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ÉTATS DAMES

Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires

Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires

24min |13/10/2025|

134

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ÉTATS DAMES

Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires

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24min |13/10/2025|

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Description

Derrière chaque blouse blanche, il y a une histoire.

Celle d’Agathe, 25 ans, est celle d’une jeune femme qui a appris à soigner les autres tout en essayant de se sauver elle-même.

Diagnostiquée anorexique à 17 ans, hospitalisée à plusieurs reprises, confrontée à la dépression et à la culpabilité de ne pas « avancer comme les autres », Agathe a pourtant refusé d’abandonner son rêve : devenir infirmière.

Pendant cinq ans, elle a jonglé entre les soins, les rechutes, les stages, les arrêts maladie et les doutes.

Mais derrière chaque échec apparent, elle a trouvé une raison de se relever.

Dans cet épisode, elle raconte sans filtre son parcours :

sa première hospitalisation, la peur de la psychiatrie adulte, la pression des études de santé, le poids du regard des autres… et cette immense fierté, le jour où elle a enfin obtenu son diplôme.

Un épisode sincère, bouleversant et porteur d’espoir, qui rappelle que la santé mentale ne définit pas nos capacités,

et que chaque lente victoire mérite d’être célébrée. 🌿


🎧 Écoute maintenant “Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires – avec Agathe”

sur toutes les plateformes de podcast.


Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Agathe


Stéphanie Jary


Instagram 


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a des combats que personne ne voit. Agathe, 25 ans, est infirmière. Mais avant d'endosser la blouse, Elle a connu l'autre côté du miroir, celui des patientes, des hospitalisations, des diagnostics et du combat contre elle-même. À 17 ans, les troubles alimentaires ont bouleversé sa vie, la plongeant dans un long tunnel de soins, de rechutes, de dépressions et d'une lente reconstruction. Pourtant, malgré les arrêts, les retards, les doutes et la douleur, Agathe a tenu bon. Cinq ans pour obtenir ce diplôme, cinq ans de lutte entre la maladie et le rêve d'aider les autres. Aujourd'hui... Elle raconte son parcours, ses chutes, ses victoires. Et ce jour où elle a enfin pu dire « je suis infirmière » . Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Agathe, j'ai 25 ans. Je suis tombée dans les troubles alimentaires à l'âge de 17 ans. Ça a été ma première hospitalisation quand j'étais encore au lycée. Et quand je suis devenue majeure, j'ai voulu arrêter tous les suivis. Sauf qu'évidemment, j'ai rejeté. Et j'ai rejeté pendant mon école infirmière. Donc j'ai dû faire des reports, des arrêts, c'était très compliqué. J'ai eu mon année en 5 ans au lieu de 3. C'était compliqué. En 2017, au lycée, j'ai été diagnostique anorexique. hyperactive et restrictive. Et désormais, on m'a diagnostiqué anorexie sévère chronique parce que ça fait plus de 4 ans que je suis atteinte de cette maladie. Donc, pour cette première hospitalisation en pédiatrie qui a duré 6 mois en temps plein avec la sonde nasogastrique et un an et demi en hôpital de jour, j'ai ressenti vraiment de l'incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde s'inquiétait pour moi. J'avais des bilans sanguins plutôt corrects. Mon corps résistait vachement à... à la maltraitance que je lui faisais. Et en fait, j'aurais eu besoin de considération parce qu'à l'époque, ma psychiatre avait dit que je n'étais pas si maigre pour être hospitalisée alors que j'avais déjà un IMC en dessous des normes. Et je me rappelle que ça m'avait vachement blessée et que je m'étais dit, si je ne suis pas assez maigre, je ne peux pas encore maigrir. Donc c'était vraiment... J'aurais eu besoin de réassurance, qu'on me prenne au sérieux. avant que ça grave trop. À l'époque, je ne savais pas du tout pourquoi je t'ai trouvé malade. Déjà, j'étais dans un déni pendant des années à me dire que je n'étais pas malade, en fait, et à me comparer aux autres, à me dire, non, mais elle, elle est fatiguée, pas moi. Elle a le débilan sanguin pourri, pas moi. Enfin, voilà, j'étais H24 dans la comparaison. Et je ne comprenais pas pourquoi j'en étais arrivée là. J'avais une famille aimante, j'avais des bonnes notes à l'école, j'avais des amis. En fait, tout allait bien dans ma vie, mis à part le fait que j'ai eu une petite partie d'harcèlement scolaire, mais qui s'est très très vite résorbée. Mais voilà, donc je n'ai jamais compris pourquoi j'étais tombée là-dedans. Et je pensais m'en être sortie à mes 19 ans, une fois que j'ai arrêté le suivi en pédiatrie. parce que j'étais plus mineure. Et j'ai refusé de faire une continuité des soins avec les adultes parce que tout simplement, ça me faisait peur de passer de pédiatrie à service d'adulte. Ce n'était pas du tout les mêmes cadres, ce n'était pas du tout les mêmes attentes. Enfin, tout était différent et ça faisait beaucoup trop de changement pour moi. Et du coup, pendant environ trois heures, j'ai totalement évité les soins. Sauf que du coup, c'est le... psychosomatique qui rentre en moi. C'est-à-dire que j'ai eu beaucoup de soucis de santé somatiques, dans le sens où je ne pouvais plus aller uriner toute seule, je faisais des globes urinaires sur globes urinaires, j'étais obligée de me faire des autosondages 4 à 6 fois par jour pendant 2 ans. J'ai des troubles digestifs très importants pendant peut-être un an. Le plus embêtant, c'est que mes TCA ont engendré un problème à la thyroïde. Depuis 2020, je suis diagnostiquée d'une thyroïde d'Hashimoto. C'est un dérèglement de la thyroïde qui fait qu'elle ne travaille pas assez. Et du coup, ça fait prendre du poids. Et du coup, j'ai pris du poids à cause de ça. Mais malgré tout, j'étais bien mentorée, j'avais mon école infirmière, j'avais des choses à laquelle me raccrocher. Donc malgré ce poids-prix que je prenais très mal, je m'étais remise en restriction extrême, mais j'arrivais encore à avancer. Je me disais, ça passera, c'est comme la première fois, ça passera. Pendant cette période, la petite victoire qui me rend fière, c'est que... J'étais très très mal mentalement et pourtant je n'ai pas arrêté mon école, même si c'était du distanciel parce qu'il y a eu le Covid entre temps, je n'ai pas arrêté mon école tout de suite. J'ai continué, continué à avancer, jusqu'à ce que je ne puisse plus avancer. Donc comme vous l'avez compris, le Covid s'est passé pendant mon école infirmière, donc pendant ma première année. À mon entrée d'école infirmière, je pensais vraiment que... Tous mes soucis étaient partis. Je faisais la formation de mes rêves, j'étais partie en stage. Tout se passait à merveille, je me défais de nouvelles amies. Je n'étais plus la Agathe malade que tout le monde connaissait au lycée, juste par la maladie. Enfin, je me suis sentie vraiment à ma place. Et ça, c'était magique. Le Covid, sur le coup, ça n'a pas trop impacté mon mental, dans le sens où on était réquisitionnés. Donc, je continue à travailler un peu. Bon, ensuite, on a été confinés parce que les premières années, on ne servait à rien en soi, on ne connaissait pas assez de choses. Mais j'ai plutôt bien vécu le Covid, je dirais. C'est plus l'après qui a été compliqué. Pendant le Covid, du coup, on avait tout à distance. On n'a pas fait les soins pratiques en vrai. Il y a plein de choses qu'on n'a pas pu faire de la première année. Et je suis arrivée en deuxième année avec un stage très, très... très technique, très précis, qui était de la chirurgie cardiopédiatrique, sachant que je n'avais jamais fait de stage à l'hôpital. Et là, j'ai paniqué parce que je ne savais rien faire. Je me suis mis une pression monstre à me dire « t'es pas capable, tu vas jamais y arriver, non, non » . Et bon, j'ai eu la chance de tomber sur des tutrices encourageantes qui m'ont aidée, qui m'ont poussée vers le haut. Et je m'en suis pas trop mal sortie, vu que j'ai validé le stage et qu'aujourd'hui, je suis infirmière, du coup. Après, quand on est en école infirmière, c'est vrai qu'il y a un paradoxe. On apprend à soigner des patients, sachant qu'on souffre soi-même. Et du coup, tout le monde me disait de m'arrêter parce qu'il fallait que je prenne soin de moi avant de prendre soin des autres. C'est une phrase un peu bateau que tout le monde dit. Mais en fait, moi, soigner les gens... ou leur apporter de la bonne humeur, tout ça, ça me faisait du bien. Parce que c'était des moments où je cogitais pas, c'était des moments où j'étais dans le relationnel et quand je travaillais, je pensais beaucoup moins à la maladie. Donc pour le coup, ça m'a vachement apporté. Sauf que ça ne dure pas. éternellement. Vous vous doutez bien que quand on tire sur la corde, au bout d'un moment, elle finit par lâcher. J'ai ressenti le besoin de reporter, de mettre une pause à ma formation parce que je commençais à faire des malaises en stage, je commençais à vraiment pas être bien et je voulais pas que ça impacte sur ma réussite scolaire, etc. Donc je me suis dit, là, quatre fois, il faut arrêter. Et en fait, ce qui m'a vraiment Ce qui m'a motivée pour faire ce report, c'est que malheureusement j'ai fait une première TS, je ne sais pas si je peux dire le mot, qui m'a menée à une première hospitalisation adulte en psychiatrie. J'ai été hospitalisée deux mois et du coup pendant ces deux mois j'étais en contact avec ma référente. Elle m'a vachement accompagnée et on a décidé de faire le report ensemble. J'ai repris beaucoup trop tôt l'école. sachant qu'on ne peut faire qu'un report pendant la formation. Et je me suis dit, oui, oui, ça va mieux. J'ai repris un an après, même pas, moindrement. Et sauf que ça a été la mauvaise décision parce qu'il faut vraiment être solide pour ses études parce que c'est dur psychologiquement, c'est dur physiquement. Je pense qu'on sous-estime la charge de travail des infirmières de nos jours. Mais il faut être prêt. Il faut vraiment être prêt. Du coup, à chaque report ou arrêt, je me sentais nulle. Je me suis dit, en fait, t'arriveras pas, parce que je voyais mes copines avancer, devenir infirmière. Moi, j'étais toujours en arrêt. C'était assez compliqué. J'enchaînais les hospitalisations, j'enchaînais, j'enchaînais. C'était vraiment compliqué les dernières années. Je me retrouvais avec des promotions que je ne connaissais pas. J'assistais qu'à certains cours. Je me sentais vraiment à part. Je n'avais plus personne que je connaissais. Je ne parlais à personne. Je venais en cours, je repartais. Je me sentais très, très, très seule. Ce qui m'a fait tenir, tout simplement, c'est ma famille. Notamment ma maman, qui a toujours été là pour moi, qui a toujours tout fait pour moi. C'était aussi l'obtention du diplôme d'infirmière. Parce que je ne voulais pas que la maladie me gagne sur ça, alors que c'est mon rêve depuis toute petite. Et je voulais prouver aux personnes qui ne croyaient pas en moi que je pouvais y arriver, avec le temps qu'il faut, mais je pouvais y arriver. Et ça, ça a été ma plus belle victoire. Si je devais dire quelque chose à la moi d'avant, j'aurais dit... De ne pas lâcher, de continuer à se battre, de ne pas écouter les critiques, de prendre soin de soi évidemment, et d'avancer la tête haute, parce que quand on veut quelque chose, on arrive à l'obtenir. Donc j'ai eu plusieurs rechutes pendant ma formation. J'ai eu des moments difficiles entre TS, réanimation, coma, urgence, j'ai enchaîné vraiment des périodes difficiles. et du coup je me sentais Encore une fois, incapable. Je me disais que je n'y arriverais jamais. Tout le monde me disait que je n'allais pas y arriver parce que c'était trop mal et que ça allait trop loin au niveau santé mentale et même physique. Donc petit à petit, plus personne ne croyait en moi, à part mes infirmières libérales qui me prenaient en charge. À la sortie de chaque hospitalisation, j'avais besoin d'encouragement, de douceur. pour me mettre en confiance, pour que je puisse rebondir. Et ça n'a pas toujours été le cas, malheureusement, selon les équipes médicales. Mais j'ai fini par réussir à trouver un suivi qui m'a vraiment poussée vers le haut et qui m'a fait tenir. Et c'est pendant ces arrêts maladiques que je me suis réveillée d'une amnésie traumatique. J'ai commencé à avoir des flashs, j'ai commencé à... à me rappeler de beaucoup de choses de mon enfance. Et là, j'ai commencé à faire des liens. J'ai commencé à faire des liens avec mon anorexie, j'ai commencé à faire des liens avec mes déliès, et j'ai enfin compris pourquoi je martyrisais mon corps, chose que je ne comprenais pas depuis toutes ces années. Alors, je ne parlerai pas forcément de ce stress post-traumatique et quel type c'était, mais voilà, en fait, j'ai totalement... réagir suite à un choc qui s'est passé dans mon enfance. Et je n'en ai tellement jamais parlé que mon cerveau l'avait oublié. Et quand c'est revenu, ça a fait très, très mal. Et donc, entre ces hospitalisations, j'arrivais à faire mes stages quand même. Mais il n'y avait plus grand monde qui croyait en moi. C'était compliqué. Heureusement que j'avais ma famille. Et mes infirmières, comme je disais, sans oublier ma psychologue. En fait, le corps médical et mes parents, c'était les seuls qui pensaient qu'il allait arriver. Ma famille éloignée, mes amis, tout ça, elles avaient abandonné l'idée que j'allais réussir à être infirmière, en fait, parce que pour elles, c'était impossible. J'étais allée trop loin et c'était trop compliqué. Je pourrais jamais... J'aurais jamais pu remontir alors que si. La première preuve concrète que... qui s'est montré que je remontais la pente. Ça a été mon tout dernier stage où vraiment je gérais le secteur en entier. Mes tutrices avaient une confiance aveugle en moi. Je jouais le rôle clairement de l'infirmière. J'avais mon secteur de patients que je gérais de A à Z. J'avais vraiment l'impression d'être infirmière sur ce coup-là. Elles m'avaient tellement appris. J'ai tout appris sur ce dernier stage, clairement. Donc pour toutes celles qui sont... en école infirmière et qui stressent par rapport au stage, la pratique. Ça peut être totalement un stage qui vous fait tout chambouler et qui va vous donner toutes les clés pour pratiquer, vous en sortir. Donc ne vous inquiétez surtout pas. Et au début, prendre les secteurs en charge, ça me faisait peur parce que je n'avais pas confiance en moi du tout. Et je me disais, je vais oublier des choses, je vais mal faire, etc. Et au fur et à mesure, je me rendais compte que... Tout était plus simple que j'arrivais même à parler aux docteurs, aux seniors, aux internes et j'arrivais à répondre aux coups de fil, des choses que je n'aurais jamais pensé faire. Et là je me suis dit, en fait, Agathe, là t'es prête. Il faut que tu te battes parce que je faisais des malaises et je me suis dit là je suis en stage ça va, il y a quelqu'un derrière moi. Mais si j'ai mon service toute seule, il n'y a personne pour me remplacer si je fais un malaise. Donc j'ai décidé de prendre soin de moi une fois le diplôme obtenu. C'était le deal un peu avec le médecin. C'était que je me laissais continuer jusqu'à l'obtention du diplôme. Il s'agissait de quelques mois et après je devais aller me faire soigner dans une structure à Lyon. où je suis restée plusieurs mois et où je l'ai retournée en décembre. Le fait d'avoir obtenu mon diplôme en 5 ans et pas en 3, ça m'a un peu perturbée, j'avoue, parce que j'ai toujours été une très très bonne élève, première de la classe. Et là, du coup, je me sentais vraiment nulle, alors qu'en soi, c'était des arrêts, c'était pas des échecs. Mais pour moi, ça reste un échec en réalité. Par contre, je peux vous assurer que le jour où j'ai signé, et que j'ai reçu mon diplôme et mon chapeau. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps parce qu'en fait, pour moi, ce diplôme, il vaut de l'or. Encore plus que des personnes ayant eu un parcours entre guillemets normal parce que je pensais tellement plus y arriver. Je n'avais plus d'espoir, en fait. Moi, je continuais histoire de continuer. Mais pour moi, c'était inaccessible, en fait. Ça devenait trop compliqué. Je pensais vraiment arrêter avant. J'ai ressenti quelque chose que je n'ai jamais ressenti au final. C'était un sentiment de satisfaction, de vengeance par rapport à tous ceux qui parlaient sur moi, qui ne croyaient pas en moi. Et ça a été un moment magique que j'ai d'ailleurs bien fêté. Ce que j'ai pu apprendre sur le long de la guérison et de mon propre rythme, c'est de penser à soi, vraiment prendre compte. Conscience de nos besoins, de nos limites et ne pas les dépasser. Moi, ça fait un an que je suis diplômée, je n'ai toujours pas commencé à travailler parce que je prends soin de moi et je pense que c'est l'essentiel pour commencer une carrière convenablement et pour pouvoir aider les autres. Sur une idée reçue sur la réussite que j'aimerais déconstruire, c'est vraiment... Arriver en école en trois ans, pile poil. C'est les reports, les redoublements, les arrêts de maladie. Ça ne fera pas de vous un infirmier ou une infirmière moins capable, loin de là. Au contraire, vous aurez plus d'expérience. Moi, j'ai fait un stage en plus et c'est ce stage qui m'a sauvée niveau pratique. Donc, je ne regrette absolument pas d'avoir fait mes arrêts. et mes reports, enfin mon report. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui me jugeaient, mais au final, moi, je m'en fichais. Vraiment, je m'en fichais et je veux déconstruire cette pensée de « Elle a fait son école à 5 ans, ça doit faire en 5 ans, ça doit être une mauvaise infirmière » . Pas du tout. Aujourd'hui, du coup, comme je vous l'ai dit, j'ai choisi de prioriser ma santé avant d'exercer. Donc j'ai fait des hospitalisations. Actuellement, j'ai la sonde à domicile en attendant de retourner en hospitalisation en décembre. Et je laisse le temps. Je suis jeune encore, je viens d'avoir 25 ans. Je me dis, si je ne me soigne pas maintenant, je ne me soignerai jamais. Et ma vie, ma carrière, ça ne pourra jamais tenir sur le long terme. Là, je le voyais déjà que je fatigue beaucoup plus. Mon corps, il a beaucoup plus de respect. Je n'ai pas eu de répercussions aujourd'hui que quand j'avais 17 ans, tout simplement parce que mon corps vieillit. Même si 25 ans, ce n'est pas vieux, mais mon corps prend de l'âge quand même. Donc j'apprends à prendre soin de moi. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire à être en accord avec les soins, à m'accorder du repos, à essayer d'arrêter d'être hyperactive, de revoir mes amis parce que je m'étais totalement isolée socialement. c'est Plein de petits objectifs comme ça que j'essaie d'atteindre chaque jour. Comment je vais priver à me montrer dans le métier pour que je me sente en sécurité et alignée ? J'aimerais bien retourner dans un service que j'ai déjà fait pour commencer, pour me remettre dans le bain de la pratique, la pose des cathéteres, les prises de sang, tout ça. De me remettre un peu dans le bain de... Des pratiques infirmières en fait, et ensuite partir sur un service qui me plaît vraiment, c'est-à-dire tout ce qui est pédiatrique. Mais d'abord, je veux vraiment travailler dans un service complet, qui est très diversifié pour bien retoucher à tout et être à l'aise. Pour tous les étudiants en santé mélangés, que ce soit étudiants infirmiers, étudiants en médecine, tout. qui traversaient les troubles du comportement alimentaire ou la dépression, je vais vous dire que ce n'est pas ces diagnostics qui vont vous arrêter. Si on a la passion, si on a la rage de faire ce qu'on veut, on y arrive. Alors ça prend plus ou moins longtemps, mais si c'est ce qu'on veut vraiment, on finit par y arriver et il ne faut jamais lâcher, jamais écouter les autres. Il faut s'écouter soi, écouter les bonnes ondes qu'on peut nous envoyer. Et uniquement garder ses bonnes ondes. Une phrase que je me répétais tout le temps quand ça n'allait pas, je me disais, Dieu donne les batailles à ses plus forts soldats. Et du coup, je me disais, il ne m'arrive pas ça pour rien. Ça doit être un signe qu'il faut que je lutte et que tout sera meilleur après. Et ça m'aidait au quotidien. vraiment d'autres ressources qui m'ont aidée. J'ai eu beaucoup d'hospitalisations, que ce soit dans ma ville ou ailleurs. J'avais des infirmières tous les soirs qui passaient pour me donner mes traitements, pour me parler. Elles m'envoyaient des messages pendant mes stages pour savoir comment j'allais. J'étais très, très entourée. J'avais ma psychologue, j'avais une association. J'ai été très entourée, que ce soit médicalement ou au niveau familial. J'ai encore du mal à le dire, vu que je n'ai pas exercé. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je dis « je suis étudiante infirmière » . Et en fait, tu dis « pardon, je suis infirmière » . C'est encore compliqué à dire. Mais c'est vraiment ma plus grande fierté, parce que je suis tombée tellement bas pendant cette formation, où j'ai effroulé la mort à plusieurs reprises, que je n'y croyais plus. Je n'y croyais clairement plus, en fait. Les gens qui ne croyaient pas en moi, qui me faisaient un peu d'écrase, j'avais plus d'espoir. Pour moi, c'était fini et j'avançais histoire d'avancer, mais je n'y croyais plus. Donc, si j'avais un message à faire passer, c'est que ce n'est pas vos maladies qui vont vous dicter ce que vous allez faire. Ça impacte les études, certes, mais si on se prend en charge et si on est bien entouré, on y arrive. Il ne faut pas être dans le recul de soins, il ne faut pas être trop exigeant envers soi-même, il faut se laisser porter, faire confiance aux médecins, à leurs décisions, parce qu'ils savent ce qu'il y a de mieux pour nous. J'aimerais que mon parcours puisse aider certaines personnes à continuer justement leur étude, s'ils sont en plein doute, parce que, voilà, j'en suis l'exemple. Je me suis tellement battue, j'ai tellement galéré. Mais j'ai fini par l'avoir. Et au final, c'est ce qui compte. C'est qui va vous demander dans la vie en combien d'années tu as eu ton école, tu as eu ton diplôme d'infirmière. Personne. Les gens vont regarder ton CV, ils vont regarder un peu tout ça, mais personne ne te jugera sur le nombre d'années que tu as faites. Alors vraiment, croyez en vous. Prenez confiance. Occupez-vous de vous. Vraiment, vraiment, vraiment. Si vous faites un report, ne reprenez pas trop tôt il faut vraiment être prêt pour reprendre et sachez que vous êtes forts vous êtes tous forts et fortes et je crois fort en vous et à nous tous et il ne faut pas que la santé mentale nous gâche nos rêves il faut qu'on prenne une revanche sur ce sujet tabou ensemble on va y arriver Musique

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Derrière chaque blouse blanche, il y a une histoire.

