s'adresse aux enfants, vous auriez pu écrire une comédie musicale, mais qui s'adresse... enfin 60-60 ans d'ailleurs non c'est vrai qu'on pourrait croire que le coeur de cible c'est les enfants mais en fait c'est la famille oui oui le soldat rose il y a plusieurs lécures on peut l'écouter parents, enfants mais vous auriez pu faire un autre projet de ce type là comédie musicale ah non mais

  • Speaker #2

    Pierre sinon on a été dans le soldat rose c'est grâce à Pierre-Dominique Burgot absolument qui est quand même le moteur de ce projet oui oui la matrice et pour nous c'était un plateau alors là il faut faire une chanson c'est un Merci. un cow-boy en poupée ou alors c'est une fille... Tout était bien clair alors on savait pour qui il fallait composer et on s'est beaucoup amusé à faire ça. Mais je ne sais pas si spontanément on ferait un projet pour enfants.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un truc qui vous a tenté ?

  • Speaker #1

    De faire un truc pour enfants ? Non. Non, je ne saurais pas. On a un truc qui est en bétifié. Tu m'entends bien. La gilette, la gigi, la rafale. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais parce que j'essaye de faire des ponts, moi. Vous savez, des ponts avec vos chansons. Une chanson de 1977, par exemple. J'essaye de faire des ponts avec des chansons. Bien sûr. illustration 1977 je crois savoir attendez vous allez voir le coquelane non c'est vrai ça aurait pu être le coquelane mais non 1977 c'est trois petits mots attendez qui l'a ? bravo vous avez le droit de revenir à la prochaine session j'aimerais bien qu'on l'écoute un petit peu mais je ne suis pas sûr que ça fonctionne donc on va chanter les paroles non mais allô maman bobo Oui.

  • Speaker #1

    Fais de nuit folle avec les gens du pôle. Maintenant que je fais du musical. Je suis mal à la scène et mal en ville. Peut-être un petit peu trop fragile. Allô maman, bobo. Maman, comment tu m'as fait ? Je suis pas beau.

  • Speaker #0

    Alors maintenant... Vous attendez ?

  • Speaker #1

    Vous êtes gentil, merci. Elle m'a trop collé à la peau cette chanson. Faire de moi un personnage extrêmement fragile, extrêmement sensible, qui regrette sa maman. On a tous, tous les hommes, un côté comme ça. comme ça. Mais ça a envahi tout parce qu'elle a eu beaucoup de succès, cette chanson. Après, on dit « Oh, pauvre petit coucou, j'aime ça, ça m'aime m'en. »

  • Speaker #0

    Donc, quelle est la part d'autobiographie dans une chanson d'Alain Souchon ?

  • Speaker #1

    On met toujours des choses de soi.

  • Speaker #3

    ça part d'une vraie histoire d'un accident où t'es tombé en montagne ça t'a surpris toi-même après cette chute le premier mot que tu as dit c'est maman tu dis c'est dingue c'est là que tu fais la chanson t'as raison il y avait

  • Speaker #1

    J'ai un frère qui était guide de montagne. Il était parce qu'il est parti là-haut. Et alors donc, on était à ski. Et puis d'un seul coup, il y avait un truc assez raide comme ça à traverser. Et alors il fallait aller de l'autre côté où c'était plus sécure. Et alors mon frère passe devant en faisant les traces sur le ski. Et puis après il me dit, bon ben voilà tu peux y aller, tu suis mes traces et tout. Et en plein milieu, la plaque entière s'en va. Alors bon, je suis descendu 40 mètres comme ça, puis ça s'est arrêté. Ce n'était pas grave du tout, mais enfin j'avais eu peur. Et puis mon frère, il vient me rejoindre à ski comme ça, et il me dit « Oh bah, tu sais, quand la plaque est partie, tu as crié maman. » Je lui dis « Attends, on est à 3000 mètres d'altitude, tu vas me crier. » d'appeler maman. En plus, je devais avoir 17 ans, tu vois.

  • Speaker #3

    Je croyais que t'étais plus âgé.

  • Speaker #1

    Peut-être même plus. Je me souviens plus exactement de la date. Mais c'était... J'étais grand. D'appeler sa mère dans un moment un peu où on a peur, c'est quand même... C'est évocateur. Après, j'ai fait la chanson à le moment bobo parce que j'étais sidéré par ma propre réaction.

  • Speaker #0

    cette chanson évidemment là encore je vais faire un pont peut-être un peu improbable mais c'est pas grave je me tourne vers vous Pierre parce que on parle de la maman d'Alain donc de votre grand-mère paternelle et donc de la fondation ah oui je peux pas ne pas en parler parce que la fondation Alzheimer évidemment c'est un combat que vous menez depuis des années dans lequel plusieurs artistes vous ont déjà rejoint il y a eu des concerts caritatifs mais ce qui est touchant c'est que Merci.

  • Speaker #1

    Tous les gens à qui tu demandes de venir, ils viennent. Tous les chanteurs à qui tu demandes, personne ne dit non, je m'en fous, par exemple. Non, tout le monde vient.

  • Speaker #0

    Juste, permettez-moi juste de donner l'explication, je crois, ou plutôt de donner la vous, c'est parce que je crois que votre grand-mère...

  • Speaker #2

    Ma grand-mère paternelle est partie juste avant 2010. Et puis en 2010, un peu avant, je me suis retrouvé dans une émission, parce que si... c'était au moment où je faisais encore des chansons, pour moi. Et donc on me dit, voilà, il faut mettre un objet de ton choix. Pour une de ces neuf associations, il y avait Clowns sans frontières, il y avait le sida, il y avait le mélanome, le cancer, et puis il y avait Alzheimer. Et puis comme il n'y avait eu aucun objet donné pour la Fondation Alzheimer et que ça faisait écho à ma grand-mère partie pas tellement longtemps avant, je l'ai fait. Et puis suite à ça, la Fondation m'a appelé parce que j'étais un peu « touché » que ce soit quelqu'un de pas sénile. qui s'intéressent à ça. Alors le fait que j'ai 40 ans à l'époque, ils se sont dit, c'est sympa qu'un jeune, entre guillemets, mette ça à l'honneur. Donc ils m'ont invité pour faire le premier gala et je me suis retrouvé à organiser ce concert.

  • Speaker #1

    Tous les ans,

  • Speaker #2

    on ne peut pas. Le prochain rendez-vous sera le 17 mars 2025. D'accord. Et c'est comme ça depuis... depuis 14 ans, et c'est un vrai plaisir. Et je fédère plein de gens qui disent oui spontanément et on est là pour se mélanger en duo, en trio et faire vivre les souvenirs, la mémoire collective à travers des chansons.

  • Speaker #1

    Les chanteurs veulent bien venir.

  • Speaker #0

    Ils répondent présent, bien sûr. Pardon, mais quand même, dans votre réponse, vous avez dit quand je faisais encore des chansons avec un petit air, un petit point de cynisme. Le chanteur. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que chanteur, en tant que... telle dans un groupe, le Cherche Midi.

  • Speaker #2

    Les Cherche Midi, c'était une aventure extraordinaire. J'étais avec Julien Woulzy.

  • Speaker #0

    J'entends bien. C'était au passé classé.

  • Speaker #2

    Voilà, donc on avait 18 ans, 19 ans, on était encore un peu enfants, mais c'était une aventure merveilleuse, c'était les premiers contacts avec l'Assassin, bien sûr, et puis ça nous avait fait vivre deux albums, donc une huitaine d'années très très fortes émotionnellement et tout ça, et puis ensuite, comme dans tous les groupes, on a des moments où on a envie de faire des choses un peu plus personnelles, et je me suis retrouvé seul à faire mon premier album en 2003 ou 2004, je ne sais plus, et puis un deuxième, mais c'est vrai que voilà contrairement à Ours, moi je suis d'une génération un peu avant et dans le groupe Les Cherches Médies, on disait alias Julien Voulzy et Pierre Souchon. Donc je ne me cachais pas trop. Quand j'ai fait mes disques seul, j'étais frontalement avec ce nom qui est forcément, vu que je n'ai pas fait du hard rock ou du rap, je faisais des choses dans le même univers que mon père, de la chanson. Donc c'était peut-être un petit peu plus difficile pour moi de trouver ma place. et en même temps étant viscéralement amoureux de faire des chansons et tout ça, de travailler pour les autres, d'être un peu caché mais en même temps responsable. C'est une place qui me convient bien et j'ai fait ça avec divers artistes.

  • Speaker #0

    Alain, comment vous regardez le travail de vos fils ? Quand il y a le groupe Cherche Midi, à l'époque avec Julien Voulez-y, comment vous regardez la création des morceaux ? Est-ce qu'on vous sollicite ? Pierre vous sollicite ? Non,

  • Speaker #1

    j'allais les voir. C'était pas agréable à voir. Alors, j'ai hésité. C'était énergique et charmant. C'était sympa. Dès qu'il faisait un concert, j'allais les voir. Comme ça ? Au point de vue d'écrire des chansons, chacun s'est assez cloisonné.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que je comprends.

  • Speaker #0

    Je voudrais revenir sur le texte de la chanson « À le moment bobo » . Fête, nuit folle, avec les gens qui ont du bol. Maintenant, je fais du musical, mais je suis mal à la scène et mal en ville. Ours, c'est à vous que je pose la question. est-ce que papa... a quand même eu un truc avec la fête et les nuits folles ou pas ?

  • Speaker #3

    Il y a eu, pas tellement, mais il y a eu un tourbillon, bien sûr, à un moment, années 70, 80, le cinéma qui vient se mêler, puis le cinéma avec beaucoup de succès, parce qu'il y avait ce film, il était meurtrier, je crois que t'étais même nommé au César. et tout donc ça plus les tournées après Est-ce que j'étais tous les soirs dans des boîtes ivres morts à me débrouiller avec une ringue plantée dans le bras et c'était ma chute il y a eu un tourbillon un moment qui lui dit parfois, tu m'as dit plusieurs fois ça rend bête, ça rend un peu con il a toujours eu cette distance là et pour vous répondre, bien évidemment qu'il a été parfois pris dans ce tourbillon Mais il n'a jamais, jamais, il n'est jamais tombé dans les mondanités, dans la fête. Mais sauvé par un truc, c'est qu'il était migraineux. Dès qu'il buvait trop de whisky, il était trop mal le lendemain. Tu ne pouvais pas fumer trop, tout ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça l'a un peu sauvé. Il a pu dire ça devant tout le monde.

  • Speaker #3

    Et lui, pour échapper à ce tourbillon, dès qu'il avait un jour off, lui, il voulait partir à la campagne. Et ramasser du foin, vraiment, ou amener du...

  • Speaker #1

    Ou repeindre... Excusez-moi.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    mais attendez. Mais non.

  • Speaker #0

    Mais c'est tellement charmant.

  • Speaker #3

    Ou en Bretagne, aller repeindre un bateau, même s'il ne faut pas le repeindre du tout. Il l'avait repeint pour la cinquième fois. On se dit, mais qu'est-ce que tu fais ? Il repeignait le bateau pour vite déconnecter. C'était ce travail manuel. D'ailleurs, tu aimes bien l'histoire des vitres. C'est vrai que mon père aime bien aussi faire les carreaux. C'est parce que ça le détend. Non, mais c'est vrai, ce truc manuel, ça le détend et ça le fait déconnecter. Il n'a jamais été fait tard pour vous répondre.

  • Speaker #0

    D'accord. Alain ? Faux. Quoi, moi ? Si je fais tarde ?

  • Speaker #1

    Un peu.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Parce que j'ai...

  • Speaker #1

    Je vous demande !

  • Speaker #0

    Non, je pensais que j'allais dire parce que vous êtes ridé ou un truc comme ça. Non,

  • Speaker #1

    c'est de rentrer chez toi, car pas de soirée.

  • Speaker #0

    Non, je connais mes limites. Moi non plus. Non, vraiment pas. Enfin, parfois, mais bon, on ne le dit pas. Non, bon, dans cette salle, il y a sans doute des artistes en air, en devenir ou confirmés, je ne sais pas. Qu'est-ce que vous... Donneriez comme conseil Alain Souchon qui avait traversé 50 années de scène française en ayant vu la musique aussi évoluer, se digitaliser, se transformer, les maisons de disques aussi, etc. Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous donnez comme conseil si on vous en demande un ?

  • Speaker #1

    qu'il faut faire, il faut écrire...

  • Speaker #0

    une connivence complète avec ce qu'on pense et avec ce qu'on dit. C'est une espèce de sincérité obligée. Si on commence à dire « tiens, c'est ça qui plaît, je vais faire ça » , il faut avoir une espèce de sincérité. C'est banal ce que je dis, mais c'est vrai. En plus de ça, je ne sais pas quoi dire, parce qu'il n'y a pas de recette pour faire des chansons. C'est comme on le ressent, les influences qu'on a eues. Si on n'a écouté que des choses américaines ou anglaises, ou que de la chanson française, tout ça vous forme l'esprit. Et on écrit des chansons en fonction de ce qu'on a entendu dans son jeune âge en général.

  • Speaker #1

    Oh mon chéri, un chanteur de salle de bain Sans un viola, sans un guitar, sans un violette Chateau du port Est-ce que tu m'aimes encore ? Dans cette petite mort

  • Speaker #2

    Et j'ai envie qu'on enchaîne avec celle-ci, 1974. C'est mon medley à moi, c'est mon final.

  • Speaker #0

    Allez, c'était en 1974.

  • Speaker #1

    Celle-là. Je sais que c'est pas vrai, mais j'ai 10 ans. Laissez-moi rêver que je...

  • Speaker #2

    Tu peux applaudir, hein ?

