- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
Bonjour, nous sommes au mois de novembre, on parle des violences faites aux femmes et on a la chance de recevoir aujourd'hui Laura. Est-ce que tu veux te présenter Laura ?
- Speaker #1
Oui, déjà je vous remercie de m'accueillir, ça me fait plaisir de parler de ce sujet-là. Moi je suis Laura Galfi, je suis avocate au barreau de Paris, ça va faire bientôt 4 ans. Et donc, je suis avocate, on va dire, dans la défense des victimes de violences conjugales. Donc, ça mêle beaucoup de domaines, le droit pénal, le droit de la famille et aussi la protection des enfants.
- Speaker #0
Du coup, tu ne fais que les victimes, c'est ça ?
- Speaker #1
Je ne fais que des victimes. Les seules fois où je vais être de l'autre côté, de là-bas, on va dire, en défense, c'est quand je dois défendre mes... Mes femmes victimes de violences conjugales qui sont attaquées pour des non-représentations d'enfants, ça reste beaucoup sur la non-représentation d'enfants. C'est vraiment les seules fois où je suis de l'autre côté de la barre, où je vais être en défense du coup, où je vais les défendre en tant que prévenue.
- Speaker #0
D'accord, et comment est-ce que ça t'est venu cette idée ? Est-ce que c'est une idée ? Est-ce que c'est la vie qui t'a amenée à... justement à faire ce métier-là ?
- Speaker #1
En fait, aujourd'hui, je me rends compte qu'effectivement, je viens d'un milieu avec ma mère et ma grand-mère très féministes. Je m'en suis rendue compte quand je suis rentrée dans ce domaine des violences conjugales que j'avais eu la chance d'avoir des femmes autour de moi qui étaient très féministes. Et puis, un peu par hasard, en fait, moi, je n'ai jamais eu la vocation d'être avocate. J'ai fait 13 ans de théâtre, donc j'aimais bien parler, on va dire ça comme ça. Et donc, je suis partie en droit parce que c'était assez vaste. Et puis, ça permettait de faire un peu ce que je voulais en fonction de ma vie et de mon âge. Et puis, j'ai suivi un peu le flot de mes copines. Et puis, j'ai décidé de tenter le barreau une première fois où j'ai raté. Et puis, une deuxième fois où j'ai réussi. Et puis, je suis rentrée à l'école des avocats. Moi, j'étais plutôt partie pour faire du droit pénal parce que moi, dès la deuxième année... J'ai eu un prof génial en droit pénal et ça m'a passionnée. Donc tout de suite, je me suis dit que je voulais faire du droit pénal. Et donc je me suis lancée dans des études de droit pénal des affaires. Donc plutôt du côté des accusés et des prévenus finalement. Et puis quand j'ai voulu chercher une collaboration, je suis tombée au niveau, au moment du Covid. Donc j'ai cherché un peu partout et je suis tombée sur un cabinet de violence conjugale. Là, je me suis rendue compte de ce que c'était les violences conjugales et vraiment qu'il y avait très peu de protection des victimes. On m'avait beaucoup parlé pendant mes études du fait que le système judiciaire était victimaire. C'était très préjuratif. J'avais même un prof de droit pénal qui m'avait dit, en parlant de féminicide, quand on ne veut plus être avec sa femme ou son mari, on divorce. complètement à côté de la plaque de ce que c'est les violences conjugales. Et là, ça m'est un peu tombée dessus. Et là, j'ai senti qu'il fallait que je défende ça. Qu'il fallait que j'avais trouvé ma place, en tout cas, mon utilité dans ça. Dans défendre des femmes et des hommes. Parce que ça m'est arrivé un petit peu. Mais bon, la majorité, ça reste des femmes. Mais de porter leur voix, en tout cas. D'essayer de faire au mieux pour qu'elles soient défendues. Et de les protéger aussi. Beaucoup.
- Speaker #0
Et est-ce que c'est quelque chose, j'imagine que ce n'est pas quelque chose de facile à faire ?
- Speaker #1
Oui, ça c'est souvent une question qui revient sur la difficulté. Je pense que déjà, être avocat, c'est effectivement plaider, rédiger, faire pas mal d'administratifs. Je pense que les gens ne s'en rendent pas trop compte. Mais c'est aussi être psy, être assistante sociale, parfois être traducteur. Parce que soit les femmes ne parlent pas français, soit les femmes n'arrivent pas à mettre des mots sur leurs mots. Mais moi, je n'ai jamais eu de difficulté sur ça parce que je considère que mon but à moi, c'est qu'on vient avec une situation de violence. Moi, je n'ai rien fait pour ça. Je n'ai pas été là à ce moment-là. Mais là, mon but, c'est de faire en sorte que la parole de cette femme ou de cet homme qui a été victime soit entendue et défendue maintenant. Donc, c'est dur, mais je pense que pour rester dans ce métier et rester dans ce domaine-là, Il faut réussir à avoir déjà une vie privée qui est très stable et puis quand même avoir du recul, à se dire qu'on essaye de faire au mieux et que parfois, on donne tout, mais c'est du système judiciaire parfois qui bloque. Donc du coup, ouais, c'est dur, mais c'est tellement passionnant et on fait tellement de choses différentes. Et en fait, il y a aussi beaucoup de reconnaissance souvent des victimes de violences. Donc quand on trime pendant un an, deux ans, trois ans, mais qu'on a ce qu'on veut à la fin et qu'on a de la reconnaissance et qu'on sait qu'en fait cette personne va être protégée et qu'on la voit plus et qu'on n'a plus de nouvelles, en fait, c'est bien. C'est vraiment l'aboutissement du parcours et du coup, on sait pourquoi on a fait ça. Je pense que le plus dur, c'est de ne pas avoir de reconnaissance. Je trouve que ça, ce n'est pas facile parfois. Mais quand on l'a, c'est là qu'on se dit « ouais, en fait, je fais vraiment un métier utile et je suis contente de me lever le matin pour faire ça » .
- Speaker #0
Et quand tu parles de reconnaissance, tu parles de la reconnaissance de tes clients ou tu parles de la reconnaissance de la justice ?
