- Speaker #0
Me voilà en chemin pour rencontrer les premiers invités de la saison 5 de Finta. On est à Rodez, c'est la semaine de la rentrée, le vent souffle fort et je suis au Faubourg. J'ai rendez-vous au club, la salle de concert, c'est là que mes invités ont choisi que nous nous rencontrions. Vous le savez, à chaque invité je demande de choisir le lieu où nous allons enregistrer, d'abord pour qu'il ou elle se sente bien, mais aussi pour que le lieu raconte quelque chose de son parcours, pour qu'il soit le plus... point de départ de notre discussion, je dois avouer que j'ai un peu le trac. Déjà, de reprendre les enregistrements, il faut se remettre dans le rythme, mine de rien. Mais aussi parce qu'Antès et Madès, je ne les connais pas. Je les ai vus trois fois sur scène ces derniers mois. À chaque fois, ils m'ont impressionnée. Je suis capable de chanter une bonne partie de leurs chansons à tue-tête, mais je ne les ai jamais rencontrées. Et puis, c'est quand même toujours impressionnant de se retrouver face à deux invités. Il en faut de la répartie pour interviewer des rappeurs. Je ne suis pas sûre de savoir répondre à toutes leurs punchlines. Et ça y est, ils arrivent. Je vous emmène avec nous.
- Speaker #1
On a prévu plein de blagues.
- Speaker #0
Hey Finta ! Explorer les basculements d'une époque, sentir frémir des énergies, voir les ruralités se transformer avec celles et ceux qui les provoquent, les repensent et les bousculent. Finta, c'est le podcast qui nourrit des esprits, des envies d'agir et des espoirs très concrets à l'échelle locale. Finta donne à entendre l'Aveyron à travers celles et ceux qui ont choisi d'habiter, ici et maintenant, de s'engager, aujourd'hui pour demain. Je suis Lola Cros et j'arpente ce bout de campagne depuis dix ans comme journaliste. Avec Finta, je vous invite à croiser des regards, à Finter de plus près. Et ça commence tout de suite.
Voilà comment on se retrouve au club, sans projecteur ni public, sur la scène où ils ont présenté leur album au printemps dernier. Derrière Antès et Madsès, deux personnages dont ils forcent à peine le trait, Sylvain Antès et Rémi Massol ne font presque qu'un. Depuis dix ans, potes, colloques et collègues, ils rappent d'une seule voix. Aujourd'hui, ils frisent la trentaine en surfant sur une vague d'amour. Avec leur dernier album, Bienvenue chez nous, Antès et Madsès livrent le plus abouti de leurs projets. Une ode à l'Aveyron, aux petites galères de gamins du coin qui ont grandi dans les bleds juste à côté de la grande ville, la grande ville de la campagne, et aussi aux grandes questions de fin de soirée. Autant de références qui résonnent bien au-delà de l'Aveyron. Antès et Madsès sont venus au micro de Finta comme on viendrait sur le divan d'un psy. Mais comme ils sont sympas, on est tous invités à partager leur canap'. C'est parti.
Donc vous êtes tous les deux nés en Aveyron. Là, sur l'agglo de Rodez, vous y avez grandi, vous en êtes partis. Vous habitez aujourd'hui à Toulouse et pourtant votre dernier projet, vous le consacrez à l'Aveyron. Pourquoi ?
- Speaker #2
Parce qu'on est... très attaché à ces racines là pour plein de raisons bon je pense que de toute façon il y a un chauvinisme avéronné qui est dur à dissimuler mais ouais je sais pas en fait ça fait sens quand on va essayer de puiser dans ce qui nous inspire et dans ce qu'on est forcément c'est une carte qui ressort beaucoup quoi Et donc, je pense qu'en fait, on a une facilité à s'inspirer de ça. Et là, pour le coup, sur ce TP, on a voulu grossir le trait. On en a fait la ligne rouge de notre projet, même si ça ne parle pas que de ça, évidemment.
- Speaker #0
Et pourquoi ne pas avoir fait le choix de vivre ici alors ? Qu'est-ce qui fait que vous viviez à Toulouse ?
- Speaker #2
Qu'est-ce qui fait qu'on vit à Toulouse ?
- Speaker #1
C'est la vie, tout simplement. Déjà, il faut savoir qu'on s'est rencontrés à Toulouse. Enfin, on s'est rencontrés ici, mais la naissance du projet est quand même née à Toulouse, en fait. En fait, on a suivi le schéma classique, soit on désavéronné. en général de faire les études, partir faire les études sup ou après les études à Toulouse quoi. Et ce qui fait que du coup on a vraiment connecté, on s'était déjà rencontré ici à Rodez, derrière le Palais de Justice très précisément lors d'un apéro. Mais on a vraiment connecté et commencé à faire de la musique ensemble à Toulouse en fait. Et en fait nos vies perso ont fait qu'on y restait quoi. Et puis la vie perso est devenue avec la musique la vie pro et la musique, tout s'est implanté là-bas en fait tout simplement quoi. Ce qui nous empêche pas en fait d'être... tout le temps fourré en Aveyron et d'être même... que le projet Antecemadza c'est un lien en fait avec l'Aveyron quoi. Que ce soit par les clips qu'on tourne, qui sont tous tournés en Aveyron, des partenaires comme le club, comme Max Outi, comme plein d'acteurs locaux en fait.
- Speaker #0
Oui, on pense aussi à toute votre équipe, ou une grande partie en tout cas. Lucien Bou, Valentin Bécouze, tous ces noms qui vous entourent, ce sont des gars du coin aussi ?
- Speaker #2
Non mais si, c'est drôle. Lucien qui est le manager, régisseur, l'homme à tout faire, qui est un gars d'ici. Valentin Bécouse qui est installé à Paris depuis de nombreuses années, mais qui est à Véronne de base et qui a énormément de plaisir à revenir ici, travailler ici avec les acteurs locaux.
