- Speaker #0
Flamme des années 80
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme
- Speaker #0
Bonjour, alors nous sommes toujours au mois d'avril et on parle encore de psychologie et on a la chance de recevoir Julie et Amandine. Julie, tu veux te présenter ?
- Speaker #2
Oui, alors bonjour à tous et à toutes. Alors moi, je suis équithérapeute, hypnothérapeute, praticienne en thérapie brève de manière générale, je pratique le Reiki, la communication animale et je suis formatrice, voilà, globalement.
- Speaker #0
C'est un beau programme et tu vas surtout nous parler aujourd'hui de l'équithérapie.
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Je fais de l'équithérapie, c'est de la thérapie assistée par le cheval. J'accompagne principalement des enfants et des personnes en situation de handicap, principalement l'autisme, le TDAH, le TOP.
- Speaker #0
Mais ça s'adresse à tout le monde.
- Speaker #2
Oui, ça s'adresse à tout le monde. J'accompagne aussi des adultes, des ados, difficiles ou pas.
- Speaker #0
Trop hâte que tu nous expliques un peu plus.
- Speaker #1
Qu'est-ce que l'équithérapie ?
- Speaker #0
Amandine, tu veux te présenter ?
- Speaker #1
Alors moi je suis orthophoniste, principalement, de formation, et puis j'accompagne des artistes, donc des écrivains dans l'écriture, dans la réalisation aussi d'expositions, donc tous les textes qui vont accompagner les œuvres. On peut parler de disposition aussi, de projection d'espace, d'ambiance. J'accompagne aussi notamment une réalisatrice de documentaires. On fait un travail d'analyse, de psychanalyse. Et en même temps, elle rêve sa pratique en séance. Et lorsqu'elle va tourner ses documentaires, elle met en pratique les rêveries.
- Speaker #0
Donc tu l'accompagnes toi, tu es l'analyste
- Speaker #1
Sauf que en fait c'est elle moi je propose le cadre ça, ça s'est fait ça s'est inventé donc c'est pour ça que le cabinet c'est vraiment un laboratoire où en fonction de la demande on va inventer un dispositif
- Speaker #0
Et ça c'est ce que tu fais aussi dans ton travail d'orthophonie ?
- Speaker #1
Alors du coup, en orthophonie, c'est complètement adapté à la demande. Il y a une demande qui souvent s'ignore. C'est-à-dire qu'évidemment, pour les enfants par exemple, quand ils arrivent en séance, ils ne savent généralement pas pourquoi ils viennent, quel que soit l'âge. Ou alors il y a un postulat qui est l'échec scolaire, des difficultés à se concentrer. On me connaît dans le quartier, donc on m'envoie aussi des enfants qui ont des problématiques. Et en fait, les premières séances, voire presque la première année, de prise en charge, c'est une année pendant laquelle l'enfant va prendre conscience, et moi avec, de sa vraie demande. C'est-à-dire qu'il ne sait pas ce qu'il vient chercher, moi non plus, je ne sais pas ce qu'il vient chercher, mais je ne lui en veux pas pour ça, c'est-à-dire que je supporte de ne pas savoir, ce qui est déjà difficile, et lui il va supporter de ne pas savoir non plus, et pourtant de venir, il supporte un paradoxe, on va dire, et puis à un moment donné il y a des changements qui se font et on peut en déduire la demande en fait, la thématique de demande encore une fois a posteriori, c'est-à-dire dans l'après-coup C'est-à-dire que c'est les premiers changements qui nous indiquent quelles sont les prémices de la demande. Souvent, les premiers changements, c'est au niveau du comportement. Alors, on peut se dire, tiens, c'est bizarre, en orthophonie, on ne s'attendrait pas à ce qu'il y ait des changements de comportement. Parce que si on vient voir une orthophonie, c'est pour mieux parler ou mieux lire ou mieux écrire. Et en fait, évidemment, pour mieux lire et mieux parler, mieux écrire, il faut mieux penser et pour penser il faut avoir la place de penser, il faut être moins électrifié par toutes les problématiques personnelles et donc parfois l'orthophoniste est amené à proposer ou à laisser faire l'enfant dans des régressions par exemple de la pâte à modeler, par exemple des jeux qu'on pourrait dire un peu pour les bébés. D'ailleurs, ils sont souvent gênés, les patients. Tu crois que je peux faire à 15 ans ? Tu crois que je peux faire de la pâte à modeler ? Oui. Pourquoi pas ? Ça, c'est paradoxal. Je veux dire, dans la société, on ne propose pas ça. Je veux dire, dans la vie ordinaire. Et moi, j'ai l'exemple d'enfants qui vont faire un seul jeu pendant un an. ils choisissent un seul jeu ça peut être la roue de la fortune enfin des trucs ou la bonne paye et puis coup de fil du parent au bout d'un an donc je me dis bon bah c'est bon la mère va me faire des remarques et la mère me félicite parce que l'enfant a 15 de moyenne donc après il faut travailler c'est à dire qu'il faut savoir ce qui s'est passé qu'est-ce qui se passe en séance et donc pour savoir ce qui se passe en séance c'est à l'orthophoniste de prendre des notes après et donc de questionner sa pratique. C'est ça, c'est l'écrit qui reste qui va tracer un chemin de pensée et qui va permettre de voir qu'on est parti d'un point et qu'on va quelque part.
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #1
Si on n'écrit pas, si on ne revient pas sur ce qui s'est passé,
- Speaker #0
c'est comme si c'était rien passé je trouve ça vraiment vraiment chouette en fait ce que tu nous racontes sur enfin moi je découvre aussi l'orthophonie avec toi en fait de la façon dont on t'en parle et je trouve que Ça peut être utile à plein de parents ou même à des adultes.
- Speaker #1
C'est-à-dire que tu pars de l'idée du trouble, c'est-à-dire que le patient vient parce qu'il a un trouble. Alors, par exemple, il a eu un AVC et il a un trouble du langage qu'on va appeler aphasie. Par exemple, il a un manque du mot, c'est-à-dire qu'il ne trouve pas ses mots ou il se trompe de mot. Au lieu de dire j'ai mal aux pieds, il va dire j'ai mal, je ne sais pas, j'ai mal. auré ou j'ai mal, quelque chose qui ne veut rien dire, ou autre chose, j'ai mal à l'oreille, non, ce n'est pas ça. Ou alors j'ai mal et puis je ne sais plus dire le mot. Donc, tu as un patient qui arrive, qui a un trouble, et si toi, tu restes au niveau organique, c'est-à-dire si tu considères qu'il a eu juste un AVC, qui a eu des répercussions au niveau cérébral et qui, du coup, a touché l'air motrice du langage et qui, du coup, fait que ce monsieur ou cette dame ne peut plus parler comme avant, si tu restes à ce niveau-là, alors tu es à un niveau technique. Voilà. Et donc, si tu es à un niveau technique, tu vas proposer une rééducation. La rééducation, c'est tu ouvres un bouquin pour les AVC, puis tu fais répéter des mots, tu trouves des jeux dans lesquels il faut que le patient, en lui donnant une amorce de mots, il trouve la fin du mot, ou alors une amorce d'expression, il trouve la fin de l'expression. Mieux vaut un tien que deux, tu l'auras. Voilà, ce genre de choses. Là, tu es au niveau technique. Alors, moi, je vous attends à ce niveau-là. et là je vais avoir plein d'orthophonistes qui vont me dire j'en peux plus de l'orthophonie Burn-out, changement de métier ça marche pas, je m'ennuie moi j'ai plein d'orthophonistes qui se plaignent comme ça et c'est pour ça que j'ai lancé des groupes de travail pour mettre au travail les orthophonistes sortir du burn-out, sortir de l'ennui et essayer de considérer le trouble comme un symptôme Ah, ce qui est choquant, puisque a priori, de toute façon, c'est organique. Il y a eu AVC, donc il y a un problème cérébral, donc c'est organique. Oui, mais si tu le considères un peu comme un symptôme, ça veut dire que c'est un trouble qui parle, qui veut dire quelque chose dans l'histoire du sujet. Sans savoir forcément ce que ça veut dire, mais si tu poses cette hypothèse-là, tout d'un coup, tu ouvres.
