- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
Bonjour, alors nous sommes au mois de mai et on parle de sexe pendant tout le mois. On va commencer avec deux superbes invités, Jim et Claire. Est-ce que vous voulez vous présenter ?
- Speaker #2
Avec plaisir, je commence. Je m'appelle Claire, je suis sexologue, sexothérapeute. Et je reçois en cabinet des personnes seules et des personnes en couple. Et je travaille aussi à l'hôpital public, dans un service de maladies infectieuses, où je fais aussi des consultations de sexologie.
- Speaker #3
Et bonjour, moi c'est Jim. Rien à voir, je travaille dans un love store. C'est beaucoup moins sérieux, mais c'est rigolo quand même.
- Speaker #1
Rien à voir, vous donnez quand même des conseils.
- Speaker #2
On parle un peu de sexualité. On parlait de sexualité, voilà.
- Speaker #1
C'est ce qui vous unit ce soir dans cette tente. Oui.
- Speaker #0
C'est super intéressant ce que tu nous as dit en te présentant justement sur aller voir un sexologue. On peut aller voir un sexologue toute seule, en fait.
- Speaker #2
Ben ouais, et même moi, j'aurais envie de dire qu'on y aille tous, toutes, à certains moments dans sa vie. Ils n'attendront pas forcément d'avoir... des problèmes, des difficultés ou vraiment des souffrances, parce que c'est beaucoup ça qu'on peut voir dans nos cabinets quand même. On a le droit d'aller poser des questions, on n'est pas obligé d'être en situation ni de couple, ni même d'activité sexuelle, pour aller un petit peu se renseigner, pour s'intéresser à la culture érotique, pour s'intéresser à la pratique sexuelle, pour s'intéresser aux relations à deux ou à plus. Les sujets en termes de... Les sujets pour lesquels on peut aller voir un ou une sexologue sont vraiment extrêmement variés. Donc, n'ayez pas ni honte ni peur. Vraiment, c'est super. Je prêche un peu, pas moi par oise, mais en vrai, ça peut apaiser beaucoup, beaucoup de choses. Ça peut vraiment adoucir des complexes qu'on peut avoir. Ça peut permettre de comprendre plein de choses sur l'anatomie, sur comment ça marche la sexualité, sur comment je fonctionne moi, sur la pression des normes et la pression de la société. Quant à ce qu'on est censé faire ou être. Donc, si vous avez des endroits où vous pouvez un petit peu redescendre toute cette pression, pourquoi ne pas s'en saisir ? Tu disais,
- Speaker #1
je rebondis,
- Speaker #2
mais tu disais,
- Speaker #1
pour mieux connaître son anatomie, est-ce que moi, j'ai l'impression qu'on ne connaît pas vraiment... Alors, les hommes, je ne sais pas, je parle moins en tant que femme, mais j'ai l'impression qu'on ne connaît pas du tout notre anatomie et même... que peut-être la nouvelle génération commence un peu plus à connaître. Mais c'est vrai que nous, j'ai l'impression que c'est très sommaire ce qu'on nous a enseigné sur notre anatomie.
- Speaker #2
Oui, c'est clair.
- Speaker #3
Je pense que ça dépend des cercles sociaux. En fait, il y a des personnes qui s'y intéressent plus parce que la parole est plus libérée dans certains cercles sociaux, certaines éducations qui sont plus ouvertes là-dessus et d'autres qui sont beaucoup plus fermées. Ça m'arrive tous les jours de dire aux gens, le point G, il se place là. Non. il n'est pas au fond, non non il n'est pas au fond, il est vraiment beaucoup plus bas et ça se stimule comme ça tu nous en as trop dit ou pas assez là ? il est où ce point G ? le point G, mesdames et messieurs le point G c'est 2-3 cm au dessus de l'entrée vaginale il est situé vers le nombril donc on le stimule avec des petits mouvements de levier ça ne sert à rien de chercher un orgasme du point G si on n'a pas eu de stimulation externe avant Sinon, le clitoris reste endormi et ça s'arrête. Mais une fois qu'il y a eu un peu de stimulation externe avant ou pendant, là, on fait des miracles.
- Speaker #1
Est-ce que tout le monde a un point G ?
- Speaker #3
Tout le monde a un point G. En tout cas, toutes les personnes à vulve ont un point G. Le point G, c'est le dos du clitoris. Le clitoris, si je me trompe, c'est 12 000 terminaisons nerveuses.
- Speaker #2
Je ne connais pas le chiffre exact. Je ne l'ai pas en tête. Moi, j'avais en tête, sur le gland du clitoris, je crois un truc entre 7 000 et 9 000. Je mets peut-être qu'en entier, en comptant la zone G derrière. De toute manière, c'est une zone qui est extrêmement énervée. L'intérieur du vagin aussi est énervé. Donc, c'est ça qu'il faut aussi un petit peu comprendre et intégrer. C'est qu'on est tous fonctionnels à cet endroit-là et qu'il s'agit de comprendre comment est-ce qu'on aime être stimulé. Parce que, de toute manière, c'est une zone sensible. Donc, c'est intéressant de savoir.
- Speaker #3
En fait, le truc, c'est que le point G, ouais, on en parle comme si c'était miraculeux, mais c'est pas la seule manière de stimuler en interne. Il y a plein de manières de stimuler, il y a plein de manières d'avoir des orgasmes de manière interne, pas forcément avec le point G. En tout cas, le point G, c'est les racines nerveuses. Toutes ces racines nerveuses qui se placent derrière le clitoris et qui sont à l'intérieur, qui sont cachées. Et c'est pour ça qu'ils gonflent légèrement une fois que le clitoris est un petit peu stimulé. Et c'est plus facile à trouver quand il y a eu une excitation d'abord.
- Speaker #2
Oui, ça a un toucher un petit peu rugueux, un petit peu gonflé. Effectivement, si on est curieux, curieuse de son anatomie, on peut aussi explorer et être un peu attentif à comment le corps va évoluer à mesure que... que l'excitation et la phase d'excitation va monter, par exemple. On n'est pas... Toutes les personnes avulves n'ont pas des organes forcément de la même taille, n'ont pas une érection du gland du clitoris qui va se passer de la même manière, les lèvres qui gonflent également. Je pense que c'est bien de pouvoir observer tout ça. Ça peut changer en fonction des cycles, ça peut changer avec l'âge, ça peut changer avant ou après qu'on ait eu des enfants. Il y a quand même plein de choses qui peuvent entrer en compte sur Sur nos différences, c'est plutôt cool de se dire, ne nous comparons pas trop aux autres. Et si on doit voir quand même un petit peu la diversité de tout ce qui peut exister, donc de se rendre compte qu'il y a plein de sexes différents et que tous les sexes sont différents d'ailleurs, qu'après il y a des principes un petit peu communs de, par exemple, le gland du clitoris, la vulve, tout ça ce sont des organes qui vont un peu entrer en érection parce qu'ils vont se gonfler de sang. Mais c'est plus ou moins marquant selon les personnes, donc c'est aussi bien de pouvoir un petit peu se regarder et s'écouter. Et d'être un peu plus tranquille avec ça, ça nous permet de mieux en parler aussi à nos partenaires et de mieux se connaître.
- Speaker #0
C'est souvent aussi quand on se connaît mieux, on peut avoir plus de plaisir avec son partenaire ?
- Speaker #2
Moi, ce que j'aime bien raconter, je ne pense pas que je sois la seule, mais effectivement, si tu as quand même une meilleure connaissance de toi-même et de comment est-ce que tu fonctionnes, notamment en termes de rythme et en termes de zone que tu préfères avoir stimulée ou pas. et comment tu aimes bien qu'on te les stimule ou qu'on t'accompagne à les stimuler, ça te permet d'échanger et d'en parler le plus simplement possible avec tes partenaires. Donc, en face, ça permet aux partenaires de mieux se saisir de ce qu'on va leur donner comme information. Donc, a priori, tu es dans un vrai échange qui va être concerné et conscient de ce que tu es et de comment tu marches.
- Speaker #0
Il y a aussi un truc, genre, comme tu connais le chemin, parce que tu connais le chemin de ton propre orgasme, de ton propre plaisir. Quand il y a la personne là, tu dis « Ah, c'est par là ! » Donc c'est une façon de le guider aussi.
- Speaker #2
Oui, on peut rattraper un petit peu. Mais c'est important parce que la personne que tu as en face, selon son vécu sexuel, selon ses rencontres précédentes, il, elle, a peut-être connu des personnes qui fonctionnaient différemment. Donc souvent, on va avoir tendance un peu à calquer ce qu'on n'a pas vraiment appris, mais quand même un petit peu appris, par nos expériences. Et malheureusement, slash heureusement, c'est un débat, mais on y reviendra peut-être plus tard, par le porno. L'imagerie pornographique, elle peut être très intéressante. Moi, je ne suis pas du tout en train de diaboliser le porno. Maintenant, c'est aussi extrêmement stigmatisant, mais parfois extrêmement réduit et étroit comme spectre aussi. Donc, si toi, tu calques ce que tu as cru apprendre par le porno et par quelques expériences avant, où on ne t'a peut-être pas trop dit, ou parce que coup de bol, tout le monde fonctionnait un peu pareil, ce dont je doute, pourquoi pas, mettons-le possible. peut-être que sur la dernière personne que tu vas rencontrer, ce n'est pas comme ça que ça va marcher. C'est dommage de passer à côté.