  • Speaker #1

    Ça fait bientôt... Tu peux même prendre ton son. Ça paraît bizarre, mais... C'est une crime,

  • Speaker #0

    quoi, bah,

  • Speaker #1

    hey ! T'as ta gueule, là !

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Bon,

  • Speaker #0

    allez. C'est des bons souvenirs, quand même.

  • Speaker #2

    Ben oui,

  • Speaker #0

    c'est un... J'ai eu de la chance. J'avais d'avoir des chansons. C'est de la chance, c'est merveilleux. Moi, j'ai vraiment...

  • Speaker #2

    C'était un tout petit medley. C'était un med.

  • Speaker #3

    Il était super votre medley. Comme ça, c'est super. C'est lui, il n'aime pas chanter des bouts de chansons. Là, il met une chanson, on la chante en entier ou on ne la chante pas. J'aime bien ça de toi.

  • Speaker #0

    On ne va pas faire des histoires devant tout le monde.

  • Speaker #2

    Alain, ma dernière question s'adresse à vous. Je vais rappeler les dates de la tournée dans une seconde. Finalement, ça fait 50 ans que vous avez 10 ans, non ?

  • Speaker #0

    Voilà, on va dire comme ça. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Travailler avec eux, travailler avec la nouvelle génération, travailler avec vos fils, cette transmission qui est comme ça intrinsèque.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une transmission, ça se fait tout seul. Non, mais ça se fait tout seul. Après, s'il y a une transmission, elle se fera. Elle se fait, mais on n'a pas l'intention de faire ça. Ça se fait tout seul. Ils jouent un truc au piano à la campagne. C'est vachement bien. C'est quoi ? Tu es un bâtiment. Je pense que ça se fait d'une manière assez simple.

  • Speaker #2

    Mais vous regardez comment demain ?

  • Speaker #0

    Comment je regarde demain ? Je vais mourir ? Non mais je veux dire, ça se rapproche.

  • Speaker #2

    J'arrête moi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi c'est avant vous. C'est ça qui m'énerve.

  • Speaker #2

    C'est pas un camion, une soirée alcoolisée, un camion et...

  • Speaker #0

    Ah bah oui, en voiture Simone. Oui d'accord. Non mais l'avenir, la chance d'être à peu près en bonne santé et tout, alors moi j'aime me balader dans la campagne et puis puis pianoter, jouer un peu de guitar... d'arrêter avec mes enfants, mes petits-enfants.

  • Speaker #2

    Génial. 50 ans que vous avez 10 ans, c'est bien ce que je disais. Et cette tournée l'illustre parfaitement. Pierre, Ours, vous accompagnez évidemment Alain. Une tournée marathon, ça va commencer le 7 mai. Je ne me plante pas. Ça va passer par Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, Lyon, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Bruxelles, Chartres. Le répertoire, on a entendu quand même quelques morceaux de ce qui sera joué sur scène. En fait, c'est les pépites, les perles. les grands morceaux et puis aussi des chansons qu'on connaît moins.

  • Speaker #4

    Des chansons que les gens connaissent moins et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et qu'il avait chanté. J'étais pas là,

  • Speaker #0

    des trucs comme ça. Oui,

  • Speaker #4

    à l'Olympia 83, certaines chansons que tu n'avais pas chantées depuis cette période-là. Donc on avait envie un petit peu justement de... de remettre ces chansons-là en avant, qui nous touchent, nous particulièrement, Charles et moi, parce qu'elles font partie de notre enfance.

  • Speaker #5

    Dernière question, si vous me le permettez, la question de la commission. Ici, vous êtes dans la grande maison de la SACEM, et on aimerait savoir si vous avez une petite anecdote à nous raconter au sujet de la SACEM, ou si un jour, je ne sais pas, votre rapport avec cette belle maison.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que c'est la première fois que j'ai touché de l'argent de l'Assasem. J'étais totalement sidéré. C'était un métier merveilleux parce que je suis un voyageur, ma maison va être ailleurs. Je fais ça, je le chante, c'est rigolo. Et en plus, après, je touchais de l'argent. Alors j'étais en train de... enthousiasmé d'être chanteur, enfin auteur-compositeur.

  • Speaker #5

    Donc ça vous a aussi poussé à continuer à créer de plus ? Pas forcément, presque.

  • Speaker #0

    C'est pas ça qui m'a poussé. Non, mais enfin, j'ai trouvé que c'était un ingrédient supplémentaire au fait d'être chanteur, d'être applaudi et d'avoir du succès. Mais en plus, on touche de l'argent de l'Assasem, alors c'est merveilleux. Vous, vous êtes chef à l'Assasem ?

  • Speaker #4

    Et t'avais pas passé un petit concours ? Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai passé un concours. J'ai passé un concours de textes. Je racontais une journée de vacances, c'était formidable. Il fait beau, la plage, etc. C'était triste. Non mais il fallait faire un texte. Et puis alors musicalement, je crois pas que je l'ai passé.

  • Speaker #5

    Un arrangement ?

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #5

    Un arrangement, non, il n'y avait pas aussi quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Ah non, non, maintenant, moi, je suis brûle de pomme, musicalement.

  • Speaker #6

    Vous venez d'écouter Parcours croisé avec Alain Souchon, Ours, Pierre Souchon et Nathalie Lévy. Montage Capucine Rouault, réalisation et mixage Charles Collin, production Héloïse Normand, l'équipe de Louis Créative, l'agence de création de contenu de Louis Média.

Chapters

  • Introduction à Parcours croisé et présentation des invités

    00:01

  • Alain Souchon et la tournée avec ses fils

    00:09

  • Les relations familiales et la musique

    00:31

  • Symbolique de l'ours et création musicale

    01:35

  • Les morceaux qui les accompagnent depuis des décennies

    03:00

  • Le processus créatif et les influences musicales

    08:20

  • Les secrets de la création d'Alain Souchon

    12:44

  • Les anecdotes sur la tournée et le public

    16:44

  • Les collaborations et l'impact de la SACEM

    20:58

  • L'engagement dans la chanson aujourd'hui

    32:17

  • Conclusion et réflexions finales

    43:16

Description

Après le succès de l’album Âmes Fifties et à l’occasion de leur tournée commune, Alain Souchon, Pierre Souchon et Ours se retrouvent dans l’auditorium de la Sacem pour un échange rare et complice mené par la journaliste Nathalie Levy.
Ils y évoquent la scène, la création en famille et les coulisses de leur collaboration.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Proposé par la SACEM, voici Parcours croisé. Rencontres, histoires et témoignages autour de la création. Considéré comme l'une des figures majeures de la chanson française depuis les années 70, Alain Souchon repart en tournée avec ses fils, Ours et Pierre Souchon, en 2024 et 2025. Après plusieurs collaborations, notamment sur l'album acclamé I'm 50's, ils sont aujourd'hui les invités de Parcours croisé. Un entretien au micro de la journaliste Nathalie Lévy dans l'auditorium de la SACEM.

  • Speaker #1

    Je suis très honorée, j'ai beaucoup de gratitude envers vous à la SACEM parce que je suis fan d'Alain, d'Ours et de Pierre depuis fort longtemps. On se connaît un tout petit peu, on s'était déjà croisés sur un plateau télé et en attendant de vous avoir en aparté dans une émission où on se raconte, c'est ici qu'on se raconte aujourd'hui. Merci Alain, d'abord je voudrais vous souhaiter un très joyeux anniversaire. Vous m'autorisez à le faire ? Je vous en prie. Moi, j'avais envie de vous souhaiter une bougie pleine de sourire, de tendresse et en fait pleine de tout. Est-ce que ça vous va, ça ?

  • Speaker #2

    Oui, vous êtes gentil comme tout, bien sûr.

  • Speaker #1

    Robert Charlebois vous embrasse parce qu'il vous envie sur votre chevelure.

  • Speaker #2

    Il était avec vous,

  • Speaker #1

    je crois. Il était avec moi il y a quelques jours sur En Aparté. Il adore Alain. Il s'est souvent comparé à vous. C'est un parolier aussi. Il écrit,

  • Speaker #2

    il compose.

  • Speaker #1

    Et donc, il y a quelques similitudes. On va en reparler dans quelques instants. Pierre Ours, je suis très heureuse de vous côtoyer aussi ce soir. Bon, Ours, on peut tomber le masque deux secondes ou pas ? On peut. On peut se dire que vous vous appelez Charles en vrai, dans la vraie vie ? Bien sûr, bien sûr. Et on peut vous poser la question de savoir pourquoi Ours ? Parce que tout le monde ne le sait pas nécessairement.

  • Speaker #3

    Oui, oui. Alors déjà, il y avait le choix d'un pseudo. ça m'amusait d'avancer de me présenter avec un pseudo je trouvais ça plus drôle plus décalé il y a peut-être cette histoire aussi de nom connu, Zouchon qui est déjà un logo sur pas mal de enfin c'est pas un logo bien sûr mais je veux dire c'est pas mal sur plein de disques alors la symbolique de l'ours c'était parce que Merci. Je voulais marquer ce moment où on est seul devant son cahier, ce moment de vérité, où on écrit des chansons. Et notre travail est souvent... Il y a souvent ce contraste-là de rythme. Pareil, je pense, pour ceux qui écrivent des pièces de théâtre ou des films ou des livres. Il y a ce moment solitaire. On est seul comme ça.

  • Speaker #1

    Un peu dans sa caverne, en fait.

  • Speaker #3

    On est dans sa tanière, complètement, et assez recroquevillé sur soi-même. et... Du jour au lendemain, on sort de notre tanière et on va sur les scènes présenter ce travail qui est d'abord un peu secret. D'où la symbolique de l'ours.

  • Speaker #1

    Alors ce travail, justement, on va en parler. On va parler de la création d'un morceau, bien entendu. Et Dieu sait qu'il y a des morceaux qui nous accompagnent depuis des décennies. Des morceaux à vous, Alain, des morceaux à vous deux, Pierre et Ours. On va se parler de cette tournée parce que vous êtes sur les routes de France. Ça y est, vous avez démarré et vous allez comme ça parcourir un certain nombre de scènes. Le casino... de Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, à Lyon, à Nantes, à Strasbourg, à Grenoble, à Bruxelles, à Chartres et j'en passe. Et vous serez systématiquement tous les trois. Tous les trois pour cette tournée intimiste alors Alain, c'est ça ? C'est une tournée intimiste, c'est une tournée de la transmission aussi un peu ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas, mais c'est parce que moi j'ai toujours fait des tournées avec un piano, une basse, une batterie, une guitare et tout. Et puis là... C'est une tournée plus intimiste, ils jouent de la guitare tous les deux, ils chantent et on est tous les trois comme ça. Moi je ne joue de rien et ils m'accompagnent. On est en famille et on est assez heureux de dîner au restaurant après ensemble et tout ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, tant que vous vous supportez j'ai envie de dire c'est formidable. D'ailleurs je vous pose la question à tous les trois, vous êtes quoi ? Vous êtes un groupe ? Vous êtes une famille, vous êtes des collègues. Pierre, vous êtes quoi sur scène, tous les trois ?

  • Speaker #4

    Oui, un petit peu tout ça. Le fait de se mélanger, c'est vrai. On est avant tout une famille, on se connaît bien. Mais mon frère et moi avons décidé de suivre le sillon de notre père. Donc, on s'est mis un petit peu à l'ombre. Oui, c'est vrai que cette relation père-fils, quand on travaille ensemble, on est penché sur des chansons, sur la même mission. Mouh ! Tout ça s'efface un peu, on devient collègues, on devient des musiciens de groupe, on est dans le même bateau. Tout d'un coup, on a des relations multiples.

  • Speaker #1

    Multiple. Ours, partir, c'est quoi ? C'est une tournée marathon, je disais, vous avez démarré le 7 mai, c'est une centaine de dates. Partir comme ça tous les trois, l'envie, elle s'est trouvée où ? Comment ça a démarré la genèse de cette aventure ?

  • Speaker #2

    Je les ai obligés parce qu'ils ne voulaient pas au départ. Et comme je suis leur père, j'ai eu un tout petit peu d'autorité.

  • Speaker #1

    C'est un peu vrai. Je veux connaître la réversion,

  • Speaker #3

    mais qui est-il vrai ?

  • Speaker #1

    Alors, Alain, vous allez compléter.

  • Speaker #3

    On nous proposait souvent, comme on fait tous les trois des chansons, ça ne vous dirait pas de chanter une fois tous les trois ensemble ? La première fois, c'était pour les étoiles du sport, une réunion de sportifs. C'était à La Plagne. et Laurence Caché nous avait conviés. Ça ne vous dirait pas de monter sur scène tous les trois ? On a dit pourquoi pas essayer. Et puis en fait, on a adoré l'expérience. C'était un petit concert qui durait 20 minutes, mais on a adoré. Moi, j'étais un peu impressionné d'un coup d'accompagner mon père. J'ai vu sa force. Dès qu'il est chanteur, il interprète ses chansons. J'étais un peu déstabilisé, donc je jouais de la guitare moins bien d'un coup.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais...

  • Speaker #3

    Ça m'avait beaucoup marqué, ça.

  • Speaker #1

    Alain, parce que, je ne vous cache pas que je vous écoute, alors évidemment, à chaque fois que vous passez à la radio, à un de vos tubes, ou quand vous êtes en interview aussi, et j'ai cru comprendre qu'il y avait une petite ordonnance qui traînait dans un coin, qui était l'ordonnance de votre toubib, votre généraliste, dirons-nous, qui vous avait vivement conseillé, préconisé cette tournée. C'est vrai, ça ? C'est de l'info ? Non,

  • Speaker #2

    mais c'est vrai. Je suis allé le voir parce que je ne sais plus ce que j'avais, un petit coup de mou, je ne sais plus. Et alors, il a marqué sur l'ordonnance partir en tournée avec vos deux enfants. Alors, c'est ce que j'ai fait. Mais c'est vrai, j'ai vraiment l'ordonnance.