- Speaker #1
Mais d'ailleurs, c'est marrant, je suis en train de réfléchir en même temps qu'on est en train de parler. Le fait qu'on parle de l'Aveyron, ça découle aussi pas mal d'une DA qui s'est créée au fil du temps, et notamment avec les clips aussi. En fait, on venait tourner tous nos clips ici par facilité un peu, parce que forcément, tourner des clips en Aveyron, c'est beaucoup plus facile pour avoir les contacts, pour que les gens nous ouvrent les portes. Et je me souviens qu'on tourne le clip de Bêtes et Méchants, et on est très contents de ce clip. Et c'est après ce clip qu'on commence à se dire, mais putain, il y a une DA à creuser dans ce truc de campagne et de direction artistique. Et c'est suite à ce clip-là aussi, enfin, tout s'est fait, tout s'est imbriqué petit à petit, mais ça en fait partie aussi. Et donc Valentin Bécouse, forcément, lui est né en Aveyron, donc voilà, c'est toutes ces petites choses qui ont fait qu'on s'est rattachés à ça.
- Speaker #0
Vous parliez de votre rencontre à tous les deux. Quand on vous écoute, quand on écoute vos textes, on a l'impression que vous êtes des vieux potes d'enfance. Ce n'est pas du tout le cas, en fait.
- Speaker #2
Ce n'est pas tout à fait vrai. Après, maintenant, on est sur la trentaine et ça fait dix ans qu'on se connaît, donc c'était presque comme si, quoi. Mais on s'est rencontrés, on avait 20 ans. Oui,
- Speaker #1
20 ans. Après, on a eu une relation en accéléré, je pense. La relation qu'on a, elle est un peu lunaire, je pense, pour certaines personnes. Il faut savoir qu'il y a une période, on était en coloc ensemble, on faisait de la musique ensemble. On était vraiment fourrés H24 ensemble. Donc, on allait au boulot en covoit ensemble. Et dès qu'on sortait du boulot, on rentrait à la coloc et on faisait de la musique ensemble. Donc, ouais, je pense qu'on a eu une... Sur dix ans, en fait, c'est vrai que j'ai l'impression que ça fait plus longtemps que ça.
- Speaker #0
Et comment on parvient à parler d'une seule voix, à faire des textes d'une seule voix et à ne pas se perdre individuellement ? Alors, dans ces cas-là, est-ce que ça veut dire que vous êtes complètement complémentaires ou alors que vous vous ressemblez ?
- Speaker #2
Déjà, genre, moi, d'arriver à faire une seule voix avec... Toi-même déjà, c'est compliqué. En fait, nous, quand on essaie d'écrire, on prend vachement la nuance et la réflexion. On essaie de faire des trucs à minimum réfléchis. Et ça découle beaucoup de discussions. Mais si tu te prends vraiment le plein faire de ce qu'on fait, il y a beaucoup quand même de nuances, il y a beaucoup de questionnements. prétend avoir aucune vérité, je pense que ça vient interroger certains trucs tu vois et dans une question c'est beaucoup plus facile d'avoir juste la même question plutôt que la même réponse ça veut dire que les questions que vous posez dans vos textes c'est des questions que vous posez tous les deux vous arrivez à vous retrouver en fait sur un terrain commun, vous avez des intérêts communs après humainement oui beaucoup quoi, on partage quasi des valeurs de ce qu'on est, de ce qu'on aime évidemment on est obligé quand même d'avoir quelque chose de très commun dans ça il y a plein de thèmes qui sont nés de discussions de soirée en fait
- Speaker #1
ou de réflexions qu'on s'est fait une fois et on se dit Ah putain, tu te souviens quand on a parlé de ça et on a déroulé des morceaux entiers sur ça ? Et après, pareil, comment on fait une seule voix ? Il y a du temps aussi. Il y a du temps. Je sais qu'on a mis du temps aussi à affiner tout ça, ne serait-ce qu'en termes de fonctionnement, de comment on travaille. Et donc petit à petit, maintenant on s'est habitué et on ne fonctionne que comme ça. Et plus ça y va, plus on tend à co-écrire les morceaux. Tous les morceaux, je pense qu'il y a une repasse de... au moins de l'un sur le couplet de l'autre et ainsi de suite. Et les refrains sont écrits à deux. Donc voilà, on a réussi à trouver ce mode de fonctionnement qui nous va bien. Et le fait d'être deux, ça apporte encore plus de nuances, comme il disait.
- Speaker #0
Quelle est la part des personnages qu'il y a dans Antecématis ?
- Speaker #2
Je ne sais pas, c'est intéressant. Je pense que t'es toujours un personnage quand t'as une proposition artistique puisque de fait c'est se mettre en scène et pour autant on tire le trait de ce qu'on est beaucoup. Il n'y a pas énormément de différence entre les personnages et ce qu'on est dans la vraie vie je pense. Il n'y a pas vraiment un parti pris artistique d'être complètement quelqu'un de différent. On s'inspire beaucoup du quotidien, de là où on a grandi, des choses très brutes, des choses très simples de la vie. On a une écriture qui est très accessible. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de personnages, même si avoir une proposition artistique de fait, c'est tirer le trait de quelque chose...
- Speaker #1
Pour le rendre plus intéressant, plus palpitant, on va dire. Mais le but, c'est d'aller juste prendre la vérité et tirer le trait.
- Speaker #0
On vous prête le fait d'être porte-voix d'une jeunesse moyenne. C'est ça que j'ai lu de vous. Vous vous reconnaissez dans cette définition-là de porte-voix d'une jeunesse moyenne ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que vous entendez derrière ça, si c'est le cas ?
- Speaker #1
Porte-voix, c'est un peu prétentieux si nous on dit ça, mais en tout cas c'est sûr que ça fait plaisir. On prend le compliment s'il y a des gens qui l'interprètent comme ça et qui sont d'accord avec ça. Forcément après, on ne met aucune responsabilité sur nos épaules vis-à-vis de ça. Nous on fait juste la musique comme on l'entend et on écrit comme on le sent. Après tant mieux s'il y a des gens qui se reconnaissent et on en est fier même. Mais voilà, on n'a pas la prétention de ça. Et ce n'est pas une volonté de base.
- Speaker #0
Ce serait quoi la jeunesse moyenne alors ?