Celle d’Agathe, 25 ans, est celle d’une jeune femme qui a appris à soigner les autres tout en essayant de se sauver elle-même.

Diagnostiquée anorexique à 17 ans, hospitalisée à plusieurs reprises, confrontée à la dépression et à la culpabilité de ne pas « avancer comme les autres », Agathe a pourtant refusé d’abandonner son rêve : devenir infirmière.

Pendant cinq ans, elle a jonglé entre les soins, les rechutes, les stages, les arrêts maladie et les doutes.

Mais derrière chaque échec apparent, elle a trouvé une raison de se relever.

Dans cet épisode, elle raconte sans filtre son parcours :

sa première hospitalisation, la peur de la psychiatrie adulte, la pression des études de santé, le poids du regard des autres… et cette immense fierté, le jour où elle a enfin obtenu son diplôme.

Un épisode sincère, bouleversant et porteur d’espoir, qui rappelle que la santé mentale ne définit pas nos capacités,

et que chaque lente victoire mérite d’être célébrée. 🌿


🎧 Écoute maintenant “Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires – avec Agathe”

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Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Agathe


Stéphanie Jary


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Transcription

  • Speaker #0

    Il y a des combats que personne ne voit. Agathe, 25 ans, est infirmière. Mais avant d'endosser la blouse, Elle a connu l'autre côté du miroir, celui des patientes, des hospitalisations, des diagnostics et du combat contre elle-même. À 17 ans, les troubles alimentaires ont bouleversé sa vie, la plongeant dans un long tunnel de soins, de rechutes, de dépressions et d'une lente reconstruction. Pourtant, malgré les arrêts, les retards, les doutes et la douleur, Agathe a tenu bon. Cinq ans pour obtenir ce diplôme, cinq ans de lutte entre la maladie et le rêve d'aider les autres. Aujourd'hui... Elle raconte son parcours, ses chutes, ses victoires. Et ce jour où elle a enfin pu dire « je suis infirmière » . Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Agathe, j'ai 25 ans. Je suis tombée dans les troubles alimentaires à l'âge de 17 ans. Ça a été ma première hospitalisation quand j'étais encore au lycée. Et quand je suis devenue majeure, j'ai voulu arrêter tous les suivis. Sauf qu'évidemment, j'ai rejeté. Et j'ai rejeté pendant mon école infirmière. Donc j'ai dû faire des reports, des arrêts, c'était très compliqué. J'ai eu mon année en 5 ans au lieu de 3. C'était compliqué. En 2017, au lycée, j'ai été diagnostique anorexique. hyperactive et restrictive. Et désormais, on m'a diagnostiqué anorexie sévère chronique parce que ça fait plus de 4 ans que je suis atteinte de cette maladie. Donc, pour cette première hospitalisation en pédiatrie qui a duré 6 mois en temps plein avec la sonde nasogastrique et un an et demi en hôpital de jour, j'ai ressenti vraiment de l'incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde s'inquiétait pour moi. J'avais des bilans sanguins plutôt corrects. Mon corps résistait vachement à... à la maltraitance que je lui faisais. Et en fait, j'aurais eu besoin de considération parce qu'à l'époque, ma psychiatre avait dit que je n'étais pas si maigre pour être hospitalisée alors que j'avais déjà un IMC en dessous des normes. Et je me rappelle que ça m'avait vachement blessée et que je m'étais dit, si je ne suis pas assez maigre, je ne peux pas encore maigrir. Donc c'était vraiment... J'aurais eu besoin de réassurance, qu'on me prenne au sérieux. avant que ça grave trop. À l'époque, je ne savais pas du tout pourquoi je t'ai trouvé malade. Déjà, j'étais dans un déni pendant des années à me dire que je n'étais pas malade, en fait, et à me comparer aux autres, à me dire, non, mais elle, elle est fatiguée, pas moi. Elle a le débilan sanguin pourri, pas moi. Enfin, voilà, j'étais H24 dans la comparaison. Et je ne comprenais pas pourquoi j'en étais arrivée là. J'avais une famille aimante, j'avais des bonnes notes à l'école, j'avais des amis. En fait, tout allait bien dans ma vie, mis à part le fait que j'ai eu une petite partie d'harcèlement scolaire, mais qui s'est très très vite résorbée. Mais voilà, donc je n'ai jamais compris pourquoi j'étais tombée là-dedans. Et je pensais m'en être sortie à mes 19 ans, une fois que j'ai arrêté le suivi en pédiatrie. parce que j'étais plus mineure. Et j'ai refusé de faire une continuité des soins avec les adultes parce que tout simplement, ça me faisait peur de passer de pédiatrie à service d'adulte. Ce n'était pas du tout les mêmes cadres, ce n'était pas du tout les mêmes attentes. Enfin, tout était différent et ça faisait beaucoup trop de changement pour moi. Et du coup, pendant environ trois heures, j'ai totalement évité les soins. Sauf que du coup, c'est le... psychosomatique qui rentre en moi. C'est-à-dire que j'ai eu beaucoup de soucis de santé somatiques, dans le sens où je ne pouvais plus aller uriner toute seule, je faisais des globes urinaires sur globes urinaires, j'étais obligée de me faire des autosondages 4 à 6 fois par jour pendant 2 ans. J'ai des troubles digestifs très importants pendant peut-être un an. Le plus embêtant, c'est que mes TCA ont engendré un problème à la thyroïde. Depuis 2020, je suis diagnostiquée d'une thyroïde d'Hashimoto. C'est un dérèglement de la thyroïde qui fait qu'elle ne travaille pas assez. Et du coup, ça fait prendre du poids. Et du coup, j'ai pris du poids à cause de ça. Mais malgré tout, j'étais bien mentorée, j'avais mon école infirmière, j'avais des choses à laquelle me raccrocher. Donc malgré ce poids-prix que je prenais très mal, je m'étais remise en restriction extrême, mais j'arrivais encore à avancer. Je me disais, ça passera, c'est comme la première fois, ça passera. Pendant cette période, la petite victoire qui me rend fière, c'est que... J'étais très très mal mentalement et pourtant je n'ai pas arrêté mon école, même si c'était du distanciel parce qu'il y a eu le Covid entre temps, je n'ai pas arrêté mon école tout de suite. J'ai continué, continué à avancer, jusqu'à ce que je ne puisse plus avancer. Donc comme vous l'avez compris, le Covid s'est passé pendant mon école infirmière, donc pendant ma première année. À mon entrée d'école infirmière, je pensais vraiment que... Tous mes soucis étaient partis. Je faisais la formation de mes rêves, j'étais partie en stage. Tout se passait à merveille, je me défais de nouvelles amies. Je n'étais plus la Agathe malade que tout le monde connaissait au lycée, juste par la maladie. Enfin, je me suis sentie vraiment à ma place. Et ça, c'était magique. Le Covid, sur le coup, ça n'a pas trop impacté mon mental, dans le sens où on était réquisitionnés. Donc, je continue à travailler un peu. Bon, ensuite, on a été confinés parce que les premières années, on ne servait à rien en soi, on ne connaissait pas assez de choses. Mais j'ai plutôt bien vécu le Covid, je dirais. C'est plus l'après qui a été compliqué. Pendant le Covid, du coup, on avait tout à distance. On n'a pas fait les soins pratiques en vrai. Il y a plein de choses qu'on n'a pas pu faire de la première année. Et je suis arrivée en deuxième année avec un stage très, très... très technique, très précis, qui était de la chirurgie cardiopédiatrique, sachant que je n'avais jamais fait de stage à l'hôpital. Et là, j'ai paniqué parce que je ne savais rien faire. Je me suis mis une pression monstre à me dire « t'es pas capable, tu vas jamais y arriver, non, non » . Et bon, j'ai eu la chance de tomber sur des tutrices encourageantes qui m'ont aidée, qui m'ont poussée vers le haut. Et je m'en suis pas trop mal sortie, vu que j'ai validé le stage et qu'aujourd'hui, je suis infirmière, du coup. Après, quand on est en école infirmière, c'est vrai qu'il y a un paradoxe. On apprend à soigner des patients, sachant qu'on souffre soi-même. Et du coup, tout le monde me disait de m'arrêter parce qu'il fallait que je prenne soin de moi avant de prendre soin des autres. C'est une phrase un peu bateau que tout le monde dit. Mais en fait, moi, soigner les gens... ou leur apporter de la bonne humeur, tout ça, ça me faisait du bien. Parce que c'était des moments où je cogitais pas, c'était des moments où j'étais dans le relationnel et quand je travaillais, je pensais beaucoup moins à la maladie. Donc pour le coup, ça m'a vachement apporté. Sauf que ça ne dure pas. éternellement. Vous vous doutez bien que quand on tire sur la corde, au bout d'un moment, elle finit par lâcher. J'ai ressenti le besoin de reporter, de mettre une pause à ma formation parce que je commençais à faire des malaises en stage, je commençais à vraiment pas être bien et je voulais pas que ça impacte sur ma réussite scolaire, etc. Donc je me suis dit, là, quatre fois, il faut arrêter. Et en fait, ce qui m'a vraiment Ce qui m'a motivée pour faire ce report, c'est que malheureusement j'ai fait une première TS, je ne sais pas si je peux dire le mot, qui m'a menée à une première hospitalisation adulte en psychiatrie. J'ai été hospitalisée deux mois et du coup pendant ces deux mois j'étais en contact avec ma référente. Elle m'a vachement accompagnée et on a décidé de faire le report ensemble. J'ai repris beaucoup trop tôt l'école. sachant qu'on ne peut faire qu'un report pendant la formation. Et je me suis dit, oui, oui, ça va mieux. J'ai repris un an après, même pas, moindrement. Et sauf que ça a été la mauvaise décision parce qu'il faut vraiment être solide pour ses études parce que c'est dur psychologiquement, c'est dur physiquement. Je pense qu'on sous-estime la charge de travail des infirmières de nos jours. Mais il faut être prêt. Il faut vraiment être prêt. Du coup, à chaque report ou arrêt, je me sentais nulle. Je me suis dit, en fait, t'arriveras pas, parce que je voyais mes copines avancer, devenir infirmière. Moi, j'étais toujours en arrêt. C'était assez compliqué. J'enchaînais les hospitalisations, j'enchaînais, j'enchaînais. C'était vraiment compliqué les dernières années. Je me retrouvais avec des promotions que je ne connaissais pas. J'assistais qu'à certains cours. Je me sentais vraiment à part. Je n'avais plus personne que je connaissais. Je ne parlais à personne. Je venais en cours, je repartais. Je me sentais très, très, très seule. Ce qui m'a fait tenir, tout simplement, c'est ma famille. Notamment ma maman, qui a toujours été là pour moi, qui a toujours tout fait pour moi. C'était aussi l'obtention du diplôme d'infirmière. Parce que je ne voulais pas que la maladie me gagne sur ça, alors que c'est mon rêve depuis toute petite. Et je voulais prouver aux personnes qui ne croyaient pas en moi que je pouvais y arriver, avec le temps qu'il faut, mais je pouvais y arriver. Et ça, ça a été ma plus belle victoire. Si je devais dire quelque chose à la moi d'avant, j'aurais dit... De ne pas lâcher, de continuer à se battre, de ne pas écouter les critiques, de prendre soin de soi évidemment, et d'avancer la tête haute, parce que quand on veut quelque chose, on arrive à l'obtenir. Donc j'ai eu plusieurs rechutes pendant ma formation. J'ai eu des moments difficiles entre TS, réanimation, coma, urgence, j'ai enchaîné vraiment des périodes difficiles. et du coup je me sentais Encore une fois, incapable. Je me disais que je