  • Speaker #1

    Alors, qui vous êtes Alain Souchon ? Moi, je voudrais comprendre un petit peu aussi les coulisses. On va entendre des morceaux de chacun dans un instant. Mais qui vous êtes sur scène quand vous êtes avec vos deux fils ? Vous êtes un chef d'orchestre, vous êtes le patron, vous êtes le papa. Comment ça s'organise ? Oui,

  • Speaker #2

    je vois ce que vous voulez dire, mais on n'est pas... D'abord, on a l'habitude d'être ensemble, donc il n'y a pas de hiérarchie comme ça. Mais c'est vrai que je suis chanteur.

  • Speaker #1

    T'es impressionné quand même.

  • Speaker #2

    Oui, de toute façon, le public, c'est toujours impressionnant. Regardez comme c'est...

  • Speaker #3

    J'ai été impressionné par toi.

  • Speaker #1

    Par vous, hein. Par vous, Alain. Par vous,

  • Speaker #2

    il est impressionnant. Non, mais... Donc, voilà. Enfin, je sais pas. Mais ça se fait un petit peu tout seul, en fait.

  • Speaker #3

    Oui, ça se fait tout seul. Non, c'est vrai qu'il n'y a pas de... Il n'est pas chef à nous dire...

  • Speaker #2

    Non, ce qu'il fait...

  • Speaker #3

    Joue comme ça, joue comme ça. De toute façon, mon père est assez particulier. Il est assez décalé. C'est-à-dire, il arrive en balance. Il fait juste... Grin, grin dans le micro deux secondes. C'est bon, j'entends ma voix, c'est bon. Et c'est pas du tout qu'il prend ça par-dessus la jambe, mais il s'économise beaucoup pour le concert. Et là, c'est d'un coup, dès lors que le concert commence, quand il est dans ses chansons, il raconte, il a vraiment le souci de raconter ses chansons. Mais c'est assez simple,

  • Speaker #1

    il n'est pas plus chouette que ça.

  • Speaker #2

    Je ne suis pas très musicien, je suis très dans les paroles que je raconte. Peut-être un peu trop, et pas assez...

  • Speaker #1

    On va se parler des paroles, parce qu'évidemment, le souci que vous avez, le soin que vous avez à ce que ce soit toujours des paroles. poétiques délicates je sais pas quel est le mot qui convient vous me direz dans un ristique vous avez dit danger c'est pas moi non c'est pas moi non en revanche pierre je voudrais savoir est-ce que vous pouvez m'éclairer un petit peu sur les morceaux qu'on retrouve sur cette tournée parce que n'en voulez pas que je m'adresse à pierre si vous avez élaboré ensemble pour vous mettre d'accord sur une liste de chansons et on va en parler de ces chansons et de la création de ces morceaux Comment vous avez élaboré ensemble ?

  • Speaker #4

    Avec Charles, on ressent les mêmes choses, on a vécu la même enfance, avec des chansons qui nous ont fait le même écho, qui nous ont fait le même effet. et on partage donc les mêmes avis. On avait envie évidemment qu'il interprète et qu'on l'accompagne à interpréter ses chansons un peu incontournables mais on avait aussi envie qu'il interprète des chansons qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et puis des chansons qu'on appelle un peu les chansons cachées alors c'est des chansons cachées par des singles comme on dit par des 45 tours qui qui font de l'ombre aux chansons d'album des chansons qui n'ont pas marché à qui on essaie de donner une seconde vie non non c'est pas pas marché parce qu'on ne peut pas sortir 10 chansons c'est des chansons d'album des chansons qui font un écho à notre enfance et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis longtemps on s'est dit quitte à refaire de la scène ensemble dévoilons un peu des choses qui font écho à notre enfance.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qu'on va faire, dévoiler évidemment aussi les secrets d'Alain Souchon et de ses fils pour la création de ces chansons, mais ce n'est pas par une chanson d'Alain qu'on va commencer. Bah non, ce serait trop attendu. Bien sûr. Je voudrais qu'on entende un extrait et vous allez me dire si vous reconnaissez.

  • Speaker #3

    Je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert ainsi, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit. Je ne pensais pas le vivre ici Et rester tout le concert assis A regarder les gens ainsi Et le temps qui rétrécit

  • Speaker #1

    Alors j'interroge le public, est-ce que c'est Alain qui chante cette chanson ? Non ? Vous êtes formel ? J'entends pas. Oui, effectivement, on peut le dire, Alain, c'est pas vous.

  • Speaker #2

    Ah non.

  • Speaker #1

    Mais c'est une voix très semblable.

  • Speaker #2

    Je le pense, c'est très semblable.

  • Speaker #1

    Ah, c'est vrai, mais très significatif, c'est vous, Ours.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est un morceau à vous. Pourquoi ce morceau ? J'ai choisi ce morceau parce que d'abord, c'est une balade sublime. NTM à Bercy, pour citer ce titre qui n'est pas une évidence pour tout le monde, mais aussi pour parler de votre public. Parce que je ne pensais pas le vivre ainsi, à rester le concert assis, à regarder les gens, la jeunesse qui s'évanouit, la jeunesse qui rétrécit. J'adore cette formule. Votre public, Alain, Ours, Pierre, vous prêtez un peu le public durant cette tournée. Aujourd'hui, votre public, il est composé de qui, de quoi ?

  • Speaker #2

    Je crois que j'ai toujours remarqué que dans les salles où j'ai chanté depuis maintenant au moins 4-5 ans c'est toujours mélangé il y a des gens jeunes des gens moyens et puis des gens très âgés aussi. Ça me fait plutôt plaisir que ce soit comme ça.

  • Speaker #1

    Vous empruntez le public d'Alain, en quelque sorte ? Oui,

  • Speaker #4

    bien sûr. Moi, pour être franc, je n'ai pas vraiment de public. Parce que j'ai fait... des disques chanteurs et tout ça qui remontent à il y a un petit moment. Mais par contre, j'aime beaucoup travailler pour des projets, pour d'autres. Et en effet, on a la chance de bénéficier de son public chaque soir. On a des applaudissements grâce à lui. On a beaucoup de chance de ça.

  • Speaker #3

    Mais on n'a pas tellement... En fait, le concert qu'on fait, c'est vraiment un concert de mon père. On n'a pas voulu justement faire nos chansons. On en fait une en clin d'œil, une chacun. Toi t'en fais une, moi j'en fais une. Ça nous gênait, cette histoire. de regarder c'est mon public ça faisait un peu l'oiseau qui met ses petits oisillons et qui leur prête son perchoir prenez mon public c'est à vous ça nous a gênés on préférait compartimenter les choses le répertoire notre père est tellement grand que c'était déséquilibré pour nous les gens viendront nous voir ou pas en concert nous mais on voit là on accompagne mon père vraiment alors on vous accompagne vos pères sur un certain nombre de morceaux effectivement qui nous Nous accompagne nous.

  • Speaker #1

    tous depuis des années je voudrais que vous m'expliquiez alain comment vous faites depuis 30 ans plus de 30 ans pour créer quelle est votre base livrez nous un peu les secrets de fabrication d'alain souchon comment alain souchon travail le texte travail la musique quelle est la part d'inspiration d'improvisation quand j'étais dans les collèges j'ai été beaucoup en pension

  • Speaker #2

    Et en pension, je m'ennuyais et on ne pouvait pas lire, on n'avait pas le droit de lire autre chose que des livres de classe. On n'avait pas le droit d'avoir des trucs extérieurs, des romans marrants et tout. Donc je lisais les livres. de français que je relisais sans arrêt il y avait beaucoup de poésie et j'étais assez fasciné par les poésies de tous nos grands poètes que ce soit guillaume apollinaire ou victor hugo et à chaque fois j'étais assez fasciné par les alexandrins bien mis ou les octosyllabes et tout, puis ces rimes qui étaient tellement bien mises et tout. Ça m'avait toujours plu, ça, le rythme qu'il y a dans ces poèmes. Et alors après, vers l'âge de 16 ans, vers l'âge de 16-17 ans, on est très romantique avec les jeunes filles. Je ne sais pas comment vous expliquer. Non,

  • Speaker #1

    mais je vois bien. Voilà.

  • Speaker #2

    Petite idée. Donc on a tendance à leur envoyer des messages avec... avec des trucs qui riment un peu comme ça. Et puis après, on y prend plaisir. Et après, j'ai découvert les grands auteurs de chansons des années 50-60, c'est-à-dire Georges Brassens, Jacques Brel, Guy Béart, Léo Ferré, qui avaient une façon d'écrire magistrale et qui m'ont beaucoup impressionné. Et puis après, j'ai... J'ai essayé de les imiter.

  • Speaker #1

    Voilà, et plutôt avec brio. Je sais que vous avez toujours eu le souci que le texte ne soit pas mièvre.

  • Speaker #2

    On essaye autant que possible, oui, que ce ne soit pas complètement idiot.

  • Speaker #1

    Non, mais d'accord, mais il y a des succès. Je vais en citer un. Non, mais vous voyez, il y a des très gros succès et d'artistes qu'on adore avec des paroles quand même assez basiques. Et pour autant...

  • Speaker #2

    Oui, mais moi j'aime bien les chansons très populaires avec des textes très simples. J'aimais aussi beaucoup Léo Ferré et tout ça, qui étaient des choses plus sophistiquées au point de vue parole. Mais enfin, j'aime la chanson en général. J'ai été élevé avec Gilbert Beco, Charles Aznavour, Richard Anthony, Sheila, tout ça. C'est des gens qui m'ont meublé ma jeunesse et que j'aime beaucoup. j'ai rencontré Sheila il y a un mois J'ai adoré. Je lui ai dit, vous savez, vous comptez beaucoup dans ma vie. Parce qu'elle disait, ah bah oui, vous devez considérer mes chansons comme de la gnognotte. J'ai dit,

  • Speaker #1

    vous êtes de la variété pure. Oui,

  • Speaker #2

    bah oui, mais moi j'aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Pierre, Charles, Ours, comment on travaille les textes en famille ? C'est plus compliqué.

  • Speaker #4

    Les textes en famille, non, mais on compartimente. C'est-à-dire qu'on n'est pas tous les trois sur le même texte. Non. Non, moi j'ai la chance d'avoir des rendez-vous avec mon père depuis quelques années, où sur ses albums, on fait une ou deux chansons ensemble. Moi je fais les musiques, il fait les paroles, alors il me donne un début, souvent une phrase un peu gimmick comme ça, et puis autour de cette phrase, tout va bien. couler voilà j'aime bien le voir chercher ses textes parce qu'il n'est pas assis en se grattant le front avec un crayon il va laver les carreaux avec un vrai jack zennitre ah oui d'accord il peut faire ça l'inspiration est issu du quotidien en fait chez vous c'est ça je ne sais pas mais j'ai besoin de magie témont corps soit de marché soit de laver les carreaux comme il dit sur n'importe quoi mais

  • Speaker #2

    je peux pas être là à dire attend donc je trouve je ne trouve pas il est les mettre dans le mouvement.

  • Speaker #4

    Il cherche dans le mouvement. Et puis faire des chansons ensemble, c'est arrivé, donc mon père et moi, mais nous trois aussi, dans une aventure qui s'appelait le Soldat Rose. Le Soldat Rose,

  • Speaker #1

    la comédie musicale, le Soldat Rose numéro 3.

  • Speaker #4

    Vite par Pierre-Dominique Burgot.

  • Speaker #1

    Exactement, vous avez donc mis en musique.

  • Speaker #4

    Voilà, exactement, et là c'était vraiment très agréable. On était tous les trois dans une bulle d'enfance, et puis dans le même bateau à essayer de chercher des trucs qui nous stimulaient. C'est comme je disais tout à l'heure, on devient des amis, on devient des membres du même groupe.

  • Speaker #1

    OUX, vous avez été nourri par Alain à quoi ? Quelles ont été vos influences ? Alain, bien sûr, c'est les textes, on a compris la poésie, pas seulement. Comment il a mené ça à la maison après ses tournées, après ses concerts ?

  • Speaker #2

    Ils ont été baignés, évidemment, avec mes chansons. Et puis, vers l'âge de 10, 11 ans... Ils se sont éloignés de ça pour partir vers plus... Pour avoir leur propre identité. Pour trouver leur propre identité.

  • Speaker #1

    Il y a des choses intangibles, entre guillemets.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'il y a cette histoire d'être chanteur, d'écrire des chansons, il y a cette histoire de notoriété. Il avait peur que ça nous rende dingue, le fait qu'on le voit à Champs-Élysées les samedis soirs. Il essayait de compartimenter ça, il ne voulait pas trop qu'il y ait ça à la maison. Donc contrairement à chez Laurent Voulzy où là-bas il y avait des jukebox, des Beatles en grandeur nature et la bouche des Rolling Stones en déco, chez nous c'était très sobre, c'était plutôt bibliothèque. Il avait le souci de ça, de nous préserver de ça. Donc il ne nous a jamais poussé à faire de la musique. Bien sûr il nous en parlait un peu mais il était content qu'il y ait un peu moins de musique quand on arrivait à la maison. Ça me faisait peur,

  • Speaker #2

    je te coupe deux secondes, ça me faisait peur. Parce que si vous... Quand on a des enfants, on se dit que c'est bien s'ils font des études, des études les plus poussées possibles en philosophie ou en mathématiques pour devenir ingénieur. Et si vous les emmenez à l'âge de 13 ans dans les cours de l'Olympia, c'est foutu. Les études, ça ne va pas. Ils vont dire non, j'aime mieux aller à l'Olympia, c'est plus marrant. C'est obligé. Donc, j'ai essayé de compartimenter,

  • Speaker #4

    c'est vrai. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #1

    Ça n'a pas marché du tout, Ours, vous vouliez dire.

