- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue à cette table ronde organisée en collaboration avec ExpatPro, le réseau des professionnels de l'expatriation. On va parler d'une thématique qui concerne beaucoup d'expatriés, vivre loin et rester proche. Comment accompagner ses parents âgés malgré la distance ? C'est un vrai sujet. Donc aujourd'hui, près de 3 millions de Français vivent à l'étranger, beaucoup. ont laissé des parents âgés en France. Et cette situation fait naître culpabilité, stress, impuissance. Ça complexifie en tout cas la gestion du vieillissement parental qui n'est déjà pas un sujet facile. Donc les expatriés doivent trouver un équilibre délicat entre leur projet de vie et leur responsabilité familiale. Dans ce contexte, la distance émotionnelle pèse autant que la distance géographique. On a peur des urgences, on a des difficultés à suivre l'évolution de la santé de ses parents, il y a l'isolement, le sentiment d'abandon aussi ressenti souvent des deux côtés. Donc en fait cette table ronde vise à apporter des clés concrètes pour comprendre tous ces enjeux qui sont émotionnels la plupart du temps, anticiper les fragilités, organiser un accompagnement efficace et maintenir un lien vivant malgré cet éloignement. Donc pour cette table ronde, nous accueillons trois intervenants expats pros. Nathalie Robert, bonjour Nathalie.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous.
- Speaker #0
Nathalie est expatriée depuis 1995 et elle, elle s'est retrouvée personnellement un jour face à un choix cornélien, soit continuer sa vie personnelle comme avant, soit accompagner ses parents dont l'autonomie déclinait. Donc ce parcours, on dirait aussi éprouvant qu'universel. Elle l'a transformée en mission et depuis 2022, elle a fondé Seigneur Info Conseil avec un souhait profond, celui d'aider les hommes et les femmes dévoués, souvent épuisés, à prendre soin de leurs parents avec clarté et sans s'oublier eux-mêmes. Elle a imaginé un accompagnement complet, un peu comme un chemin à parcourir ensemble pour retrouver vision, volonté, motivation, support. Dans cet accompagnement, on retrouve... des aides pratiques et des adresses fiables, une méthode testée, regardez le cas, du soutien émotionnel, parce qu'on ne peut pas tout porter tout seul, même si on se sent très fort, et surtout la force d'un groupe où l'on peut co-créer des solutions. Parce que, comme dit Nathalie, avec un peu de méthode, beaucoup d'écoute et une bonne dose de bienveillance, on peut prendre soin de ses parents, même à distance et sans se perdre. Elle est également avec nous pour animer cette table ronde de Caroline Meuclet. L'entrepreneuse dans l'âme, Caroline, elle dirige à 23 ans sa première entreprise basée en Tunisie et dédiée aux marchés internationaux. De retour en France après 13 ans d'expatriation, elle se spécialise dans la relation client, toujours dans le relationnel, pilotant des équipes en France, à Madagascar, à Rabat. Puis, elle s'oriente vers le secteur de l'immobilier, elle accompagne des chefs d'entreprise au sein d'un réseau de franchise, en renforçant Donc, son expérience terrain, son expertise terrain et son sens de l'accompagnement. Puis, en 2023, elle choisit d'ouvrir un nouveau chapitre, encore plus tourné vers l'humain, en créant Écoute et Compagnie. Donc, c'est un service d'accompagnement téléphonique, innovant, personnalisé, et qui est pensé pour lutter contre l'isolement des personnes âgées et aider les proches et les aidants à veiller sur la part en âgé. C'est un service unique qui repose sur la régularité des échanges, la relation de confiance avec une accompagnante dédiée et l'accessibilité d'un accompagnement humain même à distance. Très précieux. Et elle met aujourd'hui son expérience au service du bien vieillir et de l'innovation sociale. Enfin, nous accompagne aujourd'hui Stéphane Sermann. Stéphane est psychothérapeute. Il existe depuis 25 ans en libéral. pour la communauté francophone en expatriation. Et il est spécialiste des troubles anxieux, notamment. Stress, anxiété, dépression, traumatisme psychologique, etc. Et Stéphane consulte auprès des adolescents, des adultes et des couples. Nathalie, Caroline et Stéphane, je vous laisse la parole.
- Speaker #2
Merci. Je vous proposais peut-être d'ouvrir sur ma spécificité, qui est plus, si vous en êtes d'accord, la psychologie. Au cœur du lien à distance, c'est ce qui nous préoccupe aujourd'hui. Et quelle que soit cette distance, qu'elle soit très subjective, qu'on soit à Paris pour Vierzon, ou qu'on a des parents âgés, ou même à Singapour, en fait, c'est une distance qui existe aujourd'hui bien au-delà des kilomètres. Et ce que j'aimerais vous dire, c'est que face au vieillissement, finalement, de leurs parents restés en France, de nombreux expatriés se retrouvent très souvent confrontés. à des enjeux émotionnels complexes, on va les voir très détaillés par la suite, comme un sentiment de culpabilité, comme tu viens de le dire, un stress lié à la distance, une impuissance aussi face aux urgences. Et ce vécu psychologique intense est souvent peu anticipé avant l'expatriation, alors qu'il affecte profondément la relation familiale et le bien-être des aidants, agissant souvent comme des parents. On verra aussi tout à l'heure cette inversion des rôles. Et du côté des aînés, on s'aperçoit que l'éloignement de l'enfant peut nourrir une grande solitude, une inquiétude, ainsi qu'une ambivalence affective, balançant entre fierté et tristesse. Là aussi, on aura le temps de s'y arrêter. Et finalement, c'est ça, c'est que la psychologie, elle offre aujourd'hui des clés précieuses pour comprendre, je dirais, ces émotions croisées, réajuster ces liens familiaux et prévenir l'épuisement émotionnel. et surtout... à apprendre à accompagner ses proches sans s'oublier soi-même. Ça sera très important, avec des aspects pour les expatriés, on verra ça tout à l'heure ensemble, cette culpabilité, cette impuissance, ce stress émotionnel, une charge mentale accrue, des conflits intérieurs, et souvent aussi les problématiques du soutien, qui est souvent crucial. Et on verra aussi par la suite, pour les parents d'expatriés, ce sentiment d'abandon ou de vide. qui est très souvent observée, mais aussi d'inquiétude constante, de solitude, d'isolement, mais de fierté aussi mêlée à la tristesse, et avec une adaptation qui est souvent variable d'une personne à l'autre. Et donc, on va travailler tous ensemble, là, pendant une heure, autour de cette communication, ce soutien mutuel, et l'acceptation surtout des limites, en sachant qu'il devient alors possible de prévenir un lien fort, malgré la distance, et d'inventer une nouvelle forme de proximité affective, dont... Caroline et Nathalie vont nous parler. Voilà, à vous.
- Speaker #3
Merci Stéphane.
- Speaker #1
Merci Stéphane, quelle énergie. C'est bien parce que le début c'est toujours un peu compliqué. Là on va traiter en fait de toute la partie anticipation.
- Speaker #3
Est-ce qu'on a perdu Nathalie ?
- Speaker #1
Je crois.
- Speaker #2
Vas-y Caroline.
- Speaker #3
Je vais reprendre alors. On va partir sur la partie anticipation. Je pense que Nathalie va nous revenir très rapidement parce qu'effectivement, anticiper, c'est déjà la première chose à faire quand on est en expatriation parce qu'effectivement, tu le disais Stéphane à juste titre, être loin, ça génère des stress supplémentaires et pour pouvoir moins stresser, effectivement, il faut anticiper. alors un Nathalie nous expliquera un petit peu plus sur sa partie, comment elle, elle peut accompagner toutes les clés qu'on a pour pouvoir avoir cette force de devenir en quelque sorte un accompagnateur pour ses enfants. Moi, ce sur quoi je pourrais peut-être focaliser tout de suite, c'est déjà de se dire finalement comment bien vieillir. et pouvoir identifier pour nos parents qui vont prendre de l'âge, finalement, quelles sont les clés d'un bon vieillissement. Donc, pour faire ce petit focus, en fait, déjà, ce qu'il faut se dire, c'est qu'avant tout, l'idée, il faut anticiper et voir comment vieillir en bonne santé. Et ça, c'est bon pour tous. C'est bon même pour nous qui ne sommes pas encore, peut-être, on ne se projette pas encore dans le vieillissement, mais c'est important d'anticiper. C'est d'abord de vieillir en bonne santé. Déjà, il y a plusieurs clés. Déjà, un, il faut être bien dans sa tête. c'est-à-dire que de privilégier de toujours avoir des activités cognitives. Il faut être bien avec les autres, donc maintenir un maximum d'activités sociales, bien manger. Pour les personnes âgées, l'apport en protéines est super important et c'est ce sur quoi il faudra veiller. Bien voir, bien entendre, bien dormir. Et enfin, et ça c'est un point super important à mon sens, c'est être bien dans son corps avec des activités physiques. Ça, c'est la première chose qu'on va devoir vérifier. pour nos parents âgés qui vont être un petit peu loin et faire en sorte de pouvoir vraiment avoir une vision sur ces éléments qui sont des éléments clés pour bien vieillir. Donc finalement, c'est quoi ? C'est essayer de parler le maximum avec nos aînés, lâcher un peu les tabous parce que finalement, on a toujours un petit peu peur de parler du vieillissement, mais finalement, on va tous être vieux un jour. Donc en fait, je ne sais pas ce que vous en pensez, Être capable de se dire, ok, pas de tabou, parlons et n'ayons pas peur de parler du vieillissement parce que c'est quelque chose qui nous incombe à tous. Voilà, je ne sais pas Stéphane, ce que tu penses de ça, le côté, la peur d'aborder ce sujet qui pourtant nous concerne tous.
- Speaker #2
Absolument, non, non, je te laisse dérouler, c'est très bien comme ça.
- Speaker #1
C'est très très bien.