- Speaker #3
Mais malheureusement, le porno donne... Désolée, je vais être misandre en début d'épisode. Le porno donne une sorte d'éducation qui est un petit peu faussée à des hommes, généralement cis et hétéros, cisgenres et hétéros, qui ont l'impression de connaître l'orgasme féminin, qui est malheureusement souvent complètement théâtralisé. dans le porno. Et quand on leur donne l'occasion de vraiment le guider de manière naturelle et réelle, ils peuvent se braquer. Sauf que si on l'amène doucement, si on l'amène avec des mots qui... comment dire... qui sont pas... Voilà, on donne pas des leçons, je dirais. Je pense que ça dépend un petit peu des couples. Mais tant qu'on donne pas des leçons et qu'on guide la personne pour... son plaisir, mais aussi le plaisir à deux, c'est ensemble que ça se fait au final.
- Speaker #1
Est-ce que le sexe ne serait pas de la communication ?
- Speaker #2
C'est incroyable cette découverte ! C'est pas faute de le répéter depuis des millions. C'est évidemment un organe... Un organe, non. Tiens, remarque, finalement, c'est un lapsus, mais qui est pas mal. C'est évidemment un des ingrédients essentiels à la recette, si tant est qu'il y en ait une bonne. Mais bien sûr qu'il faut communiquer. Déjà, parce que si on communique à l'autre, ça veut dire qu'on s'est aussi un petit peu appris soi-même. Il y a aussi cette histoire de parler avec soi et de pouvoir un peu se connaître suffisamment pour pouvoir en raconter quelque chose à l'autre. À condition qu'on ait l'espace aussi pour le faire. Donc il y a quand même beaucoup, beaucoup d'éléments. contextuelle quand même qui entre en compte sur le fait qu'on arrive à échanger et à communiquer avec ses partenaires. Mais heureusement que c'est quelque chose qu'on ne va pas arrêter de répéter tellement c'est important et on voit à quel point parfois ça solutionne des situations qui étaient un petit peu problématiques ou qui étaient un petit peu bloquées.
- Speaker #0
Toi tu t'en rends compte dans la boutique dans laquelle tu travailles ? Tu as souvent des gens seuls qui viennent ou plutôt des couples ?
- Speaker #3
Je pense que ça dépend des boutiques. Mais dans la mienne, c'est, je dirais, 50-50. J'ai beaucoup de couples qui viennent, qui sont curieux, qui veulent découvrir des choses. Alors, au début, ils sont un peu timides. Ils ne veulent pas de conseils. Ils veulent, voilà. J'essaye de les détendre, montrer que je suis leur amie et que je suis là pour leur bien et qu'ils peuvent allumer les toits, par exemple. Et ça leur permet de sentir un petit peu les différences. Et là, ils se disent, mais... Pourquoi lui, il vibre comme ça et lui, il fait ça comme ça ? Bon, alors ça, ça s'utilise comme ci, ça s'utilise comme ça. Ah ok, est-ce que vous avez des choses pour les hommes ? Est-ce que vous avez des choses pour l'anel ? Et la discussion se crée et là, forcément, ils repartent avec au moins quelques informations. Et ça, c'est ce qui fait que j'aime mon métier. Mais en parallèle, il y a beaucoup, par exemple, généralement, des nanas qui viennent seules, qui disent bon. Voilà, moi,
- Speaker #2
j'y connais rien.
- Speaker #3
Aidez-moi. J'ai envie de passer le pas, mais je ne sais pas comment. Donc, il y a toute une succession de petites questions que je leur pose. D'abord, est-ce que vous avez besoin que ce soit externe, interne ou les deux ? Sachant que l'interne n'est pas nécessaire. Et là, d'un coup, il y a quelque chose qui se débloque. Ah, c'est vrai ? L'interne, ce n'est pas nécessaire ? Ben oui, bien sûr. Et voilà, j'effile les questions selon les préférences de la personne qui vient à la boutique. Et parfois, elles ressortent avec quelque chose qui, j'espère, les aidera à reprendre confiance en elles.
- Speaker #2
C'est vrai qu'il y a plein de trucs qui se sont développés depuis quelques années et qui donnent accès à d'autres sensations. Et peut-être que ça permet de se dire qu'on n'est plus sur l'image. du gode pas forcément très joli et souvent un peu trop gros, qu'on pouvait voir quand même dans un truc un peu cliché, qu'on peut toujours trouver. Et tant mieux si ça fait plaisir à certaines personnes. Vraiment, je le dis un peu en rigolant, mais c'était parce que c'était assez excluant d'autres manières de faire. Et je pense qu'il y avait beaucoup de personnes qui ne se sentaient pas concernées. Du coup, ça fait quand même un petit moment qu'il y a beaucoup de choses qui se sont développées, notamment pour les personnes à vue. mais je trouve que c'est Même pour les personnes à pénis aussi, d'ailleurs, si on va un peu sur le plaisir prostétique ou sur l'anal. Et c'est quand même vachement intéressant de pouvoir se dire que, peu importe ta sexualité, peu importe si tu as un ou une partenaire fixe ou régulier, tu peux t'en saisir et tu peux aller poser des questions. Et tu peux sûrement trouver quelque chose qui te plaise et qui te permette de découvrir peut-être une autre partie de plaisir que tu ne connaissais pas.
- Speaker #0
Je rebondis sur ce que vous dites parce que j'ai l'impression... Il y a eu comme... par rapport à la pénétration, qu'elle soit pour les hommes ou pour les femmes, il y a quand même un truc qui rassure en disant on n'est pas obligé d'être pénétré. Est-ce que c'est... C'est rare de l'entendre un truc...
- Speaker #3
C'est drôle parce que autant je dis ça tout le temps aux personnes avules qui rentrent dans la boutique, je leur dis non, la pénétration, c'est pas obligatoire. Autant les personnes apénistes, je leur dis l'inverse. Je leur dis mais si, la société, c'est sûr. C'est génial ! Il y a plein de choses. C'est super bien de stimuler la prostate. Ça réduit les risques de cancer. C'est limite plus fort qu'un orgasme du point G quand c'est féminin.
- Speaker #2
Parce que là, on parle de déconstruction des normes, en fait. Et je pense que c'est ça, il y a quand même une norme préétablie majeure qui est toujours le cas. Moi, je vois beaucoup en cabinet, et mes collègues sexuels aussi, c'est que toute femme, qui a des rapports avec des hommes ou des personnes à pénis, se sent obligé d'être pénétrable. Donc on y est encore quand même sur le taf de, pour avoir une sexualité fonctionnelle, pour réussir, pour avoir du plaisir, non, la pénétration n'est pas obligatoire. Donc c'est pour ça que je crois qu'on continue à en parler beaucoup. Et c'est pour ça, moi aussi, je suis assez tentée souvent, quand j'ai des couples hétéros et ou des mecs seuls qui viennent me voir, de leur parler du plaisir anal et du plaisir prostatique. Parce que c'est aussi peut-être une manière de s'épanouir, parce que c'est aussi peut-être une manière d'être un petit peu militant. J'ai envie de le voir aussi un peu comme ça et de sortir de ce carcan des normes qui nous sont imposées, rapport à nos genres et à nos orientations sexuelles, où on serait censé avoir telle ou telle pratique.
- Speaker #3
Maintenant que tu le dis, je ne sais plus comment s'appelle l'auteur de ce livre.
- Speaker #2
Martin Page, au-delà de la pénétration.
- Speaker #3
Exactement, qui a dit il n'y a pas très longtemps que c'est 87%, je crois, des hommes français qui ont testé la pénétration anal.
- Speaker #2
Ah non, ce n'est pas Martin Page.
- Speaker #3
Non ?
- Speaker #2
Martin Page, pour la petite histoire, c'est un mec hétéro qui a écrit un livre en expliquant justement qu'en tant que mec hétéro, on pouvait se passer de la pénétration. de nos partenaires féminines et que du coup, la sexualité pouvait être bien autre chose. Donc, il aborde quand même la norme pénétrocentrée, on va dire, d'une autre manière hyper intéressante. Peut-être, il y a une BD, en revanche, sur la pénétration anale.
- Speaker #3
Oui, c'est ça.
- Speaker #2
Qui a été écrite par Martin P, je crois, P-Y.
- Speaker #3
Cet auteur qui avait dit que, je ne sais pas si c'est une bonne stat, 87% des hommes français avaient testé la pénétration anale. mais beaucoup l'avaient fait de leur côté, sans le dire à leurs partenaires, sans jamais même l'avouer de leur vie, mais au moins ils l'ont testé. C'est énorme !
- Speaker #2
Ouais, moi ça me paraît très gros comme chiffre, mais... Ça me paraît gros aussi. Je pense qu'il y en a plus qui s'y testent que ce qu'ils en disent, en tout cas ça c'est sûr. 87% ça serait bien de voir dans quelle tranche d'âge quel... classe de la population quand même, je trouverais ça intéressant d'observer ça d'un peu plus près. Mais par contre, c'est évident que si c'est quelque chose qui pouvait être plus accessible et qu'on soit tous un peu plus accueillants les uns des autres, sans trop se juger justement sur nos pratiques, ça pourrait être vraiment une bonne chose, effectivement.
