#46 Christophe Palous : comment cultiver la solidarité avec les Aveyronnais expatriés aux quatre coins du monde ? cover
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Finta! L'Aveyron par ses voix

#46 Christophe Palous : comment cultiver la solidarité avec les Aveyronnais expatriés aux quatre coins du monde ?

#46 Christophe Palous : comment cultiver la solidarité avec les Aveyronnais expatriés aux quatre coins du monde ?

36min |31/05/2025
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#46 Christophe Palous : comment cultiver la solidarité avec les Aveyronnais expatriés aux quatre coins du monde ? cover
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Finta! L'Aveyron par ses voix

#46 Christophe Palous : comment cultiver la solidarité avec les Aveyronnais expatriés aux quatre coins du monde ?

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36min |31/05/2025
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Description

Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnais, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s’en souvient aujourd’hui dans un grand éclat de rire. A la recherche d’Aveyronnais expatriés partout dans le monde, il a tissé, relation par relation, une toile d’araignée à faire pâlir les plus grands carnets d’adresses. Avec son acolyte, Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l’instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd’hui quelque 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde.


Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté, entretenant une solidarité aveyronnaise, souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l’un, un stage à l’une, on partage des offres d’emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l’année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l’été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et, grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent.


C’est cette actualité qui m’a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d’orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j’ai appris qu’il est passé à une danse de devenir instituteur, qu’il aurait pu céder aux sirènes de l’entreprenariat mais qu’il n’a jamais eu envie de s’expatrier lui-même, et qu’il réfute toute forme de chauvinisme. J’ai appris aussi qu’Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale… Je rigole, mais, il y a du vrai là-dessous. Je vous laisse avec notre échange… Bonne écoute.


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Transcription

  • Speaker #0

    de s'engager, aujourd'hui pour demain. Je suis Lola Cross et j'arpente ce bout de campagne depuis dix ans comme journaliste. Avec Finta, je vous invite à croiser des regards, à Finter de plus près. Et ça commence tout de suite. Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnés, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s'en souvient aujourd'hui dans un grand éclat de rire. À la recherche d'Aveyronnés expatriés partout dans le monde, Il a tissé, relation par relation, une toile d'araignée à faire palir les plus grands carnets d'adresses. Avec son acolyte Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l'instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd'hui quelques 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde. Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté en retenant une solidarité aveyronnaise souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l'un, un stage à l'une, on partage les offres d'emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l'année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l'été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d'orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j'ai appris qu'il est passé à une danse de devenir instituteur, qu'il aurait pu céder aux sirènes de l'entrepreneuriat, mais qu'il n'a jamais eu envie de s'expatrier lui-même, et qu'il réfute toute forme de chauvinisme. J'ai appris aussi qu'Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale. Je rigole, mais il y a un peu de vrai là-dessous. Bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Lola, merci de m'avoir invité d'abord. C'est un plaisir, un honneur de te répondre, de te recevoir aujourd'hui chez moi, donc au centre-ville de Rodez.

  • Speaker #0

    Donc on est dans ton appartement. Voilà,

  • Speaker #1

    on est dans mon appartement, dans mon environnement personnel et en même temps environnemental, je fais de temps en temps du télétravail.

  • Speaker #0

    Est-ce que Rodez, tu y as toujours vécu ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis né à Rodez et j'ai toujours vécu à Rodez.

  • Speaker #0

    Tu es né dans quelle famille ? Toi, c'est quoi ton environnement familial ?

  • Speaker #1

    Mon environnement, je suis né au centre-ville de Rodez. Mon père était directeur d'école. Et ma mère travaillait au collège de Favre à Rodes, donc plutôt le milieu enseignant.

  • Speaker #0

    Ok. Et quel lien est-ce que tu entretiens à tes racines ? Alors c'est une question qui est peut-être parfois un peu philosophique et c'est difficile de trouver des mots. Est-ce que toi tu mets des mots sur ton attachement à tes racines ?

  • Speaker #1

    Donc c'est un attachement très fort et je trouve qu'aujourd'hui, même en étant basé en Aveyron, on peut faire des choses à l'international. Donc voilà, c'est pas... un handicap d'être né et de vivre en Aveyron, bien au contraire.

  • Speaker #0

    Alors l'international, c'est le cœur de ton métier aujourd'hui à la CCI Occitanie. Tout à fait. Quel a été ton parcours jusqu'à ce métier-là ? Alors,

  • Speaker #1

    moi, j'ai commencé à travailler au sein du groupe InforSud, où j'avais en charge la mise en place et la formation des entreprises. C'était le début de l'informatique. Donc, avec les tout premiers logiciels de gestion, comptabilité, paye, facturation. Donc j'allais dans les entreprises pour, une fois que la vente était réalisée par des équipes commerciales, moi j'intervenais dans ces entreprises-là pour faire l'installation, le paramétrage et former les utilisateurs. Donc c'était déjà l'envie de transmettre, de partager, de former qui était très présente chez moi. Donc j'ai fait ça pendant quelques années et puis après j'ai intégré le groupe Crédit Immobilier de France où j'ai commencé à faire de la micro-informatique. C'était le tout début des Windows, des messageries Outlook, d'Internet. Donc j'ai formé tout le personnel à ces outils-là et puis après je suis passé responsable comptable, responsable du contrôle interne. Et en 2007, la chambre de commerce Aveyron est venue me chercher pour occuper le poste de responsable de la formation continue et directeur de l'école des managers. Donc là aussi, c'était beaucoup de relations avec les entreprises, du partage, des échanges, des rencontres, voilà, un petit peu. et en 2014, j'ai basculé sur le poste international. Mon métier ou ma mission aujourd'hui, c'est d'accompagner les entreprises de l'Aveyron, du Lot, de la Lozère et quelques entreprises de Toulouse et Montpellier sur leur développement à l'international. Alors quand je dis accompagner, c'est quoi ? C'est les aider à trouver des contacts potentiels, les informer des salons professionnels qui peuvent être pertinents pour eux. C'est également aussi répondre aux questions réglementaires et c'est chercher des financements pour que l'export leur coûte le moins cher possible. Voilà mes trois missions principales au sein de la CC Occitanie.

  • Speaker #0

    Donc tout ton parcours illustre ton appétence pour le réseau, mettre en lien.

  • Speaker #1

    Oui, avec du recul on peut dire ça, et effectivement c'est un fil conducteur, de mettre des gens en relation, d'aider, d'amener des solutions. Alors après, par exemple, sur les questions réglementaires à l'international, je ne suis pas un spécialiste de tous les pays, tous les produits, c'est tellement complexe, que je m'appuie sur mon réseau international pour toujours trouver la bonne réponse, dans une... temps le plus court possible et la réponse pertinente pour les entreprises. Donc, si je m'appuie sur les douanes, sur les attachés économiques dans les ambassades de France à l'étranger, etc. Je suis un facilitateur.

  • Speaker #0

    Et pourquoi mettre cette appétence-là au service des entreprises ? Parce que ce n'est pas forcément inné, si tu viens d'une famille notamment de professeurs. On sait que c'est des milieux qui peuvent être éloignés de l'entreprise à certains endroits.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai failli être enseignant. puisque j'ai passé le concours d'instit à la sortie du bac. J'ai eu de très bonnes notes en maths, en français, en sport, mais je me suis fait recaler à l'épreuve musique, donc note éliminatoire, ce qu'il a fallu que je m'exprime devant un jury en sortant du bac. À l'époque, on passait le concours d'instit à la sortie du bac. Donc j'avais 17 ans et demi et il fallait que je danse et que je reconnaisse des instruments de musique devant le jury. Et donc j'ai pris un note éliminatoire à 5 sur 20. Mais j'aurais pu être enseignant, effectivement. Et donc je ne sais pas, ce rebond dans l'entrepreneuriat ou dans l'entreprise, c'est au fil de ma carrière, de rencontrer aussi des gens qui entreprenaient. d'être... d'être leur interlocuteur, d'avoir leur confiance. Ça s'est fait un peu naturellement, je dirais, mais sans trop savoir comment l'expliquer. Mais je peux passer du couteau au whisky, ou au gant, ou à du traceur, du logiciel. C'est très varié, et ça fait une très grande richesse. Je découvre, je comprends plein de métiers différents.

  • Speaker #0

    Et toi, tu n'as jamais cédé aux sirènes de l'entrepreneuriat ? Tu n'as jamais eu envie ?

  • Speaker #1

    Bonne question. J'ai eu des envies, mais je ne suis jamais passé à l'acte. Pourquoi ? Je ne sais pas, manque de quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais ça a failli se faire une fois et puis ça ne s'est pas fait. On a failli partir sur un projet avec un copain et puis ça ne s'est pas fait. Mais c'est les hasards de la vie. Dans le travail, je n'ai jamais fait un CV. On est toujours venu me chercher. Je ne sais pas ce que c'est postuler à une offre d'emploi.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas un regret ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Non, non, pas du tout. Ce n'est pas un regret.

  • Speaker #0

    Un CV ni pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Non, non, non, pas du tout. Il s'est déroulé comme ça. Il y a des moments, des chemins qui se présentent. On en choisit un. Et puis, non, non, moi, j'avance, je regarde devant. Donc, aucun regret. Aucun regret.

  • Speaker #0

    Donc là c'est vraiment ta casquette professionnelle que tu viens de développer mais tu en as une autre avec laquelle on te connait peut-être un peu plus finalement c'est celle de chef d'orchestre pour le coup c'est la musique qui te rattrape du réseau Aveyron Worldwide que tu as contribué à créer en 2014 avec Stéphane Roquette donc là c'est l'idée de relier tous ces Aveyronais expatriés dans le monde entier je crois savoir que l'idée Et... est né sur une terrasse réténoise. Est-ce que tu peux nous raconter cette journée où cette idée est arrivée ?

  • Speaker #1

    En fait, oui, on a créé ce groupe en 2014 avec Stéphane Rouquette. C'est parti d'un apéritif qu'on a fait aux colonnes Place d'Armes à Rodez. On était cinq. Et puis l'idée a germé en disant tiens, on va lancer comme ça. Mais on n'avait pas idée que ça pouvait prendre une telle ampleur. Donc c'était quelque chose d'assez marrant. Le deuxième repas, on l'a fait ici, dans ce local, chez moi. On était 12. Le troisième, on était 18. Le quatrième, on était 25. Et puis là, on a dit, bon, il faut trouver maintenant des restaurants qui peuvent nous accueillir. Parce que bon, à 25, c'était sympa. Chacun a mené quelque chose. Mais ça a pris très vite de l'ampleur. On est passé très vite à une centaine de personnes. 200, 500, puis les premiers milliers. Et là, ça s'accélère, puisqu'aujourd'hui, on est à 2600 membres à travers 75 pays. Donc, c'est là aussi, c'est le plaisir de rencontrer des gens de cultures différentes, d'expériences professionnelles différentes, de réunir tous ces gens-là, de les faire se rencontrer et de partager des moments de convivialité. Et puis, si on peut faire plus, on aide des personnes sur des logements, des recherches de stages. Il y a des relations business qui se créent entre certains membres, des voyages. J'ai des gens de Toulouse qui sont partis en voyage au Vietnam chez d'autres Aveyronais. C'est le plaisir de partager, de mettre des gens en relation avec toujours cette bienveillance et convivialité. C'est vraiment ce qui ressort de tous les repas. Celui qu'on a fait mercredi dernier, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, vraiment au tout départ, vous vous dites... Vous vous dites quoi ? Qu'est-ce que vous voulez faire ? Est-ce que c'est d'abord juste partager des verres et se dire qu'il y a l'occasion de rencontrer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au départ, c'est ça. C'est l'idée de dire, tiens, il y a des Aveyronnais un peu partout. On lance l'idée juste pour se retrouver. Vient qui veut, vient qui peut. C'était ça, tout simplement, l'idée.

  • Speaker #0

    Et ça répond à quels besoins d'après toi ?

  • Speaker #1

    Le besoin, il est de se retrouver. On le voit encore plus aujourd'hui depuis le Covid. Les gens ont besoin de liens. Moi, ce que j'avais ressenti, parce qu'en fait, dans le cadre de mon travail à la Chambre de commerce, j'allais à Paris voir des Aveyronnés. Et beaucoup m'ont dit, on travaille comme des fous, on n'a pas le temps de se faire du réseau. Ça serait bien qu'il y ait quelque chose. Voilà. Donc c'est parti aussi de ce paramètre-là. Des gens qui travaillent beaucoup à Paris, avec des horaires compliqués, des temps de déplacement compliqués. Et l'inconnu, la grande ville, dans quel club on va aller. À Rodez, c'est facile de se mettre dans un club, dans une association. Je comprends que dans une grande ville, c'est plus compliqué. Et voilà, on a lancé ça, mais vraiment sans savoir ou sans penser que ça pourrait prendre cette ampleur. C'est très clair là-dessus.

  • Speaker #0

    Donc au début, c'est des repas un peu informels. Oui. Et à quel moment est-ce que la communauté se crée sur le réseau professionnel LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Alors, on a créé un LinkedIn assez rapidement, à peu près quelques mois après, entre six mois et un an après, où on s'est dit que c'est une façon simple de communiquer, c'est une façon simple d'identifier des personnes en Véronèse. Donc c'est vrai que, on va dire, les premières années, j'ai fait beaucoup de démarchages. Sur LinkedIn, on avait des personnes en commun, les personnes avaient fait des études en Aveyron, donc 99% de chances qu'ils soient d'origine aveyronnaise, et donc j'ai fait beaucoup de démarchages sur LinkedIn. Les premières années, voilà. Et donc ce groupe LinkedIn a grandi.

  • Speaker #0

    Tu me l'as dit en préparant que tu chassais l'Aveyronnais.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça c'était les premières années. Aujourd'hui c'est plus le cas. Aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30 ans. Sauf qu'en particulier, bien sûr, ça m'arrive encore, mais aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30. Des gens qui ont entendu parler du groupe, bouche à oreille, et qui demandent à intégrer.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'y passe sur ce groupe ?

  • Speaker #1

    Alors, il s'y passe beaucoup d'échanges. On a beaucoup de demandes sur des recherches de logements, des recherches de stages. Quelques personnes font publier des offres d'emploi aussi. Et puis, on essaye de faire vivre le groupe, parce qu'il y a quand même 10 ans... Il faut le faire bouger. Donc jusqu'à présent, on faisait des repas tous les étés, tous les jeudis soirs au mois d'août, en Aveyron, dans un restaurant. et un repas aux vacances de Noël. Pourquoi ? Parce qu'on s'aperçoit que tous les étés et aux vacances de Noël, les Aveyronais expatriés, ou qui soient dans le monde, reviennent en famille en Aveyron, puisque globalement tout le monde a ses racines en Aveyron. Donc c'était ça, et l'an dernier on a fêté les 10 ans sur l'Aubrac, où on a eu 100 personnes, on a été obligé de clôturer, de limiter les inscriptions, 100 personnes dans un bureau pour manger un aligo saucisse. Mais on avait 12 pays qui étaient représentés, il y avait le Sénégal, le Canada, l'Allemagne, la Belgique. Donc il y avait quand même 100 personnes pour quelque chose d'assez basique, manger un aligo saucisse. Et donc il y a des liens qui se créent, des gens qui deviennent amis, etc. Ce qu'il y a de fort, c'est qu'on réunit 100 personnes qui a priori ne se connaissent pas. Il y a toujours des fidèles, mais il y a toujours des nouvelles têtes. Donc ça, c'est vraiment important. Et ces gens-là discutent comme si c'était un repas de famille et qu'ils se connaissaient depuis 30 ans. Donc c'est vraiment les valeurs partagées. Il y a quelque chose qui se passe à chaque fois.

  • Speaker #0

    Parce que l'Aveyron en commun, ça suffit pour lâcher la discussion ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Puis il y a des gens qui se retrouvent, qui ont grandi dans le même village, qui ne se sont jamais connus petits, et qui se retrouvent là. Tiens, tu es originaire de tel village, mais moi aussi. Ta grand-mère, elle habitait où ? Moi, j'étais à côté. Il y a des choses, des anecdotes très marrantes. Mais oui, le mot Aveyron, avec les valeurs que ça dégage derrière, sérieux, Voilà. la discrétion, etc. Donc oui, on n'a jamais vu sur un repas une personne rester toute seule dans un coin. Et donc depuis, ça a fait des petits. Il y a des repas à Lyon. La semaine dernière, on a fait le 9e repas à Toulouse avec encore une fois 95 personnes. On est obligé de limiter les participants par manque de place au café hautier. Voilà, c'est quelque chose de très important. Aujourd'hui, les gens apprécient ces moments-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en fait... Vous continuez à vous animer une solidarité à Véronèse qu'on a toujours connue et entretenue, mais en fait vous vous servez du numérique, ne serait-ce que ça, pour animer cette solidarité, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors au départ, notre outil c'était LinkedIn, sachant que sur les 2600 personnes aujourd'hui, on doit avoir une cinquantaine de personnes qui n'ont pas de profil LinkedIn. Moi, je m'en suis servi à titre perso. J'étais passé trois jours à Los Angeles. J'avais trois avéronnées. J'ai envoyé trois mails. On s'est retrouvés une après-midi à Los Angeles. Bon, voilà, c'est tout simplement cette solidarité, cette convivialité. Voilà, là, il y a eu un repas au Vietnam, il y a eu un repas à Ghana, il y a eu un repas en Bolivie, à Dakar. Montréal, j'étais à Montréal il y a un mois, on a fait le repas, j'ai 50 avéronnés qui sont à Montréal, on a fait un repas, on était 25 ou 26. Bon voilà, ça bouge, cette communauté bouge partout, mais sans qu'il y ait Stéphane ou moi à la manette, c'est ça qui est important. Le groupe, il n'appartient à personne, c'est ce qu'on a toujours dit depuis le début, le groupe, il n'est pas à Stéphane ou à moi, il est à tout le monde. Donc si quelqu'un veut organiser un repas à Bordeaux ou à Nantes, il est libre de le faire.

  • Speaker #0

    Mais 2025, c'est la naissance de cette plateforme. Oui. C'est presque un réseau social à Véronique que vous venez de créer. C'est le Facebook à Véronique.