- Speaker #1
Je pense un peu des deux. Parce qu'il y a des magistrats qui sont plus ou moins conscients des violences conjugales. Je trouve qu'en quatre ans, ça a quand même pas mal évolué. Moi, je suis arrivée au moment où il y avait déjà une ordonnance de protection. On pouvait déjà donner une ordonnance de protection aux femmes victimes de violences conjugales. Mais je trouve que ça a évolué et c'est bien de voir des magistrats qui remettent à leur place, par exemple, les auteurs de violences, en disant que ce que vous avez fait, ce n'est pas bien. Il ne faut pas violer l'ordonnance de protection. Ou alors, vous avez une interdiction de rentrer en contact, faites attention, vous avez à l'œil. En fait, c'est bien parce qu'on se dit, déjà, on n'a pas fait tout ça pour rien. Et puis, c'est bien que la victime entende ça, que ce qu'elle a fait, elle l'a fait pas pour rien. parce que ça demande énormément d'énergie pour les victimes. Ça demande énormément aussi de protection contre les attaques parce qu'en quatre ans, j'ai vu beaucoup de magistrats qui leur posaient des questions qui paraissent complètement loufoques, du genre, pourquoi vous n'êtes pas parti tout de suite ? Pourquoi divorcer maintenant ? Pourquoi vous n'avez pas déposé plainte ? Comment vous vous étiez habillé ? Est-ce que vous avez bien fait à manger ? Et du coup, d'avoir des magistrats qui connaissent les violences conjugales l'équipe. permettre à la victime de se sentir reconnue en tant que victime, c'est hyper important. Parce que du coup, pour elle, c'est « j'ai pas fait ça pour rien, j'ai eu raison de faire confiance à la justice » . Parce que pour les gens, c'est important, en fait, la justice. Et puis aussi de la reconnaissance vis-à-vis des clients, parce que parfois, ils ne se rendent pas compte, mais je peux passer des week-ends, je peux passer des nuits, sur leur dossier, à voir le petit état qui va faire changer la situation. J'ai des clientes, des fois, je les ai... 20-30 fois au téléphone. Il y a aussi des sacrifices qu'on fait, moi et mes collègues, sur notre vie privée. Du coup, c'est important aussi que la cliente se rende compte que tout ce qu'on a fait, on l'a fait bien, on ne l'a pas fait pour rien. Et qu'elle comprenne ça, qu'elle comprenne qu'on met quand même un petit morceau de nous dedans. Je pense que c'est vraiment très important ça.
- Speaker #0
Et tu penses que ça les aide à leur réparation ?
- Speaker #1
La reconnaissance, un peu, parce que souvent, on a des victimes de violences conjugales. Alors, il y a deux types. Il y a les victimes de violences conjugales qui viennent de déposer plainte, qui n'ont jamais connu le système judiciaire et les avocats avant. Elles, elles ont perdu confiance, finalement, en des personnes proches, donc en leur mari ou leur épouse, quand c'est des hommes. Et du coup, le fait qu'on mette un petit morceau de nous et qu'on se batte à leur côté, ça leur fait aussi reprendre un peu confiance en le genre humain. Et après, tu as les victimes, elles qui ont vu des avocats, qui connaissaient déjà le système judiciaire, qu'on prend en cours de procédure. Et elles, souvent, elles ont perdu confiance en tout le monde, finalement, dans le système judiciaire, mais aussi dans les avocats, tout le monde. Les assistantes sociales, les éducatrices. Et du coup, en étant à leur côté, en répondant à leurs attentes, des fois, moi, j'ai des clientes qui m'appellent. Je leur dis, elles s'excusent de pleurer au téléphone. Elles n'ont rien à me dire. C'est juste qu'elles ne sont pas bien. Je leur dis, mais c'est normal, en fait, qu'on soit là pour vous. Et ça leur redonne confiance dans le genre humain. Et puis aussi, ça leur fait comprendre que ce qu'elles nous disent, on les croit. Et ça, c'est hyper important. Parce qu'il y a plein de victimes qui arrivent au cabinet. On ne les a jamais crues, en fait. Elles ont commencé à envoyer des signaux d'alerte. Elles ont peut-être déposé des mains courantes. Il y a peut-être des voisins qui sont venus les voir. Il y a peut-être leur famille aussi qui leur a dit... viens à la maison, on t'héberge un peu. Mais en fait, elles n'ont pas fait ça, ça leur a été reproché. Et du coup, nous, de leur dire on vous croit, ça décharge leur responsabilité, elles nous la donnent. Donc c'est important. C'est important d'avoir une bonne relation entre le client et l'avocat. Ça marche dans les deux sens finalement. Et tout à l'heure, tu as dit que les ordonnances de restriction, toi, tu es arrivée, ça existait déjà, mais parce que c'est récent ? Les ordonnances de protection, moi, je ne sais plus la date, mais en tout cas, moi, quand je suis arrivée il y a quatre ans, oui, ça existait déjà, les ordonnances de protection. Et donc, c'est une procédure assez facile. Moi, j'ai des clientes aussi où je suis désignée sur leur dossier à l'aide juridictionnelle, parce que c'est une possibilité, même quand on n'a pas de ressources, on peut avoir un avocat, et qui, en fait, sont venues au tribunal en disant « je veux une ordonnance de protection » . Et on leur donne un formulaire et elles remplissent en fait leur demande. Et après, il y a une audience qui est mise en place. Et l'ordonnance de protection, c'est très important pour des situations très à risque parce que ça permet notamment aux femmes d'avoir au moins le domicile conjugal à elles. Que aussi, monsieur ait une interdiction de rentrer en contact avec elles ou avec les enfants. En fait, ça permet de très rapidement cadrer la situation parce que quand tu fais la demande d'une ordonnance de protection et qu'on te dit on vous... On vous accorde une audience, il y a six jours. C'est six jours entre l'autorisation à avoir une audience et l'audience, et la décision d'ailleurs. Donc c'est très rapide. Donc ça permet de très rapidement mettre une protection en place. Alors que si on attend pour un divorce, ou pour, je ne sais pas, quand on a déposé plainte que l'enquête pénale se termine par un renvoi devant le tribunal correctionnel, ça peut durer des mois. Et finalement, il n'y a pas de protection. Alors que l'ordonnance de protection, c'est rapide. Et là, très récemment, il y a eu des ordonnances de protection qui peuvent être rendues de manière très urgente par le procureur sous 48 heures. Donc ça, c'est encore une fois une protection encore plus rapide pour des situations où il y a besoin. Et pour éviter aussi l'effet municide, dont nous, on a beaucoup au cabinet. Et qui est toujours, nous, en tête quand il y a une victime de violences conjugales qui arrive chez nous.
- Speaker #0
Dès qu'il y a une victime, tu te questionnes ou tu la questionnes pour savoir à quelle... Quel est le stade ? Et est-ce qu'il faut tout de suite, justement, faire cette ordonnance de protection ? Ou est-ce que ça peut attendre ? Comment est-ce que tu jauges ça ? Est-ce que c'est toi qui le jauges ?