- Speaker #3
Mais c'est pour ça qu'on a besoin des gens comme nous pour que les gens ne fassent pas des bêtises solennelles. Ça peut être très dangereux si on s'y prend n'importe comment. déjà, il faut absolument qu'il y ait quelque chose qui retienne, qu'il y ait une base qui soit assez large pour pas que l'objet, qui, j'espère, est en silicone médical ou en tout cas qui est propre, ne parte pas et fasse un aller simple jusqu'à l'hôpital. Ben oui, parce qu'on peut pas le retrouver. Donc, il faut absolument que les gens qui ont ce désir viennent chercher des informations pour pas faire n'importe quoi. Parce que...
- Speaker #0
Vous avez entendu, ne faites pas n'importe quoi chez vous.
- Speaker #3
Je ne fais pas n'importe quoi.
- Speaker #2
Je ne connais pas n'importe quel objet.
- Speaker #3
Une base.
- Speaker #2
On ne le retrouvera pas. Ou une poignée. Il y en a plein en plus. Il y a plein de choses différentes qui existent. Mais c'est vrai que pour avoir eu des discussions parfois très ouvertes avec les services des urgences ou les proctologues, on retrouve tout un tas de choses dans l'anus parfois qui ne sont pas tout à fait destinées à ça.
- Speaker #1
Moi, j'ai des potes pompiers aussi.
- Speaker #2
J'ai entendu des histoires. Ben oui.
- Speaker #3
Alors,
- Speaker #1
Et justement, oui, effectivement,
- Speaker #2
c'est pour ça que vous aurez moins honte à aller dans un loft-tour et à se renseigner que d'arriver aux urgences avec ce petit souci. Oui,
- Speaker #1
ça vaut pas la peine.
- Speaker #3
Et puis, spoiler, ils le savent que vous n'avez pas glissé dans les pours. Ils le savent. Si on va faire tous les jours.
- Speaker #2
C'est vrai.
- Speaker #0
Du coup, sans aucune transition, comment vous en êtes venue ?
- Speaker #2
C'est parfait. On va glisser gentiment vers ça.
- Speaker #0
On va glisser vers cette question. Comment vous en êtes venue à ces métiers qui sont vraiment assez spécifiques et incroyables ?
- Speaker #2
Tu veux commencer ? Ouais.
- Speaker #3
Alors, moi, c'est assez drôle. J'avais fait de la vente dans le passé. Ce n'était vraiment pas quelque chose qui me plaisait. j'ai travaillé sur le côté sur un jeu vidéo qui faisait de l'écriture érotique c'est moi qui faisais les textes érotiques c'était très chouette et comme c'était un jeu qui était inclusif et ben je me suis informée sur beaucoup de choses la sexualité quand on est en situation de handicap la sexualité quand on est une personne asexuée etc vraiment tout plein de choses et j'ai découvert plein de savoirs reliés à la sexualité, alors que j'étais juste quelqu'un qui écrivait des petites scènes érotiques pour un jeu vidéo complètement indépendant. Et là, je vois une offre d'emploi pour la boutique où je travaille actuellement, et je me suis dit, ah bah, ok, là, c'est le seul endroit où je pourrais travailler à nouveau dans la vente, et je m'y ai épanouie. J'ai eu une super formation qui a duré une semaine et qui m'a appris énormément de choses. Et qui fait que, voilà, je me sens bien là où je travaille aujourd'hui.
- Speaker #1
Parce que c'est vrai que c'est une boutique où, quand on va, les gens savent vraiment nous informer. Donc, vous avez une vraie formation autour de ça. On vous montre chaque objet. On vous fait des...
- Speaker #3
Oui, on connaît absolument tous les objets de la boutique. Sans aucune... Tous ! Que ce soit un rabbit en silicone médical qui a été fabriqué à tel endroit, machin truc. Ou le bac à glaçons en forme de zizi. Oui, on les connaît tous.
- Speaker #2
Est-ce que tu les as tous testés ?
- Speaker #3
Non, parce que c'est illégal. Mais on a des bonnes remises quand même en tant que vendeuse. Et du coup, à force de dire ça c'est super, ça c'est génial, on est un peu curieux.
- Speaker #0
Une énorme collection en fait.
- Speaker #3
J'avoue, j'ai quand même une sacrée collection maintenant. Et ça m'aide, ça m'aide beaucoup à conseiller les gens à être sincères encore plus, même si je ne donne pas mes expériences personnelles. Les gens sont très curieux et me disent « alors vous avez testé ci, vous avez testé ça ? » Je leur dis non. Moi, j'ai une formation qui m'a donné toutes les informations nécessaires là-dessus. Mais je connais quelqu'un ! En tout cas, ça me permet aussi de dire, voilà, il n'y a pas... un jouet qui est mieux que les autres. Il n'y en a pas un qui est ultime. Ça dépend vraiment des situations. Ça, c'est pour ci, ça, c'est pour ça. Vous avez envie de dormir plus tôt ce soir, vous avez envie de bien dormir, prenez un jouet à suction d'air. Et vraiment, l'orgasme est tellement intense, en moins de 5 minutes, allez, c'est dodo après. Au contraire, vous voulez continuer la journée comme si de rien n'était et pouvoir avoir plusieurs orgasmes et tout va bien. Je dirais plutôt un womanizer, qui n'est pas de la structure d'air, contrairement à ce qu'on pense.
- Speaker #2
Ah bon ? Eh oui. Les mythes s'effondrent. C'est vrai que c'est beaucoup ce qu'il racontait.
- Speaker #3
Oui, en fait, c'est...
- Speaker #1
Le womanizer, pour rappeler, c'est cette espèce d'objet qui est arrivé sur le marché, qui paraît incroyable, alors moi je n'ai pas testé, mais dont on parle, qui simule un cunni.
- Speaker #3
Oui et non. En fait, womanizer, c'est une marque. Oui. C'est une marque, à la base, allemande, qui a été... C'est gratuit. C'est gratuit.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #2
on en entend tellement parler au moins le blumenizer est devenu outre la marque un truc presque générique pour l'objet en tant que tel qui on l'a beaucoup dit mais pourtant c'est pas ça comme tu nous dis on l'a beaucoup appelé l'aspiaclito enfin ce truc justement un peu aspirant ça simule pas vraiment un cunni non pas un cunni mais oui c'est ça c'est l'aspiration du clitoris c'est un répliquement externe du gland du clitoris Tauris. Pas en vibration comme un vibro, mais plutôt...
- Speaker #3
Oui, c'est ça. En fait, c'est en contact avec rien. Il n'y a que l'aspiration de l'air ou la pulsion d'air qui va être en contact avec le clitoris. Et c'est cet afflux sanguin qui va se créer autour du gland, qui va se répandre dans tout le clitoris et qui va créer un orgasme. Donc ça, c'est les jouets qui font de la suction, généralement. Ça crée un orgasme avec un afflux sanguin. Un orgasme, c'est quand le clitoris est complètement gonflé et ça déclenche un afflux d'hormones. Après, on est très fatigué. Pas avec Womanizer. C'est différent. Ils ont une technologie brevetée qui fait que ce n'est pas de l'aspiration. C'est un truc légèrement différent et on n'est pas fatigué derrière. Et ça fait le même effet ? Non, justement, comme on n'est pas fatigué. La sensation sur le moment est... très légèrement différentes. Mais je pense que ça dépend des gens et de leur sensibilité. Il y a des womanizers qui ont des sensations différentes. Le dernier qui est sorti est très surprenant tellement il est réaliste. Très surprenant.
- Speaker #1
Est-ce que des bouches humaines peuvent faire la même chose qu'un womanizer ?
- Speaker #3
Absolument pas. C'est très particulier. Parce que des fois, on a... Des fois,
- Speaker #1
on peut se demander s'il y a une crainte aussi comme ça de si on passe sur un jouet, est-ce qu'après un partenaire va suffire ? Des fois, c'est vrai. Il faut savoir qu'il y a des objets qui font des choses qu'un partenaire ou une partenaire, je dis un partenaire en général, ne pourra pas faire. Donc, c'est-à-dire qu'on découvre de nouvelles sensations et qu'il n'y a pas de concurrence avec le jouet, en fait. Oui,
- Speaker #3
voilà. En fait, c'est un truc que je dis tous les jours. Un jouet, ça ne fait pas de bisous. Un jouet, ça ne fait pas de câlins. Un jouet, c'est froid. C'est très chouette, c'est très pratique. mais ça ne va jamais remplacer qui que ce soit.
- Speaker #2
Oui, c'est un plus. J'ai l'impression qu'on en est un peu revenu quand même de ça, même si parfois certains couples peuvent le craindre, mais je crois que ça s'explique de manière tranquille, effectivement, en disant que c'est quelque chose en plus. Ce n'est pas quelque chose qu'on est obligé d'utiliser systématiquement, non plus dans les rapports. C'est un accessoire, c'est quelque chose à partager, et ou pas, selon. Il y a plein de moments où on peut se servir des objets, des accessoires, quand on est en couple ou quand on est seul. Et c'est ça qui est assez chouette à noter aussi. C'est assez varié, finalement, la manière.
- Speaker #3
Il y a des fois où, effectivement, il y a des personnes qui rentrent dans la boutique, qui se disent « bon, il me faut un jouet parce que maintenant, je suis célibataire et il me faut quelque chose, mais je n'aime pas les jouets, mais il m'en faut un » . Ben non, partez sur de la littérature érotique, partez sur des podcasts, du porno tant qu'il est éthique. Il y a plein de choses. Prenez une petite crème excitante là-bas, naturelle. Prenez un petit plumeau qui va augmenter les sensations et puis pas besoin de jouer.