n'y arriverais jamais. Tout le monde me disait que je n'allais pas y arriver parce que c'était trop mal et que ça allait trop loin au niveau santé mentale et même physique. Donc petit à petit, plus personne ne croyait en moi, à part mes infirmières libérales qui me prenaient en charge. À la sortie de chaque hospitalisation, j'avais besoin d'encouragement, de douceur. pour me mettre en confiance, pour que je puisse rebondir. Et ça n'a pas toujours été le cas, malheureusement, selon les équipes médicales. Mais j'ai fini par réussir à trouver un suivi qui m'a vraiment poussée vers le haut et qui m'a fait tenir. Et c'est pendant ces arrêts maladiques que je me suis réveillée d'une amnésie traumatique. J'ai commencé à avoir des flashs, j'ai commencé à... à me rappeler de beaucoup de choses de mon enfance. Et là, j'ai commencé à faire des liens. J'ai commencé à faire des liens avec mon anorexie, j'ai commencé à faire des liens avec mes déliès, et j'ai enfin compris pourquoi je martyrisais mon corps, chose que je ne comprenais pas depuis toutes ces années. Alors, je ne parlerai pas forcément de ce stress post-traumatique et quel type c'était, mais voilà, en fait, j'ai totalement... réagir suite à un choc qui s'est passé dans mon enfance. Et je n'en ai tellement jamais parlé que mon cerveau l'avait oublié. Et quand c'est revenu, ça a fait très, très mal. Et donc, entre ces hospitalisations, j'arrivais à faire mes stages quand même. Mais il n'y avait plus grand monde qui croyait en moi. C'était compliqué. Heureusement que j'avais ma famille. Et mes infirmières, comme je disais, sans oublier ma psychologue. En fait, le corps médical et mes parents, c'était les seuls qui pensaient qu'il allait arriver. Ma famille éloignée, mes amis, tout ça, elles avaient abandonné l'idée que j'allais réussir à être infirmière, en fait, parce que pour elles, c'était impossible. J'étais allée trop loin et c'était trop compliqué. Je pourrais jamais... J'aurais jamais pu remontir alors que si. La première preuve concrète que... qui s'est montré que je remontais la pente. Ça a été mon tout dernier stage où vraiment je gérais le secteur en entier. Mes tutrices avaient une confiance aveugle en moi. Je jouais le rôle clairement de l'infirmière. J'avais mon secteur de patients que je gérais de A à Z. J'avais vraiment l'impression d'être infirmière sur ce coup-là. Elles m'avaient tellement appris. J'ai tout appris sur ce dernier stage, clairement. Donc pour toutes celles qui sont... en école infirmière et qui stressent par rapport au stage, la pratique. Ça peut être totalement un stage qui vous fait tout chambouler et qui va vous donner toutes les clés pour pratiquer, vous en sortir. Donc ne vous inquiétez surtout pas. Et au début, prendre les secteurs en charge, ça me faisait peur parce que je n'avais pas confiance en moi du tout. Et je me disais, je vais oublier des choses, je vais mal faire, etc. Et au fur et à mesure, je me rendais compte que... Tout était plus simple que j'arrivais même à parler aux docteurs, aux seniors, aux internes et j'arrivais à répondre aux coups de fil, des choses que je n'aurais jamais pensé faire. Et là je me suis dit, en fait, Agathe, là t'es prête. Il faut que tu te battes parce que je faisais des malaises et je me suis dit là je suis en stage ça va, il y a quelqu'un derrière moi. Mais si j'ai mon service toute seule, il n'y a personne pour me remplacer si je fais un malaise. Donc j'ai décidé de prendre soin de moi une fois le diplôme obtenu. C'était le deal un peu avec le médecin. C'était que je me laissais continuer jusqu'à l'obtention du diplôme. Il s'agissait de quelques mois et après je devais aller me faire soigner dans une structure à Lyon. où je suis restée plusieurs mois et où je l'ai retournée en décembre. Le fait d'avoir obtenu mon diplôme en 5 ans et pas en 3, ça m'a un peu perturbée, j'avoue, parce que j'ai toujours été une très très bonne élève, première de la classe. Et là, du coup, je me sentais vraiment nulle, alors qu'en soi, c'était des arrêts, c'était pas des échecs. Mais pour moi, ça reste un échec en réalité. Par contre, je peux vous assurer que le jour où j'ai signé, et que j'ai reçu mon diplôme et mon chapeau. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps parce qu'en fait, pour moi, ce diplôme, il vaut de l'or. Encore plus que des personnes ayant eu un parcours entre guillemets normal parce que je pensais tellement plus y arriver. Je n'avais plus d'espoir, en fait. Moi, je continuais histoire de continuer. Mais pour moi, c'était inaccessible, en fait. Ça devenait trop compliqué. Je pensais vraiment arrêter avant. J'ai ressenti quelque chose que je n'ai jamais ressenti au final. C'était un sentiment de satisfaction, de vengeance par rapport à tous ceux qui parlaient sur moi, qui ne croyaient pas en moi. Et ça a été un moment magique que j'ai d'ailleurs bien fêté. Ce que j'ai pu apprendre sur le long de la guérison et de mon propre rythme, c'est de penser à soi, vraiment prendre compte. Conscience de nos besoins, de nos limites et ne pas les dépasser. Moi, ça fait un an que je suis diplômée, je n'ai toujours pas commencé à travailler parce que je prends soin de moi et je pense que c'est l'essentiel pour commencer une carrière convenablement et pour pouvoir aider les autres. Sur une idée reçue sur la réussite que j'aimerais déconstruire, c'est vraiment... Arriver en école en trois ans, pile poil. C'est les reports, les redoublements, les arrêts de maladie. Ça ne fera pas de vous un infirmier ou une infirmière moins capable, loin de là. Au contraire, vous aurez plus d'expérience. Moi, j'ai fait un stage en plus et c'est ce stage qui m'a sauvée niveau pratique. Donc, je ne regrette absolument pas d'avoir fait mes arrêts. et mes reports, enfin mon report. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui me jugeaient, mais au final, moi, je m'en fichais. Vraiment, je m'en fichais et je veux déconstruire cette pensée de « Elle a fait son école à 5 ans, ça doit faire en 5 ans, ça doit être une mauvaise infirmière » . Pas du tout. Aujourd'hui, du coup, comme je vous l'ai dit, j'ai choisi de prioriser ma santé avant d'exercer. Donc j'ai fait des hospitalisations. Actuellement, j'ai la sonde à domicile en attendant de retourner en hospitalisation en décembre. Et je laisse le temps. Je suis jeune encore, je viens d'avoir 25 ans. Je me dis, si je ne me soigne pas maintenant, je ne me soignerai jamais. Et ma vie, ma carrière, ça ne pourra jamais tenir sur le long terme. Là, je le voyais déjà que je fatigue beaucoup plus. Mon corps, il a beaucoup plus de respect. Je n'ai pas eu de répercussions aujourd'hui que quand j'avais 17 ans, tout simplement parce que mon corps vieillit. Même si 25 ans, ce n'est pas vieux, mais mon corps prend de l'âge quand même. Donc j'apprends à prendre soin de moi. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire à être en accord avec les soins, à m'accorder du repos, à essayer d'arrêter d'être hyperactive, de revoir mes amis parce que je m'étais totalement isolée socialement. c'est Plein de petits objectifs comme ça que j'essaie d'atteindre chaque jour. Comment je vais priver à me montrer dans le métier pour que je me sente en sécurité et alignée ? J'aimerais bien retourner dans un service que j'ai déjà fait pour commencer, pour me remettre dans le bain de la pratique, la pose des cathéteres, les prises de sang, tout ça. De me remettre un peu dans le bain de... Des pratiques infirmières en fait, et ensuite partir sur un service qui me plaît vraiment, c'est-à-dire tout ce qui est pédiatrique. Mais d'abord, je veux vraiment travailler dans un service complet, qui est très diversifié pour bien retoucher à tout et être à l'aise. Pour tous les étudiants en santé mélangés, que ce soit étudiants infirmiers, étudiants en médecine, tout. qui traversaient les troubles du comportement alimentaire ou la dépression, je vais vous dire que ce n'est pas ces diagnostics qui vont vous arrêter. Si on a la passion, si on a la rage de faire ce qu'on veut, on y arrive. Alors ça prend plus ou moins longtemps, mais si c'est ce qu'on veut vraiment, on finit par y arriver et il ne faut jamais lâcher, jamais écouter les autres. Il faut s'écouter soi, écouter les bonnes ondes qu'on peut nous envoyer. Et uniquement garder ses bonnes ondes. Une phrase que je me répétais tout le temps quand ça n'allait pas, je me disais, Dieu donne les batailles à ses plus forts soldats. Et du coup, je me disais, il ne m'arrive pas ça pour rien. Ça doit être un signe qu'il faut que je lutte et que tout sera meilleur après. Et ça m'aidait au quotidien. vraiment d'autres ressources qui m'ont aidée. J'ai eu beaucoup d'hospitalisations, que ce soit dans ma ville ou ailleurs. J'avais des infirmières tous les soirs qui passaient pour me donner mes traitements, pour me parler. Elles m'envoyaient des messages pendant mes stages pour savoir comment j'allais. J'étais très, très entourée. J'avais ma psychologue, j'avais une association. J'ai été très entourée, que ce soit médicalement ou au niveau familial. J'ai encore du mal à le dire, vu que je n'ai pas exercé. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je dis « je suis étudiante infirmière » . Et en fait, tu dis « pardon, je suis infirmière » . C'est encore compliqué à dire. Mais c'est vraiment ma plus grande fierté, parce que je suis tombée tellement bas pendant cette formation, où j'ai effroulé la mort à plusieurs reprises, que je n'y croyais plus. Je n'y croyais clairement plus, en fait. Les gens qui ne croyaient pas en moi, qui me faisaient un peu d'écrase, j'avais plus d'espoir. Pour moi, c'était fini et j'avançais histoire d'avancer, mais je n'y croyais plus. Donc, si j'avais un message à faire passer, c'est que ce n'est pas vos maladies qui vont vous dicter ce que vous allez faire. Ça impacte les études, certes, mais si on se prend en charge et si on est bien entouré, on y arrive. Il ne faut pas être dans le recul de soins, il ne faut pas être trop exigeant envers soi-même, il faut se laisser porter, faire confiance aux médecins, à leurs décisions, parce qu'ils savent ce qu'il y a de mieux pour nous. J'aimerais que mon parcours puisse aider certaines personnes à continuer justement leur étude, s'ils sont en plein doute, parce que, voilà, j'en suis l'exemple. Je me suis tellement battue, j'ai tellement galéré. Mais j'ai fini par l'avoir. Et au final, c'est ce qui compte. C'est qui va vous demander dans la vie en combien d'années tu as eu ton école, tu as eu ton diplôme d'infirmière. Personne. Les gens vont regarder ton CV, ils vont regarder un peu tout ça, mais personne ne te jugera sur le nombre d'années que tu as faites. Alors vraiment, croyez en vous. Prenez confiance. Occupez-vous de vous. Vraiment, vraiment, vraiment. Si vous faites un report, ne reprenez pas trop tôt il faut vraiment être prêt pour reprendre et sachez que vous êtes forts vous êtes tous forts et fortes et je crois fort en vous et à nous tous et il ne faut pas que la santé mentale nous gâche nos rêves il faut qu'on prenne une revanche sur ce sujet tabou ensemble on va y arriver Musique

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Description

Derrière chaque blouse blanche, il y a une histoire.