- Speaker #1
C'est une bonne question. Qu'est-ce que c'est la jeunesse moyenne ? C'est nous et puis en même temps, ça sort aussi un peu de... C'est ce qu'on trouvait intéressant aussi avec le fait de parler de l'Aveyron. Parce que malgré ce qu'on pense de la campagne et de se dire qu'il y a quand même plein de profils sociaux qui sont... qui peuvent être un peu what the fuck vis-à-vis de la situation, de l'endroit dans lequel ces gens ont grandi. Et on trouvait ça intéressant, souvent quand on va parler de la campagne, c'est soit pour en faire une parodie ou sinon on va souvent pointer du doigt les mêmes trucs. Mais c'est beaucoup plus nu, on sait que ça, même la vie en ruralité. Et souvent on n'en parle pas tout simplement. Donc qu'est-ce que c'est la jeunesse moyenne après ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a plein de profils qui ne sont jamais représentés ou on en parle très peu.
- Speaker #0
C'est ce que j'ai lu de vous. Vous dites que vous vouliez créer une sorte de club fédérateur composé de gens qu'on n'écoute pas, qu'on a zappés, leur redonner une parole.
- Speaker #2
Ouais. En fait, c'est-à-dire du club, c'est un peu le point de départ de la direction artistique du projet Bienvenue Chez Nous. L'idée en fait c'était ça, c'était d'arriver à créer un espèce de club pour fédérer les gens qui nous écoutent. Au final ce club, au gré de la création, il s'est un peu transformé en ce truc ultra identitaire de la campagne, la ruralité, tout ça. Et il fallait que ce club soit un petit peu décalé dans le sens où les gens qui sont un petit peu moins représentés... Ouais, je sais pas.
- Speaker #1
Mais en fait, je sais pas, mais je me fais la réflexion aussi. Quand je vois nos groupes de potes, il y a des profils sociaux vraiment totalement opposés. Et pourtant, en fait, tous ces gens-là, ils cohabitent dans notre entourage. Donc c'est bien la preuve qu'il y a quand même une mixité et ça brasse du monde. On a des potes qui sont fils de médecins, d'autres qui vont être fils d'ouvriers, d'autres qui vont sortir au 1645 boire des cocktails et d'autres qui vont en teuf le week-end. Donc ça brasse quand même un peu de monde tout ça au final. Voilà, je sais pas si j'ai répondu à la question.
- Speaker #2
Non, je crois pas trop, mais très intéressant, trop stylé de t'écouter parler.
- Speaker #1
Merci beaucoup, mec, ça me fait plaisir.
- Speaker #2
Comme l'a dit Madzes, on se sent pas porte-parole dans le premier but de notre proposition. D'abord, on fait de la musique et après, oui, ce genre de phrases, évidemment, c'est cool si on les prend, mais c'est pas une volonté première quand nous, on fait juste de la musique.
- Speaker #0
Mais c'est ce que tu disais aussi tout à l'heure, Rémi, c'est qu'il y a un vrai sentiment d'identification dans vos textes, et particulièrement avec ce projet Bienvenue Chez Nous. On le voit à la viralité de vos derniers clips sur les réseaux sociaux, notamment Chez Nous, c'est le dernier que vous avez sorti. Cette viralité-là, l'engouement qu'il y a autour de votre projet, là actuellement vraiment en Aveyron, il joue sur ce sentiment d'appartenance, sur le fait de se sentir représenté et de retrouver dans vos textes. des souvenirs qu'on a tous quand on a grandi là.
- Speaker #1
Ouais, mais chez nous, après, moi, je le vois comme une des palettes, parce qu'on parlait de Bienvenue Chez Nous, du projet, qui pour moi va taper plus large. Chez nous, c'est vraiment très axé sur la ruralité de la campagne. Donc sur ça, on s'est rendu compte aussi que, ben oui, il y a plein de gens qui sont interreprésentés, et partout en France, en fait. Et ce qui est drôle aussi, c'est que, c'est que, ouais, des gens, en fait, qui... Partout du nord de la France, en Bretagne, on vit tous la même vie. Enfin, on vit tous la même vie. On est vraiment un grand nombre à vivre cette vie et c'est pas propre à l'Aveyron. Il y a un truc qui est très centré sur nous-mêmes, qui parle de là où on a grandi, qui est très personnel. Comme souvent, c'est souvent les trucs qui sont les plus universels. Les choses les plus banales et les plus ordinaires sont les trucs les plus universels. Et quand tu vas pointer du doigt, surligner un petit truc de la vie de tous les jours qui peut paraître banal, c'est là où les gens vont se dire Ah putain, c'est stylé en fait, j'avais...
- Speaker #0
pas pensé mais tout pareil en fait pour moi c'est jouer avec les mêmes codes et en quoi c'est important selon vous de se sentir représenté, d'identifier dans les textes justement ?
- Speaker #2
parce que genre en mode je sais pas sur la musique et notamment l'écriture tu vois il y a un truc de il faut créer une émotion tu vois et ça c'est une émotion qu'on aime bien déclencher Ce truc de genre quand tu l'écoutes et tu dis ah ouais, tu vois genre souvent on dit, je sais pas si on arrive bien à le faire mais genre tu sais un peu surligner l'évidence quoi tu vois. En fait ce truc était là devant moi depuis le début, j'avais jamais tellement mis des mots dessus parce qu'en fait c'était tellement évident et tellement devant moi pour moi que j'avais pas besoin de mettre des mots dessus. Mais quand je t'ai écouté et que toi t'as mis des mots dessus ça m'a fait quelque chose quoi, ça meilleur compliment. Meilleur sentiment à déclencher chez quelqu'un et ça ça pousse à s'identifier fort quoi.
- Speaker #0
Et vous le cherchiez, ça ? Vous étiez conscient d'aller le chercher ?
- Speaker #2
C'est un extérieur, ouais. Énormément. Ça, c'est vraiment une recherche. C'est pour ça que je te dis, je ne sais pas... C'est clairement le goal, tu vois. Donc, je ne sais pas si on arrive à bien le faire, mais en tout cas, nous, on cherche à faire ça, à créer en fait ce sentiment chez l'auditeur.
- Speaker #1
Du coup, je pense que oui, tu parlais de porte-voix et de tout ça. Je pense qu'on cherche beaucoup plus à déclencher une émotion. Et après, si de ce fait-là, en fait, il y en a qui se sentent représentés, du coup, c'est la conséquence de ça, plus que de base à nous, de vouloir être porte-parole de quelque chose.