  • Speaker #1

    Oui, pas cette ambition-là ou cette prétention, mais c'est un vrai réseau d'entraide, de bienveillance. On va publier des offres d'emploi, on va publier la recherche de logement, on va publier peut-être quelque chose sur... la recherche de lieux de vacances. Je veux partir en Allemagne. Est-ce qu'il y a un Aveyroné qui est en Allemagne et qui voudrait prêter et louer son appart ? On peut faire de la mise en relation. Mais c'est aujourd'hui un outil moderne qui nous sort un petit peu de LinkedIn.

  • Speaker #0

    Donc comment est-ce que vous l'avez créé ? Plutôt, comment est-ce que vous l'avez réfléchi ?

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on y réfléchit. mais on est une association sans cotisation, sans subvention, donc sans moyens financiers. Et du coup, on n'avait pas les moyens de payer un professionnel pour développer cette plateforme. Et là, on a Thibault Sabatier, qui est ingénieur, développeur informatique, qui s'est proposé de nous aider, histoire de se faire un peu la main. et de voir si lui était capable, pour se prouver qu'il était capable de développer ça. Voilà, donc depuis le début de l'année, il a passé énormément de temps à développer bénévolement cette plateforme pour le groupe Aveyron Worldwide. Les personnes qui sont déjà membres du groupe Aveyron Worldwide vont... pouvoir accéder à cette plateforme. Leur profil est déjà pré-créé, donc il faut qu'ils se connectent pour le valider et l'actualiser. Par contre, quelqu'un qui n'est pas membre, à ce jour, d'Aveyron Worldwide, va demander à pouvoir adhérer à ce groupe-là, et sa candidature, entre guillemets, sera validée ou pas, en fonction de nos critères. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'idée, c'est de prendre des gens qui sont donc avéronnés d'origine, et qui travaillent, qui vivent hors Aveyron, ou hors de France, euh Ou Aveyroné de cœur, par exemple, si monsieur est Aveyroné et travaille à Paris et que madame n'est pas Aveyronaise, les conjoints sont les bienvenus. Donc il y a ces critères-là. Donc voilà, ça sera ouvert. On pense que cette plateforme va faire arriver de nouvelles têtes, de nouveaux membres qui n'étaient pas obligatoirement présents sur LinkedIn, qui n'avaient pas entendu parler de LinkedIn et d'Aveyron Worldwide et qui vont intégrer la plateforme. d'objectif de quantité. On ne cherche pas à faire 5 000 ou 10 000 membres. Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif, c'est toujours la convivialité, partager des valeurs avéronnaises. C'est vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #0

    Tu parlais des critères que vous avez pour accepter des nouveaux membres et cette question de l'origine. Et vous remontez jusqu'où pour l'origine avéronaise ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de date limite. Après, si quelqu'un nous dit, j'ai mon grand-père qui était avéroné, dans le groupe, on a des personnes qui vivent à Paris, c'est les grands-parents qui sont avéronés, mais malgré tout, il y a un attachement à l'Aveyron. Parce qu'ils sont venus quelques années, gamins, en vacances, l'été. le nombre de membres du groupe qui m'ont dit « Ouais, moi je passais mes vacances à Capdenac, à Marciac, à chez ma tante, chez mon grand-père, chez tout ça. » C'est énorme. Ils en gardent quelque chose, même si c'était il y a 30 ans ou 40 ans. Il y a encore cette marque Aveyron qui est imprégnée dans leur cerveau. Donc c'est quand même assez fort. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que vous allez chercher, un lien qui peut être plus ou moins distendu, mais en tout cas une volonté d'adhérer à des valeurs.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, autre chose intéressante, c'est qu'on va des étudiants à presque des retraités. Le repas à Toulouse, mercredi, il y avait des jeunes étudiants en première année de droit à Toulouse et des gens qui ont dépassé la soixantaine. Voilà, donc tout ça, ça se mixe. C'est très mixte aussi, donc c'est pas qu'un réseau. Donc je trouve qu'il y a une diversité sociale et humaine hyper riche.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce que tu y trouves, personnellement ?

  • Speaker #1

    Moi, j'y trouve du plaisir de rencontrer des gens de tout horizon, des expériences professionnelles. J'apprends énormément de choses de tous ces gens-là. Et puis, c'est le plaisir de connecter une personne avec une autre personne. On a eu, à notre connaissance, une première rencontre amoureuse sur ce réseau. Donc, on a créé un couple. Donc, ça fait partie des belles histoires aussi. Il y en a peut-être d'autres qu'on ne connaît pas, mais c'est le plaisir de rencontrer, de partager, d'échanger. Et puis ça permet de voyager sans voyager, de discuter avec quelqu'un qui est au Sénégal, de discuter avec quelqu'un qui est aux Pays-Bas. C'est unique.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais donné envie de t'expratrier, toi ?

  • Speaker #1

    Jamais non. J'aime bien voyager, faire petite dose. Mais je pense que m'installer loin dans un pays, l'Aveyron me manquerait quand même.

  • Speaker #0

    De ton expérience à la fois CCI et Aveyron Worldwide, est-ce que l'image d'Epinal qu'on peut avoir de l'Aveyron, de ses valeurs de travail, de ses valeurs d'entrepreneuriat, est-ce qu'elle se vérifie dans ton expérience internationale ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que les Aveyronais, on est connus pour ça. le côté valeur, le côté engagement, sérieux, travail. On est reconnu aussi pour cette force collective. Ce que je dis, la diaspora véronaise, certains disent la mafia véronaise, je n'aime pas ce terme, ça fait un peu mauvais terme, mais il y a cette solidarité qu'on retrouve, par exemple, sur les groupes d'Aveyronais expatriés,

  • Speaker #0

    ils sont contents de se retrouver entre eux là aussi c'est rassurant donc je pense que cette image elle est forte y compris à l'international ou est-ce que ça s'arrête à Paris cette reconnaissance de l'identité aveyronnaise ?

  • Speaker #1

    je ne saurais pas tellement le dire mais...

  • Speaker #0

    Tu organises aussi des voyages à l'international pour des chefs d'entreprise à Véronique ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est dans le cadre de la CCI ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, effectivement, j'ai cité tout à l'heure mes missions principales, mais depuis 2017, j'organise tous les ans ce que j'intitule une Learning Expedition à San Francisco. Je prends une douzaine d'entreprises. La première année, c'était que la CICI Aveyron. Aujourd'hui, c'est des dirigeants de toute l'Occitanie. On va voir tout ce qui se passe dans les nouvelles technologies à San Francisco. On va chez Google, chez Meta, chez Uber, chez Salesforce, chez Microsoft, à Stanford, pour comprendre l'évolution des nouvelles technos et surtout mesurer les outils, les impacts qui vont se produire demain sur nos entreprises. Donc 2017, on a commencé à parler Big Data, puis après c'était les objets connectés, puis les véhicules autonomes. Et puis là, depuis 2023, c'est l'intelligence artificielle. Voilà, donc il y a eu une certaine escalade, une certaine accélération des nouvelles technos. Et là aussi, mon plaisir, c'est de prendre des gens qui me font confiance et d'aller leur montrer tout ce qui se passe là-bas. Et que même en étant basé à Rhodes, on peut accéder à... des cadres dirigeants supérieurs chez Meta, chez Uber, etc. qui nous reçoivent et qui nous expliquent tout ce qui est en train de se passer. Donc là, c'est pour les éveiller, les sensibiliser à l'avenir, en disant, attention, il y a ça qui arrive, ça va se passer comme ça, etc. Je fais ça depuis 2017. Aujourd'hui, j'ai dû prendre à peu près 110 ou 120 dirigeants à San Francisco. L'an dernier, j'ai fait la même chose sur Tokyo. C'était un autre univers, j'étais curieux d'aller découvrir le Japon, mais toujours par cet aspect business et nouvelles technos. L'idée c'est de comprendre la culture du pays. comment on peut faire des affaires ou pourquoi on ne fera pas des affaires avec ces gens-là, comprendre les différences de culture, et puis de mesurer l'évolution des nouvelles technologies, la robotique, l'intelligence artificielle, etc. Et qu'est-ce que ça va impacter demain sur nos entreprises, mais même sur nous perso. Cette année, j'ai pris un chef d'entreprise qui m'a dit « je ne regrette pas d'être venu, j'ai compris dans quel monde vivront mes enfants demain » . Voilà, au-delà de l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Et une économie aveyronnaise, avec ses atouts et peut-être aussi ses limites, quelle place est-ce qu'elle peut prendre dans ce monde mondialisé et technophile ?

  • Speaker #1

    Mes objectifs sur ce déplacement à San Francisco, ce n'est pas obligatoirement d'aller vendre des produits ou des services avéronés, c'est surtout d'aller comprendre l'état d'esprit. Maintenant, l'Aveyron a de très beaux savoir-faire. On peut citer les gannes de Millau, les couteaux de la Guiole. Il y a un vrai savoir-faire. Donc, l'Aveyron a tout à fait sa place à l'international. Le tout, c'est d'être capable de faire notre promotion et de faire savoir au monde entier qu'on a ces compétences-là et ces qualités. On a aujourd'hui le label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant. La Véron, en Occitanie, est le département où il y a le plus d'entreprises du patrimoine vivant. Il y a des vrais savoir-faire de savoir communiquer et les faire connaître à l'étranger.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas un petit côté schizophrène en toi, dans ton quotidien, à des moments quand tu vois tous les talents, tous ces gens pleins de créativité partout dans le monde qui ont une vie avec La Véron ? Est-ce que tu n'as pas envie de les faire s'installer ici, quand même ? Et de répondre à des besoins de recrutement qui sont criants dans les entreprises ? Merci.

  • Speaker #1

    Oui, après, c'est très compliqué de faire venir des gens en Aveyron. Je pense qu'on a encore un peu une image d'un territoire rural, pas trop numérique, loin de tout. Donc je pense qu'on a des efforts à faire là-dessus, sur la communication, faire connaître l'Aveyron.

  • Speaker #0

    De ceux qui ont un lien avec le territoire,

  • Speaker #1

    qui reviennent pour la solution ? Non, ceux qui sont nés ici. qu'ils connaissent. Mais c'est eux,

  • Speaker #0

    tu ne veux pas les faire finir ?

  • Speaker #1

    Si, alors eux, on a des demandes. C'est-à-dire que c'est des personnes qui arrivent à la quarantaine, qui commencent à avoir des enfants qui sont ados, et c'est quand même compliqué, tant de trajets pour aller à l'école, tout ça, à Paris par exemple. Donc cela, c'est compliqué. Tous les ans, on a 2-3 demandes de personnes comme ça qui souhaitent revenir en Aveyron. Mais c'est un couple, il faut trouver 2 jobs, 2 cadres en Aveyron, donc ce n'est pas toujours évident, ça peut prendre du temps. Je pense à un couple qui est arrivé, ils étaient plutôt de fonction publique, ils ont mis 2-3 ans à avoir leur mutation, en même temps, tous les deux pour l'Aveyron. Je pensais que tu parlais des personnes non avéronnées. Non,

  • Speaker #0

    non, là, vraiment, toi, dans ton réseau, ce que tu as dans Aveyron Worldwide, les profils que tu vois passer, et tu dois te rendre compte que tu correspondrais à des profils recherchés localement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, il y a des périodes dans la vie. En général, les 20, 40, 45 ans, ils ont envie de l'expérience à l'étranger, ou dans les grandes villes. Et après 45 ans, les enfants grandissent, le collège, machin. Ils ont plutôt envie de venir se poser à Véran. Mais ce n'est pas évident, parce qu'ils ont quitté la Véran il y a 25 ans. Donc, il faut tout reconstruire.

  • Speaker #0

    La tendance... Je suis peut-être complètement périmée en disant ça, parce que vraiment, je ne suis pas la première. La tendance est à la mesure d'impact pour les entreprises. Toi, quel impact est-ce que tu voudrais avoir à la fois dans ton job à la CCI, avec Averon Worldwide ? Qu'est-ce que tu voudrais qu'on retienne de ton engagement, aussi modeste que tu sois ?

  • Speaker #1

    Moi, ma mission à la CCI, c'est d'amener de l'information. Après, ce n'est pas moi qui détient les clés de la décision. Chaque dirigeant... est libre de faire ou pas faire. Après, au niveau d'Aveyron Worldwide, c'est que les gens continuent à prendre du plaisir, que le groupe se développe avec toujours ses valeurs, la bienveillance, la convivialité, le plaisir de se retrouver, de continuer à partager ces moments-là. Après, je ne sais pas. Encore une fois, le groupe ne m'appartient pas, ni à moi ni à Stéphane. Donc, s'il y a quelqu'un qui a une idée, une bonne idée... C'est assez facile, maintenant, avec la plateforme, de communiquer, de lancer une idée, un projet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te revendiques comme étant chauvin, toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pourquoi ? Non, chauvin, non. Moi, je suis Aveyronnais, mais je suis très ouvert. Moi, je suis, au-delà d'être français, je suis plutôt pro-européen aussi. Je pense que c'est une ouverture d'esprit et chauvin, non.

  • Speaker #0

    Parce que c'est toujours le risque, en tout cas la limite, qu'il peut y avoir dans des groupes comme Aveyron Worldwide, dans le chauvinisme avéronné. C'est le risque du repli, en fait, en fin de compte.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les gens qui sont dans le groupe sont très ouverts. Ils ont voyagé, donc ils savent ce que c'est que d'arriver dans un endroit, dans un pays, dans une ville où on ne connaît personne. Et que je pense que le chauvinisme n'en a pas de place là-dedans.

  • Speaker #0

    On n'est pas meilleur ici qu'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, mais après, ce n'est pas qu'on est meilleur, ce n'est pas une comparaison. On a nos valeurs. Je pense qu'aujourd'hui, ce sont quand même de grandes qualités. On est travailleur, on a le sens de la parole, de l'engagement. Je pense qu'il y a d'autres départements où on doit retrouver ça aussi. On ne peut pas dire qu'on est les meilleurs, absolument. Mais sincèrement, dans le groupe, je n'ai jamais ressenti ce côté chauvin ou ce côté repli. C'est à un moment donné, on se retrouve, on est en travers au nez, mais ça n'empêche pas d'avoir une ouverture sur le monde. Donc, je n'ai pas de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Voilà, rassuré. J'en profite d'ailleurs, je viens d'y penser, c'est grâce à Véran Worldwide que j'ai rencontré Cynthia Born, qui a été la première invitée de Finta.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    Et qui m'a glissé aussi récemment qu'elle aimerait beaucoup t'entendre au micro, donc on fait le lien avec Cynthia.

  • Speaker #1

    Tu vois, je suis persuadé qu'il y a plein d'échanges qui se sont créés grâce au groupe, et c'est très bien. Mais après, ça nous échappe, et t'as mieux aussi.

  • Speaker #0

    Je pense aussi à Isolis Coste dans la série des pionnières. Je l'ai rencontré sur un repas d'été du mois d'août.

  • Speaker #1

    Isolis qui est adorable.

  • Speaker #0

    Christophe, pour terminer notre entretien, tu n'échapperas pas à la question rituelle de Finta. En quoi est-ce que tu crois ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que je crois, c'est qu'à partir du moment où on est motivé, bienveillant, on peut faire de belles choses. Il faut juste oser. Je prends toujours l'exemple, enfin l'exemple, le slogan américain, c'est le Just do it, c'est assez simple et puis comme je disais tout à l'heure, même en étant basé en Aveyron, on peut faire de belles choses à l'international.

  • Speaker #0

    Là c'est une réflexion qui me vient encore, pardon, mais je raconte ma vie, c'est terrible. Mais je trouve que c'est aussi une force d'Aveyron Worldwide de montrer toutes les possibilités, on parle souvent, c'est ce que tu dis depuis le début, que... On peut se sentir empêché, naissant, grandissant en Aveyron, mais en fait, la diversité des profils d'Aveyron Worldwide, c'est autant de réussite possible.

  • Speaker #1

    C'est une preuve de réussite. Et qu'elle soit,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a des profils extrêmement divers.

  • Speaker #1

    Oui, et preuve que même en étant né en Aveyron, education, parcours scolaire, des études supérieures, des parcours à l'international, alors que c'est peut-être plus compliqué d'être né en Aveyron que d'être né dans le 16e à Paris. Mais malgré tout, on a plein de personnes qui nous montrent que même à partir de l'Aveyron, c'est possible. C'est aussi un message d'espoir pour les jeunes générations en se disant je peux aussi y arriver, bosser demain à Montréal, à Pékin, à Shanghai, à Dubaï. C'est ce que j'aime aussi sur ces rencontres-là, c'est de motiver, de mobiliser ces jeunes qui viennent pour la première fois.

  • Speaker #0

    Tu en es fier ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne réalise pas trop, mais c'est vrai que bon, là, le lendemain de ces repas, les gens nous envoient des messages, tout ça, ça fait chaud au cœur.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Christophe. Merci, Lola.

  • Speaker #0

    Merci. d'avoir écouté ce nouvel épisode de Finta jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu, inspiré, questionné et fait voyager peut-être. Si tu fais partie de ceux qui apprécient le podcast et qui veulent continuer à cheminer avec moi dans les contrées avéronaises, tu peux désormais soutenir financièrement le podcast. En donnant quelques euros par mois ou en faisant un don ponctuel, tu participes à renforcer l'indépendance éditoriale de Finta et tu valorises par la même occasion le temps que j'y consacre chaque semaine. Figure-toi que si chaque auditeur donne un euro par mois, Finta peut vivre sans publicité dès aujourd'hui. Le lien de la cagnotte est disponible en description de cet épisode et d'avance, moi, je vous dis merci. Si vous souhaitez continuer la discussion, je suis toujours curieuse de vous lire et d'échanger. Je vous propose que l'on se retrouve sur Facebook, sur Instagram ou sur le site fintapodcast.fr. Vous pouvez retrouver tous les précédents épisodes de Finta gratuitement sur les applications de podcast. Et pour recevoir chaque nouvel épisode directement dans votre boîte mail, vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter. Et pour que Finta vive, si vous appréciez le podcast et que vous souhaitez soutenir ce travail indépendant, partagez-le autour de vous. Insférez-le à vos amis, parlez-en. C'est le meilleur soutien que vous puissiez nous apporter. A très bientôt.