- Speaker #1
Ouais, en fait, moi, je suis dans un cabinet. Donc, je travaille avec... On est deux collègues. Et puis, j'ai ma patronne, j'ai mon associé. Il est l'associé qui est là. Quand il y a une victime qui nous contacte, très souvent, c'est un appel ou un SMS ou un mail. On prend en considération. On appelle tout de suite. On fixe soit un rendez-vous au cabinet, parce qu'il y en a plusieurs qui sont toujours avec leur agresseur. Donc elles ne peuvent pas parler librement. Donc on leur fixe un rendez-vous au cabinet. Ou des fois, ça peut se faire par rendez-vous téléphonique. Elles arrivent, je leur pose des questions, parce que l'ordonnance de protection, c'est deux critères, c'est des violences vraisemblables. Donc ça veut dire que, en fait, ce n'est pas forcément un dépôt de plainte. C'est, est-ce que tu as suffisamment d'éléments de preuves pour montrer qu'il y a des violences psychologiques ou physiques, par exemple. Et ensuite, c'est, est-ce qu'il y a un danger actuel ? Et en fait, c'est vraiment sur ça que l'ordonnance de protection peut être refusée ou rejeté parce que c'est assez facile finalement de prendre prouver de la violence à l'ère du numérique. T'as un mail où il insulte son épouse ou son mari de connard, de connasse, de sale pute. C'est facile de prouver que là, t'as des violences psychologiques. Si tu déposes plein de pareils, des textos, des harcèlements d'appel, c'est facile de prouver qu'il y a des violences. Facile, on y arrive. Par contre, le danger actuel, c'est de montrer que ça se maintient aujourd'hui. Donc en fait, le but... Et ça, en fait, c'est le plus compliqué pour les victimes. C'est que parfois, elles ont un déclic, mais tardivement. Ce n'est pas de leur faute. C'est vraiment la notion d'emprise, le contrôle coercitif, c'est tout ça. Elles mettent du temps à se rendre compte que ce qu'elles vivent depuis un an, deux ans, dix ans. Moi, j'ai des couples, ça fait 40 ans. Que ce qu'elles vivent, ce n'est pas normal, que c'est de la violence finalement. Et souvent, le déclic, ça arrive quand elles voient qu'ils s'en prennent aux enfants. Et donc là, elles viennent nous voir et elles expliquent tout ça. Et moi, j'essaye de voir à peu près quand... dont étaient les dernières violences, ou si elles sont dans un climat de violence, si par exemple il y a de la surveillance, moi j'ai beaucoup d'agresseurs qui filment, qui mettent des caméras de vidéosurveillance, ou qui mettent des traceurs GPS, ou des traceurs sur les portes, parce que c'est facile en fait aujourd'hui. Et donc tout ça va te permettre de dire, ok, est-ce que tu as un danger actuel aujourd'hui qui va permettre de demander une ordonnance de protection ? Parce que moi je trouve qu'il n'y a rien de pire que de demander une ordonnance de protection, de remuer ses léters pour lui demander à elle ou à lui. d'avoir des éléments, de passer des nuits à m'envoyer des preuves, à aller fouiller, à aller demander des attestations aux voisins, à la famille, tout ça, pour qu'en fait, au final, le juge d'affaires familiales dise « il n'y a pas de danger actuel » . Effectivement, il y a des violences, mais aujourd'hui, il n'y a plus de violences. Parce que là, elle a fait, ou il a fait, la démarche d'aller voir un avocat, de se sortir des violences, de prendre plein de preuves, et en fait, on lui dit « non, tu n'es pas victime, on ne t'accorde pas une protection » . Donc nous, notre travail, c'est vraiment de... Moi, je n'ai pas envie, en tout cas, de les engager dans une procédure qui va leur demander du temps, de l'énergie, pour qu'en fait, finalement, elles ne soient pas reconnues. Donc oui, ça, on l'évalue premier rendez-vous. Si l'ordonnance de protection, ce n'est pas possible... et qu'elles sont, de toute façon, mariées ou pas mariées, tu as une possibilité, tu peux demander une requête à bref délai. Donc, tu dis au juge, voilà, il y a plein de... Il y a une situation urgente. Donc, je demande une audience urgente. Alors après, ça, c'est ce que j'explique aux clients. Moi, l'urgence, dans le système judiciaire, ça peut être deux mois, quoi. Mais c'est hyper court. Mais elles, elles le comprennent pas. Enfin, elles le comprennent pas, mais je comprends, ça devrait être beaucoup plus restreint. Mais du coup, t'as cette possibilité de dire je veux une décision rapidement parce que là la situation a besoin d'être cadré rapidement ça c'est une autre possibilité mais la première toujours à laquelle on pense c'est l'ordonnance de protection et c'est aussi de la mettre ou de le mettre en contact avec des associations ou avec la mairie pour qu'elle rencontre des assistantes sociales souvent quand elles sont dans des états de précarité financière ou qu'elles sont étrangères Ça leur permet en fait de mettre en œuvre la CAF, de demander les allocations familiales, parce que très souvent, monsieur a un contrôle, l'agresseur en tout cas, un contrôle, je fais des généralités parce que j'ai souvent des femmes, mais monsieur a un contrôle en fait sur les finances et du coup, d'aller à la mairie très rapidement. Ça, tu parlais de contrôle coercitif, c'est ça en fait ? Ouais, de contrôle coercitif, c'est vraiment, tu vas tout mettre en œuvre pour mettre une personne en huis clos. Et le contrôle coercitif est plus large que des violences physiques et psychologiques parce que le contrôle coercitif, ça peut être... En fait, le but, c'est une domination. C'est des actes de contrôle. Donc ça peut être autant des violences physiques, des violences psychologiques, mais ça peut être aussi des violences financières ou économiques. Par exemple, je t'interdis de travailler. Ou je t'interdis d'apprendre le français. Moi, j'ai beaucoup de clientes qui sont arrivées, qui ont débarqué en France et monsieur leur a dit, je t'interdis de travailler, je t'interdis de parler français. Elles n'avaient pas de carte bleue, elles n'avaient même pas leur papier. Et en plus, elles étaient surveillées et frappées. Mais du coup, c'est vraiment, tu es mon objet, je te garde un peu sous cloche, finalement.
- Speaker #0
Ça, c'est un exemple, entre guillemets, de gens qui arrivent en France, mais il y a aussi des familles bourgeoises et qui ont le même système, en fait.
- Speaker #1
Oui, de toute façon, ça, les violences conjugales, moi, en quatre ans, je peux dire aujourd'hui que les violences conjugales, ça touche toutes les couches de la société. C'est vraiment, en fait, il n'y a pas un profil type de violences conjugales. La violence conjugale, ça peut être aussi bien dans une famille bourgeoise aisée, ça peut être aussi bien dans une famille qui n'a pas un rond, ça peut être aussi bien des violences psychologiques, physiques, économiques, financières. En fait, les violences conjugales, c'est à partir du moment où il y a un trauma avec la victime, c'est une victime finalement. Et ça, c'est intéressant que tu dises ça, parce que très souvent, les parties adverses, donc quand je vais avoir des procédures, ils disent « mais non, mais regardez, elle n'était pas du tout madame il n'y avait pas de violence, puisque on partait en vacances, regardez, elle sourit sur les photos. Mais en fait, ça ne veut rien dire. Ce n'est pas parce que tu souris sur les photos ou qu'on part en vacances que tu n'es pas sous cloche et que tu n'es pas victime de violences contre le coercitif. D'ailleurs, les victimes sont très souvent les mieux à même de mettre un masque et de rester sous une bonne apparence.
- Speaker #0
C'est une forme de protection.
- Speaker #1
C'est une forme de protection vis-à-vis d'elles, de leur état psychique. pas, parce que quand tu sors du déni, c'est là où tout te tombe dessus et tu te rends compte qu'il y a une grosse culpabilité des victimes d'avoir laissé faire, de ne pas être partie, mais ça c'est la société de façon qu'ils leur mettent ça dessus. Mais tu as aussi le fait de se protéger de nouvelles violences. Parce que si tu dénonces, tu vas avoir une réitération. Ton agresseur va le savoir à un moment donné. Si c'est que des violences psychologiques, là tu as peur qu'il passe à des violences physiques. Et puis si c'est des violences physiques, tu as peur que là, il te tue. Finalement, c'est ça. ou qu'il y ait une réitération, ou qu'ils s'en prennent aux enfants. Donc du coup, il y a une protection qui se fait, mais au moment où il y a le déclic, là, tu arrives à... Tout est déballé, finalement. C'est comme un torrent, et là, elles se rendent compte de tout ce qui s'est passé dans leur vie qui n'allait pas, et que c'était vraiment pas une normalité. Et du coup, c'est notre job de les accompagner au mieux. Sans remplacer un psychologue, mais d'être là pour elles, en tout cas.