- Speaker #0
C'est bien, tout est possible.
- Speaker #3
Tout est possible.
- Speaker #0
Et toi, du coup, comment t'en es venue ?
- Speaker #2
Alors moi, j'ai eu une première vie professionnelle qui n'était pas si longue, mais quand même, qui a été très engagée et engageante. J'étais assistante sociale. J'ai travaillé dès mes études. Mon premier boulot et mon seul boulot en tant qu'AS, ça a été ça. C'était auprès de personnes séropos au VIH. La question du VIH et de vivre avec le sida est une question qui me porte et qui m'engage depuis longtemps. C'est ça qui a fait que j'ai voulu être assistante sociale. C'est ça qui a fait que j'ai choisi mes stages dans ce domaine-là. C'est ça qui a fait que j'ai fait mon premier travail en structure qui hébergeait des personnes séropos. Et c'est ça qui m'a amenée vers le virage sexo puisque je me suis rendue compte en étant assistante sociale dans cette association qui hébergait un public extrêmement mixte. C'était hyper riche, il y avait des femmes qui avaient des parcours migratoires tout à fait douloureux, improbables, avec des mecs homos parisiens contaminés dans les années 80, avec des personnes trans, avec des travailleurs du sexe. C'était des publics extrêmement variés, mais qui avaient tous pour point commun d'avoir le VIH, d'avoir contracté le VIH et de devoir vivre avec. Et en fait, moi, ce qui me plaisait avec eux, c'était pas tant de remplir la paperasse qu'on devait faire en tant que travailleurs sociaux, même si on le faisait, bien évidemment, et que c'est évidemment très important. Mais c'était d'organiser des dîners ou des groupes de parole où on pouvait discuter de comment c'était de vivre avec une maladie qui se transmet par la sexualité. qui posent beaucoup de questions sur est-ce que je peux être mère en ayant le sida ou pas, qui trimballent encore aujourd'hui beaucoup d'idées reçues, de fausses idées et de stigmatisations quand même assez fortes. J'ai beaucoup aimé parler avec eux de comment tu pouvais avoir des relations amoureuses et sexuelles en étant séropo et je crois que c'est ça qui m'a orientée vers la formation en sexo. À côté de ça, j'avais des engagements aussi très marqués dans des assos féministes. Donc je pense que l'alliance des deux a fait que je me suis beaucoup posée de questions, que j'ai beaucoup lu, que j'ai beaucoup rencontré de personnes qui travaillaient un petit peu dans ces milieux-là et que j'ai eu envie d'en faire mon métier. Justement avec un peu cette idée quand même qu'il y avait beaucoup de discrimination envers les personnes séropos bien évidemment et envers les femmes, qui étaient un peu mes deux sujets phares à l'époque. avec mes... que j'avais envie de poser différemment dans un cadre plus professionnel et d'amener peut-être un éclairage et un regard différent là-dessus. Donc c'est ça qui m'a amenée vers la sexo. Et voilà, aujourd'hui je travaille toujours à l'hôpital et toujours en maladie infectieuse. Donc je suis encore très associée avec la question du VIH et de la discrimination quand même envers les homosexualités de manière générale. Et je forme Solidarité Sida. régulièrement, j'ai été bénévole chez eux. Ça reste quelque chose qui est encore très marqué chez moi et qui restera, je pense, même si je change de vie professionnelle encore une fois plus tard. On verra. Mais voilà un peu d'où je viens. J'en ai vraiment fait un tout petit résumé. Mais c'est ça qui m'a amenée aujourd'hui à être sexologue.
- Speaker #0
C'est hyper riche.
- Speaker #2
Ouais.
- Speaker #0
Et ta clientèle que tu reçois aujourd'hui, en dehors justement de tes autres activités, est-ce que tu as une clientèle phare ? Est-ce qu'il y a des gens qui viennent pour te voir ? Pour quels genres de problématiques ?
- Speaker #1
Maintenant que ça fait quand même quelques années que j'exerce, je vois aussi que justement mes engagements, mes prises de parole dans certains festivals, dans certaines tables rondes, j'ai moi-même un peu monté des assos où on parlait des questions de sexualité. Tout ça a fait que ça attire un public qui est assez informé, qui se revendique comme étant un public féministe. J'ai des jeunes femmes, pas mal, qui ont beaucoup lu de trucs et qui se retrouvent un peu empêtrées dans la situation où elles se disent « Je suis hétéro, mais je suis féministe, alors je suis quand même un petit peu embêtée dans le début de cette vie sexuelle où je me sens encore bien enfermée dans certaines normes, donc comment est-ce que je m'en dépatouille ? » Ça, c'est un public que j'ai assez régulièrement. Après, ce que j'ai toujours remarqué dans mes consultes, c'est que selon les périodes, je vais avoir beaucoup de questions qui vont revenir dans une seule et même période. Puis, une fois que cette petite période est terminée, je vais avoir une thématique phare qui va revenir et j'ai l'impression que tout le monde vient pour ça. Alors, je ne sais pas si c'est moi qui aime bien du coup, mais parfois, la question de la maternité avant 40 ans ou à l'approche de la quarantaine, j'ai une salve de semaines où je n'ai pas que ça, mais beaucoup que ça. parfois je ne vais avoir que des couples qui viennent parce qu'ils sont en désir d'ouverture de couple et que ils essaient de de là je résume vraiment beaucoup c'est évidemment pas que ça mais il ya des choses qui sont quand même de manière assez marquante donc ça c'est rigolo de voir ça on les ouvertures de couple ça peut arriver assez fréquemment essaye de poser le cadre ouais on pose le cadre un cadre qui à la fois théorique et pratique j'ai beaucoup de gens qui viennent parce qu'il se pose des questions sur leurs affections sexuelles qui ne sont pas forcément traditionnelles et donc qui ont besoin d'avoir aussi une petite réflexion là-dessus. Qu'est-ce que j'ai ? J'ai pas mal de couples qui ont des difficultés majeures de communication. Ça, c'est assez répétitif aussi. Et puis beaucoup de questions sur des asymétries de désirs. Donc un couple, l'un ou l'autre des partenaires a moins de désirs que l'autre. Ce qui pourrait ne pas poser de problème si... si les deux n'en souffraient pas. Mais du coup, ils viennent me voir parce qu'ils en souffrent. J'essaie de vous trouver les autres sujets.
- Speaker #0
Et est-ce qu'il y en a un que tu as envie de développer par rapport à des conseils que tu pourrais donner ? Par rapport à peut-être la symétrie de désir ? Oui.
- Speaker #1
C'est évident que je trouve que c'est très opportun de venir consulter dans ces moments-là. Ce que j'entends systématiquement, c'est pourquoi est-ce qu'on a attendu autant de temps avant de venir ? Et moi, ce que je raconte beaucoup, Peut-être que c'est ça que je peux dire aujourd'hui, c'est que l'asymétrie de désir n'est pas forcément un problème. C'est même plutôt, si tant est qu'on utilise ce terme, c'est même plutôt normal qu'elle arrive et qu'elle survienne à plein de moments différents de notre vie de couple. Et je pense qu'il faut pouvoir se dire que c'est OK, l'essentiel étant d'en parler. Parce qu'en fait, le désir, ce n'est pas juste un bouton sur lequel on appuie et c'est un peu magique et ça se passe et on est forcément toujours alignés. Il y a tellement d'autres trucs et de paramètres dans notre vie qui font qu'on est quand même pas mal parasité par un quotidien qui prend beaucoup de place. S'il y a des enfants, le travail, la vie tout court, des périodes de vie parfois qui sont moins évidentes. Et la question du désir, c'est une question à deux, évidemment, quand on est à deux, mais c'est avant tout une question avec soi-même. Donc moi, je pense qu'il y a beaucoup de choses à taffer sur comment est-ce qu'on l'explore, ce désir, comment est-ce qu'on le comprend. Et pouvoir vraiment se laisser un petit peu tranquille sur le fait qu'on ne soit pas tout le temps performant. Ça n'est pas grave du tout. Mais que par contre, si on a envie d'entretenir quelque chose avec son partenaire ou sa partenaire, il s'agit plutôt de se donner rendez-vous, il s'agit plutôt de développer un peu des temps de qualité, de finalement se dire que si on n'a pas d'espace pour le désir, c'est quand même normal qu'il ne puisse pas exister. Donc si on se laisse un peu tranquille là-dessus et qu'on rétropédale, on se rend compte que ce n'est pas moi la fautive ou le fautif parce que j'ai moins de désir que l'autre en face. Mais que par contre, il faut qu'on se réaligne un peu sur une espèce de territoire de rencontre où on va aller parler le même langage, même si l'autre personne aura peut-être toujours un petit peu plus de désir. Mais le déséquilibre peut ne pas être problématique. Donc voilà, mon conseil, ça serait de ne pas hésiter à en parler à deux, si on peut. Que si ce dialogue, il est trop difficile, ne pas hésiter à aller voir quelqu'un pour en parler. Parfois, il suffit de quelques séances. On n'est pas obligé de partir pour trois ans de thérapie non plus. et que parfois quand on lève un peu quelques leviers et quelques blocages du quotidien, on se rend compte qu'il ne fallait pas beaucoup plus. Et puis on remet un peu d'intérêt, on remet un peu de curiosité, on remet un peu de savoir-faire et ça rassure tout le monde de se rendre compte qu'on a des ressources, qu'on n'est pas que désemparé face à tout ça. Et qu'on peut trouver vraiment des nouveaux endroits de rencontres sensuelles, au moins, si ce n'est sexuelles, qui soient très sympas.
