Speaker #0Bienvenue dans le podcast Gang de Copines, je suis Elodie et dans ce podcast, je discute avec des femmes qui me parlent d'une de leurs histoires d'amitié. Parce qu'aujourd'hui, mes amies ont toutes et chacune une place tout à fait particulière dans ma vie et je sais que je ne suis pas la seule, qu'on est nombreuses à s'appuyer sur la sororité. Alors voilà, j'ai juste envie d'exposer la beauté et la puissance des amitiés féminines, parce qu'on a toutes de belles histoires à partager. Hello, hello ! On se retrouve aujourd'hui pour un nouvel épisode solo sur les ruptures amicales, parce que ce sujet me tourne dans la tête depuis des semaines, donc il était temps que je vous en parle. Avant de démarrer, je veux juste dire un petit truc, je ne suis pas du tout experte du sujet, et je crois que je n'ai pas vraiment de conseils à donner, je vais juste partager mes convictions et mon expérience. Parce qu'on parle souvent des ruptures amoureuses, mais pas trop des ruptures amicales. Un peu comme si c'était moins important. Parce qu'il y a un côté où on glorifie la relation amoureuse comme si c'était la plus importante de notre vie. Et pourtant, on a toutes et tous, je crois, des amis qui ont une place tout aussi, voire parfois, plus importante que notre relation romantique. Il y a des gens qui ont... pas de relation amoureuse non plus et aussi pour qui les amis c'est plus important par choix ou pas mais voilà et on parle souvent de situations amoureuses compliquées. Il y a plein de films, plein de matières artistiques sur le sujet et on parle beaucoup moins je trouve des relations amicales qui peuvent être tout aussi douloureuses. Parce que quand on sent qu'il y a une relation qui est en train de partir, dans un sens qui ne nous convient pas, ou quelqu'un qui est en train de mettre fin à la relation avec nous, ou que nous, on veut mettre fin à cette relation, et qu'on ne sait pas trop quoi dire, ni quoi faire, en fait, c'est hyper difficile. On y pense beaucoup, on en parle, mais ça ne règle pas la situation, ça réveille la nuit, on se refait les conversations. On en parle avec d'autres pour avoir un regard extérieur sur la situation. Et en fait, parfois, il y a aussi une amie qui ne donne plus de nouvelles dans le rythme où on avait l'habitude. On a l'impression qu'on est en train de la perdre. Et tout ça, en fait, ça fait hyper mal. Quand arrive le point de non-retour, où la rupture amicale est marquée de façon franche et affirmée, ou ou pas d'ailleurs, parce que ça fait longtemps qu'une personne nous a ghosté, et on se rend compte que c'est terminé. Il y a pas mal d'émotions, de sentiments qui sont liés à ces situations, je trouve. On peut ressentir de la honte, quand c'est nous qui mettons fin à une amitié, et qu'en face, l'attente n'était pas la même. On peut aussi ressentir du soulagement, parce que cette relation était devenue pesante. Il faut aussi avoir de la nostalgie quand on repense à des beaux moments qu'on a vécu avec la personne. Et la nostalgie a aussi une sensation de manque. Parfois aussi, on ressent de l'incompréhension et un peu d'agacement, d'énervement, voire de la colère. Quand la relation en face, on ne comprend pas ce qui est en train de se passer, tout simplement. On se demande, on en parle avec quelqu'un d'autre, mais en fait, on ne comprend pas ce qui se passe et on aimerait qu'il en soit autrement. Donc ça, c'est plutôt des sentiments négatifs. Mais dans ces situations de rupture amicale, je trouve qu'on peut aussi trouver de la joie et de la satisfaction d'avoir laissé de la place dans notre tête et dans notre vie. Et cette place, elle pourra servir ou pas d'ailleurs à accueillir d'autres personnes. J'ai déjà mentionné le fait de ghoster les gens, de ne plus donner de nouvelles à quelqu'un. Alors, oui, c'est moche, mais je ne suis pas là pour juger ça. En fait, ce que je voulais dire sur ce sujet du ghosting, c'est que c'était hyper difficile pour la personne qui le reçoit, mais que pour la personne qui ghoste les gens, parfois aussi, c'est salutaire. Parce qu'on parle de relations toxiques en amour, mais que des relations toxiques, ça existe aussi en amitié. où il y a des trucs qui se jouent comme en amour, des je t'aime moi non plus, des fuis moi je te suis, des critiques, etc. Et où en fait, parfois, la seule chose qu'on peut faire, c'est... arrêter la relation en ne voyant plus les gens et en donnant plus de nouvelles. Je ne suis pas du tout à l'aise à parler de ce sujet, mais je crois que c'est important de ne pas