- Speaker #0
Du coup, il y a plusieurs portes d'entrée, j'imagine. Si cette émission est écoutée par des femmes qui se posent des questions et qui se disent, peut-être qu'en fait, parce que des fois, on est en dissociation, et donc on n'est pas forcément sûr qu'on est concerné, alors qu'en fait, ça crève les yeux. On a fait d'autres émissions, on a parlé d'associations comme on a avant tout, nous toutes, même si c'est pas nous toutes, on va pas aller les contacter directement si on a un problème. Mais toi, t'es en contact avec des associations, tu travailles avec elles. Est-ce qu'il y a un chemin à faire ? Est-ce qu'il faut d'abord appeler une association ? Est-ce qu'on peut te contacter directement ? même si on n'a pas d'argent. Dans quel sens on prend cette pelote de laine ?
- Speaker #1
Je pense qu'il n'y a pas une manière de faire et je pense qu'en fait, tout dépend de la situation dans laquelle on est. J'ai des clients qui vont se rendre compte de la situation de violence conjugale, par exemple, en allant parler à leur médecin. ou alors gynécologue, parce que c'est des personnes proches. J'ai d'autres clientes qui vont réussir à en parler à leurs assistantes sociales. Le tout, c'est ensuite, soit tu as plusieurs possibilités, soit tu prends contact avec un avocat. Notamment, c'est bien s'il fait de la violence conjugale. Il n'y a pas de spécialisation de violence conjugale. Mais bon, maintenant, avec Internet, tu peux voir sur les sites s'ils font un peu de la violence conjugale ou pas. C'est hyper important parce que... On va comprendre, nous qui n'avons que ça comme client, on comprend le stress post-traumatique, on comprend la dissociation, on comprend qu'elles ne vont pas parler de tout ce qu'elles ont vécu tout de suite. On comprend aussi que parfois elles ont toute envie d'abandonner. On comprend quand elles nous dénoncent des choses qui paraissent complètement folles, parce qu'en fait on les croit et parce qu'on a eu d'autres exemples et parce qu'on sait en fait à peu près ce que c'est. Donc ça déjà c'est important. Je pense que la première étape, si on est un peu perdu, c'est d'aller à la même. Tout simplement. La mairie, de toute façon, il regroupe. Il y a des assistantes sociales. Donc, on peut parler s'il y a des problèmes d'argent, s'il y a des problèmes de visa, de papier. Comme ça, un peu tout le monde. Il y a aussi, il recense toutes les associations. Donc, comme ça, si tu as envie d'aller voir une association, nous, on travaille avec beaucoup d'associations qui ont souvent des juristes, des psychologues. Donc, ça permet aussi de comprendre un peu la situation dans laquelle tu es. Et après, en fonction de ton énergie. Parce qu'il y a ça, déjà, de se rendre compte que tu as vécu des violences conjugales sur du temps, même si c'est six mois. C'est dur, il y a un trop-mois. Et après, prendre contact avec un avocat. Et effectivement, même quand tu n'as pas de sous, quand tu n'as que les allocations familiales, que tu ne travailles pas, tu as le droit d'un avocat. Ça, il faut faire une demande d'aide juridictionnelle, que ton avocat peut faire toi-même.
- Speaker #0
C'est toi qui peux le faire ?
- Speaker #1
Oui, moi, je peux le faire. Par exemple, j'ai des clientes. souvent les clientes qui sont en décompensation de se rendre compte de tout ce qu'elles ont vécu ou qui ne parlent pas français, très souvent, nous, on prend en charge. On dit, on va faire la demande d'aide juridictionnelle, ne vous inquiétez pas, il nous faut juste tel document. C'est des documents hyper faciles. Tu peux aller au tribunal judiciaire et la faire toi-même. Tu demandes un certificat, enfin un certificat, un formulaire. Donc, tu le remplis et on va te demander ton justificatif de domicile, ton dernier avis d'imposition et ta carte d'identité. Et ça, tu déposes. Soit tu déposes comme ça et on va te désigner un avocat qui est sur les listes d'aide juridictionnelle. Donc là, ça peut être le tout venant. Mais il ne faut pas dire que... Moi, je trouve qu'on critique beaucoup les avocats d'aide juridictionnelle. Mais finalement, en fait, c'est des gens qui ont suivi une formation pour être sur les listes la plupart du temps. Et qui veulent faire ça. Donc, c'est des gens compétents. Il ne faut pas renier ça. Soit tu as trouvé un avocat qui accepte de te prendre à l'aide juridictionnelle. Et on va juste en fait... à tous ces documents-là, joindre un courrier de l'avocat qui dit « J'accepte de représenter madame à l'aide juridictionnelle » . Et c'est tout. Et après, le but, c'est aussi d'avoir un feeling. C'est bien d'avoir un avocat qui connaît les violences conjugales, mais c'est aussi d'avoir un feeling, parce que comme je le disais, il faut qu'il y ait un lien qui se crée. Donc si tu n'es pas à l'aise avec ton avocat, si tu sens que ton avocat ne comprend pas bien, il faut changer, il faut aller voir quelqu'un d'autre. Ce n'est pas grave de changer. Le but, c'est que... d'avoir un espace de parole pour vraiment raconter ce qui s'est passé. Parce que moi, c'est souvent ce que je dis aux clientes, c'est il n'y a que vous qui connaissez aussi bien votre dossier. Moi, je ne suis pas dans la tête de la cliente. Je ne sais pas combien de coups elle a reçu. Je ne sais pas avec quoi il l'a frappé. Je ne sais pas quelle violence psychologique elle a eue. Mais il faut qu'elle m'en parle. Donc, il faut qu'elle soit en confiance pour m'en parler. Si elle n'est pas en confiance, je ne peux pas travailler. Je ne peux pas faire valoir ses droits. et elle ne pourra pas être reconnue en tant que victime et elle ne pourra pas se reconstruire. Donc, c'est important, ça. Je pense, ouais... Une première étape, ça peut être se rendre en mairie et puis après, de voir un avocat assez rapidement.
- Speaker #0
Et puis, par exemple, là, on parle de gens qui sont peut-être migrants, qui n'ont pas de papier ou qui sont dans des situations précaires. C'est possible pour eux, mais ça n'empêche pas que si tu es une mère de famille, mais que tu es femme au foyer, que tu n'as pas d'argent pour ta carte, c'est une possibilité aussi. C'est ouvert à tout le monde. C'est important de le préciser.
- Speaker #1
C'est en fonction des conditions de revenus. Donc, si tu es mère au foyer et que tu n'as que les allocations familiales ou même que tu ne les as pas parce que c'est ton époux qui a le contrôle là-dessus, c'est bon. C'est juste une condition de revenu, finalement, en fait, l'aide juridictionnelle. Donc, à partir de là, tu peux...
