Speaker #0Je suis Nathalie Blitte, et vous écoutez le deuxième épisode de Focus et moi, le podcast dédié à la concentration, la mémoire et au TDAH. Aujourd'hui, nous plongeons au cœur du sujet. Quatre lettres que l'on entend de plus en plus souvent. T. D. A. H. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Surtout, comment cela se traduit-il au quotidien ? Découvrons cela ensemble. Alors que vous soyez directement concerné par le TDAH, que vous soyez parent d'un enfant TDAH, professionnel de santé ou simplement curieux, cet épisode est pour vous. En effet, nous allons explorer ensemble les principaux symptômes, déconstruire quelques idées reçues et comprendre les bases de ce trouble souvent perçu comme mystérieux, parfois même controversé. Alors installez-vous confortablement, ajustez vos écouteurs et embarquons ensemble ! pour mieux comprendre le TDAH, loin des clichés et des préjugés. Commençons par les bases. TDAH, c'est l'acronyme de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. C'est un trouble du neurodéveloppement qui affecte principalement la régulation de l'attention, le contrôle des impulsions et dans certains cas l'hyperactivité. Il ne s'agit pas simplement d'un manque de discipline ou d'un défaut d'éducation. Le TDAH est une réalité scientifique observée et étudiée par les neurosciences depuis des décennies. Nous venons de poser une définition claire du TDAH. Ce trouble est souvent diagnostiqué dans l'enfance, mais il peut persister à l'âge adulte, même si les symptômes évoluent et se manifestent différemment. Il existe en effet trois grands types de TDAH qui présentent des traits bien spécifiques. Voyons cela de plus près. Premièrement, le type inattentif. Les personnes ont du mal à se concentrer sur des tâches longues. Elles oublient souvent des détails importants et se laissent facilement distraire. Un exemple courant, c'est un enfant rêveur en classe qui ne parvient pas à suivre une consigne complète. Deuxièmement, le type hyperactif impulsif. Ce sont des personnes qui sont souvent agitées physiquement. parlent beaucoup et ont du mal à attendre leur tour. Un exemple, c'est un enfant qui interrompt constamment son professeur ou un adulte qui coupe fréquemment la parole en réunion. Enfin, le type mixte, c'est le plus courant, c'est celui qui combine les symptômes des deux premiers types. Un exemple, une personne qui a du mal à terminer une tâche sans s'interrompre pour en commencer une autre tout en étant constamment agitée. Donc ces trois types montrent bien que le TDAH est un trouble complexe qui ne se réduit pas à une seule facette. Chaque personne atteinte de TDAH est unique. Les symptômes peuvent varier d'une personne à une autre et ils peuvent aussi évoluer au fil du temps. Ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionnera pas forcément pour une autre. Alors comment se manifestent les symptômes du TDAH au quotidien ? Vous vous doutez bien qu'il n'y a pas une seule façon de les vivre. Et certains auditeurs me le diront également. Chaque personne atteinte de ce trouble est différente et les symptômes varient d'une personne à l'autre comme nous l'avons vu, mais aussi selon les moments de la vie. Pour simplifier, on peut regrouper ces symptômes en trois grandes catégories. L'inattention, l'impulsivité et l'hyperactivité. Mais au lieu de vous assommer avec une longue liste, je vais vous donner des exemples concrets qui parlent à tout le monde. Alors imaginez pour l'inattention, vous êtes assis à votre bureau, prêt à attaquer une tâche importante. Vous ouvrez votre ordinateur et une notification apparaît. Vous cliquez, puis une autre. Et encore une autre, une heure passe et la tâche initiale n'a toujours pas commencé. Pour l'impulsivité, imaginez une conversation avec un ami. Vous avez tellement envie de partager une idée que vous finissez par lui couper la parole avant même qu'il ait fini sa phrase. Hyperactivité. Il y a ce besoin irrésistible de bouger. Vous êtes dans une réunion ou un cours et vos jambes bougent toutes seules sous la table. Vos doigts tapotent nerveusement sur votre carnet. Ces trois exemples montrent bien que le TDAH n'est pas juste une question de trop d'énergie ou de manque de volonté. C'est un ensemble de manifestations variées qui interfèrent