- Speaker #0
Tu les envoies ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr que j'envoie. Alors moi, c'est sûr que les ressources lecture ou podcast sorties, quelles qu'elles soient, font partie des ressources que je propose. Je leur propose bien volontiers d'aller dans des love stores, seules et ou ensemble, pour justement un peu se familiariser avec tout ça, pour essayer de se donner envie. pour... entendre des gens en parler de manière libre et tranquille aussi, voir tout ce qui existe, se rendre compte qu'il y a peut-être des choses qui peuvent convenir. J'ai mes petites librairies aussi où je les envoie parce qu'il y a des rayons érotiques ou pornos qui sont bien fournis et pareil, où on peut être bien conseillé. Je pense que le fait de faire sortir la question de la sexualité et du désir que de soi et de son couple, pouvoir percevoir que ça se nourrit et que ça s'alimente par l'extérieur, Je pense que c'est une des clés essentielles aussi à la compréhension de comment ça fonctionne.
- Speaker #2
Et c'est drôle parce que c'est une sorte de ping-pong qu'on se fait. Ça arrive souvent qu'il y ait des couples qui viennent ensemble et qui se dirigent immédiatement vers l'anal. Sauf que l'anal, il est exclusivement pour la personne féminine du couple hétéro. Et ça m'arrive souvent de voir une sorte de malaise. de la part de cette femme qui le fait parce qu'elle a envie de plaire au fantasme de son mari, son copain, peu importe, la personne qui l'accompagne. Et j'essaye, sans trop m'interposer, c'est là, il y a une sorte de limite que j'essaye de poser. J'ai envie d'aider ces personnes-là, de leur dire, voilà, tu n'es pas obligée. C'est toi que ça regarde, pas lui. Tu ne dois pas lui faire plaisir. C'est à toi que tu dois faire plaisir d'abord. Et puis ensuite, tu penses à ton couple. Et j'essaye de leur faire comprendre que dans ces moments-là, il faut parler à quelqu'un. Ou au moins déjà en discuter entre vous. Parce que ce n'est pas normal que ce soit toi qui es une femme dans un couple hétéro qui doit faire tous les efforts. Je trouve ça pas normal. Donc, j'essaye de faire un petit peu un ping-pong et de les envoyer vers toi aussi. Parce que, comme je le dis très souvent, je ne suis pas sexologue. J'ai beaucoup de connaissances, mais je n'ai pas le côté psy que tu as. Et les mots justes pour aider les gens. Je vends juste des accessoires de plaisir.
- Speaker #1
La consultation à trois, en vrai, c'est quand même une dynamique très particulière quand on a un couple en face de soi. Et c'est un espace où les gens se disent quand même des choses qu'ils ne se disent pas ailleurs. Donc ça peut être parfois quand même des petits marchepieds ou des escabeaux, je ne sais pas, vous voyez l'image. Mais ça peut aider à se dire des choses qu'on n'arrive pas à se dire à la maison. Ça peut aider à s'exprimer. une idée, une envie ou des choses qu'on n'aurait jamais osé exprimer finalement dans l'intimité du foyer parce que parfois ça part vite dans quelque chose qui est un peu plus conflictuel ou simplement parce qu'on n'ose pas. On pourrait se dire que ça doit être terriblement dur de parler devant quelqu'un qu'on ne connaît pas. C'est évident que ce n'est pas un exercice qui est simple, mais par contre, si la relation de confiance est établie avec le ou la thérapeute, c'est un endroit justement pour vous. qui est destinée à ce qu'on puisse se dire des choses très intimes et à ce qu'on puisse réfléchir à comment est-ce qu'on peut faire pour que ça se passe mieux, comment est-ce qu'on peut faire pour mieux se retrouver. Donc n'hésitez pas, n'ayez pas si peur de franchir la porte. Est-ce qu'il y a du transfert sur de la thérapie de couple ? Parce que je pense que forcément, souvent, on vient te voir pour un problème sexuel et puis très vite, ça peut dériver, en fait, le sexe c'est un peu le... Je fais de la thérapie de couple. Moi, je suis sexologue. Justement, j'ai un bon carnet d'adresses. Après, c'est important d'être bien conscient de ses limites d'exercice justement par rapport à son métier initial, si on en a un. Mais généralement, quand on est sexo, on a un diplôme initial qui nous donne quand même une petite coloration dans la clinique. C'est important d'avoir conscience de ses limites et d'être bien clair sur ce qu'on ne sait pas faire et jusqu'où on peut aller. pour réorienter vers des gens qui pourraient justement être plus adaptés aux personnes qui viennent nous voir. Mais c'est évident que si le symptôme de consultation est un symptôme sexuel, ce qui est souvent le cas, mais pas toujours, on est obligé de s'extraire de la sexualité pour voir tout ce qu'il y a autour. Moi, je travaille de manière systémique, donc on va aller bosser sur tout ce qui fait partie de votre vie pour bien comprendre qu'est-ce qui bloque, qu'est-ce qui pêche. Si quelqu'un arrive en disant qu'il y a un problème d'asymétrie, de désir dans le couple ou qu'il y a une dysfonction érectile, Moi, je ne vais pas travailler que là-dessus. Je vais évidemment travailler sur qui vous êtes, comment tu t'es construit, comment est-ce que tu as appris ou pas la sexualité et de quoi tu as envie. Qu'est-ce que tu as envie de faire aujourd'hui ? Quelle est la demande au fond ? La demande, ce n'est pas juste de réparer une érection, par exemple. C'est souvent pas ça, d'ailleurs. Du coup, on va être obligé de bosser sur plein d'autres trucs et c'est ça qui est intéressant. Et oui, en couple, on fait beaucoup de thérapie de couple. On travaille beaucoup sur la communication non-violente. On travaille beaucoup sur la communication tout court, on l'a dit un peu tout à l'heure. tout à l'heure. Donc c'est intéressant aussi ce prisme-là. Il me fait voir autre chose, il me fait travailler différemment.
- Speaker #0
Et on parle beaucoup de couples, mais quand on est seul, pourquoi on vient voir un sexologue ?
- Speaker #1
Là, pareil, les motifs sont aussi variés qu'il n'existe de personne, je pense. On vient voir un sexologue parce qu'on rencontre parfois des difficultés un petit peu répétitives et chroniques dans ses rencontres sexuelles ou dans ses histoires amoureuses. On vient voir un sexo parce qu'on se pose des questions sur son orientation sexuelle, on se pose des questions sur l'accès au plaisir, on se pose des questions techniques sur comment est-ce qu'on marche à l'intérieur et dans la tête, on se pose des questions sur ses fantasmes et sur la nature de ceux-ci qui parfois perturbent un peu, parce qu'on est curieux de certaines choses et qu'on ne sait pas bien où aller chercher, qu'on aimerait bien pouvoir explorer peut-être tel ou tel domaine, mais Déjà quand on a un peu besoin de faire la paix sur est-ce que c'est ok ou est-ce que ça ne l'est pas, est-ce que ça fait de moi une personne... La question, vraiment, la norme, j'insiste beaucoup là-dessus, mais parce que ça revient tout le temps. Est-ce que ça fait de moi une personne tordue ou perverse parce que j'ai envie de faire ça ou parce que je pratique la masturbation sur ces sujets-là ou que mes sujets d'excitation sont plutôt ceux-ci que ceux-là ? Donc ça, c'est quand même des questions qui reviennent pas mal. La question de la répétition quand même du schéma de couple, qui est souvent un peu mis en échec, revient pas mal aussi. plaisir des plaisirs, qu'est-ce qui donne du plaisir, qu'est-ce qui n'en donne pas, comment j'y accède à ce qui en donne. Voilà à peu près. Évidemment, beaucoup pour les personnes à vulvaire vagin, les douleurs pendant les rapports. Donc, dans toutes les histoires qu'il y a pu y avoir précédemment.
- Speaker #0
Tu rencontres beaucoup de femmes qui ont subi des violences ?
- Speaker #1
Oui, c'est quasi... Je pense que j'ai fait un peu le calcul la dernière fois parce que c'est... Bon après voilà, c'est un sujet sur lequel je suis très engagée aussi, donc c'est ce que j'ai dit tout à l'heure sur, on attire pas mal les gens en fonction des sujets sur lesquels on se positionne. Je pense que c'est au moins 80% de la population que je reçois, donc les consultes elles sont... C'est pas fun d'être sexologue, parfois on rigole, mais on n'est pas là vraiment que pour faire un petit peu de légèreté sur le sexe. Bien souvent, dénouer des traumas. Alors moi, j'ai de la chance, j'ai souvent des gens qui viennent me voir, qui sont déjà en thérapie par ailleurs. Donc moi, je peux travailler plein de choses avec eux sur la question des abus et des violences sexuelles, mais j'ai aussi plein de limites là-dessus. Mais c'est vachement intéressant de pouvoir reprendre quelque chose là-dedans et d'accompagner ces personnes-là à se ressaisir de leur sexualité, quelle qu'elle soit, a fortiori quand on a été abîmé, abusé.