Description

Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnais, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s’en souvient aujourd’hui dans un grand éclat de rire. A la recherche d’Aveyronnais expatriés partout dans le monde, il a tissé, relation par relation, une toile d’araignée à faire pâlir les plus grands carnets d’adresses. Avec son acolyte, Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l’instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd’hui quelque 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde.


Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté, entretenant une solidarité aveyronnaise, souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l’un, un stage à l’une, on partage des offres d’emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l’année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l’été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et, grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent.


C’est cette actualité qui m’a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d’orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j’ai appris qu’il est passé à une danse de devenir instituteur, qu’il aurait pu céder aux sirènes de l’entreprenariat mais qu’il n’a jamais eu envie de s’expatrier lui-même, et qu’il réfute toute forme de chauvinisme. J’ai appris aussi qu’Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale… Je rigole, mais, il y a du vrai là-dessous. Je vous laisse avec notre échange… Bonne écoute.


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Transcription

  • Speaker #0

    de s'engager, aujourd'hui pour demain. Je suis Lola Cross et j'arpente ce bout de campagne depuis dix ans comme journaliste. Avec Finta, je vous invite à croiser des regards, à Finter de plus près. Et ça commence tout de suite. Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnés, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s'en souvient aujourd'hui dans un grand éclat de rire. À la recherche d'Aveyronnés expatriés partout dans le monde, Il a tissé, relation par relation, une toile d'araignée à faire palir les plus grands carnets d'adresses. Avec son acolyte Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l'instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd'hui quelques 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde. Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté en retenant une solidarité aveyronnaise souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l'un, un stage à l'une, on partage les offres d'emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l'année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l'été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d'orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j'ai appris qu'il est passé à une danse de devenir instituteur, qu'il aurait pu céder aux sirènes de l'entrepreneuriat, mais qu'il n'a jamais eu envie de s'expatrier lui-même, et qu'il réfute toute forme de chauvinisme. J'ai appris aussi qu'Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale. Je rigole, mais il y a un peu de vrai là-dessous. Bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Lola, merci de m'avoir invité d'abord. C'est un plaisir, un honneur de te répondre, de te recevoir aujourd'hui chez moi, donc au centre-ville de Rodez.

  • Speaker #0

    Donc on est dans ton appartement. Voilà,

  • Speaker #1

    on est dans mon appartement, dans mon environnement personnel et en même temps environnemental, je fais de temps en temps du télétravail.

  • Speaker #0

    Est-ce que Rodez, tu y as toujours vécu ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis né à Rodez et j'ai toujours vécu à Rodez.

  • Speaker #0

    Tu es né dans quelle famille ? Toi, c'est quoi ton environnement familial ?

  • Speaker #1

    Mon environnement, je suis né au centre-ville de Rodez. Mon père était directeur d'école. Et ma mère travaillait au collège de Favre à Rodes, donc plutôt le milieu enseignant.

  • Speaker #0

    Ok. Et quel lien est-ce que tu entretiens à tes racines ? Alors c'est une question qui est peut-être parfois un peu philosophique et c'est difficile de trouver des mots. Est-ce que toi tu mets des mots sur ton attachement à tes racines ?

  • Speaker #1

    Donc c'est un attachement très fort et je trouve qu'aujourd'hui, même en étant basé en Aveyron, on peut faire des choses à l'international. Donc voilà, c'est pas... un handicap d'être né et de vivre en Aveyron, bien au contraire.

  • Speaker #0

    Alors l'international, c'est le cœur de ton métier aujourd'hui à la CCI Occitanie. Tout à fait. Quel a été ton parcours jusqu'à ce métier-là ? Alors,

  • Speaker #1

    moi, j'ai commencé à travailler au sein du groupe InforSud, où j'avais en charge la mise en place et la formation des entreprises. C'était le début de l'informatique. Donc, avec les tout premiers logiciels de gestion, comptabilité, paye, facturation. Donc j'allais dans les entreprises pour, une fois que la vente était réalisée par des équipes commerciales, moi j'intervenais dans ces entreprises-là pour faire l'installation, le paramétrage et former les utilisateurs. Donc c'était déjà l'envie de transmettre, de partager, de former qui était très présente chez moi. Donc j'ai fait ça pendant quelques années et puis après j'ai intégré le groupe Crédit Immobilier de France où j'ai commencé à faire de la micro-informatique. C'était le tout début des Windows, des messageries Outlook, d'Internet. Donc j'ai formé tout le personnel à ces outils-là et puis après je suis passé responsable comptable, responsable du contrôle interne. Et en 2007, la chambre de commerce Aveyron est venue me chercher pour occuper le poste de responsable de la formation continue et directeur de l'école des managers. Donc là aussi, c'était beaucoup de relations avec les entreprises, du partage, des échanges, des rencontres, voilà, un petit peu. et en 2014, j'ai basculé sur le poste international. Mon métier ou ma mission aujourd'hui, c'est d'accompagner les entreprises de l'Aveyron, du Lot, de la Lozère et quelques entreprises de Toulouse et Montpellier sur leur développement à l'international. Alors quand je dis accompagner, c'est quoi ? C'est les aider à trouver des contacts potentiels, les informer des salons professionnels qui peuvent être pertinents pour eux. C'est également aussi répondre aux questions réglementaires et c'est chercher des financements pour que l'export leur coûte le moins cher possible. Voilà mes trois missions principales au sein de la CC Occitanie.

  • Speaker #0

    Donc tout ton parcours illustre ton appétence pour le réseau, mettre en lien.

  • Speaker #1

    Oui, avec du recul on peut dire ça, et effectivement c'est un fil conducteur, de mettre des gens en relation, d'aider, d'amener des solutions. Alors après, par exemple, sur les questions réglementaires à l'international, je ne suis pas un spécialiste de tous les pays, tous les produits, c'est tellement complexe, que je m'appuie sur mon réseau international pour toujours trouver la bonne réponse, dans une... temps le plus court possible et la réponse pertinente pour les entreprises. Donc, si je m'appuie sur les douanes, sur les attachés économiques dans les ambassades de France à l'étranger, etc. Je suis un facilitateur.

  • Speaker #0

    Et pourquoi mettre cette appétence-là au service des entreprises ? Parce que ce n'est pas forcément inné, si tu viens d'une famille notamment de professeurs. On sait que c'est des milieux qui peuvent être éloignés de l'entreprise à certains endroits.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai failli être enseignant. puisque j'ai passé le concours d'instit à la sortie du bac. J'ai eu de très bonnes notes en maths, en français, en sport, mais je me suis fait recaler à l'épreuve musique, donc note éliminatoire, ce qu'il a fallu que je m'exprime devant un jury en sortant du bac. À l'époque, on passait le concours d'instit à la sortie du bac. Donc j'avais 17 ans et demi et il fallait que je danse et que je reconnaisse des instruments de musique devant le jury. Et donc j'ai pris un note éliminatoire à 5 sur 20. Mais j'aurais pu être enseignant, effectivement. Et donc je ne sais pas, ce rebond dans l'entrepreneuriat ou dans l'entreprise, c'est au fil de ma carrière, de rencontrer aussi des gens qui entreprenaient. d'être... d'être leur interlocuteur, d'avoir leur confiance. Ça s'est fait un peu naturellement, je dirais, mais sans trop savoir comment l'expliquer. Mais je peux passer du couteau au whisky, ou au gant, ou à du traceur, du logiciel. C'est très varié, et ça fait une très grande richesse. Je découvre, je comprends plein de métiers différents.

  • Speaker #0

    Et toi, tu n'as jamais cédé aux sirènes de l'entrepreneuriat ? Tu n'as jamais eu envie ?

  • Speaker #1

    Bonne question. J'ai eu des envies, mais je ne suis jamais passé à l'acte. Pourquoi ? Je ne sais pas, manque de quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais ça a failli se faire une fois et puis ça ne s'est pas fait. On a failli partir sur un projet avec un copain et puis ça ne s'est pas fait. Mais c'est les hasards de la vie. Dans le travail, je n'ai jamais fait un CV. On est toujours venu me chercher. Je ne sais pas ce que c'est postuler à une offre d'emploi.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas un regret ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Non, non, pas du tout. Ce n'est pas un regret.

  • Speaker #0

    Un CV ni pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Non, non, non, pas du tout. Il s'est déroulé comme ça. Il y a des moments, des chemins qui se présentent. On en choisit un. Et puis, non, non, moi, j'avance, je regarde devant. Donc, aucun regret. Aucun regret.

  • Speaker #0

    Donc là c'est vraiment ta casquette professionnelle que tu viens de développer mais tu en as une autre avec laquelle on te connait peut-être un peu plus finalement c'est celle de chef d'orchestre pour le coup c'est la musique qui te rattrape du réseau Aveyron Worldwide que tu as contribué à créer en 2014 avec Stéphane Roquette donc là c'est l'idée de relier tous ces Aveyronais expatriés dans le monde entier je crois savoir que l'idée Et... est né sur une terrasse réténoise. Est-ce que tu peux nous raconter cette journée où cette idée est arrivée ?

  • Speaker #1

    En fait, oui, on a créé ce groupe en 2014 avec Stéphane Rouquette. C'est parti d'un apéritif qu'on a fait aux colonnes Place d'Armes à Rodez. On était cinq. Et puis l'idée a germé en disant tiens, on va lancer comme ça. Mais on n'avait pas idée que ça pouvait prendre une telle ampleur. Donc c'était quelque chose d'assez marrant. Le deuxième repas, on l'a fait ici, dans ce local, chez moi. On était 12. Le troisième, on était 18. Le quatrième, on était 25. Et puis là, on a dit, bon, il faut trouver maintenant des restaurants qui peuvent nous accueillir. Parce que bon, à 25, c'était sympa. Chacun a mené quelque chose. Mais ça a pris très vite de l'ampleur. On est passé très vite à une centaine de personnes. 200, 500, puis les premiers milliers. Et là, ça s'accélère, puisqu'aujourd'hui, on est à 2600 membres à travers 75 pays. Donc, c'est là aussi, c'est le plaisir de rencontrer des gens de cultures différentes, d'expériences professionnelles différentes, de réunir tous ces gens-là, de les faire se rencontrer et de partager des moments de convivialité. Et puis, si on peut faire plus, on aide des personnes sur des logements, des recherches de stages. Il y a des relations business qui se créent entre certains membres, des voyages. J'ai des gens de Toulouse qui sont partis en voyage au Vietnam chez d'autres Aveyronais. C'est le plaisir de partager, de mettre des gens en relation avec toujours cette bienveillance et convivialité. C'est vraiment ce qui ressort de tous les repas. Celui qu'on a fait mercredi dernier, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, vraiment au tout départ, vous vous dites... Vous vous dites quoi ? Qu'est-ce que vous voulez faire ? Est-ce que c'est d'abord juste partager des verres et se dire qu'il y a l'occasion de rencontrer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au départ, c'est ça. C'est l'idée de dire, tiens, il y a des Aveyronnais un peu partout. On lance l'idée juste pour se retrouver. Vient qui veut, vient qui peut. C'était ça, tout simplement, l'idée.

  • Speaker #0

    Et ça répond à quels besoins d'après toi ?

  • Speaker #1

    Le besoin, il est de se retrouver. On le voit encore plus aujourd'hui depuis le Covid. Les gens ont besoin de liens. Moi, ce que j'avais ressenti, parce qu'en fait, dans le cadre de mon travail à la Chambre de commerce, j'allais à Paris voir des Aveyronnés. Et beaucoup m'ont dit, on travaille comme des fous, on n'a pas le temps de se faire du réseau. Ça serait bien qu'il y ait quelque chose. Voilà. Donc c'est parti aussi de ce paramètre-là. Des gens qui travaillent beaucoup à Paris, avec des horaires compliqués, des temps de déplacement compliqués. Et l'inconnu, la grande ville, dans quel club on va aller. À Rodez, c'est facile de se mettre dans un club, dans une association. Je comprends que dans une grande ville, c'est plus compliqué. Et voilà, on a lancé ça, mais vraiment sans savoir ou sans penser que ça pourrait prendre cette ampleur. C'est très clair là-dessus.

  • Speaker #0

    Donc au début, c'est des repas un peu informels. Oui. Et à quel moment est-ce que la communauté se crée sur le réseau professionnel LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Alors, on a créé un LinkedIn assez rapidement, à peu près quelques mois après, entre six mois et un an après, où on s'est dit que c'est une façon simple de communiquer, c'est une façon simple d'identifier des personnes en Véronèse. Donc c'est vrai que, on va dire, les premières années, j'ai fait beaucoup de démarchages. Sur LinkedIn, on avait des personnes en commun, les personnes avaient fait des études en Aveyron, donc 99% de chances qu'ils soient d'origine aveyronnaise, et donc j'ai fait beaucoup de démarchages sur LinkedIn. Les premières années, voilà. Et donc ce groupe LinkedIn a grandi.

  • Speaker #0

    Tu me l'as dit en préparant que tu chassais l'Aveyronnais.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça c'était les premières années. Aujourd'hui c'est plus le cas. Aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30 ans. Sauf qu'en particulier, bien sûr, ça m'arrive encore, mais aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30. Des gens qui ont entendu parler du groupe, bouche à oreille, et qui demandent à intégrer.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'y passe sur ce groupe ?

  • Speaker #1

    Alors, il s'y passe beaucoup d'échanges. On a beaucoup de demandes sur des recherches de logements, des recherches de stages. Quelques personnes font publier des offres d'emploi aussi. Et puis, on essaye de faire vivre le groupe, parce qu'il y a quand même 10 ans... Il faut le faire bouger. Donc jusqu'à présent, on faisait des repas tous les étés, tous les jeudis soirs au mois d'août, en Aveyron, dans un restaurant. et un repas aux vacances de Noël. Pourquoi ? Parce qu'on s'aperçoit que tous les étés et aux vacances de Noël, les Aveyronais expatriés, ou qui soient dans le monde, reviennent en famille en Aveyron, puisque globalement tout le monde a ses racines en Aveyron. Donc c'était ça, et l'an dernier on a fêté les 10 ans sur l'Aubrac, où on a eu 100 personnes, on a été obligé de clôturer, de limiter les inscriptions, 100 personnes dans un bureau pour manger un aligo saucisse. Mais on avait 12 pays qui étaient représentés, il y avait le Sénégal, le Canada, l'Allemagne, la Belgique. Donc il y avait quand même 100 personnes pour quelque chose d'assez basique, manger un aligo saucisse. Et donc il y a des liens qui se créent, des gens qui deviennent amis, etc. Ce qu'il y a de fort, c'est qu'on réunit 100 personnes qui a priori ne se connaissent pas. Il y a toujours des fidèles, mais il y a toujours des nouvelles têtes. Donc ça, c'est vraiment important. Et ces gens-là discutent comme si c'était un repas de famille et qu'ils se connaissaient depuis 30 ans. Donc c'est vraiment les valeurs partagées. Il y a quelque chose qui se passe à chaque fois.

  • Speaker #0

    Parce que l'Aveyron en commun, ça suffit pour lâcher la discussion ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Puis il y a des gens qui se retrouvent, qui ont grandi dans le même village, qui ne se sont jamais connus petits, et qui se retrouvent là. Tiens, tu es originaire de tel village, mais moi aussi. Ta grand-mère, elle habitait où ? Moi, j'étais à côté. Il y a des choses, des anecdotes très marrantes. Mais oui, le mot Aveyron, avec les valeurs que ça dégage derrière, sérieux, Voilà. la discrétion, etc. Donc oui, on n'a jamais vu sur un repas une personne rester toute seule dans un coin. Et donc depuis, ça a fait des petits. Il y a des repas à Lyon. La semaine dernière, on a fait le 9e repas à Toulouse avec encore une fois 95 personnes. On est obligé de limiter les participants par manque de place au café hautier. Voilà, c'est quelque chose de très important. Aujourd'hui, les gens apprécient ces moments-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en fait... Vous continuez à vous animer une solidarité à Véronèse qu'on a toujours connue et entretenue, mais en fait vous vous servez du numérique, ne serait-ce que ça, pour animer cette solidarité, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors au départ, notre outil c'était LinkedIn, sachant que sur les 2600 personnes aujourd'hui, on doit avoir une cinquantaine de personnes qui n'ont pas de profil LinkedIn. Moi, je m'en suis servi à titre perso. J'étais passé trois jours à Los Angeles. J'avais trois avéronnées. J'ai envoyé trois mails. On s'est retrouvés une après-midi à Los Angeles. Bon, voilà, c'est tout simplement cette solidarité, cette convivialité. Voilà, là, il y a eu un repas au Vietnam, il y a eu un repas à Ghana, il y a eu un repas en Bolivie, à Dakar. Montréal, j'étais à Montréal il y a un mois, on a fait le repas, j'ai 50 avéronnés qui sont à Montréal, on a fait un repas, on était 25 ou 26. Bon voilà, ça bouge, cette communauté bouge partout, mais sans qu'il y ait Stéphane ou moi à la manette, c'est ça qui est important. Le groupe, il n'appartient à personne, c'est ce qu'on a toujours dit depuis le début, le groupe, il n'est pas à Stéphane ou à moi, il est à tout le monde. Donc si quelqu'un veut organiser un repas à Bordeaux ou à Nantes, il est libre de le faire.

  • Speaker #0

    Mais 2025, c'est la naissance de cette plateforme. Oui. C'est presque un réseau social à Véronique que vous venez de créer. C'est le Facebook à Véronique.

  • Speaker #1

    Oui, pas cette ambition-là ou cette prétention, mais c'est un vrai réseau d'entraide, de bienveillance. On va publier des offres d'emploi, on va publier la recherche de logement, on va publier peut-être quelque chose sur... la recherche de lieux de vacances. Je veux partir en Allemagne. Est-ce qu'il y a un Aveyroné qui est en Allemagne et qui voudrait prêter et louer son appart ? On peut faire de la mise en relation. Mais c'est aujourd'hui un outil moderne qui nous sort un petit peu de LinkedIn.