- Speaker #3
Alors, c'est vrai, on a un peu peur. Donc, à la fin des tabous, parlons-en. Et surtout, quand nos parents ne sont pas encore dans cet état où on voit la dépendance arriver, arriver à leur dire, voilà, pourquoi faire du sport ? Parce que si on fait du sport, quelque part, on va maintenir notre forme physique, nos muscles. notre équilibre. Et qu'est-ce que ça va faire ? Ça va faire qu'on aura moins de chutes. Et les chutes, c'est quoi finalement ? Les chutes, ça représente 10 000 décès par an en fait. C'est simplement énorme. C'est l'une des causes de mortalité pour les personnes âgées qui sont les plus importantes. Donc finalement, faire du sport, un, ça maintient les muscles, deux, ça maintient aussi le lien social parce que finalement, quand on va aller faire des activités sportives, on va rencontrer les autres personnes et on verra que le lien social, il est... extrêmement important pour le vieillissement. Et puis après, à surveiller effectivement régulièrement, c'est de pouvoir vérifier s'ils mangent bien, parce qu'il y a des vrais phénomènes sur la dénutrition qu'il faut suivre. Et après, bien dormir, bien manger. Quand on parle de la dénutrition, on dit bien manger, ça va aussi passer par vérifier tout simplement qu'effectivement, nos parents vont chez le dentiste Alors, ça va vous paraître bête, mais finalement, un dentiste, qu'est-ce qu'il va faire ? Il va regarder le soin de la bouche. Vous avez une dent dans le moins. Est-ce que vous avez envie de sourire ? Est-ce que vous avez envie de rencontrer les autres personnes ? Non. Donc, en fait, ça, c'est pour le lien social. Vous avez un problème avec votre dentition, à ce moment-là, vous pouvez aussi avoir des difficultés à manger. Donc, ça va s'impacter sur la santé aussi. Donc, en fin de compte, il y a toutes ces petites choses à identifier et accompagner nos aînés. pour qu'ils fassent attention à eux. Et à nous aussi de vérifier si effectivement ils font attention à eux. Je ne sais pas si du coup Nathalie est là.
- Speaker #1
Je vais les rebondir. Alors en fait, je voulais vous parler de l'anticipation et je n'ai pas anticipé mon ordinateur qui n'avait plus de batterie. Donc, il est sorti.
- Speaker #3
C'est du direct.
- Speaker #1
Merci Caroline d'avoir rebondi immédiatement. Donc, en parlant d'anticipation, En fait, l'idée, c'est vraiment plus vous anticipez, plus vous allez pouvoir entamer un dialogue avec les parents. Et ce dialogue va être, je dirais, d'égal à égal. Et on ne va pas les infantiliser. L'idée, c'est de les mettre en responsabilité en leur disant, voilà. surtout s'il y a des maladies dégénératives. Mais bon, je dirais que quand les personnes ont plus de 85 ans, même si elles sont en forme, il faut commencer à penser à l'avenir et anticiper c'est quoi ? Ça veut dire s'organiser, planifier. Alors en fait, j'ai trois points que je voulais traiter avec vous. Le premier point, c'était de dire comment on sent que ses parents déclinent un peu, quels sont les signaux faibles qui font qu'on se rend compte que finalement les parents vous donnent le change vis-à-vis de vous, mais en fait dans la réalité on sent une petite perte d'autonomie. Et c'est important de le traiter avant que ça n'aille trop loin, parce qu'à ce moment-là, avoir un dialogue en les écoutant. en étant présent et en essayant de discerner les signaux faibles. Et ce que moi j'appelle les signaux faibles, mon endroit préféré c'est la cuisine. Donc vous allez vous ouvrir le frigo et vous regardez ce qu'il y a dans le frigo. Caroline a parlé des nutritions, c'est vrai que quand on commence à être moins en forme, déjà on mange moins, dans le frigo ce que moi je constate et ce que j'ai constaté notamment avec mes parents, c'est qu'en fait il y a des produits qui sont périmés, ou de pas très bonne qualité. On s'aperçoit aussi que dans les réserves, ça commence à être clairsemé. Donc en fait, il y a des petits signaux comme ça. Ce qui est important, c'est vraiment d'écouter et de s'ouvrir à ce qu'on ressent et pas de se voiler la face. Alors dans nos sociétés, on a un peu de mal à être dans ce qu'on ressent. Mais en fait, vous le savez. Mais qu'est-ce qu'on fait parce qu'on a peur ? on met notre mouchoir dessus, on fait un petit peu la politique de l'autruche. Alors moi, je l'ai beaucoup fait et aujourd'hui, j'aimerais vraiment vous dire de prendre les choses en main parce que plus vous prenez tôt, plus vous aurez un dialogue intéressant avec vos parents et moins vous les infantiliserez, plus vous les maintiendrez. Et l'idée, c'est… voilà, donc il y a tous ces petits signaux faibles. On le voit aussi, par exemple, ils commencent à se stresser sur toutes les choses avec Internet, le téléphone, la déclaration d'impôt. Alors moi, ce que j'aime bien dire, et c'est la période, mettez-vous à leur disposition, proposez-leur votre aide, notamment pour la déclaration d'impôt. C'est le moment. Donc, soit vous le faites vous-même, soit vous sous-traitez, mais l'idée, c'est que vous pouvez rentrer dans le quotidien de vos parents avec la déclaration d'impôt. Voir combien il y a pour la retraite, ce qu'on pourra faire après. Et notamment avec tout ce qui est digitalisation, il y a des parents qui ont un petit peu loupé le coche. Donc, proposez votre service, mettez-vous à leur disposition. Et s'il vous plaît, il y a une chose vraiment importante, c'est que les personnes âgées sont des personnes qui sont lentes. Moi, j'avais le cas parce que mon papa avait Parkinson, et Parkinson, c'est encore plus lent. Ne vous mettez pas devant l'ordinateur en disant « mais tu ne comprends rien » . Pour eux, la souris, c'est compliqué, parce que ça ne pointe pas là où ils veulent que ça pointe. Donc, faites attention à ça, ayez de l'indulgence envers eux. D'abord, l'idée pour moi, c'est de déceler ces petits signaux. se mettre à leur disposition, proposer votre aide et pas arriver avec vos gros sabots en disant « t'es nul, je vais faire ça ou ça va pas » . Donc, qu'est-ce que je pourrais faire pour t'aider ? Est-ce que la déclaration d'impôt, tu veux qu'on le fasse ensemble ? À vous de voir après si vous le laissez faire ou vous faites et vous êtes à côté, ça a chacun son format. Voilà, donc ça c'était pour les signes, je dirais un peu les signaux faibles et comment vous pouvez déjà dans l'anticipation, c'est vraiment vous vous mettez à leur disposition, vous proposez vos services. Alors, Oui, ça va prendre du temps. Il faut que vous soyez patient. Si vous pensez que la déclaration d'impôt allait se faire en une heure, là, ça va peut-être prendre 3-4 heures. Mais ce n'est pas grave. On est dans autre chose. On se met en relation. On consacre, on dédie du temps à ses parents et à ça. C'était la première chose. La deuxième chose...
- Speaker #3
Je rajouterais peut-être juste un petit truc. Tu parlais de la déclaration d'impôt et je pense que c'est important de préciser qu'il y a beaucoup d'aides. dédiés aux personnes âgées qui sont éligibles au crédit d'impôt et que c'est peut-être justement à ce moment-là de dire « Ah tiens, effectivement, tu payes des impôts et pour autant, il y a des services dont tu pourrais bénéficier qui sont en plus éligibles au crédit d'impôt. Est-ce que ce n'est pas le moment aussi de mettre sur la table toutes ces aides à domicile ? » qui peuvent être mises en place pour soulager nos proches. Des aides sur la téléassistance, qui sont à mon avis un point très important et dont on reviendra peut-être dessus après. Et voilà, je voulais rebondir quand même là-dessus, parce que c'est important de savoir qu'aujourd'hui en France, on a quand même cet avantage énorme, c'est d'être... Nos seigneurs sont très très bien épaulés et on a des dispositifs qui permettent quand même... de les accompagner avec la défiscalisation et ce n'est pas anodin.