- Speaker #2
c'est chouette aussi comme parcours c'est des parcours difficiles mais c'est hyper intéressant ça m'arrive aussi ça m'arrive aussi d'avoir des personnes qui ont subi des violences sexuelles parfois elles me le disent parfois je le comprends ça peut être par le choix de par le choix de Toy simplement il ne faut absolument pas qu'il soit pénétrant Euh... « Ah, j'ai besoin de quelque chose qui soit très doux. Ah, je ne veux juste pas du tout de toy. Et j'ai besoin de reprendre confiance en moi. » Et c'est là que je dois venir en aide. Parce que cette personne, parfois, elle peut compter sur moi pour l'aider à reprendre confiance en elle, alors que je suis censée être une simple vendeuse dont je vais devoir lui donner la lecture. Je vais devoir lui donner des jeux à jouer avec. parfois elle-même, mais aussi avec ses amis. Des petits accessoires, des petits plumeaux, machin, et des cosmétiques. Il y a plein de choses, plein de choses. Mais je pense que ça commence généralement par la lecture. Il y a... Quelques livres qui sont vraiment très, très bien pour apprendre à se redécouvrir soi-même et à prendre confiance en soi dans le sens où, malheureusement, chaque personne est différente. Parfois, on a des parcours de vie qui font qu'on est plus ou moins à l'aise avec son propre corps, que ce soit avec des traumas ou avec l'éducation. Voilà, une éducation qui fait qu'on nous met dans le crâne une sorte de body shaming, que ce soit... religieux, que ce soit culturel, ça peut être plein de choses. Et cette honte de son propre corps, ça peut être là depuis toujours. Donc moi, c'est pas mon rôle de déconstruire tout ça. C'est juste leur donner les outils dans les mains. C'est tout.
- Speaker #0
Oui, puis ça peut être un premier pas d'aller dans une boutique qui fait en sorte que ça renoue avec peut-être quelque chose avant de faire un premier pas pour aller peut-être voir une sexologue et après peut-être aller faire une thérapie.
- Speaker #1
Oui, carrément.
- Speaker #2
C'est généralement ce que je dis. C'est genre, voilà, ce serait bien de consulter aussi une sexologue.
- Speaker #1
C'est intéressant de savoir que dans un love store, il n'y a pas que des jouets, en fait. C'est ça qui est... Oui, c'est le premier temps, peut-être. Il y a un premier dialogue, puis il y a de la lecture, comme tu dis. Il peut y avoir des jeux cosmétiques, des jeux. Parce qu'on a l'impression qu'on y va spécialement pour un objet.
- Speaker #2
Oui, mais c'est drôle parce que même moi, quand j'ai postulé pour travailler dans cette boîte-là, moi, je me disais, c'est les jouets qui m'intéressent. Mais maintenant, non. Maintenant, non. Alors, c'est surtout le contact humain, clairement. Mais c'est tous les ventailles de choses qui sont possibles et que les toys, c'est rigolo, mais c'est... que des accessoires, comme tout le reste. Et les jeux, par exemple les jeux de cartes, tout ça, c'est au même niveau. C'est pas le même prix, mais c'est au même niveau.
- Speaker #0
C'est marrant de réussir à ouvrir et débrider la sexualité parce qu'il y a toujours quand même dans cet inconscient quelque chose de sale, qui fait peur, où on se dit peut-être qu'on n'est pas à la hauteur de ce qu'on devrait faire, ce qu'on devrait être, la norme. Et je trouve que ces boutiques, d'aller voir une sexologue ou de savoir qu'on peut en discuter, on se remet un peu au centre en disant, voilà, en fait, il y a plein de choses à découvrir.
- Speaker #2
Ce que je dis souvent, même tout le temps, aux personnes qui, par exemple, ne veulent pas rentrer dans la boutique parce que c'est des jeunes qui disent, oh non, moi, je n'ai pas besoin de ça, ou des gens qui sont gênés, je leur dis, on est tous et toutes concernés. Il n'y a pas de raison. Que ce soit vu comme quelque chose de sale, que ce soit vu comme quelque chose de pervers, une déviance, on est tous et toutes concernés. Donc tant qu'à faire, il vaut mieux que ce soit quelque chose qui soit agréable. On arrive à avoir une discussion, un dialogue et des bons conseils. Voilà, c'est important. Tout le monde est concerné.
- Speaker #1
Oui, puis c'est vrai que toutes ces portes d'entrée, là même, ce qui... Ce qu'il y a de plus en plus, les réseaux sociaux, c'est une excellente porte d'entrée aussi à la question de la sexualité, à la question de l'intimité, en tout cas au sens large. Il y a plein de comptes hyper éducatifs et très informatifs qui sont vraiment très bien foutus et très intéressants. Ça peut permettre de mettre un petit pied dedans déjà. Il y a plein de conférences quand même aujourd'hui, il y a plein de journées thématisées, il y a plein de week-ends un peu, festivals. où on aborde ces questions-là. Donc, c'est bien qu'il y a une demande et c'est bien que ça fonctionne et qu'on en a besoin. Donc, je pense qu'il ne faut pas hésiter à aller là où on peut et là où ça nous semble possible dans une première étape. Et puis, plus on détabouise et plus on déculpabilise le fait d'aborder ces questions-là, plus ça rend le passage après à peut-être aller dans un love store ou aller faire une thérapie de couple un peu plus facile finalement. Donc, il ne faut vraiment pas hésiter à diversifier les sources.
- Speaker #2
Et puis aussi, on peut entrer dans un love store pour quelque chose qui n'a finalement rien à voir avec la sexualité. Peut-être pas à 100%, mais ça m'arrive souvent, par exemple, de vendre des boules de geisha à des personnes qui ont des futurs unaires. Les boules de geisha, ça aide à...
- Speaker #1
À tonifier le périnée. Ouais,
- Speaker #2
rééducation, tonifier le périnée. Il y a des sets qui sont différents pour des utilisations différentes. Et voilà. personnes qui juste savent que c'est lié d'un point de vue organe, donc ils viennent dans un love store parce qu'ils se disent peut-être,
- Speaker #1
là,
- Speaker #2
il doit y avoir un dispositif pour réparer ou tonifier périnée, par exemple.
- Speaker #1
Est-ce que c'est pas un prétexte ? Il y a plein de kits maintenant justement de rééducation périnée, mais qui ressemblent plutôt à des tout petits gouttes qu'on va insérer. avec des capteurs un peu sensoriels, sur lesquels on va venir exercer justement une contraction. Et après, on va avoir le petit résumé qui dit « t'as bien contracté et t'as moins bien décontracté » . Donc, c'est vrai que c'est… Je plaisante un peu en disant ça, mais ça m'amuse de me dire que tu peux venir. En disant que tu veux te rééduquer le périnée en achetant des boules de geisha.
- Speaker #2
Mais why not ?
- Speaker #1
Déjà, en fait,
- Speaker #2
non mais, t'as raison parce qu'il y a une fausse idée autour des boules de geisha, qu'en quoi ça donne du plaisir. 2% des personnes qui portent des boules de geisha ont pu ressentir du plaisir. C'est minuscule.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #2
C'est minuscule. Les boules de geisha ne donnent pas de plaisir. C'est sur le long terme que ça peut en donner.
- Speaker #1
Oui, quand tu les portes longtemps. Oui. Ça enveloppe. Quand tu augmentes le poids, il y a tout un process avec les boules de lécha que personne ne connaît vraiment. C'est vrai qu'il y a un peu cette pensée magique, genre tu les mets, tu marches un peu 3 mètres dans ton appart et puis tac, t'as l'impression que j'avais l'impression. Mais je me dis, c'est génial, tu mets ça et puis bim !
- Speaker #2
Pas du tout. C'est vraiment ça. En termes, on le porte par exemple 20-30 minutes tous les deux jours et on va faire la vaisselle, on va nourrir le chat du moment que la bille qui est à l'intérieur bouge. Et contracte de manière inconsciente le périnée et ça va le muscler tout seul sans qu'on y réfléchisse. Et petit à petit, on va aller vers des poids qui sont plus effilés, plus lourds. Et on va pouvoir avoir un super périnée qui crée des orgasmes plus puissants, une meilleure lubrification naturelle, qui supprime les risques de flûte urinaire, de descente d'organes, qui prépare un accouchement, qui répare après un accouchement. Vraiment, c'est génial, tout le monde devrait le faire. et pendant ce temps il y a des films comme le film 50 Shadows Grey qui disent que c'est un dispositif de plaisir alors que ça ne l'est pas. La seule manière d'utiliser des boules de geisha pour le plaisir et que ce soit immédiat, c'est si on les porte de manière vaginale et qu'on fasse de la pénétration anale en même temps, ça presse de chaque côté. C'est agréable pour tout le monde. Petit-petit.
- Speaker #1
Notre pépita. Et en stimulation externe aussi, Roland ? Si tu les portes ? Oui.
- Speaker #2
Ah,
- Speaker #1
j'y avais pas pensé. Je ne sais pas, j'y pense du coup.
- Speaker #2
L'autre jour, j'ai eu un... Attends,
- Speaker #0
j'ai pas tout compris.
- Speaker #1
En externe, c'est-à-dire si tu portes les boules de Gaïcha intravaginalement et qu'il y a une stimulation du gland du clitoris, par exemple. Ou de l'anus, d'ailleurs, en externe.
- Speaker #2
Oui, je n'y avais pas pensé. Mais du coup, l'autre jour... Alors, moi, j'adore venir voir les clients et les clientes qui sont très gênées et qui veulent absolument acheter Un oeuf télécommandé. Alors ça, ça me fait plaisir.