- Speaker #0
C'est ouvert à tout le monde. Il ne faut pas que ce soit une barrière pour se dire,
- Speaker #1
je ne vais pas y aller, en fait. Non, la seule barrière, c'est une des conditions de revenu. Là, j'ai plus en tête. Ça change assez régulièrement, mais c'est juste une condition de revenu. Mais après, de toute façon, nous, en tant qu'avocat, quand tu n'es pas à l'aide juridictionnelle, tu dois fixer tes honoreurs aussi en fonction de la situation de ton client. Et notamment la situation financière. Donc tu ne vas pas, même, je ne sais pas, si tu vas voir un avocat qui a pignon sur rue et qui prend, je ne sais pas, je vais dire des bêtises, mais 600 euros de l'heure, il est censé s'adapter à ta situation financière. Donc ça, il ne faut pas hésiter non plus à, si, je ne sais pas, le devis est trop élevé ou si on n'a pas les moyens, à aller voir d'autres personnes.
- Speaker #0
C'est important parce que je pense que ça peut être un frein pour certaines femmes justement de se dire mais en fait ça coûte trop cher, j'ai pas les moyens,
- Speaker #1
je vais pas le faire. Mais en fait c'est hyper important parce que quand on a eu le déclic, l'agresseur au bout d'un moment il va le sentir quoi. Et puis surtout quand t'as des enfants ou t'es mariée, il y a un lien avec l'agresseur. Tu vas pas, c'est pas possible. Moi souvent ce que je dis aux clientes c'est qu'à un moment faut divorcer, à un moment faut se séparer. Parce que sinon t'es toujours liée, même si t'es dans un autre domicile, même si t'es partie à 600 km. Tu as toujours ce lien avec l'agresseur. Donc, c'est important d'avoir une décision de justice qui cadre les choses et qui te reconnaisse, toi. Ou il y a un petit paragraphe qui dit, Madame ou Monsieur, il a subi des violences de la part de son compagnon, de son conjoint ou de son époux. C'est hyper important pour elle. Donc, même si ça coûte un peu de sous, c'est une sérénité de se dire, tu peux me retrancher derrière un jugement. Et de deux, j'ai été reconnue en tant que victime. Tout ce que j'ai dit, ce n'est pas faux, ce n'est pas imaginaire. Parce que je trouve que parfois, les victimes, au fur et à mesure des années, elles regrettent. en disant « je me suis engagée dans une procédure, il n'arrête pas de m'attaquer, tout ça » . Mais ouais, mais en fait, pour leur reconstruction, c'est hyper important qu'elles aient fait ça. Parce qu'on ne peut plus leur retirer. Ce n'est pas comme les paroles ou les coups. Au bout d'un moment, les paroles et les coups, ça disparaît. Puis le cerveau a tendance aussi à essayer d'être dans un instinct survie. Donc, tu as l'impression que tout ça, c'est un peu imaginaire. Alors que là, quand tu as des décisions, tu es cadré. Et puis ça reste, quoi. Ça reste. J'ai des clientes, je leur dis souvent, quand elles ont un coup de mou. Quand elles ont peur, je leur dis « relisez les décisions » . Je leur parle d'abord. Mais je leur dis « moi là, je ne peux pas vous rassurer parce qu'en fait, ça vous dépasse. Donc, je n'ai pas les mots pour leur dire. Donc, lisez les décisions. Vous allez voir, en fait, on vous reconnaît en tant que victime. Il a été condamné. Ou alors, vous avez eu l'autorité parentale exclusive pour les enfants parce qu'on a considéré que monsieur était inadapté. Ou alors, vous avez une ordonnance de protection. Et tout ça, ça reste en fait. C'est écrit. On ne peut pas leur retirer. Ils ont pu leur retirer leur dignité, leur intégrité physique, leur intégrité psychique, mais leur dignité, là, c'est fini. Il faut qu'elle se reconstruise. Et les décisions, c'est important, du coup.
- Speaker #0
Par rapport, une fois que tu as un dépôt de plainte, qu'est-ce qui se passe ? Il y a des chiffres, en fait, qui peuvent...
- Speaker #1
Alors, les dépôts de plainte, en fait, souvent, nous, on dit aux clients qu'une partie de la reconstruction, c'est de déposer plainte pour qu'il y ait une condamnation pénale et qu'il y ait des suites. Le problème aujourd'hui, c'est que tu as les chiffres, c'est 73% de plasmo-sensuites, toutes plaintes confondues. Et ça monte sur 93 ou entre 93 et 96% pour des violences sexuelles, par exemple.
- Speaker #0
Toutes les violences sexuelles ?
- Speaker #1
Je crois que c'est toutes les violences sexuelles. Il me semble que c'est toutes les violences sexuelles. Donc ça, ça pose question parce que toi, tu leur dis déposer plainte parce que vous avez subi des choses. Donc, on a raison de considérer que vous êtes victime. Et derrière, tu as des classements sans suite avec parfois des enquêtes qui peuvent être un peu bâclées. Parfois, des clientes qui sont reçues pour déposer plainte où on leur dit « Ah non, nous, on refuse votre plainte » . Ça, ça arrive quand même de moins en moins. Je tiens à souligner, il y a quand même une évolution par rapport à ça. Donc, on leur dit « Vous changez de commissariat » . Les policiers, je le répète souvent, mais les policiers n'ont pas le droit de refuser de prendre une plainte. Et une main courante n'est pas comme une plainte. Donc c'est important de déposer plainte. Et après, pour avoir une protection aussi pénale. Parce que tu as le temps de l'enquête, qui peut être plus ou moins rapide. C'est pour ça que très souvent en parallèle, on fait quand même une ordonnance de protection. Mais tu peux avoir, à la fin de l'enquête, un renvoi de l'agresseur devant le tribunal correctionnel. Pour les violences conjugales, c'est le tribunal correctionnel. Et pendant ce laps de temps où il y a la fin de l'enquête et l'otiance, souvent. l'agresseur est placé sous contrôle judiciaire avec des interdictions. Interdiction d'entrer en contact avec la victime, interdiction de venir au domicile conjugal, parfois interdiction d'entrer en contact avec les enfants ou de paraître dans certains lieux. Et donc, c'est pour ça que c'est important qu'elle dépose plainte parce que parfois, quand on n'a pas ce danger actuel, quand on n'arrive pas parfois à obtenir une ordonnance de protection, ou parfois les clientèles ont peur, et c'est totalement compréhensible, moi je ne me pose jamais... J'écoute très souvent la sensation des clientes. Il y a des fois, je force un peu parce que je sais que par mon expérience, c'est très bien de faire ça. Mais je ne les force pas quand elles me disent non, je ne veux pas et j'ai peur. C'est simple, on va en discuter. Mais je ne fais pas de procédure sans elles. Et donc, du coup, ce contrôle judiciaire, ça va permettre aussi de pallier l'absence d'une ordonnance de protection. Mais quand tu as 73% de classement sans suite et puis c'est un chiffre qui est quand même assez relayé, j'ai quand même de plus en plus de clientes qui refusent de déposer plainte. parce qu'elles ont peur de ne pas être crues, donc c'est une violence suppl Elles n'ont pas l'énergie pour tout raconter. Et puis après, on va leur reprocher de ne pas avoir tout raconté. Elles ont peur que monsieur apprenne ce qu'elles ont dit. Et du coup, tout ça, ça fait un mélange avec les 73% de classe 68 où elles se disent, à quoi bon ? Et est-ce que justement, comme là, on parle de plus en plus des violences conjugales, qu'il y a nous toutes qui recensent tous les féminicides et qu'il y a une association qui a 4-5 ans, je crois, qui n'est pas si vieille que ça. Est-ce que justement, du coup, il n'y a pas... Est-ce que ça progresse plus au niveau de la justice ou est-ce que ça n'y fait rien ? mais en tout cas...