- Speaker #2
aller chercher la petite trèfle, le petit truc que t'as vécu, qui est dans ton quotidien qui est devant tes yeux mais le fait juste de mettre des mots dessus c'est un truc trop chelou, faut le vivre pour le comprendre j'ai écouté trop de monde qui m'ont fait ça, à ressentir c'est incroyable
- Speaker #0
Justement, à qui tu penses ? Dans quels ont été vos côtés ?
- Speaker #2
Patrick Sébastien
- Speaker #1
Max
- Speaker #2
Non, évidemment, Oral San Max beaucoup Orelsan, on a écouté toute la scène française depuis...
- Speaker #1
Je pense que l'exemple typique, et de toute façon les gens qui ont écouté de notre musique le savent très bien, Orelsan je pense que c'est celui qui nous a le plus matrixé quoi. Parce qu'en plus il y a aussi cet aspect un peu moins prononcé mais de ruralité en fait, de campagne aussi quoi. Mais après il y en a plein d'autres en fait parce que...
- Speaker #2
Un gars en vrai tu vois qui m'inspire dans ça et genre ça n'a rien à voir avec la musique, genre Gad Elmaleh je trouve qu'il est très fort dans ça. Gad Elmaleh je trouve que genre en mode sa plume, son écriture, genre c'est clairement ça quoi. En fait il arrive à fumer tout le monde avec des trucs en fait qui sont genre juste devant les yeux tu vois. Tu sais par exemple quand il parle du...
- Speaker #1
La pompe à essence, je trouve que c'est l'un des meilleurs exemples. Quand il arrive, il fait le sketch sur la pompe à essence et qu'il se fout de la gueule du mec, tu sais, où t'essayes de mettre pile le... Comme ça. Tu veux quoi. Et en fait quand tu te prends le sketch, t'es là en mode ah mais putain oui c'est vrai quoi. Tu te reconnais dedans et forcément ça déclenche une émotion quoi. Donc lui c'est par le prisme de l'humour quoi.
- Speaker #2
Oui mais c'est pareil, c'est l'écriture. Il y a une recherche qui est ultra commune tu vois. Ou quand il dit, quand il parle du pot que t'as à l'entrée de chez toi là. Tu sais ce truc qui sert à rien, où il y a genre les clés, les chewing-gums, les trucs... Tu sais je sais pas, c'est débile en fait. Personne va penser à parler de ça, c'est insignifiant quoi tu vois. Mais en fait quand il le dit, on l'a tous chez nous ce truc. Et donc boum tu vois, ça redéclenche ce sentiment là quoi tu vois. BigFlo et Oli en vrai ils sont pas mauvais dans ça... Il y en a quelques-uns qui en ont un peu.
- Speaker #1
J'ai grandi dans une petite ville, en plein milieu de la campagne, juste à côté de la grande ville, la grande ville de la campagne. Là où les jeunes se battent à bribus, les vieux squattent le café, où rien ne bouge, là où personne ne ferme la porte à clé, on tape 100 réaccarantes, on s'en apporte, chez nous on aime recevoir, on connaît tout le monde, même le prénom d'un voisin qui va gueuler se soigne. Oublie ton prénom, ton nom de famille, c'est ton vrai nom de code, ton nom de famille, c'est ta maison, fais-nous ce game of thrones. Cuisine de con qui fait bosser la moitié de la population Va fermer dans 6 mois Ma mère dit que c'est la faute de la crise Mon grand-père dit que c'est la faute des chinois Pas toujours lui-même gueule depuis gamin La seule chose qu'il y a, c'est notre nid de texte Le propre de maths est devenu mon façade La servette du baron a forcément le nez Et nous, on dit, on chaperonne En tout terrain
- Speaker #0
Justement, Aurélien, oui, la référence est souvent faite par rapport à vous, vos textes aussi. Tu le disais, quand lui, il a réussi aussi à avoir un style qui sort finalement de Marseille et Paris, qui étaient les deux pôles du rap français. Est-ce qu'il y a un rap des villes, un rap des champs ?
- Speaker #1
Non, je ne pense pas plus maintenant. De toute façon, le rap maintenant, ça s'est ouvert, ça s'est démocratisé et répandu partout en France. Il n'y a qu'à voir partout, même à Rodez, il n'y a pas 10 000 projets avancés, mais des gens qui rappent sur Rodez, il y en a plein. Donc c'est quand même le signe que ça s'est ouvert à tout le monde. Et surtout, en plus, les styles, tu peux très bien être de la campagne et faire des styles où tu ne parles pas du tout de la campagne. Donc je ne pense pas. Je pense que le rap maintenant, la palette est tellement large que... Déjà, le mot rap, en fait, il ne veut plus rien dire à l'heure actuelle. Rien que le mot rap, c'est quoi du rap ? C'est quoi du rap ? Booba c'est du rap, on est d'accord sur ça. Big Floly c'est du rap, on est d'accord sur ça. Est-ce qu'ils font la même musique ? Non, pas du tout.
- Speaker #0
Pourquoi vous avez choisi le rap, vous ? Tu parlais justement de l'humour, qui est une autre forme d'écriture. Pourquoi celle que vous avez choisie, vous, c'est le rap ?
- Speaker #2
J'aurais kiffé, j'essaierais de faire ça aussi. Écrire de l'humour, en vrai, c'est stylé. Je sais pas...
- Speaker #0
Il rit beaucoup dans vos textes.
- Speaker #2
Ouais, c'est quelque chose qui nous tient à cœur, d'avoir cet aspect-là aussi dans notre palette, dans notre proposition artistique. Pourquoi le rap ? Je sais pas, il s'est un peu imposé à nous. Déjà, il y a de la génération. C'est le style de musique qui est le plus populaire, le plus présent au moment où on grandit, encore plus aujourd'hui. Mais je pense que c'est cet attachement au texte. C'est le meilleur style musical pour mettre en avant les paroles. Et vu que je pense que c'est ce qui nous intéresse à tous les deux en premier lieu, ça paraît comme une évidence de faire ce style-là. Même si aujourd'hui, ça ne veut plus rien dire.
- Speaker #0
Qu'est-ce que vous avez à dire, en fait, au fond ?
- Speaker #1
Allez l'OM.
- Speaker #0
C'est un bon début.