Celle d’Agathe, 25 ans, est celle d’une jeune femme qui a appris à soigner les autres tout en essayant de se sauver elle-même.

Diagnostiquée anorexique à 17 ans, hospitalisée à plusieurs reprises, confrontée à la dépression et à la culpabilité de ne pas « avancer comme les autres », Agathe a pourtant refusé d’abandonner son rêve : devenir infirmière.

Pendant cinq ans, elle a jonglé entre les soins, les rechutes, les stages, les arrêts maladie et les doutes.

Mais derrière chaque échec apparent, elle a trouvé une raison de se relever.

Dans cet épisode, elle raconte sans filtre son parcours :

sa première hospitalisation, la peur de la psychiatrie adulte, la pression des études de santé, le poids du regard des autres… et cette immense fierté, le jour où elle a enfin obtenu son diplôme.

Un épisode sincère, bouleversant et porteur d’espoir, qui rappelle que la santé mentale ne définit pas nos capacités,

et que chaque lente victoire mérite d’être célébrée. 🌿


🎧 Écoute maintenant “Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires – avec Agathe”

sur toutes les plateformes de podcast.


Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Agathe


Stéphanie Jary


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a des combats que personne ne voit. Agathe, 25 ans, est infirmière. Mais avant d'endosser la blouse, Elle a connu l'autre côté du miroir, celui des patientes, des hospitalisations, des diagnostics et du combat contre elle-même. À 17 ans, les troubles alimentaires ont bouleversé sa vie, la plongeant dans un long tunnel de soins, de rechutes, de dépressions et d'une lente reconstruction. Pourtant, malgré les arrêts, les retards, les doutes et la douleur, Agathe a tenu bon. Cinq ans pour obtenir ce diplôme, cinq ans de lutte entre la maladie et le rêve d'aider les autres. Aujourd'hui... Elle raconte son parcours, ses chutes, ses victoires. Et ce jour où elle a enfin pu dire « je suis infirmière » . Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Agathe, j'ai 25 ans. Je suis tombée dans les troubles alimentaires à l'âge de 17 ans. Ça a été ma première hospitalisation quand j'étais encore au lycée. Et quand je suis devenue majeure, j'ai voulu arrêter tous les suivis. Sauf qu'évidemment, j'ai rejeté. Et j'ai rejeté pendant mon école infirmière. Donc j'ai dû faire des reports, des arrêts, c'était très compliqué. J'ai eu mon année en 5 ans au lieu de 3. C'était compliqué. En 2017, au lycée, j'ai été diagnostique anorexique. hyperactive et restrictive. Et désormais, on m'a diagnostiqué anorexie sévère chronique parce que ça fait plus de 4 ans que je suis atteinte de cette maladie. Donc, pour cette première hospitalisation en pédiatrie qui a duré 6 mois en temps plein avec la sonde nasogastrique et un an et demi en hôpital de jour, j'ai ressenti vraiment de l'incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde s'inquiétait pour moi. J'avais des bilans sanguins plutôt corrects. Mon corps résistait vachement à... à la maltraitance que je lui faisais. Et en fait, j'aurais eu besoin de considération parce qu'à l'époque, ma psychiatre avait dit que je n'étais pas si maigre pour être hospitalisée alors que j'avais déjà un IMC en dessous des normes. Et je me rappelle que ça m'avait vachement blessée et que je m'étais dit, si je ne suis pas assez maigre, je ne peux pas encore maigrir. Donc c'était vraiment... J'aurais eu besoin de réassurance, qu'on me prenne au sérieux. avant que ça grave trop. À l'époque, je ne savais pas du tout pourquoi je t'ai trouvé malade. Déjà, j'étais dans un déni pendant des années à me dire que je n'étais pas malade, en fait, et à me comparer aux autres, à me dire, non, mais elle, elle est fatiguée, pas moi. Elle a le débilan sanguin pourri, pas moi. Enfin, voilà, j'étais H24 dans la comparaison. Et je ne comprenais pas pourquoi j'en étais arrivée là. J'avais une famille aimante, j'avais des bonnes notes à l'école, j'avais des amis. En fait, tout allait bien dans ma vie, mis à part le fait que j'ai eu une petite partie d'harcèlement scolaire, mais qui s'est très très vite résorbée. Mais voilà, donc je n'ai jamais compris pourquoi j'étais tombée là-dedans. Et je pensais m'en être sortie à mes 19 ans, une fois que j'ai arrêté le suivi en pédiatrie. parce que j'étais plus mineure. Et j'ai refusé de faire une continuité des soins avec les adultes parce que tout simplement, ça me faisait peur de passer de pédiatrie à service d'adulte. Ce n'était pas du tout les mêmes cadres, ce n'était pas du tout les mêmes attentes. Enfin, tout était différent et ça faisait beaucoup trop de changement pour moi. Et du coup, pendant environ trois heures, j'ai totalement évité les soins. Sauf que du coup, c'est le... psychosomatique qui rentre en moi. C'est-à-dire que j'ai eu beaucoup de soucis de santé somatiques, dans le sens où je ne pouvais plus aller uriner toute seule, je faisais des globes urinaires sur globes urinaires, j'étais obligée de me faire des autosondages 4 à 6 fois par jour pendant 2 ans. J'ai des troubles digestifs très importants pendant peut-être un an. Le plus embêtant, c'est que mes TCA ont engendré un problème à la thyroïde. Depuis 2020, je suis diagnostiquée d'une thyroïde d'Hashimoto. C'est un dérèglement de la thyroïde qui fait qu'elle ne travaille pas assez. Et du coup, ça fait prendre du poids. Et du coup, j'ai pris du poids à cause de ça. Mais malgré tout, j'étais bien mentorée, j'avais mon école infirmière, j'avais des choses à laquelle me raccrocher. Donc malgré ce poids-prix que je prenais très mal, je m'étais remise en restriction extrême, mais j'arrivais encore à avancer. Je me disais, ça passera, c'est comme la première fois, ça passera. Pendant cette période, la petite victoire qui me rend fière, c'est que... J'étais très très mal mentalement et pourtant je n'ai pas arrêté mon école, même si c'était du distanciel parce qu'il y a eu le Covid entre temps, je n'ai pas arrêté mon école tout de suite. J'ai continué, continué à avancer, jusqu'à ce que je ne puisse plus avancer. Donc comme vous l'avez compris, le Covid s'est passé pendant mon école infirmière, donc pendant ma première année. À mon entrée d'école infirmière, je pensais vraiment que... Tous mes soucis étaient partis. Je faisais la formation de mes rêves, j'étais partie en stage. Tout se passait à merveille, je me défais de nouvelles amies. Je n'étais plus la Agathe malade que tout le monde connaissait au lycée, juste par la maladie. Enfin, je me suis sentie vraiment à ma place. Et ça, c'était magique. Le Covid, sur le coup, ça n'a pas trop impacté mon mental, dans le sens où on était réquisitionnés. Donc, je continue à travailler un peu. Bon, ensuite, on a été confinés parce que les premières années, on ne servait à rien en soi, on ne connaissait pas assez de choses. Mais j'ai plutôt bien vécu le Covid, je dirais. C'est plus l'après qui a été compliqué. Pendant le Covid, du coup, on avait tout à distance. On n'a pas fait les soins pratiques en vrai. Il y a plein de choses qu'on n'a pas pu faire de la première année. Et je suis arrivée en deuxième année avec un stage très, très... très technique, très précis, qui était de la chirurgie cardiopédiatrique, sachant que je n'avais jamais fait de stage à l'hôpital. Et là, j'ai paniqué parce que je ne savais rien faire. Je me suis mis une pression monstre à me dire « t'es pas capable, tu vas jamais y arriver, non, non » . Et bon, j'ai eu la chance de tomber sur des tutrices encourageantes qui m'ont aidée, qui m'ont poussée vers le haut. Et je m'en suis pas trop mal sortie, vu que j'ai validé le stage et qu'aujourd'hui, je suis infirmière, du coup. Après, quand on est en école infirmière, c'est vrai qu'il y a un paradoxe. On apprend à soigner des patients, sachant qu'on souffre soi-même. Et du coup, tout le monde me disait de m'arrêter parce qu'il fallait que je prenne soin de moi avant de prendre soin des autres. C'est une phrase un peu bateau que tout le monde dit. Mais en fait, moi, soigner les gens... ou leur apporter de la bonne humeur, tout ça, ça me faisait du bien. Parce que c'était des moments où je cogitais pas, c'était des moments où j'étais dans le relationnel et quand je travaillais, je pensais beaucoup moins à la maladie. Donc pour le coup, ça m'a vachement apporté. Sauf que ça ne dure pas. éternellement. Vous vous doutez bien que quand on tire sur la corde, au bout d'un moment, elle finit par lâcher. J'ai ressenti le besoin de reporter, de mettre une pause à ma formation parce que je commençais à faire des malaises en stage, je commençais à vraiment pas être bien et je voulais pas que ça impacte sur ma réussite scolaire, etc. Donc je me suis dit, là, quatre fois, il faut arrêter. Et en fait, ce qui m'a vraiment Ce qui m'a motivée pour faire ce report, c'est que malheureusement j'ai fait une première TS, je ne sais pas si je peux dire le mot, qui m'a menée à une première hospitalisation adulte en psychiatrie. J'ai été hospitalisée deux mois et du coup pendant ces deux mois j'étais en contact avec ma référente. Elle m'a vachement accompagnée et on a décidé de faire le report ensemble. J'ai repris beaucoup trop tôt l'école. sachant qu'on ne peut faire qu'un report pendant la formation. Et je me suis dit, oui, oui, ça va mieux. J'ai repris un an après, même pas, moindrement. Et sauf que ça a été la mauvaise décision parce qu'il faut vraiment être solide pour ses études parce que c'est dur psychologiquement, c'est dur physiquement. Je pense qu'on sous-estime la charge de travail des infirmières de nos jours. Mais il faut être prêt. Il faut vraiment être prêt. Du coup, à chaque report ou arrêt, je me sentais nulle. Je me suis dit, en fait, t'arriveras pas, parce que je voyais mes copines avancer, devenir infirmière. Moi, j'étais toujours en arrêt. C'était assez compliqué. J'enchaînais les hospitalisations, j'enchaînais, j'enchaînais. C'était vraiment compliqué les dernières années. Je me retrouvais avec des promotions que je ne connaissais pas. J'assistais qu'à certains cours. Je me sentais vraiment à part. Je n'avais plus personne que je connaissais. Je ne parlais à personne. Je venais en cours, je repartais. Je me sentais très, très, très seule. Ce qui m'a fait tenir, tout simplement, c'est ma famille. Notamment ma maman, qui a toujours été là pour moi, qui a toujours tout fait pour moi. C'était aussi l'obtention du diplôme d'infirmière. Parce que je ne voulais pas que la maladie me gagne sur ça, alors que c'est mon rêve depuis toute petite. Et je voulais prouver aux personnes qui ne croyaient pas en moi que je pouvais y arriver, avec le temps qu'il faut, mais je pouvais y arriver. Et ça, ça a été ma plus belle victoire. Si je devais dire quelque chose à la moi d'avant, j'aurais dit... De ne pas lâcher, de continuer à se battre, de ne pas écouter les critiques, de prendre soin de soi évidemment, et d'avancer la tête haute, parce que quand on veut quelque chose, on arrive à l'obtenir. Donc j'ai eu plusieurs rechutes pendant ma formation. J'ai eu des moments difficiles entre TS, réanimation, coma, urgence, j'ai enchaîné vraiment des périodes difficiles. et du coup je me sentais Encore une fois, incapable. Je me disais que je