- Speaker #1
Merci Caroline de mettre le point là-dessus. C'est vrai que c'est un bon point d'entrée au niveau de la discussion. Alors, je fais juste une petite parenthèse sur les aides. C'est pareil, n'arrivez pas avec vos gros sabots. essayer de comprendre ce dont ils ont besoin. Ils vont vous dire, moi, je n'ai pas besoin d'aide. Déjà, une femme de ménage, c'est trop compliqué. J'ai toujours fait mon ménage moi-même. Et puis, elle ne fait pas ça bien. Et puis, je ne veux personne chez moi. Donc, ça, on connaît par cœur. Donc, il faut y aller, il faut doser et ça prend du temps. Donc, c'est pour ça que l'idée de plus vous anticipez, plus vous allez distiller le message et plus eux vont se rendre compte. Petit truc, notamment sur... les aides. S'il y a une personne qui est plus fragile que l'autre dans le couple, dites-moi que peut-être papa, les aides, ce n'est pas pour toi. Mais moi, je me sentirais rassurée si les aides, c'était pour maman parce qu'elle, elle ne va pas bien et que toi, tu te fatigues à t'occuper d'elle. Donc ça, c'était une petite parenthèse. Donc ça, c'était le point 1. Le point 2, c'était de planifier et d'organiser un peu cet accompagnement. Donc, l'idée, c'est de faire un petit état des lieux, notamment et de la santé et du contexte où ils vivent. Par exemple, deux personnes qui vont vivre en plein centre-ville, dans un appartement qui est facile, avec un ascenseur, une douche large, des barrières pour la douche, un environnement propice, des voisins qui connaissent bien depuis longtemps, une bonne femme de ménage, ces personnes-là, si ces personnes-là vivaient dans une grande maison, éloignées de tout, Même si elles sont au même niveau d'autonomie, je pense que la personne qui est entourée socialement dans son appartement, on peut la maintenir à domicile beaucoup plus longtemps. Donc l'état des lieux, c'est à la fois de savoir ce qu'ils veulent faire, ce qu'ils aiment faire. ce lien social, est-ce qu'ils sortent ? Quand ils sortent, est-ce qu'ils doivent sortir en voiture ? Est-ce qu'ils peuvent encore conduire ? Est-ce qu'ils ont une bonne vision ? Donc, en fait, faire un état des lieux complet qui comprend les personnes elles-mêmes, mais beaucoup l'environnement. Et encore une fois, une personne avec peut-être une maladie dégénérative comme un Parkinson, si elle vit seule, ce n'est pas la même chose que si elle vit avec un compagnon ou une compagne qui peut l'aider. Alors attention, le compagnon ou la compagne, et souvent les dents, donc après ça pose différentes questions, mais je ne vais pas tricher là, parce que sinon je vais aller trop loin. Donc l'idée dans cette planification, c'est de faire un état des lieux, et le deuxième point très important, c'est de définir des objectifs. Qu'est-ce qu'on veut faire ? Est-ce qu'on veut maintenir nos parents à domicile ? Et ça c'est un très bel objectif, mais dans ces cas-là, bien entendu, il faut qu'on ait des ressources, surtout si on est loin. Mais même si on est à 30 km ou 50 km, c'est déjà loin. Donc, définir un objectif, c'est un objectif pour ses parents. C'est, par exemple, m'amener à domicile le plus longtemps possible. Et ça signifie que, parce que mes parents vont me dire, de toute façon, moi, je ne veux pas être placée, je ne veux pas être en EHPAD. Personne ne veut aller en EHPAD. L'idée, c'est vraiment de se dire, tu veux rester à domicile, c'est une bonne solution. Maintenant, on va travailler autour de ça. Donc, définir ces objectifs-là. Et moi, j'aime bien aussi, Stéphane en a un peu parlé au début, c'est que ce n'est pas non plus de sacrifier sa vie. Donc, c'est compliqué de trouver ce juste équilibre entre être présent et ne pas sacrifier sa vie complètement en type. Je m'en retire parce que c'est comme quand vous êtes dans un avion, on vous dit que quand il y a une dépressurisation de la cabine, pour mettre le masque à oxygène, vous devez le mettre d'abord sur vous et après à votre enfant. C'est un peu la même idée, c'est-à-dire que si vous n'êtes pas en forme, vous ne pourrez pas faire un bon accompagnement pour vos parents. Donc il faut savoir doser et on en reparlera avec Stéphane. Et c'est ça qui est important, c'est que donner ce que l'on peut donner, dans son savoir-faire, pas aller au-delà. Moi, j'ai pas mal de personnes que je connais qui ont pris des accompagnements parce qu'elles étaient en burn-out. J'ai des personnes qui ont pris des accompagnements parce qu'elles voulaient partir en expatriation et elles voulaient s'assurer que tout était bien installé avant qu'elles partent. Et ça, je trouvais que c'était assez fort. Voilà, donc, dans cette partie organisée, planifiée, on parle avec les parents, on fait un état des lieux. On se met en relation d'adulte avec eux, on ne les infantilise pas. Au lieu de leur dire, il faut vraiment leur dire, « Qu'en penses-tu ? Comment tu vois les choses ? Comment est-ce que je peux t'aider à t'aider quelque part ? » Après, il y a une autre question, peut-être pas traitée aujourd'hui, mais qui est quand même importante, c'est les fratries. C'est compliqué. Moi, j'en compte à la fois des femmes, des femmes qui sont enfants uniques, où elles ont tout sur leurs épaules, mais elles savent que c'est elles qui décident. Et puis, il y a des fratries, et ça se déchire. Parce que dans les fratries, Stéphane pourra peut-être en parler mieux, on n'a pas tous la même sensibilité, on n'a pas tous la même proximité avec les parents, et on veut et on ne peut pas tous faire la même chose. Donc ça, c'est des choses très sensibles. Voilà, c'est le deuxième point. Et dernier point, parce que je vois que je parle trop. qui était vraiment d'anticiper avec cette communication. Et cette communication, je pense qu'on en reparlera tout à l'heure, c'est vraiment de se mettre en adulte-adulte avec ses parents, de les écouter d'abord, de proposer ses services et jamais imposer. Voilà, donc je pense que maintenant, on va parler des outils et des relais avec Caroline.
- Speaker #3
Oui, effectivement, parce que, comme tu le disais à juste titre, il faut savoir ne pas s'essouffler, ne pas prendre toute la responsabilité. Et effectivement, en France, on a l'avantage d'avoir pas mal de dispositifs qui existent pour pouvoir accompagner les personnes âgées. Et déjà, la difficulté, c'est de savoir ce qui existe. Donc, il faut vraiment se documenter. Et puis après, il faut accepter de lâcher un peu et de se faire aider. Moi, ce sur quoi je travaille plus particulièrement, les personnes âgées, aujourd'hui, je les accompagne au quotidien avec Écoute et Compagnie, puisque c'est un service de veille par téléphone, et donc qui est en lien à la fois avec les personnes âgées et les proches qui nous confient leurs parents. Ce qui est important de savoir, c'est que les personnes âgées peuvent avoir besoin de personnes à domicile, donc avec des aides à domicile qui vont venir les aider dans le quotidien. Elles vont aussi peut-être avoir besoin d'infirmières et de choses comme ça. En France, on est plutôt extrêmement gâtés de ce point de vue-là, puisqu'on a moyen vraiment de bien accompagner nos proches âgés. Et il faut surtout accepter de lâcher et accepter de ne pas tout faire soi-même. Ce qui est important à mon sens, c'est par contre de mettre en place des relais avec les personnes qui accompagnent. nos proches parce qu'en fait l'idée c'est pas de déléguer mais c'est à la fois de demander à quelqu'un qui a cette compétence de pouvoir les accompagner mais tout en gardant un lien en gardant un lien avec nos proches mais aussi en gardant un lien avec la personne qui va veiller sur eux pour pouvoir être au courant des petites adaptations qu'on peut mettre en place pour qu'ils soient le mieux possible accompagnés ce sur quoi moi je travaille plus particulièrement donc je Je ferai un focus là-dessus parce que c'est sur la solitude des personnes âgées. Alors... On a toujours l'impression que finalement, ça ne nous concerne pas. Les petits frères des pauvres ont alerté sur ce sujet, ils ont parlé de mort sociale. Et évidemment, on va tous se dire que ça ne nous concerne pas, parce que nous, on s'occupe de nos parents âgés et on se dit que ça ne peut pas être chez nous. Et pourtant, ça représente un nombre considérable de personnes âgées qui en fait n'ont personne à qui parler. Au-delà de la mort sociale, ce qu'ils ont mis en évidence, c'est le fait que les gens avaient besoin, nos personnes âgées ont besoin de relations de qualité. Le problème, c'est qu'en vieillissant, malheureusement, on perd un peu ces relations de qualité parce que quand on a 85, 90 ans, et aujourd'hui, ce n'est plus du tout rare d'aller au-delà des 85 ans. malheureusement, on est confronté à beaucoup de deuil. Et finalement, les personnes avec qui on pouvait précédemment parler de choses un peu plus intimes, les vraies relations, les vrais amis, on les perd un petit peu. Et ce dont ont besoin nos personnes âgées, c'est des relations de qualité. Alors, est-ce que nous les proches, on est les mieux placés pour accompagner nos parents ? Oui, bien sûr. Bien sûr, les personnes âgées, elles attendent le lien avec leurs enfants, évidemment. Sauf qu'il y a une petite nuance, c'est que nos personnes âgées, en fait, et qui plus est quand nos proches vivent loin en expatriation, ils ont cette gentille tendance à ne pas vouloir nous inquiéter. Alors, c'est vraiment, ça revient systématiquement. Moi, j'accompagne quand même pas mal de personnes âgées et je forme des dames de compagnie pour qu'elles accompagnent. des personnes âgées, et c'est vraiment ce qui ressort systématiquement, c'est qu'ils sont très en attente de la relation qu'ils vont avoir avec leurs proches, mais par contre, pour tous les petits problèmes du quotidien, pour tous leurs petits soucis du quotidien, et Dieu sait qu'en vieillissant, on peut avoir des petits soucis de mobilité, on est confronté à pas mal de difficultés en vieillissant, et bien ce n'est pas vraiment aux proches qui vont en parler. C'est pour ça qu'il ne faut vraiment pas hésiter, soit en présentiel, soit en distanciel, comme avec le service d'écoute et compagnie, de prendre des gens qui vont être votre relais et qui vont offrir à vos proches des relations de qualité qui ne seront pas vous. Mais l'idée, c'est que vous puissiez être en lien quand même et que vous puissiez, sans avoir la confidentialité des échanges, avoir une information sur le bien-vivir de votre proche. Voilà, c'est ça pour moi, ça me paraît un petit peu important. Je ne sais pas, peut-être Stéphane, tu as peut-être quelque chose à rajouter là-dessus sur le bien-vivir avec nos proches ?
- Speaker #1
Non, non,
- Speaker #2
non, mais ça me paraît bien.
- Speaker #1
C'est une assurance de qualité,
- Speaker #2
je trouve que... Oui, oui, ça va regarder la bonne place, en fait, c'est toujours pareil. Moi, ce que je voulais juste ajouter, c'est que la lenteur est une vitesse par rapport à ce qui avait été dit tout à l'heure, c'est d'accepter qu'on doit décélérer. Je pense que c'est bon pour nous, mais c'est bon aussi pour nos aînés d'accepter ce mouvement beaucoup plus lent. Ça permet de comprendre tellement de choses. C'est plus ça en fait. Et puis l'autre chose, c'est la valeur du temps. Dans tout ce qu'on est en train de se dire, c'est que finalement le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui. C'est plus un point de vue un peu plus philosophique. C'est d'apprendre que les choses vont se faire quand même. Elles vont se faire, mais avec le temps. Et l'urgence ne pourra jamais rien résoudre. Je crois que c'est surtout ça, ne rien faire dans la précipitation. voilà, c'est ce que je voulais un petit peu apporter comme éclairage.