- Speaker #1
Non, qu'est-ce qu'on a à dire ?
- Speaker #2
Allez le RAF, on cherche des collabs.
- Speaker #0
Ça y est, ça s'est placé.
- Speaker #1
Je ne sais pas, c'est une bonne question. Qu'est-ce qu'on a à dire ? Je pense que les musiques qu'on sort et les projets parlent pour nous, mais c'est fait de manière... Ça arrive naturellement, en fait. Je ne sais pas si on a des choses à dire, vraiment. Forcément que oui, de toute façon, si tu fais de la musique, si tu as ce style de musique en plus, c'est que forcément, tu as des choses à dire. Mais de manière claire, lucide, et te dire là, qu'est-ce qu'on a à dire et qu'est-ce qu'on ressent au fond de nous, je ne sais pas, il faudrait aller voir un psy, peut-être, du coup.
- Speaker #0
Tu te dis que tu sors de ta chambre, en fait, tout simplement, parce qu'on soit des gamins qui écrivent Yana, beaucoup, qui rappent dans leur chambre aussi, sûrement. Et à quel moment on se dit... Moi, c'est sur scène que j'ai envie d'aller dire.
- Speaker #1
Moi, ça a été compliqué. En test, je faisais de la musique depuis bien avant. Moi, j'ai commencé vraiment à écrire et faire de la musique à 20 ans. Donc, quand on s'est un tout petit peu... Mais non, quand on s'est rencontrés, on va dire. Quand on s'est rencontrés, moi, j'avais jamais osé... Pour moi, je n'étais pas légitime à faire ça. J'aimais bien, tu vois, parodier des textes, reprendre des conneries, mais je n'étais pas du tout légitime à faire de la musique et encore moins du rap. Donc ça a été long. Je sais que même au début, j'ai beaucoup poussé pour qu'on ne sorte pas les morceaux. J'ai eu du mal à lâcher le bébé. Mais après, je ne sais pas ce qui fait qu'on les a sortis. C'est qu'au bout d'un moment, on avait quand même envie. Forcément, ça a mis du temps. Entre les premiers morceaux qu'on fait et le premier morceau qu'on sort, je pense qu'il y a trois ans à peu près. Au bout d'un moment, forcément, il faut que ça sorte quand même. On y passait beaucoup de temps, on écrivait beaucoup. Mais moi ça a mis du temps, personnellement.
- Speaker #2
C'était quoi la question ?
- Speaker #1
Qu'est-ce qui fait que tu sors tes morceaux, que ça sort de ta chambre en fait ?
- Speaker #2
Après moi je crois... J'ai toujours kiffé, je me suis jamais trop posé la question je crois. Depuis tout petit, c'est genre un truc qui m'anime. J'ai toujours rêvé de faire des groupes, je suis monté sur scène très jeune. Très jeune j'avais ce truc, tu vois, de faire des groupes, de faire de la musique, tu vois. D'avoir beaucoup d'ambition. Très jeune, quoi. Et donc, je sais pas. C'est comme ça, quoi.
- Speaker #0
Vous en vivez, aujourd'hui ?
- Speaker #2
Eh ouais !
- Speaker #1
Ouais, on en vit depuis... Enfin, on a quitté nos taffes en novembre. Ouais, novembre 2022, c'est ça. Et on n'y revient plus,
- Speaker #2
jamais.
- Speaker #1
Ça va bientôt faire deux ans. Ça va bientôt faire deux ans. Et on en vit, on en survit, on va dire. Ça va, on va pas se plaindre, mais...
- Speaker #2
Aujourd'hui ça va mieux.
- Speaker #1
Aujourd'hui ça va mieux, ouais. Aujourd'hui ça va mieux, mais...
- Speaker #2
Tu sais, en fait c'est compliqué, tu vois, genre en mode, tu sais, il y a des périodes de transition, quoi. Quand tu lâches ton taf et que tu vois, après genre en mode... Le temps que toutes ces structures se mettent en place, machin, tu vois, donc il y a eu des mois un peu compliqués, quoi.
- Speaker #1
mais là ça va mieux j'en ai pas blindé loin de là quoi c'est quand même assez instable globalement la situation dans laquelle on est on va pas se mentir quoi mais on va pas se plaindre quoi parce qu'il y a de ça deux ans quand on quitte Nota enfin quand on quitte Nota ça va on est un peu déterminé mais deux ans et demi du coup c'était déjà énorme pour nous rien que là où on en est actuellement donc c'est cool
- Speaker #0
Vous faisiez quoi comme boulot ?
- Speaker #2
On était... Alors on bossait ensemble, du coup, genre le dernier taf qu'on a fait. Et on bossait dans une MJC au sud de Toulouse, à Carambon, à Carbone. C'est une ville qui s'appelle Carbone.
- Speaker #1
Ah bah bing !
- Speaker #2
Et on était à la fin... On a commencé animateur et à la fin on était co-responsable du pôle jeunesse.
- Speaker #1
On était directeur, dis-le. On était directeur, on était...
- Speaker #2
Co-directeur.
- Speaker #1
On était directeur de nous-mêmes du coup. On était directeur, co-directeur d'un service où on était deux. Donc on se gérait nous-mêmes.
- Speaker #2
On a toujours un pied dans la culture.
- Speaker #1
Dans un service jeunesse, on encadrait des ados, on gérait la salle des jeunes de là-bas, le foyer du collège, et on mettait en place des activités, des trucs.
- Speaker #2
On était impliqués dans la vie culturelle de la MJC. la jeunesse et de la culture. Et du coup, on faisait partie des plus investis sur ce côté-là. Ils organisaient la fête de la musique, qui était très conséquente pour la taille de la petite ville. On mettait beaucoup le nez dedans.
- Speaker #1
On a fait des chantiers avec des jeunes pour construire un studio. On a fait de la programmation avec des petits événements.
- Speaker #2
On a fait des petits trucs cools.
- Speaker #0
Ça fait encore partie du projet, justement, les ateliers. Vous allez encore... On a rencontre de jeunes ou de plus vieux.
