Speaker #0Aujourd'hui, pour cette deuxième note vocale, on va parler d'une place un peu goudée. La deuxième place. Celle qu'on regarde souvent du coin de l'œil, qu'on félicite poliment, mais sans grande conviction. Il n'y a pas longtemps, je disais à mon neveu qu'une amie de la famille avait été élue première dauphine d'un concours de beauté. Et là, il me sort l'air très sérieux. Donc, c'est la première perdante. Je t'avoue que j'ai ri. Un peu nerveusement. Parce que oui, c'était cash, mais aussi parce que c'est exactement ce que notre société nous renvoie. Si tu n'as pas la première place, tu as perdu. Et franchement, est-ce qu'on peut parler de ça deux minutes ? Est-ce qu'on peut vraiment résumer les choses comme ça ? Est-ce que la deuxième place, c'est forcément un échec ? Moi, je pense qu'il est temps de déconstruire cette idée qu'on nous sert depuis trop longtemps. C'est fou comme on apprend à viser toujours la première place. À l'école, dans les jeux, les concours, au travail, même dans les files d'attente, on veut être le premier. Mais être deuxième, ce n'est pas une punition. Ce n'est pas un échec. Notre société célèbre le ou la numéro un. Celle qui brille, qui rafle la médaille d'or, le prix, le poste, les likes. Et elle oublie toutes les autres places, comme si elles n'avaient aucune valeur. Mais tu sais quoi ? Pour moi, être deuxième, c'est avoir fait le taf. C'est être parmi les meilleurs. C'est un accomplissement, un apprentissage et souvent un tremplin. Regarde autour de toi. Plein de personnes qu'on admire aujourd'hui n'ont pas gagné du premier coup. Elles ont été deuxième, troisième, parfois même dernière, mais elles ont appris. Elles ont grandi. Elles se sont construites. Et surtout, elles ont continué. Et ça, ce n'est pas de la défaite. C'est de la persévérance. Parfois, ne pas avoir la première place te permet aussi de mieux observer. De mieux comprendre ce que tu veux vraiment. Ou juste de profiter de l'expérience sans la pression qui vient avec la médaille. Et entre nous, parfois la première place, elle t'écrase. Elle te déshumanise. Elle t'isole, elle te met une pression de dingue, alors que la deuxième place, elle, elle te laisse de l'espace, du jeu, du mouvement, du recul. Et puis on n'est pas toujours en compétition. Parfois, on est simplement à sa place, et elle est très bien cette place. Ce que je veux dire, c'est que parfois dans la vie, on est deuxième, troisième ou même hors classement. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne vaut rien. Au contraire, il n'y a pas qu'un seul sommet. Et surtout, il n'y a pas qu'une seule manière d'exister, de réussir ou d'être vu. Donc non, être première dauphine, ce n'est pas être la première perdante. C'est être la première sur le podium après la gagnante. Et c'est déjà énorme. Alors à vous, les deuxièmes, les dauphines, les presque numéro un, les plans B devenus coup de cœur, sachez-le. vous êtes exactement à la bonne place. Et la prochaine fois qu'on te dit « t'as pas gagné » , tu peux répondre « non, j'ai pas gagné, mais j'ai appris, j'ai grandi et je suis toujours là » . Et franchement, c'est déjà une victoire. C'était la note vocale de Gaëlle. Alors si tu as aimé, n'oublie pas de liker, partager et de t'abonner pour plus de contenu. À la semaine prochaine pour une nouvelle note vocale.