toujours associer, ghoster à c'est un truc horrible qu'on fait et on ne devrait jamais faire ça. Alors oui, évidemment, dans un monde idéal, on a une explication avec la personne ou les personnes et on... On comprend, on se met d'accord, on se serre la main en se disant merci pour ces beaux moments et maintenant on va arrêter la relation. Mais parfois, en fait, ce n'est pas possible. Comme je l'ai dit au début, je ne suis pas experte du sujet. Par contre, j'ai eu plusieurs expériences et exemples dans ma vie que je vais pouvoir vous partager et vous expliquer ce qui s'est passé pour moi. Au tout début de ma vie professionnelle, j'ai senti que je m'éloignais de ma meilleure copine de collège-lycée. On s'était retrouvés à habiter dans la même ville, on s'est revus quelques fois, mais j'ai senti qu'on n'était plus du tout sur la même longueur d'onde à un moment très précis. Je me souviens qu'on avait fait un resto avec une autre copine, dont elle je suis encore proche aujourd'hui. Et en fait, à la fin de ce resto, je me suis dit, en fait là ça ne va plus le faire. On n'est plus du tout en accord, on ne partage plus les mêmes valeurs et la même vision de la vie. Alors, je pense que rien n'a été officialisé, mais juste on a arrêté de se parler et de se donner des nouvelles. Et chacune, on a suivi le cours de notre vie. La première fois où moi, j'ai mis une fin à une relation amicale en l'énonçant clairement, c'était il y a une quinzaine d'années. C'est une amie dont j'étais pourtant vraiment très proche, mais on avait pris des chemins de vie différents. et la notion d'engagement pour moi, elle était peut-être... un peu trop forte, enfin très forte. Et elle s'était engagée, à mes yeux en tout cas, à me rendre un service que finalement elle a annulé. Et du coup, moi, ça a marqué un peu la fin de l'amitié. Je me suis dit qu'on n'était plus raccord. Donc je crois que je lui ai dit de vivre par téléphone. J'en parle aujourd'hui parce que j'y repense beaucoup en ce moment, régulièrement. Parce que je regarde la personne que j'étais dans le passé et celle que je suis aujourd'hui. Et je crois qu'aujourd'hui, j'aurais privilégié cette relation à mon sens de l'engagement. Peut-être que je me serais rendu compte que cette relation, elle était plus importante que ma valeur engagement. En plus, cette nana, elle était juste trop cool. Et je crois que juste, elle me manque en fait. Je la vois sur les réseaux et j'aurais envie de lui envoyer un message. Mais pour le moment, je n'arrive pas à me lancer. je crois qu'il y a un un Un mélange de sentiments, de honte, de gêne et de culpabilité. Mais bon, maintenant que j'en ai parlé ici, peut-être que ça va me décoincer. On verra. Il y a une autre personne avec qui j'ai arrêté la relation. C'est quelqu'un qui était dans mon entourage depuis quelques années. Et le sujet qui nous avait rassemblés, c'était nos problèmes de couple respectifs. Et donc, évidemment que comme moi, je suis partie de ce couple. couple problématique et que les problèmes de mec n'ont plus été notre sujet principal de discussion, ben moi j'ai senti qu'on n'avait plus grand chose à se dire. Alors c'est pas du tout méchant ce que je suis en train de dire, il n'y a pas de méchanceté dans mon propos, c'est juste factuel. Et il y avait aussi un déséquilibre dans notre relation en termes d'attente. Elle attendait beaucoup de et moi non. Du coup à un moment je me suis sentie oppressée et j'ai fini par lui expliquer dans un un message On n'avait pas les mêmes attentes et que pour moi, c'était terminé. Un truc dans le genre. Et en le disant, je me rends compte que c'est un peu dramatique. Mais j'étais plus à l'aise, moi, avec le fait de le dire clairement, plutôt que de continuer à recevoir des messages hyper mignons, en plus de sapins, où elle me disait que je lui manquais. Alors que de mon côté, je n'avais plus l'envie, l'énergie. Je n'étais plus dans le mood de nourrir cette relation. La dernière expérience que j'ai par rapport aux ruptures amicales, elle est plus récente. Et c'est tout un groupe d'amis avec trop de comportements toxiques à l'intérieur. Du genre, dire qu'on est meilleur ami, mais on ne se donne pas de nouvelles. Ou on parle de l'une à l'autre quand elle n'est pas là. On se cache des choses. On critique les choix des unes, des autres, le physique. Et vraiment, j'ai fait longtemps partie de ce cercle. Et puis, il y a eu un moment où j'ai eu envie d'autre chose dans ma vie. J'avais lancé ce podcast. Il y a eu une nouvelle vie qui démarrait pour moi. Et