- Speaker #1
J'adore. C'est moins d'image.
- Speaker #2
Pourquoi ? Parce qu'un oeuf télécommandé, c'est rien de plus qu'un tampon qui vibre. C'est nul. C'est la personne qui a la télécommande qui a le plus de plaisir. Oui, le troll. Vraiment décider quand la personne peut jouir. Sauf que la forme,
- Speaker #1
elle n'est pas dingue.
- Speaker #2
Elle ne va pas stimuler le point G. elle ne va pas stimuler les clitoris, elle ne va rien stimuler. Donc ça vibre, ça fait du bruit, et la personne qui le porte est censée faire des têtes. Donc c'est un peu gênant. Quand je vois des gens qui cherchent des œufs télécommandés, je les dirige vers des jouets qui sont télécommandés, mais qui sont différents. Pas des œufs. Il y a d'autres formes qui sont beaucoup plus efficaces, bien mieux, et qui font plein de choses. Et du coup, l'autre jour, je faisais mon petit speech sur « Ah non, les œufs télécommandés, c'est pas bien. » Parce que ça ne fait rien. Et le monsieur était genre, oui, bon. Mais moi, j'avais un scénario en tête. Oui,
- Speaker #1
la pop culture ne nous aide pas à ce niveau-là.
- Speaker #2
Qu'est-ce qui se passe si je mets l'œuf à ma chérie et je fais un cunnilingus en même temps ? Alors là, j'ai eu une colle, je l'ai regardée. Prenez-le, faites-moi un retour. C'est vrai que sur les idées,
- Speaker #1
je suis un petit peu de comment ça marche et tout ça. Tu vois les scènes de films où tu vois... la nana qui se trémousse sur sa chaise dans le restaurant et qui a un orgasme de ouf parce qu'elle a un oeuf vibrant que son partenaire a actionné à distance. Bon, voilà, ça fait partie un petit peu des choses qui installent des idées reçues sur ce qui serait efficace ou non, alors que ça ne l'est pas du tout. Mais effectivement, si on est peut-être imaginatif, différemment, comme tu le dis, comme tu viens de nous partager, ça peut permettre d'associer des petits objets finalement avec d'autres pratiques qui pourraient Merci. tout à fait marché.
- Speaker #2
Moi, ce que je dis tout le temps, c'est qu'il faut de la créativité. Tous les jouets que je vends dans ma boutique sont utilisables seul ou à plusieurs. Il faut juste être créatif ou créative. Et qu'il y ait de la communication. C'est le plus important.
- Speaker #0
Et il n'y a pas d'âge, entre guillemets. Non. J'imagine que vous êtes...
- Speaker #2
En vrai, si. En vrai, si. En tout cas...
- Speaker #1
Vous vendez à des mineurs, vous ?
- Speaker #2
Bah non.
- Speaker #1
On n'a pas le droit.
- Speaker #2
Légalement, on n'a pas le droit. Donc moi, j'ai un petit dilemme. Je ne veux pas vendre des objets de ce type à des mineurs. Cependant, les mineurs n'ont pas le droit d'entrer dans nos boutiques. Les mineurs n'ont pas le droit d'entrer. Oui,
- Speaker #0
quand je dis qu'il n'y a pas d'âge,
- Speaker #2
je vais... Oui, mais c'est important quand même. C'est important quand même parce qu'il y a des mineurs qui peuvent rentrer et qui sont complètement perdus. Et je ne peux pas les laisser et être paumée comme ça, avoir besoin d'aide,
- Speaker #1
de guide.
- Speaker #2
Et dans ce cas-là, je leur dis par exemple, les préservatifs, c'est en pharmacie, c'est gratuit. Prenez cette lecture-là. Moi, je ne peux pas vous la vendre, mais vous pouvez la trouver à la FNAC, etc. parce que donc Il faut jauger. Si c'est pour jouer avec des dildos dans le fond de la boutique, oui, je les vire. Si ils ont besoin d'aide, j'essaye de leur parler quand même.
- Speaker #0
Toi, tu as des clientèles mineures ?
- Speaker #1
Non. Moi, pareil, certains collègues en reçoivent. Moi, je ne le fais pas. J'ai eu, j'ai eu, j'ai eu fait par le passé pas mal d'interventions en milieu scolaire, puisque j'ai bossé avec le planning familial. pendant quelques temps. Donc ça, c'était une manière d'être auprès des mineurs et c'était autrement intéressant de faire des interventions un peu sur la vie affective et sexuelle avec des collégiens et des lycéens. Mais sinon, dans l'enceinte du cabinet, il y en a qui le font très bien et j'ai choisi de ne pas le faire.
- Speaker #0
Et vous avez des personnes âgées ?
- Speaker #2
Oh oui !
- Speaker #1
Par période, moi aussi. Parfois, j'ai des salves de... C'est des femmes. Par contre, moi, je ne vois pas d'hommes qui ont plus de 55 ans, je dirais. Rarement, ça arrive. Et des femmes, par contre, de temps en temps, qui me viennent en me disant « Bon, il me reste encore quelques belles années devant moi. » Je me rends bien compte que je suis passée à côté de beaucoup de choses. Donc, j'aimerais bien... Je ne vais pas rattraper le temps perdu. Mais voilà, là, c'est bon. Je suis ménopausée. J'ai pas forcément... Certaines ont des partenaires, d'autres non, mais elles sont vraiment dans ce truc de je voudrais comprendre plein de trucs que j'ai jamais osé aborder. Je voudrais poser des questions. Je voudrais accéder à mon plaisir et à comprendre comment je marche moi et pouvoir quand même un petit peu m'épanouir là-dedans puisque je l'ai jamais eu. L'enjeu est quand même gros, mais c'est hyper intéressant d'avoir des personnes un peu plus... C'est génial qu'elles soient là pour pousser ta porte. pour venir poser ces questions-là. Et s'autoriser, surtout, que ça puisse exister. Et bien sûr que le message, en plus, à tout âge, il y a une sexualité, il y a une intimité possible à n'importe quel âge. Et la sexualité, elle va évoluer tout au long de ta vie, jusqu'à ce que tu n'aies plus envie d'en faire. C'est ça qui va déterminer que ça s'arrête. Ce n'est pas parce que tu es ménopausé ou que tes enfants sont grands. c'est vraiment un un Toi, qui vas déterminer le moment que tu n'as peut-être plus envie de ça. Mais si c'est choisi, on peut peut-être se laisser tranquille. En revanche, si tu te dis que tu as encore des choses à découvrir et à y faire, bienvenue et puis allons-y.
- Speaker #2
Là, c'est étonnant comme je vois en termes de fréquentation dans ma boutique, le désir, à partir d'un certain âge, peut être vraiment franchement développé. Justement, il y a cette recherche de « moi, j'ai envie de tester maintenant » . parce que j'ai perdu trop de temps. Et je n'en ai rien à faute des autres, je n'en ai rien à faute des petites pensées dans ma tête. Non, maintenant, j'ai envie de tester. Et ça correspond à une large démographie, une large partie de ma clientèle. Et ça me fait plaisir. Ça me fait plaisir de voir ces personnes-là parce qu'elles sont contentes d'être là. Elles ont tendance à m'écouter, mais aussi à me donner des informations. Et moi, je les prends toutes. j'apprends grâce à ces personnes-là parfois effectivement c'est des dames qui sont seules et qui disent j'en ai marre, moi je vais avoir des orgasmes tous les jours, voilà, il me faut un bon lubrifiant déjà, donc je leur dis des lubrifiants à base d'eau qui sont hydratants, ça existe et c'est ce qu'il y a de plus recommandé quand on est ménopausé parce que la lubrification naturelle n'est plus aussi rapide, elle n'est plus la même Il y a effectivement l'option des boules de Geisha. Et puis, il y a tout plein de choses. Il y a des stimulateurs externes, il y a des stimulateurs internes. Et parfois, ils viennent en couple. Et ils ont une énergie quand ils viennent à deux. Ça me redonne le sourire vraiment. Généralement, quand ils viennent à deux, c'est ultra rafraîchissant. Des personnes vraiment âgées qui sont là parce qu'ils veulent s'éclater.
- Speaker #0
Il n'est jamais trop tard. Oui. Et moi, j'ai aussi une question pour des femmes qui n'ont peut-être jamais eu d'orgasme. Vous en avez souvent, vous, dans vos... Parce que ça pourrait être aussi un peu normal. Dans la norme, en se disant, je ne sais pas, j'ai 40 ans, j'ai 45 ans ou j'ai 50 ans ou même 30 ans. Je ne sais pas ce que c'est l'orgasme. Qu'est-ce que vous pourrez leur conseiller ?
- Speaker #1
Moi, généralement, je leur dis, généralement, vous le savez. Le jour où vous avez votre premier orgasme, vous le savez. Mais...
- Speaker #0
Tu n'es pas sûre ?
- Speaker #2
Tu n'es pas d'accord ? Pas trop. Non, non, non, mais c'est pas trop, non. Je te laisse finir et puis je rebondirai après là-dessus.
- Speaker #1
C'est qu'après, on peut la voir de manière très différente. Et voilà, avec des accessoires ou des parties très différentes. Ça dépend des gens. Je ne peux pas leur dire c'est de cette manière ou de cette manière. C'est à vous de le découvrir.