- Speaker #1
Oui, des ateliers. On en fait quand même, je pense qu'on a trois gros projets par an à peu près. Une semaine en moyenne. Et c'est méga intéressant parce qu'on a eu l'occasion de bosser avec plein de publics différents. Ça va de l'école primaire au centre, au service jeunesse. On a été en faire un maison d'arrêt. Du coup, c'est toujours des expériences ultra enrichissantes.
- Speaker #0
Je vous fais revenir, vous disiez tout à l'heure que vous arrivez sur vos 30 ans.
- Speaker #2
Ça va ? Aïe, aïe, aïe. Et le micro,
- Speaker #1
il est là. C'est la fin de ce podcast. Non, mais ouais, moi, c'est bon.
- Speaker #2
Désolé, t'as 31 ans.
- Speaker #1
Moi, j'ai... Vas-y. Tais-toi, toi. Toi, dans un mois, là.
- Speaker #2
Ouais.
- Speaker #1
Ouais, moi, la trentaine, c'est bon, c'est fait. Je pense que j'ai passé le cap le plus dur, là. T'as fait 30 ans, 31, ça fait ni chaud ni froid. 30 ans, ça fait mal, un peu. Ça va arriver dans tes dents.
- Speaker #2
Est-ce que toi, c'est un truc que tu revis au quotidien, tous les jours ?
- Speaker #1
Non, pas vraiment. A chaque fois qu'on me demande mon âge, j'ai toujours ce truc-là. Là, tu le dis mal. A chaque fois qu'on te demande ton âge, ouais. Mais en vrai, le premier degré, c'est ça. Je sais qu'à chaque fois qu'on me demande mon âge, surtout des gens plus jeunes, en général, ça m'irrite un peu, ça me pique un peu. Mais bon, c'est la vie.
- Speaker #0
Comment vous amorcez ? On parle de quoi quand on a 30 ans ? On ne peut plus faire du business sur l'adolescence éternellement ? Vous êtes plus légitime à parler de votre adolescence ?
- Speaker #2
Tu crois ?
- Speaker #0
Je sais pas.
- Speaker #2
Si, si elle est sous forme de souvenirs et de... Je sais pas. Après, tu sais, c'est du spectacle aussi, tu vois, un peu, tu vois.
- Speaker #1
Je trouve que le meilleur exemple, c'est...
- Speaker #2
En fait, si, tu vois, genre, en mode, tu vois, pour le coup, tu parlais de personnages, tu vois. Tu sais, genre, je sais pas, enfin, du moins encore à l'heure actuelle, tu vois, et je pense pour ce qui va arriver là très prochainement. Je ne sais pas si les personnages vont être pris d'un élan de responsabilité.
- Speaker #1
Non, mais tu citais, on parlait d'Orelsan, quand ils font le projet Casseurs Flotteurs, je ne sais pas quel âge ils ont. Je pense qu'ils ont 35 piges peut-être, ou 30 ans. 30 ans passés, c'est sûr. Et ils font quand même un projet sur des... de branleurs qui ont un mode de vie, des mecs de la vingtaine. Justement, ils jouent sur le fait qu'ils sont en décalage par rapport à leur âge et tout ça. Et pour autant, je ne pense pas que c'est la vie qu'ils vivent au quotidien. Comme les mecs qui font du rap, qui sont disques de platine, qui ont des carrières énormes et qui sont encore en train de raconter la vie au quartier, dans les halls, à Bicrav et tout. Ils vivent plus de vie. Et pourtant, est-ce qu'ils ne sont pas légitimes à en parler ? Non, je pense qu'ils sont légitimes quand même. Ils savent de quoi ils parlent, tout simplement. Alors, sur l'adolescence... Oui, peut-être pas, mais sur la jeunesse ou des modes de vie qui sont plus proches de gens jeunes. En plus,
- Speaker #2
rien que nous, par le mode de vie qu'on a choisi, je ne pense pas qu'on ait la semaine classique d'un trentenaire. C'est vrai que ça fait mal être trentenaire, mais du coup, on a tellement un mode de vie qui est quand même un petit peu à part, un peu décalé. Je pense que ça suffit à s'inspirer déjà de choses.
- Speaker #1
Quand on parle de ça, justement, on pointe plus du doigt le décalage qu'on a avec notre âge. Justement, on pointe du doigt ce décalage, on a des potes qui sont parents, qui ont des enfants, qui ont des maisons.
- Speaker #2
Boules à honte.
- Speaker #1
Et voilà, et nous on est là, on fait du rap, yo-yo, ça va quoi. Plus ça y va quand même, plus ça met du temps. Même nous sur nos potes, on le voit, il y en a quelques-uns qui sont parents, mais on a la grosse majorité qui n'ont pas encore d'enfants. Là il va petit à petit, on est en train de...
- Speaker #2
On a tous des amis qui ont 14 ans aussi.
- Speaker #1
C'est vrai. Quand on va en parler, ça sera pour pointer du doigt, en fait, tout ce décalage et ces trajectoires qui se séparent, en fait. C'est un âge charnière, en fait.
- Speaker #2
Après, ça met le seum, un peu, ce truc d'âge, tu vois, parce qu'en fait, c'est juste un... un truc qu'on te dit, mais genre si ça existait pas dans la tête, genre factuellement ça existe pas. On est en pleine santé, on ressent rien de... Si ouais, on a un peu plus de mal le lendemain des soirées. Mais sinon, en soi, on pourrait juste dire que tu as 25 ans et ça serait exactement pareil. T'as toujours aussi faim de projets, t'as toujours plus faim de faire des trucs, t'as pas forcément envie de vous éranger.
- Speaker #1
Par contre quand tu vois tout ce qui est autour de toi, forcément c'est vrai que... Forcément tu vas te nourrir d'autres choses et c'est normal, plus les années passent et plus tu te nourris d'autres choses et tu vis d'autres choses. Mais vu qu'on a ce mode de vie qui est en décalage avec les gens de notre âge... Pour l'instant, ce n'est pas une problématique.
- Speaker #0
Les gens ne le voient pas, mais Mathieu, le photographe, est vraiment très investi. Il se met dans toutes les positions depuis tout à l'heure pour... Quel dommage que vous n'ayez pas l'image.
- Speaker #1
Et comment on fait pour parler de l'adolescence sans tomber dans la nostalgie permanente ? Parce que c'est ça aussi qu'on a lu sur votre album, c'est le fait que vous parliez avec nostalgie. Je ne sais pas si c'est le cas, je ne sais pas si c'est ce que vous cherchez.
