- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, ici Laurie, et vous écoutez Epicea, un podcast dédié aux témoignages inspirants de personnes engagées. Bonjour à toutes et à tous ! Je suis ravie de vous avoir dans mon salon aujourd'hui pour parler d'un sujet qui nous tient toutes et tous à cœur, donc le textile, avec le Black Friday qui a eu lieu hier. On va pouvoir un peu débriefer de tout ça, de l'industrie textile, ce qu'elle représente pour vous, la fast fashion, la slow fashion, l'upcycling, la couture, le tricot, que sais-je, et donc votre angle de vision sur ce secteur-là. Et d'ailleurs, on va commencer par faire un petit tour de table, donc vous allez vous présenter très brièvement. et nous raconter justement c'est quoi votre angle, c'est quoi votre vision de l'industrie textile.
- Speaker #1
Bonjour, alors moi c'est Insaaf, je suis professeur de sciences économiques en haute école et j'ai une approche engagée dans l'environnement avec un axe plus particulier sur l'éducation populaire. Et donc je travaille avec beaucoup de jeunes sur ces questions-là. Et par rapport à la question du textile, c'est une question qui revient souvent avec les jeunes. Dès qu'il y a des actualités en termes d'infos ou autres, ça revient souvent à la mode, comment est-ce que je m'habille, comment est-ce que j'ai mon style, etc. en ayant accès justement à la mode.
- Speaker #2
Bonjour, bonjour, moi c'est Marie, je suis traductrice le jour et activiste pour plusieurs causes le reste du temps. Et il y a une bonne grosse dizaine d'années, j'ai arrêté vraiment de consommer dans la mode fast fashion. Un peu par économie, un peu par prise de conscience. Puis après, j'ai commencé à coudre. Et là, ça m'a éveillée sur le fait que ce n'est pas possible que ça coûte si peu cher quand on voit le travail que ça représente. J'ai pris des cours très axés justement à l'utilisation maximale des ressources, upcycling, tout ça. Ce qui m'a amenée aussi maintenant à être bénévole dans une mercerie de seconde main ici à XL, Rius Fabric.
- Speaker #0
Tu peux citer les marques.
- Speaker #2
Je ne l'ai pas sur la radio ici. Où je suis principalement en magasin où on conseille les gens. C'est toujours passionnant de voir toutes les idées des gens. Et aussi, deux ou trois fois, j'ai pu participer à des petits ateliers où on fait beaucoup de sensibilisation en même temps. Parce qu'on découvre que tous les jeunes ont beaucoup de questions sur le sujet. Et c'est vraiment une passion qui donne beaucoup de sens à ma façon de m'habiller aujourd'hui.
- Speaker #3
Alors moi, c'est Marine. Du coup, je suis professeure de yoga et à côté de ça, j'ai étudié la sociologie et les sciences politiques. Je dirais que mon rapport au textile, j'ai toujours aimé la mode depuis que je suis vraiment toute petite. Je pense que ça fait facilement 7-8 ans que j'ai quand même vraiment questionné les marques que j'achetais et ceux que je consommais. Je ne pourrais pas dire que je suis 100% irréprochable dans mes choix à l'heure actuelle, mais en tout cas, j'essaie vraiment de faire attention, je consomme beaucoup moins qu'avant, j'essaie de privilégier des matériaux qui vont tenir dans le temps, des basiques, et j'essaie aussi de réinventer ma garde-robe très souvent, pour ne pas racheter des pièces et me dire en fait, ça et ça, ça pourrait aller ensemble. Du coup, je trouve que c'est chouette, ça amène de la créativité en fait, de même prendre cette conscience-là. Et évidemment, il y a toute l'autre partie de conscience des droits humains qui me touche hyper fort là-dedans et l'écologie et tout ce qui s'en suit. Mais donc, je dirais que voilà. En tout cas, ça fait longtemps que j'en ai conscience et que j'essaye aussi d'inculquer ça à ma soeur de 16 ans qui ne comprend pas toujours de l'éducation populaire à la maison aussi pour essayer de lui faire comprendre.
- Speaker #4
Salut, je m'appelle Jean, je suis le cofondateur de Lucide. le rapport à la mode il est assez direct On combat la fast fashion avec notre marque. En très bref, le but c'est vraiment de relocaliser l'industrie textile en Belgique pour pouvoir se rendre sur place, avoir les conditions de travail dans les ateliers, créer de l'emploi local, créer plus de résilience dans notre consommation. Et alors on essaie d'utiliser les matériaux les plus durables possibles. Donc on passe par du coton recyclé, de la laine recyclée, de la viscose plus durable comme de l'écovéro, etc. Et donc voilà, c'est un peu le... C'est le seul rapport à la mode parce que moi, je n'ai pas forcément été touché par la surconsommation de vêtements. Je pense même à l'époque, c'était plutôt ma mère qui m'achetait des vêtements et qui devait me forcer à aller tous les mois racheter parce que moi, je m'en foutais un peu. Là, j'ai un peu plus d'affinité, évidemment, vu que notre travail est quotidien là-dessus. Mais voilà. Je suis ravi de pouvoir discuter avec vous de la fast fashion et de pourquoi Chine, c'est non. Voilà, comme ça, c'est direct.
- Speaker #0
On plante le décor. Hier, c'était le Black Friday. Du coup, j'ai été rencontrer les gens dans la rue. J'ai fait un micro-trottoir. Et j'ai pu leur parler du Black Friday et voir pourquoi ils étaient là. Il y en avait qui boycottaient, donc ils passaient juste par là, mais qui étaient très vocaux sur le fait qu'ils boycottent et que c'est non pour eux le Black Friday. Mais par contre, il y a quelque chose qui m'a... un peu heurté, c'est quand on pose la question des gens par rapport au volume de vêtements produits par an. Pour vous donner un peu de contexte, il y a une campagne qui s'appelle Speak Volumes, qui a été lancée, qui est très populaire en Angleterre par exemple, mais qui a surtout été lancée par une fondation au Ghana, qui en fait se charge de nettoyer les plages de déchets textiles au Ghana. Et parce qu'en fait le Ghana c'est un peu la poubelle textile du monde, donc il y a un vrai enjeu de... colonialisme textile en fait parce que nous du coup, Européens, on met dans la benne qu'on pense être de recyclage mais là-dedans en fait il y a en 10 et 20% max qui est revalorisée. La suite en fait elle a lieu là-bas, donc sur le marché notamment de Cantamento qui est à Accra au Ghana et là-bas du coup il y a des montagnes de textiles qui arrivent je dirais pas quotidiennement mais très très régulièrement et donc ces gens doivent gérer ça Il y a des artistes qui font de l'upcycling absolument magnifique. Je vous conseille vraiment de jeter un oeil à ce que ces gens font parce que c'est zinzin. Mais par contre, il y a aussi tout le reste qui finit à la poubelle parce qu'ils ne peuvent pas gérer tout. En fait, c'est beaucoup trop colossal. Et donc, ça arrive sur les plages guénéennes. Et pour en finir avec mon laïus, du coup, il y a cette fondation qui s'appelle The Or Foundation, qui a fait un listing de 3 800 marques, des 3 800 marques qu'ils ont retrouvées, donc les étiquettes qu'ils ont retrouvées sur la plage. Est-ce que vous avez une idée ? de quelles sont les marques qu'on retrouve le plus sur les plages au Ghana.
- Speaker #2
Mais c'est Nike, il me semble.