- Speaker #0
Moi, je trouve en 4 ans que quand même, alors mes collègues ne sont pas d'accord avec moi, mais je trouve que j'ai moins de questions, ou alors ça va être des magistrats plus âgés, mais j'ai moins de questions de, par exemple, à une ordonnance de protection, je ne vais pas trop avoir de questions de « Madame, pourquoi vous déposez plainte maintenant ? » « Pourquoi vous n'avez pas déposé plainte avant ? » « Pourquoi vous n'êtes pas partie ? » « Pourquoi vous n'avez pas demandé le divorce ? » C'est moins, mais moins ne veut pas dire que ça n'existe plus. J'ai quand même encore des magistrats qui me soutiennent qu'un classement sans suite, ça permet de dire que l'infraction n'existe pas. Alors que ce n'est pas vrai. Quand un classement sans suite, ça veut juste dire... Alors, il y a différents types de classement sans suite, mais la plupart du temps, ça veut dire que l'infraction n'est pas suffisamment caractérisée. Donc, ça veut dire qu'ils n'ont pas réuni assez de preuves pour dire qu'on renvoie monsieur ou madame. devant le tribunal correctionnel parce qu'il y a une infraction qui a été commise. Mais ça ne veut pas dire, ce n'est pas une vérité judiciaire. Ça ne veut pas dire que tout ce qu'a raconté la victime, ce n'est pas vrai. Et ça, je trouve qu'on le plaide en tout cas presque à chaque audience. On plaide à chaque audience qu'il y a 73% de classement sans suite et que le classement sans suite, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu d'infraction. Et ça, je trouve que c'est encore problématique aujourd'hui. Parce que c'est des notions de droit. Là, je ne dis pas des choses... Enfin là, je plaide. pas le cas unique de ma cliente. C'est vraiment, là, c'est des choses dont ils sont informés. Ou c'est des choses qu'ils ont appris à l'école. Et du coup, ça m'étonne toujours, en fait, qu'on arrive à me soutenir qu'il y a un classement sans suite. Ou alors, très souvent, quand il y a un classement sans suite, il y a des possibilités, en fait. Il y a une possibilité de contestation de ce classement sans suite auprès du supérieur hiérarchique du procureur, qui est le procureur général. Ça prend un peu de temps, mais ça fonctionne. En fait, on leur demande de revoir leur copie. Il y a aussi la possibilité de faire une citation directe. Ça veut dire qu'en fait, on prend le rôle du procureur, du ministère public, et on dit « bah non, monsieur, en fait, il a commis cette infraction » et on demande à ce qu'il y ait une audience correctionnelle qui se tienne. Soit on fait une plainte avec Constitution de Parti Civil. Donc ça, c'est ouvert, c'est un droit, et donc ça ouvre une instruction. Beaucoup plus approfondie, on fait ça souvent sur les choses où vraiment, il y a besoin de parler à beaucoup de gens, où il y a besoin de longueur. Et ça, très souvent, les magistrats nous les reprochent. « Bah oui, madame ou monsieur, enfin la victime, et qu'est relante et procédurière qui relance un terme psychologique pour dire que la personne multiplie les procédures en gros procédurière madame ou monsieur est procédurier parce qu'ils ont contesté le classement sans suite c'est un droit c'est un droit donc en fait je ne vous l'apprends pas puis ça ne veut pas dire en fait que qu'on est dans une technique d'acharnement c'est uniquement en fait que la victime elle a besoin d'être reconnue en tant que victime pour réparer son trauma pour se reconcevoir pour avancer dans la vie c'est hyper important Donc, ça, ça m'étonne encore un peu. C'est ça où il y avait un juge, une fois, sur la méconnaissance du schéma des violences. J'avais quand même un juge qui m'avait dit « vaut mieux avoir un père violent que pas de père du tout » . Et ça m'avait beaucoup étonnée d'un juge aux affaires familiales. Et donc, bon, là, il faut rester calme. Et j'avais dit devant ma cliente « écoutez, toute la littérature scientifique n'est pas d'accord avec vous » . Parce que là, on voit, de toute façon, avec l'affaire Mazon ou d'autres affaires, que très régulièrement, quand on est dans des cas de violences conjugales, et ça, je pense que désormais, dès le premier rendez-vous, on en parle à la cliente quand elle a des enfants, on leur dit que très souvent, malheureusement, après, il ne faut pas faire de généralité, mais très souvent, comme l'agresseur considère que la victime est son objet, le fait que son objet parte est souvent avec les enfants. Ensuite, quand il a des droits de visite et d'hébergement ou qu'il voit les enfants, il va répercuter cette objectivisation et ce contrôle de sa victime sur les enfants. Donc, on ne leur dit pas d'être paranoïaque et on n'essaye pas de les stresser, mais on leur dit que c'est une possibilité en tout cas. Et c'est vrai que moi, je le vois dans beaucoup de dossiers, que les violences conjugales, ça perdure après, soit sur les enfants et à où, et où, sur madame, post-séparation et avec du harcèlement. Ça, ça arrive très souvent.
- Speaker #1
Et quand on arrive justement au féminicide, toi tu peux justement défendre des femmes. Et c'est quoi la différence ? Dans les rapports des juges ou des choses comme ça, qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #0
On s'est fait la réflexion avec l'associé avec qui je travaille récemment. On a fait une audience pour un féminicide et on trouvait que l'audience était beaucoup plus calme que des audiences correctionnelles pour des violences conjugales ou qu'une cour d'assises pour un viol. Parce qu'en fait, c'est fou d'en arriver là où on a l'impression qu'il faut qu'on croit une victime à partir du moment où elle est morte. Ça, je trouve ça assez fou. Mais oui, au cabinet où je suis, on a beaucoup de dossiers de féminicide. Et c'est là qu'on se rend compte qu'il y a un problème avec le système judiciaire. Il y a déjà un problème avec la société, ça on le voit en fait avec les violences conjugales. Il y a un problème avec la société sur le traitement des violences conjugales, sur l'objectivisation de la femme, sur la distinction qu'il peut y avoir entre les femmes et les hommes. Mais quand on arrive au féminicide, je trouve que là on est arrivé, en fait c'est la fin du contrôle de l'objet. Et en plus, tu as des statistiques là-dessus, les deux cas de féminicide, C'est soit quand la femme décide de partir, soit elle dit son intention de divorcer, soit elle part. C'est là que le féminisme est intérieur. Soit souvent, c'est parfois quand il y a eu des enfants, quand elle est tombée enceinte et tout ça. Et pourquoi quand on discute avec les associations, on se rend compte qu'en fait, c'est parce que ton objet, tu le perds. Ton objet va devenir maman, donc son attention va être accaparée par quelqu'un d'autre. Ou alors, ton objet part et va partir peut-être avec quelqu'un d'autre. Et ça, c'est pas possible. Donc en fait, ces hommes, parce que dans les féminicides, ce sont des hommes, très clairement, et ces hommes considèrent qu'en fait, ils la préfèrent morte parce qu'elle ne sera personne d'autre plutôt que vivante.