  • Speaker #3

    Non, mais par rapport à votre question, comment il était ? quelle réaction il avait quand on lui a dit qu'on allait faire ce métier. Au fond de lui, il était très inquiet, comme on est inquiet parce que c'est un métier à risque. Comme tu le disais, souvent, on peut avoir beaucoup de talent, on s'investit à 100% dans ce genre de métier, on se jette complètement dedans et ça peut n'avoir aucun succès. Alors ça peut être fracassant. Donc ça, ça le faisait peur, mais il nous a jamais montré ça, il nous a toujours encouragé. Lui-même a vécu la même chose, il s'est dit à un moment j'avais envie d'être chanteur. Alors voilà, il pouvait pas nous brider là-dedans, il nous a encouragé, même si au fond lui-même je pense qu'il était très inquiet.

  • Speaker #1

    Alors justement, il vous a tellement pas bridé que vous avez créé ensemble, et je voudrais qu'on entende Pierre et Charles l'album, un extrait tout au moins de l'album que vous avez composé pour votre père, I'm 50's. On démarre.

  • Speaker #3

    Je vais laisser parler Pierre, parce que c'est marrant que vous montriez cet extrait.

  • Speaker #1

    C'est bien ou pas ?

  • Speaker #3

    C'est super. Il illustre bien comment ça s'est passé. Alors déjà, on n'a pas tout co-écrit. Pierre a écrit pas mal de musiques, moi un petit peu une, et avec Laurent, t'en as fait une, sinon toi tout seul. Mais voilà, en fait, par exemple, cette chanson, I'm 50's, mon père arrive au piano, une espèce de foxtrot, et c'est d'ailleurs... on a l'air de voir toujours des défauts de la loi devant nous devant tout le monde fox trott c'est un balancement de tout comme des pas de race et c'est vrai que tu étais arrivé Il dit, j'ai cette chanson en tête, là. Donc, ferme les yeux, vois. Toc, toc, toc, toc. Un ballon, il s'ennuie.

  • Speaker #2

    J'ai les radios quand tu fais...

  • Speaker #3

    C'était un peu comme ça, un peu vieillot, mais c'était bien. déjà l'âme de tout.

  • Speaker #2

    Des canards ?

  • Speaker #3

    Non, il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #2

    Il y avait déjà l'âme.

  • Speaker #3

    Et nous, il nous chante ça comme ça, il dit, voilà, j'ai fait ça, avec son air toujours un peu bon, voilà, c'est ça, bon, c'est pas dingue, en gros, il disait. Et nous, on trouvait déjà ça très chargé, très fort, mais on s'est permis de ramener un truc un peu plus cinématographique. Donc, ce qui était Foxtrot, on a cassé ça, qui faisait pour nous un tout petit peu plus vieillot, et on a fait un peu euh... Voilà, en fait, il y avait son texte pas vraiment ordonné. Il avait tous les mots, les phrases magnifiques. Voilà, et puis, voilà. Et nous, on lui a dit, tiens, tu pourrais insérer, faire un refrain à des moments, juste une petite respiration, juste qu'il dit, I'm 50. Il avait déjà écrit une phrase, I'm 50. Sa chanson s'appelait. Mais voilà, on l'a aidé à structurer un refrain. À un moment, il lui manquait deux phrases. On lui a dit, là, ce serait bien pour le deuxième couplet. Il est monté. 10 minutes et il est revenu avec les phrases qu'on vient d'écouter dans le radiola, André Verschuren, les enfants soldats dans les montagnes algériennes, cet art-là d'être synthétique et en peu de phrases, illustré les années 50. Et voilà, on réarrange un petit peu, on a réarrangé ce truc assez brut qui nous a montré un côté plus cinématographique.

  • Speaker #1

    Pierre, donc ce côté cinématographique, cette nostalgie aussi. toujours le sens, l'écriture soignée, cette dextérité d'Alain tout en passant la jaque sur les vitres. Combien de temps on met pour travailler sur un album comme celui-là ?

  • Speaker #2

    Je commence un truc et puis après, je cale. Très vite, je pars. J'appelle Pierre.

  • Speaker #1

    Et Pierre arrive. Et Pierre...

  • Speaker #2

    Pierre. Oui, oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est lui qui parle le mieux.

  • Speaker #4

    Non, pas du tout. On se stimule, on se stimule mutuellement.

  • Speaker #1

    Il y a des vastes comédies. On se dit,

  • Speaker #4

    regarde, j'ai une phrase, c'est pas super. Et puis, hop, on trouve un air radial. Et bien, ma phrase. Et puis, pareil, j'ai mon air qui est pas... Ah, j'adore ton air et tout. On se stimule. Donc, tout d'un coup, on s'accroche à une chanson. Et puis, on se dit, on va la faire ensemble. là dans cette aventure familiale sur l'album I'm 50's Il est parti, on voyait bien qu'il commençait à avoir des débuts de texte, des phrases par-ci par-là, donc je me suis dit qu'il trame quelque chose quand même, il a envie de faire des nouvelles chansons. On ne s'est pas dit qu'on allait faire un album, on s'est dit on va faire des nouvelles chansons. Et ça a été un vrai plaisir. comme dit Charles, de voir son côté très précaire en faisant sa petite chanson comme s'il y avait une petite lumière de 20 watts avec un petit métronome. C'était un plaisir d'étoffer tout ça parce qu'il peut tout chanter. il peut chanter aussi bien sur un reggae un petit peu mutin il peut chanter sur une chanson beaucoup plus grave il peut chanter sur une chanson très classique il arrive à se balader un peu partout Est-ce que je me trompe si je dis qu'il y a quelque chose quand même de très artisanal dans votre manière de travailler de

  • Speaker #1

    l'orfèvrerie aussi mais quelque chose d'assez organique comme ça

  • Speaker #4

    Exactement, on travaille dans un salon sans matériel et puis parfois on se dit on va partir 2, 3, 4 jours à la campagne parce qu'on a une petite pièce qui fait vite grenier avec un vieux piano désaccordé, une guitare sur laquelle il manque deux cordes mais il y a un petit charme là dedans et on arrive à travailler quand même et on aime bien ce côté un petit peu...

  • Speaker #2

    précaires,

  • Speaker #4

    précaires qui nous ressemblent parce qu'on n'est pas très geek, même si on est quand même un petit peu organisé pour pouvoir faire du jeu

  • Speaker #1

    J'avais pas l'intention de le demander là mais vous voyez, le public là est très éclectique aussi Est-ce que vous vous êtes penché sur la question du digital Alain Souchon ? Ce que je veux dire c'est que est-ce que vous regardez les réseaux ? Est-ce que vous regardez ce qu'on dit de vous sur les réseaux ? Est-ce que c'est le pique ?

  • Speaker #2

    Pour ça j'ai des intermédiaires entre les réseaux et moi, c'est Pierre et Charles Ils me disent, regarde, il y a marqué Alain Souchon est un gros con. Ou bien, j'adore les chansons d'Alain Souchon. Alors c'est eux qui me disent, mais moi non, je ne le fais pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi. C'est sans doute pour faire un genre. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas votre truc, mais en même temps, ça ne m'étonne pas tellement.

  • Speaker #2

    ça vous ressemble modérément et tant mieux et alors du coup je me rendis mais non j'adore cette communication instantanée de tout le monde et tout je trouve ça marrant où il y a très peu de mots et plein de fautes d'orthographe non je rigole

  • Speaker #1

    Ours, Pierre je vous reprends sur cette question là parce que ça m'interpelle bon évidemment vous êtes les fils d'Alain Souchon bon c'est un fait c'est comme ça et c'est plutôt formidable non c'est peut-être un poids justement alors attendez vous faites les questions allez Est-ce que c'est un poids ?

  • Speaker #4

    Souvent on nous demande ça forcément. On a de la chance de bénéficier de la sympathie qu'il dégage. Soit les gens l'aiment beaucoup et ont des posters de lui ou des boucles de cheveux qui sont tombées sur scène, soit ils s'en foutent. Mais ils n'ont pas envie avec un pied de biche d'aller lui casser la gueule en faisant un peu plus de celui-là. Donc nous on bénéficie d'une sympathie qui s'émane de lui et on a de la chance.

  • Speaker #1

    Vous connaissez le terme de Népobabies ?

  • Speaker #0

    Les népo-babies, les fils d'eux. C'est le terme qu'on emploie. La fille notamment de Benjamin Biolay qui s'est fait tenser sur le sujet, etc. Et on sait que les réseaux peuvent être extrêmement violents. Vous, j'ai l'impression qu'effectivement, vous êtes passé au travers, de cette espèce de démonstration comme ça, très violente, d'être montré du doigt, d'être accusé d'être le fils d'eux, d'être bénéficié de cet entre-gens. Oui, vous êtes passé entre les gouttes.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on s'est préservé de tout ça pendant très longtemps, avant de se montrer nous trois ensemble. On a tenu vraiment au fait de faire chacun notre route. On ne voulait pas se mélanger. On nous a beaucoup proposé d'être sur un canapé rouge, dans des émissions ou sinon dans des magazines, des photos. On a toujours refusé parce qu'on ne voulait pas... On ne voulait pas aussi sans doute avoir... d'être taxé de fils d'eux. fiston-piston tout ça même si bien évidemment ça joue enfin je sais que moi quand je fais des concerts je suis conscient qu'il ya la moitié de la salle qui viennent aussi pour me voir voir le comment se débrouille le fils de notre chanteur préféré je suis au courant je le prends pas mal on a beaucoup de chance quand même Ça nous a plutôt porté, plutôt que nous avoir écrasé.

  • Speaker #0

    Et ça vous a porté jusqu'à la scène aussi, vous, Pierre, avec ce titre-là, par exemple, « C'est pas vrai » .

  • Speaker #2

    On se dit que c'était mieux avant, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mal, mais on chante, mais ce n'est pas vrai. On se dit que c'est mieux avant, mais ce n'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Et oui, ce n'est pas vrai, 1994, Les Cherches Midi, votre groupe, votre duo en fait, pour être exact, avec Julien Woulzy. Julien Woulzy, donc c'est un cousin en fait,

  • Speaker #3

    c'est ça ?

  • Speaker #4

    Exactement,

  • Speaker #0

    c'est la famille, bien sûr. Est-ce que vous pouvez me raconter, est-ce que vous avez pu y réfléchir, une anecdote ou un moment sur scène très fort de vous trois ?

  • Speaker #3

    C'est plutôt la première fois qu'on est tous les trois sur scène comme ça. et euh euh Non mais il y a des chansons forcément qui sont très... Par exemple, la chanson « Et si en plus il n'y a personne » qui est une chanson qui a été écrite il y a une quinzaine d'années mais qui après les attentats a de la lumière sur cette chanson. On voit bien qu'il y a un avant et un après, que quand cette chanson est interprétée, il se passe quelque chose, une grande attention d'écoute et puis surtout c'est très applaudi, les gens ont envie de se lever. Alors ça fait un effet parce que... Je n'ai jamais eu la chance de provoquer ça avec mes chansons. Donc c'est assez éblouissant et émouvant.

  • Speaker #0

    On a cité « Et si en plus il n'y a personne » , c'est une chanson engagée. J'en ai choisi une autre, moi. Je suis désolée Alain, mais j'espère que vous validerez quand même. Une autre chanson engagée de

  • Speaker #2

    1993. Je veux vouloir la belle musique, Soudan, Mons, Doudane, Pour un air démocratique, Pour se casser dans le ciel, Pour vouloir le monde parler. Soudain, mon soudain, suite la parole est changée, ou entrecastée par... Et je rêve que soudain mon pays soudain se soulève. Mais c'est déjà ça, c'est déjà ça.

  • Speaker #4

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    On parlait de chansons engagées, donc celle-ci, oui. Mérite des applaudissements. Si, Alain.

  • Speaker #4

    En face de chez nous, de la porte d'entrée, il y a un type qui est tout le temps couché dans la rue. Alors j'ai été le voir une fois, il m'a dit « je suis du Soudan » . Il est là, visiblement son pays, il aime mieux être couché dans le pupitre de chez nous, sur les trottoirs, plutôt que d'être dans son pays. Ça m'a toujours scié ça. Et on en voit pas mal des gens comme ça qui sont dans le... la rue, qui viennent du bout du monde. Alors Soudan, ils ont eu un régime terrible et tout, et c'est un drôle de pays. Alors voilà, je fais une chanson là-dessus, sur ces gens qu'on voit passer avec des djets là-bas. Ils sont isolés, ils sont loin de chez eux. Des fois, je vais en voir, je leur dis, mais vos frères, vos sœurs, ils sont où ? Ils sont là-bas. Alors, ils sont là tout seuls. C'est impressionnant, je trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est encore possible ? Je crois que vous voulez vous exprimer, Pierre. Je vous donne la parole dans une seconde. Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui de faire une chanson engagée ? Celle-ci, c'était 1993. On voit évidemment le monde aujourd'hui dans un tumulte sans commune mesure. on vous On voit aussi l'impact des réseaux sociaux, la violence. Quand un artiste prend la parole, Vianney, pour ne pas le citer, au moment du 7 octobre, qui se fait lyncher, menacer sur les réseaux. Est-ce qu'on peut encore écrire une chanson engagée, aujourd'hui, Alain Souchon, en 2024 ?

  • Speaker #4

    Je ne sais pas. C'est pour Vianney qu'on aime beaucoup. Mais je ne me rends pas compte. Il faut... être un artiste, enfin, je ne sais pas si on est des artistes, mais on doit faire ce qu'on a envie de faire, ce qui vous sort du cœur et de la tête. Et ne pas se mettre de barrière sous prétexte que ça peut être dangereux. Il faut dire ce qu'on a à dire. Mais les gens, ils le sentent, ça. Quand on écoute, on voyait bien, moi, quand j'étais jeune, que Léo Ferry, il disait ce qu'il avait à dire, et puis que Georges Brassens aussi, et tous les gens qui...