- Speaker #0
Nike est numéro 3.
- Speaker #3
Moi, je dirais quand même que peut-être H&M, Primark, toutes ces choses-là, je serais pas étonnée que ça se retrouve là.
- Speaker #0
Ouais, en grande partie, mais pas numéro 1. Mais ouais, elles sont dans le top 10, bien sûr, toutes ces marques-là, elles sont dans le top 10, évidemment. Mais le numéro 1, c'est Adidas. Voilà.
- Speaker #4
Les trois premiers, c'est trois sports ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de Décathlon dedans ? Non, c'est un Adidas, deux Marks & Spencer. C'est une marque anglaise. Mais parce qu'aussi, il y a un lien direct entre l'Angleterre et le Ghana parce que c'était une colonie anglaise. Et donc, du coup, en fait, c'est beaucoup les marques qui sont vendues là-bas, qui ont été vendues là-bas les dernières années. Parce qu'il n'y a pas que là qu'il y a des déchets textiles, évidemment. Là, c'est vraiment massif, donc on en parle beaucoup. Mais il y a ailleurs aussi. Et souvent, les pays envoient dans leurs anciennes colonies. C'est vraiment du colonialisme textile. C'est les bons mots. Et donc le numéro 1, c'est Adidas, 2, Marks & Spencer et 3, Nike. Mais toutes les marques que vous avez citées, elles arrivent dans le top 10, évidemment. Mais surtout, ce qui me marque, c'est que du coup, le but de cette campagne, elle demande de publier le nombre de pièces, d'articles vendus par an. Ce que les marques ne publient pas. Il n'y a pas de transparence là-dessus. Et donc, quand je demandais hier aux gens dans la rue de me dire « Vous pensez qu'il y a combien de pièces qui ont été vendues par, par exemple, Tommy Hilfiger ? » les gens me disaient genre... 1000, 8000, vraiment absurde tu vas nous dire Jean, combien vous vous en sortez par an pour une toute petite marque belge mais par exemple pour donner un peu de contexte Adidas c'est 300 millions voilà, et donc en fait il y a un vrai enjeu, vous allez me dire ce que vous en pensez mais on n'a aucune idée oui c'est beaucoup, on sait que c'est beaucoup mais vu que ces chiffres sont pas du tout disponibles et que la presse mainstream ne s'empare pas du sujet, c'est des choses complètement opaques, je sais pas ce que t'en penses Insaf
- Speaker #1
Même pour moi, c'est difficile d'imaginer 3 millions de pièces. J'ai vu les montagnes de vêtements au Ghana. Quand on voit ces images, on zoome, on s'est arrêté même de compter le nombre de pièces qu'il y a sur juste l'image qu'on voit de la petite partie de montagne qu'on voit à ce moment-là. C'est colossal. Moi, je suis beaucoup dans l'éducation, mais ça re-questionne aussi l'éducation de chacun, de comment est-ce que chaque personne consomme. Et après, la place du politique, etc. dedans. Mais moi, je suis très dans l'éducation de chacun, et plus ou moins des jeunes. Et oui, c'est des questions qu'on se pose souvent avec eux et elles. Au final, nos vêtements deviennent quoi ? Et quand on voit ça, c'est hard.
- Speaker #0
C'est frappant, oui. Les jeunes, c'est quoi leur questionnement autour du textile ?
- Speaker #1
Alors, ils entendent vachement parler. À l'école, il y a l'histoire du t-shirt qui voyage. Je pense qu'en Belgique, scolairement parlant, c'est la seule chose qu'ils entendent. C'est déjà ça. Mais il y en a qui sont un peu conscients de ce qui se passe en amont. Comment sont les conditions de travail dans les pays du Sud ? Comment sont les conditions de travail à ces endroits-là ? Et comment ces produits arrivent jusqu'à chez eux ? Mais sur le après, ils ne se questionnent pas forcément. Et donc, quand on pose la question, quand on en discute entre nous, ça ne les étonne pas. Ah oui, finalement, ils s'y attendent un peu à ce que ce soit envoyé dans des pays en Afrique, comme le Ghana. Et donc, ils se questionnent beaucoup sur comment, à leur échelle, ils peuvent s'habiller correctement. pas seulement dans la survie, mais dans la dignité aussi. J'ai envie d'avoir mon style et de m'habiller comme j'ai envie. Mais comment est-ce que je fais pour faire ça, tout en alliant aussi un côté éthique et environnemental ? Et c'est là où on travaille ensemble à questionner la culpabilité de chacun, la responsabilité de chacun. On fait bien distinction entre les deux et ce qu'on peut faire individuellement, mais aussi ce qu'eux n'ont pas entre les mains, c'est-à-dire tout ce qui est loi, tout ce qui est le rôle de l'État et les rôles des entreprises, ça, ils n'ont pas entre les mains. On travaille beaucoup la plaidoirie et autres. Mais c'est un peu les axes qu'on aborde avec eux. Et ils sont aussi force de proposition. Il y en a qui ont déjà imaginé des solutions pour Bruxelles ou autres. Mais après la mise en place, en tout cas à mon échelle, on n'en est pas encore là. Mais ça se questionne, ça se travaille et ça fait son cheminement. Mais je pense que niveau éducation, je pense que le scolaire peut encore apporter plus. Mais en tout cas, l'extra-scolaire, on essaye.
- Speaker #0
Il fait le job, l'extra-scolaire.
- Speaker #1
On essaye.
- Speaker #0
Marie, du coup, toi, tu rencontres des gens dans les ateliers qu'il y a chez Reuse. Et tu parlais aussi de sensibilisation. Ils viennent avec quel genre ? Le public de Reuse, il vient avec quel genre de questions ?
- Speaker #2
On a vraiment un public assez diversifié. Maintenant, Reuse a une belle réputation. Donc, il y a aussi des gens qui font de la couture et qui viennent avec des trucs très précis. Ou des gens, justement, qui apprennent un coudre et qui viennent avec une petite liste de « alors moi, il me faut de la soie pour un masque pour les yeux » . Et on dit « alors, on va tout faire pour vous trouver ce que vous voulez, mais ici, c'est de la seconde main, on n'a pas la composition, on remet les ressources en circulation, mais on ne peut pas, ce n'est pas une grande chaîne de mercerie. » Mais on a de plus en plus, et quand même pas mal de jeunes, parce que ça leur permet d'affirmer du style et une identité vraiment unique. qui font des trucs d'upcycling de dingue. On a eu une fois un gars, mais je ne sais pas quel âge il a, mais il avait la vingtaine, il s'est fait un pantalon en patchwork rose magnifique pour aller à la première de Barbie. Il était merveilleux. Et puis il est revenu nous le montrer. On était tous là, ouais, trop bien. Et il y a des trucs de dingue comme ça. Alors j'imagine qu'il étudiait la mode, mais quand même. Et alors il y a des stages pendant les vacances. Moi, je ne donne pas les cours aux ados, mais il y en a plein, c'est un peu par hasard, quoi, qui arrivent là parce que Ils aiment bien un petit peu la création, mais après, ils reviennent avec plein d'idées de l'impact. Tiens, j'ai fait une petite pochette avec la chemise de mon papa parce qu'elle était trouée. Et qu'ils voient un peu le textile, même la première fois. Parce que souvent, les vêtements, c'est un objet, mais on ne le conscientise pas toujours de la ressource que ça peut représenter.