avec la vie quotidienne. Et pour chaque personne, ces symptômes peuvent s'exprimer de manière différente. On avait vu évoluer avec l'âge aussi et même varier selon les situations. L'essentiel, c'est de comprendre qu'il ne s'agit pas d'un choix ou d'un manque d'effort. Ce sont des mécanismes neurologiques qui s'expriment de cette manière. Donc j'aimerais partager avec vous une petite anecdote personnelle pour illustrer cela. Mon fils, lorsqu'il était plus jeune, ouvrait plusieurs jeux et ne jouait à rien finalement. Il ne s'en rendait même pas compte. Il a fallu lui faire prendre conscience de ce problème et aussi l'accompagner progressivement, comme s'asseoir à côté de lui pour éviter qu'il se disperse et puisse s'éloigner au fur et à mesure. Ceci montre que les personnes n'ont pas forcément conscience de leurs symptômes, même adultes Et leur faire remarquer peut les aider à avancer dans la prise en charge de leurs troubles Donc cette anecdote montre bien à quel point il est important de prendre conscience des symptômes Et d'obtenir un diagnostic précis Et alors vous allez me dire comment ce diagnostic est posé Et pourquoi est-il si crucial ? Décryptons ça ensemble. Un diagnostic précis et précoce est essentiel pour offrir le bon accompagnement. Cela permet d'éviter des années de frustration, de malentendus et parfois de souffrances silencieuses. Cela repose sur une évaluation clinique approfondie qui inclut des entretiens, des questionnaires et parfois des tests neuropsychologiques. Et il est important d'impliquer plusieurs acteurs, les parents, les enseignants, les médecins et bien sûr la personne concernée. Alors maintenant que nous avons posé les bases, attendons-nous à quelques idées reçues qui entourent ce trouble. Quand on parle du TDAH, il y a beaucoup d'idées préconçues qui circulent. Certaines d'entre elles font plus de mal que de bien. Ensemble, prenons un moment pour en déconstruire quelques-unes. Commençons par l'un des mythes les plus courants. Le TDAH, c'est juste un manque de volonté. Cette idée est non seulement fausse, mais elle est aussi extrêmement dommageable pour les personnes qui sont concernées. Le TDAH, ce n'est pas une question de paresse ou de manque de discipline. Les études montrent clairement qu'il s'agit d'un trouble neurologique. lié à un déséquilibre des neurotransmetteurs, en particulier la dopamine et la noradrénaline. Ces deux substances jouent un rôle essentiel dans la régulation de l'attention, de la motivation et du contrôle des impulsions. Nous verrons dans un prochain épisode comment booster sa dopamine naturellement. Ce déséquilibre crée des difficultés réelles pour rester concentré, planifier des tâches ou encore résister aux distractions. Ce n'est pas un choix, ce n'est pas une question de volonté, c'est une réalité biologique. Passons maintenant à une autre idée reçue. Le TDAH, c'est un problème d'enfant, ça disparaît en grandissant. Là encore, c'est fou. Le TDAH s'est certes souvent diagnostiqué pendant l'enfance, mais il persiste à l'âge adulte, dans 55 à 65% des cas. Les symptômes évoluent et peuvent devenir moins visibles, mais ils continuent d'impacter la vie quotidienne. Chez les adultes, le TDAH se manifeste souvent par des difficultés à gérer le temps, à respecter les délais. ou encore à organiser efficacement les tâches. Beaucoup de personnes découvrent leur TDAH tardivement, parfois après des années de lutte contre des difficultés inexpliquées. Et enfin, notre croyance courante, c'est que le TDAH, c'est juste une question d'hyperactivité. Là encore, c'est une vision très réductrice du trouble. Le TDAH ne se limite pas à l'hyperactivité physique. Certaines personnes atteintes de TDAH ne sont pas du tout hyperactives. Leur esprit, en revanche, est souvent en ébullition permanente. Cela peut se traduire par une tendance à s'éparpiller, des difficultés à maintenir l'attention ou une procrastination effective. D'ailleurs, les formes inattentives du TDAH sont souvent moins visibles et par conséquent moins bien diagnostiquées, surtout chez les filles. Ces mythes contribuent... donc à la stigmatisation et empêche parfois la détection du TDAH. Ces idées reçues persistent pour plusieurs raisons, le manque d'informations, les représentations véhiculées par