n'y arriverais jamais. Tout le monde me disait que je n'allais pas y arriver parce que c'était trop mal et que ça allait trop loin au niveau santé mentale et même physique. Donc petit à petit, plus personne ne croyait en moi, à part mes infirmières libérales qui me prenaient en charge. À la sortie de chaque hospitalisation, j'avais besoin d'encouragement, de douceur. pour me mettre en confiance, pour que je puisse rebondir. Et ça n'a pas toujours été le cas, malheureusement, selon les équipes médicales. Mais j'ai fini par réussir à trouver un suivi qui m'a vraiment poussée vers le haut et qui m'a fait tenir. Et c'est pendant ces arrêts maladiques que je me suis réveillée d'une amnésie traumatique. J'ai commencé à avoir des flashs, j'ai commencé à... à me rappeler de beaucoup de choses de mon enfance. Et là, j'ai commencé à faire des liens. J'ai commencé à faire des liens avec mon anorexie, j'ai commencé à faire des liens avec mes déliès, et j'ai enfin compris pourquoi je martyrisais mon corps, chose que je ne comprenais pas depuis toutes ces années. Alors, je ne parlerai pas forcément de ce stress post-traumatique et quel type c'était, mais voilà, en fait, j'ai totalement... réagir suite à un choc qui s'est passé dans mon enfance. Et je n'en ai tellement jamais parlé que mon cerveau l'avait oublié. Et quand c'est revenu, ça a fait très, très mal. Et donc, entre ces hospitalisations, j'arrivais à faire mes stages quand même. Mais il n'y avait plus grand monde qui croyait en moi. C'était compliqué. Heureusement que j'avais ma famille. Et mes infirmières, comme je disais, sans oublier ma psychologue. En fait, le corps médical et mes parents, c'était les seuls qui pensaient qu'il allait arriver. Ma famille éloignée, mes amis, tout ça, elles avaient abandonné l'idée que j'allais réussir à être infirmière, en fait, parce que pour elles, c'était impossible. J'étais allée trop loin et c'était trop compliqué. Je pourrais jamais... J'aurais jamais pu remontir alors que si. La première preuve concrète que... qui s'est montré que je remontais la pente. Ça a été mon tout dernier stage où vraiment je gérais le secteur en entier. Mes tutrices avaient une confiance aveugle en moi. Je jouais le rôle clairement de l'infirmière. J'avais mon secteur de patients que je gérais de A à Z. J'avais vraiment l'impression d'être infirmière sur ce coup-là. Elles m'avaient tellement appris. J'ai tout appris sur ce dernier stage, clairement. Donc pour toutes celles qui sont... en école infirmière et qui stressent par rapport au stage, la pratique. Ça peut être totalement un stage qui vous fait tout chambouler et qui va vous donner toutes les clés pour pratiquer, vous en sortir. Donc ne vous inquiétez surtout pas. Et au début, prendre les secteurs en charge, ça me faisait peur parce que je n'avais pas confiance en moi du tout. Et je me disais, je vais oublier des choses, je vais mal faire, etc. Et au fur et à mesure, je me rendais compte que... Tout était plus simple que j'arrivais même à parler aux docteurs, aux seniors, aux internes et j'arrivais à répondre aux coups de fil, des choses que je n'aurais jamais pensé faire. Et là je me suis dit, en fait, Agathe, là t'es prête. Il faut que tu te battes parce que je faisais des malaises et je me suis dit là je suis en stage ça va, il y a quelqu'un derrière moi. Mais si j'ai mon service toute seule, il n'y a personne pour me remplacer si je fais un malaise. Donc j'ai décidé de prendre soin de moi une fois le diplôme obtenu. C'était le deal un peu avec le médecin. C'était que je me laissais continuer jusqu'à l'obtention du diplôme. Il s'agissait de quelques mois et après je devais aller me faire soigner dans une structure à Lyon. où je suis restée plusieurs mois et où je l'ai retournée en décembre. Le fait d'avoir obtenu mon diplôme en 5 ans et pas en 3, ça m'a un peu perturbée, j'avoue, parce que j'ai toujours été une très très bonne élève, première de la classe. Et là, du coup, je me sentais vraiment nulle, alors qu'en soi, c'était des arrêts, c'était pas des échecs. Mais pour moi, ça reste un échec en réalité. Par contre, je peux vous assurer que le jour où j'ai signé, et que j'ai reçu mon diplôme et mon chapeau. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps parce qu'en fait, pour moi, ce diplôme, il vaut de l'or. Encore plus que des personnes ayant eu un parcours entre guillemets normal parce que je pensais tellement plus y arriver. Je n'avais plus d'espoir, en fait. Moi, je continuais histoire de continuer. Mais pour moi, c'était inaccessible, en fait. Ça devenait trop compliqué. Je pensais vraiment arrêter avant. J'ai ressenti quelque chose que je n'ai jamais ressenti au final. C'était un sentiment de satisfaction, de vengeance par rapport à tous ceux qui parlaient sur moi, qui ne croyaient pas en moi. Et ça a été un moment magique que j'ai d'ailleurs bien fêté. Ce que j'ai pu apprendre sur le long de la guérison et de mon propre rythme, c'est de penser à soi, vraiment prendre compte. Conscience de nos besoins, de nos limites et ne pas les dépasser. Moi, ça fait un an que je suis diplômée, je n'ai toujours pas commencé à travailler parce que je prends soin de moi et je pense que c'est l'essentiel pour commencer une carrière convenablement et pour pouvoir aider les autres. Sur une idée reçue sur la réussite que j'aimerais déconstruire, c'est vraiment... Arriver en école en trois ans, pile poil. C'est les reports, les redoublements, les arrêts de maladie. Ça ne fera pas de vous un infirmier ou une infirmière moins capable, loin de là. Au contraire, vous aurez plus d'expérience. Moi, j'ai fait un stage en plus et c'est ce stage qui m'a sauvée niveau pratique. Donc, je ne regrette absolument pas d'avoir fait mes arrêts. et mes reports, enfin mon report. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui me jugeaient, mais au final, moi, je m'en fichais. Vraiment, je m'en fichais et je veux déconstruire cette pensée de « Elle a fait son école à 5 ans, ça doit faire en 5 ans, ça doit être une mauvaise infirmière » . Pas du tout. Aujourd'hui, du coup, comme je vous l'ai dit, j'ai choisi de prioriser ma santé avant d'exercer. Donc j'ai fait des hospitalisations. Actuellement, j'ai la sonde à domicile en attendant de retourner en hospitalisation en décembre. Et je laisse le temps. Je suis jeune encore, je viens d'avoir 25 ans. Je me dis, si je ne me soigne pas maintenant, je ne me soignerai jamais. Et ma vie, ma carrière, ça ne pourra jamais tenir sur le long terme. Là, je le voyais déjà que je fatigue beaucoup plus. Mon corps, il a beaucoup plus de respect. Je n'ai pas eu de répercussions aujourd'hui que quand j'avais 17 ans, tout simplement parce que mon corps vieillit. Même si 25 ans, ce n'est pas vieux, mais mon corps prend de l'âge quand même. Donc j'apprends à prendre soin de moi. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire à être en accord avec les soins, à m'accorder du repos, à essayer d'arrêter d'être hyperactive, de revoir mes amis parce que je m'étais totalement isolée socialement. c'est Plein de petits objectifs comme ça que j'essaie d'atteindre chaque jour. Comment je vais priver à me montrer dans le métier pour que je me sente en sécurité et alignée ? J'aimerais bien retourner dans un service que j'ai déjà fait pour commencer, pour me remettre dans le bain de la pratique, la pose des cathéteres, les prises de sang, tout ça. De me remettre un peu dans le bain de... Des pratiques infirmières en fait, et ensuite partir sur un service qui me plaît vraiment, c'est-à-dire tout ce qui est pédiatrique. Mais d'abord, je veux vraiment travailler dans un service complet, qui est très diversifié pour bien retoucher à tout et être à l'aise. Pour tous les étudiants en santé mélangés, que ce soit étudiants infirmiers, étudiants en médecine, tout. qui traversaient les troubles du comportement alimentaire ou la dépression, je vais vous dire que ce n'est pas ces diagnostics qui vont vous arrêter. Si on a la passion, si on a la rage de faire ce qu'on veut, on y arrive. Alors ça prend plus ou moins longtemps, mais si c'est ce qu'on veut vraiment, on finit par y arriver et il ne faut jamais lâcher, jamais écouter les autres. Il faut s'écouter soi, écouter les bonnes ondes qu'on peut nous envoyer. Et uniquement garder ses bonnes ondes. Une phrase que je me répétais tout le temps quand ça n'allait pas, je me disais, Dieu donne les batailles à ses plus forts soldats. Et du coup, je me disais, il ne m'arrive pas ça pour rien. Ça doit être un signe qu'il faut que je lutte et que tout sera meilleur après. Et ça m'aidait au quotidien. vraiment d'autres ressources qui m'ont aidée. J'ai eu beaucoup d'hospitalisations, que ce soit dans ma ville ou ailleurs. J'avais des infirmières tous les soirs qui passaient pour me donner mes traitements, pour me parler. Elles m'envoyaient des messages pendant mes stages pour savoir comment j'allais. J'étais très, très entourée. J'avais ma psychologue, j'avais une association. J'ai été très entourée, que ce soit médicalement ou au niveau familial. J'ai encore du mal à le dire, vu que je n'ai pas exercé. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je dis « je suis étudiante infirmière » . Et en fait, tu dis « pardon, je suis infirmière » . C'est encore compliqué à dire. Mais c'est vraiment ma plus grande fierté, parce que je suis tombée tellement bas pendant cette formation, où j'ai effroulé la mort à plusieurs reprises, que je n'y croyais plus. Je n'y croyais clairement plus, en fait. Les gens qui ne croyaient pas en moi, qui me faisaient un peu d'écrase, j'avais plus d'espoir. Pour moi, c'était fini et j'avançais histoire d'avancer, mais je n'y croyais plus. Donc, si j'avais un message à faire passer, c'est que ce n'est pas vos maladies qui vont vous dicter ce que vous allez faire. Ça impacte les études, certes, mais si on se prend en charge et si on est bien entouré, on y arrive. Il ne faut pas être dans le recul de soins, il ne faut pas être trop exigeant envers soi-même, il faut se laisser porter, faire confiance aux médecins, à leurs décisions, parce qu'ils savent ce qu'il y a de mieux pour nous. J'aimerais que mon parcours puisse aider certaines personnes à continuer justement leur étude, s'ils sont en plein doute, parce que, voilà, j'en suis l'exemple. Je me suis tellement battue, j'ai tellement galéré. Mais j'ai fini par l'avoir. Et au final, c'est ce qui compte. C'est qui va vous demander dans la vie en combien d'années tu as eu ton école, tu as eu ton diplôme d'infirmière. Personne. Les gens vont regarder ton CV, ils vont regarder un peu tout ça, mais personne ne te jugera sur le nombre d'années que tu as faites. Alors vraiment, croyez en vous. Prenez confiance. Occupez-vous de vous. Vraiment, vraiment, vraiment. Si vous faites un report, ne reprenez pas trop tôt il faut vraiment être prêt pour reprendre et sachez que vous êtes forts vous êtes tous forts et fortes et je crois fort en vous et à nous tous et il ne faut pas que la santé mentale nous gâche nos rêves il faut qu'on prenne une revanche sur ce sujet tabou ensemble on va y arriver Musique

Description

Derrière chaque blouse blanche, il y a une histoire.