  • Speaker #0

    Donc comment est-ce que vous l'avez créé ? Plutôt, comment est-ce que vous l'avez réfléchi ?

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on y réfléchit. mais on est une association sans cotisation, sans subvention, donc sans moyens financiers. Et du coup, on n'avait pas les moyens de payer un professionnel pour développer cette plateforme. Et là, on a Thibault Sabatier, qui est ingénieur, développeur informatique, qui s'est proposé de nous aider, histoire de se faire un peu la main. et de voir si lui était capable, pour se prouver qu'il était capable de développer ça. Voilà, donc depuis le début de l'année, il a passé énormément de temps à développer bénévolement cette plateforme pour le groupe Aveyron Worldwide. Les personnes qui sont déjà membres du groupe Aveyron Worldwide vont... pouvoir accéder à cette plateforme. Leur profil est déjà pré-créé, donc il faut qu'ils se connectent pour le valider et l'actualiser. Par contre, quelqu'un qui n'est pas membre, à ce jour, d'Aveyron Worldwide, va demander à pouvoir adhérer à ce groupe-là, et sa candidature, entre guillemets, sera validée ou pas, en fonction de nos critères. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'idée, c'est de prendre des gens qui sont donc avéronnés d'origine, et qui travaillent, qui vivent hors Aveyron, ou hors de France, euh Ou Aveyroné de cœur, par exemple, si monsieur est Aveyroné et travaille à Paris et que madame n'est pas Aveyronaise, les conjoints sont les bienvenus. Donc il y a ces critères-là. Donc voilà, ça sera ouvert. On pense que cette plateforme va faire arriver de nouvelles têtes, de nouveaux membres qui n'étaient pas obligatoirement présents sur LinkedIn, qui n'avaient pas entendu parler de LinkedIn et d'Aveyron Worldwide et qui vont intégrer la plateforme. d'objectif de quantité. On ne cherche pas à faire 5 000 ou 10 000 membres. Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif, c'est toujours la convivialité, partager des valeurs avéronnaises. C'est vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #0

    Tu parlais des critères que vous avez pour accepter des nouveaux membres et cette question de l'origine. Et vous remontez jusqu'où pour l'origine avéronaise ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de date limite. Après, si quelqu'un nous dit, j'ai mon grand-père qui était avéroné, dans le groupe, on a des personnes qui vivent à Paris, c'est les grands-parents qui sont avéronés, mais malgré tout, il y a un attachement à l'Aveyron. Parce qu'ils sont venus quelques années, gamins, en vacances, l'été. le nombre de membres du groupe qui m'ont dit « Ouais, moi je passais mes vacances à Capdenac, à Marciac, à chez ma tante, chez mon grand-père, chez tout ça. » C'est énorme. Ils en gardent quelque chose, même si c'était il y a 30 ans ou 40 ans. Il y a encore cette marque Aveyron qui est imprégnée dans leur cerveau. Donc c'est quand même assez fort. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que vous allez chercher, un lien qui peut être plus ou moins distendu, mais en tout cas une volonté d'adhérer à des valeurs.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, autre chose intéressante, c'est qu'on va des étudiants à presque des retraités. Le repas à Toulouse, mercredi, il y avait des jeunes étudiants en première année de droit à Toulouse et des gens qui ont dépassé la soixantaine. Voilà, donc tout ça, ça se mixe. C'est très mixte aussi, donc c'est pas qu'un réseau. Donc je trouve qu'il y a une diversité sociale et humaine hyper riche.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce que tu y trouves, personnellement ?

  • Speaker #1

    Moi, j'y trouve du plaisir de rencontrer des gens de tout horizon, des expériences professionnelles. J'apprends énormément de choses de tous ces gens-là. Et puis, c'est le plaisir de connecter une personne avec une autre personne. On a eu, à notre connaissance, une première rencontre amoureuse sur ce réseau. Donc, on a créé un couple. Donc, ça fait partie des belles histoires aussi. Il y en a peut-être d'autres qu'on ne connaît pas, mais c'est le plaisir de rencontrer, de partager, d'échanger. Et puis ça permet de voyager sans voyager, de discuter avec quelqu'un qui est au Sénégal, de discuter avec quelqu'un qui est aux Pays-Bas. C'est unique.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais donné envie de t'expratrier, toi ?

  • Speaker #1

    Jamais non. J'aime bien voyager, faire petite dose. Mais je pense que m'installer loin dans un pays, l'Aveyron me manquerait quand même.

  • Speaker #0

    De ton expérience à la fois CCI et Aveyron Worldwide, est-ce que l'image d'Epinal qu'on peut avoir de l'Aveyron, de ses valeurs de travail, de ses valeurs d'entrepreneuriat, est-ce qu'elle se vérifie dans ton expérience internationale ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que les Aveyronais, on est connus pour ça. le côté valeur, le côté engagement, sérieux, travail. On est reconnu aussi pour cette force collective. Ce que je dis, la diaspora véronaise, certains disent la mafia véronaise, je n'aime pas ce terme, ça fait un peu mauvais terme, mais il y a cette solidarité qu'on retrouve, par exemple, sur les groupes d'Aveyronais expatriés,

  • Speaker #0

    ils sont contents de se retrouver entre eux là aussi c'est rassurant donc je pense que cette image elle est forte y compris à l'international ou est-ce que ça s'arrête à Paris cette reconnaissance de l'identité aveyronnaise ?

  • Speaker #1

    je ne saurais pas tellement le dire mais...

  • Speaker #0

    Tu organises aussi des voyages à l'international pour des chefs d'entreprise à Véronique ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est dans le cadre de la CCI ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, effectivement, j'ai cité tout à l'heure mes missions principales, mais depuis 2017, j'organise tous les ans ce que j'intitule une Learning Expedition à San Francisco. Je prends une douzaine d'entreprises. La première année, c'était que la CICI Aveyron. Aujourd'hui, c'est des dirigeants de toute l'Occitanie. On va voir tout ce qui se passe dans les nouvelles technologies à San Francisco. On va chez Google, chez Meta, chez Uber, chez Salesforce, chez Microsoft, à Stanford, pour comprendre l'évolution des nouvelles technos et surtout mesurer les outils, les impacts qui vont se produire demain sur nos entreprises. Donc 2017, on a commencé à parler Big Data, puis après c'était les objets connectés, puis les véhicules autonomes. Et puis là, depuis 2023, c'est l'intelligence artificielle. Voilà, donc il y a eu une certaine escalade, une certaine accélération des nouvelles technos. Et là aussi, mon plaisir, c'est de prendre des gens qui me font confiance et d'aller leur montrer tout ce qui se passe là-bas. Et que même en étant basé à Rhodes, on peut accéder à... des cadres dirigeants supérieurs chez Meta, chez Uber, etc. qui nous reçoivent et qui nous expliquent tout ce qui est en train de se passer. Donc là, c'est pour les éveiller, les sensibiliser à l'avenir, en disant, attention, il y a ça qui arrive, ça va se passer comme ça, etc. Je fais ça depuis 2017. Aujourd'hui, j'ai dû prendre à peu près 110 ou 120 dirigeants à San Francisco. L'an dernier, j'ai fait la même chose sur Tokyo. C'était un autre univers, j'étais curieux d'aller découvrir le Japon, mais toujours par cet aspect business et nouvelles technos. L'idée c'est de comprendre la culture du pays. comment on peut faire des affaires ou pourquoi on ne fera pas des affaires avec ces gens-là, comprendre les différences de culture, et puis de mesurer l'évolution des nouvelles technologies, la robotique, l'intelligence artificielle, etc. Et qu'est-ce que ça va impacter demain sur nos entreprises, mais même sur nous perso. Cette année, j'ai pris un chef d'entreprise qui m'a dit « je ne regrette pas d'être venu, j'ai compris dans quel monde vivront mes enfants demain » . Voilà, au-delà de l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Et une économie aveyronnaise, avec ses atouts et peut-être aussi ses limites, quelle place est-ce qu'elle peut prendre dans ce monde mondialisé et technophile ?

  • Speaker #1

    Mes objectifs sur ce déplacement à San Francisco, ce n'est pas obligatoirement d'aller vendre des produits ou des services avéronés, c'est surtout d'aller comprendre l'état d'esprit. Maintenant, l'Aveyron a de très beaux savoir-faire. On peut citer les gannes de Millau, les couteaux de la Guiole. Il y a un vrai savoir-faire. Donc, l'Aveyron a tout à fait sa place à l'international. Le tout, c'est d'être capable de faire notre promotion et de faire savoir au monde entier qu'on a ces compétences-là et ces qualités. On a aujourd'hui le label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant. La Véron, en Occitanie, est le département où il y a le plus d'entreprises du patrimoine vivant. Il y a des vrais savoir-faire de savoir communiquer et les faire connaître à l'étranger.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas un petit côté schizophrène en toi, dans ton quotidien, à des moments quand tu vois tous les talents, tous ces gens pleins de créativité partout dans le monde qui ont une vie avec La Véron ? Est-ce que tu n'as pas envie de les faire s'installer ici, quand même ? Et de répondre à des besoins de recrutement qui sont criants dans les entreprises ? Merci.

  • Speaker #1

    Oui, après, c'est très compliqué de faire venir des gens en Aveyron. Je pense qu'on a encore un peu une image d'un territoire rural, pas trop numérique, loin de tout. Donc je pense qu'on a des efforts à faire là-dessus, sur la communication, faire connaître l'Aveyron.

  • Speaker #0

    De ceux qui ont un lien avec le territoire,

  • Speaker #1

    qui reviennent pour la solution ? Non, ceux qui sont nés ici. qu'ils connaissent. Mais c'est eux,

  • Speaker #0

    tu ne veux pas les faire finir ?

  • Speaker #1

    Si, alors eux, on a des demandes. C'est-à-dire que c'est des personnes qui arrivent à la quarantaine, qui commencent à avoir des enfants qui sont ados, et c'est quand même compliqué, tant de trajets pour aller à l'école, tout ça, à Paris par exemple. Donc cela, c'est compliqué. Tous les ans, on a 2-3 demandes de personnes comme ça qui souhaitent revenir en Aveyron. Mais c'est un couple, il faut trouver 2 jobs, 2 cadres en Aveyron, donc ce n'est pas toujours évident, ça peut prendre du temps. Je pense à un couple qui est arrivé, ils étaient plutôt de fonction publique, ils ont mis 2-3 ans à avoir leur mutation, en même temps, tous les deux pour l'Aveyron. Je pensais que tu parlais des personnes non avéronnées. Non,

  • Speaker #0

    non, là, vraiment, toi, dans ton réseau, ce que tu as dans Aveyron Worldwide, les profils que tu vois passer, et tu dois te rendre compte que tu correspondrais à des profils recherchés localement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, il y a des périodes dans la vie. En général, les 20, 40, 45 ans, ils ont envie de l'expérience à l'étranger, ou dans les grandes villes. Et après 45 ans, les enfants grandissent, le collège, machin. Ils ont plutôt envie de venir se poser à Véran. Mais ce n'est pas évident, parce qu'ils ont quitté la Véran il y a 25 ans. Donc, il faut tout reconstruire.

  • Speaker #0

    La tendance... Je suis peut-être complètement périmée en disant ça, parce que vraiment, je ne suis pas la première. La tendance est à la mesure d'impact pour les entreprises. Toi, quel impact est-ce que tu voudrais avoir à la fois dans ton job à la CCI, avec Averon Worldwide ? Qu'est-ce que tu voudrais qu'on retienne de ton engagement, aussi modeste que tu sois ?

  • Speaker #1

    Moi, ma mission à la CCI, c'est d'amener de l'information. Après, ce n'est pas moi qui détient les clés de la décision. Chaque dirigeant... est libre de faire ou pas faire. Après, au niveau d'Aveyron Worldwide, c'est que les gens continuent à prendre du plaisir, que le groupe se développe avec toujours ses valeurs, la bienveillance, la convivialité, le plaisir de se retrouver, de continuer à partager ces moments-là. Après, je ne sais pas. Encore une fois, le groupe ne m'appartient pas, ni à moi ni à Stéphane. Donc, s'il y a quelqu'un qui a une idée, une bonne idée... C'est assez facile, maintenant, avec la plateforme, de communiquer, de lancer une idée, un projet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te revendiques comme étant chauvin, toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pourquoi ? Non, chauvin, non. Moi, je suis Aveyronnais, mais je suis très ouvert. Moi, je suis, au-delà d'être français, je suis plutôt pro-européen aussi. Je pense que c'est une ouverture d'esprit et chauvin, non.

  • Speaker #0

    Parce que c'est toujours le risque, en tout cas la limite, qu'il peut y avoir dans des groupes comme Aveyron Worldwide, dans le chauvinisme avéronné. C'est le risque du repli, en fait, en fin de compte.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les gens qui sont dans le groupe sont très ouverts. Ils ont voyagé, donc ils savent ce que c'est que d'arriver dans un endroit, dans un pays, dans une ville où on ne connaît personne. Et que je pense que le chauvinisme n'en a pas de place là-dedans.

  • Speaker #0

    On n'est pas meilleur ici qu'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, mais après, ce n'est pas qu'on est meilleur, ce n'est pas une comparaison. On a nos valeurs. Je pense qu'aujourd'hui, ce sont quand même de grandes qualités. On est travailleur, on a le sens de la parole, de l'engagement. Je pense qu'il y a d'autres départements où on doit retrouver ça aussi. On ne peut pas dire qu'on est les meilleurs, absolument. Mais sincèrement, dans le groupe, je n'ai jamais ressenti ce côté chauvin ou ce côté repli. C'est à un moment donné, on se retrouve, on est en travers au nez, mais ça n'empêche pas d'avoir une ouverture sur le monde. Donc, je n'ai pas de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Voilà, rassuré. J'en profite d'ailleurs, je viens d'y penser, c'est grâce à Véran Worldwide que j'ai rencontré Cynthia Born, qui a été la première invitée de Finta.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    Et qui m'a glissé aussi récemment qu'elle aimerait beaucoup t'entendre au micro, donc on fait le lien avec Cynthia.

  • Speaker #1

    Tu vois, je suis persuadé qu'il y a plein d'échanges qui se sont créés grâce au groupe, et c'est très bien. Mais après, ça nous échappe, et t'as mieux aussi.

  • Speaker #0

    Je pense aussi à Isolis Coste dans la série des pionnières. Je l'ai rencontré sur un repas d'été du mois d'août.

  • Speaker #1

    Isolis qui est adorable.

  • Speaker #0

    Christophe, pour terminer notre entretien, tu n'échapperas pas à la question rituelle de Finta. En quoi est-ce que tu crois ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que je crois, c'est qu'à partir du moment où on est motivé, bienveillant, on peut faire de belles choses. Il faut juste oser. Je prends toujours l'exemple, enfin l'exemple, le slogan américain, c'est le Just do it, c'est assez simple et puis comme je disais tout à l'heure, même en étant basé en Aveyron, on peut faire de belles choses à l'international.

  • Speaker #0

    Là c'est une réflexion qui me vient encore, pardon, mais je raconte ma vie, c'est terrible. Mais je trouve que c'est aussi une force d'Aveyron Worldwide de montrer toutes les possibilités, on parle souvent, c'est ce que tu dis depuis le début, que... On peut se sentir empêché, naissant, grandissant en Aveyron, mais en fait, la diversité des profils d'Aveyron Worldwide, c'est autant de réussite possible.

  • Speaker #1

    C'est une preuve de réussite. Et qu'elle soit,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a des profils extrêmement divers.

  • Speaker #1

    Oui, et preuve que même en étant né en Aveyron, education, parcours scolaire, des études supérieures, des parcours à l'international, alors que c'est peut-être plus compliqué d'être né en Aveyron que d'être né dans le 16e à Paris. Mais malgré tout, on a plein de personnes qui nous montrent que même à partir de l'Aveyron, c'est possible. C'est aussi un message d'espoir pour les jeunes générations en se disant je peux aussi y arriver, bosser demain à Montréal, à Pékin, à Shanghai, à Dubaï. C'est ce que j'aime aussi sur ces rencontres-là, c'est de motiver, de mobiliser ces jeunes qui viennent pour la première fois.

  • Speaker #0

    Tu en es fier ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne réalise pas trop, mais c'est vrai que bon, là, le lendemain de ces repas, les gens nous envoient des messages, tout ça, ça fait chaud au cœur.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Christophe. Merci, Lola.

  • Speaker #0

    Merci. d'avoir écouté ce nouvel épisode de Finta jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu, inspiré, questionné et fait voyager peut-être. Si tu fais partie de ceux qui apprécient le podcast et qui veulent continuer à cheminer avec moi dans les contrées avéronaises, tu peux désormais soutenir financièrement le podcast. En donnant quelques euros par mois ou en faisant un don ponctuel, tu participes à renforcer l'indépendance éditoriale de Finta et tu valorises par la même occasion le temps que j'y consacre chaque semaine. Figure-toi que si chaque auditeur donne un euro par mois, Finta peut vivre sans publicité dès aujourd'hui. Le lien de la cagnotte est disponible en description de cet épisode et d'avance, moi, je vous dis merci. Si vous souhaitez continuer la discussion, je suis toujours curieuse de vous lire et d'échanger. Je vous propose que l'on se retrouve sur Facebook, sur Instagram ou sur le site fintapodcast.fr. Vous pouvez retrouver tous les précédents épisodes de Finta gratuitement sur les applications de podcast. Et pour recevoir chaque nouvel épisode directement dans votre boîte mail, vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter. Et pour que Finta vive, si vous appréciez le podcast et que vous souhaitez soutenir ce travail indépendant, partagez-le autour de vous. Insférez-le à vos amis, parlez-en. C'est le meilleur soutien que vous puissiez nous apporter. A très bientôt.

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Description

Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnais, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s’en souvient aujourd’hui dans un grand éclat de rire. A la recherche d’Aveyronnais expatriés partout dans le monde, il a tissé, relation par relation, une toile d’araignée à faire pâlir les plus grands carnets d’adresses. Avec son acolyte, Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l’instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd’hui quelque 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde.


Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté, entretenant une solidarité aveyronnaise, souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l’un, un stage à l’une, on partage des offres d’emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l’année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l’été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et, grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent.


