Speaker #0Bienvenue dans le French Cine Club, le podcast de Club Français qui t'aide à apprendre le français autrement grâce aux films et aux séries. Moi je m'appelle Marion et je suis prof de FLE, passionnée de langue et de culture. Et chaque semaine, je t'emmène dans une nouvelle création audiovisuelle francophone pour progresser sans t'en rendre compte. Que tes connaissances en cinéma français se limitent à Amélie Poulain ou que tu sois véritablement passionnée par le 7e art, tu es au bon endroit. Et si tu veux aller plus loin, tu peux rejoindre le French Film Fluency Club, ma communauté privée, pour apprendre à ton rythme et en t'amusant, grâce aux films et aux séries. Tu retrouveras le lien dans la description. Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler d'un petit bijou de court-métrage que j'ai découvert récemment et qui va nous accompagner toute la semaine dans le French Film Frenzy Club. Il s'intitule Partir un jour et c'est une comédie musicale réalisée par Amélie Bonin. J'ai décidé de présenter ce court-métrage aux membres du club car, et ce n'est pas commun, il vient de sortir en version longue au cinéma et a même fait l'ouverture du Festival de Cannes cette année. Le scénario du long métrage est un peu différent, mais le concept musical et les acteurs, eux, ne changent pas. On retrouve donc le duo Bastien Bouillon et Juliette Armanet, dont l'alchimie à l'écran est jouissive. C'est un des défis pour moi, quand je regarde une comédie romantique, de trouver une vraie complicité entre le duo principal. Ça marche pas à tous les coups, mais là, je dois dire que c'est hyper réussi. « Partir un jour » , c'est l'histoire d'un jeune écrivain parisien qui revient dans son village natal pour aider ses parents à déménager. Il vient de publier son premier roman, un succès fulgurant, et sa maman est hyper fière de lui et un peu triste de ne pas le voir plus souvent. La relation avec son père est aussi très intéressante, je trouve. Une relation à la fois taquine, tendre, maladroite. Le père ne peut pas s'empêcher de citer les passages du livre de son fils dans lesquels il se sent visé, et de le piquer gentiment, de lui rappeler d'où il vient. Mais derrière cette ironie constante, on sent une vraie tendresse. Un amour un peu pudique qui a du mal à s'exprimer autrement que par la moquerie. Mais ce retour au village, c'est aussi un retour dans un monde qu'il a quitté. Il vit désormais à Paris, il passe à la télévision, il a clairement changé de milieu social, c'est un vrai transfuge de classe. Son histoire m'a d'ailleurs un peu fait penser au roman d'Annie Ernaux, La Place, dans lequel elle parle elle-même de son métier d'écrivaine et de ses racines modestes. Dans le film, ses parents tenaient une boucherie, et on lui demande même pour rire s'il est venu reprendre la boucherie de ses parents. Ce qui paraîtrait être dans la logique des choses. Juliette Armanet, qui incarne son amour de jeunesse, travaille comme caissière au supermarché du coin. Elle, elle est restée là, et comme elle dit, être caissière, ce n'est pas un gros mot. Mais quand ils se rencontrent, à nouveau dans ce supermarché, tout est encore là. Leurs sentiments, leurs complicités, leurs yeux qui brillent. Et c'est ce qui fonctionne si bien dans le film, cette complicité retrouvée. Surtout dans cette scène magnifique, de nuit, au bord de la piscine, où ils s'avouent qu'ils s'aimaient sans avoir jamais su se le dire. Sincèrement, ils étaient vraiment les seuls à ne pas le savoir, parce que nous, spectateurs, on le devine dès les premières minutes du film. Quel duo d'acteurs fantastiques, vraiment, je l'ai déjà dit ? Ce film, c'est aussi une déclaration d'amour à une génération, la mienne. Le titre Partir un jour, c'est bien sûr une référence au 2b3, ou 2b3, on disait d'ailleurs, voice band implématique des années 80, une chanson qu'on connaît tous, pas tant pour ses paroles que pour ce qu'elle évoque de notre génération. Elle ouvre le film, chanté par les passants, monsieur et madame tout le monde, et elle prend un tout autre sens, celui d'un souvenir, celui des choix qu'on fait, celui de ceux qui décident de partir pour construire autre chose, ailleurs, et celui de ceux qui restent et regardent les autres partir. Et la chanson de la fin, tu oublieras, de Larousseau, autre hymne générationnel, star des karaokés tellement on la connaît par cœur, vient clore le film sur une note d'au revoir. Pas de drame, pas de mélancolie, juste un dernier regard, un dernier refrain. Visuellement, partir un jour est sublime. Une grande partie du film se passe dans une piscine municipale, la nuit. L'éclairage y est doux, presque irréel, proche d'un vidéoclip, on dirait. Les néons, les reflets sur l'eau, les jeux de lumière créent une atmosphère à la fois poétique et intime. C'est très beau, presque exotique avec toute cette végétation. Décor idéal. Et évidemment, il faut saluer le jeu des acteurs. Bastien Bouillon est d'une justesse incroyable. Il incarne ce personnage entre deux mondes avec une grande finesse et beaucoup d'humour. Juliette Armanet, que vous connaissez peut-être comme chanteuse, elle était présente à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques avec son piano en feu, se révèle ici hyper à l'aise et naturelle dans ce rôle, enceinte jusqu'aux dents comme on dit. Mais portée par la complicité avec Bouillon, elle donne au personnage toute sa douceur, sa franchise. En résumé, Partir un jour parle de l'amour, du temps, des racines, de ce qu'on aurait pu vivre avec beaucoup de poésie. Et ça donne envie. de retrouver nos crushs d'ado au bord de la piscine et de dire tout ce qu'on ne s'est pas dit. Totalement mon style de film. Comédie musicale, romantique, avec un fond social et philosophique. Du coup, je vous avoue que le long métrage est tout en haut de ma watchlist et que je vais sûrement aller le voir cette semaine car YouTube m'a offert une place de cinéma pour me féliciter de mon travail. Sympa, YouTube. Et toi, est-ce que tu l'as vu ? Le court métrage est encore disponible sur arte.tv et si tu veux l'utiliser pour travailler ton français, Ça se passe cette semaine dans le French Film Frenzy Club, un cours en ligne hybride qui te permet de travailler en autonomie et d'accéder à une communauté et des lives pour pratiquer ton français chaque semaine. Tu trouveras toutes les infos dans la description de cet épisode. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode du French Cine Club. Si tu l'as aimé, abonne-toi, partage-le à une amie et n'hésite pas à me laisser une note ou un petit mot, ça m'aide énormément. Tu peux aussi accéder aux transcriptions des épisodes gratuitement avec le lien que tu trouveras dans la description. Et si tu veux progresser avec moi dans une ambiance conviviale et série cinéphile, tu peux rejoindre le club de Club Français. Chaque mois, on décrypte des extraits de films, on apprend du vocabulaire vivant et on se retrouve en live pour s'amuser en apprenant. Tous les détails sont dans la description. A très vite pour un nouvel épisode !