- Speaker #3
Tu déplaces le champ des possibles.
- Speaker #1
Eh bien, en tout cas, tu l'ouvres. ça veut dire que c'est un trouble qui parle, qui a du sens. Et donc avec ton patient, tu vas pouvoir partir à la recherche de ce sens. Ce qui veut dire que quel que soit le chemin qu'il va prendre, c'est un chemin qui va le mener dans cette recherche-là. Par exemple. un monsieur, moi j'ai reçu un monsieur qui avait une suspicion d'Alzheimer ce qu'on appelle un MCI donc c'est un stade débutant et dans 15% des malchances ça se transforme en Alzheimer et puis on parle et il finit par me dire qu'il est juif de mer et donc pendant la guerre il a été placé dans des familles et que sa vie est en fait un gruyère Tout d'un coup, moi, j'entends Gruyère, j'entends des trous dans sa vie. Je lui demande un peu qui il a autour de lui comme famille. En fait, il n'a personne. Au fur et à mesure, on part dans l'idée de faire un arbre généalogique. il se prête au jeu, il part à la recherche de ses ancêtres, il trouve des ancêtres qui lui donnent des photos de la famille, il trouve une espèce de cousine qui est dans un château, qui est très très dépressive et en même temps marrante. A lui de voir s'il va les adopter ou pas. Là, c'est la question de l'adulte qui va adopter sa famille d'origine ou pas. Et au fur et à mesure qu'il fait toute cette recherche-là, il finit par s'intéresser à une langue. Il se met à apprendre une langue alors qu'il a 80 ans. Il finit par s'inscrire sur Nextdoor parce qu'il s'ennuie trop l'été et du coup il lance un groupe de marche dans notre quartier, là-dessus il y a 400 personnes qui s'inscrivent là-dessus, premier groupe qu'il forme il y a une dame qui arrive et il tombe amoureux et ils sont toujours ensemble maintenant alors qu'il a 85 ans passé
- Speaker #3
Elle est magnifique ton vestiaire
- Speaker #1
En fait il n'a plus de problème de mémoire et il se met à chanter dans des choeurs et il me rappelle de temps en temps, et il me dit j'ai besoin d'une piqûre de rappel, j'ai besoin de faire quelques séances. On repart dans sa problématique, qui est évidemment toujours la même, il me réexpose la situation, on rebalaye et il s'en va. Entre temps, il m'a demandé si je voulais être sa personne de confiance. On a étudié les lois, j'ai vu à quoi ça m'engageait, j'ai signé son contrat, donc tous les 2-3 ans, il vient me faire signer son contrat. pour être sa personne de confiance, pour qu'il n'y ait pas d'acharnement thérapeutique le jour où il va mourir. Parce qu'il y a cette question de la mort, de pouvoir avoir le droit de mourir dignement, qui s'est posée depuis le début, et en fait c'était ça. C'était la question de la mort. C'est-à-dire, je vois comment je vis, mais je ne sais pas à l'avance comment je vais mourir. Est-ce que toi, orthophoniste, dans cette problématique de moi qui disparaît, de ma mémoire qui disparaît, donc de mon identité, est-ce que toi, orthophoniste, tu peux essayer de m'aider à poser du sens là-dessus ? Et en posant du sens là-dessus, en suivant ce chemin, il a pu arrêter l'orthophonie et commencer à vivre à 80 ans. Voilà, un exemple. c'est un bel exemple c'est un super exemple qu'est-ce que l'orthophonie ? mais parce que tu pars du principe que tu arrêtes avec cette question du trouble tu es au niveau du symptôme et là ça devient passionnant ah oui c'est passionnant
- Speaker #2
ça te parle de toi par rapport à l'équithérapie aux gens que tu rencontres aux enfants c'est plus d'envie aussi ça me parle ce qui m'a pas mal parlé de ce que tu viens de dire c'est l'idée qu'en fait la séance elle se crée avec la personne et qu'en fait on ne peut pas faire ce truc de j'ai envie de préparer mes séances pour que ce soit parfait et que ça rentre bien dans les cases en lien avec ce dont la personne a besoin alors qu'en fait c'est la personne qui crée sa séance et qui nous apporte sur un plateau d'argent souvent parce que c'est une sorte de gruyère voilà tout de suite, tac, tac, ok, je vais lui proposer un arbre généalogique, puis on va aller combler ses trous du gruyère. Enfin, voilà, c'est très pertinent. Et voilà, ça, ça me parle énormément, cette idée d'être créatif et adaptable à la personne qu'on reçoit, quoi.
- Speaker #3
Souvent, toi, est-ce qu'on vient avec une question et un trouble défini te voir ou alors est-ce que, pareil, tu peux... On te dit, ah, il est un peu en difficulté, mais on te dit pas trop. Et en fait, c'est au fur et à mesure tu creuses ou c'est quand même assez ciblé, généralement ?
- Speaker #2
Ça dépend vraiment, parce que j'ai une pratique en cabinet, donc plus dite classique, et une partie en équithérapie. En équithérapie, on appelle quand même principalement pour des troubles définis. Enfin voilà, il y a un trouble de l'attention, il y a un trouble du spectre autistique, il y a un trouble oppositionnel, ok. Toutes les autres formes de thérapie, en tout cas, l'enfant rejette parce que c'est trop et il y a de l'accumulation. On a envie d'essayer autre chose. Donc là, on est vraiment sur des choses un petit peu plus précises. On va travailler le comportement, le langage, la motricité, plein de choses en lien avec les problématiques.
- Speaker #0
Et souvent, on vient te voir quand on a tout essayé, c'est ce que tu disais.
- Speaker #2
Souvent, je suis un peu la dernière roue du carrosse.
- Speaker #3
Ou la dernière chance.
- Speaker #2
Ou la dernière chance, je ne sais pas. Après, ce n'est pas non plus magique, il n'y a rien de magique là-dedans. Mais c'est vrai que souvent, je reçois des enfants et des familles. Parce que ce n'est pas que l'enfant, c'est tout son système que je reçois. Voilà, des enfants qui ont vu des orthophonistes, qui ont vu des psychométriciennes, qui ont vu des psys, qui ont vu des neuropsychiatres, qui ont vu des médecins, enfin voilà. Qui ont vu pendant longtemps, pendant des années, plusieurs fois par semaine, les mêmes personnes et qui à un moment donné disent stop parce que c'est éprouvant, c'est fatigant, à côté ça il y a l'école, il y a d'autres prises en charge. Au moment où ils disent stop à ça, on veut autre chose et donc souvent on se dirige vers moi. Vers le cheval en tout cas. Moi c'est une autre chose mais en tout cas c'est d'abord le cheval.
- Speaker #0
Tu peux nous expliquer un peu ce que c'est en fait l'équithérapie, comment ça fonctionne ?
- Speaker #2
J'ai tendance à l'expliquer un peu de la manière à laquelle je me présente, même à mes clients. C'est vraiment ce qui fait que je fais la même chose qu'en cabinet.
- Speaker #0
Et en cabinet, tu fais quoi ?
- Speaker #2
Je fais de l'hypnose, je fais de la thérapie brève, j'accompagne énormément d'enfants à travers le jeu, le jeu de sable, la bataille, plein d'autres choses. J'adore créer des comptes thérapeutiques, trahir la métaphore, enfin voilà. thérapie classique de cabinet, comme on peut l'imaginer, que je transpose avec le cheval. En fait, je fais pareil. Je prends mon cabinet et je l'emmène avec les chevaux et j'entègle le cheval dedans. globalement je fais exactement la même chose le cheval est un objet projectif comme les cartes le jeu,
- Speaker #0
les films toutes autres choses c'est un objet vivant sauf que là il est vivant et c'est quoi un objet projectif en thérapie ?