- Speaker #0
Moi, j'aime bien le sentiment après. C'est que c'est souvent critiqué.
- Speaker #2
Moi je suis... Parce que le projet est nostalgique.
- Speaker #0
Pour autant, je sais pas, tu vois. Il y a du nouveau, tu vois.
- Speaker #2
Sur Chez Nous, oui. Sur Chez Nous, mais on parle pas du tout de l'adolescence, pour le coup, sur Chez Nous. Mais je sais pas, en tout cas, ce dernier EP, s'il est nostalgique, j'ai pas l'impression.
- Speaker #0
Mais je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ont...
- Speaker #2
compris chez nous comme un truc un peu de souvenir d'adolescence mais c'est vrai que nous ça y est un peu c'est pas trop non plus nous de fait oui si tu veux tu parles d'un endroit où t'as grandi de ta naissance à tes 20 ans, tu es dans la nostalgie mais finalement avec plein de codes qui sont archi-actuels aussi aujourd'hui tu parlerais beaucoup des mêmes choses je pense que ce schéma de grandir en campagne et bouger à la ville c'est un schéma classique et il y a plein de gens qui se sont pris ce truc de nostalgie parce que le refrain dit ça aussi Même si je m'en suis enfui, je me sens toujours chez moi. Et je pense qu'il y en a plein qui se reconnaissent dans ça. Ce truc de grandir à la campagne, partir dans une ville et au final toujours se sentir à paix et revenir en fait là où tu as grandi. Tu vois, l'Aveyron, moi je sais que je finirai ici. Je sais que je finirai ici, que j'y reviendrai un jour. Pour l'instant, la vie fait que non, mais je sais que je finirai ici.
- Speaker #1
C'était mieux avant ?
- Speaker #0
Remonter le temps.
- Speaker #2
C'était mieux avant ?
- Speaker #0
Qu'est-ce qui était mieux avant ? Je sais pas, la vie ? La vie ? Pas du tout.
- Speaker #1
La campagne ?
- Speaker #0
Je pense pas. C'était différent avant. Je crois que toutes les générations ont l'impression que c'était mieux avant. Je pense pas. Franchement, tu remontes un peu. Je sais pas si t'as déjà parlé un peu avec tes grands-parents. Il y a des trucs qui avaient l'air cool, et des trucs qui avaient l'air vachement moins bien. Mais justement, le danger de la nostalgie. Nous faire croire que le temps, le cerveau fait garder que les meilleurs souvenirs des choses et nous fait oublier aussi la galère qu'il y avait avant.
- Speaker #2
Oui, les générations. Je pense que c'est un sentiment...
- Speaker #0
Justement, pour le coup, la nostalgie, c'est ce truc de... Mais je n'y crois pas du tout non. Je pense que chaque génération a son lot de bien, son lot de pas bien. C'était pas mieux avant je pense pas.
- Speaker #1
Et toi Sylvain, pourquoi tu l'aimes alors la nostalgie ?
- Speaker #0
Je sais pas, c'est un sentiment que j'aime bien. Je crois que j'aime bien les émotions qui tendent un peu vers ce genre de sensations. Je sais pas, c'est inexplicable. J'adore genre en mode J'adore genre revoir des mecs avec qui Tu vois genre en mode ça fait 20 ans qu'on se connait Et on va se raconter les mêmes histoires Tout le temps alors que tout le monde les connait autour de la table C'est abruti mais tout le monde va Rerajouter le truc pour la énième fois qu'on s'est déjà raconté Un milliard de fois mais c'est bien que ça procure du plaisir Chez les gens de faire ça en fait De se ramener à ces souvenirs là à cette époque là Je sais pas il y a un kiff dans ça Dans ce truc d'être nostalgique Il y a des gens qui détestent la nostalgie Moi j'aime beaucoup Et justement parce qu'il y a ce truc aussi, de garder que le meilleur et tu avais l'impression que c'était incroyable et trop bien. Et je sais pas, ça te transporte un peu dans le même place. Jamais.
- Speaker #1
Et justement pour recouper avec la nostalgie et le fait de partager les souvenirs, la scène le permet peut-être ? C'est un exercice que vous aimez particulièrement ou en fait c'est aussi cool d'avoir des sessions studio un peu plus au calme ?
- Speaker #2
La scène après c'est l'aboutissement quand même. La scène pour moi c'est l'aboutissement et c'est là où tu vas. concrétiser en fait tout. Pour moi, il y a un chemin en fait. Le chemin, il est du studio à la scène. Après, c'est une vision des choses. Et on est un groupe qui vient de là aussi. On est un groupe, il faut savoir qu'au début, quand on se rencontre, on avait juste un freestyle, un truc comme ça. Il y a un pote à nous qui nous propose de faire la première de Valde au studio à Honnay-le-Château. Voilà, dédicace à Eddy d'ailleurs. Et donc on fait ces deux morceaux, ça se passe plutôt bien, bon c'était à chier, mais voilà ça se passe plutôt bien en tout cas pour une première expérience. Et on nous propose d'autres scènes derrière, sauf qu'on nous propose de jouer je sais plus 20 minutes, un truc comme ça. Et en fait on avait que des propositions mais on avait pas assez de morceaux. Du coup on créait des morceaux pour la scène quoi. Normalement tu fais pas du tout ça quoi. Normalement t'as une palette de morceaux et tu vas piocher dedans pour faire tes concerts quoi. Et on l'a fait quand même pendant longtemps ce cheminement. de créer des morceaux pour la scène.
- Speaker #0
Ce qui a fait aussi qu'on n'a pas tout de suite existé. Genre sur les réseaux et tout, c'est un truc qui est venu après. Quand on a vraiment décidé d'en faire un truc sérieux, c'était évident. Mais c'est ce qui a fait ça aussi.