- Speaker #0
Clairement. Vous parlez toutes les deux des jeunes. Et Marine, tu parlais de ta sœur juste avant. on a souvent cette idée que Les jeunes, ils consomment mal, ils consomment chine, ils s'en foutent. Enfin, moi, je n'ai pas cette idée-là, mais c'est une idée qui vit, quoi, qui est basée sur rien, cela dit, mais c'est une idée qui vit. Je ne sais pas si tu en penses quelque chose de ça.
- Speaker #3
Mais du coup, moi, ce que je remarque, c'est que quand même le contexte socio-économique dans lequel tu évolues est un énorme facteur, en fait, dans ta sensibilité par rapport à ça. Moi, je vois ma petite sœur, elle est, par exemple, moi, j'ai été dans une école humanité. 100% élitiste, intellectuelle, bobo, tout ce qu'on veut. Donc en fait, je pense que même dans l'éducation que j'ai reçue à l'école, j'avais déjà une approche différente de certaines choses et les familles qui m'entouraient, etc. À l'inverse que je vois, ma petite sœur, du coup, qui a grandi totalement dans un milieu différent que moi, qui est dans une école, je ne sais pas, en tout cas pas élitiste, quoi, qui est beaucoup plus... Il y a plus de mixité, c'est quand même différent. Toutes ses copines commandent sur Chine, honnêtement. Et moi, j'ai des débats avec elle pendant des heures là-dessus. Et là, elle commence à... Elle va arrêter de le faire, mais elle commence à comprendre. Mais ça fait un an que j'en parle avec elle, que je lui envoie des vidéos. Et je me dis, en fait, même en ayant une grande sœur qui est super sensibilisée à ça, même mon appartement, tout est seconde main. Donc, elle voit que c'est possible. Elle sait que la plupart de mes vêtements, c'est des petites marques ou seconde main et tout. Mais en fait, je vois qu'il faut vraiment discuter beaucoup et qu'en fait, il y a un peu ce truc où honnêtement, moi, je trouve ça compliqué de... J'ai du... Ça a été long pour la sensibiliser. Je trouve qu'elle est un peu dans ce truc, « Ok, mais bon, tout est mal alors aujourd'hui. » En fait, il faut vraiment aller loin et c'est dur. Et là, je pense parce qu'elle grandit en fait. Elle a 16 ans, donc elle commence à comprendre. Mais je crois qu'en fait, quand je lui parlais de ça il y a même un an, je sens que c'est aussi l'âge qui fait qu'elle développe une conscience par rapport à ça. Et je pense qu'à côté de ça, il y a des jeunes de plus en plus impliqués. Donc je pense qu'il y a vraiment les deux en fait. Et que les deux sont à mettre en lumière en tout cas.
- Speaker #0
Il y a les deux. Et justement, dans cette idée que les jeunes font moins bien que les moins jeunes, il y a vraiment une erreur. Alors, ça existe, j'entends. Et je pense qu'en effet, il y a le rôle de l'éducation qui va pouvoir jouer. Mais il faut savoir que la consommatrice type de Chine, c'est la daronne de 40 ans. Voilà. Et c'est pas ce qu'on pense quand on pense à Chine. Enfin, moi, je pense pas à ça. Je pense à des crop tops et tout, tu vois. Je pense pas à la daronne de 40 ans, en fait. Mais il faut savoir que c'est elle la consommatrice, la plus grande consommatrice, statistiquement, de Chine. Et donc, c'est hyper intéressant d'avoir les conversations que vous avez avec les jeunes qui vous entourent. Mais faudrait aussi qu'on arrive à avoir cette conversation avec en fait la... la destinataire de cette industrie. Mais du coup, tout ça, c'est une question de marketing. Je ne sais pas ce que tu en penses, Jean, parce que, vous, votre marketing, il est complètement décalé, il n'a rien à voir avec le marketing de Chine. Est-ce que c'est une vraie réflexion chez vous, justement, de faire un marketing diamétralement opposé à ce type de marque ?
- Speaker #4
Oui. Après, nous, on n'a pas forcément la même force de frappe que Chine. Donc, j'imagine qu'ils ont plein de formats, plein de manières d'aller chercher des gens. Je pense que c'était avec toi, d'ailleurs. Tu te souviens quand en Chine, elle fait la pub sur des trames de la Steele ?
- Speaker #0
On l'a fait retirer.
- Speaker #4
On l'a fait retirer, oui. Typiquement, on ne pourrait pas faire ça. Donc, ils sont multicanaux et je pense qu'ils ont plein de manières d'aller chercher des gens avec des discours et des formats différents que nous, on ne peut pas se permettre. On n'a pas le budget, je ne pense pas qu'on l'aura un jour. Après, nous, ce qu'on essaie de mettre en avant, étant donné que nos vêtements sont plus chers parce qu'on les produit dans des meilleures conditions, à des volumes plus faibles. et dans des meilleurs matériaux pour vraiment avoir un vêtement qui va tenir le plus longtemps possible. Exactement, c'est ça qu'il faut aller justifier, parce que ça reste la plus grosse barrière à l'achat chez nous, c'est le prix, ce que je peux totalement comprendre. Même si quand tu divises et que tu fais un coût à l'utilisation, au final on est moins cher, parce qu'on a un t-shirt qui va tenir, je ne sais pas, pour l'instant en tout cas, il n'y a aucun t-shirt de nos t-shirts qui sont morts, mais il pourrait tenir 5 à 10 ans, par rapport à, je pense dans la fast fashion, c'est considéré... obsolète statistiquement après 10 utilisations.
- Speaker #0
10 et 13 utilisations.
- Speaker #4
Et ça, ce n'est pas que... Il y a le côté qualité, ça peut être l'obsolescence vraiment physique. Donc, il y a des trous, le truc s'est détendu et tout. Mais il y a aussi l'obsolescence juste marketing, en fait. Où la tendance est passée. Donc, après 10 utilisations, finalement, tu es passé à autre chose. Donc, au final, c'est un vêtement qui coûte plus cher à l'utilisation que le nôtre. Nous, c'est vraiment d'avoir ça comme axe, c'est de dire aux gens, on vous montre ce qu'il y a derrière. Quand vous donnez de l'argent à Lucide, vous faites travailler des employés ici en Belgique, des gens qui en ont besoin, parce que j'en ai pas parlé, mais on fait aussi de la réinstruction sociale et du travail avec des personnes en situation de handicap. Donc ça donne de l'emploi local, de l'emploi social, ça permet de ramener un peu de résilience dans notre consommation et beaucoup de transparence. Et on voit pour l'instant, vu qu'on est en bonne croissance, on voit que c'est ça qui plaît, c'est quand on montre en fait ce qui se passe derrière. Et on peut vite remarquer qu'on est un peu la porte d'entrée. Parce que le vêtement, je pense que c'était pareil pour toi, moi c'était pareil chez moi. Le vêtement, c'est un peu le premier pas que tu changes pour beaucoup de gens. Quand tu veux aller vers une transition, vers un mode de consommation plus durable. Il y en a, ça peut être l'alimentation, mais je sais que le vêtement, c'est là-dessus que tu découvres qu'il y a des déboires, qu'il y a des choses qui ne vont pas. Parce que c'est aussi cette question-là qui est le plus mise en avant. Et on voit que des gens commencent comme ça chez nous et puis transitionnent totalement sur la manière dont ils se déplacent. l'énergie qu'ils ont à la maison, la consommation de viande, etc. Donc ouais, clairement, on a une autre manière de consommer et de...