C’est cette actualité qui m’a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d’orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j’ai appris qu’il est passé à une danse de devenir instituteur, qu’il aurait pu céder aux sirènes de l’entreprenariat mais qu’il n’a jamais eu envie de s’expatrier lui-même, et qu’il réfute toute forme de chauvinisme. J’ai appris aussi qu’Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale… Je rigole, mais, il y a du vrai là-dessous. Je vous laisse avec notre échange… Bonne écoute.


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Transcription

  • Speaker #0

    de s'engager, aujourd'hui pour demain. Je suis Lola Cross et j'arpente ce bout de campagne depuis dix ans comme journaliste. Avec Finta, je vous invite à croiser des regards, à Finter de plus près. Et ça commence tout de suite. Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnés, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s'en souvient aujourd'hui dans un grand éclat de rire. À la recherche d'Aveyronnés expatriés partout dans le monde, Il a tissé, relation par relation, une toile d'araignée à faire palir les plus grands carnets d'adresses. Avec son acolyte Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l'instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd'hui quelques 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde. Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté en retenant une solidarité aveyronnaise souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l'un, un stage à l'une, on partage les offres d'emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l'année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l'été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d'orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j'ai appris qu'il est passé à une danse de devenir instituteur, qu'il aurait pu céder aux sirènes de l'entrepreneuriat, mais qu'il n'a jamais eu envie de s'expatrier lui-même, et qu'il réfute toute forme de chauvinisme. J'ai appris aussi qu'Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale. Je rigole, mais il y a un peu de vrai là-dessous. Bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Lola, merci de m'avoir invité d'abord. C'est un plaisir, un honneur de te répondre, de te recevoir aujourd'hui chez moi, donc au centre-ville de Rodez.

  • Speaker #0

    Donc on est dans ton appartement. Voilà,

  • Speaker #1

    on est dans mon appartement, dans mon environnement personnel et en même temps environnemental, je fais de temps en temps du télétravail.

  • Speaker #0

    Est-ce que Rodez, tu y as toujours vécu ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis né à Rodez et j'ai toujours vécu à Rodez.

  • Speaker #0

    Tu es né dans quelle famille ? Toi, c'est quoi ton environnement familial ?

  • Speaker #1

    Mon environnement, je suis né au centre-ville de Rodez. Mon père était directeur d'école. Et ma mère travaillait au collège de Favre à Rodes, donc plutôt le milieu enseignant.

  • Speaker #0

    Ok. Et quel lien est-ce que tu entretiens à tes racines ? Alors c'est une question qui est peut-être parfois un peu philosophique et c'est difficile de trouver des mots. Est-ce que toi tu mets des mots sur ton attachement à tes racines ?

  • Speaker #1

    Donc c'est un attachement très fort et je trouve qu'aujourd'hui, même en étant basé en Aveyron, on peut faire des choses à l'international. Donc voilà, c'est pas... un handicap d'être né et de vivre en Aveyron, bien au contraire.

  • Speaker #0

    Alors l'international, c'est le cœur de ton métier aujourd'hui à la CCI Occitanie. Tout à fait. Quel a été ton parcours jusqu'à ce métier-là ? Alors,

  • Speaker #1

    moi, j'ai commencé à travailler au sein du groupe InforSud, où j'avais en charge la mise en place et la formation des entreprises. C'était le début de l'informatique. Donc, avec les tout premiers logiciels de gestion, comptabilité, paye, facturation. Donc j'allais dans les entreprises pour, une fois que la vente était réalisée par des équipes commerciales, moi j'intervenais dans ces entreprises-là pour faire l'installation, le paramétrage et former les utilisateurs. Donc c'était déjà l'envie de transmettre, de partager, de former qui était très présente chez moi. Donc j'ai fait ça pendant quelques années et puis après j'ai intégré le groupe Crédit Immobilier de France où j'ai commencé à faire de la micro-informatique. C'était le tout début des Windows, des messageries Outlook, d'Internet. Donc j'ai formé tout le personnel à ces outils-là et puis après je suis passé responsable comptable, responsable du contrôle interne. Et en 2007, la chambre de commerce Aveyron est venue me chercher pour occuper le poste de responsable de la formation continue et directeur de l'école des managers. Donc là aussi, c'était beaucoup de relations avec les entreprises, du partage, des échanges, des rencontres, voilà, un petit peu. et en 2014, j'ai basculé sur le poste international. Mon métier ou ma mission aujourd'hui, c'est d'accompagner les entreprises de l'Aveyron, du Lot, de la Lozère et quelques entreprises de Toulouse et Montpellier sur leur développement à l'international. Alors quand je dis accompagner, c'est quoi ? C'est les aider à trouver des contacts potentiels, les informer des salons professionnels qui peuvent être pertinents pour eux. C'est également aussi répondre aux questions réglementaires et c'est chercher des financements pour que l'export leur coûte le moins cher possible. Voilà mes trois missions principales au sein de la CC Occitanie.

  • Speaker #0

    Donc tout ton parcours illustre ton appétence pour le réseau, mettre en lien.

  • Speaker #1

    Oui, avec du recul on peut dire ça, et effectivement c'est un fil conducteur, de mettre des gens en relation, d'aider, d'amener des solutions. Alors après, par exemple, sur les questions réglementaires à l'international, je ne suis pas un spécialiste de tous les pays, tous les produits, c'est tellement complexe, que je m'appuie sur mon réseau international pour toujours trouver la bonne réponse, dans une... temps le plus court possible et la réponse pertinente pour les entreprises. Donc, si je m'appuie sur les douanes, sur les attachés économiques dans les ambassades de France à l'étranger, etc. Je suis un facilitateur.

  • Speaker #0

    Et pourquoi mettre cette appétence-là au service des entreprises ? Parce que ce n'est pas forcément inné, si tu viens d'une famille notamment de professeurs. On sait que c'est des milieux qui peuvent être éloignés de l'entreprise à certains endroits.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai failli être enseignant. puisque j'ai passé le concours d'instit à la sortie du bac. J'ai eu de très bonnes notes en maths, en français, en sport, mais je me suis fait recaler à l'épreuve musique, donc note éliminatoire, ce qu'il a fallu que je m'exprime devant un jury en sortant du bac. À l'époque, on passait le concours d'instit à la sortie du bac. Donc j'avais 17 ans et demi et il fallait que je danse et que je reconnaisse des instruments de musique devant le jury. Et donc j'ai pris un note éliminatoire à 5 sur 20. Mais j'aurais pu être enseignant, effectivement. Et donc je ne sais pas, ce rebond dans l'entrepreneuriat ou dans l'entreprise, c'est au fil de ma carrière, de rencontrer aussi des gens qui entreprenaient. d'être... d'être leur interlocuteur, d'avoir leur confiance. Ça s'est fait un peu naturellement, je dirais, mais sans trop savoir comment l'expliquer. Mais je peux passer du couteau au whisky, ou au gant, ou à du traceur, du logiciel. C'est très varié, et ça fait une très grande richesse. Je découvre, je comprends plein de métiers différents.

  • Speaker #0

    Et toi, tu n'as jamais cédé aux sirènes de l'entrepreneuriat ? Tu n'as jamais eu envie ?

  • Speaker #1

    Bonne question. J'ai eu des envies, mais je ne suis jamais passé à l'acte. Pourquoi ? Je ne sais pas, manque de quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais ça a failli se faire une fois et puis ça ne s'est pas fait. On a failli partir sur un projet avec un copain et puis ça ne s'est pas fait. Mais c'est les hasards de la vie. Dans le travail, je n'ai jamais fait un CV. On est toujours venu me chercher. Je ne sais pas ce que c'est postuler à une offre d'emploi.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas un regret ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Non, non, pas du tout. Ce n'est pas un regret.

  • Speaker #0

    Un CV ni pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Non, non, non, pas du tout. Il s'est déroulé comme ça. Il y a des moments, des chemins qui se présentent. On en choisit un. Et puis, non, non, moi, j'avance, je regarde devant. Donc, aucun regret. Aucun regret.

  • Speaker #0

    Donc là c'est vraiment ta casquette professionnelle que tu viens de développer mais tu en as une autre avec laquelle on te connait peut-être un peu plus finalement c'est celle de chef d'orchestre pour le coup c'est la musique qui te rattrape du réseau Aveyron Worldwide que tu as contribué à créer en 2014 avec Stéphane Roquette donc là c'est l'idée de relier tous ces Aveyronais expatriés dans le monde entier je crois savoir que l'idée Et... est né sur une terrasse réténoise. Est-ce que tu peux nous raconter cette journée où cette idée est arrivée ?

  • Speaker #1

    En fait, oui, on a créé ce groupe en 2014 avec Stéphane Rouquette. C'est parti d'un apéritif qu'on a fait aux colonnes Place d'Armes à Rodez. On était cinq. Et puis l'idée a germé en disant tiens, on va lancer comme ça. Mais on n'avait pas idée que ça pouvait prendre une telle ampleur. Donc c'était quelque chose d'assez marrant. Le deuxième repas, on l'a fait ici, dans ce local, chez moi. On était 12. Le troisième, on était 18. Le quatrième, on était 25. Et puis là, on a dit, bon, il faut trouver maintenant des restaurants qui peuvent nous accueillir. Parce que bon, à 25, c'était sympa. Chacun a mené quelque chose. Mais ça a pris très vite de l'ampleur. On est passé très vite à une centaine de personnes. 200, 500, puis les premiers milliers. Et là, ça s'accélère, puisqu'aujourd'hui, on est à 2600 membres à travers 75 pays. Donc, c'est là aussi, c'est le plaisir de rencontrer des gens de cultures différentes, d'expériences professionnelles différentes, de réunir tous ces gens-là, de les faire se rencontrer et de partager des moments de convivialité. Et puis, si on peut faire plus, on aide des personnes sur des logements, des recherches de stages. Il y a des relations business qui se créent entre certains membres, des voyages. J'ai des gens de Toulouse qui sont partis en voyage au Vietnam chez d'autres Aveyronais. C'est le plaisir de partager, de mettre des gens en relation avec toujours cette bienveillance et convivialité. C'est vraiment ce qui ressort de tous les repas. Celui qu'on a fait mercredi dernier, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, vraiment au tout départ, vous vous dites... Vous vous dites quoi ? Qu'est-ce que vous voulez faire ? Est-ce que c'est d'abord juste partager des verres et se dire qu'il y a l'occasion de rencontrer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au départ, c'est ça. C'est l'idée de dire, tiens, il y a des Aveyronnais un peu partout. On lance l'idée juste pour se retrouver. Vient qui veut, vient qui peut. C'était ça, tout simplement, l'idée.

  • Speaker #0

    Et ça répond à quels besoins d'après toi ?

  • Speaker #1

    Le besoin, il est de se retrouver. On le voit encore plus aujourd'hui depuis le Covid. Les gens ont besoin de liens. Moi, ce que j'avais ressenti, parce qu'en fait, dans le cadre de mon travail à la Chambre de commerce, j'allais à Paris voir des Aveyronnés. Et beaucoup m'ont dit, on travaille comme des fous, on n'a pas le temps de se faire du réseau. Ça serait bien qu'il y ait quelque chose. Voilà. Donc c'est parti aussi de ce paramètre-là. Des gens qui travaillent beaucoup à Paris, avec des horaires compliqués, des temps de déplacement compliqués. Et l'inconnu, la grande ville, dans quel club on va aller. À Rodez, c'est facile de se mettre dans un club, dans une association. Je comprends que dans une grande ville, c'est plus compliqué. Et voilà, on a lancé ça, mais vraiment sans savoir ou sans penser que ça pourrait prendre cette ampleur. C'est très clair là-dessus.

  • Speaker #0

    Donc au début, c'est des repas un peu informels. Oui. Et à quel moment est-ce que la communauté se crée sur le réseau professionnel LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Alors, on a créé un LinkedIn assez rapidement, à peu près quelques mois après, entre six mois et un an après, où on s'est dit que c'est une façon simple de communiquer, c'est une façon simple d'identifier des personnes en Véronèse. Donc c'est vrai que, on va dire, les premières années, j'ai fait beaucoup de démarchages. Sur LinkedIn, on avait des personnes en commun, les personnes avaient fait des études en Aveyron, donc 99% de chances qu'ils soient d'origine aveyronnaise, et donc j'ai fait beaucoup de démarchages sur LinkedIn. Les premières années, voilà. Et donc ce groupe LinkedIn a grandi.

  • Speaker #0

    Tu me l'as dit en préparant que tu chassais l'Aveyronnais.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça c'était les premières années. Aujourd'hui c'est plus le cas. Aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30 ans. Sauf qu'en particulier, bien sûr, ça m'arrive encore, mais aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30. Des gens qui ont entendu parler du groupe, bouche à oreille, et qui demandent à intégrer.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'y passe sur ce groupe ?

  • Speaker #1

    Alors, il s'y passe beaucoup d'échanges. On a beaucoup de demandes sur des recherches de logements, des recherches de stages. Quelques personnes font publier des offres d'emploi aussi. Et puis, on essaye de faire vivre le groupe, parce qu'il y a quand même 10 ans... Il faut le faire bouger. Donc jusqu'à présent, on faisait des repas tous les étés, tous les jeudis soirs au mois d'août, en Aveyron, dans un restaurant. et un repas aux vacances de Noël. Pourquoi ? Parce qu'on s'aperçoit que tous les étés et aux vacances de Noël, les Aveyronais expatriés, ou qui soient dans le monde, reviennent en famille en Aveyron, puisque globalement tout le monde a ses racines en Aveyron. Donc c'était ça, et l'an dernier on a fêté les 10 ans sur l'Aubrac, où on a eu 100 personnes, on a été obligé de clôturer, de limiter les inscriptions, 100 personnes dans un bureau pour manger un aligo saucisse. Mais on avait 12 pays qui étaient représentés, il y avait le Sénégal, le Canada, l'Allemagne, la Belgique. Donc il y avait quand même 100 personnes pour quelque chose d'assez basique, manger un aligo saucisse. Et donc il y a des liens qui se créent, des gens qui deviennent amis, etc. Ce qu'il y a de fort, c'est qu'on réunit 100 personnes qui a priori ne se connaissent pas. Il y a toujours des fidèles, mais il y a toujours des nouvelles têtes. Donc ça, c'est vraiment important. Et ces gens-là discutent comme si c'était un repas de famille et qu'ils se connaissaient depuis 30 ans. Donc c'est vraiment les valeurs partagées. Il y a quelque chose qui se passe à chaque fois.

  • Speaker #0

    Parce que l'Aveyron en commun, ça suffit pour lâcher la discussion ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Puis il y a des gens qui se retrouvent, qui ont grandi dans le même village, qui ne se sont jamais connus petits, et qui se retrouvent là. Tiens, tu es originaire de tel village, mais moi aussi. Ta grand-mère, elle habitait où ? Moi, j'étais à côté. Il y a des choses, des anecdotes très marrantes. Mais oui, le mot Aveyron, avec les valeurs que ça dégage derrière, sérieux, Voilà. la discrétion, etc. Donc oui, on n'a jamais vu sur un repas une personne rester toute seule dans un coin. Et donc depuis, ça a fait des petits. Il y a des repas à Lyon. La semaine dernière, on a fait le 9e repas à Toulouse avec encore une fois 95 personnes. On est obligé de limiter les participants par manque de place au café hautier. Voilà, c'est quelque chose de très important. Aujourd'hui, les gens apprécient ces moments-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en fait... Vous continuez à vous animer une solidarité à Véronèse qu'on a toujours connue et entretenue, mais en fait vous vous servez du numérique, ne serait-ce que ça, pour animer cette solidarité, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors au départ, notre outil c'était LinkedIn, sachant que sur les 2600 personnes aujourd'hui, on doit avoir une cinquantaine de personnes qui n'ont pas de profil LinkedIn. Moi, je m'en suis servi à titre perso. J'étais passé trois jours à Los Angeles. J'avais trois avéronnées. J'ai envoyé trois mails. On s'est retrouvés une après-midi à Los Angeles. Bon, voilà, c'est tout simplement cette solidarité, cette convivialité. Voilà, là, il y a eu un repas au Vietnam, il y a eu un repas à Ghana, il y a eu un repas en Bolivie, à Dakar. Montréal, j'étais à Montréal il y a un mois, on a fait le repas, j'ai 50 avéronnés qui sont à Montréal, on a fait un repas, on était 25 ou 26. Bon voilà, ça bouge, cette communauté bouge partout, mais sans qu'il y ait Stéphane ou moi à la manette, c'est ça qui est important. Le groupe, il n'appartient à personne, c'est ce qu'on a toujours dit depuis le début, le groupe, il n'est pas à Stéphane ou à moi, il est à tout le monde. Donc si quelqu'un veut organiser un repas à Bordeaux ou à Nantes, il est libre de le faire.

  • Speaker #0

    Mais 2025, c'est la naissance de cette plateforme. Oui. C'est presque un réseau social à Véronique que vous venez de créer. C'est le Facebook à Véronique.

  • Speaker #1

    Oui, pas cette ambition-là ou cette prétention, mais c'est un vrai réseau d'entraide, de bienveillance. On va publier des offres d'emploi, on va publier la recherche de logement, on va publier peut-être quelque chose sur... la recherche de lieux de vacances. Je veux partir en Allemagne. Est-ce qu'il y a un Aveyroné qui est en Allemagne et qui voudrait prêter et louer son appart ? On peut faire de la mise en relation. Mais c'est aujourd'hui un outil moderne qui nous sort un petit peu de LinkedIn.

  • Speaker #0

    Donc comment est-ce que vous l'avez créé ? Plutôt, comment est-ce que vous l'avez réfléchi ?