  • Speaker #0

    Mais l'époque a changé. Pierre Ours, est-ce que vous réfléchissez à deux fois quand vous écrivez un texte sur l'engagement de ces paroles ? C'est Catherine Fraud qui disait il y a quelque temps, de toute façon, la parole des artistes, elle n'est plus tellement monétisée, elle est démonétisée. Est-ce qu'on a vraiment besoin d'entendre les artistes ? Et puis, est-ce qu'il n'y a pas que des coups à prendre aujourd'hui ? Est-ce que vous y réfléchissez quand vous écrivez un texte, quand vous pensez une chanson avec votre père ?

  • Speaker #1

    moi je pense que oui on peut et qu'il faut encore maintenant c'est d'un point de vue d'exercice de style dans la forme d'une chanson aujourd'hui j'ai l'impression que c'est on tombe vite dans des lieux communs ou des choses qui ont déjà été écrites déjà fait et ça peut être un peu lourd dingue maintenant j'espère que des gens vont encore trouver des belles formules comme mon père a toujours eu cette petite 10 ce petit décalage jamais rentré à fond dans le truc donc pareil de trouver cet angle de ici en plus il ya personne pour les guerres des religions c'est ce petit décalage qui donne la petite distance et qui fait que c'est pas lourd dingue mais bien évidemment Et même s'il y a des gens qui font des chansons lourdingues, j'espère au moins que ça sert à ça quand même, les chansons. Oui, oui, je pense que ça peut encore exister.

  • Speaker #0

    Pierre ? Les chanteurs engagés aujourd'hui, c'est nécessaire ? Oui,

  • Speaker #3

    bien sûr que c'est nécessaire. Non, non, oui, oui, non, mais je n'ai rien à rajouter de ça. Non, ce que je disais juste tout à l'heure, c'est que mon père, il écrit des chansons qu'il ressent. il voit le monde, il a intérieurement envie de dire dire des choses. Il a fait, et si en plus il n'y a personne, une autre chanson qui s'appelle Petit tas, sur un tas de cartons avec des gens qui sont dans la rue. Et c'est déjà ça. C'est une chanson qui a été une commande. Et je trouve ça très difficile. Quand on reçoit un truc intérieurement, on a notre idée. Mais quand Amnesty International vous appelle en disant est-ce que vous pouvez faire une chanson sur cette cause, je trouve qu'il a été fort. Oui,

  • Speaker #4

    mais c'est comme ça. Je me disais, je ne vais pas y arriver. Il me demande, il m'avait convoqué, il me dit, voilà, il faudrait faire une chanson. Et puis finalement, c'est venu comme ça. J'ai eu de la chance. Mais la chance compte beaucoup quand on écrit des chansons, des musiques.

  • Speaker #0

    Quand vous écrivez une chanson, Alain, est-ce que vous sentez, et qu'est-ce qu'il fait, est-ce que vous sentez et comment qu'il y a un potentiel pour ce morceau ? Évidemment, s'il y avait une recette, ça se saurait. On ne serait pas là, on serait tous milliardaires, etc. Mais quand même, est-ce qu'il y a quelque chose qui... Je ne sais pas...

  • Speaker #4

    On n'est pas sûr. de ce qu'on est sûr de soi est ce que les chants ont créé donc à cette phase elle est pas mal à piste cette phrase musicale est pas mal aussi alors on va voir sa femme quand on est marié premier public donc votre épouse les caisses tampon je dis je sais bien que rude belle ville non mais vous voyez on demande et puis je leur demande à eux puis plus lentement

  • Speaker #0

    Andréa ? J'espère bien, ouais. Je sais pas, Pierre Ours, il y a un truc très... Moi, c'est très naïf, je sais pas écrire une chanson, mais il y a un truc de la mélodie peut-être nostalgique ou un peu mélancolique avec un BPM un peu rythmé. Est-ce que ça, c'est pas une recette, mais c'est quelque chose qu'on a en tête ? C'est rien à voir, je suis complètement à côté de la plaque.

  • Speaker #4

    Non, non, le texte est la musique. s'influent l'un l'autre, évidemment. Il y a une grosse influence, il commence, il me montre une musique, ou moi je commence une musique et tout, j'ai envie que les mots soient adaptés, enfin c'est absurde ce que je dis, évidemment, c'est comme ça, il faut qu'il y ait un bon accord entre les deux.

  • Speaker #3

    On fait un petit peu confiance à notre excitation personnelle, notre ressenti, si on se dit, ah moi j'aime bien quand même, on se fait confiance, voilà, mais on est sûr de rien.

  • Speaker #4

    On est sûr de rien, voilà.

  • Speaker #3

    Mais voilà, on a quand même une... petit feu intérieur.

  • Speaker #0

    Vous savez, je recite Robert Charlebois, parce qu'on a dialogué il y a 48 heures. Alors, il vous adore, etc. Il vous a copié sur la coiffure, sur le look et tout. Mais surtout, il me disait un truc qui m'a interpellé. Il me disait, voilà, démographiquement, bon, ça, c'est factuel, démographiquement, on est, évidemment, en France, le français s'apprend. bien sûr, mais l'anglais domine. Donc il dit que globalement, la chanson francophone n'a pas d'avenir.

  • Speaker #4

    Ah ben, il a... Non, mais ça, c'est le problème.

  • Speaker #0

    Vous êtes aussi pessimiste, je comprends.

  • Speaker #4

    Les Québécois, ils sont à côté de l'Amérique, à côté d'un Canadien, d'un Canada anglais, et ils se sentent un peu écrasés. Et pour eux, Jacques Cartier, leur truc français de leur origine et tout, les bateaux qui sont allés là-bas, c'est très important pour eux. Puis cette langue et tout, donc ils la protègent, ils sont beaucoup plus protecteurs que nous. pas dire playback et tout ça. Ils ne veulent pas de mots anglais et tout. C'est très touchant de voir comme ils sont accrochés à la langue française.

  • Speaker #0

    Mais il y a la langue française. Lui, il dit le français s'apprend, l'anglais s'attrape. C'est organique, encore une fois. Ours, Pierre, votre regard sur l'évolution de l'industrie musicale, parce qu'il y a aussi plein d'artistes aujourd'hui qui veulent sortir des EP, c'est-à-dire des mini-albums. Plutôt que... Exactement. Pardon, moi je parle français. Parce que c'est compliqué, un album complet.

  • Speaker #3

    Je pense juste, c'est mon humble avis, que la chanson française fait partie vraiment de nos racines et que ça fait partie de notre culture. Donc forcément, il y a des mouvements de mode, comme des mouvements d'artistes, où tout d'un coup, on est avec des voix très douces. C'est une vague, il n'y avait que des voix très douces, ensuite des voix très de stentor, des choses très français, des choses... qui partent un petit peu dans... Là, c'est vrai qu'on est dans une période très urbain et qui est super parce qu'il y a aussi les mots qui sont mis en... les textes qui sont mis en avant. Mais il y a des mouvements comme ça. Mais je pense qu'on revient toujours à quelque chose... C'est des histoires de mode, je pense. Et je pense pas que la chanson française n'ait pas d'avenir. Je pense qu'au contraire, elle va même revenir encore plus.

  • Speaker #0

    Ours, sur... Et la chanson française ou les EP, comme vous voulez ? Et les deux ? EP versus album.

  • Speaker #1

    Alors ça... Ça dépend vraiment, c'est du cas par cas je crois. C'est très difficile, la chanson française trinque un peu, même si heureusement on a des belles, quand même des chansons qui marchent bien aujourd'hui. Sans arrangement, rien, je pense aux balades de celles de la Symphonie des éclairs ou même une chanson de Louane qui est une balade, qui cartonne, ou même celle de Ausha Schneider. Il y a quand même pas mal de chansons françaises où il y a juste des mots, une guitare. heureusement qui font quand même leur chemin mais sinon c'est assez difficile alors chacun ça je sais pas si un album ou un EP je crois que c'est du cas par cas je peux pas vous dire pour ça certaines personnes avancent à

  • Speaker #4

    petits pas avec des EP la chanson française elle rallonge quelque chose alors que le gros succès c'est la musique qui fait danser le gros succès. Et ça, c'est tout anglo-saxon. Non, il y a... Non, non,

  • Speaker #1

    si, il y en a beaucoup de chansons françaises aujourd'hui. Ah oui, oui, beaucoup.

  • Speaker #0

    Je vous laisse réfléchir 10 secondes, je ne sais pas qui veut commencer. Qui de vous écoutez, vous trois, aujourd'hui, en artistes français ? Qui vous avez adoubé, Alain ? Alors évidemment, vos héritiers, ce sont vos fils, mais qui on pourrait nommer comme étant vos héritiers dans la chanson française ?

  • Speaker #4

    Les héritiers, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Vous appréciez, vous écoutez ?

  • Speaker #4

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Qui donc ? Trois. Trois ? Trois, je vous en demande trois. Attendez, il y a Ours qui va vous souffler. Ah oui, oui. Vincent Delherbe.

  • Speaker #4

    Vincent Delherbe, je l'adore.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Ben oui, il y a l'écriture.

  • Speaker #4

    Il y a l'écriture et puis il y a la scène. Vous le mettez sur scène avec le piano qui est là. C'est vrai. Là, vous passez un bon moment. C'est vrai. C'est un personnel à part entière. Et puis, il est unique. Il est formidable. Moi, j'aime beaucoup l'admiration pour lui.

  • Speaker #0

    OK. Un. J'en ai demandé trois.

  • Speaker #4

    Ah, mais vous êtes...

  • Speaker #0

    Bon, je vous laisse réfléchir. Ce sera votre tour.

  • Speaker #4

    Vous êtes exigeante.

  • Speaker #0

    Ours, Pierre, vous écoutez qui aujourd'hui en chanteur français ?

  • Speaker #4

    Oui, il est comme moi.

  • Speaker #3

    Non, il y a plein de choses qui sortent. Il y a plein de choses. Je n'écoute rien d'une manière bestiale. J'aime bien écouter un petit peu ce qui... Qui plaît aux maisons de disques aussi, ce que les gens ont envie de signer, jouer des nouvelles signatures, comme on a dit, Emma Peters, Ausha Schneider, là pour un projet on a écouté... Dans plein d'artistes émergents, il y a des choses pas mal.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat.

  • Speaker #0

    Zao de Sagazon.

  • Speaker #4

    Jean Ferrat. Jean Ferrat, c'est pini.

  • Speaker #2

    C'est payalons.

  • Speaker #0

    Ours, votre top 3 du moment ?

  • Speaker #1

    Mon top 3 du moment, alors c'est difficile. Mais c'est vrai que... a fait un grand effet à eau de sa gaz en reprise de modèles avec son nom et des déjà rien de son nom est assez dingue ouais c'est avec emma peters moi j'aime bien aussi il y a du roche à schneider on revient on sent quelque chose d'assez commun à ce qu'on aime comme musique. Moi, j'ai vraiment, c'est vrai, comme beaucoup de gens, été assez bluffé par le dernier album de Ben Mazoué. Oui, très bien aussi. Paradis, qui a déjà 3-4 ans. Et puis, dans la scène rap, il y a des artistes que j'aime bien aussi.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on entende un de vos morceaux phares, 1985. Ça peut bien aller comme ça.

  • Speaker #2

    C'est Jimmy Fleury.

  • Speaker #4

    C'est des vieilles...

  • Speaker #0

    Je voudrais l'écouter en entier ! Mais non ! C'est une chanson qui a une histoire, Alain. On peut la raconter ?

  • Speaker #4

    Oui, oui, mais je ne me souviens pas de l'histoire. Vous allez me dire. Non, on l'a faite dans deux... On l'a faite avec Laurent Voulzy.

  • Speaker #0

    On l'a faite avec Laurent Voulzy. C'est une chanson aussi qui raconte une disparition dans votre trajet, dans votre trajectoire personnelle. Vous perdez votre papa, vous êtes ado, vous avez 14 ans. Il y a un écho avec cette chanson.

  • Speaker #4

    Il y a un petit peu un écho mais... Oui, oui. Les accidents de bagnole c'est toujours impressionnant. Mais là, c'est un gars qui boit trop, qui fait le con et puis... C'est la fin. de la chanson c'est pour que ça soit cinématographique cette chanson là je la trouve cinématographique j'étais content quand je les finis mais bon enfin je les finis on l'a fait ensemble avec laurent et quand on fait des gens sont avec laurent il participe aux paroles plus que moi à la musique. Il fait sa musique et puis après, il faut s'adapter à ses... que mes paroles s'adaptent à sa musique. Si je veux changer sa musique, c'est impossible. Donc, il faut que j'adapte mes mots et quelquefois, il m'aide.

  • Speaker #0

    Laurent, on le disait, puisque vous en parlez, c'est un... c'est qui pour vous ? C'est un membre de la famille ? Laurent Voulzy ? Laurent Voulzy, on en parle. C'est qui ? C'est un membre de la famille ? Ah oui !

  • Speaker #4

    Oh ben, c'est très spécial, le rapport avec Laurent Voulzy. parce que nos vies sont liées d'une manière peut-être fraternelle, mais même, je ne sais pas si les frères ont autant de relations dans le travail. Comme ça, c'est marrant comme on communique d'une manière assez intense. Si je mets une phrase, ils me diront, pourquoi tu dis ça ? Tu ne vois pas bien ?

  • Speaker #0

    Pierre Ours, comment vous observez la relation avec Laurent Voulzy et cette créativité cette créativité commune, cette histoire de vaste communicant entre ces deux artistes dont vous êtes si proches.