- Speaker #0
surtout de mettre le produit en avant que Chine mais juste parce que je te l'avais demandé par rapport au volume donc au nombre de pièces on peut pas le dire Louis c'est secret centaines de milliers évidemment mais pas le volume ni
- Speaker #1
le salaire des dirigeants non en gros cette durée c'est mieux parce que nous notre grosse période elle est vraiment maintenant c'est novembre décembre on fait 50% du chiffre d'affaires maintenant donc on pourra seulement dire combien on aura vendu de pièces à la fin mais on a en bonne tendance de faire x4 par rapport à l'année passée. L'année passée, je pense qu'on a fait genre 1500 pièces, un truc comme ça. Donc 6000 pièces. Voilà, 6000 pièces. Par contre, dans ce que tu dis, et je voulais rebondir là-dessus tout à l'heure, il y a une différence entre pièces vendues et pièces produites encore.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Parce que typiquement, un Nike, un Decathlon, on va tous les nommer, un Nike, Decathlon, Adidas, tout l'enfer à la Chine, dans la manière dont ils fixent le prix, ils vont aussi prendre en compte le fait que sur 100% de production, il y a peut-être 50% qui va se vendre. Donc ils vont mettre un truc en se disant, si on est break-even, si on a vendu ce nombre de pièces, ça pourra prendre en compte le fait qu'on détruise toutes les autres et que les autres ne savent pas acheter. Je ne sais pas si c'est 50%, 30%, 20%, mais à mon avis, c'est une montagne encore différente quand on parle de pièces produites par rapport à pièces vendues.
- Speaker #0
Oui, et des déchets du coup, parce qu'il y en a qui ne sont jamais vendus et qui sont incinérés parce qu'elles traînent dans les stocks. Et donc, c'est plus facile et ça coûte moins cher à la marque de les brûler. On parle beaucoup du coup de... Bah ouais, la mode éthique, ça a un coût. Et Chine, c'est très peu cher. C'est vraiment les deux extrêmes, on va dire. Quand on parle avec les jeunes, ils ne savent... C'est un sujet, j'imagine ça pour eux, l'accès, en fait, à une mode plus responsable. Alors que je pense qu'on peut avoir un T-shirt pour 6 balles sur Chine. Qu'est-ce que tu réponds ? Comment tu angles ça ?
- Speaker #2
Déjà, ils ont raison. Pouvoir consommer éthique, ça a un prix. Et bien sûr que si on reporte le prix au nombre de fois qu'on le porte, ça revient moins cher. Mais le fait est que le prix est le prix. Donc s'il y a un t-shirt ou une chemise qui coûte 150 euros de manière éthique, s'ils ne les ont pas dans leur portefeuille, ils ne peuvent pas se l'acheter. Et donc à ce moment-là, on réfléchit beaucoup consommation. Et donc en gros, tu fais au mieux. Si tu consommes Fast Fashion, faire au mieux pour l'utiliser un maximum, le réparer et tout le processus d'utilisation qui le maximise au maximum pour ne pas l'avoir à l'acheter toutes les trois semaines. Même moi, j'ai des vêtements qui datent de ma cinquième secondaire, ce qui revient à il y a presque dix ans. J'ai des vêtements qui ont dix ans et qui ne sont pas... À l'époque, je n'étais pas du tout dans l'éthique et tout. Mais pourtant, je les ai encore, j'en prends soin. Et ça, ça vient beaucoup de l'éducation que j'ai eue par ma mère, qui travaillait, elle, dans une usine textile. Et donc, qui sait ce que c'est qu'un vêtement, qui sait ce que c'est qu'un vêtement de qualité ou pas, etc. Et donc, j'essaie de... Enfin, voilà, de les... On réfléchit à la responsabilité de chacun là où il est. Et donc, fais au mieux avec ce que tu as. Et donc, si tu n'as accès à ce moment-là qu'à de la fast fashion, ok, essaye de prendre la meilleure. Je ne sais pas si ça existe, mais bref, on se comprend. Essaye de voir au mieux. Si tu arrives à économiser pour accéder à un truc vraiment quali et tout, investis là-dedans. Et comme ça, ça t'évite de rentrer dans une surconsommation que ce monde t'incite à adopter. Et voilà, et après réfléchit derrière, une fois qu'il est trouvé, oui, ne le jette pas, essaye d'en faire autre chose, recycle ou de l'upcycling ou autre. On a fait des ateliers d'upcycling, on a fait des ateliers de couture et tout pour que justement, que ce ne soit pas uniquement de la réflexion cérébrale, mais qu'il y ait aussi de la main, que ça passe aussi par les mains et qu'ils se rendent compte des choses en les ayant entre les mains et en passant à l'action et on les accompagne dans ce passage à l'action. Et donc voilà, on essaie de passer par tous ces cheminements-là. Mais donc, oui, le prix, en attendant qu'ils aient ce pouvoir d'achat, s'ils arrivent à l'avoir, non, ils l'auront. Mais voilà, en attendant qu'ils l'aient, en attendant qu'ils puissent l'avoir, qu'ils soient au maximum responsables de leur consommation et de leurs achats.
- Speaker #1
Je trouve que tu as très raison dans ce que tu dis. Si très raison, ça se dit. Tu as fort raison dans ce que tu dis. Je trouve que la faute est rarement du côté du consommateur. Parce que... typiquement les gens qui ont un peu moins de revenus et qui pourraient moins investir dans une bonne pièce parce que la fin de mois c'est compliqué ce que je comprends totalement elles sont matraquées par du marketing qui fait que t'as tout le temps besoin de racheter là ils montraient et ça c'est d'une hypocrisie crasse et ça me tue Quand on voit le gars aux cheveux gominés, le patron du BHV qui dit « Nous Chine, le but c'est de rendre la mode démocratique, machin. » De un, Chine, ça crée une concurrence déloyale par rapport aux productions et aux marques qui produisent bien et donc ce qui fait qu'il y a des pertes d'emplois. Le nord de la France, tout le bassin du Hainaut ici en Belgique ont été des gros producteurs de vêtements mais tout a été délocalisé parce qu'il y a un dumping social, ce qui fait que les gens achètent moins cher donc du coup il y a moins d'emplois ici. Donc les gens... qui sont censés être les pauvres et qui devraient acheter du SHEIN, ils sont pauvres aussi parce que SHEIN existe. Donc ça, c'est un des problèmes. Et là-dessus, si tu as un marketing qui te matraque tout le temps en te disant que tu as besoin d'une nouvelle pièce, clairement, tu ne peux pas t'en sortir en disant « Non, il n'y a pas de souci, je n'ai pas besoin de racheter. » Typiquement, SHEIN, tu parlais de… Souvent, on dit que c'est les jeunes qui achètent chez SHEIN. Non, c'est la daronne, comme tu dis, qui a un certain pouvoir d'achat et qui a un panier moyen qui est assez élevé. dans la... Dans la queue du Chine quand ça a ouvert à Paris, ils interviewent un peu les gens. Il y a des gens qui disent « j'achète jusqu'à 400 euros par mois de vêtements chez Chine » . Donc ça veut dire qu'il n'y a pas de précarité vestimentaire. Je pense que tout le monde arrive à s'habiller. Et de un, la plupart des gens qui consomment chez Chine surconsomment. Ce n'est pas « j'achète de temps en temps une pièce à 2 euros » , c'est « j'y vais, je fais des paniers moyens de 200 euros » . Souvent parce que j'ai été poussé à acheter via telle ou telle réduction. Moi, je ne suis pas client chez eux, donc je ne suis pas targeté. mais de ce que j'ai pu lire c'est des mails en constance, des notifications push et tout. Comment tu veux t'en sortir quand tu n'as pas d'argent et que tu es dans un milieu social où entouré de gens qui te font acheter et qui te disent qu'il y a une pression sociale à toujours être un peu à la mode, avec en plus des entreprises qui mettent un budget monstre à te faire acheter. Donc du coup, pour moi, clairement, le problème, il faut conscientiser les personnes. Le boycott, ça existe, ça fonctionne, mais il faut aussi pouvoir mettre des choses en place, notamment interdire du marketing de masse. Je pense que la France l'a déjà fait pour Chine. Vivement qu'on le fasse en Europe. Tout court.