- Speaker #1
Et je voulais juste rebondir sur le temps et l'urgence, je suis tout à fait d'accord avec toi Stéphane et
- Speaker #0
Quand on dit anticiper, ce qu'on veut éviter à tout prix, c'est de se retrouver dans une situation d'urgence avec les parents. Ce qu'on veut éviter, ce que j'aimerais tellement vous éviter, parce qu'on prend des mauvaises décisions dans l'urgence, c'est des choses qui sont souvent irréversibles, qui cassent la relation et qui font vraiment que votre parent âgé... va descendre vraiment une marche. Donc, l'urgence, ce n'est pas du tout bon. Du coup, l'anticipation et autre chose que dit Stéphane, et moi, je le vois pas mal avec les personnes que j'accompagne, c'est qu'il y a des personnes dont les parents ne sont plus du tout autonomes. Et je sais, de par mon expérience, que malheureusement, c'est le moment de les installer en Épale. Les sens ? En fait, il y a les parents qui n'arrivent pas à l'accepter, c'est tout à fait normal, mais il y a aussi les enfants. Et en fait, il faut que chacun fasse son chemin. Et on ne peut pas jouer contre le temps. À un moment, il faut vraiment que chacun puisse avancer. Donc, si vous avez ce dialogue avant, Merci. Oui, il faut démystifier. Les placements, c'est compliqué, mais si on le prépare, ce n'est pas du tout la même chose. Et ça, c'est vraiment extrêmement important. Moi, je ne pousserai jamais quelqu'un à mettre ses parents en EHPAD, mais il y a des fois où on sait que si ça continue comme ça, c'est vraiment un risque. Si la personne n'est pas autonome, elle n'a pas d'aide, et elle habite dans une grande maison avec des escaliers en collimation et que tout est loin, on sait que ça risque d'être compliqué. Donc le temps doit faire son chemin, mais finalement, il faut prendre ce temps. Donc moi, je n'hésite pas à parler de six mois, un an, deux ans. Deux ans pour prendre une décision parce que chacun doit la mûrir. Et c'est quand on est prêt.
- Speaker #1
Par rapport à ça, Nathalie, je rajouterais quelque chose, effectivement, anticiper, dédramatiser. En fait, c'est aussi une manière de présenter les choses. Moi, je pense notamment à le conseil que je donnerais à tous, c'est que quand les personnes âgées commencent à prendre un petit peu d'âge, toujours pour éviter ce risque de chute, je pense qu'équiper d'une téléassistance, c'est presque systématique et obligatoire. Pour moi, c'est essentiel. C'est essentiel, sauf qu'on va se retrouver confrontés à des personnes âgées qui ne vont pas vouloir porter ce petit bracelet qui peut paraître un petit peu stigmatisant. Alors, il y a différentes possibilités, soit ça se met sous forme de bracelet, soit ça se met sous forme de médaillon. Mais en fait, ils ont toujours un petit peu de mal à passer à cette étape-là. et c'est à nous, les enfants, de pouvoir dédramatiser ça, non pas en disant c'est pour ta sécurité ou c'est pour... mais tout simplement de leur dire, c'est pour que tu puisses rester le plus longtemps possible à domicile. Et finalement, le présenter comme un outil positif, vraiment, en disant, mais non, justement, on met en place ces choses-là pour que tu puisses rester chez toi. Parce que leur volonté, c'est de rester chez eux. Donc, en fin de compte, c'est vraiment, on a tous besoin d'avoir un peu de psychologie et d'arriver à... présenter les choses de sorte que ce soit pas quelque chose de stigmatisant mais au contraire un atout pour le maintien à domicile et le bien vieillir. Donc là j'ai pris l'exemple de la téléassistance parce que je pense que ça ça fait partie des éléments auxquels il faut penser c'est l'une des premières choses à laquelle il faut penser quand nos enfants pardon, l'absus quand nos parents commencent à perdre un petit peu en autonomie. Et vraiment, on a, comme tu le disais Nathalie, cette façon de présenter les choses. Et c'est pour ça que c'est vrai que si très, très tôt, on arrive à établir ce dialogue avec, qu'est-ce qui peut se passer pendant toutes les étapes du vieillissement et comment faire, qu'est-ce qu'on peut faire pour que tu restes à domicile ? Parce que c'est leur souhait. Eh bien, il y a la téléassistance, il y a faire passer un ergothérapeute pour... regarder comment est installée la maison, est-ce qu'on a besoin d'anticiper et d'aménager le logement avec une salle de bain adaptée ? Et c'est toutes ces choses-là qu'il faut voir avant et dont il faut parler en dédramatisant et en disant, mais non, tout ça, on le voit non pas parce que tu vieillis, non pas parce que tu deviens vieux, alors ça, c'est terrible, mais simplement parce qu'on veut que tu vives chez toi le plus longtemps possible et au moins, on aura mis en œuvre tout ce qu'il fallait et si à un moment donné tu dois partir dans une structure autre, eh bien on aura déroulé tout ce qu'il fallait pour que tu puisses vivre chez toi dans les meilleures conditions possibles sans le risque de chute.
- Speaker #2
Ce sujet-là, si je peux juste deux petites choses quand même, c'est de responsabiliser effectivement son parent. C'est ça le plus important, c'est de le rendre acteur surtout. Le mot c'est de le rendre acteur de son vieillissement tout en l'accompagnant. C'est cette subtilité-là qu'il faut essayer de trouver. Et alors peut-être quelques petits aspects de psychologie là-dessus, c'est de respecter effectivement l'autonomie chez ses parents. plutôt que de prendre des décisions à leur place et ce qu'on est en train de se dire c'est d'essayer absolument de les aider à eux-mêmes encore décider leur capacité de décision et puis la valorisation aussi de leur capacité parce qu'il faut absolument encourager ce qu'ils savent encore faire là encore c'est des choses assez subtiles mais ne pas faire à leur place, en fait c'est ça la grande difficulté de l'éloignement, c'est qu'on veut absolument de par notre culpabilité essayer de tout régler et on règle les choses peut-être mais mal, c'est ça ce qui est important c'est d'accepter de les faire les laisser acteurs et non pas spectateurs de leur vieillissement c'est ce que j'essaie Merci.
- Speaker #1
Non, mais c'est exactement ça. Et puis peut-être aussi, on va se retrouver confrontés à la réticence de nos parents de pouvoir prendre un service, en fait. Mais je pense qu'il faut dédramatiser, parce qu'en fin de compte, on ne peut pas tout faire nous-mêmes, en fait. Et ils le savent très bien, sauf que du jour au lendemain, de voir arriver quelqu'un chez soi... C'est un peu intrusif, ils n'ont pas spécialement envie, mais on peut tout simplement dire que cette personne va venir parce qu'elle est plus apte à le faire, mais de la même manière qu'il y a plein de gens auxquels on fait appel tout au cours de notre vie parce qu'on estime qu'ils sont plus compétents. Quand vous avez par exemple vos enfants, ça ne vous dérange pas de payer quelqu'un pour venir donner des cours particuliers parce que vous estimez qu'il est plus compétent. en fait c'est Et ça ne gêne personne. Là, c'est pareil, en fait. Vous allez demander à quelqu'un de venir pour faire un peu de ménage parce que vous estimez qu'il est plus compétent aujourd'hui et que c'est mieux pour le... Et en fait, le parent, il faut vraiment lui faire comprendre que c'est normal, en fait, de se faire aider. Et il n'y a pas de réticence à avoir, à faire venir des professionnels qui seront plus compétents pour cette mission. Voilà.
- Speaker #0
Tout à fait d'accord Caroline, mais c'est vrai qu'on voit même de façon générale, on a des profils différents, on a des gens qui par exemple font tout par eux-mêmes, ils bricolent, ils font la salle de bain, donc pour eux se faire aider c'est compliqué parce qu'ils ne veulent jamais déléguer, là je vois le cas. Mais c'est une très bonne idée et je voulais insister à nouveau sur la femme de ménage. Alors moi je prône une femme de ménage. pas forcément très bonne au ménage, parce que ça, à la limite, c'est moins grave, mais surtout très bienveillante. Donc, ce que je trouve important, c'est assez vite d'installer une femme de ménage et surtout d'éviter la société d'aide à domicile qui va fourguer une femme de ménage, j'ai bien connu ça, de 18 ans, qui va venir, on ne connaît même pas son prénom et on ne sait pas quand elle vient. Ça, c'était chez mes parents. Moi je préfère privilégier la vraie femme de ménage avec qui on a une relation depuis longtemps, on apprend à se connaître, c'est comme avec le petit prince, tous les jours je viendrai m'asseoir plus près de toi et on ne devient pas amis comme ça, donc je trouve que la femme de ménage, on se fiche un peu de savoir si elle fait vraiment le ménage ou vraiment bien, mais c'est une présence rassurante. Et du coup, si elle a quelques compétences, ça peut être notre œil et nous aider.
- Speaker #2
C'est tellement juste. L'autre aspect, peut-être pour clarifier tout ce qu'on vient de se dire, c'est d'accepter les limites de ce qu'on peut faire et de ce qu'on ne peut plus faire. Et surtout de s'autoriser à déléguer, si je peux rassembler. Et donc, c'est important déjà en tant qu'aidant de reconnaître nos propres limites. C'est d'abord accepter qu'on ne puisse pas tout prévoir, ni tout gérer, surtout à distance. Et cette culpabilité qu'on peut avoir aussi à passer la main, c'est au contraire peut-être rendre service, trouver la bonne personne, celle qui est un peu unique, celle qui fera peut-être moins bien le ménage, mais qui sera plus proche de la personne à aider. C'est tellement précieux. Et déléguer, c'est surtout pas abandonner. C'est aussi une notion de culpabilité qu'on a lorsqu'on est loin. On a l'impression que c'était notre job à nous. Ce n'est pas possible que quelqu'un d'autre le fasse. C'est aussi prendre soin autrement avec lucidité, mais surtout responsabilité. Le mot, c'est la responsabilité. C'est très important.