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on y réfléchit. mais on est une association sans cotisation, sans subvention, donc sans moyens financiers. Et du coup, on n'avait pas les moyens de payer un professionnel pour développer cette plateforme. Et là, on a Thibault Sabatier, qui est ingénieur, développeur informatique, qui s'est proposé de nous aider, histoire de se faire un peu la main. et de voir si lui était capable, pour se prouver qu'il était capable de développer ça. Voilà, donc depuis le début de l'année, il a passé énormément de temps à développer bénévolement cette plateforme pour le groupe Aveyron Worldwide. Les personnes qui sont déjà membres du groupe Aveyron Worldwide vont... pouvoir accéder à cette plateforme. Leur profil est déjà pré-créé, donc il faut qu'ils se connectent pour le valider et l'actualiser. Par contre, quelqu'un qui n'est pas membre, à ce jour, d'Aveyron Worldwide, va demander à pouvoir adhérer à ce groupe-là, et sa candidature, entre guillemets, sera validée ou pas, en fonction de nos critères. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'idée, c'est de prendre des gens qui sont donc avéronnés d'origine, et qui travaillent, qui vivent hors Aveyron, ou hors de France, euh Ou Aveyroné de cœur, par exemple, si monsieur est Aveyroné et travaille à Paris et que madame n'est pas Aveyronaise, les conjoints sont les bienvenus. Donc il y a ces critères-là. Donc voilà, ça sera ouvert. On pense que cette plateforme va faire arriver de nouvelles têtes, de nouveaux membres qui n'étaient pas obligatoirement présents sur LinkedIn, qui n'avaient pas entendu parler de LinkedIn et d'Aveyron Worldwide et qui vont intégrer la plateforme. d'objectif de quantité. On ne cherche pas à faire 5 000 ou 10 000 membres. Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif, c'est toujours la convivialité, partager des valeurs avéronnaises. C'est vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #0

    Tu parlais des critères que vous avez pour accepter des nouveaux membres et cette question de l'origine. Et vous remontez jusqu'où pour l'origine avéronaise ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de date limite. Après, si quelqu'un nous dit, j'ai mon grand-père qui était avéroné, dans le groupe, on a des personnes qui vivent à Paris, c'est les grands-parents qui sont avéronés, mais malgré tout, il y a un attachement à l'Aveyron. Parce qu'ils sont venus quelques années, gamins, en vacances, l'été. le nombre de membres du groupe qui m'ont dit « Ouais, moi je passais mes vacances à Capdenac, à Marciac, à chez ma tante, chez mon grand-père, chez tout ça. » C'est énorme. Ils en gardent quelque chose, même si c'était il y a 30 ans ou 40 ans. Il y a encore cette marque Aveyron qui est imprégnée dans leur cerveau. Donc c'est quand même assez fort. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que vous allez chercher, un lien qui peut être plus ou moins distendu, mais en tout cas une volonté d'adhérer à des valeurs.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, autre chose intéressante, c'est qu'on va des étudiants à presque des retraités. Le repas à Toulouse, mercredi, il y avait des jeunes étudiants en première année de droit à Toulouse et des gens qui ont dépassé la soixantaine. Voilà, donc tout ça, ça se mixe. C'est très mixte aussi, donc c'est pas qu'un réseau. Donc je trouve qu'il y a une diversité sociale et humaine hyper riche.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce que tu y trouves, personnellement ?

  • Speaker #1

    Moi, j'y trouve du plaisir de rencontrer des gens de tout horizon, des expériences professionnelles. J'apprends énormément de choses de tous ces gens-là. Et puis, c'est le plaisir de connecter une personne avec une autre personne. On a eu, à notre connaissance, une première rencontre amoureuse sur ce réseau. Donc, on a créé un couple. Donc, ça fait partie des belles histoires aussi. Il y en a peut-être d'autres qu'on ne connaît pas, mais c'est le plaisir de rencontrer, de partager, d'échanger. Et puis ça permet de voyager sans voyager, de discuter avec quelqu'un qui est au Sénégal, de discuter avec quelqu'un qui est aux Pays-Bas. C'est unique.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais donné envie de t'expratrier, toi ?

  • Speaker #1

    Jamais non. J'aime bien voyager, faire petite dose. Mais je pense que m'installer loin dans un pays, l'Aveyron me manquerait quand même.

  • Speaker #0

    De ton expérience à la fois CCI et Aveyron Worldwide, est-ce que l'image d'Epinal qu'on peut avoir de l'Aveyron, de ses valeurs de travail, de ses valeurs d'entrepreneuriat, est-ce qu'elle se vérifie dans ton expérience internationale ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que les Aveyronais, on est connus pour ça. le côté valeur, le côté engagement, sérieux, travail. On est reconnu aussi pour cette force collective. Ce que je dis, la diaspora véronaise, certains disent la mafia véronaise, je n'aime pas ce terme, ça fait un peu mauvais terme, mais il y a cette solidarité qu'on retrouve, par exemple, sur les groupes d'Aveyronais expatriés,

  • Speaker #0

    ils sont contents de se retrouver entre eux là aussi c'est rassurant donc je pense que cette image elle est forte y compris à l'international ou est-ce que ça s'arrête à Paris cette reconnaissance de l'identité aveyronnaise ?

  • Speaker #1

    je ne saurais pas tellement le dire mais...

  • Speaker #0

    Tu organises aussi des voyages à l'international pour des chefs d'entreprise à Véronique ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est dans le cadre de la CCI ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, effectivement, j'ai cité tout à l'heure mes missions principales, mais depuis 2017, j'organise tous les ans ce que j'intitule une Learning Expedition à San Francisco. Je prends une douzaine d'entreprises. La première année, c'était que la CICI Aveyron. Aujourd'hui, c'est des dirigeants de toute l'Occitanie. On va voir tout ce qui se passe dans les nouvelles technologies à San Francisco. On va chez Google, chez Meta, chez Uber, chez Salesforce, chez Microsoft, à Stanford, pour comprendre l'évolution des nouvelles technos et surtout mesurer les outils, les impacts qui vont se produire demain sur nos entreprises. Donc 2017, on a commencé à parler Big Data, puis après c'était les objets connectés, puis les véhicules autonomes. Et puis là, depuis 2023, c'est l'intelligence artificielle. Voilà, donc il y a eu une certaine escalade, une certaine accélération des nouvelles technos. Et là aussi, mon plaisir, c'est de prendre des gens qui me font confiance et d'aller leur montrer tout ce qui se passe là-bas. Et que même en étant basé à Rhodes, on peut accéder à... des cadres dirigeants supérieurs chez Meta, chez Uber, etc. qui nous reçoivent et qui nous expliquent tout ce qui est en train de se passer. Donc là, c'est pour les éveiller, les sensibiliser à l'avenir, en disant, attention, il y a ça qui arrive, ça va se passer comme ça, etc. Je fais ça depuis 2017. Aujourd'hui, j'ai dû prendre à peu près 110 ou 120 dirigeants à San Francisco. L'an dernier, j'ai fait la même chose sur Tokyo. C'était un autre univers, j'étais curieux d'aller découvrir le Japon, mais toujours par cet aspect business et nouvelles technos. L'idée c'est de comprendre la culture du pays. comment on peut faire des affaires ou pourquoi on ne fera pas des affaires avec ces gens-là, comprendre les différences de culture, et puis de mesurer l'évolution des nouvelles technologies, la robotique, l'intelligence artificielle, etc. Et qu'est-ce que ça va impacter demain sur nos entreprises, mais même sur nous perso. Cette année, j'ai pris un chef d'entreprise qui m'a dit « je ne regrette pas d'être venu, j'ai compris dans quel monde vivront mes enfants demain » . Voilà, au-delà de l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Et une économie aveyronnaise, avec ses atouts et peut-être aussi ses limites, quelle place est-ce qu'elle peut prendre dans ce monde mondialisé et technophile ?

  • Speaker #1

    Mes objectifs sur ce déplacement à San Francisco, ce n'est pas obligatoirement d'aller vendre des produits ou des services avéronés, c'est surtout d'aller comprendre l'état d'esprit. Maintenant, l'Aveyron a de très beaux savoir-faire. On peut citer les gannes de Millau, les couteaux de la Guiole. Il y a un vrai savoir-faire. Donc, l'Aveyron a tout à fait sa place à l'international. Le tout, c'est d'être capable de faire notre promotion et de faire savoir au monde entier qu'on a ces compétences-là et ces qualités. On a aujourd'hui le label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant. La Véron, en Occitanie, est le département où il y a le plus d'entreprises du patrimoine vivant. Il y a des vrais savoir-faire de savoir communiquer et les faire connaître à l'étranger.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas un petit côté schizophrène en toi, dans ton quotidien, à des moments quand tu vois tous les talents, tous ces gens pleins de créativité partout dans le monde qui ont une vie avec La Véron ? Est-ce que tu n'as pas envie de les faire s'installer ici, quand même ? Et de répondre à des besoins de recrutement qui sont criants dans les entreprises ? Merci.

  • Speaker #1

    Oui, après, c'est très compliqué de faire venir des gens en Aveyron. Je pense qu'on a encore un peu une image d'un territoire rural, pas trop numérique, loin de tout. Donc je pense qu'on a des efforts à faire là-dessus, sur la communication, faire connaître l'Aveyron.

  • Speaker #0

    De ceux qui ont un lien avec le territoire,

  • Speaker #1

    qui reviennent pour la solution ? Non, ceux qui sont nés ici. qu'ils connaissent. Mais c'est eux,

  • Speaker #0

    tu ne veux pas les faire finir ?

  • Speaker #1

    Si, alors eux, on a des demandes. C'est-à-dire que c'est des personnes qui arrivent à la quarantaine, qui commencent à avoir des enfants qui sont ados, et c'est quand même compliqué, tant de trajets pour aller à l'école, tout ça, à Paris par exemple. Donc cela, c'est compliqué. Tous les ans, on a 2-3 demandes de personnes comme ça qui souhaitent revenir en Aveyron. Mais c'est un couple, il faut trouver 2 jobs, 2 cadres en Aveyron, donc ce n'est pas toujours évident, ça peut prendre du temps. Je pense à un couple qui est arrivé, ils étaient plutôt de fonction publique, ils ont mis 2-3 ans à avoir leur mutation, en même temps, tous les deux pour l'Aveyron. Je pensais que tu parlais des personnes non avéronnées. Non,

  • Speaker #0

    non, là, vraiment, toi, dans ton réseau, ce que tu as dans Aveyron Worldwide, les profils que tu vois passer, et tu dois te rendre compte que tu correspondrais à des profils recherchés localement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, il y a des périodes dans la vie. En général, les 20, 40, 45 ans, ils ont envie de l'expérience à l'étranger, ou dans les grandes villes. Et après 45 ans, les enfants grandissent, le collège, machin. Ils ont plutôt envie de venir se poser à Véran. Mais ce n'est pas évident, parce qu'ils ont quitté la Véran il y a 25 ans. Donc, il faut tout reconstruire.

  • Speaker #0

    La tendance... Je suis peut-être complètement périmée en disant ça, parce que vraiment, je ne suis pas la première. La tendance est à la mesure d'impact pour les entreprises. Toi, quel impact est-ce que tu voudrais avoir à la fois dans ton job à la CCI, avec Averon Worldwide ? Qu'est-ce que tu voudrais qu'on retienne de ton engagement, aussi modeste que tu sois ?

  • Speaker #1

    Moi, ma mission à la CCI, c'est d'amener de l'information. Après, ce n'est pas moi qui détient les clés de la décision. Chaque dirigeant... est libre de faire ou pas faire. Après, au niveau d'Aveyron Worldwide, c'est que les gens continuent à prendre du plaisir, que le groupe se développe avec toujours ses valeurs, la bienveillance, la convivialité, le plaisir de se retrouver, de continuer à partager ces moments-là. Après, je ne sais pas. Encore une fois, le groupe ne m'appartient pas, ni à moi ni à Stéphane. Donc, s'il y a quelqu'un qui a une idée, une bonne idée... C'est assez facile, maintenant, avec la plateforme, de communiquer, de lancer une idée, un projet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te revendiques comme étant chauvin, toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pourquoi ? Non, chauvin, non. Moi, je suis Aveyronnais, mais je suis très ouvert. Moi, je suis, au-delà d'être français, je suis plutôt pro-européen aussi. Je pense que c'est une ouverture d'esprit et chauvin, non.

  • Speaker #0

    Parce que c'est toujours le risque, en tout cas la limite, qu'il peut y avoir dans des groupes comme Aveyron Worldwide, dans le chauvinisme avéronné. C'est le risque du repli, en fait, en fin de compte.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les gens qui sont dans le groupe sont très ouverts. Ils ont voyagé, donc ils savent ce que c'est que d'arriver dans un endroit, dans un pays, dans une ville où on ne connaît personne. Et que je pense que le chauvinisme n'en a pas de place là-dedans.

  • Speaker #0

    On n'est pas meilleur ici qu'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, mais après, ce n'est pas qu'on est meilleur, ce n'est pas une comparaison. On a nos valeurs. Je pense qu'aujourd'hui, ce sont quand même de grandes qualités. On est travailleur, on a le sens de la parole, de l'engagement. Je pense qu'il y a d'autres départements où on doit retrouver ça aussi. On ne peut pas dire qu'on est les meilleurs, absolument. Mais sincèrement, dans le groupe, je n'ai jamais ressenti ce côté chauvin ou ce côté repli. C'est à un moment donné, on se retrouve, on est en travers au nez, mais ça n'empêche pas d'avoir une ouverture sur le monde. Donc, je n'ai pas de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Voilà, rassuré. J'en profite d'ailleurs, je viens d'y penser, c'est grâce à Véran Worldwide que j'ai rencontré Cynthia Born, qui a été la première invitée de Finta.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    Et qui m'a glissé aussi récemment qu'elle aimerait beaucoup t'entendre au micro, donc on fait le lien avec Cynthia.

  • Speaker #1

    Tu vois, je suis persuadé qu'il y a plein d'échanges qui se sont créés grâce au groupe, et c'est très bien. Mais après, ça nous échappe, et t'as mieux aussi.

  • Speaker #0

    Je pense aussi à Isolis Coste dans la série des pionnières. Je l'ai rencontré sur un repas d'été du mois d'août.

  • Speaker #1

    Isolis qui est adorable.

  • Speaker #0

    Christophe, pour terminer notre entretien, tu n'échapperas pas à la question rituelle de Finta. En quoi est-ce que tu crois ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que je crois, c'est qu'à partir du moment où on est motivé, bienveillant, on peut faire de belles choses. Il faut juste oser. Je prends toujours l'exemple, enfin l'exemple, le slogan américain, c'est le Just do it, c'est assez simple et puis comme je disais tout à l'heure, même en étant basé en Aveyron, on peut faire de belles choses à l'international.

  • Speaker #0

    Là c'est une réflexion qui me vient encore, pardon, mais je raconte ma vie, c'est terrible. Mais je trouve que c'est aussi une force d'Aveyron Worldwide de montrer toutes les possibilités, on parle souvent, c'est ce que tu dis depuis le début, que... On peut se sentir empêché, naissant, grandissant en Aveyron, mais en fait, la diversité des profils d'Aveyron Worldwide, c'est autant de réussite possible.

  • Speaker #1

    C'est une preuve de réussite. Et qu'elle soit,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a des profils extrêmement divers.

  • Speaker #1

    Oui, et preuve que même en étant né en Aveyron, education, parcours scolaire, des études supérieures, des parcours à l'international, alors que c'est peut-être plus compliqué d'être né en Aveyron que d'être né dans le 16e à Paris. Mais malgré tout, on a plein de personnes qui nous montrent que même à partir de l'Aveyron, c'est possible. C'est aussi un message d'espoir pour les jeunes générations en se disant je peux aussi y arriver, bosser demain à Montréal, à Pékin, à Shanghai, à Dubaï. C'est ce que j'aime aussi sur ces rencontres-là, c'est de motiver, de mobiliser ces jeunes qui viennent pour la première fois.

  • Speaker #0

    Tu en es fier ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne réalise pas trop, mais c'est vrai que bon, là, le lendemain de ces repas, les gens nous envoient des messages, tout ça, ça fait chaud au cœur.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Christophe. Merci, Lola.

  • Speaker #0

    Merci. d'avoir écouté ce nouvel épisode de Finta jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu, inspiré, questionné et fait voyager peut-être. Si tu fais partie de ceux qui apprécient le podcast et qui veulent continuer à cheminer avec moi dans les contrées avéronaises, tu peux désormais soutenir financièrement le podcast. En donnant quelques euros par mois ou en faisant un don ponctuel, tu participes à renforcer l'indépendance éditoriale de Finta et tu valorises par la même occasion le temps que j'y consacre chaque semaine. Figure-toi que si chaque auditeur donne un euro par mois, Finta peut vivre sans publicité dès aujourd'hui. Le lien de la cagnotte est disponible en description de cet épisode et d'avance, moi, je vous dis merci. Si vous souhaitez continuer la discussion, je suis toujours curieuse de vous lire et d'échanger. Je vous propose que l'on se retrouve sur Facebook, sur Instagram ou sur le site fintapodcast.fr. Vous pouvez retrouver tous les précédents épisodes de Finta gratuitement sur les applications de podcast. Et pour recevoir chaque nouvel épisode directement dans votre boîte mail, vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter. Et pour que Finta vive, si vous appréciez le podcast et que vous souhaitez soutenir ce travail indépendant, partagez-le autour de vous. Insférez-le à vos amis, parlez-en. C'est le meilleur soutien que vous puissiez nous apporter. A très bientôt.

Description

Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnais, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s’en souvient aujourd’hui dans un grand éclat de rire. A la recherche d’Aveyronnais expatriés partout dans le monde, il a tissé, relation par relation, une toile d’araignée à faire pâlir les plus grands carnets d’adresses. Avec son acolyte, Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l’instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd’hui quelque 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde.


Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté, entretenant une solidarité aveyronnaise, souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l’un, un stage à l’une, on partage des offres d’emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l’année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l’été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et, grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent.


C’est cette actualité qui m’a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d’orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j’ai appris qu’il est passé à une danse de devenir instituteur, qu’il aurait pu céder aux sirènes de l’entreprenariat mais qu’il n’a jamais eu envie de s’expatrier lui-même, et qu’il réfute toute forme de chauvinisme. J’ai appris aussi qu’Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale… Je rigole, mais, il y a du vrai là-dessous. Je vous laisse avec notre échange… Bonne écoute.