- Speaker #2
un objet projectif c'est l'idée qu'on va se servir d'un objet qu'on va créer ou qui existe déjà pour projeter ce qui joue à l'intérieur de nous à l'extérieur et quand on voit le problème à l'extérieur déjà c'est plus facile de baisser la charge émotionnelle parce qu'il fait plus partie de nous, il est à l'extérieur et de pouvoir tourner autour, de changer de perspective, de pouvoir le modifier, ajouter des choses, enlever des choses. Donc ça parle vraiment de conscientiser ce qui se joue à l'intérieur de nous. Et donc en équiterapie, on vient projeter ce qui se joue pour nous sur le cheval.
- Speaker #0
Et par exemple, comment tu sais déjà, quand tu es un enfant et que tu es autiste, comment tu sais ce qui se joue en toi et ce que tu vas mettre dans le cheval ?
- Speaker #2
Exemple, j'ai une jeune fille que je suis depuis une bonne année maintenant, qui est diagnostiquée TSA, qui est verbale. qui a des problématiques un petit peu sociales, qui a du mal à se faire des amis. Et en fait, les premières fois où je la rencontre, elle ne regarde que le cheval, elle ne parle qu'au cheval. Moi, je n'existe pas dans la relation. Enfin, vraiment, moi, je me dis, c'est très bien, c'est que ça doit se jouer comme ça. Et en fait, quand je la questionne sur ça, je lui dis, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'il y a une difficulté avec moi ? Est-ce que je ne te correspond pas ? Et c'est OK, on fait autrement. Elle me dit, non, en fait, moi, je n'aime pas les humains, parce qu'en fait, les humains, ça ment et ça juge. OK. mais en fait si elle n'avait pas eu le cheval je pense qu'elle n'aurait jamais pu me verbaliser ce truc là parce que le cheval ne ment pas ne juge pas donc en fait je suis collée à lui je peux lui raconter tous mes trucs je peux le caresser je peux faire toute autre chose C'est vraiment cette idée de... Il est porteur, il est accompagnateur, c'est un objet projectif, il est soutenant, il sent, il a de l'odorat, il peut y avoir du goût, il peut y avoir du visuel, de l'auditif. Ça met en mouvement, en jeu, tout ce qui se joue sur la peau et ce qui se joue à l'intérieur de nous. Il y a vraiment ce... ce mécanisme-là qui se met en place dans les séances. Je ne sais pas si c'est très clair. Et puis,
- Speaker #3
il est neutre aussi.
- Speaker #2
Complètement.
- Speaker #3
C'est-à-dire qu'après, il ne peut pas aller voir les parents, répéter des pauses, émettre un jugement. C'est ça aussi. C'est que du coup, le rapport de confiance, il est du persain et direct.
- Speaker #2
Exactement. Et puis, c'est vraiment la grande différence. C'est qu'en cabinet, on est souvent face à face, ce qui peut être quand même très désagréable. En tout cas, pour des personnes, soit qui n'ont pas l'habitude d'être en analyse, ou des personnes TSA, par exemple, qui ont des problèmes intimes dans les relations. là on est ensemble, côte à côte et on regarde vers quelque chose il y a vraiment cette dualité entre le thérapeute et la personne qui fait de l'équithérapie qui regarde ensemble vers le cheval qui peut être un objectif qui peut être une problématique, qui peut être une émotion on se demande souvent pourquoi pas le chien ? Le poisson, le raton laveur ou je ne sais quoi. Donc la grande différence avec la médiation animale qui peut y avoir aussi aujourd'hui. Le cheval n'est pas un prédateur, donc c'est une proie. Déjà, il n'y a pas le même rapport. Les chevaux, c'est des animaux qui sont quand même très sensibles, qui ont tendance à fuir. Et quand ils se sentent en insécurité, le chien, s'il se sent en insécurité, la plupart des chiens, normalement, attaquent. déjà il y a cette grande différence là le cheval on peut pas l'amadouer je sais pas si vous voyez un chien vous avez un bout de saucisson dans la main il va vous prendre votre bout de saucisson et puis il va plus vous lâcher de la soirée on voit tout ça si on lâche des amis le cheval vous pouvez lui donner un kilo de carottes s'il a pas envie d'être avec vous il sera pas avec vous donc il y a vraiment ce truc où on ne peut pas acheter la relation il y a vraiment ce truc là qui se joue avec le cheval
- Speaker #0
Comme la petite a dit, il est honnête et il ne ment pas.
- Speaker #2
Exactement. Et puis, ils ont vraiment un système limbique. Donc, c'est le siège des émotions qui est très, très développé par rapport à nous et qui prend de la place. Et en fait, tout l'environnement et tout ce qui se joue pour eux passe par ce système-là. Donc, ils ne sont qu'émotions. Et donc, ils reçoivent aussi nos émotions. On dit souvent cheval miroir. Vous avez peut-être déjà entendu ça quelque part. Mais cheval miroir de nos émotions, bah oui. Parce qu'en fait, il a besoin d'aller connecter. quelle émotion a l'humain à côté de lui pour savoir ce qu'il doit faire ? Est-ce que je dois m'en méfier ? Si l'humain a peur, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je dois m'enfuir ? Est-ce que moi aussi je dois avoir peur ? Donc c'est ça qui est très intéressant. C'est ce qui va venir être un peu une catharsis d'émotions de l'humain.
- Speaker #3
Justement, est-ce que des fois, sur des gens qui ont des gros problèmes, est-ce que du coup, le cheval, s'il absorbe tous les problèmes de ces personnes-là, est-ce que du coup, ça ne crée pas un trop-plein d'émotions chez le cheval aussi ? Est-ce que le cheval est peut-être suivi derrière, a besoin de dégager toutes ces émotions ?
- Speaker #2
Ce qui paraît intéressant, j'avais un peu ce questionnement-là quand je me suis formée, en me disant c'est de la maltraitance, mon Dieu, mais qu'est-ce qu'on va faire ? En fait, le cheval, c'est un être qui est vraiment dans l'instant présent. et qui n'est pas dans la...
- Speaker #3
La rumination.
- Speaker #2
La rumination. Enfin, voilà, il est maintenant. Hop, il s'est passé ça. OK, bah, on passe à autre chose. Vous avez peut-être déjà vu un cheval qui a peur, qui peut se cabrer, etc. Mais dans la seconde, il se met à brouter. Ça y est, c'est terminé. On passe à autre chose. Donc, vraiment, il absorbe. Et en fait, tout de suite, il vient exprimer dans son corps l'émotion qu'il a ressentie. et c'est comme ça qu'il décharge et ce qui nous permet nous ensuite thérapeutes de dire ok là le cheval, moi je connais des chevaux avec lesquels je travaille là le cheval il a une réaction qui n'est pas habituelle, en tout cas dans ce comportement, il n'y a rien eu dans l'environnement qui fait qu'il a cette réaction là donc forcément ça vient de mon client
- Speaker #3
Ah c'est génial,
- Speaker #2
en fait c'est en voyant le cheval faire que tu sais ce qui se passe à l'intérieur de ton client en tout cas je peux questionner je peux questionner ce qui se joue Ok, là le cheval, on est en train de parler de votre mère. C'est toujours les mères. On est en train de parler de votre mère. Vous êtes en train de me raconter un épisode de votre vie. Hop, je vois le cheval, je ne sais pas moi, qui m'a trotté, a galopé. Ok, qu'est-ce que vous êtes en train de ressentir ? Et puis qu'est-ce que ça vous fait de voir le cheval trotter ou galoper quand vous êtes en train de me parler de votre mère ? En fait, c'est vraiment ce questionnement-là, circulaire, qui va être très intéressant. Ou un cheval qui ne veut pas du tout venir près de la personne toute la séance pendant une heure. Moi, je travaille beaucoup en liberté, donc le cheval est vraiment libre d'être qui il est. Quand il ne vient pas pendant une heure, des fois, je me dis, les pauvres, ils viennent voir des chevaux aussi, au-delà de me voir moi et les qui t'aiment, ils veulent avoir du lien avec le cheval. En fait, c'est parlant. Qu'est-ce que ça veut dire pour vous ? Oui, je ne sais pas, dans ma vie, je n'ai pas d'amis, je n'ai pas de famille, je m'embrouille avec tout le monde. OK, en fait... Le cheval représente ce qui se joue pour vous dans votre vie. À ce moment-là, c'est hyper intéressant. J'adore, je pourrais en parler aussi. On en dévoile. Vous êtes là pour ça, nous on adore vous écouter en plein.