- Speaker #3
Je suis évidemment 100% d'accord. Et je pense aussi que dans un monde où les gens sont étouffés par leurs conditions de vie, c'est un peu l'échappatoire de plein de gens. Je pense, le shopping, se dire là-dessus j'ai prise et je peux exprimer mon style et tout ça. Mais du coup, c'est difficile de leur enlever un peu une des dernières libertés que certains... C'est bon, on peut s'acheter une écharpe ou que sais-je. Et je peux comprendre parce que... de très loin, j'ai beaucoup de chance, je suis privilégiée pour plein de sujets, je suis pas dans cette situation mais on sait, comme tu disais dans la file, c'est pas des gens dans cette situation-là et c'est ça le pire je comprends, moi c'est une passion donc je suis hyper au courant de plein de choses de l'impact des matières de l'impact du renouvellement constant, mais ça prend beaucoup de temps et donc il y a plein de gens qui n'ont pas ce temps et cet espace mental tout simplement y consacrer et donc pour eux il y a Merci. La alternative, elle n'est même pas visible, en fait, parce qu'ils sont 100% de leur espace mental et pris par ce marketing.
- Speaker #4
Mais du coup, je pense que c'est ça, en fait, qui est super compliqué et complexe dans tous ces débats-là. C'est qu'en fait, comment est-ce qu'on amène à toutes ces personnes l'envie d'être, en fait, dans le fond, plus connectées à eux-mêmes quand elles sont dans une société capitaliste qui va super vite et que, clairement, c'est, pour la plupart des gens, il y a plein de gens, c'est leur hobby principal d'aller faire du shopping. En fait, c'est complètement fou de se dire ça. Moi, je préfère aussi... participer à quelque chose comme ça, aller marcher dans la forêt, peu importe en fait quoi faire. Mais de nouveau, en fait, je trouve que ça vient vraiment toucher à... En fait, c'est tellement énorme, quoi. C'est la société capitaliste, c'est les classes sociales, c'est... Et du coup, je trouve ça vraiment hyper intéressant tout ce qu'on dit parce que ça vient vraiment démontrer la complexité de... Et en fait, l'ampleur de ces questionnements. Oui, vraiment, quoi.
- Speaker #2
Mais moi, je suis tout à fait d'accord avec tout ce qui a été dit. Mais donc, je voulais revenir sur la prise d'otage un peu sociale. de la communication, qui est clairement, il faut permettre aux gens, à tout le peuple de s'habiller, alors qu'en fait, on voit bien que la cible principale n'est pas du tout ces personnes-là, et donc il y a un peu ce côté de capture sociale dans la communication, mais sur le fait d'accompagner et de faire changer un peu la vision des gens. Mais déjà, en tout cas, dans l'expérience que j'ai eue avec mes jeunes, c'est que la culpabilisation, ça ne marche pas. Ça ne marche pas, surtout quand on culpabilise des gens qui ne sont pas responsables. C'est ça qu'on questionne beaucoup, la culpabilité, la responsabilité, la différence entre les deux et où est-ce qu'on se situe par rapport à ça. Et donc, c'est juste être à l'écoute et communiquer ensemble et surtout pas être dans la culpabilisation. Moi, encore aujourd'hui, je consomme certaines marques que je ne devrais pas. Et donc, tout le côté donneur de leçons. qu'il faut absolument éviter d'avoir et être plus dans l'accompagnement et voir au fur et à mesure on a fait une discussion aujourd'hui, super le lendemain on se voit en ville je vois bien qu'elle l'orne sur Zara et puis voilà c'est des petites discussions Qu'on a au fur et à mesure, elle veut rentrer chez Zara. Plein de fois, ça m'est arrivé avec des potes, on passe devant Zara, ils veulent rentrer, je les regarde en mode « viande » . Ça me dit « ouais, je rentre, j'accompagne » , parce que j'ai une vie sociale quand même, je ne vais pas mettre mes potes à dos. Je rentre, mais ils voient bien que je ne suis ni intéressée par ce que je vois, j'ai décroché de ces marques-là. Et donc même quand je rentre dedans, je ne vois absolument aucun intérêt à regarder même les pièces. Je n'ai plus d'intérêt du tout pour ce qu'il y a là. Mais j'ai des potes qui sont vraiment accros à la mode et à avoir un style vestimentaire sur leur truc. Tout comme moi, ça peut être le sport. Quand je fais du futsal, moi, c'est mon truc. Vas-y, je fais à fond dans mon sport. Ça va être la mode. Mais donc, je trouve que c'est très facile à dire. Pour moi, qui ne suis pas intéressée par la mode, c'est très facile à moi d'avoir un côté donneur de leçon, d'aller à l'aide. Ce n'est pas si compliqué que ça, en fait. Si, pour moi, c'est compliqué. Tout comme pour moi, la mobilité ou bien le sport, ça pourrait être très compliqué pour moi. Un peu plus compliqué pour moi. de corriger ça que pour elle qui peut-être s'en fout complètement de la mobilité ou s'en fout complètement du sport et donc je pense qu'il y a ce truc-là de culpabilité à faire attention quand on accompagne quelqu'un, en tout cas quand on a des discussions ou autres par rapport à ça et puis step by step, comme tu disais ça a mis du temps pour que nous on en arrive là où on en est et en tout cas moi me concernant j'ai encore du chemin à faire donc voilà je pense que c'est un truc collectif aussi à avoir, de réfléchir à comment est-ce qu'on peut avancer ensemble
- Speaker #0
C'est à ça que ça sert, ce qu'on fait aujourd'hui. C'est justement créer un autre narratif qui soit désirable aussi, de montrer que justement, comme Marie fait, fabriquer ses vêtements, c'est super chouette. Produire des vêtements en Belgique, c'est top. Sourcer ses vêtements en seconde main, c'est top aussi. En avoir rien à foutre de comment on est sapé. En fait, pourquoi pas ? Il faut aussi peut-être déconstruire ça et toutes les tendances qu'il y a autour. Moi, il y a un argument qui m'a marquée. Bon, c'est parce que j'adore intellectualiser les choses, donc ça ne va pas marcher sur tout le monde. Mais il y a un argument qui m'a marquée quand j'ai fait un débat sur pourquoi, on va revenir d'ailleurs là-dessus après, sur pourquoi il faudrait interdire Chine en Europe. C'est en fait, si on a accès à des vêtements de si peu cher, c'est parce qu'on jouit du manque de sécurité sociale des gens qui les produisent. Et vraiment me dire, moi avec ma sécurité sociale, je jouis du manque de sécurité sociale de quelqu'un. Mais j'ai trouvé ça, mais... mind-blowing. Et du coup, depuis, je fais que le répéter aux gens, parce qu'en fait, c'est la réalité, c'est juste qu'on ne me l'avait jamais formulé comme ça. Et je fais que le répéter aux gens, et je trouve que ça peut aider en tout cas sur une partie de la population. Mais du coup, ce débat, il était sur est-ce qu'il faut interdire Chine en Europe ou pas ? Donc moi, ma réponse, elle est évidente, c'est oui. En fait, on n'en a juste pas besoin. Même en termes d'alternatives à Bakou, on en a ici déjà. On a, comme tu disais, et tout ça On pourrait se passer de l'ultra fast fashion. En fait, on a déjà la fast fashion. Et puis, on a la seconde main. On a plein de choses. Mais c'est quoi votre avis là-dessus ?