- Speaker #1
Mais ça justifie vachement la peur de partir quand même, ça.
- Speaker #0
Ah bah oui.
- Speaker #1
Non mais parce que c'est quand même pas anodin. Du coup, c'est tellement fin, cette barrière de dire, en fait, même cette émission, on fait tout ça et puis on dit, en fait... Si vous partez, même si on vous donne plein de conseils, c'est ce moment-là où vous risquez le plus de mourir.
- Speaker #0
Heureusement que tu as l'ordonnance de protection. Et puis, il y a le TGD aussi. Il y a le téléphone grave danger ou grand danger, je ne sais plus. Nous, on n'utilise que des acronymes. Donc, au bout d'un moment, tu as le téléphone, tu as le TGD. Ça, c'est accordé par le procureur. Ça peut être accordé aussi pour certaines infractions. C'est un téléphone un peu bête. Il y a vraiment un bouton. Et en fait, ça appelle la police et ils viennent très rapidement. Donc ça permet aussi de protéger. Nous, très souvent, quand on reçoit des clientes et qu'on se dit là, il y a quand même un risque. Là, on est arrivé sur un contrôle où là, tu sens que le contrôle, il a dépassé ce qu'on voit habituellement. Et quand on voit nos dossiers de féminicide, on voit des parallèles. Là, on leur dit, il va falloir vous trouver un logement d'hébergement. Donc, il faut partir maintenant. Donc là, il faut trouver des hébergements d'urgence. Quand elles ont des enfants, c'est très compliqué. Il faut très rapidement faire une ordonnance de protection. Et dans le temps où tu rédiges, parce que même si l'audience est courte, il faut rédiger, quoi. Il faut réunir tous les éléments, il faut rédiger, il faut machin. Donc, du coup, on leur dit, on fait des demandes au procureur de la République ou à certaines associations qui passent aussi par le procureur de la République pour qu'elles aient un TGD. Et ça les permet d'être protégées. Mais oui, en fait, c'est pour ça que je comprends. J'ai du mal à comprendre comment des juges peuvent leur reprocher. Mais c'est heureusement pour ça que aussi, Maintenant, je trouve que c'est beaucoup moins ces reproches-là de « pourquoi vous n'êtes pas partie ? » se font moins parce que je pense qu'ils se rendent compte, avec toutes les associations qui font de la diffusion sur le nombre de féminicides, je pense que maintenant, les juges se rendent compte qu'effectivement, quand tu as un cas de violence conjugale, il y a un risque de mort derrière. Et donc, ils ne jugent plus trop la peur de partir. Mais c'est surtout, toi, ta cliente, il faut que tu lui dises que sa peur de partir, elle est normale. Parce que sinon, si tu lui dis « mais non, pas du tout » , Mais en fait... toi, moi je me souviens dans les premières années de mon exercice, j'avais peur une fois sur deux qu'on m'appelle en disant, là vous l'avez renvoyé chez elle et puis en fait, la police vient d'appeler et vient de découvrir un cadavre.
- Speaker #1
Quelle horreur ça !
- Speaker #0
Ça c'est un stress que tu as de toute façon. Tu l'as pas sur tous les dossiers parce que tous les dossiers, chacun est unique en vrai. Mais il y a des dossiers effectivement où moi j'ai peur qu'on m'appelle en me disant que là on vient de découvrir le corps. Et après, toi c'est Tu me demandais si c'était dur. Moi, tu vois, il y a des fois, la nuit, je me réveille en me disant, j'ai oublié un délai. Est-ce que j'ai bien fait ça ? Ça m'arrive de moins en moins parce que de plus en plus, j'arrive quand même à prendre du recul. Mais tu as des fois, je suis rentrée chez moi en pleurant, en me disant, mais là, je pense que j'ai fait peut-être une bêtise ou alors j'ai très peur pour elle. Et j'ai peur qu'on m'appelle. Donc ça, c'est un truc, de toute façon... Quand on recrute des collaborateurs ou des collaboratrices au cabinet, on leur dit ça. Moi, je leur pose des questions. Comment vous vous sentez ? Est-ce que vous avez une vie privée qui est stable ? Est-ce que peut-être vous avez un suivi psychologique ? Je sais que c'est des questions qui ne se posent pas. Mais en fait, moi, j'ai besoin parce que je n'ai pas envie d'embarquer quelqu'un au cabinet et après de me dire peut-être qu'elle, elle va mal le vivre. Peut-être qu'elle, le soir, elle va se stresser.
- Speaker #1
C'est important d'avoir un suivi psychologique.
- Speaker #0
Oui, moi, j'ai un suivi psychologique. Et je pense que c'est... hyper important dans ce métier. Enfin, en tout cas, moi, je parle de moi. Mais je pense que c'est important parce que ça permet des fois, quand tu as un peu de culpabilité, parce que tu n'as pas l'impression d'avoir fait super bien. Moi, j'ai un gros syndrome de l'imposteur, donc il y a des fois, je suis très exigeante, donc il y a des fois l'impression de ne pas avoir fait bien. Et donc, c'est important d'avoir une tierce personne qui dit non, c'est normal. Et puis là, vous avez réagi normalement. Donc ouais, c'est important. Puis d'avoir un espace de parole libre, de ne pas embêter tes proches que tu vas déjà embêter. Je pense à mon compagnon que j'embête beaucoup avec mes histoires, mais il y a des fois, tu as besoin d'un professionnel. Tu ne vas pas tout lui raconter. Puis moi, j'ai le secret professionnel, donc je ne vais pas tout lui raconter. Puis il y a des fois, mon mal-être ou mon stress, il faut que j'en parle à un professionnel. Et il n'y a pas de honte à ça. Mais tu vois, mes collègues, elles n'en ont pas et ça ne leur pose pas de problème non plus. C'est en fait en fonction de toi, de ta personnalité, finalement.
- Speaker #2
On dit de plus en plus aux femmes qu'elles ont le droit de partir. On entend de plus en plus de femmes qui partent. Est-ce que la société suit avec ça ? Parce qu'on parlait des logements d'urgence. Est-ce que, du coup, comme il y a plus de femmes qui se disent que c'est possible de partir, est-ce qu'on crée plus de logements ?
- Speaker #0
Non, alors là, ce qu'ils ont fait dernièrement, mais bon, qu'on a un peu critiqué au cabinet, c'est qu'ils ont mis en place une aide financière pour les victimes de violences conjugales. En fait, pour pallier, parce que si tu veux, je vais parler de Paris parce que moi, je suis avocate parisienne. Après, je plaide partout. Mais bon, c'est compliqué, quoi. Créer des centres d'hébergement d'urgence, c'est compliqué. Surtout quand mes clientes, quand elles ont un enfant, un nourrisson en bas âge, ça va quand tu es dans un hébergement d'urgence. Déjà, il faut que tu en trouves un, pas un salubre. qui est bien, il y en a plein de bien. Mais quand t'en as trois, est-ce que t'arrives à trouver ça ? Il y a très peu de place. Donc du coup, le gouvernement avait voulu mettre en place une aide financière pour les victimes de violences conjugales. Sauf que ça emmène à un autre problème en fait. C'est que maintenant, quand tu vas déposer une ordonnance de protection ou que tu vas plaider des violences conjugales, l'agresseur va dire « elle a fait ça pour l'argent » . Marie. pour avoir de l'argent pour un peu comme l'allocation de rentrée scolaire. Là, c'est la même chose. Et donc, tu vas tomber dans un côté, elle a fait ça pour être vénale. C'est hyper violent.