- Speaker #3
Nous on est à fond.
- Speaker #0
C'est marrant parce que ça fait écho avec plein... Comme vous êtes la dernière émission de La Psychologie, ça fait écho avec plein de choses qu'on a eues dans les autres émissions. Le rapport au corps, là pour le coup, voir le cheval qui se transforme par rapport à ce que la personne ne peut pas ressentir, mais le voir...
- Speaker #1
Moi, ça me fait penser à quelque chose, ce que tu as dit, parce que je pensais à la question du transfert. Si on voit le cheval se mettre à galoper et que ton patient, enfin ton client, dit qu'effectivement, ou bien il se sent illégitime dans la relation à l'autre, ou pas reconnu. Alors, c'est comme s'il projetait sur le cheval. Il s'identifie au cheval, par exemple. Ou alors, il projette sur le cheval tous les humains qu'il rejette. Je me disais que le cheval joue un rôle de tiers.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Puisque tu disais, il y a la relation double, mais en fait, vous êtes trois.
- Speaker #2
C'est vraiment triangulaire. J'aime bien appeler ça une relation triangulaire d'aide. C'est vraiment... Parce que c'est à nous trois, à nos trois cœurs, à nos trois âmes, à nos trois énergies que... que tout se joue et la relation que moi j'entretiens avec les chevaux aussi joue énormément dans mes séances parce que c'est des chevaux que je travaille beaucoup à pied et donc je peux leur demander des choses à distance et donc quand je vois que c'est pertinent, qu'il faudrait qu'il se passe exactement ce truc-là à ce moment-là avec mon client pour qu'il se débloque des choses, des fois je peux demander au cheval de ok maintenant il faudrait que tu y ailles Il faudrait que Thaïe lui mette un coup sur l'épaule, il faudrait qu'il se joue quelque chose. Deux fois, je n'ai même pas besoin de demander, parce qu'ils sont tellement fins dans ce qu'ils se jouent qu'il n'y a pas forcément besoin. Mais parfois, c'est vraiment ces triangles-là.
- Speaker #1
Moi, c'est ce que je vais ressentir avec mes patients. C'est-à-dire que, par exemple, si quelqu'un est en train de me parler et je ressens une tension au niveau cervical et tout ça, je me dis, ça veut dire quelque chose. C'est-à-dire que je ressens une tension du patient. Et c'est en questionnant ce que je ressens pendant la séance que je sais que je suis au travail. Je sais que c'est en train de travailler. Et ça m'arrive de le dire au patient, de dire je ressens là une tension Souvent le patient me dit oui, oui, moi aussi en fait Ce n'est pas de la magie. C'est de la synchronisation. C'est le travail du transfert, du transfert commutuel qui est en train de se passer entre le thérapeute, qu'il soit orthophoniste ou autre, et puis le patient. Et c'est avec ça qu'après on peut écrire.
- Speaker #0
C'est ta façon de travailler, je trouve ça très pertinent. Mais par contre, comment tu fais après quand la personne part ? Et si t'as mal, elle part tout seule, c'est fait comme le cheval. Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Ça, c'est vraiment la vie du thérapeute. Par exemple, les rêves. Et ça, c'est Ferenczi, il en a beaucoup parlé, psychanalyste, de l'époque de Freud. Ferenczi, il lui arrivait de rêver. suite à une séance. Et ça l'avait amené à se questionner sur la posture du psychanalyste en séance lorsque le psychanalyste reste un peu stoïque, c'est-à-dire un peu détaché en distance de ce qu'est en train de dire le patient. Ce que dit le patient est quelque chose de très fort. mais le patient, si le psychanalyste reste détaché, le patient va avoir du mal à éprouver au niveau émotionnel ce qu'il est en train de dire. Donc le patient va rester au niveau du langage, sans éprouver ce qu'il doit éprouver dans ce moment-là. Si un patient, par exemple, est en train de vous raconter un événement traumatique, ou quelque chose qui l'a choqué, si vous, en face, vous restez comme ça, stoïque, alors ça passe. Ça passe, puis il parle d'autre chose. Et il a raté l'occasion d'éprouver quelque chose de cet épisode qu'à l'époque, il n'avait pas pu éprouver. Et donc Ferenczi s'est dit il faut que je me laisse éprouver ce que j'éprouve en vrai pendant la séance. et donc il s'est mis, sans non plus déborder mais il s'est mis à se laisser éprouver et montrer qu'il éprouvait quelque chose et à ce moment là les patients ont pu dépasser les événements traumatiques parce que tout d'un coup ils voyaient chez le thérapeute une réaction, ça leur faisait prendre conscience que ce qu'ils étaient en train de dire était choquant et qu'ils auraient dû à l'époque ressentir ce choc et du coup ils peuvent le ressentir dans le présent
- Speaker #0
C'est pour sortir de déni un peu, comme par exemple si à la base tu es dans un déni par rapport à un choc que tu as eu et que tu le racontes, tu te rends compte en fait que c'était important.
- Speaker #1
Alors le déni ou alors on peut dire que c'est l'effet du traumatisme, c'est-à-dire qu'au moment où vous vivez un trauma, il y a comme un trou qui se crée. Et vous ne retenez du trauma que des éléments, certains éléments disparates, qu'on peut appeler des signifiants. Par exemple, quelqu'un qui aurait vécu une violence terrible, si c'était dans une pièce où il y avait une lampe jaune, il peut garder du traumatisme de cet épisode-là, ou juste lampe, ou juste jaune. et ça va le poursuivre dans sa vie à chaque fois qu'il y aura quelque chose de jaune, une lampe ça va lui donner une sorte peut-être d'effet, de dégoût de malaise mais il ne saura pas le rapprocher de ce qu'il a vécu à l'époque ça il faut qu'il fasse une thérapie il faut qu'il l'ancre dans le corps pour que le corps accepte la chose qu'il ressente dans son corps parce que s'il reste extérieur avec plein d'éléments, en fait le trauma il ne peut pas se faire alors là il y a plein de choses que tu dis Il y a plein de choses. Ça me fait penser au phénomène de désincorporation. C'est-à-dire que tu as beaucoup de patients, en orthophonie aussi, qui vont vous dire, là vous êtes en train de me parler. Ça c'est le rêve, s'ils arrivent à le dire. Vous êtes en train de me parler, mais vous me parlez, mais moi je vais au travers de vous, je ne vous écoute pas. C'est génial s'ils peuvent le dire. Ça nous arrive à tous. Quelqu'un est en train de parler, et puis vous, vous êtes complètement ailleurs, et puis vous n'en avez rien à faire. Pourquoi ? ou alors vous parlez à quelqu'un puis vous voyez, moi j'ai plein de patients comme ça je sens qu'il faut que j'arrête de parler en fait c'est quelqu'un qui n'est pas au stade où il peut supporter que je parle, c'est pas encore le moment il n'est pas mûr quoi ça c'est une tendance de l'humain à s'extraire de lui-même et à vivre en parallèle. Et on le fait tous.
- Speaker #3
De la dépersonnalisation.