- Speaker #2
Ce qui a fait que quand le projet a commencé à vraiment exister, sur les réseaux où on a sorti notre premier morceau, je pense qu'on a été un peu plus en avance sur l'expérience de la scène que d'autres projets. Et ce qui a fait qu'on a toujours entretenu ce lien à la scène et on y met beaucoup d'importance. Et c'est un exutoire, c'est trop bien en vrai. La sensation que ça procure c'est fou, c'est inexplicable. Pareil, je pense qu'il faut le vivre pour le comprendre ce truc. On est des gros angoissés pourtant et ça va mieux maintenant, mais on s'est mis beaucoup dans le mal avant le concert, très stressé, beaucoup d'anxiété, beaucoup de pression. Mais le kiff que tu as à la fin, c'est la récompense, c'est à la hauteur du stress et de la pression que tu t'es mis. Et c'est fou. Je pense que c'est une des meilleures sensations dans ma vie ever que j'ai ressentie.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?
- Speaker #0
Le meilleur.
- Speaker #2
Le meilleur. Je ne sais pas,
- Speaker #0
d'être bien.
- Speaker #1
C'est quoi le programme de vos prochains mois ?
- Speaker #0
Là, c'est trop cool. On va beaucoup bouger. On va partir en résidence de création en septembre, en Espagne. En rentrant, on va faire des ateliers ici, dans la salle du club.
- Speaker #2
On fait un petit week-end à l'océan avec des potes.
- Speaker #0
Oui, chez Dudu, tout le monde connaît Dudu. La véro entière connaît Dudu.
- Speaker #2
Dédicace à Dudu, bien évidemment, le maître, le dieu.
- Speaker #0
Oui, ça, donc voilà, deux, trois jours de vacances. On va bien continuer la créa aussi jusqu'à la fin d'année. On va partir à Mayotte aussi, faire des ateliers d'écriture à Mayotte. Donc ça, trop cool aussi, non tard. Voilà, des petits allers-retours à Paris.
- Speaker #2
On va sortir des petits morceaux, on peut le dire. Ouais. On ne va pas donner la date, mais ça arrive très vite. Il y a un nouveau morceau qui arrive et il y en a plein qui vont arriver dans l'année. Et voilà.
- Speaker #1
J'ai une question rituelle dans Fintech que je pose à tous les invités. C'est un peu une colle. Et d'autant plus quand on est deux et que vous allez vous influencer dans vos réponses.
- Speaker #0
Il faut qu'on me donne une seule réponse ? Non,
- Speaker #1
vous avez le droit de faire chacun votre tour. Parce que c'est en quoi est-ce que vous croyez ?
- Speaker #2
Est-ce qu'on peut dire la vérité ou pas du coup ? Est-ce qu'on peut dire la vérité Mathieu ou pas ? Il nous a spoilé la question.
- Speaker #0
Oh là là, mais quel connard.
- Speaker #2
Mais pour autant, c'est ce que j'ai dit, viens on n'y réfléchit pas. J'ai toujours pas la réponse, je vais laisser Antès parler en premier.
- Speaker #0
J'étais trop le seul, j'avais préparé une blague, du coup moi je voulais la faire méga naturelle, je voulais répondre le Père Noël. Mais ça n'a plus de sens, vu que ça ne te fait pas très rire en plus. En quoi je crois ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Je sais pas.
- Speaker #2
Moi j'allais répondre je crois en nous, mais c'était trop prétentieux. Et je crois que plus les années passent, et plus je crois que la vie finit par bien faire les choses en fait. Si tu travailles, que tu fais les choses avec le cœur de la bonne manière, que tu mets de la rigueur et que tu te donnes les moyens d'arriver à faire les choses, la vie finit par bien faire les choses. Et je pense que ça peut s'étendre, moi je le vois sous le prisme du projet Antes et Madzes. ça peut être beaucoup plus large et s'étendre à plein d'autres choses. Je ne veux pas dire que c'est le karma, parce que je ne crois pas au karma, mais il y a un peu de ça dedans, je pense.
- Speaker #0
Oui, clairement. Ça fait qu'en plus, Rémi, qui me connaît beaucoup, sait que cette valeur-là, je la porte moi énormément, peut-être même un peu trop. dans ce que je suis. Je crois énormément que si tu donnes tous les moyens et que tu travailles de manière très sérieuse et rigoureuse à quelque chose, tu arriveras forcément quelque part. Il y a une justice de ça.
- Speaker #2
Et ça s'étend à plus que le travail, du coup,
- Speaker #0
je pense.
- Speaker #2
Dans la vie de tous les jours, dans tes comportements, dans tes relations, dans tout ça.
- Speaker #1
Ça veut dire que c'est du temps long, quand même.
- Speaker #0
Souvent, gros projets égale forcément un genre en mode longtemps.
- Speaker #2
Ça dépend de quelles sont tes attentes. Mais tu peux très bien le voir à court terme sur des petites actions, des petits trucs. Mais forcément, si tu parles de grands changements, de grands projets, de grandes choses, forcément, il faut du temps.
- Speaker #1
Elle est parfaite cette réponse.
- Speaker #0
Ouais, pas mal. C'est pour ça que je l'ai laissé.
- Speaker #2
C'est beau. C'est mon pote.
- Speaker #1
Merci à tous les deux.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #2
Merci à toi. Merci beaucoup, c'était très cool.
- Speaker #1
Vous l'avez entendu dans l'épisode, le photographe Mathieu Lacoux était parmi nous pour capter l'envers du décor de cet enregistrement. Alors si vous voulez revivre ce moment en images, on se retrouve sur Instagram pour découvrir son travail. Et je ne peux que vous inviter à découvrir les titres et les clips d'Antes et Mads S aussi. Vous pouvez les suivre eux aussi sur Instagram et les retrouver sur toutes les applis de streaming. Et comme la nature est bien faite, ce sont les mêmes applis que vous utilisez pour écouter Finta. Si vous souhaitez continuer la discussion, je suis toujours curieuse de vous lire et d'échanger. Je vous propose que l'on se retrouve sur Facebook, sur Instagram ou sur le site fintapodcast.fr. Vous pouvez retrouver tous les précédents épisodes de Finta gratuitement sur les applications de podcast et pour recevoir chaque nouvel épisode directement dans votre boîte mail, vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter. Et pour que Finta vive, si vous appréciez le podcast et que vous souhaitez soutenir ce travail indépendant, partagez-le autour de vous. Consférez-le à vos amis, parlez-en, c'est le meilleur soutien que vous puissiez nous apporter. A très bientôt.