les médias et parfois même des croyances culturelles profondément ancrées. Déconstruire celle-ci est essentiel et c'est pour ça que Focus et moi existent, car elles empêchent non seulement un diagnostic suffisamment tôt, mais aussi un accompagnement adapté. Comprendre le TDAH, c'est déjà faire un grand pas pour mieux accompagner ceux qui en sont atteints. La science est claire, le TDAH est un trouble neurodéveloppemental réel avec des bases biologiques et neurobiologiques solides. Et en parler ouvertement, c'est déjà un pas vers une meilleure compréhension et une meilleure inclusion. Donc suivez-moi maintenant pour cette plongée scientifique que nous allons faire. Alors, pas trop compliqué, mais nous allons découvrir quelques bases scientifiques. Pourquoi parle-t-on de troubles neurodéveloppementaux ? Car si les idées persistent, comme nous l'avons vu, la recherche, elle, ne laisse plus de place au doute. Dans le cerveau, l'information circule grâce à des substances chimiques appelées neurotransmetteurs. Deux d'entre eux jouent un rôle central dans le TDAH, la dopamine et la noradrénaline. La dopamine est impliquée dans la régulation de l'attention, de l'impulsivité et de la motivation. La noradrénaline, elle, maintient l'état de vigilance et d'alerte nécessaire pour réagir efficacement face à une tâche ou une situation inattendue. Un déséquilibre dans la production ou le transport de ces deux neurotransmetteurs entraîne les symptômes que l'on observe chez les personnes avec un TDAH. Les technologies d'imagerie cérébrale ont permis d'observer des différences dans certaines zones du cerveau chez les personnes atteintes de TDAH, notamment deux zones. Le cortex préfrontal et le colliculus supérieur. Alors ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous faire un grand cours. Le cortex préfrontal, on a remarqué qu'il était moins actif et parfois plus petit chez les personnes avec un TDAH. Cette zone, elle est responsable de la planification, du contrôle des impulsions et de l'organisation. Et le colliculus supérieur ? C'est une zone clé pour l'attention et l'orientation visuelle. Et elle, elle est souvent hyper simulée chez les personnes avec un TDAH. Donc ces anomalies, ce ne sont pas des défauts ou des faiblesses, mais simplement des différences dans la façon dont le cerveau traite et répond aux informations. Donc attention, il n'y a pas de défaut du cerveau, mais c'est bien... une différence dans la façon dont le cerveau réfléchit. La génétique maintenant, du coup le TDAH a également une composante génétique forte. On estime que jusqu'à 25% des membres de la famille immédiate d'une personne atteinte sont généralement... concernés. On parle d'une hérédité dans le TDAH. Donc des études ont identifié certains gènes liés à ce trouble, même si le TDAH reste une condition complexe impliquant plusieurs facteurs biologiques, génétiques et environnementaux. Au-delà de tout ce dont je vous ai parlé, des neurotransmetteurs, des zones du cerveau et de la génétique, Ce que la science nous dit aujourd'hui est clair. Le TDAH est un trouble réel, mesurable et documenté. Ce n'est ni une invention, ni une mode, ni une excuse. C'est une différence neurobiologique qui mérite compréhension, soutien et accompagnement. Une meilleure compréhension scientifique permet de proposer des solutions adaptées. des thérapies comportementales, de la médication et des stratégies au quotidien. Aujourd'hui, nous venons de parcourir ensemble les bases essentielles pour comprendre le TDAH, sa définition, ses types, ses symptômes, les mythes qui l'entourent et les mécanismes scientifiques sous-jacents. Ce sont des sujets complexes mais passionnants. et il y a vraiment beaucoup à explorer encore. Mais ce n'est qu'un début. Dans les prochains épisodes, nous parlerons de stratégies concrètes pour mieux gérer la concentration, de témoignages inspirants et d'outils pratiques pour faciliter le quotidien. Si cet épisode vous a plu, abonnez-vous au podcast Focus et moi, laissez un avis et partagez-le autour de vous. Et si vous voulez aller plus loin, retrouvez-nous aussi sur notre chaîne YouTube Focus. Prenez soin de vous, prenez soin de votre attention et on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode de Focus et moi. À très vite !