- Speaker #1
Il y a un point dont on n'a pas parlé aussi et qui est assez important à mon sens, au-delà des aides professionnelles qu'on peut faire intervenir, il y a aussi le réseau de voisins. À un moment donné, quand on est loin, et je l'ai vécu moi, quand on était expatriés, que ma grand-mère était malade, on avait mis en place un réseau de voisins. Ces voisins qu'on ne connaissait pas, du jour au lendemain, on est allés toquer à leur porte et on leur a expliqué la situation. Les gens, pour la plupart, sont très bienveillants. Et ça fonctionne parce que c'est vrai que c'est très rassurant quand on est très très loin de pouvoir se dire « Ah tiens, je peux faire appel à quelqu'un même si je ne le connais pas bien, si maman n'a pas ouvert ses volets. » C'est peut-être qu'il y a un problème. Et c'est les voisins qui vont le voir tout de suite. Et ça, c'est vraiment pas grand-chose, mais ça permet d'avoir un numéro de téléphone qui a appelé, si vraiment on a un gros doute, s'il n'y a pas de joignabilité. Et ça, c'est vrai qu'il faut aller... Ça, ça se fait quand ? Au retour en France, de faire la démarche d'aller voir les voisins, d'expliquer la situation et dire, voilà, on ne va pas vous appeler toutes les cinq minutes, rassurez-vous. Mais pour moi, c'est important de savoir que ma main a autour d'elle. Voilà, ça, ça me paraît important.
- Speaker #0
Merci, Caroline. Mais oser le fait, en fait. Et effectivement, je vois autour de moi, on n'ose pas, moi la première. Mais je pense qu'effectivement, c'est juste avec les outils qu'on a, un petit WhatsApp, un petit message, c'est tellement précieux. Et effectivement, ça fait relais. Je pensais à une personne que j'accompagnais, sa mère avait une prof de yoga, qui faisait aussi des massages, elle avait une jardinière qui n'était pas très compétente, mais ce n'était pas grave parce qu'elle était là. Il y avait la femme de ménage. En fait, il se passe toujours quelque chose. Là, c'était des situations quand même avec une grosse perte d'autonomie. Merci Caroline pour ça.
- Speaker #1
C'est important. En même temps, ce dont on va se rendre compte, c'est que parfois on n'ose pas. Mais en vérité, la plupart des gens sont super bienveillants. Et en plus, on est sur un sujet où on traite de la famille et des parents. Et en fait, on a tous des parents. Alors, ils sont tous à un stade plus ou moins laid, mais si on n'a pas des parents, on a des grands-parents. Donc, la notion du vieillissement, c'est des choses qui touchent tout le monde. Et quand vous allez frapper à une porte en disant, voilà, j'ai maman qui est à côté, je serai rassurée si, s'il y avait un problème, vous puissiez me contacter. Mon Dieu, mais je doute fort que les gens ne soient pas réceptifs à cette demande.
- Speaker #0
Oui, il faut le faire, je pense que c'est bien.
- Speaker #2
Mais il y a aussi des cas où on ne trouve pas aussi ces relais. Ça peut être des fois difficile, malheureusement, parce qu'on peut être trop isolé. C'est ça. Et alors, l'autre aspect, peut-être qu'on y reviendra tout à l'heure, on va manquer de temps au bout d'un moment, mais c'est aussi le soutien auprès des expatriés lorsqu'ils ont justement des parents malades lointains. Et cette difficulté à mettre en place peut-être ces relais, à trouver... On n'a pas toujours les bonnes connexions, ça sert à ça aussi ce qu'on est en train de faire. Et ce qu'il faut savoir, c'est que lorsqu'on est expatrié, il faut aussi savoir répondre à cet isolement dans lequel on se trouve. et de savoir communiquer auprès d'autres expatriés, par exemple de partager nos difficultés, mais aussi normaliser nos ressentis. Le fait de se rendre compte qu'on a tous un peu les mêmes problèmes avec des parents qu'on a laissés. C'est toutes ces choses-là, il ne faut pas passer à côté aussi de savoir demander de l'aide, ou même à travers des thérapies à distance, mais d'accéder à des ressources concrètes. Il y a des associations, il y a des groupes d'entraide, il y a énormément de services d'accompagnement et autres. Et souvent, on est mal informé. Ça aussi, dans l'expatriation, c'est bien aussi d'anticiper ces choses-là, de savoir un peu ce qui peut exister et quels sont les relais possibles. Je pense qu'on a beaucoup à communiquer sur ça.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr, mais en même temps, il y a plein de services aussi qui sont ouverts. Effectivement, il y a des zones géographiques, il y a des zones qui sont moins bien couvertes, évidemment. C'est pour ça qu'aujourd'hui, le service que je propose, il est par téléphone. Donc, du coup, c'est vrai que ça ouvre sur tout le territoire. Maintenant, sur du présentiel, on arrive quand même à trouver de l'accompagnement, je dirais, pratiquement partout. Et moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que la première chose à faire quand on a une difficulté, c'est peut-être tout simplement de se tourner vers la mairie de la commune. Parce qu'il y a les CCAS, les centres d'action sociale, qui gèrent toute la partie des personnes, des seniors. Et en général, vous aurez toujours un interlocuteur qui sera capable de vous donner les premières choses à faire. Voilà, si vraiment il y avait quelque chose à retenir, moi, je pense que j'irais déjà vers ça. Et c'est parce que localement, chaque mairie va avoir un dispositif d'accompagnement.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Voilà.
- Speaker #0
C'est vraiment bien l'outil. On va peut-être regarder les questions.
- Speaker #2
Oui, c'est le moment.
- Speaker #3
Oui, donc il y a effectivement quelques petites questions qui viennent d'arriver. J'avais oublié de préciser, je l'ai fait tout à l'heure dans le chat, que c'était possible, vous pouvez poser vos questions. Et voilà, donc il y en a du coup qui l'ont fait. Notamment quelqu'un qui me demande, effectivement, comment trouver une dingue de compagnie de confiance ? Je pense que le « de confiance » a son importance dans la question.
- Speaker #1
Évidemment, en même temps, la notion de dame de compagnie, par essence, la dame de compagnie, c'est une personne de confiance théoriquement. Alors effectivement, je pense que ça se trouve, il y a des services. C'est un peu facile parce que c'est le service que je propose, mais il n'est pas en présentiel, c'est des services qui sont en… en distanciel, c'est une veille téléphonique, plus pour égayer, distraire et apporter un soutien moral. Pour du présentiel, vous allez avoir… Soit vous allez passer par du CESU, tout simplement, mais effectivement, vous n'avez pas l'antériorité sur la personne qui va vous accompagner. Soit vous allez passer par des sociétés et en général, elles vérifient quand même le parcours des dames de compagnie. En tout cas, nous, chez Écoutez Compagnie, Elles sont sélectionnées, formées et en même temps, elles ne rentrent pas au domicile. Donc, en fait, c'est plutôt rassurant pour tout le monde. Et les appels sont enregistrés, donc c'est très rassurant. Si ça peut répondre un petit peu.
- Speaker #3
Oui, alors les personnes qui ont posé des questions peuvent les poser éventuellement en direct. C'est peut-être encore mieux. Je pense à Frédéric.
- Speaker #1
Moi, j'ai une question,
- Speaker #0
même si je ne suis pas que participante.
- Speaker #1
Moi, j'ai une question. Comment on gère la culpabilité quand on est loin, même si on a mis des choses en place, même si on a essayé de faire pour le mieux, même si on s'est entouré d'outils, etc.
- Speaker #0
Quand on part loin,
- Speaker #1
je pense aux expatriés surtout, mais ça peut être aussi à l'autre bout de la France, il y a une forme de culpabilité qui s'installe. Comment on gère ça ?
- Speaker #0
Je crois que Stéphane va nous parler.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #2
Stéphane. Non, non, rapidement, après je vous donnerai aussi votre expérience, mais le plus important pour gérer sa culpabilité, c'est de se rendre compte qu'on ne peut pas tout faire. C'est aussi simple que ça. Et quand on parle de parents, on parle aussi de fratries, il y a aussi d'autres personnes de la famille qui sont sur place, qui peuvent suppléer à certaines tâches. Et puis sa culpabilité, c'est aussi le fait d'en parler et de trouver là aussi des relais, que ce soit un psychothérapeute ou des amis autour de soi, c'est de créer un réseau. mais de ne pas rester avec sa culpabilité, parce que ça va plus inhiber qu'autre chose. Mais c'est un sentiment tout à fait humain. Mais le plus important, c'est de la dépasser. C'est vraiment de la dépasser, de trouver d'autres relais. Je pense que dans toute situation difficile, il y a des solutions auxquelles on n'aurait peut-être pas pensé. Et les gens autour de vous peuvent vous faire penser justement à ces choses-là. Voilà, c'est d'en parler, le plus important.
- Speaker #0
Oui, je trouve que c'est la... la force de l'échange avec des pères qui vivent la même chose. On s'aperçoit finalement que notre parent n'est peut-être pas aussi peu autonome comparé à mon amie Karine. En fait, ça aussi fait. Et en même temps, il y a aussi le « c'est bien assez » . C'est-à-dire qu'à un moment, il faut s'arrêter. parce que moi j'ai eu aussi des personnes j'avais une personne qui accompagnait sa maman qui avait 99 ans et sa mère ne voulait pas d'aide bien sûr, elle était quand même relativement autonome et elle me dit non mais en fait c'est pas possible parce que ma mère ne veut que moi, alors ça moi je le vois tout le temps donc nous ce qu'on fait c'est qu'on apprend à leur dire mais vous n'êtes pas responsable du bonheur de votre parent, vous êtes responsable de créer un cadre Merci. Vous êtes responsable de créer quelque chose de sécurisé, vous êtes responsable de mettre en place tous les moyens, mais vous n'êtes pas responsable d'un parent qui est soit déprimé, soit qui va jusqu'à refuser des aides pour mettre une forme de pression sur la personne, généralement hypersensible de l'autre côté, qui est pleine de culpabilité. Donc, c'est important aussi de noter. de faire dans la mesure de ce qu'on peut faire et de ne pas aller au-delà, en fait, donc définir effectivement ce qu'on peut faire. Et dans les fratries, d'essayer de partager les rôles, c'est pas mal, mais c'est pas toujours facile parce que les rôles ne seront jamais équivalents, parce que vous n'avez pas les mêmes relations avec vos parents, parce que vous n'êtes pas les mêmes numéros dans la fratrie, parce que vous n'avez pas vécu les mêmes choses. Ça, Stéphane en parlera peut-être mieux que moi.