  • Speaker #3

    On ne peut rien dire d'autre que des banalités. C'est-à-dire que ce qui a été déjà dit, c'est que leur différence est tellement dingue que ça en est aussi dingue de complémentarité. Ils sont aussi complémentaires que différents. C'est dément et c'est assez merveilleux. Nous, on a toujours été éblouis. Pour nous, on avait envie d'être des petites souris quand ils partaient. Donc, mon père partait avec une trousse de toilette et puis une casquette. Et Laurent, il arrivait avec des guitares, des boîtes à rythme, des enceintes et tout. Donc, mon père voyait Laurent charger la voiture comme son...

  • Speaker #4

    Voilà.

  • Speaker #3

    Et c'était assez marrant. Et puis, quand il revenait, on voulait écouter les maquettes. On se disait, qu'est-ce que vous avez fait ? On était curieux de tout ça. et on est assez...

  • Speaker #4

    ébloui quoi de les voir partir travailler ensemble non c'est extraordinaire des chansons c'est extraordinaire parce que on est là dans sa chambre avec un copain et puis d'un seul coup la chanson s'envole et puis on l'entend partout et juste extraordinaire des gens vous téléphone de de montréal en disant j'ai entendu la chanson il ya le soir des lois d'allemagne non mais c'est C'est merveilleux.

  • Speaker #0

    Oups sur la relation avec Laurent.

  • Speaker #1

    aussi qu'on entend un extrait d'ailleurs dans un instant elle est vraiment c'est vraiment une très belle relation elle est très forte cette relation mon père a changé la vie de laurent et laurent a changé la vie de mon père alors ils sont redevables à vie pour ça laurent faisait de la musique pendant longtemps avant tout seul mon père aussi faisait des chansons puis leur association de grâce à bob ok chez RCA, ils leur ont dit « Tiens, tes musiques sont moyennes, mais je connais un super musicien et lui, ses paroles sont moyennes. » Et alors, ils se sont mis ensemble dans la sensation des deux. Ils ont fait « J'ai 10 ans, si tu me crois pas, je vais t'arrêter ta gueule à la récré. » Première collaboration et c'était un succès très vite et alors ils sont dit mais c'est dingue je fais de la musique depuis sept ans j'ai jamais de succès puis dès que je collabore avec toi et donc voilà et ça n'a jamais cessé et ils s'adorent malgré leurs

  • Speaker #0

    différences.

  • Speaker #4

    Ça vient du fait que Laurent est un garçon exceptionnel, il est humainement

  • Speaker #0

    extrêmement attentif aux autres gentils tout ça mais il peut pas y avoir que des bonnes choses d'abord on l'écoutent puisqu'on lui rend hommage et après on lui règle ses comptes je rigole car il est jeune je reçus votre n'est pas là où

  • Speaker #2

    de me jacques on dormit des choses qui sont loin de moi peut-être alors c'est pas bien car il a fini je Y a un monstre caché, tout gamin, Qui est resté quelque part sur un bateau, Par peuples, des pieds marisés depuis deux ans. Le ciel est devant nous, très grandement, Et tout le monde voit le marquis parvenir voyageur.

  • Speaker #0

    Et celle-ci, elle est sur scène ! On peut la pleuvir, c'est un succès cette chanson !

  • Speaker #1

    Vous l'avez écrite, cette chanson, vous avez écrit ça, c'est La Défense qu'on voit là ?

  • Speaker #0

    C'est La Défense,

  • Speaker #1

    oui. Oui, vous avez écrit cette chanson à La Défense, dans une des tours de La Défense. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Ah bon, racontez-moi Alain.

  • Speaker #4

    C'est-à-dire, on a... Non mais attends, Karine Redinger, c'était une...

  • Speaker #0

    1979.

  • Speaker #4

    Une poulette, on dit pas une poulette, on dit une fiancée,

  • Speaker #1

    une amie.

  • Speaker #0

    Un petit flirt de... Alors pas de vous,

  • Speaker #4

    je pense. Un bon flirteur.

  • Speaker #0

    De vous ou de Laurent ?

  • Speaker #4

    Laurent. Et alors, il me disait tout le temps, je comprends ton titre, Karen Redinger, et tu te souviens bien, sinon je trouvais que ça sonnait bien. Et puis un jour, on était dans les tours de la Défense, et puis on prend l'ascenseur, 23e étage, et puis premier sous-sol, deuxième sous-sol, troisième sous-sol. On dit, c'est dingue, pourquoi il y a tant de sous-sol ? On appuie sur le troisième sous-sol, et puis là, on arrive, il y avait des salles de conférences avec des tables ovales, comme... comme ça, à blanche, avec des sièges autour, et puis un téléphone. À ce moment-là, on n'avait pas de sous, on n'avait pas de rond. Alors lui, avec sa poulette qui était en Amérique, il ne pouvait pas lui téléphoner tout le temps. Alors j'ai dit, ben voilà, profites-en, appelle Karen Reitinger, il y a un téléphone. Il y reste sûrement une demi-heure, la fée était contente. Et on ne sait pas qui a payé, mais...

  • Speaker #2

    C'est génial.

  • Speaker #4

    Ah non, c'est resté le nom Karim Redding. Ça,

  • Speaker #0

    c'est collector. Bon, mais attendez, là, on a fait la géographie, en quelque sorte, de Laurent Woulzy. Voilà, c'était formidable. C'était tous les points positifs, mais vous vous êtes jamais engueulé ? Quand on bosse ensemble, quand on bosse avec son ami, quand on bosse avec...

  • Speaker #1

    Oui, mais vous pouvez... Non, mais parce que... Non,

  • Speaker #0

    mais quand même !

  • Speaker #1

    Non, mais parce que Laurent vous le dit, c'est tout à fait particulier. Vous pouvez essayer, vous voyez ? Vous pouvez essayer, mais vous n'y arriverez pas. Vous vous engueulez avec lui. Il est gentil. Ce n'est pas de la gentillesse, parce que gentillesse, il y a un côté mièvre. Ce n'est pas ça. Il est tellement prevenant, sympa, simple, pas de problème. Il est talentueux en même temps. temps, donc il y a une espèce de respect automatique et puis de gentillesse. Il n'y a rien de spécial, il est simplement on ne peut pas s'engueuler avec lui. Vous pourriez essayer s'il était costaud de la castagne, vous pourriez essayer.

  • Speaker #2

    Pierre ? Non, non, Laurent a un bon fond bien sûr. Une fois peut-être vous n'êtes pas accroché au nez, je crois que c'est la seule tension qu'il y a eu parce que je crois que Laurent mettait beaucoup de temps à faire ses propres maquettes et toi il a fait un album. Et tu as été obligé de faire appel à Louis Chédid parce que sinon tu t'attendras encore.

  • Speaker #1

    J'ai été accroché. Oui, oui.

  • Speaker #2

    J'ai été accroché.

  • Speaker #1

    J'ai dit ah tu me fais chier.

  • Speaker #0

    Et vous trois alors ? Vous trois parce que sur cette tournée marathon et sur la préparation et sur Am50s, on s'engueule quand on est créatif et quand on est des créateurs de morceaux, quand on compose, quand on écrit les paroles. Vous vous engueulez vous trois ?

  • Speaker #2

    Pas quand on est créatif ou artiste, quand on est de la même famille.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #2

    Donc, parfois, mais c'est la moindre des choses d'avoir cette relation en famille. Sinon, on va pas tout le temps se papouiller. Mais forcément, moi, je suis pas très du matin. Alors, parfois, je suis un petit peu bougon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et ça aurait des répercussions sur eux.

  • Speaker #1

    Oups ! Mais c'est pas vraiment trop dans le cas.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ça va vraiment... Non, non, on s'engueule pas. Tout va bien, on se connaît bien.

  • Speaker #0

    Et vous connaissez vos limites.

  • Speaker #3

    On n'est pas les uns sur les autres tout le temps aussi. Mon père ne voyage pas avec nous, on le retrouve en balance.

  • Speaker #1

    Un coin de voiture spéciale pour moi et tout. Tu dois créer.

  • Speaker #0

    On a parlé de Laurent Woulzy, bien sûr, c'est indéniablement quelqu'un qui compte pour vous. Je voudrais savoir, dans le métier aujourd'hui, dans la chanson française, mais plus largement même, quel est le regard ? Est-ce qu'il y a un regard qui compte pour vous particulièrement ? Bien sûr, le regard de vos fils, de Laurent, surtout. Le regard de qui compte ?

  • Speaker #1

    Le fait, par exemple, que Jean-Jacques Goldman aime bien certaines de mes chansons, ça me touche beaucoup, parce que moi j'ai beaucoup d'admiration pour lui. Le fait que votre ami canadien que vous avez vu...

  • Speaker #0

    Robert, Charles Bois.

  • Speaker #1

    Le fait qu'il aime bien mes chansons, ça me touche beaucoup. On est... On écoute les autres et on est intéressé et fan et même des fois jaloux du talent des autres. Mais c'est assez agréable, on est une bande de gens, on fait le même métier, on se comprend.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez Alain Souchon de Jean-Jacques Goldman, évidemment. un créateur hors pair mythique vous avez des gens avec qui vous avez envie de travailler dans la chanson française des duos que vous auriez envie de faire aujourd'hui oui

  • Speaker #1

    Avec Michel Jonas, on a pas mal travaillé ensemble. Des affinités comme ça, au hasard des rencontres lors d'une émission de télévision, on attend pendant quatre heures dans les coulisses, on attend de se parler. Et alors voilà, on se rencontre comme ça, les chanteurs en général. Et quelquefois, il y a eu des périodes, j'ai travaillé avec Louis Chédid, avec Michel Jonas, avec Jean-Jacques Gallement,

  • Speaker #2

    je crois pas. Il t'avait envoyé une chanson une fois, je crois.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'est passé, Pierre ?

  • Speaker #3

    N'oublie pas Facebook,

  • Speaker #2

    Tu n'as pas appris ? Je ne sais plus.

  • Speaker #0

    On peut dire non à Jean-Jacques Goldman alors ?

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas dire non à Jean-Jacques. Ça dépend, tu en es un garçon, une fille, elle ne peut pas dire non.

  • Speaker #0

    Ours,

  • Speaker #3

    ours. Mais tu lui as dit non, je crois.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #3

    Tu lui as dit non, tu n'as pas appris de la musique.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas appris de la musique, mais c'est... Mais... Non, mais j'aurais dû sans doute, je ne sais pas. Et celle-là un peu froissée, pas froissée, mais un tout petit peu blessée. Mais il est tellement intelligent et merveilleux que ça va très bien.

  • Speaker #0

    Oui, là, c'est un trio sur scène et sur les routes de France que vous nous proposez. Pierre, Alain, est-ce que c'est l'embryon d'un album, cette tournée ?

  • Speaker #3

    Non. C'est trop compliqué d'écrire à trois. Les histoires qu'on a racontées ne sont pas les mêmes, nos sensibilités ne sont pas forcément les mêmes. On l'a fait sur une chanson. On s'est dit, tiens, pour la tournée, ce serait sympa d'écrire une chanson à six mains. Je ne sais pas comment on dit. Et on a réussi à trouver la formule qui pouvait bien faire en sorte qu'on articule le couplet.

  • Speaker #1

    Tu l'as trouvé.

  • Speaker #3

    Oui, on raconte chacun nos histoires, notre propre histoire dans les couplets. Mais sinon, c'est très difficile d'écrire à trois. Donc, je ne pense pas, non, ce n'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Mais Pierre, il y a eu Amsiftis quand même.

  • Speaker #2

    Oui, mais c'était entièrement... Notre père l'a matérialisé. Il a appris ça. Et nous, on est là pour l'accompagner et puis pour l'entendre.

  • Speaker #1

    nous on se dit voilà on a envie de l'entendre comme on l'a toujours entendu on veut le voir fort on veut voilà alors on est allé dans ce sens là mais c'est lui le qui fait tout enfin pour prendre des exemples alors des paroles jacques brel et joe dassin n'aurait pas pu faire des chansons ensemble je pense pas ah oui les amis ils ont tellement des univers différents j'ai l'air d'une autre époque mais c'est ça n'aurait pas été possible donc C'est pareil, on est chacun dans son petit univers. Alors musicalement, moi, je suis un peu moyen, très moyen même. Donc j'aime bien travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Très moyen, oui.

  • Speaker #1

    Petit niveau. Non, mais musicalement.

  • Speaker #3

    Mais c'est vrai que ce n'est pas un trio, c'est vraiment le concert de mon père.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est le concert de mon père. Nous, on est à son service. On l'accompagne. Tout simplement, on a tous ces chansons et ce sont que ces chansons.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un rituel, Alain Souchon, avant de monter sur scène ou une loge particulière ? Racontez-nous un peu.

  • Speaker #1

    Le poil de poirier.

  • Speaker #0

    Racontez-nous.

  • Speaker #1

    Il ne faut pas être complètement ivre, par exemple.

  • Speaker #0

    Basiquement.

  • Speaker #3

    Non, mais il n'est pas du tout comme ça. Mon père, il n'a pas du tout ce rituel. Non, non, il a vrai. Je confirme, il n'a pas de rituel. Il est même un peu foutraque aussi, avant d'aller sur scène.

  • Speaker #1

    Comment tu as dit ? Un peu foutraque.

  • Speaker #0

    J'adore. Un peu décalé, quoi. Il y a un truc un peu décalé chez Alain Souchon, Pierre Ours.

  • Speaker #2

    Oui, oui, tout à fait. Non, mais son rythme, il a souvent une petite assiette en carton cellophané avec une petite copa et un bout de fromage. Ça, c'est la petite tradition. Et puis, on fait, là, en tournant, on fait... Avant de chanter, c'est notre petit AK, mais ça reste très sobre. On n'est pas les hauts.

  • Speaker #1

    Madame Charlot qui nous avait appris ça. Peut-être que ça dit quelque chose à des gens, Madame Charlot.