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Transcription

  • Speaker #0

    de s'engager, aujourd'hui pour demain. Je suis Lola Cross et j'arpente ce bout de campagne depuis dix ans comme journaliste. Avec Finta, je vous invite à croiser des regards, à Finter de plus près. Et ça commence tout de suite. Pendant plusieurs années, Christophe Palous chassait les Aveyronnés, littéralement, sur le réseau social professionnel LinkedIn. Et il s'en souvient aujourd'hui dans un grand éclat de rire. À la recherche d'Aveyronnés expatriés partout dans le monde, Il a tissé, relation par relation, une toile d'araignée à faire palir les plus grands carnets d'adresses. Avec son acolyte Stéphane Rouquette, Christophe Palous est l'instigateur de la communauté Aveyron Worldwide, qui rassemble aujourd'hui quelques 2600 membres vivant dans 75 pays à travers le monde. Depuis 2014, avec pour seule volonté de provoquer des rencontres, Christophe Palous anime cette communauté en retenant une solidarité aveyronnaise souvent portée en étendard. Sur le groupe LinkedIn, on se dépanne pour trouver un logement à l'un, un stage à l'une, on partage les offres d'emploi et on se fait la courte échelle. Des repas sont organisés ici ou là toute l'année, de Toulouse à Montréal, mais aussi en Aveyron, l'été et à Noël, pour rassembler ce petit monde. Et grande nouveauté en ce printemps 2025, Aveyron Worldwide devient une plateforme numérique, pensée comme un véritable réseau social dédié à celles et ceux que leurs origines aveyronnaises réunissent. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir qui se cache derrière ce chef d'orchestre, par ailleurs salarié de la CCI Occitanie. Dans cet entretien avec Christophe Palous, j'ai appris qu'il est passé à une danse de devenir instituteur, qu'il aurait pu céder aux sirènes de l'entrepreneuriat, mais qu'il n'a jamais eu envie de s'expatrier lui-même, et qu'il réfute toute forme de chauvinisme. J'ai appris aussi qu'Aveyron Worldwide pourrait bientôt devenir une agence matrimoniale. Je rigole, mais il y a un peu de vrai là-dessous. Bonne écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Lola, merci de m'avoir invité d'abord. C'est un plaisir, un honneur de te répondre, de te recevoir aujourd'hui chez moi, donc au centre-ville de Rodez.

  • Speaker #0

    Donc on est dans ton appartement. Voilà,

  • Speaker #1

    on est dans mon appartement, dans mon environnement personnel et en même temps environnemental, je fais de temps en temps du télétravail.

  • Speaker #0

    Est-ce que Rodez, tu y as toujours vécu ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis né à Rodez et j'ai toujours vécu à Rodez.

  • Speaker #0

    Tu es né dans quelle famille ? Toi, c'est quoi ton environnement familial ?

  • Speaker #1

    Mon environnement, je suis né au centre-ville de Rodez. Mon père était directeur d'école. Et ma mère travaillait au collège de Favre à Rodes, donc plutôt le milieu enseignant.

  • Speaker #0

    Ok. Et quel lien est-ce que tu entretiens à tes racines ? Alors c'est une question qui est peut-être parfois un peu philosophique et c'est difficile de trouver des mots. Est-ce que toi tu mets des mots sur ton attachement à tes racines ?

  • Speaker #1

    Donc c'est un attachement très fort et je trouve qu'aujourd'hui, même en étant basé en Aveyron, on peut faire des choses à l'international. Donc voilà, c'est pas... un handicap d'être né et de vivre en Aveyron, bien au contraire.

  • Speaker #0

    Alors l'international, c'est le cœur de ton métier aujourd'hui à la CCI Occitanie. Tout à fait. Quel a été ton parcours jusqu'à ce métier-là ? Alors,

  • Speaker #1

    moi, j'ai commencé à travailler au sein du groupe InforSud, où j'avais en charge la mise en place et la formation des entreprises. C'était le début de l'informatique. Donc, avec les tout premiers logiciels de gestion, comptabilité, paye, facturation. Donc j'allais dans les entreprises pour, une fois que la vente était réalisée par des équipes commerciales, moi j'intervenais dans ces entreprises-là pour faire l'installation, le paramétrage et former les utilisateurs. Donc c'était déjà l'envie de transmettre, de partager, de former qui était très présente chez moi. Donc j'ai fait ça pendant quelques années et puis après j'ai intégré le groupe Crédit Immobilier de France où j'ai commencé à faire de la micro-informatique. C'était le tout début des Windows, des messageries Outlook, d'Internet. Donc j'ai formé tout le personnel à ces outils-là et puis après je suis passé responsable comptable, responsable du contrôle interne. Et en 2007, la chambre de commerce Aveyron est venue me chercher pour occuper le poste de responsable de la formation continue et directeur de l'école des managers. Donc là aussi, c'était beaucoup de relations avec les entreprises, du partage, des échanges, des rencontres, voilà, un petit peu. et en 2014, j'ai basculé sur le poste international. Mon métier ou ma mission aujourd'hui, c'est d'accompagner les entreprises de l'Aveyron, du Lot, de la Lozère et quelques entreprises de Toulouse et Montpellier sur leur développement à l'international. Alors quand je dis accompagner, c'est quoi ? C'est les aider à trouver des contacts potentiels, les informer des salons professionnels qui peuvent être pertinents pour eux. C'est également aussi répondre aux questions réglementaires et c'est chercher des financements pour que l'export leur coûte le moins cher possible. Voilà mes trois missions principales au sein de la CC Occitanie.

  • Speaker #0

    Donc tout ton parcours illustre ton appétence pour le réseau, mettre en lien.

  • Speaker #1

    Oui, avec du recul on peut dire ça, et effectivement c'est un fil conducteur, de mettre des gens en relation, d'aider, d'amener des solutions. Alors après, par exemple, sur les questions réglementaires à l'international, je ne suis pas un spécialiste de tous les pays, tous les produits, c'est tellement complexe, que je m'appuie sur mon réseau international pour toujours trouver la bonne réponse, dans une... temps le plus court possible et la réponse pertinente pour les entreprises. Donc, si je m'appuie sur les douanes, sur les attachés économiques dans les ambassades de France à l'étranger, etc. Je suis un facilitateur.

  • Speaker #0

    Et pourquoi mettre cette appétence-là au service des entreprises ? Parce que ce n'est pas forcément inné, si tu viens d'une famille notamment de professeurs. On sait que c'est des milieux qui peuvent être éloignés de l'entreprise à certains endroits.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, j'ai failli être enseignant. puisque j'ai passé le concours d'instit à la sortie du bac. J'ai eu de très bonnes notes en maths, en français, en sport, mais je me suis fait recaler à l'épreuve musique, donc note éliminatoire, ce qu'il a fallu que je m'exprime devant un jury en sortant du bac. À l'époque, on passait le concours d'instit à la sortie du bac. Donc j'avais 17 ans et demi et il fallait que je danse et que je reconnaisse des instruments de musique devant le jury. Et donc j'ai pris un note éliminatoire à 5 sur 20. Mais j'aurais pu être enseignant, effectivement. Et donc je ne sais pas, ce rebond dans l'entrepreneuriat ou dans l'entreprise, c'est au fil de ma carrière, de rencontrer aussi des gens qui entreprenaient. d'être... d'être leur interlocuteur, d'avoir leur confiance. Ça s'est fait un peu naturellement, je dirais, mais sans trop savoir comment l'expliquer. Mais je peux passer du couteau au whisky, ou au gant, ou à du traceur, du logiciel. C'est très varié, et ça fait une très grande richesse. Je découvre, je comprends plein de métiers différents.

  • Speaker #0

    Et toi, tu n'as jamais cédé aux sirènes de l'entrepreneuriat ? Tu n'as jamais eu envie ?

  • Speaker #1

    Bonne question. J'ai eu des envies, mais je ne suis jamais passé à l'acte. Pourquoi ? Je ne sais pas, manque de quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais ça a failli se faire une fois et puis ça ne s'est pas fait. On a failli partir sur un projet avec un copain et puis ça ne s'est pas fait. Mais c'est les hasards de la vie. Dans le travail, je n'ai jamais fait un CV. On est toujours venu me chercher. Je ne sais pas ce que c'est postuler à une offre d'emploi.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas un regret ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Non, non, pas du tout. Ce n'est pas un regret.

  • Speaker #0

    Un CV ni pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Non, non, non, pas du tout. Il s'est déroulé comme ça. Il y a des moments, des chemins qui se présentent. On en choisit un. Et puis, non, non, moi, j'avance, je regarde devant. Donc, aucun regret. Aucun regret.

  • Speaker #0

    Donc là c'est vraiment ta casquette professionnelle que tu viens de développer mais tu en as une autre avec laquelle on te connait peut-être un peu plus finalement c'est celle de chef d'orchestre pour le coup c'est la musique qui te rattrape du réseau Aveyron Worldwide que tu as contribué à créer en 2014 avec Stéphane Roquette donc là c'est l'idée de relier tous ces Aveyronais expatriés dans le monde entier je crois savoir que l'idée Et... est né sur une terrasse réténoise. Est-ce que tu peux nous raconter cette journée où cette idée est arrivée ?

  • Speaker #1

    En fait, oui, on a créé ce groupe en 2014 avec Stéphane Rouquette. C'est parti d'un apéritif qu'on a fait aux colonnes Place d'Armes à Rodez. On était cinq. Et puis l'idée a germé en disant tiens, on va lancer comme ça. Mais on n'avait pas idée que ça pouvait prendre une telle ampleur. Donc c'était quelque chose d'assez marrant. Le deuxième repas, on l'a fait ici, dans ce local, chez moi. On était 12. Le troisième, on était 18. Le quatrième, on était 25. Et puis là, on a dit, bon, il faut trouver maintenant des restaurants qui peuvent nous accueillir. Parce que bon, à 25, c'était sympa. Chacun a mené quelque chose. Mais ça a pris très vite de l'ampleur. On est passé très vite à une centaine de personnes. 200, 500, puis les premiers milliers. Et là, ça s'accélère, puisqu'aujourd'hui, on est à 2600 membres à travers 75 pays. Donc, c'est là aussi, c'est le plaisir de rencontrer des gens de cultures différentes, d'expériences professionnelles différentes, de réunir tous ces gens-là, de les faire se rencontrer et de partager des moments de convivialité. Et puis, si on peut faire plus, on aide des personnes sur des logements, des recherches de stages. Il y a des relations business qui se créent entre certains membres, des voyages. J'ai des gens de Toulouse qui sont partis en voyage au Vietnam chez d'autres Aveyronais. C'est le plaisir de partager, de mettre des gens en relation avec toujours cette bienveillance et convivialité. C'est vraiment ce qui ressort de tous les repas. Celui qu'on a fait mercredi dernier, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, vraiment au tout départ, vous vous dites... Vous vous dites quoi ? Qu'est-ce que vous voulez faire ? Est-ce que c'est d'abord juste partager des verres et se dire qu'il y a l'occasion de rencontrer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Au départ, c'est ça. C'est l'idée de dire, tiens, il y a des Aveyronnais un peu partout. On lance l'idée juste pour se retrouver. Vient qui veut, vient qui peut. C'était ça, tout simplement, l'idée.

  • Speaker #0

    Et ça répond à quels besoins d'après toi ?

  • Speaker #1

    Le besoin, il est de se retrouver. On le voit encore plus aujourd'hui depuis le Covid. Les gens ont besoin de liens. Moi, ce que j'avais ressenti, parce qu'en fait, dans le cadre de mon travail à la Chambre de commerce, j'allais à Paris voir des Aveyronnés. Et beaucoup m'ont dit, on travaille comme des fous, on n'a pas le temps de se faire du réseau. Ça serait bien qu'il y ait quelque chose. Voilà. Donc c'est parti aussi de ce paramètre-là. Des gens qui travaillent beaucoup à Paris, avec des horaires compliqués, des temps de déplacement compliqués. Et l'inconnu, la grande ville, dans quel club on va aller. À Rodez, c'est facile de se mettre dans un club, dans une association. Je comprends que dans une grande ville, c'est plus compliqué. Et voilà, on a lancé ça, mais vraiment sans savoir ou sans penser que ça pourrait prendre cette ampleur. C'est très clair là-dessus.

  • Speaker #0

    Donc au début, c'est des repas un peu informels. Oui. Et à quel moment est-ce que la communauté se crée sur le réseau professionnel LinkedIn ?

  • Speaker #1

    Alors, on a créé un LinkedIn assez rapidement, à peu près quelques mois après, entre six mois et un an après, où on s'est dit que c'est une façon simple de communiquer, c'est une façon simple d'identifier des personnes en Véronèse. Donc c'est vrai que, on va dire, les premières années, j'ai fait beaucoup de démarchages. Sur LinkedIn, on avait des personnes en commun, les personnes avaient fait des études en Aveyron, donc 99% de chances qu'ils soient d'origine aveyronnaise, et donc j'ai fait beaucoup de démarchages sur LinkedIn. Les premières années, voilà. Et donc ce groupe LinkedIn a grandi.

  • Speaker #0

    Tu me l'as dit en préparant que tu chassais l'Aveyronnais.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça c'était les premières années. Aujourd'hui c'est plus le cas. Aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30 ans. Sauf qu'en particulier, bien sûr, ça m'arrive encore, mais aujourd'hui c'est plutôt des demandes en 30. Des gens qui ont entendu parler du groupe, bouche à oreille, et qui demandent à intégrer.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui s'y passe sur ce groupe ?

  • Speaker #1

    Alors, il s'y passe beaucoup d'échanges. On a beaucoup de demandes sur des recherches de logements, des recherches de stages. Quelques personnes font publier des offres d'emploi aussi. Et puis, on essaye de faire vivre le groupe, parce qu'il y a quand même 10 ans... Il faut le faire bouger. Donc jusqu'à présent, on faisait des repas tous les étés, tous les jeudis soirs au mois d'août, en Aveyron, dans un restaurant. et un repas aux vacances de Noël. Pourquoi ? Parce qu'on s'aperçoit que tous les étés et aux vacances de Noël, les Aveyronais expatriés, ou qui soient dans le monde, reviennent en famille en Aveyron, puisque globalement tout le monde a ses racines en Aveyron. Donc c'était ça, et l'an dernier on a fêté les 10 ans sur l'Aubrac, où on a eu 100 personnes, on a été obligé de clôturer, de limiter les inscriptions, 100 personnes dans un bureau pour manger un aligo saucisse. Mais on avait 12 pays qui étaient représentés, il y avait le Sénégal, le Canada, l'Allemagne, la Belgique. Donc il y avait quand même 100 personnes pour quelque chose d'assez basique, manger un aligo saucisse. Et donc il y a des liens qui se créent, des gens qui deviennent amis, etc. Ce qu'il y a de fort, c'est qu'on réunit 100 personnes qui a priori ne se connaissent pas. Il y a toujours des fidèles, mais il y a toujours des nouvelles têtes. Donc ça, c'est vraiment important. Et ces gens-là discutent comme si c'était un repas de famille et qu'ils se connaissaient depuis 30 ans. Donc c'est vraiment les valeurs partagées. Il y a quelque chose qui se passe à chaque fois.

  • Speaker #0

    Parce que l'Aveyron en commun, ça suffit pour lâcher la discussion ?

  • Speaker #1

    Oui, oui. Puis il y a des gens qui se retrouvent, qui ont grandi dans le même village, qui ne se sont jamais connus petits, et qui se retrouvent là. Tiens, tu es originaire de tel village, mais moi aussi. Ta grand-mère, elle habitait où ? Moi, j'étais à côté. Il y a des choses, des anecdotes très marrantes. Mais oui, le mot Aveyron, avec les valeurs que ça dégage derrière, sérieux, Voilà. la discrétion, etc. Donc oui, on n'a jamais vu sur un repas une personne rester toute seule dans un coin. Et donc depuis, ça a fait des petits. Il y a des repas à Lyon. La semaine dernière, on a fait le 9e repas à Toulouse avec encore une fois 95 personnes. On est obligé de limiter les participants par manque de place au café hautier. Voilà, c'est quelque chose de très important. Aujourd'hui, les gens apprécient ces moments-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en fait... Vous continuez à vous animer une solidarité à Véronèse qu'on a toujours connue et entretenue, mais en fait vous vous servez du numérique, ne serait-ce que ça, pour animer cette solidarité, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. Alors au départ, notre outil c'était LinkedIn, sachant que sur les 2600 personnes aujourd'hui, on doit avoir une cinquantaine de personnes qui n'ont pas de profil LinkedIn. Moi, je m'en suis servi à titre perso. J'étais passé trois jours à Los Angeles. J'avais trois avéronnées. J'ai envoyé trois mails. On s'est retrouvés une après-midi à Los Angeles. Bon, voilà, c'est tout simplement cette solidarité, cette convivialité. Voilà, là, il y a eu un repas au Vietnam, il y a eu un repas à Ghana, il y a eu un repas en Bolivie, à Dakar. Montréal, j'étais à Montréal il y a un mois, on a fait le repas, j'ai 50 avéronnés qui sont à Montréal, on a fait un repas, on était 25 ou 26. Bon voilà, ça bouge, cette communauté bouge partout, mais sans qu'il y ait Stéphane ou moi à la manette, c'est ça qui est important. Le groupe, il n'appartient à personne, c'est ce qu'on a toujours dit depuis le début, le groupe, il n'est pas à Stéphane ou à moi, il est à tout le monde. Donc si quelqu'un veut organiser un repas à Bordeaux ou à Nantes, il est libre de le faire.

  • Speaker #0

    Mais 2025, c'est la naissance de cette plateforme. Oui. C'est presque un réseau social à Véronique que vous venez de créer. C'est le Facebook à Véronique.

  • Speaker #1

    Oui, pas cette ambition-là ou cette prétention, mais c'est un vrai réseau d'entraide, de bienveillance. On va publier des offres d'emploi, on va publier la recherche de logement, on va publier peut-être quelque chose sur... la recherche de lieux de vacances. Je veux partir en Allemagne. Est-ce qu'il y a un Aveyroné qui est en Allemagne et qui voudrait prêter et louer son appart ? On peut faire de la mise en relation. Mais c'est aujourd'hui un outil moderne qui nous sort un petit peu de LinkedIn.