- Speaker #3
Alors, je pense à ce que vous dites, Nathalie, sur le parent qui dit « mon parent ne veut que moi » . Je trouve ça amusant parce que le fait de penser que finalement il y a la même chose quand nos enfants étaient petits et qu'on les laissait à un baby-sitter, on dit oui mais mon enfant ne veut que moi. Donc finalement c'est quelque chose qui se passe à tous les âges de la vie et c'est quelque chose qu'on a à apprendre à gérer, de se dire effectivement il est peut-être mieux avec moi mais il ne sera peut-être pas si mal non plus avec quelqu'un d'autre. Et voilà, et arriver nous à se décentrer de ça et à s'autoriser à... Est-ce que notre enfant ou notre parent finalement soit avec quelqu'un d'autre qu'avec nous et qu'on ne soit pas indispensable, et qu'on ne soit pas la seule personne indispensable.
- Speaker #0
Merci pour le parallèle, c'était vraiment juste.
- Speaker #2
Oui, c'est très difficile cette idée de renversement des rôles à assumer. C'est très difficile de devenir parent de nos parents, on n'est pas prêt à ça. Et c'est très étonnant, il y a des projections, des similitudes qu'on peut retrouver. Il faut aussi se prémunir par rapport à ça. Et ne peut-être pas jouer systématiquement ce rôle d'aidant qui consisterait à être le seul et unique relais possible. Vraiment, il faut faire attention à ça.
- Speaker #1
Et qu'est-ce qui se passe alors aussi quand on a des parents qui sont vraiment dans le déni ou dans la résistance, c'est-à-dire qui ne veulent pas accepter le bracelet électronique ?
- Speaker #0
La formule n'est pas très bien choisie.
- Speaker #3
Quelqu'un le met d'ailleurs dans le chat.
- Speaker #1
Voilà, on va dire la téléassistance, ou bien même si on a essayé d'anticiper, que non, ils sont dans le déni, et même si leur maison n'est pas du tout adaptée, ils ne veulent rien changer, etc. Quand on arrive à ce stade de résistance-là, qu'est-ce qu'on peut mettre en place ? Comment on peut contourner cette résistance ?
- Speaker #0
Alors, je dirais qu'on va déjà se remettre sur les objectifs qu'on s'est fixés avec les parents. Donc, si l'objectif est de rester à la maison le plus longtemps possible, de maintenir le temps. Il faut des supports et des outils, parce que vous, vous n'êtes pas là, que vous, vous n'êtes pas présent, et que vous n'êtes pas l'aidant du quotidien. Et que si, par hasard, c'est le conjoint, le conjoint va s'épuiser. Donc, pour moi, l'idée, c'est de repartir de la responsabilité du parent en disant, très bien, si on est là-dedans et qu'il n'y a pas d'aide, Merci. Ce qui risque de se passer, c'est que tu risques de te fatiguer, tu risques de perdre l'autonomie, et on risque quelque part un placement dans un accident ou une urgence. Donc, remettre la décision chez notre parent en exposant les risques qu'ils prennent. Et en disant, mais tu es adulte, si tu veux prendre ce risque, tu le prends quelque part. Alors, c'est long, ça ne se fait pas en une fois. Nous, on fait même des jeux de rôle là-dessus, dans l'accompagnement, pour se préparer. Mais on ne pourra pas faire boire un âne qui ne veut pas boire. Donc, ça ne sert à rien. L'idée, c'est de ne pas passer en force. L'idée, c'est de ne pas imposer, parce que ça ne marchera pas. Donc, il y a plusieurs qui vont prendre des postures dans les fratries. Il y en a qui vont dire, écoute, moi, je ne peux pas m'occuper de toi. Donc, je voudrais que tu ailles en EHPAD. Si tu ne veux pas aller en EHPAD, je ne m'occupe plus de toi. Donc, il y a des fratries que ça se passe comme ça.
- Speaker #1
Je préciserai juste pour rajouter qu'en fait, on peut aussi positionner la chose en disant, très bien, tu ne veux pas faire d'aménagement pour protéger ta salle de bain où tu risques de chuter. Tu ne veux pas mettre de dispositif de téléassistance. Et de tourner les choses en disant, mes papas, mes mamans vous ne le faites pas pour vous, vous le faites pour moi. Et quand on le positionne comme ça, moi je le sais parce que je le vis, quand on accompagne, on vit avec les personnes âgées au quotidien, et toutes ces réticences, on les voit, et ce qu'ils ressentent, on les entend encore plus. Et sincèrement, en général, si vous arrivez à positionner les choses en disant, ok, tu ne le fais pas pour toi, mais fais-le pour me rassurer, parce que moi, ça me rassure. Et ça change tout la perception en fait, parce que Il faut vraiment comprendre qu'à chaque fois, nos parents, les personnes âgées, elles ne veulent pas inquiéter leurs enfants. En fait, nous resterons toujours leurs petits-enfants. Et quelque part, ne pas les inquiéter, les rassurer, c'est un peu sur le même schéma. Et si on tourne les choses en disant, mais oui, mais fais-le, mais s'il te plaît, fais-le pour moi. Et ça marche très bien. Croyez-moi, ça marche très bien.
- Speaker #0
Merci Caroline. Effectivement, c'est… Je suis tout à fait alignée avec ça. Et j'ai même une personne qui disait à sa maman, aide-moi à t'aider.
- Speaker #1
Oui, mais c'est ça. Et en fait, c'est aussi leur démontrer combien, non pas vous vous inquiétez, mais combien vous les aimez. Je fais ça parce que je t'aime et que je veux que tu sois en sécurité. Donc, s'il te plaît, mets en place ces dispositifs, pas pour toi, mais pour moi, parce que moi, j'en ai besoin pour être rassurée.
- Speaker #0
Et puis aussi, partager son ressenti, nous, en tant qu'enfant expatrié ou loin, en disant « moi, je m'inquiète » . effectivement j'aimerais avoir un dispositif qui soit un peu mon bras agile auprès de toi ou mon cerveau puissant ou ma grande oreille pour t'aider à ce niveau-là. Parce que moi ça m'inquiète, on voit aussi pas mal d'expatriés qui plus de 45 ans rentrent parce que les parents sont malades. Voilà, moi je sais aussi que j'ai... On nous a proposé une expatriation et je me dis non, je ne partirai pas, je ne suis pas prête. Ce n'est pas le moment. Donc, c'est aussi sans inquiéter les parents, mais de dire voilà, moi ce que je ressens en tant qu'enfant, je suis un peu soucieuse et j'aimerais qu'on réfléchisse ensemble à des solutions pour nous rassurer tous et te mettre en sécurité. Dans la pyramide de Maslow, la première chose, c'est la sécurité. Donc ça c'est important.
- Speaker #3
Il y a une petite question aussi dans le chat, quelqu'un qui nous dit, j'ai essayé d'anticiper depuis 10 ans, le moment en temps redouté est arrivé, la maladie de mon papa va peu à peu perdre de son autonomie, maison non adaptée, isolation géographique, ce qu'on a évoqué tout à l'heure, que faire pour leur faire prendre conscience des difficultés à venir ?
- Speaker #2
On revient un petit peu à ce qui vient d'être dit, c'est un peu difficile en tant que psychothérapeute de dire ça, mais lorsqu'on est enfant, on fait beaucoup de choses pour nos parents, même pour leur faire plaisir. Et lorsqu'on est vieillissant, je crois qu'on doit faire aussi beaucoup de choses pour nos enfants, pour leur faciliter un peu aussi la vie. Il y a un échange qui se fait comme ça avec le temps, et c'est de leur faire prendre conscience que... Ce n'est pas que le rapport de force s'inverse, mais c'est que les responsabilités ne peuvent plus être assumées comme avant. C'est ce changement-là qui doit être compris. Et encore une fois, le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui. Il faut trouver les bonnes occasions. Il y a toujours des bonnes occasions, des moments plus ouverts que d'autres. C'est ça un petit peu la gymnastique à trouver, qui n'est pas facile, mais il y a toujours des ouvertures. Il y a toujours un moment où des fois malheureusement il se passe quelque chose, ou des fois heureusement il se passe quelque chose, et là on peut faire passer certains messages. Il faut les attendre ces moments-là.
- Speaker #1
Par expérience, j'ai souvent ces problématiques qui reviennent dans les échanges avec les personnes âgées, et souvent quand elles disent, alors c'est plutôt parfois dans l'autre sens, où mes enfants ne viennent pas me voir, moi j'ai tendance à les remettre dans la situation où eux étaient... et tes enfants en fait. Et là je pense qu'il faudrait dans certains cas reprendre les choses en disant, regarde toi à un moment donné tu t'es trouvé dans ma situation où tu as eu tes parents à gérer et je trouve que parfois remettre les choses de manière hyper simple en disant, ah bah regarde tu veux rien aménager chez toi je comprends, mais souviens-toi quand toi, toi aussi tu t'es occupé de ton papa et de ta maman donc de ma grand-mère, de mon grand-père voilà Merci. si tu avais été à ma place, comment tu aurais fait ? Et moi, je trouve que c'est intéressant de le faire dans ce schéma-là. Et je l'ai testé plusieurs fois. Et ça fonctionne pas mal, c'est à tester. Mais vraiment, de les positionner. Dis-donc, mais comment tu ferais à ma place si tu devais faire ça ? Parce que l'avantage, c'est qu'en faisant ça, on ne les infantilise pas. Parce que cette notion d'infantilisation pour les personnes âgées, c'est simplement horrible, en fait. Ils détestent. Ils détestent qu'on leur parle comme à des vieux, pardon. Il faut continuer à leur parler comme s'ils avaient notre âge. Et c'est un petit peu la clé de la communication avec eux, à mon sens. Et d'arriver à leur dire, ok, moi je suis confrontée à un problème. Si tu étais à ma place, tu ferais comment ? Allez, on inverse.