- Speaker #1
C'est ça. Et ça, c'est une des conséquences d'un traumatisme. Tout à fait. L'idée étant de se réincorporer. Mais pour se réincorporer, il faut qu'il y ait de la place. Or, s'il y a eu un agresseur, c'est souvent lui qui occupe la place. Vous avez incorporé l'agresseur. Toute la question, ça va être ensuite désincorporé. Ce n'est pas une mince affaire. parce que vous vivez avec ça, vous avez pris l'habitude de vivre en étant occupé par l'autre et donc vous avez l'impression après de vivre une vie, mais ce n'est pas la vôtre. Bon là on s'éloigne un peu, mais ce que je veux dire c'est que ces mécanismes-là se retrouvent dans l'orthophonie. Pourquoi les enfants, alors qu'ils sont normalement exposés au langage, oral et écrit, n'arrivent pas à lire, à écrire ou à parler ? ils passent 8 heures par jour à l'école, comme tout le monde. Donc pourquoi est-ce qu'ils n'arrivent pas à lire ? Serge Boismar disait ces enfants qui sont empêchés de penser Alors pourquoi ils sont empêchés de penser ? Ça, c'est des questions que les orthophonistes se posent. Aussi, quand vous avez un patient qui vous raconte son accident, est-ce que vous devez rester stoïque, détaché et ne pas montrer vos émotions ou est-ce que vous devez laisser l'émotion, quitte même à pleurer parfois ?
- Speaker #0
Ça, c'est une question qu'on a abordée en groupe de travail avec des orthophonistes.
- Speaker #1
Ça fait écho à ce qu'on a dit.
- Speaker #2
Oui, ça fait écho parce que je me souviens qu'au début de ma pratique, ça fait cinq ans que je pratique maintenant. C'est vrai qu'au début de ma pratique, j'avais un peu cette... Parce qu'on me verrait peut-être à fond de mes études aussi, de mettre un masque. Ça ne m'appartenait pas. Oui, ça ne m'appartient pas, mais c'est vrai que j'avais un peu cette tendance à... à me reculer en fait c'est vraiment ce truc de je me recule des situations et en fait plus j'évolue plus j'affine ma pratique et en fait plus je me laisse la possibilité d'être en dans ses intuitions et ses émotions. Ça m'arrive d'avoir des fortes émotions, souvent avec des parents d'enfants, parce que je suis maman, donc forcément, il y a un écho. Enfin, voilà, c'est normal. Mais c'est plus ses intuitions à laquelle je fais très, très attention maintenant. Je vous donne un exemple. En ce moment, j'ai une petite fascination pour la mythologie grecque. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est maintenant. Et donc, j'ai souvent en séance des personnages qui arrivent. Quand je suis avec un client, on a une idée. pourquoi ce personnage-là, ils ont tous une histoire particulière en plus, et j'étais avec une jeune femme que je suis depuis un moment, et je n'arrêtais pas d'avoir Medusa qui me revenait, Medusa, je me disais, mince, je ne sais pas si vous connaissez l'histoire de Medusa, mais elle est le symbole de...
- Speaker #1
Tu peux la raconter un petit peu, parce que peut-être que tout le monde ne la connaît pas.
- Speaker #2
Alors l'histoire de Medusa, ça commence avec l'histoire de Poséidon et Athéna qui se font la guerre depuis toujours, des histoires d'égo entre deux dieux, où en fait, Poséidon a violé Medusa dans un des temples d'Athéna, Et en fait, Athéna, pour se venger de ça, a transformé en Médusa, en Médusa, en ce qu'elle est. Donc, le personnage avec les serpents qui figent les hommes. Et donc, elle est le symbole du viol dans notre société. Il y a beaucoup de femmes qui se font tatouer Médusa comme symbole de force et de puissance pour un peu. accepter le traumatisme et passer à autre chose. Il y a tout un rituel. Bref. Et donc, j'étais avec cette jeune femme que je suis depuis un moment. Et puis voilà, Médusa. Médusa, je me disais, mais mince. Je ne vais pas lui dire, ça vous parle, Médusa ? C'est un mot de la du viol. Voilà, ce n'était pas du tout la thématique en plus. Enfin bon, je ne dis rien. Je me dis, voilà, ne dis rien, ça n'a pas trop d'intérêt tout de suite. Et puis la séance qui suit, elle revient en me disant, ben voilà, j'ai une remontée de souvenirs qui était très en lien avec Médusa. et donc je lui fais part de cette histoire de médusa c'est quelqu'un qui aime dessiner donc je lui dis bah va J'aimerais que vous puissiez dessiner Medusa comme vous pourriez la représenter et du coup amener aussi un travail en dehors de la séance, pour que le travail continue entre les séances. Je pense qu'il y a cet objectif là pour tout le monde, que ça continue. Et donc c'est une histoire d'intuition, de sensations corporelles. C'est vraiment des choses auxquelles il faut faire attention, même quand on est là, entre nous. Des fois, des douleurs qui ne nous appartiennent pas, c'est important de tellement bien se connaître, de se dire Ok, ça, ce n'est pas à moi. Qu'est-ce que j'en fais ? Comment je le questionne avec mes clients ?
- Speaker #0
ça m'a fait penser à ça moi je rebondis sur ce que tu dis au sujet du travail qui continue en dehors des séances alors moi je travaille depuis plus de 20 ans et ce que j'observe c'est que à partir du moment où on rencontre l'autre il y a un troisième élément qui apparaît, qui est le travail et c'est comme une sorte de je ne sais pas comment le représenter, une troisième personne. C'est un espèce de machin, un phénomène. C'est un phénomène. Et il y a la séance, le temps de séance. Alors le phénomène, il est là, comme s'il vibrait, ou je ne sais pas. Et puis ensuite, le patient s'en va. et le phénomène, il est toujours là. Je ne dis pas qu'il est là en moi, je dis qu'il est là. Et il y a presque autant, voire plus de travail qui se fait en dehors des séances que pendant la séance, ou alors c'est un autre travail. Mais ça veut dire que ça marine en eux, ça infuse, ça mijote. Je me suis rendue compte que moi, je n'étais pas obligée de donner du travail à faire en dehors, ça dépend des situations.
- Speaker #2
Il y a un objectif.
- Speaker #0
En fait, je dirais même d'une façon choquante, il n'y a pas d'objectif thérapeutique, parce que ça, pour moi, c'est le début de l'enfer, pavé de bonnes intentions. C'est-à-dire que vous faites votre bilan, vous rencontrez la personne, vous êtes censé le bilanter direct, donc vous passez une heure à le bilanter. pour connaître tous ces critères, tous les éléments de son trouble, par exemple au niveau du lexique, au niveau de la syntaxe. Et puis à partir de là, vous devez construire des lignes de base thérapeutiques. Vous devez dire, en lexique il en a à tel niveau, mais moi je veux que dans tel temps de séance, il en soit à tel niveau. Et ensuite, vous avez du matériel orthophonique avec des boîtes de jeux qui sont faites exprès pour travailler tel aspect, par exemple. les prépositions dessus, dessous, derrière, devant, ou avant, après, etc. Et puis ensuite, vous le réévaluez régulièrement pour voir s'il a progressé dans ce que vous voudriez, là où vous voudriez qu'il progresse. Donc là, on est dans le niveau technique. Mais il faut bien s'entendre, on peut garder cet élément de technicité et travailler en même temps à un autre niveau. Par exemple, moi souvent, je me dis le jeu que va choisir l'enfant, c'est son désir à lui. Et donc, dans ce jeu-là, même si ce n'est pas un jeu orthophonique, forcément, il va y avoir son problème qui va se présenter. C'est-à-dire, imaginons qu'il joue avec le micro qu'on a là posé devant nous. Le micro, la nappe, la table. Vous savez, c'est les fameux enfants, ils préfèrent jouer avec le carton d'emballage. Et donc, il joue avec quelque chose et puis il va vous dire, là, le micro. Et vous, vous dites, oui, le micro, il est sur la table. Puis voilà, ça arrive, il dit oui, sur la table. Il n'y avait pas besoin de sortir une activité pour le piéger, pour l'amener à dire aujourd'hui sur. Parce que qu'est-ce qui vous dit qu'il est prêt aujourd'hui à travailler sur ? comment on peut savoir à sa place et est-ce que le langage c'est pas une question de désir c'est-à-dire qu'il faut être prêt il faut vouloir, il faut avoir envie, il faut avoir besoin donc il faut que ça tombe au bon moment et donc ça va se faire dans la relation donc le phénomène c'est que je donne pas forcément du travail et encore ça dépend aux patients mais souvent je peux dire par exemple bon on s'arrête là Et on va se regarder en souriant en disant, la semaine va vous proposer travaux pratiques, ça va être travaux pratiques. Parce que vous savez bien que les problématiques sont toujours dans la répétition. C'est la répétition du même, c'est toujours le même qui se présente. On est dans l'idée des fantômes, de la crypte, c'est toujours le même qui se présente. Et c'est une chance, c'est une chance, c'est-à-dire que c'est l'occasion de jouer les choses autrement.