  • Speaker #0

    elle donne un son de chant à tous les chanteurs à net charlot oui professeur de l'arrivée à l'armée on n'a pas de voilà y'a pas de rituel y'a pas de non mais c'est mieux d'en avoir ça fait plus non pas du tout c'est pas grave du tout non mais c'est aussi très anecdotique là la petite assiette avec la copa tout ça j'aime bien et le cellophane qu'est ce que vous avez envie qu'on dise de vous non non Ça vous y pensez quoi ?

  • Speaker #1

    Par exemple, si je chante dans une salle, que les gens ne s'endorment pas tous, qu'il y en ait quelques-uns qui restent éveillés, voilà, c'est ce que je souhaite. C'est pas qu'on dise de moi, non, franchement, on ne fait pas ça pour qu'on dise des choses sur vous, on se fait ça pour avoir des applaudissements comme ça, pour vivre de son travail qui vous plaît, de ce travail d'écrire des chansons, de faire de la musique avec quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    ou à vous ou tout seul et tout et de voir que ces choses là prennent forme et sont et s'envolent comme je disais tout à l'heure mais c'était c'est très agréable quoi il ya évidemment on l'entend le décalage d'alain toujours ce second degré présent j'imagine que sur scène vous jouez aussi un peu avec le public et une petite interaction aux pierres

  • Speaker #3

    Oui, on parle, il y a plusieurs histoires qu'on n'a pas écrites avant, c'était vraiment sur scène que ça s'est improvisé, en partant de vraies anecdotes de famille qu'on a étirées un peu en sketch.

  • Speaker #2

    tout est vrai c'est comme si on ouvrait un petit album photo avec quelques années qu'on partageait avec les gens est-ce que vous saviez,

  • Speaker #0

    est-ce que ça fait partie des anecdotes vous allez me dire si c'est vrai Alain moi j'ai lu il y a quelques temps que si vous n'aviez pas été chanteur à un moment vous étiez même penché sur la question d'être prêtre Dans une autre vie ? Est-ce que c'est vrai ça ?

  • Speaker #1

    C'est vrai, mais c'est parce que c'est des périodes de la vie. Lorsque j'ai fait ma communion solennelle, moi j'ai été élevé catholique, c'est comme ça. Je pense que dans toutes les religions, il y a un moment vers 13-14 ans où on est très impressionné par la communion, par les églises, tout ça. Alors ça m'avait impressionné. Pendant deux, trois ans, je me suis dit, je serais bien prêtre parce que j'étais très pris par ça. Et puis ça m'a passé.

  • Speaker #0

    Ça vous a passé. Vous avez quel rapport aujourd'hui avec la France ?

  • Speaker #1

    Je respecte les gens qui sont croyants, je les envie parce que la vie passant, les lectures, les trucs font qu'on se détache un peu de cet attachement qu'on avait à la religion, à Jésus et tout ça. Mais je le regrette. Je vais dans les églises, souvent. Alors, quelquefois, le curé de l'église me reconnaît. Alors, il vient me parler. Il me dit, vous êtes très croyant. Non, pas tellement. Mais ça m'impressionne. C'est notre civilisation. Depuis, ça fait 2000 ans que c'est assez impressionnant,

  • Speaker #0

    tout ça. Si je vous demandais ça, c'est parce que j'ai découvert, effectivement, cette autre carrière qui aurait été possible. Mais, sincèrement, si vous n'aviez pas été chanteur, vous avez fait du cinéma aussi, Alain Souchon. Quelle aurait pu être votre trajectoire quand vous vous posez deux secondes ? Non, vous ne vous posez jamais.

  • Speaker #1

    Non, non, mais c'est-à-dire qu'au point de vue... d'avoir été pris comme ça par le monde de la chanson et d'avoir du succès auprès des gens. Alors, c'est extraordinaire. Parce que sans ça, je n'aurais pas su du tout quoi faire.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    J'avais un ami qui voulait être guide de haute montagne. Et alors, avant de pouvoir aller dans l'école de Chamonix, on faisait de la peinture en bâtiment. Moi, je voulais être chanteur, mais je faisais... de la peinture en bâtiment. J'allais passer des auditions dans des cabarets, des trucs, dans des maisons de disques et tout. Et puis, alors, on faisait de la peinture en bâtiment avec le rouleau, vous savez. Et puis là, le plafond, on en a plein la figure et tout. Et puis, bon, voilà. Mais sans ça, je ne n'aurais pas su du tout.

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas d'autres évidences.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas d'autres possibilités.

  • Speaker #0

    Pierre Ours, évidemment, vous avez toujours connu votre papa chanteur, mais il aurait pu être acteur aussi. Acteur ? Oui, vous avez quand même tourné un petit peu.

  • Speaker #1

    en ce qui vous visez, que ce soit... hésiter avec facteur.

  • Speaker #0

    Ah bah non, alors pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est inouï.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas s'il était très heureux en tant qu'acteur, mais il a goûté à ça, non ? Il m'a dit qu'il aurait bien aimé être conducteur de car.

  • Speaker #0

    Mais c'est insolite quand même.

  • Speaker #2

    On voit bien le paysage, le pare-brise est immense. On a des responsabilités. Et puis en même temps, voilà, il aime...

  • Speaker #1

    Je suis fasciné par les cars quand j'étais petit. Et j'allais dans les cars, il y avait une odeur, dans les années 50-60, il y avait une odeur dans les cars, une odeur de moteur, d'huile, je ne sais pas quoi. C'est drôle.

  • Speaker #0

    Ours, l'artiste qui est votre papa, complet, auteur, compositeur, interprète, et grand-père aussi. Pardon, j'ai dit une bêtise.

  • Speaker #1

    Il adore. Non, vous les verriez, c'est la folie.

  • Speaker #0

    Je sais, mais en plus, je voudrais parler du surnom d'Alain. On peut le révéler ou pas ? Il y a un petit nom.

  • Speaker #2

    Plusieurs, oui.

  • Speaker #0

    Ah, plusieurs.

  • Speaker #3

    C'est marrant parce que mon fils... C'est pour ça.

  • Speaker #0

    Il vous appelle par... Non ? En fait...

  • Speaker #3

    Mon père, dès qu'il voyait mon fils, il lui redonnait une mélodie. Un peu une mélodie de Mozart, je crois. Parce que comme on faisait écouter Mozart à mon petit, quand il était nourrisson, on conseille de mettre de la musique classique, donc on lui mettait Chopin comme ça le soir. Pourtant, il en mettait... Et Mozart. Et donc, pour rire, il lui faisait une petite mélodie de Mozart. Et c'est devenu... Et du coup... dès que mon fils voyait son grand-père, dès qu'il le voyait, il faisait « Ah ah, ah ah » . Donc, ce n'est pas un surnom, c'est une mélodie. Et donc, il s'appelle « Ah ah » .

  • Speaker #1

    Quand tu écris, je signe « Ah ah » .

  • Speaker #0

    Bon vous êtes quel grand-père Alain ?

  • Speaker #1

    Ah bah je suis... Oh bah alors grand-père c'est extraordinaire d'être grand-père parce qu'on n'a pas les emmerdements, on a que le plaisir. Ils viennent, ils vous embrassent, ensuite vous les emmenez. au Champ de Mars ou au cinéma, ils sont emballés, on n'a que le plaisir. C'est l'idéal.

  • Speaker #0

    Donc vous êtes investi ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours le cas.

  • Speaker #1

    Il y a mes petits-enfants. Ah oui, il y en a qui leur donnent des coups de pied.

  • Speaker #0

    Non mais parce que je reviens vite fait au Soldat Rose, le Soldat Rose, donc le troisième volet que vous aviez écrit ensemble, ça s'adresse aux enfants, vous auriez pu écrire une comédie musicale, mais qui s'adresse... enfin 60-60 ans d'ailleurs non c'est vrai qu'on pourrait croire que le coeur de cible c'est les enfants mais en fait c'est la famille oui oui le soldat rose il y a plusieurs lécures on peut l'écouter parents, enfants mais vous auriez pu faire un autre projet de ce type là comédie musicale ah non mais

  • Speaker #2

    Pierre sinon on a été dans le soldat rose c'est grâce à Pierre-Dominique Burgot absolument qui est quand même le moteur de ce projet oui oui la matrice et pour nous c'était un plateau alors là il faut faire une chanson c'est un Merci. un cow-boy en poupée ou alors c'est une fille... Tout était bien clair alors on savait pour qui il fallait composer et on s'est beaucoup amusé à faire ça. Mais je ne sais pas si spontanément on ferait un projet pour enfants.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un truc qui vous a tenté ?

  • Speaker #1

    De faire un truc pour enfants ? Non. Non, je ne saurais pas. On a un truc qui est en bétifié. Tu m'entends bien. La gilette, la gigi, la rafale. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Mais parce que j'essaye de faire des ponts, moi. Vous savez, des ponts avec vos chansons. Une chanson de 1977, par exemple. J'essaye de faire des ponts avec des chansons. Bien sûr. illustration 1977 je crois savoir attendez vous allez voir le coquelane non c'est vrai ça aurait pu être le coquelane mais non 1977 c'est trois petits mots attendez qui l'a ? bravo vous avez le droit de revenir à la prochaine session j'aimerais bien qu'on l'écoute un petit peu mais je ne suis pas sûr que ça fonctionne donc on va chanter les paroles non mais allô maman bobo Oui.

  • Speaker #1

    Fais de nuit folle avec les gens du pôle. Maintenant que je fais du musical. Je suis mal à la scène et mal en ville. Peut-être un petit peu trop fragile. Allô maman, bobo. Maman, comment tu m'as fait ? Je suis pas beau.

  • Speaker #0

    Alors maintenant... Vous attendez ?

  • Speaker #1

    Vous êtes gentil, merci. Elle m'a trop collé à la peau cette chanson. Faire de moi un personnage extrêmement fragile, extrêmement sensible, qui regrette sa maman. On a tous, tous les hommes, un côté comme ça. comme ça. Mais ça a envahi tout parce qu'elle a eu beaucoup de succès, cette chanson. Après, on dit « Oh, pauvre petit coucou, j'aime ça, ça m'aime m'en. »

  • Speaker #0

    Donc, quelle est la part d'autobiographie dans une chanson d'Alain Souchon ?

  • Speaker #1

    On met toujours des choses de soi.

  • Speaker #3

    ça part d'une vraie histoire d'un accident où t'es tombé en montagne ça t'a surpris toi-même après cette chute le premier mot que tu as dit c'est maman tu dis c'est dingue c'est là que tu fais la chanson t'as raison il y avait

  • Speaker #1

    J'ai un frère qui était guide de montagne. Il était parce qu'il est parti là-haut. Et alors donc, on était à ski. Et puis d'un seul coup, il y avait un truc assez raide comme ça à traverser. Et alors il fallait aller de l'autre côté où c'était plus sécure. Et alors mon frère passe devant en faisant les traces sur le ski. Et puis après il me dit, bon ben voilà tu peux y aller, tu suis mes traces et tout. Et en plein milieu, la plaque entière s'en va. Alors bon, je suis descendu 40 mètres comme ça, puis ça s'est arrêté. Ce n'était pas grave du tout, mais enfin j'avais eu peur. Et puis mon frère, il vient me rejoindre à ski comme ça, et il me dit « Oh bah, tu sais, quand la plaque est partie, tu as crié maman. » Je lui dis « Attends, on est à 3000 mètres d'altitude, tu vas me crier. » d'appeler maman. En plus, je devais avoir 17 ans, tu vois.

  • Speaker #3

    Je croyais que t'étais plus âgé.

  • Speaker #1

    Peut-être même plus. Je me souviens plus exactement de la date. Mais c'était... J'étais grand. D'appeler sa mère dans un moment un peu où on a peur, c'est quand même... C'est évocateur. Après, j'ai fait la chanson à le moment bobo parce que j'étais sidéré par ma propre réaction.

  • Speaker #0

    cette chanson évidemment là encore je vais faire un pont peut-être un peu improbable mais c'est pas grave je me tourne vers vous Pierre parce que on parle de la maman d'Alain donc de votre grand-mère paternelle et donc de la fondation ah oui je peux pas ne pas en parler parce que la fondation Alzheimer évidemment c'est un combat que vous menez depuis des années dans lequel plusieurs artistes vous ont déjà rejoint il y a eu des concerts caritatifs mais ce qui est touchant c'est que Merci.

  • Speaker #1

    Tous les gens à qui tu demandes de venir, ils viennent. Tous les chanteurs à qui tu demandes, personne ne dit non, je m'en fous, par exemple. Non, tout le monde vient.

  • Speaker #0

    Juste, permettez-moi juste de donner l'explication, je crois, ou plutôt de donner la vous, c'est parce que je crois que votre grand-mère...

  • Speaker #2

    Ma grand-mère paternelle est partie juste avant 2010. Et puis en 2010, un peu avant, je me suis retrouvé dans une émission, parce que si... c'était au moment où je faisais encore des chansons, pour moi. Et donc on me dit, voilà, il faut mettre un objet de ton choix. Pour une de ces neuf associations, il y avait Clowns sans frontières, il y avait le sida, il y avait le mélanome, le cancer, et puis il y avait Alzheimer. Et puis comme il n'y avait eu aucun objet donné pour la Fondation Alzheimer et que ça faisait écho à ma grand-mère partie pas tellement longtemps avant, je l'ai fait. Et puis suite à ça, la Fondation m'a appelé parce que j'étais un peu « touché » que ce soit quelqu'un de pas sénile. qui s'intéressent à ça. Alors le fait que j'ai 40 ans à l'époque, ils se sont dit, c'est sympa qu'un jeune, entre guillemets, mette ça à l'honneur. Donc ils m'ont invité pour faire le premier gala et je me suis retrouvé à organiser ce concert.