- Speaker #0
C'est peut-être plus facile à dire qu'à faire, mais il faut y aller, il faut oser.
- Speaker #1
Je trouve que c'est une excellente idée, Caroline. Et je voulais rebondir là-dessus. Une des idées qu'on peut mettre en place, c'est de faire intervenir un intervenant extérieur, soit une société d'aide à domicile, en disant « je pense que tu as besoin d'aide là » . on va faire venir une société d'aide à domicile et la personne, finalement, va parler, c'est une personne extérieure, donc votre parent va avoir plus de facilité à l'accepter. Elle n'a pas les mêmes relations, elle n'est pas en relation avec son parent, donc elle va être quelque chose de beaucoup plus neutre et elle va poser des choses là où vous n'osez pas le dire. Et ça, ça peut être pas mal, ça c'est une première idée. Il y a une deuxième idée aussi qui est... De faire intervenir le CCAS ou l'assistante sociale, alors ça dépend des régions parce que des régions où elles sont, enfin voilà, il y a tous les cas, il y en a qui sont formidables ou moins formidables, elles sont débordées, elles ont 200 dossiers à gérer par an donc c'est un peu compliqué mais sinon vous pouvez aussi vous déplacer physiquement au CCAS avec vos parents ou demander à votre parent d'aller au CCAS, Centre Communal d'Action Sociale. qui dépend soit de la mairie, c'est très régionalisé, soit le clic, mais faire intervenir une personne de l'extérieur. De toute façon,
- Speaker #0
du CCAS, de toute façon, systématiquement, un conseil, c'est de les enregistrer systématiquement dans la commune. Il y a des plans, en l'occurrence, pratiquement toutes les communes ont un plan anti-canicule. Avec un appel systématique pour vérifier si les personnes âgées vont bien, et ça notamment même dans le rural. Donc moi je vous invite vraiment, le premier truc, oui, laisser CAS, et en même temps de les enregistrer comme vivant sur le territoire et acceptant d'être contacté pour vérifier. C'est des petites choses qui sont à mon avis importantes, parce que dans toutes les régions de France, on peut quand même avoir des canicules aussi. Et en même temps, ça permet du coup qu'ils soient répertoriés sur le listing des personnes âgées de la commune.
- Speaker #1
Et même leur demander d'y aller si jamais pour maintenir leur autonomie et leur volonté en disant « je t'invite à aller au CCAS, t'inscrire et de voir ce que tu peux avoir comme aide et comme relais » . Par exemple, les CCAS, moi j'ai eu le cas où il y a une assistante sociale qui fait la déclaration d'impôt d'une personne qui est atteinte de troubles d'Alzheimer. et dont la fille habite très très loin. Donc elle vient une fois par mois, c'est dans le Nord, elle vient une fois par mois s'occuper de la patresserie de la personne âgée qui est apparentée Alzheimer. Absolument extraordinaire. C'est un peu unique dans cet endroit-là.
- Speaker #2
Merci. Il y a une question, peut-être Frédéric peut la poser lui-même, parce que je ne voudrais pas déformer sur d'avoir compris si vous êtes là, Frédéric.
- Speaker #3
Oui, je suis là. Merci pour tout ce que vous avez dit. Il y a deux ou trois choses. Je n'avais jamais demandé à mes parents. D'ailleurs, je suis très heureux. Je vous entends. Je vous entends. Je suis très heureuse. Je suis très heureuse. Je suis très heureuse. Je vais changer ça. Est-ce que vous me sentez mieux ? Est-ce que vous me sentez mieux ? Au revoir. Elle était pas avec ce qui est meilleur. Toujours pas.
- Speaker #0
Il y a peut-être un micro qui est connecté.
- Speaker #3
Non,
- Speaker #2
non. Non. Je vais peut-être, je vais regarder vos questions, sinon, mais c'est la fin, je ne sais pas si on a compris. C'était, lorsqu'on est déjà au stade d'avoir fait accepter le jardinier, la femme de Ménard, l'accompagnateur pour les courses, etc., etc., comment trouve-t-on des gens de confiance dans les quelques semaines que l'on passe en France ? en dehors de l'Amérique, apparemment, il n'y a pas d'une très grande aide. C'est le fait que je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que vous disiez lors des quelques semaines qu'on passe en France. Je suppose que vous êtes expatrié. Et donc,
- Speaker #3
quand vous êtes expatrié à 200 kilomètres ou à 15 000, 20 000, c'est la même chose. Mais non,
- Speaker #4
c'est horrible.
- Speaker #3
Je ne vais pas parler.
- Speaker #1
C'est tout. Moi, ce que je comprends là, c'est que quand tu rentres en France, tu voudrais avoir des aides pour tes parents quand tu partages une maison avec eux, c'est ça ?
- Speaker #5
Non, le temps qui passe en France, le temps imparti étant réduit, c'est d'arriver à mettre en place un dispositif adapté, aller plus loin que ce qu'il a déjà mis en place. Le temps qui passe en France, il est réduit. Et les interlocuteurs, il faudrait qu'ils soient efficaces. Quels sont les interlocuteurs efficaces qu'ils pourraient trouver sur le territoire, sachant qu'il y reste peu de temps quand ils rentrent en France pour arriver à trouver un dispositif adapté ?
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #1
Encore une fois, c'est anticiper, faire pas mal de choses à distance. Et on a parlé tout à l'heure du réseau local. S'il n'est pas constitué, donc la femme de ménage, l'infirmière, les personnes qu'on connaît, la pharmacie, etc., qui peuvent avoir des relais de personnes. Sinon, passer par les sociétés d'aide à domicile. Donc ça, on peut organiser tout à distance. Moi, j'ai fait tout ça à distance. parler avec les responsables des sociétés d'aide à domicile à distance, organiser un rendez-vous, en parler avec ses parents et les faire venir chez soi avec les parents au moment où on est là. Donc, on lance ce processus et en demandant aussi aux parents de prendre un petit peu le relais en disant, est-ce que tu peux demander autour de toi, si tu connais des gens de confiance qui pourraient venir ? Est-ce que dans ta résidence, dans ton appartement, tu vois d'autres personnes qui viennent ?
- Speaker #5
Pour témoigner, pour mes parents, moi je suis dans le Nord, mes parents sont dans le Sud-Ouest, donc ce n'est pas l'expatriation, mais je l'ai connu. Là, aujourd'hui, moi j'utilise une application, parce que les gens de confiance, si on s'adresse à des SAD, ou à des sociétés d'aide à la personne, peu importe qu'elle soit municipale ou quoi, on a quand même une vraie hétérogénéité. dans la qualité de ce qui est proposé, c'est structurel, c'est lié à la certification, à la manière dont on professionnalise les auxiliaires de vie notamment. Mais peu importe, le moyen que j'ai trouvé, c'est d'utiliser une application qui s'appelle Gabi, sur laquelle je vais greffer tous mes intervenants. Et ça lisse le risque, en fait. C'est un peu comme la crèche et la nounou. C'est-à-dire que comme j'ai le coiffeur qui, quand il intervient, va me faire un message sur le cahier de vie digital, il va me faire un feedback et s'il y a une anomalie avec l'auxiliaire de vie, je vais le savoir par le biais du coiffeur ou par le biais du jardinier. Donc, ça me rassure, moi qui suis à distance, pour piloter, c'est un moyen de compenser l'anxiété que ça génère, le fait de ne pas savoir exactement qui sont les gens qui interviennent à la maison parce que même si vous passez par une structure d'aide à la personne, parfois, eux, ils ont des congés, vous avez des remplaçants. On n'est jamais à l'abri quand même que les gens du week-end ne soient pas ceux de la semaine, etc.
- Speaker #1
On est d'accord.
- Speaker #0
C'est rarement les mêmes, d'ailleurs, ça bouge pas mal.
- Speaker #5
C'est lié au droit du travail.
- Speaker #0
Mais cela dit, après, c'est vrai que là, on est sur des gens qui vont venir effectuer des tâches, concrètement, et on leur demande de faire bien leur boulot. On ne leur demande pas d'être là pour accompagner moralement. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #5
alors ça... Je vais venir quand même modérer ça, parce que ça contredit un peu ce qui a été dit tout à l'heure, mais je pense qu'on attend aussi un peu d'accompagnement. Ça dépend du niveau de dépendance de la personne que vous accompagnez. Alors, sur le côté infantilisation, je suis d'accord, mais au final... ils redeviennent des enfants, on ne peut pas le nier. C'est-à-dire que cognitivement, par exemple, ce qui est difficile pour moi, c'est la distance, parce que l'âge, et c'est pour ça que j'utilise ce dispositif-là, parce qu'il y a un dispositif audio et écrit en complément du téléphone. Parce qu'aujourd'hui, le canal téléphonique, quand vos parents vieillissent, il n'y a plus d'attention. Maintenir une conversation de plus de deux minutes, au bout d'un moment, ce n'est plus possible. Ils n'ont pas l'énergie. et ils n'ont pas l'attention, donc vous n'arrivez pas à les capter, donc vous n'arrivez pas à dialoguer avec eux. Donc, je crois que j'ai multiplié les canaux pour arriver justement à ce que disait Stéphane, à trouver des moments, des moments adaptés avec un canal de communication adapté, parce que je m'aperçois qu'ils se fatiguent, ils sont physiquement fatigués. Ils ont beau faire un peu d'activité physique, c'est le cas de ma maman, mais je vois bien que ça... De cinq minutes, on va passer à quatre minutes, à trois minutes. Et un bon indicateur pour moi, c'est vraiment la conversation téléphonique. Elle s'étiole avec le temps. Et le seul moyen que je trouve, c'est de les stimuler cognitivement pour maintenir le plus longtemps possible cette capacité à oxygéner, à avoir cette capacité d'écoute et d'attention qu'on a plus. Et quand on est à distance, ça pour moi, c'est une vraie charge de travail de savoir comment comment je vais pouvoir passer les messages. Tous ceux que vous avez évoqués, qui sont tout justes, mais comment ? C'est-à-dire à quel moment et avec quel canal ?