- Speaker #1
surtout si on a fait attention par exemple si on regarde l'exemple du sur c'est quelque chose qui a été présent donc en fait toute la semaine il va vachement plus entendre les sur alors qu'il va entendre tous les sur la table le sur existe le sur existe avant il n'existait peut-être pas mais c'est comme ça que ça doit travailler avant il y avait surdité
- Speaker #0
on peut se dire bah ouais, pourquoi est-ce que par exemple une fois que vous prenez conscience de quelque chose et que vous marchez dans la rue, vous en voyez plein c'est-à-dire que la réalité elle est toujours la même mais c'est bien votre point de vue à vous qui s'est modifié et il y a eu des œillères qui sont un peu ouvertes donc Moi, je vois les patients revenir. Il s'est passé quelque chose. Le phénomène a évolué. Ça change. Et puis, quand on ne se voit pas pendant les vacances, on voit bien, le patient arrive. Pareil, il se radine avec son phénomène. Et puis nous, quand on a fini notre journée, il y a tous ces phénomènes. Alors, qu'est-ce qu'on en fait ? On se disait, tiens, il décharge immédiatement. Dolto, au début, elle courait. Elle allait marcher très vite, elle faisait les tours de pâté de maison des hôpitaux dans lesquels elle travaillait. Après, elle s'est mise à écouter de la musique. et ça on peut en parler c'est-à-dire quelle est la vie quotidienne d'un thérapeute quelle qu'il soit comment il se décharge comment il travaille cette matière tous ces phénomènes, tous ces petits cette bibliothèque de phénomènes qui le suit en fait qui peut être lourde de temps en temps,
- Speaker #1
très lourde,
- Speaker #0
très pesante parce qu'il n'y a même pas de temps en temps c'est très lourd mais encore une fois Alice Miller qui a écrit Le drame de l'enfant doué va vous dire vous n'êtes pas devenue thérapeute pour rien vous l'êtes depuis que vous êtes petit Donc, de toute façon, ces phénomènes-là, c'était ceux de vos parents avant. Maintenant, c'est ceux de vos parents plus ceux de tous vos patients. Qu'est-ce qu'on fait avec ça ? Alors, Giono, par exemple, il écrit dans Noé que ces personnages... traverse les murs, s'asseye à son bureau et lui demande des comptes. Dis donc, dans le roman précédent, tu m'as fait mourir. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Il réclame des comptes. Et Giono est en dialogue avec ces personnages pour savoir ce qu'il va en faire et pourquoi il se justifie. Donc nous, nos patients, j'ai écrit un texte comme ça, les patients qui sont dans ma chambre, devant mon bureau, sur mon lit, et ils me regardent et ils attendent. c'est à dire qu'une fois qu'ils ont été créés dans ta réalité de thérapeute ils existent, ils existent même en l'absence du patient qu'est-ce qu'on en fait ? D'où l'importance, et là je prêche vraiment pour tout le travail que je fais en ce moment, où j'écris sur la supervision, d'où pour moi c'est essentiel d'avoir ce temps de supervision. Ça peut être de l'intervision, c'est-à-dire par exemple vous êtes orthophoniste, vous trouvez une ou deux copines orthophonistes, vous vous réunissez, c'est ce qu'on fait nous une fois par mois, et on parle de sa pratique. rien que ça, ça change tout. Et on voit, de mois en mois, on se donne rendez-vous, et là, il y a des choses incroyables qui se passent, et on peut en rendre compte. Ah, ça y est, avec tel patient, j'ai réussi à pouvoir dire telle chose que je n'osais pas dire. Du coup, ça s'est arrêté. Et ça va mieux. D'ailleurs, le patient lui-même voulait arrêter, mais il n'osait pas me le dire. Il y a quand même des choses.
- Speaker #1
Oui, ça permet ce lien entre justement les thérapeutes, ou là, en l'occurrence, les orthophonistes, permet aussi de... Comment on a dit tout ça, là ? décharger. Elle permet de décharger et aussi de comprendre.
- Speaker #2
On prend de la hauteur sur la situation qu'on vit avec nos clients aussi. Je sais que je peux avoir tendance, quand je suis avec mon client, de me dire, ok, c'est ça. Je ferme mon petit chemin et je me dis, ok, il faut que j'aille sur cette thématique-là avec mon client, que je tire cette petite ficelle. Moi, je vois mes clients avec plein de pelotes de laine avec des petites ficelles à tirer et puis je me focalise sur une ficelle, puis sur une autre et puis on déroule le truc. Et puis, en fait, parfois, on se rend compte que ça ne marche pas. en tout cas, dans l'impression que ça n'avance pas, que ça ne bouge pas. Et de faire des supervisions ou des intervisions, ça permet vraiment de... On se met au-dessus de la relation et on se voit pratiquer parce qu'on explique ce qu'on fait et comment on le fait, etc. Et c'est dire, OK, finalement... Une supervision, exactement, c'est quand quelqu'un supervise son travail, du coup, que tu demandes à un collègue qui fait la même chose ou un suivi thérapeutique. Moi, je fais pas mal d'intervisions. avec des personnes qui font de l'équithérapie, j'ai deux groupes d'intervisions, des copines de fac qui sont psy, mais qui sont thématiques différentes, et un groupe d'intervisions spécifique équithérapie, où là, justement, moi, souvent, on aime bien faire par thématique, et donc, on amène un client, et puis, on leur dit, moi, je fais ça avec mon client, il a tel type de profil, et puis, j'ai l'impression que ça, je ne sais pas, ça n'avance pas, ou moi, je me focalise sur eux. une problématique avec le père ou une problématique avec la mère et puis il y a un tel qui me dit, mais attends, t'as vu la relation avec le frère, est-ce que t'as questionné ça et puis, qu'est-ce que ça te fait ? Je vous donne un exemple, je travaillais avec une jeune adolescente qui avait été victime de harcèlement tentative de suicide, enfin voilà, pas pas cool, et c'était une époque où je pensais détester les ados, enfin en tout cas je voulais pas trahir les ados, ça ne je dis pas du tout, enfin j'ai l'impression de pas se comprendre, enfin voilà, non et donc elle arrive cette ado et puis j'entends la demande des parents, la demande de cette jeune fille et je me dis bon ok on y va mais je sentais que je ramais parce que j'étais aussi entre une posture de thérapeute d'enfant ou une thérapeute adulte que je suis. Je n'étais pas une thérapeute d'ado. Je n'arrivais pas à trouver ce compromis-là. Et donc, je n'avançais pas, je n'avançais pas. Et donc, je me retrouve en intervention avec mes copines et je leur dis, mais je ne comprends pas. Je n'arrive pas. Vraiment, je me sens posture enfant, posture adulte, comme ça, dans la séance. Je switchais, je n'arrivais pas. Et puis, j'ai une des psys qui me répond, mais c'est quoi l'adolescence pour toi ? C'est ce que j'allais dire. Ben oui, qu'est-ce que c'est pour toi ? parce qu'en fait c'est pas ton client qui va pas bien enfin qui t'empêche dans ton temps c'est pas tes outils, c'est qu'est-ce que toi ça te fait l'adolescence et donc en fait on a travaillé sur ma relation à l'adolescence et en fait ça a tout débloqué et ça m'a permis en même temps, enfin à un moment donné aussi d'autres pistes de travail avec cette personne en disant bah voilà, moi j'interrogerai plus ce versant-là, où j'irais plus sur tel type de planning, mais qu'est-ce que ça te fait à l'adolescence ?