  • Speaker #1

    Tous les ans,

  • Speaker #2

    on ne peut pas. Le prochain rendez-vous sera le 17 mars 2025. D'accord. Et c'est comme ça depuis... depuis 14 ans, et c'est un vrai plaisir. Et je fédère plein de gens qui disent oui spontanément et on est là pour se mélanger en duo, en trio et faire vivre les souvenirs, la mémoire collective à travers des chansons.

  • Speaker #1

    Les chanteurs veulent bien venir.

  • Speaker #0

    Ils répondent présent, bien sûr. Pardon, mais quand même, dans votre réponse, vous avez dit quand je faisais encore des chansons avec un petit air, un petit point de cynisme. Le chanteur. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que chanteur, en tant que... telle dans un groupe, le Cherche Midi.

  • Speaker #2

    Les Cherche Midi, c'était une aventure extraordinaire. J'étais avec Julien Woulzy.

  • Speaker #0

    J'entends bien. C'était au passé classé.

  • Speaker #2

    Voilà, donc on avait 18 ans, 19 ans, on était encore un peu enfants, mais c'était une aventure merveilleuse, c'était les premiers contacts avec l'Assassin, bien sûr, et puis ça nous avait fait vivre deux albums, donc une huitaine d'années très très fortes émotionnellement et tout ça, et puis ensuite, comme dans tous les groupes, on a des moments où on a envie de faire des choses un peu plus personnelles, et je me suis retrouvé seul à faire mon premier album en 2003 ou 2004, je ne sais plus, et puis un deuxième, mais c'est vrai que voilà contrairement à Ours, moi je suis d'une génération un peu avant et dans le groupe Les Cherches Médies, on disait alias Julien Voulzy et Pierre Souchon. Donc je ne me cachais pas trop. Quand j'ai fait mes disques seul, j'étais frontalement avec ce nom qui est forcément, vu que je n'ai pas fait du hard rock ou du rap, je faisais des choses dans le même univers que mon père, de la chanson. Donc c'était peut-être un petit peu plus difficile pour moi de trouver ma place. et en même temps étant viscéralement amoureux de faire des chansons et tout ça, de travailler pour les autres, d'être un peu caché mais en même temps responsable. C'est une place qui me convient bien et j'ai fait ça avec divers artistes.

  • Speaker #0

    Alain, comment vous regardez le travail de vos fils ? Quand il y a le groupe Cherche Midi, à l'époque avec Julien Voulez-y, comment vous regardez la création des morceaux ? Est-ce qu'on vous sollicite ? Pierre vous sollicite ? Non,

  • Speaker #1

    j'allais les voir. C'était pas agréable à voir. Alors, j'ai hésité. C'était énergique et charmant. C'était sympa. Dès qu'il faisait un concert, j'allais les voir. Comme ça ? Au point de vue d'écrire des chansons, chacun s'est assez cloisonné.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ce que je comprends.

  • Speaker #0

    Je voudrais revenir sur le texte de la chanson « À le moment bobo » . Fête, nuit folle, avec les gens qui ont du bol. Maintenant, je fais du musical, mais je suis mal à la scène et mal en ville. Ours, c'est à vous que je pose la question. est-ce que papa... a quand même eu un truc avec la fête et les nuits folles ou pas ?

  • Speaker #3

    Il y a eu, pas tellement, mais il y a eu un tourbillon, bien sûr, à un moment, années 70, 80, le cinéma qui vient se mêler, puis le cinéma avec beaucoup de succès, parce qu'il y avait ce film, il était meurtrier, je crois que t'étais même nommé au César. et tout donc ça plus les tournées après Est-ce que j'étais tous les soirs dans des boîtes ivres morts à me débrouiller avec une ringue plantée dans le bras et c'était ma chute il y a eu un tourbillon un moment qui lui dit parfois, tu m'as dit plusieurs fois ça rend bête, ça rend un peu con il a toujours eu cette distance là et pour vous répondre, bien évidemment qu'il a été parfois pris dans ce tourbillon Mais il n'a jamais, jamais, il n'est jamais tombé dans les mondanités, dans la fête. Mais sauvé par un truc, c'est qu'il était migraineux. Dès qu'il buvait trop de whisky, il était trop mal le lendemain. Tu ne pouvais pas fumer trop, tout ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça l'a un peu sauvé. Il a pu dire ça devant tout le monde.

  • Speaker #3

    Et lui, pour échapper à ce tourbillon, dès qu'il avait un jour off, lui, il voulait partir à la campagne. Et ramasser du foin, vraiment, ou amener du...

  • Speaker #1

    Ou repeindre... Excusez-moi.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    mais attendez. Mais non.

  • Speaker #0

    Mais c'est tellement charmant.

  • Speaker #3

    Ou en Bretagne, aller repeindre un bateau, même s'il ne faut pas le repeindre du tout. Il l'avait repeint pour la cinquième fois. On se dit, mais qu'est-ce que tu fais ? Il repeignait le bateau pour vite déconnecter. C'était ce travail manuel. D'ailleurs, tu aimes bien l'histoire des vitres. C'est vrai que mon père aime bien aussi faire les carreaux. C'est parce que ça le détend. Non, mais c'est vrai, ce truc manuel, ça le détend et ça le fait déconnecter. Il n'a jamais été fait tard pour vous répondre.

  • Speaker #0

    D'accord. Alain ? Faux. Quoi, moi ? Si je fais tarde ?

  • Speaker #1

    Un peu.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Parce que j'ai...

  • Speaker #1

    Je vous demande !

  • Speaker #0

    Non, je pensais que j'allais dire parce que vous êtes ridé ou un truc comme ça. Non,

  • Speaker #1

    c'est de rentrer chez toi, car pas de soirée.

  • Speaker #0

    Non, je connais mes limites. Moi non plus. Non, vraiment pas. Enfin, parfois, mais bon, on ne le dit pas. Non, bon, dans cette salle, il y a sans doute des artistes en air, en devenir ou confirmés, je ne sais pas. Qu'est-ce que vous... Donneriez comme conseil Alain Souchon qui avait traversé 50 années de scène française en ayant vu la musique aussi évoluer, se digitaliser, se transformer, les maisons de disques aussi, etc. Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous donnez comme conseil si on vous en demande un ?

  • Speaker #1

    qu'il faut faire, il faut écrire...

  • Speaker #0

    une connivence complète avec ce qu'on pense et avec ce qu'on dit. C'est une espèce de sincérité obligée. Si on commence à dire « tiens, c'est ça qui plaît, je vais faire ça » , il faut avoir une espèce de sincérité. C'est banal ce que je dis, mais c'est vrai. En plus de ça, je ne sais pas quoi dire, parce qu'il n'y a pas de recette pour faire des chansons. C'est comme on le ressent, les influences qu'on a eues. Si on n'a écouté que des choses américaines ou anglaises, ou que de la chanson française, tout ça vous forme l'esprit. Et on écrit des chansons en fonction de ce qu'on a entendu dans son jeune âge en général.

  • Speaker #1

    Oh mon chéri, un chanteur de salle de bain Sans un viola, sans un guitar, sans un violette Chateau du port Est-ce que tu m'aimes encore ? Dans cette petite mort

  • Speaker #2

    Et j'ai envie qu'on enchaîne avec celle-ci, 1974. C'est mon medley à moi, c'est mon final.

  • Speaker #0

    Allez, c'était en 1974.

  • Speaker #1

    Celle-là. Je sais que c'est pas vrai, mais j'ai 10 ans. Laissez-moi rêver que je...

  • Speaker #2

    Tu peux applaudir, hein ?

  • Speaker #1

    Ça fait bientôt... Tu peux même prendre ton son. Ça paraît bizarre, mais... C'est une crime,

  • Speaker #0

    quoi, bah,

  • Speaker #1

    hey ! T'as ta gueule, là !

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #2

    Bon,

  • Speaker #0

    allez. C'est des bons souvenirs, quand même.

  • Speaker #2

    Ben oui,

  • Speaker #0

    c'est un... J'ai eu de la chance. J'avais d'avoir des chansons. C'est de la chance, c'est merveilleux. Moi, j'ai vraiment...

  • Speaker #2

    C'était un tout petit medley. C'était un med.

  • Speaker #3

    Il était super votre medley. Comme ça, c'est super. C'est lui, il n'aime pas chanter des bouts de chansons. Là, il met une chanson, on la chante en entier ou on ne la chante pas. J'aime bien ça de toi.

  • Speaker #0

    On ne va pas faire des histoires devant tout le monde.

  • Speaker #2

    Alain, ma dernière question s'adresse à vous. Je vais rappeler les dates de la tournée dans une seconde. Finalement, ça fait 50 ans que vous avez 10 ans, non ?

  • Speaker #0

    Voilà, on va dire comme ça. Oui, oui.

  • Speaker #2

    Travailler avec eux, travailler avec la nouvelle génération, travailler avec vos fils, cette transmission qui est comme ça intrinsèque.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une transmission, ça se fait tout seul. Non, mais ça se fait tout seul. Après, s'il y a une transmission, elle se fera. Elle se fait, mais on n'a pas l'intention de faire ça. Ça se fait tout seul. Ils jouent un truc au piano à la campagne. C'est vachement bien. C'est quoi ? Tu es un bâtiment. Je pense que ça se fait d'une manière assez simple.

  • Speaker #2

    Mais vous regardez comment demain ?

  • Speaker #0

    Comment je regarde demain ? Je vais mourir ? Non mais je veux dire, ça se rapproche.

  • Speaker #2

    J'arrête moi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, mais moi c'est avant vous. C'est ça qui m'énerve.

  • Speaker #2

    C'est pas un camion, une soirée alcoolisée, un camion et...

  • Speaker #0

    Ah bah oui, en voiture Simone. Oui d'accord. Non mais l'avenir, la chance d'être à peu près en bonne santé et tout, alors moi j'aime me balader dans la campagne et puis puis pianoter, jouer un peu de guitar... d'arrêter avec mes enfants, mes petits-enfants.

  • Speaker #2

    Génial. 50 ans que vous avez 10 ans, c'est bien ce que je disais. Et cette tournée l'illustre parfaitement. Pierre, Ours, vous accompagnez évidemment Alain. Une tournée marathon, ça va commencer le 7 mai. Je ne me plante pas. Ça va passer par Paris les 24 et 25 novembre. Vous serez à Versailles, Lyon, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Bruxelles, Chartres. Le répertoire, on a entendu quand même quelques morceaux de ce qui sera joué sur scène. En fait, c'est les pépites, les perles. les grands morceaux et puis aussi des chansons qu'on connaît moins.

  • Speaker #4

    Des chansons que les gens connaissent moins et puis surtout qu'il n'a pas chanté depuis très longtemps et qu'il avait chanté. J'étais pas là,

  • Speaker #0

    des trucs comme ça. Oui,

  • Speaker #4

    à l'Olympia 83, certaines chansons que tu n'avais pas chantées depuis cette période-là. Donc on avait envie un petit peu justement de... de remettre ces chansons-là en avant, qui nous touchent, nous particulièrement, Charles et moi, parce qu'elles font partie de notre enfance.

  • Speaker #5

    Dernière question, si vous me le permettez, la question de la commission. Ici, vous êtes dans la grande maison de la SACEM, et on aimerait savoir si vous avez une petite anecdote à nous raconter au sujet de la SACEM, ou si un jour, je ne sais pas, votre rapport avec cette belle maison.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que c'est la première fois que j'ai touché de l'argent de l'Assasem. J'étais totalement sidéré. C'était un métier merveilleux parce que je suis un voyageur, ma maison va être ailleurs. Je fais ça, je le chante, c'est rigolo. Et en plus, après, je touchais de l'argent. Alors j'étais en train de... enthousiasmé d'être chanteur, enfin auteur-compositeur.

  • Speaker #5

    Donc ça vous a aussi poussé à continuer à créer de plus ? Pas forcément, presque.

  • Speaker #0

    C'est pas ça qui m'a poussé. Non, mais enfin, j'ai trouvé que c'était un ingrédient supplémentaire au fait d'être chanteur, d'être applaudi et d'avoir du succès. Mais en plus, on touche de l'argent de l'Assasem, alors c'est merveilleux. Vous, vous êtes chef à l'Assasem ?

  • Speaker #4

    Et t'avais pas passé un petit concours ? Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai passé un concours. J'ai passé un concours de textes. Je racontais une journée de vacances, c'était formidable. Il fait beau, la plage, etc. C'était triste. Non mais il fallait faire un texte. Et puis alors musicalement, je crois pas que je l'ai passé.

  • Speaker #5

    Un arrangement ?

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #5

    Un arrangement, non, il n'y avait pas aussi quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Ah non, non, maintenant, moi, je suis brûle de pomme, musicalement.

  • Speaker #6

    Vous venez d'écouter Parcours croisé avec Alain Souchon, Ours, Pierre Souchon et Nathalie Lévy. Montage Capucine Rouault, réalisation et mixage Charles Collin, production Héloïse Normand, l'équipe de Louis Créative, l'agence de création de contenu de Louis Média.

Chapters

  • Introduction à Parcours croisé et présentation des invités

    00:01

  • Alain Souchon et la tournée avec ses fils

    00:09

  • Les relations familiales et la musique

    00:31

  • Symbolique de l'ours et création musicale

    01:35

  • Les morceaux qui les accompagnent depuis des décennies

    03:00

  • Le processus créatif et les influences musicales

    08:20

  • Les secrets de la création d'Alain Souchon

    12:44

  • Les anecdotes sur la tournée et le public

    16:44

  • Les collaborations et l'impact de la SACEM

    20:58

  • L'engagement dans la chanson aujourd'hui

    32:17

  • Conclusion et réflexions finales

    43:16

Share

Embed

You may also like