- Speaker #2
Ça, je suis très d'accord avec ça. Mais c'est vrai que moi, j'ai plutôt tendance à venir un peu décomplexer cette espèce de mythe, dégonfler un peu le mythe de l'orgasme qui très souvent... est perçue comme étant quelque chose de tellement extraordinaire que du coup, on se dit, ça a l'air tellement ouf que du coup, forcément, je n'en ai pas eu. Alors que l'orgasme, en fait, il y a quelque chose de physiologique que toutes les personnes peuvent quand même repérer. Donc là, on va décrire un petit peu, par exemple, les contractions vaginales, la sensation un petit peu de cœur qui s'accélère. Toutes ces choses-là qu'on va quand même un petit peu ressentir. et qui font que parfois ça va vachement apaiser ce truc en disant « Ah mais si, j'en ai déjà eu des trucs comme ça, mais je ne pensais pas que c'était un orgasme parce que ça ne me périssait pas si fort que ça. » Donc je pense qu'il faut quand même un peu dédramatiser le fait qu'il existe autant d'orgasmes que de personnes, le fait qu'en fonction des moments de sa vie, en fonction des moments de la journée, en fonction des moments de son cycle, les orgasmes vont être vécus différemment, qu'il y a une différence entre l'orgasme vraiment mécanique et la sensation orgasmique. Et moi, c'est ça qui va m'intéresser en tant que sexo aussi, c'est de pouvoir peut-être amener les personnes à réfléchir à l'orgasme. C'est aussi comment je le vis et comment je m'autorise à le laisser survenir. Ce n'est pas juste que de la mécanique et ce n'est pas juste une idée de ce truc qui explose et qui nous transcende. Ça peut l'être, mais ça peut aussi durer quelques microsecondes, être extrêmement fugace, s'en aller aussi vite que c'est venu. Parfois, il peut y avoir beaucoup de... de plaisir et du coup, finalement, le moment de l'orgasme sur la réponse sexuelle va être finalement pas beaucoup plus haut que ça, donc du coup, on va se dire qu'on est passé à côté alors qu'en réalité, pas forcément. Du coup, moi, j'aime bien expliquer un petit peu comment ça marche quand même, les phases de réponse sexuelle, comment peut fonctionner l'orgasme en disant aussi que il y a une manière probablement de se l'apprivoiser aussi un petit peu et de le connaître. Après, bien sûr qu'on peut n'en avoir jamais connu et que... et que c'est souvent un motif de consulte, et que c'est souvent une source de souffrance. Mais voilà, moi je tiens à avoir un discours qui déculpabilise un petit peu, et qui permet de le comprendre à la fois de manière mécanique, mais aussi dans les ressentis. Parce que voilà, ce ressenti orgasmique, parfois, il va permettre de faire la paix avec le fait de se dire qu'il n'y a pas de problème vis-à-vis du fait que j'ai accès à ça ou pas.
- Speaker #1
Mais j'aimerais bien avoir ton avis sur le fait que, alors il y a un terme qu'on entend de plus en plus, c'est la course à l'orgasme. j'essaye de faire comprendre aux gens que l'orgasme, ce n'est pas une finalité, que ce n'est pas un but absolu et qu'une fois qu'on a un orgasme, c'est fini. Allez, la journée continue et puis basta. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Est-ce que pour toi, au contraire, ça devrait être un goal ? C'est quelque chose qui aide les gens ?
- Speaker #2
Non, je pense qu'il faut effectivement... Il faut, dur, mais je suis pour qu'on prône le discours de l'orgasme n'est pas une fin en soi, il n'est pas systématique chez beaucoup de personnes, et ça n'est pas grave à partir du moment où il y a eu du plaisir. Moi, j'ai envie qu'on valorise le plaisir pendant le rapport sexuel. J'ai envie qu'on valorise la communication, l'échange, le fait de se sentir respecté par son partenaire, le fait d'avoir eu quand même de l'échange cool, sensoriel, sensuel. qui a fait du bien et qui nous a quand même amené à vivre bien ce moment et qui nous amène a priori à avoir envie de recommencer. Qu'on puisse éprouver une frustration parce que parfois l'orgasme nous passe sous le nez ou qu'on cherche absolument à l'atteindre et qu'on ne l'est pas, je l'entends évidemment tout à fait, mais je pense que si on se le met en goal ou en objectif, ça devient un enjeu vraiment majeur, ça devient du coup une norme un peu automatisée. Et ça devient quelque chose qui peut rendre malheureux, alors qu'on n'est pas des machines, l'orgasme il est soumis, il n'est pas que mécanique. Preuve en est, tout à l'heure on parlait du petit objet qui stimule le glandulocytorice et qui est quand même très efficace, justement. Cet objet-là, il te fait avoir des orgasmes mécaniques extrêmement facilement. Moi, j'ai plein de nanas qui m'en parlent en me disant « En fait, ça arrivait tellement vite que je sais que j'ai joui, mais je n'ai pas joui. » Et c'est ça, le truc qu'il faut comprendre. C'est que là, tu as eu un orgasme mécanique avec les contractions vaginales, avec la sensation de montée et d'explosion quand même un petit peu. Mais ton cerveau, qui est ton premier organe sexuel quand même, il ne faut pas l'oublier, il n'est tellement pas prêt des fois à ce que ça survienne aussi vite. Parfois, on peut avoir des rapports ou des plaisirs solitaires extrêmement rapides. Et c'était ce qu'il nous fallait à ce moment-là. Ça dure quelques minutes et tout le monde est très content. Et il n'y a pas de problème. Et le cerveau était aligné avec le corps. Donc là, on jouit parce qu'il y a quelque chose sur le circuit sexuel qui marche. Là, quand c'est trop rapide et qu'on a juste la mécanique qui fonctionne, pour ces personnes-là, vraiment, et je pense qu'on est plusieurs à l'avoir peut-être éprouvé aussi et expérimenté ce truc-là, tu n'as pas le temps de te dire que tu prends du plaisir et que tu vas jouer. Voilà, donc... Tes phases de réponse sexuelle, elles sont un peu tronquées. Et certes, tu as la décharge hormonale. Néanmoins, il n'y a pas tout à fait le bon circuit. Il te manque des petits bouts.
- Speaker #1
Pour moi, c'est la différence fondamentale entre la jouissance et le plaisir. Parce que le plaisir peut absolument venir sans jouissance. La jouissance n'est pas automatique. Ce n'est pas nécessaire pour passer un bon moment. Et c'est dommage parce qu'il y a beaucoup de gens qui franchissent la porte de mon magasin qui veulent un orgasme. Et c'est pratiquement un argument de vente. Oui, alors ça, ce sera l'orgasme le plus rapide. Ça, vous pouvez en avoir plusieurs. Et il y a des fois, je trouve que c'est un petit peu dommage des personnes qui sont en couple, qui veulent raviver la flamme et qui veulent au contraire l'orgasme le plus rapide. C'est dommage, je leur montre quand même. Mais je leur montre aussi des choses qui permettent par exemple de redécouvrir ses sens, de faire... confiance plus à l'autre.
- Speaker #2
Faut jauger. Moi, je trouve que ce discours, il est très important et effectivement, ne pas mettre vraiment un cran de pression de plus sur quelque chose à cocher dans la liste de tout ce qu'on doit cocher déjà, de manière générale dans la vie et a fortiori dans la sexualité, ça me paraît très bien et de pouvoir expliquer que oui, ce qui compte, c'est le plaisir, l'échange et le fait d'être raccord avec ce qui se passe. Bonus orgasme, mais s'il n'y a pas orgasme, pas cata.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #2
Par contre, ça se travaille aussi. Si vraiment on a envie de monter un peu en compétence, ça se bosse justement sur comprendre comment je marche, comment je fonctionne, quels sont un petit peu mes triggers d'excitation, avec quoi je peux augmenter les sensations, etc. Donc ça, ça peut être hyper intéressant, mais on peut se laisser tranquille quand même un petit peu sur le fait que parfois ça ne marche pas et que c'est frustrant un petit peu, mais qu'on peut aussi en parler, on peut aussi le prendre peut-être de manière plus légère. Si vraiment c'est un problème, on s'en occupe, mais que ça n'est pas grave de ne pas jouir à chaque fois du moment qu'il y a eu du plaisir partagé, même si c'est avec soi-même. On arrive sur la fin de l'émission et c'est une belle façon de conclure en même temps.
- Speaker #0
Est-ce que vous avez un petit mot pour la fin, pour finir ce joli épisode ?
- Speaker #1
Moi, je dirais surtout que, je l'ai dit tout à l'heure, tout le monde est concerné et vous n'êtes pas bizarre. votre kink, votre fantasme, votre fétiche, votre orientation, votre désir est normal. Tout va bien, vous n'êtes pas seul. Et vous êtes aussi légitime que n'importe qui.
- Speaker #2
Et moi, je dirais que la sexualité, ça n'est pas inné, ça s'apprend. Que ça s'apprend à n'importe quel moment de sa vie. Et qu'il ne faut pas hésiter à aller la chercher. sa sexualité à soi qu'il y en a une forcément quelque part, qu'elle peut être extrêmement riche et que ça vaut le coup d'en être curieux, curieuse donc n'hésitez pas Merci beaucoup
- Speaker #0
On va aller faire des tours dans les love shops et on va aller venir tout le monde
- Speaker #2
Merci Anne pour l'invitation Oui c'était très bien C'était très bien. Merci et on se retrouve la semaine prochaine pour un autre épisode sur le sexe.
- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #2
Le podcast qui allume la femme.