- Speaker #0
Donc il y a l'intervision, c'est-à-dire c'est avec des collègues qui font le même métier, où il y a la supervision. Moi j'ai une superviseuse, c'est une psychiatre qui a presque 80 ans, qui est psychanalyste, et qui a donc de la bouteille, et c'est au nom de cette bouteille, de cette expérience, qu'elle peut effectivement m'aider à mettre en lumière mes problématiques, qui sont les miennes. en fait. Et oui. On est au travail avec nos patients et c'est important d'en avoir conscience. Alors qu'en école d'orthophonie, on dit aux orthophonistes de prendre de la distance. Donc, le patient est le patient. Ça vient de patior en latin, souffrir. C'est un objet qui souffre. Et puis, on va lui imposer des activités parce que nous, on sait où on veut l'emmener. Parce qu'on suppose que quand il aura plus de vocabulaire, il sera mieux. Ça sera mieux dans sa vie. Je ridiculise un peu, mais ce que je veux dire par là, c'est que si vous considérez l'autre... comme un autre, c'est-à-dire comme un sujet, vous n'êtes plus du tout dans la même logique. Et c'est l'autre qui construit sa séance. Donc, par exemple, moi, mon cabinet, il est assez lissé, c'est-à-dire que vous ne verrez pas de boîte de jeu qui dépasse ou de... Il faut ouvrir les placards, il faut tirer... Déjà, il faut tirer les tiroirs. Donc, déjà, je vois si l'enfant, il est figé sur sa chaise. Il faut l'inviter vraiment à... à aller vers l'espace, s'il occupe l'espace, ou s'il occupe directement l'espace, ce qu'il va choisir, je ne lui dis jamais de ranger les boîtes de jeux, je le laisse cumuler le désordre, parce que pour un enfant, quand il passe d'un jeu à l'autre, c'est comme pour un adulte quand on passe d'une idée à l'autre. C'est une association. Donc j'ai besoin de voir son trajet. C'est un petit message, un petit clin d'œil aux parents qui rangent tous les jouets, qui obligent les enfants à ranger leurs jouets.
- Speaker #1
Ça me fait rire parce que j'étais en train de me dire mais mon truc de pensée, parce que moi je fais mille choses à la fois Et donc,
- Speaker #0
le thérapeute travaille avec lui-même d'abord. Et on en revient à qu'est-ce que la vie d'un thérapeute ? Donc, de quoi est faite la vie du thérapeute ? C'est-à-dire, quand on est thérapeute, orthophoniste ou autre, comment survivre. Comment survivre et comment vivre avec tous les phénomènes qui se développent dans la rencontre. Moi, quand je vous parle de ma patientèle, je suis entre 40 et 50 patients par semaine. Donc, j'ai 40 à 50 phénomènes.
- Speaker #1
T'en as combien, toi, par semaine ?
- Speaker #2
Une vingtaine.
- Speaker #1
Vous avez beaucoup de personnes, quand même.
- Speaker #0
Ouais, ça fait beaucoup de travail.
- Speaker #2
Sauf quand on enchaîne les... les séances. Moi, je sais que j'aime bien enchaîner parce que si j'ai trop de temps entre les séances, j'ai l'impression de me faire absorber par la personne qui vient de partir ou la personne qui arrive. Donc, j'ai besoin que, justement, je reste dans ma dynamique.
- Speaker #1
Comme si une chassait l'autre.
- Speaker #2
Oui, un petit peu. C'est ma façon de fonctionner. Il y a plein d'autres façons de faire. C'est vrai que ce n'est pas toujours évident de couper. Alors moi, j'ai des chansons. j'ai perdu la chanson et là en ce moment c'est libéré, délivré donc tous les soirs en partant on met la musique à fond dans la voiture libéré, délivré puis je chante à fond et puis vraiment je sens que ça ça me fait du bien et puis pareil j'ai des petits rituels quand j'arrive je prends mon petit café je mets mon petit bâton palo santo tac tac je joue les fenêtres je fais tout mon petit machin et c'est vrai que ça je pense que quand on arrive vraiment à se connaître à prendre conscience de nos limites aussi je trouve que c'est important en tant que thérapeute vraiment prendre conscience d'où on peut aller et d'où vraiment ça va au-delà de nos compétences ou de ce qu'on est capable d'accepter par exemple les gros traumas c'est pas ce qui m'attire et puis je suis pas partie bien formée au trauma donc ça vient pas à moi c'est pas ce que j'ai envie d'attirer et je sais que c'est mes limites aussi c'est important je trouve de savoir où on va, où est-ce qu'on a envie d'aller et d'accepter aussi que les clients sont responsables C'est très important pour moi la responsabilisation qu'on n'est pas des sauveurs loin de là et que la thérapie ce n'est pas magique, qu'il faut être motivé pour que ça change et qu'on ne va pas faire le travail à leur place qu'on est vraiment là pour les accompagner, les guider moi j'imagine vraiment le cher repas en montagne qui potentiellement va amener un petit peu d'oxygène, mais il ne va pas porter votre sac, il ne va pas vous porter. Et puis s'il vous dit, moi j'arrête là, parce que ce n'est pas mes compétences, il va s'arrêter là et il va envoyer un autre Sherpa. Vraiment cette métaphore-là qui est très parlante. Pour moi,
- Speaker #0
le Sherpa, ça ne parle pas du tout. Ah ouais ? Non mais je te dis, par rapport à... Non mais ça ne me parle pas, parce que ça part du principe que le Sherpa est devant. et je ne me sens pas sentinelle, c'est-à-dire que moi, je serais plutôt un pas derrière. et un pas derrière et quand le patient se retourne et me regarde je... Oui, oui, mais du genre oui, oui, ça fait peur, moi aussi j'ai peur et mais, ben voilà qu'est-ce qu'on fait ? Et je donne pas de conseils et je sais pas à la place de l'autre
- Speaker #2
À l'impression que tu n'en sais à champ
- Speaker #0
Et du coup je pense que tous ces doutes-là toutes ces questions restent vivantes, donc angoissantes. C'est en tout cas essentiel pour moi, cette supervision que je fais de mon côté toutes les semaines, pour me rassurer dans l'idée que si je sens que je ne sais pas, c'est que c'est ça. Il y a plein de pièges, sans arrêt. Il y a plein de pièges, il y a beaucoup de sirènes qui chantent. et ça peut faire croire qu'on a compris quelque chose ou ça peut faire croire que c'était ça et en fait tout à l'heure tu disais il n'y a pas de magie il n'y a peut-être pas de magie mais il y a beaucoup de mystère pourquoi à un moment donné on parle d'un patient qui est absent moi ça m'est arrivé en synthèse quand j'étais salariée dans un centre médico-psychologique on parle d'un patient qui est absent mais qui est absent depuis des semaines et des semaines et tout le monde en parle et en même temps on se regarde tous en souriant parce qu'on sait ce qui va se passer systématiquement la semaine suivante le patient vient
- Speaker #1
donc évidemment c'est pas de la magie mais enfin l'énergie bah tout à l'heure je parlais de phénomène je voulais nommer différemment c'est un peu la même chose je pense c'est
- Speaker #2
à questionner pourquoi le patient vient pas pourquoi il vient je questionne en thérapeute je revendique parce que je parlais avec un de nos thérapeutes il y a pas très longtemps qui commençait à utiliser deux objets parce que j'utilise énormément d'objets tout type d'objets ce que j'ai sous la main et puis je lui disais que j'adorais les post-it j'aime la métaphore du post-it qui peut s'accrocher qui peut tomber enfin j'aime le post-it voilà il me dit bah oui mais imagine tu fais un truc avec des post-it avec les parents sur un mur et puis hop la mère elle tombe je dis mais c'est génial questionne. Qu'est-ce que ça vous fait de voir votre mère tomber par terre comme ça ? Et en fait, c'est cette magie, non, mais en tout cas, l'intention qu'on va mettre dans nos clients pour que ça bouge, que ça avance. Et c'est vrai qu'avec le cheval, c'est ça toutes les séances. Il y a cette magie, que je veux vraiment déguiser parce que c'est pas magique, mais il y a cette magie insouciante qui se passe et on se dit mais waouh. Et la prévisibilité parce que le cheval, finalement, ça ne s'accepte pas. Pour le coup, complètement prévisible, mais c'est tellement juste, tellement pertinent à chaque fois. et c'est toute l'intention qu'on met aussi en tant que thérapeute pour nos clients je veux rien pour mes clients je veux qu'ils arrivent là où ils ont envie d'aller et toute l'intention qu'on met c'est important c'est intéressant d'avoir votre point de vue aussi en tant que thérapeute sur votre vie,
- Speaker #1
sur comment est-ce que vous vivez le off, on va l'appeler comme ça, l'autre côté de la thérapie.