- Speaker #4
Moi, clairement, je pense que ça doit être interdit. C'est assez certain. La question ne se pose même pas. Et je pense sincèrement que c'est ultra hypocrite de nos politiques d'accepter ça à partir du moment où on essaye de prôner des meilleures valeurs, etc. De 1, ça laisse pas l'espace à... nos propres business de se développer en Europe. Ça avait encore plus les enfoncés. Alors que déjà, tous les petits business ont de plus en plus de mal. Ça a un fait. Et encore au-delà de ça, c'est quoi symboliquement dans l'imaginaire collectif ? Belle Europe accepte que des humains soient traités comme ça. En fait, ce que tu dis, pour moi, c'est de l'esclavagisme moderne. En fait, on accepte ça et on l'accepte déjà pour beaucoup de choses. On va encore aller un cran plus loin. En fait, ça s'arrête où ? Vraiment, ça s'arrête où ? Jusqu'où nos politiques vont accepter ça ?
- Speaker #0
Clairement, il y a un vrai manque de courage politique sur cette question-là.
- Speaker #1
Ce que je trouve dégueulasse, et c'est pour rebondir sur ce que tu as dit, c'est qu'il y a une espèce d'exploitation humaine de l'autre côté qui permet à des gens qui sont exploités ici, parce que quand tu dis Chine, etc., leur target, un peu comme le gars du BHV disait, c'est de rendre la mode démocratique pour les gens qui sont plus pauvres. mais ça veut dire que c'est des p**** pauvres qu'on exploite ici, qui vont exploiter des pauvres à l'autre bout du monde. C'est juste, quand tu regardes même, t'as l'impression vraiment d'avoir des gens avec des marionnettes et qui manipulent, vraiment un mépris de classe énorme, je trouve ça crapuleux. Et voilà. Et sinon, bah oui, clairement, ça a aucun sens. Il y a encore Biposte, là, qui a accepté de travailler avec Temu pour les rendre beaucoup plus accessibles. Enfin, c'est fou qu'il soit si facile de mettre en place des choses qui permettent d'accélérer la propagation de poisons comme chine et tému alors que nous donc à chelucide dont on a envie de faire un exercice on invite des politiques à venir aux ateliers donc on a chaque partie à venir pour discuter de comment ils pourraient nous aider. C'est très positif, il y a plein d'idées, chacun un peu sa manière de voir les choses, mais c'est tellement high level à chaque fois, c'est jamais concret, il n'y a jamais de « oui, on pourrait faire baisser la TVA » , ça fait 30 ans que les gens en parlent, ça n'a jamais été dans ce sens-là, faire baisser la TVA pour des produits qui sont mieux produits, qui sont plus locaux, etc. Alors que là, il y a Temu qui dit « eh, Bipost, ce serait chaud, on baisse un peu les taxes pour nous et on propage facilement du Temu chez vous, pas de soucis, regardez, ça marche trop bien, les gens achètent » . Là, pas de souci, on débloque des fonds et on peut y aller.
- Speaker #3
Et indépendamment de tout ce qu'on a dit, dumping social, non-respect total des droits humains, l'Europe, elle a à se targuer de protéger la santé des consommateurs et on va aller accepter des produits qui ne respectent aucune norme.
- Speaker #1
Pé-sexuel-pédophile.
- Speaker #3
Encore plus, qui ne respectent aucune morale. Ça me sous-couverte. Ah bah non, mais c'est juste l'économie qui se régule d'elle-même, n'est-ce pas ? Je ne comprends pas comment on peut dormir avec ce genre de décision.
- Speaker #4
En fait, c'est ça, c'est que ça va jusqu'à la santé publique. Il y a de plus en plus d'études qui montrent qu'il y a les micro-particules de plastique qui rentrent dans nos corps, etc., avec tous ces vêtements-là. Et en fait, on se dit, en fait, l'Europe accepte ça. Donc, en fait, c'est ça, ça va vraiment... L'ampleur est gigantesque, quoi, de ce qu'ils acceptent et de ce qu'ils infligent, au final, de plein de façons différentes aux citoyens de l'Europe. Et je pense que ça, il y a peu de personnes qui sont conscients de ça, en fait, de, un, du cercle vicieux dans lequel ça met et de... tout ce que ça touche.
- Speaker #1
Je trouve aussi que c'est hyper court-termiste. Comment Bipost va justifier, comment le BHV justifie, ça crée des emplois ici localement. Peut-être, mais vu le nombre d'emplois que ça a, déjà de piètre qualité localement, scandaleux à la source même de la production, mais surtout le nombre d'emplois que ça détruit. Le BHV, je ne sais pas combien de commerces ils vont fermer. Ça n'a juste pas de sens parce que du coup, c'est hyper à voir. concrètement dans les emplois que tu crées sur place sur ta petite structure et pas sur toute la chaîne de valeur et à plus plus grande zone géographique mais c'est tout le paradoxe de l'europe actuellement l'europe là avec la commission van der leyen 2 elle est en train de déréguler complètement parce
- Speaker #0
que pour relancer c'est leur mot pour relancer la compétitivité économique de l'europe et donc des des entreprises européennes des marques européennes mais après par contre ça te laisse rentrer sur le marché européen des chiines, des témoins qui ne respectent aucune règle. Donc en fait, ça n'a juste aucun sens. Et comme tu dis, c'est extrêmement court-termiste parce qu'on sait que sur le long terme, ça empoisonne les gens ici. Donc c'est un poids sur la sécurité sociale. Et en plus, ça tue l'emploi ici. Quand je dis ici, c'est en Europe de manière générale. Donc ça n'a juste pas de sens. C'est très facile de démonquer ce qu'ils sont en train de faire. Le problème, c'est qu'il y a très peu de... Ce narratif-là que j'énonce, il vit très peu. Et du coup, on touche à un... on touche aux emplois, aux emplois de la transition, en fait, et je sais que c'est un sujet que tu abordes aussi avec les jeunes, Insaf, c'est le fait de pouvoir avoir accès à un emploi chouette, qui aille dans le bon sens, et en même temps, qui te permette d'avoir un revenu stable et suffisant, et de vivre avec dignité, comme tu disais tout à l'heure. Mais en fait, du coup, ce qu'est en train de faire l'Europe actuellement, c'est défavoriser euh... les emplois de la transition, alors qu'on nous dit qu'on veut faire la transition, mais s'il n'y a pas d'emploi, il n'y aura pas de transition. Je ne sais pas si c'est un sujet, je pense que c'est un sujet que tu abordes aussi avec les jeunes, c'est l'accès justement à un emploi chouette et qui fasse sens.