  • Speaker #0

    Donc comment est-ce que vous l'avez créé ? Plutôt, comment est-ce que vous l'avez réfléchi ?

  • Speaker #1

    Ça fait des années qu'on y réfléchit. mais on est une association sans cotisation, sans subvention, donc sans moyens financiers. Et du coup, on n'avait pas les moyens de payer un professionnel pour développer cette plateforme. Et là, on a Thibault Sabatier, qui est ingénieur, développeur informatique, qui s'est proposé de nous aider, histoire de se faire un peu la main. et de voir si lui était capable, pour se prouver qu'il était capable de développer ça. Voilà, donc depuis le début de l'année, il a passé énormément de temps à développer bénévolement cette plateforme pour le groupe Aveyron Worldwide. Les personnes qui sont déjà membres du groupe Aveyron Worldwide vont... pouvoir accéder à cette plateforme. Leur profil est déjà pré-créé, donc il faut qu'ils se connectent pour le valider et l'actualiser. Par contre, quelqu'un qui n'est pas membre, à ce jour, d'Aveyron Worldwide, va demander à pouvoir adhérer à ce groupe-là, et sa candidature, entre guillemets, sera validée ou pas, en fonction de nos critères. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'idée, c'est de prendre des gens qui sont donc avéronnés d'origine, et qui travaillent, qui vivent hors Aveyron, ou hors de France, euh Ou Aveyroné de cœur, par exemple, si monsieur est Aveyroné et travaille à Paris et que madame n'est pas Aveyronaise, les conjoints sont les bienvenus. Donc il y a ces critères-là. Donc voilà, ça sera ouvert. On pense que cette plateforme va faire arriver de nouvelles têtes, de nouveaux membres qui n'étaient pas obligatoirement présents sur LinkedIn, qui n'avaient pas entendu parler de LinkedIn et d'Aveyron Worldwide et qui vont intégrer la plateforme. d'objectif de quantité. On ne cherche pas à faire 5 000 ou 10 000 membres. Ce n'est pas ça l'objectif. L'objectif, c'est toujours la convivialité, partager des valeurs avéronnaises. C'est vraiment ça l'objectif.

  • Speaker #0

    Tu parlais des critères que vous avez pour accepter des nouveaux membres et cette question de l'origine. Et vous remontez jusqu'où pour l'origine avéronaise ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de date limite. Après, si quelqu'un nous dit, j'ai mon grand-père qui était avéroné, dans le groupe, on a des personnes qui vivent à Paris, c'est les grands-parents qui sont avéronés, mais malgré tout, il y a un attachement à l'Aveyron. Parce qu'ils sont venus quelques années, gamins, en vacances, l'été. le nombre de membres du groupe qui m'ont dit « Ouais, moi je passais mes vacances à Capdenac, à Marciac, à chez ma tante, chez mon grand-père, chez tout ça. » C'est énorme. Ils en gardent quelque chose, même si c'était il y a 30 ans ou 40 ans. Il y a encore cette marque Aveyron qui est imprégnée dans leur cerveau. Donc c'est quand même assez fort. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça que vous allez chercher, un lien qui peut être plus ou moins distendu, mais en tout cas une volonté d'adhérer à des valeurs.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, autre chose intéressante, c'est qu'on va des étudiants à presque des retraités. Le repas à Toulouse, mercredi, il y avait des jeunes étudiants en première année de droit à Toulouse et des gens qui ont dépassé la soixantaine. Voilà, donc tout ça, ça se mixe. C'est très mixte aussi, donc c'est pas qu'un réseau. Donc je trouve qu'il y a une diversité sociale et humaine hyper riche.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce que tu y trouves, personnellement ?

  • Speaker #1

    Moi, j'y trouve du plaisir de rencontrer des gens de tout horizon, des expériences professionnelles. J'apprends énormément de choses de tous ces gens-là. Et puis, c'est le plaisir de connecter une personne avec une autre personne. On a eu, à notre connaissance, une première rencontre amoureuse sur ce réseau. Donc, on a créé un couple. Donc, ça fait partie des belles histoires aussi. Il y en a peut-être d'autres qu'on ne connaît pas, mais c'est le plaisir de rencontrer, de partager, d'échanger. Et puis ça permet de voyager sans voyager, de discuter avec quelqu'un qui est au Sénégal, de discuter avec quelqu'un qui est aux Pays-Bas. C'est unique.

  • Speaker #0

    Ça ne t'a jamais donné envie de t'expratrier, toi ?

  • Speaker #1

    Jamais non. J'aime bien voyager, faire petite dose. Mais je pense que m'installer loin dans un pays, l'Aveyron me manquerait quand même.

  • Speaker #0

    De ton expérience à la fois CCI et Aveyron Worldwide, est-ce que l'image d'Epinal qu'on peut avoir de l'Aveyron, de ses valeurs de travail, de ses valeurs d'entrepreneuriat, est-ce qu'elle se vérifie dans ton expérience internationale ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que les Aveyronais, on est connus pour ça. le côté valeur, le côté engagement, sérieux, travail. On est reconnu aussi pour cette force collective. Ce que je dis, la diaspora véronaise, certains disent la mafia véronaise, je n'aime pas ce terme, ça fait un peu mauvais terme, mais il y a cette solidarité qu'on retrouve, par exemple, sur les groupes d'Aveyronais expatriés,

  • Speaker #0

    ils sont contents de se retrouver entre eux là aussi c'est rassurant donc je pense que cette image elle est forte y compris à l'international ou est-ce que ça s'arrête à Paris cette reconnaissance de l'identité aveyronnaise ?

  • Speaker #1

    je ne saurais pas tellement le dire mais...

  • Speaker #0

    Tu organises aussi des voyages à l'international pour des chefs d'entreprise à Véronique ?

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est dans le cadre de la CCI ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, effectivement, j'ai cité tout à l'heure mes missions principales, mais depuis 2017, j'organise tous les ans ce que j'intitule une Learning Expedition à San Francisco. Je prends une douzaine d'entreprises. La première année, c'était que la CICI Aveyron. Aujourd'hui, c'est des dirigeants de toute l'Occitanie. On va voir tout ce qui se passe dans les nouvelles technologies à San Francisco. On va chez Google, chez Meta, chez Uber, chez Salesforce, chez Microsoft, à Stanford, pour comprendre l'évolution des nouvelles technos et surtout mesurer les outils, les impacts qui vont se produire demain sur nos entreprises. Donc 2017, on a commencé à parler Big Data, puis après c'était les objets connectés, puis les véhicules autonomes. Et puis là, depuis 2023, c'est l'intelligence artificielle. Voilà, donc il y a eu une certaine escalade, une certaine accélération des nouvelles technos. Et là aussi, mon plaisir, c'est de prendre des gens qui me font confiance et d'aller leur montrer tout ce qui se passe là-bas. Et que même en étant basé à Rhodes, on peut accéder à... des cadres dirigeants supérieurs chez Meta, chez Uber, etc. qui nous reçoivent et qui nous expliquent tout ce qui est en train de se passer. Donc là, c'est pour les éveiller, les sensibiliser à l'avenir, en disant, attention, il y a ça qui arrive, ça va se passer comme ça, etc. Je fais ça depuis 2017. Aujourd'hui, j'ai dû prendre à peu près 110 ou 120 dirigeants à San Francisco. L'an dernier, j'ai fait la même chose sur Tokyo. C'était un autre univers, j'étais curieux d'aller découvrir le Japon, mais toujours par cet aspect business et nouvelles technos. L'idée c'est de comprendre la culture du pays. comment on peut faire des affaires ou pourquoi on ne fera pas des affaires avec ces gens-là, comprendre les différences de culture, et puis de mesurer l'évolution des nouvelles technologies, la robotique, l'intelligence artificielle, etc. Et qu'est-ce que ça va impacter demain sur nos entreprises, mais même sur nous perso. Cette année, j'ai pris un chef d'entreprise qui m'a dit « je ne regrette pas d'être venu, j'ai compris dans quel monde vivront mes enfants demain » . Voilà, au-delà de l'entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Et une économie aveyronnaise, avec ses atouts et peut-être aussi ses limites, quelle place est-ce qu'elle peut prendre dans ce monde mondialisé et technophile ?

  • Speaker #1

    Mes objectifs sur ce déplacement à San Francisco, ce n'est pas obligatoirement d'aller vendre des produits ou des services avéronés, c'est surtout d'aller comprendre l'état d'esprit. Maintenant, l'Aveyron a de très beaux savoir-faire. On peut citer les gannes de Millau, les couteaux de la Guiole. Il y a un vrai savoir-faire. Donc, l'Aveyron a tout à fait sa place à l'international. Le tout, c'est d'être capable de faire notre promotion et de faire savoir au monde entier qu'on a ces compétences-là et ces qualités. On a aujourd'hui le label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant. La Véron, en Occitanie, est le département où il y a le plus d'entreprises du patrimoine vivant. Il y a des vrais savoir-faire de savoir communiquer et les faire connaître à l'étranger.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas un petit côté schizophrène en toi, dans ton quotidien, à des moments quand tu vois tous les talents, tous ces gens pleins de créativité partout dans le monde qui ont une vie avec La Véron ? Est-ce que tu n'as pas envie de les faire s'installer ici, quand même ? Et de répondre à des besoins de recrutement qui sont criants dans les entreprises ? Merci.

  • Speaker #1

    Oui, après, c'est très compliqué de faire venir des gens en Aveyron. Je pense qu'on a encore un peu une image d'un territoire rural, pas trop numérique, loin de tout. Donc je pense qu'on a des efforts à faire là-dessus, sur la communication, faire connaître l'Aveyron.

  • Speaker #0

    De ceux qui ont un lien avec le territoire,

  • Speaker #1

    qui reviennent pour la solution ? Non, ceux qui sont nés ici. qu'ils connaissent. Mais c'est eux,

  • Speaker #0

    tu ne veux pas les faire finir ?

  • Speaker #1

    Si, alors eux, on a des demandes. C'est-à-dire que c'est des personnes qui arrivent à la quarantaine, qui commencent à avoir des enfants qui sont ados, et c'est quand même compliqué, tant de trajets pour aller à l'école, tout ça, à Paris par exemple. Donc cela, c'est compliqué. Tous les ans, on a 2-3 demandes de personnes comme ça qui souhaitent revenir en Aveyron. Mais c'est un couple, il faut trouver 2 jobs, 2 cadres en Aveyron, donc ce n'est pas toujours évident, ça peut prendre du temps. Je pense à un couple qui est arrivé, ils étaient plutôt de fonction publique, ils ont mis 2-3 ans à avoir leur mutation, en même temps, tous les deux pour l'Aveyron. Je pensais que tu parlais des personnes non avéronnées. Non,

  • Speaker #0

    non, là, vraiment, toi, dans ton réseau, ce que tu as dans Aveyron Worldwide, les profils que tu vois passer, et tu dois te rendre compte que tu correspondrais à des profils recherchés localement.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Après, il y a des périodes dans la vie. En général, les 20, 40, 45 ans, ils ont envie de l'expérience à l'étranger, ou dans les grandes villes. Et après 45 ans, les enfants grandissent, le collège, machin. Ils ont plutôt envie de venir se poser à Véran. Mais ce n'est pas évident, parce qu'ils ont quitté la Véran il y a 25 ans. Donc, il faut tout reconstruire.

  • Speaker #0

    La tendance... Je suis peut-être complètement périmée en disant ça, parce que vraiment, je ne suis pas la première. La tendance est à la mesure d'impact pour les entreprises. Toi, quel impact est-ce que tu voudrais avoir à la fois dans ton job à la CCI, avec Averon Worldwide ? Qu'est-ce que tu voudrais qu'on retienne de ton engagement, aussi modeste que tu sois ?

  • Speaker #1

    Moi, ma mission à la CCI, c'est d'amener de l'information. Après, ce n'est pas moi qui détient les clés de la décision. Chaque dirigeant... est libre de faire ou pas faire. Après, au niveau d'Aveyron Worldwide, c'est que les gens continuent à prendre du plaisir, que le groupe se développe avec toujours ses valeurs, la bienveillance, la convivialité, le plaisir de se retrouver, de continuer à partager ces moments-là. Après, je ne sais pas. Encore une fois, le groupe ne m'appartient pas, ni à moi ni à Stéphane. Donc, s'il y a quelqu'un qui a une idée, une bonne idée... C'est assez facile, maintenant, avec la plateforme, de communiquer, de lancer une idée, un projet.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te revendiques comme étant chauvin, toi ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pourquoi ? Non, chauvin, non. Moi, je suis Aveyronnais, mais je suis très ouvert. Moi, je suis, au-delà d'être français, je suis plutôt pro-européen aussi. Je pense que c'est une ouverture d'esprit et chauvin, non.

  • Speaker #0

    Parce que c'est toujours le risque, en tout cas la limite, qu'il peut y avoir dans des groupes comme Aveyron Worldwide, dans le chauvinisme avéronné. C'est le risque du repli, en fait, en fin de compte.

  • Speaker #1

    Non, je pense que les gens qui sont dans le groupe sont très ouverts. Ils ont voyagé, donc ils savent ce que c'est que d'arriver dans un endroit, dans un pays, dans une ville où on ne connaît personne. Et que je pense que le chauvinisme n'en a pas de place là-dedans.

  • Speaker #0

    On n'est pas meilleur ici qu'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, mais après, ce n'est pas qu'on est meilleur, ce n'est pas une comparaison. On a nos valeurs. Je pense qu'aujourd'hui, ce sont quand même de grandes qualités. On est travailleur, on a le sens de la parole, de l'engagement. Je pense qu'il y a d'autres départements où on doit retrouver ça aussi. On ne peut pas dire qu'on est les meilleurs, absolument. Mais sincèrement, dans le groupe, je n'ai jamais ressenti ce côté chauvin ou ce côté repli. C'est à un moment donné, on se retrouve, on est en travers au nez, mais ça n'empêche pas d'avoir une ouverture sur le monde. Donc, je n'ai pas de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Voilà, rassuré. J'en profite d'ailleurs, je viens d'y penser, c'est grâce à Véran Worldwide que j'ai rencontré Cynthia Born, qui a été la première invitée de Finta.

  • Speaker #1

    Tu vois.

  • Speaker #0

    Et qui m'a glissé aussi récemment qu'elle aimerait beaucoup t'entendre au micro, donc on fait le lien avec Cynthia.

  • Speaker #1

    Tu vois, je suis persuadé qu'il y a plein d'échanges qui se sont créés grâce au groupe, et c'est très bien. Mais après, ça nous échappe, et t'as mieux aussi.

  • Speaker #0

    Je pense aussi à Isolis Coste dans la série des pionnières. Je l'ai rencontré sur un repas d'été du mois d'août.

  • Speaker #1

    Isolis qui est adorable.

  • Speaker #0

    Christophe, pour terminer notre entretien, tu n'échapperas pas à la question rituelle de Finta. En quoi est-ce que tu crois ?

  • Speaker #1

    Moi, ce que je crois, c'est qu'à partir du moment où on est motivé, bienveillant, on peut faire de belles choses. Il faut juste oser. Je prends toujours l'exemple, enfin l'exemple, le slogan américain, c'est le Just do it, c'est assez simple et puis comme je disais tout à l'heure, même en étant basé en Aveyron, on peut faire de belles choses à l'international.

  • Speaker #0

    Là c'est une réflexion qui me vient encore, pardon, mais je raconte ma vie, c'est terrible. Mais je trouve que c'est aussi une force d'Aveyron Worldwide de montrer toutes les possibilités, on parle souvent, c'est ce que tu dis depuis le début, que... On peut se sentir empêché, naissant, grandissant en Aveyron, mais en fait, la diversité des profils d'Aveyron Worldwide, c'est autant de réussite possible.

  • Speaker #1

    C'est une preuve de réussite. Et qu'elle soit,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a des profils extrêmement divers.

  • Speaker #1

    Oui, et preuve que même en étant né en Aveyron, education, parcours scolaire, des études supérieures, des parcours à l'international, alors que c'est peut-être plus compliqué d'être né en Aveyron que d'être né dans le 16e à Paris. Mais malgré tout, on a plein de personnes qui nous montrent que même à partir de l'Aveyron, c'est possible. C'est aussi un message d'espoir pour les jeunes générations en se disant je peux aussi y arriver, bosser demain à Montréal, à Pékin, à Shanghai, à Dubaï. C'est ce que j'aime aussi sur ces rencontres-là, c'est de motiver, de mobiliser ces jeunes qui viennent pour la première fois.

  • Speaker #0

    Tu en es fier ?

  • Speaker #1

    Oui, je ne réalise pas trop, mais c'est vrai que bon, là, le lendemain de ces repas, les gens nous envoient des messages, tout ça, ça fait chaud au cœur.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Christophe. Merci, Lola.

  • Speaker #0

    Merci. d'avoir écouté ce nouvel épisode de Finta jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu, inspiré, questionné et fait voyager peut-être. Si tu fais partie de ceux qui apprécient le podcast et qui veulent continuer à cheminer avec moi dans les contrées avéronaises, tu peux désormais soutenir financièrement le podcast. En donnant quelques euros par mois ou en faisant un don ponctuel, tu participes à renforcer l'indépendance éditoriale de Finta et tu valorises par la même occasion le temps que j'y consacre chaque semaine. Figure-toi que si chaque auditeur donne un euro par mois, Finta peut vivre sans publicité dès aujourd'hui. Le lien de la cagnotte est disponible en description de cet épisode et d'avance, moi, je vous dis merci. Si vous souhaitez continuer la discussion, je suis toujours curieuse de vous lire et d'échanger. Je vous propose que l'on se retrouve sur Facebook, sur Instagram ou sur le site fintapodcast.fr. Vous pouvez retrouver tous les précédents épisodes de Finta gratuitement sur les applications de podcast. Et pour recevoir chaque nouvel épisode directement dans votre boîte mail, vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter. Et pour que Finta vive, si vous appréciez le podcast et que vous souhaitez soutenir ce travail indépendant, partagez-le autour de vous. Insférez-le à vos amis, parlez-en. C'est le meilleur soutien que vous puissiez nous apporter. A très bientôt.

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