- Speaker #2
Je voulais juste savoir, parce que justement, c'est comment on fait sur le off de thérapeute après. Je voulais savoir si toi, personnellement, tu te servais de tes chevaux aussi pour toi, travailler comme une espèce d'intervision avec tes collègues de travail qui sont les chevaux, finalement. Oui, on fait de la supervision plusieurs fois par semaine. Oui, c'est des chevaux que je travaille régulièrement. J'accueille quand même des personnes en situation de handicap. 50% du temps, donc il faut aussi que ce soit des chevaux qui soient habitués, que ce soit au fauteuil au cri ou à toute autre chose, donc il faut quand même que ce soit des chevaux qui sont bien dans leur tête dans leur sabot et des chevaux qui me font confiance l'objectif c'est que je sois un peu leur référent en tout cas s'il se passe quelque chose en séance, je sais si un de mes chevaux a peur je sais qu'il viendra à moi, tout de suite et je sais qu'il ne mettra pas mon client en danger et ça c'est hyper hyper hyper hyper parce que sinon je suis pas tranquille au début je travaillais pas du tout en liberté parce que j'avais peur en fait qu'il se passe quelque chose avec mes clients et parce que ça reste des bêtes assez conséquentes et que ça peut faire mal et donc j'étais souvent, je tenais le cheval sécurité plus plus plus et puis en fait j'ai appris à les connaître à leur faire vraiment pleinement confiance et à faire confiance aussi aux gens alors évidemment je leur donnais un règle de sécurité un peu classique mais Je continue quand même régulièrement à travailler avec eux, à faire de la communication animale pour être certaine que c'est OK aussi pour eux de faire ça. Parce qu'il y a des choses pour qui ce n'est pas du tout OK et qui me le font savoir, clairement. Et c'est important que j'ai une belle relation avec eux parce qu'ils sont vraiment un indicateur aussi pendant les séances. de ma posture, parce que j'ai une tendance à être en énergie très haute, moi. Je vais très vite, je parle vite, je... Tac, tac, tac, je parle avec les mains, enfin voilà, je... Je suis assez énergique. Et je suis aussi souvent avec des gens qui sont très, très, très bas en énergie. Moi, ça me coûte de descendre, comme ça peut coûter à quelqu'un de très bas de monter. Et souvent, les chevaux me le rappellent. tu nous saoules là, tu parles trop, tu t'agites ils me le montrent bien soit ils viennent mordre mon manteau un petit coup de tête un petit coup de fesse vers moi c'est bon, détends-toi, ça va bien se passer mais c'est fait avec bienveillance et avec humour parfois aussi il se passe des choses assez marrantes en séance parfois voilà on arrive déjà à la fin de l'émission est-ce que vous avez un mot pour la fin ?
- Speaker #1
quelque chose que vous avez envie de rajouter ? Vous avez déjà tout dit.
- Speaker #0
Non, moi je pensais beaucoup à la vie du thérapeute en dehors de son travail. Moi, je n'ai pas de limite à ça. C'est-à-dire que mon travail, c'est ma vie, ma vie c'est mon travail. Alors pas dans l'idée que je n'ai pas de vie en dehors de mon travail, mais dans l'idée que mon travail s'enracine dans qui je suis. Et qui je suis s'enracine dans mon travail. Et donc... de savoir comment garantir un minimum de présence quand on est face à l'autre, quand on est thérapeute, face à son patient, nous oblige, thérapeute, à sans arrêt chercher des sources de nourriture, d'inspiration, d'équilibre. Donc je reprends, il y a l'analyse personnelle. Il y a la supervision ou l'intervision, il y a le recours à l'écriture, il y a tout ce qui est le sport et même la thérapie corporelle pour nous-mêmes, parce que ça, ça permet d'ancrer, de s'ancrer dans le sol, dans le présent. C'est très très important. Moi, je sais que je travaille beaucoup au niveau des jambes. pour sentir que je suis bien là. Parce qu'à force d'être dans quelque chose qui serait peut-être un peu intellectuel, ça chauffe beaucoup du haut et il faut réancrer dans le sol. C'est très très important. Et il faut pouvoir arrêter aussi. C'est-à-dire des temps de pause pour que tous les phénomènes se calment. Il y a un ralentissement. pendant les vacances, les temps de vacances, les temps de pause.
- Speaker #1
Tu peux me dire un petit mot de la fin,
- Speaker #0
Julie ?
- Speaker #2
J'ai apprécié ce moment avec vous trois, déjà. Le mot de la fin, ce serait... Je sais qu'il y a encore pas mal de gens qui s'empêchent de travailler sur eux, parce que ça peut faire peur aussi. J'entends, je comprends. Mais ce qu'on disait un peu tout à l'heure en off, c'est que de faire le premier pas... de prendre rendez-vous, c'est déjà un énorme pas. C'est vraiment le début de quelque chose qui est plus grand que soi, presque, qui va venir. nous dépasser, d'avancer, de progresser, de s'illuminer à l'intérieur, peu importe comment on va appeler ça. Il y a plein de choses qui existent maintenant. C'est trop bien, c'est tant mieux. Et ne vous empêchez pas d'essayer plein de choses, plein de façons de faire, parce que chaque thérapeute est unique, peu importe la pratique qu'il a. On est tous uniques, on a tous notre façon de faire. Et donc, ne vous empêchez pas de chercher, de pouvoir trouver la meilleure personne pour vous accompagner. Merci.
- Speaker #1
Merci, c'était super de vous avoir et on conclut ce mois de psychologie avec vous c'était très enrichissant qu'est-ce que tu en penses en disant qu'on a appris plein de choses ?
- Speaker #2
On a appris plein de choses, c'était enrichissant, intense et puis beau mot de la fin parce que j'espère que du coup les gens qui nous écoutent, ça leur donnera des idées des envies et qu'ils trouveront le thérapeute qui leur correspond
- Speaker #1
La manière de faire Tout pour leur bien Oui Merci et puis à la semaine prochaine pour un nouveau thème le sexe
- Speaker #2
Spoiler
- Speaker #1
Flamme des années 80
- Speaker #0
Le podcast qui allume la femme