- Speaker #2
Et du coup, tu peux te décrédibiliser très vite.
- Speaker #0
Oui, très rapidement. De toute façon, on ne va pas se cacher, moi, je passe mon temps à crédibiliser la parole de mon client, tout le temps. De toute façon, moi, très souvent, j'ai fait l'erreur une fois d'envoyer à une de mes clientes des conclusions adverses un vendredi soir. Je l'ai eu le lundi dans un état. Je me suis dit ah oui, mais en fait, j'avais pas. J'étais très jeune avocate. Je m'étais pas rendu compte en fait. Et en fait, elle avait lu tout le week-end. Alors ça, c'est. Et c'était en plus, c'était vraiment violent. Sauf que moi, je le voyais comme quelque chose de juridique. Et puis, c'était pas ma vie en fait. Donc moi, j'avais le recul. Je me suis dit plus jamais je fais ça. Et maintenant, ce que je fais, c'est que pour les clientes, j'essaye de rédiger des conclusions qui répondent aux conclusions violentes pour qu'en fait, si elles veulent lire, et puis il y a des clientes qui ne veulent pas lire les conclusions adverses, je ne les force pas. sauf des fois sur certains passages ou alors on sait au téléphone et puis on en dispute mais d'essayer de calcer notre version de groupe de genre on va décrédibiliser tout ce que dit l'agresseur Et la version de l'agresseur. Parce que si en fait, elle se tape que la version de l'agresseur, une fois sur deux, elle me dit, j'ai tout inventé, mais elle se demande si ça s'est réellement passé. Et ça, c'est assez fou. Le mécanisme du cerveau pour essayer de survivre à ça, c'est fou.
- Speaker #2
Avec l'emprise en plus, ça fait son petit effet.
- Speaker #0
Avec l'emprise en plus, et puis les révisitions traumatiques, parce que t'en as, t'as l'impression qu'elles vont bien parce qu'elles ont suivi le psy. Elles se sont sorties de tout ça. Et de relire une version complètement altérées de leur vie commune, ça les fait replonger. Mais pas replonger du genre, elles vont retourner avec leur agresseur, mais replonger dans leur trauma de l'époque. Donc ça, j'évite. J'essaye de leur dire, non, mais là, on va répondre, vous allez voir, on va essayer de démontrer. Et puis bon, il y a des choses, après je leur dis, de toute façon, il ne faut pas tomber aussi dans la surjustification, parce que ça, c'est souvent une technique de l'agresseur. Il y a plusieurs techniques. Il y a l'inversion de culpabilité. C'est toi qui as été violente avec moi. Ça, on a beaucoup. On a beaucoup d'agresseurs qui, quand la victime dépose plainte pour violence conjugale et qu'ils la prennent, eux, ils déposent plainte aussi contre elle pour violence conjugale. Ou pour violence sur les enfants, ou pour violence sur leur famille. Mais c'est une technique vraiment d'inversion de culpabilité. Il y a ça, il y a la technique de négation. Et puis, il y a aussi d'apporter plein d'éléments pour mettre la victime un peu noyée et son avocat. Et je leur dis, on ne va pas tomber dans une surgissification, en fait. Ça ne sert à rien. En fait, lui, il cherche à ça, à vous décrédibiliser en disant que ce que vous dites n'est pas vrai. Mais nous, on ne va pas tomber dans ça. Parce qu'en fait, ce que vous dites, c'est vrai. On l'a déjà démontré. on va montrer qu'il y a 2-3 trucs effectivement qui disent qu'ils sont fous mais stop après Parce que sinon, en fait, moi, en tout cas, j'ai cette impression que je leur demande à elles, je leur demande à mes clientes. Est-ce que c'est vrai tout ça ? Limite, je remets leur parole en question.
- Speaker #1
Puis c'est épuisant.
- Speaker #0
Épuisant.
- Speaker #1
C'est le but, c'est en fait d'épuiser la victime. C'est les ans que je lâche. C'est pas grave.
- Speaker #0
J'arrête là, maître. J'arrête là. Non, mais j'aurais dû faire un divorce par consentement mutuel. Ben non, en fait. Moi, je ne veux pas attiser le conflit. Mais quand on a été victime de violence conjugale, il faut être reconnu. parce que sinon, vraiment, la reconstruction ne se fera jamais. Donc, j'ai des victimes qui sont tellement épuisées, on accepte qu'elles fassent des différences par consentement mutuel parce que le but, ce n'est pas, elles ont été sous emprise pendant peut-être des années, ce n'est pas nous qui allons les remettre sous emprise de notre emprise à nous. Le but aussi, c'est moi, ce que je leur dis souvent, c'est que je veux qu'elles lisent les conclusions que j'écrive. Peut-être pas les conclusions adverses, mais qu'elles me donnent leurs arguments, qu'elles travaillent aussi un peu avec moi parce que ça leur permet de reprendre le contrôle de leur histoire, de leur vie et de leur défense. Et c'est hyper important.
- Speaker #2
Écoute, c'est passionnant. On arrive sur la fin. Est-ce que tu as un petit mot de la fin ou quelque chose, un dernier conseil ?
- Speaker #0
Je pense qu'il faut s'écouter, se croire, parce que c'est tellement dur de sortir de l'emprise ou de dissociation ou d'un contrôle coercitif. que quand il y a une idée qui pointe dans la tête en se disant « là, c'est peut-être pas normal, ce qu'il fait ou ce qu'elle fait » , il faut s'écouter. Parce que si on se le dit à ce moment-là, je ne pense pas que ça doit être des bêtises ou qu'on se l'imagine. Sachant qu'il faut aussi arrêter avec le mythe de la fausse plainte. Moi, quand je vois les clientes avec qui on se bagarre, pour les pousser à déposer plainte, pour les pousser à révéler tout ce qu'elles ont vécu, je me dis que la fausse plainte, ça n'existe pas. Donc quand on se dit que là, la situation qu'on vit n'est pas normale, et peut-être c'est des violences conjugales, il faut aller voir quelqu'un pour en parler. Si vous ne vous faites pas confiance en vous, peut-être écoutez quand même votre petite voix antérieure et essayez de voir un professionnel que ce soit. Une assistante sociale, un psychologue, votre médecin, votre gynécologue, quelqu'un en qui vous avez confiance, de vous livrer. et peut-être de voir un petit peu comment il réagit. Mais faites confiance à votre petit devoir intérieur, je pense. C'est important.
- Speaker #2
C'est un super conseil,
- Speaker #0
effectivement.
- Speaker #1
En tout cas, merci. C'était vraiment une chance de t'avoir avec nous.
- Speaker #0
Merci beaucoup de m'avoir invitée. C'était un plaisir de vous rencontrer.
- Speaker #1
Et puis, à la semaine prochaine pour une nouvelle émission. Flamme des années 80.
- Speaker #2
Le podcast qui allume la femme.