- Speaker #2
Oui, alors, de rien que très localement, juste à Bruxelles, avec Arizona et tout ce que ça implique. Moi, je travaille dans l'éducation et là, je vais parler pour moi d'abord. là je suis en recherche d'emploi et dans l'éducation on voit à quel point c'est pas ouf et rechercher un emploi avec les difficultés qu'on connait aujourd'hui moi dans la réalité que je connais là maintenant tout de suite c'est que dans les entretiens que je fais entre misogynie et racisme c'est compliqué pour moi d'aller au bout d'un entretien ou bien de me faire rappeler par après ou avoir des excuses bidons que tu... Ça s'entend et on sait ce qu'il y a derrière, mais ça ne le dit pas clairement. Parfois, si, on me l'a aussi dit clairement, parce que j'étais femme, parce que j'étais racisée. C'est illégal en plus. Clairement, on m'a demandé est-ce que j'étais flexible ? Je dis oui et puis on me demande, t'es sûre, t'as des enfants ? Est-ce que t'as une famille ? On ne peut pas poser cette question-là. Exactement, mais quand tu cherches un emploi, t'as une seconde pour réfléchir. Est-ce que tu réponds à la question parce que tu veux un job ou est-ce que tu ne réponds pas à la question parce que tu sais que c'est illégal ? euh Par contre, on te rappelle, on te dit, le poste, ça n'est pas compliqué. Il y a quelqu'un d'autre qui a été pris. Tu pouvais t'arrêter là, mais quand on rajoute. Mais par contre, j'ai un public un peu plus défavorisé. qui tu pourrais bien matcher. Tu te dis, ah, c'est quoi, tu cherches mes compétences ou tu cherches ce que je suis ? Donc il y a plein de choses comme ça qui arrivent. Et donc j'avoue que c'est compliqué pour moi de dire à des jeunes que ça va aller, vous allez le trouver, etc. Et il faut rester cohérent avec ce que vous êtes et vos engagements. Parce que, je ne l'ai pas dit, mais chez les ambassadeurs d'Express Citoyenne, la plupart des jeunes sont engagés, pas que pour l'environnement, mais donc contre le racisme, contre... contre les inégalités nord-sud, etc. Et donc, c'est compliqué de se dire comment est-ce que je reste cohérent avec mes engagements tout en... Il faut survivre, il faut vivre, et de guignement. Et donc, c'est très compliqué d'essayer de se projeter aujourd'hui. Même dans l'orientation de leurs études, ça se pose des questions déjà très tôt, sur... Ok, je travaille dans tel secteur, je suis une femme, je suis racisée, je suis de telle religion, etc. etc. C'est des choses qui prennent des gens en compte très très très très tôt. Et donc, non, c'est... J'ai pas... On en parle, on dépose, mais on attend encore de voir quel type de solution on peut trouver pour réussir à allier engagement avec notre vie, tout simplement.
- Speaker #0
Oui, très clairement, on est une des premières générations qui ne pensent pas que nos enfants vivront mieux que nous. C'est fou quand même. Jusque maintenant, ça a toujours été l'inverse. Donc, les parents pensaient toujours que leurs enfants, parce qu'on était sur une espèce de progression des conditions de vie. Et maintenant, notre génération, les millennials et la Gen Z, pensent que leurs enfants vivront moins bien.
- Speaker #4
Clairement, je pense que ça se voit aussi. Moi, j'ai un entourage de début trentenaire. Il n'y en a pas beaucoup qui ont des enfants déjà. Je pense qu'on y réfléchit quand même tous différemment et que ça fait clairement peur. Là, à l'heure actuelle... De se dire, en fait, je vais mettre un enfant au monde et il va se passer quoi ? Les droits humains sont bafoués partout, il y a la guerre partout, on accepte... On est vraiment dans un moment hyper anxiogène au niveau de la société, de toute la société. Et franchement, après, je me dis qu'il faut que les bonnes personnes mettent des enfants aussi au monde, sinon on ne va pas s'en sortir. Si les personnes déconstruites un minimum et conscientes ne mettent pas d'enfants au monde, je ne sais pas comment ça va se passer à un moment.
- Speaker #0
Après l'espoir, on peut le créer. C'est ce qu'on fait aujourd'hui et c'est ce que vous faites dans vos vies respectivement. C'est agir pour générer de l'espoir. C'est ce que tu fais avec les jeunes, dans l'activisme, avec Rius, dans ton travail notamment. Et pareil, c'est ce que tu fais avec ta marque.
- Speaker #1
Oui, après les chiffres sont en train de parler. Clairement, on voit qu'on atteint beaucoup plus de monde. Je pense qu'il y a tranche de la population qui n'est pas majoritaire, qui est très privilégiée, etc., mais qui commence à se dire que c'est quand même intéressant de pouvoir aller consommer plus local. Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'il y a un peu une transition sur quelle partie de valeur les gens viennent chercher chez nous. Avant, on avait beaucoup le côté environnemental. J'ai l'impression que c'est plus du tout une priorité chez les gens. Maintenant, les gens font très attention à l'impact sur leur santé. On parlait de polyester tout à l'heure, le fait d'avoir des matériaux qui sont plus biodégradables, qui sont... c'est quand même un argument que les gens viennent plus en plus chercher parce que les gens sont conscients de l'impact sur leur santé de leur consommation nous ce qui marche très fort c'est le fait de les gens comprennent c'est fait à côté de chez eux et il y a un peu une espèce de chauvinisme belge que les français au Moku ils commencent à leur choper tout doucement mais qu'il y a moyen de faire des choses en Belgique et ça je pense qu'on est une des rares nations où on n'est pas très fier d'être belge en général sauf quand le foot on termine 3ème à la coupe du monde mais Mais j'ai l'impression qu'il n'y a pas de patriotisme ou de fierté parce qu'on n'a pas une histoire énorme, parce que tu as toujours été un petit pays et qu'on est très...
- Speaker #0
On a fait des trucs très cool aussi.