Celle d’Agathe, 25 ans, est celle d’une jeune femme qui a appris à soigner les autres tout en essayant de se sauver elle-même.

Diagnostiquée anorexique à 17 ans, hospitalisée à plusieurs reprises, confrontée à la dépression et à la culpabilité de ne pas « avancer comme les autres », Agathe a pourtant refusé d’abandonner son rêve : devenir infirmière.

Pendant cinq ans, elle a jonglé entre les soins, les rechutes, les stages, les arrêts maladie et les doutes.

Mais derrière chaque échec apparent, elle a trouvé une raison de se relever.

Dans cet épisode, elle raconte sans filtre son parcours :

sa première hospitalisation, la peur de la psychiatrie adulte, la pression des études de santé, le poids du regard des autres… et cette immense fierté, le jour où elle a enfin obtenu son diplôme.

Un épisode sincère, bouleversant et porteur d’espoir, qui rappelle que la santé mentale ne définit pas nos capacités,

et que chaque lente victoire mérite d’être célébrée. 🌿


🎧 Écoute maintenant “Au cœur de la dépression et des troubles alimentaires – avec Agathe”

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Écoutez, ressentez, avancez.


États dames, le podcast au coeur de votre santé.


Agathe


Stéphanie Jary


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Transcription

  • Speaker #0

    Il y a des combats que personne ne voit. Agathe, 25 ans, est infirmière. Mais avant d'endosser la blouse, Elle a connu l'autre côté du miroir, celui des patientes, des hospitalisations, des diagnostics et du combat contre elle-même. À 17 ans, les troubles alimentaires ont bouleversé sa vie, la plongeant dans un long tunnel de soins, de rechutes, de dépressions et d'une lente reconstruction. Pourtant, malgré les arrêts, les retards, les doutes et la douleur, Agathe a tenu bon. Cinq ans pour obtenir ce diplôme, cinq ans de lutte entre la maladie et le rêve d'aider les autres. Aujourd'hui... Elle raconte son parcours, ses chutes, ses victoires. Et ce jour où elle a enfin pu dire « je suis infirmière » . Vous êtes sur Etat d'âme, le podcast au cœur de votre santé. Excellente écoute.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Agathe, j'ai 25 ans. Je suis tombée dans les troubles alimentaires à l'âge de 17 ans. Ça a été ma première hospitalisation quand j'étais encore au lycée. Et quand je suis devenue majeure, j'ai voulu arrêter tous les suivis. Sauf qu'évidemment, j'ai rejeté. Et j'ai rejeté pendant mon école infirmière. Donc j'ai dû faire des reports, des arrêts, c'était très compliqué. J'ai eu mon année en 5 ans au lieu de 3. C'était compliqué. En 2017, au lycée, j'ai été diagnostique anorexique. hyperactive et restrictive. Et désormais, on m'a diagnostiqué anorexie sévère chronique parce que ça fait plus de 4 ans que je suis atteinte de cette maladie. Donc, pour cette première hospitalisation en pédiatrie qui a duré 6 mois en temps plein avec la sonde nasogastrique et un an et demi en hôpital de jour, j'ai ressenti vraiment de l'incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde s'inquiétait pour moi. J'avais des bilans sanguins plutôt corrects. Mon corps résistait vachement à... à la maltraitance que je lui faisais. Et en fait, j'aurais eu besoin de considération parce qu'à l'époque, ma psychiatre avait dit que je n'étais pas si maigre pour être hospitalisée alors que j'avais déjà un IMC en dessous des normes. Et je me rappelle que ça m'avait vachement blessée et que je m'étais dit, si je ne suis pas assez maigre, je ne peux pas encore maigrir. Donc c'était vraiment... J'aurais eu besoin de réassurance, qu'on me prenne au sérieux. avant que ça grave trop. À l'époque, je ne savais pas du tout pourquoi je t'ai trouvé malade. Déjà, j'étais dans un déni pendant des années à me dire que je n'étais pas malade, en fait, et à me comparer aux autres, à me dire, non, mais elle, elle est fatiguée, pas moi. Elle a le débilan sanguin pourri, pas moi. Enfin, voilà, j'étais H24 dans la comparaison. Et je ne comprenais pas pourquoi j'en étais arrivée là. J'avais une famille aimante, j'avais des bonnes notes à l'école, j'avais des amis. En fait, tout allait bien dans ma vie, mis à part le fait que j'ai eu une petite partie d'harcèlement scolaire, mais qui s'est très très vite résorbée. Mais voilà, donc je n'ai jamais compris pourquoi j'étais tombée là-dedans. Et je pensais m'en être sortie à mes 19 ans, une fois que j'ai arrêté le suivi en pédiatrie. parce que j'étais plus mineure. Et j'ai refusé de faire une continuité des soins avec les adultes parce que tout simplement, ça me faisait peur de passer de pédiatrie à service d'adulte. Ce n'était pas du tout les mêmes cadres, ce n'était pas du tout les mêmes attentes. Enfin, tout était différent et ça faisait beaucoup trop de changement pour moi. Et du coup, pendant environ trois heures, j'ai totalement évité les soins. Sauf que du coup, c'est le... psychosomatique qui rentre en moi. C'est-à-dire que j'ai eu beaucoup de soucis de santé somatiques, dans le sens où je ne pouvais plus aller uriner toute seule, je faisais des globes urinaires sur globes urinaires, j'étais obligée de me faire des autosondages 4 à 6 fois par jour pendant 2 ans. J'ai des troubles digestifs très importants pendant peut-être un an. Le plus embêtant, c'est que mes TCA ont engendré un problème à la thyroïde. Depuis 2020, je suis diagnostiquée d'une thyroïde d'Hashimoto. C'est un dérèglement de la thyroïde qui fait qu'elle ne travaille pas assez. Et du coup, ça fait prendre du poids. Et du coup, j'ai pris du poids à cause de ça. Mais malgré tout, j'étais bien mentorée, j'avais mon école infirmière, j'avais des choses à laquelle me raccrocher. Donc malgré ce poids-prix que je prenais très mal, je m'étais remise en restriction extrême, mais j'arrivais encore à avancer. Je me disais, ça passera, c'est comme la première fois, ça passera. Pendant cette période, la petite victoire qui me rend fière, c'est que... J'étais très très mal mentalement et pourtant je n'ai pas arrêté mon école, même si c'était du distanciel parce qu'il y a eu le Covid entre temps, je n'ai pas arrêté mon école tout de suite. J'ai continué, continué à avancer, jusqu'à ce que je ne puisse plus avancer. Donc comme vous l'avez compris, le Covid s'est passé pendant mon école infirmière, donc pendant ma première année. À mon entrée d'école infirmière, je pensais vraiment que... Tous mes soucis étaient partis. Je faisais la formation de mes rêves, j'étais partie en stage. Tout se passait à merveille, je me défais de nouvelles amies. Je n'étais plus la Agathe malade que tout le monde connaissait au lycée, juste par la maladie. Enfin, je me suis sentie vraiment à ma place. Et ça, c'était magique. Le Covid, sur le coup, ça n'a pas trop impacté mon mental, dans le sens où on était réquisitionnés. Donc, je continue à travailler un peu. Bon, ensuite, on a été confinés parce que les premières années, on ne servait à rien en soi, on ne connaissait pas assez de choses. Mais j'ai plutôt bien vécu le Covid, je dirais. C'est plus l'après qui a été compliqué. Pendant le Covid, du coup, on avait tout à distance. On n'a pas fait les soins pratiques en vrai. Il y a plein de choses qu'on n'a pas pu faire de la première année. Et je suis arrivée en deuxième année avec un stage très, très... très technique, très précis, qui était de la chirurgie cardiopédiatrique, sachant que je n'avais jamais fait de stage à l'hôpital. Et là, j'ai paniqué parce que je ne savais rien faire. Je me suis mis une pression monstre à me dire « t'es pas capable, tu vas jamais y arriver, non, non » . Et bon, j'ai eu la chance de tomber sur des tutrices encourageantes qui m'ont aidée, qui m'ont poussée vers le haut. Et je m'en suis pas trop mal sortie, vu que j'ai validé le stage et qu'aujourd'hui, je suis infirmière, du coup. Après, quand on est en école infirmière, c'est vrai qu'il y a un paradoxe. On apprend à soigner des patients, sachant qu'on souffre soi-même. Et du coup, tout le monde me disait de m'arrêter parce qu'il fallait que je prenne soin de moi avant de prendre soin des autres. C'est une phrase un peu bateau que tout le monde dit. Mais en fait, moi, soigner les gens... ou leur apporter de la bonne humeur, tout ça, ça me faisait du bien. Parce que c'était des moments où je cogitais pas, c'était des moments où j'étais dans le relationnel et quand je travaillais, je pensais beaucoup moins à la maladie. Donc pour le coup, ça m'a vachement apporté. Sauf que ça ne dure pas. éternellement. Vous vous doutez bien que quand on tire sur la corde, au bout d'un moment, elle finit par lâcher. J'ai ressenti le besoin de reporter, de mettre une pause à ma formation parce que je commençais à faire des malaises en stage, je commençais à vraiment pas être bien et je voulais pas que ça impacte sur ma réussite scolaire, etc. Donc je me suis dit, là, quatre fois, il faut arrêter. Et en fait, ce qui m'a vraiment Ce qui m'a motivée pour faire ce report, c'est que malheureusement j'ai fait une première TS, je ne sais pas si je peux dire le mot, qui m'a menée à une première hospitalisation adulte en psychiatrie. J'ai été hospitalisée deux mois et du coup pendant ces deux mois j'étais en contact avec ma référente. Elle m'a vachement accompagnée et on a décidé de faire le report ensemble. J'ai repris beaucoup trop tôt l'école. sachant qu'on ne peut faire qu'un report pendant la formation. Et je me suis dit, oui, oui, ça va mieux. J'ai repris un an après, même pas, moindrement. Et sauf que ça a été la mauvaise décision parce qu'il faut vraiment être solide pour ses études parce que c'est dur psychologiquement, c'est dur physiquement. Je pense qu'on sous-estime la charge de travail des infirmières de nos jours. Mais il faut être prêt. Il faut vraiment être prêt. Du coup, à chaque report ou arrêt, je me sentais nulle. Je me suis dit, en fait, t'arriveras pas, parce que je voyais mes copines avancer, devenir infirmière. Moi, j'étais toujours en arrêt. C'était assez compliqué. J'enchaînais les hospitalisations, j'enchaînais, j'enchaînais. C'était vraiment compliqué les dernières années. Je me retrouvais avec des promotions que je ne connaissais pas. J'assistais qu'à certains cours. Je me sentais vraiment à part. Je n'avais plus personne que je connaissais. Je ne parlais à personne. Je venais en cours, je repartais. Je me sentais très, très, très seule. Ce qui m'a fait tenir, tout simplement, c'est ma famille. Notamment ma maman, qui a toujours été là pour moi, qui a toujours tout fait pour moi. C'était aussi l'obtention du diplôme d'infirmière. Parce que je ne voulais pas que la maladie me gagne sur ça, alors que c'est mon rêve depuis toute petite. Et je voulais prouver aux personnes qui ne croyaient pas en moi que je pouvais y arriver, avec le temps qu'il faut, mais je pouvais y arriver. Et ça, ça a été ma plus belle victoire. Si je devais dire quelque chose à la moi d'avant, j'aurais dit... De ne pas lâcher, de continuer à se battre, de ne pas écouter les critiques, de prendre soin de soi évidemment, et d'avancer la tête haute, parce que quand on veut quelque chose, on arrive à l'obtenir. Donc j'ai eu plusieurs rechutes pendant ma formation. J'ai eu des moments difficiles entre TS, réanimation, coma, urgence, j'ai enchaîné vraiment des périodes