- Speaker #2
Alors ça, ce n'est pas Caroline qui va dire le contraire, effectivement, par rapport à l'écoute, puisque c'est sa spécialité.
- Speaker #5
Est-ce qu'elle observe ça aussi ou pas ? Ou est-ce que je me trompe ? Enfin, moi, je le constate avec mes parents.
- Speaker #0
En fait, c'est Stéphane, c'est ça. Alors, moi, ce que j'ai envie de dire, c'est qu'il y a plein de gens qui, au début, me disent « Ah oui, mais moi, avec maman, ça dure deux minutes les appels. Alors, je l'entends. Nous, c'est 20 minutes, 30 minutes d'échange et c'est justement là où il y a une vraie stimulation. Sauf qu'on ne se dit pas la même chose en fait, c'est ça le truc. C'est qu'on est des gens extérieurs, on est neutre. Alors on est neutre et extérieur au début, puisqu'en fait l'idée c'est que nous, c'est un réseau avec des dames de compagnie qui sont toujours les mêmes et qui suivent très peu de personnes âgées pour que ce soit un truc super qualitatif. Et donc à la fin, la personne qu'on accompagne... On connaît, on sait tout. On connaît ses petits-enfants, on connaît tout. Alors, bien sûr, ça reste confidentiel. Mais c'est-à-dire qu'on est un proche, on devient un proche sans se substituer à l'amour des proches, mais tout en ayant finalement la possibilité d'ouvrir des champs de conversation que votre maman n'aura pas avec vous, Stéphane.
- Speaker #5
Oui, mais on est dans l'activité. Non, mais je suis d'accord. Mais parce qu'on est dans l'activité, là, je suis d'accord. Mais nous, je vois très bien, il y a des... Parce que dans le dispositif que j'utilise, il y a une conciergerie et il y a des prestations de ce type-là. Et je trouve ça, cette écoute, etc. Mais vous êtes dans l'activité. Vous n'êtes pas dans la relation parent-enfant.
- Speaker #0
Non, mais justement, en fait, c'est-à-dire que...
- Speaker #5
C'est utile, je comprends.
- Speaker #0
Justement, en fait, on vient être un relais entre le proche, le proche aidant et la personne âgée. C'est-à-dire qu'on va appeler deux fois par semaine votre maman. et au bout d'un moment on se dit Si on identifie un problème, on va revenir vers vous et on va vous dire, nous, on a remarqué qu'effectivement, on pense que si vous mettiez en place les portages de repas, ce serait bien. Parce qu'effectivement, on s'est rendu compte lors des conversations qu'elle n'a plus trop de goût à faire à manger, qu'elle n'a pas grand-chose dans son frigo. Et tout ça, c'est des choses qu'on identifie par téléphone. Et nous, on va venir vous faire... Alors, on fait un rapport tous les mois, en fait. Mais il y a des fois où on n'a rien à dire. Et il y a des fois où on va dire, ah, voilà, ce qu'on a identifié, c'est ça. Après, c'est vrai qu'on est à la fois entre le soutien moral et l'accompagnement pour les proches, parce qu'on a l'habitude de toucher du doigt les points qui sont importants. C'est-à-dire qu'on va vérifier la dénutrition par des petites questions toutes bêtes. On va leur demander tout simplement si elles sont sorties. Est-ce que vous êtes allé à la boîte aux lettres ? Est-ce que vous utilisez votre canne ? En fait, on va toujours essayer de toucher ces petits points. qu'on connaît comme étant des points importants et on va veiller à ça et être le lien avec le lien. Je pense que l'échange téléphonique, il apporte une forme de stimulation qui est plutôt intéressante. C'est différent, c'est complémentaire à mon avis.
- Speaker #1
Je pense que Caroline, elle est aussi un peu plus ennuyée que ce que je crois comprendre de Stéphane, en fait. et c'est vrai que c'est C'est intéressant ce que dit Caroline. Les échanges téléphoniques avec une personne extérieure ont l'air d'être plus longs qu'avec les enfants. Maintenant, j'entends aussi ce que dit Stéphane, c'est que physiquement, il peut y avoir une vraie difficulté à appréhender le téléphone, à appuyer sur la touche, à entendre correctement. Donc, oui.
- Speaker #0
Oui, de toute façon, ça ne peut pas fonctionner avec des gens qui ont des problèmes cognitifs.
- Speaker #5
C'est même pas ça, moi c'est vraiment une usure physique. Comment vous dire, moi j'ai constaté ça chez deux personnes de ma famille, à partir de 90 ans, c'est vraiment une fatigue en fait. Ça se traduit physiologiquement en fait. Voilà, c'est ça que je veux dire, c'est physiologique. C'est-à-dire qu'en fait, elle est épuisée. Voilà.
- Speaker #4
Bon. Bien.
- Speaker #2
Peut-être une dernière question parce que là on a dépassé le temps.
- Speaker #1
Alors moi j'ai une petite question des personnes que j'accompagne et c'est pour Stéphane, c'est pas une question facile. Donc je la résume parce que elle disait qu'après tout cet accompagnement de leur mère en fait, elle craigne le décès en disant ça va créer un grand vide en moi et comment je gère ça ? C'est compliqué la question. Les deux, elles viennent d'un métier.
- Speaker #4
Elle est très courante. L'hyperinvestissement pour un de ses parents crée effectivement un grand vide après. En tout cas, une anticipation de ce vide. Encore une fois, le plus important, c'est d'en parler autour de soi. C'est de se rendre compte que c'est une expérience qui est partagée par d'autres, ce n'est pas unique, et de savoir comment les autres ont pu se faire aider, et d'apprendre à se faire aider tout simplement. Mais déjà le plus important c'est qu'on ne peut pas ne pas communiquer, c'est surtout ça la logique de la communication, c'est que lorsqu'on a des situations aussi délicates, qui est de se dire mais après qu'est-ce que je vais devenir sans elle, ou sans lui, ça sera la fin de mon monde, et on sait très bien que le monde va continuer, mais quand on le vit... On a l'impression que ça va être quand même la fin du monde. Donc, le plus important, c'est d'en parler, numéro un. Numéro deux, c'est de trouver peut-être des repères plus professionnels pour faire un travail, pour aussi comprendre qu'il y a une pyramide des âges. Il faut aussi accepter que les plus âgés s'en aillent. C'est quelque chose qu'on apprend à ces jeunes, je crois. Donc, il y a certains apprentissages qui ont été peut-être mal faits ou encore une fois, un hyper investissement qui est à revoir.
- Speaker #1
Merci Stéphane.
- Speaker #4
Merci à vous. Je pense qu'on...
- Speaker #2
Merci. Merci beaucoup. Je pense qu'il est temps quand même de se quitter. Donc, je pense qu'en conclusion, on peut dire qu'effectivement, accompagner ses parents âgés à distance, ça demande à la fois de l'anticipation, de l'organisation et aussi beaucoup de cœur. Et en comprenant mieux les besoins émotionnels finalement des deux côtés, en anticipant les fragilités, en s'appuyant sur des relais de confiance, il est possible malgré tout de rester proche malgré la distance. Il ne s'agit pas d'être parfait, irremplaçable, tout contrôlé, mais de maintenir un lien vivant, respectueux, d'agir avec bienveillance et de cultiver ce qu'on pourrait appeler une nouvelle forme de proximité. Je vous remercie chaleureusement tous les trois, et puis aux personnes aussi qui ont participé à cette table ronde. Le replay sera disponible, soit pour ceux qui ont dû partir un petit peu avant la fin, soit pour ceux qui s'étaient inscrits et qui n'ont pas pu... n'ont pas pu être avec nous aujourd'hui. Puis, on essaiera de toute façon de le diffuser de façon bien plus large parce que, encore une fois, c'est un sujet qui touche pratiquement tout le monde, à un moment ou à un autre de sa vie. Donc, c'est important, je pense, d'y penser à l'avance, effectivement.
- Speaker #3
Merci.
- Speaker #0
J'ai mis dans le chat, vous avez les contacts de Nathalie et de Caroline. Si vous me laissez dix secondes de plus, je peux mettre également le contact de Stéphane. Oui, bien sûr.
- Speaker #2
Sinon, vous pouvez retrouver les contacts de ces trois intervenants et d'autres experts, d'autres professionnels de l'expatriation, bien sûr, sur le site expatpro.com Et puis, les interviews aussi, les interviews de, je pense, des trois participants aujourd'hui et de beaucoup d'autres, qui sont passées par le micro de Gauthier, la radio des Français dans le monde, Gauthier qui est parmi nous aussi. C'est rare qu'on ne l'entende pas. Voilà.
- Speaker #6
L'animateur qui se tait. Soit elle est malade, soit il y a une panne.
- Speaker #1
Parce que si elle meurt,
- Speaker #2
mon micro est fermé.
- Speaker #6
C'est pour ça. C'est pour ça que je m'étais. C'est pour ça que je m'étais. C'était très intéressant. J'en profite pour dire qu'en effet, en ce moment, sur la radio des Français dans le Monde, on s'intéresse aussi à ce sujet. On s'est amusé à faire un ping-pong entre les deux partenaires pour... Moi, annoncer votre événement et du coup aussi vous annoncer notre dossier spécial. On a un dossier sur les seniors qui va au-delà du sujet d'aujourd'hui, puisqu'on intègre globalement le sujet senior dans le cadre de l'expatriation. Je sais que tout à l'heure, on a parlé des seniors qui galèrent avec l'informatique. J'ai interviewé Granit Kik qui aide les aînés face au monde numérique. On a plusieurs autres déclinaisons autour de ce sujet. Si vous m'y autorisez, je mets le lien du dossier dans le flux de la conversation. Et de toute façon, Expat Pro fait le relais de son côté, de ce dossier qui est très complet aussi et dans lequel on retrouve les invités du jour.
- Speaker #2
Tout à fait. Merci, merci, Gauthier. Merci à tous.
- Speaker #4
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci aux intervenants.
- Speaker #6
Belle journée.
- Speaker #1
Merci à tous.
- Speaker #5
Bonne journée. A bientôt.
- Speaker #1
Au revoir. Au revoir.