- Speaker #1
On a fait des trucs qui sont très très limites, évidemment. Donc je pense qu'il y a ça. Après, la France, on fait beaucoup de trucs très limites et il y a beaucoup de gens qui sont très fiers d'être français. Donc voilà, c'est pour toi la France, c'est parce qu'on a perdu à cause de vous à la culture. Non, mais du coup, je pense que le fait de pouvoir se rendre compte qu'il y a des choses qui sont faisables près de chez toi ça les gens sont prêts à supporter et à se dire ça vaut la peine moi je me souviens il y avait sur un marché on était je sais plus où et nous on produit à l'aube dans un atelier de travail adapté donc près de charleroi et quelqu'un me dit quoi à l'aube mais attends mais tu connais machin et puis je fais bah oui elle travaille justement à l'atelier quoi c'est pas vrai machin donc tu vois ça crée un vrai lien de tu sais qui fait le vêtement derrière donc les gens viennent viennent chercher ça et je pense que là dessus on a vraiment une mouvance très très positive Là j'ai un peu taclé le fait que les discussions politiques qu'on a eues étaient très high level, mais on sent qu'il y a quand même une envie, et c'est des sujets qui ne sont pas abordés avant, qui commencent à être abordés, donc là-dessus c'est très cool. Nous on aimerait bien, et c'est un peu ce que tu disais Irsaf juste avant, nous le but c'est de rendre la mode du rap plus abordable, mais pour ça ça doit passer par deux choses, on va baisser le prix, mais il doit aussi y avoir une compétition beaucoup plus... fait un peu plus égal entre tous les compétiteurs. Ce n'est pas du tout le cas quand tu as un t-shirt à 3 balles et que tu as un t-shirt à 50 balles. Donc nous, s'il y a une diminution de TVA, une augmentation de volume, des choses qui sont mises en place pour que nous, on garde les mêmes marges et qu'au final, si les coûts baissent, on peut baisser notre prix, clairement, les gens vont être beaucoup plus réceptifs et ça permettra d'aller chercher beaucoup plus de monde là-dessus. Et tout ça, c'est que du courage politique, encore une fois, parce que pour moi, ça passe uniquement par ça. Nous, on fait déjà le travail pour aller chercher des volumes supplémentaires. Ça commence à venir, mais c'est clairement pas suffisant. Il va falloir aller plus haut. Moi, je suis assez positif, personnellement. Après, je suis de nature optimiste. Et je suis aussi très privilégié. Je suis dans une bulle où je vois que les gens commencent à s'activer. Moi, je n'étais pas du tout politisé jusqu'à il y a trois dernières années. Je pense que je commence à l'être beaucoup plus. Pareil dans mes amis, pareil dans ma famille. C'est vraiment des sujets, je trouve, qui n'étaient pas du tout abordés. Et maintenant, c'est quasi les sujets sur lesquels on dérive à chaque fois. Alors, est-ce que je sélectionne mes amis au final, les gens avec qui je traîne ? Oui. mais de manière globale, j'ai l'impression qu'il y a une conscience quand on voit les manifs maintenant il commence à y avoir du volume, des gens qui viennent j'ai l'impression que les gens commencent à se rendre compte que si on bouge pas, ça va être un peu l'enfer et il y a des preuves historiques qui montrent qu'on est sur des carcans et des similitudes sur des mouvements pas très cool cool qui se sont passés il y a pas si longtemps, très liés à l'extrême droite et le fascisme donc voilà, je pense qu'on est à un tournant, évidemment il y a plein de choses et comme tu dis, je pense que pour les 5-10 prochaines années ça va être compliqué ... Mais moi, je vois plus ça comme une espèce de réaction où maintenant, les gens se disent « Écoutez, ça existe. C'est comme ça que ça s'est passé. On a la preuve, on a la connaissance. Et attention, il y a une limite. C'est maintenant qu'il faut se bouger. » Le commun qui n'était pas politisé commence à l'être et commence à vouloir se bouger.
- Speaker #0
Oui, quand tu es bruxellois et que tu vois 140 000 personnes dans la rue, ça a un impact sur ta vie. Et moi, justement, je suis d'accord avec toi. Il y a des jours où je suis très pessimiste et puis il y a des jours où je suis dans la rue avec 140 000 personnes et je me dis que c'est quand même... la puissance qu'on est en train de faire.
- Speaker #4
Je pense qu'il y a clairement une volonté citoyenne qui grandit et c'est ça qui donne de l'espoir en vrai, c'est de voir que les citoyens se réunissent et même essayent d'être créatifs de plus en plus dans leur façon d'approcher les gens, de conscientiser. Et je pense que les réseaux sociaux apportent vraiment du positif par rapport à ça. Je pense que franchement...
- Speaker #0
Et du négatif.
- Speaker #4
Et du négatif, c'est certain, mais je pense que quand même ça donne accès. à beaucoup d'informations et ça permet aux citoyens de pouvoir s'exprimer sur des sujets qui avaient accès à cette info à part les activistes. Et ça, moi, je trouve ça quand même génial. Même toute la vulgarisation de tout le monde académique, en fait. C'est des choses aussi auxquelles personne n'avait accès avant, ou en tout cas, c'était très niche, qui est quand même rendu au grand public. Alors, il y a l'algorithme, etc. De nouveau, ça tourne peut-être plus dans nos cercles, mais je pense que quand même c'est toutes des choses qui... Mais qui permettent des leviers, ça c'est certain.
- Speaker #2
Moi, ce que Jean disait sur l'effet bulle, ça me parle beaucoup. Parce que quand je suis justement dans cette bulle avec des gens qui sont d'accord avec moi, il y a des gens qui vont dans mon sens, qui ne sont pas forcément d'accord avec moi, mais on voit en tout cas dans le même sens, ça fait du bien, ça donne de la motivation et tout. Mais c'est vrai que quand tu sors de la bulle et que tu vois d'autres mondes, quand tu, je ne sais pas, les actualités, les résultats de la COP, etc., tu es dans des trucs où tu es en mode... Ah ouais, c'est vrai qu'il y a en mode tout à l'heure, la bulle est plus petite que le monde, et t'es là en mode, ah, enfin, voilà, il y a un peu les deux, mais je trouve que, enfin, ouais, ça fait plaisir, enfin, ça fait du bien, en tout cas, d'avoir une bulle dans laquelle, enfin, on avance ensemble, et tu vois concrètement les résultats sur le terrain, quand tu vois, enfin, moi, en tout cas, quand je vois des jeunes qui se bougent et qui créent des projets dans leur quartier, et qui, enfin, voilà, socialement et environnementalement parlant, pardon. ça marche et ça tient et ça va vers quelque chose, ça donne très envie. Quand tu vois des commerces ou des initiatives qui grandissent et qui vont dans ce sens-là, tu te dis, en fait, le peuple est là. Il y a le gouvernement d'un autre côté, il y a les grandes entreprises. Il reste ça et si le peuple y arrive, c'est là où, tu me dis, il y a de l'espoir.
- Speaker #1
Puis il y a des preuves, je trouve, aussi. Il y a quand même des gouvernements qui sont tombés récemment parce qu'il y a eu une mobilisation de la jeunesse. Bon, ça a été violent et ça s'est fait au dépend de certaines villes, etc. Mais je trouve qu'il y a quand même des preuves maintenant où on montre qu'il y a clairement moyen s'il y a plein de facteurs à prendre en compte, mais il y a des choses qui bougent et il y a des preuves, des exemples qui montrent qu'il y a moyen de faire changer les choses quand tu es un citoyen.
- Speaker #0
Et d'ailleurs, en Belgique, on est un pays... On n'est pas chauvin, mais par contre on est un peu révolutionnaire quand même. On a une histoire de grève par rapport à l'âge très faible de notre pays, il est très jeune en fait par rapport aux autres. On a une histoire de grève assez impressionnante. On a fait reculer le patronat plusieurs fois. On a obtenu tout plein d'aspects de la sécurité sociale grâce à ça. Donc on est un pays qui peut faire bouger les choses et je trouve que ça donne énormément d'espoir.
- Speaker #3
Parce que les raisons de désespérer en ce moment ne manquent pas. Mais s'il y a bien une chose qui redonne confiance et qui nous donne du pouvoir, c'est de se rendre compte qu'on en a tout simplement et qu'il faut le prendre.
- Speaker #0
Exactement. Merci beaucoup à toutes et à tous. C'était trop chouette. Merci et à bientôt. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'oubliez pas de vous abonner au podcast. Si vous voulez réagir à nos propos, la section commentaires est faite pour cela. Ou alors, vous pouvez me retrouver sur Instagram sous le pseudo Good Morning Law. On se retrouve dans deux semaines pour un prochain épisode d'Epicéa. Et d'ici là, prenez soin de vous.