difficiles. et du coup je me sentais Encore une fois, incapable. Je me disais que je n'y arriverais jamais. Tout le monde me disait que je n'allais pas y arriver parce que c'était trop mal et que ça allait trop loin au niveau santé mentale et même physique. Donc petit à petit, plus personne ne croyait en moi, à part mes infirmières libérales qui me prenaient en charge. À la sortie de chaque hospitalisation, j'avais besoin d'encouragement, de douceur. pour me mettre en confiance, pour que je puisse rebondir. Et ça n'a pas toujours été le cas, malheureusement, selon les équipes médicales. Mais j'ai fini par réussir à trouver un suivi qui m'a vraiment poussée vers le haut et qui m'a fait tenir. Et c'est pendant ces arrêts maladiques que je me suis réveillée d'une amnésie traumatique. J'ai commencé à avoir des flashs, j'ai commencé à... à me rappeler de beaucoup de choses de mon enfance. Et là, j'ai commencé à faire des liens. J'ai commencé à faire des liens avec mon anorexie, j'ai commencé à faire des liens avec mes déliès, et j'ai enfin compris pourquoi je martyrisais mon corps, chose que je ne comprenais pas depuis toutes ces années. Alors, je ne parlerai pas forcément de ce stress post-traumatique et quel type c'était, mais voilà, en fait, j'ai totalement... réagir suite à un choc qui s'est passé dans mon enfance. Et je n'en ai tellement jamais parlé que mon cerveau l'avait oublié. Et quand c'est revenu, ça a fait très, très mal. Et donc, entre ces hospitalisations, j'arrivais à faire mes stages quand même. Mais il n'y avait plus grand monde qui croyait en moi. C'était compliqué. Heureusement que j'avais ma famille. Et mes infirmières, comme je disais, sans oublier ma psychologue. En fait, le corps médical et mes parents, c'était les seuls qui pensaient qu'il allait arriver. Ma famille éloignée, mes amis, tout ça, elles avaient abandonné l'idée que j'allais réussir à être infirmière, en fait, parce que pour elles, c'était impossible. J'étais allée trop loin et c'était trop compliqué. Je pourrais jamais... J'aurais jamais pu remontir alors que si. La première preuve concrète que... qui s'est montré que je remontais la pente. Ça a été mon tout dernier stage où vraiment je gérais le secteur en entier. Mes tutrices avaient une confiance aveugle en moi. Je jouais le rôle clairement de l'infirmière. J'avais mon secteur de patients que je gérais de A à Z. J'avais vraiment l'impression d'être infirmière sur ce coup-là. Elles m'avaient tellement appris. J'ai tout appris sur ce dernier stage, clairement. Donc pour toutes celles qui sont... en école infirmière et qui stressent par rapport au stage, la pratique. Ça peut être totalement un stage qui vous fait tout chambouler et qui va vous donner toutes les clés pour pratiquer, vous en sortir. Donc ne vous inquiétez surtout pas. Et au début, prendre les secteurs en charge, ça me faisait peur parce que je n'avais pas confiance en moi du tout. Et je me disais, je vais oublier des choses, je vais mal faire, etc. Et au fur et à mesure, je me rendais compte que... Tout était plus simple que j'arrivais même à parler aux docteurs, aux seniors, aux internes et j'arrivais à répondre aux coups de fil, des choses que je n'aurais jamais pensé faire. Et là je me suis dit, en fait, Agathe, là t'es prête. Il faut que tu te battes parce que je faisais des malaises et je me suis dit là je suis en stage ça va, il y a quelqu'un derrière moi. Mais si j'ai mon service toute seule, il n'y a personne pour me remplacer si je fais un malaise. Donc j'ai décidé de prendre soin de moi une fois le diplôme obtenu. C'était le deal un peu avec le médecin. C'était que je me laissais continuer jusqu'à l'obtention du diplôme. Il s'agissait de quelques mois et après je devais aller me faire soigner dans une structure à Lyon. où je suis restée plusieurs mois et où je l'ai retournée en décembre. Le fait d'avoir obtenu mon diplôme en 5 ans et pas en 3, ça m'a un peu perturbée, j'avoue, parce que j'ai toujours été une très très bonne élève, première de la classe. Et là, du coup, je me sentais vraiment nulle, alors qu'en soi, c'était des arrêts, c'était pas des échecs. Mais pour moi, ça reste un échec en réalité. Par contre, je peux vous assurer que le jour où j'ai signé, et que j'ai reçu mon diplôme et mon chapeau. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps parce qu'en fait, pour moi, ce diplôme, il vaut de l'or. Encore plus que des personnes ayant eu un parcours entre guillemets normal parce que je pensais tellement plus y arriver. Je n'avais plus d'espoir, en fait. Moi, je continuais histoire de continuer. Mais pour moi, c'était inaccessible, en fait. Ça devenait trop compliqué. Je pensais vraiment arrêter avant. J'ai ressenti quelque chose que je n'ai jamais ressenti au final. C'était un sentiment de satisfaction, de vengeance par rapport à tous ceux qui parlaient sur moi, qui ne croyaient pas en moi. Et ça a été un moment magique que j'ai d'ailleurs bien fêté. Ce que j'ai pu apprendre sur le long de la guérison et de mon propre rythme, c'est de penser à soi, vraiment prendre compte. Conscience de nos besoins, de nos limites et ne pas les dépasser. Moi, ça fait un an que je suis diplômée, je n'ai toujours pas commencé à travailler parce que je prends soin de moi et je pense que c'est l'essentiel pour commencer une carrière convenablement et pour pouvoir aider les autres. Sur une idée reçue sur la réussite que j'aimerais déconstruire, c'est vraiment... Arriver en école en trois ans, pile poil. C'est les reports, les redoublements, les arrêts de maladie. Ça ne fera pas de vous un infirmier ou une infirmière moins capable, loin de là. Au contraire, vous aurez plus d'expérience. Moi, j'ai fait un stage en plus et c'est ce stage qui m'a sauvée niveau pratique. Donc, je ne regrette absolument pas d'avoir fait mes arrêts. et mes reports, enfin mon report. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui me jugeaient, mais au final, moi, je m'en fichais. Vraiment, je m'en fichais et je veux déconstruire cette pensée de « Elle a fait son école à 5 ans, ça doit faire en 5 ans, ça doit être une mauvaise infirmière » . Pas du tout. Aujourd'hui, du coup, comme je vous l'ai dit, j'ai choisi de prioriser ma santé avant d'exercer. Donc j'ai fait des hospitalisations. Actuellement, j'ai la sonde à domicile en attendant de retourner en hospitalisation en décembre. Et je laisse le temps. Je suis jeune encore, je viens d'avoir 25 ans. Je me dis, si je ne me soigne pas maintenant, je ne me soignerai jamais. Et ma vie, ma carrière, ça ne pourra jamais tenir sur le long terme. Là, je le voyais déjà que je fatigue beaucoup plus. Mon corps, il a beaucoup plus de respect. Je n'ai pas eu de répercussions aujourd'hui que quand j'avais 17 ans, tout simplement parce que mon corps vieillit. Même si 25 ans, ce n'est pas vieux, mais mon corps prend de l'âge quand même. Donc j'apprends à prendre soin de moi. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire à être en accord avec les soins, à m'accorder du repos, à essayer d'arrêter d'être hyperactive, de revoir mes amis parce que je m'étais totalement isolée socialement. c'est Plein de petits objectifs comme ça que j'essaie d'atteindre chaque jour. Comment je vais priver à me montrer dans le métier pour que je me sente en sécurité et alignée ? J'aimerais bien retourner dans un service que j'ai déjà fait pour commencer, pour me remettre dans le bain de la pratique, la pose des cathéteres, les prises de sang, tout ça. De me remettre un peu dans le bain de... Des pratiques infirmières en fait, et ensuite partir sur un service qui me plaît vraiment, c'est-à-dire tout ce qui est pédiatrique. Mais d'abord, je veux vraiment travailler dans un service complet, qui est très diversifié pour bien retoucher à tout et être à l'aise. Pour tous les étudiants en santé mélangés, que ce soit étudiants infirmiers, étudiants en médecine, tout. qui traversaient les troubles du comportement alimentaire ou la dépression, je vais vous dire que ce n'est pas ces diagnostics qui vont vous arrêter. Si on a la passion, si on a la rage de faire ce qu'on veut, on y arrive. Alors ça prend plus ou moins longtemps, mais si c'est ce qu'on veut vraiment, on finit par y arriver et il ne faut jamais lâcher, jamais écouter les autres. Il faut s'écouter soi, écouter les bonnes ondes qu'on peut nous envoyer. Et uniquement garder ses bonnes ondes. Une phrase que je me répétais tout le temps quand ça n'allait pas, je me disais, Dieu donne les batailles à ses plus forts soldats. Et du coup, je me disais, il ne m'arrive pas ça pour rien. Ça doit être un signe qu'il faut que je lutte et que tout sera meilleur après. Et ça m'aidait au quotidien. vraiment d'autres ressources qui m'ont aidée. J'ai eu beaucoup d'hospitalisations, que ce soit dans ma ville ou ailleurs. J'avais des infirmières tous les soirs qui passaient pour me donner mes traitements, pour me parler. Elles m'envoyaient des messages pendant mes stages pour savoir comment j'allais. J'étais très, très entourée. J'avais ma psychologue, j'avais une association. J'ai été très entourée, que ce soit médicalement ou au niveau familial. J'ai encore du mal à le dire, vu que je n'ai pas exercé. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je dis « je suis étudiante infirmière » . Et en fait, tu dis « pardon, je suis infirmière » . C'est encore compliqué à dire. Mais c'est vraiment ma plus grande fierté, parce que je suis tombée tellement bas pendant cette formation, où j'ai effroulé la mort à plusieurs reprises, que je n'y croyais plus. Je n'y croyais clairement plus, en fait. Les gens qui ne croyaient pas en moi, qui me faisaient un peu d'écrase, j'avais plus d'espoir. Pour moi, c'était fini et j'avançais histoire d'avancer, mais je n'y croyais plus. Donc, si j'avais un message à faire passer, c'est que ce n'est pas vos maladies qui vont vous dicter ce que vous allez faire. Ça impacte les études, certes, mais si on se prend en charge et si on est bien entouré, on y arrive. Il ne faut pas être dans le recul de soins, il ne faut pas être trop exigeant envers soi-même, il faut se laisser porter, faire confiance aux médecins, à leurs décisions, parce qu'ils savent ce qu'il y a de mieux pour nous. J'aimerais que mon parcours puisse aider certaines personnes à continuer justement leur étude, s'ils sont en plein doute, parce que, voilà, j'en suis l'exemple. Je me suis tellement battue, j'ai tellement galéré. Mais j'ai fini par l'avoir. Et au final, c'est ce qui compte. C'est qui va vous demander dans la vie en combien d'années tu as eu ton école, tu as eu ton diplôme d'infirmière. Personne. Les gens vont regarder ton CV, ils vont regarder un peu tout ça, mais personne ne te jugera sur le nombre d'années que tu as faites. Alors vraiment, croyez en vous. Prenez confiance. Occupez-vous de vous. Vraiment, vraiment, vraiment. Si vous faites un report, ne reprenez pas trop tôt il faut vraiment être prêt pour reprendre et sachez que vous êtes forts vous êtes tous forts et fortes et je crois fort en vous et à nous tous et il ne faut pas que la santé mentale nous gâche nos rêves il faut qu'on prenne une revanche sur ce sujet tabou ensemble on va y arriver Musique

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