à l'époque, en fait, je crois que je ne l'ai pas fait en conscience, mais j'ai lâché. J'ai arrêté de moi de donner des nouvelles. Donc évidemment quand j'en parle là je me sens pas hyper fière. Et je parlais tout à l'heure du sentiment de honte. Et c'est un peu ce que je ressens parce que j'ai bien conscience que toutes ces personnes je les ai ghostées. J'ai plus donné de nouvelles et on m'en a pas forcément demandé de nom non plus. Mais j'ai bien conscience que je suis plus la même personne aujourd'hui que quand je passais beaucoup de temps avec eux. que je n'ai plus les mêmes activités, les mêmes préoccupations, les mêmes centres d'intérêt, ma vie, elle est ailleurs. Et vraiment, je ne crache pas sur toutes ces années passées ensemble et tous les chouettes moments qu'on a passés, mais pour moi, c'était vraiment le moment d'arrêter. Et ce n'était plus en adéquation avec mes valeurs. Je crois que ça rejoint beaucoup ce sujet, j'en ai beaucoup parlé. Donc, ce n'était plus du tout en adéquation avec mes valeurs et à ce dont j'avais envie. J'ai l'impression que les cercles amicaux, ils évoluent tout au cours de la vie, tout au long de la vie. Et évidemment, c'est parfois difficile. Il y a des moments qui sont hyper inconfortables quand on ressent que la relation nous apporte plus ce qu'on voulait, qu'il faut faire un peu le deuil de la façon dont ça se passait avant. Et est-ce qu'on est OK pour continuer une relation ? avec la façon dont elle se passe maintenant, parce qu'on se sent engagé, parce que ça fait longtemps, parce qu'on se connaît par cœur, qu'on a passé des bons moments ensemble. Et oui, parfois, il vaut mieux que ça s'arrête, à notre initiative ou à celle de l'autre personne d'ailleurs, pour passer à autre chose, pour se respecter, pour respecter nos valeurs et aussi, je trouve, pour honorer cette amitié pour ce qu'elle nous a apporté dans notre vie à un moment donné. Mais arrêtez d'entretenir des relations par complaisance et parce qu'il faut. Alors j'ai beaucoup d'émotions en disant ça, mais vraiment, je crois que c'est parce que ça me parle vraiment et que je suis 100% alignée avec ce que je suis en train de dire. J'ai pas de solution miracle pour passer ça, passer ces moments inconfortables et passer des moments douloureux de rupture amicale. Mais je crois que la toute première chose... Dans un monde idéal, on ferait, quand dans une relation amicale, on sent qu'il y a un truc qui va passer de le dire, un petit mot, un message pour dire je me sens inconfortable dans cette relation et ça me met mal à l'aise, est-ce qu'on peut en parler ? Alors oui, je sais, c'est vraiment pas facile, mais déjà, en fait, ça peut permettre de désamorcer un sujet, d'avancer dans la relation, peut-être que pour du mieux ou peut-être pour une rupture, mais au moins de voir... comment ça se passe et lancer une conversation pour pouvoir sortir peut-être de cette situation inconfortable. Alors encore une fois, je n'ai pas la science infuse sur les relations amicales et les ruptures amicales, mais c'est mon sentiment à moi en tout cas. Peut-être aussi qu'il y a des relations amicales qui s'arrêtent pour toujours et peut-être qu'il y en a d'autres qui peuvent revenir plus tard. J'ai récemment repris contact avec une amie de mes études que je n'avais pas vu depuis 15 ans. On se suivait plus ou moins sur les réseaux sociaux, donc on s'est dit qu'on avait la sensation quand même de se suivre l'une l'autre. Mais voilà, j'ai repris contact avec elle pour l'interviewer dans ce podcast. Vous l'entendrez à la rentrée et je suis contente. Je ne crois pas qu'on puisse reprendre une amitié là où on l'avait laissée, parce qu'on a évolué l'une et l'autre. Mais par contre, c'est chouette de penser qu'on peut recréer une nouvelle relation avec quelqu'un. qu'on a connue. Et vraiment, c'est sur cette note positive que j'avais envie de clôturer ce sujet. Je ne me sens pas hyper confort d'avoir pris la parole sur ce sujet, mais en même temps, je suis contente d'avoir partagé mon expérience, parce que je trouve que c'est un sujet dont on parle trop peu, et j'espère pouvoir en discuter avec certaines d'entre vous prochainement. Sur Instagram, si ça vous parle, n'hésitez pas à me laisser un petit mot sur le compte Gang de Copines Podcast. Je vais faire une pause du podcast. On se retrouvera le 28 juillet pour le dernier épisode de la saison 2. Juste avant, un épisode bonus pour les deux ans du podcast et le démarrage de la saison 3 en août. Merci beaucoup de votre écoute et à très bientôt.